support les techniques du controle de gestion brasserie 2

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  • 1

  • M. Mohamed LOTFI 2

    Chapitre I : Introductif

    INTRODUCTION

    Le terme contrle sentend de faon dynamique (sassurer que lensemble des conditions sont

    remplies pour que lorganisation dgage les rsultats planifis compte tenu des moyens mis en

    uvre) et de faon statique (confronter les performances au filtre dun certain nombre de

    critres pr dtermins et ce de faon squentielle et priodique). Ainsi par exemple, le

    contrle dune automobile sentend aussi bien en ce qui concerne la matrise de la tenue de

    route compte tenu des conditions internes et externes de la conduite mais aussi de lassurance

    que cette dernire, ainsi que son pilote respectent un certain nombre de critres et de normes

    dfinies lavance.

    Il convient en outre de dfinir la notion de contrle, au-del des variables dactions quil sous-

    entend, partir des diffrents acteurs concerns. On pourra distinguer dans ce sens ceux qui

    sont les donneurs dordre du contrle, quil sagisse des actionnaires, des membres dune

    association ou ventuellement de tiers extrieurs lorganisation, ceux qui sont lobjet du

    contrle (oprateurs ou gestionnaires) et ceux qui sont les contrleurs eux-mmes (internes ou

    externes lorganisation).

    Sagissant de contrle de gestion, il nous semble difficile de dissocier les deux termes tel

    point ils sont intimement lis dans le contenu mme de la gestion des organisations. Comme

    le disait A CONTE, grer cest savoir pour prvoir pour pourvoir . Indniablement la

    fonction de contrle est intgre ces trois dimensions de la gestion. On retrouvera cette

    liaison dans la prsentation mme du processus de planification stratgique qui prside depuis

    maintenant presque un demi-sicle au contenu des enseignements classiques de gestion des

    organisations.

  • M. Mohamed LOTFI 3

    LANALYSE STRATEGIQUE

    (Diagnostic et prvisions)

    LES DECISIONS STRATEGIQUES

    (Axes et grandes orientations

    Confrontations des choix aux critres)

    ACTIONS DE GESTION

    (Modalits et moyens mis en uvre)

    RESULTATS ET PERFORMANCES FEED BACK

    (rentabilit et valeur de la firme)

    (activit pouvoir et cration de valeur)

    (solvabilit et risque de lentreprise)

    CONTROLE DE GESTION

    (Analyse des carts : rsultats prvisions

    calculs, analyses et dcisions correctives

  • M. Mohamed LOTFI 4

    I. ARCHITECTURE DE LINTRODUCTION

    1. Dfinition du contrle de gestion de lentreprise :

    LENTREPRISE ET SON ENVIRONNEMENT : FACTEURS DEVOLUTION ET

    INCIDENCES.

    LENTREPRISE SYSTEME.

    OUVEAUX

    REALISATIONS

    MEGA ENVIRONNEMENT : sciences, cologie, civilisations et

    dveloppement

    MACRO ENVIRONNEMENT : politique, conomique,

    Technologique, culturel, sociologique,

    SECTEUR : Fournisseurs, clients,

    Nouveaux entrants, produits de substitution

    MARCHES : intermdiaires

    Clients, concurrents,

    fournisseurs

    Biens, monnaie, travail

    ORGANISATIONS

    ORGANISATIONS

    DYNAMIQUE

    ET TURBULENCE FLEXIBILITE

    REACTIVITE

  • M. Mohamed LOTFI 5

    1-1. LES OPERATIONNALITES La dmarche du gestionnaire nest que la traduction oprationnelle, en outils et mthodes, du

    principe de la souverainet de lchange producteur dutilits qui est au cur de lconomie

    de march 1 dune part et de la dfense de lintrt de lactionnaire dautre part.

    1-2. SYSTEME DE PENSEE Il sagit ici de concevoir la dmarche entrepreneuriale en fonction des marchs et non

    linverse. Cest en effet toujours le march qui aura le dernier mot, que ce soit lui ou la firme

    qui soit lorigine de la relation dchange.

    Ce point mrite dautant plus dtre prcis sagissant dune discipline souvent mconnue ou

    insuffisamment connue, sappliquant un contexte pour lequel il est de plus en plus question

    de nouvelle conomie, de cration dentreprise et dinnovation et prsente des tudiants

    jeunes, a priori cultivs et intellectuels.

    Le march au sens des consommateurs, clients, intermdiaires et concurrents est en effet

    souvent placide, routinier, conservateur et prudent

    Ce constat ne doit pas nanmoins dcourager les jeunes tudiants en gestion face. Il sagit

    dune simple mise en garde en terme de rflexion telle quelle est cense tre celle

    dintellectuels privilgis par leur statut et leurs savoir. Il sagit dviter un dcalage entre le

    discours thorique et forcment attractif et le double principe de souverainet du march et de

    lactionnaire.

    Ce faisant, les trois concepts cls qui prsident au dveloppement de la pense du gestionnaire

    sont la notion de besoin (motivations, connaissances et comportements), le concept de produit

    (objets services et processus) et le cadre de lchange (reprsentation des marchs et

    mcanismes de rencontre entre loffre et la demande) sous condition defficience.

    1 Lambin JJ Le Marketing Stratgique, (Paris, McGraw-Hill, 1986), p 1

  • M. Mohamed LOTFI 6

    1-3. SYSTEME DANALYSE

    Nous verrons que de nombreux facteurs dvolution (turbulence environnementale et

    ncessaire dynamique entrepreneuriale notamment) renforcent la lgitimit des tudes et

    analyses des marchs actuels et potentiels (amont ou aval, des biens, des ressources

    financires et du travail). Lentreprise se doit dacqurir un positionnement dynamique par

    rapport ses concurrents et ses clients.

    2. Les positionnements dynamiques

    Lentreprise va en outre, dans la mesure des possibilits du march et de ses propres

    savoir-faire, chercher se diffrentier de ses concurrents sur un des axes quelle considre

    un moment donn comme tant laisss disponibles tout en tant suffisamment

    rmunrateur.

    Ces deux raisons, parmi beaucoup dautres, expliquent que les entreprises sont amenes

    investir de plus en plus dans les tudes des marchs, la veille concurrentielle, ainsi que les

    diffrents systmes dintelligence conomique et de mise en uvre dun vritable

    apprentissage organisationnel. Ces tudes et pratiques doivent permettre didentifier,

    danalyser et de mesurer un certain nombre de variables d'actions qui permettront

    lentreprise de dcouvrir ou de dvelopper un avantage concurrentiel.

    BIENS ET RESSOURCES

    ORGANISATIONS

    ACTEURS

    ET MARCHES

  • M. Mohamed LOTFI 7

    3. SYSTEME DACTION

    La dimension action consiste pour lentreprise mettre en uvre lensemble des moyens

    disponibles pour consolider et dfendre ses marchs et ventuellement en conqurir de

    nouveaux.

    Ces outils vont dvelopper et faciliter les conditions de lchange sur les marchs tout en

    optimisant la cration de valeur pour lentreprise et dutilits comptitives lattention des

    diffrents acteurs.

    3-1. LA DEMARCHE

    Les diffrentes oprations vues plus haut ne se dveloppent pas dans le dsordre. Elles sont en

    principe organises en suivant une dmarche cohrente, propre toutes pratiques de gestion.

    Si le schma dorigine peut sembler correctement organis, il relve souvent dune approche

    plus formaliste et thorique que pratique. Il peut tre intressant de penser la dmarche

    comme elle est reprsente dans les schma 2 et 3.

  • M. Mohamed LOTFI 8

    SCHEMA 1

    ANALYSER

    DECIDER

    AGIR

    CONTROLER

    Identifier les variables et acteurs pertinents face au

    problme rsoudre ;

    Mesurer et valuer les opportunits, menaces

    externes, forces et faiblesses internes ;

    Modliser les prvisions et construire des scnarios

    Envisager des choix de dveloppement et des

    alternatives stratgiques ;

    Dfinir les critres de dcision et les hirarchiser ;

    Confronter les choix possibles aux critres ;

    Retenir un choix et construire un programme.

    Traduire le programme stratgique en plans daction oprationnels et fonctionnels ;

    Planifier dans le temps et lespace les diffrents moyens oprationnels et fonctionnels ;

    Dterminer et rpartir les diffrentes ressources

    disponibles.

    Dfinir des critres et indicateurs de performance ;

    Appliquer les rgles, procdures du contrle ;

    Dfinir des frquences de contrle et des seuils

    dinterventions correctrices ;

    Mettre en uvre les actions rsultant des dcisions.

    Agir sur le systme

    dinformation en place Complter ou

    renouveler les tudes ;

    Lancer de nouvelles

    tudes

    Imaginer de nouveaux

    axes stratgiques ;

    Ajuster laxe stratgique en cours ;

    Modifier le programme

    stratgique.

    Nouvelles allocations

    temporelles et spatiales

    des ressources

    fonctionnelles et

    oprationnelles ;

    Modification des plans.

  • M. Mohamed LOTFI 9

    SCHEMA 2

    SCHEMA 3

    ANALYSES

    DECISIONS

    ACTIONS

    CONTROLE

    ANALYSE ACTIONS

    CONTROLE

    DECISIONS

  • M. Mohamed LOTFI 10

    3-2. DES METIERS

    On comprendra que ces diffrentes fonctions au sein des organisations correspondent des

    mtiers. Selon les modes organisationnels et la taille des organisations, ils seront internaliss

    ou externaliss selon que lon sera cadre interne ou consultant.

    Sagissant du contrle de gestion les mtiers peuvent tre internes (consultants et grands

    cabinets daudit, experts comptables) ou internes (Directions administratives et financires,

    services comptables ou services contrle de gestion plus ou moins bien formaliss et

    organiss).

    On notera en outre que la fonction contrle de gestion peut tre plus ou moins centralise et

    dconcentre au sein de lentreprise. Les grandes lignes de la fonction peuvent en effet tre

    rparties au sein mme des services et engages par les acteurs (du contrle externe lauto

    contrle).

    3-3. DES QUALITES

    Nous en avons retenu trois principales : culture, mthode et crativit.

    3-4. CULTURE La culture est pour nous la principale justification dun cours de gestion. Elle recouvre deux

    significations principales, la connaissance de lenvironnement de lentreprise et de ses

    produits et fonctions dune part, la matrise dun certain nombre doutils dautre part.

    Si ces outils font gnralement lobjet de prsentations thoriques et globalisante ils doivent

    en fait tre mis en uvre de faon contingente. Citons parmi les principaux facteurs de

    contingence le secteur, le degr dintgration technologique de lentreprise des produits et du

    secteur, la position de lentreprise, du secteur et des produits dans leur cycle de vie, et la taille

    de lorganisation.

    CONNAITRE LES PRICIPALES VARIABLES ET

    ACTEURS DE LENVIRONNEMENT EXTERNE ET INTERNE

    EXTERNE INTERNE

    Mga variable Valeurs fondamentales

    Macro variables Valeurs de gestion

    Variables sectorielle Valeurs de fonction

    Variables du march Valeurs des acteurs

    Clients

    PRINCIPAUX OUTILS DE MANAGEMENT

    Mthodes et supports des tudes et prvisions

    Matrices et grilles danalyse stratgique Logistique

    Techniques de communication et de ngociation

    Calcul des cots et des prix

    Gestion par les tableaux de bord

  • M. Mohamed LOTFI 11

    Notons enfin que la culture et ses vecteurs voluent et que la technologie, comme nous le

    verrons plus loin constitue un acclrateur de cette volution qui ncessite que lhomme de

    marketing se tienne en permanence lveil des faits et connaissances nouvelles.

    3-5. METHODE Les qualits mthodiques et mthodologiques font partie de la palette des savoir-faire du

    gestionnaire. Gageons quil sagit ici dtre systmatique et systmique. La recherche de

    lexhaustivit et de la prcision constitue une premire tape. Participer llaboration dun

    systme dinformations prcis et dynamique, mettre en place des mthodes efficientes de

    rsolution des problmes et chercher des solutions optimales en terme defficacit (atteindre

    les objectifs) et defficience (crer un optimum de valeur pour la firme) constituent la

    deuxime tape.

    3-6. CREATIVITE Rechercher de nouvelles cibles, de nouveaux marchs, de nouveaux besoins, imaginer et

    concevoir de nouveaux produits et processus, proposer de nouveaux modes de relations et

    dchanges avec les marchs constituent les vritables moteurs de la crativit.

    Dans notre esprit la crativit du contrleur de gestion repose sur son aptitude poser les bons

    noncs et proposer les bonnes interprtations partir des rsultats. Il devra en outre

    imaginer les supports de saisie et dchanges de donnes et devra amener les acteurs

    communiquer et agir ensemble en fonction des deux systmes dobjectifs et de contraintes

    qui leur sont offerts.

  • M. Mohamed LOTFI 12

    Ces diffrentes qualits ne sont pas ncessairement compatibles mais doivent en tout cas

    cohabiter dans la palette des savoir-faire des spcialistes du contrle de gestion. Convenons

    que le contrle de gestion constitue un champ privilgi des sciences ou disciplines de gestion

    qui permet dassocier en harmonie les parties gauche et droite des cerveaux des managers. La

    transversalit des champs disciplinaires et scientifiques constitue un autre moyen de concilier

    ces diffrentes qualits.

    3-7. LES FACTEURS DEVOLUTION :

    4. UN ENVIRONNEMENT GENERAL DE TURBULENCE :

    4.1. REPRESENTATION :

    COMPLEXITE

    PLACIDE TURBULENT

    FORTE COMPLEXE

    PLACIDE

    SIMPLE REACTIF

    FAIBLE

    FAIBLE FORTE INCERTITUDE

  • M. Mohamed LOTFI 13

    4.1.1 COMMENTAIRES :

    4.2. FACTEURS DE COMPLEXITE : Complexit technologique : IQUE et AO

    Complexit concurrentielle : extension et ouverture des champs concurrentiels

    une concurrence de plus en plus intense et largie

    un climat concurrentiel parfois difficile (problme des

    rgles du jeu)

    Complexit politique : la relation individu march et les nouvelles logiques

    librales

    4.3. FACTEURS DINCERTITUDE : Les alas de la prvision :

    Les risques de la volatilit :

    LEVOLUTION DU MODELE ECONOMIQUE REFERRENT :2

    La priode tayloriste et post-tayloriste, caractrise par la monte en

    puissance de la production mcanise et standardise et le marketing

    fonctionnel (centr sur la fonction distribution logistique (1900-1950) ;

    La priode Fordiste associant production et consommation de masse

    gnralise (1940-50 1970-80) avec le marketing oprationnel et stratgique ;

    La priode post industrielle inaugure avec la crise de la prcdente et la

    remise en cause de la consommation de masse avec monte corrlative des

    services, assortie au marketing oprationnel. Les marchs sont instables, la

    concurrence accrue et on assiste une volution rvolution dans les

    technologies de saisie, traitement et communication de linformation.

    2 FLAMBRAD-RUAUD Sabine (1997) Les volutions du concept de marketing. Dcisions Marketing n11,

    Mai-aot p 7-19

  • M. Mohamed LOTFI 14

    4.4. LEVOLUTION DE LA RELATION OFFRE - DEMANDE :

    OFFRE < DEMANDE : un management passif au plan des marchs actif

    au plan logistique

    OFFRE = DEMANDE : un management dcoulement aux meilleures

    conditions (lre des vendeurs et des producteurs)

    OFFRE > DEMANDE : un management actif, cratif, dynamique et

    concurrentiel

    Il convient de noter que si ces trois types de relations entre loffre et la demande ont

    correspondu une certaine volution historique de nos socits dveloppes, elles existent

    toujours et cohabitent en fonction des diffrentes acceptations que lon aura de la demande.

    Sagissant de la demande, elle est en effet plus ou moins solvable et sexprime ce faisant par

    lchange avec contrepartie montaire (au comptant ou crdit), elle peut aussi sexprimer

    par la supplication (demande non solvable) et galement par la force.

    Si le marketing se doit bien sr de traiter les deux premiers niveaux de demande, il doit aussi

    au sein dune socit viter que le troisime type de demande ne puisse sexercer.

    DE NOUVEAUX ACTEURS AUX STATUTS MULTIPLES ET PARFOIS

    CONTRADICTOIRES ?

    Citoyens, travailleurs, consommateurs

    Salaris dirigeants actionnaires

    5. DE LA SOCIETE DE PRODUCTION A LA SOCIETE DE

    CONSOMMATION A LA SOCIETE DE NEGOCIATION

    Les modles doffre ne simposent plus aujourdhui de faon aussi systmatique que par le

    pass. Trois faits sont lorigine de cette volution : la densit et la complexit de loffre

    (nouveaux entrants, internationalisation des marchs, modifications des barrires lentre),

    une meilleure ducation des consommateurs (approche critique travers des exprimentations

    de plus en plus nombreuses et un apprentissage global de plus performant), et enfin une

  • M. Mohamed LOTFI 15

    modification des conditions mmes de lchange (volution des techniques, contenus et

    supports de communication, volution des causes de jouissance des biens et des services,

    diversification des modalits de paiement, ).

    A terme, on peut penser que sil ne sinversera pas de faon radicale, le pouvoir de

    ngociation des consommateurs peut sensiblement voluer en leur faveur. Cette ngociation

    pourra porter sur la dfinition spcifique des produits, les conditions de leur appropriation, et

    les flux de contrepartie montaire.

    Si un tel mouvement est impuls par le consommateur et les diffrentes technologies mises

    sa disposition, il convient de noter que les entreprises (nouveaux entrants sur les marchs

    notamment) en font souvent un axe de diffrenciation vis vis de leurs concurrents.

    6. DE LA SEGMENTATION A LHYPER SEGMENTATION

    Lre de la massification (production, consommation et communication de masse) est de plus

    en plus attaque au sein de nos conomies dveloppes. Si un tel phnomne est bien sr

    impuls par des phnomnes sociologiques voqus plus haut, il se trouve en outre facilit par

    des moyens disponibles pour que les entreprises connaissent, communiquent et accdent

    leurs marchs actuels et potentiels. Les critres de segmentation se sont dmultiplis en mme

    temps que laccessibilit aux segments quils permettaient didentifier sest trouve facilite.

    Ainsi peut on affirmer que dans certains secteurs on est pass dune logique de massification

    la d massification, puis lhypersegmentation pour ne pas parler dindividualisation de

    loffre. Lvolution simultane des modes de production, de communication et de

    consommation rendent possible que les conomies dchelles se ralisent malgr tout dans un

    tel contexte.

    7. LES INCIDENCES DE CES EVOLUTIONS SUR LE

    MANAGEMENT :

    DES FACTEURS DEVOLUTION QUI DOIVENT ETRE PERCUS COMME

    AUTANT DE MENACES MAIS AUSSI DOPPORTUNITES :

  • M. Mohamed LOTFI 16

    Les entreprises se doivent plus que jamais dtre lcoute des diffrentes variables

    environnementales (intelligence conomique et veille concurrentielle et apprentissage

  • M. Mohamed LOTFI 17

    organisationnel), dtre ractives (anticipation et adaptation en temps rel), et innovatrices.

    Ces trois comportements sont les ncessaires cls de la comptitivit des organisations et

    doivent leur permettre dexploiter de faon efficiente les opportunits reconnues sur leurs

    marchs (flexibilit offensive), mais aussi de transformer des menaces en opportunits

    (flexibilit dfensive).

    Une telle dmarche passe ncessairement par une rorganisation des systmes de production,

    de communication et de mise en march des produits de la firme. Non seulement ces sous

    systmes oprationnels doivent tre reconfigurs mais la ncessaire gestion des interfaces

    entre ces trois logiques doit tre mieux pris en compte, que ce soit dans lespace

    organisationnel ou dans la dimension temporelle.

    UN MANAGEMENT DE PLUS EN PLUS COMPLEXE :

    COMPLEXITE DE SENS : PRODUCTION DUTILITES MATERIELLES ET

    IMMATERIELLES

    Si les changes portent essentiellement sur des produits de plus en plus nombreux et

    diversifis ou diffrencis, il convient dajouter que de plus en plus de produits sont des

    services et que de plus en plus de services entourent loffre centrale de produits. Ce faisant les

    utilits matrielles et immatrielles doivent tre le plus souvent apprcies et prises en compte

    dans loffre des entreprises.

    COMPLEXITE DOBJECTIFS : ECONOMIQUES, SOCIAUX ET SOCIETAUX

    Les objectifs du marketing sont bien sr, dans le cadre de lentreprise capitaliste, avant tout

    conomiques. Ce faisant, ils sont les moyens mis en uvre au plan oprationnel pour dcliner

    au mieux les objectifs permanents de la firme que sont la rentabilit (court terme et long

    terme) pour lactionnaire et la flexibilit (offensive ou dfensive) qui limitera son risque.

    Les objectifs sociaux sont lis deux causes. La premire qui simpose naturellement

    lensemble des organisations rside dans la ncessaire cohrence que doit respecter

    lentreprise avec son environnement et notamment la composante sociale et sociologique de

    ce dernier. La seconde simpose aux organisations dont la mission sinscrit directement dans

  • M. Mohamed LOTFI 18

    une perspective sociale ou culturelle (services publics, politiques, organisations but non

    lucratif,

    Notons enfin la dimension socitale des directions marketing des firmes. Les trois axiomes

    sur lesquels repose cette dimension sont les suivants :

    - les individus ont du mal distinguer intrt individuel et collectif ;

    - ils grent difficilement larbitrage entre intrt court terme et intrt long

    terme ;

    - ils vont accorder leur prfrence aux organisations qui les aident rgler ces deux

    dilemmes.

    Ces dilemmes se trouvent en outre aujourdhui renforcs par les trois dimensions aujourdhui

    souvent contradictoires et potentiellement conflictuelles qui grent le statut de lindividu : il

    est citoyen, consommateur et travailleur.

    COMPLEXITE DES OUTILS : DIVERSITE ET TECHNOLOGIES

    La diversit des outils est lie la transversalit des disciplines et sciences qui doivent tre

    mises en uvre que ce soit lintrieur ou lextrieur des organisations dune part et la

    multiplicit des donnes exploitables dautre part.

    UN MANAGEMENT FAIT DE PLUS EN PLUS DE TRANSVERSALITES

    TRANSVERSALITES DISCIPLINAIRES

    Sagissant des disciplines ou sciences dures et molles, le marketing se nourrit des

    fcondations croises pouvant tre exploites pour et par son dveloppement (psychologie,

    histoire, gographie, sciences de linformation, mathmatiques, ).

    TRANSVERSALITES FONCTIONNELLES

    Dans le mme ordre dides on peut remarquer les diffrentes fcondations croises existant

    entre les grands domaines du management des organisations.

  • M. Mohamed LOTFI 19

    MARKETING FINANCES GESTION DES

    HOMMES

    GESTION DE

    PRODUCTION

    MARKETING

    FINANCES

    GESTION DES

    HOMMES

    GESTION DE

    PRODUCTION

    Au-del de lapproche fonctionnelle un tel tableau nous interroge sur la ralit et la ncessit

    des fcondations croises ou plus simplement des relations ncessaires pouvant exister entre

    les grandes fonctions du management.

    Dans ce sens on pourra rechercher ce que doit puiser la fonction commerciale auprs des

    autres grandes dimensions de la gestion dune part et ce quelle peut par ailleurs leur apporter.

    LES REPONSES DES ORGANISATIONS :

    DE PLUS EN PLUS DORGANISATIONS AMELIORENT LA RIGUEUR DE LEUR

    PROCEDURE

    LA RECHERCHE DUN POSITIONNEMENT DYNAMIQUE

    VERS UN VERITABLE STATUT SOCIETAL

    TRANSVERSALITES, COHERENCES ET SYNERGIES.

  • M. Mohamed LOTFI 20

    II. LE CONTROLE DE GESTION ET LE CONTEXTE DE

    GESTION :

    1. LENTREPRISE ET SA GESTION : POLITIQUE GENERALE,

    STRATEGIES ET OPERATIONS :

    Il convient dans un premier temps de dfinir clairement les termes qui constituent le libell

    mme de ce cours. Il sagira de stratgie et de politique gnrale des organisations et en

    particulier des entreprises (pour une dfinition de lentreprise et un rappel concernant la

    thorie des organisations se reporter lannexe 1).

    Lide de politique fait gnralement rfrence au domaine de gouvernements des tats et, par

    analogie, des organisations. Il sagit dans ce sens de dfinir un systme de gouvernement qui

    se traduira ensuite dans la conception et dans le fonctionnement des institutions3. Selon le

    Larousse4, la politique est la direction dun Etat et la dtermination des formes de son

    activit ainsi quune manire de le diriger . Il faut donc voir dans la politique gnrale en

    mme temps un problme rsoudre, (celui du choix dun mode de gouvernement) et une

    question de domaine (dfinition des formes de lactivit et des modes de direction adapts au

    choix de direction).

    Comme problme, la politique gnrale de lentreprise concerne le choix dune orientation de

    laction et dtermine ensuite les stratgies appropries, compte tenu des objectifs et des

    ressources disponibles. Ce faisant, il sagira de dfinir un corps de rgles, de principes et de

    valeurs susceptibles de canaliser les actions de tous les membres de lorganisation ainsi quun

    projet pour lorganisation.

    Comme domaine, la politique gnrale rejoint les thories explicatives et les diffrentes

    dfinitions de lentreprise. Elle sinterroge en permanence sur le comment de la gestion des

    organisations.

    Dans les utilisations de ladjectif politique on peut relever les acceptions suivantes :

    - organisation et gouvernement des affaires ;

    3 C. MARMUSE, Politique Gnrale, Economica, 1996, p 11.

    4 Dictionnaire de la langue franaise, Larousse, 1989.

  • M. Mohamed LOTFI 21

    - conception particulire du gouvernement ;

    - aptitudes lexercice du pouvoir.

  • M. Mohamed LOTFI 22

    Lide de stratgie repose davantage sur les conditions et modalits de mise en uvre de la

    politique gnrale. La stratgie serait lexpression de la politique gnrale de lorganisation.

    Etymologiquement, le mot stratgie vient de stratos = arme et agos = je conduis. La

    stratgie suppose donc un tat de guerre et correspond lart de conduire des forces armes en

    vue de la victoire. Cest lart de rflchir aux voies et aux moyens qui seront ncessaires pour

    gagner5. On trouvera notamment derrire le terme de stratgie lart de coordonner des actions

    et de manuvrer pour atteindre un but. Ce faisant, la stratgie serait subordonne la

    dfinition dune politique.

    Pour simplifier on pourrait illustrer la diffrence entre politique et stratgie en qualifiant que

    la politique serait un programme nonc par un parti politique alors que la stratgie serait la

    dfinition dun plan de campagne pour gagner les lections, compte tenu des moyens

    disponibles et du contexte concurrentiel.

    POLITIQUE GENERALE STRATEGIE

    Mission de lorganisation

    Valeurs centrales des acteurs

    Relations entre les acteurs

    Contexte environnemental

    Dynamique organisationnelle

    Style de management

    Axes de dveloppement retenus

    Contexte concurrentiel

    Dfinition des objectifs et des contraintes de

    laction

    Allocations des ressources

    Planification des actions

    Analyse des performances

    On voit donc travers cette tentative rapide de dfinitions des concepts recouverts par ce

    module toute la difficult dun enseignement sur la politique gnrale et la stratgie des

    organisations. Au-del de cette difficult conceptuelle et terminologique, il convient dajouter

    une difficult contextuelle lie la complexit mme des organisations et des environnements

    auxquels elles sont confrontes.

    5 C. MARMUSE, Politique Gnrale, Economica, 1996, p 51.

  • M. Mohamed LOTFI 23

    La complexit des organisations repose essentiellement sur la dfinition mme de lentreprise

    (annexe 1) et sur les diffrents facteurs de contingence qui en rsultent. Il conviendrait en

    outre de traiter de la lgitimit mme des sciences de gestion au sens pistmologique (annexe

    2) En ce qui concerne lenvironnement, la difficult majeure repose sur la notion de

    turbulence.

    Sagissant de politique gnrale et en particulier de stratgie, cest dire des orientations de

    lorganisation sur une longue priode et de la gestion des moyens et des modalits propres

    ces orientations, deux courants de pense semblent sopposer 6.

    La premire approche, celle des rationalistes admet que les hommes font des projets et

    peuvent dans une certaine mesure prvoir lavenir de faon atteindre les buts quils se

    donnent. Lapproche se veut temporelle, cognitive et pro active. Lhomme agit en tant que

    dcideur sur le temps et sur lespace. Il y a donc une relation cognitive entre lhomme et

    lunivers. Ce courant de pense (celui des planificateurs) est notamment le contexte dominant

    dans les grandes entreprises.

    Il pose cependant trois problmes principaux :

    - la perception du rel reste caricaturale les perceptions de lunivers sont dformes et

    forcment simplificatrices ;

    - attachs au prsent, nous extrapolons des faits actuels plus que nous ne sommes en mesure

    de prvoir ;

    - laction de planification, mme si elle est pense de faon individuelle (le leader) doit tre

    collective, donc fidle et coordonne.

    La deuxime approche est plutt de nature incrmentaliste et repose largement sur le concept

    de rationalit limite. Elle repose sur un certain nombre dobservations et de critiques de la

    pense rationaliste.

    - le nombre doptions examines dans le cadre de la rflexion stratgique est limit par

    lurgence et la capacit crative des acteurs ; le conservatisme veut en outre que ces options

    sloignent peu du statu quo et ne considrent quun nombre limit de consquences

    possibles.

    6 M. GERVAIS, Stratgie de lentreprise, Economica, 1995, pp 6-37

  • M. Mohamed LOTFI 24

    - les objectifs atteindre ne sont pas fixs lavance. Les objectifs et solutions

    oprationnelles sont dfinis conjointement en se plaant dans une perspective damlioration

    de la situation existante. Lattitude est ici opportuniste et la politique est celle de

    lamlioration prudente.

    - lanalyse des problmes est priodique en intgrant les nouvelles donnes de

    lenvironnement et de lorganisation.

    - le formalisme de lapproche rationaliste est un facteur de rigidit qui limite la facult

    dadaptation de lorganisation.

    - la volont de vouloir tout comprendre et de tout prvoir lavance paralyse laction (cot et

    longueur de lanalyse).

    - il convient de privilgier lexprimentation de terrain par rapport l rflexion abstraite.

    Il convient de noter que ces deux courants de pense, en dpit des apparences, ne sont pas

    ncessairement antinomiques. La plupart des grandes entreprises ont su marier avec bonheur

    les deux points de vue et les acteurs doivent pouvoir dvelopper les deux parties gauche et

    droite du cerveau dans une perspective de rsolution des problmes organisationnels.

    Au-del des qualits attendues sagissant des gestionnaires (culture, mthode et crativit), il

    convient de tenir compte dans tous les cas des spcificits de contexte qui sont lis ltat de

    lenvironnement dune part, aux facteurs de contingence des discours de gestion dautre part.

    Sagissant de stratgie adapte aux organisations, nous conviendrons que relvent de la

    politique gnrale et par extension de la stratgie les dcisions suivantes :

    - celles qui engagent de faon durable et globale le domaine auquel elles sont censes

    sappliquer ;

    - celles qui sont prises au niveau hirarchique ou consensuel le plus lev.

    Deux domaines ou disciplines mritent dtre cits lorsque lon analyse la stratgie ; lapport

    des militaires et celui des sociologues.

    La stratgie au sens militaire cest lart de rflchir aux voies et aux moyens qui seront

    ncessaires pour gagner. La finalit des organisations dans une optique librale et

  • M. Mohamed LOTFI 25

    concurrentielle nest-elle pas de mettre en vidence des avantages comptitifs et

    concurrentiels qui leur permettent de conqurir de nouveaux territoires ou parts de marchs ?

    Au sein de cette approche, deux coles de pense peuvent tre distingues :

    - celle de von Clausewitz (contemporain de Napolon) qui suppose que le but de la guerre est

    de gagner en dominant lautre (ou en cherchant lanantir) ;

    - celle de Sun Zi (plus ancienne) pour qui lobjectif est de contraindre lennemi abandonner

    la lutte y compris sans combat. Grce un bon systme dinformation et une grande mobilit,

    il sagit de sadapter au mieux la stratgie de ladversaire pour le dcourager. Les volutions

    rcentes en terme de stratgie militaire ont amen une extension du concept de stratgie des

    situations de non-guerre, la rserve de puissance permettant de dissuader ladversaire de

    sengager dans un conflit.

    Ces divers points de vue pourraient bien expliquer de nombreux comportements

    dentreprises et de groupes industriels.

    Lapport des sociologues est par ailleurs essentiel dans la rflexion stratgique. Ils nous

    montrent notamment quen matire stratgique :

    - lenvironnement interne est tout aussi important que lenvironnement externe. Les moyens

    dactions sont essentiels et les stratgies individuelles doivent converger vers la stratgie

    collective. Les systmes dinformation, dorganisation et de dcision, mais aussi danimation

    et doptimisation deviennent des conditions essentielles de la russite de la stratgie.

    - la rflexion stratgique de doit pas tre lapanage des planificateurs de la direction gnrale

    et du calcul conomique abstrait. Dans la mesure du possible, ceux qui ont mettre en uvre

    la stratgie doivent participer son laboration. Lapproche terrain facilite la dfinition

    stratgique et minimise les rsistances.

    - la procdure de rflexion et de dfinition stratgique doit rester suffisamment flexible afin

    de pouvoir sadapter limprvu et aux ruptures environnementales. Il conviendra dintgrer

    au processus gnral la marge crative des acteurs et de construire des scnarios alternatifs

    permettant aux acteurs dapprendre sadapter.

    Comme vous avez pu le comprendre le sujet est vaste et repose sur de multiples variables et

    connaissances thoriques et de terrain. Il est en outre contingent et transversale. Un cours

    dune vingtaine dheures ne peut avoir la prtention dtre exhaustif sur la question et

  • M. Mohamed LOTFI 26

    lapproche qui vous sera donne serait largement insuffisante si vous ne la compltiez par des

    lectures et recherches personnelles.

  • M. Mohamed LOTFI 27

    Notre objectif sera daborder un certain nombre de thmes ou chapitres exploratoires qui

    doivent permettre de vous donner un certain nombre doutils et de rflexes propres la mise

    en uvre dune rflexion de porte stratgique (celle dun cadre dcideur au sein des

    organisations) et de reprsenter une organisation transversale et pluri fonctionnelle. Ce cours

    se veut fdrateur des outils et des fonctions que vous avez pu aborder en amont au sein du

    cycle. Il doit en outre vous permettre dacqurir un certain nombre de rflexes

    mthodologiques dans le traitement des problmes de gestion, et ce aussi bien au plan du

    management gnral des organisations qu celui de ces diffrentes approches fonctionnelles.

    La gestion oprationnelle va essentiellement concerner la mise en place des structures

    (gestion des conflits entre contraintes organisationnelles et comportements des acteurs), la

    mise en place de systmes de dcision, la gestion des systmes dinformation et la gestion des

    systmes danimation des hommes et doptimisation des procdures.

    A tous les niveaux, deux concepts forts apparaissent aujourdhui dans les objectifs de la

    gestion ; la cration de valeur(comptitivit et rentabilit) et la performance (efficacit et

    efficience)

    Le principe est daffirmer que le processus de contrle est solidement intgr celui de la

    gestion mais de faon plus complexe quil ny parat. On pourra se reporter aux rflexions de

    Mintzberg sur lillusion du processus de planification stratgique.

    Sagissant du contrle de gestion au sein des organisations, un enseignement de 12 heures ne

    peut permettre daborder dans son intgralit lensemble des questions. Nous naurons comme

    ambition ici den prsenter les points forts tout en essayant de faire se poser aux tudiants un

    certain nombre de questions sur la relle mise en uvre des enseignements thoriques dans

    les pratiques des organisations.

    Seront notamment abords :

  • M. Mohamed LOTFI 28

    LA METHODE BUDGETAIRE ET SES LIMITES

    LA GESTION PAR LES TABLEAUX DE BORD ET SES DIFFICULTES DE MISE

    EN uvre

    LE REPORTING DECARTS ET SES CONDITIONS DE MISE EN UVRE.

  • M. Mohamed LOTFI 29

    CHAPITRE II : GESTION BUDGETAIRE

    INTRODUCTION

    La dmarche budgtaire sinscrit logiquement dans le discours sur la planification

    stratgique qui est lorigine de toute formalisation de la gestion.

    Savoir pour prvoir pour pourvoir A. CONTE

    On la retrouve lorigine et laboutissement du schma classique de planification

    stratgique. La prvision rsultant de ltat peru du march dune part et des objectifs de la

    firme permet dargumenter les dcisions stratgiques mais aussi de mieux dterminer les

    moyens quil conviendra de mettre en uvre (budgets de fonctionnement et dquipements).

    Mais la prvision permet galement par le rsultat des contrles a posteriori qui sont effectus

    la fois de qualifier la qualit de la gestion et de lamliorer par des rajustements successifs.

  • M. Mohamed LOTFI 30

    LANALYSE STRATEGIQUE

    (Diagnostic et prvisions)

    LES DECISIONSSTRATEGIQUES

    (Axes et grandes orientations)

    ACTIONS DE GESTION

    (Modalits et moyens mis en uvre)

    RESULTATS ET PERFORMANCES FEED BACK

    (rentabilit et valeur de la firme)

    CONTROLE DE GESTION

    (Analyse des carts : rsultats - prvisions)

  • M. Mohamed LOTFI 31

    A. PREALABLE : UNE REFLEXION SUR LA PLANIFICATION

    STRATEGIQUE.

    La remise en cause des prsupposs se fait la fois au niveau des prvisions et celui des

    vertus du contrle (H MINTZBERG Grandeur et Dcadence de la PLANIFICATION

    STRATEGIQUE, Dunod 1994, 414 pages).

    L'ERREUR DE LA PREDETERMINATION.

    L'incertitude est le talon d'Achille de la planification (SAWYER 1983). WILLIAM

    DIMMA (1985) affirment ne connatre que 4 faons de faire face au futur: l'ignorer, le

    prdire, le contrler et pouvoir y rpondre. En l'absence des deux autres, la premire et la

    quatrime ne relvent pas de la planification. L'essentiel de la planification relve de la

    deuxime proposition et ventuellement de le troisime travers le pilotage organisationnel.

    1. LA PERFORMANCE DE LA PREVISION.

    Si lenvironnement de change pas et si les planificateurs ragissent bien, la prvision par

    extrapolation fonctionne. Il y a prvision par extrapolation.

    Le futur n'existe pas. Comment peut-il y avoir de la connaissance vis vis de quelque chose

    qui n'existe pas. MAKRIDAKIS (1981) affirme que la prvision long terme (deux ans) est

    notoirement inexacte. dans le domaine de la prvision, la simplicit marche en gnral mieux

    que la complexit ( PANT et STARBUCK 1990). La complexit mthodologique confond le

    bruit alatoire avec l'information.

    Ceci dit comment les organisations peuvent-elles se conduire dans le cadre de telles

    inexactitudes et continuer planifier avec confiance.

    2. LA PREVISION DES DISCONTINUITES.

    L aussi MAKRIDAKIS (1979) affirme que la prvision est inoprante. On ne peut que se

    prparer ragir une fois qu'une discontinuit est apparue. Parmi les discontinuits, on

    peut citer des innovations technologiques, des augmentations de prix, des changements dans

    les attitudes des consommateurs, des dcisions lgislatives,

    En fait lhistoire produit des chantillons dvnements qui nont quun lment.

  • M. Mohamed LOTFI 32

    La relation causale entre les causes et les effets chre H.SIMON (1973) est absente dans un

    contexte de discontinuits. On ne vit en outre qu'une fois (KUNDERA - L'insoutenable

    lgret de l'tre - 1989).

    Face la thorie des signaux faibles (O - M) d' ANSOFF, MAKRIDAKIS rpond qu'il

    n'existe pas aujourd'hui de systme technologique suffisamment fort pour dtecter dans

    l'environnement ce qui serait dterminant pour l'organisation (1982).

    Des hommes y parviennent nanmoins grce leurs processus de pense informelle. S'agit-il

    de chance ? Thomas J WATSON (fondateur d' IBM) disait en 1948: il n'existe un march

    mondial que pour 5 ordinateurs.

    Alors pourquoi tant d'efforts sont-ils dpenss dans la prvision ?

    LA PREVISION COMME MAGIE. (les grecs avec leurs oracles de Delphe)

    On peut citer la technique du DELPHI comme une pseudo information utilise en l'absence

    d'information relle (VAN GUNSTEREN 1976). Le savoir pseudo scientifique est beaucoup

    plus dangereux que lignorance totale ou le bon sens. L'engouement des managers pour les

    rites magiques de la prvision serait la manifestation de superstitions visant se librer de

    l'anxit (GIMPL et DAKIN 1984).

    3. LA PREVISION COMME EXTRAPOLATION.

    Il existe une condition pour que la prvision fonctionne; la stabilit. Dans un tel cadre, on

    va projeter dans le futur des donnes passes. La prvision peut galement marcher si les

    conditions relles sont plus favorables que les prvisions. C'est en grande partie pour cette

    raison que les prvisionnistes ont prospr dans les annes 60. Dans tous les cas il y a plus

    extrapolation que relle prvisions.

    4. PREVISION ET TURBULENCE.

    La turbulence, nous l'avons vu, dissimule la prfrence des planificateurs pour la stabilit

    (peur de l'incertitude et de la perte de contrle). L'environnement turbulent est en fait le

    produit de l'imagination des planificateurs conventionnels qui ne peuvent intgrer les

    discontinuits, voir mme lintensit concurrentielle.

  • M. Mohamed LOTFI 33

    5. LA DYNAMIQUE DE LA FORMATION DE LA STRATEGIE.

    La stratgie est lie la stabilit dans le comportement d'une organisation et la planification

    stratgique est conue comme un moyen pour aider stabiliser ce comportement. Si stratgie

    et planification sont souvent en phase, il n'en n'est pas de mme pour planification et

    laboration de la stratgie. L'laboration de la stratgie est le plus souvent confronte des

    changements de discontinuits. Le fait mme de changer la stratgie est facteur de

    discontinuit.

    Les stratgies ne sont pas des concepts tangibles mais abstraits et situs dans l'esprit des

    individus. Un changement srieux de stratgies des incidences de discontinuits internes

    (structurelles) et externes. La

    planification est dterministe; elle spcifie une trajectoire. Si les conditions d'laboration de la

    stratgie sont dynamiques, la planification ne l'est pas. Il y a de ce fait remise en question de

    la distinction faite entre les questions stratgiques qui relveraient du long terme et celles qui

    sont tactiques ou de court terme.

    En fait les managers travaillent dans un contexte de chaos organis. Ils savent qu'en travaillant

    dans ces conditions, ils peuvent esprer dvelopper des stratgies dans une situation

    dynamique.

    6. LA PREVISION COMME CONTROLE (ET LA PLANIFICATION COMME

    CREATION).

    Une situation est spcifique; celle ou l'organisation a le pouvoir d'imposer ses propres plans

    l'environnement. Une telle organisation n'a pas besoin de prvisions dans la mesure o ses

    actions crent l'environnement. Dans un tel cadre de planification cratrice, on retrouve

    l'obsession du contrle. Ici le gouvernement est considr comme un systme ferm qui doit

    tre organis en termes cyberntiques. Or les systmes parfaitement ferms n'existent pas

    (Education Nationale, SNCF,....).

    Ici la question est en outre d'envisager le rsultat d'une telle situation (cf le bloc communiste

    et les grands oligopoles chers GALBRAITH). Le march est ici remplac par la

    planification (GALBRAITH 1967). Aujourd'hui, les organisations, pour la plupart, n'ont pas

    ce pouvoir. Elles ont pourtant choisi de poursuivre la planification en complexifiant les

    procdures o en la requalifiant en termes de scnarios.

  • M. Mohamed LOTFI 34

    7. DES SCENARIOS A LA PLACE DE PREVISIONS.

    Il s'agit ici de faire un certain nombre de spculations sur un ensemble d'univers possibles

    (PORTER 1985). Il s'agit de s'intresser moins aux rsultats qu' la comprhension des forces

    qui ventuellement induiront un rsultat, moins au nombre, et plus l'intuition. La dmarche

    se veut plus mthodologique que directement productive.

    Ce n'est pas l une tche facile. Combien de scnarios faut-il envisager pour rester dans un

    processus "grable" ? Que faire lorsque plusieurs scnarios ont t construits ? PORTER

    suggre un certain nombre d'alternatives: parier sur le scnario le plus probable; parier sur

    celui qui est le meilleur pour l'entreprise; diversifier les risques de faon optimiser le rsultat

    quel que soit le scnario; prserver la flexibilit; faire en sorte que le scnario le plus probable

    devienne ralit. La dernire solution est improbable, diversifier les risques ou tre flexible

    reprsente un cot, parier un risque. En outre, si l'on est sr du scnario, encore convient-il

    d'en convaincre la direction et les diffrents niveaux oprationnels. A Pearl Harbour, en 1941,

    des exercices avaient t organiss, mais aucun avec ouverture des botes de munitions

    (ALLISON 1971).

    ANSOFF attribue un tel comportement trois types de dlais: ceux qui sont dus aux

    systmes, l'attente des vrifications, aux comportements politiques et au rejet de ce qui n'est

    pas familier ou routinier.

    La planification utilisant la mthode des scnarios s'est en fait assez peu dveloppe.

    8. LA PLANIFICATION CONTINGENTE AU LIEU DE LA PLANIFICATION

    DETERMINISTE.

    Il s'agit de l'laboration de plans alternatifs susceptibles de rpondre des scnarios

    alternatifs. L'organisation se prpare faire face un ensemble de scnarios alternatifs. La

    planification contingente va poser plusieurs problmes dans des environnements ouverts o la

    connaissance des contingences possibles est limite.

    La planification contingente peut en outre saper l'implication. La planification contingente

    peut paralyser l'action par l'analyse et l'attente. L'adaptabilit future va paralyser l'adaptation

    courante.

    Un autre risque est de crever le pneu pour pouvoir utiliser la roue de secours. Le plan de

    contingence rpond une contingence qu'il cre lui mme.

    Dans tous les cas, l'hypothse de prdtermination qui est la base de la planification se

    rvle tre une erreur.

  • M. Mohamed LOTFI 35

    9. L'illusion ET OBSESSION du contrle.

    On peut rappeler le pouvoir du roi dans le Petit prince de faire se lever et se coucher le soleil

    heures fixes. Il y aurait en outre de la part des planificateurs l'utilisation d'un volontarisme

    collectif l'gard du contrle.

    Les experts des techniques de planification et de prvision remplissent la fonction des

    magiciens dans les socits primitives (GIMPL ET DAKIN - Gestion et Magie - 1984).

    Une prvision de type rituel peut encourager des actions alatoires qui sont ncessaires. En

    rendant alatoire leur zone de chasse, les indiens augmentent leurs chances de trouver du

    gibier (O.K MOORE 1984).

    De faon similaire, les concurrents peuvent tre induits en erreur lorsque les entreprises

    rendent alatoires leurs actions.

    La planification augmente la confiance en soi et rduit l'anxit (GIMPL ET DAKIN). Le

    modle rationnel est populaire car il donne l'illusion de la simplification des structures qui

    rend notre monde complexe plus comprhensible (HUFF 1980).

    Un autre risque est celui de la paralysie par l'analyse. Les problmes sont supposs rsolus

    non parce que les solutions sont viables mais parce qu'ils ont t traits de faon systmatique.

    Le processus de planification devient sacro-saint.

    La planification peut tre en outre au service de zones d'influence situes en dehors de

    l'organisation (gouvernements, actionnaires, banquiers, analystes...). Les entreprises sont

    gres de faon rationnelle si les responsables planifient de faon formelle.

    Ce phnomne est d'autant plus remarquable que les zones d'influence sont distantes.

    10. La planification comme relations publiques.

    Certaines organisations vont rcuprer ce phnomne en faisant de la relation publique par

    leur aptitude planifier. La planification serait un simple outil de gesticulation destin

    suggrer l'objectivit.

    Au sens strict, un tel comportement peut tre justifi, mais au sens large ? Argent gaspill,

    distorsion des priorits dans et l'extrieur de l'organisation ?

  • M. Mohamed LOTFI 36

    Une telle dmarche peut tre prise au srieux, alors qu'elle ne devrait pas l'tre. Au vu de

    certaines dclarations, on passe son temps courir pour essayer de rattraper la ralit

    mergente.

    - le statu quo est considr comme une donne: plus de mme chose

    - les exercices de planification triviale font l'objet d'une large publicit

    - la planification triviale est squentielle, clate et phmre.

    - la planification triviale est utilise par des conservateurs.

    (BENVENISTE 1972)

    La planification est ou politique ou dcorative (COHEN 1977). La planification dcorative

    (RP) peut devenir en outre politique.

    Ce faisant la planification devient un moyen de perdre le contrle et ce sur le plan interne et

    externe.

    Le systme inanim appel planification ligote tout le monde et finit donc par contrler tout le

    monde.

  • M. Mohamed LOTFI 37

    I. Principes gnraux :

    A : Schma gnral :

    SITUATION FIN DE

    PERIODE PRECEDENTE

    BILAN ET ANNEXES

    PREVISIONS DACTIVITE (Le budget des ventes et autres

    outils)

    INVESTISSEMENTS

    DESINVESTISSEMENTS Capacit adapte

    aux besoins conomiques ?

    FINANCEMENTS non

    DEGAGEMENTS

    oui

    Budget de Budget Budgets Autres budgets

    production des approvisionnements autres charges (TVA,...)

    TABLEAU RECAPITULATIF DES ENCAISSEMENTS-DECAISSEMENTS

    BUDGET DE TRESORERIE

    Encaissements Dcaissements

    ETATS DE SYNTHESE PREVISIONNELS

    (Bilan, compte de rsultat, autres lments justificatifs)

  • M. Mohamed LOTFI 38

    B : Analyse critique du schma gnral:

    LE MYTHE DE LA PREVISION LES EFFETS DE LA TURBULENCE

    Lillusion de lquilibre La ralit de lquilibre prcaire

    Prvisions des ventes SITUATION RESULTANTE ET RESULTATS

    SITUATION RESULTANTE ET RESULTATS Prvisions des ventes

    LA REALITE DE LA DEMARCHE

    DES ETATS RESULTANTS CONSOLIDES PAR LA MEMOIRE DE LAPPRENTISSAGE ET DE SOLIDES JUSTIFICATIONS

    ACTIONS

    ACTIONS

    RETRO-ACTIONS

    RETRO-ACTIONS

    UNE BASE FORTIFIEE

    PAR DES PREVISIONS DE QUALITE

  • M. Mohamed LOTFI 39

    C : Pourquoi la gestion budgtaire reste-t-elle lgitime ?

    Des vertus organisationnelles et relationnelles.

    - il sagit dans un premier temps de positionner financirement la firme dans un contexte

    donn (tat de lenvironnement et moyens de la firme).

    - les outils de la prvision mettent en uvre des techniques bases sur lobservation et la

    relation avec des acteurs et des faits externes.

    - au plan interne la dmarche favorise une perception commune et partage des objectifs de la

    firme et de son contrle. La dmarche suppose lexistence dun systme de responsabilits

    partages.

    Des outils qui la rendent plus crdible.

    - ltablissement de prvisions prcises est un facteur de crdibilit vis vis de lensemble des

    fournisseurs de ressources de lentreprises (actionnaires, prteurs et fournisseurs).

    - les outils disponibles permettent de ritrer volont le processus de prvisions compte tenu

    de loccurrence ou de la prise en compte de nouvelles variables.

    - lanalyse des carts permet de procder une gestion par ajustements successifs de faon

    optimiser les emplois et les ressources.

  • M. Mohamed LOTFI 40

    II. Recommandations mthodologiques :

    1. Les principes de base :

    Concernant ltablissement du budget de trsorerie ;

    - la priode de prvision admise pour ltablissement du budget de trsorerie est dun an ou

    moins. Au del, toute prvision court terme peut savrer alatoire.

    - lintervalle unitaire de la priode est gnralement le mois. Il peut sagir, selon les besoins

    du trsorier de la quinzaine de jours, de la semaine voir mme dans certains cas du jour.

    - on inscrira tous les encaissements / dcaissements et uniquement les encaissements /

    dcaissements rsultant de lactivit planifie de la priode (ils comprennent, entre autres les

    chances des crances et des dettes provenant du bilan de fin de priode, et uniquement les

    oprations devant faire lobjet dun encaissement ou dun dcaissement (les charges et

    produits calculs seront notamment exclus).

    - dans le mme esprit, on peut considrer que les flux de trsorerie rsultant de faits

    exceptionnels, dans la mesure o ils nauront pu tre planifis sortent du cadre prvisionnel.

    - il est possible selon les besoins de ltude de distinguer les flux de trsorerie selon quils

    rsultent doprations relevant de lexploitation, ou du domaine hors exploitation (financier et

    autres).

    - les montants sont encaisss et dcaisss pour leur valeur toutes taxes comprises ; les

    oprations concernant la TVA (dductible ou collecte) sont inscrites dans un budget spcial

    de TVA. On rappellera que le montant de la TVA payer est gal la TVA collecte du mois

    moins la TVA dductible sur achats et investissements du mois. Ce montant est payable le 15

    du mois suivant.

    - les sommes encaissables ou dcaissables sont inscrites leur date probable dchance qui

    tient compte des dcalages lis aux dlais de rglement prvisibles des dettes et des crances.

    Il conviendra dans la pratique de prvoir de la faon la plus fine possible ces dates.

    - les encours de crances et de dettes figurant au bilan de la priode prcdente seront reports

    si lchance est venue sur les encaissements et dcaissements de la priode budgtaire. De

    mme, les encaissements et dcaissements de la priode tudie ne venant pas chance sur

    le priode budgtaire seront reports sur les tats prvisionnels concernant la priode suivante.

    - la partie la plus fournie est gnralement celle des charges ; on peut retrouver

    approximativement la mme densit de libells que pou le compte de rsultat. Ainsi on

    trouvera titre indicatif les encaissements et dcaissements suivants.

  • M. Mohamed LOTFI 41

    DECAISSEMENTS ENCAISSEMENTS

    Les dettes figurant au bilan de la priode

    prcdente et venant chance sur la

    priode budgtaire.

    Lensemble des charges externes dont le

    paiement vient choir.

    Les charges de personnel et charges

    sociales venant chance.

    Les autres charges dexploitation choir

    (sauf lments calculs).

    Les intrts financiers.

    Les acomptes dimpts sur les socits et le

    solde dIS.

    Les remboursements demprunts

    Le paiement des dividendes aux

    actionnaires.

    Les autres paiements rsultant dune

    diminution du passif

    Les paiements rsultant dune augmentation

    de lactif immobilis.

    Etc...

    Les crances figurant au bilan de la

    priode prcdente et venues chance

    sur la priode budgtaire.

    Lensemble des produits dont le

    paiement est venu chance.

    Les produits financiers.

    Les remboursements de prts consentis

    des tiers.

    Les produits de cession dlments

    dactif venus chance.

    Les nouveaux emprunts

    Les augmentations de capital

    Etc

    Concernant ltablissement des comptes et tats de synthse :

    - le bilan est le rsultat de la mise jour des diffrents comptes ayant fonctionn pendant la

    priode budgtaire y compris bien sr le solde de trsorerie prvisionnel.

    - il en est de mme pour le compte de rsultat qui devra en outre incorporer les charges et

    produits calculs pendant la priode.

    - la vrification de lexactitude de la dmarche peut se faire par la concordance du rsultat

    (bilan et compte de rsultat) avec la situation de trsorerie issue du budget de trsorerie.

    Se faisant la dmarche aura permis des prvisions portant sur lactivit, la rentabilit et

    la trsorerie de lentreprise.

  • M. Mohamed LOTFI 42

    2. Les tableaux :

    TABLEAU RECAPITULATIF ENCAISSEMENTS-DECAISSEMENTS

    LIBELLES

    01

    02

    03

    04

    05

    06

    REPORTS

    BILAN FIN

    DE PERIODE

    Encaissements :

    - provenant du bilan de la priode

    prcdente.

    - provenant des oprations de la

    priode budgtaire

    X1

    y1

    X2

    Y2

    X3

    Y3

    Y4

    Y5

    Y6

    Yr : libll

    TOTAL ENCAISSEMENTS (Ei) E1 E2 E3 E4 E5 E6

    Dcaissements : - provenant du bilan de la priode

    prcdente.

    - provenant des oprations de la

    priode budgtaire

    S1

    T1

    S2

    T2

    S3

    T3

    T4

    T5

    T6

    Tr : libll

    TOTAL DECAISSEMENTS D1 D2 D3 D4 D5 D6

    BUDGET GENERAL DE TRESORERIE

    LIBELLES 01 02 03 04 05 06

    Trsorerie initiale (Ti) T0 T1 T2 T3 T4 T5

    Encaissements (Ei) E1 E2 E3 E4 E5 E6

    Dcaissements (Di) D1 D2 D3 D4 D5 D6

    Trsorerie finale (Tf) T1 T2 T3 T4 T5 T6

  • M. Mohamed LOTFI 43

    III. Etude de cas dapplication: CAS BRICOLO

    La socit Bricolo exploite un magasin de matriel de bricolage dans la banlieue de

    Strasbourg. Fin 1996, en raison dune conjoncture gnrale plutt morose, la direction de la socit prvoit une stabilisation du chiffre daffaires, sur les deux prochaines annes, au niveau de 72 000 000 DHS. Sa rpartition mensuelle devrait tre conforme

    celle des annes prcdentes et est donne par le tableau de coefficients ci-dessous :

    Janvier

    Fvrier

    Mars

    0,92

    0,96

    0,98

    Avril

    Mai

    Juin

    1,03

    1,08

    1,10

    Juillet

    Aot

    Septembr

    e

    0,95

    0,80

    1,03

    Octobre

    Novembr

    e

    Dcembr

    e

    1,10

    1,03

    1,02

    Le compte produits et de charges tabli en dcembre 1996 donne la structure des

    charges qui devrait rester valable pour lensemble de lexercice 1997 en dehors des modifications suivantes : augmentation de 4% des charges de personnel mensuelles au

    1 janvier et augmentation des frais gnraux de 8% au 1 juillet.

    Produits et charges dexploitation mois indice 100 1996 (en milliers de dirhams)

    Chiffre daffaires HT Cot dachat des marchandises vendues Charges de personnel (fixes)

    Frais gnraux (fixes)

    Publicit (fixes)

    Amortissements

    6 000

    4 200

    1 080

    300

    150

    200

    La TVA (20%) sapplique lensemble des ventes et des achats. Elle concerne en outre la publicit et la moiti des frais gnraux.

    Les fournisseurs de marchandises sont rgls pour 1/3 30 jours fin de mois et pour 2/3

    60 jours fin de mois. Les autres fournisseurs sont rgls comptant.

    Les achats sont livrs le mois M en fonction des prvisions de consommation du mois

    M+2. Le stock au 31/12/96 reprsente approximativement la consommation des deux

    mois venir. Sagissant de ventes au dtail, tous les clients rglent comptant. Les charges sociales se montent 35% des salaires bruts et les cotisations salariales

    15%. Lensemble est rgl le 15 du mois suivant le paiement du salaire net qui a lieu en fin de mois.

    Aucun investissement nest prvu sur lanne 1997. Informations complmentaires sur le bilan au 31/12/96/ :

    - les charges sociales payer en janvier 1997 slvent 400 K DH ; - la dette dimpt sur les socits est de 100 KDH (acomptes dduits de 80 KDH) ; - la TVA dcaisser en janvier slve ? . Le fonds de roulement net global comprend les lments suivants (en KDH) :

    - capitaux propres : 4 500

    - dettes de financement : 879 (emprunt contract dbut janvier 1994 et

    remboursable en 10 annuits constantes, fin dcembre de

    chaque anne, au taux de 12%)

    - immobilisations nettes : 6 000

    Travail faire

    Prsenter le budget de trsorerie pour lanne 1997.

  • M. Mohamed LOTFI 44

    Vous proposerez une ventuelle utilisation du volant de trsorerie que vous estimez

    excdentaire par rapport aux besoins lis lactivit normale de lentreprise.

    Chapitre III :LES BUDGETS INTERMEDIAIRES

    1. PREALABLE : DE LA STRATEGIE AU PROGRAMMES ET PLANS

    Le plan stratgique doit faire lobjet dune formalisation minimale (plan de dveloppement ou

    plan moyen terme. Il sagit des orientations fondamentales de lentreprise assorties des

    allocations de ressources qui sont ncessaires latteinte des objectifs.

    Le plan retient un ensemble dhypothses de travail qui sous tendent les valuations tant

    quantitatives que qualitatives :

    - hypothses sur les domaines dactivits stratgiques et leurs volutions ;

    - tendances dvolution des chiffres daffaires ;

    - possibilits et perspectives de dveloppement et opportunits saisir ou menaces

    externes ;

    - le point sur ltat de lentreprise et les comptences nouvelles acqurir.

    Le plan rcapitule les objectifs qualitatifs et quantitatifs en les rpartissant par centres de

    responsabilits et par activits.

    Il permet enfin de prciser laxe de dveloppement retenu (expansion par dveloppement des

    produits marchs ou diversification vers de nouveaux mtiers.

    Ce faisant le plan stratgique est dclin en plans oprationnels et fonctionnels:

    PLAN MARKETING PLAN DE PRODUCTION

    PLAN STRATEGIQUE

    DECISIONS ORGANISATIONNELLES

    PLAN FINANCIER PLAN RESSOURCES HUMAINES

  • M. Mohamed LOTFI 45

  • M. Mohamed LOTFI 46

    2. LE PLAN MARKETING

    LA JUSTIFICATION A PRIORI

    Il analyse les tendances passes, actuelles et venir des clientles de lentreprise

    (intermdiaires commerciaux et logistiques, et consommateurs finals.

    Les principales volutions concernent les habitudes dachat, les besoins et attentes non

    couvertes par loffre actuelle, la reprsentation des diffrents segments.

    Le point est aussi fait sur les grandes volutions socio dmographiques, style de vie, nouvelles

    technologies et le positionnement commercial (actuel et prvisionnel des concurrents).

    LE CONTENU DU PLAN

    POLITIQUE DU PRODUIT TARIFICATION

    SERVICES PROCESS PRIX

    OFFRE COMMERCIALE

    Prvision des ventes et marchs

    Marketing Mix

    CHOIX DE DISTRIBUTION COMMUNICATION

    MISE EN MARCHE INFORMATION

    Le plan sattachera dfinir clairement dans le temps et lespace la rpartiton des efforts

    montaires et non montaires entre les diffrentes variables dactions et les acteurs de terrain.

    Ce travail est tabli en interdpendance avec la dmarche prvsionnelle portant sur les

    marchs et les capacits.

    3. LE PLAN PRODUCTION

    LA JUSTIFICATION A PRIORI

    Il est bien sr la plupart du temps contraint par les capacits dabsorption du march et les

    moyens technologiques et financiers existant et planifis dans le cadre du plan de

    dveloppement. Il dcrit de faon dtaille lensemble des contraintes technologiques et

    techniques associes au dmarches dexpansion et de diversification.

    Dans la plupart des cas il peut nanmoins apparatre comme une contrainte pour les autres

    plans, en termes de savoir faire, de capacit et de faisabilit financire notamment.

  • M. Mohamed LOTFI 47

    LE CONTENU DU PLAN

    LES MOYENS DE LES RYTHMES DE

    PRODUCTION PRODUCTION

    (technologiques et humains) ordonnancement, lancement

    ORGANISATION DE LA

    PRODUCTION

    LES COUTS DE PRODUCTION

    Gains de productivit LA QUALITE DE LA

    Comptitivit, conomies PRODUCTION

    dapprentissage, rendements Normalisation Dtection des cots cachs Certification

    Le plan doit proposer des niveaux de production qui soient compatibles avec les objectifs

    dfinis de faon verticale et les contraintes et objectifs existant aux diffrents niveaux

    fonctionnels.

    Le plan de production se veut dynamique au sens ou il concerne des choix dinvestissements

    (capacit, modernit et dveloppement recherche de processus. Il envisage galement les

    choix dinternalisatione et dexternalisation envisageables en harmonie avec le contenu

    volumique et montaire du plan stratgique retenu.

    4. LE PLAN RESSOURCES HUMAINES

    LA JUSTIFICATION A PRIORI

    Le plan ressources humaines dcoule en partie des ncessits de production et dcoulement

    des produits. Il est troitement li aux rythmes commerciaux et aux choix dinvestissements

    stratgiques.

    LE CONTENU DU PLAN

    LA GESTION DES LA GESTION DES

    EFFECTIFS REMUNERATIONS

    Approche quantitative et

    qualitative

    ORGANISATION

    RESSOURCES HUMAINES

    LA GESTION DES LANIMATION ET COMPETENCES LOPTIMISATION DES RESSOURCES

  • M. Mohamed LOTFI 48

    HUMAINES

    Le personnel constitue le vritable point critique dans la mise en place dune stratgie. La

    qualit des personnes est leur degr de mobilisation autour de laxe retenu est le rl facteur

    de comptitivit et davantage concurrentiel de la firme. On notera en outre que si les

    comportements attendus doivent tre pro actif par rapport la stratgie retenue, ils peuvent

    tre restricitifs et dfensifs (expression dun conflit latent dans lentreprise).

    5. LE PLAN FINANCIER

    LA JUSTIFICATION A PRIORI

    Le plan financier est le point de dpart de laction stratgique (chiffrage des objectifs

    conomiques) mais aussi laboutissement des dcisions prises dans chaque domaine

    fonctionnel et au plan gnral. Il constitue une analyse de la faisabilit finale du plan de

    dveloppement et doit traduire dans le chiffrage et la rpartition des moyens les choix

    stratgiques et les ressources disponibles a priori.

    LE CONTENU DU PLAN

    PREVISIONS DE COURT PREVISIONS DE LONG

    TERME TERME

    Activit, rentabilit, Investissements

    Trsorerie financements, ROI

    LES DECISIONS FINANCIERES

    ADMINISTRATION DES CONTROLE DES

    EMPLOIS ET RESSOURCES PERFORMANCES ET

    Recherche doptimisation en DES LOIS NATURELLES temps rel et continu. DEQUILIBRE

    Le plan financier est la synthse montarise du plan stratgique. Il en constitue galement le

    suivi et le point de dpart de lapprobation du calcul conomique et des savoir faire de gestion

    qui avaient t mis en uvre dans les phases antrieures de la dmarche stratgique.

  • M. Mohamed LOTFI 49

    I. LA GESTION DES VENTES : PREVISIONS BUDGETAIRES

    La prvision des ventes est le plus souvent la premire tape de llaboration des budgets. Elle

    tmoigne naturellement de l rfrence aux marchs et de leurs capacits dabsorption de

    loffre de lentreprise. La prvision des volumes permet de fixer les capacits de production

    de lentreprise ainsi que les cots, la prvision des valeurs dtermine le niveau des ressources

    et la prvision des chances lordonnancement de la production, ainsi que les niveaux

    ventuels de trsorerie et donc en grande partie lquilibre financier.

    La prvision budgtaire, bien que sinscrivant dans un horizon gnralement de court terme (6

    12 mois) doit tre cohrente avec la stratgie gnrale et commerciale de lentreprise ainsi

    bien sr que les plans marketing qui en rsultent.

    Les outils permettant de construire le budget des ventes font lobjet dun enseignement

    spcifique au sein du module. Un cours de 9 heures sera consacr la prvision des ventes.

    A Le principe :

    La prvision des ventes consiste dterminer les ventes futures :

    - en quantits

    - en valeur

    - en parts de march

    - en chances

    en tenant compte

    - des tendances et des contraintes imposes lentreprise (facteurs exognes)

    - des dcisions de politique gnrale de lentreprise

    Les prvisions des ventes sont ncessaires la fois pour le court et le long terme

    - long terme, elles permettent denvisager les investissements et leur financement ;

    - court terme, elles permettent dtablir des programmes de production et

    dapprovisionnements et le budget de trsorerie.

  • M. Mohamed LOTFI 50

    B La base des prvisions :

    Il convient de procder une recherche dindices pouvant caractriser lvolution des ventes.

    On envisagera ensuite un certain nombre de recoupements des rsultats de faon construire

    un systme dhypothses convergentes et prudentes.

    1/ Lanalyse des informations passes : la rfrence au temps.

    Une telle analyse permet de dgager des tendances pour les produits vendus antrieurement.

    Ces tendances sont utilisables pour faire des extrapolations en supposant quelles se

    maintiennent dans lavenir. Elles peuvent en outre permettre de reconstituer des cycles de vie

    futurs partir de lanalyse de produits historiques similaires.

    On pourra en outre travers la veille historique reporter sur lentreprise des expriences

    similaires (internes ou externes - veille conomique -).

    2/ Lanalyse dinformations actuelles

    Des informations sur le march :

    - tudes de marchs

    - questionnement des vendeurs et des intermdiaires externes de lentreprise

    - suivi de pannels

    Des informations conomiques (divers coefficients dlasticit) peuvent complter

    cette approche.

    Des informations sur les choix de lentreprise :

    Lentreprise cherche inflchir par ses actions ltat de lenvironnement

    - cration de produits nouveaux et actions de portefeuille

    - politique de prix et actions sur les cots et marges

    - politique de communication et stratgie de lancement - dveloppement

    Des hypothses en terme de capacits : analyse et expos dobjectifs de capacits

    - modlisation des niveaux et des rythmes de production

    - modlisation et ordonnancement des sries mises en fabrication

    - calculs des cots rsultants

    3/ Lanalyse dinformations spatiales

    La rfrence au secteur et au march

    La rfrence aux concurrents

  • M. Mohamed LOTFI 51

    La rfrence aux autres espaces de lentreprise

    C La budgtisation des ventes :

    Le budget des ventes prsente gnralement une ventilation des objectifs et effets des

    politiques qui permet de prparer le contrle defficience des moyens et dcisions mises en

    uvre :

    Diffrentes formes de ventilations peuvent tre envisages : elles seront fonction des objectifs

    du contrle, des capacits danalyse des dcideurs et des facteurs susceptibles dinfluer sur le

    niveau des ventes.

    Variation du CA (X) = Variation prix (P)+ variation quantits (Q)

    Q = variation de la demande globale (D) + variation de l'offre de l'entreprise (O)

    P = variation de l'indice des prix (I) + volution des prix du march (M) + volution de la

    tarification

    de l'entreprise (T)

    On en dduit: X= D + O + I + M + T

    Nous observons donc que le CA de l'entreprise, dans ce cas simple, dpend de facteurs

    exognes (I et M) de facteurs endognes (T et O) et d'un facteur mixte dans la mesure o les

    parts de march de l'entreprise et sa tarification peuvent l'influencer (D).

    De la finesse relative de l'analyse et de la part relative de chacun des facteurs explicatifs

    dpendront les prconisations stratgiques ventuelles et les ventuelles recherches ou

    consolidations de positionnement.

    Ainsi par exemple, une entreprise qui verrait son offre stable avec une tarification stable o

    la baisse, une variation de la demande globale favorable et une volution des prix du march

    la hausse risque-t-elle de gcher un potentiel de marge prcieux et/ou de se positionner (sans

    forcement le souhaiter) vers le bas de gamme.

    Aujourd'hui, la plupart des entreprises ont une activit qui peut se rpartir sur plusieurs

    produits, plusieurs marchs et clients, divers modes de commercialisation (vendeurs, canaux

    et circuits de distribution). L'analyse du CA peut donc faire l'objet d'une dcomposition fine

    des conditions dans lesquelles l'entreprise ralise son offre, rejoignant dans ce sens le contrle

  • M. Mohamed LOTFI 52

    de gestion. Des carts sur prix, sur volumes et sur composition du chiffre d'affaires peuvent ce

    faisant tre mis en vidence selon les produits, les marchs, les vendeurs et les circuits et

    canaux. Ainsi, selon les besoins de l'analyse, un diagnostic de l'activit, de l'efficacit interne

    et de la rentabilit conomique peut-il tre men bien.

    D Les techniques de prvision : les approches quantitatives

    Il sagira ici de prsenter rapidement les diffrentes techniques et mthodes quantitatives de

    prvision des ventes. Ces techniques et procds dajustement peuvent tre graphiques,

    mcaniques ou analytiques.

    1 Ajustement mcanique : la mthode des moyennes mobiles

    Cette mthode permet de corriger les phnomnes accidentels en assurant un lissage des

    informations observes. Ce faisant il sagit de substituer aux valeurs observes des valeurs

    ajustes compte tenu de coefficients choisis par les statisticiens.

    Exemple :

    Soit le chiffre daffaires dune entreprise donn de faon trimestrielle:

    ANNEES Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4

    1

    2

    3

    4

    1000

    1050

    1100

    1250

    1200

    1350

    1450

    1650

    1400

    1500

    1700

    1850

    1150

    1300

    1400

    1550

    Tableau des valeurs ajustes :

    ANNEES Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4

    1

    2

    3

    4

    1250

    1362.50

    1518.75

    1281.25

    1400

    1556.25

    1194 (1)

    1306.25

    1431.25

    1219

    1325

    14754

    (1) 1194 = [ (1000) + (1200) + (1400) + 1150 + (1050) ]

    Les limites de cette mthode :

    - elle limine les informations de dbut et de fin de priode

  • M. Mohamed LOTFI 53

    - elle ne donne pas une droite dquation connue qui peut permettre des prvisions

    faciles.

    2/ Ajustement analytique : la mthode des moindres carrs :

    Principe : recherche des paramtres de la fonction y = f (x) qui rende la plus faible possible la

    somme des carrs des distances entre la valeur observe Yi et la valeur ajuste Yi.

    Il est possible de prsenter les diffrentes mthodes en rfrence aux cycles habituels des

    produit, secteurs et firmes.

    Phase 1 : LANCEMENT Fonction exponentielle

    Phase 2 : CROISSANCE Fonction linaire puis logarithmique

    Phase 3 : MATURITE Fonction constante

    Phase 4 : DECLIN Fonction dcroissante

    2- Ajustement par une droite y = ax + b

    On dmontre a = (Xi mXi) (Yi mYi) / (Xi mXi)

    Et b = mYi amYi

    Dans la mesure o les valeurs de X et Y sont des nombres dcimaux arrondis, on pourra

    utiliser la formulation suivante : a = Cov (X,Y) / V(X)

    Avec Cov (X,Y) = XiYi n m(Xi) m(Yi)

    V(X) = Xi- n m(Xi)

    Exemple :

    Soit le chiffre daffaires dune entreprise donn de faon temporelle:

    TEMPS(Xi) 1 2 3 4 5

    CA (Yi) 7 10 15 18 23

    On calcule CA (7) = 24.2 et CA (8) = 27.6

    3- Ajustement par une fonction exponentielle : y = B . A puissance X

    On est ramen au problme suivant dans la mesure ou il est possible dcrire : Log(y) =

    Log(B) + x Log (A)

  • M. Mohamed LOTFI 54

    4- Ajustement par une fonction puissance : y = B . x puissance A

    Dans ce cas on peut crire : Log (y) = Log(B) + A log (X)

    3 Les sries chronologiques :

    Une srie chronologique est une srie statistique reprsentant lvolution dune variable

    conomique en fonction du temps.

    Les composantes dune srie chronologique sont au nombre de quatre :

    - la tendance long terme ou trend (note T) : la tendance du phnomne est exprime sur

    le long terme.

    - le mouvement cyclique (not C) : il exprime les fluctuations lies la succession des

    phases des cycles conomiques ou conjoncture.

    - les variations saisonnires (notes S) : se sont des fluctuations priodiques qui se

    superposent au mouvement cyclique et aux causes multiples (phnomnes socioculturels,

    climatiques,). Il convient de calculer des coefficients saisonniers.

    - les variations rsiduelles ou accidentelles (notes E) : variations de faible amplitude et

    imprvisibles (grves,).

    Ces composantes peuvent tre organises selon deux modles :

    - modle additif Y = C + S + E : dans ce cas on considre que les diffrentes composantes

    sont indpendantes ;

    - modle multiplicatif : Y = C (1+S) (1+E) : dans ce cas, les diffrents mouvements sont

    considrs comme tant proportionnels.

    Le modle multiplicatif se ramne au prcdent par une transformation logarithmique.

    Mthode de calcul des coefficients saisonniers :

    Nous ne prsenterons ici que la mthode la plus utilise ; celle des rapports au trend.

    - dterminer la droite des moindres carrs qui ajuste la srie chronologique ;

    - calculer les valeurs ajustes y, grce lquation prcdente ;

    - faire le rapport entre y et y pour chaque observation ;

    - prendre, pour chaque priode (mois ou trimestre), le rapport moyen qui sera considr

    comme le coefficient saisonnier de la priode.

  • M. Mohamed LOTFI 55

    Exemple :

    Soit le chiffre daffaires dune entreprise donn de faon trimestrielle:

    ANNEES Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4

    1

    2

    3

    4

    1000

    1050

    1100

    1250

    1200

    1350

    1450

    1650

    1400

    1500

    1700

    1850

    1150

    1300

    1400

    1550

    Equation de la droite des moindres carrs : y = 35.5882 x + 1066.25

    Valeurs ajustes par la droite :

    ANNEES Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4

    1

    2

    3

    4

    1101.84

    1244.19

    1386.54

    1528.90

    1173.43

    1279.78

    1422.13

    1564.49

    1173.01

    1315.37

    1457.72

    1600.07

    1208.60

    1350.96

    1493.31

    1635.66

    Tableau des rapports au trend :

    ANNEES Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4

    1

    2

    3

    4

    0.9076

    0.8439

    0.7933

    0.8176

    1.0550

    1.0549

    1.0196

    1.0547

    1.1935

    1.1404

    1.1662

    1.1562

    0.9515

    0.9623

    0.9375

    0.9476

    Coefficients

    saisonniers bruts

    0.84 1.05 1.16 0.95

    Prvision des ventes :

    Il sagit de connatre les ventes des quatre trimestres de lanne 5 sous rserve de deux

    hypothses:

    La tendance gnrale reste identique ;

    Les coefficients saisonniers sont calculs de faon correcte.

  • M. Mohamed LOTFI 56

    ANNEES Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4

    5 1403.85 (1) 1792.18 2021.22 1689.11

    (1) Y(17) =( 35.5882 x 17 + 1066.25) x 0.84

    On remarquera que cette mthode a pour principal inconvnient quelle donne la mme

    importance aux observations, indpendamment de leur anciennet. Il y a l un risque non

    ngligeable derreur dans un environnement turbulent.

    4 Le lissage exponentiel :

    Les observations auront ici un poids dcroissant en fonction de leur anciennet. Pour une

    priode donne t, la prvision des ventes est calcule selon la formule suivante :

    Yt = y t-1 + (1-) Yt-1

    Avec : Yt : prvision de la priode t ;

    y t-1 : observation de la priode prcdente

    Y t-1 : prvision de la priode prcdente

    : coefficient de pondration compris entre 0 et 1

    Plus le coefficient est lev, plus vite les informations passes vont perdre de leur

    importance.

    Exemple :

    Soit la srie (1,570) (2,550) (3,560) (4,570) (5,560) (6,565) et un coefficient = 0.8

    On obtient une prvision pour la priode 7 : Y7 = 564.31

    E Le budget des ventes : lapproche oprationnelle

    Le passage de la prvision celui de la budgtisation est rendu complexe par trois facteurs

    principaux :

    Lapport des dmarches qualitatives et marketing aux prvisions quantitatives

  • M. Mohamed LOTFI 57

    La ncessaire rpartition des rsultats agrgs

    Limpact des actions commerciales de lentreprise et des ractions et actions des

    concurrents.

    II. LES PROGRAMMES DE PRODUCTION

    Le budget de production a pour but ltude de la mise en uvre de tous les moyens

    matriels, mthodes et procds, existants ou crer afin dassurer le potentiel de fabrication

    ncessaire pour la ralisation dans les dlais impartis des objectifs fixs par le budget des

    ventes .

    A : Gnralits :

    1/ Prvision de la production : tablissement dun programme de production

    Il doit y avoir ajustement et cohrence entre production et ventes. Le budget de production

    sera se faisant un compromis entre les diverses contraintes auxquelles se heurte lentreprise.

    - contraintes de march : concurrence, force de vente, circuits et canaux, consommateurs ;

    - contraintes de production :

    moyens matriels de production (se reporter aux dcisions dinvestissements)

    matires pour lesquelles lentreprise est tributaire de marchs

    main duvre (aspects quantitatifs et qualitatifs)

    Lun de ses lments peut constituer un goulot dtranglement ou un facteurs de non qualit et

    de criticit de loffre de lentreprise. Un seul goulot peut gripper lensemble avec des effets

    forts sur la relation de lentreprise ses marchs (rupture de stock par exemple)

    Lorganisation de la production constitue un problme complexe faisant intervenir des

    techniques de programmation varies (recherche oprationnelle).

  • M. Mohamed LOTFI 58

    2/ La budgtisation de la production : les cots prtablis

    Il sagit de cots valus a priori pour faciliter certains traitements analytiques ou pour

    permettre le contrle de gestion par lanalyse des carts.

    Il sagit dtablir pour une activit normale de lentreprise des cots prvisionnels considrs

    comme normaux en vue de calculer par la suite dventuels carts entre les cots constats et

    prtablis.

    Les cots prtablis permettent une valuation rapide de la production obtenue.

    Les mthodes dvaluation des cots prtablis sont diverses :