rÉpublique du cameroun · 2019-05-17 · cameroun au moment de la mise en place du tribunal...
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TRIBUNAL ADMINISTRATIF DU CENTRE
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CONTENTIEUX DES AFFAIRES
FONCIERES ET DOMANIALES
RECOURS N° 11/2008
DU 18 AVRIL 2008
AFFAIRE
NGA ESSOMBA Thérèse
C/
ETAT DU CAMEROUN
(MINDCAF)
Jugement n°207/2015/TA-YDE/ADD
du 1er décembre 2015
COMPOSITION
MM ANABA MBO Alexandre, Président
NOAH Joseph Vincent de Paul, Membre
Mme MANGHE Joan, Membre
Mme NGO PONDI épouse MOMO
EBOULA, Attachée au Parquet Général
NWOS Julie Reine, Attachée au
Parquet Général
M. NDOMAN ONANA Roland Parfait,
Attaché au Parquet Général
Me NDONG NDONG Chris Georges,
Greffier
RESULTAT
(Voir dispositif)
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix – Travail – Patrie
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AU NOM DU PEUPLE CAMEROUNAIS
---L’an deux mille quinze ;
---Et le premier du mois de décembre ;
---Le Tribunal Administratif du Centre ;
---Réuni au Palais de Justice de Yaoundé, en la salle
ordinaire des audiences ;
---A rendu en audience publique ordinaire,
conformément à la loi, le jugement dont la teneur suit ;
---Sur le recours intenté ;
- PAR
---La dame veuve NGA ESSOMBA Thérèse, demanderesse,
assistée de maître NDZANA Simon Pierre, Avocat au
Barreau du Cameroun ;
---D’une part ;
- CONTRE
---L’Etat du Cameroun(MINDCAF), représenté par le sieur
AMADAGANA Clément, défendeur ;
---D’autre part ;
---En présence de mesdames NGO PONDI épouse MOMO
EBOULA et NWOS Julie Reine et de monsieur NDOMAN
ONANA Roland Parfait, Attachés au Parquet Général près
le Tribunal Administratif de céans ;
LE TRIBUNAL
---Vu la requête du 11 avril 2008 enregistrée au Greffe
de la Chambre Administrative du Cameroun le 18 sous le
n° 264 ;
---Vu la loi n° 2006/022 du 29 décembre 2006, fixant
l’organisation et le fonctionnement des Tribunaux
Administratifs ;
---Vu les décrets n° 2012/194 du 18 avril 2012 et
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2014/569 du 18 décembre 2014, portant nomination des
Magistrats du Siège ;
---Vu les pièces du dossier ;
---Après avoir entendu en la lecture de son rapport
monsieur NOAH Joseph Vincent de Paul, Juge au
Tribunal Administratif du Centre ;
---Ouï la dame NGA ESSOMBA Thérèse, demanderesse,
représentée à l’audience par son conseil maître NDZANA
Simon Pierre, avocat au Barreau du Cameroun ;
---Nul pour l’Etat du Cameroun(MINDCAF), ayant déposé
son mémoire en défense le 19 janvier 2009 sous le n° 26,
mais non comparant à l’audience bien que
régulièrement convoqué suivant avis du Greffe ;
---Le Ministère Public entendu en ses conclusions ;
---Après avoir délibéré conformément à la loi ;
---Considérant que par requête du 11 avril 2008,
enregistrée au Greffe de la Chambre Administrative de
la Cour Suprême du Cameroun le 18 suivant sous le n°
264, maître NDZANA Simon Pierre, Avocat au Barreau du
Cameroun, BP 815, tél : 677 66 80 92, occupant pour la
dame veuve NGA ESSOMBA Thérèse, a déposé un recours
en annulation des titres fonciers n° 32301, 32302 et
32421/Mfoundi, dans l’affaire qui l’oppose à l’Etat du
Cameroun représenté par le Ministre des Domaines, du
Cadastre et des Affaires foncières ;
---Considérant que cette affaire pendante devant la
Chambre Administrative de la Cour Suprême du
Cameroun au moment de la mise en place du Tribunal
Administratif du Centre, y a été transférée en vertu de
l’article 119 alinéa(4) de la loi n° 2006/022 du 26
décembre 2006, fixant l’organisation et le
fonctionnement des Tribunaux Administratifs ;
---Considérant que dans ladite requête il expose :
« A LE RESPECTUEUX HONNEUR :
« D’interjeter, par la présente, un recours en retrait
et en annulation des titres fonciers n° 32301, 32302 et
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32421/Mfoundi ;
« Attendu que la requérante délient des droits
coutumiers sur une parcelle de terrain sis à Mimboman
III qu'elle a toujours exploitée depuis de longues dates et
sur laquelle elle a installé un groupe de personnes ;
« Que celles-ci ont commencé des travaux qui ont été
perturbés par sieur MANGA qui, sans trop savoir
comment, a obtenu trois titres fonciers au nom de ses
enfants ;
« Qu'elle entend s'opposer à la validité desdits titres
irrégulièrement acquis ;
« Attendu que le requis lui-même reconnaît n'avoir
jamais mis cette parcelle de terrain en valeur, c'est
pourquoi il fonde son droit d'immatriculation sur un
prétendu arrêté du Délègue du Gouvernement n°
16/99/CU/Yaoundé octroyant les lots 1238, 1239 et 1240
à chacune de ses fils ;
« Mais attendu qu'il est urgent de signaler que les
parcelles dont s'agit n'ont jamais été comprises dans le
lotissement communal ;
« Qu'il s'agit là de la partie accidentée en forme de
bourbier qui n'a pas été lotie ;
« Que cet arrêté n'existe, par ailleurs, nulle part ;
« Que face à cette irrégularité, la requérante s'est vu
obligée d'adresser un nouveau recours aux autorités
compétentes pour qu'elles puissent endosser l'acte pris
et procéder simplement et purement au retrait et à
l'annulation desdits titres ;
« MOYEN
« Sur le moyen unique tiré de la violation de l'article 9
alinéa(a) du décret n° 76/165 du 27 avril 1976, fixant les
conditions d'obtention du titre foncier ;
« Attendu que sieur MANGA ne peut valablement dire
en quelle qualité il a pu obtenir les titres fonciers dès
lors qu'il n'est ni parenté à la requérante, encore moins
justifier l'exploitation du terrain avant le 5 août 1974
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comme l'exige l'article 9 alinéa(a) du décret n° 76/165
du 27 avril 1976 ou même rapporter la preuve d’un
quelconque abandon des droits coutumiers à son profit ;
« Attendu que sieur MANGA ne pouvant obtenir
l'immatriculation du terrain par la voie ordinaire
exigeant l'exploitation ou l'occupation antérieure au 5
août 1974, s'est frauduleusement fait monter un arrêté
n° 16/99/CU/Yaoundé truffé de faux pour les besoins de
la cause ;
« Que ledit arrête intitulé « portant attribution en
pleine propriété et à titre définitif de terrain dans la
zone de Mimboman III Plateau » semblait octroyer, aux
bénéficiaires des terrains dans la zone lotie ;
« Mais que malheureusement, il est constant que la'
parcelle litigieuse n'a jamais été couverte par le
lotissement et par conséquent ne peut 6 attribuer à
quiconque, fût il par la force d'un pseudo arrêté ;
« CONCLUSION
« Attendu surabondamment que l'alchimie ayant
permis l'obtention des titres fonciers par MANGA au
profit de ses enfants est manifestement irrégulière ;
« Que le faux apparent perpétré pour l'obtention de
l'arrêté du Délégué du Gouvernement corrompt
inéluctablement toute la procédure d'obtention des
titres existants, revêtue de l'onction de l’erreur de
l'Administration qui n'a pas cru devoir contrôler la
régularité et même l'authenticité de l'arrêté à elle
présenté comme base de la demande d'immatriculation ;
« PAR CES MOTIFS
« Plaise à la Chambre Administrative de la Cour
Suprême ;
« Article I : Déclarer le recours de dame veuve NGA
ESSOMBA Thérèse recevable comme étant fait dans les
délai et forme de la loi ;
« Article 2 : L'y disant fondée, ordonner le retrait et
l'annulation des titres fonciers n° 32301. 32302 et
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32421/Mfoundi et par voie de conséquence la remise en
l’état du terrain querellé » ;
---Considérant que le 19 janvier 2009, le sieur
AMADAGANA Clément, désigné représentant de l’Etat
par décision n° 003167/Y.7/MINDAF/S210 du 31
décembre 2008, a déposé au Greffe de la Chambre
Administrative, sous le n° 26, un mémoire en défense
ainsi présenté :
« PLAISE A LA COUR
« Vu le recours contentieux introduit auprès
du Greffe de céans par la recourante en
annulation des titres fonciers n° 32.301, 32.302
et 32.421 /Mfoundi ;
« Attendu que dame veuve NGA ESSOMBA fait
grief à ces titres fonciers d'avoir été établi sur
la base d'un arrêté n° 16/99/CU/YDE
manifestement faux ;
« Mais attendu que tant sur le plan de la
forme que sur le fond la recevabilité d'un tel
recours n 'est pas certaine ;
« LA FORME
« Attendu qu'au regard de l'article 17 de la
loi n° 2006/022, fixant l'organisation et le
fonctionnement des Tribunaux Administratifs,
qui dispose que le recours devant le Tribunaux
Administratifs n'est recevable qu'après rejet d'un recours
gracieux adressé à l'autorité auteur de l'acte attaqué ou
à celle statutairement habilitée à représenter la
collectivité publique ou rétablissement public » ;
« Attendu que la recourante ne peut justifier
de la saisine du Ministère des Domaines et des
Affaires foncières d'un recours gracieux
préalable en annulation des titres querellés ;
« Que l'Auguste Chambre déclarera
irrecevable le présent recours pour absence de
recours gracieux préalable ;
6
« Mais attendu par ailleurs que si par
extraordinaire indulgence, l 'Auguste Chambre
venait à examiner ce recours au fond, il sera
dénué de fondement juridique ;
« LE FOND
« Attendu que l 'unique moyen au soutien de
la demande d'annulation des titres fonciers
querellés est celui du caractère faux de l 'arrêté
du Délégué du Gouvernement n° 16/99/CU/YDE
octroyant les lots 1238, 1239 et 1240 sur
lesquels les titres fonciers ont été établis ;
« Mais attendu qu'en violation des
dispositions de l 'article 2 du décret n° 76/165
du 27 avril 1976, fixant les conditions
d'obtention du titre foncier, la recourante ne
produit aucun document authentique au soutien
de son affirmation ;
« Que le caractère prétendument faux de
l'arrêté sus évoqué n'a jamais fait l 'objet d'une
instance pénale ;
« Attendu que l 'autorité signataire dudit
arrêté n'a jamais été saisie ni d'un recours
gracieux en annulation, ni d'une demande en
authentification ;
« Qu'un tel argument sans fondement légal ne
saurait retenir l 'approbation du Juge
Administratif ;
« PAR CES MOTIFS
« Et tous autres à déduire, ajouter ou
suppléer d’office ;
« Recevoir l 'Etat du Cameroun (MINDAF) en
son mémoire en défense et l 'y dire fondé ;
« Déclarer le recours de dame veuve NGA
ESSOMBA irrecevable pour absence de recours
gracieux préalable ;
« La condamner aux entiers dépens » ;
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---Considérant que le 2 novembre 2010, le sieur
ALOUMBE TSEKANE Dieudonné, ayant pour
Conseil maître MBOCK MBOCK David, Avocat au
Barreau du Cameroun, a déposé au Greffe de la
Cour Suprême, sous le n° 1281, une requête en
intervention volontaire ainsi libellée ;
« Qu'il a adressé un recours gracieux préalable au
Ministre des Domaines et des Affaires Foncières en vue
du retrait après enquête sur les lieux du titre foncier n°
32302/Mfoundi, au regard du faux qui a émaillé la
procédure d'obtention dudit titre foncier, et surtout que
la détentrice du susdit est dans la logique non équivoque
de le faire déguerpir des lieux où il a construit sa maison
de retraite ;
« Que le requérant s'est rendu compte de ce que dame
NGA ESSOMBA, leur vendeuse, avait déjà par recours n°
111/2008 du 18/04/2008 saisi l'auguste Chambre
Administrative de céans aux fins de retrait du susdit
titre foncier ;
« Qu'il vient attirer votre haute attention sur le faux
qui a été orchestré pour la confection et l'obtention du
titre foncier n° 32302/Mfoundi vol 161 folio 152 du 22
avril 2004 et qui porte atteinte gravement à ses droits,
afin que des mesures soient prises en vue du retrait pur
et simple dudit titre ;
« Qu'en effet par décret n° 73/624 du 06 octobre 1973
déclarant d'utilité publique les travaux d'aménagement
de certains terrains sis à Yaoundé. (département de la
Mefou) les frappant d'expropriation, les classant au
domaine privé de l'Etat et transférant certaines
parcelles au domaine de la Commune de plein exercice
de Yaoundé, du Président de la République Unie du
Cameroun, une zone de 39 ha à Mimboman I et II fut
concernée ;
« Ledit décret donna lieu au titre foncier n°
11987/Mfoundi appartenant à la communauté urbaine de
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Yaoundé ;
« Que le même décret avait prévu une zone de
recasement à Mimboman III, et les zones situées dans les
ravins laissées aux autochtones pour leurs activités
agricoles et habitations coutumières ;
« Que c'est dans cette zone laissée aux autochtones
qu'une parcelle a été donnée au requérant qui a
aujourd'hui érigé une maison en matériaux définitifs ;
« Que par arrêté n° 005/88 du 5 février 1988 du
délégué du gouvernement auprès de la communauté
urbaine de Yaoundé, et portant attribution à titre
provisoire des terrains dans la zone de recasement de
Mimboman III les lots n° 1.233, 1.234, 1.235, 1.236,
1.237, 1.238, 1.239 (NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine)
1.240, furent attribués à huit (8) personnes d'une même
famille c'est-à-dire la maman (Mme MANGA Marie
Mathilde) et ses 07 enfants ;
« Qu'il est à noter d'ores et déjà que lesdits lots se
situent face château d'eau de Mimboman ;
« Que selon l'article 2 dudit arrêté, l'octroi à titre
définitif était subordonné à l'exécution des clauses
prévues à l'article 5 du cahier des charges ;
« Que selon l'article 5 du cahier des charges les
conditions suivantes étaient requises ;
« Construction dans un délai d'un an d'une habitation
en matériaux définitifs ou semi définitifs d'une valeur
minimum de CFA 300 000 francs ;
« - Construction obligatoire à l'extérieur de
l'habitation d'un WC sur une fosse à fonds perdu,
profonde au minimum de 7 mètres d'un modèle approuvé
par le service d'hygiène ;
« Clôture du lot par une haie vive plantée dès
l'attribution à titre provisoire ;
« Respect des règles d'hygiène et salubrité publique ;
« Dépôt d'un permis de bâtir ;
« Qu'en l'occurrence madame NGASSIMI ONANA
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Caroline Ludivine n'a jamais respecté aucune de ces
clauses et ce jusqu'à nos jours ;
« Que plus grave le Délégué du Gouvernement auprès
de la Communauté urbaine de Yaoundé avait en l'an
1997 prescrit une enquête afin que soient recherchés les
lots attribués et non mis en valeur et qui se trouvent sur
le terrain qui appartient coutumièrement à monsieur
AWOA Gallus décédé, père de sieur ONAMBELE Jean
Charles ;
« Que de cette enquête remise audit Délégué par
lettre n° 06/N/CUY/SU/97 du 28 novembre 1997, il
ressort très clairement que les lots n° 1.235, 1.236,
1.237, 1.238, 1.239 et 1.240 et qui curieusement étaient
plutôt attribués respectivement à ABANDA Cyriaque,
NIAT Georges, NIAT Georges, NGU1EWO NDOMKAB R,
OWONO Philippe, ESSOH Daniel, selon arrêtés respectifs
n° 079/89/CU/Ydé du 02/08/89, n° 085/89/CU/Ydé du
01/09/89, n° 65/91/CU/Ydé du 10/07/91 et n°
066/90/CU/Ydé du 23/08/90 n'avaient jamais été mis en
valeur ;
« Que c'est ainsi que ledit Délégué prit un arrêté n°
27/98/CU/Ydé du 19 mars 1998 portant d'échéance des
lots dans la zone de recasement du Mimboman III ;
« Que par note n° 94/98/CU Ydé du 5 février 1998, le
Délégué du Gouvernement attribua à titre provisoire
tous ces lots à sieur ONAMBELE Jean Charles ;
« Que ce fut la fin de la première manche ;
« Attendu que curieusement un an plus tard, soit le 24
mars 1999, le même Délégué du Gouvernement, par
arrêté n° 16/99/CU/Ydé attribua la pleine propriété et
à titre définitif lesdits lots n° 1.233, 1.234, 1.235,
1.236, 1.237, 1.238, 1.239 et 1.240 respectivement à
MANGA Marie Mathilde, ANTANYANA NDENDE Christophe,
ENDENGUE MANGA Guy Rostand, OWONA MANGA Léon
Jules, EBANGA MANGA Serges Roland, MINFOUMOU
MANGA Willy C, NGASSIMI ONANA Caroline et ABENG
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ONANA Gisèle Esther, étant prétendu à l'article 1 qu'ils
auraient respecté les clauses de l'article 5 du cahier de
charge, ce qui est faux et visible jusqu'à nos jours, et
surtout dans les visas il n'en fait mention nulle part de
ce qu'est devenu l'arrêté n° 94/98/CU/Ydé de février
1998 attribuant cinq (5) des dits lots à sieur ONAMBELE
Jean Charles ;
« Que l'on ne saurait comprendre pourquoi le même
Délégué du Gouvernement s'est trouvé dans l'obligation,
le même jour, de prendre un arrêté spécifique pour
dame NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine portant
toujours le n° 16/99/CU/Ydé ;
« Que ce qui est bon à retenir c'est que lesdits lots se
situent à Mimboman Plateau ;
« Que c'est sur la base de cet arrêté que dame
NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine a pu obtenir le titre
foncier n° 32302/Mfoundi et qu'icelle brandit pour
demander des Tribunaux le déguerpissement du
requérant, alors même que dans le plan joint à son titre
foncier la maison du requérant est bien matérialisée
toute chose qui prouve sa préoccupation ;
« Que certaines choses doivent aussi être relevées ;
« Le lieu où le requérant a érigé ses constructions se
situe face DON BOSCO, plus bas et non en face du
château d'eau au sommet de la colline(Mimboman
Plateau) et l'on ne comprend pas pourquoi c'est en ce
lieu que dame NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine situe
son titre foncier ;
« Que dans les arrêtés n° 16/99/CU/Ydé du 24 mars
1999. le cachet de la Communauté Urbaine est plus
petit, la signature du Délégué penchée et montant vers
le haut et est signé Basile EMAH du lieu d'EMAH Basile,
signée droitement comme cela peut être constaté déjà
sur l’arrêté 005/88/CU/Ydé du 05/02/1998 portant
attribution provisoire, sur celui n° 94/98/CU /Ydé
portant attribution provisoire à sieur ONAMBELE Jean
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Charles ainsi que d'autres arrêté pris ça et là du même
Délégué, notamment ceux n° 136/87/CU/Ydé du 17
octobre 1987, n° 153/83/CU/Ydé du 18 octobre 1983 et
celui n° 1 S3/83/CU/Ydé du même Jour ;
« Qu'il y a donc, police des caractères non-conformes,
fausse imitation de signatures, cachet réduit et non-
conforme, numéro d'arrêté écrit à la main ;
« Que nos recherches à la communauté urbaine de
Yaoundé nous ont permises de constater que l'arrêté n°
16/99/CU/Ydé est faux et n'existe nulle part ;
Qu'il est à noter que les arrêtés d'attribution à
l'endroit que revendique dame NGASSIMI ONANA Caroline
Ludivine sont des lots dont les numéros sont en centaine
(cf arrêtés n° 153/83/CU/Ydé du 18 octobre 1983 lot n°
154 et 158, arrêté n° 136/87/CU/Ydé du 1er Octobre
1987 lot n° 153 et se trouvent du côté de DON BOSCO
plus bas, alors que ceux qui se trouvent face château
d'eau de Mimboman sont en millième comme celui n°
1.239;
« Que cette situation a déjà été signalée par lettre au
Délégué du Gouvernement en date du 14/10/2003 et
celle du 21/07/2004 et à votre excellence le 1er
novembre 2004 sans suite ;
« Que devant ce flou et ce faux flagrant, la fraude
corrompant tout, il y a lieu d'en tirer toutes les
conséquences que de droit ;
« C’EST POURQUOI LE REQUERANT SOLLICITE
QU’IL VOUS PLAISE MONSIEUR LE PRESIDENT
« Bien vouloir au vu de ce qui précède, ordonner le
retrait du titre foncier » ;
---Considérant que le 2 novembre 2010, le sieur
ANDOURAMAN KAYA, ayant pour conseil maître MBOCK
MBOCK David, Avocat au Barreau du Cameroun, a déposé
au Greffe de la Chambre Administrative de la Cour
Suprême, sous le n° 1280, une requête en intervention
volontaire ainsi articulée ;
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« A L’HONNEUR DE VOUS EXPOSER
« Qu'il a adressé un recours gracieux préalable au
Ministre des Domaines et des Affaires Foncières en vue
du retrait après enquête sur les lieux du titre foncier n°
32302/Mfoundi, au regard du faux qui a émaillé la
procédure d'obtention dudit titre foncier, et surtout que
la détentrice du susdit est dans la logique non équivoque
de le faire déguerpir des lieux où il a construit sa maison
de retraite ;
« Que le requérant s'est rendu compte de ce que dame
NGA ESSOMBA, leur vendeuse, avait déjà par recours n°
111/2008 du 18/04/2008 saisi l'auguste Chambre
Administrative de céans aux fins de retrait du susdit
titre foncier ;
« Qu'il vient attirer votre haute attention sur le faux
qui a été orchestré pour la confection et l'obtention du
titre foncier n° 32302/Mfoundi vol 161 folio 152 du 22
Avril 2004 et qui porte atteinte gravement à ses droits,
afin que des mesures soient prises en vue du retrait pur
et simple dudit titre ;
« Qu'en effet par décret n° 73/624 du 6 octobre 1973
déclarant d'utilité publique les travaux d'aménagement
de certains terrains sis à Yaoundé(département de la
Mefou) les frappant d'expropriation, les classant au
domaine privé de l'Etat et transférant certaines
parcelles au domaine de la Commune de plein exercice
de Yaoundé, du Président de la République Unie du
Cameroun, une zone de 39 ha à Mimboman 1 et 2 fut
concernée ;
« Ledit décret donna lieu au titre foncier n°
11987/Mfoundi appartenant à la communauté urbaine de
Yaoundé ;
« Que le même décret avait prévu une zone de
recasement à Mimboman III, et les zones situées dans les
ravins laissées aux autochtones pour leurs activités
agricoles et habitations coutumières ;
13
« Que c'est dans cette zone laissée aux autochtones
qu'une parcelle a été donnée au requérant qui a
aujourd'hui érigé une maison en matériaux définitifs ;
« Que par arrêté n° 005/88 du 5 février 1988 du
Délégué du Gouvernement auprès de la communauté
urbaine de Yaoundé, et portant attribution à titre
provisoire des terrains dans la zone de recasement de
Mimboman III les lots n° 1.233, 1.234, 1.235, 1.236,
1.237, 1.238, 1.239(NGASSFMI ONANA Caroline Ludivine)
1.240, furent attribués à huit (8) personnes d'une même
famille c'est-à-dire la maman (Mme MANGA Marie
Mathilde) et ses 7 enfants ;
« Qu’il est à noter d'ores et déjà que lesdits lots se
situent face château d'eau de Mimboman ;
« Que selon l'article 2 dudit arrêté, l'octroi à titre
définitif était subordonné à l’exécution des clauses
prévues à l’article 5 du cahier des charges ;
« Que selon l’article 5 du cahier des charges,
les conditions suivantes étaient requises:
« Construction dans un délai d'un an d'une habitation
en matériaux définitifs ou semi définitifs d'une valeur
minimum de CFA 300.000 francs ;
« Construction obligatoire à l'extérieur de l'habitation
d'un WC sur une fosse à fonds perdu, profonde au
minimum de 7 mètres d'un modèle approuvé par le
service d'hygiène ;
« Clôture du lot par une haie vive plantée dès
l'attribution à titre provisoire ;
« Respect des règles d'hygiène et salubrité publique ;
« Dépôt d'un permis de bâtir ;
« Qu'en l'occurrence madame NGASSIMI ONANA
Caroline Ludivine n'a jamais respecté aucune de ces
clauses et ce jusqu'à nos jours ;
« Que plus grave le Délégué du Gouvernement auprès
de la Communauté urbaine de Yaoundé avait, en l'an
1997, prescrit une enquête afin que soit recherchés les
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lots attribués et non mis en valeur et qui se trouvent sur
le terrain qui appartient coutumièrement à monsieur
AWOA Gallus décédé, père de sieur ONAMBELE Jean
Charles ;
« Que de cette enquête remise audit Délégué par
lettre n° 06/N/CUY/SU/97 du 28 novembre 1997 il
ressort très clairement que les lots n° 1.235, 1.236,
1.237, 1.238, 1.239 et 1.240 et qui curieusement étaient
plutôt attribués respectivement à ABANDA Cyriaque,
NIAT Georges, NIAT Georges, NGUEWO NDOMKAB R,
OWONO Philippe, ESSOH Daniel, selon arrêtés respectifs
n° 079/89/CU/Ydé du 02/08/89, n° 085/89/CU/Ydé du
01/09/89, n° 65/91/CU/Ydé du 10/07/91 et n°
066/90/CU/Ydé du 23/08/90 n'avaient jamais été mis en
valeur ;
« Que c'est ainsi que ledit Délégué prit un arrêté n°
27/98/CU/Ydé du 19 mars 1998 portant d'échéance des
lots dans la zone de recasement du Mimboman III ;
« Que par note n° 94/98/CU Ydé du 5 février 1998, le
Délégué du Gouvernement attribua à titre provisoire
tous ces lots à sieur ONAMBELE Jean Charles ;
« Que ce lut la fin de la première manche ;
« Attendu que curieusement un an plus tard, soit le 24
mars 1999, le même Délégué du Gouvernement par
arrêté n° 16/99/CU/Ydé attribua en pleine propriété et
à titre définitif lesdits lots n° 1.233, 1.234, 1.235,
1.236, 1.237, 1.238, 1.239 et 1.240 respectivement à
MANGA Marie Mathilde, ANTANYANA NDENDE Christophe,
ENDENGUE MANGA Guy Rostand, OWONA MANGA Léon
Jules, EBANGA MANGA Serges Roland, MINFOUMOU
MANGA Willy C, NGASSIMI ONANA Caroline et ABENG
ONANA Gisèle Esther, étant prétendu à l'article I qu'ils
auraient respecté les clauses de l'article 5 du cahier de
charge, ce qui est faux et visible jusqu'à nos jours, et
surtout dans les visas il n'en fait mention nulle part de
ce qu'est devenu l'arrêté n° 94/98/CU/Ydé de février
15
1998 attribuant cinq(5) desdits lots à sieur ONAMBELE
Jean Charles ;
« Que l'on ne saurait comprendre pourquoi le même
Délégué du Gouvernement s'est trouvé dans l'obligation
le même jour de prendre un arrêté spécifique pour
dame NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine portant
toujours le n° 16/99/CU/Ydé ;
« Que ce qui est bon à retenir c'est que lesdits lots se
situent à Mimboman Plateau c'est-à-dire au niveau du
Château d'eau ;
« Que c'est sur la base de cet arrêté que dame
NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine a pu obtenir le titre
foncier n° 32302/Mfoundi et qu'icelle brandit pour
demander des Tribunaux le déguerpissement du
requérant, alors même que dans le plan joint à son titre
foncier, la maison du requérant est bien matérialisée
toute chose qui prouve sa préoccupation ;
« Que certaines choses doivent aussi être relevés ;
« Le lieu où le requérant à érigé ses constructions se
situe face DON BOSCO, plus bas et non en face du
château d'eau au sommet de la colline (Mimboman
Plateau) et l'on ne comprend pas pourquoi c'est en ce
lieu que dame NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine situe
son titre foncier ;
« Que dans les arrêtes n° 16/99/CU/Ydé du 24 mars
1999, le cachet de la Communauté Urbaine est plus
petit, la signature du Délégué penchée et montant vers
le haut et est signé Basile EMAH au lieu d'EMAH Basile,
signée droitement comme cela peut être constaté déjà
sur l'arrêté n° 005/88/CU/Ydé du 05/02/1998 portant
attribution provisoire, sur celui n° 94/98/CU/Ydé
portant attribution provisoire à sieur ONAMBELE Jean
Charles ainsi que d'autres arrêtés pris ça et là du même
Délégué, notamment ceux n° 136/87/CU/Ydé du 17
oictobre 1987, n° 153/83/CU/Ydé du 18 octobre 1983 et
celui n° 153/83/CU/Ydé du même Jour ;
16
« Qu'il y a donc, police des caractères non conformes,
fausse imitation de signatures, cachet réduit et non-
conforme, numéro d'arrêté écrit à la main ;
« Que nos recherches à la communauté urbaine de
Yaoundé nous ont permises de constater que l'arrêté n°
16/99/CU/Ydé est faux et n'existe nulle part ;
« Qu'il est à noter que les arrêtés d'attribution à
l'endroit que revendique dame NGASSIMI ONANA Caroline
Ludivine sont des lots dont les numéros sont en
centaines(cf arrêtés n° 153/83/CU/Ydé du 18 octobre
1983 lot n° 154 et 158, arrêté n° 136/87/CU/Ydé du 01
octobre 1987 lot n° 153 et se trouvent du côté de DON
BOSCO plus bas, alors que ceux qui se trouvent face
château d'eau de Mimboman sont en milliers comme
celui n° 1.239;
« Que cette situation a déjà été signalée par lettre au
Délégué du Gouvernement en date du 14/10/2003 et
celle du 21/07/2004 et à votre excellence le 1er
novembre 2004 sans suite ;
« Que devant ce flou et ce faux flagrant, la fraude
corrompant tout, il y a lieu d'en tirer toutes les
conséquences que de droit ;
“C’EST POURQUOI LE REQUERANT SOLLICITE QU’IL
VOUS PLAISE MONSIEUR LE PRESIDENT
« Bien vouloir au vu de ce qui précède, ordonner le
retrait du titre foncier n° 32302/Mfoundi » ;
---Considérant que le 2 novembre 2010, le sieur
ALADJI GARBA, ayant pour Conseil maître
MBOCK MBOCK David, Avoca tau Barreau du
Cameroun, a déposé au Greffe de la Chambre
Administrative de la Cour Suprême, sous le n°
1282, une requête en intervention volontaire
ainsi rédigée:
« A L’HONNEUR DE VOUS EXPOSER
« Qu'il a adressé un recours gracieux préalable au
Ministre des Domaines et des Affaires Foncières en vue
17
du retrait après enquête sur les lieux du titre foncier n°
32302/Mfoundi, au regard du faux qui a émaillé la
procédure d'obtention dudit titre foncier, et surtout que
la détentrice du susdit est dans la logique non équivoque
de le faire déguerpir des lieux où il a construit sa maison
de retraite ;
« Que le requérant s'est rendu compte de ce que dame
NGA ESSOMBA, leur vendeuse, avait déjà par recours n°
111/2008 du 18/04/2008 saisi l'auguste Chambre
Administrative de céans aux fins de retrait du susdit
titre foncier ;
« Qu'il vient attirer votre haute attention sur le faux
qui a été orchestré pour la confection et l'obtention du
titre foncier n° 32302/Mfoundi vol 161 folio 152 du 22
Avril 2004 et qui porte atteinte gravement à ses droits,
afin que des mesures soient prises en vue du retrait pur
et simple dudit titre ;
« Qu'en effet par décret n° 73/624 du 6 octobre 1973
déclarant d'utilité publique les travaux d'aménagement
de certains terrains sis à Yaoundé(département de la
Mefou) les frappant d'expropriation, les classant au
domaine privé de l'Etat et transférant certaines
parcelles au domaine de la Commune de plein exercice
de Yaoundé, du Président de la République Unie du
Cameroun, une zone de 39 ha à Mimboman 1 et 2 fut
concernée ;
« Ledit décret donna lieu au titre foncier n°
11987/Mfoundi appartenant à la communauté urbaine de
Yaoundé ;
« Que le même décret avait prévu une zone de
recasement à Mimboman III, et les zones situées dans les
ravins laissées aux autochtones pour leurs activités
agricoles et habitations coutumières ;
« Que c'est dans cette zone laissée aux autochtones
qu'une parcelle a été donnée au requérant qui a
aujourd'hui érigé une maison en matériaux définitifs ;
18
« Que par arrêté n° 005/88 du 5 février 1988 du
Délégué du Gouvernement auprès de la communauté
urbaine de Yaoundé, et portant attribution à titre
provisoire des terrains dans la zone de recasement de
Mimboman III les lots n° 1.233, 1.234, 1.235, 1.236,
1.237, 1.238, 1.239(NGASSFMI ONANA Caroline Ludivine)
1.240, furent attribués à huit(8) personnes d'une même
famille c'est-à-dire la maman (Mme MANGA Marie
Mathilde) et ses 7 enfants ;
« Qu’il est à noter d'ores et déjà que lesdits lots se
situent face château d'eau de Mimboman ;
« Que selon l'article 2 dudit arrêté, l'octroi à titre
définitif était subordonné à l’exécution des clauses
prévues à l’article 5 du cahier des charges ;
« Que selon l’article 5 du cahier des charges,
les conditions suivantes étaient requises:
« Construction dans un délai d'un an d'une habitation
en matériaux définitifs ou semi définitifs d'une valeur
minimum de CFA 300.000 francs ;
« Construction obligatoire à l'extérieur de l'habitation
d'un WC sur une fosse à fonds perdu, profonde au
minimum de 7 mètres d'un modèle approuvé par le
service d'hygiène ;
« Clôture du lot par une haie vive plantée dès
l'attribution à titre provisoire ;
« Respect des règles d'hygiène et salubrité publique ;
« Dépôt d'un permis de bâtir ;
« Qu'en l'occurrence madame NGASSIMI ONANA
Caroline Ludivine n'a jamais respecté aucune de ces
clauses et ce jusqu'à nos jours ;
« Que plus grave le Délégué du Gouvernement auprès
de la Communauté urbaine de Yaoundé avait, en l'an
1997, prescrit une enquête afin que soit recherchés les
lots attribués et non mis en valeur et qui se trouvent sur
le terrain qui appartient coutumièrement à monsieur
AWOA Gallus décédé, père de sieur ONAMBELE Jean
19
Charles ;
« Que de cette enquête remise audit Délégué par
lettre n° 06/N/CUY/SU/97 du 28 novembre 1997 il
ressort très clairement que les lots n° 1.235, 1.236,
1.237, 1.238, 1.239 et 1.240 et qui curieusement étaient
plutôt attribués respectivement à ABANDA Cyriaque,
NIAT Georges, NIAT Georges. NGUEWO NDOMKAB R,
OWONO Philippe, ESSOH Daniel, selon arrêtés respectifs
n° 079/89/CU/Ydé du 02/08/89, n° 085/89/CU/Ydé du
01/09/89, n° 65/91/CU/Ydé du 10/07/91 et n°
066/90/CU/Ydé du 23/08/90 n'avaient jamais été mis en
valeur ;
« Que c'est ainsi que ledit Délégué prit un arrêté n°
27/98/CU/Ydé du 19 mars 1998 portant d'échéance des
lots dans la zone de recasement du Mimboman III ;
« Que par note n° 94/98/CU Ydé du 5 février 1998, le
Délégué du Gouvernement attribua à titre provisoire
tous ces lots à sieur ONAMBELE Jean Charles ;
« Que ce lut la fin de la première manche ;
« Attendu que curieusement un an plus tard, soit le 24
mars 1999, le même Délégué du Gouvernement par
arrêté n° 16/99/CU/Ydé attribua en pleine propriété et
à titre définitif lesdits lots n° 1.233, 1.234, 1.235,
1.236, 1.237, 1.238, 1.239 et 1.240 respectivement à
MANGA Marie Mathilde, ANTANYANA NDENDE Christophe,
ENDENGUE MANGA Guy Rostand, OWONA MANGA Léon
Jules, EBANGA MANGA Serges Roland, MINFOUMOU
MANGA Willy C, NGASSIMI ONANA Caroline et ABENG
ONANA Gisèle Esther, étant prétendu à l'article I qu'ils
auraient respecté les clauses de l'article 5 du cahier de
charge, ce qui est faux et visible jusqu'à nos jours, et
surtout dans les visas il n'en fait mention nulle part de
ce qu'est devenu l'arrêté n° 94/98/CU/Ydé de février
1998 attribuant cinq(5) desdits lots à sieur ONAMBELE
Jean Charles ;
« Que l'on ne saurait comprendre pourquoi le même
20
délégué du gouvernement s'est trouvé dans l'obligation
le même jour de prendre un arrêté spécifique pour
dame NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine portant
toujours le n° 16/99/CU/Ydé ;
« Que ce qui est bon à retenir c'est que lesdits lots se
situent à Mimboman Plateau c'est-à-dire au niveau du
Château d'eau ;
« Que c'est sur la base de cet arrêté que dame
NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine a pu obtenir le titre
foncier n° 32302/Mfoundi et qu'icelle brandit pour
demander des Tribunaux le déguerpissement du
requérant, alors même que dans le plan joint à son titre
foncier, la maison du requérant est bien matérialisée
toute chose qui prouve sa préoccupation ;
« Que certaines choses doivent aussi être relevés ;
« Le lieu où le requérant à érigé ses constructions se
situe face DON BOSCO, plus bas et non en face du
château d'eau au sommet de la colline (Mimboman
Plateau) et l'on ne comprend pas pourquoi c'est en ce
lieu que dame NGASSIMI ONANA Caroline Ludivine situe
son titre foncier ;
« Que dans les arrêtes n° 16/99/CU/Ydé du 24 mars
1999, le cachet de la Communauté Urbaine est plus
petit, la signature du Délégué penchée et montant vers
le haut et est signé Basile EMAH au lieu d'EMAH Basile,
signée droitement comme cela peut être constaté déjà
sur l'arrêté n° 005/88/CU/Ydé du 5 février 1998 portant
attribution provisoire, sur celui n° 94/98/CU/Ydé
portant attribution provisoire à sieur ONAMBELE Jean
Charles ainsi que d'autres arrêtés pris ça et là du même
Délégué, notamment ceux n° 136/87/CU/Ydé du 17
octobre 1987, n° 153/83/CU/Ydé du 18 octobre 1983 et
celui n° 153/83/CU/Ydé du même Jour ;
« Qu'il y a donc, police des caractères non conformes,
fausse imitation de signatures, cachet réduit et non-
conforme, numéro d'arrêté écrit à la main ;
21
« Que nos recherches à la communauté urbaine de
Yaoundé nous ont permises de constater que l'arrêté n°
16/99/CU/Ydé est faux et n'existe nulle part ;
« Qu'il est à noter que les arrêtés d'attribution à
l'endroit que revendique dame NGASSIMI ONANA Caroline
Ludivine sont des lots dont les numéros sont en
centaines(cf arrêtés n° 153/83/CU/Ydé du 18 octobre
1983 lot n° 154 et 158, arrêté n° 136/87/CU/Ydé du 01
octobre 1987 lot n° 153 et se trouvent du côté de DON
BOSCO plus bas, alors que ceux qui se trouvent face
château d'eau de Mimboman sont en milliers comme
celui n° 1.239;
« Que cette situation a déjà été signalée par lettre au
délégué du gouvernement en date du 14/10/2003 et
celle du 21/07/2004 et à votre excellence le 1er
novembre 2004 sans suite ;
« Que devant ce flou et ce faux flagrant, la fraude
corrompant tout, il y a lieu d'en tirer toutes les
conséquences que de droit ;
“C’EST POURQUOI LE REQUERANT SOLLICITE QU’IL
VOUS PLAISE MONSIEUR LE PRESIDENT
« Bien vouloir au vu de ce qui précède, ordonner le
retrait du titre foncier n° 32302/Mfoundi » ;
---Considérant que notifié du mémoire en défense de
l’Etat le 29 décembre 2014, par exploit de maître BIOLO
MBALLA ESSOMBA Denise Paule, huissier de justice à
Yaoundé, la requérante n’a pas répliqué ;
---Considérant que le 6 novembre 2015, le ministère
public a déposé à la présidence du tribunal de céans,
sous le n° 510, des conclusions ainsi conçues :
« Attendu que par requête susvisée, dame NGA
ESSOMBA Thérèse a saisi la juridiction administrative
pour solliciter l'annulation des titres fonciers sus
évoqués établis au profit de Monsieur MANGA et
consorts pour fraude ;
« Attendu qu'au soutien de sa demande, la recourante
22
fait valoir qu'elle détient des droits coutumiers sur une
parcelle de terrain à Mimboman III sur laquelle monsieur
MANGA a pu se faire délivrer les trois litres fonciers
querellés ;
« Que le susnommé fonde son droit sur un prétendu
arrêté du Délégué du Gouvernement auprès de la
Communauté Urbaine de Yaoundé. octroyant les lots
1238, 1239 et 1440 à chacun de ses fils pourtant
lesdites parcelles n'ont jamais fait partie du lotissement
communal ;
« Que l'administration ayant délivré ces titres de
propriété sans toutefois contrôler la régularité et
l'authenticité de l'acte administratif suscité, a commis
une faute ;
« Attendu que le représentant de l'Etat, dans son
mémoire en défense a conclu à l'irrecevabilité dudit
recours pour défaut de recours gracieux préalable et
subsidiairement au fond à son rejet, motif pris de ce que
la requérante n'apporte pas la preuve du faux de l'arrêté
susmentionné ;
« Attendu que dans leur intervention volontaire.
Messieurs ALOMBE TSEKENE, ALHADJI GARBA,
ANDOURAMAN KAYA soutiennent le faux matériel dudit
arrêté ainsi que le caractère irrégulier de la procédure
d'obtention du titre foncier n°32202 Mfoundi ;
« Attendu que le recours contentieux de dame veuve
NGA ESSOMBA Thérèse est précédé d'un recours
gracieux préalable daté du 10 Janvier 2008 ;
« Que les recours en intervention volontaire des sieurs
ALOMBE TSEKANE, ALHADJI GARBA et ANDOLRAMAN
KAYA satisfont aux conditions de recevabilité ;
« Qu'il échet de déclarer lesdits recours recevables en
la forme ;
« Attendu que les titres fonciers querellés ont tous été
établis sur la base de l'arrêté n°16/99/CU/YDE du 24
mars 1999, dont la requérante dénonce le faux matériel
23
sans toutefois en rapporter la preuve ;
« Qu'en l'espèce, le juge administratif ne saurait
annuler un titre foncier établi sur la base d'un acte
administratif qui n'a pas été attaqué devant lui ;
« Qu'il échet de rejeter la demande de la requérante
parce que non justifiée ;
« Attendu que la partie qui succombe supporte les
dépens ;
« Qu'il y a lieu d'en tirer toutes les conséquences
nécessaires » ;
« PAR CES MOTIFS
« Requérons qu'il plaise au Tribunal Administratif de
céans de bien vouloir ;
« Article 1er : Déclarer le recours de dame veuve
NGA ESSOMBA Thérèse recevable ;
« Article 2 : le rejeter parce que non justifié ;
« Article 3 : mettre les dépens à la charge de la
recourante » ;
SUR LA RECEVABILITE
---Considérant que la dame veuve NGA ESSOMBA Thérèse
est recevable en son recours contentieux ; que les
demandes en intervention des sieurs ALOUMBE TSEKANE
Dieudonné, ANDOURAMAN KAYA et ALHADJI GARBA
satisfont également aux conditions de recevabilité ;
AU FOND
---Considérant que les titres fonciers ont été délivrés sur
la base de l’arrêté n° 16/99/CU/Ydé du 24 mars 1999 ;
que la requérante et les intervenants volontaires
soutiennent qu’il s’agit d’un arrêté fictif, qui n’existe
pas à la communauté urbaine de Yaoundé ;
---Que même si le tribunal n’a pas été saisi de la légalité
dudit arrêté, son inexistence a des conséquences
indéniables sur la solution à apporter au litige ;
---Qu’il échoit de se transporter sur les lieux pour
vérifier l’existence ou non dudit arrêté ;
---Considérant qu’il y a lieu, conformément à l’article 73
24
alinéa(2) de la loi n° 2006/022 du 29 décembre 2006, de
fixer les frais de transport et de les faire avancer par la
demanderesse à l’instance ;
---Considérant que l’effectivité du transport étant
tributaire du paiement de la consignation, les jour et
heure du transport seront arrêtés après le paiement des
frais ;
DEPENS
---Considérant que le présent jugement n’est pas
définitif ; qu’il y a lieu de réserver les dépens ;
PAR CES MOTIFS
---Statuant publiquement, contradictoirement, en
matière foncière et domaniale, à l’unanimité des
Membres du collège, en premier et dernier ressort ;
DECICE
---Article 1er : La dame NGA ESSOMBA Thérèse et les
sieurs ALOUMBE TSEKANE Dieudonné, ANDOURAMAN
KAYA et ALHADJI GARBA sont recevables en leurs recours
et demandes d’intervention volontaire ;
AVANT-DIRE-DROIT
---Article 2 : Il est ordonné un transport à la
communauté urbaine de Yaoundé à l’effet de vérifier
l’existence ou non de l’arrêté n° 16/99/CU/Ydé du 24
mars 1999 ;
---Article 3 : Commet pour y procéder le juge
rapporteur ; Fixe la consignation à la somme CFA
300.000 francs ; Dit que le jour et l’heure de la descente
seront arrêtés après paiement des frais par la
demanderesse à l’instance ;
---Article 4 : Les dépens sont réservés ;
---Ainsi jugé et prononcé par le Tribunal Administratif du
Centre en son audience publique ordinaire du mardi
premier décembre deux mille quinze, en la salle
ordinaire des audiences où siégeaient :
---Messieurs :
---ANABA MBO Alexandre……………………………..Président ;
25
---NOAH Joseph Vincent de Paul………………..….Membre ;
---Madame MANGHE Joan…………….…………………Membre ;
---En présence de mesdames NGO PONDI née MOMO
EBOULA et NWOS Julie Reine et de monsieur NDOMAN
ONANA Roland Parfait, attachés au parquet général près
le tribunal administratif du Centre, occupant le banc du
Ministère Public ;
---Et avec l’assistance de maître NDONG NDONG Chris
Georges, greffier tenant la plume ;
---En foi de quoi le présent jugement a été signé par le
Président, les Membres et le Greffier ;
---En approuvant_____mot(s)___ligne(s)_____rayé(s)
nul(s) ainsi que_________renvoi(s) en marge. /-
LE PRESIDENT LE MEMBRE
LE MEMBRE LE GREFFIER
26
Détail des frais
Mise au rôle………………………….5.000
Copie rapport………………………..1.000
Copie conclusions………………...1.000
Exp. ord. désign. Rapp……….…..400
Notifications………………………….5.000
Exp. jugt………………………………..3.000
____________________
CFA 15.400 francs
27
28