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En quoi les artistes interprètent-ils la réalité historique pour donner leur opinion personnelle sur la société dans laquelle ils évoluent ? Titre : The Problem We All Live With Date de création : 14 janvier 1964 Artiste : Norman Rockwell Mouvement artistique : Naturalisme, hyperréalisme, photo-réalisme Période : Entre les années 1880 et 1960 , les lois Jim Crow prônent la ségrégation : la séparation des blancs et des noirs. En 1954, la cour suprême rend la ségrégation illégale dans les écoles . Technique utilisée : Peinture à l'huile Rockwell photographie ses modèles puis les peint sur toile Dimensions : 91,5 x 147,3 cm Pays : Etats-Unis d'Amérique Lieu de conservation de l’œuvre : Norman Rockwell Museum, Stockbridge, Massachussetts Notions abordées dans cet objet d'étude : la ségrégation et le racisme, la violence et l'innocence de l'enfance, l'intégration et la mixité raciale. PRÉSENTER l’œuvre principale CONTEXTE Document de travail à usage pédagogique et non commercial à destination d'élèves du secondaire. Réalisé par l'équipe enseignante du collège Jean Monnet. / AC-CAEN © Estelle Recht C'est la couverture du magazine américain Look du 14 janvier 1964. Nature de l'original Statut de l'original Statut contestataire : L'intention du peintre était de dénoncer les réactions xénophobes qui suivirent la déségrégation. PROBLÉMATIQUE : L'objet d'étude questionne le spectateur. Thématiques : Arts, états et pouvoirs Arts, ruptures et continuités HISTOIRE DES ARTS DOSSIER D'ACCOMPAGNEMENT Page 1 Niveau : 3ème Matière : Anglais Domaine artistique : Arts visuels

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En quoi les artistes interprètent-ils la réalité historique pour donner leur opinion personnelle sur la société dans laquelle ils évoluent ?

Titre : The Problem We All Live With Date de création : 14 janvier 1964

Artiste : Norman Rockwell

Mouvement artistique :   Naturalisme, hyperréalisme, photo-réalisme

Période : Entre les années 1880 et 1960 , les lois Jim Crow prônent la ségrégation : la séparation des blancs et des noirs. En 1954, la cour suprême rend la ségrégation illégale dans les écoles .

Technique utilisée : Peinture à l'huileRockwell photographie ses modèles puis les peint sur toile

Dimensions : 91,5 x 147,3 cm

Pays : Etats-Unis d'AmériqueLieu de conservation de l’œuvre : Norman Rockwell Museum, Stockbridge, Massachussetts

Notions abordées dans cet objet d'étude : la ségrégation et le racisme, la  violence et l'innocence de l'enfance, l'intégration et la mixité raciale.

PRÉSENTER l’œuvre principale

CONTEXTE

Document de travail à usage pédagogique et non commercial à destination d'élèves du secondaire. Réalisé par l'équipe enseignante du collège Jean Monnet. / AC-CAEN © Estelle Recht

C'est la couverture du magazine américain Look du 14 janvier 1964.

Nature de l'original

Statut de l'originalStatut contestataire : L'intention du peintre était de  dénoncer les réactions xénophobes qui suivirent la déségrégation.

PROBLÉMATIQUE : L'objet d'étude questionne le spectateur. 

Thématiques :  Arts, états et pouvoirs

Arts, ruptures et continuités

HISTOIRE DES ARTS DOSSIER D'ACCOMPAGNEMENT

Page 1

Niveau : 3ème

Matière : Anglais

Domaine artistique :

Arts visuels

Le point focal du tableau est une petite fille noire âgée de 6 ans se rendant à l'école ; elle tient dans sa main gauche un  livre scolaire dont la couverture est ornée du drapeau américain et une règle. Elle porte une robe blanche ; ses chaussures,  ses chaussettes et le ruban qu'elle porte dans les cheveux sont blancs également. Sa peau est noire tout comme ses cheveux. On la voit de profil, marchant d'un pas décidé.

Devant et derrière elle, on note la présence de quatre hommes, grands, portant des costumes gris et des brassards jaunes sur lesquels on peut lire « Deputy US Marshalls ». On ne voit pas    leur tête. Deux portent des badges. Le premier d'entre eux a visiblement un papier dans la poche de son costume. Ils semblent marcher au même rythme, leurs pieds et leurs poings décrivant le même mouvement.

Ce cortège défile devant un mur sur lequel on peut lire une insulte raciale (NIGGGER), les initiales KKK (dans le coin en haut à gauche) signifiant Ku Klux Klan et en rouge une éclaboussure de tomate lancée sur le mur (qui git au pied de ce dernier). Sur le trottoir, deux lignes se succèdent, l'une sépare Ruby des Marshalls qui la suivent, l'autre de ceux qui la précèdent. Pourtant Ruby n'est pas au centre du tableau ; elle semble marcher  au même rythme que ces prédécesseurs ;  elle est en passe de les rattraper et de passer cette seconde ligne.

L’œil du spectateur est attiré par le personnage de Ruby. Le blanc contrastant fortement avec le noir de sa peau. Elle porte la couleur de l'innocence et de la paix. Elle porte la tête haute, le regard est fixé devant elle, elle marche d'un pas décidé. Elle ne se laisse pas impressionner par les manifestants qu'elle ne regarde même pas et semble déterminée à entrer à l'école, qui représente pour elle, la possibilité d'accéder au rêve américain (symbole du drapeau sur son livre). Elle laisse le passé derrière elle, se dirigeant rapidement vers un futur où les écoles sont ouvertes aux enfants noirs.

Les Marshalls représentent la loi et la justice combattant le racisme. Ils sont déterminés et avancent tels des robots vers l'école. L'un deux possède un mandat de la Cour Suprême autorisant Ruby à entrer en classe. Ils encadrent Ruby, la protégeant et l’escortant, à l'école. Ils sont anonymes, sans visage. Ils apparaissent donc d'autant plus grands, imposants et puissants ; par contraste, Ruby apparaît d'autant plus  petite et fragile.

Le mur de l'école est le témoin de la haine raciale qui sévit à l'époque dans les Etats du Sud. NIGGER, terme très péjoratif, utilisé par les marchands d'esclaves, apparaît en très grosses lettres au dessus de la tête de Ruby. Une tomate lancée sur le mur en direction de Ruby est venue tâcher le mur de rouge, symbolisant le sang et la violence. Toutefois, Rockwell nous montre que cette insulte écrite (alors que Ruby s'apprête justement à aller apprendre à lire) et que cette tomate qui a raté sa cible (la robe de Ruby est toujours immaculée) ont échoué à dissuader la jeune fille de se rendre à l'école. Le KKK reste une menace qui plane sur l'avenir mais l'autorisation délivrée par la Cour Suprême est indiscutable.

CONCLURE

En 1960, Rockwell n'est pas témoin de la scène. Il découvre Ruby dans les journaux et décide de lui consacrer quatre ans plus tard une couverture de magazine. Il choisit de la montrer habillée de blanc, déterminée et sûre d'elle, insensible aux attaques des manifestants. De même, il choisit de montrer les Marshalls dénués d'humanité. Enfin, il saborde le message des manifestants et montre que Ruby ne se laisse pas intimider. Ainsi, il victimise Ruby mais lui donne de la dignité, rend les Marshalls puissants et dénonce le racisme ambiant.

HISTOIRE DES ARTS DOSSIER D'ACCOMPAGNEMENT

Page 2 Niveau : 3ème Matière : Anglais

DÉCRIRE / RESSENTIRCe que je vois et ressens.

COMPRENDRE L'INTENTION Ce que je comprends.

Document de travail à usage pédagogique et non commercial à destination d'élèves du secondaire. Réalisé par l'équipe

enseignante du collège Jean Monnet. / AC-CAEN © Estelle Recht

Le tableau est un écho au tableau de Rockwell ;  une jeune fille se déplace encadrée de 4 hommes. Les hommes sont des militaires ou policiers en armes et en uniformes. On les voit en entier. Le petite fille blanche habillée de rose sautille et tient une poupée. Les personnages se déplacent de gauche à droite (sens contraire au tableau d'origine). Un corbeau s'apprête à attaquer un colibri qui tient un fil rouge qui parcourt le tableau. A l'arrière plan, on voit un mur bleu et rouge.

Ce tableau évoque les guerres civiles dont les enfants innocents sont victimes à travers le monde : l'image de la mort représentée par le  rouge sang du mur et le corbeau ainsi que la violence et la guerre qui émanent de la présence de ces hommes en arme mettent le spectateur mal à l'aise. Alors que Rockwell montrait Ruby forte et déterminée, et gardait espoir pour l'avenir (sens de lecture), Williams semble plus pessimiste et nous rappelle que nous reproduisons les erreurs du passé.

Œuvres complémentaires à l'objet d'étude

Oeuvre A :   The Problems We Live with, Antoine Williams

A B C

Oeuvre B : Ruby Bridges (1998),   Euzhan Palcy et Toni Ann Johnson

La bande son : les différentes musiques prennent en compte le déroulement de l'histoire.• Musique de western.• Une musique inquiétante résonne à l'arrivée des hommes de loi.• Roulements de tambour et trompettes.• Musique douce et angélique lorsque Ruby et sa mère sont dans la voiture.Les plans images devant l'école : Ruby s'apprête à monter les escaliers.• Prise en plongée, la scène est vue de haut• Prise en contre-plongée, la scène est vue d'en bas

Les Marshals, tels des shérifs, veillent au respect de la loi. La musique inquiétante crée du suspense. Les trompettes retentissent comme si Ruby Bridges partait à la guerre.Lorsque Ruby et sa mère montent en voiture, la musique s'apaise. Le plan caméra se ressert sur Ruby. La petite fille vêtue de blanc paraît alors totalement innocente et fragile.Le plan en contre-plongée nous présente Ruby face à un escalier qui prend la forme d'une montagne à gravir avec à son sommet la liberté et la fin des discriminations contre les noirs. Le plan en plongée qui suit présente Ruby comme minuscule au bas de l'escalier.Le spectateur se demande alors comment cette petite fille de 6 ans va pouvoir résister à la pression. La musique finale nous laisse penser que la conclusion sera victorieuse mais que le chemin sera parsemé d’embûches.

HISTOIRE DES ARTS DOSSIER D'ACCOMPAGNEMENT

Page 3 Niveau : 3ème Matière : Anglais

DÉCRIRE / RESSENTIRCe que je vois et ressens.

COMPRENDRE L'INTENTION Ce que je comprends.

Document de travail à usage pédagogique et non commercial à destination d'élèves du secondaire. Réalisé par l'équipe enseignante du collège Jean Monnet. / AC-CAEN © Estelle Recht

Œuvre C : New Kids in the Neighbourhood (1967), Norman Rockwell Dans ce tableau, on assiste à un face à face entre deux groupes d'enfants marqué par de nombreuses oppositions.

A gauche, deux enfants noirs, dont le garçon porte du blanc, ont un chat blanc (il est blotti dans les bras de la fillette qui porte des couettes). Derrière eux, des meubles sur l'allée ; à  l'arrière plan un camion de déménagement et de jolies maisons identiques.

Un espace ainsi qu'une ligne sur le sol séparent les deux groupes qui s'observent.

A droite, les enfants blancs (au nombre de trois) ont un chien noir et des vêtements sombres. Le chien est assis devant eux. Ils sont sous un arbre, sur la même allée que les enfants noirs.

Ces deux groupes séparés s'opposent mais ont aussi des similitudes.

Les jeunes gens portent les mêmes tenues, ainsi que des gants de baseball. Les couleurs sont harmonieuses dans l'ensemble de tableau.

Les oppositions de ce tableau rappellent les conflits sociétaux qui opposent à l'époque blancs et noirs, les blancs ayant fui les centres villes (où se déroulent les manifestations noires pour les droits civiques) pour les banlieues chics.

Les enfants partagent des centres d'intérêts (les garçons ont des tenues et des gants de baseball, les fillettes portent des couettes et de jolies robes), un même niveau social et à présent une même adresse (les jeunes enfants noirs venant d'emménager dans ce quartier résidentiel).

Même les animaux d'habitude ennemis ne semblent pas agressifs ; la position des épaules  des jeunes gens montrent leur curiosité pour l'autre et non leur animosité.

Rockwell dépeint une nouvelle fois l’innocence de l'enfance confrontée aux problèmes des adultes et place en eux l'espoir d'une réconciliation pacifique. Il plaide en faveur de la mixité raciale dans les banlieues en combattant les préjugés.

Vocabulaire □ contraste symétrie□ □ opposition gros plan□ □ plongée plan large□ □ contre-plongée □ point focal □ photo-réalisme □ storytelling (style narratif)

Œuvres complémentaires à l'objet d'étude

A B C

HISTOIRE DES ARTS DOSSIER D'ACCOMPAGNEMENT

Page 3 Niveau : 3ème Matière : Anglais

DÉCRIRE / RESSENTIRCe que je vois et ressens.

COMPRENDRE L'INTENTION Ce que je comprends.

Document de travail à usage pédagogique et non commercial à destination d'élèves du secondaire. Réalisé par l'équipe enseignante du collège Jean Monnet. / AC-CAEN © Estelle Recht et © Solenne Sevestre