rapide noterapide note - institut paris region

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la frontiĂšre de l’éco- nomie et de la cul- ture, les industries crĂ©atives sont consi- dĂ©rĂ©es comme un moteur de l'Ă©conomie de la connaissance. Le concept s’est largement rĂ©pandu dans les politiques de soutien des mĂ©tropoles interna- tionales et ces industries sont aujourd’hui identifiĂ©es comme une filiĂšre prioritaire par la RĂ©gion Île-de-France. Les industries crĂ©atives au croisement de l’économie et de la culture Deux approches complĂ©men- taires permettent de dĂ©finir les industries crĂ©atives. Le concept de classe crĂ©ative, dĂ©veloppĂ© par Richard Florida, est trĂšs large et souvent controversĂ©. Il met en Ă©vidence la coprĂ©sence d’entre- prises innovantes et d’une forte communautĂ©, la classe crĂ©ative, qui inclut scientifiques, ingĂ©- nieurs et artistes, dans les villes nord-amĂ©ricaines les plus dyna- miques. Il sous-entend un lien direct entre leur prĂ©sence et la croissance Ă©conomique. Une autre approche, qui a guidĂ© les analyses dĂ©veloppĂ©es ci- aprĂšs, s’intĂ©resse au fonctionne- ment de la mĂ©tropole crĂ©ative, Ă  son Ă©cosystĂšme, Ă  travers l’étude des emplois, des secteurs d’activitĂ©, des logiques d’implan- tation, des clusters crĂ©atifs... Un secteur pourvoyeur d’emplois Avec 309 000 emplois en 2007, les industries crĂ©atives franci- liennes sont prĂ©pondĂ©rantes en France : la rĂ©gion concentre 45 % des emplois des industries crĂ©a- tives. Ils reprĂ©sentent 5,5 % de l’emploi francilien contre seule- ment 1,9 % en province. C’est autant que le secteur de la construction ou de l’hĂŽtellerie restauration. Les secteurs « cinĂ©- ma/audiovisuel/photographie/ musique » et « spectacle vivant » offrent plus de quatre emplois sur dix des industries crĂ©atives franciliennes. Un emploi sur deux dans les industries crĂ©atives est occupĂ© par un « crĂ©atif » Parmi les actifs travaillant dans les industries crĂ©atives, 53 % sont des « crĂ©atifs » : ils exercent une profession crĂ©ative spĂ©cifique Ă  leur domaine. Cette part varie fortement d’un sous-secteur Ă  l’autre : de 6 % dans l’édition de jeux vidĂ©o et logiciels Ă  68 % dans l’architecture et 69 % dans le spec- tacle vivant. Les actifs crĂ©atifs sont le plus souvent journalistes, graphistes, stylistes, assistants techniques de la rĂ©alisation des spectacles vivants et audiovisuels, artistes dramatiques, cadres de la publicitĂ©, architectes, artistes plasticiens, musiciens, photo- graphes, Ă©crivains... Lorsqu’ils exercent un mĂ©tier non crĂ©atif Note rapide La diversitĂ© des emplois crĂ©atifs : une richesse pour l’Île-de-France Lieven Soete / www.flickr.com Avec 45 % des emplois nationaux, les industries crĂ©atives constituent un secteur stratĂ©gique et emblĂ©matique de l’Île-de-France et contribuent fortement Ă  son attractivitĂ© internationale. OrganisĂ©es autour d’un marchĂ© du travail atypique, ces activitĂ©s sont concentrĂ©es au cƓur de l’agglomĂ©ration parisienne. N° 573 - septembre 2011 www.iau-idf.fr À Note rapide Atlas des Franciliens Cette Note rapide constitue l’une des planches du futur Atlas des Franciliens, Ă  paraĂźtre fin 2011 sous l’égide de l’IAU ĂźdF. Elle est Ă©laborĂ©e dans le cadre d’une convention partenariale avec la direction rĂ©gionale Insee d’Île-de- France.

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Page 1: rapide Noterapide Note - Institut Paris Region

la frontiĂšre de l’éco-nomie et de la cul-ture, les industriescrĂ©atives sont consi-

dĂ©rĂ©es comme un moteur del'Ă©conomie de la connaissance.Le concept s’est largementrĂ©pandu dans les politiques desoutien des mĂ©tropoles interna-tionales et ces industries sontaujourd’hui identifiĂ©es commeune filiĂšre prioritaire par la RĂ©gionÎle-de-France.

Les industries crĂ©atives au croisement de l’économie et de la cultureDeux approches complĂ©men-taires permettent de dĂ©finir lesindustries crĂ©atives. Le conceptde classe crĂ©ative, dĂ©veloppĂ© parRichard Florida, est trĂšs large etsouvent controversĂ©. Il met enĂ©vidence la coprĂ©sence d’entre-prises innovantes et d’une fortecommunautĂ©, la classe crĂ©ative,qui inclut scientifiques, ingĂ©-

nieurs et artistes, dans les villesnord-amĂ©ricaines les plus dyna-miques. Il sous-entend un liendirect entre leur prĂ©sence et lacroissance Ă©conomique. Une autre approche, qui a guidĂ©les analyses dĂ©veloppĂ©es ci-aprĂšs, s’intĂ©resse au fonctionne-ment de la mĂ©tropole crĂ©ative,Ă  son Ă©cosystĂšme, Ă  traversl’étude des emplois, des secteursd’activitĂ©, des logiques d’implan-tation, des clusters crĂ©atifs...

Un secteur pourvoyeurd’emplois Avec 309 000 emplois en 2007,les industries crĂ©atives franci-liennes sont prĂ©pondĂ©rantes enFrance : la rĂ©gion concentre 45 %des emplois des industries crĂ©a-tives. Ils reprĂ©sentent 5,5 % del’emploi francilien contre seule -

ment 1,9 % en province. C’estautant que le secteur de laconstruction ou de l’hĂŽtellerierestauration. Les secteurs « cinĂ© -ma/audiovisuel/photographie/musique » et « spectacle vivant »offrent plus de quatre emplois surdix des industries crĂ©atives franciliennes.

Un emploi sur deux dans lesindustries crĂ©atives estoccupĂ© par un « crĂ©atif »Parmi les actifs travaillant dansles industries crĂ©atives, 53 % sontdes « crĂ©atifs » : ils exercent uneprofession crĂ©ative spĂ©cifique Ă leur domaine. Cette part varie fortement d’un sous-secteur Ă l’autre : de 6 % dans l’édition dejeux vidĂ©o et logiciels Ă  68 % dans l’architecture et 69 % dans le spec-tacle vivant. Les actifs crĂ©atifssont le plus souvent journalistes,graphistes, stylistes, assistantstechniques de la rĂ©alisation desspectacles vivants et audiovisuels,artistes dramatiques, cadres dela publicitĂ©, architectes, artistesplasticiens, musiciens, photo-graphes, Ă©crivains... Lorsqu’ilsexercent un mĂ©tier non crĂ©atif

Noterapide

La diversitĂ© des emplois crĂ©atifs : une richesse pour l’Île-de-France

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Avec 45 % des emplois nationaux, les industriescrĂ©atives constituent un secteur stratĂ©gique etemblĂ©matique de l’Île-de-France et contribuentfortement Ă  son attractivitĂ© internationale.OrganisĂ©es autour d’un marchĂ© du travail atypique,ces activitĂ©s sont concentrĂ©es au cƓur del’agglomĂ©ration parisienne.

N° 573 - septembre 2011www.iau-idf.fr

À

Noterapide

Atlas des FranciliensCette Note rapide constitue l’unedes planches du futur Atlas desFranciliens, Ă  paraĂźtre fin 2011sous l’égide de l’IAU ĂźdF. Elle estĂ©laborĂ©e dans le cadre d’uneconvention partenariale avec ladirection rĂ©gionale Insee d’Île-de-France.

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Note Rapide - N° 573La diversitĂ© des emplois crĂ©atifs : une richesse pour l’Île-de-France

(47 %), il s’agit surtout d’ingĂ©-nieurs et de cadres d'Ă©tude,recherche et dĂ©veloppement eninformatique, d’employĂ©s admi-nistratifs, de secrĂ©taires. Par ailleurs, 144 000 actifs crĂ©atifsexercent leur activitĂ© en dehorsdes industries crĂ©atives (parexemple, un designer dans l’au-tomobile). Au total, plus de453 000 actifs crĂ©atifs, exercentune profession crĂ©ative et/ou tra-vaillent dans le secteur des indus-tries crĂ©atives en Île-de-France.

Des actifs plus jeunes, plusdiplĂŽmĂ©s que la moyenne Les emplois des industries crĂ©a-tives sont occupĂ©s par des actifs,crĂ©atifs ou non, plus jeunes qu’enmoyenne tous secteurs confon-dus. C’est particuliĂšrement le casdans le secteur de l’édition dejeux vidĂ©o-logiciels oĂč plus de lamoitiĂ© a moins de 35 ans. Ils sontĂ©galement plus diplĂŽmĂ©s : 44 %ont obtenu un diplĂŽme de 2e ou3e cycle contre 27 % en moyenne.

Les plus diplĂŽmĂ©s travaillent dansl’architecture (71 % des actifs).En revanche, un actif sur quatren’a pas le baccalaurĂ©at dans lespectacle vivant et la publicitĂ©.Cette part demeure largementinfĂ©rieure Ă  la moyenne franci-lienne (39 %). Comme dans l’en-semble des secteurs, les femmessont moins reprĂ©sentĂ©es que leshommes dans les industries crĂ©a-tives ; elles sont trĂšs prĂ©sentesdans l’édition de livre et presse(56 %) et dans la publicitĂ© (51 %)mais ne sont que 28 % dans l’édi-tion de jeux vidĂ©o-logiciels.

Un secteur qui exige un marchĂ© du travail plus flexibleLes industries crĂ©atives fonction-nent souvent dans une logiquede projet : un rĂ©seau se consti-tue pour la rĂ©alisation d’un film,d’un jeu vidĂ©o, d’une piĂšce dethĂ©Ăątre puis se dĂ©fait pour sereformer ensuite. En consĂ©-quence, la part des indĂ©pendants

dans les industries crĂ©atives esttrois fois plus Ă©levĂ©e qu’enmoyenne dans les autres sec-teurs. Les emplois sont de ce faitplus prĂ©caires, la flexibilitĂ© del’emploi Ă©tant une caractĂ©ris-tique forte du secteur des indus-tries crĂ©atives : seulement 62 %des actifs ont un contrat Ă  durĂ©eindĂ©terminĂ©e, contre 80 % desemplois en moyenne dans larĂ©gion.

Une forte dualitĂ©prĂ©caires/qualifiĂ©sLe champ des industries crĂ©a-tives est hĂ©tĂ©rogĂšne et les situa-tions individuelles des actifsdemeurent trĂšs diversifiĂ©es. Lescontrats Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e sontparti culiĂšrement rĂ©pandus dansle spectacle vivant (28 %) et dansl’audiovisuel (23 %). Ce sontaussi les secteurs oĂč les intermit-tents, une des spĂ©cificitĂ©s fran-çaises du secteur culturel, sontles plus prĂ©sents. Les CDD sonten revanche moins frĂ©quents

dans l’édition de jeux vidĂ©o etlogiciels (3 %) et dans la publi-citĂ© (7 %). Plus souvent Ă  tempspartiel (20 % contre 14 % enmoyenne), les emplois des indus-tries crĂ©atives sont plus prĂ©cairesque les autres, notamment dansle spectacle vivant oĂč prĂšs d’unactif sur trois est non salariĂ© ; ilscumulent souvent CDD (28 %) et temps partiel (35 %). Enmoyenne, la prĂ©carisation desemplois crĂ©atifs s’est accentuĂ©eces derniĂšres annĂ©es par lerecours croissant Ă  l’externalisa-tion des activitĂ©s

Des actifs qui vivent Ă proximitĂ© de leur lieu detravail
L’une des caractĂ©ristiques fortesdes actifs du secteur est qu’ilsrĂ©sident souvent Ă  proximitĂ© deleur lieu de travail : 34 % habitentet travaillent dans la mĂȘme com-mune, contre 26 % tous secteursd’activitĂ© confondus. Cette pro -ximitĂ© entre domicile et espaces

Source : Insee, recensement de la population 2007 exploitation complémentaire au lieu de travail traitement IAU ßdF.

Industries Tous secteurs

crĂ©atives d’activitĂ©s confondus

Nombre d’emplois 309 000 5 570 300Part des crĂ©atifs (professions crĂ©atives) 53,1 5,5Part des femmes 44,3 47,9Part des moins de 35 ans 41,4 36,7Part des plus diplĂŽmĂ©s (2e et 3e cycle universitaire) 43,9 27,2Part des indĂ©pendants 20,5 7,7Part des CDI 62,5 80,3Part du temps partiel 19,6 14,1Part de l’emploi stable (actifs rĂ©sidant et travaillant dans la mĂȘme commune - Paris = 20 communes) 33,7 26,1

Professions et emplois crĂ©atifs en Île-de-France

IC

créa

tives

308 400professions créatives

309 000 emplois dans les industries créatives (IC)

hors IC

non

créa

tives

Secteurs

Prof

ress

ions

164 200 144 200

144 800

+

+

=

=

Secteurs

non

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créa

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hors IC

créa

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+

+

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+

144 800

164 200 144 200

Secteurs

professions créatives308 400=

non

créa

tives

non

créa

tives

s dans les industries créatives (IC)iolpme309 000 ==

144 800

s dans les industries créatives (IC)Source : méthode et traitement IAU ßdF, à partir des fichiers du RP 2007 Insee.

Note de lecture : Parmi les 309000 emplois des industriescrĂ©atives, 164 200 sont crĂ©atifs (exemple : journaliste Ă  latĂ©lĂ©vision) et 144800 sont non crĂ©atifs (exemple : comptabledans une maison d’édition). En dehors des industriescrĂ©atives, 144 200 sont crĂ©atifs (exemple : designer dansl’automobile).

Une spĂ©cificitĂ© française, les intermittentsL’intermittence est le rĂ©gime d’assurance chĂŽmage des salariĂ©s entrant dansle cadre des annexes 8 et 10 de la convention Unedic. Elle concerne lesemplois en «CDD d’usage» accordĂ©s aux artistes et techniciens du spectaclevivant et enregistrĂ© et permet Ă  ces derniers d’alterner des pĂ©riodes travaillĂ©eset des pĂ©riodes de non-activitĂ© pour lesquelles ils touchent des prestations dechĂŽmage. Elle constitue une exception alors que prĂ©dominent, dans les autrespays, des formes plus classiques de marchĂ© du travail. Selon Audiens et la Com-mission du film d’Île-de-France, la rĂ©gion compte 117 400 intermittents en 2009dans la production audiovisuelle et cinĂ©matographique. La plupart ont des reve-nus qui les apparentent Ă  des travailleurs occasionnels ou Ă  des figurants : 66 % d’entre eux ont un revenu annuel infĂ©rieur Ă  3 500 euros. En 2009, seuls14 % perçoivent plus de 18 500 euros.

CaractĂ©ristiques des actifs en Île-de-France (en %)

© IAU ßdF

Répartition des emplois des industries créatives par sous-secteurs

23 %

22 %

18 %

16 %

15 %

6 %

Spectacle vivant Publicité

ArchitectureÉdition de jeux vidĂ©o,logiciels

Édition (livre, presse)

Cinéma, audiovisuel,photographie, musique

34 %

16 %13 %

13 %

12 %

12 %

Autres secteurs non disponibles dans la nomenclature des activitĂ©s française actuelle (art/antiquitĂ©s, mode, artisanat d’art, design)

sleicigol

,oĂ©divxuejednoitidÉ

tnavivelcatcepS

(art/antiquitĂ©s, mode, artisanat d’art, design) Autres secteurs non disponibles dans la nomenclature des activitĂ©s française actuelle

argotohp,améniC

no

erutcetihcrA

ticilbuP l(itidÉé

(art/antiquitĂ©s, mode, artisanat d’art, design) Autres secteurs non disponibles dans la nomenclature des activitĂ©s française actuelle

euqisum, eihpa

,leusivoidua

esserp,erv )i

Autres secteurs non disponibles dans la nomenclature des activités française actuelle

Source : méthode et traitement IAU ßdF, à partir des fichiers du RP 2007 Insee.

376 600 en province309 000 en Île-de-France

© IAU ßdF

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Note Rapide - N° 573La diversitĂ© des emplois crĂ©atifs : une richesse pour l’Île-de-France

Melun

Créteil

BobignyNanterreNanterre

Paris

VersaillesVersailles

CergyCergy

Évry

Boulogne-Billancourt

Antony

Palaiseau

Étampes

Rambouillet

Pontoise

ArgenteuilSaint-Germain-

en-Laye

Mantes-la-Jolie

Nanterre

Versailles

Cergy

bois et forĂȘts

hydrographie principale

limite communale

territoires trÚs créatifs

territoires Ă  dominante technologique

51

25

7

54 3 3 2

Répartition des emploisdes industries créatives par département (en %)

Paris

Hauts-de-Seine

Seine-Saint-Denis

Val-de-Marne

YvelinesEssonne

Seine-et-MarneVal-d’Oise

Source : IAU ĂźdF, Ă  partir du RP 2007 Insee.

limite départementale

préfecture

sous-préfecturePontoise

Cergy

territoires à dominante publicité

territoires Ă  dominante spectacle vivant

hors champs*

* Champs : communes de plus de 500 emploisdont plus de 25 dans les industries créatives

Une typologie des territoirescrĂ©atifs en Île-de-France

Les territoires crĂ©atifs en Île-de

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MelunMelun

CréteilCréteil

BobignyBobignyNanterre

ParisParis

Versailles

Cergy

ÉvryÉvry

Meaux

Torcy

Provins

Fontainebleau

L’Haÿ-les-Roses

Nogent-sur-Marne

St-Denis

Le Raincy

Corbeil-Essonnes

Montmorency

Melun

Créteil

Bobigny

Paris

Évry

Sources : IAU ßdF, Insee RP 2007© IAU ßdF 2011

10 km0

Note Rapide - N° 573 La diversitĂ© des emplois crĂ©atifs : une richesse pour l’Île-de-France

e-France : une centralité avérée

La typologie fait ressortir le centre de l’agglomĂ©ration pari-sienne : Paris intra-muros le long de la Seine en continuitĂ©avec Issy-les-Moulineaux et Boulogne-Billancourt et dans lesarrondissements centraux de la rive droite en continuitĂ© avecLevallois-Perret, Neuilly-sur-Seine et les communes de laDĂ©fense.

À l’Est de Paris, des communes comme Vincennes, Montreuil,Joinville et le pĂŽle historique Bry-sur-Marne se singularisent.Au Nord de Paris, Clichy, Saint-Ouen et Saint-Denis s’affirment.Au cƓur de la mĂ©tropole, on retrouve toutes les activitĂ©s desindustries crĂ©atives. La prĂ©sence simultanĂ©e d’une main- d’Ɠu-vre spĂ©cialisĂ©e, des consommateurs et des producteurs decontenu, des donneurs d'ordre, des Ă©coles spĂ©cialisĂ©es, desinstitutionnels et des organismes financiers crĂ©e les synergieset l’identitĂ© du cluster des industries crĂ©atives en Île-de-France.

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Note Rapide - N° 573La diversitĂ© des emplois crĂ©atifs : une richesse pour l’Île-de-France

de travail rend plus facile l’accĂšsaux partenaires, aux donneursd’ordre. La frontiĂšre entre vie professionnelle et vie personnellede ces actifs est souvent poreuseet cette proximitĂ© est Ă  l’originede vĂ©ritables lieux de gravitationartistiques. En effet, la ville estune vĂ©ritable ressource pourl’économie crĂ©ative qui tend Ă  seterritorialiser, Ă  Ă©lire des espacespropices dans les mĂ©tropoles oĂčelle va disposer de rĂ©seaux et decentralitĂ©.


 et qui travaillentessentiellement au cƓur del’agglomĂ©ration parisiennePlus des trois quarts des emploisdes industries crĂ©atives sontconcentrĂ©s Ă  Paris et dans lesHauts-de-Seine. Avec 7 % desemplois, la Seine-Saint-Denis

bĂ©nĂ©ficie d’une forte dynamiquedepuis quelques annĂ©es, stimu-lĂ©e par une volontĂ© politique etune offre fonciĂšre attractive auxportes de Paris.

Des territoires créatifs trÚstypésUne analyse typologique des territoires créatifs permet de mettre en évidence une certainecohérence dans cet ensemblehétérogÚne. En effet, il existe descaractéristiques communes ausein des territoires créatifs enfonction des emplois occupés.Quatre familles de territoires sedégagent :

Les territoires trÚs créatifsCette classe regroupe les vingtarrondissements parisiens, ainsique leurs communes limitrophes

et quelques communes plus iso-lĂ©es, dont certaines accueillentdes pĂŽles d’activitĂ©s crĂ©ativesemblĂ©matiques (par exemple,Disneyland Ă  Chessy). Dans cetteclasse, les emplois des industriescrĂ©atives reprĂ©sentent 9 % del’emploi total et 57 % des actifs yoccupent une profession crĂ©a-tive. Si tous les secteurs des indus-tries crĂ©atives sont trĂšs reprĂ©sen-tĂ©s, l’édition (livre, presse) et lecinĂ©ma, l’audiovisuel et lamusique y sont particuliĂšrementimplantĂ©s. Le cƓur du clustercrĂ©atif francilien se retrouve danscette classe, avec des territoirescaractĂ©risĂ©s par leur hĂ©ritage his-torique : l’édition de livre dansle VIe arrondissement, la produc-tion cinĂ©matographique Ă  Bou-logne, les industries techniquesdu cinĂ©ma Ă  Bry-sur-Marne, maisaussi des implantations plusrĂ©centes liĂ©es Ă  des politiques ouĂ  des effets d’aubaine comme leprix du foncier en proximitĂ© deParis (les mĂ©dias Ă  Issy-les-Mouli-neaux, la publicitĂ© Ă  Levallois-Per-ret, les studios d’enregistrement Ă la Plaine Saint-Denis).

Cette classe reflĂšte les contra -dictions des industries crĂ©ativeset cristallise l’ensemble des pro -blĂ©matiques du secteur, notam-ment les dualitĂ©s trĂšs diplĂŽ mĂ©s -faiblement diplĂŽmĂ©s, per ma nents- intermittents, indĂ© pen dants - sala-riĂ©s. Le fonc tionnement du mar-chĂ© du travail des industries crĂ©a-tives est spĂ©cifique : recours Ă  unemain-d’Ɠuvre hautement quali-fiĂ©e et motivĂ©e, flexibilitĂ©, impor-tance des rĂ©seaux sociaux, mar-chĂ©s locaux de travail, coexis-tence grands groupes/trĂšs petitesentreprises. Ces marchĂ©s com-plexes permettent la diversitĂ© desqualifications et des compĂ©tences,que les formes de travail nonconventionnelles accompagnent :freelance, intermittents, indĂ©pen-dants. À Paris, la proximitĂ© entre lieuxde travail et de rĂ©sidence estencore plus forte. Ainsi, 42 % desactifs des industries crĂ©atives tra-vaillent et habitent dans le mĂȘmearrondissement, contre 28 % toussecteurs confondus. Dans lescommunes limitrophes, les acti-vitĂ©s crĂ©atives sont Ă©galement

Poids des départements par sous-secteur des industries créatives

Spectacle vivant

Publicité

Architecture

Édition de jeux vidĂ©o, logiciels

Édition (livre, presse)

Cinéma, audiovisuel, photographie,musique

Paris

157 600 emplois IC51 % des emplois IC

Hauts-de-Seine

75 80025 %

Seine-Saint-Denis

20 7007 %

Val-de-Marne

16 8005 %

Yvelines

13 6004 %

Essonne

9 0003 % Seine-et-Marne

8 7003 %

Val-d'Oise

6 9002 %

51 % des emplois IC157 600

51 % des emplois IC emplois IC157 600

%5280057

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rnnrraaaddd M-edl-laV

Source : méthode et traitement IAU ßdF,

Ă  partir des fichiers du RP 2007 Insee.

DĂ©finitionsL’économie de la connaissance s’articule autour du savoir, de l’innovationet de la crĂ©ativitĂ©. VolontĂ© politique de l’Union europĂ©enne, la stratĂ©gie de Lis-bonne adoptĂ©e en 2000 affirme l’économie de la connaissance comme uneprioritĂ© de dĂ©veloppement pour les États membres. La nouvelle stratĂ©gie Europe2020 s’inscrit dans sa continuitĂ© en favorisant une croissance « intelligente,durable et inclusive ».Les industries crĂ©atives : les industries crĂ©atives ont Ă©tĂ© dĂ©finies pour la pre-miĂšre fois en 1998 par le ministĂšre anglais de la Culture, des MĂ©dias et desSports et concernent « les secteurs industriels qui trouvent leur origine dans lacrĂ©ativitĂ© individuelle, la compĂ©tence et le talent et qui offrent des potentiali-tĂ©s de crĂ©ation de richesses et d’emplois Ă  travers le soutien et l’exploitation dela propriĂ©tĂ© intellectuelle ».L’IAU Ăźle-de-France s’est appuyĂ© sur cette dĂ©finition pour la transposer au niveaufrancilien. Les industries crĂ©atives sont composĂ©es de plusieurs secteurs d'ac-tivitĂ© Ă©conomique : architecture ; cinĂ©ma, audiovisuel, photographie, musique ;Ă©dition de jeux vidĂ©o, logiciels ; Ă©dition de livre et presse ; publicitĂ© ; spectaclevivant. Cette dĂ©finition des industries crĂ©atives est cependant restrictive. Elle neprend pas en compte les secteurs art-antiquitĂ©s, mode, artisanat d’art et de -sign, imparfaitement apprĂ©hendĂ©s dans les statistiques. Les professions crĂ©atives : la dĂ©finition des professions crĂ©atives s’appuie surune mĂ©thode de sĂ©lection comprenant une mesure de la crĂ©ativitĂ© occupation-nelle (PCS 2003), afin de distinguer les professions crĂ©atives de celles qui nele sont que peu ou pas.Cluster crĂ©atif : concentration d’entreprises et d’actifs du secteur crĂ©atif gĂ©o-graphiquement proches.

* Selon la nomenclature des activités française (révision 2).

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Note Rapide - N° 573La diversitĂ© des emplois crĂ©atifs : une richesse pour l’Île-de-France

Pour en savoir plus‱ CALZADA C., « Les territoires de la crĂ©a-

tivité », Insee Lorraine, n°231-232, août

2010.

‱ CAMORS C., SOULARD O., « CrĂ©ativitĂ© et

développement économique : une

synergie prometteuse », Note rapide,

n°523, IAU ßdF, novembre 2010.

‱ CAMORS C., SOULARD O., Les industries

crĂ©atives en Île-de-France, un nou-

veau regard sur la métropole, IAU

ĂźdF, mars 2010.

‱ FLORIDA Richard, Who’s Your City?:

How the Creative Economy Is Making

Where You Live the Most Important

Decision of Your Life, New York, Basic

Books, 2008.

‱ FLORIDA Richard, The Rise of the Crea-

tive Class. And How It’s Transforming

Work, Leisure and Everyday Life, New

York, Basic Books, 2002.

Directeur de la publicationFrançois DugenyDirectrice de la communicationCorinne GuillemotResponsable des Ă©ditionsFrĂ©dĂ©ric TheulĂ©RĂ©dactrice en chefMarie-Anne PortierMaquetteVay OllivierCartographiePascale Guery------------------------Diffusion par abonnement80 E par an (ïżœ 40 numĂ©ros) - 3 E le numĂ©roService diffusion-venteTĂ©l. : 01 77 49 79 38www.iau-idf.frLibrairie d’Île-de-France15, rue FalguiĂšre 75015 Paris TĂ©l. : 01 77 49 77 40 ISSN 1967 - 2144

prĂ©sentes, mais dans une pro -portion moindre, et la part desactifs des industries crĂ©atives travaillant et rĂ©sidant dans lamĂȘme commune est beaucoupplus faible qu’en moyenne enÎle-de-France. La capitale estriche en lieux d’opportunitĂ© derencontres et de travail (servicesculturels, bars, restaurants...). Lapolarisation autour de Paris estdonc trĂšs forte. Pour ces raisons,le cƓur de l’agglomĂ©ration esttrĂšs attractif pour les acteurs desindustries crĂ©atives : 44 % desFranciliens exerçant une profes-sion crĂ©ative habitent Paris.

Les trois autres catĂ©gories sontcomposĂ©es de communes oĂč lesindustries crĂ©atives sont peu prĂ©sentes, mais oĂč certaines acti-vitĂ©s prĂ©dominent.

Les territoires Ă  dominante « high-tech »Cette catĂ©gorie est constituĂ©e decommunes majoritairement si -tuĂ©es dans l’ouest de la rĂ©gion etdans les ex-villes nouvelles : Évry,Cergy-Pontoise, Saint- Quentin-en-Yvelines. Sa carto graphie rejointles localisations prĂ©fĂ©rentiel lesdes emplois des cadres des fonctions mĂ©tro politaines, notam-ment les fonctions conception-recherche, gestion et prestations

intellectuelles. Dans cette famillede communes, la reprĂ©sentativitĂ©des industries crĂ©atives est prochede la moyenne rĂ©gionale mais lesprofessions crĂ©atives sont moinsprĂ©sentes. Le secteur Ă©dition delogi ciels et jeux vidĂ©o, qui emploiepeu d’actifs crĂ©atifs mais avec descompĂ©tences technologiques for -tes, y est trĂšs reprĂ©sentĂ©. Dans ces territoires, les actifs des industriescrĂ©atives sont en majoritĂ© deshommes, trĂšs diplĂŽmĂ©s, salariĂ©s,en CDI et Ă  temps complet.

Les territoires Ă  dominante « publicitĂ© »Cette famille regroupe des com-munes de la rĂ©gion sans conti-nuitĂ© gĂ©ographique. Les secteurscrĂ©atifs et les actifs exerçant desprofessions crĂ©atives sont moinsprĂ©sents qu’en moyenne dans larĂ©gion. Cependant, le secteur dela publicitĂ© est trĂšs reprĂ©sentĂ©dans cette classe. En revanche, lecinĂ©ma, l’audiovisuel et l’éditionsont quasi absents. Les actifs desindustries crĂ©atives sont majori-tairement des hommes, en CDI,sous-diplĂŽmĂ©s par rapport Ă  lamoyenne dans les industriescrĂ©atives (33 % contre 19 % n’ontpas le baccalaurĂ©at) ; les plusdiplĂŽmĂ©s ne reprĂ©sentent que28 % des actifs (contre 44 % dansla rĂ©gion).

Les territoires Ă  dominante « spectacle vivant »Dans cette catĂ©gorie, il y a peud’emplois dans les secteurs des industries crĂ©atives et peu de professions crĂ©atives. Cependant,la part des secteurs crĂ©atifs estrelativement importante dans lesactivitĂ©s du spectacle vivant. Cescommunes accueillent des thĂ©Ăą-tres, des salles de spectacles,pourvoyeurs d’emplois dans cesmĂ©tiers. Les actifs du secteur sontmoins diplĂŽmĂ©s qu’en moyenne :31 % n’ont pas le baccalaurĂ©at.Les emplois proposĂ©s sont aussiplus prĂ©caires : les actifs sont plussouvent indĂ©pendants et cumu-lent CDD et temps partiel. CetteflexibilitĂ© s’accompagne souventde pluriactivitĂ© : il est frĂ©quentdans le spectacle vivant de tra-vailler pour plusieurs employeurs.Les actifs sont en moyenne plusĂągĂ©s et moins souvent cĂ©liba-taires. Dans cette famille, les actifssont nombreux Ă  travailler et rĂ©si-der dans la mĂȘme commune(38 % contre 27 % tous secteursconfondus). C’est particuliĂšre-ment vrai le long des bords deMarne. Ainsi, Ă  Alfortville parexemple, un actif rĂ©sident decette classe sur deux travaille surplace.

Carine Camors et Odile Soulard (Iau ĂźdF),

Laure Omont (Insee Île-de-France)

La typologie des territoires créatifs

L’analyse porte sur les communes d’Île-de-France offrant au minimum 500 emplois au lieu de travail dont au moins 25 emplois dans les industries crĂ©atives. L’objectif de la typologie, rĂ©alisĂ©e Ă  l’aide d’une « classification ascendante hiĂ©rarchique » est de former des groupes homogĂšnes de communes au regard des actifs crĂ©atifs qui y travaillent et dessecteurs crĂ©atifs prĂ©sents au sein de ces territoires. Cette mĂ©thode s’effectue par agrĂ©gation successive des communes.Les communes qui se ressemblent le plus sont regroupĂ©es, tout en prĂ©servant un maximum de diffĂ©rences entre les groupes.La « classification ascendante hiĂ©rarchique » a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en prenant comme variables actives les indicateurs suivants : part des secteurs des industries crĂ©atives au lieu de travail, part des professions crĂ©atives au lieu de travail, part de chaque sous-secteur (Ă©dition de livre et presse, cinĂ©ma-audiovisuel-photographie-musique, spectacle vivant,Ă©dition de jeux vidĂ©o et logiciels, architecture, publicitĂ©) dans les industries crĂ©atives.

Atlas des Franciliens Économie

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MÉTHODOLOGIE