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46 | RANDOQUÉBEC | ÉTÉ 2017 SANTÉ SANTÉ LES FEMMES MÉNOPAUSÉES SERAIENT DAVANTAGE MOTIVÉES À ADOPTER UNE PRATIQUE D’ACTIVITÉ PHYSIQUE PLUS RÉGULIÈRE ET CONSTANTE SI ELLES FONT DE L’EXERCICE À L’EXTÉRIEUR OU DANS UN ENVIRONNEMENT BLEU OU VERT. UN BON POINT POUR LE PLEIN AIR ET LA RANDONNÉE ! RÉFÉRENCES La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (www.sogc.org) et la Coalition canadienne de la ménopause ont produit le site d’information mamenopause.ca Association des obstétriciens et gynécologues du Québec : www.gynecoquebec.com Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) a produit une série de 6 dépliants pour accompagner les femmes au moment de la ménopause : rqasf.qc.ca/menopause Passeport santé : www.passeportsante.net Ostéoporose Canada : www.osteoporose canada.ca « L’intensité des symptômes varie d’une femme à l’autre : certaines n’ont pas d’autre symptôme que l’arrêt des menstruations, tandis que d’autres ont des symptômes d’intensité modérée à grave (de 20 à 30 % des femmes). […] Les bouffées de chaleur sont généralement ressenties d’abord à l’abdomen ou au thorax. La chaleur monte en quelques secondes au cou et au visage. Leur durée varie de quelques secondes à quelques minutes. Leur fréquence et leur intensité sont très variables d’une femme à l’autre. Elles s’accompagnent parfois de palpitations et de sueurs. [De] 50 à 80 % des femmes en ressentent. » (source : Passeport santé) À la ménopause, le métabolisme ralentit, ce qui augmente le risque de prendre du poids, entraînant une surcharge sur les articulations, des essoufflements, plus de graisse abdominale… Un autre effet est l’apparition assez fréquente de l’ostéoporose de 15 à 25 ans après l’arrêt des règles, en raison de la fin de production d’œstrogène. Signifiant « os poreux », cette maladie est « caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration du tissu osseux. Cette condition entraîne une plus grande fragilité osseuse et des risques de fractures, particulièrement de la hanche, de la colonne vertébrale et du poignet. […] Une femme sur quatre de plus de 50 ans est atteinte d’ostéoporose », comparativement à un homme sur huit, soutient le site de Ostéoporose Canada. Enfin, la perte de la masse et de la force musculaires (appelée sarcopénie) n’est pas liée comme telle à la ménopause, mais elle apparaît comme signe de vieillissement des muscles dès l’âge de 50 ans. BIENFAITS DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE Heureusement, selon la revue de littérature consultée, l’activité physique diminuerait ou freinerait les effets de la ménopause et améliorerait la qualité de vie des femmes ménopausées. Par exemple, une activité avec impact, comme la marche, serait bénéfique pour prévenir la perte de la masse osseuse, particulièrement au niveau du col du fémur. Autre conclusion intéressante, les femmes ménopausées seraient davantage motivées à adopter une pratique d’activité physique plus régulière et constante si elles font de l’exercice à l’extérieur ou dans un environnement bleu ou vert (comparativement à blanc ou gris). Un bon point pour le plein air et la randonnée ! Il est donc important de demeurer active, quel que soit l’âge. Selon les Directives canadiennes en matière d’activité physique élaborées de concert par la Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE) et l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), les personnes âgées de plus de 18 ans devraient pratiquer au moins 150 minutes (2 h 30) d’activité en aérobie par semaine – morcelables en périodes de 10 minutes non consécutives – et d’intensité modérée à élevée (marche d’un bon pas, jogging et autres sports), soit en moyenne 30 minutes par jour, 5 jours par semaine. Durant une randonnée, la marche devrait être assez rapide pour qu’on se sente modérément essoufflée, sans s’empêcher de parler. Mais attention ! Linda Labelle, conseil- lère-cadre en physiothérapie au CIUSSS de l’Est- de-l’Île-de-Montréal, rappelle que, si on souhaite être plus active qu’avant, il est bon, au préalable, de vérifier si on est apte à s’y (re)mettre en toute sécurité, en remplissant le questionnaire sur l’ap- titude à l’activité physique intitulé Q-AAP de la Société canadienne de physiologie de l’exercice (www.csep.ca/CMFiles/publications/parq/Q- AAP.pdf), et d’en discuter au besoin avec son mé- decin de famille. « On pourra aussi consulter un kinésiologue ou un physiothérapeute pour obtenir un programme d’exercices sur mesure, complet – qui inclut, entre autres, des exercices d’assou- plissement et de renforcement – et d’intensité adéquate », conclut Mme Labelle. Nous remercions le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de- Montréal (CIUSSS – EMTL) pour sa précieuse collaboration, particulièrement Linda Labelle, physiothérapeute, conseillère-cadre en physiothérapie à la Direction des services multidisciplinaires, et Richard Coveney, bibliothécaire. Lien abrégé des résultats de recherche des 50 articles scientifiques consultés sur la ménopause et l’activité physique : bit.ly/2osu7k7 DANS UN PREMIER temps, mesdames – et mes- sieurs qui voulez comprendre ce qui se passe dans le corps de vos dames –, nous vous décrirons ce que sont la périménopause et la ménopause, puis nous évoque- rons les symptômes et enfin les effets bénéfiques de l’exercice physique. Composée des mots grecs « meno » (menstruations) et « pause » (cessation, fin), la ménopause signifie « arrêt des règles » et sous- tend donc la fin du cycle de reproduction. Fini les bébés, bonjour les bouffées de chaleur ! En Amérique du Nord, cette étape de la vie des femmes survient en moyenne à l’âge de 50 ans. « Elle est marquée par l’arrêt des règles ainsi que par la cessation de l’ovulation et de la sécrétion par les ovaires des hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone). » (source : Passeport santé) SYMPTÔMES INCOMMODANTS De deux à sept ans avant la ménopause, soit en période de périménopause – aussi appelée pré- ménopause –, le corps arrête sa production d’ovules et diminue graduellement sa production d’hormones, entraînant plusieurs symptômes. Selon le site mamenopause.ca, on observe des symptômes primaires, comme les bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, palpitations, troubles du sommeil, étourdissements, accès d’anxiété et nausées, directement attribuables aux fluctua- tions hormonales de l’organisme, et des symp- tômes secondaires, qui se produisent en raison des autres changements physiques associés au vieillissement, tels que les troubles de la concen- tration, fatigue, irritabilité, sautes d’humeur et même pertes de mémoire. Arrive un jour où le corps des femmes change… La ménopause et surtout la période qui la précède sont marquées par un éventail de symptômes plus ou moins prononcés. Plusieurs de ceux-ci s’atténuent grâce à l’exercice physique, dont la marche. TEXTE ANNE MARIE PARENT — PHOTOS LMI-DANIEL POUPLOT RANDONNEUSES EN MÉNOPAUSE ! TÉMOIGNAGES Les femmes ayant des sueurs nocturnes et le sommeil écourté par ces épisodes désagréables deviennent souvent plus fatiguées et plus irritables le jour. « Pour la ménopause, toute forme d’exercice m’aide, raconte Anne-Marie B. Je dors beaucoup mieux quand j’en fais. J’ai moins de bouffées d’anxiété, ce qui m’affecte le plus. » « La marche aide à canaliser mon énergie, déclare Rolande S. J’ai moins de chaleurs et je suis plus calme et plus tolérante. » Marlene D. ajoute : « Marcher est un excellent exercice qui me permet de rester en forme. Et quand il fait frais dehors, ça refroidit les bouffées de chaleur ! » Linda Labelle, conseillère- cadre en physiothérapie au CIUSSS de l’Est-de-l’Île- de-Montréal. RANDOQUÉBEC | ÉTÉ 2017 | 47

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46 | RANDOQUÉBEC | ÉTÉ 2017

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LES FEMMES MÉNOPAUSÉES SERAIENT DAVANTAGE MOTIVÉES À ADOPTER UNE PRATIQUE D’ACTIVITÉ PHYSIQUE PLUS RÉGULIÈRE ET CONSTANTE SI ELLES FONT DE L’EXERCICE À L’EXTÉRIEUR OU DANS UN ENVIRONNEMENT BLEU OU VERT. UN BON POINT POUR LE PLEIN AIR ET LA RANDONNÉE !

RÉFÉRENCES➤ La Société des obstétriciens

et gynécologues du Canada (www.sogc.org) et la Coalition canadienne de la ménopause ont produit le site d’information mamenopause.ca

➤ Association des obstétriciens et gynécologues du Québec : www.gynecoquebec.com

➤ Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF) a produit une série de 6 dépliants pour accompagner les femmes au moment de la ménopause : rqasf.qc.ca/menopause

➤ Passeport santé : www.passeportsante.net

➤ Ostéoporose Canada : www.osteoporose canada.ca

« L’intensité des symptômes varie d’une femme à l’autre : certaines n’ont pas d’autre symptôme que l’arrêt des menstruations, tandis que d’autres ont des symptômes d’intensité modérée à grave (de 20 à 30 % des femmes). […] Les bouffées de chaleur sont généralement ressenties d’abord à l’abdomen ou au thorax. La chaleur monte en quelques secondes au cou et au visage. Leur durée varie de quelques secondes à quelques minutes. Leur fréquence et leur intensité sont très variables d’une femme à l’autre. Elles s’accompagnent parfois de palpitations et de sueurs. [De] 50 à 80 % des femmes en ressentent. » (source : Passeport santé)

À la ménopause, le métabolisme ralentit, ce qui augmente le risque de prendre du poids, entraînant une surcharge sur les articulations, des essoufflements, plus de graisse abdominale… Un autre effet est l’apparition assez fréquente de l’ostéoporose de 15 à 25 ans après l’arrêt des règles, en raison de la fin de production d’œstrogène. Signifiant « os poreux », cette maladie est « caractérisée par une faible masse osseuse et une détérioration du tissu osseux. Cette condition entraîne une plus grande fragilité osseuse et des risques de fractures, particulièrement de la hanche, de la colonne vertébrale et du poignet. […] Une femme sur quatre de plus de 50 ans est atteinte d’ostéoporose », comparativement à un homme sur huit, soutient le site de Ostéoporose Canada. Enfin, la perte de la masse et de la force musculaires (appelée sarcopénie) n’est pas liée comme telle à la ménopause, mais elle apparaît comme signe de vieillissement des muscles dès l’âge de 50 ans.

BIENFAITS DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUEHeureusement, selon la revue de littérature consultée, l’activité physique diminuerait ou freinerait les effets de la ménopause et améliorerait la qualité de vie des femmes ménopausées. Par exemple, une activité avec impact, comme la marche, serait bénéfique pour prévenir la perte de la masse osseuse, particulièrement au niveau du col du fémur. Autre conclusion intéressante, les femmes ménopausées seraient davantage motivées à adopter une pratique d’activité physique plus régulière et constante si elles font de l’exercice à l’extérieur ou dans un environnement bleu ou vert (comparativement à blanc ou gris). Un bon point pour le plein air et la randonnée !

Il est donc important de demeurer active, quel que soit l’âge. Selon les Directives canadiennes en matière d’activité physique élaborées de concert par la Société canadienne de physiologie de l’exercice (SCPE) et l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), les personnes âgées de plus de 18  ans devraient pratiquer au moins 150 minutes (2 h 30) d’activité en aérobie par semaine  – morcelables en périodes de 10  minutes non consécutives  – et

d’intensité modérée à élevée (marche d’un bon pas, jogging et autres sports), soit en moyenne 30  minutes par jour, 5  jours par semaine. Durant une randonnée, la marche devrait être assez rapide pour qu’on se sente modérément essoufflée, sans s’empêcher de parler.

Mais attention ! Linda Labelle, conseil-lère-cadre en physiothérapie au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, rappelle que, si on souhaite être plus active qu’avant, il est bon, au préalable, de vérifier si on est apte à s’y (re)mettre en toute sécurité, en remplissant le questionnaire sur l’ap-titude à l’activité physique intitulé Q-AAP de la Société canadienne de physiologie de l’exercice (www.csep.ca/CMFiles/publications/parq/Q-AAP.pdf), et d’en discuter au besoin avec son mé-decin de famille. « On pourra aussi consulter un kinésiologue ou un physiothérapeute pour obtenir un programme d’exercices sur mesure, complet – qui inclut, entre autres, des exercices d’assou-plissement et de renforcement – et d’intensité adéquate », conclut Mme Labelle.

Nous remercions le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de l’Est-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS – EMTL) pour sa précieuse collaboration, particulièrement Linda Labelle, physiothérapeute, conseillère-cadre en physiothérapie à la Direction des services multidisciplinaires, et Richard Coveney, bibliothécaire. Lien abrégé des résultats de recherche des 50 articles scientifiques consultés sur la ménopause et l’activité physique :bit.ly/2osu7k7 ■

DANS UN PREMIER temps, mesdames  – et mes-sieurs qui voulez comprendre ce qui se passe dans le corps de vos dames –, nous vous décrirons ce que sont la périménopause et la ménopause, puis nous évoque-rons les symptômes et enfin les effets bénéfiques de l’exercice physique.

Composée des mots grecs « meno » (menstruations) et « pause » (cessation, fin), la ménopause signifie « arrêt des règles » et sous-tend donc la fin du cycle de reproduction. Fini les bébés, bonjour les bouffées de chaleur ! En Amérique du Nord, cette étape de la vie des femmes survient en moyenne à l’âge de 50 ans. « Elle est marquée par l’arrêt des règles ainsi que par la cessation de l’ovulation et de la sécrétion par les ovaires des hormones sexuelles (œstrogènes et progestérone). » (source : Passeport santé)

SYMPTÔMES INCOMMODANTSDe deux à sept ans avant la ménopause, soit en période de périménopause  – aussi appelée pré-ménopause  –, le corps arrête sa production d’ovules et diminue graduellement sa production d’hormones, entraînant plusieurs symptômes. Selon le site mamenopause.ca, on observe des symptômes primaires, comme les bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, palpitations, troubles du sommeil, étourdissements, accès d’anxiété et nausées, directement attribuables aux fluctua-tions hormonales de l’organisme, et des symp-tômes secondaires, qui se produisent en raison des autres changements physiques associés au vieillissement, tels que les troubles de la concen-tration, fatigue, irritabilité, sautes d’humeur et même pertes de mémoire.

Arrive un jour où le corps des femmes change… La ménopause et surtout la période qui la précède sont marquées par un éventail de symptômes plus ou moins prononcés. Plusieurs de ceux-ci s’atténuent grâce à l’exercice physique, dont la marche.

TEXTE ANNE MARIE PARENT — PHOTOS LMI-DANIEL POUPLOT

RANDONNEUSES EN MÉNOPAUSE !

TÉMOIGNAGESLes femmes ayant des sueurs nocturnes et le sommeil écourté par ces épisodes désagréables deviennent souvent plus fatiguées et plus irritables le jour. « Pour la ménopause, toute forme d’exercice m’aide, raconte Anne-Marie B. Je dors beaucoup mieux quand j’en fais. J’ai moins de bouffées d’anxiété, ce qui m’affecte le plus. » « La marche aide à canaliser mon énergie, déclare Rolande S. J’ai moins de chaleurs et je suis plus calme et plus tolérante. » Marlene D. ajoute : « Marcher est un excellent exercice qui me permet de rester en forme. Et quand il fait frais dehors, ça refroidit les bouffées de chaleur ! »

Linda Labelle, conseillère-cadre en physiothérapie au CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

RANDOQUÉBEC | ÉTÉ 2017 | 47

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