recommandations de pratiques professionnelles

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1 Recommandations de Pratiques Professionnelles SociĂ©tĂ© Française d’AnesthĂ©sie et de RĂ©animation PRECONISATIONS POUR L’ADAPTATION DE L’OFFRE DE SOINS EN ANESTHESIE - REANIMATION DANS LE CONTEXTE DE PANDEMIE DE COVID-19 Version 2.0 (DECEMBRE 2020) En collaboration avec les sociĂ©tĂ©s : ADARPEF, ANARLF, CARO, SF2H, SFC, SFR, SPILF Texte validĂ© par le ComitĂ© des RĂ©fĂ©rentiels Cliniques (30/11/2020) et le Conseil d'Administration de la SFAR (10/12/2020). Auteurs: Lionel Velly, Etienne Gayat, Audrey De Jong, HervĂ© Quintard, Emmanuel Weiss, Philippe Cuvillon, Gerard Audibert, Julien Amour, Marc Beaussier, Matthieu Biais, SĂ©bastien Bloc, Marie Pierre Bonnet, Laure Bonnet, Pierre Bouzat, Gilles Brezac, Claire Dahyot-Fizelier, Souhayl Dahmani, Mathilde de Queiroz, Christophe Dadure, Sophie Di Maria, Claude Ecoffey, Emmanuel Futier, Thomas Geeraerts, Anne Godier, Haitem Jaber, Laurent Heyer, Olivier Joannes-Boyau, Delphine Kern, Olivier Langeron, Sigismond Lasocki, Yoan Launey, Anne Laffargue, FrĂ©dĂ©ric le SachĂ©, Anne Claire Lukaszewicz, Axel Maurice-Szamburski, Nicolas Mayeur, Fabrice Michel, Vincent Minville, SĂ©bastien Mirek, Philippe Montravers, Estelle Morau, Laurent Muller, Jane Muret, Karine Nouette-Gaulain, Jean Christophe Orban, Gilles Orliaguet, Pierre François Perrigault, Florence Plantet, Julien Pottecher, Christophe Quesnel, Vanessa Reubrecht, Bertrand Rozec, Benoit Tavernier, Benoit Veber, Francis Veyckmans, HĂ©lĂšne Charbonneau, Isabelle Constant, Denis Frasca, Marc-Olivier Fischer, Catherine Huraux, Alice Blet, et Marc Garnier. Coordonnateurs d’experts : Lionel Velly (Marseille) et Marc Garnier (Paris).

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Page 1: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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Recommandations de Pratiques Professionnelles

SociĂ©tĂ© Française d’AnesthĂ©sie et de RĂ©animation

PRECONISATIONS POUR L’ADAPTATION DE L’OFFRE DE SOINS EN ANESTHESIE-REANIMATION DANS LE CONTEXTE DE PANDEMIE DE COVID-19

Version 2.0 (DECEMBRE 2020)

En collaboration avec les sociétés : ADARPEF, ANARLF, CARO, SF2H, SFC, SFR, SPILF

Texte validé par le Comité des Référentiels Cliniques (30/11/2020) et le Conseil d'Administration de la SFAR (10/12/2020). Auteurs: Lionel Velly, Etienne Gayat, Audrey De Jong, Hervé Quintard, Emmanuel Weiss, Philippe Cuvillon,

Gerard Audibert, Julien Amour, Marc Beaussier, Matthieu Biais, Sébastien Bloc, Marie Pierre Bonnet, Laure Bonnet, Pierre Bouzat, Gilles Brezac, Claire Dahyot-Fizelier, Souhayl Dahmani, Mathilde de Queiroz, Christophe Dadure, Sophie Di Maria, Claude Ecoffey, Emmanuel Futier, Thomas Geeraerts, Anne Godier, Haitem Jaber, Laurent Heyer, Olivier Joannes-Boyau, Delphine Kern, Olivier Langeron, Sigismond Lasocki, Yoan Launey, Anne Laffargue, Frédéric le Saché, Anne Claire Lukaszewicz, Axel Maurice-Szamburski, Nicolas Mayeur, Fabrice Michel, Vincent Minville, Sébastien Mirek, Philippe Montravers, Estelle Morau, Laurent Muller, Jane Muret, Karine Nouette-Gaulain, Jean Christophe Orban, Gilles Orliaguet, Pierre François Perrigault, Florence Plantet, Julien Pottecher, Christophe Quesnel, Vanessa Reubrecht, Bertrand Rozec, Benoit Tavernier, Benoit Veber, Francis Veyckmans, HélÚne Charbonneau, Isabelle Constant, Denis Frasca, Marc-Olivier Fischer, Catherine Huraux, Alice Blet, et Marc Garnier.

Coordonnateurs d’experts :

Lionel Velly (Marseille) et Marc Garnier (Paris).

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Groupes de travail :

- Quelle protection des personnels et des patients ? Audrey De-Jong (Montpellier), Lionel Velly (Marseille), Claire Dahyot-Fizelier (Poitier), Sophie Di Maria (Paris), Florence Fernollar (CLIN, Marseille), Beatrice Clarivet (EOH, Montpellier), Laurent Muller (NĂźmes), Vanessa Reubrecht (Paris).

- Bénéfice/risque et information au patient ?

Emmanuel Weiss (Paris), Hervé Quintard (Nice), Gérard Audibert (Nancy), Yoann Launey (Rennes), Pierre-François Perrigault (Montpellier), Florence Plantet (Annecy), Benoßt Veber (Rouen).

- Quel bilan préopératoire ? Marc Garnier (Paris), Etienne Gayat (Paris), Emmanuel Futier (Clermont Ferrand), Philippe Montravers (Paris), Christophe Quesnel (Paris), Julien Amour (Massy), Matthieu Biais (bordeaux), Antoine Khalil (Radiologie, Paris), Frédéric Barbut (EOH, Pairs), Clément Richaud (CLIN, Paris), Karine Lacombe (MIT, Paris).

- Quelles modalités de consultation ? Philippe Cuvillon (Nßmes), Catherine Huraux (Grenoble), Estelle Morau (Nßmes), Frédéric le Saché (Paris), Jane Muret (Paris).

- Quelle modalitĂ© d’anesthĂ©sie et d’analgĂ©sie ? Denis Frasca (Poitiers), Lionel Velly (Marseille), Sigismond Lasocki (Anger), Thomas Geeraerts

(Toulouse), SĂ©bastien Bloc (Paris), Laure Bonnet (Paris), Anne Godier (Paris), Axel Maurice-Szamburski (Marseille), Olivier Langeron (Paris), Benoit Tavernier (Lille), Marie Pierre Bonnet (Paris).

- Constitution de circuits dédiés : HélÚne Charbonneau (Toulouse), Marc-Olivier Fischer (Caen), Marc Beaussier (Paris), Matthieu Biais (Bordeaux), Pierre Bouzat (Grenoble), Laurent Heyer (Lyon), Jean Christophe Orban (Nice), Julien Pottecher (Strasbourg), Nicolas Mayeur (Toulouse).

- Quels patients/ quelle chirurgies Ă  la sortie du confinement ? Alice Blet (Paris), Olivier Joannes-Boyau (Bordeaux), Anne Claire Lukaszewicz (Lyon), Vincent Minville (Toulouse), SĂ©bastien Mirek (Dijon), Bertrand Rozec (Nantes).

- ParticularitĂ© de l’anesthĂ©sie pĂ©diatrique :

Isabelle Constant (Paris), Gilles Brezac (Nice), Christophe Dadure (Montpellier), Mathilde de Queiroz (Lyon), Claude Ecoffey (Rennes), Souhayl Dahmani (Paris), Haitem Jaber (Toulouse), Delphine Kern (Toulouse), Anne Laffargue (Lille), Fabrice Michel (Marseille), Karine Nouette-Gaulain (Bordeaux), Gilles Orliaget (Paris), Francis Veyckmans (Lille).

Groupe de Lecture :

- Comité des Référentiels clinique de la SFAR : Lionel Velly (Président), Marc Garnier (Secrétaire), Alice Blet, Audrey De Jong, Denis Frasca, HélÚne Charbonneau, Philippe Cuvillon, Marc-Olivier Fisher, Etienne Gayat, Catherine Huraux, Hervé Quintard, Emmanuel Weiss.

- Conseil d'Administration de la SFAR : Hervé Bouaziz, Laurent Delaunay, Pierre Albaladejo, Jean-Michel Constantin, Marie-Laure Cittanova Pansard, Marc Leone, HélÚne Beloeil, Valérie Billard, Julien Cabaton, Marie-Paule Chariot, Xavier Capdevila, Isabelle Constant, Alain Delbos, Claude Ecoffey, Delphine Garrigue, Marc Gentili, Frédéric Lacroix, Olivier Langeron, Sigismond Lasocki, Frédéric Le Saché, Luc Mercadal, Frédéric Mercier, Karine Nouette-Gaulain, Paul Zetlaoui.

Page 3: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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Préambule

Vous trouverez ci-dessous une version actualisée des Recommandations de Pratiques

Professionnelles intitulĂ©es : « PrĂ©conisations pour l’adaptation de l’offre de soins en anesthĂ©sie-

réanimation dans le contexte de pandémie de COVID-19 » (version décembre 2020) établies par

la SociĂ©tĂ© Française d’AnesthĂ©sie et de RĂ©animation.

Vous avez été nombreux à consulter et à appliquer dans vos centres les deux premiÚres

versions de ces prĂ©conisations parues Ă  la fin du mois d’avril et au dĂ©but de l’étĂ© 2020. L’évolution

de la pandémie en France, plusieurs avancées scientifiques autour de la COVID-19 et le décalage

des interventions d’un grand nombre de patients durant la premiĂšre vague non rattrapĂ© depuis,

nous ont conduit Ă  modifier certaines recommandations et Ă  en proposer de nouvelles. Afin de

faciliter votre lecture et de faire rapidement apparaĂźtre les modifications et ajouts importants de

cette seconde version, ceux-ci apparaissent volontairement en bleu dans l’ensemble du

document (Ă  l’exception de ceux portant sur les annexes qui peuvent ĂȘtre imprimĂ©es, affichĂ©es

dans les services ou remises au patient).

A ce jour la situation en France reste hétérogÚne. Alors que certaines régions connaissent

une dĂ©croissance du second pic de l’épidĂ©mie et n’ont quasiment plus de circulation du virus,

d’autres ont encore des incidences stationnaires. Cette troisiùme version constitue un corpus de

prĂ©conisations devant ĂȘtre appliquĂ©es dans leur ensemble dans les zones significativement

touchĂ©es par la COVID-19, tandis que dans d’autres moins touchĂ©es un retour vers des pratiques

plus habituelles pourra ĂȘtre envisagĂ© aprĂšs validation pluridisciplinaire (anesthĂ©sistes-

rĂ©animateurs, chirurgiens, mĂ©decins interventionnels, Ă©quipes opĂ©rationnelles d’hygiĂšne,

direction, etc.) au niveau de chaque structure.

NĂ©anmoins, la SFAR insiste pour que les rĂšgles de protection du personnel, notamment telle

qu’édictĂ©es dans le champ 1, continuent Ă  ĂȘtre appliquĂ©es sur l’ensemble du territoire Ă  ce jour.

De plus, la SFAR insiste pour que tout assouplissement de pratiques par rapport Ă  celles

préconisées dans ces RPP :

1) soit issu d’une discussion pluridisciplinaire prenant en compte la situation rĂ©elle,

objective, de circulation du SARS-CoV-2 sur le territoire considéré. En cela, nous

encourageons les structures à se référer aux résultats officiels de suivi épidémiologique,

comme ceux proposés par Santé Publique France (https://geodes.santepubliquefrance.fr)

2) respecte les rĂšgles de bonnes pratiques de l’anesthĂ©sie-rĂ©animation et mĂ©decine

périopératoire et notamment les recommandations émises par la SFAR

3) soit rĂ©Ă©valuĂ© trĂšs rĂ©guliĂšrement et qu’au besoin des rĂšgles plus contraignantes

soient remises en place en cas de recrudescence de cas de COVID-19 (région en orange

ou rouge : carte taux d’incidence).

Page 4: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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Ainsi, l’objectif de cette troisiĂšme version des RPP SFAR est d’encadrer la reprise d’activitĂ©

interventionnelle au sortir du second confinement, sans la freiner, mais en continuant à protéger

patients et soignants, à un niveau individuel et collectif pour offrir un accÚs à des soins de qualité

Ă  des patients dont la procĂ©dure ne peut pas (ou plus) ĂȘtre reportĂ©e.

Introduction

Alors que la pandémie de COVID-19 est toujours en cours, nous devons organiser un accÚs à

ces soins en répondant à un double impératif : 1) offrir un accÚs à des soins de qualité à des

patients dont la procĂ©dure ne peut pas (ou plus) ĂȘtre reportĂ©e, et 2) limiter le risque de

contamination de ces patients et des personnels soignants les prenant en charge.

Le choix des mesures spĂ©cifiques Ă  mettre en place pour la prise en charge d’un patient dans

ce contexte sera guidĂ© par le risque liĂ© au patient et par le risque liĂ© Ă  l’intervention.

Les personnes Ă  risque de formes graves de COVID-19 selon les avis du Haut Conseil de la

santé publique (avis actualisé du 29/10/2020)1 sont :

- les personnes ùgées de 65 ans et plus

- les personnes avec antécédents cardiovasculaires: hypertension artérielle compliquée

(avec complications cardiaques, rĂ©nales et cĂ©rĂ©bro-vasculaires), antĂ©cĂ©dent d’accident

vasculaire cérébral ou de coronaropathie, de chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque

stade NYHA III ou IV ;

- les diabétiques non équilibrés ou présentant des complications secondaires à leur

pathologie ;

- les personnes présentant une pathologie respiratoire chronique susceptible de

dĂ©compenser lors d’une infection virale (BPCO, asthme sĂ©vĂšre, fibrose pulmonaire,

mucoviscidose, etc.) ;

- les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée ;

- les personnes prĂ©sentant une obĂ©sitĂ© avec IMC supĂ©rieur ou Ă©gal Ă  30 kg/mÂČ

- les patients atteints de cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ;

- les patients atteints de cirrhose au stade B de la classification de Child-Pugh au moins

- les personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise :

o médicamenteuse : chimiothérapie anti-cancéreuse, immunosuppresseur,

biothérapie

o corticothérapie à dose immunosuppressive,

o infection à VIH non contrÎlée ou avec des CD4 <200/mm3,

1https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspa20201029_coacdelalidefaderidefogr.pdf

Page 5: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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o consécutive à une greffe d'organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques

o liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;

- les patients avec syndrome drépanocytaire majeur ou antécédent de splénectomie ;

- les patients avec maladies du motoneurone, myasthénie grave, sclérose en plaques,

maladie de Parkinson, paralysie cérébrale, quadriplégie ou hémiplégie, tumeur maligne

cérébrale primitive ou maladie cérébelleuse progressive.

Des données plus récentes ont permis de préciser la gradation de ce risque :

Facteurs de risque de forme grave et de mortalitĂ© en cas d’infection Ă  SARS-CoV-2, classĂ©s par niveau de risque

engendré, modéré (Hazard Ratio [HR] entre 1 et 3), élevé (HR entre 3 et 5) et trÚs élevé (HR>5).

IMC : Indice de Masse Corporelle, HbA1c : hémoglobine glyquée, BPCO : broncho-pneumopathie chronique obstructive, HTAP :

hypertension artérielle pulmonaire, AVC : accident vasculaire cérébral.

Sur-risque significatif

(HR entre 1 et 3)

Sur-risque significatif élevé

(HR entre 3 et 5)

Sur-risque significatif trÚs élevé

(HR >5)

- Ăąge de 60 Ă  69 ans

- sexe masculin

- obĂ©sitĂ© avec IMC ≄35 kg/mÂČ

- déprivation matérielle (précarité)

- diabĂšte avec HbA1c ≄ 58 mmol/mol

(7,5%)

- immunodépression

- cancers solides de diagnostic datant

de moins de 5 ans

- hémopathie malignes (quelle que

soit la date de diagnostic)

- chimiothérapie de grade A,

radiothérapie dans les 6 mois

précédents

- insuffisance rénale stade 3 à 5

- maladies neurologiques autres

qu’AVC

- BPCO, HTAP, asthme traité par

corticoïdes inhalés

- insuffisance cardiaque,

artériopathies périphériques,

fibrillation atriale

- maladie thrombo-embolique

- fracture ostéoporotique

- cirrhose du foie

- polyarthrite rhumatoĂŻde

- lupus systémique ou psoriasis

- diabĂšte de type 1

- drépanocytose

- déficit immunitaire combiné

sévÚre

- insuffisance rénale stade 5

avec dialyse

- Ăąge ≄ 70 ans

- syndrome de Down

(trisomie 21)

- greffe de cellules souches

- chimiothérapie de grade B

ou C

- transplanté rénal

- syndromes démentiels

- paralysie cérébrale

Page 6: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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Concernant le risque lié à la chirurgie, deux situations ont été identifiées :

- la chirurgie à risque élevé de contamination des soignants par aérosolisation du SAR-CoV-2

(intervention avec ouverture ou exposition des voies aériennes : chirurgie de résection

pulmonaire, chirurgie ORL, neurochirurgie de la base du crĂąne, bronchoscopie rigide) ;

- la chirurgie majeure, à risque élevé de séjour post-opératoire en soins critiques, pour

laquelle le risque respiratoire pĂ©ri-opĂ©ratoire inhĂ©rent Ă  la chirurgie et Ă  l’anesthĂ©sie est

majoré par une infection, voire un portage, à SAR-CoV-2.2

Ainsi, la SociĂ©tĂ© Française d’AnesthĂ©sie et de RĂ©animation (SFAR) a demandĂ© au ComitĂ© des

Référentiels Cliniques (CRC) de coordonner des Recommandations pour la Pratique

Professionnelle (RPP) portant sur la prise en charge péri-opératoire des patients dans le contexte

de la pandĂ©mie de COVID-19. Compte-tenu de l’évolutivitĂ© de la pandĂ©mie, ces

recommandations seront sujettes Ă  modifications dans le temps en fonction de l’évolution des

connaissances sur le SARS-CoV-2. Au-delà de ces RPP, la SFAR a créé un espace documentaire

dédié à la pandémie sur son site internet (https://sfar.org/covid-19/).

Champs des recommandations

Les recommandations formulées concernent 7 champs :

- Protection des personnels et des patients

- Bénéfice/risque et information au patient

- Évaluation prĂ©opĂ©ratoire et dĂ©cision vis-Ă -vis de l’intervention

- Modalités de la consultation de pré-anesthésie

- ModalitĂ©s particuliĂšres d’anesthĂ©sie et d’analgĂ©sie

- Circuits dédiés

- Interventions Ă  la sortie du confine2ment

MĂ©thode

Ces recommandations sont le rĂ©sultat du travail d’un groupe d’experts rĂ©unis par la SFAR.

Pour aboutir Ă  l’élaboration de ces recommandations, la dĂ©marche a Ă©tĂ© volontairement

pragmatique et logique. Dans un premier temps, le comitĂ© d’organisation a dĂ©fini les questions Ă 

traiter avec les coordonnateurs, et il a ensuite dĂ©signĂ© les experts en charge de chacune d’entre

elles. Du fait de la thĂ©matique abordĂ©e, l’organisation pĂ©ri-opĂ©ratoire dans le contexte de la

reprise de l’activitĂ© chirurgicale programmĂ©e en cours de la pandĂ©mie de COVID-19, et de

l’absence de preuve dans la littĂ©rature pour un certain nombre de questions Ă  ce jour, il a Ă©tĂ©

dĂ©cidĂ© en amont de la rĂ©daction des recommandations d’adopter un format de

2 COVIDSurg Collaborative. Mortality and pulmonary complications in patients undergoing surgery with perioperative SARS-CoV-2 infection: an international cohort study. Lancet 2020 Jul 4;396(10243):27-38

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Recommandations pour la Pratique Professionnelle (RPP) plutît qu’un format de

Recommandations FormalisĂ©es d’Experts (RFE). Les recommandations ont ensuite Ă©tĂ© rĂ©digĂ©es

en utilisant la terminologie des RPP « les experts suggÚrent de faire » ou « les experts suggÚrent

de ne pas faire ». Les propositions de recommandations ont été présentées et discutées une à

une. Le but n’était pas d’aboutir obligatoirement Ă  un avis unique et convergent des experts sur

l’ensemble des propositions, mais de dĂ©gager les points de concordance et les points de

divergence ou d’indĂ©cision. Chaque recommandation a alors Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e par chacun des experts

et soumise Ă  une cotation individuelle Ă  l’aide d’une Ă©chelle allant de 1 (dĂ©saccord complet) Ă  9

(accord complet). La cotation collective était établie selon une méthodologie GRADE grid. Pour

valider une recommandation, au moins 70 % des experts devaient exprimer une opinion

favorable, tandis que moins de 20 % d’entre eux exprimaient une opinion contraire. En l’absence

de validation d’une ou de plusieurs recommandation(s), celle(s)-ci Ă©tai(en)t reformulĂ©es et, de

nouveau, soumises à cotation dans l’objectif d’aboutir à un consensus.

SynthÚse des résultats

Le travail de synthĂšse des experts a abouti Ă  67 recommandations. AprĂšs un tour de cotation,

un accord fort a Ă©tĂ© obtenu pour l’ensemble des recommandations et des algorithmes.

Page 8: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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CHAMP 1. PROTECTION DES PERSONNELS ET DES PATIENTS. Experts : Audrey De Jong (Montpellier), Lionel Velly (Marseille), Claire Dahyot-Fizelier (Poitiers), Sophie Di Maria (Paris), Laurent Muller (NĂźmes), Vanessa Reubrecht (Paris). Relecteurs : Florence Fenollar (CLIN Marseille), Delphine Grau (EOH Montpellier).

A. Mesures générales

R1.1 – Les experts suggĂšrent d’appliquer des mesures de protection strictes pour le personnel et les patients au cours de la pandĂ©mie COVID-19. Les mesures gĂ©nĂ©rales comprennent la dĂ©sinfection des mains par solution hydro-alcoolique (SHA) ou le lavage de mains Ă  l’eau et au savon si elles sont souillĂ©es, la mise en place systĂ©matique d’un masque Ă  usage mĂ©dical, prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR), correctement ajustĂ© sur les ailes du nez et couvrant le nez et la bouche jusqu’au menton, des mesures de distanciation sociale et spatiale en assurant une distance d’au-moins 1 Ă  2 mĂštres entre personnels dans les moments oĂč le port du masque n’est pas possible (pause-repas), une dĂ©sinfection des surfaces et une aĂ©ration des locaux de maniĂšre rĂ©guliĂšre. Ces mesures de protection seront actualisĂ©es et feront l’objet de formations rĂ©guliĂšres pour le personnel. Le patient sera Ă©galement informĂ© de l’importance du respect de ces gestes barriĂšres.

Accord FORT

Argumentaire : Les professionnels de santĂ© au sein des dĂ©partements d’anesthĂ©sie-rĂ©animation, unitĂ©s d’anesthĂ©sie, de soins continus, de soins critiques font partie des personnes les plus Ă  risque de contamination par la COVID-19 [1-3]. En effet, la prĂ©valence de la sĂ©ropositivitĂ© pour le SARS-CoV-2 parmi les soignants est Ă©levĂ©e et possiblement supĂ©rieure Ă  celle de la population gĂ©nĂ©rale [4], ce qui tĂ©moigne du risque de contamination sur leur lieu de travail. Il est donc essentiel que des mesures de protection strictes visant Ă  les protĂ©ger soient prises, quel que soit le statut COVID des patients qu’ils sont amenĂ©s Ă  prendre en charge. Ces mesures de protection repose sur le respect strict des prĂ©cautions standard en hygiĂšne [5,6] avec une attention particuliĂšre portĂ©e Ă  l’hygiĂšne des mains, associĂ© au port systĂ©matique du masque Ă  usage mĂ©dical (correctement ajustĂ© sur les ailes du nez et sous le menton). Ces mesures de protection devront en outre ĂȘtre actualisĂ©es, et faire l’objet de protocoles de service et de formations pour le personnel [7]. Celles-ci sont Ă©tablies tout au long du parcours du patient : consultation de prĂ©-anesthĂ©sie, bloc opĂ©ratoire, salle de surveillance post-interventionnelle, soins continus et rĂ©animation. Ces mesures de protection du personnel seront mises en place directement Ă  travers les EPI, mais aussi indirectement Ă  travers l’équipement du patient. Les mesures organisationnelles (information du patient, bilan prĂ©-opĂ©ratoire, modalitĂ©s de consultation, modalitĂ©s d’anesthĂ©sie, circuits dĂ©diĂ©s, sĂ©lection des patients et des chirurgies), permettant Ă©galement de protĂ©ger le personnel, seront dĂ©taillĂ©es dans les autres chapitres. La distanciation sociale et spatiale des personnels est Ă  respecter scrupuleusement en dehors de l’activitĂ© de soins (staff, pauses, repas
) : se placer et rester Ă  au moins 1 Ă  2 mĂštres de distance les uns des autres, surtout dans les moments oĂč le port du masque n’est pas possible, et rĂ©aliser une dĂ©sinfection rĂ©guliĂšre des surfaces. De plus, bien que des Ă©tudes supplĂ©mentaires soient nĂ©cessaires pour argumenter une transmission du virus par voie aĂ©rienne, il est recommandĂ© d’aĂ©rer de maniĂšre rĂ©guliĂšre les locaux [8].

Page 9: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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REFERENCES: [1] Chang, Xu H, Rebaza A, Sharma L, Dela Cruz CS. Protecting health-care workers from subclinical coronavirus infection. The Lancet Respiratory medicine 2020;8(3):e13 [2] The Lancet. COVID-19: protecting health-care workers. Lancet. 2020;395(10228):922. [3] Greenland JR, Michelow MD, Wang L, London MJ. COVID-19 Infection: Implications for Perioperative and Critical Care Physicians Anesthesiology. 2020; 132(6):1346-1361. [4] Galanis P, Vraka I, Fragkou D, Bilali A, Kaitelidou D. Seroprevalence of SARS-CoV-2 antibodies and associated factors in health care workers: a systematic review and meta-analysis. J Hosp Infect. 2020 Nov 16:S0195-6701(20)30522-3. Epub ahead of print.

[5] Recommandations de la SF2H sur les PrĂ©cautions Standard – Actualisation 2017. Disponible Ă  : https://www.sf2h.net/wp-content/uploads/2017/06/HY_XXV_PS_versionSF2H.pdf [6] Avis SF2H du 30 novembre 2020 relatif aux mesures de prĂ©vention et contrĂŽle de l’infection dans le contexte de la pandĂ©mie COVID-19 dans tous les secteurs de soins. Disponible Ă  : https://www.sf2h.net/publications/avis-sf2h-precautionsstandard-en-contexte-covid19_30novembre2020 [7] Chou R, Dana T, Buckley DI, Selph S, Fu R, Totten AM. Update Alert 5: Epidemiology of and Risk Factors for Coronavirus Infection in Health Care Workers. Ann Intern Med. 2020 173(7):542-555. [8] Avis HCSP du 8 avril 2020 relatif au risque rĂ©siduel de transmission du SARS-CoV-2 sous forme d’aĂ©rosol, en milieu de soin, dans les autres environnements intĂ©rieurs, ainsi que dans l’environnement extĂ©rieur.

B. En consultation de pré-anesthésie

R1.2 – Les experts suggĂšrent que tous les patients venant en consultation effectuent une dĂ©sinfection des mains par SHA et mettent en place un masque Ă  usage mĂ©dical (norme NF EN 14683:2019), prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR), dĂšs leur entrĂ©e dans la structure hospitaliĂšre, y compris les enfants pour lesquels il faut prĂ©voir des masques de taille adaptĂ©e.

Accord FORT

R1.3 – Lors de la consultation de prĂ©-anesthĂ©sie, les experts suggĂšrent que les professionnels de santĂ© rĂ©alisent un geste d’hygiĂšne des mains par friction avec un SHA (ou par lavage Ă  l’eau et au savon si les mains sont souillĂ©es) avant et aprĂšs chaque contact avec un patient ou son environnement, et portent un masque Ă  usage mĂ©dical, prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR), et des lunettes de protection pour tout examen clinique nĂ©cessitant un retrait du masque par le patient.

Accord FORT

R1.4 – Les experts suggùrent d’appliquer les mesures de protection universelles suivantes pour l’organisation des consultations :

− Organiser les files d’attente et faire respecter une distance supĂ©rieure Ă  1 mĂštre entre les patients (affiche, marquage au sol
) ;

− Limiter le nombre de patients en salle d’attente et faire respecter une distance d’au-moins 1 à 2 mùtres ;

− Afficher des consignes gĂ©nĂ©rales d’hygiĂšne ;

− Mettre Ă  disposition de la solution hydro-alcoolique (SHA) Ă  l’entrĂ©e ;

− Mettre en place une distance de sĂ©curitĂ©, voire des dispositifs spĂ©cifiques (interphone / Ă©crans plexiglas
) pour les postes exposĂ©s au public. Ces dispositifs doivent alors ĂȘtre nettoyĂ©s frĂ©quemment en respectant les mĂȘmes procĂ©dures de nettoyage que les autres surfaces ;

− Supprimer les revues, documents et objets à usage collectif des aires d'attente ou des salles communes, y compris les jouets pour enfants ;

Page 10: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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− Nettoyer et dĂ©sinfecter les surfaces (comptoir, ordinateurs, tĂ©lĂ©phones
) et le matĂ©riel (brassard Ă  tension, saturomĂštre, stĂ©thoscope
) Ă  l’aide d’un produit biocide (norme EN14476, souche vaccinia) aprĂšs chaque patient.

− AĂ©rer rĂ©guliĂšrement les locaux en ouvrant les fenĂȘtres.

Accord FORT

Argumentaire : En cette pĂ©riode de pandĂ©mie Ă  COVID-19 tout patient peut potentiellement ĂȘtre contaminĂ©, et doit en consĂ©quence protĂ©ger les autres patients et le personnel en appliquant une dĂ©sinfection des mains et en portant un masque Ă  usage mĂ©dical prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR) [1-3]. Un masque II ou IIR minimisera la dispersion de grosses gouttelettes respiratoires, ce qui protĂ©gera le personnel contre les transmissions par gouttelettes et par contact [4]. S'il est portĂ© par le personnel, un masque II ou IIR protĂ©gera contre la transmission des gouttelettes dans un rayon de 1 mĂštre du patient. Quatre Ă©tudes randomisĂ©es ont comparĂ© l’efficacitĂ© des masques FFP2 et des masques Ă  usage mĂ©dical chez des personnels soignants lors de procĂ©dures non-aĂ©rosolisantes [5-8]. La mĂ©ta-analyse incluant ces Ă©tudes ne retrouve aucune diffĂ©rence en termes de survenue d’infections virales respiratoires (OR 1,06 ; IC95% 0,90-1,25) entre les deux types de masques [9]. Un seul essai a spĂ©cifiquement Ă©valuĂ© les coronavirus et n'a trouvĂ© aucune diffĂ©rence entre les deux types de masques lors de procĂ©dures non-aĂ©rosolisantes [6].

REFERENCES: [1] Chang D, Xu H, Rebaza A, Sharma L, Dela Cruz CS. Protecting health-care workers from subclinical coronavirus infection. The Lancet Respiratory medicine 2020;8(3):e13. [2] The Lancet. COVID-19: protecting health-care workers. Lancet. 2020;395(10228):922. [3] Greenland JR, Michelow MD, Wang L, London MJ. COVID-19 Infection: Implications for Perioperative and Critical Care Physicians Anesthesiology. 2020; 132(6):1346-1361 [4] « N95 Respirators and Surgical Masks (Face Masks) », U.S. Food and Drug Administration, 11 mars 2020 [5] MacIntrye CR, Wang Q, Cauchemez S, et al. A cluster randomized clinical trial comparing fit-tested and non-fit-tested N95 respirators to medical masks to prevent respiratory virus infection in health care workers. Influenza Other Respir Viruses, 2011. 5(3):170-9. [6] MacIntrye CR, Wang Q, Seale H et al. A randomized clinical trial of three options for N95 respirators and medical masks in health workers. Am J Respir Crit Care Med, 2013. 187(9):960-6. [7] Loeb M, Dafoe N, Mahony J. Surgical mask vs N95 respirator for preventing influenza among health care workers: a randomized trial. JAMA 2009; 302(17):1865-71. [8] Radonovich LJ, Simberkoff MS, Bessesen MT, et al. N95 respirators vs medical masks for preventing influenza among health care personnel: A randomized clinical trial. JAMA, 2019. 322(9):824-833. [9] Bartoszko JJ, Farooqi MAM, Alhazzani W, Loeb M. Medical masks vs N95 respirators for preventing COVID-19 in healthcare workers: A systematic review and meta-analysis of randomized trials. Influenza Other Respir Viruses. 2020 Jul;14(4):365-373

C. Au bloc opératoire

R1.5 – Les experts suggĂšrent que les professionnels de santĂ© participant Ă  la gestion des voies aĂ©riennes (intubation et/ou extubation, mise en place et/ou retrait d’un dispositif supraglottique
), ou Ă  mĂȘme de le faire en situation de recours portent lors de ces procĂ©dures, quel que soit le statut COVID-19 du patient :

- Un masque FFP2 et un écran facial ou à défaut des lunettes de protection occlusives, - Des gants non stériles à usage unique, recouvrant les manches

Accord FORT

Page 11: Recommandations de Pratiques Professionnelles

11

R1.6 – Les experts suggĂšrent que, lors des manƓuvres au niveau de la sphĂšre respiratoire (intubation et/ou extubation, mise en place et/ou retrait d’un dispositif supraglottique) d’un patient COVID+ ou fortement suspectĂ©, soit portĂ© comme EPI supplĂ©mentaire :

- Une sur-blouse à manches longues + un tablier imperméable à usage unique, ou à défaut une casaque chirurgicale si possible étanche ;

- Une charlotte Ă  positionner sur la coiffe de base.

Accord FORT

R1.7 – Les experts suggĂšrent que le dĂ©shabillage (vidĂ©o SFAR), se fasse dans la salle d’intervention, au plus prĂšs de la porte et que les EPI soient Ă©liminĂ©s dans le circuit DASRI:

- Retirer le tablier et/ou la casaque chirurgicale, les rouler en boule avant de les jeter puis retirer la sur-blouse en la tenant le plus éloignée possible de la tenue professionnelle pour en éviter la contamination ;

- Retirer et Ă©liminer les gants ; - HygiĂšne des mains avec SHA ; - Retirer sa charlotte par l’arriĂšre ; - Retirer l’écran facial ou les lunettes de protection occlusives ; - Nouvelle hygiĂšne des mains avec SHA.

Accord FORT

R1.8 – Les experts suggĂšrent que quel que soit le statut COVID-19 du patient, seul le personnel essentiel Ă  la gestion des voies aĂ©riennes soit prĂ©sent en salle d’intervention lors de ces procĂ©dures.

Accord FORT

Argumentaire : La gestion des voies aĂ©riennes est particuliĂšrement Ă  risque de contamination pour les personnels. Ainsi, des mesures de protection strictes doivent ĂȘtre appliquĂ©es lors des manƓuvres aĂ©rosolisantes que constituent la ventilation au masque, l’intubation, l’aspiration endotrachĂ©ale et l’extubation [1]. Le port des masques FFP (Face Filtering Piece) de type 2 est prĂ©conisĂ© par la sociĂ©tĂ© française d’hygiĂšne hospitaliĂšre (SF2H) et la sociĂ©tĂ© de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) pour le personnel soignant qui rĂ©alisent des manƓuvres au niveau de la sphĂšre respiratoire [2]. Ces masques filtrants sont destinĂ©s Ă  protĂ©ger celui qui le porte contre l’inhalation de gouttelettes et de particules en suspension dans l’air. Le port de ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique, rĂ©sistance respiratoire) que celui d’un masque Ă  usage mĂ©dical. Ils ont l’avantage de filtrer au moins 94 % des aĂ©rosols (fuite totale vers l’intĂ©rieur < 8%) et d’ĂȘtre plus efficace que les masques Ă  usage mĂ©dical de type II ou IIR concernant les particules <5 ”m [3]. Cependant, un masque FFP2 mal adaptĂ© ou mal ajustĂ© ne protĂšge pas plus qu'un masque Ă  usage mĂ©dical. Un test d’étanchĂ©itĂ© (fit check) doit ĂȘtre rĂ©alisĂ© de façon systĂ©matique (vidĂ©o SFAR). De mĂȘme une barbe (mĂȘme naissante) rĂ©duit l’étanchĂ©itĂ© du masque au visage et diminue son efficacitĂ© globale. En cas de pĂ©nurie de FFP2, les masques FFP3 filtrant au moins 99 % des aĂ©rosols (fuite totale vers l’intĂ©rieur <2%) ont Ă©tĂ© proposĂ©s. Cependant avec ces masques l'air est le plus souvent expirĂ© Ă  travers une soupape (ou valve expiratoire) sans ĂȘtre filtrĂ© et est susceptible de contaminer

Page 12: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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l'environnement. Seuls les masques FFP3 comportant un dispositif de filtration sur la valve expiratoire pourraient ĂȘtre utilisĂ©s dans cette indication. Une mĂ©ta-analyse rĂ©alisĂ©e Ă  partir d’études observationnelles a suggĂ©rĂ© qu’une protection des yeux permettait de prĂ©venir les infections par virus respiratoires [4]. En effet, les gouttelettes et les liquides organiques infectieux peuvent Ă©galement facilement contaminer l'Ă©pithĂ©lium conjonctival humain [5] et entraĂźner ensuite une infection respiratoire [6]. Le fait que les yeux non protĂ©gĂ©s augmentent le risque de transmission a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence avec les coronavirus [7]. Les visiĂšres ou Ă©crans faciaux constituent une barriĂšre contre les aĂ©rosols expulsĂ©s Ă  forte impulsion et sont couramment utilisĂ©s comme alternative aux lunettes de protection car ils confĂšrent une plus grande protection du visage [8]. En utilisant un simulateur de gouttelettes chargĂ©es de virus de la grippe (diamĂštre moyen de l'aĂ©rosol : 3,4 ”m) et un simulateur de respiration, il a Ă©tĂ© rapportĂ© que l’utilisation d’un Ă©cran facial permettait de rĂ©duire de 70% le risque d’inhalation d’aĂ©rosol [9]. La pulvĂ©risation d’un colorant fluorescent (diamĂštre des particules ∌5 ”m) Ă  une distance de 50 cm d'une tĂȘte de mannequin Ă©quipĂ©e d’un masque FFP2 objectivait que la combinaison d'un Ă©cran facial et d'un masque de type FFP2, protĂ©geait les yeux, les narines et la bouche de toute contamination. Ces mĂȘmes chercheurs ont constatĂ© que l'utilisation de lunettes non occlusives avec un masque FFP2 n’empĂȘchait pas en laboratoire une certaine contamination des yeux [10]. Les Ă©crans faciaux participent Ă©galement Ă  une stratĂ©gie d’épargne des masques FFP2 en limitant leur contamination par des projections. Ces masques FFP2 ont une durĂ©e d’utilisation maximale de 8 heures [11].

REFERENCES : [1] Bowdle A, Jelacic S, Shishido S, Munoz-Price LS. Infection prevention precautions for routine anesthesia care during the SARS-CoV-2 pandemic. Anesth Analg. 2020 Nov;131(5):1342-1354. [2] Avis de la SF2H et SPILF du 04/03/2020 relatif aux indications du port des masques chirurgicaux et des appareils de protection respiratoire de type FFP2 pour les professionnels de santĂ©. [3] Milton DK, Fabian MP, Cowling BJ, Grantham ML, McDevitt JJ, (2013) Influenza virus aerosols in human exhaled breath: particle size, culturability, and effect of surgical masks. PLoS Pathog 9: e1003205 [4] Dai X. Peking University Hospital Wang Guangfa disclosed treatment status on Weibo and suspected infection without wearing goggles. Jan 22, 2020. http://www.bjnews. com.cn/news/2020/01/23/678189.html (accessed Jan 24, 2020). [5] Chu DK, Akl EA, Duda S, Solo K, Yaacoub S, SchĂŒnemann HJ; COVID-19 Systematic Urgent Review Group Effort (SURGE) study authors. Physical distancing, face masks, and eye protection to prevent person-to-person transmission of SARS-CoV-2 and COVID-19: a systematic review and meta-analysis. Lancet. 2020 395(10242):1973-1987 [6] Belser JA, Rota PA, Tumpey TM. Ocular tropism of respiratory viruses. Microbiol Mol Biol Rev 2013; 77: 144–56. [7] Seah I, Agrawal R.Can the Coronavirus Disease 2019 (COVID-19) Affect the Eyes? A Review of Coronaviruses and Ocular Implications in Humans and Animals, Ocular Immunology and Inflammation, 28:3, 391-395. [8] Centers for Disease Control and Prevention (CDC): “Workplace Safety & Health Topics. Eye Protection for Infection Control.” http://www.cdc.gov/niosh/topics/eye/eye-infectious.html [9] Lindsley, W.G., J.D. Noti, F.M. Blachere, J.V. Szalajda, and D.H. Beezhold: Efficacy of face shields against cough aerosol droplets from a cough simulator. J. Occup. Environ. Hyg. 11:509–518 (2014). [10] Shoham, S., C. Acuna-Villaorduna, M. Cotton, and M. Hardwick: “Comparison of Protection against Ocular Contamination with Disposable Eyewear Products.” Available at http://www.medonyx.com/media/MedStarFullClinicalPoster.pdf (accessed on July 16,2015). [11] Avis de la SF2H du 14/03/2020 relatif aux conditions de prolongation du port ou de rĂ©utilisation des masques chirurgicaux et des appareils de protection respiratoire de type FFP2 pour les professionnels de santĂ©.

D. En salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI)

R1.9 – Les experts suggĂšrent que les soignants et les patients portent en permanence un masque Ă  usage mĂ©dical, prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR).

Page 13: Recommandations de Pratiques Professionnelles

13

Accord FORT

R1.10 – Les experts suggĂšrent que, lors d’une procĂ©dure d’extubation chez un patient dont le statut COVID-19 est inconnu, tout soignant porte :

- Un masque FFP2 ; - Une charlotte ; - Des gants non stĂ©riles ; - Et un Ă©cran facial (qui a l’avantage de protĂ©ger le masque FFP2) ou Ă  dĂ©faut des lunettes

de protection occlusives.

Accord FORT

Argumentaire : Les gouttelettes respiratoires, sont les principales sources de contamination des personnels soignants [1,2]. Lors des procĂ©dures Ă  risque d’aĂ©rosolisation, l’intĂ©rĂȘt du masque FFP2 et d’une protection de type blouse Ă©tanche ou association blouse conventionnelle et tablier plastique font l’objet d’un consensus [3,4]. Une mĂ©ta-analyse rĂ©alisĂ©e Ă  partir d’études observationnelles a suggĂ©rĂ© qu’une protection des yeux permettait de prĂ©venir les infections par virus respiratoires [5]. Le nombre de patients asymptomatiques porteurs du virus est important [6] et justifie une protection systĂ©matique des soignants lors des procĂ©dures Ă  risque [3-9].

REFERENCES: [1] Bowdle A, Jelacic S, Shishido S, Munoz-Price LS. Infection Prevention Precautions for Routine Anesthesia Care During the SARS-CoV-2 Pandemic. Anesth Analg. 2020 Nov;131(5):1342-1354. [2] The Lancet. COVID-19: protecting health-care workers. Lancet. 2020;395(10228):922. [3] Avis de la SF2H et SPILF du 04/03/2020 relatif aux indications du port des masques chirurgicaux et des appareils de protection respiratoire de type FFP2 pour les professionnels de santĂ©. [4] Recommandations d’experts portant sur la prise en charge en rĂ©animation des patients en pĂ©riode d’épidĂ©mie Ă  SARS-CoV2. https://sfar.org/recommandations-dexperts-portant-sur-la-prise-en-charge-en-reanimation-des-patients-en-periode-depidemie-a-sars-cov2/ [5] Chu DK, Akl EA, Duda S, Solo K, Yaacoub S, SchĂŒnemann HJ; COVID-19 Systematic Urgent Review Group Effort (SURGE) study authors. Physical distancing, face masks, and eye protection to prevent person-to-person transmission of SARS-CoV-2 and COVID-19: a systematic review and meta-analysis. Lancet. 2020 395(10242):1973-1987 [6] Bai et al. Presumed asymtomatic carrier transmission of COVID 19. JAMA. 2020; 323(14):1406-1407. [7] Q&A How to protect yourself when travelling during the coronavirus (COVID-2019) outbreak. World Health Organization YouTube page. Accessed March 20, 2020. https://www.youtube.com/watch?v=0KBvReECRrI&feature=youtu.be&t=1110 [8] Travelers from countries with widespread sustained (ongoing) transmission arriving in the United States. Centers for Disease Control and Prevention website. Accessed March 13, 2020. https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/travelers/after-travel-precautions.html [9] Galanis P, Vraka I, Fragkou D, Bilali A, Kaitelidou D. Seroprevalence of SARS-CoV-2 antibodies and associated factors in health care workers: a systematic review and meta-analysis. J Hosp Infect. 2020 Nov 16:S0195-6701(20)30522-3. Epub ahead of print.

E. En soins critiques

R1.11 – Les experts suggĂšrent que dans les espaces de circulation, les soignants portent en permanence un masque Ă  usage mĂ©dical, prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR). Une attention particuliĂšre aux mesures barriĂšres doit ĂȘtre portĂ©e lors des relĂšves mĂ©dicales et paramĂ©dicales et des pauses (ouverture de salles supplĂ©mentaires pour les repas avec limitation du nombre de personnes par piĂšce).

Accord FORT

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R1.12 – Les experts suggĂšrent de rĂ©aliser un test par RT-PCR SARS-CoV-2 chez tous les patients entrant en soins critiques si un rĂ©sultat de PCR datant de moins de 72h n’est pas disponible, en privilĂ©giant un prĂ©lĂšvement trachĂ©o-bronchique chez les patients intubĂ©s si possible, afin de limiter le risque de transmission aux soignants et les contaminations nosocomiales.

Accord FORT

R1.13 – Les experts suggĂšrent que, lors d’une procĂ©dure Ă  risque d’aĂ©rosolisation chez un patient dont le statut COVID-19 est inconnu, tout soignant porte un masque FFP2, une charlotte, des gants non stĂ©riles et un Ă©cran facial (qui a l’avantage de protĂ©ger le masque FFP2) et/ou des lunettes de protection occlusives. Si le patient est COVID+ ou fortement suspectĂ©, une sur-blouse Ă  manches longues + un tablier impermĂ©able Ă  usage unique ou Ă  dĂ©faut une casaque chirurgicale si possible Ă©tanche seront portĂ©s comme EPI supplĂ©mentaire. Les procĂ©dures Ă  risque d’aĂ©rosolisation sont :

- L’intubation et l’extubation trachĂ©ale ; - La rĂ©alisation d’une trachĂ©otomie ; - Les aspirations trachĂ©ales sans systĂšme clos ; - Les soins aux patients sous ventilation non invasive ou oxygĂ©nothĂ©rapie Ă  haut dĂ©bit ; - La rĂ©alisation d’un aĂ©rosol ; - La rĂ©alisation d’une fibroscopie bronchique ; - La rĂ©alisation d’une sĂ©ance de kinĂ©sithĂ©rapie respiratoire.

Accord FORT

R1.14 – Lorsque le statut COVID-19 du patient est inconnu, les experts suggĂšrent de privilĂ©gier les systĂšmes d’aspiration trachĂ©ale en systĂšme clos. En cas d'indisponibilitĂ© de ce systĂšme, il est nĂ©cessaire d'interrompre la ventilation du patient pendant l'aspiration, idĂ©alement avec l'intervention d'un second opĂ©rateur.

Accord FORT

Argumentaire : Les gouttelettes respiratoires, sont les principales sources de contamination des personnels soignants [1]. Lors des procĂ©dures Ă  risque d’aĂ©rosolisation chez les patients COVID-19 confirmĂ©s, l’intĂ©rĂȘt du masque FFP2 et d’une protection de type blouse Ă©tanche ou association blouse conventionnelle et tablier plastique font l’objet d’un consensus [2,3]. Or, le nombre de patients asymptomatiques ou prĂ©symptomatiques porteurs du virus pouvant ĂȘtre important [4,5], une protection systĂ©matique des soignants lors des procĂ©dures Ă  risque est justifiĂ©e chez les patients dont le statut COVID-19 n’est pas encore connu [2-8]. La liste des procĂ©dures Ă  risque d’aĂ©rosolisation, rappelĂ©es ci-dessus, a Ă©tĂ© Ă©dictĂ©e par le HCSP [9]. En dehors des soins aĂ©rosolisants, le masque FFP2 n’a pas montrĂ© sa supĂ©rioritĂ© comparativement au masque Ă  usage mĂ©dical de type II, mais en cas de soins auprĂšs du patient, le port d’un Ă©cran facial ou de lunettes le cas Ă©chĂ©ant et d’un tablier semblent ĂȘtre une bonne pratique [10]. En effet, une mĂ©ta-analyse rĂ©alisĂ©e Ă  partir d’études observationnelles a suggĂ©rĂ© qu’une protection des yeux permettait de prĂ©venir les infections par virus respiratoires [11]. Les salles de pause et de rĂ©union sont des lieux de transmission particuliĂšrement importante, oĂč il convient d’appliquer le plus rigoureusement possible les gestes barriĂšres [12].

REFERENCES: [1] The Lancet. COVID-19: protecting health-care workers. Lancet. 2020;395(10228):922.

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[2] Avis de la SF2H et SPILF du 04/03/2020 relatif aux indications du port des masques chirurgicaux et des appareils de protection respiratoire de type FFP2 pour les professionnels de santĂ©. [3] Recommandations d’experts portant sur la prise en charge en rĂ©animation des patients en pĂ©riode d’épidĂ©mie Ă  SARS-CoV2. https://sfar.org/recommandations-dexperts-portant-sur-la-prise-en-charge-en-reanimation-des-patients-en-periode-depidemie-a-sars-cov2/ [4] Bai Y, Lingsheng Y, Wei T et al. Presumed asymtomatic carrier transmission of COVID 19. JAMA. 2020 Apr 14; 323(14):1406-1407. [5] Wiersinga WJ, Rhodes A, Cheng A et al. Pathophysiology, transmission, diagnosis and treatment of Coronavirus Disease 2019 (COVID-19): a review. JAMA. 2020 Aug 25;324(8):782-793. [6] Travelers from countries with widespread sustained (ongoing) transmission arriving in the United States. Centers for Disease Control and Prevention website. Accessed March 13, 2020. https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/travelers/after-travel-precautions.html [7] Galanis P, Vraka I, Fragkou D, Bilali A, Kaitelidou D. Seroprevalence of SARS-CoV-2 antibodies and associated factors in health care workers: a systematic review and meta-analysis. J Hosp Infect. 2020 Nov 16:S0195-6701(20)30522-3. Epub ahead of print. [8] Chou R, Dana T, Buckley DI, Selph S, Fu R, Totten AM. Update Alert 5: Epidemiology of and Risk Factors for Coronavirus Infection in Health Care Workers. Ann Intern Med. 2020 Oct 20:L20-1227. [9] Annexe 3 : Liste des actes invasifs ou manoeuvres au niveau de la sphĂšre respiratoire ou ORL pouvant provoquer l’aĂ©rosolisation de particules infectantes – Avis du HCSP du 10/03/2020 – Disponible Ă  : https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=830 [10] Chou R, Dana T, Jungbauer R, Weeks C. Update Alert 3: Masks for Prevention of Respiratory Virus Infections, Including SARS-CoV-2, in Health Care and Community Settings. Ann Intern Med. 2020 173(7):542-555 . [11] Chu DK, Akl EA, Duda S, Solo K, Yaacoub S, SchĂŒnemann HJ; COVID-19 Systematic Urgent Review Group Effort (SURGE) study authors. Physical distancing, face masks, and eye protection to prevent person-to-person transmission of SARS-CoV-2 and COVID-19: a systematic review and meta-analysis. Lancet. 2020 395(10242):1973-1987 [12] Bielicki JA, Duval X, Gobat N, Goossens H, Koopmans M, Tacconelli E, van der Werf S. Monitoring approaches for health-care workers during the COVID-19 pandemic. Lancet Infect Dis. 2020 Oct;20(10):e261-e267.

F. Spécificité pédiatrique

R1.15 – Pour la consultation de prĂ©-anesthĂ©sie des enfants, les experts suggĂšrent de n’accepter la prĂ©sence que d’un seul parent ou responsable lĂ©gal accompagnant par enfant. Cet accompagnant devra porter un masque Ă  usage mĂ©dical.

Accord FORT

R1.16 – Les experts suggĂšrent que tous les personnels d'anesthĂ©sie Ă  toutes les Ă©tapes de la prise en charge oĂč le risque de transmission est important portent un masque Ă  usage mĂ©dical, prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR) ; un Ă©cran facial ou Ă  dĂ©faut des lunettes de protection ; une protection de leur tenue en cas de risque de projection ou de contact avec des liquides biologiques conformĂ©ment aux prĂ©cautions standard ; et si besoin une paire de gants, notamment pour l’examen rapprochĂ© de la cavitĂ© buccale.

Accord FORT

R1.17 – Chez l’enfant rĂ©veillĂ© en SSPI, en cas de manƓuvres sur les voies aĂ©riennes, quel que soit son statut COVID, les experts suggĂšrent que les professionnels de santĂ© portent en plus un masque FFP2, une charlotte, une sur-blouse visiteur avec tablier impermĂ©able Ă  usage unique.

Accord FORT

Argumentaire : En pĂ©riode de pandĂ©mie de COVID-19, des mesures de protection renforcĂ©es vis-Ă -vis de la population pĂ©diatrique sont justifiĂ©es en raison de l’existence d’une proportion non nĂ©gligeable d'enfants possiblement COVID+ asymptomatiques (pouvant atteindre 16% suivant les sĂ©ries) et d’une probable difficultĂ© d’observance des mesures de distanciation sociale et de protection (difficultĂ© du port continu du masque Ă  usage mĂ©dical) par les enfants [1-3]. Ces constats impliquent le port d’un masque Ă  usage mĂ©dical prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR),

Page 16: Recommandations de Pratiques Professionnelles

16

de visiĂšre (ou lunettes) de protection, d’une protection de la tenue professionnelle et de gants conformĂ©ment aux prĂ©cautions standard [4] pour les personnels d'anesthĂ©sie exposĂ©s Ă  un risque de projection ou de contact avec des liquides biologiques, surtout pour l’examen rapprochĂ© de la cavitĂ© buccale en consultation d’anesthĂ©sie.

REFERENCES: [1] Zimmermann P, Curtis N. Coronavirus Infections in Children Including COVID-19: An Overview of the Epidemiology, Clinical Features, Diagnosis, Treatment and Prevention Options in Children. Pediatr Infect Dis J 2020; 39:355-368. [2] Castagnoli R, Votto M, Licari A, Brambilla I, Bruno R, Perlini S, Rovida F, Baldanti F, Marseglia GL. Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2) Infection in Children and Adolescents: A Systematic Review. JAMA Pediatr 2020 Apr 22. [3] Lu X, Zhang L, Du H, Zhang J, Li YY, Qu J, Zhang W, Wang Y, Bao S, Li Y, Wu C, Liu H, Liu D, Shao J, Peng X, Yang Y, Liu Z, Xiang Y, Zhang F, Silva RM, Pinkerton KE, Shen K, Xiao H, Xu S, Wong GWK; Chinese Pediatric Novel Coronavirus Study Team. SARS-CoV-2 Infection in Children. N Engl J Med 2020; 382:1663-1665. [4] Recommandations de la SF2H sur les PrĂ©cautions Standard – Actualisation 2017. Disponible Ă  : https://www.sf2h.net/wp-content/uploads/2017/06/HY_XXV_PS_versionSF2H.pdf

Page 17: Recommandations de Pratiques Professionnelles

17

Tableau 1. Équipement de protection individuel en fonction des lieux et des actes pour le patient adulte et le personnel soignant.

Mesures de protection

Consultation de pré-anesthésie

Bloc opératoire ou plateau interventionnel

SSPI Soins continus ou

réanimation

POUR LE PERSONNEL

DE SANTÉ

PRISE EN CHARGE D’UN PATIENT COVID+ OU FORTEMENT SUSPECTÉ

DĂ©sinfection des mains par SHA et

port d’un masque Ă  usage mĂ©dical,

préférentiellement de type II (ou IIR), et

de lunettes de protection.

DĂ©sinfection des surfaces et du

matériel.

Port d’un masque FFP2, d’une charlotte, d’une sur-blouse à manches longues

+ tablier (ou Ă  dĂ©faut d’une casaque

chirurgicale), de gants, et d’un Ă©cran facial (ou Ă  dĂ©faut de lunettes de protection occlusives).

Salle COVID-19 dédiée ou identifiée par signalétique

apposé sur la porte.

X Port d’un masque FFP2, d’une charlotte, d’une sur-blouse à

manches longues + tablier (ou Ă  dĂ©faut d’une casaque

chirurgicale), de gants, et d’un Ă©cran facial (ou Ă  dĂ©faut de

lunettes de protection). Port d’un masque ventilĂ©

(PAPRs) lors des procĂ©dures Ă  haut risque (trachĂ©otomie). Mise en place si possible et patient intubĂ© d’un systĂšme

d’aspiration clos.

PRISE EN CHARGE D’UN PATIENT NON-COVID

DĂ©sinfection des mains par SHA et

port d’un masque Ă  usage mĂ©dical,

préférentiellement de type II (ou IIR). Désinfection des

surfaces et du matériel.

Intubation et extubation : Port d’un masque FFP2,

d’une charlotte, de gants, tablier et d’un Ă©cran facial

ou de lunettes de protection occlusives.

Si extubation: Port d’un masque FFP2, d’une charlotte, de

gants, et d’un Ă©cran facial ou de

lunettes de protection.

Port d’un masque Ă  usage mĂ©dical, prĂ©fĂ©rentiellement de

type II (ou IIR). Si exposition aux liquides biologiques : port d’une

charlotte et d’un Ă©cran facial ou de lunettes de protection. Si manƓuvres respiratoires Ă 

risque (notamment intubation/extubation,

aspiration trachĂ©ale, bronchoscopie
) : port d’un

masque FFP2, d’une charlotte, de gants, et d’un Ă©cran facial ou de lunettes de protection.

POUR LE PATIENT

PATIENT COVID+ OU FORTEMENT SUSPECTÉ

DĂ©sinfection des mains par SHA et

mise en place d’un masque à usage

médical, préférentiellement de type II (ou IIR).

Départ du service pour le bloc opératoire selon le circuit COVID-19 dédié (ascenseur
) avec un

masque à usage médical, préférentiellement de

type II (ou IIR). X

Mise en place d’un masque Ă  usage mĂ©dical,

préférentiellement de type II (ou IIR)..

PATIENT NON-COVID

DĂ©sinfection des mains par SHA et

mise en place d’un masque à usage

médical, préférentiellement de type II (ou IIR ).

Départ du service pour le bloc opératoire avec un

masque à usage médical, préférentiellement de

type II (ou IIR).

Aprùs l’extubation du patient, remise

en place d’un masque à usage

médical, préférentiellement de type II (ou IIR).

Pas de masque en continu sauf si le patient présente des

symptĂŽmes compatibles avec une « infection Ă  COVID + ». Dans la mesure du possible, mise en place d’un masque Ă 

usage mĂ©dical lorsqu’un professionnel de santĂ© rentre

dans la chambre.

Page 18: Recommandations de Pratiques Professionnelles

18

CHAMP 2 : BÉNÉFICE/RISQUE DE L’INDICATION OPÉRATOIRE ET INFORMATION AU PATIENT ? Experts : Emmanuel Weiss (Paris), HervĂ© Quintard (Nice), Florence Plantet (Annecy), GĂ©rard Audibert (Nancy), Pierre-François Perrigault (Montpellier), Benoit Veber (Rouen), Yoann Launey (Rennes).

R2.1 – Chez les patients asymptomatiques, en pĂ©riode de pandĂ©mie de COVID-19, les experts suggĂšrent d’évaluer le rapport bĂ©nĂ©fice/risque de l’intervention en fonction des critĂšres liĂ©s au patient, Ă  la pathologie et Ă  la procĂ©dure (Tableau 2).

Accord FORT

Argumentaire : La circulation du SARS-CoV-2 dans la population et l’existence de porteurs asymptomatiques affectent le rapport bĂ©nĂ©fice/risque de la rĂ©alisation d’un acte chirurgical programmĂ© pendant la pandĂ©mie de COVID-19 et impose une Ă©valuation rigoureuse. Cette rĂ©flexion doit intĂ©grer trois types de critĂšres liĂ©s au patient, Ă  la pathologie et Ă  la procĂ©dure. Les donnĂ©es de la littĂ©rature, bien qu’hĂ©tĂ©rogĂšnes et de faible niveau de preuve, individualisent plusieurs facteurs de risque de formes graves de COVID-19 liĂ©s au patient potentiellement associĂ©s Ă  une majoration des complications post-opĂ©ratoires. La liste actualisĂ©e de ces facteurs de risque est rappelĂ©e dans le prĂ©ambule de ces recommandations. Parmi celles-ci on peut souligner : la classe ASA, l’obĂ©sitĂ©, l’ñge ≄ 65 ans, la prĂ©sence d’une fragilitĂ© Ă©valuĂ©e par le score de fragilitĂ© clinique [1] (Annexe 1), la prĂ©sence sous-jacente d’une pathologie respiratoire (asthme, BPCO, mucoviscidose) ou cardiovasculaire (HTA, coronaropathie et insuffisance cardiaque chronique), le syndrome obstructif d’apnĂ©es du sommeil, le diabĂšte, et l’immunodĂ©pression [2-4]. Cette augmentation du risque pĂ©ri-opĂ©ratoire est cependant contrebalancĂ©e par le potentiel effet dĂ©lĂ©tĂšre de l’annulation ou du report de l’intervention pour le patient [5]. La perte de chance en l’absence d’intervention doit ĂȘtre estimĂ©e et l’efficacitĂ© et la disponibilitĂ© d’alternatives thĂ©rapeutiques (curatives ou d’attente) explorĂ©es. Enfin, deux types de facteurs liĂ©s Ă  la procĂ©dure chirurgicale doivent ĂȘtre pris en compte : l’utilisation des ressources et le risque de transmission du SARS-CoV-2 Ă  l’équipe soignante. Le temps opĂ©ratoire et la durĂ©e prĂ©vue du sĂ©jour donnent un aperçu du personnel et des ressources hospitaliĂšres nĂ©cessaires. Pour chaque intervention, le recours prĂ©visible Ă  une prise en charge post-opĂ©ratoire dans un secteur de soins critiques doit ĂȘtre anticipĂ©e afin d’adapter l’activitĂ© chirurgicale Ă  l’offre disponible Ă  l’instant. Les besoins transfusionnels doivent Ă©galement ĂȘtre Ă©valuĂ©s en raison des difficultĂ©s d’accĂšs du public aux points de collecte de don du sang. Le nombre de personnel nĂ©cessaire doit ĂȘtre pris en compte car il majore le risque de contamination de l'Ă©quipe soignante compte tenu de l’impossibilitĂ© de respecter les recommandations de distanciation en per-opĂ©ratoire. Enfin, le risque liĂ© au type d’anesthĂ©sie et au type de chirurgie doit ĂȘtre Ă©valuĂ©. La gestion des voies aĂ©riennes supĂ©rieures a Ă©tĂ© identifiĂ©e comme Ă©vĂ©nement Ă  haut risque pour la transmission potentielle du virus liĂ© Ă  l'aĂ©rosolisation des sĂ©crĂ©tions des voies aĂ©riennes persistante plusieurs minutes aprĂšs la procĂ©dure [6, 7]. Ce mĂȘme risque est observĂ© pour les interventions des voies aĂ©rodigestives supĂ©rieures et du thorax. Enfin, le risque liĂ© au site de chirurgie doit tenir compte de la probabilitĂ© de ventilation mĂ©canique post-opĂ©ratoire dont les consĂ©quences pourraient ĂȘtre aggravĂ©es dans le cadre d’une infection, voire d’un portage, Ă  SARS-CoV-2

Page 19: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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REFERENCES : [1] Abraham P, Courvoisier D, Annweiler C et al. Validation of the clinical frailty score (CFS) in French language. BMC Geriatr. 2019 Nov 21;19(1):322. [2] Stahel PF. How to risk-stratify elective surgery during the COVID-19 pandemic?. Patient Saf Surg. 2020;14:8. Published 2020 Mar 31. doi:10.1186/s13037-020-00235-9 [3] Prachand VN, Milner R, Angelos P, et al. Medically-Necessary, Time-Sensitive Procedures: A Scoring System to Ethically and Efficiently Manage Resource Scarcity and Provider Risk During the COVID-19 Pandemic [published online ahead of print, 2020 Apr 9]. J Am Coll Surg. 2020;S1072-7515(20)30317-3. doi:10.1016/j.jamcollsurg.2020.04.011 [4] Avis du Haut Conseil de la Santé Publique du 29/10/2020 relatif à l'actualisation de la liste des facteurs de risque de forme grave de Covid-19. https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspa20201029_coacdelalidefaderidefogr.pdf [5] Hanna TP, King WD, Thibodeau S et al. Mortality due to cancer treatment delay: systematic review and meta-analysis. BMJ. 2020 Nov 4;371:m4087. [6] Tran K, Cimon K, Severn M, Pessoa-Silva CL, Conly J. Aerosol generating procedures and risk of transmission of acute respiratory infections to healthcare workers: a systematic review. PLoS One. 2012;7(4):e35797. [7] Raboud J, Shigayeva A, McGeer A, et al. Risk factors for SARS transmission from patients requiring intubation: a multicentre investigation in Toronto, Canada. PLoS One. 2010;5(5):e10717.

R2.2 – Les experts suggĂšrent d’informer, oralement et par Ă©crit, le patient et/ou ses reprĂ©sentants lĂ©gaux des conditions particuliĂšres liĂ©es Ă  la pandĂ©mie de COVID-19, notamment de l’évaluation du rapport bĂ©nĂ©fice/risque liĂ© Ă  l’intervention et du circuit envisagĂ© au regard de sa pathologie. Le traçage dans le dossier du patient de cette information est indispensable (Annexes 2, 3 et 4).

Accord FORT

Argumentaire : Lors de la consultation de prĂ©-anesthĂ©sie, il faut donner au patient et/ou Ă  son reprĂ©sentant lĂ©gal une information dĂ©taillĂ©e sur la stratĂ©gie pĂ©ri-opĂ©ratoire dĂ©cidĂ©e par l’institution dans le contexte COVID-19, vis-Ă -vis de son cas. Le message doit ĂȘtre clair, objectif en fonction des donnĂ©es actuellement disponibles en s’efforçant d’ĂȘtre rassurant pour le patient et/ou son reprĂ©sentant lĂ©gal. Ce message doit ĂȘtre donnĂ© oralement lors de la consultation mais Ă©galement diffusĂ© sous forme d’un document Ă©tabli et validĂ© par chaque structure et qui pourra ĂȘtre remis au patient et/ou son reprĂ©sentant lĂ©gal lors de la consultation chirurgicale ou de prĂ©-anesthĂ©sie. Cette information doit apparaĂźtre et ĂȘtre tracĂ©e dans le dossier mĂ©dical. En annexe, en fonction des donnĂ©es actuelles, nous proposons des exemples de documents types (Annexes 1, 2 et 3). En cas d’annulation ou de report de l’intervention, il est Ă©galement essentiel de garder le contact avec le patient, trĂšs souvent par l’intermĂ©diaire des Ă©quipes chirurgicales, afin de rĂ©Ă©valuer les alternatives possibles et la faisabilitĂ© du geste Ă  distance en fonction de l’évolution des conditions. Si c’est du fait du patient, le report ou l’annulation par le patient de l’intervention chirurgicale doit ĂȘtre tracĂ©e dans le dossier mĂ©dical.

Page 20: Recommandations de Pratiques Professionnelles

20

Tableau 2. CritĂšres permettant d’évaluer le rapport bĂ©nĂ©fice/risque d’une intervention chirurgicale chez un patient en pĂ©riode de pandĂ©mie de COVID-19.

CritĂšres

Liés au patient

Score ASA ObĂ©sitĂ© (IMC supĂ©rieur Ă  35 kg/m2) Age (≄65 ans) Score de fragilitĂ© clinique PrĂ©sence d’une pathologie pulmonaire ou cardio-vasculaire sous-jacente ApnĂ©e du sommeil DiabĂšte ImmunodĂ©pression

LiĂ©s Ă  la pathologie Alternatives thĂ©rapeutiques possibles Perte de chance en l’absence d’intervention

Liés à la procédure

DurĂ©e opĂ©ratoire DurĂ©e de sĂ©jour NĂ©cessitĂ© de soins critiques Besoins transfusionnels Nombre de personnel nĂ©cessaire au bloc opĂ©ratoire ModalitĂ© d’anesthĂ©sie Site de chirurgie

Page 21: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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ANNEXE 1. Score de fragilité clinique (version française tirée de Abraham et al. BMC Geriatr. 2019)

Page 22: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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ANNEXE 2. Lettre d’information aux patients (mise Ă  jour de dĂ©cembre 2020)

INFORMATION AUX PATIENTS

Madame, Monsieur,

Vous allez bĂ©nĂ©ficier d’une intervention dans notre Ă©tablissement. En cette pĂ©riode de pandĂ©mie,

l’établissement, comme beaucoup d’autres a pris, et/ou continue, de prendre en charge des patients

infectés par le coronavirus responsable de la pandémie de COVID-19.

Depuis le début de la pandémie, nous avons pris des mesures trÚs strictes destinées à isoler les

patients non contaminĂ©s des malades infectĂ©s ou fortement suspects de l’ĂȘtre. Ces mesures, dĂ©cidĂ©es

selon les directives des autorités sanitaires et des sociétés savantes nous ont permis de maintenir notre

activité chirurgicale pour les patients les plus urgents.

Une stratĂ©gie d’isolement et de sĂ©paration des patients infectĂ©s est mise en Ɠuvre au sein de

l’établissement. Les secteurs d’hospitalisation, le parcours des patients, les personnels affectĂ©s aux

différentes activités sont individualisés. Soyez certains que toutes les précautions nécessaires sont prises

pour Ă©viter une contamination pendant votre hospitalisation, en particulier par la mise en place de

mesures barriĂšres strictes. L’objectif de ces mesures est de sĂ©curiser au maximum votre parcours dans

l’établissement.

Nous vous demandons, et ceci est essentiel pour votre sécurité et celle de tous, de nous signaler

avant votre entrĂ©e dans l’établissement tout signe pouvant faire suspecter une infection Ă  coronavirus

(notamment en complétant le questionnaire associé de ce courrier).

Il faut également savoir que si vous ne présentez pas les symptÎmes du COVID, et que du fait de vos

antĂ©cĂ©dents ou de l’intervention dont vous allez bĂ©nĂ©ficier une PCR COVID vous a Ă©tĂ© prescrite et est

nĂ©gative, ceci n’élimine pas formellement que vous soyez infectĂ© ou en phase d’incubation de la COVID-

19. Au dĂ©cours de votre opĂ©ration, tout symptĂŽme qui vous paraitrait anormal devra nous ĂȘtre signalĂ©.

Au moindre doute, pendant votre hospitalisation, des examens complémentaires seront pratiqués pour

éliminer un début de pneumonie virale.

Malgré toutes ces précautions une éventuelle infection peut toujours se déclarer pendant votre

hospitalisation ou aprĂšs votre retour Ă  domicile. Il est essentiel donc que vous respectiez avant, pendant

et aprÚs votre hospitalisation les gestes barriÚres recommandés par les autorités sanitaires afin de limiter

au maximum le risque de contamination. Si malgré toutes ces précautions, vous deviez déclarer une

infection au COVID, soyez certain que vous bĂ©nĂ©ficieriez alors d’une prise en charge rapide, spĂ©cifique et

appropriée à votre situation.

Soyez enfin assurĂ©s que tout sera fait au sein de l’établissement pour que votre prise en charge soit le moins possible affectĂ©e par la situation de crise sanitaire que nous traversons.

A 





 , le 





..

Signature chef du service d’anesthĂ©sie

ou

L’équipe d’anesthĂ©sie – rĂ©animation

Page 23: Recommandations de Pratiques Professionnelles

23

ANNEXE 3. Lettre d’information pour les parents (mise Ă  jour de dĂ©cembre 2020)

INFORMATION AUX PARENTS

Madame, Monsieur,

Votre enfant va bĂ©nĂ©ficier d’une intervention qui nĂ©cessite une anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale et/ou

locorégionale dans notre établissement. La période particuliÚre de pandémie de COVID-19 que nous

vivons entraĂźne des changements d’organisation dans la prise en charge pĂ©ri-opĂ©ratoire de votre enfant.

Dans ces circonstances, notre équipe fait en sorte de garantir au mieux la qualité de la prise en charge.

Depuis le début de la pandémie, nous avons pris une série de mesures destinées à séparer les patients

non-COVID des malades infectés. Ces mesures, décidées selon les directives des autorités sanitaires et

des sociétés savantes nous ont permis de maintenir notre activité chirurgicale pour les patients les plus

urgents en prĂ©venant les risques de contamination. Les secteurs d’hospitalisation, le parcours des

patients, les personnels affectés aux différentes activités sont ainsi individualisés. Soyez certains que

toutes les prĂ©cautions nĂ©cessaires sont prises pour Ă©viter une contamination pendant l’hospitalisation de

votre enfant au sein de l’établissement. L’objectif de ces mesures est de sĂ©curiser au maximum le parcours

de votre enfant, ainsi que le vĂŽtre.

Il est donc essentiel pour la sécurité de votre enfant, la vÎtre et celle de tous, de nous signaler avant

votre entrĂ©e dans l’établissement tout Ă©lĂ©ment anormal pouvant faire suspecter une infection Ă 

coronavirus : toux, fiĂšvre, perte du goĂ»t et/ou de l’odorat, fatigue anormale, douleurs musculaires, maux

de tĂȘte, lĂ©sions cutanĂ©es rĂ©centes chez votre enfant ou chez un membre de son entourage. En cas de

suspicion, l’intervention chirurgicale pourra ĂȘtre reportĂ©e en fonction de son degrĂ© d’urgence. Du fait de

ses antĂ©cĂ©dents mĂ©dicaux ou de l’intervention dont il doit bĂ©nĂ©ficier, une PCR COVID de dĂ©pistage pourra

ĂȘtre prescrite par le mĂ©decin anesthĂ©siste. MalgrĂ© toutes ces prĂ©cautions une Ă©ventuelle infection peut

se dĂ©clarer pendant l’hospitalisation de votre enfant ou aprĂšs son retour Ă  domicile. Ainsi tout symptĂŽme

qui vous paraitrait anormal devra nous ĂȘtre signalĂ©.

Pendant le sĂ©jour de votre enfant, un seul accompagnant pourra venir le voir. Si l’un des membres

de l’entourage prĂ©sente des symptĂŽmes de la COVID-19, il ne pourra venir rendre visite Ă  votre enfant.

Les bénéfices et les risques seront évalués avant toute autorisation de visite, afin de diminuer les risques

de contamination. L’accueil de votre enfant s’effectuera en respectant les mesures barriĂšre prĂ©conisĂ©es

depuis le dĂ©but de la crise sanitaire aussi bien pour l’équipe soignante que pour vous-mĂȘme et si cela est

possible pour votre enfant, par le port d’un masque Ă  usage mĂ©dical en consultation et au bloc opĂ©ratoire.

Si votre enfant est suspect ou confirmĂ© COVID, son rĂ©veil s’effectuera en salle d’intervention et non en

salle de réveil. Vous rejoindrez alors votre enfant dans sa chambre.

Au cas oĂč vous vous poseriez d’autres questions ou souhaiteriez des prĂ©cisions, n’hĂ©sitez pas Ă  nous

le faire savoir Ă  tout moment. Votre enfant doit ĂȘtre Ă©galement informĂ© et l’équipe d’anesthĂ©sie-

réanimation est à sa disposition pour en parler.

A 





 , le 





..

Signature chef du service d’anesthĂ©sie

ou

L’équipe d’anesthĂ©sie – rĂ©animation

Page 24: Recommandations de Pratiques Professionnelles

24

ANNEXE 4. Lettre d’information aux enfants (mise Ă  jour de dĂ©cembre 2020)

INFORMATION AUX ENFANTS

Bonjour,

Tu vas bĂ©nĂ©ficier d’une anesthĂ©sie Ă  l’occasion de ton opĂ©ration chirurgicale dans notre hĂŽpital.

Comme tu as pu le constater, l’organisation Ă  l’hĂŽpital a dĂ» changer du fait de la COVID-19. Sache que

toute l’équipe s’engage pour que ta prise en charge se dĂ©roule en toute sĂ©curitĂ©.

Pour ceci, certaines mesures ont été prises :

- Chaque soignant portera un masque lors de ton accueil en consultation, dans ta chambre en

chirurgie et au bloc opĂ©ratoire. Il te sera demandĂ© d’en porter un Ă©galement, ainsi qu’à la

personne qui t’accompagnera.

- Un seul de tes parents pourra t’accompagner lors des diffĂ©rentes Ă©tapes de ton sĂ©jour, en

consultation, pour aller au bloc opératoire, en salle de réveil et lors de ton hospitalisation.

- Pour pouvoir te prendre en charge en toute sécurité, il te sera demandé si toi ou une personne

proche a eu rĂ©cemment la COVID-19. Un prĂ©lĂšvement pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ© au fond de ton nez pour

voir si tu as le virus, et ton opĂ©ration chirurgicale pourra ĂȘtre reportĂ©e si l’équipe mĂ©dicale pense

que c’est mieux pour toi.

- Si l’on pense que tu as le virus, ton rĂ©veil aprĂšs l’intervention pourra s’effectuer dans la salle dans

laquelle on t’a endormi et la personne qui t’accompagne te rejoindra alors dans ta chambre aprùs

ton réveil.

N’hĂ©site pas Ă  en parler avec tes parents et avec l’équipe qui te prendra en charge.

Et n’hĂ©site pas Ă  nous poser des questions !

A 





, le 





..

Signature chef du service d’anesthĂ©sie

ou

L’équipe d’anesthĂ©sie – rĂ©animation

Page 25: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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CHAMP 3 : BILAN PRÉ-OPÉRATOIRE ET DÉCISION VIS-A-VIS DE LA CHIRURGIE.

Experts : Marc Garnier (Paris), Etienne Gayat (Paris), Matthieu Biais (Bordeaux), Emmanuel Futier (Clermont-Ferrand), Philippe Montravers (Paris), Julien Amour (Massy), Christophe Quesnel (Paris). Relecteurs : Frédéric Barbut (EOH, Paris), Antoine Khalil (Radiologie, Paris), Karine Lacombe (Maladies Infectieuses, Paris), Clémence Richaud (CLIN, Paris).

R3.1 – Les experts suggĂšrent d’utiliser un questionnaire standardisĂ© de recherche des symptĂŽmes compatibles avec une infection Ă  SARS-CoV-2 avant toute chirurgie chez l’adulte et chez l’enfant (Annexes 5 et 6).

Accord FORT

Argumentaire : L’utilisation d’un questionnaire standardisĂ© permet d’augmenter l’exhaustivitĂ© du recueil des symptĂŽmes et la reproductibilitĂ© de l’interrogatoire. C'est un outil adaptĂ© pour recueillir des informations prĂ©cises auprĂšs d'un nombre important de sujets. Les donnĂ©es recueillies sont facilement quantifiables et traçables. Les qualitĂ©s essentielles d'un tel questionnaire sont l'acceptabilitĂ©, la fiabilitĂ© et la validitĂ©. Les questions doivent ĂȘtre formulĂ©es de façon Ă  ĂȘtre comprises par le plus grand nombre, sans ambiguĂŻtĂ©, et portant sur des items validĂ©s. Du fait de la grande diversitĂ© des symptĂŽmes attribuables au SARS-CoV-2, le questionnaire doit rechercher les symptĂŽmes les plus frĂ©quents (fiĂšvre, toux sĂšche, etc.) et/ou les plus Ă©vocateurs (anosmie, agueusie, etc.), sans toutefois dĂ©cliner l’ensemble de ce qui a pu ĂȘtre rapportĂ© dans la littĂ©rature. Un exemple de questionnaire standardisĂ© distinguant des symptĂŽmes majeurs et mineurs est proposĂ© en annexe 5.

R3.2 – Chez l’adulte et chez l’enfant, les experts suggĂšrent de rechercher systĂ©matiquement les symptĂŽmes compatibles avec une infection Ă  SARS-CoV-2 au minimum lors de la consultation/tĂ©lĂ©consultation de prĂ©-anesthĂ©sie et lors de la visite prĂ©-anesthĂ©sique.

Dans la mesure du possible, une recherche des symptĂŽmes lors d’un appel tĂ©lĂ©phonique au patient ou Ă  son reprĂ©sentant lĂ©gal 24h Ă  72h avant l’intervention est aussi prĂ©conisĂ©e pour Ă©viter un report de la chirurgie Ă  la derniĂšre minute.

Accord FORT

Argumentaire : L’évaluation du risque pĂ©ri-opĂ©ratoire spĂ©cifique au cours de la pandĂ©mie de COVID-19 nĂ©cessite comme en situation habituelle, la considĂ©ration conjointe du risque chirurgical, du risque liĂ© au patient et Ă  la technique anesthĂ©sique. De plus, la recherche des symptĂŽmes habituels et/ou Ă©vocateurs d’infection Ă  SARS-CoV-2 est un temps important de la consultation prĂ©-anesthĂ©sie dans le contexte pandĂ©mique actuel. La prĂ©sence de symptĂŽmes majeurs (i.e. trĂšs frĂ©quents ou relativement caractĂ©ristiques) et/ou mineurs (i.e. plus inconstants et/ou peu spĂ©cifiques) permet d’orienter le bilan prĂ©-opĂ©ratoire et le bilan diagnostique, puis d’estimer la balance bĂ©nĂ©fice/risque d’un maintien ou d’un report de la chirurgie, en tenant compte du risque de dissĂ©mination de la maladie dans la structure de soin, aux personnels et aux autres patients [1]. L’intĂ©gration de ces diffĂ©rents risques doit ĂȘtre mis en balance, de maniĂšre collĂ©giale, avec les potentielles consĂ©quences de reporter ou d’annuler une chirurgie programmĂ©e [2, 3]. Cette recherche des symptĂŽmes compatibles avec une infection Ă  SARS-CoV-2 doit avoir lieu au moment de la consultation de prĂ©-anesthĂ©sie afin de pouvoir discuter du report de l’intervention,

Page 26: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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si celui-ci est possible, et des mesures de protection du personnel ainsi que des circuits Ă  envisager. Le questionnaire peut ĂȘtre rempli par le patient lui-mĂȘme, par l’infirmiĂšre juste avant la consultation ou par l’anesthĂ©siste-rĂ©animateur pendant la consultation. Il doit alors ĂȘtre expliquĂ© au patient lors de la consultation prĂ©-anesthĂ©sie que l’apparition d’un ou plusieurs symptĂŽmes entre la consultation prĂ©-anesthĂ©sie et le jour de la chirurgie doit immĂ©diatement faire prendre contact avec l’équipe d’anesthĂ©sie-rĂ©animation sans attendre l’admission Ă  l’hĂŽpital. De mĂȘme, il conviendra d’expliquer l’importance du respect le plus strict des mesures barriĂšre notamment le lavage des mains et le port systĂ©matique du masque au minimum en dehors du domicile entre la consultation prĂ©-anesthĂ©sie et le jour de la chirurgie. Si l’organisation locale le permet, une prise de contact avec le patient 24 Ă  72h avant l’admission Ă  l’hĂŽpital pour s’assurer de l’absence d’apparition de symptĂŽmes pourra ĂȘtre rĂ©alisĂ©. Ce dĂ©lai peut ĂȘtre adaptĂ© localement, l’objectif de cette prise de contact Ă©tant de faire rĂ©aliser et d’avoir le rĂ©sultat de la PCR avant la venue Ă  l’hĂŽpital pour l’intervention si le patient est devenu symptomatique depuis la consultation de prĂ©-anesthĂ©sie. Toutefois, le dĂ©lai entre consultation prĂ©-anesthĂ©sie et chirurgie pouvant correspondre au dĂ©lai d’incubation de la maladie, et compte tenu du fait que le signalement spontanĂ© par le patient de l’apparition de symptĂŽmes depuis la consultation ne sera pas systĂ©matique, la recherche de ces mĂȘmes symptĂŽmes devra ĂȘtre systĂ©matiquement renouvelĂ©e lors de la visite prĂ©-anesthĂ©sique « physique » la veille ou le jour mĂȘme de la chirurgie.

REFERENCES : [1] Li YK, Clinical and Transmission Characteristics of Covid-19 – A Retrospective Study of 25 Cases from a Single Thoracic Surgery Department. Current Medical Science March, 2020. [2] Zhang S. What it really means to cancel elective surgeries: to make room for coronavirus patients, hospitals are delaying procedures that would make major differences in people’s lives. The Atlantic, March 17, 2020. [3] Hanna T, King W, Thibodeau S, Jalink M, Paulin G, Harvey-Jones E et al. Mortality due to cancer treatment delay: systematic review and meta-analysis. BMJ 2020 Nov 4;371:m4087

Page 27: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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ANNEXE 5. Auto-questionnaire COVID-19 pour les adultes

AUTO-QUESTIONNAIRE

Avez-vous actuellement ou avez-vous eu dans les jours précédents un ou plusieurs des symptÎmes suivants de façon inhabituelle ? SymptÎmes majeurs

- FiÚvre (température mesurée >38°C) Oui - Non

- Toux sĂšche Oui - Non

- Difficulté à respirer ou fréquence respiratoire élevée (>20/min) Oui - Non

- Anosmie (perte de l’odorat) Oui - Non

- Agueusie (perte du gout) Oui - Non

SymptĂŽmes mineurs

- Maux de gorge Oui - Non

- Rhinorrhée (« nez qui coule ») Oui - Non

- Douleur thoracique Oui - Non

- Myalgies (« mal dans les muscles », courbatures) Oui - Non

- AltĂ©ration de l’état gĂ©nĂ©ral ou fatigue importante Oui - Non

- Confusion (« pensées qui se mélangent », désorientation) Oui - Non

- CĂ©phalĂ©es (« maux de tĂȘte ») Oui - Non

- Diarrhées Oui - Non

- Nausées et/ou vomissements Oui - Non

- Éruption cutanĂ©e, engelures/crevasses aux doigts ou Ă  la main Oui - Non

Avez-vous Ă©tĂ© en contact Ă©troit (en face Ă  face, Ă  moins d’1 mĂštre et/ou pendant plus de 15 minutes, sans masque ni pour vous ni pour le contact) avec une personne atteinte de COVID de façon prouvĂ©e au cours des 15 derniers jours ? Oui - Non

Page 28: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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ANNEXE 6. Questionnaire standardisé COVID-19 pédiatrique (mise à jour de décembre 2020)

QUESTIONNAIRE PEDIATRIQUE DE DEPISTAGE COVID-19 Votre enfant présente-t-il ou a-t-il présenté au cours des 15 derniers jours, un ou plusieurs de ces symptÎmes suivants de façon inhabituelle ?

- FiÚvre (température mesurée >38°C) Oui - Non

- Toux sĂšche Oui - Non

- Difficulté à respirer Oui - Non

- Maux de gorge Oui - Non

- Rhinite Oui - Non

- Douleurs dans les muscles, courbatures Oui - Non

- Fatigue importante Oui - Non

- CĂ©phalĂ©es (« maux de tĂȘte ») Oui - Non

- Diarrhées Oui - Non

- Nausées et/ou vomissements Oui - Non

- Anosmie (perte de l’odorat) Oui - Non

- Agueusie (perte du gout) Oui - Non

- Signes cutanés Oui - Non (urticaire, gonflement, rougeurs et douleurs au niveau des doigts
)

Votre enfant a-t-il été en contact avec une personne ayant présenté un ou des symptÎmes précédents ou testée positive pour la COVID-19 au cours des 15 derniers jours ? Oui - Non

Questionnaire Ă  utiliser : lors de la (tĂ©lĂ©)consultation prĂ©anesthĂ©sique, lors de la visite prĂ©anesthĂ©sique, lors de l’appel Ă  J-1 pour les patients programmĂ©s en ambulatoire.

Page 29: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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R3.3 – Chez l’adulte et chez l’enfant, les experts suggĂšrent de rechercher systĂ©matiquement un antĂ©cĂ©dent d’infection compatible avec une COVID-19 chez le patient devant ĂȘtre opĂ©rĂ©, et/ou un contact Ă  risque avec une personne infectĂ©e dans les 15 jours prĂ©cĂ©dents.

Accord FORT

Argumentaire : La notion d’une infection Ă  SARS-CoV-2 dans les 15 jours prĂ©cĂ©dents la chirurgie chez le patient est un Ă©lĂ©ment important de l’anamnĂšse en consultation prĂ©-anesthĂ©sie. Il conviendra de dater prĂ©cisĂ©ment l’apparition des symptĂŽmes d’une part, et leur disparition d’autre part. A ce jour, une infection Ă  SARS-CoV-2 avĂ©rĂ©e datant de plus de 7 Ă  10 jours chez le patient immunocompĂ©tent et de plus de 10 Ă  14 jours chez le patient immunodĂ©primĂ© semble ĂȘtre un Ă©lĂ©ment plutĂŽt rassurant sur le risque respiratoire pĂ©ri-opĂ©ratoire d’une part et sur le risque de recontamination d’autre part [1-3]. Toutefois, les connaissances continuent d’évoluer et il est encore Ă  ce jour impossible d’ĂȘtre formel. Il convient Ă©galement de rechercher un contact Ă  risque avec une personne prĂ©sentant une infection Ă  SARS-CoV-2 suspectĂ©e ou confirmĂ©e dans les 15 jours prĂ©cĂ©dents chez tout patient devant ĂȘtre opĂ©rĂ©. Du fait d’une possible excrĂ©tion prolongĂ©e de virus infectant chez certains patients, et du dĂ©lai d’incubation parfois prolongĂ© de la maladie, tout « contact Ă  risque » dans les 15 jours prĂ©cĂ©dents constitue un risque de dĂ©velopper une infection Ă  SARS-CoV-2 en pĂ©ri-opĂ©ratoire. Le « contact Ă  risque » est dĂ©fini comme toute personne : 1) ayant partagĂ© le mĂȘme lieu de vie, 2) ayant eu un contact direct en face Ă  face, Ă  moins d’1 mĂštre quelle que soit la durĂ©e en l’absence de moyens de protection adĂ©quats, 3) ayant partagĂ© un espace confinĂ© (bureau, salle de rĂ©union, vĂ©hicule personnel, etc.) pendant plus de 15 minutes ou Ă©tant restĂ© en face Ă  face durant plusieurs Ă©pisodes de toux ou d’éternuement, en l’absence de moyens de protection adĂ©quats, 4) ayant prodiguĂ© ou reçu des actes d’hygiĂšne ou de soins [4].

REFERENCES : [1] Guan WJ, Ni ZY, Hu Y, et al. Clinical Characteristics of Coronavirus Disease 2019 in China. N Engl J Med. 2020 April 30;382(18):1708-1720. [2] Avis relatif Ă  la conduite Ă  tenir face Ă  un rĂ©sultat de RT-PCR positif chez une personne ayant des antĂ©cĂ©dents d’infection par le SARS-CoV-2 Haut Conseil de SantĂ© Publique – 10/06/2020 – Disponible sur : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspa20200610_corsarcovantdecovetrtpcrpos.pdf [3] Cevik M, Tate M, Lloyd O et al. SARS-CoV-2, SARS-CoV, and MERS-CoV viral load dynamics, duration of viral shedding, and infectiousness: a systematic review and meta-analysis. Lancet Microbe. 2020 [Epub ahead of print] https://doi.org/10.1016/S2666-5247(20)30172-5. [4] DĂ©finition des cas d’infection au SARS-CoV-2 (mise Ă  jour du 16/11/2020) – SantĂ© Publique France. Disponible Ă  : www.santepubliquefrance.fr/content/download/228073/file/COVID-19_definition_cas_20200403.pdf

R3.4 – Chez l’adulte comme chez l’enfant, les experts suggĂšrent d’effectuer une mesure objective de la tempĂ©rature et de recueillir en mĂȘme temps la prise ou non de mĂ©dicaments antipyrĂ©tiques, lors de la consultation prĂ©-anesthĂ©sie ou de la tĂ©lĂ©consultation (par le patient lui-mĂȘme ou les parents pour les enfants), ainsi que lors de la visite prĂ©-anesthĂ©sique ou Ă  l’arrivĂ©e dans l’unitĂ© de J0.

Accord FORT

Argumentaire : La fiĂšvre >38°C, bien qu’aspĂ©cifique, est un symptĂŽme trĂšs frĂ©quent des infections symptomatiques Ă  SARS-CoV-2 prĂ©sente dans 75% Ă  95% des cas [1-4]. La prĂ©sence

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d’une fiĂšvre constitue un symptĂŽme majeur et un signe d’alerte important devant faire suspecter la possibilitĂ© d’une infection Ă  SARS-CoV-2 durant la pandĂ©mie actuelle. Toutefois, la sensation de fiĂšvre Ă©tant trĂšs imparfaitement corrĂ©lĂ©e Ă  la tempĂ©rature objectivement mesurĂ©e [5], il est suggĂ©rĂ© de mesurer la tempĂ©rature du patient lors de toute consultation de prĂ©-anesthĂ©sie. De plus, la prise d’antipyrĂ©tiques devra aussi systĂ©matiquement ĂȘtre recueillie en mĂȘme temps que la mesure de la tempĂ©rature car la prise de paracĂ©tamol (voire d’AINS en automĂ©dication par le patient) peut normaliser la tempĂ©rature du patient. Le dĂ©lai entre la consultation de prĂ©-anesthĂ©sie et la chirurgie pouvant correspondre au dĂ©lai d’incubation de la maladie, une nouvelle mesure de tempĂ©rature est justifiĂ©e lors de la visite prĂ©-anesthĂ©sique la veille ou le jour mĂȘme de la chirurgie.

REFERENCES : [1] Chen N, Zhou M, Dong X, et al. Epidemiological and clinical characteristics of 99 cases of 2019 novel coronavirus pneumonia in Wuhan, China: a descriptive study. Lancet. 2020;395(10223):507–513 [2] Liu K, Chen Y, Lin R, Han K. Clinical features of COVID-19 in elderly patients: A comparison with young and middle-aged patients. J Infect. 2020 ; doi:10.1016/j.jinf.2020.03.005 [3] Rodriguez-Morales AJ, Cardona-Ospina JA, GutiĂ©rrez-Ocampo E, et al. Clinical, laboratory and imaging features of COVID-19: A systematic review and meta-analysis. Travel Med Infect Dis. 2020;101623. [4] Zhang JJ, Dong X, Cao YY, et al. Clinical characteristics of 140 patients infected with SARS-CoV-2 in Wuhan, China. Allergy. 2020;10.1111/all.14238 [5] Singh M, Pai M, Kalantri SP. Accuracy of perception and touch for detecting fever in adults: a hospital-based study from a rural, tertiary hospital in Central India. Trop Med Int Health. 2003;8(5):408–414.

R3.5 – Les experts suggĂšrent que chaque structure organise un circuit pĂ©renne de prĂ©lĂšvement naso-pharyngĂ© et de rĂ©alisation de RT-PCR Ă  la recherche du SARS-CoV-2, au sein de sa structure ou en partenariat avec des laboratoires extĂ©rieurs, permettant d’avoir avant l’intervention le rĂ©sultat de la PCR rĂ©alisĂ©e idĂ©alement dans les 24h (et au maximum dans les 72h) avant la chirurgie, avec un rendu conforme aux recommandations de la SociĂ©tĂ© Française de Microbiologie.

Accord FORT

Argumentaire : Les prĂ©conisations Ă©mises dans ce chapitre soulignent l’intĂ©rĂȘt de la RT-PCR SARS-CoV-2 sur Ă©couvillon naso-pharyngĂ© pour guider la stratĂ©gie de rĂ©alisation ou report de la chirurgie en contexte pandĂ©mique. Cette stratĂ©gie n’a de sens que si le prĂ©lĂšvement n’est rĂ©alisĂ© chez le patient que dans un dĂ©lai le plus court possible avant la chirurgie, faute de quoi le patient pourrait se prĂ©senter au bloc opĂ©ratoire avec un rĂ©sultat de PCR nĂ©gative tout en Ă©tant devenu porteur/malade du virus dans l’intervalle. Un dĂ©lai de 24h prĂ©cĂ©dant la chirurgie pour rĂ©aliser le prĂ©lĂšvement, allongĂ© au maximum Ă  72h pour les patients programmĂ©s un lundi, est suggĂ©rĂ©. Ce dĂ©lai est Ă  moduler en fonction des structures et doit intĂ©grer, tout en ayant comme objectif principal d’avoir une idĂ©e du portage viral au plus prĂšs du geste Ă  risque, le dĂ©lai de rendu des rĂ©sultats dans chaque laboratoire. En ce sens, chaque structure doit organiser un circuit avec son laboratoire de virologie de rĂ©fĂ©rence, que celui-ci soit dans sa structure, dans un autre hĂŽpital, ou un laboratoire de ville, pour assurer les dĂ©lais de rendu de rĂ©sultat mentionnĂ© ci-dessus. Un engagement de prioriser les patients relevant de l’indication d’une PCR SARS-CoV-2 prĂ©opĂ©ratoire doit ĂȘtre obtenu du laboratoire si celui-ci fait face Ă  plus de demandes que sa capacitĂ© de tests PCR quotidiens, afin de ne pas allonger les dĂ©lais entre prĂ©lĂšvement chez le patient et chirurgie.

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De mĂȘme, Ă  ce jour, un engagement Ă  rĂ©aliser une PCR sur Ă©couvillon naso-pharyngĂ©, et non salivaire ou oro-pharyngĂ©, doit ĂȘtre exigĂ© de ce laboratoire. En effet, la HAS souligne que le prĂ©lĂšvement naso-pharyngĂ© reste le prĂ©lĂšvement de choix et qu’un prĂ©lĂšvement salivaire ne peut ĂȘtre une alternative que chez le patient symptomatique, au cours des 7 premiers jours de symptĂŽmes, et lorsque le prĂ©lĂšvement naso-pharyngĂ© est difficilement ou non rĂ©alisable [1]. De plus, du fait d’un dĂ©faut de sensibilitĂ©, notamment chez le sujet asymptomatique, les tests antigĂ©niques ne peuvent pas ĂȘtre recommandĂ©s en remplacement de la PCR dans le contexte prĂ©opĂ©ratoire. La HAS positionne en effet ces tests chez les patients symptomatiques durant les 4 premiers jours des symptĂŽmes lorsqu’un rĂ©sultat de PCR ne peut ĂȘtre obtenu en 48h ou pour des opĂ©rations de dĂ©pistage Ă  large Ă©chelle essentiellement dans des populations qui vivent, Ă©tudient ou travaillent dans des lieux confinĂ©s afin de repĂ©rer des clusters [2,3]. Ces tests n’ont donc pas de place dans la stratĂ©gie de dĂ©pistage prĂ©opĂ©ratoire, Ă  l’exception d’un patient symptomatique dans les 4 premiers jours suivant l’apparition de ses symptĂŽmes chez qui une PCR ne pourrait pas ĂȘtre rĂ©alisĂ©e (Cf. Annexe 7). Des Ă©volutions futures modifiant la performance diagnostique de ces techniques pourraient amener Ă  modifier leur positionnement dans ces prĂ©conisations. Enfin, les expert suggĂšrent de contractualiser avec le laboratoire de rĂ©fĂ©rence un rendu de rĂ©sultat suivant les recommandations de la SociĂ©tĂ© Française de Microbiologie [4]. En effet, dans son avis du 25/09/2020, la SFM souligne que l’excrĂ©tion virale peut ĂȘtre Ă©valuĂ©e de façon semi-quantitative et catĂ©gorisĂ©e grĂące Ă  la valeur de Ct (cycle threshold = nombre de cycles de PCR associĂ©s Ă  la positivitĂ© du test = estimation de la charge virale dans le prĂ©lĂšvement). Des recommandations sont donnĂ©es aux microbiologistes pour qualifier le rĂ©sultat en « positif », « positif faible » ou « nĂ©gatif », en fonction du nombre de gĂšnes de SARS-CoV-2 amplifiĂ©s positifs et des valeurs de Ct (Ă  l’aide d’abaques pour chaque trousse commerciale et thermocycleur disponibles en comparaison Ă  la technique de rĂ©fĂ©rence). Cette distinction entre rĂ©sultat « positif » et « positif faible » prend en effet tout son sens dans la rĂ©flexion sur la distinction entre patient porteur de reliquat d’ARN viral aprĂšs une infection et patient rĂ©ellement contagieux (cf. R3.6).

REFERENCES : [1] Avis n° 2020.0049/AC/SEAP du 24 septembre 2020 du collĂšge de la Haute AutoritĂ© de santĂ© – https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-09/avis_n_2020.0049acseap_du_24_septembre_2020_du_college_de_la_haute_autorite_de_sante_relatif_a_linscription_sur_la_liste_des.pdf [2] Haute AutoritĂ© de santĂ©. COVID-19: la HAS positionne les tests antigĂ©niques dans trois situations [Internet]. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/jcms/p_3212125/fr/covid-19-la -has-positionne-les-tests-antigeniques-dans-trois-situations [3] Haute AutoritĂ© de santĂ©. Avis n° 2020.0059/AC/SEAP du 8 octobre 2020 du collĂšge de la Haute AutoritĂ© de santĂ© relatif Ă  l’utilisation de la dĂ©tection antigĂ©nique du virus SARS-CoV-2 sur prĂ©lĂšvement nasopharyngĂ© en contexte ambulatoire. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/jcms/p_3212101/fr/avis-n-2020-0059/ac/seap-du-8-octobre-2020-du-college-de-la -haute-autorite-de-sante-relatif-a-l-utilisation-de-la -detection-antigenique-du-virus-sars-cov-2-sur-prelevement-nasopharynge-en-contexte-ambulatoire [4] Avis du 25 septembre 2020 de la SociĂ©tĂ© Française de Microbiologie relative Ă  l’interprĂ©tation de la valeur de Ct (estimation de la charge virale) obtenue en cas de RT-PCR SARS-CoV-2 positive sur les prĂ©lĂšvements cliniques rĂ©alisĂ©s Ă  des fins diagnostiques ou de dĂ©pistage. Disponible sur : https://www.sfm-microbiologie.org/wp-content/uploads/2020/09/Avis-SFM-valeur-Ct-excre%CC%81tion-virale-_-Version-Finale-25092020.pdf

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ANNEXE 7. Place des tests antigéniques dans la stratégie de dépistage pré-opératoire.

Place des tests antigéniques dans le dépistage pré-opératoire de la COVID-19

Les tests antigĂ©niques, contrairement aux tests RT-PCR basĂ©s sur la dĂ©tection et l’amplification de l’ARN du virus dans l’échantillon, visent Ă  dĂ©tecter des antigĂšnes (protĂ©ines ou peptides prĂ©sents Ă  la surface du virus). Comme les tests molĂ©culaires, les tests antigĂ©niques nĂ©cessitent un prĂ©lĂšvement naso-pharyngĂ© ou par voie respiratoire basse. Le rĂ©sultat est connu en 15 Ă  30 minutes. Ce test permet le diagnostic prĂ©coce des malades dĂšs la phase aiguĂ«. Sa sensibilitĂ© est bien moindre que celle des tests de RT-PCR : en cas de charge virale basse, le rĂ©sultat peut ĂȘtre faussement nĂ©gatif.

Ainsi, en France, ces tests ont Ă©tĂ© autorisĂ©s [1] mais la Haute AutoritĂ© de SantĂ© (HAS) s’est prononcĂ©e le 24 septembre 2020 en faveur de leur dĂ©ploiement et de leur remboursement en diagnostic chez les patients symptomatiques [2], ce qui est dĂ©sormais actĂ© [3].

La HAS a présenté ses recommandations le 9 octobre 2020 : [4,5].

‱ Pour les personnes qui ont des symptĂŽmes, la HAS recommande de rĂ©aliser un test antigĂ©nique

dans les 4 premiers jours aprĂšs l’apparition des symptĂŽmes si les rĂ©sultats d’un test RT-PCR ne

peuvent ĂȘtre obtenus dans un dĂ©lai de 48h. Elle considĂšre qu’il n’est pas nĂ©cessaire de confirmer

par un test RT-PCR les tests antigéniques positifs, au vu de la trÚs bonne spécificité des tests, sauf

pour les patients à risque de développer une forme grave de la maladie ;

‱ Pour les personnes sans symptîmes qui ne sont pas des personnes-contacts, la HAS reconnait

l’intĂ©rĂȘt de l’utilisation des tests antigĂ©niques dans le cadre d’opĂ©rations de dĂ©pistage Ă  large

Ă©chelle ciblant des populations au sein desquelles le risque d'infection est plus important qu’en

population générale. Cela peut recouvrir des populations qui vivent, étudient ou travaillent dans

des lieux confinés qui favorisent la transmission du virus à un grand nombre de personnes

(universités, abattoirs, ...), avec un objectif de repérer des clusters;

‱ Pour les personnes-contacts sans symptĂŽmes, identifiĂ©es isolĂ©ment ou au sein d’un cluster, la HAS

considĂšre que le test RT-PCR reste le test Ă  utiliser dans cette situation, dans l’attente des rĂ©sultats

de plusieurs Ă©tudes en cours.

Cas particulier de la période pré-opératoire

La transposition des recommandations actuelles de la HAS devrait conduire Ă  : ➱ exclure les tests antigĂ©niques de la stratĂ©gie de dĂ©pistage prĂ©-opĂ©ratoire des patients

asymptomatiques.

➱ envisager l’utilisation d’un test antigĂ©nique pour les patients symptomatiques Ă  deux conditions

1/ si les rĂ©sultats d’un test RT-PCR ne peuvent ĂȘtre obtenus dans un dĂ©lai de 48h et 2/ si le test

est rĂ©alisĂ© dans les 4 premiers jours aprĂšs l’apparition des symptĂŽmes

REFERENCES :

1. LĂ©gifrance- Journal officiel. ArrĂȘtĂ© du 15 septembre 2020 modifiant l’arrĂȘtĂ© du 10 juillet 2020 prescrivant les mesures gĂ©nĂ©rales nĂ©cessaires pour faire face Ă  l’épidĂ©mie de covid-19 dans les territoires sortis de l’état d’urgence sanitaire et dans ceux oĂč il a Ă©tĂ© prorogĂ© [Internet]. JORF n° 0226 du 16/09/2020. Disponible sur: http ://www.legifrance.gouv.fr/download/pdf?id=Yc4bj6olWEPiTbpC5D8YZFbzpqBy_eO97Xv1twZ4Wyg=)

2. Haute Autorité de santé. COVID-19: les tests antigéniques sont performants chez les patients symptomatiques [Internet]. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/jcms/p_3203094/fr/covid-19-les-tests-antigeniques-sont-performants-chez-les-patients-symptomatiques

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3. LĂ©gifrance- Journal officiel. ArrĂȘtĂ© du 16 octobre 2020 portant modification de la liste des actes et prestations mentionnĂ©e Ă  l’article L. 162-1-7 du code de la sĂ©curitĂ© sociale (inscription de l’acte de test diagnostic rapide dans le cadre de la dĂ©tection des antigĂšnes du SARS-CoV-2) [Internet]. Disponible sur: https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000042430920

4. Haute Autorité de santé. COVID-19: la HAS positionne les tests antigéniques dans trois situations [Internet]. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/jcms/p_3212125/fr/covid-19-la -has-positionne-les-tests-antigeniques-dans-trois-situations

5. Haute AutoritĂ© de santĂ©. Avis n° 2020.0059/AC/SEAP du 8 octobre 2020 du collĂšge de la Haute AutoritĂ© de santĂ© relatif Ă  l’utilisation de la dĂ©tection antigĂ©nique du virus SARS-CoV-2 sur prĂ©lĂšvement nasopharyngĂ© en contexte ambulatoire [Internet]. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/jcms/p_3212101/fr/avis-n-2020-0059/ac/seap-du-8-octobre-2020-du-college-de-la -haute-autorite-de-sante-relatif-a-l-utilisation-de-la -detection-antigenique-du-virus-sars-cov-2-sur-prelevement-nasopharynge-en-contexte-ambulatoire

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R3.6 – Chez l’adulte et chez l’enfant, les experts suggĂšrent d’utiliser les 3 algorithmes suivants (Annexes 8, 9 et 10) pour le bilan et la stratĂ©gie pĂ©ri-opĂ©ratoire vis-Ă -vis du COVID-19 avant chirurgie programmĂ©e ou urgente.

Accord FORT

Argumentaire : Ces 3 algorithmes sont issus d’un travail ayant essayĂ© de prendre en compte un maximum de situations cliniques dans un maximum de structures, tout en essayant de rester simple. Si des dispositions locales, liĂ©es Ă  l’accĂšs aux examens diagnostiques, Ă  la typologie des malades, Ă  la prĂ©valence du virus dans la zone gĂ©ographique concernĂ©e, ou Ă  un accord entre les diffĂ©rentes spĂ©cialitĂ©s au niveau local, ont conduit Ă  proposer un algorithme local diffĂ©rent de ceux proposĂ©s, nous suggĂ©rons que l’algorithme local puisse primer sur ceux proposĂ©s ici. Les algorithmes que nous proposons tiennent compte : 1) de la prĂ©sence de symptĂŽmes majeurs et/ou mineurs d’infection Ă  SARS-CoV-2, 2) de la prĂ©sence de facteurs de risque de formes graves d’infection Ă  SARS-CoV-2 (tels que dĂ©finis par l’avis du 29 octobre 2020 du Haut Conseil de SantĂ© Publique et rappelĂ©s dans le chapeau introductif de ces RPP), 3) du risque de formes graves de COVID-19 en post-opĂ©ratoire liĂ© notamment Ă  une possible synergie entre agression pulmonaire pĂ©ri-opĂ©ratoire et infection Ă  SARS-CoV-2, 4) de la possibilitĂ© de report de la chirurgie. POUR UNE CHIRURGIE PROGRAMMEE (Annexe 8) : Chez un patient symptomatique, il paraĂźt raisonnable de reporter la chirurgie de 24-48h le temps d’obtenir les rĂ©sultats d’une PCR sur Ă©couvillon naso-pharyngĂ© (cf. argumentaire R3.5). 1) En cas de positivitĂ© de la PCR, l’infection Ă  SARS-CoV-2 impose un report de la chirurgie le temps de la guĂ©rison clinique, avec un minimum d’au moins 2 semaines suivant l’apparition des symptĂŽmes, allongĂ©e Ă  au moins 3 semaines chez les patients immunodĂ©primĂ©s, ĂągĂ©s de plus de 65 ans, ou ayant fait une forme sĂ©vĂšre de COVID-19 chez qui la clairance du virus peut ĂȘtre plus longue [1-3]. Le Haut Conseil de SantĂ© Publique (HCSP) considĂšre que les patients ne prĂ©sentent plus qu’un risque faible de contagiositĂ© Ă  la levĂ©e de l’isolement (7 jours aprĂšs le dĂ©but des symptĂŽmes (portĂ©s Ă  9 jours chez les immunodĂ©primĂ©s) avec au moins 2 jours de disparition de la fiĂšvre et d’amĂ©lioration de l’état respiratoire [4]. De plus, cette pĂ©riode d’éviction s’accompagne d’une pĂ©riode de 7 jours (portĂ©e Ă  14 jours chez l’immunodĂ©primĂ©) de maintien des mesures barriĂšres [4], non applicable par le patient lors des procĂ©dures au bloc opĂ©ratoire comme l’intubation trachĂ©ale. Par ailleurs, une incertitude sur la durĂ©e rĂ©elle de contagiositĂ© des patients subsiste. Ainsi une revue trĂšs rĂ©cente rapporte que les patients peuvent ĂȘtre contagieux au-delĂ  de 7 jours aprĂšs le dĂ©but des symptĂŽmes [5]. Les experts suggĂšrent donc un dĂ©lai de report volontairement supĂ©rieur Ă  celui proposĂ© par le HCSP. 2) En cas de nĂ©gativitĂ© de la PCR, et compte tenu de l’existence de rĂ©sultats faussement nĂ©gatifs essentiellement liĂ©s Ă  un prĂ©lĂšvement de mauvaise qualitĂ©, si la prĂ©sentation clinique est Ă©vocatrice et qu’il existe en plus des signes paracliniques caractĂ©ristiques (lymphopĂ©nie 35 Ă  70% des cas ; Ă©osinopĂ©nie 50 Ă  65% des cas ; CRP Ă©levĂ©e avec PCT normale 60 Ă  90% des cas [6-9]), il est lĂ©gitime de considĂ©rer que le patient prĂ©sente une infection avĂ©rĂ©e Ă  SARS-CoV-2. Peuvent alors se discuter pour renforcer la probabilitĂ© diagnostique, et notamment en cas de chirurgie Ă  risque de formes graves de COVID-19 : a) la rĂ©alisation d’une TDM thoracique dont la valeur

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prĂ©dictive nĂ©gative est Ă©levĂ©e (environ 85 Ă  95%) [10-11], b) un contrĂŽle de la PCR sur un second prĂ©lĂšvement en veillant au maximum Ă  le rĂ©aliser par une Ă©quipe entraĂźnĂ©e selon les rĂšgles de bonne pratique, notamment d’écouvillonnage de l’oropharynx, ou c) une sĂ©rologie COVID-19, seulement si les symptĂŽmes sont apparus depuis au moins 7 Ă  10 jours. Cette sĂ©rologie n’aura de valeur que positive, et elle signera seulement un contact du patient avec le virus sans pouvoir Ă  ce jour dater l’infection ni conclure sur un Ă©ventuel caractĂšre protecteur des anticorps mis en Ă©vidence [12]. En effet, la sĂ©rologie se positive majoritairement entre le 7e et le 10e jour suivant l’apparition des symptĂŽmes, mais une positivitĂ© plus tardive a Ă©tĂ© rapportĂ©e. De plus, le titre d’anticorps et leur caractĂšre neutralisant du SARS-CoV-2 sont variables en fonction des patients [13-18], et les capacitĂ©s diagnostiques varient beaucoup en fonction du type de tests diagnostiques utilisĂ©s au laboratoire. En consĂ©quence, la seule place de la sĂ©rologie dans la stratĂ©gie diagnostique est en complĂ©ment d’une TDM thoracique et d’un nouveau prĂ©lĂšvement de la PCR si la premiĂšre PCR chez un patient symptomatique est nĂ©gative et que les symptĂŽmes Ă©voluent depuis au moins 7 Ă  10 jours [12]. Il conviendra d’ĂȘtre particuliĂšrement vigilant en cas de positivitĂ© seule de la sĂ©rologie, le patient pouvant prĂ©senter un antĂ©cĂ©dent d’infection Ă  SARS-CoV-2, et une autre virose ou pathologie actuelle. 3) Si le patient prĂ©sente des signes compatibles avec une infection Ă  SARS-CoV-2 mais que la PCR est nĂ©gative, que le bilan biologique est peu Ă©vocateur, que le scanner ne montre pas de signes Ă©vocateurs de pneumonie virale Ă  SARS-CoV-2, et que la sĂ©rologie rĂ©alisĂ©e au-delĂ  de J7-J10 est nĂ©gative, un diagnostic diffĂ©rentiel est alors le plus probable, et la chirurgie sera reportĂ©e le temps de la guĂ©rison de cette autre pathologie. Chez un patient faiblement symptomatique (i.e. prĂ©sentant seulement 1 critĂšre mineur), la prĂ©sence d’une exposition avec un contact prĂ©sentant un tableau caractĂ©ristique ou une infection Ă  SARS-CoV-2 avĂ©rĂ©e constitue un Ă©lĂ©ment renforçant la probabilitĂ© d’infection Ă  SARS-CoV-2 du patient. La prise en charge rejoint alors celle d’un patient avec un tableau clinique plus Ă©vocateur. De mĂȘme, la prĂ©sence de facteurs de risque de forme grave de COVID-19 chez un patient pauci-symptomatique encourage une dĂ©marche diagnostique prĂ©-opĂ©ratoire plus poussĂ©e Ă  la recherche de SARS-CoV-2. Chez un patient totalement asymptomatique, il convient de distinguer : 1) les chirurgies avec ouverture ou exposition des voies aĂ©riennes (chirurgie ORL, thoracique, de la base du crĂąne, bronchoscopie rigide, etc.) pour lesquelles il existe un risque important d’aĂ©rosolisation pour le personnel de bloc opĂ©ratoire motivant la recherche d’une positivitĂ© de la PCR mĂȘme en situation asymptomatique tant que le virus circule dans la population. 2) les chirurgies chez un patient dont l’infection Ă  SARS-CoV-2 pourrait avoir des consĂ©quences graves en post-opĂ©ratoire, pour lesquelles une recherche du virus par PCR est suggĂ©rĂ©e. Ces chirurgies peuvent probablement se rĂ©sumer par les chirurgies dites majeures (chirurgie cardiaque, abdominale ou pelvienne lourde, transplantation d’organe, etc.), notamment du fait d’un frĂ©quent retentissement respiratoire, une synergie entre infection/portage de SARS-CoV-2, atteinte respiratoire pĂ©ri-opĂ©ratoire et inflammation liĂ©e Ă  la chirurgie Ă©tant fortement suggĂ©rĂ©e [19-21]. Dans ces 2 situations, si la PCR est nĂ©gative la chirurgie peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e, et si la PCR est positive, la chirurgie doit ĂȘtre reportĂ©e. Si la PCR est faiblement positive, il faut alors distinguer le patient asymptomatique aprĂšs un Ă©pisode rĂ©cent de COVID-19 dont le rĂ©sultat traduit la persistance au niveau naso-pharyngĂ© d’ARN viral trĂšs probablement non-infectant (cf. infra) autorisant la

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chirurgie, d’un patient asymptomatique sans antĂ©cĂ©dent rĂ©cent de COVID-19 pour lequel on ne peut exclure une phase d’ascension virale et de dĂ©but de maladie, devant faire reporter la chirurgie programmĂ©e par prĂ©caution. 3) les chirurgies non-majeures et non-aĂ©rosolisantes chez un patient asymptomatique peuvent ĂȘtre effectuĂ©es dans un circuit classique non COVID-19 [22]. Si possible, il est suggĂ©rĂ© de tracer les contacts rapprochĂ©s de ces patients (voisins immĂ©diats en SSPI), par exemple dans le registre de SSPI, pour faciliter le dĂ©pistage des contacts en cas d’apparition de symptĂŽmes compatibles avec une infection Ă  SARS-CoV-2 chez le patient les jours suivants la chirurgie. POUR UNE CHIRURGIE REPORTEE (Annexe 9) : En cas de report de la chirurgie de 2 Ă  3 semaines du fait d’une PCR prĂ©-opĂ©ratoire positive, le patient guĂ©ri cliniquement (et donc asymptomatique) ne devra ĂȘtre re-testĂ© qu’en cas de chirurgie Ă  risque d’aĂ©rosolisation. Le HCSP prĂ©cise que dans la majoritĂ© des cas « Ă  distance de la guĂ©rison clinique, une RT-PCR positive signe une quantitĂ© d’ARN dĂ©tectĂ©e trop faible pour pouvoir s’accompagner d’un risque de transmission » [4]. Ceci encourage la rĂ©alisation des chirurgies non-aĂ©rosolisantes au-delĂ  du dĂ©lai de report volontairement lĂ©gĂšrement allongĂ© prĂ©conisĂ© ici. Toutefois, les experts suggĂšrent qu’un niveau de prĂ©caution supplĂ©mentaire doit s’appliquer pour les procĂ©dures aĂ©rosolisantes pour protĂ©ger les professionnels de santĂ©. En effet, le dĂ©lai de positivitĂ© de la RT-PCR naso-pharyngĂ©e est d’en moyenne 17 jours [5], dĂ©passant les pĂ©riodes d’éviction recommandĂ©es. Une pĂ©riode de positivitĂ© jusqu’à plus de 80 jours a mĂȘme Ă©tĂ© dĂ©crite [23]. La difficultĂ© dans ce contexte est d’estimer le risque de contamination des soignants au cours des procĂ©dures les plus Ă  risque de contagion par le patient. Une solution consiste Ă  prendre en compte la charge virale selon les recommandations de la sociĂ©tĂ© française de microbiologie (cf. R3.5) [24]. Globalement, un Ct > 33 (avec la technique de rĂ©fĂ©rence) signe une charge virale faible, faisant rendre un rĂ©sultat « positif faible ». Cette valeur seuil correspond aussi au cas oĂč la culture virale de SARS-CoV-2 est systĂ©matiquement nĂ©gative dans les Ă©tudes disponibles [25, 26]. En consĂ©quence, un contrĂŽle de PCR « positif » incitera Ă  reporter, si possible, une nouvelle fois la chirurgie aĂ©rosolisante ou Ă  la rĂ©aliser dans un circuit COVID+ si le report est impossible ; tandis qu’un contrĂŽle « nĂ©gatif » ou « positif faible » incitera Ă  autoriser la chirurgie dans un circuit conventionnel. Dans tous les cas, il convient d’insister sur le respect strict des mesures de protection s’appliquant pendant la pandĂ©mie, Ă  la fois pour celles communes Ă  tous les soignants et celles renforcĂ©es pour les personnels exposĂ©s aux procĂ©dures aĂ©rosolisantes comme l’intubation orotrachĂ©ale, telles que prĂ©conisĂ©es R1.1, R1.5 et R1.6. POUR UNE CHIRURGIE EN URGENCE (Annexe 10) : Par dĂ©finition non reportable, la chirurgie devra avoir lieu. Il conviendra toutefois de rĂ©aliser un prĂ©lĂšvement par PCR chez le patient symptomatique ou faiblement symptomatique mais ayant eu un contact Ă  risque avec un patient COVID-19 dans les 15 derniers jours ou prĂ©sentant lui-mĂȘme des facteurs de risque de forme grave de COVID-19, ou de chirurgie Ă  risque post-opĂ©ratoire. La chirurgie est rĂ©alisĂ©e sans en attendre les rĂ©sultats. En cas de chirurgie majeure, une surveillance en soins critiques (potentiellement dĂ©jĂ  justifiĂ©e par la lourdeur de la chirurgie et/ou du terrain du patient) peut s’envisager, surtout chez un patient symptomatique. Dans le contexte pĂ©diatrique, le raisonnement est similaire Ă  celui exposĂ© plus haut pour l’adulte. Les indications du dĂ©pistage prĂ©opĂ©ratoire par PCR peuvent ĂȘtre modulĂ©es en fonction des donnĂ©es Ă©pidĂ©miologiques rĂ©gionales, de l’organisation et des diffĂ©rents facteurs de risque liĂ©s

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au patient et Ă  la chirurgie. Par contre le dĂ©pistage des sujets Ă  risque, basĂ© sur les questionnaires chez l’enfant et chez les personnes du mĂȘme foyer, reste systĂ©matique. De la mĂȘme façon les prĂ©conisations concernant la protection du personnel lors des gestes Ă  risque, sont maintenues quel que soit le statut de l'enfant.

REFERENCES : [1] Guan WJ, Ni ZY, Hu Y, et al. Clinical Characteristics of Coronavirus Disease 2019 in China [published online ahead of print, 2020 Feb 28]. N Engl J Med. 2020 April 30;382(18):1708-1720 [2] Zheng S, Fan J, Yu F et al. Viral load dynamics and disease severity in patients infected with SARS-CoV-2 in Zhejiang province, China, January-March 2020: retrospective cohort study. BMJ 2020 Apr 21;369:m1443. [3] Walsh K, Jordan K, Clyne B et al. SARS-CoV-2 detection, viral load and infectivity over the course of an infection. J Infect 2020 Sep;81(3):357-371. [4] Avis relatif Ă  la conduite Ă  tenir face Ă  un rĂ©sultat de RT-PCR positif chez une personne ayant des antĂ©cĂ©dents d’infection par le SARS-CoV-2 Haut Conseil de SantĂ© Publique – 10/06/2020 – Disponible sur : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/Telecharger?NomFichier=hcspa20200610_corsarcovantdecovetrtpcrpos.pdf [5] Cevik M, Tate M, Lloyd O et al. SARS-CoV-2, SARS-CoV, and MERS-CoV viral load dynamics, duration of viral shedding, and infectiousness: a systematic review and meta-analysis. Lancet Microbe. 2020 [Epub ahead of print] https://doi.org/10.1016/S2666-5247(20)30172-5. [6] Chen N, Zhou M, Dong X, et al. Epidemiological and clinical characteristics of 99 cases of 2019 novel coronavirus pneumonia in Wuhan, China: a descriptive study. Lancet. 2020;395(10223):507–513 [7] Liu K, Chen Y, Lin R, Han K. Clinical features of COVID-19 in elderly patients: A comparison with young and middle-aged patients. J Infect. 2020 ; doi:10.1016/j.jinf.2020.03.005 [8] Rodriguez-Morales AJ, Cardona-Ospina JA, GutiĂ©rrez-Ocampo E, et al. Clinical, laboratory and imaging features of COVID-19: A systematic review and meta-analysis. Travel Med Infect Dis. 2020;101623. [9] Zhang JJ, Dong X, Cao YY, et al. Clinical characteristics of 140 patients infected with SARS-CoV-2 in Wuhan, China. Allergy. 2020;10.1111/all.14238. [10] Ai T, Yang Z, Hou H et al. Correlation of chest CT and RT-PCR testing in coronavirus disease 2019 (COVID-19) in China: a report Ă  1014 cases. Radiology. 2020 Aug;296(2):E32-E40. [11] Caruso D, Zerunian M, Polici M, Pucciarelli F, Polidori T, Rucci C, Guido G, Bracci B, de Dominicis C, Laghi A. Chest CT Features of COVID-19 in Rome, Italy. Radiology. 2020 Apr 3:201237. [12] Place des tests sĂ©rologiques dans la stratĂ©gie de prise en charge de la maladie COVID-19. PrĂ©conisations de la Haute AutoritĂ© en SantĂ© – 02/05/2020 - https://www.has-sante.fr/jcms/p_3179992/fr/place-des-tests-serologiques-dans-la-strategie-de-prise-en-charge-de-la-maladie-covid-19 [13] Okba NMA, MĂŒller MA, Li W, et al. Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2-Specific Antibody Responses in Coronavirus Disease 2019 Patients. Emerg Infect Dis. 2020;26(7):10.3201/eid2607.200841. [14] Cheng MP, Papenburg J, Desjardins M, et al. Diagnostic Testing for Severe Acute Respiratory Syndrome-Related Coronavirus-2: A Narrative Review. Ann Intern Med. 2020;10.7326/M20-1301. [15] Xiao SY, Wu Y, Liu H. Evolving status of the 2019 novel coronavirus infection: Proposal of conventional serologic assays for disease diagnosis and infection monitoring. J Med Virol. 2020;92(5):464–467. [16] To KK, Tsang OT, Leung WS, et al. Temporal profiles of viral load in posterior oropharyngeal saliva samples and serum antibody responses during infection by SARS-CoV-2: an observational cohort study. Lancet Infect Dis. 2020;S1473-3099(20)30196-1. [17] Zhao J, Yuan Q, Wang H, et al. Antibody responses to SARS-CoV-2 in patients of novel coronavirus disease 2019. Clin Infect Dis. 2020;ciaa344 [18] Sethuranam N, Jeremiah SS, Ryo A. Interpretating diagnostic tests for SARS-CoV-2. JAMA 2020 Jun 9;323(22):2249-2251. [19] COVIDSurg Collaborative. Mortality and pulmonary complications in patients undergoing surgery with perioperative SARS-CoV-2 infection: an international cohort study. Lancet 2020 Jul 4;396(10243):27-38. [20] Barkhordari K, Khajavi M, Bagheri J, et al. Early respiratory outcomes following cardiac surgery in patients with COVID-19. J Card Surg. 2020 Oct;35(10):2479-2485. [21] Kayani B, Onochie E, Patil V, et al. The effects of COVID-19 on perioperative morbidity and mortality in patients with hip fractures. Bone Joint J. 2020 Sep; 102-B(9):1136-1145. [22] Montravers P, Lucet JC Propositions pour la prise en charge anesthĂ©sique d’un patient suspect ou infectĂ© Ă  Coronavirus COVID-19 – Montravers P, Lucet JC - 13/03/2020 - https://sfar.org/propositions-pour-la-prise-en-charge-anesthesique-dun-patient-suspect-ou-infecte-a-coronavirus-covid-19/ [23] Hu X, Xing Y, Jia J, et al. Factors associated with negative conversion of viral RNA in patients hospitalized with COVID-19. Sci Total Environ 2020; 728: 138812. [24] Avis du 25 septembre 2020 de la SociĂ©tĂ© Française de Microbiologie relative Ă  l’interprĂ©tation de la valeur de Ct (estimation de la charge virale) obtenue en cas de RT-PCR SARS-CoV-2 positive sur les prĂ©lĂšvements cliniques rĂ©alisĂ©s Ă  des fins diagnostiques ou de dĂ©pistage. Disponible sur : https://www.sfm-microbiologie.org/wp-content/uploads/2020/09/Avis-SFM-valeur-Ct-excre%CC%81tion-virale-_-Version-Finale-25092020.pdf

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[25] Arons M, Hatfield K, Reddy S et al. Presymptomatic SARS-CoV-2 Infections and Transmission in a Skilled Nursing Facility. N Engl J Med 2020 May 28;382(22):2081-2090. [26] La Scola B, Le Bideau M, Andreani J et al. Viral RNA load as determined by cell culture as a management tool for discharge of SARS-CoV-2 patients from infectious disease wards. Eur J Clin Microbiol Infect Dis. 2020 Jun;39(6):1059-1061.

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ANNEXE 8. Stratégie de dépistage et prise en charge pré-opératoire pour intervention programmée (mise à jour de décembre 2020)

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ANNEXE 9. StratĂ©gie de dĂ©pistage et prise en charge prĂ©-opĂ©ratoire aprĂšs report d’une intervention

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ANNEXE 10. Stratégie de dépistage et prise en charge pré-opératoire pour chirurgie en urgence. (mise à jour de décembre 2020)

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CHAMP 4 : QUELLES MODALITÉS DE CONSULTATION ? PLACE DE LA TÉLÉCONSULTATION. Experts : Philippe Cuvillon (NĂźmes), Estelle Morau (NĂźmes), FrĂ©dĂ©ric Le SachĂ© (Paris), Jane Muret (Paris), Catherine Huraux (Grenoble).

A. Consultation en contexte de pandémie COVID-19 : parcours de soins et orientation des patients.

R4.1 – La consultation prĂ©-anesthĂ©sique prĂ©opĂ©ratoire chez l’adulte et chez l’enfant est une obligation fixĂ©e par dĂ©cret [1] et la crise sanitaire ne peut ĂȘtre un motif de dĂ©rogation.

Accord FORT

R4.2 – Pour la chirurgie urgente, les experts suggĂšrent de rĂ©aliser les consultations de prĂ©-anesthĂ©sie des patients (chez l’adulte et chez l’enfant) :

− Dans le secteur d’hospitalisation hĂ©bergeant le patient, en prenant les prĂ©cautions prĂ©conisĂ©es du secteur (cf. Champ 1) ou Ă  l’admission au bloc dans le secteur identifiĂ© pour la chirurgie (secteur non-COVID ou COVID+).

− En cas d’urgence vitale ou pour les patients acheminĂ©s directement au bloc opĂ©ratoire, les consultations sont prioritairement rĂ©alisĂ©es dans le secteur du bloc opĂ©ratoire prenant en charge le patient (secteur non-COVID ou COVID+).

Accord FORT

R4.3 – Pour la chirurgie programmĂ©e, les experts suggĂšrent avant toute prise de rendez-vous de rĂ©aliser une Ă©valuation prĂ©alable par questionnaire standardisĂ© COVID (cf. R3.1) permettant d’identifier le statut des adultes ou enfants :

− COVID+ ou fortement suspect : envisager le report de consultation d’au moins 2 à 3 semaines (Cf. R3.6).

− Non-COVID : autorisation de rĂ©aliser une consultation (prĂ©fĂ©rentiellement par tĂ©lĂ©consultation, ou en prĂ©sentiel).

Accord FORT

R4.4 – Pour les consultations programmĂ©es chez l’adulte et l’enfant, les experts suggĂšrent de privilĂ©gier les mesures de distanciation, en particulier par l’utilisation des tĂ©lĂ©consultations (mesure dĂ©rogatoire, cf. R4.5 et 4.6). Lorsqu’elle est nĂ©cessaire, la consultation prĂ©sentielle doit respecter les mesures barriĂšres pour les patients, personnels et locaux (cf. R1.1). Dans ce cas, les experts suggĂšrent une Ă©valuation des patients par questionnaire de dĂ©pistage et prise de tempĂ©rature dĂšs leur arrivĂ©e en consultation.

Accord FORT

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Argumentaire : Le guide mĂ©thodologique du ministĂšre des solidaritĂ©s et de la santĂ© concernant la crise COVID-19 prĂ©cise la nĂ©cessitĂ© de contrĂŽler les flux et les circuits haute et basse densitĂ© virale [2]. Pour limiter les flux de patients, le recours Ă  la tĂ©lĂ©consultation est conseillĂ©. La tĂ©lĂ©consultation est inscrite dans le code de santĂ© publique depuis 2010 (loi HSPT) [3]. Le dĂ©cret N° 2018-788 du code de la santĂ© publique et l’avenant 6 de la convention mĂ©dicale dĂ©finissent en 2018 la gĂ©nĂ©ralisation de la pratique en France et le cadre de prise en charge de ces actes par l’assurance maladie selon un parcours de soin dĂ©fini [4, 5]. La consultation de prĂ©-anesthĂ©sie ne rĂ©pond pas aux critĂšres de prise en charge tels que dĂ©crits dans l’avenant 6 (parcours de soins ou notion de dĂ©jĂ  vu pour des spĂ©cialitĂ©s spĂ©cifiques), sa prise en charge par l’assurance maladie n’était donc pas assurĂ©e. L'arrĂȘtĂ© du 23 mars 2020, dans le cadre de la pandĂ©mie COVID-19, vient temporairement dĂ©roger l’avenant 6 permettant d'accĂ©der pour toutes les spĂ©cialitĂ©s Ă  la facturation et au remboursement pour les patients exposĂ©s au COVID-19 [6] (Annexe 11). Par extrapolation, certains patients risquant d’ĂȘtre exposĂ©s Ă  la COVID-19 en se rendant dans les Ă©tablissements de santĂ© bĂ©nĂ©ficient d’une tĂ©lĂ©consultation ou une consultation tĂ©lĂ©phonique pour limiter les ruptures du confinement [7]. Si la rĂ©alisation d’examens complĂ©mentaires est prĂ©vue Ă  l’entrĂ©e du patient, l’organisation doit ĂȘtre adaptĂ©e afin de ne pas retentir sur l’organisation du tableau opĂ©ratoire.

REFERENCES : [1] DĂ©cret no 94-1050 du 5 dĂ©cembre 1994 relatif aux conditions techniques de fonctionnement des Ă©tablissements de santĂ© en ce qui concerne la pratique de l’anesthĂ©sie et modifiant le code de la santĂ© publique (troisiĂšme partie: DĂ©crets) 1994. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000549818&categorieLien=id. [2] Covid D. PREPARATION A LA PHASE ÉPIDÉMIQUE n.d. https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/guide-covid-19-phase-epidemique-v15-16032020.pdf. [3] DĂ©cret n° 2010-1229 du 19 octobre 2010 relatif Ă  la tĂ©lĂ©mĂ©decine 2010. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000022932449&categorieLien=id. [4] DĂ©cret n° 2018-788 du 13 septembre 2018 relatif aux modalitĂ©s de mise en Ɠuvre des activitĂ©s de tĂ©lĂ©mĂ©decine. 2018. [5] ArrĂȘtĂ© du 1er aoĂ»t 2018 portant approbation de l’avenant n° 6 Ă  la convention nationale organisant les rapports entre les mĂ©decins libĂ©raux et l’assurance maladie signĂ©e le 25 aoĂ»t 2016. n.d. [6] ArrĂȘtĂ© du 23 mars 2020 prescrivant les mesures d’organisation et de fonctionnement du systĂšme de santĂ© nĂ©cessaires pour faire face Ă  l’épidĂ©mie de covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire n.d. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000041746744&categorieLien=id. [7] HAS. Rapid responses in the framework of COVID-19 Remote consultations 2020. https://www.has-sante.fr/jcms/p_3168867/fr/reponses-rapides-dans-le-cadre-du-covid-19-teleconsultation-et-telesoin.

B. Impératifs de la téléconsultation de pré-anesthésie.

R4.5 – Pour la tĂ©lĂ©consultation chez l’adulte et l’enfant, les experts suggĂšrent que celle-ci rĂ©ponde aux impĂ©ratifs du dĂ©cret de dĂ©cembre 1994 sur la sĂ©curitĂ© anesthĂ©sique. Les experts rappellent les rĂšgles Ă©lĂ©mentaires d’une tĂ©lĂ©consultation :

− Elle doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par un mĂ©decin anesthĂ©siste-rĂ©animateur, plusieurs jours avant l’intervention.

− Le compte rendu doit ĂȘtre consignĂ© dans un document, incluant les examens complĂ©mentaires et les Ă©ventuelles consultations spĂ©cialisĂ©es demandĂ©es dans le dossier du patient.

− La tĂ©lĂ©consultation ne se substitue pas Ă  la visite prĂ©-anesthĂ©sique.

Accord FORT

Argumentaire : Cf. argumentaire de la R4.1

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C. Conditions à la téléconsultation.

R.4.6 – Concernant la tĂ©lĂ©consultation, les experts suggĂšrent :

− Le consentement prĂ©alable du patient et/ou de ses reprĂ©sentants lĂ©gaux pour rĂ©aliser une tĂ©lĂ©consultation. A dĂ©faut, une consultation prĂ©sentielle doit lui ĂȘtre proposĂ©e.

− De rĂ©aliser la tĂ©lĂ©consultation par un mĂ©decin anesthĂ©siste-rĂ©animateur Ă  travers un outil de visioconfĂ©rence (garantissant la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es du patient).

− De ne considĂ©rer l’appel tĂ©lĂ©phonique que comme une solution de recours dĂ©rogatoire sur des patients ciblĂ©s.

− De respecter le secret mĂ©dical et/ou l’accompagnement du patient pendant cette tĂ©lĂ©consultation. Dans le cadre de la tĂ©lĂ©consultation, une infirmiĂšre peut assister Ă  domicile le patient (dĂ©cret de Janvier 2020).

Accord FORT

R4.7 – Concernant la tĂ©lĂ©consultation, les experts soulignent que :

− À tout moment, patient ou mĂ©decin peuvent dĂ©cider d’interrompre la tĂ©lĂ©consultation et organiser une consultation prĂ©sentielle.

− Les patients, et/ou leurs reprĂ©sentants lĂ©gaux, et les opĂ©rateurs doivent accepter dans le principe de la tĂ©lĂ©consultation que le mĂ©decin anesthĂ©siste-rĂ©animateur rĂ©alisant la visite prĂ©-anesthĂ©sique pourra Ă©galement indiquer des examens complĂ©mentaires potentiellement responsables d’un retard ou d’un report de l’intervention.

− Les textes rĂ©glementaires et dĂ©rogatoires liĂ©es Ă  la crise COVID-19 Ă©voluent trĂšs rĂ©guliĂšrement, incitant les praticiens Ă  adapter leur modalitĂ© de consultation au cadre rĂ©glementaire.

Accord FORT

Argumentaire : Le patient (ou le cas Ă©chĂ©ant son reprĂ©sentant lĂ©gal) doit ĂȘtre informĂ© des conditions de rĂ©alisation de la tĂ©lĂ©consultation et avoir donnĂ© son consentement prĂ©alable Ă  la rĂ©alisation de la tĂ©lĂ©consultation (article R. 6316-2 du CSP). L’adhĂ©sion des patients Ă  ce type de consultation est variable, entre 50 et 97% [1, 2]. La satisfaction rapportĂ©e des patients qui ont choisi cette modalitĂ© se situe entre 95 et 97% [3]. La tĂ©lĂ©consultation doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e via des outils garantissant la sĂ©curitĂ© des donnĂ©es des patients [4]. Elle est rĂ©alisĂ©e dans des conditions devant garantir : l'authentification des professionnels de santĂ© intervenant, l'identification du patient et l'accĂšs des professionnels de santĂ© aux donnĂ©es mĂ©dicales du patient nĂ©cessaires Ă  la rĂ©alisation de l’acte (Article R. 6316-3 du Code de la santĂ© publique). Les modalitĂ©s de dĂ©ploiement sont propres Ă  chaque centre. L’appel tĂ©lĂ©phonique est une solution dĂ©gradĂ©e de tĂ©lĂ©consultation si une visioconfĂ©rence est impossible Ă  rĂ©aliser pour des raisons techniques. Elle a Ă©tĂ© envisagĂ©e pour certains patients COVID+ ou ayant des facteurs de risque vis Ă  vis du COVID-19 [5, 6]. Le mĂ©decin anesthĂ©siste-rĂ©animateur doit ĂȘtre dans des locaux permettant de respecter la confidentialitĂ© des Ă©changes et la protection du secret mĂ©dical (Article R.4127-71 du Code de la santĂ© publique). En cas de besoin, une personne de l'entourage du patient ou un interprĂšte peut, s'il est prĂ©sent pendant la tĂ©lĂ©consultation assister le mĂ©decin dans le recueil des informations mĂ©dicales.

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Depuis janvier 2020, l’accompagnement dans la tĂ©lĂ©consultation peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© et valorisĂ© par les infirmiers se rendant au domicile du patient (cotations applicables) [7]. À tout moment la tĂ©lĂ©consultation peut s’arrĂȘter Ă  la demande du praticien ou du patient et conduire Ă  une convocation en prĂ©sentiel (critĂšres de tĂ©lĂ©consultation mal adaptĂ©s, problĂšme de connexion, etc.) [8]. Dans une sĂ©rie publiĂ©e sur l’évaluation prĂ©opĂ©ratoire par tĂ©lĂ©mĂ©decine les taux rapportĂ©s d’échec de ces consultations, traduites par des annulations d’intervention, sont aussi bas que lors d’évaluations prĂ©sentielles [9, 10].

REFERENCES : [1] Lozada MJ, Nguyen JTC, Abouleish A, Prough D, Przkora R. Patient preference for the pre-anesthesia evaluation: Telephone versus in-office assessment. J Clin Anesth 2016;31:145–8. [2] Fishman M, Mirante B, Dai F, Kurup V. Patient preferences on telemedicine for preanesthesia evaluation. Can J Anaesth J Can Anesth 2015;62:433–4. [3] Bridges KH, McSwain JR, Wilson PR. To Infinity and Beyond: The Past, Present, and Future of Tele-Anesthesia. Anesth Analg 2020 Feb;130(2):276-284 [4] TĂ©lĂ©mĂ©decine : comment protĂ©ger les donnĂ©es des patients ? | CNIL n.d. https://www.cnil.fr/en/node/24033. [5] CAB_Solidarites, CAB_Solidarites. TĂ©lĂ©consultation par tĂ©lĂ©phone. MinistĂšre Solidar SantĂ© 2020. http://solidarites-sante.gouv.fr/actualites/presse/communiques-de-presse/article/teleconsultation-par-telephone. [6] ContinuitĂ© du suivi des femmes enceintes. Haute Aut SantĂ© n.d. https://www.has-sante.fr/jcms/p_3168584/fr/continuite-du-suivi-des-femmes-enceintes. [7] DĂ©cision du 18 juillet 2019 de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie relative Ă  la liste des actes et prestations pris en charge par l’assurance maladie n.d. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000039074837&categorieLien=id. [8] ArrĂȘtĂ© du 1er aoĂ»t 2018 portant approbation de l’avenant n° 6 Ă  la convention nationale organisant les rapports entre les mĂ©decins libĂ©raux et l’assurance maladie signĂ©e le 25 aoĂ»t 2016. n.d. [9] Mullen-Fortino M, Rising KL, Duckworth J, Gwynn V, Sites FD, Hollander JE. Presurgical Assessment Using Telemedicine Technology: Impact on Efficiency, Effectiveness, and Patient Experience of Care. Telemed J E-Health Off J Am Telemed Assoc 2019 Feb;25:137–42. [10] Tam A, Leung A, O’Callaghan C, Fagermo N. Role of telehealth in perioperative medicine for regional and rural patients in Queensland. Intern Med J 2017 Aug;47:933–7.

D. Points spécifiques au déroulement de la téléconsultation.

R4.8 – Les experts suggĂšrent d’envoyer au patient prĂ©alablement Ă  la tĂ©lĂ©consultation un guide de prĂ©paration (comprenant : modalitĂ©s de connexion, questionnaire de santĂ© relevant les traitements en cours, documents d’informations
) pour faciliter le bon dĂ©roulement de la consultation.

Accord FORT

R4.9 – Les experts suggĂšrent d’adapter l’évaluation des voies aĂ©riennes supĂ©rieures (critĂšres prĂ©visibles de difficultĂ© d’intubation) et de la rĂ©Ă©valuer systĂ©matiquement lors de la visite prĂ©-anesthĂ©sique.

Accord FORT

R4.10 – Les experts suggĂšrent que les informations donnĂ©es au patient (technique d’anesthĂ©sie, modalitĂ© d’hospitalisation
) rĂ©pondent aux mĂȘmes rĂšgles qu’en prĂ©sentiel et soient tracĂ©es dans le compte rendu de consultation (dossier d’anesthĂ©sie) avec la mention de « tĂ©lĂ©consultation ».

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Accord FORT

R4.11 – Les experts suggĂšrent de formaliser et de sĂ©curiser le mode d’envoi de documents au patient en fin de consultation (ordonnances, bilans prĂ©opĂ©ratoires, compte rendu
).

Accord FORT

Argumentaire : L’envoi ou la mise Ă  disposition d’un guide de prĂ©paration de la tĂ©lĂ©consultation permet au patient de rassembler les Ă©lĂ©ments indispensables Ă  sa bonne Ă©valuation par le mĂ©decin [1]. Ainsi, le jour de la tĂ©lĂ©consultation, l’anesthĂ©siste-rĂ©animateur pourra avoir accĂšs aux ordonnances rĂ©centes, rĂ©sultats d’examens et comptes rendus mĂ©dicaux. Pour rappel, la tĂ©lĂ©consultation doit au minimum permettre de recueillir (indicateurs de sĂ©curitĂ© et de qualitĂ© des soins – HAS) [2] :

- Identification du patient et de l’anesthĂ©siste-rĂ©animateur - Mention du traitement habituel ou absence de traitement - Évaluation des voies aĂ©riennes - Mention de l’évaluation du risque dentaire - Évaluation des risques anesthĂ©siques (ASA) - Choix de la technique d’anesthĂ©sie - Choix de la technique de contrĂŽle des voies aĂ©riennes

L’évaluation des voies aĂ©riennes est adaptĂ©e Ă  l’outil : des Ă©valuations par clichĂ©s photographiques peuvent ĂȘtre enregistrĂ©es (photo profil et en extension du cou), recherche des critĂšres de Mallampati avec source lumineuse, des mesures effectuĂ©es par le patient (mesure de l’ouverture de bouche en travers de doigts). Le compte-rendu doit ĂȘtre enregistrĂ© dans le dossier patient tenu par le professionnel de santĂ©: compte-rendu de la rĂ©alisation de la consultation, date et heure de la consultation (article R. 6316-4 du CSP). Dans le cadre de la consultation de prĂ©-anesthĂ©sie le compte rendu mentionne le type « tĂ©lĂ©consultation » et prĂ©voit pour la visite prĂ©-anesthĂ©sique les Ă©lĂ©ments devant ĂȘtre confirmĂ©s (Mallampati, auscultation cardio-pulmonaire, prise des constantes lors de la visite prĂ©-anesthĂ©sique. Si des bilans biologiques, radiologiques et/ou des avis spĂ©cialisĂ©s sont prescrits lors de la tĂ©lĂ©consultation et susceptibles de modifier la prise en charge pĂ©ri-opĂ©ratoire de l’enfant, la balance bĂ©nĂ©fice/risque entre le fait de dĂ©placer une fois l’enfant pour rĂ©aliser l’ensemble des examens Ă  distance vs. les rĂ©aliser Ă  l’entrĂ©e (veille ou matin) de l’anesthĂ©sie, doit ĂȘtre Ă©valuĂ©e au cas par cas dans le contexte de confinement (sĂ©curitĂ© anesthĂ©sique vs. risque de contamination). Si le choix est fait de rĂ©aliser ces examens complĂ©mentaires Ă  l’entrĂ©e de l’enfant (veille ou matin de l’anesthĂ©sie) les parents ou responsables lĂ©gaux, l’enfant et l’opĂ©rateur doivent ĂȘtre avertis du risque de retard de prise en charge au bloc opĂ©ratoire ou du risque de report Ă  une date ultĂ©rieure. Il appartient Ă  l’anesthĂ©siste-rĂ©animateur de s’assurer en collaboration avec l’opĂ©rateur qu’un Ă©ventuel report n'entraĂźnera pas de perte de chance pour l’enfant.

REFERENCES : [1] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2019-07/fiche_dinformation_du_patient_teleconsultation.pdf [2] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2013-11/fiche_descriptive_dan2_tda_26.11.13.pdf

E. Sélection des patients pour la téléconsultation

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R4.12 – Dans le contexte de pandĂ©mie de COVID-19, les experts suggĂšrent de favoriser le recours Ă  la tĂ©lĂ©consultation. Une Ă©valuation au cas par cas devra ĂȘtre rĂ©alisĂ©e selon la chirurgie envisagĂ©e et selon le patient (rapport bĂ©nĂ©fice-risque).

Accord FORT

Argumentaire : La tĂ©lĂ©consultation semble particuliĂšrement adaptĂ©e pour les opĂ©rĂ©s de chirurgie Ă  risque faible et intermĂ©diaire et chez les patients ASA 1 et 2 [1]. Elle peut Ă©galement s’envisager chez des patients Ă  risque plus Ă©levĂ© qui peuvent bĂ©nĂ©ficier d’un accompagnement paramĂ©dical Ă  la prise en charge (rĂ©sidant d’EPHAD ou Ă  leur domicile) ou personnes dĂ©tenues (Annexe 12). Les expĂ©riences de tĂ©lĂ©consultations dans les pays anglo-saxons rapportent des Ă©valuations Ă  distance de patients poly-morbides sans augmentation du taux de dĂ©programmation. Les pratiques sont nĂ©anmoins peu comparables dans la mesure ou l’évaluation prĂ©-anesthĂ©sique n’est pas proposĂ©e systĂ©matiquement dans ces organisations [2, 3]. Dans le cadre de l’obstĂ©trique, les tĂ©lĂ©consultations sont fortement conseillĂ©es pour permettre un suivi Ă  distance des parturientes incluant la consultation de prĂ©-anesthĂ©sie [4]. Dans les cas des consultations itĂ©ratives le choix des tĂ©lĂ©consultations proposĂ© par la SFAR en 2017 est confortĂ© [1].

REFERENCES : [1] Consultations d’anesthĂ©sies dĂ©localisĂ©es, itĂ©ratives ou en tĂ©lĂ©mĂ©decine. SFAR 2020. https://sfar.org/consultations-danesthesies-delocalisees-iteratives-telemedecine/ [2] Mullen-Fortino M, Rising KL, Duckworth J, Gwynn V, Sites FD, Hollander JE. Presurgical Assessment Using Telemedicine Technology: Impact on Efficiency, Effectiveness, and Patient Experience of Care. Telemed J E-Health Off J Am Telemed Assoc 2019; Feb;25:137–42. [3] Tam A, Leung A, O’Callaghan C, Fagermo N. Role of telehealth in perioperative medicine for regional and rural patients in Queensland. Intern Med J 2017 Aug;47:933–7. [4] ContinuitĂ© du suivi des femmes enceintes https://www.has-sante.fr/jcms/p_3168584/fr/continuite-du-suivi-des-femmes-enceintes.

G. Visite pré-anesthésique et évaluations des pratiques

R4.13 – Les experts rappellent que la visite prĂ©-anesthĂ©sique est une obligation lĂ©gale et suggĂšrent qu’elle soit rĂ©alisĂ©e de façon encore plus attentive en cas de tĂ©lĂ©consultation, et « sĂ©niorisĂ©e » en pĂ©diatrie.

Accord FORT

R4.14 – Les experts suggĂšrent l’évaluation des pratiques pour mettre en place des actions d’amĂ©lioration de ces nouvelles modalitĂ©s consistant Ă  comparer rĂ©guliĂšrement les pratiques effectuĂ©es et les rĂ©sultats obtenus, sur la base des recommandations professionnelles.

Accord FORT

Page 48: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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Argumentaire : La consultation prĂ©-anesthĂ©sie ne se substitue pas Ă  la visite prĂ©-anesthĂ©sique qui est effectuĂ©e par un mĂ©decin anesthĂ©siste-rĂ©animateur dans les vingt-quatre heures prĂ©cĂ©dant l'acte nĂ©cessitant une anesthĂ©sie. Cette visite a notamment pour but de vĂ©rifier l'absence d'Ă©lĂ©ments mĂ©dicaux nouveaux depuis la consultation prĂ©-anesthĂ©sie (Article D-6124-94). Le jour de l’admission, une attention particuliĂšre devra ĂȘtre apportĂ©e Ă  vĂ©rifier le respect des consignes (gestion traitement, jeĂ»ne prĂ©-opĂ©ratoire, prĂ©paration cutanĂ©e, rĂ©Ă©valuation des voies aĂ©riennes supĂ©rieures) et Ă  l’examen physique si nĂ©cessaire. Concernant ces nouvelles modalitĂ©s de consultations, des Ă©valuations (article L. 4133-1-1 du CSP) devront ĂȘtre menĂ©es suivant les recommandations et selon la mĂ©thode Ă©laborĂ©e ou validĂ©e par la Haute AutoritĂ© de SantĂ© incluant la mise en Ɠuvre et le suivi d'actions d'amĂ©lioration des pratiques (indicateurs mĂ©dical, organisationnel, technique et Ă©conomique).

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ANNEXE 11. Problématique de la cotation des téléconsultations.

L’avenant 6 de la convention mĂ©dicale dĂ©finit le cadre de prise en charge de ces actes par l’assurance

maladie et permet dĂšs lors la gĂ©nĂ©ralisation de la pratique en France. L’avenant 6 reprend prĂ©cisĂ©ment les

détails et conditions de la téléconsultation publiés en 2010 et décrit la prise en charge des patients par

l’assurance maladie selon un parcours de soin dĂ©fini :

1. Parcours de soin passant par le mĂ©decin traitant sauf cadre de l’urgence (ou s’applique alors

la notion de territorialitĂ© c’est Ă  dire prise en charge par un autre mĂ©decin appartenant Ă  une

organisation territoriale type CPTS)

2. Suivi de patients « dĂ©jĂ  vus » pour des spĂ©cialitĂ©s dĂ©finies comme l’ophtalmologie, la

gynĂ©cologie, la psychiatrie
 (n’incluant pas l’anesthĂ©sie-rĂ©animation)

Elle définit pour ces parcours les cotations : TCG pour le médecin généraliste et TC pour le médecin

spĂ©cialiste auxquelles s’ajoutent les diffĂ©rents majorateurs ainsi que les Ă©ventuels complĂ©ments

d’honoraires dans les conditions habituelles de l’établissement (secteur 2, etc.). Les rĂšgles de prise en

charge sont les mĂȘmes que pour une consultation en prĂ©sentiel, selon les mĂȘmes taux de prise en charge

qu’une consultation classique. Les consultations complexes ne sont par contre pas Ă©ligibles Ă  la

téléconsultation (pas de cotation APC).

L'arrĂȘtĂ© du 23 mars 2020, dans le cadre de la pandĂ©mie COVID-19, vient temporairement dĂ©roger l’avenant

6 permettant d'accéder pour toutes les spécialités (et pour les SF) à la facturation et au remboursement

pour les patients exposĂ©s au COVID-19. Par extrapolation, les patients non suspects mais risquant d’ĂȘtre

exposés au COVID-19 en se rendant dans les établissements de santé se sont vu proposer une

téléconsultation pour limiter les déplacements comme proposés par le ministre de la santé. Début Avril

2020 la cotation APC a Ă©tĂ© reconnue en tĂ©lĂ©consultation de façon dĂ©rogatoire par l’assurance maladie.

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ANNEXE 12. Place de la téléconsultation en période de pandémie de COVID-19. (mise à jour de décembre 2020)

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CHAMP 5 : QUELLES MODALITÉS D'ANESTHÉSIE ET D'ANALGÉSIE ?

Experts : Denis Frasca (Poitiers), Philippe Cuvillon (NĂźmes), SĂ©bastien Bloc (Paris), Marie-Pierre Bonnet (Paris), Thomas Geeraerts (Toulouse), Olivier Langeron (Paris), Anne Godier (Paris), Sigismond Lasocki (Angers), Axel Maurice-Szamburski (Marseille), BenoĂźt Tavernier (Lille).

AprÚs une premiÚre période épidémique marquée par des tensions d'approvisionnement sur

certains mĂ©dicaments d’anesthĂ©sie-rĂ©animation et dans une moindre mesure de matĂ©riels de

protection, la gestion des réserves de médicaments est, fin 2020, moins tendue. Le diagnostic

d’infection par le SARS-CoV-2 est Ă©galement obtenu plus rapidement, pouvant mĂȘme ĂȘtre

disponible en moins de 30 minutes grĂące Ă  des PCR rapides dans certains centres. Dans ce

contexte, le statut COVID-19 des patients est le plus souvent connu Ă  l’arrivĂ©e au bloc opĂ©ratoire,

permettant dans de nombreux cas d’appliquer des protocoles anesthĂ©siques habituels. Dans ce

contexte, il n’est plus recommandĂ© l’épargne systĂ©matique des mĂ©dicaments de l’anesthĂ©sie

(propofol, midazolam et curares). En cas de tensions ponctuelles et/ou locales sur l’un ou l’autre

des médicaments, il est suggéré de se reporter aux versions précédentes de ces

recommandations.

A. Faut-il adapter les modalitĂ©s de l’anesthĂ©sie ?

R5.1 – Les experts suggĂšrent de communiquer rĂ©guliĂšrement avec le pharmacien d’établissement qui pilote les stocks de mĂ©dicaments afin d’adapter leur pratique, rĂ©partir les stocks et renforcer les mesures de prĂ©vention des erreurs mĂ©dicamenteuses, en particulier pour les mĂ©dicaments d’importation dont les concentrations sont inhabituelles et les contenants libellĂ©s en langue Ă©trangĂšre.

Accord FORT

Argumentaire : Afin de prĂ©venir et pallier les difficultĂ©s d’approvisionnement en mĂ©dicaments, l’État a assurĂ© Ă  partir d’avril 2020 l’approvisionnement des Ă©tablissements de santĂ© en mĂ©dicaments dits “prioritaires”, Ă  savoir deux hypnotiques : le Midazolam et le Propofol et trois curares : l’Atracurium, le Cisatricurium et le Rocuronium nĂ©cessaires Ă  la prise en charge des patients atteints de la COVID-19 et des patients admis en soins critiques. La plateforme maPUI.fr avait Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©e au niveau national pour permettre un suivi des stocks de ces 5 molĂ©cules prioritaires, mais Ă©galement d’une sĂ©lection de mĂ©dicaments trĂšs largement utilisĂ©s dans la prise en charge en soins critiques des patients COVID (antibiotiques, anesthĂ©siques halogĂ©nĂ©s, morphiniques
) [1, 2]. La distribution centralisĂ©e, en fonction des stocks et du nombre de patients COVID-19 hospitalisĂ©s au sein de chaque Ă©tablissement, de ces mĂ©dicaments prioritaires, souvent importĂ©s en urgence, a conduit Ă  des stocks qui persistent actuellement dans nombre d’établissements. Dans un contexte de tension rĂ©guliĂšre en mĂ©dicaments, une solution pĂ©renne de suivi des stocks dans les Ă©tablissements disposant d’une PUI a Ă©tĂ© mise en place (plateforme e-Dispostock qui permettra la remontĂ©e de ces stocks et une supervision Ă  la fois rĂ©gionale par les ARS/OmĂ©dits et nationale) [3]. Ainsi, les pharmaciens d’établissement doivent renseigner l’état des stocks et des consommations de leur structure sur cette plateforme permettant de piloter les niveaux de disponibilitĂ© des diffĂ©rentes molĂ©cules. Ce sont les interlocuteurs des mĂ©decins anesthĂ©sistes-rĂ©animateurs pour les alerter sur le niveau des stocks de mĂ©dicaments (exprimĂ© en jour(s) de

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stock pour une activitĂ© habituelle) et de leur rupture Ă©ventuelle. Les PUI sont Ă©galement chargĂ©es du conditionnement appropriĂ© et de l'Ă©tiquetage en français des mĂ©dicaments d’importation qui sont encore en circulation dans les Ă©tablissements.

Dans la pĂ©riode de crise sanitaire et la pression produite par les dispositions de protection (EPI, gestion des voies aĂ©riennes), le risque d’erreurs mĂ©dicamenteuses lors de toutes les Ă©tapes de la prise en charge mĂ©dicamenteuse est accru par :

‱ les modifications de protocole partant de la prescription mĂ©dicale ‱ les conditions de prĂ©paration (lunettes de protection, visiĂšre, masque) ‱ la charge mentale liĂ©e Ă  la situation sanitaire (patient contaminant) ‱ l’utilisation d’alternatives mĂ©dicamenteuses inhabituelles (thiopental, etc.)

Ce risque est aggravĂ© par les modalitĂ©s d’approvisionnement : ‱ de multiples formulations et spĂ©cialitĂ©s, souvent diffĂ©rentes de celles inscrites au livret

thĂ©rapeutique de l’établissement ‱ des concentrations diffĂ©rentes (ex. propofol 1 et 2%) ‱ des mĂ©dicaments rĂ©servĂ©s Ă  l’exportation ou importĂ©s, qui ne font pas l’objet d’un contre-

étiquetage en français [4, 5].

La maĂźtrise du risque doit ĂȘtre renforcĂ©e Ă  chaque Ă©tape du circuit du mĂ©dicament : prescription, dispensation, stockage, prĂ©paration (dilution, Ă©tiquetage) et administration. Cette dĂ©marche implique tous les acteurs de l’établissement [6].

REFERENCES : [1] Message d’Alerte Rapide Sanitaire du 20/04/2020 : MARS N°2020_37 Approvisionnement des Ă©tablissements de santĂ© pour certains mĂ©dicaments prioritaires [2] Message d’Alerte Rapide Sanitaire du 24/04/2020 : MARS N°2020_43 Achat et approvisionnement des Ă©tablissements de santĂ© pour certains mĂ©dicaments prioritaires, dans le cadre de la lutte contre l’épidĂ©mie COVID-19 [3] Message d’Alerte Rapide Sanitaire du 30/10/2020 : MARS N°2020_93 Suivi des stocks de mĂ©dicaments des pharmacies Ă  usage intĂ©rieur des Ă©tablissements [4] ANSM. COVID-19 - Mise Ă  disposition de mĂ©dicaments importĂ©s - Information de sĂ©curitĂ©. 14/05/2020 [5] ANSM. COVID-19 et mĂ©dicaments importĂ©s : attention au risque d’erreurs mĂ©dicamenteuses - Point d'information. 3/04/2020 [6] Recommandations SFPC/SFAR PrĂ©vention des erreurs mĂ©dicamenteuses en anesthĂ©sie et en rĂ©animation durant la pĂ©riode COVID. Recommandations communes de la SFAR et de la SFPC. Version Mai 2020.

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R5.2 – Les experts suggĂšrent de privilĂ©gier, a rapport bĂ©nĂ©fice/risque Ă©quivalent, les techniques d’anesthĂ©sie locorĂ©gionale ou locale. Les techniques d’analgĂ©sie locorĂ©gionale et d’infiltration doivent Ă©galement ĂȘtre envisagĂ©es.

Accord FORT

Argumentaire : La population des patients COVID+ prĂ©sente un risque de complications postopĂ©ratoires Ă©levĂ©, notamment respiratoire et thromboembolique [1]. Si le type d’anesthĂ©sie (gĂ©nĂ©rale, locorĂ©gionale ou locale) ne ressort pas dans la littĂ©rature comme facteur indĂ©pendant d’aggravation pour la population spĂ©cifique des patients COVID+ [2], le recours Ă  une anesthĂ©sie sans ventilation mĂ©canique reste toujours souhaitable pour limiter le risque de complication respiratoire [3].

Par ailleurs, la manipulation des voies aĂ©riennes lors d’une anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale augmente le risque de contamination virale [4] et d’aĂ©rosolisation [5], lĂ  oĂč les techniques d’ALR pĂ©riphĂ©riques et centrales permettent de maintenir les mesures de protection du patient (port du masque), diminuent l’exposition des soignants durant les procĂ©dures d’anesthĂ©sie et de chirurgie [6,7] et prĂ©sentent un rapport bĂ©nĂ©fice/risque favorable [8].

Les techniques d’anesthĂ©sie locorĂ©gionale pĂ©riphĂ©riques et topiques autorisent Ă©galement la surveillance post-interventionnelle directement en chambre ou dans un espace dĂ©diĂ©, sans passer par la SSPI conformĂ©ment Ă  la rĂ©glementation [9]. Cela facilite le respect des mesures de distanciation propres au contexte Ă©pidĂ©mique actuel. Chez l’enfant, les techniques d’ALR Ă©tant associĂ©es rĂ©guliĂšrement Ă  une anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale ou une sĂ©dation, elles ne permettent pas d’éviter le passage en SSPI.

Ces recommandations s’appliquent aux prises en charges programmĂ©es et en urgence.

REFERENCES : [1] Doglietto F, Vezzoli M, Gheza F, et al. Factors Associated With Surgical Mortality and Complications Among Patients With and Without Coronavirus Disease 2019 (COVID- 19) in Italy. JAMA Surg. 2020 Jun 12;155(8):1-14. [2] COVIDSurg Collaborative. Mortality and pulmonary complications in patients undergoing surgery with perioperative SARS-CoV-2 infection: an international cohort study. Lancet 2020 Jul 4;396(10243):27-38. [3] Rodgers A, Walker N, Schug S, McKee, A, Kehlet H, van Zundert A, Sage D, Futter M, Saville G, Clark T, MacMahon S. Reduction of postoperative mortality and morbidity with epidural or spinal anaesthesia: results from overview of randomised trials. BMJ. 2000 Dec 16;321(7275):1493.

[4] World Health Organization. Coronavirus disease (COVID-19) technical guidance: infection prevention and control / WASH. https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/technical-guidance/infection-prevention-and-control [5] Tran K, Cimon K, Severn M, Pessoa-Silva CL, Conly J. Aerosol generating procedures and risk of transmission of acute respiratory infections to healthcare workers: a systematic review. PLoS ONE. 2012;7(4):e35797. [6] Zhong Q, Liu YY, Luo Q, Zou YF, Jiang HX, Li H, Zhang JJ, Li Z, Yang X, Ma M, Tang LJ, Chen YY, Zheng F, Ke JJ, Zhang ZZ. Spinal anaesthesia for patients with coronavirus disease 2019 and possible transmission rates in anaesthetists: retrospective, single-centre, observational cohort study. Br J Anaesth. 2020 Jun;124(6):670-675. [7] Tan TK. How severe acute respiratory syndrome (SARS) affected the department of anaesthesia at Singapore General Hospital. Anaesth Intensive Care. 2004 Jun; 32(3):394-400. [8] Lie SA, Wong SW, Wong LT, Wong TGL, Chong SY. Practical considerations for performing regional anesthesia: lessons learned from the COVID-19 pandemic. Can J Anaesth. 2020 Jul;67(7):885-892. [9] https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037542346&categorieLien=id.

B. Y-a-t-il des particularités pour la prise en charge des voies aériennes ?

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R5.3 – Concernant la gestion des voies aĂ©riennes lors de l’intubation d’un patient COVID+ ou fortement suspect, les experts renvoient aux “recommandations d’experts portant sur la prise en charge en rĂ©animation des patients en pĂ©riode d’épidĂ©mie Ă  SARS-CoV-2 “ Ă©dictĂ©es par la SRLF-SFAR-SFMU-GFRUP-SPILF-SPLF et Ă  la fiche “principe de gestion des voies aĂ©riennes” qui sont Ă©galement applicables au bloc opĂ©ratoire.

Accord FORT

Argumentaire : En pĂ©riode de pandĂ©mie COVID-19, l’intubation au bloc opĂ©ratoire, d’un patient COVID+ repose sur les mĂȘmes rĂšgles que celles Ă©mises en milieu de rĂ©animation, du fait du risque d’aĂ©rosolisation du virus au cours de ce geste particuliĂšrement Ă  risque. Afin de limiter au maximum le risque d’aĂ©rosolisation et de contamination du personnel, il convient de :

− Limiter le nombre de personnel prĂ©sent en salle ; − Éviter de ventiler au masque facial le patient en phase de prĂ© oxygĂ©nation ; − Interrompre l'oxygĂšne avant le retrait du masque facial ; − Intuber le patient par le sĂ©nior le plus expĂ©rimentĂ© en utilisant un

vidĂ©olaryngoscope ; − Connecter le respirateur, aprĂšs avoir gonflĂ© le ballonnet de la sonde d’intubation.

« Recommandations d’experts portant sur la prise en charge en rĂ©animation des patients en pĂ©riode d’épidĂ©mie Ă  SARS-CoV2 » : TĂ©lĂ©charger

« COVID-19 - Principes de gestion des voies aériennes » : Télécharger

Page 55: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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R5.4 – Les experts suggĂšrent de rĂ©aliser prĂ©fĂ©rentiellement une induction en sĂ©quence rapide pour la gestion des voies aĂ©riennes d’un patient COVID+ ou fortement suspectĂ©.

Accord FORT

R5.5 – Les experts suggĂšrent de rĂ©aliser une induction selon les schĂ©mas habituels pour la gestion des voies aĂ©riennes d’un patient non-COVID.

Accord FORT

Argumentaire : Si une anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale est indispensable, il faudra prendre en compte l’état clinique et le statut COVID-19 du patient pour adapter la stratĂ©gie de gestion des voies aĂ©riennes.

Si le patient est COVID+ ou fortement suspectĂ© : il conviendra d’appliquer la procĂ©dure dĂ©crite par la SFAR [1] avec une induction en sĂ©quence rapide et intubation orotrachĂ©ale. Une attention particuliĂšre sera portĂ©e Ă  l’extubation trachĂ©ale avec les mĂȘmes prĂ©cautions de mesures barriĂšres que pour l’intubation. Ceci s’applique a priori aux patients suspects de COVID-19 pris en charge en urgence, quand le statut COVID-19 est inconnu. Il convient Ă©galement d’avoir une attention toute particuliĂšre Ă  l'hygiĂšne des mains. Si le patient est non-COVID, il n’est pas nĂ©cessaire de modifier les procĂ©dures habituelles uniquement en raison de la pandĂ©mie de COVID-19. Une prise en charge habituelle des voies aĂ©riennes est prĂ©conisĂ©e. Si une intubation est dĂ©cidĂ©e, une induction classique est prĂ©conisĂ©e selon les recommandations habituelles, avec une adaptation de la sĂ©quence d’induction en fonction des conditions hĂ©modynamiques, des contre-indications mĂ©dicamenteuses et du respect des conditions de jeĂ»ne et de l’ñge du patient. La frĂ©quence de l’anaphylaxie due Ă  l’atracurium a Ă©tĂ© estimĂ©e Ă  1/22451 administrations. Celle liĂ©e aux curares d’action rapide est environ 10 fois plus frĂ©quente (succinylcholine: 1/2080 et rocuronium : 1/2499) [2]. Le sur-risque d’allergie grave pour le patient liĂ© Ă  une induction en sĂ©quence rapide ne paraĂźt pas justifiĂ© par le seul risque de contamination Ă  SARS-CoV-2 des soignants, ce risque Ă©tant faible lorsque les mesures de protection telles que prĂ©conisĂ©s dans le Champ 1 sont bien respectĂ©es. Nous invitons les lecteurs Ă  se rapporter aux RFE SFAR 2018 “Curarisation et dĂ©curarisation en anesthĂ©sie” [3]. Chez un patient non-COVID, une anesthĂ©sie en ventilation spontanĂ©e ou la mise en place de dispositifs supra-glottiques comme les masques laryngĂ©s est possible. Nous insistons sur l’importance au cours de la check-list prĂ©-opĂ©ratoire de partager avec le personnel du bloc opĂ©ratoire, en plus des informations habituelles, le statut COVID du patient qui dĂ©terminera son circuit pĂ©ri-opĂ©ratoire et la stratĂ©gie adoptĂ©e par l’équipe d’anesthĂ©sie pour la gestion des voies aĂ©riennes.

REFERENCES : [1] https://sfar.org/propositions-pour-la-prise-en-charge-anesthesique-dun-patient-suspect-ou-infecte-a-coronavirus-covid-19/ [2] Reddy JI, Cooke PJ, van Schalkwyk JM, Hannam JA, Fitzharris P, Mitchell SJ. Anaphylaxis is more common with rocuronium and succinylcholine than with atracurium. Anesthesiology 2015;122:39-45 [3] https://sfar.org/wp-content/uploads/2018/10/2_RFE-CURARE-3.pdf

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C. Existe-t-il des particularités pour la prise en charge post-opératoire, y compris en ambulatoire ?

R5.6 – Les experts suggĂšrent d’appliquer les stratĂ©gies habituelles d’analgĂ©sie multimodale et de prĂ©vention des nausĂ©es-vomissements, y compris en ambulatoire.

Accord FORT

R5.7 – Les experts suggĂšrent de prendre en compte la balance bĂ©nĂ©fice/risque lors de la prescription post-opĂ©ratoire de patients atteints de COVID-19. L’utilisation des AINS doit probablement ĂȘtre Ă©vitĂ©e chez le patient COVID+ ou suspect mais reste possible dans les autres cas.

Accord FORT

R5.8 - Les experts suggĂšrent qu’en pĂ©riode de pandĂ©mie COVID-19 les stratĂ©gies habituelles de thromboprophylaxie postopĂ©ratoire soient appliquĂ©es. Pour l'Ă©valuation du risque, on notera qu’une infection COVID-19 est un facteur de risque thromboembolique.

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Accord FORT

Argumentaire : La douleur et les nausĂ©es et vomissements post-opĂ©ratoires (NVPO) sont les complications les plus frĂ©quentes du parcours ambulatoire. Elles sont source de consultations mĂ©dicales et de rĂ©hospitalisation exposant le patient a un nouveau risque de transmission virale [1]. L’utilisation de dexamĂ©thasone dans un but de prĂ©vention des NVPO est possible.

Les AINS pourraient ĂȘtre associĂ©s Ă  une aggravation des symptĂŽmes lors des viroses respiratoires, avec un risque de surinfection bactĂ©rienne [2]. MalgrĂ© les alertes initiales basĂ©es sur quelques case-reports, il n’existe pas Ă  ce jour de preuve scientifique robuste associant la prise d’AINS et l’aggravation d’une infection Ă  SARS-CoV-2. Dans une Ă©tude de cohorte au Danemark rĂ©alisĂ©e lors de la premiĂšre vague Ă©pidĂ©mique, l’utilisation d’AINS chez les patients COVID-19 positifs n’était pas associĂ©e Ă  une augmentation significative du risque de mortalitĂ© Ă  30 jours, d’hospitalisation, d’admission en rĂ©animation, de ventilation mĂ©canique ou d’épuration extra-rĂ©nale [3]. D’autres Ă©tudes de cohorte confirment ce rĂ©sultat [4, 5]. NĂ©anmoins, une large cohorte nationale sud-corĂ©enne montre un rĂ©sultat contraire [6]. Dans ce contexte, le principe de prĂ©caution doit probablement encore s’appliquer Ă  ce jour, et il convient d’éviter le mĂ©susage des AINS [7]. Chez un patient prĂ©sentant une infection Ă  SARS-CoV-2 Ă©tablie ou fortement suspectĂ©e, la prescription d’AINS sera autant que possible Ă©vitĂ©e. Pour le traitement de la fiĂšvre, le paracĂ©tamol doit ĂȘtre privilĂ©giĂ©. Par contre, chez les patients non-COVID ou asymptomatiques, il ne semble pas y avoir de contre-indication Ă  leur utilisation, si leur bĂ©nĂ©fice est Ă©tabli, en particulier pour une prescription Ă  visĂ©e antalgique [7-9]. L’interruption des corticoĂŻdes n’est pas recommandĂ©e chez les patients traitĂ©s au long cours.

Dans le contexte de tension capacitaire des plateaux interventionnels du fait de la pandĂ©mie de COVID-19, il convient de souligner l’importance de poursuivre les mesures habituelles de prĂ©vention de la maladie thromboembolique postopĂ©ratoire. Le niveau de preuve est Ă  ce jour insuffisant pour envisager un changement des pratiques du seul fait de la COVID-19. NĂ©anmoins, le risque thromboembolique est plus Ă©levĂ© chez les patients atteints de COVID-19 [10-12]. Ce risque accru de thrombose s’explique notamment par l'importance de la rĂ©action inflammatoire, l'immobilitĂ© et d'autres facteurs qui contribuent Ă  un Ă©tat hypercoagulable, en particulier dans un contexte pĂ©riopĂ©ratoire [10]. Par ailleurs, des anomalies des biomarqueurs de la coagulation chez les patients COVID-19 sont associĂ©es Ă  une surmortalitĂ© [13]. Dans l’attente d’études spĂ©cifiquement rĂ©alisĂ©es chez des patients COVID-19 en pĂ©riode pĂ©riopĂ©ratoire, il est essentiel de s'assurer que la stratification du risque de chaque patient est bien rĂ©alisĂ©e et qu'une thromboprophylaxie adĂ©quate leur est correctement administrĂ©e en fonction de leur contexte pĂ©riopĂ©ratoire.

REFERENCES :

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[1] Rosero EB & Joshi GP. Hospital readmission after ambulatory laparoscopic cholecystectomy: incidence and predictors. J Surg Res. 2017 Nov;219:108-115. [2] Le Bourgeois M, Ferroni A, Leruez-Ville M, Varon E, Thumerelle C, Brémont F, et al. Nonsteroidal Anti-Inflammatory Drug without Antibiotics for Acute Viral Infection Increases the Empyema Risk in Children: A Matched Case-Control Study. The Journal of Pediatrics. 2016 Aug;175:47-53. [3] Lund LC, Kristensen KB, Reilev M, et al. Adverse outcomes and mortality in users of non-steroidal anti-inflammatory drugs who tested positive for SARS-CoV-2: A Danish nationwide cohort study. PLoS Med. 2020;17(9):e1003308. [4] Bruce E, Barlow-Pay F, Short R et al. Prior Routine Use of Non-Steroidal Anti-Inflammatory Drugs (NSAIDs) and Important Outcomes in Hospitalised Patients with COVID-19. J Clin Med. 2020 Aug 10;9(8):2586. [5] Abu Esba LC, Ali Alqahtani R, Thomas A et al. Ibuprofen and NSAID Use in COVID-19 Infected Patients Is Not Associated with Worse Outcomes: A Prospective Cohort Study. Infect Dis Ther. 2020 Nov 2;1-16. Online ahead of print. [6] Jeong HE, Lee H, Shin HJ et al. Association between NSAIDs use and adverse clinical outcomes among adults hospitalized with COVID-19 in South Korea: A nationwide study. Clin Infect Dis. 2020 Jul 27;ciaa1056. Online ahead of print. [7] GA. Fitzgerald. Misguided drug advice for COVID-19. Science. 2020 Mar 27;367(6485):1434 [8] P. Little. Non-steroidal anti-inflammatory drugs and covid-19. BMJ 2020; 368 :m1185 [9] EMA advice on the use of NSAIDs for Covid-19. Drug Ther Bull. 2020;58(5):69 [10] COVIDSurg Collaborative. Mortality and pulmonary complications in patients undergoing surgery with perioperative SARS-CoV-2 infection: an international cohort study. Lancet. 2020; 396: 27-38 [11] Connors JM, Levy JH. Thrombo-inflammation and the hypercoagulability of COVID-19. J Thromb Haemost 2020; 18:1559. [12] Helms J, Tacquard C, Severac F, et al. High risk of thrombosis in patients with severe SARS-CoV-2 infection: a multicenter prospective cohort study. Intensive Care Med 2020; 46:1089. [13] Tang N, Li D, Wang X, Sun Z. Abnormal coagulation parameters are associated with poor prognosis in patients with novel coronavirus pneumonia. J Thromb Haemost. 2020; 18: 844-847.

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E. Existe-t-il des particularitĂ©s pour l’anesthĂ©sie et l’analgĂ©sie dans le contexte obstĂ©trical ?

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R5.9 – Les experts suggĂšrent de ne pas modifier la prise en charge analgĂ©sique du travail obstĂ©trical chez les parturientes non infectĂ©es par le SARS-CoV-2 ou prĂ©sentant une forme asymptomatique de l’infection.

Accord FORT

R5.10 – Pour les femmes prĂ©sentant une forme symptomatique documentĂ©e, les experts suggĂšrent d’éliminer une thrombopĂ©nie avant la rĂ©alisation d’une analgĂ©sie pĂ©ridurale.

Accord FORT

R5.11 – Les experts suggĂšrent d’éviter le protoxyde d’azote pour l’analgĂ©sie du travail obstĂ©trical en pĂ©riode de pandĂ©mie de COVID-19.

Accord FORT

R5.12 – Les experts suggĂšrent de privilĂ©gier l’anesthĂ©sie pĂ©ri-mĂ©dullaire pour la cĂ©sarienne. Si une anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale est indiquĂ©e, les experts suggĂšrent de rĂ©aliser une anesthĂ©sie en sĂ©quence rapide quel que soit le statut COVID-19 de la patiente. Pour les patientes COVID+, les experts suggĂšrent l’utilisation d’une vidĂ©o-laryngoscopie.

Accord FORT

R5.13 – Les experts suggĂšrent d’éviter la prescription d’AINS en post-partum chez les femmes COVID+ ou fortement suspectĂ©es.

Accord FORT

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Argumentaire : Dans le contexte de la pandĂ©mie de COVID-19, l’obstĂ©trique prĂ©sente deux particularitĂ©s. PremiĂšrement, Ă  l’inverse des activitĂ©s chirurgicales programmĂ©es, l’activitĂ© obstĂ©tricale par essence ne peut ĂȘtre diffĂ©rĂ©e et s’est donc maintenue Ă  son niveau habituel durant la premiĂšre comme la seconde vague Ă©pidĂ©mique. L’organisation des soins a dĂ» ĂȘtre adaptĂ©e, avec la mise en place de filiĂšres spĂ©cifiques de soins pour les femmes infectĂ©es par le SARS-CoV-2 ou suspectes, Ă  la fois pour optimiser la prise en charge de ces femmes, mais aussi pour Ă©viter la contamination des autres femmes enceintes et des soignants travaillant en maternitĂ©. Ces filiĂšres COVID+ ou suspectes/non-COVID sont logiquement maintenues tant que la pandĂ©mie persiste. DeuxiĂšmement, contrairement aux infections maternelles Ă  H1N1, SARS-CoV ou MERS-CoV, les Ă©tudes de cohortes de femmes enceintes ou en postpartum infectĂ©es par le SARS-CoV-2 ne suggĂšrent pas de sur-risque de formes sĂ©vĂšres de l’infection dans la population obstĂ©tricale [1-3]. Le risque d’infection est similaire quel que soit le terme de la grossesse, cependant la proportion de formes symptomatiques et d’hospitalisations seraient plus Ă©levĂ©es au 3e trimestre par rapport au 1er trimestre de grossesse [4]. Par consĂ©quent, il n’y pas lieu de mettre en place des mesures spĂ©cifiques aux femmes enceintes ou en post-partum infectĂ©s par le SARS-CoV-2 (en dehors de celles liĂ©es au contexte obstĂ©trical) par rapport Ă  la prise en charge analgĂ©sique et anesthĂ©sique des individus de la population gĂ©nĂ©rale infectĂ©s par le SARS-CoV-2.

AnalgĂ©sie du travail : La stratĂ©gie analgĂ©sique pour le travail obstĂ©trical, dominĂ©e par l’analgĂ©sie pĂ©ridurale en France, ne doit pas ĂȘtre modifiĂ©e chez les femmes non infectĂ©es par le coronavirus ou prĂ©sentant une forme non sĂ©vĂšre ou asymptomatique de l’infection [5,6]. L’analgĂ©sie pĂ©ridurale pourrait mĂȘme ĂȘtre bĂ©nĂ©fique chez la parturiente COVID+ en limitant l’exacerbation des symptĂŽmes respiratoires associĂ©e Ă  la douleur obstĂ©tricale et le recours Ă  l’anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale pour cĂ©sarienne en cours de travail. Concernant la parturiente COVID+ fĂ©brile en travail, la fiĂšvre ne constitue pas une contre-indication Ă  la rĂ©alisation d’une ALR, au contraire la balance bĂ©nĂ©fice risque est clairement en faveur de l’ALR dans ce contexte [7]. Cependant, compte tenu de la mise en Ă©vidence de troubles de l’hĂ©mostase dans les formes sĂ©vĂšres d’infection Ă  SARS-CoV-2 [8] et de thrombopĂ©nies dans les formes modĂ©rĂ©es [9], il est nĂ©cessaire de vĂ©rifier la normalitĂ© du bilan d’hĂ©mostase Ă  l’entrĂ©e en salle de travail avant la rĂ©alisation d’une analgĂ©sie pĂ©ridurale chez les femmes prĂ©sentant une forme sĂ©vĂšre de COVID-19 [10]. L’utilisation de protoxyde d’azote inhalĂ© doit ĂȘtre Ă©vitĂ©e dans le contexte de pandĂ©mie Ă  COVID-19, compte tenu du risque potentiel d’aĂ©rosolisation associĂ© Ă  cette technique, dont l’efficacitĂ© analgĂ©sique est par ailleurs limitĂ©e. AnesthĂ©sie pour cĂ©sarienne : Dans la population gĂ©nĂ©rale, il est recommandĂ© de privilĂ©gier autant que possible les techniques d’anesthĂ©sie locorĂ©gionale (ALR) dans le contexte de la pandĂ©mie Ă  COVID-19 afin de limiter le risque de contamination du personnel soignant et d’optimiser la gestion des mĂ©dicaments utilisĂ©es pour l’induction et l’entretien de l’anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale [11]. L’anesthĂ©sie pour cĂ©sarienne ne fait pas exception, d’autant plus que l’anesthĂ©sie pĂ©ri-mĂ©dullaire est la technique universellement recommandĂ©e en premiĂšre intention pour la cĂ©sarienne programmĂ©e ou en urgence, en dehors des situations rares nĂ©cessitant une extraction fƓtale en urgence extrĂȘme. En effet, l’anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale de la femme enceinte est associĂ©e Ă  des risques supĂ©rieurs par rapport Ă  la population gĂ©nĂ©rale d’intubation difficile et d’inhalation pulmonaire. Par ailleurs, l’analgĂ©sie post-cĂ©sarienne est de meilleure qualitĂ© aprĂšs une anesthĂ©sie pĂ©ri-mĂ©dullaire qu’aprĂšs anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale. Cependant les formes sĂ©vĂšres d’infection maternelle Ă  SARS-CoV-2 peuvent constituer des indications d’anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale

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pour cĂ©sarienne, notamment en cas d’anomalie de l’hĂ©mostase associĂ©e ou de dĂ©tresse respiratoire majeure contre-indiquant la rĂ©alisation d’une anesthĂ©sie pĂ©ri-mĂ©dullaire. Lorsqu’une anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale est indiquĂ©e, la technique sera peu modifiĂ©e par le fait que la patiente soit une femme enceinte et similaire Ă  la technique prĂ©conisĂ©e en dehors du contexte obstĂ©trical chez les patients COVID+ ou suspects: induction en sĂ©quence rapide, indication large de la vidĂ©o laryngoscopie [5,10], extubation au bloc opĂ©ratoire, limitation du nombre de personnes prĂ©sentes en salle, enfin en l’absence de transfert postopĂ©ratoire en rĂ©animation surveillance postopĂ©ratoire organisĂ©e de maniĂšre Ă  limiter les dĂ©placements des patientes pour Ă©viter les risques de contamination (au bloc opĂ©ratoire ou en salle de travail par exemple). L’analgĂ©sie aprĂšs cĂ©sarienne suit les mĂȘmes rĂšgles d’adaptation selon le statut COVID que pour la population gĂ©nĂ©rale. Chez les femmes non-COVID, le protocole d’analgĂ©sie ne sera pas modifiĂ© par rapport Ă  la prise en charge habituelle des femmes opĂ©rĂ©es de cĂ©sarienne. Pour les femmes prĂ©sentant une infection Ă  SARS-COV-2, comme dans la population gĂ©nĂ©rale, la prescription d’AINS en postopĂ©ratoire sera dĂ©cidĂ©e en fonction de la balance-bĂ©nĂ©fice risque, en Ă©vitant le mĂ©susage de ces mĂ©dicaments (cf. R5.9). Thromboprophylaxie: La grossesse et le postpartum constituent des facteurs de risque de pathologie thromboembolique bien connus. Par ailleurs, l’infection sĂ©vĂšre oxygĂ©nodĂ©pendante par SARS-CoV2 est Ă©galement associĂ©e Ă  un risque thromboembolique Ă©levĂ©. Le risque cumulatif est cependant difficile Ă  quantifier. Les sociĂ©tĂ©s savantes du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (RCOG) et du CARO suggĂšrent que toute femme enceinte hospitalisĂ©e pour une infection COVID-19 doit recevoir une thromboprophylaxie, sauf si l’accouchement peut survenir dans les 12 heures [6,10]. Pour les patientes enceintes ou en postpartum qui prĂ©sentent des formes modĂ©rĂ©es oxygĂ©no-rĂ©quĂ©rantes ou des formes graves de la COVID-19, les recommandations de thromboprophylaxie seront identiques Ă  celles de la population gĂ©nĂ©rale, en particulier en termes d’augmentation des doses d’antithrombotiques [12,13]. La prophylaxie antithrombotique sera prescrite pendant toute l’hospitalisation et pour une durĂ©e minimum de 10 jours. Elle peut ĂȘtre prolongĂ©e jusqu’à 6 Ă  8 semaines en postpartum chez les patientes qui prĂ©sentent des comorbiditĂ©s. Le monitorage des D-DimĂšres est un des critĂšres de dĂ©tection de l’état hypercoagulable avec le taux de fibrinogĂšne. Leur augmentation associĂ©e au syndrome inflammatoire systĂ©mique est dix fois plus importante que celle observĂ©e au cours de la grossesse (normes population gĂ©nĂ©rale 0,5 ”g/mL, grossesse normale: 1 Ă  3 ”g/mL, COVID sĂ©vĂšres hypercoagulables seuil > 3 ”g/mL).

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CHAMP 6. CIRCUITS DÉDIÉS Experts : HĂ©lĂšne Charbonneau (Toulouse), Marc-Olivier Fischer (Caen), Pierre Bouzat (Grenoble), Matthieu Biais (Bordeaux), Laurent Heyer (Lyon), Jean Christophe Orban (Nice), Julien Pottecher (Strasbourg), Marc Beaussier (Paris), Nicolas Mayeur (Toulouse).

L'activitĂ© chirurgicale dans le contexte de pandĂ©mie COVID-19 expose les patients non COVID-19 et le personnel soignant au risque de contamination. Les propositions suivantes proposĂ©es par les experts doivent ĂȘtre discutĂ©es au sein de chaque Ă©tablissement de façon collĂ©giale (Directoire Ă©largi, ComitĂ© de bloc opĂ©ratoire, Equipe OpĂ©rationnelle d’HygiĂšne ou Ă  dĂ©faut CLIN) et conduire Ă  des protocoles tenant compte des caractĂ©ristiques propres Ă  chaque Ă©tablissement (contraintes architecturales, recrutement) et de l’incidence locale du COVID-19. Une signalĂ©tique adaptĂ©e devra ĂȘtre appliquĂ©e sur l’ensemble du parcours spĂ©cifique COVID-19. A. Quel circuit dĂ©diĂ© pour la prise en charge des patients COVID+ ?

R6.1 – Si un patient adulte ou un enfant COVID+ doit ĂȘtre pris en charge au bloc opĂ©ratoire, les experts suggĂšrent qu’un circuit dĂ©diĂ© COVID+ soit mis en place de l’entrĂ©e jusqu’à la sortie du bloc opĂ©ratoire ou de soins critiques. Ce circuit doit ĂȘtre sĂ©curisĂ© (avec les mesures de protections adĂ©quates pour les patients et les personnels soignants) ; identifiĂ© avec une signalĂ©tique visible sur la porte de la salle interventionnelle ; dimensionnĂ© de façon Ă  limiter les interfĂ©rences avec les circuits classiques ; et contenir une filiĂšre spĂ©cifique pour le post-opĂ©ratoire notamment de soins critiques.

Accord FORT

R6.2 – Compte tenu des risques majorĂ©s de complications post-opĂ©ratoires chez les patients adultes ou enfants COVID+, les experts suggĂšrent d’anticiper la possible nĂ©cessitĂ© de mobiliser un lit en filiĂšre de soins critiques COVID+ pour la surveillance post-opĂ©ratoire.

Accord FORT

Argumentaire : La rĂ©alisation d’une chirurgie chez un patient COVID+ est possible dans le cadre de l’urgence ou de l’impossibilitĂ© du report du fait d’une perte de chance manifeste pour le patient. La contagiositĂ© des patients COVID+ nĂ©cessite la mise en place d’un circuit dĂ©diĂ© au sein de l’établissement [1]. Ce circuit repose sur 5 concepts et doit pouvoir ĂȘtre armĂ© Ă  tout moment si un patient COVID+ doit ĂȘtre pris en charge au bloc opĂ©ratoire [2]: 1) la sĂ©curitĂ© : les personnels soignants font partie des personnes les plus Ă  risque de contamination [3] et il convient de les protĂ©ger (cf. Champ 1) ; de mĂȘme, les autres patients de l’établissement doivent ĂȘtre protĂ©gĂ©s grĂące Ă  un circuit dĂ©diĂ© pour les patients infectĂ©s par le SARS-CoV-2 ; 2) la signalisation de la filiĂšre avec la mise en place d’une signalĂ©tique visible, homogĂšne et explicite avertissant les soignants de la prĂ©sence d’un patient COVID+ en salle d’intervention; 3) le dimensionnement adĂ©quat de ce circuit afin d’isoler au maximum les patients COVID+ des autres patients : les flux entrants et sortants du bloc opĂ©ratoire doivent ĂȘtre analysĂ©s dans chaque Ă©tablissement afin d’éviter le croisement simultanĂ© de patients COVID+ avec les autres patients ;

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4) l’identification de la salle d’intervention par une signalĂ©tique sur la porte lors de la prĂ©sence du patient. 5) la filiarisation du post-opĂ©ratoire : concernant les unitĂ©s post-opĂ©ratoires, le cohorting (regroupement de patients en un secteur gĂ©ographique) doit toujours ĂȘtre privilĂ©giĂ© tout en garantissant une expertise de mĂ©decine pĂ©ri-opĂ©ratoire que ce soit en service d’hospitalisation conventionnel ou en soins critiques [4]. En l’absence de possibilitĂ© de regroupement, les patients COVID+ doivent ĂȘtre hospitalisĂ©s en chambre seule avec une signalĂ©tique adaptĂ©e en respectant les mesures barriĂšres adaptĂ©es selon les recommandations du HCSP et la sociĂ©tĂ© Savante Française d’HygiĂšne HospitaliĂšre [5,6].

L’hospitalisation en soins critiques d’un patient COVID+ opĂ©rĂ© doit ĂȘtre anticipĂ© en prĂ©-opĂ©ratoire, surtout dans un contexte de taux d’occupation des lits de soins critiques Ă©levĂ©. En effet, le groupe COVIDSurg Collaborative a montrĂ©, Ă  partir d’une cohorte multicentrique internationale de 1128 patients opĂ©rĂ©s entre le 1er janvier et le 31 mars 2020 dans 235 hĂŽpitaux et 24 pays, que la moitiĂ© des patients opĂ©rĂ©s avaient eu des complications respiratoires, responsables d’une surmortalitĂ© [7]. Il faut souligner que dans cette Ă©tude, les patients Ă©taient opĂ©rĂ©s majoritairement en urgences (74% des cas). D’autres Ă©tudes conduites dans des chirurgies spĂ©cifiques (chirurgie cardiaque, fracture de hanche) rapportent Ă©galement une sur-morbi-mortalitĂ© postopĂ©ratoire [8, 9].

REFERENCES : [1] https://hal-pasteur.archives-ouvertes.fr/pasteur-02548181/document [2] Coccolini F, Perrone G, Chiarugi M, Di Marzo F, Ansaloni L, Scandroglio I, Marini P, Zago M, De Paolis P, Forfori F, Agresta F, Puzziello A, D'Ugo D, Bignami E, Bellini V, Vitali P, Petrini F, Pifferi B, Corradi F, Tarasconi A, Pattonieri V, Bonati E, Tritapepe L, Agnoletti V, Corbella D, Sartelli M, Catena F. Surgery in COVID-19 patients: operational directives. World J Emerg Surg. 2020 Apr 7;15(1):25. [3] Chang, Xu H, Rebaza A, Sharma L, Dela Cruz CS. Protecting health-care workers from subclinical coronavirus infection. The Lancet Respiratory medicine 2020 Mar;8(3):e13. [4] Carenzo L, Costantini E, Greco M, Barra FL, Rendiniello V, Mainetti M, Bui R, Zanella A, Grasselli G, Lagioia M, Protti A, Cecconi M. Hospital surge capacity in a tertiary emergency referral centre during the COVID-19 outbreak in Italy. Anaesthesia. 2020 Jul;75(7):928-934. [5] https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=899 [6] https://www.sf2h.net/wp-content/uploads/2020/02/Avis-SF2H-Soins-et-Deconfinement-VF-du-06-mai-2020.pdf [7] COVIDSurg Collaborative. Mortality and pulmonary complications in patients undergoing surgery with perioperative SARS-CoV-2 infection: an international cohort study. Lancet 2020; 396: 27–38. [8] Barkhordari K, Khajavi M, Bagheri J, et al. Early respiratory outcomes following cardiac surgery in patients with COVID-19. J Card Surg. 2020 Oct;35(10):2479-2485. [9] Kayani B, Onochie E, Patil V, et al. The effects of COVID-19 on perioperative morbidity and mortality in patients with hip fractures. Bone Joint J. 2020 Sep; 102-B(9):1136-1145.

R6.3 – Les experts suggĂšrent de privilĂ©gier, quel que soit le statut COVID-19 des patients, les extubations ou retraits d’un dispositif supraglottique en salle d’intervention afin que la rĂ©alisation de ces gestes en SSPI soit exceptionnelle.

Accord FORT

R6.4 – Les experts suggĂšrent, aprĂšs l’extubation du patient et avant sa sortie de salle d’intervention, quel que soit son statut COVID-19, de remettre un masque Ă  usage mĂ©dical, prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR), au patient.

Accord FORT

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R6.5 – Si une extubation ou un retrait d’un dispositif supraglottique devait ĂȘtre rĂ©alisĂ©e en SSPI, les experts suggĂšrent de porter systĂ©matiquement un masque FFP2, une charlotte, des gants, et un Ă©cran facial ou Ă  dĂ©faut des lunettes de protection occlusives lors de cette procĂ©dure. Dans les autres cas, les experts suggĂšrent le port par les professionnels de santĂ© d’un masque Ă  usage mĂ©dical, prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR).

Accord FORT

R6.6 – Les experts suggĂšrent de respecter une distance d’au moins 1 Ă  2 mĂštres entre chaque patient en SSPI pendant la pĂ©riode de pandĂ©mie.

Accord FORT

Argumentaire : Autant que possible, pour protĂ©ger les personnels et les autres patients, l’extubation devra ĂȘtre rĂ©alisĂ©e en salle d’intervention. Si cela n’est pas possible, les mĂȘmes prĂ©cautions devront ĂȘtre prises en SSPI pour la protection des personnels. Dans les derniĂšres recommandations de l'Organisation Mondiale de la SantĂ© pour COVID-19, il est conseillĂ© au personnel soignant et aux autres membres du personnel de se tenir Ă  une distance d’au moins 1 Ă  2 mĂštres d'une personne prĂ©sentant des symptĂŽmes de maladie [1]. Le Center for Disease Control and Prevention recommande une distance de 2 mĂštres [2]. Cependant, ces distances sont fondĂ©es sur des estimations qui n'ont pas pris en compte la prĂ©sence possible d'un nuage Ă  forte impulsion transportant les gouttelettes sur de longues distances. Des travaux rĂ©cents dĂ©montrent que les exhalations, les Ă©ternuements et la toux gĂ©nĂšrent un nuage de gaz turbulent (bouffĂ©e) d'air expirĂ© qui entraĂźne l'air ambiant et transporte en son sein des grappes de gouttelettes de liquide muco-salivaire [3]. Lors des phĂ©nomĂšnes d'Ă©ternuements ou des efforts de toux, ces gouttelettes sont transportĂ©es jusqu'Ă  7 Ă  8 mĂštres [4]. Cette nouvelle comprĂ©hension de la dynamique des Ă©missions respiratoires a des implications sur la distanciation sociale pendant la pandĂ©mie de COVID-19. De mĂȘme, les Ă©chantillons prĂ©levĂ©s sur les filtres de ventilation dans les chambres de patients COVID+ retrouvaient des fragments d’ARN, corroborant que de petites gouttelettes chargĂ©es de virus peuvent ĂȘtre dĂ©placĂ©es par les flux d'air [5]. Il n’a cependant pas Ă©tĂ© mis en Ă©vidence que ces traces de virus Ă©taient celles d’un virus vivant ni qu’elles puissent ĂȘtre contaminantes (dose infectante). Pour ces raisons, les extubations en SSPI doivent ĂȘtre exceptionnelles dans les rĂ©gions Ă  haut taux d’incidence du virus et le port d'un masque Ă  usage mĂ©dical, prĂ©fĂ©rentiellement de type II (ou IIR), par les patients aprĂšs leur extubation est primordial. Afin de rĂ©duire les risques d’aĂ©rosolisation et donc de contamination des patients lors des extubations en SSPI, des techniques ont Ă©tĂ© proposĂ©es, comme des zones fermĂ©es par des rideaux Ă©tanches (« extubation tents », « corona curtains ») [6], ou des boĂźtes d’extubation (« barrier hoods ») [7].

REFERENCES: [1] Q&A How to protect yourself when travelling during the coronavirus (COVID-2019) outbreak. World Health Organization YouTube page. https://www.who.int/news-room/q-a-detail/coronavirus-disease-covid-19-travel-advice-for-the-general-public [2] Travelers from countries with widespread sustained (ongoing) transmission arriving in the United States. Centers for Disease Control and Prevention website. https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/travelers/after-travel-precautions.html [3] B. E. Scharfman, A. H. Techet, J. W. M. Bush & L. Bourouiba. Visualization of sneeze ejecta: steps of fluid fragmentation leading to respiratory droplets. Exp Fluids 2016; 57(2):24 [4] Bourouiba L. Turbulent Gas Clouds and Respiratory Pathogen Emissions: Potential Implications for Reducing Transmission of COVID-19. JAMA. 2020 May 12;323(18):1837-1838 [5] Ong SWX, Tan YK, Chia PY, et al. Air, surface environmental, and personal protective equipment contamination by severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 (SARS-CoV-2) from a symptomatic patient. JAMA. 2020 Apr 28;323(16):1610-1612.

Page 67: Recommandations de Pratiques Professionnelles

67

[6] Kangas-Dick AW, Swearingen B, Wan E, Chawla K, Wiesel O. Safe extubation during the COVID-19 pandemic. Respir Med 2020; 170: 106038 [7] Hill E, Crockett C, Circh RW, Lansville F, Stahel PF. Introducing the ‘Corona Curtain’: an innovative technique to prevent airborne COVID-19 exposure during emergent intubations. Patient Saf Surg 2020 May 13;14:22.

R6.7 – Chez l’adulte et l’enfant, les experts suggĂšrent qu’en plus de l’extubation des patients COVID+ rĂ©alisĂ©e en salle de bloc opĂ©ratoire, leur surveillance post-interventionnelle soit assurĂ©e, dans la mesure du possible, en salle d’intervention. Dans le cas contraire, leur surveillance pourrait ĂȘtre effectuĂ©e dans un autre secteur protĂ©gĂ© COVID+.

Accord FORT

Argumentaire : La gestion des voies aĂ©riennes d’un patient COVID+ reprĂ©sente un moment particuliĂšrement Ă  risque de dissĂ©mination de la maladie chez les soignants et les autres patients. Dans ce contexte, l’extubation est une pĂ©riode critique marquĂ©e trĂšs frĂ©quemment par des Ă©pisodes de toux [1]. Ces phĂ©nomĂšnes de toux et d’éternuement sont responsables d’une dissĂ©mination par des gouttelettes, renfermant potentiellement des titres Ă©levĂ©s particules virales. Les plus grosses se retrouvent jusqu’à une distance de 2 mĂštres alors que les plus petites peuvent atteindre une distance de 6 Ă  8 mĂštres [2]. Afin de limiter la dissĂ©mination du SARS-CoV-2 par les gouttelettes, plusieurs mĂ©thodes ont Ă©tĂ© rapportĂ©es. Il s’agit de l’utilisation d’un champ transparent ou d’un dispositif en carton autour du visage [3, 4]. Dans tous les cas, il est prĂ©fĂ©rable que le soignant ayant pratiquĂ© l’intubation gĂšre aussi l’extubation avec les Ă©lĂ©ments de protection adaptĂ©s (masque FFP2 et Ă©cran facial de protection notamment). L’architecture d’une SSPI ne permet souvent pas d’isoler un patient COVID+. Afin de protĂ©ger les soignants y travaillant et les autres patients, il est prĂ©fĂ©rable de pratiquer l’extubation et la surveillance post-interventionnelle en salle d’intervention [5]. Dans le cas oĂč cette surveillance ne pourrait se faire en salle interventionnelle (car par exemple nĂ©cessitĂ© d’une surveillance postopĂ©ratoire prolongĂ©e ou de libĂ©rer la salle opĂ©ratoire), la surveillance post-interventionnelle pourra se faire dans un autre secteur protĂ©gĂ© COVID+. Une fois cette procĂ©dure effectuĂ©e, il convient de placer un masque Ă  usage mĂ©dical sur le visage du patient extubĂ©. L’administration d’oxygĂšne pourra se faire Ă  l’aide de lunettes placĂ©es sous le masque. Chez l’enfant le maintien en place d’un masque Ă  usage mĂ©dical aprĂšs extubation, s’il est souhaitable, peut ĂȘtre problĂ©matique.

REFERENCES : [1] Tung A, Fergusson NA, Ng N, Hu V, Dormuth C, Griesdale DEG. Medications to reduce emergence coughing after general anaesthesia with tracheal intubation: a systematic review and network meta-analysis. Br J Anaesth. 2020 Feb 22. S0007-0912(20)30012-X. [2] Bourouiba L. Images in clinical medicine: A Sneeze. N Engl J Med 2016;375(8):e15. [3] Lai YY, Chang CM. A carton-made protective shield for suspicious/confirmed COVID-19 intubation and extubation during surgery. Anesth Analg. 2020 Jul;131(1):e31-e33 [4] Matava CT, Yu C, Denning S. Clear plastic drapes may be effective at limiting aerosolization and droplet spray during extubation: implications for COVID-19. Can J Anaesth 2020 Jul;67(7):902-904 [5] Chen X, Liu Y, Gong Y, Guo X, Zuo M, Li J, Shi W, Li H, Xu X, Mi W, Huang Y, Chinese Society of Anesthesiology, Chinese Association of Anesthesiologists; Perioperative Management of Patients Infected with the Novel Coronavirus: Recommendation from the Joint Task Force of the Chinese Society of Anesthesiology and the Chinese Association of Anesthesiologists. Anesthesiology 2020 Jun;132(6):1307-1316

R6.8 – Pour les patients COVID+ adultes ou enfants nĂ©cessitant une hospitalisation en soins critiques, les experts suggĂšrent de les regrouper si possible dans un mĂȘme secteur afin de limiter le risque de contamination.

Accord FORT

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68

R6.9 – Les patients COVID+ adultes ou enfants hospitalisĂ©s en soins critiques doivent ĂȘtre isolĂ©s idĂ©alement dans une chambre Ă  pression nĂ©gative ou Ă  dĂ©faut Ă  pression nulle Ă  condition de :

- Maintenir la porte de la chambre fermĂ©e ; - Respecter les mesures barriĂšres ; - AĂ©rer rĂ©guliĂšrement la chambre ; - Sanctuariser un espace dans le couloir permettant l’habillage et le dĂ©shabillage du

personnel en l’absence de sas.

Accord FORT

Argumentaire : La transmission du SARS-CoV2 semble liĂ©e Ă  la transmission de gouttelettes, qui vont infecter un sujet « receveur » au niveau des muqueuses nasales, buccales et des conjonctives. Cette contamination peut se faire de maniĂšre directe ou indirecte via une Ă©tape manuportĂ©e. Ainsi l’OMS [1] et les sociĂ©tĂ©s françaises d’infectiologie et d’hygiĂšne hospitaliĂšre [2] ont Ă©ditĂ© des recommandations prĂ©conisant un isolement « air » (masque FFP2 empĂȘchant la pĂ©nĂ©tration du virus par le nez et la bouche, et une protection oculaire) et « contact Ă©tendu » (surblouse Ă  manches longues, charlotte, gants si nĂ©cessaire selon les prĂ©cautions standard, avec procĂ©dure de dĂ©shabillage) pour les gestes Ă  risque d’aĂ©rosolisation de particules virales. Il n’existe pas encore de liste dĂ©finitive des procĂ©dures Ă  risque d’aĂ©rosolisation, mais un certain nombre de procĂ©dures de rĂ©animation peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme « Ă  risque » (Cf. R1.13) [3]. Il convient donc de limiter le risque d’exposition pour le personnel soignant, mais aussi d’isoler si possible les patients COVID+ dans des secteurs dĂ©diĂ©s.

La gestion de l’organisation des soins critiques dans le contexte d’une nouvelle vague pendant cette pĂ©riode de pandĂ©mie Ă  COVID-19 a fait l’objet de propositions par le CNP-MIR/CNP-ARMPO/CNUH [4] prĂ©conisant le regroupement des patients en zones COVID mais aussi la crĂ©ation d’unitĂ©s de soins critiques Ă©phĂ©mĂšres en cas d’afflux important de patients infectĂ©s. La meilleure connaissance des modes de transmission du virus ainsi que la mise en place des mesures barriĂšres avec une signalĂ©tique adaptĂ©es permettent cependant d’amĂ©nager ces recommandations en fonction des contraintes locales de chaque Ă©tablissement. A ce jour, aucune publication n’a Ă©tudiĂ© le risque de transmission du SARS-CoV2 dans les unitĂ©s de soins critiques dans lesquelles des unitĂ©s dĂ©diĂ©es n’avaient pu ĂȘtre mises en place. Les dĂ©tails de la prise en charge des patients infectĂ©s par le SARS-Cov2 en rĂ©animation ont Ă©tĂ© rĂ©actualisĂ©s le 7 novembre 2020 par la publication de recommandations de pratique professionnelles Ă©tablies par des experts issus de la SFAR, de la SRLF, de la SFMU et de la SPLF [5].

REFERENCES : [1] https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/331215/WHO-2019-nCov-IPCPPE_use-2020.1-eng.pdf [2] https://www.sf2h.net/wp-content/uploads/2020/02/Avis-Masque-SF2H-SPILF-04.03.2020.pdf [3] Annexe 3 : Liste des actes invasifs ou manƓuvres au niveau de la sphĂšre respiratoire ou ORL pouvant provoquer l’aĂ©rosolisation de particules infectantes – Avis du HCSP du 10/03/2020 – Disponible Ă  : https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=830 [4] https://sfar.org/propositions-dorganisation-pour-des-soins-critiques-securises-dans-le-contexte-de-la-nouvelle-vague-pandemique-covid-19/ [5] https://sfar.org/recommandations-dexperts-portant-sur-la-prise-en-charge-en-reanimation-des-patients-en-periode-depidemie-a-sars-cov2/

Page 69: Recommandations de Pratiques Professionnelles

69

B. Quel circuit pour la prise en charge des patients non-COVID ?

R6.10 – Chez les patients qui ne relĂšveraient pas d’une PCR SARS-CoV-2 prĂ©opĂ©ratoire telle que prĂ©conisĂ©e R3.6, les experts suggĂšrent de rĂ©aliser quand mĂȘme une PCR SARS-CoV-2 sur prĂ©lĂšvement naso-pharyngĂ© dans les 24-48h prĂ©opĂ©ratoires chez les patients hospitalisĂ©s en chambre double, quelle que soit leur symptomatologie.

Accord FORT

Argumentaire : La SociĂ©tĂ© Française d’HygiĂšne HospitaliĂšre (SF2H) [1] ainsi que le Haut Conseil de SantĂ© Publique (HCSP) [2] se sont prononcĂ©s sur la possibilitĂ© d’utiliser les chambres doubles en pĂ©riode de pandĂ©mie. Ainsi, il a Ă©tĂ© retenu de contre-indiquer les chambres doubles :

- dans les chambres ne permettant pas de respecter la distanciation, - pour les patients atteints de la COVID-19 ou suspects COVID-19 avec des symptĂŽmes qui

les rendent éligible à la RT-PCR, - pour les patients nécessitants aérosols, VNI et/ou oxygénothérapie à haut débit nasal,

oxygĂ©nothĂ©rapie conventionnelle Ă  fort dĂ©bit, appareillage d’un syndrome d’apnĂ©es du sommeil,

- pour les patients nĂ©cessitants une kinĂ©sithĂ©rapie respiratoire en chambre, - pour les patients Ă  haut risque de forme grave de COVID-19, - pour les patients nĂ©cessitant des prĂ©cautions d’isolement complĂ©mentaires (sauf si micro-

organisme identique chez les deux patients), - pour les patients ayant un antécédent de contage avec un cas de COVID-19 dans les 15

jours précédents, - pour les patients ne pouvant pas respecter les consignes de distanciation et les mesures

barriÚre (ex: psychiatrie, gériatrie, etc.).

En dehors de ces situations, les patients pris en charge au bloc opĂ©ratoire peuvent donc ĂȘtre hospitalisĂ©s en chambre double. Ainsi, il convient de limiter au maximum les risques de contamination prĂ©- ou postopĂ©ratoires. La prĂ©sence d’un autre patient, potentiellement porteur asymptomatique, impose donc la rĂ©alisation systĂ©matique d’une PCR COVID pour diminuer le risque d’une contamination prĂ©opĂ©ratoire mĂȘme si le patient n’est pas Ă  risque de forme grave ou opĂ©rĂ© d’une chirurgie aĂ©rosolisante ou majeure. De mĂȘme, il conviendra d’ĂȘtre particuliĂšrement vigilant en post-opĂ©ratoire en cas d’apparition de symptĂŽmes Ă©vocateurs de COVID-19 et de rĂ©aliser une nouvelle RT-PCR SARS-CoV-2.

REFERENCES : [1] https://www.sf2h.net/wp-content/uploads/2020/02/Avis-SF2H-Soins-et-Deconfinement-VF-du-12-mai.pdf [2] https://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=812

R6.11 – Les experts suggĂšrent de privilĂ©gier chez l’adulte comme chez l’enfant, la filiĂšre ambulatoire et la rĂ©habilitation amĂ©liorĂ©e aprĂšs chirurgie autant que possible.

Accord FORT

Argumentaire : Dans le contexte de pandĂ©mie COVID-19, la prise en charge en ambulatoire doit ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©e Ă  l’hospitalisation conventionnelle lorsqu’elle est rĂ©alisable. Elle permet de rĂ©duire

Page 70: Recommandations de Pratiques Professionnelles

70

la durĂ©e de prĂ©sence hospitaliĂšre, limitant ainsi le risque d’exposition du patient et de contamination en cas d’infection asymptomatique [1]. La prise en charge ambulatoire des urgences chirurgicales est Ă  envisager Ă  chaque fois que possible [2].

Les circuits ambulatoires mis en place en pĂ©riode de pandĂ©mie doivent prendre en compte : 1) la programmation, et les horaires de convocation qui en dĂ©coulent, devront s’effectuer de façon Ă©chelonnĂ©e afin d’éviter les dĂ©lais d’attente et le regroupement des patients ; 2) l’usage de chambres seules ou de box isolĂ©s devra ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ© aux salons d‘attente ou de sortie ; 3) autant que possible, il est souhaitable d’isoler des salles opĂ©ratoires ambulatoires en fonction des risques de transmission aĂ©roportĂ©e et de la nĂ©cessitĂ© d’accĂšs aux voies aĂ©riennes supĂ©rieures. Le risque est faible, surtout si le patient porte un masque Ă  usage mĂ©dical durant l’intervention, pour l’orthopĂ©die sous ALR, la chirurgie de la cataracte sous topique, etc. Le risque est plus Ă©levĂ© pour toutes les situations oĂč un accĂšs aux voies aĂ©riennes supĂ©rieures est nĂ©cessaire, que ce soit pour l’anesthĂ©sie (anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale, sĂ©dation) ou pour l’acte interventionnel (fibroscopie ORL, respiratoire ou digestive haute) ; 4) la possibilitĂ© de ne pas admettre un patient en SSPI, notamment aprĂšs rĂ©alisation d’une ALR tronculaire (selon le dĂ©cret du n° 2018-934 du 29 octobre 2018) doit ĂȘtre appliquĂ©e aussi souvent que possible.

En fonction de l’organisation locale des unitĂ©s de chirurgie ambulatoire, ceci pourra limiter le nombre de patients pris en charge [3]. Enfin, les espaces d‘attente pour les accompagnants devront ĂȘtre amĂ©nagĂ©s afin de respecter les mesures de distanciation [2,4]. Le nombre d’accompagnant(s) devra ĂȘtre limitĂ© Ă  une seule personne par patient (adulte ou enfant). La possibilitĂ© de retour Ă  domicile devra prendre en compte une Ă©ventuelle limitation des aides et personnes de proximitĂ© du fait d’un confinement pendant une pĂ©riode de haute circulation virale. Ceci pourrait limiter certaines indications de prise en charge en ambulatoire. Dans le cas d’une prise en charge en hospitalisation conventionnelle, celle-ci doit privilĂ©gier autant que possible la rĂ©habilitation prĂ©coce aprĂšs chirurgie afin de rĂ©duire, lĂ  encore, la durĂ©e de prĂ©sence hospitaliĂšre. Dans cette mĂȘme logique, une hospitalisation le jour-mĂȘme de la chirurgie doit ĂȘtre envisagĂ©e si l’établissement de soins est en mesure de s’assurer que le risque d’infection du patient par le SARS-CoV-2 est faible (par exemple par un appel tĂ©lĂ©phonique 24 Ă  72h avant l’hospitalisation pour s’assurer de l’absence d’apparition de symptĂŽmes (R3.2) et du rĂ©sultat de PCR SARS-CoV-2 si celle-ci Ă©tait indiquĂ©e (R3.6)).

REFERENCES : [1] Rajan N, Joshi GP. The COVID-19: Role of the ambulatory surgery facilities in this global pandemic. Analg Anesth 2020 [2] Ambulatory Surgery Center Association (ASCA): Statement from the Ambulatory Surgery Center Association regarding Elective Surgery and COVID-19.https://www.ascassociation.org/asca/resourcecenter/latestnewsresourcecenter/covid-19/covid-19-statement [3] Dexter F, Elhakim M, Loftus RW, Seering MS, Epstein RH. Strategies for daily operating room management of ambulatory surgery centers following resolution of the acute phase of the COVID-19 pandemic. J Clin Anesth. 2020 Sep;64:109854 [4] DePhillipo NN, Larson CM, O'Neill OR, LaPrade RF. Guidelines for Ambulatory Surgery Centers for the Care of Surgically Necessary/Time-Sensitive Orthopaedic Cases during the COVID-19 Pandemic. J Bone Joint Surg Am. 2020 Apr 13

Page 71: Recommandations de Pratiques Professionnelles

71

ANNEXE 13. Proposition de circuits patients en fonction du statut COVID.

non-COVID

Protection

Equipe d’anesthĂ©sie(Intubation /extubation -

gestes Ă  risque

d’aĂ©rosolisation)

durant toute l’hospitalisation

Présentielle ou

Téléconsultation (selon éligibilité)

II ou IIR

ou

FFP2

II ou IIR

Patient

Patient

durant toute l’hospitalisation

II ou IIR

Patient

COVID +

Protection

Equipe d’anesthĂ©sie(pendant tout le bloc

opératoire)

DĂ©pistage COVID

durant toute l’hospitalisation

Présentielle ou

Téléconsultation (selon éligibilité)

II ou IIR

ou

FFP2

II ou IIR

Patient

Patient

+

-

QuestionnaireStandardisé

COVID

Reporter la chirurgie si

possible

Consultation AnesthésieQuestionnaire

standardiséCOVID

Température+/- NFS/PCR

+/- TDM

Q uestionnaireCO V ID

Tem pérature+/- NFS/PCR

+/- TDM

-+

Bloc opératoire

COVID+

-+

Bloc opératoire

non-COVID

Visite Pré-anésthésie Visite Pré-anésthésie

Identification salle COVID+

Salle interventionnellearmée avec le matériel

nécessaire COVID+

(Privilégier ALR si possible)

Salle interventionnelle

Extubation en salleExtubation en salle

SSPI en salle

(ou secteur dédié)

SSPI

Retour secteur dédié

COVID+

(hospitalisation, ambulatoire, soins

critiques)

Retour secteur dédié

Non-COVID

(hospitalisation, ambulatoire, soins

critiques)

Sign

alis

atio

nsp

Ă©ci

fiq

ue

CO

VID

+

Hospitalisation

FiliĂšre Non-COVID

Hospitalisation

FiliĂšre COVID+

Page 72: Recommandations de Pratiques Professionnelles

72

CHAMP 7. GESTION DE L’ACTIVITÉ EN PERIODE DE TENSION DES PLATEAUX INTERVENTIONNELS À CAUSE DE LA PANDÉMIE A COVID-19 Experts : Alice Blet (Paris), Olivier Joannes-Boyau (Bordeaux), Anne Claire Lukaszewicz (Lyon), Vincent Minville (Toulouse), SĂ©bastien Mirek (Dijon), Bertrand Rozec (Nantes).

A. Comment coordonner au sein de chaque Ă©tablissement l’activitĂ© en pĂ©riode de tension des plateaux interventionnels ? (RĂŽle et fonctionnement de la cellule de rĂ©gulation)

R7.1 – Les experts suggĂšrent de mettre en place dans chaque Ă©tablissement une cellule de rĂ©gulation multidisciplinaire hebdomadaire, Ă©largie en fonction des contraintes actuelles, qui Ă©tablira de façon collĂ©giale le programme opĂ©ratoire de la semaine suivante selon les critĂšres de priorisation et de programmation des patients (Annexe 14).

Accord FORT

R7.2 – Les experts suggĂšrent que la cellule de rĂ©gulation du programme opĂ©ratoire soit composĂ©e de responsables de la chirurgie/des plateaux interventionnels, de l'anesthĂ©sie-rĂ©animation et des soins infirmiers du bloc opĂ©ratoire.

Accord FORT

Argumentaire : Les experts suggĂšrent la mise en place, dans chaque Ă©tablissement, d’une cellule de rĂ©gulation multidisciplinaire des activitĂ©s chirurgicales Ă©largie en fonction des contraintes liĂ©es Ă  la pandĂ©mie COVID-19. Cette cellule de rĂ©gulation doit ĂȘtre dĂ©cisionnelle sur la production d’un programme opĂ©ratoire restreint en cohĂ©rence avec les autres directives et doit se rĂ©unir de façon hebdomadaire. Selon la taille de l’établissement, plusieurs cellules de rĂ©gulation peuvent exister, coordonnĂ©es par une cellule de rĂ©gulation centrale. La composition de la cellule de rĂ©gulation doit, au minimum, comprendre les personnes suivantes et se coordonner avec la direction de l’établissement :

- un chirurgien - un anesthésiste-réanimateur - un régulateur du bloc opératoire - et/ou un régulateur de la planification chirurgicale - et/ou un coordonnateur médical du bloc.

Au moment de se rĂ©unir, la cellule de rĂ©gulation devra connaĂźtre les capacitĂ©s de l’établissement en termes de lit d’aval en soins critiques et conventionnel, l’état des stocks des EPI, mĂ©dicaments et produits sanguins labiles, ainsi que le matĂ©riel nĂ©cessaire Ă  la rĂ©alisation de l’intervention. Les dĂ©cisions de la cellule de rĂ©gulation doivent faire l’objet d’une traçabilitĂ© et tenir compte des Ă©lĂ©ments suivants [1, 2] :

- inventaire des patients précédemment annulés et reportés en attente, par spécialité et par service

- évaluation objective des priorités (par exemple, instrument MeNTS) avec un délai de reprogrammation maximal à ne pas dépasser proposé par les différentes spécialités (Annexe 15) [3]

- priorisation des spĂ©cialitĂ©s (oncologie en particulier) - dĂ©finition des vacations opĂ©ratoire en journĂ©e (durĂ©e d’ouverture des salles, type de

chirurgie)

Page 73: Recommandations de Pratiques Professionnelles

73

- identification des professionnels de santé essentiels et des représentants des dispositifs médicaux par procédure

- stratĂ©gie d’ouverture progressive des salles d'intervention : ‱ identifier l’objectif capacitaire de reprise d’activitĂ© (par exemple, 25% ou 50% de

l’activitĂ© habituelle) ; ‱ les patients ambulatoires sont placĂ©s en dĂ©but de programme, avant ceux

hospitalisĂ©s ; ‱ l’ouverture simultanĂ©e de toutes les salles nĂ©cessite plus de personnel, de lits d’aval

en soins critiques et conventionnel, d’EPI, mĂ©dicaments et produits sanguins labiles, ainsi que le matĂ©riel nĂ©cessaire Ă  la rĂ©alisation de l’intervention ;

‱ veiller au bien-ĂȘtre des personnels et Ă  la prĂ©vention du burn-out.

La cellule de rĂ©gulation devra s’assurer des Ă©lĂ©ments suivants pour augmenter progressivement le volume d’interventions :

- disponibilité du personnel en fonction de la charge de travail (chirurgiens, anesthésistes-réanimateurs, personnel paramédical, personnel pour le bionettoyage, personnel biomédical
)

- disponibilitĂ© des personnels « associĂ©s » (par exemple radiologie, anatomo-pathologie
) - livraison du matĂ©riel, consommables, dispositifs mĂ©dicaux nĂ©cessaires (par exemple

mĂ©dicaments de l’anesthĂ©sie-rĂ©animation, sutures, instruments chirurgicaux Ă  usage unique ou non
)

- disponibilité suffisante de lits de soins critiques et conventionnels, de respirateurs pour les soins postopératoires attendus

- formation des nouveaux personnels soignants

Les critĂšres de priorisation des chirurgies Ă  programmer s’appuieront sur : - les critĂšres d’urgence ou de chirurgies non-diffĂ©rables (chirurgie essentielle). Le triage

demeure aussi important Ă  ce stade que pendant le confinement - la rĂ©alisation d’un inventaire et d’une rĂ©Ă©valuation par les chirurgiens des patients n’ayant

pas pu ĂȘtre opĂ©rĂ©s pendant le confinement ou pendant les pĂ©riodes entre les vagues Ă©pidĂ©miques de maniĂšre Ă  valider si leur statut a pu changer de « diffĂ©rable » Ă  « non-diffĂ©rable »

- la prĂ©sence de facteurs de risques de susceptibilitĂ© accrue d’infection Ă  SARS-Cov-2 et de gravitĂ©

- l’évaluation clinique au cas par cas selon l’atteinte des limites de tolĂ©rance de leur pathologie (non-diffĂ©rable) soit par la progression de la pathologie, le risque de dĂ©compensation ou la douleur [4], soit par l’ñge de l’enfant en pĂ©diatrie

- la balance bĂ©nĂ©fice/risque de l’exposition des patients immunodĂ©primĂ©s post-opĂ©ratoire (+/- critĂšre oncologique) et risque viral [5]

- le risque pĂ©ri-opĂ©ratoire des patients en phase d’incubation du virus [6].

REFERENCES : [1] Joint Statement: Roadmap for Resuming Elective Surgery after COVID-19 Pandemic n.d. https://www.asahq.org/about-asa/newsroom/news-releases/2020/04/joint-statement-on-elective-surgery-after-covid-19-pandemic (accessed April 21, 2020). [2] Stahel PF. How to risk-stratify elective surgery during the COVID-19 pandemic? Patient Saf Surg 2020 Mar 31;14:8. [3] Prachand VN, Milner R, Angelos P, Posner MC, Fung JJ, Agrawal N, et al. Medically-Necessary, Time-Sensitive Procedures: A Scoring System to Ethically and Efficiently Manage Resource Scarcity and Provider Risk During the COVID-19 Pandemic. J Am Coll Surg 2020. Aug;231(2):281-288 [4] Brindle M, Doherty G, Lillemoe K, Gawand A. Approaching surgical triage during the COVID-19 Pandemic. Ann Surg 2020 Aug;272(2):e40-e42 [5] Besnier E, Tuech J-J, Schwarz L. We Asked the Experts: Covid-19 Outbreak: Is There Still a Place for Scheduled Surgery? “Reflection from Pathophysiological Data.” World J Surg 2020 Jun;44(6):1695-1698

Page 74: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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[6] COVIDSurg Collaborative. Mortality and pulmonary complications in patients undergoing surgery with perioperative SARS-CoV-2 infection: an international cohort study. Lancet 2020 Jul 4;396(10243):27-38.

B. Quelle Ă©valuation de la gestion de l’activitĂ© en pĂ©riode de tension des plateaux interventionnels en fonction de l’actualisation des donnĂ©es ?

R7.3 – Les experts suggĂšrent de rĂ©Ă©valuer frĂ©quemment, au sein de chaque Ă©tablissement, les politiques et les procĂ©dures, sur la base des donnĂ©es collectĂ©es, des ressources, des essais et des autres informations cliniques liĂ©es Ă  la pandĂ©mie de COVID-19.

Accord FORT

Argumentaire : Les établissements doivent collecter et utiliser des données pertinentes, complétées par des données provenant des autorités locales et des agences gouvernementales, le cas échéant [1] :

- nombre de COVID-19 (dĂ©pistage, cas positifs, disponibilitĂ© des lits d'hospitalisation et de soins critiques, patients intubĂ©s, patients nĂ©cessitant intervention /procĂ©dure, nouveaux cas, dĂ©cĂšs, personnel soignant COVID+, localisation, suivi, stratĂ©gie de prĂ©cautions d’isolement complĂ©mentaires et de regroupement en secteur dĂ©diĂ©s
)

- disponibilité des lits de l'établissement, des EPI, des USI, des médicaments et des respirateurs

- mesures de la qualité des soins (mortalité, complications, réadmission, erreurs, quasi-accidents, etc. notamment dans le contexte d'une activité accrue).

REFERENCES : [1] Joint Statement: Roadmap for Resuming Elective Surgery after COVID-19 Pandemic n.d. https://www.asahq.org/about-asa/newsroom/news-releases/2020/04/joint-statement-on-elective-surgery-after-covid-19-pandemic (accessed November 29, 2020).

R7.4 – Les experts suggĂšrent de renforcer le lien avec les patients ayant vu leur intervention reportĂ©e et en attente de reprogrammation.

Accord FORT

Argumentaire : Les experts suggĂšrent de renforcer le lien avec les patients en attente d’une reprogrammation d’une intervention reportĂ©e, afin :

- de garantir l'équité d'accÚs à la chirurgie pour les patients les plus vulnérables lors de la reprogrammation

- d’optimiser les dĂ©lais d'accĂšs Ă  la chirurgie - d’évaluer prĂ©cautionneusement le devenir de ces patients Ă  court terme.

Page 75: Recommandations de Pratiques Professionnelles

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ANNEXE 14. Interactions de la cellule de régulation multidisciplinaire. (mise à jour de décembre 2020)

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ANNEXE 15. Recommandations disponibles Ă  la date du 01/12/2020 Ă©mises par les sociĂ©tĂ©s savantes françaises de chirurgie sur l’organisation de l’activitĂ© chirurgicale pendant la pandĂ©mie de COVID-19.

Spécialité chirurgicale ou

interventionnelle Recommandations liées à la pandémie de COVID-19

Lien

TĂȘte et

cou

Neurochirurgie et rachis Oui Société Française de neurochirurgie Pathologies rachidiennes Neurochirurgie pédiatrique Neurochirurgie fonctionnelle Base du crùne Neurochirurgie vasculaire

Ophtalmologie Oui Société Française d'Ophtalmologie

ORL-Otologie Oui Association Française d’Otologie et Neuro-Otologie SociĂ©tĂ© Française de Chirurgie Oncologique Endoscopies et fibroscopies ORL

Maxillo- faciale et stomatologie Non

Thorax

Thoracique et cardio-vasculaire Oui Société Française de Chirurgie Thoracique et Cardio-Vasculaire

Cardiologie interventionnelle Oui Société Française de Cardiologie

Pneumologie interventionnelle Oui Société de Pneumologie de Langue Française

Radiologie interventionnelle Oui Société Française de Radiologie

Abdomen

Chirurgie digestive

Oui Cancers digestifs et Covid-19 Société Française de Chirurgie Oncologique Fédération de chirurgie viscérale et digestive

Gastroentérologie et endoscopie digestive Oui Société Française d'Endoscopie Digestive

Urologie Oui Association Française d’Urologie

Transplantation Oui Agence de Biomédecine Transplantation rénale

Gynécologie Oui CollÚge National des Gynécologues et Obstétriciens Français IVG

Orthopédie et

plastique

Orthopédie Oui Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique Orthopédie pédiatrique

Plastique esthétique et reconstructrice Oui Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique

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