sommaire - pallium.com · mesdames, messieurs, au nom de tous les miens, je m'incline et vous...
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SOMMAIRE
Avec la participaticipation de……………………3
Edito………………………………………………4
Lettre aux élèves………………………………….5
Lettre aux professeurs……………………………6
Revoilà le printemps……………………………..7
Chère amie……………………………………….8
Poème mini-jupe…………………………………9
Những mảnh tình……………………………….10
Café Givral, Saigon……………………………..11
Tranche de vie…………………………………..13
La rivière du parfum……………………………17
Sourire…………………………………………..18
Giòng thời gian…………………………………19
Tiễn chị…………………………………………21
Luât vô thuong………………………………….22
HaiKu du XX siècle…………………………….23
Coups de coeur littéraires………………………24
Les tribulations d’un Việt-Kiều………………...25
La route vers Ðiện Biên Phủ…………………..27
Le coin des poètes……………………………...29
Tóc thề………………………………………….31
Tiếng Huế của tôi………………………………32
Răng Rứa………………………………………..34
Ca dao Viêt Nam………………………………..35
Histoire improvisée……………………………..37
Cendrillon……………………………………….38
La vie est un voyage……………………………39
Leçon du Tao…………………………………...41
Trompe l'œil…………………………………….46
Appelez-moi par………………………………...48
Mùa xuân yêu em……………………………….49
Khúc quanh của dòng sông……………………..52
Chuyện vui sầu ………………………………....56
Họa thơ………………………………………….59
Thơ Xuân Diệu………………………………….60
Chuchotement des anges……………………….61
Fête du Têt……………………………………...63
Les thèmes de la peinture orientale………….....64
English poems…………………………………..67
Anh không cần ngày Valentine………………..68
Giấc mơ hồi hương……………………………..69
Ao dài…………………………………………..71
Belles rencontres……………………………….75
Grandes retrouvailles…………………………..76
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Revue MC-JJR Promotion 1972-2011
Web site : www.pallium/mc72
Avec la participation de :
Geneviève Mallet
Denise Trần Huệ Dung
Trương Chí Mỹ
Lê Thành Thọ
Bạch Mai
Nguyễn Xuân Dũng
Quý Lan
Đặng Vũ Chấn
Nguyễn Thị Thu Thuỷ
Tôn Nữ Nguyễn Ngọc Cần
Vũ Quân
Đỗ Trần Trọng
Tuý Nga
Đoàn Minh Đạo
Phạm Tuyết Ngọc
Hà Bạch Trúc
Doãn Quốc Sỹ
Doãn Kim Khánh
Rédaction
Đặng Minh Đức
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Edito
Plus d’un demi-
siècle et nous
Đặng Minh-Đức
Depuis plus de cinq décennies, notre vie est jalonnée de
changements, petits ou grands, choisis ou subis, et nous sommes
toujours là, présents, à être confrontés à toutes sortes de
catastrophes.
Bien que nous vivons une période instable et en crise, il nous arrive
souvent de chatter sur le web, de papoter des heures durant au
téléphone, et de nous voir et nous revoir un peu partout sur cette
terre dès que l’occasion se présente.
Il est donc intéressant de se demander à quel point il est possible de
vivre, de relativiser les malheurs et de considérer les catastrophes
comme des événements presque comme les autres, car de tout
temps, la guerre est omniprésente un peu partout dans le monde,
les maladies nous surprennent souvent sans crier gare, la mort
terrasse parfois l’un de nos proches. Heureusement, les sagesses
païennes et nos religions monothéistes nous aident à retrouver le
goût de vivre et nous nous disons que la vie n’est pas qu’un océan
de larmes et qu’il est toujours possible de s’en sortir.
Bonheur hédoniste ou bouddhisme, joie du corps ou paix de
l’esprit, tout le monde espère mener une existence heureuse mais le
bonheur n’est qu’un sentiment qui dépend de notre être intérieur ;
je suis convaincue que parfois, donner peut procurer plus de
bonheur que recevoir ; c’est le sens du dicton : « Si vous donnez
une rose, son parfum s’attarde sur vos mains ».
Alors, cela vaut peut-être la peine de développer en chacun de nous
un potentiel d’épanouissement, un sentiment de bien-être.
A l’heure où bon nombre d’entre nous préparent leur retraite, dans
l’interrogation inquiète sur le sens des années qui restent à vivre et
qui nous rapprochent de la mort, nous tentons d’aspirer à un retour
à l’essentiel et à l’élimination du superflu. Nos enfants nous ont
révélé l’importance de la vie, de la préservation de la nature dans
laquelle nous vivons. Nous devons relever le défi afin de ne pas
peser du fardeau de notre mal-vieillir sur la génération de nos
enfants.
Mûrir, s’alléger, se détacher. « Vieillir sans devenir vieux » car
la vie intérieure ne vieillit pas : voyager en esprit, lire, écrire,
écouter de la musique, marcher, méditer, contempler.
Et comme le bonheur est plus grand quand il est partagé, je vous
invite à voyager à travers le temps et l’espace au fil des pages de
cette revue qui est le fruit de nos échanges, de nos réflexions, de
nos confidences, de nos délires et de nos rêveries.
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Lettre de Mme Mallet Chers élèves
La lettre ouverte aux professeurs, dans la revue MC-JJR 72-2009, nous a fait chaud au
coeur ! Merci, très sincèrement ! Nous, professeurs, avons certes, essayé autant que faire se
pouvait de «vous mener à bon port». Nous vous avons accompagnés dans cette "voie de la
formation vers l'âge adulte » avec joie et avec le sens du devoir et de la responsabilité, mais
je tiens à souligner que si vous avez réussi et si vous êtes devenus ce que vous êtes
aujourd'hui, c'est en grande partie, grâce à vous, à votre intelligence aiguisée, à votre soif
d’apprendre .
Vous nous avez beaucoup aidés à vous transmettre ce savoir ! Votre modestie, votre
ténacité et votre dignité ont facilité cette transmission !
Nous aussi, devons vous remercier.
Nous sommes fiers de vous car vous êtes admirables.
Un lien très tendre nous unit, et, malgré la fuite inexorable du temps qui passe, il s’est
renforcé, tout comme le lien qui vous unit les uns aux autres, chers élèves !
En relisant les pages de cette revue n°1, je suis touchée par la puissance de vos émotions, la
douceur de vos souvenirs, la solidité de votre amitié. C’est un patrimoine affectif
infrangible : chacun peut y puiser la joie des retrouvailles et le courage de continuer son
chemin, tout en surmontant les difficultés inéluctables de la vie.
Votre exemple est une belle leçon de vie et c’est certain que, « de là-haut », ceux qui sont déjà
partis vous regardent, vous saluent et vous remercient aussi.
Que souhaiter, sinon que la route de chacun soit LUMIERE, AMITIE, JOIE et SANTE !
Affectueusement à tous.
Geneviève Mallet-Farny (ex professeur d’anglais)
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Mes chers professeurs
Un adage populaire dit : « si le disciple dépasse le maitre alors le monde serait meilleur ». Je n'ai nullement la prétention de vous dépasser mais plutôt celle d’essayer de suivre vos préceptes. Je fais partie, comme la plupart de mes copains et copines, de cette faune et flore, issue de ce lycée au doux nom de Marie Curie. Le vent de la destinée, au gré des méandres de l'histoire, nous avait éparpillés loin de la terre de nos ancêtres. Nous formons une espèce universelle. Des rives du Bosphore jusqu'à celles de la Tamise, traversant le pays des Germains, Helvètes, Bataves et Vikings, rasant le plat pays, envahissant les 4 coins de l'hexagone et la ville lumière, enjambant l'océan jusqu'au territoire des castors et de l'érable, la Nouvelle Angleterre, le Midwest et toujours à l'Ouest au-delà des Rocheuses, jusqu'au bord du Pacifique, un peu partout nous prîmes racine. Nous sommes très divers. Ainsi avec le temps, nous nous bonifions et prospérons dans tous les secteurs, avec une petite prédominance économico- scientifico- médicale. Notre squelette tient bon grâce au calcium, ciment des cellules osseuses. Cette substance bienfaisante, nous la fabriquons depuis le 1er jour de la vie jusqu'à l'âge adulte. Après et jusqu'à notre dernier souffle, nous nous contentons de la quantité produite pour rester droit. D'une manière similaire, les bases de notre culture se construisent depuis notre enfance jusqu'à notre adolescence. Malheur au « mal élevé », il paiera toute sa vie sa carence intellectuelle. Cette éducation de base, nous la devons à nos parents mais aussi à nos maîtres. Je suis de ceux qui croient que l'école de la vie s'apprend depuis la maternelle jusqu'au lycée. L'étranger candide que je suis, était un albatros soumis au vent d'Est et d'Ouest. Inexorablement, je deviens occidental, mais jamais, je n'oublierai que mon pays natal a la forme d'un S et se compose de 3 régions. Malgré le peu de pratique, j'essaierai de bien parler et d'écrire la langue de mes parents, de ne pas oublier l'histoire de la belle Kim Vân Kiêu, celle de mes aïeux, les sœurs Trung et le dernier empereur. J'ai cherché à comprendre la Condition Humaine, tout en appréciant les formes, les gammes de couleur ainsi que l'ombre et la pénombre. Ô temps! Suspends ton vol, et vous, heures propices ! Suspendez votre cours Laissez-nous savourer les rapides délices Des plus beaux de nos jours »
Je ne serais jamais assez romantique pour écrire des vers aussi sublimes, mais savourerais toujours les beaux poèmes. Mesdames, Messieurs, au nom de tous les miens, je m'incline et vous dis Merci. Gloire et longue vie à vous. Vũ Quân
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Revoilà le printemps!
Enfin, tu as enlevé ton épais manteau blanc. Au fil des jours, tu vas aussi retirer
cet habit sombre et ces dessous gris.
Ta peau fine avec ce teint de porcelaine ne doit pas être cachée. Les oiseaux
gazouillent pour célébrer ton superbe corps et je reste sans voix devant pareille
chute de reins. Petit à petit, le ciel se dégage, découvrant le noir brillant de ta
tignasse, le brun velours de tes yeux et le rouge laqué de tes lèvres.
Trop belle pour prendre de l'âge, mûre plus que jeune, tendre mais jamais molle,
la pomme est, plus que jamais, bonne à croquer.
Oui, le printemps est là. Dame Nature se met au vert, l'horizon se colore en bleu
et mes copines sont en mini-jupe.
Que la vie est belle !
Quany
Sàigon, été 1968.
De gauche à droite : Caroline HồngVân, Anna Hằng, Denise Đỗ Yến, Minh-Đức, Suzanne Trang,
Rosalie Thu Thủy,Diễm Hà, Elizabeth Phương Mai, Martine Kim Dung
8
8
Chère Amie Chère Amie, Je veux raconter notre histoire d’enfance Pour qu’on se rappelle comment elle a commencé Je veux revivre ces temps merveilleux
Où de classe en classe nous marchions à deux C'est par quelle chance nos chemins se sont croisés Et par quelle ironie ils s’unissaient Le mien se cachant dans l’ombre timide Le tien dansant dans la lumière intrépide ? Sais-tu combien ta compagnie m’enchantait Et quelle trace obstinée elle a laissée Sur mon trajet jusque là dénué De rêveries romanesques, de pensées osées? On marchait ensemble dans l’esprit vagabond Deux filles étourdies oubliant leurs leçons On faisait bravement l’école buissonnière Et se racontait souvent les aventures fières Oh que j’avais envie de ta coquetterie Qui donnait à tes robes l’allure si jolie! Que j’admirais ta démarche qui faisait tourner Les yeux rêveurs de tes fidèles sujets! Tu riais le matin en éclats joyeux Et boudais le soir au coin silencieux Je m’amusais gaiement de tes plaisanteries Et soupirais longuement dans ta mélancolie Tu connaissais, comme moi, la douleur savoureuse D’une fille trop jeune pour être amoureuse Je subissais, comme toi, le cafard mystérieux De l’âme précoce qui s’attristait pour si peu Tu me demandais d’où venaient ces vers imagés Les miens venaient de notre passé tourmenté Dans le mal de l’âge ingrat, je trouvais La muse pour tendre aux blessures qui saignaient... Laisse-moi regagner nos années perdues Qu’on se pardonne les époques superflues
Où nos destins se séparaient la voie
Laisse-moi te suivre et retracer nos pas
Je te remercie pour le goût de vivre
Pour ma jeunesse digne à revivre
Dans mon existence pleine de durs moments
Je te remercie pour nos "bons vieux temps".. . Tuyết Ngọc
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L’hiver vietnamien
Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là
Nous marchions sur ce trottoir un peu comme celui-ci
C'était l'hiver, un hiver où il faisait beau
Une saison qui n'existe que dans le sud de l'Asie
Là-bas on l'appelle l'hiver vietnamien
Mais c'était tout simplement le nôtre
Avec ta courte minijupe tu ressemblais
A une aquarelle de Marie Laurencin
Et je me souviens, je me souviens très bien
De ce que je t'ai dit ce matin-là
Il y a 40 ans, y a un siècle, y a une éternité
Velours noir est ton regard
Douceur drapant mes nuits blanches
C'est Toi, mon unique doléance.
Quany (D’après « L’été indien »de Joe Dassin)
Đông dĩ vãng nhớ người em váy ngắn
Sóng vai vui lạc bước lối đường thơ
Vỉa hè khô cho cỏ ướt thướt tha
Anh vẽ vóc dáng em thành họa bức
Đông nhiệt đới rực đôi lòng trai gái
Nắng ban mai sưởi ấm mái đầu xanh
Vẫn còn nghe ai tỏ tiếng thiết tha
Tim rộn rã vì hoa đông chợt sáng
Đông băng giá buồn thâu dài đêm trắng
Trái tim khô ao ước mắt nào nhung
Kiếp phù du ôm mãi mối thất duyên
Muôn khắc khoải của tình si bất hối...
Chàng Ếch
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Những mảnh tình
Ngày xưa có những mảnh tình
Những người lớn vội vờ minh biết yêu
Đến trường trước tiếng chuông kêu
Dựa tường ôm vở đan nhiều mộng mơ
Đêm qua có viết bài thơ
Hôm nay trao lén vào giờ luận văn
Ra chơi có kẻ trốn sân
Vội vàng uống trọn những vần kiêu sa
Mỉm cười len lén nhìn qua
Làm người ta thẹn như hoa đầu mùa
Lớp sau toán đố đành thưa
Hồn theo chiếc lá cợt đùa ngoài hiên
Nhin thầy chỉ biết lặng thinh
Xin đừng hỏi đến phương trình cao siêu
Học bài chỉ thuộc chữ yêu
Chữ thương đồng nghĩa chữ liều đi đôi
Cuộc thi chắc lại lỡ rồi
Từ chương không nhớ, nhớ người cuối sân
Giật mình khi tiếng chuông ngân
Tan trường là đón bâng khuâng vào hồn
Ngập ngừng đếm bước bồn chồn
Ra về không nỡ với ngàn vấn vương
Theo nhau đến cuối đoạn đường
Nắm tay năn nỉ.... khoan đừng buông tay
Từ giờ cho đến hôm mai
Mỏi lòng chờ đợi mười hai tiếng dài
Thơ tình viết tiếp đêm nay
Đêm vào mộng tưởng ôm thay bóng hình
Ngày xưa có những mảnh tình
Nhẹ nhàng như gió làm tình với trăng
Ngày nay tim đậm vết hàn
Làm thơ chợt nhớ những lần ... mới yêu
Tuyết Ngọc
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Café Givral, Saigon
Café Givral, Saigon
Bach Mai
La nouvelle de la démolition du café
Givral m’a mise dans un état de choc!
Double choc à vrai dire puisque non
seulement le café Givral mais également
tout le bâtiment incluant la librairie Xuân
Thu et le passage Eden sera démoli pour
faire place à un méga-complexe
commercial avec restaurants et
appartements de luxe!
Sis rue Lê Lợi (ex-Bonard), au coin
de Đồng Khởi (ex-Tự Do, ex-Catinat), le
café Givral avait remplacé dans les années
1950 la pharmacie principale L. Solirène
fondée en 1865. Dans cette pharmacie, on
pouvait trouver des « gouttes Holbé » qui
auraient permis aux opiomanes de se
désintoxiquer. On revient de loin !
Qui n’a pas marché devant le café
Givral dans les années 1960 et collé son
petit nez à sa vitrine pour admirer en
salivant des gâteaux à la crème chantilly? Il
y avait de superbes gâteaux d’anniversaire
aussi somptueux les uns que les autres. Et il
faut être sage pour mériter un éclair ou une
boule de crème glacée à la vanille !
Je me rappelle encore, enfant,
j’adorais aller en vélosolex avec mon père
le dimanche matin au centre-ville de
Saigon. Il achetait des journaux dans les
petits kiosques sur la rue Nguyễn Huệ (ex-
Charner). Au retour, il commandait deux
« pâtés chauds » à la viande au café Givral.
Nous dévorions sur place cette pâte
feuilletée croustillante. Quel délice!
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Je ne savais pas alors que le café Givral
était l’endroit de toutes les rumeurs sur la
guerre qui s’intensifiait à partir des années
1965. C’était le lieu de « travail » d’un
journaliste au nom prédestiné de Phạm Xuân
Ẩn (Ẩn ou Secret), correspondant du
magazine américain Time. La double vie de
cet espion est demeurée secrète pendant trente
ans.
Le monde entier découvrit avec stupeur
en 1978 que cet espion, confident des hommes
politiques sud-vietnamiens et ami de plusieurs
grands correspondants américains, avait fourni
à Hanoi des informations stratégiques sur la
guerre américaine.
En effet, Phạm Xuân Ẩn avait rejoint le
mouvement communiste dès 1945. Il avait été
envoyé aux États-Unis pour apprendre le
journalisme. Phạm Xuân Ẩn avait dès lors une
bonne couverture. Colonel pendant la guerre
d’Indochine, il a été promu au grade de
général avec titre de « héros de l’Armée
populaire » à la fin de la guerre.
Chose étonnante, avant de s’éteindre à
l’âge de 79 ans en 2006, Phạm Xuân Ẩn avait
confié ses photos, ses notes et ses documents
personnels à un Américain. Il s’agit de Larry
Berman, professeur en Sciences politiques à
l’Université de Californie à Davis, son
biographe officiel.
Comme plusieurs anciens
Saigonnais expatriés dont les maisons
d’enfance ont été détruites, je m’accroche
aux bâtiments du centre-ville. Nous les
croyons éternels : le Théâtre municipal,
l’hôtel Continental, le café Givral, le
passage Eden, la cathédrale Notre-Dame, la
Poste etc. Ce sont nos points de repère.
À chaque retour au Viêt-Nam et à
chaque visite à Hô Chi Minh Ville, je ne
manquais pas d’aller manger un gâteau au
café Givral. Assise près de la baie vitrée, je
goûtais à cet oasis de tranquillité au milieu
de l’animation perpétuelle du centre-ville.
Hô Chi Minh Ville comme Hanoi font face
à un développement accéléré et le paysage
urbain change d’année en année.
Faut-il se rappeler des sages paroles
de Bouddha : « La vie est impermanente »
pour comprendre qu’il n’y a rien de
permanent, ni les êtres, ni même les
bâtiments ? Alors, il nous faut conserver
bien précieusement les images de Saigon
dans nos souvenirs pour ne pas les oublier.
Livres :
Un Vietnamien bien tranquille, Jean-Claude
Pomonti, Éditions des Équateurs, Paris, 2006,
188 pages.
Perfect Spy: The Incredible Double Life of
Pham Xuan An, Larry Berman, Harper Collins
Publisher, New York, 2007, 328 pages.
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Tranche de vie
Trương Chí Mỹ
Ma famille est d'origine de Hà Nội. Du
côté de ma famille paternelle, seul mon père
qui a décidé d’emmener sa famille dans le sud
du VN après le traité de Genève de 1954. Je
n'avais que 3 mois quand j'ai quitté le Nord
VN.
A Saigon, j'ai étudié à l’école Colette puis au
Lycée Marie Curie.
J'ai eu mon bac littéraire en 1972 ; je me suis
inscrite en 1ère année de Droit sans trop savoir
où mènerait mon avenir. Mon père, un jour en
se promenant, aperçut une affiche au lycée
Marie Curie : l'ambassade de France organisait
un concours pour l’obtention de la gratuité des
cours par correspondance à Vanves (France)
pour le BTS de Comptabilité et de Gestion des
entreprises. J'ai passé le concours et j'ai réussi.
Tous les frais d’envoi par la poste, de cours et
de devoirs étaient pris en charge. J’avoue que
les matières étaient nouvelles pour moi qui
étais issue de la filière littéraire. Deux
professeurs venaient de France pour les
matières principales de Comptabilité générale
et Analytique. La 1ère année à la faculté de
Droit rue Duy Tân n'a pas été une réussite pour
moi, mon père m'a alors inscrite à l'université
de Vạn Hạnh en Commerce.
La chute de Saigon du 30/04/75 a interrompu
mes études ainsi que tous mes projets d'avenir.
Je n’ai pas pu quitter le pays en suivant le flot
des réfugiés vietnamiens vers l’étranger.
Par la suite, à l'université de Vạn Hạnh, les
étudiants pro-Việt cộng voulurent organiser
une manifestation pour célébrer la prise de
Saigon ; nous fûmes forcés de nous mettre sur
notre trente-et-un, les filles en tunique áo dài,
et nous fîmes une longue marche toute la nuit
depuis l'université de Vạn Hạnh rue Trương
Minh Giảng jusqu’à la rue Thống Nhất devant
le Palais présidentiel ! Nous attendîmes la nuit
entière devant le Palais l'arrivée des officiels
comme le général Trần Văn Trà, celui qui
entra le premier avec son tank dans le Palais
présidentiel. A ce moment précis, nous
brandîmes le drapeau du Front National de
Libération du Sud VN (ou le drapeau des Việt
cộng), drapeau rouge et bleu avec l'étoile jaune
au milieu et nous chantâmes l'hymne national
du Front National de Libération du Sud VN
(Mặt trận giải phóng miền Nam). La victoire a
été tellement rapide que le Nord VN a été pris
de court, le gouvernement du Nord n'a pas eu
le temps de prendre le pouvoir. Les
communistes ont envahi le Sud VN, mais le
pays n'était pas encore unifié. Pendant une
année c'était le Front National de Libération
(les Việt cộng) qui gouvernait.
Pendant un mois, avec les jeunes
révolutionnaires, j’ai dû parcourir les quartiers
populaires pour demander, ou plutôt, exiger
des gens qu’ils nous remettent les journaux et
livres jugés « indécents » (đồi trụy) pour les
brûler, et à apprendre aux enfants à chanter des
chansons révolutionnaires. Ils m'ont proposé
de les suivre pendant 3 mois afin d’intégrer le
Parti des Jeunes Communistes, mais j'ai refusé
préférant le confort auprès de ma famille.
Le 02/09/1976, le VN a été réunifié sous le
nom de VN cộng hoà xã hội chủ nghĩa (La
République Socialiste du VN) avec un seul
drapeau comportant une étoile jaune sur fond
rouge, un seul hymne national et un seul
gouvernement à Hà Nội.
Comme ma famille est d'origine du Nord de Hà
Nội, les proches de mes parents descendirent
dans le Sud pour nous retrouver. Grâce à eux,
au courant de l’année 1976, j’ai été recrutée
comme employée dans le service informatique
du bureau des statistiques qui se trouve
toujours près du Palais présidentiel. A cette
époque le service informatique avait seulement
des machines perforatrices, des lecteurs de
cartes et des unités centrales pour trier et
calculer les données.
J'apprenais à utiliser les machines perforatrices
qui ressemblaient aux machines à écrire.
Quand on commettait une faute de frappe, la
carte était fichue. Il fallait absolument ne faire
aucune erreur. Dans la grande salle des unités
centrales, subsistait un ancien employé déjà
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très âgé. Le reste du personnel composé
d’anciens officiers de l’ancien régime était
envoyé dans des camps de concentration.
C'était cela l'erreur du gouvernement. Ces
employés n'avaient tué personne, pas même un
Việt cộng, il fallait les garder pour continuer à
faire marcher les machines.
Comme je ne voulais pas finir ma vie à
perforer des cartes et que fort heureusement je
connaissais bien le français (merci Papa pour
les années dans les écoles françaises), je
potassais les brochures pour faire remarcher les
grosses machines. Ainsi, grâce à moi, elles ont
repris leurs activités, j'ai pu exploiter les
données pour produire les premiers bulletins de
statistiques pour le gouvernement sur la ville
de HCM (nouveau nom de Saigon après le
30/04/75).
Depuis cette date, le Viêtnam s’est refermé sur
lui-même jusqu'au début 1989 où le pays
commençait à s'ouvrir timidement grâce aux
réformes (Đổi mới) du 1er ministre VVKiệt.
Le 1er concours de beauté "Miss áo dài " a
ressuscité la tunique vietnamienne.
Pour ne pas se faire remarquer comme pro-
capitalistes dans la rue ou au travail, la plupart
des gens teignaient leurs vêtements de couleurs
sombres, et à la place des chaussures, ils
portaient des tongs (cái dép), ce qui rendait les
gens de moins en moins élégants. Une
atmosphère de crainte, d’angoisse s’emparait
des grandes villes.
En 1976, à mon bureau la plupart des femmes
portaient le áo dài toléré par les chefs
révolutionnaires (venant du Nord). Les Việt
cộng du Sud étaient beaucoup plus intolérants
et mesquins.
Mon 1er salaire de fonctionnaire était en
1976 de 26 đồng par mois. Pour donner une
idée, en 2010, la plus petite coupure est de
1000 đồng, même les mendiants la refusent.
Dans ma famille, nous étions trois
fonctionnaires et nous vivions tous sous le
même toit que nos parents. En plus de nos
salaires, nous rapportions à la famille nos
rations alimentaires, pendant que nos parents
recevaient les leurs dans le quartier où ils
résidaient. Ils devaient faire la queue pendant
des heures sous le soleil ardent ou sous la
pluie. Le comité populaire se basait sur le Hộ
khẩu (livret de famille de modèle chinois) pour
distribuer les rations. Pendant longtemps nous
dûmes manger du riz, du manioc, des patates
douces, et de la farine toujours moisis. On nous
distribuait aussi du glutamate de sodium, du
sucre, des cigarettes même aux femmes qui les
revendaient au marché noir.
Pendant la guerre, les rizières étaient
bombardées, les paysans se réfugiaient alors
dans les grandes villes. Après 1975, le
gouvernement obligeait les paysans et même
ceux qui ne l'étaient pas mais qui n'avaient pas
de travail à quitter les villes pour partir
exploiter les nouvelles régions arides et
éloignées appelées « les nouvelles zones
économiques » (Vùng kinh tế mới).
En 1978, mon salaire progressait rapidement
de 26 đồng à 40 đồng et le billet de 50 đồng
venait d'être imprimé. J'espérais tellement
avoir un jour ce billet dans ma poche. Nous
recevions notre salaire en liquide tous les mois.
Le billet de 50 đồng n'existe plus depuis bien
longtemps ; en 1999, la plus petite coupure
était de 200 đồng, déjà sans grande valeur.
Dès lors que j’étais fonctionnaire, j’étais
automatiquement intégrée dans le parti des
prolétaires (Công đoàn), puis dans le parti des
Jeunes Communistes (Đoàn thanh niên Cộng
sản TP HCM).
Quand la guerre éclata à nos frontières avec le
Cambodge, les Khmers Rouges massacraient
notre peuple à Châu Đốc. Au parc Tao Đàn,le
1er Ministre VVKiệt appela les Jeunes
Communistes à s’engager pour sauver le pays
de l'invasion Khmère Rouge. A cette époque,
dans l'armée vietnamienne, on ne trouvait que
les jeunes du Parti Communiste ; comme suite
à cet appel, au bureau des Statistiques on
appelait les volontaires à s'enrôler.
Ainsi j’étais engagée dans l’armée.
Le 03/12/1978, on était tous réunis au camp
militaire de Quang Trung : les filles d'un côté
et les garçons de l'autre. Dans les réunions, on
nous disait que l'armée était une grande
famille, la grande université de la vie. Dans
l'armée on ne s'appelait jamais par les grades,
mais par « grand ou petit frère », « grande ou
petite sœur », « oncle », « tante »...Uniquement
dans les réunions officielles on s'interpellait
"camarade".
Dans l’armée, je mangeais des céréales
appelées « bo-bo », et un peu de lard ou avec
du poisson séché, de temps en temps du riz
blanc et de la viande pour les fêtes, c’était
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beaucoup mieux qu’à Saigon avec nos rations
mensuelles.
Je passais 3 mois d'entraînement peu intense à
Quang Trung, comme si on était sûr de gagner
contre les Khmers rouges.
En effet, le 06/01/1979, les troupes
vietnamiennes ont pu repousser facilement les
Khmers Rouges et rétablir la paix au
Cambodge. Après ces mois d'entraînement,
j'intégrais l'armée de reconstruction du pays du
Quân Khu 7 dans la région de Phước Long
près de Soc' Bom Bo. Quand j'étais étudiante à
l'université de Vạn Hạnh, je dansais la danse
suivant le rythme de la chanson ethnique
révolutionnaire Soc' Bom Bo. Quelle
coïncidence !
Mon camp s'appelait "Xưởng chế biến tinh
bột". Nous recueillions du manioc
des camps environnants, nous les pelions, puis
nous les mettions dans une machine artisanale
pour le broyer, nous obtenions une pâte que
nous distillions dans plusieurs bassins d'eau
pour obtenir une farine blanche qui sera
envoyée ailleurs pour produire du bột ngọt
(glutamate de sodium).
Au bout d’un certain temps, je fus mutée avec
d'autres camarades dans un autre camp de
Quân Khu 7 près de Budang ; là il n'y avait
plus de maniocs mais des hévéas. Nous
apprenions à greffer les hévéas. A part çà, nous
nous ennuyions fermement et le seul danger
qui nous guettait était le paludisme. Pour
passer notre temps, nous chantions librement
des chansons françaises ou américaines, des
chansons poétiques d’avant-guerre et de Trịnh
Công Sơn (les Bộ đội aiment beaucoup les
chansons de Trịnh Công Sơn) alors que dans
les réunions officielles, nous chantions des
chants révolutionnaires pour être dans les
normes.
On était reconnus comme « Bộ đội» grâce à
notre uniforme vert, sans immatriculation ni
grade et à nos sandales en pneu de voiture
qu'on appelait « dép Bình Trị Thiên»,
maintenant introuvables au VN. On portait ou
bien un chapeau colonial vert (nón cối) avec
une médaille rouge centrée d'une étoile jaune,
ou bien un chapeau en tissu au large bord (nón
tai bèo).
Ne supportant plus cette vie dans l’armée,
j’ai déserté en 1980 avec un jeune couple.
Nous avions demandé à nos « camarades »
conducteurs de tracteurs, Bộ đội du Nord, de
nous conduire à la petite ville la plus proche où
nous avions dormi une nuit puis pris le bus
pour Hô Chi Minh ville.
je n’ai pas eu de sanction en me présentant au
bureau du quartier après ma désertion.
Pendant un an je faisais des petits boulots. Je
vendais sur le trottoir des cigarettes, du café,
des chaussures, des chambres à air pour vélo…
Du 30/04/75 jusqu'en 1990, c'était la période la
plus sombre dans le Sud VN. Avec le départ
des Américains, il n’y avait plus de riz importé
de Thaïlande, les rizières et les plantations
étaient détruites, les paysans entassés dans les
villes.
Il fallait obligatoirement reconstruire les
campagnes, redévelopper l'agriculture pour
nourrir le peuple. C'était très dur car tout était
ravagé, il fallait tout reconstruire et à part une
main-d’œuvre abondante, il manquait
beaucoup de moyens modernes. On obligeait
les chômeurs à quitter les grandes villes pour
s’implanter dans les campagnes. On appelait
les jeunes à offrir leur force et leur courage.
"Đâu cần thanh niên co', Đâu khó có thanh
niên". Les écoliers, les étudiants étaient
appelés à donner quelques mois de vacances
pour construire des digues et des maisons dans
les campagnes. Beaucoup de gens n'étaient pas
habitués à ces travaux manuels, surtout les
intellectuels, ils pensaient qu'ils étaient
dévalorisés, méprisés, déshonorés... Les riches
perdaient leurs richesses, leurs terres,
beaucoup se suicidaient ou quittaient le pays
par tous les moyens. Obligés de céder leur
maison au gouvernement, certains pouvaient
partir légalement s'ils avaient de la famille à
l'étranger pour les parrainer.
Il y avait aussi régulièrement des coupures
d’eau et d'électricité. Chaque famille devait
s'équiper de bonbonnes de pétrole pour
l'éclairage. Chaque fois que l'eau suintait des
robinets, on se précipitait pour remplir les
cuvettes, les seaux.
Le carburant manquait et coûtait cher. Dès
1975, mes parents nous ont acheté à chacun un
vélo, car, faute d’essence, nous avions dû
revendre nos scooters à ceux qui avaient plus
de moyens.
Nous n'écrivions plus sur du papier blanc mais
sur du papier jaunâtre de très mauvaise qualité.
16
Les bacheliers pour pouvoir être acceptés dans
les universités, devaient faire partie des Jeunes
Communistes. Pour cela, il ne fallait pas être
né de parents ayant tenu des postes importants
dans l'administration ou dans l'armée de
l'ancien régime, ou ayant travaillé pour les
Américains et ne pas être catholiques.
Les catholiques manifestaient souvent leur
opposition au régime communiste car ils
n'admettaient pas que leur évêque fût nommé
par le gouvernement et non par le Vatican.
C'était la misère totale pendant 15 ans.
A partir de 1990, l'horizon s'éclaircissait peu à
peu avec la nouvelle politique d'ouverture du
gouvernement, le «Đổi mới»:
Dès l’ouverture du pays en 1989, les Japonais
furent les premiers investisseurs. En 1993, le
président français François Mitterrand fit une
visite officielle à Hà Nội et à HCMV.
Ainsi se développa le tourisme, au début
uniquement avec les pays communistes puis
petit à petit avec tous les pays du monde. Le
tourisme se développa d'une façon vertigineuse
quand les Américains levèrentl'embargo contre
le VN en 1995 sous la présidence de Bill
Clinton ; la firme Coca Cola distribuait ses
canettes gratuitement sur la rue Đồng Khởi
(ancienne avenue Tự Do) pour fêter
l'événement.
J’ai été comptable pendant 10 ans dans une
coopérative de mon quartier avant de me
lancer dans le tourisme en 1995.
Un jour, j'ai pris la décision d'envoyer mon CV
à une compagnie de tourisme de l'Etat sur la
rue Nam kỳ khởi nghĩa(ex rue Công lý); cette
compagnie appartenait à une très grande
compagnie pétrolière publique, OSC (Oil
Service Company), basée à Vũng-Tầu. Au
VN il y a aussi l'exploitation du pétrole
en mer près de Vũng-Tầu. Ce gisement a été
découvert avant le 30/04/75, et a été exploité
plus tard avec l’aide des ingénieurs russes. La
compagnie OSC m’a recrutée rapidement car
je savais parler anglais et surtout français.
Peu de temps après, grâce à mes relations dans
le tourisme, j'ai démissionné chez OSC et j’ai
été embauchée comme guide pour 2 autres
compagnies privées vietnamiennes où j'étais
mieux payée, en dollars et non plus en dông
(15 USD/jour pour les tours anglophones, 20
USD/jour pour les tours francophones), sans
compter les généreux pourboires des touristes.
En Février 1996, je devais accueillir à
l'aéroport Tân Sơn Nhất un groupe de français
de 18 personnes qui travaillaient chez Peugeot.
C’était la veille du Têt' de l'année du Rat. Je
m'habillais souvent en áo dài pour les
accueillir à l'aéroport. Ce jour-là, j'arborais une
tunique en soie couleur écrue avec des dessins
de fleurs peints à la main (c’était la mode de
l'époque), je tenais une pancarte avec le nom
du groupe.
Dans ce groupe, il y avait un jeune français très
beau. Au premier regard, le coup de foudre fut
réciproque entre nous.
Après des allers et retours entre son pays la
France et le mien, nous apprîmes à mieux nous
connaitre et après avoir franchi maintes
complications administratives, nous nous
mariames un an après.
Quelques mois plus tard, j’ai pu recevoir le
visa de sortie du VN.
Cela fait 13 ans que j’ai quitté mon pays pour
suivre l’homme de ma vie. En repensant à
toutes ces années-là, cette tranche de vie dont
j’étais l’actrice, j’ai pensé que malgré les
années difficiles, j’ai eu beaucoup de chance et
je m’en sortais relativement bien Il ne me
reste plus que des souvenirs gravés à tout
jamais dans ma mémoire.
TCM.
17
La rivière des Parfums (en
vietnamien : sông Hương) est un fleuve
côtier du Việt Nam, long d'une trentaine de
kilomètres traversant Huê avant de se jeter
en mer de Chine méridionale dans la
lagune de Tam Giang. Elle fut ainsi
nommée car en automne, les fleurs des
arbres fruitiers qui tombent dans la rivière
embaument ensuite la ville de Huê.
Ecoulement
Rivière des parfums
Et des rêves défunts
Des pavillons amers
Des empereurs de pierre
Des splendeurs du passé
Peu à peu effacées
Des amours reniées
Pas à pas oubliées
La vie est un séjour
La mort est un retour.
Tôn Thất Thanh Vân
Mon Chant
La musique de mon chant, semblable aux
bras épris de l’amour, t’enveloppera mon
enfant.
Mon chant baisera ton front comme une
bénédiction.
Lorsque tu seras seul, il viendra se mettre
à tes côtés et chantera doucement à ton
oreille ; quand tu seras dans la foule, il te
tiendra à l’écart dans un enclos de
solitude.
Mon chant servira d’ailes à tes rêves, il
emportera ton cœur jusqu’aux limites de
l’inconnu.
Il sera comme l’étoile fidèle qui brille là-
haut, quand la nuit couvre ta route.
Mon chant sera comme une lumière dans
tes prunelles et ton regard percera
jusqu’au cœur même des choses.
Quand ma voix se taira dans la mort, mon
chant se fera entendre à ton cœur plein de
vie.
Rabindranath Tagore
18
SOURIRE
Un sourire ne coûte rien et produit beaucoup,
Il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne,
Il ne dure qu'un instant, mais son souvenir est parfois éternel,
Personne n'est assez riche pour s'en passer,
Personne n'est assez pauvre pour ne pas le mériter,
Il crée le bonheur au foyer, soutient les affaires,
Il est le signe sensible de l'amitié,
Un sourire donne du repos à l'être fatigué,
Donne du courage au plus découragé
Il ne peut ni s'acheter, ni se prêter, ni se voler,
Car c'est une chose qui n'a de valeur qu'à partir du moment où il se donne.
Et si toutefois, vous rencontrez quelqu'un qui ne sait plus sourire,
Soyez généreux donnez-lui le vôtre,
Car nul n'a autant besoin d'un sourire que celui qui ne peut en donner aux autres.
Raoul Follereau
A Smile
A smile is a sign of love
A smile is a sign of care
A smile tells how much to others
You are important and also dear
A smile is a sign of cheer
A smile is a sign of trust
A smile shows how you can
Be happy even in hard crust
A smile is a sign of joy
A smile is a sign of hope
A smile teaches you how you can
Remove the clouds of mope
For nothing but only a smile
Takes away your pain and trial
And pick your trouble's pile
And let you smile, smile and smile.
Seema Chowdhury
Cười
Cái cười là của trời cho
Ai không cười được ốm o gầy gò
Cười vui hạnh phúc vuông tròn
An khang, thọ phước, cháu con đầy nhà.
19
Giòng thời gian
(Au fil du temps)
Có những sáng chủ nhật, tôi thường ra
công viên gần nhà để chạy, cho tinh thần
thư giãn và để cử động cơ thể .Sau đó tôi
thường ngồi trên chiếc ghế đá bên gốc cây
sồi (oak tree) để nghỉ ngơi và thả hồn
ngắm trời ngắm cảnh.
Cây sồi gần trăm năm đã trải qua không
biết bao nhiêu xuân hạ thu đông, vẫn sừng
xững đứng đó. Tôi thương cây sồi của tôi
vì dù thời gian phôi phai, dù lá xanh nắng
hạ, dù lá úa thu vàng, nó vẫn hiên ngang
như muốn che chở tôi. Dù mùa đông lạnh
giá, những hạt tuyết trắng long lanh tuyệt
đẹp trên cành làm cho lòng tôi xao xuyến,
vì tôi luôn cảm xúc với vẻ đẹp của thiên
nhiên. Nhìn cây sồi vượt qua thời gian, tôi
chạnh nghĩ tới cuộc đời mình.
Tôi đã chả bao giờ ngờ được ngày hôm
nay tôi ngồi đây nơi giảng đường trong
ngày hội nghị Y-tế, bên cạnh đứa con gái
yêu quý mới ngày nào còn chập chững biết
đi mà nay đã học xong Y-khoa.
Cũng như ngày nào tôi còn bé tí, ngày
nhập học, được Ba tôi dắt tay tới trường
Colette, ngay gần nhà tôi. Sao có những
hình ảnh không bao giờ nhạt phai trong trí
óc mình nhỉ ? Tôi còn nhớ thật rõ hôm ấy,
tôi mặc chiếc váy đầm trắng và đi đôi giầy
trắng mới toanh mà Mẹ tôi mới sắm ở chợ
Bến Thành cho ngày nhập học của tôi. Biết
tôi rất lì lợm và câm như hến đối với người
lạ nên Ba tôi vừa cầm chặt tay tôi vừa dặn
dò : "con nhớ trả lời khi cô giáo hỏi con :
Comment t'appelles-tu ?Quel âge as-tu ?..."
Ngày tôi sắp lên xe hoa, hôm ấy tôi thử
chiếc váy đầm cưới trắng thêu cùng với chị
em, bỗng Ba tôi đi ngang qua phòng và
đứng xững lại.Tôi thấy trong ánh mắt Ba
tất cả niềm thương yêu và niềm hẵnh diện
của một người cha đang khám phá rằng
con gái mình đã lớn thật rồi. Tôi nhận thức
rằng chắc chắn không có ánh mắt của
người đàn ông nào trên thế gian này có thể
làm tôi sung sướng hơn được.
Nhớ hôm Ba nằm trong bệnh viện G. W.
University Hospital, mặc dù cơ thể tàn tụy
vì căn bệnh hiểm nghèo, Ba tôi vẫn còn
minh mẫn để nhắc nhở dặn dò con cái rằng
hãy cố gắng học cho tới nơi tới chốn, hãy
đừng bao giờ để ai chèn ép mình ... Ba tôi
lúc nào cũng lo lắng cho viêc học hành của
chúng tôi và luôn ân cần dặn dò từng chi
tiết một.
Hè cuối cùng, cùng với chồng con qua Mỹ
thăm Ba vì căn bệnh đã sắp mang Ba đi
vĩnh viễn, tôi thèm được ôm chặt lấy Ba
như ngày tôi còn bé, và được vòng tay gầy
gò yếu đuối của Ba ôm bờ vai thổn thức
của tôi, nhưng Ba tôi chỉ nói:" các con về
Pháp bình an nhé" và nhìn tôi với đôi mắt
buồn vời vợi làm cho lòng tôi thêm rã rời
tan nát.
20
Nhìn lại ba mươi lăm năm sinh sống bên
xứ người từ lúc tha hương, và làm tổng kết
cuộc đời mình mới ngẫm thấy rằng cuộc
đời không hề phẳng lặng như mặt nước hồ
thu. Hỷ Nộ Aí Ố là thế đó. Có buồn mới có
vui. Có xuống mới có lên. Có âm mới có
dương...
Mặc dù đã bị cuộc đời vật ngã đôi lần
nhưng tôi không bao giờ buông trôi và chịu
thua với những thử thách khó khăn. Ba tôi
đã truyền cho các con lòng Nhân từ, và Mẹ
tôi đã truyền cái cá tính mạnh mẽ và can
đảm.
Mùa đông năm ấy, Mẹ bị bênh nặng ; tuyết
trắng phủ khắp Âu Mỹ, dầy dặc lên tới đầu
gối. Mẹ nhìn ra cửa sổ, thấp thỏm mong
ngóng các con từ xa về thăm Mẹ, và cầu
trời cho mùa Đông qua mau, để các con
qua thăm Mẹ kịp. Mẹ đã quyết liệt chiến
đấu với căn bệnh để sống qua mùa Đông.
Trời thương Mẹ tôi nên các con đã về đầy
đủ bên Mẹ.
Rồi mùa Xuân đã tới, bờ sông Potomac với
hàng cây anh đào nở hoa tưng bừng tuyệt
vời… Mẹ đã nhắm mắt ra đi.
Tang lễ thật long trọng và quá đông đảo.
Tôi đã chẳng ngờ rằng Mẹ tôi đã được rất
nhiều ngươi hâm mộ, nể trọng từ khắp nơi
xa xôi đến luân phiên vái lậy trước thi hài
của Mẹ. Nằm trong áo quan, trong chiếc áo
dài nhung tím và chuỗi hạt trắng, Mẹ vẫn
đẹp, vẫn sang với khuôn mặt thanh thản.
Mẹ tôi đã yêu hoa, đã yêu mùa Xuân. Mẹ
đã ra đi dưới bầu trời xanh biếc, và nằm
dưới muôn vàn vòng hoa rực rỡ từ khắp
nơi gửi tới.
Một thế hệ đã đi qua. Một thế hệ mới bắt
đầu. Cháu ngoại rồi cháu nội tôi lần lượt
oe oe chào đời, đem đến cho tôi niềm vui
vô bờ.
Sinh Lão Bệnh Tử. Xuân Hạ Thu Đông.
Vòng luân hồi của tạo hóa.
Cây sồi của tôi vẫn sừng xững đó, hiên
ngang dầm mưa dãi nắng.
Đặng Minh Đức
21
Tiễn chị
- Mommy, it’s time to get off! You keep
talking to me in French! I don’t
understand!
Chị Hai tôi vừa trải qua môt cuôc giải phẫu
trầm trọng.
Tôi đem đứa con gái, bay từ Cali qua Pháp
để thăm chị.
Thành phố Bordeaux đã thay đổi quá
nhiều.
Cánh cửa chiếc xe bus điện bật mở, và
tiếng con gái tôi thốt lên làm tôi sực tỉnh,
đột ngột trở về với hiện tại, với thành phố
Bordeaux 2010!
Con đường chính Sainte Catherine nay
không còn xe chạy nữa : Mc Donald,
Starbucks, đầu và cuối phố ! Đại lộ Cours
de l'Intendance chằng chịt đường rầy cho
những chiếc xe bus điện còn gọi là xe
“tram”.
Tôi cảm thấy lạc lõng, như 35 năm trước,
lần đầu tới thành phố này, sau khi đi di tản
xa quê hương.
- Con ơi, nếu đây là place de la Victoire,
đây là faculté của mẹ ngày xưa, thì mẹ ở
đường này đây!
Tôi vui mừng, dẫn con lần mò, trở lại căn
phòng trọ ngày xưa, những năm tháng đầu
thời sinh viên trên xứ người.
- Đây là restaurant universitaire mẹ thường
đi ăn, đây là trạm xe bus mà mẹ thường
đón xe đi lên trường đại học, đây là cửa sổ
căn phòng mẹ mà “má Hai” thường lại gõ.
Nói đến đây tôi nghẹn lời, hai hàng nước
mắt tuôn trào không cầm được.
Chị tôi nay đâu còn để đến gõ cửa phòng
trọ nữa
Khi còn nằm nhà thương, chị cứ tự trách
rằng không dẫn được hai mẹ con đi chơi
đây đó, đi ngắm cảnh, đi ăn uống ở những
restaurants mà ngày xưa tôi hay thèm
thuồng.
Chị Hai tôi lớn hơn tôi nhiều tuổi và tôi là
em út, được chị săn sóc từ khi mới chào
đời, tôi thì lúc nào cũng đeo theo chị
nhưng cũng rất nghe lời.
Ngày xưa chị cũng học ở lycée Marie-
Curie, nên khi tôi nhập học trường này, tôi
không thấy xa lạ gì cái góc đường Công
Lý- Ngô Thời Nhiệm vì đã được chị dẫn
vào trường trong những dịp lễ và những
ngày cuối năm. Bấy giờ mấy bà đầm, tóc
quăn, mắt xanh, đến nựng má tôi, và xì xồ
tiếng Pháp, mà tôi nghe như vịt nghe sấm !
Là giáo sư, chị kèm tôi đường học lẫn
đường đời. Có lần chị bị mắng vốn rằng,
cô em chị nhỏ mà ghê gớm lắm, người ta
hỏi tên thì trả lời là tên Chị (vì tôi muốn
lên chức chị), còn hỏi họ thì nói là Bành !
Chị cười và nói tôi không có dậy như vậy.
"Lên xe tiễn em đi chưa bao giờ buồn
thế..." Đêm ấy sân nhà ga Saint Jean, buồn
thê lương, ánh đèn vàng vọt xuyên qua
những hạt mưa phùn rỉ rả. Buồn làm sao
ngày chị tôi tiễn tôi ra đi sang xứ Mỹ :
“Em qua đó ráng học cho có nghề, nên nhớ
mình là người tỵ nạn, nhe em” .
Tôi ngoái cổ nhìn mãi theo dáng chị nhỏ
dần cho đến khi mất hút trên sân ga, đôi
mắt mờ lệ...
Ba mươi năm sau, Bordeaux với nhiều đổi
thay.
Tôi đã thành nhân.
Chị tôi đã ra đi vĩnh viễn.
Quý-Lan (Mai 2010)
22
Luật « vô thường » theo nhà Phật
Đức Phật đã dạy: Cõi thế gian tràn đầy đau khổ! Trong đó có định luật:
Sinh, Lão, Bệnh, Tử
“Bệnh tật”, tức giai đoạn “Hư hoại”. Vạn vật là thế; tất cả đều bị luật “Vô Thường” chi
phối. Chẳng hạn như cái áo đang mặc, khi mới mua về, trông thật đẹp đẽ, mềm mại, óng
mướt, tươi thắm… Nhưng nay mặc đã lâu rồi ; màu đã bạc, gấu đã sờn, vai đã rách và vải đã
mục. Nó đang ở tiến trình “Hư Hoại”.
Không có gì có thể còn mãi được, vì bản chất tự nhiên là như vậy, mà thân xác cũng đang
như vậy. Ngay khi mới sanh ra thì trẻ trung, khỏe mạnh, xinh đẹp, rồi lớn lên trông rất kháng
kiện. Khi già yếu và đang ở thời kỳ bệnh hoạn (Sanh, Trụ, Hoại, Diệt)
* Thân vô thường: Nay khỏe mạnh, mai ốm đau. Nay đang sống, mai đã chết…
* Tâm vô thường: Nay đang mến thương nhau, mai chuyển sang hận thù, ân oán nhau…
* Tài sản vô thường: Của cải nay còn, mai hết. Tức là tiện nghi vật chất không thể tồn tại
mãi được… Vật thể này biến đổi chất liệu thành ra vật thể khác. Sự vật không bao giờ cố
định cả.
Chiều nay lộng gió thu về
Lá vàng tơi tả tràn trề khắp nơi.
Đời người như hạt sương rơi
Lung linh một thoáng mặt trời chiếu tan.
Thân em như đóa hoa Lan
Người đời yêu thích muôn vàn đắm say
Nhưng rồi chẳng được bao ngày
Cánh hoa tàn úa đổi thay hoàn toàn ...
23
Haiku du XXè siècle
Autant et peut-être plus encore qu’un poème, le haiku est un mode de vie, un style d’être, une
approche sensuelle du monde ; il est et c’est sans doute ce qui fait encore toute sa force aujourd’hui,
une initiation à la vie poétique, à une perception autre des êtres et des choses.
Le haiku témoigne irréductiblement d’une présence, d’un monde où rien n’est anodin, d’un univers qui
continue sans relâche de faire signe et sens, d’une rencontre élective. Il nous révèle toujours quelque
chose de notre intimité profonde.
Nous avons vu dans notre revue n° 1 le haiku du japon féodal, et nous avons passé notre soirée à
délirer ensemble en faisant du haiku avec des mots comportant des saisons.
Le XXè siècle quand à lui, a vu s’épanouir le haiku sans mot-saison (muki-haiki) et le haiku de forme
libre abandonnant le découpage classique en 5/7/5 syllabes, qui reste toute fois majoritaire.
Voici quelques poèmes courts des haikistes japonais du XXè siècle.
Printemps :
Dans le secret du cœur Une pétale de cerisier
Le printemps me manque Deux pétales
j’ai vieilli A.S. Sans fin je pense à toi Y.R.
Eté :
Dans le port Robe de soie
De l’été finissant Plus de bague à mon doigt
Les souvenirs me lancinent A.B. Depuis Juillet T.A.
Automne :
Vent d’automne Au crépuscule
Les eaux sombres Le rouge des feuilles d’érables
Du sombre pays natal Z.S. Les larmes m’envahissent M.M.
Hiver :
Voie lactée en hiver Nuit de givre
Même avec des mots En la prenant dans mes bras
On peut s’entretuer I.R. Je l’entends vibrer O.M.
« Collection poésie » éd.Gallimard
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Coups de cœur littéraires
Bach Mai (ex MC72) est née à Saigon et après des études universitaires à Bruxelles, elle a
travaillé au Canada comme journaliste et comme conseillère à la coopération internationale.
Elle a œuvré au Vietnam et au Cambodge. Son premier roman, D’ivoire et d’opium, a été
publié en 1985 aux éditions Naman, Québec. Elle vit à Montréal.
Hier encore Saigon (éd. L’Harmattan) décrit l’histoire d’une double passion entre un homme
et une femme, entre une femme et une ville, Saigon.
Après vingt ans d’exil, une femme retourne en Asie. Elle y fait la rencontre d’un photographe
de guerre épris de liberté. Ils partagent leurs souvenirs sur des événements qui se sont passés
en 1975, notamment la chute de Saigon et la prise de Phnom-Penh.
« Cet homme, si fort si fragile, je l’aimais comme si c’était trop tard. Je l’aimais comme si
c’était la première et la dernière fois. C’était grâce à lui que j’avais su dépasser les limites et
rompre toutes les amarres de l’espace et du temps. Cet homme avec lequel il était impensable
de vivre une simple vie normale, je l’aimais de tout mon cœur, je l’aimais à contre-courant.
Je l’aimais de cette passion dont la fragilité même avait quelque chose d’infini et d’éternel.»
Lê Thành Thọ (ex JJR70) est natif de Saigon et enseignant-chercheur à la Faculté des
Sciences d’Orsay. Par son roman Saigon-Paris, destins déprogrammés (éd. L’Harmattan), il
a voulu décrire une page d’histoire contemporaine tragique de son pays natal et la faire
connaitre aux lecteurs français. Des faits historiques, il a tiré une belle fresque romanesque,
écrite dans un style neutre du genre journalistique de celui qui souhaite porter un témoignage
sur son temps. Son roman devient un grand reportage qui mêle habilement faits réels et
fiction.
« Le Jeune Tuấn voit son avenir basculer au décès de son père. Il ne sera pas médecin. Il
s’engage dans l’armée et devient pilote d’hélicoptère de secours médical. A peine fait-il la
connaissance de Huyền-Lệ, son grand amour, qu’il est contraint de quitter son pays vaincu
par les communistes. Le destin de leur pays les sépare dès lors. Il se retrouve à Paris où il
commence à se consacrer à sa vocation première : les études de médecine. Sa fiancée restée
au pays, connait le sort tragique du camp des vaincus : enfermement, exactions, viols. Puis
vient le temps des boat people. Comme des millions d’autres à la recherche de la liberté, elle
fuit le pays à bord d’un rafiot de fortune. Mais le mauvais sort continue à s’acharner sur elle
tout au long de son exil. De nouveau leurs destins se croisent à Paris… »
Amour, bonheur, consécration et compassion.
Mais également jalousie, maladie, combat et transgression.
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Les tribulations d’un Việt-Kiều
Bước tới đèo Ngang bóng xế tà
Cỏ cây chen đá lá chen hoa
Lom khom dưới núi tiều vài chú
Lác đác bên sông chợ mấy nhà
Nhớ nước đau lòng con quốc quốc
Thương nhà mỏi miệng cái gia gia
Dừng chân đứng lại trời non nước
Một mảnh tình riêng ta với ta.
Ce Thất Ngôn Bát Cú Đường
Luật (Huitain de sept pieds) du 19ème
de Bà
Huyện Thanh Quan lui est revenu en
mémoire plus de quarante ans après qu’il
l’avait appris. En classe de 4ème
, au lycée
« Jean-Jacques ». Il n’y avait alors ressenti le
moindre brin de compréhension pour la
pauvre poétesse qui évoquait la nostalgie de
son pays et du passé. D’ailleurs, ce poème
l’avait plutôt barbé à cause de l’exercice
impossible à faire qu’on appelait injustement
version (traduction d’un texte d’une langue
étrangère dans la langue de l’élève) alors que
c’était un thème pour lui dont les ancêtres
étaient tout, sauf des Gaulois. Il aurait préféré
à la place aller jouer au football avec ses
camarades de classe : une passion collective
au point qu’ils s’étaient cotisés, qui avec
cinquante Xu, qui avec une piastre, pour
soudoyer le gardien du Sân banh Tao Đàn
qui se trouvait à deux pas de leur lycée,
derrière le Dinh Độc Lập. Ce fut pour lui le
temps de l’insouciance : l’examen d’entrée
en 6ème
était déjà loin et le BEPC ne serait
pas avant un an. Une insouciance de surface
cependant, car à chaque putsch orchestré par
les militaires ou autre événement majeur tel
que le Tết Mậu Thân, il était bien soulagé
d’être enfin convoqué au lycée pour recevoir
des devoirs à faire à la maison et, par la
même occasion, avoir des nouvelles des
copains.
Ce fut aussi le temps du deuil des
Mobylette françaises, des Sachs allemandes,
des Puch autrichiennes et des Vespa
italiennes. A dada sur leurs poneys
pétaradants répondant désormais aux noms
de Yamaha, Honda, Suzuki ou Kawasaki, ses
copains du lycée sillonnaient les chemins
avoisinants de ceux des filles pour draguer
une Marie Cúc, ou aborder une Régina Minh.
Ce furent des années de liberté. Une fausse
liberté pourtant pour lui, et pour tous les
garçons de son âge d’ailleurs, risquant à
chaque instant de se faire embarquer illico au
poste s’ils ne présentaient pas tous les
laissez-passer au cours d’un contrôle
d’identité. Très jeune déjà, lors de ses courtes
pérégrinations, il ne quittait jamais ses
amulettes attachées les unes aux autres
comme un chapelet de de cá khô (poissons
séchés) tapés qui éloignaient les mauvais
esprits par leur odeur : le Thẻ học-sinh (la
carte d’identité scolaire), le Thẻ Khai Sanh
(l’extrait d’acte de naissance) et le Lược Giải
Cá Nhân (la fiche individuelle d’état-civil).
Puis à l’adolescence, le Thẻ Căn Cước (la
carte nationale d’identité), le Giấy Kiểm Soát
(la fiche de contrôle établie lors du Tết Mậu
Thân), et le Chứng Chỉ Hoãn Dịch (le
certificat de report du service militaire)
constituaient ses anges-gardiens. Ces fameux
parchemins à n’en plus finir encombraient
son portefeuille qui peinait à trouver encore
une place pour un seul billet de banque, fût-il
à l’effigie de Trần Hưng Đạo1 !
Ce fut aussi le temps des premiers émois.
Côté cœur, il était plutôt précoce malgré sa
timidité maladive. Le coup de foudre le
terrassa à l’âge où il fréquentait encore le
centre scolaire « Saint-Ex », qui était en fait
une école de garçons. Non, ce n’est pas du
tout ce que vous pensez ! C’était d’une très
belle jeune fille aux cheveux mi-longs qu’il
était éperdument épris. Il l’avait connue dans
un cours particulier de français, mais l’avait
aussitôt perdue de vue à la fin de l’année
scolaire. Une beauté inoubliable, aussi
flamboyante que les couleurs de l’Automne,
aussi fraîche que la Rosée du Matin. La
Rosée Matinale de l’Automne avait imprégné
ainsi définitivement son esprit, et la divine
1 Billet de 500 piastres, la plus grosse coupure en
cours.
26
Patronne des musiciens2 l’avait envoûté au
point de le faire chuter sérieusement dans son
classement à l’école. Deux ou trois autres
idylles se reproduisaient quelques années
après pendant son adolescence, mais son
éducation familiale réfrénait chaque fois ses
sentiments. Le temps des premiers émois fut
pour lui le temps des amours réprimées et
censurées.
Il rêvait alors d’un monde plus
merveilleux que celui-là. Il rêvait d’un aller
simple en Occident. Rêve réalisé en 1971.
Dans ce monde merveilleux, certes il n’a
pas tout réussi mais s’estime avoir réalisé et
obtenu le gros de ce dont il avait rêvé dans
son enfance. Et pourtant…
Plus de quatre décennies après la leçon
Qua dèo Ngang, il s’interpelle, l’âge l’ayant
rendu depuis peu plus sensible aux
sentiments éprouvés par Bà Huyện Thanh
Quan dans son exil et dans la nostalgie du
passé. Il éprouve subitement le besoin de
s’épancher auprès de ceux et celles qui
veulent bien être ses confidents d’un moment
à travers ces vers, avec l’espoir que Bà
Huyện Thanh Quan ne se retourne pas dans
sa tombe en l’entendant la parodier :
Bước tới sở làm gà chưa gáy
Cỏ cây băng giá xảy trợt chân
Lom khom dựng lên chiếc xe máy
Lửng chửng chưa đi lại té càn
Nhớ nước An-Nam đâu rét thế
Thương đàn Việt-Kiều cảnh xa quê
Dừng chân ngoảnh lại xóm nhà lá
Một mảnh tình chung nhà vẫn nhà.
A l’instant même et à quelques années de
la retraite, il songe :
« Que Dame Thanh Quan me pardonne,
je n’ai fait là qu’appliquer les préceptes de
nos ancêtres annamites par un retour à la
source pour jouir d’une heureuse retraite, eux
qui seraient les maîtres de pensées des
scientifiques occidentaux, et non des
moindres. Ils préconisaient en effet :
2 NDA – L’auteur de l’article prétend n’avoir pas été
mis dans la confidence pour ces deux métaphores.
Ta về ta tắm ao ta
Dù trong dù đục ao nhà vẫn hơn !
Reconnaissons que le pauvre illustre
Archimède, barbotant dans sa minuscule
baignoire sabot, n’a fait que traduire ce ca
dao dans un triste langage de chiffres !
Indiscutablement, leur observation Lá
rụng về cội avait inspiré le malheureux Isaac
Newton qui, émerveillé devant la danse des
feuilles d’automne, a bêtement oublié que
recevoir une pomme bien dure sur la tête
pouvait faire très mal : la douleur lui a permis
de faire des étincelles avec des théories
somme toute peu novatrices eu égard à la
leçon qu’il avait apprise d’eux.
La genèse de la Science moderne est
donc les Ca dao annamites. Que reste-il alors
de la Science de l’Occident face à la Sagesse
de l’An-Nam ? Rien. Désormais je ne puis
que considérer la Sagesse très au-dessus de la
Science.
Je sais que je vis dans un pays
merveilleux mais je rêve d’un monde où il
fait encore mieux vivre. J’ai rêvé d’un aller
simple en Occident pour assouvir mes envies
de jeunesse. L’âge s’accumulant, j’aspire
maintenant à un voyage de retour vers là où
la Spiritualité est plus importante que le
Matérialisme. Là où règne la Sagesse. Là-
bas, sagesse oblige, le vent de la Liberté
soufflera. Là-bas, la Démocratie s’installera à
tout jamais… Mon esprit y sera enfin en
harmonie avec mon corps, et en paix avec
mon idéal. Après tout, An-Nam veut dire Sud
en paix ! Rêve ou Réalité ? »
LTT (JJR70)
27
Nouvelle
La route vers Ðiện Biên Phủ
Bach Mai
La route menant à Ðiện Biên Phủ
commence à zigzaguer et nous
franchissons maintenant des versants de
montagnes en épingles. C’est la première
fois que je vais à Ðiện Biên Phủ pour des
projets d’écoles de la Coopération
canadienne et c’est pour moi une bonne
initiation. Il faut dire que la route entre
Sơn La et Ðiện Biên Phủ est presque
inexistante. Le véhicule tout-terrain
arrache chaque kilomètre à force de
changements de vitesse et de crissements
de pneus. Heureusement, nous sommes
avec un chauffeur expérimenté qui a
l’habitude de ces trajets en montagnes.
Le paysage est superbe et
verdoyant. Nous nous trouvons dans la
région de la minorité ethnique Thaï.
Vivant dans des paillotes sur pilotis, les
habitants pratiquent des cultures de riz à
flanc de montagne. Les femmes Thaï
portent une coiffe impressionnante, des
vêtements brodés et des colliers en argent.
Nos nouvelles écoles seront destinées aux
enfants de cette ethnie qui actuellement
doivent marcher pendant de très longues
heures pour accéder à la seule école de la
région.
***********************************
En apprenant que j’allais à Ðiện
Biên Phủ, Hélène, une amie française qui
travaille à Hanoi, m’a demandé d’apporter
une gerbe de fleurs pour la déposer au
Monument des soldats français à la
mémoire de son père. Membre du Corps
expéditionnaire français en Extrême-
Orient, son père était tombé sur le champ
de bataille de Ðiện Biên Phủ en 1954,
laissant sa mère en France avec trois
jeunes enfants. Hélène avait cinq ans à
l’époque.
Après deux jours de voyage
harassant ponctués de mal de cœur, nous
arrivons à mon grand soulagement à Ðiện
Biên Phủ, à 100 kilomètres de la frontière
chinoise et 20 kilomètres de celle du Laos.
Je ne peux m’empêcher de scruter avec
curiosité cette petite ville du bout du
monde qui fut le théâtre de la plus terrible
bataille d’Indochine. Malgré le paysage
grandiose, je me sens un peu étouffée par
les montagnes qui barrent l’horizon de
tous les côtés. Mais oui, Ðiện Biên Phủ se
trouve bien dans une cuvette ! À part la
route, les vols d’avion ne sont pas
réguliers à cause du brouillard qui
enveloppe la ville pendant des jours,
rendant la visibilité incertaine.
28
Nous nous arrêtons d’abord dans un
marché et je regarde avec une certaine
émotion ma collègue Phi choisir avec soin
deux bouquets de fleurs. Son père,
combattant Viêt Minh, est tombé à Ðiện
Biên Phủ en 1954. Née à Hanoi, Phi n’a
jamais connu son père. Nous allons
ensuite au camp retranché de Ðiện Biên
Phủ, aux endroits même des combats,
autour des collines fortifiées que les
Français avaient surnommées Claudine,
Huguette, Anne-Marie, Dominique,
Éliane… La piste d’aviation est encore là,
envahie de hautes herbes.
Nous passons devant le bunker où
le colonel Christian de Castries, promu
général pendant la bataille, était aux
commandes. Quinze mille soldats français
étaient encerclés dans leurs tranchées par
des combattants Viêt-Minh cinq fois plus
nombreux dirigés par le général Võ
Nguyên Giáp. Phi m’explique que les
volontaires à bicyclettes responsables du
ravitaillement, même s’ils n’avaient plus
rien à manger eux-mêmes, ne pouvaient
pas toucher aux vivres des combattants
Viêt-Minh. Ðiện Biên Phủ tomba le 7 mai
1954 après 56 jours de durs combats
faisant des milliers de victimes dans les
deux camps.
Dans le principal cimetière de
Ðiện Biên Phủ, Phi dépose un premier
bouquet de fleurs devant le Mémorial en
l’honneur des combattants du Viêt-Nam.
Le chauffeur et moi observons une minute
de silence derrière elle. Nous nous
rendons ensuite au Monument aux morts
des soldats français où je dépose à mon
tour un deuxième bouquet de la part
d’Hélène.
Notre véhicule s’éloigne et je me
retourne pour capter une dernière image
de ce lieu historique. Sous une stèle
blanche à la mémoire des soldats disparus,
un bouquet de fleurs forme une tache
multicolore dans un silence d’éternité que
plus rien désormais ne trouble.
Bach Mai
(Nouvelle écrite en souvenir de mon
affectation au Viêt-Nam de 1998 à 2001).
29
Le coin des poètes
Tình xa
Tình đôi ta
Mong manh như sợi tơ
Thu năm nao
Chiều tháng mười qua mau
Dáng mảnh khảnh
Ngón tay dài quấn quít
Giọng ca êm
Làm xao xuyến hồn em
Hạt tuyết trắng
Rơi phủ cành lá khô
Buồn chạnh lòng
Lại man mác...nhớ anh.
Đặng Minh Đức
Vẩn Vơ
(Anh chỉ có những vần thơ vụng dại,
Viết cho em để em đọc làm vui…)
Lạ nhỉ làm sao em lại sầu,
Khóc mây, khóc gió, khóc mưa mau?
Hay là có phải em rơi lệ,
Cho đậm tình ta nhuộm chút mầu?
Hay nhỉ làm sao lúc em sầu,
Cau mày ngọc nữ lệ trân châu,
Lệ rơi tan nát lòng quân tử,
Hồ thỉ công danh cũng chẳng cầu.
Công danh hồ thỉ xá gì đâu,
Khi thấy em yêu vẫn cứ sầu.
Lệ thật, lệ vờ anh nào biết
Đỗ Trần Trọng
30
Xót Xa Tình Vắng
Ta yêu nhau mùa xuân
Ta xa nhau mùa hạ
Thu sang đầy nhung nhớ
Đông về đem lãng quên
Nay xuân đà trở lại
Ai thương ai thiết tha
Cho ai lòng xót xa
Tình vắng đã phôi pha...
Nguyễn Xuân Dũng
Làm Thi Sĩ
Làm thi sĩ là ngập tràn khao khát
Chữ tuôn trào theo tình cảm trong tim
Lời thiết tha tâm sự giữa im lìm
Thay môi mắt lặng thinh không dám tỏ
Làm thi sĩ khi mâm yêu mới nở
Khi đợi chờ ai lỡ hẹn không hay
Khi xót xa người tình phụ héo gầy
Khi mơ mộng cho đời thôi trống vắng
Làm thi sĩ vui buồn theo mưa nắng
Ban mai cười theo chim hót nỉ non
Lúc chiều rên theo tiếng dế dỗi hờn
Đêm nức nở cho lệ nhoà theo chữ
Làm thi sĩ là một đời lữ thứ
Không bến bờ để gác bút ngừng tay
Vì lỡ yêu đến say đắm miệt mài
Tim còn nhịp nên thơ chưa vẹn khúc
Làm thi sĩ là chìm trong cảm xúc
Mặc cho dòng đời xoay chuyển dửng dưng
Ta cứ đi như kẻ lạc giữa rừng
Tìm lối thoát theo lời yêu tuông chảy
Làm thi sĩ để gọi mời đưa đẩy
Ai nhịp chung một phím nhạc tơ lòng
Xin đến cùng trong một phút cuồng ngông
Lời quyện chữ cùng aí ân lưu luyến …
Phạm Tuyết Ngọc
31
Tóc nào hãy còn xanh,
cho ta chút hồn nhiên...
(TCS)
Tóc thề
Gió heo may đã về,
chiều tím loang vỉa hè
và gió hôn tóc thề…
(Trịng Công Sơn)
Bớ cô xõa tóc kề bề
Cô mặc áo trắng tóc thề ngang vai
(Ca dao Huế)
(Photos de Gigi. Huê’. Février 2011)
32
Tiếng Huế của tôi Tôn Nữ Nguyễn Ngọc Cần
Tôi sinh ra ở Huế, thành phố có giòng sông
Hương nước chảy êm đềm, như vải lụa uốn
lượn quanh co, có núi Ngự Bình văng vẳng
tiếng thông reo khi gió nổi, có đền đài lăng
tẩm, có nội thành cổ kính, có giọng nói đặc
biệt có một không hai và những từ ngữ ...
không ở mô có hết !!
Năm 8 tuổi tôi vô Saigon học. Tôi còn nhớ
miết, dù đã mấy mươi năm qua, ngày đầu
tiên đi học ở trường Colette. Hôm đó giờ việt
văn, tập đọc, học trò phải đọc lớn tiếng một
bài học, tới phiên tôi, với giọng Huế đặc sệt
của con bé lớn lên ở miền Trung, tôi chăm
chỉ đọc, để tỏ ra là mình cũng biết đọc không
thua ai. Rứa mà cả lớp ôm bụng cười ồ, lúc
đầu tôi không hiểu tại răng bạn bè lại cười,
tôi càng chăm chỉ cố đọc chừng mô thì các
bạn lại càng cười rộ chừng nớ, tôi rớm nước
mắt, nhìn cô giáo để cầu cứu, thì ngay cả mặt
cô giáo lúc nớ, cũng ... nhăn răng ra mà cười
tôi. Trong đầu óc của con bé 8 tuổi lúc nớ,
lẫn lộn những cảm nghỉ vừa buồn tủi, vừa ốt
dột, vừa tức tối ... Chỉ trong vài giây đồng hồ
thôi, tôi bỗng hiểu là tôi bị cười là ... tại cái
giọng Huế của tôi. Tôi tự quyết định không
đọc nữa , ngồi xuống xếp sách lại. Cô giáo
lúc nớ - tôi nghĩ - phải binh tôi chứ và la các
bạn không được chọc tôi, rứa mà trái lại, Cô
bắt tôi phải đọc tiếp tại Cô chưa cho phép tôi
ngừng. Tôi nổi cục lì, cái mặt sất lên, trả lời
"đọc rứa đủ rồi ". Cả lớp lại cười rộ lên, có lẽ
không hiểu tôi nói chi. Tôi muốn oà khóc,
nhưng cố nuốt nước mắt, nhứt định không để
cho tụi hắn thấy sự uất ức của mình. Ừ thì tôi
người Huế, dĩ nhiên nói tiếng cha sinh mẹ đẻ
của tôi. Mắc mớ chi mà tụi hắn cười tôi, tụi
hắn không hiểu tiếng Huế là tụi hắn đầu óc
hẹp hòi, tôi không được khóc, phải tỏ ra mình
... hơn tụi hắn. Nghĩ rứa, tôi nhìn cô giáo, cái
mặt tôi hất lên, để ra vẻ là tôi ... không sợ chi
ai hết !! Cô giáo bắt tôi đọc tiếp, được, tôi sẽ
đọc, nhưng tôi đổi giọng ngay lập tức, tôi
như muốn bao chung quanh mình một lớp vỏ
dày để không bị ai chọc, ai cười mình nữa
hết. Tôi tiếp tục đọc lớn tiếng, nhưng với
giọng Nam. Chắc lúc nớ tiếng Nam giả giọng
của tôi nghe…quái đản lắm, vì bạn bè cũng
cứ trố mắt ra và ôm bụng cười ! Con bé con 8
tuổi ngày nớ nghĩ "tụi mi có cười thì cũng là
cười cái giọng Nam của tụi mi, chứ tụi mi
không còn dịp mô để mà cười giọng Huế của
tao nữa hết " .
Từ giây phút đó trở đi, giọng Huế tôi chỉ
dành để nói trong gia đình, còn ra đường tôi
đổi giọng, nói chuyện với người Nam thì tôi
giả giọng Nam, với người Bắc thì tôi giả
giọng Bắc, cái giọng lớ lớ chắc không giống
ai, và đôi khi dù giọng Nam hay giọng Bắc,
lâu lâu tôi cũng quên, vẫn còn dùng những từ
ngữ của người Huế - cái thoạ, cái thúng, .. ,
tại răng vậy ? - làm các bạn đôi khi cũng ngớ
mặt ra, hỏi lại tôi nói cái gì ?
Năm 18 tuổi, qua Pháp học. Tôi ở thành phố
Grenoble, Tết đến các bạn VN tổ chức văn
nghệ Tết, qua tên tôi, biết tôi là nguời Huế,
họ yêu cầu tôi làm xướng ngôn viên để giới
thiệu chương trình, nhưng phải nói tiếng Huế
kia. Tôi ... khổ tâm lắm, tại nói tiếng Huế
giữa đám đông , không phải là người trong
gia đình, rất là khó đối với tôi. Những kỷ
niệm ngày xưa 8 tuổi khi bị bạn bè cười chọc
tôi lúc tôi nói tiếng Huế, và lời thề của con bé
8 tuổi ngày xưa nớ "không khi mô để ai chọc
mình khi mình nói tiếng Huế nữa" như đã in
sâu vào tim tôi. Các bạn phải năn nỉ dữ lắm,
chắc có những người không hiểu nghĩ là tôi
bầy đặt làm cao kiệu, và tôi phải cố hết sức
mới giới thiệu được chương trình của những
đêm văn nghệ Tết hồi xưa nớ bằng giọng
Huế đặc sệt của tôi .
Suốt mấy mươi năm, tôi bao giờ cũng giả
giọng, tôi chỉ nói được tiếng Huế thiệt của
mình với những người thân thuộc trong gia-
đình. Tất cả mấy anh chị em tôi đều rứa hết,
cho đến nỗi ai nấy lấy vợ lấy chồng cũng đều
giả giọng với ngay cả vợ hay chồng mình !
Những lúc họp mặt anh chị em với nhau, mấy
O Mệ nói với nhau "ri, tê, mô, răng, rứa..."
xong xây lại với vợ hay chồng mình lại đổi
giọng ngay tức khắc !
Không biết bao nhiêu lần tôi giả giọng Nam
nói chuyện với những người lạ mới quen , hai
bên nói chuyện với nhau một lúc, thấy có chi
khác lạ, có những dấu hiệu không dú đi mô
được, té ra là hai bên đều gốc Huế vớí nhau
mà lại giả giọng Nam để nói chuyện với
nhau ! Răng mà kỳ cục và tức cười rứa không
biết !
33
Làm như những người Huế rời xa Huế để vô
Nam như tôi, chắc phần đông ai cũng bị cười
và không ai hiểu được mình, cho nên chúng
tôi đều giả giọng. Còn những người Bắc, tôi
nghĩ khoảng thời gian 1954, khi họ di cư vô
Nam, họ đi đông lắm và sống chung với nhau
nên giữ được giọng nói của họ. Còn cái xứ
Huế của tôi, nhỏ bé quá, hiền từ quá, ít người
dân Huế bỏ Huế mà đi, cho nên, sống với
một cộng đồng chỉ toàn nói tiếng Nam và
tiếng Bắc, chúng tôi đành phải giả giọng để
mà hoà đồng cho dễ ?
Bỗng cách đây mấy năm, tôi có dịp gặp môt
anh chàng người Huế từ Bắc Mỹ qua. Anh
chàng người Huế ni nói giọng Huế đặc sệt,
không những nói tiếng Việt giọng Huế không
thôi mà còn nói cả tiếng Mỹ cũng đặc sệt
giọng Huế mới hay và ly kỳ chứ ! Lần đầu
tiên tôi gặp một người Huế vẫn giữ nguyên
giọng Huế của mình mà không thèm đổi
giọng và hãnh diện với giọng Huế của mình !
Nguời ta nói "nuớc chảy về nguồn " và "lá
rụng về cội" . Thời gian qua, dù chừ chưa đến
nỗi 'lá rụng' , chỉ mới 'lá hơi vàng vàng' thôi,
nhưng những thời gian sau ni tôi bỗng nhiên
thèm trở về cội nguồn, thèm nói và viết tiếng
Huế hơn, tiếng cha mẹ tôi dạy tôi khi tôi bập
bẹ tập nói, những câu Hò Huế ru con ù ơ của
mẹ hát cho tôi nghe khi còn bé tôi khóc, tôi
thèm nghe và nói lại giọng Huế ngày xa xưa
đó. Và tôi chợt nghĩ : tại răng tiếng nói của
mình, của cha sinh mẹ đẻ mình mà mình phải
đổi hỉ ? Tại răng mình phải giả giọng hi ? Tại
răng những nguời khác họ không ráng để
hiểu mình mà tự mình phải cứ phải ráng giả
giọng miết để cho họ hiểu mình ?
Tiếng Huế của tôi dễ thương biết chừng mô,
vừa nhẹ vừa nhàng, vừa êm vừa ái, vừa thơ
vừa mộng, đầy chất tình tứ và lãng mạng.
Tại răng tôi lại dấu giọng Huế của tôi hỉ, tại
răng tôi không khuyến khích các bạn.
Các bạn ơi, các bạn ráng hiểu tiếng Huế của
tôi đi, ráng nghe tiếng Huế, ráng nghe nhạc
Huế, ráng đọc thơ Huế đi - như những câu
thơ sau đây của Huỳnh Văn Dũng :
Giữ chút gì rất Huế trang đài / Nắng nghiêng
bóng nắng dáng thơ ngây / Gặp anh nón hỡi
đừng buông xuống / Cho Anh trông mắt ngọc
mày ngài / Giữ chút gì rất Huế mặn mà / Dạ
thưa ngọt lịm ai mê say / Em đi gót nhẹ xanh
hồn cỏ / Và hơi thở mềm suơng khói bay …
để rồi nhắm mắt lại đi , bạn sẽ …cảm thấy
đời tự nhiên thơ mộng hơn, bạn sẽ …nghe
tiếng chim hót trên cành có vẻ líu lo hơn, bạn
sẽ … nghe tiếng gió thổi có vẻ mặn nồng
hơn, bạn sẽ … thấy trăng sao hình như chói
sáng hơn, bạn sẽ cảm thấy như …ánh mặt
trời chiếu trên da mình nóng ấm hơn.
Tiếng Huế, giọng Huế, thơ Huế, nhạc Huế
của tôi hay rứa đó, tài tình rứa đó, sẽ làm cho
bạn tình tứ hơn, lãng mạng hơn, và sẽ làm
bạn .. yêu thuơng nồng nàn hơn. Bạn tin tôi
đi, nhen .
Có nguời bạn gởi cho tôi đọc bài thơ Huế sau
đây của Bảo Quốc Kiếm . Bài thơ toàn câu
hỏi Răng Rứa dễ thuơng chi lạ, tôi muốn chia
xẻ với các bạn. Các bạn đọc, ráng hiểu đi hỉ.
Không hiểu thì đi tìm môt anh chàng Huế hay
môt O gái Huế mô thiệt dễ thuơng , hỏi họ,
họ sẽ giảng cho các bạn nghe . Nhưng mà,
sau đó, lỡ có chuyện chi xảy ra - chuyện chi
ai mà biết trước được – thì các bạn ráng mà
chịu chứ đừng đổ thừa cho tôi hí.
TNNNC
Cầu Trường Tiền sáu vài mười hai nhịp ....
Tóc em dài, anh đắm đuối mê say ...
(Photo Gi)
34
Răng Rứa của tác giả Bảo Quốc Kiếm
Răng anh yêu ! chiều ni không trở lại ? Để em buồn ri mãi rứa anh ơi
Không răng mô, mẹ đã thuận lòng rồi Rứa không nói, mần răng người ta biết ?
Về đi anh, răng mình không nói thiệt Nếu có răng, em đứng mũi chịu sào Có răng mô mà ngần ngại đổi trao
Răng rứa hỉ, anh làm thinh mãi thế ? Rứa răng anh lại thề non hẹn bể
Răng rứa anh, chắc có chuyện chi buồn ? Phải rứa không, hay anh muốn thay nguồn ?
Cứ nói thiệt, răng âm thầm tự kỷ Không răng cả, em yêu anh chung thủy
Nếu vì anh, răng lại chẳng hy sinh ? Dù ra răng, em không ngại chi mình Rứa cũng đủ cho cuộc tình thơ dại
Lạnh như rứa mà lòng em nóng mãi Còn bây chừ riêng anh lại ra răng ?
Rứa sông Hương buồn anh có biết không ? Hỡi núi Ngự, răng anh còn lơ đễnh ?
35
Ca dao Viêt Nam
Ba cô vác gậy chòi đào
Có một quả chín biết vào tay ai?
Trên cây có quả chín mồi,
Anh trông mỏi mắt, anh chòi mỏi tay.
Ba cô đội gạo lên chùa
Một cô yếm thắm bỏ bùa cho sư
Sư về sư ốm tương tư,
Ốm lăn ốm lóc cho sư trọc đầu.
Ai làm cho dạ sư sầu,
Cho ruột sư héo như bầu đứt dây.
Ba cô cùng ở một nhà,
Cùng đội nón thúng cùng ra thăm đồng.
Ba cô cùng chửa có chồng,
Để anh mua cốm, mua hồng sang chơi.
Sang đến nơi, cô đã chồng rồi,
Để cốm anh mốc, để hồng long tai.
Ba đồng một mớ đàn ông,
Đem về mà bỏ vào lồng cho kiến nó tha.
Ba trăm một mụ đàn bà,
Đem về mà trải chiếu hoa cho ngồi.
36
Paris, Mai 2009
Bạn vàng ơi hỡi bạn vàng
Long, Lân, Qui, Phụng một đoàn tứ linh.
Long : Rồng
Lân : Kỳ lân
Qui : Rùa
Phụng : Phượng hoàng
Tứ linh : Bốn con vật linh thiêng.
Ngày xưa dùng chữ bạn vàng là ám chỉ
người bạn quý hay bạn tâm giao của mình.
Bạn bè là nghĩa tương tri
Sao cho sau trước một bề mới nên
Tương tri: sự hiểu biết lẫn nhau
Trong đời sống, dù ít hay nhiều, người nào
cũng có bạn bè. Bạn bè ảnh hưởng rất
nhiều đến đời sống của mỗi người trong
chúng ta. Có người nên là nhờ gặp bạn bè
tốt, nhưng cũng có lắm người hư vì gặp
bạn bè xấu : Gần mực thì đen, gần đèn thì
sáng.
Ngày xưa có cặp Bá Nha và Tử Kỳ là cặp
bạn vàng thân thiết. Bá Nha là người đàn
giỏi. Tử Kỳ là người biết thưởng thức tiếng
đàn của bạn ; nghe tiếng đàn của Bá Nha,
Tử Kỳ hiểu rõ được tâm trạng của bạn lúc
đó vui buồn ra sao. Ngày Tử Kỳ mất, Bá
Nha khóc lóc để tang và đập đàn trước mộ
bạn, thề không chơi đàn nữa.
(« Tự điển thành ngữ, tục ngữ ca dao Việt Nam », tác gỉa Việt Chương, NXB Đồng Nai)
37
Histoire improvisée
Voici une histoire écrite à plusieurs mains le 11/09/2010, sans concertation, par un groupe
MC72.
Imagination déferlante des uns et des autres, chacun une phrase, pour aboutir à ceci :
Un homme et une femme marchaient, main dans la main, au bord de la Seine, un soir de pleine lune.
Ils regardaient les étoiles et chantaient de bonheur.
Il virent passer une péniche avec des gens qui dansaient. Ils devaient fêter un anniversaire…
Les yeux dans les yeux ils commencèrent un rock endiablé.
Ils oublièrent tout ce qui les entourait et vivèrent pleinement leur bonheur dans l’instant présent. La
nuit leur appartenait et leur offrait un ciel étoilé pour éclairer leur romance.
Suddenly, she turned and declared “My love I have a secret. If you need to know…”
Pendant que la femme clignait ses paupières, l’homme se pencha vers elle et dit « ma chérie, j’ai envie
de te rouler une pelle »
« Attends, attends chéri, écoute d’abord le secret que je vais te confier …. »
« Respire, hume bien ce parfum de la nuit, ferme tes yeux et écoute ce secret… »
Secret des dieux – secret des hommes – secretera bien qui secretera le dernier ….
« Dernier ? Dernier de quoi ? Dernier de la classe ? Dernier film ? Dernier jour ? Der des ders ?
Dernier de l’histoire ? Je devine ton secret …. »
« Je suis une femme au tympan unique »
« Peu importe.. Mais qu’est ce que tu veux dire ? … Tu m’écoutes encore ? »
…Elle ne l’entendait pas, qu’est-ce qu’elle pouvait y faire ?
Son tympan avait été retiré pour greffer son hymen !
La morale de l’histoire est « Vierge ou sourde, il faut choisir » et « On ne peut être bon entendant et
bonne vierge » !
(Avec les inspirations de : Kiki, Gigi, Mimi, Phiphi, Lêthi, Mado, Quany, Bobi et la participation
exceptionnelle de G.M, anh Hải et. Tuấn)
38
Cendrillon a maintenant 75 ans
Après une vie heureuse avec son prince charmant qui est maintenant décédé,
elle passe ses journées sur son perron dans une chaise berceuse, à observer le monde, avec son chat Bob sur ses genoux. Elle est heureuse.
Par un bel après-midi, sans un nuage, apparait soudain sa marraine, la bonne fée.
Cendrillon lui demande :
- Chère marraine, après toutes ces années, que fais-tu ici ? - Cendrillon, depuis la dernière fois que je t'ai vue, tu as vécu une vie
exemplaire. Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour toi ? Un souhait que je pourrais exaucer ?
Cendrillon est surprise, joyeuse et rouge de confusion. Apres y avoir réfléchi un peu, elle murmure :
- J'aimerais être immensément riche.
A l'instant même, sa chaise berceuse se change en or massif. Cendrillon est abasourdie. Bob, son chat fidèle, sursaute et se refugie au bord du perron,
tremblant de peur. Cendrillon s'écrie :
- Oh ! Marraine ! Merci !
- C'est la moindre des choses. Quel est ton deuxième souhait ? Cendrillon baisse la tête et examine son pauvre corps décharné et dit :
- J'aimerais être belle et jeune à nouveau. Presque instantanément, elle retrouve sa beauté d'antan. Cendrillon ressent en
elle des sentiments qu'elle n'a pas ressentis depuis longtemps : des élans
oubliés, des ardeurs ... - Je peux t'exaucer un dernier souhait. Quel est-il ?
Cendrillon regarde son pauvre chat apeuré et répond : - Je veux que tu transformes mon chat Bob en un beau et viril jeune homme. Comme par magie, Bob est transformé en un magnifique mâle, si beau que
même les oiseaux ne peuvent s'empêcher d'arrêter de voler et de tomber à ses pieds.
La bonne fée dit : - Félicitations Cendrillon. Amuse-toi bien dans ta nouvelle vie.
Et en un éclair, elle est partie...
Pendant quelques instants magiques, Bob et Cendrillon se regardent tendrement.
Cendrillon est comme hypnotisée par le plus bel homme qu'elle n'ait jamais vu. Puis, Bob s'avance langoureusement vers elle, la prend dans ses bras musclés,
lui souffle dans l'oreille un souffle tout chaud et lui murmure :
- Là, tu regrettes de m'avoir fait opérer, n'est-ce pas ?
39
La vie est un voyage M Đ
Le train Corail partant de Paris sillonnait les
plaines et les vallées de la Meurthe-et-
Moselle, un jour de fin d’été 1975 ; je
somnolais après un long voyage de plus de six
mille kilomètres depuis la côte Est des Etats-
Unis d’Amérique.
C’était la première fois que je quittais mon
cocon familial pour une destinée soi-disant
finale : Nancy où je devais rejoindre mon
grand-frère pour recommencer une nouvelle
vie d’étudiante en médecine en France.
Les événements subis par la chute de Saigon
aux mains des communistes nous ont amenés,
mes parents, ma grand-mère, mes trois sœurs
et moi à devoir quitter le Viêt-Nam en
catastrophe. Nous étions finalement en vie, et
nous devions tout recommencer dans un pays
étranger.
La France, j’en rêvais et les circonstances de
la vie m’ont aidée à réaliser mon rêve. Je
n’avais aucune idée de la distance entre Paris
et Nancy. J’étais trop fatiguée et trop
somnolente pour entendre une voix masculine
provenant du haut-parleur annonçant chaque
station d’arrêt du train. « Est-ce Nancy ? » me
disais-je à chaque arrêt ; « Dois-je descendre
ici ? ». Au bout de trois heures, le train
s’arrêta à une ville qui me semblait assez
importante par rapport à toutes celles qu’on
venait de traverser. Me fiant à ma seule
intuition, je décidai de ramasser mes bagages
et de descendre du train.
Gare de Nancy : je cherchais en vain une tête
familière, celle de mon frère qui devait m’y
attendre et qui effacerait toute mon angoisse
d’être seule dans un lieu étranger. Soudain, au
milieu de la foule des voyageurs, j’aperçus
une tête que j’ai déjà vue quelques fois dans la
cour de mon lycée Marie-Curie à Saigon. Mon
frère devait avoir un empêchement majeur et
c’était lui, L. qui était là pour m’accueillir,
pensais-je pour me rassurer. Me fiant de
nouveau à mon intuition, je suivis ce garçon
sans vraiment le connaitre, pour aller
rejoindre mon frère, même si à ce moment
précis, résonnèrent dans ma tête les
recommandations de ma mère : « Ma fille, ne
suis jamais les étrangers ». Moment irréel,
circonstance improbable, mais c’est ainsi que
commença la deuxième partie de ma vie. Finie
l’insouciance de ma jeunesse au sein de ma
famille, me voilà dans une ville inconnue avec
un avenir que je n’osais même pas imaginer.
Depuis ces dernières trente cinq années, j’ai
parcouru des « miles » et des kilomètres et
toutes mes belles histoires d’amour et d’amitié
ont un rapport avec les trains et les aéroports.
Aéroport Tân Sơn Nhất à Saigon, un jour
d’Avril juste avant la saison des moussons.
Une chaleur moite et étouffante me jetait dans
un monde totalement différent de celui dans
lequel je vivais depuis trente ans. Je tirais ma
grosse valise remplie de médicaments et de
jouets d’enfants que je pensais distribuer à
quelques orphelinats lors de mon court séjour
à Saigon, comptant sur mes nombreuses
connaissances au Viêt-Nam pour m’y amener.
V était là parmi la foule de gens qui
attendaient leurs proches derrière la baie
vitrée de l’aéroport. Trente années nous ont
séparés depuis notre première année à la
faculté de médecine et dentaire à Saigon. Il
était assis juste derrière moi dans le grand
amphithéâtre, où nous avions l’habitude de
conserver immuablement notre place comme
lors de nos années de lycées, habités sans
doute par un besoin d’être entourés par des
visages familiers car l’amphi paraissait
immense pour de jeunes bacheliers. Quelques
mails échangés et voilà l’amitié tissée de
nouveau. On aurait dit que la maturité nous
avait rapprochés plus aisément alors qu’à
l’époque de notre jeunesse, on échangeait
juste quelques regards, quelques sourires et
chacun restait timidement dans son coin. V.
40
était là, à m’attendre avec un bouquet de
fleurs multicolores, les couleurs de l’amitié.
Emotion et plaisir car je ne m’attendais pas à
un accueil si touchant. V. m’emmena sur sa
moto me faisant visiter tous les coins de
Saigon que j’avais connus et que je voulais
revoir. Sur le quai Bach-Dang où tombait la
fraicheur du soir, de jeunes gens filaient à
toute vitesse sur leur scooter, les cheveux dans
le vent, évoquant nos balades, jadis, les
samedis soirs, sensation de liberté et de
légèreté de nos vingt ans.
La gare de l’Est, crée par le baron
Haussmann dans le 10è arrondissement de
Paris et construite par l’architecte François
Duquesney, a été rénovée lors de l’arrivée du
TGV, train à grande vitesse, raccourcissant la
durée du trajet Nancy-Paris. Une heure trente
pour écouter de la musique sur mon MP3, de
rêvasser, ou d’admirer le paysage changeant
de la campagne française, tantôt d’un vert
tendre des champs de jeunes pousses de blé,
tantôt brumeuse parsemée de bois et forêts
aux couleurs rouge et or, tantôt recouverte
d’un manteau blanc givré au gré de mes
voyages et selon les saisons. T. était là, une
rose couleur fuchsia (ma couleur préférée)
dans la main ; je l’ai aperçu de loin, parmi la
foule de gens pressés. Grand, mince, sourire
charmeur et attitude protectrice comme celle
d’un grand-frère. J’écoutais en boucle ses
chansons qu’il a enregistrées pour moi, des
chansons d’amour triste avec sa voix chaude
et enveloppante.
HL, CM, MH, TT, mes copines, étaient là
aussi ; parfois elles m’attendaient sur le quai,
rendez-vous improvisés à la dernière minute,
ne serait-ce que pour un court instant passé
ensemble. J’aime la compagnie des femmes
avec qui je partage des moments de
spontanéité et d’espièglerie. J’aime le sourire
de GM, mon professeur d’anglais au lycée qui
n’hésite pas à faire un saut jusqu’à la gare
pour me voir. J’aime la suivre du regard à
travers la vitre et voir sa main s’agiter pour
me dire au revoir jusqu’au premier virage du
train.
Washington Dulles Airport : ce printemps
là, je ne remarquais même pas les jolis
cerisiers en fleurs, car l’âme en peine, j’ai pris
l’avion pour être près de ma mère gravement
malade. Une hôtesse de l’air compatissante,
s’étant aperçue de mon état, m’a invitée à
venir m’asseoir en première classe où je me
suis retrouvée seule dans une rangée vide. Je
me suis mise à pleurer à chaudes larmes
durant tout le vol, pensant à ma mère, à sa
douleur physique due à sa maladie, à tout ce
qu’elle avait fait pour nous durant toute sa vie
et surtout, je savais pertinemment que ce
serait la dernière fois que la reverrais.
H. m’attendait dans le hall de l’aéroport ; à
l’intant même où je l’aperçus, toujours ce
même visage si doux et ce même regard si
tendre, je revis alors nos moments jadis passés
ensemble, au temps où nous étions à
l’université à Saigon. Au Starbucks Coffee, je
buvais du café américain dans un gobelet en
plastique et à la paille, H buvait mes paroles,
les yeux parfois embués de tristesse. Nos
rêves de jeunesse brisés par le destin et nous
savons bien que rien n’est possible sans la
volonté de Dieu. Nil sine numini.
Destin ou Providence ? Il parait que tout a été
tracé d’avance. La vie est comme une
autoroute. Parfois on trace son chemin, on se
dit qu’on se donne les moyens pour arriver à
destination, mais parfois, un événement
majeur survient, et notre route est déviée vers
des itinéraires différents.
Le bonheur n’est pas une destination. Ce sont
des petits moments agréables partagés avec
ceux qu’on aime qui nous rendent heureux,
tout comme celui de savoir que quelqu’un
nous attend sur le quai d’une gare ou dans le
hall d’un aéroport.
M Đ
41
Leçons du TAO Petits exercices de sagesse chinoise
Le tao ? Il a été traduit par « voie », « courant de la vie », « doctrine ». Mais ce « principe premier qui
embrasse toutes choses et engendre tous les phénomènes », selon le Dictionnaire de la sagesse
orientale, reste impossible à définir. On ne connait de lui que ce qu’en ont dit les grands sages de
l’Antiquité chinoise, les plus connus étant Confucius, Lao Tseu, Tchouang Tseu. Contrairement à ce
que l’on croit souvent, le tao n’est pas la propriété exclusive du taoïsme, il appartient à la pensée
chinoise dans son ensemble.
Et si connaitre les principes du tao nous permettait de favoriser l’équilibre et la fluidité dans nos vies ?
Plus de vitalité, plus de justesse, plus de santé…Telles sont les promesses taoïstes.
« Un voyage de mille lieues commence par un seul pas » a dit Lao Tseu.
Et si vous essayez de vous imprégner de cette sagesse par ces quelques leçons?
Vous pouvez les lire dans les moments de doute ou de découragement puis tenter d’appliquer les
suggestions qui figurent dans les encadrés « A cultiver » et « A éviter ». Les phrases à méditer et les
suggestions sur les attitudes à favoriser vous inspireront sûrement pour sortir de la crise.
Extrait de Psychologies magazine.
42
Concept 1 : Je me conforme à la « volonté du ciel » et j’accepte ce que je ne peux
changer.
Les Chinois ne connaissent pas de Dieu créateur. Le principe supérieur est représenté par le Ciel, qui
représente l’élan créatif ; sa contrepartie est la Terre, symbole de réceptivité. Entre les deux se trouve
l’homme, pivot entre ciel et terre. La relation entre homme-Ciel est un va-et-vient constant de bas en
haut et de haut en bas : l’homme s’adresse au Ciel en exécutant des rites et le Ciel lui répond. Pour que
tout fonctionne harmonieusement, il faut savoir distinguer ce qui est du ressort de l’homme et que
nous appelons le libre-arbitre et ce qui relève de la volonté du Ciel, c’est-à-dire le destin.
A cultiver :
*Mon destin est fixé à la naissance, et ma
mission consiste à l’utiliser au mieux.
*J’essaie de m’interroger : Suis-je sûr d’avoir
fait tout ce qu’il était en mon pouvoir de faire ?
*J’accepte mon vieillissement avec sérénité.
Ce qui ne m’empêche pas de mettre tout en
œuvre pour en freiner le processus.
A éviter :
*Je ne me mets pas en tête de changer les
autres. Le seul que je peux et que je dois-
changer, c’est moi.
*Ma généalogie fait partie de mon destin.
Pourquoi alors m’en prendre à ma famille ?
*Je ne cache pas mon âge. Parce que c’est
inutile, et aussi parce que je sais en apprécier
les aspects positifs.
concept 2 : Tout change tout le temps : Je ne peux donc rien tenir pour acquis.
Le changement est l’essence même de la vie. Rien n’est fixe, tout bouge et se transforme
continuellement, dans nos vies personnelles comme dans l’univers tout entier. Savoir que tout
change tout le temps évite de se laisser surprendre ou déstabiliser par les événements.
La seule chose qui ne changera jamais, c’est que tout est toujours en train de changer : Le Yi
King
A cultiver :
*Je relativise ce qui m’arrive, car tout peut
basculer d’un moment à l’autre.
*Je mets toute mon attention dans mes
relations avec les autres, sachant qu’elles
sont en perpétuelle évolution.
A éviter :
*Je ne dis plus je suis « comme ça » ou
« c’est comme ça », car au moment même
où je finis ma phrase, ce n’est déjà plus
comme ça.
*Je ne me fais plus aveugler par une
passion amoureuse. Je la vie pleinement,
sachant qu’elle est destinée à se
transformer.
43
Concept 3 : Je cultive la « Zen attitude » : Je reste calme et centré en toutes circonstances.
Le bouddhisme ou le taoïsme considèrent que le monde tel que nous le voyons est une illusion, la
seule réalité étant la vacuité (pour les bouddhistes) et le vide (pour les taoïstes). Tous deux prêchent le
détachement et la non-avidité. Tous deux donnent une grande importance à l’introspection, à la vie
contemplative et à la méditation. A leur exemple, il faut apprendre à tourner son regard vers l’intérieur
et à rester maître de soi quoi qu’il arrive.
A cultiver :
*Je sais que ma perception des choses est
souvent erronée, et je ne lui donne pas souvent
une importance excessive.
*Je me souviens que la vie suit la loi de
l’alternance : bonheur et malheur, maladie et
santé, frustration et satisfaction, rien n’est
jamais définitif.
A éviter :
*Je ne me fais pas contaminer par l’agitation
des autres. Quand on me met la pression, je
reste courtois et imperturbable.
*Je ne crains pas la solitude mais au contraire
la recherche, car c’est le seul moyen pour me
connaitre moi-même.
Concept 4 : Chaque chose arrive à son temps : je cultive la patience, l’art de savoir
attendre.
Lorsqu’on a accompli tout ce qui était en son pouvoir pour mener à bien un projet, la seule chose qu’il
reste à faire est d’attendre patiemment que la situation mûrisse. Les paysans de la Chine ancienne
savaient que le ciel finirait par leur envoyer la pluie, mais ils ne savaient pas quand : une fois terminée
les semailles, ils rentraient chez eux et se reposaient. Comme eux, il faut apprendre à attendre, à se
détendre. « En cherchant à hâter les choses, on manque le but. Et la poursuite des petits avantages fait
avorter les grandes entreprises » (Confucius).
A cultiver :
*Quand les choses traînent, j’en déduis que le
tao m’invite à aller plus doucement.
*Je donne du temps au temps, et profite de
l’attente pour mettre de l’ordre dans ma vie et
régler les affaires en suspens.
A éviter :
*Si une chose à laquelle je tiens ardemment est
différée, je ne me fais pas prendre par
l’anxiété. Je me concentre sur autre chose.
*Je ne me laisse pas prendre par l’accélération
généralisée. Les autres courent ? Je vais
ralentir.
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Concept 5 : Je m’habitue à penser en termes de Yin et de Yang.
L’énergie en soi est formée de deux aspects : Le Yin symbolise l’obscurité, le froid, le faible, le
souple, l’intériorité, donc le principe féminin. Le Yang évoque la lumière, la chaleur, la grandeur, la
rigidité, l’extériorité, donc le principe masculin. Que nous soyons homme ou femme, tous deux sont
présents en nous. Lorsque nous nous exprimons haut et fort, nous activons le Yang ; lorsque nous
écoutons et réfléchissons, nous laissons la place au Yin.
A cultiver :
*En cas de conflit, j’écoute les arguments de
mon adversaire (Yin) avant de découvrir mes
cartes et passer à l’action (Yang).
*En face d’un dilemme, je réfléchis avec
pondération (Yin). Mais une fois que j’ai
tranché, je me tiens à ma décision (Yang).
A éviter :
*Je ne confonds pas autorité et arrogance
(excès de Yang) ; être sûr de moi n’implique
nullement d’écraser qui que ce soit.
*Ne pas écouter ma fatigue dénote un excès de
Yang. Mieux vaut m’arrêter et reprendre ma
tâche à tête reposée.
Concept 6 : Avant de combattre les événements, j’essaie d’abord de m’y
adapter.
Pour comprendre le fonctionnement du Yin et du Yang, il suffit de penser à celui de la bicyclette : je
pousse sur une pédale (Yang) et relâche l’autre (Yin) et c’est grâce à ces deux mouvements opposés
que je peux avancer. Toute forme de vie implique les deux principes, chacun n’existe qu’en fonction
de l’autre et chacun est voué à se transformer en son contraire. Parfois il nous suffirait de suivre une
rivière pour que tout aille pour le mieux et défier les tempêtes et ramer à contre-courant peut parfois
devenir nécessaire, mais en faire une règle n’aboutit qu’à l’épuisement.
A cultiver :
*Si quelqu’un m’agresse, je n’entre pas dans
son jeu. Je reste serein et maître de moi, et
attends qu’il récupère son calme.
*Dans une discussion, je préfère convaincre
par la douceur plutôt que m’imposer par la
force.
A éviter :
*Je n’humilie jamais mon adversaire, sachant
qu’à la première occasion il me le fera payer.
*Je ne m’entête pas face aux difficultés. Je fais
le dos rond et attends que la situation évolue
d’elle-même.
45
Concept 7 : Je choisis mes amis avec le plus grand discernement.
Tout comme l’amour, l’amitié ne va pas de soi et mérite les plus grands égards. Confucius se s’intéressait
guère au premier, mais beaucoup à la seconde. Sa première recommandation concerne les critères de
choix : si les valeurs de l’autre sont trop différentes des miennes, il ne pourra jamais y avoir de véritables
échanges. Vient ensuite l’honnêteté : il faut toujours dire ce que l’on pense, même si ce n’est pas plaisant.
La loyauté est un autre ingrédient fondamental : on se doit d’être fidèle à ses amis en toutes circonstances
et de ne pas déroger à ses engagements.
A cultiver :
*Je suis sincère avec mes amis et n’hésite pas à
les mettre en garde lorsque je pense qu’ils se
trompent.
*Je me montre tel que je suis. Les masques n’ont
pas de place en amitié.
A éviter :
*Je ne choisis pas mes amis pour les avantages
que je pourrais en retirer : l’amitié n’a rien à voir
avec l’opportunisme.
*Je me méfie des solutions de facilité : le
voisinage n’est pas un critère suffisant, seules
comptent les réelles affinités.
Concept 8 : je limite mes exigences et je sais me contenter de ce que j’ai.
Le bambou représente la limitation, symbolisée par les nœuds de sa tige. Tout comme les bouddhistes, les
grands sages taoïstes ne cessent de nous mettre en garde contre l’attachement excessif aux biens
matériels. Le problème n’est pas l’argent lui-même, mais la dépendance qu’il tend à créer : plus on en a,
plus on voudrait en avoir. S’efforcer de limiter son avidité est essentielle, car celle-ci éloigne de soi et fait
oublier le tao. « Pas de plus grand malheur que d’être insatiable. Pas de pire fléau que l’esprit de
convoitise. Qui sait se borner aura toujours assez » : Lao Tseu.
A cultiver :
*Je considère que l’argent est un outil : rien de
plus, rien de moins.
*Je traite « les choses en choses » au lieu de me
« traiter en choses par les choses ». Je ne suis ni
esclave de ma voiture, ni de mon téléphone
portable, ni de rien.
A éviter :
*Je ne m’identifie pas à mon compte en banque :
je vaux bien plus que ça !
*Je cesse de me comparer à ceux qui ont plus
que moi, j’essaie de me comparer à ceux qui ont
moins.
46
Trompe l'œil
Oh viens, que tes doigts doués font tromper l'œil
Et que tes soins galants trompent mon orgueil
Remplis ma vie déjà déçue de mensonges
D' illusions où réalité tourne en beaux songes
Pour qu'un instant j'oublie cette pauvre existence
Et cesse de gémir dans cette cruelle pénitence
Même si ton art est vaguement faire semblant
Je l'admire avidement en caresses tremblantes
Vas-y, que ton imagination courre les distances
Que je sois l'héroïne de ton chef-d’œuvre immense
Regarde, ma vie si blême dans ce gris et noir
Dénuée de couleurs pour nourrir l'espoir
J'ai besoin du bleu pour revivre, s'il-te-plait
Et aussi du rose puisque romance me plait
Tiens, plein de jaune pour la joie qui brille
N'oublie pas le rouge comme passion se gaspille
Un peu de violet pour un moment romantique
Du vert pour compléter ton tableau magnifique...
Oui, enlève cette solitude qui tache mes jours
Et ajoute à mes nuits... tes meilleures touches... d'amour...
Tuyết Ngọc
Oui, ton trompe l'œil de mes doigts sera née
Et ton orgueil de mes soins se sentira caressé
Nul mensonge survivra au brillant soleil
Car les beaux songes peupleront ton sommeil
Ton existence sera, plus qu'un instant, très belle
Alors ta pénitence ne semblera-t-elle plus réelle
Mon art fera semblant mais nullement mon âme
Pour les caresses tremblantes d'une jolie femme
C'est quoi les distances, quand mon imagination
Dans mon chef-d’œuvre te fera héroïne sans fiction
Le gris et noir s'écouleront de ta vie, tu vois
Pour que l'espoir te nourrisse de couleurs cette fois
Il reviendra, s'il-te-plait, te couvrir du bleu
Et ma rose te couvrira d'une romance digne des cieux
Autant que la joie brillera ton cœur de fleurs jaunes
Et tes lèvres rouges de passion s'offrant à mes paumes
Tes moments romantiques dès lors teintés de violet
Mon tableau magnifique sera Toi dans un vert voilé
Mon art enlèvera pour toujours tes lasses solitudes
Et mes meilleurs touches d'amour à tes nuits, seront...multiples ....
Minh Đạo
47
Appelez-moi par mes vrais noms (Photo Gigi, Huê 2010)
Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s'éclaire de ce qui brûle.
Victor Hugo (Il fait froid)
48
Que dire, que partager après tant
d’années, alors que nous sommes
à l’automne de notre vie ?
Encore des souvenirs de nos
années ensemble au lycée Marie
Curie ou de notre pays natal ?
Mais ils sont déjà si bien
partagés par d’autres. Quoi alors
?
Ma vie au Vietnam, mes années
au lycée Marie Curie, toutes les
expériences et tous les gens
faisant partie de mon passé ont
contribué de manière importante
à mon évolution et ma vie
d’aujourd’hui. Pour cela, je suis
profondément reconnaissante à
vous tous et je vous garde dans
mon cœur et mes pensées
bienveillantes pour toujours.
Pour cela, je voudrais vous offrir
un poème de Thầy Thích Nhất
Hạnh, un poème qui m’a guidée
dans mon voyage intérieur et me
guide de près dans la vie
quotidienne.
Rosalie Thu Thủy
Appelez-moi par mes vrais noms
par Thầy Thích Nhất Hạnh
Ne dites pas, je serai parti demain, car je ne cesse de naître, aujourd’hui encore. Regardez en profondeur : je nais à chaque seconde bourgeon sur une branche printanière, oisillon aux ailes encore fragiles, apprenant à chanter dans mon nouveau nid, chenille au cœur d’une fleur ; bijou caché dans une pierre. Je ne cesse de naître, pour rire et pour pleurer ; pour craindre et pour espérer : Mon cœur est rythmé par la naissance et la mort de tout ce qui est vivant. Je suis l’éphémère se métamorphosant sur l’eau de la rivière, et je suis l’oiseau qui, au printemps, naît juste à temps pour manger l’éphémère. Je suis la grenouille nageant heureuse dans la mare claire, Et je suis l’orvet approchant en silence pour se nourrir de la grenouille. Je suis l’enfant d’Ouganda, décharné, squelettique, aux jambes pareilles à des bambous fragiles, et je suis le marchand d’armes vendant des armes meurtrières à l’Ouganda. Je suis la fillette de douze ans, réfugiée sur une frêle embarcation, Se jetant à l’eau pour avoir été violée par un pirate, et je suis le pirate, au cœur incapable encore de voir et d’aimer : Je suis un membre du Politburo, et je suis l’homme qui doit acquitter sa "dette de sang " envers mon peuple, mourant lentement aux travaux forcés. Ma joie est comme le printemps, chaude, au point d’épanouir des fleurs en tout mode de vie. Ma peine forme une rivière de larmes, débordante, au point d’emplir les quatre océans. S’il vous plaît, appelez-moi par mes vrais noms, Que j’entende ensemble mes cris et mes rires, Que je voie ma joie mais aussi ma peine. Appelez-moi, s’il vous plaît, par mes vrais noms, Que je m’éveille, et ouvre pour toujours la porte de mon cœur, la porte de la compassion.
49
Mùa Xuân Yêu Em
Hà Bạch Trúc
Những ngày tết trôi qua
thật chậm.
Mồng một …
Mồng hai …
Mồng ba …
Mồng bốn …
Mồng năm …
Eo ơi …… Biết bao giờ mới đến mồng
bảy.
Mồng một còn chịu được vì bận rộn với
những nghi lễ, sinh hoạt ngày tết trong
gia đình.
Mồng hai cũng còn chịu được vì gặp gỡ
bạn bè để chúc tết nhau.
Mồng ba sáng sớm cúng đưa ông bà đi
và đưa ông Táo về trời thì coi như đã hết
tết. Mồng bốn, mồng năm là thê thảm
nhất. Người ta nói: “Mồng năm, mười
bốn, hăm ba, có đi thăm mẹ thăm cha
cũng đừng”. Vậy thì chắc chắn người ta
không lên đường vào ngày mồng năm
rồi, lại càng cử đi xa.
Và kể từ mồng sáu là tôi bắt đầu chờ đợi
tiếng chuông …
Kể từ ngày quen Lang, tôi không còn
thích ăn tết nữa.
Những ngày trước tết là những ngày đau
khổ của tôi, chứ không còn là những
ngày đầy nhộn nhịp phụ mẹ tôi làm kiệu,
làm mứt và nôn nao may sắm quần áo
mới. Ba ngày tết và những ngày sau đó
là khoảng thời gian dài diệu vợi mà tôi
phải âm thầm chịu đựng. Năm nào cũng
thế, Lang về ăn tết với gia đình từ ngày
hăm tám tết đến mồng bảy mới vô lại
Sàigòn.
Nhà Lang ở cách thành phố của tôi mấy
trăm cây số, Lang vào Sàigòn trọ học,
cũng như trăm ngàn sinh viên trọ học
khác mà đến bây giờ tôi mới biết.
Nhỏ em tôi rất tinh, nó biết hết về mối
tình của tôi với “người phương xa” cho
nên những lúc thấy tôi thơ thẩn đi ra đi
vào hay thẫn thờ ngồi nhìn ra cổng hoặc
suốt ngày nằm dài trên giường, hết đọc
sách lại thở dài, hết lăn qua lăn lại mắt
thì dán lên trần nhà, nó bực lắm.
Nó chọc tôi: “Lắng nghe cây lặng bên
thềm” hả? Người ta tới bấm chuông thì
biết liền, chứ hơi đâu mà nằm im lắng
nghe như vậy! Ai biểu người ở gần
không thương, lại đi thương người
phương xa, cho cái cổ càng ngày càng
dài!
Những ngày xuân trôi qua mà tôi nào có
thưởng thức được gì đâu, tôi rạc người
trong nỗi chờ mong. Mấy hôm trước tết
đáng lẽ phải náo nức chờ mong tết đến
thì tôi đã bắt đầu buồn cho sự chia tay
sắp tới. Hạnh phúc của tôi vì thế không
bao giờ trọn vẹn.
Nhiều lúc tôi tự nghĩ: “Sao cái gì mình
cũng ngược với người ta hết, người ta thì
chờ mong tết đến còn mình thì mong
chờ cho tết mau qua”.
50
Tiền lì xì tôi cũng được nhận trước tết,
những lời chúc xuân tôi cũng nhận trước
lúc Lang lên đường. Tờ giấy bạc mới
tinh nằm trong phong bì, kèm theo bài
thơ nhỏ tôi không nhớ của ai, nét chữ
của Lang nắn nót chép trên thiệp thay
cho lời chúc tết:
Đầu một ngày vội chi em thong thả,
Nhận dùm anh lòng nhỏ với chim
khuyên.
Bước ngập ngừng từ những bước đầu
tiên,
Năm sẽ ngỡ em vô cùng thương mến.
Rồi Lang bỏ tôi ở lại thành phố một
mình.
Hơn một tuần dài như một thế kỷ. Suốt
thế kỷ đó, tôi mất hết ý niệm không gian
và thời gian. Tôi nằm im nín thở, trí óc
tôi đình trệ, chữ nghĩa tôi nuốt không vô,
mọi chuyện tôi gác lại một bên, tôi sống
trong trạng thái không vui không buồn
không suy nghĩ. Tôi ngủ vùi trong nỗi
chờ mong héo hắt, tựa như những củ hoa
tulip ngủ vùi suốt mùa đông trong lòng
đất lạnh, chôn dưới lớp tuyết trắng, chờ
tia nắng ấm mùa xuân đến đánh thức để
những chồi hoa xanh nõn giật mình chổi
dậy trổ hoa khoe sắc rực rỡ muôn màu.
Rồi một ngày, thường từ mồng bảy đến
mồng chín, vào giữa buổi trưa nắng
vàng oi ả, có tiếng chuông reo làm tôi
giật mình… Lang đến đánh thức tôi dậy,
đưa tôi ra khỏi giấc ngủ mùa đông, cho
tôi bàn tay âu yếm, ánh mắt nồng nàn và
món quà xứ Thượng.
Hai đứa lang thang khắp các nẻo đường
Sàigòn, Chợ lớn. Những vòng bánh xe
quay tròn đưa hai đứa đi ciné, đi chơi
“weekend Cholon” đạp xe qua những
ngõ ngách ngoằn ngèo của những khu
phố tàu tấp nập xe mì, xe hủ tíu. Lang
dẫn tôi đến nhà học trò ăn cơm, không
quên dặn tôi: “Nhớ nói cám ơn”, bởi vì
biết tôi ít nói mà lại không khéo nói.
Lang mua một lúc hai cây kem, bắt tôi
cầm cả hai ăn cùng một lúc “để người ta
biết cô bé thích ăn kem, và chỉ khi ăn
kem là mắt sáng nhất”.
Khi Lang đàn và hát tặng tôi bài Nụ hôn
đầu, trong tôi mùa xuân như bất tận
Lần đầu ta ghé môi hôn,
Những con ve nhỏ hết hồn kêu vang.
Trời xanh cỏ biếc trưa vàng,
Nghìn cây phượng vĩ huy hoàng trổ
bông.
( thơ Trần Dạ Từ)
Nếu ngày xưa tôi thích Verlaine, Edgar
Allan Poe, Emily Dickinson, thì bây giờ
tôi yêu Trần Dạ Từ, Từ Kế Tường, Ðỗ
Qúy Toàn, Hoàng Anh Tuấn. Lang kể
tôi nghe chuyện Cô bé tuyệt vời của
Hoàng Anh Tuấn và tôi hiểu vì sao Lang
gọi tôi là cô bé.
Lần đầu nghe Lang hát Mùa xuân yêu
em tôi thấy sao giống hai đứa quá, giống
những lúc hai đứa ngồi suốt ngày bên
nhau mà có nói với nhau được bao điều.
Anh yêu em vì em vì em biết nói
Đã biết thưa: Thưa anh
Em còn biết gọi.
Sáng trời mưa khiến cho anh nhớ em
Bây giờ nắng
Anh nhớ em nhiều.
Ngồi xuống đây nghe chim là chim đang
hót
Ðông cỏ như bàn tay
Trời trong mắt say.
Ta ngó nhau ôi còn biết nói gì
Hai đứa ngồi ngồi đó
Như hai hòn bi.
(Thơ Ðỗ Qúy Toàn, nhạc Phạm Duy)
51
Tôi cảm động rưng rưng, tôi nghĩ Lang
thật sự yêu tôi và chắc phải yêu nhiều
lắm, bởi có lý do gì đặc biệt để Lang yêu
tôi đâu.
Có điều gì đó nhẹ nhàng quá đỗi xâm
chiếm cả hồn tôi buổi sáng buổi trưa
buổi chiều buổi tối, ngày mưa ngày nắng
lúc nào không hay. Lần đầu tiên tôi chấp
nhận sự diụ dàng trân trọng của một
người khác phái. Tôi hồn nhiên đón
nhận mối tình đầu ngày thơ êm ái, tim
tôi rung động theo từng nhịp thở của
một “người dưng khác họ” mà tôi trót
“đem lòng nhớ thương”.
...Cho đến một ngày mùa xuân, Lang bỏ
tôi đi không trở lại.
Lặng lẽ không một lời giải thích, ít ra
một lời giải thích thỏa đáng. Có lẽ Lang
nghĩ tôi ngây thơ quá, có giải thích cũng
chắc gì đã hiểu? Hay khi yêu chẳng có
lý do thì lúc chia tay cũng chẳng cần
một lý do để giải thích? Lang không có
can đảm để nói sự thật cho tôi biết, Lang
chọn giải pháp hèn nhát, bỏ tôi ở lại một
mình, với một lý do vu vơ giả tạo. Khi
người ta thay đổi thì sự thay đổi đó chỉ
cần xảy ra trong một giây phút. Và rồi
mọi sự không còn như trước nữa.
Trong cơn bàng hoàng đau đớn, tôi chỉ
kịp thốt lên một câu nói vô tình nhưng
không ngờ chính xác: “Lang giết người
ta mà còn muốn người ta cám ơn”. Mỉa
mai thay, trong suốt cuộc tình có lẽ đó là
giây phút sáng suốt nhất của tôi.
Phải nhiều năm sau đó, tôi mới hiểu
được câu nói của chính mình thốt ra
trong lúc tột cùng đau đớn. Lang bỏ tôi
đi nhưng còn ích kỷ muốn trói buộc tôi
mãi mãi, dù chỉ bằng tình cảm. Dù đã
bóp nát trái tim tôi nhưng Lang muốn tôi
vẫn giữ mãi hình ảnh đẹp về người.
Chính trong những giờ phút yếu đuối
nhất, đôi khi người ta khám phá ra sức
mạnh của mình. Tôi tưởng tôi yếu đuối
nhưng sự thật tôi dũng mãnh hơn nhiều.
Trong con người mảnh mai đó chứa
đựng một sức chịu đựng bền bỉ không
ngờ. Tôi gói ghém mớ kỷ niệm vào tận
cùng ký ức rồi tôi tự đứng lên, tự băng
bó vết thương và tôi tự nhủ lòng phải
giữ tâm hồn trong sáng, đừng đánh mất
niềm tin ở con người và trong cuộc
sống.
Nếu trong hồn ai cũng có những kỷ niệm
vui buồn, những bóng ma dĩ vãng, thì có
lẽ tôi đã làm lành được với bóng ma
trong tâm hồn mình. Những kỷ niệm tôi
đã chôn chặt từ lâu hôm nay bỗng chợt
kéo về. Và tôi ngạc nhiên thấy chúng
không còn làm trái tim tôi buốt nhói
nữa. Chúng đã biến thành những hình
ảnh đẹp, những câu thơ của một thời đã
mất. Tôi thấm thía hiểu rằng kỷ niệm
không tự chúng tồn tại được. Sở dĩ
chúng tồn tại là vì chúng đã biến thành
tim, thành máu của ta khiến cho ta quên
lãng chúng đi để rồi một ngày nào đó
chúng bất ngờ xuất hiện trong một nụ
cười, một nét chữ, một cái tên, một bài
hát …
… Ðã nhiều năm trôi qua.
Tóc tôi vẫn dài, mắt tôi vẫn trong và tim
tôi vẫn tràn đầy hạnh phúc mỗi độ xuân
về nghe ai đó hát bài Mùa xuân yêu em.
HBT
52
KHÚC QUANH CỦA DÒNG
SÔNG
»
, écrivain et professeur
de lettres.
Ô tô từ Hà Nội đến quãng đầu tỉnh Bắc
Ninh thì có một con đường đã rẽ về tay
phải : đường 21. Đi sâu vào con đường đó
– đi chân, đi xe đạp, đi xích lô hay đi xe
hàng nhỏ nhỉnh hôn xe tắc xi một chút –
chừng mười hai cây số thì gặp con sông
Đuống nước đỏ ửng có bến phà.
Làng Thiệu ở cách bến phà chừng một
trăm thước, làng An Lữ.
Năm đó Thiệu lên tám, học lớp tư trường
làng. Yến, con gái bà Ba hàng xóm lên sáu
mới xin vào lớp năm. Thiệu được bà Ba
giao cho trọng trách trông nom “em Yến”
khi đi, khi ở trường, và khi về.
Khi đi khi về, Thiệu làm đầy đủ bổn phận ;
nhưng khi ở trường nghĩa là trong giờ ra
chơi thì không bao giờ Thiệu nhớ đến Yến.
Thiệu ham chơi lắm, còn mải đánh khăng,
đánh bi, đánh đáo hay đá bóng. Con sông
Đuống mùa nước cạn trông thật chán phèo
– Thiệu nghĩ như vậy – nhưng Thiệu cũng
không quên rằng nhờ có mùa cạn này
Thiệu mới dám xuống nước để tập bơi một
mình. Năm lên bảy, một hôm thầy đưa
Thiệu ra sông tắm, thấy Thiệu bơi mà ngạc
nhiên.
Khi về ới mẹ:
– Nó bơi giỏi như con nhà thuyền chài mẹ
nó ạ.
Vào mùa nước, Thiệu thích đi dọc theo con
đê làng để ngắm cảnh sông nước mênh
mông. Mỗi khi ngắm như vậy Thiệu thấy
quên hết những thứ mà Thiệu thích : đánh
bi, đánh khăng, đánh đáo, đá bóng. Thiệu
thấy hình như mình buồn rầu thì phải, nhất
là khi ngắm khúc quành của dòng sông ở
tít phía xa, trước khi cả dòng sông mất hút
sau một lũy tre mờ mờ, có một cây đa
vươn lên cũng mờ mờ. Về nhà hỏi Mẹ,
Thiệu mới biết đó là làng Thái Lung
Thượng. Khi mẹ kể chuyện Thạch Sanh thì
Thiệu đồ rằng có lẽ cây đa làng Thái Lung
Thượng là cây đa của Thạch Sanh ngày
xưa. Đến khi nghe chuyện Phạm Công Cúc
Hoa, Thiệu lại đồ rằng tại bãi tha ma bên
kia bến phà hẳn là đêm đêm có những cảnh
mẹ hiện hồn lên cho con bú như Cúc Hoa
đã hiện hồn với hai con.
Thiệu nghĩ bụng: giá sau này mẹ có chết,
rồi chôn ở ngoài đồng, đêm đến Thiệu ra
ngồi bên mả khóc thì thế nào mẹ cũng hiện
lên, mẹ cũng ôm Thiệu, vuốt tóc Thiệu và
lúc trời sắp sáng thế nào mà mẹ chẳng
đánh lừa : “Con hãy cúi xuống để mẹ bắt
chấy cho con”, Thiệu sẽ không cúi xuống
mà nắm lấy vạt áo mẹ. Không hiểu làm thế
mẹ có sống lại không nhưng nhất định là
mẹ không biến vào mồ được rồi.
Yến đi học cùng Thiệu được hai tháng thì
một buổi sáng chủ nhật kia Yến theo Thiệu
ra đê ngắm sông.
Thiệu lại nói với Yến:
-Sông mùa cạn trông chán phè!
Khúc quanh đằng xa nhỏ hẳn đi, Thiệu chỉ
cho Yến thấy lũy tre cùng cây đa và bảo :
“Đấy là làng Thái Lung Thượng”. Thiệu
lõm bõm kể cho Yến nghe Thạch Sanh và
53
kết luận: “Dưới gốc đa làng Thái Lung
Thượng cố nhiên là ngày xưa có Thạch
Sanh.”
Yến hỏi:
-Thế làng mình cũng có cây đa, sao ngày
xưa Thạch Sanh lại không ở ?
Thiệu gạt đi:
-Mình có phải là người cùng làng với
Thạch Sanh đâu. Thạch Sanh ở làng khác
chứ, càng xa càng hay, mà làng Thái Lung
Thượng xa nhất lại cách sông nữa thì
Thạch Sanh phải ở đấy chứ.
Lúc bấy giờ Yến mới gật đầu cho là phải.
Buổi chiều, Thiệu dạy Yến bơi ở gần bến
phà. Thiệu buộc túm hai ống quần và cạp
quần để khi dìm xuống nước, cả cái quần
phồng lên như bong bóng. Yến nắm lấy
quần, úp mặt xuống, hai chân đập tầm
phòng trên mặt nước. Một tuần sau Yến đã
vỗ về bơi một mình được.
Thiệu, Yến tắm khỏa thân trong cả mùa
nước cạn năm đó.
Hai năm sau Thiệu, Yến vẫn cùng đi học
trường làng. Thiệu học lớp nhì, mà Yến thì
theo lớp ba, cuối năm thi “Sơ học yếu
lược”. Sáng hôm đó Thiệu mặc quần đùi
thâm và chiếc áo trúc bâu mới, lên đê
ngắm dòng sông đang mùa nước. Lẽ ra
theo ý Thầy, Thiệu không được mặc áo
mới đi chơi, nhưng mẹ bảo: “Ông cứ để nó
mặc cho nhàu hồ đi rồi tôi giặt.”
Xuống đến bến phà, Thiệu gặp Yến. Yến
đương đứng trên cầu nổi, tay cầm que tinh
nghịch cời những hoa, những quả, những
cành củi trôi lướt theo dòng sông sát bên
cầu nổi. Lúc đó phà đã sang bên kia sông
và ở bến này chưa có ai tới đợi.
Yến hỏi:
-Thiệu đi đâu đấy?
Thiệu thò tay vào túi áo trúc bâu mới, vầy
vò:
-Đi lên đê ngắm sông.
Chỉ một thân chuối lớn đương lừng lững từ
xa trôi lại, Thiệu hỏi:
-Đố Yến thân chuối kia có trôi vào khoảng
hoắm của bến này không nào?
Yến nghiêng đầu ngắm rồi đáp:
-Chắc là có, nếu không Yến lấy que cời
vào.
Vừa lúc đó có quả gì như quả bưởi lướt
qua gần bên ngoài.
Yến reo:
-Để Yến cời quả này vào đã.
Yến hơi kiễng chân vươn người về phía
trước và khom lưng để gạt quả bưởi, bất
chợt mất thăng bằng ngả tỏm xuống nước.
Yến chỉ kịp kêu lên một tiếng rồi bị cuốn
theo dòng ngược chiều chảy sát bờ, chân
đạp cuống quít trên mặt nước cố cho thân
nổi lên.
Trong một thoáng rất nhanh, Thiệu nhớ ra
rằng khi mức sông lên cao, khoảng hoắm
này nước vẫn chảy thành vòng tròn. Nhưng
ủa, không thể nghĩ lan man hơn được. Yến
đang bơi vụng dại theo dòng sát bờ. Thiệu
nhảy phăng xuống đón ngay cây chuối
đang dạt vào, ẩy ngay cây chuối ngược
chiều nước men bên dòng chính, phía
ngoài cùng.
Phải bơi nhanh, phải ẩy mạnh, mình là đàn
ông mà – Thiệu nghĩ – để khi Yến theo
dòng bên trong quành ra tới đồng ngoài thì
đã có cái víu. A lê hấp, veo! Cây chuối đã
được ẩy tới lần thứ năm và lao ra trước
54
Yến đúng một sải tay. Khi Yến víu được
cây chuối, Thiệu cũng vừa bơi tới. Thiệu
phải bơi sát cây chuối và luôn luôn ẩn cây
chuối vào để Yến khỏi lạng ra dòng ngoài.
Khi cả hai đều leo lên cầu nổi, Yến nhìn
Thiệu nhoẻn miệng cười, không biết nói
cám ơn.
Thiệu đưa mắt nhìn dòng sông bên ngoài
màu nước đỏ hung dữ như mặt người say
rượu có chút máu điên, rất nhiều chỗ ngầu
bọt trắng như màu nước dãi phòi ở mép
bác cu Tý trong làng mỗi khi bác lên cơn
ngất, tay chân dẫy đành đạch (mãi về sau
này Thiệu mới biết rằng bác Tý mắc bệnh
động kinh).
Làm ra vẻ nghiêm trọng, Thiệu hất hàm
hỏi mà không nhìn Yến:
-Yến có trông thấy dòng sông bên ngoài
không ? Giá không nhanh tay đẩy cây
chuối kịp, Yến mà lạng ra ngoài kia thì có
thánh cũng không cứu được.
Không thấy Yến trả lời, Thiệu nhìn lại,
thấy vẻ mặt Yến lo lắng. Yến chỉ vào quấn
áo ướt sũng của mình:
-Làm thế nào về nhà được? Mẹ đánh chết!
Lúc bấy giờ Thiệu mới sực nhớ mình cũng
sũng nước. Ôi thôi, chiếc áo trúc bâu mới
nay thành màu hồng xỉn. Lại thêm mấy
khoảng hoen lớn do nhựa chuối quệt vào.
Nhưng thôi chuyện mình hãy gác đấy, còn
tính sao cho Yến đã chứ.
Thiệu bảo:
-Yến hãy theo Thiệu lên đê, sắp có người
lại đợi phà rồi đó. Thiệu bước ra khỏi cầu
nổi leo nhanh lên khoảng vệ đê có mấy cây
nhãn cao và mấy cây duối đại thấp. Yến
cũng thoăn thoắt lên theo.
Thiệu hỏi:
-Thế bây giờ Yến bảo phải làm thế nào?
Yến nói:
-Sáng nay mẹ Yến phơi bộ quần áo thay
của Yến ở giây thép ngoài vườn.
Thiệu cam quyết:
-Để Thiệu về lấy cho.
Thiệu cởi phăng chiếc áo trúc bâu hung
hung đỏ treo lên một cành duối. Thế là
Thiệu cởi trần, chỉ còn mặc chiếc quần đùi
ướt sũng và nói:
-Thiệu sẽ chui vào vườn lấy trộm quần áo
mang ra đây cho Yến.
Yến giao hẹn:
-Thiệu nhớ là quần đen, áo tím nhạt kẻ
vuông.
Thiệu đã sắp sửa chạy về trổ tài, Yến còn
hỏi:
-Thế Thiệu vào vườn nhà Yến bằng lối
nào?
Thiệu để ngón tay trỏ lên miệng bí mật:
-Có một lối Thiệu vẫn chui vào để nhặt
những quả mận, quả ổi rơi.
Thiệu nói là “nhặt những quả rơi” cho lịch
sự kỳ thực chính Thiệu leo lên, tuột vội
từng chùm quả, bỏ vội vào túi, rồi tuột vội
xuống, lủi ra.
Cũng may mà đi suốt trên đường từ bến
cho tới khi vào vườn Thiệu không gặp
Thầy, mẹ hoặc các anh chị. Thiệu vừa chui
lọt vào hàng rào dâm bụt, chưa kịp đứng
thẳng người, đã có tiếng quát, tiếng của bà
Ba:
55
-A… a! Ông tướng Thiệu ! Có phải ông
chui vào định ăn trộm ổi của nhà tôi để tôi
chạy sang nhà mách nào!
Rất nhanh trí – Thiệu cũng không hiểu sao
lúc đó mình nhanh trí đến thế - Thiệu đáp:
-Thưa bác cháu tìm con quay của cháu
văng vào đây.
Rồi Thiệu làm vẻ vạch cỏ hàng rào chăm
chú tìm. Khi bà Ba vào, Thiệu đưa mắt
nhận ngay ra chiếc quần và chiếc áo tím kẻ
ô của Yến. Chỉ một loáng, Thiệu đã lướt
tới quơ được cả hai và lủi khỏi khe hàng
rào. Qua cổng nhà mình Thiệu thấy bóng
chị Hoa. Thiệu nhảy vội xuống vệ đường
khom lưng lại. Chị Hoa không thấy Thiệu.
Ra tới bờ sông khi đã đưa quần áo cho Yến
thay, Thiệu cũng biết quay đi. Thiệu đã lên
mười, Yến lên tám rồi còn gì.
Yến về, Thiệu cởi nốt quần đùi phơi lên
bụi duối rồi nằm lần trong bụi cây chờ cho
quần áo khô, thỉnh thoảng nghe vẳng tự
dưới bến tiếng nói cười của những người
vừa ở phà lên hoặc vừa tới bến đợi phà.
Tới gần trưa quần áo mới khô. Thiệu len
lén vào ngõ, chị Hoa trông thấy trước, giơ
cả hai tay lên trời:
-Thôi thế là xong đời cái áo mới rồi, ông
mãnh!
Nhưng nước mắt chị bỗng chảy quanh vì
chị thấy Thầy quắc mắt nhìn quanh, ý tìm
roi. Thiệu không lên nhà trên sợ gần nhà
Yến quá. Thiệu lảng thẳng xuống bếp, chỉ
vừa kịp đến đứng sau cối xay lúa. Thầy đã
tới và quất ngang đít Thiệu ba roi cật lực.
Thiệu đã nghiến răng mà tuy vậy mỗi roi
nhận được vẫn phải thốt ra câu:
-Con lạy Thầy! – Nhưng rất khẽ.
Anh Tín – anh trưởng – còn hùn thêm:
-Thầy cứ đánh nữa cho từ sau nó chừa.
Đúng là ngã xuống bến phà đây.
May mà mẹ đã xuống. Mẹ vừa thay quần
áo khác cho vừa nói:
- Còn ham chơi, còn chết đòn con ạ. Làm
sao mà khổ thê, thân lừa ưa nặng!
Mọi người đã vào mâm cơm trưa. Thiệu
hoàn toàn yên long : cha, mẹ, anh, chị
mắng thế là xong. May là Thiệu tinh ý
xuống ngay bếp. Từ bếp cách một khoảng
nhà trên, cách một cái vườn rồi mới đến
nhà Yến, chắc Yến không nghe thấy. Thiệu
cho việc này giữ kín đáo như thế là phải,
không nên để Yến thắc mắc điều gì.
Buổi chiều hôm đó, chú Hai ở Hà Nội về
chơi mua quà riêng cho Thiệu một bánh
sô-cô-la lớn gồm nhiều thỏi nhỏ và bịch
giấy thiếc. Thiệu lấy ra một thỏi, tìm Yến,
bẻ đưa cho Yến một nửa. Cả hai cùng ăn
ngon lành lắm. Khi ăn xong, Thiệu thấy
bên mép Yến có một vệt sô-cô-la màu nâu
sẫm. Thiệu thích vệt đó lắm, thành thử mỗi
lần lấy ra một thỏi sô-cô-la khác, Thiệu
phải đi tìm Yến bằng được, bẻ cho Yến
một nửa – nhiều khi quá nửa – để được
thấy lại vệt sô-cô-la đọng mép Yến.
( , 1959)
56
CHUYỆN VUI SẦU (JOIES et PEINES)
Nhớ xưa Bùi Giáng hứa : “Tôi sẽ yêu mến
trần gian này mãi mãi, vì nơi đây tôi có cả
vui sầu”. Thật thương ông thi sĩ lấy vui sầu
làm mồi thắp sáng lòng yêu mến trần gian.
Phải chăng nhờ đó mà ông làm thơ hay ?
Thực ra, người Việt xa xứ chúng ta ai cũng
có một bụng chuyện vui sầu, nhưng từ đó
có yêu mến trần gian không là một chuyện
khác. Có ra được vần thờ sâu rụng nào
không lại là một chuyện khác nữa. Tôi dạy
học cho một tổ chức phi lợi nhuận của
người Việt nên được dịp nghe tâm sự của
nhiều người đồng hương. Tôi vẫn ao ước
mỗi người đều có trong mình một ông thi
sĩ, hay tiểu thuyết gia, hay đạo diễn thì đó
sẽ là chất liệu cho bao nhiêu tác phẩm nghệ
thuật để mà chúng ta đem lòng yêu mến
trần gian.
Câu chuyện sau đây được tôi theo dõi như
một cuốn phim sống độ ời tâm sự
của nhân vậ
tai tôi.
“Cô giúp tôi tìm thông tin trên mạng về
mấy chuyến bay đi Hawai được không?”
“Bữa nay con gái chở đi học, tui hết đón xe
“bớt” rồi.
“Con gái thi đậ ồi. Đang tìm
mua xe.”
“Con gái qua rồi. Đang học lái xe.”
“Tui lãnh đứa con gái độc thân, nó sắp
qua.”
Cuốn phim quay nhanh, chiếu lùi trình tự
những bước đời vui của một người Việt
trên đất Mỹ, khớp với khẩu hiệu
“Welcome to America”.
Người kể chuyện là một bác gái tuổi ngoài
70, mặt tròn phúc hậ
. Nghe giọng miền Nam
chân chấ ụ cười nhẹ
ềm vui chừng
mực của người thất thập hiểu sự đời.
Trước khi con gái qua, bác chăm chỉ đón
xe buýt đi học lớp luyện thi quốc tịch. Bác
thà đi chuyến sớm bét để rồi ngồi ở băng
ghế cuối hành lang ôn bài, còn hơn ở nán
lại dọn dẹp nhà cửa rồi hồi hộp sợ lỡ
chuyến xe buýt sát giờ. Bác tâm sự rằng
đứa con gái mang sang một ít vốn liếng từ
Việt Nam, đủ để mua một chiếc xe cũ.
Mua xe của một người quen, chồng tiền rồi
mà người ta còn nhì nhằng cả tháng mới
giao xe. Ngày đầu tiên được con gái chở đi
học, bác đến lớp chỉ mười lăm phút trước
giờ học. Bác giải thích: “Bị bữa nay con
gái chở!” Tôi reo vui dùm bác: “Vậy bác
giã từ đời xe buýt rồi hén”. Bác cười hiền:
“Dạ, hết đón xe “bớt” rồi.”
Được ít lâu, bác lại đi sớm bét. Đón ý dò
hỏi của tôi, bác giải thích:
“Bị bữa nay con gái chở tui đi sớm để nó
còn đi hầu tòa.”
“Ủa, làm sao phải đi hầu tòa vậy bác ?”
“Nó lái xe chưa rành, lại không biết đường
xá, vượt đèn đỏ mà không hay. Năm trăm
57
hai mươi đồng đó cô, lại còn phải ra tòa,
rồi đi học nữa.”
Tôi lắng nghe tiếp, chờ đợi một câu trách
móc. Nhưng không, bác chỉ chép miệng:
“Tội nghiệp con nhỏ!”
Trước Tết vài ngày tôi nhận điện thoại của
bác. Giọng bác khẩn cấp: “Cô giúp tôi tìm
thông tin trên mạng về mấy chuyến bay đi
Hawai được không?”
“Dạ được. Đi ngày nào bác? Vé khứ hồi,
phải không?”
“Đi càng sớm càng tốt. Vé một chiều.”
Khẩn cấp thật, chiếc vé không đường về.
Tôi vào mạng liền và 15 phút sau báo cho
bác biết các chuyến bay đi Hawai trong hai
ngày sắp tới giá một chiều hơn 1000 đồng.
Qua điện thoại, giọng bác sửng sốt: “Mắc
quá, tưởng vài trăm!”
Tôi không dám hỏi thêm, chỉ mách nước
bác đến một văn phòng du lịch ở Phước
Lộc Thọ, lầu 2. Họ có nhiều thông tin hơn.
Hôm sau gặp bác ở lớp học, tôi hỏi liền:
“Bác có mua được vé đi Hawai chưa?” Bác
hớn hở:
“Được rồi. Hôm qua vừa nói chuyện với cô
xong tôi thay quần áo đến văn phòng du
lịch liền. Người ta tìm cho tôi một vé đi
Hawai ngày mùng 3 Tết, giá 310 đồng.”
Tôi mừng cho bác và hơi ngượng vì “tài”
lùng vé của mình. Bác gạt phăng: “Có sao
đâu. Cám ơn cô đã giới thiệu chỗ mua vé.”
Rồi bác loay hoay móc từ bọc ra một chùm
bưởi ba trái nhỏ, có lá xanh tươi. “Biếu cô
mấy trái bưởi của vườn nhà chủ. Trái mùa
đầu tiên, tui không biết nó chua ngọt ra
sao. Mới hái đó cô.” Nói thêm dăm ba câu
nữa, bác lại nói “Bưởi mùa đầu, lỡ chua cô
đừng buồn nha.”
Chưa đến giờ học, bác kể lể chuyện đi
Hawai của đứa con gái. Một người bạn kêu
nó đi gấp vì tiệm nail ở đó đang cần người
những ngày Tết. Tính ra một ngày được
100 đồng, một tháng được 3000 đồng. Chủ
bao ăn uống và chổ ở. Kể tới đây bác hạ
giọng nói : “Nói thiệt với cô, mua vé máy
bay cho nó xong, cả nhà chỉ còn 100 đồng.
Tui đưa nó năm chục để đóng tiền hành lý
và tiền xe từ phi trường. Tui giữ năm chục
đợi đến ngày đóng tiền điện nước.”
Không nghe bác nhắc tới tiền ăn.
Tối giao thừa, tôi vừa bầy chùm bưởi của
bác vào mâm cúng đón ông bà vừa cầu
mong bưởi ngọt để bác đừng áy náy.
Sau Tết bác lại đến lớp sớm bét, ngồi ôn
bài ngoài hành lang. Tội nghiệp bác phải
quay lại với kiếp xe “bớt”; chắc bác nhớ
con gái dữ. Tôi hỏi thăm bác: “Con gái bác
đi làm chưa?” “Chưa cô ơi, nó nói bà chủ
chưa sắp xếp.” Tự nhiên tôi thấy lo trong
bụng, nhưng hình như bác vững tâm lắm.
Bác nói: “Hôm qua nó gọi về, tui dặn nó
kiêng ngày mùng 5, làm trễ một ngày cũng
được.”
Tối hôm đó tôi soạn trái cây ngày Tết, chợt
thấy mấy trái bưởi của bác. Vừa định bổ ra
ăn thử một trái thì em tôi cản liền “Đừng
ăn, em đã thử, chua len lét. Em phải bỏ
đi!” Tôi nhìn trái bưởi trong tay, thầm
trách: “Sao mày chua, sao mày không
ngọt?” Tôi tần ngần nhớ đến một trăm
đồng cuối cùng của bác, nhớ đến năm trăm
đồng mất toi cho DMV (department of
motorized vehicles) và ba trăm tiền vé máy
bay cho người con gái đi xa mưu sống.
Cuộc đời đã chua, sao bưởi nỡ lòng nào
còn chua hơn?
Hai ngày sau gặp bác ở lớp học, tôi vẫn
đeo đuổi câu chuyện “Con gái bác đi làm
chưa, bác?” Bác vừa ngồi xuống ghế vừa
58
thở dài: “Nó về nhà rồi cô ơi. Bữa nay nó
chở tui đi học.” Bác kể là người chủ tiệm
chỉ mướn một người nhưng kêu hai người
phòng hờ. Đứa con gái bay đến thì cũng có
người khác đến. Người kia được chọn, nó
phải đi về. Tôi nghe lòng chua chát, nhưng
bác điềm tĩnh kể tiếp : “Người ta cũng tử
tế, mua vé cho nó về. Trước khi về còn chở
nó đi một vòng cho biết Hawai.” Tôi lắng
nghe, vẫn không có lời trách móc nào kế
tiếp.
Chiều hôm ấy về nhà, mắt tôi lại vô tình
trông thấy hai trái bưởi chua còn lại trong
rổ trái cây. Tự nhiên tôi đùng đùng muốn
“thanh toán” cái của chua lét này. Hai trái
mọng nước vắt được một ly lớn. Tôi nếm
thử, nước bưởi chua gắt và có vị đắng. Tôi
vùng vằng bỏ thêm ba muỗng đường.
Nước bưởi bây giờ chua, đắng và ngọt. Tôi
sớt cho đứa cháu gái một ly nhỏ, còn lại tôi
nhắm mắt uống một hơi. Vị chua đắng
ngọt đọng trên lưỡi hồi lâu.
Hai hôm sau bác đi học, giọng chào
“morning, cô” vẫn điềm tĩnh như bình
thường. Nhưng sau đó bác ngồi xuống ghế,
nói liền: “Cô ơi, chuyện buồn gì cũng kể
cho cô nghe, hôm nay tôi có chuyện vui
nè.” Tôi cũng bắt chước giọng điềm tĩnh
của bác: “Vậy hả bác, chuyện vui gì ạ?”
“Hôm trước Tết đứa con ở Việt Nam gọi
qua. Nó trách sao để chị phải đi làm xa.
Tui nói “má kẹt tiền quá con à.” Nó suy
nghĩ vài bữa, hôm qua mới gọi lại nói “Má,
con gửi má hai ngàn đồng nha. Con nói
anh Hai ký check cho má trước, con
chuyển tiền sau.” (Anh Hai ở miền Bắc
nước Mỹ)
Bác ngưng lời kể, hít một hơi dài: “Mừng
quá, cô ơi!”
Nhìn khuôn mặt hằn nét vui buồn của bác
tôi lại nhớ đế
phong trần. Trần gian, quả như ông nói,
sầu vui tiếp nối. Tôi yêu mến trần gian vì ở
đó có những người hứng nhận chuyện vui
sầu mà không khởi tâm hờn giận.
DKK
Ông lão nghèo ở Huế
Một hôm đang lang thang đi mua sắm ở
một đường phố ở Huế, tôi bỗng nghe: "Cô
ơi cho bác vài nghìn bác vá bánh xe đạp
bên kia đường, bác nghèo quá không có
đồng xu nào để sửa xe!". Mới đầu thấy khó
chịu, vì chắc thấy mặt Việt kiều lại bị xin
tiền. Lúc quay laị, thì thấy một ông cụ tóc
bạc phơ, quần áo luộm thuộm, xách chiếc
xe đạp cũ kỹ, bánh xe sau xẹp lép. Tôi
không thích bị xin tiền, nhưng lại buột
miệng nói: "Thì bác cứ đem xe qua bên kia
sửa xem sao". Trong lúc thợ sửa vá bánh
xe, tôi ngồi bệt bên lề đường hỏi han tình
cảnh của ông cụ này. Bánh xe đã vá xong,
tôi trả tiền cho thợ sửa xe, và ông già cứ
chắp tay cám ơn tôi rối rít và không hề xin
thêm một đồng xu nào!
Nhìn theo cụ già gầy gò đạp chiếc xe đạp
cũ kỹ, kót két, trên đường phố bụi mờ của
thành phố Huế, tôi không thể nào không
thương xót cho một mảnh đời khốn khổ.
MĐ
59
Họa thơ
Ngập ngừng
Em cứ hẹn nhưng em đừng đến nhé!
Tôi sẽ trách – cố nhiên, nhưng rất nhẹ
Nếu trót đi, em hãy gắng quay về…
Tình mất vui khi đã vẹn câu thề
Ðời chỉ đẹp những khi còn dang dở
Thư viết đừng xong, thuyền trôi chớ đỗ
Cho nghìn sau… lơ lửng… với nghìn xưa…
Hồ Dzếnh
Lỡ Hẹn
Em biết không chiều qua em lỡ hẹn
Anh buồn tênh ngồi đếm lá vàng rơi
Xuân ấm êm sao lá úa chơi vơi
Hay tại lá sầu em khi hẹn lỡ
Em cứ vô tình đi đừng đến nhé
Để anh làm thơ trách kẻ hay quên
Đời vẫn vui khi hẹn ước không nên
Anh tự dối lòng thôi vì yếu đuối...
Chàng Ếch họa thơ Hồ Dzếnh
Những giọt lệ
Trời hỡi bao giờ tôi chết đi
Bao giờ tôi hết được yêu vì
Bao giờ mặt nhật tan thành máu
Và khối lòng tôi cứng tơ si
Họ đã đi rồi, khôn níu lại
Lòng thương chưa đã, mến chưa bưa
Người đi một nửa hồn tôi mất
Một nửa hồn tôi bỗng dại khờ…
Hàn Mặc Tử
Nửa dấu lệ đầy
Nửa dấu lệ đầy
Người đi nỡ lấy nửa hồn tôi
Để lại cho ai trái tim côi
Vỡ muôn ngàn mảnh nhưng còn đấy
Một mảnh trọn ghi mối tình ngây
Còn mỗi mình ai nửa dại khờ
Gửi mây nửa dấu lệ vừa khô
Nhặt gom từng mảnh tim xa xót
Một nửa hồn đau đến bao giờ....
Chàng Ếch hoạ thơ Hàn Mặc Tử
60
Thơ Xuân Diệu
Phải Nói
Xuân Diệu
"Yêu tha thiết, thế vẫn còn chưa đủ ?
Anh tham lam, anh đòi hỏi quá nhiều.
Anh biết rồi, em đã nói em yêu ;
Sao vẫn muốn nhắc mọi lời đã cũ ? "
- Yêu tha thiết, thế vẫn còn chưa đủ,
Nếu em yêu mà chỉ để trong lòng ;
Không tỏ hay, yêu mến cũng là không.
Và sắc đẹp chỉ làm bằng cẩm thạch.
Anh thèm muốn vô biên và tuyệt đích,
Em biết không? Anh tìm kiếm em hoài.
Sự thật ngày nay không thật đến ngày mai...
Thì ân ái có bao giờ lại cũ ?
Yêu tha thiết, thế vẫn còn chưa đủ,
Phải nói yêu, trăm bận đến nghìn lần ;
Phải mặn nồng cho mãi mãi đêm xuân,
Đem chim bướm thả trong vườn tình ái.
Em phải nói, phải nói, và phải nói
Bằng lời riêng nơi cuối mắt, đầu mày,
Bằng nét vui, bằng vẻ thẹn, chiều say,
Bằng đầu ngả, bằng miệng cười, tay riết,
Bằng im lặng, bằng chi anh có biết !
Cốt nhất là em chớ lạnh như đồng,
Chớ thản nhiên bên một kẻ cháy lòng,
Chớ yên ổn như mặt hồ nước ngủ.
Yêu tha thiết, thế vẫn còn chưa đủ.
Le poète Xuân Diệu (1916-1985), poète de l'amour, se fit connaître par son recueil Thơ, Thơ
publié en 1938 (Poésie, poésie) et introduisit une forme de prose poétique dans Phấn Thông
Vàng, publié en 1939 sous le titre Pollen doré du pin.
Dans une conférence donnée à l’Université de Paris VII, le 19 octobre1981, Xuân Diêu a fait
part du succès des traductions dans son adolescence : « Dans les années 1920, pendant qu’en
France, après la Première Guerre mondiale, vous aviez le mouvement Dada et le Surréalisme,
chez nous, au Vietnam, mes grands aînés qui avaient vingt ans, commençaient à aimer les
Méditations de Lamartine et récitaient par cœur, avec ivresse, les strophes traduites du Lac, du
terrible beau Lac :
« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, dans la nuit éternelle emportés sans
retour… » : Ừ, rồi cứ trôi đi mãi, trong đêm trường trở lại được nao…».
61
Chuchotement des anges
Confiance
Aie confiance en toi-même
Confiance en tes convictions
Confiance en la Lumière
Lumière de l'équilibre
Lumière de ta Réalisation
Garde la Foi
Foi en ta Conscience
incarnée en ta Sagesse
Sagesse au-delà de toutes
choses
Aie le courage de choisir
et la volonté de matérialiser
la plus haute version de toi-
même
sur le chemin de l'évolution.
TUY-nGA (été 2008)
Paix et Réconciliation
Retrouve
la Paix en toi-même
Accepte
la Réconciliation avec toi-même
Regarde-toi
avec le Regard de l'Amour
celui que la mère porte à son
enfant
N'oublie pas
que tu es Paix
Amour et PArole du Cœur
Réconcilie-toi
avec ton état originel
et toutes les mémoires
contenues en tes cellules
Réconcilie-toi
avec ce que tu es, as été
et ce que tu seras
pour t'engager
sur le chemin d'auto-guérison.
62
J'utilise l'art comme moyen d'expression du non-manifesté dans le manifesté, dans la quête de
l'Unité d'un Esprit qui pénètre TOUT sous les multiples expressions de la Vie.
Un tracé fermé sans soulever la pointe du stylo. Le point d'arrivée rejoint toujours le point de
départ. Un retour inévitable à la Source de toute destinée humaine.
Des traits, des lignes, des boucles, des ronds ... traversent, séparent ou unissent les espaces
limités par ce tracé. Autant d'événements joyeux, tristes, agréables, désagréables… qui
viennent agrémenter toute vie dans notre monde de dualités.
Enfin, c'est un gribouillis à la portée de tous, fait largement constaté lors des ateliers proposés
à un public de tout âge (à partir de 5 ans), qu'il soit bien portant ou malade (Alzheimer,
maladies mentales…).
Tuý Nga
63
La Fête du TÊT 2011
Depuis mon départ pour la France en
1977, c’est la première fois que je retourne au
pays natal afin de fêter et de revivre le TÊT.
Arrivée à Saigon, la veille de ce fameux jour,
je suis tout de suite allée au marché central et
je suis très étonnée et à la fois déçue de ne plus
voir les étals de fruits ou de marchandises, ni
les petites échoppes construites autour de
celui-ci comme c’était du temps de mon
enfance ; tout au long de la «rue Catinat »
plutôt Nguyễn Huệ et Lê Lợi maintenant, il n’y
a plus de multitudes de fleurs vendues sur les
trottoirs où les derniers clients se précipitaient
avec empressement, à la recherche d’un beau "
Mai "ou d’un couple de chrysanthèmes.
Déjà à midi, tous les commerces
commencent à fermer : les employés du
marché de Bến Thanh veulent rentrer chez eux
en toute hâte pour les préparatifs du NOUVEL
AN. Je les comprends mais encore une fois
étonnée et déçue…..car ce n’était pas comme
cela dans le temps !!!
Mais à ce moment précis, moi aussi, j'ai eu ce
même désir : rejoindre mes proches au plus
vite et revivre avec eux ces instants de
bonheur.
Cependant une obligation me retient encore à
l’hôtel...et j’attends l’arrivée du TÊT " Lễ giao
thừa " en tant que touriste car je suis " seule "
loin de ma famille.
Je me fais belle, je déguste un bon
repas, j’attends les feux d’artifice sur la
terrasse d’un hôtel luxueux, mais rien ne peut
remplacer ma famille, mes petits-neveux et je
remémore mes souvenirs...
La fête du TÊT démarre réellement le
soir. Toute la famille se réunit pour aller à la
Pagode où parfois sont déposées les cendres
des Parents ou des Ancêtres. La tradition veut
que les ESPRITS des ANCÊTRES reviennent
pour la nouvelle année pendant les trois
premiers jours. Ils nous observent, il faut donc
« être irréprochable ».
Superstitieux ou pas, tout
VIETNAMIEN doit respecter la tradition afin
d’apporter Bonheur, Chance et Prospérité dans
la famille ... La personne qui franchit, la
première, le seuil de la maison, sera la
personne qui doit porter un nom chanceux.
Cette journée se passe sous le signe des
symboles qui feront que l'année à venir sera
une bonne année. Chaque petit événement sera
interprété et pourra être de bon ou de mauvais
augure.
Je me revoyais avec mes parents, mon
frère, autour d’une table garnie de bánh chưng
et de fruits confits. Nous attendions l’heure de
passage à la nouvelle année avec joie et
bonheur.
A minuit, le beau spectacle des feux
d’artifice me ramène à la réalité : je me sens
vraiment seule parmi cette foule si dense qu’on
a du mal à se frayer un chemin dans ce
capharnaüm de voitures, de motos….
Le lendemain, je découvre enfin le
« Saigon d’aujourd’hui » où les rues
principales, les vitrines des grands magasins
sont décorées de lampions, de fleurs. C’est très
beau certes, mais cette décoration ne me fait
pas frémir, elle n’est plus comme avant ... elle
n’est plus celle du temps jadis ...
Elle n’est plus celle de mon enfance !....
Denise Trần Huệ Dung
64
Les thèmes de la peinture orientale traditionnelle
La beauté dans la peinture orientale ne provient pas uniquement de rapports entre les traits et le
caractère dominant de l’ensemble, des rapports entre les formes et les couleurs, mais aussi de
l’inspiration qui a suscité l’œuvre.
Le sujet choisi n’est pas essentiellement une copie ou une interprétation de la nature. Il est animé d’un
rythme vivant qui lui est propre.
Parmi les nombreux courants de pensées philosophiques qui ont influencé la peinture orientale, le
Confucianisme, le Taoïsme et le Bouddhisme sont les plus connus.
Le courant confucianiste, édifiant et moralisateur, est basé principalement sur l’Homme. Les sujets les
plus souvent traités sont les portraits des grands hommes d’autrefois, les illustrations d’événements
historiques ou de livres classiques, décrivant l’Homme dans ses rapports avec les autres et avec le
monde qui l’entoure.
Le courant taoïste, mystique et poétique, empreint de merveilleux et de magie, donne naissance au
« Paysage chinois ».
Le peuple asiatique a une passion pour la nature, une adoration pour les fleurs. Pénétré de cet amour
inné, l’artiste oriental préfère expliquer ses émotions non directement, mais par allusion, sous
l’apparence de la fleur ou de l’oiseau. Il emprunte les milles facettes de la beauté de la nature pour
ouvrir à la lumière son cœur le plus secret, pour révéler ses intuitions et ses pulsions qui ont trop de
profondeur et de pudeur pour s’exprimer.
Ainsi la fleur du cerisier est l’emblème classique d’une vie de héros, le lotus le sujet d’une ardente
contemplation, non pas comme attribut sacré mais comme possédant en lui-même une vie parfaite.
Jaillissant de la boue et de la vase, le lotus déploie dans la lumière le trésor de sa pureté native, au-
dessus de l’eau dont il est issu. Le lotus est aussi le symbole de la pureté et de la loyauté. Il est la fleur
qu’on associe à Bouddha. L’iris et l’orchidée sont les symboles de la victoire. Ils font partie des
plantes précieuses symbolisant les quatre saisons.
Le bourgeon du prunier ou du bambou représente l’hiver
La fleur de pêcher représente le printemps
Le chrysanthème représente l’automne
L’orchidée, l’iris représentent l’été
Le taoïsme insiste aussi sur la passivité du féminin qui agit sur le masculin, sur la douceur de l’eau qui
ronge la pierre la plus dure, sur l’utilité du vide. « L’eau, dit Lao-Tseu, est la plus molle des choses et
pourtant elle triomphe des plus fortes et des plus résistantes »
L’idée de l’eau est reprise par le bouddhisme. Le bouddhisme propose à l’homme l’immortalité de
son âme en échange d’une vie vertueuse selon les lignes d’une foi simple, obéissant à l’esprit de
sacrifice et à un idéal de paix. L’âme qui s’identifie aux caprices du vent, aux mouvements du nuage et
de la brume, sans cesse changeante, prend la forme symbolique du Dragon. Le Dragon s’associe aux
65
formes de l’élément Eau, des orages, de la pluie, des cascades. Doué de ce pouvoir de fluidité, le
Dragon est le symbole de l’infini.
Mais c’est avant tout l’image de Kouan-Yin, personnification de la Miséricorde et de la Bonté qui
nous vient à l’esprit quand nous évoquons l’Art bouddhique. Ainsi le Bouddhisme nous a laissé une
empreinte permanente sur la totalité de la vie, sur les coutumes, sur la culture et sur les arts.
Comme nous l’avons vu, les idées philosophiques et les traditions littéraires jouent un grand rôle dans
l’art d’Extrême-Orient. Pour s’harmoniser avec ces coutumes et ces conceptions, l’œuvre du peintre
doit présenter un aspect léger provenant à la fois du thème choisi, de la matière et du procédé employé.
Dans la peinture traditionnelle sur soie, l’artiste respecte le principe de la composition qui est
l’asymétrie, l’imparfait, l’incomplet, tout en tenant compte des propriétés de la soie et des
contingences d’application de la peinture à l’eau.
Dans la peinture comme dans l’univers, sans le vide, les souffles ne circulent pas. Le vide s’introduit
dans la composition sous la forme de brume, des nuages, de l’eau, du ciel, d’ouverture vers le
lointain…
Au moyen de ce vide l’artiste exprime son sentiment de l’invisible dans lequel baignent les choses. Le
vide évoque la sérénité, le calme, le silence, la distance, la profondeur…
Il est aussi l’espace d’évasion, de méditation, de rêve qui invite le spectateur à pénétrer dans un
univers nouveau plus riche en émotions et en imagination que le monde réel.
En Extrême-Orient, la peinture est conditionnée par le pinceau, le lavis et le support. La soie fut à
l’origine le premier support souple adopté en Chine pour l’écriture ; elle servit ultérieurement au
développement de la calligraphie ou plus exactement à l’adoption du pinceau comme instrument
d’écriture, puis de la peinture.
La peinture sur soie est une technique spécifique restée identique pendant des milliers d’années.
C’était une technique réservée au travail formel et réfléchi des peintres de la cour, s’apparentant à
certains procédés manuels de teinture.
Extrait de la « Peinture sur soie » de Denise Trần Huệ Dung, (éd. Piere Zech, Paris, 1991)
Denise Trần Huệ Dung : est née à Cho Lon (Vietnam) en 1943 et était professeur de dessin
académique, de décoration et de la technique traditionnelle sur soie dans les écoles au Vietnam de
1969 à 1975 (Lycée Marie-Curie, Institution catholique Regina Mundi, Ecole secondaire d’art
décoratif, Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts).
Diplômée de fin d’études supérieures des Beaux-Arts à Saigon en 1968, diplômée d’études
approfondies d’arts plastiques (DEA) à Paris en 1983, elle avait perfectionné la technique de la
peinture traditionnelle sur soie au Japon en 1968 et avait participé à de nombreuses expositions au
Vietnam, en France, au Québec et aux Etats Unis. Elle réside à Paris depuis 1977.
Voici certaines de ses œuvres.
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La peinture sur soie de D. Trân Huê Dung
Le lotus
Les frangipaniers
Les pivoines
Les nénuphars
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English poems Shadow
Shadow on the silent wall
Mirror of the empty past
Reflection of loneliness
Reflection of love...
Clouds in my naked heart
The day I become dust
Cycle of eternal pain
Tears on your velvet touch...
Winter warms my sorrow
Soft as your crazy lips
Autumn has fallen
Like a ghost astray...
Texas Frog (tormented by a certain Irish California blonde)
Where I am from…
I am from the crack of dawn
Hurting my jaw with a long yawn
Wondering why I have to rise
To face the day with such a price
I am from the coffee and scone
Before stepping into the war zone
Savoring the last moment of peace
Before they chew me into pieces
I am from the desk behind the window
With nothing but a computer to show
As my eyes see double and triple
I remember my age just... quintupled
I am from the crawling traffic
Asking myself what is more tragic
Wasting my life in a dreadful job
Or being robbed by the mob
I am from the modern woman
Who better not depends on her man
For all the debts that we collect
It takes two to write the checks
I am from the aspiring retiree
Watching her 401K flee
Losing yet another year of hope
To ever reach the end of the rope
I am from the self-made prison
Doing labor through all seasons
Beneath the power blouse and vest
Is blue stripe, could you have guessed?
I am from burst of frustrations
Followed with long desperation
When will my sentence end
So I can smell the freedom's scent
I am from the day dream of life
Wishing to be just a housewife
Just one morning let me sleep late
And not have to ponder over my fate...
Tuyết Ngọc
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Anh Không Cần Ngày Valentine Đặng Vũ Chấn (sáng tác và phổ nhạc)
Anh không cần ngày Valentine
Khi có em bên anh hằng ngày
Anh không cần ngày Valentine
Khi trái tim không ôm một ai
Ngoài hình em
Anh không cần ngày Valentine
Khi chúng ta yêu nhau trọn đời
Anh không cần ngày Valentine
Hạnh phúc ta đong đầy không vơi
Còn dầy thêm
Em ơi
Cần chi ngày Valentines cho giống tình thường
Đôi ta
Cần chi ngày Valentines mới nói yêu đương
Em ơi,
Tình ta mở ra mang đi tô thắm quê hương
Đôi ta
Cùng dân Việt vươn lên qua vun đắp tình thương
Nhưng anh mượn ngày Valentine
Để cám ơn em yêu mặn nồng
Nhưng anh mượn ngày Valentine
Xin lỗi em khi em chờ mong
Anh họp xa
Anh xin mượn ngày Valentine
Xin lỗi em khi em buồn lòng
Anh xin mượn ngày Valentine
Để cám ơn em không ngừng trông
Gia đình ta
Anh xin mượn ngày Valentine
Để cám ơn em ban niềm vui
Mình chung đôi
Anh xin mượn ngày Valentine
Để cám ơn em ban niềm vui
Anh… Yêu… Em….
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Giấc mơ hồi hương Đặng Vũ Chấn
Rồi mai, đất nước ta sẽ hội nhập vào luồng chính
của thế giới dân chủ văn minh. Lúc ấy, những rào
cản trong cơ chế chính trị đã được gỡ bỏ, và nhân
dân sẽ thực thi quyền của mình để quyết định vận
mạng của đất nước. Lúc ấy, chính quyền do người
dân lựa chọn sẽ đóng vai trò của một chất xúc tác,
điều hòa, tạo điều kiện thuận lợi cho nhân dân phát
huy sức sống mãnh liệt của mình để tân hưng đất
nước. Lúc ấy, sự phát triển của Việt Nam sẽ không
còn bị giới hạn bởi một Ðảng và nhà Nước độc
quyền cùng với ý thức hệ lỗi thời nữa, mà chỉ bị hạn
chế bởi chính trí tuệ và khả năng canh tân của dân
tộc mình.
Trong giai đoạn đầu tân hưng đó, nước Việt ta sẽ
vừa có những khó khăn và thuận lợi cơ bản như
sau:
*Thuận lợi thứ nhất là sức sống trẻ. Hiện nay hơn
phân nửa dân số Việt Nam là thành phần từ 30 tuổi
trở xuống. Sức sống năng động này đang cần
những điều kiện và môi trường tích cực để bừng lên
xây dựng đất nước, thay vì lãng phí năng lực trong
những sinh hoạt đồi trụy trác táng, đua xe bạt
mạng.
Thuận lợi thứ hai là dân ta đã được tôi luyện trong
những hoàn cảnh khó khăn khắc nghiệt, từ đó khắc
phục vươn lên sống còn. Sự thông minh, linh động
thích ứng này cũng đang cần được điều hướng để
cùng nhau xây dựng cái chung và thăng tiến nhân
trong sự hài hòa với môi trường và tập thể chung
quanh.
Thuận lợi thứ ba là nguồn tài chánh và nhân lực từ
các cộng đồng người Việt ở nước ngoài, đã nhờ
môi trường tự do dân chủ pháp trị mà phát triển
vượt bực. Những chuyên viên Việt Nam ở nước
ngoài, tuỳ theo điều kiện, sẽ sẵn sàng mang kinh
nghiệm làm việc và kiến năng được đào tạo từ các
nước tiên tiến về đóng góp cho đất nước.
*Song song với các thuận lợi trên là những khó
khăn. Khó khăn thứ nhất là vì luôn luôn phải đấu
tranh sinh tồn trong hoàn cảnh bấp bênh, từ chiến
tranh loạn lạc sang tới thời kỳ bao cấp ngăn sông
cấm chợ, phải chạy miếng ăn từng ngày ; qua tới
thời đổi mới kinh tế thì phải lo chụp giựt cơ hội làm
ăn, trước khi nhà nước đổi ý, đổi luật, nên dân ta đã
tiêm nhiễm thói quen làm ăn theo tinh thần "ăn sổi”,
lo việc trước mặt mà không để ý tới hậu quả tương
lai lâu dài.
Thêm vào đó tệ nạn tham nhũng và sự mất niềm tin
vào hệ thống luật pháp, mà người dân cho là chỉ
phục vụ giai cấp lãnh đạo, đang tập cho dân ta
nhiễm thói quen coi thường luật pháp quốc gia,
thậm chí còn tìm cách qua mặt luật pháp. Thói quen
này dễ đưa tới những di hại về văn hóa đạo đức xã
hội, môi trường, môi sinh trên đường dài, mà một
nước Việt tân hưng phải đối phó.
Ngoài ra sau những năm dài đấu tranh ý thức hệ,
sống dưới một chế độ luôn đề cao hận thù đấu
tranh, kỳ thị giai cấp, luôn đề cao cảnh giác, nghi
ngờ những thế lực gọi là “thù địch” ; trường trực
nuôi dưỡng sự sợ hãi bị tố khổ trù dập, cùng cái
nhìn nhất nguyên độc quyền ; nhân dân ta dễ mất đi
niềm tin vào nhau, nhiễm tinh thần phân hóa cục
bộ, có thể ảnh hưởng tiêu cực trên sự đại đoàn kết
dân tộc. Xác xuất chia rẽ phe nhóm cục bộ càng dễ
xẩy ra sau này, khi người Việt nước ngoài đổ về
giúp nước, mang theo những ảnh hưởng khác nhau
từ Mỹ hay Pháp hay Ðức, Nhật, Úc v.v... so với nội
địa.
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Ðể đối phó với những nan đề trên, nước Việt tân
hưng cần ưu tiên tiến hành hai hướng sau:
*Thứ nhất, củng cố và hoàn thiện một cơ chế chính
trị và môi trường dân chủ pháp trị để xây dựng lại
niềm tin của nhân dân vào luật pháp và chế độ. Khi
nhân dân thấy có cơ chế chính trị và luật pháp vững
chắc, thực sự bảo vệ mình thay vì phục vụ giai cấp
lãnh đạo, bảo đảm cho người dân điều kiện có thể
chọn lựa lãnh đạo và sa thải chính quyền bất xứng
đi ngược lại quyền lợi nhân dân qua bầu cử định kỳ,
dân sẽ thấy nhu cầu phải tôn trọng luật pháp và yên
tâm lo nghĩ tới tương lai dài hạn. Cơ chế chính trị
này được thể hiện qua một bản hiến pháp tối cao
mà không một ai hay một tập thể nào có thể chà
đạp coi thường. Bản hiến pháp này ngăn cấm mọi
sự độc quyền độc tôn lãnh đạo của bất cứ một
Đảng hay cá nhân phe nhóm nào và quy định tam
quyền phân lập, bảo đảm tính độc lập giữa nhà
nước hành pháp, quốc hội lập pháp, và tòa án tư
pháp. Ba ngành này sẽ kiểm soát nhau để tránh mọi
sự lạm dụng chi phối dễ đưa đến tình trạng vừa đá
bóng vừa thổi còi như Đảng CS hiện nay. Cơ chế
chính trị cũng phải triệt để bảo đảm quyền tự do
ngôn luận, để tối thiểu người dân có thể an toàn tri
hô la làng khi bị ức hiếp hay thấy những sai trái của
chính quyền, và có thể tự do thảo luận phê phán
đúng sai. Nói chung cơ chế phải bảo đảm mọi
quyền tự do quy định trong bản tuyên ngôn quốc tế
nhân quyền, và các lực lượng vũ trang, bán vũ
trang độc lập với mọi Đảng phái, chỉ mang sứ mạng
duy nhất là bảo vệ lãnh thổ, bảo vệ hiến pháp và
luật pháp quốc gia.
Khi dân trí được nâng cao với kiến thức
mở rộng, người dân sẽ thấy những khác
biệt nhau là điều bình thường
*Hướng thứ hai là đề cao phát huy tinh thần Hòa và
Ðồng. Ðây là tinh thần đa nguyên, chấp nhận tôn
trọng sự khác biệt và thuận hòa với nhau, để đồng
lòng cùng nhau hướng tới lo việc chung. Có như thế
thay vì phân hóa cục bộ, những khác biệt sẽ thành
sự bổ túc tổng hợp, để đoàn kết cùng nhau đưa đất
nước chóng đi lên hàng tiên tiến trên thế giới. Ðể
phát huy tinh thần này, giáo dục sẽ là lãnh vực ưu
tiên để nâng cao dân trí và xây dựng nơi những thế
hệ tương lai một tư duy và phong cách của con
người mới tự tin, khách quan khoa học và khai
phóng. Khi dân trí được nâng cao với kiến thức mở
rộng, người dân sẽ thấy những khác biệt nhau là
điều bình thường, không những thế, còn cần thiết
để cho đời sống được đa dạng, phong phú và ngày
càng thăng tiến hơn. Thấy được sự khác biệt đa
dạng là cần thiết, và tự tin vào tư thế đồng làm chủ
thực sự, để chủ động quyết định vận mạng đất
nước và hướng đi của xã hội, người dân sẽ càng
cảm nhận nhu cầu phải cùng nhau trách nhiệm bảo
vệ phát huy những giá trị tốt đẹp chung, và canh tân
xã hội càng ngày càng tốt đẹp hơn.
Những ưu tiên tiến hành kể trên nằm trong hai
hướng Canh Tân Con Người và Canh Tân Môi
Trường mà dân ta trong cũng như ngoài nước cần
chuẩn bị điều kiện ngay từ bây giờ cho một Nước
Việt Mới. Chuẩn bị như thế nào là câu hỏi thách đố
của mỗi người chúng ta. ĐVC
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Áo dài Việt-Nam
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ÁO DÀI (la tunique traditionnelle vietnamienne)
Áo dài Le Mur :
Vào thập niên 1930 một họa sĩ tên Cát Tường, hay "Le Mur" là cách dịch sang tiếng Pháp đã thực hiện một cải
cách quan trọng trên chiếc áo tứ thân để biến nó chỉ còn lại hai vạt trước và sau mà thôi. Vạt trước được họa sĩ
nối dài chấm đất để tăng thêm dáng vẻ uyển chuyển trong bước đi đồng thời thân trên được may ôm sát theo
những đường cong cơ thể người mặc tạo nên vẻ yêu kiều và gợi cảm rất độc đáo. Để tăng thêm vẻ nữ tính, hàng
nút phía trước được dịch chuyển sang một chỗ mở áo dọc theo vai rồi chạy dọc theo một bên sườn. Tuy nhiên,
áo dài Le Mur có nhiều biến cải mà nhiều người thời đó cho là "lai căng" thái quá, như áo may ráp vai, ráp tay
phồng, cổ bồng hoặc cổ hở. Thêm nữa áo Le Mur mặc cho đúng mốt phải với quần xa tanh trắng, đi giày cao,
một tay cắp ô và quàng vai thêm chiếc bóp đầm. Lối tân thời này đã bị một số dư luận khi đó tẩy chay và cho là
"đĩ thõa" (như được phản ảnh không hề thiện cảm trong tác phẩm Số đỏ của Vũ Trọng Phụng).
Áo dài Lê Phổ :
Năm 1934, một họa sĩ khác là Lê Phổ bỏ bớt những nét lai căng, cứng cỏi của áo Le Mur, đồng thời đưa thêm
các yếu tố dân tộc từ áo tứ thân, ngũ thân vào, tạo ra một kiểu áo vạt dài cổ kính, ôm sát thân người, trong khi
hai vạt dưới được tự do bay lượn. Sự dung hợp này quá hài hòa, vẹn vẻ giữa cái mới và cái cũ, được giới nữ thời
đó hoan nghênh nhiệt liệt. Từ đây áo dài Việt Nam đã tìm được hình hài chuẩn mực của nó, và từ bấy đến nay dù
trải bao thăng trầm, bao lần cách tân cách điệu, hình dạng chiếc áo dài về cơ bản vẫn giữ nguyên.
Áo dài với tay « raglan » :
Thập niên 1960 có nhà may Dung ở Dakao, Sài Gòn đưa ra kiểu may áo dài với cách ráp tay raglan (giác lăng).
Cách ráp này đã giải quyết được vấn đề khó khăn nhất khi may áo dài: những nếp nhăn thường xuất hiện hai bên
nách. Cách ráp này cải biến ở chỗ hàng nút cài được bố trí chạy từ dưới cổ xéo xuống nách, rồi kế đó chạy dọc
một bên hông. Với cách ráp tay raglan làn vải được bo sít sao theo thân hình người mặc từ dưới nách đến lườn
eo, khiến chiếc áo dài ôm khít từng đường cong của thân hình người phụ nữ, tạo thêm tính thẩm mỹ theo đánh
giá của một số nhà thiết kế.
Áo dài nam :
Theo nhà biên khảo Trần Thị Lai Hồng thì áo ngũ thân đi đôi với quần hai ống và khăn đội đầu cũng là quốc
phục của phái nam. Các bà các cô dùng mầu sắc óng ả dịu mát trong khi đàn ông con trai chỉ dùng màu đen,
trắng, hoặc lam thẫm. Suy cứ này có cơ sở vì từ chiếc áo dài ngũ thân trang trọng cho phụ nữ tỉnh thành chắc
chắn phải tồn tại bên cạnh đó một thứ áo trang trọng cho giới nam để cân xứng. Tuy nhiên theo sắc dụ ban hành
từ thời Chúa Nguyễn Vũ Vương thỉ sự quy định trang phục cho nam giới ít gò bó và thoáng hơn, "Thường phục
thì đàn ông, đàn bà dùng áo cổ đứng ngắn tay, cửa ống tay hoặc rộng hoặc hẹp tùy tiện. Áo thì hai bên nách trở
xuống phải khâu kín liền không cho xẻ mớ. Duy đàn ông không muốn mặc áo cổ tròn và hẹp tay cho tiện làm
việc thì cũng được" (trích sắc dụ này). Từ thập niên 1930 trở đi mới xuất hiện áo dài nữ phục hai vạt, vậy về lý,
áo dài nam phục hai vạt cũng phải xuất hiện khoảng thời gian đó.
Một giả thuyết khác cho rằng từ khi Chúa Nguyễn Phúc Khoát ban hành sắc dụ về quốc phục đã xuất hiện lối ăn
mặc theo cách Việt Nam ở phái nam cho khác biệt với lối ăn mặc của người khách trú. Cơ sở chính của cách tạo
ra khác biệt là lối cài nút về bên trái thay vì bên phải giống như người Hoa kiều (theo sách Việt Nam Văn Hóa
Sử, tác giả Đào Duy Anh, đã chú dẫn trên phần đầu mục Lịch Sử Áo Dài). Sự khác biệt thứ hai là trên chất liệu
vải (thường bằng the mỏng, và mặc ra ngoài áo bà ba trắng, với phụ tùng lệ bộ kèm theo là khăn đóng (tức khăn
vành cho nam). Có thể ngay từ đầu, "quốc phục sơ khai" của nam giới đã chỉ có hai vạt và được biến cách trên
chiếc áo Tàu "nhà Thanh": dài gần tới gối và có đường xẻ hai bên từ hông trở xuống. Đến thập kỷ 1930 khi xuất
hiện áo nữ với hai tà dài thì được thay đổi chút ít cho gần gũi chiếc áo dài nữ phục.
Vậy nếu nói đến quốc phục truyền thống thì chính chiếc áo dài nữ phục mới đậm nét hơn, được quy định bởi
những văn bản pháp quy (sắc dụ chúa Nguyễn Vũ Vương) và chuẩn mực ăn mặc rõ ràng hơn (chiếu chỉ quy định
của vua Minh Mạng về trang phục hoàn chỉnh cho áo dài nữ phục). Do đó khi nói đến áo dài Việt Nam, người
trong lẫn ngoài nước thường nghĩ đến chiếc áo dài nữ phục.
73
Áo dài nam phục Việt Nam lại không có số phận may mắn như áo dài nữ phục. Ngày nay ta ít có dịp bắt gặp
hình ảnh một thanh niên, thậm chí một ông cụ già Việt Nam, vận chiếc áo dài nam phục truyền thống. Áo dài
nam phục chỉ còn xuất hiện tại những lễ hội mang đậm nét truyền thống Việt Nam.
Trong thơ ca :
Hình ảnh phụ nữ/con gái Việt Nam với chiếc áo dài truyền thống đã được nhiều nhà nghệ sĩ ghi lại, nổi bật nhất
là trong thơ và nhạc. Bài thơ nổi tiếng về chiếc áo dài có thể kể là "Áo lụa Hà Đông" của Nguyên Sa, bài này
được phổ nhạc thành một bài hát nổi tiếng và là cảm hứng cho một bộ phim điện ảnh cùng tên, với những câu:
Nắng Sài Gòn anh đi mà chợt mát
Bởi vì em mặc áo lụa Hà Đông...
Bài "Tương tư" của Nguyên Sa cũng có đoạn ca ngợi chiếc áo dài:
Có phải em mang trên áo bay
Hai phần gió thổi, một phần mây
Hay là em gói mây trong áo
Rồi thở cho làn áo trắng bay
"Ngày xưa Hoàng Thị" của Phạm Thiên Thư kể về chuyện tình thuở học sinh với cô gái họ Hoàng, cô xuất hiện
trong bài với những nét phác họa:
Áo tà nguyệt bạch
Ôm nghiêng cặp sách
Vai nhỏ tóc dài".
Phạm Duy phổ nhạc bài này cũng không quên làm nổi bật hình ảnh áo dài khi sửa thành:
Ôm nghiêng tập vở, tóc dài, tà áo vờn bay...
Áo dài cũng in đậm nét trong những vần thơ nghịch ngợm của Nguyễn Tất Nhiên:
Tháng giêng em áo dài trang nhã
Tỉnh lỵ còn nguyên nét Việt Nam
Đài các chân ngà ai bước khẽ
Nguyện theo tà lụa cả phương Đông (Tháng giêng, chim)
đưa em về dưới mưa/ áo dài sầu hai vạt/ khi chấm bùn lưa thưa... (Em hiền như Ma-soeur)
Trong thơ Bùi Giáng, màu áo dài của ký ức được nâng lên thành huyền thoại:
Biển dâu sực tỉnh giang hà
Còn sơ nguyên mộng sau tà áo xanh (Áo xanh)
Và có lẽ trong những vần thơ rất dung dị sau đây của Huy Cận cũng có hình bóng của chiếc áo dài trắng nữ sinh:
Áo trắng đơn sơ mộng trắng trong
Hôm xưa em đến mắt như lòng
Nở bừng ánh sáng em đi đến
Gót ngọc dồn hương bước tỏa hồng (Áo trắng).
Chiếc áo dài cũng phảng phất hay xuất hiện nhiều trong các ca khúc Việt Nam. Trong nhạc Trịnh Công Sơn có
thể nhìn thấy khá nhiều. Theo hồi ký, chính những bước chân hoàng cung của những nữ sinh áo tím Huế đã làm
cho nhạc sĩ họ Trịnh viết nên bài "Diễm xưa" nổi tiếng. Hay trong bài "Hạ trắng", hình ảnh áo dài cũng chập
chờn:
Gọi nắng trên vai em gầy đường xa áo bay... (Hạ trắng)
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"Bé ca" của Phạm Duy viết cho con gái mới lớn, có bài "Tuổi ngọc" tả về niềm hân hoan của cô bé khi bước
chân vào trung học, lần đầu khoác lên mình "một chiếc áo như mây hồng":
Xin cho em một chiếc áo dài, cho em đi mua xuân tới rồi
Mặc vào đời rồi ra, mừng lạy chào mẹ cha
Hàng lụa là thơm dáng tuổi thơ
Phạm Duy cũng không quên nhắc về chiếc áo này trong một giấc mơ hòa bình từ thập niên 1940:
Nằm mơ, mơ thấy trăm họ tốt tươi, mơ thấy bên lề cuộc đời, áo dài đùa trong nắng cười... (Quê nghèo)
Bài "Một thoáng quê hương" của Từ Huy nổi tiếng một thời với câu:
Tà áo em... bay, bay, bay, bay... trong gió nhẹ nhàng...
Dù ở đâu, Paris, Luân Đôn hay ở những miền xa. Thoáng thấy áo dài bay trên đường phố, sẽ thấy tâm
hồn quê hương ở đó... em ơi...
Các nhạc sĩ tiền chiến cũng hay ca ngợi áo dài như bài "Tà áo xanh" của Đoàn Chuẩn - Từ Linh. Và cảm xúc về
chiếc áo dài cũng làm nên những câu hát nổi tiếng của Hoàng Trọng:
Ngàn thu mưa rơi trên áo em màu tím
Ngàn thu đau thương vương áo em màu tím
Nhuộm tím những chuỗi ngày ấy nhau
Tháng năm càng lướt mau
Biết bao giờ ấy nhau(Ngàn thu áo tím)
Wikipedia VN.
Áo tứ thân (tunique à 4 pans de l’époque) và nón quai thao.
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Professeurs et élèves.
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Gala MC72, Mai 2009, Paris.
Gala MC72, June 2010, Orange County, CA.