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Dynamiser son patrimoine avec méthode DOSSIER PAGE 04 ÉDITO L’optimisation de son épargne : un enjeu majeur mais aussi un défi ÉCLAIRAGE Gestion flexible : pour faire face à la volatilité des marchés ENTRETIEN Baisse des prix des matières premières : une bonne nouvelle pour la zone euro ? REPÈRES Les épargnants prêts à dynamiser leurs placements #115, Printemps 2016

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Dynamiser son patrimoine avec méthode—DOSSIER PAGE 04

ÉDITO

L’optimisation de son épargne : un enjeu majeur

mais aussi un défi

ÉCLAIRAGE

Gestion fl exible : pour faire face à la volatilité des marchés

ENTRETIEN

Baisse des prix des matières premières : une bonne nouvelle pour la zone euro ?

REPÈRES

Les épargnants prêts à dynamiser leurs placements

#115

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ps 2

016

2

03ÉDITO L’optimisation de son épargne : un enjeu majeur mais aussi un défi

04 À 07DOSSIERDynamiser son patrimoine avec méthode

08 & 09ÉCLAIRAGEGestion fl exible : pour faire face à la volatilité des marchés

10 & 11 ENTRETIEN Baisse des prix des matières premières : une bonne nouvelle pour la zone euro ?

12 RÉPONSES D’EXPERTS Qu’est-ce que la clause de préciput pour protéger son conjoint ?

13SOLUTIONSLe Perp : une solution d’épargne retraite effi cace

14REPÈRESLes épargnants français prêts à dynamiser leurs placements

15À LA RENCONTRE DE... Dominique Szulc : concepteur de jardins-univers

SYNTHÈSES - BPCE,50, avenue Pierre Mendès-France,

75013 Paris.http://www.gestionprivee.

banquepopulaire.fr. Publication trimestrielle

de Banque Populaire. Tirage : 95 000 exemplaires.

Destinataires : clientèle patrimoniale, dirigeants, administrateurs,

responsables d’exploitation et conseillers en gestion de patrimoine.

Directeur de la publication : François Pérol, président

du directoire du Groupe BPCE.

Directeur de la rédaction : Frédéric Chenot.

Rédaction en chef : Jean-Marie Louzier.Rédaction en chef adjointe :

Jean-Paul Varvenne, Marianne Vergnes.

Ont participé à ce numéro :X. Babaud-Dulac, T. Bouvard, R. Brian,

F. Brugière, M. Delattre, N. Dubois, P. Emanuel, H. Filosi, J.-P. Henné, A. Hernandez, K. Jolly-Doyennel,

M. Le Dre) , F. Maillard, P. Masme, M. Thomas-Marotel, B. Schwab,

J. Selecki, É. Totaud.

Réalisation : Publicis Consultants France - département édition.

Crédits photos : Simon DesRochers (couverture, p. 4, 6, 7), Jean Chiscano

(p. 3, 10), droits réservés (p. 7, 9, 13, 15), Amélie Fontaine (p. 8, 14), Emmanuelle

Garnier (p. 12), Serge Rebu) at (p. 12).Membre de l’UJJEF.

Numéro ISSN : 0769-9824. Impression et routage :

Les Éditions de l’Épargne. Le papier sélectionné pour cette

publication est composé de fi bres recyclées et de fi bres vierges

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303

Il s’agit là d’une forte croissance après un point bas à 7 milliards d’euros par an en moyenne sur 2012 et 2013. En 2016, on s’attend à retrouver la moyenne des années 1993-2011, à savoir 44 milliards d’euros par an.

C’est donc en se fondant sur ces fl ux d’épargne financière en dynamique de reprise que les ménages pourront préparer la mise en œuvre de projets personnels et constituer un capital leur permettant de s'assurer un complément de reve-nus au moment de la retraite.

Après de nombreuses années où les placements sans risque de marché et à fiscalité favorable (livrets, fonds général au sein des contrats d’assurance vie…) donnaient des rendements satisfaisants, nous nous trouvons maintenant et durablement dans un monde de taux bas où les stratégies à risque nul entraîneront des rendements faibles. L’optimisation de son épargne devient ainsi, pour chacun, un enjeu majeur mais aussi un défi .

Pour le relever, il faut d’abord une bonne percep-tion de son appétence au risque. Celle-ci permet-tra d’orienter une part de son épargne vers des placements faisant appel à la dynamique et au potentiel de valorisation des marchés fi nanciers.

Dans ce but, vous pourrez vous appuyer sur votre conseiller en gestion de patrimoine qui mettra en œuvre, sur la base de votre appétence au risque, une approche méthodique en tenant compte de votre situation patrimoniale. Vous pourrez alors défi nir votre stratégie de place-ment à court, moyen et long terme et choisir les typologies et supports de placement les plus appropriés. Ce sera un volet clé de votre stratégie patrimoniale globale.

1. Derniers chiffres à mai 2016 hors capitalisation des intérêts, hors valorisation boursière et rapatriement fiscal déduit.

ÉDITO

L’OPTIMISATION DE SON ÉPARGNE : UN ENJEU MAJEUR

MAIS AUSSI UN DÉFI

FRÉDÉRIC CHENOTDirecteur du Développement

Banques Populaires

Les fl ux de placements fi nanciers des ménages reprennent des couleurs en 2015 à environ 40 milliards d’euros¹.

ÉVALUER SON APPÉTENCE AU RISQUE

04

Pour bâtir une stratégie personnalisée de place-ment de ses avoirs bancaires et fi nanciers, une approche méthodique est nécessaire. Il faut d’abord partir d’une vision claire de sa situation familiale et patrimoniale (composition et déten-

tion des avoirs, endettement), et notamment disposer d’une image complète, fi dèle et détaillée de l’épargne existante. Une fois cette vision claire posée, la réponse à quelques ques-tions clés permettra de préciser les principales composantes de cette stratégie. L’épargne disponible et à venir pourra alors être structurée, dans l’attente d’un niveau de rentabilité en lien avec un niveau de risque défi ni et accepté.

QUELLE EST MA CAPACITÉ D’ÉPARGNE ?

Élaborer une stratégie de placement nécessite de se projeter dans le temps à court, moyen et long terme ; pour cela, l’esti-mation de la capacité d’épargne est indispensable. Elle se cal-cule comme le solde entre le total des revenus (professionnels, fonciers, fi nanciers…) et l’ensemble des charges (échéances d’emprunt, loyers, impôts, autres charges incompressibles du ménage...). « Cette capacité se calcule en lissant revenus et charges sur plusieurs mois et de préférence sur une année en-tière », précise Jean-Charles Roumat, directeur Banque Privée de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique. Il faut en outre s’efforcer d’anticiper les changements prévisibles à court et moyen terme en matière de revenus et de charges.

Faire fructifier son capital a toujours été un enjeu ; mais dans le contexte actuel de taux très bas, la nécessité accrue de prévoir un complément de retraite conséquent et le souhait de transmettre un capital font de la dynamisation du patrimoine un objectif

personnel prioritaire. Quelle démarche mettre en œuvre pour choisir des solutions qui répondent dans la durée à ce besoin de valorisation ?

DOSSIER

DYNAMISER SON PATRIMOINE AVEC MÉTHODE

05

LA PREMIÈRE URGENCE EN MATIÈRE D’ÉPARGNE EST DE SE CONSTITUER

UNE RÉSERVE DE LIQUIDITÉS QUI COUVRIRA

LES BESOINS À COURT TERME.

05

COMMENT LE PATRIMOINE BANCAIRE ET FINANCIER DES MÉNAGES FRANÇAIS

EST-IL INVESTI ?

L’épargne fi nancière des ménages représentait 64,1 % de leur patrimoine

bancaire et fi nancier en septembre 2015, soit 2 114 milliards d’euros sur

3 300 milliards. Le solde est constitué de l’épargne bancaire, des livrets, PEL,

dépôts à vue et autres dépôts. Au sein de l’épargne fi nancière,

l’assurance vie constitue à elle seule 46,5 % de ces 3 300 milliards.

Les fonds de placement représentent 900 milliards d’euros, dont près de la

moitié est détenue au sein des contrats d’assurance vie – on parle alors d’unités de compte –, l’autre moitié étant détenue

en PEA ou comptes-titres ordinaires.

QUELLE PART DE MON ÉPARGNE DEVRAIS-JE PLACER

À COURT TERME ET SOUS FORME LIQUIDE ?

Quand on parle d’épargne, on pense souvent à la prépara-tion de projets à moyen terme. « Mais la première urgence en matière d’épargne, c’est de se constituer une réserve de liqui-dités qui couvrira les besoins à court terme, par défi nition fl uc-tuants au cours de l’année, et qui permettra également de faire face aux imprévus, voire aux accidents de la vie », rappelle Jean-Charles Roumat. Cette épargne de « première nécessité », appelée aussi épargne de précaution, pourra être complétée par des contrats d’assurance adaptés : une « multirisque acci-dents de la vie » ou une « protection juridique », par exemple. L’épargne de précaution sera ainsi investie à court terme sur des placements liquides pour faire face à des dépenses prévues ou imprévues. Elle devra représenter de l’ordre de trois mois de revenus. « Ce niveau devra être reconstitué en priorité après une période où cette poche d’épargne de précaution aura été mise plus ou moins fortement à contri-bution », ajoute le directeur Banque Privée. Ces fonds seront par essence placés sur des supports sans risque en capital et présentant, par conséquent, une rentabilité limitée : les livrets bancaires sont à privilégier. De ce fait, il faudra évi-ter d’y consacrer une part trop importante de son épargne globale. L’épargne de précaution une fois constituée, il sera en effet possible d’accumuler une épargne à moyen terme mieux rémunérée, dédiée au fi nancement de projets person-nels d’envergure.

QUELLE ÉPARGNE AFFECTER AU FINANCEMENT

DE MES PROJETS À MOYEN TERME ?

Cette étape de la démarche consiste à défi nir quelques projets prioritaires à un horizon de deux à cinq ans : acquisition de la résidence principale, éventuellement secondaire, rénova-tions, agrandissements, fi nancement des études des enfants, réalisation d’une passion ou d’un grand voyage… Il faudra chiffrer les montants requis et estimer la période ciblée pour leur réalisation : « Cette épargne “projet” sera placée là aussi sans risque en capital – comme par exemple sur le PEL ou l’assurance vie en fonds général – pour fi nancer les études des enfants, ou avec un risque en capital limité pour les projets

plus “discrétionnaires” (un grand voyage par exemple) », recommande Jean-Charles Roumat. L’introduction d’un risque en capital requiert d’être prêt à immobiliser ces fonds sur plusieurs années afi n d’éviter de devoir sortir du placement à un mauvais moment ; en contrepartie, un rendement supérieur à un placement sans risque est espéré. L’épargne projet pourra faire l’objet d’abondements réguliers visant à atteindre la somme souhaitée au terme prévu. La préparation de la retraite, quand sa perspective se rapproche (moins de dix ans), devra être intégrée dans l’épargne projet et faire l’objet des mêmes précautions (notamment une prise de risque se réduisant peu à peu pour devenir nulle).À noter que la préparation de la retraite est un projet d’épargne spécifi que pour plusieurs raisons : le déséquilibre des régimes de retraite impose la constitution de revenus complémentaires conséquents ; son horizon de réalisation est à peu près connu ; une préparation sur le long terme permettra d’accéder au potentiel de valorisation des marchés fi nanciers, dans le but d’améliorer son niveau de vie une fois retraité.

QUELLE PART DE MON ÉPARGNE PUIS-JE PLACER

DANS UNE OPTIQUE PLUS DYNAMIQUE ?

Après avoir répondu aux questions précédentes, il devient possible d’évaluer le montant du patrimoine disponible hors

Source : Banque de France, 2015

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épargne de précaution à court terme et hors épargne projet à moyen terme. Ce solde d’épargne potentiellement dyna-mique pourra être placé à long terme (plus de cinq ans) dans le but de préparer très en amont le fi nancement d’objectifs stratégiques, notamment le départ en retraite et la transmis-sion au sens large (par exemple : l’aide d’un enfant pour le démarrage d’une activité). Il sera possible de dynamiser cette part de son patrimoine présent et à venir en misant sur le potentiel de valorisation des marchés fi nanciers. Cela néces-site au préalable une bonne connaissance de son aversion au risque et la confi rmation d’un horizon de placement long : la capacité à immobiliser réellement les fonds en question plus de cinq ans. Le profi l d’investissement de l’épargnant, qui doit être établi sur la base de ces informations, permet-tra de choisir les supports fi nanciers les plus pertinents pour investir cette épargne de façon plus ou moins dynamique, tout en veillant à une bonne diversifi cation des supports afi n de limiter le risque en capital. Il s’agira majoritairement d’in-vestissements en actions, obligations, fonds de placement, en direct ou via l’assurance vie, dont aussi son fonds général. Une part minoritaire de ce patrimoine pourra être placée en immobilier commercial et de bureaux via des SCPI ou OPCI. L’allocation de ces actifs devra être régulièrement revue et adaptée à la situation économique et à l’évolution des mar-chés fi nanciers et immobiliers.

COMMENT OPTIMISER MA « PYRAMIDE DE L’ÉPARGNE »

DANS LA DURÉE ?

Cette structuration de l’épargne en trois strates (épargne de précaution, épargne à moyen terme et épargne à long terme) est souvent comparée à une pyramide ; « cependant, si l ’on dispose d ’une capacité d ’épargne significative, les investissements correspondant au deuxième niveau (projets d’envergure) voire au troisième niveau (dynamisation à long terme) pourront nettement

dépasser en montant les sommes affectées au niveau de base (l ’épargne de précaution) », explique Jean-Charles Roumat. Ces grands équilibres devront être passés en revue régulièrement afi n d’adapter la répartition entre les diffé-rentes strates en prenant en compte l’évolution de la situa-tion patrimoniale et familiale. Ce point régulier permettra aussi de vérifi er la capacité à fi nancer les projets défi nis à l’horizon de temps prévu, la pertinence de la prise de risque choisie dans le cadre de l’épargne dynamique et la perfor-mance de l’allocation d’actifs.

Cette démarche, qui permet de défi nir une stratégie de pla-cement correspondant à son profil d’investissement et à ses besoins, pourra être menée à chaque étape avec l’appui du conseiller en gestion de patrimoine. Elle conduira sou-vent à remodeler l’épargne constituée au fi l de l’eau et au fur et à mesure de l’ouverture d’enveloppes et de supports de placement présentant des caractéristiques variées en termes de liquidité et de souplesse d’investissement, mais aussi de fi scalité et d’organisation de la transmission.

DOSSIER

DYNAMISER SON PATRIMOINE AVEC MÉTHODE

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IL CONVIENT D’ADAPTER RÉGULIÈREMENT

LA RÉPARTITION ENTRE LES DIFFÉRENTES

STRATES EN PRENANT EN COMPTE L’ÉVOLUTION

DE LA SITUATION PATRIMONIALE ET FAMILIALE.

707

Que signifi e la notion de risque en matière de placements fi nanciers ?

Jean-Marin Serre : Je rappelle tout d’abord la définition générique, com-munément acceptée, d’un risque : il s’agit de la probabilité de réalisation d’un événement désavantageux dans le futur. Appliqué à la matière fi nancière, il s’agit du niveau de rentabilité espéré par l’investisseur. En effet, tout inves-tisseur est en premier lieu confronté à la probabilité que la rentabilité espérée de son investissement ne se matérialise pas. Autrement dit, il s’agit d’un risque de non-rentabilité. Ce risque est associé à divers événements qui peuvent aussi infl uencer la performance d’un place-ment : la variabilité de cette rentabilité (sur les marchés fi nanciers, on parle de volatilité) ; l’insuffisance de liquidité ou de contrepartie (l’impossibilité de revendre un actif au prix souhaité) ; mais aussi le risque de défaut (cas des titres de dette), qui peut se traduire par la perte totale ou partielle de son investissement.

INTERVIEW

« LE PREMIER RISQUE D’UN INVESTISSEUR, C’EST UN RISQUE DE NON-RENTABILITÉ »

JEAN-MARIN SERRE Professeur des universités et doyen de l’École

universitaire de management d’Auvergne

Est-il exact que le risque diminue avec l’horizon d’investissement ?

J.-M. S. : En principe, plus on allonge la durée de détention, plus la volati-lité de la rentabilité – qui est l’une des mesures du risque – diminue. En outre, tout dépend des périodes de référence et de la nature du placement. Il y a ainsi des périodes longues où les actions sont moins risquées que les obligations. Mais quel que soit l’actif sous-jacent, le gain en termes de couple rendement-risque procuré par une longue durée de détention pourrait ne pas effacer totalement un mauvais « timing » dans l’investissement. En d’autres termes, le point d’entrée sur un marché est essentiel. Investir au sommet d’une « bulle » est évidemment une mau-vaise décision. Il ne fallait pas se placer sur les marchés actions après l’été 2000 ou en 2007, ni sur l’immo-bilier en 2008. Malheureusement, si plusieurs signaux permettent de dé-tecter la formation des bulles (données macro-économiques, forte volatilité sur les marchés, primes de risque trop faibles…), il est impossible de connaître le moment exact où elles éclatent.

Les Français ne sont pas nécessairement très au fait des taux de capitalisation. Quel rendement annuel faut-il, par exemple, pour doubler un capital en dix ans ?

J.-M. S. : Sur dix ans, il faut affi cher un taux de rendement (gains réin-vestis) de 7,18 % pour espérer dou-bler son capital. Ce qui, compte tenu du niveau actuel des taux dits sans risque (proches de zéro), suppose une prise de risque très signifi cative. Sur 24 ans, le taux de rendement nécessaire

descend à 2,93 %, ce qui paraît plus raisonnable. En prenant comme hy-pothèse ce taux, on peut également calculer le capital à placer nécessaire pour générer un revenu annuel cible. Par exemple, si un épargnant prépa-rant sa retraite souhaite un revenu annuel additionnel de 50 000 euros, versé sous forme de rente toute la durée de sa retraite, et sachant qu’il dispose pour cela d’une période de 24 ans, il devra s’être constitué d’ici 24 ans un capital investi d’un peu plus d’1,7 mil-lion d’euros. Autrement dit, il doit pla-cer dès aujourd’hui la moitié de cette somme pour parvenir à un tel objectif.

La diversifi cation d’un portefeuille, que ce soit entre plusieurs actions ou sur plusieurs classes d’actifs, contribue à réduire le risque. « Un portefeuille boursier diversifié

sur plusieurs titres n’élimine

toutefois pas le risque de marché », prévient Jean-Marin Serre. Ce dernier rappelle que certaines associations fonctionnent mieux que d’autres. « Actions et immobilier,

par exemple, sont très faiblement

corrélés. La présence concomitante

de ces deux classes d’actifs dans un

patrimoine en réduit le risque sur le

moyen/long terme », ajoute-t-il.

LA DIVERSIFICATION EST UN PLUS

08

ÉCLAIRAGE

GESTION FLEXIBLE :

POUR FAIRE FACE À LA VOLATILITÉ

DES MARCHÉSLes gestionnaires de fonds dits « fl exibles »

peuvent modifi er la composition de leurs portefeuilles d’investissement

et en réduire l’exposition aux actifs les plus volatils (notamment actions).

Objectif : tirer profi t des hausses des marchés tout en essayant de limiter

les conséquences de leurs baisses.

La gestion fl exible s’est notablement développée en réponse aux crises fi nancières de 2008 puis de 2011. Ces périodes ont conduit certains gestionnaires d’actifs à proposer de nouvelles solutions. En effet, beaucoup d’épargnants n’étaient pas en capacité, ni financièrement ni psychologiquement, d’assumer les chocs violents qu’assènent parfois les marchés et d’attendre par la suite une reprise susceptible d’intervenir sur le long terme. En outre, les actifs peu risqués génèrent de moins en moins de rendement et la volatilité des différentes classes d’actifs varie de plus en plus rapidement. C’est donc à la fois pour répondre aux nouveaux défi s des marchés fi nanciers et aux besoins des investisseurs que se sont développées les méthodes permettant d’introduire davantage de fl exibilité dans la gestion des fonds. L’objectif est de bénéfi cier largement des hausses des marchés tout en rédui-sant autant que possible l’impact de leurs baisses.

À CHAQUE GESTIONNAIRE, UNE GESTION FLEXIBLE

SPÉCIFIQUE

Également nommée « gestion diversifi ée », « gestion patrimo-niale », « gestion d’allocation » ou bien encore « gestion multi-classes d’actifs », la gestion fl exible n’est pas une catégo-rie homogène, ni une appellation contrôlée par l’Autorité des marchés fi nanciers (AMF). En quoi les différents types de fonds fl exibles se différencient-ils ? D’abord par l’étendue des classes d’actifs sur lesquelles ils peuvent intervenir. Certains se limitent

817

MILLIARDS D’EUROS

C’est le total des actifs gérés par l’ensemble des fonds de droit français ouverts à la commercialisation à fi n 2015.

Cet encours a progressé de 47,5 milliards d’euros l’an dernier.

Source : EuroPerformance - a SIX Company

aux actions et aux supports obligataires (obligations d’État, obligations privées, obligations convertibles), quand d’autres peuvent également investir dans d’autres classes d’actifs moins courantes telles que les matières premières ou les devises. Leur univers d’investissement, en termes géographiques, est aussi plus ou moins large.

0909

Certains fonds se cantonnent aux marchés français ou euro-péens ; d’autres investissent dans le monde entier. Autre différence : les techniques de gestion utilisées. Si certains gestionnaires ont recours à des méthodes dites quantitatives pour chercher à anticiper les variations des marchés, d’autres se basent sur des analyses fondamentales de l’économie. Enfi n et surtout, les gestionnaires de fonds fl exibles disposent de plus ou moins de latitude dans la gestion de leur niveau d’exposition aux actions : certains peuvent le faire varier de 0 % à 100 %, quand d’autres s’obligent à évoluer dans des bornes contraintes : typiquement de 0 % à 30 % ou de 0 % à 50 %.

LES GÉRANTS FLEXIBLES NE SONT PAS INFAILLIBLES

Si la gestion flexible a pour objectif d’offrir un cadre plus protecteur aux capitaux que les investisseurs confi ent à leur gestionnaire, elle ne doit pas faire oublier que cette promesse – concilier recherche de performance et protection du capital – n’est pas facile à tenir. Les gérants de fonds fl exibles ne sont pas infaillibles ; avoir des convictions et les mettre en œuvre ne si-gnifi e pas avoir toujours raison. La recherche d’une plus grande protection du capital a aussi un revers : une possible moindre participation à la performance des marchés, notamment en cas de hausse soudaine et importante. Avant tout investissement dans un fonds fl exible, l’épargnant devra s’assurer qu’il a acquis une bonne compréhension de la stratégie de gestion de ce fonds.Il lui faudra prendre connaissance du document d'information clé pour l'investisseur (DICI) qui lui permettra notamment de mieux cerner le risque inhérent à cet investissement, grâce à l’indicateur synthétique de risque et de rendement (SRRI, gra-dué de 1, très peu risqué, à 7, très risqué). Il devra aussi vérifi er la régularité des performances de ce fonds. Pour faire bénéficier ses clients du meilleur de la gestion fl exible, Banque Populaire propose notamment les fonds de Dorval AM (lire ci-contre).

Accédez à d'autres informations patrimoniales sur le site www.banquepopulaire.fr

LA GESTION FLEXIBLE N’EST PAS UNE CATÉGORIE

HOMOGÈNE, NI UNE APPELLATION CONTRÔLÉE

PAR L’AMF.GESTION FLEXIBLE

UNE MÉTHODOLOGIE SPÉCIFIQUE ?

La gestion fl exible telle que nous la pratiquons est la combinaison de la gestion dite « top-down » axée sur l’analyse macr économique, du «

stock-picking

» ou sélection des valeurs,

de la gestion « value » qui privilégie la valorisation des titres et, enfi n, de l’analyse technique ou « momentum ».

Chacun de ces styles de gestion s’avère plus adapté et plus eZ cace sur une partie spéci-fi que du cycle boursier. Le fait de les combiner permet d’améliorer la probabilité de générer de la performance quel que soit l’état du marché et, surtout, de la pérenniser.

La gestion fl exible est en e) et une gestion « asymétrique » qui vise à capter un maximum de performance lors des phases de hausse tout en subissant un minimum de pertes lors des phases de baisse. Pour y parvenir, le fonds fl exible est doté d’un portefeuille dit « convexe » qui lui donne ce comportement asymétrique. Cette convexité est ajustée en permanence, notamment grâce à une sélec-tion dynamique de thèmes d’investissement.

Le niveau d’exposition théorique du porte-feuille est quant à lui fi xé mensuellement par un comité d’allocation d’actifs, qui prend ses décisions prioritairement en fonction d’analyses macro-économiques. Le gérant peut, lui, modifi er au quotidien le niveau d’exposition dans le respect de la borne qui lui est fi xée (par exemple, entre 60 % et 100 % lorsque le scénario est très positif).

AVIS D’EXPERT

LOUIS BERTDirecteur général délégué en charge des gestions

de Dorval AM1

1. À l ’occasion de la 23e édition du Palmarès des fournisseurs établi par le magazine Gestion de Fortune, Dorval Asset Management a été récom-pensé et a obtenu la première place dans la catégorie « Sociétés de gestion de portefeuille (encours inférieurs à un milliard d’euros) ».

1010

ENTRETIEN

PATRICK ARTUSChef économiste de Natixis

BAISSE DES PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES : UNE BONNE

NOUVELLE POUR LA ZONE EURO ? En deux ans, les prix des matières premières et notamment

du pétrole ont très fortement chuté. Quel impact sur la croissance mondiale ? Pour la zone euro ? Et quid de

la corrélation entre prix du pétrole et marchés fi nanciers ? Les réponses de Patrick Artus, chef économiste de Natixis.

1111

Le recul des prix des matières premières, et notamment du pétrole, était historiquement une bonne nouvelle pour les économies développées. Or, la baisse actuelle impacte négativement la croissance mondiale. Comment l’expliquer ?

Il faut déjà rappeler qu’en théorie, la baisse des cours des matières premières n’a aucun impact sur l’éco-nomie mondiale. Il s’agit d’une opé-ration neutre de transfert de revenus des pays producteurs vers les pays consommateurs. En pratique, et tradi-tionnellement, cette baisse avait néan-moins un effet positif sur la croissance mondiale en raison du comportement asymétrique des deux zones concer-nées. Les pays exportateurs de pétrole, pour compenser cette perte de revenus, baissaient leur taux d’épargne. Les pays consommateurs, quant à eux, utilisaient ce transfert de richesses pour augmen-ter leur niveau de consommation. Au final, ce surplus de consommation globale impactait positivement le niveau de la croissance. La chute des prix des matières premières à laquelle on vient d’assister, parce qu’elle a été massive et non anticipée côté pays producteurs, n’a pas eu les effets habituels. Ces pays ont été contraints de réduire drastiquement leurs dépenses publiques, dont le niveau avait été budgété sur la base d’un baril de pétrole aux alentours de 100 dollars… Ces coupes claires ont provoqué une chute de leur consommation, chute qui n’a pas été compensée, loin s’en faut, par la hausse de la consommation dans les pays consommateurs. Au fi nal c’est donc, à l’inverse du processus habi-tuel, une baisse globale de la consom-mation mondiale qui est intervenue, impactant négativement la croissance internationale.

Existe-t-il une corrélation entre la chute des matières premières et le recul des marchés fi nanciers ?

Cette corrélation est bien réelle. Les in-vestisseurs internationaux suivent avec inquiétude deux indicateurs macro-économiques majeurs : d’une part le niveau de la croissance de l’économie chinoise et le risque d’une dépréciation de sa monnaie ; d’autre part les cours

du pétrole. Depuis plusieurs mois, ces deux indicateurs sont passés au rouge. Et, dans les deux cas, ils signifient des exportations moindres, une croissance mondiale plus faible et des risques de faillite pour les acteurs de plusieurs secteurs, comme l’industrie pétro-lière et ses sous-traitants bien sûr, mais également certaines banques qui les financent. Il est donc « normal » que les marchés financiers « corrigent » dans le sillage de la baisse des cours des matières premières. Toutefois, comme d’habi-tude, cette réaction est démultipliée et, à mon sens, très excessive.

L’effet « matière première » n’est-il pas plus favorable à la zone euro ?

Les différentes régions n’ont plus les mêmes cycles économiques. La zone euro est en phase de reprise depuis 2014, alors que d’autres régions (Amérique du Nord, Asie du Sud-Est…) sont plutôt en situation de ralentissement. Ce diffé-rentiel de cycle ne joue pas totalement en notre faveur car la zone euro est une économie ouverte. Je rappelle en effet que les exportations représentent 28 % du PIB de la zone euro. L’Europe est donc dépendante de la santé économique de ses partenaires commerciaux et sa reprise se fait, en quelque sorte, contre le reste du monde. Le fait que l’écono-mie mondiale soit affectée par la baisse des prix des matières premières n’est donc pas une bonne nouvelle pour la zone euro. En revanche, le différentiel de croissance avec les pays producteurs

11

2 % C’est le gain brut de croissance généré au sein de la zone euro

par la baisse des cours du pétrole en 2014 et 2015.

de pétrole lui est favorable. La contrac-tion de ses exportations vers les pays producteurs « coûte » en effet à la zone euro un point de PIB. Mais le gain de pouvoir d’achat résultant de la baisse du prix du pétrole équivaut à deux points de PIB. Au final, la zone euro a donc béné-ficié de la baisse des prix des matières premières. Mais ce surplus de croissance ne jouera plus en 2016, la baisse des cours des matières premières étant désormais derrière nous.

Y a-t-il une remontée des cours en perspective ?

Le prix du pétrole devrait se stabi-liser à son prix « économiquement fondé », de l'ordre de 60 dollars (il est proche de 50 dollars aujourd’hui), qui correspond actuellement au coût de pro-duction du pétrole dont on a besoin pour satisfaire le niveau actuel de la demande mondiale.

« LA CHUTE DES PRIX DES MATIÈRES PREMIÈRES À LAQUELLE ON VIENT D’ASSISTER N’A PAS EU LES EFFETS HABITUELS. »

12

La clause de préciput visée à l’article 1515 et suivants du Code

civil est une disposition réservée aux régimes matrimoniaux de

communauté1 permettant de protéger l’époux survivant des

conséquences du décès de son conjoint.

Il s’agit d’un avantage matrimonial par lequel « le survivant

des époux, ou l’un d’eux s’il survit, sera autorisé à prélever sur la

communauté, avant tout partage, soit une certaine somme, soit

certains biens en nature, soit une certaine quantité d’une espèce

déterminée de biens » (extrait du Code civil).

La clause de préciput peut être prévue dès la rédaction initiale

du contrat de mariage ou à l’occasion d’un aménagement posté-

rieur du régime matrimonial. Elle permet au survivant des époux

de se voir attribuer de façon défi nitive sur la masse commune,

avant tout partage, un bien ou une catégorie de biens ou encore

un capital. Cette clause est révoquée de plein droit en cas de

divorce (sauf volonté contraire de l’époux qui l’a consentie) en

tant qu’avantage matrimonial prenant e) et à la seule disso-

lution du régime matrimonial pour cause de décès.

La clause de préciput présente deux avantages :

• les biens ou la catégorie de biens ou encore le capital ainsi

attribués au conjoint survivant échappent à la règle du rapport

des donations susceptible d’empiéter sur la réserve héréditaire

des enfants ;

• en tant qu’avantage matrimonial, cette attribution, e) et du

contrat de mariage, n’est pas regardée fi scalement comme une

donation et n’est donc soumise à aucun droit.

En pratique, l’introduction de cette clause dans un régime

matrimonial préexistant requiert un changement de régime

par acte notarié mais pas avant un délai de deux ans sauf cas

d’extranéité2.

Lorsque l’un ou l’autre des époux a des enfants mineurs, l’acte

notarié est alors obligatoirement soumis à l’homologation du

tribunal de grande instance du domicile des époux.

1. Une clause de préciput peut aussi porter sur tout ou partie d’une société d’acquêts qui aura été opportunément intégrée lors de la rédaction d’un contrat de mariage de séparation de biens ou à l’occasion de la modification d’un régime matrimonial.2. S’entend d’une relation, entre personnes privées, comportant un élément international mettant en jeu des ordres juridiques différents. Ce peut être le cas en présence d’époux de nationalité différente.

AVANTAGE MATRIMONIAL

QU’EST-CE QUE LA CLAUSE DE PRÉCIPUT POUR

PROTÉGER SON CONJOINT ?

LAURENT BOSSIBanque Populaire du Sud

Les versements e) ectués sur un plan d’épargne retraite

populaire (Perp) sont déductibles, pour chaque contribuable du

foyer fi scal, dans une limite commune aux contrats d’épargne

retraite individuels ou facultatifs et égale au plus élevé des

deux montants suivants : 10 % des revenus professionnels

de l’année précédente, nets de cotisations sociales, rete-

nus dans la limite de huit fois le plafond annuel de la Sécurité

sociale de l’année en cause (soit une déduction maximale de

30 432 euros pour les cotisations versées en 2016) ; et 10 %

du plafond annuel de la Sécurité sociale de l’année précédente

(soit 3 804 euros pour les primes versées en 2016).

Lorsque ce plafond de déduction n’a pas été totalement utilisé

au titre de l’année en cause, l’excédent peut être reporté au

cours de l’une des trois années suivantes1. Les cotisations et

primes versées et déductibles au titre d’une année s’imputent

donc en priorité sur la limite de déduction déterminée au titre

de cette même année puis, le cas échéant, sur les soldes non

utilisés des limites de déduction des trois années précédentes,

en commençant par le plus ancien2.

Cette faculté de report est individuelle, c’est-à-dire que la frac-

tion de limite reportée ne peut en principe être utilisée que

par le contribuable du foyer fi scal qui n’a pas épuisé, au titre de

l’année concernée, la totalité de son droit à déduction.

Toutefois, les époux ou partenaires pacsés soumis à une

imposition commune peuvent demander à déduire les verse-

ments dans une limite annuelle égale au total des montants

déductibles pour chaque membre du couple. Ainsi globalisé,

le plafond de déduction est alors reportable sous les mêmes

conditions.

1. Article 163 quatervicies du Code général des impôts (CGI), I-2-b.2. Article 41 ZZ ter de l’annexe III du CGI.

PERP

COMMENT UTILISER L’ANTÉRIORITÉ DES

PLAFONDS DE DÉDUCTION ?

NICOLAS CAILLENSBanque Populaire Massif Central

L’EXCÉDENT PEUT ÊTRE REPORTÉ AU COURS DE L’UNE

DES TROIS ANNÉES SUIVANTES.

RÉPONSES D’EXPERTS

13

SOLUTIONS

LE PERP : UNE SOLUTION D’ÉPARGNE

RETRAITE EFFICACE

Le plan d’épargne retraite populaire (Perp)permet de se constituer au fi l de l’eau

un complément de revenus disponible lors du départ en retraite. L’effort d’épargne préalable est encouragé

par une déduction fi scale intéressant particulièrement les redevables fortement imposés.

Le Perp est un contrat dédié à la consti-tution d’un complément de revenus une fois à la retraite. Pendant sa vie active, le titulaire alimente son contrat librement. Ces fonds deviennent alors en principe indisponibles et seront convertis en rente viagère lors du départ en retraite1. Toutefois, une récupération du capital est possible en cas d’expiration des droits aux alloca-tions chômage suite à un licenciement, de survenance d’une invalidité de 2e ou 3e catégorie de la Sécurité sociale, de décès du conjoint ou du partenaire de Pacs ou de surendettement. Le capital ainsi récupéré n’est soumis ni à l’impôt sur le revenu (IR), ni aux prélè-vements sociaux (PS).

En contrepartie de cette indisponibi-lité, les versements sont déductibles du revenu imposable à l’impôt sur le revenu du foyer fiscal, pour chacun des contribuables, dans la limite d’un plafond annuel de déduction commun aux contrats d’épargne retraite indi-viduels ou facultatifs. Ce plafond est égal à 10 % des revenus professionnels de l’année précédente nets de cotisa-tions sociales, dans la limite de huit fois le plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de l’année précédente, soit une déduction maximale de 30 432 euros pour les primes versées en 20162. De plus, les produits capita-lisés dans le Perp échappent à l’IR et aux PS. Le décès du souscripteur pendant la période de constitution se traduit par

la perte des sommes capitalisées, sauf si des garanties complémentaires ont été souscrites, ce qui est prévu dans les contrats Perp de BPCE Vie (an-ciennement ABP Vie) proposés par les Banques Populaires. Ces garanties peuvent prévoir une rente viagère pour les bénéfi ciaires désignés ou une rente temporaire d’éducation au pro-fi t des enfants mineurs du titulaire (le choix du bénéfi ciaire est effectué à la souscription et peut être modifi é à tout moment). Ces rentes sont imposables chez le bénéficiaire dans les mêmes conditions que la rente qui aurait dû être versée au titulaire du plan.

À partir du moment où le souscripteur fait valoir ses droits légaux à la retraite, et pas avant, le capital constitué est converti en rente viagère soumise, comme les pensions de retraite obli-gatoires, à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux (barème pro-gressif après abattement de 10 % ; CSG et CRDS à 8,1 % en 2016). Cette rente s’arrête au décès du titulaire, sauf option pour la réversion totale ou par-tielle au profi t du conjoint ou d’un tiers. Le choix de la réversion et de son béné-fi ciaire est exercé défi nitivement lors de la liquidation de la rente.

Une sortie en capital est aussi possible, en remplacement de la rente, pour contribuer à l’acquisition de la pre-mière résidence principale au sens des dispositions du prêt à taux zéro (même si le souscripteur ne bénéfi cie pas de ce

prêt), mais aussi à titre partiel dans la limite de 20 % de la valeur du contrat.

Ces sorties en capital sont imposables à l’IR et aux PS selon les règles des pensions de retraite. L’intéressé peut cependant opter pour le prélèvement forfaitaire libératoire à 7,5 % sur le montant du capital, diminué d’un abat-tement non plafonné de 10 %, si le ver-sement du capital n’est pas fractionné et si les cotisations étaient déductibles du revenu imposable. Les prélève-ments sociaux sont alors dûs.

Enfi n, pendant la phase d’épargne, la valeur du capital rente est exonérée d’ISF, sauf primes versées après 70 ans. Pendant la phase de service de rentes, la valeur du capital constitutif de ces rentes est aussi exonérée d’ISF lorsque les cotisations ont été versées régulière-ment (montant et périodicité) pendant au moins 15 ans3 et si le versement de la rente intervient, au plus tôt, à compter de la cessation d’activité profession-nelle de l’intéressé ou à l’âge légal de la retraite. Cette exonération profi te aussi au conjoint en cas de réversion.

1. Les rachats et les avances sont exclus, sauf cas de récupération de capital cités.2. Si les versements de l’un des membres du couple soumis à imposition commune dépassent son plafond individuel, celui-ci bénéficie d’une déduction supplémentaire dans la limite du plafond inutilisé de son conjoint. Inversement, si la limite de déduction n’est pas atteinte,le montant inutilisé est reportable sur l’une des trois années suivantes.3. La condition tenant à la durée de cotisation (15 ans) n’est pas exigée pour les Perp souscrits jusqu’au 31 décembre 2010 lorsque le souscripteur y a adhéré moins de 15 années avant l’âge donnant droit à une retraite à taux plein.

Flashez cette page pour plus d’informations.

14

ENTRE

3 % ET 5 %C’est le niveau à partir duquel

la majorité des épargnants (52 %) estiment qu’un placement

est rentable.Source : Natixis Global Asset Management

REPÈRES

LES ÉPARGNANTS FRANÇAIS PRÊTS

À DYNAMISER LEURS

PLACEMENTS

Selon la dernière étude1 réalisée par Natixis Global Asset Management (NGAM) auprès d’un panel d’investisseurs privés disposant d’un patrimoine financier compris entre 75 000 et 300 000 euros, les épargnants ont bien pris

conscience que l’environnement de taux très bas qui s’est établi ces dernières années avait des conséquences très directes sur la rémuné-ration de leurs placements. Ils s’attendent d’ailleurs à ce que la renta-bilité de leurs produits d’épargne préférés – livret A, fonds en euros de l’assurance vie – continue à s’effriter au cours des prochains mois.

DES ATTENTES PLUS RÉALISTES EN MATIÈRE DE RENDEMENT

Conséquence : les attentes des épargnants en termes de rémunéra-tion de leur épargne se sont ajustées. Quand on les interroge sur le niveau à partir duquel ils estiment qu’un placement est rentable, la majorité d’entre eux (52 %) donnent des réponses comprises entre 3 % et 5 %. Dépasser 3 % par an constitue donc désormais un cap. Et pour le franchir, certains sont prêts à prendre plus de risques. De ce point de vue, l’étude de NGAM révèle que 2015 a été une année charnière. Plus de 70 % des épargnants interrogés se sont en effet déclarés dis-posés à réviser l’objectif de leur placement, et 60 % à se diversifi er sur des supports plus risqués. Une part signifi cative est même passée à l’acte : 41 % ont revu leurs objectifs, 38 % ont diversifi é leur épargne et 30 % ont investi sur les marchés fi nanciers.

LE RÔLE DES CONSEILLERS DES ÉTABLISSEMENTS FINANCIERS

DEMEURE ESSENTIEL

Les épargnants ont de ce fait un plus grand besoin de pédagogie et d’accompagnement. Comme lors de la précédente étude, les conseillers fi nanciers des établissements restent leur première source d’infor-mation et de conseil, notamment dans le décryptage du contexte de marché et l’identifi cation des opportunités d’investissement à saisir. « Les conseillers fi nanciers demeurent les acteurs majeurs de la prise de conscience des épargnants des bénéfi ces qu’il y a à réviser régulièrement leurs stratégies d’épargne. Et ce, avec la même agilité que les épargnants le font pour leurs crédits ou contrats en cours », constate l’étude.

1. Épargne : réalisme, maturité et nouvelles dynamiques, 2e étude annuelle auprès des épargnants clients des réseaux bancaires français, août 2015.

Flashez cette page pour découvrir l’intégralité de l’étude.

Les épargnants sont de plus en plus réalistes et pragmatiques. Le contexte de taux bas a modifi é leurs attentes en matière de rémunération espérée de leurs placements ; ils sont prêts à prendre plus de risques.

1515

À LA RENCONTRE DE...

DOMINIQUE SZULCCONCEPTEUR DE JARDINS-UNIVERS

Plus de 800 jardins alsaciens témoignent du talent de Dominique Szulc : marier la nature et le temps pour que chacun puisse s’épanouir dans un jardin

qui lui ressemble, aujourd’hui comme demain. Une philosophie du vivant que le paysagiste applique aussi au management de son entreprise.

S’il n’avait pas été percuté par une voiture au bord des gorges du Tarn à 17 ans, Dominique Szulc serait peut-être devenu

philosophe. « Après des mois difficiles, j’avais plus que jamais soif d’effort phy-sique. Au lieu de retourner au lycée, je me suis fait engager comme ouvrier agri-cole et j’ai, pendant cinq ans, appris les bases du paysagisme. Très vite, l’envie de voler de mes propres ailes est née. » L’en-treprise baptisée Uni-Vert naît en 1979.Si l’entretien des jardins de particuliers fait vivre l’entreprise à ses débuts, Dominique Szulc réalise très vite que la réfl exion du paysagiste fait la différence, que la conju-gaison du végétal, de l’eau et de la pierre compte davantage que les artifices de décoration. Pour atteindre l’excellence et mettre en scène ses jardins extraordi-naires, il visualise ses créations en pre-nant en compte non seulement le terrain et sa situation, mais également la dimen-sion temporelle. « La bonne maîtrise des plantes évite une dégradation des jardins au cours des années. » Le déménagement d’Uni-Vert d’Illzach à Baldersheim (68) lui donne l’occasion de tester ses intuitions : « De l’autre côté de la rivière, en face de nos bureaux, un terrain de 15 acres était à vendre. Ce jardin expérimental a accueilli le grand public lors des Rendez-vous aux jardins de 2000 à 2013. » Au grand dam des visiteurs, Dominique Szulc déménage en 2005 à Richwiller, l’agrandissement des locaux étant devenu indispensable.

AUTONOMIE, COLLABORATION

ET OUVERTURE SUR L’EXTÉRIEUR

À l’instar des arbres fruitiers emblé-matiques du jardinage à l’alsacienne, Uni-Vert a poussé lentement mais sûre-ment. Début 2016, l’entreprise compte 15 salariés et aura formé, en 36 ans, plus de 200 apprentis qui ont tous obtenu leur diplôme et sont pour certains devenus des confrères.« À chaque lancement de projet, nous dis-cutons tous ensemble de la conception du jardin à créer. Le chef d’équipe qui en sera fi nalement responsable aura donc toutes les informations. Ensuite, je lui laisse une grande autonomie. Son plaisir de gérer un chantier de A à Z se refl ète dans la qualité de la réalisation. » Une fois par an, tous les salariés de l’entreprise partent visiter des jardins d’exception comme ceux de Versailles où Le Nôtre, jardinier du roi Louis XIV, a inventé les codes du paysage à la française.Orfèvre du végétal, Dominique Szulc excelle dans son métier-passion. Il est pourtant surpris d’être distingué par le prix national Stars et Métiers du mana-gement des ressources humaines décerné par les Banques Populaires et les chambres de métiers et de l’artisanat. « Mon conseil-ler de la Banque Populaire Alsace Lorraine Champagne, Vladimir Stevanovic, a su mettre au jour les ressources dont nous disposions. Comme si Uni-Vert était elle-même un jardin dont le paysage s’est révélé avec le temps. »

1979 : création d’Uni-Vert.

1985 : déménagement à Baldersheim

dans le Haut-Rhin.

2000-2013 : ouverture des jardins

de l’entreprise aux « Rendez-vous

aux jardins ».

2005 : installation à Richwiller (68).

2015 : prix national Stars et Métiers

du management des ressources

humaines.

Pour en savoir plus : www.uni-vert.fr

UNE CROISSANCEMAÎTRISÉE

C’est la plante qui, en révélant l’espace par ses volumes, donne au jardin une âme.

FONDATION D'ENTREPRISE

www.fondationbanquepopulaire.fnbp.fr

Animée par l’envie d’agir et dans un esprit de solidarité, la Fondation accompagne, depuis plus de vingt ans, les jeunes talents dans leur projet de vie dans les domaines de la Musique, du Handicap et de l’Artisanat d’art.

FONDATION D’ENTREPRISE BANQUE POPULAIRE,L’EXPRESSION DU MÉCENAT DU RÉSEAU DES BANQUES POPULAIRES.

VOUS AVEZ DU TALENT, NOUS VOUS DONNONS L’ÉLAN !

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