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Presses Universitaires du Mirail Trois ans de chronologie indianiste en Equateur Author(s): Roberto SANTANA Source: Caravelle (1988-), No. 59, SENS ET NON-SENS D'UNE COMMÉMORATION: LES AMÉRINDIENS FACE AU Ve CENTENAIRE (1992), pp. 19-24 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40852094 . Accessed: 15/06/2014 23:38 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.108.60 on Sun, 15 Jun 2014 23:38:45 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Page 1: SENS ET NON-SENS D'UNE COMMÉMORATION: LES AMÉRINDIENS FACE AU VeCENTENAIRE || Trois ans de chronologie indianiste en Equateur

Presses Universitaires du Mirail

Trois ans de chronologie indianiste en EquateurAuthor(s): Roberto SANTANASource: Caravelle (1988-), No. 59, SENS ET NON-SENS D'UNE COMMÉMORATION: LESAMÉRINDIENS FACE AU Ve CENTENAIRE (1992), pp. 19-24Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40852094 .

Accessed: 15/06/2014 23:38

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

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C.M.H.L.B. CARAVELLE

n° 59, pp. 19-24, Toulouse, 1992.

Trois ans de chronologie indianiste en Equateur

PAR

Roberto SANTANA Institut Pluridisciplinaire d'Études sur l'Amérique Latine

Université de Toulouse-Le Mirait

Rencontres et manifestations de caractère national ou inter- national dans le cadre des « 500 ans ».

1988- 15-02. Une délégation Shuar est envoyée à la Rencontre « URIHI » à Milan, organisée par la Fondation Luigi Negro. Entre autres conclusions : c'est le V* centenaire d'un « génocide » et non une simple « découverte » que l'on devrait de célébrer ; demander aux Nations Unies de déclarer l'année 1992 comme étant « L'année internationale de la solidarité avec les peuples indigènes ».

1988- 19-06. Première Rencontre de la Musique et de la Danse Indigènes à Ingapirca, province de Cañar. Organisateurs : les grou- pes indigènes participants avec l'appui du Centro de Investigaciones y Cultura et du Musée de la Banque Centrale.

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1988- 23-08. Table-Ronde à Quito autour du thème de l'autodéter- mination indienne, organisée à l'initiative des Editions El Mañana. Les participants, indigènes et anthropologues, y ont développé le thème de l'autodétermination, à partir d'une réalité caractérisée par eux-mêmes de néo-colonialiste.

1988- octobre. Parution de la brochure Programa Nacional « 500 años de Resistencia India » 1988-1992, de la CONAIE, sous la prési- dence de Miguel Tankamash et la Coordination de José Jacinto Gua- rnan. Sur 24 pages, l'information concerne les aspects d'organisation (Comité National et Comité de Coordination), les objectifs et le pro- gramme de travail pour 4 ans. La « campaña » est d'abord un véri- table appel à la contestation des célébrations du Ve Centenaire par le gouvernement espagnol et les gouvernements latino-américains et, ensuite, un programme de mobilisation politique de tous les indiens pour l'autodétermination.

1988- Novembre. Célébration du Deuxième Congrès de la Confé- dération des Nationalités Indigènes Equatoriennes (CON AIE). Prin- cipales conclusions : présentation par la CONAIE d'un projet de loi sur les nationalités indigènes ; le programme « 500 años de resis- tencia » est une des tâches centrales de l'organisation ; approbation d'un projet d'Ecole de formation politique indigène (visant le déve- loppement de la pensée indigène) ; demande au gouvernement de déclarer le 12 octobre « Jour de la résistance indienne » ; enfin, création d'un « Institut de Sciences des Nationalités Indigènes ».

1989- juin. Accord de Sarayacu, obtenu par le moyen de prise d'otages (il s'agissait de fonctionnaires gouvernementaux de haut niveau), entre la CONFENIAE-OPIP et l'IERAC. Concernant surtout le règlement rapide et définitif des problèmes territoriaux des indiens des provinces du Napo et du Pastaza, cet accord a été dénoncé par le gouvernement comme étant illégitime et, par là, non recevable.

1989- 12-12. Manifestation à Quito à l'occasion d'« Un an de plus de résistance à l'invasion espagnole ». En présence de quelques mil- liers de participants a eu lieu la représentation du rituel « Les morts vivants » pour bien montrer que « selon notre croyance nos ancêtres, nos leaders et ses idéaux, sont toujours vivants, et ils se réincarnent chaque cent ans, non seulement dans nos leaders actuels, mais dans les peuples indigènes » (Luis Macas, leader quichua).

1989- juillet. Représentants du peuple Kuna (ethnie de Panamá), réalisent une visite de travail au siège de la Fédération Shuar, à Sucúa. A la table de discussions : les échanges culturels et éducatifs.

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1989- décembre. Délégués indigènes sont envoyés à V Atelier de Normalisation des Langues Andines, célébré à Santa Cruz, Bolivie.

1989- juin. Deuxième rencontre de la Musique et de la Danse Indigènes à Ingapirca. Objectifs : récupération des expressions musi- cales, danses et instruments authentiques. Participants : 20 groupes artistiques des différentes régions andines.

1989- 7-12. Les organisations indigènes équatoriennes envoient des représentants à la Rencontre d'Organisations Indigènes à Bogotá célébrée dans le cadre du programme des « 500 ans de résistance in- dienne ». Présents des représentants indiens des pays suivants : Pérou, Bolivie, Brésil, Colombie et Equateur. Les thèmes de la rencontre : 1. problème de la domination et exploitation des peuples indigènes ; 2. problème de la terre ; 3. défense de la région amazonienne ; 4. pro- blèmes de la survie de la culture indigène ; 5. participation de la femme.

1990- 26-01. XXVir Assemblée annuelle de la Fédération Shuar à Sucúa. Les thèmes discutés : défense de l'écologie amazonienne, exploitation pétrolière sur les terres indiennes, deforestation et exploitation minière en Amazonie.

1990- 4-6-06. Primer Levantamiento Indio sous la direction de la CON AIE et dans le cadre du programme « 500 ans de résistance indigène ». Raisons du soulèvement selon la CONAIE : la situation déplorable de la population indigène, la négligence du gouvernement à l'égard des problèmes indiens, la sclérose du système social et politique du pays. Le cahier de charges élaboré par la CONAIE fai- sait question de 16 points. Le soulèvement s'est manifesté sous les formes les plus diverses : interruption du trafic routier, réquisition- nement de marchandises, invasion des haciendas, saccage de mar- chés, prise d'otages, y compris d'un détachement de l'armée de terre. Vue l'envergure géographique du soulèvement (l'ensemble de la sierra et de l'Amazonie) et l'intensité des actions, le gouvernement s'est vu obligé d'ouvrir une ronde de négociations. Le mouvement a pris fin de façon échelonnée dans les diverses provinces et seulement après la signature d'Acte d'engagement des autorités provinciales. Les conversations n'ayant pas abouti à des résultats immédiats, les indiens vont rompre les conversations avec le gouvernement central, lequel donne son point de vue par une déclaration du 28 juin 1990.

1990- 5-06. Projet de réforme des Comités Regionales de Apela- ción del IERAC visant à les mettre sous la juridiction de la fonc-

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tion judiciaire. Présenté par la CONAIE, la CONFENIAE et la Coor- dinadora Popular.

1990- 17-21-07. Primer Encuentro Continental de Pueblos Indí- genas à Quito, organisé par : la CONAIE, la ONIC, la Campaña Auto- descubrimiento de Nuestra América (Colombie) et SALIC (Etats- Unis) .Plus de 300 délégués.

1990- 22-08. Le président Borja rejette une proposition d'« Accord Territorial » qui lui est soumis par l'ensemble des ethnies de la pro- vince amazonienne du Pastara. Hors la délimitation des territoires le document autonomiste demandait la suppression dans ces contrées du régime politico-administratif équatorien.

1990- 31-08. Militaires et forces policières empêchent un grand rassemblement indien à Riobamba en mémoire de l'évêque Leónidas Proaño. Les organisations protestent et dénoncent la militarisation de la province et l'atteinte à la liberté de mouvement. Les chemins d'accès aux communautés sont fortement surveillés.

1990- 12-10. La CONAIE rejette un projet de loi créant la Corpo- ration Nationale Indigène. Initiative du Parti Socialiste Equatorien, elle est considérée une « solution bureaucratique », imaginée « uni- latéralement » par le PSE en suivant un permanent « comportement paternaliste ».

1990- 11-12. La CONAIE réunit à Guayaquil son IIP Congrès Ordi- naire. Les conclusions font état d'une radicalisation des positions indiennes : 1. rupture définitive du dialogue avec le gouvernement ; 2. organisation d'un deuxième soulèvement indigène ; 3. non-partici- pation indigène aux élections générales de 1992 ; 4. volonté de récu- pérer, s'il faut par la force, des haciendas dans les mains de l'église et de l'armée ; 5. dénonciation de la décomposition et démoralisation totale des trois fonctions de l'Etat. Ces positions radicales ont pro- voqué des remous au sein de l'organisation et des opinions diver- gentes se sont exprimées publiquement.

1990- 18-11. Cristobal Tapuy, Président de la CONAIE, appelle les communautés indigènes à ne pas participer au Recensement de Population prévu pour le dimanche de cette semaine. Une situation confuse a suivi à cette prise de position et les indiens semblent avoir répondu très différemment à l'appel. En tout cas, la crédibilité du Recensement en a souffert.

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D 'autres événements concernant les indiens dans cette période.

1988- enero. La CONFENIAE dénonce la militarisation des zones amazoniennes habitées par des populations indiennes. Deux événe- ments y seraieint associés : l'assassinat de deux missionnaires capu- cins en territoire Huaorani et la présence de guérilleros colombiens.

1988- 10-06. La Commission d'Affaires Indigènes du Parlement met au point un Projet de Loi des Nationalités Indiennes, sur la base d'une proposition du Parti Socialiste Equatorien. En définitive il n'obtien- dra pas l'approbation parlementaire.

1988- 17-06. A propos du Programa Bilingüe Intercultural dans le cadre de l'Accord Ministère de l'Education-Société Allemande de Coo- pération Technique (GTZ) la presse donne les précisions suivantes : 74 écoles bilingues fonctionnant avec 134 instituteurs indigènes et 3 700 élèves.

1989- 19-07. Le projet de Loi sur les Nationalités Indigènes (plus haut) est rejeté par le Parlement sous prétexte d'inconstitutionalité.

1988- 15-11. Est créé la Dirección Nacional de Educación Indígena Intercultural avec juridiction sur les provinces de plus forte densité indienne. La Direction est mise sous la responsabilité partagée par la CONAIE, la FENOC (Fédération Nationale Ouvrière et Paysanne) et des organisations indigènes évangélistes.

1989- Julio. La CONFENIAE, l'ECUARRUNARI et l'UNASAY s'opposent aux intentions du gouvernement d'utiliser le nom de Mgr Leónidas Proaño (dit 1'« évêque des indiens ») comme symbole de la campagne officielle d'alphabétisation.

1989- 12-10. Le gouvernement fait une attribution de titres de propriété sur 255 000 hectares aux communautés Shuar et Achuar de la province amazonienne de Morona-Santiago.

1990- 3-04. 18 communautés Huaoranis reçoivent des titres de pro- priété pour 610 000 hectares dans l'Amazonie. A cette occasion le pré- sident Borja rappelle qu'avec cet acte son gouvernement a attribué un total de 1 400 000 hectares aux communautés indigènes.

1990- 9-07. Rassemblement de 30 000 indiens à Riobamba, capitale de la province de Chimborazo, à l'occasion des funérailles d'un mort dans les affrontements avec les militaires, séquelle du soulèvement du 4-6 juin.

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1990- 4-11. L'Eglise Catholique décide l'achat de 28 millions de dollars de la valeur nominale de la dette extérieure équatorienne pour financer un Fonds de terres et des programmes d'assistance technique et sociale à l'intention des indiens.

1990- 28-11. Un député de la I.D. (Gauche Démocratique, parti offi- ciel) propose la création d'un Fonds au bénéfice des indiens, qui serait financé avec les « excédents » pétroliers.

1991- mai. Publication de l'ouvrage « Reflexiones sobre el levan- tamiento indio de 1990 » (éditions ILPES), où des personnalités d'ho- rizons très divers donnent leurs points de vue sur le « primer levan- tamiento indio ».

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