réussir la première séance de coachingexcerpts.numilog.com/books/9782729612146.pdf · À ji, À...
TRANSCRIPT
Jean-Marc Parizet Sophie Berger
Réussirla première
séance de coaching
Un guide avec cartes,repères, questionnaires
et outils
2
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édition
9782729612146limParizet.fm Page I Thursday, May 15, 2014 4:02 PM
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©
Frank Peters-Fotolia.com
© InterEditions, 2014InterEditions est une marque de
DUNOD Editeur, 5 rue Laromiguière, Paris 5
e
ISBN 978-2-7296-1214-6
9782729612146limParizet.fm Page II Thursday, May 15, 2014 12:09 PM
À Ji,À Alain,À Claire.
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TABLE DES MATIÈRES
P
RÉFACE
I
NTRODUCTION
1
Quatre cercles, une porte, une bombe et un coffre…
1
1. L
A
PREMIÈRE
SÉANCE
,
UN
PRÉCIPITÉ
DE
L
’
ART
DU
COACHING
! 5
Maîtriser la pratique 6Apprendre de la pratique 8Six facettes pour retrouver le sens 10
Partie I
Q
UATRE
CERCLES
À
FRANCHIR
EN
AMONT
DE
LA
PREMIÈRE
SÉANCE
Comment préparer et se préparer
2. L
E
PREMIER
CERCLE
:
L
’
ÉCO
-
ENVIRONNEMENT
DU
COACHING
19
Les quatre lois du premier cercle 19Appréhender la tonalité du premier cercle 24
3. L
E
DEUXIÈME
CERCLE
DES
CONDITIONS
DE
FONCTIONNEMENT
DU
COACHING
27
La perception du coaching dans l’organisation 27Les conditions préalables pour réussir le coaching 30
4. L
E
TROISIÈME
CERCLE
DE
LA
DEMANDE
39
Passer de la demande au besoin : quatre biais 39Est-ce urgent ou important ? 46
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PREMIÈRE
SÉANCE
DE
COACHING
5. L
E
QUATRIÈME
CERCLE
DES
RESSOURCES
DU
COACH
57
Être axé sur votre identité de coach 58Vivre la présence en tant que coach 60Quatre champs où explorer votre présence 62Trois angles pour éclairer la source de vos émotions 68Quatre profils de fonctionnement 70Être assis dans la posture de coach 77Une forme d’intelligence : la conscience de soi 82
6. P
RÊT
À
DIRE
BONJOUR
? 87
Choisir son guide de questionnement 88Inviter la disponibilité 90Préparer le corps 92Créer le vide médian 95Se mettre en position anima 97Et sourire… 103
Partie II
F
RANCHIR
LA
PORTE
;
ET
LA
BOMBE
?
Comment conduire la première séance et faire face à toute situation, quelle qu’elle soit ?
7. F
AIRE
UNE
BONNE
ENTRÉE
:
PORTE
DE
FER
,
PORTE
DE
VERRE
? 107
Le premier contact énergétique 107Le rôle du libre arbitre 112Repérer les profils énergétiques 116Choisir le profil du coaching 122
8. A
DOPTER
LES
BONNES
ATTITUDES
SUR
LES
BONS
CHEMINS 129
Les attitudes clés ou les « 5 E » 131Les bons chemins 133Une forme d’intelligence particulière : L’allométis 140Ce que contiennent les silences 147
9. EXPLORER LA DEMANDE 155
Que souhaitez-vous atteindre comme but pour vous-même ? 156Qu’est-ce qui fait que vous souhaitez atteindre ce but ? 158Comment saurez-vous que vous aurez atteint votre but ? 159
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Table des matières VII
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Que ressentirez-vous quand vous aurez atteint votre but ? 160En quoi est-ce important pour vous ? 160Que se passera-t-il quand vous aurez atteint ce but ? 161
10. CONCLURE EN OUVERTURE 163
Pratiquer la vision lucide 163Clore la première séance 168
11. COMMENT RÉPONDRE AUX SITUATIONS DIFFICILES OU DE CRISE 173
Quelles situations de crise ? 173Les crises négatives 174Les crises positives 177Les crises potentielles 181Des solutions aux situations de crise 188
Partie III
ET LE COFFRE ?
La moisson d’enseignements apportée par la première séance
12. QUEL COACH AI-JE ÉTÉ, ET POUR QUELLE EFFICACITÉ ? 197
La carte des critères pour le cerveau gauche 198L’appréciation globale pour le cerveau droit 203Et le troisième œil 205Porter un regard sur votre maturité de coach 205
13. UNE QUESTION DE SUPERVISION 209
Trouver le bon angle de supervision 209Le premier angle : superviser la pratique 213Le deuxième angle : superviser les ressources 214Le troisième angle : superviser les modes archétypes 219Le quatrième angle : superviser « la première fois » 229
CONCLUSION 237
Grandir avec le métier ; grandir avec le coaché 237Fiche pratique : guide de questionnement pour la première séance
de coaching 239
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VIII
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VOTRE
PREMIÈRE
SÉANCE
DE
COACHING
Liste des schémas et des questionnaires 245Remerciements 248Bibliographie 249
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PRÉFACE
CONSULTANT DÉBUTANT, j'avais été choqué par cette remarqued'un ingénieur dans l'entreprise industrielle où j'animais un sémi-naire : « Nous aurons fait un grand progrès le jour où nous traiterons leshommes aussi bien que des machines ».
L'expérience venant, j'ai pu apprécier la justesse du propos.Probablement peu d'entre nous omettons d'effectuer régulière-ment – ou à peu près – la révision de notre voiture. Quant auxmachines de nos usines, leur carnet d'entretien est suivi avec scru-pule. C'est que le coût de l'omission en ce domaine est de loinplus élevé que celui du respect du cahier des charges. Il y vatoujours de la continuité du fonctionnement et fréquemment dela sécurité.
En ce qui concerne les hommes en revanche, ils sont souventlaissés à eux-mêmes, à charge pour chacun de trouver les moyensde se régénérer. Fort heureusement l'homme est plus souple, plusadaptable, plus autorégulé qu'une machine. Sa plasticité dans lescas extrêmes force l'admiration. Mais il est plus économique etplus écologique de veiller à ne pas épuiser les ressources. Fournirles moyens de s'adapter en fonction de circonstances changeantes,d'évoluer pour développer son potentiel ou même tout simple-ment de se maintenir à flot est ainsi une nécessité vitale tant pourles personnes que pour les organisations dans lesquelles ellestravaillent.
Certes, de grands progrès, dont la législation sur la formation,ont été accomplis. Mais il reste d'autant plus de chemin àparcourir que la pression au travail s'accroît. Deux facteurs notam-ment y contribuent fortement :
• une demande d'efficacité accrue pour satisfaire aux exigences derentabilité financière ;
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X RÉUSSISSEZ VOTRE PREMIÈRE SÉANCE DE COACHING
• une accélération des processus de travail suscitée par la rapiditécroissante des moyens de communication.
Pour permettre aux personnes de faire face, les aides possiblesse sont diversifiées et développées. Non que l'accompagnementdes personnes ait été inconnu auparavant. La fonction de guide,d'éveilleur d'âme ou de conscience, a toujours existé dans lessociétés humaines, sous des formes diverses : prêtre, chaman,sorcier, psychologue… Mais l'entreprise ne lui a ouvert ses portesque récemment, d'abord sous la forme générique du « conseil »,ensuite sous celle plus spécifique du coaching.
Le terme de conseil recouvre différentes acceptions. Il va ainside la recommandation technique à caractère quasi impératif faitepar un expert – le comptable, l'informaticien – à la réflexionmaïeutique non directive, souvent appelée dans les années 70-80« process consulting ». Ce dernier aspect, prenant une importancegrandissante au cours des 20 dernières années, a acquis son auto-nomie et donné naissance à un métier aux contours et auxméthodes de plus en plus précis, le coaching.
Discipline jeune donc, nécessitant l'exploration de sa pratique.C'est ce que font avec talent Jean-Marc Parizet et Sophie Berger.S'appuyant sur une riche expérience et une réflexion approfondie,ils abordent le coaching sous un angle original, celui de lapremière séance, celle au cours de laquelle beaucoup se joue etnotamment la relation entre le coach et son client. À cet égardd'ailleurs, comme pour d'autres métiers centrés sur la relation,toute séance est une « première » : rien n'est jamais acquis, tout estremis en jeu à chaque fois, que l'on soit coach débutant ouconfirmé.
Les auteurs nous livrent ainsi un pertinent mélange deréflexions et de conseils pratiques, accompagnés de nombreuxgraphiques et tableaux, pour préparer la première séance, laconduire et en tirer les enseignements pour la suite.
Alors, poussez la porte, ou plutôt tournez la page, et lisez :l'ouvrage est si complet que vous ne pouvez qu'y trouver matièreà enrichir votre pratique et démarrer vos coachings du bon pied.
Geneviève CaillouxPierre Cauvin
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INTRODUCTION
Quatre cercles, une porte, une bombe et un coffre…
V
OTRE
PREMIÈRE
SÉANCE
DE
COACHING
, pour vous coachs etprofessionnels de l’accompagnement, c’est toute une aventure. C’estavec cet ouvrage que nous vous proposons de vous accompagner.
Un chemin initiatique
Car, en cette aventure qu’est la première séance, vous avez, tel unchemin initiatique, à franchir des cercles qui vous mènent aucontact de l’accompagné, à ouvrir la porte de l’échange, parfois àdésamorcer la bombe de situations difficiles. Et ainsi à parvenir aucoffre qui contient le fruit de l’expérience de la première séance.
Avant que le coaching ne vous soit confié, en amont de lapremière séance, vous suivez auprès de votre client tout un
Figure 0.1 – Quatre cercles, une porte, une bombe et un coffre…
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SÉANCE
DE
COACHING
parcours, parfois imprévu. C’est ce parcours qui vous conduit à laporte de la première séance. Cet environnement peut être repré-senté par quatre cercles concentriques qui mènent au cerclecentral de la première séance :
•
Le premier cercle
, le plus global, renseigne sur la tonalité de l’airambiant,
le cercle de
l’éco-environnement
où se passe l’action : ilpermet de comprendre comment est perçu le coaching dans lavie de l’entreprise ou de l’organisation.
•
Le deuxième cercle
, plus proche du centre, est
le cercle des
conditionsde fonctionnement du coaching
; il renseigne sur le type de contratet le type de relation attendus entre vous et le coaché.
•
Le troisième cercle
est celui du contenu du coaching :
le cercle de lademande
indique la teneur de la demande exprimée par lecoaché et son degré d’appropriation : quelle réalité recouvre lademande exprimée, et quel est le degré d’appropriation cons-ciente par le coaché ?
• Enfin
le quatrième cercle
est celui qui vous met face à vous-même : c’est
le cercle des ressources du coach
. Il permet de préciserquelles ressources mobiliser pour la première séance.
Alors, prêts à dire bonjour ? Tel est le moment particulier oùvous pourrez rassembler toutes vos ressources de coach : présence,concentration, position basse. Toute votre expérience de coach etvotre art concentré avant de rencontrer celui que vous allezaccompagner.
La porte peut alors s’ouvrir : le contact en direct avec l’accom-pagné fait que la relation commence : vous entrez dans laconduite de la première séance. La porte s’ouvre-t-ellefacilement ? Porte de fer ou porte de verre ? Vous allez pouvoirrepérer de quoi est faite la relation accompagnant/accompagné,quelle est sa nature, son intensité, sa qualité. Mais aussi adopter lesattitudes adaptées à la situation, choisir les bons chemins deconduite de cette première séance. Et enfin conclure, ou plutôt,ouvrir vers la deuxième séance.
Et si par hasard ou par nécessité se présentait une situationexplosive, difficile, une situation de crise ? Quel est le coach quin’a pas appréhendé cet imprévu ? Dans toute aventure relation-nelle peuvent se trouver des bombes, plus ou moins puissantes,
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Introduction
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déstabilisantes : les repérer tout d’abord, les identifier, puis lesdésamorcer, vous pourrez à travers cet ouvrage développer votreart en la matière.
S’il est enfin une séance de coaching qui contient un trésor,c’est bien la première séance. Une fois terminée, vous pourrezouvrir le coffre qui en contient les enseignements : enseignementssur l’efficacité de la première séance, enseignements à travers votresupervision en tant que coach. Toutes les premières séances decoaching renferment leurs trésors qui vous font progresser dansvotre art.
Pour progresser avec cet ouvrage
Ce livre propose trois éclairages complémentaires. •
La première partie
est consacrée à l’amont de la première séance :comment la préparer et s’y préparer ? Comment voir clair ensoi-même avant de mobiliser ses ressources de coach pour lapremière séance ? Vous revisiterez avec une exigence et unespécificité toute particulière vos pratiques professionnellesd’accompagnant à l’aune des enjeux de « la première fois ».
• Puis,
en seconde partie
, comment ouvrir la première séance,s’ouvrir à l’autre. L’écoute y est à l’honneur : écoute de vous-même et de l’autre, de ce qui est dit et de ce qui est ressenti, dece qui est présent et de ce qui est possible. Ce qui va permettrede trouver des clés pour savoir comment conduire la premièreséance. À l’art de la parole s’ajoute l’art des silences. Ils y ontune place toute particulière. Enfin, on ne conclut pas unepremière séance de coaching, on ouvre une porte vers un autrehorizon pour aller plus loin : comment conclure en ouverturela première séance de coaching ?
•
La troisième partie
de l’ouvrage porte sur le comment apprendrede la première séance dans l’art du coaching. Apprendre surl’efficacité de la première séance : de quelle efficacité parle-t-on ? Mesurable ou observable ? Durable ou peu durable ? Etcomment partager ce regard d’efficacité pour la suite ducoaching ? Apprendre par la supervision : qu’avez-vous apprissur votre art à la fin de la première séance ? Comment avez-vous su mettre votre art au service de l’accompagné ? Avez-vousbien su exprimer le meilleur de vous-même ?
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SÉANCE
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Schémas et questionnaires vous accompagnent aussi tout aulong de l’ouvrage, ainsi que de nombreux témoignages choisis.
Préparer, conduire, apprendre, c’est ce qui permet de retrouverle sens profond de cet art de l’accompagnement, tout cela à traversce qui se vit en première séance de coaching. S’il n’y a pas depierre philosophale en la matière, il y aura plus de lucidité sur cequi est en jeu, ce qui peut être attendu et ce qui ne doit pas l’être.Les liens entre la façon dont s’amorce le coaching, et l’efficacitéprésumée de la totalité du coaching en seront d’autant plus clairs.
La première séance serait-elle un résumé de l’essentiel ducoaching ? La réponse appartient à chacun, à l’aune de sa pratiqueet de son sens critique. Bon voyage à vous tous dans le monderévélé par la première séance de coaching.
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LA PREMIÈRE SÉANCE, UN PRÉCIPITÉ DE L’ART
DU COACHING !
« Il faut soigner les débuts… »
Proverbe chinois
Q
UI
NE
SE
SOUVIENT
PAS
DE
LA
PREMIÈRE
FOIS
OÙ
… ? Qu’ellesoit professionnelle, personnelle, thérapeutique, amoureuse, ludique,votre première rencontre à fort enjeu reste toujours gravée dans lamémoire. Il y a toujours, dans « la première fois » une histoire quicommence et qui marque le développement du futur. Cet aspectmagique peut revêtir la force du coup de foudre, ou la légèreté dubattement d’aile du papillon. La première séance de coaching est ledébut de l’histoire d’une relation. Et quelle histoire…
Cet ouvrage se veut être d’abord un miroir opérationnel pourvous, praticiens du coaching. Il vous propose des démarches et despistes de réflexion approfondies dans la préparation et le déroule-ment de votre première séance de coaching. Il est principalementécrit pour vous y accompagner avant et pendant ; il vous permetainsi d’aller plus loin dans la maîtrise de votre art, dans votre capa-cité à mobiliser ressources et approches adaptées à la situationparticulière qu’est votre première séance.
Après votre toute première séance de coaching, viendront lessuivantes, les autres premières séances : ce livre vous suit aussipour continuer à garder un œil toujours neuf sur ces premièresrencontres, clé de voûte du discernement et de la qualité de votreaccompagnement.
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Ce livre éclaire aussi ceux qui souhaitent explorer le métier decoach avant de s’y lancer, mais aussi les DRH qui sélectionnent lescoachs, les managers qui se posent la question de se lancer dansl’aventure d’un coaching pour soi-même, les particuliers quisouhaitent être éclairés dans le choix d’un accompagnateur.
MAÎTRISER LA PRATIQUE
La première séance est toujours une première fois
Vous avez certainement éprouvé, tout comme l’acteur lors de « lapremière de sa pièce de théâtre », le trac du lancement de votrepremière séance de coaching. Que dire s’il s’agit de votre toutepremière séance, la première séance de coaching avec votrepremier coaché ? Quel est le coach qui n’a pas éprouvé, lors de« sa » première séance, la recherche d’un fil conducteur, del’établissement d’une relation vraie et claire au service de ce qu’ilva découvrir avec le coaché ?
De façon réciproque, quel est l’accompagné qui ne s’est posé laquestion : « Dans quoi me suis-je embarqué ? Est-ce bien le coachqu’il me faut ? Qui est-il, lui que j’ai choisi ou que l’on m’aproposé ? Quel est son rôle et comment vais-je vivre tout cela ?Pourquoi me suis-je mis en situation d’être coaché ? Et pourquoiai-je dit oui à ce coaching ? Pourquoi maintenant ? Où cela va-t-ilme mener ? Quelle est ma part de libre arbitre dans tout cela ? »
Principalement dédié à vous, coachs, cet ouvrage vous donneles moyens de déployer votre art à travers les spécificités qui sontcelles de « la première séance de coaching ». En lisant cet ouvrage,tout accompagné peut aussi découvrir le dessous des cartes ; ilpeut comprendre ce que déploie son coach dans son art lors de lapremière séance de coaching.
Et c’est là que dansent les émotions
Excitation, attention, crainte, doute, appréhension, curiosité, stress,incertitude, la première séance est une expérience subtile et forte oùdansent les émotions. Elle se présente comme l’épreuve de vérité dela relation accompagnant/accompagné. Son temps est peu ordi-naire. Avec une intensité particulière, vous franchissez avec votre
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coaché, lors de la première séance, le seuil de l’échange en direct.Comprendre intellectuellement ce qu’est le coaching est une chose,vivre en direct la relation lors de la première séance en est uneautre. À votre tête qui comprend s’ajoutent votre cœur et votrecorps qui ressentent et échangent : chacun s’engage pour lapremière fois avec l’autre, vous pour exercer votre art de la relationau service de, l’accompagné pour exprimer ses questionnements.C’est se mettre pour l’un et l’autre au risque de la situation en« direct ». À la fin de la première séance, quelque chose aura changépour l’un et l’autre, ne serait-ce que d’avoir vécu cette expérience.Quels champs peuvent ou doivent s’ouvrir dans l’échange ? Avecquelles portées et quelles limites ? Comment écouter tout cequ’exprime l’accompagné, jusqu’où interpréter les signes, quoi direou ne pas dire, quel sens donner à tout ce qui est communiquéimplicitement ou explicitement ?
Tout est dit, rien n’est encore fait, tout est fait, rien n’est encore dit
Il y a, dans la première rencontre entre vous et le coaché, ce para-doxe où tout est potentiellement là, et en même temps tout reste àdécouvrir. Cette séance fondatrice va rester vivante tout au long duparcours du coaching, comme source et référence de base pourchacun des acteurs. Comment menez-vous alors cet échange siessentiel sans en même temps présumer de ses conséquences ? Quelest le lien de cause et d’effet entre la qualité de la première séance decoaching et les autres séances ? Car entre le début et la fin d’unaccompagnement, il y a toujours à la fois découverte de points devue nouveaux et retour à la source du coaching. Quels sont lescritères d’une première séance réussie, sans enfermer le déroule-ment du coaching dans un processus prédéterminé ? Allez-vousdéclencher par la première séance, tel le battement d’aile dupapillon, le changement souhaité auprès de l’accompagné, letyphon non maîtrisé, ou un simple vacillement d’étamine ?
Efficacité, vous avez dit efficacité ?
Si la première séance est vécue comme « loupée » et que vous restezsur ce constat, le coaching aura du mal à trouver son rythme et sa
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progression. Si la première séance est vécue positivement, elleouvre potentiellement à la réussite du coaching.
Mais une première séance réussie n’est que le début du voyage.Hors de nous la pensée magique qui voudrait que le début ducoaching détermine toute la suite des choses. De plus, n’oublionspas celui ou ceux qui financent le coaching : il est clair que lapremière séance réussie est une forte présomption d’efficience ducoaching tout au long du parcours. Cet ouvrage a aussi pourambition d’explorer certains critères d’efficacité du coaching àl’aune du déroulement de la première séance.
Le coach est l’expert du sujet
Les démarches d’accompagnement s’inscrivent dans une réalitésociale et économique au moment où s’accélèrent les change-ments et les pratiques, les échanges et les mises en relations, lesincertitudes et l’amplitude des mutations, les connexions entredivers univers culturels et sociaux.
Dans cet ouvrage, nous nous plaçons délibérément dansl’optique suivante : nous définissons le coach comme « expert dusujet », par différence avec le consultant qui est, lui, « expert del’objet ». Ce point de vue est voulu ; il s’inscrit ainsi dans la défi-nition suivante du coach : «
Vous avez pour mission, si vousl’acceptez, d’accompagner une personne ou une équipe sur son chemin, enconscience et en responsabilité, pour qu’elle trouve par elle-même lesressources de son autonomie et les réponses aux questions qu’elle se posedans le domaine professionnel
. »
APPRENDRE DE LA PRATIQUE
Que pouvez-vous apprendre sur vous en relisant vos premièresséances de coaching ? Comment avez-vous conduit la premièreséance et comment avez-vous vécu cette expérience ? C’est bienle rôle de tout commencement auquel on retourne toujours pourprogresser. Mais quand on y retourne, c’est avec le regard de laconscience pour aller plus loin et évoluer.
Ne vous est-il jamais arrivé, une fois la première séanceterminée, de respirer amplement ? C’est le moment où la pression
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de l’enjeu est évacuée, et où peut suivre le retour d’expérience.Car l’exigence de votre métier de coach est d’accepter que rien nesoit acquis, « ni votre force ni votre faiblesse ». Ce retour vouspermet de porter un regard sur la qualité du processus qui a guidécette première séance, sur la pertinence des échanges, et vousquestionner pour parfaire votre art.
Vous pourrez aussi aller plus loin : que signifie pour l’accom-pagné et vous-même la première séance de coaching ? En quoicette situation est-elle significative, quel sens a-t-elle pour vous etvotre coaché ?
Si vous avez le sentiment de ne plus apprendre, alors vousdésapprenez. C’est à vous, à la suite de la première séance, deprendre la place de l’accompagné auprès de votre superviseur.Car, s’il existe un moment clé pour apprendre sur votre métier,c’est bien lorsque la porte de la première séance s’est refermée.«
Une porte bien fermée est une porte qui peut être ré-ouverte
» dit LaoTseu. La porte à ré-ouvrir sera celle de la seconde séance.Comment apprendre de la première séance à travers une relec-ture objective de ce qui s’est passé, et une relecture subjective dece que vous avez vécu. Porter un regard conscient, c’est déjàélargir votre regard. C’est dans le temps de l’entre deux, dansl’inter-séance que germe votre potentiel. Que représente pourvous ce qui s’est passé lors de la première séance ? Quel en est lesens personnel et pourquoi cette situation arrive-t-elle à cemoment là ?
Vous allez pouvoir approfondir et préciser votre pratique àtravers trois champs d’exploration :
• Votre identité de coach s’est-elle bien exprimée ? Champ del’apprentissage.
• Votre position de coach a-t-elle été la bonne position ? Champde la pertinence.
• L’accompagné a-t-il pleinement bénéficié de la premièreséance ? Champ de l’efficacité.
Ces trois champs sont utiles aux trois acteurs impliqués dansle coaching : l’accompagné, vous et le prescripteur. C’est à cestade que peut entrer en scène un quatrième personnage, lesuperviseur.
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SIX FACETTES POUR RETROUVER LE SENS
Explorer ainsi la première séance de coaching, c’est aussi rendreun réel hommage à ceux qui ont tant enseigné aux coachs dansleur art, à ceux qui ont donné du sens et qui ont transmis ce querelation veut dire.
À quelle partie de vous donnez-vous la parole lorsque vousvous exprimez ? Lorsque l’on vous demande, lors des premierscontacts avec l’accompagné, et ça ne manque jamais : « Depuisquand pratiquez-vous le coaching ? », peut-être faudrait-il que l’onsoit capable de répondre : « Depuis que Socrate est reconnu… ». MaisSocrate, comme tant d’autres hommes sources desquels est né lecoaching sont trop souvent oubliés pour des raisons égotiques, etrarement cités pour des raisons mercantiles. En faire mémoire, neserait-ce que de quelques-uns, c’est déjà les faire vivre en soi.
En connaissant vos sources à l’origine de votre pratique, vousexprimez avec force votre identité professionnelle ; vous savez cequi vous habite : car c’est sur le socle de cet héritage collectif quevous pouvez asseoir votre façon personnelle de procéder. Plusvous saurez reconnaître quelle partie de vous-même parle envous, mieux vous saurez exercer votre art.
Est-ce Socrate ou Rogers qui écoutent, Lao Tseu qui regarde,Jung qui met en perspective, Heidegger qui sait être là, Gandhiqui enseigne ? S’il est impossible d’explorer toutes les sources quinous ont précédés dans ce cadre, savoir remonter à certainessources essentielles vous renvoie à la conscience de ce dont vousavez hérité.
Six facettes de la relation se retrouvent particulièrement présenteslors de la première séance de coaching.
Première facette : la première séance est une forme de naissance
Dans tout commencement se joue une naissance. Lors de lapremière séance, la naissance de la relation entre une personne etson miroir peut réactiver ou faire entrer en résonance toute autrepremière relation vécue auparavant.
Si l’enjeu du coaching est très fort pour votre interlocuteur, lapremière séance peut aller jusqu’à réactiver le processus de la nais-
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La première séance, un précipité de l’art du coaching ! 11
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sance elle-même. Si l’enjeu est raisonnablement cernable, si lecontexte du coaching est bien défini ainsi que ses objectifs, alorscette première séance va activer les mécanismes de transfert àtravers ce que chacun représente l’un pour l’autre. Le transfertdoit s’enclencher positivement lors de la première séance pourque la dynamique de l’échange s’opère. La première séance lancel’interaction entre vous et le coaché alors que vous ne vousconnaissez pas encore. La qualité avec laquelle vous allez conduirecette séance va fortement conditionner la fécondité des séancessuivantes.
Deuxième facette : la première séance s’ouvre sur un vide pour que vive le plein de la relation
Au seuil de la première séance et plus que jamais, pour être dispo-nible à l’autre, vous allez devoir abandonner ou vous détacher detout outil qui ne sont que des leviers, des objets « transitionnels »entre vous-même et l’autre, et qui en rien ne se substituent àl’expérience de la première rencontre. De façon symétrique, lecoaché est mis face à la situation pour s’exprimer progressivementen confiance, cette confiance étant elle-même à construire. Vousêtes conduit à accepter de ne rien savoir sur l’autre, à vousprojeter le moins possible, à vous distancier de toute votre tech-nique pour vous centrer préférentiellement sur le sujet. Lao Tseul’a si bien enseigné : créer le vide permet de faire vivre le plein dela relation. Pour bien initialiser un coaching, il faut avoir beau-coup réfléchi en amont de la première rencontre, puis toutoublier pour être disponible à l’autre.
Il est un paradoxe qui nous est rapporté par Platon dans ledialogue entre Socrate et Alcibiade : on ne peut se comprendresoi-même sans se voir dans la pupille de l’autre ; et pourtantchacun est le seul à vraiment pouvoir se connaître lui-même. Lamaïeutique selon l’art de la question passe à la fois par l’art de laparole, et tout autant par l’art du silence ou du vide. Les Occiden-taux vont curieusement se focaliser sur l’analyse de la réponse ducoaché et donner la préférence à l’apport de solutions ; au détri-ment de l’autonomie que le coaché doit trouver pour construireses solutions par lui-même. L’accompagnant va se détourner dusujet vers l’objet à traiter.
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