réussir la transition énergétique

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Contribution au débat public du Parti communiste français pour Réussir la transition énergétique

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Complexes et vitaux à bien des titres, les enjeux énergétiques structurent la société etla planète.Des sujets qui ne peuvent pas être traités superficiellement à coups de projecteursmédiatiques, de discours politiciens ou de positionnements improbables en laissantle citoyen à l'écart. Le Parti communiste français soutient un projet de société intégrant l'énergie commeun droit et une question de civilisation. Il a organisé en 2011 plusieurs événements.Le 5 mars, ses instances (*) ont réuni à Paris des militants, des élus locaux, desexperts, des scientifiques, des syndicalistes qui ont de nouveau confronté leur pointde vue le 29 mars peu après la catastrophe de Fukushima ; ils ont également partici-pé à de nombreux débats dans toute la France. Notamment, Pierre Laurent, le 25novembre à Romans, a exposé dix principes pour réussir la transition énergétique.Chacun d'entre eux est placé en introduction des chapitres de ce document.

Souvent, le débat fluctue tant sur le plan sociétal qu'électoral ; l'accord PS/EELV aexacerbé les tensions, mais les enjeux méritent de dépasser les périodes électorales.Une meilleure connaissance des réalités, des enjeux et du contexte peut permettre àchaque citoyen d'intervenir, d'être acteur dans le débat public que le PCF appelle deses vœux : un débat sérieux, approfondi, documenté où les citoyens auraient les car-tes en main pour décider.

Les communistes vous livrent ici quelques pistes, des réflexions, des informations quiétayent les dix principes cités précédemment. Des données qui pourraient servir à ali-menter ce débat. Rappelons que le Front De Gauche propose un débat public national immédiat surla politique énergétique de la France qui se terminera par un référendum. " Dans ledomaine du nucléaire civil, l'ensemble des possibilités - dont la sortie du nucléaireou le maintien d'un nucléaire sécurisé et public- sera alors tranché. Aucun choix défi-nitif en matière de politique énergétique ne sera effectué avant la conclusion de cegrand débat public ".Sans attendre, la ré-internalisation de toutes les opérations de maintenance et de sûre-té nucléaire sera engagée.Les communistes continueront d'approfondir leurs réflexions sur cette questioncomme sur d'autres… avec vous.

(*) Commissions Écologie, Énergie, Recherche

Un grand débat publicpour une politique del’énergie

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p. 6Energie : un enjeu de civilisation

p. Le droit à l'énergie

p.Le changement climatique

p.Investir dans la recherche

p.Monde : les données de la production et de la consommation

p.L'énergie nucléaire

p.Energies renouvelables et mix énergétique

p.Réussir la transition énergétique :

Susciter et organiser un grand débat public

p.Index

+ camemberts - graphiques à dispatcher

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Énergie : un enjeude civilisation

Les communistes considèrent qu'il y a un responsable aux crises quenous connaissons : le capitalisme. Il n'est pas écolo-compatible mal-gré ses artifices de « croissance verte ». Les gouvernants actuels au ser-vice des marchés, sous pression des agences de notation, sont incapa-bles de résoudre les crises qu'ils produisent eux-mêmes. Qu'ellessoient financières, démocratiques ou écologiques ! Elles produisent,en effet, des catastrophes sociales et environnementales de grandeampleur avec les conséquences que nous connaissons : aggravationdes inégalités, source de conflits à l'échelle de la planète.

Ainsi le droit universel à l'énergie pour chacun, à un prix abordablepour tous, est toujours refusé à une partie grandissante de la popula-tion mondiale, y compris sur notre continent.

Tant que les maîtres mots des politiques énergétiques resteront le pro-fit financier, l'accès à l'énergie du plus grand nombre sera restreint.Plus même, on peut craindre à l'expérience, l'apparition de gravesruptures technologiques conduisant à des risques de pénurie et decherté. En effet la politique menée depuis vingt ans, de déréglemen-tation et de concurrence entre opérateurs, comme celle d'EDF et Gazde France-Suez, ont rimé avec complexification, gâchis, incohérencedes investissements, implantation anarchique des moyens de produc-tion, et une désindustrialisation illustrée récemment par le plansocial d'Areva.

UUnn ddéévveellooppppeemmeenntt hhuummaaiinn dduurraabbllee

L'énergie est vitale au développement humain. Elle doit être soustrai-te des griffes des marchés. L'énergie doit devenir un bien commun del'humanité au service du développement humain durable.

Cette nouvelle approche du développement procède d'une actionpublique résolue en faveur d'une maîtrise citoyenne, sociale et écolo-gique de l'économie. Un mode de développement qui permet de pré-

UNE RÉ-INDUSTRIALISATIONÉCOLOGIQUEMENT INNOVANTE

Conduite dans le cadre d'une planificationécologique soutenant la mutation desmodes de production industriels, vers desmodèles plus économes en énergie etmoins producteurs de déchets.

UNE CONDITION EXPRESSE :LA MAÎTRISE PUBLIQUE

« L'énergie doit sortir du marché. Nousdéfendons le principe d'une gestion del'énergie 100% publique, avec la créationd'un pôle public de l'énergie. Il s'agit defédérer tous les acteurs de la filière éner-gétique (recherche, production et distri-bution), en premier lieu EDF, Gaz deFrance, CEA, Areva et Total, et ceci pouraller vers de nouvelles formes de nationa-lisations. L'Autorité de sûreté nucléaire(ASN) et l'Institut de radioprotection etde sûreté nucléaire (IRSN) doivent resterdes outils indépendants de contrôle de lasûreté et de la radioprotection. »

GARANTIRDES FINANCEMENTS PÉRENNES

« La maîtrise publique est indispensablepour empêcher le captage par les appé-tits privés des ressources financièresnécessaires au développement de larecherche et d'énergies nouvelles, auxpéréquations de tarifs, aux mutualisationset aux coopérations industrielles. Le sys-tème bancaire et financier, les politiquesfiscales, doivent soutenir l'ambition desprogrammes de transition énergétique enfaisant prévaloir l'intérêt général et ledroit à l'énergie de tous sur les logiquesfinancières de rentabilité. »

Par Hervé Bramy.

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server la planète sur la durée, donc soutenable et renouvelable sur leplan écologique. Il s'agit aussi d'amplifier notre ambition d'égalité, dejustice sociale, de progrès humain, de croissance saine en termes d'em-ploi, de formation, de protection sociale et de services publics.

A l'opposé de la logique égoïste d'accumulation financière et de lamondialisation libérale, nous voulons réduire, dans un même mou-vement, les inégalités sociales et environnementales. Les famillesmodestes, les personnes et les salariés en situation précaire sont lesplus exposés aux risques environnementaux.

Ceci est d'autant plus déterminant que le prix des énergies ne cessed'augmenter. Trois millions sept cent mille foyers dépensent déjà plusde 10 % de leurs revenus pour payer leurs factures.100 000 coupuresde gaz, 150 000 coupures d'électricité ont été enregistrées en 2010.Ainsi nous constatons actuellement un aberrant paradoxe entre uneéconomie présentée et vantée par les gouvernants comme efficaceparce que basée sur une énergie pas chère alors que tout est fait, parles opérateurs, pour en augmenter les prix pour les gains des action-naires.

C'est pourquoi la transition écologique et énergétique incontournableà notre conception du développement humain durable devra satisfai-re le droit de chacun à l'énergie et répondre aux besoins de la popu-lation comme de la société, dans un monde où la demande énergé-tique va croître.

Nous sommes également favorables à un vaste plan d'économies etd'efficacité énergétiques créateurs d'emplois dans le bâtiment et lesmodes de transport. Nous assumons le principe d'une sobriété bienpensée qui recherche une moindre consommation pour des usagesidentiques. Un tel chantier coûtera très cher. L'action pour relocaliserles activités économiques, notamment l'industrie, demandera égale-ment beaucoup d'efforts. La coopération à tous les niveaux devraprendre le pas sur la mise en concurrence des hommes et des terri-toires. La dynamique conjointe de ré-industrialisation innovante et deplanification écologique, citoyenne et démocratique, pour tenir tousles bouts, prends alors tout son sens.

Répondre aux urgences climatiques

L'épuisement des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon), à plus oumoins long terme, est une réalité incontournable. En outre, leur uti-lisation doit être considérablement réduite pour limiter le réchauffe-ment planétaire. Comment alors concilier la division par quatre des

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émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici à 2050 qui nécessite unplan draconien pour " décarboner " l'économie, tout en répondantaux besoins grandissants d'énergie des citoyens comme de toute lasociété ? Sans perdre de vue que, dans le monde, l'électricité ne repré-sente que 15 %, l'électronucléaire 6% et le gaz, le pétrole, le charbon75 %. D'où la nécessité d'investir dans la captation séquestration duC02, de programmer la rénovation thermique de l'habitat, de rééqui-librer l'usage des transports vers les modes de déplacements doux etcollectifs.

C'est à cette fin que nous proposons de conduire une réflexion sérieu-se sur les différentes énergies disponibles et leurs rôles dans un mixénergétique le plus performant possible à un prix abordable pourtous..Contrairement aux idées reçues, les communistes sont convaincusqu'il faut accorder une place plus grande aux énergies renouvelablesémergentes (ENR) chaque fois que c'est possible (géothermie, éolienet solaire) aux côtés d'énergies renouvelables plus traditionnelles,hydraulique et biomasse. Chaque énergie a son rôle ; il n'y a pas desolution unique. Ecarter une seule des ressources énergétiques, en par-ticulier dans notre pays, c'est aggraver la situation en continuant àfaire la part belle aux énergies les plus nocives pour notre planète. Ceserait également accepter que le prix de l'énergie augmente considéra-blement.

Le potentiel des énergies renouvelables et les économies d'énergie nesuffiront pas à répondre aux besoins.

Nous avons donc besoin de faire à la fois des économies d'énergie etpenser à investir dans des capacités nouvelles de production pourremplacer les centrales vieillissantes. Un vaste chantier et une occa-sion pour mieux diversifier le mix énergétique actuel conduit dans lecadre d'un grand débat national. Celui-ci avancera au fur et à mesu-re du retour d'expériences lié à la programmation énergétique décidéedémocratiquement (réalité de l'intermittence des énergies renouvela-bles soumises aux aléas météorologiques, adossement de ces dernièresaux énergies productrices de carbone, évolution des réductions desGES et de la sureté des installations industrielles de l'énergie et de l'é-lectronucléaire, coûts de fabrication….).

Autre aspect, le mix énergétique à la française permet aujourd'hui defournir une électricité beaucoup moins onéreuse qu'en Allemagne eten Espagne pour les familles. Toutefois les investissements dans laproduction énergétique - y compris dans le renouvelable - n'alimen-

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tent pas l'activité industrielle, ni la baisse du chômage.L'augmentation des importations en gaz, pétrole, éolienne et photo-voltaïque plombe le déficit commercial de la France (50 milliardsd'euros pour les dix premiers mois de 2011, soit le poids à payer desintérêts de la dette !) n'est pas prise en compte.

Nous soutenons donc un mix énergétique ENR et nucléaire. Là enco-re, contrairement aux idées reçues, ce choix assumé est un choix deraison guidé par le pragmatisme pour maintenir la voie du progrèshumain pour tous. Un choix où la sûreté et la sécurité doivent êtrecontinuellement renforcées tout comme la transparence. Nous mili-tons pour de nouveaux droits de regard, d'information et d'interven-tion des salariés, des populations et des élus notamment en matièred'environnement. Nous estimons enfin que la sortie du nucléairerimerait avec un recours massif aux énergies fossiles fortement émet-trices de GES. N'oublions pas que les énergies de l'atome et du char-bon sont les seules énergies non renouvelables qui dépasseront le21ème siècle.

S'il est démontré que l'on peut réellement répondre autrement auxbesoins énergétiques ici et dans le monde, à moyen et long terme,nous pourrions, lorsque le stockage de l'énergie sera maîtrisé et que lerenouvelable sera déployé dans toutes ses dimensions, envisager dedépasser le nucléaire exploité dans le cadre de la fission de l'atome.

Rien ne peut donc s'envisager sans le développement de la recherchefondamentale (ENR nouvelle génération, charbon propre, captage etstockage du CO2, supraconductivité pour minimiser les pertes duesà la transformation et au transport, 4ème génération de centralesnucléaires, projet ITER…) et un regard assumé sur la place de la scien-ce dans notre société.Précisons enfin, pour la cohérence de notre projet, qu'une maîtrisepublique, sociale et démocratique du secteur de l'énergie, seule garan-te de la transparence, de l'indépendance de l'expertise, de la qualitédes installations et des exploitations, est indispensable. C'est garantirégalement une société solidaire et d'égalité Ainsi, nous versons audébat la création d'un véritable service public à travers la constitutiond'un pôle public de l'énergie (EDF, GDF Suez, Areva et Total), éman-cipé des logiques financières. Celui-ci serait doté de capacités d'inves-tissement dans la recherche, dans la promotion d'un plan industrielde développement des énergies renouvelables et de nouvelles capaci-tés de production, tout en maintenant un coût d'accès à l'énergieacceptable pour tous les usagers. Un pôle 100% public de l'énergie -qui garantirait des financements pérennes - sous pilotage démocra-

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tique associant les citoyens. Nous agirons pour une telle création auplan européen. Bien entendu, nous porterons un moratoire sur tou-tes les politiques et directives de déréglementation de l'énergie ainsique l'abrogation de la loi NOME (Nouvelle organisation du marchéde l'électricité).

C'est dans la proximité que le débat démocratique national doit s'or-ganiser au plus près des besoins. Pourquoi ne pas envisager un pro-cessus de planification écologique qui soit de nature à mettre tous lesenjeux entre les mains des citoyens et des citoyennes ?

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Le droit à l’énergie

L'énergie est essentielle à la vie. Sans énergie, pas d'éducation, pas dechaîne du froid et, donc, pas de vaccins par exemple…. L'absence d'é-nergie induit presque automatiquement l'absence d'eau potable etd'assainissement, la difficulté d'accès à l'éducation et notamment auxnouvelles technologies, l'insécurité alimentaire. Se chauffer, s'éclairer,se soigner, se nourrir, se cultiver, se déplacer, communiquer : toutesces actions, déterminantes, sont au cœur du développement de la per-sonne, une condition de son émancipation.

Partout dans le monde, l'accès à l'énergie ou l'accroissement de l'in-tensité énergétique est source de création d'activités économiques etdonc d'emplois.

Ainsi, le Droit à l'Energie pour tous doit être considéré comme undroit humain fondamental, dans des conditions d'égalité et de solida-rité conformes aux textes internationaux et de la communauté inter-nationale sur les ressources naturelles. Le droit à l'énergie doit fairel'objet d'une inscription dans la Charte européenne des droits fonda-mentaux. Il en est de même pour les autres instances régionales dansle monde, comme pour l'ONU.

A l'échelle mondiale, la question du droit à l'énergie se pose d'abordcomme un problème d'accès.

La réalité de l'accès à l'énergie est très contrastée. Un tiers des habi-tants de la planète n'a pas accès aux sources d'énergie modernes. Deuxmilliards d'entre eux doivent se contenter du bois de chauffe avec tou-tes les conséquences induites (temps passé à la corvée de bois dévolueaux femmes et aux enfants avec des risques sanitaires et écologiquesévidents, exposition aux fumées, déforestation, désertification, émis-sion de C02…). 65 % de ceux qui ont accès à l'électricité disposentd'une puissance inférieure à 180 W (environ trois lampes). Leur espé-rance de vie est de 36 ans… et la mortalité infantile atteint 15 % cont-re 0,4 % pour les pays développés.

80 % de la population mondiale consomment 20 % de l'énergietotale 2 milliards d'humains n'ont pas accès à l'énergie En France,on compte aujourd'hui 3,7 millions de foyers précaires énergétiques,soit près de 8 millions de personnes.

UN PRINCIPE FONDAMENTAL :GARANTIR LE DROIT UNIVERSEL À L'ÉNERGIEET AU DÉVELOPPEMENT

« Le droit à l'énergie pour tous impose deconduire la transition énergétique en ban-nissant les scénarios qui livrent l'énergie aumarché et conduisent à l'explosion destarifs. L'énergie doit rester ou redevenirun bien commun, maîtrisé publiquementet accessible à tous. »

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L'efficacité énergétique et la consommation d'énergie par habitantsont extrêmement variables d'un pays à l'autre. L'inégalité face à laconsommation est totale. Un Américain du Nord par exempleconsomme 25 fois plus d'énergie qu'un Africain ; et l'ensemble mon-dial des veilles des appareils électroniques est équivalente à la consom-mation énergétique annuelle du Vietnam.

La situation en Europe et en France

De nombreux experts prédisent une augmentation importante duprix de l'énergie. Chômage, précarité, baisse du pouvoir d'achat, aus-térité : tout laisse à penser que les inégalités vont s'aggraver. Déjà enEurope les disparités sont consistantes. Ainsi, selon l'Insee, pour lesrésidentiels, en 2010, le prix moyen de l'électricité TTC est de 16,61�/kWh dans l'UE et de 17,77 �/kWh dans la zone euro. Les prixvarient du simple au triple entre un minimum de 8,20 �/kWh enBulgarie et un maximum de 24,73 �/kWh au Danemark. En France,le prix de l'électricité aux résidentiels (11,91 �/kWh) est bien inférieurà celui des autres pays de la zone euro.

En France, en 2011, le droit à l'énergie n'est pourtant pas garanti ; oncompte trois millions sept cent mille foyers précaires énergétiques.Des personnes victimes de coupures de gaz ou d'électricité suite àimpayés se chauffent avec des bouteilles de gaz. Près d'une famille surdix en France se plaint du froid lié à un chauffage insuffisant ou àune mauvaise isolation, selon une étude de l'Insee sur le mal-loge-ment parue en janvier 2011. La hausse continuelle du prix de l'éner-gie (gaz, essence, électricité) contraint nombre de nos concitoyens àlimiter leur consommation : un rationnement de fait. C'est la doublepeine pour les personnes éloignées des centres urbains....Facile de nepas avoir de voiture à Paris, mais en province ? Pour une famille quise chauffe au gaz ou au fioul et se déplace en voiture, les haussesrécentes des hydrocarbures représentent 900 euros de surcoût sur l'an-née, indique l'association de défense des consommateurs Famillesrurales. Ainsi, selon l'Insee, un foyer sur sept consacre plus de 10 %de ses ressources au chauffage et à l'électricité. Les prix de l'énergie ontprogressé de 13,7 % depuis un an, un renchérissement dû à la haussedes tarifs de l'électricité (+ 6,4%) et à l'augmentation des prix des pro-duits pétroliers (+17%).

Les ménages les plus pauvres consacrent plus de 15 % (voire 25 %comme annoncés en décembre 2011 par la Fondation Abbé Pierre) deleur revenu aux dépenses d'énergie. Alors que les tarifs sociaux pourl'électricité et le gaz ont seulement bénéficié en 2009 respectivementà 940 000 et 298 000 foyers ; nous ne défendons pas, pour autant, l'i-

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dée d'une progressivité du prix de l'énergie. Nous sommes favorablesà un véritable droit à l'énergie pour chacun à un prix abordable pourtous. Pour les foyers les plus en difficulté nous défendons le principed'une facturation qui ne dépasse pas 2 -3 % de leur budget.

Sources : Droit à l'énergie SOS Futur ONG (Serge Perez - MichelClerc) - Denis Cohen, administrateur de l'association Droit à l'éner-gie France - Insee

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Le changementclimatique

Les conséquences du changement climatique constituent aujourd'huiun véritablement enjeu de civilisation. Si rien n'est très sérieusementenclenché d'ici à 2020, les conditions de vie des êtres humains ris-quent d'être considérablement perturbées. D'ores et déjà, nous cons-tatons la multiplication d'évènements extrêmes (cyclones, inonda-tions à répétition, sécheresse, désertification…). Une nouvelle catégo-rie de population apparaît, celle des " réfugiés climatiques ". Lesexperts estiment qu'ils pourraient être 50 millions dès 2020 et 150millions en 2050. Autant dire que nous risquons une recrudescencede conflits régionaux avec des incidences mondiales. Dès lors pasd'autre chemin que d'agir pour limiter l'augmentation moyenne de latempérature à 2°C d'ici à 2050.

La période présente diffère des précédentes par la nature et l'ampleurde la concentration de GES qui conduit de façon certaine à unréchauffement de la planète. Ce constat est maintenant clairementétabli. Les thèses des climato-sceptiques ont été battues en brèche. EnFrance, le dernier rapport de l'Académie des sciences a confirmé lesérieux des travaux du GIEC .

L'augmentation de l'effet de serre due à l'activité humaine estincontestable.

Le phénomène de l'effet de serre rappelle celui de la serre du jardinier: l'atmosphère terrestre laisse passer la lumière du soleil mais empri-sonne la chaleur. Avec deux phénomènes :

- les rayons ultraviolets du soleil se jettent sur le sol terrestre et la terrerenvoie une partie de cette énergie vers le ciel. Or, une couche devapeur d'eau et de gaz empêche une partie de cette chaleur de repar-tir dans l'espace, d'où réchauffement de la planète. Une grande partiede l'effet de serre est nécessaire pour garder la terre à une températu-re vivable : si cet effet de serre n'était pas créé, la température moyen-ne du globe serait de -18 ° C alors qu'elle est aujourd'hui de 15 °C,- depuis la mi-19ème siècle, la concentration de CO2 dans l'atmosphè-

UN IMPÉRATIF ABSOLU : SORTIR DES ÉNERGIES CAR-BONÉES FORTEMENT PRODUCTRICES DE GAZ À

EFFET DE SERRE

« Le GIEC (Groupe d'experts intergouver-nemental sur l'évolution du climat) préco-nise de réduire de moitié les émissionsplanétaires de CO2 d'ici à 2050 et de 80% dans les pays industrialisés les plusdéveloppés. Nous sommes très loin, ycompris en Europe, de nous diriger vers latenue de ces objectifs. Cet impératifsemble avoir disparu du débat public, etmême du discours des certains écologis-tes qui focalisent sur le nucléaire depuis lacatastrophe de Fukushima…. Le respectdes exigences du GIEC doit rester unepriorité… Il faut effectuer des choix, despriorités afin de composer le meilleur mixénergétique possible à même de satisfaireles besoins en énergie à un prix abordablepour tous. »

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re a augmenté de 30 %, alors que la température moyenne du globea augmenté de 0,6°C durant cette période.

Bien que l'opinion publique mondiale soit consciente de ces enjeux,les gouvernements peinent à s'accorder. Tout retard complique l'am-pleur des décisions à prendre pour atteindre l'objectif. Rappelons qu'àCopenhague les chefs d'Etat, dont le nôtre, ont annoncé des réduc-tions volontaires d'émissions de carbone entre 13 et 17% alors qu'el-les devraient être de l'ordre de 40% en 2020.

Où en sommes-nous 20 ans après la conférence de Rio ?

Les conclusions de Durban (décembre 2011) sont consternantes. Unefois de plus, les deux cents délégations de la conférence internationa-le de Durban sur le changement climatique ont laissé les décisions" en suspens ".

A Copenhague, les chefs d'Etat s'étaient déplacés. On sait ce qu'il enest advenu. Ils se sont peu déplacés à Cancun comme à Durban. Lacrise financière, puis celle de la dette se sont installées durablement,les pressions des bourses et des agences de notation ont occupé le ter-rain politique.

Chaque sommet est marqué de déceptions fortes et de toutes petitesnotes d'espoir. Ainsi, à Durban les délégations se sont mises d'accordsur quatre points :

- la prolongation jusqu'en 2017 du protocole de Kyoto (prévu fin2012), seul texte juridiquement contraignant,- l'élaboration d'un nouveau système contraignant de réduction d'é-missions de GES d'ici à 2015, avec entrée en vigueur d'ici à 2020. Lanature exacte de ce nouveau texte juridique n'a pas été arrêtée,- ils ont confirmé la mise en place d'un Fonds Vert pour le climatdoté de 100 milliards de dollars par an, promis par les pays dévelop-pés, pour aider financièrement les pays en développement d'ici à 2020dans leur action contre le changement climatique et ses effets, - des financements privés seront sollicités pour le programme Redd,mécanisme de réduction des émissions issues de la déforestation et dela dégradation des terres.

Le mécanisme de la mise en œuvre conjointe (MOC) de Kyoto quifinance des projets destinés au stockage de carbone ou à la réductiondes GES n'a pas fait l'objet d'une nouvelle impulsion. Ces projets per-mettent de générer les fameux crédits de GES utilisables par les inves-tisseurs aujourd'hui cotés en bourse que nous ne pouvons soutenir.

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L'instauration des " droits à polluer " dans l'industrie et les spécula-tions qui les accompagnent montre que ce système de quota échange-able est peu efficace. On ne peut compter sur le marché pour baisserles contributions des grands groupes et des pays.

L'avenir durable du protocole de Kyoto reste toujours aussi hypothé-tique

Comme à l'accoutumée, pays en développement et pays développéss'opposent sur la mise en œuvre contraignante des engagements affi-chés dans le cadre de l'accord de Copenhague en 2009 et confirmés àCancun en 2010. La différence de nature des engagements, les procé-dures de vérification et la révision à la hausse des engagements actuelsrestent les principaux points de blocage. S'agissant des engagements proposés par les principaux émetteurs, lesdélégués ont pu une nouvelle fois mesurer l'écart qui les sépare del'objectif visant à maintenir en deçà de 2°C la hausse de la tempéra-ture moyenne mondiale en 2100 par rapport à l'ère préindustrielle .

Les ministres de l'environnement de l'Union européenne - responsa-bles de seulement 11 % des émissions mondiales de dioxyde de car-bone - ont déclaré qu'ils s'engageraient pour une nouvelle phase duProtocole de Kyoto, à condition que les nations responsables du restedes émissions se joignent à eux. Le Canada, le Japon et la Russie ontd'ores et déjà indiqué être opposés à une deuxième période d'engage-ment. Les Etats-Unis, qui n'ont pas ratifié le protocole, appellent ànégocier sur la base de l'accord signé à Copenhague, laissant de côtéle protocole.Les retards s'accumulent alors que les experts ont mis en évidence queplus on tarde, plus les coûts augmentent.

Pour limiter l'ampleur du réchauffement, il faut diviser par quatre lesémissions de GES en 2050 des pays industrialisés développés.

Les objectifs de réduction de GES demandent des convictions, ducourage et d'énormes moyens financiers. Efforts de conviction pourengager l'incontournable transition énergétique afin de réduire l'utili-sation des énergies carbonées. Le courage pour concevoir un nouveaumode de développement à l'échelle planétaire n'excluant aucunenation du progrès. Les moyens financiers pour concrétiser tout celadans chaque pays, auquel s'ajoute le règlement de la dette écologiquedes pays riches vers les pays en développement (Fonds Vert et trans-fert de technologies).

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La division par quatre des émissions des pays industrialisés en 2050par rapport au niveau de 1990, et la division par deux des émissionsde l'ensemble des pays du monde, restent des objectifs qu'il convientd'atteindre. Ces objectifs supposent des bouleversements dans l'organisation dessociétés des pays industrialisés, qui dépassent les quelques mesuresdéjà envisagées ici ou là, et rendent nécessaire un concours considéra-ble des fonds publics. En effet, les pays industrialisés, au-delà du financement de leurs pro-pres mesures, doivent apporter un soutien financier et technologiqueaux pays en développement [PED] afin de les aider à atteindre leursobjectifs de non émission de GES sans mettre en cause leur besoin dedéveloppement.Les besoins chiffrés de l'aide sont estimés à 95 milliards d'euros paran par la Commission d'ici 2020 ; 110 pour les organisations nongouvernementales (ONG).

Avancer vers un nouveau mode de développement est une impérieu-se nécessité

Compte tenu de la probabilité de nouveaux blocages, seule l'interven-tion démocratique des peuples peut permettre une réelle avancée desEtats.Une conviction est de plus en plus partagée au sein des peuples : cettecrise, ces crises (alimentaire, écologique, financière, démocratique…)ne sont pas fatales. L'aspiration à un rapport plus accessible, pluséquilibré, plus raisonnable, plus maîtrisé avec la nature est aussi uneprofonde aspiration.L'enjeu auquel nous sommes confrontés nous contraint à changer deperspective civilisationnelle en impulsant l'émergence d'un nouveaumode de développement Trois secteurs majeurs de notre vie particu-lièrement pollueurs devront faire l'objet d'importantes mesures d'a-daptation : le logement, le transport, l'agriculture. L'évolution denotre système énergétique doit être fondamentalement révisée afin deréduire l'utilisation des énergies fossiles.

Comment financer ?

Nous proposons de réduire les dépenses militaires de 20 % pour larestauration des écosystèmes et l'adaptation au changement clima-tique. Nous proposons de les réduire de 2 % par an sur la base desdépenses militaires de 2010, le désarmement nucléaire devrait accélé-rer les choses.Ce prélèvement alimenterait le Fonds Mondial Vert auprès de l'agen-ce internationale de l'environnement dont nous demandons la créa-

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tion au sein de l'ONU. Le Fonds Monétaire International (FMI) doit accorder ses prêts auxEtats avec des conditions identiques et cesser d'exiger le démantèle-ment des services publics. Une monnaie commune au service du co-développement doit se substituer au dollar. Nous pourrions égale-ment revitaliser le combat de la taxe Tobin sur les transactions finan-cières comme cela est à nouveau proposé par différents ministreseuropéens. Chiche !

Donner un coup de pouce aux négociations mondiales.

Il est urgent de remobiliser l'opinion publique afin que les citoyenset les salariés se mêlent de l'avenir de la planète. Agir ensemble pourfaire entendre leur voix au sommet de Rio+20 en juin 2012. Il s'agitde construire avec d'autres mouvements dans le monde un rapport deforce politique qui allie progrès social, lutte contre les inégalités socia-les et environnementales avec l'objectif suprême de préserver une vieacceptable sur la planète terre. Une position politique qui allie mesu-res financières, fiscales et politique publique concrètes, sous maîtrisecitoyenne est déterminante pour l'avenir. Les communistes seront dece combat !

1 - Les principaux gaz à effet de serre sont : Le CO2 est généré par la combustion des combustibles fossiles (charbon,pétrole et dérivés, gaz) par certains procédés industriels ou la déforestation. Les secteurs émetteurs sont les transports, lebâtiment et la consommation des ménages, la production d'énergie et l'industrie. Le méthane CH4 émis par l'élevage desbovins, les déjections animales et les cultures agricoles (riz), par la mise en décharges des déchets organiques. Son pouvoirsur l'effet de serre est de 21 fois celui du CO2. Le protoxyde d'azote ou N20 est le résultat de pratiques agricoles intensi-ves (engrais, déjections) et peut être émis à l'occasion de procédés industriels, principalement dans les industries chimiquesqui fabriquent les engrais. Son pouvoir sur l'effet de serre est de 310 fois celui du CO2. Les gaz fluorés (HFC, PFC et SF6)sont utilisés dans la réfrigération et l'air conditionné, dans les mousses isolantes et les aérosols, l'industrie des semi-conduc-teurs et les appareils de transport d'électricité. Leur pouvoir de réchauffement va de 1300 fois à 23 000 fois celui du CO2.

Le GIEC a pour mission d'évaluer, sans parti-pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d'ordrescientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au change-ment climatique d'origine humaine, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager d'é-ventuelles stratégies d'adaptation et d'atténuation. Il n'a pas pour mandat d'entreprendre des travaux de recherche ni desuivre l'évolution des variables climatologiques ou d'autres paramètres pertinents. Ses évaluations sont principalement fon-dées sur les publications scientifiques et techniques dont la valeur scientifique est largement reconnue "

Parmi ces sujets, la question de la mesurabilité, du reporting et de la vérification des engagements reste la pierre d'achop-pement qui entrave la voie vers un futur accord. En l'état, il est envisagé que pays développés et en développement ren-dent compte du respect de leurs engagements tous les deux ans. Les pays industrialisés se plieraient à une procédure inter-nationale d'évaluation et d'examen et les pays du Sud se conformeraient à une procédure internationale de consultation etd'analyse. Deux mécanismes parallèles dont la similitude irait à l'encontre du principe des responsabilités communes mais dif-férenciées qui constitue une des bases du fonctionnement de l'ONU sur le sujet.

Soulignons l'inadéquation entre ce mouvement massif d'aide aux PED et le système de financement des investissementsqui prévaut en Europe et en France. Les banques centrales n'ont pas pour mission de faciliter la réorientation des créditsvers ce type d'investissement utile. En outre, la fiscalité favorisant les grandes fortunes et les enrichissements boursiers, lesEtats se retrouvent avec peu de ressources à consacrer à ce type de mission.

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Investirmassivement dansla recherchePour répondre aux besoins énergétiques de façon durable (enjeux cli-matiques) et écologiques (biodiversité) en économisant les ressources,il est impératif de développer la recherche et les technologies (cf. lestravaux du Muséum d'Histoire Naturelle, du CNRS*, des universitéset du CEA* qui jouent un grand rôle dans le GIEC), de revaloriserl'éducation, la formation et les filières industrielles. Tout ceci nécessi-te des choix financiers et l'augmentation notable du budget R&D del'Etat et des entreprises sur une législature. Les chercheurs doiventdisposer des moyens nécessaires pour accomplir librement leur travailsans être contraints par les intérêts immédiats des multinationales etdu temps pour diffuser leurs résultats auprès du public. Nous propo-sons de créer des forums citoyens de la technologie pour débattre dela science et de la technique et des enjeux de société. La démocratiedans la définition des thèmes de recherche, dans la gestion des per-sonnels et des moyens est le gage de l'efficacité.

Toute politique industrielle implique de tels efforts pour obtenir desinnovations qui profitent aux hommes : production d'énergie, isola-tion, transports, recyclage des matériaux, traitement des déchets, agri-culture économe en énergie… et économie de matières pour une pro-duction plus " circulaire ".

Pour une maîtrise publique de l'énergie, de grands services publics dela recherche sont indispensables. Il est urgent de transformer les "pôles de compétitivité " en " pôles de coopération " pour mutualiserles moyens et les intégrer dans le secteur industriel public de l'éner-gie. Et créer un établissement public de recherche technologique etindustrielle qui s'appuiera sur les organismes de recherche existantstel le CEA où 1 000 personnes travaillent sur les technologies desénergies nouvelles, les centres techniques, les comités régionaux d'in-novation et de transfert des technologies… en vue de développer lesoutils pour assurer un mix énergétique non producteur de gaz à effetde serre.

Les axes de recherche sont nombreux et divers et font appel à l'inter-

INVESTIR DANS LA RECHERCHE

« Une condition sine qua non de la réussited'une transition énergétique aussi ambitieu-se est le déploiement d'un effort massif,public, de recherche, qui doit être menédans toutes les directions et sans tabou :énergies renouvelables, énergie nucléaire,projet ITER, charbon propre et captage deC02, énergie océanique, carburant horscarbone, stockage de l'électricité, écono-mies d'énergie… »

Par Luc Foulquier.

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disciplinarité et aux coopérations : l'utilisation des courants marins abesoin d'océanographie ; l'hydraulique impose de bien gérer l'eau(hydrogéologie, hydrobiologie,…) ; la géothermie profonde exige denouvelles techniques pour ne pas produire les effets nuisibles de l'ex-traction des gaz de schiste ; les énergies solaires (thermique et photo-voltaïque) ou les éoliennes impliquent des progrès significatifs dansla qualité des matériaux, le rendement des panneaux et la baisse descoûts.

Dans d'autres domaines, des sauts technologiques sont nécessaires : lestockage de l'énergie et l'amélioration des batteries (véhicule élec-trique), l'hydrogène (pile à combustible) qui peut devenir un vecteurénergétique important. Le développement des nanosciences et desnanotechnologies est contesté. Il nous apparaît pourtant incontour-nable même s'il doit s'accompagner de précautions dont les indus-triels du secteur veulent constamment s'affranchir. Des progrès sonten cours dans la miniaturisation et les économies de matière, lestransports moins gourmands en énergie, les capteurs, la conductivitéélectrique, l'isolation des bâtiments,… L'étude des matériaux à l'échel-le " nanoscopique " est essentielle pour le secteur énergétique (com-portement des matériaux sous-irradiation, systèmes énergétiques " biomimétique " à l'échelle de la protéine, les cellules photovoltaïques,etc.). Ces technologies modernes sont indispensables pour amélioreret adapter les réseaux de distribution d'électricité et gérer correcte-ment l'offre et la demande.Le charbon qui, du fait de ses réserves tiendra encore longtemps uneplace importante, a besoin d'expérimentation dans le piégeage, lestockage et le recyclage du C02 et ce dans le cadre de coopérationsinternationales (1 000 chercheurs et 70 instituts travaillent cette ques-tion dans les programmes de l'Alliance Européenne de la RechercheEnergétique).

L'utilisation des résidus agricoles, des sous produits de la forêt (d'oul'importance de l'ONF ), de la décomposition de plantes entières peu-vent être utilisés comme biocarburants de deuxième génération aulieu de gaspiller des terres et des denrées utiles à l'alimentation. Il estimportant que ces procédés nouveaux puissent être viables à grandeéchelle avec des usines alimentées par le solaire ou l'éolien.

Tout cela ne suffira pas pour répondre aux besoins

Au-delà des centrales nucléaires actuelles, à améliorer en permanence,il faut reprendre plus fortement le travail sur les réacteurs du futur(comme le recommande le forum international de 4ème générationavec des nouveaux concepts de réacteurs). C'est indispensable pour

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produire 50 à 100 fois plus d'électricité avec la même quantité d'ura-nium, pour décroître les volumes et la radioactivité des déchets. Laconstruction d'un prototype est urgente.Depuis des années, le travail des physiciens sur la domestication del'énergie de fusion se poursuit sans relâche (la fusion des noyauxlégers comme dans le soleil donne de la lumière et de l'énergie).Depuis les " Tokomaks " en URSS (1968) ; les travaux au RoyaumeUni, les rencontres internationales et européennes, le prototype ToreSupra au centre de recherches de Cadarache (Bouches-du-Rhône), lescoopérations de l'Europe avec les USA, la Russie, l'Inde, la Chine, leCanada… et maintenant le projet ITER (10 ans de chantier et 20 d'ex-périences), les études se poursuivent ; c'est un exemple du temps longnécessaire pour certaines recherches sans s'obnubiler sur les bénéficesimmédiats ! Il en est ainsi pour la recherche spatiale.

Et ce n'est pas tout ! Toutes les possibilités d'utilisation, des innova-tions et de temps sont nécessaires pour affronter l'après pétrole. Lesécologues (écologie scientifique) nous alertent sur le manque demoyens pour cette discipline. Il ne suffit pas d'ajouter le préfixe Ecopartout, pour que les connaissances avancent ! Que dire de notreretard dans la toxicologie qui étudie les modalités de fixation et detransfert des polluants et des nanoparticules et leur impact sur lasanté humaine ? Il faut avancer en termes de sobriété énergétique afin d'utiliser l'éner-gie nécessaire et pas plus afin d'éviter les gaspillages. De manière com-plémentaire, l'efficacité énergétique a besoin de techniques qui ren-dent des services en consommant le moins d'énergie possible : le fretferroviaire, l'électrification avec des appareils moins gourmands, desusages efficaces comme les téléphones portables, les pompes à chaleurou la cogénération pour utiliser simultanément la chaleur et l'électri-cité.Le développement de la maîtrise de gestion des risques, la radiopro-tection, la place des sociétés savantes, des revues et de la culture scien-tifique et techniques, sont des éléments essentiels pour exercer sacitoyenneté en connaissance de cause.Beaucoup d'économies sont à réaliser dans le domaine militaire, lamise en commun des moyens et des connaissances, la transparence,la politique du secret, la " dictature " des créneaux porteurs. Ceci sou-ligne qu'il y a beaucoup à faire pour planifier les urgences, faire lapart des investissements immédiats et ceux du long terme, qui est lerythme de la science.

On voit bien que les " temps courts " du profit, de l'utilitarisme et dela rentabilité immédiate, liés au système capitaliste lui-même, sontincompatibles avec les besoins de recherche dans le domaine de l'é-

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nergie comme dans les autres.

Ni scientisme, ni pédagogie des catastrophes ou récupération politi-cienne des peurs et des angoisses, ni techno-phobie, ni fétichisme dumarché pour le capitalisme vert… mais une révolution sociale et éco-logique, une autre conception du progrès pour un développementhumain durable

Luc Foulquier

… …

Quelques références :" XYZ - numéro spécial - fête de l'Humanité - Août 2011" Programme Populaire et Partagé du Front de Gauche : " Ce quenous voulons : l'humain d'abord " - 2011" Christian N'GO : " Demain l'énergie " - Dunot - 2009" ECRIN - Energie alternatives- Omniscience - 2007" Quelles énergies pour demain ? - Spécifique édition - 2007

* Centre national de la recherche scientifique* Commissariat à l'Energie Atomique et aux énergies alternatives.

* Office National des Forêts

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Monde :les données de laproduction et dela consommationActuellement, l'ensemble des combustibles fossiles (charbon, pétrole,gaz naturel) représente 80 % de la consommation mondiale d'énergie.

D'ici à 2025, la population mondiale passera de 7 à 9 milliards d'êt-res humains. La consommation d'énergie primaire passera de 12 Gigatonnes équivalent pétrole (Gtep) à 17 Gtep. En 2050, elle sera situéeentre 20 et 30 Gtep. La Chine et l'Inde représenteront à elles seules 40% de cette croissance. Au niveau mondial, la réponse actuelle à la demande croissante d'é-nergie est assurée à 15 % par les énergies renouvelables (dont 10 pourla biomasse traditionnelle et 5 pour l'hydraulique, 0,4 pour le solaireet l'éolien) et à plus de 80 % par les ressources fossiles de la planète(charbon environ 23 %, plus de 60 % pour le pétrole et le gaz). Or l'énergie est un bien particulièrement mal réparti. Si l'Amériquedu Nord ne représente que 5% de la population mondiale, elle dispo-se de 22,9 % de l'énergie mondiale. L'Europe, avec 10,84 % de lapopulation, en consomme 26 %. Tandis qu'à l'autre bout de l'échelle,on trouve l'Afrique avec seulement 3,1 % de l'énergie pour 14,67% dela population mondiale.

De même, en 2008, plus d'un milliard de personnes dans le mondeconsommaient moins d'électricité qu'un Français de 1938,5 milliardsmoins qu'un Français contemporain. Ceci en moyenne, puisque deuxmilliards d'individus vivent sans électricité.

A cela s'ajoutent les phénomènes démographiques. S'il a fallu 105 anspour passer de un à deux milliards d'humains, il faut aujourd'huimoins de treize ans pour gagner un milliard d'individus. On estimela population mondiale en 2050 à 9 milliards. De 1973 à nos jours,la population a doublé ainsi que la consommation énergétique.

Par Valérie Gonçalvès.

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Cela donne l'ampleur du volume d'énergie nécessaire, aujourd'hui etdans un avenir proche, si l'on veut satisfaire les besoins de la popula-tion du globe.

Bien évidemment, la croissance de la production d'énergie a ses limi-tes, sans lesquels les avantages de cette augmentation ne compense-raient pas ses inconvénients : pollutions, épuisement des ressources,etc.

Les combustibles solides (charbon, lignite)

Il n'est pas toujours facile d'avoir une idée claire sur les réserves réel-les en énergies non renouvelables. Pour ce qui est de réserves " prou-vées ", elles s'élèveraient à 84 ans pour l'uranium, 60 ans pour le gaz,41 ans pour le pétrole et 60 ans pour le charbon. A cela s'ajoutent lesréserves "non-conventionnelles " (gaz de schistes, sables bitumi-neux...).

Mais les progrès technologiques peuvent complètement modifier ceschiffres. Par exemple, le nucléaire de génération IV augmenterait de50 à 60 fois les capacités de production pour une même quantité d'u-ranium.

Au cours des 25-30 prochaines années, l'AIE (Agence Internationalede l'Energie) prévoit à l'échelon mondial un accroissement de 59 %des quantités de charbon brûlées, dont 81 % pour produire de l'élec-tricité. 20 pays disposent de réserves connues supérieures à unmilliard de tonnes sur un volume mondial estimé à 909 milliards detonnes.

Plus de la moitié de l'électricité produite aux États-Unis et enAllemagne provient du charbon. Même au Royaume-Uni, où la partdu charbon a diminué, il représente toujours 35 % de la productiond'électricité. En Pologne, ce chiffre est de 93 %, alors qu'il n'est quede 29 % au Japon et 5 % en France, traduisant d'autres choix énergé-tiques.

Le pétrole brut

Les réserves - c'est-à-dire les ressources prouvées récupérables - s'élèventà quelque 100 Gtep, soit un peu plus de trente ans de consommationau rythme actuel. Elles sont concentrées pour 60 % au Moyen-Orient,10 % en Amérique latine (principalement au Mexique), 9 % enAfrique et 7 % en Amérique du Nord. Elles sont beaucoup plus dif-fuses en Chine, en Mer du Nord, en Inde…

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En 2010, la production mondiale de pétrole se situe autour de quat-re milliards de tonnes/an et constitue plus de 34 % de la productionmondiale des énergies primaires.

Le gaz naturel

Les courbes de ressources en gaz naturel se confondent à peu prèsavec celles du pétrole brut. Les réserves ne sont cependant pas locali-sées de la même façon : le Moyen-Orient ne représente que 30 % desressources prouvées tandis que l'ex URSS dépasse les 33 %.

La production mondiale de gaz a été multipliée par 2,6 depuis 1973et se situe autour de 2,6 milliards de TEP /an (Tonnes EquivalentPétrole), soit près de 2 600 milliards de m3/an - Elle constitue envi-ron 22 % de la production mondiale d'énergie primaire.

L'uranium

Sur le plan énergétique, un gramme de plutonium peut fournirautant d'énergie qu'une tonne de pétrole. 25 tonnes d'uranium natu-rel sont nécessaires pour produire 1 TWh.On trouve l'uranium en Australie, au Canada, au Kazakhstan… et auNiger.Les ressources identifiées sont de 16 millions de tonnes.Part des énergies dans la production mondiale d'électricitéLe charbon domine avec 42 % de la production ; il est suivi par legaz naturel, l'hydraulique et le nucléaire avec respectivement 20,9 %,15,6 % et 13,8 %. Le nucléaire est devancé par le charbon également en Europe (respec-tivement 28,1 % et 30,8 %) même si certains pays sont dans une situa-tion bien différente (ex : France 75,2 % pour le nucléaire).Les consommations

Dans le monde, la consommation de pétrole atteint plus de 4milliards de tonnes/an et celle du gaz se situe autour de 2,6 milliardsde TEP/an - soit près de 3 000 milliards de m3/an. Elle devrait attein-dre 4 500 milliards en 2025 selon les sources AIE - IFP (InstitutFrançais du Pétrole).

Le pétrole représente 33 % des énergies fossiles primaires consommées(renouvelables 20%, nucléaire6 %, fossiles globales (74 %) dont 45% des énergies fossiles (gaz char-bon pétrole).

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La France : Elle produit moins de quatre millions de tonnes de pétrole. Elle enconsomme un peu plus de 88 millions de tonnes (dont environ 55pour les transports ; moins de 10 pour l'industrie ; 15 pour l'agricul-ture et comme matières premières pour la pétrochimie; et un peumoins de 20 pour le résidentiel-tertiaire). Ce qui représente 33 % deson énergie primaire consommée (2 % charbon - 15 % gaz - 50 % élecEnr et nucléaire).

Gaz : elle produit environ 1,5 milliards de m3/an (gaz de Lacq + gazrésiduaires des mines de charbon). Elle consomme environ 44milliards de m3/an - soit près de 500 TWh /an ou à peu près 40millions de TEP. Ce qui représente 15 % de son énergie primaireconsommée.L'Europe consomme autour de 500 milliards de m3/an et importe en2010 plus de 250 milliards : dès 2030, ses importations atteindront 80% de ses besoins.Pétrole, gaz et charbon représentaient en 2009 près de 50 % de l'éner-gie consommée en France.

En conclusion sur ce point, nous sommes confrontés à la raréfactiondes hydrocarbures, caractérisée par ce qu'on appelle le problème du "pic du pétrole " et du " pic de gaz " probablement décalé d'une ving-taine d'années.

GAZ ET PETROLE DE SCHISTED'autres ressources de gaz appelées non conventionnelles sont enrevanche plus abondantes mais peu connues (exploitées d'ores et déjàaux USA, elles représentent déjà 50 % de la production gazière amé-ricaine). Il s'agit notamment de gaz dissous dans les nappes aquifèresprofondes : du méthane grisou dans les mines de charbon, des hydra-tes de méthane.

Les techniques actuelles utilisées aux USA pour produire des hydro-carbures de schiste occasionnent des dégâts considérables à l'environ-nement et au cadre de vie des populations. Elles font courir desrisques sanitaires et mettent en péril les réserves d'eau potable dans lesous-sol.La production des gaz et des huiles de schiste, dans l'état actuel destechniques, n'est acceptable nulle part. Le PCF l'a condamné. EnFrance, la prise de conscience de ces risques a motivé un rejet popu-laire massif de ces projets (manifestations des populations et d'élusmême pas consultés et a contraint le gouvernement à interdire leurexploration avec les techniques actuelles de fracturation hydraulique.

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L’énergie nucléaire

L'utilisation civile de l'énergie nucléaire dans le monde -aujourd'huilimitée à la production d'électricité - présente deux caractéristiquesfondamentales :" son utilisation est appelée à s'étendre dans les prochainesdécennies, " l'accident de Fukushima au Japon - après ceux deTchernobyl (URSS, 1986), de Three Miles Island (USA, 1979) et d'au-tres moins graves - appelle une amélioration sensible de la sûreté desréacteurs.L'énergie nucléaire représente 5,8 % de la production totale d'énergieprimaire dans le monde. Cette production est extrêmement variablesuivant les pays. Absente dans la plupart d'entre eux, elle atteint 40 %en France. Elle occupe une place non négligeable dans une vingtainede pays développés seulement, principalement en Europe.Les questions financières, associées à la maîtrise des évolutions tech-niques ont été un obstacle à son accès pour le plus grand nombre depays. Les arrière-pensées " impérialistes " des USA ont également jouéun rôle, souvent motivées par la préoccupation de non disséminationdu nucléaire militaire. Toutefois, les conditions d'accès aux ressourcesfossiles, notamment leur prix, deviennent de plus en plus difficiles ;de ce fait, beaucoup de pays sont tentés de se tourner vers l'énergienucléaire. En effet, l'investissement matériel, humain et technolo-gique, quoique considérable, restera national (et sera toujours plusefficace pour le développement de ces pays que le recours à des res-sources fossiles importées), [ceci sans même évoquer les conséquencesde leur production de GES, et donc de réchauffement climatique,dont ils seront d'ailleurs les premières victimes].Parmi ces pays, la Chine, l'Inde, le Brésil, viennent naturellement àl'esprit, compte tenu de leur place dans le concert des nations. Il nefaut pas en oublier d'autres comme le Mexique, l'Afrique du Sud oul'Argentine, qui ont déjà une expérience nucléaire, ainsi que l'Iran oule Pakistan. Certains autres, qui n'ont aujourd'hui pas ou peu d'expé-rience, se préparent à " sauter le pas ". C'est le cas du Vietnam, del'Indonésie, déjà des Émirats.

Par Jean Barra.

UN NUCLÉAIRE SÉCURISÉ, 100 % PUBLIC, DANS UN

MIX ÉNERGÉTIQUE RÉÉQUILIBRÉ

Le PCF estime que la question immédiatequi se pose en matière nucléaire civil estcelle d'une élévation décisive, nationaleet internationale, des garanties de sûreté.Le nucléaire est un atout. Notre paysdispose encore en la matière de moyensavancés (recherche, technologies et struc-tures indépendantes de contrôle del'ASN et de l'IRSN). Il doit les conforter etles développer.

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Son développement est également à l'ordre du jour énergétique decertains pays développés. Par exemple, la Grande-Bretagne est quasiobligée de lancer la construction de nouveaux réacteurs, compte tenudu " tarissement " du coussin gazier dont la production s'est déve-loppée suite à l'étranglement des mineurs britanniques par MargaretThatcher. Fukushima ne semble pas remettre en cause le choix d'une relance dunucléaire au niveau mondial même si de sérieuses questions persis-tent sur les modalités de cette relance et peuvent conduire à un retardsur les prises de décision. On peut légitimement penser que l'accident de Fukushima ne va pasmettre un terme au recours à l'énergie nucléaire dans le monde, maisplutôt à un ralentissement, sans doute momentané, de son dévelop-pement. Il s'agit pourtant d'une catastrophe extrêmement graveconduisant à l'évacuation de dizaines de milliers d'habitants de larégion, au gel de l'exploitation de certaines zones terrestres ou mari-times voisines de la centrale. Ce qui a rappelé un vieil adage selonlequel le nucléaire " ne supporte ni l'à peu-près, ni la logique capita-liste ". En effet, la gestion capitaliste de l'entreprise Tepco à Fukushima estclairement mise en cause. Notamment son refus de réaliser les inves-tissements de sûreté indispensables sur la centrale accidentée, sousprétexte de la prévision de sa proche fermeture. Nous considérons que la logique capitaliste doit être exclue de touteactivité relevant de la sûreté nucléaire. Après cet accident, les discus-sions et les coopérations en matière de sûreté et de sécurité nucléairedoivent se dérouler sur d'autres bases. Ce n'est pas une question defatalité ou de technologie non maîtrisable car ce sont les moyenshumains et matériels mis en œuvre qui garantissent la meilleure sûre-té. D'où l'importance d'en finir avec cet appel généralisé à la sous-trai-tance, signe d'une gestion conduite au service des profits des action-naires au détriment de la protection des travailleurs, des populationset de l'environnement. En France, une réappropriation publique com-prenant de réels pouvoirs de gestion et de contrôle par les salariés, lesusagers, les élus des collectivités territoriales est fondamentale.

L'AVIS DE L'ASN SUR LES CENTRALES FRANÇAISES

L'ASN a publié début janvier 2012 un rapport sur les centrales nucléaires françaises après l'accident de Fukushima. Il en conclutqu'aucune ne présente de danger justifiant sa fermeture immédiate mais qu'il est nécessaire d'engager des travaux de renforce-ment de la sécurité, au-delà de ceux déjà prévus antérieurement à l'accident.A Fukushima, un évènement exceptionnel a privé les installations de deux ressources indispensables, l'eau et l'électricité, nécessai-res pour refroidir les réacteurs, même à l'arrêt. Il est primordial que cette double défaillance soit évitée à tout prix. L'ASN va exi-ger que tous les exploitants nucléaires assurent localement un approvisionnement en eau et électricité totalement sûr avec un per-sonnel qui reste opérationnel, même en cas d'accident majeur sur tous les réacteurs d'un site. Cela suppose sur les centrales exis-tantes des modifications qui doivent être mises en œuvre sans tarder.De plus l'ASN met en évidence -enfin- qu'un des piliers de la sûreté repose sur le facteur humain. Il est essentiel de ce point devue d'apporter le plus grand soin aux conditions de travail et à l'organisation du travail. Là aussi, il nous parait essentiel que lesrecommandations de l'ASN soient suivies d'effet.

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Pourquoi poursuivre l'utilisation d'une technologie si lourde, si com-plexe, si exigeante vis-à-vis des travailleurs concernés, nécessitant descapitaux considérables ? Deux raisons majeures :" Il est possible de faire fonctionner des centrales nucléairesdans de bonnes conditions de sûreté. Ainsi, les études sur les centra-les françaises effectuées par l'ASN conduisent non à une impossibili-té à les faire fonctionner mais à de sérieuses et importantes améliora-tions à apporter à leur fonctionnement actuel. Malgré ce surcoût, l'é-lectricité produite par le nucléaire restera moins onéreuse que celleproduite par les autres moyens de production (gaz, charbon et renou-velable)." L'énergie nucléaire, pendant les prochaines décennies, estquasi incontournable compte tenu du réchauffement climatique, desdifficultés et des coûts d'approvisionnement en combustibles fossilescomme des limites actuelles, technologiques et économiques, desénergies renouvelables.A son stade actuel de développement, l'humanité, ne peut pas, denotre point de vue, se passer de l'énergie nucléaire. Toutefois si lecontexte de l'une ou l'autre des deux raisons évoquées ci-dessusvenaient à être modifiée, nous serions les premiers à revoir notre atti-tude et à exiger le renoncement à cette industrie. Il faut cependant noter que la politique du secret prévaut malheureu-sement dans nos sociétés, notamment française, héritée de la part dunucléaire militaire. C'est aussi une forte tradition du culte du secretindustriel caractéristique du libéralisme mondialisé. C'est un obstaclemajeur à son acceptation sociale. Pourtant, des organismes de sûreté français, ASN et IRSN, communi-quent très régulièrement sur la situation des centrales françaises.L'information émane aussi des salariés du secteur qui n'ont pas hési-té à dénoncer les conditions de réalisation et de fonctionnement descentrales en même temps que leurs propres conditions de travail et devie. Elles circulent sur les réseaux Internet, sur la base d'informationsdisponibles au niveau international, et notamment grâce à des experts

LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES DU 31 JANVIER 2012 SUR LES COÛTS DE LA FILIÈRE NUCLÉAIRE

Le rapport met en évidence l'importance du secteur dans la vie économique de la nation. Il confirme que l'énergienucléaire reste très sensiblement moins chère que celle produite à partir du gaz, du fuel, du charbon et de toutes lesénergies renouvelables (hydraulique excepté) au stade actuel de leur développement. Il démontre indirectement que laconcurrence ne fait pas baisser les prix mais qu'elle vise à augmenter la facture énergétique des Français. S'ils bénéficientencore d'une électricité moins chère qu'ailleurs, c'est grâce aux investissements consentis par des générations dans l'hy-draulique puis le nucléaire et il est juste qu'ils continuent à en bénéficier demain. L'importance des sommes en jeu - légè-rement supérieures à d'autres estimations - souligne l'effort à faire pour améliorer la sûreté des centrales actuelles etfutures. Les communistes ne cesseront d'affirmer que tous les recommandations et exigences demandées par l'ASN doi-vent être effectuées par les exploitants, et en premier lieu par EDF. L'atout constitué par le nucléaire civil, pour êtremaintenu et conforté, doit s'accompagner d'un souci permanent de sécurisation, tant sur le plan matériel qu'humain. Au-delà des controverses que ne manqueront pas de susciter tel ou tel aspect du rapport, celui-ci constitue un élémentimportant pour alimenter le débat public que le Front de Gauche appelle à mener pour définir la politique énergétiquede la France

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très attachés au bon fonctionnement des installations et à la rigueurscientifique du raisonnement comme de l'information.Le débat démocratique doit donc avoir lieu sur la base d'une transpa-rence des informations livrées par tous les acteurs du secteur. Cecireste à gagner tout comme le fonctionnement démocratique desinstances de concertations locales (CLI) ou nationales dans lesquellesil convient de convier les salariés du secteur, leurs organisations syn-dicales, les citoyens, les élus à s'informer et à s'exprimer. Une atten-tion particulière doit en outre être portée au fonctionnement desautorités de sûreté nucléaires tant françaises qu'internationales(moyens, expérience, liberté de jugement, accès à l'information etcontrôle de l'application de leurs observations) qui constitue un élé-ment clef de l'information et de la sûreté des installations existantesou futures.La question de l'indépendance et des compétences des organismes desûreté renvoie directement à l'enjeu décisif de la sûreté des tranchesfutures. Non pas qu'EDF (et Areva), après avoir assuré depuis 30 ansla construction, puis le fonctionnement des 58 tranches du parc fran-çais actuel, dans des conditions de sûreté globalement satisfaisantes,soit devenu incapable d'en construire une 59ème, mais depuis 20 ans,les choses ont changé. Les directives européennes, les lois de transpo-sition et les textes d'application sont passés par là. Ils ont appliqué àEDF et à Areva ce que nous appelons la financiarisation de la socié-té. EDF ne fonctionne plus en service public mais en entreprise pri-vée à capital d'État.Il importe de tirer tous les enseignements de Fukushima, tant sur lefonctionnement des tranches actuelles que sur l'achèvement et la miseen service de l'EPR de Flamanville ou encore le futur chantier dePenly. Il en est de même des projets que l'industrie nucléaire françai-se peut être amenée à réaliser à l'exportation ainsi que dans les autresprocédés (génération IV par exemple qui, pour la même quantité d'u-ranium extraite, multiplie par 50 la quantité d'énergie produite), dontle développement est, à nos yeux, indispensable à terme.Le nucléaire est une filière importante dans ce qui reste de l'industriefrançaise. Elle a été mise à mal ces dernières décennies et le moratoi-re, de fait, a failli en avoir raison -pas de construction de nouvelletranche entre 1985 et 2005-. Pourtant elle représente encore plusieurscentaines de milliers d'emplois directs et indirects.Nous pensons que le recours au nucléaire en France est indispensableà condition de le faire dans des règles de sûreté clairement définies etsans cesse améliorées. Cela s'entend avec une réelle démocratisationdu secteur, c'est-à-dire avec une intervention accrue des citoyens, desusagers, des salariés, et bien entendu de leurs organisations. Cela s'en-tend avec un retour non pas à une étatisation du secteur, mais auxvaleurs du service public : respect du travail, respect des salariés, prio-

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rité à l'investissement nécessaire parce que productif et garant de sécu-rité. Voilà les premiers éléments que nous livrons au débat public sur lenucléaire civil. Nous souhaitons que l'organisation du débat sur lapolitique énergétique de la France mette " cartes sur table " et s'éta-blisse dans le respect des opinions et des arguments des uns et des aut-res, y compris pour le nucléaire.

Page 30: Réussir la transition énergétique

Réussir la transi-tion énergétique :Susciter et organi-ser un grand débatpublicLes conséquences du changement climatique constituent aujourd'huiun véritablement enjeu de civilisation. Si rien n'est très sérieusementenclenché d'ici à 2020, les conditions de vie des êtres humains ris-quent d'être considérablement perturbées. D'ores et déjà, nous cons-tatons la multiplication d'évènements extrêmes (cyclones, inonda-tions à répétition, sécheresse, désertification…). Une nouvelle catégo-rie de population apparaît, celle des " réfugiés climatiques ". Lesexperts estiment qu'ils pourraient être 50 millions dès 2020 et 150millions en 2050. Autant dire que nous risquons une recrudescencede conflits régionaux avec des incidences mondiales. Dès lors pasd'autre chemin que d'agir pour limiter l'augmentation moyenne de latempérature à 2°C d'ici à 2050.

La période présente diffère des précédentes par la nature et l'ampleurde la concentration de GES qui conduit de façon certaine à unréchauffement de la planète. Ce constat est maintenant clairementétabli. Les thèses des climato-sceptiques ont été battues en brèche. EnFrance, le dernier rapport de l'Académie des sciences a confirmé lesérieux des travaux du GIEC .

L'augmentation de l'effet de serre due à l'activité humaine estincontestable.

Le phénomène de l'effet de serre rappelle celui de la serre du jardinier: l'atmosphère terrestre laisse passer la lumière du soleil mais empri-sonne la chaleur. Avec deux phénomènes :

- les rayons ultraviolets du soleil se jettent sur le sol terrestre et la terre

UN IMPÉRATIF ABSOLU : SORTIR DES ÉNERGIES CAR-BONÉES FORTEMENT PRODUCTRICES DE GAZ À

EFFET DE SERRE

« Le GIEC (Groupe d'experts intergouver-nemental sur l'évolution du climat) préco-nise de réduire de moitié les émissionsplanétaires de CO2 d'ici à 2050 et de 80% dans les pays industrialisés les plusdéveloppés. Nous sommes très loin, ycompris en Europe, de nous diriger vers latenue de ces objectifs. Cet impératifsemble avoir disparu du débat public, etmême du discours des certains écologis-tes qui focalisent sur le nucléaire depuis lacatastrophe de Fukushima…. Le respectdes exigences du GIEC doit rester unepriorité… Il faut effectuer des choix, despriorités afin de composer le meilleur mixénergétique possible à même de satisfaireles besoins en énergie à un prix abordablepour tous. »

Page 31: Réussir la transition énergétique

renvoie une partie de cette énergie vers le ciel. Or, une couche devapeur d'eau et de gaz empêche une partie de cette chaleur de repar-tir dans l'espace, d'où réchauffement de la planète. Une grande partiede l'effet de serre est nécessaire pour garder la terre à une températu-re vivable : si cet effet de serre n'était pas créé, la température moyen-ne du globe serait de -18 ° C alors qu'elle est aujourd'hui de 15 °C,- depuis la mi-19ème siècle, la concentration de CO2 dans l'atmosphè-re a augmenté de 30 %, alors que la température moyenne du globea augmenté de 0,6°C durant cette période.

Bien que l'opinion publique mondiale soit consciente de ces enjeux,les gouvernements peinent à s'accorder. Tout retard complique l'am-pleur des décisions à prendre pour atteindre l'objectif. Rappelons qu'àCopenhague les chefs d'Etat, dont le nôtre, ont annoncé des réduc-tions volontaires d'émissions de carbone entre 13 et 17% alors qu'el-les devraient être de l'ordre de 40% en 2020.

Où en sommes-nous 20 ans après la conférence de Rio ?

Les conclusions de Durban (décembre 2011) sont consternantes. Unefois de plus, les deux cents délégations de la conférence internationa-le de Durban sur le changement climatique ont laissé les décisions" en suspens ".

A Copenhague, les chefs d'Etat s'étaient déplacés. On sait ce qu'il enest advenu. Ils se sont peu déplacés à Cancun comme à Durban. Lacrise financière, puis celle de la dette se sont installées durablement,les pressions des bourses et des agences de notation ont occupé le ter-rain politique.

Chaque sommet est marqué de déceptions fortes et de toutes petitesnotes d'espoir. Ainsi, à Durban les délégations se sont mises d'accordsur quatre points :

- la prolongation jusqu'en 2017 du protocole de Kyoto (prévu fin2012), seul texte juridiquement contraignant,- l'élaboration d'un nouveau système contraignant de réduction d'é-missions de GES d'ici à 2015, avec entrée en vigueur d'ici à 2020. Lanature exacte de ce nouveau texte juridique n'a pas été arrêtée,- ils ont confirmé la mise en place d'un Fonds Vert pour le climatdoté de 100 milliards de dollars par an, promis par les pays dévelop-pés, pour aider financièrement les pays en développement d'ici à 2020dans leur action contre le changement climatique et ses effets, - des financements privés seront sollicités pour le programme Redd,mécanisme de réduction des émissions issues de la déforestation et de

Page 32: Réussir la transition énergétique

la dégradation des terres.

Le mécanisme de la mise en œuvre conjointe (MOC) de Kyoto quifinance des projets destinés au stockage de carbone ou à la réductiondes GES n'a pas fait l'objet d'une nouvelle impulsion. Ces projets per-mettent de générer les fameux crédits de GES utilisables par les inves-tisseurs aujourd'hui cotés en bourse que nous ne pouvons soutenir.L'instauration des " droits à polluer " dans l'industrie et les spécula-tions qui les accompagnent montre que ce système de quota échange-able est peu efficace. On ne peut compter sur le marché pour baisserles contributions des grands groupes et des pays.

L'avenir durable du protocole de Kyoto reste toujours aussi hypothé-tique

Comme à l'accoutumée, pays en développement et pays développéss'opposent sur la mise en œuvre contraignante des engagements affi-chés dans le cadre de l'accord de Copenhague en 2009 et confirmés àCancun en 2010. La différence de nature des engagements, les procé-dures de vérification et la révision à la hausse des engagements actuelsrestent les principaux points de blocage. S'agissant des engagements proposés par les principaux émetteurs, lesdélégués ont pu une nouvelle fois mesurer l'écart qui les sépare del'objectif visant à maintenir en deçà de 2°C la hausse de la tempéra-ture moyenne mondiale en 2100 par rapport à l'ère préindustrielle .

Les ministres de l'environnement de l'Union européenne - responsa-bles de seulement 11 % des émissions mondiales de dioxyde de car-bone - ont déclaré qu'ils s'engageraient pour une nouvelle phase duProtocole de Kyoto, à condition que les nations responsables du restedes émissions se joignent à eux. Le Canada, le Japon et la Russie ontd'ores et déjà indiqué être opposés à une deuxième période d'engage-ment. Les Etats-Unis, qui n'ont pas ratifié le protocole, appellent ànégocier sur la base de l'accord signé à Copenhague, laissant de côtéle protocole.Les retards s'accumulent alors que les experts ont mis en évidence queplus on tarde, plus les coûts augmentent.

Pour limiter l'ampleur du réchauffement, il faut diviser par quatre lesémissions de GES en 2050 des pays industrialisés développés.

Les objectifs de réduction de GES demandent des convictions, ducourage et d'énormes moyens financiers. Efforts de conviction pourengager l'incontournable transition énergétique afin de réduire l'utili-

Page 33: Réussir la transition énergétique

sation des énergies carbonées. Le courage pour concevoir un nouveaumode de développement à l'échelle planétaire n'excluant aucunenation du progrès. Les moyens financiers pour concrétiser tout celadans chaque pays, auquel s'ajoute le règlement de la dette écologiquedes pays riches vers les pays en développement (Fonds Vert et trans-fert de technologies).

La division par quatre des émissions des pays industrialisés en 2050par rapport au niveau de 1990, et la division par deux des émissionsde l'ensemble des pays du monde, restent des objectifs qu'il convientd'atteindre. Ces objectifs supposent des bouleversements dans l'organisation dessociétés des pays industrialisés, qui dépassent les quelques mesuresdéjà envisagées ici ou là, et rendent nécessaire un concours considéra-ble des fonds publics. En effet, les pays industrialisés, au-delà du financement de leurs pro-pres mesures, doivent apporter un soutien financier et technologiqueaux pays en développement [PED] afin de les aider à atteindre leursobjectifs de non émission de GES sans mettre en cause leur besoin dedéveloppement.Les besoins chiffrés de l'aide sont estimés à 95 milliards d'euros paran par la Commission d'ici 2020 ; 110 pour les organisations nongouvernementales (ONG).

Avancer vers un nouveau mode de développement est une impérieu-se nécessité

Compte tenu de la probabilité de nouveaux blocages, seule l'interven-tion démocratique des peuples peut permettre une réelle avancée desEtats.Une conviction est de plus en plus partagée au sein des peuples : cettecrise, ces crises (alimentaire, écologique, financière, démocratique…)ne sont pas fatales. L'aspiration à un rapport plus accessible, pluséquilibré, plus raisonnable, plus maîtrisé avec la nature est aussi uneprofonde aspiration.L'enjeu auquel nous sommes confrontés nous contraint à changer deperspective civilisationnelle en impulsant l'émergence d'un nouveaumode de développement Trois secteurs majeurs de notre vie particu-lièrement pollueurs devront faire l'objet d'importantes mesures d'a-daptation : le logement, le transport, l'agriculture. L'évolution denotre système énergétique doit être fondamentalement révisée afin deréduire l'utilisation des énergies fossiles.

Comment financer ?

Page 34: Réussir la transition énergétique

Nous proposons de réduire les dépenses militaires de 20 % pour larestauration des écosystèmes et l'adaptation au changement clima-tique. Nous proposons de les réduire de 2 % par an sur la base desdépenses militaires de 2010, le désarmement nucléaire devrait accélé-rer les choses.Ce prélèvement alimenterait le Fonds Mondial Vert auprès de l'agen-ce internationale de l'environnement dont nous demandons la créa-tion au sein de l'ONU. Le Fonds Monétaire International (FMI) doit accorder ses prêts auxEtats avec des conditions identiques et cesser d'exiger le démantèle-ment des services publics. Une monnaie commune au service du co-développement doit se substituer au dollar. Nous pourrions égale-ment revitaliser le combat de la taxe Tobin sur les transactions finan-cières comme cela est à nouveau proposé par différents ministreseuropéens. Chiche !

Donner un coup de pouce aux négociations mondiales.

Il est urgent de remobiliser l'opinion publique afin que les citoyenset les salariés se mêlent de l'avenir de la planète. Agir ensemble pourfaire entendre leur voix au sommet de Rio+20 en juin 2012. Il s'agitde construire avec d'autres mouvements dans le monde un rapport deforce politique qui allie progrès social, lutte contre les inégalités socia-les et environnementales avec l'objectif suprême de préserver une vieacceptable sur la planète terre. Une position politique qui allie mesu-res financières, fiscales et politique publique concrètes, sous maîtrisecitoyenne est déterminante pour l'avenir. Les communistes seront dece combat !

Page 35: Réussir la transition énergétique

LES SIGLES

AIE Agence internationale de l'énergie

ASN Autorité de sûreté nucléaire

CEA Commissariat à l'énergie atomique et auxénergies alternatives

CLI Commission locale d'information

CNRS Centre national de la recherche scientifique

ENR Energies renouvelables

GES Gaz à effet de serre

GIEC Groupe d'experts intergouvernemental surl'évolution du climat

GTEP gigatonne équivalent pétrole

IFP Institut français du pétrole

IRSN Institut de radioprotection et de sûreténucléaire

Nome (loi) Nouvelle organisation du marché de l'électricité

OMS Organisation mondiale de la santé

ONF Office national des forêts

ONG Organisation non gouvernementale

PED Pays émergents et en développement

TEP Tonne équivalent pétrole

TIPP Taxe intérieure sur les produits pétroliers

Page 36: Réussir la transition énergétique

Documents et encarts à insérer dans la brochure énergie

Bilan du mix énergétique en France :

charbon

(*)

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Bilan Energétique en France :

30,7%

4,8%

14,7%

42,3%

5,2%2,0%0,3%

ENERGIE PRIMAIRE en Mteq

Total: 266 Mtep

47,0%

3,0%20,0%

22,0%

8,0%

ENERGIE Finale Consommée en Mteq

Total: 167 Mtep

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Hydraulique Eolien, géothermie Solaire :

Charbon

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Biomasse et déchets

transformation

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source: AIE 2008

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Page 38: Réussir la transition énergétique

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source: AIE 2001

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Climat : Energie et CO2

Page 39: Réussir la transition énergétique

Energie et Développement Humain :

Au delà de 2 tep/an, il n'y a plus de lien entre consommation d' énergie et espérance de vie

Page 40: Réussir la transition énergétique

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Coût de production de l'électricité :

Source : DGEC 2008 « coût de référence de production de l'électricité »

Pour le charbon, le gaz et le nucléaire, le rapport (DGEC 2008) ne donne que des coûts relatifs sur une base 100 pour le nucléaire. Les prix ont donc été calculé en partant des tarifs de 40-50 € pour le nucléaire .

Page 41: Réussir la transition énergétique

Consommation d'énergie primaire �dans le Monde (en Mtep):

Pétrole 33,1%

Charbon 27,2%

Gaz 21,1%

Nucléaire 5,8%

Hydraulique 2,1%

Biomasse, déchets...10%

Solaire, éolien, géothermie..0,7%

Page 42: Réussir la transition énergétique

DECHETS PRODUIT POUR PRODUIRE 1 TWh d'électricité

150 kg de Déchets ultimes à vie longue(volume de 10à 15 litres)

60 000 tonnes déchets solides principalement évacué dans l'atmosphère : cendres, suie, aérosols, mercure, arsenic, antimoine 0,3 tonnes d'Uranium 0,6 tonne de Thorium

35000 et 25000 tonnes déchets solides principalement évacué dans l'atmosphère

Nucléaire

Charbon

Gaz

Page 43: Réussir la transition énergétique

Déchets : quelques données générales

2t de déchets/an/hab

Dont 100 kg de déchets toxiques

Dont 1 kg de déchets nucléaires

Dont moins de 10g de déchets à hautes activité et vie longue

Stockage géologique hors biosphère

En 2020 ces déchets représenteront un volume de 5000 m3 pour la totalité de la production français depuis 1970, soit la taille d'une piscine olympique

TOTAL : 5000 m3 =

Très peu de captage et stockage en confinement : déchets tout simplement rejetés dans l'environnement dont métaux lourds toxiques de durée de vie infinie (secteurs de la chimie, des transports, chauffage urbain…

Déchets produits par an et par habitant tous secteurs confondus

Page 44: Réussir la transition énergétique

1 réacteur nucléaire de 1450 MW fonctionnant à

90% =

2000 éoliennes de 2MW (en tenant compte de

l'intermittence de 25% du vent)

=

10 millions d'installations solaires de 10m2 de

puissance 1KW pour 10m2

Combustion de 3,5 MILLIONS de tonnes de charbon dans une centrale thermique

=

Combustion de 2,2 MILLIONS de tonnes de

pétrole Dans une centrale thermique

=

1,6 MILLIARD de m3 de gaz

Dans une centrale thermique

La production de 10 Twh équivaut à un fonctionnement pendant 1 an de:

(AGROCARBURANTS)

(Projet de pétrole non-conventionnel hors OPEP)

(Pétrole non-conventionnel hors OPEP)

( pétrole non-conventionnel OPEP)

( pétrole conventionnel OPEP)

(Projet de pétrole conventionnel hors OPEP)

(Projet de pétrole conventionnel OPEP)

(pétrole conventionnel hors OPEP)

CONSOMMATION MONDIALE

CONSOMMATION

PRODUCTION et CONSOMMATION MONDIALE DE PETROLE (projection de l'AIE 2009)

PRODUCTION