situation économique dans la métallurgie · générale des douanes, dares, acoss, eurostat, ocde...
TRANSCRIPT
Situation économique dans la métallurgie
Service des études économiques
Septembre 2018
2
- Les données contenues dans ce document relèvent
exclusivement du champ de la métallurgie. Celui-ci recouvre
les codes de la nomenclature d’activité française 24 à 30,
ainsi que les codes 32 et 33 (NAF rév.2, 2008).
- Les sources utilisées sont les suivantes : Insee, Direction
générale des douanes, Dares, Acoss, Eurostat, OCDE et
ONU.
- A plusieurs reprises, les statistiques sont renseignées pour le
premier semestre 2018, lesquelles permettent d’apprécier au
plus près l’évolution de la conjoncture dans la branche. A
défaut, les années 2017 ou 2016 sont connues.
À NOTER
1. ACTIVITÉ, MARGES ET COMMERCE EXTÉRIEUR
1.1. ACTIVITÉ
5
PRODUCTION MÉTALLURGIQUE EN FRANCE
Après un bon cru 2017, l’activité dans la branche s’est tassée au 1er semestre 2018. Selon les
enquêtes mensuelles de branches publiées par l’Insee, elle demeure en retrait de 10 % en volume
par rapport à son pic de 2008.
Source : Insee
80
82
84
86
88
90
92
94
96
98
100
T1 2018 = 100
en volume
6
TAUX D’UTILISATION DES CAPACITÉS DE PRODUCTION DANS LA BRANCHE
Le taux d’utilisation des capacités se situe à présent clairement au-dessus de sa norme passée.
Malgré la grande récession de 2009 et la fermeture de nombreux sites, celles-ci se sont maintenues
dans la branche grâce à la vigueur des investissements ces dernières années.
Sources : Insee, calculs UIMM
70%
72%
74%
76%
78%
80%
82%
84%
86%
88%
90%
moyenne 2000-2018
7
INVESTISSEMENTS DES ENTREPRISES DE LA MÉTALLURGIE
Les investissements de la branche en capital fixe ont grimpé de 9 % en valeur entre 2013 et 2016,
stimulés par les dépenses en recherche et développement, et, en fin de période, par la mesure de
suramortissement. Le mouvement s’est poursuivi l’an passé (sans doute + 5 % au moins) en lien avec
le rétablissement de la confiance des chefs d’entreprise et la faiblesse prolongée des taux d’intérêt.
Source : OCDE (comptes nationaux)
90
95
100
105
110
115
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2000 = 100
en euros courants
8
RÉPARTITION DES CONSOMMATIONS INTERMÉDIAIRES DES ENTREPRISES MÉTALLURGIQUES EN 2016 (EN % DU TOTAL)
Dans la branche, la part des produits manufacturés dans le total des intrants atteint 76 % (dans
l’industrie manufacturière, où le besoin en produits énergétiques est plus élevé, le ratio s’inscrit à
63 %). Plus de la moitié des consommations intermédiaires utilisées proviennent de l’étranger.
Source : Insee (comptes nationaux)
Produits manufacturés; 76,3 % (dont 85 % de produits
métallurgiques)
Services (activités administratives et
juridiques, ingénierie, transport et finance); 18,8 %
Energie; 4,2 %Produits de la
construction; 0,6 %
9
RÉPARTITION DE LA VALEUR AJOUTÉE PAR SOUS-SECTEUR DE LA BRANCHE EN 2016 (EN % DU TOTAL)
La valeur ajoutée dégagée par les entreprises relevant des codes NAF 24 et 25 représente 22 % de la
valeur ajoutée totale de la branche. Le ratio calculé pour les matériels de transport autres que
l’automobile, à 14,4 %, a grimpé de près de 6 points par rapport à 2005.
Source : Insee (comptes nationaux)
Métallurgie (sidérurgie et métaux
non ferreux)
Produits métalliques
Produits informatiques et
électroniques
Equipements électriques
Machines et équipements
Automobile
Autres matériels de transport
Réparation de machines
Autres (médical, horlogerie, lunetterie)
4,5 %
17,6 %
4,6 %
6,1 %
10,9 %
19,8 %
10,4 %
14,4 %
11,8 %
10
RAPPORT ENTRE LA VALEUR AJOUTÉE DES ENTREPRISES MÉTALLURGIQUES ET CELLE DES ENTREPRISES MANUFACTURIÈRES (2015 OU 2016)*
Dans l’Hexagone, la valeur ajoutée réalisée par les entreprises de la branche représente plus de la
moitié de celle du secteur manufacturier. C’est plus qu’observé dans le sud de l’Europe mais
nettement moins qu’en Allemagne où le ratio dépasse 68 % depuis 2011.
Source : Eurostat (comptes nationaux)
68,4
61,6 60
5551,5
49,3 49,347,3
35,9 35,133,3
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
55
60
65
70
75
* y compris le code NAF 31 (meubles), qui n’a pas pu être isolé.
en % de la valeur ajoutée manufacturière
1.2. MARGES D’EXPLOITATION
12
TAUX DE MARGE DANS LA BRANCHE MÉTALLURGIQUE
Le taux de marge s’est fortement redressé en 2015, pour l’essentiel grâce à la chute de l’euro contre le
dollar. Une stabilisation a été observée l’année suivante (32,5 %), de sorte que le ratio atteignait à
peine son niveau d’avant la grande crise de 2008-2009. L’an passé, un léger reflux est probablement
intervenu sous l’effet des moins bonnes performances enregistrées dans les matériels de transport.
Source : Insee (comptes nationaux)
25
27
29
31
33
35
37
39
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Excédent brut d’exploitation / valeur ajoutée
moyenne 2000-2016
en %
13
IMPÔTS INDIRECTS NETS DE SUBVENTIONS DANS LA BRANCHE
La mise en œuvre du CICE, comptabilisé comme une subvention par l’Insee, a conduit à une baisse
de 1,25 point de valeur ajoutée des impôts indirects entre 2013 et 2016 dans la métallurgie. Elle a
néanmoins eu un effet plus modeste que dans les autres secteurs de l’économie (services) où les
rémunérations sont inférieures à celles versées dans notre branche.
Source : Insee (comptes nationaux)
2,5
2,8
3,0
3,3
3,5
3,8
4,0
4,3
4,5
4,8
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
en % de la valeur ajoutée
Réforme de la taxe
professionnelle
CICE et pacte de
responsabilité
14
TAUX DE MARGE PAR SOUS-SECTEUR EN 2016
La moyenne de 32,5 % cache de fortes disparités sectorielles. Le taux de marge calculé pour les
secteurs des matériels de transport représente le double de celui des entreprises productrices de
biens métalliques.
Source : Insee (comptes nationaux)
48,1
44,5 44,1
33,5
29,9 29,1
23,6
19,9
0
10
20
30
40
50
60
en % de la valeur ajoutée
15
EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION DANS LA MÉTALLURGIE
L’excédent brut d’exploitation dégagée par les entreprises françaises représentait plus de 42 % de
celui des entreprises allemandes au début des années 2000. Signe de la dégradation de la
compétitivité de notre tissu productif, le ratio a plongé de moitié en l’espace d’une décennie, avant de
rebondir légèrement en 2015, dernier point de comparaison possible.
Sources : Insee, OCDE (comptes nationaux)
17
22
27
32
37
42
47
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
FRANCE
ALLEMAGNE
en %
1.3. COMMERCE EXTÉRIEUR
17
CLASSEMENT MONDIAL DES 10 PREMIERS PAYS EXPORTATEURS DE PRODUITS MÉTALLURGIQUES EN 2016*
La France était le quatrième exportateur mondial de produits métallurgiques en 2007. Elle se situe
désormais en septième position, intercalée entre le Mexique et l’Italie. L’Allemagne occupe la tête au
sein de l’OCDE. En dehors de cette zone, seule la Chine fait mieux, en dépit d’un recul de ses ventes
en 2016.
Source : ONU
1 216
792
646
463
359
263 242 224 202 175
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1 000
1 100
1 200
1 300
1 400
en milliards de dollars
*codes des produits retenus dans le système harmonisé du commerce international :
67 ; 68 ; 69 ; 7 ; 87 ; 89,1 ; 89,7 ; 89,8
18
EXPORTATIONS FRANÇAISES DE PRODUITS MÉTALLURGIQUES (HORS MATÉRIEL MILITAIRE)
Les expéditions hors de nos frontières ont augmenté de près de 4 % en valeur en moyenne annuelle
2017, avant de plafonner au premier semestre 2018. Celles adressés à nos principaux partenaires
européens sont particulièrement dynamiques, sauf en Allemagne où elles sont à peu près stabilisées.
Source : Direction générale des douanes
50
52
54
56
58
60
62
64
en milliards d’euros par trimestre
19
CLASSEMENT DES PRODUITS MÉTALLURGIQUES EXPORTÉS
Trois des cinq premiers produits exportés depuis la France relèvent de notre branche. Ceux de la
construction aéronautique occupent de très loin la première place (53 % d’entre eux correspondent à
des livraisons d’Airbus). Au total, les ventes de produits métallurgiques représentent plus de la moitié
de celles de l’ensemble des biens.
Source : Direction générale des douanes
0 10 20 30 40 50 60
Composants et cartes électroniques
Métaux non ferreux
Machines diverses d'usage spécifique
Coutellerie, outillage, quincaillerie
Appareils de mesure, d'essai et de navigation
Produits sidérurgiques
Équipements pour automobiles
Matériel électrique
Machines et équipements d'usage général
Construction automobile
Construction aéronautique et spatiale
Classement des principaux produits métallurgiques exportés par la France du T3 2017 au T2 2018
en milliards d’euros
20
CLASSEMENT DES PRINCIPAUX CLIENTS
L’Allemagne demeure notre partenaire privilégié, les exportations métallurgiques françaises s’élevant
à près de 41 milliards d’euros lors des quatre derniers trimestres connus. Les Etats-Unis, jusque-là
notre deuxième acheteur, sont en passe d’être rejoints par l’Espagne, dont la demande se montre
particulièrement dynamique ces derniers trimestres. L’Asie a capté 15 % de nos ventes en 2017 contre
10 % huit ans auparavant. Enfin, aucun pays africain n’est présent dans ce classement, ni même
parmi les vingt premiers (le Maroc est vingt-et-unième et l’Algérie vingt-sixième).
Source : Direction générale des douanes
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Les 10 principaux importateurs de produits métallurgiques en provenance de France du T3 2017 au T2 2018
en milliards d’euros
21
SOLDE COMMERCIAL MÉTALLURGIQUE
Le déficit extérieur français des échanges de biens métallurgiques est compris entre 7 et 9 milliards
d’euros par trimestre depuis le début 2017. Pourtant, l’excédent de la balance des produits de la
construction aéronautique et spatiale (Airbus) s’est sensiblement accru.
Source : Direction générale des douanes
-10
-8
-6
-4
-2
0
2
en milliards d’euros par trimestre
2. EMPLOI ET SALAIRES
2.1. EMPLOI
24
EMPLOI SALARIÉ DANS LA MÉTALLURGIE EN 2015
En 2015, la métallurgie employait plus de 28 millions de salariés dans l’OCDE, dont la moitié dans
l’Union européenne. La France se situe à la sixième place sur trente-six.
Source : OCDE (statistiques structurelles d’entreprises)
7 481 354
4 469 102
1 617 9271 435 549
1 226 173966 957
728 761 697 372
0
1 000 000
2 000 000
3 000 000
4 000 000
5 000 000
6 000 000
7 000 000
8 000 000
* 2014
25
RÉPARTITION DU NOMBRE DE SALARIÉS DE LA BRANCHE PAR TAILLE D’ENTREPRISE EN 2015
En France, près de la moitié des salariés de la métallurgie occupe un poste dans des entreprises de
250 salariés ou plus, proportion équivalente à la moyenne de l’OCDE. Le poids des PME est
particulièrement élevé en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni.
Source : OCDE (statistiques structurelles d’entreprises)
8% 4%12% 13% 10%
6% 5% 8% 9%
18%
13%
31% 25%
21%
14% 13%13%
19%
22%
22%
26%
23%
27%
18% 25%28%
24%
53%60%
31%39% 42%
62%57%
52% 49%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
France Allemagne Italie Espagne Royaume-Uni* Etats-Unis RépubliqueTchèque
Pologne OCDE
1 à 9 10 à 49 50 à 249 250 et plus* 2014
26
EMPLOI SALARIÉ DANS LA MÉTALLURGIE
Après plusieurs années de repli, l’emploi a légèrement augmenté dans la métallurgie française en
2017 (+ 0,1 % sur un an à la fin 2017). Une fois l’intérim réaffecté, l’amélioration a été nettement plus
marquée puisque les effectifs ont rebondi de 1,7 %. Au premier semestre 2018, l’emploi s’est de
nouveau infléchi à la baisse, en réaction au trou d’air d’activité.
Sources : Insee, Dares
82
84
86
88
90
92
94
96
98
100
102T1 2008 = 100
Emploi hors intérim
Emploi y compris intérim
27
TAUX DE RECOURS À L’INTÉRIM DANS LA MÉTALLURGIE
Le nombre d’intérimaires dépasse désormais 150 000 dans notre branche. Avec une progression de
15 % l’an en moyenne ces derniers trimestres, le taux de recours s’est sensiblement redressé,
dépassant la barre des 10 %. L’indicateur s’établit entre 6 % dans la fabrication de produits
électroniques et 13 % dans l’ensemble des matériels de transport (il est sans doute supérieur à 15 %
dans l’automobile, contre 8 % dans les autres matériels de transport).
Sources : Insee, Dares
0%
2%
4%
6%
8%
10%
12%
Taux de recours = intérimaires / (salariés + intérimaires)
28
DÉCLARATIONS PRÉALABLES À L’EMBAUCHE DANS LA MÉTALLURGIE
Près de 270 000 recrutements* (hors intérim) ont été effectués par les établissements de la métallurgie
en 2017 en France, en hausse de 8,5 % sur un an. Le mouvement s’est poursuivi au premier semestre
2018, tiré par les embauches en CDI. Celles-ci augmentent en effet de plus de 15 % l’an, de sorte
qu’elles représentent désormais plus de la moitié des recrutements.
Source : Acoss
0
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
35 000
40 000
* Le champ retenu ici est plus large que celui de l’Observatoire de la métallurgie,
notamment parce que les recrutements intra-sectoriels sont comptabilisés.
CDD ˂ 1 mois
CDI
CDD ˃ 1 mois
29
RÉPARTITION DE L’EMPLOI MÉTALLURGIQUE PAR TYPE DE CONTRAT
La proportion de salariés en CDI dans la métallurgie évolue autour de 89 % depuis de nombreuses
années. A titre de comparaison, le ratio s’inscrit à 85 % lorsqu’il est mesuré sur le champ de
l’ensemble de l’économie.
Source : Insee (enquêtes emploi 2003-2016)
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
CDI CDD Intérim Autres*
* notamment l’apprentissage
2.2. SALAIRES
31
RÉMUNÉRATION MOYENNE EN 2016
Le salaire par tête dans la métallurgie est supérieur de 9 % à la moyenne de l’industrie et de 24 % à
l’ensemble des secteurs marchands. Dans la branche, la rémunération moyenne en 2016 s’établit
entre 37 000 € dans le travail des métaux et 58 000 € dans les matériels de transport.
Source : Insee (comptes nationaux)
36 433
44 950
41 144
39 145
35 538
20 000
25 000
30 000
35 000
40 000
45 000
50 000
Ensemble des secteursmarchands
MÉTALLURGIE Industrie Construction Services
Rémunération brute moyenne des salariés en France en 2016(salaire de base + primes + heures supplémentaires + participation + intéressement + etc.)
en euros
32
PRODUCTIVITÉ ET SALAIRES DANS LA MÉTALLURGIE
Entre 2000 et 2016, les salaires dans la métallurgie ont progressé plus vite que la productivité : + 53 %
contre + 43 %. Après une période plus favorable aux premiers (+ 3,2 % l’an contre 1,9 % entre 2000 et
2008), la productivité est globalement apparue plus dynamique jusqu’en 2015, mouvement qui s’est
interrompu l’exercice suivant.
Source : Insee (comptes nationaux)
90
100
110
120
130
140
150
160
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
2000 = 100
en euros courants
Salaire moyen par tête
Productivité
33
COMPARAISONS INTERNATIONALESDU SALAIRE MOYEN DANS LA MÉTALLURGIE
L’écart entre la France et l’Allemagne, qui avait atteint un pic en 2009 (17 points) a partiellement été
comblé depuis (11 points en 2015) : les salaires ont gagné en dynamisme outre-Rhin en raison de la
bonne tenue de la conjoncture, alors qu’une modération se produisait dans l’Hexagone. Lors des
quinze dernières années connues, la hausse des rémunérations a été particulièrement élevée en
Espagne (+ 72 %).
Source : Eurostat (comptes nationaux)
100
110
120
130
140
150
160
170
180
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Zone euro Allemagne Espagne France Italie
2000 = 100
UIMM – 56 avenue de Wagram75854 Paris cedex 17
Tél. 01 40 54 21 44e-mail : [email protected]
www.uimm.fr
@uimm