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Christophe Heuzet - Julie Barciet DESS Ingénierie Financière 2003 / 2004 Mémoire d’entreprise 1 DESS INGENIERIE FINANCIERE 2003 / 2004 LA SOCIETE GENERALE

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Christophe Heuzet - Julie Barciet

DESS Ingénierie Financière 2003 / 2004 Mémoire d’entreprise

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DESS INGENIERIE FINANCIERE 2003 / 2004

LA SOCIETE GENERALE

Christophe Heuzet - Julie Barciet

DESS Ingénierie Financière 2003 / 2004 Mémoire d’entreprise

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Sommaire 1 Introduction 4

PPAARRTTIIEE 11 :: PPRREESSEENNTTAATTIIOONN DDUU GGRROOUUPPEE SSOOCCIIEETTEE GGEENNEERRAALLEE.. 1.1. Le groupe 5 1.2. Les activités 5 1.3. L’actionnariat 6 1.4. L’histoire récente 7 PPAARRTTIIEE 22 :: AANNAALLYYSSEE GGLLOOBBAALLEE DDUU GGRROOUUPPEE SSOOCCIIEETTEE GGEENNEERRAALLEE..

2.1 . Analyse interne 9 - Forces et faiblesses.

2.2 . Analyse externe 10

- opportunités menaces 2.3. La Stratégie 2002 du groupe Société Générale.

2.3.1. Poursuite du développement commercial 12 2.3.2. Abaissement du point mort 13 2.3.3. Poursuite des efforts pour améliorer le profil de risque 13

Sommaire du rapport d’entreprise

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PPAARRTTIIEE 33 :: AANNAALLYYSSEE FFIINNAANNCCIIEERREE DDEE LLAA SSOOCCIIEETTEE GGEENNEERRAALLEE..

3.1. Analyse de l’exploitation 14

3.1.1. Analyse du Produit Net Bancaire 14 3.1.2. Analyse des frais généraux à travers le coefficient d’exploitation 18 3.1.3 Analyse du coût du risque 19

3.1.4. Analyse du résultat et de la performance 21 3.1.5 Résultats de l’exercice 2003 22

3.2. Analyse du bilan 23 3.2.1. Le bilan consolidé du groupe 23

3.2.2. Le niveau des Capitaux Propres 24 3.2.3. Le niveau de Fonds Propres 25

3.2.4.Allocation des Fonds Propres 27

Synthèse 28

PPAARRTTIIEE 44 :: AANNAALLYYSSEE BBOOUURRSSIIEERREE..

4.1 Evaluation de la valeur du titre 30 4.1.1 Détermination du bénéfice net par action 31

4.1.1.1 Nombre de titres retenus 4.1.1.2 Le BNPA 32

4.1.2 Détermination du dividende par action 33 4.1.3 Taux de rendement pour l’actionnaire 35 4.1.4 Taux de rentabilité exigé par l’actionnaire 36 4.1.5 Taux de rentabilité obtenu par l’actionnaire 39 4.1.6 Le flottant 40 4.1.7 La capitalisation boursière 42

4.2 Rentabilité et mesure du risque de marché 43 4.2.1 Risques de marché 43

4.2.2 Calcul de la Value at Risk (VaR) 44

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4.3 Valorisation du groupe et mesure de la performance 46 4.3.1 Le Price Earning Ratio (PER) 46 4.3.2 Le ratio de Marris 48

4.4 Un classement quelque peu révélateur 48 4.4.1 Marchés de capitaux en zone euro 48 4.4.2 Financements structurés 49 4.4.3 Produits dérivés (vanille, exotique,…) 49 4.4.4 Opérations de fusions acquisitions et cessions 49

Synthèse 50 CCoonncclluussiioonn 5511 BBiibblliiooggrraapphhiiee 5533

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INTRODUCTION

La création de la Société Générale remonte au 4 mai 1864, date du décret d'autorisation signé par Napoléon III. A ce titre cette banque fait partie historiquement des trois grandes banques françaises avec le Crédit lyonnais et la BNP. Les premiers statuts reflètent d'emblée les ambitions de la banque. Au fil du temps la banque s’est beaucoup développée suivant les évolutions des métiers de la banque. Mais ce sont au cours des 20 dernières année que les mutations structurelles induites par la déréglementation du secteur bancaire et des marchés financiers ont beaucoup contribué à de profonds bouleversements. La déréglementation du secteur bancaire français, intervenue au milieu des années 80 a mis fin au "cloisonnement" du système bancaire français, et a encouragé le développement des activités de marché ainsi que leur poids dans le total des opérations. La société générale de part son ancienneté est une des banques qui a du le plus muter en se réformant structurellement et en adoptant des nouvelles stratégies tenant compte de ses mutations.

La Société Générale est désormais une banque ou la diversité des métiers est un défi permanent et doit accompagner les évolutions majeures d’un Groupe en croissance constante sur l’ensemble de la planète et prendre en compte les problématiques propres à chacun de ses métiers, tout en étant porteuse de cohésion. Le groupe a donc une vocation de leader sur le marché français et européen. Elle compte des implantations dans le monde entier, une centaine d'agences en France et plus de 14 millions de clients en banque de détail. La concurrence forte que se livrent en permanence les acteurs bancaires européens remet, chaque année, en cause la stratégie du groupe et les places de leadership de la banque sur ses différents métiers. Le but de cette étude sera donc dans un premier temps de présenter brièvement le groupe. Ensuite, nous le situerons dans son environnement et comparativement à ses concurrents afin de dégager ses atouts et ses faiblesses de même que les opportunités à saisir ou les menaces susceptibles de remettre en cause sa croissance. Nous ferons ensuite une analyse financière sur le groupe. L’enjeu de cette partie de l’étude est de savoir si la générale est suffisamment bien adaptée, notamment de part sa taille, à un environnement bancaire moderne très concurrentiel et en très forte mutation ces dernières années. On a pu assister, en effet, a des rapprochements bancaires entre différents acteurs majeurs du secteur bancaire. La société générale a bien tenté de se rapprocher de la banque Paribas mais cette opération fut un échec en raison de la réussite de l’OPA de la BNP sur la même banque. L’enjeu de la dernière partie portant sur l’analyse boursière sera donc de savoir dans quelle mesure, l’absence de rapprochement du groupe SG est préjudiciable ou pas sur l’avenir de la banque et notamment son indépendance. Le groupe est il une cible ? Quelles sont les perspectives ?

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1.1 Profil du groupe. Afin de donner une 1ère image du groupe société générale, nous avons fait cette petite fiche signalétique très synthétique qui permet de situer le groupe dans son environnement concurrentiel. • Groupe société générale : 1ère banque de détail non mutualiste en France. 5ème groupe bancaire de la zone Euro. 3ème banque de financement et d’investissement de la zone Euro. 9ème capitalisation boursière de la place de Paris. (24 milliards d’euros.) Plus de 14.7 millions de clients. 88 000 personnes dans le monde. Notation: AA- (standards & Poor’s) Aa3 (Moody’s) AA- (Fitch) On peut déjà noter les bonnes positions concurrentielles du groupe au niveau européen. A noter également la dégradation de la note de AA en AA- qui peut être un handicap notamment pour le métier de banque d’investissement.

1.2. Les activités. La Société Générale est le 3e groupe bancaire français. La société générale est un acteur dit « universel » dans le secteur bancaire car elle présente la particularité d’être sur tous les métiers de la banque. On peut ainsi décomposer l’activité bancaire en trois grands métiers :

Ø La banque de détail. Son activité est essentiellement centrée sur la clientèle particulière.

Ø La banque d’investissement. Son activité est centrée sur la clientèle professionnelle. Ø La gestion d’actifs. Activité centrée aussi bien sur la clientèle professionnelle que

celle des particuliers.

PARTIE 1 : PRESENTATION DU GROUPE SG.

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Le produit net bancaire par activité se répartit comme suit : n Banque de détail (60 %) : activités de banque de réseau en France (2 707 agences

Société Générale et Crédit du Nord ; 8,1 millions de clients) et à l'international (4,8 millions de clients ; 1 232 agences dans 26 pays), de services financiers spécialisés (crédit à la consommation, crédit-bail, location longue durée et gestion de flottes automobiles, location d'actifs informatiques), de services titres, d'assurance et de courtage en ligne (Boursorama ; N° 1 français).

n Banque de financement et d'investissement (32 %) : financements spécialisés (de

projets, d'acquisitions, etc.), interventions sur les marchés actions, de taux, de change et de matières premières, opérations sur actions, conseil en fusions acquisitions, capital investissement et activités de banque commerciale.

n Gestion d'actifs (8 %) : 268,8 MdsEUR d'actifs gérés répartis entre gestion mobilière

(86,2%) et gestion privée (13,8%).

1.3. L’actionnariat.

Une grande partie du capital est autocontrôlé. En effet on peut voir qu’il y a 6% d’autocontrôle direct et 8% détenu par les salariés (plutôt fidèle au groupe). On peut également remarquer la grande part du flottant dans le capital du groupe. Nous en verrons les conséquences dans la partie analyse boursière.

Actionnariat

8%6%

3%

2%

2%

72%

3%4%

Salariés

Autocontrôle

Aviva

Groupama

Meiji Life InsuranceCompany Caisse des Dépôts etConsignations Peugeot

Autres

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1.4. L'évolution récente : 1991-2001 Pour resituer le contexte des dernières années de la vie du groupe, nous allons présenter un rapide historique récent du groupe. Le but est de rappeler les derniers faits marquants pouvant agrémenter et comprendre les conclusions de l’analyse financière et boursière qui seront faite par la suite. Au cours de ces dernières années, le groupe Société Générale s'est attaché à développer ses activités autour de trois grands métiers, alliant croissance interne et croissance externe.

q Renforcement de la banque de détail : La banque de détail est renforcée en 1997 par le rachat du Crédit du Nord, témoignant de la volonté du Groupe de tirer parti de la restructuration du système bancaire français. Parallèlement, la Société Générale vise aussi à fidéliser durablement sa clientèle (lancement du numéro de compte invariant, et lancement d'un bouquet d'offres de services regroupés sous le nom de Jazz). En 1998, la Société Générale crée la Direction de la Banque de Détail hors France métropolitaine, marquant ainsi la volonté du Groupe d'en faire un de ses axes stratégiques de développement. Cette activité est également renforcée en 1999 avec les acquisitions réalisées en Roumanie en Bulgarie et à Madagascar.

q Développement de ses activités de gestion d’actifs. Traditionnellement leader en France pour les produits d'épargne financière (SICAV, FCP, épargne salariale), le Groupe développe ses activités de gestions d'actifs : en 1999, sa filiale, Société Générale Asset Management, poursuit la stratégie de croissance de son activité de gestion d'OPCVM en France, et de développement de ses activités à destination de la clientèle de grands investisseurs institutionnels internationaux. Avec le lancement de Société Générale AM UK à Londres et l'acquisition de Yamaïchi au Japon, Société Générale Asset Management a franchi une étape décisive dans son déploiement international et se trouve désormais à même de mettre à la disposition de ses clients une capacité de gestion globale.

q Présence dans les activités de banque privée. La Société Générale est également présente dans les activités de banque privée sur une base mondiale. Après une année 1998 marquée par une stratégie volontariste d'acquisitions, Société Générale Private Banking consolide et développe son action en 1999, dans un contexte de concurrence renforcée.

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q Développement des activités de banque d'investissement et de financement. Sous la marque SG CIB, créée par le Groupe en 1998, la Société Générale développe des activités de banque d'investissement et de financement. Forte d'une base de clientèle solide et d'une capacité d'innovation reconnue par les classements (le Groupe est parmi les leaders mondiaux en dérivés actions, obligations convertibles, financements export...), la Société Générale entend développer ses activités de fusion acquisition, de conseil et d'introduction en bourse grâce au rachat d'établissements spécialisés (Hambros en Grande-Bretagne, Barr Devlin et Cowen aux États-Unis).

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L’analyse globale du groupe est une étude selon la méthode forces et faiblesses qui permet ainsi de mettre en relief les principales caractéristiques du groupe avant 2002 et de comprendre la stratégie mise en place pour les années à venir.

2.1. Analyse interne.

• Forces.

- Le groupe SG fait parti des leaders sur ses trois métiers. Le groupe Société Générale est un acteur majeur sur le territoire français et fait bonne figure au niveau européen.

v Banque de détails : Le groupe est le 5ème groupe bancaire de la zone euro.

v En Gestions d’actifs et gestion privée : Le groupe Société Générale est la 4e banque gestionnaire d’actifs de la zone euro avec 284 milliards d'euros d'actifs gérés ou contrôlés et le 4e acteur européen par les actifs en conservation avec 1165 milliards de dollars

v Banque de financement et d’investissement : SG Corporate & Investment

Banking, la branche de Banque de financement et d’investissement du groupe Société Générale, est la troisième banque de financement et d'investissement de la zone euro par sa capitalisation boursière.

- Le risque est maîtrisé. Le risque est bien maîtrisé jusqu’à 2002 grâce à politique prudente de provisionnement.

PARTIE 2 : ANALYSE GLOBALE.

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• Faiblesses. - Une rentabilité faible relativement. La rentabilité autour des banques françaises est assez basse en comparaison de leurs homologues étrangères. On peut l’attribuer à la législation française mais aussi à un manque de performance dans la modernisation et l’organisation des banques. La rentabilité du groupe SG n’est pas une des plus élevée avant 2002. - Le profil du risque : Le profil du risque ne permet pas de dégager une forte rentabilité pour l’instant. La politique un peu trop prudente ou les activités ne sont pas assez rentables. Les activités du groupe ne présentent pas le meilleur couple risque/rentabilité. - Un coefficient d’exploitation encore élevé. Depuis plusieurs années déjà, le coefficient d’exploitation de la banque est élevé. Or il est un indicateur important pour évaluer la bonne gestion d’une banque. - Une taille du groupe moyenne. L’une des faiblesses de ce groupe est sa taille. Le problème fondamental de la Générale est qu'elle n'est ni assez petite pour être facilement opéable, ni assez grande pour figurer parmi les premiers mondiaux en banque d'investissement. Ce groupe cherche depuis plusieurs années à se marier avec un autre acteur bancaire. Ils ont déjà laissé passer plusieurs occasions de se rapprocher. Le groupe est maintenant un acteur de taille moyenne par son niveau de fonds propres et il a vu ses deux principaux concurrents français (BNP et Crédit agricole) mener des OPA sur des acteurs intéressants. ( Paribas ou SG a été devancé par BNP). La croissance du groupe avant 2002 est donc principalement une croissance interne et quelques acquisitions très ciblées.

2.2. Analyse externe

• Opportunités - Internationalisation : SG est présent dans des régions à fort potentiel de développement comme l’Europe centrale et orientale par exemple, où il est le 4e acteur bancaire.

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- Acquisitions : La société générale a réalisées en 2001 quelques acquisitions comme Komercni Banka (KB) GEFA, ALD et TCW (trust company of the west). Il est probable que le groupe continue à l’avenir à saisir certaines opportunités dans ce domaine. Cela permettra notamment de développer des synergies et d’obtenir des effets positifs sur la croissance de ses revenus et faire baisser le coefficient d’exploitation. - Partenariats. Avec le souci de conserver son indépendance et d’obtenir des effets de taille positifs, la société générale peut à l’avenir développer ses partenariats comme elle l’a fait avec la création avec Groupama d’une banque « multi canal » devenue opérationnelle en 2003.

• Menaces : -La crise que l’environnement bancaire a traversée en 2002. En effet, il ne s’agit pas à proprement parler d’une crise de croissance, aucune zone géographique n’ayant connu une véritable récession en 2002, et certaines régions comme l’Europe centrale et orientale ou l’Asie (hors Japon) continuant à connaître une croissance soutenue. Certains évoquent une crise de confiance, résultat de nombreuses incertitudes : politiques (insécurité liée au terrorisme, crise en Irak, etc.), économiques (secteurs des nouvelles technologies, économie allemande, etc.), et d’une défiance vis-à-vis des mécanismes de régulation du marché (en particulier identification tardive de fraudes comptables aux États-Unis). -Une volatilité boursière particulièrement élevée. Les incertitudes se sont traduites par une crise boursière, caractérisée pour les banques par une baisse significative des cours et une volatilité particulièrement élevée. L’indice EURO STOXX BANK s’est établi à 244,77 points en moyenne en 2002, avec un plus haut à 301,1 points le 14 mai 2002 et un plus bas à 160,79 points le 9 octobre 2002. Certains de ces éléments d’incertitudes pourraient perdurer encore quelque temps et contribuer à maintenir un environnement volatil. Compte tenu de ces forces et faiblesses la direction du groupe va pouvoir ensuite construire une stratégie cohérente.

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2.3. Stratégie de la Société Générale.

La stratégie de la SG en 2002 présentée dans cette partie est celle donnée par le groupe sur son site Internet. Le but de cette partie est uniquement de rendre compte des intentions de la banque en matière d’objectifs et de stratégie et non pas de les critiquer. Nous ferons une analyse plus critique de cette stratégie à travers les deux parties suivantes concernant l’analyse financière et boursière. On répondra en effet, à la question : La société générale a t elle les moyens de ses ambitions ? La stratégie s’articule donc autour de trois grands axes importants.

2.3.1. Poursuite du développement commercial. On a pu voir que le groupe disposait de positions concurrentielles intéressantes. Le 1er grand axe de cette stratégie sera donc de renforcer ces positions dans un contexte de forte concurrence.

- Croissance du réseau. Le Groupe continue à développer ses fonds de commerce, quantitativement et qualitativement, que ce soit par croissance organique ou croissance externe

- Le Groupe continuera à investir. En Gestions d’actifs et gestion privée, le Groupe est le 3e acteur bancaire de la zone euro et s’est construit une place de choix dans les métiers de la gestion alternative. Le Groupe continuera à investir en croissance externe de façon à compléter son dispositif en suivant toujours des critères de sélectivité et de rentabilité pour l’actionnaire. Ces investissements prendront la forme d’acquisitions ou de partenariats, qui permettent à la fois de tirer parti des capacités de production existantes du Groupe et d’accroître sa part de marché en ayant accès à de nouveaux clients.

- Amélioration du service. Enfin, le Groupe cherche à toujours mieux servir ses clients et à adapter son organisation en conséquence. C’est dans cet esprit que la fonction commerciale du pôle Banque de financement et d’investissement a été restructuré en 2002, avec la création de la Direction “Corporates & Institutions”, qui aura pour objectif de renforcer la coordination de la relation clientèle.

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2.3.2. Abaissement du point mort. Le plan stratégique prévoit une diminution significative du coefficient d’exploitation. Cet objectif reste prioritaire pour le Groupe. En effet, améliorer la productivité et abaisser les prix de revient sont les meilleurs moyens de renforcer l’aptitude du Groupe à créer de la valeur dans un univers instable. -Mise en œuvre de grands chantiers de productivité. Pour y parvenir, il dispose de leviers importants et notamment :

- La mise en œuvre de grands chantiers de productivité (comme l’optimisation du réseau de distribution de la Banque de détail– le projet “4D”)

- La mobilisation des synergies liées à l’intégration des acquisitions récentes. Cette

mobilisation commencera à porter pleinement ses fruits à partir de 2004. Enfin, la restructuration commencée en 2001 et poursuivie en 2002 de la Banque d’investissement du Groupe contribuera significativement à l’atteinte de cet objectif.

2.3.3. Poursuite des efforts pour améliorer le profil de risque. Le dernier axe du plan vise à poursuivre la politique d’allocations des fonds propres du Groupe au profit des activités présentant le meilleur couple risque/rentabilité afin d’améliorer le profil de risque :

- Equilibrage du portefeuille de métiers. - Durcissement des critères de sélection des opérations et de division des risques. - Sophistication des outils de gestion et de suivi à tous les niveaux de l’entreprise. - Maintien d’une politique prudente de provisionnement.

Ces trois axes sont le fruit d’une réflexion stratégique engagée depuis déjà plusieurs années. On pouvait voir, déjà en 2001, que la baisse du coefficient d’exploitation était une des priorités du groupe, de même que la poursuite du développement commercial. La stratégie engage, en effet, le groupe sur du long terme. Il est donc intéressant de voir les effets de cette stratégie sur la performance du groupe, tant au niveau de l’exploitation qu’au niveau financier.

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L’analyse financière va porter dans un premier temps sur le compte de résultat consolidé du groupe et les principaux indicateurs de performance de l’exploitation. Puis nous verrons ensuite les principaux postes du bilan qui permet d’évaluer, comparativement à ses principaux rivaux français, la surface financière du groupe et donc ses moyens de financement pour atteindre ses objectifs.

3.1. Analyse de l’exploitation. L’analyse de l’exploitation repose principalement sur l’analyse du produit net bancaire (PNB), des frais généraux et du coût du risque. Ces trois notions forment le Résultat Brut d’Exploitation (RBE). Nous analyserons ensuite le résultat. 3.1.1. Analyse du Produit Net Bancaire. Tableau : Produit net bancaire du groupe société générale.

En milliard d'euros 2000 2001 2002

PNB du groupe 13,8 13,9 14,5 Evolution 21% 1% 4%

Le PNB de l’ensemble du groupe société générale progresse de 4% dans un contexte 2002, il est vrai, assez difficile.

PARTIE 3 : ANALYSE FINANCIERE.

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Graphique : Répartition du PNB du groupe par métiers.

Le groupe société générale est une banque universelle mais on peut voir sur ce graphique que l’activité de la banque de détail génère la grande partie du PNB du groupe. Cette activité est par ailleurs en nette progression en 2002. La banque de financement représente tout de même un tiers du PNB du groupe mais connaît un net recul en 2002. • PNB de la banque de détail du groupe. PNB = Marge d’intérêts (intérêts reçus - intérêts versés) + Commissions + Gains ou pertes sur opérations financières. L’avantage de ce calcul est de bien identifier la nature de l’activité de l’établissement entre intermédiation classique (marge d’intérêts) et prestations à la commission.

Gestion d'actif9% (+18,1%)

Gestion propre et autres

-1,3% (-62%)

Banque de f inancement

32,2% (-7,7%)

Banque de détail60,2% (+11,3%)

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Tableau : PNB de la banque de détail en France de la société générale.

Activité Valeur M€ Progression % Commissions 2284 42%

Gestions mobilières 746 -1% Services 1538 5%

Marge d'intérêt 3130 58% Clientèle de particuliers 1801 7% Clientèle d'entreprise 1111 1% Autres 218 9%

Total 5414 On peut voir que l’activité d’intermédiation a une certaine prépondérance avec 58% du PNB de la banque de détail. Les gains ou pertes sur opérations financières sont secondaires dans les établissements généralistes de ce type. D’une manière générale le PNB de la société générale, activité banque de détail, progresse en 2002 de 4% en France. Les commissions augmentent de 3% surtout grâce au développement des commissions de service (+5%). La hausse de la marge d’intérêt est essentiellement liée à la hausse des volumes de dépôts et de crédits de la clientèle de particuliers. La croissance des fonds de commerce et l’évolution favorable des productions et des encours de dépôt et de crédits se traduisent par d’excellentes performances commerciales dans un contexte 2002 difficile. Ces résultats permettent au groupe société générale de conforter sa première place de banque de détail non mutualiste en France. Les résultats commerciaux sont également bons « hors France » puisque le groupe possède 4.8 millions de clients à l’étranger dans 28 implantations dans le monde (ce chiffre est en progression, voir graphique). La société générale est particulièrement bien placée dans « les pays de l’est » de l’Europe (république tchèque Slovaquie Slovénie Roumanie Bulgarie…), le bassin méditerranéen et l’Afrique. Cette implantation à l’étranger permet une diversification géographique et des bons relais de croissance notamment dans les « pays de l’est » qui accèdent à l’union européenne.

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Graphique : Nombre de clients hors France.

On peut toute fois déplorer la quasi-absence du groupe dans des zones importantes et en forte croissance économique (et donc de besoins) comme l’Amérique du Nord et l’Asie. • PNB de la banque de financement et investissement du groupe. Tableau : Produit net bancaire de la banque de financement et d’investissement.

En millions d'euros. 2000 2001 2002

PNB banque financement et

d'investissement 5998 5037 4650

-16% -8% La banque de financement et d’investissement est organisée autour de deux pôles : Les métiers de financement et ceux liés aux activités Actions et Conseil. La décomposition de ce PNB en deux pôles va permettre de connaître les causes de ces résultats médiocres (baisse de 8%).

Nombre de clients particuliers hors France

14001800

36004300

0

1000

2000

3000

4000

5000

1999 2000 2001 2002

Clients particuliers hors France

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Tableau : Produit net bancaire de la banque de financement.

En millions d'euros.

2001 2002 PNB Banque de

financement 3083 3068

-2% L’année 2002 s’est caractérisée par des taux d’intérêt long terme historiquement bas en Europe et aux USA., par des marchés du crédit marqués par une forte volatilité et par le ralentissement des investissements des entreprises. Dans ce contexte, les revenus de la banque de financement et de taux sont restés stables par rapport à l’année 2001. Il est à noté que les taux ne devraient pas, sauf imprévus, remonter en 2005. Tableau : Produit net bancaire de l’activité actions conseil.

En millions d'euros. 2001 2002

PNB Actions Conseil 1954 1582 -19%

Les activités Action et conseil affichent un PNB en net retrait de 19% par rapport à 2001. Cette activité est par conséquent la principale cause de la baisse du PNB de la banque de financement et d’investissement. Ces mauvaises performances reflètent, cependant, les fortes perturbations qu’ont connu les marchés actions en 2002 : effondrement des volumes, baissent des cours boursiers et atonie des marchés de fusions acquisitions. On peut donc dire que ces faibles résultats sont, pour une grande partie, conjoncturels et ils sont à comparer avec les banques concurrentes afin de juger de la performance. Contrairement à l’activité de financement et de taux, les activités Actions Conseil devraient repartir en 2003 et de manière plus conséquente en 2004 avec le retour des fusions acquisitions. 3.1.2. Analyse des frais généraux à travers le coefficient d’exploitation L’un des indicateurs les plus importants de performance dans le secteur bancaire banque est le coefficient d’exploitation.

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Coefficient d’exploitation : Frais généraux PNB Tableau : Coefficient d’exploitation en 2002.

SG BNP CA Coefficients d'exploitation 72,00% 64,10% 68,8% Evolution -0,83% -1% -1%

Le coefficient d’exploitation du groupe s’est légèrement amélioré en 2002 mais cette performance n’est pas très significative et le ratio reste élevé. On peut voir également que le groupe SG fait largement moins bien que ses deux principaux concurrents français sur cet indicateur très important. Tableau : Productivité par agent.

Groupe SG Groupe BNP Groupe CA

PNB 14 454 000 16 793 000 15 727 000 Effectif 88 278 87 700 140 000

Productivité par agent 164 €/agent 191€/agent 112€/agent

La raison la plus souvent avancée pour le coefficient d’exploitation élevé, en ce qui concerne les établissements bancaires français, étant le sureffectif. Il est probable que ce ratio va s’améliorer dans les deux ou trois prochaines années avec un nombre important de départs à la retraite en France, qui ne seront très probablement pas tous remplacés. De plus, le renouvellement des équipes par une main d’œuvre plus compétente et l’amélioration du professionnalisme tout comme l’automatisation des processus et des relations avec la clientèle (plutôt en retard en France qu’ailleurs) auront un effet très bénéfique sur ce ratio. On peut constater avec le tableau ci dessus que le groupe SG a une productivité par agent nettement supérieur au groupe crédit agricole (en sureffectif tout juste après l’OPA sur le crédit lyonnais) mais nettement inférieur au ratio de BNP Paribas. Il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine et la baisse de ce ratio est une des priorités du groupe SG (cf. la stratégie du groupe) et le restera pour les années à venir au regard de cette performance plutôt moyenne.

3.1.3. Analyse du coût du risque. Le coût du risque est un indicateur important en banque. Selon la politique de provisions du groupe, le résultat ne sera pas le même. En effet, le provisionnement couvre les risques ou pertes

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latentes, plus ou moins importantes selon les années et les établissements. On retrouve essentiellement les provisions et les pertes définitives sur les créances. Tableau : Contribution des activités dans le coût du risque.

Banque de détail Banque

Financement Gestion actif Total

Dotation nette aux provisions 653 717 14 1384 Contribution Provisions 47% 52% 1% 100%

Contribution PNB 59% 32% 9% 100% On peut voir que bien qu’elle contribue beaucoup moins au PNB (seulement 32%), l’activité banque de financement supporte structurellement plus de risque que la banque de détail (52%). Tableau : Evolution des provisions par activité pour l’exercice 2002.

Banque de détail Banque Financement Gestion actif Total*

Evolution des Provisions 28% 32% 1300% 22%

Il faut noter que l’exercice 2002 a connu un effet conjoncturel avec un milieu des affaires assez morose intégrant notamment l’impact défavorable du portefeuille télécoms. Ceci expliquant une augmentation plus forte des provisions pour la banque de financement (+32%). Le risque dans la banque de détail est un peu plus diversifié sur un nombre plus important de clients mais augmente toutefois de 28%. Cette évolution défavorable s’explique par l’intégration du besoin de provisionnement de filiales récemment consolidées en banque de détail. Le coût du risque global de la banque augmente fortement de 22% en 2002. Cette hausse du coût du risque à un impact très négatif sur le résultat et la rentabilité de la banque. Y’a t il donc trop de couverture ? Le provisionnement du risque de crédit s’applique principalement à des créances douteuses et litigieuses. Le montant de ces créances se chiffre 10.1 milliards d’euros pour un montant de provisions spécifiques total de 8.5 milliards d’euros. Le taux de couverture des créances douteuses est de 84% .

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Or, un taux de couverture déjà satisfaisant évolue entre 50% et 60%. La politique de provisionnement de la société générale est vraiment peu risquée. Elle pourrait peut être supporter un niveau de risque plus élevé afin d’améliorer sa rentabilité. C’est un choix managérial.

3.1.4. Analyse du Résultat et de la performance. Tableau : Compte de résultat « simplifié » pour l’exercice.

En millions d’euros

2002 Evolution PNB 14454 +4,20% Frais généraux -10407 +3,00% Résultat brut d'exploitation 4047 +7,30% Coût du risque -1301 +22% Résultat d'exploitation 2746 +1,60% Résultat net part du groupe 1397 -35,10%

Le résultat net du groupe est en forte diminution par rapport à 2001. Ce mauvais chiffre n’est pas dû au PNB en progression (+4%) ni à l’évolution des frais généraux relativement maîtrisés (+3%). Mais comme nous l’avons vu précédemment, le niveau élevé des frais généraux pénalise la marge commerciale du groupe. Le résultat brut d’exploitation est en bonne progression (+7.3%) mais il est relativement faible par rapport au PNB et peut être améliorer par un coefficient d’exploitation plus faible. Mais ce qui pénalise vraiment le résultat pour cet exercice, c’est le coût du risque en progression de 22%. Le résultat brut est donc en quasi-stagnation (+1.6%). C’est enfin, les résultats sur actifs (perte de 299 millions contre un bénéfice de 474 millions l’année précédente) qui contribuent le plus à un résultat net part du groupe de seulement 1397 millions d’euros soit une nette diminution par rapport à l’exercice précédent (-35%). Tableau : Comparaison avec les deux principaux concurrents français en 2002. (Groupes BNP et Crédit agricole)

SG Evolution BNP Paribas Evolution CA Evolution PNB 14 454 4,20% 16 793 -3,80% 15 727 -3,30% Frais généraux -10 407 3,00% -10 955 0,20% -10 505 -1,80% Résultat brut d'exploitation 4 047 7,30% 5 838 -10,40% 5 222 -6,00% coût du risque -1 301 22% -1 470 12% -796 -41,20% Résultat d'exploitation 2 746 1,60% 5 205 -16% 4 426 5,00% Résultat net part du groupe 1 397 -35,10% 4 813 -22,80% 2 595 98,40%

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Tableau : Retour sur fonds propres (Return On Equity) par activités et global du groupe.

Banque de détail

Gestion d'actifs

Banque de financement

Gestion propre Groupe

Résultat net part du groupe 1280 237 509 -629 1397 Fonds propres normatifs 6863 351 3593 4089 14892 ROE après impôts 18,70% 67,50% 14,20% 9,40%

On peut voir que les deux principales activité on des retours sur investissement assez satisfaisant avec 18.7% pour la banque de détail (contre 18.3% l’exercice précédent) et 14.2% pour la banque de financement (contre 17.5% l’exercice précédent). Le ROE du groupe est pourtant beaucoup plus bas avec seulement 9.4% (contre 15.5% l’exercice précédent). Ce ROE global beaucoup plus faible s’explique par l’activité « gestion propre » qui connaît en 2002 une perte et consomme, par ailleurs, beaucoup de fonds propres (27.5%). Cette perte est principalement due à un résultat sur actifs immobilisés négatif de 334 millions d’euros (contre un résultat positif de 455 millions d’euros en 2001). Tableau : Comparatif des ROE avec les deux principaux concurrents français en 2002.

SG BNP CA ROE annualisé du groupe après IS 9,40% 13,50% 6.73%

On peut voir que le ROE du groupe crédit agricole est très bas. Il résulte d’un niveau de fond propre beaucoup plus élevé que celui du groupe SG (34.1 milliards d’euros contre 15 milliards) et d’un bénéfice de seulement 2.2 milliards d’euros pour 1.4 milliards pour SG. Le groupe SG est plus performant que le groupe crédit agricole mais ce dernier venait d’acquérir le Crédit Lyonnais. Par contre, le groupe BNP Paribas est nettement plus performant que SG. On peut donc dire que le groupe SG a une performance plutôt moyenne en France et sûrement assez faible au niveau mondial car les banques française ne se situent pas parmi les plus performantes au monde.

3.1.5. Les résultats de l’exercice 2003.

Disposant des informations comptables de l’exercice 2003 assez tardivement, nous avons effectué l’étude financière sur les données 2002. Cependant, pour l’année 2003, on peut dire que la Société Générale s’est montrée assez performante : un résultat d’exploitation record de 3,8 milliards d’euros (+40%), un profit net en hausse fulgurante de 78% à 2,49 milliards et enfin une rentabilité dopée qui passe de 9,4% à 16,2% en un an. Par métiers, une fois de plus, c’est la banque de détail, et notamment le réseau français, qui tire l’essentiel de la croissance. Celle-ci pèse d’ailleurs 56% des bénéfices globaux. La banque de financement se distingue également

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avec un résultat brut d’exploitation en progression de 45,6% à 1,87 milliards. La banque a donc des perspectives plutôt favorables pour l’année 2004. Après avoir vu l’activité et l’exploitation de la banque, nous allons désormais étudier le bilan consolidé du groupe société générale.

3.2. Analyse du bilan.

3.2.1. Le bilan consolidé du groupe.

Nous allons désormais faire une analyse patrimoniale de la banque. L’enjeu de cette partie est d’évaluer la taille, la surface financière du groupe comparativement à ses concurrents, la solvabilité et l’allocation des fonds propres. Nous dégagerons donc les aspects positifs et négatifs de ces éléments afin d’en tirer une synthèse et donner un diagnostic. Tableau : Bilan sur trois exercices du groupe Société générale.

Bilan consolidé du groupe Société générale. En milliard d'euros 2002 2001 2000 Activité Total du bilan 501,3 512,5 455,9 Crédits clientèle 174,1 167,5 148,5 Dépôts clientèle 152,8 150,5 123,7 Actifs gérés 269 297,7 203,9 Fonds propres Capitaux propres 15,7 15,8 13,7 Fonds propres 19,5 19,9 16,9

Le total du bilan est une donnée utilisée pour comparer les différents grands établissements bancaires français, européens et mondiaux. Le total du bilan de la société générale est en léger recul de 2% en 2002 après une forte croissance de 12% en 2000-2001. On peut nettement voir que cette baisse est principalement due à la forte diminution des volumes d’actifs gérés, conséquence de la chute de la bourse sur la même période.

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Tableau : Comparatif du total des bilans consolidés 2002.

SG BNP Paribas CA-CR Total bilan consolidé 501 300 710 319 580 795

On peut donc voir que le bilan de la société générale est comparativement beaucoup moins important que ses concurrents français en 2002. Les deux concurrents ont, en effet, fusionner avec d’autres acteurs bancaires. Le groupe SG qui, sans ces fusions concurrentes, serait le 1er acteur bancaire en France, n’a pas saisi ces opportunités et s’avère être, désormais, un acteur de taille moyenne. 3.2.2. Le niveau de capitaux propres. Diagramme : Evolution des capitaux propres consolidés.

13,7

15,8 15,7

12,5

13

13,5

14

14,5

15

15,5

16

2000 2001 2002

On peut voir que le montant des capitaux propres consolidés a faiblement baissé de 0.6% en 2002 c’est à dire une baisse moins importante que le total du bilan.

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3.2.3. Le niveau de fonds propres. Diagramme : Evolution des fonds propres consolidés.

16,9

19,919,5

1515,5

1616,5

1717,5

1818,5

1919,5

2020,5

2000 2001 2002

Les fonds propres ont diminué en 2002. Ce niveau des fonds propres est très important dans le domaine bancaire. En effet, c’est un de levier important qui détermine le couple risque rentabilité. D’une manière générale, ces fonds propres1 servent à calculer le ROE de la banque qui est une donnée principale pour les investisseurs. A un niveau de résultat net inchangé, il permet d’augmenter le ROE de la banque si les fonds propres diminuent. Mais les fond propres permettent également de couvrir le risque. Une exigence minimale de 8% de fonds propres (sur la somme des crédits pondérés) est demandée à travers le ratio Cooke toujours en vigueur (accord de Bâle. 1988). Ce ratio couvre essentiellement le risque de crédit. Il incite cependant les banques à prendre plus de risques de crédits pour améliorer la rentabilité. Un nouvel accord de Bâle visant à mettre en place un nouveau ratio de solvabilité pour les banques a donc été finalisé fin 2003. Ce dernier ratio tiendra compte du risque de crédit, du risque de marché et du risque opérationnel (coûts de structures et d’organisation relativement importants en banque). Tableau : Calcul du ratio de solvabilité (Cooke) avec le crédit clientèle.

2002 2001 2000 Fonds propres 19,5 19,9 16,9 Crédits clientèle 174,1 167,5 148,5 Ratio de solvabilité 11,20% 11,88% 11,38%

1 Il y a plusieurs fonds propres calculés différemment suivant ce qu’il faut mettre en évidence. Il y a des fonds propres normatifs (pour le ROE), fond propres prudentiels pour la mesure du risque etc…

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Tableau : Calcul du ratio de solvabilité (Cooke) avec le risque pondéré.

2002 2001 Fond propres durs 15259 15337 Fond propres complémentaires 9219 9178 autres déductions -3621 -3446 Fond propres prudentiels 20857 21069 Risques pondérés 187384 183431 Ratio international de solvabilité 11,13% 11,49%

Le ratio international de solvabilité requiert le maintien permanent d’un niveau de fonds propres permettant de faire face tant au risque de crédit qu’aux risques de marché (et maintenant également étendu aux risques opérationnels avec le ratio Mac Donough). Jusqu’au 31 décembre 1997, il couvrait essentiellement le risque de contrepartie, il a été étendu au risque de marché dés le début 1998. Le dispositif de suivi des risques de marché autorise les établissements bancaires à calculer leurs exigences réglementaires de fond propres à partir de leurs modèles internes, sous réserve qu’ils remplissent un ensemble de conditions. Il permet en effet pour chaque établissement de calculer les fonds propres économiques couvrant « les pertes inattendues ». La société générale a reçu l’accord de la commission bancaire pour utiliser son modèle interne de mesure de la VaR (risque pondéré). Sachant que chaque établissement bancaire a sa méthode de calcul du ratio Cooke, nous avons montré ce ratio avec deux méthodes. La 1ere méthode est calculée de la manière la plus simple possible par le rapport crédit clientèle sur fond propre. La 2ème méthode, est le calcul du ratio de la société générale avec leur méthode en interne. Les résultats ne montrent pas une énorme différence pour 2002 (11.20% et 11.13%). La 1ere méthode, généralisable à d’autres banques, permet un meilleur comparatif si chaque établissement choisissait sa propre méthode interne. Tableau : Comparatif des ratios Cooke entre les principales banques françaises.

SG BNP CA

Ratio de solvabilité 11,13% 10,90% 11,70% La comparaison des ratios Cooke ne marque pas une grande différence entre les 3 principales banques françaises. Ce constat peut s’expliquer par la nature même des activités exercées par les différentes banques qui sont tout à fait comparables entre elles. Le besoin en fond propre est, proportionnellement à la taille, quasiment le même.

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3.2.4. L’allocation des fonds propres. Diagramme : Allocation des fonds propres par métiers.

41%

4%

55%

33%

7%

60%

28%

9%

63%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

2000 2001 2002

Evolution des Fonds propres moyens alloués aux métiers.

Banque de détailGestions d'actifsBanque de financement et d'investissement

Le groupe connaissait un déséquilibre en 1998 avec un niveau équivalent de fonds propres alloués aux deux principaux métiers banque de détail (49%) et financement (49%). On peut constater que la part des fonds propres alloués au métier de banque de financement et d’investissement a considérablement diminué entre 2000 et 2002. C’est une volonté délibérée, de management des risques, de venir à une structure de portefeuille qui donne plus de fonds propres au métier de banque de détail (les 2/3). Parallèlement, on a pu voir que le métier de banque de financement était couvert par beaucoup plus de provisions que les autres métiers (52% des provisions). Avoir une réserve de fonds propres importante est plutôt une contrainte pour les banques. C’est donc plutôt une bonne chose de faire baisser cette contribution et de compenser le niveau de risque sur ce métier par une politique de provisions qui en somme est beaucoup plus souple et réactive par rapport à la conjoncture économique (plus volatile sur ce métier que sur la banque de détail). On adapte ici l’exigence de fonds propres aux différents profils de risque existants.

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SYNTHESE DE L’ANALYSE FINANCIERE Tableau : Synthèse de l’analyse du bilan et compte de résultat.

Point forts et points faibles

PNB + Coûts d'exploitation - Provisions (coût du risque) + Résultat exploitation + Résultat net - ROE - Capitaux propres, Fonds propres. - Ratio de solvabilité + Allocation des fonds propres +

L’analyse du compte de résultat et du bilan 2002 confirme donc les points faibles de la banque déjà vus dans la partie « analyse globale ». Le groupe présente encore des coûts d’exploitation élevés et l’analyse ne montre pas encore une amélioration significative dans ce domaine. De même, le retour sur investissement est faible et se détériore en 2002. Le niveau de capitaux propres et de fonds propres est en dessous de ses deux principaux concurrents. La taille du groupe, qui n’a pas saisi des opportunités de grandes fusions acquisitions, est moins importante que ses concurrents principaux et ne lui permet pas de dégager des économies d’échelles susceptibles notamment de faire baisser son coefficient d’exploitation. Ce dernier point reste son point faible depuis des années. Le groupe a donc de bonnes performances commerciales et une performance financière plutôt moyenne amputée par des coûts d’exploitation élevés mais susceptibles de s’améliorer. Même si les opérations de rachat entre banques de différents pays sont encore rares, le groupe société générale, au vu de ces résultats, pourrait faire l’objet d’une cible d’OPA de part sa taille moyenne, sa bonne gestion et ses bonnes positions commerciales. Aujourd’hui, l’environnement bancaire moderne ne justifie pas trop un groupe de taille moyenne.

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On peut assister en effet a deux mouvements opposés. D’une part les banques spécialisées sur des niches de métiers et donc de petite taille. Et d’autres part, les grandes banques universelles ayant plusieurs métiers comme la générale mais de taille bien supérieure pour dégager des économies d’échelle. Nous allons donc voir comment se comporte le titre société générale et la performance boursière du groupe pour savoir si le groupe est une cible potentielle.

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En parallèle de l'analyse technique et de l'analyse financière s'est développée une troisième forme d'analyse : l'analyse boursière. Les techniques qu'elle met en œuvre ont pour base le cours de l'action. En conjuguant cette donnée avec d'autres grandeurs significatives telles que le bénéfice net elle vise à déterminer une valorisation théorique pour une société, et une analyse du risque. Le groupe SOCIETE GENERALE a une structure financière qui c’est largement amélioré du fait du re-positionnement stratégique qui a été opéré. Ceci lui permet dès lors de bénéficier d’un bon rating puisque Standard&Poors lui octroi un AA-, et Fitch un AA. Concernant le capital de la SOCIETE GENERALE, il est composé d’actions, qui sont cotées sur la place de Paris selon le système du règlement différé (code 13080), ainsi qu’à la Bourse de Tokyo. En outre cette action se négocie également su le New York Stock Exchange sous la forme de certificats d’actions (« ADR »).

4.1 - Evaluation de la valeur de l’action. Le capital du Groupe Société Générale est composé de 438 434 749 actions, qui sont réparties de telles sorte que les actionnaires majoritaires sont représentés par les salariés du groupe et ceci avec une détention de près de 8.46 % du capital. Au 31 décembre 2003, le capital de la SOCIETE GENERALE entièrement libéré s’élève à 548 043 436 EUR, et se compose de 438 434 749 actions d’une valeur nominale de 1.25 EUR. En 2003, la SOCIETE GENERALE a procédé à des augmentations de capital de 10.3 M EUR, assorties de prime d ‘émission de 310.4 M EUR soit :

♦ 9.2 M d’EUR souscrits par les salariés adhérents au Plan d’Epargne d’Entreprise avec une prime d’émission de 282.9 M EUR.

♦ 1.1 M d’EUR résultant de l’exercice par les salariés d’option attribuées par le Conseil d’Administration assorties d’une prime d’émission de 27.5 M d’EUR.

PARTIE 4 : ANALYSE BOURSIERE

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En effet les capitaux propres :

- ont une rémunération qui est fonction des résultats du groupe. Donc il n’y aura pas de dividendes ou de plus-values si le résultat est négatif.

- ne bénéficient d’aucune garantie d’un quelconque remboursement à une échéance quelconque, qu’elle soit proche ou lointaine. La seule « sortie » des capitaux propres s’effectue par la cession à un nouvel actionnaire qui accepte de prendre la suite.

- et sont, en cas de faillite, remboursés en dernier, après que les créanciers ont été désintéressés. Mais le plus souvent la liquidation des actifs est insuffisante pour rembourser 100 % des créanciers. Ces notions sont fondamentales pour analyser la valeur d’une action, qu’elle soit cotée ou non. Cette analyse repose sur diverses notions, à savoir l’étude du : 1. Bénéfice par action 2. Dividende par action 3. Rendement de l’action et taux de distribution 4. Taux de rentabilité exigé par l’actionnaire 5. Taux de rentabilité obtenu par l’actionnaire 6. Le flottant 7. La capitalisation boursière 4.1.1 - Le Bénéfice Net par Actions

4.1.1.1 - Nombre de titres retenus pour le calcul du BNPA. Il traduit l'enrichissement théorique de l'actionnaire, rapporté à une action, pendant l'année, puisque le bénéfice net revient aux actionnaires. Mais la difficulté réside dans la détermination du nombre d'actions composant le capital, qui est souvent différent du nombre d'actions que l'on trouve renseigné sur le « premier marché ». Pour réaliser ce calcul le plus justement possible nous regarderons s'il n'existe pas des Certificats d'Investissement ou des Actions à Dividende Prioritaire. Il doit normalement faire l’objet de retraitements, dans le but d’extourner les opérations exceptionnelles, comme par exemple l’amortissement des survaleurs (car l’investisseur est intéressé par le résultat normal, récurrent) et de tenir compte de la dilution potentielle. Dans notre cas, le BNPA est calculé à partir du nombre de titres retenus, ce qui correspond au nombre de titres existants déduction faite des titres détenus en autocontrôle et autodétention , ainsi que des titres en couverture du plan 2000, 2002, 2003 d’options d’achat attribuées aux salaires.

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2001 2002 2003

Titres existants 427 994 000 429 126 000 438 434 749 Déductions

- Autocontrôle et autodétention - Titres en couvertures pour

options d’achat attribués aux salariés.

23 098 000

2 268 000

13 908 000

5 103 000

16 202 000

7 757 000

Nombre de titres retenus pour le calcul du BNPA 402 628 000 410 115 000 414 475 749

Concernant ces résultats, l’évolutions remarqué provient pour l’essentiel des différentes augmentations qui ont été opérées ces dernières années, accrus par les options qui sont mises en place dans le but, officiellement, de privilégier les salariés du groupe, et officieusement, de mettre en place une barrière anti-OPA. 4.1.1.2 - Le Bénéfice Net par Actions (BNPA) Son calcul va nous permettre de traduire l’enrichissement théorique de l’actionnaire, rapporté à une action, pendant l’année, puisque le bénéfice net revient aux actionnaires.

Bénéfice Net Par Action = Bénéfice Net / Nombre d'actions

2001 2002 2003 Bénéfice net réalisés au cours de l’exercice 2 154 059 800 1 398 492 150 2 661 298 926

Nombre de titres retenus pour le calcul du BNPA

402 628 000 410 115 000 438 434 749

Bénéfice Net par Action (en euros) 5.35 euros 3.41 euros 6.07 euros

NB : Certaines précisions doivent toutefois êtres apportées : si la société réalise une perte, par convention on ne calcule pas " la perte par action " et donc on note ce ratio comme " non significatif ".

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L'étude du BNPA ne se réalise pas par comparaison entre les différentes entreprises, en effet le montant des actions est différent et par conséquent la comparaison n'aurait aucun sens. Dès lors, pour les années 2001,2002, 2003 :

2001 2002 2003

Bénéfice Net par Action

(en euros) 5.35 euros 3.41 euros 6.07 euros

Variation - - 36.26 % + 78.00 %

Nous pouvons remarquer que le groupe est tout de même confronté à de fortes variations de son Bénéfice Net par Actions, ce qui s’explique, notamment, par les fortes variations du cours de son titre du fait de la confiance fébrile des actionnaires du à une conjoncture quelque peu capricieuse (d’ou la stratégie adoptée ).

Ainsi l’explication reste assez logique du fait notamment d’une conjoncture économique désastreuse pour l’année 2002, qui, au dire d’une majorité d’analystes, ne va que vers une amélioration. A ce constat, nous pourrons rajouter que l’action a une volatilité relativement élevée, donc, lorsque les marchés financiers se reprennent, comme c’est le cas en ce moment, l’action SG va superformer celle de ses concurrents, mais cela reste un point faible en période de repli (ce que nous analyseront et justifiront lors de l’analyse de la sensibilité du titre) Plus la croissance du BNPA est élevée plus une valorisation importante des cours sera justifiée, cela signifie que le bénéfice attaché à chaque action est de plus en plus important. Par conséquent la part distribuée aux actionnaires (le dividende) devrait être augmenter dans les mêmes proportions que le BNPA.

4.1.2 - Le dividende par action (DPA)

En général, les dividendes constituent une répartition du bénéfice net de l'exercice clos, mais ils peuvent également être distribués par prélèvement sur les bénéfices passés mis en report à nouveau ou en réserves. En outre, un acompte sur le prochain dividende peut également être versé en milieu d’année. On parle de dividende global ou brut lorsque le dividende est calculé après avoir fiscal. L'avoir fiscal, aussi appelé " impôt déjà payé au Trésor ", correspond à une restitution partielle de l'impôt sur les sociétés qui évite en partie la double imposition des bénéfices au niveau de la société, puis de l'actionnaire. En définitive, l'actionnaire touche le dividende et a droit à une réduction d'impôt égale à la

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moitié du dividende versé par la société. Au total son revenu global est égal à 1,5 fois le dividende versé.

Ceci va nous permettre de déterminer le rendement par action, qui est le rapport du dernier dividende versé au cours de l'action:

2001 2002 2003

Cours du titre SG moyen annuel 65,34 € 62,34 € 57,86 €

Dividende versé net 2.50 € 2.50 € 2.50 €

Taux de rendement 3.83 % 4.01 % 4.32 %

Au vu de l’évolution des taux de rendements, la première analyse qui peut être faîte porte sur la stagnation des dividendes versés, ce qui démontre un taux de rendement du titre SOCIETE GENERALE ne dépendant que de l’évolution de son cours, et donc des anticipations des investisseurs, en contrepartie du fait que le choix de l’exécutif du groupe réside plus sur une fixation du dividende distribué qu’une variation aléatoire(comme pour la BNP par exemple). Il

Taux de rendement

3,83%4,01%

4,32%

3,50%3,60%3,70%

3,80%3,90%

4,00%4,10%

4,20%4,30%4,40%

2001 2002 2003

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nous restera à noter que sur les trois années retenues, ce taux est resté croissant ( +13 % sur 3 ans ). Ainsi, comme les acteurs des marchés financiers fondent leurs anticipations sur des données économiques, cela nous permet d’avancer l’idée selon laquelle la santé du groupe SG est bonne et que sa politique de communication est séduisante, malgré un contexte difficile. 4.1.3 - Le taux de distribution ( pay-out ratio ) Avec ce ratio, nous déterminons sous forme de pourcentage, la part des bénéfices qui est distribuée aux actionnaires, afin de surveiller l'évolution du pay-out au fil des années. En effet il est classique que, pour masquer une baisse de ses résultats, une société maintienne le montant de son dividende, cela entraînera logiquement une augmentation du pay-out mais sera décelable aisément. Le taux de distribution se calcule en rapportant le montant des dividendes nets au bénéfice net, au titre du même exercice :

Taux de distribution = Dividende net / Bénéfice net

2001 2002 2003 Dividende net en millions d’euros

871 864 1094

Bénéfice net en millions d’euros

1397 2492 2755

Taux de distribution

62.34 % 34.67 % 39.7 %

Au regard des données du tableau, le premier constat porte sur le fait que le montant des dividendes versés par le groupe suit la logique conjoncturelle, ce qui n’est pas le cas du bénéfice net, qui reste croissant sur les trois périodes étudiées, annonçant les modifications d’ordre stratégique qui sont misent en place. Le deuxième constat réside dans le taux de distribution, puisqu’il nous permet de connaître le choix de partage du groupe, sachant qu’il annonce d’ores et déjà une mise en réserve importante.

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Au-delà de 100%, une entreprise distribue plus que son bénéfice, elle puise donc le solde dans ses réserves. Au contraire, un taux de distribution proche de 0% indique que l'entreprise réinvestit ses bénéfices pour assurer son autofinancement. Suivant la nature des actifs de l'entreprise, ils peuvent être ou non réévalués. En général, ils ne le sont que pour les institutions financières ou les sociétés holdings, ce qui est le cas ici, puisque certains des actifs du groupe comme les titres de participations dans les filiales mises en équivalence. 4.1.4 - Taux de rentabilité exigé par l'actionnaire Le taux de rentabilité exigé par l'actionnaire est égal au taux de l'argent sans risque (rF) majoré d'une prime de risque fonction du risque de marché (ou systématique) de l'action. C'est l'enseignement du MEDAF. Le Modèle d'Evaluation des Actifs Financiers (MEDAF, en anglais Capital Asset Pricing Model, CAPM) est un modèle permettant de valoriser les actifs financiers, notamment les actions. Il s'inscrit dans le cadre général des marchés à l'équilibre. Le modèle se fonde sur l'hypothèse de base que les investisseurs cherchent à maximiser la rentabilité de leur investissement en minimisant leur risque (le risque étant appréhendé au travers de la volatilité et de la rentabilité). Cependant, les investisseurs ayant la possibilité de supprimer une partie du risque en diversifiant leur portefeuille, prendront en compte uniquement le risque non diversifiable. Ainsi le taux de rentabilité qu'ils exigeront sera égal à :

où :

- rF est le taux de l'argent sans risque. Le taux des obligations d’état à long terme (les OAT ou les Bons du Trésor en France) présentant un risque de contre partie très faible est généralement retenu comme taux de l'argent sans risque.

- kM est la rentabilité exigée en moyenne pour l’ensemble des investisseurs financiers.

kM - rF représente donc la rentabilité exigée en moyenne pour le marché compte tenu de son risque (ou prime de risque). En effet investir dans une SICAV actions même très diversifiée sera toujours plus risqué qu'investir dans une obligation d'Etat.

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24/04/2002 24/04/2003 24/04/2004 rF : taux BTAN 2.42 % 2.94 % 2.04 % kM : moyenne du

CAC 40 depuis le

1 janvier 5.06 % 1.834 % 5.44 %

Prime de risque 2.64 % - 3.4 %

Au travers des résultats obtenus, nous pouvons remarquer que la prime de risque la plus élevée concerne la dernière date considérée, ce qui revient à dire que la rentabilité attendue par le marché est élevée compte tenu des anticipations confiantes des acteurs (au vu des derniers commentaires des analystes de référence sur le marché). Ainsi, plus la prime de risque sera importante et plus les actionnaires attendront un niveau de rentabilité élevé des titres détenus.

- Le ß (bêta) représente le risque non diversifiable de l'action considérée, à savoir celui correspondant au titre de la Société Générale : il s'agit donc de la volatilité de la rentabilité de l’action SG (code 13080) en fonction de la volatilité du marché. Une action dont le bêta supérieur est à 1 est plus risquée que le marché (son cours de bourse sera plus volatil que l'indice boursier du marché) et inversement. L'actif sans risque a, par définition, un bêta égal à 0.

24/04/2003

Bêta du titre SOCIETE GENERALE 1.31

Bêta du titre Crédit Agricole SA 0.14

Bêta du titre BNP PARIBAS 1.13

0,14

1,31 1,13

00,20,40,60,8

11,21,4

24/04/2003

Bêta du titre SG Bêta du titre Crédit Agricole SA Bêta du titre BNP Paribas

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On peut constater que le bêta de la SG est supérieur à 1, ce qui nous laisse à penser que le titre est dit offensif, c’est à dire que celui-ci majore les évolutions du marché, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Donc l’action présente un risque plus élevé que le marché lui-même. On pourra effectuer la même analyse pour sa principale concurrente, à savoir la BNP PARIBAS. Par contre, en ce qui concerne le Crédit Agricole, son bêta est beaucoup plus proche de 0, donc le titre sera dit défensif puisqu’il minore les évolutions du marché, avec une sensibilité aux évolutions du marché très faible. La principale raison portant sur la récente acquisition du Crédit Lyonnais par le Crédit Agricole. Après avoir déterminé les composants du MEDAF, nous allons pouvoir calculer le taux de rentabilité exigé par les actionnaires, et plus généralement le taux de rentabilité exigé sur un actif compte tenu de son risque. Il est basé sur le fait que seul le risque (La notion de risque en finance est très proche de celle d'incertitude. Le risque d'un titre financier peut ainsi avoir plusieurs origines. On distingue notamment les risques économiques (politiques, naturels, d'inflation...) qui menacent les flux liés aux titres et relèvent du monde économique, et les risques financiers (liquidité, change, taux...) qui ne portent pas directement sur ces flux et sont propres à la sphère financière. Quelle que soit sa nature, tout risque se traduit par une fluctuation de la valeur du titre financier. C'est d'ailleurs ce qui distingue la comptabilité pure, qui ne se préoccupe que de taux de rentabilité, et la finance, qui intègre la notion de risque pour déterminer la valeur. Le risque d'un titre financier se mesure à la volatilité de sa valeur (ou de son taux de rentabilité) : plus la volatilité est élevée, plus le risque est fort, et inversement.)de marché, ou risque non diversifiable, est rémunéré par les investisseurs dans un tel marché. Ainsi le taux de rentabilité exigé par les actionnaires du groupe SG pour l’année 2004 sera de :

k = 2.04 % + 1.31 (3.4 %) k = 6.5 % En conséquence, le taux de rentabilité exigé par l’actionnaire, compte tenu du niveau de risque qu’il accepte de supporté, sera de 6.5 %. Si la rentabilité du titre de la SOCIETE GENERALE est inférieur à ce taux, alors l’investisseur rationnel préférera se désengager.

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Mais le réel intérêt peut aussi venir d’une comparaison de taux avec les concurrents directs :

24/04/2004 BNP PARIBAS CREDIT AGRICOLE SA SOCIETE GENERALE

Taux sans risque 2.04 % 2.04 % 2.04 %

Bêta 1.13 0.14 1.31 Taux de rentabilité exigé par l’actionnaire

5.88 % 2.51 % 6.5 %

Du fait des précédentes analyses effectuées au préalable, la conclusion est simplifiée puisque le taux de rentabilité le plus élevé est attribué à la SG, compte tenu du fait que toutes les variables le composant sont de toute évidence les plus élevés, en comparaison des données des autres concurrents. La raison se retrouvant dans des opérations de croissance externe et une stratégies de groupe allant dans le sens d’une amélioration de la rentabilité. Néanmoins notre analyse ne sera pertinente qu’à la condition de pouvoir faire une comparaison avec le taux de rentabilité obtenu par l’actionnaire. 4.1.5 - Le taux de rentabilité obtenu par l'actionnaire. Sur une année, l'actionnaire obtient concrètement le taux de rentabilité qu'il exige grâce au dividende (taux de rendement) et grâce à la progression de la valeur de l'action (plus-value rapportée au cours initial) :

NB : sur une plus longue période, on calcule un taux actuariel, le Total Shareholder Return (TSR) en franglais.

Taux de rentabilité = ( Plus-value / cours initial ) + Taux de rentabilité exigé

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GROUPE SOCIETE GENERALE Cours au 23/04/2004 72.56 Cours au 24/04/2004 73.55 Plue value constaté 0.99 Taux de rentabilité exigé 6.5 % Taux de rentabilité obtenu 7.86 %

GROUPE SOCIETE GENERALE

Taux de rentabilité obtenu 7.86 %

Taux de rentabilité exigé par l’actionnaire 6.5 %

Ecart 1.36 L’écart entre les deux taux est positif, ce qui nous permet de constater que le groupe SG rémunère ses actionnaires de manière plus importante que ce que le marché est capable de faire, ceci dans le but stratégique de fidéliser ses apporteurs de fonds. La raison résidant justement dans la part du flottant qui fait partie du groupe. 4.1.6 - Le flottant. C'est la part des actions qui appartient à des investisseurs obéissant à une pure logique financière : acheter quand le cours paraît bas, vendre quand il semble élevé. N'appartiennent pas au flottant les actions d'actionnaires qui les gardent pour des raisons autres que financières : contrôle, attachement familial et qui ont tendance ni à vendre, ni à acheter, mais à garder.

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En fonction des données recueillies, on peut déjà noter que le capital de la SOCIETE GENERALE est composé comme suit :

On peut tout d’abord remarquer que la majeur partie du capital du groupe est détenu par le public, comprenant donc le flottant. Mais ceci ne signifie pas que tout le public obéît à une logique purement spéculative, puisqu’au regard du dernier rapport de la SOCIETE GENERALE, 40% de cet ensemble en fait partit. Par contre on pourra également considérer le reste des actionnaires en notant que sur les trois années de l’étude, les seuls à s’être désengagé sont les groupes SCH, AGF, et plus progressivement Pernod Ricard et Aviva. En contrepartie, sont rentré dans le capital, Fondazione di Torino et Groupama. Le but stratégique du groupe, pour éviter un éventuel rachat, restant de confier son capital à ceux qui ne feront pas défaut, puisque ce sont les principaux intéressés, à savoir les propres salariés de l’ensemble.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Situation au31.12.2001

Situation au31.12.2002

Situation au31.12.2003

Autocontrôle

Autodétention

Public

SCH

AGF

Pernod Ricard

PSA

Dexia

Aviva

Fondazione di To rino

CDC

M eiji Life

Groupama

Salariés et anciens salariésvia le Plan d’actionnariat

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4.1.7 - La capitalisation boursière C'est la valeur boursière des capitaux propres d'une entreprise. Elle résulte de la multiplication du nombre d'actions par le cours de bourse. Dans le cadre d’une Offre Public, à ce prix, il est cependant rare de pouvoir acheter d'un seul coup la majorité des actions de telle sorte à en détenir le contrôle et à choisir l'équipe de direction. Il est le plus souvent nécessaire de payer une prime de contrôle. Si on effectue une analyse comparative par rapport à deux des principaux concurrents de la Société Générale, que sont les groupes BNP-PARIBAS et le Crédit Agricole SA, on peut noter que :

Cours au 24/04/04

Nombre d’actions Capitalisation

BNP Paribas 52,55 903 615 604 47 542 226 k€

Crédit Agricole 21,42 972 209 899 20 824 736 k€

Société Générale 74,15 438 434 749 32 509 936 k€ Les groupes ayant les plus fortes capitalisations boursières sont ceux ayant au préalable opéré des opérations de croissance externe avec des groupes agissant sur le même secteur national, puisque la BNP a racheté Paribas et le Crédit Agricole a racheté le Crédit Lyonnais. Il est donc logique que le groupe SG n’ait pas une capitalisation aussi élevé, du fait de capitaux propres moins élevés. Mais il nous restera à remarquer que c’est tout de même le groupe qui n’a pas opérer ce type de rapprochement national, qui a la valorisation de titre la plus élevée, au plus grand bonheur de ses actionnaires. Comme quoi, les opérations de fusions ou d’acquisitions n’ont peut – être pas que des bons côtés d’un point de vu stratégique.

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4.2 - La rentabilité et le risque du titre.

4.2.1 - Les risques de marché. Au sein de la SOCIETE GENERALE, l’organisation du contrôle des risques de marché fait l’objet d’aménagements continus visant à harmoniser les dispositifs de suivi dans le groupe, et à garantir l’indépendance du contrôle par rapport aux hiérarchies opérationnelles. L’évaluation des risques de marché à la SG repose sur 3 indicateurs de mesure, donnant lieu à un encadrement par des limites :

v La VaR (Valeur en Risque) à 99% est le plus grand risque obtenu après éliminations de 1% des occurrences les plus défavorables :sur un an d’historique, soit 250 scénarios, elle correspond à la moyenne entre les deuxièmes et troisième plus grands risques constatés.

v Une mesure en stress test, fondée sur l’indicateur de risque décennal élaboré dans la banque au début des années 90. Ces mesures permettent de limiter l’exposition du groupe aux risques systématiques et aux cas de chocs de marché exceptionnels.

v Les limites complémentaires (en sensibilité, en véga,…)qui vont assurer

une cohérence entre les limites globales en risque et les limites opérationnelles utilisées au front office. Ces limites permettent aussi d’encadrer les risques qui ne seraient pas capturés par les mesures en VaR et en stress test.

Synthèse : • Points positifs : Un bénéfice net par actions en constante progression, agrémenté

d’un dividende constant. Un profil positif du taux de rentabilité obtenu par les actionnaires, qui dépasse de loin celui qu’ils sont censés attendre de la part du marché boursier, agrémenté d’un partage stratégique du capital. Ce qui vient renforcer la position défensive du groupe, dans le but de protéger sa direction contre une opération inamicale.

• Points négatifs : Un bénéfice net par actions et un taux de distribution extrêmement soumis aux chocs conjoncturels des marchés. L’explication se trouvant lors de la détermination du bêta (indiquant une volatilité du titre supérieur à celle de son indice de référence)

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4.2.2 - Approche par la VaR. La value at risk (VAR) représente la perte potentielle maximale d'un investisseur sur la valeur d'un actif ou d'un portefeuille d'actifs financiers compte tenu d'un horizon de détention et d'un intervalle de confiance. Elle se calcule à partir d'un échantillon de données historiques ou se déduit des lois statistiques habituelles. Cette mesure a été développée par la SOCIETE GENERALE depuis 1996, afin de répondre aux exigences des régulateurs en matière de calcul des fonds propres. Ainsi, les risques de taux ou de change provenant des activités de Banque de détail ou commerciale sont inclus dans les cas ou ces risques sont transférés aux activités de marché. Par facteur de risque, l’évolution de la valeur en risque a été la suivante:

(1jour, 99%) T1 - 02 T2 - 02 T3 - 02 T4 - 02 T1 - 03 T2 - 03 T3 - 03 T4 - 03

Effet de compensation -12,8 -24,8 -22,2 -18,5 -17,5 -15,6 -16,7 -18 Matières premières 5 10 9 9 7 9 9 3 Actions et change 16,8 21,1 17,7 12,4 14,1 11,2 14,7 16 Taux 31,1 31,8 27,9 25,3 24,6 20,9 20,4 23

Trading VaR 39,3 33,4 28,1 24,5 25,6 21,4 23,3 24

Moyenne 2002 = 32 2003 = 24

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Répartition graphique de la VaR :

Evolution du trading VaR sur les deux dernières années comptables :

La VaR en moyenne est passé de 32 M EUR à 24 M EUR entre 2002 et 2003, la raison principale étant la réduction de l’exposition au risque de taux. Il convient également de noter le maintient de la compensation à un niveau très élevé traduisant une bonne diversification des risques de la banque.

5 10 9 9 7 9 9 3

16,821,1 17,7 12,4 14,1 11,2 14,7

16

31,1

31,827,9

25,3 24,6 20,9 20,423

-27

-17

-7

3

13

23

33

43

53

63

T1 - 02 T2 - 02 T3 - 02 T4 - 02 T1 - 03 T2 - 03 T3 - 03 T4 - 03

Matières premières Actions et change Taux Effet de compensation

Trading VaR

24

39,333,4

28,124,5

25,6

21,4

23,3

05

1015202530354045

T1 - 02 T2 - 02 T3 - 02 T4 - 02 T1 - 03 T2 - 03 T3 - 03 T4 - 03

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4.3 - La valorisation du groupe et la mesure de la performance. 4.3.1 - Le PER (Price Earning Ratio). Le PER est une notion fréquemment utilisée pour évaluer une action, son utilisation est très large puisque à la différence du BNPA il peut être mis en place pour comparer le pris de diverses actions et le fait qu'elles soient sur ou sous-valorisées. Son calcul est extrêmement simple :

PER = Cours de l’action / BNPA

Le PER d'une action fluctue au jour le jour car il est dépendant des cours de l'action de la société concernée. En termes fondamentaux, le PER exprime le nombre d'années pendant lesquelles il faudra détenir l'action pour qu'elle soit remboursée par les bénéfices de l'entreprise. C'est une mesure de la création de richesse par une entreprise.

Dernier cours

Nombre d’actions Capitalisation PER 2002 PER 2003

BNP Paribas 52,55 866 646 594 45 542 226 k€ 10,5 9,53

Crédit Agricole 21,42 972 209 899 20 824 736 k€ 10,92 9,04

Société Générale 74,15 438 434 749 32 509 936 k€ 11,58 15,6

Au-delà de son calcul brut, le PER doit être relativisé en fonction des bénéfices futurs attendus pour une société. Ainsi, concernant le groupe SG, son PER s’est accru en l’espace de 2 ans, conséquence des bouleversements qui ont été opérés sur les marchés financiers européens et nord américain, et du repositionnement stratégique qui a été opéré auparavant. Ceci sachant que le

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PER est d’autant plus élevé que le taux de croissance des bénéfices par action est élevé. Donc, comme il est beaucoup plus élevé que celui de ses principaux concurrents, nous pourrons en conclure que la situation des créanciers du groupe est plus qu’enviable, du fait d’un taux de croissance des bénéfices évocateurs d’un futur serein.

Une autre utilisation sera la comparaison du PER d'une société avec le PER moyen du secteur d'activité, cela donnera une idée de la valorisation relative de la société au sein d'un ensemble assez homogène. Pour cela ont peut bâtir un autre indicateur : le PER relatif, pour lequel le calcul est le suivant :

PER RELATIF = PER DE LA SOCIETE GENERALE / PER DU SECTEUR BANCAIRE

2003

PER de la SOCIETE GENERALE 13.28

PER du secteur bancaire 11.8

PER RELATIF 1.125 La remarque que nous pouvons fournir porte sur le fait que le PER de la SOCIETE GENERALE est plus élevé que celui de son secteur. Ainsi on peut avancer l’idée selon laquelle le taux de croissance des bénéfices par action du groupe est plus élevé que celui de la moyenne de ses concurrents, ce qui est avantageux pour ce dernier en matière de valorisation. L’inconvénient pouvant résider dans une plus forte capacité à être soumise à une offre publique d’achat agressive de la part d’un concurrent étranger désireux de pénétrer le marché français, ce qui fait de la SOCIETE GENERALE une cible particulièrement intéressante.

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4.3.2 - Le ratio de Marris. Le ratio de Marris (ou Market to Book Ratio) nous permet d’évaluer l’appréciation que portent les investisseurs sur le projet stratégique. Dès lors il va nous permettre de déterminer si la rentabilité anticipée des capitaux propres est plus élevée que leur coût initiaux, du fait qu’il se calcule en rapportant la capitalisation boursière à la valeur comptable. Lorsque ce ratio est positif, on peut dire qu’il y a création de valeur pour l’actionnaire, et inversement si il est négatif.

2002 2003 Nombre d’actions 437 669 069 438 434 749 Cours moyen de l’action 62,34 euros 73.8 euros

Capitalisation boursière 27 284 289 763 euros 32 356 484 482 euros Capitaux propres 15 734 000 000 euros 16 877 000 000 euros

Ratio de Marris 1.734 1.917 Pour les deux années étudiées le ratio est largement positif, signifiant donc une forte création de valeur pour l’actionnaire, compte tenu des évolutions de cours de l’action.

4.4 - Un classement quelque peu révélateur 4.4.1 - Marchés de capitaux en euro :

Ø Obligations : 10e bookrunner pour les émissions en euro Ø Titrisation : 4e bookrunner pour les opérations libellées en euro Ø Crédits syndiqués : 10e bookrunner pour le marché européen Ø Produits hybrides : 6e bookrunner pour les émissions internationales de convertibles

en Europe Ø Actions : 2e bookrunner pour les opérations primaires et 10e bookrunner

pour les offres secondaires

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4.4.2 - Financements structurés :

Ø Financement export : 1er arrangeur mondial (dont 7 des ses opérations ont été pimée « deal of the year » en 2002).

Ø Matières premières : 1er arrangeur mondial (dont 4 des ses opérations ont été primée « deal of the year » en 2002).

Ø Financements de projets : 2e arrangeur mondial.

4.4.3 - Produits dérivés :

Ø Dérivés actions : Equity derivatives house of the year, et leader mondial sur les warrants et 3e européens sur les ETF

Ø Dérivés de taux : 4e opérateur mondial sur les swaps de taux court terme et les FRA en livre sterling

Ø Courtage sur futures : 1er sur le CBOT (exécution), et 3e sur l’EUREX (compensation).

4.4.4 - Opérations de fusions et d’acquisitions : Dans un marché en baisse de 6 % en Europe et de 31 % en France pour 2003, le groupe dirigé par Daniel Bouton se situe en troisième position en France pour les opération annoncées, et en neuvième position pour les opérations réalisées ; il a notamment participé à deux opérations majeures : l’OPE de France Télécom sur Orange en tant que présentateur de l’offre, et l’OPA d’Alcan (canadien) sur Pechiney.

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Synthèse générale de l’analyse boursière: L’objectif de la politique du groupe en matière de gestion du capital est d’optimiser l’utilisation des fonds propres pour maximiser le rendement à court et long terme pour l’actionnaire, tout en maintenant un niveau de capitalisation cohérent avec le statut boursier du titre et la cible de rating nécessaire pour les activités de marché. Tous les métiers de l’établissement sont dans le vert. A commencer par les activités de financement et d’investissement, qui ont largement profité du redressement des marchés boursiers depuis janvier. Le pôle actions et conseil a ainsi connu des performances records, selon les dirigeants de la Société Générale. Le produit net bancaire trimestriel de cette branche s’inscrit de la sorte en progression de 34 %. Le résultat net s’adjuge 87%, à 792 millions d’euros. Ces chiffres flatteurs se comparent certes à un troisième trimestre 2002 calamiteux, les espoirs de la reprise de l’économie mondiale et des marchés de capitaux ayant alors vite tourné court. Il n’empêche, la Société Générale a largement profité de l’embellie boursière de ces derniers mois, tout en consolidant son activité de banque de détail. Par ailleurs, la baisse des taux a dopé la production de crédits immobiliers et le repli des taux réglementés (la rémunération du Livret A est tombée à 2.25% en août) a aussi donné une bouffée d’oxygène à ces banques. Ces très bonnes nouvelles ont été inégalement accueillies par le marché. Si la SG affiche un trend haussier depuis plusieurs semaines, l’action bénéficiant de rumeurs favorables, ce n’est pas le cas pour ces concurrents, surtout en ce qui concerne BNP-Paribas. Malgré tout, l’importance du pôle actions et conseil, au sein duquel sont développées les activités marchés de capitaux, dérivés et financement structurés, rend la SG plus vulnérable aux fluctuations de la bourse. Résultat : lorsque les marchés se reprennent, comme c’est le cas en ce moment, cela lui permet de devancer ces concurrents directs. Revers de la médaille : cette volatilité peut devenir un point faible en période de repli. Quant aux craintes des investisseurs, elles sont de plusieurs natures. La reprise des marchés est ainsi loin d’être confirmée, ne serait-ce qu’en raison d’une série d’indicateurs moins favorables, comme la tension des taux longs ou la faiblesse du dollar par rapport à l’euro. Autant de données susceptibles de peser sur les performances des banques à court et à moyen terme. Par ailleurs, la Société Générale pâti de la faiblesse de sa taille. Ainsi, plus petite que ces concurrents, elle n’a pratiquement aucune perspective de développement en France dans l’activité de détail, mais peut éventuellement envisager des opérations de croissance externe à l’étranger ( ex : Bank of Greece). L’établissement dirigé par Daniel Bouton est d’ailleurs considéré plutôt comme une proie que comme un prédateur par les investisseurs.

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Par conséquent la banque, relativement isolée en Europe, profite d’un intérêt spéculatif.

Au terme de l’étude on peut dire que la situation de la banque Société Générale est plutôt ambiguë. En effet, elle dispose de bonnes performances commerciales tant en termes de clientèle que d’évolution de PNB et se place donc parmi les meilleurs d’Europe. Ces perspectives de croissance à l’étranger sont intéressantes car elle disposent d’enseignes commerciales dans les pays émergents comme dans les pays de l’est. Sa rentabilité, relativement faible en 2002 avec 9% de ROE, s’est considérablement améliorée en 2003 à hauteur de 16%. La rentabilité est cependant assez volatile au même titre que le béta de l’action en bourse est également élevé. Le risque sur l’action est donc assez fort mais la rentabilité espérée est élevée. Le couple risque rentabilité est donc assez bon. Le titre à tendance à surperformer l’indice de référence en hausse depuis quelques mois mais il reste conditionné à la bonne tenue de la bourse. On peut également noter une dégradation du rating avec une note de AA- (S&P) mais il reste cependant encore assez bon, au regard de ceux que l’on a l’occasion de trouver sur le même secteur. Cette dégradation dénote encore un facteur de risque supplémentaire sur la banque. Le risque global semble donc assez important sur le groupe à la vue de tout ces indicateurs. La banque essaie pourtant d’améliorer chaque année ce profil de risque, notamment par une politique d’amélioration de l’allocation des fonds propres. Mais cette politique ne semble pas encore donner toute sa pleine mesure. On peut parler de position ambiguë car malgré ces relativement bonnes performances financières et boursières, le groupe connaît par ailleurs un problème stratégique, de par son positionnement et sa taille. Son positionnement se veut clairement d’être une banque universelle. Cette stratégie nécessite d’avoir les moyens de ses ambitions. En effet, il est impératif pour le groupe de conserver des places de leadership dans tout les domaines du secteur sous peine de remettre en cause cette stratégie ambitieuse. Or on a pu voir au cours de l’étude que la banque n’avait pas su saisir, dans les dernières années, les opportunités en terme d’acquisitions qui s’offraient à elle (exemple : l’offre sur Paribas). Le fait de n’avoir pas fait de rapprochements importants comme ses concurrents français, l’ont fait perdre le leadership en terme de taille en France. En effet, des groupes comme BNP-Paribas ou Crédit agricole / Crédit Lyonnais étaient inférieurs en taille avant leurs fusions. Ces fusions acquisitions leur ont permit de grossir rapidement tout en gagnant des synergies nées de complémentarités et restructurations de leurs back office ou leurs réseaux mis en commun. Ces

CONCLUSION

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fusions ont permit des économies d’échelles et d’abaisser le point mort de ces banques, d’ou un accroissement de la rentabilité. La société générale n’a pas réussi à tirer avantage de ces mouvements de fusions d’une manière élevée et maintenant son coefficient d’exploitation est encore à des niveaux très haut. La taille du groupe qui était importante avant le mouvement des fusions acquisitions est désormais relativement moyenne. Cela peut être handicapant, dans une certaine mesure, par rapport à ses concurrents les plus importants qui disposent d’une surface financière plus grande pour arriver à leurs fins. On peut donc émettre des doutes sur la conservation de ses positions de leaders par des acteurs plus importants. On peut aussi émettre l’hypothèse d’une forte probabilité d’une OPA agressive sur le titre Société Générale, de part la capitalisation boursière moyenne de la société et son bon profil, elle pourrait faire une cible très intéressante pour un acteur internationale.

Christophe Heuzet - Julie Barciet

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TTAABBLLEEAAUU EETT GGRRAAPPHHIIQQUUEE ::

Partie 1 Documents comptables du groupe Société Générale

Partie 2 http://www.socgen.com

Partie 3 http://www.socgen.com

Partie 4 § Nombre de titres retenus pour le calcul du BNPA :données recueillis sur le site www.boursorama.com § Bénéfice net par actions : données recueillis sur le site http://fr.finance.yahoo.com/ § Dividende versé par actions : http://www.socgen.com § Taux de distribution : données sur le bénéfice réalisé : http://www.socgen.com § Taux de rentabilité exigé par le marché : données principales recueillis sur le site

http://fr.finance.yahoo.com/ § Nombre d’actions : http://www.socgen.com

DDOOCCUUMMEENNTTSS ::

Partie 1 Documents comptables du groupe Société Générale http://www.socgen.com

Partie 2 Documents comptables du groupe Société Générale http://www.socgen.com

Partie 3 Documents comptables du groupe Société Générale http://www.socgen.com

Partie 4 § http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPGLE § http://www.boursier.com/vals/FR/quote.asp?code=FR0000130809 § http://www.sophos.fr/pressoffice/resources/sg.html § http://www.socgen.com/index.htm § http://fr.biz.yahoo.com/p/s/sogn.pa.html § http://fr.biz.yahoo.com/tech/s/sogn.pa.html § http://fr.finance.yahoo.com/q?s=SOGN.PA&d=t

BIBLIOGRAPHIE

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