selection et identification des souches telluriques

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES DOMAINE : SCIENCES ET TECHNOLOGIE MENTION : CHIMIE DEPARTEMENT DE CHIMIE MINERALE ET CHIMIE PHYSIQUE MEMOIRE DE FIN D’ETUDE En vue de l’obtention du diplĂŽme de MASTER II Parcours : GĂ©nie de l’Eau et GĂ©nie de l’Environnement (2GE) PrĂ©sentĂ© le 23 Juillet 2015 par : RANDRIAMISAINA Kanto Aina Natacha Devant la commission du Jury composĂ©e de : PrĂ©sident : Monsieur Mahandrimanana ANDRIANAINARIVELO, MaĂźtre de ConfĂ©rences Ă  la FacultĂ© des Sciences de l’UniversitĂ© d’Antananarivo Rapporteur : Monsieur Rado RASOLOMAMPIANINA, MaĂźtre de Recherches au Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement Examinateur : Monsieur Pierre HervĂ© RAVELONANDRO, Professeur Ă  la FacultĂ© des Sciences de l’UniversitĂ© d’Antananarivo SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES IMPLIQUEES DANS LA DEGRADATION DES HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES (HAP)

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Page 1: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES

DOMAINE : SCIENCES ET TECHNOLOGIE MENTION : CHIMIE

DEPARTEMENT DE CHIMIE MINERALE ET CHIMIE PHYSIQUE

MEMOIRE DE FIN D’ETUDE

En vue de l’obtention du diplîme de

MASTER II

Parcours : GĂ©nie de l’Eau et GĂ©nie de l’Environnement (2GE)

Présenté le 23 Juillet 2015 par :

RANDRIAMISAINA Kanto Aina Natacha

Devant la commission du Jury composée de :

Président : Monsieur Mahandrimanana ANDRIANAINARIVELO, Maßtre de

ConfĂ©rences Ă  la FacultĂ© des Sciences de l’UniversitĂ© d’Antananarivo

Rapporteur : Monsieur Rado RASOLOMAMPIANINA, MaĂźtre de Recherches au

Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement

Examinateur : Monsieur Pierre Hervé RAVELONANDRO, Professeur à la Faculté des

Sciences de l’UniversitĂ© d’Antananarivo

SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES IMPLIQUEES DANS LA DEGRADATION DES

HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES (HAP)

Page 2: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES
Page 3: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Remerciements

REMERCIEMENTS

En premier lieu, J'adresse mes vifs remerciements et reconnaissances pour notre

Seigneur Tout Puissant Ă  qui je dois la vie et la santĂ©. Sans lui, je n’aurai pu rĂ©aliser ce travail.

Gloire Ă  DIEU !!

Le présent travail a été réalisé dans le Laboratoire de Physico-chimique et de

Microbiologie de l’Environnement du Centre National de Recherches sur l’Environnement

(CNRE), je tiens Ă  remercier diffĂ©rents responsables de m’avoir accueillie dans leur Ă©quipe.

J’exprime Ă©galement ma profonde gratitude aux personnes citĂ©es suivantes :

Monsieur Armand RenĂ© Panja RAMANOELINA, PrĂ©sident de l’UniversitĂ©

d’Antananarivo ;

Monsieur Marson RAHERIMANDIMBY, Doyen de la Faculté des Sciences ;

Monsieur Tinasoa RAMAMONJY, Maßtre de Conférences à la Faculté des Sciences de

l’UniversitĂ© d’Antananarivo, Chef du DĂ©partement de Chimie MinĂ©rale et de Chimie

Physique Ă  la FacultĂ© des Sciences de l’UniversitĂ© d’Antananarivo ;

Madame Fienena Félicitée REJO, Professeur, Directeur du Centre National de

Recherches sur l’Environnement (CNRE) de m’avoir accueillie au sein de cette

institution ;

Monsieur Mahandrimanana ANDRIANAINARIVELO, Responsable de l’option

Chimie des MarĂ©raiux et MaĂźtre de ConfĂ©rences Ă  la FacultĂ© des Sciences de l’UniversitĂ©

d’Antananarivo qui a acceptĂ© de consacrer son temps prĂ©cieux afin de prĂ©sider ce

mémoire ;

Monsieur Pierre HervĂ© RAVELONANDRO, Responsable du Parcours GĂ©nie de l’Eau

et GĂ©nie de l’Environnement (2GE) et Professeur Ă  la FacultĂ© des Sciences de l’UniversitĂ©

d’Antananarivo pour tous les efforts que vous avez dĂ©ployĂ© en vue d’orienter notre

formation dans les louables voies et de bien voulu examiner et juger cet humble travail ;

Monsieur Rado RASOLOMAMPIANINA, MaĂźtre de recherches et Chef de

Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement (LME), rapporteur de ce mĂ©moire, qui

a consacré son temps pour me diriger dans la progression de mon travail et nous a fait

bénéficier de ses expériences et précieux conseils malgré ses multiples activités.

Monsieur, les mots ne suffiront pas pour vous exprimer mes sincĂšres remerciements, vos

commentaires, vos encouragements et ainsi que votre patience m’ont permis d’accomplir

ce travail dans les meilleures conditions ;

Page 4: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Remerciements

Monsieur Yves MONG, Maütre de Recherches et Chef de Laboratoire d’Analyse

Environnemental et Qualité de la vie au Centre National de Recherches sur

l’Environnement (CNRE), pour les prĂ©cieux conseils que vous avez procurez lors de la

réalisation de ce travail ;

Messieurs Lala RAJOELISOA et Wega Leonard ASIMBOLARIMALALA,

Enseignants Chercheurs au Centre National de Recherches sur l’Environnement (CNRE)

pour leurs aides et leurs conseils lors de mes travaux de laboratoire ;

A toute l’équipe du Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement (LME), en

particulier, Madame Onja ANDRIAMBELOSON, Monsieur Clet Marcellin

RABENAIVO et Mademoiselle Hanitrisoa Harimisa ANDRIAMAFANA pour leurs

aides et leurs conseils lors de mes travaux de laboratoire ;

A tous les membres de Jury, qui ont bien voulu juger mon travail, malgré leurs

nombreuses occupations ;

A tous les Enseignants de la FacultĂ© des Sciences de l’UniversitĂ© d’Antananarivo qui nous

ont fourni les connaissances indispensables à notre formation durant ces cinq années

d’études ;

A tous les membres de ma famille, mes ami (es) et collĂšgues pour leurs soutiens autant

moraux que financiers et sans quoi, je n’aurais pu terminer ce mĂ©moire.

Et enfin, je réitÚre une reconnaissance particuliÚre pour une personne trÚs spéciale à

mes yeux, c’est sa prĂ©sence pendant les pĂ©riodes difficiles dans l’élaboration de ce travail qui

m’a toujours encouragĂ©e Ă  continuer. J’espĂšre que tu apprĂ©cieras les fruits de tous les efforts

que j’ai mis dans ce livre.

Bref, je ne peux tous assez-vous remercier par ces simples phrases. C’est à travers

l’élaboration de ce mĂ©moire que j’ai compris les intĂ©rĂȘts de la solidaritĂ©.

SincĂšres reconnaissances Ă  tous !

Page 5: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Table des matiĂšres

TABLE DES MATIERES

GLOSSAIRE ................................................................................................................. i

ABREVIATIONS ............................................................................................................... iv

LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................... vi

LISTE DES FIGURES ........................................................................................................... vii

LISTE DES PHOTOS ........................................................................................................... viii

INTRODUCTION ................................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ....................................................................................... 3

I.1. LES MICROORGANISMES DANS LES SOLS ........................................................ 3

I.1.1. Activités microbiennes dans les sols ......................................................................... 4

I.1.2. Interactions entre microorganismes .......................................................................... 4

I.2. LES HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES –

GENERALITES ................................................................................................................... 4

I.2.1. DĂ©finition – classification ......................................................................................... 5

I.2.2. Propriétés physico-chimiques des HAP .................................................................... 6

I.2.2.1. Solubilité ..................................................................................................... 6

I.2.2.2. Coefficient de partage octanol/eau .............................................................. 6

I.2.2.3. Pression de vapeur ...................................................................................... 6

I.2.3. Origine des HAP ....................................................................................................... 8

I.2.4. Toxicité des HAP ...................................................................................................... 8

I.2.5. Distribution des HAP .............................................................................................. 10

I.2.6. HAP dans les sols .................................................................................................... 10

I.3. BIODEGRADATION DES HAP ............................................................................... 10

I.4. DIVERSITE DES GENRES BACTERIENS POUVANT DEGRADER LES HAP

.............................................................................................................................................. 11

I.5. LES DIFFERENTS TYPES DE VOIES DE DEGRADATION DES HAP ........... 12

Page 6: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Table des matiĂšres

I.6.FACTEURS INFLUENCANT LA DEGRADATION DES HAP ............................ 14

DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES

II.1. MATERIELS .............................................................................................................. 15

II.1.1.Site et Ă©chantillonnage de sol ................................................................................. 15

II.1.2. Milieu de culture .................................................................................................... 15

II.1.2.1. Milieu d’isolement et d’identification ...................................................... 15

II.1.2.1.1.Milieu TSA (Tryptic Soy Agar) ............................................... 15

II.1.2.1.2. Milieu King B .......................................................................... 16

II.1.2.1.3. Milieu AS1 .............................................................................. 16

II.1.2.2. Milieux d’identification de la souche de Bacillus ..................................... 16

II.1.2.2.1. Milieu Mannitol- Mobilité- Nitrate .......................................... 16

II.1.2.2.2. Milieu Hajna-Kligler (Lactose – Glucose – H2S) ................... 16

II.1.2.2.3. Milieu de SIMMONS (Citrate) ................................................. 16

II.1.2.2.4. Milieu Lysine-Fer ..................................................................... 16

II.1.2.2.5. Milieu Urée-Indole ................................................................... 17

II.1.2.2.6. Milieu Ă  l’eau peptonĂ©e au rouge de phĂ©nol ............................. 17

I.1.2.3. Préparation des inoculums pour la pré-identification .................................. 17

II.1.2.3.1. ISP3 (International Streptomyces 3) ......................................... 17

II.1.2.4. Milieu d’identification macroscopique ....................................................... 17

II.1.2.4.1. ISP2 (International Streptomyces 2) ......................................... 17

II.1.2.4.2. ISP4 (International Streptomyces 4) ......................................... 17

II.1.2.4.3. ISP5 (International Streptomyces 5) ......................................... 17

II.1.2.5. Milieu pour la détermination des pigments mélanoïdes et des pigments

diffusibles .............................................................................................. 17

II.1.2.5.1. ISP6 (International Streptomyces 6) .......................................... 17

II.1.2.5.2. ISP7 (International Streptomyces 7) .......................................... 18

II.1.2.6. Milieu pour la détermination des caractÚres biochimiques ........................ 18

Recherche de nitrate réductase 














 18

II.1.2.6.1. Bouillon nutritif ........................................................................... 18

II.1.2.7. Milieu pour la détermination des caractÚres physiologiques ...................... 18

Détermination de la température optimale de croissance 




18

II.1.2.7.1. Sporulation Agar (SA) .................................................................. 18

Page 7: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Table des matiĂšres

DĂ©termination du pH optimum














18

II.1.2.7.2. CYD (Casamino Acids Yeast extracts D-glucose) ........................ 18

II.1.2.8. Milieu pour la détermination du type respiratoire ...................................... 18

II.1.2.8.1. Viande Foie (VF) ............................................................................ 18

II.1.2.9. Milieu pour la détermination de la mobilité ............................................... 18

II.1.2.9.1. Mannitol–mobilitĂ© ................................................................................... 18

II.1.2.10. Milieu de dénombrement : Gélose nutritive ............................................. 18

II.1.3. Milieu pour le test de résistance des souches : bouillon nutritif ............................ 19

II.1.4. Appareil Chromatographique en Phase Gazeuse (CPG) ....................................... 19

II.2. METHODES ............................................................................................................... 20

II.2.1. Quantification du polluant étudié (HAP) ............................................................... 20

II.2.2. Isolement des souches microbiennes ..................................................................... 20

II.2.2.1. But .............................................................................................................. 20

II.2.2.2. Principe ........................................................................................................ 20

II.2.2.3. Mode opératoire ........................................................................................... 21

II.2.2.3.1. Isolement des souches de Pseudomonas fluorescents .................... 21

II.2.2.3.2. Isolement des souches d’actinomycùtes ......................................... 21

a. Prétraitement des échantillons de sol................................................... 21

b. Préparation de la solution de dilution et ensemencement du milieu ... 21

II.2.2.3.3. Isolement de la flore totale cultivable ............................................. 22

II.2.3. Conservation des souches ...................................................................................... 22

II.2.4. Test de résistance des souches isolées ................................................................... 22

II.2.4.1. But .............................................................................................................. 22

II.2.4.2. Principe ....................................................................................................... 22

II.2.4.3. Mode opératoire .......................................................................................... 23

II.2.4.3.1. PrĂ©paration d’une solution mĂšre de HAP ......................................... 23

II.2.4.3.2. Criblages des souches résistantes ..................................................... 23

II.2.4.3.3. Dénombrement des bactéries ............................................................ 23

II.2.4.3.4. Méthode de dénombrement .............................................................. 23

II.2.5. Identification des souches sélectionnées ............................................................... 24

II.2.5.1. Identification de la flore totale cultivable ................................................... 24

II.2.5.1.1. Etude des caractĂšres culturaux.......................................................... 24

II.2.5.1.2. Etude des caractĂšres morphologiques et structuraux ........................ 24

Page 8: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Table des matiĂšres

II.2.5.1.3. Etude des caractĂšres physiologiques ................................................ 24

a. Mise en Ă©vidence des enzymes respiratoires ................................... 25

Test de catalase (SINGLETON, 1999; GASSER F, 1989)



..25

Test de peroxydase (Singleton, 1999;Gasser, 1989) 





...25

b. Influence de la température (Singleton, 1999) ................................. 25

II.2.5.1.4. Etude des caractĂšres biochimiques .................................................. 25

Galerie LEMINOR 


















..25

II.2.5.2.Etude phĂ©notypique de la souche d’actinomycĂšte ....................................... 26

II.2.5.2.1. Etude des caractĂšres culturaux......................................................... 26

II.2.5.2.2.Etude des caractĂšres morphologiques ............................................... 27

Technique de culture sur lamelle (Cross, 1989) 







..27

II.2.5.2.3. Etude des caractĂšres physiologiques ................................................ 27

II.2.5.2.4. Etude des caractĂšres biochimiques ................................................... 27

II.2.6. Dosage des HAP résiduels ..................................................................................... 28

II.2.6.1. Quantification des HAP résiduels ............................................................... 28

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS

III.1. TAUX DES HAP DANS L’ECHANTILLON DU SOL CONTAMINE .............. 29

III.2. ISOLEMENT DES SOUCHES MICROBIENNES .............................................. 29

III.3. TEST DE RESISTANCE DES SOUCHES ISOLEES .......................................... 30

III.4. IDENTIFICATION DES SOUCHES SELECTIONNEES .................................. 31

II.4.1. Identification de la souche A1 ............................................................................... 31

III.4.2. Identification de la souche F2 .............................................................................. 33

III.5. RENDEMENT D’ELIMINATION DE CHAQUE HAP ...................................... 34

DISCUSSIONS





























 37

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES .......................................................... 42

ANNEXES

Page 9: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Glossaire

i

GLOSSAIRE

Acclimatation : PĂ©riode pendant laquelle une population microbienne subit des

transformations phénotypiques et génétiques aprÚs avoir été mise en

présence de conditions nouvelles (par exemple, un apport d'éléments

nutritifs ou encore la mise en contact avec un composé xénobiotique, un

pesticide, un antibiotique, etc.
). Souvent cité sous le terme plus

général d'adaptation.

Adsorption : PhénomÚne de nature physique (forces de van der Wall) permettant

l'adhérence d'un composé sur des particules minérales (argiles).

Aérobie : Organisme utilisant l'oxygÚne pour son métabolisme.

Anaérobie : Organisme par qui l'oxygÚne n'est pas utilisé, ou pour qui il est létal.

Bioaccumulation : Incorporation et rétention d'un élément ou d'un composé toxique par un

organisme. Des bioaccumulations successives dans une chaĂźne

trophique (alimentaire) peuvent contribuer, dans les cellules du dernier

prédateur, dont l'homme, à des niveaux hautement toxiques.

Bioaugmentation : Souvent synonyme d'inoculation. Addition (dans un bioréacteur ou sur

un site pollué) de cultures bactériennes pour stimuler la biodégradation.

Bioconcentration : Augmentation cumulative de composés non biodégradables au cours de

leur transfert à travers les différents niveaux d'une chaßne trophique.

S'applique souvent aux métaux lourds, aux pesticides et aux composés

phosphorés.

Biodégradation : Décomposition partielle ou totale d'un produit par un agent biologique.

Le terme de biodégradation sous-entend l'élimination complÚte d'un

composé avec comme seuls rejets des produits simples tels que H2O,

CO2, CH4, H2, chlorure (pour un organochloré), ou encore de l'acétate,

des produits de fermentation. Elle est souvent mise en Ă©vidence par

l'emploi de molécules marquées par le 14C et la production de gaz

carbonique radioactif.

Page 10: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Glossaire

ii

Biotransformation: Transformation chimique d'un composé par un agent biologique. Cette

notion implique généralement un métabolisme incomplet du substrat et

non une véritable assimilation. Une oxydation, une hydrolyse, une

déhalogénation, un méthylation, etc
, sont des biotransformations

quand elles sont réalisées par un microorganisme.

ComĂ©tabolisme : MĂ©tabolisme bactĂ©rien par lequel le substrat peut ĂȘtre dĂ©gradĂ©, mais qui

ne peut subvenir seul Ă  la croissance cellulaire (car il ne constitue pour

le microorganisme ni une source de carbone, ni une ressource

énergétique).

Humus: PolymÚres complexes, souvent mal définis, mais de nature phénolique

et quinonique, provenant de la dégradation et de l'oxydation de la

lignine. Ils sont généralement récalcitrants à toute attaque biologique.

Minéralisation: Biodégradation dans laquelle l'étape ultime est la formation de CO2.

Cette notion implique généralement qu'une partie du composé a été

assimilée par l'organisme concerné (et pour lequel il a constitué un

"substrat").

MycĂ©lium : appareil vĂ©gĂ©tatif du champignon et d’ActinomycĂšte constituĂ© d'un

ensemble de filaments appelés hyphes

Ubiquitaire : se dit de substances, en particulier d'antigÚnes, présentes dans différents

milieux organiques.

Persistant : Un composé est qualifié de récalcitrant ou de persistant quand son

élimination par des voies biologiques est impossible (récalcitrant vrai),

ou trÚs lente 
 ou encore qu'il n'a pas été possible de mesurer sa vitesse

de dégradation, tant elle est lente ! Ces termes s'appliquent le plus

souvent aux produits xénobiotiques, mais des composés naturels

peuvent aussi ĂȘtre rĂ©calcitrants (exemple, l'humine). La persistance d'un

composé est généralement estimée par le temps nécessaire pour que sa

concentration initiale diminue de 90%. Cette valeur est

approximativement Ă©gale Ă  3,5 fois la demi-vie.

Page 11: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Glossaire

iii

Xénobiotique: Traduit du grec : "étranger au monde vivant". Composé organique

résultant de l'activité humaine (non naturel, et absent des biotopes

naturels non pollués).

Page 12: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Abréviations

iv

ABREVIATIONS

ADN : Acide DésoxyriboNucléique

ARN: Acide RiboNucléique

AS1 : Antibiotic Selection One

CE : Cadre Européenne

CPG : Chromatographie en Phase Gazeuse

CYD : Casamino acids Yeast extracts D-glucose

DAS : Daw Agro Sciences

EDS : Eau Distillé

EPA : Environmental Protection Agency

EPA-TSCA: Environmental Protection Agency-Toxic Substances Control Act

HAP : Hydrocarbure Aromatique Polycyclique

IARC : Centre International de Recherche sur le Cancer

ISP2 : International Streptomyces Two

KOW : coefficients de partage octanol/eau

LCPE : Loi Canadienne sur la Protection de l'Environnement

LDC : Lysine DĂ©Carboxylase

LDA : Lysine DĂ©sAminase

MO : MatiĂšre Organique

MEL: Marine Environment Laboratory

NPP : Nombre les Plus Probables

OMS : Organisation Mondial de la Santé

PBS : Phosphate Buffer Saline

SA : Sporulation Agar

Page 13: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Abréviations

v

TSA : Triptic Soy Agar

TDA : Tryptophane DĂ©sAminase

UFC : Unité Formant Colonie

UV : Ultraviolet

VF : Viande Foie

Page 14: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Liste des tableaux

vi

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Abondance des microorganismes dans les sols (Bonneau et Souchier,

1994). 



























..4

Tableau 2. Propriétés physico-chimiques des HAP .............................................................. 7

Tableau 3. Toxicité des HAP ............................................................................................... 9

Tableau 4. Conditions environnementales affectant la biodégradation (Vidali, 2001) ....... 14

Tableau 5. ModalitĂ© d’ensemencement, de lecture et d’interprĂ©tation de la galerie

LEMINOR

























.26

Tableau 6. Les différents HAP présents dans le sol de Tsimororo .................................... 29

Tableau 7. Dénombrement de colonies de la souche A1 à chaque temps de prélÚvement

sur milieu bouillon nutritif mélangé avec les HAP 1500 mg/L.... .................... 31

Tableau 8. Dénombrement de colonies de la souche F2 à chaque temps de prélÚvement sur

milieu bouillon nutritif mélangé avec les HAP 1500 mg/L





......31

Tableau 9. CaractĂ©ristiques culturales de la souche d’actinomycĂšte A1 ............................ 32

Tableau 10. CaractĂšres morphologiques, physiologiques et biochimiques de la souche

A1





 ............................................................................................. 32

Tableau 11. CaractĂšre culturaux, morphologiques et physiologiques de la souche F2 ....... 33

Tableau 12. CaractĂšre biochimiques de la souche F2 .......................................................... 33

Tableau 13. Rendement d’élimination des HAP en pourcentage (%) pour chaque durĂ©e

d’élimination 























....34

Page 15: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Liste des figures

vii

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Structure des 16 HAP de la liste EPA ................................................................ 5

Figure 2. Evolution d'un sol brun structuré en 3 horizons (A, B et C) remanié en

technosol.. ......................................................................................................... 10

Figure 3. Voie de dégradation bactérienne du phénanthrÚne (Pseudomonas sp. 47

p1,s7k5) d'aprÚs la base de données Biocatalysis/biodegradation .................... 13

Figure 4. Localisation de Tsimiroro ................................................................................ 15

Figure 5. SchĂ©ma de la description d’un ensemble chromatographique ......................... 19

Figure 6. Rendement d’élimination de huit HAP en pourcentage (%) en fonction de

durĂ©e d’incubation pour l’espĂšce Streptomyces sp. .......................................... 35

Figure 7. Rendement d’élimination de huit HAP en pourcentage (%) en fonction de

durĂ©e d’incubation pour l’espĂšce Bacillus simplex .......................................... 36

Page 16: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Liste des photos

viii

LISTE DES PHOTOS

Photo 1. Souches pures de Pseudomonas fluorescents sur le milieu King B ................. 30

Photo 2. VariĂ©tĂ©s des souches d’actinomycĂštes isolĂ©es sur milieu AS1 ........................ 30

Page 17: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Introduction

INTRODUCTION

Page 18: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Introduction

1

INTRODUCTION

Avec l’accĂ©lĂ©ration du dĂ©veloppement Ă©conomique, l’homme est de plus en plus

responsable de la pollution de l’environnement par ses activitĂ©s industrielles, Ă©conomiques et

sociales (comme l'industrialisation ainsi que d'autres exploitations), générant ainsi une

multitude de composés plus ou moins toxiques pour les organismes vivants.

Un des problĂšmes majeurs Ă  Madagascar Ă©tant l’absence de cadre lĂ©gal spĂ©cifique et

précis régissant la prise en charge ou la gestion des sites et sols pollués. TrÚs peu de systÚmes

de dĂ©pollution concrĂšte ont Ă©tĂ© appliquĂ©s durant ces dĂ©cennies d’activitĂ©s industrielles

existantes, ce qui a laissĂ© un hĂ©ritage lourd en matiĂšre de pollution de l’environnement.

Actuellement, de nombreuses industries génératrices de boues huileuses (contaminées

par des hydrocarbures) sont également implantées au pays et cette situation nous laisse

prévoir encore à la détérioration progressive de la qualité environnementale suite à des

accumulations prévisibles des polluants toxiques tels que les « Hydrocarbures Aromatiques

Polycycliques » (HAP).

Les HAP sont parmi les polluants les plus dangereux pour les ĂȘtres vivants et pour

l’homme en particulier dans la mesure oĂč ils ont des propriĂ©tĂ©s cancĂ©rigĂšnes et/ou mutagĂšnes.

Ce sont des composés ubiquitaires issus de la combustion incomplÚte de matiÚres organiques,

surtout gĂ©nĂ©rĂ©s dans l’exploitation des produits pĂ©troliers. Ils ont tendance Ă  s’adsorber dans

les sols et les sédiments à cause de leur caractÚre hydrophobe et leur persistance dans les

écosystÚmes. Or, de nombreuses études ont montré que les sols constituaient le principal point

de fuite environnementale des HAP (LCPE, 1994) du fait de leur caractÚre rémanent et

toxique. Il serait donc nécessaire de surveiller et de limiter cette pollution.

C'est dans cette optique que ce travail de mémoire a été mené pour réduire les impacts

gĂ©nĂ©rĂ©s par l’omniprĂ©sence des hydrocarbures aromatiques polycycliques dans les sols et sur

la reprise de la bio-fonctionnalité du sol pollué, la technique de bioremédiation est désormais

la technologie de traitement fortement conseillée pour remédier les eaux ou les sols

contaminĂ©s par ces types de polluants (Ballerini et Vandecasteele, 1999). Elle a l’avantage de

ne pas utiliser des agents dépolluants agressifs, contrairement aux autres techniques, qui sont

susceptibles d’engendrer encore plus d’effets dĂ©gradants sur le milieu Ă  dĂ©polluer. Le principe

est basĂ© sur l’utilisation des microorganismes vivants pour assurer la dĂ©gradation des chaines

polluantes piégées dans les eaux/ sols à décontaminer.

Page 19: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Introduction

2

L’utilisation de ces bactĂ©ries pour la bioremĂ©diation est aujourd’hui reconnue comme

une action complémentaire des voies chimiques et physiques pour la dégradation ultime des

polluants dans l’environnement et considĂ©rĂ©e comme un traitement efficace, Ă©conomique et

Ă©cologique, est largement mise en Ɠuvre (Tarayre, 2012 ; Mi Jin et al., 2013).

De ce fait, l’objectif principal de cette Ă©tude est de rechercher et de mettre au point un

procédé de bioremédiation des HAP dans les sols, en tenant compte des microorganismes

telluriques pouvant ĂȘtre optimisĂ©. Nos approches consistent, Ă  sĂ©lectionner et Ă  identifier les

souches telluriques résistantes à une gamme croissante de concentration de mélange HAP

étudiés dans des milieux de culture spécifique puis à suivre les cinétiques de dégradation des

polluants par ces microorganismes en Ă©valuant le taux d’hydrocarbures restants Ă  chaque

expérience.

Ainsi, pour ce faire, ce mémoire a été divisé en trois parties, à savoir : la premiÚre

partie qui résumera les données bibliographiques, la deuxiÚme partie qui décrira les matériels

et méthodes utilisés et la troisiÚme partie qui exposera les résultats et discussions. La premiÚre

partie est précédée par une introduction générale et la derniÚre partie est terminée par la

conclusion ainsi que les perspectives.

Page 20: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

SYNTHESE

BIBLIOGRAPHIQUE

Page 21: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

3

SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

I.1. LES MICROORGANISMES DANS LES SOLS Le sol est un milieu vivant (Kilbertus, 1980). Il figure parmi les habitats les plus

diversifiĂ©s et renferme certains des assemblages les plus variĂ©s d’organismes vivants comme

les bactéries, les actinomycÚtes, les champignons, les algues, les parties souterraines des

plantes, ainsi qu’une faune trĂšs variĂ©e allant des protozoaires aux mammifĂšres essentiellement

les nématodes, les annélides et les arthropodes (Paul et Clark, 1989).

Les bactéries : sont les organismes les plus nombreux du sol, leur densité est de

l’ordre de 109 par gramme de sol. Il existe plus de 200 genres bactĂ©riens diffĂ©rents. Parmi les

plus représentés dans le sol, on peut citer (Alexander, 1977) : les Arthrobacter, Gram

variables à croissance lente, qui peuvent représenter 5 à 60% des colonies, les Pseudomonas,

Gram négatif mobiles, représentant 3 à 20% des UFC (unités formant colonie), le genre

Bacillus, bĂątonnets sporulant Gram positif ou Gram variables, souvent mobiles, qui est

également bien représenté dans les sols: de 7 à 67%, les Clostridium, bactéries anaérobies

utilisées pour la production d'alcool et de solvants.

Les actinomycÚtes : ce sont des microorganismes hétérotrophes qui forment une

structure vĂ©gĂ©tative de type mycĂ©lien, ils peuvent atteindre jusqu’à 107 unitĂ©s par gramme de

sol. Dans le sol, les genres les plus fréquents sont les Streptomyces qui représentent jusqu'à

90% des genres identifiés, et les Nocardia.

Les champignons : bien que moins nombreux que les bactéries dans les

dénombrements sur boßte de Pétri, les organismes hétérotrophes eucaryotes que sont les

champignons sont les principaux responsables de la décomposition des résidus organiques

dans les sols.

Les algues et les protozoaires : la densitĂ© des algues est de l’ordre de 105 par gramme

de sol et ce sont toutes des espÚces de Cholorophyceae, de Cyanophyceae et des Diatomées,

dont certaines sont fixatrices d’azote. Quant aux protozoaires, ce sont les moins nombreux

avec une densité de 103 par gramme de sol (Morel, 1996).

Le tableau 1 ci-dessous montre l’abondance des microorganismes dans les sols.

Page 22: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

4

Tableau 1. Abondance des microorganismes dans les sols (Bonneau et Souchier, 1994).

L’ensemble de ces organismes font partie intĂ©grante du systĂšme sol et participe par

leur activitĂ© Ă  la formation et Ă  l’évolution des sols.

I.1.1. Activités microbiennes dans les sols

L'activité des microorganismes du sol ne se manifeste que si les conditions

énergétiques et nutritionnelles sont satisfaites. Les nutriments doivent répondre à 3 besoins :

- fournir de l'Ă©nergie pour la croissance cellulaire ;

- fournir des matériaux pour la synthÚse des constituants cellulaires ;

- ĂȘtre utilisables comme accepteurs des Ă©lectrons libĂ©rĂ©s au cours de la

production d'Ă©nergie.

I.1.2. Interactions entre microorganismes

De façon générale, les microorganismes du sol influencent diverses composantes liées

à la qualité du sol comme la matiÚre organique et la structure. Le sol ne peut dÚs lors plus se

concevoir comme une matrice homogÚne mais plutÎt comme un assemblage hétérogÚne

d’entitĂ©s physiques formĂ©es par l’activitĂ© microbienne Ă  la surface des matiĂšres organiques en

décomposition et qui sont en interaction avec les particules minérales du sol.

La croissance des microorganismes a été le plus souvent étudiée et modélisée dans des

conditions de culture pure (Slater et al., 1979) alors que dans les sols, ils se développent en

présence d'autres organismes (microorganismes, animaux, racines) et dans un systÚme poreux

oĂč ils sont le plus souvent fixĂ©s sur des constituants minĂ©raux, organiques et organo-

minéraux.

I.2. LES HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES–GENERALITES Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) constituent une classe

importante de polluants issus de l’activitĂ© industrielle. Ce sont des molĂ©cules ubiquistes,

ORGANISMES NOMBRE (UFC/g de sol sec)

Bactéries 108

ActinomycĂštes 105 Ă  106

Champignons 105

Algues 104 Ă  105

Protozoaires 104

Page 23: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

5

persistantes et toxiques qui figurent sur la liste des polluants prioritaires de l’Agence

Américaine de la Protection de l'Environnement (EPA) (Keith et Telliard, 1976). Ces

polluants récalcitrants sont aussi répertoriés comme des composés néfastes pour l'homme et

l'environnement par l’Organisation Mondiale de la SantĂ© (OMS) et la CommunautĂ©

Européenne (CE).

I.2.1. DĂ©finition – classification

Les HAP sont des composĂ©s aromatiques hĂ©tĂ©rocycliques constituĂ©s d’atome de

carbone et d’hydrogĂšne. Ils sont constituĂ©s de cycles aromatiques accolĂ©s en nombre croissant

allant de deux (2) cycles (naphtalĂšne) jusqu’à six (6) cycles (benzo(g,h,i)pĂ©rylĂšne). Les

structures des 16 HAP retenus comme polluants prioritaires par l’American Environmental

Protection Agency (EPA) sont présentés dans la figure 1.

Figure 1. Structure des 16 HAP de la liste EPA

Ces HAP sont classés en deux groupes selon le nombre de cycle benzéniques qui les

compose et l’état de condensation de ces noyaux de type phĂ©nol :

‱ les HAP lĂ©gers (2 Ă  3 cycles) de masse molaire comprise entre 150 et 180 g/mol ;

‱ les HAP lourds (4 cycles ou plus) de masse molaire supĂ©rieure Ă  200 et 280 g/mol.

Page 24: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

6

I.2.2. Propriétés physico-chimiques des HAP

Les propriétés physico-chimiques des HAP varient selon la masse moléculaire, le

nombre et l’assemblage des cycles qui composent la molĂ©cule. La transformation et la

mobilitĂ© des HAP dans l’environnement sont principalement contrĂŽlĂ©es par leur faible

solubilité, leur hydrophobicité et leur pression de vapeur saturante.

I.2.2.1. Solubilité

La solubilitĂ© correspond Ă  la concentration du produit en phase aqueuse Ă  l’équilibre et

elle augmente avec la température. La plupart des HAP sont pratiquement insolubles dans

l’eau (Edwards, 1983), leur solubilitĂ© Ă©tant inversement proportionnelle au nombre de cycles

de la molécule (taille et angularité) (Haesseler, 1998) (tableau 2).

Leur solubilité en milieu aqueux est notable pour le naphtalÚne (30 mg/L) mais décroßt

ensuite trĂšs rapidement avec le nombre de cycles aromatiques (160 ÎŒg/L pour le pyrĂšne, 4

ÎŒg/L pour le benzo(a)pyrĂšne).

I.2.2.2. Coefficient de partage octanol/eau

Le coefficient de partage octanol/eau (log KOW) traduit la rĂ©partition d’une molĂ©cule

de soluté entre la phase lipophile (octanol) et la phase hydrophile (eau). Il évalue

l’hydrophobicitĂ© d’une molĂ©cule et son potentiel lipophile. Il permet de connaĂźtre la capacitĂ©

de la molĂ©cule organique (Fu et al., 1994) Ă  s’accumuler dans les ĂȘtres vivants au niveau des

tissus adipeux et des membranes phospholipidiques. Par sa détermination, il est possible

d’estimer l’adsorption du composĂ© au niveau des rĂ©gions hydrophobes du sol (matiĂšre

organique, cires, lipides, matiĂšres particulaires) (Weissenfels et al., 1992 ; Marschner, 1999)

qui se fait via des liaisons hydrophobes plus ou moins stables, lui permettant de persister dans

l’environnement (Bouwer et Zehnder, 1993 ; Hartmann, 1996 ; Van Brummelen et al., 1996).

Les log KOW des HAP sont relativement élevés, variant de 3,37 à 6,5 (Makay et al.,

1992), selon le nombre de noyaux aromatiques du composé (tableau 2), et indiquent ainsi la

nĂ©cessitĂ© d’utiliser des solvants organiques ou des tensioactifs pour leur extraction.

I.2.2.3. Pression de vapeur

La pression ou tension de vapeur permet de connaĂźtre la capacitĂ© d’un produit Ă  passer

d’une phase gazeuse Ă  une phase aqueuse. A partir de 105 kPa, les composĂ©s sont considĂ©rĂ©s

comme volatils. Les tensions de vapeur des HAP de deux (2) Ă  trois (3) cycles indiquent que

Page 25: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

7

ces molécules sont volatiles, enrichissant ainsi relativement le milieu en HAP de fort poids

moléculaire (tableau 2).

Tableau 2. Propriétés physico-chimiques des HAP

Composés Formule

semi-développée a

Nombre de cycle

a

Formule brute a

Masse molaire

a (g/mol)

SolubilitĂ© dans l’eau

a 25 °C Sw (mg/L)

Coefficient de partage octanol/eau

a log KOW

Pression de vapeur saturante

a (Pa)

Temps de demi-vie b (j : jours, a : ans)

NaphtalĂšne

2 C8H10 128,2 31 3,4 36,8 16 j – 48 j

AcénaphtylÚne

3 C12H8 152,2 16,1 4,0 4,14 Non étudié

AcénaphtÚne

3 C12H10 154,2 3,8 3,9 1,52 Non étudié

Fluorùne 3 C13H10 166,2 1,9 4,2 0,715 32 j – 60 j

PhénanthrÚne

3 C14H10 178,2 1,1 4,6 0,113 16 j – 200 j

Anthracùne 3 C14H10 178,2 0,05 4,5 0,0778 50 j – 1,3 a

FluoranthĂšne

4 C16H10 202,3 0,26 5,2 8,72.10-3 140 j – 1,2 a

PyrĂšne

4 C16H10 202,3 0,13 5,2 0,0119 210 j – 5,2 a

Benzo(a)anthracĂšne

4 C18H12 228,3 0,01 5,9 6,06.10-4 102 j – 1,9 a

ChrysĂšne

4 C18H12 228,3 0,002 5,6 8,4.10-7 1 a – 2,7 a

Benzo(b)fluoranthĂšne

5 C20H12 252,3 0,002 5,8 6,7.10-5 Non étudié

Benzo(k)fluoranthĂšne

5 C20H12 252,3 0,001 6,0 4,12.10-6 2,5 a – 2,9 a

Benzo(a)pyrĂšne

5 C20H12 252,3 0,004 6,0 2,13.10-5 Non étudié

Dibenzo(a,h)anthracĂšne

5 C22H14 278,4 0,0006 6,8 9,16.10-8 361 j – 2,6 a

Indénol(1,2,3,c,d)pyrÚne

6 C22H12 276,3 0,062 6,6 1,3.10-8 1,6 a – 2 a

Dibenzo(g,h,i)pérylÚne

6 C21H16 268,4 0,0003 6,5 2,25.10-5 0,25 a – 1,8 a

a : Makaya et al., 1992 ;b : IARC, 1997, 2000.

Page 26: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

8

I.2.3. Origine des HAP

Les HAP ont pour origine différents processus : la combustion incomplÚte de la

matiĂšre organique, la diagenĂšse, la biogenĂšse. Les sources naturelles d’émission de HAP dans

l’environnement sont les feux de forĂȘt, les Ă©ruptions volcaniques, mais aussi les rĂ©actions

biogĂšnes gĂ©nĂ©rĂ©es par les plantes et les microorganismes (formation de l’humus et

minéralisation de la matiÚre organique) (Henner et al., 1997 ; Juhasz et Naïdu, 2000 ; Wilcke,

2000), ainsi que les réactions géologiques associées à la formation du fuel fossile (Wilson et

Jones, 1993).

La plus importante source de HAP d’origine anthropique est l’activitĂ© industrielle par

la combustion incomplĂšte des combustibles fossiles (Wilds et Jones, 1995 ; Vierle et al., 1999

; Samantha et al., 2002). Les mécanismes mis en jeu lors de leur formation font intervenir la

production de radicaux libres par pyrolyse Ă  haute tempĂ©rature (≄500°C) de la matiĂšre fossile

(pétrole, fuel, matiÚres organiques
) dans des conditions déficientes en oxygÚne.

L’émission de HAP se produit notamment lors de l’extraction et du raffinage du

pĂ©trole (Hill et Goshal, 2002), de l’aluminerie, de la sidĂ©rurgie, de la cokĂ©faction (Menzie et

al., 1992 ; Arzayus et al., 2001; Hill et Goshal, 2002) et lors du stockage d’hydrocarbures de

goudron et de bitume (Colline, 2000).

I.2.4. Toxicité des HAP

Les HAP possĂšdent un fort pouvoir d’adsorption sur les particules Ă©lĂ©mentaires en

suspension dans l’air (mais aussi dans l’eau) ainsi qu’un fort potentiel de bioconcentration

dans les organismes. En revanche, en raison de leurs structures, les HAP sont trĂšs

hydrophobes (Ă  l’exception du naphtalĂšne). La toxicitĂ© des HAP varie fortement d’un

composĂ© Ă  l’autre. Ainsi plusieurs HAP ont des effets mutagĂšnes et cancĂ©rogĂšnes. Dans

l’organisme, les HAP deviennent toxiques aprùs oxydation enzymatique, laquelle conduit à la

formation des métabolites électrophiles solubles. Les métabolites, à leur tour, forment des

adduits sur les acides nucléiques ARN, ADN et sur les protéines et provoquent une

perturbation sur le mécanisme de division cellulaire et à la formation de tumeurs (Szeliga et

al. 1998).

Le tableau 3 suivant présente les principales données de toxicité des HAP suivant la

classification utilisĂ©e par le CIRC pour l’évaluation des risques de cancĂ©rogĂ©nicitĂ© sur

l’homme:

Page 27: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

9

‱ Groupe 1 : L’agent est cancĂ©rogĂšne pour l’homme ;

‱ Groupe 2A : L’agent est probablement cancĂ©rogĂšne pour l’homme ;

‱ Groupe 2B : L’agent est peut ĂȘtre cancĂ©rogĂšne pour l’homme ;

‱ Groupe 3 : L’agent est inclassable quant Ă  sa cancĂ©rogĂ©nicitĂ© pour l’homme ;

‱ Groupe 4 : L’agent n’est probablement cancĂ©rogĂšne pour l’homme.

Tableau 3. Toxicité des HAP

IARC : Centre International de Recherche sur le Cancer

EPA-TSCA: Environmental Protection Agency-Toxic Substances Control Act

Nom Toxicité Cancérogénicité MutagénÚse Rapporté dans

Benzo(a)pyrĂšne Toxique pour

l’homme 1 ConstatĂ©e (Cavalieri et

al.,1988 ; CIRC, Health Canada)

Benzo(a)anthracĂšne Toxique pour

l’environnement 2B ConstatĂ©e EPA-TSCA, CIRC, Health

Canada

Benzo(b)fluoranthĂšne Toxique pour l’homme 2B ConstatĂ©e

Amin et al.,1984; Emura et al.,

1980 ; Hermann, 1981 ; CIRC,

Health Canada Benzo(g,h,i)pérylÚne 3 Constatée CIRC

Benzo(k)fluoranthĂšne Toxique pour l’homme 2B ConstatĂ©e

EPA-TSCA, CIRC, Health

Canada

Benzo(j)fluoranthùne Toxique pour l’homme 2B Health Canada

FluoranthĂšne Toxique pour l’environnement 3 ConstatĂ©e

EPA-TSCA, CIRC, Health

Canada

IndĂ©no(1,2,3,c,d)pyrĂšne Toxique pour l’homme 2B ConstatĂ©e

EPA-TSCA, CIRC, Health

Canada

PyrĂšne Toxique pour l’environnement 3 ConstatĂ©e

EPA-TSCA, CIRC, Health

Canada

AnthracĂšne Toxique pour l’environnement 3 ConstatĂ©e

EPA-TSCA, CIRC, Health

Canada

PhĂ©nanthrĂšne Toxique pour l’environnement 3 ConstatĂ©e

EPA-TSCA, CIRC, Health

Canada

Dibenzo(a,h)anthracÚne Toxique 2A Constatée EPA-TSCA, CIRC

ChrysÚne 2B Constatée (JOCE, 2004), CIRC

Page 28: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

10

I.2.5. Distribution des HAP

Par leur nature hydrophobe, les HAP contenus dans les milieux aquatiques sont

principalement liĂ©s aux particules organiques et minĂ©rales en suspension dans l’eau (Herbes,

1977). Bien que la majoritĂ© des HAP soit Ă©mise dans l’atmosphĂšre (Wild et Jones, 1995), le

sol et les sédiments constituent le principal point de fuite environnemental de ces polluants

(Wilcke, 2000). Wild et Jones (1995) estiment que 90% des HAP Ă©mis dans l’environnement

sont stockés dans les sols, sans comptabiliser ceux des sites industriels. En effet, la

contamination des sols à proximité des sites industriels est importante.

I.2.6. HAP dans les sols

Le sol est un systĂšme hĂ©tĂ©rogĂšne et complexe Ă  l’interface entre la gĂ©osphĂšre,

l’atmosphùre et la biosphùre. Les HAP dans les sols peuvent interagir avec les constituants

minéraux, organiques, les organismes vivants, la phase gazeuse et la phase liquide. De par ses

caractéristiques physico-chimiques et biologiques, le sol est structuré en horizon.

Lors de l’installation de sites industriels et du remaniement des terres, les procĂ©dĂ©s

pédologiques intÚgrent les matiÚres anthropiques et créent de nouvelles associations organo-

minérales (Monserie et al., 2009). Ces technosols ne font plus apparaßtre de structure en

horizons des sols (figure 2).

Figure 2. Evolution d'un sol brun structuré en 3 horizons (A, B et C) remanié en

technosol

I.3. BIODEGRADATION DES HAP Actuellement, les techniques de traitement des sols pollués sont classées en quatre

grandes catégories : les procédés physico-chimiques, les procédés thermiques, les procédés

biologiques (ou bioremédiation), le confinement (Ballerini et al., 1998). Mais lors de cette

Page 29: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

11

étude, nous avons choisi les procédés biologiques pour la dégradation des HAP en prenant en

compte les raisons suivantes :

‱ intĂ©rĂȘt environnemental : rĂ©duire les impacts environnementaux ;

‱ intĂ©rĂȘt Ă©conomique : coĂ»ts de traitement rĂ©duits ;

‱ intĂ©rĂȘts techniques : traitement d’une gamme diversifiĂ©e de polluants (organiques,

minéraux), possibilité de préparer des microorganismes spécialisés, capacité des

microorganismes Ă  vivre dans des conditions extrĂȘmes (pH, oxygĂ©nation,

concentrations élevées de polluant, etc.), nombreux microorganismes identifiés et

caractérisés ;

‱ tests en laboratoire concluants.

En réalité, la dégradation naturelle des matiÚres organiques polluantes est généralement

un processus lent et dépend certainement de la nature, de la toxicité, du taux de

nutriments disponibles dans le milieu ainsi que de la concentration des polluants piégés dans

le sol. Tout cela constitue un facteur ralentissant, voire mĂȘme inhibant, pour l’activitĂ©

dĂ©gradante qui devrait y avoir lieu et ĂȘtre assurĂ©e par des microorganismes vivants dans le

sol. La bioremĂ©diation, qui est une mĂ©thode basĂ©e sur l’activitĂ© de la capacitĂ© naturelle

que possÚdent de nombreux organismes, sont généralement soit des bactéries, des micros

algues ou des champignons dĂ©gradant les polluants en composĂ©s inertes, comme l’eau et

le gaz carbonique. Ces organismes peuvent ĂȘtre dĂ©jĂ  prĂ©sents dans la zone polluĂ©e

(indigÚnes) ou ajoutés au milieu (exogÚne), ou encore prélevés sur le site contaminé,

cultivées au laboratoire puis réintroduits dans le sol. Elle se déroule généralement en

condition d’aĂ©robie ; toutefois, l’application des systĂšmes de bioremĂ©diation en condition

d’anaĂ©robie permet de dĂ©grader un certain nombre de molĂ©cules rĂ©calcitrantes (Chedly, 2006).

I.4. DIVERSITE DES GENRES BACTERIENS POUVANT DEGRADER LES HAP Divers microorganismes sont capables de dégrader les hydrocarbures comme les

bactéries et les champignons mais la culture de bactéries étant plus rapide, ajouté au fait que

les bactĂ©ries assimilent mieux certaines molĂ©cules donc, l’usage de ces derniers est prĂ©fĂ©rĂ©.

Dans cette optique, cette synthÚse traitera donc des bactéries dégradant les hydrocarbures.

Dans plusieurs expériences, les souches favorables à la bioremédiation sont celles isolées du

sol contaminé en question ou isolées à partir des points des rejets industriels à traiter (Dong et

al., 2008 ; Cordova-Rosa et al., 2009). Ces microorganismes appartiennent Ă  des genres

Page 30: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

12

variés, les Pseudomonas ayant été particuliÚrement étudiées, isolées sur naphtalÚne (Grund

and Gunsalus, 1983; Kurkela et al., 1988; Simon et al., 1993; Yang et al., 1994).

Mahmoud et Rama Rao ,1993 ont quant à eux étudié l'abondance microbienne et la

dĂ©gradation d’HAP (anthracĂšne, phĂ©nanthrĂšne, chrysĂšne, pyrĂšne, fluoranthĂšne) dans des sols

pollués. Ils ont observé une attaque préférentielle de l'anthracÚne et du phénanthrÚne (le plus

rapidement dégradé). Les bactéries dominantes appartenaient aux genres Pseudomonas,

Agrobacterium et Bacillus subtilis.

Kastner et al., 1994 ont étudié l'existence de bactéries dégradant des HAP sur

différents sols pollués en utilisant la méthode développée par Kiyohara et al., 1982. Ils ont

mis en évidence des populations bactériennes capables de croßtre sur l'anthracÚne, le

phénanthrÚne, le fluoranthÚne ou le pyrÚne de 103 à l05 UFC/g de sol sec dans les sols pollués

par des HAP, mais n'ont pas trouvé d'isolat capable de croßtre sur le pérylÚne, le triphénylÚne,

le benzo(a)pyrĂšne ou le chrysĂšne. Les actinomycĂštes nocardioformes (Rhodococcus,

Nocardia, Mycobacterium) représentaient la majeure partie de la microflore du sol capable de

minéraliser complÚtement des HAP.

Les espÚces bactériennes capables de dégrader les HAP sont montrées en Annexe 4.

I.5. LES DIFFERENTS TYPES DE VOIES DE DEGRADATION DES HAP Il y a plusieurs types de voies pour biodégrader les HAP :

‱ Par voie abiotique : qui se fait par la volatilisation en phase gazeuse des polluants à

l’interface eau-air dans les sols, avec dĂ©gazage vers l’atmosphĂšre et la transformation

oĂč la dĂ©gradation des HAP par voie chimique se fait soit par oxydation chimique, soit

par photo-oxydation sous l’action des rayonnements ultraviolets (UV), de l’ozone, du

peroxyde d’hydrogùne, du dioxygùne ou de radicaux –OH (Heitzer et Sayler , 1993 ;

Letho et al., 2003) ;

‱ Par voie biotique : ce mĂ©canisme convertit une substance mĂ©tabolisable en un

composĂ© plus simple qui peut ĂȘtre moins ou plutĂŽt toxique que le composĂ© d’origine

(biotransformation) et aboutĂźt Ă  un produit final qui est le dioxyde de carbone

(minĂ©ralisation). Lors de cette dĂ©gradation, le composĂ© peut servir ou non d’unique

source de carbone aux microorganismes (Grady, 1985 ; Lappin et al., 1985) ;

‱ Par voie bactĂ©rienne : le mĂ©tabolisme bactĂ©rien est le processus majeur de

dĂ©gradation des HAP dans les sols (Cerniglia, 1997). Cette dĂ©gradation peut ĂȘtre plus

Page 31: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

13

ou moins partielle et met en jeu de nombreuses genres bactériens Gram positif et

Gram négatif : Pseudomonas, Acinobacter, Bacillus, Sphingomonas, Burkholderia, et

mycobactĂ©rium (Johnsen et al., 2005). L’étude de la biodĂ©gradation des HAP par des

souches bactĂ©riennes isolĂ©es Ă  partir de sols contaminĂ©s a permis d’établir des voies

mĂ©taboliques de dĂ©gradation, d’analyser l’organisation et la rĂ©gulation des gĂšnes qui

code les enzymes impliquées dans la dégradation (Saito et al., 2000) ;

Les voies de dégradation, comme le naphtalÚne et le phénanthrÚne, ont été largement

étudiées depuis de nombreuses années (Treccani et al,. 1954; Davis et Evans, 1964; Evans et

al,. 1965). A partir du phénanthrÚne et de la dihydroxylation du cycle aromatique par une

enzyme dioxygÚnase, il existe à l'intérieur de la bactérie une succession de réactions

cataboliques chacune synthétisée par une enzyme spécifique, lesquelles produisent de

nombreux métabolites dont le 1-hydroxy-2-naphtoate et le phtalate (Kiyohara et Nagao, 1978;

Seo et al,. 2006). La dégradation des composés aromatiques fournit des intermédiaires du

cycle de Krebs (pyruvate, succinate, etc.) et produit de l'énergie pour la bactérie (figure 3). Au

fur et à mesure des réactions, le nombre de carbone du polluant diminue, le déchet ultime est

le dioxyde de carbone lequel est rejeté à l'extérieur de la bactérie.

Figure 3. Voie de dégradation bactérienne du phénanthrÚne (Pseudomonas sp. 47

p1,s7k5) d'aprÚs la base de données Biocatalysis/biodegradation

Page 32: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

SynthĂšse bibliographique

14

I.6. FACTEURS INFLUENCANT LA DEGRADATION DES HAP Plusieurs facteurs vont influencer la dégradation des polluants par les

microorganismes. Les conditions environnementales doivent ĂȘtre optimales pour obtenir une

croissance et une activitĂ© microbienne garantissant l’efficacitĂ© du procĂ©dĂ© de bioremĂ©diation.

Les nutriments doivent ĂȘtre prĂ©sents en quantitĂ© suffisante : les valeurs optimales du rapport C

: N : P doivent ĂȘtre Ă©gales Ă  100 :5 :1 et la prĂ©sence d’oligo-Ă©lĂ©ments est requise pour assurer

leur croissance.

L’efficacitĂ© du traitement par bioremĂ©diation peut ĂȘtre ainsi limitĂ©e par la permĂ©abilitĂ©

des sols, la teneur en silt et argile ne devant pas dépasser un certain seuil. Les sols à traiter ne

peuvent contenir de substances toxiques susceptibles d’empĂȘcher le dĂ©veloppement bactĂ©rien.

Le tableau 4 qui suit montre les conditions environnementales la biodégradation des

polluants par les microorganismes.

Tableau 4. Conditions environnementales affectant la biodégradation (Vidali, 2001)

Page 33: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

MATERIELS ET METHODES

Page 34: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

15

II.1. MATERIELS

II.1.1.Site et Ă©chantillonnage de sol

L’échantillon de sol utilisĂ© pour cette Ă©tude a Ă©tĂ© collectĂ© dans un site industriel d’un

grand gisement d’huile lourde de Tsimiroro situĂ© au Nord-Ouest de Madagascar et

approximativement à 100 km Ouest de la cÎte de Madagascar, dans le bassin sédimentaire de

Morondava, au sud de Bemolanga et de Morafenobe (figure 4).

Source : Madagascar Oil, Etude d’Impact Environnemental de Tsimiroro, BD 500 FTM

Figure 4. Localisation de Tsimiroro

L’échantillon est prĂ©levĂ© Ă  une profondeur situĂ©e entre 10cm et 20cm. Cette zone

correspond Ă  la zone d’hyperactivitĂ© biologique au niveau du sol. Environ 1 kg de sol sont

prélevés avec une spatule stérile et conditionnés dans des sachets de prélÚvement. Les

Ă©chantillons sont conservĂ©s Ă  la tempĂ©rature ambiante jusqu’au laboratoire.

II.1.2. Milieu de culture

II.1.2.1. Milieu d’isolement et d’identification

II.1.2.1.1.Milieu TSA (Tryptic Soy Agar)

Le milieu solide est habituellement employé pour la culture et dénombrement de la

flore totale cultivable.

Page 35: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

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II.1.2.1.2. Milieu King B

Le milieu King B est un milieu contenant comme source de carbone la polypeptone.

Ce milieu est habituellement utilisé pour isoler et conserver les souches de Pseudomonas

fluorescents Ă  partir de l’échantillon de sol.

II.1.2.1.3. Milieu AS1

Le milieu AS1 est un milieu solide utilisĂ© pour l’isolement et la conservation des

souches d’actinomycùtes.

Ce milieu est additionnĂ© de 3 antibiotiques pour l’isolement des actinomycĂštes :

‱ la trimĂ©thoprime (inhibiteur des champignons) ;

‱ le cycloheximide (inhibiteur des bactĂ©ries) ;

‱ l’acide nalidixique (inhibiteur des bactĂ©ries Gram nĂ©gatif).

II.1.2.2. Milieux d’identification de la souche de Bacillus

Ce sont des milieux qui permettent de mettre en Ă©vidence les caractĂšres biochimiques

des bactéries. Pour cela, le portoir de LEMINOR constitué par les milieux suivants a été

utilisé.

II.1.2.2.1. Milieu Mannitol- Mobilité- Nitrate

Il s’agit d’un milieu semi - mou permettant de mettre en Ă©vidence l’utilisation du

mannitol, la réduction du nitrate par les bactéries et leur mobilité à partir de la ligne

d’ensemencement.

II.1.2.2.2. Milieu Hajna-Kligler (Lactose – Glucose – H2S)

C’est un milieu solide utilisĂ© pour la mise en Ă©vidence de la fermentation du glucose

et du lactose, de la production de sulfure d’hydrogùne (H2S), de la production de gaz et de la

recherche de ß– galactosidase.

II.1.2.2.3. Milieu de SIMMONS (Citrate)

C’est un milieu solide Ă©galement, contenant comme source de carbone le citrate. Ce

milieu permet de rechercher l’utilisation du citrate par les bactĂ©ries.

II.1.2.2.4. Milieu Lysine-Fer

C’est un milieu solide qui permet de mettre en Ă©vidence simultanĂ©ment la lysine

dĂ©carboxylase (LDC), la lysine dĂ©saminase (LDA), l’utilisation du glucose et la formation

d’ H2S.

Page 36: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

17

II.1.2.2.5. Milieu Urée-Indole

Le milieu urĂ©e indole est un milieu liquide permettant de rechercher l’urĂ©ase, le

tryptophane dĂ©saminase (TDA) et la production d’indole par les bactĂ©ries.

D’autres milieux sont aussi utilisĂ©s pour identifier les microorganismes des

saucissons, outre ceux cités dans le portoir de LEMINOR.

II.1.2.2.6. Milieu Ă  l’eau peptonĂ©e au rouge de phĂ©nol

C’est un milieu liquide contenant comme milieu de base l’eau peptonĂ©e additionnĂ©e

d’un indicateur colorĂ© qui est le rouge de phĂ©nol. Il permet d’étudier l’utilisation par les

bactéries de certains composés glucidiques ajoutés stérilement dans le milieu.

II.1.2.3. Préparation des inoculums pour la pré-identification

II.1.2.3.1. ISP3 (International Streptomyces 3)

C’est un milieu solide contenant de la solution d’avoine. Il est utilisĂ© pour la

prĂ©paration des inoculums et pour la prĂ©-identification des souches d’actinomycĂštes.

II.1.2.4. Milieu d’identification macroscopique

II.1.2.4.1. ISP2 (International Streptomyces 2)

C’est un milieu de culture solide contenant comme source de carbone le glucose. Ce

milieu est habituellement utilisĂ© pour l’identification macroscopique des souches

d’actinomycùtes.

II.1.2.4.2. ISP4 (International Streptomyces 4)

C’est un milieu solide contenant de l’amidon soluble. Il est employĂ© pour identifier

macroscopiquement les souches d’actinomycùtes.

II.1.2.4.3. ISP5 (International Streptomyces 5)

C’est un milieu solide contenant du glycĂ©rol. Il est aussi utilisĂ© lors de l’identification

macroscopique des souches d’actinomycùtes.

II.1.2.5. Milieu pour la détermination des pigments mélanoïdes et des

pigments diffusibles

II.1.2.5.1. ISP6 (International Streptomyces 6)

C’est un milieu solide Ă  base de peptone utilisĂ© pour dĂ©terminer la prĂ©sence de

pigments dans les souches d’Actinomycùtes.

Page 37: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

18

II.1.2.5.2. ISP7 (International Streptomyces 7)

C’est un milieu solide contenant comme source de carbone le glycĂ©rol. Il est aussi

utilisĂ© pour dĂ©terminer la prĂ©sence de pigments dans les souches d’actinomycĂštes.

II.1.2.6. Milieu pour la détermination des caractÚres biochimiques

Recherche de nitrate réductase

II.1.2.6.1. Bouillon nutritif

C’est un milieu nutritif liquide dĂ©pourvu d’agar. Ce milieu est utilisĂ© pour revivifier

les souches de microorganismes et pour rechercher la prĂ©sence d’enzyme nitrate rĂ©ductase.

II.1.2.7. Milieu pour la détermination des caractÚres physiologiques

Détermination de la température optimale de croissance

II.1.2.7.1. Sporulation Agar (SA)

C’est un milieu solide contenant de l’extrait de levure et de l’extrait de viande, il est

utilisĂ© pour dĂ©terminer la tempĂ©rature de croissance optimale des souches d’actinomycĂštes.

DĂ©termination du pH optimum

II.1.2.7.2. CYD (Casamino Acids Yeast extracts D-glucose)

C’est un milieu solide mis au point par Crawford en 1993 pour dĂ©terminer le pH

optimum de croissance des souches d’actinomycùtes.

II.1.2.8. Milieu pour la détermination du type respiratoire

II.1.2.8.1. Viande Foie (VF)

C’est un milieu de culture riche contenant un gradient de pression partielle en

dioxygĂšne, il est utilisĂ© pour l’étude du type respiratoire d'une bactĂ©rie.

II.1.2.9. Milieu pour la détermination de la mobilité

II.1.2.9.1. Mannitol–mobilitĂ©

C’est un milieu semi-solide permettant de mettre en Ă©vidence la rĂ©duction du nitrate

par les bactĂ©ries et leur mobilitĂ© Ă  partir de la ligne d’ensemencement.

II.1.2.10. Milieu de dénombrement : Gélose nutritive

La gélose nutritive est habituellement employée pour la culture et le dénombrement

des microorganismes ; il permet de dĂ©tecter la puretĂ© des souches ainsi que d’assurer leur

conservation.

Page 38: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

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II.1.3. Milieu pour le test de résistance des souches : bouillon nutritif

C’est un milieu nutritif liquide dĂ©pourvu d’agar. Ce milieu est utilisĂ© pour le test

l’acclimatation des souches isolĂ©es. La composition de chaque milieu est prĂ©sentĂ©e en annexe

1.

II.1.4. Appareil Chromatographique en Phase Gazeuse (CPG)

La chromatographie en phase gazeuse est une méthode de séparation de composés

susceptibles d’ĂȘtre vaporisĂ©s par chauffage (sans dĂ©composition).

La séparation se fait dans une colonne soit par partage soit par adsorption. Elle

permet :

‱ la microanalyse (de ”g au mg) ;

‱ la sĂ©paration de mĂ©langes complexes ;

‱ l’analyse qualitative et quantitative aisĂ©e ;

‱ des analyses dans de nombreux domaines d’application

La figure 5 montre le schĂ©ma de la description d’un ensemble chromatographique,

l’appareil CPG comprend schĂ©matiquement trois (3) modules spĂ©cifiques : un injecteur (1),

une colonne contenue dans une enceinte thermostatée (four) (2) et un détecteur (3) relié à un

intégrateur ou un ordinateur (4) sur lequel apparaßt le chromatogramme.

Figure 5. SchĂ©ma de la description d’un ensemble chromatographique

1

2

3

4

Page 39: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

20

II.2. METHODES

II.2.1. Quantification du polluant étudié (HAP)

Le taux des HAP dans le sol contaminé de Tsimiroro a été évalué par la méthode

Chromatographie en Phase Gazeuse (CPG) élaboré par Marine Environment Laboratory

(MEL) International Atomic Energy Agency en 2007 ; les Ă©tapes de l’analyse des HAP dans

le sol contaminĂ© a Ă©tĂ© comme suit : l’échantillon du sol de Tsimiroro a Ă©tĂ© mĂ©langĂ© avec du

sulfate de sodium anhydre (Na2SO4) et avec de l’étalon interne ensuite conçu Ă  l’extraction

par Soxhlet continu liquide - solide en utilisant l’hexane et le dichloromĂ©thane comme solvant

puis la solution ainsi obtenu a Ă©tĂ© purifiĂ© par colonne avec du gel de silice et de l’alumine et

enfin la solution concentrée de HAP a été injecté dans le CPG pour pouvoir quantifier les

HAP présents dans le sol.

Le protocole détaillé lors du dosage des HAP par CPG est présenté en annexe 3.

La concentration des HAP présents dans le sol de Tsimiroro a été calculée par la

formule suivante :

đ¶đ¶đ‘šđ‘š,𝐾𝐾𝐾𝐾ℎ =𝑚𝑚𝐾𝐾𝐾𝐾 × 𝑚𝑚𝐾𝐾𝐾𝐾 × 𝑆𝑆𝐾𝐾𝐾𝐾

, × 𝑆𝑆𝐾𝐾𝐾𝐾ℎ𝑆𝑆𝐾𝐾𝐾𝐾 × 𝑆𝑆𝐾𝐾𝐾𝐾 × 𝑚𝑚𝐾𝐾𝐾𝐾

, × 𝑀𝑀𝐾𝐾𝐾𝐾ℎ×

100𝑀𝑀𝑆𝑆

đ¶đ¶m,Ech R: Concentration massique de l’échantillon 𝑚𝑚𝐾𝐾𝐾𝐾 : Masse de l’étalon ; 𝑆𝑆𝐾𝐾𝐾𝐾

, : Surface de l’étalon interne de l’échantillon 𝑆𝑆𝐾𝐾𝐾𝐾ℎ : Surface de l’échantillon ; 𝑆𝑆𝐾𝐾𝐾𝐾 : Surface de l’échantillon aromatique 𝑆𝑆𝐾𝐾𝐾𝐾 : Surface de l’échantillon interne ; 𝑚𝑚𝐾𝐾𝐾𝐾

, : Masse de l’étalon interne dans l’échantillon 𝑀𝑀𝐾𝐾𝐾𝐾ℎ : Masse brute de l’échantillon 𝑀𝑀𝑆𝑆 : Masse sĂšche.

II.2.2. Isolement des souches microbiennes

II.2.2.1. But

Le but de cette Ă©tape est d’isoler et d’avoir le maximum de souches microbiennes

contenues dans l’échantillon de sol.

II.2.2.2. Principe

Cette mĂ©thode consiste Ă  isoler les souches microbiennes Ă  partir de l’échantillon de

sol contaminĂ© en utilisant des milieux spĂ©cifiques additionnĂ©s d’antibiotiques.

Page 40: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

21

II.2.2.3. Mode opératoire

II.2.2.3.1. Isolement des souches de Pseudomonas fluorescents

Les Pseudomonas fluorescents sont isolés et dénombrés selon la technique décrite par

King et al., (1954). Cette technique est basĂ©e sur l’observation sous lumiĂšre ultraviolette Ă 

254 nm de la pyoverdine, un pigment fluorescent qui représente la majeure partie des

sidéphores produites par ces bactéries.

Pour cela, 1 g de chaque échantillon de sol est donc pesé puis, des dilutions en cascade

(avec 9 ml de PBS) sont rĂ©alisĂ©es. L’ensemencement est effectuĂ© en surface. Les boĂźtes

ensemencĂ©es sont incubĂ©es Ă  30°C pour une durĂ©e d’incubation de 24 Ă  48 heures. Toutes les

colonies fluorescentes sont dĂ©nombrĂ©es et prĂ©levĂ©es Ă  l’aide de « cure-dents » prĂ©alablement

stérilisées puis repiquées dans de nouvelles boßtes de Pétri contenant du milieu King B.

II.2.2.3.2. Isolement des souches d’actinomycùtes

Les actinomycĂštes sont des microorganismes faciles Ă  cultiver. Par ailleurs, leur

croissance lente et leur faible nombre dans les échantillons de sol sont souvent masqués par

les bactĂ©ries et les champignons Ă  croissance rapide lors de l’isolement. Par consĂ©quent,

l’utilisation d’un milieu spĂ©cifique (AS1) additionnĂ© d’antibiotiques combinĂ© Ă  des

traitements des Ă©chantillons de sol facilite l’isolement de ces groupes de microorganismes. Un

prĂ©traitement des Ă©chantillons de sol est entrepris avant l’isolement.

a. Prétraitement des échantillons de sol

Une semaine avant leur utilisation, les échantillons de sol sont distribués dans des

boßtes de Pétri stériles et laissés dans un dessiccateur sous vide contenant du silicagel qui

absorbe l’humiditĂ©. Cette Ă©tape prĂ©liminaire permet de sĂ©lectionner les actinomycĂštes dans

l’échantillon de sol.

b. Préparation de la solution de dilution et ensemencement du milieu

Un (1) gramme de sol est diluĂ© dans 9 ml d’EDS puis agitĂ© au vortex deux fois

pendant 5 min ; cette suspension constitue la dilution 10-1.

Une sĂ©rie de dilutions dĂ©cimales (jusqu’à 10-3) est effectuĂ©e pour chaque Ă©chantillon.

Le milieu est ensemencé en surface à raison de 0,1 ml par dilution par boßte de Pétri. Les

boßtes de Pétri sont incubées à 30°C et observées quotidiennement pendant une durée de 4

semaines.

Page 41: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

22

Les colonies d’actinomycĂštes sont repĂ©rĂ©es par leur aspect macroscopique

caractéristique (colonies dures incrustées dans la gélose). La pureté des souches

d’actinomycĂštes est vĂ©rifiĂ©e par repiquages successifs sur de nouveaux milieux AS1 sans

antibiotiques.

II.2.2.3.3. Isolement de la flore totale cultivable

La flore totale est constituée, en grande partie, par des bactéries qui peuvent se

développer sur le milieu TSA (Triptic Soy Agar).

A l’aide d’une pipette stĂ©rile, 0,1 ml de chaque dilution dĂ©cimale 10-1 Ă  10-4 sont

ensemencĂ©s sur milieu TSA. La culture est incubĂ©e Ă  l’obscuritĂ© Ă  28°C. La lecture est faite

aprĂšs 24 heures, 48 heures et 72 heures d’incubation et toutes les colonies formĂ©es sont

repiquées dans des boßtes de Pétri contenant du milieu TSA pour la purification.

II.2.3. Conservation des souches

Une colonie de chaque isolat est cultivée sur milieu King B liquide pour les

Pseudomonas, sur milieu TSA pour la flore totale cultivable et sur un milieu AS1 liquide pour

les ActinomycÚtes. Ces cultures en milieu liquide sont ensuite incubées à 30°C dans un bain

marie avec agitation pendant 24 heures pour les Pseudomonas et la flore totale cultivable et

pendant 4 Ă  7 jours pour les actinomycĂštes.

Un millilitre (1 ml) de chaque culture est prĂ©levĂ© par la suite Ă  l’aide d’une

micropipette stérile et introduit dans un cryotube stérile contenant 1 ml de glycérol à 20%

(V/V) stĂ©rilisĂ©e Ă  l’autoclave Ă  la tempĂ©rature 121°C pendant 20 min et Ă  une pression de 1,5

bar (Isik et al., 1999). Les cryotubes contenant la culture ont été conservés dans le congélateur

à -80°C.

II.2.4. Test de résistance des souches isolées

II.2.4.1. But

Le but de cette partie étant de sélectionner des souches jugées comme étant résistantes

et efficientes aprĂšs leur soumission volontaire dans une condition extrĂȘme de stress (milieux

de croissance dopés par des polluants).

II.2.4.2. Principe

Une quantité connue de population microbienne a été inoculée dans un milieu de

culture synthétique préalablement pollué par une quantité connue de mélange de HAP. Le

comportement des microorganismes à se développer dans de tel milieu est mis en évidence

Page 42: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

23

ainsi que leur intĂ©rĂȘt Ă  utiliser les carbones des polluants comme source d’énergie et de

carbone pour leur métabolisme.

II.2.4.3. Mode opératoire

II.2.4.3.1. PrĂ©paration d’une solution mĂšre de HAP

Des mélanges de 100 mg de chaque HAP (NaphtalÚne, AcénaphtÚne, FluorÚne,

PhénanthrÚne, AnthracÚne, FluoranthÚne, PyrÚne, Benzo(a) anthracÚne) sont dissous dans 25

ml de solvant acĂ©tone. La concentration en ÎŁ8HAP correspondante est ensuite calculĂ©e, c’est-

Ă -dire : 800 mg dans 25 ml soit 32000 mg/L (ou 32000 ppm).

La concentration correspondante à chacun des HAP est donnée en annexe 2.

II.2.4.3.2. Criblages des souches résistantes

Différentes concentrations de solution de HAP (250 mg/L ; 500 mg/L ; 1000 mg/L ;

1500 mg/L) sont préparées à partir de la solution mÚre. Pour chaque concentration, un volume

de solution de HAP est versé dans des tubes préalablement stériles puis laissés pendant 12

heures sous hotte. Ceci permet l’évaporation complĂšte du solvant utilisĂ©. Dix millilitres (10

ml) de bouillon nutritif sont ensuite ajoutés et le mélange est vortexé pendant quelques

secondes. Une suspension microbienne de 100 ”l (qui correspond à 109 UFC/ml) est

additionnée et le mélange est incubé à 30°C sur un agitateur orbital à une vitesse de 150

rpm/s.

II.2.4.3.3. Dénombrement des bactéries

La croissance microbienne a été suivie pendant 10 à 65 jours selon la méthode de

Nombre les Plus Probables (NPP) (Rattanasomboon et al., 1999). A des intervalles de temps

qui dépendent de la croissance des souches, 1 ml de chaque culture ou de chaque dilution

décimale est ensemencé en profondeur sur milieu TSA avec trois répétitions. La culture est

incubée dans une étuve à 28°C pendant 24 à 48 heures et toutes les colonies formées sont

dénombrées.

II.2.4.3.4. Méthode de dénombrement

Le dénombrement consiste à compter les colonies présentes sur les boites en Unité

Formant Colonie (UFC). Le comptage se fait macroscopiquement. En tenant compte des

caractéristiques des colonies sur son milieu approprié, seules les boites ayant 30 à 300 UFC

sont retenues.

Page 43: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

24

Le nombre d’UnitĂ© Formant Colonie est dĂ©terminĂ© selon la formule :

đ‘”đ‘” =đ‘Șđ‘Ș𝟏𝟏 + đ‘Șđ‘Ș𝟐𝟐

đ‘œđ‘œ(𝒏𝒏𝟏𝟏 + 𝟎𝟎,𝟏𝟏𝒏𝒏𝟐𝟐)𝒅𝒅

đ¶đ¶1 + đ¶đ¶2 : Somme de toutes les colonies apparues sur les deux boites retenues ;

𝑉𝑉 : Volume de l’inoculum appliquĂ© Ă  chaque boite ;

𝑑𝑑 : Taux de dilution correspondant à la premiùre dilution retenue ;

𝑛𝑛1 : Nombre de boütes retenues à la premiùre dilution ;

𝑛𝑛2 : Nombre de boütes retenues à la deuxiùme dilution.

II.2.5. Identification des souches sélectionnées

II.2.5.1. Identification de la flore totale cultivable

L’identification des souches actives est effectuĂ©e avec une culture pure. Elle comporte

un certain nombre d’étapes suivant un ordre dĂ©terminĂ©. C’est ainsi que l’identification des

bactéries comprend généralement :

‱ l’étude des caractĂšres culturaux ;

‱ l’étude des caractĂšres morphologiques et structuraux ;

‱ l’étude des caractĂšres physiologiques ;

‱ l’étude des caractĂšres biochimiques.

II.2.5.1.1. Etude des caractĂšres culturaux

L’étude des caractĂšres culturaux permet d’observer macroscopiquement l’aspect des

colonies (forme, taille, couleur, 
) cultivĂ©es sur milieu solide TSA et l’aspect de la culture

cultivée sur milieu liquide (bouillon nutritif).

II.2.5.1.2. Etude des caractĂšres morphologiques et structuraux

Cette étude permet en général de différencier la morphologie, la mobilité, le mode de

groupement et éventuellement la mode de reproduction végétative de la souche bactérienne.

La mise en évidence de ces caractÚres est réalisée grùce à une étude microscopique des

bactĂ©ries qui comprend un examen Ă  l’état frais (Marchal, 1985) et un examen aprĂšs fixation

et coloration de frottis (Marchal, 1985 ; Singleton, 1999).

II.2.5.1.3. Etude des caractĂšres physiologiques

Cette étude permet de déterminer le comportement des bactéries vis-à-vis de certains

facteurs du milieu (température, enzymes respiratoires,
).

Page 44: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

25

a. Mise en Ă©vidence des enzymes respiratoires

Test de catalase (SINGLETON, 1999; GASSER F, 1989)

Certaines bactĂ©ries peuvent dĂ©grader le peroxyde d’hydrogĂšne en eau et en oxygĂšne

molĂ©culaire par production d’un enzyme appelĂ© catalase selon la rĂ©action :

2H2O2 2H2O + O2

Peroxyde d’hydrogùne Eau oxygùne

moléculaire

Pour le mettre en Ă©vidence, la souche est mise en contact avec une solution fraĂźche de

peroxyde d’hydrogĂšne Ă  10 volumes. Un dĂ©gagement gazeux abondant sous forme de mousse

ou de bulles traduit la dĂ©composition de peroxyde d’hydrogĂšne sous l’action de la catalase.

Test de peroxydase (Singleton, 1999; Gasser, 1989)

Ce test consiste Ă  dĂ©terminer la prĂ©sence ou non d’un type de cytochrome dans la

chaĂźne respiratoire d’une bactĂ©rie. Pour cela, 1 ml de mĂ©lange Ă  partie Ă©gale d’une solution de

benzidine Ă  1% dans l’acide acĂ©tique N et de l’eau oxygĂ©nĂ©e Ă  1% est ajoutĂ© dans une culture

bactérienne sur bouillon nutritif de 24 heures. Une coloration bleu-noir survenant

immédiatement traduit la présence de peroxydase dans le systÚme enzymatique du germe.

b. Influence de la température (Singleton, 1999)

Les microorganismes selon les espÚces peuvent se développer dans un large intervalle

de tempĂ©rature. L’étude consiste Ă  incuber la souche Ă  Ă©tudier Ă  diffĂ©rentes tempĂ©ratures, les

autres paramĂštres Ă©tant maintenus constants. Les tempĂ©ratures d’incubation sont : 4°C – 8 °C

– 15 °C – 30 °C 37 °C et 45 °C. La croissance bactĂ©rienne apprĂ©ciĂ©e par la turbiditĂ© du milieu

est observée tous les jours.

II.2.5.1.4. Etude des caractĂšres biochimiques

Cette étude permet de distinguer différents genre ou espÚces bactériens en se basant

sur la différence de métabolisme.

Galerie LEMINOR

La galerie LEMINOR permet de :

‱ dĂ©terminer l’équipement enzymatique du genre ;

‱ Ă©tudier la fermentation des sucres par les bactĂ©ries ;

‱ caractĂ©riser les rĂ©actions cataboliques.

Catalase

Page 45: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

26

Elle est rĂ©alisĂ©e Ă  partir d’une colonie bactĂ©rienne prĂ©levĂ©e Ă  partir d’une culture pure.

Cette colonie est homogĂ©nĂ©isĂ©e dans un tube de 10 ml d’eau distillĂ©e stĂ©rile.

Les modalitĂ©s d’ensemencement, de lecture et d’interprĂ©tation de la galerie LEMINOR

sont résumées dans le tableau 5 qui suit.

Tableau 5. ModalitĂ© d’ensemencement, de lecture et d’interprĂ©tation de la galerie

LEMINOR

Milieu Ensemencement Lecture aprÚs incubation 24 heures à 30°C Réaction + Réaction -

Mannitol Mobilité Nitrate

Piqûre centrale

Virage au jaune Diffusion de la culture

Précipité rouge aprÚs ajout de réactif de Griess : nitrate +

Pas de virage Pas de diffusion de culture

Pas de précipité aprÚs ajout de réactif de Griess: nitrate -

Hajna Kligler

Pente en stries

ascendantes et piqûre centrale

Culot jaune : glucose + Pente jaune : lactose +

Présence de bulles : gaz + Présence de précipité noir :

bactérie H2S +

Culot rouge : glucose – Pente rouge : lactose –

Absence de bulles : gaz – Absence de prĂ©cipitĂ© noir :

bactérie H2S - Lysine

Fer

Pente en stries ascendantes et piqûre

centrale

Culot jaune : LDC – Pente jaune : LDA +

Culot violet : LDC + Pente violette : LDA -

Citrate de Simmons

Pente en stries ascendantes Virage au bleu Pas de virage

Urée

indole

Quelques gouttes de suspension

bactérienne dans 1 ml du milieu

Virage au rouge : urĂ©ase + Formation d’un anneau rouge Ă  la surface aprĂšs ajout de rĂ©actif

de Kovacs : indole +

Pas de virage : urĂ©ase – Pas d’anneau aprĂšs ajout de

rĂ©actif de Kovacs : indole –

+ : positif LDC : lysine dĂ©carboxylase H2S:sulfure d’hydrogĂšne –: nĂ©gatif LDA : lysine dĂ©saminase

II.2.5.2. Etude phĂ©notypique de la souche d’actinomycĂšte

L’identification de la souche d’actinomycĂšte par Ă©tude phĂ©notypique nĂ©cessite l’étude

des différents caractÚres de la souche tels que les caractÚres culturaux, les caractÚres

morphologiques, les caractĂšres physiologiques et les caractĂšres biochimiques.

II.2.5.2.1. Etude des caractĂšres culturaux

Cette Ă©tude permet d’observer macroscopiquement l’aspect des colonies sur milieu

solide. Les caractÚres culturaux sont déterminés sur des milieux de culture spécifiques : ISP2,

ISP4, ISP5 (Shriling et Gottlieb, 1966), le milieu AS1, le milieu Amidon-Caséine agar, le

milieu Nutrient agar, et le milieu sporulation agar. L’inoculum prĂ©parĂ© prĂ©cĂ©demment est

ensemencĂ© en stries sur ces diffĂ©rents milieux. L’importance de la croissance, le

Page 46: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

27

développement du mycélium de substrat et du mycélium aérien ainsi que la recherche de la

présence des pigments diffusibles dans la gélose autres que les pigments mélanoides, sur

chaque milieu sont notĂ©s aprĂšs 07, 14 et 21 jours d’incubation Ă  30°C.

II.2.5.2.2.Etude des caractĂšres morphologiques

Technique de culture sur lamelle (Cross, 1989)

Cette Ă©tude consiste en l’observation microscopique de la morphologie des spores, du

mycĂ©lium de substrat et du mycĂ©lium aĂ©rien d’une culture de souches d’actinomycĂštes sur

lamelle. Une lamelle stérile est insérée délicatement dans un milieu gélosé (ISP2), de maniÚre

Ă  former un angle d’environ 45°. Une goutte de l’inoculum est dĂ©posĂ©e contre la lamelle en

contact avec le milieu. AprĂšs 14 jours d’incubation Ă  30°C, la lamelle est retirĂ©e

soigneusement de la gélose, déposée sur une lame et examinée au microscope à immersion à

l’objectif x 100.

II.2.5.2.3. Etude des caractĂšres physiologiques

L’étude des caractĂšres physiologiques permet de dĂ©celer le comportement des

bactéries vis-à-vis de certains facteurs de milieu (température, pH, tolérance en sel,
). Pour

la détermination de la température optimale, la croissance est estimée aprÚs 21 jours

d’incubation à 5°C, 15°C, 20°C, 30°C, 37°C, 45°C et 55°C. Le pH optimum de croissance a

été étudié sur milieu CYD tamponné à différents pH (Crawford et al., 1993). La tolérance

maximale au Na Cl est réalisée sur milieu AS1 (Tresner et al., 1968). Le type respiratoire se

fait sur milieu viande-foie (VF) selon la méthode décrite par Guiraud en 1998. La

détermination de la mobilité des actinomycÚtes a été réalisée sur milieu mannitol-mobilité

(Guiraud, 1998). La mise en évidence des pigments mélanoides produits par les souches

représentatives est réalisée sur les milieux ISP6 et ISP7 en gélose inclinée (Shirling et

Gottlieb, 1966 ; Mochevaetal.,2002).

II.2.5.2.4. Etude des caractĂšres biochimiques

Cette Ă©tude permet de distinguer diffĂ©rents genres ou espĂšces d’actinomycĂštes en se

basant sur la diffĂ©rence de mĂ©tabolisme. Elle est basĂ©e sur la recherche de l’enzyme la

catalase, la recherche de l’urĂ©ase et de la production d’indole, l’hydrolyse de la casĂ©ine

(Williams et Cross, 1971 ; Gordon et Smith, 1953) et l’hydrolyse de l’amidon (Gordon et

Smith, 1953) et la fermentation des différentes sucres selon la méthode décrite par Pridham et

Gottlieb en 1948.

Page 47: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Matériels et méthodes

28

II.2.6. Dosage des HAP résiduels

II.2.6.1. Quantification des HAP résiduels

Dans cette étape, seules les souches résistantes à la solution des HAP à la

concentration de 1500 mg/L sont Ă  considĂ©rer. Pour cela, le mĂȘme protocole que dans la

deuxiÚme étape est appliqué. Un milieu liquide propre sans HAP et sans microorganismes est

réservé pour servir de témoin négatif.

A chaque prélÚvement, la suspension bactérienne (ainsi que le blanc) est filtrée en

utilisant du papier filtre en fibre de verre. Le filtrat ainsi obtenu est ensuite utilisé pour

l’extraction des HAP rĂ©siduels.

Cette extraction se déroule en 2 étapes :

‱ Extraction des HAP rĂ©siduel : le filtrat additionnĂ© de trois volumes Ă©gaux de solvant

d’extraction (acĂ©tate d’éthyle) sont versĂ©s dans une ampoule Ă  dĂ©canter de 100 ml et

agités vigoureusement pendant au moins 5 min puis laisser décanter pendant 15 min.

La phase organique est récupérée dans un ballon à fond rond de 100 ml.

‱ PrĂ©-concentration : L’extrait est Ă©vaporĂ© Ă  l’aide d’un Ă©vaporateur rotatif jusqu’à

obtenir un volume de 2 ml environ. Puis l’extrait est Ă©vaporĂ© de nouveau avec un flux

d’azote pour obtenir exactement un volume final de 0,5 ml. L’extrait final est transfĂ©rĂ©

à l’aide d’une micro-seringue en verre dans un tube de 1,5 ml de contenance puis

passé à la GC et quantifié, il est ensuite conservé au congélateur.

Page 48: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

RĂ©sultats

RESULTATS

Page 49: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

RĂ©sultats

29

III.1. TAUX DES HAP DANS L’ECHANTILLON DU SOL CONTAMINE L’analyse chromatographique en phase gazeuse (CPG) de l’échantillon de sol de

Tsimiroro a permis de mettre en évidence la présence de quatorze (14) HAP composé de

naphtalÚne, acénaphtylÚne, acénaphtÚne, fluorÚne, phénanthrÚne, anthracÚne, fluoranthÚne,

pyrĂšne, benzo[a]anthracĂšne, chrysĂšne benzo[b]fluoranthĂšne, benzo[k]fluoranthĂšne, benzo[a]

pyrĂšne, dibenzo[a,h]anthracĂšne.

Le tableau 6 suivant montre les différents HAP et leurs concentrations présentes dans

l’échantillon de sol de Tsimiroro aprĂšs le dosage chromatographique :

Tableau 6. Les différents HAP présents dans le sol de Tsimororo

N° Noms des composés Formule brute

Nombre de cycle

Concentration (mg/kg)

1 NaphtalÚne C10H8 2 2,985 2 AcénaphtylÚne C12H8 3 1,436 3 AcénaphtÚne C10H10 3 0,002 4 FluorÚne C13H10 3 0,765 5 PhénanthrÚne C14H10 3 0,374 6 AnthracÚne C14H10 3 0,418 7 FluoranthÚne C16H10 4 0,105 8 PyrÚne C16H10 4 0,247 9 Benzo[a]anthracÚne C18H12 4 0,156

10 ChrysĂšne C18H12 4 3,805 11 Benzo[b]fluoranthĂšne C20H12 5 0,649 12 Benzo[k]fluoranthĂšne C20H12 5 1,755 13 Benzo[a] pyrĂšne C20H12 5 0,983 14 Dibenzo[a,h]anthracĂšne C22H14 5 0,251

III.2. ISOLEMENT DES SOUCHES MICROBIENNES Vingt-six (26) souches microbiennes ont été isolées à partir de sol pollué par les

hydrocarbures dans un site industriel d’un grand gisement d’huile lourde de Tsimiroro dont

quatre (4) Pseudomonas fluorescents (numérotées de P1 à P4), dix (10) actinomycÚtes

(numĂ©rotĂ©es d’A1 Ă  A10) et douze (12) flores totales cultivables (numĂ©rotĂ©es de F1 Ă  F12).

Les isolats de Pseudomonas fluorescents sont reconnaissables par le reflet d’un

pigment fluorescent sous la lumiùre ultraviolette de longueur d’onde 254 nm (photo 1).

Page 50: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

RĂ©sultats

30

Photo 1. Souches pures de Pseudomonas fluorescents sur le milieu King B

Les souches d’actinomycĂštes isolĂ©es sont morphologiquement identiques c’est-Ă -dire les

colonies sont opaques, de forme arrondie, de petite taille, à bords irréguliers et incrustées dans

le milieu de culture. Les souches se différencient par la couleur du mycélium aérien et celle

du mycélium végétatif, leurs tailles et la production de pigments (photo 2).

Souche d’actinomycĂšte Souche pure d’actinomycĂšte Souches d’actinomycĂštes produisant des pigments sur milieu AS1 de diffĂ©rents couleurs

Photo 2. VariĂ©tĂ©s des souches d’actinomycĂštes isolĂ©es sur milieu AS1

III.3. TEST DE RESISTANCE DES SOUCHES ISOLEES Les résultats des tests de résistance ont montré que parmi les 26 souches, seulement

deux souches (codĂ©es A1 et F2) sont rĂ©sistantes au milieu hautement contaminĂ©. C’est-Ă -dire

que ces souches ont de la capacité de se développer en milieu contaminé par les HAP

(ÎŁ8HAP) Ă  une teneur de 1500 mg/L. Les dĂ©nombrements des colonies s’effectuent

réguliÚrement; le temps de prélÚvement dépend de la croissance de chaque souche étudiée.

Les résultats ont montré que la population microbienne augmente au cours de

l’expĂ©rience. Pour la souche F2, il y a augmentation rapide de la population microbienne du

dĂ©but de l’expĂ©rience jusqu’à 12Ăšme jours d’incubation. La croissance se stabilise au 20Ăšme jour

jusqu’à 45ùme jour. Par contre, la souche A1 croit progressivement au cours de test. Les

Page 51: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

RĂ©sultats

31

tableaux ci-dessous présentent les résultats de dénombrement de la souche A1 et de la souche

F2 pour chaque temps de prélÚvement en milieu contaminé par les HAP 1500 mg/L.

Tableau 7. Dénombrement de colonies de la souche A1 à chaque temps de prélÚvement sur

milieu bouillon nutritif mélangé avec les HAP 1500 mg/L

DurĂ©e d’incubation (en jours)

DĂ©nombrement 1j 7j 15j 27j 34j 48j 55j 62j

A1 (UFC/ml) 4,2.108 8,9.108 2,6.109 3,5.109 5,3.109 8.108 4,5.108 4,7.107

Tableau 8. Dénombrement de colonies de la souche F2 à chaque temps de prélÚvement sur

milieu bouillon nutritif mélangé avec les HAP 1500 mg/L

DurĂ©e d’incubation (en jours)

DĂ©nombrement 1 j 4 j 7 j 12 j 20 j 25 j 32 j 39 j 45 j

F2 (UFC/ml) 1,4.108 9,1.109 5,3.1010 6,1.1010 7,6.109 7,6.109 109 6,8.108 2,5.108

III.4. IDENTIFICATION DES SOUCHES SELECTIONNEES Ces deux souches ont fait l‘objet d’une identification culturales, morphologiques,

physiologiques et biochimiques.

II.4.1. Identification de la souche A1

L’ensemble des caractùres culturaux, morphologiques ainsi que les caractùres

physiologiques et biochimiques étudiées de la souche A1 a permis de classer les souches dans

le genre Streptomyces. En se rĂ©fĂ©rant Ă  la 9Ăšme Ă©dition du Manuel de Bergey, l’isolat A1 se

rapproche à l’espùce Streptomyces sp.

Les caractĂšres culturaux, morphologiques, physiologiques et biochimiques de cette

souche sont donnés dans les tableaux ci- aprÚs.

Page 52: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

RĂ©sultats

32

Tableau 9. CaractĂ©ristiques culturales de la souche d’actinomycĂšte A1

ISOLAT A1 :

Milieux Croissance Sporulation Mycelium de substrat

Mycelium aérien

Pigment diffusible

ISP2 ++ + brunĂątre blanc - ISP4 ++ + brunĂątre blanc - ISP5 ++ + brunĂątre blanc -

Nutrient agar - - - - - AS1 +++ + Brun blanc - SCA +++ + Blanc blanc -

Sporulation agar ++ + Brun blanc -

Tableau 10. CaractĂšres morphologiques, physiologiques et biochimiques de la souche A1

Caractéristiques Isolat

Caractéristiques Isolat

A1 A1 Production de pigment

mélanoïde : Température de croissance:

ISP6 - 4°C - ISP7 + 15°C ++

ActivitĂ© enzymatique : 20°C +++ Hydrolyse de l’amidon + 30°C +++ Hydrolyse de casĂ©ine + 37°C ++

Catalase + 44°C - Uréase - Croissance à pH:

Coagulation du lait écrémé + 3,3 - Peptonisation du lait écrémé - 5,3 ++

Production d’indole - 7,3 +++

Type respiratoire AĂ©robie

strict 9,3 +++

Mobilité - 12,3 - Tolérance en NaCl: Source de carbone:

0% + Mannitol - 1% +++ Glucose + 3% ++ Galactose + 5% - Tréhalose - 7% - Maltose + 9% - Arabinose -

10% - Dulcitol + Saccharose + Rhamnose -

- : négatif, inhibition de la croissance / + : positif, croissance faible / ++ : croissance

modérée +++ : croissance abondante

Page 53: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

RĂ©sultats

33

III.4.2. Identification de la souche F2

L’étude des caractĂ©ristiques culturales, morphologiques, physiologiques et biochimiques a

permis de rapprocher la souche F2 à l’espùce Bacillus simplex. Les caractùres culturaux,

morphologiques, physiologiques et biochimiques de ces trois souches sont donnés dans les

tableaux ci- aprĂšs.

Tableau 11. CaractĂšre culturaux, morphologiques et physiologiques de la souche F2

Souches Test F2

CaractĂšres culturaux

Croissance : rapide Couleur : crĂšme

Surface et texture : brillante Contour : irrégulier

Hauteur: lĂ©gĂšrement surĂ©levĂ© DiamĂštre: 3- 6 m aprĂšs 2 jours d’incubation

CaractĂšres morphologiques

Gram + Bacille

0,7 -0,9 ”m de diamÚtre Mobile

CaractÚre physiologiques Influence de la Température

4 °C - 8 °C +

20 °C ++ 30 °C +++ 37 °C ++ 45 °C -

pH 7 Enzymes respiratoires Catalase +

- : négatif + : croissance faible ++ : croissance moyenne+++ : croissance abondante

Tableau 12. CaractĂšre biochimiques de la souche F2

Souches Milieu F2

Utilisation des sucres :

L-arabinose + Fructose +

Milieu urée indole

Uréase - Xylose + Indole - Raffinose +

SIMMONS Citrate perméase + Ribose +

Mannitol mobilité nitrate

Mannitol + Sucrose + Mobilité Mobile Trehalose + Nitrate

réductase + Sorbitol +

Lysine -fer LDA - D-xylose - LDC - Rahmnose -

Hajna-Kligler

Glucose + D-manose - Lactose + D-arabinose -

H2S - Cellulose - Gaz +

- : réaction négative / + : réaction positive

Page 54: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

RĂ©sultats

34

III.5. RENDEMENT D’ELIMINATION DE CHAQUE HAP Les genres Streptomyces sp. et Bacillus qui ont Ă©tĂ© identifiĂ©es, sont utilisĂ©s pour le

dosage des HAP résiduels dans le milieu de culture mélangé avec les HAP à la concentration

de 1500 mg/L. Chaque souche est étudiée séparément. Les suivis des concentrations

s’effectuent rĂ©guliĂšrement, le temps de prĂ©lĂšvement dĂ©pend de l’état d’évolution de

concentration en HAP dans le milieu lors de l’incubation. Si la dĂ©gradation est rapide, les

prĂ©lĂšvements ont Ă©tĂ© effectuĂ©s Ă  des intervalles de temps courts et Ă  l’inverse, si la

dégradation est modeste, les prélÚvements sont effectués toutes les semaines ou tous les dix

jours. Le tableau ci-dessous prĂ©sente les rendements d’élimination de chaque HAP pour

chaque temps de prélÚvement. Pour mieux visualiser les résultats, ces données sont présentées

en forme de graphe (figure 6 et figure 7).

Tableau 13. Rendement d’élimination des HAP en pourcentage (%) pour chaque durĂ©e

d’élimination

Pourcentage d’élimination (%) des HAP en fonction de leur durĂ©e d’incubation (en jours)

Streptomyces sp. (A1)

HAP 0j 1j 7j 18j 28j 45j 51j 58j 62j 75j

NaphtalĂšne 0 23,74 50,33 62,24 75,32 73,15 69,12 80,32 83,79 85,38

AcénaphtÚne 0 13,50 34,55 46,23 68,29 71,44 70,43 77,65 80,10 82,36

FluorĂšne 0 19,11 41,18 45,66 52,73 57,26 48,32 65,25 68,51 73,27

PhénanthrÚne 0 21,42 49,31 53,60 69,99 73,22 68,45 70,95 74,98 76,19

AnthracĂšne 0 15,33 29,61 50,33 55,91 61,22 51,47 61,26 66,59 71,86

FluoranthĂšne 0 0 3,76 17,33 31,44 34,15 33,23 36,17 38,55 40,17

PyrĂšne 0 0 2,79 15,12 32,75 30,41 29,36 42,13 47,56 50,28

Benzo(a)anthracĂšne 0 0 1,32 10,24 27,40 29,12 26,48 27,68 30,31 32,42

Bacillus simplex (F2)

HAP 0j 1j 7j 15j 25j 46j 53j 59j 63j 72j

NaphtalĂšne (2) 0 0 6,45 68,59 74,41 78,74 82,15 86,35 91,63 95,32

AcénaphtÚne (3) 0 0 4,21 39,20 48,61 60,32 64,26 70,13 74,29 78,41

FluorĂšne (3) 0 0 5,22 47,76 61 ,02 65,44 72,09 78,56 80,63 83,45

PhénanthrÚne (3) 0 0 8,73 55,39 72,52 81,11 85,90 89,31 88,30 86,66

AnthracĂšne (3) 0 0 7,22 72,31 76,22 79,16 82,19 84,72 86,1 89,31

FluoranthĂšne (4) 0 0 2,30 26,22 32,44 47,31 50,88 51,25 52,38 54,22

PyrĂšne (4) 0 0 3,71 31,66 40,21 50,23 52,16 54,19 56,33 58,37

Benzo(a)anthracĂšne 0 0 1,97 12,65 19,95 24,63 31,44 36,79 40,36 45,21

Page 55: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

RĂ©sultats

35

La figure 6 prĂ©sente l’évolution de rendement d’élimination des 8 HAP par le

Streptomyces sp. en fonction de la durĂ©e d’incubation. Le rendement d’élimination augmente

linĂ©airement au dĂ©but de l’expĂ©rience jusqu’à 28Ăšme jours d’incubation pour les 8 HAP puis la

dégradation semble moins vite, la courbe semble atteint le plateau au bout de 75 jours

d’incubation. Cette espĂšce dĂ©grade plus efficacement et plus rapidement les HAP lĂ©gers : le

naphtalĂšne, l’acĂ©naphtĂšne, le fluorĂšne, le phĂ©nanthrĂšne et l’anthracĂšne (cycles aromatiques ≀

3) que les HAP lourds (le fluoranthÚne, le pyrÚne et le benzo(a)anthracÚne). Ces résultats

montrent que Streptomyces sp. est une espĂšce potentielle pour Ă©liminer les HAP dans le

milieu de culture.

Figure 6. Rendement d’élimination de huit HAP en pourcentage (%) en fonction de

durĂ©e d’incubation pour l’espĂšce Streptomyces sp.

La figure 7 ci-dessous prĂ©sente le pourcentage d’élimination des 8 HAP par Bacillus

simplex en fonction de la durĂ©e d’incubation. Des rĂ©sultats similaires que prĂ©cĂ©demment ont

été observés. Cette espÚce de Bacillus simplex élimine plus facilement les HAP composés de

cycles aromatiques ≀ 3 que les HAP lourds. Cependant, le Bacillus simplex dĂ©grade le

naphtalùne et l’anthracùne plus rapidement que les autres HAP.

En Ă©gard aux rĂ©sultats obtenus, l’espĂšce de Bacillus simplex semble pouvoir dĂ©grader

ces HAP plus vite que l’espùce de Streptomyces sp.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

0 1 7 18 28 45 51 58 62 75

Pour

cent

age

d'Ă©l

imin

atio

n (%

)

Durée d'incubation (jours)

NaphtalĂšne

AcénaphtÚne

FluorĂšne

PhénanthrÚne

AntrhacĂšne

FluorenthĂšne

PyrĂšne

Benzo(a)anthracĂšne

Page 56: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

RĂ©sultats

36

Figure 7. Rendement d’élimination de huit HAP en pourcentage (%) en fonction de

durĂ©e d’incubation pour l’espĂšce Bacillus simplex

0

20

40

60

80

100

120

0 1 7 15 25 46 53 59 63 72

Pour

cent

age d

'Ă©lim

inat

ion

(%)

Durée d'incubation (jours)

NaphtalĂšne

AcénaphtÚne

FluorĂšne

PhénanthrÚne

AntrhacĂšne

FluorenthĂšne

PyrĂšne

Benzo(a)anthracĂšne

Page 57: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Discussions

DISCUSSIONS

Page 58: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Discussions

37

DISCUSSIONS

L’objectif de cette Ă©tude Ă©tait (i) de sĂ©lectionner les souches rĂ©sistantes Ă  une gamme

croissante de concentration de mélange HAP étudiés dans des milieux de culture spécifique et

(ii) de suivre la cinĂ©tique de dĂ©gradation des polluants en mettant en Ɠuvre diffĂ©rents

microorganismes sélectionnés.

Dans la premiĂšre partie de l’étude dont les activitĂ©s visent principalement Ă 

sélectionner des souches jugées comme étant résistantes et efficientes aprÚs leur soumission

volontaire Ă  une condition extrĂȘme de stress (milieux de croissance dopĂ©s par des polluants).

Pour y parvenir, plusieurs étapes de travaux ont été poursuivies.

Diverses espÚces de microorganismes (bactéries, champignons) ont été identifiées

comme Ă©tant capable de dĂ©grader ces composĂ©s mais d’une façon limitĂ©e. Dans notre Ă©tude,

trois (3) groupes de microorganismes (le genre Pseudomonas, les actinomycĂštes et la flore

totale cultivable) ont été isolés à partir de sol pollué par les hydrocarbures. Ces trois types de

microorganismes ont déjà été rapportés comme étant capables de dégrader les HAP dans le

sol (Kurkela et al., 1988; Simon et al., 1993; Mahmoud et Rama, 1993 ; Yang et al., 1994).

L’isolement des microorganismes rhizosphĂ©riques nĂ©cessite des techniques permettant

d’obtenir un nombre considĂ©rable des isolats Ă  partir de sol polluĂ© par les hydrocarbures. A

cette fin, l’utilisation des mĂ©thodes d’isolement sĂ©lectives a Ă©tĂ© une Ă©tape cruciale.

L’isolement sĂ©lectif des microorganismes n’est pas exactement facile pour les souches

d’actinomycĂštes. Les substrats apportĂ©s par les produits utilisĂ©s pour le milieu favorisent non

seulement la croissance des actinomycĂštes mais aussi d’autres bactĂ©ries Ă  croissance rapide et

des champignons. De ce fait, la prĂ©sence de ces derniers empĂȘche un isolement facile des

actinomycÚtes qui ont un temps de génération relativement long (Williams et al., 1982;

Crawford et al.,1993). L’utilisation de milieu contenant de la chitine, de l’amidon, de

l’arginine, de l’asparagine, de la casĂ©ine conduit Ă  un isolement sĂ©lectif des actinomycĂštes

alors que la croissance des bactéries et des champignons est faible (Williams et Davies, 1965).

Ce qui explique le choix du milieu AS1 pour l’isolement, ce milieu contient de

l’amidon, de l’arginine et de l’asparagine. L’AS1 est surtout utilisĂ© pour l’isolement des

souches d’ActinomycĂštes telluriques. Il a Ă©tĂ© utilisĂ© par le Laboratoire de Daw Agro Sciences

(DAS) pour l’isolement des souches d’actinomycùtes à partir du sol.

Les techniques d’isolement utilisĂ©es consistent en un prĂ©traitement par la chaleur de

l’’échantillon et Ă  l’addition dans le milieu d’isolement, d’antibiotiques inhibant la croissance

Page 59: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Discussions

38

de germes envahisseurs (Larpent et Sanglier, 1989; Ouhdouche et al., 2001; Hilali et al.,

2002 ; Jung Yeoplee, 2002). Cependant, l’utilisation d’antibiotiques lors de l’isolement est un

sujet controversé. Certains auteurs pensent que les antibiotiques inhibent beaucoup

d’actinomycĂštes (Porter et al., 1960) et d’autres au contraire suggĂšrent l’emploi d’un mĂ©lange

antifongique et antibactérien (Dulaney et al.,1955 ; Williams et Davies ,1965).

Dans cette Ă©tude, trois (3) antibiotiques ont Ă©tĂ© utilisĂ©s : l’acide nalidixique qui permet

l’élimination des bactĂ©ries Ă  Gram nĂ©gatif selon Suzuki et al. (1999). Les actinomycĂštes

peuvent rĂ©sister Ă  l’acide nalidixique jusqu’à une concentration de 10 ÎŒg/ml. La

triméthoprime quant à elle, inhibe les bactéries à croissance rapide (Labeda et Shearer, 1990).

Et la cycloheximide qui est un inhibiteur utilisĂ© pour l’isolement des actinomycĂštes (Wang et

al., 1999).

L’ajout d’antibiotiques dans le milieu d’isolement n’a pas empĂȘchĂ© la croissance de

quelques petites colonies de champignons mais ce sont surtout les bactéries à Gram positif qui

posent problĂšme : elles ne peuvent pas ĂȘtre Ă©liminĂ©es et envahissent la gĂ©lose, gĂȘnant ainsi la

croissance des actinomycĂštes.

Pour les Pseudomonas fluorescents, l’isolement a Ă©tĂ© effectuĂ© sur milieu de culture

King B (King et al., 1954). Cette technique est basĂ©e sur l’observation sous lumiĂšre

ultraviolette à 254 nm de la pyoverdine, un pigment fluorescent qui représente la majeure

partie des sidĂ©phores produites par ces bactĂ©ries. Connus pour ĂȘtre abondants dans les sols

rhizosphériques (Kragelund et Nybroe, 1996), les Pseudomonas fluorescents ont une densité

dépendant beaucoup de son statut symbiotique et de la nature de la plante (Founoune et

Duponnois, 2002). Ces derniers auteurs ont confirmé que ce groupe de bactéries est

particuliÚrement abondant autour des racines mycorhizées.

Les flores totales sont des microorganismes faciles à cultiver. Elles sont constituées,

en grande partie, par des bactéries à croissance rapide qui peuvent se développer sur le milieu

TSA. Par consĂ©quent, l’utilisation d’un milieu Ă  base de peptone sans antibiotiques permet

facilement l’isolement de ces groupes de microorganismes.

Ces différentes méthodes ont été utilisées afin de récupérer un maximum de

microbiennes viables et cultivables. Le protocole adoptĂ© s’est ainsi avĂ©rĂ© efficace. En effet,

vingt-six (26) souches microbiennes ont été isolées et purifiées. Douze (12) souches des flores

totales cultivables, dix (10) souches d’actinomycùtes et quatre (4) souches de Pseudomonas

fluorescents proviennent d’un Ă©chantillon de sol contaminĂ© par les hydrocarbures. D’une

Page 60: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Discussions

39

maniÚre générale, le nombre des souches isolés à partir de sol contaminé par les

hydrocarbures est largement Ă©levĂ© pour effectuer de test d’acclimatation et la suivi cinĂ©tique

de la dĂ©gradation des molĂ©cules des HAP. La prĂ©sence d’un nombre moins Ă©levĂ© de souche de

Pseudomonas fluorescent dans le sol indique que la croissance de ce genre de bactérie est

inhibée à un certain seuil de HAP dans le sol. Il est possible également que le taux de

nutriments dans le sol est épuisé et influence cette inhibition en présence de toxicité élevée de

HAP.

En ce qui concerne l’effet des polluants sur la biomasse, nos rĂ©sultats montrent

clairement la capacité de certaines souches isolées à résister et à se développer en milieu

contaminé par une gamme croissante de concentration de mélange HAP. Les populations

microbiennes indigĂšnes d’un Ă©cosystĂšme polluĂ© ne prĂ©sentent pas tous les outils mĂ©taboliques

permettant de rĂ©aliser une dĂ©gradation complĂšte des polluants dans le cadre d’une attĂ©nuation

naturelle. L’acclimatation (ou bio-stimulation) est une mĂ©thode utilisĂ©e pour amĂ©liorer ce

processus de biodégradation en modifiant les conditions environnementales par adjonction de

surfactants, de nutriments, d’eau, de donneurs ou d’accepteurs d’électrons. Les conditions

favorables pour la croissance des microorganismes sont tout de mĂȘme fournies au maximum

afin d’assurer leur viabilitĂ©.

Lors de cette acclimatation, la survie de la souche A1 (actinomycĂšte) et la souche F2

(flore totale cultivable), en présence de concentration élevée de HAP (1500 mg/L), révÚle déjà

leur rĂ©sistance ainsi que leur efficacitĂ© dans le processus de biodĂ©gradation. Elles s’adaptent

facilement à ce type d'environnement tant du point physiologique et que génétique. Le fait

que le taux de population microbienne augmente au cours cette expérience démontre la

capacité de ces deux souches à utiliser les carbones des polluants comme source de carbone et

d’énergie.

Ces deux (2) souches ont fait l’objet d’une identification phĂ©notypique. La souche F2

a été identifiée par plusieurs caractÚres tels que les caractÚres culturaux, les caractÚres

morphologiques, les caractĂšres physiologiques et les caractĂšres biochimiques. En

l’occurrence, l’ensemble de ces caractùres a permis de rapprocher la souche F2 à l’espùce de

Bacillus simplex. C’est une espùce particuliùre que l’on retrouve dans les endroits chauds tels

qu’en Afrique. Leur croissance bactĂ©rienne peuvent avoir lieu jusqu’à 43°C (Sikorski et

Nevo, 2007).

Page 61: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Discussions

40

Pour la souche d’actinomycĂšte A1, l’identification a Ă©tĂ© effectuĂ©e au niveau de

l’espĂšce selon la mĂ©thode prĂ©conisĂ©e par l’International Streptomyces Project, par des

analyses phĂ©notypique. L’étude macroscopique et microscopique des isolats sur diffĂ©rents

milieux de culture, permet de suivre le dĂ©veloppement et l’arrangement des mycĂ©liums de

substrat et aĂ©rien ainsi que la formation des spores, elle permet aussi d’observer la forme et

l’aspect des colonies. L'ensemble des caractùres culturaux, morphologiques ainsi que les

caractÚres physiologiques et biochimiques étudiés, a permis de classer cette souche dans

l’espĂšce Streptomyces p. D’autant plus, les rĂ©sultats obtenus seront utiles pour optimiser les

conditions de culture afin d’augmenter la capacitĂ© de cette souche Ă  rĂ©sister et Ă  se dĂ©velopper

dans de milieu hautement contaminé par les HAP.

Pour cette étude, les informations apportées par les études phénotypiques ne sont pas

suffisantes pour l’identification au niveau de l’espùce. D’autres techniques sont ainsi

suggĂ©rĂ©es pour l’identification de ces deux genre bactĂ©riens, Ă  savoir les sĂ©quences

intergéniques répétitives d'ADN (rep-PCR) (Sadowsky et al., 1996), PCR- RFLP du gÚne

codant la protéine du choc thermique 65-kDa (Steingrube et al., 1997), ou le séquençage du

gĂšne rpoB codant la sous unitĂ© ÎČ de l’ARN polymĂ©rase (Kim et al., 2004).

Dans la deuxiĂšme partie de l’étude, l’objectif Ă©tait de suivre la cinĂ©tique de

dégradation des polluants par les souches sélectionnées de Streptomyces sp. et de Bacillus

simplex.

Les genres ActinomycÚtes et Bacillus sont connus pour leur capacité à dégrader les

molécules HAP dans le sol. Nos résultats montrent que ces deux espÚces de bactéries ont des

forts potentiels dans l’élimination de HAP dans le milieu. Les deux souches dĂ©gradent plus

efficacement et plus rapidement les HAP lĂ©gers (cycles aromatiques ≀ 3) par rapport aux HAP

composés de quatre (4) cycles aromatiques. Les deux souches sélectionnées ont pu utiliser les

carbones de naphtalĂšne, d’acĂ©naphtĂšne, de fluorĂšne, de phĂ©nanthrĂšne et d’anthracĂšne comme

source de carbone et d’énergie. Les rĂ©sultats lors de cette Ă©tude sont conformes Ă  ceux trouvĂ©s

dans la littĂ©rature qui ont indiquĂ© que les souches d’actinomycĂštes et de Bacillus telluriques

dégradent facilement les HAP composés de deux (2) et trois (3) cycles aromatiques (Das and

Mukhjee, 2007 ; Jacques et al., 2008).

Quant au HAP composés de quatre (4) cycles aromatiques, la capacité de ces isolats à

minéraliser, décomposer ou transformer les HAP en substances moins nocives est réduite.

Page 62: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Discussions

41

Cela est surement dĂ» Ă  l’hydrophobicitĂ© Ă©levĂ©e de HAP (fluoranthĂšne, le pyrĂšne et le

benzo(a)anthracĂšne). Ainsi, ils ne sont pas bio-disponibles pour ces deux souches.

Selon la littérature, les HAP lourds sont difficilement dégradés si des bactéries

individuelles sont mises en en Ɠuvre. De nombreuses Ă©tudes ont montrĂ© que l’emploi de

consortium de bactérie est plus efficace pour la dégradation des matiÚres polluantes (Ghazali

et al., 2004 ; Goux et al., 2003) et que la combinaison avec une phytoremédiation augmente

le pourcentage de dégradation (Jingchant Tang et al., 2010). Jacques et al., (2008) ont

déjà évalué la capacité de consortium de six (6) souches (Mycobacterium fortuitum,

Bacillus cereus, Mycrobactérium sp., Gordonia polyisoprenivorans, Microbacteriaceae

bactĂ©rium et Fusarium oxysporum) et qui ont pu dĂ©grader et minĂ©raliser l’anthracĂšne, le

phénanthrÚne et le pyrÚne dans le sol avec un taux de dégradation allant de 96% à 99% au

bout de 70 jours. Une liste de type de microorganismes sélectionnés pour des essais de

bioaugmentation des sols contaminés par les composés aromatiques est détaillée dans le

travail de Agnieszka Mrozik et al., 2010.

Page 63: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Conclusion générale et perspectives

CONCLUSION GENERALE ET

PERSPECTIVES

Page 64: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Conclusion générale et perspectives

42

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES

Le présent travail portant sur « Sélection et identification des souches telluriques

impliquées dans la dégradation des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques», nous a

permis de :

de maitriser les techniques usuelles en microbiologie et en physico-chimique,

d’apporter des informations sur l’abondance des souches microbiennes dans le

sol pollué par les hydrocarbures,

de mettre en place une banque de souches microbiennes utilisable dans les

recherches Ă  venir,

d’apporter des informations sur la potentialitĂ© des microorganismes telluriques

à résister et à dégrader les HAP,

de mettre en évidence la diversité phénotypique des souches sélectionnées.

Nous avons mis en Ă©vidence l’activitĂ© dĂ©gradante des microorganismes telluriques

sélectionnés de milieu pollué par une quantité connue de mélange de HAP aussi bien les HAP

légers composés de deux (2) et trois (3) cycles aromatiques que les HAP lourds composés de

quatre (4) cycles aromatiques. Cependant, cette Ă©tude est loin d’ĂȘtre finie. A l’avenir, nous

envisagerons d’entreprendre les travaux de recherche sur :

la caractérisation moléculaire des souches sélectionnées par PCR des gÚnes

16S ribosomal,

l’expĂ©rimentation de dĂ©contamination de sols polluĂ©s (expĂ©riences en

microcosmes) et suivi de cinétique de dégradation de polluants en utilisant les

souches sélectionnées (utilisé en consortium),

le dĂ©veloppement et optimisation des mĂ©thodes d’extraction et de

quantification de HAP,

l’isolement d’autres groupes de microorganismes (bactĂ©ries, champignons)

identifiés comme étant capable de dégrader les molécules des HAP dans le

sol,

la sélection des consortiums microbiens efficaces et le suivi de la dynamique

des souches d’intĂ©rĂȘts utilisĂ©es.

Page 65: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Références bibliographiques

REFERENCES

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Page 73: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

ANNEXES

Page 74: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

ANNEXE I : COMPOSITION DES MILIEUX DE CULTURE

1- MILIEU D’ISOLEMENT

‱ Milieu d’isolement de Pseudomonas fluorescent

King B

Polypeptone.......................................................................... 20 g

Glycérol ............................................................................. 10 ml

Phosphate bipotassique anhydre ........................................ 1,5 g

Sulfate de magnésium ........................................................ 1,5 g

Eau distillée ................................................................... 1000 ml

Agar ..................................................................................... 15 g

pH = 7,2±0,2

‱ Milieu d’isolement des souches d’actinomycùtes

AS1 (Antibiotic Selection One)

Bacto Yeast Extract................................................................ 1 g

Arginine ............................................................................. 0,2 g

Alanine ............................................................................... 0,2 g

Asparagine monohydrate ................................................... 0,5 g

Difco soluble starch ............................................................... 5 g

NaCl .................................................................................... 2,5 g

Sulfate de sodium ................................................................. 10 g

Eau distillée ................................................................... 1000 ml

Agar ..................................................................................... 15 g

pH=7,0

Les antibiotiques

Pour 1 L de milieu AS1, on ajoute :

- 10 ml de Cycloheximide (0,02g dilué dans 10ml de DMSO) ;

- 10ml de TrimĂ©thoprime (0,05g diluĂ© dans 10ml d’ED) ;

- 10 ml d’Acide nalidixique (0,05 g diluĂ© dans 10 ml d’ED) ;

‱ Milieu d’isolement pour la flore totale cultivable

TSA (Tryptic Soy Agar)

Peptone de caséine ............................................................... 15 g

Page 75: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

Peptone de soja ...................................................................... 5 g

NaCl ....................................................................................... 5 g

CaCl2, 2H2O ...................................................................... 0,04 g

Agar...................................................................................... 15 g

Eau distillée .................................................................... 1000 ml

pH=7,2

‱ Milieu pour le test de rĂ©sistance des souches

BN (Bouillon nutritif)

Extrait de levure .................................................................... 5 g

Peptone ................................................................................ 15 g

NaCl ..................................................................................... 15 g

Agar...................................................................................... 13 g

Eau distillée ................................................................... 1000 ml

pH=7,3

2- MILIEU DE DENOMBREMENT

GĂ©lose nutritive

Extrait de viande .................................................................... 3 g

Peptone .................................................................................. 5 g

NaCl ...................................................................................... 15g

Eau distillée ................................................................... 1000 ml

pH=7,3

3- MILIEU D’IDENTIFICATION DES SOUCHES

Eau peptonnée au rouge de phénol

Peptone ................................................................................ 10 g

NaCl ....................................................................................... 5 g

Eau peptonnée

Eau distillée ................................................................... 1000 ml

NaOH ................................................................................. 80 ml

Indicateur coloré

Rouge de phénol .................................................................... 2 g

Page 76: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

Eau distillé stérile ............................................................. 950 ml

Eau peptonnée au rouge de phénol

Eau peptonnée ................................................................ 1000 ml

Rouge de phénol ................................................................ 12 ml

pH=7,5±0,2

‱ Milieu urĂ©e indole

L-tryptophane ...................................................................... 0,3 g

Phosphate monopotassique ................................................. 0,1 g

Phosphate dipotassique ....................................................... 0,1 g

Na Cl ...................................................................................... 5 g

Urée ........................................................................................ 2 g

Alcool 90° ....................................................................... 0,25 ml

Rouge de phénol 1% ....................................................... 0,25 ml

Eau distillée stérile ........................................................... 950 ml

pH=7,4±0,2

‱ Milieu de Simmons

Sulfate de magnésium ......................................................... 0,2 g

Phosphate monoammoniaque ................................................ 1 g

Phosphate bipotassique .......................................................... 1 g

Na Cl ...................................................................................... 5 g

Citrate de sodium ................................................................... 1 g

Bleu de bromothymol ........................................................ 0,08g

Agar...................................................................................... 15 g

Eau distillée ................................................................... 1000 ml

pH=7,1±0,2

‱ Milieu mannitol-mobilitĂ©-nitrate

Hydrolysat trypsique de caséine .......................................... 10 g

Nitrate de potassium .............................................................. 1 g

Mannitol .............................................................................. 7,5 g

Rouge de phénol 10% ....................................................... 0,04 g

Agar..................................................................................... 3,5 g

Page 77: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH=7,6±0,2

‱ Milieu lysine fer

Peptone bactériologique ......................................................... 5 g

Extrait de levure ..................................................................... 3 g

Glucose .................................................................................. 1 g

L-lysine ................................................................................ 10 g

Citrate de fer ammoniacal ................................................... 0,5 g

Thiosulfate de sodium ....................................................... 0,04 g

Pourpre de bromocrésol .................................................... 0,02 g

GĂ©lose ............................................................................... 14,5 g

Eau distillée ................................................................... 1000 ml

pH= 6,7 ±0,2

‱ Milieu Hajna-Kligler

Peptone ................................................................................. 15 g

Extrait de viande .................................................................... 3 g

Extrait de levure ..................................................................... 3 g

Peptone pepsique de viande ................................................... 5 g

Na Cl ...................................................................................... 5 g

Sulfate ferreux ..................................................................... 0,2 g

Thiosulfate de sodium ......................................................... 0,3 g

Lactose ................................................................................. 10 g

Glucose ................................................................................... 1g

Rouge de phénol .............................................................. 0,24ml

Agar...................................................................................... 11 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH= 7,5±0,2

‱ Milieu ISP2

Extrait de levure ..................................................................... 4 g

Extrait de Malt ..................................................................... 10 g

D glucose ............................................................................... 4 g

Agar...................................................................................... 20 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH = 7,3

Page 78: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

‱ Milieu ISP4

Amidon soluble .................................................................... 10 g

K2HPO4 .................................................................................. 1 g

Mg SO4, 7H2O ....................................................................... 4 g

(NH4)2SO4 .............................................................................. 2 g

Na Cl ....................................................................................... 1g

CaCO3 .................................................................................... 2 g

Solution saline 1 ................................................................... 1 ml

Agar...................................................................................... 20 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH = 7,0

‱ Milieu ISP5

Glycérol................................................................................ 10 g

L-aspargine ............................................................................ 1 g

K2HPO4 .................................................................................. 1 g

(NH4)2SO4 .............................................................................. 2 g

Na Cl ....................................................................................... 1g

Solution saline 1 ................................................................... 1 ml

Agar...................................................................................... 20 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH = 7,0

‱ Milieu Starch Casein agar

Amidon soluble .................................................................... 10 g

Caséine ................................................................................... 1 g

K2HPO4 ............................................................................... 0,5 g

Agar...................................................................................... 15 g

Eau distillée ................................................................... 1000 ml

pH = 7,0

‱ Milieu Sporulation agar

Extrait de levure ..................................................................... 1 g

Extrait de viande .................................................................... 1 g

Page 79: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

Trypose .................................................................................. 2 g

Glucose ................................................................................ 10 g

Agar...................................................................................... 15 g

Eau distillée ................................................................... 1000 ml

pH = 7,2

‱ Milieu ISP6

Peptone ................................................................................. 15 g

Protéose peptone ................................................................... 5 g

Cittrate de fer ammoniacal .................................................. 0,5 g

Thiosulfate de sodium ....................................................... 0,08 g

Extrait de levure ...................................................................... 1g

K2HPO4 .................................................................................. 1 g

Agar...................................................................................... 20 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH = 7,0

‱ Milieu ISP7

Glycérol................................................................................ 15 g

L-aspargine ............................................................................ 1 g

K2HPO4 ............................................................................... 0,5 g

Na Cl .................................................................................... 0,5g

Fe2SO4 ............................................................................... 0,01 g

Agar...................................................................................... 20 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH = 7,2

‱ Milieu ISP9

(NH4)2SO4 ......................................................................... 2,64 g

K2HPO4 ............................................................................. 2,38 g

K2HPO4 ............................................................................. 5,65 g

Mg SO4.................................................................................... 1g

Solution saline 2 ................................................................... 1 ml

Agar...................................................................................... 20 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH= 6,8

Page 80: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

‱ Milieu CYD

Casamino acids ................................................................... 0,5 g

Extrait de levure ................................................................. 0,3 g

D-glucose ............................................................................ 0,4 g

K2HPO4 .................................................................................. 2 g

Mg SO4................................................................................... 1 g

Solution saline 2 ................................................................... 1 ml

Agar...................................................................................... 20 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH= 7,2

‱ Milieu de viande foie

Extrait de viande .................................................................. 10 g

Peptone ................................................................................. 20 g

Extrait de levure .................................................................. 10 g

Glucose .................................................................................. 2 g

Solution saline 2 ................................................................... 1 ml

Agar...................................................................................... 20 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH= 7,6

‱ Milieu mannitol-mobilitĂ©

Peptone ................................................................................. 20 g

Nitrate de potassium .............................................................. 1 g

Mannitol ................................................................................. 2 g

Rouge de phénol .............................................................. 40 mg

Agar........................................................................................ 4 g

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

pH= 8,1

‱ PBF (Phosphate Buffer Saline)

Na Cl ...................................................................................... 8 g

K Cl ..................................................................................... 0,2 g

Na2HPO4, 12H20 ............................................................... 1,44 g

K2HPO4 .......................................................................... 0,24 mg

Eau distillée stérile ........................................................ 1000 ml

Page 81: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

ANNEXE II : CONCENTRATION CORRESPONDANTE A CHACUN DES HAP

HAP Masse HAP (mg) Volume solvant (ml) Concentration

(mg/L) NaphtalĂšne 100 25 4000

AcénaphtÚne 100 25 4000

FluorĂšne 100 25 4000

PhénanthrÚne 100 25 4000

AnthracĂšne 100 25 4000

FluoranthĂšne 100 25 4000

PyrĂšne 100 25 4000 Benzo(a) anthracĂšne 100 25 4000

[ÎŁ8HAP] (mg/L ou ppm) 32 000

Page 82: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

ANNEXE III : PROTOCOLE DETAILLEE DE L’ANALYSE DES HAP DU SOL DE

TSIMIRORO PAR CPG

Etape 1 : Préparation du sol

MĂ©langer l’échantillon du sol avec du Na2SO4 et avec de l’étalon interne.

Etape 2 : Extraction du solvant par Soxhlet

Extraire Ă  l’aide d’un ballon de 200 ml le mĂ©lange d’hexane/dichloromĂ©thane (50/50)

par la mĂ©thode Soxhlet, une prise d’essai environ 2 g et attendre 8heures.

Extraction par Soxhlet

Etape 3 : Evaporation

Transvase le solvant dans un ballon de 250 ml en vue d’évaporation (30°C jusqu’à

environ 10 ml).

Etape 4 : Chromatographie sur colonne

Glisser un petit coton jusqu'à l'extrémité d'une colonne de purification. Remplir la

colonne de purification avec de l’alumine et de silicagel puis avec 1 cm de sulfate de sodium

anhydre. dĂ©poser 2 ml de la solution ainsi obtenue en Ă©luant avec 30 ml d’hexane afin

d’obtenir la fraction aliphatique. La 2ùme fraction s’obtient avec 40 ml de

hexane/dichlorométhane (90/10) pour la fraction aromatiques.

Page 83: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

Purification par colonne

Etape 5 : Concentration finale par soufflage à l’Azote

Souffler le tube contenant la fraction aromatique par N2 jusqu’à 0,5 ml.

Etape 6 : Injection sur la chromatographie en phase gazeuse

RĂ©gler l’appareil CPG puis injecter la solution concentrĂ©e afin de voir le

chromatogramme correspondant aux HAP.

Injection par CPG

Page 84: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Annexes

ANNEXE IV : DIVERSITE DES ESPECES BACTERIENNES CAPABLES DE DEGRADER

LES HAP

Page 85: SELECTION ET IDENTIFICATION DES SOUCHES TELLURIQUES

Titre : Sélection et identification des souches telluriques impliquées dans la

dégradation des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)

Nom et PrĂ©noms : RANDRIAMISAINA Kanto Aina Natacha Adresse : LOT IVY 245 Ilanivato Ampasika Tel : +261 33 18 540 39 E-mail : [email protected] Nombre de page : 49 ; Nombre des tableaux : 13 ; Nombres des figures : 7 ; Nombres des photos : 2

RESUME Une collection de vingt-six (26) souches microbiennes ont été isolées à partir des sols pollués

par les hydrocarbures dans un site industriel d’un grand gisement d’huile lourde de Tsimiroro dont quatre (4) Pseudomonas fluorescents, dix (10) actinomycĂštes et douze (12) flores totales cultivables. Ces souches ont Ă©tĂ© testĂ©es pour leurs capacitĂ©s Ă  dĂ©velopper en milieu de culture synthĂ©tique prĂ©alablement polluĂ© par une quantitĂ© connue de mĂ©lange de HAP (ÎŁ8HAP) Ă  diffĂ©rentes concentrations (250 mg/L ; 500 mg/L ; 1000 mg/L ; 1500 mg/L). La croissance microbienne a Ă©tĂ© suivie pendant soixante-cinq (65) jours selon la mĂ©thode de Nombre les Plus Probables (NPP). Parmi toutes les souches, seulement deux isolats A1 et F2 ont la capacitĂ© Ă  rĂ©sister et Ă  dĂ©velopper en milieu contaminĂ© par les HAP d’intĂ©rĂȘt Ă  une teneur de 1500 mg/L. Une augmentation de la population microbienne a Ă©tĂ© observĂ©e au cours de cette expĂ©rience. L’étude des caractĂ©ristiques culturales, morphologiques, physiologiques et biochimiques de ces deux souches ont permis de rapprocher l’isolat A1 Ă  l’espĂšce Streptomyces sp. et l’isolat F2 Ă  l’espĂšce Bacillus simplex. Le dosage des HAP rĂ©siduels dans le milieu de culture mĂ©langĂ© avec les HAP Ă  la concentration de 1500 mg/L a montrĂ© que ces deux souches peuvent dĂ©grader assez rapidement les HAP lĂ©gers composĂ©s de deux (2) et trois (3) cycles aromatiques (naphtalĂšne, l’acĂ©naphtĂšne, le fluorĂšne, le phĂ©nanthrĂšne et l’antrhacĂšne) que les trois HAP lourds de quatre (4) cycles aromatiques : le fluoranthĂšne, le pyrĂšne et le benzo(a)anthracĂšne.

Mots-clés : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, Microorganismes telluriques, Bioremédiation, Identification.

ABSTRACT

A collection of twenty-six (26) microbial strains were isolated from polluted soil by the hydrocarbons in an industrial site of a large heavy oil gisement of Tsimiroro including four (4) fluorescent Pseudomonas, ten (10) actinomycetes and twelve (12) total cultivable strains. These strains were tested for their ability to grow in synthetic culture media previously contaminated by a mixture of PAH (ÎŁ8PAH) with different concentrations (250 mg/L; 500 mg/L; 1000 mg/L 1500 mg/L). The microbial growth was evaluated during sixty five (65) days according to the More Probable Number Method (MPN). Among all strains, only two isolates A1 and F2 were resistant and developed on media contaminated by the interest PAH at 1500 mg/L. An increase of microbial population was observed during this experiment. Cultural, morphological, physiological and biochemical characteristics of the two strains indicated that the isolate A1 was closely related to Streptomyces sp. and the isolate F2 to Bacillus simplex. The quantification of residual PAH in the culture media with PAH at 1500 mg/l showed that these two strains may degrade quite rapidly lighter PAHs compounds two (2) and three (3) aromatic cycles (naphtalene, acenaphtene, fluorene, phenanthrene and anthracene) than the three PAH compounds four (4) aromatic cycles : fluoranthene, pyrene and benzo(a)anthracene.

Key words : Polycyclic Aromatic Hydrocarbons, Telluric microorganisms, Bioremediation, Identification.

Encadreur : Monsieur Rado RASOLOMAMPIANINA, Maütre de Recherches et Chef de Laboratoire de Microbiologie de l’Environnement (LME)