PremierS PaSComment organiser le processus ?

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Institut international deplanification de l’éducation

Sécurité, réSilience et cohéSion Sociale : guide pour l’élaboration deS programmeS ScolaireS

SéCurité, réSilienCe et CohéSion SoCiale :guide pour l’élaboration deS programmeS SColaireS

Livret 2

premierS paSComment organiser le processus ?

2

Publié par :

l’Institut international

de planification de l’éducation

7-9, rue eugène delacroix

75116 paris, France

info@iiep.unesco.org

www.iiep.unesco.org

Conception graphique :

nathalie pruneau

Impression :

atelier d’impression de l’iipe

Photo de couverture :

école primaire de hun SenSen monorom,

province de mondulkiri, Cambodge :

des enfants assistent à un cours d’anglais.

© uniCeF Cambodge/nicolas axelrod

iSbn : 978-92-803-2393-8 (Coffret)

iSbn : 978-92-803-2395-5 (livret 2)

© uneSCo 2015

À propos des livrets

les idées et opinions exprimées dans cette publication ne représentent pas nécessairement les idées de l’uneSCo,

de l’iipe, du peiC ou du bie. les désignations employées dans ce document, ainsi que la présentation des données

n’impliquent nullement l’expression d’une quelconque opinion de la part de l’uneSCo, de l’iipe, du peiC ou du bie

concernant le statut juridique de tout pays, territoire, ville ou zone ou de leurs autorités, ni concernant le tracé de

leurs frontières.

Cette publication fait partie d’une série de huit livrets sur l’élaboration des programmes scolaires, axés sur la promotion de la sécurité, de la résilience et de la cohésion sociale tout au long du cursus scolaire. Ces livrets doivent être lus parallèlement à d’autres documents traitant de l’élaboration des programmes scolaires (voir la section « ressources utiles » de chaque brochure pour plus de détails). la collection se compose des documents suivants :

●● glossaire●● livret 1 – présentation : améliorer les programmes scolaires pour promouvoir la sécurité, la résilience et la cohésion sociale●● livret 2 – premiers pas : Comment orga-niser le processus ?●● livret 3 – Contenu : Quels sont les résul-tats d’apprentissage recherchés ?●● livret 4 – programmes scolaires : où en est-on aujourd’hui et que veut-on ?●● livret 5 – approche des programmes scolaires : Comment procéder ?●● livret 6 – manuels et autres matériels didactiques : Quels messages clés faire passer et comment ?●● livret 7 – perfectionnement des ensei-gnants : Quel soutien et quelle formation pour les enseignants ?●● livret 8 – Contrôle, suivi et évaluation : Comment savoir ce que les élèves ont appris ?

une autre série de six livrets a été publiée sur l’intégration des questions de sécurité, de résilience et de cohésion sociale dans les plans et les politiques d’éducation.

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remerciements

Sigles et abréviations

aVe apprentissage du vivre ensemble eutpC éducation en situation d'urgence et de transition post-crise mou protocole d’accord pdhiC paix, droits de l’homme et instruction civique rrC réduction des risques de catastrophes unrWa office de secours et de travaux des nations unies

pour les réfugiés de palestine dans le proche-orient

le présent ouvrage fait partie d’une série de huit livrets à l’usage des responsables de l’élaboration des programmes scolaires ; ils sont, de même que six autres livrets consacrés à la planification, le fruit d’une collaboration entre l’iipe-uneSCo, le programme Protect Education in Insecurity and Conflict (peiC) et le bureau international d’éducation (bie) de l’uneSCo.

Jennifer batton (consultant), amapola alama (bie) et margaret Sinclair (peiC) ont ré -digé les livrets consacrés aux programmes

d’enseignement, sous la direction éditoriale de lynne bethke (interWorks) et de Jean bernard (Spectacle learning media). les livrets sur la planification ont été rédigés par lynne bethke (interWorks), lyndsay bird (iipe) et morten Sigsgaard (iipe), et révisés par leonora macewen et thalia Seguin (iipe).

les livrets consacrés aux programmes scolaires ont bénéficié des avis précieux d’anton de grauwe (iipe) et de marla petal (Save the Children).

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table des matières

6 avant-propos

8 points à retenir

9 introduction

10 Première étapeimpliquer les défenseurs de l’amélioration des programmes scolaires

11 Deuxième étapeS’appuyer sur les politiques éducatives en vigueur et leurs objectifs

12 Troisième étapeétablir des partenariats et des accords-cadres pluriannuels avec de nombreuses organisations

15 Quatrième étapeobtenir des engagements de financement durable

17 Cinquième étapeConstituer une équipe de personnes motivées et dynamiques

21 annexe 1étude de cas sur la révision des manuels scolaires au népal

26 ressources utiles

27 À propos du programme

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avant-propos

mieux adapter la planification et les contenus éducatifs aux crises est une solution rentable, qui permet de sauver des vies. l’éducation protège les élèves et leur entourage en véhiculant des conseils salvateurs en cas d’urgence. une bonne planification peut économiser les frais de reconstruction ou de réhabilitation d’infrastructures ou de matériels éducatifs coûteux. Sur le long terme, une meilleure planification de l’éducation face aux crises renforce la résilience des systèmes éducatifs et contribue à assurer la sécurité et la cohésion sociale dans les communautés et les établissements d’enseignement.

les effets dévastateurs des conflits et des catastrophes sur les enfants et les systèmes éducatifs sont bien documentés, déclenchant ainsi dans le monde entier un sentiment d’urgence croissant d’élaborer des stratégies pour réduire les risques. Chaque année, au cours de cette décennie, 175 millions d’enfants sont susceptibles d’être affectés par des catastrophes (penrose et takai 2006), tandis que la proportion d’enfants non scolarisés en âge de fréquenter l’école primaire est passée de 42 % (du total mondial) en 2008, à 50 % en 2011, dans les pays touchés par un conflit.

l’urgence de développer des contenus éducatifs et des plans sectoriels qui répondent à ces risques est indéniable. Cette série de publications vise à soutenir les ministères de l’éducation à atteindre ce seul objectif. partageant une vision commune de la sécurité, de la résilience et de la cohésion sociale, ces six livrets sur la planification du secteur de l’éducation, ainsi que les huit autres livrets sur la conception des programmes scolaires, sont le fruit de la collaboration entre le bureau international d’éducation de l’uneSCo (bie-uneSCo) et le programme Protect Education in Insecurity and Conflict (peiC). le cadre général de cette collaboration s’appuie sur les efforts et le dynamisme d’un grand nombre d’acteurs, y compris l’uniCeF et son programme pour la consolidation de la paix, l’éducation et le plaidoyer (pbea).

la mission de l’institut international de planification de l’éducation (iipe-uneSCo) est de renforcer la capacité des pays à planifier et gérer leurs systèmes éducatifs par le biais de la formation, de la recherche et de la coopération technique. en outre, l’iipe a développé une expertise dans le domaine de l’éducation en situations d’urgence et de la préparation aux catastrophes. Son programme sur l’éducation en situations d’urgence et de reconstruction a permis de produire un Guide pour la planification de l’éducation en situations d’urgence et de reconstruction, ainsi qu’une série d’analyses et de thématiques propres à chaque pays. l’iipe s’est engagé dans une coopération technique avec les pays touchés par des crises (tels que l’afghanistan, le Soudan du Sud et le tchad),

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en les aidant à renforcer leurs capacités. il a également développé et piloté des outils adaptés à la planification de l’éducation en situations de crise en afrique de l’ouest et de l’est.

le Protect Education in Insecurity and Conflict (peiC) est un programme de la Fondation Education Above All, créée par Son altesse Sheikha moza bint nasser du Qatar. le programme vise à promouvoir et protéger le droit à l’éducation – à tous les niveaux des systèmes éducatifs – dans les zones touchées ou menacées par les crises, l’insécurité, ou les conflits armés. le peiC soutient la collecte et la compilation de données sur les attaques dirigées contre l’éducation, et le renforcement de la protection juridique contre les violations du droit international liées à l’éducation. le programme peiC fonctionne avec des partenaires pour aider à développer des programmes éducatifs adaptés aux situations de conflit, ainsi qu’à réduire les risques ou la répétition des conflits.

le bie-uneSCo soutient les pays pour qu’ils développent des contenus éducatifs plus pertinents et de meilleure qualité, afin d’améliorer les compétences de base telles que l’alphabétisation, le calcul, et les compétences liées à la vie quotidienne. il aborde des thèmes d’une grande pertinence aux niveaux local, national et mondial, portant sur les nouvelles technologies, les valeurs, le développement humain durable, la paix, la sécurité et la réduction des risques de catastrophe. le bie-uneSCo propose des services de conseils stratégiques, d’assistance technique adaptée aux besoins spécifiques de chaque pays, de développement des capacités à court et à long termes, donnant ainsi accès à des connaissances de pointe dans le domaine des programmes d’études et de l’apprentissage.

Cette série de publications, fruit de la collaboration entre l’iipe-uneSCo, le programme peiC et le bie-uneSCo, se fonde sur l’expertise propre à chacun de ces organismes. Ces livrets visent à soutenir le personnel des ministères de l’éducation, aux niveaux national, régional et local, afin de promouvoir des systèmes éducatifs sûrs et résilients, ainsi que de favoriser la cohésion sociale, grâce à des politiques éducatives, des plans sectoriels et des programmes scolaires appropriés. Cette initiative répond à un réel besoin de soutien pour aider les pays à élaborer et intégrer systématiquement des mesures adaptées aux situations de crise à chaque étape du processus de planification sectorielle et au cours des processus de révision et de développement des programmes d’études. en adoptant un mode de planification et des contenus éducatifs propres aux situations de crise, les ministères de l’éducation et leurs partenaires peuvent devenir les agents du changement pour la prévention des risques, contribuant ainsi à bâtir des sociétés pacifiques durables.

Suzanne Grant Lewisdirectrice de l’iipe

mmantsetsa maropedirectrice du bie

mark richmonddirecteur du peiC

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Points à retenir

▶● Le renforcement des programmes scolaires pour intégrer les questions de sécurité, de résilience et de cohésion sociale ou l’apprentissage du vivre ensemble (aVe) et la réduc tion des risques de catastrophes (rrC) exige le soutien inconditionnel des responsables politiques et l’adhé sion des parties prenantes.

▶●●Les questions de sécurité, de rési­lience et de cohésion sociale peuvent être déjà abordées par les politiques d’éducation en vigueur et leurs

objec tifs, et s’appuyer sur des ini­tiatives pour renforcer le contenu et la mise en œuvre des programmes scolaires pour l’aVe et la rrC.

▶● Des accords de collaboration, notam ment entre les services gouvernementaux et d’autres organismes, sont nécessaires pour la pérennité des financements et de l’expertise technique.

▶●●Une équipe de personnes motivées et dynamiques est nécessaire pour mettre en œuvre le processus sur plusieurs années.

livret 2 – Premiers pas : comment organiser le processus ?

Premiers pas•

Comment organiser

le processus ?

Approche des programmesscolaires

• Comment

procéder ?

Examen des programmes

scolaires •

Où en est-on et que veut-on ?

Manuels•

Quels messagesclés veut-on faire passer

et comment ?

Perfectionnement des enseignants

•Comment soutenir

et former les enseignants ?

Contrôle, suivi et évaluation

•Comment savoir ce que les élèves

ont appris ?

Contenus•

Quels sont les résultats

d’apprentissagerecherchés ?

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introduire de nouveaux sujets dans les programmes scolaires n’est pas chose aisée. nombre d’initiatives visant à introduire de nouveaux thèmes et matériels ne durent que quelques années, pour une multitude de raisons. mais ce n’est pas une fatalité. pour avoir un impact et soutenir la sécurité, la résilience et la cohésion sociale, les matières des programmes scolaires portant sur l’aVe et la rrC requièrent une attention soutenue sur plusieurs années, en analysant notamment leur mise en œuvre et leurs impacts. le contenu des programmes scolaires dans ces domaines devra en outre être actualisé et affiné pour s’adapter à l’évolution de la situation. le présent fascicule présente quelques suggestions pour guider les premières étapes d’une initiative bien conçue et durable en la matière.

Étapes de l’organisation du processus d’amélioration des programmes scolaires

● impliquer les défenseurs de l’amélioration des programmes scolaires.

● S’appuyer sur les politiques éducatives en vigueur et leurs objectifs.

● établir des partenariats et des accords-cadres pluriannuels avec de nombreuses organisations.

● obtenir des engagements de financement durable.

● constituer une équipe de personnes motivées et dynamiques.

introduction

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Première étapeimpliquer les défenseurs de l’amélioration des programmes scolaires

pour qu’une réforme des programmes scolaires réussisse et soit durable, un des responsables du ministère de l'éducation au moins doit nécessairement être un « farouche partisan », capable de recueillir un large soutien auprès de la classe politique et de vaincre les réticences au sein même du ministère. les hauts responsables doivent également être associés à l’élaboration et à l’approbation d’une vision claire de la réforme des programmes scolaires proposée.

l’une des premières étapes du processus doit être d’organiser au ministère de l’éducation une réunion ou un atelier de travail de haut niveau, pour présenter le projet d’initiative dans ses grandes lignes, avec ses buts et objectifs, en donnant aux hauts responsables la possibilité d’exprimer leurs avis sur les moyens d’assurer son utilité et son efficacité. par la suite, il est essentiel qu’un comité de pilotage de haut niveau, auquel siégeront notamment des hauts responsables du ministère de l’éducation1, se réunisse régulièrement pour s’assurer que le travail technique décrit dans les présents livrets porte ses fruits.

1. Il doit être également composé de représentants d’autres ministères et organisations compétents en matière de financement, d’examens, de formation des enseignants, etc. (le nombre total de membres devant rester limité).

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les réformes visant à renforcer les éléments des programmes scolaires relatifs à la sécurité, à la résilience et à la cohésion sociale, en particulier l’aVe et la rrC, ont besoin avant tout d’un soutien politique et stratégique. il est important qu’il y ait une volonté au sein du ministère de l’éducation de renforcer la sécurité et de contribuer à faire changer l’état d’esprit des générations futures, de manière à favoriser le respect à l’égard de tous et la capacité de réduire le risque de conflit et de catastrophe. dans de nombreux cas, ces buts sont déjà inscrits dans les politiques éducatives nationales, même si la mise en œuvre n’a pas toujours suivi. au lieu d’élaborer une nouvelle politique, il peut être judicieux de s’appuyer sur les politiques pertinentes en vigueur, afin que la réforme des programmes scolaires recueille un large soutien. on trouvera une analyse plus poussée des politiques éducatives liées à la sécurité, à la résilience et à la cohésion sociale dans le Livret 3 de la série sur la planification, Politique : Où voulons-nous aller ?

il faut une politique nationale bien conçue et réaliste, pouvant être mise en œuvre dans les conditions actuelles de fonctionnement du système édu-catif2. un soutien au plus haut niveau et la défense de la politique par les hauts responsables du ministère de l’éducation sont essen tiels, de même que le soutien du minis tère des Finances et de celui de la planification .

2. Pour un exemple de politique nationale spécifiquement axée sur l’éducation à la cohésion sociale et à la paix, voir Davies, 2013. On trouvera dans Pontefract, 2013 un compte rendu sur la politique d’éducation aux droits de l’homme, à la résolution des conflits et à la tolérance, élaborée par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

Deuxième étapeS’appuyer sur les politiques éducatives en vigueur et leurs objectifs

Encadré 2.1Objectifs et politiques en vigueur

de nombreux pays ont des objectifs nationaux ou une politique éducative officielle qui insiste sur le rôle de l’édu-cation dans la préparation des jeunes à leur futur rôle de citoyens, ainsi que dans le renforcement de la stabilité et de la prospérité du pays. une enquête de l’uneSco a, par exemple, révélé que la plupart des pays ont des politiques éducatives générales qui soutiennent une culture de la paix et les buts asso-ciés (robiolle-moul, 2013). les objectifs nationaux de bien-être et de développe-ment impliquent également la nécessité d’une résilience face aux catastrophes naturelles ou anthropiques.

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adapter les programmes scolaires pour donner une priorité plus grande à l’aVe et à la rrC nécessite la mise en place d’une équipe spéciale, une approche collaborative de la part des personnes chargées d’élaborer les programmes scolaires, des spécialistes des matières, des auteurs et des enseignants, ainsi que l’engagement à long terme des responsables politiques et des bailleurs de fonds. l’équipe doit avoir la capacité d’élaborer des approches innovantes et des contenus faciles à utiliser et attrayants pour les élèves comme pour les enseignants, en rapport avec la vie des élèves et les difficultés concrètes que rencontre le pays. les thèmes et les résultats des programmes scolaires doivent être soigneusement pris en compte lors de l’élaboration des manuels et autres matériels didactiques, sans créer de charge supplémentaire pour les enseignants et les apprenants. l’équipe doit également élaborer un plan viable pour renforcer les capacités dans tout le pays, afin de permettre une mise en œuvre efficace, capable de remporter l’adhésion des élèves. Ces processus prennent du temps et exigent l’engagement permanent des principaux acteurs.

une étape importante à considérer lors du processus de révision des programmes scolaires est la conclusion d’un protocole d’accord (mou) entre le ministère de l’éducation et les organisations partenaires clés. Cela permettra de clarifier les rôles et les responsabilités des différents partenaires et les aidera à planifier dans une perspective de continuité technique et financière. Ce protocole doit énoncer clairement :

●● les buts, objectifs, critères, politiques et procédures sur lesquels reposera la collaboration ;●● la(les) tâche(s) que chaque partenaire s’engage à prendre en charge et à quel moment ;●● tout engagement financier lié à la mise en œuvre du mou ;

Troisième étapeétablir des partenariats et des accords-cadres pluriannuels avec de nombreuses organisations

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●● toute évaluation ou consultation à engager ;●● des informations sur les cas dans lesquels un partenaire peut mettre fin à sa participation et les modalités de ce retrait3.

Participation des éditeurs privés

l’étude de cas du népal (encadré 2.2) décrit une situation où les manuels et autres outils pédagogiques sont produits par le ministère de l’éducation. Si les manuels sont réalisés par des éditeurs privés, qu’ils soient locaux ou internationaux, un processus collaboratif reste important pour que les nombreux acteurs du système éducatif puissent influer sur la rédaction et l’expérimentation de ces nouveaux documents. la participation du plus grand nombre possible de parties prenantes est particulièrement importante dans le cas des sciences humaines, des études de langues et autres matières connexes, où l’adhésion aux contenus liés à la sécurité, à la résilience et à la cohésion sociale, ou à l’aVe et à la rrC, dépend fortement de la culture et du contexte locaux.

Encadré 2.2Protocole d’accord : paix, droits de l’homme et instruction civique au Népal

un processus collaboratif et systématique de révision des programmes scolaires a été engagé en 2007, au népal, pour intégrer la paix, les droits de l’homme et l’ins-truction civique dans les programmes de sciences humaines. les principaux acteurs institutionnels, notamment le centre d’élaboration des programmes scolaires du ministère de l’éducation, l’uniceF, Save the children et l’uneSco, ont rédigé un protocole d’accord qui définit l’objet de la collaboration, ainsi que le rôle et l’enga-gement des partenaires du projet.

cette démarche collaborative a débouché sur un mou qui a pour objectif :

● d’analyser le contenu des programmes scolaires nationaux des classes 1 à 10, du point de vue de la paix, des droits de l’homme et de l’instruction civique, et de définir les résultats d’apprentissage souhaités pour chaque niveau scolaire ;

● d’élaborer des activités pédagogiques sur la paix, les droits de l’homme et l’instruction civique pour les guides à l’usage des enseignants des classes 3 et 4.

● d’élaborer des activités pédagogiques sur la paix, les droits de l’homme et l’instruction civique pour les guides à l’usage des enseignants et les manuels scolaires des classes 4 à 10.

● de tester ces documents sur le terrain dans les classes 3 à 10.

Source : m. Smith. 2014. Case Study: Insertion of Peace, Human Rights and Civic Education in Social Studies Curriculum and Textbooks Revision In Nepal.

3. Les exemples cités dans l’encadré et dans l’annexe, sur l’inclusion de contenus relatifs à la paix, aux droits de l’homme et à l’instruction civique dans les manuels de sciences humaines au Népal, proviennent d’une étude de cas réalisée sur commande (Smith, 2014).

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un cadre collaboratif visant à garantir la contribution des acteurs locaux aux contenus, ainsi qu’une procédure méthodique d’expérimentation, d’évaluation et de retour d’information, doit être inscrit dans les obligations incombant aux éditeurs chargés de répondre aux besoins éducatifs d’un pays donné. le cas échéant, il convient d’associer les éditeurs à l’initiative dès le début et de leur demander de soutenir la recherche dans ce domaine, ainsi que la formation des auteurs, afin qu’ils recueillent et élaborent des contenus éducatifs motivants et adaptés au contexte local (par exemple, des histoires illustrant les notions de sécurité, de résilience et de cohésion sociale), en collaboration avec le ministère de l’éducation et d’autres organisations. les ministères de l’éducation doivent en outre étudier la possibilité d’organiser des ateliers techniques régionaux ou sous-régionaux avec les éditeurs pour définir et évaluer les critères d’insertion de contenus adaptés dans les sciences humaines, les études de langues, la science et autres matières, afin de donner davantage d’importance aux questions clés, et de générer et évaluer des contenus en rapport avec les réalités locales.

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il faut que les responsables, les planificateurs et, le cas échéant, les donateurs soient prêts non seulement à allouer des crédits à la révision des programmes scolaires et des manuels, ainsi qu’à la nécessaire formation des enseignants, mais aussi à faire en sorte que les élèves et les enseignants aient accès aux programmes scolaires révisés et comprennent les nouvelles approches et leurs implications pour l’enseignement et l’apprentissage. les guides sur les programmes scolaires nouveaux ou révisés, de même que les manuels et/ou recueils de textes supplémentaires et autres documents doivent leur être remis, non seulement quand l’initiative est nouvelle, mais chaque fois que de nouveaux élèves ou enseignants intègrent le système. Cela nécessite des plans de financement pluriannuels et la budgétisation des coûts de la rédaction des manuels, des essais, de leur production et de leur diffusion sur plusieurs années. il convient également de prendre en compte le financement de l’élaboration de nouveaux guides sur les programmes scolaires, des manuels de l'enseignant et d'autres outils.

lorsque les manuels sont achetés sur les fonds de l’école, les nouveaux manuels ou les recueils de textes supplémentaires peuvent être inabordables pour certains établissements qui continuent alors à utiliser les anciens manuels. C’est pourquoi la fourniture et la distribution des manuels nouveaux/révisés et autres matériels éducatifs doivent être incluses dans le budget alloué à l’initiative. Ce budget doit également prévoir un financement complémentaire permanent pour les années suivantes, qui servira à remplacer les livres abîmés ou perdus et à faire face à l’augmentation du nombre d’élèves. il est essentiel que les manuels et autres matériels éducatifs destinés à promouvoir l’aVe et la rrC soient fournis gratuitement, faute de quoi de nombreux élèves n’y auront pas accès.

la conception du projet de programme doit tenir compte des fonds escomptés disponibles/nécessaires dans un avenir prévisible. par conséquent, elle doit envisager une concentration des dépenses en début de période sur plusieurs années, afin de couvrir les coûts de démarrage, notamment ceux associés au travail de l’équipe chargée de guider et de mettre en œuvre le processus d’amélioration des programmes scolaires. la planification budgétaire doit en outre prévoir un niveau réaliste de fonds permanents pour :

Quatrième étapeobtenir des engagements de financement durable

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●● l’assistance aux enseignants en cours d’emploi et, dans la mesure du possible, la formation dans ce domaine ;●● la fourniture permanente aux écoles de manuels et autres matériels didactiques nouveaux ou révisés ;●● la fourniture permanente d’exemplaires des nouveaux manuels et guides à l’usage des enseignants à chaque enseignant dans cette matière, ainsi qu’aux centres de documentation pour enseignants et aux universités ;●● un site web et d’autres initiatives dans le domaine technologique, le cas échéant.

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Cette équipe doit être composée de personnel travaillant à temps complet, doté de l’expertise nécessaire et possédant de l’expérience dans le domaine de l’organisation, ainsi que de personnes servant de points de contact pour les principaux services du ministère de l’éducation, et d’autres personnes ayant une contribution majeure à apporter, telles que des représentants des ministères de l’intérieur, de la Santé, du travail, de l’environnement, des Femmes, de la Jeunesse, etc. les membres de l’équipe devront :

●● avoir la volonté d’accroître le rôle des écoles dans la promotion de la sécurité, de la résilience et de la cohésion sociale ;●● avoir l’esprit de collaboration ;●● être capables d’obtenir que les choses soient faites sur le plan organisationnel et de tenir les délais.

la première chose à faire, lors de l’engagement de l’équipe de base et des collaborateurs, est de renforcer les capacités et de bâtir une vision commune en s’appuyant sur l’expérience nationale et internationale passée (voir l’exemple cité dans l’encadré 2.3). Ceux qui sont impliqués activement auront tout intérêt à réfléchir sur les valeurs, concepts et comportements que l’initiative d’amélioration des programmes scolaires cherche à mieux intégrer dans l’enseignement en classe. les membres de l’équipe de base doivent être guidés par des valeurs et des connaissances fondamentales, afin d’être ensuite une source d’inspiration pour les autres.

en pratique, cela peut consister à organiser des ateliers conjoints au cours desquels les expériences nationales et internationales sont mises en commun. Ces ateliers doivent adopter une approche fondée sur l’expérience, avec des activités participatives soigneusement choisies pour approfondir la compréhension de compétences, concepts et valeurs, tels que :

●● l’empathie, l’inclusion et le refus des stéréotypes ; ●● une communication efficace, telle qu’une écoute active, la négociation et d’autres aspects de la résolution des conflits ; ●● les normes sur lesquelles se fondent les droits de l’homme, l’action humanitaire et une citoyenneté responsable ;

Cinquième étapeconstituer une équipe motivée et engagée

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●● les questions pertinentes de sécurité et de réduction des risques de catastrophes.

peu nombreux sont les professionnels de l'éducation qui se déclarent spé-cia listes de ces sujets. et, bien souvent, même les experts de ces domaines ne sont pas totalement conscients des difficultés, en termes d’enseignement et d’apprentissage, que rencontrent les écoles désavantagées. la contribution de ces deux groupes est nécessaire pour accroître l’efficacité du processus d’amélioration des programmes scolaires.

les ateliers préliminaires de conception des programmes scolaires doivent passer en revue les initiatives antérieures et les obstacles à une mise en œuvre efficace (par exemple, difficultés pour appliquer la politique d’égalité des genres, l’enseignement des compétences nécessaires à la vie courante, l’éducation au Vih/sida, l’éducation à la paix, l’éducation aux droits de l’homme, l’éducation humanitaire, l’éducation à la citoyenneté et l’éducation à la réduction des risques de catastrophes). Ces initiatives ont-elles abouti et comment le succès a-t-il été mesuré ? Que s’est-il passé sur le long terme, et quelle a été la réponse aux tentatives pour les développer à une échelle plus grande ou pour les élever au rang de politique nationale ? Quelle est la situation actuelle dans une école type ? des visites sur le terrain, des mémoires de recherche et/ou des études de cas préliminaires à petite échelle sur la situation sont souhaitables pour disposer d’éléments d’appréciation (voir dans le Livret 4 l’exposé concernant l’examen des programmes scolaires et les études de référence). il convient également de prévoir une discussion sur les questions liées au curriculum caché, telles que les croyances, attitudes et valeurs des élèves, des parents, des enseignants et de l’ensemble de la communauté, qui peuvent bloquer ou entraver les modifications que l’on souhaite apporter aux programmes scolaires. un examen critique des expériences antérieures et une discussion sur les stratégies permettant de surmonter ces difficultés permettront également à l’équipe de base de prendre des dispositions pour éviter des erreurs similaires et augmenter les chances de succès.

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Encadré 2.3Renforcement des capacités pour la révision des manuels de sciences humaines au Népal, en 2007

le renforcement des capacités pour l’intégration des questions de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique dans les programmes népalais de sciences humaines s’est déroulé selon trois axes :

● Élaboration du programme et révision des manuels et guides à l’usage des enseignants : un groupe de travail sur la rédaction du programme, composé de personnels du centre d’élaboration des programmes du ministère de l’éducation, de professeurs de sciences humaines et de rédacteurs des programmes scolaires, a été constitué pour élaborer le contenu du programme et adapter les manuels et guides à l’usage des enseignants, avec le soutien de partenaires. un groupe consultatif a été constitué, avec des membres d’organisations représentatives de groupes divers et marginalisés du népal, afin que le programme révisé prenne en compte les points de vue de groupes qui n’avaient jamais été impliqués auparavant dans la rédaction des programmes, éliminant ainsi l’un des principaux facteurs de conflit.

● Soutien universitaire : un expert universitaire en droits de l’homme et en instruction civique a analysé les programmes officiels des classes 1 à 10, afin d’en évaluer le contenu, les compétences et les attitudes par rapport à la paix, aux droits de l’homme et à l’instruction civique, et de mettre en évidence les lacunes. une série d’ateliers a été organisée pour parvenir à un consensus et clarifier les contenus, les compétences et les objectifs d’apprentissage dans ces domaines conceptuels que sont la paix, les droits de l’homme et l’instruction civique, dans les classes 1 à 10. les résultats ont été traduits dans la version révisée des manuels des classes 3 à 10.

● Formation des enseignants : en 2009, un protocole d’accord révisé intégrant la formation des enseignants a été signé, dans le cadre d’un partenariat avec le centre national pour le développement de l’éducation, l’organisme chargé de la formation des enseignants. il a débouché sur l’élaboration d’un cadre de collaboration et d’activités visant à inclure les concepts de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique dans les programmes et matériels de formation des enseignants. un plan de formation des formateurs a été élaboré pour essai et mise en œuvre dans le système éducatif formel. un ensemble de compétences des enseignants a été défini, correspondant aux thèmes et au contenu du programme révisé de sciences humaines. des manuels de formation et des matériels didactiques ont été produits pour les écoles primaires et secondaires, notamment des contenus relatifs à la paix, aux droits de l’homme et à l’instruction civique, ainsi que des stratégies et méthodes d’enseignement innovantes, afin de créer des environnements sûrs, protecteurs et adaptés aux enfants. un module de formation de 10 jours sur les questions de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique à l’intention des enseignants a été testé dans deux régions. une formation sur ces questions a été dispensée à 500 enseignants dans 20 districts, en réponse à la demande d’aide exprimée par les enseignants pour intégrer ce contenu dans leurs cours de sciences humaines.

Source : m. Smith. 2014. Case Study: Insertion of Peace, Human Rights and Civic Education in Social Studies Curriculum and Textbooks Revision In Nepal. Voir également l’annexe 1 pour de plus amples informations sur cette étude de cas plus générale.

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Principales actions

● identifier des partisans déclarés et potentiels de l’amélioration des programmes scolaires.

● analyser les politiques en vigueur pour déterminer dans quelle mesure elles favorisent la sécurité, la résilience et la cohésion sociale ou l’aVe et la rrc.

● engager un dialogue politique avec les principaux acteurs pour déterminer dans quelle mesure il faut renforcer les politiques existantes ou en élaborer de nouvelles.

● mettre en place des protocoles d’accord ou des cadres pour travailler en collaboration avec les partenaires en vue d’améliorer les programmes scolaires.

● identifier les besoins budgétaires sur plusieurs années et rechercher des engagements de financement.

● constituer et engager une équipe de base.

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Annexe 1étude de cas sur la révision des manuels scolaires au népal

ce texte est extrait de Case study: Insertion of peace, human rights and civic education in social studies curriculum and textbook revision in Nepal, par melinda Smith. l’étude a été réalisée pour l’iipe-uneSco.

Processus de collaboration et protocole d’accord

un processus collaboratif et systématique de révision des programmes scolaires a été entrepris en 2007 pour intégrer les questions de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique dans les programmes de sciences humaines, avec le soutien financier de l’uniceF et du gouvernement néerlandais. cette initiative s’appuyait sur le travail initial de l’uneSco lors de deux ateliers sur la mise en place de l’éducation à la paix, qui ont produit le matériel éducatif approuvé par le réseau interinstitutions pour l’éducation en situations d’urgence (inee) (t. pant 25/3/14). les principaux acteurs institutionnels, notamment le centre d’élaboration des programmes du ministère de l’éducation, l’uniceF, Save the children et l’uneSco ont rédigé un protocole d’accord (mou) définissant dans ses grandes lignes l’objet de la collaboration, ainsi que le rôle et les engagements des partenaires.

le mou pour le processus d’éducation formelle définissait ainsi le but de l’initiative : « pour créer une culture de la paix et faciliter la compréhension des droits de l’homme et des compétences civiques, le système éducatif doit intégrer dans les programmes scolaires des possibilités d’apprentissage visant à (1) inculquer aux élèves les compétences, attitudes, valeurs et connaissances nécessaires pour comprendre et affirmer leurs droits dans le cadre de l’état de droit ; (2) développer les valeurs de tolérance et d’attachement à la paix et à la justice ; (3) développer la pensée critique, la capacité de résoudre les problèmes et les conflits pour pouvoir agir en citoyens dans un contexte post-conflit. »

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le mou a identifié les résultats du processus de collaboration :●● analyse des programmes scolaires nationaux des classes 1 à 10, du point de vue de leur contenu relatif à la paix, aux droits de l’homme et à l’instruction civique, et définition des résultats d’apprentissage recherchés pour toutes les classes ;●● élaboration d’activités pédagogiques relatives à la paix, aux droits de l’homme et à l’instruction civique pour les guides à l’usage des enseignants des classes 3 à 4 ;●● élaboration d’activités pédagogiques relatives à la paix, aux droits de l’homme et à l’instruction civique pour les guides à l’usage des enseignants et les manuels des classes 4 à 10 ; ●● essai sur le terrain des matériels didactiques des classes 3 à 10.

le centre d’élaboration des programmes scolaires (cdc) a estimé que l’approche la plus pratique consistait à intégrer ces concepts et compétences dans les programmes de sciences humaines. cela implique la révision des programmes nationaux, des manuels et des guides à l’usage des enseignants. un processus parallèle de révision a été mis en œuvre pour l’éducation non formelle avec le centre de l’éducation non formelle (nFec) du ministère de l’éducation, et sera évoqué brièvement plus loin.

les engagements de chaque signataire du mou ont été exposés en détail, tous les partenaires s’engageant à participer à un groupe de travail. grâce à des crédits spécifiquement alloués dans son budget annuel aux questions de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique, l’uniceF s’est engagé à soutenir autant que possible tous les aspects de l’initiative, notamment le financement de visites sur le terrain du personnel du ministère de l’éducation, le versement d’allocations aux rédacteurs des programmes, la participation de la société civile, le recours à des consultants externes, l’organisation d’ateliers et une bibliothèque d’ouvrages de référence pour le cdc. l’uniceF a consacré à cet effort environ un tiers du temps d’un membre de son personnel pendant 16 mois en 2007-2008, puis a signé un contrat avec Save the children pour qu’un membre de son personnel gère le processus à mi-temps jusqu’en 2010. l’uniceF a continué à allouer des fonds à ce processus, grâce au financement de l’éducation en situation d'urgence et de transition post-crise (euptc) par le gouvernement néerlandais jusqu’en mars 2011. d’avril 2010 à mars 2011, l’uniceF a financé la formation des enseignants, les frais de révision des programmes et l’assistance technique pour un total de 82 000 dollars des états-unis.

le cdc s’est engagé à constituer un groupe chargé de réviser les programmes de sciences humaines, y compris les guides à l’usage des enseignants et les manuels, dans le cadre du cycle normal de révision sur cinq ans prévu entre 2007 et 2012. il a fallu, pour cela, obtenir l’approbation du ministère

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de l’éducation qui a continué à soutenir le processus malgré le changement de gouvernement. Save the children a alloué des fonds spécifiquement à la révision des programmes des classes 3 à 5 et s’est engagé à apporter une assistance technique pour tester les matériels didactiques sur le terrain. l’uneSco s’est engagée à participer et à fournir en permanence son assistance technique dans toute la mesure du possible, mais n’a pu fournir d’aide financière, en dehors du montant initial destiné aux ateliers prévus en 2006-2007.

de 2009 à 2010, l’uniceF a conclu un partenariat avec Save the children pour assurer la gestion générale du projet, notamment pour organiser des ateliers sur l’élaboration et la rédaction des programmes, ainsi que des ateliers de renforcement des capacités pour le personnel du cdc, du nced et du nFec, ainsi que pour les membres du groupe consultatif national (uniceF, 2011).

dans le cadre d’un processus collaboratif entre des agences du ministère de l’éducation, et avec l’engagement et le soutien inconditionnels de l’uniceF et de Save the children, les partenaires ont défini conjointement le contenu, collaboré à la rédaction des matériels éducatifs, relu et approuvé les projets de plans et de contenus de cours pour les manuels produits par les groupes de rédacteurs (thapa et al., 2010).

Processus d’intégration de contenus et de compétences dans les programmes et les manuels

les ateliers ont produit plusieurs résultats, notamment un tableau d’activités générales organisées pour présenter les thèmes majeurs des matériels didactiques sur la paix, les droits de l’homme et l’instruction civique dans les différentes classes. par exemple, dans les classes 4 et 5, parmi les thèmes présentés figuraient l’équité, la confiance, le respect mutuel, les droits des enfants et les droits des femmes, l’identité des autres et la pratique des droits et des devoirs. dans les classes 9 et 10, des thèmes plus complexes étaient présentés, comme la démocratie, les droits civiques et la gestion des conflits (uniceF, 2011). le tableau ci-dessous résume les principaux contenus et compétences énoncés dans le document des activités globales organisées élaboré par le groupe de rédacteurs (cdc, 2007).

des membres du groupe consultatif de représentants des groupes marginalisés, notamment les Dalits, les femmes et les nationalités autochtones (appelées Janajatis), ont rédigé des études de cas illustrant les problèmes de droits de l’homme, relu les leçons rédigées par les rédacteurs et apporté leur concours au contenu général des révisions, tout au long du processus. pendant la phase de rédaction des cours, Save the children a traduit certains cours en anglais et les a envoyés à des consultants internationaux pour requérir leur avis, avis qui a été exprimé à la fois sur le contenu et sur la méthodologie (entretien J. Zimmer, 6/3/14).

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Principaux concepts, compétences et attitudes dans le domaine de la paix, des droits de l’homme et de l’instruction civique

Éducation à la paix Éducation aux droits de l’homme Instruction civique

•  Paix et conflit•  Gérer ses émotions•  Résoudre les problèmes•  Dialogue•  Comprendre les points de vue•  Réconciliation•  Médiation•  Communication péremptoire•   Rôle des enfants dans la 

consolidation de la paix

•   Droits et responsabilités  des enfants

•  Protection des enfants•  Participation des enfants•   Droits de l’homme : civils, 

sociaux, économiques, politiques, culturels

•  Violations des droits•   Discrimination fondée  

sur la caste, le sexe,  la religion, l’ethnicité,  le statut économique

•  Réparation des injustices•   Droits et conventions 

internationaux

•  Célébration de la diversité•  Citoyenneté•  Participation•   Exercice démocratique  

du pouvoir•   Bonne gouvernance, 

responsabilité, transparence•  État de droit•  Constitutions•  Séparation des pouvoirs•  Décentralisation•  Élections•  Inclusion et exclusion•  Sensibilisation

Formation des enseignants au Népal

parce que la formation des enseignants n’était pas incluse dans le premier protocole d’accord (mou), un nouveau a été signé en 2009 entre le nced, l’organisme chargé du perfectionnement et de la formation des enseignants, l’uniceF et Save the children, afin d’établir et de définir le cadre de la collaboration et les activités correspondantes, en vue d’inclure les concepts de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique dans les programmes de formation des enseignants et les matériels didactiques du nced. le mou présentait dans ses grandes lignes un plan pour former les formateurs, tester et mettre en œuvre cette formation dans le système éducatif formel du népal (entretien, r. dhungana, 18/3/14).

l’uniceF a apporté un soutien financier et technique, tandis que Save the children s’est chargé de la coordination et de l’assistance technique. un ensemble de compétences des enseignants correspondant aux thèmes et au contenu du programme révisé de sciences humaines a été défini. des manuels de formation et du matériel didactique ont été élaborés pour les écoles primaires et secondaires avec, non seulement des contenus relatifs à la paix, aux droits de l’homme et à l’instruction civique, mais aussi des stratégies d’enseignement innovantes et des méthodes pour créer des contextes sûrs, protecteurs et adaptés aux enfants. conformément au programme de perfectionnement professionnel des enseignants prévu par le plan de réforme du secteur scolaire, un module de perfectionnement des enseignants sur les questions de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique sur 10 jours a été expérimenté dans deux régions.

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avec le soutien de l’uniceF, le nced a lancé la formation dans ce domaine pour 500 enseignants dans 20 districts, afin de répondre à la demande d’aide des enseignants souhaitant intégrer ce contenu dans leurs cours de sciences humaines (uniceF, 2011).

malgré ces efforts de formation des enseignants, un nouveau système fondé sur la demande, appelé « perfectionnement professionnel des enseignants » a été élaboré par le nced, selon lequel la motivation pour se former dans le domaine de la paix, des droits de l’homme et de l’instruction civique doit être assez grande pour que le nced réponde à une demande de formation par l’intermédiaire de ses centres de formation. le seul autre moyen d’organiser la formation des enseignants dans ce domaine est une formation ciblée, parrainée soit par l’uniceF, soit par un autre partenaire du développement. ce système inclut une stratégie viable à long terme pour la formation continue des enseignants, à la fois sur le contenu et la méthodologie des questions de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique, comme il est exposé plus loin (entretien S. Joshi, 19/3/14).

le ministère de l’éducation avait approuvé la formation « une école adaptée aux enfants » qui, grâce au soutien de l’uniceF, a été déployée dans tous les districts du népal, avec au moins deux formateurs formés à la méthodologie. du matériel didactique à l’usage des enseignants et du matériel pédagogique à l’usage des élèves ont été produits et diffusés. le responsable actuel du nced a affirmé que ce type de formation permettait indirectement d’atteindre l’objectif d’aider les enseignants à appliquer la méthodologie et les pratiques d’enseignement qui soutiennent la paix, les droits de l’homme et l’instruction civique. Selon le personnel de l’uniceF, le fait d’introduire les questions de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique directement dans le guide portant sur la formation « une école adaptée aux enfants », en cours d’élaboration en 2014, pourrait permettre de relever le défi de diffuser efficacement la formation aux questions de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique (entretien S. Joshi, 19/3/14). le nced a reconnu que les centres chargés de la formation des enseignants n’étaient pas en mesure de dispenser une formation spécifique sur les questions de paix, de droits de l’homme et d’instruction civique, à cause de leurs ressources financières limitées et d’autres responsabilités.

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Ressources utiles

CDC (Curriculum development Centre). 2007. Scope and sequence for content and learning outcomes for peace education, human rights and civics education. Kathmandu : ministère de l'éducation.

Davies, L. 2013. ‘Sri lanka’s national policy on education for social cohesion and peace’. dans : m. Sinclair (dir. publ.) Learning to live together: Education for conflict resolution, responsible citizenship, human rights, and humanitarian norms (p. 224-233). doha: peiC.

● http://educationandconflict.org/sites/default/files/publication/LearNiNG TO LiVe TOGeTHer.pdf

Penrose, A. ; Takaki, M. 2006. ‘Children’s rights in emergencies’, Lancet, 367, p. 368-369.

Pontefract, C. 2013. ‘unrWa’s human rights, Conflict resolution and tolerance (hrCrt) education programme’. dans : m. Sinclair (dir. publ.). Learning to live together: Education for conflict resolution, responsible citizenship, human rights, and humanitarian norms (p. 219-223). doha : peiC.

● http://educationandconflict.org/sites/default/files/publication/LearNiNG TO LiVe TOGeTHer.pdf

Robiolle-Moul, T. 2013. Promoting a culture of peace and non-violence in Africa through education for peace and conflict prevention. Phase 1: Mapping - Final report. document préparé pour l’uneSCo.

● http://doc.iiep.unesco.org/wwwisis/repdoc/peic/2943.pdf

Smith, M. (À paraître). Nepal: Lessons from integrating peace, human rights, and civic education into social studies curriculum and textbooks. paris : iipe-uneSCo.

Thapa, M. ; Dhungana, R. ; Mahalingam, B. ; Conilleau, J. 2010. Peace by piece, mainstreaming peace education in South Asia. Kathmandu: Save the Children, Suède.

● http://resourcecentre.savethechildren.se/sites/default/files/documents/3255.pdf

UNICEF (Fonds des nations unies pour l’enfance). 2011. Education in emergencies and post crisis transition. 2010 evaluation report. Kathmandu: uniCeF.

● www.educationandtransition.org/wp­content/uploads/2007/04/Nepal_eePCT_2010_report.pdf

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À propos du programme

Cette collection de livrets est le fruit d’une collaboration entre le programme Protect Education in Insecurity and Conflict (peiC – protéger l’éducation dans les situations d’insécurité et de conflit) et deux instituts de l’uneSCo spécialisés dans l’éducation : l’institut international de planification de l’éducation (iipe) et le bureau international d’éducation (bie). Cette collaboration et le cadre général qui en a résulté s’appuient sur les initiatives et le dynamisme d’un grand nombre d’acteurs concernés.

Ces livrets décrivent un processus d’amélioration des programmes scolaires visant à renforcer les systèmes éducatifs pour leur permettre de mieux supporter les chocs découlant de catastrophes, naturelles et provoquées par l’homme, de l’insécurité ou des conflits et, si possible, les aider à prévenir ce type de problèmes. ils sont le résultat d’un programme de soutien aux ministères de l’éducation, aux niveaux de la capitale, des provinces et des districts, dans le but de promouvoir des systèmes éducatifs sécurisés et résilients, ainsi que d’introduire davantage de cohésion sociale dans les politiques et les plans d’éducation, comme dans les programmes scolaires.

plus spécifiquement, le programme vise à :●● permettre à une équipe resserrée de susciter une collaboration entre partenaires, dans le but de regrouper les approches, les matériaux et la terminologie relatifs à la planification et aux programmes scolaires pour promouvoir la sécurité, la résilience et la cohésion sociale ;●● renforcer dans un premier temps les capacités des spécialistes en charge de la planification, de la recherche et de la formation (agents des ministères de l’éducation et experts internationaux) à préparer la réduction des risques de conflit et de catastrophe à travers l’éducation et, dans un second temps, renforcer les capacités des concepteurs de programmes (agents des ministères de l’éducation et experts internationaux) ayant une expérience en matière d’intégration des problématiques transversales dans les programmes scolaires ;●● renforcer les capacités nationales de formation, grâce au développement des capacités institutionnelles d’établissements de formation et d’universités sélectionnés.

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les ministères peuvent s’appuyer sur les supports et les livrets mis au point par le programme :

●● une base de données en ligne/un site Web rassemblant des ressources sur un certain nombre de thématiques connexes ;●● des livrets et des supports de formation sur la planification et les programmes scolaires visant à promouvoir la sécurité, la résilience et la cohésion sociale ; ●● des notes d’orientation destinées aux principaux décideurs politiques ;●● des études de cas et des exemples, parties intégrantes de la base de données en ligne ;●● un questionnaire d’autocontrôle pour permettre aux ministères de l’éducation de définir le degré d’intégration de la réduction des risques de conflit et de catastrophe dans leurs processus de planification en vigueur.

UNESCO Institut international de planification de l’éducation

7-9, rue Eugène Delacroix 75116 Paris, France

Tel. : +33 (1) 45 03 77 00

www.iiep.unesco.org

L’éducation à la sécurité, à la résilience et à la cohésion sociale

Sachant que près de 50 % des enfants non scolarisés dans le monde vivent dans des pays en conflit et que chaque année, au cours de cette décennie, près de 175 millions d’enfants vivront une situation de catas-trophe, il devient de plus en plus urgent de développer des stratégies visant à réduire les risques de conflit et de catastrophe.le contenu de l’éducation et les méthodes d’enseignement peuvent aider les enfants et les jeunes à adopter des attitudes et des valeurs susceptibles d’assurer leur sécurité, de favoriser leur résilience, et à vivre dans des sociétés plus pacifiques et solidaires.Ces livrets proposent des conseils à suivre pas à pas sur la façon d’intégrer la sécurité, la résilience et la cohésion sociale dans les processus d’élaboration et de révision des programmes scolaires. Composée de huit livrets et d’un glossaire, ce matériel didac-tique explique pourquoi les ministères de l’éducation devraient mettre davantage l’accent sur la sécurité, la résilience et la cohésion sociale dans leurs programmes, avec des instructions détaillées sur la façon de procéder.

PremierS PaSComment organiser le processus ?

Sécurité, réSilience

et cohéSion Sociale :

guide pour l’élaboration

deS programmeS ScolaireS