semestre 1 - iogs

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LEnsE Laboratoire d’Enseignement ExpĂ©rimental Travaux Pratiques d’Optique Semestre 1 Annexe Les incertitudes de mesure ................... 1 TP 1 & 2 Mesures optiques visuelles ................... 15 TP 3 & 4 ContrĂŽles interfĂ©romĂ©triques ................. 31 TP 5 & 6 InterfĂ©romĂštre de Michelson .................. 59 Cycle IngĂ©nieur - 1 Ăšre annĂ©e - Palaiseau AnnĂ©e 2016-2017 Version du 15 juillet 2016

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Page 1: Semestre 1 - IOGS

FormationContinue

Libres savoirsSite pédagogique de SupOptique

Continuingeducation

503Centresd’entrepreunariat &d’innovation

IngénIOGS

Présentations de projets étudiants

LEnsELaboratoire d’EnseignementExpĂ©rimental

CFASupOptiqueFiliùre par l’apprentissage

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503Centresd’entrepreunariat &d’innovation

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LEnsELaboratoire d’EnseignementExpĂ©rimental

CFASupOptiqueFiliùre par l’apprentissage

Travaux Pratiques d’OptiqueSemestre 1

Annexe Les incertitudes de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1TP 1 & 2 Mesures optiques visuelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15TP 3 & 4 ContrÎles interférométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . 31TP 5 & 6 InterféromÚtre de Michelson . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59

Cycle Ingénieur - 1Úre année - PalaiseauAnnée 2016-2017

Version du 15 juillet 2016

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RĂšgles de fonctionnementdu LEnsE

Absences

La prĂ©sence des Ă©tudiant·e·s Ă  toutes les sĂ©ances de travaux pratiquesprĂ©vues Ă  l’emploi du temps est obligatoire et impĂ©rative. En cas de diffi-cultĂ© majeure, si un membre d’un binĂŽme est toutefois absent, l’autredoit venir Ă  la sĂ©ance et faire le TP. Et, en Optique, chacun des membresdu binĂŽme rendra un compte-rendu individuel.

Absence excusĂ©e. Justificatif Le justificatif d’absence doit ĂȘtre dĂ©-posĂ© au secrĂ©tariat, les Ă©lĂšves concerné·e·s doivent aussi prĂ©venirdirectement les responsables du LEnsE du motif de l’absence (Ă l’avance, si l’absence est prĂ©visible).

Absence excusĂ©e. Rattrapage L’élĂšve doit impĂ©rativement prendrecontact avec les enseignant·e·s de TP pour Ă©tudier la possibilitĂ© derattrapage (suivant la disponibilitĂ© des enseignant·e·s, du matĂ©rielet des salles). L’élĂšve rattrape alors le TP et :

En optique, l’élĂšve rĂ©dige un CR qui sera notĂ©. S’il n’est pas pos-sible de trouver une date de rattrapage suite Ă  une impossibilitĂ©du service des TP, le TP ne sera ni rattrapĂ© ni notĂ© (la moyennesera faite sur les notes restantes). Ce TP restera nĂ©anmoins auprogramme de l’examen et l’étudiant·e pourra ĂȘtre interrogé·esur ce TP lors de l’examen de TP.

En ETI et ProTIS, la synthÚse du thÚme concerné, rédigée par lebinÎme, devra contenir des résultats des deux séances indivi-duelles (la séance normale et celle de rattrapage).

Si l’élĂšve refuse la date de rattrapage proposĂ©e, il ou elle sera consi-dĂ©ré·e comme absent·e non excusé·e.

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Page 4: Semestre 1 - IOGS

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Absence non excusĂ©e Toute absence non justifiĂ©e entraĂźne :En optique, un zĂ©ro pour la sĂ©ance et l’impossibilitĂ© de travailler

sur ce TP avant la pĂ©riode de rĂ©vision. En cas d’absences rĂ©-pĂ©tĂ©es, le responsable d’annĂ©e interdira Ă  l’étudiant·e de passerl’examen en fin d’annĂ©e.

En ETI et ProTIS, un zéro pour la note de synthÚse concernée.

Retards

Aucun retard n’est acceptable et en cas de retard important (ou de re-tards frĂ©quents) d’un·e Ă©tudiant·e, celui-ci ou celle-ci se verra refuser l’ac-cĂšs au laboratoire. Les consĂ©quences en seront identiques Ă  celles d’uneabsence non excusĂ©e (voir plus haut).

Plagiats

Le plagiat est le fait de s’approprier un texte ou partie de texte, image,photo, donnĂ©es... rĂ©alisĂ© par quelqu’un d’autre sans prĂ©ciser qu’il ne s’agitpas de son travail personnel. On plagie quand on ne cite pas l’auteur dessources que l’on utilise. Exemples de plagiat :

— Copier textuellement un passage d’un livre ou d’une page Web sansle mettre entre guillemets et/ou sans en mentionner la source.

— InsĂ©rer dans un travail des images, des graphiques provenant desources externes (hors Ă©noncĂ© du TP) sans en indiquer la prove-nance.

— Utiliser le travail d’un·e autre Ă©lĂšve et le prĂ©senter comme le sien(et ce, mĂȘme si cette personne a donnĂ© son accord !).

— RĂ©sumer l’idĂ©e originale d’un auteur en l’exprimant dans ses propresmots, mais en omettant d’en indiquer la source.

— Traduire partiellement ou totalement un texte sans en mentionnerla provenance.

Tout binÎme convaincu de plagiat dans un compte-rendu ou une syn-thÚse de TP se verra attribuer la note de 0/20 à ce TP ou cette synthÚse etencourt les sanctions disciplinaires prévues au rÚglement intérieur.

Respect du matériel et des locaux

Le LEnsE met à votre disposition une trÚs grande quantité de matérielscientifique.

Ces matĂ©riels sont trĂšs fragiles, sensibles Ă  la poussiĂšre, aux traces dedoigts, aux rayures, etc. Merci d’en prendre le plus grand soin.

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Il est donc formellement interdit d’apporter de la nourriture oudes boissons dans l’ensemble du service (couloirs compris). Mercide veiller aussi Ă  laisser les locaux particuliĂšrement propres (si vos chaus-sures sont sales, retirez-les et laissez-les Ă  l’entrĂ©e !)

Pour toute demande d’accĂšs en dehors des sĂ©ances de TP, vous devezimpĂ©rativement (et Ă  l’avance) vous adresser au responsable technique duLEnsE, Thierry AVIGNON ou Ă  CĂ©dric LEJEUNE (bureau S1.18).

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Évaluation

TP & compte-rendusBarĂšme indicatif sur 20 points :

Si la prĂ©sentation oralen’a pu avoir lieu :

Habilité en manipulation 5 5Compte-rendu 10 15Présentation orale 5

Comptes-rendus :Sauf indication contraire, les comptes-rendus doivent ĂȘtre dĂ©posĂ©s sur

le site Libres Savoirs une semaine aprÚs la séance. Merci de respecter lesconsignes suivantes :

— Certifiez l’originalitĂ© de votre travail en faisant figurer la mention :Nous attestons que ce travail est original, que nous citons en rĂ©fĂ©-rence toutes les sources utilisĂ©es et qu’il ne comporte pas de plagiat.

— VĂ©rifiez que vos noms et le numĂ©ro de votre binĂŽme figurentsur la premiĂšre page de votre compte-rendu avant de la trans-former en .pdf.

— Renommez le fichier .pdf selon le format :G4B05DupondEtDupontTP.pdf avant de le dĂ©poser sur le site.

Attention : un point de moins par jour de retard !

Chaque vendredi, la liste des éventuels compte-rendus manquants estaffichée sur le panneau du LEnsE, pensez à la vérifier !

Présentation orale :La présentation orale a plusieurs objectifs :

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— elle nous permet de vĂ©rifier si vous avez compris les points essentielsdu TP, si vous ĂȘtes capable de prendre du recul par rapport auxmanipulations effectuĂ©es.

— elle nous permet de corriger les points que vous auriez mal compris.— elle vous entraĂźne Ă  prĂ©senter oralement un travail expĂ©rimental

de maniĂšre synthĂ©tique. C’est une situation que vous rencontrerezsouvent dans votre vie professionnelle.

La présentation orale aura lieu durant le TP, sa durée est de 5 minutespour un binÎme, 7 minutes pour un trinÎme, pendant lesquelles chaquemembre du binÎme ou trinÎme doit intervenir.

Elle s’adresse Ă  un "opticien de passage" (par exemple un ancien Ă©lĂšvede SupOptique sorti il y a plus de 5 ans) qui a priori ne connaĂźt rien Ă  lamanipulation. Vous pouvez choisir le plan qui vous semble le mieux adaptĂ©,utiliser le matĂ©riel du TP et montrer les rĂ©sultats obtenus.

Seront Ă©valuĂ©es :— les qualitĂ©s pĂ©dagogiques (clartĂ©, prĂ©cision, enthousiasme,. . . )— les capacitĂ©s de synthĂšse,— la qualitĂ© scientifique de la prĂ©sentation,— la gestion du temps.DĂ©fauts Ă  Ă©viter absolument :— faire un rĂ©sumĂ© « historique et linĂ©aire » du dĂ©roulement de la sĂ©ance,— nous prĂ©senter des points de dĂ©tails (que nous vous avons justement

expliquĂ©s pendant la sĂ©ance parce qu’ils Ă©taient dĂ©licats),— utiliser des termes trop spĂ©cialisĂ©s sans les expliquer.

Examen

L’examen de fin d’annĂ©e en 1A et 2A se dĂ©roule de la façon suivante(tous les documents sont autorisĂ©s) :

— L’élĂšve tire un sujet au hasard. Celui-ci tient en quelques phrases :caractĂ©riser les aberrations d’un objectif (2A), mesurer le bruit d’unsystĂšme de dĂ©tection (2A),...Le sujet est trĂšs proche d’un TP de l’an-nĂ©e (premier ou deuxiĂšme semestre).

— L’élĂšve a ensuite 2 heures pour :— rĂ©flĂ©chir Ă  la meilleure façon de rĂ©aliser la mesure qui lui est

demandĂ©e,— effectuer le montage et le rĂ©glage de la manipulation,— effectuer les mesures,— Ă©valuer les incertitudes sur ses mesures,— analyser les rĂ©sultats,— et prĂ©parer la prĂ©sentation orale.

Page 9: Semestre 1 - IOGS

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— Au bout des deux heures, lors d’un exposĂ© oral d’environ 10 minutes,l’élĂšve explique :— comment il a effectuĂ© la mesure qui lui Ă©tait demandĂ©e,— quelles sont les prĂ©cautions particuliĂšres Ă  prendre,— dans quel ordre faire les rĂ©glages,— et il commente les mesures effectuĂ©es.

— Les enseignants du jury posent ensuite des questions permettant deprĂ©ciser ou d’approfondir le travail rĂ©alisĂ© par l’élĂšve.

En prĂ©paration de cet examen final, en plus du soin apportĂ© aux comptes-rendus pendant l’annĂ©e et Ă  votre participation active pendant les sĂ©ances,nous ne pouvons que vous conseiller fortement de rĂ©viser bien Ă  l’avanceles travaux pratiques des deux semestres.

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Les incertitudes demesure en travauxpratiques.

On mesure l’intelligence d’un individuĂ  la quantitĂ© d’incertitudes qu’il est capable de supporter.

Emmanuel Kant

L’humour : l’ivresse de la relativitĂ© des choses humaines ;le plaisir Ă©trange issu de la certitude qu’il n’y a pas de certitude.

Milan Kundera

Sommaire1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Présenter un résultat de mesures . . . . . . . . . . . . 2

2.1 Des exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22.2 Chiffres significatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

3 Évaluation des incertitudes . . . . . . . . . . . . . . . . 33.1 Vocabulaire et dĂ©finitions . . . . . . . . . . . . . . 33.2 MĂ©thode A : Ă  l’aide de mesures multiples . . . . . 53.3 MĂ©thode B : analyse "thĂ©orique" . . . . . . . . . . . 8

4 Propagation des incertitudes . . . . . . . . . . . . . . . 11

1 IntroductionMesurer des grandeurs identifiées est une activité fondamentale dans

les laboratoires de recherche scientifique et dans l’industrie. C’est aussifondamental dans de nombreuses activitĂ©s quotidiennes comme le pesagedans les commerces, les analyses biologiques, la mesure de vitesse avec unradar, . . .

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2

Il est nĂ©cessaire d’établir la confiance dans les rĂ©sultats fournis lors deces mesures.

Mesurer une grandeur (intensitĂ© d’un courant, tension, longueur,. . .),n’est donc pas simplement rechercher la valeur de cette grandeur maisaussi lui associer une incertitude afin de pouvoir qualifier la qualitĂ© de lamesure.

Déterminer une incertitude de mesure est une opération difficile etcomplexe, mais néanmoins indispensable (et pas seulement en TP, biensûr).

Lorsque vous ĂȘtes verbalisĂ© Ă  95 km/h pour une vitesse maximale autorisĂ©e de90 km/h, vous ĂȘtes en droit de supposer que le radar a mesurĂ© la vitesse de votre vĂ©-hicule Ă  95±3 km/h. Donc, si l’incertitude est donnĂ©e pour un intervalle de confiancede 99, 7% (+/- 3 Ă©cart-types), votre vĂ©hicule roulait entre 92 et 98 km/h (avec une pro-babilitĂ© de 99, 7 % ). Pas de chance !

Quoi qu’il en soit, en Travaux Pratiques, vous ne devrez jamais donnerun rĂ©sultat de mesure sans l’accompagner de son incertitude,. . .sous peined’ĂȘtre "verbalisĂ©s".

2 Présenter un résultat de mesures

2.1 Des exemplesVous mesurez l’angle d’un prisme. Le rĂ©sultat doit ĂȘtre donnĂ© sous la

forme :A = 5958â€Č45â€Čâ€Č ± 15â€Čâ€Č

Vous mesurez la focale d’un systùme optique :

f = 51, 0 mm±1, 5 mm

Ou encore une résistance :

R = 101 Ω±5 Ω

2.2 Chiffres significatifsDonnez toujours les résultats avec un nombre raisonnable de chiffres

significatifs et en accord avec l’incertitude. Surtout PAS de :

R = 101, 6598 Ω±5 Ω

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3. ÉVALUATION DES INCERTITUDES 3

Attention, en particulier, avec les tableaux Excel dans lesquels vous de-vez choisir le nombre de chiffres affichĂ©s, sous peine lĂ  encore de donnerl’impression d’avoir obtenu des prĂ©cisions hors Ă©chelle !

Si vous mesurez la distance focale d’un systĂšme par la mĂ©thode simpleyâ€Č/ tan(Ξ) et que vous donnez le tableau suivant :

Ξ Ξ () yâ€Č (mm) f â€Č = yâ€Č/ tan(Ξ) (mm)

250â€Č45â€Čâ€Č 2, 845833333 9, 8 197, 143412

TABLE 1 – Exemple A NE PAS suivre !

Vous prétendez alors mesurer la focale avec une précision nanomé-trique !

Préférez ce tableau :

Ξ Ξ () yâ€Č (mm) f â€Č = yâ€Č/ tan(Ξ) (mm)

250â€Č45â€Čâ€Č 2, 85 9, 8 197

TABLE 2 – Exemple Ă  prĂ©fĂ©rer !

Et dans tous les cas, le rĂ©sultat final de la mesure effectuĂ©e donneral’incertitude, par exemple :

f â€Č = 197± 5 mm

L’incertitude a au plus 2 chiffres significatifs et est toujours arrondiepar valeur supĂ©rieure. Et pour la valeur mesurĂ©e, le dernier chiffre signi-ficatif a le mĂȘme rang que celui de l’incertitude.

3 Évaluation des incertitudes

3.1 Vocabulaire et dĂ©finitionsMesurage (ou mesure). On appelle mesurage (ou mesure) l’ensembledes opĂ©rations permettant de dĂ©terminer expĂ©rimentalement une ou plu-sieurs valeurs que l’on peut raisonnablement attribuer Ă  une grandeur.

La valeur vraie. Lorsque l’on fait une mesure, c’est, bien sĂ»r, que l’onne connaĂźt pas la valeur vraie. La valeur vraie est inconnaissable.

Page 14: Semestre 1 - IOGS

4

Dans un compte rendu, vous ne pouvez donc pas Ă©crire que vous avezeffectuĂ© une « bonne » mesure, car le rĂ©sultat de mesure est « proche dela vraie valeur » ! Il est prĂ©fĂ©rable de donner l’écart Ă  la valeur tabulĂ©e(ou trouvĂ©e dans le Hand Book, ou donnĂ©e dans le polycopiĂ©,. . . , et quielle aussi est, en principe, donnĂ©e avec son incertitude) est de tant, ou detant de % en valeur relative. On peut ensuite comparer cet Ă©cart Ă  votreĂ©valuation de l’incertitude sur votre mesure.

RĂ©pĂ©tabilitĂ© : les rĂ©sultats de mesures successives d’une mĂȘme gran-deur sont obtenus par la mĂȘme mĂ©thode, par le mĂȘme opĂ©rateur, avec lesmĂȘmes instruments de mesure, dans le mĂȘme laboratoire, et Ă  des inter-valles de temps assez courts.

ReproductibilitĂ© : les rĂ©sultats de mesures successives d’une mĂȘmegrandeur sont obtenus par mĂ©thodes diffĂ©rentes ou au moyen de diffĂ©rentsinstruments de mesure, par diffĂ©rents opĂ©rateurs dans diffĂ©rents labora-toires.

Erreur systĂ©matique : Par dĂ©finition, l’erreur systĂ©matique est l’ecartmoyen Ă  la valeur vraie : M − ValeurVraie. En toute rigueur, M est lamoyenne qui rĂ©sulterait d’un nombre infini de mesurages de la mĂȘme gran-deur, effectuĂ©s dans les conditions de rĂ©pĂ©tabilitĂ© et de reproductibilitĂ©. Lavraie valeur Ă©tant inconnaissable, il en est de mĂȘme pour l’erreur systĂ©-matique. En revanche, si elle est dĂ©tectĂ©e, une erreur systĂ©matique, doitĂ©videmment ĂȘtre corrigĂ©e.

Ces définitions sont illustrées sur le graphique de la figure 1.

Page 15: Semestre 1 - IOGS

3. ÉVALUATION DES INCERTITUDES 5

Grandeur inconnueĂ  mesurer

Valeurvraie

RĂ©sultat desmesures successives

m1,m2, . . .mN

-M

Erreursystématique

Écart type :rĂ©pĂ©tabilitĂ© oureproductibilitĂ©

-

-

-

-

m1

m2

m3

m4

Processus de mesure

Processus analogueà la " planche de Galton“

(voir figure 2)

Résultat affiché

M = 1N

√∑Ni=1mi

FIGURE 1 – Illustration du processus de mesure.

3.2 MĂ©thode A : Ă  l’aide de mesures multiples

Lorsqu’on rĂ©pĂšte plusieurs fois la mesure d’une grandeur physique, onobtient gĂ©nĂ©ralement diffĂ©rentes valeurs plus ou moins dispersĂ©es :

m1,m2, . . . ,mn

Dans la plupart des cas, ces résultats de mesure suivent une distributionnormale (ou Gaussienne). Ceci provient du fait que plusieurs sources in-dépendantes contribuent généralement à cette erreur (ThéorÚme CentralLimite , cf. cours 1A Maths et signal et illustration de la figure 2).

Page 16: Semestre 1 - IOGS

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FIGURE 2 – Illustration de l’importance du modĂšle Gaussien des phĂ©no-mĂšnes alĂ©atoires par l’expĂ©rience de la planche de Galton. La planche estinclinĂ©e. Les billes tombent et heurtent au hasard les clous (grand nombrede processus alĂ©atoires) et se rĂ©partissent selon. . . . une loi Gaussienne.CrĂ©dit WikipĂ©dia

A partir de ces résultats de mesures, on va pouvoir donner, la meilleureestimation du résultat de la mesure par la moyenne arithmétique :

M =1

N

N∑n=1

mn pour N mesures

Et l’écart type expĂ©rimental :

σ =

√√√√ 1

N − 1

N∑n=1

(mn −M)2

L’écart type expĂ©rimental pour une infinitĂ© de mesures de distributiongaussienne permet de calculer l’incertitude correspondant un intervalle deconfiance. On affichera une incertitude de :

— ∆m = 2σ pour un intervalle de confiance Ă  95%— ∆m = 3σ pour un intervalle de confiance Ă  99,7 %.

Ces "confiances à XX%" sont des probabilités, illustrées par les courbes dela figure 3 :

Page 17: Semestre 1 - IOGS

3. ÉVALUATION DES INCERTITUDES 7

x

p(x) = 1√2πσ

e−x2

2σ2

σ

68, 3%

x

p(x)

2σ

95%

FIGURE 3 – Distribution Gaussienne et intervalles de confiance

Un nombre limitĂ© de mesures ne permet que d’estimer cet Ă©cart-typeexpĂ©rimental σ mais la loi de Student (tableau ci-dessous) permet le calculde l’incertitude.

Niveau deconfiance

5 mesures 10 mesures 20 mesures > 100 me-sures

50 % 0, 73 · σ 0, 70 · σ 0, 69 · σ 0, 67 · σ

68 % σ

70 % 1, 16 · σ 1, 09 · σ 1, 06 · σ 1, 04 · σ

87 % 1, 5 · σ

90 % 2, 02 · σ 1, 81 · σ 1, 73 · σ 1, 65 · σ

95 % 2, 57 · σ 2, 23 · σ 2, 09 · σ 1, 96 · σ

99 % 4, 03 · σ 3, 17 · σ 2, 85 · σ 2, 56 · σ

99,7 % 3 · σ

99,9 % 6, 87 · σ 4, 59 · σ 3, 85 · σ 3, 28 · σ

99,999 9998 %

6 · σ

TABLE 3 – Loi de Student : Ă©cart type et niveau de confiance

En travaux pratiques, on prendra simplement :

∆m = 2σ ou 3σ

Ce qui, à partir de 10 mesures, correspond à un intervalle de confiancesupérieur à 90%.

Page 18: Semestre 1 - IOGS

8

3.3 MĂ©thode B : analyse "thĂ©orique"Si vous ne faites qu’une seule mesure (ou seulement quelques mesures),

l’approche statistique n’a pas de sens. Seule une analyse rigoureuse dessources d’incertitude est possible. C’est ce qui est dĂ©signĂ© par une Ă©valua-tion de type B de l’incertitude.

On doit essayer dans ce cas d’identifier toutes les sources d’incertitudedans le processus de mesure et d’évaluer leur importance. C’est en gĂ©nĂ©ralla partie de loin la plus dĂ©licate du problĂšme.

Exemple des pointés longitudinaux

Par exemple lorsqu’on effectue le pointĂ© longitudinal du foyer imaged’un systĂšme optique sur un banc Ă  l’aide d’un viseur Ă  frontale fixe, onidentifie au moins trois sources d’incertitude : L’incertitude des pointĂ©slongitudinaux est due en principe Ă  3 facteurs :

— la diffraction,— la profondeur d’accomodation,— et l’incertitude de lecture.

La diffraction Le diamĂštre de la tache de diffraction est Ί = 2.44λn sin(αâ€Č) , oĂč

λ dĂ©signe la longueur d’onde, ce qui entraĂźne une incertitude sur le pointĂ©de :

∆zdiff ≈Ω

2 tan(αâ€Č)≈ λ

(αâ€Č)2

(voir schéma de la figure 4).

2∆zDiff

Ί

FIGURE 4 – Évaluation de l’incertitude de pointĂ© due Ă  la diffraction

Profondeur d’accomodation Cette incertitude correspond Ă  l’erreurfaite si l’Ɠil accomode Ă  la distance minimale (c’est Ă  dire 250 mm pourun·e jeune Ă©tudiant·e) par rapport au fonctionnement normal de l’oculairec’est Ă  dire sans accomodation, image Ă  l’infini.

Page 19: Semestre 1 - IOGS

3. ÉVALUATION DES INCERTITUDES 9

Aâ€Č Foc|

Objectif viseur Oculaire viseur

A

FIGURE 5 – Évaluation de l’incertitude de pointĂ© due Ă  l’accomodation. Aulieu de viser l’infini, l’Ɠil vise Aâ€Č. L’image de la mire est placĂ©e en A au lieud’ĂȘtre placĂ©e au foyer objet de l’oculaire.

Le viseur est donc mal placĂ©, le dĂ©calage est ∆zacc = AFoc(gy)2 car le gran-

dissement longitudinal de l’objectif du viseur est (gy)2. Or par la formulede Newton :

F â€ČocAâ€Č · FocA = −f2

oc

Or F â€ČocAâ€Č = 250 mm ( si l’ Ɠil est placĂ© au niveau du plan focal image), onpeut donc Ă©crire :

∆zacc =f2oc

(gy)2 · 250

(Et la focale de l’oculaire est foc = 25 mm si le grossissement commercialest de 10.)

L’incertitude de lecture :

∆zlect = 0.02 mm

sur les rÚgles numériques en TP.

La variance d’une somme d’incertitudes se calcule aisĂ©ment quand celles-ci sont dĂ©corrĂ©lĂ©es (fig.5). Dans la pratique, heureusement, les sourcesd’incertitudes sont le plus souvent indĂ©pendantes, donc dĂ©corrĂ©lĂ©es. AprĂšsavoir identifiĂ© les sources d’incertitude et leur valeur, il faut vĂ©rifier si cessources sont corrĂ©lĂ©es ou non corrĂ©lĂ©es. Dans l’exemple prĂ©cĂ©dent (commedans la plupart des cas), elles sont indĂ©pendantes, on obtient alors l’incer-titude globale en effectuant la somme quadratique des termes Ă©valuĂ©s (cf.Cours Maths et Signal 1A).

∆zpointĂ© longitudinal =√

∆z2diff + ∆z2

acc + ∆z2lect

Page 20: Semestre 1 - IOGS

10

Il est trĂšs important de noter que si une source d’incertitude est plusfaible que les autres (par exemple 3 fois plus faible), son influence seranĂ©gligeable (9 fois plus faible que les autres sources dans ce cas) sur l’in-certitude globale.

Dans l’exemple prĂ©cĂ©dent des pointĂ©s longitudinaux, dans le cas oĂč :

∆zdiff = 0.05 mm

∆zacc = 0.06 mm

∆zlect = 0.02 mm

L’incertitude totale est alors :√

∆z2diff + ∆z2

acc + ∆z2lect ≈

√∆z2

diff + ∆z2acc

∆zpointĂ© longitudinal = 0.08 mm

L’incertitude de lecture est nĂ©gligeable et il est inutile de la prendre encompte.

Il est donc toujours trĂšs important d’essayer d’identifier les sources d’in-certitudes les plus grandes. On nĂ©glige ensuite le plus souvent les sourcesdont l’influence est nĂ©gligeable.

Sur les incertitudes de lecture

Appareil Ă  affichage numĂ©rique : L’incertitude d’une mesure rĂ©alisĂ©eĂ  l’aide d’un appareil Ă  affichage numĂ©rique N’EST PAS donnĂ©e par le der-nier chiffre affichĂ©. Il est nĂ©cessaire de connaĂźtre les caractĂ©ristiques del’appareil de mesure pour pouvoir l’évaluer. La documentation de l’appa-reil stipule gĂ©nĂ©ralement deux grandeurs sous la rubrique « prĂ©cision ».La premiĂšre valeur est une incertitude en pourcentage de la valeur lue,la deuxiĂšme est un nombre de digits qui correspond Ă  l’incertitude sur ledernier chiffre affichĂ© (attention : cette derniĂšre correspond donc Ă  uneincertitude en pourcentage de la pleine Ă©chelle !).

Exemple : quelle est l’incertitude sur la valeur de 400.00 mA affichĂ©epar un ampĂšre-mĂštre ? La documentation de l’ampĂšre-mĂštre indique uneprĂ©cision de :

±0, 05%± 4d

Alors le rĂ©sultat de la mesure du courant est : 400.00 ± 0.24 mA , que l’onpeut rĂ©Ă©crire avec une lĂ©gĂšre surestimation de l’incertitude : 400.0±0.3 mA.

Mais, si la valeur affichĂ©e est 001.12 mA, le rĂ©sultat de la mesure ducourant sera : 001.12 ± 0.04 mA soit une incertitude relative trĂšs mĂ©diocrede 3,6 % (il faut bien Ă©videmment changer de le calibre si c’est possible ! ).

Page 21: Semestre 1 - IOGS

4. PROPAGATION DES INCERTITUDES 11

Lecture de graduations Sur un vernier ou un rĂ©ticule, comme sur lafigure 6, l’incertitude est donnĂ©e par l’écart entre 2 graduations, ∆Grad.

RĂ©ticule

Mire Ă  mesurer

FIGURE 6 – Vernier de vis micromĂ©trique et rĂ©ticule d’oculaire

Le vernier des vis micrométriques est gradué au 2/100 de mm. Il estprudent de faire confiance au constructeur et prendre une incertitude delecture de ±0, 02 mm.

Autre exemple, un rĂ©ticule d’oculaire vous permet de mesurer la dimen-sion de l’image d’une mire graduĂ©e. L’espacement entre deux graduationsest de 0.1 mm. On lit :

yâ€Č (9 graduations de la mire) = 2, 3 mm±0.1 mm

soit une prĂ©cision relative de 4,3%. Utiliser un maximum de graduationsdu rĂ©ticule permet de diminuer cette incertitude de lecture. Si on utilise les100 graduations disponibles du rĂ©ticule de 10 mm, l’incertitude de lecturerelative sera Ă  sa valeur minimale de l’ordre de 1%.

4 Propagation des incertitudesCette partie est parfois curieusement dĂ©nommĂ©e calcul d’incertitude.

C’est de loin la partie la plus simple de toute cette annexe. Par exemple,vous cherchez Ă  Ă©valuer l’incertitude sur une grandeur y qui dĂ©pend d’uneautre grandeur x, (y = f(x)) et vous avez Ă©valuĂ© l’incertitude sur x. L’outilmathĂ©matique diffĂ©rentiel (ou dĂ©rivĂ©e) vous donne immĂ©diatement le rĂ©-sultat. Ce que vous cherchez est l’influence d’une faible variation de x surla grandeur y (voir figure 7). Et si vous avez peur de vous tromper dans lecalcul formel de la dĂ©rivĂ©e, un calcul numĂ©rique Ă  l’aide d’un tableau Excel(ou n’importe quel autre outil de calcul numĂ©rique, calculette, Matlab,. . . )vous permet tellement simplement de vous passer du calcul formel de cettedĂ©rivĂ©e. L’incertitude sur y est :

∆y =

∣∣∣∣ dfdx (xmesuré)

∣∣∣∣ ·∆x

Page 22: Semestre 1 - IOGS

12

x

y = f(x)

‱

Xm

Ym

σx

σydfdx

σy =∣∣∣ dfdx (Xm)

∣∣∣ · σx

FIGURE 7 – Influence de l’écart-type d’une variable x sur la variable y =f(x).

Si y dépend de plusieurs autres grandeurs selon :

y = f(x1, x2, x3, . . . )

et que vous connaissez l’incertitude de chacune de ces grandeurs, c’est l’ou-til diffĂ©rentiel qui permet d’obtenir l’incertitude rĂ©sultante sur la grandeury. Les Ă©tapes du raisonnement :

Le calcul de la diffĂ©rentielle totale exacte permet tout d’abord dequantifier l’influence d’une faible variation de chacun des paramĂštresx1, x2, x3, . . . sur la valeur de la grandeur y :

dy =∂f

∂x1(x1m)dx1 +

∂f

∂x2(x2m)dx2 +

∂f

∂x3(x3m)dx3 + . . . (1)

Dans le cas d’une fonction f s’exprime sous forme de produits et dequotients, il est plus utile de dĂ©terminer la dĂ©rivĂ©e logarithmique.Par exemple dans le cas y =

x21x2

x3on obtient directement :

dy

y= 2

dx1

x1+dx2

x2− dx3

x3

La prise en compte de la somme des effets des incertitudes de cha-cune des variables est réalisé facilement si les grandeurs x1, x2, x3, . . .

Page 23: Semestre 1 - IOGS

4. PROPAGATION DES INCERTITUDES 13

sont toutes dĂ©corrĂ©lĂ©es les unes des autres. Dans ce cas, c’est unesomme quadratique qui permet d’obtenir l’incertitude rĂ©sultante :

∆y =

√(∂f(x1m)

∂x1∆x1

)2

+

(∂f(x2m)

∂x2∆x2

)2

+

(∂f(x3m)

∂x3∆x3

)2

+ . . .

(2)Dans le cas d’une fonction f sous forme de produits ou de quotients,on exprime des incertitudes relatives plutĂŽt qu’absolues directementĂ  partir de la dĂ©rivĂ©e logarithmique, pour l’exemple prĂ©cĂ©dent :

∆y

y=

√4

(∆x1

x1

)2

+

(∆x2

x2

)2

+

(∆x3

x3

)2

Pourquoi une somme quadratique ? L’équation (1) dĂ©crit une varia-tion dy comme une somme pondĂ©rĂ©e des variations dx1, dx2, . . . . Chacunede ces variations est modĂ©lisĂ©e par une variable alĂ©atoire. La variable alĂ©a-toire dy s’écrit donc comme la somme de plusieurs variables alĂ©atoires.L’incertitude est proportionnelle Ă  l’écart-type de cette variablealĂ©atoire, c’est Ă  dire Ă  l"amplitude moyennĂ©e" des variations. Dans le casde variables alĂ©atoires dx1, dx2, . . . dĂ©corrĂ©lĂ©es, on sait que "la variance dela somme est Ă©gale Ă  la somme des variances", d’oĂč la somme quadratiquedes Ă©cart-types et donc des incertitudes de l’équation (2). La figure 8 donnel’allure de la densitĂ© de probabilitĂ© d’une somme de variables alĂ©atoiresgaussiennes decorrĂ©lĂ©es.

x

pA1(x), pA2(x)

σ1 σ2

|

MA1

|

MA2

x

pA1+A2(x)

σ

|

MA1+MA2

σ =√σ2

1 + σ22

FIGURE 8 – Somme de deux variables alĂ©atoires dĂ©corrĂ©lĂ©es A1 et A2.Écart-type rĂ©sultant

Page 24: Semestre 1 - IOGS

14

Si la dĂ©rivĂ©e est laborieuse Ă  calculer, un calcul numĂ©rique avec Ex-cel ou tout autre outil peut ĂȘtre utilisĂ©. Par exemple, la mesure de l’indicen par le minimum de dĂ©viation d’un prisme est obtenue par la formule :

n =sin(A+Dm

2

)sin(A2

)Dm est l’angle minimum de dĂ©viation et A ... L’incertitude sur l’indice ndĂ©pend des incertitudes sur A et Dm (∆A et ∆Dm). Avec un outil informa-tique de calcul, il est facile de calculer les deux grandeurs suivantes :

n+ ∆nDm =sin(A+Dm+∆Dm

2

)sin(A2

) et n+ ∆nA =sin(A+∆A+Dm

2

)sin(A+∆A

2

)L’incertitude sur l’indice n sera donnĂ©e par par la somme quadratique des2 termes, en supposant les incertitudes sur A et Dm non corrĂ©lĂ©es (elles lesont si elles sont statiquement indĂ©pendantes) :

∆n =√

∆n2Dm

+ ∆n2A

Page 25: Semestre 1 - IOGS

Mesures optiquesvisuelles.Pointés longitudinaux et transversaux.Focales et frontales de systÚmes optiques.Rayons de courbure.

Le TP se déroule sur deux séances. Le compte rendu global est à rendreà la fin de la deuxiÚme séance.

Les questions P1 et P2 doivent ĂȘtre prĂ©parĂ©es avant la sĂ©ance.

SommaireIntroduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Conseils pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16Rappels d’optique paraxiale . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

5 Mesures rapides de focale . . . . . . . . . . . . . . . . . 175.1 Dispositif de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175.2 PremiÚre étude : Doublet . . . . . . . . . . . . . . . 185.3 Application à un objectif vidéo et à une lentille di-

vergente . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216 Mesure de focale par la méthode de Cornu . . . . . . 21

6.1 Principe de la méthode de Cornu . . . . . . . . . . . 216.2 Alignement du banc . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236.3 Analyse de la précision des pointés longitudinaux. 256.4 Mesures et incertitudes . . . . . . . . . . . . . . . . 27

7 Mesures de rayons de courbure . . . . . . . . . . . . . 277.1 Principe de la mesure par autocollimation . . . . . 277.2 Précision de pointé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287.3 Mesures et incertitudes . . . . . . . . . . . . . . . . 28

15

Page 26: Semestre 1 - IOGS

16

IntroductionCes deux séances de Travaux Pratiques sont une premiÚre occasion de

mettre en Ɠuvre des principes de l’optique instrumentale et de mesuresoptiques Ă©tudiĂ©s en cours en premiĂšre annĂ©e, d’apprendre Ă  faire des me-sures prĂ©cises et rigoureuses et d’évaluer soigneusement la prĂ©cision deces mesures. Ces mesures permettront de dĂ©terminer la distance focale etles frontales avant et arriĂšre de systĂšmes optiques, ainsi que des rayons decourbure de miroirs ou de dioptres. Le TP se dĂ©roule sur deux sĂ©ances. Aucours des deux sĂ©ances vous allez mesurer :

— la focale et la position des Ă©lĂ©ments cardinaux d’un objectif vidĂ©o,— la focale d’un doublet convergent et d’une lentille divergente,— le rayon de courbure d’un miroir non aluminĂ©,— les rayons de courbures des deux dioptres d’un condenseur.A l’issue de ces deux sĂ©ances vous serez capables de :— concevoir le protocole de mesure des grandeurs gĂ©omĂ©triques d’un

systĂšme optique,— choisir les instruments et mettre en Ɠuvre de telles mesures,— Ă©valuer les incertitudes.

Conseils pratiquesMesures Utiliser correctement les rĂ©ticules afin d’obtenir les mesuresles plus prĂ©cises possibles, c’est Ă  dire le plus grand nombre de gradua-tions. Toujours noter les conditions de mesures (objectif de viseur utilisĂ©,nombre de graduations,. . .) On donnera systĂ©matiquement toutes les me-sures brutes (nombre de graduations,. . .), puis l’analyse de ces mesures,de façon Ă  permettre de revenir rapidement sur des incohĂ©rences et iden-tifier s’il s’agit d’erreurs de calcul ou de mesure.

Incertitudes Il vous est demandĂ© d’évaluer les incertitudes de mesuresavec soin, l’annexe Les incertitudes de mesure en Travaux Pratiques donnedes Ă©lĂ©ments pour vous y aider.

Rappels d’optique paraxialeDans le cadre de l’approximation paraxiale, tout systùme optique (à

l’exception des systĂšmes afocaux) peut ĂȘtre modĂ©lisĂ© par ses plans prin-cipaux (objet et image) et ses foyers (objet et image). La distance focaleimage est f â€Č = H â€ČF â€Č. Si les milieux de part et d’autre du systĂšme ont lemĂȘme indice, la distance focale objet HF est f = −f â€Č ( fn = − f

â€Č

nâ€Č sinon ).La focale f â€Č dĂ©termine la dimension de l’image d’un objet situĂ© Ă  l’infini,

c’est Ă  dire yâ€Č = −f tan(Ξ) = f â€Č tan(Ξâ€Č), oĂč Ξ est la dimension angulaire d’un

Page 27: Semestre 1 - IOGS

5. MESURES RAPIDES DE FOCALE 17

objet situĂ© Ă  l’infini et yâ€Č la dimension de son image par le systĂšme optiqueĂ©tudiĂ© comme reprĂ©sentĂ© sur la figure 9.

H H â€Č

F â€ČF ||

ΞΞâ€Č

yâ€Č

FIGURE 9 – SchĂ©ma de la configuration∞ - Foyer d’un systĂšme optique. Lataille yâ€Č de l’image d’un objet de dimension angulaire Ξ est yâ€Č = f â€Č tan(Ξâ€Č)

P1 Dans quel cas a-t-on Ξ = Ξâ€Č ?

5 Mesures rapides de focale par la mesure dela taille de l’image (pointĂ©s transversaux).

Les mĂ©thodes de mesures de la focale que nous allons Ă©tudier sont trĂšsimportantes pour un ingĂ©nieur-opticien. Il apparaĂźt souvent que la focalerĂ©elle d’un systĂšme optique achetĂ© dans le commerce diffĂšre de 2 Ă  5% de lavaleur donnĂ©e en catalogue ou gravĂ©e sur la monture mĂ©canique. Cette dif-fĂ©rence peut compromettre le bon fonctionnement d’un instrument conçusans avoir vĂ©rifiĂ© les valeurs donnĂ©es en catalogue.

La mĂ©thode la plus directe pour mesurer une distance focale est doncde mesurer la dimension de l’image d’un objet situĂ© Ă  l’infini et dont onconnaĂźt la dimension angulaire. Cette approche est parfois appelĂ©e : "mĂ©-thode yâ€Č/ tan(Ξ)".

5.1 Dispositif de mesureEn pratique, une mire graduée, Mc, placée au foyer du collimateur joue

le rĂŽle d’objet Ă  l’infini dont la dimension angulaire est connue. La mesurede la dimension angulaire de la mire Mc a Ă©tĂ© effectuĂ©e soigneusement Ă l’aide d’un goniomĂštre. Elle est inscrite sur le collimateur en degrĂ©s, mi-nutes (1/60) et secondes d’arc (1/3600).

La mesure de la dimension transversale, yâ€Č, de l’image de la mire gra-duĂ©e Mc, par le systĂšme optique Ă  Ă©tudier permet donc d’obtenir simple-

Page 28: Semestre 1 - IOGS

18

ment la focale d’un systĂšme optique. Cette mesure sera rĂ©alisĂ©e avec prĂ©-cision Ă  l’aide d’un viseur Ă  frontale fixe (c’est-Ă -dire un microscope).

Objectif étudié

H H â€Č

F â€Č

F ||

Foye

rim

age

del’o

bjec

tifé

tudi

Ă©

Foc

|

Foye

rob

jet

del’o

cula

ire

RĂ©t

icul

e

Objectif viseur Oculaire viseurCollimateurMc yâ€Č yâ€Čâ€Č

FIGURE 10 – SchĂ©ma complet du montage

Deux protocoles sont possibles pour mesurer cette dimension yâ€Č :

1. la mesure de la dimension yâ€Čâ€Č, image de yâ€Č par l’objectif de viseur surle rĂ©ticule de l’oculaire,

2. la mesure directe de la dimension yâ€Č par dĂ©placement transversaldu viseur.

P2 Faire un schĂ©ma clair du montage sur le document fourni en annexe(et disponible sur LibresSavoirs). Tracer le cheminement d’un faisceau derayons (au moins 2 rayons donc !) pour un point objet de la mire graduĂ©edu collimateur hors d’axe.

5.2 PremiĂšre Ă©tude : Doublet

Alignement du banc et réglage du viseur

La hauteur de l’axe optique est ici fixĂ©e par la hauteur du mandrin autocentreur (puisque celui-ci n’et pas rĂ©glable). De mĂȘme, la mĂȘme positionlatĂ©rale de l’axe est imposĂ©e par le collimateur si celui ci n’est pas rĂ©glable.

Page 29: Semestre 1 - IOGS

5. MESURES RAPIDES DE FOCALE 19

Placer tous les éléments nécessaires sur le banc en vérifiant attenti-vement que tous les éléments sont bien centrés, à la hauteur du mandrinet bien alignés.

Prendre soin de placer le doublet convergent dans le bon sens d’utili-sation.

RĂ©gler l’oculaire Ă  votre vue. Pour cela, dĂ©visser le verre d’Ɠil puis lerevisser progressivement jusqu’à voir le rĂ©ticule net, tout en gardant ledeuxiĂšme Ɠil ouvert afin d’éviter d’accommoder.

Monter l’objectif de grandissement x2.5 sur le viseur.

Protocole 1. Mesure de yâ€Čâ€Č

On souhaite donc mesurer l’image agrandie de la mire, yâ€Čâ€Č, par l’objectifdu viseur Ă  l’aide du rĂ©ticule de l’oculaire (pointĂ© transversal). Le rĂ©ticuledes oculaires de longueur 10 mm est graduĂ© en 1/10Ăšme de millimĂštre (100graduations). Dans ce cas, il est nĂ©cessaire de dĂ©terminer avec prĂ©cision legrandissement de l’objectif du viseur Ă  l’aide d’une mire objet, graduĂ©e elleaussi au 1/10Ăšme de millimĂštre. 1

Étalonnage de l’objectif du viseur

Placer la mire objet, Ă©clairĂ©e par la lampe de bureau et observer avecle viseur l’image de cette mire.

Mesurer Ă  l’aide du rĂ©ticule de l’oculaire la taille de cette image. Pourcela il peut ĂȘtre nĂ©cessaire de dĂ©placer le viseur transversalement afind’aligner une graduation de l’image de la mire Ă©talon avec une graduationdu rĂ©ticule de l’oculaire. Prendre le plus grand nombre de graduations pourdiminuer les incertitudes de mesures.

Q1 DĂ©duire de cette mesure le grandissement du viseur.

Q2 Quelle est l’incertitude de cette mesure si on suppose que la prin-cipale source d’incertitude est l’erreur de lecture d’une graduation sur lerĂ©ticule de l’oculaire ?

1. On ne peut se fier aux valeurs de grandissement données par le constructeur car leslongueurs de tubes utilisés pour nos viseurs ne correspondent pas assez précisément auxvaleurs standards des tubes de microscopes commerciaux (cf. cours et TP sur le microscope)

Page 30: Semestre 1 - IOGS

20

Mesure de focale et incertitudes

Mesurer la focale du doublet (Clairaut). RĂ©pĂ©ter plusieurs fois la me-sure (une dizaine de mesures). Indiquer l’incertitude de mesure expĂ©ri-mentale. Se rĂ©fĂ©rer Ă  l’annexe sur "les incertitudes de mesures en TP".

Q3 Quelle est l’incertitude attendue ? Est-elle cohĂ©rente avec celle mesu-rĂ©e par rĂ©pĂ©tabilitĂ© ?

Protocole 2 : utilisation de la vis de déplacement transversal

Une autre mĂ©thode consiste Ă  mesurer yâ€Č directement, par dĂ©placementtransversal du viseur (pointĂ© transversal). Une graduation du rĂ©ticule del’oculaire sert de repĂšre pour cette mesure. Le dĂ©placement est lu Ă  l’aidedu vernier de la vis micromĂ©trique fixĂ© sur le support viseur. Ce vernierest graduĂ© en 2/100 de millimĂštre (25 graduations pour 1 tour = 0.5 mm).

Mesurer la focale du doublet (Clairaut) par cette deuxiÚme méthode.

Q4 Évaluer les incertitudes sur cette mesure. Comparer les rĂ©sultats ob-tenus par les deux mĂ©thodes.

Mesure de frontale

Mesurer la frontale arriĂšre du Clairaut (Sâ€ČF â€Č : distance dioptre de sor-tie du systĂšme- foyer image). Pour cela :

— dĂ©poser dĂ©licatement quelques poussiĂšres de talc sur le sommet dela lentille Ă  l’aide de la pointe d’un crayon,

— placer le viseur dans la position oĂč il image le foyer image du dou-blet, mettre Ă  zĂ©ro le vernier numĂ©rique longitudinal,

— dĂ©placer le viseur jusqu’à ce que l’image du talc soit nette,— la valeur de la frontale se lit ainsi directement sur le vernier.

Q5 Comparer Ă  sa focale.

Focale et frontale avant

Utiliser l’objectif Ă  Ă©tudier dans l’autre sens et mesurer Ă  nouveau lafocale (par les 2 mĂ©thodes) et la frontale du systĂšme optique.

Q6 Commenter et faire un schéma du systÚme.

Page 31: Semestre 1 - IOGS

6. MESURE DE FOCALE PAR LA MÉTHODE DE CORNU 21

Remplacer l’objectif du viseur par l’objectif de grandissement x6.3.

Mesurer Ă  nouveau la focale du doublet par le premier protocole.

Q7 Commenter. Comment choisir l’objectif du viseur ?

5.3 Application à un objectif vidéo et à une lentille di-vergente

Placer maintenant l’objectif vidĂ©o, dans le sens habituel d’utilisation,dans le mandrin autocentreur.

Q8 Expliquer votre choix pour l’objectif du viseur.

Effectuer une mesure prĂ©cise de la focale de l’objectif vidĂ©o par lesdeux protocoles.

Mesurer sa frontale arriĂšre.

Q9 Comparer Ă  la focale. OĂč se trouve le plan principal image ?

Utiliser l’objectif dans l’autre sens et mesurer à nouveau la focale (1erprotocole) et la frontale du systùme optique.

Q10 Tracer avec soin, Ă  l’échelle, le schĂ©ma paraxial de l’objectif Ă©tudiĂ©(plans principaux, foyers et faces d’entrĂ©e et de sortie de l’objectif).

Mesurer enfin par la mĂ©thode de votre choix la focale d’une lentilledivergente.

Q11 Expliquer le choix de l’objectif du viseur, et donner l’incertitude devotre mesure.

6 Mesures de focale de systÚmes optique parla méthode de Cornu (pointés longitudinaux)

6.1 Principe de la méthode de CornuCette méthode permet de déterminer la focale du systÚme par appli-

cation de la formule de Newton, en prenant pour objets les sommets des

Page 32: Semestre 1 - IOGS

22

dioptres d’entrĂ©e et de sortie du systĂšme. De plus, elle permet de mesurerles frontales avant et arriĂšre et de placer les plans principaux et les foyersdu systĂšme (modĂ©lisĂ©s en optique paraxiale).

Objectif étudié

F â€Č

BA Aâ€Č |

Foc

|

Objectif viseur Oculaire viseurCollimateur

FIGURE 11 – MĂ©thode de Cornu. Deux premiĂšres mesures : F â€ČB et F â€ČAâ€Č

Le viseur est dĂ©placĂ© longitudinalement le long du banc de maniĂšreĂ  pointer (nettetĂ© simultanĂ©e et sans parallaxe du rĂ©ticule et de l’imageobservĂ©e) :

— les graduations de l’image de la mire graduĂ©e du collimateur situĂ©edans le plan focal image F â€Č du systĂšme,

— le sommet du dioptre de sortie B,— l’image A’ du sommet du dioptre d’entrĂ©e A Ă  travers le systĂšme

Ă©tudiĂ©,On retourne le systĂšme optique et on effectue des pointĂ©s analogues quifournissent les lectures F , A, Bâ€Č :

Objectif étudié

F

B ABâ€Č |

Foc

|

Objectif viseur Oculaire viseurCollimateur

FIGURE 12 – MĂ©thode de Cornu. Mesures 3 et 4 : FA et FBâ€Č

Page 33: Semestre 1 - IOGS

6. MESURE DE FOCALE PAR LA MÉTHODE DE CORNU 23

On en déduit la focale du systÚme par les formules de Newton :

f · f â€Č = FA · F â€ČAâ€Č = F â€ČB · FBâ€Č

Les deux valeurs ainsi obtenues permettent un contrĂŽle des valeurs mesu-rĂ©es. Connaissant la focale et la position des foyers par rapport aux sur-faces terminales du systĂšme, il suffit de mesurer l’épaisseur de ce dernierau palmer pour pouvoir placer tous les Ă©lĂ©ments paraxiaux (H, H â€Č, F , F â€Č).

6.2 Alignement du banc

La mesure de la focale par la mĂ©thode de Cornu utilise diffĂ©rents poin-tĂ©s longitudinaux le long du banc. Pour obtenir des mesures prĂ©cises, lecollimateur, le systĂšme optique Ă©tudiĂ© et le viseur doivent avoir leur axeoptique parallĂšle Ă  l’axe de coulissage du banc de mesure. RĂ©gler prĂ©cisĂ©-ment un banc d’optique, c’est amener les axes optiques des divers systĂšmesĂ  ĂȘtre confondus entre eux (ce qui dĂ©finit l’axe optique du montage) et pa-rallĂšles Ă  l’axe de coulissage du banc. Vous allez rĂ©aliser ce rĂ©glage par unalignement laser. Le faisceau d’une petite diode laser rouge va permettrede matĂ©rialiser l’axe de coulissage du banc et d’effectuer les positionne-ments des Ă©lĂ©ments par autocollimation.

Les étapes de ce réglage rapide sont décrites dans les paragraphes sui-vants.

Alignement du laser sur l’axe du banc

On dispose d’une diode laser suivi d’un dispositif Ă  deux miroirs planstrĂšs astucieux, dit "tabouret optique". Ce dispositif utilise la propriĂ©tĂ© se-lon laquelle 2 miroirs sont nĂ©cessaires et suffisants pour aligner un fais-ceau laser sur une droite quelconque. Ce systĂšme permet un rĂ©glage in-dĂ©pendant de la translation et de la rotation du faisceau dans les deuxdirections, horizontale et verticale, comme indiquĂ© sur les figures 13 et14. Les translations du faisceau sont utilisĂ©es pour les rĂ©glages du trou Ă faible distance, les rotations pour les rĂ©glages Ă  grande distance.

Page 34: Semestre 1 - IOGS

24

Diode Laser

Rotation du miroir M2

⇒ rĂ©glage de rotation du faisceau

Rotation du support

⇒ rĂ©glage de la translation du faisceau

FIGURE 13 – SchĂ©ma de principe du "tabouret optique"

FIGURE 14 – Tabouret optique

Aligner le faisceau laser avec l’axe du banc. Pour cela :— Fixer un trou dans le mandrin auto-centreur (vĂ©rifiez que le man-

drin est centré sur le banc pour que le trou le soit aussi !) et le dé-placer au bout du banc,

— Rùgler la rotation du faisceau à l’aide du "tabouret optique" afin quele faisceau laser traverse ce trou,

— RepĂ©rer la position de ce trou Ă  l’aide d’un Ă©cran percĂ© d’un trou,— DĂ©placer ce carton perforĂ© Ă  l’autre extrĂ©mitĂ© du banc (trĂšs proche

du "tabouret optique"),

Page 35: Semestre 1 - IOGS

6. MESURE DE FOCALE PAR LA MÉTHODE DE CORNU 25

— Translater le faisceau laser à l’aide du "tabouret optique" afin quele faisceau laser traverse ce trou,

— Enfin, corriger la rotation du faisceau afin qu’il traverse les deuxtrous, aux deux extrĂ©mitĂ©s du banc.

Le faisceau laser est alors parfaitement parallĂšle Ă  l’axe de coulissage dubanc et matĂ©rialise l’axe optique du montage. Le trou mĂ©tallique peut ĂȘtreĂŽtĂ© du mandrin.

Réglage des autres éléments

L’écran percĂ© d’un trou permet de visualiser les taches qui rĂ©sultent desrĂ©flexions sur les diffĂ©rents dioptres.

Centrer rapidement le collimateur sur l’axe optique, pour cela s’assu-rer que l’on a une seule tache. Puis le basculer pour que le dioptre soitperpendiculaire Ă  l’axe optique (obtention d’une tache centrĂ©e).

Orienter trĂšs prĂ©cisĂ©ment l’objectif Ă  Ă©tudier dans le mandrin autocen-treur. Attention Ă  ne pas toucher au dĂ©placement transversal du mandrinqui a servi Ă  dĂ©finir l’axe optique !

RĂ©gler rapidement l’orientation du tube du viseur.

6.3 Analyse de la précision des pointés longitudinaux.La précision des mesures dans cette méthode dépend de la précision

des pointĂ©s longitudinaux.— L’axe de l’objectif doit ĂȘtre placĂ© le plus prĂ©cisĂ©ment parallĂšle Ă  l’axe

de coulissage (alignement laser).— La qualitĂ© du pointĂ© longitudinal est amĂ©liorĂ©e en utilisant le phĂ©-

nomĂšne de la parallaxe entre le rĂ©ticule de l’oculaire et l’image ob-servĂ©e.

— Et enfin, la prĂ©cision des pointĂ©s longitudinaux augmente avec l’ou-verture effective du montage.

Ce dernier point est dĂ©pendant de l’objectif du viseur.

Choix de l’objectif du viseur

L’ouverture numĂ©rique objet du viseur utilisĂ©, ONv = n · sin(αv), doitdonc ĂȘtre choisie supĂ©rieure Ă  l’ouverture numĂ©rique image du systĂšmeoptique Ă©tudiĂ©. Autrement dit, la pupille du montage doit ĂȘtre, si cela estpossible, la pupille du systĂšme Ă©tudiĂ©.

Page 36: Semestre 1 - IOGS

26

ΊPE

Objectif étudié

H H â€Č

αâ€Čαv

F â€Č

|

Foc

|

Objectif viseur Oculaire viseur

FIGURE 15 – L’ouverture numĂ©rique sin(αv) de l’objectif du viseur doit ĂȘtresupĂ©rieure Ă  celle du systĂšme Ă  mesurer.

Pour les objectifs de microscope, l’ouverture numĂ©rique objet, ON =n · sin(α), est gravĂ©e sur la monture.

Pour les autres objectifs, photo, vidĂ©o , de projection ou d’agrandis-seur, c’est Ă  dire pour tous les systĂšmes qui sont habituellement utilisĂ©s enconjugaison infini-foyer, c’est le nombre d’ouverture, dĂ©fini par N = f â€Č

ΊPE,

du systĂšme optique qui est indiquĂ© sur la monture. En vertu de la relationd’Abbe (ou Relation Fondamentale des SystĂšmes Optiques d’Imagerie) :

sin(αâ€Č) =ΊPE2f â€Č

=1

2N

Q12 Quel objectif de viseur choisissez-vous pour la mesure de la focaledu doublet ? Le critĂšre sur l’ouverture numĂ©rique est-il le seul Ă  prendreen compte ici ?

Analyse en répétabilité

Avec l’objectif de viseur choisi, chaque manipulateur fera un test de prĂ©-cision de pointĂ© sur le foyer F â€Č. Ce test est destinĂ© Ă  comparer la prĂ©cisionestimĂ©e et la prĂ©cision rĂ©elle de pointĂ© (qui est propre Ă  chaque expĂ©rimen-tateur).

Effectuer 10 pointĂ©s successifs chacun du plan focale image, F â€Č, endĂ©focalisant largement entre chaque pointĂ©. PrĂ©senter les rĂ©sultats avecl’écart type.

Effectuer la mĂȘme expĂ©rience avec un objectif de viseur beaucoup plusfermĂ© et comparer les prĂ©cisions de pointĂ©.

Page 37: Semestre 1 - IOGS

7. MESURES DE RAYONS DE COURBURE 27

Analyse théorique

L’incertitude des pointĂ©s longitudinaux est due en principe Ă  3 facteurs :— la diffraction,— la profondeur d’accomodation,— et l’incertitude de lecture.

Q13 Calculer la valeur de ces incertitudes et comparer à votre analyseen répétabilité.

6.4 Mesures et incertitudes Mesurer avec la meilleure prĂ©cision possible les grandeurs FA, F â€ČAâ€Č,F â€ČB, FBâ€Č. Effectuer 10 mesures successives, en dĂ©focalisant largemententre chaque pointĂ©.

Q14 En déduire la focale et les frontales du systÚme optique.

Q15 Déterminer la précision de mesure de ces valeurs.

Q16 Comparer bien sûr ces résultats avec ceux obtenus dans la partie 5.

7 Mesures de rayons de courbure

7.1 Principe de la mesure par autocollimationCette mĂ©thode s’applique Ă  la mesure des rayons de courbure de sur-

faces optiquement polies. Il existe pour un miroir sphĂšrique, deux posi-tions pour lesquelles l’image obtenue par rĂ©flexion et l’objet sont confon-dus : lorsque l’objet est au centre de courbure et lorsque l’objet coĂŻncideavec la surface. La distance entre ces deux positions est Ă©gale au rayonde courbure. Pour pointer le sommet et le centre du miroir, on utilise unmicroscope autocollimateur (ou viseur autocollimateur). Le schĂ©ma de ceviseur Ă  rĂ©ticule Ă©clairĂ© est donnĂ© sur la figure 16, page 29.

MĂ©thode de rĂ©glage :— On rĂšgle rapidement le miroir Ă  Ă©tudier sur l’axe du banc en utili-

sant le faisceau de la diode laser d’alignement,— puis pointer un sommet, ce qui est facile puisque l’on connaüt ap-

proximativement le plan de visĂ©e du viseur autocollimateur (on connaĂźtla distance frontale de l’objectif),

Page 38: Semestre 1 - IOGS

28

— retirer l’oculaire et translater le viseur en direction du centre en ob-servant attentivement la tache lumineuse que forme, dans la pupillede l’objectif, le faisceau rĂ©flĂ©chi.

— En gĂ©nĂ©ral, plus on s’éloigne du sommet plus la tache s’éloigne ducentre de la pupille. On agit alors sur l’orientation du miroir pourmaintenir cette tache au centre de la pupille.

— Quand on se trouve au voisinage du centre de courbure, la pupilledoit Ă  nouveau ĂȘtre complĂštement Ă©clairĂ©e. On replace l’oculaire eten oscillant autour de cette position, on doit trouver le centre decourbure. On lit l’abscisse du centre.

— Translater le viseur pour viser le sommet correspondant à la direc-tion de l’axe. On lit l’abscisse du sommet.

Remarque Pour vĂ©rifier que l’on a bien pointĂ© le sommet et le centre decourbure de la "bonne" face, on peut par exemple souffler de la buĂ©e surl’autre face ; l’image ne doit pas disparaĂźtre.

7.2 PrĂ©cision de pointĂ©Il s’agit lĂ  encore de pointĂ©s longitudinaux. La prĂ©cision des pointĂ©s

longitudinaux augmente avec l’ouverture effective du montage. L’ouver-ture numĂ©rique objet du viseur utilisĂ© doit donc ĂȘtre choisie supĂ©rieure Ă l’ouverture numĂ©rique du miroir Ă©tudiĂ©. Autrement dit, dans la mesure dupossible, la pupille du montage doit ĂȘtre le miroir.

Q17 Expliquer comment choisir l’objectif de microscope du viseur auto-collimateur pour obtenir la meilleure prĂ©cision de pointĂ© longitudinal.

7.3 Mesures et incertitudes Mesurer le rayon de courbure du miroir concave placé dans une mon-ture beige et évaluer la précision de cette mesure. Faire une étude de ré-pétabilité.

Q18 Comparer Ă  l’erreur de pointĂ© estimĂ©e.

On Ă©tudie ensuite un condenseur. Il s’agit d’une lentille Ă©paisse plan-convexe. On place la face convexe vers le viseur autocollimateur.

Q19 Expliquer pourquoi on doit obtenir une image à l’aide du viseur au-tocollimateur pour 4 positions.

Page 39: Semestre 1 - IOGS

7. MESURES DE RAYONS DE COURBURE 29

Mesurer les positions des images obtenues et dĂ©duire le rayon de cour-bure du dioptre, la focale du condenseur, l’indice du verre et l’épaisseur ducondenseur.

Q20 Calculer l’incertitude sur la focale, l’indice du verre et l’épaisseur Ă partir des incertitudes sur les pointĂ©s.

Mesurer l’épaisseur avec le palmer.

Q21 Cette mesure est-elle compatible avec la mesure obtenue à partirdes pointés ?

FIGURE 16 – SchĂ©ma de principe du viseur autocollimateur

Page 40: Semestre 1 - IOGS

30

Annexe. Schéma.

Page 41: Semestre 1 - IOGS

TP Fizeau -­‐ Zygo Page 31

CONTRÔLES INTERFÉROMÉTRIQUES Version 2016-­‐2017

Analyses de franges d'Ă©gale Ă©paisseur

TP 1 : InterféromÚtre de Fizeau Analyse visuelle

Analyse par dĂ©modulation d’une porteuse spatiale

TP 2 : InterféromÚtre de ZYGO

Analyse par dĂ©calage de phase (phase-­‐shift) PrĂ©paration du TP : -­‐ Lire l’introduction qui prĂ©sente des rappels d’interfĂ©romĂ©trie optique et les 3 mĂ©thodes de mesures de contrĂŽles interfĂ©romĂ©triques utilisĂ©es au cours de ces deux sĂ©ances. -­‐ Il est impĂ©ratif rĂ©pondre aux questions de prĂ©paration avant la sĂ©ance. Les rĂ©ponses seront vĂ©rifiĂ©es par l’enseignant·∙e responsable de la sĂ©ance. Le compte rendu est Ă  rendre une semaine aprĂšs la 2Ăšme sĂ©ance.

Il devra prĂ©senter en plus des rĂ©ponses aux questions posĂ©es, une synthĂšse des mesures prĂ©cises des dĂ©fauts des Ă©chantillons obtenues pendant les 2 sĂ©ances (illustrĂ©es par quelques interfĂ©rogrammes bien choisis). On analysera prĂ©cisĂ©ment dans tous les cas l’incertitude de mesures sur les dĂ©fauts et la cohĂ©rence des de ces mesures. Le CR ne devra pas excĂ©der 8 pages.

Attention : Sur les images d’interfĂ©rogrammes que vous obtiendrez et prĂ©senterez dans le rapport, l’écart entre deux franges peut correspondre Ă  une variation d’épaisseur ou de hauteur de l/2, l/2n, l/2(n-­‐1),
Expliquez et Justifiez

Page 42: Semestre 1 - IOGS

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à chaque fois trÚs clairement la valeur de cet écart (le choix du « wedge factor »

Introduction Ces deux séances de travaux pratiques ont pour but de présenter quelques

mĂ©thodes d’interfĂ©romĂ©triques couramment utilisĂ©es pour caractĂ©riser la qualitĂ© de composants optiques usuels (lames Ă  faces parallĂšles, miroirs plans, miroirs de tĂ©lescope, systĂšmes optiques 
). Ces techniques permettent de quantifier la qualitĂ© des composants optiques finis ou en cours de la fabrication.

1. La qualité d'un miroir plan, sphérique ou asphérique est caractérisée

par l'écart entre sa surface réelle et la surface souhaitée

2. La qualitĂ© d'une lame Ă  faces parallĂšles est dĂ©terminĂ©e d’une part par l'Ă©cart Ă  la planĂ©itĂ© “parfaite” de ses deux faces et d’autre part par son dĂ©faut d’épaisseur de (l’épaisseur Ă©tant donnĂ©e localement par e0+de).

3. La qualitĂ© d’un systĂšme optique (objectif, lunette afocale,
) est caractĂ©risĂ©e par l'Ă©cart entre sa surface d’onde rĂ©elle dans la pupille de sortie du systĂšme et la surface d’onde souhaitĂ©e.

a) Ces Ă©carts sont souvent exprimĂ©s en longueur d’onde (en gĂ©nĂ©ral, la longueur d’onde de rĂ©fĂ©rence est celle de He-­‐Ne, c’est-­‐à-­‐dire 632.8 nm). Ils peuvent aussi ĂȘtre exprimĂ©s en microns ou nanomĂštres.

b) Les valeurs de ces Ă©carts sont donnĂ©es, soit par leur valeur crĂȘte Ă  crĂȘte (Peak-­‐to-­‐Valley, PV), soit par leur Ă©cart type (Root Mean Square ou RMS ou Ă©cart type).

c) Remarque trĂšs importante : si la distribution des dĂ©fauts est proche d’une distribution « normale » (ou distribution Gaussienne), alors la valeur PV est environ 5 Ă  6 fois supĂ©rieure Ă  l’écart type. Il est donc trĂšs important de bien prĂ©ciser si la valeur mesurĂ©e est une valeur PV ou RMS. Une optique dont le PV est de 1 l est de bonne qualitĂ© alors qu’une optique de 1 l RMS est trĂšs mauvaise.

Site à consulter pour ces méthodes interférométriques :

Page 43: Semestre 1 - IOGS

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[1] Cours de Pascal Picard dans le site Optique pour l’IngĂ©nieur, abondamment utilisĂ© pour ce texte de TP http://www.optique-­‐ingenieur.org/fr/cours/OPI_fr_M02_C06/co/Contenu_10.html Article de rĂ©fĂ©rence pour les mĂ©thodes de Phase-­‐Shift : [2] Chapitre « Phase Shifting interferometry » de J.E. Greivenkam and J.H. Bruning (page 501) du livre Optical Shop Testing, Ă©ditĂ© par Daniel Malacara (1992 John Wiley & Sons, Inc.)

1. Rappels gĂ©nĂ©raux sur l’interfĂ©romĂ©trie optique

Un grand nombre de techniques de mesures optiques reposent sur le phénomÚne d'interférences à deux ondes.

Par exemple, une onde plane rĂ©flĂ©chie par les deux faces d’une lame Ă 

faces quasi-­‐parallĂšles (fig. 1.a) donne deux fronts d’onde quasi-­‐parallĂšles. Le dĂ©phasage, j (x,y), entre ces deux ondes varie localement en fonction de la variation dĂ©faut d’épaisseur de la lame. On observe une figure de franges d’interfĂ©rence (appelĂ©e couramment interfĂ©rogramme) qui permet de mesurer le dĂ©faut d’épaisseur de lame.

En effet, si localement les deux ondes ont en phase, c’est-­‐à-­‐dire j (x, y) = 0 (mod 2p ), on obtiendra une frange brillante. Au contraire, si elles sont en opposition de phase, c’est-­‐à-­‐dire j (x, y) = p (mod 2p), on obtiendra une frange sombre.

Fig.1 : Principe de mesure des dĂ©fauts d’épaisseur (a) et de surface Ă  l’aide d’un plan Ă©talon (b).

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Ces franges sont appelĂ©es « franges d’égale Ă©paisseur » (comme les franges du coin d’air Ă©tudiĂ©es pendant le TP Michelson). Ces franges permettent de mesurer des variations d’épaisseur de l'Ă©chantillon car les verres actuels, sauf exceptions, sont trĂšs homogĂšnes et les dĂ©fauts observĂ©s sont dus Ă  des variations d'Ă©paisseurs et non Ă  des variations d’indice.

De maniÚre générale, pour un éclairage parfaitement cohérent (ce qui

sera toujours le cas lors ces deux sĂ©ances de TP), l’éclairement dans le plan des franges est donnĂ© par :

𝐾 đ‘„, 𝑩 = 𝐾! đ‘„, 𝑩 + 𝐾! đ‘„, 𝑩 + 2 𝐾!(đ‘„, 𝑩) 𝐾!(đ‘„, 𝑩) cos(𝜑(đ‘„, 𝑩))

qui peut s’écrire :

E(x, y) = (E1(x, y)+ E2 (x, y))(1+2 E1(x, y) E2 (x, y)E1(x, y)+ E2 (x, y)

cos(ϕ(x, y))

E(x, y) = E0 (x, y)(1+C(x, y)cos(ϕ(x, y))

oĂč C est le taux de modulation des franges : max min

max min

E ECE E

−=

+

C se déduit facilement des amplitudes relatives des 2 ondes qui interfÚrent et la phase, j (x,y), est directement reliée à la différence de marche entre les 2 ondes :

2 ( , )( , ) x yx y

πϕ

λΔ

=

P1 : Donnez l’expression de la diffĂ©rence de marche, D, entre les rayons rĂ©flĂ©chis par chacune des faces en fonction de, n, l’indice du verre, de, e, l’épaisseur, le, de, le dĂ©faut d’épaisseur et de r, l’angle de rĂ©fraction par le dioptre air-­‐verre. Donnez le sens de variation de D en fonction de l’angle d’incidence, i. En incidence normale, Ă  quelle variation d’épaisseur, de, correspond l’écart entre deux franges brillantes ou sombre consĂ©cutives? P2 : On rappelle facteur de rĂ©flexion, R = Frefl / Finc, pour un dioptre air-­‐verre (ou verre-­‐air) en incidence normale vaut 4 %. Calculez le taux de modulation pour des franges d’interfĂ©rence entre les deux ondes rĂ©flĂ©chies par une lame de verre.

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2. Méthodes de contrÎle interférométrique.

1. Analyse visuelle des interférogrammes.

Les franges que l’on observe sont toujours des franges d’égale Ă©paisseur. Ces franges sont donc analogues Ă  des lignes de niveaux sur une carte topographique (carte IGN).

Fig 2 : Interférogramme et lignes de niveau (crédits [1] et IGN) La variation de différence de marche entre une frange et la suivante est

toujours Ă©gale Ă  l. L'analyse visuelle permet facilement d’obtenir la valeur PV du dĂ©faut du front d’onde (il suffit de compter les lignes de niveau !). Par contre, elle ne donne pas le signe de ce dĂ©faut. Par exemple, sur la figure 2, on voit un dĂ©faut de front trĂšs localisĂ© de PV environ 3 l. Mais on ne peut pas savoir s’il s’agit d’une bosse ou d’un creux.

L’analyse visuelle est une premiĂšre dĂ©marche expĂ©rimentale indispensable qui permet de donner la valeur approchĂ©e et la forme du dĂ©faut, mais elle devra, si c’est possible, ĂȘtre complĂ©tĂ©e par une mĂ©thode de dĂ©modulation de phase spatiale ou temporelle.

1. DĂ©modulation de phase spatiale ou temporelle.

On cherche Ă  mesurer 2 ( , )( , ) x yx y

πϕ

λΔ

= dans l’expression de

l’éclairement :

𝐾 đ‘„, 𝑩 = 𝐾! đ‘„, 𝑩 + 𝐾! đ‘„, 𝑩 + 2 𝐾!(đ‘„, 𝑩) 𝐾!(đ‘„, 𝑩) cos(𝜑(đ‘„, 𝑩))

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Le principe gĂ©nĂ©ral est d’ajouter une porteuse (un signal modulĂ©) Ă  cette phase ( , )x yϕ que l’on souhaite mesurer. Cette porteuse peut ĂȘtre, soit temporelle dans le cas des mĂ©thodes de dĂ©calage de phase, soit spatiale. Pour ajouter une porteuse spatiale, il suffit d’introduire un angle (on dit souvent un « tilt ») entre la surface mesurĂ©e et la surface de rĂ©fĂ©rence. On obtient alors des franges Ă  peu prĂšs parallĂšles.

2. Analyse d’interfĂ©rogrammes par dĂ©modulation d’une porteuse spatiale :

En effet, si l’on introduit un tilt entre la surface mesurĂ©e et la surface de rĂ©fĂ©rence, il apparait des franges parallĂšles (comme pour les franges du coin d’air dans le TP Michelson).

L’éclairement dans l’interferogramme est dans ce cas :

𝐾 đ‘„, 𝑩 = 𝐾! đ‘„, 𝑩 + 𝐾! đ‘„, 𝑩+ 2 𝐾!(đ‘„, 𝑩) 𝐾!(đ‘„, 𝑩) cos(𝜑 đ‘„, 𝑩 + 2𝜋𝑱!đ‘„ + 2𝜋𝑣!𝑩)

𝐾 đ‘„, 𝑩 = 𝑎 đ‘„, 𝑩 + 𝑏 đ‘„, 𝑩 cos(𝜑 đ‘„, 𝑩 + 2𝜋𝑱!đ‘„ + 2𝜋𝑣!𝑩) OĂč u0 et v0 sont les frĂ©quences de la modulation (ou porteuse) spatiale

selon les directions x et y.

Ou, en introduisant la notation complexe et en posant : ( , )( , ) ( , ) i x yc x y b x y e ϕ= :

0 0 0 02 ( ) 2 ( )( , ) ( , )1 1( , ) ( , ) ( , ) ( , )2 2i u x v y i u x v yi x y i x yE x y a x y b x y e e b x y e eπ πϕ ϕ+ − +−= + +

0 0 0 02 ( ) 2 ( )( , ) ( , ) ( , ) ( , )i u x v y i u x v yE x y a x y c x y e c x y eπ π+ − += + +

Si maintenant on calcule la TransformĂ©e de Fourier Ă  deux dimensions de l’éclairement, on obtient :

!E(u,v) = !A(u,v)+ !C(u−u0 ,v − v0 )+ !C(u−u0 ,v − v0 )

Il apparait donc dans le plan de Fourier deux lobes latĂ©raux bien sĂ©parĂ©s (fig.3) aux frĂ©quences spatiales 0 0( , )u v et 0 0( , )u v− − qui contiennent l’information de phase recherchĂ©e.

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Fig 3 : Interférogramme avec porteuse spatiale et sa TF

L’un des lobes peut ĂȘtre filtrĂ© dans l’espace des frĂ©quences puis ramenĂ© Ă  la frĂ©quence zĂ©ro.

On effectue, successivement, la suppression de l’ordre zĂ©ro et la recherche de la position d’un des deux lobes latĂ©raux. Puis, ce pic est filtrĂ© et ramenĂ© Ă  la frĂ©quence zĂ©ro (fig. 4).

Fig 4 : Filtrage d’un des lobes latĂ©raux

On ne conserve ainsi que la composante spectrale : !C(u,v) , dont on prend la transformée de Fourier inverse.

( , )1( , ) ( , )2i x y

fc x y b x y e ϕ=

Soit : ϕ(x, y) = arctan(ℜ(c(x, y)ℑ(c(x, y)

) modulo 2p

Il reste enfin à supprimer les sauts de phase et le tilt (c’est-­‐à-­‐dire l’angle entre les deux surfaces d’onde qui interfùrent).

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Fig 5 : DĂ©roulement de la phase et suppression du tilt

Cette méthode de démodulation de la phase sera utilisée sur les interféromÚtres de Fizeau décrits dans la suite du TP.

2. Analyse d’interfĂ©rogrammes par dĂ©calage de phase :

Les interfĂ©romĂštres Ă  dĂ©calage de phase, comme le Zygo que vous utiliserez pendant ce TP, sont Ă©quipĂ©s d’un dispositif qui permet de translater le plan de rĂ©fĂ©rence de quelques fractions de longueur d’onde de maniĂšre contrĂŽlĂ©e et trĂšs prĂ©cise. Dans le cas, d’un interfĂ©romĂštre Ă  2 ondes, au cours de cette translation, l’éclairement, en tout point de l’interfĂ©rogramme, varie sinusoĂŻdalement (fig. 3).

Plan de référence Surface étudiée

z

y

l

h(x,y)onde planeincidente

O

ondes réfléchies Ύ déplacement du plan de réf.

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Fig. 3 DĂ©calage de phase : interfĂ©rogrammes et suivis de l’éclairement

en un point La phase de la sinusoĂŻde en tout point l’interfĂ©rogramme est liĂ©e

directement Ă  la diffĂ©rence de marche entre le plan Ă©talon et la surface Ă©tudiĂ©e. Des quantitĂ©s d’algorithmes diffĂ©rents permettent, Ă  partir de 3 images ou plus, de retrouver cette phase.

On donne ici l’exemple d’un algorithme de dĂ©calage de phase Ă  4 images (interfĂ©rogrammes de la figure 2 et 4). On a dĂ©calĂ© la phase du front d’onde de rĂ©fĂ©rence de 0, p/2, p, 3p/2.

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Fig 4 : les 4 Interférogrammes obtenus par décalage de phase (crédits [1])

Pour le mĂȘme pixel de coordonnĂ©es (x,y) de l’interfĂ©rogramme,

l’éclairement numĂ©risĂ© par la carte d’acquisition pour les 4 images sont :

1 0

2 0

3 0

4 0

( , ) ( , )(1 ( , ) cos( ( , ))( , ) ( , )(1 ( , ) cos( ( , ) / 2)( , ) ( , )(1 ( , ) cos( ( , ) )( , ) ( , )(1 ( , ) cos( ( , ) 3 / 2)

E x y E x y C x y x yE x y E x y C x y x yE x y E x y C x y x yE x y E x y C x y x y

ϕ

ϕ π

ϕ π

ϕ π

= +

= + +

= + +

= + +

Il est facile de montrer que la phase j (x, y) peut ĂȘtre obtenue (modulo

2p) par l’expression suivante :

4 2 4 2

3 1 3 1

( , ) ( , ) ( , ) ( , )tan( ( , )) et ( , ) atan( ) 2( , ) ( , ) ( , ) ( , )

E x y E x y E x y E x yx y x y kE x y E x y E x y E x y

ϕ ϕ π− −

= = +− −

L’algorithme à 5 images (Hariharan):

C’est l’algorithme utilisĂ© dans les programmes Matlab, Zygo_GUI, dĂ©diĂ©s au Zygo 1992 et au Zygotto (phase shift technology rĂ©novĂ© et dĂ©veloppĂ© au LEnsE lors de stages et projets Ă©tudiants). Cet algorithme Ă  5 images permet aussi de mesurer la phase entre chaque image. Le dĂ©faut de la surface est donnĂ© pour un « phase-­‐shift » entre chaque image de p/2 par :

)2

)(2tan(),( 153

42

IIIIIayx−−

−=ϕ

L’angle de phase-­‐shift peut ĂȘtre calculĂ© par :

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1 5 1

4 2

1 cos ( )2I II I

α − −=

−

Cette formule permet de vérifier ou de calibrer le déplacement du plan de référence.

3. Déroulement de la phase Tous les algorithmes de traitement des interférogrammes déterminent

la phase entre -­‐ π et + π. Ensuite, une opĂ©ration de dĂ©roulement de la phase (unwrapping) est nĂ©cessaire pour supprimer les sauts de phase de 2π. Tous les algorithmes de dĂ©roulement de la phase cherchent Ă  rendre la phase continue. Ils ne peuvent fonctionner si la surface mesurĂ©e ne prĂ©sente pas de discontinuitĂ©. Les figures 5 et 6 prĂ©sentent le dĂ©roulement d’une phase obtenue expĂ©rimentalement.

Fig 5 : DĂ©roulement de la phase Ă  une dimension

Fig 6 : Déroulement de la phase à 2 dimensions (crédits [1])

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TP 1 : InterféromÚtre de Fizeau Analyse visuelle

Analyse par dĂ©modulation d’une porteuse spatiale

Description du montage

Fig 7 : SchĂ©ma de l’interfĂ©romĂštre de Fizeau

Les rayons (en ligne continue) reprĂ©sentent le faisceau d’éclairage. Les rayons (en ligne discontinue) montre la voie d’imagerie, c’est-­‐à-­‐dire la conjugaison entre le plan de l’échantillon (qui est aussi approximativement le plan de localisation des franges) et le capteur CMOS de la camĂ©ra (ou la rĂ©tine de l’observateur lors d’une observation visuelle).

A l’intĂ©rieur du bĂąti mĂ©canique, le faisceau de la diode laser (diode Laser rouge : l = 670 nm) est collimatĂ© par la lentille L1 et rĂ©flĂ©chi par une lame semi-­‐

plan etalon

Ă©chantillon

vis A vis B

collimateur L 2

F‘2 '

L 1

lame semi- réflechissante

camĂ©ra munie d’un zoom et d’un polariseur

Diode Laser

Les 3 vis A à 120° agissent uniquement sur le plan étalon. Les vis B à 120° agissent sur l'ensemble échantillon plan étalon.

F1

lame semi- réflechissante

F‘2

F2

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rĂ©flĂ©chissante Ă  45°. Cette onde plane Ă©claire l’échantillon Ă  mesurer en incidence quasi-­‐normale. L’échantillon est orientĂ© Ă  peu prĂšs horizontalement Ă  l’aide des 3 vis B. Les faisceaux rĂ©flĂ©chis par l’échantillon et/ou le plan Ă©talon traversent la lame semi-­‐rĂ©flĂ©chissante et sont focalisĂ©s par la lentille L2 en F’2.

Une deuxiĂšme lame semi-­‐rĂ©flĂ©chissante Ă  45° permet d’obtenir simultanĂ©ment une image visuelle et sur la camĂ©ra noire et blanc CMOS (la pupille de l’Ɠil ou la pupille de l’objectif de camĂ©ra sont placĂ©es sur F’2). Un ordinateur permet d’acquĂ©rir l’image et de traiter les interfĂ©rogrammes (images des franges) obtenus.

Travail demandĂ© : Une boĂźte d’échantillons numĂ©rotĂ©e est confiĂ©e Ă  chaque binĂŽme ou

trinĂŽme. Elle comprend un miroir plan, une lame Ă  faces parallĂšles et une lame prĂ©sentant un angle plus important entre les deux faces. Le numĂ©ro des Ă©chantillons sera reportĂ© clairement dans compte rendu. Les dĂ©fauts de chaque Ă©chantillon (planĂ©itĂ© pour le miroir, dĂ©faut d’épaisseur et planĂ©itĂ© des faces pour les lames) seront mesurĂ©s le plus prĂ©cisĂ©ment possible pendant les 2 sĂ©ances de TP sur les deux interfĂ©romĂštres Ă  l’aide de toutes les mĂ©thodes de mesures possibles.

On prendra bien soin de noter l’orientation des Ă©chantillons mesurĂ©s. Les mesures seront comparĂ©es entre elles et commentĂ©es. Il est

indispensable d’orienter les lames de la mĂȘme maniĂšre lors des mesures sur les deux interfĂ©romĂštres (Fizeau ou Zygo) afin de comparer clairement les rĂ©sultats. On se rĂ©fĂ©rera toujours Ă  l’observation visuelle de l’interfĂ©rogramme. On donnera toujours les rĂ©sultats avec leur incertitude.

1. Etude des dĂ©fauts d’épaisseur d’une lame avec un Fizeau : F RĂ©glage de l’interfĂ©romĂštre: Le rĂ©glage de l’interfĂ©romĂštre est trĂšs simple et se fait par autocollimation.

F Placer la lame Ă©chantillon au centre du plateau et noter bien l’orientation de la lame (Ne pas utiliser le plan Ă©talon pour cette manipulation). F L’écran dĂ©poli (avec une croix) en sortie de l’interfĂ©romĂštre permet de centrer l’image de la diode laser sur la croix en jouant sur les vis de basculement. F Observer visuellement les franges. VĂ©rifier bien l’orientation de la lame sur l’image obtenue.

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F Initialisez ensuite la camĂ©ra IDS en utilisant le logiciel uEye Cockpit (un mode d’emploi est disponible Ă  cĂŽtĂ© du PC). F RĂ©glez dans les paramĂštres de la camĂ©ra le temps d’intĂ©gration. Utilisez les profils sur l’image.

Q1 : VĂ©rifier que le taux de modulation des franges est voisin de 1. Pourquoi ? (Il s’agit de la question de prĂ©paration P2).

Q2 : A quelle variation d’épaisseur, de, correspond l’écart entre deux franges consĂ©cutives (on prendra l’indice du verre, n=1,5) ? Expliquer (Il s’agit de la question de prĂ©paration P1).

F Analyse visuelle : Q3 : Quel est le dĂ©faut d’épaisseur « peak to Valley » de votre Ă©chantillon ? Donner le rĂ©sultat en l , puis en microns et l’incertitude de mesure. On rappelle que la longueur d’onde de la diode Laser rouge est 670 nm.

F DĂ©termination du sens du dĂ©faut d’épaisseur: On cherche dĂ©sormais Ă  dĂ©terminer le sens du dĂ©faut d’épaisseur (la

lame est-­‐elle plus Ă©paisse au centre ou au bord ?). Il est possible d'obtenir des informations sur l'ordre relatif d'interfĂ©rence en modifiant l'angle d'incidence du faisceau d'Ă©clairage Ă  l’aide d’une vis de basculement de l’échantillon et en suivant le dĂ©placement des franges d’égale Ă©paisseur.

Q4 : Montrer qu’en un point de l’échantillon, si on augmente lĂ©gĂšrement l’angle d’incidence, la diffĂ©rence de marche diminue entre les deux fronts d’onde qui interfĂšrent.

Si on augmente l’angle d’incidence, les franges se dĂ©placent-­‐elles vers les zones de plus petite ou de plus grande Ă©paisseur de l’échantillon?

DĂ©duire dans quelle zone l’échantillon est le plus Ă©pais (au centre ou sur le bord ?).

En dĂ©duire aussi un moyen de rĂ©gler prĂ©cisĂ©ment l’échantillon Ă  l’incidence normale.

Q5 : RĂ©sumer les conclusions de votre Ă©tude : dĂ©faut d’épaisseur de la lame (PV), forme du dĂ©faut, signe du dĂ©faut (on fera des schĂ©mas clairs en indiquant bien l’orientation de la lame).

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On donnera aussi le profil du défaut en épaisseur selon un plan de coupe horizontal et vertical.

2. Etude des défauts de planéité des faces de la lame de verre:

Pour mesurer les dĂ©fauts de planĂ©itĂ© de chaque face de la lame de verre, il faut ajouter un plan Ă©talon (ou plan de rĂ©fĂ©rence) permettant d’obtenir une rĂ©fĂ©rence d’onde plane. Les ondes qui interfĂ©rent sont dues Ă  la rĂ©flexion sur la surface supĂ©rieure de la lame et la rĂ©flexion sur surface d’un plan Ă©talon en regard avec la lame (voir fig.1 (b)).

F Pour se dĂ©barrasser de la rĂ©flexion sur la deuxiĂšme face de la lame qui peut provoquer un systĂšme de franges parasites, on peut vaporiser de la laque sur l’autre face de la lame ou la couvrir de d’encre de feutre. La laque ou l’encre rend la surface suffisamment rugueuse pour diminuer fortement la rĂ©flexion spĂ©culaire sur cette face. F Notez bien la face Ă©tudiĂ©e et placez la lame Ă©chantillon au centre du support avec la mĂȘme orientation que pour l’étude prĂ©cĂ©dente. F Ajoutez, avec prĂ©caution, un plan Ă©talon au-­‐dessus la lame Ă©tudiĂ©e. Le plan Ă©talon doit ĂȘtre orientĂ© dans le bon sens (la surface de rĂ©fĂ©rence dirigĂ©e vers la surface Ă©tudiĂ©e de lame, donc vers le bas). F RĂ©glez par autocollimation le plan Ă©talon parallĂšle avec la surface Ă©tudiĂ©e (superposez les deux taches de rĂ©flexion, puis centrez ces taches sur la croix.) . F Observez et analysez les franges obtenues. Q6 : Expliquez l’allure du systĂšme de franges observĂ©es ? Quelle est la variation de distance entre la surface Ă©tudiĂ©e et la surface de rĂ©fĂ©rence lorsque l’on passe d’une frange sombre ou brillante Ă  la suivante. ? Proposez une mĂ©thode simple pour vĂ©rifier si cette face est concave ou convexe (non ! Il n’y pas besoin de basculer l’échantillon cette fois !!!). Q7 : Mesurez, en analysant l’interfĂ©rogramme, le dĂ©faut de planĂ©itĂ© PV de la surface (donnez la valeur en λ et en microns) et l’incertitude sur la mesure. Tracez le profil du dĂ©faut selon un plan de coupe que vous choisirez.

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3. Etude des dĂ©fauts de planĂ©itĂ© par dĂ©modulation d’une porteuse spatiale :

Mode d’emploi du systĂšme d’acquisition et d’analyse d’images sur les interfĂ©romĂštres Fizeau :

Ø Lancer Matlab R2016a. La fenĂȘtre ci-­‐dessous devrait alors s’ouvrir automatiquement. Si ce n’est pas le cas, entrer la commande « TF_demodulator». Sur la fenĂȘtre qui s’affiche, cliquer sur « Initialisation » pour initialiser la camĂ©ra.

La camĂ©ra passe alors en mode « live » et un menu apparaĂźt en haut Ă  droite de la fenĂȘtre.

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Pour enregistrer une image, cliquez sur « Sauver l’image ». Les images sont automatiquement sauvegardĂ©es sur le Bureau dans le dossier Images TP Fizeau.

Le bouton « ParamĂštres camĂ©ra » permet de rĂ©gler le temps d’intĂ©gration de la camĂ©ra.

Le bouton « Calcul TF » permet d’afficher en temps rĂ©el la transformĂ©e de Fourier (FFT 2D) de l’interfĂ©rogramme. Ce mode permet d’ajuster l’angle entre le plan Ă©talon et la surface Ă©tudiĂ©e (le tilt). Les deux lobes symĂ©triques, correspondant Ă  la porteuse sinusoĂŻdale, devront ĂȘtre situĂ©s au voisinage des deux croix rouges pour la suite du traitement.

Ø AprĂšs avoir rĂ©alisĂ© ce rĂ©glage, cliquer sur « Utiliser l’image » pour passer Ă  la suite.

La fenĂȘtre « Choix du masque » s’ouvre et vous pouvez alors rĂ©gler le masque dĂ©limitant l’interfĂ©rogramme Ă  analyser de maniĂšre automatique (seuillage pour dĂ©tecter la zone d’interfĂ©rence) et/ou manuelle :

Masque automatique : Le curseur en dessous de l’image de gauche permet d’ajuster le seuil pour le masque automatique. Il est en outre possible de limiter la rĂ©gion du masque automatique en ajoutant un masque manuel.

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Masque manuel : Les trois boutons « Cercle », « Polygone » et « Rectangle » permettent en fonction de l’échantillon observĂ©, de choisir le masque. Le bouton « Annuler » permet d’enlever le masque manuel.

RĂ©glage du zoom : Ce menu permet de zoomer sur l’interfĂ©rogramme.

Ø AprÚs avoir bien réglé le masque, cliquer sur « Je choisis ce masque » pour passer à la suite.

Ø Une figure s’ouvre alors et permet de choisir le lobe de modulation à filtrer dans l’espace de Fourier.

Ø Enfin, la fenĂȘtre des rĂ©sultats qui dĂ©crit les diffĂ©rentes Ă©tapes du traitement s’affiche.

Le menu « RĂ©glage filtrage lobe » permet de redĂ©finir le lobe Ă  filtrer et d’ajuster le seuil du filtre audessus duquel les frĂ©quences spatiales du lobe dans l’espace de Fourier sont considĂ©rĂ©es. (NB : la valeur du seuil affichĂ©e est en unitĂ© de l’écart-­‐type du bruit dans les hautes frĂ©quences spatiales)

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La mĂ©thode de dĂ©modulation par TF ne permettant pas de dĂ©terminer le sens du dĂ©faut (creux ou bosse), le bouton « Inverser la figure » permet de changer le sens du dĂ©faut calculĂ© pour qu’il soit cohĂ©rent avec le sens de dĂ©faut attendu. Les boutons « Afficher la figure 3D » et « Afficher les Ă©tapes du traitement » permettent d’afficher dans une nouvelle fenĂȘtre les diffĂ©rents rĂ©sultats de maniĂšre plus dĂ©taillĂ©e.

Q8 : En vous aidant de l’introduction ou d’autres sources, rĂ©sumez les Ă©tapes du traitement de l’interfĂ©rogramme par dĂ©modulation de porteuse spatiale.

Q9 : Mesurez par cette mĂ©thode le dĂ©faut de planĂ©itĂ© PV de la surface (donnez la valeur en λ et en microns). En faisant plusieurs mesures diffĂ©rentes Ă©valuez l’incertitude sur la mesure du PV et du RMS de la surface Ă©tudiĂ©e.

Q10 : Comparez avec soin cette mesure avec l’analyse visuelle de l’interfĂ©rogramme.

Q11 : Pourquoi cette mĂ©thode, par dĂ©modulation de porteuse spatiale, n’est-­‐elle pas utilisable en gĂ©nĂ©ral pour la mesure du dĂ©faut d’épaisseur ?

Q12 : Reprenez ces études pour la deuxiÚme face (analyse visuelle et démodulation).

Q13 : Comparer les dĂ©fauts des deux surfaces et le dĂ©faut d’épaisseur de la lame. Ces mesures concordent-­‐elles. Quelle que soit la rĂ©ponse, expliquez pourquoi ? LĂ  encore vous ferez des schĂ©mas clairs pour expliquer vos raisonnements.

Q14 : Faites une synthÚse des résultats obtenus sur cet échantillon.

Q15 : Reprenez la mĂȘme Ă©tude avec la deuxiĂšme lame Ă  face parallĂšle.

4. Etude des dĂ©fauts d’un miroir plan : F Pour cette application, on utilise sur le Fizeau un plan Ă©talon traitĂ© semi-­‐rĂ©flĂ©chissant.

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Dans ce cas, on observe un systĂšme d’interfĂ©rence a ondes multiples (interfĂ©romĂštre de Fizeau). Q16 : Expliquez pourquoi il est prĂ©fĂ©rable d’utiliser un plan Ă©talon traitĂ© plutĂŽt qu’un plan Ă©talon non traitĂ©. Expliquez pourquoi les franges ne sont plus sinusoĂŻdales. ? (Il s’agit de la question de prĂ©paration P2).

Q17 : Par une analyse visuelle de l’interfĂ©rogramme, mesurez le dĂ©faut de surface du miroir (amplitude et sens).

Q18 : Par la mĂ©thode de dĂ©modulation, mesurez le dĂ©faut de surface du miroir (amplitude et sens). Expliquez l’apparition de lobes supplĂ©mentaires. Sont-­‐ils gĂȘnants pour la mesure ?

Q19 : Faites une synthÚse claire des résultats de mesures et des incertitudes sur la mesure du miroir étudié par les deux méthodes.

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TP 2 : InterféromÚtre de ZYGO

Analyse par dĂ©calage de phase (phase-­‐shift)

Description du ZYGO :

Fig 8 : SchĂ©ma de l’interfĂ©romĂštre « Zygo » Ou « Zygoto »

Les interfĂ©romĂštres de ZYGO ou Zygoto utilise un Laser He-­‐Ne de

longueur d’onde, 632,8 nm, monomode, de trĂšs grande longueur de cohĂ©rence (« infiniment ! » cohĂ©rent). Un systĂšme d’épuration laser (un filtre spatial, objectif de microscope + petit trou, qui sera vu en TP1A 2S « Diffraction et filtrage ») suivi d’un systĂšme de lentille permet d’obtenir un faisceau uniforme et parfaitement collimatĂ© de 100 mm de diamĂštre Ă  la sortie de l’instrument.

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Plan Ă©talon :

Le plan Ă©talon est placĂ© sur un support rĂ©glable en orientation. Ce support peut ĂȘtre translatĂ© grĂące Ă  un actionneur piĂ©zoĂ©lectrique pilotĂ© par l’ordinateur. Ce dispositif permet d’effectuer un glissement de phase ou une modulation temporelle de la phase. Le plan Ă©talon est prismatique pour Ă©viter les franges parasites d’égale Ă©paisseur entre les deux faces. La face interne est traitĂ©e antireflet.

La face externe est non traitée et sert de surface de référence. Sa

surface est plane Ă  qques l/100 en Peak to Valley. Attention : C’est la piĂšce la plus fragile de l’interfĂ©romĂštre ! TrĂšs

prĂ©cieuse et trĂšs onĂ©reuse (10k€) !!! Soyez toujours trĂšs prudent ! N’approchez jamais rien de sa surface ! Ne le touchez jamais ! Et remettez toujours le cache en plastique aprĂšs utilisation.

Voie de rĂ©glage : La piĂšce optique (par exemple un miroir plan non traitĂ©) Ă  Ă©tudier est placĂ©e simplement devant le faisceau laser et maintenu par un support rĂ©glable. Les rĂ©glages se font par autocollimation (99% des rĂ©glages en optique sont des rĂ©glages par autocollimation) grĂące Ă  la voie d’alignement (bouton sur Align : miroir escamotable enlevĂ©). La mire d’alignement est visualisĂ©e sur le moniteur vidĂ©o. On oriente le plan Ă©talon et l’échantillon Ă©tudiĂ© de maniĂšre Ă  ce que les taches de retour soient toutes les deux exactement au centre de la croix noire. Ce rĂ©glage trĂšs rapide permet tout de suite d’obtenir des franges bien visibles sur la voie de visualisation.

Voie de visualisation : On replace le miroir escamotable (bouton sur View) et les franges doivent apparaĂźtre sur le moniteur. Ces franges sont projetĂ©es sur un dĂ©poli tournant pour Ă©viter le phĂ©nomĂšne de speckle (« tavelures ») (cours optique physique de 2Ăšme annĂ©e). Une lentille permet de conjuguer l’échantillon et ce dĂ©poli tournant (bouton CAM ou FOCUS). Un objectif Ă  focale variable (zoom) permet d’agrandir au mieux l’interfĂ©rogramme Ă©tudiĂ© (bouton Zoom). On rĂšgle toujours l’orientation de l’échantillon Ă©tudiĂ© pour ĂȘtre le plus prĂšs possible de la teinte plate (c'est-­‐à-­‐dire obtenir un interfĂ©rogramme avec le minimum de franges).

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1. Etude des dĂ©fauts d’épaisseur d’une lame avec le Zygo : Vous allez dans cette partie faire une mesure prĂ©cise des dĂ©fauts d’épaisseur de la lame en plaçant celle-­‐ci entre le plan Ă©talon du Zygo et un plan de rĂ©fĂ©rence (2Ăšme plan Ă©talon) que vous allez Ă©tudier dans un premier temps Ă  l’aide du Zygo. F L’enseignant·∙e vous montrera comment utiliser cet interfĂ©romĂštre et le logiciel de mesure de fronts d’onde.

Fig.2 : Principe de mesure des dĂ©fauts d’épaisseur d’une lame avec le Zygo

MTrĂšs important :

Le plan Ă©talon du ZYGO est d’excellente qualitĂ© (quelques l/100 Peak-­‐to-­‐ Valley ! !). Mais il est Ă©videmment extrĂȘmement fragile et onĂ©reux. C'est la piĂšce extrĂȘmement fragile du ZYGO. Prenez-­‐en le plus grand soin ! Placez toujours les autres supports suffisamment loin de l’instrument pour ne prendre aucun risque! Ne le touchez jamais ! Replacez TOUJOURS le cache aprĂšs utilisation.

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1. Mesure de planĂ©itĂ© du plan de rĂ©fĂ©rence : On commencera par l’étude d’un miroir plan non aluminĂ© (2Ăšme plan Ă©talon sur la figure 2) qui se trouve dans la boĂźte en bois contenant des miroirs Ă©talons. F Apprenez Ă  rĂ©gler le Zygo dans ce cas de figure trĂšs simple. F RĂ©glez les deux plans Ă©talons parfaitement parallĂšles. F Analysez l’interfĂ©rogramme obtenu. Q1 : Expliquez pourquoi les franges sont bien contrastĂ©es.

Q2 : Expliquez clairement pourquoi les franges observées sont des lignes de niveaux du miroir étudié.

Q3 : Proposez une méthode simple pour vérifier si ce plan étalon est en creux ou bosse (concave ou convexe).

Q4 : Expliquez pourquoi la diffĂ©rence de hauteur de la surface de l’échantillon associĂ©e Ă  un interfrange est λ/2.

Ce coefficient qui vaut ici 1/2, est appelĂ© en anglais, le « Wedge Factor » (facteur d’échelle). On vĂ©rifiera toujours que ce facteur est correctement renseignĂ© dans le logiciel du Zygo pour chaque application du TP.

F Effectuez la mesure de planĂ©itĂ© du plan de rĂ©fĂ©rence Ă  l’aide du logiciel de Zygo ou Zygoto.

Q5 : En vous aidant de l’introduction ou d’autres sources d’information, rĂ©sumez les Ă©tapes du traitement de l’interfĂ©rogramme par dĂ©calage de phase utilisĂ© par le Zygo.

Q6 : Donnez la valeur du défaut en PV et RMS. Comparez ces deux valeurs et commenter.

Résumez les conclusions de votre étude sur la qualité optique du plan de référence.

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2. Mesure des dĂ©fauts d’épaisseur de la lame avec le Zygo : On place maintenant entre les deux plans Ă©talons parfaitement parallĂšles (plan Ă©talon du Zygo et miroir plan non aluminĂ©) la lame de verre dont on veut Ă©tudier les dĂ©fauts d’épaisseur (voir figure 2). On Ă©tudie ainsi les variations de la diffĂ©rence de marche entre les deux miroirs de rĂ©fĂ©rence (distants de L) ce qui permet de mesurer les variations d’épaisseur, ÎŽe, de la lame (les miroirs Ă©tant supposĂ©s parfaitement plans et rĂ©glĂ©s parfaitement parallĂšles). Q7 : Exprimez cette diffĂ©rence de marche en fonction de e, ÎŽe, n et L. En dĂ©duire la variation d’épaisseur de la lame (en l) entre deux franges brillantes successives de l’interferogramme? Quel est « le wedge factor » Ă  introduire pour cette mesure ? Comparez le nombre de franges observĂ©es pour cet Ă©chantillon sur le Fizeau et sur le Zygo. Expliquer.

Q8 : Dans quel sens se dĂ©place les franges lorsqu’on pousse trĂšs lĂ©gĂšrement sur le support du 2Ăšme plan Ă©talon vers la lame ? En dĂ©duire si la lame est plus Ă©paisse au centre ou au bord. Expliquez le raisonnement Ă  l’aide d’un schĂ©ma clair. Comparez, comme toujours, avec le rĂ©sultat obtenu sur le Fizeau.

F Effectuez la mesure de dĂ©faut d’épaisseur de la lame avec le Zygo.

‱ Donnez l’amplitude maximale du dĂ©faut d’épaisseur de la lame (on donnera la valeur en unitĂ© de l et en microns). On rappelle que la longueur d’onde du Laser He-­‐Ne est 632.8 nm.

‱ Comparez les conclusions de mesures au Zygo et au Fizeau : amplitude maximale du dĂ©faut d’épaisseur de la lame, forme du dĂ©faut, signe du dĂ©faut (on fera des schĂ©mas clairs).

2. Etude des défauts de planéité des deux faces de la lame de verre :

F Remplacez le support du miroir plan par un autocentreur pour tenir la lame à mesurer. F Placez la surface de la lame échantillon à étudier face au plan étalon du Zygo et réglez cette surface parallÚle au plan étalon par autocollimation.

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F En observant l’interfĂ©rogramme, cherchez Ă  obtenir le meilleur parallĂ©lisme possible entre les deux surfaces. F Trouvez un moyen simple pour dĂ©terminer le sens du dĂ©faut. F Effectuez la mesure au Zygo aprĂšs avoir vĂ©rifiĂ© le Wedge Factor utilisĂ©.

Remarque : Importance de la soustraction du tilt : Lorsque l’on soustrait le « tilt », le logiciel calcule l’équation du plan le plus proche, au sens des moindres carrĂ©s, de la surface mesurĂ©e et le soustrait Ă  la surface mesurĂ©e : on a bien ainsi accĂšs Ă  l’écart de la surface par rapport Ă  un plan parfait. Vous pouvez rĂ©aliser diffĂ©rentes mesures en inclinant lĂ©gĂšrement la lame pour faire apparaĂźtre quelques franges et vĂ©rifiez qu’en soustrayant le « tilt » on mesure bien le dĂ©faut de surface par rapport Ă  un plan parfait. Cette mĂ©thode permet aussi de faire une Ă©tude de rĂ©pĂ©tabilitĂ© pour Ă©valuer l’incertitude sur le RMS et le PV mesurĂ©. Q9 : VĂ©rifiez que le dĂ©faut de planĂ©itĂ© mesurĂ© par le Zygo est en accord avec la mesure Ă  le Fizeau (sens, forme et amplitude du dĂ©faut).

‱ RĂ©sumez les conclusions de votre Ă©tude sur la planĂ©itĂ© de cette surface. ‱ Effectuez la mĂȘme Ă©tude sur l’autre face de la lame. ‱ Comparez les mesures de planĂ©itĂ© de chaque face avec la mesure de

défaut en épaisseur de la lame.

Q10 : Les dĂ©fauts de surface de chaque face mesurĂ©s sont-­‐ils compatibles avec les dĂ©fauts d’épaisseur de la lame caractĂ©risĂ©s prĂ©cĂ©demment (faire des dessins clairs). Quelle information manque-­‐t-­‐il si l’on veut dĂ©terminer les dĂ©fauts d’épaisseur Ă  partir des dĂ©fauts de surface mesurĂ©s avec cette mĂ©thode ?

Q11 : Reprenez la mĂȘme Ă©tude avec la deuxiĂšme lame Ă  face parallĂšle.

3. Etude des dĂ©fauts d’un miroir plan aluminĂ© : F Sur le Zygo, pour Ă©tudier un miroir aluminĂ©, on ajoute juste devant l’échantillon « un drap Ă  maille serrĂ©e » qui joue le rĂŽle de rĂ©seau 2D et on diminue ainsi fortement l’amplitude de l’onde provenant du miroir aluminĂ© dans l’ordre 0 de la figure.

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Q12 : Expliquez pourquoi on amĂ©liore ainsi le contraste des franges Ă  l’aide du rĂ©seau. Pourquoi ne pas utiliser tout simplement une densitĂ© (lame absorbante) placĂ© devant le miroir ?

Q13 : Par une analyse visuelle de l’interfĂ©rogramme, mesurez le dĂ©faut de surface du miroir (amplitude et sens).

Q14 : Effectuez une mesure prĂ©cise de planĂ©itĂ© de l’échantillon « miroir plan aluminĂ© » avec le Zygo. Evaluez l’incertitude de mesure.

Q15 : Faites une synthÚse claire des résultats de mesures et des incertitudes sur la mesure du miroir étudié par les deux méthodes (visuelle, décalage de phase).

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TP 1A premier semestre InterféromÚtre de Michelson (2016)

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L'interféromÚtre de Michelson

Table des matiĂšres

I. INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 60

II. DESCRIPTION THÉORIQUE (RAPPELS...) ...................................................................................... 61 1. SchĂ©ma simplifiĂ© .............................................................................................................................................. 61 2. InterfĂ©rences pour une source ponctuelle et monochromatique ................................................... 62 a. Expression gĂ©nĂ©rale ........................................................................................................................................................ 62 b. Contraste des interfĂ©rences ......................................................................................................................................... 62

3. Cohérence temporelle et spatiale .............................................................................................................. 62 a. Considérations générales .............................................................................................................................................. 62 b. Cohérence temporelle .................................................................................................................................................... 63 c. Cohérence spatiale ........................................................................................................................................................... 63

4. Étude des franges ............................................................................................................................................ 63 a. Anneaux d’égale inclinaison ........................................................................................................................................ 63 b. Franges d’égale Ă©paisseur ............................................................................................................................................ 64

III. RÉGLAGES ............................................................................................................................................. 65 1. SchĂ©ma descriptif ............................................................................................................................................ 65 2. RĂ©glages du Michelson .................................................................................................................................. 66 a. RĂ©glages gĂ©omĂ©triques trĂšs grossiers ..................................................................................................................... 66 b. RĂ©glages grossiers ........................................................................................................................................................... 66 c. RĂ©glages fins ....................................................................................................................................................................... 66

3. Obtention de la teinte plate (lame d’air) ................................................................................................. 67 IV. ÉTUDES À RÉALISER .......................................................................................................................... 68 1. Étude des anneaux d’égale inclinaison .................................................................................................... 68 2. CohĂ©rence temporelle de la source ........................................................................................................... 68 3. Franges du coin d’air et cohĂ©rence spatiale de la source .................................................................. 69 4. Mesure d’un intervalle spectral ................................................................................................................. 69 5. Franges en lumiĂšre blanche ........................................................................................................................ 70 6. CohĂ©rence spatiale et temporelle : cas de bras dissymĂ©triques ..................................................... 71 a. CohĂ©rence temporelle .................................................................................................................................................... 71 b. CohĂ©rence spatiale .......................................................................................................................................................... 71 c. Travail expĂ©rimental demandĂ© .................................................................................................................................. 72

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TP 1A premier semestre InterféromÚtre de Michelson (2016)

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L'interféromÚtre de Michelson

I. INTRODUCTION

L'interfĂ©romĂštre de Michelson est un interfĂ©romĂštre Ă  deux ondes, dont les deux faisceaux sont sĂ©parĂ©s (division d’amplitude), et qui permet de nombreuses configurations intĂ©ressantes. Albert Michelson fit en 1887 avec Edouard Morley une expĂ©rience restĂ©e cĂ©lĂšbre en faisant tourner un interfĂ©romĂštre de ce type montĂ© sur une dalle de grĂšs flottant dans un bain de mercure. L’objectif Ă©tait de dĂ©montrer la prĂ©sence d’un « Ă©ther », une sorte de matiĂšre prĂ©sumĂ©e qui devait servir de support Ă  la propagation des ondes lumineuses, de la mĂȘme maniĂšre que l’air est nĂ©cessaire Ă  la propagation des ondes sonores. L’interfĂ©romĂštre crĂ©Ă© devait permettre de dĂ©tecter un infime changement de la vitesse de la lumiĂšre, dĂ» Ă  la composition de la vitesse de la lumiĂšre et de la vitesse de la Terre, sur laquelle avait lieu la mesure. La stabilitĂ© de la position de la frange centrale en lumiĂšre blanche vĂ©rifiĂ©e expĂ©rimentalement Ă  quelques centiĂšmes de frange prĂšs sur des trajets optiques de 10 m de longueur plongea les auteurs et toute la communautĂ© des physiciens dans la perplexitĂ©. L’éther n’existait pas. Un doute fut ainsi introduit dans l’édifice de la physique classique pourtant aurĂ©olĂ© de tant de succĂšs au XIXe siĂšcle. Cette expĂ©rience nĂ©gative est Ă  l'origine de la thĂ©orie de la relativitĂ© Ă©tablie quelques annĂ©es plus tard par Albert Einstein.

En 1892, A. Michelson vient construire à SÚvres un interféromÚtre spécifique pour comparer

la longueur d'onde de la radiation rouge d'une lampe Ă  cadmium au Prototype International du mĂštre en platine iridiĂ© (Pt0.9Ir0.1). Cette mesure reprise par Charles Fabry (plus tard premier directeur de l’Institut d’Optique !) au Conservatoire des Arts et MĂ©tiers conduira d'abord Ă  la dĂ©finition de l'Ångström, puis en 1960 Ă  la premiĂšre dĂ©finition atomique du mĂštre fondĂ©e sur la longueur d'onde dans le vide de la radiation orangĂ©e du krypton 86, et enfin Ă  la dĂ©finition actuelle du mĂštre, fondĂ©e sur la vitesse de la lumiĂšre dans le vide et l’étalon de temps, qui date d'octobre 1983. Albert Michelson a reçu le prix Nobel de physique en 19071.

On Ă©tudiera dans cette manipulation deux types de franges : les franges d'Ă©gale inclinaison

formĂ©es Ă  l'infini lorsque les miroirs sont parallĂšles et les franges d'Ă©gale Ă©paisseur formĂ©es au voisinage des miroirs par un coin d'air de petit angle entre les miroirs. Dans le cadre de votre travail expĂ©rimental, la source de lumiĂšre est rejetĂ©e Ă  l’infini par un collimateur. La plupart des manipulations se font avec la raie verte d’une lampe Ă  vapeur de mercure, soit autour de λ = 546,1 nm.

Deux aspects de la cohérence de la lumiÚre seront également étudiés : la cohérence temporelle ou finesse spectrale de la source, et la cohérence spatiale liée à son étendue géométrique.

Le TP se déroule sur deux séances. La partie théorique est à étudier avant la premiÚre

sĂ©ance et sera relevĂ©e par l’enseignant au dĂ©but de la deuxiĂšme sĂ©ance (1 copie double manuscrite maximum). NB : cette partie reprend des rĂ©sultats vus en cours et en TD d’optique physique. On ne vous demande donc pas de longues dĂ©monstrations mais un juste un rappel succinct des propriĂ©tĂ©s essentielles ! 1 "for his optical precision instruments and the spectroscopic and metrological investigations carried out with their aid", http://nobelprize.org/nobel_prizes/physics/laureates/1907/

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TP 1A premier semestre InterféromÚtre de Michelson (2016)

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II. DESCRIPTION THÉORIQUE (RAPPELS...)

1. Schéma simplifié

Figure 1 : Principe de l’interfĂ©romĂštre de Michelson

La figure 1 reprĂ©sente schĂ©matiquement le Michelson, oĂč une lame (la sĂ©paratrice) sĂ©pare en deux le faisceau incident puis le recombine aprĂšs les rĂ©flexions sur les deux miroirs M1 et M2. Le faisceau issu de la source lumineuse est collimatĂ© et arrive avec une incidence moyenne quasi-normale sur les miroirs et une ouverture angulaire Ξs donnĂ©e par le diamĂštre du trou source (pour simplifier l’interfĂ©romĂštre est reprĂ©sentĂ© avec une incidence normale sur des miroirs parfaitement perpendiculaires).

Figure 2 : lame d’air Ă©quivalente dans le cas oĂč le

faisceau à une incidence 𝑖 ≠ 0, i reste trùs petit devant 1.

Comme indiquĂ© sur la figure 2, cet interfĂ©romĂštre est en fait Ă©quivalent Ă  une lame d’air d’épaisseur moyenne e, avec un angle α, dans le cas gĂ©nĂ©ral, entre les deux miroirs. L’incidence i variant entre 0 et Ξs.

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TP 1A premier semestre InterféromÚtre de Michelson (2016)

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2. Interférences pour une source ponctuelle et monochromatique

a. Expression générale

Examinons le cas oĂč la source peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme ponctuelle et monochromatique. Dans ce cas les deux faisceaux recombinĂ©s E1 et E2 ont une relation de phase parfaitement dĂ©finie et s’écrivent :

€

E1 = I1 exp( jϕ1) et E2 = I2 exp( jϕ2)

OĂč ϕ1 et ϕ2 correspondent aux dĂ©phasages accumulĂ©s sur les 2 trajets. Si ÎŽ correspond Ă  la diffĂ©rence de marche, on rappelle que : Δϕ =ϕ1 −ϕ2 = 2π ÎŽ λ .

A la sortie du Michelson, l’intensitĂ© totale (

€

I = E 2= E1 + E2

2 ) vaut ainsi, en introduisant

l’ordre d’interfĂ©rence p=ÎŽ/λ :

€

I = I1 + I2 +2 I1I2 cos(Δϕ) = I1 + I2 +2 I1I2 cos(2πp)

b. Contraste des interférences

L’intensitĂ© totale est une fonction sinusoĂŻdale de l’ordre d’interfĂ©rence p. Un paramĂštre essentiel pour caractĂ©riser un systĂšme de franges d'interfĂ©rence Ă  deux ondes est le facteur de visibilitĂ©, ou contraste :

max min

max min

–I ICI I

=+

Q1 : Rappeler l’expression de C dans le cas gĂ©nĂ©ral en fonction du rapport, I1/I2 . Montrer que l’on peut mettre l’intensitĂ© totale sous la forme

€

I = I0 1+Ccos(2πp)[ ]. Que vaut C=Ccoh pour le Michelson dans le cas d’une source parfaitement ponctuelle et monochromatique (quelles que soient les valeurs du facteur de rĂ©flexion R et du facteur de transmission T de la lame sĂ©paratrice) ?

Remarque : Un autre systÚme de franges est observable dans la direction de la source avec une lame semi-réfléchissante. S'il n'y a pas d'absorption sur la séparatrice (conservation de l'énergie, R + T = 1), ce deuxiÚme systÚme est complémentaire du premier et son facteur de visibilité n'est égal à l'unité que si R = T.

3. Cohérence temporelle et spatiale

a. Considérations générales

Si les interfĂ©rences sont parfaitement contrastĂ©es dans le cas idĂ©al d’une source parfaitement monochromatique et ponctuelle (si vous n’avez pas trouvĂ© Ccoh=1 Ă  la question prĂ©cĂ©dente, reprenez votre calcul !!!), les choses se compliquent pour une source rĂ©elle. En effet les sources lumineuses ont une certaine largeur naturelle en frĂ©quence (cohĂ©rence temporelle) et une certaine extension spatiale (cohĂ©rence spatiale). En un point M donnĂ© de la figure d’interfĂ©rence, chaque frĂ©quence et chaque point source crĂ©ent leur propre systĂšme de franges qu’il faut sommer. Si l’ordre

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TP 1A premier semestre InterféromÚtre de Michelson (2016)

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d’interfĂ©rence p au point M a une variation de l’ordre de l’unitĂ©, maxima et minima se mĂ©langent pour faire disparaĂźtre les franges et le contraste s'annule trĂšs rapidement.

On Ă©crit alors habituellement le contraste sous la forme C = Ccoh× V, oĂč la visibilitĂ© V des

franges rend compte de la cohĂ©rence de la source. Une partie importante de ce TP est consacrĂ© Ă  l’étude de ces notions de cohĂ©rence. Q2 : Rappeler l’expression de V dans le cas oĂč l’intensitĂ© est uniforme sur un intervalle de largeur

Δp autour de l’ordre d’interfĂ©rence moyen p0.

€

p∈ p0 −Δp2, p0 +

Δp2

⎡

⎣ ⎱ ⎀

⎊ ⎄ ⎛

⎝ ⎜

⎞

⎠ ⎟ et nulle en dehors de cet

intervalle. VĂ©rifiez que la premiĂšre annulation du contraste correspond Ă  Δp=1. Rappeler le critĂšre qualitatif pour obtenir des interfĂ©rences bien contrastĂ©es (V > 0.8).

b. Cohérence temporelle

La cohĂ©rence temporelle est liĂ©e au brouillage des franges dĂ» Ă  la largeur naturelle en frĂ©quence ΔΜ de la source. On s’intĂ©resse donc Ă  la variation de l’ordre d’interfĂ©rence p, en fonction de la frĂ©quence n de la source lumineuse.

Q3 : Relier Δp Ă  ΔΜ. En supposant un profil de raie rectangulaire 0 0,2 2Îœ Îœ

Îœ Îœ Μ⎛ Δ Δ ⎞⎡ ⎀∈ − +⎜ ⎟⎱ ⎄⎣ ⎊⎝ ⎠

,

retrouver l’expression de la longueur de cohĂ©rence qui correspond Ă  la premiĂšre annulation du contraste en fonction de ΔΜ puis de Δλ et λ.

c. CohĂ©rence spatiale Pour une source ponctuelle, les franges sont observables dans tout l'espace oĂč se superposent

les faisceaux (à condition bien sûr que la différence de marche soit inférieure à la longueur de cohérence temporelle). On dit que les franges ne sont pas localisées.

En revanche, lorsque la source est étendue, les couples de rayons provenant de différents

points de la source ne prĂ©sentent pas, en gĂ©nĂ©ral, le mĂȘme ordre d'interfĂ©rence au point d’observation. La variation de cet ordre d’interfĂ©rence avec la position du point source est liĂ©e Ă  la notion de cohĂ©rence spatiale. En gĂ©nĂ©ral, la variation de cet ordre d'interfĂ©rence devient rapidement de l’ordre de l'unitĂ© (Δp ≈ 1) lorsque l’on Ă©largit la source, si bien que les franges disparaissent tout aussi rapidement.

NĂ©anmoins, il existe des rĂ©gions de l’espace oĂč l'ordre d'interfĂ©rence ne dĂ©pend pas, ou trĂšs

peu, de la position de la source. En ces points les franges restent observables avec une source relativement étendue; on parle de franges localisées. Q4 : Rappeler le théorÚme de localisation des franges.

4. Étude des franges

a. Anneaux d’égale inclinaison On s’intĂ©resse ici au cas oĂč les miroirs sont parfaitement parallĂšles (lame d’air, α = 0).

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Q5 : OĂč sont localisĂ©es les franges ? Rappeler l’expression de l’ordre d’interfĂ©rence p en fonction de l’épaisseur e et de l’incidence i (voir Fig1.(b)). Retrouvez l’expression des incidences correspondant aux anneaux observĂ©s (on supposera pour simplifier que l’incidence normale i=0 correspond Ă  un ordre d’interfĂ©rence p0 entier). Expliquez pourquoi ces anneaux restent contrastĂ©s quelle que soit l’ouverture angulaire de la source.

b. Franges d’égale Ă©paisseur On s’intĂ©resse maintenant au cas oĂč les miroirs sont lĂ©gĂšrement inclinĂ©s (coin d’air α ≠ 0).

Q6 : OĂč sont localisĂ©es les franges ? On rappelle que la diffĂ©rence de marche s’écrit lĂ  aussi

€

ÎŽ = 2ecosi . Donner l’interfrange en Ă©paisseur Δe pour une incidence normale (i=0). Comment caractĂ©riser l’angle du coin d’air ?

Ces franges d’égale Ă©paisseur sont dites localisĂ©es dans le sens oĂč elles « rĂ©sistent » le mieux possible Ă  l’effet de brouillage des franges dĂ» Ă  l’étendue angulaire de la source. Toutefois, contrairement aux anneaux d’égale inclinaison, cette rĂ©sistance n’est pas infinie ! C’est l’objet de la question suivante... Q7 : On considĂšre l’ouverture angulaire Ξs de la source autour de la normale (voir Fig.1(a)). Rappeler l’expression de Δp en fonction de Ξs et e. Si on considĂšre une rĂ©partition uniforme de l’énergie lumineuse en fonction de l’angle d’incidence, donner l’expression du contraste en fonction de Ξs (on utilisera le rĂ©sultat de Q2 !). Finalement donner l’expression de Ξs correspondant Ă  la premiĂšre annulation du contraste.

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III. RÉGLAGES

1. Schéma descriptif

Figure 3 : SchĂ©ma dĂ©taillĂ© de l’interfĂ©romĂštre de Michelson. La lame sĂ©paratrice divise l'onde incidente en deux faisceaux qu'elle envoie dans les deux bras

de l'interféromÚtre. L'angle d'incidence est souvent 45° pour que les bras soient perpendiculaires, mais on peut envisager une incidence plus faible pour réduire la largeur de la lame séparatrice ou plus forte pour annuler, avec une polarisation convenable, les réflexions sur la face non traitée (incidence de Brewster).

Un des bras de l'interféromÚtre inclut l'épaisseur de verre de la lame séparatrice. Une lame

compensatrice est placĂ©e dans l'autre bras pour rĂ©tablir l'Ă©quilibre des chemins optiques. La lame compensatrice doit ĂȘtre bien parallĂšle Ă  la lame sĂ©paratrice, de mĂȘme Ă©paisseur, de mĂȘme indice.

Les deux miroirs M1 et M2 sont équipés chacun de deux réglages en rotation autour de deux

axes perpendiculaires. L'un des miroirs au moins (M2) est mû en translation sur ses glissiÚres par une vis micrométrique, et possÚde deux réglages fins de rotation supplémentaires. La différence de marche Ύ est égale au double de la translation de M2 depuis le contact optique ou différence de marche zéro.

En réglant l'interféromÚtre, on peut observer des franges d'égale inclinaison (anneaux localisés à l'infini) avec l'image M'2 de M2 donnée par la lame séparatrice parallÚle à M1, ou des franges d'égale épaisseur (localisées sur les miroirs) en formant un diÚdre de petit angle (quelques milliÚmes de radian).

MatĂ©riel : ‱ interfĂ©romĂštre avec collimateur. ‱ lampe Ă  mercure basse pression. ‱ lame semi-rĂ©flĂ©chissante. ‱ spectroscope de poche. ‱ lentilles, pieds, tiges, noix et verre dĂ©poli pour observation en projection.

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‱ un Ă©chantillon de verre Ă©pais Ă  Ă©tudier

Les piÚces optiques sont de qualité interférentielle. La mécanique est de précision. Le coût de ce matériel est élevé. Il est à manipuler avec précautions.

2. RĂ©glages du Michelson

a. Réglages géométriques trÚs grossiers

VĂ©rifier que :

Ă° les miroirs sont correctement Ă©clairĂ©s (lampe dans l’axe et pas trop loin du collimateur) Ă° les miroirs sont disposĂ©s Ă  Ă©gale distance de la sĂ©paratrice (cf. cohĂ©rence temporelle de la

source...). Ă° les mouvements fins du miroir M2 sont Ă  mi-course.

b. RĂ©glages grossiers

Tous les Michelson en TP sont Ă©quipĂ©s de trous sources au foyer d’un collimateur. L’axe du

collimateur est fixe et sert de référence aux réglages qui suivent (trou source centré sur cet axe, miroirs M1 et M2 perpendiculaires à cet axe). Ces réglages se font par autocollimation : superposition du trou source et de son image par le collimateur et un miroir plan :

Ă° Servez-vous de la lame semi-rĂ©flĂ©chissante comme d’un miroir entre la lampe et le collimateur de façon Ă  pouvoir observer confortablement par le dessus ou sur le cĂŽtĂ© le trou source (de diamĂštre 10 mm environ) et son image (par M1 et/ou M2).

Ă° Plaquer un grand miroir sur l’objectif du collimateur pour rĂ©gler la position du trou source sur l’axe du collimateur.

ð Masquer le miroir M2 et superposer le trou source et son image par M1 en réglant son orientation.

Le miroir M1 est maintenant orthogonal Ă  l’axe optique du collimateur. L’image du trou source renvoyĂ©e par M1 va maintenant servir de rĂ©fĂ©rence pour les autres rĂ©glages.

c. RĂ©glages fins

Ă° Choisir le plus petit trou source. Placez-vous en face du Michelson et observer les images

données par les miroirs M1 et M2, ainsi que les images parasites dues à la compensatrice. Superposer soigneusement toutes ces images en jouant sur M2 et sur la compensatrice.

Ă° Placer un grand trou source pour observer les anneaux. Si les anneaux sont trop serrĂ©s et peu contrastĂ©s dĂ©placer longitudinalement le miroir M1 jusqu'Ă  obtenir 3 ou 4 anneaux. Centrer ensuite ces anneaux en jouant sur l’orientation de M2.

Q8 : Pourquoi les anneaux peuvent-ils ĂȘtre observĂ©s directement « Ă  l’Ɠil nu » ?

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3. Obtention de la teinte plate (lame d’air) Pour obtenir la teinte plate (parallĂ©lisme des miroirs M1 et M2’), deux mĂ©thodes sont

possibles. La premiĂšre se fait par l’observation des franges d’égale Ă©paisseur. La seconde, directement par l’observation des anneaux.

a. PremiĂšre mĂ©thode : MĂ©thode du coin d’air

Cette mĂ©thode s’applique lorsque l’on est encore loin des rĂ©glages. A l’Ɠil nu on ne voit que

des franges rectilignes assez serrĂ©es. La mĂ©thode consiste Ă  rĂ©gler le parallĂ©lisme des miroirs en observant confortablement des franges d’égale Ă©paisseur. Le but est alors d’obtenir une teinte uniforme pour rĂ©gler l’orientation du miroir M2.

Ă° Pour observer ces franges d’égale Ă©paisseur, diminuer le diamĂštre du trou source et placer la loupe (focale d’environ 300 mm pour la plupart des montages...) sur le Michelson. En utilisant les mouvements fins du miroir M2, augmenter l’interfrange jusqu'Ă  obtenir une figure uniforme : c’est la teinte plate.

Q9 : À partir de la question Q6, expliquer pourquoi l’on peut visualiser ces franges Ă  l’Ɠil nu Ă  travers la lentille. Pourquoi choisir un petit trou source ? OĂč doit-on placer son Ɠil pour collecter tous les faisceaux issus de la source ? Q10 : Estimer la prĂ©cision du rĂ©glage sur l’angle α en supposant que l’on peut ĂȘtre prĂ©cis Ă  une demi-frange prĂšs.

b. DeuxiÚme méthode : Méthode de la « respiration des anneaux »

Cette méthode est beaucoup plus précise que la précédente. Mais pour pouvoir la réaliser, il

faut dĂ©jĂ  observer une figure d’anneaux. Si c’est le cas, il est inutile de commencer par la premiĂšre mĂ©thode. On observe ici, Ă  l’Ɠil nu, les anneaux d’égale inclinaison Ă  l’infini.

Ă° DĂ©placer votre Ɠil dans le champ d’observation des interfĂ©rences et regarder si le centre des

anneaux reste dans le mĂȘme Ă©tat interfĂ©rentiel. Si ce n’est pas le cas, utiliser les mouvements fins du miroir M2.

Q11 : En Ă©tudiant le trajet des rayons lumineux collectĂ©s par votre oeil, interprĂ©tez les observations prĂ©cĂ©dentes. Q12 : Estimez la prĂ©cision sur l’angle α.

c. Remarques

Si les rĂ©glages d’auto collimation ont Ă©tĂ© correctement effectuĂ©s, les anneaux sont bien centrĂ©s sur le trou source. Dans tous les cas le centre des anneaux matĂ©rialise l’incidence normale sur les miroirs. Si les anneaux ne sont pas bien centrĂ©s dans l’image du trou source, c’est que le trou source est mal rĂ©glĂ©. Vous pouvez alors reprendre le rĂ©glage de la position du trou source pour centrer l’image du trou sur la figure d’anneaux

Il est essentiel de comprendre et d’assimiler cette succession prĂ©cise de rĂ©glages de l’interfĂ©romĂštre. L’ensemble ne doit pas prendre plus d’une dizaine de minutes.

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IV. ÉTUDES À RÉALISER

Les expĂ©rimentations et les mesures demandĂ©es peuvent se faire dans un ordre quelconque. L’ensemble est rĂ©parti sur 2 sĂ©ances de 4 h 30.

Un seul compte rendu rassemblera l’ensemble de vos rĂ©sultats et de vos remarques. Il est

indispensable d’effectuer les quelques calculs demandĂ©s en cours de TP. Vous prendrez soin de noter et d’interprĂ©ter le plus clairement possible vos observations. Par contre le rappel de la procĂ©dure de rĂ©glage n’est pas indispensable (rĂ©pondez toutefois aux questions posĂ©es !). Tous les rĂ©sultats doivent bien-sĂ»r ĂȘtre donnĂ©s avec leur incertitude. Une correction de la premiĂšre partie (Ă©tude des anneaux) est disponible sur « Libres Savoirs » et doit servir de guide pour le format de votre compte rendu.

1. Étude des anneaux d’égale inclinaison

Les anneaux sont obtenus pour les deux miroirs parallĂšles (parallĂ©lisme vĂ©rifiĂ© avec l’une des mĂ©thodes dĂ©crites dans la partie « RĂ©glages ») et un trou source de diamĂštre 10 Ă  15 mm. On placera devant le trou source un filtre vert et un dĂ©poli afin de l’éclairer uniformĂ©ment.

On pourra observer Ă  l’Ɠil nu ou, plus confortablement, en utilisant une camĂ©ra vidĂ©o, munie d’un zoom. VĂ©rifier que vous voyez bien le contour du trou source avec la camĂ©ra. Q13 : InterprĂ©ter le mouvement des anneaux lorsqu’on diminue l’épaisseur de la lame d’air, c’est-Ă -dire lorsque l’on se rapproche du contact optique (cf Q5).

Q14 : RepĂ©rer la position du miroir M2 pour laquelle vous estimez ĂȘtre au contact optique. En rĂ©alisant des mesures de rĂ©pĂ©tabilitĂ©, estimez la prĂ©cision de ce rĂ©glage. Q15 : Relever les positions du miroir M2 pour lesquelles le nombre des anneaux est 1, 2,..., 10,... et montrer que le nombre d’anneaux est bien proportionnel Ă  e, dĂ©placement du miroir M2. Q16 : Le nombre d’anneaux observĂ©s dĂ©pend bien sĂ»r du diamĂštre du trou source choisi. Mesurer rapidement (Ă  la rĂšgle) ce diamĂštre ainsi que la focale du collimateur. VĂ©rifier que vos mesures sont cohĂ©rentes avec le rĂ©sultat thĂ©orique attendu.

Le contraste des anneaux d’égale inclinaison est a priori insensible Ă  l’étendue gĂ©omĂ©trique

de la source. Toutefois ceci n’est vrai que pour des miroirs strictement parallĂšles. En effet, si l’épaisseur de la lame d’air varie lĂ©gĂšrement, l’état interfĂ©rentiel des anneaux (qui reste bien dĂ©fini si on isole les faisceaux provenant d’une zone localisĂ©e du miroir) varie en fonction de la position d’incidence sur le miroir.

2. Cohérence temporelle de la source

Le filtre vert permet d’isoler la raie verte de la lampe à mercure basse pression.

Ă° Augmenter la diffĂ©rence de marche en observant les anneaux Ă  l’Ɠil nu.

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TP 1A premier semestre InterféromÚtre de Michelson (2016)

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Q17 : Est-il possible d’observer une annulation franche du contraste ? Pourquoi ? A l’aide du critĂšre V > 0.8, donner une estimation de la longueur de cohĂ©rence de la raie verte (λ = 546,1 nm). En dĂ©duire sa largeur spectrale et sa finesse (cf Q3). Avec quelle incertitude donnez-vous ce rĂ©sultat ? Q18 : Expliquer comment, en utilisant un interfĂ©romĂštre de Michelson, on peut en principe dĂ©terminer le profil spectral de la raie.

3. Franges du coin d’air et cohĂ©rence spatiale de la source

On va Ă©tudier dans cette partie la visibilitĂ© des franges de coin d’air en fonction de la taille de la source. On constatera que pour un coin d’air d’épaisseur e non nulle, les franges ne sont bien visibles que si la source est suffisamment petite (« suffisamment cohĂ©rente spatialement »). On placera le filtre vert devant la lampe Ă  mercure.

Ă° Ramener les miroirs parallĂšles entre eux. Revenir au contact optique et repĂ©rer sa position. Ă° Placer la lentille de maniĂšre Ă  pouvoir observer les franges d’égale Ă©paisseur Ă  l’Ɠil nu.

Q19 : Estimer la qualité des optiques du Michelson en étudiant la qualité de la teinte plate (cf Q6).

* Dérégler le miroir M2 pour faire apparaßtre une dizaine de franges.

Q20 : Estimer l’angle entre les deux miroirs (on pourra mesurer le diamĂštre des miroirs
). Quelle est votre prĂ©cision ? Q21 : Constater qu’au voisinage du contact optique, les franges sont observables mĂȘme avec une source Ă©tendue. Pourquoi ?

À l’aide d’une deuxiĂšme lentille, projeter les franges sur un Ă©cran dĂ©poli (utiliser un pied en fonte, des noix, etc.). Vous devez placer l’écran de maniĂšre Ă  voir les franges les plus nettes possible. Choisissez un trou source de diamĂštre moyen : 5 Ă  15 mm et faites attention Ă  ce que le trou soit Ă©clairĂ© de maniĂšre uniforme. Les observations suivantes se font plus facilement avec typiquement 4 Ă  6 franges.

* Observer attentivement la visibilité des franges lorsque vous translatez le miroir M2 de part

et d’autre du contact optique. Q22 : Constater l’influence du diamĂštre du trou source sur la position des annulations de contraste. RepĂ©rer les positions de ces annulations de contraste de chaque cĂŽtĂ© du contact optique. Q23 : Placer le miroir M2 Ă  la premiĂšre annulation de contraste, enlever les lentilles et le dĂ©poli et observer les anneaux Ă  l’infini aprĂšs avoir rĂ©glĂ© convenablement l’orientation de M2. Combien d’anneaux observez-vous ? En vous aidant des questions Q5 et Q7, interprĂ©ter et commenter ce rĂ©sultat.

4. Mesure d’un intervalle spectral

Revenir en configuration lame d'air (observation des anneaux d'Ă©gale inclinaison). Un filtre orangĂ© permet d’isoler le doublet jaune du mercure (on a environ λ1 ~ 577 nm , λ1 ~ 579 nm).

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TP 1A premier semestre InterféromÚtre de Michelson (2016)

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L’objectif de l’expĂ©rience ici est de mesurer avec une grande prĂ©cision (Ă  dĂ©terminer !) l’écart spectral entre les deux longueurs d’onde.

Q24 : Observer et expliquer la prĂ©sence de coĂŻncidences et d’anticoĂŻncidences. Montrer que la distance d entre 2 anticoĂŻncidences est donnĂ©e par 2dΔσ =1 (avec σ = 1/λ).

* En partant d'une position oĂč les coĂŻncidences et anticoĂŻncidences sont bien visibles, relever les positions successives des 10 premiĂšres anticoĂŻncidences.

Q25 : Mesurer la distance d entre deux anticoĂŻncidences successives et Ă©valuer l’incertitude de la mesure. Comment avoir une mesure plus prĂ©cise ? Donner une nouvelle mesure de d ainsi que la nouvelle incertitude en utilisant vos relevĂ©s.

Q26 : Quelle prĂ©cision relative obtiendrait-on si l’on comptait 100 anticoĂŻncidences ? Proposer une mĂ©thode pour compter facilement un grand nombre de coĂŻncidences. Q27 : DĂ©terminer le plus prĂ©cisĂ©ment possible l’écart spectral entre les 2 composantes du doublet du mercure. Avec quelle incertitude pouvez-vous donner ce rĂ©sultat ?

5. Franges en lumiĂšre blanche

* Revenir aussi prÚs que possible de la différence de marche nulle. * Remplacer la lampe à mercure par la lampe de bureau. On n'observe en général rien, parce

que la cohérence temporelle de cette source est trÚs faible. Elle ne dépasse pas quelques micromÚtres.

* Régler le spectroscope de poche sur la lampe à mercure (ou une lampe « économique » du couloir) avec une fente fine, puis observer la lumiÚre blanche issue de l'interféromÚtre.

* Analyser avec le spectroscope la lumiĂšre provenant du Michelson. Avec un peu de chance et si vous ĂȘtes suffisamment prĂšs de la diffĂ©rence de marche nulle, vous devez voir des cannelures plus ou moins serrĂ©es. Changer le pas des cannelures en agissant dĂ©licatement sur la translation de M2. Si la diffĂ©rence de marche est trop grande, les cannelures sont trop serrĂ©es pour que l'on puisse les rĂ©soudre dans le spectroscope.

Q28 : Expliquer la prĂ©sence de ces cannelures dans le spectre. Pourquoi les cannelures s’élargissent-elles lorsque l’on diminue la diffĂ©rence de marche ?

* Agir sur la position de M2 pour obtenir les cannelures les plus larges. Observer alors

directement dans l'interféromÚtre les couleurs d'interférence. * Former un coin d'air de petit angle pour observer quatre ou cinq franges sur les miroirs.

Q29 : Combien de franges pouvez-vous observer ? Quel est l'état interférentiel de la frange centrale ?

Q30 : Observer les couleurs des franges et comparer Ă  l’échelle de teintes de Newton (en annexe du TP). Vous retrouverez ces teintes de Newton au cours des TP Polarisations. À partir de votre comparaison avec l’échelle des teintes de Newton, estimer la longueur de cohĂ©rence de la lampe.

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Il est intĂ©ressant de remarquer que l’on peut changer l’état de la frange centrale. Pour cela on pourra modifier le rĂ©glage du parallĂ©lisme de la sĂ©paratrice et de la compensatrice, tout en rattrapant la position de M2 pour garder les franges les plus contrastĂ©es au centre de la figure. NB : Deux Ă©chelles de teintes sont donnĂ©es : d’une part, l’échelle Ă  centre blanc : on a la premiĂšre Ă©chelle des teintes de Newton autour d’une frange blanche et d’autre part l’échelle Ă  centre noir : on a la deuxiĂšme Ă©chelle des teintes de Newton autour d’une frange noire.

6. CohĂ©rence spatiale et temporelle : cas de bras dissymĂ©triques Ne faites cette partie que s’il vous reste suffisamment de temps.

Nous allons dans cette partie insĂ©rer une lame de verre Ă©paisse sur l’un des bras du Michelson. La lame Ă  tester est Ă  disposer sur l'un des bras de l'interfĂ©romĂštre aprĂšs le rĂ©glage en teinte plate. Elle introduit donc sur le bras correspondant du Michelson une diffĂ©rence de marche moyenne Ă©gale Ă  2 ( 1)e nÎŽ = − , n et e Ă©tant respectivement l'indice et l'Ă©paisseur de la lame.

En analysant les franges d’égale Ă©paisseur observĂ©es, il serait possible d’obtenir des

informations sur la qualitĂ© optique de cette lame. Toutefois ces franges ne sont bien contrastĂ©es que si l’on utilise une source suffisamment cohĂ©rente spatialement et temporellement. Le but de cette partie est d’étudier prĂ©cisĂ©ment les contraintes liĂ©es Ă  ces deux sources de dĂ©cohĂ©rence et de montrer pourquoi elles sont pas forcĂ©ment conciliables.

a. Cohérence temporelle

Q : Retrouver l’expression de ÎŽ0. Pour une source de longueur de cohĂ©rence Lc, quelle est l’épaisseur tolĂ©rable maximale pour obtenir des franges suffisamment contrastĂ©es au centre (incidence nulle) (on prendra le critĂšre usuel Δp <1/4) ? Dans quel sens et de combien doit-on dĂ©placer le miroir pour rĂ©soudre le problĂšme de la cohĂ©rence temporelle ?

b. Cohérence spatiale

Vous avez Ă©tudiĂ© prĂ©cĂ©demment l’évolution du contraste des franges d’égale Ă©paisseur en

fonction de l’étendue de la source et de l’épaisseur de la lame d’air effective. Dans le cas prĂ©sent, ces considĂ©rations restent valables sauf que l’introduction de l’échantillon modifie l’épaisseur de cette lame d’air Ă©quivalente.

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Q : Retrouver que l'image du miroir par la lame est avancĂ©e de la quantitĂ© e(1-1/n) (voir figure ci-dessus). OĂč doit-on placer le miroir M’1 pour minimiser la perte de contraste ? Pourquoi ? En particulier dans quel sens doit-on dĂ©placer le miroir ? Est-ce conciliable avec la contrainte sur la cohĂ©rence temporelle ?

c. Travail expérimental demandé

* Régler le Michelson en teinte plate et au contact optique sans l'échantillon (e=0, α=0). On

utilisera ici un grand trou source. * Placer maintenant l'Ă©chantillon et observer les franges d’égale Ă©paisseur sur la lame.

Q : Que se passe-t-il sur le contraste ? Comment peut-on améliorer celui-ci ?

* Enlever la lentille et regarder les franges d’égale inclinaison.

Q : DĂ©placer le miroir de maniĂšre Ă  diminuer au maximum le nombre d’anneau. VĂ©rifier que le dĂ©placement est compatible avec la valeur e(1-1/n) trouvĂ©e ci-dessus. Q : En replaçant la lentille que constatez-vous sur le contraste des franges ? Que se passe-t-il pour le contraste lorsque vous changez la taille du trou ? Expliquez.

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Échelle des teintes de Newton

ÎŽ en nanomĂštres Ă©chelle Ă  centre blanc Ă©chelle Ă  centre noir

0 blanc noir 40 blanc gris de fer 97 blanc jaunĂątre gris lavande

158 blanc jaunùtre bleu gris 218 brun jaune gris plus clair 234 brun blanc verdùtre 259 rouge clair blanc 267 rouge carmin blanc jaunùtre 275 brun rouge sombre jaune paille pùle 281 violet sombre jaune paille 306 indigo jaune clair 332 bleu jaune vif 430 bleu gris jaune brun 505 vert bleuùtre orangé rougeùtre 536 vert pùle rouge chaud 551 vert jaunùtre rouge plus foncé 565 vert plus clair pourpre 575 jaune verdùtre violet 589 jaune d'or indigo 664 orangé bleu de ciel 728 orangé brunùtre bleu verdùtre 747 rouge carmin clair vert 826 pourpre vert plus clair 843 pourpre violacé vert jaunùtre 866 violet jaune verdùtre 910 indigo jaune pur 948 bleu sombre orangé 998 bleu verdùtre orangé rougeùtre vif

1101 vert rouge violacé foncé 1128 vert jaunùtre violet bleuùtre clair 1151 jaune sale indigo 1258 couleur chair bleu (teinte verdùtre) 1334 rouge brun vert de mer 1376 violet vert brillant 1426 bleu violacé grisùtre jaune verdùtre 1495 bleu verdùtre rose (nuance clair) 1534 bleu vert rouge carmin 1621 vert terne carmin pourpre 1658 vert jaunùtre gris violacé 1682 jaune verdùtre bleu gris 1711 jaune gris vert de mer 1744 mauve gris rouge vert bleuùtre 1811 carmin beau vert 1927 gris rouge gris vert 2007 bleu gris gris presque blanc 2048 vert rouge clair 2338 rose pùle vert bleu pùle 2668 vert bleu pùle rose pùle