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MINISTÈRE DU DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL ET SCIENTIFIQUE
BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES
SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONALB.P. 6009 - 45018 Orléans Cedex - Tél.: (38) 66.06.60
LES GRANULATS DE SCHISTES ET D'ARGILES EXPANSÉS
Situation de la production française en 1973
par
M. DEMANDER
Département banque des données du sous-solB.P. 6009 - 45018 Orléans Cedex - Tél.: (38) 66.06.60
74 SGN 012 BSS 31 janvier 1974
S O M M A I R E
Pages
RESUME
1 - INTRODUCTION 1
2 - LES GRANULATS LEGERS DANS LE MONDE EN 1970/1972 3
2.1 . Production d'argiles et de schistes expansés 3
2 .2 . Uti 1 i sations 5
3 - RAISONS DE LA MEVENTE DES GRANULATS EXPANSES EN FRANCE EN 1973. . . 7
3.1 . Raisons climatiques 8
3.2 . Facteur "prix" des granuláis naturels 8
3.3. Attitude des utilisateurs et des producteurs 9
3.4 . Absence de production en région parisienne \\
4 - AUTRES PRODUITS CONCURRENTIELS l l
4.1. Bétons cellulaires H
4.2 . Bétons de mâchefer et d'autres produits minéraux légers.... 12
4.3 . Bétons de résines 12
4.4 . Lai nés de roches 13
5 - NOUVELLES UNITES DE PRODUCTION EN FRANCE 13
5.1. Production et potentiel de production en France en 1973 . . . . 13
5.2. Projets d'implantation en France d'usines nouvelles de
producti o n . . „ 14
5.2.1. Schistes expansés 14
5.2.2. Argiles expansées 1.4
6 - MARCHES POTENTIELS IMPORTANTS 156.1. Région parisienne 15
6.2. Marseille - Lyon 166.3. Bordeaux - Toulouse 16
6 , 4 . Possibilités d'implantation 17
7 - NOUVELLES POSSIBILITES D'UTILISATIONS 177.1. Revêtement de routes 187.2. Usages agri col es 187.3. Thermomousse 187.4. Industrie nucléaire 20
8 - LES AVANTAGES DES GRANULATS LEGERS D'ARGILES ET DE SCHISTES
EXPANSES 20
9 - CONCLUSIONS 21
10 - BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE 22
ANNEXE I - INVESTISSEMENTS ET COUTS DE FONCTIONNEMENT. PRIX DE
VENTE DES GRANULATS LEGERS. : 1
ANNEXE II - LES USINES DE PRODUCTION FRANÇAISES 81. Le Comptoir tuilier du Nord (C.T.N.) 82. Les houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais 93. Les établissements ARGILEXPAN 144. Les établissements RIVIERE-LETORT 165. La tuilerie-briqueterie française (T.B.F.) 196. Les établissements GELIS et Cie 217. Les tuileries briqueteries du Lauragais, GUIRAUD Frères... 21,
ANNEXE III - LES USINES DE PRODUCTION ETRANGERES, EXPORTANT VERS
LA FRANCE ... ......... 221. L'argile expansée ISOL produite par la Compagnie des
ciments bel ges 22
2. La société AGRAL. 23
ANNEXE IV - LES DIFFERENTS COEFFICIENTS DE L'ISOLATION THERMIQUE.. 24
R E S U M E
Au cours des dernières années, on a assisté dans de nombreux
pays à un développement important de la production de granulats légers,
notamment préparés à base d'argiles et de schistes expansés.
En France, par contre, la production de ces granulats est restée
modeste.
Les raisons en sont variées : climat doux n'incitant pas à
une recherche d'isolation thermique, bas prix des granulats naturels,
attitude hésitante des utilisateurs et des producteurs, absence d'une usine
proche de Paris où toutes les nouveautés sont lancées.
Mais les conditions d'emploi de ces granulats ont de sérieuses
chances d'évoluer : d'une part, l'isolation thermique va désormais être
réglementée très strictement j d'autre part, l'environnement gagnera
à voir exploiter des schistes et des argiles plutôt que des granulats
naturels (pour l'obtention d'un même volume de granulats, le cubage des
argiles utilisées varie entre le quart et la moitié de celui des sables
et graviers, et les sites d'extraction ne sont pas obligatoirement dans les
vallées).
Enfin il est vraisemblable que l'usage des granulats légers se
développera avec une correcte information des utilisateurs. Les marchés
potentiels de la production ont été déterminés pour un avenir assez
proche. Aux horizons 1980-2000, cette production devrait permettre la
construction de grands ensembles, économiques, anti-séismiques, très
isolés thermiquement. Dans le cadre de la recherche de la qualité de la
vie, une bonne isolation acoustique sera également acquise, ainsi qu 'une
sécurité très accrue devant les problèmes d'incendie.
Cette étude a été effectuée sur fonds propres du Bureau de
recherche géologiques et minière dans le cadre d'une recherche entreprise
avec S.N.P.A..
Il est à noter l'aimable contribution de :
Messieurs L. ALVISET (C.T.T.B. Centre technique des tuiles et
briques],
G. ARLE (Comptoir Tuilier du Nord. Procédé LECA).
Mme et M. P.et M. BAUMER (Architectes. Urbanistes).
Messieurs H. FICHOT (C.E.R.I.C. Centre d'études et réalisationindustrielles et commerciales).
R. GELIS (Etablissements GELIS et Cie. Tuilerie.Briqueterie).
M. GUFFOND (Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais) .
P. GUIRAUD (Tuileries, briqueteries du Lanragais.
GUIRAUD Frères).
E. MANQUEZ (Houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais) .
M. MAURY-LARIBIERE (Tuilerie, Briqueterie française.Roumazières).
D.. RIVIERE (Tuilerie, Briqueterie RIVIERE-LETGRT.St-Meen-le-Grand).
M. URBAIN (Compagnie des Ciments belges. Tournai).
1 - INTRODUCTION
Le but de cette étude est de montrer l'évolution du marché des
granulats légers en France et dans le monde et de déterminer les facteurs
qui peuvent influencer son développement en France.
Financée sur fonds propres du B.R.G.M. dans le cadre d'une étude
régionale entreprise en association avec la S.N.P.A., elle représente un
complément au rapport établi en 1969 "L'argile expansée, ses propriétés,
son traitement, ses emplois" (n° 69.SGL.190.BGA.).
Les argiles et les schistes expansés sont maintenant des matériaux
couramment utilisés dans de nombreux pays du monde j à titre d'exemple7
225 usines aux Etats-Unis, autant en U.R.S.S., devaient produire en 1973
(suivant les prévisions établies en 1972] 20 millions de tonnes de granulats
légers et de composés en béton léger.
En France, le développement de la production de granulats légers
est resté faible. Actuellement six usines et prochainement neuf, devraient
cependant apporter sur le marché de la construction un tonnage de matériaux
de qualités variées convenant aux diverses utilisations.
Les bétons légers, préparés à partir de granulats de schistes
et d'argiles expansés, c'est-à-dire les bétons dont la masse volumique
à l'état sec est inférieure à 1 800 kg/m3, procurent les avantages suivants :
- amélioration très sensible de l'isolation thermique et
acoustique des murs et des planchers ;
- bonne tenue au feu j
- bonne résistance au gel ;
- gain de poids considérable conduisant à un allégement
des structures et facilitant ainsi une économie sur les
transports et les manutentions ;
- possibilité d'amélioration de l'esthétique des construc-
tions ;
- très bonne tenue dans le temps ;
- 2 -
De plus, ces granulats pourront participer au remplacement des
granulats naturels dont le coOt augmentera dans l'avenir (environnement,
transport sur de plus grandes distances) et qui seront plus difficiles à
exploiter (gisements alluvionnaires plus rares).
Certes, les bétons légers présentent actuellement, par rapport aux
bétons traditionnels, des inconvénients :
- prix plus élevés (sans compter l'incidence de la forte hausse
des hydrocarbures en 1973-1974) j
- absence de normes officielles pour leur emploi ;
- variations dimensionnelles sous l'effet des charges ou
de la dessication (module d'élasticité plus faible, fluage
et retrait plus élevé), fissurations ;
- tendance à retenir l'eau de gâchage ou à absorber de
l'eau en milieu humide (ressuage d'eau).
Mais il paraît très important de suivre de près l'évolution de
la production de granulats légers, car bien employés, dans un champ d'ap-
plications bien choisies, préparés avec soin, ces granulats peuvent apporter
de nombreuses et bénéfiques possibilités.
Déjà, il peut être constaté que certains pays, manquant de
granulats naturels (Pologne) ou ayant manifestement besoin d'isolation
thermique (U.R.S.S. - Danemark) ont choisi le béton léger pour la cons-
truction de leurs ensembles d'habitations.
D'autres pays ont préféré la légèreté de ce béton pour entreprendre
des constructions originales :
- aéroport KENNEDY - New York - Bâtiment TWA,
- aéroport de Francfort, nouveau bâtiment pour Boeing 707.
En France des réalisations sont en cours :
- immeuble de 19 niveaux à Pantin (murs porteurs: 200 bars),
- centre d'affaires des Hauts-de-Seine à Nanterre,- ensemble de 777 logements à Chevilly-Larue,
- 3 -
- immeuble de 10 étages, place des Halles, Strasbourg, etc.
10 % d'économie peuvent être faits sur les fers d'armature. Pour les struc-
tures, avec des granulats légers appropriés, on peut obtenir les résistances
du béton normal tout en bénéficiant d'une réduction de poids de 25 à 30 %
et d'une économie de main-d'oeuvre.
Il faut également noter que le "bang" sonique [le seuil de
pression de l'air, entrainant un dommage à la suite du passage du mur
du son par un avion, se situe à 0,2 Kg/cm2] parait être mieux supporté par
les grandes constructions en béton léger, ce qui permet de penser que
les phénomènes telluriques (secousses, mouvements, déformations] seront
également mieux supportés.
La résistance au gel est excellente", la résistance au feu est
celle des produits de terre cuite, c'est-à-dire très bonne! l'isolation
thermique, très importante, répond aux nouvelles normes qui doivent être
promulguées en mars 1974^ l'isolation phonique permet'l'obtention du "Label
acoustique confort". Les granulats légers dans de nombreux domaines seront
des plus utiles à l'évolution de la qualité de la vie et devraient faire
l'objet d'une demande croissante.
2 - LES GRANULATS LEGERS DANS LE MONDE EN 1970/1972
2 .1 . Production d'argiles et de schistes expansés
D'autres bétons légers ont essayé de concurrencer les bétons
d'argiles et de schistes expansés et il paraît intéressant d'établir une
comparaison entre les diverses productions (cf. tableau page suivante).
Pays producteurs
U.R.S.S.
U.S.A.
Allemagne Fédérale
3elgique
Danemark
Grande-Bretagne
Italie
France
Suède
Autriche
Suisse
Enmillion/m3
1967Béton
cellulaire
3,0
1,3
0,5
1,3
0,15
1,5
En million de tonnes pour 1969-1970
Argiles schistesexpansés
10/70 usines
8,5/75 usines
0,6/6 usines
0,5/3 usines
0,4/4 usines
0,23/3 usines
0,1/2 usines
0,08/2 usines
Pouzzolane
?
0,78
Ponce
?
3
7
0,5
Ardoiseexpansée
0,6
0,2
Cendres volantesfri ttées
0,3
0,4
Laitierexpansé
2/22 usines
0,3
0,4/4 usines
0,07/1 usine
0,6
Vermiculite(pourbéton)
0,08
Perl i te(pourbéton)
0,04
En md'
1969-70Copeaux
debois
40 000
Productions indiquées lors du Colloque sur les matériaux expansés. Décembre 1972
- 5 -
II ressort de ces résultats que la plupart des granulats légers
ont une production stagnante ou même en régression par rapport aux années
précédentes, exception faite des granulats d'argiles et de schistes expansés
qui paraissent au contraire en pleine expansion.
La production d'ensemble de granulats légers aux U.S.A«, par
exemple, devrait passer de 13 millions de tonnes en 1968 à 25 millions de
tonnes en 1975. La progression prévue sera essentiellement due aux argiles
et schistes expansés.
L'étude des utilisations de granulats d'argiles et de schistes
expansés permet de comprendre mieux l'évolution de ces productions.
2.2. Utilisations
Actuellement les granulats légers sont essentiellement utilisés
d'une manière industrielle pour la fabrication de bétons légers et cela
sous trois formes en France :
- panneaux préfabriqués,
- blocs légers,
- béton léger "prêt à l'emploi".
A l'étranger, des utilisations souvent différentes permettent
d'entrevoir des destinations nouvelles pour le futur marché français.
Aux U.S.A., 60 % de la production servent à la confection de
blocs légers, 20 à 35 % seulement sont utilisés pour les bétons de structure.
Les centrales de béton "prêt à l'emploi" ne consomment que 2 à 6 % des
granulats légers. La qualité des granulats doit être fonction de la des-
tination du béton qu'il faut classer en trois principales catégories :
- bétons légers d'isolation (bétons caverneux),
(X < 0,25 - résistance > 3 bars] -, X étant la conduc-
tivité thermique utile exprimée en Kcal/m/h/°C
- bétons légers porteurs isolants (X < 0,65 - résistance
mécanique > 35 bars) ¡
- 6 -
- bétons légers de structure (À = 1,6, résistance
mécanique : 150 à 300 bars pour bétons armés courants -
300 à 400 bars pour bétons armés spéciaux - 400 à 450 bars
pour bétons précontraints).
- En y^RiS-S., manquant de données sur les utilisations de la
production de granulats légers, on peut signaler seulement que la pré-
fabrication de maisons est très importante, malgré la grosse concurrence
de la pouzzolane et de la ponce.
- En Allemagne_Fédérale, les granulats légers sont employés de
la manière suivante :
50 % blocs
30 % éléments manufacturés divers
10 % béton coulé "in situ"
10 % béton prêt à l'emploi.
Malgré une importante concurrence du béton cellulaire et de la ponce, les
granulats légers sont très compétitifs à cause, en particulier, du climat
froid (isolation], des procédés de construction depuis longtemps étudiés,
établis et normalisés. Des augmentations très notables de production d'argile
expansée sont à noter : en 1971, la République Fédérale d'Allemagne a produit
au total 305 145 tonnes d'argile expansée, soit 60 023 t durant le 1er tri-
mestre, 69 622 t pendant le deuxième, puis 78 478 t et 97 022 t respec-
tivement pendant les 3ème et 4ème trimestres. Au cours du premier tri-
mestre 1972, la production globale d'argiles et de schistes expansés
était de 92 827 tonnes.
- En Grande-Bretagna-les pourcentages sont différents :
90 % fabrication de blocs
10 % bétons de structure (tours, ponts, voûtes,
coques ou "in situ").
- En Belgigue, l'industrie de la préparation de granulats légers,
suréquipée, exporte 50 % de sa production et pour ses besoins emploie :
40 % en fabrication de blocs
5 à 10 % en bétons de structure.
- 7 -
- Aux Pays-Bas, l'industrie des granulats légers est encore trop
jeune aux pour que les statistiques puissent être analysées. Cependant
il est à noter un gros développement de la production de béton de
structure pour gros ouvrages et ponts. Cette utilisation a été expérimenté
avec des granulats légers importés d'Allemagne, en attendant la production
locale pour cet usage.
- En Pologne, où le béton léger vaut seulement 1,7 fois le prix du
béton normal,.la préfabrication, comme en U.R.S.S., est la principale
utilisation des granulats légers, concurrencés par le béton cellulaire.
Il est à noter une nouvelle fois le manque de granulats naturels dans
ce pays.
D'autres pays, producteurs de granulats légers, débutent des
fabrications importantes de blocs, en particulier l'Italie qui, malgré
une très forte concurrence des ponces de Lipari (500 000 t), s'est
orientée vers la préparation de blocs légers d'argile expansée.
- En France, ainsi qu'il a été exposé plus haut, les utilisations
principales étaient en 1971-1972 :
90 % panneaux et éléments,
10 % blocs et bétons légers (structures : dalles,
ponts... et béton banché "prêt à l'emploi".
En 1973, la production des blocs et des bétons de structure (il faut citer
le tablier du pont de Jargeau sur la Loire) est en nette augmentation.
3 - RAISONS DE LA MEVENTE DES GRANULATS EXPANSES EN FRANCE EN 1973
En 1972, les possibilités de production en France étaient de
315 000 tonnes alors que la production s'est élevée seulement à
195 000 tonnes environ.
Pourquoi cette mévente ? L'absence d'évolution de la production
de schistes et d'argiles expansés en France tient à plusieurs raisons
très importantes :
- 8 -
3.1. Raisons climatiques
II est intéressant de constater qu'en Europe et au Moyen-Orient
une seule usine produit des granulats légers dans un pays chaud : en Israël.
En règle générale, les usines de production de granulats légers sont dans
des pays à climat froid. En France, jusqu'en 1970, les conforts thermique
et phonique n'ont pas été spécialement recherchés dans la construction des
logements.
3.2. Facteur "prix" des granulats naturels
Les granulats naturels sont encore, en France, extraits à grande
échelle, et leurs prix sont assez bas par rapport aux prix des granulats
artificiels.
A titre d'exemple, les prix des sables et graviers de la région
de Paris (21 novembre 1973], c'est-à-dire les prix des granulats composés
naturels au sens de la norme NF.P. 18304 sont les suivants (prix de
mercuriales)
sable gros 0/25 26,42 F/m3 Hors-taxe
sable fin 0/6 26,39 F
sable fin 0/2 27,13 F
gravillons 5/25 29,77 F
gravillons 5/15 30,17 F
gravillons 15/25 29,98 F
cailloux 20/40 27,83 F
cailloux 40/60 27,83 F
Les prix ci-dessus s'entendent pour les granulats pris sous trémies,
dans les ports fluviaux situés sur la Seine, entre les écluses de Port-à-
l'Anglais et de Suresnes. Ce sont les prix "plafond" pour dös granulats
naturels.
Les prix des bétons "prêts à l'emploi" sont :
A Paris, béton traditionnel : 50 à 60 F/m3
béton léger : 110 à 120 F/m3
- 9 -
A Lille, béton traditionnel : 70 à 80 F/m3
béton léger : 90 à 100 F/m3
A Paris, les granulats naturels existent en grande quantité.tandis que
les granulats légers, en provenance du Nord, doivent voyager; à Lille, par
contre, les granulats naturels sont plus rares et doivent être transportés,
3.3. Attitude des utilisateurs et des producteurs
Bénéficiant d'un climat tempéré, n'étant pas obligés à une recherche
très poussée des conforts thermique et acoustique, les promoteurs, construc-
teurs, maîtres d'ouvrages, architectes, bureaux d'études et entrepreneurs
de construction avaient de plus, depuis la fin de la deuxième guerre mondiale,
leurs carnets de commandes toujours très remplis.
Pourquoi alors remplacer les granulats naturels, en quantité
suffisante sur le marché, d'un prix de vente plus intéressant, par des
granulats artificiels mal connus ?
Il n'y avait donc pas de demande de production de granulats légers.
En 1970, une seule usine, le Comptoir tuilier du Nord, à Watten,
fournissait en France des granulats d'argile expansée. Mais ces granulats,
bien que de faible densité, n'étaient pas toujours de bonne qualité malgré
la recherche apportée par des ingénieurs très qualifiés. De plus de nombreuses
pannes ont immobilisé l'usine de production créant ainsi une certaine méfiance
des utilisateurs éventuels.
Ceci était d'autant plus vrai que ces derniers ne pouvaient
bénéficier d'expériences nombreuses de construction en béton léger et que,
faute de règles de calcul et de normes officielles, aucune garantie décennale
ne pouvait être apportée.
La première norme officielle - P 18.309 - concernant les granulats
légers est apparue en août 1973 et la première enquête du C.S.T.B. a été
lancée en janvier 1974.
- 10 -
Les producteurs, eux aussi, ont eu de nombreux problèmes. Certes
l'augmentation de production des granulats légers dans différents pays et
les avantages que ces granulats procurent ont intéressé deux familles de
profession différentes. Mais les investissements pour la production de
granulats légers sont importants et leur rentabilité difficilement pré-
visible. Les deux groupes professionnels qui ont étudié le problème sont les
sociétés cimentières et les tuiliers briquetiers.
- en 1968-1969, les sociétés cimentières se sont penchées,
avec beaucoup de soin sur les problèmes de recherche
de gisements d'argiles expansibles et sur les essais de
cuisson. POLIET et CHAUSSON, Ciments LAFARGE, LAMBERT etc.
ont découvert des gisements de matériaux expansibles et
leurs essais ont souvent été couronnés de succès. Cepen-
dant, la restructuration de la profession cimentière
(concentration, investissements dans des usines nouvelles]
a stoppé^pendant plusieurs années, la recherche de pos-
sibilités de rentabiliser une production de granulats
légers ;
- les tuiliers briquetiers, proches de par leur profession
de la cuisson des argiles, ont pris le relais mais dans un
cadre d'usines plus modestes (400 à 800 m3/j ) que celles
prévues par l'industrie cimentière (1 500 m 3/j). La con-
naissance du marché de la construction de logements per-
mettait une pénétration plus active de cette nouvelle
production. La construction de panneaux légers, de
maisons préfabriquées en béton léger, fait suite à
la construction en briques creuses qui sera de moins
en moins demandée. Un gros effort d'information des
entrepreneurs, des maçons et même du public est à faire.
Des petites usines de production de granulats légers,
diversement implantées, devraient atteindre ce but
d'autant plus facilement que leurs productions tuilières
ou briquetières étaient déjà honorablement connues.
- 11 -
3.4. Absence de production en région parisienne
Dans le bâtiment, les entrepreneurs de travaux publics et de
construction font figure de promoteurs à Paris et dans la région parisienne,
La centralisation en matière de construction est fort importante. Aucune
usine de production de granulats légers n'a suscité la demande des entre-
prises importantes dans un rayon de 120 à 150 Km autour de Paris. L'emploi
des granulats légers dans un béton nouveau n'a pas été "mis à la mode" par
ceux qui sont en tête de la promotion du bâtiment.
4 - AUTRES PRODUITS CONCURRENTIELS
4.1. Bétons cellulaires :
Constitués d'agrégats de fine granulométrie et de bulles d'air ayant
un diamètre de l'ordre du millimètre, ils sont obtenuspar différents procédés :
- par l'adjonction de carbure de calcium qui donne naissance à
un dégagement gazeux. L'ensemble est coulé et alors se produit
la levée du mélange> après la prise, on procède à l'égalisation
par sciage ;
- par l'adjonction de produits moussants (savons, résines) sous
l'effet d'un malaxage. Ces produits sont mêlés au béton puis
coulés dans le moule.
Ces procédés nécessitent des contrôles constants à tous les
stades de la fabrication. Il faut par exemple éviter la sé-
grégation des bulles d'air ;
- une autre préparation consiste à mélanger au béton des poudres
d'aluminium^ ce sont alors, en fait, des mortiers contenant une
forte proportion de bulles.
Néanmoins les qualités ne sont pas les mêmes que celles des bétons
légers : les bétons cellulaires BETQCEL de densité 0,6 n'ont que 20 kg/cm2
à l'écrasement. Pour atteindre 50-60 Kg/cm2 de résistance à la compression,
il leur faut une densité de 1.
- 12 -
Pour une densité de 0,6, la résistance à la compression du SIPOREX
est de 40 kg/cm2. D'une manière générale, c'est un béton aux propriétés
mécaniques faibles mais ses qualités d'isolation thermique le font utiliser
pour des éléments comme les cloisons, panneaux de façades préfabriqués et
remplissage dans la construction. Comme beaucoup de bétons légers, le béton
cellulaire ne bénéficie pas en France d'une large utilisation. Il fait appel
à des techniques différentes de celles utilisées traditionnellement ainsi
qu'à une qualification particulière. Par exemple sa mise en oeuvre nécessite
souvent le sciage et le clouage.
Néanmoins, une recherche d'implantations d'usines de production
semble importante actuellement : le groupe DUROX prépare trois unités de
production.
4.2 Bétons de mâchefer et d'autres produits minéraux légers :
Préparés avec mâchefers, ponce ou pouzzolane, ils sont de plus
en plus abandonnés en France j les bétons de perlite ou de vermiculite
sont trop chers : perlite 60 F/m3 ¡ vermiculite : 100 F/m3 H.T. départ.
Cependant les plaques isolantes à base de perlite et vermiculite sont
actuellement bien vendues sur le marché de la construction, car les sociétés
productrices ont développé leurs services de promotion.
4.3. Bétons de résines :
D'un prix de revient élevé (environ quatre fois celui d'un béton
d'hydraulique) ils ont cependant une excellente adhérence avec l'acier
ainsi qu'avec la plupart des matériaux, ce qui permettrait de les utiliser
dans des structures de renforcement pour des pièces ayant a subir des
contraintes importantes.
Cependant, malgré une excellente résistance à la corrosion,
ces bétons résistent mal à une élévation de température. L'influence de
la température sur les déformations lentes d'un béton de résine époxyde
est considérable. Des essais ont été effectués par le Centre expérimental
du bâtiment et des travaux publics (C.E.B.T.P.) avec des contraintes de
50 et 100 Kg/cm2 et aux températures de 20 et 50°C. Les résultats prouvent
- 13 -
que ces bétons sont très sensibles à la chaleur. Les liants synthétiques
se décomposent autour de 150°C (résines époxydes et polyesters] mais,
en deçà d'une telle température, les résistances à la traction de ces
bétons tombent de 25 à 85 % lorsque la température passe de 20 à 70°C.
Les bétons de résine ne semblent pas offrir la moindre tenue
à 1'incendie.
4 . 4 . Laines de roches :
Préparées à partir de roches extra-alumineuses, elle paraissent
apporter à l'isolation thermique des habitats une solution intéressante.
Leur prix est élevé : une laine de roche réfractaire (1300°C) est vendue
H.T. départ : 40.000 F la tonne. Des laines résistant à 1000°C, moins chères,
vont être préparées et tissées dans deux usines nouvelles. Un autre avantage
paraît être leur non-toxicité, contrairement à l'amiante utilisée souvent
pour les mêmes usages d'isolation.
5 - NOUVELLES UNITES DE PRODUCTION EN FRANCE
5.1. Production et potentiel de production en France en 1973(description des usines : Annexes II et III
Production Potentiel de production
Comptoir tuilier du Nord
Surex [Hulluch
usine-pilote stoppée courant 1973
Argilexpan
Etablissements RIVIERE-LETORT
Tuilerie-briqueterie française
GELIS et Cie
usine stoppée en 1973
Us ine s _e xp_or t ant _ver s _ la_Fr anee
Compagnie des ciments belges ISOL
Agral
50 000 t/an
9 000 t/an
15 000 t/an
60 000 t/an
30 000 t/an
5 000 t/an
65 000 t/an
9 000 t/an
25 000 t/an
130 000 t/an
65 000 t/an
5 000 t/an
169 000 t/an 299 000 t/an
100 000 t/an
60 000 t/an
En Belgique
300 000 t/an
100 000 t/an
160 000 t/an 400 000 t/an
- 14 -
5.2 . Projets d'implantation en France d'usines nouvelles de production
Bien que la plupart des projets de nouvelles implantations d'usines
productrices de granulats légers soient entourés d'une discrétion proche du
secret, plusieurs recoupements d'informations permettent d'avoir une idée de
l'emplacement des futures unités de production.
5.2.1. Schistes expansés
Les houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais ont pour
projet, après la mise en route de l'usine SUREX dans le Nord, faisant
suite au pilote d'Hulluch, d'installer des usines très proches en pro-
duction, mais peut-être plus importantes (1 500 mVjour) dans la région
Rhône-Alpes en premier lieu (schistes des puits des mines de Saint-Etienne],
puis en Aquitaine Languedoc-Roussillon (schistes de Carmaux). Les années
d'implantation prévues sont pour Surex-Rhône-Alpes 1980 et pour Surex-
Aquitaine Languedoc-Roussillon 1985.
Un projet, en Basse Normandie, d'une usine de production de schistes
simplement concassés puis expansés intéresse des sociétés de cimentiers et
de production de matériaux nouveaux (Denain-Anzin Minéraux). Ces granulats, fort
connus aux Etats-Unis, sont un peu plus denses que ceux expansés après une
préparation en poudre fine, mais ont un prix de revient beaucoup moins élevé.
Les schistes "carton" ou argilites du Toarcien, s'ils sont exploités
pour la récupération d'huiles minérales, pourront certainement être étudiés
pour une production de granulats expansés et une implantation d'usine importante
dans la région du plateau de Langres est possible. C'est une argile du même
étage géologique qui est expansée en Suisse par A.G. HUNZIGER et Cie :
140 000 m3/an.
5.2.2. Argiles expansées
Au Sud-Est de Paris, dans la région avallonnaise, un gisement d'ar-
giles déjà étudiées par des cimentiers, il y a plusieurs années, paraît
intéresser un groupe d'associés franco-allemands. L'usine étudiée
actuellement serait de 1 500 mVjour de production.
. - 15 -
Les usines déjà productrices pensent également à une extension
possible.
Le Comptoir tuilier du Nord pense doubler sa production, en
l'améliorant qualitativement, en montant un four rotatif plus élaboré, du
type "LECA". Les usines des Etablissements RIVIERE-LETORT et de la Tuilerie-
briqueterie française peuvent doubler leurs productions en ajoutant pour le
premier, un second train de préparation et un four nouveau, et, pour le second,
un deuxième four.
Un gisement d'argile expansible au Sud de Rennes intéresserait
également de nouveaux producteurs (1 DOD mVjour).
Futures usines en France
Surex Nord (1975] 15G 0D0 t/an
Sud de Rennes (1975] 150 000 t/an
Sud-Est de Paris (1975) 220 000 t/an
Surex Rhône-Alpes C19B0] 150 000 t/an
Extension CTN (1980) 65 000 t/an
Surex Aquitaine (1985) 150 000 t/an
Extension T.B.F. (?) 65 000 t/an
950 000 t/an
6 - MARCHES POTENTIELS IMPORTANTS
Ainsi que la carte précédente le démontre, certaines régions sont
actuellement, et seront encore dans un futur proche, sous approvisionnées
en granulats légers. De plus, ce sont des régions où la construction est très
importante et où les granulats naturels risquent de manquer ou d'être d'un
prix élevé dans les années à venir.
6.1. Région parisienne
Déjà, pour alimenter la région parisienne en granulats, les
instances gouvernementales se posent la question : granulats de la Loire
moyenne, de la Manche ou de l'Alsace ?
- 16 -
L'urbanisation le long de la Seine, les villes nouvelles (en par-
ticulier Marne-la-Vallée), vont bloquer des exploitations locales possibles
d'agrégats naturels, déjà très contestées sur le plan de l'environnement. Les
constructions nombreuses de grands ensembles dans ces villes nouvelles,
de logements résidentiels autour de Cergy-Pontoise, Marne-la-Vallée, Melun-
Sénart, Evry et Saint-Quentin-en-Yvelines vont réclamer des tonnages de plus
en plus importants de granulats. Une étude confidentielle de la Société
centrale pour l'équipement du territoire révèle qu'en outre 80 % des loge-
ments prévus dans les sept ans à venir sont situés hors des villes nouvelles
dans le cadre de zones d'aménagement concerté, ce qui causera de nouveaux gels
de gisements de granulats naturels.
6.2. Marseille - Lyon
40 000 logements nouveaux par an dans la région Provence-C6te-
d'Azur, autant dans le Lyonnais, sont construits à base de bétons tradi-
tionnels. En Provence, où une plus grande isolation thermique des logements
(actuellement béton - terre cuite) serait appréciée et dans le Lyonnais où
l'emploi du béton est encore plus répandu, des groupes de tuiliers-briquetiers
seraient intéressés par des découvertes d'argiles ou de schistes expansibles.
Il faut citer Tuileries et briqueteries du Lauragais, GUIRAUD frères à Toulon,
GELIS et Cie à Colomiers, Tuileries de Marseille et de la Méditerranée
(4, place Félix Baret, 13291 Marseille Cedex 2).
6.3. Bordeaux-Toulouse
Une quantité de logements du même ordre qu'à Lyon ou Marseille est
construite près de chacune de ces métropoles régionales. En 1985, les granulats
naturels consommés dans la région de Toulouse se verront pénalisés d'un
transport plus long (sur 150 km ?) et plus onéreux ; ils seront extraits de
régions plus difficiles à atteindre (vallées encaissées). De plus, leur
extraction sera gênée par la protection des nappes aquifères. A Bordeaux,
les besoins en bétons légers seront nombreux : isolation thermique, panneaux
préfabriqués pour résidences secondaires, massifs et contreforts, qui demandent
une grande quantité de granulats, dans une région où les granulats naturels
deviennent de plus en plus difficiles à exploiter. Il faut noter cependant
qu'en 1973 la Tuilerie-briqueterie française n'a pu vendre des granulats
légers alors que l'implantation de la Tuilerie-briqueterie d'Aquitaine
(association, pour la vente de produits et de béton banché entre GUIRAUD
Frères, GELIS et Cie et T.B.F. MAURY-LARIBIERE) était effective.
- 17 -
6.4 . Possibilités d'implantation
II a été établi précédemment que les argiles s'expansant naturel-
lement ont une analyse chimique permettant d'être inscrite dans le couloir
représenté ci-contre.
En France, nombre d'argiles peuvent a priori être expansibles :
il faut citer les argiles et argilites de l'Yprésien, du Lutétien, du
Toarcien. Certaines vases silteuses de l'Holocène sont également expansibles ¡
des rejets issus du lavage de sables de construction (Bessin), de l'exploitation
des ardoises (Trélazé) seront des matières intéressantes pour l'avenir.
Sur le plan de l'environnement, l'exploitation des matériaux
expansibles sera toujours intéressante ; en effet pour 1 mètre cube de
granulats pour bétons, il convient d'extraire entre 250 et 500 Kg d'argiles
expansibles contre deux tonnes de granulats naturels. En terme de dégradation
du paysage, 1 m3 d'argile expansible peut remplacer 2 à 4 m3 de sables et
graviers ou de roches à concasser pour un même volume de béton (ciment +
granulats).
Dans le cas de schistes provenant de terrils ou de lavoirs, il
est bien évident' que le terrain n'est plus à acquérir, qu'il n'y a pas de
carrière à ouvrir et que l'environnement gagnera à la disparition de ces
déchets inesthétiques, trop souvent en surcharge, colorant et polluant les
rivières en aval.
7 - NOUVELLES POSSIBILITES D'UTILISATIONS
Bien que la production française actuelle ne soit pas entièrement
consommée, les usines productrices font évoluer la commercialisation des
granulats légers. Pour les producteurs ayant un autre moyen de production
rentable (tuilerie, briqueterie, fabrique de panneaux, de blocs légers,
etc.), la nécessité de vendre au mieux la production de granulats légers,
sans pour cela "casser" les prix incite à une meilleure information des
consommateurs, a une meilleure présentation des produits. De nouvelles
productions et utilisations sont certainement très prochaines.
- 18 -
7.1. Revêtement de routes
Les produits expansés peuvent être utilisés en revêtement de
surface pour les routes. Ainsi, aux Etas-Unis, nombre de routes sont
construites en utilisant des schistes expansés comme granulats dans les
revêtements. L'emploi de ce type de matériau permettrait de diminuer forte-
ment le phénomène d'aquaplanning sur les routes très mouillées. Les granulats
légers, cassés dans le bitume ou le ciment, permettent à l'eau, sous la
pression des pneus, de pénétrer : momentanément dans les alvéoles et de ne
pas rester en surface glissante non compressible.
Il faut noter aussi les essais réalisés en Allemagne pour la
protection contre les effets du gel des routes per une sous-couche en
granulats légers.
Enfin les granulats légers seraient moins abrasifs que les granulats
naturels actuellement utilisés dans les revêtements de surface. Il est cependant
permis de s'interroger sur leur résistance à l'usure.
7.2. Usages agricoles
Si les Etablissements RIVIERE-LETQRT vendent déjà des granulats
légers pour l'amendement des sols, la culture sans terre, l'assainissement,
l'épuration, etc. d'autres pays ont déjà utilisé l'argile expansée pour
alléger les sols tassés par l'exploitation agricole intensive effectuée
a l'aide d'engins de plus en plus lourds. En Allemagne, les mousses plas-
tiques seront remplacées dans l'avenir par des granulats légers beaucoup
moins chers. Or, leur utilisation, lorsque les problèmes de prix des dérivés
du pétrole n'étaient pas encore posés, était déjà compétitive.
7.3. Thermomousse
C'est un matériau nouveau susceptible d'être fabriqué en éléments
de grandes dimensions. Les premiers essais ont été effectués par C.E.R.I.C.
et C.T.T.B.. L'argile expansible est séchée et broyée finement. Deux préparations
sont alors possibles :
7.3.1. - La poudre obtenue est versée dans un moule réfractaire,
- 19 -
cuite dans un four jusqu'à 1 100°C à raison de 3G0°C/heure en vitesse de
montée en température, puis jusqu'à 1 350°C à raison de 75°C/heure. (Certaines
argiles peuvent être expansées à 1 200°C). Le palier est maintenu de 15 à
45 minutes suivant la densité désirée.
7.3.2. - On prépare des granules d'argile et, à la sortie du séchage,
ces granules sont versés dans un moule réfractaire. Après cuisson et
refroidissement, on obtient des produits en forme de plaques allégées, présentant
dés caractéristiques intéressantes :
Densité : entre G,3 et 0,7.
Porosité ouverte 2
fermée 79
Capillarité sous pression : nulle ou faible. Le matériau est étanche.
Comportement à l'humidité atmosphérique : reprise d'humidité nulle.
Dilatation thermique : coefficient de dilatation : 40 x 10 7.
Résistance au feu : ce matériau^cuit à très haute température,
est ininflammable, thermo-chimiquement stable, n'émet
aucun dégagement gazeux et conserve ses qualités physico-
chimiques jusqu'à aOO°C.
Isolation thermique : pour une densité de 0,4, la valeur du X sec
à 28°C est de 0,11 Kcal/h/m/°C, ce qui conduit à des
coefficients K. (voir Annexe IV]
Carácter
Epaisseurs en cm
8
12
16
25
•istiques mécaniques
la densité :
Densité
0,65
0,43
0,30
K en Kcal/h/m/°C
1,07
0,78
0,60
0,40
: elles sont directement fonction de
Résistance à la compression
52,9 bars
25,6 bars
22,8 bars
Formes : parallélépipèdes divers, plaques, blocs, panneaux de
grandes dimensions (jusqu'à 2,50 m).
. -...2 a.
Couleurs : brun, noir.
Précisions dimensionnelles : matériau dimensionné à la fabrication
et susceptible d'être usiné sur chantier.
Il faut noter que de nombreux essais pour abaisser la densité et
augmenter la résistance mécanique sont en cours : des essais ont été faits
pour obtenir une densité de 0,3 et une résistance à la compression de 80 bars.
Il n'est pas nécessaire de prévoir toutes les utilisations possibles
de ce nouveau matériau pour assurer à l'avance son succès si le prix de sa
cuisson n'est pas trop élevé. En effet l'isolation et l'étanchéité de Thermo-
mousse l'orientent vers les protections de terrasses, vers la préparation de
panneaux émaillés isolant thermiquement et très esthétiques, de murs ou
cloisons monolithes de hauteur d'étage, d'éléments de façade de série,
d'éléments de toiture et de matériaux isolants dans le domaine du génie
chimique (containers à gaz liquéfiés, chambres froides, etc.].
Monsieur GUIRAUD (Tuileries et briqueteries du Lauragais] et
un entrepreneur de basse Bretagne, Monsieur CHUPÍN s'intéressent très
vivement à ce matériau d'avenir.
7.4. Industrie nucléaire
L'industrie nucléaire cherche déjà à utiliser, d'une part, les
qualités de résistance aux chocs thermiques des bétons légers, d'autre
part, ses propriétés absorbantes des rayonnements.
8 - LES AVANTAGES DES GRANULATS LEGERS D'ARGILES ET DE SCHISTES EXPANSES
Les nouvelles orientations qui seront probablement
réglementées en mars 1974 pour une isolation thermique effective et
obligatoire des nouvelles constructions de logements vont inciter les
Utilisateurs de matériaux à étudier de près les bétons légers. En effet,
dans une première étude (chauffage électrique intégré], le coefficient de
transmission thermique utile qui a été prévu pour les nouvelles constructions
- 21 -
est de K. = 0,45 ; ce coefficient est très difficile à approcher sans résines,
ces résines qui font courir un risque grave lors d'un incendie. Le coefficient
volumique de déperdition calorifique G = G,80 va être sans doute retenu.
Les granulats d'argile expansée pourront donc; en tout premier lieu, être
employés dans les bétons caverneux ou semi-porteurs. La protection
acoustique des logements a été arrêtée par un décret du 14 juin 1969. L'arrêté,
pris en application de ce décret, fixe les règles générales de construction
des logements. Mais ces textes de loi ont été suivis par un arrêté du 10 février
1972 et une circulaire ministérielle du 29 juin 1972 définissant le "Label
acoustique". Le coefficient d'isolation phonique paraît lié au coefficient
d'isolation thermique. Les granulats légers d'argiles et de schistes expansés
auront ainsi leur place. Déjà des essais de panneaux en plâtre-granulats
d'argile expansée sont très avancés et vont permettre de remplacer des matériaux
sandwich à base de résine, en éliminant le danger qu'ils réprésentent.
La Société Eternit recherche des implantations près d'usines productrices
d'argile expansée pour préparer ces panneaux légers, résistants au feu,
dans lesquels le clouage peut être plus facile que dans des bétons caver-
neux et le tapissage plus simple pour un prix peu élevé. Insensibles au
feu, isolants thermiques et phoniques de première valeur, les granulats
de schistes et d'argiles expansés seront à la base des bétons légers
d'un futur très proche si les usines qui commencent leur production peuvent
passer le dur cap d'une rentabilité désaxée par les nouveaux prix des
hydrocarbures.
9 - CONCLUSIONS
Les granulats d'argiles et de schistes expansés sont désormais à
la base des préparations de bétons légers. Ils apportent de grandes qualités
à l'emploi de ces bétons : isolation thermique et acoustique, ignifugation,
bonne résistance mécanique. L'orientation actuelle de la législation dans la
construction fait plein appel à ces qualités.
En France, un certain nombre d'usines ont vu le jour et ainsi
un marché nouveau est prospecté, ouvrant de grandes perspectives : besoins
nouveaux dans la construction, en agriculture, pour la construction de routes,
- 22 -
alors qu'on assiste, par ailleurs, à une raréfaction des granulats naturels et
à une obligation de remplacer les résines et matières plastiques dans la
construction des logements,
Certes les augmentations très lourdes du prix des hydrocarbures
pénalisent durement l'industrie des granulats expansés.
L'abaissement, constamment recherché, de la densité des granulats
compensera en partie cette augmentation et les avantages de confort ther-
mique, de confort acoustique, de sécurité d'incendie, d'environnement même,
devront être pris en compte pour faire accepter une augmentation du prix
de vente de ces matériaux.
Les gisements de matériaux expansibles doivent donc être recherchés
avec assiduité, car l'implantation d'usines nouvelles favorisera, de par
leur dynamisme commercial nécessaire, une meilleure connaissance des granulats
légers par les utilisateurs. Un marché consistant pourra être crée dans
chacune des zones importantes : région parisienne, Lyon - Marseille, Bordeaux -
Toulouse, mais seules des usines nouvelles pourront créer ce nouveau marché.
10 - BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE
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A O E X E S
- 1 -
ANNEXE I - Investissements et coûts de fonctionnement. Prix de vente desgranuiats légers
En janvier 1972, un des plus importants fournisseurs de fours
pour préparation d'argiles expansées, d'usines pour leurs fabrications,
avait envisagé plusieurs types d'usines compte tenu de la situation du
marché de granulats légers en France ; parmi celles-ci :
a] usine 100 tonnes/jour,
b] usine 250 t/j.
Les prix de décembre 1971 ont été conservés pour l'évaluation des
investissements (voir tableaux ci-après].
Ces chiffres proviennent d'une étude de CERIC (Centre d'études
et de réalisations pour l'industrie et le commerce, 4, rue Richepanre
Paris].
- 2 -
Investissements pour des usines complètes
Traitements thermiquesMécaniqueRéfractaireChauffeElectricitéRégulationTransportMontage
Amélioration+ 25 t/j
FabricationPréparationterreGranulationElectricité
Génie civilTraitementthermiquePréparation
AménagementsDivers
BâtimentBureauAtelierMat. CarrièreTransfo.
Divers
Total (F)
100 t/j
2 250 000
780 000
360 000
620 000
4 010 000
400 000
4 410 000
250 t/j
4 300 000
1 155 000
500 000
850 000
6 805 000
680 000
7 485 000
- 3 -
Comptes d'exploitation prévisionnels et résultats pour différentstypes d'usines - Chiffres 1971 -
EXPLOITATION (F)
Combustible
Force motrice
Matières consommables
Personnel
Entretien
Frais gestion
Frais commerciaux
Frais financiers
Provisions
Amortissements
Totaux (F)
RESULTATS
Densité 0,40prix 35 F/m3
Chiffre d'Aff. H.T. (F)
Résultats avant impôts
Densité 0,45prix 35 F/m3
Chiffre d'aff. H.T.
Résultats avant impôts
Pour un investissement de (F)
et une production de (t)
100
455
144
80
510
210
100
200
215
100
630
2 645
2 887
242
4 410
33
t/j
500
500
000
000
000
000
000
000
000
000
000
500
500
000
000
1
4
J2
6
1
7
250
990
270
170
600
450
150
300
419
150
070
569
218
649
353
783
485
82
t/j
000
000
000
000
000
000
000
500
000
000
000
650
650
000
000
000
500
On doit cependant noter que le fuel en 13 mois (1/01/73-1/01/74]
a augmenté de 193 % dont 108 % en janvier 1974, ce qui cause une augmenta-
tion de 30 % du prix de revient (exactement 29,87 % ) .
- 4 -
Eléments de calcul des coûts de production- Chiffres 1971 -
COMBUSTIBLES (150 F fut
Usine
Production (t)
fuel/t (kg)
Consommation/an (t)
Coût (F)
FORCE MOTRICE (8,!
ConsommationFabrication (KW)
ConsommationFours (KW)
Divers (KW)
Total consommation (KW)
Coût (F)
Arrondi à (F)
;1 à la tonne
100 t/j
33 000
90
2 970
455 000
3 centimes le
1 020 000
560 000
120 000
1 700 000
144 500
144 500
0
250 t/j
82 000
80
6 600
990 000
; kW)
2 000 000
1 000 000
180 000
3 180 000
270 300
270 000
- 5 -
Personnel (Chiffres 1971)
^"\^^ Production
Personnel "^-\
Ingénieur
Contremaître
Employé
Entretien
Cuiseurs
Surveillants
Aides
Carrière
Parc
Frais direction
Frais administratif
Total
Arrondi à (F)
1
2
1
3
4
3
1
1
1
17
100 t/j
54 000
84 000
24 000
72 000
87 400
64 800
20 400
21 600
21 600
40 000
20 000
509 800
510 000
1
2
2
4
4
3
2
2
2
22
250 t/j
66 000
84 000
24 000
72 000
87 400
64 800
20 400
43 200
43 200
65 000
30 000
592 400
600 000
- 6 -
FRAIS FINANCIERS (Chiffres 1971)
Escompte
2 % du chiffred'affaires
Intérêt des emprunts
(8,5 % de 40 % de1'investissement)
TOTAL
100 t/j
66 000
149 000
215 000
250
165
254
419
AMORTISSEMENTS
Calculés sur la base d'un amortissementlinéaire en 7 ans.
t/j
000
400
500
Des usines de production plus importantes se construisent
désormais : de 800 m3/jour à 1 500 m 3/j.
Les prix de ces usines sont, en 1973, approximativement les
suivants : 800 m3/j : 9 millions de francs
1 000 m3/j : 11 millions de francs
1 500 m3/j : 13 millions de francs.
Par ailleurs, les prix des granulats sont très influencés par
la présence d'une tuilerie accolée à l'usine (carrière mixte], ou par la
possibilité»dans une carrière, de valoriser une couverture d'argile expansible
jusqu'alors non utilisée et mise aux déblais (ISOL, TBF). Il est alors évident
que le prix de la matière première n'apparaît que pour très peu dans le prix
de revient.
- 7
La préparation des granulats coûte cher et l'humidité de l'argile
ne doit pas être trop élevée au sortir de carrière. La teneur maximale en
eau est rencontrée dans une usine de Bratislava : l'argile utilisée a une
teneur en eau de 18 à 30 % à l'arrivée à l'usine ; mais si, au début de la
marche de l'usine, la préparation humide paraissait la meilleure, depuis
plusieurs années l'argile est séchée avec l'air chaud récupéré à la sortie
du four, jusqu'à avoir une teneur en eau de 4 %. Elle est broyée et façonnée
en granules. Ceux-ci sont ensuite réhumidifiés jusqu'à contenir 12 % d'eau ..
Il apparaît donc que les exigences d'énergie importantes, pour le
séchage, pénalisent désormais très lourdement les argiles très humides. Les
argiles actuellement employées en France ont des teneurs en eau à la sortie
de carrière de 16 à 23 %.
Les prix à la vente des granulats d'argiles et de schistes expansés
ont assez peu varié depuis 1970. En effet le prix proposé par la première (en
date) usine française (C.T.N.) n'était pas très élevée et ceci à cause d'une
production de granulats de qualité très moyenne : 30 F/m3 en 1969.
En 1973, les prix s'échelonnnent entre 35 et 45 F/m3 hors-taxe,
départ usine. Certes, des productions telles qu'ISOL (C.C.B.) peuvent être
vendues moins cher, puisque le prix de revient est beaucoup plus bas
(granulats produits à partir d'une argile de couverture dans une carrière
de calcaire à ciment), 20 F/m3 hors-taxe, départ usine.
Cependant, on doit s'attendre à très court terme à une augmentation
générale d'environ 7 % c'est-à-dire que les granulats seront vendus aux prix
d'environ 40 à 47 F/m3.
Il faut noter qu'en Allemagne Fédérale le prix moyen H.T. départ
usine est actuellement de 50 F/m3.
Il est difficile de prévoir les prix futurs] toutefois^ avant les
hausses très importantes des hydrocarbures, les prix de vente suivants
étaient envisagés pour 1980 :
50 F/m3 pour granulats légers,
40 F/m3 pour granulats naturels.
- ö -
ANNEXE II - LES USINES DE PRODUCTION FRANÇAISES
En dehors de l'usine de production "LECA" du Comptoir tuilier du
Nord et de l'usine-pilote des Houillères du Nord et du Pas-de-Calais à
Halluch, plusieurs producteurs de granulats légers se sont lancés dès
1971 en différents points de France : il faut toutefois remarquer qu'en
1972 et 1973, les usines nouvelles ont été montées par des tuiliers et
briquetiers.
1. Le Comptoir tuilier du Nord (C.T.N.)
Le C.T.N. a son siège, 117 rue Nationale, 5970G Marq-en-Baroeul (Tel :
(203 55.62.70) et son usine de production à 59143 Watten. C'est la première
usine de production de granulats d'argile expansée en France (1963]. C'est
le procédé LECA (Light Expanded Clay Aggregate] qui a été choisi, surtout
à cause des énormes gisements d'argile yprésienne. Cette argile ressemble
beaucoup par ses caractéristiques à l'argile Danoise, du même niveau stra-
tigraphique, de LECA (World] Ltd. 16 Vestergade Copenhague K. Danemark,
première usine de production en Europe.
Les qualités de l'argile sont les suivantes :
- hautement colloïdale et d'une "texture grasse",
- pourcentage de calcaire faible (< 4 % CaQ],
- pourcentage en fer élevé (> 6 % Fe203],
- température moyenne de cuisson (1 150 à 1 200°C].
La préparation des granulats légers à partir des argiles yprésiennes
emploie un train de préparation de terre très comparable à ceux utilisés dans
l'industrie briquetière. L'argile est homogénéisée et des ajouts d'adjuvants, ;
fuel et hyposulfite de sodium, sont apportés pour améliorer l'expansion.
Puis l'utilisation d'un granulateur-sécheur type "cylindre rotatif" dans
lequel l'argile avance à contre-courant d'un flux de chaleur provenant du
four, permet aux granules de conserver une forme favorable par attrition.
Dans le prolongement de ce sécheur, le four rotatif porte, en moins de
trente minutes, les granules secs à 1 200°C (environ) et provoque expansion
et grésage. Les recherches pour une absence de collage entre les granules
ont été très nombreuses et le Comptoir tuilier du Nord, qui voudrait doubler
son potentiel de production et atteindre 400 mVjour, s'oriente vers un
nouveau four "LECA" plus élaboré.
- 9 -
Les granulats sont présentés sous trois granulométries :
0/2 mm - 3/10 mm - 10/20 mm (400 kg/m3h
II faut également noter la production par broyage d'un sable
"LECA" (B00 kg/m3).
3 O CO
C < et-X ÍD O
-S 3
n»o
0»<o
• - 5
CD
po
rti
lu
- -5
- -sfD* CO(/) íDi—•. r+ons
tan
t
Densité
600 K g / m 3
1 100 K g / m 3
1 600 kg/m 3
Composition type
LECA 10/20 1 100 1Ciment 150 kg
a) Composition à 3granulats :
LECA 10/20 650 1LECA 3/10 297 1Sable de LECA429 1Ciment 300 kg
b) Composition à 2granulats :
LECA 10/20 910 1Sable de LECA460 1Ciment 350 kg
LECA 10/20 500 1LECA 3/10 445 1
Sable de Selne468 1Ciment 350 kg
Résistance àla compres-sion à 28jours
20 à 35kg/cm2
120 à 200kg/cm2
±280 kg/cm2
IsolationX utile en
Kcal/m/h/°C
0,22
0,40
0,75
Type d'emploi
Isolation de terrasseIsolation de solCoisons intérieures
Préfabrication
Béton banché
Murs porteurs
Béton armé courant
de bâtiment
Les granulats:du Comptoir tuilier du Nord vendus aux prix de
30-35 F/m3, produits en 1973 à raison de 50 000 tonnes environ^ ont permis
des realisations intéressantes parmi lesquelles :
C.E.S. Anzin (Entreprise G.T.E.).
Résidence Bois d'Achelles à Bondues (Entreprise P. LAUQUART).
Résidence universitaire à Nancy (Entreprise PERTUY),
2. Les houillères du bassin du Nord et du Pas-de-Calais,rue Bollaert B.P. 67, 62303 Lens (Tel : (21] 28.16.90), ont, pour valoriser
les sous-produits de l'industrie houillère, créé plusieurs sociétés filiales.
- 10 -
La société SURCHISTE, service commercial : usine d'Hulluch, route
de Vermelles, Hulluch 62410 Wingles (Tel : (21] 29.51.66] est créée, à
l'origine, pour une fabrication de briques, en 1960, à Hulluch.
Après un beau succès de ces briques (production de 1 600 000 t
en 1970], la société SURSCHISTE (Société d'utilisation rationnelle des
schistes], en collaboration avec CERIC et CERCHAR, a étudié dans ses
laboratoires de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais] l'expansion des schistes
houillers de lavoir.
Grâce à l'expérience céramique acquise par la mise au point de
la transformation des schistes en matériaux de terre cuite, l'emploi de ces
schistes pour la production de granulats légers put être étudié assez rapi-
dement malgré la difficulté due à la présence du carbone, en quantité ir-
régulière dans la matière première. La teneur en oxydes de fer et carbone,
source de C0 et de C02 était capable de provoquer la formation de gaz à
toutes températures. Les essais ont d'abord été conduits dans un petit tube de
1 kg/h, puis dans une installation de 1,5 t/h avant de donner lieu, sans
trop de surprises désagréables, à une usine-pilote de 35 t/jour à Hulluch.
Les teneurs en carbone sont très hétérogènes dans ces schistes
(entre 6 et 12 %] et une technique très particulière de préparation dut
être étudiée. En effet, pour avoir des teneurs en carbone à peu près
régulières, les schistes, à l'arrivée, sont classés en 4 ou 5 calibres,
dosés pondéralement, préconcassés à 30 m/m et réduits en poudre dans un
broyeur à boulets ventilé qui assure le séchage des bruts. La granularité
est très fine, afin d'éviter l'expansion de gros grains non argileux de
sidérite et de quartz. Les schistes sont donc réduits à 500 \i, le séchage
des granulométries fines étant facile. Malaxée ensuite soigneusement avec
de l'eau, cette poudre donne une pâte à 13-14 % d'eau qui est extrudée
sous vide dans une étireuse. Les petits cylindres coupés (suivant les
campagnes à 5,8 ou 10 mm de <j>], à longueurs égales au diamètre ± 25 %
sont ensuite séchés par l'air chaud provenant de l'ensemble thermique.
Le séchoir rotatif à aubes d'injection, tournant très lentement
afin de ne pas briser les nodules en cours de dessication, permet un séchage
poussé "à coeur", Les granules secs arrivent dans le premier four appelé
- .11 -
"préchauffeur",, ils demeurent 30 minutes environ et sortent à 7DQ°C pour
tomber dans un décarboneur équipé spécialement de soufflages latéraux d'air
frais nécessaire à la combustion du carbone des schistes. En bout de four,
ces soufflages disparaissent et les granules sont grésés à 1 030°C. Dans
le four "expanseur", ils sont brutalement portés et maintenus à 1 35Q°C
par deux tuyères opposées très puissantes.
Les granulats légers sont alors refroidis dans le dernier four.
La consommation thermique^ de l'ordre de 700 à 800 thermies/tonne, représente
environ la moitié de celle qui est nécessaire à l'expansion de l'argile.
Les granulats légers de schistes expansés fabriqués dans l'usine
pilote d'Hulluch sous la dénomination SUREX (société d'utilisation rationelle
des expansés) sont présentés sous deux formes, de composition chimique très
proche de :
%
silice 63.51
alumine 20,86
oxyde ferrique 8,44
" de manganèse 0,15
de titane 1,02
de calcium 0,33
" de magnésium 1,56
anhydride sulfurique traces
soufre des sulfures 0,02
oxyde de sodium 0,79
oxyde de potassium 3,25
perte au feu 0,08
Total 100,01
Analyse Laboratoire central des Ponts et Chaussées. Février 73.
Caractéristiques des granuláis SUREX
- 12 -
Densité vrac moyenne
Densité du granule
Densité de la matière premièreAbsorption d'eau
Calibres
Résistance à la compression desgranules
SUREX 425
0,425
0,750
2,6505 à 6 % en volume en 72heures
4/10, 6/12, 8/15, 10/20 mm
25 bars
SUREX 650
0,637
1,128
2,6506 à 7 % en volumeen 72 heures
6/12 mm
39,5 bars
Bétons réalisables avec SUREX 425
Densité du béton sec
Résistance à la compression(après 28 jours)
Dosage en ciment
Quantité de granulats par m3 debéton
Bétons caverneux
0,7 à 1,2
35 à 200 bars
150 à 200 kg/m3
1 000 litres par m3
Bétons pleins
1,2 à 1,4
100 à 200 bars
200 à 350 kg/m3
850 litres par m3
Conductivité thermique utile des bétons è l'état sec :
X = 0, 15 à 0,45 Kcal/m/h/°C suivant la masse volumique.
- 13 -
Exemple de oompos-Ltion de béton avec SUREX 425^ pour 1 m3 de béton
6/
6/
4/
Cal
12
12
10
ibre
ou 8/15
oulO/20
ou 8/15
Poids
500
450
380
granuláis
kg
kg
kg
Poids
175
200
350
ciment
kg
kg
kg
Poids sablenaturel
300 kg
625 kg
Masse
650 à
900 à
1 350 à
volumique
700
950
1 400
kg/m 3
kg/m 3
kg/m 3
Résistance à28 jours
35 à
100 à
250 à
40 bars
150 bars
300 bars
Grâce à sa faible teneur en S03 et en soufre des sulfures, à ses
bonnes caractéristiques physico-chimiques, le granulat SUREX 650 a pu être
employé avec succès dans des structures précontraintes ou en béton armé.
Ainsi étudié par la Compagnie industrielle de travaux (Entreprise
SCHNEIDER), en fonction de l'instruction provisoire du 12 août 1965 (fasci-
cule spécial n° 65-15 bis) pour le calcul des ponts et viaducs, le béton de
composition suivante a été employé pour le tablier du pont de Cheneau sur la
Moselle (renseignements "Compagnie industrielle de travaux) :
- Schiste expansé 6,3/10 mm.y compris 35 litresd'eau absorbée, soit 6,5 % du poids
- Sable de rivière 0,3 mm
- Ciment CPA 325
- Plastiment liquide
- Eau d'apport
- A i r spontanément occlus
kg/m 3
567
599
425.
2
157
-
1 750 kg
1/m 3
449
225
138
2
157
29
1 000 1
C'est ce granulat qui a été utilisé pour la réfection de la
première travée R.G. du pont suspendu de Jargeau sur la Loire.
Le prix de ce granulat n'est pas plus élevé à la vente que celui
d'argile expansée "LECA" (C.T.N.), soit 31 à 33 F/m3 H.T. départ.
- 14 -
L'usine-pilote d'Hulluch a été stoppée en 1973 et une nouvelle
société SUREX (20, rue des Minimes, 59500 Douai] a vu le jour en cette
même année par apports de capitaux des sociétés suivantes : Charbonnages
de France, Omnium des ciments, Amey Roadstone Corp. Ltd, le groupe belge
Spiers. Cette société lance la construction d'une usine de 1 000 m V j de
schistes expansés située près du lavoir de 62740 Fouquières-les-Lens.
La prévision de vente de granulats s'oriente comme suit :
10 % béton de structure pour ponts,
90 % béton de structure pour planchers et murs.
Forte de l'expérience de la préparation du pilote, la société
SUREX entrevoit l'exploitation de schistes houillers de lavoirs et de ter-
rils dans d'autres régions de France.
3. Les établissements ARGILEXPAN,4, quad du Canal, 67200 Hochfelden (Tél. (88) 91.50.60).
ARGILEXPAN a ¿aneé en juillet 1971 une unité de 200 mVjour d'argile
expansée. Les matières premières nécessaires à la préparation d'argile expansée
sont de deuxr sources :
- argiles schisteuses et limoneuses provenant de la carrière
de Mutzenhouse (marnes à ovoïdes du Charmonthien). Analyses :
kaolinite 50 %, illite interstratifiée 40 %, quartz, calcite,
feldspath -,
- argiles riches en oxydes de fer provenant de la forêt Noire
en Allemagne.
Les mélanges d'essais ont été variés et celui qui paraît le meil-
leur est 95 % Mutzenhouse, 5 % forêt Noire. Le mélange de matériau est broyé
à 500 y, malaxé avec 20 % d'eau, extrudé et désaéré puis les boudins
sont coupés, suivant les campagnes (6, 8, 10 ou 12 mm de <j>), en longueurs
égales au diamètre.
- 15 -
C'est sur une bande transporteuse séchante (séchoir à bande) que
les granules vont demeurer durant 20 minutes environ à 300°C. Les granules
tombent ensuite dans un four rotatif d'une vingtaine de mètres de long,
construit par KETTENBANER-WJRG [Baden), République Fédérale d'Allemagne.
Dans la première moitié du four, les granules passent progressivement à
la température de 700°C en 10 minutes environ puis dans la deuxième moitié
du four, ils séjournent environ 7 minutes et la température passe de 700 à
1 100°C. Les granulats sont ensuite refroidis sur des bandes où l'air chaud
est récupéré au profit de l'installation de séchage. Un criblage suit la
sortie des granulats :
> 20 mm
20/10 mm
10/3 mm
< 3 mm
La fraction > 20 mm est concassée et fournit le "sable".
Les granulats ont une densité de 400 à 500 Kg/m3 et les bétons
préparés varient de 1 200 Kg/m3 (granulats + sable Argilex pan + ciment)
à 1 700 Kg/m3 (granulats + sables naturels + ciment).
De nombreuses pannes ont marqué cette production de granulats
légers depuis le début de la fabrication.
Les mélanges d'argiles ont été très délicats à mener, car l'argile
de Mutzenhouse était très fondante et avec moins de 5 % de l'argile de la
forêt Noire qui est d'un prix élevé, des collages nombreux entre les granules se
produisaient. Le fait du mélange lui-même causait des insertions de bulles
d'eau dans les granules et donc des éclatements dans les granulats pendant
la cuisson.
La société EITOSA, constructeur responsable de l'usine, remplace
au fur et à mesure les pièce défaillantes, mais Argilexpan paraît en- dif-
ficultés financières. Son prix de vente des granulats, destinés à l'expor-
tation vers l'Allemagne est cependant de 50 F/m3 H.T. départ.
- 16 -
4. Les établissements RIVIERE-LETORT,
35290 Saint-Meen-le-Grand (Tél. (99) 09.60.05), dirigés par
Monsieur D. RIVIERE.
Ils produisent un agrégat d'argile expansée "ARGI-OUEST" à raison
de 350 à 400 mVjour en 1973, avec possibilité de produire jusqu'à 800 mVjour
dans leur usine très récente (mise en route printemps 1973). C'est un ensemble
CERIC (Licence américaine PELM) "à deux fours et trois brûleurs", spécialement
calculé pour l'expansion
four d« cuisson
Arrivéedis
granuláis
Refroidisseur.
Vtrs
cribUge etstockage.
des argiles des Etablissements RIVIERE-LETORT, d'une longueur de 87 m, il
permet une production de granulats remarquables par leur faible densité. La
matière première est un mélange de deux argiles provenant de deux gise-
ments distincts à 18 % d'humidité : Saint-Jacut-du-Mené, 30 Km de
Saint-Meen, très expansible (Lutétien) et Saint-Meen-le-Grand, peu expansible.
Les variations de mélange permettent de préparer des granulats de densités
différentes. Pour une production de 350 à 400 m3/jour, les prix de revient
approchent les 30 F/m3. L'intérêt d'abaisser la densité des granulats est
évidemment fort intéressante, car si le prix de revient est un peu augmenté
par l'élaboration plus complexe de granulats très peu denses, le prix de
vente est fixé au mètre cube. Le prix de vente usine est aux environs de
42 F/m3 H.T. départ. Les augmentations du prix du fuel pénalisent très
dangereusement cette production d'argile expansée ; une faible augmentation
de 7 \ sera bientôt effectuée sur le prix de vente des granulats mais
l'augmentation du prix de revient est de 30 % .
- 17 -
Les productions ARGI-OUEST sont les suivantes :
ARGI-OUEST
Sable expansé
(non broyé)
Super léger
Léger
Lourd
. 18.309
Classe A
de-la norme P
Classe B
de la norme
Classes granulairessuivant normeP. 18.309
0/3
3/10
10/20
3/10
10/20
3/10
10/20
Densité vracmoyenne
0,650
0,250
0,400
> 0,400
Absorption d'eau envolume à 48 h suivantnorme P. 18.309
7 à 15 %
suivant densité
Les granulats légers ARGI-OUEST sont actuellement vendus à une
dizaine de clients préparant exclusivement panneaux préfabriqués, panneaux
de béton caverneux "in situ" et blocs creux. Les blocs 20 x 20 x 50
préparés avec ces granulats pèsent 11 Kg et ont une résistance mécanique
de 76 bars.
Les bétons d'argile expansée ARGI-OUEST ont les compositions
conseillées et caractéristiques suivantes :
CO
COMPOSITION DES
Granulats
ARGI-OUEST 10/20
ARGI-OUEST 3/10
ARGI-OUEST0/3 sable3/10 Densité 0,2510/20 Densité 0,25
ARGI-OUEST0/3 sable3/10 Densité 0,40
10/20 Densité 0,40
Sable siliceux classiqueARGI-OUEST
3/10 Densité 0,2510/20 Densité 0,25
Sable siliceux classiquekRGI-OUEST
3/10 Densité 0,4010/20 Densité 0,40
Sable siliceux classique\RGI-OUEST3/10
Densité > 0,4010/20
BETONS
Dosage cimentpour 1 m 3 debéton
170-180 kg
C . P . A . L . 325
300 à 325 kgC . P . A . L . 325
300 à 325 kgC . P . A . L . 325
350 à 400 kgC . P . A . 400
375 à 400 kgC . P . A . 400
350 à 400 kgC . P . A . 40
Typesde
bétons
Caverneux
Béton plein
léger
Légerporteur
Légerporteur
Porteur
Structure
APPLICATIONS
Remplissage. IsolantCalorifugeageChapes isolantes
Blocs. Eléments manufacturésclassiques. Panneaux et éléments deremplissage. Murs banchés. ChapesBoisseaux de cheminée hauteur d'étage
Panneaux préfabriquésMurs banchésStructures isolantes
Panneaux préfabriquésMurs banchésEléments préfabriqués divers
Préfabrication d'éléments porteursDalles pleines. PlanchersStructures légères
Ossature des bâtimentsPonts. Génie civilDalles. Béton précontraint
CARACTERISTIQUES DES
Résistance àla compressionà 28 jours enbar
20à
30
90a
110
150à
170
150à
180
300à
320
300à
400
Masse volu-mique sèchekg/m 3
600à
800
1 000à
1 100
1 100à
1 200
1 200à
1 300
1 400à
1 600
1 600à
1 800
BETONS
Coefficient deconduct!vitéthermiqueKcal/m/h/°C
0,15à
0,20
0,20à
0,30
0,30à
0,40
0,40à
0,45
0,45à
0,60
- 19 -
D'autres recherches sont actuellement effectuées pour des matériaux
ou emplois nouveaux (panneaux de plâtre à structure de granulats légers,
granulats légers pour l'agriculture etc.].
5. La tuilerie-briqueterie française (T.B.F.)
16270 Roumazières-Loubert [Tél. [45] 95.62.24], dirigée par Monsieur
MAURY-LARIBIERE.
Elle produit un agrégat d'argile expansée "ARGI-16" à raison de
20Q mVjour en 1973 et verra sa production passer à 400 mVjour en 1974.
L'usine d'argile expansée est très récente (juillet 1972]. Son ensemble
de cuisson-expansion est du type à "deux tubes et trois brûleurs".
Le CERIC a été maître-d'oeuvre de la construction de l'usine
(investissement proche de 5 000 000 F). Le schéma du processus d'expansion
d'ARGI 16 est le même que celui d'ARGI-OUEST.
L'argile, trop ferrugineuse pour l'emploi en tuilerie, provient
du même gisement qui alimente la très moderne usine de production de tuiles
(à noter, en particulier, la presse automatique à impulsions électriques].
Un adjuvant, 0,3 % de fuel, permet une régulation mais n'étant pas de grande
nécessité, il va être supprimé prochainement ; il est ajouté durant l'opération
de malaxage-humidification, avant granulation et séchage.
Les granulats "ARGI 16" sont classés en trois catégories :
Granulometrie
Densité vrac
usuelle
moyenne
Densité du béton obtenu
Résistance àbéton obtenu
ConductivitéKcal/m/h/°C
la compression du(après 28 jours)
thermique utile en
0/3
de
de
de
de
ARGI-16ultra-léger
.3/10.10/20
0,25 à 0,30
0,60 à 1,00
30 à 100 bars
0,2 à 0,4
ARGI-16léger porteur
0/3
de
de
de
de
.3/10.10/20
0,40 à 0,45
1,00 à 1,50
120 à 200 bars
0,4 à 0,7
ARGI-16semi-lourd
0/3.3/10.10/20
? 0,50
> 1,70
> 300 bars
de 0,7 à 1,1
- 20 -
Un centre de distribution très élaboré permet aux camions venant
se charger de recevoir un mélange demandé, simplement programmé sur pupitre
de commande. Cet ensemble de distribution doit être doublé en 1974.
Le prix de vente des granulats est de 42 F/m3. Le prix de revient
aux environs de 30 F/m3 (avant augmentation du fuel]. La production de 1973
s'est orientée vers deux utilisations principales :
- livraison aux Etablissements GELIS et Cie (tuilerie-
briqueterie] à 31770 Colomiers (près Toulouse] pour une
fabrication de panneaux et planchers précontraints "FABRE" ;
- préparation de blocs légers dans une nouvelle usine T.B.F.-
Précéco (préfabrication céramique du centre-ouest] à
16270 Chasseneuil.
Deux fois plus légers (1 000 Kg/m3] que les blocs de béton normal,
les blocs de béton léger "T.B.F.-ARGI 16", livrés sous housse plastique, se
posent selon les règles relatives aux blocs de béton normal (D.T.U. n° 20].
Les caractéristiques d'isolation thermique des murs finis sont
les suivantes :
Dimensionbloc en
15
17,
20
22,
25
x 30 x
5x30 x
x 30 x
5x30 x
x 30 x
ducm
50
50
50
50
50
Nombre delames d'air
2
2
2
2
3
Caractéristiques physiquesfini
Epaisseuren cm
17,5
20,0
22,5
25,0
27,5
Coefficient =K = kcal/m7h/°
Béton léger
1,55
1,45
1,35
1,25
1,20
Béton
l
1
l
du mur
C
normal
-
-
,70
,65
,63
- 21 -
La résistance mécanique des blocs est supérieure à 25 bars (L 25)
ou 40 bars (L 40) conformément à la norme NFP 14.304.
L'usine de Chasseneuil "T.B.F.-Précéco" prépare également des
éléments "NORMATEC", en béton d'argile expansée "ARGI-16", pour maisons
individuelles de norme P. 01.101.
La Direction de la tuilerie briqueterie française s'intéresse
également aux essais de préparation de briques "Thermomousse" à pores
très fins et, en association avec les tuiliers-briquetiers GUIRAUD et
GELIS, participe à la direction à Bordeaux d'une usine de béton "prêt
à l'emploi" et d'un magasin de produits de terre cuite (Tuilerie briqueterie
d'Aquitaine, T.B.A.).
6. Les Etablissements GELIS et Cie,société anonyme au capital de 3 000 000 F, 3177G Colomiers,
(Tél. (61) 86-71-65) Télex 52365 gélibriq Colmi. R.C. Toulouse 55 B 273.
Ils ont débuté en 1972 une production très réduite d'argile expansée de l'ordre
de 5 000 t/an. Actuellement cet ensemble de cuisson est stoppé. En effet
l'argile pouvant s'expanser est en trop faible quantité dans le gisement
de la tuilerie-briqueterie. Pour assurer ses fabrications de panneaux
et planchers précontraints "FABRE", les Etablissements GELIS et Cie
s'alimentent en ARGI-16 à Roumazières à raison de 60 à 100 mVjour.
Cette société produit actuellement plus de 40 000 tonnes par mois
de briques creuses, porteuses, de parement et de tuiles, de hourdis, de
boisseaux, etc. dans quatre usines très importantes : Loudet, Dumaine I, II
et III. La carrière qui fournit l'argile s'étend sur 25 hectares. La pros-
pection commerciale porte sur trois régions économiques : Midi-Pyrénées,
Languedoc-Roussi lion, Bordeaux-Aquitaine.
7. Les tuileries briqueteries du Lauragais, GUIRAUD Frères,114 Bd de l'Embouchure 31 - Toulouse (Tél. 47.34.31, 32. 33) Télex 57.806
Elles ont de nombreuses filiales de production de briques et de préfabrications.
Ce groupe très important apparaît comme le n° 1 français de la briqueterie
et la tuilerie. De gros développements sont en cours pour une meilleure
diffusion des panneaux précontraints (plus d'un million de m2 par an) et
de vente de pavillons préfabriqués.
22 -
Au Laboratoire central de Castelnaudary s'élaborent les produits
futurs, en particulier des éléments en thermo-mousse à base d'argile à
tuile, cuite à 1 250 - 1 300°.
ANNEXE III - LES USINES DE PRODUCTION ETRANGERES, EXPORTANT VERS LA FRANCE
La Belgique, qui a déjà une production potentielle de près d'un
million de tonnes, est susceptible d'approvisionner le Nord et la région
parisienne par la production de deux usines proches de la frontière.
Une de ces usines productrices de granulats légers de bonne
qualité a repris plusieurs fois des marchés laissés sans suite par la
carence de production de l'usine française de Watten.
1. L'argile expansée ISOL produite par la Compagnie des ciments belges
(B.7530 Gaurain - Ramecroix - Belgique Tel : Tournai (69) 466-21, Télex
571.40 CCB) est actuellement rencontrée fréquemment sur le marché français.
La Compagnie des ciments belges "C.C.B.", société anonyme au
capital de 900 millions de francs belges, a été constituée en 1957 suite
à la fusion de quatre sociétés cimentières et carrières du Tournaisis.
Actuellement, son immobilisation brute s'élève à plus de 3 milliards de
francs belges.
Elle exerce ses activités industrielles sur quatre plans :
- l'exploitation des carrières (La carrière de Gaurain qui
exploite un gisement de calcaire dur, à teneur relativement
élevée en silice, atteint un débit horaire de 3 000 tonnes) ¡
- la préparation de ciments ;
- la préparation de granulats légers ;
- la préparation de bétons "prêts à l'emploi".
La matière première de l'ISOL est une argile yprésienne de "recou-
vrement" des calcaires. Après différentes opérations d'homogénéisation, de
broyage et de laminage, l'argile est extrudée sous vide à travers des fi-
- 23 -
lières et découpée en éléments parfaitement calibrés. Elle passe ensuite
dans un four rotatif où elle est cuite à environ 1 200°C.
Deux classes d'ISOL sont présentées actuellement :
1/ ISOL "léger" qui par tamisage des produits cuits est séparé en 3 calibres :
gros : 16/20 mm masse volumique : 400 kg/m3
moyen : 4/10 mm masse volumique : 450 kg/m3
fin : 0/5 mm masse volumique : 650 kg/m3
2/ ISOL "S" présenté en un seul calibre :
grains 4/12 mm masse volumique : 650 kg/m3.
La possibilité de production de l'usine de Gaurain est de 2 000 m3
par jour mais actuellement les granulats d'argile expansée sont produits de
juin a décembre seulement. La vente est orientée pour sa plus grosse part
vers la France.
2. La société AGRAL,
filiale de S.A. Ciments d'Obourg (1000 Bruxelles, Belgique) et des Houillères
de Belgique, prépare des granulats de schistes expansés.
C'est 1'AGRAL 650 qui a été choisi comme granulat léger pour la
construction des planchers du nouveau centre d'affaires des Hauts-de-Seine
à Nanterre. L'entreprise, chargée de la réalisation de ce centre d'affaires,
consciente de l'avenir réservé aux bétons légers (Fougerolle Construction), a
décidé avec l'accord du maître-d'ouvrage et des bureaux d'étude et de contrôle
(SOFRACIM, Cabinet Jean DARRAS, Omnium technique OTH, Bureau international
d'étude et projets (BIEP), Bureau Veritas) de réaliser les dalles de plancher
en béton de granulats de schistes expansés (Le béton rationel contrôlé
BRC). Ce sont des dalles de 1 400 m2 ayant de 7,30 à 7,50 m de portée, en
24 cm d'épaisseur, dont les surcharges varient de 250 à 400 kg/m2 suivant
les endroits.
Quelques difficultés se sont fait jour au début du coulage, les
ouvriers ayant tendance à trouver le béton trop sec et devant apprendre à
vibrer à l'aiguille et à la règle un matériau ne réagissant pas comme le
béton ordinaire. L'expérience est une réussite et peut-être, forte de cet
essai, l'équipe qui l'a mené à bien franchira bientôt une autre étape vers
la construction systématique d'ensembles d'habitations à base de granulats
- 24 -
légers.
La production de l'usine d'AGRAL est de 60 000 t/an environ.
Jusqu'à octobre 1973 une grande partie de la production était exportée
vers la France à des prix assez bas ¡ depuis* les prix df' achats plus
élevés en Allemagne Fédérale ont fait supprimer les ventes vers la France,
ANNEXE IV - LES DIFFERENTS COEFFICIENTS DE L'ISOLATION THERMIQUE
X : conductivité thermique utile (pour un matériau)
K : coefficient de transmission thermique utile (pour une surface)
G : coefficient volumique de déperditioncalorifique (pour un volume).
X = W/m.°C (Système Légal) ou Kcal/m/h/.°C (Système ancien usuel)
K = W/m.2oC " ou Kcal/m2/h/.°C
G - W/m3oC " ou Kcal/m3/h/.°C
Les valeurs légales sont numériquement plus faibles que les
valeurs exprimées dans le système ancienlusuel (multiplicateur de passage :
0,860). Pour le système ancien usuel plus élevé en valeur, le multiplicateur
des valeurs du système légal est de 1,163 -
w = watt,
m = mètre
°C = degré Celsius
Kcal = Kilocalorie
h = heure.