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3 Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 2006 : ic o chets R 2 C n° 23 - septembre, octobre, novembre 2006 «Paroles d’Ozoir» «Ignorance est mère de tous les maux». Rabelais par Isabelle Monin-Soulié D es gens ! Ce sont des gens dont il est question. Des êtres humains. Pas des chiffres, pas des listes, des formules, des principes, des théories, des programmes, des petites phrases ou des gros coups de gueule. Ce sont des hommes, des femmes, des enfants qui souffrent, dont la dignité, le sens identitaire ont du mal à subsister tant ils sont mépri- sés, bafoués, laminés. Comment se rappeler ce que l’on vaut, lorsqu’on se retrouve enclos comme des bêtes durant des semaines dans un minus- cule gymnase sans que les pouvoirs publics ouvrent les portes à une sor- tie acceptable ? Comment faire valoir ce que l’on est lorsqu’il faut gagner, parfois brutalement, sa place dans la longue file endiguée de barrières po- licières qui mène à une hypothétique régularisation de la situation adminis- trative ? Comment suivre chaque jour lucidement son chemin lorsqu’une menace d’expulsion fait planer un sombre nuage au-dessus de tout projet personnel ? Comment vivre, comment aimer dans le malheur et la déréliction ? Pourtant ils vivent, ils aiment, ils tra- vaillent, ils luttent. À côté de nous et de nos revendications de nantis. Certains savent les voir, les aimer en retour, les accompagner, les traiter en égaux. La solidarité n’est pas un vain mot en France, nous en avons la preuve chaque jour. Quoi qu’en di- sent les pessimistes dont les procla- mations catastrophistes servent les ambitions, la France ne va pas mal. La France est suffisamment heureuse pour savoir et pouvoir accueillir, aider, fraterniser. À Ozoir comme ailleurs. (suite en page 10) Grand, athlétique, Claude Guyot - un Ozoirien qui ne fait pas son âge - va trans- former un rêve de jeunesse en réalité. Le 27 septembre dernier il a embarqué sur un cargo à Fos-sur-Mer. Direc- tion ? Le tour du monde. Comme pour les deux héros de Jules Verne, le voyage devrait durer plusieurs mois. sur les traces de Passepartout et de Phileas Fogg A ncien informaticien, Claude Guyot, désormais à la retraite, n’arrête pas son parcours à la première escale impo- sée. Le tour du monde qu’il vient d’enta- mer ne relève pas de l’improvisation. Il le prépare soigneusement depuis... son en- fance. «Mes parents, petits commerçants morvandiaux pris par leur travail, me lais- saient une grande liberté. Jusqu’au jour où je me suis retrouvé en pension. En- fermé entre les murs d’un établissement, je m’en suis échappé par la lecture et le rêve. Jules Verne, Alexandre Dumas... ont contribué à élargir les barreaux de ma pri- son». De cette époque et de ces lectures de jeunesse datent son envie d’espace, 414.000 de démolition Votre CUISINE comme vous l’avez rêvée (entre Caisse dʼEpargne et BNP) www.cucinelube.it du classique au contemporain à partir de 2000 C Casa Design cuisines - salle-de-bains - rangements 20bis, ave du Général Leclerc 77330 OZOIR-LA-FERRIERE 01 60 34 55 55 LUBE Solidaire, la France va bien (lire la suite en page 3) A rluison fait partie de notre envi- ronnement, de notre patrimoine, qu’il faut préserver. C’est promis, et pour preuve on revient presque à l’origine : ce sera la Mairie. N’a-t- elle pas été Mairie-Ecole un temps ? Alors on préserve... en démolissant. C’est ce que les élus et le public ont découvert, mercredi 20 septembre, lors du dernier Conseil Municipal. On démolit le gros œuvre. Le mar- ché est voté : 414.000 € TTC. À ce prix là, on ne met pas tout par terre tout de suite : seulement les parties basses, en façade, qui seront rem- placées par des cloisons de verre. Il faudra encore d’autres centaines de milliers d’euros pour démolir, dans un second temps, les classes la municipalité se porte caution de l’achat du château par le privé 12 millions pour Sainte-Thérèse Arluison se paie... deux belles tranches Centenaire, l’école Arluison avait vu des générations d’enfants envahir cours et couloirs. Il y a trois ans, les petites classes avaient été expédiées à Plume-Vert : «Pas question de fermer l’école» avait juré monsieur le maire. Promesse oubliée l’année suivante. Depuis lors l’école est fermée. Et on commence à découvrir les projets de la municipalité sur tout ce quartier historique... L’achat éventuel par Sainte-Thérèse du château et du parc de la Doutre, en plein centre ville, était, a-t-on longtemps affirmé en mairie, une affaire entre privés. «La commune n’a rien à voir là-dedans» déclaraient, unanimes, les élus de la majorité mu- nicipale... En cautionnant un emprunt de plus de 12 millions d’euros, sur 32 ans, ces mêmes élus font prendre aux Ozoiriens le risque de devoir se substituer à l’emprunteur en cas de défaillance. La menace est réelle d’un remboursement de plus de 2000 € par chaque famille ozoirienne. (lire la suite en page 7) E n mai dernier, une plaquette distribuée par le «Collectif de défense du Château» incitait les Ozoiriens à exiger du maire qu’il se porte acquéreur du domaine de la Doutre afin d’éviter toute spéculation immobilière. Un millier d’habitants répondirent à cet appel et signèrent la pétition qui l’accompagnait. La réponse de la municipalité est tombée le 6 juillet à l’occasion d’un Conseil municipal convoqué pour la circonstance. La majorité décidait ce soir-là de cautionner l’emprunt lancé par Sainte-Thérèse lui permettant de trouver les appuis bancaires qui lui man- quaient pour acheter le château et son parc. La volonté fortement exprimée par la po- pulation de voir le maire agir dans l’intérêt (lire la suite en page 6)

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3Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 2006

:

ico chetsR2 C n° 23 - septembre, octobre, novembre 2006«Paroles d’Ozoir»«Ignorance est mère detous les maux». Rabelais

par Isabelle Monin-Soulié

Des gens ! Ce sont des gens dont il est question. Des êtres

humains. Pas des chiffres, pas des listes, des formules, des principes, des théories, des programmes, des petites phrases ou des gros coups de gueule. Ce sont des hommes, des femmes, des enfants qui souffrent, dont la dignité, le sens identitaire ont du mal à subsister tant ils sont mépri-sés, bafoués, laminés. Comment se rappeler ce que l’on vaut, lorsqu’on se retrouve enclos comme des bêtes durant des semaines dans un minus-cule gymnase sans que les pouvoirs publics ouvrent les portes à une sor-tie acceptable ? Comment faire valoir ce que l’on est lorsqu’il faut gagner, parfois brutalement, sa place dans la longue file endiguée de barrières po-licières qui mène à une hypothétique régularisation de la situation adminis-trative ? Comment suivre chaque jour lucidement son chemin lorsqu’une menace d’expulsion fait planer un sombre nuage au-dessus de tout projet personnel ? Comment vivre, comment aimer dans le malheur et la déréliction ?Pourtant ils vivent, ils aiment, ils tra-vaillent, ils luttent. À côté de nous et de nos revendications de nantis. Certains savent les voir, les aimer en retour, les accompagner, les traiter en égaux. La solidarité n’est pas un vain mot en France, nous en avons la preuve chaque jour. Quoi qu’en di-sent les pessimistes dont les procla-mations catastrophistes servent les ambitions, la France ne va pas mal. La France est suffisamment heureuse pour savoir et pouvoir accueillir, aider, fraterniser. À Ozoir comme ailleurs.

(suite en page 10)

Grand, athlétique, Claude Guyot - un Ozoirien qui ne fait pas son âge - va trans-

former un rêve de jeunesse en réalité. Le 27 septembre

dernier il a embarqué sur un cargo à Fos-sur-Mer. Direc-

tion ? Le tour du monde. Comme pour les deux héros

de Jules Verne, le voyagedevrait durer plusieurs mois.

sur les traces de Passepartout et de Phileas FoggAncien informaticien, Claude Guyot,

désormais à la retraite, n’arrête pas son parcours à la première escale impo-sée. Le tour du monde qu’il vient d’enta-mer ne relève pas de l’improvisation. Il le prépare soigneusement depuis... son en-fance. «Mes parents, petits commerçants morvandiaux pris par leur travail, me lais-saient une grande liberté. Jusqu’au jour où je me suis retrouvé en pension. En-fermé entre les murs d’un établissement, je m’en suis échappé par la lecture et le rêve. Jules Verne, Alexandre Dumas... ont contribué à élargir les barreaux de ma pri-son». De cette époque et de ces lectures de jeunesse datent son envie d’espace,

414.000 € de démolition

Votre CUISINE comme vous l’avez rêvée

(entre Caisse dʼEpargne et BNP)www.cucinelube.it

du classique

au contemporain

à partir de

2000 C

Casa Designcuisines - salle-de-bains - rangements

20bis, ave du Général Leclerc77330 OZOIR-LA-FERRIERE

01 60 34 55 55

LUBE

Solidaire,la France va bien

(lire la suite en page 3)

Arluison fait partie de notre envi-ronnement, de notre patrimoine,

qu’il faut préserver. C’est promis, et pour preuve on revient presque à l’origine : ce sera la Mairie. N’a-t-elle pas été Mairie-Ecole un temps ? Alors on préserve... en démolissant.C’est ce que les élus et le public ont découvert, mercredi 20 septembre, lors du dernier Conseil Municipal.

On démolit le gros œuvre. Le mar-ché est voté : 414.000 € TTC. À ce prix là, on ne met pas tout par terre tout de suite : seulement les parties basses, en façade, qui seront rem-placées par des cloisons de verre.Il faudra encore d’autres centaines de milliers d’euros pour démolir, dans un second temps, les classes

la municipalité se porte caution de l’achat du château par le privé12 millions pour Sainte-Thérèse

Arluison se paie...deux belles tranchesCentenaire, l’école Arluison avait vu des générations d’enfants envahir cours et couloirs. Il y a trois ans, les petites classes avaient été expédiées à Plume-Vert : «Pas question de fermer l’école» avait juré monsieur le maire. Promesse oubliée l’année suivante. Depuis lors l’école est fermée. Et on commence à découvrir les projets de la municipalité sur tout ce quartier historique...

L’achat éventuel par Sainte-Thérèsedu château et du parc de la Doutre,

en plein centre ville, était, a-t-on longtempsaffirmé en mairie, une affaire entre privés.

«La commune n’a rien à voir là-dedans»déclaraient, unanimes, les élus de la majorité mu-nicipale... En cautionnant un emprunt de plus de 12 millions d’euros, sur 32 ans, ces mêmes élus

font prendre aux Ozoiriens le risque de devoir se substituer à l’emprunteur en cas de défaillance.

La menace est réelle d’un remboursement de plus de 2000 € par chaque famille ozoirienne. (lire la suite en page 7)

En mai dernier, une plaquette distribuée par le «Collectif de défense du Château»

incitait les Ozoiriens à exiger du maire qu’il se porte acquéreur du domaine de la Doutre afin d’éviter toute spéculation immobilière.Un millier d’habitants répondirent à cet appel et signèrent la pétition qui l’accompagnait. La réponse de la municipalité est tombée le 6 juillet à l’occasion d’un Conseil municipal convoqué pour la circonstance. La majorité décidait ce soir-là de cautionner l’emprunt lancé par Sainte-Thérèse lui permettant de trouver les appuis bancaires qui lui man-quaient pour acheter le château et son parc. La volonté fortement exprimée par la po-pulation de voir le maire agir dans l’intérêt

(lire la suite en page 6)

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Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 2006

Il existe, dans la forêt de Gretz-Armainvilliers, entre la Barrière Noire et le Parc Pereire, à lʼextrémité Sud-Est de la gare de triage de Gretz, un pont-passerelle qui a été éventré et mis hors service, il y a de cela

de nombreuses années. Jʼai donc envoyé des courriers afi n dʼattirer lʼattention de responsables sur cet état de fait pour quʼils cherchent une solution permettant aux piétons, aux randonneurs, aux cyclistes dʼem-prunter cet ouvrage. Cela ouvrirait un passage plus agréable et plus sécurisé. On éviterait ainsi dʼaller jusquʼà la gare de Gretz, de franchir la passerelle de cette gare (avec le vélo sur lʼépaule pour les cyclistes), et de rejoindre la Barrière Noire, et inversement, par le CD 350 avec les dangers que cela représente en particulier pour les cyclistes. Cette réalisation nʼempêcherait pas le maintien de lʼaccès à la gare par un diverticule du GR 14, pour celles et ceux venant ou partant par le train. Il faudrait trouver un moyen léger mais répondant aux normes de sé-curité, tant pour le franchissement (sans descendre de vélo), que par rapport aux lignes électriques de la voie ferrée.La SNCF a peut-être été obligée, pour des raisons techniques, de casser la voûte de ce pont afi n de permettre le passage des caténaires... mais ce nʼétait pas une raison pour ne pas remettre le chemin en circulation dans son intégralité. Bien sûr, il risque dʼy avoir prescription, mais avec de la bonne volonté les acteurs concernés devraient pouvoir trouver une solution et les moyens de fi nancement ad hoc. La remise en état de cet ouvrage pour le bien de tous sʼimpose à une époque où les activités de sport et de loisirs prennent de lʼextension.

BERNARD

2

courrier

Depuis le début de l’affaire du château, nous avons droit à une série de petites phrases qui, relayées par des gens naïfs ou mal informés, semblent

prendre leur source à la mairie. J’ai pu le constater pour au moins l’une d’entre elles...C’était un soir de printemps. M. le Maire ayant invité les habitants de ma résidence à l’une de ces soirées où il dialogue en direct avec la population, je me suis rendu à cette invitation. Le sujet de l’achat du château par Sain-te-Thérèse ayant été évoqué, M. le Maire déclara : « Si ces gens-là (il parlait de ceux qui demandent que la Ville achète le château) n’avaient pas bloqué la vente de la Ferme Pereire, nous n’en serions pas là ». (...)Il est une chose que la majorité actuelle veut nous faire oublier, c’est que la ville d’Ozoir a investi, sous les pré-cédentes municipalités, plus de vingt millions de francs (argent public) dans la réfection de la ferme Pereire.

(Si celle-ci) n’est pas entretenue (c’est) que les travaux prévus par M. Oneto dans son Projet de Ville ont été abandonnés au profi t de ce qui se voit et peut servir à sa réélection : trottoirs, massifs fl euris, grands banquets, vœux du maire...Quant au procédé qui consiste à rendre la victime res-ponsable de ses propres malheurs, il n’est pas nouveau. Les sorcières, c’était prouvé, entretenaient des relations avec le diable. Au feu les sorcières : elles n’avaient que ce qu’elles méritaient. (...) Coupables donc, aujourd’hui, ces Ozoiriens qui en s’op-posant à la vente d’une ferme communale à un établis-sement privé ont plongé M. Bouthémy dans le désespoir et le forcent à acheter le château et son parc. On en pleurerait.

ALAIN

(sur le forum de «Paroles d’Ozoir». http://parolesdozoir.free.fr)

n°23: Septembre-Octobre-Novembre 2006Journal trimestriel édité par «Paroles dʼOzoir» (Pdt: Claude Le Bihan). 6, rue Jules Renard, 77330 Ozoir-la-Ferrière.Directeur de la publication : Michel Lis.Rédacteur en chef : Jean-Louis Soulié.Photos : Michel Kafka et J.-L. Soulié.Publicité : Christiane Laurent.Promotion : Monique Le Cazoulat.

Numéro ISSN : 1630-3806.N° Commission paritaire : 1007 G 82272Imprimerie : 2 GCA à Roissy-en-Brie. Dépot légal : octobre 2006.Le numéro : 2 euros.Abonnement (10 numeros) : 20 euros.Renseignements : 01.64.40.39.38.E-mail : [email protected] : http://parolesdozoir.free.fr

Ricochets

Ont contribué à la réalisation de ce numéro:Christiane Bachelier, Monique Bellas, Bernard Cailleau, Roger Collerais, Lucie Cziffra, Fran-çoise Dellyes, Jacques Nedel, Jean-François Grenot, Loïc Griveau, Claude Lamounaque, Christiane Laurent, Jacky Laurent, Jean-Pierre Le Cazoulat, Esther Lude, Jean-Claude Mo-rançais, Isabelle Monin-Soulié, Françoise Naret, Nicolle Ragot, Jean-Louis Soulié.

On en pleurerait...

Suite à la décision prise par la ma-jorité municipale de cautionner l’emprunt Sainte-Thérèse, je me

pose quelques questions. Les voici.- Si les raisons de ce choix sont explica-bles, pourquoi le maire ne les fait-il pas connaître clairement et publiquement afi n de lever toute ambiguïté?- Pourquoi l’école Sainte-Thérèse, qui n’en a pas les moyens fi nanciers, aurait-elle besoin d’acquérir l’ensemble du domaine alors qu’un seul hectare de terrain lui est nécessaire ?- Pourquoi, tout en permettant le trans-fert de l’école Sainte-Thérèse, le maire n’a-t-il pas saisi l’opportunité qui s’of-frait à lui, à des conditions fi nancières très avantageuses, pour : - embellir notre entrée de ville; - préserver un patrimoine public; - disposer d’espaces nécessaires aux manifestations locales;

- prendre en compte l’évolution des besoins d’une ville de vingt mille habi-tants dans les années à venir. - Pourquoi a-t-il favorisé un projet dans lequel, en sa qualité de maire, les inté-rêts de notre commune n’ont pas été pris en compte ?- Pourquoi, après avoir annoncé qu’ Ozoir n’avait pas les moyens de fi nan-cer l’achat du château, met-il ses con-citoyens devant le fait accompli en les désignant, sans concertation, et pour 32 ans, caution d’un prêt de 12 millions d’euros?- Que veut-il nous cacher sur l’achat du château et de son parc pour agir avec aussi peu de transparence?«Ricochets» pourrait-il apporter des réponses aux questions légitimes que nous nous posons?

ISABELLE(sur http://parolesdozoir.free.fr)

un raccourcipour piétons et cyclistes

Vous trouvez que le rythme de parution de Ricochets

ne vous permet pas de suivre l’actualité locale d’assez près?

Le site de «Paroles d’Ozoir» est là pour satisfaire votre appétit de connaissances et son forum est ouvert à tous. En outre, tout ce qui ne saurait fi gurer dans Ricochets, faute de place, est basculé sur ce site. Certains dossiers très complexes exigent en effet des explications lon-gues. Elles ne pourraient tenir dans un huit ou dix pages. (1)Si vous ne trouvez pas le site directement, passez sur Googleet tapez: paroles d’ozoir.Nous sommes référencés sur ce célèbre moteur de recherche.

RICOCHETS

(1) Un exemple: vous pouvez lire dans ce numéro des articles traitant de l’emprunt de 12 millions con-tracté par Sainte-Thérèse et cau-tionné par la municipalité. Un débat intéressant s’est tenu en Conseil municipal à ce propos. Vous trouve-rez le compte rendu de ce débat sur le site de «Paroles d’Ozoir».

Google puisparoles d’ozoir

ou...

http://parolesdozoir.free.fr

pourquoi?

Je vous fais parvenir ce texte d’humeur écrit à la suite du Conseil Municipal du début juillet et des trompe-l’œil glorieux de l’avenue du général Leclerc !

Toutes les fl eurs du mondene peuvent effacerl’indignité des mots, les allusions perfi des,les accusations subtiles,toutes ces atteintes à la ci-

(toyenneté.

Toutes les fl eurs du monde,en pots, en bacs ou en massifs,en gerbe ou en couronne,ne peuvent étouffer les graines de rancœur et de haine

semées dans l’intimité (des cités.

Tous les feux d’artifi ceet autres décorum,tous ces trompe - l’œil colorés et variés, ne peuvent remplirles silences contenusde disciples asservis,ils les habillent de hontedans le glas de la démocratie.

Gourous de la politique, vous enrobez la cité de fl eurs obéissantes,mais dans les jardins de la

(résistance sous le désordre des glycines, la ronce au jasmin se lie,et dans la banlieuenous voyons aussijaillir en nuéesles fl eurs de la désobéissance,couleur du coquelicot, pardi !

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8, rue Lavoisier - BP 71Z.I. d’Ozoir-la-Ferrière

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3Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 2006

Castelo Branco, centre du Portu-gal. Je suis la seule étrangère

qui participe à la cueillette des olives dans ce petit village oublié. Tout ça à cause de Guillaume, un ami ozoirien de 30 ans, qui a osé prétendre que je n’étais pas chiche de l’accompa-gner. Voilà comment chaque année je le retrouve, lui, ses cousins et ses alliés. Il y a là José Antonio, grand et mince, aux poumons rongés par la poussière de ciment. Carolina, sa femme, petite et mince comme une brindille, qui a élevé une ribambelle d’enfants. Présents aussi Natalia et son mari qui ont abandonné leur manufacture de chaussures à Porto pour donner un coup de main. Et encore Felzberte, la femme du vieil Antonio, qui déteste les animaux et

donne sournoisement des coups de pieds aux chats et aux chiens. Hippolito et sa femme Luisa venus de Lisbonne sont un peu les «Pari-siens» de la famille. Quant au jeune couple que forment Elsa et Nuno, il présente à tous leur fi ls de 15 jours comme s’il était le dernier empereur de Chine. Bref, tout ce beau monde, de l’employé de banque à la pédiatre, en passant par l’infi rmière, l’institu-teur ou la gouvernante... s’est donné rendez-vous pour travailler, du matin au soir, douze heures par jour. Nous sommes vingt-huit à table.Les cinq cents oliviers qui nous en-tourent ne produisent qu’une année sur deux. Les petits arbres rabougris au tronc creux donnent parfois plus que les grands... En 2004, les 3,8

tonnes de fruits récoltées avaient donné cinq cents litres d’une huile extraite des olives noires, plus mû-res, plus grasses et plus fruitées que les vertes.

grimpeurs et receveursLa cueillette s’organise : d’abord il faut installer les fi lets arrondis autour des arbres. Quand les olives y sont tombées, il y a une façon connue des seuls initiés de les replier avant de verser leur contenu dans des barri-ques noires que l’on mène deux fois le jour dans la réserve. Dans la troupe, il y a ceux qui grim-pent aux arbres et ceux qui, comme moi, restent en bas et reçoivent les rameaux sur la tête. Quant aux mou-tons du voisinage, ils nous suivent et se régalent des feuilles tombées à

3

Voyage

sa soif d’ailleurs. «Dans préméditation il y a méditation. On ne se réveille pas un petit matin à Ozoir en se disant : le ciel est gris, la place du marché est rétrécie, c’est triste, allez, hop, je fais ma valise et je m’embarque pour le tour du mon-de. J’aurais pu agir ainsi, la conscience tranquille, ayant fait mon boulot de père, élevé mes deux garçons, assuré le gîte et le couvert, connu la routine du quotidien. Mais non... j’ai d’abord réfl échi. Puis j’ai préparé mon voyage».Claude s’entraîne comme un sportif. À pied, d’abord, pendant 800 km sur le che-min de Saint Jacques de Compostelle. Il en revient avec un livre. Un essai sur les trottoirs, dont Ricochets a fait état dans son numéro 16.

Soif de liberté.Il écrit un autre livre sur son grand-père qui a su lui transmettre ses rêves d’une France fraternelle libérée de l’oppression nazie... Trait d’union unissant l’aïeul et le

petit-fi ls. Puis il peaufi ne un roman dont il ne veut rien dire pour le moment et ren-contre, dans ce parcours de vie, une fem-me. La Femme. Celle qui vous apporte en prime à son amour... «l’esprit du voyage.» En sa compagnie Claude effectue ce qu’il nomme avec humour des sauts de puce. La Chine deux fois, l’Amérique du Sud et

du Nord plusieurs fois, l’Afrique du Nord et de l’Est. Après ses études, alors qu’il fi gurait parmi les premiers diplômés en informatique, il a effectué deux ans de coopération culturelle au Maroc, comme instituteur. Voilà l’homme.Voici l’esprit. «Mon amie travaille dans une grande agence de voyage. Où que nous nous trouvions ensemble de par le monde, elle m’a appris qu’il fallait chaque matin se remettre en cause. Choisir entre le farniente sur une plage, ou la décou-verte du pays et de ceux qui l’habitent. Un tourisme de mouvement, de contact, de découverte, en opposition au tourisme passif, contemplatif. C’est avec cet esprit-là que je pars pour mon tour du monde. Au retour, si vous voulez, je ferai une pe-tite bouclette pour Ricochets.»Une «bouclette» pour parler de sa grande boucle du monde ? Voilà qui laisse rêveur quant à la poésie et à la modestie de la formule. Et de l’homme.

JEAN-CLAUDE MORANÇAIS

sur les traces de Passepartout

les gens

Pôc ! Sommeillant à l’ombre de son noisetier, il a reçu une noisette sur la tête. D’un bond il

s’est levé et, muni d’une scie, il a raccourci l’ar-buste. Pas question que l’on touche à son es-pace vital, surtout à l’heure de la sieste... Que faire de ce bois maintenant ? Allez, au feu les branches, elles n’ont que ce qu’elles méritent ! Au moment de jeter le fagot dans les fl ammes, son attention a été attirée par de curieux petits personnages se cachant sous l’écorce. Alors, armé de quelques outils, il a dégagé ces étranges squatters de leur prison végétale. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Il n’en sait fi chtre rien car les gaillards ne sont pas bavards. Lui, il les appelle

ses « farfelus ». En cherchant bien, il a trouvé d’autres farfelus dans le noisetier. Ceux-là, il ne les a pas dérangés, ne leur a pas demandé leurs papiers. Depuis, sa récolte de noisettes est plus abondante.Si vous découvrez un jour que votre jardin est squatté par des farfelus, ne coupez pas les branches, ne les jetez pas au feu. Accordez-leur un peu de votre temps pour lier connaissance, aidez-les à exister. Et si, d’aventure, vous recevez quelque noisette sur la tête, ne vous fâchez pas : c’est la manière qu’ont les farfelus de vous faire savoir qu’ils existent.

histoire de farfelus

LE PÉRIPLE

Fos-New-York Après son départ le 27 septembre de Fos-sur-mer, Claude Guyot fera 12 jours de traversée, avec deux escales à Valence et Lisbonne, vers New-York Coût du voyage : 100 Euros par jour de cabine. Et l’obligation de produire un certifi cat médical de bonne santé, car il n’y a pas de médecin à bord. Approche concrète de la vie de marin.

New-York-Mexico : Après un bref séjour à New York, direction El Paso. La frontière mexicaine, le Rio Grande, les terres de Pancho Villa, Mexico, 5000 km en bus.Mexico-Panama en avion.Ensuite la Colombie et le Brésil avec descente de l’Amazone jusqu’à Belém, via

Bogota, afi n de revivre le roman de Jules Verne «La Giangada».Après, Brasilia, Rio de Janeiro.Santiago du Chili avec l’espoir de pousser plus au sud jusqu’en Patagonie.Un grand saut jusqu’en Nouvelle-Zélande. Le Japon dans la foulée.Enfi n, l’empire russe : Vladivostok, leTransibérien jusqu’à Moscou.Une escale est prévue, sans doute, du côté du lac Baïkal.Et le retour à Ozoir, «Bouclette» fermée.Les poches trouées, mais la tête pleine.

en cueillant les olivesau Portugal

Quand Ozoir abandonnepeu à peu toute relationavec ses communesjumelées, il est uneOzoirienne qui se rendau Portugal pour y cueillir des olives, maintenantainsi le contact.

Jumelage

terre. Antonio, le grand-père, quatre-vingt-deux ans, scie les branches. Son autorité ne se discute pas. Mais il faut le surveiller car, pris dans l’ac-tion, il ne se rend pas toujours comp-te que l’échelle part en vrille... Gloria, quatre-vingts ans, m’épuise rien qu’à la regarder. Elle cueille à mains nues dès potron-minet, aide à préparer les repas, et, quand je me couche complètement épuisée, elle est encore là à ranger la maison. Ouvrière agricole depuis l’enfance, elle a le visage cordé des marins. Ses yeux noirs sourient sans cesse. Comme elle ne parle pas le français ni moi le portugais, nous communi-quons par gestes.

jusqu’à épuisementEn fi n de journée vient le moment du tri. La « trieuse » est une simple table inclinée en métal formée de dizaines de barres transversales qui tournent sur elles-mêmes en séparant les oli-ves des feuilles et des petites bran-ches. Le travail est donc manuel. Il faut remuer le tout sur les barres, avec des gants, pour que le rebut tombe par terre et que les olives glis-sent vers le bac. Deux heures d’un travail répétitif durant lequel on se

raconte des blagues en se moquant des maladresses commises. A l’issue de cette journée harassante passée en plein air, nous nous as-seyons enfi n pour dîner en buvant du vin vert, babillant et riant encore jusqu’à épuisement. À 23 heures chacun dort du sommeil du juste. Sauf Élisabeth qui cuisine durant la nuit les plats que nous mangerons le lendemain.Car demain, tout recommence...Deux mois après la récolte, je reçois mon huile dans un bidon métallique la protégeant de la lumière. Un délice ! Mes proches pensent que je suis zinzin de me donner autant de mal pour quatre litres d’huile d’olive. Cela m’est bien égal : en la dégustant me reviennent les souvenirs de cette vie en communauté, de cet accueil chaleureux, de ma fatigue physique et de nos rires. Nulle part ailleurs je n’ai connu cette chaleur spontanée entre des êtres humains. Ni dans ma vie parisienne, ni dans ma vie professionnelle. On me dit que c’était comme cela autrefois dans le midi de la France. Moi je l’ai découvert au Portugal.

FRANÇOISE DELLYES

et de Phileas Fogg...

barres à mine, bêches,burins, ciseaux à brique,

poinçons, pioches

LaTaillanderie

8, rue Lavoisier - BP 71Z.I. d’Ozoir-la-Ferrière

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Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 20064

politique

Le 6 juillet dernier, le groupe «Trans-parence et Démocratie» a refusé de

participer à un vote. Il s’agissait pour ses élus de se déterminer sur la garan-tie d’emprunt apportée par la commune à un prêt de 12 millions d’euros, sur 32 ans, contracté par l’association de ges-tion de l’école catholique Sainte-Thérèse (AGEC).Lors du débat, il nous est en effet apparu que la moindre défaillance financière de la part de l’emprunteur (quelle qu’en puis-se être la raison) se traduirait automati-quement par une forte augmentation des impôts communaux. La ville étant obligée de se substituer à l’établissement privé.Fidèle à son habitude, monsieur le maire ne nous avait transmis les dossiers mis en débat ce soir-là que cinq jours avant le Conseil municipal. Un temps très insuf-fisant pour comprendre tous les éléments d’une affaire dont la transparence, depuis le départ, n’est pas la vertu cardinale.En outre, le contenu de ces documents, très sommaire, ne pouvait en aucun cas permettre de se faire une opinion raison-nable.Pour pouvoir voter en toute lucidité, il eut fallu que monsieur le maire réponde avec précision à quelques unes de nos ques-

tions. Il ne le fit pas et préféra le plus souvent détourner le débat. Ces questions que nous continuons à nous poser sont les suivantes.- Pourquoi les rapports des commissions municipales concernant ce dossier ne nous ont-ils pas été fournis?- Les douze millions d’euros concernent-ils l’ensemble du projet ou une partie seu-lement?- Pourquoi ne nous a-t-on pas fourni la demande écrite de l’association AGEC et la délibération de son assemblée géné-rale?- Pourquoi monsieur le maire n’a-t-il pas présenté un budget de fonctionnement prévisionnel de l’établissement privé, in-corporant les 700.000 euros correspon-dant au remboursement annuel de l’em-prunt?- Pourquoi l’option d’une caution mutuelle par une société privée n’a-t-elle pas été retenue? Cela aurait évité à la commune de courir le moindre risque.C’est donc sereinement, parce que notre attitude de bon sens préservait l’avenir, que nous avons décidé de ne pas parti-ciper au vote.Il va sans dire que, depuis lors, nous sui-vons ce dossier de très près.Responsables, oui. Godillots, jamais!

MONIQUE GRALL, JACQUES NEDEL,JEAN-CLAUDE LEDAIN, GROUPE

«TRANSPARENCE ET DÉMOCRATIE»

une positionqui préservel’avenir

Vendredi 22 septembre : ils sont un peu moins de deux cents personnes, invitées par Jean-François Oneto, à se retrouver Espace Horizon. Soirée privée au cours de laquelle, cela figure sur le carton d’invitation, les convives vont «aborder ensemble les échéances qui nous attendent que sont l’élection présidentielle, les élections législatives et évidemment la préparation pour nos élections municipales».Il s’agit donc, clairement, d’une réunion à caractère politique. (1)Le surlendemain, madame Bellas, élue de l’opposition, se voit refuser l’utilisation de la salle Beaudelet pour le 12 octobre. Elle comptait organiser là une conférence sur le devenir d’Ozoir. Les invitations avaient été lancées, les intervenants retenus... Le veto Onetien est tombé. La réservation (déposée en mai et confirmée début sep-tembre) n’est pas accordée. Et toutes les demandes qui pourraient suivre subiraient le même sort, M. le maire ayant décidé de faire voter par sa majorité une nouvelle règle consistant à refuser les salles aux associations les vendredis, samedis et dimanches. Dans le cas de madame Bellas, la future réglementation est appliquée par anticipation...

RICOCHETS

(1) M. Bouthémy, directeur du Campus Sainte-Thérèse, s’affiche lors de cette soirée.Présence étonnante que celle de cet homme qui se défend de «faire de la politique»...

Main basse sur lessalles municipales

Les sujets d’inquiétude ou d’indignation sou-levés par les projets visant le château et son parc me sont longtemps apparus comme des problèmes d’urbanisme. On ne construit pas sur un espace inconstructible. Nous, élus de gauche, poursuivons les objectifs fixés dans le plan d’occupation des sols (POS) en vigueur. C’est à la fois la légalité et l’expression formelle d’un choix urbain ancien : acquérir le château pour ouvrir le parc aux habitants et donner à notre ville son plus beau bâtiment pour y ins-taller sa Mairie.Aujourd’hui, les problèmes débordent sur d’autres domaines :

* La sécurité financière de la Ville est mise à mal. Non parce que nous souhaitons que la Ville se porte acquéreur du château (2 ou 3 millions d’euros), mais par l’obsession de M. le maire actuel de faire aboutir le projet de M. Bouthémy, directeur du Cam-pus. Celui-ci n’a pas les moyens d’acquérir le domaine de la Doutre et de construire l’école. Son plan de financement n’est donc pas, logiquement, agréé par la ban-que. Que décident M. le maire d’Ozoir-la-Ferrière et sa majorité? Ils apportent notre caution à tous. Nous voici, tous, garants d’un emprunt de 12.145.000 € (douze millions et cent quarante-cinq mille euros !) sur 32 ans. Bien sûr, plus les intérêts, plus les frais...

En gros cela représente 2.000 € par foyer fiscal à lever immédiatement si par mal-heur Sainte-Thérèse se trouve dans l’inca-pacité de rembourser cet emprunt. Il s’agit donc bien d’un risque majeur pour chacun de nous.* Nos écoles publiques sont mises à mal également. La fermeture de l’école Arlui-son, au centre ville, était déjà une invita-tion déguisée à se tourner vers une option tout aussi centrale, mais privée. Même si l’école privée est pleine et qu’il y a des listes d’attente... les enfants d’Ozoir sont accueillis d’autant plus facilement que la Mairie prend en charge leurs frais de fonc-tionnement et qu’ils ont un «bon» dossier.C’est ainsi que l’on voit tout à coup des en-fants inscrits dans les écoles publiques qui ne se présentent pas le jour de la rentrée... ils étaient sur liste d’attente dans le privé. Qu’importe que leur absence entraîne la fermeture d’une classe le lendemain (au Plume-Vert par exemple). Ainsi s’organise le démantèlement de l’école de la Répu-blique.Et comme l’Etat paie les professeurs de l’école privée et diminue d’autant le nom-bre de postes d’enseignants dans le public, j’enrage de voir sous nos yeux s’installer ces clivages.Selon que vous serez puissant ou miséra-ble disait déjà le bon La Fontaine...Vers quelle société élitiste et inégalitaire nous ramène-t-on ainsi ?

MONIQUE BELLAS

PRÉSIDENTE DES ÉLUS UNIS POUR AGIR (UPA)

une sociétéinégalitaire

point de vue

Lors du dernier conseil, à propos de l’aména-gement de la place du marché, nous avons interpellé le maire sur cette nouvelle mode qui consiste à éclairer les arbres à partir du sol. Il est question d’éclairer ainsi la quaran-taine d’arbres de la nouvelle place. Les troncs se limitant à quelques centimètres de tour de taille et leur frondaison à quelques menues branches, ce sont des kilowatts qui, chaque nuit, huit à douze heures durant, vont éclai-rer les étoiles. Lors d’un conseil précédent un ozoirien s’est ému de la débauche de lumière des décorations de Noël et s’interrogeait sur l’utilité de les maintenir si longtemps.À chaque fois, ce genre d’intervention suscite l’ironie du maire qui nous reproche de sa-crifier le bien-être des Ozoiriens pour des « économies de bouts de chandelles ». Mais le bien-être des Ozoiriens dépend-il à ce point de l’éclairage des étoiles ? Ces réactions illus-trent en fait l’absence de prise de conscience des menaces les plus graves qui pèsent sur notre avenir et celui de nos enfants. A con-tinuer ainsi à gaspiller, nos sociétés ne ris-quent-elles pas de basculer de l’abondance à

l’indigence ? Dans trente ans, lorsque les ar-bres de la place du marché auront grandi, ces éclairages seront-ils encore là pour éclairer leur désormais belles frondaisons ? Inverser la tendance, conjurer l’issue fatale qui nous menace tient à peu de choses, à quelques efforts de « bouts de chandelles » qui ne sa-crifient en rien le bien-être de chacun. Bien des gaspillages peuvent être évités dans la gestion municipale : économies d’énergie, limitation drastique des produits toxiques, re-cyclage du papier et des matières pastiques, alimentation bio dans les écoles, développe-ment du vélo dans la ville. Tout cela pour le bien-être des Ozoiriens et sans sacrifier les générations futures. Mais le maire est sourd à ce discours. Aveuglé par une conception superficielle du bonheur, il ne voit pas qu’une autre politique est possible pour la ville, une politique qui concilie le bien-être de tous et une forte exigence de respect des équilibres écologiques, une politique citoyenne de dé-veloppement durable qui participe activement à la lutte contre le réchauffement climatique, une politique de solidarité renforcée entre les quartiers, une politique d’urbanisme qui ne fasse pas la part belle aux promoteurs mais réponde aux besoins réels de loge-ment des Ozoiriens. Mais pour cela, sans doute faudra-il voter autrement en 2008.

LOÏC GRIVEAU

MIEUX VIVRE À OZOIR

Tél.: 06 14 86 28 15 [email protected]

de l’abondance à l’indigence

point de vue

point de vue

Ricochets n° 23 : septembre-octobre-novembre 2006

Juste pour rirePour la seconde année consécutive, «Paroles d’Ozoir» s’est vu refuser un stand lors de la journée des associations. Motif ? Le même que l’an passé: «en raison du manque de place, nous avons dû opérer une sélection»... En fait, maintien par le maire de la punition qui frappe l’association éditrice de «Ricochets». L’an passé ses adhérents étaient venus en nombre, vêtus d’un T-shirt et leur présence avait été très remarquée. Cette année, c’est à un lâcher de ballons dans la salle Horizon qu’ils se sont livrés. Des ballons orange, couleur de la démocratie en Ukraine... et à Ozoir.

http://parolesdozoir.free.fr ou google puis paroles d’ozoir

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3Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 2006 5

Quelle belle fête avons-nous organisé, samedi 23 septembre ! C’était dans les

locaux de l’école Plume-Vert, et nous manifes-tions notre contentement de voir se rouvrir no-tre classe de CM1, fermée deux jours après la rentrée par l’Inspection d’Académie. Il y avait là les enfants, les parents et les enseignants ainsi que les élus locaux et nationaux – tou-tes tendances confondues – qui surent nous épauler durant notre combat (1).Une fois mon discours prononcé, hôtes et convives se dirigèrent vers le buffet sur lequel étaient dressés les plats et boissons soigneu-sement préparés par les familles...

Je ne reviendrai pas sur les circonstances de cette fermeture de classe qui sema le doute puis la colère chez les parents, la crainte et le désarroi chez nos enfants. Le message que je voudrais faire passer, maintenant que nos petits sont scolarisés dans des conditions sa-tisfaisantes, c’est combien ces jours de lutte furent pour nous instructifs. Quelle expérience extraordinaire que celle qui consiste à mener un combat commun avec des gens dont beau-coup ne se connaissaient pas quelques jours plus tôt. Quelle exaltation lorsqu’il fallait, jus-que tard dans la soirée, préparer la prochaine AG (il y en avait une tous les soirs), examiner les arguments à développer devant la presse, envisager les actions à mener en direction de l’Inspection d’Académie, puis de la députée, puis du ministre. À chaque fois nous étions sur-pris de notre audace. Jamais nous n’aurions pensé aller si loin. Et si nous trouvions ainsi le courage de nous surpasser, c’était parce nous avions confiance les uns dans les autres, que nous savions que personne ne flancherait, en dépit des menus désaccords pouvant surgir à un moment ou à un autre. Et quand l’idée a germé d’occuper l’école, que d’interrogations!

Comment cette proposition allait-elle être re-çue ? Ne prenions-nous pas le risque de faire éclater le mouvement en proposant une action illégale ? Nous fûmes surpris de découvrir que beaucoup de parents, très motivés, l’avaient déjà en tête... Et quand nous avons envahi les locaux de M. Chevalerias, l’inspecteur de l’Éducation nationale, au premier étage de l’école Arluison ? Comment pouvions-nous deviner que la poignée de porte allait céder, que nous allions nous trouver enfermés contre notre gré tandis que les forces de police com-mençaient à se déployer à l’extérieur ?

Aujourd’hui ces souvenirs s’estompent. Il reste peut-être l’essentiel, à savoir les amitiés nouées et le sentiment acquis que quand on lutte, ce n’est jamais en vain. Ayant pris cons-cience de l’importance qu’il y avait à se re-grouper pour faire pression sur les décideurs, nous invitons les parents à nous rejoindre au sein de la FCPE de Plume-Vert ou de toute autre fédération de parents d’élèves. Ce qui compte, c’est de ne pas rester seul dans son coin. Nous avons d’ailleurs été entendus puis-que le nombre de nos adhérents a considé-rablement augmenté en l’espace d’une quin-zaine de jours.

Cette confiance des parents dans l’action me-née nous invite à aller plus loin car les chiffres des effectifs de Plume-Vert nous laissent pen-ser que la prochaine rentrée ne sera pas fa-cile. Il faut profiter de la dynamique créée pour prévenir et empêcher d’autres fermetures de classes. Pour que notre association de parents d’élè-ves soit efficace, elle doit avant tout informer et être informée. Voilà pourquoi nous allons construire un site Internet.Voilà pourquoi nous allons aussi nous mettre en rapport avec les autres associations de pa-rents d’élèves des différentes écoles d’Ozoir afin de connaître leurs avis sur les périmètres scolaires et les dérogations. En attendant, nous profitons de cet espace de libre expres-sion que nous offre « Ricochets » pour trans-mettre à ses lecteurs notre adresse électroni-que : [email protected]

JEAN-FRANÇOIS GRENOT

Président FCPE de l’école Plume-Vert

(1) Mesdames Chantal Brunel, députée UMP de la circonscription, Nicole Bricq, sénateur PS de Seine-et-Marne, Françoise Meléard, adjointe au maire (majorité), Monique Bellas, conseillère mu-nicipale (opposition) et Monsieur Jean-François Oneto, maire d’Ozoir.

Que de difficultés, le samedi matin, pour ga-rer son véhicule sur le parking de Franprix. Un lecteur peste : la présence de vigiles à l’entrée est-elle légale? Oui car il s’agit d’un parking privé et que les vigiles sont employés par les commerçants du centre qui sont las de voir leur clientèle ne plus pouvoir stationner le samedi à proximité de leurs magasins. Pourquoi un stationnement aussi difficile à cet endroit? En grande partie parce que la municipalité n’a pas su anticiper ce man-que de places et a vendu de l’espace public au privé (immeuble de la place du marché par exemple) au lieu de créer des parkings publics. Résultat, les automobilistes vont où il reste de la place. Cette situation ris-que de s’aggraver lorsque la place du mar-ché sera terminée. Elle sera belle, certes, mais le stationnement deviendra ingérable. La prise de conscience (tardive) est telle en mairie que la majorité cherche partout des maisons à vendre dans le secteur. Pour les acheter, les démolir et créer des places de parking. En vain pour le moment.

À l’issue d’un combat collectif visant à obtenir la réouverture d’une classe de CM1 fermée au lendemain de la rentrée des clas-ses, les parents d’élèves de l’école Plume-Vert ont fini par obtenir gain de cause. Jean-François Grenot, l’un des animateurs de cette lutte, explique comment cette mobilisa-tion a permis de tisser des liens jusqu’alors inexistants...

plume vert :histoire d ’une révolte

vie locale

61, ave du général de Gaulle - Ozoir01 60 02 21 89

Cafés grands crus Grand choix de thés nature et aromatisés

Biscuits régionauxchocolats et confiseries

Compositions gourmandes - objets

Après avoir disparu, courant avril, à l’occasion d’un changement de mobilier urbain, les pan-neaux d’affichage réapparaissent peu à peu. Leur absence estivale était dûe, affirme-t-on en mairie, à des raisons «techniques».Jusqu’alors, les panneaux administratifs (in-formations officielles) et libres (informations associatives, culturelles et politiques) coha-bitaient sur des lieux communs. Ils sont dé-sormais séparés. On peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé la municipalité à prendre cette décision. Des lecteurs ont noté que les premiers profitent à plein des espaces les plus en vue. À l’inverse, l’affi-chage libre serait implanté en des lieux de moindre passage. À vérifier...

panneaux

parkings

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Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 20066

vie locale

(suite de la première page)des ailes latérales. Quand ? Vers 2010 si la date ins-crite sur le permis d’aménager autodélivré par nos propres services a quelque valeur. Il faut encore prévoir d’autres centaines de milliers d’euros pour démolir les bâtiments de l’actuelle mairie dont on ne conservera que le pavillon central... Comme les démolitions ne représentent qu’un tiers du coût total du réaménagement, certains élus se sont interrogés sur ces millions d’euros con-sacrés à un «bricolage» de notre ancienne école. La première phase, qui doit permettre un déména-gement rapide des services (d’ici un an) coûtera en effet 1,2 million d’euros. Elle installe des bureaux

neufs dans des locaux que l’on aménage aujourd’hui pour les détruire dans quatre ans. Est-ce si impor-tant? Après tout, les employés de la mairie ne sem-blent pas avoir été associés au projet et certains ignorent que leur activité se trouve prévue sur les plans. Leurs besoins réels ont-ils été pris en compte?.

Reste à savoir ce que sera le projet au final. Im-possible de le dire puisque rien n’a été présenté aux conseillers municipaux. Au bureau des permis de construire – ces choses-là sont consultables par tous – il y avait une esquisse, aperçue en juin, disparue en septembre. Sera-t-elle dans le dos-sier soumis à enquête publique en octobre ? (voir encadré). Ou bien les projets visant la propriété Sottel ont-ils conduit à une toute autre option ?Ces incertitudes n’ont pas empêché, mercredi 20 septembre, les conseillers de la majorité de vo-ter, sans broncher, 1,2 million d’euros de marchés de travaux. Apparemment aucun ne savait ce que l’on démolissait pour 414.000 €. Quant à monsieur le maire, il n’était pas à même de donner réponse aux questions de ses conseillers. Les réunions du Conseil municipal sont de plus en plus surréalistes.

ISABELLE MONIN-SOULIÉ

la future mairie Arluison

Fort mécontentement dans le quartier Anne Frank où la SCIC (gestionnaire du parc des logements) semble vouloir un peu forcer la main aux locataires afin de leur imposer des antennes paraboliques collectives dont beaucoup ne veulent pas. Une pé-tition circule qui aurait recueilli de très nombreuses signatures.

antennes

Bulletind’abonnementà retourner à «Paroles d’Ozoir»

6, rue Jules Renard - 77330 Ozoir-la-Ferrière

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Enquête publiqueUne enquête publique portant sur le changement d’affectation de l’école Arluison et sur d’autres mo-difications du Plan d’Occupation des Sols va se tenir du 9 octobre au 10 novembre, 3 rue Henri-François, dans les locaux des Services Techniques de la Ville. Les Ozoiriens désireux d’en savoir plus sur ces pro-jets, et donner leurs avis, se doivent de participer à cette consultation. Chaque habitant(e), appelé(e) à déposer ses observations, peut demander au per-sonnel technique présent des éclaircissements.Les permanences de monsieur le commissaire en-quêteur se tiendront :- le vendredi 18 octobre de 14h à 17h- le samedi 4 novembre en matinée- le vendredi 10 novembre en matinée.Pour de plus amples renseignements, s’adresser en mairie principale.

... la commune! C’est même là, sur ces terrains achetés un à un à leurs propriétaires, que les trois précédentes municipalités pensaient implanter la future mairie. On peut donc imaginer que la zone libérée pour une opération immobilière sera celle figurant en rouge. Ces projets - déjà présentés par Ricochets voici trois ans - figureront-ils dans la prochaine présentation du Projet de Ville? Ne préfèrera-t-on pas mettre l’ac-cent sur l’aménagement du parc (qui existe déjà) autour de l’actuelle mairie réduite à son bâtiment central (zone verte). Quid enfin des bâtiments Sottel (en bleu clair) ? Certains voudraient les conserver; le projet les condamne à disparaître.

Quand on efface du plan les bâtiments appelés à disparaître, on découvre un magnifique espace libre (en rose) dont on peut imaginer qu’il ne le restera pas longtemps. Certes, quelques parking sont prévus à cet endroit, mais la zone sera avant tout un magnifique terrain de jeu pour promoteurs immobiliers. De son bu-reau, le futur maire aura une vue plongeante sur les travaux à venir. Quant à la zone entourée d’un cercle orange, elle est la propriété de...

http://parolesdozoir.free.fr ou google puis paroles d’ozoir

L’aménagement de la gare et de ses abords avec mise en œuvre du contrat de pôle et de-mande de subvention a été examiné lors d’un récent Conseil municipal. Les choix de 2003 sont revus à la baisse et semblent plus raison-nables car des financeurs extérieurs (la Région, le Département, le STIF) permettent à la com-mune de n’avoir plus à payer que 12,5 % du coût total. La gare routière devrait être réaménagée et les parkings relookés (marquages au sol). Un parking supplémentaire sous le château d’eau et quelques places de plus sur l’avenue M. Che-valier ont été évoqués. Et une piste cyclable...

Sur ce plan officiel, actuellement en mairie, les bâtiments historiques de l’ex-éco-le Arluison ont été surlignés en jaune clair, et ceux plus récents ou en préfabriqué en orange clair. Certaines indications importantes ont été mises en évidence en les entourant de rouge. Divers bâtiments sont en effet appelés à disparaître «dans une 2e phase» qui, selon les déclarations de M. le maire, se déroulerait en 2010. En attendant, tous les bâtiments en jaune clair vont être réhabilités afin d’accueillir les services de la mairie. Y compris ceux qui devraient disparaître dans trois ou quatre ans. Le futur bureau du maire est entouré de bleu.

mairie actuelle

Le futur bureau du

maire

Entre Ozoir et Roissy, en prenant par les champs, on remarque une voie rectiligne non goudronnée qui coupe la départementale à angle droit. Ce chemin sur lequel ne circule jamais personne est une ancienne Route Royale, jadis utilisée par les aristocrates se rendant à la chasse dans les gi-boyeuses forêts de la Brie. Si on vient de planter de jeunes chênes le long de ce morceau de route, c’est pour affirmer une volonté écologique. Cette plaine agricole a en effet pour vocation d’assurer une continuité verte entre massifs forestiers.

voie royale

la gare

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3Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 2006

(suite de la première page)du plus grand nombre n’a donc pas été enten-due. Mais pouvait-elle l’être? Trop d’intérêts sont en jeu pour qu’une solution honnête et satisfaisante pour tous (y compris pour l’éta-blissement privé) puisse aujourd’hui être trou-vée. Ce sera donc à la Justice de trancher...Car, contrairement au bruit persistant que font courir certains dans la louable intention d’évi-ter une mobilisation des habitants, Sainte-Thérèse n’est pas propriétaire du château. Il en sera ainsi tant que les tribunaux n’auront pas tranché... et rien ne dit qu’ils trancheront dans le sens de MM. Bouthémy et Oneto.

une caution en or...La majorité municipale a donc pris la décision de se porter caution de l’emprunt contracté par Sainte-Thérèse en vue d’acheter le do-maine et d’y installer une école privée. Cet emprunt s’élève à un peu plus de 12 millions d’euros soit près de 80 millions de francs.Cette décision appelle trois commentaires :* Si M. Bouthémy, directeur du Campus, est obligé de se lancer dans un emprunt de 12 millions d’euros c’est qu’il n’a trouvé aucun partenaire privé pour le suivre dans son pro-jet. La seule entrée d’argent sur laquelle il puisse compter est donc celle que lui rappor-terait la vente (pour environ 2 millions d’euros) des terrains du centre ville. Terrains sur les-quels est implantée l’actuelle école primaire Sainte-Thérèse. Comme l’achat du domaine de la Doutre et la construction de la nouvelle école lui coûteraient, avec les frais, entre 14 et 15 millions d’euros, il manque donc à M.

Bouthémy ces fameux 12 millions d’euros.(1)* L’examen des capacités financières de l’éta-blissement privé (voir encadré) prouve que le remboursement des annuités de cet emprunt colossal s’avère hasardeux. Les banques ne s’y sont pas trompées qui ont refusé leur concours. Jusqu’au jour où la commune a ap-porté sa caution. C’est donc bien cette caution municipale qui permet l’emprunt. Rappelons à toutes fins utiles que M. le maire et sa majo-rité ont longtemps prétendu que la vente du château était « une affaire entre privés dans laquelle la Ville n’avait pas à intervenir ».* Première victime potentielle de cette dé-cision en cas de dérapage, la population ozoirienne n’a pas été invitée à donner son avis. Pourtant, la caution communale pourrait parfaitement déboucher sur une brutale aug-mentation des impôts locaux. L’article 4 de la convention de prêt est en effet très clair : «la Ville d’Ozoir s’engage à créer en tant que de besoin une imposition directe suffisante pour assurer le paiement des sommes dues à Dexia crédit local».En d’autres termes, si Sainte-Thérèse se trou-ve dans l’incapacité de rembourser, ce sont les Ozoiriens qui prendront la relève.

... et sans compensationLors de ce Conseil municipal du 6 juillet, cer-tains élus, tel M. Nedel (ancien adjoint de M. Oneto qui a quitté le groupe majoritaire) se sont émus de cette situation nouvelle. «Dans le cas où l’établissement privé se trouverait dans l’incapacité de rembourser ses dettes, qu’est-ce que la Ville d’Ozoir pourrait récu-

pérer?» a-t-il demandé au maire. Aussi éton-nant que cela puisse paraître, la réponse est «rien»! Ce soir-là, le maire n’a pu présenter qu’une vague reconnaissance - signée de M. Bouthémy - à la valeur incertaine.La réponse, exaspérée, de M. Oneto à son an-cien adjoint traduisit d’ailleurs son embarras. «Il arrive assez fréquemment qu’une commu-ne apporte sa caution dans des opérations im-mobilières. Par exemple à des sociétés HLM». «C’est exact, lui rétorqua Mme Bellas, chef de file de l’opposition de gauche, mais, outre le fait que les emprunts effectués se font dans des conditions infiniment moins risquées, la commune qui cautionne sait qu’elle pourra, en cas d’accident, récupérer les immeubles de la société HLM défaillante, en confier la gestion à des spécialistes et récupérer les loyers. Or, dans le cas qui nous intéresse, aucune garan-tie de cette sorte n’est offerte».«Si le pari de M. Bouthémy s’avère désas-treux, nous ne pourrons même pas récupérer les bâtiments et les utiliser comme école pu-blique», devait conclure M. Nedel.Réponse ironique du maire : «Eh bien nous en ferons une mairie».

JEAN-LOUIS SOULIÉ

(1) Lors du débat qui s’est tenu en Conseil mu-nicipal début juillet, le maire a beaucoup insisté sur une subvention de 700.000 € qui serait ver-sée par le Département. Contactés, les services du Conseil général nous ont fait savoir que ce dossier était à l’étude mais que la subvention, s’il devait y en avoir une, serait très inférieure à ce chiffre. Elle pourrait tourner autour de 100.000 € et peut-être moins...

7

Remboursement annuelde l’emprunt Ste-Thérèse:Si Sainte-Thérèse achetait le château et son parc et y installait une école primaire, les remboursements annuels qu’elle aurait à effectuer varieraient entre 715.000 euros et 800.000 euros, selon le taux de l’emprunt qui est variable (entre 4,5% et 7,25%).

Situation actuelle

L’école Sainte-Thérèse primaire compte 537 élèves dont 278 élèves ozoiriens.

- Contribution des parents des élèves : 537 x 650 € = 349.050 €- Subvention de la ville d’Ozoir :278 x 605 € = 168.190 €- Budget pour 537 élèves : 517 240 €.Soit 963 € par élève et par an.

On voit que le montant des annuités du rem-boursement de l’emprunt serait très supérieur au budget actuel de l’école.

Situation au cas ou l’opérationchâteau serait réalisée

810 élèves dont 400 ozoiriens (objectif de M. Bouthémy)

- Contribution des parents des élèves : 810 x 1100 € = 891.000 €- Subvention de la ville d’Ozoir :400 x 605 € = 242.000 €- Budget pour 810 élèves : 1.133.000 €L’établissement fonctionnerait donc avec:1.133.000 € - 715.000 € (remboursement de la dette au taux de 4,5%, hypothèse la plus favorable) = 418.000 € par an.Soit 515 € par élève et par an.

- M. Bouthémy fait le pari d’augmenter ses effectifs de près d’un tiers (passage de 537 à 810 élèves). Il ne peut prétendre atteindre cet objectif sans attirer à lui des enfants scolari-sés dans le public. Lesquels ? Ceux d’Ozoir en priorité qui sont financièrement les plus intéressants. Leurs parents paient comme les autres et la commune verse pour chacun d’eux, une subvention de 605 euros.

- Cette démarche de l’établissement privé ne risque-t-elle pas de fragiliser l’enseignement public local et entraîner des fermetures de classes? Déjà, cette année, parce qu’une dizaine d’enfants inscrits dans cette école étaient absents le jour de la rentrée, une classe de Plume-Vert a été fermée durant quelques jours. La mobilisation des parents a permis provisoirement d’éviter le pire, mais, on le constate, la situation est fragile.

- Les parents des enfants scolarisés à Sain-te-Thérèse primaire paieraient 1100 € par an au lieu de 600 € aujourd’hui. Le primaire ali-gnerait en effet ses prix sur ceux du Campus comme annoncé par M. Bouthémy.

- Le budget annuel alloué à chaque élève passerait à 515 € au lieu de 963 € aujourd’hui. Les parents ne risquent-ils pas de payer plus pour une qualité de service moindre ?

des chiffrespour comprendre

les 12 millions de Ste-Thérèse

vie locale

Imaginons un instant Sainte-Thérèse propriétaire de l’ensemble du domaine de

la Doutre et l’école primaire installée dans le parc du château (flèche de gauche sur la photo). Imaginons encore que l’éta-blissement privé rencontre des diifficultés pour rembourser son emprunt. Pour éviter (provisoirement) au maire d’avoir à lever l’impôt afin d’éponger ses dettes, M. Bouthémy pourrait être tenté de revendre le domaine. Sauf, évidemment, le terrain sur lequel l’école aurait été construite. Que rapporterait cette vente? Théorique-ment entre 2 et 3 millions d’euros (prix estimé du domaine inconstructible).En réalité le domaine de la Doutre vaut davantage car sur les 10 hectares du parc, il en est un qui a été rendu constructible par la ville. Sur cet hectare, la moitié aurait servi (dans l’hypothèse évoquée plus haut) à implanter une école. Mais l’autre resterait vide. Provisoirement...Car à qui M. Bouthémy pourrait-il vendre en cas de nécessité ? À un riche particulier rêvant de passer des jours paisibles dans une aristocratique propriété ? Avec une école de 800 élèves à proximité immédia-te, bonjour la tranquillité. À un promoteur immobilier ? Il est clair que France Pierre n’attend que cela pour réaliser son opéra-tion immobilière privée (flèche de droite sur la photo). Ce projet avait provoqué un tel

tollé à Ozoir il y a deux ans que la munici-palité et le Campus avaient jugé prudent de mettre leur partenaire provisoirement hors jeu. On découvre aujourd’hui que ce départ pourrait n’être que conjoncturel. Après être sorti par la porte, France Pierre, le promoteur préféré de monsieur le maire pourrait bien revenir par la fenêtre. Affabulations ?Regardons cela de plus près.À l’issue de l’enquête publique qui s’est dé-roulée voici bientôt un an à propos de cette installation d’une école privée dans le parc du château, le Commissaire enquêteur avait émis un souhait. Celui que la parcelle du parc rendue constructible par décision du Conseil municipal - et non utilisée pour la construction de l’école privée - soit de

nouveau rendue inconstructible. Opération facile à réaliser par une simple modification du Plan d’Occupation des Sols (POS) de la ville. «Vous montrerez ainsi qu’il n’y a pas d’autre projet immobilier sur le parc du châ-teau que celui de l’école primaire», avait conclu madame le Commissaire enquêteur.Lors du Conseil municipal qui suivit la clôture de l’enquête, le maire fit savoir qu’il opposait un refus catégorique à cette demande. On sait maintenant pourquoi. La vente du château et de son parc à un promoteur diminuerait les risques pour la commune de devoir se substituer à Sainte-Thérèse en cas de défaillance. Au moins pendant quelques mois. Le temps, par exemple, de laisser passer une élection.

JEAN-LOUIS SOULIÉ

des immeubles dans le parc du château ?commentaires

Le domaine de la Doutre,parc et château, vu d’avion.

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Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 2006

Ils sont une vingtaine de musiciens: accordéo-nistes, violonistes, guitaristes, clarinettis-tes... qui for-ment le Taraf Ile-de-France.

Un petit orchestre enthousiasmant qui joue de la «musique à rire, à danser, à pleurer, à réfléchir».Sous la direction de Ion Faur, alias Roberto de Brasov, tous ses instrumentistes ont la volonté affirmée de «faire surgir des sensa-tions nouvelles, aptes à produire la chair de poule, manifester des effets qui touchent et procurent de l’émotion». Sans renier les racines du Taraf qui se dé-veloppent dans l’aire balkanique, sans trahir le caractère festif primordial dans la manière d’interpréter, chaque musicien aide, par son apport personnel, à bâtir une expression francilienne du taraf qui se veut originale.Parmi ceux-là figure Hervé Cazenave, un Ozoirien que des générations de jeunes ont croisé sur leur chemin. Plaise aux adultes de découvrir cet homme simple au talent affirmé en se procurant le CD «Figuri Express» à la librairie «Espace Temps».

Josiane est à la retraite. Une retraite très oc-cupée : poésie, théâtre, écriture, et, depuis

quelques mois, l’association à laquelle elle se consacre (2). Celle-ci réunit les personnes nées pendant la guerre d’une mère Française et d’un père Allemand. Ces enfants qui ont eu à la fois le malheur d’être privés très tôt de leur père, et l’humiliation de voir leur mère publiquement méprisée.«Je combats pour essayer de faire compren-dre à mes contemporains que cela peut arriver partout. Il ne faut pas condamner tout un peu-ple parce qu’il y a eu des dérives. Entre mes parents ce fut une véritable histoire d’amour et j’ai du respect pour cela. Beaucoup d’enfants de la guerre ont condamné l’amour qui les a fait naître. C’est triste pour eux, et injuste pour leurs parents. Pour une histoire d’amour, on ne choisit ni le lieu ni le moment. Je sais que mon père fut un type bien et j’entendais parler de lui ainsi. J’entendais défendre sa mémoire et l’amour que je lui porte. Il est venu une fois en

France: il était malade et voulait me voir avant de mourir. Je voudrais tant que tout le monde fasse enfin la différence entre un Allemand et un nazi. Quant à ma mère, elle ne sortait jamais avec moi, ne m’accompagnait jamais nulle part. Excellente élève, j’avais toujours le tableau d’honneur : j’aurais tant aimé qu’elle soit pré-sente pour me voir le recevoir. Ce n’était pas la honte qui l’empêchait de venir, mais... sa forme de fierté à elle».Cette enfance particulière a eu des répercus-sions sur les relations que Josiane a entrete-nues avec les hommes. À la recherche tout à la fois d’un mari et d’un père, elle avait besoin de materner et d’être protégée. Hélas, son premier mari était charmant mais immature, incapa-ble de partager les frais de la vie quotidienne. Quant au second, c’est affectivement qu’il était instable ! Alors elle a élevé ses deux fils seule, et elle est assez contente du résultat. «N’ayant pas eu d’enfance j’avais le besoin d’apporter aux autres ce qui m’avait manqué».

Après avoir longtemps pensé que son his-toire était unique, Josiane découvre qu’elle se trompe. Deux cent mille enfants de la guerre découvrent aujourd’hui qu’ils ne sont pas seuls! Les circonstances de leurs rencontres, leur émotion, leurs projets sont racontés en ouver-ture du livre de Josiane. Restés trop longtemps les ignorés de la société, ils ont développé en-semble la force de se battre. L’association qui les rassemble reçoit des appels de personnes qui n’avaient jamais osé parler de leur situation. «Je ne sais pas s’il y en a à Ozoir mais j’en connais à Tournan. Je l’ai découvert lors de la première édition de mon récit, «Les embryons de guerre», à la bibliothèque. J’ai été appelée par une personne émue de reconnaître une his-toire proche de la sienne». Josiane espère que son association va aider à donner un véritable sens à l’alliance franco-al-lemande. «Pour l’instant c’est surtout une for-mule. Tant que la parole ne circulera pas, que les choses enfouies ne seront pas dites, on ne pourra arriver à une véritable compréhension.»

LUCIE CZIFFRA

(1) «Née d’amours Interdites, ma mère était Fran-çaise, mon père soldat allemand», Editions Perrin, 184 pages, 15 euros.

(2) Amicale nationale des enfants de la guerre.

NB: Josiane Kruger dédicacera son ouvrage le 9 décembre, de 14h à 18h, à la librairie «l’Espace Temps» à Ozoir-la-Ferrière.

cultureCombat

Mano Solo, chanteur d’origine ozoirienne, lance la vente de son prochain album « In the garden » en souscription sur Internet. En adhérant à la démarche dès aujourd’hui, l’amateur paie l’album moins cher qu’il ne sera vendu en bac à sa sortie (mars prochain ), il recevra celui-ci en avant-pre-mière dès février, et il s’abonne à un contact constant avec l’artiste : envoi régulier par net de nouvelles chansons, making off, dessins, vidéos inédites... des échantillons des divers talents de Mano Solo.Précurseur, le chanteur décide de faire ca-valier seul et d’utiliser le net, ce media qu’il pratique et affectionne depuis des années.

Pourquoi ? « ... Producteur de mes concerts depuis1995, je veux aller jusqu’au bout d’une auto-nomie, d’une liberté, en devenant producteur de

mon album... Je suis là par envie, par défi, parce que je peux le faire. » Pour participer à cette aventure de liberté : - se rendre sur le site de Mano : http://www.manosolo.net- cliquer sur «In the garden».

toujours plus net

Des lettres mais pas de chiffres...Pas de chiffres parce que, à la dictée de Paroles d’Ozoir, nul n’est noté, nul n’est jugé… mais tout le monde est récompensé (un petit cadeau est remis à chaque participant avant même l’épreuve). Quel que soit son niveau en orthographe, chaque concurrent a sa chance

de briller puisqu’il peut participer, au choix, dans l’une des six catégories: minimes (en-fants des écoles), cadets (collégiens), juniors (lycéens), adultes, champions (les lauréats des années précédentes) et francophones (pour ceux dont le français n’est pas la langue d’origine). L’épreuve est anonyme, comme au bac, seuls les noms des meilleurs dans cha-que catégorie sont révélés lors de la remise des trophées.Alors, si vous avez envie de faire partie des 150 participants d’un jour qui nous rejoignent chaque année, remplissez le bulletin d’ins-cription inclus dans ce journal, retournez-le à l’adresse indiquée. On vous recontactera par courrier. N’oubliez pas de joindre un chèque de 6 € si vous avez plus de 18 ans. Pour tous les autres, c’est gratuit.

8

Présence en librairie, passages radios et télé,la voix de Josiane Kruger ne va pas cesser de se faire entendre de si tôt. D’autant qu’elle a rencontré l’éditeur capable de s’intéresser à la poignante histoire de son enfance. (1)Découverte intime de cette ozoirienne dont le passé fut hors du commun...

non, ces amours n’étaient pas criminelles

taraf les

dicOzoir7 e

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3Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 2006

C’est qu’ils étaient nombreux, les plasticiens ozoiriens,

roisséens, pontault-combalu-siens, à s’être regroupés de-puis quelques années autour de Baëlle et Alain Bouly, elle, aquarelliste talentueuse, et lui professeur d’arts plastiques. Un

couple au dynamisme conta-gieux dont ceux qui les ont con-nus se souviennent avec amitié. Roger Collerais en faisait partie : «Nous essayions d’assurer une certaine vie artistique sur le sec-teur, se souvient-il, organisant salons, journées de peinture en plein air, sorties dominicales...». Hélas, les groupes et leurs diffi-cultés étant ce qu’ils sont, cette joyeuse émulation prit fin lors de l’hiver 90. «C’était la consterna-tion, poursuit Roger. Nous étions une bande de copains artistes, et vu les moments sympas passés ensemble, nous ressentions le besoin de nous revoir régulière-ment...». Créer une association?

Roger avait une certaine expé-rience dans ce domaine. Et puis sa présence sur le terrain en tant qu’exposant lui conférait une crédibilité convaincante. Il con-sulte, il observe, il compare. Et il fait une rencontre déterminante, celle de Wojteck Siudmak, artis-te de renommée internationale. «Il m’accompagnait. Mieux : il me soutenait, m’encourageait, m’aidait. L’association serait à son image: la sincérité, la gé-

nérosité, mais aussi la qualité.» Dès lors, accueillie favorable-ment par la municipalité grâce à ce prestigieux parrainage, Iris pouvait s’établir solidement à Ozoir dès septembre 1991. Le logo dessiné par Siudmak (un œil qui signifiait à la fois «voir» et «faire voir») était à l’origine d’un nom vite adopté pour remplacer le rébarbatif sigle. Le concept «par les artistes pour les artis-tes» séduisit vingt-neuf créa-teurs qui répondirent présent pour la première exposition.Quinze ans déjà. Des bonheurs, des difficultés, des virages pris, des départs, des arrivées, l’as-sociation poursuit envers et con-tre tout, au fil des années, son action culturelle en organisant cours, ateliers, expositions, sa-lons, rencontres. Un très joli site internet (1) permet de voir et revoir à volonté les œuvres des exposants et invités d’honneur des salons passés. Du plaisir pour les Ozoiriens assuré pour longtemps encore.

CLAUDE LAMOUNAQUE

D’après le récit de Roger Collerais consultable dans son intégralité sur le site de Paroles d’Ozoir (http://parolesdozoir.free.fr) à la rubrique «Compléments à Ricochets».(1) http://perso.orange.fr/iris-ozoir/index.htm

D’où me vient cette recette ? De mes bavar-dages. Vous savez bien que je papote avec tout le monde ? Eh bien ce n’est pas inutile. Quand je sais que quelqu’un a une origine étrangère, je lui demande des recettes de son pays. Celle-là, c’est un polonais qui me l’a donnée. Il appelle ça un bortsch. C’est à base de betteraves rouges, comme le vrai borsh ukrainien mais c’est plus simple.Il faut une belle betterave crue par personne (on en trouve presque tout le temps à Hyper Fruits et Légumes). On les coupe en fines lamelles et on les fait cuire une bonne heure bien recouvertes d’eau. Ensuite on filtre ce liquide, et on le lie avec une pommade beur-re-farine, exactement comme on ferait une béchamel moelleuse mais très peu épaisse, en redonnant un tour de bouillon. On sale légèrement, et on met en final une bonne cuillerée de crème fraîche par personne.On fait par ailleurs une bonne vraie purée de pommes de terre bien relevée, avec poivre et muscade. On place cette purée au milieu d’un plat de service, on juche par dessus des côtes de porc grillées, et on environne ce monticule avec le bortsch. C’est comme une île sur une mer rouge! Ça fait un plat original avec une saveur pas ordinaire. Ça change...

Propos recueillis parISABELLE MONIN SOULIÉ

cuisine

quinze ans déjà...les premiers pas d ’ Iris

aventure

Elle s’appelle aujourd’hui «Iris Ozoir»,après avoir longtemps été tout simplement

«Iris». Mais à sa naissance en 1991,cette association ozoirienne s’affublait d’un

sigle barbare : «AOAPS ». En clair«Association d’Ozoir d’Artistes Peintres et

Sculpteurs». Retour sur ces débuts...

9

de Françoise

Lesrecettes

Wojtek Siudmak(ci dessus) et Roger

Collerais (à droite), deux des éléments

fondateurs de l’associa-tion à l’automne 1991. Une association cons-tituée exclusivement

d’artistes locaux.

rougecomme

un polonais

le 13e salond’Automne

dʼIris11 au 15 octobre 2006

Espace Horizonallée de lʼEspoir

à Ozoir-la-Ferrière

invitées d’honneurMonica Fagan

Joëlle Thouvenot de Martino

Entrée libretous les jours de 14 à 18 h

le samedi de 10 à 18 h.

Dès sa création, Iris organise des journées peinture et sculp-ture comme celle qui se tient en octobre 91 au centre Lipica(ici Philippe Vandoolaeghe). En décembre de la même année, exposition à la Poste avec la complicité de Louis Caramel, le receveur. L’année suivante, les artistes sont dans la rue pour la fête de la musique et la première expo officielle se tient en novembre à Pontcarré.

http://parolesdozoir.free.fr ou google puis paroles d’ozoir

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Ricochets n° 23 : septembre - octobre - novembre 2006

(suite de la première page)L’une des jeunes filles que nous connaissons le dit pudiquement, calmement : sans le soutien que lui ont apporté le Réseau Éducation Sans Frontières, quelques politiques et de nombreux Ozoiriens anonymes, il lui aurait été terrible-ment difficile de supporter le cataclysme qu’a été pour elle l’injonction à devoir quitter la Fran-ce à bref délai. Depuis le temps qu’elle vivait ici, tranquille, sérieuse, entourée de sa famille, de ses amis... Ses jeunes cousines qui l’adorent ont elles aussi subi dramatiquement la menace. Lorsque la loi aveugle frappe une personne, les ondes de choc se propagent sur tout son en-tourage. Nous nous devons de faire partie de cet entourage, définitivement, sans relâcher la vigilance et l’amitié.Une période électorale tous azimuts se profile devant nous. Il va y en avoir des discours, des tracts, des querelles, des suspicions, des dé-nonciations, de vraies et de fausses promes-ses... Bien sûr nous y prenons part. Bien sûr nous sommes des citoyens. Et la démocratie étant ce qu’elle est, bien sûr nous participons à ses secousses, à ses élans vers ce que nous croyons être le meilleur pour elle.Mais « faire de la politique », est-ce seulement

cela ? N’est-ce pas surtout être cohérent avec soi-même, avec ses idées ? Et se rappeler, une fois encore, que derrière les mots de papier il y a des gens ? Des gens comme nous, respirant à côté de nous mais sans bénéficier de tout ce que nous avons ? Comment aider ?Si on ne sait pas faire tout seul, il y a les asso-ciations : celles qui défendent les dossiers des jeunes en danger d’expulsion (RESF), celles qui apprennent à lire notre langue à des per-sonnes d’une autre culture (Alpha Soir), celles qui accompagnent bénévolement des hommes sans domicile dans la réhabilitation du futur lo-gement qu’elles leur ont trouvé (APEI)... Et tant d’autres*. Il n’y a que l’embarras du choix dans l’engagement associatif, à chacun selon ses compétences, ses envies, ses limites.Une reconnaissance, une identité, un toit, le droit au savoir, à la santé... pour nous c’est tel-lement naturel, et pour eux si difficile à obtenir, à conserver. Nos bulletins de vote ne suffiront pas à leur donner tout de suite, chaque jour, la dignité qui est leur due et que notre chaleur humaine, partagée quotidiennement, peut les aider (un peu) à conserver.

ISABELLE MONIN SOULIÉ

(1) La Ligue des Droits de l’Homme, le Droit au logement (DAL)... On trouvera les coordonnées et les objectifs des associations citées sur le site de Paroles d’Ozoir : http//:parolesdozoir.free.fr

Lorsque la société IBM s’avise un beau jour qu’elle s’est laissé distancer de plu-

sieurs longueurs par Apple sur le marché de la micro-informatique qu’elle même n’avait pas pris au sérieux, elle cherche une parade. Sollicitée, la petite société Microsoft obtient que son logiciel soit facturé d’emblée avec chaque PC vendu. La « taxe Microsoft » vient de naître. Les concepteurs de logiciels et de matériels vont accompagner ce succès, pure-ment commercial, en choisissant de dévelop-per leurs produits prioritairement pour le PC, dont le matériel est très largement majoritaire dans le monde de la micro-informatique. Par un effet boule de neige, les concurrents sont peu à peu étouffés. En effet, comment l’usa-ger utiliserait-il Linux si son matériel n’est pas pris en charge par ce système et s’il ne trouve pas de logiciels correspondants ? Et le cercle vicieux se referme : les éditeurs ne développent pas de logiciels pour Linux ...

l’heure de la révolteQuand la libre expression est bafouée, cela provoque un jour ou l’autre des réactions. Les plus sympathiques amènent à se regrouper amicalement en association. Mais d’autres sont plus brutalement hostiles, consistant en la diffusion insidieuse de dangereux virus dans les systèmes.Richard Stallman fait partie de la première catégorie. Il fonde en 1985 une association à but non lucratif. Celle-ci finance un pro-jet ayant pour but la création d’un système d’exploitation libre, et de tous les outils qui gravitent autour : compilateurs, éditeurs, en-vironnements de bureau, etc.. Les « logiciels libres » sont nés.De quelle « liberté » s’agit-il donc? Une sorte de déverrouillage décliné en quatre points. Tout d’abord, n’importe qui peut exécuter le logiciel, pour n’importe quel usage. Chacun peut également entrer dans le ventre d’un logiciel, le décortiquer pour l’adapter à ses besoins. Les copies de la formule initiale ne sont plus interdites, et enfin, on a tout à fait le droit de partager, en les rendant publiques, les modifications et améliorations qu’on y a apportées. Ces quatre points sont spécifiés dans la licence acceptée au moment de l’ins-tallation d’un logiciel libre.

procès en cascadeParallèlement à cette démarche, d’autres ac-teurs du monde de l’informatique vont s’op-poser à la dictature Microsoft en utilisant l’ar-me judiciaire. Un retentissant procès intenté par l’administration fédérale et par vingt états américains se conclut par la condamnation de Microsoft pour «pratiques anti-compétiti-ves et exclusives, ayant pour but de conforter son monopole sur les systèmes d’exploitation des ordinateurs personnels et d’étendre ce monopole aux logiciels de navigation d’In-ternet». Hélas, les sanctions ne sont pas, ou mal, appliquées et on assiste à un intermina-ble feuilleton judiciaire.Quoi qu’il en soit, aujourd’hui la renommée des logiciels libres augmentant en même temps que leur utilisation, la situation est en train de changer. Des étudiants ou des parti-culiers désireux de faire connaître et de par-tager leurs compétences, des associations,

des administrations, des entreprises utilisent Linux. Pour ne pas être en reste, les éditeurs de logiciels et les constructeurs de matériel suivent le mouvement. Ainsi, des PC sont-ils livrés aujourd’hui avec Linux, ce qui en réduit notablement le coût. De nombreux construc-teurs de matériels proposent désormais sur leurs sites des pilotes pour ce système.Cette loi du partage se développe également pour Windows, car les mêmes logiciels sont souvent générés pour les deux environne-ments simultanément.Le particulier dispose donc désormais d’une véritable alternative au « tout Microsoft». Ce qui n’est pas du goût de tout le monde...

La contre-attaque Ainsi, sous la pression des États-Unis et des multinationales de l’informatique et des com-munications, l’Office Européen des Brevets, ainsi que la Direction Générale du Marché Intérieur de la Commission Européenne souhaitent-ils étendre le régime des brevets aux logiciels et algorithmes. Le danger de cette évolution est que les brevets logiciels ne protègent pas les logiciels eux-mêmes, mais permettent de s’approprier les concepts sous-jacents tels que les algorithmes (ce que le programme fait), les formats de fichiers (comment les données sont archivées), les protocoles de communication (comment les programmes interagissent). Ceci fait peser une très forte menace sur l’interopérabilité des systèmes, pouvant provoquer un retour en arrière de trente ans. (1) Aux Etats-Unis, Microsoft a déjà pris, par exemple, un brevet sur le double-clic avec la souris !Sommes-nous tout de même en passe de nous libérer de la dictature Microsoft pour nous engager sur la voie de la démocratie informatique ?

JACKY LAURENT

(1) A noter : l’infrastructure de l’Internet est basée sur des logiciels libres qui seraient les premières victimes de tels brevets.On trouvera sur le site de Paroles d’Ozoir (http://parolesdozoir.free.fr; ou google puis paroles d’ozoir) un petit aperçu de ce qu’il est possible d’utiliser, avant qu’il ne soit trop tard, aussi bien dans le monde du « libre » que du «gratuitiel».

informatique

Solidaire,la France va bien

Habitué à payer fort cher ses logiciels de bonne

renommée pour nourrir son ordinateur, l’usager

ne sait pas toujours qu’il peut désormais s’en tirer

à bien meilleur compte avec les logiciels libres.

Pourtant, de plus en plus de monde (entreprises,

administrations, associa-tions, étudiants...) utilise

Linux, le plus célèbre des systèmes «open source».

de la dictature à une (provisoire?) liberté

logiciels libres