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6 LUNDI 2 DECEMBRE 2013 LE BERRY REPUBLICAIN
Région Cher
L’Europe se rappelle – enfin– des plus déshérités.
Voilà ce que pourraienttitrer les quatre organisations que sont la Banquealimentaire, la CroixRouge française, les Restaurants du cœur et le Secours populaire français,en haut du communiquécommun qu’elles nousont fait parvenir hier.
Les quatre organisationshumanitaires se réjouissent en effet de constaterque l’aide alimentaireeuropéenne pour les plusdémunis est « enfin sauvée ».
Même si certains sontprudents quant à leur perception des chiffres annoncés, cette nouvelle nepouvait mieux tomber,alors que les Banques alimentaires organisaient ceweekend leur grande collecte en denrées alimentaires (lire en page précédente).
Jacques Laffitte, président de la Banque alimentaire du Cher, soulignetoutefois qu’il constateque « si l’enveloppe estacquise, elle n’est pas suffisante pour combler lesbesoins. Il y a en effet unediminution de 30 à 40 %du fonds européen d’aide
a u x p l u s d é m u n i s(FEAD) ».
Les quatre organismesinsistent d’ailleurs sur lefait que « neuf millions depersonnes vivent, en France, sous le seuil de pauvreté, et quatre millions d’entre elles viennent chercherde l’aide auprès des associations d’aide alimentaire ».
Les quatre organismesen appellent au « mondehumanitaire » pour qu’il« reste mobilisé et redouble d’efforts pour continuer à aider ceux qui, touj o u r s p l u s n o m b re u x ,viennent chercher secourse t s o u t i e n a u p r è sd’eux ». ■
CHER
L’aide européenne pourles plus démunis est sauvée
nucléaire c’est possible »,cette opération sensibilisation prenait tout sonsens dans la préfecture duCher.
« Ce l i e u n’ a p a s é t échoisi au hasard, poursuivait Daniel Deprez. Bour
ges est un carrefour de laradioactivité, à la croiséedes chemins pour le transport de combustibles radioactifs venant du sud età destination des centralesnucléaires de BellevillesurLoire, Dampierreen
Burly (Loiret), SaintLaurentdesEaux (LoiretCher et Chinon (IndreetLoire).
« Les gens doivent enêtre informés et prendreconscience de la dangerosité en cas d’accident. » ■
Benjamin [email protected]
Vêtus de gilets jaunes frap-pés du symbole de la ra-dioactivité et drapeaux« Nucléaire ? Non merci »en mains, les militants anti-nucléaires se réunissaientsamedi après-midi, à Bour-ges, en bordure de la routede La Charité.
En distribuant près desix cents tracts aux automobilistes de passage surcet axe ou stationnés surla zone Esprit 1, les membres de Sortir du nucléaire(SDN) BerryPuisaye répondaient à l’appel lancéau niveau national.
Un appel national« Le but de notre action
est d’informer les gensconcernant les transportsdes déchets radioactifs,expliquait Daniel Deprez,secrétaire de SDN BerryPuisaye. Car chaque année, sans que cela soit forcément signalé et doncdans l’ignorance presquela plus totale, plus de troiscent mille colis radioactifstraversent la France, paysle plus nucléarisé au monde. Soit par le train, soitpar la route. »
Selon ces militants quiclament que « sortir du
OPÉRATION. Près de six cents tracts ont été distribués par les militants antinucléaires. PHOTO B. G.
CHER■ Les militants antinucléaires ont manifesté à Bourges
Ils sont « contre la radioactivité » !
BOURGES■ Revenu hier, le Berruyer André Thierry a passé deux semaines avec les sinistrés du typhon Haiyan
Le pompier est rentré des Philippines
Geoffroy [email protected]
I l suffit de voir la photod’un enfant dont l’arrière du crâne est gagné
par la vermine pour comprendre pourquoi le lieutenant André Thierry vientde passer deux semainesaux Philippines.
Parti le 17 novembre dernier (notre édit ion du18 novembre 2013) , cepompier berruyer est part i , a v e c d o u z e a u t re smembres de l’organisationnon gouvernementalePompiers de l’urgence internationale (PUI, basée àLimoges), aider les populations sinistrées par le typhon Haiyan. Il est rentréhier matin en France.
André Thierry et ses collègues étaient basés àGuiuan, point d’entrée dutyphon dans le pays. Déjàprésent en Haïti lors duterrible tremblement deterre de janvier 2010, leBerruyer, en poste à la caserne des Danjons, a dé
couvert pour la premièrefois les ravages causés parun typhon. « Les dégâts,c’est un mélange de tsunami et de tremblementde terre, confietil. Toutesles maisons avaient perduleur toit. Il ne restait plusun arbre debout. »
Arrivée dans une villeq u i n e d i s p o s a i t p l u sd’électricité, ni d’eau potable, l’équipe de PUI (ladeuxième à avoir rejointles Philippines depuis letyphon) a d’abord installé
une petite usine de potab i l i s a t i o n d e l ’ e a u .« C’était le premier objectif, précise André Thierry.On s’y est attelé dès lepremier jour. »
Eau potableVenue d’une borne in
cendie, cette eau passaitdans différents filtres etdevenait potable. « Cetteeau a permis aux gens dereprendre le cours de leurvie, lâche le pompier berruyer. Dès que l’usine a
fonctionné, ils nous ontfait de grands sourires etn’arrêtaient pas de nousdire merci. Dès le lendemain, les habitants ontcommencé à refaire lestoits de leurs maisons, ànettoyer les rues… »
André et ses douze collègues se sont ensuite occupés de la santé des sinistrés. « Nous avons envoyédes équipes médicales endehors de la ville, dansdes endroits où les gensn’avaient pas encore vu de
secours », soulignetil.Outre le petit garçon avecle crâne couvert de vermine, l’équipe de PUI a découvert « une gamine quiavait une fracture du fémur. Elle souffrait dans lamaison de ses parents depuis vingt jours. » Tousdeux ont été amenés dansun hôpital.
Durant trois jours, AndréThierry et des Philippinsont également bâché uneclinique dont le toit s’était
envolé.Fatigué, le lieutenant
Thierry, bénévole chezPUI, a rejoint son domicileberruyer hier, en fin dematinée, grâce à son collègue Rémy Desbois (également membre de PUI),qui est venu le chercher àV i e r z o n . M a l g r é l e ssept heures de décalagehoraire, il reprend sonposte dès ce matin. Avecla « satisfaction du travaileffectué et du sourire redonné aux gens ». ■
Fatigué mais satisfait dutravail accompli, le lieute-nant André Thierry vient derentrer des Philippines. Lepompier berruyer faisaitpartie d’une équipe del’ONG Pompiers de l’urgenceinternationale.
POTABLE. Le premier objectif de la mission était de rendre l’eau de nouveau potable à Guiuan.SECOURS. André Thierry (à g.) et ses collègues ont trouvé unefillette dont la jambe était cassée depuis vingt jours.
3,5. C’est, en milliardsd’euros, l’aide européen-ne annoncée pour lessept prochaines années.
Date. C’est le 1er janvierprochain que le FEAD seraopérationnel.
18 millions. Personnes enEurope (chiffres de 2010)se trouvant en situationde malnutr it ion et defaim.
■ REPÈRES