tchaikovsky dvoŘÁk1880s (tchaikovsky’s op.50 dates from 1881/1882, dvořák’s op.65 from...

12
LAHAV SHANI RENAUD CAPUÇON KIAN SOLTANI 2018 DVOŘÁK PIANO TRIO NO.3 TCHAIKOVSKY PIANO TRIO OP.50

Upload: others

Post on 24-Jan-2021

5 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

L A H A V S H A N I R E N A U D C A P U Ç O N K I A N S O L T A N I

2018

DVOŘÁKP I A N O T R I O N O . 3

TCHAIKOVSKYP I A N O T R I O O P . 5 0

Page 2: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

Lahav Shani piano

Renaud Capuçon violin, violon

Kian Soltani cello, violoncelle

Kian Soltani appears courtesy of Deutsche Grammophon GmbH

Pyotr Ilyich Tchaikovsky 1840–1893

Piano Trio Op.50 in A minor · la mineur · a-Moll

1. Pezzo elegiaco. Moderato assai – Allegro giusto 17:27

2. Tema con variazioni 22:36

Antonín Dvořák 1841–1904

Piano Trio No.3 Op.65 in F minor · fa mineur · f-Moll

3. I. Allegro ma non troppo (F minor) 12:55

4. II. Allegretto grazioso (C-sharp minor) 6:27

5. III. Poco adagio (A-flat major) 9:33

6. IV. Finale: Allegro con brio (F minor) 9:27

Total timing: 78:27

Page 3: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

Ce programme présente deux œuvres majeures du répertoire de musique de chambre : l’une d’Anton Dvořák et l’autre de Piotr Ilyitch Tchaïkovski. Les deux compositeurs sont contemporains, nés à un an d’écart, Dvořák en 1841 et Tchaïkovski en 1840. Dans les années 1880, (1883 pour le Trio op. 65 de Dvořák et 1881/1882 pour le Trio op. 50 de Tchaïkovski), leur réputation n’est pas fondée sur la musique de chambre, mais sur les opéras et ballets pour Tchaïkovski (Le Lac des Cygnes et Eugène Onéguine) et sur l’influence de la musique slave pour Dvořák (Duos moraves et Danses slaves). Ces trios ont alors une saveur unique et témoignent d’orientations respectivement nouvelles qui marquent un point d’ancrage dans leur style.

This recording features two major works of the chamber repertoire – one by Antonín Dvořák, the other by Pyotr Ilyich Tchaikovsky. The two composers were contemporaries, born just a year apart: Tchaikovsky in 1840 and Dvořák in 1841. In the 1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music – Tchaikovsky’s reputation was based on his opera and ballet scores (works such as Eugene Onegin and Swan Lake), while Dvořák had made his name with works influenced by Slavonic folk music (the Moravian Duets and Slavonic Dances). Each of these two piano trios therefore has its own unique character, and both works signal new directions in the style of their respective composers.

Dieses Album vereint zwei Hauptwerke des Kammermusikrepertoires: Eines stammt von Antonín Dvořák, das andere von Pjotr Iljitsch Tschaikowsky. Die beiden Komponisten sind Zeitgenossen, ihre Geburtstage liegen nur ein Jahr auseinander, Dvořák wurde 1841 geboren und Tschaikowsky 1840. In den 1880er-Jahren (1883 entstand das Trio op. 65 von Dvořák, 1881/1882 das Trio op. 50 von Tschaikowsky) beruhte ihr Ruhm nicht auf der Kammermusik, sondern bei Tschaikowsky auf Oper und Ballett (Der Schwanensee und Eugen Onegin) und bei Dvořák auf dem Einfluss der slawischen Musik (Mährische Duette und Slawische Tänze). Die beiden Trios haben einen besonderen Reiz, zeugen jedes von einer neuen Ausrichtung und bilden Marksteine in der Entwicklung dieser beiden Komponisten.

Page 4: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

En mars 1881, Piotr Ilyitch Tchaïkovski apprend le décès de son ami le pianiste et chef d’orchestre Nikolaï Rubinstein, mort à Paris des suites d’une tuberculose à seulement quarante-cinq ans. Nikolaï Rubinstein avait fondé le Conservatoire de Moscou en 1866 et invité Tchaïkovski, jeune musicien de Saint-Pétersbourg de cinq ans son cadet, à y enseigner l’harmonie et la théorie musicale. Au-delà de la musique, les deux hommes étaient restés très proches. Les obsèques ont lieu en l’église orthodoxe de la rue Daru à Paris. Assister à cette cérémonie et voir son ami dans le cercueil marque Tchaïkovski à tout jamais. Il décide alors de composer une œuvre à sa mémoire : son Trio pour piano et cordes en la mineur, sous-titré « À la mémoire d’un grand artiste ». Quelques mois après cette tragédie, il entreprend la composition de ce trio alors qu’il séjourne à Rome durant l’hiver, entre décembre 1881 et janvier 1882. L’œuvre est créée à Moscou en mars 1882, à l’occasion du premier anniversaire de la mort de Rubinstein.

Il s’agit de la seule œuvre de Tchaïkovski écrite pour cette formation. Pourtant, sa mécène, la veuve russe Nadejda von Meck, lui avait régulièrement demandé un trio pour piano, violon et violoncelle. Elle y pensait pour un jeune pianiste de dix-sept ans : Claude Debussy, qu’elle engage régulièrement dès 1879 pour jouer chez elle en Russie. De nombreux échanges nous montrent que Tchaïkovski lui fait même part de son aversion pour la formation du trio, en général. En octobre 1880, il lui écrit : « Je ne supporte absolument pas la combinaison du piano avec un violon ou un violoncelle. Pour moi, les timbres différents de ces instruments se combattent. C’est pour moi une véritable torture que d’écouter un trio ou une sonate avec violon ou violoncelle. C’est pourquoi je serais bien incapable d’écrire pour cette formation une œuvre animé d’un vrai sentiment ». Et pourtant ! Avec ce Trio en la mineur op. 50, Tchaïkovski nous prouve bien évidemment l’inverse. Lui-même admet ce revirement avec humilité : « J’ai achevé mon trio. Maintenant qu’il est écrit, je puis dire avec certitude qu’elle n’est en tout cas pas mauvaise. Je crains seulement que, m’étant mis sur le tard à pratiquer un genre

nouveau de musique de chambre, et ayant écrit toute ma vie pour orchestre, j’aie pu mal adapter l’effectif choisi à ma musique. Bref, je me demande si ce n’est pas simplement de la musique symphonique arrangée, et non écrite pour trio » (lettre adressée en janvier 1882 à Mme von Meck). La forme de grande envergure, contient de nombreuses particularités, dont la construction en deux mouvements. Ses dimensions sont dignes d’une symphonie ! Le très imposant mouvement initial Pezzo elegiaco. Moderato assai marque d’emblée la mélancolie qui porte le deuil d’un homme, tout au long des trois thèmes présentés, à commencer par le premier, au violoncelle puis au violon. Le piano s’impose peu à peu pour conserver une présence aussi virtuose que touchante tout au long de la pièce. Le mouvement se poursuit tout en mouvement, justement... Tchaïkovski aime créer de fréquents changements de tempo mais aussi de tonalités, il s’adresse à nos sentiments les plus instinctifs. De la passion à l’excitation puis à la tragédie jusqu’à la coda qui s’assombrit et s’éteint.

Le second mouvement est un thème suivi de douze variations et d’une coda. Le thème, en mi majeur, est énoncé au piano seul. Si chacune des variations suivantes peut être perçue comme l’illustration des traits de personnalités et de plusieurs évènements de la vie de Nikolaï Rubinstein… voire certains moments intimes partagés avec Tchaïkovski, le compositeur raconte que sa musique n’en a aucunement l’intention. Certaines variations sont de caractère dansant (variations 1, 2, 6 – une valse, 10, comme une improvisation), d’autres sont plus rapides et enlevées (variations 3, 7 – presque militaires), plus passionnées et oniriques (variations 4, 5 et 9), plus sombres (variations 11 et 12 – final exalté et puissant), et plus austère (variation 8 – une fugue à trois voix). La coda, aussi perçue comme le troisième mouvement, est pleine de fougue. Ici encore, Tchaïkovski revient à une grande intensité en reprenant le splendide premier thème du début de la pièce, encore plus lent, plus profond, plus dur. La mort d’un être cher.

Trio avec piano en la mineur op. 50 de Tchaïkovski

Page 5: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

Trio avec piano en fa mineur op. 65 de Dvořák

Dès le milieu des années 1870, Dvořák est confronté à deux univers musicaux qui l’attirent : celui de sa Bohême natale (il compose ses Danses slaves en 1878 qui le font connaître à travers l’Europe), mais également celui de son ami Johannes Brahms qui le pousse à palier cet instinct naturel par plus de rigueur et d’austérité austro-allemandes. Tourner le dos à Prague pour séduire Vienne ? Son Trio en fa mineur laisse penser que Dvořák se conforme aux suggestions de Brahms. L’œuvre, en quatre mouvements, est composée en trois mois au début de l’année 1883 (avant toutefois de nombreuses modifications), alors que le compositeur vient de perdre sa mère. Indéniablement, le ton du trio est puissant et tragique. La création a lieu le le 27 octobre 1883, à Mladá Boleslav, en Bohême, avec le compositeur lui-même au piano, et la pièce est présentée pour la première fois à Prague le mois suivant.

L’énergique premier mouvement, Allegro ma non troppo, de forme sonate, est intense et sous tension. Il commence sur une nuance pianissimo à l’unisson aux cordes. Les instruments progressent presque indépendamment les uns des autres jusqu’à la puissante réexposition, au long développement et à la coda fortissimo qui semble brutale. L’instrumentation y est dense, presque symphonique. Le deuxième mouvement, Allegretto grazioso, est un intermezzo en forme de scherzo avec son trio central plus lyrique, plus détendu, plus populaire (la Bohême n’est jamais loin dans le cœur de Dvořák…). Le mouvement lent, Poco adagio, débute par une somptueuse mélodie au violoncelle. Accompagné par le piano, il est ensuite rejoint en canon par le violon dans une atmosphère tendre et mélancolique, qui peut renvoyer à la douleur du compositeur face aux drames familiaux qu’il a vécus. L’ Allegro con brio clôt l’œuvre comme elle a commencé : avec fougue et vivacité. Revenant style populaire dès le début, ce dernier mouvement débute avec une danse tchèque à trois temps aux contretemps typiques,

le furiant. Celle-ci est comme interrompue par des thèmes plus lents et calmes. La coda, est à l’image de cette instabilité passionnée, juxtaposant instants délicats et d’excitation...jusqu’à la reprise ultime du furiant dans une magnifique envolée.

Gabrielle Oliveira Guyon

Page 6: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

Tchaikovsky: Piano Trio in A minor op.50

In March 1881, Pyotr Ilyich Tchaikovsky learned that his friend Nikolai Rubinstein had died of tuberculosis in Paris at the age of only 45. Rubinstein, a pianist and conductor, had founded the Moscow Conservatory in 1866 and had recruited Tchaikovsky, five years his junior, from St Petersburg to teach harmony and music theory there. Above and beyond their professional connections, the two men had remained close over the years. Rubinstein’s funeral was held in the Russian Orthodox Church in the Rue Daru in Paris. Tchaikovsky attended the service and the sight of his friend lying in his coffin made a lasting impact on him. Having decided to write a work in his memory, he began composing a piano trio a few months later, during a visit to Rome in December 1881/January 1882. The private premiere of the Piano Trio in A minor, subtitled “To the Memory of a Great Artist”, took place in Moscow in March 1882, on the first anniversary of Rubinstein’s death.

This is the only piano trio Tchaikovsky wrote, despite the fact that he had received many requests to write such a piece from his patron, the Russian widow Nadezhda von Meck. The pianist she had in mind was the young Claude Debussy, who served a number of terms in her employment from the age of 17 onwards. We know from several of Tchaikovsky’s letters to Madame von Meck that he had an absolute aversion to the trio formation. In October 1880 he wrote to her, “I simply cannot bear the combination of piano and solo violin or cello. To my ear, the different timbres of these instruments sound as if they are battling one other. I find it genuine torture to listen to a trio or sonata with violin or cello … For this reason, I should find it impossible to write with true inspiration for such an ensemble.” The Trio in A minor op.50, however, proves the very opposite to be true. The composer himself humbly admitted his change of heart in a letter he sent her in January 1882: “I have finished my trio. Now that it is written, I can say with certainty that it has not turned out at all badly. My only fear is that, having waited so long to try my hand at this new kind

of chamber music, and having written for the orchestra all my life, I may have failed to adapt the chosen forces to my music. In short, I wonder if it is not simply an arrangement of orchestral music, rather than a work expressly conceived as a trio.” Tchaikovsky’s work has a number of unusual elements, including its two-movement structure, and its monumental dimensions, which are worthy of a symphony! A sense of grief pervades all three themes of the imposing opening movement (Pezzo elegiaco: Moderato assai), the first of which is introduced by the cello then taken up by the violin. The piano gradually establishes itself, thereafter retaining throughout the work a presence as virtuosic as it is moving. The rest of the Pezzo elegiaco is full of movement, as Tchaikovsky introduces frequent changes of both tempo and key, appealing to our most instinctive emotions. It shifts from passion to excitement, and then to tragedy, before the coda darkens and fades away.

The second movement consists of a set of twelve variations on an E major theme – initially stated by the piano – and a coda. Although some have seen the variations as recollections of Rubinstein’s personality traits, or of events in his life, including aspects of his friendship with Tchaikovsky, the composer later said this had not been his intention when writing the music. Some of the variations have a dance-like character (Nos.1, 2, 6 – a waltz – and the improvisatory No.10), while others are faster and more lighthearted (Nos.3 and 7, with an almost military feel), more intense and dreamlike (Nos. 4, 5 and 9), more sombre (Nos.11 and 12 – a powerful and uplifting finale), or more austere (No. 8 – a three-voiced fugue). The coda, sometimes considered as a movement in its own right, is full of spirit. The intensity builds again as Tchaikovsky reprises the trio’s haunting opening theme – now slower in pace, it has even greater profundity, and expresses an even greater sense of despair at the loss of a dearly loved friend.

Page 7: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

Dvořák: Piano Trio in F minor op.65

By the mid-1870s, Dvořák was experiencing the pull of two different musical worlds: that of his native Bohemia (it was in 1878 that he composed the Slavonic Dances, works that brought him Europe-wide fame), and that of his friend Brahms, who was encouraging him to temper his natural instinct for the former with a dose of Austro-German rigour and austerity – to turn his back on Prague in order to seduce Vienna? The Piano Trio in F minor suggests that Dvořák was convinced by Brahms’s argument. Cast in four movements, it was written in the early months of 1883 (although later underwent numerous revisions), shortly after the death of the composer’s mother, and is notably powerful and tragic in tone. The premiere took place in Mladá Boleslav on 27 October 1883, with the composer himself at the keyboard, and the work was first performed in Prague the following month.

The opening movement, a sonata-form Allegro ma non troppo, brims with energy and intensity. It begins with the violin and cello playing a pianissimo phrase in unison. As the movement progresses, the instruments play almost independently of one another until the powerful recapitulation, extended development section and the brutal-sounding fortissimo coda. The instrumentation is dense, almost symphonic in its richness. The second movement, Allegretto grazioso, is an intermezzo in scherzo form, its central trio more lyrical and relaxed, and more folk-like in inspiration (Bohemia was never far from the composer’s heart). The slow movement is marked Poco adagio and begins with a sumptuous melody for the cello, with piano accompaniment. The violin then joins the cello in canon, creating a gentle, melancholic atmosphere, perhaps a reflection of the grief the composer was experiencing at the time. With the Allegro con brio finale the work ends in the same spirit in which it began – full of fire and spirit. The movement reveals its folk-like character from the start, opening with a furiant – a Czech dance in triple metre with characteristic cross-rhythms. This is then interrupted by slower,

calmer themes. A sense of impassioned instability continues in the coda, as quiet passages are juxtaposed with more dramatic moments… until the music soars magnificently in a final reprise of the furiant.

Gabrielle Oliveira Guyon Translation: Susannah Howe

Page 8: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

Das Trio in a-Moll op. 50 von Tschaikowsky

Im März 1881 erfuhr Pjotr Iljitsch Tschaikowsky vom Tod seines Freundes, des Pianisten und Dirigenten Nikolai Rubinstein, der in Paris an den Folgen einer Tuberkulose im Alter von nur 45 Jahren gestorben war. Nikolaj Rubinstein hatte 1866 das Konservatorium in Moskau gegründet und Tschaikowsky, den fünf Jahre jüngeren Musiker aus Sankt Petersburg, berufen, dort Harmonielehre und Musiktheorie zu unterrichten. Auch über die Musik hinaus standen sich die beiden Männer nahe. Die Beisetzungsfeierlichkeiten fanden in der orthodoxen Kirche in der Rue Daru in Paris statt. Die Teilnahme an der Trauerfeier und der Anblick seines Freundes im Sarg prägten Tschaikowsky für den Rest seines Lebens. Er entschied, ein Werk zu seinem Andenken zu komponieren: das Trio für Klaviertrio in a-Moll mit dem Untertitel „À la mémoire d’un grand artiste“ (Zur Erinnerung an einen großen Künstler). Einige Monate nach diesem erschütternden Erlebnis schrieb Tschaikowsky das Trio während eines Aufenthalts in Rom in den Wintermonaten Dezember 1881 und Januar 1882. Im März 1882 wurde das Werk anlässlich des ersten Todestages von Rubinstein in Moskau uraufgeführt.

Es handelt sich um das einzige Werk Tschaikowskys für diese Besetzung, obwohl seine Mäzenin, die russische Witwe Nadeschda von Meck, ihn immer wieder um die Komposition eines Trios für Klavier, Violine und Cello gebeten hatte. Sie dachte dabei an einen jungen Pianisten von 17 Jahren: Claude Debussy, den sie seit 1879 immer wieder engagierte, für sie in Russland zu spielen. Aus zahlreichen Briefen geht hervor, dass Tschaikowsky ihr sogar von seiner Antipathie gegen diese Triobesetzung im Allgemeinen berichtete. Im Oktober 1880 schrieb er ihr: „Ich vertrage die Verbindung von Klavier, Geige und Cello nicht. Mir scheint, dass diese Klangfarben nicht miteinander harmonieren, und ich versichere Ihnen, dass es für mich eine Qual ist, ein Trio oder eine Sonate mit Geige und Cello zu hören. Deshalb könnte ich für diese Klangkombination keine von echtem Gefühl beseelte Komposition schreiben.“ Dabei bewies Tschaikowsky mit seinem Trio in

a-Moll op. 50 das genaue Gegenteil. Er selbst gestand diesen Sinneswandel bescheiden ein: „Ich habe mein Trio vollendet. Nun, da es geschrieben ist, kann ich mit Sicherheit sagen, dass es in jedem Fall nicht schlecht ist. Ich befürchte nur, da ich erst spät begonnen habe, für diese neue Kammermusikgattung zu komponieren, und da ich mein ganzes Leben für Orchester geschrieben habe, kann es sein, dass ich der Besetzung, die ich für meine Musik gewählt habe, nicht ganz gerecht geworden bin. Kurz, ich frage mich, ob es nicht einfach eine Bearbeitung sinfonischer Musik ist statt Musik, die für Trio geschrieben wurde“ (aus einem Brief an Frau von Meck vom Januar 1882). Dieses Werk mit seiner groß angelegten Form enthält zahlreiche Besonderheiten, zu denen auch die zweisätzige Anlage gehört. Die Dimensionen sind einer Sinfonie würdig! Melancholie kennzeichnet von Anfang an den imposanten ersten Satz Pezzo elegiaco. Moderato assai, die Trauer kommt in allen drei Themen zum Ausdruck, das erste wird vom Cello vorgestellt, dann übernimmt die Violine. Das Klavier setzt sich mehr und mehr durch und entwickelt während des gesamten Werks eine Präsenz, die ebenso virtuos wie anrührend ist. Der Satz bleibt in seinem Verlauf stets in Bewegung: Tschaikowsky liebte es, häufig Tempowechsel, aber auch Tonartwechsel vorzunehmen, die spontan die Gefühle des Zuhörers ansprechen. Leidenschaft entwickelt sich zur Erregtheit, dann zur Tragödie, bis zur Coda, die sich verdunkelt und erstirbt.

Der zweite Satz ist ein Variationssatz mit einem Thema, gefolgt von zwölf Variationen und einer Coda. Das Thema in E-Dur wird vom Klavier allein vorgestellt. Jede der Variationen könnte als Illustration der Persönlichkeitsmerkmale und verschiedener Begebenheiten im Leben Nikolaj Rubinsteins verstanden werden, vielleicht sogar gemeinsamer Erlebnisse mit Tschaikowsky, doch der Komponist betonte, dass er mit seiner Musik keinesfalls diese Intention verfolgte. Einige Variationen haben einen tänzerischen Charakter (die Variationen 1, 2, und 6 haben einen

Page 9: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

Walzertakt, die Variation 10 ist wie eine Improvisation), andere Variationen sind schneller und virtuoser (die Variationen 3 und 7 haben fast militärischen Charakter), leidenschaftlich und verträumt (Variationen 4, 5 und 9), dunkler (Variationen 11 und 12 – diese letzte Fuge ist überschwänglich und kraftvoll) und strenger (Variation 8 – eine Fuge mit drei Stimmen). Die Coda, die man auch als dritten Satz empfinden kann, ist mitreißend und schwungvoll. Auch hier gelangte Tschaikowsky zu großer Intensität, er griff das herrliche erste Thema vom Beginn des Werks auf, langsamer allerdings, tiefer, schwerer: ein Epitaph für einen engen Freund.

Page 10: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

Das Trio in f-Moll op. 65 von Dvořák

Seit Mitte der 1870er-Jahre wurde Dvořák mit zwei musikalischen Universen konfrontiert, die ihn anzogen: die Musik seiner Heimat Böhmen (er komponierte seine Slawischen Tänze, durch die er überall in Europa berühmt wurde, im Jahr 1878), aber auch die Musik seines Freundes Johannes Brahms, welche ihn veranlasste, sein natürliches Talent durch mehr Strenge und deutsch-österreichische Nüchternheit zu bändigen. Sollte er Prag den Rücken zuwenden, um Wien zu bezaubern? In seinem Trio in f-Moll scheint Dvořák den Anregungen Brahms’ zu folgen. Er komponierte das viersätzige Werk innerhalb von drei Monaten zu Beginn des Jahres 1883 (allerdings folgten später noch zahlreiche Änderungen), als der Komponist gerade seine Mutter verloren hatte. Unbestreitbar ist die Stimmung des Trios ernst und tragisch. Die Uraufführung fand am 27. Oktober 1883 im böhmischen Städtchen Mladá Boleslav statt, mit dem Komponisten selbst am Klavier, einen Monat später wurde das Trio in Prag aufgeführt.

Der energiegeladene erste Satz, Allegro ma non troppo, in Sonatenform ist von großer Intensität und Spannung. Er beginnt Pianissimo im Unisono der Streicher. In der folgenden Entwicklung agieren die Instrumente fast unabhängig voneinander bis zu der langen Durchführung, der kraftvollen Reprise und der Coda im Fortissimo von nahezu brutalem Charakter. Die Instrumentierung ist hier sehr dicht, fast sinfonisch. Der zweite Satz, Allegretto grazioso, ist ein Intermezzo in Form eines Scherzos mit einem ruhigeren, lyrischen und volkstümlichen Trio (Böhmen ist dem Herzen Dvořáks niemals fern…). Der langsame Satz, Poco adagio, beginnt mit einer bezaubernden Melodie im Cello. Zunächst wird es vom Klavier begleitet, dann setzt die Violine kanonisch ein. Sanft und melancholisch ist die Stimmung hier und verweist auf den Schmerz des Komponisten angesichts von Trauer und Verlust. Das Allegro con brio beschließt das Werk, wie es begonnen hat: leidenschaftlich und lebendig. Von Anfang an ist der Satz folkloristisch geprägt durch einen

böhmischen Volkstanz im Dreiertakt mit dem typischen Taktwechsel zwischen 2/4- und ¾-Takt, dem Furiant, der hier von verschiedenen langsameren und ruhigeren Themen unterbrochen wird. Auch die Coda ist geprägt von einem leidenschaftlichen Wechsel zwischen zarten und erregten Momenten… bis zum letzten Aufgreifen des Furiants in einer wunderbaren Steigerung.

Gabrielle Oliveira Guyon Übersetzung: Dorle Ellmers

Page 11: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based

Live from Aix Easter Festival, 5 April 2018

Conservatoire Darius Milhaud, Aix-en-Provence, France

Sound producer Nicolas Bartholomée

Sound engineer Florent Ollivier

Mixing and editing Nicolas Bartholomée / Little Tribeca

Photos: Caroline Doutre

Design: Restez vivants !

P & 2019 Parlophone Records Ltd,

a Warner Music Group Company

www.erato.com www.festivalpaques.com

All rights of the producer and of the owner of the

work reproduced reserved. Unauthorised copying

hiring lending public performance and broadcasting

of this record prohibited.

Page 12: TCHAIKOVSKY DVOŘÁK1880s (Tchaikovsky’s Op.50 dates from 1881/1882, Dvořák’s Op.65 from 1883), neither man was known for his chamber music Tchaikovsky’s reputation was based