séquence 4
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1Séquence 4 – HG20
Séquence 4
Sommaire
1. Nourrir les hommesÉtude de cas n° 1 : Gérer les ressources naturelles au Tchad
2. L’eau, ressource essentielle Étude de cas n° 2 : Le lac Tchad
Gérer les ressources terrestres
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1 Nourrir les hommes
3Séquence 4 – HG20
Plan : traitement
de la problématiqueNotions clés Repères
Étude de cas n° 1 : Gérer les ressources alimentaires naturelles au Tchad
A. Géographie de la faim dans le monde
1. Un terrible constat Calorie – sous-nutrition – famines –
malnutrition – carences – émacia-
tion
Commenter des cartes : décrire et
commencer à trouver des explica-
tions
2. Le couple
Ressource/population
Croissance démographique – res-
sources alimentaires
Croiser deux cartes pour dégager
des types de pays : typologie
3. Les changements actuels Aliments – régimes alimentaires –
transition alimentaire
Prendre conscience que les
hommes ont une alimentaiton diffé-
rente suivant leur lieu d’habitation
B. Les solutions mises en place
1. Produire plus Diffusion des plantes – front pion-
nier – révolution verte – agriculture
productive, intensive
Grâce à 3 documents, découvrir
comment les hommes ont réussi à
produire plus
2. Échanger plus Importations – spécialisations –
agriculture commerciale
Typologie plus complexe,
à partir de 2 cartes
3. La sécurité alimentaire ? Dépendance – autosuffisance –
aide alimentaire
Analyser un tableau statistique
d’un pays pour essayer de mesurer
sa dépendance alimentaire
C. Vers des solutions plus durables
1. La remise en cause du
système productiviste
Modèle breton – critique environne-
mentale, sanitaire et économique
Lire un croquis
2. Vers d’autres modèles
agricoles ?
Agriculture durable, raisonnée,
biologique – révolution doublement
verte
Connaître les nouvelles formes
d’agriculture.
Lire un organigramme
3. Les solutions
alternatives
Agriculture de qualité (AOC, AOP,
IGP, STG…) – commerce équitable –
Locavore-AMAP
Ouvrir ses placards pour prendre
conscience de ce que l’on mange
Notre planète arrivera-t-elle à nourrir
de plus en plus d’habitants ?
Problématique
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4 Séquence 4 – HG20
Étude de cas n° 1 :Gérer les ressources alimentaires au Tchad
Le Tchad est un pays d’Afrique enclavé (n’ayant pas d’accès à la mer). Il doit donc compter sur ses propres forces pour nourrir sa population. Grâce aux cinq documents qui suivent, vous allez essayer de comprendre, pour ce pays, les enjeux : population, agriculture, alimentation et eau. Lisez bien ces cinq documents (pour les cartes, il faut lire la légende). Regardez sur un atlas où se trouve le Tchad puis répondez aux questions.
Tchad : Les conditions naturelles
Isohyète :
Ligne reliant
des points
d’égales
précipitations.
Document A
1. Hydographie et climat
Zone inondable
Isohyètes (en mm)moyenne 1951-2004
Descente des isohyètespériode 1981-2004
Isohyètes (en mm)moyenne 1981-2004
0 200 km
Réalisation : Loïc Rivault
2. Altitude en mètres
Plus de 2 000 m
Entre 1 000 et 2 000 m
Entre 500 et 1 000 m
Moins de 500 m
Principaux sommetsGUERA1 613 m
1 163 m
LIBYE
NIGER
SOUDAN
REPUBLIQUECENTRAFRICAINE
NIGERIA
CAMEROUN
TIBESTIEmi Koussi
3 414 m
3 376 m
3 315 m
ERDI
ENNEDI
1 450 m
1 320 m
N'DJAMENA
LacTCHAD
LacTCHAD
1200 mm
900 mm
500 mm
300 mm
Logone
Chari
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5Séquence 4 – HG20
La population au Tchad (superficie : 1 284 000 km²)d
Agriculture et population au Tchad
Document B
Années Population Taux de variation annuel Taux de natalité Taux de mortalité
1950 2 615 000
1960 2 660 000 0,17 %
1970 3 640 000 3,68 %
1980 4 520 000 2,42 %
1990 5 000 000 1,06 %
1995 6 400 000 5,6 %
2000 7 977 000 4,93 %
2005 9 700 000 4,32 % 45 17
2010 11 506 000 3,72 % 44,8 16,2
Document C
0 200 km
LIBYE
NIGER
NIGERIA
CAMEROUN REPUBLIQUECENTRAFRICAINE
SOUDAN
Abéché
Moundou
Mongo
Am Timan Bongor
N'DJAMENA
Abéché
SarhMoundou
Mongo
Am Timan Bongor
N'DJAMENA
3. Infrastructures de transport
Route bitumée
4. Population
densité > à 5 hab/km²
Villes
Plus de 500 000 habitants
De 50 000 à 100 000 hab
De 20 000 à 50 000 hab
1. Agriculture et pêche
Mils et Sorghos
Maïs
Riziculture
Manioc
Zone de pêche
Oasis
2. Échanges alimentaires
Flux céréaliers
Bétail sur pied
Bassin cotonnier
Réal
isat
ion
: Lo
ïc R
ivau
ltAgriculture pluviale impossible
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6 Séquence 4 – HG20
Production et importation de céréales au Tchad de 1961 à 2008
La famille Mustapha, dans leur cour de ferme au village Dar es Salaam
au Tchad, avec une semaine de vivres pour leur famille.
© Peter Menzel/Cosmos.
Ils sont assemblés autour de Mustapha Abdallah Ishakh, 46 ans (tur-ban sur la tête), le papa, et de Khadija Baradine, 42 ans (foulard sur la tête), la maman, qui tient la petite Halima, 18 mois, dans ses bras. Entre
Document D
0
500
1000
1500
2000
2500En
mill
iers
de
tonn
es
1961
1964
1967
1970
1973
1976
1979
1982
1985
1988
1991
1994
1997
2000
2003
2006
Production
Importation
Document E
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7Séquence 4 – HG20
le papa et la maman se tient Nafissa, 6 ans. Juste à côté du papa se tient Abdel Kerim l’aîné de leurs enfants qui a 14 ans. Debout près de la maman, il y a sa sœur : Amna, 12 ans. Sur un tapis, au premier plan, trois enfants sont allongés, de gauche à droite : Fatna 3 ans, Amna Ishakh 9 ans et Rawda 5 ans.
Une semaine de nourriture
pour une famille tchadienne en novembre 25,44 $
Céréales et racines 0 $ (culture familiale)
Produits laitiers 0 $ (lait venant des vaches familiales)
Viandes, poissons, œufs 2,16 $ (dont œufs + poules familiales)
Fruits, légumes 7,19 $ (dont cultures de légumes et de fruits familiaux)
Condiments 8,54 $
Boissons 0,44 $
Cultures et élevages familiaux estimés à 7,11 $
Mode de cuisson : feu de bois
Mode de conservation de la nourriture : séchage.
� Grâce au document A, décrivez les différents milieux (climat, relief…) du Tchad. Mettez en relation ces milieux avec l’agriculture (docu-ment C) et la densité de population.
� Décrivez l’évolution de la population (document B). Quelles sont les solutions agricoles et alimentaires face à cette évolution de la popu-lation (document D)
� Décrivez la composition de la famille tchadienne (Document E), com-parez avec votre famille et mettez en relation la famille Mustapha avec les statistiques du pays (Document B)
� Décrivez l’alimentation de la famille tchadienne (document E) et com-parez avec votre famille (pensez aux repas pris dans la semaine par exemple)
� Quels sont les risques alimentaires si les précipitations sont insuffi-santes ? (Isohyètes = lignes présentant des totaux de précipitations) Document A, C et E.
� Le Tchad est un pays d’Afrique enclavé sans accès à la mer. Le pays est entièrement dans la zone chaude (il fait toujours plus de 15° C). Onobserve plusieurs milieux : Le Nord du pays est aride, car il pleut
Questions
Réponses
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8 Séquence 4 – HG20
moins de 300 mm par an, ce qui est très peu. C’est dans cette zone nord que l’on retrouve également les montagnes (Tibesti et Ennedi).Le Sud du pays est plus humide. On trouve d’abord une bande du territoire où il pleut entre 300 et 900 mm qui correspond au Sahel. Dans cette zone les habitants sont confrontés à l’alternance de deux saisons : une saison sèche et une saison humide. Enfin l’extrême Sud du pays est plus humide (plus de 1 200 mm). Les Tchadiens sont plusnombreux au sud là où l’agriculture est possible grâce à l’eau des pré-cipitations (agriculture pluviale) ou l’eau des cours d’eau, du Longone et du Chari ou du Lac Tchad (agriculture irriguée). Au nord, l’agricul-ture est impossible en dehors des oasis.
� La population du Tchad augmente fortement passant de 2 615 000 en 1961 à plus de 11 millions en 2010 (11 506 000). La population est ainsi multipliée par 4 en 50 ans ! La croissance est particulièrement forte depuis 1995 car le taux de mortalité est assez faible (16 pour mille) alors que le taux de natalité est encore élevé (Plus de 40 pour mille). Pour nourrir cette population en hausse constante le pays pro-duit de plus en plus de céréales passant de 500 000 tonnes dans les années 1980 à plus de 2 000 000 de tonnes en 2008. Là aussi la pro-duction de céréales (mil, sorgho, maïs, riz…) est multipliée par 4 en l’espace de 30 ans. Les années où la production est insuffisante par rapport à la population, le pays importe des céréales pour assurer la sécurité alimentaire de ses habitants (exemple : années 1982-85).
� C’est une famille d’agriculteurs, composée de deux parents et de 7 enfants de 14 ans à 18 mois. Les parents ont un enfant tous les deux ans, en gros. Les familles françaises comportent en général moins d’enfants (85 % des familles de notre pays sont composées de 2 ou 3 enfants). La famille Mustapha, du Tchad, ne doit pas être la seule à avoir 6, 7 ou 8 enfants. En effet le taux de natalité du Tchad estélevé (44,8 pour mille en 2010) ce qui indique qu’il existe beaucoup de familles avec de nombreux enfants (taux de natalité en France : 12,7 pour mille).
� C’est une famille pauvre, car ils vivent avec moins de un dollar par personne et par jour. Néanmoins les enfants et les parents ont à man-ger car ils sont cultivateurs. L’essentiel de leur repas est basé sur les céréales, avec des légumes et un peu de lait et de viande. Votre ali-mentation doit être très différente, avec normalement plus de viande, de charcuterie ou de poisson suivant la région où vous habitez.Regardez les prix des produits ou les tickets de caisse au passage du supermarché : vos parents doivent dépenser plus que la famille tcha-dienne… Dans le livre de Peter Menzel, il photographie une famille française avec sa nourriture pour une semaine également et le total des dépenses s’élève à 420 $.
� Grâce au document A, on voit que les isohyètes « migrent » vers le sud. C’est un signe que les précipitations sont moins abondantes entre 1981 et 2004, qu’avant. Si les précipitations sont plus faibles,
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9Séquence 4 – HG20
les récoltes risquent d’être insuffisantes. Alors peuvent survenir des crises alimentaires, des disettes ou de famines. Sur le graphique D, on voit que la courbe n’est pas linéaire, ce qui est le signe de diffé-rence dans les récoltes entre les années. Dans une crise alimentaire, la population d’un territoire se trouve en situation d’insécurité ali-mentaire, elle ne dispose pas alors des ressources nécessaires à sasurvie. Ce sont bien sûr les enfants (document E) qui sont touchés les premiers par cette crise et qui vont souffrir de malnutrition ou d’une sous-nutrition qui peut entraîner la mort.
Géographie de la faim dans le monde
1. Un terrible constat
Il y aurait 842 millions de personnes dans le monde qui ne mangeraient pas à leur faim en 2003, dont 800 millions dans les pays en développe-ment. Ce chiffre déjà terrible est en augmentation : 923 millions en 2007et vraisemblablement plus de 1 milliard depuis l’été 2009.
Pourtant à l’échelle mondiale tout semble aller bien.En effet si on regarde les apports caloriques journalierspar habitants, ils sont en augmentation.
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) :
2 800 calories en moyenne par jour et par personnesur notre planète est un chiffre suffisant car la FAOestime qu’en dessous de 2 200 calories, la personneentre dans la zone dangereuse de la sous-nutrition.
Néanmoins il existe des contrastes d’un pays àl’autre : c’est ce que je vous propose d’observer grâceà la carte couleur intitulée « les enjeux alimentairesdans le monde au début du XXIe siècle ».
� Quels sont les pays ou groupe de pays où la situation moyenne de plus de 2 500 calories par personne et par jour ne pose pas de problèmes ?
� À l’inverse quels sont les pays qui sont proches de la sous-nutrition ? (moins de 2 500 calories).
A
Calorie : unité employée pour
évaluer les quantités de chaleur
et pour mesurer la valeur énergé-
tique des rations alimentaires.
Malnutrition : Insuffisance qua-
litative de la ration alimentaire
entraînant des carences dans la
croissance.
Sous-nutrition : Insuffisance quan-
titative de la ration alimentaire.
Famine : Manque de nourriture
pendant longtemps touchant
l’ensemble d’une population.
Définition
Questions
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10 Séquence 4 – HG20
� Faites le lien entre les pays touchés par la sous-nutrition et les famines, notamment en Afrique, avec la carte intitulée : « l’insécurité alimentaire en Afrique 1960-2010 ».
� Quelles sont les causes de ces famines ?
� Ce sont essentiellement les pays développés qui sont dans cette caté-gorie de plus de 2 500 calories/j ; on retrouve les USA, le Canada, l’Europe, le Japon, l’Australie, la Nouvelle Zélande… En France : 2 mil-lions de personnes reçoivent l’aide alimentaire (3 % de la population) cf. Restos du Cœur…, aux USA : 26 millions (8 %) sont considérés comme insuffisamment nourris.
� Un ensemble de pays semble sortir de ces problèmes de la faim (en vert clair sur la carte) : Brésil, Argentine, Mexique, Afrique du Nord, Chine, Indonésie… Par contre de nombreux pays sont dans une situa-tion inférieure à 1 800 calories/j (en vert très clair et en jaune sur lacarte). Il s’agit de l’Inde, du Pakistan, de la Bolivie mais surtout de l’Afrique subsaharienne (au sud du Sahara) avec des pays comme le Tchad, le Niger, le Mali, l’Éthiopie, la Somalie…
� C’est dans les pays où la sous-nutrition est impor-tante (moins de 1 800 calories par jour et par per-sonne) que les famines sont les plus importantes. Une famine se caractérise par une absence totale d’aliments dans un territoire pendant un certain temps. Si la population souffre déjà de sous-nutrition,
le nombre de morts peut être important comme au Biafra (au Nigeria) ou en Chine lors du Grand Bond en Avant au début des années 1960 où le nombre de morts aurait été de plus de 20 millions. Les enfants sont les premières victimes de la sous-nutrition. Selon l’Unicef chaque année 20 millions de bébés naissent en insuffisance pondérale (moins de 2,5 kg) dans les pays du Tiers-Monde. Si le bébé est en insuffisance pondérale il y a de fortes chances que sa croissance soit altérée ensuite et qu’il soit plus sensible à une crise alimentaire.
� Sur la carte de l’Afrique on voit le lien entre conflits ou guerres et famines comme au Mozambique ou en Somalie. Les guerres ouconflits perturbent la vie des civils qui ne peuvent plus cultiver et vontdevenir dépendants des groupes armés. Une autre cause de famines peut être d’origine climatique comme au Sahel dans les années 1973-74.
Il ne suffit pas que la nourriture soit suffisante il faut également qu’elle soit équilibrée : entre protéines (apportées surtout par les viandes, poissons, œufs, laitages…) les glucides (sucres lents apportés par les céréales : pâtes, pain…, les sucres rapides : miel, confiture, sucre…) et leslipides (graisses animales comme le beurre ou végétales, comme l’huile). Si cet équilibre n’est pas atteint on parle alors de malnutrition.
Réponses
Unicef : Agence spécialisée de
l’Organisation des Nations Unies
(ONU) en faveur des enfants.
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11Séquence 4 – HG20
Exemple de ces manques ou carence : la carence en vitamine A. C’est la première cause de cécité dans le monde (toucherait 500 000 enfantspar an !) ; entre 100 et 250 millions d’enfants seraient touchés par cettecarence, surtout en Afrique, mais également monde indien et Amériquelatine. L’Unicef a lancé une campagne de distribution des capsules devitamines A (qui coûtent 50 centimes d’euro) à partir de 1997 au Brésil,en Inde, au Ghana, en Indonésie, au Népal… Bilan après distribution : forte baisse de la cécité.
Donc on peut être mal nourri sans avoir faim. Souvent les enfants sont plus petits : plus de 200 millions d’enfants présentent des retards decroissance. Dans les cas les plus graves, les enfants maigrissent jusqu’àdevenir squelettiques, on parle de malnutrition aigüe ou sévère. Quand le poids devient trop faible par rapport à la taille on appelle cet étatl’émaciation, elle affecterait 67 millions d’enfants dans le monde.
2. Le couple ressource/population
La population de notre planète est actuellement dans une phase decroissance. Le premier milliard d’habitants est atteint en 1850. En 1925la planète compte 2 milliards d’habitants, puis en 1960, on arrive à3 milliards. Ensuite la croissance s’accélère : en 1975, la planète compte4 milliards ; En 1987 : 5 milliards, et en 1999 : 6 milliards. Depuis 1960,tous les 15 ans, la population de la planète compte 1 milliard d’habi-tants en plus. En 2010 notre planète compte 6 842 000 000 habitants, leseuil des 7 milliards sera bientôt franchi. Entre 1960 et 2010, la popula-
tion a augmenté en moyenne de + 2,53 % par an.
Le taux d’accroissement naturel en 2008Document 1
2,4 - 3,5 (31) 1,6 - 2,4 (38) 1,1 - 1,6 (39) 0 - 1,1 (49)-0,7 - 0 (23)
En pourcentage
Réalisation : Loïc Rivault
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12 Séquence 4 – HG20
Grâce à la carte ci-dessus et la carte couleur intitulée « Les enjeux ali-
mentaires dans le monde au début du XXIe siècle », mettez en relation lesterritoires peuplés et la croissance.
Il faut essayer de dégager une typologie :
• Europe, USA, Asie orientale : foyers de peuplement important et crois-sance faible
• Amérique centrale, Centre Est et Amérique du Sud, Asie du Sud : foyers plus ou moins importants par contre la croissance est encore forte
• Asie du Sud-Est, Proche et Moyen-Orient, golfe de Guinée, Afrique orientale, foyers de peuplement important et très forte croissance de la population, notamment en Afrique.
Mais face à cette augmentation de la population, les ressources alimentaires ont, elles, progressé. C’est ce que montre le graphique suivant. Pour pou-voir comparer sur le même graphique l’évolution de la production agricole et l’évolution de la population, les deux données ont été converties en indices. La population passe ainsi de l’indice 100 en 1961 à l’indice 226 en 2010. Dans le même temps, la production agricole passe de l’indice 100 en 1961 à l’indice 277 en 2010. Grâce à ces indices, on s’aperçoit que l’évolution de
la production agricole est toujours supérieure à l’évolution de la population.
Production agricole et population mondiale
Sur le graphique, la courbe de la production agricole augmente plus vite que celle de la population, ce qui permet à la courbe de la production agricole par habitant de progresser. Elle passe ainsi de l’indice 100 en1961 à l’indice 128 en 2010.
Question
Réponse
Document 2
0
50
100
150
200
250
300
1961 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2007
Indi
ce
Production agricolePopulationProduction agricolepar habitant
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13Séquence 4 – HG20
De 1961 à 2010, la population augmente en moyenne de + 2,53 % par
an, quand la production agricole augmente en moyenne de + 3,61 % par
an. Ces deux chiffres expliquent la disparition des grandes famines cau-sant énormément de morts. Mais alors, il ne devrait pas y avoir un mil-liard de personnes souffrant de la faim quand la production augmenteplus vite que la population !
Les habitants de la planète ne mangent pas tous la même chose (rap-pelez vous la famille Mustapha au Tchad). Au-delà donc de la quantité,il faut que nous regardions aussi la qualité de ce que nous mangeons.
3. Les changements actuels
Part des principaux groupes d’aliments dans la consommation totale
de protéines dans quelques pays en 2003-06
Grâce au graphique on observe les différences dans les régimes alimen-taires de ces 5 pays :
représente bien les pays pauvres avec une alimentation à base de céréaleset de légumes secs, avec très peu de viande et un peu de laitages.
également pays pauvre, beaucoup de céréales avec cette fois une ali-mentation importante en racines, tubercules et légumineuses sèches.
ses habitants mangent encore beaucoup de céréales (riz et blé) mais deplus en plus de viande et de poisson.
assez équilibré beaucoup de viande et de poisson ainsi que des laitages.
ressemble à la France avec un peu plus de sucre et moins de poisson.
À l’échelle de la planète on peut dégager trois types de régimes alimentaires :
� Le régime occidental : présent en Europe, Amérique du Nord et Océa-nie avec trois sous-types : avec une nourriture riche et variée… avec
Bilan
Document 3
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Monde
Inde
Tchad
Chine
France
Etats-Unis
céréales viande racine, tubercules, légumineuses
lait, œufs, poisson fruits, légumes autres (huiles, graisses, sucre...)
L’Inde
Le Tchad
La Chine
La France
Les États-Unis
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14 Séquence 4 – HG20
beaucoup de viande et de poisson mais également des fruits et des légumes, et assez peu de céréales.
� Le régime traditionnel agricole : surtout présent dans les pays du Sud : Afrique, Amérique latine et Asie. Dans ce type, la base de l’ali-mentation est la céréale (riz, sorgho, mil…) complétée par des légu-mineuses sèches, des fruits et légumes et des matières grasses végé-tales, très peu de viandes ou de matières grasses animales. La part des racines (Manioc, Igname) avec des légumineuses et des fruits et légumes peut être importante dans certains pays : Afrique centrale (Congo, Angola) ou le Paraguay…
� Le régime traditionnel mixte : dans des pays qui ont la même base que le traditionnel agricole, c’est-à-dire avec place importante pour les céréales, mais qui les associent à la viande, ou au poisson : Japon, Thaïlande, Chili, Sénégal, ex URSS, Uruguay et Mongolie…
À l’échelle de la Terre, les hommes ne mangent pas la même chose ; néanmoins l’homme est bien omnivore, c’est-à-dire qu’il peut manger tous les types d’aliments.
Consommation moyenne de quelques produits alimentaires en France
(en kg par personne et par an)
1970 2007
Pain 80,57 53,69
Pommes de terres 95,57 71,30
Légumes frais 70,44 85,92
Bœuf 15,62 13,76
Volailles 14,20 19,75
Œuf 11,53 13,59
Poissons, coquillages, crustacés 9,93 11,82
Lait frais (en litre) 95,24 51,63
Fromage 13,81 18,39
Yaourt 8,56 22,35
Sucre 20,41 6,56
source INSEE
L’alimentation varie également dans le temps, comme le montre le docu-ment 4 qui concerne la France entre 1970 et 2007.
Sur ce tableau, on voit que l’alimentation des Français a changé en 40 ans. Les habitants mangent moins de pain et de pommes de terre. Par contre ils mangent plus de légumes, de volailles, de poisson, de laitages (yaourt et fro-mages). C’est ce que l’on appelle la transition alimentaire : c’est le passage d’un modèle alimentaire à un autre (forcément plus riche). Dans les années 70, en France, la base de l’alimentation était encore les céréales (pain), les tuber-
Document 4
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15Séquence 4 – HG20
cules (pommes de terre), la viande et le lait. En 2007, ce sont les légumes quiarrivent en tête avec une diversification importante (viande, laitages…)
Dans de nombreux pays, on assiste actuellement à la même transition alimentaire. De nombreuses populations copient de plus en plus lerégime alimentaire occidental, délaissant le régime traditionnel agricole basé sur les céréales.
Les hommes sont de plus en plus nombreux. La production agricole aug-mente encore plus mais sa croissance est insuffisante car les hommes changent de régime alimentaire, mangeant de plus en plus de viande. Or pour produire une calorie de viande, il faut sept calories végétales (ex : céréales). Donc l’ensemble des habitants de notre planète ne peut pas adopter le régime alimentaire occidental.
Les solutions mises en place
1. Produire plusVous avez déjà vu à l’échelle du Tchad que la production agricole avaitfortement augmenté entre 1961 et 2008. Le Tchad n’est, bien sûr, pasle seul pays qui ait connu cette évolution positive. Voici une courbede la production des céréales pour les deux pays les plus peuplés de notre planète, l’Inde (1 214 000 000 habitants en 2010) et la Chine(1 354 000 000 habitants en 2010)
Production de céréales
Mais comment les agriculteurs de notre planète ont-ils réussi à produireplus ? C’est ce que je vous propose de découvrir grâce aux documents 6,7 et 8. Lisez bien toutes les informations contenues dans ces documentset essayez de répondre à cette question.
Bilan
B
Document 5
Chine
Inde
500
400
300
200
100
0
1961
1964
1967
1970
1973
1976
1979
1982
1985
1988
1991
1994
1997
2000
2003
2006
En m
illio
ns d
e to
nnes
600
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16 Séquence 4 – HG20
Quels sont les moyens mis en place pour produire plus ?
Front pionnier et spécialisation agricole au Brésil
La diffusion de deux plantes : maïs et banane
Document 6
Recife
ManausBelém
ManausBelém
Salvador
Belo Horizonte
Rio de JaneiroCuritiba
Brasilia
Belo Horizonte
Rio de JaneiroSao Paulo
Porto Alegre
Curitiba
Brasilia
Fortaleza
Paranagua
0 400 800 km
1. L'augmentation des terres cultivées
Forêt amazonienne
Front pionnier
2 Quelques spécialisations
Culture d'oranges
Canne à sucre
Soja et avancée du soja
3. L'intégration à la mondialisation
Port
Exportations
Réal
isat
ion
: Loï
c Ri
vaul
t
Document 7
1493
XXVIIVIIèè siècle siècleXVIIe siècle
XIXIXXèè
sièclesiècleXXVIVIèèsièclesiècle
AAvvaannt t XXVVèè
sièclesiècle
sièclesiècle
navigateursarabesarabes
XIXe
siècleXVIesiècle
XVIIesiècle
XVIIesiècle
XIXe siècle
Avant XVe
siècle
Avant XVe
siècle
navigateursarabesnavigateursarabes
navigateurseuropéens
Berceau de laculture du maïs
Axe de diffusiondu maïs
1. Le maïs
2. La banane
Berceau de laculture de la banane
Axe de diffusion de la bananeRéalisation : Loïc Rivault
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17Séquence 4 – HG20
Que fait la FAO ? De la nourriture pour toujours : la révolution verte
Qu’est-ce qui a amené la « révolution » ? Elle a eu lieu parce que des
gouvernements aussi bien des pays développés qu’en développement
ont investi fortement dans la recherche agricole. On a utilisé la science
moderne pour trouver des moyens de produire davantage, et ceci a révo-
lutionné la façon dont l’agriculture était pratiquée. Les programmes
intensifs d’obtention et de sélec-
ion ont porté à la mise au point
de variétés de plantes à haut
rendement et de races animales
plus productives. Sans comp-
er les progrès dans le dévelop-
pement des produits agrochi-
miques, comme les pesticides et
es engrais.
Source : FAO
Première solution : diffuser des plantes. Le maïs, plante américaine, aété ainsi diffusé dans le monde entier une fois l’Amérique découverte par les Espagnols. Cette céréale est en passe de supplanter les céréales traditionnelles en Afrique (mil et sorgho). D’autres plantes américaines : tabac, tomate, pomme de terre, … sont cultivées dans le monde entier.
Deuxième solution : augmenter les surfaces culti-
vées au détriment de la forêt. C’est l’apparition defronts pionniers en Indonésie, Afrique ou au Brésilcomme sur le document 6. Le Brésil a vu disparaîtreen moyenne 2,6 millions d’hectares de forêt par an
durant les dix dernières années, contre 2,9 millions d’hectares par an dans les années 90, tandis que l’Indonésie affichait respectivement des chiffres de 0,5 et 1,9 million d’hectares par an. Cette forêt laisse la place à des cultures comme on peut le voir sur la carte : soja ou canne à sucre par exemple. Mais c’est une solution à court terme, les forêts étant limi-tées spatialement sur notre planète.
Troisième solution : augmenter les rendements. Le plus célèbre de cesprogrès agronomiques est ce que l’on a appelé « la révolution verte », dans les pays du Tiers-Monde. Cela débute dans les années 50 au Mexique avec le blé et dans les années 60 avec le riz aux Philippines. Ce sont des variétés naines spécialement sélectionnées pour donner des rendements plus élevés. Mais ces variétés sont exigeantes. Elles ont besoin de beaucoup d’eau, d’engrais et de traitement chimique contre les parasites. Quand toutes ces conditions sont remplies, les résultats sont significatifs. La production de blé du Mexique est multipliée par trois ; celle de riz aux Philippines connaît le même sort. Le cycle végétatif étant plus court, les paysans peuvent réaliser deux récoltes sur la même parcelle, voire trois comme dans le Sud de la Chine.
Document 8
ti
d
r
p
te
pp
m
le
http://www.fao.org/
Sur le moteur de recherche de la FAO, taper
« Révolution verte » et cliquer sur le premier
lien en haut de page intitulé « la révolution verte ».
Pour aller plus loin…
Réponse
FAO : Agence spécialisée de l’or-
ganisation des Nations Unies pour
l’alimentation et l’agriculture.
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18 Séquence 4 – HG20
Ainsi apparaît sur de plus en plus de territoires une agriculture produc-
tive. C’est une agriculture qui obtient une production maximale et desrendements élevés grâce à l’utilisation des techniques les plus efficaces, par exemple l’agriculture bretonne mais aussi la riziculture inondée en Asie. On parle d’agriculture intensive quand l’agriculteur obtient desrendements élevés grâce à des investissements importants (machines agricoles, engrais, pesticides…).
2. Échanger plus
Une autre façon de nourrir de plus en plus d’habitants est d’échanger entre les territoires ou les pays, les produits agricoles. C’est ce que nousfaisons de plus en plus. En 1962 la valeur des échanges de produits agricoles et agroalimentaires était de 40 milliards de dollars. En 2004cette valeur est passée à 600 milliards (multipliée par 15 en 40 ans !). Par contre, les échanges agricoles et alimentaires diminuent en pour-centage car il y a une forte augmentation des autres échanges (énergie, produits industriels…) En pourcentage ils ne représentent que 8 ou 9 % des échanges de la planète (contre plus de 30 % dans les années 50 ou 60). De plus, la structure des échanges a également évolué : dans les années 1950-60 les échanges concernaient surtout les produits agri-coles, aujourd’hui l’essentiel des échanges sont des produits agroali-mentaires (produits agricoles transformés).
Certains pays ont donc recours aux importations pour nourrir leur popu-lation, quand leur production est insuffisante. C’est le cas par exemple du Sénégal, comme le montre le graphique ci-dessous.
Les importations de céréales au Sénégal de 1961 à 2007Document 9
1000
800
600
400
200
0
1961
1964
1967
1970
1973
1976
1979
1982
1985
1988
1991
1994
1997
2000
2003
2006
En m
illie
rs d
e to
nnes
1200
Riz
Blé
Maïs
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19Séquence 4 – HG20
Grâce aux deux cartes suivantes, essayez de dégager les pays importa-teurs et exportateurs pour la viande.
Les importations de viande en 2007
Les exportations de viande en 2007
• Pays à la fois importateurs et exportateurs de viande : Pays d’Europe,USA, Canada. Un pays peut être exportateur de viande porcine etimportateur de viande ovine, par exemple.
• Pays fortement importateurs : Japon, Corée du Sud, Chine, Russie,Mexique et Pays du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Egypte…). Laviande étant un produit cher, on trouve dans cette catégorie des paysassez riches (Japon) ou en train de s’enrichir (Chine) ou ayant desréserves financières importantes (pays pétroliers : Arabie Saoudite).
Question
Document 10
En tonnes
Réalisation : Loïc Rivault
9 200 000
4 600 000
920 000
Document 11
En tonnes
Réalisation : Loïc Rivault
9 200 000
4 600 000
920 000
Réponse
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20 Séquence 4 – HG20
• Pays fortement exportateurs : Brésil, Argentine, Chili, Australie, Nou-velle-Zélande : ce sont des pays qui se sont spécialisés dans cette production car ils disposent de vastes espaces pour élever leurs trou-peaux.
• Pays ni importateurs ni exportateurs : Pays d’Afrique et grande par-tie de l’Inde. Ce sont souvent des pays pauvres. Les habitants auto-consomment la viande de leurs animaux.
Le Brésil a donc fait le choix de se spécialiser dans certains produits
d’exportation agricole. Quelles sont les conséquences de ce choix pour
le Brésil (carte p. 110 : « Front pionnier et spécialisation agricole ») ?
Depuis de nombreuses années, le Brésil a décidé de se spécialiser danscertains produits agricoles qu’il vend ensuite à l’exportation. On appellece type d’agriculture l’agriculture commerciale. C’est le cas des exploi-tations d’oranges qui se développent dans l’arrière pays de Sao Paulo,dans de grandes exploitations de monoculture (une seule culture). Lesoranges sont ensuite pressées dans une usine près de la côte, et concen-trées (on enlève de l’eau pour que cela prenne moins de place dans le transport). Ensuite le jus concentré est congelé et voyage jusqu’enEurope, où le jus est décongelé et où on rajoute de l’eau. Le Brésil estainsi devenu la première région exportatrice de jus d’orange devant la Floride. On pourrait faire les mêmes constations pour la canne à sucre (sucre et agro carburant) ou pour le soja.
Mais quand on se spécialise fortement comme le Brésil, on devientdépendant des autres pays, de ceux qui vous achètent ces produits. Le Sénégal semble également très dépendant par rapport aux importations de céréales qui assurent pourtant la sécurité alimentaire du pays.
3. La sécurité alimentaire ?
Selon la définition de la FAO, la sécurité alimentaire consiste à assurer àtoute personne et à tout moment un accès physique et économique aux denrées alimentaires dont elle a besoin.
Il existe plusieurs façons d’assurer cette sécurité alimentaire pour un État :
� Augmenter la production agricole du pays pour arriver à l’autosuffi-sance. On peut utiliser ce terme autosuffisance quand un pays produitdes aliments en quantité suffisante pour nourrir sa population.
� Avoir recours aux importations (cf. graphique du Sénégal). Du coup ilfaut vendre d’autres produits pour pouvoir acheter du blé ou du riz. LeSénégal vend des arachides, le Tchad du coton…
Un agriculteur est confronté aux mêmes choix. Doit-il produire tout dans son exploitation et être autosuffisant ? Doit-il se spécialiser et vendre des excédents pour ensuite acheter ce qu’il ne produit pas ? Ou doit-ilmigrer, lui ou un membre de sa famille, trouver du travail ailleurs pour envoyer de l’argent, ce qui permettrait à la famille de survivre ?
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21Séquence 4 – HG20
Tout est question de choix et de coût. Voici les statistiques pour un paysque nous avons déjà observé, le Sénégal :
Évolution de la dépendance alimentaire au Sénégal, 1961-2007
(chiffres annuels moyens en tonnes de 1961 à 2005 et chiffres annuelspour 2006 et 2007)
Production
de céréales
Céréales
importées
Céréales dispo-
nibles pour l’ali-
mentation (produc-
tion + importation)
Dépendance
alimentaire
1961-1965 585 884 242 181 650 120 37,2 %
1966-1970 635 241 270 106 740 222 36,4 %
1971-1975 666 107 337 565 835 812 40,3 %
1976-1980 691 510 468 794 956 513 50,0 %
1981-1985 852 001 564 912 1 099 060 51,3 %
1986-1990 918 767 562 068 1 263 376 44,4 %
1991-1995 921 028 617 827 1 318 306 46,8 %
1996-2000 867 141 797 626 1 417 775 56,2 %
2001-2005 1 182 953 959 915 2 204 300 46,3 %
2006 805 841 1 177 904 1 983 745 59,4 %
2007 771 171 1 532 248 2 303 419 66,5 %
� Commentez l’évolution de la production de céréales de 1960 à 2007.
� Commentez l’évolution des importations de céréales de 1960 à 2007
� Comparez avec l’évolution de la population. En 1960 le Sénégal comp-tait 3 millions d’habitants, en 2010, il en compte 12 861 000.
� La dépendance alimentaire pour un pays est la part des importationsdans l’alimentation totale de ce pays. Commentez cette dépendancedu Sénégal de 1960 à 2007.
� La production de céréales double de 1960 à 2005. Ensuite elle dimi-nue en 2006 et 2007 du fait de la sécheresse.
� Le Sénégal importe de plus en plus de céréales (surtout du blé et duriz : graphique précédent). Les importations ont été multipliées par 6 en 50 ans ce qui est énorme.
Document 12
Questions
Réponses
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22 Séquence 4 – HG20
� Dans le même temps, la population passe de 3 millions à 12,8 mil-lions. La population quadruple en à peine 50 ans ! Pendant que la population est multipliée par 4, la production double, c’est donc insuffisant pour assurer la sécurité alimentaire, ce qui explique que le pays ait recours aux importations.
� La dépendance alimentaire du Sénégal augmente passant de 36-37 %dans les années 1960 à plus de 50 % depuis les années 1990. Cela coûte très cher au Sénégal 350 millions de dollars pour importer plus de 1 million de tonnes de riz et 134 millions de dollars pour importer 400 000 tonnes de blé. Il compte parmi les pays pauvres de la pla-nète, ne disposant pas de ressources naturelles qu’il pourrait exporter comme le pétrole.
Pour compléter cette notion de dépendance alimentaire, voici un extraitd’une interview du président sénégalais : Abdoulaye Wade, parue en mai 2008 dans le journal Libération (17-18 mai 2008).
Pourquoi le Sénégal se retrouve-t-il aujourd’hui dans une telle dépen-
dance à l’égard du riz ?
C’est d’abord l’héritage de la colonisation. L’administration française a
massivement exporté son riz cultivé en Indochine au Sénégal. Et progres-
sivement, nous l’avons adopté. Pour payer ces importations, le Sénégal
s’est spécialisé dans la monoculture d’arachide qui a très longtemps ali-
menté les huileries de Marseille et de Bordeaux.
Et l’Inde est devenu votre premier partenaire...
Depuis mon arrivée au pouvoir en 2000, j’ai cherché à diversifier notre
approvisionnement en riz qui venait alors exclusivement de Thaïlande.
Aujourd’hui, l’Inde est notre premier fournisseur, Il y a trois ans, elle a
commencé à envoyer des équipements et des techniciens pour former les
Sénégalais à la production de riz. Le choc récent de la hausse des prix
m’a incité à fixer l’objectif d’être autosuffisant dans six ans. C’est tout à
fait possible.
Extrait de l’Interview de Abdoulaye Wade, Président du Sénégal,
réalisée par Grégoire Biseau, parue dans Libération, le 17-18 mai 2008.
Document 13
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23Séquence 4 – HG20
Travail de révision
Qu’entend le journaliste par « dépendance » et le président par « auto-
suffisance » ?
� Dépendance : Situation d’un pays qui doit importer des aliments pour assurer la sécurité alimentaire de ses habitants.
� Autosuffisance : Situation d’un pays qui produit tous les aliments nécessaires à sa population sur son territoire.
Pour finir sur la sécurité alimentaire dans le monde, voici une carte despays qui reçoivent une aide alimentaire, ce qui permet d’assurer la sécu-rité de leurs habitants, au moins à court terme. L’aide alimentaire est l’ar-rivée, dans le pays, de céréales (riz, blé ou maïs) à titre de don ou à des prix très faibles. Cette aide est intéressante pour des pays qui seraient en disette, c’est-à-dire en pénurie d’aliments mais il ne faut pas que l’aidedure trop longtemps car elle affaiblit l’économie locale et appauvrit lespaysans qui ne peuvent plus vendre les surplus de leur production.
L’aide alimentaire dans le monde en 2004-2006
Les différentes solutions mises en place par les sociétés humaines (dif-fusion des espèces, fronts pionniers, révolution verte, augmentation deséchanges et des importations ou de l’aide alimentaire…) sont des solu-tions qui ont permis d’éviter d’immenses famines qui auraient touché plusieurs pays ou l’ensemble d’un continent. Néanmoins, la populationcontinuant d’augmenter, il va falloir trouver d’autres solutions tout enpensant à l’avenir de notre planète. C’est ce que nous pouvons ranger dans les solutions plus durables.
Document 14
Corée duNord
Erythrée
Corée duNord
Maldives
Erythrée
Libéria
Cap vert
Réalisation : Loïc Rivault
Contribution del’aide alimentaire à laconsommation totale en %
11,4 - 26,7 (5)
4,7 - 11,4 (12)
2,1 - 4,7 (19)
0,7 - 2,1 (20)
0,1 - 0,7 (18)
Absence de données
Pas d’aide alimentaire
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24 Séquence 4 – HG20
Vers des solutions plus durables
1. La remise en cause du système productiviste
Cette agriculture qui produit de plus en plus (agriculture productive) sevoit fortement critiquée et ses opposants utilisent le terme d’agriculture
productiviste.
Le modèle agricole breton qui a sou-vent été montré en exemple de sys-tème productif montre aujourd’huises limites.
Voici un croquis qui essaye derésumer ce modèle et ces limites.
Le modèle agricole breton et ses limites
Trois limites apparaissent aujourd’hui :
La première est d’ordre environnemental. L’utilisation excessive de pesticides et d’engrais a conduit à une pollution de l’eau des rivièreset fleuves. Les teneurs en nitrates augmentent. Ces nitrates viennent del’excédent d’azote (dans les engrais) ou dans les déjections animales. Ces nitrates se retrouvent dans la mer et permettent la prolifération desalgues vertes, ce qui nuit à une activité essentielle l’été en Bretagne : letourisme.
C
Système productiviste : un sys-
tème d’organisation de la vie éco-
nomique dans lequel la produc-
tion est donnée comme objectif
premier.
Définition
Document 15
1. Les bassins de production
Foyer de production porcine
Foyer de production avicole
et sa diffusion
Zone légumière
Elevage laitier dominant
“4 voies” (autoroutes gratuites)
3. Les limites etconcurrences spatiales
Littoral touristique
Pollution (algues vertes)
Centres urbains
2. Mondialisation
Intrants
Exportations
Réalisation : Loïc Rivault
Lamballe
LoudéacChateaulin
Brest
Rennes
Nantes
Lamballe
LoudéacChateaulin
Brest
Rennes
Baud LocminéBaud Locminé
Nantes
St-BrieucSt-Malo
VannesLorient
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25Séquence 4 – HG20
La deuxième est d’ordre sanitaire. La forte concentration des animaux dans des élevages hors sols inquiète le consommateur qui a peur quedes épidémies contaminent les animaux (type grippe porcine ou aviaire)et ne se transmettent à l’homme. Du coup les consommateurs souhai-tent connaître l’origine des animaux et des aliments au moment ou arrivede plus en plus de maïs ou de soja OGM.
La troisième est d’ordre économique. L’essentiel du poulet ou porc estnourri avec des céréales venant du Bassin Parisien et du soja brésilien.Ensuite une grande partie du poulet est vendu à l’exportation dans lespays du Moyen-Orient. Ces nombreux échanges peuvent être critiqués(dépenses d’énergie et notamment pétrole). Mais aujourd’hui la produc-tion de poulet, par exemple, se délocalise de plus en plus au Brésil, pro-fitant des bas coûts salariaux.
2. Vers d’autres modèles agricoles ?
De fait, d’autres approches agricoles voient le jour, comme l’agriculture
durable.
En paraphrasant la phrase célèbre de Mme Gro Harlem Brundtland qui est à l’origine de la notion de développement durable, l’agriculture durable
est l’agriculture qui permet aux générations présentes de subvenir à
leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures
à subvenir aux leurs. Plus précisément elle s’oppose à l’agriculture pro-ductiviste développée dans les années 60, elle se doit donc d’être éco-logiquement saine, économiquement viable, socialement équitable etde s’appuyer sur une éthique humaniste. Cela suppose une réductiondes atteintes portées à l’environnement, une meilleure utilisation desfacteurs de production, et une redistribution plus équitable des fruits dela croissance de la production.
La FAO définit l’ADRD (Agriculture et développement rural durables)
comme un processus remplissant les critères suivants :
� Veiller à satisfaire les besoins nutritionnels de base des générationsprésentes et futures, aussi bien sur le plan qualitatif que quantitatif, tout en fournissant un certain nombre d’autres produits agricoles.
� Offrir un emploi durable, des revenus suffisants, et des conditions devie et de travail décentes à tous ceux qui s’occupent de productionagricole.
� Maintenir et, lorsque les circonstances le permettent, accroître lacapacité de production de la base de ressources naturelles dans sonensemble, et la capacité régénératrice des ressources renouvelables,sans perturber le fonctionnement des cycles écologiques de base etles équilibres naturels, et sans détruire les caractéristiques sociocul-turelles des communautés rurales, ni polluer l’environnement.
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26 Séquence 4 – HG20
� Réduire la vulnérabilité du secteur agricole face aux facteurs naturels et socio-économiques préjudiciables et autres risques, et renforcer l’autonomie.
Tiré du Manuel du formateur de la FAO, Vol. 1, « Questions de durabilité
dans les politiques de développement agricole et rural », 1995).
D’autres modèles agricoles sont donc possibles et même en Bretagne des agriculteurs se tournent vers une agriculture non productiviste avecl’agriculture raisonnée ou l’agriculture biologique.
L’agriculture raisonnée essaye de limiter l’utilisation des produits chimiques (engrais et produits phytosanitaires). La hausse des coûts deces intrants favorise cette démarche. L’agriculture biologique va plus loin et propose de ne plus avoir recours à ces produits chimiques. En 2007, 11 978 exploitations agricoles françaises ont fait le choix de cette agriculture sur 557 000 hectares, soit sur 2 % de la surface agricole utile (SAU). Cela semble peu mais en 1995 ils n’étaient que 4 000 agriculteurs bio. Dans l’Union européenne ce sont l’Italie et l’Espagne qui ont le plus de surface en bio (Italie : 1 150 000 hectares, soit 9 % de la SAU avec 43 000 exploitations bio ; Espagne : 988 000 hectares soit 4 % de la SAU avec 18 000 exploitations bio en 2007).
Vers une agriculture durable ?
Mais il semble difficile de convertir l’ensemble desagriculteurs du monde à l’agriculture biologique.C’est pourquoi on a vu apparaître depuis quelques années un nouveau concept, celui de la révolution
doublement verte. En France, c’est le CIRAD (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le déve-loppement) qui s’est fait le promoteur de ce nouveau concept. Pour ses défenseurs, il « consiste à passer d’une logique de développement agri-cole fondé sur la maîtrise des milieux à une autre, fondé sur la conni-vence avec les écosystèmes ». La révolution doublement verte entend à ce titre ajouter « aux objectifs de la révolution verte ceux du maintien de la diversité biologique et de la résilience des écosystèmes ». Elle cherche notamment à trouver des solutions aux limites rencontrées par la révolution verte dans les milieux mal pourvus en réserves d’eau ou à faible densité de population. Ce concept a été popularisé en France grâce au livre de Michel Griffon qui est agronome. Son livre publié en 2006 : Nourrir la planète. Pour une révolution doublement verte, a connuun immense succès. Michel Griffon a participé à plusieurs émissions de télévision et il a sillonné toute la France pour expliquer son concept dans de nombreuses conférences. Voici un organigramme qui résume le concept de « révolution doublement verte ».
Intrants : Produits apportés aux
cultures et à la terre : semences,
engrais, produits phytosanitaires.
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27Séquence 4 – HG20
Les principes de la « révolution doublement verte »
Artificialisation complète du milieu naturelLes sytèmes productifs agricoles
respectent les écosystèmes
L
r
Utilisation maximale des intrants,
pour augmenter les rendements
Recherche d’un équilibre biochi-
mique : diminution des intrants
Re
mmmm
Spécialisation des productions
(l’agriculteur ne cultive plus qu’un produit)Diversification des productionsDiDDDD
Protection absolue de la production et
éradication des maladies et des ravageurs
Gestion du pathosystème en vue
de la contention des envahisseurs
Ge
ddded
3. Les solutions alternatives
De nouvelles pratiques de consommation viennent bouleverser lesmodèles agricoles. Les consommateurs ont également un rôle à jouer et très souvent les agriculteurs vont dans le même sens. C’est par exemple la création d’une agriculture de qualité.
En France, c’est en 1935 (le décret-loi du 30 juillet) que l’on institue les appellations d’origine contrôlée AOC, en intégrant à la fois une indica-tion de provenance et des « caractéristiques particulières héritées de facteurs naturels et humains ». Le gouvernement crée l’Institut nationaldes appellations d’origine (INAO), chargé de la reconnaissance des AOCet de leur réglementation. L’Union européenne adopte en 1992 un règle-ment sur la protection des noms géographiques et institue les appella-tions d’origine protégée (AOP), les indications géographiques protégées (IGP) et les spécialités traditionnelle garanties (STG).
Ouvrez le réfrigérateur, les placards de la cuisine et essayez de trouver le logo de l’AOP (rouge sur fond jaune), IGP (bleu sur fond jaune) ou STG(bleu avec des étoiles sur fond jaune) sur certains des produits stockés ;
Document 16
Agriculture conventionnelle Agriculture « révolution
« révolution verte » doublement verte »
Petit travail à la maison
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28 Séquence 4 – HG20
voici quelques exemples :
� AOP : roquefort, huile d’olivede Nîmes, comté, coco de Paimpol…
� IGP : moutarde de Bourgogne, clémentine de Corse, volaille de Loué…
� STG : mozarella…
De plus en plus de produits béné-ficient de ces protections géogra-phiques. En 2010, 473 produits européens bénéficient de l’AOP,407 de l’IGP et 27 du STG. Desproduits extra européens peuventégalement bénéficier de cette
protection géographique, comme le café de Colombie. La Thaïlande a demandé également que le riz thaï soit protégé.
Les AOP, IGP, et STG enregistrées dans l’Union européenne début 2010
Sur cette carte on voit que les agricultures méditerranéennes sont en avance dans cette agriculture de qualité. C’est l’Italie qui est en tête avec
L’appellation d’origine protégée (AOP) désigne la déno-
mination d’un produit dont la production, la transfor-
mation et l’élaboration doivent avoir lieu dans une aire
géographique déterminée avec un savoir-faire reconnu
et constaté.
Dans le cas de l’indication géographique protégée (IGP)
le lien avec le terroir demeure à un des stades au moins
de la production, de la transformation ou de l’élabora-
tion, et le produit peut jouir d’une grande réputation.
La mention spécialité traditionnelle garantie (STG) ne
fait pas référence à une origine mais a pour objet de
mettre en valeur une composition traditionnelle du pro-
duit, ou un mode de production traditionnel.
Définitions
Document 17
Nombre total d'appellations
Réal
isat
ion
: Loï
c Ri
vaul
t
0 1 000 km
210
105
21
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29Séquence 4 – HG20
202 appellations, puis vient la France (171), l’Espagne (130), le Portugal (116), la Grèce (86) et enfin l’Allemagne (68)… . Les produits concernés sont des fromages, fruits, légumes et olives….
Comme peu de produits du Sud obtiennent les appellations européennes,un nouveau type de commerce s’est mis en place pour ces produits c’estle commerce équitable (fairtrade en anglais). Voici une définition de ce commerce donnée par « Artisans du monde » : « Le commerce équitable
est un partenariat commercial fondé sur le dialogue, la transparence et le
respect, dont l’objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le
commerce mondial. Il contribue au développement durable en offrant de
meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des pro-
ducteurs et des travailleurs marginalisés, tout particulièrement au Sud
de la planète. Les organisations du commerce équitable (soutenues par
les consommateurs) s’engagent activement à soutenir les producteurs,
à sensibiliser l’opinion et à mener campagne en faveur de changements
dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel. »
Le commerce équitable permet d’augmenter le prix au producteur. Cecommerce représente environ 1 % du commerce mondial, il est par contreen augmentation, regardez les rayons de votre supermarché : café, thé, chocolat, sucre, huile…
Le consommateur des pays riches du Nord est de plus en plus averti des
produits qu’il consomme. Il peut devenir le garant d’une qualité retrou-
vée. Pour autant il faut arriver à nourrir l’ensemble de la planète et pour
cela il faudra adapter la production à l’augmentation de la population
mais un autre facteur peut intervenir ici pour limiter la production : la
disponibilité en eau.
Conclusion
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30 Séquence 4 – HG20
L’eau présente sur notre planète suf-
fira-t-elle à tous les habitants ?
Problématique
Plan : traitement
de la problématiqueNotions clés Repères
Étude de cas n° 2 : Le lac Tchad
A. Inégalité de répartition et d’accès à la ressource
1. Une ressource abondante Eau douce et salée Abondance relative
2. Le cycle de l’eau Évaporation – précipitations – éva-
potranspiration
Comprendre la notion de cycle
3. Une répartition inégale Abondance – pénurie – stress
hydrique
Commenter deux cartes couleurs.
Décrire et commencer à trouver des
explications. Typologie
B. Maîtrise de l’eau et transformation des espaces
1. Les multiples usages de
l’eau
Usage agricole, industriel et domes-
tique
Lire un graphique en bâton
2. Les grands fleuves Amazone, Congo, Mississipi,
Lenisseï, Ob, Léna, Parana,
Yangtze, Amour, Orénoque, Gange
et Saint Laurent – barrages
Commenter deux cartes couleurs.
Décrire et commencer à trouver des
explications. Typologie
3. Un exemple d’aménage-
ment : le barrage d’Assouan
sur le Nil
Avantages et inconvénients Retrouver les avantages et incon-
vénients d’un aménagement en
croisant trois documents différents
C. Gérer une ressource convoitée et parfois menacée
1. Tensions et conflits pour
l’eau
Conflits d’usage – tourisme
– accord entre les pays
Lire un croquis
2. La mer d’Aral Assèchement – irrigation Lire des informations sur une image
satellite grâce à la légende et un
petit extrait d’article de journal
2 L’eau, ressource essentielle
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31Séquence 4 – HG20
Étude de cas n° 2 :Le lac Tchad
Ce lac était en 1963 le quatrième plus grand lac d’Afrique (25 000 km2). Aujourd’hui il ne compte plus que 1 300 km2.
Grâce aux documents suivants et aux deux cartes sur le Tchad, dans la première étude de cas p. 98, nous allons essayer de comprendre lesenjeux autour de l’eau, sur le lac Tchad.
Le lac Tchad : colonisé par la végétation ?
Deux avis contraire sur cette évolution du lac :
Afrique centrale : sauver le lac Tchad
Si le niveau d’eau continue de baisser à son rythme actuel, le lac qui était
en 1960 l’un des plus grands réservoirs d’eau au monde disparaîtra dans
une vingtaine d’années. Le tarissement continu des ressources en eau du
lac Tchad entraîne des conséquences graves pour l’environnement. Quel-
que trente millions de personnes vivent dans la région du lac Tchad. Pour
leur agriculture, elles utilisent les eaux du lac ainsi que celles provenant
de ses deux principales sources d’approvisionnement, à savoir les riviè-
res Chari et Logone, pour l’irrigation des champs. Résultats : il n’y a plus
assez d’eau pour l’irrigation, plus assez de nourriture pour les hommes
comme pour les animaux.
Cameroon Tribune, 5 Mars 2010, Essama Essomba.
Document A
TchadNiger
Nigeria
Cameroun
TchadNiger
Nigeria
Cameroun
TchadNiger
Nigeria
Cameroun
1963 1987 2001
Eau Ancien rivage Végétation
Réalisation : Loïc Rivault
Document B
31Séquence 4 – HG20
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32 Séquence 4 – HG20
Le lac Tchad n’est pas la mer d’Aral
Certains voient le lac Tchad en mer d’Aral africaine, condamné à dispa-
raître à brève échéance, victime de l’irresponsable action humaine sur
la nature. La seule certitude que l’on puisse énoncer d’emblée, c’est que
l’on ne sait pas quelle part le réchauffement climatique prendra dans
l’avenir du lac Tchad. Ce que l’on sait en revanche, c’est que le bas niveau
actuel du lac a déjà été connu à plusieurs reprises par le passé. Si l’uti-
lisation humaine des eaux du bassin demeure à un niveau comparable
à ce qu’elle est actuellement, le lac ne devrait pas disparaître à brève
échéance, c’est-à-dire à l’échelle du temps humain.
Revue Mouvements des idées
et des luttes, 7 novembre 2007, par Géraud Magrin
(Géographe au CIRAD).
http://www.mouvements.info/
Écrire sur le moteur de recherche du
site « lac Tchad » puis cliquez sur « le lac
Tchad n’est pas la mer d’Aral »
Pour aller plus loin…
� Dans quel domaine climatique se situe le Lac Tchad ? (Voir p. 98 la carte de l’étude de cas n° 1, Document A : Tchad : Les conditions natu-
relles)
� Quels sont les facteurs humains qui expliquent la diminution des eaux du lac ? (Voir la deuxième carte de l’étude de cas n° 1, Document C : Tchad : Agriculture et Population)
� Pourquoi le journaliste Essama Essomba dans le document B est-il inquiet ?
� Pourquoi le géographe Géraud Magrin est il moins alarmiste ? (document C)�
� Le lac Tchad se trouve dans le Sahel, dans une zone où les précipita-tions sont très faibles. Il pleut autour de 300 mm par an. C’est un cli-mat chaud et sec avec une seule saison des pluies. Ce climat tropical est marqué par l’aridité. Cette faiblesse des précipitations empire actuellement, l’isohyète 300 mm était au nord du lac dans les années 60, elle est maintenant au sud.
� Face à l’augmentation de la population tchadienne (plus de 11 millions d’habitants en 2010) les agriculteurs ont utilisé de plus en plus d’eau pour irriguer les champs. De nouvelles cultures plus gourmandes en eau sont apparues comme le maïs, le riz et surtout le coton. Les deux rivières (le Chari et le Logone) qui alimentent le lac Tchad ont vu alors leur débit diminuer.
Document C
Questions
Réponses
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33Séquence 4 – HG20
� Le journaliste est inquiet car il pense que si la planète se réchauffe, enAfrique cela sera encore plus difficile qu’en France. L’évaporation ris-que encore d’augmenter. A la fin de l’article il fait le lien avec l’agricul-ture. On peut effectivement être inquiet quand on voit la populationdu Tchad augmenter et l’eau diminuer.
� Le géographe est moins alarmiste, car le niveau du lac a souvent variédans le temps. Ce lac est très peu profond et donc une petite baissede débit d’une des deux rivières peut avoir des conséquences impor-tantes sur l’étendue du lac. Grâce aux trois petites cartes sur le lacTchad, on voit que la végétation gagne du terrain notamment dans lesud de l’ancien lac. Les hommes s’en sont rendu compte et ont déve-loppé une agriculture de décrue très productive, qui permet de nourrir de plus en plus d’habitants dans cette zone.
L’analyse de ces cartes à différentes échelles nous permet de développer notre sens de l’analyse critique d’un phénomème naturel. Pour appren-dre à mieux gérer l’eau, il faut connaître le cycle de l’eau et la géographiede sa répartition.
Inégalité de répartition et d’accès à la ressource
1. Une ressource abondanteLa Terre est parfois surnommée « la planète bleue » car vue du ciel et de l’espace c’est la couleur qui prédomine montrant ainsi la prépondérancede l’eau sur notre planète. L’eau est donc abondante mais c’est une eau assez peu disponible comme le montre le tableau ci-dessous. Les don-nées sont en km3 : un kilomètre cube est le volume d’un cube de 1 kilo-mètre de côté, le volume d’un tel cube est de 1 000 milliards de litres !
Répartition de l’eau dans l’hydrosphère
Réservoirs STOCKS en km3 En % du volume
sur la planète
Océans 1350 000 000 97,4 %
Eaux continentales 35 976 700 2,6 %
dont Glaciers 27 500 00
dont eaux souterraines 8 200 000
dont mers intérieures et lacs 205 000
dont humidité des sols 70 000
dont fleuves et rivières 1 700
Atmosphère (humidité de l’air) 13 000
Biosphère (cellules vivantes) 1 100
A
Document 19
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34 Séquence 4 – HG20
97,4 % de l’eau sur notre planète est de l’eau salée présente dans les océans. Une eau salée est une eau qui possède plus de 3 grammes de sel par litre et qui ne peut pas être utilisée pour la boisson ou pour l’agri-culture comme l’eau douce.Il ne reste que 2,6 % d’eau douce utilisable sur notre planète. Quandon regarde la répartition, on voit que l’essentiel de ces eaux douces est stocké dans des glaciers qui sont au Groënland et Antarctique ou bien cesont des eaux souterraines difficiles d’accès. On estime que l’homme n’a accès qu’à 1 % de l’eau douce et donc à 0,01 % de toute l’eau sur Terre.Néanmoins il ne faut pas si vite oublier l’eau salée car elle rentre dans un cycleà l’échelle de la planète qui nous permet de vivre : c’est le cycle de l’eau.
2. Le cycle de l’eauL’eau de notre planète circule dans un mouvement perpétuel entre les océans, l’atmosphère et les terres émergées. Les scientifiques estimentque notre planète recycle 577 000 km3 d’eau chaque année !
Les eaux des océans peuvent d’abord s’évaporer grâce à l’énergie pro-duite par le soleil qui est le moteur principal du cycle de l’eau. C’est ce que l’on appelle l’évaporation. Cette évaporation est capitale pour la pla-nète car l’eau qui s’évapore en vapeur d’eau est non salée. Cette vapeur d’eau se condense, une fois en altitude, avec la formation des nuages. Ceux-ci, une fois chargés d’eau, peuvent se vider (précipitations : neige, pluie ou grêle). Il peut pleuvoir bien sûr sur les océans, sur les lacs maiségalement sur les continents grâce aux vents qui poussent les nuagesvers les continents. En regardant le croquis on voit que le bilan est néga-tif pour les océans, l’évaporation (502 800 km3) est supérieure aux pré-cipitations (458 000 km3). Pour les continents le bilan est différent. En effet l’évapotranspiration (évaporation de la végétation) est inférieure aux précipitations (65 200 km3 contre 110 000 km3). C’est grâce à ce bilan positif que la planète Terre est unique dans le système solaire.
Le cycle de l’eau
Source7. Infiltration
Réalisation : Loïc Rivault
4. Evaporation9 000 km3
5. Précipitations9 000 km3
Océans1 350 000 km3
Eaux souterraines8 200 000 km3
Lacs et mersintérieures250 000 km3
Lacs et mersintérieures250 000 km3
vents
Neige etglace
27 500 000 km3
Neige etglace
27 500 000 km3
Fleuves250 000 km3
Fleuves250 000 km3
1. Evaporationdes mers
502 800 km3
2. Condensation
3. Précipitationssur les mers458 000 km3
2. Condensation7. Précipitations
sur la terre110 000 km3
6. Evapotranspiration65 200 km3
8. Ruissellement42 600 km3
Végétation
Nappe phréatique
Document 20
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35Séquence 4 – HG20
Les hommes peuvent essayer de capter cette eau qui tombe sur les conti-nents, une partie s’infiltre et l’autre ruisselle avec les rivières et fleuves vers les lacs ou mers intérieures.
3. Une répartition inégale
Les plus vastes états (Brésil, Russie, Chine, Canada, Indonésie, États-Unis) contrôlent les plus grands réservoirs d’eau, les plus grands fleuveset possèdent la moitié du stock d’eau sur Terre.
La carte couleur intitulée « Disponibilité mondiale en eau douce par bassin
fluvial » permet de constater une répartition inégale des ressources en eau.
� Dégagez une typologie. Regroupez dans un premier type les territoiresoù la ressource semble suffisante par rapport à la population (en bleu foncé et bleu clair sur la carte). Faites la même chose pour les territoi-res où la ressource semble insuffisante par rapport à la population (enjaune, orange, rouge sur la carte).
� Essayez de trouver des explications à ces inégalités d’accès.
� Le choix des plages de couleurs permet de distinguer deux types deterritoires :
• En bleu : ce sont les territoires où les ressources sont suffisantes par rapport à la population : Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Russie, Asie du Sud-Est, Afrique centrale…
• En jaune, orange, rouge : Afrique du Nord et Proche-Orient, Sahel et Corne de l’Afrique, Ouest Australie, Asie centrale et orientale….
� On peut dégager deux types d’explications : climatiques et humaines.
• Climatiques : les territoires où les ressources semblent abondantes sont dans la zone chaude avec un climat tropical humide (ex : Brésil,Asie du Sud-Est, Afrique centrale) ou dans la zone tempérée avec unclimat continental (Nord Amérique : Canada et Alaska, Nord Russie etEurope). A l’inverse les territoires qui souffrent du manque d’eau ont unclimat aride plus ou moins marqué et sont souvent dans la zone chaude.
• Humaines : les activités humaines rentrent en ligne de compte ensuite. Il faut 346 litres d’eau pour produire un kilogramme de banane, 454 litres d’eau pour un kilo de maïs et 5 000 litres pour un kilo de riz irrigué….et plus de 100 000 litres d’eau pour un kilogramme d’aluminium ! Pour les grands foyers de peuplement : Europe ; Asie du Sud (Inde) et Asie orientale (Chine) les disponibilités peuvent dimi-nuer car les hommes sont très nombreux (plus de un milliard en Indeet en Chine).
Questions
Réponses
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36 Séquence 4 – HG20
Maîtrise de l’eau et transformation des espaces
1. Les multiples usages de l’eau
Augmentation de l’utilisation de l’eau
Sur ce graphique, on voit tout de suite que la consommation d’eau a for-tement augmenté en 110 ans passant de 500 km3 à plus de 5 000, soit une multiplication par 10. L’agriculture est le secteur qui consomme leplus d’eau, plus de la moitié (58 %). Cette part importante de l’utilisa-tion de l’eau en agriculture est liée au développement de l’agricultureirriguée. Les surfaces irriguées dans le monde représentent 15 % des sur-faces cultivées et près de ¼ de la production agricole mondiale. L’indus-trie consomme une part également importante (25 %). Mais actuellementc’est l’usage domestique de l’eau qui est en forte augmentation (16 % en2005) notamment dans les pays dont le confort domestique s’améliore.
Quantité moyenne d’eau nécessaire selon l’usage
Une chasse d’eau 10-12 litres
Une douche 30-80 litres
Une lessive 80-120 litres
Une vaisselle 5-15 litres
Un cycle de lave-vaisselle 13-21 litres
Un bain 150-200 litres
Donc attention quand vous décidez de vous laver : une douche peut suffire parfois ! On estime en moyenne qu’un habitant de la Franceconsomme 150 litres par jour et par personne. Il existe forcément unegrande disparité avec les habitants des pays pauvres qui sont égalementpauvres en eau et consomment souvent moins de 10 litres par jour et par personne.
B
Document 21
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
1900 1920 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2005
domestiqueindustrielagriculture
Kilo
mèt
res
cube
Document 22
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37Séquence 4 – HG20
2. Les grands fleuves
Les hommes ayant besoin d’eau douce pour vivre et cette eau étant par-fois difficile d’accès, cela explique la propension des hommes à vivreprès des cours d’eau les plus importants : les fleuves.
Sur la carte couleur intitulée « Disponibilité mondiale en eau douce par
bassin fluvial » (Document 7 de l’annexe cartes couleur), figurent lesdouze très grands fleuves de notre planète (Amazone, Congo, Missis-sippi, Ienisseï, Ob, Léna, Parana, Yangtze, Amour, Orénoque, Gange etSaint Laurent). Y sont également ajoutés cinq grands fleuves que vous devez connaître (Nil, Volga, Niger, Huang He et Danube).
� Recherchez ces fleuves sur la carte mais également sur un atlas.Recherchez leur source (lieu de départ du fleuve) et leur embouchure(lieu où il se jette dans la mer ou l’océan).
� Essayez de dégager des types de fleuves différents en fonction dunombre d’habitants dans le bassin fluvial et donc du partage des res-sources renouvelables annuelles par personne.
� Exemples : le Nil – source : lac Victoria. Ensuite le Nil coule vers lenord et se jette dans la Méditerranée (6 695 km de longueur). Le
Gange – source : sur le contrefort de l’Himalaya. Il se jette ensuite dans le golfe de Bengale, qui est dans l’océan Indien. (Longueur :2 510 km)…
� On peut dégager trois types :
• Type 1 : des bassins fluviaux peu peuplés : Amazone, Congo, Ienisseï, Ob, Lena et Orénoque. Dans ces bassins fluviaux, la res-source, pour l’instant, est abondante.
• Type 2 : des bassins fluviaux plus peuplés. On commence à assis-ter à des tensions sur les ressources : Mississippi, Parana, Yangtze, Amour, Saint-Laurent, Volga et Danube.
• Type 3 : des bassins fluviaux très peuplés : Nil, Gange, Huang He et Niger. Près de ces fleuves, la ressource est fortement convoitée etcela peut amener des tensions et des conflits.
Questions
Réponses
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38 Séquence 4 – HG20
Pour pouvoir utiliser l’eau de ces fleuves plus facilement les hommesles ont très souvent aménagés et ont construit des barrages de plus enplus grands qui ont fragmenté les cours d’eau. Certains fleuves ont ainsiplusieurs barrages sur leurs cours ou sur leurs affluents, d’autres aucontraire sont pour l’instant peu fragmentés.
En 2005, on compte plus de 50 000 barrages dans le monde. Si l’on ne prend que les barrages de plus de 15 mètres de haut, ils sont encore36 000, et on construit 500 nouveaux barrages par an actuellement. Les seuls grands fleuves « libres » restant se trouvent dans les régionspolaires d’Amérique du Nord et de Russie ainsi que les grands fleuvestropicaux tels que l’Amazone ou le Congo.
3. Un exemple d’aménagement : le barrage d’Assouan sur le Nil
� Grâce aux trois documents suivants essayez de dégager les avantageset inconvénients du barrage d’Assouan inauguré en 1971 en Égypte sur le Nil. Vous pouvez répondre en faisant un petit tableau avec deux colonnes : Avantages / Inconvénients.
� Grâce au document 25, faites le lien avec le chapitre précédent : Nour-rir les hommes, l’Égypte arrive-t-elle à nourrir ses habitants ?
Le barrage d’Assouan, réussite ou désastre écologique
Le barrage ne laisse plus circuler les limons et les sédiments charriés par
le fleuve. Ceux-ci remplissent le lac Nasser, favorisant l’eutrophisation
et la prolifération de plantes. L’évaporation accélère le phénomène : 10
milliards de mètres cubes d’eau s’évaporent chaque année du lac (…)
Par ailleurs, pendant des millénaires, les sédiments charriés par le fleuve
ont compensé l’érosion de la côte. Aujourd’hui, bloqués par le barrage,
ils ne remplacent plus les sables emportés par les courants. Equilibre
rompu. Le lit du Nil s’enfonce. Le delta du Nil recule, grignoté par la mer.
Un désastre lorsque l’on sait que cette région concentre les deux tiers de
la zone habitable du pays.
Magazine GÉO, Octobre 2004, N°308
Questions
Document 23
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39Séquence 4 – HG20
Les aménagements du Nil
Nil
EGYPTE
LIBYE
TCHAD
SOUDAN
SUD-SOUDANREPUBLIQUE
CENTRAFRICAINE
R.D. du CONGO
OUGANDA
KENYA
ETHIOPIE
ERYTHREEERYTHREE
DJIBOUTI
Barrages
Barrage de Meroé
d'Assouan
Lac Nasser
LacVictoria
LacAlbert
LacRodolphe
Canal deTochka
Canal dela paix
Mer Méditerranée
MerRouge
OcéanIndienOcéanIndien
Équateur
Tropique du Cancer
0 500 km
Altitude supérieure à 2 000 mZone irriguéeRégion marécageuseCanalBarrages
Réal
isat
ion
: Loï
c Ri
vaul
t
0
2000
4000
6000
8000
10000
Débit du Nilavant lebarraged'Assouanen m3 sec.
J F M A M J J A S O N D
Nil Blanc
Nil Bleu
Document 24
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40 Séquence 4 – HG20
Évolution de la production de céréales en Egypte, 1961-2007 et population
(Production annuelle en moyenne en tonnes pour les années 1961-2005)
Total céréales Population
1961-1965 6 075 581
1966-1970 7 055 800
1971-1975 7 700 675 33 millions d’habitants
1976-1980 8 003 600
1981-1985 8 494 200
1986-1990 10 431 800
1991-1995 14 908 323
1996-2000 18 415 669
2001-2005 20 650 391 70 millions
2006 22 991 000
2007 22 059 400 84 millions (en 2010)
� Réponse sous forme de tableau
AVANTAGES INCONVENIENTS
Augmentation des surfaces irriguées
(Doc 24)
Les limons fertiles ne se déposent
plus dans la basse vallée du Nil
(Doc 23)
Débit régulier du Nil après le barrage
d’où navigation et irrigation possibles
toute l’année
Les limons s’accumulent derrière le
barrage (Doc 23)
Deux récoltes annuelles sur une
même parcelle
Utilisation d’engrais chimiques coû-
teux et polluants pour compenser
Hausse de la production agricole
(Doc 25)
Débit insuffisant pour empêcher les
eaux de mer de pénétrer dans le delta
Production d’électricité Salinisation du delta
Forte évaporation du lac Nasser, situé
en zone aride
Arrivée d’une maladie : Bilharziose
Envahissement par la jacinthe d’eau
Risque sismique
� L’Égypte malgré une forte augmentation de sa production de céréales(6 millions de tonnes en 1961-65 et 22 millions de tonnes en 2007) grâce à l’augmentation de l’irrigation n’arrive pas à nourrir sa popu-lation qui dans le même temps, a fortement augmenté, passant de33 millions à 84 millions en 40 ans. L’Egypte est donc obligée d’im-
Document 25
Réponses
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41Séquence 4 – HG20
porter des céréales, essentiellement d’Europe (10 millions de tonnes en 2007). Elle se retrouve ainsi en situation de dépendance alimen-taire (33 %), en grande partie parce qu’elle ne dispose que d’une res-source en eau : le Nil. Or cette ressource est limitée.
Grâce au tableau, on s’aperçoit que les inconvénients semblent plusnombreux que les avantages. Pourtant les hommes continuent d’amé-nager les fleuves et notamment les plus grands d’entre eux, comme le Yangtzé avec le fameux barrage des Trois Gorges. Haut de 185 mètres,long de 2,3 kilomètres, il crée une retenue d’eau de quelques 39 mil-liards de m3.
Pour ceux qui ont accès à internet, essayez de dégager les avantages et inconvénients
de ce nouveau barrage gigantesque grâce aux sites internet suivants :
� http://www.cite-sciences.fr/
(Site qui n’hésite pas à parler de catastrophe écologique)
Sur la page d’accueil allez sur « s’informer » puis « science actualité », cliquez sur « index »
puis sur « environnement » et enfin cliquez sur « barrage des trois gorges »
� http://www.canalacademie.com/
(site très réservé par rapport aux effets du barrage)
Sur le moteur de recherche de la page d’accueil écrire « gorges », cliquez ensuite sur « le bar-
rage des trois Gorges : enjeux et perspectives »
� http://tpe.barrages.2008.free.fr/
(site, sous forme de TPE qui explique le fonctionnement d’un barrage)
Pour aller plus loin…
Gérer une ressource convoitée et parfois menacée
1. Tensions et conflits pour l’eau
Les différents utilisateurs de l’eau peuvent rentrer en conflit, notammentquand l’eau est peu abondante, c’est ce que l’on appelle « les conflits
d’usage ». Voici quelques statistiques à propos de la Tunisie.
La Tunisie accueille de nombreux touristes qui viennent souvent de l’Europe (France, Allemagne, Italie…) environ 6 millions de touristes par an pour une population de 10 millions d’habitants, en 2008. Mais cestouristes consomment beaucoup plus d’eau que les habitants locaux.D’après une étude tunisienne la consommation d’eau dans les hôtels est de 466 litres d’eau par nuitée en 2002. Cette consommation très éle-vée (rappelez-vous les 150 litres/personne/jour en France) vient du fait
C
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42 Séquence 4 – HG20
de la consommation collective d’eau (irrigation des jardins et des golfs, remplissage des piscines, entretien du linge…). De plus les touristes en vacances ont une approche « plaisir » de la douche ou du bain et utilisent généralement plus d’eau qu’au quotidien. Pour l’instant la consomma-tion d’eau par les touristes semble très minoritaire, 2 % de la consomma-tion totale en 2006, mais de nombreux hôtels ont leurs propres forages.Ce tourisme est en forte augmentation et donc la consommation d’eau suit la même évolution : 2 millions de m3 par an en 1969 et plus de 17,5 millions de m3 par an en 2004.
À travers cet exemple, on voit que la Tunisie va vite se retrouver devant des choix, car la ressource en eau est limitée dans le pays : continuer à développer le tourisme et favoriser l’accès à la ressource pour les tou-ristes européens, ou favoriser l’accès à la ressource pour sa population qui est en augmentation et dont les besoins sont en train de changer ?
La ressource étant limitée dans certains territoires, elle peut déboucher sur des conflits plus ou moins ouverts entre les pays, notamment quand un pays décide de construire un ou plusieurs barrages sur le cours amont d’un fleuve. De nombreux exemples existent.
L’eau convoitée du Tigre et de l’Euphrate.
Tigre
TURQUIE
IRAN
SYRIE
IRAK
KOWEIT
ARABIE SAOUDITE
LIBAN
ARMENIEAZERBAIDJAN
GEORGIEMer Noire
Mer Caspienne
Golfe
arabo-persique
Mer Mediterranée
Chott el-Arab
Bagdad
Atatürk
Kaban
Eski Mossoul
Dukan
Atatürk
Kaban
Tabka
KutHindiyah
Haditah
Ramadi
Samarra
Eski Mossoul
Dukan
Réalisation : Loïc Rivault0 200 km
Montagne (altitude >1000 m)
Marais
Plaine de Mésopotamie
Fleuve et barrage
Canal d'irrigation
Euphrate
Document 26
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43Séquence 4 – HG20
Comme on peut le voir sur cette carte, la Turquie détient la clé de l’appro-visionnement en eau de la Syrie et surtout de l’Irak. En effet, l’Euphrateet le Tigre les deux fleuves qui traversent l’Irak prennent leur source enTurquie. Face à l’augmentation de sa population, l’Irak a construit desbarrages pour pouvoir développer son agriculture irriguée. Mais les Etatsde la région et notamment la Syrie et la Turquie ont décidé également deconstruire des barrages mais cette fois sur la partie haute du fleuve. LaTurquie a lancé un grand projet le GAP (Guneygogou Anadolou Projesi ouProgramme régional de développement de l’Anatolie du Sud-Est). Le GAPcomprend la construction de 22 barrages et de centrales électriques. Leremplissage du barrage Atatürk, en 1990, a interrompu durant 1 moisl’écoulement de l’Euphrate vers la Syrie et l’Irak avec de graves consé-quences pour les récoltes. Grâce à ce projet la Turquie veut ainsi mettre en valeur l’Est de son territoire et en même temps faire pression sur sesvoisins. La Syrie a fait de même en 1991 pour le remplissage du barragede Tabqa. L’Irak subit sa position à l’aval du système hydrographique eta du mal à trouver un accord équitable avec ses voisins.
En 2001, le GAP et son correspondant syrien, le GOLD (General Organi-zation for Land Development) signent un accord de coopération. Avec lachute de Saddam Hussein en 2003, les Américains se sont tournés versla Syrie et la Turquie, leur signifiant qu’ils souhaiteraient un accord sur lepartage du Tigre et de l’Euphrate.
En 2009, la décision a été prise de créer un « water institute » composéde dix-huit experts des trois pays afin de lancer une étude autour du barrage d’Atatürk et de travailler vers une solution commune. Après desannées de négociations et de mésententes, la coopération entre les trois pays semble aller dans le bon sens sur le Tigre et l’Euphrate. Les troisEtats arriveront peut-être à signer un accord sur le partage de l’eau.
2. La Mer d’Aral
La mer d’Aral est le nom d’une mer fermée d’Asie centrale. Elle est par-tagée entre le Kazakhstan au nord et l’Ouzbékistan au sud. En 1960, ellecouvrait 68 000 km2 et était la quatrième surface d’eau salée intérieure du monde. En 2000, cette superficie était divisée par deux, comme le montre l’image satellite de 2005 du document 27.
Sur l’image, on a rajouté le trait de côte en 1960 (trait plein) et celui de2002 (pointillé). On voit que la mer d’Aral a encore diminué, notamment dans le Sud.
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44 Séquence 4 – HG20
La mer d’Aral, image satellite de 2005
Global land cover facility : Université du Maryland.
Grâce au document qui suit, essayons de comprendre cette quasi-dispa-rition de cette mer intérieure.
Une mer fermée victime d’un aménagement mal réfléchi
Le niveau a commencé à baisser dans les années 1960, avec la mise en
place de grands plans d’irrigation visant à développer la culture du riz
au Kazakhstan et du coton en Ouzbékistan. Les planificateurs soviétiques
ont décidé en 1959 de cultiver 2,5 millions d’hectares de terres vierges
supplémentaires. Il leur a fallu prélever 60 % du débit des deux fleuves
alimentant la mer d’Aral (…). La mer d’Aral s’est trouvée avec un déficit
d’approvisionnement. En 1960, la mer d’Aral recevait de 50 à 120 mil-
liards de mètres cubes d’eau par an. Aujourd’hui, elle n’en reçoit plus
Document 27
Document 28
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45Séquence 4 – HG20
que cinq à dix milliards. La baisse du niveau de l’eau a transformé la
région. Une lagune est apparue, coupant quasiment la mer en deux, et
créant la « Grande » et la « Petite Aral ».
21/12/2009 La Croix, Alain GUILLEMOLES
Cet assèchement, dû au détournement de deux de ses principaux fleuves, est une des plus importantes catastrophes environnementalesdu XXe siècle. L’Ouzbékistan, pays relativement pauvre semble laisser la mer d’Aral à l’abandon. Le Kazakhstan a récemment décidé d’entre-prendre des travaux et d’essayer de sauver la petite Aral qui se trouve aunord, entièrement sur son territoire.
Le Kazakhstan a construit un barrage en béton, aidé par la Banque mon-diale. Ce barrage de Kokaral, construit entre 2003 et 2005, bloque leseaux du Syr Daria dans la petite Aral. À peine le barrage construit, leniveau de la petite Aral a remonté. En 2009, le niveau est ainsi remontéde 6 mètres. Mais comme maintenant les deux bassins sont indépen-dants, la grande Aral risque de disparaître encore plus rapidement, ren-forçant ainsi les antagonismes entre les deux pays : l’Ouzbékistan payspauvre et le Kazakhstan, pays disposant d’une ressource naturelle abon-dante : le pétrole.
Le sel envahit les périmètres irrigués
Irriguer permet souvent de planifier sur un même champ deux récoltesdans l’année (c’est une des réussites de la Révolution verte). Ce systèmeconsomme énormément d’eau notamment lors de la saison sèche, sur-tout s’il fait très chaud. Dans ces conditions climatiques, les sels miné-raux remontent à la surface des sols et ceux-ci se dégradent. C’est leproblème de la salinisation des sols qui deviennent, du coup, impropresà la culture. En Inde, on comptait quatre millions d’hectares concernéspar ce problème, aujourd’hui il y en a onze millions, ce qui est très han-dicapant dans un pays de plus de un milliard d’habitants.
L’eau est un bien rare qui n’est pas à la disposition de tous sur Terre. La
consommation d’eau va croissant (la population mondiale augmente, le
niveau de vie augmente).
L’eau sert à l’agriculture irriguée à l’industrie et aux besoins domesti-
ques.
Pour stocker et distribuer l’eau aux populations, les États implantent
barrages et canaux. Mais 1,5 milliard d’humains n’ont pas encore accès
à l’eau potable.
L’eau c’est aussi de nombreux conflits d’usage locaux, régionaux ou
internationaux.
Face à l’explosion de la demande dans les pays touchés par l’aridité, la
réponse passe par les très coûteuses techniques de désalinisation de
l’eau de mer.
Dans les pays du Nord, les populations apprennent à gérer l’eau avec
parcimonie. �
Conclusion
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