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Arts Libre du 18 avril 2014TRANSCRIPT
© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.
RENDEZ
-VOUS
À
FRANCK EON SKELETON / COURTESY GAL. CORTESX ATHETICO / BORDEAUX/PARIS
ARTBRUSSELS
PP.2-3
Supplément à La Libre Belgique - N°228 - Semaine du 18 au 24 avril 2014
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2 L'actu Art Brussels SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
Collectionneurs à l’ affût
h Art Brussels offre une vitrinespéciale à 10 grands collectionneursbelges.
CETTE NOUVEAUTÉ de la 32e édition de la foire d’artcontemporain de Bruxelles témoigne de l’importancetoujours grandissante du monde des collectionneursdans le grand concert des arts d’aujourd’hui. Ils ensont la pierre angulaire. Le soutien dont ne pourraientse passer ni les galeries, ni les artistes. En quelquesorte des mécènes sans le nom. Et cela fut vrai de touttemps, depuis la Renaissance. Car il est vrai que les
plus prestigieuses institutions internationales ne seraient rien sans l’apport de ces riches collections privées.
Notre pays, petit par sa dimension, petit souvent parses têtes dirigeantes et ses mesquineries communautaires, possède, en effet, des particularités dont rêveraient bien des Etats ! Le communiqué de presse de lafoire avance que la Belgique détiendrait le recordmondial du nombre de collectionneurs par habitant.Des collectionneurs, qui plus est, réputés “pour leurpassion, leur dévouement, leur connaissance et leur expertise, pour leur goût de la découverte et leur soutien auxjeunes artistes.”
Vrai ou faux ? Vrai sans doute. N’aton pas dit, hierdéjà, que notre pays possédait le plus de poètes et le
Commentaire
De foireen foire,quelle foire !
Par Roger Pierre Turine
La saison des foires bat son plein, lescollectionneurs en sont friands, dequoi ravir galeristes et artistes. On ytrouve de tout, du bon, dumédiocre,même dans les rendezvous haut degamme. Ne pas craindre d’ouvrir l’œil !Des comités de sélection existentpourtant, pointusmême à l’extrême,au point de remballer vers leurs étudesdes galeries qui ont fait, de longue date,leurs preuves. Comprenne qui pourraquand, par ailleurs, on y pointed’autres, moins armoriées et plusbancales, qui n’auraient, en bonnejustice, rien à y faire. C’est la loi de lajungle et quelque chose nous dit quedes coups bas s’y perdent : ils expliquent ceci et cela. Faut s’en faired’autant plus une raison que lemonden’a jamais autant qu’aujourd’hui souscrit aux passedroits usurpés, auxvedettes en toc et, pire, auxmodesriches en pacotilles. Les prix, faramineux et injurieux, sont à l’avenant et letriomphe de la peinture chinoise d’exportation récente en est un consternant exemple. C’est aussi la loi ducommerce international et l’art s’étantcommercialisé à outrance, comments’en étonner ! Art Brussels, nous dit lecommuniqué de presse de l’événement, compte aujourd’hui parmi lescinq plus importants rendezvous enl’espèce. Pareille affirmation peutparaître prétentieuse, mais admettonsen l’augure. Cette foire, qui en està sa trentedeuxième édition, a pourelle d’être très sensiblement différentedes autres. Elle apparaît plus convivialeet donc plus humaine. Et, si l’impression tenace retenue d’éditions précédentes est quandmême, visite avenante bouclée, de n’avoir pas à enretenir grandchose de fort ou demerveilleux, il reste qu’elle offre unvaste panorama des tendances en veined’exergue. On vous l’explicite ailleurs,elle s’en vient à nous avec des nouveautés attrayantes. Engageant de cefait à la découverte, voilà qui la positive. Elle s’ouvre aux jeunes galeriescomme aux jeunes artistes. Et elleattire les collectionneurs vers une fouled’activités et rencontres annexes, unbel atout supplémentaire pour desvisiteurs étrangers. Il y amême tant àvoir autour et à l’entour que ceuxci nesavent pas toujours à quel saint sevouer. Car conscients de l’intérêt de sepositionner dans la foulée de l’événement, des entreprenantsmalins font, àleur tour, la courteéchelle aux acheteurs potentiels. On vous en parleraailleurs. En attendant, bonne visite etbons choix !
DR
Cédric et Cookie Liénart de Jeude devant une sculpturede Nick Van Woert, “The Service Alloy”, 2011.
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3L'actuArt BrusselsSEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
Collectionneurs à l’ affût
plus de plasticiens au km2 ! Forte de telles évidences,la direction de la foire a donc décidé que désormaisArt Brussels montrerait, chaque année, une sélectionde collections privées. Pour ce démarrage toutefois, lechoix s’est porté sur des collections belges. Et leurspropriétaires ont été invités à choisir, dans leur patrimoine, l’œuvre qui illustre le mieux leur personnalitéet leurs préférences artistiques. Invités aussi à expliciter leur choix.
“Portrait of the Collector as Work of Art” : le concepta été imaginé par Katerina Gregos, la directrice artistique de la foire. Coordonnée par Frank Lubbers, curateur indépendant, cette sélection bénéficie d’un espace spécial sur la mezzanine du Hall 1, tout juste àcôté du Vip Lounge. Le design de cet espace est l’affaire de ONO Architectuur, par ailleurs responsablesde la scénarisation d’Art Brussels 2014.
Les collectionneurs conviés : Wilfried Cooreman,Lieven Declerck, Michel Delfosse, Mimi Dusselier, Filiep Libeert, Cédric Liénart de Jeude, Baudouin Michiels, Benedikt Van Der Vorst, Bruno Van Lierde,Mark Vanmoerkerke. Et nous vous laissons le plaisirde découvrir sur place les œuvres qui les caractérisent.Variété assurée.
Cet espace des collectionneurs sera visible dujeudi 24 au dimanche 27 avril, de 12 à 20 heures.Roger Pierre TurineUArt Brussels. Brussels Expo, Halles 1 et 3, place deBelgique, 1020 Bruxelles. Du 25 au 27 avril. De 12h à20h. Vernissage sur invitation le 24 avril, de 17h à 22h.
La collection de la Loterie nationale
Autre innovation : une compétition sur invitationentre curateurs émergents à l’initiative de la Loterienationale et d’Art Brussels.De jeunes curateurs ont, en effet, été conviés à orga-niser une exposition au départ de la collection de laLoterie, riche de 100000 pièces anciennes et con-temporaines. Il leur a été demandé, en outre, de sefocaliser sur un thème précis, celui, bien évidemment,des “Jeux de hasard”. Et donc d’intégrer dans leurchoix des machines de loteries, machines à sous,machines de fêtes foraines, jeux de dés, etc. Laproposition retenue sera à découvrir sur le stand de laLoterie nationale, présente elle aussi à Art Brussels.(R.P.T.)
Des espaces sans but lucratif
Art Brussels, comme toutes les foires, est un vastepoint de rencontres de ventes espérées confortables.Ne parlons pas des prix : comme partout ailleurs, ilsdéfieront parfois l’entendement.Soucieuse pourtant de n’être pas seulement un grandcomptoir de vente mais aussi un lieu de rencontreavec l’art dans ce qu’il a de plus profond, insolite,prospectif, la direction de la foire a voulu renouvelerson “Focus sur” des lieux dynamiques, non lucratifs,importants pour les artistes et les amateurs d’art.Six espaces non commerciaux ont été retenus enraison de leurs projets expérimentaux : NICC (Bruxel-les), Objectif (Anvers), LSS 387 (Anvers), CIAP (Has-selt), Hôtel Charleroi (Charleroi), Kiosk (Gand).(R.P.T.)
Participationssatellites
COMME CHAQUE ANNÉE, la venue de VIP à Art Brussels et laconcentration espérée de collectionneurs sur la plateformebruxelloise donne la fièvre àquelques initiatives parallèlesqui gravitent autour de l’événement du marché de l’art commedes satellites autour d’une planète qui serait leur soleil. La foireOFF poursuit sa route avec unetroisième édition élargie et majoritairement jeune qui s’ouvrira levendredi 25 à Tour&Taxis. Nousen reparlerons dans notre prochaine édition.
Changeant de lieu et de programme, la Poppositions, autrefoire qui revient également.Cette année, elle prend positiondans les anciens établissementsVanderborght (futur probablemusée d’art moderne et contemporain provisoire) où sous l’égidede l’Académie Royale de Bruxelles, Yves Lecomte exposera auquatrième étage sous le titre clind’œil en forme de palindrome :“NO IT IS OPPOSITION”. La Poppositions considère être une foireatypique, “un événement pointu etcritique réunissant des galeries etautres espaces hybrides”. Cetteinitiative de Liv Vaisberg entouréd’Édouard Meier, Pieter Vermeulen et Ibrahim Öztas, regroupeune quarantaine d’artistes d’unebonne vingtaine de lieux plutôtalternatifs dont la moitié d’entreeux sont belges. Déjà présent àArt Brussels, D + T Projects sera
présent avec l’artiste mexicainFederico Martinez Montoya.
Outre ces foires, on pointeraquelques autres initiatives dumoment. Le Thalie Art Projectproposera une sélection effectuée par la collectionneuse Nathalie Guiot d’œuvres textiles.Au Garage Cosmos : “Roland Sabatier, L’AntiCinéma (Lettriste)et Cinémas Lointains (19641985)”. Au Hangar 18, sous commissariat de Bernard Marcelis
sera vernie l’installation vidéod’Agnès Guillaume qui était candidate à la Biennale de Venise. AuCAB, avec Stijn Maes commecommissaire, huit plasticiens ontété invités à réaliser des projetsavec le soutien de collectionneurs. Ce sont Rodrigo Bueno,Paul Casaer, Claire. Nadia. Simon,Manu Engelen, Filip Gilissen, Sophie Giraux, Meggy Rustamovaet Alfred D’Ursel. La VerrièreHermès persiste avec GuillaumeDésanges qui propose un solod’Hubert Duprat. On citera encore la Collection Charles Rivaavec un Made in NewYork et notamment Christopher Wool, Kelley Walker et Josh Smith. Sansperdre de vue “Résonance(s)” à laMaison Particulière et “Man inthe Mirror” à la Vanhaerents ArtCollection.C.L.Uwww.offartfair.be,www.poppositions.com,www.thalieartproject.org,www.garagecosmos.be,www.hangar18.be, www.cab.be,www.fondationdentreprisehermes.org,www.charlesrivacollection.com,www.maisonparticuliere.be,www.vanhaerentsartcollection.com
(C)A
RTISTE
ETD.R.
Agnès Guillaume,”Adam & Eve”, 2012, diptyque, video still.
h Autour d’Art Brussels,les centres d’art privésmultiplient lesouvertures.
Entre absents et remplaçants un quasi statu quo
Variations sélectives Art Brussels conserve grosso modo le mêmeprofil avec une majorité de galeries étrangères. Le nombre de galeriesbelges reste stable puisque, remplaçant celles qui ont quitté le giron,on note avec plaisir le retour de Catherine Bastide (qui officiait à ArtCologne) et de Jozsa, ainsi que la venue de Marion de Cannière (Anvers)et de Harlan Levey (section First). Si Feizi et Tim Van Laere ne sont plusde la partie, Maruani reste mais cette fois associé à Mercier tant àKnokke qu’à Bruxelles. Bien sûr, les françaises de Belgique sont là, ycompris les dernières venues, Templon, Rein et Valentin (qui ouvre avecDard le 25 avril). Notons que Juan Paparella occupera le stand de laFédération Wallonie Bruxelles. Par contre, on doit bien constater quequelques pointures étrangères font défaut par rapport à l’année passée,notamment Blancpain (Genève), Laurent Godin, Fabienne Leclerc,Marian Goodman, Perrotin, Xippas… Heureusement, les Bernier, Ceys-son, Continua, Pietro Sparta, Vallois et autres Isabelle van den Eyndeou Marlborough restent fidèles. (C.L.)
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4 L'actu SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
l Expo en vue
Fabrice Samyn, l’artiste qui f açonne les nuages !
COMME UN ÉLASTIQUE EN TENSIONS VARIABLES,les œuvres exposées entretiennent des relations plusou moins distendues avec les identités artistiques. Lavidéo, le jeu de rôle, l’écriture, la peinture, la sculpture,la sculpture manuelle, la peinture murale… toutes lespratiques sont à l’ordre du jour de cette exposition quibalaie les limites de l’art tout en conservant un aspectformel très strictement maîtrisé. Chaque réalisationest pensée, définie, elle sonne juste, elle est réfléchie etaccomplie avec finesse.
On passe d’une œuvre à l’autre comme on visiteraitles îles d’un archipel. Le climat est général à toutesmais chacune affirme sa personnalité. On part à la découverte dans la rencontre d’une pensée, d’un univers,de circonstances particulières, le tout traduit en images qui, la plupart du temps en amènent d’autres,mentales. La part visuelle est déclic d’autres visions.
h chez Meessen De Clercq, FabriceSamyn occupe la totalité de la maisongalerie avec un ensemble d’œuvresprotéiformes
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Fabrice Samyn, “Suppose you don’t exist”, 2013,huile sur toile, 65 x 54 cm.
Bio express
Né en 1981 à Bruxelles où ilvit et travaille, Fabrice Samyns’est manifesté très tôt puis-qu’en 2000 il proposait uneperformance d’une minute engalerie à Los Angeles. Il exposerégulièrement en musées,galeries privées et centresd’art, en Europe et aux États-Unis depuis 2005. Sélectionnédans plusieurs prix : Médiatine,Art Contest, Godecharles, en2010, il reçoit le prix dumeilleur solo show d’Art Brus-sels. Présent dans plusieursfoires réputées à l’étrangerdont Art Basel, Arco, MiamiBeach, il acquiert une notoriétéinternationale. Il est repré-senté par la galerie Meessen deClercq.
l Expo en vue
Barrot de la répétition à l’action
A PEINE QUADRAGÉNAIRE, RONAN BARROT alignedéjà les faits d’armes avec la constance de l’artilleur quin’arrête pas d’avancer. Ce bonhomme pas tranquillepour un sou semble pourtant s’agiter à bon escient,conscient d’une vigueur à transmettre, d’un savoir àtranscender.
Grandi dans la sagesse que la peinture du passé apporte au peintre de l’avenir, éduqué dans l’intelligenced’une Histoire qui se prolonge audelà des acquis,nourri de lectures fertiles, savantes et riches, sensible àl’écriture comme à la parole quand elle est d’or ou d’argent, indifférent aux tocsins de la gloriole, peintreavant tout et jusqu’au bout, Barrot gravit les échelonsde l’âge en faisant, comme il peut, et c’est son combat ille sait, violence à ses périls en la demeure.
Trublion à sa façon, car il a la rage de la démesure, ceProvençal mâtiné de Breton a la tête dure et le cœur surla main. La rage de vaincre et la peur au ventre du méfait, la grogne au front, de la chaleur à pleines mains.C’est un généreux qui a l’horreur des démonstrationsvulgaires.
Sa peinture flambe ! Arcboutée aux maîtres d’hier, à
Delacroix sans doute pour l’adhérence aux mythes quila gouvernent, la palette du jeune démiurge bardé d’arrogance trompeuse cloue le bec aux indécis, aux frileux, aux imbéciles.
Barrot va à l’abordage, se pose les bonnes questionsseulement après avoir tiré ses premiers coups. Travailde longue haleine, de remise sur le métier, d’accords, deraccords, d’approfondissement des rythmes et des couleurs, la peinture de Barrot s’éclabousse d’orgies à feu età sang. D’orgies chromatiques et plastiques.
Ses toiles, petites ou grandes, sont des champs de bataille avant, pendant, après l’orage. Cela dépend del’une à l’autre. Point de complaisances, pas d’acte gratuit. Sa vie, ses excès, ses déboires, ses conquêtes, sesdérives aussi bien que ses victoires sont le fermentd’images qui sont bien plus effervescences qu’images.
Fruit de quelques mois, de quelques rages et doutes,ses tableaux récents provoquent autant qu’ils témoignent d’un cheminement en marche. Peuton demander mieux à un artiste ?
Pour ne pas verser dans le panégyrique sans réserve,disons qu’à l’exception d’une très grande toile, intitulée“Stabat”, dont nous comprenons mal l’expression plastique et qu’il eût mieux valu laisser de côté, à nos yeuxdu moins, l’ensemble tient rudement la route. Rudement bien, nous fautil ajouter.
Paysages, scènes du quotidien, histoires de l’histoiredes hommes, mythes éternels même en 2014. “Rest”,“Une combe”, “Eté”, “Voile”, pour les premiers.
“Fouille”, “Exorde”, “Prudence”, en plusieurs versions,pour le présent d’un monde préoccupant. “Dévotions”ou “Léda” pour ces mythes qui nous gouvernent.
Paysages ou scènes animées, peu importe. Le ton est àl’émeute, au vent qui souffle et emporte, aux gueulesbrisées qu’enferment ou admonestent grillages et flicailles. La brutalité de la peinture y rejoint celle dugeste, de la situation. Brossée, la couleur y jubile dansson jus. Jaune et noire dans cette version de “Fouille”,que conforte une étonnante profondeur de champ.Audace perceptible : cela semble peint à la spatule,chair des pigments à vif.
Ailleurs, c’est la couleur qui coule, qui frémit, lescorps apparaissant à peine cernés. L’écru de la toileparle à nu. Petite scène d’amour brûlante et dévorante,“Dévotions” s’accorde en bleus, rose, blanc, jaune… Difficile d’y résister ! Quant à cette “Leda”, que d’aucunsverraient plutôt “Prométhée” et pourquoi pas, toilemûrie entre 2006 et 2014, la voilà bel exemple de peinture crue, païenne et sauvage. Une peinture juteuse,que balafrent griffures, lacérations, matières épaisses.C’est la couleur qui éjacule. Entre rouges sang, bleusvifs, jaunes sourds et verts puissants, la peinture deBarrot s’essouffleratelle jamais !
Figurative si l’on veut, mais qu’estce à dire quandc’est de la peinture vive qu’il s’agit, la belle ouvrage deRonan Barrot sait se faire davantage allusive. Exemplechoisi : la toile “D’eux”, dans laquelle semble se deviner, vrai ou faux, un squelette profilé dans un halo
h “Prométhée” ou “Leda”, RonanBarrot peint mythes et rythmes, de lafièvre dans la brosse.
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5L'actuSEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
l Expo en vue
Fabrice Samyn, l’artiste qui f açonne les nuages !
L’histoire filmée d’un conte qui met en scène deux jumeaux rivaux quant à leur territoire et leur identité,est une sorte de machine infernale dans laquelle ils seperdent tant elle est un abîme dont ils ne peuvent s’extraire. Cette vidéo, double, dont les images se font facedans deux salles différentes et opposées, est un peu àl’image de l’exposition. Dès que le processus d’uneproposition est enclenché on a l’impression qu’il semet en mode de marche continu.
Ainsi, une lettre d’amour écrite en français est transmise, par poste à des personnes plus ou moins lointaines en leur demandant de la traduire dans leur langue.Et traduire, c’est trahir ! Au bout d’un cycle qui passepar la Flandre aussi bien que la Chine la lettre est de retour en français. Une autre lettre car d’étape en étape,de différences culturelles en différences culturelles, decompréhensions erronées en interprétations personnelles, les mots ont changé, les phrases se sont modifiées, les sens ont basculé. Mais la phase finale n’en estpas une en réalité, puisque l’on pourrait entamer unnouveau circuit, voire l’inverser et ce serait sans fin.D’autant plus que l’imagination aidant, chaque lecteur, dans sa langue, peut à nouveau travestir ce qu’il asous les yeux. L’identité d’arrivée n’a plus rien à voiravec celle d’origine.
Nombre d’éléments personnels, émotifs, culturels,intellectuels, visuels, temporels, entrent en action dansla perception de la plupart des pièces présentées. On sesitue dans l’identité relative, dans la fragilité des choseset des actes, dans le rejet des certitudes, dans l’emprisedu temps et son influence sur les modifications. Rienn’apparaît comme figé. Pas même les nuages façonnéspar l’artiste ! Le même geste pictural simple appliquésur une feuille de papier se traduit différemment selonle positionnement de ce support. L’écriture du mêmevocable répété varie elle aussi. L’observation d’unepeinture murale, géométrique, aux dimensions mathématiques, sera lue de mille façons. Art abstrait, artminimaliste, courant d’art optique, art construit avecaccent lyrique, manière d’aborder le vide, le plein, laprésence et l’absence, le dit et le nondit, une progression, un enfermement, un questionnement sur les limites, les débordements… C’est aux voix !
Quant au drapeau qui flotte à la façade de la galerie, ilest celui de l’art, de la peinture qui, contrairement à celui d’une nation, abolit les frontières !Claude LorentUFabrice Samyn. “Am I the same ?”. Galerie Meessen DeClercq, rue de l’Abbaye 2a, 1000 Bruxelles. Jusqu’au17mai. Dumardi au samedi de 11h à 18h.
Sm’ArtChangement d’identitéConnue depuis plus de 25 ans sous lenom de Petits Papiers, la galerie prendl’appellation de ses deux directeurs :Alain Huberty et Marc Breyne. A Paris età Bruxelles (8A rue Bodenbroeck), elledevient Huberty Breyne Gallery. La galerie parisienne située 91 rue Saint Honoré fait peau neuve en réunissant sesdeux espaces pour ne former qu’un seulet même lieu d’exposition. Si le nom etl’identité visuelle changent, le conceptreste le même : défendre la Bande Dessinée et ouvrir le 9e art à l’ensemble desdomaines de création. Le coup d’envoi àParis a été donné avec une expositionconsacrée aux planches originales et illustrations extraites du dernier ouvragede Christophe Chabouté, “Moby Dick”(Vents d’Ouest). (C.L.)U“Moby Dick”. Huberty Breyne Gallery,91, Rue Saint Honoré, 75001 Paris.Jusqu’au 3 mai. www.petitspapiers.be
Harry Holland chez MinetaVous avez deux jours pour ne pas laisserfiler l’offre de Mineta Fine Arts fidèle àl’un de ses artistes vedettes, Harry Holland. On ne se trompe jamais en désignant de loin une toile de ce peintresensible aux lumières et aux formesd’un corps le plus souvent. Il y a du mystère dans sa manière de peindre les évidences et les troubles de la vie, le toutrendu avec un savoir subtil et de la réalité et de la peinture. L’art de Hollandn’est jamais narratif, quoi qu’on puisseen penser. Il est ouverture sur le mondeet son audelà. (R.P.T.)UMineta Fine Arts, 38, av. G. Macau,1050 Bruxelles. Jusqu’au 19 avril. Infos :02.512.27.26 et www.minetafineart.com
Cinq artistes, cinqparticularitésLa Galerie Zuid d’Anvers multiplie désormais ses accrochages entre Anvers etKnokke. Avec une fidélité constante àcinq artistes régulièrement montrés depuis les débuts de la galerie anversoise ily a une demidouzaine d’années. GoranDjurovic, le Serbe de Berlin, mais aussiCatherine Janssens, Manuel Velasco, Xavier Visa et, plus récent venu, LaurentLankmans vous attendent. (R.P.T.)UGalerie Zuid, Pacificatiestraat, 34,2000 Anvers et Galerie Zuid,Zwaluwenlaan, 15, 8300 Knokke. Infos :0474.645.650 et www.galeriezuid.be
Livre d’artisteLors de sa résidence en 2010 à la Fondation Chinati à Marfa (USA), l’artistefrançais JeanBaptiste Bernadet a reçuun carnet de croquis qu’il a rempli demanière intuitive au crayon et au marqueur, avec des dessins, des timbres, desdessins de Donald Judd et des griffonnages. Ce matériau a fourni par la suitedes titres aux interventions et peintures. Ce carnet tient lieu de témoin del’acte de production, comme une photographie indicielle d’un événement.Reproduit in extenso en facsimile, il estdevenu un livre d’artiste sous le titre“Scenic Drive avance”. A noter que l’artiste expose en groupe pour l’ouverturece 25 avril de la galerie “Mon Chéri” (67,rue de la Régence, Bruxelles). (C.L.)UScenic Drive avance”, 80 pp., Bunk Ed.
l Expo en vue
Barrot de la répétition à l’actiond’entrelacs, de jaune et d’orangé sur fond noir. C’esttrès libre, infiniment virevoltant, c’est lâché, du Barrot peutêtre nouveau.Roger Pierre TurineUGalerie Claude Bernard, 79, rue des BeauxArts,75006 Paris. Jusqu’au 17mai. Beau catalogue de 120pages en couleurs, texte d’Eric Vuillard. A lire ou relire“Làhaut” de Pierre AutinGrenier vu par Ronan Barrot,aux Editions du Chemin de fer. Le signe complice de deuxamis; le second pleurait hier le départ dans les étoiles dupremier. Infos : 01.43.26.97.07 et www.claudebernard.comUParis en 1h22, 25 fois par jour, avec le Thalys :www.thalys.com
COUR
TESY
GALERIECLAU
DEBE
RNAR
D/P
ARIS
Ronan Barrot, “Dévotions”, huile sur toile,35 x 27 cm, 2013.
Bio express
Né en 1973, vit à Paris. Importantesexpos personnelles : en 2013, “Escande”au Musée Courbet, à Ornans; en 2012, auMusée d’Art et d’Histoire de L’Isle-Adam;en 2009, à l’Espace Fernet-Branca, àSaint-Louis; en 2006, au Musée Chagall,à Nice.
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6 Les galeries SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
GaleriesBRUXELLES
VertigeVrai-semblance. Oeuvres de PatriciaBouteiller et Charlyne Misplon. ‣ Du25·04 au 16·05. Du L. au V. de 10 à16h, présence des artistes le S. 26·04de 14 à 17h.URue de Veeweyde 60 - 1070 Bruxelles -02 523 37 68 - www.galerievertige.be
ABCMurmures. Oeuvres de Julia Jedwab.‣ Jusqu’au 31·05. Du Ma. au S. de10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30ou sur rdv, fermé les 01 et 29·05.URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27
Albert DumontDominique Rappez. ‣ Jusqu’au 27·04.Du J. au D. de 13h30 à 19h.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be
C L E A R I N GOffset Water Bend or European DeathKnot. Oeuvres de Marina Pinsky. ‣ Jus-qu’au 19·04. Du Me. au S. de 11 à 18h.UAvenue Louise 292 - 1000 Bruxelles -02 644 49 11 - www.c-l-e-a-r-i-n-g.com
c-o-m-p-o-s-i-t-eRe-located into Silence. Oeuvres deKato Six. ‣ Jusqu’au 19·04. Du J. au S.de 14 à 18h.URue du Marché aux Porcs 10 - 1000Bruxelles - www.c-o-m-p-o-s-i-t-e.com
ChampakaEsprits d’ailleurs. Oeuvres de Jacquesde Loustal. ‣ Jusqu’au 11·05. Du Me.au S. de 11 à 18h30, le D. de 10h30 à13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com
Etablissement d’en face projectsA Hidden Quiet Pocket. Oeuvres deShelly Nadashi. ‣ Du 23·04 au 08·06.Du Me. au D. de 14 à 18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org
Gladstone GalleryRichard Aldrich. Dessins, peintures etsculptures. ‣ Du 24·04 au 07·06. DuMa. au S. de 10 à 18h.URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com
Group 2 GalleryHomme libre, toujours tu chériras lamer. Oeuvres de Gaston Bertrand, Zé-phir Busine, Roger Dudant, Jean Milo,Louis Van Lint... ‣ Jusqu’au 17·05. DuMe. au S. de 14 à 18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles -02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286
Jan MotOnly. Oeuvres de Robert Barry. ‣ Jus-qu’au 17·05. Du J. au S. de 14 à 18h30ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com
Keitelman GalleryMetri quadri di quadri. Oeuvres de Ga-briele Di Matteo. ‣ Jusqu’au 31·05. DuMa. au S. de 12 à 18h.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com
Laurentin GalleryHenri Michaux. Peintures et oeuvressur papier. ‣ Jusqu’au 21·05. Du Ma.au S. de 10h30 à 18h30.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com
Mathilde Hatzenberger GalleryLes Espérances. Oeuvres de LolaB.Deswarte. ‣ Du 19·04 au 17·05. DuMe. au S. de 13 à 19h ou sur rdv.URue Léon Lepage 11 - 1000 Bruxelles -0478 84 89 81www.mathildehatzenberger.eu
Meessen De ClercqAm I the same ?. Oeuvres de FabriceSamyn. ‣ Jusqu’au 17·05. DuMa. au S.de 11 à 18h.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com
MOTinternationalConcrete Block, Drawings & Works onPaper, 1978-2005. Figure importantede l’Art Conceptuel depuis les années60, Stephen Willats présente une sériede dessins et de graphiques qui consti-tuent la part essentielle de sa pratiqueet révèlent son concept déterminant:l’architecture moderne dans le mondeactuel. ‣ Jusqu’au 24·05. DuMa. au S.de 10 à 18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com
Office Baroque GalleryWeird Vibe. Peintures de Mathew Cer-letty. ‣ Du 23·04 au 07·06. Du Me. auS. de 11 à 18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxel-les - 0484 59 92 28 - www.officebaro-que.com
Petits Papiers -Huberty & Breyne GalleryAndreas / Verschaere. Fantômes, dé-mons et créatures étranges peuplentles univers étranges et fantasmagori-ques de l’artiste plasticien Fabien Vers-chaere et de l’auteur de bande dessi-nées Andreas. ‣ Du 24·04 au 01·06.Du Me. au D. de 11 à 18h30.Les Femmes... & les Femmes. Oeuvresde Ricardo Mosner et Patrice Killoffer.‣ Jusqu’au 30·04.URue de Bodenbroeck 8 - 1000 Bruxelles -0478 31 92 82 - www.petitspapiers.be
Pierre HalletMade in Catalunya n° 1. Oeuvres de Re-
Abstraction cosmogonique
Ceux qui ont suivi les expositions précédentesde Regina Gimenez seront surpris. L’artistecatalane n’a pas changé de médium, la peinturereste son moyen d’expression et elle continue àla traiter comme si elle était d’un autre temps,dans une forme de vieillissement. Craquelures,irrégularités, tonalités légèrement passées, laprésentent comme si elle avait connujustement l’épreuve du temps. Une manièreprobablement de traduire une certaineintemporalité et une permanence de lapeinture qui traverse les siècles, persiste,perdure, confirme et signe, n’en déplaise àcertains. La découpe et le collage sont aussi dela partie.La surprise viendra du passage de la figuration àl’abstraction. Hors des traitements matiéristes,le vocabulaire de base de Regina Gimenez(1966, Barcelone) était déjà orienté vers lasynthèse et la rigueur géométrique. Elle afranchi un pas décisif en se concentrant sur des
formes circulaires strictement nonfigurativessi ce n’est que leur organisation peut fairepenser à des a«stres cosmiques et à leurinterprétation en des planches illustratives. Enréalité, elle se situe donc dans un entredeux etle terme d’abstraction prend de fait un sensspécifique. Pleinement plastiques ses peintureset collages sont des compositions qui flirtenttant avec les dessins scientifiques, l’abstractionconstruite, la cosmographie, sans appartenirréellement à aucune de ces catégories. Et c’estce qui les rend intéressants avec une pincéed’humour, ne seraitce que dans les couleurs,qui montre bien que l’on se balade dansl’illusion de l’univers intersidéral pictural !(C.L.)
URegina Gimenez, “Made in Catalunya #1”.Galerie Pierre Hallet, rue E. Allard, 33, 1000Bruxelles. Jusqu’au 25 avril. Ma, je, ve, de 14h30 à18h30, sa de 11h à 18h30, di De 11h30 à 13h30.
Illusion
COUR
TESY
GALERIEHA
LLET,BRU
SSELS.©D.R.
Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle: Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation: IPM PressPrint. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Hodey. Rédacteur en chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef adjoints:Xavier Ducarme, Pierre-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Publicité: Martine Levau
(0032.2.211.29.12 – [email protected]).
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7Les galeriesSEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
gina Gimenez. ‣ Jusqu’au 25·04.Made in Catalunya #2. Oeuvres de Ma-nolo Ballesteros. ‣ Du 25·04 au25·05. Du Ma. au V. (fermé le Me.) de14h30 à 18h30, le S. de 11 à 18h30 etle D. de 11h30 à 13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles -02 512 25 23 - www.galeriepierrehallet.com
Roberto Polo GalleryHand Ballet. Peintures de Karel Die-rickx. ‣ Jusqu’au 18·05. Du Ma. au V.de 14 à 18h, les S. et D. de 11 à 18h ousur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50www.robertopologallery.com
Schiller Art GalleryGaiska. Oeuvres de Gaiska Torrealba.‣ Jusqu’au 08·06. Du J. au S. de 12 à18h ou sur rdv.URue van Moer 12 - 1000 Bruxelles -0496 23 88 54www.facebook.com/schiller.art.gallery
Sorry We’re ClosedPeter Schuyff. ‣ Jusqu’au 26·05. Uni-quement sur rdv.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com
SynthèseMicrocosmos. Peintures récentes dePhilippe Charpentier. ‣ Jusqu’au10·05. Du J. au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be
van der MiedenDisconditions. Oeuvres de Dirk VanderEecken. ‣ Jusqu’au 26·04. Du Me. auS. de 13 à 18h.URue Antoine Dansaert 196 - 1000 Bruxel-les - 02 513 62 12 - www.vandermieden.com
Young GalleryManga Dreams. Les photographies deJonathan Anderson et Edwin Low s’ins-pirent de l’esthétisme de l’univers desmangas japonais. ‣ Jusqu’au 03·05.Du Ma. au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com
ArtiscopeDiptyques. Triptyques. Polyptyques.Oeuvres de W. Leblanc, E. de Paris, N.Howey, G. Titus Carmel, B. Verschue-ren... ‣ Jusqu’au 16·05. Du L. au V. de14 à 18h ou sur rdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles- 02 735 52 12 - www.artiscope.be
QuadriJacques Lacomblez. Images de 1951 à2013. ‣ Jusqu’au 26·04. Les V. et S.de 14 à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be
Albert BaronianMonocrime. Oeuvres de Larry Bell,Alan Charlton, Paul Fägerskiöld, Mar-cia Hafif, Joseph Marioni, Olivier Mos-set, Joshua Smith et Pieter Vermeersch.‣ Jusqu’au 10·05. DuMa. au S. de 12 à18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com
Bodson3A Project. Oeuvres de Kadar Brock,Sachin Kaeley, Daphné Navarre et Ami-kam Toren. ‣ Jusqu’au 03·05. Du Me.au S. de 14 à 19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06 - www.bodsongallery.com
Box GalerieSomewhere - anywhere - nowhere.Photographies de Christophe Bourgue-dieu. ‣ Jusqu’au 10·05. Du Me. au S.de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be
duboisfriedlandQuand le vent se lève. Peintures deMathieu Nozières. ‣ Jusqu’au 26·04.Les V. et S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com
Elaine Levy ProjectBen Horns & Eric N. Mack. ‣ Du 23·04au 24·05.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com
Fred LanzenbergL’imaginaire coloré de noir. Peintureset reliefs de Guy Leclercq. ‣ Jusqu’au10·05. Du Ma. au V. de 14 à 19h, le S.de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles- 02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com
Jozsa GalleryL’Oeuvre au noir. Opus magnum.Oeuvres de Natalia de Mello, Lucie Lan-zini, David Leleu, Lello//Arnell, Yerbos-syn Meldibekov, Gérard Meurant etAnita Rubiku. ‣ Jusqu’au 03·05. Du J.au S. de 12 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Georges 24 - 1050 Bruxelles -0478 48 77 09 - www.jozsagallery.com
Mazel GalerieMade in Brussels. Oeuvres de BrunoTimmermans, Jimmy de Bock, BenjaminSPaRK, Antoine Rose et Raphaël Char-les. ‣ Jusqu’au 19·04.Ombres et Lumières. Design et sculp-tures de “curiosité”. Oeuvres d’Hubertle Gall, Peter Keene et Piet.sO. ‣ Du23·04 au 31·05. Du Ma. au S. de 11 à19h.URue Capitaine Crespel 22 - 1050 Bruxelles -02 850 29 28 - www.mazelgalerie.com
Nathalie ObadiaStill Life. Oeuvres de Valérie Belin.‣ Du 22·04 au 21·06. Du Ma. au V. de10 à 18h, le S. de 12 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com
Puls Contemporary CeramicsBodil Manz & Michael Geertsen.‣ Jusqu’au 03·05. DuMe. au S. de 13 à18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com
Rodolphe JanssenDavid Adamo. Sculptures. ‣ Jusqu’au28·05.Gert & Uwe Tobias. ‣ Du 22·04 au28·05. Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S.de 14 à 18h.
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8 Les galeries SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
Lüpertz et Penck, un art allemand
En provenance de l’Est de l’Allemagne commePolke ou Richter, Markus Lüpertz (Bohême,1941) et A.R. Penck, alias Ralf Winkler(Dresde, 1939) sont issus du nouvelexpressionnisme émergé fin 60, début 70. Ilsont réagi par une peinture figurative àl’emprise, alors quasi totale, de l’abstraction.Les œuvres proposées par Daniel Lelongremontent aux années 80. Une grande toilehorizontale de Lüpertz, “11 november 14”, de1988, sonne la charge à l’entrée de la grandesalle lumineuse, à front de rue. On y ressenttoute la puissance, la rudesse d’expressiond’un artiste qui aura souvent revisité l’histoireguerrière de son pays pour en exorciser lesfantasmes. Relecture de l’histoire et desmythes : Lüpertz s’en est fait une carte devisite et, dans l’expo, figures patibulaires quiricanent et arbres décharnés le disputent àl’énergie du désespoir. De beaux bronzespeints complètent sa démonstration de force.Penck, c’est autre chose. C’est l’invention
d’une écriture “Standart”, comme il l’aappelée. Une écriture de pictogrammes,d’êtres cryptés gesticulant dans un monde designes, un peu comme l’a fait, d’une autremanière, un Keith Haring, voire un Basquiat.Une écriture inclassable mais vivante et,parfois, très colorée (illu.. Voici la rencontre ausommet de deux mondes parallèles etdifférents qui se complètent aisément. Dans lalibrairie, sise tout à côté, il ne faut surtout paslouper les magnifiques monotypes,sérigraphies et linogravures de l’AméricaineKate Shepherd (New York, 1961), auteur d’unart construit à la fois très rigoureux par sesaplats et ses lignes au cordeau et très chaud,chaleureux, par ses déclinaisons de rouges, deroses, de mauves, de bleus vibrants. Fin etsensible. Très attrayant. (R.P.T.)
UGalerie Lelong, 13, rue de Téhéran, 75008Paris. Jusqu’au 10mai. Infos : www.galerielelong.com Avec Thalys : www.thalys.com
Deux mondes
PENC
K/CO
URTESY
GALERIELELO
NG,/PA
RIS
URue de Livourne 32-35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com
Aeroplastics ContemporaryFull House. L’expo réunit 100 artistes.‣ Jusqu’au 17·05. Du Ma. au V. de 11 à18h et le S. de 14 à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02 - www.aeroplastics.net
Antonio NardoneJean-Philippe Duboscq. ‣ Jusqu’au03·05. DuMe. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be
D+T ProjectThe Absence of Work. Oeuvres d’ElenaBajo. ‣ Jusqu’au 17·05. Du J. au S. de12 à 18h30 ou sur rdv.URue Bosquet 4 - 1060 Bruxelles -0494 62 43 13 - www.dt-project.com
Galerie Paris-BeijingUmwelt. Oeuvres de Rero. ‣ Jusqu’au07·06. Du Ma. au S. de 11 à 19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxel-les - 02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com
Le Salon d’ArtEntre nature et culture. Arts premiers.Les objets ont été choisis par Martial etAlban Bronsin. ‣ Jusqu’au 10·05. DuMa. au V. de 14 à 18h30, le S. de 9h30à 12h et de 14 à 18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be
Pascal PolarImaginations. Oeuvres de Lance Lets-cher, Hassan Musa, Max Neumann, Al-berto Reguera, Chéri Samba, MiroslavTichý, Barthelemy Togo, Martine Van-derhoven... ‣ Jusqu’au 19·04. Du Ma.au S. de 14 à 19h ou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxel-les - 02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be
Delire GalleryAlain Bornain & Arnaud Gerniers.‣ Jusqu’au 19·04. Du J. au S. de 13 à18h ou sur rdv.URivoli Building - Rue de Praetere 47D -1180 Bruxelles - 0487 12 52 50http://deliregallery.com
RossicontemporaryClosing Time. Encres sur papier de Jo-nathan Rosic. ‣ Jusqu’au 31·05.Eau de mer, eau de rivière. Peinturesde Carolina Fernandez. ‣ Jusqu’au31·05.Estefania Perez Perez. Peintures.‣ Jusqu’au 31·05. Les J. et V. de 13 à17h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be
HAINAUT
COUILLETJacques CeramiLa forma della città. Photographies deMichel Couturier. ‣ Jusqu’au 03·05.Du Me. au V. de 14 à 19h, le S. de 11 à
18h, fermé les j.f.URoute de Philippeville 346 - 6010 Couillet- 071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be
LIÈGE
LIÈGELes DrapiersIcônes Jacquards. Une série d’imagestissées de visages humains à grandeéchelle de Lia Cook, qui redéfinissentles frontières entre technologie, infor-matique, photographie et artisanat.Parcours OFF de la 9e Biennale Inter-nationale de la Photographie et desArts Visuels de Liège. ‣ Jusqu’au25·05. Du J. au S. de 14 à 18h, le D.04·05 de 11 à 17h ou sur rdv.URue Hors-Château 68 - 4000 Liège -04 222 37 53 - www.lesdrapiers.be
Nadja VilenneSuch are the vanished coconuts of hid-den Africa. Oeuvres de John Murphy.‣ Jusqu’au 29·06. Du J. au S. de 14 à18h ou sur rdv.URue du Commandant Marchand 5 -4000 Liège - 04 227 19 91www.nadjavilenne.com
STAVELOTTriangle bleuDes journées entières #2. Oeuvres deMarthe Wéry. ‣ Jusqu’au 11·05. Du J.au D. de 14 à 18h30 ou sur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be
NAMUR
GRAND-LEEZExit11 Contemporary ArtAsia. Photos de Thierry Cantillon.‣ Jusqu’au 01·06.Voices. Oeuvres de Maureen Bachaus.‣ Jusqu’au 01·06. Les S. et D. de 10 à18h ou sur rdv.UChâteau de Petit-Leez - Rue de Petit-Leez129 - 5031 Grand-Leez - 081 64 08 66www.exit11.be
JAMBESDétourArmand Quetsch. Photographies.‣ Jusqu’au 10·05. Du Ma. au V. de12h30 à 17h30, le S. de 14 à 18h,fermé les j.f.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be
VAUCELLESGalerie des CollinesDaniel Fauville. 40 ans de peinture,27 ans de sculpture. ‣ Jusqu’au 01·05.Le V. de 18 à 19h et le S. de 13 à 15h ousur rdv.URue du Moulin 79 - 5680 Vaucelles -0496 95 24 13www.galeriedescollineshubert.com
ANVERS
ANVERSTim Van Laere GalleryAdrian Ghenie. Peintures. ‣ Jusqu’au10·05. Du Ma. au S. de 13 à 18h.
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9Les galeriesSEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
A l’étranger
COUR
TESY
NOSB
AUM&R
EDING
COUR
TESY
GAL.TO
XIC
COUR
TESY
GAL.N.
OBAD
IACO
URTESY
GAL.B.BO
UCHE
LuxembourgAssefjah et Ward – Peinture et gravure
Luxembourg – Galerie ToxicDerrière des volutes peintes avec allégresse et élégance, l’artiste iranienne Mojé Assefjah cache souvent des paysages tandis que l’artiste anglaise Cathy Ward cisèle des perspectivesfantasmagoriques en noir et blanc (illu) qui évoquent des enchevêtrements de cheveux.U Jusqu’au 28mai. Galerie Toxic, 2, rue de l’Eau, 1449Luxembourg. www.galerietoxic.com
Carl Palm – SculptureLuxembourg – Nosbaum&Reding
L’artiste suédois (1980, vit à Stockholm) inaugure une sériede projets entamés avec le commissaire d’exposition espagnol Alberto García del Castillo, actuellement basé à Bruxelles. À travers le concept de “mixed media” il met en relationdes objets de natures diverses dans des relations de ressemblance et de contraste.U Jusqu’au 10mai. Galerie Nosbaum&Reding, 4, rueWiltheim,2733 Luxembourg. www.nosbaumreding.lu
FranceManuel Ocampo – Peinture
Paris – Galerie Nathalie ObadiaDans les peintures de l’artiste (1965, Philippines), une profusion de signes sémiotiques regorge de sens et de références.En plaçant des fétiches et des symboles de nos valeurs à côtédes icônes de la culture populaire religieuse, il interroge notreattachement à ces valeurs transposées à notre société de consommation, instable et incertaine.U Jusqu’au 31mai. Galerie Nathalie Obadia, 3 rue du CloîtreSaintMerri, 75004 Paris. www.galerieobadia.com
Jean-Michel Alberola – PeintureParis – Galerie Daniel Templon
L’expo de l’artiste français (1953) réunit des huiles, desœuvres sur papier, un mur peint et des sculptures en néon. Iltravaille avec humour et poésie en mêlant aux réflexions artistiques des questionnements politiques et sociaux. Il agitpar morcellements et superpositions, associant la parole aulangage des formes.U Jusqu’au 31mai. Galerie Daniel Templon, Impasse Beaubourg,75003 Paris. www.danieltemplon.com
Michele Zaza – PhotographieParis – Galerie Bernard Bouche
Figure aussi singulière que forte de la scène artistique européenne des années 1970, l’artiste (Molfetta, 1948), apporte,aux marges de l’art corporel, une dimension métaphysique ettraite de la condition humaine, notamment en “photographiant son corps comme il n’est pas”.U Jusqu’au 17mai. Galerie Bernard Bouche, 123, rue Vieille duTemple, 75003 Paris. www.galeriebernardbouche.com
SuisseMichael Scott – Peinture
Genève – Galerie XippasPeintre manifeste de la scène contemporaine newyorkaise,Michael Scott présente à Genève un ensemble d’œuvres réalisées en émail sur panneau d’aluminium. Douze peintures ennoir et blanc sont disposées dans la première pièce et septautres, toujours en émail, dans un jeu de lignes multicolores,sont présentées dans la seconde salle.U Jusqu’au 31mai. Galerie Xippas, rue des Sablons, 6, 1205Genève. www.xippas.com
COUR
TESY
GAL.XIPP
ASCO
URTESY
GAL.D.
TEMPLON
UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers -03 257 14 17www.timvanlaeregallery.com
BORGERHOUTZeno X GalleryMark Manders. ‣ Du 23·04 au 31·05.Du Me. au S. de 13 à 17h.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout -03 216 16 26 - www.zeno-x.com
FLANDRE OCCIDENTALE
KNOKKEStephane Simoens ContemporaryFine ArtBetween the Lines. Oeuvres de NellekeBeltjens, Laurent Da Sylva, Raoul DeKeyser, Torben Giehler, Philip Van Isac-ker et Frank Stella. ‣ Du 19·04 au25·05.UGolvenstraat 7 - 8300 Knokke -050 67 75 90 - www.stephanesimoens.com
KNOKKE-HEISTMaruani & Mercier GalleryHéroïnes & Just Like a Woman. Deuxséries photographiques de BettinaRheims. ‣ Jusqu’au 31·05. Les S. et D.de 11 à 18h30.UKustlaan 124-126 - 8300 Knokke-Heist -0475 31 97 49 - www.maruani-mercier.com
WAREGEMBe-PartThe Perfect Wave. Oeuvres de Nicolas
Provost. ‣ Jusqu’au 11·05. Tous lesjours de 11 à 17h.UWesterlaan 17 - 8790 Waregem -056 62 94 10 - www.bepartlive.org
FLANDRE ORIENTALE
GENTFortlaan 1700:00:01: A Split Second. Expositioncollective regroupant des oeuvres deManor Grunewald, Lawrence Malstaf,Kiki Smith, Pieter Laurens Mol, JoeyKötting... ‣ Jusqu’au 26·04. DuMe. auV. de 14 à 18h, le S. de 12 à 18h ou surrdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com
Tatjana PietersAs it is. Oeuvres d’Anneke Eussen.‣ Jusqu’au 04·05.Interpunction #7. Oeuvres de DaanGielis. ‣ Jusqu’au 04·05. DuMe. au D.de 14 à 18h ou sur rdv.UBurggravenlaan - 9000 Gent -09 324 45 29 - www.tatjanapieters.com
Erreurdans le titre
Sous pseudonymed’artiste, il s’appelleRero et raye les mots.Peutêtre avezvous vuson intervention sur lafaçade du CentrePompidou à Paris àl’occasion del’exposition Ex Situ,sans savoir que c’étaitlui. On pouvait lire :“Do not cross theline”. Une phrasebarrée tout de long en
son centre. Dès lors quel sens lui donner ? Celui des mots oucelui de la ligne qui les supprime ? C’est toute l’ambiguïté dece travail qui s’est déployé principalement dans la rue touten gagnant plus récemment les murs et espaces de la galeried’art parisienne Backslach.En ouverture de son ouvrage, l’artiste retrace luimême sonparcours de recherche et d’expérimentations artistiquesavant d’aboutir à ce qu’il appelle aujourd’hui “la négation del’image”. Graffeur, tagueur, membre d’un collectif mais noncontent de sa position, il entreprend des explorationspicturales insatisfaisantes avant de se rendre à Londres puisde bosser dans une agence d’impression à Paris. Au contactpermanent de la pub, il décide de quitter la calligraphie dustreet, opte pour la typo Verdana et la barre d’un trait noir.“J’avais trouvé mon langage, ma façon de décrypter lessensations, de décoder le monde, de mieux l’interpréter”. Dans larue, sur des ruines, en pleine nature, dans le métro, engaleries, sur des façades… il pose ses aphorismes barrés. Pasbesoin de signature.L’ouvrage, magnifiquement mis en page, retrace en image cetitinéraire sauvage commenté par 26 textes d’artistes,d’écrivains, de galeristes, de psychiatres… Autantd’interprétations surprenantes. (C.L.)
U“Erreur dans le titre”. Rero. 244 p., Ill. n/bl et coul., textes etcitations, coll. Alternatives, Gallimard.
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10 Adjugé! SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
Brueghel
Chez Artcurial le 26 mars dernier, dans l’orbite du Salon du Dessin, on avait concocté unevacation de dessins et tableaux, généralementanciens. Parmi ces lots figuraient cette “Dansede Noces en pleine air”, peinte par Pierre IIBrueghel le Jeune (15641638). Le panneau de37 x 52 cm était conservé dans la même famille depuis cent ans plus ou moins, et n’avaitdonc plus connu les affres du marché depuistrès longtemps. Ce thème est issu de PierreBrueghel le Vieux qui le fit graver et de la sortepopulariser. On le copia par la suite des centaines de fois car cette image populaire donnaitde la Flandre espagnole un reflet de joie de vivre et de prospérité. Celleci (le prospérité),fut retrouvée pour la famille déposante qui attendait sûrement avec impatience que les estimations de 800000 à 1,2 millions d’euros soitatteintes. Elles le furent et même elles furentdépassées puisque le panneau de 1624 a étéadjugé, frais compris, à 1,6 million d’euros.L’artiste a peint plus de trente versions dumême sujet. Achat anonyme.
1600000 €
ARTCUR
IAL
OSEN
AT
Nature morte
Cette nature morte de fleurs fait partie du trèsétroit corpus du peintre liégeois Gérard Goswin(16161691), qui fut en principauté le spécialistedes fleurs, avant l’éclosion de la génération desCoclers au XVIIIe siècle.Goswin fut une figure du milieu liégeois aussi actif à Paris que dans sa capitale. Mais ses œuvresdemeurent rares et seules quelquesunes sont signées, voire datées. Celleci n’a rien de ces avantages qui aident les historiens de l’art mais lamise en page est si proche d’une autre toile sûre(vente chez Me Tajan de 1989), que l’attributionest vite devenue une certitude. Le marché a fait lereste ce 26 mars dans la vente de tableaux et dessins organisée par Artcurial à Paris. La toile de 68x 87 cm, un très beau format de chevalet, étaitannoncée entre 30000 et 40000 €. Il en vint36 400 €, frais compris. L’acheteur n’est pasconnu. Goswin fut un des fondateurs de l’Académie de Peinture et de Sculpture à Paris en 1648. Ilétait le seul Liégeois. Mais on y trouvait des Flamands comme Philippe de Champaigne, Justed’Egmont et le sculpteur Gérard van Opstal.
36400 €
ARTCUR
IAL
l Analyse
Bonne v ente classiquechez Taj an
h Le 4 avril l’étude Tajan vendaitdes objets et des meubles pour untotal de 566 255 €.
h Un peu plus de 70 % des lotsfurent vendus. On y vendait aussides montres le 31 mars.
C’ÉTAIT UNE VENTE sans prestige particulier,mais de ces rendezvous qui peuvent dans unecertaine indifférence, tant de choses se voient surle marché parisien, à Drouot intramuros ou horsles murs, générer de très belles surprises.
Quelques lots firent donc beaucoup plusqu’annoncé. N’empêche que la majorité des adjudications est demeurée dans la fourchette des estimations, généralement basses. Que l’on soit àParis ou en pleine province, les attitudes restentles mêmes pour les acheteurs. Ils dépensent sanscompter pour ce qui est de grande qualité et rare.Puis ils sont d’une pingrerie absolue pour ce quimanque de rareté ou de qualité. En ce sens lavente Tajan reflètait parfaitement la situation actuelle. On peut donc faire de très belles affairesdans les salles, à condition de regarder ce qui déplaît au plus large public. Ne jamais oublier laqualité certes, mais acheter hors des modes, voilàla clé d’un succès financier à dix ou vingt ans;pour autant que ce soit cela que l’on recherche.
Parmi les lots bien orientés, et dans l’ordre dutrès éclectique catalogue, il fallait compter avecune paire de carpes émergeant des flots, en por
TAJAN
OsenatLe 6 avril dernier on vendait chez Me Osenat à Fontainebleau ces deux tableaux intéressants du peintre suédoisCarl Wilhelmson (18661928). La jeune couturière étaitpeinte sur un panneau de 46 x 33 cm. Sa liberté d’écriture n’a pas nécessairement servi en l’espèce car le lot attendu entre 10 000 et 15 000 € fit juste l’estimationbasse, alors que les frais sont compris. Peutêtre estce lecôté trop appliqué de la damoiselle qui rebuta un peu lesamateurs. Par contre pour le second tableau du maître,peint à l’huile sur toile, et présentant le même sujet, il fallut assumer 13500 €. L’artiste, élève du célèbre Larsson,fit comme lui le voyage de Paris et alla se pencher sur leLoing, non à Moret, comme le faisaient les premiers impressionnistes, mais à Grez (à quelques kilomètres à vold’oiseau… de là). Chez Bukowski à Stockholm, les toilesde Wilhelmson passées en vente firent entre 100000 et300000 couronnes, soit entre plus ou moins 10000 et30000 €. L’acheteur a donc fait une bonne affaire.
10000 et 13500 €
OSEN
AT
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11Le marchéSEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
l Analyse
Bonne v ente classiquechez Taj an
celaine d’Imari (Japon, XVIIIe siècle), hautes de18 cm avec leurs socles et que l’on annonçait entre 300 et 400 €. Il en vint 6635 €. On donna ensuite 12760 € pour une sculpture en bronze à patine brune figurant une Vénus séparant deuxamours se disputant. Il s’agissait d’un tirageitalien du XVIIe siècle. La pièce était hautede 30 cm, socle inclu. Le lot était évaluéentre 4000 et 6000 €.
Henri Dasson, horloger et sculpteur surbronze était présent pour sa part à traversune rare sculpture d’Orphée, en marbre deCarrare. L’artiste né en 1825 et décédéen 1896, avait signé l’œuvre en1863. Haute de 71 cm elle fut prisée vers l’estimation basse, à12760 €. Puis vinrent deuxéléments d’habillement. Lepremier était une jaquettedu début de la révolutionfrançaise, à décor rayé debande de satin jaune, sobreet chic. On annonçait le lotentre 500 et 700 €. Mais il yeut une belle dispute et l’adjudication se fit à 9570 €. Le lot suivant, du temps de Louis XVI, étaitcomplet de ses trois pièces, pantaloncompris. Le lot changea de mains à 8677 €.
La meilleure enchère en terme de différentielentre estimation et résultat final survint pourune petite tête en agathe (8 cm de haut), d’époque Empire, figurant une tête d’empereur antique en Hercule. La salle pensait vendre l’objet entre 150 et 300 €. Les amateurs n’ont pas vu lamême chose que l’“expert” puisque l’objet s’en
est allé vers d’autres horizons d’admiration contre 20130 €. Puis on proposait une paire de défenses d’éléphant, d’un animal abattu en 1972 etlongues de 239 et 232 cm. Annoncée entre30000 et 40000 €, elle a été adjugée à 65040 €.
Du côté du mobilier il n’y avait rien de trèsexcitant. On remarquera juste une cré
dence d’époque Renaissance, longuede 121 cm et haute de 154 cm, qui fitce que l’on espérait d’elle, soit 15312
€, ce qui était le service minimum.Dans cette même vente était apparue la
tenture publiée ici la semaine passée en rubrique des adjugés.
On ajoutera une référencepour une vente de montres
anciennes et modernes queTajan avait montée le31 mars dernier. Il s’ytrouvait un lot d’une élégance rare, à savoir unemontre de poche demisa
vonnette en or rose avec“répétition minutes, calen
drier avec triple quantième,phases de lune et thermomètre
Réaumur, seconde centrale indépendante activée par poussoir olive à 16h, et
seconde foudroyante au ¼”, pour reprendre le catalogue. Le lot provenait de la famille des baronsRoissard de Bellet et mentionnait comme devise :“Agis, Parle moins” “Res non Verba”. On annonçait cette montre de la fin des années 1880 versles 5000 à 7000 €. Elle fut adjugée à 37000 €. Lesfrais sont compris.Philippe Farcy
On annonçait cette montre de poche demi-savonnette en or rose vers les 5000 à7000 €. Elle fut adjugée à 37000 € fraiscompris.
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12 Le marché SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
l Compte-rendu
Marteau léger du côté de Namur
h Ce fut un dimanche plein de surprisesà bon prix chez Rops, le 13 avril. Petittour du propriétaire.
ON ÉVITERA À NOUVEAU les objets extrêmeorientaux qui fleurissaient sur les presque quatre centspremiers lots, pour débuter par une paire de vases enporcelaine de Sèvres, vers 1820, ornés de scèneschampêtres. La salle les avait évalués entre 160 et240 €; la paire fut adjugée à 80 €. Puis on offrit 500 €,soit l’estimation basse pour une “marronière”, sortede soupière ajourée qui servait de brûleparfums, enfaïence fine de Boch Luxembourg, dont un des charmes provenait d’une pose de peinture bleue au pinceau un peu malhabile.
Par contre, on n’a pas vendu une très belle coupe enporcelaine ajourée d’époque Empire à base ornéede dauphins, que la salle espérait céder entre1 600 à 2 000 €. Les plats et assiettes en porcelaine de Tournai ne furent guère prisés audelàdes estimations, souvent basses d’ailleurs,quand ils ne furent pas retirés. Delft n’a pasvécu de meilleurs moments; on retiendra justeun beurrier dont le fretel du couvercle était façonné en forme de chien doré. On le vendit à1 100 €, soit l’estimation basse. Par contre,il y eut de l’intérêt pour un plat de 30 cmde diamètre, en faïence, sans douted’Iznik, annoncé entre 200 et300 €. Il fut adjugé à 750 €.
Un pokal en cristal de
Bohême vieux d’une centaine d’années est parti à20 € alors qu’il était annoncé entre 80 et 100 €. Parcontre un vase en verre soufflé de Lalique, haut de22 cm et évalué entre 240 et 360 €, a été adjugé à500 €. Il y eut 50 % de retrait dans ce segment verrier.Du côté de l’argenterie, rien de bien spécial n’était àl’ordre du jour. On se souviendra quand même des460 € donnés pour deux salières anversoises de1783, soit l’estimation basse, puis du même prix ob
tenu pour le même typed’objet, mais vers
1810 cette fois. Unepaire de saucièresgantoises, vers
1760 attendues entre 3 000 et 4 000 €,
a été retirée, fauted’amateurs. Dixhuit
cuillères et seize fourchettes en argent massif du
XVIIIe siècle ne firent que460 €, sur une base de 500 à700 €. Il en fallait presqueautant, soit 430 € pour s’en
aller avec une paire de candélabres en bronze doré,
hauts de 26 cm,
sans doute des années 1840, affichésavec une estimation similaire au lot
précédant. L’horlogerie a peiné également, sauf pour une pendule
d’officier, circlaire, datant desannées 18001820. Elle était
annoncée entre 160 et240 € (lot 625). Elle fut
disputée jusqu’à1 900 €. Puis on a bien
vendu une petite sculpture d’un fumeur
(arabe), de narguilé, assis, en argent émaillé as
sorti de perles baroques,vers 1880. On attendait ce lot
entre 300 et 500 €. Il a été adjugé à1 400 €.Dans la partie lointaine des tableaux,
audelà du numéro 700, on vendit trèsbien un panneau hollandais sans doute du
XVIe siècle, montrant des patineurs sur une largerivière gelée. La composition ne mesurait que 17 x22 cm. Elle était annoncée entre 300 et 400 € et finitsa course à 3 600 €. Puis il y eut cette “Dame sur unejetée”, peinte par Deneux, que la salle pensait céderentre 2 000 et 3 000 €. La toile de 41 x 33 cm, signéeet datée de 1886 s’en est allée à 5 000 €.
Enfin, un bronze de Constantin Meunier “Pêcheurde crevette à cheval”, annoncé entre 5 000 et 7 000 €s’est vendu à 4 700 €.Ph. Fy.UTout se voit sur internet : www.rops.be
ROPS
Cette “Dame sur une jetée”, peinte par Deneux, 41 x33 cm, signée et datée de 1886 s’en est allée à 5000€ chez Rops.
Ce beau bronze (43 x 41 cm), de Constan-tin Meunier “Pêcheur de crevette à che-val”, annoncé entre 5000 et 7000 € s’estvendu à 4700 €.
ROPS
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13Le marchéSEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
l Événement
Entre quatreplanches et plus
PRÈS DE 800 LOTS seront à prendre dansl’espace des Casernes, à Etterbeek. Et dans cetensemble considérable réunis par ThierryGoossens et Jean Michel sous la responsabilitéd’Arnaud de Partz, on trouvera de petites perles qui feront sûrement merveille. Les volumes de collection entameront les débats avecun “Astérix légionnaire” de 1967 annoncé à250 € ou “Le Fils de Barberouge”, de 1963qui devrait faire lui aussi 250 €. Par contre,dès que l’on approche de Blake et Mortimer,cela sent plus la poudre et pour emporter unlot comme “La Marque jaune”, de 1956, il faudra assumer entre 5 000 à 6 000 €, et sansdoute plus. Quand ils sont à l’état de neuf cesalbums valent chers mais dès qu’il y a un petitcouac de conservation, la valeur baisse fortement. A moins que ce ne soit la date qui jouecomme pour cette même “Marque jaune”,dans son tirage de 1959, quoique dans sonétat de neuf elle aussi, et qui ne vaut plus que1200 à 1500 €. “Le Piège diabolique” en “trèstrès bon état”, et en édition originale de 1962,ne ferait pour sa part que 300 à 400 €. Les volumes sur Buck Dany, proches de l’état neuf,et datant des années 1950 ne sont affichés aucatalogue qu’entre 100 et 250 € selon le titre.
Puis suivront les objets de collection,comme cette plaque de l’Emaillerie belge, quireprend une idée de Berthet “Pinup aviation” en édition exclusive de 2003 tirée àvingtsix exemplaires. Le lot est annoncé entre 1000 et 1300 €. De la même firme de Molenbeek, on trouvera un “Tintin en Poussepousse” datant de 1992, haut de 60 x 80 cm ettiré à 77 exemplaires. Ici le marteau de Serge
Hutry devrait tomber entre 900 et 1000 €. Etil y a encore d’autres plaques plus belles lesunes que les autres, comme celle de Moebiuspour le volume “Le Mat” de 1993 (lot 276).
Un bronze de “Manon et le Gorille” sculptépar Franck Pé en 2004 et numéroté 8, devraitse disputer entre 3000 et 4000 €.
Deux sculptures en bronze de Nat Neujeansuivront. La première est un buste de Tintinsur un socle, haut de 45 cm, coulé à Milan en1953; le lot est évalué entre 32 000 et35000 €. Puis il y aura cette petite sculpturede Tintin debout, haute de 20 cm et préparatoire pour les poupées pouêtpouêt Mirim endate de 1953. Ici la vente pourra se faire dèsles 9000 €.
Pour terminer cette évocation qui n’estqu’une mise en bouche, relevons ces quelques pages d’hommage à Jijé. Elles débutentavec une feuille de “Tanguy et Laverdure”, àl’encre de Chine qui servit comme projetd’affiche pour une exposition aux USA, en1971. On attend 2 500 à 3 000 € pour cettebelle chose en noir et blanc. Toutes les autresplanches sont annoncées entre 1000 et 1200€.
Juste après suivra une suite à mourir de rireavec Gaston dont une des dernières feuillesde gags de Franquin publiée en 1989 dansSpirou (40000 à 50000 €). Une autre composition tirée sans doute d’une visite de Franquin dans un studio de radio (RTB ?; sansdoute), est elle aussi jubilatoire. Le lot date dudébut des années ‘70. On en attend 15000 à18000 €. Le “must” de la vente se trouve aulot 416. C’est un dessin de Uderzo pour“OumpahPah”. On parle de 120 000 € parici, mais on ne vous en dira pas plus.Ph. Fy.U Il faut aller voir sur le sitewww.banquedessinee.be ou mieux, se rendre au39 de l’avenue des Casernes à Etterbeek. En plus,le catalogue est remarquable.
PART
Z
Cette feuille de gags de Gaston est une des dernières de Franquin (1924-1997), à avoir été publiée dansSpirou. On l’attend entre 40000 et 50000 € ce 27 avril.
h Banque Dessinée donne rdvce 27 avril pour sa 35e vacation.Beaucoup de planches rares.
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14 Le marché SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
l Analyse
Les Anglais se lancenten bande dessinée
ON TROUVAIT PRÈS de 270 lots mis aux enchèresdans les salons de l’avenue de Matignon à Paris et il yavait là nous diton une foule d’amateurs. Plus de 80 %des lots furent vendus.
Pour faire la nique à Artcurial, qui occupe en Francela première place sur le segment de la BD et de sesalentours, Christie’s s’est lancée dans la bagarre et aplutôt très bien réussi son examen de passage. C’étaitle 5 avril et la somme réunie autour du peu de piècesassemblées pour monter cette vacation, montre bientout le potentiel attractif d’une firme comme cellelà.C’est embêtant pour les plus petites salles mais c’estun fait. Il n’empêche qu’il en faut pour tous. Le nombre de trésors en mains privées est encore immense et
les découvertes seront encore nombreuses dans unavenir même lointain.
Parmi les lots les plus intéressants (on pardonneranotre subjectivité), il y avait cette composition de Philippe Geluck, où le chat dit que “Ma femme aurait préféré que nous rendions hommage àMondrian plutôt qu’àPollock”, peint à l’acrylique sur une toile carrée de100 cm. Le lot daté de 2009 a été vendu à l’estimationhaute soit 25000 €, frais compris. William Vance, natifd’Anderlecht en 1935 a fait beaucoup mieux, avec uneaquarelle de 2007 pour un volume sorti chez Dargaud. Il s’agissait du “Dernier round” de la fameuse série “XIII”. Le lot annoncé entre 25000 et 30000 € a étéadjugé à 45900 €.
Du même artiste, trois planches d’“El Cascador” sesont vendues ensemble à l’estimation haute, soit47100 €. Hugo Pratt (19271995), s’est très bien défendu lui aussi. Ce fut le cas surtout avec une belleplanche de “La Macumba du Gringo”, datant dejuillet 1977. La feuille a été cédée contre 55500 € alorsqu’elle était attendue entre 10 000 et 12 000 €. Lesautres lots pour Pratt firent 15000, 27000 et 13000 €.
Philippe Francq (Etterbeek), né en 1962, fut plus stable dans sa cote et bien meilleur de ce point de vueque l’illustre Pratt. Quatre feuilles étaient proposées.Trois firent 45000, 43000 et 31000 €. La dernière,plus modeste en travail, ne fit que 3375 €, car il s’agissait d’un projet d’exlibris pour la librairie “EspaceBD” à Bruxelles. La plus onéreuse des compositionsétait issue de “La Voie et la Vertu” de Largo Winch, parue en 2008 chez Dupuis. La feuille était évaluée entre18000 et 20000 €. Le découpage géométrique de lafeuille de 70 x 55 cm a certainement frappé les amateurs.
André Franquin aura obtenu un score magnifiqueavec son projet de couverture pour “HS01L’Héritage”,de la série de Spirou et Fantasio, datant de 1976. Ils’agissait d’une petite encre de Chine de 25 x 35 cm.La salle avait placé la barre bien haute déjà, entre70000 et 80000 €. Après une sacrée bataille d’enchères, le marteau chut à 157500 €. Nul doute que cettedispersion amènera un vent favorable sur celle d’Etterbeek chez Arnaud de Partz, ce 27 avril.Ph. Fy.
h 3 889 500 € ont été réunis sur laseule vente de BD à Paris ce 5 avrilchez Christie’s. Le segment continue saprogression.
CHRISTIE’S.
“Mortimer” dessiné pour Yves Duval en 1978par E.P. Jacobs s’est vendu à l’estimation haute, soit 25000 €.
CHRISTIE’S.
La toile de Philippe Geluck “Toujours à la tache”, de 2009,est partie elle aussi à l’estimation haute, soit 25000 €.
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l Événement
Le Phocéa va fairedes vagues
CE SERA UNE VENTE FORCÉMENT “jetset”,voire “boatset” que l’étude Rieunier mettra enœuvre à la toute fin du mois d’avril, en l’hôtelDrouot. Mouna Ayoub est un personnage haut encouleur qui sent bon les épices orientales, car néelibanaise et de confession maronite. Femme d’affaires, bien mariée avec un collègue affairiste proche de la cour d’Arabie saoudite (elle s’est convertie à l’islam pour lui), elle fit un mariage d’amourintelligent qui lui ouvrit un monde étincellant.L’argent y coule à flot, ce qui tombe bien quandon évoque un navire comme le Phocéa.
Ce nom de bateau claque aux oreilles car il évoque irrémédiablement Alain Colas, grand navigateur français, perdu en mer comme son alter egoEric Tabarly. La disparition d’Alain Colas allaitbouleverser le destin de ce navire de course construit en 1976, offrant 70 mètres de flancs et sevoyant propulser par 1000 m² de voiles dispersées sur quatre mats. Le Club Med le reprit illico àson compte lui donnant alors son nom. Puis Bernard Tapie le racheta en 1982 et le rebaptisa en1983 sous le nom de “Phocéa”. Il le gardera jusqu’en 1996, date de sa faillite.
La vente du navire se fit pour l’équivalent de6,6 millions d’euros, en faveur de Mouna Ayoub(née en 1957), et de son mari. Madame raconted’ailleurs dans l’introduction du catalogue quenageant à côté de son navire (Pincess Mouna), en1992 dans la baie de Cala di Volpe en Sardaigne,elle se dirigea vers le “Phocéa”. Arrivée contre lacoque elle demanda à l’officier de quart le droitde monter à bord. Lequel lui refusa l’accès, ne sedoutant pas de la personne à qui il avait à faire.“C’est à cet instant que jeme suis juré qu’un jour il serait ma propriété”. La tigresse avait été blesséedans son orgeuil évidemment. Il lui fallut donc at
tendre quatre ans. Madame garda ce fier navirejusqu’en 2010, date de la vente du vaisseau pourdix millions d’euros. Il appartient désormais à unprivé européen qui le loue à près de 200000 €pour une semaine et pour douze personnes. Ceque Mouna Ayoub effectuait elle aussi depuis plusieurs années. Il faut bien cela pour amortir un telachat et les frais de transformation.
Tout ceci étant dit, il reste à voir ce que la venteproposera et à dire vrai on ne se trouve pas chezOnassis ou mieux encore chez Niarchos. Les tableaux de valeurs, impressionnistes, comme chezces armateurs grecs, sont absents. Ceci est à direvrai une charmante vente de belle brocante (à ceniveau de fortune bien sûr; Madame Ayoub est réputée posséder plus de 400 millions de dollars depatrimoine). On y trouve pas mal de choses quibrillent, comme de l’argenterie, ornée des poinçons de Christofle et de Garrard, de Cusi et d’Hermès, de Bulgari et de Buccellati, mais rien qui nevaut des fortunes. Un milieu de table, en forme denature morte de Nautilus, pesant trois kilos d’argent exécuté par Buccellati, devrait se vendre entre 12000 et 15000 €. A part cela, on tourne leschiffres dans un panier tissé de fils de cuivre, entre 500 et 3000 €, ce qui reste alléchant. Parmi leschoses un peu intéressantes, notons cette “SunnyBeach” dans le Maine, peinte en 1921 par Gertrude Fiske (18781961), annoncée entre 10000et 12000 €. Il y aura également un service de table en porcelaine de Limoges du modèle “Maisonde Louis Cartier” (3000 à 4500 €), ou encore unpanier en osier pour le piquenique, avec unenappe brodée du nom du Phocéa, sorti de la maison Noël (300 à 400 €). On appréciera encore les106 pièces d’un service en SaintLouis en cristaltaillé, attendu entre 3500 et 4000 €. Enfin, le sapin de Noël par Tom Ford, pour Yves SaintLaurent, devrait se vendre entre 6000 et 8000 €.L’arbre est totalement composé de fils électriquesverts et d’ampoules mauves. Il mesure 196 cm.C’est une pièce unique datée de 2001.Ph. Fy.UInfos sur www.rieunier.com ou0033.147.70.32.32.
Le tableau “Sunny Beach” peinte en 1921 par Gertrude Fiske (1878-1961) est annoncée entre 10000 et12000 €.
h Mouna Ayoub vend les effets deson hôtel particulier de Neuilly etles décors mobiles du Phocéa. Cesera les 28 et 29 avril, à Paris.
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16 L'actu SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL 2014 ARTS LIBRE
l Portrait
Michel Ragon,60 ans d’art vivant
TOUS SES LIVRES ONT FAIT LA UNE des chroniques. Défenseur d’un art égrené en toute liberté, gestuel et débridé, MichelRagon a signé des sommes avalisant une actualité qui demeure.L’un de ses favoris, Pierre Soulages, guerroie de plus belle.
“Naissance d’un art nouveau” chez Albin Michel en 1963, “25ans d’art vivant”, chronique vécue de l’art contemporain del’abstraction au pop art paru aux Editions Casterman en 1969,et, vingtcinq ans après, “50 ans d’art vivant”, chez Fayard en2001, Michel Ragon aura fait là plus qu’œuvre pie. On lui doitaussi, ouverture de cœur et d’esprit, un magnifique, “Du côté del’art brut”, chez Albin Michel, son éditeur fétiche et, repèresd’une foule de pièces à conviction, des essais sur Atlan, Appel ouDubuffet et ces “Ateliers de Soulages”, soulignant plus d’un demisiècle d’amitié.
Le passeur d’art avait une “belle plume” et ses romans, de“L’accent de ma mère” à “Un rossignol chantait”, ont marquéles esprits. Il y a peu, Ragon publiait le “Journal d’un critiqued’art désabusé”, propos alertes d’un homme que l’âge détourne du terrain de ses actes.
Mais, nous l’avons vu en première loge au vernissage depresse de la splendide Rétrospective Poliakoff du Musée d’Artmoderne de la Ville de Paris. Une gouache que l’artiste musicien lui avait donnée participait à cette fête au peintre des abstractions construites par larges plans colorés et sonores. “J’aibeaucoup écrit sur lui et j’allais le voir à l’atelier. Aujourd’hui, je nesors plus, je n’écris plus, je me devais d’aller à lui !”
Se refusant à bouger, triste épilogue pour un homme quivoyagea autant et s’éprit de rencontres, le vieux baroudeur auregard encore vif ne bat plus les cartes de l’art en marche.
Avec pour mère une fille domestique dans un château de province, Ragon ne fut pourtant point bercé dans le lit d’intellectuels amateurs d’art. Et cependant ! “Enfance à Nantes. A 18 ans,pour la première fois, j’ai vu des tableaux dans le hall d’un journal.
Et je me suis habitué à “voir” et à “regarder”. Dans une école d’art,j’ai fait la connaissance deMartin Barré et de James Guitet et je fusle premier du trio à gagner Paris. La chance m’a souri. J’ai très viteconnu des peintres déjà célèbres…”
Ragon s’est alors mis à écrire sur ces artistes dont l’originalitéet la conviction le hantaient. Il a participé à l’affirmation d’artsde combat. Humour en embuscade de sa fatigue, Ragon résiste :“Je lis car j’ai encore de bons yeux. Dans les livres d’art, il n’y a pasbeaucoup de choses nouvelles, je lis de la littérature. Le circuit del’art est devenu un marché international. Je n’y comprends plusrien. C’est un autre temps, avec d’autres mœurs !”
Grâce à Malraux, Ragon donna bien des conférences : “J’ai faitun séjour en URSS en plein stalinisme et je ne me suis pas renducompte de ce que je faisais en y allant. Et je n’étais pas membre duparti communiste ! J’ai découvert le Japon et les EtatsUnis, deuxmondes aux antipodes l’un de l’autre et tous deux stupéfiants de vitalité artistique !”
Des artistes actuels trouventils grâce à ses yeux ? “Oh,mais lesmêmes. Ceux que j’ai défendus. Soulages est toujours là, port magnifique et grande rigueur. Rien ne paraît l’empêcher de se renouveler et de peindre dans la joie !” Et Ragon, œil à chaud, s’emballeà nouveau.Roger Pierre Turine
h Frais nonagénaire, le critique de l’abstractionlyrique a gardé l’œil avisé.
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Michel Ragon, passeur d’art.“A 18 ans, pour la premièrefois, j’ai vu des tableauxdans le hall d’un journal.Et je me suis habitué à “voir”et à “regarder”.