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Al Atlal Place Charles-Huguenel 26000 Valence - FR billetterie : +33 (0)4 75 78 41 70 administration : +33 (0)4 75 78 41 71 télécopie : +33 (0)4 75 78 41 72 [email protected] Scic Sarl à capital variable | TVA Intracommunautaire FR73 384 611 778 | Siret 384 611 778 00026 | APE 9001Z – NAF 9001Z | Licences 1 – 1034106 / 1 – 1034112 / 2 – 1034113 / 3 – 1034114 www.comediedevalence.com direction : Richard Brunel chant pour ma mère Ibrahim Nagi / Oum Kalsoum Norah Krief / Frédéric Fresson Production : La Comédie de Valence CDN Drôme-Ardèche ; Compagnie Sonnets Coproduction Comédie de Béthune, CDN ; Compagnie Lacascade Avec le soutien de la DRAC Île de France, de La Colline - théâtre national et de l’Institut Français Royaume-Uni CRÉATION 29 MAI 2017- FESTIVAL AMBIVALENCE(S) La Comédie de Valence CONTACT PRODUCTION : Anne-Mathilde Di Tomaso: +33 4 75 78 41 71 / +33 7 89 52 10 94 [email protected] Isabelle Nougier: +33 4 75 78 41 71 / +33 6 12 81 23 87 [email protected] CONTACT PRESSE / COMMUNICATION Coline Loger : +33 4 75 78 41 77 / +33 6 03 43 77 21 [email protected] Revue de presse

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Al Atlal

Place Charles-Huguenel26000 Valence - FRbilletterie : +33 (0)4 75 78 41 70

administration : +33 (0)4 75 78 41 71télécopie : +33 (0)4 75 78 41 [email protected]

Scic Sarl à capital variable | TVA Intracommunautaire FR73 384 611 778 | Siret 384 611 778 00026 | APE 9001Z – NAF 9001Z | Licences 1 – 1034106 / 1 – 1034112 / 2 – 1034113 / 3 – 1034114

www.comediedevalence.comdirection : Richard Brunel

chant pour ma mère Ibrahim Nagi / Oum KalsoumNorah Krief / Frédéric Fresson

Production : La Comédie de Valence CDN Drôme-Ardèche ; Compagnie Sonnets Coproduction Comédie de Béthune, CDN ; Compagnie Lacascade Avec le soutien de la DRAC Île de France, de La Colline - théâtre national et de l’Institut Français Royaume-Uni

CRÉATION

29 MAI 2017- FESTIVAL AMBIVALENCE(S) La Comédie de Valence

CONTACT PRODUCTION : Anne-Mathilde Di Tomaso: +33 4 75 78 41 71 / +33 7 89 52 10 94 [email protected] Isabelle Nougier: +33 4 75 78 41 71 / +33 6 12 81 23 87 [email protected]

CONTACT PRESSE / COMMUNICATION Coline Loger : +33 4 75 78 41 77 / +33 6 03 43 77 21 [email protected]

Revue de presse

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TOURNÉE 2017-2018

04 juillet 2017 - Shubbak Festival, Londres

02 & 03 octobre 2017 - La Comédie de Valence

06 > 23 décembre 2017 – TNP, Villeurbanne

18 > 21 janvier 2018 – La Comédie de Clermont-Ferrand, scène nationale

09 mars 2018 – Institut du monde arabe

04 > 06 avril 2018 – Comédie de Béthune

13 avril 2018 – Théâtre Sorano, Toulouse

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Hommage de Norah Krief à Oum Kalsoum au TNP

Au TNP, Norah Krief s'empare du plateau pour donner à voir un vibrant hommage à Oum Kalsoum. Fragile et fort ! Al Atlal est un poème d’Ibrahim Nagi, considéré par les spécialistes comme l'un des 20 plus beaux poèmes de langue arabe. Al Atlal est également une fameuse adaptation musicale du texte par l'« astre d'orient », la chanteuse Oum Kalsoum. Al Atlal c'est enfin le titre du projet qu'a porté Norah Krief cette année, une création de la Comédie de Valence au festival Passages à Metz au printemps dernier qui fait étape dans le petit théâtre du TNP avant d'entamer une tournée française et internationale.

Un spectacle entre récital et théâtre, où la comédienne tient le plateau avec presque rien. Rien d'autre qu'une présence folle et trois fidèles musiciens qui l'assistent. Tandis que l'oudiste égrène quelques notes de musique, on entend le claquement léger des talons aiguille de la comédienne qui s'installe dans une pénombre orangée. Elle empoigne littéralement le micro avec pourtant une grâce toute légère et s'adresse à sa mère.

Elle évoque l'odeur des grains de café lentement réduits en poudre, ce geste de « concasser au mortier ton café, le moudre fin comme de la farine tu me disais, le mettre dans ta zazoua sur le feu doux du kanoun, ajouter une goutte d'eau de fleur d'oranger » avant de se laisser envahir par une mélodie lointaine, ce poème des « vestiges d'un amour et le rêve d'un paradis perdu » aux accents à la fois mélancoliques et sensuels.

Norah Krief l'habite d'une fragilité toujours à la limite de la rupture, « ce quart de ton si difficile » dont elle s'amuse elle-même avec le public. Portée par une scénographie minimale composée d'un rideau de franges, de boules à facettes et de lumières savamment composées de Jean-Jacques Baudouin, elle donne vie à la poésie de Nagi en évoquant délicatement celle qu'on qualifie de plus grande chanteuse arabe de tous les temps, lui rendant hommage par un engagement sans faille, muscles tendu et, chair palpitante sous la peau des bras nus.

Gallia VALETTE-PILENKO

Le 13 décembre 2017

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Norah Krief « L’exil, c’est cette résistance »

La comédienne Norah Krief s’empare de la chanson « Al Atlal » de Oum Kalthoum l’une des plus grandes chanteuses arabes. Avec son spectacle Al Atlal, chant pour ma mère, elle évoque l’exil de ses parents tunisiens vers la banlieue parisienne.Un hommage audacieux et réussi.

Al Atlal est un spectacle très émouvant qui semble avoir été travaillé avec beaucoup de joie.

« Oui, j’ai fait ce spectacle avec de la nostalgie joyeuse, comme le chantait Oum Kalthoum. Parce que de toute façon une reconstitution ou une évocation des souvenirs du passé ne peut se faire qu’avec du plaisir pour aller de l’avant. Au départ je jouais dans un spectacle de Krzysztof Warlikowski dont la première partie était écrite par Wajdi Mouawad. Wajdi Mouawad qui est libanais voulait entendre cette chanson en arabe. En chantant « Al Atlal » le secret de ma mère est apparu. Ma mère qui écoutait cette chanson et la sifflotait dans le jardin de banlieue parisienne était à cet endroit de l’exil.

Est-ce un retour, un cheminement à rebours vers l’exil de votre mère et peut-être le vôtre ?

« Je ne suis pas quelqu’un d’exilée. J’ai été traversée par l’exil de mes parents qui avaient 40 ans quand ils sont arrivés en France dans les années 1970. Ils étaient complètement déracinés. L’histoire que j’évoque c’est l’histoire de la non-intégration de mes parents en banlieue parisienne. La banlieue sud où nous étions était très réactionnaire, stricte, conventionnelle. À cette époque, si on écoutait de la musique orientale, il fallait fermer la fenêtre. On était pointés du doigt. J’ai été traversée par leur exil, par leur souffrance et par leur colère. C’est cette chanson : les ruines, les débris, les décombres d’un pays. Comment se reconstruire quand on a perdu son pays ou sa langue ? Le climat, la façon de vivre, la société… c’est beaucoup de combats. C’est cette chanson qui me raconte ça. C’est une façon de résister quelque part. Je pense que l’exil, c’est cette résistance, c’est rester assis sur ce bout de branche cassée. Je ne comprenais pas mais je sais maintenant ce que c’est la dignité de ma mère. J’ai été traversée. Ce spectacle n’est pas une réconciliation parce que je ne me suis pas sentie en violence avec mes parents. J’ai senti de la distance. J’ai tellement tout rejeté qu’il ne me restait plus rien à 50 ans. Maintenant, je me rafraîchis la mémoire pour me retrouver et savoir ce que je fais.

Vous dites que vous parlez « presque arabe ». Pouvez-vous revenir sur ce travail avec la langue, que vous ressentiez enfant comme une « agression » ? Et comment fait-on pour s’attaquer à Oum Kalthoum ?

« C’est vrai que l’arabe a toujours été pour moi une langue très agressive, dure et gutturale, qui me complexait. Ce que j’entendais enfant c’était des cris. Je ne parlais pas l’arabe, je ne le parle pas, même si à la fin du spectacle j’arrive à dire un bout du poème de Ibrahim Nagi. Tout est de la phonétique et de la traduction. J’ai été coachée par Dorsaf Hamdani, une chanteuse tunisienne, en essayant de ne pas rester dans la tradition de Oum Kalthoum. Ce qu’on a fait est plutôt rock’n’roll. Oum Kalthoum, c’est une chanteuse emblématique du Moyen-Orient, une femme incroyable et normalement, on n’y touche pas…Au début du projet, on me disait « Tu ne pourras jamais jouer Oum Kalthoum ». Et maintenant les gens qui l’ont vu, des Syriens, des Marocains… m’ont dit qu’ils trouvaient ça incroyable avec cet accent français et le rock. Ça me plait beaucoup. »

Le 08 juin 2017

Propos recueillis par Flora Moricet

Propos recueillis par Flora Moricet

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Al-Atlal : Norah Krief se réconcilie avec l’exil

photo – Jean-Louis Fernandez

Norah Krief vient de construire un spectacle ayant été bâti sur la chanson « Al-Atlal » (Les Ruines) d’Oum Kalsoum. Une création chantée et parlée, où Krief s’adresse à sa mère et, finalement, à l’exil pouvant être vécu indirectement par tous les enfants d’immigrés. Créé au festival « Passage » de Metz, puis une étape à « Ambivalence(s) » la semaine passée, le spectacle sera en tournée en France dès la prochaine saison.

Avant même que Norah Krief n’entre en scène, les premières notes d’« Al-Atlal » se font entendre. Le spectacle entier durera moins longtemps que la chanson d’Oum Kalsoum, mais il n’y a pas une seconde où l’âme de la diva égyptienne sera absente, en musique ou en mots. Car ce sont des mots que Norah Krief adresse sous forme de « lettre à [sa] mère ». Elle dépeint ce qu’elle qualifie de « nostalgie heureuse » d’une époque pourtant difficile pour sa famille. Fille d’immigrés tunisiens, l’intégration a été une expérience houleuse et constellée de rejets. Pourtant, par « Al-Atlal », Norah Krief parvient à apprivoiser sa culture rejetée.

Sa culture car cette chanson, qu’elle a redécouverte en travaillant avec Krzysztof Warlikowski et Wajdi Mouawad était celle qu’écoutait sa mère dans la grande maison de banlieue un peu défraîchie de son enfance. Une culture qu’elle retranscrit en mots et en musique, comme une adresse à tous les déracinés et leurs descendants. « Al-Atlal » devient appel à la compassion pour tous ceux dont les racines sont en ruine, appel à la dignité, à la compréhension de l’autre et à la modestie de sentiments.

L’importance des mots et des émotions est soulignée par la simplicité de la mise en scène qui tient à première vue du concert. Quelques images le magnifient, lui donnent une touche magique, mais les déplacements sont rares et tout le travail est concentré sur les sentiments vécus par Norah Krief. Un personnage central qui parvient, sans efforts et avant même de donner la parole à son entourage en fin de spectacle, à se rendre universel.

Hadrien VOLLE – www.sceneweb.fr

9 mai 2017

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Norah Krief : « J’ai complètement rejeté la culture de mes parents »

Photo – Jean-Louis Fernandez

Au festival « Passages » de Metz, Norah Krief a créé « Al Atlal – Chant pour ma mère ». Un spectacle construit à partir d’une chanson d’Oum Kalsoum en forme d’hommage où se mélangent chant et poésie. A retrouver au festival Ambivalence(s) et en tournée.

Pendant la première partie du spectacle, vous dites que, enfant, vous détestiez l’arabe, la langue de vos parents qui avaient émigrés de Tunisie. Est-ce que la création de « Al Atlal » est une réconciliation ?

Il s’agit davantage d’une découverte. Le spectacle part de la chanson d’Oum Kalsoum, « Al Atlal », qui veut dire « les ruines ». J’ai eu envie de travailler à partir de cette musique incomprise pour moi. Au fur et à mesure que je recevais la traduction de cette chanson par Khaled Osman, j’ai compris le secret de ma mère, ce que je l’avais toujours entendue chantonner.

10 mai 2017

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Est-ce un deuil ?

Non, j’ai pu faire mon deuil bien autrement. Ce spectacle n’est ni de la tristesse, ni un enterrement, mais plutôt une expérience de la nostalgie joyeuse. C’est donc un hommage, un hommage à l’enfance, à nos origines qu’on ne peut pas nier éternellement.

Vous avez nié ces origines en n’apprenant pas l’arabe ?

J’ai complètement rejeté cette langue, tout comme la culture de mes parents. Jeune, l’entendre parler m’agressait beaucoup. Ce rejet était pour moi une façon de survivre parce que l’intégration était difficile en France. J’ai le souvenir qu’à l’âge de dix ans, l’école était très compliquée pour moi. Ma famille a mis énormément de temps pour s’intégrer et moi j’ai essayé de toute mes forces de m’éloigner d’elle.

Vous avez eu le sentiment de vous intégrer en rejetant votre culture ?

S’intégrer ce n’est pas forcément rejeter la vie de ses parents consciemment. Mais, pour moi, cela s’est fait naturellement. Qui n’a pas honte de ses parents pendant l’enfance ? On ne veut pas qu’ils viennent nous chercher à l’école, on a envie de s’émanciper. Je ne voulais pas qu’ils viennent me chercher avec leur couscous et toute leur histoire ! Puis à un moment on revient à eux parce que c’est eux qui nous ont fondés.

Quel a été l’élément déclencheur pour la création de « Al Atlal » ?

Lorsque j’ai participé à la création du spectacle de Krzysztof Warlikowski, « Phèdre(s) », la première partie du spectacle était écrite par Wajdi Mouwad, et il m’a demandée d’ouvrir avec un extrait de la chanson « Al Atlal ». Lorsque je l’ai écoutée, j’ai eu un choc. J’ai entendu le secret de mes parents dans les paroles d’Oum Kalsoum qui racontent les ruines, celles d’un amour, d’un pays… Une partie du texte dit « Rends-moi ma liberté, défais mes liens, j’ai tout donné, il ne me reste plus rien ». C’est une histoire de déchirement, ce déchirement que j’ai en moi, mais ce n’est pourtant pas mon exil, c’est celui de mes parents et je l’ai ressenti dans mon enfance. A partir de ces « ruines », j’ai donc décidé de raconter l’histoire de mon enfance, comme celles des enfances de tout le monde.

Qu’avez-vous retenu de l’exil de vos parents ?

Beaucoup de douleurs, beaucoup de combat. Je raconte des histoires au début du spectacle d’événements qui me sont revenus et qui m’ont rappelée que l’intégration est un combat. Il faut résister contre l’agressivité des personnes qui rejettent l’étranger. J’avais toujours l’impression d’être en décalage, mes parents utilisaient une manivelle pour démarrer la voiture alors que les voisins avaient des garages. Ma mère avait froid, elle n’avait jamais vu la neige…

Jusqu’à la création de « Al Atlal », vous ne vous étiez jamais rapprochée de vos racines ?

Si, je suis souvent allée en Tunisie avec ma mère, pendant une vingtaine d’années. Mais ça n’a jamais été mon pays. Je voyais ma mère écarquiller les yeux, nous montrer les endroits de ses souvenirs, son école, l’endroit où mon père jouait au tennis… Mais je me suis toujours sentie à distance. Et pourtant, j’aime ce pays à travers mes parents.

Hadrien Volle – www.sceneweb.fr

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MARDI 6 JUIN 2017

“Ambivalences” : Norah Krief se souvient…Ü Norah Krief, on avait, à de multiples occasions, eu l’oc-casion d’apprécier ses sonnets sha-kespeariens. Avec “Al Atlal,” chant pour ma mère, la comé-dienne se souvient de sa mère, sur le perron du petit pa-villon de banlieue parisienne, concas-sant le café au mor-tier alors que par les fenêtres grandes ouvertes de la maison, l’électrophone diffuseles chants d’Oum Kalsoum.Moments d’enfance dont la comédienne, après avoir, jeune, rejeté la culture familiale, retrouve la nostalgie à la faveur de l’évocation du long poème d’Ibrahim Nagi, “Al Atlal.”C’est que “l’intégration est un combat” explique Norah. Et on ne peut éternellement nier ses origines. C’est d’un texte qui luiparle autant qu’il la raconte dont s’empare Norah Krief dans cespectacle qui a fait salle comble à toutes les séances. L’émo-tion elle, ne ment pas, pas plus que comédienne et musiciens.Et on a croisé des spectateurs qui ont repris un billet, tant le spectacle, ovationné debout lors de notre présence, leur a plu.

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— LA GAZETTE DES FESTIVALS —Festival d’Avignon / 11 juillet 2017 WWW.IOGAZETTE.FRWWW.IOGAZETTE.FR

— LA GAZETTE DES FESTIVALS —Festival d’Avignon / 11 juillet 201714

LE FAUX CHIFFRE

L'HUMEUR

Festival de Lacoste« Créé par Pierre Cardin il y a dix-sept ans dans le lieu insolite, surprenant et inoubliable que sont les Carrières du château du Marquis de Sade, ce festi-val voué au théâtre, à la danse et à l’opéra o� re au public la découverte de jeunes chanteurs à l’aube d’une carrière prometteuse. »du 15 au 24 juillet

Festival d'Alba-la-Romaine« Le cirque, personnage principal de cette saga, invite autour de la piste aussi bien le théâtre forain, la marionnette, la musique, imaginant les passerelles pour glisser d’un genre à l’autre. Le festival est une occasion unique de mettre en scène le cirque, le public et le patrimoine de l'Ar-dèche. »Du 11 au 16 juillet

La Mousson d'été« Depuis 1995, La Mousson d'été revient au bord de la Moselle. Le comité de lecture de la Maison Européenne des écritures contemporaines qui choisit des textes inédits venant du monde entieret commande des traductions. Des comédiens s'en emparent et réalisent des mises en espace, souvent accompagnées de musiciens. »Du 24 au 30 Août à Pont-À-Mousson

71C'est un 69 avec deux doigts, selon Fouad et Vanessa dans la salle de

conférence du Novotel.

ET NOUS COUPER POUR UN TEMPS DE NOS PEINES INTIMES ET DE NOS MISÈRES. – JEAN VILAR

QUAND EST-CE QU'ON ARRIVE ?— par Yasmine Hugonnet —

LA QUESTION

«Quand est-ce qu’on arrive, maman ?L’impatience de toucher au but. Car nous l’avons formulé le but, le point d’arrivée est explicite. Il y a un autre endroit, une pro-chaine réalité dont on rêve déjà.

Au moment de la question, cela sous-entend le désir des’approprier l’espace de la durée entre un maintenant et le moment d’arrivée, de le mesurer et peut-être même de l’anéantir !On arrive bientôt ma chérie, c’est un peu moins long que tout à l’heure, ça se raccourcit et la prochaine fois que tu vas me demander ça sera encore plus proche…Aller vers, c’est toujours un processus. La problématiqueme semble-t-il, c’est qu’il nous faut une ferme énergie d’in-tentionnalité, donc une forme d’exposition à soi-même de ce que nous désirons atteindre. Et à la fois, pour que la vie soit belle, mais surtout pour rebondir sur les merveilles qui peuvent surgir par surprise de notre propre intentionnalitéou du monde, il nous faut de la souplesse, accueillir les dé-tours, les portes closes, et déjouer la vue univoque d’un but qui enferme notre regard et supprime les potentialités.Attendre est il devenu plus douloureux, plus e� rayant qu’avant ?Le verbe arriver est chargé en français d’un poids moral, poids de la réussite, s’établir, être stable… A l’origine il

s’agissait de toucher la rive, d’aborder. Cela emmène mes pensées vers tous ceux qui n’ont pu aborder à notre riveeuropéenne et qui se sont noyés…Le temps ne s’arrête jamais ou n’avance pas, c’est comme on veut ; mais le mouvement de nos pensées, de nos organes, de notre respiration lui ne s’arrête jamais. Toucher au but, s’illusionner d’un point stable pour quelques instants... Ce que je trouve très complexe et magnifi que c’est d’atterrir dans le présent ! C’est-à-dire de déployer de l’énergie pourreconnaître les coordonnées dans soi et dans le monde d’un moment particulier, unique, et d’y goûter pour ce qu’il contient de spécifi que. Je fais de plus en plus l’expérience que les potentialités de notre vécu sont orientées par la perspective mentale que nous avons construit de notre situation. Il y a une part d’action qui se joue déjà dans la préfi guration du temps et de son contenu, il y a ainsi un bel espace de créativité dans la manière de formuler notre in-tentionnalité. »

Née à Montreux (Suisse) en 1979, Yasmine Hugonnet est danseuse et chorégraphe. En tant qu’artiste, elle s’intéresseau rapport entre forme, image et sensation, à la germination de l’imaginaire, à la (dé)construction du langage chorégra-phique, au processus d’incarnation et d’appropriation. Elle vit et travaille aujourd’hui entre Lausanne et Paris.

I/O Gazette n°65 — 11.07.2017La gazette des festivals — Gratuit, ne peut être vendu. I/O — BESIDE, 177 rue du Temple, 75003 Paris — SIRET n°81473614600014 / www.iogazette.frImprimerie Le Progrès, 93 avenue du Progrès, 69680 ChassieuDirectrice de la publication et rédactrice en chef Marie Sorbier [email protected] — 06 11 07 72 80Directeur du développement et rédacteur en chef adjoint Mathias Daval [email protected] — 06 07 28 00 46

Rédacteur en chef adjoint Jean-Christophe Brianchon [email protected] Di�usion Julien Avril [email protected] de la maquette Gala Collette Ont contribué à ce numéroJulien Avril, India Bouquerel, Eve Farache, Augustin Guillot, Johanna Pernot, LéaLartigue, Timothée Magellan, Pierre Fort.Photo de couverture © Michael Goldrei

Vendredi, 19h. Sur la parvis de la Comédie de Valence, un concert des jeunes musiciens du Conservatoire. Le jour s’en va, et en un rituel musical, nous sommes introduits à la nuit.

Peut-être est-ce cela que rend possible, sous le soleil de Midi, un festival comme Ambiva-lence(s) : faire resurgir, dans les revers d’une lumière sans équivoque, la présence de fan-

tômes. Et si à l’image des grottes qui parsèment les reliefs escarpés de la Drôme, le lieu théâtral est une de-meure privilégiée de la nuit, alors ne nous étonnons pas d’y croiser quelques êtres à moitié e� acés, et dont le fl ou nous hante. Car c’est bien sous le signe de la di� cile sur-vivance du passé que se placent les di� érentes œuvres présentées. Di� cile parce que les amarres qui nous y rattachent ne sont jamais loin de se briser. Spectre de l’oubli. Di� cile aussi parce que le passé est indissociable de la douleur d’un souvenir qui nous refuse au présent. Spectre de la mémoire. Ainsi, avec Trap, Jeanne Candel nous mène en la Chapelle des Cordeliers devenue ré-serve départementale d’œuvres d’art. Des tableaux essentiellement religieux s’y reposent dans la fraîcheur obscure de la pierre protectrice, comme la survivance fantomatique des franciscains qui vivaient en ces lieux.

L’espace devient alors théâtre d’apparitions et de pro-jections fantasmatiques. Espérons que l’artiste puisse trouver d’autres lieux secrets et chthoniens pour les peu-pler de ses rêves. Les fantômes du passé sont tout aussi présents dans le Al Atlal de Norah Krief. Elle y chante sa mère, et avec elle tout ce que charrie la précarité de la mémoire. C’est donc à une forme d’élégie que nous assistons, nous rappelant que l’enfance n’existe que pour ceux qui l’ont perdu.

Le dialogue nocturne des vivants et des morts

Et si, accompagnée de trois musiciens, la voix de l’artiste évoque la Méditerranée maternelle - sa chaleur et sa lu-mière - c’est en réalité la nuit du souvenir qui l’enveloppe du voile endeuillé de son chant. La proposition de Richard Brunel tranche de ce point de vue : son Dîner en ville est la seule pièce diurne à laquelle nous avons assisté. Le texte de Christine Angot ici mis en scène s’inscrit dans une tradition littéraire et satirique qui, de Marcel Proust à Thomas Bernhard, fait du dîner le lieu de l’hypocrisie mondaine. Dans les salons lumineux de la préfecture de la Drôme, c’est donc, de toutes les œuvres présentées, celle qui a le moins à voir avec la nuit. Et pourtant, elle

y fait irruption à travers le tout à fait fascinant William Nadylam, fi gure nocturne et saturnienne qui vient jeter une ombre inquiète sur la lumière triomphale et aveu-glante de la mondanité. De lumière il est également question dans Saïgon, la dernière création de Caroline Guiela Nguyen, puisque c’est dans le décor phosphores-cent d’un restaurant vietnamien que se déploie son récit. La fi liation, la mémoire, l’oubli, et pour éclairer la nuit, la lumière des néons, celle-là même dont se drape le passé pour resurgir. C’est donc une programmation d’une belle cohérence qui nous est présentée et dont la réussite résulte en partie de la création par Richard Brunel d’un collectif artistique de la Comédie de Valence. Véritable coopérative de production, cette structure n’a probable-ment pas peu contribué, en plus de la mutualisation des moyens fi nanciers, à favoriser les échanges artistiques et les préoccupations communes. Une unité d’esprit, une diversité de voies/voix, ambivalentes, à l’image de la pierre valentinoise qui ne réverbère le soleil que pour mieux préserver, en son intérieur, le dialogue nocturne des vivants et des morts.

Festival Ambivalence(s), Valence, du 29 mai au 3 juin 2017

AGENDA DES FESTIVALS

« C’est drôlecomme le joint donne un petit goût fumé au

pastis. »Charles, un festivalier

— par Augustin Guillot —

AMBIVALENCE(S) : SOUDAIN LA NUIT

REPORTAGES

« L'incurable » © Masahisa Fukase (voir p.12 )

LA PHOTO

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Pour son deuxième specta­cle de la saison, la Comé­

die  de  Valence  a  proposé, lundi et mardi, une créationdont  certains  avaient  déjàdécouvert  une  premièreversion, en juin dernier et enavant­première :  Al  Atlal,Chant pour ma mère. AvecAl  Atlal,  “les  ruines”,  en arabe,  la  chanteuse  et  co­médienne Norah Krief nousemmène  dans  un  voyageoriental  et  poétique  autourdes chants d’Oum Kalsoum.Plus qu’un voyage, elle rendici  hommage  à  sa  mère,  àson  histoire,  ses  origines,soulevant  la  délicate  ques­tion  de  l’immigration  et  del’intégration,  du  souvenir, de  nos  racines.  Un  témoi­gnage touchant sur une mu­sique envoûtante.

Des comédiens plébiscités par les spectateurs de La Comédie.

LA COMÉDIE  | “Al Atlal, chant pour ma mère” a touché le public

Un voyage oriental et poétique sur les origines

La chanteuse et comédienne Norah Krief. Le DL/Isabelle AUGÉ

VENDREDI 6 OCTOBRE 2017