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1 SOMMAIRE LISTE DES PRICIPAUX ACROYMES UTILISS.......2 ITRODUCTIO GRALE.........3 CHAPITRE 1. LES DETERMIATS DES MAIPULATIOS COMPTABLES ET REELLES : CADRE THEORIQUE ET EVIDECEEMPIRIQUE12Section 1. Les dterminants des manipulations comptables et relles : aspects thoriques....13Section 2. Les dterminants du gain issu de la titrisation des crances : aspects mthodologiques........85 Section 3. Analyse et interprtation des rsultats relatifs aux dterminants du gain issu de la titrisation des crances...109 CHAPITRE 2. MISE E EVIDECE ET AMPLEUR DES MAIPULATIOS REELLES BASEES SUR LA TITRISATIO DES CREACES......125 Section 1. Mise en vidence et ampleur des manipulations bases sur la titrisation des crances : aspects thoriques....126 . Section 2. Ampleur des manipulations relles bases sur la titrisation des crances : aspects mthodologiques.....148 Section 3. Analyse et interprtation des rsultats relatifs lampleur des manipulations bases sur le gain de titrisation.....166 CHAPITRE 3. COMPORTEMET DES ITERVEATS SUR LE MARCHE FIACIER FACE AUX MAIPULATIOS REELLES BASEES SUR LA TITRISATIO DES CREACES.....176 Section 1. Raction du march financier face aux manipulations comptables et relles : cadre thorique...178 Section 2. Impact des oprations de titrisation des crances sur lopinion des auditeurs et les rentabilits boursires : aspects mthodologiques.....207 Section 3. Analyse et interprtation de limpact du gain de titrisation des crances sur lopinion des auditeurs et les rentabilits boursires...213 COCULSIO GRALE......219 BIBLIOGRAPHIE ......226 TABLE DE MATIRES DETAILL........239 LISTE DES TABLEAUX........245 LISTE DES FIGURES.........246 TABLE DES AEXES......2472 LISTE DES PRICIPAUX ACROYMES UTILISS ABS: Asset Backed Securities AICPA: American Institute of Certified Public Accountant ARB: Accounting Research Bulletin CDO: Collateralized Debt Obligation EITF: Emerging Issues Task Force FAS: Financial Accounting Standards FASB: Financial Accounting Standard Board FI: Financial interpretation IAS: International Accounting Standards IASB: International Accounting Standards Board IFRS: International Financial Reporting Standards MBS: Mortgage Backed Securities SEC: Securities and Exchange Commission SFAS: Statement of Financial Accounting Standards SPE: Special Purpose Entity SPV: Special Purpose Vehicle VIE: Variable Interest Entity3 ITRODUCTIO GRALE 4 aceauxmutationsprofondesqueconnaissentlenvironnement conomique,juridique,financieretsocial,ainsiquelesefforts incessants des organismes gouvernementaux pour la globalisation des conomies,lastandardisationdufonctionnementdesmarchsfinanciersmondiauxet lharmonisationdesrglescomptables,unecomptitivitaccrueetuneconcurrence acharne naissent entre les firmes qui forment le tissu conomique des diffrents pays. Ajoutscelalutilisationaccruedesnouvellestechnologiesdinformationetde communicationdanslemondedesaffaires.Acetgard,lesfirmesoprentdansun environnementturbulentetdeplusenplusincertain.Cesvnementscrentde nouveaux risques et enjeux, qui, si les dirigeants des entreprises ny prennent pas garde, peuventavoirdesrpercussionssvressurlefonctionnementetlasurviedeleurs firmes. On assiste aussi un changement radical dans les conditions de fonctionnement desconomiesetdessystmesfinanciersmondiaux.Eneffet,laccentuationdu phnomnededsintermdiationfinancireafavorislerledesinvestisseursetdes placesfinanciresmondialesdanslefinancementdesfirmesauxdpensdesformes classiquesoffertesparlesbanquesetlesinstitutionsfinancirestelquelerecours lemprunt.Cesphnomnescrentsansdoutedenouveauxproduitsetmoyens permettantauxfirmesdefinancerleurcycledexploitationetleursprojets dinvestissement. En effet, et selon Dechow, Myers et Shakespeare (2004), lutilisation de la titrisation des crances en tant que source de financement, continue crotre selon desproportionsleves.Parexemple,etverslafindesannes1995,lemontantdes titresadosssdesactifstaitde2,4trillionsdedollars.Cemontantaatteint6,8 trillionsdedollarsavecuntauxdecroissancede183%verslafindutroisime trimestredelanne2003.Cettenouvelleformedefinancement,quitait caractristiquedusecteurfinancierattenduepourengloberlesindustries manufacturires,lesecteurcommercialetlapromotionimmobilire.Cependant, lutilisationdecettenouvellesourcedefinancementsupposelexistencedestructures financirescomplexesetlacontributiondeplusieursintervenantstantinternes quexternes pour la russite de telles pratiques. Uneconsquencevidentedecesphnomnesrsidedanslapparitionde nouveauxrisquesquepeuventencourirlesfirmes.Lebesoindegrercesdiffrents risques savre alors une ncessit de premier ordre pour la prennit dune entreprise. F 5 Cesrisquespeuventtreclasssendeuxgrandescatgories :Lesrisquesinhrents lexploitationdelafirme(exemple :risquededfautdepaiementdesclientsinitiaux) et les risques lis lenvironnement externe (risque de variation des taux de change et des taux dintrt). Si la matrise des risques externes savre ambigue et coteuse, les entreprisesdisposentdunemultitudedemoyensetdestratgiesleurpermettantde grerlesrisqueslisleursactivitsetplansdactions.Acetgard,lacomptabilit ayantpourobjectifdetraduirelesfaitsetlestransactionsentrelentrepriseetses diffrents partenaires sociaux en chiffres, offre aux dirigeants un champ dintervention largeleurpermettantdegreretmatriserlesdiffrentsrisquesquepeuventencourir leursfirmes.Eneffet,silesorganismesderglementationetlesautoritscomptables ontdfinilesloisetrglesauseindesquelleslechampdinterventiondesdirigeants doit sexercer, ces lois et textes rglementaires restent pourtant ambigus. Cela incite les dirigeants exercer leur pouvoir discrtionnaire et utiliser tous les moyens et latitudes leur permettant de contrler les risques encourus par leur entreprise tels que le risque de baisse de lindicateur bnfice par action ou la hausse du ratio dendettement ou dettes sur fonds propres (Bartov 1993). DepuislestudesdeBalletBrown(1968),ainsiqueBeaver(1968),une littraturecomptableabondanteamergdanslebutdtudierlapertinencedes indicateurs de performance comptable dans le processus dvaluation de la valeur dune firme.Lebnficecomptableetlesfluxdetrsoreriedexploitationreprsententdeux indicateurs de performance sur lesquels une bonne partie des dcisions de financement sera prise par le march financier. Les rsultats des recherches portant sur la pertinence de ces indicateurs de performance ne font pas lobjet de lunanimit de la communaut scientifique et des professionnels comptables. En dautres termes, une question cruciale nonencorersolueayantpourobjectifdesavoirquelestlindicateurdeperformance quirefltelemieuxlasituationfinancirerelledelafirme.Silesfluxdetrsorerie dexploitationreprsententdesentresetsortieseffectivesdefonds,lersultat comptablerenfermeenrevancheunepartiequinecorrespondpasadesmouvements relsdeliquiditsappele accruals .Cesartificescomptablesfontrfrencela comptabilitdengagementetrenfermentunepartiesujetteaupouvoirdiscrtionnaire desdirigeantsappelsaccrualsdiscrtionnairesouanormaux.Acetgard,une littraturecomptableabondanteamergdanslebutdequantifierlimpactdeces modificationscomptablesdiscrtionnairessurlechiffredubnficepublidunepart, 6 etdenexaminerlaractiondesintervenantssur lesmarchsdecapitauxdautrepart. Enrevanche,lutilisationdecesartificescomptablesestrestreinteauseulindicateur bnficeparactionetauxlmentslisdirectementlexploitationsanspourautant affecterlesactivitsdinvestissementetdefinancement.Ajoutscelales inconvnientsetles insuffisances decettepratiquedegestiondesrsultats.Les firmesvoulantconvaincrelesinvestisseursdeleursperspectivesfuturespositives, doiventutilisertouteslesopportunitsetleslatitudesoffertestantparlesstandards comptables que par les rgles et mcanismes de fonctionnement des marchs financiers. Plusieurs motivations ont guid notre recherche : dabord, les scandales financiers survenusaudbutdecemillnairesurlemarchfinancieramricaintelquelaffaire delacompagnieEnronetailleurssurlesplacesfinanciresmondiales,ontdmontr lincapacitdesintervenantssurcesmarchsdcelerlespratiquescomptables discrtionnaires opres par les dirigeants de telles firmes. Laffaire Enron a prouv que nilesauditeursnesignalentlespratiquescomptablesagressivesopresparles dirigeants,nilesanalystesfinanciersneprennentenconsidrationleffetdes modificationsdiscrtionnairesdansleursprvisionsdebnfices.Lesdcisionsprises par les investisseurs tant souvent guides par les recommandations des deux catgories deprofessionnelsprcits.Cesscandalesfinanciersontparailleursmisencausela crdibilit des informations et des opinions mises par ces professionnels comptables et ont jet de srieux doutes sur la pertinence des rgles comptables existantes. La faillite delacompanieEnronnestcependantpasunique.Dailleurs,plusieursautresfirmes ayanttdclaresenfaillite,onttaccusesdavoiradoptdespolitiques comptablesagressivestelque(WorldCom,Xros,legroupelaitierItalienParmalat, etc...).Plusrcemment,lacrisedes Subprimes dclancheenaot2007amisen causelutilisationdelapratiquedetitrisationdescrancesimmobiliresauxEtats-Unis. Le march des subprimes a gonfl des niveaux inhabituels par les oprations de titrisationscar,pluslesorganismesdecrditstitrisentlesprtsdjoctroys,plusil disposentdeliquiditspourenoctroyerdenouveaux.Enoutre,lessubprimestitriss ontt mlangs dautresproduitspuisre-titrissplusieursfoislchelle mondiale de sorte quil sera difficile de savoir leur dtenteur rel. Cette crise financire, qui persiste encore, a t accentue par la faillite en 2008 du groupe financier amricain LehmanBrothers.Letraitcommuncesaffairesrsidedansladoptionparces firmesdepolitiquescomptablesagressivesetunrecoursexcessifauxpratiquesde 7 titrisations qui, pour une longue priode leurs ont permi de bnficier dobjectifs divers tant politico-contractuels (maximisation de la rmunration des dirigeants ou le respect desrestrictionsimposesparlescontratsdedettes)queceuxrelatifsauxmarchs financiers (alignement aux prvisions des analystes financiers et obtention de nouvelles formes de financement externe au moindre cot). Deuximement, et selon Kothari (2001) les questions adresses dans la littrature relativelagestiondesrsultatscomptablesontconnueunemutationprofonde. Dailleurs,lesproblmatiquessoulevesdanscetaxederecherche,longtemps dominespardesconsidrationspolitico-contractuellestelquelamaximisationdela rmunrationdesdirigeantssesontviresverslesmotivationsserapportantaux marchsdecapitauxtantdonnquelesinvestisseursparaissentsous-estimerles pratiquesdemanipulationscomptablesadoptesparlesfirmes(voircetgardSloan 1996, Xie 2001). Troisimement,ilexisteunecertainevidenceempiriquequelesintervenants surlemarchfinanciersontcapablesdintgrerleffetdesmodificationscomptables discrtionnairesbasessurleconcepttraditionneldesaccrualsdiscrtionnairesdans leursanticipationsfuturesdesbnficescomptables(Sloan1996 ;Ahmed,Naineret Zang 2003 ; Bauman 2003). Cela incite les dirigeants adopter de nouvelles pratiques de gestion des rsultats comptables difficilement dcelables par les intervenants sur les marchs financiers. Enfin, lexpansion du fonctionnement des marchs de capitaux et la prolifration du rle des intermdiaires financiers tels que lesanalystes financiers et les agences de notationouderating,aconstitudepuisunepriodercenteuneincitationforteaux firmespoursalignerleursestimationsetopinions(BurgsthaleretDichev1997, Degeorges,PateletZechauser1999).Cetobjectifralis,permetauxfirmesde diversifierleurssourcesdefinancementetdamliorerleurvaleurboursireen influenant lopinion de ces intermdiaires financiers (Matsumoto 2002). Latitrisationencascadeestunphnomnercentetassociceluides Subprimes .Lacrisefinancirequienarsultasemlaconfusionaussibienau 8 niveaudesdcideurs,desprofessionnelsquedeschercheurs.Dansnotrerecherche, nous nous proposons dlucider une part decettequestion en sintressant unaspect comptable savoir le gain de titrisation. Les normalisateurs comptables ont reconnu la difficultdetraduirefidlementtouslesaspectslislatitrisation.Eneffet,etselon lAICPA (AmericanInstitute of Certified Public Accountants), laudit des transactions entre les firmes et les entits but spcifique est une opration importante mais savre trsdlicate.CestpourquoilapromulgationdelaFASn140en2000suiviedela FAS n 156 en 2006 aux EtatsUnis, a rendu ncessaire la divulgation de la nature des relations entre une firme et ses filiales de financement non consolides ou SPE. Ajouts cela les directives de lIAS 32 (International Accounting Standard n 32) et lIAS 39 (International Accounting Standard n 39), lIFRS 7 (International Financial Reporting Standardn7)relativesauxrglesdepriseencompteetdvaluationdesinstruments financiers.Plusrcemment,lesorganismesderglementationcomptableamricaine ontpromulgulaloiSarbanesOxleyAct(2002)danslebutdeminimiserle comportementopportunistedesdirigentsparlerenforcementdusystmedecontrle interne,desstructuresdegouvernancesexistantesetlamliorationdelaqualitdu reporting financier. Larechercheacadmiquedonnedesexplicationsdiffrenteslapratiquede titrisation,sonampleuretsesconsquences.Dailleurs,lesrecherchesportantsurles manipulationscomptablessappuientsurtroisthoriespourexpliquerlesmotivations des dirigeants titriser leurs crances et enregistrer des gains en consquence: (1) la thorie positive de la comptabilit qui se base sur la notion deconflits dintrts entre lesdiffrentsparetnaireslislentreprise(actionnaires,dirigeants,cranciers)et linfluence de ces conflits sur les politiques comptables et ce notamment en raison des cotsdagenceetdescotspolitiques,quelesdirigeantsdesfirmescherchent minimiser, (2) la thorie des signaux qui considre les choix comptables oprs par les dirigeantscommetantdesvariablesdesignalisationpourcommuniqueraumarch financierlesinformationsprivessurlesperspectivesfuturesdelentreprise,etenfin (3)lathoriedesmarchsfinanciersefficientsetconsidrequeleschoixcomptables sans effet direct sur les flux de trsorerie rels de lentreprise nont aucun impact sur la valeur boursire de la firme. 9 Notrerechercheserascindeentroisobjectifsprincipaux :dabord,nousnous proposons didentifier les dterminants lis lutilisation de la technique de titrisation. Ensuite, nous essayerons de mesurer lampleur des manipulations bases sur le gain de titrisation. Enfin, nous analyserons limpact des oprations de titrisations sur les acteurs sur le march financier. Afin de raliser ces objectifs, on se propose dexaminer une srie de dterminants qui incitent les firmes titriser leurs crances et divulguer des gains en consquences. Trois types de dterminants ont pu tre identifis savoir les dterminants conomiques (Hardwick et Adams 1996, Mills et NewBerry 2004), les dterminants financiers (Niu etRichardson2004,Feng,GramlichetGupta2006)etlesdterminantslisla gouvernance (Dechow et al 2004, 2008). Dans un deuxime temps, et par analogie aux tudes de Barton (2001), Pincus et Rajgopal(2002)dunepart,Roychowdhry(2006)etZang(2007)dautrepart,un modledquationssimultanes;entrelesaccrualsdiscrtionnairesestimsselonle modledeJonesModifi(1995)etlesgainsissusdesoprationsdetitrisations;sera analys. Dautres variables additionnelles, suggres par la littrature comptable, seront inclusesdanschaquequationpourcontrlerleurseffetssurlamanipulationdes accrualsdiscrtionnairesetlutilisationdelatechniquedetitrisationdescrances. L'objectiftantdevrifiersilesdirigeantsutilisentcesdeuxoutilsdegestiondes rsultats comptables comme tant des substituts ou si les deux variables sont manipuls de faon simultane. Enfin,nousexamineronslecomportementdediffrentsintervenantssurle marchfinancierfaceauxmanipulationsdesrsultatscomptablesbasessur lutilisationdelatechniquedetitrisationdescrances.Pourcefaire,nousallons examinerlarelationentrelesrentabilitsboursires,lebnficeexcluanttoute opration de titrisation ainsi que le gain de titrisation (Ahmed et al 2003). En outre, et selon ltude de Bradshaw et al (2001), il sera utile dtudier la relation entre lopinion delauditeuretlemontantdesgainsissusdesoprationsdetitrisationenregistrsau cours dun exercice donn. 10 Afinderpondreauxobjectifsci-dessusmentionns,nousanalyseronsun chantillonde134entreprisesamricainescotesappartenant45secteursindustriels diffrents(CodesSIC4chiffres)etquidivulguentlesdonnesrelativesaux oprationsdetitrisationsaucoursdelexercicecomptable.Lechoixdelapriode danalyse, motiv par la divulgation de la FAS n140 en 2000, stend sur une priode de huit ans allant de 2000 2007. Pourralisercesobjectifs,lamthodolgieutilisesebasesurlesoutils statistiques suivants: dabord, nous nous basons sur le modle de selection de Heckman (1979)deuxtapesafindidentifierlesdterminantsdelapratiquedetitrisation adopteparlesfirmes.Ensuite,nousutiliseronsunsystmedquationssimultanes estimselonlamthodeSURE SeeminglyUnrelatedRegression (Zellner1962). Enfin,nousutiliseronslemodledelaregressionlogistiquebinaireafindidentifier limpact du gain de titrisation sur lopinion des auditeurs et lestimation en donnes de Panelpourexaminerlassociationentrelesrentabilitsboursiresetlesgainsde titrisation. Nosrsultatspeuventtresynthtissainsi :dabord,lestimationdumodlede selection de Heckman (1979) deux tapes montre que le montant des gains issus des actifstitrisssontlisdesdterminantsfinanciers(endettement,risqueencourupar lentreprise),conomiques(fondsdisponiblesoufreecash-flowetratiodecouverture desintrts),degouvernance(pourcentagedactionsdtenuesparlePDGet proportionsdexpertsfinanciersprsentsdanslecomitdaudit)ainsiquedautres variablesdecontrle(secteurindustrieletrentabilitdescapitauxpropres).Ensuite, lestimationdusystmedquationssimultanesselonlamthodeSURE(Zellner 1962)enprenantcommevariablesendogneslesgainsdetitrisationetlesaccruals discrtionnaires montre que ces accruals et les gains opportunistes issus des oprations detitrisationssontutilisscommedessubstituts.Cersultatconfirmelestravauxde Barton (2001), Pincus et Rajgopal (2002) ainsi que Zang (2007). Enfin lestimation du modlelogistiquebinaireenutilisantcommevariabledpendantelopinionde lauditeurmontrequecetteopinionsembletreindpendantedesvaleursextrmesdu gain de titrisations. Par ailleurs, lestimation en donnes de panel de la regression entre 11 lesrentabilitsboursiresetlesdiffrentescomposantesdubnficemontrequeces rentabilits voluent indpendamment de la valeur du gain de titrisation. Notrerecherchecomportetroischapitres.Lepremierchapitrerelatifaux dterminantsdesmanipulationsrellesetcomptablesenglobetroissections :la premiresectionestrserveauxaspectsthoriquesrelatifsauxdterminantsdes manipulationscomptablesetrellessavoirlatitrisationdescrances(Section1).La deuximesectiondecechapitreseraconsaceauxaspectsconceptuelset mthodologiques de ces dterminants (Section 2). Enfin, dans la troisime section nous prsenterons et nous analyserons les rsultats des hypothses relatives aux dterminants du gain issu de la pratique de titrisation (Section 3). Ledeuximechapitrerelatiflampleurdesmanipulationsrellesbasessurla techniquedetitrisationenglobeaussitroissections :danslapremiresection,nous passeronsenrevuelesprincipalestudesayantmisenvidencelesmanipulations relles(Section1).Unedeuximesectionseraconsacrelaformulationdes hypothses et la modlisation de lintraction entre les accruals discrtionnaires et les gainsissusdesoprationsdetitrisations(Section2).Enfin,unetroisimesectionsera consacre lanalyse et linterprtation des rsultats obtenus(Section 3). Ledernierchapitreestconsacrlvaluationdelimpactdesgainsissusdes oprationsdetitrisationsurlavaleurdelafirme.Dansunepremiresection,nous passerons en revue les principales tentatives ayant examin limpact des manipulations comptablesetrellessurlavaleurboursiredelafirme(Section1).Ensuite,nous noneronsnoshypothsesetlesmodlesconomtriquesutiliss(Section2). Finalement, nous prsenterons les rsutats de limpact des gains de titrisation aussi bien sur lopinion de lauditeur que sur les rentabilits boursires (Section 3). 12 CHAPITRE 1. Les dterminants des manipulations comptables et relles : cadre thorique et vidence empirique Introduction chapitre 1 Avant daborder la dfinition des manipulations relles bases sur la technique de titrisationdescrances,ilestessentieldedfinirdansunepremiretapelesassises thoriques sur lesquelles repose la pratique de gestion ou de manipulation1 des rsultats comptables et les principaux rsultats empiriques des recherches dans cette optique. Ce chapitre sera organis comme suit: Dansunepremiretape,nousexposonslecadrethoriquedesmanipulations comptables.Pourcefaire,nouscitonsdabordlesassisesthoriquessurlesquelles reposent les manipulations comptables (Sous-section 1). Puis, nous abordons la notion de la pratique de gestion des rsultats comptables ainsi que dautres formes de gestion deschiffrescomptables(Sous-section2).Ensuite,nousmettonsenreliefles insuffisancesetlimitesdunepratiquedegestiondesrsultatsbasesurleconcept daccrualsdiscrtionnaires(Sous-section3).Enfin,nousmettonsenvidencele concept dingnierie financire(Sous-section 4), les manipulations relles bases sur la formationdesSPE(Sous-section5),lapratiquedetitrisationdescrances(Sous-section 6) ainsi que dautres objectifs de formation des SPE (Sous-section 7). Dans une deuxime tape, nous aborderons les dterminants de lutilisation par les entreprises de la technique de titrisation des crances mise en cause durant la crise financire rcente des subprimes. A ce titre, nous nonerons les hypothses relatives aux dterminants du gainissudelapratiquedetitrisationdescrances(Section1).Puis,nousdfinirons notrechantillon,nosvariablesdtudeetlesmodlesstatistiquesutiliss(Section2). Enfin, nous analyserons les rsultats des estimations des diffrents modles (Section 3). 1Dansnotrerecherche,nousutiliseronsletermemanipulation desrsultatscommetantsynonyme duterme gestion desrsultats.Pourvuquilauneconnotationngative,lepremiertermeat lgifrparlalittraturecomptable(voircetgardBartov1993,DefondetJiambalvo1994).Ce pendant, il faut distinguer entre manipulation et fraude. Cette dernire pratique tant sanctionne par les diffrentes lgislations comptables (Dechow, Sloan et Sweeny 1996) et se trouve de ce fait hors de notre cadre de recherche. 13 Section1.Lesdterminantsdesmanipulationscomptablesetrelles : aspects thoriques Sous-Section 1. Thories explicatives des manipulations comptables Danslecadredecettesous-section,nousallonsprocderunerevuedela littraturedesprincipalesthoriessurlesquellessontfondsleschoixdespratiques comptables opres par les dirigeants. Nous verrons respectivement la thorie dagence etlanotiondeconflitsdintrts,lapportdelathoriepositivedelacomptabiliten matiredechoixcomptablesoprsparlesdirigeants.Enfin,nousprsenteronsla thoriedesignalisationetlanotiondasymtrieinformationnelleentrelesdiffrents partenaires lis lentreprise. Ces thories sont souvent inter-relies (Holthausen 1990). Pour tre retenue, une thorie doit justifier sa supriorit par rapport aux autres thories et alternatives. A. La thorie dagence et la notion de conflits dintrts Dveloppe dabord en conomie vers les annes trente (Berle et Means 1932) et mise en relief par les travaux de Jensen et Meckling (1976), la thorie dagence appele aussi thorie de la dlgation suppose que lentreprise est un ensemble de contrats entre lesdiffrentespartiescontractantes(thoriedelafirme).Lecomportementdechaque partieestcaractrisparlopportunismeetlamaximisationdesintrtsdesoi.Cela credesconflitsdintrtsentrecesdiffrentespartiescontractantes.SelonCasta (2000) cesconflitsdintrtslatentsetlescotsdesurveillanceoudopportunits quils engendrent, confrent aux mesures comptables un rle dterminant dans le suivi des contrats et placent la comptabilit au cur des relations dagence2 . On distingue ceniveaudeuxtypesderelationsconflictuelles:Larelationentrelesdirigeantsetles actionnaires et celle entre les actionnaires et les cranciers de la firme. Lapremirerelationprsumequelesdirigeantsagissentdansleurpropreintrt afin de maximiser leur rmunration et leur richesse. Pour leur part, les actionnaires se proccupent de la maximisation de la valeur marchande de la firme afin de recevoir des 2 Casta J.F (2000), page 1226.14 dividendes.Selonledeuximeniveaudeconflits,lescranciersseproccupentdela capacit de la firme honorer ses engagements et rembourser les fonds prts dans les termes prvus. 1. La relation dirigeants - actionnaires Seloncetterelation,lesactionnaires(mandants)entantquepropritairesde lentreprise,nepeuventpascontrlerpersonnellementetdirectementtoutesles dcisions prises par les dirigeants (mandataires) surtoutdans les entreprises de grandes taillesactivitsdiversifiesetgographiquementdcentralises.Unedlgationde lautorit savre alors ncessaire au profit de lquipe dirigeante. Une telle dlgation estcaractriseparundegrlevdasymtriedinformationentrelesparties contractantes ce qui favorise un comportement opportuniste de la part des dirigeants et untransfertderichessesaudtrimentdesactionnaires.Afindemieuxsuperviserles actionsetlesdcisionsprisesparlesdirigeants,ceux-cidoiventrendrecompte (principe de reddition des comptes) de leur travail de faon rgulire et des intervalles detempsbiendfinis.Atitredexemple,unepublicationannuelledestatsfinanciers synthtiselaperformancedelquipedirigeanteetlasituationfinanciredelafirme pourlapriodecoule.Enagissantpourleurproprecompte,lesdirigeantspeuvent tre amener manipuler ou grer les chiffres comptables de diffrentes faons selon les motivationsetlesobjectifsquilsvisent.Parexemple,unrsultatmdiocrepeuttre justifi par des conditions conomiques difficiles et les pertes ventuellespeuvent tre imputeslanciennequipedirigeanteencasdechangementdudirigeant.Afinde minimiserlecomportementopportunistedesdirigeants,unpourcentagedactionssera allou aux dirigeants sous forme de stock-option (Dechow et al 2008). Par ailleurs, une partiedelarmunrationdesdirigeantsseraindexeaursultat(Healy1985,Gaver, Gaver et Austin 1995).Cela incite les dirigeants augmenter le rsultatde la firme et par consquent sa valeur sur le march financier.2. La relation actionnaires - cranciers Plusieurstudesontdiscutlanotiondeconflitsdintrtsquicaractrisela relationactionnaires-cranciers(JensenetMeckling1976,Myers1977).Acet gard,JensenetSmith(1985)ontidentifiquatresourcesdeconflitsquicaractrisent larelationactionnaires-cranciers :premirement,lapolitiquededividendesetson 15 maintienunniveaudecroissancecontinue.Deuximement,leffetdedilution(ou baissedevaleur)delanciennedetteenraisondelmissiondenouvellesdettes. Troisimement,leffetdesubstitutiondesactifsouprojetslesmoinsrisquspardes projets plus risqus (considre comme option pour les actionnaires) car dans ce cas, la valeurducapitaldtenuparlesactionnairesaugmenteauxdpensdelavaleurdes droits des cranciers. Finalement, le problme de sous-investissement, lorsque la firme possdedesdettesrisques,laprobabilitderejeterdesprojetsdinvestissement valeur actuelle positive augmente, si les dits projets bnficeront aux cranciers (Myers 1977). Linstaurationdeclausesrestrictivesdecontratsdeprts(DeAngelo1986)ou lengagement dans des oprations de fusions, pour les firmes endettes, peut rduire les cots dagenceentre lescrancierset lesactionnaires lorsque ces derniers poursuivent une politique de non maximisation de la valeur de leur firme.Par exemple, Asquith et Kim (1982) ontexamin la rentabilit des obligations autour de la date dannonce des oprationsdefusions.Leursrsultatsmontrentquelesrentabilitsanormalesdes obligationssontsignificativesautourdecetvnement.Celaimpliquequeles crancierssonteffectivementprotgsduntransfertpotentielderichesseaumoment dune opration de fusion. B.Apportdelathoriepositivedecomptabilitenmatiredeschoixcomptables oprs par les dirigeants 1.Prsentation InitieparlestravauxdeWattsetZimmerman(1978,1990)etdveloppeaux lansdelathoriedagence,lathoriepositivedelacomptabilitfaitrfrenceaux recherchesempiriquesencomptabilit;dominespourunelonguepriodeparles recherchescaractrenormatif3;etapourrleessentieldexpliquerleschoix comptablesoprsparlesdirigeants.SelonCormier,TremblyetMagnan(1994),la thoriepositivedelacomptabilitregroupeessentiellementdeuxcourants:La recherchesurlesmotivationscontractuelles,conomiquesetpolitiquesdeschoix 3Silathorienormativesintressaitcequedevraittrelacomptabilit,lathoriepositiveapour objectifessentieldexpliqueretprdirelespratiquescomptablesopresparlesdirigeants(Wattset Zimmerman 1978,1990). 16 comptablesoprsparlesdirigeantsdanslecadredelathoriedesmandats,etla recherchesurlecontenuinformationneldesdonnescomptablesdanslecadredela thorie de lefficience des marchs financiers. Les recherches empiriques en comptabilit ont dbut bien avant ltude de Watts etZimmerman(1978)aveclacontributiondeBalletBrown(1968)ainsiqueBeaver (1968).Depuis,unelittratureabondanteamergayantpourobjectifdexpliquerles choixcomptablesoprsparlesdirigeantsdanslecadredelathoriepolitico-contractuelle(voirparexemple,HagermanetZmijewski(1979,1981),Healy(1985), DeAngelo (1986), Jones (1991), Gaver et al (1995) etc.). Selon Kothari (2001), et face lexpansionrapidedesmarchsdecapitaux,lesrecherchesrelativesauxchoix comptables des dirigeants ont connu une mutation vers ltude des motivations relatives auxmarchsdecapitauxquiincitentlesdirigeantsgrerleschiffrescomptables (Teoh, Wong et Rao 1998, Kothari 2001, Matsumoto 2002). 2.Etudedesmotivationscontractuelles,conomiquesetpolitiquesdeschoix comptables oprs par les dirigeants Seloncepremiercourantderecherche,leschoixcomptablesoprsparles dirigeantsrefltentlesrelationsdagenceentrelesdiffrentspartenaireslis lentreprise et les cots politiques quelle peut subir. Les recherches dans ce domaine se sont concentres sur trois hypothses principales :Lhypothse de la rmunration des dirigeants lorsque celle-ci est indexe au rsultat comptable (Healy 1985), lhypothse descotspolitiquesoudelatailledelafirme(HughesetSchwartz1988)etenfin lhypothsedendettementoudesclausesrestrictivesdecontratsdeprt(Defondet Jiambalvo 1994). 2.1.Le rgime de la rmunration des dirigeants Reposantsurlathoriedagenceetleprincipedelamaximisationdesintrts personnels, Hagerman et Zmijewski (1979) ont affirm que lorsque la rmunration des dirigeantsestindexeaursultatcomptable,ceux-cichoisissentlesmthodes comptables qui augmentent artificiellement le bnficecomptable. Pour sa part, Healy 17 (1985)aaffirmquelorsquelarmunrationdesdirigeantsestindexeaursultat comptable et que celui-ci doit tre maintenu entre deux bornes, ces derniers choisissent les mthodes comptables qui augmentent le rsultat lorsque celui-ci est au-dessous de la borneinfrieureetlesmthodesquidiminuentlebnficecomptablelorsquecelui-ci estau-dessusdelabornesuprieure.Letestdelhypothsedelarmunrationat valid par plusieurs autres tudes(voir parexemple Gaver et al 1995).Il reste noter quelapolitiquedegestiondesrsultatscomptablesdanscecassintgredansla perspective opportuniste largement dveloppe dans la littrature comptable.

2.2.La taille de lentreprise ou lhypothse des cots politiques Selon Watts et Zimmerman (1978), les entreprises de grande taille prsentent une visibilit politique plus importante que celles de petite taille. Par consquent, ces firmes choisissentlesmthodescomptablesquiminimisentlersultatcomptableafinde rduirelemontantdelimptd.Enrevanche,Saada(1993)asupposquesiles utilisateursdestatsfinancierssontsensiblesauxprofitslevs,ilexistealorsune relation positive entre la taille de lentreprise et la croissance des rsultats comptables. Cormier et al (1994) ont recens limpact de la taille de la firme sur les cinq pratiques comptables suivantes:Lutilisation de la mthode du cot complet ou celle desefforts russis pour le calcul du cot de revient dans le secteur ptrolier, la capitalisation ou le passage en charges de lexercice des frais de recherche et dveloppement R&D (Daley etVigeland1983),lutilisationdelamthodedamortissementlinaireouacclr (HagermanetZmijewski1981)etenfinlechoixdelamthodeduPremier-Entr, Premier-Sorti(PEPS)ouduPremier-Entr,Dernier-Sorti(PEDS)pourlavalorisation desstocks(HughesetSchwartz1988).Lhypothsedelataillenestcependantt vrifie que pour les firmes du secteur ptrolier ou celles de grande taille. Cela jette des doutessurlagnralisationdetellehypothsesurlesfirmesappartenantauxautres secteurs industriels ainsi quaux petites et moyennes entreprises. De plus Sada (1993) aaffirmquelavariabletaillenepermetpasdeprendreencomptetousles dterminants de la vulnrabilit politique de lentreprise4.

4 Saada, T. (1993) Politique Comptable et March de lInformation , page 42. 18 2.3.Lhypothse dendettement Lathoriepositivedelacomptabilitprvoitquelescontratsdedettesentrela firmeetlesprteursincluentgnralementdesrestrictionslibellesentermederatios comptablesrespecteretayantpourobjectifderestreindrelechampdactiondes dirigeantsafindeprotgerlesintrtsdesprteurs(WattsetZimmerman1986).Afin dallgerlesrestrictionsimposesparcescontratsdedettes,lesdirigeantspeuvent manipulerleschiffrescomptablesetenparticulierlersultatnetsanspourautant enfreindre les clauses de prts. Cela leur permet dune part de rassurer les obligataires quelafirmepourrahonorersesengagementsfuturs,etdaugmenterlacapacit dendettement de la firme dautre part. En raison du cot lev que prsente laccs aux informationsrelativesauxcontratsdedettes,laplupartdesrecherchesontutilisle ratio dendettement (dettes/capitaux propres) comme tant une proxy de la prsence des clauses restrictives de contrats de dettes. Selon Defond et Park (1997), plus ce ratio est lev,pluslesdirigeantschoisissentlesmthodescomptablesayantunimpactpositif sur le rsultat actuel audpens des rsultatsfuturs. Ce pendant, leratio dendettement seulnepermetpasdecaractriserunevritablepolitiquedendettement.Poursapart, Sweeney(1992)aaffirmquelesfirmesquiannoncentavoirviolerlesclauses restrictivesdecontratsdeprtschoisissentlesmthodescomptablesayantunimpact positifsurlersultatetsengagentdansdestransactionsdinvestissementsetde productions plus que les autres firmes. Dans ce mme courant de recherche, Defond et Jiambalvo (1994) ont examin la politiquedegestiondesrsultatscomptablesdunchantillonde94firmesayant annonc une violation des clauses restrictives des contrats de prts dans leurs rapports annuels pour lanne de la violation et lanne qui la prcde. Les rsultats dmontrent que les accruals discrtionnaires totaux et ceux relatifs la variation du besoin en fonds deroulement(comptesstocks,clientsetfournisseurs)sontpositifspourlannequi prcde celle de la violation. Cela signifie que ces firmes anticipent la violation de ces clausesetmanipulentleursrsultatscomptableslahausse.Cependant,pourlanne delaviolation,seulslescomptesdaccrualslislavariationdubesoinenfondsde roulement sont positifs et significatifs. Cela est d ce que la manipulation du rsultat comptablenestpossiblequelorsquelesauditeursnesontpasproccupsparla vrificationdeschoixcomptables(cest--direpourlannequiprcdecelledela 19 violation). En somme, les rsultats de cette tude dmontrent que les clauses restrictives decontratsdeprtsinfluencentlapolitiquedegestiondursultatcomptabledes dirigeants surtout durant lanne qui prcde la violation de ces clauses.

3.Etude des motivations de gestion du rsultat comptable relatives aux marchs de capitaux Silagestiondesrsultatscomptablesmotivepardesconsidrationspolitico- contractuelles sintgre dans la perspective opportuniste des manipulations comptables, lagestiondesrsultatscomptablesmotivepardesraisonsrelativesauxmarchs financiers sintgre dans la perspective informationnelle. En effet, un degr dasymtrie dinformation lev entre les dirigeants et les investisseurs incite les premiers rvler leursattentesrelativesauxfluxdetrsoreriefutursdeleursfirmesetserontpar consquentrmunrssurlabasedecesignalmis.Cependant,etselonKothari (2001),lamiseencauseduconceptdefficiencedesmarchsfinanciersmaintes reprises(voiraussiSloan1996)areformullesquestionsadressesaucurdela littrature relative la gestion du rsultat comptable. En effet, les motivations relatives lagestiondursultatcomptablelongtempsdominespardesraisonspolitico-contractuellessesonttenduesversdesmotivationsserapportantauxmarchsde capitauxafindexaminerlecomportementdesinvestisseursfacelapratiquede gestiondursultatcomptable.Acetgard,plusieurstentativesontdmontrqueles investisseurssous-valuentlapratiquedegestiondursultatcomptable(voircet gard, Xie 2001). Barth, Cram et Nelson (1999) ont affirm que les actions des firmes publiant des sriesdersultatsencroissancecontinuesontpositivementvalorisesparlemarch financier et que ltendue de cette valorisation est subordonne la continuit de cette croissance. Pour leur part, Skinner et Sloan (2000) ont mis en vidence que les firmes ayantdessriesdersultatsencroissancecontinuedunepart,etayantpublides rsultatsinfrieursauxprvisionsdesanalystesfinanciersdautrepart;aurontdes baisses importantes des prix de leurs actions. Ce rsultat est d au fait du suroptimisme desinvestisseursavantlapublicationdesbnficesraliss.Lesincitationspourune pratiquedegestiondesrsultatscomptablesrelativesauxmarchsfinancierssont nombreuses.Acetgard,DechowetSkinner(2000)ontnumrdeuxincitations 20 principales:Lamotivationderejoindreunbenchmarkimportantetlagestiondes rsultats comptables lors des missions de nouvelles actions. 3.1.La motivation de rejoindre un benchmark Cette motivation appele aussi la gestion des rsultas comptables par les seuils est dorigine relativement rcente dans la littraturecomptable. Dailleurs, la prolifration destudesserapportantcetteanglederecherchesestintensifieavecltudede Burgstahler et Dichev (1997), Burgstahler et Eames (1998) ainsi que Degeorge, Patel et Zeckhauser(1999).Cecourantderecherchepeuttredivisendeuxmotivations principales:Lagestiondursultatcomptabledanslebutdviterlespertesetla publication des rsultats en croissance continue ainsi que la gestion des rsultats afin de rejoindre ou excder les prvisions des analystes financiers. a- La gestion des rsultats dans le but dviter les pertes et les baisses dans les sries de rsultats futurs Hayn(1995)amisenvidenceque,surdeschantillonsalatoiresdefirmes,la proportion des firmes publiant des rsultats ngatifs proches de zro est anormalement faiblealorsquelaproportiondesfirmespubliantdesrsultatslgrementpositifsest anormalement leve. Burgstahler et Dichev (1997) ont confirm la politique de gestion desrsultatscomptablesparlesfirmesautourdedeuxseuilsprincipaux:lobjectif dviterlespertesdunepartetladcroissancedanslessriesdersultatspublis dautre part. Enexaminant les anomalies derpartition des sries de bnfices pour la priode 1976-1994, ils ont mis en vidence que la gestion des rsultats comptables dans lobjectifdatteindrecertainsseuilsestunphnomnetrsrponduauseindela population des firmes tudies. Pour leur part, Degeorge et al (1999) ont dvelopp un modle qui prdit le comportement des dirigeants en matire de stratgie de publication desrsultatscomptables.Dailleurscemodlemontrequelesrsultatssitusjusteau dessous du seuil fix sont grs la hausse alors que ceux qui sloignent largement de ce seuil sont manipuls la baisse, ce qui rendra facile latteinte de ces seuils dans les priodes futures.21 b- La gestion des rsultats afin de rejoindre ou excder les prvisions des analystes financiers Matsumoto (2002) a dmontr que les dirigeants grent le rsultat comptable la hausseparlemoyendesaccrualsdiscrtionnairesouenguidantlesprvisionsdes analystesfinancierslabaisseafinderejoindreouexcdercesprvisionsladate dannoncedesbnficescomptables.Latteintedecebenchmarkestdevenueune proccupationdepremierordrepourlesentreprisesdepuisuneprioderelativement rcente (Abarbanel et Lehavy 2000, Kothari 2001) surtout avec lexpansion rapide des marchs financiers et lutilisation accrue des nouvelles technologies dinformation et de communicationverslafindudeuximemillnaire.Dansleurtude,Burgstahleret Eames(1998)ontmisenvidencequelaproportiondesfirmesquirejoignentou excdentlesprvisionsdesanalystesfinanciersestanormalementlevealorsquela proportiondesfirmesayantpublidesrsultatsinfrieursceuxprvusparles analystesfinanciersestanormalementfaible.Degeorgeetal(1999)ontnumrune hirarchie de trois seuils de rsultats atteindre par les firmes: Le premier seuil consiste viterdepublieruneperte.Celareprsenteunobjectifprimordialtantdonnles consquences ngatives que peut subir une firme qui annonce des rsultats dficitaires. Unefoiscesfirmesaffichentdesrsultatsbnficiaires,illeurdevientimportantou mme impratif de maintenir une croissance continue et stable dans la srie de rsultats publisafindepersuaderlesinvestisseurs.Enfin,illeurseraaussiimpratifde rejoindreoummeexcderlesprvisionsdesanalystesfinanciers.Cebenchmarkest devenudeplusenplusintressantetpeuttreatteintsoitparunegestiondursultat comptable la hausse via les accruals discrtionnaires positifs, soit par lagissement sur les prvisions des analystes financiers la baisse (voir cet gard Matsumoto 2002). Enfin,ilestimportantdenoterqueplusieurstudessesontfocalisessurles firmesappartenantauxintervallesdersultatscomptablesdfinisparBurgstahleret Dichev(1997)ainsiqueceuxdfinisparDegeorgeetal(1999)afindamliorerla robustessedeleursmodlesetdtudierdeschantillonsnonalatoiresoles incitations la pratique de gestion des rsultats comptables sont fortes5. Ce pendant, ces tudesnepermettentpasdefournirunemesuredelampleurdecesmanipulations 5 Ces tudes incluentRoychowdhury (2006) et Zang (2007) pour le cas des firmes quimanipulent leurs flux de trsorerie dexploitation et les dpenses discrtionnaires. 22 comptables.Ellesfournissentuniquementdesindicationssurlenombreoula probabilitetladistributiondesfirmesquigrentleurrsultatdepartetdautresdes seuils atteindre. 3.2.La gestion des rsultats comptables lors des missions dactions Cette motivation comprend deux courants de recherches: La gestion des rsultats comptableslorsdunpremierappelpubliclpargneetlorsdesmissions saisonnires dactions. Teoh, Wong et Rao (1998) ont affirm que les firmes faisant un premierappelpubliclpargne,grentleursrsultatsdanslecadredelaperspective opportunistejustifieparuneasymtriedinformationleveentrelesinvestisseurs potentielsetlesdirigeants.Lecaractreopportunistedesaccrualsdiscrtionnairesest tmoignparlamiseenvidencedunerelationngativeetsignificativeentreces accrualsdurantlannedelmissionetlersultatescomptdesannesfutures.Les rsultats dmontrent aussi que les accruals discrtionnaires durant lanne de lmission sontanormalementlevsetprvoientlesbnficesetlesniveauxderentabilits futures(Teoh,WelchetWong1998).Celaimpliquequelesinvestisseurssurvaluent lesaccrualsdiscrtionnairesdelannedelmission.Enrevanche,etlorsqueles rsultats futurs chutent cause du caractre rversible des accruals discrtionnaires, le marchfinancierserendracomptequedesbnficesanormalementlevssontle rsultatdunepratiquedegestiondursultatopportunistequinerefltepaslavaleur relle de la firme. Par consquent, les investisseurs rvisent la baisse la valeur de cette firme et corrigent en consquence leurs attentes quant aux perspectives futures des dites firmes. Depuis ltude de Teoh, Welch et Wong (1998), plusieurs autres recherches ont misenvidencelapratiquedegestiondursultatcomptablelorsdunpremierappel public lpargne dans des contextes diffrents et pour dautres chantillons de firmes sengageant dans la mme opration. Rangan (1998), Teoh, Welch et Wong (1998) ont examin la pratique de gestion du rsultat comptable dans le cas desmissions saisonnires dactions. Alinstar dun premier appel public lpargne, cette opration reprsente aussi une incitation forte lagestiondesrsultatscomptables.Grcecettepratique,lesdirigeantspeuvent amliorerlestermesaucoursdesquelslesactionsserontvenduesaupublicet augmenterlarichessedeleursfirmes.Lmissiondactionsestuneoprationqui 23 saccompagne gnralement dune sous-valuation des titres de la firme. Elle peut tre interprte comme le signe dincapacit de la firme financer son cycle dexploitation. Rangan(1998),Teohetal(1998)ontprouvquelaperformancedesfirmesquifont desmissionssaisonniresdactionssedgradedurantlesannesquisuiventcette opration.Leursrsultatsmontrentaussiquelesbnficesdecesfirmessont anormalementlevsdurantlesoprationsdmissiondactions.Cecaractreest attribupourlessentielauxaccrualsdiscrtionnairespositifsetanormalementlevs autourdecetvnement.Enrevanche,lesbnficesdetellesfirmeschutentdefaon significativedurantlesannesquisuiventcelledelmissiondactions.Enfin,les rsultats montrent que les accruals discrtionnaires de lanne de lvnement, cest--dire celle des missions saisonnires dactions, sont significativement associs avec les rentabilitsboursiresfuturesdelafirme.Cersultat,comparableceluiconstatpar Teoh Wong et Rao (1998) lors dun premier appel public lpargne, dmontre que les investisseurssurvaluentlebnficedesfirmesfaisantdesmissionssaisonnires dactionsdurantlannedelvnement.Unefoislapolitiquedegestiondesrsultats comptablesservleaumarchfinanciercauseducaractrerversibledesaccruals discrtionnaires,lesinvestisseursrvisentlabaisseleursattentesrelativesaux perspectives futures de ces firmes. 4. Principales critiques adresses la thorie positive de la comptabilit Commetouteautrethorie,lathoriepositivedelacomptabilitappeleaussi thsedelcoledeRochester(WattsetZimmerman1978)asubielescritiquesdela communaut scientifique. Selon Jeanjean (1999), ces critiques peuvent tre classes en deuxprincipalescatgories :Lescritiquespistmologiquesetlescritiquesdordre mthodologique.Dabord,ladistinctionentreunepropositionpositiveayantpour objectifdexpliqueretprdirelespratiquescomptablesetunepropositionnormative quifournitdesprescriptionssurlespratiquescomptablesexistantesnestpasaise. Quant aux limites dordre mthodologique, elles englobent le choix des variables pour testerleshypothsesdelathoriepositive,lechoixdelchantillondanalyseetdes modlesstatistiquesutiliss.Eneffet,letestdelhypothsedelatailleprendcomme variableexplicativelactiftotal.Orlamesuredecettevariabledpenddupouvoir discrtionnairedesgestionnaires.Parconsquent,ilfaudraitutiliserdesvariables 24 explicatives autres que les donnes contenues dans les tats financiers qui ont dj fait lobjet dune modification (Cormier et al 1994). En outre, le fait de simplifier les cots politiques ou hypothse de la taille aux seuls actifs totaux nest pas assez ais. Quant au choixde lchantillon, la majorit des recherches ont test les hypothses de la thorie positive sur des firmes cotes de grande taille. Cela rend difficile lagnralisation des rsultatspour le cas des firmes de petite taille. Enfin, linterdpendance entre certaines variablesexplicativesetlesmotivationsquiincitentlesdirigeantsgrerlesdonnes comptablestelqueleniveaudendettementdelafirmeetlatailleoulergimede rmunration des dirigeants peut biaiser la porte des modles statistiques qui prennent gnralement une forme dichotomique (Logit, Probit). C.La thorie de la signalisation et les modifications comptables discrtionnaires 1. Prsentation SelonCormieretal(1994) Lemodledesignalisationestbassuruneralit voulantquelesdiversintervenantsrelisunefirmepossdentuneinformation imparfaiteetasymtrique .Acetgard,lesgestionnairesayantunavantage informationnelparrapportauxautresintervenantsexternesontintrtrvlerleurs attentesrelativesauxperspectivesfuturesdeleursfirmesetserontrmunrssurla base du signal mis. Ce pendant, pour tre crdible, un signal doit tre coteux. Dans cecas,lescotsliscesignalnedoiventpastrercuprssilesignalsavrenon crdible .Lathoriedelasignalisationatvrifiedansaumoinsdeuxcontextes : La signalisation par lechoix dun vrificateur externe(Titman et Trueman 1986) et le choix des mthodes comptables (Hughes et Schwartz 1988). Titman et Trueman (1986) ont mis en vidence que le choix dun auditeur externe derputation(BigSix)constitueunsignalcrdiblepourlemarchfinanciersurla sincrit et lexactitude des informations publies par les firmes. De plus, il sera inutile pourunefirmeprsentantuneperformancefinanciremdiocredengagerun vrificateurdebonnerputationenraisondescotslevsexigsparcetauditeur. Enfin,unauditeurprestigieuxnapasintrtmettreencausesarputationen certifiantlestatsfinanciersduneentrepriseprsentantdesperspectivesfutures dfavorables. 25 Hughes et Schwartz (1988) ont mis en vidence que les firmes peuvent choisir la mthode du Premier-Entr Premier-Sorti (FIFO) pour la valorisation de leurs stocks en priodedinflation.Cettemthode,malgrsoncotfiscallev,peutservirdesignal surlasoliditfinanciredelafirme.Ainsi,pourtrecrdible,unsignaldoittre coteux et lentreprise ne pourra pas rcuprer les cots engags en cas dmission dun signaltrompeur.Cependant,Cormieretal(1994)sesontinterrogssurlacrdibilit duntelsignal.Eneffet,ilparaitpeurationnelpourunefirmedencourirdescharges fiscales additionnelles dans le seul objectif de signaler au march telle ou telle mthode devalorisationdesstocks.Ilseraitalorsplusadquatpourcettefirmedechoisirla mthodeduDernier-EntrPremier-Sorti(LIFO),puismettreunsignalpositifsurla solidit financire de lentrepriseen procdant des acquisitions. Sada(1993)aretenudeuxmoyensdesignalisation :Lasignalisationpar linformationcomptableetlasignalisationparlapolitiquefinancire(endettement, degrdeparticipationdesdirigeantsdanslecapitaldelafirmeetlapolitiquede dividendes(Battacharya1979)).Dunefaongnrale,lesvariablescomptablessur lesquelleslesdirigeantspeuventexercerunchoixpeuventservirdesignal.Eneffet, Subramanyam(1996)avrifiquelesaccrualsdiscrtionnaires,quiregroupentleffet agrgdeschoixcomptables,prvoientlesniveauxderentabilitfutureetles changementsfutursdepolitiquesdedividendes.Parconsquent,cesaccrualspeuvent servirdesignalcrdiblesurlesperspectivesfuturesdesfirmes.Cependant,leschoix comptablesdesdirigeantssontsouventirrversiblescomptetenudesrestrictions imposesparlesrglesetprincipescomptablestelqueleprincipedepermanencedes mthodes.Enoutre,lesdirigeantsnepeuventpascontinuermanipulerlesaccruals discrtionnairespendantunhorizoninfinidetempscauseducaractrerversiblede ces derniers au bout dune ou deux annes. La politique financire peut aussi servir de signal au march financier. CestainsiqueRoss(1977)aaffirmqueloprationdendettementpermetaux entreprises de transmettre au march financier un signal crdible sur leurs perspectives futures. A cet gard, seules les entreprises dont les perspectives futures sont favorables peuvent honorer leurs engagements futurs. Ainsi, la valeur de lafirme augmente avec sonniveaudendettement.Pourleurpart,LelandetPyle(1977)ontmisenvidence 26 unerelationpositiveentreletauxdeparticipationdesdirigeantsdanslecapitaldela firme et sa valeur marchande.2.Limites de lhypothse de la signalisation SelonCormieretal(1994),lapplicationdelathoriedelasignalisationla comptabilit est souvent difficile et arbitraire. En effet, le choix dune variable pouvant fairelobjetdesignalisationestsubjectif.Lmissiondunsignalpeutengendrerdes consquences ngatives pour les firmes lorsquil savre non fond. Cela engendre une sanction de la part du march financier par une baisse de valeur. De plus, les variables pouvant faire lobjet de signalisation sont le plus souvent complmentaires ce qui rend la thorie de la signalisation multi-dimensionnelle.

Enconclusion,ilparaitqueleschoixcomptablesdiscrtionnairesoprsparles dirigeantsnesontpasguidsparuneseulethoriemaispluttparplusieursquisont souvent inter relies et interdpendantes. Pour tre retenue, une thorie doit prouver sa suprioritparrapportauxautresalternatives(Holthausen1990).Jusquprsent,les choixcomptablesdesdirigeantsnepeuventpastreexpliquesparunethorieisole, maispluttparlinterdpendancedethoriesinspiresdautresdisciplinestelquela finance, lconomie et la psychologie. Cette interdpendance dcoule des incitations et objectifslisceschoixcomptablesdiscrtionnaires.Letableau1prsenteun sommairedesthoriessucceptiblesdexpliquerleschoixcomptablesoprsparles dirigeants. 27 Tableau 1. Tableau rcapitulatif des thories susceptibles dexpliquer les choix comptables oprs par les dirigeants Thorie Etudes Hypothses Rsultats Limites Thorie dagence Jensen et Meckling (1976) Relation dirigeants actionnaires Relation dirigeants cranciers Les contrats sont libells en chiffres comptables limitant le pouvoir discrtionnaire des dirigeants En dpit des contraintes imposes, les dirigeants manipulent les ratios comptables Thorie positive de la comptabilit Watts et Zimmerman (1978,1990) Hypothse de la rmunration Hypothse des cots politiques Hypothse de lendettement Les choix comptables discrtionnaires diffrent selon lobjectif vis par les dirigeants Biais introduit par le choix de lchantillon, les variables explicatives et les modles utiliss Thorie de la signalisation Pyle et Leland (1977) Truman et Titman (1986) Problme dasymtrie dinformation entre les dirigeants et le march financier Les dirigeants rvlent au march financier les perspectives futures par le choix de mthodes comptables Le march financier sanctionne les signaux non fonds 28 Sous-section 2. La notion de la pratique de gestion des rsultats comptables Introduction Aprsavoirprocderunerevuedelalittraturepermettantdeclarifierles thoriessusceptiblesdexpliquerleschoixcomptablesdesdirigeants,nousabordons danscequisuitlapratiquedegestiondesrsultatscomptablesproprementdite.Nous dfinissons dabord le concept de gestion du rsultat comptable, pour citer par la suite les perspectives dans lesquelles se situe cette pratique. Ensuite, nous abordons la notion etlesmodlesdemesuredesaccrualsdiscrtionnaireslesplusconnus.Enfin,nous passeronsenrevuequelquestudessurlesmanipulationscomptablesbasessurles comptes individuels daccruals. A. Dfinition de la pratique de gestion des rsultats comptables

Sagissant dune pratique difficilement observable par les utilisateurs externes des tatsfinanciers,ilseradifficiledecernerunedfinitionexacteetclairedelapratique de gestion des rsultats comptables. Dailleurs, Schipper (1989) a dfini la pratique de gestion des rsultats comptables comme : une intervention dlibre dans le processus deprsentationdelinformationfinanciredanslebutdesapproprierdesgains personnels .Cettedfinition,quiconstituelunedespremirestentatives didentificationdelapratiquedegestiondesrsultatscomptables,selimiteauxchoix comptablesayantpourobjectifdemodifierlereportingfinanciersanseffetsurla trsorerie effective de la firme. Pour leur part, Healy et Wahlen (1999) ont propos une dfinitionassezlargedecettepratiqueetontaffirmquelagestiondesrsultats comptablesseraliselorsquelesdirigeantsexercentleurjugementaussibiendansla prsentationdelinformationcomptablequedanslastructurationdecertaines transactionsafindemodifierlaperceptiondesutilisateursdelinformationcomptable concernantlaperformanceconomiquedelafirmeoudinfluencerlesengagements contractuelslibellsenchiffrescomptables.Contrairementlapremire,cette dfinitionenglobeaussibienlesmanipulationscomptablessanseffetdirectsurla trsoreriedelafirmequelesmanipulationsrellesquiaffectentlesentresetsorties effectives de fonds de la firme. Par ailleurs, Bartov (1993), Stolowy (2000) a class les 29 manipulationsdeschiffrescomptablesendeuxgrandescatgories:Lagestiondu bnfice par action et la manipulation du ratio dendettement. Ilendcouledesdfinitionsprcdentesquelapratiquedegestiondursultat comptablenefaitpaslobjetdelunanimitdelacommunautscientifiquequedes professionnelsencomptabilit(DechowetSkinner2000).Eneffet,lesincitationsqui poussent les dirigeants grer le rsultat comptable diffrent selon les objectifs viss et quelespratiquesdisponiblessontlargementvariesetaffectentdiffrentesvariables (voircetNelsonetal2003).Enfin,lapratiquedegestiondursultattant inobservable,ilseraitparconsquentdifficiledenattribuerunedfinitionexacteet dfinitive. B. Les perspectives de gestion des rsultats comptables Plusieurs motivations politico-contractuelles et financires poussent les dirigeants grerlebnficecomptable6.Celatant,ilendcouleplusieursperspectivesdans lesquelleslapratiquedegestiondesrsultatscomptablessembleseraliser.Acet gard,Holthausen(1990)anumrtroisperspectivesdegestiondesrsultats comptablesnonmutuellementexclusives.Poursapart,Malmquist(1990)acitdeux perspectives de gestion des rsultats comptables: La perspective contractuelle efficiente etlaperspectiveopportunistedanslecasdesindustriesptrolires.Commeatdj mentionn7,cesperspectivesdcoulentdesincitationsquipoussentlesdirigeants grer le rsultat comptable que se soit politico-contractuelles ou celles se rapportant aux marchs de capitaux. Pour leur part, Guay et al (1996) ont adopt une valuation par le march financier de cinq modles de mesure des accruals discrtionnaires en se situant danschacunedestroisperspectives.Ilsagitenfaitdelaperspectiveopportuniste,la perspectiveefficienteetlaperspectiveinformationnelledegestiondesrsultats comptables. 6 Pour plus de dtails voir Sous-Section 1 du prsent chapitre (page 13) relative aux thories susceptibles dexpliquer les choix comptables oprs par les dirigeants des entreprises. 7 cf. thorie de la signalisation page 24. 30 1.La perspective opportuniste de gestion des rsultats comptables Cetteperspectivetrouvesonexplicationdanslathoriedagence.Elleat largementtestedanslalittraturerelativelagestiondursultatcomptable(Healy 1985,DeAngelo1986,HealyetWahlen1999).Laperspectiveopportunistede gestiondesrsultatscomptablessupposequelesdirigeantssontmotivsparla maximisation de leurs intrts personnels aux dpens des autres partenaires de la firme. LoboetZhou(2001)affirmentlexistencedunerelationpositiveentrelagestiondu rsultatcomptableetledegrdasymtriedinformationetunerelationngativeentre cettepratiqueetlaqualitdedivulgationdesinformations,confirmantainsila perspectiveopportunistedegestiondesrsultatscomptables.Ainsi,endivulguant moins,lesdirigeantspeuventsadonnergrerpluslersultatcomptabledefaon opportunistesoitpourlamaximisationdeleurintrtpersonnel,soitpourconvaincre les investisseurs. 2.La perspective contractuelle efficiente Contrairementlavisionopportunistedemanipulationdescomptes,la perspectivecontractuelleefficienteatconfirmeparunnombrerduitdtudes (Holthausen1990).Seloncetteperspective,lechoixdesmthodescomptablesest motiv par la minimisation des cots dagence des diffrentes parties contractantes et la maximisation de la valeur de la firme. Malmquist (1990) a test cette perspective sur le choix dune mthode decalcul du cot derevient dans le secteur ptrolier en fonction des caractristiques de la firme (tel que la taille, le ratio dendettement, les modalits de financementetlerisquelilactivit).Lesrsultatsdmontrentqueleschoix comptables oprs par les dirigeants dans ce cassont inconsistants avec la perspective opportuniste. Lobjectif vis par la haute direction tant lefficience des contrats plutt que lopportunisme des dirigeants. 3.La perspective informationnelle de gestion des rsultats comptables Alinstardelaperspectiveefficientedegestiondesrsultatscomptables,la perspectiveinformationnellenapasttestefrquemment.Cependant,etsuite 31 lexpansion des marchs financiers et aux scandales financiers survenus au dbut de ce millnaire, cette perspective gagne de plus en plus dattention de la part des chercheurs encomptabilit.Parexemple,Kothari(2001)aaffirmquecetteperspectivea reconsidrlesmotivationsdegestiondesrsultatscomptables,dominesdepuis longtempspasdesconsidrationspolitico-contractuelles.HolthausenetLeftwich (1983)ontdmontrquenprsencedasymtriedinformationentrelesdirigeantset les intervenants sur le march financier, les premiers ont intrt exprimer leur attentes au march financier concernant les perspectives futures de leurs firmes par le choix des mthodescomptables,etserontrmunrssurlabasedecesignal.Poursapart, Subramanyam(1996)atestlaperspectiveinformationnelledegestiondesrsultats comptables par le moyen des accruals discrtionnaires en utilisant des rgressions entre lescomposantesdursultatcomptableetlesrentabilitsboursires.Lesrsultats dmontrentquecesaccrualssontpositivementetsignificativementassocisaux rendementsboursiersetquilsprvoientlesniveauxderentabilitfuture(voiraussi Dechow 1994) ainsi que les changements de politiques de dividendes. Cela confirme la perspectiveinformationnelledegestiondursultatcomptable.Cependant,ces affirmationsdoiventtreprisesavecprcautionenraisondelerreurdestimationdes accrualsdiscrtionnairesbasssurlemodledeJones(1991)ainsiquesaversion modifie (1995). Silestroisperspectivesdegestiondursultatcomptableprcitesaffirment lexistence dune association entre les mthodes comptables et les flux de trsorerie de lafirme,ellesdivergentcependantencequiconcernelacause.Eneffet,les perspectives efficiente et opportuniste postulent que le choix des mthodes comptables affectelesfluxdetrsoreriedelafirme.Enrevanche,laperspectiveinformationnelle suppose quant elle que les mthodes choisies produisent de linformation sur les flux de la firme sans les affecter directement. Une autre difficult rside dans la distinction entrelestroisperspectives.Eneffet,unmmecomportementpeuttreinterprtde diffrentesmanires.Lestroisperspectivessemblentsouventtreinter-relieset complmentaires.Parexemple,lechoixdelamthodedevalorisationdesstocksdu PremierEntrPremierSorti,malgrsoncotfiscallev,peuttreexpliqupardes raisonsopportunistestelquelemaintiendursultatcomptableentredeuxbornes lorsque la rmunration du dirigeant est indexe au rsultat comptable, mais aussi par le besoindervleraumarchfinancierlesperspectivesfuturesdunefirmefavorisant 32 ainsilaperspectiveinformationnelle.Laquestionquiseposeestalorslasuivante: Lorsque le choix de mthodes comptables est motiv par diffrentes considrations, quelle perspective doit-on les attribuer ? . C.La notion daccruals et modles de mesure des accruals discrtionnaires1.Dfinition des accruals Lespremiresassisessurlesquellesonttdifieslesrecherchesrelativesaux choix comptables oprs par les dirigeants se sont limites pour une priode importante surlechoixdemthodesdevalorisationdesstocks(Mthodedelpuisement successif,etlamthodedudernierentrpremiersorti)ainsiquelesmthodes damortissementcomptable (amortissementlinairesimpleouacclr).Aufildes annes,cevhiculeparatinsuffisantmesurerunevritablepratiquedegestiondes rsultats comptables. En outre, la rduction des choix comptables aux seules mthodes ci-dessusindiques,apoureffetdesous-valuerlespratiquesrellesdeschoix comptablesoprsparlesdirigeantsdentreprises.CestpartirdeltudedeHealy (1985)queleconceptdaccrualsdiscrtionnairesamergdanslalittrature comptable.Depuiscettedate,unelittratureabondanteavulejouretayantpour objectif de dvelopper des modles de plus en plus sophistiqus pour la dtection de la pratique de gestion des rsultats comptables opre par les dirigeants. Selon Chalayer et Dumontier(1995) les accruals8 sont dfinis comme tant Les produits et les charges qui nont pas gnr des flux de trsorerie au cours de lexercice danslequelilsonttcomptabiliss.PourCormieretMagnan(1995)Lesaccruals mesurentlincidenceglobaledetousleschoixcomptableseffectusparles gestionnaireset,decefait,sontplussusceptiblesreflterlagestionstratgiquedes rsultatsqueladichotomie(changementdepolitiquecomptable/aucunchangement). Enfin,Zghaletal(1998)ajoutentqueLesaccrualsenglobenttouslesajustements permettantdepasserdunecomptabilitdecaisseunecomptabilitdexercice,quil sagissededotations,deprovisionsouencoredechangementsdemthodes comptables. 8Cetermeanglo-saxonnapasdquivalentfranais.Cependant,Zghaletal(1998)ontutilisle terme courus pour dsigner la comptabilit dengagement. 33 2.Revue des modles de mesure des accruals discrtionnaires les plus connus 2.1. Prsentation des modles Comme a t dj signal, les choix comptables domins pour une longue priode parlechangementdemthodescomptablesparaissentinsuffisantspourladtection dune vritable politique de gestion du rsultat comptable. Cest partir de l tude de Healy(1985)quadmarrunnouvelcourantderechercheayantpourobjectif dtudierleffetagrgdetousleschoixcomptableslaideduneproxyappele accruals discrtionnaires . Ces accruals tant non visibles par dfinition et requirent lestimation de paramtres dans un modle de mesure des accruals non discrtionnaires ounormaux.SelonKothari(2001),ilexistecinqmodlesdemesuredesaccruals discrtionnaires et dont lutilisation est frquente dans la littrature relative la gestion dursultatcomptable.IlsagitdumodledeHealy(1985),lemodledeDeAngelo (1986),lemodledeDechowetSloan(1991),Jones(1991)etsaversionmodifie Dechowetal(1995)etenfinlemodledeKothari,LeoneetWasley(2005).Unbref tourdhorizondelalittraturenouspermetdeclarifierlesavantagesetles inconvnients relatifs chaque modle et les amliorations apportes chaque tentative de mesure des accruals discrtionnaires. Healy (1985) a t le pionnier a avoir utilis le concept daccruals discrtionnaires dans la littrature relative la manipulation du rsultat comptable. Une telle action sera fonctiondubnficedelexerciceetdelaborneinfrieureetsuprieuredesplansde rmunrationdesdirigeants bonusplans .Silersultatcomptableestinclusdans lintervallefixpourloctroidelarmunration,lesensdelamanipulationserala hausse.Enrevanche,sicersultatestdepartetdautredeslimitesfixes,lesensde manipulationseralabaisse.LaprincipalecritiqueadresseaumodledeHealy (1985)estquilconsidrelesaccrualsnondiscrtionnairescommetantconstants traversletemps,ignorantainsilinfluencedesconditionsconomiquessurces accruals. AdoptantlemmeraisonnementqueceluideHealy(1985),DeAngelo(1986)a examinlapratiquedegestiondursultatcomptabledanslecontextederachat dactionsparlesdirigeants.Unetellesituationfavoriseunegestiondursultat 34 comptable la baisse (enregistrement daccruals discrtionnaires ngatifs). Si le modle deHealy(1985)aconsidrquelesaccrualstotauxcommetantdiscrtionnairesen totalit, et par consquent les accruals non discrtionnaires sont nuls, le modle de De Angelo (1986) a suppos que les accruals non discrtionnaires suivent un processus de marche au hasard et que la variation des accruals totaux entre deux priodes successives reprsente la partie discrtionnaire. Par ailleurs, ce modle reprsente un cas particulier dumodledeHealy(1985)danslequellapriodedestimationdesaccruals discrtionnairesestrestreinteladernireanne.ToutcommelemodledeHealy (1985),lemodledeDeAngelo(1986)supposequelesaccrualsnondiscrtionnaires sontconstantsdurantletempsignorantainsileffetdeschangementsdansles conditionsconomiquessurlaperformancedelafirme.Malgrcescritiques,les modlesdeHealy(1985)etDeAngelo(1986)prsententlavantagedtrefaciles utiliseretdenencessiterquepeudedonnespourlestimationdesaccruals discrtionnaires. Conscientsdeslimitesrelativesauxdeuxmodlesprcits,DechowetSloan (1991)ontproposunmodleproprechaquesecteurindustriel.Cemodleprsente lavantagederelcherlhypothseselonlaquellelesaccrualsnondiscrtionnairesne varientpasaveclesconditionsconomiquesdelafirme.Aulieudemodliser directementlesdterminantsdesaccrualsnondiscrtionnaires,lemodledindustrie supposequelavariationdecesdterminantsestcommunepourtouteslesfirmes appartenant au mme secteur dactivit. Ce pendant, la principale critique adresse ce modleestdavoirngliglavariationdesaccrualsnondiscrtionnairesliedes facteurs spcifiques chaque firme. Enfin, et selon Kang et Shivaramakrishnan (1995), lemodledindustrienapaseuuneattentioncomparablecelledumodledeJones (1991) ou sa version modifie par Dechow et al (1995). En effet, loriginalit apporte parlemodledeJones(1991)taitlapossibilitdecontrlerleffetdeschangements conomiquessurleniveaudesaccrualsnondiscrtionnairesenrelchantlhypothse selon laquelle ces accruals sont constants durant le temps. Pour sa part, Jones (1991) a tudi la gestion des rsultats comptables pour le cas desentreprisessujettesdesinvestigationsprofondesdelapartdesautorits rglementaires lors dimportations de produits trangers. Le sens de la manipulation du rsultat sera par consquent la baisse. Dans son modle, Jones (1991) a modlis les 35 accrualstotauxenfonctiondesimmobilisationsetlavariationdesrevenus. Lestimationdecemodlefournitleniveaudesaccrualsnondiscrtionnairesou normaux.Lesaccrualsdiscrtionnairesreprsententenconsquenceletermederreur oulesrsidusissusdelquationestime.Alinstardumodledindustrie,lemodle deJones(1991)reposesurunehypothseimpliciteselonlaquellelavariationdes ventes est non discrtionnaire. Or si les dirigeants exercent leur pouvoir discrtionnaire pourconstaterleproduitduneventequinapasrunielesconditionsncessairesde ralisation du revenu, le rsultat de cette discrtion serait une augmentation des accruals totauxtraverslaugmentationdescrances.Aceteffet,silesbnficessont manipuls par le moyen du chiffre daffaires, le modle de Jones (1991) va ignorer une partieimportantedesaccrualsdiscrtionnairescequiaurapourconsquencedefaire tendre le coefficient de gestion du rsultat vers zro. Conscients des limites du modle de Jones (1991), Dechow et al (1995) ont dduit la variation du chiffre daffaires crdit du chiffre daffaires global. Lhypothse sous-jacentecetteconstatationestquilestplusfaciledemanipulerlechiffredaffaires crdit que le chiffre daffaires au comptant. De plus, les dirigeants peuvent amliorer le rsultatparunesurvaluationdesventescrditalorsquelesconditions denregistrementduproduitrsultantduneoprationdeventenesontpasencore runies.Malgrcetteamlioration,lemodledeJonesmodifi(1995)considreque toutevariationduchiffredaffairescrditrsultedunemanipulation.Enrevanche, danslecasolagestiondursultatsefaitparlebiaisdesventesaucomptant, lhypothse nulle dabsence de gestion du rsultat sera accepte. En dpit des critiques adressesaumodledeJones(1991)etsaversionmodifie(1995),laplupartdes tudes rcentes ont estim les accruals discrtionnaires en prenant comme rfrence ces deuxmodlesavecdesamliorationsmthodologiquescestudesincluentKangetShivaramakrishnan (1995), Kasznik (1999), Kothari et al (2005).

2.2.AmliorationsmthodologiquesapportesaumodledeJones(1991)etsa version modifie Le modle de Jones (1991) a t estim lorigine en sries temporelles. Ce type destimationprsenteuncertainnombredinconvnients.Dabord,lessries temporellesrequirentunnombrelevdobservations.Cecintantpastoujours 36 possiblecarlinformationestsouventcoteuse.Surleplanstatistique,lesestimations ensriestemporellesprsententsouventunproblmedauto-corrlationdeserreurset recquiertlastationnaritdelasriedurantlapriodedestimation.Conscientsdeces limites,DefondetJiambalvo(1994)ontprocduneestimationdesparamtresdu modledeJones(1991)encoupesinstantanes.Pourcela,lesfirmesappartenantau mme secteur dactivitsont regroupes selon des portefeuilles.Les paramtres seront estims pour chaque secteur au lieu dune estimation pour chaque firme part dans les modles en sries temporelles. La motivation sous-jacente ce raisonnement est que les firmes appartenant au mme secteur dactivit optent pour des politiques semblables de gestiondursultatcomptableetquetoutedviationdesaccrualsdiscrtionnairespar rapportlamdianedusecteurrsultedunemanipulation.Lesmodlesdaccruals discrtionnairesestimsencoupeinstantaneprsententdabordlavantagederduire limpact des effets saisonniers (linflation par exemple) sur lestimation de ces accruals. Deplus,cetypedestimationprsentelavantagederelcherlhypothsedestabilit descoefficientsdurantletempsetdefairevarierlesobservationsduneanneune autre.Cependant,lestimationencoupesinstantanessupposequelapratiquede gestion des rsultatsestcommune pour toutes les firmes appartenant aumme secteur dactivitignorantainsilimpactdesconditionsconomiquesspcifiqueschaque entreprise. Malgr cette critique, lestimation en coupes instantanes a t lgifre par DefondetJiambalvo(1994).Depuiscettetude,elledevientduneapplication abondante(voircetgardSubramanyam1996,Guayetal1996,Defondet Subramanyam 1998, Collins et Hribar 1999, Kothari 2001). Enoutre,lesmodlesdemesuredesaccrualsdiscrtionnairesprsupposentle calcul des accruals totaux dans une premire tape pour les rgresser par la suiteavec leurs dterminants conomiques. Ce calcul peut tre opr laide de deux mthodes : La mthode directe et la mthode indirecte, largement utilises soit par des ajustements apportesaubnficecomptablepourdterminerlesfluxdetrsoreriedexploitation (mthodedirecte),soitpourlecalculdesaccrualstotauxpardiffrenceentrele bnficenetetlesfluxdetrsoreriedexploitation.Acetgard,CollinsetHribar (1999)ontexaminlimpactdelutilisationdechaquemthodesurlesassociations entre les variables comptables et les rentabilits boursires.Leurs rsultats dmontrent quelesassociationsentrelesvariablescomptablesetlesrentabilitsboursiressont plus exactes et prcises lorsque le calcul des accruals totaux est opr selon la mthode 37 directe. Lerreur de calcul des accruals totaux selon la mthode indirecte9 sintensifie en prsencedetransactionsparticuliresounonrcurrentestelquelesacquisitions,les fusions et les conversions des oprations en monnaies trangres. 3. Modlisation des accruals discrtionnaires base sur les comptes individuels ou spcifiques Lesmodlesdemesuredesaccrualsdiscrtionnairesci-dessuscitsprsentent lavantagedequantifierleffetagrgdesmanipulationscomptablessurlersultat comptable de la firme. Cependant, ce type de modlisation ne prcise pas quel compte daccruals estsusceptible dtre manipul le plus. A cet effet, Healy et Wahlen (1999) ont affirm que les organismes de rglementation comptable veulent savoir quel compte daccrualsspcifiqueestsusceptibledtremanipulleplus.Poursapart,Schipper (1989)aaffirmquelesapprochesbasessurlescomptesindividuelsdaccruals prsententlavantagedemieuxisolerlacomposantenondiscrtionnairerelativeces comptes.McNicholsetWilson(1988)ontdveloppunmodledemesuredes accrualsdiscrtionnairesrelatifuncomptespcifique(lesprovisionspourcrances douteusesdanslesbanques).Lesaccrualsdiscrtionnairesissusdececomptesont obtenuspardiffrenceentrelemontantdelaprovisionprvueparlesrglesetlois comptables et celle estime par les dirigeants. Afin de tester lhypothse de gestion des rsultats,McNicholsetWilson(1988)ontdivisleurchantillonenpartitionspour lesquelles lampleur de la gestion des rsultats diffre. La manipulation des provisions pour crances douteuses prsente un outil parmi dautres la disposition des dirigeants afin de grer les rsultats comptables. En effet, chaque compte de revenu ou de charge deltatdersultatcomporteunepartiediscrtionnaireetunepartienon discrtionnaire.Pourchaquecomposante,lesdirigeantspeuventexercerleurpouvoir discrtionnairesoitparlechoixdemthodescomptables,soitpardestransactions dexploitation,dinvestissementetdefinancement,soitenfinparlestimationdu montantduproduitoudelacharge.LapremiretapedumodledveloppparMc NicholsetWilson(1988)consistedfalquerlesaccrualstotauxenpartie 9 Selon Collins et Hribar (1999), la mthode indirecte se base sur larticulation entre les comptes du bilan et ceux de ltat de rsultat pour le calcul des accruals totaux de lamanire suivante:Accruals totaux = variationdesactifscourants-variationdespassifscourants-variationdesliquiditsetquivalentsde liquidit+chancesmoinsdunansurempruntsnoncourants-chargesdamortissementsetde provisions. La mthode directe considre que les accruals totaux sobtiennent par simple diffrence entre le bnfice net et les cash-flows dexploitation. 38 discrtionnaire et non discrtionnaire. Et puisque les accruals discrtionnaires sont non observablesparnature,ilseraitessentieldedvelopperuneproxyquitientcomptede lerreur destimation de cette variable. Cette proxy serait alors quivalente aux accruals totauxdiminusduneestimationdesaccrualsnormauxetquelesaccruals discrtionnairessobtiennentpardiffrenceentrelesaccrualsnondiscrtionnaires observs et ceux estims. Certes, le modle dvelopp par Mc Nichols et Wilson (1988) reprsenteunetapeintressantedanslinvestigationdesmanipulationscomptables basessuruncomptespcifiquedaccruals,maisilprsenteenrevanchequelques limites.Dabord,lamanipulationdelaprovisionpourcrancesdouteusesprsenteun vhiculedegestiondursultatcomptableportelimitecausedesavisibilitpar mention dans les notes. Par consquent, les investisseurs peuvent intgrer leffet de ces ajustementsdansleursanticipationsdesfluxdetrsoreriefutursdesditesfirmes.De plus,lesvariablesexognes(telquelemontantdescrances)inclusesdanslemodle peuvent tre sujettes la manipulation des dirigeants.Il serait alors logique daffirmer que le modle dvelopp par McNichols et Wilson (1988) tend modliser les accruals discrtionnaires en premier lieu. Enfin, il serait utile dintgrer des variables de contrle dans le modle tel que les acquisitions, le rachat des titres par les dirigeants et la qualit daudit.

Ayantpourobjectifdemieuxapprhenderlagestiondescomptesindividuels daccruals, Marquardt et Wiedman (2002) ont tabli une relation entre la manipulation dun compte spcifique daccruals et les motivations spcifiques qui incitent les firmes grerleurrsultatcomptable.Eneffet,lesfirmesquifontdesmissionsdactions, cellesconcernesparlerachatdesactionsdelapartdeleursdirigeantsetcellesqui vitentlespertesonttendancegrerleurrsultatcomptabledediffrentesfaons. Cettetudeexaminedeuxcatgoriesdaccruals :cellesrelativesaubilan (comptes clientseteffetsrecevoir,comptesdestocks,fournisseursetdettes)etcellesse rapportant ltat de rsultat (amortissements et provisions et lments exceptionnels). En outre, les manipulations comptables peuvent sexercer soit sur les lments courants ou dexploitation, soit sur les lments exceptionnels. Ces derniers tant non rcurrents par nature. Pour ce faire, Marquardt et Wideman (2002) affirment que le niveau normal decesaccrualsestnul.Parconsquent,leslmentsnonrcurrentsofexceptionnels sontparnaturediscrtionnaires.CersultatcorroboreceluideDechowetal(2008) pourlesquelslesgainsissusdesoprationsdetitrisationsontlargement 39 discrtionnaires.Lesrsultatsmontrentquepourlesfirmessengageantdansdes missionsdactions,lescomptesclientssontanormalementlevs.Cependant,les dirigeantsquisengagentdansdesoprationsderachatdesactionsdeleursfirmes manipulent le montant des comptesclients la baisse. Enfin, les firmes voulant viter les variations ngatives dans leurs sries de rsultats grent leur rsultat la hausse par le moyen des lments exceptionnels. Cette tude prsente lavantage dtablir un lien entre lampleur de la manipulation et lincitation correspondante. Cependant, les firmes peuvent tre amenes manipuler leur rsultat comptable pour rejoindre les prvisions desanalystesfinanciersparexemple,incitationquiparattrsfortelagestiondu bnfice(Matsumoto2002).Deplus,lefaitdeconsidrerleslmentsexceptionnels commetantdiscrtionnairesentotalitnindiquepaslemontantdivulgueren absencedetoutediscrtionainsiqueloriginedeceslments.Outreltudede Marquardt et Wideman (2002) ainsi que Mc Nichols et Wilson (1988), plusieurs autres tudes se sont intresses la manipulation des comptes individuels daccruals pour le secteur bancaire et dassurance (voir par exemple Petroni et al 2000) en prenant comme proxy de gestion des rsultats le niveau des provisions pour crances douteuses. 40 Tableau 2. Synthse des modles de mesure des accruals discrtionnaires les plus connus Modle Description Limites Healy (1985) Les dirigeants grent les accruals discrtionnaires afin de maximiser leur rmunration. Les accruals non discrtionnaires sont nuls. De Angelo (1986) Les firmes grent les accruals discrtionnaires afin de minimiser les contraintes imposes par les contrats de dettes. Les accruals non discrtionnaires ne varient pas avec les conditions conomiques de la firme. Dechow et Sloan (1991) La manipulation du rsultat comptable est commune pour toutes les firmes appartenant au mme secteur industriel. Ignore les facteurs spcifiques chaque firme qui pourraient influencer la pratique de gestion du rsultat comptable. Jones (1991) Les firmes grent les accruals lis la variation des revenus et des immobilisations qui varient avec les conditions conomiques des firmes. Toute variation des revenus est considre comme discrtionnaire. Jones modifi (1995) Les accruals discrtionnaires rsultent de la manipulation du chiffre daffaires crdit et des immobilisations. Considre une partie des accruals normaux comme rsultant de la discrtion des dirigeants. Pope, Peasnell et Young (2000) Modlise la variation des accruals courants lis au besoin en fonds de roulement (comptes de revenus). Ignore les manipulations lies aux immobilisations (non lies au BFR). Kothari et al (2005) Ajuste les accruals discrtionnaires par la valeur mdiane du portefeuille industriel et lcart type des accruals totaux passs correspondants et inclut la rentabilit des actifs en tant que variable explicative additionnelle. Pouvoir explicatif faible avec une procdure destimation assez dlicate. 41 Sous-Section 3. Autres formes de gestion des rsultats comptables A.Le lissage des rsultats comptables Le lissage comptable prsente une forme de gestion des rsultats comptables trs rpandueauseindesfirmes.Dailleurs,cettepratiqueafaitlobjetdunelittrature importante dans diffrents contextes et pays. Kabongo (1994) a affirm que les limites delathoriepositivedelacomptabilitrendentindispensablellaborationdune thorie alternative capable dexpliquer et prdire les choix comptables des dirigeants en plus de lhypothse fiscale et de signalisation (voir aussi cet gard Raffournier 1990). A contrario, Breton et Chenail (1997) affirment que le lissage des rsultats comptables estenfaituneformespcifiquedegestiondesbnficespluttquunethorie susceptibledexpliquerleschoixcomptables.Plusieursauteursonttentdedfinirle conceptdelissagedesrsultatscomptables10.Nousretiendronsladfinitionde Beidleman(1973)selonlaquellelelissagedesrsultatscomptablesestunerduction intentionnelle des fluctuations du bnfice autour dun certain niveau qui est considr commenormalpourlafirme.Danscesens,lelissagereprsenteunetentative,dela partdesdirigeantsdelafirme,derduirelesfluctuationsanormalesdansleslimites offertes par les principes et la rglementation comptable en vigueur.1.Les formes, moyens et objets de lissage des rsultats comptables Le lissage des rsultats comptables peut avoir deux formes diffrentes. Le lissage comptable ou artificiel11 opr partir de la manipulation de variables sans effet direct sur les flux de trsorerie de la firme et le lissage rel ou naturel qui sopre travers la manipulationdoprationsliesdestransactionsrellesdelafirme(lesrevenus,les dpensesdepublicitdeformationetdadministrationgnrales,derechercheet dveloppement).Cederniertypedelissage,difficilementdcelableparles investisseurs,peutavoiruneffetsurlemarchfinanciermmeensituation defficience.Lecaractreinvisibledecederniertypedelissagealimitlenombre 10 Voir par exemple Belkaoui (1989) ainsi que Chalayer (1995). 11Cetypedelissageappelparfois lissageintentionnel puisquildpenddupouvoirdiscrtionnaire des dirigeants.42 dtudesquisyrattachent12.Danscesens,lesdirigeantspeuventcomptabiliserles chargesouproduitsdansunexerciceoudelesreporterpourlesprochainespriodes. Parailleurs,lersultatpeuttrelissparlallocationdeschargesdansletempsde faondiscrtionnaireenestimantparexemplelemontantduneprovision,lemode damortissementduneimmobilisationousaduredevieutile.Enfin,lelissagedes rsultatspeutsoprergrcelaclassificationdecertainslmentsauseindes rubriquesdeltatdersultatoudubilan.Lelissagedesrsultatspeutaffecter diffrentesmesuresouprsentationsdursultatcomptable,enloccurrencelersultat dexploitation, le rsultat net avant lments exceptionnels et extraordinaires ou mme certainesmesuresdursultatcomptablelargementutilisesparlesinvestisseursmais nonprvuesparlesrglescomptables(bnficeProforma).SelonKabongo(1994),le choixdelisserunindicateurdeperformancepluttquunautredcouledelobjectif visparlahautedirection.Parexemple,lorsquelafirmeestexposeauxcots politiques ou si larmunration du dirigeant est indexe au rsultatcomptable, lobjet de lissage sera sans doute le rsultat net. Par contre, si les dirigeants veulent avoir des cash-flowsrelativementlisss(lissagerel),lobjetdulissageseraitlersultat dexploitation. 2.Le lissage des rsultats dans le cadre des marchs financiers efficients Contrairement au lissage rel des rsultats qui peut affecter la valeur de la firme mme en situation dfficience, le lissage comptable ou artificiel na aucune incidence surlesfluxdetrsoreriefutursdelafirmetantdonnquelesinvestisseursontdj intgrleffetdesmodificationscomptablesayanttraitdiminuerartificiellementla variabilitdecersultat.Danscecas,lecomportementdesdirigeantsparaitpeu rationnel,cequipeutengendreruneractionngativedelapartdesinvestisseurspar unebaissedevaleurdestitresdelafirme.Silesmodlesdvaluationdesactifs financierssupposentquelavaleurdelafirmeestlasommedesfluxdetrsorerie actualiss,lapratiquedelissagedesrsultatscomptablespeutavoirunimpactpositif surlavaleurdelafirmecarellepermetderduirelavariancedesbnfices comptables,concepttrslilanotionderisqueencouruparlafirme.Enoutre,plus 12Lesscandalesfinancierslesplusrcents(Enron,WorldCom)ontprsentdenombreuxcasde lissage rel. Nous nous intresserons ce type de lissage au sein du deuxime chapitre relatif lampleur des manipulations relles.43 lesrsultatssontlisss,moinslentrepriseestrisque.RonenetSadan(1981)ont affirm que le lissage des rsultats va de pair avec la diminution du risque systmatique dunportefeuilledetitres.Pourleurpart,LevetKunitzky(1974)ontaffirmquele lissagereldesrsultatscomptablesestngativementcorrlaveclerisque systmatiquedelafirme.Lerisquespcifiquedunportefeuillepeutenrevanchetre liminparlastratgiedediversification.Ensomme,lelissagedesrsultats comptablespeutaffecterlavaleurdelafirmecommetantlacombinaison (rendement/risque)grce son effetsur le risque systmatique encourus par lafirme. Ce comportement nest pas contraire au concept defficience des marchs financiers, il trouvecependantsajustificationdanslathoriedesignalisation.Dailleurs,quelque soit lexplication sous-jacente au phnomne de lissage des rsultats, il en demeure une question dactualit pour laquelle lessentiel reste dcouvrir. B.La gestion des rsultats par les seuils Unedesstratgiesdepublicationdesrsultatscomptablesconsistegrerces rsultatsafindatteindrecertainsseuilstelquelobjectifdviterunrsultatngatif, dviterlabaissedanslessriesdebnficesetenfinderejoindrelesprvisionsdes analystesfinanciers.Lagestiondesrsultatsafindatteindrecertainsseuilsestune motivationrcemment dveloppe dans la littrature comptable. Elle est lie au besoin psychologiquedesdirigeantsdatteindrelestroisseuilsprcits.Poursatisfaireces besoins,lesrsultatssontgrspouratteindrecertainsbnficesciblesappelsseuils. Ainsi,unebanquenaccordedesprtsquconditionquelesrsultatsnesoientpas ngatifs, les propritaires de la firme naccordent une prime lquipe dirigeante que silesrsultatscomptablesdpassentunseuilfixlavanceetenfin,lesanalystes financiers ne recommandent une entreprise lachat que si ses bnfices rejoignent ou sapprochent de leur estimations consensuelles. BurgasthaleretDichev(1997),Degeorgesetal(1999)ontmisenvidenceque lesbnficescomptablessontgrsafinderejoindrelesprvisionsdesanalystes financiers.Cecomportementestcompatibleavecunepratiquedemanipulationdes rsultatscomptablesdefaonrejoindreouexcderleseuilpsychologiqueque constituelemarch.Celatant,lobjectifdexcderlesprvisionsdesanalystes financiers peut tre achev de deux manires: soit par une manipulation des rsultats 44 la hausse soit par linfluence des prvisions desanalystes elles mme la baisse (voir Matsumoto 2002). Cest ainsi que Burgstahler et Eames (1999) ont mis en vidence la manipulationdesprvisionsdesanalystesfinanciersparlesdirigeantsenprenant commeproxyliecettemanipulationleschangementsdanslesprvisions.Enfin, Hayn(1995),BurgstahleretDichev(1997)ainsiqueDegeorgesetal(1999)onttest empiriquementlesdeuxseuilssuivants:Lebesoindviterlespertesetlemaintien dunesriedebnficesencroissancecontinue.Lesrsultatsdestudesprcdentes attestent bien lexistence des seuils prcits dans la srie de bnfices tudis. Ainsi, les rsultats situs juste au dessous des seuils seront manipuls la hausse, alors que ceux trsloignsdecesseuilsserontmanipulslabaisse.Cequirendraplusfacile latteinte de ces seuils dans le futur. Lagestionparlesseuilsestcertesunevoieintressantedanslalittrature comptable mais elle prsente linconvnient de fournir simplement des informations sur lanaturedeladistributiondesfirmestudiesautourdunseuilfixlavancesans indiquerlesensoulampleurdelamanipulation.Cetteformeparticuliredegestion desrsultatscomptablesnecontreditpaslesmodlesdeprdictiondesaccruals discrtionnaires, elle les complte plutt. C.Lacomptabilitdubigbath danslecadredechangementdelquipe dirigeante Cettehypothseestlieuncontexteparticulierdegestiondesrsultats comptablessavoirleremplacementdelquipedirigeantesuiteuneprisede contrle.Lhypothsedu bigbath sertdcelerlopportunismedelanouvelle quipe dirigeante dans ce contexte. Selon cette hypothse, les nouveaux managers sont orientsversleschoixcomptablesdiscrtionnairesquirduisentlersultatcomptable aucoursdelannedechangementetversleschoixcomptablesquiaugmententle rsultatcomptablepourlesannesvenir.Endautrestermes,lanouvellequipe dirigeantesecomportedefaonimputerleplusdepertespossibleslancienne quipe dirigeante ralisant ainsi un nettoyage du bilan. Cela leur permet datteindre plus facilementdesniveauxdeperformanceslevesdanslefutur.DeAngelo(1986)a valid lhypothse du big bath . En effet, le rsultat courant est relativement faible, parcontreceluidelannequisuitseranettementsuprieur.Lesfluxdetrsorerie 45 dexploitationrestentcependantinchangs.Celasignifiequelamliorationdela performance est due une manipulation la hausse des accruals discrtionnaires ce qui dnotelopportunismedelanouvellequipedirigeante.Danscemmecourantde recherche,Pourciau(1993)amisenvidencelesremarquessuivantes :dabord,les accrualsdiscrtionnairesdelannederemplacementdelanciennequipedirigeante sontnettementngatifsconfirmantainsiunemanipulationdursultatcomptablela baisse.Pourcettemmepriode,lersultatnetestanormalementfaible.Ensuite,les accrualsdiscrtionnairesainsiquelersultatnetsontanormalementpositifspour lexercicequisuitlaprisedecontrle.Cestendiminuantleniveaudursultatde lannedechangementquelanouvellequipedirigeantebnficiedunfaible benchmark pour lvaluation de sa performance future. Sous-Section 4. Limites dune pratique de gestion des rsultats comptables base sur la notion daccruals discrtionnaires Introduction Lesdveloppementsprcdentsnousontpermisdapprhenderlesthories,les perspectivesetlesmodlesdemesuredesaccrualsdiscrtionnaireslesplusconnus ainsiquedautresformesdemanipulationscomptables.Silagestiondesrsultats comptables par le moyen des accruals discrtionnaires prsente lavantage dtre facile entreprendreparlquipedirigeanteajoutcelasoncotrelativementfaible,elle prsente nanmoins un certain nombre de limites eu gard au soucis des dirigeants des entreprisesdedissimilerleurperformancerelle.Ceslimitesdcoulentdes caractristiquesrelativesauxaccrualsdiscrtionnairesainsiqultenduedecetype de manipulations comptables. A.Limitesdunegestiondesrsultatscomptableslieauxcaractristiquesdes accruals discrtionnaires Leslimitesqueprsentelarductiondunevritablepolitiquedegestiondes rsultatscomptablesauseulconceptdaccrualsdiscrtionnairesdcoulentdela dfinitionmmede