ranaivosoarandrianina eco m2 13
TRANSCRIPT
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DE DROIT, D’ECONOMIE, DE GESTION, DE SOCIOLOGIE
DEPARTEMENT ECONOMIE
3ème CYCLE DESS, OPTION : FINANCE
Mémoire pour l’obtention du Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées
IMPETRANTE :
RANAIVOSOA RANDRIANINA
ENCADREUR PEDAGOGIQUE :
MONSIEUR RAVELOMANANA MAMY
ENCADREUR PROFESSIONNEL :
MONSIEUR BELALAHY AUBIN AURORE
Date de soutenance : 19 Novembre 2013
Année Universitaire : 2009-2010
LES DETERMINANTS DU PRIX A LA
CONSOMMATION :
CAS DE MADAGASCAR 2001-2010
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
Table des matières
REMERCIEMENTS............................................................................................................................................ i
TABLE DES GRAPHIQUES ............................................................................................................................... ii
INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 1
PARTIE I : ANALYSES THEORIQUES DES DETERMINANTS DU PRIX A LA CONSOMMATION .................... 5
CHAPITRE 1 : LES DIFFERENTS COURANTS THEORIQUES ............................................................................. 5
Section 1. L’approche classique et néo-classique de la consommation ...................................................... 5
Section 2. Les déterminants macroéconomiques de la consommation ...................................................... 9
Section 3. Approches théoriques sur les déterminants du prix à la consommation ................................. 13
CHAPITRE 2 : LES FACTEURS SOCIOLOGIQUES ET PSYCHOLOGIQUES DE LA CONSOMMATION .............. 18
Section 1. Les déterminants psychologiques de la consommation et les tendances en matière de
consommation .......................................................................................................................... 18
Section 2. Les déterminants sociologiques de la consommation .............................................................. 23
PARTIE II : analyse de l’evolution du prix a la consommation a madagascar ........................................ 28
CHAPITRE 3 : STRUCTURE DES PRIX A LA CONSOMMATION ..................................................................... 28
Section 1. Les facteurs influant la variation des prix à la consommation ................................................. 28
Section 2. Evolution du prix à la consommation de janvier 2001 à Janvier 2010 ..................................... 31
Section 3. Modélisation des variables à étudier ........................................................................................ 38
CHAPITRE 4 : RECOMMANDATIONS ........................................................................................................... 43
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
Section 1. Politique monétaire efficace et efficiente ................................................................................ 43
Section 2. Maîtrise des dépenses budgétaires .......................................................................................... 44
CONCLUSION ............................................................................................................................................... 45
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES (à réorganiser) .......................................................................................... I
ANNEXE 1 : Présentation du modèle ............................................................................................................ IV
ANNEXE 2: Cointégration part1 : .................................................................................................................. VI
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ i ~
REMERCIEMENTS
Nous trouvons normal de remercier en premier lieu Dieu Tout Puissant qui nous a toujours aidé et
soutenu durant la réalisation de ce mémoire.
Nous tenons également à adresser nos sincères remerciements à tous ceux qui ont contribué à la
réalisation du présent ouvrage, en particulier :
• A Monsieur ANDRIAMIHARISOA André, Directeur des études à la Banque Centrale de
Madagascar de nous avoir donné la chance d’effectuer notre stage au sein de son institution ;
• A Monsieur BELALAHY Aubin Aurore, fondé de pouvoir à la Banque Centrale de Madagascar,
notre encadreur professionnel, qui nous a partagé ses connaissances ;
• A Monsieur RAVELOMANANA Mamy, notre encadreur pédagogique, pour ses conseils et ses
patiences envers nous ;
• Au département économie, avec les enseignants de l’option DESS Finance
• A toute notre famille, pour son soutien et son encouragement, c’est grâce à elle que nous
sommes parvenues à ce stade ;
• A mon mari, pour son aide si précieuse.
Enfin, notre profonde gratitude à tous ceux qui, de près ou de loin, ont participé à la réalisation de ce
travail.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ ii ~
TABLE DES GRAPHIQUES
Figure 1 : L'équilibre monétaire dans la Théorie Quantitative de la Monnaie .......................................................... 6
Figure 2 : La loi de l'Offre et de la Demande ............................................................................................................. 7
Figure 3 : L'équilibre monétaire dans la Théorie Quantitative de la Monnaie ........................................................ 14
Figure 4 : Pyramide d'échelle des besoins de Maslow ............................................................................................ 19
Figure 5 : Evolution de l'Indice des Prix à la Consommation 2001-2010 ................................................................. 32
Figure 6 : Evolution des prix selon origine des produits .......................................................................................... 33
Figure 7 : Evolution de la Masse Monétaire M3 ...................................................................................................... 34
Figure 8 : Evolution des dépenses budgétaires (Base 100-2000) ............................................................................ 35
Figure 9 : Evolution des Taux de Changes Effectifs Nominal et Réel ....................................................................... 36
Figure 10 : Analyse de l’évolution du prix du Riz et de l’énergie sur la période 2001-2010 ................................... 37
Figure 11 : Evolution cours mondiaux du riz ........................................................................................................... 38
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
1
INTRODUCTION
Madagascar a connu une décennie riche en rebondissements entre 2001 et 2010. Après être sorti d’une
décennie 1991-2000 marquée par une inflation galopante, consécutive à une forte dépréciation de la
monnaie nationale et qui a conduit à l’effritement du pouvoir d’achat de la population, le pays était
plongé dans une crise postélectorale désastreuse pour une économie déjà vacillante. La sortie de crise
fut laborieuse, mais les mesures qui avaient été prises pour redresser la barre avaient permis au pays de
retrouver une certaine stabilité. La voie vers la croissance économique était de nouveau envisageable et
les indicateurs commencèrent à virer au vert. Les investissements directs étrangers arrivèrent en masse
et tous les robinets étaient grands ouverts en matière de financement provenant des partenaires
techniques et financiers internationaux.
Cette accalmie fut cependant de courte durée car une autre crise alla secouer le pays à la fin de l’année
2008. Si sur le plan international, les économies occidentales étaient frappées de plein fouet par une
crise sans précédent, la vague touchait également les côtes de Madagascar. La stabilité politique était de
courte durée car elle ne s’était pas traduite par une stabilité au niveau des prix à la consommation. Le
pouvoir d’achat de la population ne suivait par la courbe ascendante voulue par les tenants du pouvoir.
Or cette stabilisation des prix à la consommation assurant une embellie du pouvoir d’achat constitue
l'un des objectifs de tout Pouvoir Public en général et des Autorités monétaires en particulier. Elle
traduit l'efficacité de la Politique mise en œuvre.
Une mesure politique de stabilisation des prix à l'intérieur d'un pays donné ne peut se faire sans la prise
en compte de la conjoncture mondiale qui impacte directement la balance des paiements. En effet, les
variations importantes des prix du pétrole, les fluctuations des prix des devises étrangères, les crises
boursières, etc. influencent la dynamique des prix domestiques des biens et services. Un pays
importateur de pétrole subit ces variations de prix.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
2
Par ailleurs, un déséquilibre des finances publiques, une offre de monnaie inappropriée par rapport à la
demande ont un effet immédiat sur le niveau de prix. Le pouvoir politique malagasy se doit d'intervenir
pour protéger le pouvoir d'achat.
Pour un Pays Moins Avancé comme Madagascar, la problématique consiste à savoir comment la Banque
centrale, dont la mission principale consiste à préserver la valeur externe et interne de la monnaie
nationale, pourra-t-elle limiter l'influence des fluctuations de ces facteurs sur l’évolution des prix. Pour
répondre à cette question, la connaissance des comportements des variables déterminant du prix à la
consommation est indispensable. L’objet de notre étude est de pouvoir quantifier les répercutions de
ces différents facteurs sur le niveau du prix à Madagascar afin que les Autorités publiques puissent
orienter leurs politiques économiques et apporter des corrections en cas de dérapage.
A travers notre étude, nous tentons d’apporter des explications sur les facteurs influant la variation des
prix à la consommation au cours de cette décennie 2001-2010. Nous avons déterminé les principaux
déterminants à la variation de ces prix à savoir le Produit Intérieur Brut, la Masse Monétaire, les
Dépenses Budgétaires, le Taux de Change, le Taux Débiteur ainsi que le Prix de l’énergie et du riz. La
problématique est ainsi de savoir dans quelle mesure ces indicateurs peuvent-ils influencer la hausse
des prix afin de déterminer la politique adéquate dans un objectif de stabilisation.
Pour réaliser cette étude, nous avons consulté les littératures existantes et effectué des recherches
auprès des institutions en charge de la politique monétaire, notamment la Banque Centrale de
Madagascar. Nous y avons effectué un stage au cours duquel nous avons pu nous imprégner des réalités
sur terrain et ainsi nous faire une idée de l’établissement de la politique à mener en matière monétaire.
Ces différentes sources de documentation ont par la suite été utilisées pour donner un cadre théorique
à nos propositions. Ces dernières se basent sur les hypothèses suivantes : Produit Intérieur Brut, la
Masse Monétaire, les Dépenses Budgétaires, le Taux de Change, le Taux Débiteur ainsi que le Prix de
l’énergie et du riz concourent individuellement ou ensemble à faire osciller l’indice des prix à la
consommation ; et les autres déterminants n’influent pas ou influent très peu sur ces prix. Pour
répondre à ces questions et vérifier la véracité des hypothèses, nous avons utilisé le modèle à correction
d’erreurs ou MCE (ou encore Error-correction model). Nous voulions recherche une corrélation à court
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
3
et à long terme entre ces variables afin de prouver leur pertinence. Cette méthode n’a jamais été
utilisée dans la détermination des éléments influant la variation des prix, c’est pour cela que nous avons
trouvé très intéressant de l’utiliser dans notre étude d’autant plus qu’elle permet d’avoir des résultats
très probants. D’où l’intérêt que nous voulons donner à nos travaux de recherche afin d’en faire un outil
d’aide à la décision dans le choix d’une orientation politique, surtout en matière monétaire.
Nous allons ainsi subdiviser notre étude en deux grandes parties : la première montrera les analyses
théoriques des déterminants du prix à la consommation. Cette partie nous permettra de relater les
différentes théories que ce soit économique, sociologique ou psychologique sur les déterminants du prix
à la consommation. Plusieurs sections décomposeront cette partie.
La deuxième partie traitera quant à elle de l’évolution des prix à la consommation à Madagascar. La
période d’étude s’étend de 2001 à 2010. Cette période très récente ne contient pas beaucoup d’études
effectuées en matière d’analyse des déterminants des prix à la consommation. Cela justifie notre choix.
Au terme de cette étude, nous espérons avoir apporté notre contribution dans la politique de
stabilisation des prix en vue d’empêcher la détérioration du pouvoir d’achat de la population en cette
période de crise économique mondiale, renforcée par une crise politique, sociale et économique sans
précédent à Madagascar.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
4
PARTIE I
Analyses théoriques des déterminants du
prix à la consommation
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
5
PARTIE I : ANALYSES THEORIQUES DES DETERMINANTS DU PRIX A LA
CONSOMMATION
CHAPITRE 1 : LES DIFFERENTS COURANTS THEORIQUES
L’histoire de la pensée économique nous montre l’évolution de la conception de la consommation selon
différentes écoles ou courants de pensée. Ce premier chapitre nous permettra de distinguer les deux
approches les plus contradictoires sur ce thème à savoir l’approche classique (et néo-classique) et
l’approche keynésienne (et toutes ses variantes). En effet, si l’école classique et néoclassique se base
plutôt sur une approche microéconomique de son analyse, les keynésiens quant à eux ont un point de
vue plus agrégé c’est-à-dire macroéconomique.
Section 1. L’approche classique et néo-classique de la consommation
Les économistes classiques et néo-classiques donnent une place prépondérante au comportement du
consommateur. Ils placent leurs études dans un cadre micro-économique, c’est-à-dire par rapport à
l’individu. Leur théorie repose ainsi sur trois hypothèses fondamentales à savoir : l’individualisation du
choix individuel du consommateur, la perfection de l’information sur l’offre disponible ainsi que sur les
besoins, et la rationalité du consommateur qui cherche à maximiser sa satisfaction par rapport à la
contrainte budgétaire.
1.1. Les courbes d’indifférence de Vilfredo Pareto
Ainsi, la théorie néoclassique cherche à expliquer le comportement du consommateur vu sa contrainte
budgétaire qui le pousse à effectuer des choix. Pour ce faire, il classe ses besoins et ses préférences
selon une hiérarchie qu’il met en place. L’un des économistes néoclassiques les plus influents en son
temps, Vilfredo Pareto, a mis en place une représentation graphique des préférences des
consommateurs, appelée encore « courbes d’indifférences ». Selon cet économiste, si le choix du
consommateur était limité à deux produits X et Y (pour simplifier l’explication), il effectuera son choix
par rapport à l’utilité U (X, Y) que lui procurera le produit. Cette utilité est toutefois une utilité
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
6
« marginale », un concept nouvellement introduit par les économistes néoclassiques, et qui s’explique
par l’utilité fournie par la dernière unité de bien obtenue.
La combinaison idéale obtenue de produits X et de produits Y lui procurant le maximum de satisfaction,
par rapport à sa contrainte budgétaire, ou son revenu, est appelée « utilité maxima ».
Source : Cours microéconomie 1ère
année – Rado Zoherilaza Rakotoarison, 1997
Sur cette figure, si le consommateur souhaite plus de produits X, il est obligé de se priver d’une partie
des produits Y.
1.2. La loi de la demande
Selon cette loi, le revenu disponible, le prix du bien ainsi que ce que les économistes « effet de
substitution » à savoir le prix des autres biens sur le marché conditionnent la demande de ce bien. Cette
loi est généralement représentée par une courbe qui montre une relation entre la quantité demandée
d’un bien X et le prix p de ce bien. Ainsi, la quantité achetée d’un bien donnée est fonction décroissante
du prix unitaire de ce bien, comme le montre la figure suivante :
Figure 1 : L'équilibre monétaire dans la Théorie Quantitative de la Monnaie
Produit Y
Produit X
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
7
Figure 2 : La loi de l'Offre et de la Demande
Source : Cours microéconomie 1ère
année – Rado Zoherilaza Rakotoarison, 1997
Les économistes néoclassiques utilisent plutôt la notion de loi de l’utilité marginale décroissante. Selon
cette loi, la courbe décroissante s’explique par le fait que l’utilité de la dernière unité d’un bien est
moindre que celle de son prédécesseur. Ainsi, seule une diminution du prix pourrait pousser l’individu à
augmenter la quantité demandée pour ce bien. Cette réaction de la quantité par rapport au prix est
appelée « élasticité par rapport au prix ».
Ainsi, le rapport entre la variation relative de la demande (∆Q) par rapport à la quantité demandée de
départ (Q) et la variation relative du prix (∆P) par rapport à son prix d’origine (P) est appelé coefficient
d’élasticité par rapport au prix. Ce coefficient est donné par la formule :
�� � ��∆�� � /∆P�/P= - (∆Q/∆P)*(P/Q)
Ce coefficient est généralement de signe négatif car le prix et la quantité, comme nous l’avons vu dans
la loi de la demande, sont de raison inverse. Trois cas peuvent se présenter lors de l’interprétation de ce
coefficient :
Prix
Quantité
A
B
Pa
Pb
Qa Qb
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
8
• Si -1 <ep< 0, la demande est considérée comme faiblement élastique ou inélastique, cela voudrait
dire que la variation de la demande est moins proportionnelle à la variation du prix ;
• Si ep = -1, la demande varie proportionnellement à la variation du prix ;
• Si ep< -1, la demande est dite élastique, ce qui voudrait dire que la variation de la demande réagit
inversement à la variation du prix. Une variation de 1% du prix par exemple produirait une
variation de -2,5% de la demande dans le cas où ep = -2,5.
1.3. La contrainte temporelle de Gary BECKER
Selon cet auteur1, le consommateur a tendance à choisir entre les produits non seulement en fonction
de leur prix mais également des gains de temps permis par l’usage de ces produits. Le temps est ainsi
exposé sous l’angle d’une contrainte. En effet, la variable temps est considéré comme une ressource
rare qui s’impose au même titre que le revenu. Il devient indissociable de la décision d’achat. La
décision de consommer un montant déterminé de marchandises, nécessite qu’un certain montant de
temps minimum soit alloué aux individus, toutefois ceux-ci peuvent dépenser plus de temps dans une
activité s’ils le désirent. Les consommateurs doivent ainsi maximiser leur utilité sous la double
contrainte du revenu et du temps.
D’après Becker, il est indispensable de savoir le montant de biens et de temps qui maximise sa fonction
d’utilité. En résumé donc, c’est la rareté du temps qui créée un coût d’opportunité positif.
Nous pouvons conclure dans cette section que l’analyse néoclassique se base sur une relation très
étroite entre la quantité demandée d’un bien, qui est le fruit de son utilité marginale, et son prix, dans
un contexte de rationalité de l’individu et de disponibilité parfaite des informations.
1BECKER,Gary;“The Economic Approach to Human Behavior”;1960
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
9
Ces hypothèses ont été contredites par les économistes keynésiens et par Keynes en particulier. Nous
allons voir dans cette seconde section l’approche fondamentalement opposée de ces économistes.
Section 2. Les déterminants macroéconomiques de la consommation
Les keynésiens, contrairement aux classiques et néoclassiques, basent leurs analyses de l’économie d’un
point de vue macroéconomique, c’est-à-dire au niveau des agrégats et non de l’individu.
2.1. La théorie keynésienne
La consommation est ce que l’individu ou les ménages veulent se procurer ou projettent d’acheter. Leur
capacité à consommer dépend entièrement de leur revenu. La partie du revenu non consommée est
mise de côté pour une consommation future qu’est l’épargne2.
Selon Keynes, la principale cause qui détermine la consommation est la volonté ou la propension à
utiliser le revenu réel pour acheter des marchandises ou des services. Ainsi, la consommation et le
revenu sont directement liés. Nous pouvons recenser d’autres causes déterminantes de la
consommation comme le niveau de prix, la richesse, l’inventaire des biens durables, le niveau
d’endettement et les espérances au sujet des conditions à venir.
C’est à partir de son revenu que le ménage parvient à régler ses dettes en temps et en heure et peut se
permettre d’opter pour l’utilisation de son épargne ou non pour acheter un bien quelconque, une
voiture par exemple. S'il n'a pas beaucoup confiance en ses revenus actuels et à venir, il se peut qu'il
reporte l'achat d'une nouvelle voiture et continue à utiliser l'ancienne.
La consommation tend à rester parfaitement stable. La consommation globale augmente
continuellement avec le temps, mais, la proportion du revenu destinée à la consommation reste à peu
près identique. Les recherches effectuées indiquent que la consommation, en d’autre terme les achats
des ménages, forment le composant le plus stable de la dépense globale.
2 Définition : Wikipédia
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
10
Selon Keynes, un des déterminants de la consommation est le revenu. Plus précisément, il relie la
consommation globale avec le revenu en s’appuyant sur l’existence d’une loi psychologique
fondamentale selon laquelle « en moyenne et la plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur
consommation au fur et à mesure que le revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que
l’accroissement du revenu » (Chapitre VIII, Section III, éditions Payot).
Le revenu global aurait ainsi deux (02) emplois : la Consommation C et l’Epargne S, ainsi
R=C+S
L’épargne est donc considérée comme un élément résiduel, dépendant de la consommation, elle-même
dépendant du revenu. Tout revenu est partagé en consommation et épargne.
Son point de vue peut être résumé par la formule suivante :
C=c.Y+Co
Où C est la consommation totale, c est la propension marginale à consommer, c'est-à-dire la partie du
revenu supplémentaire qui sera consommée (l’autre partie étant épargnée), Y est le revenu national et
Co est la part de la consommation qui ne dépend pas du revenu (c’est dire consommation autonome).
La consommation augmente donc avec le revenu national mais une partie croissante de la hausse du
revenu national est affectée à l’épargne.
2.2. Le dépassement de la théorie keynésienne
La théorie de Keynes, bien que considérée comme fondamentale dans l’analyse du comportement du
consommateur, a été prolongée et améliorée par nombreux auteurs.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
11
2.2.1. L’effet patrimoine
Le patrimoine est un des déterminants de la consommation. En effet, la consommation des ménages
peut ne pas être financée par les seuls revenus. Certains d’entre eux peuvent disposer d’actifs
monétaires liquides ou d’actifs réels ou financiers qu’ils peuvent vendre pour effectuer des achats,
notamment des biens de consommation durable. La prise en compte du patrimoine conduit à écrire la
fonction de consommation sous la forme : Ct= c Rt +d At où d est la propension à dépenser des actifs,
At représente le montant des actifs détenus à la période t.
2.2.2. La théorie de Duesenberry
A l’opposition de la formule Keynésienne, cet auteur constate que la propension moyenne à
consommer (consommation/revenu) reste constante sur une longue période, alors que le revenu
augmente.Duesenberry l’explique par une fonction ostentatoire de la consommation : ce n’est pas le
niveau de consommation absolu qui compte mais le niveau de consommation relatif comparé à celui
des autres ménages. En conséquence, deux cas se présentent :
- Si le revenu des ménages accroît, une plus grande part de ce revenu ne sera pas épargnée car
chacun voudra en quelque sorte « conserver son rang » ;
- Si le revenu diminue, la consommation ne baisse pas ou peu. Ceci est dû aux habitudes de
consommation acquises au cours des périodes précédentes, les ménages commencent à puiser
dans l’épargne avant d’ajuster sa consommation. C’est ce que nous appelons « effet de cliquet ».
2.2.3. La théorie de Milton Friedman
Friedman avance que les ménages varieraient leur consommation à l’évolution de leur revenu
permanent et non au revenu courant. Le revenu permanent est donc la somme qu'un consommateur
peut consommer en maintenant constante la valeur de son capital. C'est en quelque sorte l'intérêt de sa
richesse.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
12
Le comportement du consommateur n’est pas associé au revenu qu’il gagne à un moment donné mais
au revenu qu’il projette. Il anticipe donc ses gains, et prend sa décision d’épargne ou de consommation
en tenant compte non seulement de son revenu actuel mais aussi et surtout de ses revenus futurs. La
propension à consommer n’est donc absolument pas proportionnelle au niveau du revenu présent. Les
erreurs d’anticipation se traduisent à court terme par une variation d’épargne.
2.2.4. La théorie de Modigliani
Modigliani suppose que le niveau de consommation d’un individu reste à peu près stable tout au long
de sa vie. Il part du principe que pour chaque ménage, il existe un cycle de vie caractérisée à chaque âge
par une étape dans la carrière et la vie familiale.
A chaque étape de la vie active et à chaque retraite correspondent un niveau de revenu et certains
besoins spécifiques comme le premier équipement, acquisition du logement ou encore l’éducation des
enfants.
En cas de contraction cyclique, le niveau de consommation reste constant de période en période aux
dépens de l’épargne. Ainsi, la consommation de la période dépend non pas du revenu courant, mais de
l’estimation que les agents économiques font de la somme actualisée des revenus perçus ou à percevoir
au cours de leur vie.
2.2.5. L'effet de cliquet de BROWN
Quant au revenu passé, il explique le maintien du niveau de la consommation en période de récession
ou d’expansion (effet de cliquet). Confrontés à une dégradation de leur pouvoir d’achat, les
consommateurs préservent leur consommation en épargnant moins ou en s’endettant. Lorsque
l’activité reprend, en revanche, ils maintiennent leur consommation à son niveau antérieur et affectent
le supplément de revenu courant à l’épargne. Cette inertie des comportements de consommation n’est
évidemment que provisoire et ceux-ci se modifient inévitablement en cas de baisse — ou
d’augmentation — durable du pouvoir d’achat.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
13
Section 3. Approches théoriques sur les déterminants du prix à la consommation
Dans une économie de marché, le prix d’un bien est déterminé par l’offre et la demande de ce bien sur
le marché. La variation du prix de ce bien est ainsi provoquée par une variation de la quantité offerte
et/ou demandée de ce bien sur ce marché.
Sur le long terme toutefois, la masse monétaire en circulation sur le marché détermine le niveau
général des prix selon la théorie quantitative de la monnaie.
3.1. La Théorie Quantitative de la Monnaie (TQM)
La TQM fait partie des plus anciennes théories économiques. Elle stipule que, sur le long terme,
l’inflation est un phénomène monétaire. L’inflation se traduit ici par l’indice des prix à la consommation
qui est fonction de la croissance monétaire. Cette théorie rappelle que la monnaie est un voile, elle sert
uniquement à faciliter les transactions économiques. La monnaie est une marchandise comme une
autre, sa seule fonction est de servir d’intermédiaire des échanges. Dans son Traité d’économie
politique, 1803-1972, p. 139, J-B Say note que « la marchandise intermédiaire, qui facilite tous les
échanges (la monnaie), se remplace aisément dans ce cas-là par d’autres moyens connus des
négociants, etbientôt la monnaie afflue, par la raison que la monnaie est une marchandise, et que toute
espèce demarchandise se rend aux lieux où l’on en a besoin »
L’équation de la TQM illustre ce phénomène. Elle se présente de la manière suivante :
M .v = p. Y
M désigne la masse monétaire ; v, la vitesse de circulation de la monnaie ; p, le niveau général des prix
qui peut également s’interpréter comme la valeur monétaire du produit Y, qui lui désigne les
transactions économiques. Cette formule est appelée communément équation des échanges de Fischer
du nom de l’auteur qui l’a développée.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
14
Figure 3 : L'équilibre monétaire dans la Théorie Quantitative de la Monnaie
Source : Wikipedia
Considérer que la monnaie est un voile, revient à accepter le raisonnement suivant : toute hausse de M
doit correspondre à une hausse de Y : c’est parce que les transactions économiques augmentent, que
l’on a besoin de plus de monnaie. Si M augmente indépendamment de Y, alors c’est p qui augmentera :
une augmentation de monnaie qui ne correspond pas à une augmentation des transactions
économiques, génère une hausse des prix, c’est à dire dans le langage courant, de l’inflation.
En interprétant cette figure, nous constatons qu’une variation de la masse monétaire de M0 à M1 induit
une diminution de la valeur de la monnaie de 1/P0 à 1/P1 d’une façon strictement proportionnelle. Ceci
se traduit ainsi par une augmentation du niveau général des prix car 1/P étant mesure de la quantité du
produit global que l’on peut obtenir avec 1 unité monétaire.
Cette Théorie Quantitative de la Monnaie a toutefois été revisitée par les économistes néoclassiques,
notamment Fischer, Marshall ou encore Wicksell. Ce qui diffère la théorie néoclassique de l’approche
classique est la prise en compte du taux d’intérêt.
Si pour Fisher, le niveau général des prix est déterminé par l’équation des échanges, il introduit
toutefois la variable taux d’intérêt comme mécanisme de transmission de la proportionnalité entre M et
P. Une hausse de la quantité de monnaie en circulation fait ainsi baisser le taux d’intérêt. Cette baisse
1/P
1/P0
1/P1
A
B Md
M0 M1 M
M0S M1
S
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
15
du taux d’intérêt dope la production car les producteurs disposent de beaucoup plus de moyens ce qui
entraîne une hausse du niveau général des prix proportionnellement à l’augmentation de la quantité de
monnaie.
Marshall, quant à lui, propose également un mécanisme de transmission fondé sur le taux d’intérêt. Il
utilise une formule similaire à celle de Fisher mais met plus en avant la demande de monnaies des
agents. Il propose ainsi la formule suivante :
kPQ = M
Où le paramètre k représente la monnaie faisant l’objet d’une thésaurisation par les agents
économiques.
Si Fisher et Marshall émettent comme hypothèse le plein emploi des ressources dans la détermination
de Q, Wicksell quant à lui avance qu’il y a toujours des ressources disponibles, donc jamais de plein
emploi. Il explique ainsi le niveau général des prix avec comme idée le sous emploi des ressources, idée
qui faisait partie des sources d’inspiration de Keynes plus tard.
Nous avons ainsi vu qu’une variation de la masse monétaire en circulation influe sur le prix des biens de
consommation sur le marché. Cependant, des études ont montré que d’autres facteurs
macroéconomiques tels que les dépenses publiques, le Produit Intérieur Brut ou la variation du taux de
changes peuvent influer les déterminants des prix à la consommation. En effet, des fluctuations de
court terme de l’indice des prix peuvent également être observées suite aux évolutions des facteurs
tant internes qu’externes.
3.2. Les autres déterminants du prix
En plus de la monnaie, d’autres variables peuvent également être prises en compte pour la
détermination des prix, à savoir les dépenses publiques, le Produit Intérieur Brut ou encore la variation
du taux de changes.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
16
3.2.1. Les dépenses publiques
Ces dépenses publiques sont le reflet des impacts des actions menées par le gouvernement sur l’offre
de monnaie. Ainsi, une augmentation des dépenses publiques entraîne une hausse de la demande. En
effet, selon la théorie keynésienne, si l’offre globale reste inchangée, un accroissement de la demande
globale, consécutif à une augmentation des dépenses publiques peut entraîner une hausse des prix. Par
contre, toujours selon cette théorie, les dépenses d’investissement n’entraînent pas beaucoup de
variation au niveau des prix car n’entraînent pas une augmentation de la demande globale. Le choix de
cette variable « dépenses publiques » est d’autant plus intéressant que les observations empiriques sur
l’économie de Madagascar montrent que le niveau de ces dépenses publiques influent véritablement
sur les prix.
3.2.2. Le Produit Intérieur Brut
Le PIB ou Produit Intérieur Brut réel peut être pris sous deux angles. Le premier, en tant que variable de
la production, montre qu’une hausse de la production, peut entraîner une hausse de l’offre globale
(théorie keynésienne) et ainsi une baisse des prix. A contrario, une contraction de la production (ou de
l’offre globale) entraînera plus de pressions sur les prix.
Mais le PIB peut également être relié à la fonction de la demande d’encaisse réelle des agents. Une
hausse du revenu entraîne une augmentation de la consommation et à terme, met ainsi une pression
sur le prix. En effet, selon M. Friedman, une hausse du revenu dit permanent, entraîne une
augmentation de la demande et ainsi une hausse des prix.
3.2.3. Les taux de change effectif réel et nominal
La dépendance d’une économie vis-à-vis des importations incompressibles dont la production locale est
insuffisante se traduit par une prise en compte du taux de changes dans la détermination du prix à la
consommation. Le taux de change est la valeur d’une monnaie nationale par rapport à une devise
étrangère. Ce taux peut s’apprécier dans le cas d’un afflux massif de devises étrangères (hausse des
Investissements Directs Etrangers par exemple) ou se déprécier (cas de remboursement des encours et
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
17
du nominal de dettes en monnaie étrangère par exemple). Cette variation entraîne une variation au
niveau des prix, ce que l’on appelle par « inflation importée ».
En parlant de taux de change, il nous est difficile de ne pas parler de la notion de Parité du Pouvoir
d’Achat ou PPA. Cette notion a pour objectif d’établir des taux de conversion entre monnaies et qui
éliminent les différences de niveau des prix entre les pays afin de permettre des comparaisons en
volume. Les PPA sont ainsi des prix relatifs ou des rapports de prix en monnaie nationale d’un même
bien ou service dans différents pays. Cette une notion est fréquemment utilisée par le Fonds Monétaire
International, l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), le Système des
Nations Unies ou encore la Banque Mondiale.
Nous avons ainsi vu dans ce chapitre les différentes théories économiques concernant les déterminants
de la consommation et des prix à la consommation. Nous allons voir dans un second chapitre les
déterminants sociologiques et psychologiques de cette consommation.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
18
CHAPITRE 2 : LES FACTEURS SOCIOLOGIQUES ET PSYCHOLOGIQUES DE LA CONSOMMATION
Les contextes psychologiques et sociologiques jouent également un rôle important dans les
déterminants de la consommation. En effet, consommer, c’est avant tout satisfaire un besoin. C’est
également prendre en considération le mode de vie de la société. Par exemple, l’évolution du travail,
l’arbitrage temps-travail, le temps de loisir ou encore la place de l’habitat. Consommer, c’est encore la
manifestation d’un signe social ou l’appartenance à un groupe. Consommer, c’est enfin analyser les
actions des entreprises c'est-à-dire ceux qui peuvent influencer les comportements d’achat.
Section 1. Les déterminants psychologiques de la consommation et les tendances en matière de
consommation
Nous allons déterminer dans cette section les déterminants psychologiques de la consommation à
travers l’analyse de ce qui pousse les individus à consommer ainsi que les différentes tendances en
matière de consommation.
1.1. Les déterminants psychologiques de la consommation
Dans leur ouvrage MARKETING MANAGEMENT, 11ème
édition, Kotler&Dubois mentionnent quatre
mécanismes-clé intervenant dans la psychologie de l’individu à savoir la motivation, la perception,
l’apprentissage et l’émergence de croyances et attitudes.
1.1.1. La motivation
Le besoin ressenti par l’individu ne le pousse pas automatiquement à agir, c’est-à-dire à consommer. A
cet effet, il faudrait que ce besoin soit à un niveau très élevé d’intensité pour en devenir un mobile
d’achat. Trois auteurs principaux ont énoncé des théories relatives à la motivation : Sigmund Freud,
Abraham Maslow et Frederik Herzberg.
Les déterminants du prix à la consommation
Selon S.Freud, les besoins étant largement inconscients, la consommation de l’individu tient à la fois
compte de l’utilité du produit mais également d’autres caractéristiques beaucoup plus
taille, poids, etc.). En effet, selon toujours la théorie freudienne, de nombreux désirs de l’individu sont
refoulés au cours de son développement. Mais ces désirs réapparaissent inconsciemment lors de son
choix de consommation. Son compo
facteurs plus ou moins profonds.
A.Maslow, quant à lui fonde sa théorie sur trois hypothèses
hiérarchisés car n’ont pas la même importance à ses yeux
sont les plus importants ; 3) après avoir satisfait ces besoins, il cherchera à satisfaire les seconds plus
importants à ses yeux.
La hiérarchisation de ces besoins peut être représentée par la figure suivante, appelée également la
pyramide des besoins selon Maslow
Source : Wikipedia
La consommation de l’individu peut ainsi être expliquée par le niveau de satisfaction
tirer.
- Les besoins physiologiques
Figure 4 : Pyramide d'échelle des besoins de
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
19
Selon S.Freud, les besoins étant largement inconscients, la consommation de l’individu tient à la fois
compte de l’utilité du produit mais également d’autres caractéristiques beaucoup plus
taille, poids, etc.). En effet, selon toujours la théorie freudienne, de nombreux désirs de l’individu sont
refoulés au cours de son développement. Mais ces désirs réapparaissent inconsciemment lors de son
choix de consommation. Son comportement n’est ainsi jamais simple mais fait entrer en jeu des
A.Maslow, quant à lui fonde sa théorie sur trois hypothèses : 1) les besoins de l’individu peuvent être
hiérarchisés car n’ont pas la même importance à ses yeux ; 2) il veut d’abord satisfaire les besoins qui lui
; 3) après avoir satisfait ces besoins, il cherchera à satisfaire les seconds plus
La hiérarchisation de ces besoins peut être représentée par la figure suivante, appelée également la
pyramide des besoins selon Maslow :
: Wikipedia
La consommation de l’individu peut ainsi être expliquée par le niveau de satisfaction
: faim, soif, sommeil
Pyramide d'échelle des besoins de Maslow
Selon S.Freud, les besoins étant largement inconscients, la consommation de l’individu tient à la fois
compte de l’utilité du produit mais également d’autres caractéristiques beaucoup plus visuelles (forme,
taille, poids, etc.). En effet, selon toujours la théorie freudienne, de nombreux désirs de l’individu sont
refoulés au cours de son développement. Mais ces désirs réapparaissent inconsciemment lors de son
rtement n’est ainsi jamais simple mais fait entrer en jeu des
: 1) les besoins de l’individu peuvent être
; 2) il veut d’abord satisfaire les besoins qui lui
; 3) après avoir satisfait ces besoins, il cherchera à satisfaire les seconds plus
La hiérarchisation de ces besoins peut être représentée par la figure suivante, appelée également la
La consommation de l’individu peut ainsi être expliquée par le niveau de satisfaction qu’il voudra en
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
20
- Les besoins de sécurité : protection sur le plan moral et physique
- Les besoins d’appartenir à un groupe : amitié et affection
- Les besoins d’estime : respect de soi, des autres
- Les besoins d’Auto accomplissement : accomplir ce que l’on peut faire de mieux
De son côté, F.Herzberg fait la distinction entre éléments de satisfaction et éléments de
mécontentement, ce qu’il a dénommé la « théorie des deux facteurs ». Selon cette théorie, la
consommation de l’individu n’est pas uniquement dictée par l’absence de motif de mécontentement,
mais grâce à des motifs de satisfaction assez importants. Deux axes majeurs doivent ainsi retenir
l’attention des entrepreneurs : éviter le mécontentement de l’acheteur et identifier avec soin les causes
de satisfaction.
1.1.2. La perception
La perception est le processus par lequel un individu choisit, organise et interprète des éléments
d’information externe pour construire une image cohérente du monde qui l’entoure.2
Un individu désirant les mêmes besoins peut en avoir des perceptions différentes selon
l’environnement qui l’entoure et selon son caractère personnel. Trois (03) mécanismes touchent la
manière dont un stimulus est perçu : l’attention sélective, la distorsion sélective et la rétention
sélective.
• L’attention sélective : il est très difficile d’attirer l’attention du consommateur. Cependant, un
individu a plus de chances de remarquer un stimulus qui concerne ses besoins ou un qu’il s’attend
à rencontrer. Il peut aussi remarquer que son intensité est forte par rapport à la normale.
• La distorsion sélective : est le mécanisme qui pousse l’individu à déformer l’information reçue afin
de rendre plus conforme à ses attentes. Lorsqu’un consommateur a déjà une nette préférence
pour une marque, il risque de déformer l’information dans un sens favorable à cette marque.
• La rétention sélective : l’individu oublie la plus grande partie de ce qu’il apprend. Il a tendance à
mieux mémoriser une information qui conforte ses convictions.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
21
1.1.3. L’apprentissage
On appelle apprentissage les modifications intervenues dans le comportement d’une personne à la suite
de ses expériences passées.
1.1.4. Les croyances et attitudes
A travers l’action et l’apprentissage, l’individu forge des croyances et développe des attitudes.
Les biens de consommation ont une double fonction : une fonction d’usage et une fonction symbolique.
Par exemple, un ordinateur sert à travailler mais il peut aussi être un signe de richesse.
Il est indispensable d’analyser les portraits du consommateur afin d’avoir une idée bien conçue sur les
comportements d’achat des consommateurs : typologie et classifications, attentes des clients, relations
aux marques et aux magasins… Trois tendances lourdes sont appelées à marquer durablement l’univers
de la consommation : le phénomène du lowcost, celui du trade up et le rapport à l’alimentation.
1.2. Les tendances en matière de consommation
1.2.1. Les portraits du consommateur
Nous pouvons évoquer plusieurs traits et tendances :
- Le consommateur serait divisé en autant de familles, de catégories, de « tribus », correspondant à
des centres d’intérêt de plus en plus variés et différenciés ; multidimensionnel dans son être
même avec la difficulté de vivre avec des certitudes successives et variables et d’être soi-même
dans un monde de plus en plus complexe ; en recherche d’identité ou d’identification, dans une
société en mal repères collectifs avec un besoin de se raccrocher à quelqu’un ou quelque chose ;
de partager un mode de vie, des valeurs et de retrouver de la réassurance ; et toujours en
recherche de satisfaction.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
22
- Face aux multitudes de choix, au renouvellement des produits, au grand nombre des canaux de
distribution, à la diversité de marques, le consommateur éprouve le besoin d’arbitrer. Il se
comporte en expert. Deux moyens permettent aux consommateurs de connaitre les produits et
de faire une comparaison des prix, il s’agit des associations des consommateurs qui testent et
informent abondamment puis l’internet. Il est infidèle et se méfie de tout (prix, publicité, marque
et enseigne, fausse innovation), son exigence est croissante.
- Ses attentes concernent :
o Le prix : Il s’agit ici du prix comparé d’un magasin à l’autre ou d’un produit substituable à
un autre. Par conséquent, il devient de plus en plus important de connaitre si un bien est
payé à son juste prix.
o L’information : elle doit être claire, transparente. Les informations les plus attendues
concernent les caractéristiques des produits, les ingrédients, la lisibilité des étiquettes, le
bénéfice réel, la praticité des emballages (ouverture facile, mode d’emplois
compréhensible, facilité d’usage des appareils techniques)
o La sécurité
o L’intolérance des attentes aux caisses, des erreurs de marquage, des ruptures des
produits, de changements de place des produits
o La personnalisation : ce que nous pouvons appeler encore la ‘’customisation’’ le sur
mesure. Elle est la conséquence directe de l’individualisme.
o Le plaisir : l’expérience d’achat devrait être gratifiante, qu’elle procure bien être,
amusement et émotion.
1.2.2. Les tendances en matière de consommation
Comme nous l’avons cité ci-dessus, trois tendances se dégagent en matière de consommation : le
phénomène du bas cout ou lowcost (c’est l’achat a bas prix ou prix discount) ; le phénomène lié et
complémentaire du ‘’trade up’’ ou achat dans le segment supérieur un niveau élevé de prix ; le rapport
à l’alimentation.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
23
- Il convient tout d’abord de dissocier le discount et le ‘’lowcost’’. Le discount c’est avant tout un
prix moins cher qu’ailleurs sur un produit de marque connue. La notion de discount recouvre des
produits vendus bon marché mais qui peuvent pour autant dégager une marge normale voire
élevée. Tandis que le ‘’le lowcost’’ est la réduction des coûts de production pour pouvoir offrir un
produit à bas prix.
- Le phénomène lié et complémentaire du ‘’trade up’’ : Mickael Silverstein et Neil Fiske ont
évoqués dans le livre de management intitulé ‘’Trading up’’ en 2003 qu’un produit et service de
meilleur qualité et de meilleur goût pourrait exister, appelé « nouveau luxe ». Les prix de ces
produits de luxe sont plus élevés que ceux des produits ordinaires de mêmes types. Ils procurent
une fierté de la part des consommateurs. Même s’ils sont plus cher, ils sont accessibles sur le
marché. Les clients qui les consomment n’appartiennent pas à la même classe sociale.
- Le rapport à l’alimentation : deux optiques différentes peuvent être observées, d’un côté, la
multitude de choix, l’abondance des étals, l’avènement de nouvelles tendances culinaires. De
l’autre côté, il y a la qualité, la nutrition, l’alimentation équilibrée qui garantit une bonne santé,
les risques liés à l’alimentation.
Section 2. Les déterminants sociologiques de la consommation
Nous allons déterminer dans cette section les aspects sociologiques de la consommation à travers le
mode de vie d’une société et la relation entre la consommation et le groupe social.
2.1. Le mode de vie d’une société
En général, le mode de vie d’une société est déterminé par plusieurs éléments :
- le type d’activité, les conditions Les déterminants sociologiques de la consommation de travail, le
niveau de revenu par habitant ;
- le partage de temps entre travail, loisir, transport et temps personnel ;
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
24
- le niveau et la structure de consommation et le type de loisir ;
- le type d’habitat et le cadre de vie ;
- le degré d’intégration sociale et la nature des relations sociales dans le travail et en dehors du
travail.
Ces éléments peuvent toutefois être regroupés en trois grandes catégories :
o Le travail : deux faits majeurs peuvent être observés. D’un côté, les changements des temps de
travail qui s’expliquent par la possibilité de réduction des horaires de travail ainsi qu’une retraite
prolongée. De l’autre côté, la participation des femmes à la vie professionnelle implique de fortes
conséquences sur la consommation.
o L’habitat : les villes sont de plus en plus saturées et les coûts de la vie sont de plus en plus chers. A
cet effet, leurs habitants préfèrent s’installer en milieu rural. Ce qui entraine un élargissement des
frontières des villes au détriment des campagnes. C’est ce qu’on appelle la « périurbanisation »3.
Le temps : il est devenu l’un des paramètres d’arbitrage dans les choix de consommateur et de
magasins, au même titre que la proximité, le prix, le choix ou le service. C’est ce qui explique le
développement de certains marchés, magasins ou boutiques.
2.2. La consommation et le groupe social
La consommation peut également être expliquée comme étant un signe social, un signe d’appartenance
ou non à un groupe. A cet effet, deux phénomènes peuvent être représentés :
2.2.1. La distinction entre les groupes sociaux
L’appartenance à un groupe social (exemple : jeunes chrétiens, cadres d’une entreprise, etc.) détermine
également le mode de consommation. En effet, le non-respect des normes du groupe auquel il
appartient peut conduire un individu à sa marginalisation voire à son éviction de ce groupe. Les
individus usent ainsi de la consommation pour se construire une catégorie culturelle.
3 Source : Wikipédia
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
25
Nous pourrons prendre beaucoup d’exemples à cet effet comme les t-shirts à l’effigie d’associations
cultuelles, ou encore les uniformes des scouts. Il en est de même des effets vestimentaires
« tendances » que les jeunes arborent fièrement et ostensiblement et qui leur permet de s’identifier
entre eux. Ce phénomène touche l’individu dès son plus jeune âge car à l’école, il est déjà
« conditionné » à appartenir à un groupe social déterminé. En effet, les industriels sont conscients que
les enfants représentent un pouvoir d’achat considérable. Ils font ainsi tout leur possible et font montre
de beaucoup de créativité pour gagner cette part de marché. Les enfants, ne voulant pas être dépassés,
poussent leurs parents à acheter ce que les autres enfants ont acheté avant eux. Les enfants qui ne
possèdent pas la dernière tendance se verraient ainsi marginalisés par les autres4.
2.2.2. L’effet d’imitation de Velben et le mode de consommation des ouvriers d’Halbawchs
D’un autre côté, de nos jours, nous apercevons que des individus occupant une place particulière dans
l’échelle du prestige social initient une mode de vie que les autres groupes sociaux tentent aussi tôt de
suivre et de copier. Il en est ainsi des stars de la chanson et de la télévision, ou encore la mode des
loisirs des cadres d’entreprise, etc. Ce phénomène peut être assimilé à un phénomène de mode qui
donne un coup d’accélérateur à la consommation. Ce phénomène est appelé « effet d’imitation ou effet
Velben ». Nous pouvons avoir ainsi une coupe de cheveux à la Justin Bieber5, ou encore une robe à la
Jennifer Lopez6, ou un couvre-chef à la Kate Middleton
7.
Par ailleurs, Halbawchs dans son ouvrage La Classe Ouvrière et Les Niveaux de Vie met en exergue le fait
que les ouvriers à mesure que leur revenu augmente, ont tendance à beaucoup plus satisfaire leurs
besoins sociaux qui leur permettrait de « monter » de catégorie sociale.
4 Le marketing à l’école, in Marketing Management, 11è édition, Kotler&Dubois, pp198, Pearson, 2003
5 Jeune star internationale de la chanson pop que les jeunes adolescents imitent
6 Chanteuse et actrice américaine considérée par le Magazine Forbes comme la personnalité la plus influente en 2011
7 Epouse du Prince William d’Angleterre
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
26
Conclusion de la partie :
Nous avons vu à travers ce chapitre les différents déterminants de la consommation de l’individu. Sur le
plan théorique, deux courants fondamentalement opposés s’affrontent sur l’explication de la
motivation de l’individu à consommer.
D’autres déterminants doivent également être pris en compte lors de l’analyse de la consommation. Ces
déterminants sont d’ordre psychologique et sociologique.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
27
PARTIE II
Analyse de l’évolution du prix à la
consommation à Madagascar
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
28
PARTIE II : ANALYSE DE L’EVOLUTION DU PRIX A LA CONSOMMATION A
MADAGASCAR
CHAPITRE 3 : STRUCTURE DES PRIX A LA CONSOMMATION
Afin de pouvoir proposer des recommandations en vue d’aider les autorités monétaires malgaches à
stabiliser les prix à la consommation, observons d’abord les facteurs influant la variation des prix à la
consommation, ensuite l’évolution des prix d’un panel de produits de consommation et enfin la
modélisation des variables à étudier.
Section 1. Les facteurs influant la variation des prix à la consommation
Les facteurs pouvant affecter la variation des prix à la consommation à Madagascar sont les suivants : le
produit intérieur brut réel ou PIB réel, les dépenses publiques, le taux de change effectif réel et nominal,
l’énergie à travers les produits pétroliers, les produits de premières nécessités à travers le riz, la masse
monétaire et enfin le taux débiteur.
1.1. Le Produit Intérieur Brut Réel
Le produit Intérieur brut réel se définit comme la production des biens et services, valorisée aux prix
constants contrairement au PIB nominal qui est valorisée aux prix courants. Il mesure à la fois la
dépense totale de l’économie en biens et services nouvellement produits et le revenu total généré par
la production de ces biens et services. Le PIB est la valeur de marché de l’ensemble des biens et services
finaux produits par un pays sur une période donnée. Comme nous l’avons dit, Il évalue la production
aux prix constants d’une année de référence. Le déflateur du PIB- ratio du PIB nominal au PIB réel-
indique le niveau des prix dans l’économie. Notons que le PIB est un bon indicateur du bien-être
économique, car il est évident que les gens préfèrent gagner plus que moins. Mais ce n’est pas un
indicateur parfait. A guise d’exemple, étant donné que Madagascar est un pays en voie de
développement, le PIB ne tient pas compte de la valeur des loisirs, ni celle d’un environnement propre
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
29
et sain puisque notre PIB n’est pas assez élevé. Nous pouvons aussi dire à titre d’exemple que le PIB ne
reflète pas la santé des enfants, la qualité de leur éducation ou le plaisir de leurs jeux.
Nous distinguons quatre (04) composantes du PIB : la consommation, l’investissement, les dépenses
publiques et les exportations nettes. La consommation regroupe les dépenses des ménages en biens et
services, à l’exception des achats de logements neufs. L’investissement recouvre les dépenses
d’équipement, y compris l’achat des logements neufs par les ménages.
1.2. Les dépenses publiques
Les dépenses publiques recouvrent les achats des biens et services par l’ensemble des agences
gouvernementales. Ces dépenses sont composées de dépenses courantes (dépenses en personnel et
dépenses budgétaires) et dépenses en capital.
Ces dépenses publiques influent sur les prix car elles traduisent le comportement du gouvernement
central sur l’offre de monnaie. Ainsi, si le gouvernement décide d’augmenter les dépenses publiques,
une hausse de la demande peut être observée. Or, si l’offre reste inchangée, cette augmentation de la
demande entraînera inévitablement une hausse des prix. Par contre, les dépenses d’investissement
n’entraînent pas automatiquement une hausse des prix. Dans notre étude, nous prendrons comme une
des variables explicatives les dépenses budgétaires.
1.3. Les taux de change
Les exportations nettes sont égales à la valeur des biens et services produits localement et vendus à
l’étranger (exportations) diminuée de la valeur des biens et services produits à l’étranger et vendus à
l’intérieur du pays (importations).
Dans notre cas, il est important de considérer le taux de change puisqu’il permet de prendre en compte
la demande de monnaie issue de la substitution de monnaie, c'est-à-dire le phénomène monétaire
expliqué par l’extérieur. En effet, un afflux massif des capitaux étrangers reçus à titre des
Investissements Directs à l’Etranger ou IDE, par exemple, entraine une nette appréciation de la monnaie
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
30
nationale, ce qui contribuerait à modérer l’inflation, à condition que les liquidités ainsi générées soient
méthodiquement ponctionnées. Dans le cas inverse, nous pouvons nous attendre à des effets
contraires. En outre, l’évolution du solde commercial ou la balance courante des paiements externes
peut également être captée à travers cette variable. Le taux de change nominal indique le prix relatif
des monnaies de deux pays. Le taux de change réel indique le prix relatif des biens et services de deux
pays.
1.4. La masse monétaire
Etant donné que la masse monétaire est la quantité de monnaie disponible dans l’économie qui soit à
disposition des ménages, des entreprises et du secteur public, son accroissement, dû à une politique de
relance économique par exemple, peut également booster la demande, ce qui mettrait alors une forte
pression sur les prix.
La Masse Monétaire est subdivisée en trois : la masse monétaire M1 qui est constituée des pièces et
billets en circulation augmentés des dépôts à vue ; la masse monétaire M2 qui est M1 avec les livrets et
comptes d’épargne ; la masse monétaire M3 qui est obtenue en additionnant M2 avec les placements à
court et longs termes. Ces agrégats monétaires sont classés selon leur degré de liquidité.
Pour le cas de Madagascar, c’est la masse monétaire M3 qui est utilisée par la Banque Centrale car c’est
M3 qui est le facteur le plus influant pour la variation du prix à la consommation par rapport à M2 ou
encore M1.
1.5. Le taux débiteur
Le taux débiteur influe également la variation du prix puisque les taux d’intérêts auxquels les particuliers
doivent payer à la banque pour rembourser leurs dettes constituent une variable importante dans la
variation du prix à la consommation.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
31
1.6. Riz et énergie
Concernant les variables riz et énergie, il est évident que ces deux variables contribuent à la variation du
prix puisque le bien-être de la majorité de la population malgache est lié au prix du riz qui est la
principale culture agricole (10% PIB) et qui représente de 30-45% de la valeur du panier alimentaire
suivant les quintiles de pauvreté. Depuis le début de 2008, au cours d'une période où les prix
internationaux du riz ont presque doublé, les prix intérieur du riz ont diminué, principalement en raison
de la disponibilité de la production locale de riz: cependant le prix du riz a augmenté de l'ordre de 10-
20% sur une base annuelle. Toutefois, les besoins de la consommation de riz au cours de la période
soudure (janvier à mars) ne pourront être satisfaits que par des importations complémentaires de riz
(environ 100.000 à 150.000 tonnes). A cet effet, le variable riz contribue pleinement à la variation du
prix à la consommation8.
Il en est de même pour l’énergie car une variation du prix du pétrole ou du gasoil influe
significativement sur la variation du prix en général. Nous tenons à faire remarquer que tous les
transports des produits que ce soient les PPN que les autres produits dépendent considérablement de
l’énergie. L’accroissement ou la baisse du prix de cette dernière contribue fortement à la variation du
prix à la consommation.
Ces deux variables sont très significatives dans notre étude.
Section 2.Evolution du prix à la consommation de janvier 2001 à Janvier 2010
2.1. Indice des prix à la consommation (IPC)
Nous constatons que sur une base de 100 - qui est la moyenne de prix de janvier 2000 à décembre 2000
- dans l’ensemble, une hausse des prix allant de 107,7 à 256,3 est notée sur la période 2001-2010, c'est-
à-dire une augmentation de 138%.
8 Source : INSTAT
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
32
En effet, l’augmentation des prix est quasi continue avec un pic à 29,2% recensé entre 2004 et 2005,
l’indice passant de 125,8 à 162,5. Une exception est quand même remarquée entre 2003 et 2004 où les
prix ont connu une baisse de -0,3%, l’indice passant de 126,2 à 125,8.
Figure 5 : Evolution de l'Indice des Prix à la Consommation 2001-2010
Source : INSTAT - Madagascar Evolution 2001-2010
Selon l’origine des produits, « les produits locaux » ont enregistré une hausse de 148% sur la période
2001-2010. Ces produits locaux ont connu leur plus forte augmentation de prix entre 2004 et 2005
passant de 130,1 à 170,4 soit une augmentation de 31%. Cette augmentation est en moyenne de 11%
sur toute la période.
0.0
5.0
10.0
15.0
20.0
25.0
30.0
Ind
ice
de
pri
x e
n A
ria
ry B
ase
10
0
Période
Evolution de l'IPC(Base 100 Ar -2000)
IPC
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
33
Figure 6 : Evolution des prix selon origine des produits
Source : INSTAT - Madagascar Evolution 2001-2010
Du côté des « produits semi-importés », la plus forte augmentation a été constatée entre 2002 et 2003
avec un indice passant de 105,6 à 122,6 soit 16,1% d’augmentation. Sur la période 2001-2010, le prix de
ces produits a augmenté en moyenne de 9% par an.
En ce qui concerne les produits « importés », une hausse significative 42,7% de leur prix est constatée
entre 2004 et 2005, l’indice passant de 102,3 à 146,0. Sur la période concernée par l’étude, cette hausse
est en moyenne de 9%.
2.2. Evolution de la Masse Monétaire M3
La masse monétaire M3 a connu une progression constante de janvier 2001 jusqu’en 2010, avec
toutefois une baisse conjoncturelle en 2003 et en 2005. Cette expansion de la masse monétaire traduit
la politique expansionniste suivie par le gouvernement à travers la Banque Centrale de Madagascar
durant cette décennie. En glissement annuel, c’est durant l’année 2006 que la masse monétaire a connu
sa plus grande expansion (+25,9%).
Le graphique suivant montre cette évolution :
0.0
5.0
10.0
15.0
20.0
25.0
30.0
Ind
ice
de
pri
x e
n A
ria
ry B
ase
10
0
Période
Produit local
Produit Semi Importé
Produit Importé
Les déterminants du prix à la consommation
Figure
Source : INSTAT - Madagascar Evolution 2001
La forte augmentation de M3 constatée
Extérieure Nette (PEN) qui est une des contreparties de cette masse monétaire. La contribution de la
PEN est ainsi de 29,9% dans cette expansion de la masse monétaire M3 bien que les Avoirs Inté
Nets aient connu une régression de (
forte diminution a été constatée en 2006 (
Répartition de l'origine de la croissance de la masse
Rubriques
Croissance annuelle M3 dont
Position Extérieure Nette (PEN)
Avoirs intérieurs nets
Crédit intérieur
Créances nettes sur l’Etat
Créances sur l'économie (CE)
Autres postes nets (APN)
Source : Banque Centrale de Madagascar, Rapport annuel 2007
0.05.0
10.015.020.025.030.035.040.045.050.0
jan
v.-0
1
juil
.-0
1
jan
v.-0
2
juil
.-0
2
jan
v.-0
3
juil
.-0
3
jan
v.-0
4
juil
.-0
4
Ind
ice
de
pri
x e
n A
ria
ry B
ase
10
0
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
34
Figure 7 : Evolution de la Masse Monétaire M3
Madagascar Evolution 2001-2010
La forte augmentation de M3 constatée en 2006 s’explique par une forte augmentation de la Position
Extérieure Nette (PEN) qui est une des contreparties de cette masse monétaire. La contribution de la
PEN est ainsi de 29,9% dans cette expansion de la masse monétaire M3 bien que les Avoirs Inté
Nets aient connu une régression de (-4,0%). C’est au niveau des Créances Nettes sur l’Etat qu’une très
forte diminution a été constatée en 2006 (-14,6%), comme nous montre le tableau ci
Répartition de l'origine de la croissance de la masse monétaire en 2006 (pourcentage)
2005 2006
Croissance annuelle M3 dont
3,1 25,9
Position Extérieure Nette (PEN)
1,9 29,9
1,2 -4,0
4,4 -6,2
sur l’Etat (CNE)
-4,9 -14,6
Créances sur l'économie (CE)
9,2 8,4
Autres postes nets (APN)
-3,1 2,2
: Banque Centrale de Madagascar, Rapport annuel 2007
juil
.-0
4
jan
v.-0
5
juil
.-0
5
jan
v.-0
6
juil
.-0
6
jan
v.-0
7
juil
.-0
7
jan
v.-0
8
juil
.-0
8
jan
v.-0
9
juil
.-0
9
jan
v.-1
0
juil
.-1
0
M3 Base 100 (année 2000)
M3 Base 100 (année 2000)
en 2006 s’explique par une forte augmentation de la Position
Extérieure Nette (PEN) qui est une des contreparties de cette masse monétaire. La contribution de la
PEN est ainsi de 29,9% dans cette expansion de la masse monétaire M3 bien que les Avoirs Intérieurs
4,0%). C’est au niveau des Créances Nettes sur l’Etat qu’une très
14,6%), comme nous montre le tableau ci-dessous.
monétaire en 2006 (pourcentage)
2007
20,4
11,6
8,9
9,4
1,9
7,6
-0,5
M3 Base 100 (année 2000)
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
35
2.3. Les Dépenses Budgétaires
Les dépenses budgétaires ont connu une augmentation continue depuis 2000. En effet, sur une base
100, ces dépenses sont passées à un pic de 668,2 en avril 2010, avant de fléchir à 486,6 en juillet de la
même année. Mais cette augmentation est en moyenne de 18,0% en rythme annuel sur la période
2001-2010. Le graphe suivant montre cette évolution :
Figure 8 : Evolution des dépenses budgétaires (Base 100-2000)
Source : Banque Centrale de Madagascar, Rapport annuel 2007
2.4. Evolution des Taux de Changes Effectifs Nominal et Réel
Nous avons vu plus haut que les changes ont un très grand rôle dans la stabilisation de l’économie. Le
graphe suivant montre cette évolution sur la période 2001-2010 :
0.0
10.0
20.0
30.0
40.0
50.0
60.0
70.0
80.0
jan
v.-0
1a
vr.-
01
juil
.-0
1o
ct.-
01
jan
v.-0
2a
vr.-
02
juil
.-0
2o
ct.-
02
jan
v.-0
3a
vr.-
03
juil
.-0
3o
ct.-
03
jan
v.-0
4a
vr.-
04
juil
.-0
4o
ct.-
04
jan
v.-0
5a
vr.-
05
juil
.-0
5o
ct.-
05
jan
v.-0
6a
vr.-
06
juil
.-0
6o
ct.-
06
jan
v.-0
7a
vr.-
07
juil
.-0
7o
ct.-
07
jan
v.-0
8a
vr.-
08
juil
.-0
8o
ct.-
08
jan
v.-0
9a
vr.-
09
juil
.-0
9o
ct.-
09
jan
v.-1
0a
vr.-
10
juil
.-1
0o
ct.-
10In
dic
e d
e P
rix
en
ari
ary
Ba
se 1
00
Dépenses Budgétaires Base 100 (année 2000)
Dépenses Budgétaires Base
100 (année 2000)
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
36
Figure 9 : Evolution des Taux de Changes Effectifs Nominal et Réel
Source : Banque Centrale de Madagascar, Rapport annuel 2007
La monnaie nationale s’est fortement dépréciée lors de l’application du régime de taux de changes
flottant en 2004. Ainsi, de juillet 2003 à juillet 2004, le TCEN s’est déprécié de -47,1%. Cette glissade a
continué jusqu’en octobre 2009 où il a atteint son plus bas niveau (à 48,6, base 100 année 2000).
D’octobre 2001 à octobre 2009, le TCEN a ainsi perdu -57,7% de sa valeur.
Par contre, pour le TCER, si une forte dépréciation a suivi l’application du régime de changes flottants en
2004, l’indice passant à 71,2 (sur une base de 100 année 2000), il a par contre connu une certaine
amélioration continue jusqu’en 2010. Un pic de 118,3 a même été atteint en octobre 2008. Cette
hausse du TCER s’interprète par une appréciation de la monnaie nationale en terme réel.
2.5. Analyse de l’évolution du prix du Riz et de l’énergie sur la période 2001-2010
Pour le riz, un accroissement des prix allant de 117 à 237,7 est constaté de 2001 à 2010, soit une
variation de 103%. Une forte augmentation de 99,4% est observée entre 2004 et 2005.
0.0
5.0
10.0
15.0ja
nv.
-01
avr
.-0
1ju
il.-
01
oct
.-0
1ja
nv.
-02
avr
.-0
2ju
il.-
02
oct
.-0
2ja
nv.
-03
avr
.-0
3ju
il.-
03
oct
.-0
3ja
nv.
-04
avr
.-0
4ju
il.-
04
oct
.-0
4ja
nv.
-05
avr
.-0
5ju
il.-
05
oct
.-0
5ja
nv.
-06
avr
.-0
6ju
il.-
06
oct
.-0
6ja
nv.
-07
avr
.-0
7ju
il.-
07
oct
.-0
7ja
nv.
-08
avr
.-0
8ju
il.-
08
oct
.-0
8ja
nv.
-09
avr
.-0
9ju
il.-
09
oct
.-0
9ja
nv.
-10
avr
.-1
0ju
il.-
10
oct
.-1
0
Ind
ice
de
s P
rix
ari
ary
Ba
se 1
00
Evolution du TCEN et TCER(Base 100 année 2000)
TCEN
TCER
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
37
Figure 10 : Analyse de l’évolution du prix du Riz et de l’énergie sur la période 2001-2010
Source : INSTAT - Madagascar Evolution 2001-2010
Le riz et l’énergie ont ainsi plus que doublé leur prix entre 2001 et 2010. En effet, sur une base 100
année 2000, le prix du riz était à 237,2 en janvier 2010. Cette forte augmentation suit le cours du riz sur
le marché mondial où une forte hausse a également été constatée durant la période. Et comme les
exportations en riz de Madagascar avoisinent les 200 000T/an, il est tout à fait normal que le prix du riz
sur le marché local subisse de plein fouet les turbulences sur le marché international.
Quant à l’énergie, dont essentiellement les hydrocarbures, leur prix a également plus que doublé en 10
ans, passant de 105,4 en janvier 2001 à 276,5 en janvier 2010. Cette forte hausse est liée à la hausse du
cours sur le marché mondial.
Le graphique suivant montre l’évolution du cours mondial du riz avec un pic en 2008, période que nous
considérons dans notre étude.
0.0
5.0
10.0
15.0
20.0
25.0
30.0
Ind
ice
de
s P
rix
ari
ary
Ba
se 1
00
Evolution du prix du Riz et de l'énérgie
(Base 100 2000)
Riz
Energie
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
38
Figure 11 : Evolution cours mondiaux du riz
Source:Banque mondiale
Concernant l’énergie, une variation annuelle de 162% a été enregistrée. Une hausse des prix allant de
105,4 à 276,5 est constatée de janvier 2001 à Janvier 2010. La plus forte variation se situe entre 2005 et
2006 (39,6%).
Section 3.Modélisation des variables à étudier
La modélisation adoptée va permettre de mesurer l’impact à long terme et à court termes des
déterminants internes et externes de l’indice des prix à la consommation. Selon l’explication donnée par
Joé Rabeantoandro, dans son article traitant d’une analyse monétariste de la formation des prix à
Madagascar9, la théorie quantitative de la monnaie dit que si la quantité de monnaie hors banques ou
sa vitesse de circulation par rapport à celle du volume de transactions croît d’une façon excessive, il en
résulterait une inflation tendancielle. Ainsi, l’inflation est un phénomène monétaire et c’est ainsi que
nous avons pris la masse monétaire dans nos variables les plus influents.
9 In Economie de Madagascar, Revue n°3, Octobre 1998
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
39
Le modèle que nous utiliserons est un modèle à correction d’erreurs ou MCE (ou encore Error-
correction model). Les variables suivants ont été retenus dans la recherche d’une relation de long terme
entre l’indice des prix à la consommation IPC et ses déterminants (variables explicatives) :
- La production réelle désignée par le PIB réel : RPIB ;
- Les dépenses budgétaires : DEPBUD ;
- La masse Monétaire : M3 ;
- Le taux de change effectif nominal : TCEN
- La variable riz : RIZ
- La variable énergie : EN
- La variable désignant les recettes fiscales : RF
Cette méthode consiste à rechercher une relation de long terme entre les variables par la technique dite
de cointégration. Il s’agit d’une relation d’équilibre stable entre des variables non stationnaires en
niveau, traduisant une liaison entre des trajectoires des variables à l’horizon de long terme qui garantit
la stationnarité des résidus de la relation trouvée. Cette méthode exige donc que toutes les variables
soient non stationnaires en niveau, mais stationnaires en différence première et que tous les résidus de
l’estimation soient stationnaires. La notion de cointégration et de stationnarité est jointe en annexe.
3.1. A LONG TERME :
Selon la théorie monétariste que nous avons reprise pour mener notre modélisation, il existe une
relation stable à long terme entre les composantes monétaires de l’équation de cointégration et le prix.
Il s’agit de l’offre de monnaie, la demande réelle de monnaie et le niveau des prix. A partir de cela, nous
avons augmenté le nombre de variables afin de déterminer que contrairement à ce que les théoriciens
monétaristes avancent, d’autres facteurs peuvent influencer cette variation des prix à long terme.
L’équation à estimer s’écrit formellement comme suit :
LIPC = C(1)*LM3 + C(2)*LPIBR + C(3)*LRF + C(4)*LTCEN + C(5)*LPEN + C(6)*LPRIZ + C(7)*LDEBUD
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
40
Ces variables sont non stationnaires en niveau, mais elles sont tous stationnaires en différence
première. La transformation de toutes les variables en logarithme permet une lecture des paramètres
estimés comme étant des élasticités.
Les résultats et commentaires :
Les résultats de l’estimation sont donnés par l’équation suivante:
LIPC = 0.6141*LM3 - 0.2462*LPIBR + 0.0706*LRF - 0.2582*LTCEN + 0.0650*LPEN + 0.0456*LPRIZ +
0.0210*LDEBUD + 3.9307
R2= 0,99
Le nombre d’observations est au nombre de 84.
Le résidu de cette équation est stationnaire, ce qui nous permet de conclure la cointégration de ces
variables, il s’agit bien d’une relation de long terme (relation d’équilibre).
D’après cette équation, les variables que nous allons prendre en compte sont la masse monétaire, le PIB
réel, le taux de change effectif nominal, le riz et l’énergie puisque ces variables ont une relation à long
terme avec l’IPC.
Dans cette équation d’équilibre :
- L’IPC est positivement et fortement lié à la masse monétaire : il est vérifié que sur le long terme,
l’inflation est fortement un phénomène monétaire ;
- L’IPC est négativement lié à la production sur le long terme. En fait, une augmentation de cette
variable provoquant une hausse de l’offre globale, toutes choses égales par ailleurs, entraînera une
baisse de l’IPC ;
- L’IPC est positivement lié à la recette fiscale. En effet, le gouvernement prélève des impôts pour
financer ses dépenses publiques. Il manifeste un intérêt croissant pour le recours aux impôts sur la
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
41
consommation, tels que les taxes sur les ventes et la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), qui assurent le
financement d’une part de plus en plus importante de ses dépenses.
- L’IPC est négativement lié au taux de change effectif nominal : une hausse du TCEN, en d’autres
termes, une appréciation nominale aura comme impact une baisse des prix ;
- L’IPC est, sur le long terme, lié positivement aux prix de l’énergie et du riz. En effet, une hausse des
prix de ces deux variables aura un impact positif sur les prix à la consommation en générale ;
- L’IPC est également positivement lié aux dépenses budgétaires. En effet, la hausse des dépenses de
l’Administration publique impactera, à long terme, à la hausse de l’offre globale, ce qui entrainera
une baisse des prix.
3.2. A COURT TERME :
Si à long terme, il a été démontré qu’il existe une relation stable entre les variantes monétaires de
l’équation et le prix, cette assertion ne semble plus être vraie à court terme. En effet, on fait face à un
nouveau phénomène appelé "inflation inertielle".10
Dans ce cas de figure, la lenteur de la réaction des
acteurs du marché et l’inflation permanente expliquent cet état de fait.
Nous allons cependant essayer de déterminer les relations qui existent entre les différentes variables
prises en compte.
Estimation :
A cette étape, il s’agit de trouver la dynamique de court terme de l’indice des prix à la consommation.
Comme les résidus sont stationnaires en niveau, il reste à estimer la relation de court terme entre le prix
et ses déterminants de court terme. Cette relation a comme forme :
DLIPC = C(1)*DLM3 + C(2)*DLPEN + C(3)*DLPIBR + C(4)*DLPRIZ + C(5)*DLTCEN + C(6)*RESID02
10 Selon cette approche, les prix auraient tendance à demeurer rigides, surtout à la baisse (Rabeantoandro Joé, Une analyse
monétariste de la formation des prix, 1998)
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
42
Les résultats et commentaires :
L’estimation de l’équation par la méthode MCE donne le résultat présenté par l’équation ci-après :
DLIPC = 0.2888*DLM3 - 0.0019*DLPEN - 0.0764*DLPIBR -0.0265*DLPRIZ - 0.1356*DLTCEN -
0.0322*RESID02 + 0.0164
R2= 0, 63
Autrement formulé :
LIPC t=LIPC t-1 + 0.2888*LM3t - 0.2888*LM3t-1- 0.0019*LPENt+ 0.0019*LPENt-1- 0.0764*LPIBRt+
0.0764*LPIBRt-1-0.0265*LPRIZt+0.0265*LPRIZt-1- 0.1356*LTCEN t+ 0.1356*LTCEN t-1-
0.0322*RESID02+0.0164
Il ressort de l’analyse de cette relation de court terme les observations suivantes :
- La masse monétaire détermine également la variation des prix dans un horizon de court terme.
- Il est évident que le niveau des prix à la consommation au temps t dépend fortement de celui au t-1.
- Les niveaux de production au temps t et t-1 n’ont pas le même impact sur le niveau général des prix
au temps t : positivement (inflationniste) pour le temps t et négativement pour t-1.
- Une augmentation des prix du riz et de l’énergie entrainera une hausse de prix et ce, même à court
terme.
- La variation du taux de change a un impact direct sur l’indice des prix. Le signe négatif signifie qu’une
appréciation de l’ariary par rapport aux principales devises des partenaires aura pour conséquence
une baisse des prix à court terme.
- Le coefficient qui est de signe négatif, celui attendu, traduit la force de rappel à la tendance de
stabilité de long terme et prend bien la valeur, en absolue, comprise entre 0 et 1, ce qui confirme la
validité de notre modèle à correction d’erreurs.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
43
CHAPITRE 4 : RECOMMANDATIONS
Les propositions qui suivent sont établies à partir des déductions après l’analyse des variables
déterminants du prix à la consommation pour le cas de Madagascar durant les années 2001 à 2010. A
cet effet, une politique monétaire efficace et efficiente ainsi que la maîtrise des dépenses budgétaires
sont recommandées aux autorités malgaches afin de pouvoir maîtriser la fluctuation des prix à la
consommation.
Section 1.Politique monétaire efficace et efficiente
Tout d’abord, nous tenons à rappeler la différence entre efficacité et efficient. Le mot « efficacité »
désigne quelque chose de productive et qui crée un rendement. Tandis que le mot « efficient » se
traduit par l’efficacité à moindre coût. D’après N.Gregory Mankiw, dans son livre Principes de
l’économie, 1ère
édition, page 935, la politique monétaire peut stabiliser la demande globale et donc la
production et l’emploi. La politique monétaire affecte la demande par l’intermédiaire des taux d’intérêt,
qui jouent sur les dépenses d’investissements, notamment immobiliers et industriels. Mais les ménages
et les entreprises ont la plupart du temps des programmes d’investissement établis à l’avance. Par
conséquent, il faut du temps pour que les variations de taux d’intérêt se traduisent par une variation de
la demande globale de biens et services: la plupart des études indiquent un délai d’environ six mois
avant que les premiers effets se fassent sentir.
Dans notre analyse, les variables qui doivent être prises en compte sont la masse monétaire M3 et le
produit Intérieur brut ou PIB réel. En effet, un accroissement de la masse monétaire provoquerait une
déstabilisation du prix. Si la demande globale est insuffisante pour assurer le plein-emploi, il est possible
d’accroître les dépenses publiques, de réduire les impôts et de laisser filer la croissance de la masse
monétaire. Par contre, si la demande globale est excessive, ce qui causera une inflation élevée, nous
pouvons réduire les dépenses publiques, augmenter les impôts et freiner la croissance de la masse
monétaire. De telles mesures permettent d’avoir une économie plus stable, ce dont tout le monde
profite.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
44
Section 2.Maîtrise des dépenses budgétaires
Les dépenses budgétaires, comme nous l’avons vu plus haut, ont une incidence sur le niveau général
des prix. Une augmentation des dépenses publiques engendre une augmentation au niveau de la
demande globale et cette augmentation à offre constante entraîne une augmentation des prix. Ainsi, si
le gouvernement compte maîtriser l’inflation, il devra maîtriser ses dépenses. Ou plutôt, comme la
théorie keynésienne nous l’a démontré, les dépenses devraient s’orienter vers les investissements, car
ces derniers n’ont pas d’influences directes sur les prix.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
45
CONCLUSION
Le niveau de la consommation a toujours été une source de préoccupation majeure pour tout
gouvernement. Il constitue un indicateur majeur de la santé de l’économie. Le mode de consommation
qui évolue avec le temps dicte les politiques des entreprises et leur permet d’adapter les produits ou
services aux besoins du marché.
Les prix à la consommation ont fortement varié durant la dernière décennie à Madagascar. Ces
variations ont eu des influences à la fois sur la structure même de la consommation, sur le mode de
consommation de la population, mais également sur le mode de production des entrepreneurs qu’ils
soient nationaux ou étrangers.
Les variations de prix ont eu pour principaux facteurs la variation de la masse monétaire, celle du taux
de changes, de la production, des dépenses publiques ainsi que celle du prix des denrées stratégiques
comme le riz et l’énergie. Nous avons démontré au cours de notre étude que des interrelations existent
entre ces variables et le prix.
Pour maîtriser ces variations, le gouvernement dispose de plusieurs outils. Nous avons proposé en
premier lieu une politique monétaire efficace et efficiente. En effet, la masse monétaire est un des
facteurs les plus influents sur les prix, une maîtrise de la quantité de monnaie en circulation permettra
de juguler l’inflation.
En deuxième lieu, les dépenses publiques devraient plutôt être orientées vers les dépenses
d’investissement. Les dépenses budgétaires non maîtrisées entraînent effectivement une hausse des
prix à cause de la hausse de la demande globale par rapport à une offre globale constante.
La coordination de ces deux politiques permettra d’assurer à la fois une croissance tout en maîtrisant
l’inflation. Toutefois, ces politiques nécessitent des mesures disciplinaires strictes et une volonté
politique très affichée. Dans un pays où l’Administration a toujours été une vache à lait pour les
politiciens, la question est de savoir si cette volonté politique pourrait exister.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ I ~
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1- OUVRAGES
• BECKER Gary (1960), The Economic Approach to Human Behavior
• COHEN Allan R., MBA Management- Synthèse des meilleurs cours des grandes business
Schools, 451 pages
• KOTLER&DUBOIS (2003), Le marketing à l’école, Marketing Management, 11è édition, 198
pages, Pearson
• MANKIW Gregory, Principes de l’économie, 1ère
édition, Nouveaux Horizons, 935 pages
• RAABE Michel, Management de projet, 268 pages
• ROCHE M, Politique et Stratégie Financière de l’Entreprise, Dunod Entreprise, 268 pages
• RABEANTOANDRO Joé (1998), Une analyse monétariste de la formation des prix, Economie de
Madagascar – Revue n°3, 281 pages
• SAY Jean-Baptiste, Traité d’économie politique, 1803-1
• Rédaction des propos utiles (2008), Conseils boursiers et réflexions économiques Bourse, Le
Guide de l’Investisseur. 4ème
édition, 219 pages
2- PUBLICATIONS ADMINISTRATIVES
• Rapport annuel de la Banque Central de Madagascar 2001 à 2010
• Bulletin d’information et de statistiques de la Banque Centrale de Madagascar
• Bulletins périodiques de la Banque Centrale de Madagascar 2001 à 2010
• Rapport annuel de l’INSTAT 2001 à 2010
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ II ~
3- SITES INTERNET
• Dictionnaire : Wikipédia : www .google.com
• http:// www.banque-centrale.mg
• http:// www.mémoireonline.com/sommaires/economi-finance.html
• http://www.instat.mg
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ III ~
ANNEXES
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ IV ~
ANNEXE 1 : PRESENTATION DU MODELE
La notion de coïntégration
Les séries stationnaires
Une série Xt, tel que t T est stationnaire (faiblement) si les trois propriétés suivantes sont vérifiées :
1- E (Xt) = E (Xt-k)= m (constante) t T,
En d’autres termes, l’espérance mathématique du processus existe et est stable dans le temps.
2- Var (Xt) = σ2 (constante) t T,
La variance est stable dans le temps.
3- Cov (Xt, Xt+θ) =
La covariance est une constante quel que soit le décalage temporel.
La modélisation des variables non stationnaires peut conduire à une régression mettant en relation
des variables non reliées, mais ayant un R2 proche de 1 et un DW avoisinant 0. L’interprétation des
statistiques t comme indicateurs de significativité des coefficients est biaisée.
Dans la pratique, il s’avère que la plupart des variables macroéconomiques ne sont pas stationnaires
en niveau. Pour contourner ce problème de non stationnarité, une des méthodes proposées a été
celle « en deux étapes de Engle et Granger » (1987), en utilisant la notion de coïntégration.
Pour Engle et Granger, une combinaison linéaire de deux ou de plusieurs variables peut être
stationnaire. Si une telle combinaison existe, alors les variables non stationnaires sont dites
« coïntégrées ». La combinaison linéaire stationnaire est appelée « équation de long terme »et
peut être interprétée comme une « relation de long terme » entre les variables.
La méthode « en deux étapes » d’Engle et Granger
1ère
étape :
Après avoir vérifié que les variables du modèle spécifié sont intégrées d’un même ordre (ordre
supérieur à zéro), cette étape consiste à effectuer une régression statique entre ces variables.
Ensuite, il créé une nouvelle variable dont les valeurs sont celles du résidu de la régression
statique.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ V ~
Formellement, l’équation de long terme s’écrit :
Yt= α +∑
Soit …..la variable des résidus de l’équation de long terme, où ……..et ……. sont des paramètres
estimés.
2ème
étape :
Il s’agit dans cette étape de vérifier si les résidus εt de la relation statique sont stationnaires. Au cas où
ils le sont, les variables de la relation statique sont coïntégrées. Pratiquement, la notion de
coïntégration signifie que deux ou plusieurs séries évoluent ensemble avec le temps et génèrent
un équilibre de long terme. A court terme, ces variables peuvent évoluer de façon divergente.
Mais, si elles continuent d’évoluer l’une (les unes) loin de l’autre (des autres), à long terme, des
forces économiques telles qu’un mécanisme de marché ou une intervention publique
commencera à les ramener l’une (les unes) proche de l’autre (des autres).
S’il est vérifié que les résidus sont stationnaires, l’on est alors en mesure de procéder à l’estimation du
modèle en différence première en ajoutant aux variables explicatives les résidus retardés de la
relation de long terme.
Le modèle à correction d’erreurs s’écrit alors formellement :
La valeur du coefficient des résidus retardés λ signifie l’intensité de la force de rappel qui assurera la
stabilité de long terme du système. Ce coefficient doit être négatif pour garantir le retour à
l’équilibre de tous les écarts de court terme.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ VI ~
ANNEXE 2: COINTEGRATION PART 1 :
Dependent Variable: LIPC
Method: Least Squares
Date: 06/11/12 Time: 01:36
Sample: 1990Q1 2010Q4
Included observations: 84
Variable
Coeffici
ent
Std. Error t-Statistic Prob.
LM3 0.6141
34 0.045653 13.45220 0.0000
LPIBR
-0.246280 0.073927
-3.331409 0.0013
LRF 0.0706
35 0.038849 1.818218 0.0430
LTCEN
-0.258239 0.045409
-5.686963 0.0000
LPEN 0.0650
12 0.026532
-2.450384 0.0166
LPRIZ 0.0456
43 0.020631 2.212289 0.0300
LDEBUD 0.0210
14 0.020998
-1.000739 0.0201
C 3.9307
65 0.417524 9.414474 0.0000
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ VII ~
Cointegration part2 :
Estimation Command: ===================== LS LIPC LM3 LPIBR LRF LTCEN LPEN LPRIZ LDEBUD C Estimation Equation: ===================== LIPC = C(1)*LM3 + C(2)*LPIBR + C(3)*LRF + C(4)*LTCEN + C(5)*LPEN + C(6)*LPRIZ + C(7)*LDEBUD + C(8) Substituted Coefficients: ===================== LIPC = 0.614134245*LM3 - 0.246279742*LPIBR + 0.07063515518*LRF - 0.2582394785*LTCEN + 0.06501236357*LPEN + 0.04564274954*LPRIZ + 0.02101354985*LDEBUD + 3.930765441
Cointégration part3 :
NullHypothesis: RESID02 has a unit root
Exogenous: Constant
LagLength: 4 (Automaticbased on SIC, MAXLAG=11)
R-squared 0.9935
33 Meandependent var 4.4986
49
Adjusted R-squared
0.992937 S.D. dependent var
0.775183
S.E. of regression 0.0651
47 Akaike info criterion
-2.533946
Sumsquaredresid 0.3225
55 Schwarz criterion
-2.302439
Log likelihood 114.42
57 F-statistic 1667.9
40
Durbin-Watson stat 1.9700
83 Prob(F-statistic) 0.0000
00
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ VIII ~
t-Statistic Prob.
*
AugmentedDickey-Fuller test statistic
-3.523152
0.0098
Test critical values:
1% level
-3.515536
5% level
-2.898623
10% level
-2.586605
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
AugmentedDickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(RESID02)
Method: Least Squares
Date: 06/11/12 Time: 01:46
Sample (adjusted): 1991Q2 2010Q4
Included observations: 79 afteradjustments
Variable
Coeffici
ent
Std. Error t-Statistic Prob.
RESID02(-1)
-0.337125 0.095688
-3.523152 0.0007
D(RESID02(-1)) -
0. 0.123143 -
0.67 0.0493
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ IX ~
083620
9049
D(RESID02(-2)) 0.1762
13 0.118987 1.480939 0.0329
D(RESID02(-3)) 0.0515
26 0.120664 0.427018 0.0506
D(RESID02(-4)) 0.3827
15 0.109523 3.494387 0.0008
C 0.0004
28 0.004819 0.088809 0.0095
R-squared 0.5000
03 Meandependent var 0.0003
16
Adjusted R-squared
0.458907 S.D. dependent var
0.053474
S.E. of regression 0.0428
16 Akaike info criterion
-3.390896
Sumsquaredresid 0.1338
25 Schwarz criterion
-3.210938
Log likelihood 139.94
04 F-statistic 9.7334
44
Durbin-Watson stat 1.9947
12 Prob(F-statistic) 0.0000
00
Mce output :
Dependent Variable: DLIPC
Method: Least Squares
Date: 06/11/12 Time: 01:55
Sample (adjusted): 1990Q2 2010Q4
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ X ~
Included observations: 83 afteradjustments
Variable
Coeffici
ent
Std. Error t-Statistic Prob.
DLM3 0.2888
46 0.095351 3.029289 0.0033
DLPEN
-0.001957 0.012610
-0.155193 0.0471
DLPIBR
-0.076430 0.026323
-2.903603 0.0048
DLPRIZ
-0.026556 0.010136
-2.620005 0.0106
DLTCEN
-0.135657 0.043340
-3.130072 0.0025
RESID02
-0.032230 0.064576 0.499105 0.0491
C 0.0164
76 0.005097 3.232118 0.0018
R-squared 0.6319
01 Meandependent var 0.0307
42
Adjusted R-squared
0.587051 S.D. dependent var
0.039829
S.E. of regression 0.0311
82 Akaike info criterion
-4.01
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ XI ~
7370
Sumsquaredresid 0.0738
97 Schwarz criterion
-3.813372
Log likelihood 173.72
09 F-statistic 9.6299
20
Durbin-Watson stat 1.9718
35 Prob(F-statistic) 0.0000
00
representation du model
Estimation Command: ===================== LS DLIPC DLM3 DLPEN DLPIBR DLPRIZ DLTCEN RESID02 C Estimation Equation: ===================== DLIPC = C(1)*DLM3 + C(2)*DLPEN + C(3)*DLPIBR + C(4)*DLPRIZ + C(5)*DLTCEN + C(6)*RESID02 + C(7) Substituted Coefficients: ===================== DLIPC = 0.2888461661*DLM3 - 0.001956947583*DLPEN - 0.07643037824*DLPIBR - 0.0265560622*DLPRIZ - 0.135656983*DLTCEN - 0.03223032546*RESID02 + 0.01647561501
Test de normalité des erreurs :
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ XII ~
Autocorrelation des erreurs :
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
F-statistic 6.7092
62 Probability 0.2128
00
Obs*R-squared 12.740
29 Probability 0.1794
62
Test effet arch :
ARCH Test:
F-statistic 0.1150
20 Probability
Obs*R-squared 0.1177
26 Probability
0
4
8
12
16
20
-0.05 0.00 0.05 0.10
Series: ResidualsSample 1990Q2 2010Q4Observations 83
Mean 1.77e-18Median -0.000110Maximum 0.111335Minimum -0.062868Std. Dev. 0.030020Skewness 0.737394Kurtosis 4.832934
Jarque-Bera 19.14066Probability 0.000070
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ XIII ~
Nom et Prénom : RANAIVOSOA Randrianina
Thème : « LES DETERMINANTS DU PRIX A LA CONSOMMATION : CAS DE MADAGASCAR 2001-2010 »
Mémoire pour l’obtention du diplôme de : DESS Finance
Nombre de pages : 45
Nombre de figures: 11
Nombre de références bibliographiques : 17
Mots clés : prix, consommation, inflation, monnaie, pouvoir d’achat, indice des prix à la
consommation
Résumé :
Une des principales sources de préoccupation de tout Etat est le niveau de la consommation. Le
Gouvernement, à travers la Banque Centrale essaie de stabiliser les prix à la consommation. Mais
cette stabilisation des prix ne peut se faire sans la prise en compte de la conjoncture mondiale qui
impacte directement la balance des paiements. Le pouvoir politique Malagasy se doit d’intervenir
pour protéger le pouvoir d’achat. La connaissance des variables déterminants du prix à la
consommation permet aux autorités monétaires d’orienter leurs politiques économiques et
apporter des corrections en cas de dérapage.
Notre étude a révélé que les déterminants qui peuvent être influencés le prix à la consommation,
pour le cas de Madagascar, sont : la variation de la masse monétaire, celle du taux de change, de la
production, des dépenses publiques ainsi que celles des denrées stratégiques comme le riz et
l’énergie. Nous avons démontré au cours de notre étude que des interrelations existent entre ces
variables et le prix.
Les déterminants du prix à la consommation : cas de Madagascar 2001-2010
~ XIV ~
Afin de pouvoir maîtriser ces variations, nous avons proposé au cours de notre étude, d’un côté, une
politique monétaire efficace et efficiente, de l’autre côté, une orientation des dépenses publiques
vers les dépenses d’investissement. Nous tenons à rappeler que les dépenses budgétaires non
maîtrisées entraînent effectivement une hausse des prix à cause de la hausse de la demande globale
par rapport à une offre globale constante.
La coordination de ces deux politiques permettra de garantir une croissance tout en maitrisant
l’inflation. Néanmoins ces politiques nécessitent des mesures disciplinaires strictes et une volonté
politique très affichée. Dans un pays où l’Administration a toujours été une vache à lait pour les
politiciens, la question est de savoir si cette volonté politique pourrait exister.