tour de corse - freeeng.iufm.free.fr/documents/2013 05 tour de corse.pdf · "déplacer"...
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LE TOUR DE CORSE
à vélo
674km en 11 jours
du 11 au 22 mai 2013
Les deux tours et la haute façade
classique de l'église St-Jean-Baptiste
construite entre 1636 et 1666 se dressent au
dessus de la vieille ville (Terra Vecchia) et
dominent le vieux port et les étroites ruelles
qui l'entourent. La petite crique de l'ancienne
marine du Cardo abrite un port de pêche et
de plaisance. Les petits yachts au mouillage
et les barques de pêche invitent à la flânerie
aux terrasses des cafés et des restaurants.
La Citadelle fut édifiée entre le 15ème et le 17ème siècle par les Génois. Sur le rocher
surplombant le port, ils ont élevé une "bastiglia" (une bastide) pour protéger la ville. C'est de
là que vient le nom Bastia.
Sur les pentes qui montent à la citadelle, le jardin Romieu est un havre de fraicheur et
de verdure d'où on a une vue plongeante sur le vieux port et le quartier "Terra-Vecchia".
Partir à la découverte des ruelles de
Bastia demande un effort certain mais on est
récompensé quand on découvre un bel
escalier, une belle façade, une fontaine ou
une plaque commémorative.
2013 05 11 : Bastia - Pino
Départ : 9h 30
Arrivée : 16h 30
Distance parcourue : 65km
Relief : vallonnée et col de Serra (361 m)
Météo : Beau soleil, ciel bleu, vent d'ouest assez fort
Hébergement : chambre d'hôtes (M. et Mme Bourgeois)
Le jour du départ est arrivé mais pour partir il nous faut les vélos. La livraison est
prévue à 9h et le livreur (Europe active) est ponctuel. Nous prenons possession de deux VTC
pratiquement neufs et nous installons nos sacoches. Il est 9h 30 quand nous nous mettons en
selle.
Nous sortons de Bastia par le nord, direction le Cap corse. Nous allons tourner dans le
sens contraire des aiguilles d'une montre pour être en permanence du côté de la mer. La route
traverse des petits villages avec leurs marines très recherchées l'été par les touristes.
La route est taillée dans la montagne et
suit la côte. C'est plat. Il fait beau (du soleil
mais pas trop et surtout pas de vent !). C'est
super de faire du vélo dans ces conditions
Notre voyage commence bien.
.
Nous rencontrons nos premières tours
génoises. Ces tours de vigie et de refuge
construites au XVIème siècle par les Génois
servaient à prévenir des attaques des pirates.
Rondes ou carrées et hautes de 12 à 18m,
elles ceinturent l'île à intervalles réguliers
(surtout dans le Cap Corse et sur la côte
ouest). Elles étaient occupées par deux ou
trois hommes qui, pour prévenir les villages,
allumaient un feu dès qu'ils voyaient
approcher des galères barbaresques.
Aujourd'hui, sur les 85 tours dénombrées au
XVIIIème siècle, il en reste 67 encore debout, plus
ou moins restaurées.
Nous nous arrêtons de temps en temps pour
boire et prendre des photos tout en admirant le bord
de mer.
Nous pique-niquons à l'ombre d'un
palmier au bord de l'eau, dans la marine de
Macinaggio où des dizaines de beaux
bateaux attendent patiemment pour
emmener leurs propriétaires faire un tour au
large. Le cadre est si agréable qu'on aurait
presqu'envie de s'arrêter ici.
Nous nous remettons en selle et
partons à l'assaut de la première difficulté de
notre périple : le col de Serra (361m), le plus
septentrional de l'île. La montée se fait en
douceur malgré le vent d'ouest qui souffle de
plus en plus à mesure que nous approchons
du sommet. Au sommet du col, nous
dominons la pointe du Cap Corse. C'est très
beau.
Nous basculons de l'autre côté mais
autant le revêtement de la route était
impeccable en montant, autant la route est
défoncée de l'autre côté. Les travaux sont en
cours mais ça n'a pas l'air d'avancer très vite !
Nous sommes dépassés par plusieurs
groupes de motards. Mai et juin sont, parait-
il, les mois des motards.
Après une longue descente au cours de laquelle nous prenons quand même le temps
d'admirer le paysage, nous arrivons à Pino, terme de notre première étape. C'est un petit
village composé de plusieurs hameaux dispersés dans la montagne. L'été, c'est très vivant
avec tous les touristes qui viennent s'y reposer et les Corses du continent qui viennent aérer
leurs maisons familiales. Par contre, l'hiver, comme dans beaucoup de villages corses, c'est
mort ! Les maisons sont désertées et le temps semble long à ceux qui restent. Beaucoup
d'entre eux ont d'ailleurs un petit appartement à Bastia.
Nous avons réservé une chambre
d'hôtes chez M et Mme Bourgeois qui nous
accueillent de façon très sympathique. Leur
maison est très jolie avec une vue imprenable
sur la mer. Par un petit chemin ombragé, nous
descendons à pied jusqu'à la tour génoise.
Le ciel est bleu, la mer aussi. Nous
regardons le spectacle ininterrompu des
vagues qui viennent se fracasser sur les
rochers et se transforment en écume blanche.
De retour dans le village, nous faisons
quelques courses à la supérette. Sur le terrain
de boules, deux triplettes s'affrontent. Le
match est équilibré. Les pointeurs sont précis
et les tireurs très adroits. Le score est serré
mais à la fin tout le monde ira boire le verre de
l'amitié.
Nous prenons notre repas en regardant la mer... C'est super ! Pourquoi faut-il
continuer ? Peut-être pour découvrir d'autres lieux aussi sublimes ?
2013 05 12 : Pino - Saint-Florent
Départ : 9h
Arrivée : 13h 30
Distance parcourue : 45 km
Relief : succession de faux-plats
Météo : Beau temps (16°C le matin, 23°C l'après-midi)
Hébergement : Hôtel de l'Europe
Au petit déjeuner, Mme Bourgeois parle de confiture avec Marc. Dans sa collection de
confitures faites maison, elle en a à la mandarine, à la myrtille, à l'abricot et surtout à
l'arbouse, ce petit fruit sauvage rouge-oranger à la peau rugueuse qui pousse dans le Midi et
en Corse. Avant de les quitter, nous posons pour une photo souvenir.
Après Pino, sur plusieurs
kilomètres, la route, taillée dans la
montagne, est encore en réparation. Nous
essayons d'éviter les nids de poule mais
cela ne nous empêche pas d'admirer le
paysage grandiose qui change après chaque
virage.
Au loin, nous voyons nettement les
neiges éternelles du Mont Cinto (2710m).
A l'entrée du village de Marinca,
nous rencontrons Edward, un géant
hollandais, qui marche seul depuis dix jours
autour du Cap Corse en évitant si possible
les routes goudronnées. Chaque soir, il
recherche un endroit tranquille pour passer
la nuit à la belle étoile.
La route qui est maintenant
entièrement refaite (un vrai billard ! ) ne
présente pas vraiment de difficultés. C'est
une succession de faux-plats montants et
descendants.
A l'approche de Nonza, nous
apercevons un troupeau de chèvres qui
descend vers la plage, guidé par un berger et
un chien qui connait son travail.
Nonza ne compte plus que 86
habitants. Ce village perché sur le flanc de la
montagne est dominé par une tour édifiée en
1760 sur ordre de Pascal Paoli pour
surveiller le littoral.
Pendant que des groupes de touristes
se ravitaillent en cartes postales et en
boissons fraiches, les chauffeurs des bus
manœuvrent pour se croiser. La route est étroite et des voitures mal garées les
empêchent de passer. Ils n'hésitent pas à les
"déplacer" à la main.
Nous nous arrêtons sur le bord de la
route, près d'un muret ombragé. D'un côté,
nous avons la montagne et de l'autre la mer.
Notre pique-nique ressemble à ceux des
précédents voyages à vélo : sandwich de
sardine, bananes et yaourts.
Il est juste 13h 30 quand nous
arrivons à Saint-Florent. Aujourd'hui, l'étape
était courte. Nous allons avoir le temps de
visiter cette charmante ville très touristique.
Bâtie à fleur d'eau sur une pointe
basse qui s'avance au fond du golfe de Saint-
Florent, l'un des plus beaux de la
Méditerranée, encadrée par le Cap corse et le
Nebbio, l'ancienne cité génoise, couronnée
par sa citadelle, est aujourd'hui une grande
station balnéaire. Petit paradis lové près du
Cap Corse occidental, Saint-Florent est
devenu l'une des localités les plus courues de
l'île. Festivals, vignobles et plages sublimes
lui ont même valu le surnom de « petit
Saint-Tropez ».
Au pied du Cap Corse, perdu entre des montagnes et exposé à la mer, Saint-Florent
jouit d'une situation privilégiée, la plus propice de l'île aussi à la culture des vignes.
Construite en 1440 en même temps que la ville, la citadelle surveille le golfe qu'elle domine.
Stratégiquement la place forte protège les arrières de Bastia, commande la plaine de la Conca
d'Oro et le Nebbio, protégeant le goulet d'étranglement qui conduit cette riche zone agricole à
la mer.
La citadelle fut génoise, aragonaise,
française, anglo-corse, italienne et bien sûr
corse. Le rocher sur lequel cette dernière et
la ville ont été construites n'était sans doute
pas vierge. Il devait se trouver
vraisemblablement l’ancien sanctuaire où
jusqu’au XIIe siècle étaient conservées les
reliques de Saint-Florent emportées par la
suite à Trévise pour les soustraire aux
pillages des sarrasins.
Les rues commerçantes sont fréquentées par les touristes en quête de produits locaux
(confitures, vins, bières, charcuterie, fromages...).
2013 05 13 : Saint-Florent - L'Ile Rousse
Départ : 9h
Arrivée : 13h
Distance parcourue : 45 km
Relief : un peu vallonné
Météo : très beau (18° C)
Hébergement : l'hôtel Le Grillon
Encore une belle journée qui s'annonce ! Le ciel bleu, pas de vent ! Que demander de
plus ?
Nous quittons Saint-Florent où nous serions bien rester. Cap à l'ouest vers le désert des
Agriates. Cette zone tourmentée et inhospitalière, ouverte sur la mer par une côte dentelée de
36 km et limitée au sud par les collines du Nebbio; s'étend entre le Cap Corse et la Balagne.
Sur plus de 16 000ha, pas un village à l'exception de Casta, seulement quelques bergeries, la
plupart abandonnées. On sait pourtant, qu'autrefois ce désert fut le grenier à blé du Cap Corse.
Les gens des villages de Nonza et de Canari traversaient en barque le golfe de Saint-Florent,
ensemençaient leurs champs, rentraient chez eux et ne revenaient que pour la moisson.
L'aspect actuel du désert de collines pierreuses à la végétation rabougrie est en partie
le résultat de multiples incendies avivés par le vent omniprésent. Touffu, impénétrable et tout
en épines, l'uniformité du maquis n'est qu'apparente. Sur les collines pierreuses on trouve des
arbousiers, des genêts des chênes verts... Pour l'instant, les écologistes ont réussi préservé cet
endroit qui reste un lieu où la Nature est reine.
Au col de la Boca di Vezzu (421m), la vue est impressionnante. A perte de vue, vers le
nord, le maquis est fleuri de massifs genêts. Au sud, la barrière enneigée se dresse fièrement
dans le ciel bleu.
Après une longue descente sinueuse de six kilomètres, la D81 rejoint la N1197 qui
nous amène au bord de la mer. La circulation y est plus intense.
Nous arrivons à L'Ile-Rousse (Isula
Rossa en corse) vers 13h. Nous faisons
quelques courses au Casino (salade corse,
gâteaux corses, crème chocolat et une bière
Piedra bien fraiche) et trouvons un endroit
ombragé où pique-niquer avant d'aller
prendre possession de notre chambre et nous
installer pour une sieste "corse".
L'Ile-Rousse est une cité moderne et prospère avec des rues disposées en damier, des
squares fleuris et de nombreux commerces. Son port animé, débouché de la Balagne, en
exporte les produits. La douceur de son climat et la plage de sable fin en font une station très
fréquentée dès le printemps.
Reliée à la ville par une jetée qui abrite
le port de plaisance et de commerce, l'île de la
Piedra, formée de rochers ocre, est dominé par
un phare et une tour génoise. C'est à la couleur
de ces rochers que L'Ile-Rousse doit son nom
après s'être appelée Paolina en l'honneur de
Pascal Paoli qui l'a fondé en 1758.
Les touristes descendus des cars ou des
bateaux de croisière se font transporter
jusqu'au phare en petit train.
Marc et Shiu-hua préfèrent y aller à
pied. Cela leur fait du bien de marcher après
plusieurs heures assis sur la selle du vélo.
Marc se régale avec son appareil photo (paysages et gros plans sur les fleurs... )
Le soir, au restaurant de l'hôtel, Shiu-Hua a commandé une assiette du berger, un
ragout de sanglier et pour finir une mousse de châtaigne nappée au chocolat. Marc a choisi un
assortiment de charcuterie corse, une entrecôte aux cèpes accompagné de gratin dauphinois et
un cheese cake au brochiu (fromage corse). Apparemment, ils ont apprécié la cuisine corse !
2013 05 14 : L'Ile Rousse - Calvi
Départ : 9h
Arrivée : 15h 30
Distance parcourue : 45km
Relief : vallonné
Météo : beau
Hébergement : résidence Tramariccia
Il n'y a que 25km entre L'Ile Rousse et Calvi en suivant la côte mais Shiu-Hua propose
de s'en éloigner et de grimper dans la montagne pour découvrir la Balagne et ses beaux
villages perchés.
Dès la sortie de L'Ile-Rousse, la route monte à l'assaut de la montagne. Au fur et à
mesure que l'on s'élève, on découvre la plaine de la basse Balagne et ses oliveraies, ses
vergers, ses vignes... Devant nous se dresse le village de Santa-Reparata-de-Balagna étagé en
amphithéâtre sur un versant bien exposé.
Nous suivons une route en corniche qui nous mène à Corbara. Ce gros village de
Balagne semble guetter la Méditerranée pour prévenir quelque invasion. Les ruines de
l'ancien château des Savelli et une petite chapelle restaurée au 18ème siècle se dressent au
dessus du village sur un rocher dominant la mer .
En Corse, les tombeaux monumentaux
font partie de l'héritage architectural. Ils ont
été construits entre la fin du XVIIe et le début
du XXe siècle, aux abords des hameaux et
face à la mer. Ils sont autant de signes
extérieurs de richesse et l’expression d’un lien puissant entre les vivants et les morts.
Dans tous les villages de Haute-Corse,
en bordure de route, mais toujours sur des
positions en vue, s'élèvent d'imposantes
sépultures. Construites par des familles de
notables, ces demeures des morts combinent
tombeaux et autel pour célébrations ce qui en fait de véritables chapelles funéraires.
L'intérieur y est souvent orné de sculptures, de tableaux, de bougeoirs et d’ostensoirs précieux. L’extérieur peut être luxueux avec murs d'enceinte, portails, escaliers et jardins
aménagés avec palmiers ou cyprès.
Ancien orphelinat fondé en 1430 au
pied du Mont San Angelo par les
Franciscains, ruiné sous la Révolution, le
couvent Saint-Dominque de Corbara fut
reconstruit et agrandi par les Dominicains à
partir de 1857. Il est maintenant occupé par
une communauté des Frères de Saint-Jean.
C'est un "retiro", c'est à dire un lieu où l'on
peut faire des retraites spirituelles.
Sur la route, une religieuse noire
marche à l'ombre. Marc l'aborde et lui pose
quelques questions. Il apprend qu'elle est
camerounaise et qu'elle fait une "retraite" au
couvent. Marc aurait bien voulu qu'elle lui
serve de guide mais l'accès au couvent n'est
pas autorisé aux touristes. Seule l'église est
ouverte au public.
Une centaine d'habitants vit encore à Pigna. Ce village, classé parmi les plus beaux de
France, perché sur une butte cernée d'oliveraies, domine la baie d'Algajola. C'est à pied que
l'on parcourt ce dédale de ruelles pavées. Pigna illustre parfaitement le pari osé mais réussi de
marier modernisme et authenticité : les volets bleus et persiennés, les gouttières balanines...
Depuis les années soixante, Pigna est devenu un symbole du renouveau des traditions
artisanales et musicales.
Après le col de Salvi (509m), nous
traversons les villages de Montegrosso,
Montemaggiore. Le temps change. Les
nuages accrochés aux sommets tout proches
n'annoncent rien de bon.
A Zilia, nos bidons sont vides. Il faut
dire qu'il fait chaud et nous devons nous
désaltérer régulièrement. Gentiment, un
paysan corse nous amène jusqu'à une
fontaine et nous assure que l'eau y est
potable.
Il ne veut pas être photographier mais
Marc sait être discret.
En Balagne, les oliveraies sont
équipées de larges filets dans lesquels sont
recueillies les olives au moment de la récolte
(de novembre à mai selon les variétés).
Cueillies noires, les olives perdent ainsi en
amertume et piquant ce qui donne une huile
douce appréciée des consommateurs.
Adossé au Monte Grosso, au milieu des oliviers et des amandiers, Calenzana, ce gros
bourg de la Balagne, domine le golfe de Calvi. Son terroir produit des vins et, sur les coteaux,
du miel parfumé par les plantes du maquis.
Calenzana est le point de départ du
fameux sentier GR 20 (jusqu'à Conca), du
sentier Mare e Monti (jusqu'à Cargèse) et
du Sentier de la transhumance. C'est dire le
nombre élevé de randonneurs passant chaque
année à Calenzana. Le GR 20 s'étend sur 180
km avec 34000m de dénivelé cumulé. Il peut
être effectuée en 16 jours (7h par jour). Le
record actuel est détenu par Kilian Jornet
Burgada 32h et 54 minutes !
A l'entrée de Calvi, nous discutons
avec un couple de cyclo-randonneurs du Lot
qui fait une boucle Bastia- Porto-Corte-Bastia.
Lui a une remorque derrière son vélo. Elle a
un gros bagage sur le porte bagage. Ils vont
chercher un terrain de camping.
Shiu Hua et Marc vont faire étape à la
sortie de Calvi, au milieu des pins, dans la
résidence Tramariccia où ils ont réservé un
bungalow équipé d'une cuisine.
La façade de l'hôtel de ville arbore
fièrement des panneaux rappelant que le 1er
juillet, Calvi sera ville-arrivée de la 3ème
étape de la 100ème édition du Tour de
France.
On apprend à l'école que Christophe Colomb est né à Gênes. Pour les Calvais, il serait
né à Calvi au moment où Calvi appartenait à la République de Gênes. Pour signaler ce fait,
des panneaux ont été placés aux entrées de la ville et son effigie a été apposée aux pieds de la
citadelle calvaise. Aucun élément historique ne vient cependant confirmer cette hypothèse très
controversée.
Calvi, ville la plus proche des côtes de Provence (176km de Nice), bénéficie de
liaisons maritimes (avec Nice et Toulon) et aériennes.
Capitale de la Balagne, Calvi comprend une
ville haute (ou citadelle), ancien bastion génois et une
ville basse, la marine aux maisons blanches et au port
fréquenté où se concentre l'animation estivale et
nocturne.
2013 05 15 : Calvi - Porto
Départ : 8h
Arrivée : 15h 20
Distance parcourue : 75 km
Relief : vallonné Bocca Bassa (283m) - col de Palmarella (375m) - col de la Croix (272m)
Météo : ciel gris 20°C - des averses éparses
Hébergement : Hôtel Le Porto
L'étape d'aujourd'hui va suivre au plus
près la côte. La route en corniche domine la
mer. Le paysage est sublime. Il manque
seulement un peu de ciel bleu.
La région est désertique. C'est
certainement pour cela que les militaires
viennent y faire des manœuvres. Nous croisons un groupe d'une vingtaine de
militaires au visage noirci (tenue de
camouflage !). Ils marchent en files indiennes
de chaque côté de la route en tenant leur arme
d'une main ferme.
Ca monte, c'est un peu dur mais c'est tellement beau malgré la pluie qui vient un peu
gâcher le plaisir.
Quoi de plus agréable que de rouler
dans ces conditions ! C'est dommage que
parfois le chant des oiseaux soit troublé par les
pétarades des grosses motos qui, comme nous,
font le tour de l'île.
Un cyclotouriste qui tire une remorque
pédale nous double sans nous regarder. Le nez
dans le guidon, il pédale comme une brute ! Sa
femme est loin derrière.
Un peu plus loin, deux cyclotouristes
plus sympathiques nous croisent et nous
échangeons des signes amicaux.
Le vélo, en montagne, c'est dur mais on est tellement fier quand on arrive au sommet
d'un col même s'il ne se situe qu'entre 250 et 400m.
Sur la route taillée dans la montagne
les cyclistes sont tout petits !
Depuis deux jours, Marc souffre des
fesses. Elles sont toutes irritées. A la
prochaine pharmacie, il va acheter une
pommade pour essayer d'atténuer la brûlure.
Nous laissons les vélos dans le garage
de l'hôtel et allons faire quelques courses à la
supérette voisine. En sortant, Shiu-Hua qui
porte l'appareil photo de Marc a la surprise de
voir l'objectif se casser en deux. Il a du subir
un ou plusieurs chocs et il a décidé de rendre
l'âme ici. Heureusement, il reste un autre
appareil photo.
A mi-chemin entre Calvi et Ajaccio, la commune de Porto-Ota (à ne pas confondre
avec Porto au Portugal !) est blottie au creux d’une vallée verdoyante terminée par
d’impressionnantes falaises de granit rouge qui font le charme du magnifique Golfe de Porto,
classé au Patrimoine Mondial de l’humanité par l’Unesco depuis 2006. Le port abrite des
bateaux de pêche mais également une flottille de bateaux destinés aux excursions vers les
Calanche de Piana et Capu Rossu au sud du golfe de Porto, et vers Girolata et la réserve
naturelle de Scandola au nord, et d'autres aux écoles de plongée et à la location.
On y compte des dizaines d'hôtels, des restaurants et des discothèques. L'économie de
la région de Porto repose essentiellement sur le tourisme. Porto est victime de son succès.
Envahi l'été par des milliers de touristes, ce paisible village a perdu de son charme malgré son
cadre de rêve et ses merveilleux couchers de soleil.
2013 05 16 : Porto - Ajaccio
Départ : 8h 10 (sous une pluie fine)
Arrivée : 16h
Distance parcourue : 80 km
Relief : assez vallonné - Boca di san Martino (433m) - col de Lava (491m) - col de Torraccia
(100m) - col de San Bastiano (464m) - col de Listincone (232m)
Météo : alternance d'averses
Hébergement : Chambre d'hôtes chez Mme Bartoli
Il pleut ce matin. Il faut sortir les
équipements adaptés : grands imperméables à
capuche et housses pour les sacoches.
Il faut aussi appuyer sérieusement sur
les pédales car la route monte pendant onze
kilomètres. Elle traverse des forêts
d'eucalyptus et de chênes-verts.
Le matin, comme à son habitude après
avoir bu sa tasse de café, Shiu-Hua est plus à
l'aise dans les montées que Marc. Elle doit
même l'attendre de temps en temps. L'après-
midi, c'est le contraire !
Le village de Piana est surtout connu
pour ses "calanche" (pluriel du mot corse
calanca : calanque), véritables sculptures
naturelles de roches rouges déchiquetées aux
formes étranges.
Dominant la mer, le Golfe de Porto et
les pentes abruptes qui plongent dans l'eau, la
route est si étroite que les bus de tourisme ont
beaucoup de mal à se croiser.
Les Calanche sont une formation
géologique de roches volcaniques faisant
partie de l'ensemble appelé « Corse
cristalline » à roches magmatiques. Elles sont
composées d'étranges rochers de granite rose,
percés de "taffoni"(gros trous, en corse), des
cavités comme des caries dues à l'action des
variations de température et de l'humidité
couplées aux embruns de la mer
Méditerranée, aux vents forts et au
ravinement des eaux de pluie.
La route D81 sur laquelle se trouve ce site relie le village de Piana à Porto. C'est une
route sinueuse qui passe à travers des roches de couleur rouge-orangé dont on pourrait croire
qu'elles ont été taillées à coups de hache et sculptées au burin. Depuis la route, la vue est
souvent assez dégagée pour permettre d'admirer la mer surmontée de hauts récifs, comme
c'est le cas sur la majeure partie de la côte ouest de l'île.
Un groupe d'une dizaine de seniors
italiens (hommes et femmes) équipés de
super vélos font la même route que nous mais
un camping-car les accompagne. Il transporte
les bagages et assure le ravitaillement en
nourriture et en boissons. Ils nous dépassent,
s'arrêtent un peu plus loin (ainsi de suite deux
ou trois fois).
Au sommet du col de Listincone, nous sommes dans les nuages. Comme nous, deux
randonneuses parisiennes admirent la vallée embrumée.
Il ne nous reste qu'une longue descente d'une vingtaine de kilomètres jusqu'à Ajaccio.
Ici, c'est Marc, meilleur descendeur, qui attend Shiu-Hua.
La circulation se fait de plus en plus
dense au fur et à mesure que l'on s'approche
de la ville. La zone commerciale que nous
traversons est une série de côtes très raides qui
font très mal aux jambes.
Dans l'Aude, on a les ambulances
cathares. Ici, ce sont les pompes funèbres
impériales !
Enfin nous arrivons sur le Cours Napoléon. Sur la piste cyclable, en pleine ville donc,
Shiu-Hua est à deux doigts d'écraser une couleuvre qui essaye de trouver un trou pour se
cacher.
Il faut pousser les vélos sur la rude pente qui mène à la maison de Mme Bartoli où
nous avons réservé deux nuits. Demain ce sera une journée de repos !
Mme Bartoli est une enseignante retraitée qui, comme Marc, a travaillé à l'étranger. Là
où leur parcours professionnel se rapproche c'est qu'ils ont tous les deux connu M. Jacques-
Donnat Casanova. Il a été conseiller culturel à Kampala (Ouganda) où Mme Bartoli était
directrice de l'Ecole Française puis à Kuala Lumpur (Malaisie) où Marc venait d'être nommé
directeur de l'Ecole Française (en 1980). En apprenant cela, Marc en a la chair de poule car il
a gardé un souvenir indélébile de son supérieur hiérarchique qui l'a soutenu dans sa tâche qui
s'annonçait délicate dans la gestion des relations avec les parents d'élèves. Il aurait bien voulu
le revoir mais malheureusement il est décédé. Sa veuve est une amie de Mme Bartoli. Une
rencontre sera peut-être possible demain.
2013 05 17 : Ajaccio (journée de repos) De la terrasse de la maison de Mme Bartoli, la vue sur Ajaccio et le port est exceptionnelle. Un bateau de croisière a déjà débarqué des centaines de touristes qui vont se dégourdir les jambes et acheter quelques souvenirs avant de repartir pour une autre escale.
Pour nous, aujourd'hui, pas de vélo ! C'est en bus que nous descendons en ville. Le centre-ville est animé. Les commerçants ont sorti leurs étalages sur le trottoir. Nombreux sont ceux qui exploitent l'arrivée prochaine du Tour de France. Ajaccio est avant tout la ville de Napoléon Bonaparte. Il y est né le 15 août 1769. Menacée par les partisans de Pascal Paoli qui saccagent leur maison, la famille Bonaparte se réfugie sur le continent en 1794. De retour à Ajaccio en 1797, Letizia Bonaparte, la mère de Napoléon, remet en état la maison natale de l'Empereur mais c'est avec Napoléon III qu'elle deviendra telle qu'on la voit aujourd'hui. En fait, il ne reste rien du cadre où naquit et grandit Napoléon.
Cette magnifique place rectangulaire, ombragée par de vénérables palmiers et bordée par des terrasses de cafés, près du port d'Ajaccio, est le lieu central de la vie ajaccienne. La statue en marbre blanc de Bonaparte Premier Consul surmonte la fontaine des quatre-Lions. Au centre de la vaste place du général De Gaulle qui fait le lien entre les quartiers anciens et ceux qui se développent en bordure de la route des Sanguinaires se dresse le monument équestre en bronze de Napoléon en empereur romain et de ses quatre frères, dessiné par Violet-le-Duc.
Long de 1500m et agréablement bordé de palmiers et de platanes, le Cours Grandval mène de la place du Général De-Gaulle à la place d'Austerlitz. Suspendue en travers du Cours, une très grande croix de la Légion d'honneur rappelle que c'est Napoléon Bonaparte qui, en 1802, créa cette décoration, la plus haute distinction française. La place d Austerlitz, est le lieu ou selon la légende, Napoléon se rendait durant son enfance. A l’abri sous de grands rochers, le jeune garçon, fasciné par les grands personnages de l'Histoire, rêvait alors de conquêtes et de gloire.
La statue de Napoléon (réplique de celle située dans la cour des Invalides) est l’œuvre du sculpteur Seurre. Cet imposant monument, inauguré en 1938, rappelle, sur son plan incliné, les victoires (Iéna, Wagram, Austerlitz...) et les réalisations de l’empereur (le Sénat, le Code civil, la légion d'honneur, le baccalauréat, la Cour des comptes, la Banque de France, l'Université).
Napoléon est mort sur l'île de Sainte-Hélène le 5 mai 1821. Pour ses admirateurs, Napoléon fut un grand stratège militaire et un génie politique Pour ses détracteurs, c'est un tyran et un criminel qui a conduit des milliers de soldats à la mort pour assouvir ses ambitions. Mais on ne refait pas l'Histoire... Maintenant, le nom de Napoléon se retrouve sur les devantures des boutiques (bars, restaurants...) et sert de support commercial pour attirer les consommateurs !
Dans un jardin, en face de la maison natale de Napoléon, se trouve une statue de Napoléon François Charles Joseph Bonaparte, prince impérial, titré roi de Rome à sa naissance, puis prince de Parme, proclamé Napoléon II à la fin des Cent-Jours et enfin titré duc de Reichstadt par son grand-père l'empereur d'Autriche. Né à Paris, le 20 mars 1811, il est mort à Vienne, le 22 juillet 1832 à Vienne à cause de la tuberculose. Il était le fils et l'héritier de Napoléon Ier et de sa seconde épouse, Marie-Louise d'Autriche. Évincé par le Sénat en avril 1814, suite à la prise de Paris par les armées coalisées et l'abdication de son père, il fut pourtant reconnu empereur par les Assemblées, régnant sous le nom de Napoléon II, du 22 juin au 7 juillet 1815 lors de la seconde abdication de Napoléon Ier en 1815. Son surnom de l'Aiglon lui a été attribué à titre posthume L'aigle, l'oiseau de Jupiter, l'emblème des légions romaines, est associé depuis la plus haute antiquité aux victoires militaires. Le décret du 10 juillet 1804 stipule que les armes de l'Empereur sont : " d'azur à l'aigle à l'antique d'or, empiétant un foudre du même ". Cette aigle (au féminin désigne un drapeau surmonté d'un aigle), très différente des motifs de l'héraldique traditionnelle, s'inspire aussi de l'aigle carolingienne. Dès le lendemain du sacre, Napoléon fait placer le symbole au sommet de la hampe de tous les drapeaux des armées napoléoniennes. Chaque matin, derrière l'hôtel de ville, le marché du square César-Campinchi anime la place et les rues adjacentes. On y trouve ce qu'il y a de meilleur en produits locaux (charcuteries, fromages, fruits et légumes...).
C'est là que Marc rencontre Thomas, un cyclotouriste, qui s'apprête à rentrer chez lui, à Chambéry, après avoir bouclé en deux mois le tour de Corse et le tour de Sardaigne. Cet ancien coureur cycliste qui fut "1ère catégorie" (juste avant la catégorie "coureur professionnel") était cadre chez AGIP (géant pétrolier italien). Depuis qu'il est à la retraite, il profite de la vie en partant à l'aventure avec son vélo acheté sur mesure et équipé de quatre sacoches qui le rendent autonome au niveau alimentation et hébergement (camping).
Marc qui est toujours à la recherche d'une solution pour ne plus avoir mal aux fesses lui en parle. Thomas lui vante les mérites de la selle Proust. Sans "bec de selle" et mobile sur un axe de droite à gauche, elle semble convenir à ceux qui passent de longues heures sur leur vélo.
Autre personnage célèbre d'Ajaccio, Tino Rossi est né le 29/04/1907. "Le chanteur à la voix de velours" a enregistré 1160 titres dont Marinella, O Corse, île d'amour et surtout Petit Papa Noël (1946) qui est le titre le plus vendu de l'histoire du disque en France. Tino Rossi est le seul artiste à avoir vendu plus de 300 millions de disques. Décédé le 26/09/1983, il est enterré au cimetière marin des Sanguinaires à Ajaccio.
A l'Office de Tourisme d'Ajaccio, un vélo d'appartement est mis à la disposition des visiteurs qui veulent d'entrainer avant de prendre le départ du Tour de France.
Les retrouvailles (32 ans après) avec Mme Christine Casanova sont chargées d'émotion. C'est l'occasion de remonter le temps jusqu'en 1980 et d'évoquer les bons moments passés à Kuala Lumpur. Aussi bizarre que cela puisse paraître, M. Casanova qui n'est resté qu'un an en poste à Kuala Lumpur, a été remplacé par M. Denis Viard qui lui aussi venait de Kampala où Mme Bartoli l'avait eu comme attaché culturel. Encore une preuve que "le monde est petit... pour ceux qui bougent !"
2013 05 18 : Ajaccio - Propriano Départ : 8h 30 Arrivée : 17h 45 Distance parcourue : 65km Relief : vallonné avec des passages à plus de 12% Météo : quelques petites averses Hébergement : chambre d'hôtes chez Mme Tafanelli Nous reprenons les vélos après une journée de repos très agréable sur les pas de Napoléon. La route contourne la baie d'Ajaccio, l'une des plus belles du monde. Elle longe Porticcio, la belle et paisible station balnéaire qui, bien qu'adossée à la montagne, a les pieds dans l'eau. Il doit faire bon y vivre ! La météo n'est pas très optimiste. Nous aurons de la pluie dans la journée mais ne nous plaignons pas car sur le continent s'est pire. Shiu-Hua prend plaisir à pédaler. Ca se voit à son large sourire.
Nous sommes rattrapés par un groupe de cyclotouristes qui, sitôt qu'ils nous ont dépassés, s'arrêtent pour se désaltérer. Nous nous arrêtons aussi et faisons connaissance. Ils sont sept (quatre hommes et trois femmes), membres du Cyclo-Club d'Agen. Ils font le tour de Corse avec des vélos de route très légers.
Nous sympathisons rapidement. Shiu-Hua est très entourée surtout par le vétéran qui a 83 ans. Nous repartons ensemble mais nous ne pouvons suivre leur allure. Ils roulent à 15 km/h de moyenne alors que nous n'allons qu'à 10 km/h. Depuis quelques kilomètres, nous nous éloignons de la côte et les pourcentages augmentent (certainement plus de 12%). A certains endroits, malgré leur bonne volonté, Marc et Shiu-Hua sont obligés de descendre des vélos et de les pousser sur quelques centaines de mètres. Vers midi et demi, nous retrouvons les Agenais à Acqua-Doria. Ils se sont arrêtés pour pique-niquer. Nous en faisons autant. Le gérant de la supérette nous informe qu'un peu plus loin la route est interdite à la circulation à cause d'une "spéciale" du Tour de Corse automobile Nous allons être bloqués au moins trois heures. Nous n'avons pas d'autre solution que d'attendre.
Pour rejoindre le départ de la prochaine "spéciale", les voitures doivent passer devant nous. Quelques unes s'arrêtent. Ce sont des concurrents corses. Ils boivent un peu d'eau fraiche et saluent leurs amis qui sont venus les encourager. L'arrêt est assez court. Les bolides repartent en faisant rugir le moteur... Les vélos font moins de bruit !
Nous avons perdu deux heures à cause de ce rallye automobile. Il est 15h quand nous reprenons la route. Les Agenais partent devant. Nous ne les reverrons plus. Shiu-Hua est fatiguée, Marc aussi. Heureusement les vingt derniers kilomètres ne sont pas très difficiles. Au fond du golfe de Valinco, Propriano est un petit port et un centre actif de tourisme. Longtemps "endormie", Propriano est devenue depuis quelques dizaines d'années l'une des principales stations balnéaires de Corse.
C'est sur les hauteurs de la ville que nous avons réservé un hébergement. Marc va au supermarché voisin pour acheter de quoi préparer le repas. Shiu-Hua n'a qu'une envie : prendre une douche, manger et aller se coucher !
2013 05 19 : Propriano - Bonifacio Départ : 8h 40 Arrivée : Distance parcourue : 70km Relief : Boca Albitrina (290m) Météo : des averses Hébergement : Domaine de Licetto De Propriano à Sartène, il n'y a que 13km mais ce sont pratiquement 13km de montée. Comme souvent le matin quand elle a bu son café et que la route monte, Shiu-Hua roule devant et Marc tire la langue. A l'entrée de Sartène, la route est barrée. Que se passe t-il ? Un bénévole nous explique qu'une course à pied va démarrer de la place centrale. Nous ne devrions être arrêtés que quelques minutes. En effet, nous voyons bientôt passer devant nous les premiers coureurs suivis par d'une centaine d'autres échelonnés sur plusieurs centaines de mètres. Ils vont parcourir 16km dans la montagne et rejoindront l'arrivée en empruntant un escalier très raide de quelques dizaines de marches. Sartène domine la vallée. Cette ville, "la plus corse des villes corses" d'après Prosper Mérimée, a conservée beaucoup de caractère avec ses vieilles demeures aux hautes façades grises et brunes et surtout sa grand place, la place corse par excellence.
Sur la place de la Libération se trouve la statue de Pascal Paoli. Aussi surprenant que cela puisse paraître, j'ai l'impression qu'en Corse il y a plus de statues de Pascal Paoli que de Napoléon (sauf à Ajaccio bien sûr !). Au fait, savez-vous qui est "Pascal Paoli"? Il est né en 1725 à Morosaglia (petit village de Haute Corse) et est mort en 1807 à Londres. Pascal Paoli fut à la fois un général corse, le chef de la Nation corse indépendante, un démocrate, un patriote et un homme des Lumières. Pour beaucoup de Corses il est "le père de la Patrie". Il a tour à tour rejeté la domination génoise puis française avant de se rallier à la Révolution Française (1790-1793) puis aux Anglais (1794-1796 - constitution du royaume anglo-corse) et d'être obligé de s'exiler à Londres en 1795. A cause de la course pédestre mais aussi parce que l'on est dimanche, les Sarténais sont nombreux dans le centre ville. Certains sont (déjà) attablés à la terrasse des cafés, d'autres font leurs courses dans les magasins très bien achalandés. A l'entrée d'une épicerie, un âne propose un panier de saucissons corses. Les canistrelli sont des biscuits sucrés, secs et cassants typiques de Corse. Ils sont fabriqués à partir de farine de blé, de sucre et de vin blanc mais on peut ajouter des raisins secs, de l'anis ou du citron. D'autres variantes existent avec l'ajout de noisettes, d' amandes, de cacahuètes, de pépites de chocolat. On peut même remplacer la farine de blé par celle de châtaigne.
On trouve de nombreuses plantations de chêne-liège en Corse, notamment dans le sud de l'île. L'arbre peut vivre plusieurs siècles et mesurer 25m de haut. Il demande de la chaleur, de l'humidité et de la lumière. Le liège produit directement par l'arbre est le « liège mâle », crevassé et de moindre qualité ; on doit l'enlever, c'est l'opération de « démasclage » qui se fait dès que le tronc atteint 70 cm de circonférence. Le nouveau liège qui se forme est le « liège femelle » ou « de reproduction », que l'on lève tous les 9 à 15 ans (selon les régions), quand l'épaisseur voulue est atteinte, environ 3 cm. Le prélèvement de l'écorce s'effectue la première fois lorsque l'arbre atteint l'âge de 25 ans. Le temps de reconstituer une nouvelle assise de liège (tous les 9 à 10 ans), et on le découpe à nouveau, toujours en juillet et août, quand l'arbre est en sève. Le liège est un produit de faible densité, bon isolant thermique, acoustique et vibratoire, et résistant à l'eau grâce à la subérine qui imprègne les cellules. Le liège femelle sert traditionnellement à fabriquer des bouchons alors que le liège mâle peut être concassé en granulés et transformé en panneaux d'isolation.
Le brocciu (prononcez bròtchiou) est une appellation fromagère protégée par une AOC (depuis 1998) et une AOP (depuis 2003). C'est un fromage à base lait de brebis de race corse et/ou de lait de chèvre à pâte fraîche ou affinée, d'un poids variant de 250 g à 3 kg. Il est très apprécié des Corses qui le désignent comme leur « fromage national ». « Qui n'en a pas goûté ne connaît pas l'Île » . Le brocciu entre dans la composition de nombreux plats traditionnels.
Depuis notre départ de Bastia, nous avons toujours suivi la route la plus proche de la côte. Cela nous a permis d'avoir presque en permanence sous les yeux des paysages magnifiques. Les collines rosées, sauvages couvertes de maquis, alternent avec les criques qui abritent de belles plages de sable blond caressées par la mer bleue et son écume blanche. Il semble que tout soit fait pour protéger le littoral corse mais combien de temps encore résistera t-il aux projets immobiliers comme ceux qui ont ravagé de nombreux endroits du pourtour méditerranéen ?
Nous roulons jusqu'à 13h. A Pianotelli, le ciel est de plus en plus menaçant. Juste avant l'averse, nous avons juste le temps de nous installer pour pique-niquer dans une cafétéria qui est fermée. Nous sommes à l'abri et les vélos aussi. Le portable de Marc sonne. C'est sa fille Sabine qui lui téléphone. Elle est inquiète car, depuis Saint-Florent, elle n'a plus de nouvelles. Marc la rassure et lui explique qu'il n'a pas trouvé de wifi pour envoyer un mail. Jusqu'à Bonifacio, il nous reste 30km. La route est agréable (de longues lignes droites plates et quelques légères montées dont une un peu plus sérieuse avant Bonifacio). Il est 14h 42 quand nous passons à côté du panneau indiquant l'entrée de Bonifacio. La route plonge vers la marine. Demain, il faudra la remonter !
Nous montons dans la ville haute avec les vélos. Nous les laissons près de l'Office de Tourisme et partons à la découverte de la ville. Bonifacio, la ville la plus méridionale de Corse, est un lieu incontournable pour les touristes. Enfermée dans ses fortifications, la vieille ville est juchée sur un étroit et haut promontoire qui s'allonge parallèlement au rivage. Elle en est séparée par une sorte de fjord long de 1500m qui se termine par une marine, jadis refuge des vaisseaux de guerre mais maintenant mouillage des bateaux de pêche et de plaisance. De la mer, la ville haute est encore plus impressionnante avec ses vieilles maisons agglutinées sur le bord de la falaise de calcaire modelée et sculptée par la mer et le vent.
Très soucieux de leurs morts, les Corses leur choisissent la plupart du temps de magnifiques lieux qui dominent la mer. Le cimetière marin de Bonifacio, avec ses petites chapelles blanches si soignées est sans doute l'un des plus beaux.
Creusé à flanc de falaise, l'escalier du roi d'Aragon (accès payant : 2,50€/personne) est une étonnante saignée de 187 marches qui descend presque à pic jusqu'à la mer. Il a été construit dans une faille naturelle. La légende raconte qu'il a été réalisé en une seule nuit par les troupes du roi d'Aragon au cours du siège de Bonifacio de 1420. A partir du pied de l'escalier, on peut effectuer à droite une petite promenade à flanc de falaise qui mène à l'extrême pointe occidentale du plateau. Attention à la tête car certains passages ne sont pas très hauts ! Dans la vieille ville, les ruelles sont très pittoresques. Bordées de hautes et anciennes maisons, elles sont étroites et la lumière peut à peine s'infiltrer ce qui les rend fraîches même aux heures les plus chaudes de la journée. Bonifacio recèle de nombreux trésors à découvrir surtout si on s'éloigne des rues commerçantes où grouillent les touristes. L'exploitation des oliviers et des chênes-lièges et la pêche à la langouste constituaient encore au début du siècle les principales activités de la région. Aujourd'hui, les oliviers ne sont plus greffés, le liège est concurrencé par les plastiques et les pêcheurs bonifaciens sont en lutte avec leurs homologues italiens. En fait, la principale ressource de cette cité est le tourisme. Notre l'hôtel est situé très à l'écart de la ville au milieu du maquis. On y accède par une route de quelques kilomètres tellement pentue qu'il faut pousser les vélos ! Dans le jardin, un couple de personnes âgées joue au bridge. Ils ont établi des règles qui leur permettent de jouer à deux. Le soir, en voiture avec les deux bridgeurs, nous descendons au port. Nous faisons connaissance en dégustant la "mustelle" (un poisson local). Ils viennent de Bordeaux. Leurs enfants leur ont payé un séjour en Corse. Lui est un ancien militaire qui a participé à plusieurs "campagnes" et elle était institutrice de maternelle jusqu'à ce qu'elle suive son mari et quitte la fonction publique. A échanger nos expériences, nous avons passé une très agréable soirée. Voila une rencontre comme nous les aimons !
2013 05 20 : Bonifacio - Porto-Vecchio Départ : 11h 30 Arrivée : 13h 15 Distance parcourue : 30km Relief : très peu vallonné Météo : couvert Hébergement : chambre d'hôtes chez Mme Antunes Nous ne pouvons pas quitter l'hôtel sans saluer une dernière fois nos amis bridgeurs. Ils prennent tranquillement leur petit-déjeuner. Aujourd'hui, notre étape, jusqu'à Porto-Vecchio, est relativement courte. Nous avons le temps de nous promener dans l'arrière-pays non sans avoir chercher le meilleur point de vue possible pour encore faire une photo du site de Bonifacio. On ne se lasse pas d'admirer ce que la main de l'homme associé à la Nature a pu réaliser : les maisons de Bonifacio perchées sur le bords des falaises façonnées par la mer et le vent. La marine, au pied de la forteresse, est un lieu agréable. Son port, bien abrité du vent, est le point de départ pour découvrir Bonifacio par la mer. De nombreuses sociétés maritimes situées dans la marina proposent des balades vers les calanques, la grotte de Saint Antoine ou grotte Napoléon (à cause de sa forme qui rappelle le chapeau de l'Empereur), les impressionnantes falaises calcaires hautes de 60 à 90m façonnées par la mer et le vent.
Nous quittons à regret Bonifacio et nous prenons la route de Port-Vecchio (RN 198). C'est tout droit et un peu monotone ! La Corse est une île méditerranéenne où l'ensoleillement est important. C'est un endroit idéal pour installer des panneaux solaires. Non, n'ayez pas peur ! Cette couleuvre est tout à fait "inoffensive" surtout depuis qu'elle est passée sous les roues d'une voiture !
Arrivés au port de Porto-Vecchio, nous nous installons pour pique-niquer. A côté de nous, un couple de cyclotouristes fait de même. Marc va les saluer. Que se racontent des cyclotouristes qui se rencontrent si ce n'est des histoires de vélo ! Ce sont des Américains. Ils sont venus de Californie en avion avec leurs vélos pliés dans des valises.
John et Beth expliquent qu'un de leurs amis a eu l'idée de scier le cadre de leurs vélos en deux endroits (voir photo). Il les a ensuite équipés de deux bagues coulissantes qui assurent la rigidité du cadre. Il suffit de faire glisser les deux bagues pour avoir deux morceaux de vélo. A côté des deux roues, ils rentrent dans une valise qui part en soute. N'est ce pas ingénieux ? Depuis plusieurs années, ils voyagent ainsi avec leurs vélos et font de longues randonnées. La France est l'une de leurs destinations préférées. Nous avons toute l'après-midi pour visiter Porto-Vecchio. Cette station balnéaire en pleine expansion est située au fond d'un vaste golfe très fermé. Du haut de la citadelle où se trouve la vieille ville, on a une vue imprenable sur la marine composée d'un port de plaisance et d'un port de commerce. C'est joli pourtant nous sommes un peu déçus car, comparé à Bonifacio, Porto-Vecchio nous a paru moins joli et moins impressionnant..
Pour fêter dignement le 100ème anniversaire du Tour de France, les organisateurs ont eu l'idée géniale de choisir Porto-Vecchio comme ville de départ. C'est d'ici que le 29 juin prochain, s'élancera la Grande Boucle. Le monde entier va avoir les yeux fixés sur l'Ile de Beauté. Grâce à la télévision, l'épreuve va être retransmise dans plus d'une centaine de pays. Trois étapes en Corse seront proposées aux coureurs : Porto-Vecchio/Bastia, Bastia/ Ajaccio et Ajaccio/Calvi. Depuis plusieurs mois, Porto-Vecchio se prépare pour cet évènement exceptionnel. Par ailleurs, personne ne semble porter attention à Marc et Shiu Hua lancés dans leur Tour de Corse. Pas assez "médiatisés" ?
2013 05 21 : Porto-Vecchio - Aléria Départ : 8h 30 Arrivée : 14h 30 Distance parcourue : 72km Relief : presque pas vallonné Météo : 19° C pas de vent Hébergement : Chambre d'hôtes M. Jean Martinière Nous quittons Porto-Vecchio sous un ciel nuageux. Il ne fait pas froid, il ne pleut pas. Des conditions presque parfaites pour pédaler ! La Nationale 198 est une suite de longues portions toutes droites sur lesquelles les voitures et surtout les camions roulent vite. Pour les cyclistes, elle s'avère être à certains moments "la route de la mort". En effet, l'espace entre les pointillés blancs sur lesquels nous roulons et le bas côté est très limité, parfois même inexistant. Souvent il y a aussi un dénivelé de plus de dix centimètres entre la chaussée et le bas-côté non stabilisé. Le danger survient quand un camion nous serre d'un peu trop près quand il nous dépasse. Le souffle de l'air nous pousse vers l'extérieur et il faut vraiment tenir fermement le guidon pour ne pas partir dans le décor ! A notre gauche, la montagne et ses sommets encore enneigés auxquels s'accrochent une nappe de nuages nous offre un spectacle de "carte postale". La route traverse une plaine fertile où alternent les prairies, les champs cultivés (blés, maïs...), les vergers (agrumes, oliviers...) et les vignobles. Au centre d'Aléria, M. Martinière a aménagé plusieurs chambres d'hôtes dans sa maison pour accueillir les touristes de passage. Il nous suggère d'aller, à pied (un kilomètre au sud), jusqu'au fort de Matra et au site archéologique pour mieux comprendre le passé historique d'Aléria.
Après avoir fondé Marseille en 600 avant J-C, les Phocéens créèrent en Corse (vers 565 avant J-C) un comptoir à "Alalia". Vingt ans plus tard, chassés de leur cité de Phocée par la conquête perse, ils s'y installèrent. En 259 avant J-C, Rome prit possession d'Aléria et servit de point de départ pour répandre la civilisation romaine dans l'île. Avec la décadence de l'empire romain et la malaria, Aléria fut abandonnée au 5ème siècle après J-C. En 1944, les troupes américaines éradiquèrent la malaria (traitement avec le DDT). Depuis, grâce à l'irrigation et la modernisation des méthodes agricoles, la plaine d'Aléria s'est transformée en un vaste verger.
Le fort de Matra construit au 15ème siècle par les Génois abrite aujourd’hui le Musée départemental d'archéologie Jérôme Carcopino d’Aléria. Près de 8 000 ans d’histoire sont exposés. Les objets les plus anciens datent du 6ème siècle av. J.-C. et les plus récents du 5ème siècle après J-C. Les vestiges préhistoriques, les céramiques grecques, étrusques et romaines, les éléments de parure, les objets utilitaires et les armes qu’on y voit sont d’un grand intérêt archéologique pour la Corse antique. Le site archéologique d'Aléria se compose d'un rempart de la période grecque, de la nécropole pré-romaine, des vestiges de l’ancienne cité romaine, d'une villa romaine, partiellement mis au jour (depuis 1965). Les constructions urbaines constituent le premier ensemble antique corse avec forum, portiques, temple, nymphée, maisons et boutiques, balneum et mosaïques, établissement industriel, voirie… Depuis 1990, le site archéologique est classé Monument historique.
Mme Martinière est thaïlandaise. Depuis son arrivée à Aléria, elle s'occupe du potager au bord de la rivière qui coule près de la maison. Elle adore faire pousser les légumes de son pays. A chaque voyage, elle ramène, dans ses valises, des graines qu'elle sème et surveille. Avec sa récolte, elle prépare des plats thaïlandais pour les touristes qui sont hébergés dans les chambres d'hôtes.
2013 05 22 Aléria - Bastia Départ : 8h 30 Arrivée : 14h 20 Distance parcourue : 75km Relief : légèrement vallonné - peu de plat Météo : vent de N et NE Hébergement : bateau de Jean-François Depuis son arrivée en Corse, Marc se demande pourquoi il y a une tête noire sur le drapeau corse. Pendant le petit déjeuner, il demande à M. Martinière s'il en connait l'origine. La réponse n'est pas simple car il existe plusieurs hypothèses. Personne ne peut dire avec certitude pour quelle raison la tête de Maure fut choisie comme emblème pour la Corse. Une légende célèbre voudrait que l’origine du drapeau corse remonte à l’époque de l’invasion de l’île par les Sarrasins. Dans le but d’impressionner leurs adversaires, les soldats corses auraient décapité leurs ennemis et présenté leurs têtes empalées sur des piques. La tête de Maure serait alors devenue le symbole de la victoire des guerriers corses avant de devenir un symbole régional. On dit aussi que la tête de Maure est d'origine aragonaise. C'est suite à la domination du royaume catalano-aragonais sur les îles méditerranéennes que ce symbole est arrivé en Sardaigne qui en a quatre sur son drapeau et en Corse. Auparavant, le bandeau couvrait les yeux mais en 1745 le général des armées corses Ghjuvan Petru Gaffori (1704-1753) aurait relevé le bandeau sur le front afin de symboliser la nouvelle liberté du peuple corse. En 1755, Pascal Paoli a proclamé l'indépendance de la Corse. En 1762, il fait adopté, par l'Assemblée, le fameux drapeau à tête de Maure comme drapeau officiel de la République corse. La tête de Maure fut aussi gravée sur les pièces de monnaie. Tombé en désuétude après le royaume anglo-corse(1794), il a été ré-adopté en 1980 en tant que drapeau régional. Nous quittons Aléria sous un beau soleil. C'est notre dernière étape et ce ne sera pas la plus difficile même si le vent qui souffle du Nord est défavorable. La route (RN 198) traverse des plaines agricoles (vignoble, oliveraies, pâturages...). A notre droite, les sommets enneigés se détachent sur le ciel bleu.
Nous roulons sur les bandes blanches car il n'y a pas de bas-côtés. Dans les agglomérations, il faut même rouler sur les trottoirs. Vers 11h 30, nous faisons une pause salade à Folelli et reprenons la route vers midi. Les douze derniers kilomètres se font sur la bande d'arrêt d'urgence d'une quatre voies où il n'y a pas trop de circulation. Ca change radicalement quand nous entrons dans l'agglomération bastiaise. Il faut redoubler d'attention car ce serait trop bête d'avoir un ccident maintenant. A l'entrée de Bastia, Marc me pose sur le panneau d'entrée de ville et fait la traditionnelle photo. Il repart en me laissant là ! Deux kilomètres plus loin, Shiu-Hua lui demande s'il m'a repris. Non ! Il m'a oublié ! Il fait demi-tour pour venir me récupérer. Ce n'est pas la première fois ... et certainement pas la dernière ! Plus nous nous approchons du centre ville et plus la circulation augmente. L'arrivée à Bastia par le Sud est très jolie. Les vélos ne peuvent pas passer par le tunnel. Il faut faire l'effort de monter jusqu'à la citadelle avant de redescendre vers la ville basse. Nous allons jusqu'à l'office de Tourisme pour demander les horaires du train de Corte. C'est là que nous rencontrons Stan, un cyclotouriste anglais, avec qui nous discutons un peu. Il va à Porto-Vecchio en bus pour éviter la "route de la mort". Ensuite il continuera en Sardaigne. Chaque année, il prend plaisir à voyager à son vélo. Suivant les circonstances, il n'hésite pas à prendre le bus ou le train.
Devant la porte de l'Office de Tourisme, une inscription en jaune rappelle que le départ de la 100ème édition du Tour de France sera donné en Corse. Nous nous installons à la terrasse d'un café sur le port de Toga où est amarré le bateau dans lequel nous allons dormir. En attendant Jean-François, le propriétaire, Shiu-Hua se désaltère avec une Colomba, une bière corse. Nous avons terminé le tour de Corse en onze jours c'est à dire un jour plus tôt que prévu. Nous rendons les vélos un jour plus tôt. Marc pensait se faire rembourser une journée de location mais on lui a refusé. Il aurait dû louer les vélos dix jours au lieu de douze et payer la journée supplémentaire.
En venant en Corse, je ne m'attendais pas à dormir deux nuits dans un bateau. Depuis qu'il a obtenu sa mutation à Bastia (il travaille à EDF), Jean-François vit dans un voilier de 15m très bien équipé. A la fin de juin, il sera en retraite. Il va quitter la Corse avec son bateau et remonter vers sa Bretagne natale pour saluer ses amis bretons avant de traverser l'Atlantique. Il prévoit d'aller au Brésil puis de sillonner les Caraïbes.
Jean-François montre à Shiu-Hua comment il peut diriger le bateau à partir du poste de pilotage équipé d'un GPS, d'une radio... Dès l'âge de douze ans, il a appris à naviguer. Il a racheté ce voilier un bon prix et a complété son équipement. Il en assure sérieusement l'entretien. Son bateau est un appartement flottant. On y trouve une cuisine fonctionnelle, un salon confortable, un cabinet de toilette avec une douche et deux chambres confortables. Tout est calculé pour la vie en mer. Les portes des nombreux placards et des coffres sont prévues pour rester fermées même en cas de mauvais temps. J'ai voyagé à vélo, en auto, en avion mais pas encore en bateau. Il faudrait que j'essaye mais j'ai peur d'avoir le mal de mer !
LE TOUR DE CORSE
du 10 au 24 mai 2013
CARTES DES ETAPES
ETAPES DISTANCE
V 10 Bastia S 11 Pino 65 D 12 Saint-Florent 45 L 13 LIle-Rousse 45 M 14 Calvi 45 M 15 Porto 73 J 16 Ajaccio 81 S 18 Propriano 83 D 19 Bonifacio 63 L 20 Porto-Vecchio 27 M 21 Aléria 72 M 22 Bastia 75
Distance totale parcourue : 674 km
11/05/2013 : Bastia - Pino (65km) 12/05/2013 : Pino - Saint-Florent (45km)
13/05/2013 : Saint-Florent - L'Ile Rousse (45km) 14/05/2013 : L'Ile Rousse - Calvi (45km)
15/05/2013 : Calvi - Porto (73km) 16/05/2013 : Porto - Ajaccio (81km)
18/05/2013 : Ajaccio - Propriano (83km) 19/05/2013 : Propriano - Bonifacio (63km)
20/05/2013 : Bonifacio - Porto-Vecchio (30km) 21/05/2013 : Porto-Vecchio - Aléria (72km)
22/05/2013 : Aléria - Bastia (75km)