répétition_m44.pdf

Upload: wal-dir

Post on 12-Apr-2018

216 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 7/21/2019 rptition_M44.pdf

    1/9

    49

    Evelyne Hurtado

    La rptition de Freud Lacan Rpter : destin du sujet et voie du dsir *

    La rptition est lun des concepts majeurs de la dernire par-tie de luvre de Freud. Avec Au-del du principe de plaisir 1 , elleintroduit la pulsion de mort. Lacan, lui, en fait lun des quatreconcepts fondamentaux de la psychanalyse, avec linconscient, letransfert et la pulsion. En quoi la rptition est-elle troitement lie ces trois autres concepts ? On pourrait dire quelle est la fois lepoint dachoppement de linconscient et le pivot du transfert, ouencore quelle est la source mme de la pulsion.

    Freud commence laborer le concept de rptition en 1914,dans son article Remmoration, rptition, perlaboration 2 . Il

    dcouvre que ce qui ne peut se remmorer fait retour autrementchez le sujet : par la rptition, par ce qui se rpte dans sa vie et son insu. Ainsi, certaines conduites dchec (dans les cas de nvrosesdchec) ou certains scnarios rptitifs o le sujet se voit parfoispris, avec le sentiment dtre le jouet dune destine perverse, pren-nent dsormais un clairage nouveau. Freud a tudi ce processus,particulirement dans les nvroses obsessionnelles, qui lui ont per-mis davancer que lchec a souvent pour le sujet une fonction de prix payer , de tribut exig par une culpabilit sous-jacente.

    Jusquen 1920, sa thse tait que les phnomnes inconscients,tels que les rves, les actes manqus et les symptmes, obissent un principe inhrent chez le sujet, la recherche dune satisfaction,dun plaisir. On cherche retrouver des traces perdues, des traces dequelque chose qui a t prouv, ressenti dans le pass, des traces

    * Inter-cartel Aix-en-Provence, dcembre 2008.

    1. S. Freud, Essais de psychanalyse, Paris, Payot, 1981.2. S. Freud, La Technique psychanalytique, Paris, PUF, 1953.

  • 7/21/2019 rptition_M44.pdf

    2/9

    Mensuel 44

    50

    3. S. Freud, La Naissance de la psychanalyse, Paris, PUF, 1956.

    mnsiques. Ainsi, Freud dcrit le rve comme accomplissementde dsir. Mais, en mme temps que lexprience de satisfaction, ildcrit lpreuve de souffrance. Dans son texte Esquisse dunepsychologie scientifique 3 , dansLa Naissance de la psychanalyse, ilparle de dfense primaire chez le sujet pour rendre compte du retourdu refoul.

    Mais Freud va tre amen revoir sa thorie, avec les rvestraumatiques quamnent ses patients, dans les cas de nvroses trau-matiques et de nvroses de guerre. Le retour incessant des images et

    des scnes du trauma vcu par le sujet, linsistance de certains cau-chemars ou encore linquitante tranget (Unheimliche) de situa-tions qui se rptent dans la vie quotidienne le conduisent sinter-roger et revoir la notion de principe de plaisir, en introduisant lapulsion de mort. Il parle alors de conflit psychique entre pulsionsde vie et pulsions de mort, et en dduire que ce qui est souffranceet dplaisir pour le sujet conscient peut tre de lordre du plaisirpour linconscient. Ces dplaisirs dont il parle proviendraient de ladfense du sujet.

    Concernant les rves de transfert produits par ses patients enanalyse, o ces derniers ramnent le souvenir de traumatismes psy-

    chiques vcus dans lenfance, Freud relve quils obissent non pas un dsir, mais plutt une compulsion de rptition. Le trauma,pour laisser en paix le sujet, exige dtre rduit, dtre symbolis. Sonretour incessant sous forme dimages, de rves ou de mises en actene serait quune tentative par le sujet de le matriser en lintgrant lorganisation symbolique.

    La rptition aurait donc pour fonction de diminuer le trauma.Mais cette fonction savre la plupart du temps inoprante. La rp-tition ne parvient pas remplir cette mission. Elle doit sans cessetre reconduite, elle est sans cesse refaire. Elle a un caractredautomatisme. Freud dira que lautomatisme de rptition simposeau principe de plaisir et au principe de ralit. Ainsi, il va tablir que

    cette compulsion de rptition est un phnomne primaire chezltre parlant, li au trauma originaire, celui de la naissance, inhrentau fait mme de vivre. Cette exigence pulsionnelle revenir au

  • 7/21/2019 rptition_M44.pdf

    3/9

    point dorigine, ltat inanim, Freud va la nommer pulsion demort ; son but viserait donc restaurer un tat antrieur.

    Lacan va reprendre cette notion dautomatisme de rptitiondans lescrits, en 1966. On peut distinguer trois temps dans llabo-ration du concept de rptition chez Lacan.

    Premier temps

    Le premier temps est celui du sminaire de La lettre vole ,prononc en 1954 et 1955, que Lacan reprend dans lescrits en 1966. cette poque, pour Lacan, lautomatisme de rptition nest autreque la consquence de la loi du signifiant de la chane ordonne dulangage, qui dtermine ainsi le sujet. En cela, il se distingue de Freudqui, lui, soriente plutt vers la recherche dune trace de jouissance.Il crit : [] lautomatisme de rptition [] prend son principedans ce que nous avons appel linsistance de la chane signifiante 4 .

    Pour appuyer sa thse, Lacan prend pour illustration le contedEdgar Poe et tente de dmontrer les pouvoirs de la lettre, du signi-fiant. Il fait la distinction entre laction qui se rpte dans lauto-matisme de rptition et le retour du mme, comme les cycles natu-rels du jour et de la nuit, des saisons, qui ne sont pas, selon lui,

    mettre au compte de la rptition.Dans le conte dEdgar Poe, laction se rpte au niveau inter-

    subjectif. Les personnages du ministre et de Dupin drobent chacun leur tour la lettre compromettante que la reine a laisse dans sonboudoir, en lui substituant son semblant.

    Lacan insiste sur la faon dont les sujets se relaient dans leurdplacement, au cours de la rptition intersubjective. Leur dplace-ment est dtermin, nous dit-il, par la place que vient occuper le pursignifiant quest la lettre vole dans le trio, et qui constitue un auto-matisme de rptition. Le dplacement du signifiant dtermine lessujets dans leurs actes. Ce qui se rpte ici, cest la politique de lau-truche, o chacun pense que lautre ne voit pas la lettre cache. Lamorale de lhistoire, cest que, tout tricheur que lon soit, on finit tou-jours par tre jou.

    51

    4. J. Lacan, crits, Paris, Seuil, 1966, p. 11.

  • 7/21/2019 rptition_M44.pdf

    4/9

    Lacan a cherch dmontrer dans ce conte que, ds lors quundes personnages dtient la lettre, il perd son pouvoir et se produitchez lui une mtamorphose. Cest ce qui arrive au ministre, trs virilde caractre, qui se retrouve, aprs avoir eu la lettre entre les mains,dans une position fminine. Il se met ressembler la reine, attendre, rester immobile devant le roi. Cest leffet, dit Lacan, dela lettre sur le sujet.

    On voit donc bien que la rptition, pour Lacan dans cettephase de son laboration, nest l que parce que le sujet est constitu

    par le langage, quil est dtermin par le symbolique. Si les signi-fiants font sans cesse retour, cest bien parce quils dpendent de lastructure du langage, en tant quun signifiant renvoie un autresignifiant pris dans une chane. Le langage est dj l avant le sujet.

    Pour ce qui concerne tout ce qui est de lordre du pulsionnel,Lacan va le rattacher limaginaire, lui aussi troitement li lachane symbolique.

    Deuxime temps

    Le deuxime moment important dans llaboration du conceptde rptition chez Lacan se situe en 1964, lorsquil rdige son smi-

    naire Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse. Il tentedapporter une nouvelle dfinition de la rptition, diffrente de cellequil donne dans le sminaire sur La lettre vole , o il identifie,nous venons de le voir, la rptition linsistance de la chane signi-fiante, laquelle tout sujet parlant est soumis.

    Il insiste sur le fait que la rptition nest ni le retour dessignes, ni les strotypes de la conduite. En effet, on ne refait jamaisla mme chose. Il y a quelque chose de nouveau chaque fois. Lacanva alors distinguer deux versants de la rptition, en reprenant lacomparaison que fait Aristote entre tuchet automaton. Lautomatonserait, selon lui, linsistance des signes, le principe de la chane sym-bolique. La tuch, cest la rencontre, cest ce qui arrive sans quil y

    ait eu rendez-vous, comme le dit Colette Soler dans son cours sur larptition. Cest ce qui na pas pu tre vit, ce qui est impossible symboliser pour le sujet, et que Lacan va nommer le rel. Cest larencontre avec quelque chose dinattendu, qui na pas t pro-gramm. Cest le rel du trauma.

    Mensuel 44

    52

  • 7/21/2019 rptition_M44.pdf

    5/9

    Cette conception rejoint celle de linconscient freudien en tantque phnomne, manifestation dun achoppement, dun ratage de laparole ou de laction, tels le lapsus et lacte manqu, ou encore entant que manifestation dun dsir, que Freud parvient trs bien dchiffrer dans LInterprtation des rves.

    Lacan apporte toutefois une modification cet inconscientfreudien, en insistant sur la notion de discontinuit, cest--dire duninconscient qui, peine aperu, est dj reparti. Il relie cette notionde discontinuit temporelle celle dune pulsation (ouverture-

    fermeture) qui fait penser la pulsion. Cet inconscient-l est rechercher non pas du ct du sens, comme Freud a essay de lefaire tout prix, mais plutt du ct dune bance. Un inconscient saisir du ct dune fente, dun battement qui se manifeste comme le battement de la fente 5 .

    Ainsi, la rptition est corrle non plus linconscient en tantque savoir, mais linconscient en tant que sujet, dans son rapportau rel. La rptition, comme lnonce Lacan, manifeste le rapportde la pense et du rel. Elle ne donne pas sens au sujet, mais plutt refend (expression de Lacan) le sujet, dans la mesure o il estreprsent par le signifiant.

    Lacan va reprendre le fameux jeu de la bobine voqu parFreud pour mettre en vidence ce qui est en jeu, pour lenfant, dansle dpart et labsence de la mre. Ce jeu de rptition ne se rduit pas la simple tentative de lenfant de tamponner leffet de la disparitionde la mre. Cest la rponse du sujet ce que labsence de la mreest venue crer comme bance, comme Spaltung chez lui, du fait desa condition dtre parlant. Cette bobine nest pas la mre rduite un bout de fil, cest, nous dit Lacan, un petit quelque chose du sujetqui se dtache, tout en tant encore bien lui, encore retenu .

    Dans son intervention au congrs de Rome, il dclare : Ce quise rpte et ne cesse pas de se rpter, cest ce rel, qui revient tou-jours la mme place, qui entrave le discours homostatique que

    lon ne peut pas atteindre par la reprsentation ( La troisime ).

    53

    5. J. Lacan, Le Sminaire, Livre XI, Les Quatre Concepts fondamentaux de la psychanalyse,Paris, Seuil, 1973, p. 33.

  • 7/21/2019 rptition_M44.pdf

    6/9

    Aprs le Sminaire XI, Lacan poursuit son laboration et vamettre de plus en plus laccent sur le lien entre le savoir inconscientet le corps du sujet, ce qui va lamener parler du concept de jouissance .

    Troisime temps

    Dans un troisime temps donc, et plus prcisment dansLEnvers de la psychanalyse, en 1970, Lacan en parle explicitement.Selon lui, la rptition est corrle la jouissance. Il sappuie sur la

    dcouverte de Freud, en 1920, pour dire que ce qui se rpte est li la pulsion, linsistance de la pulsion de mort, qui, dans ce quellea de rel, chappe la reprsentation, au symbolique, et devientsource de jouissance. Ce qui ncessite la rptition, cest [ ce] quisinscrit dune dialectique de la jouissance, [et qui] est proprement cequi va contre la vie. [] la rptition nest pas seulement fonctiondes cycles que comporte la vie, cycles du besoin et de la satisfaction,mais de quelque chose dautre, dun cycle qui emporte la disparitionde cette vie comme telle, et qui est le retour linanim. [] Il suf-fit de partir du principe de plaisir, qui nest rien que le principe demoindre tension, de la tension minimale maintenir pour que la viesubsiste. Cela dmontre quen soi-mme, la jouissance le dborde etque, ce que le principe du plaisir maintient, cest la limite quant lajouissance 6.

    Il va alors introduire la notion de trait unaire dans le rapport la jouissance, dans la rptition. Le trait unaire pour Lacan, cest lebton, llment de lcriture, le trait du signifiant en tant quil com-mmore une irruption de la jouissance 7 . Freud, avant Lacan, avaitdj parl du trait unaire, en tant que trait didentification du sujet.

    Lacan ira plus loin, en insistant sur le fait que lidentification un trait unaire se fait toujours par le biais du grand Autre. Il est tou-jours prlev sur lAutre, car il renvoie toujours soit la demande delAutre, soit au dsir de lAutre. Ce grand Autre, cest lAutre du lan-

    gage, mais cest aussi la mre, qui introduit lenfant dans le langage.Lacan dit que cest la dominance de la femme en tant que mre []qui institue [] la dpendance du petit homme 8 . Il emploie

    Mensuel 44

    54

    6. J. Lacan, Le Sminaire, Livre XVII, LEnvers de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1991, p. 51.7. Ibid., p. 89.8. Ibid.

  • 7/21/2019 rptition_M44.pdf

    7/9

    lexpression suivante : La femme donne la jouissance doser lemasque de la rptition 9. Cela implique pour lenfant, qui apprend parler et demander, den passer par la mascarade, impose par ceque Lacan appelle la connivence sociale, et donc de renoncer lajouissance close la mre 10 , cest--dire jouir de la mre commeobjet, de faire du Un avec elle.

    Cette fonction identificatoire du trait unaire, Freud la dve-loppe dans son texte Psychologie collective et analyse du moi ,dans le chapitre o il parle des trois identifications et o il cite

    lexemple de Dora, qui sidentifie son pre par le biais de la toux.Il sagit l du deuxime type didentification quil mentionne dans cetexte, celui du trait didentification qui soutient la formation dusymptme. Dans le cas de Dora, cest la toux. Elle sidentifie untrait unaire prlev sur le grand Autre quest le pre, considr auniveau de son dsir dhomme sexu, ou plus exactement au niveaude sa jouissance suppose par Dora.

    Le trait unaire est donc un trait didentification qui reprsentele sujet. Cest la marque du sujet, ce par quoi il se reconnat. Son ins-cription est contingente. Il sinscrit en effet partir dune rencontre,rencontre dune jouissance prouve dans lhistoire du sujet, qui fait

    marque, qui fait mmoire. [] ce je ne sais quoi [nonce Lacan], quiest venu frapper, rsonner sur les parois de la cloche, a fait jouis-sance, et jouissance rpter 11.

    Lorsquil parle du trait unaire en tant que mmorial de jouis-sance, Lacan voque souvent Kierkegaard et son texte crit en 1843sur la rptition, qui a t traduit en franais sous le titre Lareprise et qui a marqu lhistoire de la philosophie existentialiste.Cest partir dune aventure quil eut lge de 24 ans avec unejeune fille de dix ans sa cadette que Kierkegaard construit unethique de la rptition. Peu de temps aprs avoir rencontr cettejeune fille, il rompt la liaison avec elle, sans aucune raison apparente,tout en continuant crire quelle est lAime absolue, quil ne cesse

    de laimer et de se tourmenter pour elle. Il prfre rester dans le sou-venir de la rencontre, de lmoi de la rencontre. Et rester suspendu

    55

    9. Ibid.10. Ibid.11. Ibid., p. 56.

  • 7/21/2019 rptition_M44.pdf

    8/9

    ce souvenir constitue, selon lui, une affirmation de ltre dans sasingularit, une lvation de ltre qui se dtache ainsi des vne-ments futiles de la vie, qui ont tendance le disperser. Ainsi,Kierkegaard, dans sa construction, situe la rptition non pas commerduction, mais comme accomplissement de la libert. La rpti-tion est une pouse aime, dont on ne se lasse jamais, dont on ne sefatigue pas , crit-il.

    Mais la rptition nest pas simplement celle du trait unaire,nous dit Lacan. Si elle est fonde sur un retour de la jouissance, cest

    quil y a, dans le fait mme que a rpte, quelque chose qui estperdu. Cest bien parce quil y a perte dune jouissance prouve quelon rpte, afin dessayer de rcuprer quelque chose de cette jouis-sance jamais perdue. Lacan utilise le terme dentropie (du grecentropia, retour ) pour rendre compte de cette dimension de laperte. [] cest la place de cette perte quintroduit la rptition,que nous voyons surgir la fonction de lobjet perdu, de ce que jap-pelle le a 12 [] dans cette dperdition, que la jouissance prend statut,quelle sindique 13 . On comprend mieux ainsi le terme de plus-de-jouir quil utilisera, dans le sens dune rcupration dune jouis-sance perdue.

    Colette Soler, dans son cours sur la rptition, nous donne lty-mologie du verbe rpter : repetere vient du verbepetere, qui signi-fie en latin chercher atteindre.Re-petere : chercher atteindre denouveau. Il sagit donc bien de chercher de nouveau prendrequelque chose du trait, mais chaque fois cest diffrent, car on nepeut retrouver ce qui fut, cest pourquoi lon rpte. Ce qui fut,rpt, diffre, devenant sujet redite. Lobjet a tmoigne de lim-possibilit de totaliser le savoir. Cest la lettre que Lacan a choisiepour signifier linsatiable de la rptition.

    En rsum, si Lacan dsigne le trait unaire comme mmorial dejouissance, cest dans un double sens : il y a dun ct la nostalgie dela perte, la perte dune jouissance qui ne se retrouvera pas, qui est de

    structure ; de lautre, la qute de la rcupration de ce quelque chosede perdu jamais. Cest en cela que Lacan parle de rencontre man-que entre nostalgie et qute.

    Mensuel 44

    56

    12. Ibid., p. 54.13. Ibid., p. 56.

  • 7/21/2019 rptition_M44.pdf

    9/9

    Alors que le trait unaire est contingent, la rptition, elle, estncessaire, selon Lacan, dans la mesure o elle tient la structure dusavoir inconscient, cest--dire quil y a quelque chose qui ne cessepas de scrire, et qui est li ce savoir. Cest la structure mme dela parole qui fait que le sujet est amen rpter quelque chose dece savoir. On le voit bien dans le dispositif analytique, o le transfertet la rptition, que Freud, du reste, a confondus, ne sont l que pourrendre compte de linsistance de linconscient. Lacan dira que lesymptme est quelque chose qui ne cesse pas de scrire du rel.

    Pour conclure, nous pouvons dire que la rptition est le destindu sujet, le destin duparltre. La marque est l pour rendre comptede cette perte inhrente tout sujet, elle est en mme temps uncondensateur de jouissance. Pour Lacan, elle nest rien dautre quunsujet sidentifiant comme objet de jouissance (dans les cas notam-ment de fantasmes masochistes ou de Un enfant est battu ). Cestune des voies dentre de lAutre dans le monde du sujet (LEnvers dela psychanalyse). On le repre bien, actuellement, dans les cas detatouages ou de scarifications. La rptition sinscrirait donc entreces deux mouvements, entre perte et jouissance.

    Et si, comme le prtend Lacan, aucun sujet ne peut chapper

    la rptition, on peut toutefois ajouter cette remarque selonlaquelle on ne rpte pas de la mme faon la fin dune cure quaudbut, dans la mesure o le sujet, ayant consenti sa condition et aufait quil ny a pas de rapport sexuel qui permette de faire du Un,peut enfin se reconnatre et saffirmer dans sa singularit. Cest ceque Lacan voque lorsquil parle de sidentifier son symptme enfin de cure.

    Ainsi, la rptition, nest pas seulement le destin du sujet, elleest aussi une voie daccs son dsir.

    57