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Etienne MONNIER Tongji University (同济大学)
Chine Février 2020 – Juillet 2020
Substitution en Chine
Etienne MONNIER (CI_2020)
SUBSTITUTION EN CHINE
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Table des matières
Remerciements ....................................................................................................................................... 2
Introduction ............................................................................................................................................. 2
I- Un choix personnel et les débuts scolaires ..................................................................................... 3
1- Une envie de Chine antérieure à l’ENSTA mais confirmée par l’école ........................................ 3
2- Les débuts scolaires ..................................................................................................................... 3
3- Un cursus bien spécifique ............................................................................................................ 4
II- Un regard européen sur la vie universitaire .................................................................................... 9
1- Le contact social au sein de l’école ............................................................................................. 9
2- Les méthodes de travail .............................................................................................................. 9
III- Le monde chinois à travers mon expérience............................................................................. 10
1- Un contact humain et des conditions de vie surprenantes....................................................... 10
2- Un rapport très discret vis-à-vis de la politique du pays ........................................................... 12
3- Des religions omniprésentes ..................................................................................................... 13
Conclusion ............................................................................................................................................. 14
Table des illustrations ............................................................................................................................ 15
Annexes ................................................................................................................................................. 16
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Remerciements
Je tiens à remercier toutes les personnes ayant contribué au succès de ma substitution en
Chine.
Tout d’abord, j’adresse mes remerciements à Eliane FONSECA, ancienne responsable des
partenariats académiques à l’ENSTA Bretagne, qui m’a beaucoup aidé dans le choix et
l’accompagnement de ma substitution.
Je tiens à remercier vivement mes camarades de promotion, partis en même temps que moi,
avec qui j’ai réalisé de superbes voyages, hilarants et inoubliables.
Enfin, je tiens à remercier l’ENSTA Bretagne, sans qui, ma substitution n’aurait pas été possible.
Introduction
Dans le cadre de mes études à l’ENSTA Bretagne, il m’a été offert la possibilité d’effectuer un
semestre à l’étranger dans une des écoles partenaires. J’ai alors décidé de me rendre en Asie,
plus exactement à 上海 (Shanghai) en Chine dans l’université 同济大学 (Tongji University).
Pour effectuer une substitution dans cette université, il est nécessaire de suivre des cours de
chinois (汉语) et d’avoir une moyenne minimale de 13/20 au sein de l’ENSTA.
N’étant jamais parti en vacances dans un quelconque pays d’Asie, je souhaitais avant tout
satisfaire ma curiosité par le monde qui allait s’offrir à moi tant sur la culture, les religions, les
modes de vie, les moyens de communication et de transport. C’est précisément sur ces points
que portera ma réflexion.
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I- Un choix personnel et les débuts scolaires 1- Une envie de Chine antérieure à l’ENSTA mais confirmée par l’école
Avant d’arriver à l’ENSTA Bretagne, j’avais déjà repéré la possibilité d’effectuer une
substitution en Chine c’est pourquoi dès le début j’ai pris des cours de chinois. Pendant la
première année, je ne savais pas encore dans quelle filière j’allais m’engager car je ne voyais
pas précisément quel métier pourrait à la fois me plaire et me convenir. Finalement, après
une année de cours, j’ai décidé de me tourner vers l’informatique qui collait plus à mes
attentes du point de vue industriel futur.
Cette filière conforta mon choix pour la Chine, qui selon moi, est très performante dans ce
domaine. En effet, elle investit des milliards dans ce secteur que ce soit en recherche ou en
matériel. Elle est actuellement en train de mettre en place la 5G et leurs moyens de
surveillance deviennent plus avancés et efficaces de jours en jours. Il m’apparaissait
intéressant de découvrir de l’intérieur les technologies informatiques de ce pays en plein essor.
En restant en Europe, je me serai retrouvé dans l’incapacité de faire la moindre comparaison
pertinente.
L’expérience humaine est également très forte et il ne faut pas négliger le choc culturel non
plus. Pour cause, un nombre important de facteurs changent, pour ne pas dire tous, quand on
arrive dans un tel pays. La nourriture, la langue, les religions, l’histoire, les méthodes de travail
ou encore les habitudes ont tous pu nourrir ma réflexion. En effet, je tentais sans cesse de
comparer, évaluer, jauger, séparer… Tout cela m’a permis de me construire un esprit critique
plus affûté et plus indépendant des nombreux clichés sur la Chine dont mon esprit était la
proie.
2- Les débuts scolaires
Plus haut, j’ai évoqué la phase de recrutement et une fois cette dernière étape franchise,
l’aventure démarre car sur place, l’affaire est toute autre. En effet, l’intégration dans l’école
est pour le moins périlleuse. Il ne faut pas hésiter à demander aux personnels de l’école où se
trouve les différentes infrastructures correspondant à votre Master car l’université est
vraiment grande et cela peut surprendre quand l’on vient d’université/école française voire
européenne. Les cours sélectionnés avant le départ en Chine ne sont pas forcément
d’actualité et les emplois du temps sont rarement tenus à jour pour les étudiants
internationaux. Une adaptation rapide s’impose !
De plus, contrairement aux idées transmises, en lesquelles j’espérais d’ailleurs, les chinois ne
parlent pas beaucoup anglais ! Même s’il est question d’une ville internationale, l’anglais ne
reste que très rarement utilisé. Il est donc compliqué d’échanger avec ces derniers pour
quelconques informations. Dès mon arrivée à l’aéroport de 上海 je me suis retrouvé en
difficulté pour communiquer pour un forfait mobile et je tentais des mimes et gestes
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approximatifs. Heureusement, de nos jours, il existe grand nombre d’applications mobiles
hors ligne qui sont à même de pouvoir servir d’intermédiaire pour une discussion entre un
chinois perplexe et un européen téméraire.
Ensuite, le sport est, à mon avis, un très bon moyen de s’intégrer dans une université. Entre
autres, il permet de se retrouver régulièrement autour d’une activité qui satisfait à tous les
participants. Cependant, j’ai été déçu d’apprendre qu’une grande majorité des activités
étaient réservées aux étudiants chinois comme par exemple l’escalade, le volley, le tennis, le
ping-pong… Toutefois, j’ai réussi à trouver un groupe d’étudiants qui créait lui-même ses cours
de natation, j’ai immédiatement adhéré !
Pour ce qui est du scolaire, les cours étaient partagés entre étudiants internationaux et chinois
permettant ainsi des contacts relationnels autour de projets académiques. En plus, les
étudiants présents dans ces cours parlaient tous bien l’anglais car le cours était dispensé en
anglais favorisant encore plus les échanges. J’aurais le temps de revenir, par la suite, sur les
conflits de méthodes de travail auxquels j’ai pu assister dans les différents cours.
3- Un cursus bien spécifique
Pendant la phase de choix des cours à l’ENSTA Bretagne, je ne savais pas encore exactement
quel domaine de l’informatique m’intéressait. J’avais et j’ai toujours un attrait pour
l’environnement cybersécurité d’où mon choix de filière à l’école (SLS) mais j’ai pensé bon
qu’un semestre à l’étranger serait l’occasion de suivre des cours différents de ma spécialité.
De toute manière, les cours proposés par l’école d’accueil étaient réduits et heureusement
ces derniers m’ont plu. J’ai suivi un cours de langue chinoise (汉语), culture chinoise afin de
mieux appréhender et comprendre le monde dans lequel j’étais arrivé. J’ai également choisi
trois cours techniques, « software analysis », « image processing » et « machine learning ».
Je vais détailler les deux derniers cours énoncés « machine learning » et « image processing »
car ce sont ces cours qui m’ont le plus plu. Le cours de « machine learning » était l’occasion
de découvrir un nouveau monde. En effet, ce domaine d’informatique est de plus en plus
utilisé dans le monde comme pour piloter une voiture automatiquement ou encore effectuer
un tri d’images intelligemment. De plus, la Chine utilise abondamment cette technologie, en
particulier dans l’identification d’individus sur leurs caméras de surveillance. Cette matière
m’a permis d’apprendre à utiliser la bibliothèque Keras sous python pour créer des CNN
(Convolutional Neural Network) plus ou moins performante. En « machine learning » il est
souvent question de trouver le réseau neuronal le plus performant pour un problème associé,
il y a souvent des formats de CNN puissant qui ressortent mais on doit généralement les
adapter.
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Figure 2: Schéma pour aborder le projet final en machine learning
Figure 1: Code python pour créer un model CNN
Mon projet final était de localiser un portable à partir de certaines mesures enregistrées. Dans
la plupart des problèmes que j’ai traités il fallait dans un premier temps entrainer un model
(CNN, Long Short Term Memory…) à partir de données complètes par exemple une image ainsi
que le label associé. Pour dans un second temps, tester le model entrainé, par exemple
trouver le label d’une série d’images.
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La figure ci-dessus explique les étapes pour traiter le projet final en machine learning. Dans un
premier temps, on crée deux models CNN qui vont s’entrainer à retrouver les coordonnées
dans un plan des données MR samples (échantillons Measurements Records). Ensuite, les
deux models retrouvent sur des échantillons les coordonnées (x,y) associé à une mesure pour
pouvoir localiser dans un plan la mesure.
Le cours en « image processing » est vraiment d’actualité en Chine, à l’ère où les dirigeants
chinois envisagent de récupérer chaque information provenant des caméras de surveillance
afin de noter chaque citoyen. En effet, ils vont tester ce procédé dans quelques villes chinoises
avant de possiblement le mettre en action dans tout le pays. Selon cette réforme, les « bons »
citoyens devraient être récompensés et ceux qui par exemple traverseraient au mauvais
moment recevraient des pénalités jusque pouvant aller à des interdictions d’emprunter les
moyens de transport. J’ai pu travailler sur la bibliothèque OpenCV sous python afin de
produire des travaux tels que retrouver les points caractéristiques d’une image à l’aide de la
méthode Harris Corner ou SIFT (Scale Invariant Feature Transform) cherchant les points clés
d’une image afin de pouvoir in fine détecter une image même si cette dernière a subi des
transformations comme dans les exemples ci-dessous.
Figure 4: Détection des points clés avec la méthode Harris Corner Figure 3: Détection des points clés avec la méthode OpenCV SIFT
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Figure 5: 50 premières correspondances avec une image ayant subie une rotation
Figure 6: 50 premières correspondances avec une image translatée
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Figure 9: Test de retrouver un individu à partir d'une base de données d'images
D’autres projets ont été, par exemple, d’effectuer des reconnaissances de visages sur des
images pouvant être poussé jusqu’à un flux vidéo comme le montre les figures suivantes.
Ensuite, j’ai aussi construit des programmes qui mêlaient « image processing » et « machine
learning », il était question, entre autres, d’être à même d’identifier un individu une fois la
détection de visage effectuée. Par exemple, je possédais une base de données de visages sur
laquelle un model (SVM) pouvait s’entrainer pour ensuite identifier le bon individu dans une
image inconnue fournie.
Figure 8: Algorithme utilisé sur mon visage
Figure 7: Algorithme appliqué sur une image des données
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II- Un regard européen sur la vie universitaire 1- Le contact social au sein de l’école
En tant qu’européen, nous suscitons beaucoup de regards et de curiosité de la part des chinois,
tout âge confondu. Au sein même de l’université, les regards sont moins pesants mais on sait
pertinemment qu’on intrigue et pourtant, je n’ai pas beaucoup été questionné par les
étudiants chinois. Dans la classe de cours, la répartition se fait telle que d’un côté on retrouve
les étrangers et de l’autre les étudiants chinois venus assister à un cours d’anglais obligatoire
dans leur cursus scolaire. J’ai plusieurs fois tenté d’échanger avec des camarades chinois et le
dialogue était souvent compliqué car les chinois avec qui je partageais des cours étaient
intimidés et peu à l’aise avec l’anglais. Néanmoins, certains étudiants, en particulier ceux
ayant effectués une partie de leurs études à l’étranger sont des partenaires d’échanges très
intéressants. De plus, les activités sportives sont, à mon avis, un des meilleurs moyens pour
échanger avec des étrangers mais les chinois pratiquaient la plupart du temps leurs sports
entre eux. Je ne sais s’il s’agissait d’indifférence ou bien de timidité.
Le contact social varie beaucoup entre les individus et entre les nationalités. En effet, je sais
que la curiosité fait que, par exemple, quand je croise un étranger au sein de l’ENSTA Bretagne
je m’interroge sur lui et tente d’obtenir plus d’information. Il s’agit de ma nature et je peux
entièrement comprendre que d’autres français puissent ne pas ressentir le besoin d’aller vers
des étrangers dans leur pays mais je trouve très intéressant d’essayer de comprendre
pourquoi un individu à décider de quitter son pays. Quelles sont ses motivations et aspirations
premières ? Cela étant, il n’est pas toujours aisé de sympathiser avec un étranger, la barrière
de la langue en est souvent la cause. Cela demande un effort de la part des deux protagonistes
et le temps ainsi que la patience peut parfois manquer.
J’en ai quand même tiré que les étudiants chinois restaient beaucoup entre eux et ne tentaient
pas forcément d’intégrer les étrangers à part si la contrainte de la langue était levée c’est-à-
dire que l’échange entre les individus est fluide et ne demande aucun effort. En somme, ne
s’agirait-il pas d’un reflet de ce qui se passe dans nos universités françaises ? Je crois bien que
oui. En effet, à l’ENSTA Bretagne, les élèves étrangers restent et communiquent entre eux, il
y a quelques rares cas à part mais sinon le cas de figure est identique à mon expérience vécue
en Chine. En revanche, une fois de retour en France, le point de vue évolue car on partage
quelque chose avec les étudiants étrangers ; une expérience similaire. Et, je pense que c’est
cette expérience partagée qui fait qu’on arrive à passer au travers des efforts nécessaires à
produire pour créer une amitié avec des étudiants étrangers. C’est pour cela qu’en Chine, les
étudiants chinois ayant voyagés durant leurs études étaient beaucoup simples d’approche.
2- Les méthodes de travail
Le travail est, en Chine, un élément très important aux yeux des chinois. Qu’ils soient étudiants
ou actifs dans le monde du travail, ils comprennent tous que travailler efficacement et en
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grande quantité favorise grandement la croissance du pays. Ces derniers étant très
patriotiques, ils n’hésitent pas une seconde à travailler sans relâche et à effectuer des journées
de 10h, tous les jours pour certains et avec très peu de vacances. Par exemple, pendant mon
expérience en Chine, j’ai eu l’occasion de travailler dans un bar chinois en tant qu’extra les
week-ends et ainsi questionner le personnel chinois sur leurs habitudes de travail. Il en ressort
que le fait de ne pas avoir beaucoup de temps pour soi et de faire des journées très longues
n’est pas du tout dérangeant, il ne comprenait pas parfois mon étonnement. En même temps,
ils n’ont jamais connu d’autres rythmes de travail. En effet, ils ont pu observer leurs parents
travailler durement avant eux pour subvenir à leurs besoins et maintenant c’est à leur tour.
Pas surprenant, qu’au niveau scolaire, ils soient tous bons, pour le moins dans l’université 同
济大学. Au début, je ne comprenais pas comment ils faisaient pour être bons en cours alors
qu’ils ne suivaient et n’écoutaient pas l’intervenant. La réponse est simple : ils ont déjà tous
revus le cours chez eux avant de venir et ils travaillent tous les soirs à un rythme effréné.
Si on souhaite comparer un peu la mentalité chinoise à la mentalité française du point de vue
du travail, c’est assez simple. Les chinois ne recherchent que peu l’épanouissement personnel
mais bien plus l’épanouissement collectif à travers une Chine forte dans le monde. A l’inverse,
selon moi, le français va plus facilement chercher à s’assurer un confort et des plaisirs
personnels en essayant de limiter son temps de travail pour garder du temps libre pour ses
activités. Ensuite, il s’agit ici de philosophies de vie différentes dont l’histoire à grandement
influencé les divers penchants et on ne peut que prédire des changements pour l’avenir. Pour
cause, l’ouverture de la Chine au monde extérieur ainsi que l’information disponibles aux
jeunes chinois. Déjà, certains étudiants de retour de séjour à l’étranger ne se voyait pas
travailler autant que leurs parents à l’avenir.
Le fait d’avoir pu travailler à la fois dans une université et dans un bar m’a permis d’apprendre
les méthodes de travail de deux générations. Une, qui reste ancrée sur son histoire et ne se
voit pas forcément modifier ses habitudes et une autre qui envisage une amélioration des
conditions de travail du peuple chinois.
III- Le monde chinois à travers mon expérience 1- Un contact humain et des conditions de vie surprenantes
J’ai déjà évoqué le contact social plus haut donc je ne vais pas trop revenir dessus. Ici, je
souhaite parler du cadre familial très présent en Chine ainsi que des contacts directs avec des
inconnus que j’ai eu l’occasion d’expérimenter. En effet, la famille est quelque chose de très
important en Chine. On peut observer un immense respect de la part des jeunes pour leurs
anciens. La culture et l’habitude font que, en Chine, les parents prennent soin de leurs enfants
et les accompagnent jusqu’à l’âge adulte mais pas seulement. Pour cause, ils espèrent qu’à
leur tour les enfants prendront soin de leurs parents et les accompagneront dans les maladies
et les décès que la vieillesse peut créer. Les familles vivent rarement tous au même endroit
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sauf peut-être dans les campagnes où cela est possible. Pour les citadins, le retour au foyer
familial tous les week-ends est chose commune. Dans le foyer familial, ils partagent de longs
repas avec beaucoup de mets et ils cohabitent dans des pièces à espace ouvert. La proximité
n’est pas la même que dans les pays occidentaux. Par exemple, la mère de famille avec qui je
travaillais dans le bar vivait avec son mari et son enfant dans une unique salle où était
mélangées salle de bain, cuisine et salle à dormir, il y a donc peu d’intimité. Cette protection
et bienveillance pour la famille peut s’expliquer par le fait qu’ils considèrent qu’ils ne seraient
rien sans un cadre familial bénéfique. En France, l’individu est également bienveillant à l’égard
de sa famille mais moins à l’extrême car il sait qu’il peut compter sur des aides financières
(assurance maladie, mutuelle…) en cas de maladie de l’un de ses parents ou encore
accompagner son parent assisté dans une maison de retraite. Il n’y a rien de tout ça en Chine.
L’assurance des anciens ce sont les jeunes.
De plus, les appartements sont tous à proximité les uns des autres et il y a une réelle vie de
quartier. Tous les soirs, il était fréquent de rencontrer des groupes de discussion dans mon
quartier pendant 2-3 heures après l’heure du repas qui est tôt le soir (17-18h). Et il faut dire
qu’on les intriguait dans la mesure où à plusieurs reprises la police du quartier est venue
toquer à notre porte pour vérifier qu’on était en règle (logement, visa…) avec les formalités
gouvernementales. Les habitants du quartier se retrouvaient tôt aussi le matin dans les parcs
à proximité pour pratiquer généralement la danse, les arts martiaux et les jeux de carte. Il y a
une réelle vie collective dans chaque quartier. Je ne me rappelle pas connaître une telle
activité collective en France. En effet, on a souvent un groupe d’amis avec qui on a l’habitude
de boire un coup, manger au restaurant ou encore voyager mais rarement en si grand nombre.
Les français vont rarement en ville connaître tous leurs voisins et encore moins faire
quotidiennement de la gym avec eux le matin. J’ai vraiment beaucoup appris sur la vie en
proximité en Chine, et encore plus sur le fait de bien considérer les personnes nous entourant
dans la vie de tous les jours.
Pour revenir sur l’alimentation chinoise, il est important de noter que la viande est
omniprésente. Il est, à mon avis, très compliqué d’être végétarien en Chine car ils vendent
partout de la viande et en mettent dans quasiment tous les plats. Surprenant sont les jeunes
chinois qui prennent en goûter des pieds de porcs. Ensuite, le riz et les nouilles sont les
principaux aliments constituant l’alimentation chinoise. Se nourrir ne coûte pas grand-chose
dans les restaurants mais dès qu’il s’agit de faire sa nourriture cela revient cher car on a des
idées de plats français alors que les chinois cuisinent pleins de petits plats qu’il faut partager
avec tous les convives. Le principe de l’assiette personnelle est coutume occidentale. Même
si la nourriture occupe une place importante dans la culture chinoise, j’étais surpris de
remarquer que tous les chinois mangent leurs repas extrêmement vite. A mon avis, c’est
surtout à cause du temps qu’ils possèdent vu qu’ils ont des journées de travail très remplies.
A cause de cela, le repas perd, selon moi, son importance sociale. Les chinois ne parlent plus
le midi et en substitut regarde leur portable. L’équivalent temps d’un de mes repas correspond
à trois repas chinois. Les repas, pour ces travailleurs, n’est plus un besoin nécessaire et source
de plaisir mais plus à seulement un besoin nécessaire. En revanche, ils se rattrapent sur leurs
repas familiaux qui durent longtemps et où les discussions et les échanges animent.
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2- Un rapport très discret vis-à-vis de la politique du pays
La chine est actuellement sous un régime dictatorial et pourtant je ne le ressentais pas trop.
Il est vrai que des milliers de caméras sont présentes dans les rues, bus, hôtels et cela peut
agacer quand on vient de pays occidentaux mais cette extrême mesure est le prix d’une sûreté
absolue. En effet, la ville dans laquelle je logeais est totalement sûre, pas un seul instant je me
sentais en danger. Par exemple, tous les transports en commun sont très protégés. Avant
chaque trajet, une fouille des effets personnels est effectuée par du personnel et les visas sont
contrôlés. Il est vrai que cela peut sembler exagéré pour des transports tel que le métro mais
à l’inverse je ne vois pas Paris en France assuré une sécurité parfaite et irréprochable dans les
métros.
La politique subsiste comme un sujet difficile à aborder par un étranger mais aussi par les
locaux. Seuls certaines vieilles personnes créaient des groupes de discussion en plein parc
dont il était impossible de s’insérer voire même comprendre par la difficulté de la langue. J’ai
réellement pu aborder le thème de la politique en Chine seulement deux fois. La première,
est au moment où je quittais l’université après un devoir et que je me suis retrouvé dans le
bus à côté d’un doctorant intéressé par ma présence. Ce dernier avait effectué plusieurs
années aux Etats Unis pour ses études et parlait donc très bien l’anglais. Il m’expliquait que
dans son pays la censure était vraiment très présente mais qu’elle était cachée de la vue des
étrangers par le gouvernement. Il me racontait aussi qu’avec ce qu’il avait vu dans les autres
pays il critiquait le manque de choix pour le peuple chinois. Après avoir échangé quelques
temps, je lui ai demandé s’il avait peur de se faire repérer en train de critiquer le
gouvernement et il m’a répondu en rigolant qu’heureusement pour lui les chinois ne
comprennent pas bien l’anglais. La seconde fois est en revenant de week-end de Hangzhou
(杭州) en train. Pendant mon retour je me suis retrouvé assis à côté d’un ingénieur chinois qui
avaient travaillé 20 ans à l’étranger et notamment en Australie et aux Etats Unis. Il n’a pas
hésité une seule seconde pour répondre à toutes mes questions et en particulier celles sur la
politique. Il voit la Chine comme un pays assez nouveau dans l’industrie, pour lui la Chine ne
serait pas une des leaders dans beaucoup de domaines sans ce mode de fonctionnement. Il
permettrait aux chinois de s’unir et s’accorder plus facilement vers une cause commune.
Ensuite, je lui ai demandé pourquoi avoir choisi dans ce cas de travailler autant de temps à
l’étranger et il m’a répondu qu’il allait maintenant aider les ingénieurs chinois à se former sur
ce que lui venait d’apprendre pendant une vingtaine d’années. Il a quand même soutenu qu’il
préférerait aussi pouvoir désigner son président. Les deux hommes critiquaient tous les deux
le fait de ne point pouvoir choisir leur dirigeant et affirmaient ne pas pouvoir faire grand-chose
pour faire évoluer l’état actuel. En effet, le moindre geste est très vite rapporté aux autorités
locales qui n’ont aucune gêne à intervenir et faire pression sur les « rebelles ». Le doctorant
m’a affirmé qu’il y avait énormément d’espions qui surveillaient la population chinoise et qui
avaient pour but de détruire et démanteler les moindres obstacles au gouvernement.
Les opposants politiques sont donc très rares car ils craignent la sentence qui est
généralement un exil vers les camps de travaux forcés. Le régime actuel chinois est ainsi très
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dur avec les potentielles menaces à sa suprématie mais cela n’est-il pas parfois nécessaire
pour éviter la destruction intérieure du pays ? En effet, les chinois ont dépassé le milliard et
demi d’habitants et ne cessent de croître, gérer une telle population n’est pas comme gérer
une population française représentant moins de 4% de la population chinoise. Un pays d’une
telle envergure ne peut, selon moi, se permettre de laisser éclater des émeutes comme celles
des « gilets jaunes » ou bien cela engendrait un régime totalement différent et la Chine
mettrait beaucoup de temps à s’en remettre. Après, permettre des actes comme l’extradition
politique des opposants à la république populaire chinoise ne peut être envisagé comme une
bonne solution, il s’agit plus d’une solution définitive créant la peur chez autrui. Finalement,
le régime chinois diverge du régime parfait mais s’en rapproche quelque fois par ce que j’ai
pu voir chez ses habitants. Ils sont unis vers un même but ; l’élévation de la Chine dans le
monde et l’amélioration de la vie de chacun, il y a une cohésion. La sûreté du pays est, à ce
que j’ai pu voir, non négligeable et une grande partie des chinois se disent très satisfaits du
parti populaire chinois et de son dirigeant.
3- Des religions omniprésentes
Les religions s’insèrent pleinement dans le quotidien des chinois, ils s’y prêtent au moins une
fois par jour et de nombreuses offrandes sont offertes sur les lieux de culte. Il y a trois religions
majoritaires en Chine ; le confucianisme (règne de l’ordre, du respect et du savoir), le taoïsme
(vivre en harmonie totale avec la nature, philosophie fondée sur l’existence d’un principe à
l’origine de toutes choses) et le bouddhisme (éveil individuel en essayant d’effacer le « moi »
qui causent les souffrances de l’Homme). Ces trois religions forment un pilier philosophique
en Chine. Il n’est pas forcément facile de distinguer les différents temples en fonction de leur
religion associée car il y a pour chaque religion beaucoup de figures emblématiques qui
généralement se confondent. Les dragons, guerriers et grandes prêtresses reviennent très
souvent.
Pendant mes visites dans différentes régions de la Chine j’ai pu observer à quel point les
temples construits pour la pratique du culte où la mise en avant de reliques avaient une
importance capitale. Il y a dans chaque ville de nombreux temples et parfois pagodes (aspect
de tour sur plusieurs étages) qui permettent aux habitants de se référer aux dieux. La
construction de certaines villes se fait même parfois en fonction de l’emplacement de ces lieux
culte (création de remparts autour, ville en cercle…). Le respect est primordial dans ces lieux
et même si les touristes sont tolérés il faut rester silencieux et ne pas oser prendre de photos,
cela ferait offense aux dieux. Quelques temples sont immenses et couvrent des centaines
d’hectares. Ils sont nombreux à être ajoutés au patrimoine mondial de l’UNESCO pour leur
préservation.
Les trois religions énoncées plus haut suscitaient parfois le désaccord au sein des chinois. En
effet, historiquement, des empereurs imposaient leur religion et chassaient les autres sans
chercher à permettre la coexistence. Actuellement, la laïcité est présente en Chine et même
si des courants de pensée sont censurés (Fenglong) les habitants sont libres de pratiquer la ou
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les religions souhaitées. D’ailleurs, cela permet la naissance de commerce tel les restaurants
musulmans qui se sont implantés de plus en plus dans les grandes villes chinoises où le nombre
de pratiquants est croissant.
Conclusion
Mon voyage en Chine s’est achevé par un tour de trois semaines couvrant une grande partie
de la Chine de l’Ouest, en passant par les rizières de Guilin, les Gorges du saut du tigre dans le
Yunnan, le centre de recherche sur les pandas de Chengdu ou encore le désert de Dunhuang
et les montagnes d’Avatar. J’ai ainsi pu combler ma soif de curiosité autant par la diversité des
paysages et des humains que par la complexité des habitudes et coutumes qu’offrent ce riche
pays.
Je ne peux que vivement vous recommander d’oser partir visiter et découvrir ce pays
fantastique aux multiples surprises afin de pouvoir, à votre tour, lever le voile sur les préjugés
et vous construire des opinions basées sur vos expériences.
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Table des illustrations
Figure 1: Code python pour créer un model CNN ................................................................................... 5
Figure 2: Schéma pour aborder le projet final en machine learning ...................................................... 5
Figure 3: Détection des points clés avec la méthode OpenCV SIFT ........................................................ 6
Figure 4: Détection des points clés avec la méthode Harris Corner ....................................................... 6
Figure 5: 50 premières correspondances avec une image ayant subie une rotation ............................. 7
Figure 6: 50 premières correspondances avec une image translatée .................................................... 7
Figure 7: Algorithme appliqué sur une image des données .................................................................... 8
Figure 8: Algorithme utilisé sur mon visage ............................................................................................ 8
Figure 9: Test de retrouver un individu à partir d'une base de données d'images................................. 8
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Annexes Ci-dessous, les cours suivis en Chine. (différents du learning agreement)
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