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Centime-
. P U B L I C I T E Las Annonces ti Bédanes «ont n ç n t t directement aux Banaux du journal
et dans toutes les Aaeneea d* Franc* «t d* l'Etrangar Mardi 2 Octobre 1906
TERRIBLE EXPLOSION D'USINE A ROUBAIX LES FàlTSJMl JOUR
M. n»Uièree est arrivé à Mézin. sa ville natale, où il a été l'objet d'une réception enthousiaste.
On important débarquement de troupes américaines a eu lieu à Cuba.
En Russie, l 'insurrection n="-sar-ne se propage. — Les idées révolutionnaires tout de grands progrès dans l 'armée.
Un cambriolage d'une vingtaine de mille francs de bijoux a été commis aux « Mille fendules » à L i l l e . _ • _
A Roubaix, une chaudière a fait explosion a la filature de coton Etienne Motte. — Il S a cinq mor ts et beaucoup de blessés.
Effort nécessaire f i Y nouvelle et rude bataille se livre
en ce moment autour des caisses Je secours, entre, les militants ouvriers et les Compagnies, houillèie».
Partout, depuis trois mois, ou des élection* aux Conseils d'administration de ces cadjsses ont eu' lieu, les délé-'ues mineurs ont été élu-; contre les candidats de l'exploitant, malgré nue celui-ci ait mis en, couvre les moyens les plus arbitraires! pour faire échec à nos amis. -V Procomrt, un de ces agonis auxquels ou peut tout, commander a, par deux loi-;. /proclamé élus 1rs tommes de la Compagnie, qj.te le délégué, mineur distançait de deux cents \oix. Cet abus de pouvoir est resté impuni. N'Importe : la Compagnie avait ces qu'elle voulait : l'en la caisse de secours du délégué mineur est reniiso ù. la décision du Conseil d'E-tat, inn iniervi''nd!'a dans- plusieurs mois. On fuit ce qu'on peut.
11 fait beau voir les Compagnies mn-nouiviiïT pour empêcher nos amis ou d'èti-a-élus ou de so servir do leur mandat, ua toi du. 2 c-viit 1900» concernant la jKirttcif^tian des délégués a la sécurité des ouvriers ïnineurs aivx Caisses de secours prévoit un règlement d'administration publique, comme toutes les lois jqui se; respectent! Or, ce règlement est accroché au ministère des finances, et on attend sans doute la tin des élections pour le publier. Par deux fuis, M. Bar-thou, ministre des travaux publi< écrit à notre grand argentier pour lui signaler l'utilité qu'il y aurait à ce que ce décret fût mis en vigueur sans retard. M. Pcincaré a fait la sourde oreille, et c'est même ce qui m'a décidé à lui faire savoir que je- lui poserais à ia rentrée des Chambres un" question sur le retard .volontaire apporté à la publication -Je ce décret.
Les Compagnies sont-elles pour quelque chose dans le mutisme obstiné de .M. Poincaré, qui était leur avocat avant d'aller ;i la rue il- Rivoli î Je l'ignore. 'Mais nous avons te droil de .trouver étrange la coïncidence de ce retard avec le refus des exploitants et préside) Caisses de- secours de recevoir les coli
ns de délégués mineurs tant que ce décret n'aura pas paru.
Quoi qu'il en soit, tes choses ^:i sont là. D'un Côté les délégués1 à la sécurité, élus aux Caisses de secours, ne peuvent m cotiser ni exercer leur mandat; d'un autre côté, les Compagnies ricanent en voyant nos efforts impuissants à obtenir le décret qui doit complètes une loi déjà vieille 'le six mois, il y ,a bien un jugement d'un i nouil-ler qui dit qu'un décret d'adminisù publique ne peut suspendre l'effet d'une loi, mais ce jugement n'a eu d'autne objet que d'obliger les Compagnies à etter-cher un autre moyen de réussite. Ai-je •besoin de. Une qu'elles n'ont pas' été longtemps a le trouver? Ainsi, le juge de paix en question a validé l'élection d'un délégué mineur, et luèjci lui avant présenlé Kaccusé de réception île sa déclaration à la Compagnie dans laquelle il était candidat. Que fait-on aujourd'hui pour éviter d i nouvelle s validations '.' <<u ne répond plus que verbalement aux tet-1res recommandées des délégués, nii-Beuis. Lu employé de la Compagnie se présente et dii : « M. [c Directeur a reçu ^'olre lettre. Bonsoir ! » Et il s'en va .
.Voila dans quelles conditions la lutte •e pr, s inte. Ui : bien, cela doit sttmuîi r notre zèle, el iWiter 1. s ouvriers mi-peurs a fane leur devoir. Depuis onze ans que les Caisses de secours sont entre tes mains des Compagnies.eUes n'ont donne_qu un faible résultat. On s'est •nootré pareunonleu* et prodigue tout à l a f " argent; les Caisses ont
à leur bureau d'affaires. L'ouvrier malade est restés, pour des employés arrogants, l'ouvrier mineur que l'on maltraita par plaisir. Que venait-il parler de droits, de ses versements, de sa mi-sère ? Les maîtres sont restés les maîtres-
Aussi, il est urgent d'arracher aux Compagnies les Caisses qui sont la propriété des ouvriers. Le moment est venu : il ne sera jamais mieux choisi. L'acharnement de nos adversaires est l'indice que nous approchons du but. Encore un effort, et quand les délégués mineurs, présidents, .secrétaires et trésoriers de Caisses de secours auront 'a haute main sur la gestion] ils auront bien vite mis au pas exploitants, em-plovés et autres.
Emile BASLY, Député du Pas-de-Calais.
J.IBRES PROPOS
Les riches exploitants, dont on enrubanne successivement les boutonnières ont piétiné ta loi de 1891, comme les autres d ailleurs. Au lieu de se mêler au mouvement mutualiste, de prendre contact avec les hommes qui se sont spécialisés dans cette branche de la solidarité humaine, de siassurer la collaboration de médecins dévoués, de réaliser au besoin la pension d'invalidité ces mes-eieiira o n t a n n o v i 1 i r . n i . ' J o. tmrepnses ae journaux, d'infor sieurs nni aaaexé l a Laissa dft sexûurAiiift «cectaçtes. B_Usie» ej existions.
Des discours et des discours !
De l'éloquence ? Notre pays en a à revendre. Du Nord au Midi, de l'Est à l'Ouest, dans le Centre, partout, jusque dans le plus humble hameau, dans les milieux bourgeois et dans tes milieux ouvriers, les orateurs sont "légion. Que dis-je ! tout le monde est Dé-mosthènes ou Cioéron, en ;France !
Si vous ea doutez, étrangers, reposez votre œil sur notre^touvernement, — ce microcosme de la politique majoritaire qui régit nos institutions —• et vous jugerez, de ia force oratoire de la France !
Elle est énorme, immense, cette force. Elle Oralève '.e r;rc quand elle 'exerce contre l ad . versaire déconfit, la colère s'il lui plait de faire appel aux passions, et l'cnthousifjsme,
e veut les réfréner. Ses flot., coulent tumultueux; mais tou
jours, elle berce, j Ainsi, pas plus tard qu'il y a quelque qua
rante-huit heures, MM. En ...ères, au pays des pruneaux ; M. Sarricn, en Saône-et-Loire ; M. Doumerguc, dans le Ge.rd ; M. Clemenceau, en Vendée, ont proféré de» harangues qui font, encore aujourd'hui, -vibrer le nsj s.
Nous n'avons pas, hélas ! entendu leurs discours, tuais nous en avons lu ce qu'il convient ci'en li*at..q"e.r.d le travail vnni rires «-,-et, nous aussi, nous nous laissons aller à applaudir... de loin.
Assurément, nul mieux que M. Fallières ne peut peindre les sites de Gascogne et, de traits larges, tracer l'histoire de Nérac ; de même qu'il n'est pas u n « chouan » plus qualifié que M. Clemenceau pour vanter l'héroïsme têtu de la Vendée.
M. Sarrien est de S.\6ne-et-Loire et M. Dou-racrgae, du Caïd. Est-:! possible de leur opposer des historiens, des géographes assez
- pour leur damer le pion, quand il ne s'agit que de passer 'a main dans les cheveux d'un auditoire tout entier cramponné à sa « petite patrie * ?
On a répandu, ces jours derniers, le bruit que l'entente n'était - point parfaite, dans le Cabinet. C'est possible, mais il faut avouer, tout de même nue nos ministres ^'entendent admirablement à se répartir les r
Et puisque nous parlons de l'accord au sein du gouvernement, les discours de dimanche n'autorisent guère à supposer qu'il y ait brouille entre nos ministres...
Bien au contraire, sur les lèvres de chacun de ceux d'entr'eux qui furent délégués au < forum >, nous retrouvons de: / tions et des promesses qui ue peuvent avoir été que concertées.
M. Fal'ièrcs a dit à Nérac ou à Agen — il importe peu.— qu'il voulait être le présidera de la « République républicaine » et cette même note se retrouve dans les discours de MM. S M lit n, Doumergue et Clemenceau, serviteurs, eux aussi, de la République républicaine.
Sur le fait de la Séparation des Eg ;ises et de l'Etat, — qui est ie IJ'K du jour. — l'accord est aussi complet. Qd ne persécutera pas l'Eglise révoltée, mais1 la loi sera appliquée.
Enfin, président de la République, président du Conseil et ministres sent unanimes à reconnaître la nécessité cie réiormes sociales en faveur des exploités...
C'est parfait tout cela et nous n'avons plus :\ attendre nos éloquents discoureurs qu'à
7. Entreprise de location de livres, de chaises, I t Art, i. — En cas de travaux urgents, dont de moyens de locomotion ; I l'exécuUon immédiate est nécessaire pour cxôcu-
8. Entreprises cfeclairage et de distcD'iUon i te. des mesures de sauvetage, pour prévenir des d'eau ou de force motrice ; I accidents imminents ou réparer des accidents
Entreprises de transports» par terre autres I sui cenus au matériel, aux installations ou aux
l'action. — car bien chantée, 1. notre atfaiic.
X est-ce pas,
lev chanson est belle et îforme fera mieux
SIAUVE-EVACSY.
dans la Pratique et selon la Loi
Le repos par roulement. - Ceux qui peuvent en bénéficier.
Une « Soupape de Sûreté ».
L'article 3 de la loi indique les catégories qui sont admises à appliquer le repos par roulement, c'est-à-dire par t escalier > celui-ci ne pouvant évidemment compter plus de « sept marches . numérotées du lundi au dimanche...
Voici comment s'exprime cet article : Art. 3. — Pont admis'de droit a donner le re
pos hebdomadaire par roulement, les établissements appartenant aux catégories suivantes :
1. Fabrication de produits alimentaires aes-tir.és à la consommation iinméoiate ;
•i. Hôtels, restaurants et débits de boissjns : 3. Débits de tabac et tna-asins ue Heurs natu
relles ; 4 Hôpitaux, hospices, asile?, maisons do re
traite et d'aliénés, disjxmsaixes, maisons do sente, pharmacies, drogueries, magasins d appareils médicaux et chirurgicaiix ;
" Etablissements do bains ;
que les chemins de fer. travaux de chargement el de déchargement dans les ports, débarîadè.'es et stations ;
10. Industries où sont mises en œuvre des matières susceptibles d'attéraUon très rapide:
11. Industries dans lesquelles toute interruption de travail entraînerait la porte ou la dépréciation du produit en cours de fabrication ;
Un réfftement d administration publique énu-mèiera la nomenclature dos industries comprises dans les catégories figurant sous les numéros U et 11. ainsi aue les autres catégories d'établissements qui pourront bénéficier du droit de doi ner le repos hebdomadaire par roulement.
I n autre règlement d'administration publique déterminera également dos dérocations v.arti;u-lières au repos des socialistes occupés dans les usines à feu. continu, tels que hauts fourneaux.
Le repos par roulement n'est pas forcément compté de minuit à minuit. Ce que veut la loi, en ce qui concerne l'application de ce système, c'est que les salariés puissent jouir de vingt-quatre heures consécutives de repos par semaine.
A plus forte raison, tout établissement autorisé à donner le repos par roulement, peut donc congédier ia totalité de son personnel tel jour de la semaine qu'il lui plaira de choisir. » .
C'est de cette interprétation « légale » nu est né ie conflit actuellement existant entre les ouvriers e» les patrons boulangers : ceux-ci voulant, dar.s on but que nous n'avons pas à apprécier ici, interrompre la fabrication du pain, un jour par semaine, et ceux-ià refusant de se prêter à une pareille mesure en lui opposant des raisons très sérieuses d'mté-ri-t général et d'intérêt corporatif.
Mais, le rôle que nous nous sommes assigné, en entreprenant cette étude, n dit de prendre parti dans un pareil
Nous resterons donc dans l'interprétation imnersonnc'.le et rigoureuse de la loi.
Il saute aux yeux que l'application de repos par roulement, dans le délai restreint de sept jour".,, comporte pour la plupart des établissements énurr.érés j il'ar:;..e qu: nous occupe, un supplément de personnel, qu'il ne aéra pas toujours facile de recruter du jour au lendemain, et qu'il sera encore nécessaire d'éduquer anr 's l'avoir recruté...
Mettra-t-on c le couteau s i r ta gorge > aux r.nierçants qui auront
demandé le roulement ? Non'. Les :n~pe leurs du travail ont rec.u
l'ordre de se montrer tolérants et conciliants: ils ne devront sévir qu'en cas de parti pris évident. «»« «natirai» vouloir manifeste çt
Dts motiva.
, Bénéfice d« droit •s commerces ou industries visés | ir
l'article 3 ont-ils besoin de l'autorisation préfectorale pour appliquer le repos par roulement ?
l'as du tout '. Ils jouissent d'un < bénéf : de droit ». La seule obligation à "... soient astreint*, c'est de notifier à l'insnec-teur du travail, de leur ressort, le régime qu'ils en; a :
La délégation est facultative et les patrons pourront y renoncer individuellement à condition d'aPiVaquer ie repos collectif du direoi-chc et cela a'ors même que la dérogation serait appliquée clans tous les établissements
9 de la commune. Ces remarques faites, examinons les caté
gories pour lesquelles la loi prévoit C._-, -.lé-rogations.
Les ouvrier; de l'alimentation' sent parti-culièrement visés, m.es eue a~e se faut-il y comprendre que ceux d'entr'eux qui sont etn-
1 la fabrication et le personnel « strictement nécessaire » à l'écouiemen; immédiat des produits.
C'est ainsi que les ouvriers boulangers, pâtissiers, charcutiers sont justiciables de 1 article 3, alors que les porteurs ou porteuses de pain, les vendeurs ou vendeuses relèvent d'autres dispositions de la loi et notamment du cleuxièToe paragraphe de l'article 5 qee nous apprécierons plus tard.
Dans les hôpitaux ou maisons de santé, dans les établissements de bains, dans les journaux, dans les théâtres, la lot s'applique seulement au personnel d'employés et d ouvriers et non aux médecins, rédacteurs ou acteurs.
(A vrai dire, c'est là l'interprétation ministérielle et elle est contestée par ia, plupart des intéressés, mais jusqu'à ce qu'un jugement décisif intervienne, nous devoDS nous tenir à cette interprétation). _
Les garages d'automobiles ne sont pas mentionnés dans la loi comme bénéficiant d'une dérogation de droit. Ils semblent devoir être assimilés soit « aux entreprises de location de moyens de"locomotion >, soit aux t entreprises de transjiort par terre, autres que les chemins de fer ». admises de droit a donner le repos par roulement en vertu de l'article 3 (paragraphes 7 et y). Mais connue cette interprétation peut encore être contestée, les intéressés ont intérêt à solliciter du préfet la dérogation prévue par 1 article -, (paragraphe D.)
Enfin, les « industries oit sont mises en œuvic des matières susceptibles d'altération très rapide », les < industries dans lesquelles tome interruption de travail entraînerait la perte ou la dépréciation du produit en cours de fabrication » et,: d'une façon générale, les établissements qui peuvent, de t ,on" ne foi, revendiquer ces caractères sont admis à donner le repos par roulement, mais à titre essentiellement provisoire, c'e-st-ià-dire jusqu'au jour où paraîtra le second règlement d'administration publique qui • énumèrera la nomenclature des industries diverses ad au roulement ».
Chaque jonr, .';>:' - . r labouré son ch.e.n;). visité se- oliviers, -oigne ou sarclé son jaidln, El Kanah dans la maison qu'il habitait prit , en Mé-
e, r,e mettait à :'ombre et :-•: sur ses genoux des roanuscr.ts
antiques et ,e ., .•ment, ou bien en recopia .ents sur des papyrus d'Egypte. Ou bien .-e.ore, il faisait des calculs cône -..ut des chiffres nombreux c; . les lignes pour former des figures géométriquas. Il observait le so-
•- pluies rares et ment i réguliers des uns et
les caprices apparrtnts des autres. 11 écoutait aussi .es traditions changées par les vaga-b' nds. les !< ui faisait tépéicr jusqu'à ce qu il les sût, pu • il renvoyait les chanteurs en
tge, et méditait Mnnmnmifltoiro qu il apprenait ainsi.
; «a f«n-• qu i l 'a i -
daitnt à cultiver la terre, à élever les b tes et à entretenir le foyer. Us auraient vécu
a -:111s une dette qu'avait contractée grand-père d El-Kanan et dont les
intérêts grevaient le patrimoine. Cela les faisait se gêner, ménager la far.ne et l'huile blonde et user trop près de la trame l'étoffe
tements de laine. Far goi.t et aussi avec l'espoir
sa dette, par des dc^scms cachés, E.-Kana'.i travaillait sans relâche. Il ne passait pas ses Journées à dormir ou à faire dormir les autres en modulant les sons toujours tes mè-
primitives et. quand 1UX, c'était pour écrire... ^
Assis sur une peau de mouton, la tète tournée vers la porte voût'e, il voyait, chaque fois qu'il levait ia tète, le bleu sombic du ciel profond et ia terre fauve qui flamboyait sous le soleil. Cela lui faisait mieux apprécier la fraîcheur de sa demeure obscure. Tout en restant à l'ombre, il faisait goûter à ses yeux ia joie du plein jour et laissait vibrer son . lumière intense qui, dans les pavs d'Orient, empêche la solitude
ruse. De temps en temps, i! puisait une gorgée
d'eau iraichc à la crucke poreuse qui transpirait dans l'air mobile. Il buvait délicieusement et, l'esprit réconforté, reprenait sou étude.
Parfois, en allant dormir sur la paille ou près des citernes, ses voisins, passant la tète par l'ouverture, le plaisantaient.
— N'as-tu rien fait dans ton champ ce matin, que tu éprouves en< ore le besoin de te fatiguer la tête ? Tu négliges ta femme, elle te trompera. A quoi servent ces grimoires ? S3vons-nous lire ? Et cela nous empê-che-t-il de vivre et surtout de nous allonger, pendant l'ardeur du jour, en rêvant à des bonheurs inespérés ? Fais comme nous, tu seras moins maigre.
Ils riaient bruyamment, et ils ajoutaient : — Quand donc te reposeras-tu F Mais El-Kanah liouriait dioucemenf. Il
écoutait sans colère les railleries et les critiques. Quand les voisins s'en allaient, il se contentait de répondre :
— Les mous, se reposent à souhait... Un jour il manifesta près de sa femme
une grande joie, en disant qu'il avait t iou\é et qu'il était temps d'exécuter son projet. Mais il ne voulut pas dire lequel, étant un sage et saclia.nt que les découragements sont piodigués à celui qui veut entreprendre et qui expose ses plans en demandant conseil. Il dit seulement à Abischi de préparer des provisions considérables pour un voyage. Il lui dit encore de garder la maison pendant son absence et celle de Sara et de veiller à tout, comme un bon parent devait le faire.
Au jour dit, le soir, il fit revêtir à sa femme et mit lui-même des habits neufs et solides. Il chargea su r 1 âne les provisions, les outres et les outils. Puis il attendit un .peu, pour que la nuit fût complète.
Quand les étoiles eurent paru et que le silence fut tombé, Sara monta sur l'âne et ils sortirent tous trois par la porte du jardin. Tandis qu'ils cheminaient dans les ruelles, entre les murs de) pierres sèches, où résonnaient les pieds tapotant de l'âne, El-Kanah faisait, la voir assourdie, les dernières recommandations.
A la limite des jardins, ils se séparèrent. Le voyageur prit le bâton qui devait le soutenir et l'armer et que lui remit Abischï. Celui-ci revint vers la sûre demeure.
Avant de rabattre son voile sur son visage aux yeux longs, en se retournant vers la ville dont on voyait sous la lune tranquille blanchir les murs, les petits dômes et les toits
C'est ce que M. le ministre du commerce j plats, Sara demanda seulement : appelle la < Soupape de Sûreté » — soupape | _ o ù allons-nous ?
C. Entreprises de journaux, dinfûrmalijns tf : 1 u e l»'l°i a vaguement réservée par son ar- I En Eoursuivant sa route.. El-lvanan repon-L dit i
La « Soupape de Sûreté » Il importe de remarquer que le deuxième
règlement d'administration publique dont nous venons de parler, doit indiquer non seulement, les établissements pouvant, rentrer dans les catégories visées par les . paragraphes 10 et. 11 de l'article 3. m a i s encore d'autres catégories encore ignorées et susceptibles de bénéficier également de la dérogation.
bâtiments de l'établissement, le repos hebdomadaire pourra être suspendu pour le personnel nécessaire a l'exécution des travaux urgents. CeUe (acuité de suspension s'applique non seulement aux ouvriers de l'entreprise où les travaux urgents sont nécessaires mais aussi ù ceux d'une autre entreprise faisant les réparations pour le cempte de la première. Dans cette seconde entreprise chaque ouvrier devra jouir d'un repos compensateur d'une durée égale au repos supprimé.
Nous verrons probablement aussi les industriels ou commerçants dont les établissements comportent un certain nombre d'animaux domestiques, porcheries, vacheries, écuries, étables, marchands ou commissionnaires en bestiaux, ânfirmeries d'animaux, bénéficier du repos par roulement.
Mais le Conseil d'Etat n'a pas encore dit son dernier mot et la c Soupape de Sûreté » dont a parlé M. le ministre n'est encore que théorique. Attendons qu'elle soit mise en p l ace ! -i
Mous limiterons, ici, peur aujourd'hui no-. l'examen des articles 5, 6 et 7 appe
lant d assez longs commentaires. Emile RAYMOND.
CHRONIQUE
L'OR ENSEVELI
upape gueme.
\ ticle i, dont voici le texte /
•— Nous allons demander de l'aide aux peuples anéantis...,
Ils cheminèrent huit jours à travers des solitudes affreuses. Ils passèrent le TigTe sur un radeau qu'ils construisirent. Puis ils arrivèrent au pied des montagnes.
El-Kanah s'orientait sûrement. H se dirigea vers des monticules ensablés. Le désert était là, plus désolé qu'ailleurs. On sentait que la nature était impuissante à faire de telles tristesses et qu'il avait fallu la main de l'homme pour l'aider. Rien ne poussait que des broussailles. Cependant, ils trouvèrent, près d'un puits en pente douce, qu'on avait oublié de combler, deux palmiers, auprès desquels ils campèrent.
Quand ils eurent installé leur gîte, Sara demanda où ils étaient, El-Kanah, qui seul peut-être parmi les hommes savait le nom des ruines oubliées, lui dit :
— A Dur-Saryûkin, la ville disparue depuis quatre cents ans.
El-Kanah se mit à, l'oeuvre sans tarder. Il erra qulequcs jours parmi les monticules, prit des points de repère et calcula. Puis, avec un hoyau il attaqua le sol. Deux fois il se trompa et dut recommencer. Ses muscles se durcissaient sous sa peau bronzée! fl9« brunissait encore. Enfin, il crut tenir la bonne veine.
Pendant qu'il travaillait, Sara, veillant aux bagages, chassait 'les hyènes et les bêtes malfaisantes, et préparait les' aliments qu'ils ménageaient le, plus possible. L'âne, heureux, mangeait les chardons, les broussailles, en abondance.
Deux lunes firent grandir et décroître leur disque indicateur. Les provisions s'épuisaient El-Kanah, à coups de fronde, tua des oiseaux qu'ils mangèrent.
A mesure que le,temps s'écoulait, il travaillait avec plus d'ardeur. Sara, sans rien dire se lamentait, au-dedans d'elle. Elle .songeait* à la mai-on lointaine et prenait souvent pearr dans ces solitudes. ,'
Mais un jour, comme e 'e sortait du pult-, avec sa charge d'eau, elle entendit El-Kanah qui l'appelait de loin
Sa voix pressait. Elle courut vers lui e t ' l e trouva au fond du trou qu'il avait creusé parmi i i terre, les briques et tîes picrr*e3 éboulées. Il lui montrait, au milieu des débris de cèdre- brun.s. des objets à demi-bni-lar.ts qu'alla n'osait distinguer. Elle interrogea du regard. Et, en es.-uyant d'un revers la sueur qui lui trempait le visage, El-Kanah
.- à la question muette : — Des bijoux, de l'or. Il y avait des bracelets, des bagues épais-'
se*, un diadème formé de deux serpents à' tète de monstre, des plaques d».-d*s pièces d'or fnussses . l is sortirent -es qu'ils purent et coururent le dépose, près de leurs bagages, comme r o u r en prendro possession. Malgré tout, El-Kanah. gardant sa sagesse, ne conserva que ie poids d'or qu'ils pouvaient emporter. Il laissa le reste da*s la cachette et dissimula le trou sous la terre. Puis il revint vers le trésor, Sara y fouillait sans fatigue. Elle essayait les bijoux, riait et les faisait luire en les frottant d'un pan de laine. Alors El-Kanah choisit un collier fait d'agates taillées en fuseaux et reliés par des grains d'or. 11 le passa au cou .de sa femme et le glissa contre sa peau cliaudc. Fuis il ia regarda avec des yeux qui l'air.:..
— C'est le plus beau. Il est pour toi... Ils ravinreni on.élément. I.e soleil brû
lait plus : lourd, les provient rares et la route s'aliongeait-
Ils souffrirent de la soif. I.'ar.e mourut. Ils burent son sang et emportèrent ce qu'il* purent de sa chair, aprfes s'être chargés du bu-t.n. Sara se décourageait, mais El-Kanah, sombre, sentant piétiner ia rxor: oenière eux, la poussait en avant, sans trêve.
Enfin, ils arrivèrent en vue de '.1 v "le. C'était l'heure de i'o.siveté. On vint à leur rencontre.
Ils cachèrent le trésor dans un morceau de manteau et El-Kanah le prit tout entier avec lui. •Encore loin de la ville, la foule des voi
sins les accueillit et les salua de rires : c D'où vener-vous ? — On vous a cru bien morts ! — Vous avez des mines de seigneurs ! » Leurs vêtements étaient en guenille-. Les
mollets nus d'El-Kanah, souillés de poussière, passaient sous son manteau. Sara cachait à peine son corps avec les débris de sa robe.
« Que rapportes-tu de si lourd ? — La tète de son âne pour sertir d'épou-
vantail. — Le travail enrichit ». Mais El-Kanah ne répondait pas. I! se mo
quait? des rires et se hâtait vers sa maison, en serrant contre lui le tré-er qui allait payer la dette et dont il attendait plus de puissance et de liberté.
Il rêvait déjà d'autres travaux plus productifs, tandis que Sara s'égayait intérieurement en sentant les grains précieux du collier qui lui caressaient la poitrin:.
Emile SOLARI.
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M. Fillières à Mézin
ECHOS ET NOUVELLES GANACHE ALLEMANDE
l'n scus-officier «vaut appei-l- un civil « social-démocrate ». t-1- civH souflteta fce sous-oUti 1er. ee-lui-ci poursuivit la civil en juptke, mais il fut acquitte, le ju^-e ayant reconnu; que le vocable do social-démocrate est. une insulte .-i grossière qu'elle constitue une provocation irrés.stibl..
Et " ganache -, est-ce aussi une insulte, jnol-fablo iiiegisu at '.'
\ IC11MES DE.S TBAltiS On public, comme toutes les années, In sta-
Ustique dos victimes U---̂ chemins de 1er aux Etats-Unis.
En 1903] ],i |e,!uj dos-dites victimes a été de 9,703 tués et de wi.oos Messes.
Ees employés figurent pour la plus large part 'dans cette ttécatorube. D'autre part, la plupart ?dos personnes; tuées l'ont été au moment où elles traversaient les voies.
Vivent donc les barrières françaises et leurs gardon,
ECOLES PRIMAIRES L'école primaire coûte aux Français, 1 fr. 43
par an ; aux Italiens, SI centimes: aux Espagnols, 1 £r. 40: aux Anglais. 1 fr. 88; aux Allemands, 1 fr. 9S ; aux Autrichiens, 9(j centimes ; aux Russes, 28 centimes.
11 y a en France une école pour 500 habitants ; en Italie, en F.spagne et en Angleterre, une pour 600; en Allemagne, une pour 700 ; on Autriche, une pour 1,300 ; en Russie, une pour 2.300.
Et le petit père Nicolas II croit qu'il ne lui . resic firesoue JDJU& tian. 4 faire 093JE son esualej
LE PRESIDENT DE LA REPUBEIÔUB QUITTE AGEN POUR SE RENDRE
DANS SA VILLE NATALE OU UNE INDESCRIPTIBLE OVATION
LUI EST FAITE. — RECEPTION A LA MAIRIE
BANQUET. — DISCOURS DE M.
FALLIERES. Açee, ter 'octobre. — Parti à! neuf fieUTeâ
et demie d'Agen, en compagnie des ministres et dn général do Rouvrait, M. Fallièren est «arrivé- d. .Mézin, les populations- accourues ont fait au Président un aeueil des plu» enthousiastes. A Mézin, cet enthousiasmai prend des proportions inimaginables, Mézin x ille natale de M. Fallières, est joyense e t Hère de le recevoir e-L ••lie 110 songe point * s'en caeh.er.:
L'accueil fait par Mézin au président de lS' République dépasse certainement encore ens
«i celui qui lui avait été rése rv* à Nérae et ii-Ascii.
Sur le quai do la gare, lo.'conseil municf-inaj recuit le-présïdent. Le maire, M. Dupey-ron, ayant à. sed côtés M. Lionel Laroze» ;e ,1 d'enfance du président, lui souhaite 1* bienvenue et lut dit avec (juefif affectueusn
nce ses ' admin i s t rés l 'at tendaient. ôjjnt compris qno les visites ante-
rïPûres du .chef de l'Etat .1 d'autres villps étaient imposées pur les convenances ou par. des considérations protocolaires, m a i s , q u e M . :> était bien le .-cul but du voyage 'pré-
et en Lot-et-Garqjnne.^ '•* a Vous HVP.-, raison de dire, 'répond M. Fal-
Jieres. que Mézin est le but do mon voyage. (Je suis Mézin es. (Test ici qut> je suis né, i] y a bien longtemps nialiieurcuseinent.
savez avec quelptnisir je me letrou-uo 1- ujiHjnra parmi v. es. C'est la preiuiérn,
" -c nasse aussi longtemps sans, va-s soi roi- la main.
Je vl ' de Mézin, allant che» lui. vei ! . Je ne m'apportions pas» et j'aii - p a r m i
I v-QL-ji ujntf'ifr nne o os. .!o viens» 1 « - ; « •
l vous suis profondément roeonnnisant de f'aai tordial qee vous \"nez de me fa i re» .
A LA MAIRIE Le Borfefe -.0 forme. P . T une série de pe tv
tes plu* ruides les unes que les mitres-, il loinre Tes vieux remparts do .',3 ville couvert» de jardins cf surmontés de/treillis à t r ave r s lesquels s'encadrent les, -visages des hebi-lants : ioir.es filles, tonnes gens qui. cTum»
applaudissent et acclament leur président. >
Lor chasseurs ft ehcvn! forment l'escortej 'm bataillon du S3'e d" ligne-rend les honneurs
Un groupe (ttiabitants entourent, IA voiture présidentielle on poussant des cris ininterrompus de : a vive Fallières ! Vive lm
Il 1 n Au n. -'engageait dan»
les nies tortueuses, :l s'est arrête tin instant devant la mais >n maternelle do M. Fallièren
nison était adjacente à une église.Le . tait apposer une nlaqu»
.1 • marbre née-, f.o président, la regardant,, murmura : n On me eàtc Irop e.
Le cortège se rend .'< "a mairie, on passant sons des arcs 'le triomphe. M. Fallières, en. core pnroué. fait trn effort nonr prendre 1»J parole pour tes récepfh ns. 11 dit à la munl-
• 1 .Te vc-us connais fous depuis lonff» '•' avec vous. Je sais que ja
opter eut votra dévouement ». S'adressaat au corps do. l'enseignement»
M. Fallières dit : « P c r voire labeur ince*. sai '. vous faites honneur A la république H à la démocratie ».
M. Fallières reçoit ensuite tous les maire* dos cantons • il s'entretient avpe PUS des In-
igrieoles. Le président et le ministre de l'agriculture distribuent dos médailles da
ililé et du travail. M. Fallières s'a--' ù l'un dos Lauréats lui dit : « J'étais le vous, monsieur le président, lnr«-
e première communion; un e'.orgo. remué pnr in-.dvertanco. tombal sur vistis et vous brilla A l'arcade sourcillè-re M T.e président sourit : » .7o suis étonna el ravi do votre nou.vpnir.Mais je dois avouer que ie n'ai Limais plus communié. J 'ai . rnat
1 n l ; i res\ LE BANQUET
Un banwuel a ensuite été offert a M. Fa» Itères par le conseil municipal.; ..-.-:
Discours de M. Fallières Au dessert, M. t?ûllièrcs prononce le di*»
cours suivant : .. Mes ciiers compatriotes,
Depuis trois jours, je marche de fête en? fête, et quand j 'aurais tant besoin de calma cl de repos, je trouve ici — ne devais-je pan m'y attendre ? - - les jiltis fortes émotion» que je puisse éprouver. Sans le vouloir, n a vient-on pas d'y ajouter par des discours,-dont l'intention est si cordiale et la bonne» grâce si parfaite, mais qui n'en augmentent p a s moins ma confusion ? .
Que répondre a noire cher et vaillant maire de Mezin, dont la solide amitié a trouvé, pour me faire honneur, do si ehyalcureux accents, — a notre distingué poète gascon, qui répand tant do charme dans ses heureuse* compositions, — à l'éloquent porte-parole des cajTiarades de mon enfance et de ma jeunesse, qui a mis tout son cœur et tout son e s . prit dans une fine et touchante causerie, dont certaines indiscrétions seraient a, rendre ia . lou.v. les reporters les mieux informés.
Je suis venu à vous, mes chers Mezinais, l'ûme ouverte et rayonnante, comme autre-fois, comme toujours. Pourquoi faut-il qu« les obligations de la haute magistrature dont ie suis investi m'aient contraint à me départir de la simplicité dans laquelle, vous 1»
, savez, vous qui nie connaissez, il y a plua de cinquante ans que j'enveloppe soigneuse, ment ma personne et ma vie ? Je suis venu
_non pour reçuejlUr. ctea ajjj^uiiisaflmcnis, on