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1 PROJET PILOTE DE COLLECTE DE DONNEES SUR LES IMPACTS DES SUBSTANCES CHIMIQUES DANGEREUSES RAPPORT DE L’ENQUETE SUR LA SITUATION DANS LA COMMUNE DE BANIKOARA (République du Bénin) Bénin Septembre 2010

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PROJET PILOTE DE COLLECTE DE DONNEES SUR LES IMPACTS DES SUBSTANCES CHIMIQUES DANGEREUSES
RAPPORT DE L’ENQUETE SUR LA SITUATION DANS LA COMMUNE DE BANIKOARA (République du Bénin)
Bénin Septembre 2010
2-2 Les caractéristiques générales de la zone d’étude ...................................................................... 7
3- Méthodologie ................................................................................................................................ 10
a- Identité de la personne enquêtée ............................................................................................ 13
b- Identification des produits utilisés ............................................................................................ 14
c- Description des incidents ................................................................................................ 17
d- Description des effets néfastes et voies d’expositions et traitements .................... 22
e- Traitements ........................................................................................................................ 24
a- Nombre de préparation et identification des produits ..................................................... 25
b- Description des impacts négatifs ........................................................................................ 26
5- Difficultés rencontrées ............................................................................................................. 28
Annexe 1 ................................................................................................................................................ 32
(Evaluation de la formation) .............................................................................................................. 38
Annexe 2: PHOTOS D’EMBALLAGES DE SUBSTANCES CHIMIQUES RECENSES DANS LA COMMUNE DE BANIKOARA ........................................................................................................................................... 42
Annexe 3 ................................................................................................................................................ 43
Annexe 4 ................................................................................................................................................ 45
fication
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Résumé exécutif La commune de Banikoara est située au Nord-Ouest du Bénin. Elle est limitée au Nord par la Commune de Karimama, au Sud par les Communes de Gogounou et de Kérou, à l’Est par la Commune de Kandi et à l’Ouest par le Burkina Faso. Elle compte neuf arrondissements ruraux à savoir : Founougo, Gomparou, Goumori, Kokey, Kokiborou, Ounet, Sompérékou, Soroko, Toura et l’arrondissement urbain de Banikoara. Elle est arrosée par les affluents du fleuve Niger à savoir: le Mékrou au Nord-Ouest et l'Alibori au Sud-Est. Son climat est de type soudano sahélien avec une pluviométrie moyenne de 850mm. On y distingue deux saisons bien tranchées : une saison de pluie de Mai à Octobre et saison sèche de Novembre à Avril.
Les cultures développées sont le coton, le maïs, le sorgho, le mil, le riz, l'igname, le manioc, le soja, le niébé, l'arachide, le gombo, l'oignon, la tomate, le piment, la pomme de terre, la patate douce, le citrus, le voandzou.
Les ressources naturelles (sols, végétation, cours d’eau, etc.) sont soumises à une forte pression anthropique se traduisant par un rythme rapide de dégradation de l’environnement. La baisse continue de la pluviométrie est le signe d’une sahélisation.
Pour la réalisation de l’enquête, les arrondissements de Sompérékou, de Banikoara, de Tokey et de Founougo. Il s’agit des arrondissements de fortes utilisations de substances chimiques pour la protection des cultures.
L’échantillonnage a été réalisé de façon aléatoire. L’échantillon est composé de quatre vingt dix enquêtés par arrondissement et la collecte des données s’est faite grâce aux entretiens semi-structurés sur la base de questionnaires élaborés. Les données ainsi collectées ont été analysées à l’aide du logiciel SPSS/PC.
Il ressort des résultats de cette enquête que de nombreuses préparations et applications sont faites de l’utilisation des substances chimiques ci-après : Nurelle D ; Tihan 175 ; Polytrin 336 EC ; Cotofan 350 EC ; Thionex 350 EC ; Callifor G ; Kombat 2.5EC ; Lamda Super Power 2.5EC ; Victory Lambda 2.5EC ; Best Cypermethrin 10%EC ; Lambda Super 2.5EC ; Sumitex 40EC ; Conti-Halothrin 2.5%ME ; Thionex 35 E.C ; Pestoff ; Polytrin C 336EC ; Boost Xtra (engrais liquide) etc. Au nombre des préparations on peut noter que l’eau reste pour la plupart des producteurs enquêtés (87,66%), le diluant nécessaire dans la préparation des bouillies. Bon nombre de ces agriculteurs enquêtés font des mélanges et préparations qui respectent très peu les recommandations du conseil agricole. 68,33% des producteurs mélangent plusieurs matières actives dans la perception de mieux contrôler ou de prévenir les dégâts des
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ravageurs dans leurs champs de coton. Au nombre de ces mélanges de matières actives l’enquête a identifié les panaches consignées dans le tableau n°6.
Pendant les pulvérisations, 95,30% des utilisateurs de pesticides ne portent pas de combinaison. 17% des enquêtés affirment avoir une tenue spéciale de traitements (chemises manches longues et pantalons ; chemises a manches courtes et culottes ; chemises manches courtes et pantalon). On note également l’absence totale de port de gants, masques et lunettes. Certains (42,86%), à défaut de combinaison, utilisent des coupons de tissus pour se protéger le nez et la bouche et des sachets pour se protéger les mains.
Les zones traitées sont fréquemment des champs de coton afin de prévenir les attaques de ravageurs de la culture de coton comme l’Helicoverpa armigera qui est désigné souvent comme le ravageur le plus ciblé lors des traitements des champs de coton.
Après l’application des substances chimiques, tous les producteurs de coton ou utilisateurs de pesticides rencontrés, souffrent de troubles respiratoires, d’affections cutanées et de maux de tête.
Il ressort de l’étude qu’environ 80% des victimes des incidents ne font pas recours à l’hôpital pour des traitements appropriés. Ainsi, des victimes se rabattent sur des traitements pour essayer de se soulager. Les producteurs font recours à l’huile rouge et au beurre de karité pour réduire les irritations et les démangeaisons. Les victimes d’intoxications qui se rendent dans les centres de santé sont traitées avec les produits tels que l’atropine injectable et HBB injectable.
Par ailleurs, des cas d’intoxication alimentaire sont également vécus par les producteurs suite à la consommation de cultures traitées ou de denrées agricoles stockées à l’aide d’insecticides coton. En outre, les informations par rapport aux matières actives en cause n’ont pas pu être collectées par les enquêteurs (fichiers non existants dans les services de santé).
Le recours systématique chaque année aux substances chimiques au cours de la saison des pluies favorise une contamination sévère des flaques d’eaux, des ruisseaux, des rivières et certainement du fleuve Alibori. En effet, près de (45%) des enquêtés continuent leurs traitements même lorsqu’il pleut surtout quand la pluie n’est pas trop intense et la majorité des producteurs (75%) reconnait que cette année de nombreux champs ont été lessivés après le traitement. Ainsi, en traitant près des cours d’eaux (puits, ruisseaux ; rivières ; flaques) ou en rinçant les pulvérisateurs dans des eaux, les manipulateurs de substances chimiques de la
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commune de Banikoara polluent de façon sérieuse l’écosystème du milieu, L’enquête a révélé l’observation de grenouilles et de crapauds morts surnageant des flaques d’eau. En effet, après les traitements des champs, l’eau de ruissellement draine de la matière active . En conséquence, les matières actives contenues dans les produits chimiques se retrouvent accidentellement dans l’organisme des espèces dont le milieu de vie se retrouve être l’eau (poissons et autres) et des espèces dont l’eau est une denrée très importante (homme et animaux).
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1- Introduction L’emploi des pesticides de synthèse est la méthode la plus utilisée en agriculture en République du Bénin, pour la protection des végétaux contre les nombreux organismes nuisibles.
Avec le développement de la culture cotonnière, la lutte chimique a connu un essor fulgurant et on note une facilité déconcertante de circulation des produits chimiques.
Bien que l’utilisation de ces produits permette l’augmentation de la production agricole, ces pesticides de synthèse constituent une menace pour la santé des hommes et l’environnement, lorsqu’ils ne sont pas utilisés dans les conditions normales.
C’est ainsi que les pays en voie de développement qui n’utilisent que 20% de l’ensemble des produits chimiques utilisés, totalisent plus de 99% des décès dans le monde dus aux empoisonnements par pesticides, selon le British Journal of International Medecine1
.
La République du Bénin étant Partie à la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international, a l’obligation de renseigner le Secrétariat de la Convention.
Le présent projet pilote de monitoring a été initié avec l’appui du Secrétariat de la Convention. Il a pour objectif la collecte de données pour l’identification des formulations de pesticide provoquant des problèmes de santé dans leurs conditions d’utilisation afin de pallier le déficit d’informations
L’enquête a été ainsi réalisée du 16/08/2010 au 30/09/2010 dans la commune de Banikoara, une région de grande production de coton au Bénin, par quatre enquêteurs sélectionnés selon des critères bien définis. Elle a bénéficié de la supervision de la Coordonnatrice nationale.
1 Deen RAIMI, Etude de la réglementation sur les produits dangereux : cas des produits chimiques (2005)
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2- Cadre de l’étude
2-1 Contexte de l’étude L’article 6 de la Convention de Rotterdam donne aux pays en développement et à ceux à économie en transition l’opportunité d’informer le secrétariat des problèmes causés par des formulations Pesticides extrêmement dangereuses dans les conditions de leur utilisation au niveau national.
Une décennie après l’adoption de ladite Convention, le nombre de propositions de PPED soumises au secrétariat reste très insignifiant malgré l’évidence de nombreux cas d’intoxications dues aux pesticides observés dans leurs conditions d’utilisation au niveau des pays en développement.
Pour relever ce défi, le Secrétariat de la Convention de Rotterdam, appuie les pays qui le sollicitent à réaliser la collecte d’informations sur ces produits dangereux.
C’est dans ce cadre que la présente étude est réalisée suite à une requête du Bénin adressée au Secrétariat de la Convention. Elle s’inscrit dans la série de projets développés pour le Bénin, le Mali la Côte d’Ivoire et le Togo.
2-2 Les caractéristiques générales de la zone d’étude La Commune de Banikoara est située dans le département de l’Alibori qui est limité au Nord par le fleuve Niger, au Sud par le département du Borgou, à l’Est par le Nigéria et à l’Ouest par le département de l’Atacora et le Burkina-Faso.
Banikoara est située au Nord-Ouest du Bénin. Elle est limitée au Nord par la Commune de Karimama, au Sud par les Communes de Gogounou et de Kérou, à l’Est par la Commune de Kandi et à l’Ouest par le Burkina Faso. La commune de Banikoara compte neuf arrondissements ruraux (Founougo, Gomparou, Goumori, Kokey, Kokiborou, Ounet, Sompérékou, Soroko et Toura) et un arrondissement urbain (Banikoara). Elle couvre une superficie de 4.383 km². La Commune compte 69 villages et quartiers de ville.
La Commune de Banikoara est arrosée par des affluents du fleuve Niger à savoir : le Mékrou au Nord-Ouest et l'Alibori au Sud-Est. Son climat est de type soudano sahélien avec une pluviométrie moyenne annuelle de 850 mm. On y distingue deux saisons bien distinctes : une saison de pluie de mai à octobre et saison sèche de novembre à avril. La végétation est composée de savanes boisée, arbustive et herbacée avec des plages d'épineux aux endroits soumis à une forte influence anthropique. Par ailleurs, le long des cours d'eau, on note une végétation bien boisée. Les cultures pratiquées sont le coton, le maïs, le sorgho, le mil, le riz, l'igname,
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le manioc, le soja, le niébé, l'arachide, le gombo, l'oignon, la tomate, le piment, la pomme de terre, la patate douce, le citrus, le voandzou.
Notons également que cette activité agricole est accompagnée de l'élevage essentiellement de gros bétail. Par ailleurs, la Commune de Banikoara dispose de nombreux bas-fonds aménageables. C’est une commune carrefour permettant les échanges entre le Burkina Faso, le Togo, les Communes de Kandi et de Karimama. C’est une grande zone de transactions commerciales et économiques. Elle dispose également de près de 2 148 km2 de terres cultivables soit les 48,15 % de la superficie totale des terres. Le Parc W du Niger occupe 2.235 Km² soit plus de 49% de la superficie totale de la commune.
Les ressources naturelles (sols, forêt, cours d’eau, etc.) sont soumises à une forte pression anthropique se traduisant par un rythme rapide de dégradation de l’environnement. La baisse continue de la pluviométrie est le signe d’une sahélisation poussée consécutive à la monoculture généralisée du coton.
La capacité économique de la Commune est assez grande. L’activité principale exercée dans la zone est l’agriculture ; elle occupe environ 50% de la population. Les transporteurs représentent 3% de la population, les artisans, 5% et les commerçants26%.
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Source : Plan de Développement actualisé de la commune de Banikoara
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3- Méthodologie La méthodologie adoptée pour la réalisation de l’étude comporte les étapes suivantes:
- La préparation des documents pour la réalisation de l’enquête et sélection des agents enquêteurs
- La formation des enquêteurs et du superviseur - L’enquête proprement dite - Le suivi de la réalisation de l’enquête - Le dépouillement et traitement des données - La rédaction du projet de rapport - L’amendement du projet de rapport par l’équipe de suivi - La validation du rapport au niveau national
- La préparation des documents et sélection des enquêteurs et du superviseur.
Elle a été faite par le comité de suivi (voir composition en annexe). Les différents documents élaborés sont : les Termes de référence de l’atelier, les critères de sélection des enquêteurs, le contrat du superviseur, le formulaire d’enquête les fiches d’évaluation de la formation. Ils ont été, amendés et validés à cette étape. Les enquêteurs sur la base des critères identifiés ont été sélectionnés à Banikoara avec l’appui du service déconcentré de protection des végétaux sis à Banikoara.
- Formation des enquêteurs et du superviseur
Les agents enquêteurs une fois sélectionnés, ont été formés par le point focal National de la Convention de Rotterdam et un représentant du Service de Protection des Végétaux et du Contrôle Phytosanitaire de la Direction de l’agriculture au Bénin à un atelier organisé à Banikoara le 11 août 2010.
Après la présentation des termes de référence de l’atelier, pour une bonne appropriation de l’atelier par les participants les formateurs ont développé des thèmes sur la convention de Rotterdam, Les problèmes posés par les pesticides au Bénin, les types de formulations, leur mode d’action et les différents applicateurs,
Ensuite, les différentes parties du formulaire de collecte de données ont été présentées et les différentes sources d’informations précisées. Une première concerne les informations relatives au type de formulation, au nom du produit, aux étiquettes, à l’homologation ou non et sur la manière dont le produit est utilisé.
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Une deuxième partie est à renseigner sur la base des informations relatives à l’identité du produit. Il s’agit de la description de l’incident, la date et le lieu, les personnes exposées, la dynamique de l’incident, les effets néfastes et enfin les divers traitements appliqués.
Toutes ces informations seront recueillies sur le marché local, auprès du bureau d’homologation, des agences de distribution et des paysans et opérateurs phytosanitaires.
Il est à préciser que le formulaire à renseigner a été élaboré amendé et validé par le comité mis en place pour le suivi des activités du monitoring.
- L’enquête proprement dite
Le formulaire sur les impacts des pesticides extrêmement dangereux élaboré pour le monitoring a été l’outil principal utilisé pour la collecte. Il a été complété par les outils de suivi sanitaire.
Pour la collecte des données, des enquêteurs ont été envoyés dans les arrondissements de Sompérékou, de Banikoara, de Tokey et de Founougo. Ces arrondissements sont des zones de grandes productions de la culture de coton donc des zones de fortes utilisations de substances chimiques de toutes sortes.
La collecte des données a consisté en des entretiens semi-structurés sur la base des questionnaires (confère annexes).
Durant cette phase de collecte des données, l’Organisation Béninoise pour la Promotion de l’Agriculture Biologique (l’OBEPAB), une organisation non gouvernementale nationale, a veillé par sa supervision au bon remplissage du questionnaire utilisé par les enquêteurs dans le cadre de l’étude. Des tournées de supervision ont été faites dans les localités affectées à chaque enquêteur. L’objectif est de les appuyer dans la technique de collecte des données. En somme quatre tournées de supervision ont été faites durant la période de l’enquête, l’OBEPAB en a réalisé trois (03) et Point Focal une (01).
Le point focal de la Convention a effectué le 15 septembre une tournée pour s’enquérir du bon déroulement des activités. Il a tenu une séance de travail avec les enquêteurs et recueilli les difficultés auxquelles ils étaient confrontés et le comité a suivi de très près l’exécution des activités par contact téléphonique
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- L’analyse des données
Elle a consisté au dépouillement des fiches d’enquête, à la saisie des données à l’aide du tableur Excel et à la réalisation des analyses statistiques à l’aide du logiciel Excel. La statistique descriptive a été essentiellement utilisée notamment les calculs de moyennes etc.
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4- Résultat de l’étude
4.1 Impacts sur la santé
a- Identité de la personne enquêtée Dans le village de Sompérékou, nous avons eu comme enquêté 91 producteurs de coton dont 13 femmes et 78 hommes. Parmi les femmes qui se sont prêtées aux questions des enquêteurs aucune d’entre elles n’est enceinte ni allaitante. 68% de ces enquêtés sont mariés et 32% sont célibataires. L’âge moyen des enquêtés dans cette zone est de 36 ans. On dénombre aussi que 71% des travailleurs sont des saisonniers, 27% sont des contractuels et 2% sont des permanents avec un revenu mensuel moyen de 60 500 F CFA au niveau des hommes et 22 500 F CFA chez les femmes et en général un nombre d’heure de travail moyen de 6 heures.
Dans la localité de Banikoara, la plupart des enquêtés sont du sexe masculin (92%). Les femmes (8%) enquêtées ne sont pas enceintes, ni allaitantes. La majorité des hommes soit 77% sont mariés et 23% sont célibataires avec une habitude de vie où l’alcool et le tabac prédominent. En effet 20% prennent le tabac et boivent l’alcool.
Au niveau du village de Tokey, la population ciblée a un âge moyen de 35 ans. Au sein de cet échantillon enquêté, on dénombre 10% de femmes et 90% d’hommes. S’agissant de l’habitude de vie de cette population, 46% des enquêtés prennent le tabac et 6% préfèrent manger le cola. Ils sont dans leur majorité (75%) des saisonniers avec un temps moyen de 6 heures de travail sans un revenu mensuel permanent.
Dans l’arrondissement de Founougo, les enquêtés sont en majorité des hommes (88%) et des femmes (22%) producteurs de coton. Les hommes ont un âge moyen de 37 ans et les femmes ont un âge moyen de 32 ans. Dans leurs habitudes de vie, 75% des enquêtés ne boivent pas de l’alcool, ne fument pas du tabac. Ici, 97% des enquêtés sont mariés l. Après la saison des cultures, les femmes vendent divers produits aux marchés locaux ou s’investissent dans la transformation des produits agricoles.
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b- Identification des produits utilisés D’une façon générale, les pesticides utilisés et recensés lors de cette étude ont été distribués soit par la société distributrice d’intrants de la commune soit proviennent de diverses sources dont certaines n’ont pas été identifiées. En outre, il s’agit le plus souvent de produits prohibés dont l’utilisation est interdite et qui continuent d’être vendus dans le secteur informel.
Les substances chimiques comme le Thionex et le Cotofan dont la matière active est l’endosulfan sont les plus utilisées par une franche partie de la population enquêtée soit en moyenne 26,75% du nombre d’enquêtés. Vient ensuite les produits tels que Nurelle D, Polytrin, Best, etc.
Au nombre des produits recensés, le Tihan dont l’utilisation est autorisé pour remplacer l’endosulfan est utilisé par 84% des producteurs lors des multiples préparations et des pulvérisations dans les champs. Les proportions d’utilisateurs de substances chimiques recensées lors de l’étude sont consignées dans le tableau ci- dessous.
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LOCALITES NOM COMMERCIAL MATIERES ACTIVES FORMULATION NOM DU FABRICANT Effectifs (%) Nom Type
SOMPEREKOU
BEST Cypermethrin 100 g/l Liquide EC MEGHMANI ORGANICS LIMITED 14
TIHAN Spirotetramate 75g/l et Flubendiamide 100 g/l Liquide EC BAYER CROP SCIENCE 24 THIONEX Endosulfan 350 g/l Liquide EC MAKHTESIM 27 NURELLE D Cyperméthrin 36 g/l et Chlorpyriphos Ethyl 200 g/l Liquide EC AF-CHEM SOFACO KALACH Glyphosate 360 g/l Liquide EC ARYSTA LIFE SCIENCE 9 POLYTRIN Cyperméthrin 36 g/l et Profenofos 300 g/l Liquide EC SYNGENTA C-I SA 18
CALLIFOR G Glyphosate 60g/l ; Fluometuron 200g/l et Prometryne 250g/l Liquide EC 8
BANIKOARA
BEST Cypermethrin 100 g/l Liquide EC MEGHMANI ORGANICS LIMITED 8
TIHAN 175 Spirotetramate 75g/l et Flubendiamide 100 g/l Liquide EC BAYER CROP SCIENCE 21 THIONEX 350 Endosulfan 350 g/l Liquide EC MAKHTESIM 24 NURELLE D Cyperméthrin 36 g/l et Chlorpyriphos Ethyl 200 g/l Liquide EC AF-CHEM SOFACO 19 POLYTRIN Cyperméthrin 36 g/l et Profenofos 300 g/l Liquide EC SYNGENTA C-I SA 10,6
CALLIFOR G Glyphosate 60g/l ; Fluometuron 200g/l et Prometryne 250g/l Liquide EC 7
KUZIHERB Amine salts 720 g/l Liquide EC KING QUENSON INDUSTRY LTD 1
KOMBAT Lambda cyhalothrin Liquide EC FOWARD (BEIHAI) HEPU PESTICIDE Co. LTD 5
GLYPHOGAN Glyphosate 360g/l Liquide EC AGAN CHEMICAL MANIFACTURERS LTD 0,4
COTOFAN Endosulfan 350 g/l Liquide EC ALM International 3 KALACH Glyphosate 360 g/l Liquide EC ARYSTA LIFE SCIENCE 1
TOKE BEST Cypermethrin 100 g/l Liquide EC MEGHMANI ORGANICS 6
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TOKE
LIMITED TIHAN 175 Spirotetramate 75g/l et Flubendiamide 100 g/l Liquide EC BAYER CROP SCIENCE 18 THIONEX 350 Endosulfan 350 g/l Liquide EC MAKHTESIM 26 NURELLE D Cyperméthrin 36 g/l et Chlorpyriphos Ethyl 200 g/l Liquide EC AF-CHEM SOFACO 16 POLYTRIN Cyperméthrin 36 g/l et Profenofos 300 g/l Liquide EC SYNGENTA C-I SA 17
CALLIFOR G Glyphosate 60g/l ; Fluometuron 200g/l et Prometryne 250g/l Liquide EC 2
KOMBAT Lambda cyhalothrin Liquide EC FOWARD (BEIHAI) HEPU PESTICIDE Co. LTD 4
LAMBDA Lambda cyhalothrin Liquide EC 6
PEST OFF Dichlorvos 1000g/l liquide EC Eastsun Chemical CO., LTD. Rm (Chine) 1
COTOFAN Endosulfan 350 g/l Liquide EC ALM International 3 KALACH Glyphosate 360 g/l Liquide EC ARYSTA LIFE SCIENCE 1
FOUNOUGO
BEST Cypermethrin 100 g/l Liquide EC MEGHMANI ORGANICS LIMITED 9
TIHAN 175 Spirotetramate 75g/l et Flubendiamide 100 g/l Liquide EC BAYER CROP SCIENCE 21 THIONEX 350 Endosulfan 350 g/l Liquide EC MAKHTESIM 26 NURELLE D Cyperméthrin 36 g/l et Chlorpyriphos Ethyl 200 g/l Liquide EC AF-CHEM SOFACO 16 POLYTRIN Cyperméthrin 36 g/l et Profenofos 300 g/l Liquide EC SYNGENTA C-I SA 7
CALLIFOR G Glyphosate 60g/l ; Fluometuron 200g/l et Prometryne 250g/l Liquide EC 1
KOMBAT Lambda cyhalothrin Liquide EC FOWARD (BEIHAI) HEPU PESTICIDE Co. LTD 4
CONTROLLER SUPER Lambda-cyhalothrin 25g/l EC RED SUN GROUP
CORPORATION 1
Chemical Industry CO., LTD (Chine)
1
COTOFAN Endosulfan 350 g/l Liquide EC ALM International 13 KALACH Glyphosate 360 g/l Liquide EC ARYSTA LIFE SCIENCE 1
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Tableau n° 2 : Description des incidents recensés dans différents arrondissements
- Zone 1 : Sompérékou
Equipements de protection
Gants 47 Combinaison 15 Lunettes de protection 19 Masque à filtre - Masque - Bottes 23 Chemise à manches longues 59 Pantalon long 68
Activités au moment de l’exposition
Application au champ 97 Préparation de mixtures/remplissage 3 Thérapie vétérinaire - Usage domestique - Lutte vectorielle - Thérapie humaine - Réutilisation d’emballages vides - Re-entrée au champ -
Lieu de l’exposition Champ 100 Jardin - Maison -
Méthode d’application
A la Main - Au seau - A la brosse - Pulvérisateur à main 100
Conditions météorologiques
Temps frais 18 Temps chaud - Temps Ensoleillé 76 Vent léger 100 Vent fort - Pluie légère 4 Pluie moyenne - Pluie forte -
Lecture de l’étiquette du pesticide Oui 24 Non 76
NB : Autres= Gbodou et Simterou
18
Tableau n° 2 (suite) : Description des incidents recensés dans différents arrondissements
- Zone 2 Banikoara
Village/Lieu de l’incident Banikoara 58 Kori 17 Autres 25
Equipements de protection Gants 36 Combinaison 17 Lunettes de protection 25 Masque à filtre - Masque - Bottes 27 Chemise à manches longues 61 Pantalon long 66
Activités au moment de l’exposition Application au champ 93 Préparation de mixtures/remplissage 7 Thérapie vétérinaire - Usage domestique - Lutte vectorielle - Thérapie humaine - Réutilisation d’emballages vides - Re-entrée au champ -
Lieu de l’exposition Champ 97 Jardin - Maison 3
Méthode d’application A la Main - Au seau - A la brosse - Pulvérisateur TBV 88 Appareil Berthoud 12
Conditions météorologiques Temps frais - Temps chaud - Temps Ensoleillé 100 Vent léger 100 Vent fort - Pluie légère - Pluie moyenne - Pluie forte -
Lecture de l’étiquette du pesticide Oui 18 Non 82
NB : Autres= Aïbonga + Gbanwo + Kingarou
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Tableau n° 2 (suite) : Description des incidents recensés dans différents arrondissements
- Zone 3 : Tokey
Village/Lieu de l’incident Tokey 60 Tégou 25 Autres 15
Equipements de protection
Gants 17 Combinaison 8 Lunettes de protection - Masque à filtre - Masque - Bottes 5 Chemise à manches longues 46 Pantalon long 59
Activités au moment de l’exposition
Application au champ 100 Préparation de mixtures/remplissage - Thérapie vétérinaire - Usage domestique - Lutte vectorielle - Thérapie humaine - Réutilisation d’emballages vides - Re-entrée au champ -
Lieu de l’exposition Champ 92 Jardin 8 Maison -
Méthode d’application
A la Main - Au seau - A la brosse - Pulvérisation 100
Conditions météorologiques
Temps frais 8 Temps chaud - Temps Ensoleillé 82 Vent léger 100 Vent fort - Pluie légère 4 Pluie moyenne - Pluie forte -
Lecture de l’étiquette du pesticide Oui 16 Non 84
NB : Autres = Gbeniki + Gbabè
Tableau n° 2 (suite) : Description des incidents recensés dans différents arrondissements
- Zone 2 : Founougo
Founougo 57 Toloma 22 Tégou 8 Autres1 7
Equipements de protection Gants 15 Combinaison 8 Lunettes de protection 7 Masque à filtre - Masque - Bottes 20 Chemise à manches longues 62 Pantalon long 68
Activités au moment de l’exposition Application au champ 98 Préparation de mixtures/remplissage 2 Thérapie vétérinaire - Usage domestique - Lutte vectorielle - Thérapie humaine - Réutilisation d’emballages vides - Re-entrée au champ -
Lieu de l’exposition Champ 100 Jardin - Maison -
Méthode d’application A la Main - Au seau - A la brosse - Pulvérisation 100
Conditions météorologiques Temps fais - Temps chaud - Temps Ensoleillé 100 Vent léger 100 Vent fort Pluie légère Pluie moyenne - Pluie forte -
Lecture de l’étiquette du pesticide Oui 18 Non 82
NB : Autres = Sampéto+ koné
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Pendant les pulvérisations, la plupart des utilisateurs de pesticides rencontrés lors de cette étude portent des chemises à manches longues et de pantalons longs et ne font pas recours aux équipements comme les masques et les masques à filtres.
Ainsi dans la zone de Sompérékou, les producteurs rencontrés lors de cette enquête se protègent plus en matière de ports des gants (47%) ; de chemise à manches longues (59%) ; de pantalon long (68%) que du port de combinaison (15%) ; de lunettes de protection (19%) ; de bottes (23%). Selon eux, la combinaison emmagasine une chaleur torride pour le corps humain.
A Banikoara, Tokey et à Founougo la situation est la même, les producteurs manquent de moyen financier pour s’acheter ces équipements de protection. Il faut surtout noter qu’aucun des enquêtés ne respecte le port convenable des équipements de protection avant la manipulation des produits dans les champs.
En somme, les utilisateurs de pesticides de la commune de Banikoara ne se protègent pas suffisamment lors des traitements phytosanitaires. Ceci peut être source de nombreux incidents enregistrés
- Activités au moment de l’exposition
Dans les quatre localités enquêtées, les producteurs sont presque unanimes d’une part sur le fait que c’est l’application au champ des substances chimiques pour la protection de la culture de coton qui les expose en général aux incidents d’intoxications diverses et d’autres part, ils lient leurs mésaventures à la préparation de mixtures dans les localités de Sompérékou, Banikoara centre, et de Tokey.
- Lieu d’exposition
Pour la plupart des enquêtés et surtout chez ceux de Sompérékou, le lieu de pulvérisation du produit est en même temps l’endroit où il s’expose le plus, c'est-à- dire dans les champs.
- Méthode d’application
Pour appliquer les différentes préparations, les utilisateurs de pesticides de la commune font presque tous recours à l’emploi d’un pulvérisateur à main qui peut être soit une propriété individuelle soit une location.
- Conditions météorologiques
22
Les applications au champ sont faites pour bon nombre des enquêtés surtout ceux de Banikoara et de Founougo (100%) lorsque le temps est ensoleillé et que le vent est léger. Pendant que d’autres pensent que les traitements peuvent être faits et sont réalisés aussi lorsque le temps est frais et que la pluie est légère.
En matière de maîtrise des instructions inscrites sur les étiquettes des produits phytosanitaires, 24% seulement arrivent à lire et à comprendre ce qui est écrit sur les étiquettes tandis que les autres font confiance aux prescriptions et conseils de leurs paires et des différentes sources d’approvisionnement.
d- Description des effets néfastes et voies d’expositions et traitements
L’usage des PCS expose à des risques. En effet, les utilisateurs des pesticides enquêtés sont en contact direct avec les pesticides chimiques de synthèses lors des séances de pulvérisations et le plus souvent le dernier maillon des chaînes trophiques. Ainsi, la santé de bon nombre des producteurs est constamment menacée par des intoxications dues aux pesticides. Le manque de précaution adéquate avant, pendant et après les séances de pulvérisation expose les utilisateurs de pesticides à des malaises parfois sérieux. Ainsi, après les traitements phytosanitaires, la plupart des utilisateurs de pesticides ressentent des malaises aigus ou chroniques.
Tableau n° 3 : Description des effets néfastes et voies d’expositions et traitements
- Zone 1 Sompérékou Variables Effectifs (%)
Réaction de l’individu
Voies d’exposition
Bouche - Peau 98 Inhalation 78 Yeux 67
Tableau n° 3 (suite) : Description des effets néfastes et voies d’expositions et traitements
23
Réaction de l’individu
Voies d’exposition
Bouche - Peau 97 Inhalation 86 Yeux 57
Tableau n° 3(suite) : Description des effets néfastes et voies d’expositions et traitements
- Zone 3 Tokey
Etourdissement 26 Maux de tête 89 Transpiration excessive 9 Vision confuse 57 Salivation excessive 49 Nausées/vomissements 32 Mort - Démangeaisons/irritations cutanées 88 Douleurs vaginales - Problèmes respiratoires 78
Voies d’exposition
Bouche - Peau 100 Inhalation 91 Yeux 32
Tableau n° 3(suite) : Description des effets néfastes et voies d’expositions et traitements
24
- Zone 4 Founougo Variables Effectifs (%) Réaction de l’individu Etourdissement 23
Maux de tête 98 Transpiration excessive 31 Vision confuse 29 Salivation excessive 53 Nausées/vomissements 47 Mort - Démangeaisons/irritations cutanées 100 Douleurs vaginales - Problèmes respiratoires 79
Voies d’exposition
Bouche - Peau 100 Inhalation 77 Yeux 36
La lecture comparative de ces tableaux montre les différents incidents ou malaises que subissent les utilisateurs de substances chimiques. Il ressort de cette enquête très peu de données sur les incidents comme la mort à cause du non stockage des données d’intoxications au niveau du centre de santé de la commune et de la réticence des populations victimes à décrire ou à parler de ce qui a été pour eux très dure à vivre.
Il ressort de ces données inscrites dans ces tableaux que les troubles respiratoires, les affections cutanées et les maux de tête sont les plus fréquents. En ce qui concerne les troubles respiratoires, il s’agit de la toux, du rhume et des difficultés à respirer quelques fois. Les affections cutanées sont des irritations de la peau avec apparition de petits boutons, conduisant parfois au gonflement de la partie affectée.
e- Traitements
Le sondage révèle aussi que près de 80% des victimes des incidents enregistrés dans la commune ne font pas recours à l’hôpital pour des traitements appropriés. Ainsi, des victimes font des automédications pour essayer de se soulager. Au nombre des cas d’automédications, les producteurs font recours à l’huile rouge et surtout au beurre de karité pour réduire les ’irritations et les démangeaisons. Les victimes d’intoxications, qui se rendent dans les centres de santé se font administrer comme traitement les produits tels que : l’atropine injectable, HBB injectable.
25
Par ailleurs, des cas d’intoxication alimentaire sont également vécus par les producteurs, après la consommation de denrées récoltées stockées à l’aide d’insecticides coton. En outre, les informations par rapport au nombre de cas et des matières actives en cause n’ont pu être collectées par les enquêteurs (fichiers non sauvegardés dans les services de santé).
4.2- Impact sur l’environnement a- Nombre de préparation et identification des produits
Au nombre, de la nature des différents mélanges de matières actives, nous avons les mélanges consignés dans le tableau ci-après :
Tableau n° 4 : Description de l’application des substances chimiques
Localités Nature de la préparation Effectifs (%) Sompérékou Nurelle D + Tihan 24
Banikoara Nurelle D + Tihan 28 Tihan + Produits ghanéens 8 Endo + Tihan 13
Total 49
Tokey Endo + Tihan 11 Produits de Ghana + Tihan + Nurelle D 2 Nurelle + Tihan 24
Total 37
Founougo
Cotofan + Nurelle D + Tihan 9 Nurelle D + Tihan 26 flacons de Tihan + 4 flacons de Lambda Super Power
8
Total 43
En moyenne 38,25% des producteurs de coton enquêtés dans la commune de Banikoara reconnaissent qu’ils procèdent à des mélanges de plusieurs matières actives dans le but de mieux contrôler les nombreux dégâts des déprédateurs de la culture. Ainsi, la plupart fait recours à l’utilisation de substances dont les matières sont inconnues des services de vulgarisation béninoise mais qu’ils trouvent très efficaces.
Par ailleurs, certaines substances ou produits chimiques introduits et utilisés par les cotonculteurs ne sont guère bon pour la santé. En effet, les services agréés dans la distribution des pesticides ne maîtrisent la nature des matières actives contenues dans ces produits non homologués, leur mode d’action ni leur toxicité. Ceci du fait du trafic frauduleux très fréquent de produits obsolètes et périmés à nos frontières avec les pays voisins de la sous région.
26
Les traitements sont faits en général en plusieurs applications de la préparation de pesticide. Ainsi, dans la localité de Sompérékou, l’étude a révélé deux applications en moyenne chez les cotonculteurs enquêtés tandis que dans les localités de Banikoara, de Tokey et de Founougo le nombre d’applications moyen est trois.
Les zones traitées sont fréquemment des champs de coton afin de prévenir les nombreuses attaques de ravageurs de la culture comme l’Helicoverpa armigera qui est désigné souvent comme le ravageur le plus ciblé lors des traitements des champs de coton.
Pour l’application des préparations dans les champs de coton, les producteurs de coton enquêtés dans la commune de Banikoara font recours à l’utilisation d’un pulvérisateur à main.
En général, dans les différentes localités où se sont déroulées les enquêtes, les personnes chargées de l’application de la préparation n’ont aucun niveau de formation. Néanmoins, dans la localité de Banikoara centre, l’étude a enregistré deux personnes qui ont le niveau de cour moyen 1 pour l’un et le niveau de 5ème pour l’autre. Ces personnes sont des secrétaires de groupements villageois.
b- Description des impacts négatifs
La très forte utilisation ou le recours systématique chaque année aux substances chimiques citées dans le tableau n° 1 au cours de la saison des pluies favorise une contamination sévère des flaques d’eaux, des ruisseaux, des rivières et certainement du fleuve Alibori. En effet, près de 45% des enquêtés continuent leurs traitements lorsqu’il pleut (Pluie peu intense) et la majorité des producteurs (75%) reconnait que cette année de nombreux champs ont été lessivés après leurs traitements. Ainsi, en appliquant les produits dans le voisinage des points d’eaux (puits, ruisseaux ; rivières ; flaques) ou en rinçant les pulvérisateurs dans des voies d’écoulement des eaux, les manipulateurs de substances chimiques de la commune de Banikoara polluent de façon très intense l’écosystème du milieu, en effet où l’enquête a révélé des grenouilles et des crapauds morts surnageant les flaques d’eau. C’est la preuve qu’après les traitements des champs, l’eau de ruissellement draine les particules des matières actives utilisées dans cours d’eaux de la région. En conséquence, les matières actives contenues dans les produits chimiques peuvent se retrouver accidentellement dans l’organisme des espèces dont le milieu de vie se retrouve être l’eau (poissons et autres) et des espèces dont l’eau est une denrée très importante (hommes et animaux).
27
Ainsi, l’étude a identifié les cours d’eaux de « Sahabou » dans l’arrondissement de Sompérékou ; de « Kome » à Founougo qui sont susceptibles de drainer plusieurs milliers de matières actives dans le fleuve d’Alibori. Une analyse des échantillons d’eau prélevée dans le fleuve et dans de nombreux cours d’eaux de la commune dans la période des traitements clarifieraient certains questionnements sur la contamination des eaux de la commune. Ceci aiderait, les autorités sanitaires à se faire une idée sur la chaine alimentaire de la commune.
Les insectes morts suite aux traitements des champs sont mangés par les oiseaux sauvages ou domestiques. Ces oiseaux meurent peu de temps dans les concessions quant ils sont domestiques et dans la brousse lorsqu’ils sont sauvages.
En somme, près de 1019 espèces animales ont été contaminées (voir Annexe 2) dans la commune. Ces cas de contaminations ont été très importants dans les arrondissements de Founougo (443 espèces) et de Tokey (304 espèces). Selon les informations fournies par les enquêteurs de cette étude, ces incidents ont eu lieu après l’application des différentes substances utilisées dans ces différentes zones.
Les nombreux traitements de champs de coton favorisent une intense volatilisation des matières actives dans le ciel de Banikoara. Ainsi, cet air très toxique se retrouve dans les poumons des hommes et des animaux vivant dans la commune.
Dans la commune de Banikoara, les accidents dus aux substances chimiques sont très fréquents dans la période des traitements des champs. Ces accidents ont lieu dans leur majorité dans les champs traités ou dans les maisons des producteurs. Le ravageur le plus visé dans les traitements de champs de coton dans la commune est l’Helicoverpa armigera et d’autres acariens mais force est de constater l’extermination de plusieurs espèces d’insectes utiles (Coccinelles, Abeilles, les vers de terre, fourmis, etc.) dans le biotope de la commune.
En somme, ces nombreuses contaminations précitées posent la question de l’état de la chaine alimentaire dans la commune de Banikoara.
28
5- Difficultés rencontrées
Elles sont de plusieurs ordres certaines relèvent de la phase préparatoire du projet pilote, d’autres de l’enquête et d’autres encore du traitement des données.
- Le non prévision d’une phase de sensibilisation des autorités locales et des populations a constitué une entrave à la réalisation aisée des enquêtes. Les autorités locales n’étant pas bien imprégnées de l’objectif et les sensibilisations n’avaient pas été faites pour informer à l’avance les populations cibles.
- Une seule journée prévue pour la formation était insuffisante pour le bon déroulement de l’atelier et les travaux pour le remplissage des formulaires.
- L’inexistence de données sur les intoxications dans les centres de santé de la commune.
- La réticence de certains producteurs à dévoiler toutes les substances auxquelles ils font recours et leurs sources d’approvisionnement.
29
6- Conclusion et recommandations
Cette étude a permis de répertorier les différentes substances chimiques en utilisation dans la commune de Banikoara. Elle a également permis de prendre connaissance des différentes pratiques et risques liés à l’utilisation de ces pesticides et les conséquences qui en découlent pour la santé humaine et l’environnement.
Ainsi, des résultats obtenus, on note une forte présence de produits chimiques non homologués par la législation béninoise mais qui sont très utilisés dans la commune. Ces produits (Nurelle D ; Polytrin 336 EC ; Thionex 350 EC ; Best Cypermethrin 10%EC ; Conti-Halothrin 2.5%ME ; Pestoff) sont de qualité douteuse et leurs sources d’approvisionnement n’offrent aucune garantie. En outre, lors des préparations et des pulvérisations de ces produits, aucune ou très peu de précautions sont prises pour leurs manipulations.
Par ailleurs, malgré les nombreuses sensibilisations à l’endroit de ces producteurs sur les conséquences de l’utilisation de ces produits, ils continuent de faire recours à une forte utilisation de produits chimiques dont les matières actives et les sources d’approvisionnement sont diverses : cela contribue considérablement à la dégradation de l’environnement, où des espèces animales (oiseaux sauvages et domestiques ; bœufs ; grenouilles ; abeilles etc.) et les hommes sont quotidiennement victimes des conséquences immédiates de la contamination de la chaîne alimentaire qui se retrouve très contaminée.
Au vu de tout ce qui précède des recommandations s’imposent afin de réduire tant soit peu, les risques liés à l’utilisation des pesticides dans les milieux agricoles. L’exécution de ces recommandations concerne aussi bien les décideurs politiques, les sociétés privées de distribution d’intrants agricoles intervenant ou désirant intervenir dans la zone ainsi que tous les acteurs au développement. Il s’agit notamment de :
• Renforcer les capacités des producteurs à l’utilisation des pesticides par la mise en application d’un système de formation et de sensibilisation à l’utilisation des pesticides afin d’éviter les mauvais comportements ou pratiques dommageables à la santé humaine et publique ;
• Sensibiliser les producteurs à s’orienter vers les centres hospitaliers en cas d’incident sanitaire dû à l’utilisation des pesticides ;
• Organiser des séances de formation à l’intention des agents de santé servant dans les zones de production cotonnière sur la connaissance des pesticides,
30
les symptômes d’intoxication humaine dues aux pesticides et les traitements appropriés à appliquer à chaque cas spécifique ;
• Doter les utilisateurs de pesticides d’équipements de protection adéquats qui doivent leur être cédés à crédit comme les pesticides par les sociétés distributrices d’intrants agricoles privées. Ceci doit être un critère fondamental qui sera désormais imposé à toute société privée décidant de distribuer les produits phytosanitaires dans la zone et veiller à leur utilisation par les producteurs ;
• Imposer aux sociétés distributrices d’intrants agricoles privées l’importation des pesticides moins toxiques, biodégradables et plus sélectifs en vue de réduire significativement les dégâts qu’ils causent à l’homme. Cette recommandation doit être exécutée par le CNAC qui accorde l’agrément de l’importation des pesticides et tester leur niveau de toxicité ;
• Promouvoir l’utilisation des bio pesticides ou pesticides naturels à base des plantes locales (le neem par exemple) afin d’éviter l’emploi intensif des pesticides de synthèses avec tous les désagréments qu’ils entraînent. Ceci permettrait d’éviter ou de réduire les problèmes de santé dus aux substances chimiques de synthèse ;
• Soutenir la promotion de l’agriculture biologique en général au Bénin et dans la commune de Banikoara en particulier. Elle est un outil formidable pour prévenir les intoxications dues aux pesticides. Cette agriculture dont les produits de traitement des champs sont des extraits naturels garantira une diminution considérable de recours aux pesticides dans notre pays ;
• Approfondir cette étude en mesurant l’impact réel des pesticides sur l’environnement et sur la santé de l’homme par des analyses dans des laboratoires appropriés et fiables.
31
ANNEXES
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Annexe 1 Projet pilote pour l’identification des Préparations Pesticides Extrêmement Dangereuses sous la Convention de Rotterdam
Contexte et justification
L’utilisation des produits chimiques est aujourd’hui un facteur essentiel du développement de notre société et contribue à la prospérité économique.
La conséquence est l’accroissement de la production mondiale de ces substances chimiques et de leur commerce.
Le Bénin à l’instar de plusieurs pays en voie de développement est très vulnérable parce que ne disposant pas d’infrastructures appropriées pour contrôler l’importation et l’utilisation de ces produits. En conséquence, y sont enregistrés en permanence de nombreux cas d’intoxications et de pollution, à l’utilisation de ses produits.
Face à l’omniprésence des substances chimiques dans notre quotidien et devant l’importance des incertitudes qui demeurent pour conduire l’évaluation complète de leurs effets, l’enjeu est de taille pour la détermination de l’équilibre acceptable entre les bénéfices et les risques pour la santé humaine et l’environnement.
Afin de protéger la santé des personnes et l’environnement et de prendre les décisions en connaissance de cause en matière de commerce des préparations pesticides dangereuses et des produits chimiques interdits ou strictement réglementés, le Bénin a signé la Convention de Rotterdam. L’objectif est d’encourager le partage de responsabilités et la coopération entre Parties dans le domaine du commerce international de certains produits chimiques dangereux.
Le projet pilote de monitoring de préparations pesticides dangereux sera exécuté dans la zone cotonnière de Banikoara compte tenu de l’importance des activités agricoles qui y sont exercées et de la très forte utilisation de ces préparations.
CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA ZONE
La Commune de Banikoara est située dans le département de l’Alibori qui est limité au Nord par le fleuve Niger, au Sud par le département du Borgou, à l’Est par le Nigéria et à l’Ouest par le département de l’Atacora et le Burkina-Faso.
Banikoara est située au Nord-Ouest du Bénin. Elle est limitée au Nord par la Commune de Karimama, au Sud par les Communes de Gogounou et de Kérou, à l’Est par la Commune de Kandi et à l’Ouest par le Burkina Faso. Banikoara compte neuf arrondissements ruraux (Founougo, Gomparou, Goumori, Kokey, Kokiborou, Ounet, Sompérékou, Soroko et Toura) et un Arrondissement urbain (Banikoara). Elle couvre une superficie de 4.383 km². La Commune compte 69 villages et quartiers de ville1.
33
La Commune de Banikoara bénéficie des affluents du fleuve Niger à savoir : la Mékrou au Nord-Ouest et l'Alibori au Sud-Est. Son climat est de type soudano sahélien avec une pluviométrie moyenne de 850mm. On y distingue deux saisons bien tranchées : une saison de pluie de mai à octobre et saison sèche de novembre à avril. La végétation est composée de savane boisée, arbustive et herbacée avec des plages d'épineux aux endroits soumis à une forte influence anthropique. Par ailleurs, le long des cours d'eau, on note une végétation bien boisée. Les cultures développées sont le coton, le maïs, le sorgho, le mil, le riz, l'igname, le manioc, le soja, le niébé, l'arachide, le gombo, 2
Notons également que cette activité agricole est accompagnée de l'élevage essentiellement de gros bétail.
l'oignon, la tomate, le piment, la pomme de terre, la patate douce, le citrilus, le vandzou.
Par ailleurs, la Commune de Banikoara dispose de nombreux bas-fonds aménageables. C’est une commune carrefour permettant les échanges entre le Burkina Faso, le Togo, la Commune de Kandi et la Commune de Karimama. C’est une grande zone de transactions commerciales et économiques. Elle dispose également de près de 2 148 km2 de terres cultivables soit les 48,15 % de la superficie totale des terres. Le Parc W du Niger occupe 2.235 Km² soit plus de 49% de la superficie totale de la commune.
Les ressources naturelles (sols, végétation, cours d’eau, etc.) sont soumises à une forte pression anthropique se traduisant par un rythme rapide de dégradation de l’environnement. La baisse continue de la pluviométrie est le signe d’une sahélisation poussée consécutive à la monoculture généralisée du coton.
La capacité économique de la Commune est assez grande. L’activité principale exercée dans la zone est l’agriculture ; elle occupe environ 50% de la population. Les transporteurs représentent 3% de la population, les artisans, 5% et les commerçants, 26%_. L’industrie manufacturière
Objectif du projet
L’objectif du projet de collecte de données est d‘étudier les mécanismes possibles pour l’identification des formulations pesticide provoquant des problèmes de santé et d’environnement dans leurs conditions d’utilisation au Bénin. Ceci dan le but d’établir un système durable de collecte des données a long terme.
Phase I
Phase III : Validation nationale du rapport
2 Source : Atlas monographique des communes du Bénin, DGAT MISD, 2001
Plan de Développement actualisé de la commune de Banikoara
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a Phase I de formation
A cette étape, il s’agira pour le comité d’exécuter les activités identifiées dans le plan d’action :
- mettre en phase les fiche ; - identifier le superviseur ; - identifier les enquêteurs ; - faire une visite du site ; - former les enquêteurs - mettre à leur disposition le matériel de collecte et de protection.
Phase II de collecte : le champ de l’enquête, Banikoara
La collecte de données dans la zone de Banikoara vise à établir d’un diagnostic complet sur l’utilisation des préparations pesticides dans la zone et les effets sur la santé et l’environnement Il s’agira pour les enquêteurs, de collecter pendant la période de forte utilisation des produits chimiques des données auprès des utilisateurs que sont les agriculteurs, auprès des importateurs d’intrants, des autorités de la mairie et des centres de santé sur les cas d’intoxications et les diverses manifestations notées après l’utilisation des produits. Durant la phase de collecte le comité se déplacera une fois sur le terrain dans le cadre du suivi des activités. La durée de la collecte
: 45 jours répartis entre les 4 enquêteurs
Un superviseur se chargera de coordonner les activités des enquêteurs dans la zone. Il sera en contact permanent avec l’AND.
Les résultats attendus Le résultat attendu est la production d’un rapport contenant:
- les problèmes, contraintes et divers constats sur l’utilisation des préparations pesticides dangereuses ;
- les cas d’intoxications, et les différents problèmes environnementaux et sanitaires répertoriés ;
- description claire des produits utilisés dans la zone cible ; - la description des symptômes observés ;
- données sur la prise en charge en cas d’intoxication et si possible les traitements administrés ;
- quelques recommandations. Phase III
de validation du rapport
35
Le rapport produit par le superviseur sous la coordination de l’AND, sera validé à un atelier national qui regroupera l’ensemble des acteurs Activités
Elles figurent dans le plan d’actions élaboré
36
Elaboration d’un plan national d’action pour le monitoring des formulations pesticides
Identification des activités
collecter • Finalisation et envoi de la
requête • Elaboration des fiches
• Elaboration des contrats
validation avec les acteurs concernés • Elaboration des
rapports d’enquêtes)
1. identification de la région : 2. adaptation du formulaire de la convention pour la collecte de données 3. Identification et sélection des enquêteurs (prendre des enquêteurs de la région considérée) 4. Finalisation et budgétisation du plan d’actions (volets formation et collecte des données) 5. Soumission de la requête au Secrétariat 6. Atelier de formation des enquêteurs 7. Préparation du rapport de l’atelier et sa transmission au Secrétariat 8. Campagne de collecte des données/sensibilisation 9. Suivi – évaluation de la campagne de collecte 10. Atelier national de restitution et de validation des rapports (d’où des recommandations qui détermineront la
suite) PM : phases préparatoire, d’exécution, d’exploitation et de suivi évaluation/ compte rendu au Secrétariat
Définition des responsabilités
1. Comité 2. Comité 3. Comité 4. Comité 5. AND 6. AND+ 3 membres du comité 7. AND 8. Enquêteurs et superviseurs 9. comité 10. AND
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Type de données et Matériel de collecte
Données sur l’identité du produit, sur la description de l’incident ou préparation utilisée, sur la description des effets néfastes, le traitement administré et enfin le rapport de communication
Matériels : formulaires A et B
Besoins en formation Formations des enquêteurs
Système d’évaluation Questionnaires d’évaluation des formations
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Membres de la coordination
• MAEP/CeCPA (Centre Communal de Production Agricole), CRACF (Centre de Recherche Agricole Coton Fibre)/DAGRI( Direction de l’Agriculture)/ CNAC (Comité National d’Agrément et de Contrôle des produits phyto pharmaceutiques)
• MS/DNPS (Direction Nationale de la Protection Sanitaire), DPM (Direction des Pharmacies et du Médicament), Centres de santé
• ONG (OBEPAB…) Autres acteurs intervenant dans la collecte de l’information
• Producteurs • Mairie • Gendarmerie • OPA (Organisations des Professionnels Agricoles )/GVPC ; groupements villageois des producteurs de coton,
UCPC : Union Communale des Producteurs de Coton, etc. • SDI (Sociétés de distribution d’intrants)
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Calendrier d’exécution
N°d’ordre Activités Périodes d’exécution Chef de file Structures associées
1. Identification de la région 10 -14/05/2010 AND REIC
OBEPAB
DAGRI
MS
CRACF
• Finalisation du plan d’action • Budgétisation du plan d’action
13-20/05/2010
AND
REIC
OBEPAB
MS
CRACF
3. Soumission de la requête au Secrétariat (courrier officiel mais aussi par mail, scanné)
25/05/2010 AND REIC
OBEPAB
DAGRI
MS
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CRACF
4. Adaptation du formulaire de la convention pour la collecte de données
31/05/2010- 04/06/2010
AND REIC
07/06/2010-
07/07/2010
19-23/07/2010 AND REIC
7. Rapport de l’atelier et sa transmission au Secrétariat
26/07/2010 Rapporteur de l’atelier
41
1/08/2010 _ 31/10/2010
1ER -31/11/2010 Superviseur+ AND
10. Atelier national de restitution et de validation des rapports
06-10/12/2010 Superviseur + AND
15/12/2010 AND
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Annexe 2: PHOTOS D’EMBALLAGES DE SUBSTANCES CHIMIQUES RECENSES DANS LA COMMUNE DE BANIKOARA
43
Annexe 3 Tableau n°7 : Description des effets négatifs sur les organismes non visés
Zones sinistrées Espèces animales Nombre
d’individus contaminés
Sompérékou
Oiseaux 14 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Vers de terre 27 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Criquets 47 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Grenouilles 26 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Total 114
Banikoara
Oiseaux 17 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Vers de terre 27 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Criquets 47 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Grenouilles 67 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Total 158
Tokey
Oiseaux 22 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Vers de terre 176 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Criquets 87 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Grenouilles 19 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Total 304
Immobile au sol, diminution de la population
Vers de terre 225 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la
44
population
Founougo
Criquets 117 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Grenouilles 56 Jeunes et adultes Immobile au sol, diminution de la population
Total 443
45
Annexe 4 FORMULAIRE D’ENQUETE SUR LES IMPACTS DE L’UTILISATION DES
SUBSTANCES CHIMIQUES AU BENIN
1. Référence du dossier N°_______________________________
2. Localité…………………………………………………………………………………………
3. Date de la collection des données/de la consultation: ..................................................................
4. Nom et adresse de l’enquêteur: 5 . Qualification de l’enquêteur......................................................................................................
6. Coordonnées au cas où de plus amples informations seraient nécessaires:
Tél: ..................................................................................................................................................
Fax: .................................................................................................................................................
E.mail: ............................................................................................................................................
II. IDENTITE DE LA PERSONNE ENQUETEE
7.Nom ……………………………………………………………………………………………
Fumez-vous du tabac ? Oui Non
Autres, précisez ………………………………………………………………………………….
11. Age :…………………
13. Etes vous travailleur : Oui Non
46
14.Revenu mensuel :…………………………….
16. Nom de la formulation: ...........................................................................................................
17. Type de formulation (cocher la case correspondante):
Conc. émulsionnable. (EC) Poudre mouillable (WP) Poudre pour poudrage (DP)
Poudre soluble dans l’eau (SP) Tablette (TB) Granulé (GR)
Liquide pour application à très bas volume (ULV)
18. Nom commercial et nom du fabriquant, si possible: ...................................................................
19. Nom de(s) la matière(s) active(s) contenue(s) dans la formulation: ...........................................
20. Quantité relative de chaque matière active dans la formulation (% concentration, g/l, etc.):
21. Joindre une copie de(s) l’étiquette(s) si possible.
IV. DESCRIPTION DE L’INCIDENT: Comment la formulation était-elle utilisée?
22. Date de l’incident: ........................................................................................................................
23. Lieu de l’incident:
Village/ville:.......................................................................................................................................
Région/Préfecture/District:.................................................................................................................
Sexe: masculin féminin âge: .........................
Si âge inconnu, précisez: enfant (<14 ans) adolescent (14-19 ans) adulte (>19 ans)
25. Les personnes exposées sont elles : victime actrice
26. Activité au moment de l’exposition
application au champ préparation de mixtures/remplissage thérapie vétérinaire
usage domestique lutte vectorielle thérapie humaine réutilisation d’emballage vide
ré-entrée au champ autre (spécifier):.................................................................................
27. Avez-vous portez un équipement de protection pendant l’application: Non Oui
47
Si oui, veuillez décrire s’il vous plaît: ...............................................................................................
gants combinaison lunettes de protection masque à filtre
masque bottes chemise à manches longues pantalon long
Autre, veuillez préciser:.................................................................................................................
28. Information sur la manière dont le produit a été utilisé:
a) Lieu de l’exposition/incident
champ jardin serre maison autres : précisez ......................................................
b) Liste des animaux/cultures ou produits entreposés traités: ...........................................................
c) Méthode d’application :
injection dans le sol épandage goutte-à- goutte application aérienne autres: précisez.............................................................................................................
d) Dose utilisée/concentration (ou quantité de pesticide utilisée): ....................................................
e) Durée de l’exposition: heure ½ journée 1 journée
Autre (spécifier): ……………………………………………….........................................................
Si oui :
i) Le pesticide était-il dans son récipient d’origine? non oui
ii) L’étiquette était-elle visible? non oui
Si oui, l’individu exposé était-il en mesure de lire et comprendre l’étiquette? Oui Non
iii) Est-ce que l’étiquette comportait l’utilisation qui en a été faite? Oui Non
Si non, veuillez décrire en quoi l’utilisation faite du produit diffère de celle recommandée sur l’étiquette (utiliser une page supplémentaire si nécessaire):…………………………………….
iv) L’incident est-il spécifique de la manière dont la formulation est généralement utilisée ?
Oui Non
Temps: chaud tempéré frais Ensoleillé Couvert
48
Direction: …………………………………………………………………………………………
Lieu de l’accident…………………………………………………………………………………...
Le lieu de l'accident était-il le même que celui de la zone traitée? oui non
Si non, indiquer le lieu de l'accident : …………………………………………………………
Coordonnés géographiques, si disponibles…………………………………………………..
32. Réaction de l’individu (cocher une ou plusieurs cases):
étourdissement maux de tête transpiration excessive vision confuse
tremblement de la main convulsion pupilles rétractées titubation
salivation excessive nausée/vomissements mort
problèmes respiratoires
Autre, veuillez spécifier:.............................................................................................................
bouche peau inhalation yeux
VI. TRAITEMENT:
49
36..Autres informations :
traitement administré
intervention médicale
premier secours
informations complémentaires :………………………………………………………………..
B. QUESTIONNAIRE SUR L’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT
I. NOMBRE DE PREPARATIONS ET IDENTIFICATION DU PRODUIT
37. Combien de préparations étaient utilisées lorsque l'accident a eu lieu?
Une seule préparation était utilisée
Plusieurs préparations
39. Type de préparation: (cocher la case correspondante)
Concentré émulsifiable Poudre hydratable Poudre pour poudrage
Poudre hydrosoluble Liquide pour application à très bas volume
Tablettes Granulés
Autre (préciser):……………………………………………………………………………………
40. Nom commercial et nom du producteur/fabricant, le cas échéant: …………………………...
41. Nom des matières actives de la préparation: …………………………………………………...
42. Nom et quantité relative de chaque matière active dans la préparation concentration en %:
grammes de matière active /l ou:………………………………………………………………...
onces de matière active/gallon ou:……………………………………………………………….
grammes de matière active/kg ou:……………………………………………………………….
onces de matière active/livre:……………………………………………………………………
43. Joindre à l’enquête une copie de(s) l'étiquette(s) avec les instructions, si disponibles (ou décrire les caractéristiques de l'étiquette: langue, instructions d'utilisation, etc.).
Etiquette jointe : oui non
50
45. Connaissez-vous l’existence d’une réglementation sur la préparation?
Non
Oui, (préciser): …………………………………………………………………………………
46. La préparation a-t-elle été utilisée telle quelle ou a-t-elle été modifiée?
utilisée telle quelle
Oui
Non
Si non, des mesures ont-elles été prises pour l’identifier ?
Non Oui
Si oui, lesquels…………………………………………………………………………………….
. 48. Composition de la préparation : La préparation a-t-elle été mélangée avec un agent porteur ou un diluant avant l'utilisation ?
Non Oui
Autres, précisez :……………………………………………………………………………………
49. Quelle était la proportion du mélange? (entourez l'unité appropriée)
litre ou kg/lbs de préparation par ___________litre
kg/lbs d'agent porteur/diluant
50. La préparation a-t-elle été utilisée immédiatement ou a-t-elle été stockée ?
Utilisée immédiatement
heures jours semaine
51
51. Le mélange a-t-il été utilisé immédiatement ou a-t-il été stocké?
Utilisée immédiatement
heures jours semaine
52. Taux d'application:
a./ha litre/ha 1b/acre
53. Combien de produit chimique/ou ingrédient actif a-t-il été utilisé?
Application unique Application multiple
Concentration: …………………(g i.a./L; oz i.a./gallon; g i.a./kg; ou oz i.a./lbs)
II. DESCRIPTION DE L'APPLICATION
Village/ville la plus proche:…………………………………………………………………………
Région/Préfecture/District:………………………………………………………………………….
55. Date de(s) l'application(s) : A quelle(s) date(s) (si connue) la préparation a-t-elle été utilisée?
Début………………………………. Fin…………………………………………………….
Application unique
Plusieurs applications
Date approximative de chaque application: ………………………………………………………...
57. D'autres pesticides ont-ils été utilisés dans la même zone lorsque l'accident a eu lieu?..............
58. Zones traitées et ravageurs visés: Quel type de culture ou de zone était traité
coton maïs produits maraîchers prairie forêt étang
Quel était le ravageur visé ?
52
l’Hélicoverpra dans le coton mauvaises herbes dans le mais
locustes dans les prairies mites dans les forêts moustiques dans les étangs.
Autres, précisez………………………………………………………………………………
Application manuelle Pulvérisateur à dos Pulvérisateur tracté
Application aérienne Incorporation dans le sillon Pulvérisateur à main
Autre méthode (préciser)…………………………………………………………………………………………..
60. Quelles sont les conditions météorologiques au moment de l'application et les jours suivants?
Conditions météorologiques au moment de l'application
Temps: chaud tempéré frais ensoleillé couvert
Pluie: légère moyenne forte
Direction: ……………………………………………&hel