prix ch ne-li ge 1996/pao...l’évolution du vin, nous a néanmoins paru très documentée et,...
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Guillem ROIG I JOSAHéctor RIU SAVALLJosep SANCHO I VALLS
TRAITEMENTdes résidusde l’industriedu liègepar la culturedes champignons.
P R I X C H Ê N E L I È G E 1 9 9 6
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PRÉFACELe Groupe Amorim, né du liège en 1870 au Por-
tugal, a fondé les bases de son développement
sur cette extraordinaire matière première, à
travers la production de cet humble mais insé-
parable compagnon du Vin : le bouchon de liège.
Notre volonté de servir la cause du vin s’est tou-
jours exprimée dans la recherche technologique
sur la filière liège, base de notre activité.
En 1992, nous avons souhaité aller plus loin et
nous engager davantage aux côtés des chercheurs
en œnologie en créant l’Académie Amorim, un
lieu de rencontre et d’échange entre œnologues,
ingénieurs, professeurs, sommeliers, auteurs,
artistes… tous animés d’une même passion du
Vin.
Chaque année, notre Académie encourage et
soutient la recherche en œnologie par la remise
d’un Prix à un chercheur ou à une équipe de
chercheurs ayant fait paraître des travaux signifi-
catifs qui concourent à la défense et à la promo-
tion de la qualité du Vin. Que soient ici saluées
les personnalités, membres de cette Académie,
qui contribuent si généreusement à cette mission.
Je formule le vœux que cette collection, dédiée
aux Lauréats du Grand Prix de l’Académie, devi-
enne, au fil des ans, une référence et la mémoire
vivante des efforts et des travaux engagés dans le
monde entier pour servir la noble cause du Vin.
Americo Ferreira de AMORIMPrésident du Groupe Amorim
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LAURÉATS DE L’ACADÉMIE AMORIM
Grand Prix 1992
Pascal CHATONNETInstitut d’Œnologie de Bordeaux
"Incidence du bois de chênesur la composition chimique
et les qualités organoleptiques des vins, applications technologiques".
Grand Prix 1993
Pierre-Louis TEISSEDRECentre de Formation et de Recherche
en Œnologie de Montpellier."Le plomb, du raisin au vin".
Grand Prix 1994
Ziya GÜNATAINRA Institut des Produitsde la Vigne de Montpellier
"Etude et exploitation par voie enzymatiquedes précurseurs d’arôme du raisin,
de nature glycosidique".
Grand Prix 1995
Samuel LUBBERSInstitut de la Vigne et du Vin Jules GUYOT,
Université de Bourgogne"Etude des interactions entre les macromolécules d’orig-
ine levurienne du vin et les composés d’arôme".
Mention d’Honneur du Jury 1995
P.L. TEISSEDRE - A.L. WATERHOUSER.L. WALZEM - J.-B. GERMAN
E.N. FRANKEL - A.J. CLIFFORDUniversité de Californie, Davis
"Composés phénoliquesdu raisin et du vin et santé".
Grand Prix 1996
Sylvie BIAUFaculté d’Œnologie
Université Victor SEGALEN de Bordeaux 2"Etude de la matière colorante des vins blancs de Bordeaux".
Prix Chêne-Liège 1996
Guillem ROIG I JOSA - Héctor RIU SAVALLJosep SANCHO I VALLS
Département d’Industries Agro-AlimentairesEscola Superior d’Agricultura de Barcelona
Universitat Politecnica de Catalunya"Traitement des résidus de l’industrie du liège
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L’Académie AMORIM a cinq ans.Chaque année, elle a rempli sa mission et récompensé
les travaux de jeunes chercheurs dédiés à l’amélioration
de l’expression du vin et de son bon usage.
Cette année, elle s’y attache doublement :
outre le Grand Prix décerné à un ouvrage consacré
à l’œnologie, les membres du jury ont souhaité
récompenser une étude traitant du liège,
matière naturelle intervenant dans les pratiques vinicoles.
Guillem ROIG I JOSA, Héctor RIU SAVALL
et Josep SANCHO I VALLS sont donc les premiers lauréats
de l’Académie AMORIM à se voir attribuer
le Prix Chêne-Liège. Espagnols, ces ingénieurs
se sont attachés à étudier le traitement
de cette matière première dont la production
est l’une des richesses du bassin méditerranéen.
Leur étude, si elle ne concerne pas directement
l’évolution du vin, nous a néanmoins paru
très documentée et, remarquable par son
caractère d’actualité. Elle propose une solution
écologique utilisable pour l’alimentation
qui ouvre d’intéressantes perspectives
de développement économique. Elle débouche
sur une application pratique et concrète.
Pour toutes ces raisons, cette étude mérite
d’être portée à la connaissance du plus grand nombre
et notre souhait est d’y contribuer
en la publiant dans cette collection.
Merci aux candidats pour la qualité des travaux
qu’ils nous soumettent et merci aux membres du jury,
dont les observations toujours pertinentes
permettent de mettre en lumière des études originales
et novatrices comme celle-ci.
Jacques PUISAISPrésident de l’Académie Amorim
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TRAITEMENTdes résidus de l’industrie
du liège par la culturedes champignons
Département d’Industries Agro-alimentairesEscola Superior d’Agricultura de Barcelona
Universitat Politècnica de Catalunya
Guillem ROIG I JOSA
Héctor RIU SAVALL
Josep SANCHO I VALLS
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Le liège est le tissu parenchymateux qui
constitue l’écorce du chêne liège,
Quercus suber. Par sa structure molécu-
laire particulière, décrite pour la pre-
mière fois par Robert Hoocke (1665) (3)
et sa composition chimique complexe,
il a une série de propriétés qui le ren-
dent approprié à un grand nombre
d’applications industrielles. Parmi
celles-ci une des plus importantes se
trouve sur le terrain de l’œnologie où il
est devenu, depuis Dom Pérignon
(1638-1715), le matériau de bouchage
par excellence. On parle de vin, verre
et liège comme d’un trinôme indissolu-
ble, que ce soit pour l’efficacité du
bouchage, pour l’image de qualité qu’il
donne aux grands vins ou pour les
problèmes qu’il peut occasionner au
cours de sa conserva-tion. Comme
toute activité industrielle, la manufac-
ture du liège, quelles que soient ses
applications, génère des résidus qu’il
convient de traiter pour qu’ils provo-
quent un minimum de pollution, surtout
en ces temps où les écosystèmes com-
mencent à ressentir l’activité indus-
trielle de l’homme.
1.1 PRODUCTION DE BOUCHONS
AGGLOMÉRÉS POUR VINS MOUS-
SEUX. PROBLEME DES RÉSIDUS.
Parmi les applications œnologiques,
c ’est l ’é laboration de bouchons
agglomérés pour vins mousseux ou
tranquilles qui produit la plus grande
quantité de résidus. Le bouchon
aggloméré est composé d’une pièce
d ’aggloméré de liège, formée par
extrusion, et par deux ou trois disques
de liège naturel. Pour la fabrication de
l’aggloméré on emploie les lièges non
utilisables pour la fabrication de pro-
duits de liège naturel et les restes de
perforation de bouchons de liège
naturel. La matière première est trit-
urée. A ce stade se produit la première
fraction de résidu, appelée « poussière
de trituration ». On fait une sélection
granulométrique du trituré et on rejette
ce qui sera la seconde fraction du
résidu, les « morceaux grossiers ».
L’étape suivante est l’extrusion dont on
obtient une baguette d’aggloméré qui
sera coupée pour obtenir les morceaux
qui formeront le bouchon. A la
découpe apparaît la troisième fraction
de résidus : la « poussière de
détubage ». Finalement, les pièces
d’aggloméré sont unies en deux ou
trois disques de liège naturel pour for-
mer le bouchon. Les bouchons sont
coupés en biseau et polis à l’émeri, en
donnant la dernière fraction du résidu,
la « poussière d’émeri ». Dans une
usine moderne et optimisée ce
procédé productif a un rendement de
40 %, c’est-à-dire que 60 % du liège
traité sort sous forme de résidu. Une
Le liège est le tissu parenchymateux
qui constitue l’écorce du chêne liège, Quercus suber.
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usine de dimension moyenne produit,
par an, autour de 1 000 tonnes de
poussière de liège. Rien qu ’en
Espagne, second pays mondial pour la
production et la manufacture du liège,
l’industrie qui produit des bouchons
agglomérés produit plus de 18 000
tonnes/an de ce type de résidu.
De tous les résidus, le seul à avoir une
valeur économique est la « poussière
de trituration », utilisée par l’industrie
de la chaussure pour faire des
semelles et des talons. Les trois autres
résidus é taient employés, i l y a
quelques années encore, comme com-
bustible dans des tuileries mais les dif-
ficultés de manipulation et les incon-
vénients par rapport à d’autres com-
bustibles ont progressivement entraîné
une baisse de la demande et donc des
prix. Devenu peu rentable, on ne peut
compter que sur une faible et
irrégulière absorption d’une petite part
des résidus par ce biais. La difficulté
de la dégradation du liège fait qu’on ne
peut en déposer, de façon libre, dans
les décharges publiques car il peut
provoquer de graves déséquilibres dans
les écosystèmes par imperméabilisation
du sol. C’est la raison pour laquelle, la
plupart des entreprises ont opté pour
l’incinération de cette poussière, que se
soit dans des fours spéciaux ou dans
des aires de traitement des déchets.
Dans la plupart des cas, la combustion
de ces résidus provoque des fumées
qui dépassent les limites de pollution
autorisées. On peut vo i r un exem-
ple au tableau 1.1.
La grande quantité de ces résidus et la
difficulté de leur dégradation nous a
amené à commencer la recherche
d’une alternative possible à son traite-
ment qui présenterait un moindre
impact pour le milieu et un certain
profit économique.
1.2 COMPOSITION DU LIEGE
Le liège est un tissu parenchymateux
de cellules mortes qui forme l’écorce
du chêne liège, Quercus suber. Il n’est
pratiquement constitué que de deux
membranes cellulaires subéreuses (2,
3, 5). Sa fonction est de protéger les
t issus vivants de la plante, des
attaques d’agents externes, insectes,
micro-organismes, feu, déshydra-
tation,… etc. Les propriétés qui lui
confèrent la capacité pour remplir
cette fonction de protection sont :
légèreté, élasticité, compressibilité,
imperméabilité, isolation thermique,
résistance à l’usure, haute capacité de
frottement, résistant au feu,
endurance. Ces propriétés, il les doit à
sa structure cellulaire, à sa composi-
tion et à sa structure chimique com-
plexes. Le tableau 1.2 nous montre
cette composit ion d ’après les
dernières analyses.
Son composant caractéristique et
majoritaire est la subérine. C’est une
substance polymérique, insoluble,
formé d’une fraction aliphatique et
d’une fraction de composants phéno-
liques (9, 10, 11). La composition des
monomères aliphatiques est connue,
les composants les plus habituels sont
les acides gras, les alcools gras, les
Concentration limite Fumées de(d’après la législation) combustion du liège
Particules solides (g/nm3) 150 506
Monoxyde de carbone (ppm) 500 2 170
Opacité (échelle Bacharach) 2 6
Tableau 1.1 : Niveaux de concentration de polluants dans les effluents gazeux versés dansl’atmosphère.
Source : ICICT (1994)
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acides omega-hyd roxyg ra s e t l e s
acides dicarboxiliques. Dans les frac-
tions d’acides gras, sont caractéris-
tiques, d’habitude, les chaînes longues
de C20 et C30. Dans les fractions
d ’acides omega-hydroxygras et
d’acides dicarboxiliques, les com-
posants majoritaires sont des chaînes de
C18 monoénoiques et/ou des chaînes
saturées de C16 ; il arrive, dans
certains cas, que les composants
majoritaires soient des chaînes sat-
urées de C22. Les composants minori-
taires de la fraction aliphatique sont,
d’habitude, mais pas toujours, des
acides polaires avec des fonctions
epoxi, dihydroxi et trihydroxi sem-
blables à ceux qui se trouvent dans la
cutine. La composition des com-
posants phénoliques de la subérine
reste obscure. On sait qu’elle présente
la complexité de la lignine mais on ne
connait pas l’identité du composé dont
ils proviennent. Leur biosynthèse suit,
probablement, la même voie que celle
établie pour la lignification (9, 10, 11).
Il est difficile de déterminer la structure
de la subérine sans connaître toute la
composition du polymère. Kolattukudy
(1977) proposa, se basant sur le peu
d’évidences disponibles, la structure
représentée sur le schéma 1.1. D’après
cette proposition, une matrice phéno-
lique semblable à la lignine serait unie
à des hydrates de carbone de la cloi-
son cellulaire et à des composants
aliphatiques par des liaisons cova-
lentes. Les acides omega-hydroxi et les
acides dicarboxiliques s’entrelieraient
avec la matrice aromatique, pouvant
former aussi des omega-hydroxiacides
et des polyesters linéaires. Dans les cas
où les acides polaires, du type
cutinique, sont davantage que des
composants minoritaires, on pourrait
délimiter des régions de polyesters
cutiniques. Les cha înes longues
d’acides gras et alcools seraient estéri-
fiées dans les positions terminales. Les
champs aliphatiques seraient les
responsables de l’hydrophobicité par
interaction avec les ceres (9, 10, 11).
Nous constatons donc, d’après cette
hypothèse, que la subérine est un
biopolymère d’une grande complexité
chimique et structurale, ce qui
représente le facteur principal qui rend
difficile sa dégradation biologique.
En fait, des études récentes nous con-
duisent à admettre que de considérables
portions de carbone organique dans la
matière organique des sols forestiers est
de nature aliphatique. Les 30 % de car-
bones alkil détectés par des méthodes
spectroscopiques en sols forestiers sem-
blent le confirmer. Il a été démontré,
aussi, que la plupart des signaux alipha-
tiques détectés dans le spectre de 13C
NMR peuvent être attribués à de la
cutine et éventuellement à de la sub-
é r i n e .
Ces trouvailles ne sont pas en accord
avec l’idée conventionnelle de sub-
Acides gras et résines 45 %
Acides solubles dans l’eau 20 %
Substances ligneuses 27 %
Tanins, matières coloranteset sels minéraux 7 %
Tableau 1.2 : Composition chimique duliège d’après les dernières analyses % enpoids sec.
Source : Vieira J. 1991 (2)
Schéma 1.1 : Structure de la subérine.
Source : Kilattukudy (1977) (9, 10, 11)
∆ 9
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stances humiques en tant que grandes
macromolécules phénoliques aroma-
tiques. En concordance avec la haute
nature lipophylique de ces
biopolymères lipidiques, ceux-ci pour-
raient avoir un rapport avec l’absorption
et la rétention, au sol, de composants
organiques apolaires, du genre polluant
et pesticide (20). Nous n’avons pas trou-
vé d’études de ce type pour les bois de
chêne liège. Ce que nous savons, c’est
que les champignons de la classe Basid-
iomycètes ont un rôle principal dans la
décomposition des restes de Quercus
suber. Nous en avons trouvé une ving-
taine d’espèces sur des arbres vivants
mais débilités et sur des restes de chênes
lièges morts (8, 21).
Les autres principaux composants du
liège sont la lignine, avec des valeurs
comprises entre 12 et 32 %, la cellulose,
autour de 6 % et l’hemicellulose en
moindre quantité (3). On sait que la
dégradation biologique de ces
polymères se fait par des champignons
lysotrophiques et des bactéries
hétérotrophes au moyen de mécanismes
de digestion externe (8, 15, 22).
1.3 LES CHAMPIGNONS DE POURRI-
TURE BLANCHE
Les champignons jouent un rôle très
important lors du premier stade de
minéralisation du carbone organique qui
fait partie des molécules complexes.
Leur efficacité est due à une grande
activité enzymatique, à la vitesse à
laquelle ils mobilisent leurs propres
réserves d’aliments et à la capa-
cité d’utiliser des sources d’azote diffi-
cilement utilisables par d’autres micro-
organismes (15). Ceci leur permet de
croître dans des milieux limités en azote
et, même s’ils ne sont pas trop impor-
tants dans le cycle de l’azote, certains
peuvent présenter une activité de fixation
de cet aliment au sol (25, 26).
Parmi tous les champignons, ceux de
pourriture blanche sont ceux qui présen-
tent les meilleures caracté-ristiques de
dégradation. Il s’agit, principalement,
d’Homobasidiomycètes du groupe des
Hyménomycète phylophorés, qui se
trouvent, comme on pouvait s’y atten-
dre, dans les bois de chêne liège cata-
lans (21). Ils possèdent une puissante
équipe enzymatique composée de :
manganèse peroxydase (MnP) et lignine
peroxydase (LP), capables de
dépolymèriser la lignine in vitro (29, 30)
; enzymes générateurs de H2O2 comme
le glioxal oxydase (GLO) et l’aril-alcool
oxydase. Nous avons aussi découvert
d’autres peroxydases, telles que les per-
oxydases manganèse-indépendante
(MIP) ou la laccase (LAC), dans les
champignons de pourriture blanche
bien que le rôle qu’elles jouent ne soit
pas encore tout à fait clair (28, 29, 30,
31). Les autres enzymes présents dans
les champignons sont les cellulase, les
hémicellulase, les phosphatasses acides
Lentinus edodes croissant sur des résidus du liège.
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et les protéinases acides (15).
Lentinus edodes et Ganoderma
lucidum sont deux champignons de
pourriture blanche, dont la capacité
lignocellulolitique est reconnue, qui
poussent de façon naturelle sur Quer-
cus sp. (8, 29, 31, 34, 35, 36, 37).
Chez Lentinus edodes nous avons
décelé une grande activité lignocélluli-
tique pendant la croissance végétative,
semblable à celle de Pleurotus sp. (39).
La présence d’azote pendant la phase
de croissance et une source de car-
bone facilement assimilable, stimulent
cette activité (34, 38). Pour Ganoder-
ma lucidum nous avons découvert
deux types de dégradation lignocéllu-
lolitique, autant pour les bois des
espèces du genre Quercus que sur
d’autres espèces (36, 37). Une dégra-
dation simultanée caractérisée par un
changement uniforme de tous les com-
posants du bois et une dégradation
sélective, de préférence sur la lignine
et l’hemicéllulose. Lors des croissances
in vitro de Ganoderma lucidum avec
des morceaux de bois du genre Quer-
cus, coupés a 3 mm d’épaisseur, dans
un milieu non limitant et avec une
incubation de 20 semaines à 27ºC,
nous avons décelé des pertes de poids
entre 20 et 45 % (36, 37).
Pour faire cette expérience nous avons
choisi ces deux champignons pour
leur grande capacité de dégradation
lignocéllulolitique et parce que les
deux espèces sont en train de s’intro-
duire, en force, sur les marchés occi-
dentaux. I ls se commercialisent
comme champignons frais, secs ou
en conserve, et comme produit diété-
tique.
Lentinus edodes, appelé aussi Shiitake
ou champignon chinois, est originaire
du Japon (47) et se cultive depuis
l’antiquité dans les pays orientaux sur
les troncs de différentes espèces. Sa
formidable capacité à se développer
sur une grande variété de matériaux
lignocéllulosiques et les améliorations
des méthodes de culture ont favorisé
le développement de celle-ci sur
d’autres substrats tels que : sciures et
autres résidus de l’industrie du bois,
pailles, résidus de taille urbaine (15).
Sa culture et sa consommation ont
augmenté notablement : il a été le
deuxième champignon cultivé dans le
monde (44), il est actuellement le
troisième. Il possède des qualités
organoleptiques exceptionnelles (60)
et une très bonne aptitude pour la
conservation (46). D’autre part on y a
identifié de nombreuses molécules
aux activités carcinostatique, antitu-
morale, réductrices du taux de
cholestérol, antitrombotique. Ainsi,
indépendamment de sa consommation
en tant qu’aliment (champignon frais,
sec ou en vinaigre) il se commercialise
actuellement en tant que produit
diététique sous forme de capsules
d’extrait de Shiitake obtenu à partir du
mycélium cultivé en milieu liquide. Il
Ganoderma lucidum pendant sa phase de croissance.
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se présente seul ou combiné avec de
l ’extrait du Reishi (Ganoderma
lucidum) et il est conseillé comme
complément diététique, améliorant du
système immunitaire, réducteur du
taux de cholestérol, revitalisant, et élé-
ment bénéfique contre les problèmes
rénaux et cardio-vasculaires.
Ganoderma lucidum ou « Reishi »
(« champignon de la jeunesse éter-
nelle », en japonais) est d’origine
cosmopolite : on le trouve sous une
forme naturelle en Amér ique, en
Europe et en Asie. Bien qu’il ne soit
pas comestible, à cause de sa dureté,
il a été cultivé en Chine et au Japon
ou il était utilisé à des fins thérapeu-
tiques depuis l’antiquité. Les pre-
mières références écrites datent de
l’an 300 avant J.-C. (46). Durant les
dernières décennies il a été entrepris,
en Chine et au Japon, une importante
recherche, qui, avec le progrès des
techniques d’analyse, spécialement
en chromatographie des gaz et HPLC,
a permis d’identifier de nombreux
polysacchar ides (69, 73, 83) ,
estéroïdes (74, 75) et terpenoïdes (70,
76, 77, 78, 79) dans Ganoderma
lucidum qui présentent une activité
thérapeutique antitumorale, stimula-
trice du système immunitaire, car-
diotonique et réductr ice du
cholestérol. Ces propriétés et la con-
naissance de ses composants ont
favorisé l’introduction du Reishi dans
le monde occidental en tant que pro-
duit dié té t ique à qui est at tr ibué
plusieurs propriétés : potentiation du
système immunitaire, action sédative
sur le système nerveux central, pro-
tection du système cardio-vasculaire,
action anti-virale et bactériostatique,
action carcino-statique, améliorant
les traitements anti-hépatite, potentia-
teur de l ’activité intellectuelle et
aphrodisiaque (69). Il se commer-
cialise sous forme de capsules, com-
primés et fioles, où de préparations à
base d’extraits hydroalcooliques de
mycélium ou de carpophores. Cer-
taines préparations se font directe-
ment avec de la poudre de
champignons secs. Il se présente sou-
vent combiné avec un extrai t de
Lentinus edodes, car on attribue à
cette combinaison des effets syn-
ergiques.
Objectifs
L’objet de ce travail est d’initialiser la
recherche d’une possible alternative à
la gestion des résidus de l’industrie du
liège, principalement celle qui élabore
les bouchons de champagne, du cava
et autres vins mousseux, pour laquelle
la quantité de liège résiduelle est con-
sidérable. Pour cela nous nous
sommes fixés trois objectifs :
1. Étudier la viabilité de la culture de
Lentinus edodes et Ganoderma
lucidum sur les résidus de l iège
indiqués pour déterminer si les deux
champignons sont capables d’y finir
leur cycle biologique.
2. Faire le suivi de la conduite de
chaque espèce à travers l’observation
de leur développement mycellaire et
de leur fructification.
3. Constater s’il s’est produit une
dégradation du résidu de liège et val-
oriser cette dégradation en détermi-
nant la perte de matière sèche et
l’évolution des principaux paramètres
physiques et chimiques.
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3.1 MATÉRIELS
Substrat de culture
Le substrat de culture était un mélange
de résidus produits dans l’élaboration
de l’aggloméré de liège et dans le mon-
tage des bouchons pour les vins
mousseux. Le mélange de ces résidus a
été fait dans les mêmes proportions que
celles produites dans les usines qui
développent cette activité.
• Poussière de trituration : composée
de dos de liège qui se détache lors de
la trituration, et qui contient beaucoup
de lignine (25 %).
• Fragments grossiers (toscas zarandas) :
fraction du résultat de la trituration qui
par granulométrie ou par densité n’est
pas valable pour la fabrication de
l’aggloméré (50 %).
• Poussière produite lors de la coupe
des tiges : qui s’obtient en coupant les
morceaux d’aggloméré qui formeront
les bouchons avec un ou deux disques
de liège naturel (5 %).
• Poussière d’émeri : obtenue en polissant
et biseautant les bouchons (20 %).
Matériel biologique
Nous avons utilisé la souche ABM-1 de
Lentinus edodes et la souche ABM-2 de
Ganoderma lucidum. Les deux souches
sont utilisées commercialement pour la
culture de champignons sur des troncs
de diverses espèces.
L’inoculum employé pour l’expérience a
été obtenu à partir de carpophores
(champignons) jeunes et frais, de chaque
espèce. Nous avons extrait une portion
de mycélium, qui a été repiqué sur de
l’Agar de Malte, et, par la suite reproduit
sur la sciure de chêne vert (Quercus ilex)
enrichie avec du son de blé.
Containers de culture
Comme récipient de culture nous
avons utilisé des pots en verre avec fer-
meture twist-off, de 400 cc pour la pré-
paration de l’inoculum, et de
750 cc pour la phase de colonisation.
Pour les phases d’homogénéisation et
fructification nous avons employé des
carafes en plastique, de 5 litres de
capacité et 16 cm de diamètre,
coupées dans leur partie supérieure à
23 cm de la base.
Chambres de culture
Nous avons utilisé des étuves de labo-
ratoire pour la préparation de l’inocu-
lum et pendant la phase de colonisa-
tion, et des chambres avec régulateur
de température et d’humidité relative
pour les phases d’homogénéisation et
fructification, nous avons installé un
dispositif de tubes fluorescents à
lumière blanche et des temporisateurs
pour pouvoir établir une photopériode
déterminée.
3.2 MÉTHODES
3.2.1Culture
L’expérience a été établie avec 4 traite-
ments qui testaient les deux espèces de
champignons sur deux substrats dif-
férents. Ces deux substrats étaient : S,
composé d’un mélange de résidus de
liège dans la même proportion que
celle qui se produit dans l’industrie ; et
SE, composé par 70 % de S, enrichi par
30 % de son de blé. D’après (34, 38) la
présence d’azote pendant la phase de
croissance, stimule l’activité lignocellu-
lolitique ; étant donné que le liège est
un matériau pauvre en azote nous
avons voulu tester le résidu enrichi
jusqu’à obtenir une teneur de 1 %
d’azote total. Ainsi, les quatre traite-
ments furent : LS et GS, Lentinus edo-
des et Ganoderma lucidum respective-
ment sur le substrat de résidu de liège ;
et LSE et GSE, Lentinus edodes et Gan-
oderma lucidum respectivement sur le
substrat de résidu de liège enrichi.
Nous avons renouvelé 10 fois chaque
Matériels et méthodes
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traitement.
Les substrats étaient stérilisés à l’auto-
clave, pendant 120 minutes à 120º C,
parce que des essais préalables à
l’expérience, ont démontré qu’un
traitement de stérilisation est néces-
saire, pour développer la culture de
champignons. La culture se réalisait en
trois phases :
• Phase de colonisation : le champignon
était inoculé dans les substrats et son
mycélium colonisait tout le substrat.
L’inoculation a été faite dans des condi-
tions d’asepsie, en chambre de flux lami-
naire. Cette phase s’est développée dans
des pots en verre de 750 cc de capacité
qui ont permis un suivi oculaire du
développement micellaire pour répondre
à l’objectif nº 2 de cette expérience.
Nous avons observé le pourcentage de
surface colonisée par les hyphes du
champignon et l’intensité de cette
colonisation. Les conditions du milieu
pour cette phase étaient : humidité rela-
tive, 65 % ; absence de lumière, tem-
pérature de 25ºC pour Lentinus eodes et
de 30ºC pour Ganoderma lucidum.
• Phase d’homogénéisation : Une fois
le substrat colonisé, nous avons vidé le
contenu de 6 pots dans une carafe en
plastique de 5 l de capacité de façon à
former un bloc de culture plus grand,
mieux adapté à la fructification. Le
transvasement du substrat colonisé a
été fait de façon aseptique. Les condi-
tions d’ambiance de cette phase furent
les mêmes que pendant la phase de
colonisation.
• Phase de fructification : ayant formé
un bloc compacte, nous avons induit la
fructification par une variation des con-
ditions de l’environnement. Les nou-
velles conditions sont : humidité relative
95 %, photopériode de 10 heures de
lumière et 14 d’obscurité, températures
de 18ºC pour Lentinus edodes et de
25ºC pour Ganoderma lucidum. Le
Lentinus edodes est un champignon qui
fructifie quelque soit l’endroit dans le
bloc de culture et pour éviter les freins
physiques nous avons enlevé les carafes
dans les traitements LS et LSE. Ganoder-
ma lucidum fructifie seulement sur la
surface supérieure des blocs. Une fois la
première fructification obtenue, pour les
traitements avec Lentinus edodes nous
avons essayé une méthode d’induction à
la fructification qui consiste à augmenter
l’humidité interne des blocs par injec-
tion d’eau. Dans les cultures commer-
ciales de Lentinus edodes on pratique
une méthode qui consiste à submerger
les blocs dans de l’eau ; cette méthode
est efficace mais présente certains
inconvénients : il y a un gaspillage
d’eau, on perd des substances nutritives
par lavage et on facilite la contamina-
tion des blocs de culture.
3.2.2 Caractérisation du substrat
Pour identifier et évaluer les principaux
changements éprouvés par le résidu de
liège pendant et après la culture des
champignons Lentinus edodes et Gano-
derma lucidum nous avons caractérisé
le liège, du point de vue physique et
chimique, avant la culture, à la fin de
la phase de colonisation et à la fin de
la culture. Les échantillons de substrat,
avant la culture ont été appelés du
même nom que les substrats S et SE ;
les échantillons extraits à la fin de la
phase de colonisation reçoivent le nom
du traitement suivi d’un H : LSH, GSH,
LSEH et GSEH ; les échantillons des
substrats, à la fin de la culture, sont
appelés du même nom que leur traite-
ment respectif : LS, GS, LSE et GSE.
Pour la caractérisation physique nous
avons fait une analyse granulo-
métrique avec une série de tamis avec
des lumières entre 0.125 et 5 mm, et la
détermination de la courbe de réten-
tion d’eau suivant la méthode de De
Boodt M. et al. (1973) modifiée par
Martinez et al. (1990).
Pour la caractérisation chimique nous
avons déterminé les paramètres suiv-
ants : humidité, cendres (calcination, 3
heures à 560ºC), matière organique
totale, carbone oxydable (oxydation
-
avec K2Cr2O7 1N en moyen acide),
azote total (Kjeldahl), azote nitrique
total (méthode de l’électrode sélectif),
extrait aqueux 1/5, 1/1 avec la solution
Orion), azote ammoniacal total (méth-
ode de l’électrode sélectif, extraction
1/5 avec KCl 2N). Nous avons déter-
miné aussi le pH et le C.E. (extrait
aqueux 1/5). Nous avons déterminé les
fibres suivant les méthodologies de la
F.N.D. (fibre neutre détergente) et
F.A.D. (fibre acide détergente) décrite
par Van Soest et Goering (1970) et de
la L.A.D. (lignine acide détergent)
décrite par Van Soest (1963).
Finalement, considérant les paramètres
les plus caractéristiques du liège, nous
avons fait la détermination de la sub-
érine et des ceroïdes, suivant la méth-
ode de Zetzsche et de ses collabora-
teurs modifiée par Père Pla (1976) (3).
Pour sa quantification il est nécessaire
d’extraire du liège, les flobafènes,
tanins, albuminoïdes, sucres et une
partie de ses produits organiques en le
portant à ébullition avec du sulfate de
soude a 4 % ; le traiter avec de l’alcool
pour en extraire la fraction ceroïdique,
formée par les alcools-ceres, cerine et
friedeline, esters, cétones et autres sub-
stances de nature semblable. On
obtient, ainsi, le Reincork, ou liège
purifié. Dans le Reincork nous trou-
vons, avec d’autres produits propre-
ment lignocellu-losiques, la macro-
molécule de subérine qui se saponifie
avec de la potasse caustique
alcoolique. Les savons obtenus s’acidu-
lent et les acides s’extraient avec de
l’éther. Ce mélange d’acides gras
oxygénés, avec un poids moléculaire
élevé, saturés et insaturés, font partie
d’un produit hautement polymérisé,
Zetzsche l’appelle subérine. Dans le
résidu restant, nous trouvons surtout
des composés phénoliques parmi
lesquels se trouvent des tanins, de la
lignine et des polysaccharides struc-
turels.
3.2.3 Dégradation du résidu de liège
Compte tenu des objectifs de ce travail,
la possibilité de quantifier la dégradation
du substrat, à la fin de la phase de coloni-
sation et à la fin de la culture, nous
donne une information très importante
sur la capacité de Lentinus edodes et
Ganoderma lucidum à dégrader le liège.
Le paramètre principal pour mesurer
cette dégradation est la perte de
matière sèche (P.M.S.), appelée aussi
dégradation de matière sèche. (Pi - Pf)
x 100/Pi = % P.M.S.
Nous avons calculé aussi la dégrada-
tion des paramètres suivants (Y) : car-
bone oxydable, matière organique
totale, cendres, F.N.D., L.A.D., F.N.D.-
L.A.D., subérine et ceroïdes, à la fin de
la phase de colonisation et à la fin de
la culture. Le calcul de la dégradation a
été fait en partant de la formule : [100 x
Yi - (100 - % P.M.S) x Yf]/Yi = % Dégra-
dation de Y
Y = paramètre analysé
Yi = % en poids de Y du substrat initial
Yf = % en poids de Y du substrat à la
fin de la phase de colonisation ou à la
fin de la culture.
Nous avons fait un traitement statis-
tique qui compare les modèles d’un
facteur (de Dégradation de Y) et 8
niveaux (LSH, LS, GSH, GS, LSEH, LSE,
GSEH i GSE), avec 3 observations par
niveau. Ce traitement statistique a con-
sisté en un test préalable
d’homogénéité des variances (Test de
Bartlett), une analyse de la variance
(Anova) et une séparation de moyennes
par la méthode Newman-Keuls, avec
un niveau de confiance de 95 %. Cette
séparation des moyennes sera répartie
sur les tableaux de résultats par une let-
tre à côté de la moyenne de la valeur
du facteur, à chaque niveau.
-
aux jours 6 et 13. La première récolte a
été échelonnée dans le temps et peu
homogène pour les dimensions des car-
pophores (champignons). Après la pre-
mière récolte et une période sans pro-
duction nous avons induit une seconde
fructification au moyen d’injection d’eau
distillée dans les blocs de culture. Le
traitement LS a répondu, produisant une
deuxième récolte de champignons, plus
petits et plus homogènes que les
antérieurs, aussi bien en dimension
qu’en temps de croissance. Les répéti-
tions du traitement LSE ont subi de nom-
breuses contaminations dès la fin de la
première récolte, et n’ont plus répondu à
l’induction d’une seconde fructification.
Les analyses organoléptiques des
champignons ont montré les attributs
caractéristiques de l’espèce cultivée,
sans trouver, dans aucun des tests ni goût
étrange, ni goût de bouchon. La produc-
tion a atteint des niveaux commerciale-
ment acceptables.
Ganoderma lucidum a fructifié en même
temps dans les deux traitements. Les pre-
miers primordiums sont sortis après 14
jours de mode de fructification. Les car-
pophores poussaient avec des formes
allongées qui n’étaient pas caractéris-
tiques de l’espèce, se dirigeant vers la
lumière. Ceci nous fait penser qu’il pou-
vait y avoir quelque carence dans le
spectre lumineux. Le traitement GS n’a
subi aucune contamination tandis que
dans le GSE les répétitions ont fini par
être contaminées. La production de
champignons Ganoderma lucidum a été
très faible. Il faut tenir compte, cepen-
4.1 CULTURE
La phase de colonisation s’est dévelop-
pée avec normalité, sans contamination
de champignons pathogènes, ce qui
montre l’efficacité du traitement de stéril-
isation. Lentinus edodes et Ganoderma
lucidum se sont comportés de façon
semblable, marquant une tendance bien
différenciée entre les traitements sur
liège et ceux faits sur liège enrichi. Sur
les premiers on observait que le mycéli-
um, avec peu d’intensité de couleur,
avançait rapidement sur la surface visible
du substrat, probablement à la recherche
d’aliments facilement assimilables. En
revanche, dans les traitements enrichis,
l’intensité de la couleur du mycélium
était plus élevée et l’avance sur la sur-
face plus lente, probablement dû au fait
que l’enrichissement avec du son de blé
offrait des aliments plus facilement
assimilables. En conséquence cette
phase a été un peu plus longue pour les
traitements non-enrichis (tableau 4.1).
Tous les traitements sont parvenus,
cependant, à un niveau de colonisation
satisfaisant.
Dans la phase d’homogénéisation, 7
répétitions du traitement GSE ont été
contaminées, 4 ont été éliminées et 3 ont
été maintenues jusqu’à la fin de la cul-
ture. Le reste des traitements s’est
développé en toute normalité, dans les
délais indiqués au tableau 4.1.
Une fois soumis aux conditions de fructi-
fication, les traitements LSE et LS ont
commencé à fructifier respectivement
Résultats et discussion
Phase de Phase Phase de Temps total decolonisation d’homogénéisation fructification la culture
L.S 67 30 60 157
G.S 60 45 60 165
L.S.E 34 20 50 104
G.S.E 30 55 60 145
Tableau 4.1 : Durée des phases de la culture (jours).
-
dant, du fait que les carpophores de cette
espèce ont une teneur en eau très basse,
de l’ordre de 10 %.
4.2 CARACTÉRISATION DU SUBSTRAT
La caractérisation du substrat avant,
pendant et après la culture a donné les
chif fres qui f igurent dans les
tableaux 4.3 et 4.4.
Caractérisation chimique
Tous les traitements présentent une
acidification du substrat comme con-
séquence du mé tabolisme des
champignons. Dans les traitements
enrichis, cette acidification est moin-
dre. Ganoderma lucidum acidifie
moins que Lentinus edodes.
La conductivité électrique augmente
dans tous les traitements. Cette aug-
mentation est en relation avec celle
des ions NH4 + et NO3- qui apparais-
sent dans les substrats de tous les
traitements, aussi bien à la fin de la
phase de colonisation qu’à la fin de la
culture ; ces ions augmentent en fonc-
tion du résultat de la solubilisation de
leurs sels organiques et à cause du
métabolisme des champignons. La
teneur en azote total a augmenté
légèrement dans tous les traitements.
Le substrat a expérimenté une minérali-
sation dans tous les traitements, qui se
manifeste par l’augmentation du pour-
centage de cendres et par la diminution
de la matière organique totale. Dans les
traitements enrichis cette minéralisation
est supérieure. Lentinus edodes
minéralise davantage que Ganoderma
lucidum. Autant la minéralisation que
l’augmentation du carbone assimilable
dans tous les traitements représentent
une amélioration dans la phase de
décomposition du substrat.
Pour la détermination de la subérine
dans le liège, les valeurs obtenues
sont proches de celles données par
Zetzsche (35-44 %). Dans tous les
substrats nous avons observé une
diminution de la teneur en subérine
par rapport au substrat initial, aussi
bien pendant qu’après la culture.
Cette diminution est plus importante
pour Ganoderma lucidum que pour
Lentinus edodes. Dans les deux
espèces, la teneur en subérine est plus
élevée à la fin de la culture qu’à la fin
de la phase de colonisation, ce qui est
le cas aussi pour la teneur en
cero ïdes ; cela peut s ’expliquer
compte tenu de la diminution de
matière sèche dans le substrat.
Dans les déterminations des fibres des
substrats de culture (liège et liège
enrichi) nous avons détecté des inter-
férences de certaines substances dif-
férentes de celles qui composent,
d ’après Van Soest (1963) dans la
description de sa méthode, la F.N.D.
(fibre neutre détergente), la F.A.D.
(fibre acide détergente), la L.A.D. (lig-
nine acide détergente) et la F.N.D.-
L.A.D. Ces interférences se constatent
en comparant nos résultats analytiques
de fibres dans le résidu de liège avec
les données des analyses des sub-
stances qui composent les f ibres
d ’après la mé thode de Van Soest
(hemicellulose, cellulose et lignine)
Nombre de Poids frais Production %champignons/ moyen/bloc g p.f. de champignons/bloc de culture p.s. de substrat
LS 3* 7** 91.4* 65.6** 24.78
LSE 4 54.92 8
GS 2 0.8 0.14
GSE 1 1.39 0.2
Tableau 4.2 : Production de champignons.
*1e récolte ** 2e récolte p.f. poids frais p.s. poids sec
-
ume utile se traduit par une augmenta-
tion de l’espace poreux total, occupé
par de l’air. La capacité d’air est sensi-
blement supérieure dans les substrats
traités, par rapport à celui non traité ; la
capacité de rétention d’eau diminue
considérablement puisque diminuent les
valeurs d’eau facilement assimilable
(AFA), d’eau de réserve (AR) et d’eau
difficilement assimilable (ADA). Cette
diminution de la capacité de rétention
de l’eau peut être due à : la dégradation
des fibres dont souffre le substrat pen-
dant son traitement par des
champignons lignocellulolitiques et à la
rétraction dont peuvent avoir souffert les
fibres pendant le procédé de séchage
qui a eu lieu après la culture pour déter-
miner la perte de matière sèche.
Les études sur l’utilisation des résidus de
l’industrie du liège comme substrat pour
la germination, enracinement et crois-
sance végétale en container ont montré
leur potentiel comme milieu de crois-
sance (8O, 81). Nous avons constaté,
aussi, dans d’autres études, une certaine
action dépressive du liège sur les plantes
développées (81), causée principale-
ment par la richesse en tanins et d’autres
composants phénoliques de ce matériel
fournies par d’autres auteurs pour des
analyses de liège. Ces données, bien
que différentes entre elles, sont plus
basses que celles que nous avons
obtenues dans nos analyses du F.N.D.,
F.A.D. et L.A.D. sur le substrat de
liège. On pense que la complexité que
présente la structure chimique
du liège et son composant carac-
téristique, la subérine serait la cause
de ces interférences puisque si nous
additionnons, par exemple, la valeur
de la F.N.D. et celle de la subérine, la
valeur obtenue dépasse 100 %.
Devant ce fait nous ne pouvons pas
indiquer les teneurs en hemicellulose,
cellulose et lignine qui s’obtiennent,
d’habitude de l’analyse des fibres.
Caractérisation physique
Des données obtenues dans la courbe
de rétention d’eau (tableau 4.4) on peut
déduire que le traitement de ce résidu
par la culture de champignons en aug-
mente le volume utile. Ceci devient évi-
dent par la diminution de la densité
apparente. Cette augmentation du vol-
ume utile se traduit par une augmenta-
tion de l’espace poreux total, occupé
par de l’air. La capacité d’air est sensi-
S S. E L.S.H. L.S. G.S.H. G.S. L.S.E.H L.S.E. GSEH G.S.E
pH 5.06 5.53 3.87 3.91 4.24 4.36 3.96 4.82 4.23 5.15
CE (mV) 104 80 168 164 147 141 163 117 148 100
Cendres* 2.88 3.78 3.94 5.23 4.25 4.50 4.53 6.89 4.70 6.43
MOT* 97.12 96.22 96.06 94.77 95.75 95.50 95.47 93.11 95.30 93.57
C. ox* 50.04 50.77 54.55 52.82 51.98 57.19 50.91 54.16 53.40 52.38
F.N.D* 80.44 68.12 74.62 68.54 75.95 78.37 65.92 63.24 77.99 70.81
F.A.D* 72.73 54.07 71.58 69.28 67.40 74.90 61.85 60.00 63.49 67.06
L.A.D* 45.85 36.15 41.24 44.61 40.83 49.70 35.22 40.82 42.91 44
FND-LAD* 34.59 31.97 33.38 24.28 35.19 28.67 30.70 22.42 35.08 26.81
Subérine* 40.97 28.68 32.80 36.61 18.06 22.35 20.84 30.29 18.46 24.22
Ceroïdes* 4.94 3.33 4.09 5.01 4.81 5.94 2.69 3.67 3.48 4.78
N-NH4 +** 30 194 40 111 50 46 288 1106 176 1023
N-NO3-** 0 0 119 609 394 426 205 3472 280 1910
N. Total* 0.51 1.02 0.64 0.69 0.56 0.53 1.10 1.18 1.07 1.30
Protéine Crue* 3.19 6.38 4.00 4.31 3.50 3.31 6.88 7.38 6.69 8.13
Tableau 4.3 : Composition chimique des substrats.
* % poids sec ; ** ppm poids sec
-
(82). Ce type de substances s’est
métabolisé et modifié par les
champignons ; nous pensons donc qu’il
serait positif de faire des études comme
celles décrites ci-dessus avec le liège
traité par des champignons lignocel-
lulolitiques.
4.3 DÉGRADATION DU SUBSTRAT
Pour la discussion des résultats de la
dégradation nous distinguerons deux
périodes dans la culture. Ces périodes
sont déterminées en fonction du moment
où, pendant la culture, nous avons fait
les déterminations analytiques ; ainsi, la
première période va du début de la cul-
ture jusqu’à la fin de la phase de coloni-
sation ; et la seconde période de la fin
de la phase de colonisation jusqu’à la
fin de la culture, et comprend les phases
d’homogénéisation et de fructification.
La perte de matière sèche (P.M.S.) ou la
dégradation de la matière sèche à la fin
de la culture fut assez élevée dans tous
les traitements ; plus grande dans Lenti-
nus edodes que dans Ganoderma
lucidum, aussi bien dans les traitements
avec du liège enrichi que dans ceux non
enrichis. Si nous effectuons une distinc-
tion entre les périodes indiquées, on
observe que dans le traitement de Lenti-
nus edodes non enrichi, la perte de
matière sèche est supérieure pendant la
phase de colonisation bien qu’elle soit
considérable pendant la période qui
comprend les phases d’homogé-néisa-
S S. E L.S. G.S. L.S.E. G.S.E
D. A 0.17 0.16 0.13 0.12 0.14 0.13
D. R 1.52 1.52 1.53 1.53 1.55 1.54
E.P.T 90 90.65 91.7 92.22 91.16 91.69
C. A 48.87 49.05 74.89 66.59 71.36 70.33
A.F.A 13.95 18.60 2.77 7.63 2.74 2.86
A. R 3.85 2.07 0.49 1.025 0.64 0.63
A.D.A 23.32 20.91 13.56 16.98 16.39 17.87
Tableau 4.4 : Courbe de rétention d’eau des substrats de culture.
D.A. Densité apparente (g/cm3) D.R. Densité réelle E.P.T. Espace poreux totalC.A. Capacité d’air A.F.A. Eau facilement assimilable A.R. Eau de réserveA.D.A. Eau difficilement assimilable
tion et fructification, ce qui ne se produit
pas dans le reste des traitements. Il faut
indiquer que dans le traitement de Gan-
oderma non enrichi, la différence entre
les deux périodes est très petite.
En ce qui concerne la dynamique de la
dégradation des fibres on peut observer
deux tendances bien différenciées : les
traitements avec du liège subissent une
plus forte dégradation pendant la phase
de colonisation que pendant le reste de
la culture, et il se passe le contraire dans
les traitements avec du liège enrichi. On
retrouve cette tendance pour la matière
organique totale. Cela nous amène à
penser, comme nous l’indiquions déjà
en 4.1, que dans les cultures sur liège
enrichi les champignons profitent des
sources de carbone et d’azote plus
facilement assimilables ; en revanche,
lorsque l’on cultive uniquement sur du
liège, les champignons doivent utiliser
des nutriments plus complexes. Ceci
correspond à la dynamique de crois-
sance décrite en 4.1, où on observait
que sur le liège enrichi le mycélium est
très dense (ce qui se manifeste par
l’intensité de couleur) et avance lente-
ment dans le substrat puisqu’il n’a pas
de difficultés à trouver des aliments.
Nous pensons que, dans ce cas, Gano-
derma lucidum et Lenti-
nus edodes se nourrissent de
l’enrichissement tant qu’il y en a et
commencent, ensuite, à employer
d’autres aliments. En revanche, sur du
liège non enrichi le mycélium grandit
-
n’est pas le cas pour Lentinus edodes.
Si nous comparons les espèces, dans
chaque type de traitement (enrichi,
non enrichi) c’est Ganoderma lucidum
qui montre d’une façon significative
une plus grande dégradation de subérine
à la fin de la culture (tableau 5.6.b,
graphique 5.6.j). La conduite de Gano-
derma lucidum présente une certaine
logique étant donné que généralement il
pousse sur des souches de Quercus sp,
en le colonisant totalement, à l’intérieur
et à l’extérieur. Quant à Lentinus edodes,
bien qu’il pousse sur des arbres du genre
Quercus, il ne colonise, d’habitude, que
les parties les plus internes.
La dégradation des ceroïdes pendant la
phase de colonisation présente des dif-
férences significatives entre les traite-
ments. Elle est supérieure pour Lentinus
edodes par rapport à Ganoderma
lucidum, et pour les traitements sur du
liège non enrichi par rapport à ceux
enrichis, de la même espèce. A la fin de
la culture la dégradation des ceroïdes
est significativement plus grande dans
les traitements avec Lentinus que dans
ceux avec Ganoderma lucidum. Si nous
comparons les traitements, dans chaque
espèce, à la fin de la culture, nous
n’observons pas de différences significa-
tives pour Lentinus edodes. En
revanche, on en trouve pour Ganoder-
ma lucidum, pour lesquels la dégrada-
tion est significativement supérieure sur
le substrat non enrichi que sur celui
enrichi tableau 4.6.
avec moins d’intensité et avance très
rapidement à la recherche d’aliments
facilement assimilables ; étant donné
qu’il ne les trouve pas, il est obligé
d’utiliser des composés plus complexes
(du type lignocellulosique et
suberinique) dès le début de la crois-
sance.
La dégradation de la matière organique
est significativement différente pour les
deux espèces et pour tous les traite-
ments. Dans l’augmentation des cendres
on peut observer que les traitements
enrichis montrent des valeurs significa-
tivement supérieures aux non enrichis,
exception faite du traitement enrichi de
Ganoderma lucidum pendant la phase
de colonisation.
Dans la croissance du carbone oxyd-
able, pendant la phase de colonisation,
on ne peut pas apprécier de différences
significatives dans aucun des traite-
ments. Cette croissance est supérieure,
dans tous les cas, dans les phases finales
de la culture. Elle est significativement
inférieure dans le traitement non enrichi
de Ganoderma lucidum par rapport aux
autres non enrichis, parmi lesquels il
n’existe pas de différences significatives
(tableau 4.6. et annexe).
Dans le cas de la subérine et des
ceroïdes, tous les traitements présen-
tent une plus grande dégradation pen-
dant la phase de colonisation qu’à la
fin de la culture (tableau 4.6). Si nous
comparons les traitements de la même
espèce, la dégradation de la subérine
dans Ganoderma lucidum est signifi-
cativement supérieure sur du liège
seul que sur du liège enrichi, ce qui
n’est pas le cas pour Lentinus edodes.
Si nous comparons les espèces, dans
Traitements Phase Phases d’homogénéisation Totalde colonisation et de fructification
L. S 21.90 16.50 38.40
G. S 16.62 17.05 33.67
L.S.E 14.45 28.29 42.74
G.S.E 17.45 22.81 40.26
Tableau 4.5 : Perte de matière sèche des substrats de culture. % du poids.
-
Tableau 4.6 : Dégradation des principaux paramètres chimiques des substrats pendant laphase de colonisation (I), pendant la phase d’homogénéisation et de fructivation (II), pendanttoute la culture (III) (en poids sec).
P.M.S Matière Croissance Croissance F.N.D F.A.D L.A.D F.N.D- Subérine CeroidesOrganique Cendres Carbone F.A.D
totale oxydable
L.S I 21.9 22.75 a 6.85 a 14.86 a 27.55 a 23.14 a 29.74 ab 24.63 37.43 a 35.34 a
II 16.65 17.14 5.08 20.11 19.96 18.18 10.32 32.13 7.48 2.19
III 38.45 39.89b 11.93 a b 34.97 b 47.51 b 41.32 b 40.06 C 56.76 44.91 a b 37.53 a b
GS I 16.62 17.80 c 23.05 bc 13.38 a 21.27 c 25.91 a 25.88 a 15.17 63.25 c 18.81 c
II 17.05 17.17 -19.72 11.04 14.30 5.99 2.430 30.02 0.67 1.67
III 33.67 34.97 d 3.33 a 24.42 c 35.57 d 31.90 c 28.31 a b 45.19 63.82 c 20.48 d
L.S.E I 14.45 15.12 e 34.56 c 15.59 a 17.21 e 2.15 d 16.65 d 17.85 37.84 a 30.89 e
II 28.29 29.47 2.42 24.31 29.63 34.31 18.69 41.99 1.69 6.00
III 42.74 44.59 f 36.98 c 39.90 b 46.84 b 36.46 e 35.34 b c 59.84 39.53 a 36.89b
G.S.E I 17.25 18.24 g 34.81 c 14.58 a 5.49 f 3.07 d 2.01 e 9.42 46.87 a b 13.73 f
II 22.8 23.67 -1.43 24.78 32.41 22.84 25.28 40.48 2.68 0.51
III 40.26 41.91 h 33.38 c 39.36 b 37.90 g 25.91 f 27.29 a b 49.90 49.55 b 14.24 f
1. La culture de Ganoderma lucidum et
Lentinus edodes sur le résidu de l’indus-
trie du liège est viable. Les deux
champignons s’y développent et parvi-
ennent à y compléter leur cycle
biologique. De plus, les deux espèces
dégradent considérablement le résidu de
liège, ils causent une perte de matière
sèche proche de 40 % dans le cas de
Lentinus edodes et de 35 % dans le cas
de Ganoderma lucidum. Ils provoquent
également des transformations impor-
tantes dans la composition chimique et
dans les caractéristiques physiques du
résidu.
2. La structure complexe de la subérine
est attaquée par Lentinus edodes et Gan-
oderma lucidum. Ce dernier est plus
efficace pour cette dégradation.
3. Les carpophores produits par Lentinus
edodes cultivés sur du résidu de liège
possèdent les caractéristiques et les
qualités organoléptiques typiques de
l’espèce cultivée industriellement.
4. Pour la culture de champignons sur le
résidu de l’industrie du liège il est néces-
saire de faire un traitement préalable de
stérilisation du substrat.
5. Ganoderma lucidum est beaucoup
plus sensible que Lentinus edodes aux
contaminations par des champignons
concurrents. Ceci nous amène à décon-
seiller la manipulation et le changement
des blocs de culture pendant celle-ci, et
à conseiller, en revanche, l’emploi d’un
seul container de culture.
6. Pour d’ultérieures expériences de cul-
ture de Ganoderma lucidum il serait
intéressant d’obtenir davantage d’infor-
mation sur ses besoins luminiques : pho-
topériode, gamme de radiations, inten-
sité.
7. L’induction à la fructification de
Lentinus edodes par injection d’eau
provoque une réaction rapide et uni-
forme. Elle permet, en plus, de main-
tenir l’asepsie de la culture et
d’économiser de l’eau.
8. L’enrichissement en azote du résidu de
liège a réduit le temps de culture mais a
favorisé considérablement la contamina-
tion du substrat par d’autres champignons
Conclusions
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non désirés. Les bons résultats obtenus
dans la culture de Lentinus edodes et
Ganoderma lucidum sur du liège non
enrichi indiquent que cet enrichissement
n’est pas indispensable. Il serait intéres-
sant, pour réduire la durée de culture de
faire des essais avec différents niveaux
d’enrichissement.
9. Étant donné le niveau de dégradation
obtenu pour le résidu de liège il serait
très intéressant de poursuivre les études
pour essayer de découvrir si le résidu de
liège, préalablement digéré par les
champignons lignocellulolitiques, peut
s’incorporer à un processus de com-
postage ou bien s’employer comme
amendement organique ou comme sub-
strat horticole.
10. Les méthodes d’analyse décrites par
Van Soest pour déterminer F.N.D.,
F.A.D. et L.A.D., appliquées sur du liège
ne nous ont pas permis de distinguer
l’hémicellulose, la cellulose et la lig-
nine, car pendant l’application de ces
méthodes sur le résidu de liège, des
interférences avec d’autres composants
se sont produites
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-
Annexes
SUBERINACEROiDES
F.N.DF.A.D
L.A.DF.N.D -
L.A.DCARBONI
OXIDABLEMATÈRIA
ORGÀNICA
TOTAL
MATÈRIA
SECA
G.S.H.
G.S.0
10
20
30
40
50
60
70
% P
OID
S SE
C
Dégradation des principaux paramètres chimiques.Lentinus edodes sur substrat du liège.
SUBERINACEROiDES
F.N.DF.A.D
L.A.DF.N.D -L.A.D CARBONI
OXIDABLE MATÈRIAORGÀNICA
TOTAL
MATÈRIASECA
L.S.E.H.
L.S.E.0
10
20
30
40
50
60
70
% P
ES S
EC
Dégradation des principaux paramètres chimiques.Lentinus edodes sur substrat du liège enrichi.
SUBERINACEROiDES
F.N.DF.A.D
L.A.DF.N.D -L.A.D CARBONI
OXIDABLE MATÈRIAORGÀNICA
TOTAL
MATÈRIASECA
L.S.H.
L.S.0
10
20
30
40
50
60
70
% P
OID
S SE
C
Dégradation des principaux paramètres chimiques.Ganoderma lucidum sur substrat du liège.
SUBERINACEROiDES
F.N.DF.A.D
L.A.DF.N.D -L.A.D CARBONI
OXIDABLE MATÈRIAORGÀNICA
TOTAL
MATÈRIASECA
G.S.E.H.
G.S.E.0
10
20
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% P
OID
S SE
C
Dégradation des principaux paramètres chimiques.Ganoderma lucidum sur substrat du liège enrichi.