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Recherche « évaluation participative de la pauvreté dans la région de Koulikoro »
Présentation des principaux résultats opérationnels
Étude financée par la Banque mondiale
Fabrice Escot Laurence Touré
Juillet 2011
0
Présentation de l’étude
1
La recherche « Evaluation participative de la pauvreté dans la région de Koulikoro » vise à rendre compte des conceptions que les habitants de la région de Koulikoro ont de la pauvreté. Les politiques de lutte contre la pauvreté sont basées sur des définitions largement exogènes du phénomène. Or, le contexte politique et les valeurs influent largement sur la définition de la pauvreté et le processus de désignation des pauvres. Proposer une vision malienne de la pauvreté, à partir d’études de cas dans la région de Koulikoro, devrait permettre de mieux cibler les politiques de lutte contre la pauvreté. Cette recherche a pour principal objectif de produire des indicateurs « émiques » de la pauvreté, c’est-à-dire des indicateurs définis par les populations de la région, à partager et valider cette information avec les acteurs locaux concernés par la recherche et finalement permettre aux statisticiens de disposer de nouveaux éléments d’analyse de la pauvreté.
1.1. Rappel des objectifs généraux assignés à l’étude
Pour répondre à ces objectifs, une étude construite en trois phases
2
Cette phase a été menée en collaboration avec les services du gouvernorat, des cercles et des communes. Sept sites ont été retenus, choisis de façon à représenter la diversité des milieux de la région :
Deux sites urbains :
• Koulikoro, capitale régionale, qui a connu une forte récession due à l’évolution du trafic des marchandises et à la fermeture de certaines usines, Huicoma notamment,
• Fana, ville dont la croissance assez rapide s’accompagne d’une mutation économique importante via l’industrialisation et l’essor du commerce,
Cinq sites ruraux (des milieux enclavés, assez peu encadrés par des interventions extérieures et des communes plutôt pauvres selon le profil pauvreté des communes du Mali) :
• Cercle de Kolokani (deux sites, Fondombougou et Doumbala), caractérisé par une population majoritairement bambara, une zone de culture sèche et d’élevage, avec au nord du cercle, des conditions propices à l’élevage et à l’installation de communautés d’éleveurs peuls
• Cercle de Banamba (un site, Dangado), caractérisé par une présence importante de communautés soninke, avec une tradition d’émigration, un milieu d’agriculteurs mais également de commerçants.
• Cercle de Dioila (un site, Dègnèkoro), caractérisé par une population bambara, un milieu agricole avec une pluviométrie abondante, une culture cotonnière fortement encadrée mais en difficulté actuellement, ce qui amène les paysans à des stratégies de diversification
• Cercle de Kangaba (un site, Namakana), caractérisé par une population malinké, une production agricole axée sur les seules cultures sèches, notamment dans la partie nord du cercle, éloignée du fleuve, où la pratique de l’orpaillage s’est installée depuis plusieurs générations et conditionne largement le mode de vie des villageois.
Phase 1 : identifier des sites pertinents pour l’étude
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Objectifs : • Recenser les dimensions et registres constitutifs du champ de la pauvreté et de la richesse • Établir une échelle graduée de pauvreté/richesse faisant sens communément • Identifier les critères contributifs à la distinction des différents niveaux Méthode : • Identification de groupes par les personnes ressources villageoises préalablement identifiées - Une cible de leaders villageois (autorités villageoises, conseillers mairie, responsables associatifs)
- Une cible de personnes identifiées localement comme pauvres ou très pauvres (principe selon lequel ce sont les pauvres qui parlent le plus concrètement de la pauvreté)
• Focus groups de 2h30 en moyenne, avec des techniques d’animation essentiellement projectives (module imaginaire, module réalité vécue)
Phase 2 : cerner les représentations associées à la pauvreté
4
Test
Dans les représentations, la notion de pauvreté (et de richesse) est clairement multidimensionnelle.
Elle comporte 9 dimensions, qui s’organisent en 5 champs :
5
Résultat 1 : la représentation schématique du champ évocatoire de la pauvreté
Passivité, attentisme, court-termisme, bêtise, être perdu, hébétude
Perte d’autorité, humiliation, irrespect
des autres
Mésentente, médisances
Mauvaise santé, pas de nourriture, habitat dégradé, mauvaise literie, pas d’habits
Pessimisme, nervosité, insomnies, dépression,
folie
Ne pas pouvoir se marier/avoir d’enfants,
être jugé, méprisé
Briser les interdits, mauvaises pensées, perte de la foi, vol,
délinquance
Ne rien posséder, travailler pour les autres, faire des travaux de force
Être maudit, injustice,
refus d’aide, pas de pluie
Passivité
Soumission
Isolement
Insuffisance
Instabilité émotionnelle
Discrimination
Immoralité
Dépendance
Abandon/Lâchage
Insignifiance
L’économique Le social
L’individuel Le psycho-social
La dimension d’appui
Visuel utilisé pour la phase 3
Résultat 2 : Échelle « émique » des niveaux de pauvreté et de richesse
Une échelle à six niveaux permet de rendre compte des stratifications opérées dans tous les milieux.
Nous n’avons pu retenir aucune terminologie commune. La langue diffère d’un milieu à l’autre (bambara, malinké, soninké, peul) et les termes recensés pour désigner les différents niveaux sont assez nombreux et sont diversement
compris et interprétés selon les milieux voire les personnes.
Nous présentons donc ces niveaux avec les termes français qui illustrent le mieux la situation de chacun :
Trois niveaux de pauvreté :
La dépendance
La subsistance
L’insuffisance
Trois niveaux de non pauvreté :
L’autonomie/l’investissement
La capitalisation
Le pouvoir
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Phase 3 : rechercher une validation individuelle des premiers résultats
(dans les villages)
1. Un recensement des UP et des ménages qui les composent
3. Une approche par questionnaire
Méthodologiquement, trois approches ont été menées en parallèle :
2. Une approche par récits de vie
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Le recensement a été opéré à partir de la liste exhaustive des ménages du village établie avec un petit groupe de personnes (6 à 8) sur la base des rôles fiscaux obtenus auprès des mairies, qui mentionnent la plupart des UP des villages, complétés pour parvenir à recenser l’ensemble des chefs de ménage ressortissants du village, et parmi ceux-ci :
- Ceux vivant effectivement dans le village - Ceux en exode ou installés dans des villages voisins
1. Production de la liste exhaustive des UP du village
2. Pour chaque UP, liste des ménages qui la composent :
• Nom de chaque chef de ménage (‘moussotogi’) • Lien avec le chef d’UP (père, oncle, petit ou grand frère, fils, neveu, petit-fils…) • Lieu de résidence du ménage (‘bourg’ ou hameau)
3. Tirage d’une soixantaine de ménages sur la liste de manière aléatoire
4. Situation de ces personnes sur l’échelle « émique » des niveaux de pauvreté/richesse par les personnes ressources
5. Echantillonnage • 1 personne par niveau (échelle) pour les récits de vie • X ménage par strate pour la passation du questionnaire, un homme ou une femme par ménage
En milieu urbain, l’échantillon raisonné a été constitué par des groupes de personnes ressources sur la base des principaux critères économiques locaux (activités, biens détenus) issus de la phase 2
1. Le recensement des UP et des ménages qui les composent
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Répartition géographique des entretiens et questionnaires
Phase test
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12 entretiens - 6 hommes - 6 femmes
27 entretiens - 17 hommes - 10 femmes
103 questionnaires
- 53% d’hommes - 47% de femmes
- 13% âgés de 18 à 30 ans - 61% âgés de 31 à 55 ans - 26% âgés de plus de 55 ans
162 questionnaires - 57% d’hommes - 43% de femmes
- 41% âgés de 18 à 30 ans - 44% âgés de 31 à 55 ans - 15% âgés de plus de 55 ans
39 récits de vie
265 questionnaires
Milieu urbain Milieu rural
Échantillons
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Objectif de ces récits de vie : - Appréhender les différences entre strates - Fournir des éléments explicatifs aux résultats de l’enquête par questionnaire - Finaliser le questionnaire en fonction des données recueillies et analysées Menés par entretiens individuels en face-à-face (toujours réalisés à l’écart, y compris des membres de la famille proche) sur les sept sites de l’étude. Le guide d’entretien était centré sur le vécu et le ressenti des personnes, à titre individuel, dans leur environnement : • Leur histoire personnelle • Leur identité sociale et leur statut • Leur personnalité individuelle et sociale • Leur ressenti de leur village/ville • Leur ressenti de leurs conditions d’existence • Leur perception argumentée de leur niveau de pauvreté et richesse • Leurs principales problématiques actuelles • Leurs perspectives • Le mode d’organisation et de fonctionnement des collectifs ménage, UP, les activités et ressources
exploitées, étant abordées au fil de la discussion. • Le guide d’entretien a été adapté aux spécificités du milieu peul et de l’élevage
2. Les récits de vie
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Objectifs : - Valider la pertinence de chacun des critères au réel - Hiérarchiser les indices et les critères - Qualifier précisément les différentes formes de chacune des variables - Trouver, pour chacune des variables, des formulations à même de permettre une enquête quantitative Méthodologie : Le questionnaire était construit en trois parties 1. Une partie sur la structure et l’organisation des activités économiques 2. Une partie portant essentiellement sur des critères objectifs (habitat, alimentation, pratiques de santé,
finances, scolarisation des enfants, possession de moyens de locomotion…), plus des ressentis (état de santé, surface sociale…)
3. Une partie finale visant à recueillir la perception individuelle subjective de son propre niveau de
pauvreté/richesse : En notant sur l’échelle à six niveaux construite à l’issue de la phase 2 son propre niveau ressenti :
• De pauvreté/richesse au global • De pauvreté/richesse sur 29 critères
- Des critères renvoyant à des éléments très factuels : l’équipement du foyer, l’habitat, les revenus, les champs, l’équipement, le bétail, l’épargne, ses propres contributions en tant que jigi, etc.
- Des critères plus difficiles à cerner : la famille d’origine, l’éducation reçue, le caractère et la personnalité, ses propres jigis, la capacité à bien marier ses enfants, le réseau social, l’influence dans le village/le quartier, etc.
3. L’approche par questionnaire
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Q.102a/ Comment est-ce que vous vous situez personnellement, en tenant compte de tout ce que vous avez dit sur votre situation, sur cette échelle ? (note : la réponse NSP n’a pas été donnée comme possible)
Contenu du volet subjectif du questionnaire
Q.102b/ Si on ne tient compte que de (lire les items un par un)…. , comment vous situez-vous sur cette même échelle ?
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1. Un calcul de corrélations simples afin de déterminer les critères les plus
contributifs d’un niveau à l’autre
2. Un classement des questionnaires, au sein de chaque niveau, suivant les notations sur les
critères les plus contributifs
Deux exploitations complémentaires des données ont été menées :
Constitution de profils différenciés
Exploitation des critères subjectifs
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1. Le mode de calcul des corrélations
Critère sur-déterminant
Critère déterminant
Critère peu déterminant
Critère non déterminant
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2. Un classement des questionnaires, au sein de chaque niveau, suivant les notations sur les critères les plus contributifs :
Exemple : deux profils ruraux du niveau de l‘insuffisance :
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-0.02
-0.01
0.00
0.01
0.02
0.03
Pauvreté/richesse Revenus de l'UP Caractère Capacité à décider Capacité marier enfants Village où habitez Influence dans UP Connaissances influ village Considération ds quartier Réseau social Champs Mariage & famille créée Savoir-faire pro Éducation Santé Ceux dont on est jigi Alimentation Vos jigi Apparence-cérémonies Famille d'origine Équipements du foyer Revenus du ménage Métier Équipement professionnel Maison Vos revenus Épargne Bétail
5
4
3
2
1
0 -0.02
-0.01
0.00
0.01
0.02
0.03
Pauvreté/richesse Caractère Éducation Santé Savoir-faire pro Capacité à décider Connaissances Village où habitez Vos jigi Revenus de l'UP Réseau social Métier Mariage & famille créée Influence dans UP Alimentation Apparence-cérémonies Famille d'origine Champs Considération ds quartier Revenus du ménage Maison Capacité marier enfants influ village Équipements du foyer Vos revenus Ceux dont on est jigi Équipement professionnel Épargne
5
4
3
2
1
0
Profil 2.1, « Indépendants/subordonnés » Un profil qui valorise le champ de l’individuel,
mais dévalorise assez fortement le social et l’économique
Profil 2.3, « Autonomes en devenir » Un profil qui se valorise fortement sur tous les
domaines
3.1 Petits salariés
3.2 Petits
indépendants
2.1 Artisans
modestes
2.3 Autonomes déstabilisés
1.1 Laborieux solidaires
0.2 Maladifs
0.1 Isolés
Dynamique négative, d’appauvrissement
Dynamique positive, d’enrichissement
0. La dépendance 1. La subsistance 2. L’insuffisance 3. L’équilibre précaire
2.2 Agriculteurs
modestes
Présentation des profils urbains des niveaux en dessous du seuil de pauvreté
17
6.1 Industriels
4.1 Auto
entrepreneurs
5.1 Élite moderne
4.3 Commerçants
insécurisés
4.5 Insouciants
4.4 Débrouillards
Dynamique négative, d’appauvrissement
Dynamique positive, d’enrichissement
4-. L’autonomie 5. La capitalisation 6. Le pouvoir
4.2 Salariés
investisseurs
5.2 Entrepreneurs
en devenir
4+. L’investissement
Présentation des profils urbains des niveaux en dessus du seuil de pauvreté
18
3.1 Traditionalistes
2.1 Indépendants/ subordonnés
2.3 Autonomes en
devenir
1.1 Petits agriculteurs
exclusifs
0.1 Isolés/
maladifs
Dynamique négative, d’appauvrissement
Dynamique positive, d’enrichissement
0. La dépendance 1. La subsistance 2. L’insuffisance 3. L’équilibre précaire
2.2 Agriculteurs modestes
décisionnaires
1.2 Petits agriculteurs diversifiés
Présentation des profils ruraux des niveaux en dessous du seuil de pauvreté
19
6.1 Entrepreneurs
agricoles
5.1 Entrepreneurs
ruraux
4.4 Agriculteurs rationalistes
4.1 Soumis
au collectif
4.2 Responsabilisés
Dynamique négative, d’appauvrissement
Dynamique positive, d’enrichissement
5.2 Agro-éleveurs
aisés
4.5 Agriculteurs investisseurs
4-. L’autonomie 5. La capitalisation 6. Le pouvoir 4+. L’investissement
4.3 Jeunes
battants
Présentation des profils urbains des niveaux en dessus du seuil de pauvreté
20
Principaux résultats opérationnels de l’étude
21
L’analyse des résultats a été menée sur la base des différents profils identifiés
Nous aborderons les points suivants :
I- Validation du caractère multidimensionnel des notions de pauvreté et de richesse p. 23 II- Échelle émique de pauvreté/richesse P. 27 III- Les critères et l’indice subjectifs p. 30 IV- Les critères objectifs p. 38 V- Les critères relatifs aux activités p. 50
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I. Validation du caractère multidimensionnel des notions de
pauvreté et de richesse
23
L’économique
• Besoins matériels croissants, standards qui s’imposent peu à peu (ex matelas mousse, toit de tôle)
• Monétarisation des échanges • Développement des services payants : santé,
scolarisation…
La sphère sociale
• La vie sociale est un champ primordial de la réalisation de soi
• Le social est fortement articulé à l’économique (les réseaux, les jigis, la structuration des UP…)
• Les plus pauvres cherchent a minima à maintenir leur rang social
L’individuel
• Importance de la valeur voire de l’éthique du travail
• Trois systèmes de valeurs/rapport au monde (normatif, humaniste/progressiste, individualiste)
Le psycho-social
La cohésion est un élément clé de la réussite collective • Cf les hameaux, les ménages indépendants
voire isolés, les individus ‘exclus’… • Cf. l’éclatement des familles donné comme
facteur important de l’appauvrissement
La dimension d’appui
• Rôle des équipements collectifs… pour ceux qui y ont accès • Rôle du jigi dans la structure sociale et comme recours économique • Dieu, projets, etc. seul espoir exprimé dans les milieux les plus sinistrés (ex. Koulikoro)
24
Les dimensions en jeu sont fortement interdépendantes, et fonctionnent en système. Accéder ou non à un certain niveau de « richesse » dépend de la façon dont on se réalise
sur ces différents registres.
Le processus de « réalisation » est évolutif, ainsi qu’en témoigne la capacité des gens à se positionner différemment dans le temps et à qualifier diversement leur dynamique actuelle. L’état de pauvreté/richesse repose sur des équilibres plus ou moins stables et plus ou moins sécurisés. Il peut suivre des progressions plutôt linéaires (par exemple accession au travail voire à l’autonomie, construction de la famille, accès à la propriété et construction de l’habitat, la scolarisation des enfants, épargne, investissement professionnel, acquisition de matériel, accroissement de la force de travail du ménage ou de l’UP…), mais cette linéarité est fréquemment affectée par des phénomènes ‘disruptifs’,
• Certains positifs, ‘déclencheurs’ : mariage, arrivée d’un capital inattendu, exode d’un membre de la famille, soutien d’un nouveau jigi, embauche…
• D’autres négatifs, ‘ruptures’ : décès du conjoint, divorce, maladie, accidents, décès du jigi, décès des enfants, licenciement, « fuite » des fils, escroquerie, sécheresse ou au contraire trop forte pluviométrie…
Les parcours de vie restitués lors de la phase qualitative montrent la fréquence importante de tels phénomènes et ont ainsi un caractère très peu linéaire Quel que soit le niveau de pauvreté/richesse, le stade de vie est un élément majeur de l’état de pauvreté/richesse ; on observe une ‘courbe’ de vie marquée par des phases d’enrichissement et des phases d’appauvrissement, avec des étapes récurrentes chez tous Les parcours de vie montrent des cas de mobilité sociale rapide, ascendante ou descendante. Certaines personnes aujourd’hui aisées ou riches sont issues de familles pauvres ; certains indigents sont issus de familles plutôt aisées.
La pauvreté/richesse est à la fois un état et un processus dynamique
25
Certains hypothèquent clairement le présent sur l’avenir en privilégiant ce qui relève de l’investissement (habitat, scolarisation des enfants, parfois nécessairement sélective, professionnel, refus de l’endettement autant que possible, restrictions sur le niveau de vie et notamment l’alimentation et l’équipement du foyer)
D’autres montrent un rapport investissement/consommation plus faible, avec une dynamique plus « au jour le jour » - Soit par manque de moyens, et notamment les plus
pauvres - Soit par une forme d’optimisme
Le sentiment de vulnérabilité aux ruptures est fort, et les stratégies de sécurisation sont ainsi au cœur des activités des ménages qui en ont les capacités :
La dynamique d’appauvrissement/enrichissement s’inscrit dans un ensemble complexe de facteurs plus ou moins contraignants, dont la personne est néanmoins fortement partie
prenante (via sa psychologie, ses attentes, sa capacité à décider et ses choix propres, dont notamment, lorsqu’elle est en mesure d’en décider, ceux relatifs à l’investissement ou à la
consommation)
(à niveau égal de pauvreté/richesse)
26
II. Échelle émique de pauvreté/richesse
27
Le pouvoir : la réalisation Assurer la transmission
La capitalisation : le statut économique Incarner les valeurs sociales
L’investissement : la sécurisation de l’avenir et l’ambition Entreprendre
L’autonomie : l’équilibre, mais sans sécurisation de l’avenir Pérenniser et développer
L’équilibre précaire : le quotidien assuré, mais une résilience très faible Sécuriser les acquis
L’insuffisance : une incomplète autonomie, et l’absence de capital Progresser et acquérir l’autonomie
La grande pauvreté : la subsistance grâce au labeur « Surnager » et conserver ses réseaux sociaux
L’indigence : la dépendance, la soumission comme moyen de survie Conserver sa dignité
L’identification des profils permet d’affiner l’échelle « émique » et de distinguer huit niveaux pertinents, avec des logiques différenciées
Pauvreté
Richesse
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Ces différents niveaux sont séparés par des seuils, perceptibles à travers les notations subjectives et à travers les critères objectifs
Trois seuils notamment apparaissent intéressants :
Le seuil de pauvreté (entre équilibre précaire et
autonomie) = La sécurisation du présent
Le seuil de l’aisance (entre autonomie et investissement)
= La sécurisation de l’avenir
Pouvoir
Capitalisation
Autonomie
Équilibre précaire
Insuffisance
Subsistance
Dépendance
Investissement
Le seuil de la grande pauvreté (entre subsistance et insuffisance)
= La normalisation socio-économique
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III. Les critères et l’indice subjectifs
30
Deux critères qui relèvent de l’appui
- Les personnes qui sont ses jigis - Les personnes dont on est soi-
même jigi
Trois critères qui relèvent du statut social
- Sa famille d’origine - La considération dont on
bénéficie dans le quartier/dans le village
- Son réseau social
Six critères qui relèvent du contrôle de l’outil de production
- Ses revenus propres - Les revenus de son ménage - Le bétail qu’on possède - L’équipement professionnel (dont
agricole) auquel on a accès - Les revenus de son UP * - Ses champs*
* exploitable un milieu rural seulement
Deux critères qui relèvent de l’appartenance
- Son mariage et la famille qu’on a créée
- Son apparence lors des cérémonies
Trois critères liés aux avoirs matériels
- Son habitat - Son alimentation - Les équipements de son foyer
(ustensiles de cuisine, literie)
31
Parmi les critères subjectifs, 16 suivent une progression, sinon parfaitement, du moins globalement linéaire.
Ils permettent, en cumulatif, de constituer un indice pertinent.
0
1
2
3
4
5
Équipements du foyer (urbains)
0.2 0.1 1.1 2.1 2.2 2.3 3.1 3.2 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1
Exemples de critères subjectifs globalement linéaires :
0
1
2
3
4
5
Équipement professionnel (ruraux)
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
32
L’indice est basé sur la moyenne des notations sur ces 16 critères
Milieu urbain
Milieu rural
33
Une très forte linéarité de l’indice, qui permet notamment une distinction très nette des niveaux de pauvreté/richesse… avec l’exception des 2.3, « autonomes déstabilisés »
Une assez forte linéarité de l’indice, qui permet une distinction assez nette des niveaux de pauvreté/richesse… avec l’exception des 2.3, « autonomes en devenir »
Position des profils sur l’indice subjectif en milieu urbain :
0
1
2
3
4
5
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.1 3.2 4.5 4.4 4.5 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1
Tous les profils pauvres se situent sous la valeur ‘seuil’ de ressenti de pauvreté (hormis les ‘autonomes déstabilisés’) L’ensemble des profils non pauvres se situent au dessus
Position des profils sur l’indice subjectif en milieu rural :
0
1
2
3
4
5
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
Tous les profils pauvres se situent sous la valeur ‘seuil’ de ressenti de pauvreté (hormis les ‘autonomes en devenir’)
Tous les profils non pauvres se situent au dessus de cette valeur seuil… hormis les ‘soumis au collectif’
Enseignements opérationnels :
Il apparaît possible et intéressant d’utiliser un indice subjectif dans la construction des
échantillons, cet indice contribuant à l’évaluation du niveau de pauvreté/richesse
des personnes
Les personnes montrent leur capacité à se positionner de façon pertinente :
- Sur une échelle de pauvreté/richesse
structurée selon leur mode de représentation
- Sur de multiples critères
36
Concrètement, la valeur de l’indice subjectif reflète de façon significative le niveau de pauvreté/richesse sur l’échelle émique
37
IV. Les critères objectifs
38
L’analyse de ces critères confirme la pertinence de la stratification issue des critères subjectifs
Aucun de ces critères n’est un indicateur absolu d’un certain niveau de pauvreté ou de
richesse (ex. 100% des riches et 0% des pauvres, ou inversement)
Les critères les plus déterminants sont :
Les critères objectifs émiques, c’est-à-dire fournis par les populations, s’avèrent globalement pertinents
39
- Soit discriminants, c’est-à-dire permettent de situer la personne au dessous ou au dessous du seuil de pauvreté
- Soit globalement linéaires, c’est-à-dire ne sont pas discriminants mais suivent une progression continue des plus pauvres aux plus riches
40
0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1 0
25
50
% de ménages équipés de boutiques
Un seul critère à la fois linéaire et discriminant : la détention d’une boutique par ceux qui pratiquent une activité de commerce
- La possession de vêtements en wax ou basin (rural surtout) - L’intégration dans les réseau sociaux
- Les contributions effectuées en tant que jigi
- Moyens de déplacement détenus personnellement (vélo, moto, véhicule
- L’alimentation
o Fréquence de préparation o A noter qu’en termes alimentaires, les éléments les plus signifiants sont surtout la fréquence
de consommation de plats de viande et la fréquence de la viande ou du poisson dans les sauces.
- L’épargne
41
Certains critères apparaissent globalement linéaires
Exemple de critères peu ou pas discriminants mais globalement linéaires
0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1 0
25
50
75
100
% de ‘oui’ à la question : Disposez-vous d’une épargne personnelle ?
0
50
100
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1 0
25
50
75
100
Urbain
Rural
42
0
50
100
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1 0
25
50
75
100
% de réponse ‘oui’ à la question : Disposez-vous des ustensiles de cuisine qui vous sont normalement nécessaires ?
0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1 0
25
50
75
100
Rural
Urbain
43
0
50
100
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1 0
25
50
75
100
Réponse « oui » à la question : Est ce que vous pouvez vous considérer comme le jigi de certaines personnes en dehors des membres de la famille?
0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1 0
25
50
75
100
Rural
Urbain
44
Certains critères apparaissent largement discriminants, et peuvent être utilisés comme marqueurs
Dans les deux milieux : La détention d’un compte en banque (non pauvreté
en urbain, aisance en rural) Le fait de pouvoir payer l’impôt facilement (moins
de 10% des non aisés) Le fait de scolariser ses enfants dans le privé
(néanmoins très rare en rural) En milieu rural : L’autosuffisance alimentaire absolue (jamais de
besoin d’acheter des céréales) signe de façon quasi absolue un état d’aisance
En milieu urbain : La consommation même occasionnelle de plats de
viande signe un état de non pauvreté (seulement 4% des pauvres en consomment)
La propriété de camion, de bâché, d’un véhicule ou de bétail bovin signe de façon quasi absolue un état d’aisance
Dans les deux milieux Le fait de préparer une ou deux fois par jour
seulement (4-5% des non pauvres) En milieu urbain :
Le fait de dormir sur une natte ou une paillasse (10% des non pauvres), ou de ne pas pouvoir renouveler les ustensiles de cuisine abimés ou usés (4% des non pauvres)
L’achat de céréales au détail ou par sacs de 50 kilos (8% des aisés)
Un toit de banco (8% des non pauvres)
Marqueurs de pauvreté
Marqueurs de non pauvreté
45
Sur quoi vous couchez-vous pour dormir ?
Urbain : le fait de dormir sur une natte ou une paillasse signe dans presque tous les cas un état de pauvreté
0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1
matelas mousse paillasse natte
0
25
50
75
100
très p
auvres
pu
vres
auto
no
mes
aisés
total
pau
vres
total n
on
p
auvres
total
matelas mousse paillasse natte
Exemple de critères objectifs discriminants
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0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1 0
50
100
% de ménages détenteurs de camions
0
50
100
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1 0
25
50
75
100
% de ménages ayant fréquenté au moins une fois le Cscom au cours de l’année précédente
0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1 0
25
50
75
100
Rural
Urbain
Exemple de critères objectifs non discriminants et peu linéaires
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48
0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1 0
25
50
% de ménages équipés d’ânes
0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1 0
25
50
% de ménages équipés de charrettes
Nécessité de créer des indices composites à partir de ces critères
L’étude permet d’ajouter des critères jusque là peu utilisés, comme le type de literie, la
disponibilité et la capacité de renouvellement des ustensiles de cuisine
49
Enseignements opérationnels :
V. Les critères relatifs aux activités
50
2. Le taux d’activité du ménage
4. L’équipement productif
L’organisation socioéconomiques des ménages est indicatrice de certains niveaux de pauvreté/richesse
En milieu urbain
Quatre types d’indicateurs sont pertinents
3. Le caractère employeur/employé
51
1. La nature des activités du ménage
1. La nature des activités, donc les secteurs d’activité, est très fortement corrélée au niveau de pauvreté/richesse en milieu urbain
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Les secteurs d’activité
x : secteur d’activité secondaire X : cité comme source principale des revenus des ménages
2. Le taux d’activité des ménages est corrélé au niveau de pauvreté/richesse Et notamment, le taux d’activité des femmes est moins élevé chez les pauvres
Nous présentons ici le nombre d’activités ‘autonomes’ exercées par les hommes et par les femmes
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0
2
4
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1
Femmes
Hommes
0
50
100
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1
% de ménage qui emploient autrui contre paiement pour réaliser des petites activités payées à la tâche
0
0,25
0,5
0,75
1
0.1 0.2 1.1 2.1 2.2 2.3 3.2 3.1 4.5 4.4 4.3 4.1 4.2 5.1 5.2 6.1
Nombre moyen de personnes par ménage qui exercent des petites activités payées à la tâche
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Le fait d’exercer ou de faire réaliser des activités à la tâche est un indicateur très cohérent
3. Le critère employé / employeur
Boutiques
Répartition des ménages équipés en milieu urbain
Ateliers Charrettes
Bœufs de labour Charrues
Ânes
Très pauvres
Pauvres Autonomes
Aisés
Structure de l’échantillon
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Les équipements sont très diversement marqueurs de richesse ou de pauvreté : - Certains sont communément partagés (ex. ânes et charrettes) - La détention d’un atelier par exemple s’associe à une activité artisanale ; ce bien signe
globalement l’appartenance à un milieu pauvre
4. L’équipement productif
En milieu rural, quatre types d’indicateurs sont pertinents :
56
2. Les activités agricoles (nombre de variétés cultivées et
production alimentaire)
4. L’équipement Non agricole
3. L’équipement agricole et le bétail
1. Le collectif UP
Sécurisation (prise en charge par le collectif)
Limitation à la réalisation individuelle (restrictions aux activités de chacun au
profit du collectif)
Ceci étroitement lié à sa structuration et à son mode d’organisation, entre :
Des UP peu libérales
• Très centralisées, organisées selon un modèle patriarcal autoritaire.
• Elles limitent fortement les potentiels de réalisation des autres membres que le chef d’UP, propriétaire de l’ensemble des biens de l’UP, ce qui est clairement perçu par certains fils ou frères cadets et par certaines femmes comme une forme d’exploitation
Des UP plutôt libérales
• À l’équilibre entre collectif et individualité • Souvent un réel collectif :
- propriété collective d’une partie du matériel et du bétail et propriété individuelle
- activités en partie communes et en partie individuelles.
• À la fois cadre de sécurisation (alimentaire, d’entente, de solidarité, de mise en commun du matériel et des équipements…) voire affectif et cadre support où chacun a la possibilité d’investir individuellement, acquérir, projeter, etc.
Des UP peu collectives Communautés de résidence et potentiellement de consommation, mais faiblement unités de production
1. Le collectif UP a une double fonction
+ -
57
58
Trois critères sont relatifs à ce collectif :
• Le % de ménages autonomes ou membres d’une UP
• La taille de l’UP, qui peut être appréhendée via : Le nombre de ménages qui la composent Le nombre de ses membres qui sont actifs
• Le caractère plus ou moins ‘libéral’ de l’UP, qui peut être appréhendé via :
Le type ‘père et fils’ ou ‘fratries’ La liberté laissée à chacun d’exercer des activités autonomes (taux d’activité des ménages
au sein de l’UP) La propriété de matériel en commun
Plus les ménages sont pauvres, et plus ils sont, souvent :
Autonomes Membres d’UP plutôt petites Membres d’UP peu libérales, et surtout de type ‘père et fils’
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Taux des ménages en UP selon le profil (rural)
Taille des UP
0
20
40
60
80
100
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
0
5
10
15
20
25
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
Nombre de ménages Nombre d'actifs
Type des UP Peu libérales
Plutôt père et fils
Plutôt libérales
Plutôt fratries
Résultats du travail de recensement des UP des 4 villages
0
20
40
60
80 Seuls Petites UP UP moyennes Grandes UP
0
20
40
60
80
Degnekoro Fondombougou Namakana Dangado
Seuls Père et fils Fratries
L’éclatement des familles est diversement réalisé :
des disparités fortes selon
les villages
60
Répartition par village sur les niveaux de pauvreté/richesse
0
20
40
Namakana Degnekoro Fondombougou Dangado Base critères économiques
Dépendance Subsistance Insuffisance et précarité
Autonomie & investissement Capitalisation Pouvoir
Un village qui compte plutôt plus de pauvres bien qu’il soit plutôt riche, à associer à l’éclatement des
familles plus abouti et à la dispersion en
hameaux… à lier à la forte culture cotonnière
Un village très contrasté entre
quelques grandes UP plutôt libérales aisées et des petites UP peu
libérales qui comptent plus de
pauvres
Un village qui compte peu de personnes aisées (notamment des éleveurs peuls)… mais beaucoup d’autonomes qui vivent
au jour le jour… à lier à la dissolution du collectif UP
et à la faiblesse de l’équipement agricole des
ménages ; l’orpaillage sécurise le quotidien mais
ne permet pas de sécuriser le futur
Un village marqué par une plus faible
proportion de pauvres … à lier à la cohésion
des grandes UP « fratries » qui
caractérisent le village
DEGNEKORO FONDOMBOUGOU NAMAKANA DANGADO
62
0
2
4
6
8
10
12
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
Le nombre de variétés cultivées augmente de façon très sensible avec le niveau de richesse
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Avec un infléchissement sur les niveaux ‘riches’, qui incluent : Des éleveurs/agro-éleveurs Des fonctionnaires (instituteurs…) Des commerçants
2. Les activités agricoles
Production céréalière en nombre de mois de consommation pour les champs UP et les champs du ménage (moyenne des trois dernières années)
0
6
12
18
24
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
Champs UP Champs ménage
Les ménages les plus riches ont une autosuffisance largement renforcée par les récoltes des champs communs de l’UP
À noter que seuls certains ménages des milieux aisés parviennent à une totale autosuffisance, à savoir : Ne jamais avoir à acheter des céréales Voire parvenir à vendre des excédents de récolte
64
0
50
100
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
% de ménages ruraux équipés de bœufs de labour
0
50
100
0
50
100
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
% de ménages ruraux possédant des bœufs de labour en commun avec l’UP
0
50
100
65
Les ménages pauvres possèdent moins d’équipement agricole, eux-mêmes ou en commun avec l’UP
3. L’équipement agricole
0
50
100
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
% de ménages ruraux équipés de charrues
0
50
100
0
50
100
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
% de ménages ruraux possédant des charrues en commun avec l’UP
0
50
100
66
0
5
10
0.1 1.1 1.2 2.1 2.2 2.3 3.1 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 5.1 5.2 6.1
Bovins Ovins/caprins
Nombre moyen de têtes de bétail possédées par ménage Répartition des ménages possédant des bovins
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Les ménages non pauvres détiennent la grande majorité du bétail
Ils sont plus nombreux à posséder du bétail
Ils en possèdent plus en moyenne
Boutiques
Ateliers
4. L’équipement non agricole
Très pauvres
Pauvres Autonomes
Aisés
Structure de l’échantillon
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En milieu rural, le commerce et l’artisanat constituent les deux principales ressources complémentaires La détention d’une boutique signe largement la non pauvreté voire l’aisance La détention d’un atelier signe au contraire plutôt la pauvreté
Répartition des ménages équipé en milieu rural
Enseignements opérationnels :
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Une nomenclature des activités est possible et pertinente en relation avec le niveau de pauvreté/richesse
- Selon les grands secteur d’activités (commerce, artisanat, agriculture, salariat privé, fonction publique)
- Mais aussi, de façon plus fine, selon :
Niveau de développement de ces activités (ex. petit commerce, commerce en boutique, commerce international… cultures plus ou moins diversifiées, niveau d’élevage)
Le fait d’exercer ou non des ‘petites’ activités payées à la tâche
- Elle doit prendre en compte l’unité UP, surtout en milieu rural
Perspectives
70
Nous proposons d’utiliser nos trois outils :
71
• L’indice subjectif • Les critères objectivement déterminants • L’approche socioprofessionnelle
Un test auprès d’un échantillon représentatif de la population de la région de Koulikoro est nécessaire
Deux finalités :
• Exploiter les données recueillies au cours du test pour approfondir l’approche socioprofessionnelle
• Étudier la répartition de l’échantillon représentatif sur l’échelle à huit niveaux (‘octiles’)