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Réussir le concours d’attaché 2002 Cahier n° 2 - 1/1627 - 7 janvier 2002 Cahier détaché PRÉPARATION AUX CONCOURS 14 k Comment travailler à un mois du concours ? k Le service public k Les sources du droit communautaire k L’enseignement et la formation professionnelle en France k Les politiques économiques de l’Etat k Le Fonds européen de développement régional

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Comment travailler à un mois du concours ? Le service public Les sources du droit communautaire L’enseignement et la formation professionnelle en France Les politiques économiques de l’Etat Le Fonds européen de développement régional

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7 JANVIER 2002 • LA GAZETTE 237

Sommaire

COMMENT TRAVAILLER À UN MOIS DU CONCOURS?...............................238

LE SERVICE PUBLIC ................................................................................241I/ L’ÉCLATEMENT DE LA NOTION ....................................................................................................241

II/ LA DIVERSITÉ DANS LA GESTION...............................................................................................241

LES SOURCES DU DROIT COMMUNAUTAIRE ...........................................245I/ LES SOURCES ÉCRITES DU DROIT COMMUNAUTAIRE .................................................................245

II/ LES SOURCES NON ÉCRITES DU DROIT COMMUNAUTAIRE........................................................246

III/ LA HIÉRARCHIE DES NORMES COMMUNAUTAIRES...................................................................246

L’ENSEIGNEMENT ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE EN FRANCE .............................................................247I/ LE SCHÉMA GÉNÉRAL.................................................................................................................247

II/. LE RÔLE DES COLLECTIVITÉS LOCALES DANS LA FORMATION INITIALE ...................................248

III/ LA RÉGION, AU CŒUR DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE .................................................249

IV/ L’ÉDUCATION PERMANENTE .....................................................................................................250

LES POLITIQUES ÉCONOMIQUES DE L’ÉTAT ............................................252I/ LES INSTRUMENTS DES POLITIQUES CONJONCTURELLES .........................................................252

II/ LES POLITIQUES DE RELANCE OU LA TOUTE PUISSANCE DE L’ÉTAT ..........................................253

III/ LA DÉSINFLATION COMPÉTITIVE OU LE DÉSENGAGEMENT DE L’ÉTAT .......................................253

IV/ VERS UN RETOUR DE L’ÉTAT? ...................................................................................................254

LE FONDS EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL (FEDER)............255I/ LA MISSION DU FEDER ...............................................................................................................255

II/ LE FONCTIONNEMENT DU FEDER ..............................................................................................256

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7 JANVIER 2002 • LA GAZETTE238

Comment travailler à un moisdu concours ?

Réalisé par Francis Pian – MB Formationwww.mbprepa.com

« Comment travailler à un mois du concours ? » est une question qui reflète soit une panique sourde chez les candidats, bien compréhensible, soit le constat d’une impréparation liée à des facteurs individuels (pas de motivation) ou extérieurs (événements familiaux ou autres). Dans les deux cas, est-il possible d’utiliser son temps efficacement ? Ce mois avant les épreuves est-il du temps perdu ou du temps profitable ?

Les fêtes de fin d ‘année sont désormais passées et il est à espérer que vous en avez bien profité sinon abusé car tout va se dérouler très rapidement désormais. Le temps n’est pas le même en octobre qu’en janvier, il est plus rapide, l’échéance se rapproche. Toutefois, il faut se rassurer. Vos acquis sont réels, tout est vu, tout est acquis. Depuis le mois de septembre, vous avez suivi les dossiers de la Gazette des communes, donc vous avez enrichi et complété les fiches fournies, vous avez lu et mis en application les conseils méthodologiques proposés pour les différentes épreuves de synthèse, de résumé, de dissertation. Un entraînement régulier vous a permis de progresser et de corriger les imperfections des premiers devoirs. Heureusement car les sacrifices ont sans doute été réels pour vos proches et pour vous-même.

Quelles sources utiliser ?À un mois du concours, il est inutile de se précipiter vers les gros manuels de 500 pages. Les sommes de droit administratif ou de culture générale lues à quatre semaines d’une épreuve noient le lecteur candidat qui mesure ses manques et ses impasses, panique et confond toutes les données.Il est préférable de se concentrer sur des sources d’informations déjà synthétisées.Les revues spécialisées sont intéressantes à cet effet. Il en est ainsi de « Sciences humaines », de « l’Histoire », d’« Alternatives économiques » qui proposent des numéros spéciaux ou des dossiers sur des thèmes transversaux et susceptibles de tomber au concours. Prenez l’exemple du récent concours d’administrateur territorial, l’épreuve de culture générale en interne portait sur les savoirs, La revue « Sciences humaines » traitait de la question dans un récent numéro.Des sites Internet contiennent d’excellentes synthèses sur des thèmes de culture générale comme celui du Premier ministre. D’autres font le point sur des dossiers législatifs (et donc de société) comme celui du Sénat, de l’Assemblée nationale, du Conseil constitutionnel. Faites des « sorties papier » et confrontez vos connaissances à ces fiches. Il ne s’agit pas de restituer une quelconque langue de bois mais au contraire de réfléchir avec différentes sources pour vous forger votre propre vision « argumentée ».Évidemment, la lecture des revues professionnelles comme la « Gazette des communes » ou le « Moniteur » reste toujours essentielle pour repérer les thèmes dans l’air du temps. Cette veille à l’égard de la culture professionnelle est particulièrement nécessaire pour les candidats qui sont isolés et-ou dans des services très spécialisés dans lesquels par nécessité les lectures sont très pointues.Comme nous l’avions écrit dans l’un des premiers articles de cette série, vous avez certainement réalisé des dossiers sur les grands thèmes d’ac-tualité et ce depuis le mois de septembre. C’est une bonne démarche car elle permet de tenir en éveil l’attention des candidats. Elle favorise aussi un certain recul par rapport à l’avalanche d’informations quotidienne. Si vous prenez le cas des événements du 11 septembre, la pertinence de l’information s’est modifiée du tout au tout entre septembre et janvier.

Il en est de même par rapport à l’insécurité ou à des réformes débattues à l’époque et mises en œuvre aujourd’hui.Garder des articles qui exigent la suspension du processus du passage à l’euro est absurde en janvier février 2002. En revanche il peut être utile de comparer les critiques de l’époque avec la réalité actuelle.C’est pourquoi les dossiers constitués par les candidats dans le cadre d’une préparation au concours doivent comporter une quarantaine de pages qui sont constamment remises en cause pour conserver leur utilité. Il faut aussi impérativement faire des fiches de synthèse sur tous ces dossiers. Comme nous l’avons déjà écrit, en réalisant les dossiers vous vous êtes comporté comme un concepteur de sujets de note de synthèse ou de rapport pour le concours. Nous espérons que vous avez bien saisi la démarche de la composition d’un dossier. Si c’est le cas, vous avez bien avancé dans l’élaboration de la note ou du rapport.

Élaborer des fichesPassez au stade suivant, relisez les fiches ou notes que vous avez produites à partir de ces dossiers. Si vous ne l’avez pas encore fait, cela devient urgent et occupez votre mois de janvier à cet exercice. Faire des photocopies d’articles sans les lire ou sans les synthétiser n’est que de peu d’intérêt pour la réussite au concours. Ces fiches sur deux-trois pages sous forme de plans détaillés permettent une bonne mémorisation des informations. Elles vous aideront aussi pour travailler l’oral qui se prépare, lui aussi dès l’écrit.

Exemple de fiche

ThèmeQuelques chiffresQuelques faits marquants

Énoncé de quelques enjeux ou problématiques type

Regroupement structuré d’informations, si possible en deux parties pour préparer des trames de planIA)B)IIA)B)Liens avec d’autres thèmesAvis personnels et arguments

Le thème est fonction des trente que vous avez sélectionnés par matière en début de révision.Les quelques chiffres et faits marquant ainsi recueillis vous serviront à accrocher le lecteur lors de l’analyse de votre copie. En fait, pourquoi lire votre copie ? En quoi apporte-t-elle une information qui permet de vous distinguer des autres candidats ? Montrez l’actualité ou l’urgence sociale du thème que vous allez traiter. Cette accroche ne s’invente pas le jour du concours. Les grands improvisateurs travaillent leur entrée en matière et ont une logique qui leur permet ensuite de valoriser leur talent.Faites des énoncés d’enjeux ou de problématiques. A priori, vous avez sélectionné un thème assez large ce qui est la bonne attitude pour

Comment travailler à un mois du concours ?

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la révision. En revanche le jour du concours, le thème devra être abordé de façon plus restreinte soit à la demande du sujet, soit parce que vous n’avez pas le temps de tout aborder. Surtout ne dressez pas de grandes fresques planétaires et chronologiques aux affirmations hasardeuses voire fallacieuses. C’est pourquoi des énoncés de problématiques plus restreintes vous aideront à produire un plan et un texte plus dense, plus intelligent.Procédez au regroupement des informations pour mieux les mémori-ser. Il est préférable de les organiser déjà dans le cadre d’un plan en deux parties avec deux sous-parties chacune. La plupart des informations juridiques se structurent sous cette forme. Les autres matières peuvent aussi rentrer dans ce cadre. Cela peut vous faciliter le travail de remé-moration, le jour de l’épreuve. Toutefois, n’adoptez pas des plans trop contraignants ou adaptés qu’à une seule problématique. Une approche « Situation, Problème, Résolutions, Informations » ou encore « constat- perspectives » doit convenir. Ce n’est pas un plan de dissertation mais de regroupement d’informations pour une fiche. Évitez les plans descriptifs qui cumulent des données sans aucune logique ni réflexion particulière.Souvent dans les sujets de concours, deux thèmes peuvent être mis en liaison. Aussi, il est bon d’avoir pensé à des liens potentiels et plausi-bles avec d’autres thèmes comme solidarité et relations internationales ou décentralisation et aménagement du territoire.En fin, il est judicieux de réfléchir à des opinions personnelles qui peuvent vous être demandées dans les dissertations de culture générale. Il est préférable d’y réfléchir à l’avance et d’avoir des arguments.

Réviser à plusieurs ?Dans ce denier mois la solitude dans les révisions commence à peser. A-t-on pensé à tous les thèmes ? Est-ce la bonne démarche ? Le doute « affreux » commence à assaillir les plus déterminésCertains candidats engagent des révisions à plusieurs. L’intérêt est réel. La motivation est renouvelée, la solidarité permet de compléter les informations de chacun. Encore faut-il être organisé. Se retrouver régu-lièrement pour échanger des propos de Café du commerce est inutile dans la perspective du concours.Au contraire, il convient de définir précisément les thèmes travaillés par chacun d’entre vous au préalable et qui feront l’objet d’un échange compte tenu des formations spécifiques des différents candidats. Soit vous décidez de travailler sur les mêmes thèmes, soit vous préférez que chaque candidat présente des thèmes différents des autres. Chaque méthode a son intérêt à condition que chacun fournisse la même qualité de production. Avant tout travail collectif, il est essentiel de passer par le stade de l’assimilation individuelle. C’est le propre et-ou le problème des coopératives. En tout cas à plusieurs, vous abordez davantage de questions qu’en restant isolé. De plus, il n’y a pas d’inquiétude à avoir, en raison du nombre de postes offerts au concours, vous n’êtes pas des concurrents. La question peut davantage se poser si quatre candidats se présentent dans la même collectivité pour deux postes et que cha-cun souhaite rester sur cette collectivité. Si vous êtes sur des postes contractuels, destinés à être pérennisés et occupés par vous-même, le problème est résolu.

Savoir se testerLe facteur temps dans la réussite au concours est déterminant. Il faut vous habituer à réagir vite face aux questions écrites et, dans quelques mois, orales.Vous pouvez tester vos connaissances individuellement à partir de ques-tionnaires à choix multiples. Des ouvrages existent qui posent des questions pertinentes avec des réponses argumentées. Savoir que vous avez trouvé la bonne réponse ou pas est inutile si vous ne saisissez pas les raisons de votre succès ou de votre échec.Ces QCM doivent être des guides, des clignotants pour mesurer vos manques, il faut les prendre avec recul, voire amusement. Choisissez bien vos ouvrages. Certains tiennent plus de l’érudition des cabinets de curiosités du XVIIIe siècle ou des sociétés de sciences naturelles proches

de Bouvard et Pécuchet que des questions susceptibles d’être posées au concours. Les indications de correction réalisées par les auteurs des sujets montrent clairement qu’il faut prendre de la hauteur par rapport aux questions posées et ne pas se noyer dans des détails.Autre technique, vous pouvez sur les éditoriaux des quotidiens ou d’heb-domadaires, vous exercez à produire au pied levé des introductions et des plans rapides sur les problématiques contenues dans ces textes. Cette démarche sera un réflexe pour le jour du concours. Face à n’importe quel sujet, vous aurez l’habitude de définir les termes importants et de réfléchir aux enjeux posés.Assurer une veille juridique et de culture générale consiste aussi à observer les autres concours et les sujets donnés. Dans la fonction publique territoriale, le concours d’administrateur s’est déroulé récem-ment, certaines annales sont disponibles. Il est intéressant à constater qu’il n’y a pas de réelle surprise. Les thèmes étaient tous très classiques et faisaient plus appel à l’intelligence qu’à l’érudition.Ainsi, en externe, la composition portait sur la question « Pourquoi voter ? » et en interne, il convenait de commenter une citation de Philippe MEIRIEU sur la définition des savoirs.Les notes de synthèse portaient sur les emplois jeunes, la délégation de service public, la prime pour l’emploi, le partenariat local et l’Europe, la couverture maladie universelle. Le cas pratique visait les procédures de participation des habitants. Rien de surprenant, tout est actuel sans être événementiel.Quel enseignement en tirer pour le concours d’attaché territorial ? Si vous avez bien suivi les thèmes dans les différentes revues et si vous avez surpris les connivences entre l’actualité juridique, économique, sociale et le programme du concours, vous connaissez le sujet sinon dans sa formulation exacte (!) du moins dans sa thématique. Il nous est déjà arrivé de faire travailler des stagiaires sur les thématiques du concours simplement en réalisant cette veille.À titre d’exemple, un point « incontournable » est certainement celui de l’Euro. Pensez à faire figurer les sommes en euros dans vos copies et non plus en francs.Encore un conseil, l’actualité est importante pour certaines épreuves, mais il est sans doute plus utile de montrer que vous savez mettre en perspective des données. Ne soyez pas trop collé sur l’événement comme le journal télévisé de 20 heures. Pourquoi « faire comme CNN » si vous n’êtes pas en mesure de faire comprendre les causes et les conséquences de ce même événement à votre interlocuteur.Cette quête de compréhension de l’événement, du sens de la société, des règles juridiques et économiques qui la régissent est fort louable dans une démarche de concours, elle devra rester présente dans votre vie de fonctionnaire et de citoyen.

La revue des revuesNous vous proposons une série de revues sur des thèmes pertinents pour le concours aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. À vous de repérer les points qui vous semblent utiles pour approfondir votre culture générale.Pouvoirs n° 94L’État-providence avec un article sur l’individu-citoyen à analyser en détailLes objectifs de l’État-providenceLa réforme des États-providence en EuropePouvoirs n° 95La commune en France et en EuropeUne analyse comparative de la structure administrative de base dans les différents pays de l’UnionPour n° 171 Sept 2001Auto-emploi et création d’activitésUn bilan critique de l’engouement des années 80 en faveur de l’entrepriseUn état des lieux avec statistiques et données précisesUne présentation de l’action des pouvoirs publics : État et collectivités locales

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Panoramiques n° 53Comprendre la situation en Corse et resituer le débat dans une approche institutionnelleUne bonne mise en perspective historique, politique mais aussi écono-mique et culturelle.Panoramiques n° 54France-Allemagne : un tandem en panne avec les enjeux, les rapports de force, l’histoire, qui se poursuit avec un débat sur l’avenir de l’EuropeCommentaire n° 94L’Europe et le mondeAprès Nice, quel avenir européen ?Une réflexion sur les rapports Union européenne et États-UnisComment l’Europe peut-elle peser dans les enjeux internationaux ?Les cahiers Français n° 304Les nouvelles questions de l’emploiL’évolution des marchésLes inégalités statutairesLa flexibilitéLes discriminationsLes 35 heures et les conséquences sur l’emploiLe vieillissement de la population active et la politique d’immigrationEsprit novembre 2001Une tentative de réflexion sur les événements du 11 septembre, qui dépasse une simple relation des faits et des anathèmes divers et variésL’émergence d’une culture de guerreLes implications politiques, économiques, stratégiquesPour une nouvelle grammaire des civilisationsSciences humaines « Une mine de thèmes pour les concours »Hors Série n° 33Vivre ensembleLes modifications du lien socialLe lien conjugalLe rapport à autruiLes nouveaux groupesQuelle identité ?Sciences humaines novembre 2001Dossier : quels savoirs enseigner ?Diversité des populationsQuel contenu et pour quoi faire ?Sciences humaines Été 2001Un numéro spécial exceptionnel sur les grandes questions de notre tempsTous les thèmes sont essentiels, l’approche est simple mais synthétique et guide le lecteur avec des conseils d’ouvrage de référenceSciences humaines décembre 2001Les sectes : religiosité dévoyée ou religions du futur ?Pouvoirs locaux n° 50La prospective des territoiresUne approche désormais moins technocratique et plus sociétaleL’affirmation de la région pour assumer un besoin croissant de cohéren-ceL’HistoireQuatre numéros pertinentsCollection de l’Histoire, numéros spéciauxAvril 2001 le temps des colonies (Pour mieux comprendre certains con-flits et ressentiments)Octobre 2001 la Bible (Un même livre pour trois religions, appréhender sa genèse, son environnement et les conséquences de sa lecture)Numéros mensuelsOctobre 2001 un dossier complet sur le Président de la RépubliqueDécembre 2001 Mahomet, le Coran et les talibansRevue française des affaires socialesJuil-sept 2001 n°3Les territoires de la politique de la ville

Chronologie de la politique de la villeChiffres et état des lieuxRéalité du droit et décentralisationContrat local de sécurité et politique de la villeÉconomie et humanismeMars avril 2001 n° 356Intégration sociale et solidarité internationale : quelles convergences ?Quel sens aux mots : humanitaire, coopération, citoyenneté ?Le rôle des collectivités territoriales dans la coopérationAlternatives économiquesHors série n° 48L’état de l’économie 2001Inflation, baisse des impôts, avenir de l’État-nation, refondation socialeAvenir du système monétaire internationalAlternatives économiquesDécembre 2001 n° 198La France et la récessionLa démocratie face au risqueAlternatives économiquesSeptembre 2001 n° 195Les inégalités : comment se développent-elles ?Comment lutter contre ?Administration (revue du corps préfectoral)Un dossier complet sur le débat public, la concertation et la démocratie localeLes cahiers de la fonction publiquenovembre 2001 n° 206Politique et administrationAutorités administratives indépendantes et contrôle démocratiqueLe risque technocratique (quelle part de pouvoir laisser aux fonctionnai-res ?)Cabinets et entourages (une approche nationale transposable sur un plan local)Les cahiers français n° 303La mémoire entre histoire et politiqueOccupationGuerre d’AlgérieIdéalisation de certains comportementsOubli d’autres faits moins glorieuxProblèmes politiques et sociauxnovembre 2001Les Français et la politiqueQuelle perception de l’univers politique ?La crise de la participation politiqueQuelles autres formes d’expression ?Manières de voir (le monde diplomatique)Novembre-décembre 2001 n° 60Onde de choc (11 septembre)Le nouvel ordre mondialL’islamisme, voilà l’ennemiL’arc de crise (les lieux de conflits)

Ces quelques sources et thèmes n’excluent pas la lecture d’autres revues. Ils montrent que certains points sont traités sous différents angles, par différents auteurs mais à la même période. Voilà une démarche de synthèse à engager. Bon courage.

Comment travailler à un mois du concours ?

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Le service public a été la notion centrale et fondatrice du droit adminis-tratif, puisque dans son arrêt Blanco (TC 8 fév. 1873) le Tribunal des Conflits en faisait le critère de la compétence du juge administratif. Par la suite, il va permettre, avec l’école du service public de Duguit d’expliquer et de justifier l’ensemble du droit administratif. D’autres concepts comme celui de puissance publique prendront le relais. Pourtant, le service public reste une idée importante même si elle a tendance a se brouiller. Cet éclatement de la notion justifiant en partie la diversité de la gestion du service public.

I/ L’ÉCLATEMENT DE LA NOTIONLa notion classique de service public peut se définir comme une activité d’intérêt général, assurée par une personne publique au moyen de procédés exorbitants du doit commun. Cette définition renvoie donc à trois éléments. Un élément organique c’est-à-dire un ensemble de moyens qu’une personne publique affecte à une tâche ; un élément matériel : des activités du type prestation qui sont développées dans un but d’intérêt général. Enfin, un troisième élément d’ordre juridique : l’existence d’un régime de droit public. Ces différents critères ont été remis en cause à une époque ancienne par la jurisprudence du Conseil d’État, à une époque plus récente par les développements du droit européen.

A) Les remises en causepar le juge administratif1) L’introduction du droit privé dans les services publicsEn 1921, dans l’affaire dite du Bac d’Eloka, le Tribunal des Conflits (TC. 22 janvier 1921 Société commerciale de l’Ouest africain) a reconnu l’existence d’une nouvelle catégorie de services publics : les services publics à caractère industriel ou commercial (SPIC). En l’occurrence la colonie de Côte d’Ivoire exploitait un bac qui coula. Afin de dédommager les victimes, le Tribunal des Conflits « estime que la colonie exploite un service de transport dans les mêmes conditions qu’un industriel ordinaire ». Dans ces conditions le juge judiciaire est compétent et le droit privé s’applique.Si la catégorie des SPIC voyait ainsi le jour, il était pour autant difficile de les distinguer clairement des services publics administratifs. Le Conseil d’État va finalement dégager trois critères (CE Ass. 16 nov. 1956 « Union syndicale des industries aéronautiques ») : l’objet du service public, l’origine des ressources, les modalités de fonctionnement.Avec l’arrêt Naliato (TC 21 janvier 1955) une nouvelle catégorie de services publics soumise au droit privé voyait le jour : les services publics sociaux. Mais, elle devait définitivement disparaître avec l’arrêt Gambini (TC 4 juill. 1983)

2) La gestion des services publics par des personnes privéesDans un premier temps, le Conseil d’État va admettre que des personnes privées puissent être investies de prérogatives de puissance publique en l’occurrence le droit d’expropriation (CE 20 déc. 1935 Établissements Vézia). Ainsi, le Conseil d’État « amorçait la dissociation entre le service public entendu comme une institution… et le service public entendu comme une mission » (Long, Weil et Braibant). Dans ces conditions il a pu admettre quelques années plus tard qu’une personne privée puisse, en dehors de tout contrat de concession, par la simple soumission partielle

à un régime de droit public, gérer un service public. (CE 13 mai 1938 Caisse primaire aide et protection). Dans la foulée de cette jurisprudence de nombreuses catégories de personnes privées se verront reconnaître la même possibilité. (CE 31 juill. 1942 Montpeurt, CE 2 avril 1943 Bouguen, CE 5 mai 1944 Compagnie maritime de l’Afrique orientale, CE 13 janv. 1961 Magnier, etc.)

B) Les remises en cause par le droit européenLe droit européen ignore la notion de service public, il ne connaît que des « services d’intérêt général », dont le noyau dur est constitué par la notion de service universel

1) La notion de service d’intérêt généralPour la Commission, peuvent être considérés comme tels des « activités de service, marchands ou non, considérées d’intérêt général par les autorités publiques et soumises pour cette raison à des obligations de service public ».Seuls les services d’intérêt général marchand ou économique sont soumis aux règles de la concurrence sans toutefois qu’elles puissent les empê-cher d’accomplir leur mission. (CJCE 27 avr. 1994 Commune d’Almélo).

2) La notion de service universelComprise comme « le noyau dur des exigences d’intérêt général » elle nécessite un service de qualité accessible à tous et par conséquent a pu être comprise comme une espèce de contenu minimum du service ce qui n’est pas le cas. Le service universel inclurait donc un minimum de principes de gestion communs à tous les services d’intérêt général marchand ou non.

II/ LA DIVERSITÉ DANS LA GESTION

A) La diversité des modesde gestionLes services publics locaux peuvent être gérés de façon directe (1) par les collectivités locales qui les organisent ou faire l’objet d’une gestion déléguée (2). C’est le conseil municipal qui est seul compétent pour décider si un service public doit être géré directement par la collectivité (voir article L.2221-3 du CGCT) ou faire l’objet d’une délégation de service public (voir article L.1411-4 du CGCT).

1) Les services publics locaux et la gestion directeLes services publics locaux peuvent faire l’objet de la part des collecti-vités locales d’une gestion directe à travers les mécanismes juridiques suivants : la régie directe (1.1), la régie autonome (1.2) et la régie personnalisée (1.3)

1.1 La régie directeDans le cadre d’une régie directe, la gestion du service public est assurée par la collectivité elle-même avec ses propres moyens. Le service n’a aucune autonomie financière, il n’a pas d’organe de gestion, ni de person-nalité juridique propre. En cas de litige avec un tiers, c’est la responsabilité de la collectivité qui est engagée. La comptabilité de la collectivité retrace les différentes opérations du service de manière individualisée.

Le service public

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1.2 La régie autonomeLes régies dotées de la seule autonomie financière sont créées et leur organisation administrative et financière déterminée par délibération du conseil municipal. Elles sont administrées, sous l’autorité du maire et du conseil municipal, par un conseil d’exploitation et un directeur désignés dans les mêmes conditions sur proposition du maire.Les produits des régies dotées de la seule autonomie financière, y com-pris les taxes ainsi que les charges, font l’objet d’un budget spécial annexé au budget de la commune voté par le conseil municipal. Dans les budgets et les comptes de la commune, ces produits et ces charges sont repris dans deux articles, l’un pour les recettes, l’autre pour les dépenses. L’agent comptable est celui de la commune.

1.3 La régie personnaliséeLes régies dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière sont créées et leur organisation administrative et financière déterminée par délibération du conseil municipal. Elles sont administrées par un con-seil d’administration et un directeur désignés dans les mêmes conditions sur proposition du maire. Le budget comporte deux sections, l’une pour les opérations d’exploitation, l’autre pour les opérations d’investissement. Il est préparé par le directeur (SPIC) ou le président du conseil d’admi-nistration (SPA) et voté par le conseil d’administration. L’agent comptable est soit un comptable public, soit un agent comptable.

2) Les services publics locaux et la gestion déléguéeUne commune peut déléguer la gestion de ses services publics à une personne morale de droit privé à objet commercial (2.1), à une asso-ciation (2.2), à un organisme mixte (2.3) ou à une personne morale de droit public (2.4)Toutefois, il convient de préciser au préalable, que certains services publics ne peuvent être délégués. Il s’agit des services tenant à l’exercice d’une prérogative de puissance publique (édiction d’actes réglementai-res, exercice de pouvoirs de police administrative, perception de recettes à caractère fiscal et limitation apportée au régime de la propriété). Il s’agit également de certains services à nature particulière (état civil, gestion des listes électorales, gestion des concessions funéraires et des espaces publics dans les cimetières, surveillance des enfants dans les cantines scolaires et prévention sanitaire).

2.1 La gestion déléguée à une personne morale de droit privé à objet commercial (entreprises)La gestion déléguée à une personne morale de droit privée prend la forme d’une convention qui a pour objet et pour effet de déléguer une part plus ou moins grande d’une activité de service public prise en charge par une collectivité locale (distribution de l’eau par exemple) à un tiers. Il existe différentes catégories de contrats de délégation de service public : la régie intéressée (2.2.1), la gérance (2.2.2), l’affermage (2.2.3) et la concession (2.2.4)

2.2.1 La régie intéresséeLa régie intéressée est un mode de gestion mixte du service public qui s’appuie sur le concours extérieur d’un professionnel privé contractuel-lement chargé de faire fonctionner le service public. Le régisseur est rémunéré par la collectivité au moyen d’une rétribution qui comprend une redevance fixe et un pourcentage sur les résultats de l’exploitation. La collectivité locale est chargée de la direction de ce service mais peut toutefois donner une certaine autonomie de gestion au régisseur. En fonction du nouveau de risque assuré par le délégataire, la régie intéressée résultera d’un simple marché public ou d’une délégation de service public

2.2.2 La géranceLa gérance est un mode de délégation de service public fondé sur les mêmes principes que la régie intéressée. La collectivité confie à une entreprise l’exploitation d’un service public, lui remet les équipements et

matériels nécessaires et contrôle l’activité de cette dernière. L’exploitant reverse à la collectivité les redevances perçues auprès des usagers et bénéficie en retour d’une rémunération basée sur un tarif forfaitaire ou unitaire garanti au contrat. Le risque est en conséquence assuré par la collectivité. Par ailleurs, il convient de préciser que la gérance est un marché public soumis au code des marchés public.

2.2.3 L’affermageL’affermage est un mode de gestion déléguée d’un service public indus-triel et commercial. Les équipements nécessaires à l’exploitation du service sont remis au fermier par la collectivité qui en a assuré le finan-cement. Le fermier doit simplement assurer l’exploitation du service. A ce titre, il doit garantir la maintenance des ouvrages et éventuellement leur modernisation ou leur extension.La rémunération du fermier repose sur les redevances payées par les usagers. Par contre, le fermier est tenu de verser à la collectivité une contribution destinée à couvrir l’amortissement des frais initiaux enga-gés par la collectivité. Le risque de gestion repose donc sur le fermierLe choix du fermier se fait dans le respect des règles de délégation de service public : appel à candidatures ; examen contradictoire des offres par une commission spécialisée et composée des élus concernés ; choix du délégataire approuvé par l’assemblée délibérante. Le contrat d’affermage doit être limité dans sa durée et ne peut être dénoncé que pour faute grave.

2.2.4 La concessionLa concession est un mode de gestion déléguée d’un service public par lequel la collectivité charge son cocontractant de réaliser des travaux de premier établissement et d’exploiter à ses frais le service pendant une durée déterminée en prélevant directement auprès des usagers du service des redevances qui lui restent acquises (voir CE, 30 mars 1916, Compagnie générale d’éclairage de Bordeaux). La rémunération du concessionnaire est donc assurée par les usagers. La gestion de l’activité est donc effectuée aux risques et périls du concessionnaire privé.La convention de concession doit tenir compte, pour la détermination de sa durée, de la nature des prestations demandées au délégataire et ne doit pas dépasser la durée d’amortissement des installations mises en œuvre. A l’expiration de la convention, l’ensemble des investissements et des biens du service devient la propriété de la collectivité.La collectivité contrôle le bon fonctionnement du service, notamment au vu des comptes rendus techniques et financiers annuels.

2.2 La gestion déléguée à une associationUne commune peut déléguer la gestion d’un service public à une asso-ciation. (voir Ce, 13 mai 1938, Caisse primaire « aide et protection »). Toutefois, cette délégation doit s’effectuer dans le respect de certaines règles juridiques et financières précises car il peut exister un risque de gestion de fait.

2.3 la gestion déléguée à un organisme mixteSelon l’article L.1521-1 du code général des collectivités locales, les sociétés d’économie mixtes locales peuvent exploiter des services publics à caractère industriel ou commercial, ou toute autre activité d’intérêt général. Elles doivent simplement respecter une double limite. Elles doivent rester « dans le cadre des compétences qui sont reconnues par la loi » aux collectivités actionnaires et, si l’objet de la SEML inclut plusieurs activités, celles-ci doivent être complémentaires.

2.4 La gestion déléguée à une personne morale droit publicUne commune peut confier l’organisation et la gestion d’un service public à un établissement public spécialement créé à cet effet (exem-ple : les centres communaux d’action sociale). Il s’agit généralement des établissements publics de coopération intercommunale qui gèrent pour le compte de plusieurs communes notamment le service public du ramassage des ordures, etc.

Le service public

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7 JANVIER 2002 • LA GAZETTE 243

B) La diversité des principesde gestionAfin d’assurer la satisfaction de l’intérêt général, les services publics locaux sont tous soumis aux mêmes règles de fonctionnement, aux mêmes grands mêmes principes dits « lois de Rolland » : le principe de continuité (1), le principe d’égalité (2) et le principe de mutabilité (3)

1) Les services publics locaux et le principe de continuitéLe respect du principe de continuité dans les services publics locaux a de nombreux effets sur le fonctionnement de ces derniers notamment en matière de gestion des ressources humaines (1.1) et de contrats administratifs (1.2).

1.1 Le principe de continuité et les ressources humaines dans les services publics locauxLe principe de continuité a des implications importantes dans la gestion des ressources humaines dans les services publics locaux vis-à-vis du droit de grève (1.1.1), de la démission des agents qui y sont affectés (1.1.2) et de la participation d’éventuels collaborateurs occasionnels ou bénévoles (1.1.3).

1.1.1 Le droit de grève et la continuité des services publics locauxLe droit de grève et la continuité des services publics locaux sont deux principes difficilement conciliables (voir CE Ass. 7 juill. 1950 Dehaene). En conséquence, le législateur a adopté une attitude pragmatique et il incombe principalement au Gouvernement de fixer l’étendue des limi-tations à apporter au droit de grève. (voir la position du Conseil Consti-tutionnel DC n° 79-105 25 juillet 1979 Droit de grève à la télévision et à la radio)Les agents de certains services publics ont été tout simplement privés du droit de grèves en raison de la haute teneur en souveraineté des services publics auxquels ils appartiennent. (militaires (loi du 13 juillet 1972), policiers (loi du 28 septembre 1948)…Les agents d’autres services publics peuvent faire l’objet, dans le cadre de l’instauration d’un service minimum, d’une mesure de réquisition. Il appartient aux responsables des services en cause de désigner les agents devant rester en fonction malgré la grève. Ces agents peuvent occuper des fonctions d’autorité et de responsabilité. Il peut aussi s’agir de simples agents d’exécution. Un agent dont la présence est jugée indispensable pour assurer le service minimum commet une faute disciplinaire en refusant de rester à son poste et d’y accomplir sa tâche.Enfin, il convient de préciser que le législateur a imposé un cadre juridique précis pour le déclenchement d’une grève. Il a notamment imposé le dépôt d’un préavis. Dans le secteur public, le préavis doit être adressé à l’autorité hiérarchique cinq jours francs avant le déclenchement de la grève et doit émaner d’une organisation syndicale représentative à l’échelon national.

1.1.2 La démission des agents chargés des services publics locaux et le principe de continuitéEn cas de démission d’un agent affecté à un service public, ce dernier doit continuer à assurer son activité professionnelle jusqu’à ce que sa démission soit acceptée par l’autorité normalement investie du pouvoir de nomination. S’il quitte son poste avent cette acceptation, l’agent est en situation d’abandon de poste car il porterait atteinte à la continuité du service public.

1.1.3 Les collaborateurs occasionnels et la continuité des services publics locauxLes autorités responsables des services publics locaux peuvent avoir recours à des collaborateurs occasionnels ou à des bénévoles alors mêmes qu’il n’existerait aucun lien juridique (voir CE, 22 novembre 1946, Commune de Saint-Priest-la-Plaine, rec.p.279. Sont considérés

comme collaborateurs occasionnels ou bénévoles du service publics les personnes remplissant les conditions suivante :• participation désintéressée à une mission de service public. De

nombreux exemples jurisprudentiels peuvent être donnés : feu d’artifice tiré lors d’une fête locale, lutte contre les fléaux naturels, concours apporté à la lutte contre l’incendie, etc.

• participation effective à la mission de service public. L’inter-vention du bénévole doit l’associer directement au fonctionnement même du service public et doit excéder la simple contribution que tout service public exige de ses usagers (voir CE, 27 octobre 1961, Kormann, rec.p.602).

• Participation sollicitée par l’autorité administrative. Toutefois, il convient de préciser que cette exigence disparaît en cas d’urgence. Ainsi, un baigneur qui porte secours à une personne qui se noie n’a pas au préalable, pour être considéré comme collaborateur occasionnel du service public, de demander l’autorisation d’intervenir à la personne chargée des secours.

1.2 Le principe de continuité et les contrats administratifs dans les services publics locaux.Le principe de continuité permet au concédant d’imposer au conces-sionnaire une modification unilatérale des clauses du contrat et des documents qui lui sont annexés qui ne seraient plus adaptées à un fonctionnement continu du service public.Si le contrat de concession ne permet plus une gestion du service public en conformité avec le principe de continuité, la résiliation du contrat de délégation de service public est possible.

2) Les services publics locaux et le principe de continuitéCe principe d’égalité trouve à s’appliquer au niveau de l’accès aux servi-ces publics locaux (2.1) et au niveau du fonctionnement des services publics locaux (2.2).

2.1 Le principe d’égalité dans l’accès aux services publics locauxLe principe d’égalité ne prend en compte ici que des candidats- usagers pour lesquels plusieurs situations peuvent se présenter :• Il existe des services publics sans discriminations juridiques

entre les candidats – usagers. Il s’agit principalement des services publics industriels et commerciaux (parkings, restaurants, etc. orga-nisés par les collectivités locales).

• Il existe des services publics où il peut y avoir des situations de fait qui imposent des discriminations juridiques entre les candidats – usagers. La location d’un équipement communal ne peut se faire qu’en fonction de sa capacité d’accueil. Ainsi, une commune peut être conduite à refuser la mise à disposition de cet équipement à une association alors qu’elle l’aurait accordée à une autre précédemment.

• Il existe des services publics soumis à des conditions d’accès contraignantes et l’égalité d’accès doit alors s’appliquer entre les candidats – usagers remplissant ces conditions. A titre d’exemple, l’accès au service public de l’enseignement supérieur n’est possible qu’aux titulaires de certains diplômes.

2.2 Le principe d’égalité dans le fonctionnement des services publics locauxSelon un arrêt de principe du Conseil d’État, Denoyez et Chorques, 10 mai 1974, le principe d’égalité face au fonctionnement des services publics locaux n’interdit nullement, bien au contraire, de traiter de façon différente les usagers d’un même service public dès lors qu’une des conditions suivantes est satisfaite :• il existe entre les usagers des différences de situation appréciables

permettant de les répartir en plusieurs catégories• il existe une loi prévoyant un aménagement du principe d’égalité.• Il existe une nécessité d’intérêt général en rapport avec les conditions

d’exploitation du service.

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7 JANVIER 2002 • LA GAZETTE244

Ce principe trouve sa principale application en matière de tarifs des ser-vices publics locaux. Ainsi, ont été reconnues légales les discriminations suivantes :• légalité de tarifs différents appliqués à des usagers d’un cabinet

dentaire municipal selon qu’ils sont ou non assurés sociaux ou béné-ficiaires de l’assistance médicale gratuite (voir CE, 20 novembre 1964, Ville de Nanterre).

• légalité d’un tarif préférentiel consenti aux contribuables domiciliés dans la commune dès lors que le budget communal prend en charge une partie du coût de la prestation pour la cantine scolaire (voir CE, 5 octobre 1984, Préfet, COREP de l’Ariège, rec.p.315), pour les crèches et haltes-garderies (voir CE, 31 mai 1985, Commune d’Aubagne), pour le conservatoire municipal de musique (CE, 31 mai 1985, Commune de La Ciotat).

• légalité de tarifs différents en matière de distribution d’eau potable suivant la consommation respective des usagers (voir CE, 28 janvier 1983, Paraiso, rec.p.606)

Enfin, il convient d’indiquer que dès lors que l’autorité organisatrice du service public a décidé de créer différentes catégories d’usagers, il

lui est impossible, sans violer le principe d’égalité, de procéder à des discriminations entre les usagers appartenant à une même catégorie.

3) Les services publics locaux et le principe de mutabilitéAfin d’assurer en permanence la satisfaction de l’intérêt général, les services publics locaux doivent suivre l’évolution des besoins et s’adapter en vue d’une efficacité constante. Dans ce cadre certaines obligations s’imposent aux autorités organisatrices de services publics locaux :• Elles ne peuvent jamais renoncer, pour l’avenir, à créer ou à supprimer

un service public (voir CE, 9 mars 1951, Ville de Villefranche-sur-Saône, rec.p.144),

• Elles doivent prendre les mesures d’adaptations du service public permettant d’assurer un accès normal de l’usager au service public et elles ne sauraient adapter le service public de telle façon que soit compromis cet accès normal (voir CE, 25 juin 1969, Vincent).

• Elles peuvent, sans effet rétroactif, modifier, dans les limites de leur compétence, les règles d’organisation et de fonctionnement des servi-ces publics locaux (voir CE, 25 juin 1948, Sté du Journal l’Aurore).

Le service public

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7 JANVIER 2002 • LA GAZETTE 245

Les droits et les obligations communautaires trouvent naissance dans un ensemble hiérarchisé de sources qui peuvent être écrites ou non écrites.

I/ LES SOURCES ÉCRITES DU DROITCOMMUNAUTAIRE On distingue traditionnellement :• le droit originaire constitué par les traités de base et les actes qui

les ont modifiés ;• le droit dérivé qui est l’ensemble des actes pris par les institutions

communautaires en vertu des traités.Au droit originaire et dérivé, s’ajoutent les accords internationaux con-clus par la Communauté et le droit complémentaire.

I.1) Le droit originaire Le droit originaire ou primaire, supérieur à toute autre source du droit communautaire,est constitué par :• les traités de base et les actes et traités modificatifs ;• les conventions et protocoles annexés aux traités qui les complètent

et ont, dès lors, la même valeur juridique. Les déclarations n’ont pas, en principe, de valeur contraignante :

elles expriment des souhaits, des intentions ou la position des États sur un problème donné. Elles peuvent aider à l’interprétation des traités.• les traités et actes d’adhésion qui modifient les traités originaires et

sont dotés de la même valeur juridique que ces derniers ;• les actes communautaires soumis à l’approbation des États membres

qui, de ce fait, sont assimilés aux traités constitutifs.

I.2) Le droit dérivé Il s’agit des actes unilatéraux et conventionnels adoptés par les institu-tions communautaires et des actes pris dans le cadre de la PESC et de la coopération dans le domaine des affaires intérieures et de la justice.

I.2.1) Les actes unilatéraux et conventionnels adoptés par les institutions communautaires

I.2.1.1. Les actes unilatéraux prévus par l’article 189 T.CE (nouvelle numérotation : art. 249 Amsterdam T.CE)Deux types d’actes unilatéraux sont prévus : les actes unilatéraux obli-gatoires et les actes unilatéraux sans portée obligatoire. La qualification de l’acte ne dépend pas de son appellation mais de son contenu.• Les actes unilatéraux obligatoires :Ce sont les règlements, les directives et les décisions communautaires. Le choix entre l’un ou l’autre de ces actes créateurs de droit dépend du traité qui, en définissant une compétence, précise le type d’acte qui doit être pris par l’institution concernée. Il arrive, toutefois, qu’elle ait une liberté de choix. Ils doivent être suffisamment motivés. A défaut, ils sont sanctionnés par la Cour de justice pour vice de forme substantielle. Leur entrée en vigueur est liée à leur publicité (publication au journal officiel des Communautés européennes ou notification selon le cas). En principe, ils n’ont pas d’effet rétroactif. Ils bénéficient d’une présomp-tion de validité jusqu’à leur annulation éventuelle par les juridictions communautaires ou leur retrait par les institutions dont ils émanent (leur retrait ne peut intervenir que dans un délai raisonnable).

• Le règlement communautaire :Il a une portée générale et est obligatoire dans tous ses éléments. Il est directement applicable dans tout État membre : il produit, de lui-même, automatiquement des effets juridiques dans l’ordre interne des États membres. Les États ne doivent prendre des mesures d’application que lorsque le règlement le prévoit.• La directive communautaire :Elle a pour seuls destinataires les États membres auxquels elle fixe un objectif à réaliser tout en leur laissant le choix quant à la forme et aux moyens utilisés pour atteindre le résultat recherché (toutefois, les techniques utilisées doivent permettre une transparence et une sécurité juridique suffisantes. Est ainsi exclu le recours aux circulaires ou le recours à une simple pratique administrative). La marge d’appréciation laissée aux États dans la mise en œuvre de l’objectif fixé est néanmoins variable selon les directives qui ont tendance à être de plus en plus précises. Les États disposent d’un certain délai pour transposer la direc-tive dans leur ordre juridique interne. Ils doivent notifier ces mesures à la Commission. Le non-respect de l’obligation de transposition ou de notification des mesures d’application adoptées est constitutif d’un manquement qui peut être constaté par la Cour de justice à l’initiative de la Commission ou d’un autre État membre.• La décision communautaire :Elle est obligatoire dans tous ses éléments pour les destinataires qu’elle désigne. Il s’agit donc, contrairement au règlement, d’un acte à portée individuelle dont les destinataires peuvent être soit les États membres soit les particuliers (personnes morales ou individus).En principe, elle se suffit à elle-même (aucune mesure d’application n’est nécessaire lorsqu’elle est adressée à un État. Toutefois, si d’éventuelles mesures d’exécution nationales doivent être prises, l’État n’a aucun pouvoir d’appréciation en la matière, contrairement aux directives) et elle crée directement des droits et : ou des obligations au profit ou/et à l’encontre de ses destinataires.En pratique, le terme « décision » est utilisé dans un sens très général pour désigner un certain nombre d’actes dont les caractéristiques ne sont pas celles des décisions au sens technique du terme.• Les actes unilatéraux non obligatoires :Il s’agit des recommandations et des avis qui sont des instruments d’orientation intervenant notamment dans les domaines où la Commu-nauté n’a pas de pouvoir normatif.Par ailleurs, la Commission y recourt parfois pour préparer les États membres à l’adoption de textes contraignants. En principe, ils ne créent pas d’obligation. Le Traité sur l’Union européenne a toute-fois institué une catégorie particulière de recommandations dans le domaine de la politique économique dont le respect peut être sanctionné (art. 103.4 et 104 C T.CE ; nouvelle numérotation : art. 99 et 104 Amsterdam T.CE).

I.2.1.2. Les autres actes unilatéraux :• Les actes « informels » des institutions communautaires :Ce sont des actes nés de la pratique et baptisés sous divers noms (résolution, conclusion, programme d’action, code de conduite, commu-nication). En principe, ils expriment des prises de positions. Ils peuvent être créateurs de droit si telle était l’intention de leur auteur.Certains sont publiés au journal officiel des Communautés européennes.• Les mesures d’organisation interne :Ce sont les statuts et règlements intérieurs des institutions ainsi que l’ensemble des mesures qu’elles prennent au titre de leur pouvoir d’auto-organisation (circulaires, instructions de service). Ils concernent le fonctionnement interne de l’institution et ils lui sont donc opposables. Par contre, les particuliers ne peuvent pas s’en prévaloir.

Les sources du droit communautaire

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7 JANVIER 2002 • LA GAZETTE246

I.2.2) Les actes conventionnels Les déclarations et accords inter institutionnels sont des actes exprimant des engagements réciproques de comportements des institutions. Ils les lient politiquement et moralement et évitent les conflits.

I.2.3) Les actes relatifs à la PESC et de la coopération dans le domaine des affaires intérieures et de la justice Ce sont des positions ou des actions communes. Dans la mesure où ils sont adoptés par le Conseil des ministres, dans le cadre du traité sur l’Union, ils apparaissent comme du droit dérivé.

I.3) Les accords internationaux Les accords conclus par la Communauté constituent des sources du droit communautaire. Ils « font partie intégrante, à partir dès leur entrée en vigueur, de l’ordre juridique communautaire » (CJCE 30 avril 1974, Haegeman, 181/73). Ils lient les institutions com-munautaires et les États membres (art 228.7 T.CE ; nouvelle numé-rotation : art.300 Amsterdam T.CE). Ils ont donc, dans la hiérarchie des normes communautaires, un rang supérieur au droit dérivé mais inférieur au droit originaire (car ils doivent être compatibles avec les traités constitutifs conformément à l’article 228. 6 T.CE ; nou-velle numérotation : art. 300 Amsterdam T.CE). Ce principe vaut également pour les accords mixtes (accords ayant pour parties la Communauté et ses États membres). Les décisions et recommanda-tions prises par un organe constitué par un accord auquel la Communauté est partie s’intègrent dans le droit communautaire.

I.4) Le droit complémentaire Ce sont des actes conventionnels liés à la Communauté c’est-à-dire des accords conclus entre États membres, dans le prolongement des dispositions des traités. Ils complètent le droit communautaire stricto sensu :• Les décisions des représentants des gouvernements réunis au sein du

Conseil qui fonctionne dès lors non pas comme une institution com-munautaire mais comme une conférence diplomatique. Ces actes sont signés par tous les ministres (et non pas seulement par le président du Conseil) et ils sont soumis, en règle générale, à la procédure de ratification dans chaque État membre. Ils font partie de l’acquis communautaire auquel doivent adhérer les nouveaux États.

• Les conventions conclues entre États membres : plusieurs dispositions du traité envisagent la conclusion de tels accords (notamment l’ar-ticle 220 TCE, nouvelle numérotation : 293 Amsterdam TCE). Elles sont soumises à ratification ou approbation dans les ordres juridiques nationaux (exemple : la convention de Bruxelles du 27.septembre 1968 relative à la compétence judiciaire et à l’exécution des jugements en matière civile et commerciale. Il existe également des conventions non prévues destinées à faciliter l’application des traités constitutifs (exemple : convention de Naples du 7 septembre 1967 pour l’assistance mutuelle entre les administrations douanières).

II/ LES SOURCES NON ÉCRITES DU DROIT COMMUNAUTAIRELes sources non écrites du droit communautaire sont la jurisprudence et les principes généraux.

II.1) La jurisprudence La jurisprudence communautaire a une fonction normative en raison de :• La place occupée par la Cour de justice qui est chargée d’appliquer

et d’interpréter souverainement le droit communautaire. Elle a le

monopole de l’interprétation des traités et du droit dérivé et ses inter-prétations sont juridiquement obligatoires. Ainsi la Cour est amenée à compléter le droit communautaire et à lui donner sa véritable portée.

• L’interdiction de déni de justice : le juge communautaire est obligé de statuer, même en l’absence d’une règle communautaire. Il comble donc les lacunes du droit communautaire, notamment en ayant recours aux principes généraux.

II.2) Les principes généraux L’ordre juridique communautaire, comme tout ordre juridique, a recours aux principes généraux du droit. Le traité CE fait lui même référence aux principes généraux du droit communs aux droits des États membres (art. 215 T.CE ; nouvelle numérotation : art. 288 Amsterdam T.CE). La Cour de justice n’a pas déduit de l’article 215 que le recours aux principes généraux devait être limité au domaine de la responsabilité et elle a constaté l’existence de tels principes dans d’autres domaines. Par « prin-cipe commun aux droits des États membres », il ne faut pas entendre « principe existant dans tous les systèmes juridiques nationaux », mais « principe existant dans un certain nombre de systèmes juridiques nationaux ».Exemples : le droit à un recours juridictionnel effectif ; le respect des droits de la défense, les principes de sécurité juridique… La Cour de justice a également dégagé des principes propres au système commu-nautaire à partir des dispositions des traités (exemple : le principe de proportionnalité).La Cour de justice a, par ailleurs, qualifié certains principes généraux communs aux droits des États membres de « droits fondamentaux ». Pour dégager l’existence de principe fondamental, elle se fonde non seulement sur le droit interne des États membres, mais aussi sur les instruments internationaux auxquels les États membres ont coopéré ouadhérés (par exemple, la Convention européenne des droits de l’hom-me). Le Traité de Maastricht confirme cette approche en disposant que « l’Union européenne respecte les droits fondamentaux tels qu’ils sont garantis par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, signée à Rome le 4 novembre 1950, et tels qu’ils résultent des traditions constitutionnelles communes aux États membres, en tant que principes généraux du droit communau-taire » (art. F.2. ; nouvelle numérotation : art. 6 § 2 Amsterdam TUE).

III/ LA HIÉRARCHIE DES NORMESCOMMUNAUTAIRESLes traités constitutifs sont au sommet de la hiérarchie. Ils sont l’équi-valent pour la Communauté de ce qu’est la Constitution pour un État. Les droits fondamentaux ont une valeur juridique au moins égale à celle des traités constitutifs.Les autres principes généraux ont une valeur inférieure aux traités constitutifs et aux droits fondamentaux, mais supérieure aux accords internationaux et au droit dérivé communautaire.Les accords internationaux auxquels la Communauté est partie ont un rang supérieur au droit dérivé.A l’intérieur du droit dérivé, il n’existe pas de hiérarchie entre les règle-ments, directives et décisions communautaires. Par contre, il y a une hiérarchie entre les actes de base et les actes d’application : les premiers sont supérieurs aux seconds.

Les sources du droit communautaire

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7 JANVIER 2002 • LA GAZETTE 247

La charge symbolique de la question scolaire - sociale, religieuse ou philosophique - est au moins aussi importante que son influence sur le développement économique. Il n’est pas question d’aborder ici tous les débats tant ils sont riches et passionnés. Les thèmes de la laïcité, de la réforme de l’Éducation nationale, de la mise en concurrence ne seront évoqués qu’au travers du prisme de l’organisation territoriale de l’enseignement et de la formation, du partage des compétences entre les acteurs, principalement les collectivités locales.Il est d’usage d’opposer la formation initiale à la formation profession-nelle continue, la première préparant les jeunes à l’entrée dans la vie active, à tout le moins dans le monde des adultes, la seconde dédiée à l’adaptation des actifs aux exigences mouvantes de l’économie.

I/ LE SCHÉMA GÉNÉRALLe cadre juridique de l’action éducative, remanié à plusieurs reprises depuis le début des années 1980, pèse autant sur son environnement que sur ses objectifs.

I.1) L’environnement juridiqueCe sont d’abord les dispositions des lois de décentralisation du début des années 1980 qui redistribuent les cartes en impliquant formellement les collectivités territoriales dans le financement de l’éducation (1). C’est aussi la loi sur l’enseignement supérieur (1984) qui, tout en affirmant la prééminence pédagogique de l’État, s’inscrit dans une démarche d’amé-nagement du territoire.Vient ensuite la loi d’orientation sur l’éducation n° 89-486 du 10 juillet 1989, dont on a surtout retenu l’ambition de « conduire d’ici dix ans l’ensemble d’une classe d’âge au minimum au niveau du certificat d’apti-tude professionnelle (CAP) ou du brevet d’études professionnelles (BEP) et 80 % au niveau du baccalauréat ». Au-delà de cet objectif symbolique

(2), elle fait de l’éducation la première priorité nationale.Enfin la loi quinquennale du 20 décembre 1993 relative au travail, à l’emploi et à la formation professionnelle impose à l’Éducation nationale une responsabilité dans le devenir professionnel, affirmant que « tout jeune doit se voir offrir, avant sa sortie du système éducatif et quel

que soit le niveau d’enseignement qu’il a atteint, une formation profes-sionnelle ». Cette loi marque également une nouvelle étape dans la décentralisation en donnant à la région une responsabilité accrue en terme de formation professionnelle. Le cadre paritaire, issu de la loi du 16 juillet 1971, est maintenu, ce qui fait de la formation professionnelle continue non pas un service public, mais une obligation nationale.Il s’agit là d’un cadre complexe, sous-tendu par deux principes poten-tiellement contradictoires :• La volonté de garantir la cohérence nationale, sachant que l’État doit

veiller à « l’exercice du droit à l’éducation et à la formation à tous les enfants et les jeunes qui vivent sur le territoire national quelle que soit leur origine sociale, culturelle ou géographique ».

• La volonté d’adapter de l’action éducative aux diversités du terrain et à l’évolution du marché du travail.

(Voir figure 1 ci-dessous)

I.2) Les enjeuxLa prééminence de l’un ou l’autre de ces principes, au-delà des dis-cours, résulte évidemment de l’environnement économique et social. L’école originelle de la République est investie d’une double fonction : transmettre les valeurs républicaines aux citoyens de demain tout en récompensant leur mérite. Le diplôme qui vient sanctionner ce mérite doit leur permettre de trouver une juste place dans la société. Depuis, le développement économique a été tel que s’est ajoutée une exigence de préparation à la vie active, principe d’efficacité qui prend progressi-vement le pas sur le principe de justice. L’école est, dès lors, presque à elle seule en charge du bon fonctionnement de la société : elle doit tout à la fois éduquer, former et sélectionner.Dès avant la crise, la mise en œuvre de la méritocratie a été mise en doute, notamment par les sociologues - de Bourdieu à Boudon en passant par Baudelot et Establet. Statistiques à l’appui, l’école est accusée de reproduire les inégalités sociales, la question étant de savoir pourquoi et surtout comment. La loi de 1971 qui présente la formation professionnelle comme l’école de la deuxième chance est en partie l’héri-tière de cette contestation. L’apparition de la crise ouvre un deuxième front, la capacité de l’école à préparer à l’activité professionnelle. Pour ses usagers - élèves et parents -, c’est même sa légitimité qui est en cause : puisque l’école doit permettre de trouver un travail, à quoi

L’enseignement et la formation professionnelle en France

Figure 1 : Évolution des inégalités régionales de scolarisation.Source : ministère de l’Éducation nationale.

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7 JANVIER 2002 • LA GAZETTE248

sert-elle s’il n’y a pas de travail ? Moins radical peut-être, le monde de l’économie lui reproche son isolement, sa méconnaissance, voire sa méfiance envers l’entreprise.L’école est en crise parce qu’elle a nourri trop d’espoirs, parce qu’on en a fait l’unique solution à des problèmes lourds, qui dépassent son seul champ d’action. Son rôle n’en demeure pas moins considérable - les dernières avancées en sciences économiques montrent ainsi combien la croissance et le développement en dépendent - ne serait-ce que parce que la dépense intérieure d’éducation représente à elle seule plus de 7 % du PIB, soit près de 650 milliards de francs en 2000.

Figure 2 : Part de la dépense intérieure d’éducation dans la richesse nationale. Source : Ministère de l’Éducation nationale.

L’Éducation Nationale est à l’origine de plus de la moitié de cette dépense, près des deux tiers pour l’État. Le système éducatif - la formation initiale - a en charge pour la seule France métropolitaine plus de 14 millions d’élèves et d’étudiants (3). Pour les accueillir, on compte 58 000 écoles, 11 000 collèges, lycées et lycées professionnels, 4 100 établissements d’enseignement supérieur, dont 89 universités. Plus d’1million de personnes sont employées par l’État dans le domaine de l’enseignement. Quant à la formation professionnelle continue, son développement (4) est tel qu’elle représente aujourd’hui près de 55 milliards de francs toujours en 2000.

Figure 3 : La dépense intérieure d’éducation en 1999.Source : Ministère de l’Éducation nationale.

II/. LE RÔLE DES COLLECTIVITÉSLOCALES DANS LA FORMATION INITIALEAvec les lois de décentralisation de 1983 et de 1985, la participation - le plus souvent financière - des collectivités territoriales est affirmée. Le partage des compétences entre l’État central, les communes, les départe-ments et les régions nouvellement créées se fait selon une logique qui recouvre peu ou prou la géographie du recrutement des établissements scolaires. Les communes ont en charge l’équipement et l’entretien des écoles maternelles et primaires, les départements des collèges et les régions des lycées (5). Communes et départements sont également res-ponsables du transport scolaire (6). L’État conserve la responsabilité des universités et ses prérogatives exclusives en matière pédagogique.

II.1) du partage des compétences…L’inscription de la construction, de l’extension, de l’entretien, de l’équi-pement et du fonctionnement des établissements scolaires du premier et du second degré dans le champ de compétences des collectivités territoriales induit un changement de statut de ces établissements :• Ainsi depuis la loi du 22 juillet 1983, les maires peuvent disposer, après

avis du conseil d’administration, des locaux scolaires, notamment pour y organiser des activités péri-éducatives. Ils peuvent aussi proposer des activités pendant le temps scolaire. Enfin, le maire décide, après avis de l’autorité scolaire, des horaires d’ouverture de l’établissement.

• Contrairement aux écoles, les collèges et les lycées sont désormais des établissements publics locaux d’enseignement (EPLE) dotés de personnalité morale et d’autonomie financière. Cette autonomie se limite toutefois aux seuls actes du conseil d’administration et du chef d’établissement relatifs au contenu et à l’organisation de l’action éducative (7). Les actes budgétaires sont soumis à un triple contrôle : préfecture, collectivité locale de rattachement et autorité académique. Cette complexité a pour contrepartie la participation de l’ensemble des acteurs à la définition, depuis 1990, d’un projet d’établissement chargé d’adapter localement les objectifs nationaux.

• Quant aux établissements d’enseignement supérieur, il s’agit pour l’essentiel d’établissements à caractère scientifique, culturel et profes-sionnel. On y compte les universités bien sûr, mais aussi les écoles d’ingénieurs, les écoles normales supérieures, etc. Ces EPSCP sont dotés d’une autonomie administrative, financière, pédagogique et scientifique. Cette autonomie s’inscrit dans le cadre de contrats qua-driennaux avec l’État.

Au terme de cette décentralisation, l’État, rappelons-le, reste seul maître des objectifs généraux de la politique d’éducation, des orientations péda-gogiques, des programmes et de la validation des diplômes. A cela, il faut ajouter la charge de la gestion des personnels (recrutement, formation, rémunération). Concrètement, cela signifie que c’est à l’Académie qu’il revient de fixer la structure pédagogique des établissements, de décider des différentes formations des lycées et collèges, d’ouvrir ou de fermer des classes dans les écoles. Compétences primordiales on le voit, d’autant qu’elles ne sont pas sans conséquence sur l’investissement éducatif des collectivités, que ce soit qualitativement ou quantitativement.

II.2) …à la coordinationLe partage des responsabilités entre compétence pédagogique et pro-grammation des investissements - localisation des établissements, capa-cité d’accueil, mode d’hébergement des élèves - impose des procédures de coordination :• La région élabore, en fonction des orientations fixées par le Plan et en

accord avec les départements, le schéma régional des formations. Il

L’enseignement et la formation

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s’agit de programmer les besoins régionaux en formation et la réponse à ces besoins. Sur ces bases, la région et les départements définissent, en accord avec les communes concernées et selon leur propre champ de compétences, les programmes prévisionnels d’investissement. Le préfet arrête alors, sur proposition de l’autorité académique, les opéra-tions qui seront pourvues en postes. Par ailleurs, l’État fixe annuelle-ment, au regard du schéma régional, une liste d’opérations de cons-truction ou d’extension des établissements. Cette liste ne limite pas les initiatives des collectivités mais en conditionne le financement par la dotation régionale d’équipement scolaire pour les régions, la dotation départementale d’équipement des collèges pour les départements.

• En ce qui concerne le pré-primaire et le primaire, la loi du 22 juillet 1983 donne autorité au conseil municipal et désormais aux regroupe-ments de communes quant à la création et l’implantation des écoles maternelles et élémentaires. Le représentant l’État est sollicité pour avis. Le financement de ce transfert de compétence est intégré dans la dotation générale d’équipement (DGE). Les départements et les régions peuvent contribuer à ce financement. Ce pouvoir de décision s’accompagne de l’obligation de construire et d’entretenir les locaux, d’acheter le mobilier, de fournir le matériel d’enseignement collectif, de rémunérer les agents de service et des agents territoriaux spécialisés dans les écoles maternelles (ATSEM), etc.

Cette participation conjointe des acteurs publics passe également par les instances de fonctionnement de l’Éducation Nationale. Ainsi, les conseils de l’Éducation nationale du département et de l’Académie sont présidés alternativement par le représentant de l’État, du département ou de la région, selon que l’ordre du jour relève de l’une ou l’autre de leurs compétences. Quant au conseil d’école, institué en 1976 et qui se réunit au moins une fois par trimestre, il se compose du maire ou de son représentant, des parents d’élèves élus, des délégués du conseil des maîtres et du délégué départemental de l’Éducation Nationale.

L’ÉDUCATION PRIORITAIRECréées en 1981, relancées en 1997, les zones d’éducation prioritaire - ZEP - mettent en réseau les établissements scolaires de zones, essentiellement urbaines, défavorisées. Reposant sur un principe de discrimination positive, elles visent, au-delà de la mise en place d’un projet commun autours d’objectifs nationaux et locaux, à renforcer les moyens destinés aux élèves les plus en difficulté. La carte de l’éducation prioritaire est établie par chaque recteur d’Académie en fonction d’indicateurs socio-économiques. Le dispositif repose sur des contrats de réussite et une équipe de pilotage.Il est complété par les Réseaux d’éducation prioritaire (REP). Il s’agit du regroupement d’établissements et d’écoles situés en zones sensi-bles, qui mutualisent leurs ressources pédagogiques et éducatives. De taille plus modeste que les ZEP, les REP ont vocation à favoriser un pilotage plus proche du terrain.A côté de ce dispositif dont l’Éducation Nationale est maître d’œuvre, d’autres moyens sont mobilisés par les contrats de ville ou les Projets éducatifs locaux. Contrairement aux ZEP ou REP, un PEL - dont le comité de pilotage est assuré par la ville, les représentants locaux des services de l’État (Éducation nationale, Jeunesse et Sport, culture), le Conseil Général, la CAF, les Fédérations de parents, etc. - ne se concentre pas sur les seules actions scolaires ou péri-scolaires et envisage l’éducation au sens large du terme.

III/ LA RÉGION, AU CŒUR DE LA FORMATION PROFESSIONNELLEDans le cas de la formation professionnelle, la décentralisation s’est déroulée en deux étapes. Les premières lois du début des années 1980 ont attribué aux régions la responsabilité de la formation professionnelle

initiale. La loi quinquennale sur le travail, l’emploi et la formation du 20 décembre 1993 élargit ces compétences à la formation professionnelle continue, principalement celle des 16/25 ans. Au terme de cette seconde décentralisation, la formation professionnelle continue mobilise nombre d’acteurs - sur la base principale de conventions collectives - dont l’État, les entreprises et les régions.Si la loi du 16 juillet 1971 fonde les bases de la formation professionnelle continue telle qu’on la connaît aujourd’hui (9), c’est en janvier 1975 que débute le processus de territorialisation avec la déconcentration des programmes de formation professionnelle continue au niveau des préfets de région et la création des Délégués régionaux à la formation professionnelle (DRFP).

La formation professionnelle initialeDans le cadre de la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans, trois filières sont proposées :• L’enseignement professionnel conduit au certificat d’aptitude pro-fessionnel (CAP), au brevet d’études professionnelles (BEP) ou à un baccalauréat professionnel (BAC Pro)• L’enseignement technologique conduit au brevet de technicien (BT) ou au baccalauréat technologique.• L’enseignement supérieur court délivre un diplôme universitaire de technologie (DUT) et le brevet de technicien supérieur (BTS). Certaines filières longues sont également organisées.L’apprentissage représente une modalité particulière de ces ensei-gnements. Cette formation en alternance s’adresse aux 16-25 et s’étend du CAP/BEP au diplôme d’ingénieur.

III.1) L’état, les entreprises…L’État a pour cible prioritaire les publics les plus en difficulté. Il prend en charge tout ou partie des frais de formation et la rémunération des stagiaires dans le cadre du soutien aux personnes souffrant d’un handicap, de l’aide aux travailleurs immigrés, aux détenus ou de la lutte contre l’illettrisme. Par ailleurs, les actions de portée nationale ou de portée générale demeurent de son ressort. Pour ce faire, le Fond national de l’emploi, qui finance entre autres l’AFPA, et le Fond d’action sociale (FAS) sont mobilisés (10).La participation des entreprises repose sur l’obligation légale de finan-cement de la formation. Pour les entreprises de 10 salariés et plus, le plancher est fixé à 1,5 % des salaires versés dans l’entreprise. Dans la pratique, les dépenses se situent au-dessus de 3 %. Pour les entreprises de moins de 10 salariés, l’obligation légale est fixée à 0,15 % ou 0,25 % - selon que l’entreprise est assujettie ou non à la taxe d’apprentissage - des salaires versés dans l’entreprise.Les sommes sont versées à des Organismes Paritaires Collecteurs Agréés pour la gestion des contributions des entreprises au finance-ment de la formation professionnelle. Ces OPCA sont créés et gérés par les organisations patronales et les syndicats de salariés, mais soumis au contrôle de l’État.

(oir tableau 1 page suivante)

III.2) …et les régionsDepuis 1993, les régions ont compétence générale en matière de forma-tion professionnelle continue, principalement on l’a dit, pour les 16/25 ans. Au-delà des financements inhérents, la région, en concertation avec l’État - contrat de plan État-Région - et les partenaires sociaux, coordonne ainsi l’ensemble des filières de formation professionnelle, initiale et continue, proposées aux jeunes de 16 à 25 ans. Pour ce faire, elle établit le plan régional de développement de la formation professionnelle des jeunes. Au travers du PRDF, les régions agissent selon deux axes principaux :

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• A moyen terme, développement des filières et des spécialités de formation professionnelle, définition des publics prioritaires jeunes, évolution de l’offre de formation initiale et continue.

• Information et orientation des jeunes ;Par ailleurs, les régions participent à la formation professionnelle des adultes en finançant directement les entreprises, les organismes de for-mation ou les stagiaires. Pour assurer l’ensemble de ces responsabilités, les régions bénéficient de trois types de ressources :• La dotation annuelle de décentralisation spécifique accordée par l’État.• La perception du produit de l’impôt sur les cartes grises.• Le fond social européen.

IV/ L’ÉDUCATION PERMANENTELe parchemin - le diplôme - demeure le sésame pour s’ouvrir les portes de l’activité et de la reconnaissance. Preuve de cette importance, le monopole de l’homologation que se préserve l’État. La vocation de ce monopole est d’assurer la qualité des diplômes, mais aussi d’en garantir un accès équitable. Or force est de constater que ce sont toujours les milieux favorisés qui profitent au mieux du système éducatif initial. Dans ce cadre, l’école de la deuxième chance n’a pas répondu à toutes les attentes (11). (Voir figure 4)

Figure 4 : Répartition par niveaux de formationet origines sociales des jeunes qui ont fini leurs études

depuis moins de 5 ans.Source : ministère de l’Éducation nationale

% Salariés du secteur public Salariés du secteur privé Chômeurs Retraités Autres inactifs Ensemble

Employeur 75,3 79,9 10,7 ns 10,2 64,6

État, ANPE,Assedic 9,3 2,6 44,8 1,6 15,8 9,1

Régions,département, 4,3 2,6 15,7 5,8 12,6 4,9communes

Le formé 7,8 8,2 20,0 74,4 45,6 13,8

Autres 3,3 6,7 8,8 14,9 15,8 7,6

Total 100 100 100 100 100 100

Tableau 1 : Financeur principal de la formation selonla situation à la veille de l’entrée en formation.

Source : Céreq

L’enseignement et la formation

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Certains expliquent ces échecs par la dévalorisation par le système français du travail manuel par rapport à l’activité intellectuelle. D’autres critiquent la rupture trop abrupte entre le cocon éducatif et l’entrée sur le marché du travail. Le chantier de l’éducation perma-nente mené en France de concert avec l’Europe intègre ces réflexions. Il s’agit d’une part d’aller au-delà de la seule culture académique en valorisant l’apprentissage sur le tas, l’expérience professionnelle. Le projet de loi sur la modernisation sociale propose ainsi un dispositif de validation des acquis professionnelle. D’autre part, l’idée est de garantir un crédit temps de formation sur l’ensemble de la durée de vie, dans l’espoir d’offrir cette fois une réelle deuxième chance. Les impératifs économiques, les stratégies de différentiation des groupes sociaux diront l’avenir de ce projet.

(1) Cette intervention croissante des collectivités territoriales - dont les villes - trouve sa trace dans l’évolution des dépenses nationales d’éducation : leur part passe de 14,1 % en 1975 à 21 % en 2000.(2) On approche aujourd’hui les 70 % dont la moitié pour le bac général.(3) 6,3 millions en écoles élémentaires et maternelles, environ 6 millions dans le second degré et plus de 2 millions dans le supérieur.

(4) Contrat d’orientation, contrat de qualification, contrat d’adaptation, congé individuel de formation, conventions de conversion, etc.(5) Les établissements privés sous contrat sont également concernés par le transfert de compétences, mais les subventions locales restent limitées au maximum d’un « dixième » permis par la loi Falloux. Une loi votée en août 1993 levait cette limitation. Elle a été rejetée par le Conseil constitutionnel le 13 janvier 1994 sur la base d’un risque d’inégalités au détriment des établissements publics.(6) Les régions ont également en charge la formation professionnelle initiale. Ce point sera abordé dans la section suivante.(7) A condition que l’Académie n’en demande pas l’annulation.(8) En moyenne, l’accroissement est de 10 %.(9) Inscription de la formation dans le champ de la négociation sociale, droit au congé de formation, financement de la formation professionnelle des salariés obligatoire pour les entreprises de 10 salariés et plus.(10) Les départements sont responsables du dispositif insertion du RMI. A ce titre, ils participent au financement de la formation professionnelle.(11) La question de l’égalité des sexes devant l’éducation et la formation se pose avec autant d’acuité.

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Une économie saine est caractérisée par une croissance économique dynamique, un taux de chômage modéré voire bas, une monnaie stable et enfin des échanges extérieurs excédentaires. C’est le célèbre « carré magique » de Kaldor. Jusqu’au milieu des années 70, la relative ouverture des pays, dont la France, leur permettait de se concentrer sur les objectifs intérieurs On procédait alors par des politiques de « Stop and go » - politiques de rigueur et de relance – arbitrant entre le chômage et l’inflation. L’arrivée de la crise a remis en cause cette relation inverse entre taux de chômage et taux d’inflation – connue sous le nom de courbe de Phillips. L’apparition de la stagflation – persistance d’une inflation forte et d’une croissance faible – a amené les économistes et les politiques à s’interroger sur les instruments traditionnels de la politique économique et leur application.Les politiques d’inspiration keynésienne ont subi simultanément le con-trecoup de la crise et du renouveau du libéralisme. L’interventionnisme retrouve de la vigueur avec les nouvelles analyses de la croissance et, paradoxalement, avec l’internationalisation des économies. Il n’est pas envisageable de faire ici le tour de la question. Ainsi, si le problème chômage est présent au cœur de toutes ces approches, les politiques spécifiques de l’emploi feront l’objet d’une fiche spécifique.

I/ LES INSTRUMENTS DES POLITIQUESCONJONCTURELLES

I.1) La politique budgétaireLe sens commun voudrait qu’à l’instar d’un ménage, un État endetté soit un État mal géré. Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, un ménage qui emprunte pour acheter une maison profite aujourd’hui d’un bien que son épargne future ne lui aurait offert que demain. Keynes voyait dans l’épargne - la thésaurisation - un des maux de l’économie et considérait que c’était à l’État, par son déficit budgétaire, de réinjecter cette fuite dans le circuit économique.Reprenons schématiquement le circuit keynésien (1) L’équilibre du circuit se traduit par la transformation de la totalité du revenu national en dépense globale, consommation et investissement. Plus précisément, les entreprises rémunèrent les ménages qui vont utiliser leurs revenus (Y) pour consommer. En l’absence d’État, Keynes met en évidence des fuites, l’épargne (S), et d’injections, l’investissement des entreprises (I). Autrement dit le circuit s’équilibre si les injections compensent les fuites, c’est-à-dire si I = S.Pour Keynes, la croissance du revenu national entraîne celle de la con-sommation mais dans une moindre mesure. Le résidu de cette crois-sance sort du circuit sous forme d’épargne. Ainsi, si l’investissement des entreprises augmente, rompant l’équilibre I = S, cela va avoir un effet bénéfique sur l’économie en terme de croissance et d’emploi. Si bien que la hausse induite du revenu va ramener automatiquement l’épargne au niveau de l’investissement.Mais rien ne garantit, d’une part, que le pessimisme des entrepreneurs ne va pas entraîner l’économie dans la récession, ni, d’autre part, que, si croissance il y a, elle sera suffisante pour garantir le plein emploi. C’est donc à l’État d’intervenir pour assurer la bonne marche de l’économie. Cette intervention a une double face : une injection sous forme de dépenses publiques, une fuite sous forme d’impôts pour financer cette dépense publique.Le mécanisme est simple : l’État, pour stimuler la croissance, fait des dépenses publiques. Le déficit budgétaire induit produit un effet béné-

fique sur les investissements entraînant derrière eux la production et l’emploi. Ce sont autant de rentrées fiscales supplémentaires qui corri-gent le déficit budgétaire initial.Inversement, si l’on réduit la pression fiscale, on libère du pouvoir d’achat pour la consommation et l’investissement. Cependant, pour Keynes, l’effet est moindre que précédemment, toujours à cause de l’épargne des ménages. C’est pourquoi l’ensemble des pays occidentaux a pratiqué le déficit budgétaire, d’autant qu’il est censé agir comme un stabilisateur automatique de l’économie. En période de récession, la chute de la production entraîne celle des rentrées fiscales. L’ac-croissement du déficit budgétaire engendré favorise alors la relance de l’économie. Inversement en phase d’expansion, la réduction du déficit budgétaire permet d’éviter la surchauffe.

I.2) La politique monétaireLa politique monétaire poursuit un objectif prioritaire : fournir à l’écono-mie les liquidités dont elle a besoin (2). Ce faisant, elle agit sur l’inflation. C’est à la banque centrale que revient ce rôle.Une banque doit pouvoir livrer des billets et des devises à sa clientèle et régler le Trésor Public. Pour ce faire elle doit avoir des réserves déposées à la banque centrale. Le secteur bancaire est généralement déficitaire et la banque centrale doit en conséquence lui prêter des réserves moyennant un coût. C’est le principe du refinancement. En jouant sur ce taux, la banque centrale favorise ou contraint le crédit.Jusqu’en 1971 en France, c’est la technique du réescompte qui est utilisée. Le refinancement bancaire se fait, selon les besoins des banques commerciales et à taux fixe - le taux de réescompte - par échange de titres mobilisables contre monnaie centrale. Ce système de guichet ouvert permanent à la Banque de France a développé un endettement permanent à la Banque centrale.La technique de l’encadrement procède de façon autoritaire en limitant l’offre de crédits des banques. La France a connu sa plus longue période d’encadrement entre 1973 et 1987 sachant que certains crédits - logement, agriculture, énergie et exportations - y ont toujours échappé. Extrêmement efficace en terme de contrôle de la masse monétaire, cette technique présente l’inconvénient d’annihiler toute concurrence entre les banques.On peut imposer aux banques des réserves obligatoires en monnaie centrale sur l’ensemble des crédits accordés. Cela limite d’autant l’offre de crédits des banques en les obligeant à se refinancer auprès de la banque centrale, à un taux qui peut être progressif selon la taille du dépassement. Cette technique s’applique depuis 1992 à raison d’un taux de réserve obligatoire de 1 % sur les dépôts monétaires et les livrets et de 0,5 % sur les dépôts jusqu’à un an. Elle est de fait en sommeil.Avec la réforme du marché monétaire en 1985, la politique monétaire s’est déplacée vers une action sur les taux d’intérêt - taux directeurs et taux du marché interbancaire. Il y a trois types d’interventions :• La technique d’appel d’offre : les appels d’offre sont faits, à l’ini-

tiative de la banque centrale, sous la forme de prise en pension - vente au comptant avec rachat à terme. En pratique, une ou deux fois par semaine, la Banque de France demande aux banques quelle quantité de monnaie elles souhaitent et à quel taux. Elle prête alors, aux banques qui le souhaitent, de la monnaie à un prix qu’elle a fixé. Le taux des appels d’offre est le taux plancher du marché interbancaire. C’est le premier taux directeur de la BF.

• La technique des pensions de 5 à 10 jours. Les banques obtien-nent de la monnaie centrale dès qu’elles le souhaitent contre des pensions variant de 5 à 10 jours à taux préfixé par la Banque de France. Le taux des pensions est le taux plafond du marché interbancaire. C’est le second taux directeur de la Banque de France.

Les politiques économiques de l’État

Les politiques économiques de l’État

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• La technique d’Open Market : la banque centrale achète ou vend des bons du Trésor aux banques. Lorsqu’elle achète, elle offre des liquidités. En vendant, elle assèche le marché en liquidités. Ce faisant, elle oriente le taux du marché monétaire. Les deux taux directeurs encadrent ce taux.

II/ LES POLITIQUES DE RELANCE OU LA TOUTE PUISSANCE DE L’ÉTAT

II.1) Les principesPar « policy mix », on entend la combinaison de l’instrument budgétaire et de l’instrument monétaire pour conduire une politique conjoncturelle. La politique de relance en est un exemple. Les politiques de relance, d’inspiration keynésienne, partent du constat de l’insuffisance de la croissance pour assurer le plein emploi. Il s’agit de peser sur la demande de deux façons :• Accroître les dépenses publiques quitte à creuser le déficit budgétaire.

En vertu du multiplicateur keynésien, la production va s’accroître au-delà de l’impulsion initiale.

• Faciliter les projets des ménages et des entreprises en abaissant le coût du crédit.

Dans ce cadre, l’inflation est sacrifiée à l’emploi. Elle participe même à la relance dans la mesure où elle réduit la charge réelle des emprunteurs.Le débat est encore vif aujourd’hui entre ceux qui condamnent l’efficacité des politiques keynésiennes aux vues des échecs des relances de 1976 et de 1981 en France et ceux qui estiment que les instruments keynésiens ont mal été utilisés.

II.2) Les limitesPour ces derniers, on aurait malencontreusement utilisé des outils conjoncturels touchant la demande et la production pour combattre un chômage structurel, indépendant de fait du niveau d’activité. On aurait alors, à tort, relancé l’activité dans des économies en situation de croissance acceptable et/ou en situation de pleine uti-lisation des capacités de production. Il aurait été préférable d’agir sur l’offre dans la mesure où celle-ci était incapable de répondre à une hausse de la demande. Si l’on ajoute que, notamment en 1981, on a relancé l’activité économique alors que les partenaires pratiquaient des politiques de rigueur, il était inévitable que le dif-férentiel d’inflation et l’atonie de l’offre conduisent à un important déficit commercial et à l’échec.Les keynésiens tablent aujourd’hui sur une relance concertée au niveau international de façon à se libérer de la contrainte extérieure. L’Europe pourrait servir de cadre idéal. Il suffirait pour cela que la Banque Centrale Européenne baisse ses taux et que les États se concertent pour laisser filer leur déficit. Toutefois, les traités de Maastricht et d’Amsterdam, signés à l’apogée des politiques déflationnistes, laissent peu de marges de manœuvre.

III/ LA DÉSINFLATION COMPÉTITIVE OU LE DÉSENGAGEMENT DE L’ÉTAT

III.1) Les principesLes politiques de désinflation partent du constat empirique de l’échec des politiques keynésiennes. Les raisons avancées pour expliquer cette inefficacité sont les suivantes :

La relation inverse entre inflation chômage – la courbe de Phillips – ne vaut plus dans la mesure où les agents ne sont plus myopes. Autrement dit, ils ne confondent plus hausse des salaires et hausse du pouvoir d’achat. En conséquence, l’inflation n’a plus d’effet bénéfique sur la croissance – stagflation. L’équation quantitative de la monnaie est remise au goût du jour, la masse monétaire multipliée par sa vitesse de circulation est égale au volume des transactions multiplié par leur prix : MV = PT. Selon les monétaristes, menés par Milton Friedman, la masse monétaire ne produisant plus d’effet sur le volume des transactions, la vitesse de circulation de la monnaie faisant preuve d’une forte inertie, une politique monétaire expansionniste ne peut déboucher que sur de l’inflation.Les déficits budgétaires excessifs sont tels que la charge de dette oblige l’État à emprunter non plus pour relancer l’économie, mais pour la rembourser. De plus, la place croissante de cette dette pousse les taux d’intérêt à la hausse et concurrence de façon déloyale les emprunteurs privés. Cet effet d’éviction prive l’économie de ses projets les plus dynamiques.Pour assainir l’économie, il convient donc de réduire le déficit de l’État et sa dette et de ramener l’inflation à un niveau qui ne déstabilise pas l’économie. On reconnaît derrière ces principes les fameux critères de Maastricht. C’est donc une politique de désinflation compétitive qui a prévalu de 1983 à 1993, notamment en France. On vise, la rigueur monétaire, une faible inflation, un taux de change fort pour renouer ultérieurement avec une croissance forte, provoquer la décrue du chô-mage et retrouver l’équilibre extérieur.Le cheminement est le suivant :• On mène une politique de rigueur budgétaire et monétaire dans le but

de freiner la demande interne. On observe alors un ralentissement des prix et un accroissement du chômage.

• Le ralentissement de la demande induit celui des importations. Les produits domestiques gagnent en compétitivité ce qui contribue à résorber le déficit extérieur.

• L’amélioration de la balance commerciale stabilise le taux de change, voire entraîne sa réévaluation. Dans ce cas, les produits importés sont meilleur marché, ce qui contribue à réduire l’infla-tion importée.

• La contrepartie à court terme de cette politique, c’est la montée du chômage. Elle s’accompagne, concurrence oblige, d’une baisse des salaires réels, c’est-à-dire du pouvoir d’achat des salaires. La baisse du coût du travail améliore la profitabilité des entreprises ou/et améliore la compétitivité des produits et libère des possi-bilités d’investissement.

• Au bout du compte, la compétitivité globale de l’offre domestique s’améliore, ce qui doit avoir des effets bénéfiques sur l’emploi.

III.2) Les limitesCette politique peut se heurter à plusieurs limites :• Le chômage peut ne pas faire baisser les salaires assez vite.• La baisse des salaires peut ne pas faire baisser le chômage.• L’effet de profitabilité peut l’emporter sur l’effet de compétitivité.• L’effet de compétitivité risque de n’affecter que le chômage con-

joncturel.• L’effet de compétitivité sera limité si tous les pays adoptent la même

stratégie.Par ailleurs, cette politique entend provoquer un effet de crédibilité auprès des agents économiques : si ces derniers croient en la volonté du gouvernement de maintenir un taux de change fort et de maîtriser l’inflation ils formeront des anticipations non inflationnistes. Toutefois, ce gain de crédibilité passe par l’annonce du sacrifice temporaire - certes, mais jusqu’à quand ? – d’un grand nombre d’emplois. Ce type de politique se heurte donc à des résistances fortes, d’autant qu’elle exige une importante flexibilité des salaires et une déréglementation du marché du travail.

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IV/ VERS UN RETOUR DE L’ÉTAT ?

IV.1) Les nouvelles approches de la croissanceLa théorie traditionnelle de la croissance repose sur le modèle néoclas-sique dit de Solow. La production dépend du capital et du travail et les rendements d’échelle sont supposés constants. La croissance augmente sous l’impulsion de l’investissement - contraint par la loi des rendements décroissants - et de l’accroissement naturel de la population, considérée comme une donnée. Dans ce modèle, la seule façon d’échapper à la loi des rendements décroissants à court terme c’est le progrès technique considéré comme exogène – c’est-à-dire déterminé en dehors du modèle. Selon les estimations et les pays, la croissance des facteurs de production n’explique que 40 à 70 % de la croissance selon les pays, ce qui laisse une part importante au résidu technologique. Si l’on suit cette logique, le rôle de l’État doit se borner à faciliter l’innovation.Depuis le milieu des années 80, avec les nouvelles théories de la crois-sance, on cherche à intégrer le progrès technique au modèle, à le rendre « endogène ». Il devient alors un facteur de production à part entière à même d’entretenir la croissance. Les orientations sont variées et vont de l’accumulation de connaissances par l’investissement et par l’activité de recherche & développement à l’accumulation de capital humain, en passant par le développement des infrastructures.

IV.2) De nouvelles perspectives pour l’État ?Pour la politique économique il y aurait donc des sources inépuisables de développement et donc d’emplois. En effet, la plupart de ces modèles font apparaître l’existence d’effets externes importants. On souligne ainsi le rôle positif de l’État en matière d’éducation, de formation - déjà évoqué par J-S. Mill - et d’investissements publics pour les infrastructu-res et la recherche.L’apport de ces théories n’est finalement pas révolutionnaire, mais il surgit au cœur de la théorie d’inspiration libérale. Le rôle de l’État n’est certes réhabilité que dans le long terme et en aucun cas dans le cadre des politiques conjoncturelles. Toutefois, la résorption des déficits publics, les débats au sein de l’Europe, les contestations de l’ordre mondial prou-vent qu’un retour des politiques keynésiennes est possible. Qui plus est, certains considèrent que les déficits américains ont été les instruments keynésiens de la récente phase de croissance internationale.

(1) Pour plus de détails, cf. fiche 5 « La conception keynésienne du système économique »(2) Cf. fiche 5, « Le financement de l’économie »

Les politiques économiques de l’État

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7 JANVIER 2002 • LA GAZETTE 255

Le Fonds européen de développement régional (FEDER) est un des quatre fonds structurels de l’Union européenne (les trois autres fonds étant le Fonds social européen (FSE), le Fonds européen d’orientation et de garantie agricole (FEOGA) et l’Instrument financier d’orientation de la pêche (IFOP). Crée le 18 mars 1975 par un règlement du Conseil (JOCE, n° L.73 du 21 mars 1975), il est l’instrument financier de la politique régionale de la Communauté qui vise à réduire les disparités régionales au sein et entre les États membres afin d’assurer la cohésion économique et sociale dans l’Union européenne.

I/ LA MISSION DU FEDER La Communauté doit, afin de renforcer la cohésion économique et sociale dans l’Union européenne, réduire l’écart entre les niveaux de développe-ment des diverses régions et le retard des régions ou des îles les moins favorisées, y compris les zones rurales et ce, notamment par l’octroi d’aides financières accordées par l’intermédiaire du FEDER. En effet, la mission essentielle de ce fonds est de « contribuer à la correction des principaux déséquilibres régionaux dans la Communauté » (article 160 C TCE) en soutenant financièrement :• les objectifs prioritaires régionaux n°1 et 2 des fonds structurels fixés

par le Conseil (article 2 § 2 du règlement n°1260/1999 du 21 juin 1999 portant dispositions générales sur les fonds structurels publié au JO L 161 du 26 juin 1999, p. 43)

• certaines initiatives communautaires• les actions innovatrices

I.1) Les actions financées dans le cadre des objectifs n°1 et 2 I.1.1) L’objectif n°1 Il concerne le développement et l’ajustement structurel des régions en retard de développement. Les régions concernées pour la période 2000-2006 sont :• les régions dont le PIB par habitant est inférieur à 75 % de la moyenne

communautaire• les régions finlandaises et suédoises très peu peuplées• les régions ultra-périphériques telles que les départements français

d’outre-mer, les îles Canaries, les Açores et MadèreCes régions représentent actuellement près de 22 % de la population totale de l’Union européenne (83,25 millions d’habitants). Les régions éligibles à l’Objectif 1 durant la période 2000-2006 ne sont pas obliga-toirement les mêmes que celles qui l’étaient pour la période précédente (1994-1999). Aussi, la réglementation des fonds structurels prévoit-elle un régime d’aides transitoires pour les régions ne remplissent plus les conditions requises. Il s’agit d’un système d’aides dégressives qui vise à arrêter progressivement le soutien communautaire et à consolider les résultats obtenus. Le FEDER continuera donc à intervenir dans ces régions jusqu’en 2005. Elles peuvent toutefois continuer à bénéficier de l’aide du FEDER jusqu’en 2006 si elles remplissaient en 1999 les conditions d’éligibilité de l’objectif n°2.Par ailleurs, les moyens financiers alloués à l’objectif 1 permettent également le financement de deux programmes spéciaux : le Programme PEACE (programme de soutien au processus de paix en Irlande du

Nord pour la période 2000-2004) et le Programme spécial d’assistance aux régions suédoises répondant aux critères de faible densité prévus par le protocole n°6 annexé à l’acte d’adhésion de la Suède (période 2000-2006).

I.1.2) L’objectif n° 2 L’objectif n°2 est la reconversion économique et sociale de cinq types de zones en difficultés structurelles :• les zones industrielles de niveau NUTS III caractérisées par un pour-

centage d’emploi industriel supérieur à la moyenne communautaire et confrontées à un taux de chômage supérieur à la moyenne commu-nautaire du fait d’un déclin de l’emploi industriel.

• les zones rurales de niveau NUTS III dont la densité de population est inférieure à 100 habitants au Km² ou dont le taux d’emploi agricole est égal ou supérieur au double de la moyenne communautaire qui soit ont un taux de chômage supérieur à la moyenne communautaire soit doivent faire face à une diminution de leur population. Sont également concernées les zones rurales dont la population agricole vieillit ou diminue de façon significative.

• les zones urbaines qui ont 1) un taux de chômage de longue durée supérieur à la moyenne communautaire ou 2) un niveau de pauvreté élevé ou 3) un environnement particulièrement dégradé ou 4) un taux de criminalité élevé ou 5) un niveau d’éducation faible.

• les zones dont l’activité essentielle est la pêche (c’est-à-dire dont le taux d’emploi dans ce secteur est important) et qui, compte tenu des difficultés rencontrées dans ce secteur, ne peuvent plus répondre aux demandes d’emploi.

• les zones en voie de restructuration dans un secteur d’activité déter-minant (industriel, agricole ou tertiaire) qui connaissent de ce fait de graves problèmes structurels ou un taux de chômage élevé.

Actuellement 18 % de la population européenne est concernée par l’objectif n°2. Comme pour l’objectif 1, un système d’aides transitoires dégressives est prévu pour les zones éligibles lors de la période 1994-1999 qui ne le sont plus en 2000-2006 afin de consolider l’acquis obtenu grâce à au soutien financier communautaire. L’intervention du FEDER s’arrêtera donc également dans ces zones en 2005.

Dans le cadre des objectifs n°1 et 2, selon le règlement (CE) du Parlement européen et du Conseil du 12 juillet 1999 relatif au Fonds européen de développement régional (JO L 123/1 du 13 Août 1999), le FEDER participe au financement :1) Des investissements productifs permettant la création ou le maintien

d’emplois durables2) Des infrastructures contribuant à :

- L’accroissement du potentiel économique, notamment par les réseaux de transport, l’énergie et les technologies de communica-tion

- La reconversion et à la modernisation des espaces industriels- La revitalisation des zones rurales ou dépendantes de la pêche- L’attractivité des régions

3) Des initiatives de développement locales, notamment celles concer-nant les PME (amélioration des services dans les domaines de la gestion, des études et recherches de marché et des services communs à plusieurs entreprises ; financement du transfert de technologie ; amélioration de l’accès des entreprises à des sources de financement ; formation).

4) De la recherche, du développement technologique et de l’innovation5) De la protection et de l’amélioration de l’environnement

Le Fonds européen de développement régional (Feder)

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6) Des infrastructures d’éducation et de santé (régions de l’objectif n°1 seulement)

7) Du développement touristique et culturel

1.2) Le financement de certai-nes initiatives communautaires et des actions innovatrices I.2.1) Les initiatives communautaires Les initiatives communautaires sont des interventions spéciales propo-sées par la Commission, de sa propre initiative, aux États membres pour résoudre des problèmes socio-économiques spécifiques. Pour la période 2000-2006, le FEDER finance les initiatives communautaires Interreg III et Urban (article 3 du règlement relatif au FEDER) :• Interreg III : coopération transfrontalière, transnationale et interré-

gionale.• Urban : réhabilitation sociale et économique des zones urbaines en

crise et donc aide aux quartiers défavorisésLe montant des fonds alloués s’élève à 4,875 milliards d’euros pour Interreg III et à 723,3 millions d’euros pour Urban.

I.2.2) Les actions innovatrices Les actions innovatrices sont des projets pilotes ou des stratégies inno-vantes. En d’autres termes, ce type d’action joue le rôle de laboratoire d’idées pour le développement régional. Pour la période 2000-2006, elles doivent porter sur trois thèmes stratégiques :• l’économie régionale fondée sur la connaissance et l’innovation technologique• e-Europe : la société de l’information au service du développement

régional• l’identité régionale et le développement durable

II/ LE FONCTIONNEMENT DU FEDER Le fonctionnement du FEDER repose sur cinq principes : la concentration, la programmation, le partenariat, l’additionnalité et l’efficacité.

II.1) La concentration Les aides financières communautaires doivent pour l’essentiel être con-centrées dans les régions et zones les plus défavorisées de l’Union européenne.

II.2) La programmation Les subventions du FEDER sont attribuées dans le cadre de programmes pluriannuels établis pour une période donnée dite « période de program-mation ». La période actuelle va de 2000-2006. Chaque programme a donc un budget propre.Ces programmes peuvent être de deux types :

II.2.1) Les programme des objectifs prioritairesou programmes de développement régional Il existe deux systèmes de programmation :• Le Plan de développement qui conduit à l’adoption d’un Cadre

communautaire d’appui (CAA) et de Programmes opérationnels (PO). Ce système de programmation concerne en général les régions éligibles à l’objectif 1.

• les CAA font état du contexte socio-économique des régions concer-nées et établissent dès lors les priorités d’action et les objectifs à

atteindre. Ces objectifs doivent être, lorsque c’est possible, quantifiés. Ils doivent également évaluer les ressources financières nécessaires et prévoir les mesures de suivi, d’évaluation et de contrôle.

• Les PO viennent compléter les CAA. Ce sont des documents qui appli-quent à une région ou un axe de développement particulier (transport, soutien aux entreprises…) les priorités définies par le CAA.

• les Documents uniques de programmation (DOCUP) contiennent à la fois les éléments d’un CAA et ceux d’un PO. Ce système de pro-grammation concerne les régions d’objectif 1 si la participation des fonds structurels ne dépasse pas un milliard d’euros et les régions de l’objectif 2.

La réglementation des fonds structurels prévoit dans le cadre des deux systèmes de programmation l’établissement d’un document supplémen-taire détaillant les mesures financées pour chaque programme et les crédits qui leur sont affectés : le Complément de programmation.

II.2.2) Les programmes des initiatives communautaires Il s’agit de programmes préparés et proposés par les États membres sur la base des orientations (priorités d’actions et objectifs) définies par la Commission pour chaque initiative communautaire au début de chaque période de programmation.

II.2.3) Les actions innovatrices, exception au principede programmationEn principe, ce sont des projets individuels élaborés sur la base des Orientations définies par la Commission pour la période de programma-tion. Toutefois, afin de rendre la gestion de ces actions plus simple et transparente, la Commission s’est déclarée favorable à une approche par programme pour la période 2000-2006.

II.3) Le partenariat En vertu de ce principe, les interventions du FEDER doivent reposer sur une coopération étroite de la Commission, des autorités nationales, régionales ou locales compétentes de chaque État membre et des opéra-teurs économiques et sociaux. Cette coopération s’établit dans le respect du principe de subsidiarité consacré par le Traité de Maastricht en vertu duquel les autorités communautaires ne peuvent agir que si l’objectif envisagé ne peut être atteint de manière suffisante par les États mem-bres. Dès lors, la préparation et la mise en œuvre des programmes cofinancés par le FEDER sont décentralisées. En effet, ces programmes sont seulement approuvés par la Commission. Ce sont les autorités nationales et régionales qui les élaborent. Elles sont également chargées de leur gestion et de leur suivi sous le contrôle de la Commission.

La gestion et le suivi des programmes structurels supposent :

II.3.1) La désignation d’une autorité de gestion et le choix des projets de développement Toute la gestion d’un programme financé par le FEDER est placée sous la responsabilité de l’État membre concerné. Celui-ci va désigner, pour chaque programme, une « autorité de gestion ». Cette autorité de gestion doit adopter le complément de programmation comportant notamment la description détaillée des mesures envisagées dans le pro-gramme et peut, si nécessaire, le modifier. Elle est chargée de la publicité de l’intervention : elle doit informer les acteurs de la vie économique et sociale des possibilités offertes par le programme (par exemple, par des appels d’offre publics) afin qu’ils puissent, le cas échéant, lui proposer des projets de développement susceptibles de bénéficier d’un soutien financier du FEDER. La sélection de ces projets individuels, à l’exception de ceux concernant des actions innovatrices, relève de sa compétence.Seuls sont éligibles les projets de développement qui répondent à cer-tains critères fixés par les réglementations nationales. En principe, sont retenus les projets qui sont conformes aux priorités nationales ou régionales sur lesquelles les États membres et la Commission se sont

Le Fonds européen de développement régional (Feder)

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mis d’accord et qui visent donc au mieux à la réalisation des mesures définies dans le complément de programmation.Les projets individuels concernant les actions innovatrices sont sélectionnés à la suite d’appel d’offres lancés par la Commission elle-même.

II.3.2) La création d’un comité de suivi A côté de l’autorité de gestion, un comité de suivi est créé par les États membres pour chaque programme. Ce comité est constitué de représentants des régions, de l’État membre, de la Commission et des différents acteurs concernés. Il doit veiller à la qualité et à l’efficacité de la mise en œuvre des mesures et des projets de développements du programme qu’il supervise. Pour remplir sa mission, il dispose de certaines prérogatives :• L’adoption du complément de programmation et de toute adaptation

décidée par l’autorité de gestion est soumise à son accord.• Il doit approuver les critères de sélection des projets individuels,

le rapport annuel d’exécution et le rapport final avant leur envoi à la commission et les propositions de modification du contenu de la décision de participation du FEDER

• Il apprécie les progrès réalisés et les résultats obtenus. Il examine notamment les résultats de l’évaluation à mi-parcours avant leur trans-mission à la Commission.

• Il peut proposer à l’autorité de gestion toutes les adaptations des documents de programmation qu’il estime nécessaire.

II.3.3) La modification éventuelle des programmes Des adaptations des documents de programmation sont parfois néces-saires pour remédier à certains défauts ou pour tenir compte de chan-gements importants du contexte économique et social.En principe, c’est l’autorité de gestion qui procède aux modifications nécessaires en adaptant le complément de programmation. Toutefois, ces adaptations ne peuvent concerner ni le montant total de la parti-cipation du FEDER, ni la définition des objectifs prioritaires. Dans la première hypothèse, la décision appartient à la Commission (elle décide en accord avec l’État). Dans la seconde hypothèse, les décisions de modification sont prises par les comités de suivi.

II.3.4) L’élaboration d’un rapport annuel d’exécutiondu programme Chaque année, l’autorité de gestion doit préparer un rapport annuel d’exécution.Ce document fait état notamment :• des progrès réalisés et des résultats obtenus dans la mise en œuvre

du programme.• Des modifications du contexte socio-politico-économique dans le

cadre duquel est exécuté le programme (évolution socio-économique ; modifications des politiques nationales ou régionales…)

• De l’exécution financière du programme.Il est transmis à la Commission qui peut émettre des observations ou demander des adaptations du programme.

II.3.5) Le financement des programmes L’allocation de fonds européens à un programme repose sur un con-trat financier passé entre la Commission et l’État membre concerné : les engagements budgétaires. Les engagements se font annuel-lement. Le premier intervient lorsque la Commission approuve le programme et les autres, au plus tard, le 30 avril de chaque année. Les crédits disponibles vont être répartis par l’autorité de gestion entre les différentes mesures prévues dans le complément de pro-grammation. Chaque mesure dispose ainsi d’une enveloppe finan-cière précise dans laquelle sont puisés les fonds nécessaires au financement des projets individuelsLes bénéficiaires d’une aide financière du FEDER ne sont payés directe-ment ni par l’autorité de gestion, ni par la Commission. L’État doit

désigner une autorité de paiement.Dès l’adoption du programme, la Commission verse 7 % de la participa-tion totale du FEDER à l’autorité de gestion. Lorsque cette avance de crédits est épuisée, l’autorité de gestion doit soumettre à la Commission les demandes de paiement et les encaisser. Les demandes sont transmises de manière groupée trois fois par an. Les paiements de la Commission sont effectués sous la forme de remboursement de dépenses effectives dans un délai de deux mois à compter de la réception de la demande. Les dépenses qui font l’objet de demandes de paiement doivent être certifiées. Les déclarations de dépenses sont, en principe, présentées en euros.Les autorités de paiement doivent également vérifier la conformité des dépenses aux règles communautaires.

II.3.6) Les évaluations Les évaluations permettent de s’assurer que les ressources allouées sont bien utilisées. Elle assure une bonne gestion des programmes. Elles reposent sur le système de collecte des données statistiques et financières mis en place par l’autorité de gestion. Elles interviennent, en principe, à mi-parcours et à la fin de la période de programmation :• L’évaluation de mi-parcours est réalisée sous la responsabilité

de l’autorité de gestion. En général, elle confie cette tâche à un tiers compétent. Cette évaluation rend compte des premiers résultats obtenus, de l’utilisation des crédits et du déroulement de la mise en œuvre. L’évaluation de mi-parcours est transmise à la Commission. Pour la période actuelle, elle devra intervenir au plus tard le 21 décembre 2003.• L’évaluation de fin de période de programmation relève de

la responsabilité de la Commission qui, en principe, a également recours à un évaluateur indépendant. Elle doit permettre de mesurer les facteurs de réussite ou d’échec de la mise en œuvre afin d’opti-miser les interventions futures.

II.3.7) La mise en place de systèmes de contrôleL’existence d’un contrôle est le corollaire de toute décentralisation. Afin de veiller au bon déroulement de la gestion et du suivi de la mise en œuvre, certains dispositifs de contrôle ont été mis en place. Ils visent à s’assurer de l’utilisation adéquate des crédits et de la légalité et régularité des dépenses effectuées et à faire, le cas échéant, les corrections nécessaires.C’est en principe aux États membres qu’incombe la responsabilité de contrôler et de corriger les irrégularités. Cette tâche revient essentielle-ment aux autorités de gestion et de paiement qui sont tenues de prendre toute mesure assurant à la transparence des opérations. Elles peuvent elles-mêmes être soumises à un contrôle de l’État (audit interne, contrôle financier de commissaires aux comptes indépendants). Chaque mesure d’assistance donne lieu à une évaluation de la validité de la demande de paiement final par une personne indépendante de l’autorité de gestion (par exemple, un commissaire des comptes).Au cours des trois années suivant le paiement du solde, la Commission peut exiger toutes les pièces justificatives des dépenses et des contrôles de l’intervention du FEDER.Au moins une fois par an, la Commission examine avec l’État les résultats des contrôles effectués, les conséquences financières des éventuelles irrégularités constatées et les mesures de correction déjà adoptées. Ils déterminent le cas échéant d’autres mesures de correction et révisent, si nécessaire, les systèmes de gestion et de contrôle.Par ailleurs, la Commission peut décider, à tout moment de vérifier l’efficacité des contrôles mis en place par les États membres soit direc-tement (contrôles sur place), soit indirectement (demande aux États de procéder à des contrôles).En cas d’irrégularités constatées, les États doivent procéder aux correc-tions financières requises. La Commission doit être tenue informée de l’existence de telles irrégularités et des corrections effectuées. En cas de défaillance des États (insuffisance des contrôles nationaux mis en

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place ; irrégularités non corrigées), elle peut suspendre les paiements ou supprimer tout ou partie de la participation du FEDER en demandant le remboursement des sommes déjà versées.

II.4) L’additionnalité L’intervention du FEDER est seulement un cofinancement. Elle complète les contributions des États membres. Ces contributions doivent être maintenues au même niveau d’une période de programmation à l’autre. Ainsi tous les projets bénéficiant d’une aide financière communautaire doivent obligatoirement être cofinancés par une autre source soit publi-que, soit privée.Les taux de participation du FEDER sont variables d’une région à l’autre et d’une mesure à l’autre au sein d’un même programme non seulement en fonction des objectifs concernés mais aussi de certains critères généraux. En principe, ces taux sont plus élevés dans les régions classées en objectif 1. Dans ces régions, le plafond de cofinancement du FEDER est de 75 % à 85 % du coût total du programme contre 50 % maximum pour les régions de l’objectif 2. Certains plafonds spécifiques existent également dans des cas précis (par exemple, pour les investissements en entreprises, le cofinancement du FEDER ne dépasse pas 35 % du coût

total du programme dans les régions de l’objectif 1 et 15 % dans les régions de l’objectif 2).L’aide financière du FEDER est, en principe, accordée sous la forme de subventions non remboursables. Cette aide peut toutefois être indirecte (bonification d’intérêt ; participation au capital à risque…). Dans cette hypothèse, les plafonds prévus peuvent être augmentés de 10 %.

II.5) L’efficacitéLes interventions du FEDER doivent être efficaces c’est-à-dire atteindre au plus près leurs objectifs. L’efficacité de ces interventions dépend essentiellement des mesures de mise en œuvre, de suivi et de contrôle des programmes adoptées par les autorités de gestion de chaque État membre. Elle peut notamment être appréciée lors des évaluations.Pour motiver les gestionnaires des programmes et les encourager à utiliser de manière efficace les crédits du FEDER, une « réserve de performance » a été créée. Elle est constituée par 4 % des crédits alloués à chaque État membre et doit être distribuée au plus tard le 31 mars 2004 par la Commission (donc à mi-parcours de la période 2000-2006) aux programmes les plus performants, sur la base des propositions faites les autorités nationales.

Ce cahier ne peut être vendu séparément.

Editeur : L’Action municipaleSARL au capital social de 15 000 euros

R.C.S Paris B 659.801.41917, rue d’Uzès, 75108 Paris Cedex 02.

N° de commission paritaire : 63.333Directeur de la publication : Bernard Ajac

Composition : Groupe MoniteurTirage : Roto-France Impression (Emerainville)

Dépôt légal : janvier 2002

Le Fonds européen de développement régional (Feder)