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Etude réalisée par :
Restauration des habitats du ruisseau du Merlue
Diagnostic piscicole après travaux
Ruisseaux de têtes de bassins et faune patrimoniale associée
LIFE04NAT/FR/000082
Organisme responsable de l'action : Parc Naturel Régional du Morvan
Site Natura 2000 : FR 4301334
Date : août 2009
Mis en œuvre par : Avec la participation de :
"Ruisseaux de têtes de bassins et faune patrimoniale associée"
LIFE04NAT/FR/000082
Restauration des habitats du ruisseau du Merlue
Diagnostic piscicole après travaux
Site Natura 2000 : FR 2600987
Organisme prestataire de l'action : ONEMA – Délégation Interrégionale n°9
22 bvd Docteur Jean Veillet – 21000 DIJON
Rédacteur(s) : BESSON S., BOUCHARD J.
Avec la participation technique de :
VILQUIN E., DURANT G., VIGNON B., BERGHER N., BAUDIN J.C,
CHAPUT E. (Adapemont)
DIAGNOSTIC PISCICOLE DU RUISSEAU DU MERLUE
Etat après travaux - 2009
I. Contexte ...................................................................................................................1
II. Sites d’étude et methodes d’investigation ........................................................1
A. Sites d’étude ........................................................................................................1
B. Méthodologies ....................................................................................................3 1. Méthodes d’échantillonnage............................................................................3 2. Calcul des densités et biomasses...................................................................4 3. Mise en classes d’abondance .........................................................................4 4. Comparaison du peuplement piscicole observé au peuplement théorique4
III. Situation piscicole .................................................................................................6
A. Richesse spécifique ..........................................................................................6
B. Abondances totales ...........................................................................................7 1. Situation en 2009..............................................................................................7 2. Comparaison entre 2007, 2008 et 2009 sur la station aval..........................8
C. Abondances par espèces ...............................................................................10 1. Abondances de truites ...................................................................................10 2. Abondances de chabots ................................................................................11
D. Comparaison des classes d’abondance au référentiel typologique .....13
E. Situation de la population de chabots .........................................................14
F. Situation de la population de truites ............................................................16
G. station méandre ................................................................................................18
IV. Conclusion ............................................................................................................18
Liste des figures
Figure 1: Situation géographique des stations d'étude (source : IGN et Guy Périat). ............................ 2
Figure 2: Richesse spécifique sur chacune des stations. ....................................................................... 6
Figure 3: Occurrence de chaque espèce sur les stations. ...................................................................... 6
Figure 4: Evolution longitudinale des densités et biomasses totales estimées. ..................................... 7
Figure 5: Evolution temporelle des densités et des biomasses totales sur la station aval. .................... 8
Figure 6 densités numériques et pondérales ramenées à 100 ml .......................................................... 9
Figure 7: Evolution longitudinale des densités et biomasses de truite. ................................................ 10
Figure 8: Evolution temporelle des densités et des biomasses de truites sur la station aval. .............. 11
Figure 9 : Evolution longitudinale des densités et biomasses de chabots............................................ 12
Figure 10: Evolution temporelle des densités et des biomasses de chabots sur la station aval .......... 12
Figure 11: Comparaison des classes d'abondances observées de chabots et de truites aux classes
théoriques sur la station aval................................................................................................................. 13
Figure 12: Comparaison des classes d'abondances observées de chabots et de truites aux classes
théoriques sur la station aval................................................................................................................. 14
Figure 13: Structure en taille de la population de chabot de la station amont (1), marais (2) et aval (3).
............................................................................................................................................................... 15
Figure 14: Structure en taille de la population de chabot sur l'ensemble des stations en 2007 (1) et
2009 (2). ................................................................................................................................................ 15
Figure 15: Structure en taille de la population de truites sur les stations amont (1), marais (2) et aval
(3). ......................................................................................................................................................... 16
Figure 16: Structure en taille de la population de truite sur l'ensemble des stations en 2007 (1) ,
2008(2) et 2009 (3)............................................................................................................................... 17
Résumé
Dans le cadre du programme LIFE « Ruisseaux de têtes de bassin et faune patrimoniale
associée », le site du marais d’Ecrille / Ruisseau du Merlue a été retenu pour engager un
programme d’actions portant sur sa restauration physique. Un état détaillé du peuplement
piscicole sur 3 stations ainsi qu’un sondage sur un quatrième point ont été conduits en 2009
(un an après les travaux).
Cinq espèces de poissons ont été échantillonnées. L’essentiel du peuplement est composé
par la truite commune (Salmo trutta fario) et le chabot (Cottus gobio). Ces deux espèces sont
présentes sur l’ensemble des stations échantillonées. Le vairon (Phoxinus phoxinus), le
gardon (Rutilus rutilus) ainsi que la carpe (Cyprinus carpio) sont contactés de manière
anecdotique. Les abondances numériques du peuplement augmentent d’amont en aval
passant de 7833 ind/ha à 23830 ind/ha. La biomasse quant à elle diminue au niveau de la
station aval passant successivement d’amont en aval de 202 kg/ha, à 328 kg/ha et à 166
kg/ha.
La population de chabots présente des abondances relativement conformes au niveau
typologique. Il apparaît que la biomasse et surtout les densités sont beaucoup plus
importantes au niveau de la station aval que sur les autres stations. Ce phénomène est très
certainement imputable d’une part à des phénomènes d’assèchement ponctuels estivaux au
niveau de la station amont et d’autre part, à l’effet bénéfique apporté par la diversification
habitationnelle de la station aval.
Les truites présentent également des abondances conformes au niveau typologique. Les
conditions d’étiages estivaux semblent pousser les plus gros individus à se concentrer dans
la zone de marais, offrant des conditions de profondeur plus favorable à ces classes de
tailles. La diversification des habitats sur la station aval permet d’offrir des conditions
favorables aux différents stades de développement de l’espèce. Cela se traduit notamment
par une augmentation significative des premières classes d’âge sur ce secteur.
Il apparaît que les travaux de la partie aval ont permis de diversifier les habitats
comparativement à 2007. Par conséquent, on note d’une part un retour progressif à
l’équilibre de la structure en âge des populations de truites et de chabots et, d’autre part, un
retour à la conformité typologique de référence en terme de classes d’abondance sur cette
station.
Mots clés : Restauration physique, tuite fario, chabot, marais, Merlue, programme LIFE.
- 1 -
I. CONTEXTE Dans le cadre du programme LIFE « Ruisseaux de têtes de bassin et faune patrimoniale
associée », le site du marais d’Ecrille / Ruisseau du Merlue a été retenu pour engager un
programme d’actions portant sur sa restauration physique. Les travaux ont ainsi eu lieu entre
août et octobre 2008
Un état initial de l’environnement a été conduit en 2007 notamment sur le peuplement
piscicole du cours principal et des affluents. Le présent rapport établit l’état du peuplement
de poissons du Merlue un an après les travaux de restauration physique et réalise une
comparaison avec les données avant travaux.
Après la présentation du site d’étude et des méthodologies d’échantillonnage, les résultats
sont détaillés et discutés en s’attachant à rechercher les facteurs environnementaux
permettant d’expliquer la situation actuelle.
II. SITES D’ETUDE ET METHODES D’INVESTIGATION
A. SITES D’ETUDE 3 stations d’études ont été sélectionnées sur le cours du Merlue afin de mesurer l’impact des
travaux :
• Station amont : Cette station se situe en amont de la zone de travaux. Elle ne
correspond en revanche pas à la station amont péchée en 2007. En effet, cette
dernière se trouvait sur le tracé qui a été modifié suite aux travaux de 2008.
• Station marais : Elle se situe entre les deux zones ayant subies des modifications.
• Station aval : Cette station se situe à l’aval immédiat de la confluence avec le
ruisseau d’Enfer. Elle se situe au sein de la zone de travaux aval.
Un quatrième point d’échantillonnage (station méandre) a été réalisé dans la zone de
travaux amont. Il s’agissait d’un simple sondage afin d’avoir une idée de la recolonisation
piscicole sur ce secteur. Cette station ne sera donc pas prise en compte lors de l’analyse
détaillée des peuplements piscicoles.
- 2 -
Figure 1: Situation géographique des stations d'étude (source : IGN et Guy Périat).
Station amont
Station méandres
Station marais
Station aval
N
Station aval Station marais
Station méandres
Station amont
N
- 3 -
Les principales caractéristiques de ces stations sont présentées dans le tableau 1. Ces
caractéristiques ont été obtenues en réalisant 10 transects répartis systématiquement sur
chaque station comprenant chacun 5 mesures de profondeur. Soit un total de 10 largeurs
mesurées et 50 points de profondeur.
Station surface pêchée (m²)
longueur pêchée (m)
Largeur moyenne (m)
profondeur moyenne
Station amont 120 37.5 3.2 0.35
Station marais 120.5 49 2.46 0.42
Station aval 246 90 2.74 0.22
Station méandre 20 50 0.4 (estimé) -
Sur chacune de ces stations, des pêches électriques d’inventaire des peuplements ont été
réalisées le 10 août 2009.
B. METHODOLOGIES
1. Méthodes d’échantillonnage L’étude des peuplements de poissons permet d’obtenir une image synthétique et intégrative
de l’état du milieu aquatique. L’approche ichtyologique effectuée ici est basée sur les
méthodes d’inventaires standard mises au point par le CSP (2000).
La stratégie d’échantillonnage choisie (inventaire par pêche électrique à pieds) fournit une
image représentative du peuplement
Les échantillonnages ont été réalisés par pêche électrique sur chaque station d’étude.
Type d’appareil utilisé : Héron Dream Electronic
Nombre d’électrodes : 1
Nombre d’opérateurs: 7
Méthode : 3 passages successifs selon la méthode de De Lury.
Biométrie : les poissons sont déterminés à l’espèce, mesurés (1mm près) et pesés (1g
près). Afin de minimiser l’erreur sur le poids des plus petits individus, ces derniers peuvent
être pesés en lots de tailles homogènes et mesurés individuellement (lot I).
- 4 -
2. Calcul des densités et biomasses
La méthode d’échantillonnage fournie des estimations quantitatives fiables par l’application
de la méthode de De Lury. On exprime ensuite les densités et les biomasses totales en
individus par hectares et en kilogramme par hectare.
3. Mise en classes d’abondance
Les valeurs brutes d’abondances de chaque espèce de poissons ont été transformées en
classes selon le protocole et les limites définies par le Conseil Supérieur de la Pêche (CSP
DR n°5, 1995 1).
4. Comparaison du peuplement piscicole observé au p euplement théorique
Dans un cours d’eau, la composition du peuplement piscicole varie longitudinalement. Les
travaux conduits par Verneaux (19732) ont montré que l’on pouvait découper un cours d’eau
en une succession de biotypes ou niveaux typologiques qui correspondent chacun à une
structure particulière du peuplement piscicole (nombre d’espèces et abondance de ces
espèces). Ce même auteur (VERNEAUX, 19773) donne une formule permettant de calculer
le niveau typologique théorique d’un tronçon de cours d’eau en fonction de 6 variables du
milieu :
Niveau typologique (T) = 0.45 x [0.55tMn-4.34] + 0. 30 x [1.17 ln (do x D x 10 -2))
+1.50] + 0.25 x [1.75 ln(S m x 102/p x l 2)+3.92]
Où :
tMn : moyenne des températures maximales des 30 jou rs consécutifs les plus chauds
do : distance aux sources en km
D : dureté totale de l’eau (Calcium+Magnésium) en m g/l
Sm: la section mouillée à l’étiage en m²
p : la pente de la ligne d’eau ( 0/00)
l : la largeur du cours d’eau à l’étiage en mètre.
1 CSP/DR n°5, 1995. Réseau National de Bassin : mise en place du suivi piscicole : 1994. Rapport
CSP/Agence RMC n°1099 94.9093. 36p. 2 Verneaux J. 1973. Cours d’eau de Franche-Comté (Massif du Jura). Recherches écologiques sur le réseau
hydrographique du Doubs. Thèse d’Etat Univ. Fr. Comté, Besançon, 257p.
- 5 -
A partir d’un ensemble de stations référentielles, la délégation régionale du CSP de Lyon a
fourni des références de classes d’abondance pour chaque espèce de poissons et pour
chaque niveau typologique (CSP/ DR n°5, 1995). L’an alyse de la concordance entre la
référence et le peuplement réel a été effectuée pour les trois stations d’étude (stations
amont, marais et aval).
3 Verneaux J. 1977. Biotypologie de l’écosystème eaux courantes. Les groupements socio-écologiques. Note
CR Acad. Sc. Paris, tome 284, série D675, 5p.
- 6 -
III. SITUATION PISCICOLE
A. RICHESSE SPECIFIQUE Au total, sur l’ensemble des stations, cinq espèces de poissons ont été inventoriées. On note
la présence sur l’ensemble des stations des deux espèces électives des niveaux
typologiques apicaux correspondant aux têtes de bassins à savoir la truite commune (Salmo
trutta fario) et le chabot (Cottus gobio). Le vairon (Phoxinus phoxinus), autre espèce
habituellement bien représentée sur ce type de système, est quant à lui présent uniquement
sur la station du marais. Les deux autres espèces contactées sont quant à elle
caractéristiques de systèmes lentiques (plans d’eau ou basses vallées). Il s’agit du Gardon
(Rutilus rutilus) et de la carpe (Cyprinus carpio). Ces dernières sont contactées uniquement
dans la station du marais et proviennent très probablement de plans d’eau situés plus en
amont sur le Merlue.
0
1
2
3
4
5
6
Amont Méandres Marais Aval
Stations péchées
Ric
hess
e sp
écifi
que
Figure 2: Richesse spécifique sur chacune des stations.
0
1
2
3
4
TRF CHA VAI GAR CMI
Espèces piscicoles
Nom
bre
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e
Figure 3: Occurrence de chaque espèce sur les stations.
- 7 -
Comparativement à 2007, l’écrevisse signal (Pacifastacus leniusculus) n’a été contactée sur
aucune des stations. En revanche, on note l’apparition du vairon, du gardon et de la carpe. Il
est tout de même a rappeler qu’en 2007 la station marais n’a pas été pêchée et qu’elle offre
des habitats différents par rapport aux autres stations (amont et aval). Ainsi, vairon gardon et
carpe étaient certainement déjà présents sur le site en 2007, d’ailleurs une donnée de 2008
donne la présence de gardon sur la station amont.
B. ABONDANCES TOTALES
1. Situation en 2009
La figure 4 met en évidence une augmentation amont aval des densités. On observe un
facteur 3 entre la station amont et la station aval et un facteur 2 entre la station ma rais et la
station aval
Concernant les biomasses, on relève une hausse entre la station amont et la station marais
avec des valeurs atteintes (respectivement de 202 kg/ha et 328 kg/ha) tout a fait optimales.
En revanche, on note une diminution importante de la biomasse sur la station aval (166
kg/ha). Une première explication à ce phénomène réside dans le fait que la station du marais
abrite les individus les plus gros (TRF).
0
5000
10000
15000
20000
25000
Amont Marais Aval
Den
sité
(in
d/ha
)
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300
350
Bio
mas
se (
Kg/
ha)
Densité (ind/ha)
Biomasse (kg/ha)
Figure 4: Evolution longitudinale des densités et biomasses totales estimées.
- 8 -
2. Comparaison entre 2007, 2008 et 2009 sur la stat ion aval
Comparativement à 2007 et 2008, on note en 2009 une hausse de la densité et une
diminution de la biomasse globale (entre 2007 et 2009) de poisson sur la station aval. Cela
semble mettre en évidence une modification de la structure en âge du peuplement avec une
augmentation des petits individus. Ainsi, la situation de l’habitat sur cette station en 2007 ne
permettait d’accueillir principalement que de gros individus. La diversification de l’habitat
aquatique induite par les travaux a permis d’offrir une capacité d’accueil aux individus de
petite taille, expliquant ainsi l’évolution temporelle de la densité sur cette station. Cependant,
ces premières conclusions ne doivent pas perdre de vue une autre explication potentielle
qu’est la période de pêche. En effet, les pêches de 2007 ont eu lieu en avril alors que celles
de cette année en août, avec une efficacité certainement meilleure sur les juvéniles de
l’année.
0
5000
10000
15000
20000
25000
30000
Aval 2007 Aval 2008 Aval 2009
Den
sité
(in
d/ha
)
0
50
100
150
200
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Bio
mas
se (
Kg/
ha)
Densité (ind/ha)
Biomasse (kg/ha)
Figure 5: Evolution temporelle des densités et des biomasses totales sur la station aval.
De plus, en ce qui concerne les données de densités sur cette station en 2008, on peut
remarquer quelle est très faible par rapport aux deux autres années. La densité calculée est
très intimement liée à la largeur du cours d’eau au moment de la pêche. Sur ce secteur, en
aval du marais, la largeur a été mesurée à 2.9 m en 2007, 5.3 m en 2008 et 2.74 m en 2009.
- 9 -
Les largeurs de 2009 et 2007 sont semblables et donc les données de densités sont
comparables. La valeur de largeur de 2008 est près de deux fois plus grande que celle de
2009, les données de densités sont donc difficilement comparables. Ainsi pour comparer il
convient donc de s’affranchir de la largeur pêchée en exprimant les résultats en nombre
d’individus (ou kg pour les biomasses) pour 100 m linéaire de cours d’eau.
0
100
200
300
400
500
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700
Amont2008
Amont2009
Marais2009
Aval 2007 Aval 2008 Aval 2009
Den
sité
(in
d/10
0ml)
0
2
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6
8
10
12
14
Bio
mas
se (
Kg/
100m
l)
Densité (ind/100ml)
Biomasse (kg/100ml)
Figure 6 densités numériques et pondérales ramenées à 100 ml
Le graphique ci-dessus, met tout de même en évidence une plus faible densité de poissons
entre les différentes années. Ces différences peuvent aussi être imputable à la localisation
exacte des stations et leur qualité habitationnelle (respectivement 36 et 40 de long pour 2007
et 2008 et 96 m de long pour 2009). Cette hypothèse est également appuyée par une
différence de structure du peuplement sur la station aval entre 2007 et 2008 (échantillonnage
avant travaux dans les deux cas) puisque en 2007 la station était dominée par le chabot
(63%) et en 2008 par la truite (54 %). Enfin, les conditions de pêche de 2008 avec des débits
plus forts ont pu influer sur la capturabilité du chabot par rapport à la truite lors des pêches
électriques.
- 10 -
C. ABONDANCES PAR ESPECES
1. Abondances de truites
L’histogramme représentatif de l’évolution longitudinale des abondances de truite est
fortement semblable à celui de l’évolution des abondances totales, notamment au niveau
des biomasses. En effet, truites et chabots composant l’essentiel des peuplements sur les 3
stations, il apparaît logique que l’évolution longitudinale de la biomasse totale soit calquée
sur celle de la truite, espèce « pondéralement » plus importante que le chabot.
L’évolution longitudinale des abondances (fig. 6) est donc similaire à celle observée pour le
peuplement global. La biomasse importante relevée dans la station du marais traduit la
présence d’individus de grande taille en densité plus importante que sur les autres stations.
Cette station présente des conditions d’habitats différentes des autres. En effet on retrouve
sur cette station dans le marais, de bonnes profondeurs et des habitats en berge pour
accueillir de gros individus. De plus, en amont de cette station donne une source, qui
constitue toujours un apport d’eau fraîche. Il est aussi possible que les conditions d’étiage
relativement sévère au moment des pêches expliquent la localisation de ces gros individus
sur la station. Ainsi, cette dernière offre des conditions hydrauliques moins « rudes » que les
deux autres stations.
0
1000
2000
3000
4000
5000
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7000
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Amont Marais Aval
Den
sité
(in
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Bio
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Kg/
ha)
Densité (ind/ha)
Biomasse (kg/ha)
Figure 7: Evolution longitudinale des densités et biomasses de truite.
- 11 -
L’évolution temporelle des abondances de truites sur la station aval renforce l’idée évoquée
au paragraphe B.2. à savoir que la diversification des habitats induite par les travaux permet
d’accroître les effectifs de jeunes individus sur la station.
5600
5800
6000
6200
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Aval 2007 Aval 2009
Den
sité
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d/ha
)
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Bio
mas
se (
Kg/
ha)
Densité (ind/ha)
Biomasse (kg/ha)
Figure 8: Evolution temporelle des densités et des biomasses de truites sur la station aval.
2. Abondances de chabots
Les abondances numériques et pondérales de chabots le long du gradient longitudinal
présente globalement une augmentation. On peut cependant noter, en terme de densité, des
valeurs relativement proches pour les stations amont et marais (respectivement 5500 ind/ha
et 5738 ind/ha) tandis que la station aval présente une valeur prés de trois fois supérieure
(16290 ind/ha). On peut donc penser que la station aval présente une meilleure capacité
d’accueil pour l’espèce, notamment suite aux aménagements réalisés offrant de plus
grandes quantités d’anfractuosités, élément tout à fait apprécié par l’espèce.
- 12 -
0
2000
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6000
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16000
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Den
sité
(in
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Bio
mas
se (
Kg/
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Densité (ind/ha)
Biomasse (kg/ha)
Figure 9 : Evolution longitudinale des densités et biomasses de chabots.
L’évolution temporelle des abondances de chabots sur la station aval est similaire à celle
observés pour le peuplement global et pour la truite, à savoir une diminution des biomasse et
un accroissement des densités. Cela permet de renforcer l’hypothèse de l’effet bénéfique
pour les juvéniles d’une diversification d’habitat.
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
16000
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Aval 2007 Aval 2009
Den
sité
(in
d/ha
)
51
51,5
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52,5
53
53,5
54
54,5
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55,5
Bio
mas
se (
Kg/
ha)
Densité (ind/ha)
Biomasse (kg/ha)
Figure 10: Evolution temporelle des densités et des biomasses de chabots sur la station aval
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D. COMPARAISON DES CLASSES D ’ABONDANCE AU REFERENTIEL TYPOLOGIQUE
Données mésologiques ?
Au niveau de la station amont, il apparaît que la classe d’abondance des truites régresse par
rapport à 2008, ce qui reste tout de même conforme aux valeurs de référence pour ce type
de cours d’eau (classe d’abondance de 3).
Le chabot atteint en 2009 une classe d’abondance de 4 contre 3 en 2008. Il tend donc lui
aussi à être en conformité aux valeurs référentielles.
TRFCHA
2009
2008
Ref (B2+)
0
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2
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Cla
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bond
ance
s
Figure 11: Comparaison des classes d'abondances observées de chabots et de truites aux classes théoriques sur la station aval.
Au niveau de la station aval, on note qu’en 2009, les classes d’abondances observées
correspondent aux classes théoriques pour ce type de cours d’eau. Le retour de la truite à
une classe d’abondance de 3 (contre 4 en 2007) traduit une fois de plus un retour à
l’équilibre des classes d’âges.
Le maintien du chabot à une classe d’abondance optimale permet de confirmer que l’impact
des travaux est bénéfique à l’ensemble de la faune piscicole.
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TRFCHA
2009
2007
Ref (B2+)
0
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Cla
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d'a
bond
ance
s
Figure 12: Comparaison des classes d'abondances observées de chabots et de truites aux classes
théoriques sur la station aval.
E. SITUATION DE LA POPULATION DE CHABOTS
La structure en taille des populations de chabots sur les différentes stations d’étude permet
de distinguer de deux à trois modes.
Ainsi, la station amont laisse apparaître globalement 3 modes ([30-40[, [60-70[, [80-90[). On
note une dominance des 2 derniers modes pouvant trouver une explication dans le fait que
la station présentait à la période d’échantillonnage des signes d’assecs partiels récents.
Ainsi, il est probable que seuls les plus gros individus se soient maintenus au niveau des
fosses encore en eau.
La station de marais présente quand à elle 2 modes ([30-40[ et [80-90[) avec une dominance
de la classe [30-40[.
La station aval présente 2 modes ([30-40[ et [60-70[)relativement bien équilibrés.
- 15 -
Figure 13: Structure en taille de la population de chabot de la station amont (1), marais (2) et aval (3).
Comparativement à 2007, il semble que la structure en taille de la population de chabot
tende à s’équilibrer avec l’apparition d’une forme tri modale (contre une structure
monomodale en 2007). La diversification globale des habitats apportée par les travaux de
restauration permet d’offrir des capacités d’accueil adaptées aux différents stades de
développement de l’espèce.
Figure 14: Structure en taille de la population de chabot sur l'ensemble des stations en 2007 (1) et 2009 (2).
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2
4
6
8
10
12
[0-1
0[
[10-
20[
[20-
30[
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[50-
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[60-
70[
[70-
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[80-
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[90-
100[
[100
-110
[
[110
-120
[
Classes de tailles (mm)
Effe
ctif
(Nb
d'in
d.)
0
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[0-1
0[
[10-
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[30-
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50[
[50-
60[
[60-
70[
[70-
80[
[80-
90[
[90-
100[
[100
-110
[
[110
-120
[
Classes de tailles (mm)
Effe
ctif
(Nb
d'in
d.)
0
10
20
30
40
50
60
70
[0-1
0[
[10-
20[
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30[
[30-
40[
[40-
50[
[50-
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[60-
70[
[70-
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[80-
90[
[90-
100[
[100
-110
[
Classes de tailles (mm)
Effe
ctif
(Nb
d'in
d.) 3
2 1
0102030405060708090
100
[0-1
0[
[10-
20[
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30[
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50[
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60[
[60-
70[
[70-
80[
[80-
90[
[90-
100[
[100
-110
[
[110
-120
[
Classes de tailles (mm)
Effe
ctifs
(N
b d'
ind.
)1 2
- 16 -
F. SITUATION DE LA POPULATION DE TRUITES
Bien que présentant certaines disparités, les structures en tailles des trois stations étudiées
présentent toutes une structure quadri modale.
Il est intéressant de voir que la structure en taille au niveau du marais corrobore la valeur de
biomasse importante relevée sur cette station. En effet, la présence quasi systématique
d’individu dans les classes de taille supérieures à 200 mm met en évidence que la majorité
des gros individus occupe la zone de marais. En effet, les conditions d’étiage marquées lors
de la période d’échantillonnage offrent des conditions de stress beaucoup plus importantes
sur les stations amont et aval. Ainsi, il est tout à fait envisageable que les gros individus
passent la période estivale dans la zone de marais, offrant des conditions hydriques
beaucoup plus favorables (profondeurs plus importantes notamment).
Au niveau de la station aval, on note une forte dominance des truitelles de l’année semblant
plus marquée en 2009 qu’en 2007. Cela peut expliquer l’évolution de l’abondance des truites
(paragraphe C.1.) sur cette station avec une augmentation des densités et une chute des
biomasses en 2009 ce qui correspondrait à un recrutement important de jeunes individus.
Figure 15: Structure en taille de la population de truites sur les stations amont (1), marais (2) et aval (3).
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50
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-110
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[
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-170
[
[180
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-210
[
[220
-230
[
[240
-250
[
[260
-270
[
[280
-290
[
Classes de tailles (mm)
Effe
ctif
(Nb
d'in
d.)
3
0123456789
[0-1
0[
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30[
[40-
50[
[60-
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[80-
90[
[100
-110
[
[120
-130
[
[140
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[
[160
-170
[
[180
-190
[
[200
-210
[
[220
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[
[240
-250
[
[260
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[
[280
-290
[Classes de tailles (mm)
Effe
ctif
(Nb
d'in
d.) 2
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1
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70[
[80-
90[
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[120
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[
[160
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[
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[
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-230
[
[240
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[
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[
[280
-290
[
[300
-310
[
[320
-330
[
[340
-350
[
Classes de tailles (mm)
Effe
ctif
(Nb
d'in
d.) 1
- 17 -
De manière globale, la structure en taille de la population de truites tend elle aussi à se
rééquilibrer. Les quatre modes faiblement décelables en 2007 et 2008 sont beaucoup plus
nets en 2009 avec, de plus, des individus contactés pour quasiment l’ensemble des classes
de taille. La structure globale de la population est relativement conforme aux caractéristiques
apicales du milieu.
Figure 16: Structure en taille de la population de truite sur l'ensemble des stations en 2007 (1) , 2008(2) et 2009 (3).
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30
40
50
60
70
[0-1
0[
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30[
[40-
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[60-
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[
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[300
-310
[
[320
-330
[
[340
-350
[
Classes de tailles (mm)
Effe
ctifs
(N
b d'
ind.
) 3
1
0
2
4
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[0-1
0[
[20-
30[
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[60-
70[
[80-
90[
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[120
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[
[140
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[160
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[
[180
-190
[
[200
-210
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[220
-230
[
[240
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[
[260
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[
[280
-290
[
2
- 18 -
G. STATION MEANDRE
Lors des pêches électriques un sondage (1 seul passage) a été réalisé dans la partie recrée.
La station concernée s’étend de l’amont des travaux sur 50 m en aval. Ce sondage a permis
de capturer des quantités importantes de petits et très petits individus de truites (52 à 86
mm) et de chabots (33 à 48 mm). La très faible largeur de lit (40 cm) ainsi que la présence
actuellement restreinte d’habitat de dimension suffisante favorise les plus petites classes de
taille sur ce secteur.
Ce sondage a montré une densité importante de truitelle dans ce milieu « tout neuf » encore
sous dimensionné et offrant une quantité d’habitat encore restreinte. En effet, c’est plus
d’une truitelle au mètre linéaire qui ont été capturées (54 truitelles pour 50 m pêchés sur 1
seul passage).
IV. CONCLUSION Le ruisseau du Merlue au niveau du marais d’Ecrille présente un peuplement piscicole
relativement conforme à sa situation typologique. La truite et le chabot constituent la quasi-
totalité du peuplement. La présence d’espèces lénitophiles dans la zone de marais reste
anecdotique (2 individus).
L’absence de Pacifastacus leniusculus lors de la campagne d’échantillonnage 2009 est
plutôt encourageante. Cependant, ce point resterait à confirmer par une méthode plus
adaptée à cette espèce que la pêche à l’électricité (prospection nocturne par exemple).
Il apparaît que les travaux de la partie aval ont permis de diversifier les habitats
comparativement à 2007. Par conséquent, on note un retour progressif à l’équilibre de la
structure en âge des populations de truites et de chabots sur cette station.
Cette étude constitue un état des lieux immédiat après travaux. Des campagnes de relevés
similaires plusieurs années après les travaux (trois et six ans) apparaîtraient comme
fortement informative et permettraient de valider les effets bénéfiques des interventions sur
le peuplement piscicole.
- 19 -
Annexe 1 : Illustration des stations de pêche.
Station Marais.
Station Méandres. Station Amont.
Station Aval.
Mis en forme : Police :Gras
Mis en forme : Police :Gras
Mis en forme : Police :Gras
Mis en forme : Police :Gras
- 20 -
Résumé
Dans le cadre du programme LIFE « Ruisseaux de têtes de bassin et faune patrimoniale
associée », le site du marais d’Ecrille / Ruisseau du Merlue a été retenu pour engager un
programme d’actions portant sur sa restauration physique. Un état détaillé du peuplement
piscicole sur 3 stations ainsi qu’un sondage sur un quatrième point ont été conduits en 2009 (un
an après les travaux).
Cinq espèces de poissons ont été échantillonnées. L’essentiel du peuplement est composé par la
truite commune (Salmo trutta fario) et le chabot (Cottus gobio). Ces deux espèces sont présentes
sur l’ensemble des stations échantillonées. Le vairon (Phoxinus phoxinus), le gardon (Rutilus
rutilus) ainsi que la carpe (Cyprinus carpio) sont contactés de manière anecdotique. Les
abondances numériques du peuplement augmentent d’amont en aval passant de 7833 ind/ha à
23830 ind/ha. La biomasse quant à elle diminue au niveau de la station aval passant
successivement d’amont en aval de 202 kg/ha, à 328 kg/ha et à 166 kg/ha.
La population de chabots présente des abondances relativement conformes au niveau
typologique. Il apparaît que la biomasse et surtout les densités sont beaucoup plus importantes
au niveau de la station aval que sur les autres stations. Ce phénomène est très certainement
imputable d’une part à des phénomènes d’assèchement ponctuels estivaux au niveau de la
station amont et d’autre part, à l’effet bénéfique apporté par la diversification habitationnelle de la
station aval.
Les truites présentent également des abondances conformes au niveau typologique. Les
conditions d’étiages estivaux semblent pousser les plus gros individus à se concentrer dans la
zone de marais, offrant des conditions de profondeur plus favorable à ces classes de tailles. La
diversification des habitats sur la station aval permet d’offrir des conditions favorables aux
différents stades de développement de l’espèce. Cela se traduit notamment par une
augmentation significative des premières classes d’âge sur ce secteur.
Il apparaît que les travaux de la partie aval ont permis de diversifier les habitats comparativement
à 2007. Par conséquent, on note d’une part un retour progressif à l’équilibre de la structure en
âge des populations de truites et de chabots et, d’autre part, un retour à la conformité typologique
de référence en terme de classes d’abondance sur cette station.