psychologie clinique - dunod
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Psychologie clinique
Cours et exercices corrigés
Laurence Bernard-Tanguy Dominique Reniers
Conseiller Ă©ditorial : Mathilde Saiet
© Dunod, Paris, 2013ISBN 978-2-10-058495-6
Comment utiliser le Mini Manuel ?
La page dâentrĂ©e de chapitre
Elle donne le plan du cours, ainsi quâun rappel des objectifs pĂ©dagogiques du chapitre.
Le cours
Le cours, concis et structuré, expose les notions importantes du programme.
Les rubriques
Les points clefs Ă retenir
Les exercices
Ils sont proposĂ©s en fin de chapitre, avec leur solution, pour se tester tout au long de lâannĂ©e.
Chapitre 1 âą Table des matiĂšres
5
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prend comme unitĂ© dâana lyse lâindi vidu, insĂ©rĂ© dans un contexte
â€social donnĂ© et por teur dâappar te nance Ă des groupes sociaux ;
sâintĂ© resse aux cognitions, aux atti tudes et aux compor te ments des
â€indi vi dus dans leurs acti vi tĂ©s de « connais sance du monde » comme
dans leurs inter ac tions avec autrui. Elle se foca lise sur des pro ces sus
internes.
Les niveaux dâana lyse de Doise
Ă la lumiĂšre de ce dĂ©ve lop pe ment, le champ dâĂ©tude de la psy cho -
logie sociale semble large et complexe. Pour Doise (1982), lâexpli ca tion
du fonc tion ne ment humain peut ĂȘtre consi dĂ© rĂ©e selon quatre niveaux
dâana lyse. Choi sir un niveau dâana lyse plu tĂŽt quâun autre condi tionne le
point de vue que le cher cheur endos sera sur le phé no mÚne investigué.
Chaque niveau a ses carac té ris tiques propres ainsi que sa légi ti mité.
Ce nâest pas parce que je me posi tionne sur un niveau dâana lyse pour un
objet prĂ© cis que lâuti li sation dâun autre niveau dâana lyse sera impos sible
ou inco hé rente. Ainsi les niveaux « sont des grilles qui captent un des
aspects de la rĂ©a litĂ© et qui en laissent Ă©chap per dâautres. Tout tra vail
scien ti fi que est nĂ©ces sai re ment une abs trac tion et ne peut englo ber lâen-
semble de la réa lité » (Doise, 1982).
Les quatre niveaux sont les sui vants, ordon nés du « plus psy cho lo -
gique » au « plus socio lo gique » :
le niveau intra- individuel
â€
(niveau I) : lâemphase est mise sur les
mĂ©ca nismes internes Ă lâindi vidu et notam ment ceux qui per mettent
dâorga ni ser lâexpĂ© rience sociale (la per cep tion et lâĂ©va lua tion de
lâenvi ron ne ment social ainsi que les compor te ments Ă lâĂ©gard de
cet envi ron ne ment). Les thĂ©o ries de lâĂ©qui libre cogni tif (cf. chap. 3,
p. 103) ou de la caté go ri sa tion sociale (cf. chap. 4, p. 162) sont issues
de ce modĂšle de recherche ;
le niveau inter in di vi duel (niveau II)
â€
: câest celui qui sâintĂ© resse aux
inter ac tions duelles dans les quelles les sujets sont poten tiel le ment
inter chan geables, dans la mesure oĂč les sta tuts et posi tions sociales
ne sont pas consi dé rés. Les inter ac tions peuvent concerner les indi -
vi dus, lâindi vidu et le groupe voire mĂȘme les groupes entre eux. On
parle éga le ment de niveau situationnel. Les tra vaux sur les réseaux de
commu ni ca tion (cf. chap. 4, p. 135) relĂšve de ce niveau dâexpli ca tion ;
le niveau positionnel
â€
(niveau III) : ici, les dif fé rences de posi tion
sociale inter viennent dans lâexpli ca tion. Les inser tions des indi vi dus
en termes de sta tuts et de rĂŽles sont cen trales. Il sâagit de prendre en
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Psychologie socialeEncart 1.3LâexpĂ© ri men ta tion en milieu social natu rel : une illus tra tion
Hornstein, Fisch et Holmes (1968) ont perdu volon tai re ment des
por te feuilles conte nant de lâargent dans les rues dâune grande ville
amé ri caine. En fait, ils ont fait comme si ces por te feuilles avaient
déjà été retrou vés puis mal heu reu se ment per dus de nou veau. Ils
sont par ailleurs accom pa gnĂ©s dâune lettre prĂ© ten du ment Ă©crite par
la pre miÚre per sonne. Elle est rédigée soit en bon anglais, indui -
sant lâidĂ©e que cette per sonne est amĂ© ri caine, soit dans un anglais
approxi ma tif, ce qui laisse pen ser quâelle est Ă©tran gĂšre. Les rĂ©sul tats
montrent que le por te feuille est retournĂ© Ă son pro priĂ© taire dâautant
plus que la per sonne ayant écrit la lettre est amé ri caine. Ainsi, les
auteurs montrent que nous déci dons du compor te ment à suivre en
nous fon dant sur les actes que nous pen sons que les autres adop te -
raient et ce sur tout sâils paraissent sem blables Ă nous mĂȘme.
Dans cette expé rience, tout passe inaper çu aux yeux du sujet, VI
comme VD. De plus, ce que les cher cheurs font faire aux sujets est
natu rel (opé ra tion natu relle) : rap por ter un objet perdu à son pro prié -
taire. Le compor te ment du sujet est dĂ©clen chĂ©.c) Lâobser va tionLâobser va tion est une mĂ©thode dâinves ti gation dâun phĂ© no mĂšne natu rel.
Elle pro duit un savoir de type des crip tif. Elle peut par fois se can ton -
ner Ă lâiden ti fi cation de variables dans une situa tion don nĂ©e (recherche
des crip tive qua li ta tive) ou Ă la mesure de lâimpor tance ou de la gran -
deur dâune variable (recherche des crip tive quan ti tative) (Delhomme et
Meyer, 1997).Lors quâun lien entre deux variables est envi sagĂ©, on parle de recher-
che corrélationnelle. La cor ré la tion cor res pond ici au rap port réci proque
entre deux variables, sans quâil soit pos sible de dire laquelle est dĂ©pen -
dante et laquelle est indé pen dante. De maniÚre trÚs terre à terre, la
cor rĂ© la tion sâobserve par la frĂ© quence dâappa ri tion conjointe de deux
faits ou, plus tech ni que ment, de cer taines moda li tés de variables avec
dâautres moda li tĂ©s de variables.Les hypo thĂšses sur les rela tions entre deux variables sont Ă©ga le ment de
type corrĂ©lationnel. Lâobser va tion per met de jus ti fi er des liens, mais elle
ne per met pas dâĂ©ta blir des rela tions cau sales entre deux variables. Par
contre, elle per met de voir si le lien entre deux variables est fort ou faible.
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Psychologie sociale
La nor ma li sa tion cor res pond à la créa tion de normes par une infl u ence réci -
â€proque entre les indi vi dus. Câest le besoin dâĂ©chap per Ă lâincer ti tude qui en
est le moteur (dĂ©pen dance infor ma tion nelle Ă lâautre).
Le confor misme dĂ©signe le chan ge ment dâatti tude dâun indi vidu en vue
â€dâadop ter celles dâautres indi vi dus. La pres sion sociale exer cĂ©e par la majo -
ritĂ© nâest pas expli cite.
Lâinfl u ence dâune auto ritĂ© lĂ©gi time place lâindi vidu dans un « Ă©tat agentique ».
â€Il se sou met alors Ă une auto ritĂ© lĂ©gi time qui le trans cende. La res pon sa bi litĂ©
de ses actes est trans fĂ© rĂ©e Ă lâauto ritĂ©.
Les mino ri tĂ©s peuvent avoir de lâinfl u ence si elles sont actives, deviennent
â€visibles et adoptent un style consis tant. Leur point de vue est soli de ment
exposé et ne connaßt pas de contra dic tion interne.
EXER CICES
Exer cice 1 : vrai â faux
Lâenculturation est englo bĂ©e par la socia li sa tion.
1.
r Vrai r Faux
Lâiden titĂ© per son nelle cor res pon drait Ă la per cep tion objec tive que
2. lâindi vidu aurait de son indi vi dua litĂ©.
r Vrai r Faux
Le soi col lec tif, câest lâĂ©va lua tion du soi par un autrui- gĂ©nĂ©ralisĂ©.
3.
r Vrai r Faux
Le concept de soi ren voie aux connais sances quâa lâindi vidu de lui-
4. mĂȘme.
r Vrai r Faux
On doit le concept de faci li ta tion sociale Ă Ringelman.
5.
r Vrai r Faux
LâexpĂ© rience fon da trice dâAsch sur la nor ma li sa tion uti lise lâeffet
6. auto ci né tique.
r Vrai r Faux
Dans le confor misme, la pres sion sociale nâest pas expli cite.
7.
r Vrai r Faux
Table des matiĂšres
1Partie La nais sance de la psy cho logie cli nique
LâĂ©vo lu tion de la place de la souf france subjective 1 3
1.1 Des concep tions magiques aux assises de la rai son 3
1.2 Ă par tir de Descartes : la nais sance du monde moderne et lâappro pria tion mĂ©di cale de la souf france sub jec tive 6
Points clefs 9
Lâinven tion his to rique de la psy cho logie cli nique 2 11
2.1 La nais sance de la psy cho logie en France 12
2.2 Deux orien ta tions oppo sées : Janet et Piéron 13
2.3 Lagache : la psy cho logie cli nique au sein dâune psy cho logie uni fiĂ©e 15
2.4 Pre miÚres défi ni tions 18
Points clefs 22
La psy cho logie cli nique aujourdâhui 3 23
3.1 Le diag nos tic en psy cho logie cli nique : clas si fier ou inter préter ? 24
3.2 Les enjeux de la psy cho logie cli nique dans le monde contem po rain 29
Points clefs 33
Exer cices 33
RĂ©ponses 34
VI Psychologie clinique
2Partie La métho do logie cli nique
Ten ta tives de défi ni tion 4 39
4.1 Retour Ă lâĂ©ty mo logie 39
4.2 Les enjeux de la méthode cli nique 41
Points clefs 48
Au cĆur de la mĂ©thode cli nique : lâentre tien 5 49
5.1 Quâest- ce quâun entre tien cli nique ? 49
5.2 Abord des crip tif : les temps de lâentre tien cli nique 51
5.3 Abord ana ly tique : les mĂ©ca nismes dans lâentre tien cli nique 55
Points clefs 62
Les trois radi caux de la méthode cli nique 6 63
6.1 La demande : ce quâelle peut ĂȘtre et ce quâelle nâest sur tout pas 63
6.2 La demande comme fon de ment de lâentre tien cli nique 67
6.3 lâenga ge ment sub jec tif du psy cho logue cli ni cien 69
Points clefs 72
Exer cices 72
RĂ©ponses 73
3Partie La psy chologie clinique développementale
Le sujet au sein de la psy cho logie cli nique 7 développementale 79
7.1 Le cadre du déve lop pe ment humain 79
7.2 Aux sources du déve lop pe ment 82
7.3 Les trois approches 84
Table des matiÚres VII©
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lit.
7.4 Les mĂ©thodes dâĂ©tudes 85
Points clefs 88
Un sujet en développement 8 89
8.1 Le corps dans tous ses Ă©tats 89
8.2 Le schéma cor po rel et image du corps 93
8.3 La sexua lité humaine 98
8.4 Un ĂȘtre social 107
8.5 La construc tion de lâiden titĂ© 114
8.6 Les visages de la pen sée 119
Points clefs 123
Exercices 123
RĂ©ponses 125
4Partie La pra tique du psy cho logue cli ni cien aujourdâhui
Le rĂŽle du psy cho logue 9 131
9.1 La dĂ©on to logie et lâĂ©thique 131
9.2 La légis la tion 133
9.3 Les qua li tés du psy cho logue 134
9.4 La centration sur le sujet 135
Points clefs 138
10 Les acti vi tés du psychologue 139
10.1 Le bilan psy cho lo gique 139
10.2 Lâexper tise psy cho lo gique 146
10.3 La pra tique psychothérapique 148
10.4 La recherche 152
Points clefs 153
VIII Psychologie clinique
11 Les domaines dâinterven tion 155
11.1 La psy chia trie 155
11.2 La santé 157
11.3 Le médico- social 158
11.4 Le contexte judi ciaire 160
11.5 Le champ de lâĂ©du ca tion 162
Points clefs 164
Exercices 165
RĂ©ponses 167
Glossaire 169
Biblio gra phie conseillée 175
Index des notions 181
Cha pitre 1 LâĂ©vo lu tion de la place de la souf rance sub jec tive ................................................................. 3
Cha pitre 2 Lâinven tion his to rique de la psy cho logie cli nique ..................................................................... 11
Cha pitre 3 La psy cho logie cli nique aujourdâhui ...................... 23
La psy cho logie cli nique est rĂ©cente. Lâenjeu quâelle sou tient, Ă savoir le sujet, lâamĂšne Ă occu per au sein de la psy cho logie une place tout Ă fait par ti cu liĂšre, Ă lâopposĂ© notam ment de la psy cho logie objec tive.
Il sâagit de voir tout dâabord comment elle est appa rue his to ri que ment afin de pou voir prendre la mesure de lâori gi na litĂ© de sa place au sein du monde contem po rain.
La nais sance de la psy cho logie cli nique
1
Obj
eCTI
fs Situer le contexte his to rique dans lequel la psychologie cli nique a Ă©tĂ© â€â€crĂ©Ă©e.
RepĂ©rer les moments essen tiels qui ont abouti Ă la pen sĂ©e moderne.â€â€
Iden ti fier la pra tique du psy cho logue cli ni cien aujourdâhui.â€â€
PLan
1.1 Des concep tions magiques aux assises de la rai son
1.2 Ă par tir de Descartes : la nais sance du monde moderne et lâappro pria Âtion mĂ©di cale de la souf rance sub jec tive
Il est indis pen sable de situer la psy cho logie cli nique dans lâhis toire. Appa rue dans les annĂ©es 1940, elle sâest ins crite ini tia le ment dans un contexte oĂč la souf france sub jec tive pre nait place dans une optique essen tiel le ment mĂ©di cale. Celle- ci appa rut dans les pro grĂšs scien ti -fiques du xixe siĂšcle.
Cepen dant, la folie, qui consti tue la forme extrĂȘme de la souf france sub jec tive, avait eu jus quâalors une place tout Ă fait dif fĂ© rente. Le pas -sage de cette place Ă la dĂ©marche scien ti fique est dĂ» au bou le ver se ment quâocca sionna la phi lo sophie de Descartes.
On sâarrĂȘ tera ici sur les moments clefs qui ont mar quĂ© la façon dont la souf france sub jec tive a Ă©tĂ© apprĂ© hen dĂ©e au fil des siĂšcles, avant que la psy cho logie cli nique nâappa raisse.
1.1 Des COnCeP TIOns magIques aux assIses De La raI sOn
Dans un tout pre mier temps, Ă lâins tar de nâimporte quelle mani fes ta tion natu relle, la mala die, quâelle soit phy sique ou men tale, est consi dĂ© rĂ©e comme un phĂ©ÂÂnoÂÂmĂšneÂirraÂÂtionÂÂnel, voire surÂÂnaÂÂtuÂÂrel. Il sâagit tou jours dâune mani fes ta tion rap por tĂ©e Ă lâinter ven tion dâun esprit, voire dâun dieu.
LâĂ©vo lu tion de la place de la souf rance subjective
1
4 Psychologie clinique
Les mani fes ta tions de la folie notam ment nâamĂ© nagent pas encore lâenjeu dâune dif fĂ© rence sociale comme cela se prĂ© sen tera plus tard avec la notion de « norme ». Lâatti tude des membres de la commu nautĂ© est alors ambi va lente. Ătre pos sĂ©dĂ© par un esprit peut for cer dans cer tains cas le respect, mais aussi le rejet, sur tout si les mani fes ta tions en cause se trouvent reliĂ©es avec quelque Ă©vĂ© ne ment mena çant pour lâĂ©qui libre du groupe. Alors, la fas ci na tion et le respect se trans forment en rejet, et la mise Ă mort du fou pourra ĂȘtre tenue comme lâĂ©li mi na tion nĂ©ces saire de lâesprit qui le pos sĂ© dait.
Il est intĂ© res sant de voir que ces mani fes ta tions admettent le plus sou vent, au sein du groupe social, la prĂ© sence dâun per son nage dotĂ© de lâauto ritĂ© nĂ©ces saire pour juger de lâĂ©ven tuelle dan ge ro sitĂ© de lâesprit en cause, voire dâen assu rer lâado ra tion ou lâĂ©li mi na tion. Ce per son nage cen tral, qui siĂšge aux cĂŽtĂ©s du chef de la tribu, câest le sor cier, le guĂ© ris -seur. Il est le garant dâun savoir, savoir qui lui confĂšre for cĂ© ment, pour tout ce qui concerne les mani fes ta tions sur na tu relles, une auto ritĂ© offi -cielle et garante de lâĂ©qui libre de la tribu.
Un pre mier virage se prĂ© sente avec Hippocrate (vers 500 av. J.-C.). La rĂ©fĂ© rence Ă la phi lo sophie rem place les expli ca tions sur na tu relles des mala dies, orga niques et men tales, et toute mĂ©de cine fon dĂ©e sur quelque force divine. La mĂ©de cine Ă©tait alors un art pra ti quĂ© avant tout par les phi lo sophes, et ce pour la rai son trĂšs simple que leur pen sĂ©e visait Ă inter ro ger la physisÂ(Đ€Ï ÏÎčÏ) qui signi fie non pas « physique » mais « nature », dans laquelle le corps, celui qui intĂ© resse le mĂ©de cin, peut seule ment ĂȘtre compris.
La mala die, orga nique ou men tale, va ĂȘtre avec Hippocrate, pour la pre miĂšre fois, fon dĂ©e sur une obser va tion rigou reuse dou blĂ©e dâun rai son ne ment don nant lieu Ă une concepÂÂtionÂdynaÂÂmique de la mala die. Lâhomme est dĂ©sor mais entendu tel un micro cosme rĂ©gi par des lois sem blables Ă celles qui rĂ©gissent lâuni vers. Ces lois reposent sur lâĂ©qui -libre tou jours rela tif entre quatre humeurs (sang, flegme, bile jaune, bile noire) qui cor res pondent aux quatre Ă©lĂ© ments (feu, eau, air, terre).
Un Ă©qui libre, tou jours rela tif, carac tĂ© ri serait la santĂ©, la mala die appa -rais sant lorsque cet Ă©qui libre est jus te ment rompu. Chose essen tielle Ă ajou ter : il existe pour Hippocrate une ten dance natu relle au rĂ©ta blis se -ment de cet Ă©qui libre. En quoi se pro file une atti tude essen tielle de la part du mĂ©decin- philosophe : il ne sâagit pas pure ment et sim ple ment dâenle ver, de sup pri mer la mala die, mais avant tout dâattendre, dâobser -ver le sur gis se ment dâun moment de crise (ÎșÏÎčÏÎčÏ, crisis : « action de choi sir, de dĂ©ci der ») oĂč pourra ĂȘtre repĂ© rĂ©e lâissue, favo rable ou non, de la mala die.
Chapitre 1 âą LâĂ©vo lu tion de la place de la souf rance subjective 5©
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La folie, et plus lar ge ment la mala die, ne sont donc pas, avec Hippo-crate, loca li sĂ©es au niveau prop re ment indi vi duel. Elles concernent lâordre dâun monde dans lequel le malade habite tout en Ă©tant habitĂ© par lui. Câest pour cela dâune part que la mala die sera enten due essen tiel le -ment comme ce qui relĂšve de la dĂ©meÂÂsure, câest- Ă -dire ce qui fait rup -ture avec un Ă©qui libre exis tant. Autre ment dit, la mala die sâins crit dans une logique tem po relle. Câest pour quoi appa raĂźt dĂ©jĂ une dis tinction qui res tera tou jours essen tielle en cli nique : celle entre « forme aiguĂ« », cri -tique, qui dĂ©ci dera de lâissue de la mala die, et la « forme chro nique ».
La concep tion hip po cra tique, plus lar ge ment les thĂšses phi lo sophiques dĂ©ve lop pĂ©es dans la GrĂšce antique vont demeu rer une rĂ©fĂ© rence essen -tielle pen dant des siĂšcles, et elles per dront leur force jus te ment lors -quâappa raĂź tra la science moderne avec Descartes. Entre-temps, une longue pĂ©riode, par ti cu liĂš re ment dif fi cile Ă cer ner dans la spĂ© ci ficitĂ© de la place quâelle rĂ©ser vera Ă la folie, se prĂ© sente, qui couvre le Moyen Ăge jus quâĂ la pĂ©riode dite « de la Renais sance ».
Le Moyen Ăge occi den tal sera dĂ©ter minĂ© par lâinflu ence du chris -tia nisme et lâauto ritĂ© papale qui en rĂ©pond. Les concep tions rela tives Ă la mala die, notam ment celle men tale, vont ĂȘtre alors lar ge ment tri bu -taires de la dimen sion de lâĂąme, enten due comme rĂ©pon dant spi ri tuel de lâhomme. La folie va donc concer ner la thĂ©o logie plus que la mĂ©de -cine.
Câest Ă cette Ă©poque quâappa raissent les pre miers hĂŽpi taux. Cer tains Ă©ta blis se ments sur gissent çà et lĂ pour accueillir les « pauvres de Dieu » appe lĂ©s « benĂȘts » (du latin benedictus, «ÂbĂ©ni»). Le pre mier semble avoir Ă©tĂ© celui de Hambourg (1375), puis celui de Valence, lâespitalÂdelÂfolls (1410), puis celui de Londres, etc.
Sur le plan phi lo sophique, lâĆuvre de saint Thomas dâAquin (1225-1274) va four nir lâhori zon sur lequel la folie prend alors la figure qui lui res tera atta chĂ©e dĂ©sor mais. Pour lui, le but de tout homme est de par ve nir dans sa piĂštre vie Ă lâhar mo nie. Il a reçu de Dieu ce qui lui est nĂ©ces saire pour atteindre la per fec tion, en par ti cu lier lâintel li gence qui le dis tingue fon da men ta lement de lâani mal. Le fou est donc celui qui a perdu la rai son et qui se voit, dans son inca pa citĂ© Ă se dĂ©ga ger du matĂ© -riel et Ă arri ver Ă la connais sance de Dieu, rap pro chĂ© du bas ani mal.
His to ri que ment, la fin du Moyen Ăge peut ĂȘtre datĂ©e Ă la chute dĂ©fi -ni tive de Constantinople (Byzance) en 1453, suite aux Ă©checs suc ces sifs des der niĂšres croi sades. Ce fait his to rique va poin ter lâimpuis sance du sys tĂšme mĂ©diĂ© val fondĂ© avant tout sur lâauto ritĂ© des reprĂ© sen tants de Dieu, le roi et le pape. De plus, lâidĂ©e de rachat en allant combattre en terre sainte est dĂ©sor mais compro mise dĂ©fi ni ti ve ment. Lâennemi, le
6 Psychologie clinique
Turc, a gagné Jérusalem. Le royaume chré tien a désor mais ses limites, au sens propre comme au sens figuré.
La peur change alors dâobjet. Ce nâest plus le Sar ra zin, lâinfi dĂšle, mais le fou, qui devient lâenjeu dâun rejet parce quâon le tient pour pos sĂ©dĂ© par le Diable. Ainsi naissent les tri bu naux de la sainte Inqui si tion un peu par tout en Europe. La dĂ©mo no logie devient mĂȘme science offi cielle.
1.2 Ă Par TIr De DesCarTes : La naIs sanCe Du mOnDe mODerne eT LâaPPrO PrIa TIOn mĂ©DI CaLe De La sOuf franCe sub jeC TIVe
Ă partir des dĂ©cou vertes astro no miques de Copernic, Bruno, Kepler et GalilĂ©e, la terre perd sa place de centre de lâuni vers. En mĂȘme temps, sur le ter rain de la phi lo sophie, Descartes intro duit au monde moderne en don nant consis tance Ă deux notions essen tielles, celle de sujet et celle de science.
Jus quâalors, depuis les Grecs antiques, les phi lo sophes ten taient de com prendre le monde tel quâhabitĂ©. Câest lĂ la notion de cosÂÂmos, qui nâavait pas alors le sens qui lui est aujourdâhui rĂ©servĂ©, mais ren -voyait au monde conçu comme sys tĂšme, câest- Ă -dire comme ce qui « tient ensemble », en soi fini, limitĂ©, et en cela opposĂ© au « dĂ©sordre » (akosmia).
Pour Descartes, il convient dâadmettre que le Monde, celui que nous font connaĂźtre nos sens, est trom pe rie et quâil faut admettre enÂvĂ©ritĂ©, contre ce Monde fami lier que nous habi tons, un espace prop re -ment mathĂ© ma tique qui ban nit de la rĂ©a litĂ© toute don nĂ©e sen sible, toute « forme », toute qua litĂ©.
Une nou velle idĂ©e de lâuni vers appa raĂźt donc. Un uni vers stric te ment et uni que ment mĂ©ca nique tota le ment opposĂ© Ă ce qui fait du vivant une mou vance tou jours rela tive. Dans cet uni vers, qui nâa plus rien Ă voir avec le cos mos hel lĂ© nique, se prĂ© sentent seule ment deux choses : lâĂ©tenÂÂdue (que Descartes assi mile Ă la matiĂšre nĂ©ces sai re ment Ă©ten due) et le mouÂÂveÂÂment. Aucun centre, aucune limite. Tous les lieux, toutes les choses sây valent par fai te ment.
Ce que Descartes Ă©ta blit ainsi, ce nâest rien moins que le Monde infini de la science moderne. Dans ce Monde, la science nâest plus contem -pla tive (scientiaÂcontemplativa), elle ne se contente plus dâobser ver, de dĂ©cou vrir (dans les deux sens du terme). Elle devient scientiaÂactiva, trans for mant lâhomme, jus quâalors spec ta teur, en pos sesseur et pos sible maĂźtre du monde. Et Ă par tir de lĂ , la voie est ouverte pour admettre une
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connais sance qui soit tota le ment indé pen dante du sujet. Ainsi naßt la science dite « moderne ».
En mĂȘme temps, Descartes, Ă par tir du doute mĂ©tho dique, fonde lâidĂ©e de sujet qui reste ce qui est au- delĂ de tout doute. « Je peux dou ter de tout mais pas du fait de dou ter. » Câest parce quâil y a un sujet qui pense que lâon peut poser indu bi ta ble ment que sujet il y a. De lĂ naĂź tra la dis tinction sujet- objet qui sera essen tielle pour la psy cho logie Ă venir.
La mĂ©de cine admet alors de plus en plus la dĂ©marche expĂ© ri men tale, câest- Ă -dire scien ti fique. Elle est dĂ©sor mais dĂ©fi ni ti ve ment dĂ©ga gĂ©e de toute rĂ©fĂ© rence reli gieuse. Le corps devient expli ci te ment lâobjet dâinves -ti gations de plus en plus prĂ© cises. Sur tout, les pro grĂšs de la recherche ana to mique vont per mettre de doter le corps dâune logique prop re ment fonc tion nelle loca li sable au niveau de cha cune de ses par ties. On trouve lĂ lâaffir ma tion essen tielle de Bi chat (1771-1802) qui insis tait sur la fonc -tion de chaque tissu, la vie nâĂ©tant au fond que « la somme totale des fonc tions qui rĂ©sistent Ă la mort ».
Si, thĂ©o ri que ment, elle a perdu son carac tĂšre sur na tu rel, la folie reste lâobjet dâune exclu sion assez mas sive en ces temps oĂč le malaise social va gran dis sant jus quâĂ la RĂ©vo lu tion fran çaise. Certes, de nou veaux Ă©ta blis se ments voient le jour. Cepen dant, ils accueillent encore indif -fĂ© rem ment vaga bonds, oisifs, aliĂ© nĂ©s, dis si pa teurs sociaux, et mĂȘme les liber tins. Câest lâĂ©poque du « grand ren fer me ment des fous », don -nant au terme « aliĂ©nĂ© » la double por tĂ©e (Ă©tran ger/pri son nier) qui ne se dĂ©men tira pra ti que ment jamais plus.
Va se pro duire alors un Ă©vĂ© ne ment essen tiel pour la prise en charge du fou. Pinel (1745-1826), Ă BicĂȘtre, prend lâini tiative de libĂ© rer cer tains fous de leurs chaĂźnes. Au- delĂ dâun simple geste dont la rĂ©a litĂ© his to -rique est mĂȘme contes tĂ©e, il faut rete nir que Pinel est lâun des pre miers, sur le ter rain de la mala die men tale, Ă consi dĂ© rer le fou, non comme un cri mi nel ou comme un reprĂ© sen tant de lâani ma litĂ©, mais bel et bien comme un malade au sens mĂ©di cal du terme.
Lâini tiative de Pinel est lar ge ment tri bu taire de lâinflu ence de cer tains phi lo sophes contem po rains, tel Rous seau, le pre mier peut- ĂȘtre Ă avoir sou li gnĂ© lâinflu ence du milieu sur lâĂ©qui libre indi vi duel en plus dâune Ă©ga litĂ© de droit, ou encore Condillac pour qui la vie psy chique, tel un mor ceau de cire, se forme Ă par tir des seuls sens qui vont faire trace et ainsi dĂ©ter mi ner le dĂ©ve lop pe ment de lâindi vidu. Pour autant, il agit avant tout dans un cadre mĂ©di cal, sou te nant sa vision dâune folie expli -cable sur les coor don nĂ©es de la science.
On doit Ă Pinel lâappli ca tion de la dĂ©marche cli nique mĂ©di cale au champ de la folie. Il sâagit de par tir des symp tĂŽmes, enten dus ici comme
8 Psychologie clinique
« ce qui se prĂ© sente avec la mala die » (ÏÏ Îœ ÏÎčÏÏΔÎčÎœ, sinÂpiptein) pour arri ver Ă la pos si bi litĂ© dâĂ©ta blir un cer tain nombre de tableaux cli niques prĂ© cis. Lâobser va tion est ainsi mise en avant, don nant consis tance scien -ti fique Ă lâun des aspects essen tiels de la cli nique.
Câest ainsi que les vieux termes dĂ©jĂ uti li sĂ©s dans la GrĂšce antique, tels que « manie », « mĂ©lan co lie », sont repris dans une cli nique psy -chia trique nais sante, en se voyant insĂ© rĂ©s dans une dĂ©marche par tant de lâobser va tion Ă©lĂ© men taire pour arri ver Ă la dĂ©ter mi na tion dâune classe noso graphique par ti cu liĂšre. Câest la voie quâemprun te ront les Ă©lĂšves directs de Pinel, tel Esquirol notam ment (1772-1840) dont les dis tinc-tions cli niques entre illu sion per cep tive*1 et hal lu ci na tion* (le terme est inventĂ© par lui), et entre idio tie* (comme affai blis se ment intel lec tuel congĂ© ni tal) et dĂ©mence* (affai blis se ment intel lec tuel acquis) sont tou -jours en vigueur aujourdâhui.
Ainsi naĂźt lâappro pria tion mĂ©di cale de la souf france sub jec tive, qui va prendre un essor par ti cu lier en France, sous la forme de deux orien -ta tions dif fĂ© rentes : la recherche anatomo- clinique et lâhĂ©rĂ©ditarisme.
Ă par tir de la dĂ©cou verte par Broca de zones cĂ©rĂ© brales prĂ© cises impli quĂ©es dans un Ă©tat dâaliĂ© na tion nommĂ© « para ly sie gĂ©nĂ© rale* », la dĂ©marche psy chia trique va tendre de façon crois sante Ă vou loir attester de la cor res pon dance entre signe cli nique et lĂ©sion cĂ©rĂ© brale, plus lar ge -ment atteinte neu ro lo gique spĂ© ci fique.
Bon nombre dâavan cĂ©es scien ti fiques sur le ter rain de la mala die men tale vont donc sâali gner sur un tel prin cipe. On peut citer lâapha sie* de Broca et celle de Wernicke (1874) qui cor res pondent lâune et lâautre Ă des lĂ©sions cĂ©rĂ© brales spĂ© ci fiques.
On peut citer quelques syn dromes anatomo- cliniquement fon dĂ©s qui res tent valables aujourdâhui, tel le syn drome de Korsakov qui se prĂ© -sente comme une amnĂ© sie de fixa tion dou blĂ©e dâune dĂ©so rien ta tion avec compen sa tion par con fabula tion*, ou telle la cĂ©lĂšbre dĂ©mence de type Alzheimer ou celle de Pick, qui concernent le champ des dĂ©mences prĂ©sĂ©niles.
Paral lĂš le ment Ă cette vision anatomo- clinique se dĂ©ve loppe une thĂ©o -ri sa tion des dĂ©sordres men taux fon dĂ©e plus seule ment sur ce prin cipe dâun repĂ© rage ana to mique, mais sur une concep tion prop re ment Ă©vo lu -tion niste*, attri buant Ă lâhĂ©rĂ© ditĂ© une fonc tion essen tielle. Câest la thĂ©o -rie de la dĂ©gĂ© nĂ© res cence dont la prin ci pale figure est Morel (1809-1873). Sâins pi rant des tra vaux de Darwin sur lâĂ©vo lu tion des espĂšces et sur ceux de Lamarck sur les modi fi ca tions adap ta tives des organes trans -
1. Les mots sui vis dâun astĂ© risque (*) figurent dans le glos saire en fin dâouvrage.
Chapitre 1 âą LâĂ©vo lu tion de la place de la souf rance subjective 9
La n
ais s
ance
de
la
psy
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ogie
âŠ1 1
mises hĂ©rĂ© di tai re ment, celui- ci consi dĂšre que bon nombre de mala dies men tales sâins crivent dans la logique dâune dĂ©gĂ© nĂ© res cence qui doit ĂȘtre enten due comme une dĂ©via tion par rap port au type nor mal, dĂ©via tion trans mise selon les lois de lâhĂ©rĂ© ditĂ© et qui sâaggrave pro gres si ve ment de gĂ©nĂ© ra tion en gĂ©nĂ© ra tion. Cette dĂ©gĂ© nĂ© res cence peut ĂȘtre due Ă dif -fĂ© rentes causes. Ainsi lâalcoo lisme, les condi tions cli ma tiques, Ă©co lo -giques, morales, sociales, peuvent, selon Morel, consti tuer le point de dĂ©part dâun pro ces sus de dĂ©gĂ© nĂ© res cence qui se trans mettra donc au niveau des gĂ©nĂ© ra tions sui vantes.
Sans exclure le cou rant anatomo- clinique, la thĂ©orie de la dĂ©gĂ©nĂ© res-cence admet donc lâimpor tance du milieu, au moins au niveau de ce qui dĂ©ter mine le point de dĂ©part de ce qui fera lâobjet dâune trans mis sion hĂ©rĂ© di taire consĂ© quente. Rien de sur pre nant donc quâen cette seconde moi tiĂ© du xixe siĂšcle, avec lâessor indus triel qui la carac tĂ© rise, elle ait eu un Ă©norme suc cĂšs, trou vant mĂȘme son Ă©cho direct dans la lit tĂ© ra ture, avec la cĂ©lĂšbre saga des Rougon- Macquart de Zola. Elle sera de plus le point de dĂ©part du cou rant criminologique, fondĂ© essen tiel le ment par Lombroso (1836-1909) qui consi dĂ© rait la cri mi na litĂ© comme un phĂ© no -mĂšne de dĂ©gĂ© nĂ© res cence accom pa gnĂ©e de stig mates bio lo giques.
La folie est donc dĂ©sor mais tenue comme un phĂ© no mĂšne objec tif, excluant lâidĂ©e de sujet. Câest dans ce cli mat que va naĂźtre la psy cho logie dâune part, qui pren dra Ă son propre compte, dans une cer taine mesure, cette vel lĂ©itĂ© scien ti fique et, dâautre part, ce qui est peut- ĂȘtre plus quâun de ses domaines, la psy cho logie cli nique qui, jus quâĂ aujourdâhui, peut ĂȘtre tenue comme un mou ve ment de rĂ©sis tance contre cette objec ti -vation scien ti fique, en rap pe lant ce que le sujet veut ou peut dire. Dans cette confron ta tion entre scien ti ficitĂ© et reconnais sance dâun sub jec tif qui demeure, se dĂ©gage, on le verra, lâespace dans lequel la psy cho logie cli nique pren dra sa place.
POInTs CLefs
La souf rance sub jec tive, dans sa forme extrĂȘme que consti tue la folie, a â€â€subi une Ă©vo lu tion his to rique allant dâune concep tion reli gieuse puis phi lo Âsophique, pour abou tir Ă une appro pria tion mĂ©di cale.
Lâappro pria tion mĂ©di cale de la souf rance sub jec tive est fon dĂ©e sur lâappa ri Ââ€â€tion de la science moderne, avec la phi lo sophie de Descartes.