tpe : séries télévisées policières américaines
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TPE : Séries télévisées policières américaines Réalisé par Marie Paris, Laëtitia Gautheron et Alexandra Torossian.TRANSCRIPT
Les séries télévisées policières américaines
Torossian Alexandra Gautheron Laëtitia Paris Marie
Les séries
télévisées
américaines
Un grand merci à Mr .Didier CHURLET et Mme. Marjolaine BOUTET pour
leurs aides précieuses. Nous souhaitons également remercier nos professeurs,
Mr. Grosjean et Mme. Niemaz qui ont encadré nos travaux durant ces quelques
mois.
SOMMAIRE Introduction .......................................................................... p.1
Hollywood ................................................................................. p.3
Les différents types d'enquêteurs ................................. _p.8 Evolutions générale des séries par thèmes ................ . p.23 Séries télévisées policières, miroir de la société....... . p.44
Conclusion .............................................................................. .p.53
Annexes …...................................................................................
Introduction
Dans un contexte de mondialisation et d'une certaine suprématie des Etats
Unis et en particulier de sa puissance culturelle, les séries télévisées ont une
influence immense sur les hommes et sont omniprésentes sur nos petits écrans.
Ainsi, nous ne pouvons prendre à la légère ce nouveau phénomène de société. Il
suffit par ailleurs d'observer des programmes télévisés, tel que «télé Z» pour
constater que, les séries policières et plus particulièrement américaines, font
partie intégrante du quotidien des Français. En effet, sur sept soirées, il y a
seulement une à deux soirées sans programmation de séries américaines
policières.
Mais définissons d'abord, ce qu'est une série télévisée. Cette expression désigne
en français comme en anglais «une œuvre de fiction à épisodes, créée pour la
télévision, diffusée sur un rythme quotidien ou hebdomadaire sur une période
indéfinie, dont les personnages, la thématique ou la forme narrative sont des
éléments constants », comme l'assure Marjolaine Boutet.
Toutefois, si nous pouvons nous arrêter à cette définition primaire de la série,
cette dernière apparaît bien plus complexe, et nuancée à travers la société
américaine. En effet, on distingue trois genres tels que les dramas - feuilletons
quotidiens diffusés du lundi au vendredi dans l’après-midi, par épisodes d’une
demi-heure, les soap operas - le récit de personnes belles et riches,
principalement préoccupées par leurs histoires d'amours et leurs secrets - et
enfin les sitcoms -comédies de situation qui suit le quotidien de personnages en
se focalisant sur un lieu précis une entreprise, une famille...
Cependant, dans ces Travaux Personnels Encadrés nous consacrerons nos
recherches uniquement sur les séries télévisées policières américaines. Pour cela,
faisons d’abord un bref historique des séries télévisées.
-1-
Apparues dans les années 1950, les séries télévisées puisent leurs inspirations
dans des constantes de la culture américaine, et plus particulièrement dans la
littérature, comme le roman noir par exemple.
Si depuis leur apparition les séries télévisées américaines et plus
particulièrement policières connaissent un succès immédiat, on reconnaît
plusieurs «âges d'or».
En 1950, d'abord, puis en 1980 et enfin en 2000, trois périodes dans lesquelles la
production des séries et l'engouement pour celles-ci étaient croissantes.
Cependant, si ces séries connaissent un succès planétaire, sont-elles réellement
le miroir de la société américaine ? Ne nous trompent-elles pas en nous
décrivant une société qui n'existe-pas ? Malgré un effet de réel, nous montrent-
elles les travers de notre monde? Nous essayerons de répondre à cette
problématique, tout en étudiant la figure de l'enquêteur dans les séries télévisées
policières américaines de 1950 à nos jours.
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Hollywood
L’usine à rêves
Los Angeles, Washington, Miami, New York,...Si, dans les séries, les lieux sont
variés, le tournage et sa direction se déroule généralement à Hollywood - « bois
de houx en anglais ». Les séries télévisées et le cinéma ont de nombreux points
communs, notamment en ce qui concerne la production. Certains spécialistes, tel
que Pierre Langlais, pensent même que les séries télévisées sont l'avenir du
cinéma. En effet, pour reprendre les dires ce journaliste spécialiste des séries
télévisées, « Les séries et le cinéma sont sœurs. Aux Etats-Unis, elles sont
carrément siamoises. »
En constatant ces passerelles entre cinéma et séries, impossible de parler de
cinéma américain et de séries sans évoquer ce célèbre quartier de Los Angeles,
en Californie, ce symbole emblématique de la puissance culturelle et de
l'industrie cinématographique américaine.
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Des origines à aujourd’hui ________________ _
Hollywood avant le cinéma
C'est à la fin du XIXe siècle, en 1886, qu’Horace et Daeida Wilcox, un riche
couple d'immigrants Européen, achète un immense terrain, sur lequel ils
construiront une ferme. En effet, le couple a fait fortune dans l’immobilier à
cette époque, et fait ainsi l’acquisition d’une terre de campagne de 0,6 km² à
quelques kilomètres à l’ouest de Los Angeles.
En quelques années, Hollywood, appelé ainsi par Mme. Wilcox en référence à
une colonie d’immigrants allemands dans l’Ohio, devient une paisible localité
adossée à une chaîne de collines, renommée pour la douceur de son climat, sa
proximité avec l'océan Pacifique et ses vastes horizons de vergers.
En 1900, cette localité possède déjà un bureau de poste, son propre journal, un
hôtel, deux marchés et une ligne de Tramway pour population d'environ 500
personnes. La localité est finalement rattachée à Los Angeles en 1910.
L'émergence du cinéma à Hollywood : Création d'un mythe
Dans le pays, de nombreuses sociétés de production cinématographique, fondées
par de nombreux immigrants qui considère notamment le cinéma comme étant
de l'art, apparaissent alors dans la ville de New York notamment à Jacksonville
dans les années 1908.
Il faudra attendre les années 1910 pour que Hollywood devienne le principal
centre de production de l'industrie cinématographique.
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Il existe une légende qui veut que les producteurs aient quitté la côte Est pour
Hollywood dans le but d'échapper aux représentants du Trust Edison, même si
celle si paraît peu probable. En réalité, ces producteurs sont attirés par le climat
de la Californie, sa luminosité et son climat ensoleillé, la diversité de ses
paysages, ses décors naturels, ses terrains peu chers et sa main d'œuvre
cosmopolite et maniable. Un des premiers producteur a avoir compris les
avantages d'un tel lieu est Cecil Blount de Mille, appelé Cecil B. De Mille,
réalisateur à succès de la Lasky Feature Play Company, ancêtre de Paramount. Il
s'installe définitivement en 1914 à Los Angeles.
C'est dans les années 1920 et 1930 que fut l'âge d'or d'Hollywood qui s'imposa
alors comme la capitale mondiale du cinéma, employant environ 28,000
personnes dont 170 réalisateurs et 350 scénaristes qui fournissaient 500 à 700
scénarios par an.
Dans les années 1940, malgré la guerre qui fait rage en Europe et l'engagement
économique du pays, Hollywood demeure extrêmement active, mieux, elle
continue à produire loisirs et divertissement sans pourtant échappé à la
propagande antinazi : c'est la naissance du cinéma engagé. De plus, l’arrivée des
films parlants permit l’émergence de nouveaux genres, comme la comédie
musicale, qui constitua une part importante de la production jusque dans les
années soixante.
Au cours des années 1950, Hollywood est en plein essor, elle créé de
nombreuses icones immortelles, des acteurs aux rôles types. On peut en citer
quelque un tels que James Dean -le rebelle emblème de tous les adolescents
rêvant d'indépendance -ou encore Marilyn Monroe – icône de la perfection
physique.
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Déclin et renaissance d'Hollywood
Pourtant il ne faut pas se tromper, le cinéma des années 50 est extrêmement
surveillé. En partie par le maccarthysme: une passade peu démocratique de
l’Amérique qui consiste à trouver et chasser tous les gens affiliés au parti
communiste des Etats-Unis dans un contexte de guerre froide et cela dès 1946.
On met alors en place la liste noire de Hollywood -Hollywood blacklist-, qui est
une liste d’artistes à qui les studios hollywoodiens refusaient tout emploi en
raison de leurs idées politiques. Ainsi, 320 personnes figurent sur cette célèbre
liste dont 106 écrivains, 36 acteurs, 3 danseurs, 11 metteurs en scène, 4
producteurs, 6 musiciens, 4 dessinateurs, 44 techniciens et de nombreuses autres
personnes travaillant dans le milieu artistique. Si la liste fut abolie en 1960, ses
effets se sont encore ressentis pendant le reste des années 1960.
Ainsi au-delà de la mise en place de nouvelles valeurs -valeurs de la société de
consommation, c'est une période difficile pour Hollywood pour des raisons
principalement économiques, dû à des nouvelles obligations imposé par l'Etat.
Les studios sont sous le coup de la loi antitrust, qui entraine la désintégration de
grands studios et la mise en place d'un système de production « indépendant ».
De plus, la propagation rapide de la télévision et du cinéma européen entraînent
une concurrence sans précédent.
Toutefois, la fin des années 60 puis dans les années 70, un tournant s'opère dans
le cinéma Hollywoodien. En effet, Scorsese, Coppola, Lucas ont fondé ce que
l'on appelle Le Nouvel Hollywood. Un mouvement assez flou, qui naît avec
quelques films emblématiques tels que Bonnie and Clyde (Penn, 1967), Le
lauréat (Nichols, 1967), Easy Rider (Hopper, 1969).
On dénote alors quelques différences majeures dont la principale reste le
bouleversement de la place du réalisateur. En effet, celui-ci est désormais au
cœur du système. Les années 80 marquent alors un réel redressement moral et
économique.
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Si l'époque de 1990 à 2000 est marquée en général par un goût croissant de la
performance - énormes moyens financiers et techniques, numérisation des
images, record d'audience, bande musicale à succès, les années 2000 se
démarquent tout de même : c'est la fin du rêve américain.
En conclusion, le quartier d'Hollywood est extrêmement réputé dans le monde
entier pour ses studios de cinéma, ses sièges sociaux de grands groupes
cinématographiques et également pour être le principal lieu de résidence de
nombreuses stars. Historiquement, Hollywood est surtout l'exemple que
l'invention cinématographique a changé durablement la face de l'Amérique.
Pourtant à Hollywood, immense usine à rêves, les divertissements les plus
anodins et inoffensifs soulèvent des questions sociales et politiques. Et si les
lieux emblématiques tels que le Hollywood boulevard continuent de faire rêver
les enfants, c'est en oubliant la triste réalité -réalité d'un cinéma industriel. En
effet, même si certains affirment qu'il n'est pas uniquement commercial, l'idée
d’avant-garde des Etats-Unis et également d'un cinéma idéologique est toujours
présente, cinéma qui prônerait davantage les atouts de l' « american way of life »,
de la société de consommation, que de réelles valeurs.
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Les différents types d’enquêteurs
Les séries policières américaines proposent de nombreux types de personnages
différents. Ainsi, nous pouvons retrouver des héros totalement opposés d’une
série à l’autre, ou au contraire des personnages rencontrant des similitudes. En
effet, certaines séries peuvent présenter les mêmes caractéristiques, en ayant par
exemple un thème commun, ou encore, comme nous l’étudierons ici, un
personnage type commun. Ainsi, nous choisirons, pour l’exemple des
« intellects », aussi dits « les cerveaux », de comparer les deux séries Columbo
et Mentalist, toutes deux semblables, bien que d’une génération différente. Cet
écart nous permettra également de montrer l’évolution certaine dont
témoigneront ces deux séries, tout du moins en ce qui concerne les personnages
principaux.
Columbo est une série américaine policière créé dans les années 1970 par
Richard Levinson et William Link mettant en scène un personnage principal du
même nom, le lieutenant Columbo. Personnage atypique et flegmatique, ce
policier de la brigade criminelle de Los Angeles ne laisse filer aucuns détails
dans la résolution des enquêtes et résout les énigmes avec talent. Egalement, cet
astucieux protagoniste ne cesse de duper les personnages alentours, et se fait
ainsi passer pour quelqu’un de naïf et de maladroit, cachant par là son côté
perspicace et intelligent. Car, en effet, derrière la piètre apparence physique et
vestimentaire se dissimule en réalité un redoutable détective. Cause de cette
tromperie, les meurtriers, souvent issus de milieux aisés, voient alors leur
vigilance baissée, et sous-estiment donc les capacités du lieutenant. Profitant
ainsi de leur imprudence, Columbo en profite alors pour pousser petit à petit le
coupable aux aveux, procédant avec subtilité.
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Cela devient alors l’ « humiliant humilié », le coupable se rendant en effet
compte de sa méprise, et notamment que le comportement de Columbo avait
pour but de le faire se sentir supérieur de sorte à ne pas remarquer la menace. Du
reste, Columbo est d’ailleurs, dans le téléfilm de 1968, parfaitement décrit
comme « un parfait exemple de compensation, d'adaptabilité », qui ne peut
« guère impressionner les gens par manque de prestance » et qui tire ainsi
« avantage de cette déficience ».
La conclusion est telle : « Vous attaquez l'ennemi par surprise. Il vous sous-
estime et résultat il tombe dans le piège à pieds joints ».
Ce détective hors du commun procède donc de manière très minutieuse, allant
jusqu’à mentir sur sa vie privée. En effet, à chaque épisode Columbo s’épanche
à propos de sa femme ou encore de son enfance, mais les informations données
finissent par être contradictoires. Pour preuve, celui-ci ne porte pas d’alliance, et
certifie pourtant être marié. Egalement, sa femme n’apparait jamais dans la série.
Ainsi il se crée non pas seulement une attitude, mais bien tout un personnage.
Nous pouvons également remarquer qu’il n’est pas connu sous un autre nom que
Colombo, son vrai nom n’étant jamais révélé. De cette façon son identité
originelle a donc totalement disparue. Columbo est donc quelqu’un sachant
merveilleusement duper son entourage, et n’hésite pas à mentir pour cela. Enfin,
autre particularité, Columbo ne porte jamais d’armes sur lui, bannissant par là
tout acte de violence et résout ainsi toutes les enquêtes comme seule aide son
cerveau. Il n’est jamais agressif et se laisse de plus insulter et ne dit rien quand
on le méprise, ayant comme seul but en tête la résolution de l’enquête, qu’il finit
d’ailleurs toujours pas résoudre. Ce personnage n’est donc clairement pas un
enquêteur agissant avec énergie et dynamisme, mais qui brille au contraire de
par son intuitivité et intelligence extrême.
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Mentalist, de son titre original The Mentalist, est une série télévisée
américaine créé par Bruno Heller en 2008. Cette série nous relate l’histoire de
Patrick Jane, consultant pour le California Bureau of Investigation (CBI), unité
dirigée par Teresa Lisbon, à Sacramento. Amusant et intelligent, ce personnage
incarne un enquêteur singulier et étonnant. En effet, celui-ci possède un talent
particulier, à savoir le mentalisme, et dispose ainsi d’un sens très fin de
l’observation et de déduction. La série donne d’ailleurs sa propre définition de
mentalisme, « Quelqu'un utilisant l'acuité mentale, l'hypnose et/ou la
suggestion... Maître dans l'art de manipuler la pensée et le comportement. Un
Mentaliste peut utiliser diverses méthodes telles que l’illusionnisme, la lecture
froide, l’hypnose ou encore la psychologie." Il peut donc facilement manipuler
autrui et de repérer de nombreux détails.
Ainsi, Patrick Jane est en mesure de résoudre des affaires jugées impossibles et
de nombreux crimes grâce à ses capacités hors-normes. Grâce à son don de
déduction et d’analyse, Patrick Jane apporte une grande aide au sein de l’équipe
dans la résolution des enquêtes, malgré son côté espiègle et excentrique. Ce
personnage est donc un parfait manipulateur, qui aime observer le comportement
et les réactions des personnes auxquelles il se confronte. Il peut facilement leur
faire entendre ce qu’ils souhaitent et trouver par la suite leur point faible, tout en
partant de simples détails. Ce personnage toujours très poli fait preuve
cependant d’un certain franc parlé et d’un regard inquisiteur, que cela soit envers
ses coéquipiers ou les suspects. En effet, il n’hésite pas à les surprendre afin de
tester leur réactions, et semble même s’en amuser. En effet, il est à même de lire
les gens comme autant de livres ouverts et ainsi de deviner leurs angoisses et
leur propension à faire le mal. De cette façon, il est à même de réussir à
comprendre ce que les autres pensent et ce que cachent leur conscience avec une
efficacité étonnante.
-10-
Ainsi, ce personnage voit toujours ses hypothèses se confirmées, et demeure
donc un enquêteur redoutable. En effet, Patrick Jane étudie aussi son adversaire,
déchiffre son comportement et lit à travers ses mensonges. Cependant, ce
personnage ne fait également pas parti des « hommes d’actions », et échappe au
contraire les situations dangereuses en évitant au maximum d’être présent sur le
terrain. Toutefois, faisant preuve d’une adresse extrême, ce consultant cherche à
déstabiliser les suspects et ainsi à les rendre plus vulnérables afin de les pousser
à commettre la faute qui les trahira. Cependant son attitude est quant à elle
difficile à déchiffrer, car celle-ci oscille en effet entre jeu et manipulation.
Mentalist Columbo
-11-
Nous pouvons donc remarquer des similarités entre ces deux « intellects »,
ainsi que des évolutions. En effet, tout d’abord, nous pouvons constater que le
personnage de la série The Mentalist est un personnage plus torturé que le
protagoniste présent dans Columbo, rajoutant par de là une certaine complexité
au personnage. Un des points les plus importants est que la femme et l’enfant de
Patrick Jane se sont fait assassinés, et cela créer ainsi un personnage tourmenté,
qui n’est pas présent dans Columbo.
Ceci fait d’ailleurs partie intégrante de l’intrigue, et pousse Patrick Jane à
devenir consultant, à l’inverse de Columbo qui se contente de faire son métier.
La manière de procéder de Patrick Jane est également plus offensive et arrogante.
Nous pouvons ajouter que le comportement du héros dans la série moderne The
Mentalist diffère de celui présent dans Columbo. En effet, Patrick Jane est un
personnage est un personnage soigné, cocasse et même un peu arrogant, à
l’inverse du comportement détaché et serein de Columbo. Egalement, Patrick
Jane chercherait davantage à manipuler et Columbo à duper, la nuance étant
presque imperceptible mais pourtant bien présente, et qui témoigne du différent
degré de finesse chez ces deux personnages. Cependant il y a bien encore
quelques similitudes, comme par exemple le talent d’observation possédé par
ces deux protagonistes, mais tous les deux également développent une certaine
excentricité. De plus, ils possèdent tous deux le même art de la dissimulation et
de la manipulation qui va faire tomber le suspect dans le piège tendu qu’ils leur
tendent.
Nous pouvons donc conclure que le type de personne dit « intellect » dans les
séries policières américaines a évolué des années 1970 jusqu’au jour
d’aujourd’hui. En effet, bien que des similitudes soient présentes, des
nouveautés sont également apparues et renouvellent le concept.
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Cependant, les séries policières américaines ont connues bien d’autres
évolutions, telles que celle de l'équipe. Ainsi, nous allons voir quelles sont les
différences entre deux séries représentants des équipiers en prenant comme
exemples Starsky et Hutch et NCIS. L'une est composée d'un duo d'inséparables
avec de grands contrastes concernant leurs personnalités et l'autre présente une
équipe plus complète avec des enquêteurs de terrain et des scientifiques, formée
de personnages très charismatiques qui entretiennent des relations amicales,
parfois complexes et ambigües.
Comme nous l'avons évoqué ci-dessus, l'une des premières différences est la
taille de l'équipe. En effet, dans les séries plus anciennes, les duos étaient plus
présents comme, par exemple, dans la série Deux flics à Miami. Cependant,
l'équipe, au fil du temps, est devenue de plus en plus populaire est a donc
naturellement remplacé les duos. Ainsi, en plus de l’exemple de la série NCIS,
nous retrouvons donc Les experts, et ses nombreux dérivés tels qu’Esprits
criminels, Bones... Nous pouvons donc nous demander pourquoi ces séries
actuelles ont autant de succès. Il semble que les personnes qui visionnent ces
séries s'intéressent plus aux personnages en eux-mêmes et aux relations
qu'entretiennent les différents membres de l'équipe plutôt qu'à l'élucidation de
l'enquête ou aux conséquences des crimes. D'ailleurs, Gary Glasberg, l'un des
producteurs exécutifs de la série, depuis 2009, estime que « NCIS n’est pas un
simple polar, et que son intérêt premier n'est pas la résolution d’une enquête ».
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Premièrement, Starsky et Hutch présente un duo de personnages atypiques qui
entretiennent de forts liens d'amitié. Ils sont d'ailleurs souvent présentés comme
deux frères bien qu'ils soient complètement différents. En effet, nous retrouvons
d'un côté Starsky, personnage qui n’est guère diplomate, qui n'hésite pas à
vouloir se battre lorsqu'il se sent agressé et qui possède un tempérament assez
impulsif, et d'un autre Hutch, personnage beaucoup plus posé, réservé et
certainement plus diplomate. Malgré tout, leurs différences renforcent leurs liens
et la série exploite au mieux la relation qu'ils partagent tout au long de leurs
aventures.
Concernant leur manière de travailler, les deux hommes sont assez libres
bien que Dobey, leur supérieur hiérarchique, s’énerve souvent contre les deux
policiers, notamment envers Starsky qui se révèle être un personnage assez têtu.
Mais ceci cache un profond respect à leur égard car il sait pertinemment qu'ils
sont les meilleurs du département, et ne souhaite pas qu’ils leur arrivent des
problèmes. Ils pratiquent donc un travail indépendant. En effet, bien qu'ils soient
complémentaires, ces deux personnages que sont Starsky et Hutch n'ont pas
besoin d'autres agents pour résoudre leurs enquêtes, ils se suffisent donc à eux-
mêmes. Ces deux coéquipiers sont des hommes de terrain et ainsi n'hésitent pas
à prendre des risques afin de réussir leurs missions. C'est d'ailleurs à cause de
son amour pour l'action et l'adrénaline que Hutch est poussé à intégrer la police
dès 1968, avant d'entrer à la Criminelle en octobre 1971. Ainsi, les deux
policiers se donnent toujours au maximum à chaque nouvelle enquête.
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Leur façon de travailler peut être également associée à leur style vestimentaire.
En effet, à chaque épisode, Starsky et Hutch arborent des tenues assez
décontractées, soit jean, chemises à carreaux, et veste en cuir marron pour Hutch
la plupart du temps, et jean, veste en laine blanche et baskets en ce qui concerne
Starsky. Ils sont également et surtout connus pour leur Ford torino rouge,
présente tout au long de la série, faisant ainsi partie intégrante de leur
personnalité. Cette caractéristique renforce leur côté « bad boys » et intrépides.
Deuxièmement, NCIS présente une équipe composée de plusieurs agents tous
différents les uns des autres mais toujours avec des liens très forts entre eux. Le
duo le plus connu est certainement Ziva et Tony qui maintiennent une relation
plutôt complexe mêlant séduction et amitié et qui occupe une place importante
dans la série. Au fil des saisons, plusieurs femmes étaient présentes dans l'équipe
comme Caitlin Todd -Saison 1 à 3-, Abigail Sciuto -toutes les saisons- et Ziva
David -depuis la troisième saison. Cela est quelque chose que l'on ne retrouve
pas dans les séries d'antan, qui étaient en effet beaucoup plus consacrées aux
hommes, car les femmes n'étaient pas considérées comme capables de faire un
tel métier, considéré comme exclusivement masculin. Les agents sont également
diversifiés en termes d'âge, Gibbs étant le senior de l'équipe et les autres des
personnes plus jeunes.
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NCIS Starsky et Hutch
Egalement, dans les séries contemporaines, on remarque que, désormais, chaque
équipe possède un leader, un chef qui prend les décisions Dans le cas de NCIS,
cette tâche est attribuée à l'agent Jethro Gibbs qui fait quelques fois preuve
d'autorité envers ses coéquipiers, sûrement dû au fait qu'il soit un ancien Marine.
Cependant, malgré qu'il soit considéré comme le chef, il se montre très amical à
l'égard des autres membres de l'équipe, et est par exemple considéré comme un
père pour Abby, la spécialiste d'investigation en technique de laboratoire, avec
qui il pratique le langage des signes pour communiquer en secret.
Les agents sont, de plus, toujours très présentables sur leur lieu de travail. En
effet, costumes et chaussures appropriées sont exigées, ce qui montre que ce ne
sont pas simplement des personnes d’actions mais bien des scientifiques qui
travaillent principalement dans les laboratoires, ainsi que sur les scènes de
crimes. Nous pouvons donc constater que les codes vestimentaires dans les
séries plus récentes sont beaucoup plus pointus qu'auparavant, même si certains
personnages échappent à la règle. En effet, dans NCIS également, Abby, qui est
un personnage très charismatique aux tenues extravagantes et au caractère
enthousiaste, représente le personnage le plus décalé de cette série.
Enfin, les règles sont devenues au fil du temps plus strictes en ce qui
concerne la résolution de l'enquête. En effet, dans NCIS, beaucoup de choses
doivent être respectées. Ainsi, des processus doivent être suivis, et tout doit être
préalablement déclaré sous peine de sanctions car en effet le travail scientifique
est très minutieux et requiert donc de nombreuses précautions.
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De plus, chaque mesure prise par un des membres de l’équipe a des
conséquences sur le reste du groupe, ce qui fait que tout cela est lié et, qu’ainsi,
ils doivent travailler tous ensemble. Cela demeure une des principales
caractéristiques de l'équipe, qui, aujourd’hui, manque donc en quelque sorte de
liberté.
Nous pouvons donc conclure que les principales évolutions de l'équipe
depuis Starsky et Hutch jusqu'à NCIS sont nombreuses. Tout d’abord, la quantité
de membres présents dans une équipe s’est vue augmentée, et a ainsi entrainé
l’apparition de l’équipe elle-même. Cette équipe a progressivement remplacée
les duos qui étaient plus présents à l’époque, bien qu’il n’y ait pas que cela. Ces
équipes constituent des groupes solides composés de cinq ou six membres la
plupart du temps, avec de plus l'intégration de femmes jusqu'ici peu présentes.
Mais ce n'est pas tout, en effet, les relations ont également évoluées. Ainsi, les
séries d'antan étant davantage consacrées aux duos, les relations étaient alors
plus exploitées et nous pouvions percevoir des sentiments plus forts qu'à présent.
Au contraire, de nos jours, les scénaristes se basent plus sur les affaires
personnelles de l'équipe plutôt que sur l'enquête. Les relations ne sont ainsi plus
les mêmes, on peut d’ailleurs remarquer, dans les séries contemporaines,
l’absence de cette complicité unique que l'on pouvait retrouver dans Starsky et
Hutch.
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L'une des principales évolutions est également la manière d'enquêter. En effet,
alors que dans les séries plus anciennes, l'action, l'enquête sur le terrain, étaient
nettement plus privilégiés, désormais les enquêtes scientifiques ont pris place. Il
est ainsi rare de voir des courses poursuites comme nous en avions l'habitude,
puisqu’à présent les enquêteurs se "contentent" d'examiner les scènes de crimes
et d'utiliser de nombreux gadgets afin de pouvoir résoudre les enquêtes.
Pareillement, les règles sont beaucoup plus strictes aujourd'hui, les enquêteurs
étant beaucoup moins libres et se soustrayant à de nombreuses règles et
contraintes.
Ainsi nous pouvons donc conclure en soulignant le fait que les évolutions de
l'équipe des années 70 à nos jours sont considérables, bien que le concept
d'origine soit le même, soit résoudre des enquêtes à plusieurs.
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En plus de ses séries présentant un personnage type d’enquêteur particulier, nous
pouvons également remarquer la présence de séries se basant sur un contexte ou
événement historique précis. Magnum, notamment, constitue un bon exemple de
ce type de série.
En effet, Magnum est une série policière américaine crée en 1980 par Glen A.
Larson et Donald P. Bellisario. Elle met en scène son personnage principal,
Thomas Sullivan Magnum IV, ancien officier des forces maritimes américains:
la Navy, première force aéronavale au monde depuis la Seconde Guerre
mondiale.
C'est à son retour du Viêt-Nam qu'il se lance dans une carrière de détective
privé à Hawaï. Parallèlement, Robin Masters, un écrivain millionnaire qui
possède une magnifique villa dans l'archipel, qui profite des services de
Magnum pour qu'il surveille sa demeure. Ce dernier, à la suite d'un pari gagné,
se verra d’ailleurs attribué la Ferrari de l’écrivain et les lieux du domaine. Il
partage également la villa avec Jonathan Quayle Higgins III, un ancien soldat de
l'armée des Indes. Celui-ci a des traits de caractère complètement différents de
ceux de Magnum et supporte mal, la plupart du temps, son comportement et sa
façon de travailler.
En effet, l'ancien combattant de la Guerre du Viêt Nam est un homme
athlétique, charismatique et toujours de bonne humeur alors que l'ancien soldat
de l'armée des Indes est d'un tempérament plutôt désagréable. Magnum se
comporte, de plus, de façon très décontractée. En effet, ce personnage porte des
chemises à fleurs et des shorts toute l’année, renforçant ainsi également son côté
quelque peu loufoque.
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De nombreuses caractéristiques font de lui un personnage atypique, décalé et
attachant, notamment le fait qu'il ait toujours une casquette de baseball, qu'il soit
quelqu'un de très désordonné comme on peut le voir avec l'état qu'il laisse de la
maison de Masters, ou bien encore le fait qu'il ne se sépare jamais de nombreux
objets fétiches comme un poulet en plastique et un masque de gorille. Il
entretient de plus un mode de vie assez décalé, et passe donc le plus clair de son
temps à faire du sport, à boire de la bière avec ses amis ou bien à filtrer avec des
jolies demoiselles qu'il rencontre la plupart du temps lors de ces enquêtes. C’est
ainsi un grand séducteur qui enchaîne les conquêtes, bien qu'il ait été marié
plusieurs années auparavant.
Bien qu'il possède une personnalité relâchée, Magnum est considéré comme
un très bon détective et est reconnu par plusieurs de ses collègues. Il est donc
chargé d'affaires plus au moins dangereuses, à la surprise d'Higgins qui
considère davantage l'enquêteur comme un farceur. Pourtant, Magnum donne
toujours de sa personne et son maximum pour résoudre une enquête, ce qui
l'amène souvent au succès. Pour cela, il n'hésite pas à enfreindre quelques lois, et
entre par exemple à plusieurs reprises dans la maison des suspects. Pour arriver
à ses fins, il fait également appel à l'aide de ses amis. L'amitié représente
d'ailleurs quelque chose de très important pour Magnum. Ainsi il a, à maintes
reprises, recourt à l’aide ses amis, Rick et Terry, également anciens combattants
de la Guerre du Viêt Nam. Ceux-ci l’aident notamment afin d’avoir accès à des
informations qu'il ne possède pas et pour également afin de se déplacer en
hélicoptère.
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Mais il a également un autre réseau d'amis qui n'hésitent pas à l'aider pour
accélérer l'avancée de son enquête, forme de plus une équipe avec le détective
Luther H. Gillis avec qui il n'entretient cependant pas de très bonnes relations.
Comme évoqué plus haut, la Guerre du Viêt Nam prend une place importante
dans la série. Ainsi, on apprend que le personnage de Magnum est un ancien
combattant dès le premier épisode, de même que ses acolytes Rick et Terry. En
effet, au moment où la série a commencé à être diffusée, les séquelles de cette
guerre étaient encore très présentes dans la société américaine. Le pays connaît,
à l’issue de cette guerre, un véritable désastre humain, principalement composé
de jeunes Américains appelés « boys », avec près de 57 000 morts et 153 303
blessés, et une crise du dollar dans les années 1960. Les vétérans étaient
également très mal vus et la plupart du temps montrés du doigt par l'opinion
publique après la désastreuse couverture médiatique de ce long conflit. Ainsi on
peut retrouver dans plusieurs épisodes de Magnum des références à cette guerre,
notamment le trouble de stress post-traumatique. L'un des moments les plus
émouvants est certainement l'épisode où l'ancien combattant abat de sang-froid
un ancien conseiller militaire soviétique qui l'avait torturé alors qu'il était retenu
prisonnier. La série fait également brièvement référence à la Seconde Guerre
mondiale et à la guerre d'Indochine puisque Jonathan Higgins a participé à ces
deux conflits.
-21-
Magnum est donc un personnage doté d'une grande personnalité, qui fait de lui
un protagoniste atypique et exceptionnel. Son côté burlesque n'entache pas son
travail, au contraire c'est un homme impliqué qui donne de sa personne pour
pouvoir résoudre les affaires les plus compliquées. Son ancienne expérience à la
Guerre du Viêt Nam joue certainement un rôle important dans sa manière de
travailler, elle est donc évoquée à plusieurs reprises tout au long de la série, sans
manquer de nous rappeler les terribles conséquences qu'elle a eue sur les Etats-
Unis.
En conclusion, les séries télévisées policières américaines constituent donc un
genre important, et qui a notamment connu certaines évolutions en ce qui
concerne le type d’enquêteur. Des personnages semblants ainsi identiques aux
premiers abords se révèlent différents selon les époques. De plus, ces séries
peuvent également présenter un but plus profond que la simple distraction,
notamment lorsqu’elles relatent des évènements historiques importants.
-22-
Magnum
Evolution générale des séries par thèmes
Les séries policières représentaient à elles-seules 23% des séries qui étaient
présentes entre 1986 et 1993.Ce genre représente donc une part importante dans
la deuxième moitié du XX siècle, et continue encore aujourd'hui de déferler sur
nos petits écrans. Ces séries télévisées policières ont cependant connues une
grande évolution de 1950 à nos jours, notamment en ce qui concerne le type de
crime commis, les enquêteurs en eux-mêmes ou encore leur manière de mener
l'enquête. Des changements scénaristiques ont également eu lieu, par exemple
avec l'apparition de la violence, violence parfois même poussée à l'extrême.
Ainsi, afin de souligner ces différentes évolutions, nous allons tous d'abord voir
quelles sont les caractéristiques des séries des années 1970, puis celles des séries
contemporaines, tout en soulignant les différentes évolutions entre celles-ci.
Dans les années 1970 le meurtrier est, dans les séries télévisées policières, très
rapidement présenté comme tel, En effet, celui-ci est très souvent représenté
comme le traditionnel « méchant ». Comme exemple, nous pouvons citer la série
Starsky et Hutch ou bien Hooker. En effet, dans la première, les criminels sont
très souvent présentés comme de grands trafiquants. Enfin, dans la deuxième, le
sergent T.J. Hooker traque les proxénètes et autres dealers de drogue. Cela
montre bien la redondance présente dans le séries plus anciennes en ce qui
concerne le type de criminel. Cela ne se limite cependant pas qu'à ces seules
séries, mais à un grand nombre de séries des années 1970.
-23-
Par conséquent, le type de crime commis est également lié. Ainsi, dans Starsky
et Hutch, il est question de détournement d'argent, de prostitution et de drogue,
mais il n’apparaît que peu de crimes passionnels. De plus, ces deux policiers
n'hésitent pas à faire appel à des petits trafiquants tels que Huggy « les bons
tuyaux» afin d'obtenir des informations.
Cependant ces transgressions apparaissent comme nécessaires afin d’évoluer
dans l'enquête, ce qui peut notamment être associé avec la série contemporaine
The Shield, même si dans cette dernière les transgressions sont poussées à
l'extrême, parfois jusqu'au meurtre.
De plus, nous pouvons également remarquer que le point de vue du suspect a
une part importante dans Starsky et Hutch, En effet, les conversations entre les
criminels sont nombreuses et permettent ainsi au téléspectateur de connaître
leurs agissements, parfois avant les enquêteurs eux-mêmes. Cela est
parfaitement illustré dans, par exemple, le deuxième épisode de la série. En effet,
dans celui-ci, lorsque Starsky et Hutch sont infiltrés dans un studio de danse, les
criminels découvrent leur véritable identité, et comptent leur tendre un piège. Le
téléspectateur connaît cependant le but des criminels, à l'inverse deux policiers,
et se place alors en téléspectateur omniscient. Au contraire, dans la plupart des
séries contemporaines, le téléspectateur possède le même savoir que l'enquêteur.
En effet, l'histoire du crime dans les séries modernes est souvent présente,
notamment avec les reconstitutions des enquêteurs ou des témoins. Cela qui
montre donc une autre évolution entre les séries anciennes et les séries
contemporaines.
-24-
De plus, comme nous l’avons déjà remarqué lors de notre comparaison entre la
série Starsky et Hutch et NCIS, les séries plus anciennes ne présentaient que peu
de personnages principaux rattachés à une équipe. Par équipe, nous entendons
un groupe composé de plus de trois personnes au minimum. Car, en effet, dans
les années 70, nous retrouvions par exemple des duos, avec pour parfait exemple
Starsky et Hutch. En effet, Starsky et Hutch ne présente pas une multitude de
personnages d'enquêteurs. De ce fait, les deux protagonistes sont les éléments
centraux de la série, et sont ainsi presque indissociables, formant une sorte de
personnage dédoublé. Ces types de séries sont centrés sur ces duos atypiques et
nous présentent des personnages qui résolvent la quasi-totalité des enquêtes
ensemble. Cela diffère ainsi des séries modernes, dans lesquelles le héros est très
souvent accompagné d'une équipe et où les collaborations ne sont jamais les
mêmes.
Nous pouvons cependant nuancer avec l'exemple de séries telles que NYPD Blue,
où nous pouvons retrouver la notion d'équipe, bien qu'étant une série des années
1990. Les héros des séries contemporaines semblent également avoir plus de
faiblesses, et ainsi donc d'humanité. En effet, ces enquêteurs des séries modernes
ont très souvent des réactions émotionnelles en ce qui concerne l'enquête, et
peuvent par exemple éprouver de l'empathie. Ces enquêteurs ne se cantonnent
donc pas seulement au rôle d'enquêteur, comme dans certaines séries des années
1970, mais sont au contraire des personnages plus complexes.
Enfin, dernier point, nous pouvons constater la présence de séries représentant
des personnages agissants seuls, aussi bien de nos jours que dans les années 70.
Comme exemples nous pourrions citer Dexter pour les séries modernes, et
Magnum pour les séries plus anciennes. En effet, dans ces séries le personnage
principal n'est pas relié à une équipe, et la présence d'adjuvant est donc
occasionnelle.
-25-
En ce qui concerne les séries modernes, de nos jours, le criminel pourrait
davantage être identifié comme « Monsieur Tout-Le-Monde ». En effet, les
criminels sont des personnages beaucoup plus complexes aujourd'hui. Ceux-ci
sont très souvent des personnes ordinaires, cependant plus cruelles et
indifférentes que le type de criminel présent dans les anciennes séries.
Egalement, les motifs ne sont pas les mêmes. En effet, les séries policières
contemporaines mettent désormais en avant un personnage n'hésitant plus à se
débarrasser de l'un de ses concitoyens afin de satisfaire ses désirs. Ainsi, les
criminels restent indifférents face à leur propre crime et les personnages dont ils
se débarrassent ne représentent pour eux que de simples objets, voir un obstacle
à leur satisfaction personnelle. De plus, ce nouveau type de criminel ne semble
pas ressentir de culpabilité malgré son acte. Nous pouvons d'ailleurs remarquer
que ce type de criminel n'existait pas dans les années 70. En effet, les crimes les
plus fréquents aujourd'hui sont des crimes passionnels ainsi que les drames
familiaux. Beaucoup sont également en lien direct avec l'argent. On peut
également retrouver des crimes avec pour motif la vengeance. Ce type de
criminel est donc souvent plus cruel que la traditionnel « méchant » présent dans
les séries plus anciennes.
-26-
Pour bien illustrer ce phénomène, nous pouvons citer comme exemple le bilan
dressé par Laurence DOURY dans son étude intitulée « Le mal dans la série
télévisée policière CSI (Les Experts) : quand le criminel devient une personne
ordinaire » :
Ce tableau répertorie l'ensemble des crimes commis lors des trois premières
saisons dans la série CSI, à savoir Les Experts.
• Crime passionnel : 17
• Drame familial : 11
• Argent : 21
• Se débarrasser de quelqu’un de gênant : 15
• Vengeance : 4
• Accident : 10
• Criminel voué au mal : 11
• Suicide : 3
• Pas d’affaire : 2
• Pas d’arrestation du meurtrier : 9
Ainsi, cela est bien représentatif du type de crime commis dans les séries
contemporaines.
A travers l'exemple de CSI nous pouvons d'ailleurs souligner l’émergence des
séries policières à caractère scientifique. Sans compter l'apparition de nouvelles
technologies, il y a aussi, dans ce type de série, des enquêteurs travaillant dans
le calme du laboratoire, à l'inverse des séries telles que Mannix ou Starsky et
Hutch dans lesquelles les enquêteurs sont plus actifs, et sont donc en quelque
sorte dans le feu de l'action.
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-28-
Marjolaine Boutet a de plus déclaré dans sa revue « Soixante ans
d'histoire des séries télévisées américaines », « Les deux grandes
tendances des séries américaines dans les années 2000 semblent être le
caractère « scientifique » des enquêtes policières, avec les trois séries
CSI, Bones ou encore N.C.I.S., et de la médecine avec House, MD. Les
avancées scientifiques sont présentées comme les armes ultimes pour
démasquer les criminels et lutter contre la maladie et la mort ».
De plus, en ce qui concerne les adjuvants, les enquêteurs présents dans les séries
contemporaines sont très souvent accompagnés d'une équipe, comme par
exemple dans la série The Mentalist, NCIS ou Esprits Criminels. Ces équipiers
sont cependant très souvent relayés au rôle d'adjuvants, et ne tournent qu'autour
du personnage principal. En effet, dans les séries telles que Monk ou Lie to me,
le personnage principal que représente l'enquêteur est le pilier essentiel à
l'équipe. Les spectateurs suivent ainsi son point de vue, et voient celui-ci
résoudre la plupart des enquêtes à lui seul. L'équipe dans ce cas présent
n'intervient donc qu’occasionnellement dans les enquêtes, et, quand elle le fait,
celle-ci reste alors secondaire. Nous pouvons cependant nuancer en reprenant
nos premiers exemples, à savoir NCIS et Esprits Criminels, dans lesquelles le
scénario est en partie concentré sur le fonctionnement de l'équipe. En effet,
celles-ci nous présentent une équipe soudée, et où chaque personnage joue son
rôle dans la résolution de l'enquête.
Enfin, la violence est particulièrement présente dans les séries télévisées poli-
cières. Il existe d'ailleurs de nombreux débats en France comme aux Etats-Unis.
Ainsi, pour beaucoup de personnes, ces séries contribuent à la diffusion et à la
banalisation_de_la_violence.
En effet, comme l'affirme Marjolaine Boutet: « Les séries télévisées sont deve-
nues de plus en plus violentes visuellement parce que le public s'est habitué aux
représentations de la violence en général. »
Ainsi, informations télévisées, films, jeux vidéo, et images violentes inondent
nos écrans. Pourtant si cette violence est présente depuis les origines des séries
policières, celle-ci s'est exacerbée et a également changé de nature. Tout
d’abord, jusqu'aux années 1990, la violence est celle des fusillades, des courses
poursuites en voiture, provoquant de nombreux accidents, ou encore des ba-
garres à mains-nues.
-29-
Toutefois, depuis les années 2000, la violence des séries policières est plus
proche de la torture, avec beaucoup de serial killers -dans Esprits Criminels par
exemple. On peut notamment noter l’apparition de séries davantage psycholo-
giques, qui nous font glisser petit à petit dans la tête même du criminel.
Si, la violence des séries policières est évidente et ne peut être contestée, le dé-
bat réside dans le fait que cette démonstration entraine une banalisation de la
violence, ou dans le fait que celle-ci sert d’exécutoire pour le spectateur. Cepen-
dant, en regardant les faits divers récents, on peut douter du fait que la violence
montrée dans les séries ait un effet de catharsis sur les spectateurs. En effet, in-
clues dans notre intimité, les séries peuvent ainsi avoir plus de répercussions sur
nos vies.
Et l'issue peut vite devenir dramatique, notamment en influençant les adoles-
cents fragiles psychologiquement. En effet, en 2009, un adolescent de 17 ans
avoue le meurtre de son petit frère, il dit vouloir imiter le personnage de « Dex-
ter » dans la série du même nom. En mars 2008, Thomas Hickman, texan de 55
ans, est retrouvé mort en plein désert, bâillonné, une balle dans la nuque. Il s'est
en fait suicidé, et s'est inspiré de la série Les experts. Ainsi ces affaires illustrent
bien l'impact que peut avoir la violence des séries policières sur le grand public.
Les séries policières, normalisent donc la violence, la banalise, jusqu'à l'inclure
de notre quotidien. C'est là que demeure le véritable danger. Cela cache égale-
ment un paradoxe qui peut se révéler malsain, soit la répulsion et la fascination
de l'opinion publique que suscitent les criminels. Instrumentalisé par Holly-
wood, Dexter illustre bien ce double sentiment. En effet, Dexter Morgan est un
personnage attachant et pourtant demeure un tueur sanguinaire et organisé. La
frontière entre le bien et le mal est ici très floue et extrêmement contestable.
-30-
Ainsi donc, la violence dans les séries policières se fait de plus en plus pres-
sante, et influence nos attitudes. Plus inquiétant encore, on accepte et tolère la
violence la plus effroyable. Par exemple, dans la série 24 heures chronos, Jack
Bauer se voit contraint de tuer l'un de ses meilleurs amis. Dans ce type de séries,
les personnages ont un côté obscur que le spectateur est obligé d’accepter. C'est
également ça, la violence des séries policières –le tiraillement entre deux idéolo-
gies, la lutte intérieure et le combat extérieur.
En conclusion, il semblerait donc que les enquêteurs, leurs méthodes ainsi que
les crimes auxquels ils font face ont connus une grande évolution des années
1970 à nos jours. En effet, nous avons pu constater qu'il existe un certain
nombre de différences entre les séries contemporaines et les séries des années
1970. Ainsi, la formule des séries modernes ne repose pas sur les mêmes
éléments que les séries plus anciennes puisque les séries contemporaines se
concentrent sur le recueil et l'analyse de preuves tandis que les séries plus
anciennes basent leurs enquêtes sur des interrogatoires. La double temporalité du
récit policier ainsi que le point de vue ne sont pas non plus traités de la même
manière puisque l'histoire du crime fait davantage son apparition à l'écran en ce
qui concerne les séries anciennes. Enfin, la violence s’est vue également
renforcée dans les séries contemporaines, si bien que cela devient un élément
presque banal, étant en effet présent, désormais, dans presque toutes les séries
télévisées policières.
-31-
Le thème de l'a famille
La famille de l'investigateur est extrêmement peu présente dans les séries
policières américaines. Dans certaines séries, la famille ou la femme de
l'enquêteur sont même mortes violemment.
Cela se remarque dans certaines séries d'aujourd'hui, et tout particulièrement
dans la série NCIS, produite en 2003, où le héros Leroy Jethro Gibbs a perdu sa
femme mais également sa fille. Ces dernières ont été assassinées par un dealer
alors qu'elles étaient témoins d'un trafic de drogue, qui prenait racine au
Mexique. L'agent Gibbs les vengera. Mais malgré ses nombreux remariages, sa
vie restera marquée par cet épisode, et sa conscience hantée par la mort de sa
famille.
On retrouve également la même histoire dans The Mentalist, série diffusée en
2008 sur la chaîne américaine CBS. En effet, Patrick Jane est, à l'instar de Gibbs,
hanté par les souvenirs de sa famille. En effet, sa femme et sa fille ont été tuées
par un tueur en série, John Le rouge, tueur que Patrick Jane avait antérieurement
provoqué_sur_un_plateau_de_télévision.
On peut donc remarquer une certaine ressemblance entre ces deux familles.
Ainsi, la douceur et l'innocence sont deux thèmes qui semblent omniprésents
lorsque l'on aborde la question de la famille.
Pourtant bien que l'histoire soit semblable dans les deux séries, on remarque que
le personnage de Patrick Jane est entièrement tourné vers le passé. La vengeance
de sa famille reste en effet son unique préoccupation au fil des saisons.
La série est basée sur l’opposition entre ces deux personnages que représentent
l’enquêteur et le criminel. Ainsi, tout le long de celle-ci, le héros, Patrick Jane,
traquera et cherchera à se venger de John le Rouge.
-32-
Il est prêt à tout pour venger sa famille et atteindre son but, même si pour cela il
doit briser sa ligne de conduite en tuant l'homme. Par exemple, lors de la saison
trois, Patrick Jane abat un suspect qu’il pensait être John le Rouge.
Il vit ainsi, dévoré par le remord, et ne veut pas « se découvrir », dévoiler ses
sentiments et plus particulièrement sa souffrance. Le thème du remord est en
effet récurent dans cette série. Les épisodes sont d’ailleurs ponctués par de
nombreux souvenirs.
Gibbs, lui, tente tant bien que mal d'avancer - ses nombreux mariages le
montrent. Il semble également se réfugier dans le travail, afin d'oublier sa
culpabilité, car si objectivement il n'est pas responsable de leur mort, il se
reproche de ne pas avoir pu les protéger. Les thèmes tel que la culpabilité, de la
mort et de la souffrance sont donc très présentes.
Dans la série américaine Monk, sa femme, Trudy, est également morte. Cela le
transformera jusqu'à la fin de ses jours. Toutefois, même si dans la série ses
problèmes sont tournés en dérision - plus particulièrement ses nombreux
troubles obsessionnels compulsifs, afin faire rire le spectateur, sa souffrance, elle,
est bien présente de même que sa solitude. Celle-ci est cependant rompue pas
son assistante, Sharona, remplacée plus tard par Natalie. Toutes deux sont
divorcées ou veuves et toutes deux ont un enfant.
Pourtant même lorsque la famille de l'enquêteur n'est pas morte ou même
simplement absente, elle reste peu présente en gardant un rôle de second plan.
Ainsi, la vie privée du protagoniste est quasi-nulle et semble résumer à son
travail. Ceux-ci ne semblent pas avoir d'horaires, travaillant de jour comme de
nuit. Ainsi, la série Columbo, diffusée en 1968 pour la première fois sur la
chaine NBC, met en scène un enquêteur dont la femme n’existe qu'à travers les
paroles de son mari.
-33-
De plus, dans certaines séries, la famille n'est pas ou peu présente. Dans Starsky
et Hutch, par exemple, mais également dans la série des années 80, Magnum. La
question de la famille, dans ces séries, ne se pose donc pas, le sujet n’étant
jamais -ou presque- évoqué. C'est d'ailleurs dans ces mêmes séries que la femme
est considérée, par les protagonistes, plus comme un objet que comme une
véritable_personne.
Ces exemples mis à part, la question de la famille est tout de même plutôt
présente dans les séries télévisées policières. Celle-ci transforme et guide en
effet le personnage principal. L'influence de la famille dans le caractère du
personnage principal ou même dans les enquêtes est un thème que la série
Medium, diffusée en 2005, par exemple, traite. Alison Dubois est médium et
profileuse au bureau du procureur de Phoenix et, au contraire de Columbo, les
épisodes sont presque centrés sur la vie privée de l'héroïne. Ainsi, elle a trois
filles et son mari représente un véritable soutien et une aide lors des enquêtes.
C'est d'ailleurs grâce à lui que les autorités de polices ont découvert le don
d’Alison, en envoyant les descriptifs des rêves de sa femme au Texas rangers
lors_de_la_première_saison.
Ainsi, bien que la majorité des personnes qui l'entourent ne la croient pas, son
mari reste son principal « allié » lors des enquêtes. Elle lui raconte en effet le
déroulement de celles-ci, mais également ses rêves, ses impressions. Ils
travaillent donc en duo, son mari la conseille, s'occupe des enfants lorsqu'
Alison est absente, et essaye également de protéger sa famille devant des
dangers_souvent_ignorés.
-34-
La famille de Vic Mackey, dans la série The Shield, est également très
intéressante. En effet, celle-ci permet de justifier ses actes peu scrupuleux, son
fils étant handicapé et ayant donc besoin de soins hospitaliers, soins non-
remboursés, qu'il ne pourrait donc pas payer sans l'argent issu de la corruption.
La police apparaît comme sa seule réelle famille, à l'instar de ses collègues, et le
protagoniste néglige sa vraie famille, demeurant un mari et père peu présent. Il
ne paraît donc pas réellement intégré dans sa vie privée et, de plus, trompe sa
femme.
-35-
Le thème de la femme
L’enquêtrice est également peu présente dans ces séries télévisées policières
américaines, et pendant longtemps la police reste une institution essentiellement
masculine.
D'abord, nous ne pouvons parler de la femme sans évoquer Rick Hunter qui
présente des co-équipiers homme et femme sur un pied d'égalité. Pourtant, la
femme, ici Dee Dee McCall est souvent représentée comme une victime, se
laissant facilement séduire. Elle apparaît également faible devant le caractère de
son équipier, plus affirmé, parlant peu. D'ailleurs, la série ne se nomme-t-elle
pas « Rick Hunter» ? Malgré une apparence d'égalité entre homme et femme,
c'est pourtant l'homme qui reste le personnage central, et Dee Dee McCall, bien
qu'attachante,_ne_réussira_pas_à_l'éclipser.
Il faudra attendre plus tard pour que des héroïnes investigatrices voient le jour
dans les séries. Parmi celles-ci, il y a par exemple la série Sue Thomas, l'oeil du
FBI. Comme l'indique le nom de la série, Sue Thomas est une investigatrice au
FBI, elle est sourde, mais grâce à un don certain d'observation elle parvient à lire
sur les lèvres les paroles prononcées par des mafieux et remarque certains détails
et indices que le reste de l'équipe ne décèle pas. Ainsi, elle aide grandement ses
collègues qui s'appuient souvent sur elle pour pouvoir résoudre une enquête. Si,
elle est considérée dans la société comme étant « handicapée », cette série nous
montre comment nous pouvons faire d'une faiblesse une force. Finalement, le
spectateur oublie rapidement son handicap et l'héroïne devient une femme
courageuse, et attachante. C'est une des séries dans lesquelles l'intrigue est
centrée_sur_un_personnage_féminin.
-36-
Plus récemment, les séries policières rassemblent de nombreuses figures de
l'enquêtrice : nous en étudierons certaines, issues des séries The Mentalist,
Esprits_Criminel_et_NCIS.
Dans la série The Mentalist, le chef de l’équipe est une femme. En effet, Teresa
Lisbonne est le « boss » du héros, pourtant celle-ci apparaît le plus souvent
dépassée pas les évènements, et ne peut se passer du héros. Elle peut cependant
se montrer autoritaire avec les membres de son équipe. Ce paradoxe et ce
mélange de faiblesse et d'autorité peut être comparé à un autre personnage de
série, telle que NCIS. En effet, Jennifer Shepard peut également se montrer
sévère cependant elle semble avoir quelques difficultés pour diriger le héros,
Gibbs, et entretient avec lui, de même que Lisbonne et Patrick Jane, une relation
privilégiée. Toutefois, si ces deux personnages peuvent être considérés comme
les figures du pouvoir, les héros masculins ne les respectent en aucun cas, et
elles_ne_sont_pas_au_centre_de_l'intrigue.
Une autre figure féminine que l'on retrouve souvent aujourd'hui, est la figure de
la « scientifique originale ». Nous étudierons deux personnages : d'abord Abigail
Sciuto, appelée communément « Abby » de NCIS, et Pénélope Garcia, de la
série Esprits Criminels. Enthousiastes, drôles, excentriques, surdouées en
informatique et capables d'obtenir n'importe quelle information grâce à un
ordinateur, mais malgré tout attachantes, originales leur manière de s'habiller.
Voilà comment ces deux personnages pourraient être décrites. C'est la figure de
l'éternelle adolescente, celle qui ne sera jamais « femme ».
Ces deux enquêtrices modernes ne sont pourtant pas au centre de l'intrigue mais
entretiennent une relation privilégiée avec un des protagonistes. Ainsi, Abby
considère l'agent Gibbs comme son père et n'hésite pas à le prendre dans ses
bras.
-37-
Elle fait également des caprices pour avoir du Caf Pow, une boisson caféine, et
se comporte comme une enfant, enfant attachante, qui émeut et fait rire le
spectateur. Quant à Pénélope, celle-ci est considérée comme un véritable rayon
de soleil au sein de l’équipe, et ne cesse d’apporter de la joie à son entourage.
La dernière figure de l'enquêtrice sera la combattante, le garçon manqué. Celle
qui illustre le mieux cette partie est le personnage de Ziva dans NCIS. Celle-ci se
comporte en effet comme un homme à bien des égards.
Par ces vêtements, en premier lieu, on remarque son manque de féminité. Elle
conduit vite, bien trop vite ce qui n'est guère apprécié par les autres membres de
l'équipe. Ziva est également dangereuse. Ayant appris les arts martiaux, elle a,
en effet suivi un entrainement de combats au Mossad, et est donc d'une rapidité
impressionnante. Elle n'hésite pas à montrer sa supériorité aux hommes de son
équipe. De plus sa mémoire visuelle très développée et les armes qu'elle semble
manier parfaitement la rend excellente « sur le terrain ».
Ziva est également constamment sur ses gardes. Elle dort d'ailleurs avec un
révolver et ne dort que d'un sommeil léger. Elle exprime rarement ses sentiments
et émotions, et elle ne montre sa vulnérabilité qu’à certains personnages : Gibbs,
qu'elle considère également comme son père, et DiNozzo, avec qui elle
entretient une relation ambiguë. Ziva est donc très qualifiée dans son métier et
sait_parler_neuf_langues.
Toutefois elle déforme souvent des expressions, ou des mots que DiNozzo
s'empresse de corriger ce qui l'agace. Elle est donc également assez impulsive et
colérique. Pourtant, tout le caractère de Ziva semble être basé sur la crainte et les
souvenirs de son enfance au Mossad. Ce mélange de courage- elle s'oppose au
Mossad et à son père-, de force presque masculine et de vulnérabilité extrême
crée un personnage unique, une femme complexe dont l'harmonie est malgré
tout_complète.
-38-
Une série qui montre réellement que la place de la femme a énormément évoluée,
est la série Bones. En effet, l'héroïne, le Docteur Temperance Brennan, est une
femme indépendante vis-à-vis des hommes, avec une situation financière très
confortable. Elle ne laisse transparaitre presque aucunes émotions, et son travail
semble être sa principale occupation. Elle n'a pas construit de famille, n'est pas
mariée, n'a aucune relation, peu ou pas d'amies à part ses collègues. C'est la
figure féminine la plus moderne des séries américaines. Elle représente ainsi, un
nouveau fait de la société d'aujourd'hui : le choix que doit faire toute femme, soit
choisir entre privilégier sa vie familiale et privée ou se concentrer sur sa vie
professionnelle.
Si au début de la série, elle reste une célibataire endurcie, lors de la saison sept,
celle-ci forme une famille avec son co-équipier Booth. On remarque ainsi, son
changement de personnalité : la femme d'aujourd'hui doit être capable de se
remettre_en_cause,_d'évoluer.
-39-
Le thème de l' 'amour
Le thème de l'amour pour l'enquêteur et dans l'équipe est très récent dans
l'histoire des séries télévisées policières. La série NCIS, est un bon exemple
d''intrigue_amoureuse,_qui_occupe_ainsi_une_place_croissante.
D'abord, les relations amoureuses entre collègues sont souvent ambiguës. Ainsi,
les personnages de Ziva David et Antony, « Tony », DiNozzo, de la série récente
NCIS, ont une relation qui tangue entre l’amitié et l’amour. En effet, le
spectateur comprend rapidement la complicité qui les unit, le soutien dont ils
font preuve l’un envers l’autre, les regards qu'ils échangent, et également le fait
que les deux personnages soient jaloux envers leurs conjoints respectifs. Ainsi,
tout dans leurs comportements montre leur attirance commune. De plus, de
nombreux couples sont présents dans cette série, tel que l'agent Gibbs et le
directeur Jenny, Abby et l'agent MacGee, mais aussi Jimmy Palmer, l'assistant
du docteur légiste, et le personnage secondaire de Lee.
Le thème de l'amour est principalement présent entre collègues, la majorité des
enquêteurs n'ayant aucune vie privée. Ainsi dans The Mentalist, un couple se
créer entre les membres de l'équipe : l'agent Van Pelt, et l'agent Risby s'aiment
pourtant ils tentent de cacher leur amour, mais lorsque leurs supérieurs
apprennent_leur_relation,_ils_les_obligent_à_se_séparer.
Les relations amoureuses dans l'équipe est donc interdites mais est pourtant
extrêmement courantes. En effet, dans Bones, le docteur Brennan et son co-
équipier, l'agent Booth, ont une relation et auront même un enfant ensemble.
Dans la série Rick Hunter, c'est le couple formé par les deux personnages
principaux, coéquipiers également qui attire l'attention du spectateur. La relation
du_couple_est_parfois_ambigüe.
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Dans les séries moins récentes, l'amour est aussi présent. Toutefois, dans la série
Magnum, le thème de l'amour est absent, cela allant de pair avec la considération
de la femme qu'a le personnage. De manière surprenante, dans la série Starsky et
Hutch les sentiments amoureux sont présents, mais de manière extrêmement
subtile. En effet, les coéquipiers, et personnages principaux Kenneth -« Hutch »-
Hutchinson et David Michael –Starsky- sont, pour beaucoup, un réel couple. Si
ces personnages sont en effet liés par une amitié sans faille, et une complicité
unique et ambiguë, on retrouve dans la série de nombreuses allusions. Certains
considèrent même que c'est un des premiers couples homosexuels de la série
télévisée, loin, très loin de l'actuel couple très cliché de Mitchell Pritchett et
Cameron Tucker dans une série d'un autre genre telle que Modern Family. On
retrouve, dans Starsky et Hutch, un couple sincère, vrai, qui s'interroge et qui
assiste aux prémices de l'homosexualité. La présence de femmes, et de leurs
relations avec elles, ne sont qu’anecdotiques et on ne peut donc dans ce cas pas
réellement_évoquer_des_sentiments_amoureux.
Dans des séries telles que Dragnet, ou Lieutenant Columbo, le thème véritable
de l'amour n'est qu'évoqué. Pourtant, déjà, dans les années 80 et 90, dans par
exemple la série culte 21 Jump Street, le personnage de Tom Hanson et sa
meilleure amie et collègue, Judy Hoffs, ont une relation de complicité
ambivalente. Le spectateur devine rapidement la relation privilégiée qui les unit.
Aujourd'hui aussi, les séries policières présentant des relations amoureuses sont
innombrables. Tout d’abord Monk - dans laquelle le personnage principal,
Adrien, souffre de la mort de sa femme et donc de son amour pour elle. Il
entretient également une relation équivoque avec Natalie, son assistante -, Les
Experts avec le couple Grissom et Sara,- The Mentalist - où Patrick Jane, malgré
son renfermement dû à la mort de sa famille, forme un couple d'une grande
ambiguïté avec sa chef Teresa Lisbonne – Lie to me avec le couple Eli et Ria
mais également Cal et Gillian…
-41-
On l'aura compris, l'intrigue amoureuse est de plus en plus présente et déchaîne
des passions chez les spectateurs. Les producteurs, eux, jouent énormément sur
l'ambigüité des relations pour entretenir le suspense, et faire monter ainsi une
tension qui participe souvent au ciment de la série. Cela permet de fidéliser les
spectateurs qui se passionnent pour les histoires d'amour entre les protagonistes.
On retiendra pourtant une histoire d'amour, plus classique, et plus simple, celle
pourtant qui « sort du lot » au regard des couples devenus monotones des séries
d'aujourd'hui. C'est le couple Allison Dubois et Joe de la série Médium, qui
entretient une relation est sincère, construite sur le respect et la compréhension
de l'autre. Ceci représente un équilibre que l'on ne retrouve pas dans les couples
précédents. C'est un amour serein qui les lie, et qui fait contraste avec les
passions, les non-dits, les mensonges, les manipulations, et la violence des
autres histoires d'amour, dont le spectateur se lasse finalement au fil des
épisodes. Ainsi, si, au début des saisons, ces couples peuvent fasciner, ce n'est
que par admiration devant une telle romance, romance dans laquelle le
spectateur ne se reconnaît pourtant aucunement.
-42-
Medium
On peut donc remarquer que ces différents thèmes, la femme, l’amour, la famille
ont très certainement évolués. En effet, premièrement, la femme s'est largement
libérée dans les séries comme elle s'est libérée dans la société contemporaine.
Elles sont aujourd'hui considérées aussi compétentes que les hommes.
Cependant, si les hommes ont quittés leur rôle traditionnel, ils sont toujours plus
présents dans les séries, occupant divers rôles. Cela prouve qu’on ne peut pas
réduire le genre humain à un caractère unique, à un stéréotype. De plus, si dans
les séries plus récentes les femmes sont présentes, ce n'est aucunement le cas
dans des séries plus anciennes. Les exemples sont nombreux : Magnum,
Dragnet, Les Incorruptibles, Starsky et Hutch… Les femmes sont ici cantonnées
en toile de fond.
Deuxièmement, l’amour et la famille sont des thèmes assez peu fréquents dans
les séries télévisées policières américaines, et sont donc souvent relayées au
second plan. La vision de l’amour est souvent particulièrement romancée dans
les séries, mais constitue un rôle secondaire, bien que quelques fois elle
devienne presque plus importante que l’enquête elle-même.
La famille est plus complexe. En effet, les enquêteurs sont souvent des
personnages solitaires, blessés dans leur vie privée, et ce en dépit des différentes
évolutions. De plus, on remarque une certaine désillusion. En effet, cette famille
qui était complice, est devenue une famille moins influencée par la religion,
moins unie. Ce phénomène atteint son paroxysme dans la série The Shield,
brisant « l'american way of life » déjà annoncé. Aujourd'hui, les européens ont
une image souvent négative des familles américaines. Difficile évolution pour
un pays considéré dans les années 60 comme étant un modèle de perfection pour
l'éducation des enfants.
-43-
Séries télévisées policières, miroir de la
société ?
Les séries télévisées ont une influence colossale sur les hommes et en particulier
sur les adolescents. Elles nous influencent dans notre vie quotidienne sans que
nous nous en rendions forcément compte. On s'identifie à tel ou tel personnage,
on change notre style vestimentaire, nos relations avec les autres ou notre projet
professionnel.
Pourtant, si elles provoquent ces réactions chez le spectateur, montrent-elles
réellement la société telle qu'on la connait ? Ou déforment-elles la vérité pour la
rendre plus « séduisante », plus « politiquement correcte » ? Les séries ne nous
mentent-elles pas, ne nous manipulent-elles pas ? Ou sont-elles la parfaite copie
du monde qui la créé ? Nous répondrons ainsi à cette question, dans un premier
temps positivement, puis dans une seconde partie négativement afin de couvrir
tous les aspects du problème.
Nous pouvons d'emblée remarquer que oui, les séries reflètent en grande
partie la société.
D'abord, il semble que les séries contemplent la société et nous renvoient leur
image, gaie ou triste, raffinée ou vulgaire. Ainsi, elles révèlent les faiblesses, les
blessures, les fragilités et les mettent en mouvement.
Dans 21 Jump Street, on assiste à la violence dans des écoles. Bien qu'exagérées,
c'est bien la société qui est dépeinte ici puisqu'aux Etats-Unis, la violence
scolaire est en effet un réel problème.
-44-
Agressions d'enseignants, ventes et consommations de stupéfiants, violence à
l'encontre de leurs camarades, « bullying » en anglais, dans ce pays, les élèves
de 12 à 18 ans sont plus exposés à la violence au sein de leur établissement
qu’en dehors.
Dans The Shield, c'est la violence dans les quartiers défavorisés qui est montrée
du doigt : prostitution, corruption, trafic de drogue. Pourtant dans cette série,
rien ne semble réellement exagéré puisqu'elle a été fortement inspirée du
scandale du Rampart, « The rampart scandal » en anglais, en 2001. 70 membres
de la brigade antigang des Rempart ,quartiers difficiles à Los Angeles, seront
accusés de corruption, de meurtres et d'agressions ainsi que de falsification de
preuves, braquages de banques, vols de drogue saisie et deals de narcotiques...
Les Etats-Unis détiennent le record du monde de consommation de drogues et
on estime qu'entre 1988 et 1991, il y a eu plus d'américains tués par balle que
pendant toute la guerre du Vietnam.
Un an plus tard est diffusée la série The Shield. Lieu similaire, intrigue
comparable, même brigade, la « strike team », la série ressemble point pour
point à la réalité, preuve que les séries sont le miroir de la société, qui
témoignent d'un simple fait divers qui a fait trembler l'Amérique.
Quant à la série Southland, le style flirte régulièrement avec le documentaire,
impression renforcée par la quasi-absence de musique et la mobilité excessive
des caméras. La série dépeint avec justesse la LAPD, la célèbre police de Los
Angeles, la violence du bitume, la tension permanente et les enquêtes.
Si en période de difficultés les séries nous montrent les dysfonctionnements de
la société, elles nous montrent également tous les aspects de celle-ci.
-45-
On retrouve, d'abord, l'individualisme dans de nombreuses séries policières
actuelles.
L'individualisme est la doctrine qui fait de l'individu, et non du groupe, le
fondement de la société et des valeurs morales, c'est donc l'attitude favorisant
l'indépendance individuelle, l'indépendance et l'autonomie de la personne au
regard de la société.
La société américaine entière est individualiste, c'est une norme. De ce fait,
l'individualisme se retrouve obligatoirement dans les séries.
En effet, dans la conception du héros même, l'individualisme est présent. Ainsi
Magnum, Columbo, Monk, Sue thomas, Dexter, Medium, toutes ces séries sont
concentrées sur un même et unique personnage qui porte d'ailleurs le nom de la
série.
Même dans les séries dont les héros constituent une brigade qui sont apparues
plus récemment, le chef est clairement identifié, et son autorité est toujours
exacerbée. Ainsi, dans NCIS, le personnage de Gibbs est pourvu d'un pouvoir
que personne, pas même son supérieur hiérarchique, n'ose remettre en cause. Il
se permet même régulièrement de donner des petites tapes sur la tête d'un des
enquêteurs. Si ce geste fait rire le spectateur, n'est-il pas outre cela un geste de
soumission ?
Les séries nous apprennent beaucoup sur la société américaine : son
fonctionnement, ses règles, ses valeurs. En effet, les principales valeurs actuelles
des Etats Unis sont la bravoure, le courage physique mais également le
volontariat et l'entraide.
Ces valeurs transparaissent dans les séries notamment dans NCIS où l'équipe se
soutien, se « couvre » mutuellement et entretient une confiance aveugle en ses
coéquipiers. Nous retrouvons ces valeurs avec les personnages de Ziva David et
Antony « Tony » DiNozzo qui sont en effet liés d'une fraternité et d'une
complicité unique.
-46-
De même, dans Sue thomas, l'oeil du FBI, la série est concentrée sur un
personnage, l'équipe est soudée, unie dans les épreuves.
Toutefois, il existe aujourd'hui un débat sur la crise des valeurs morales des
sociétés actuelles, et les séries nous le montrent également.
Bien sûr, presque tous les personnages font preuve de bravoure, de courage dans
leurs quotidiens malgré, souvent, la fragilité de leurs vies privées.
Ils sauvent des vies, échappent à des truands, les mettent en prison, et font ainsi
la justice. Ce sont des super-héros avec leurs limites et leurs faiblesses toutefois,
reflet à peine déformé de l'humanité toute entière.
Les séries télévisées policières américaines nous apprennent aussi sur les
institutions de la société, plus particulièrement -cela paraît logique- sur la Police
et leurs fonctionnements.
Il existe en fait aux Etats Unis de nombreuses agences chargées de résoudre les
crimes dans ce pays, le NCIS « Naval Criminal Investigative Service », le
NYPD « New York Police Departement », le FBI « Federal Bureau of
Investigation », la CIA « Central intelligence agency », le CPD « Chicago
Police Departement »
Pour comprendre en précision le fonctionnement de cette institution, nous avons
interrogé Didier CHURLET, chef de la sécurité publique à Vanves et Malakoff,
une commune du sud des hauts de Seine.
D'après ce dernier, les appareils utilisés sont bien les mêmes que dans les séries
télévisées, comme il l'affirme : « L'informatique couplé à la révolution des
recherches ADN a bouleversé notre travail ces dernières années. Les éléments
relevés sur des scènes de crimes ou de délits et les données que nous possédons
dans nos fichiers sont ainsi comparés.
-47-
Les supports papiers ont été remplacés par de nombreuses bases de données
comme le FAED, Fichier Automatisé des Empreintes Digitales, ou le FNAG,
Fichier National Automatisé Génétique. Pour chaque interpellation dans le cadre
d'une affaire judicaire les empreintes papillaires et palmaires ainsi que l'ADN
sont collectés.
Sur les scènes d'infractions ou de crimes, les techniciens relèvent non seulement
des traces digitales mais aussi des traces de paumes là où des malfaiteurs sont
susceptibles d'avoir appuyé leurs mains. En effet grâce au nouveau logiciel du
FAED, depuis 2010 il est possible de comparer des traces palmaires. Comme
pour les traces digitales, il faut 12 mois de concordance pour identifier une trace
palmaire. On utilise parfois pour repérer des délinquants le système de la
géolocalisation de leur téléphone portable. Les antennes relais des opérateurs
nous permettent de savoir où le téléphone se trouve. Ainsi si un mis en cause nie
avoir été sur les lieux des faits on peut savoir si il ment en prenant en
considération que son portable devait être branché au moment des faits. »
Pour cet expert les séries américaines sont un miroir de la police américaine et
montre avec justesse cette institution très différente de la police française : « La
police française est une police d'Etat et la police américaine est au ordre des
maires et parfois les chefs de la police, shérifs, sont élus. Seul le FBI couvre
l'ensemble du territoire américain. On voit très bien dans les séries américaines
cette dualité entre les deux polices. Il semble parfois très délicat de mener une
enquête et de garder son indépendance.
La prolifération des armes est également assez réaliste.
De plus, on apprend énormément sur l'impact des développements politiques
récents à l'instar du 11 septembre 2001, terrorisme qui reste omniprésent dans de
nombreuses séries : Homeland, dont l'intrigue est basée dessus bien sûr, mais
également NCIS : Los Angeles où plusieurs épisodes sont basés sur Al-Quaida
et la guerre en Irak.
-48-
On remarque alors un fort sentiment nationaliste dans les séries, le sentiment de
devoir protéger son pays. L'épisode 23 de la saison 3 de la série NCIS illustre
parfaitement ce patriotisme. En effet, l'agent Gibbs, ayant perdu la mémoire,
découvre avec désespoir et horreur l'attentat du 11 septembre. Il est alors
tellement bouleversé par cette nouvelle, qu'il décide de quitter le NCIS pour
vivre au Mexique sur une île perdue, coupable de n'avoir pas su protéger sa
nation. Dans la société américaine on retrouve également ce fort sentiment. Il
n'est pas rare de croiser des drapeaux devant les maisons, les enfants chantent
également l'hymne nationale tous les matins à l'école.
On retrouve également de nombreux faits de société liés presque exclusivement
aux Etats-Unis: les confréries de nains, les pactes de virginité entre adolescents,
les organisations d’aide mutuelle au suicide, les services de soutien aux
personnes obèses, les amateurs de combat aux « paintballs » et le monde virtuel
de la Second Life sur internet. L’américanité se fonde sur une diversité
identitaire et culturelle, et cela transparait dans les séries télévisées policières.
En effet, le personnage de Ziva dans la série culte NCIS est israélienne et
cherche à devenir américaine. Le personnage de Derek Morgan, personnage de
la série Esprit Criminel, « criminal mind » en anglais, est métisse, sa mère étant
blanche et son père afro-américain.
Ainsi, ces séries nous aident à comprendre et à appréhender la société
américaine. Roselyne Bachelot l'affirme même dans le numéro 1 d'Episodik :
« Je comprends mieux la société à travers les séries qu'en écoutant les
chroniques d'Alain Duharmel. »
Toutefois, si les séries reflètent la société américaine et nous apprend
ainsi énormément de choses sur celle-ci, la télévision et les séries télévisées
policières sont sous l'influence de la publicité.
-49-
C'est par la publicité que vit la télévision américaine et donc les séries qui sont
diffusées sur celles-ci. Les pages de pub occupent 20% du temps télévisuel et
entrecoupent tous les programmes environ toutes les dix minutes. Chiffres
alarmants qui rappellent que c'est en premier lieu la quête de l'audience qui est
recherchée. Ainsi, on assiste à l'apparition de nombreuses séries « jumelles ».
Les exemples de Lie to me et de The Mentalist illustrent bien ce principe. Basés
sur la même observation extraordinaire du héros qui le rend supérieur par
rapport à ses coéquipiers, les deux séries ont bien privilégié la rentabilité plutôt
que la qualité du scénario et de l'intrigue ainsi que la quête de la réalité ou de la
dénonciation de cette dernière.
De même, NCIS et NCIS : Los Angeles, présentent de nombreux points
communs, et sont fabriquées sur la même formule. Une équipe dans le NCIS
dans une des villes les plus dangereuses des Etats Unis, Washington DC, Los
Angeles.
L’audimat, grâce à des mouchards placés chez des spectateurs consentants,
permettent de calculer, à la minute près, l'audience de telle ou telle série. On
peut alors se demander si ces séries ne sont pas que des marchandises, sans autre
but que de faire rêver le spectateur par la consommation et ne représentent ainsi
pas la réalité.
En effet, comme l'assure Marie-Christine Pauwels dans son livre « Civilisation
américaine », la télévision américaine est la télévision commerciale par
excellence et veut plaire au plus grand nombre.
Les séries télévisées policières par le biais de la télévision sont également
influencées par la politique, ces dernières demeurent des œuvres globalement
formatées par l’écriture de plus en plus politique de scénaristes engagés. Sa
puissance politique est indéniable et les rapports entre Hollywood et
Washinghton ne sont pas neutres, l'exemple de la deuxième guerre mondiale en
est le meilleur exemple.
-50-
Le plus souvent, les producteurs rendent crédible la série en rejetant toute forme
de fiction incroyable, au sens premier du terme, en créant des personnages
communs par exemple, avec leurs limites et leurs talents. Pourtant, existent-ils
des policiers à la personnalité si rayonnante en réalité ? Si séduisante? La
réponse est ici évidente. Les meurtriers en sont un exemple beaucoup plus
parlant. Tueurs en séries, pédophiles, adolescents débauchés, terroristes
fanatiques, violeurs sadiques, la liste est longue: les séries télévisées policières
regorgent de meurtriers en tout genre.
Eliminons tout de suite la menace terroriste: en 2011, il n'y a eu aucunes
victimes d'actes terroristes pendant l'année. Bien loin de la réalité, les séries
télévisées illustrent ici une crainte de la nation, éveillée depuis le 11 septembre.
Pourtant cette omniprésence du terrorisme est-elle la cause ou la conséquence de
cette peur commune ? Ne l'a-t-elle pas envenimée, exagérée ? Ou au contraire en
n'est-elle seulement le miroir ?
Du reste, bien que les Etats-Unis soient un pays globalement violent dès ses
origines, et que l'on enregistre 12 996 homicides environ par an selon l'UNODC,
à l'évidence, les causes et le nombre de meurtriers sont différents et exagérés. Là
aussi, les séries illustrent bien les craintes des américains, qui sont loin d'être la
réalité du pays. L’accent est donc exagérément mis sur tout ce qui fait l’objet des
grandes peurs contemporaines des Américains.
De la même manière, le fait que les enquêtes soient le plus souvent résolues
viendrait d'un sentiment de sécurité que l'on veut créer, de vouloir rassurer le
spectateur sur les capacités des autorités à limiter la violence ou du moins lutter
contre celle-ci.
Toutefois, c'est la loi du genre, elle correspond avant tout à une demande du
spectateur : un héros charismatique, reflet déformé de l'Humanité toute entière,
et des sujets trop violents peut-être, mais ce sont ces sujets-là qui fascinent et
font frémir le spectateur.
-51-
Cependant, si les séries télévisées policières paraissent crédibles, on relève
quelques fausses notes dans le réalisme de ces séries notamment dans la manière
d'enquêter des héros.
L'expert, travaillant en tenue de ville revient le plus souvent : The Mentalist,
NCIS, les enquêteurs polluent la scène de crime, et ne semblent pas connaître les
combinaisons blanches ultra couvrantes, masques et surbottes qui sont
obligatoire en France comme aux Etats-Unis.
L'expert qui sait tout, tout de suite, et l'ordinateur qui donne immédiatement les
résultats sont également des classiques des séries américaines. NCIS : Los
Angeles illustre parfaitement ces exemples, Eric, le technicien opérateur de
l'équipe, obtient les informations immédiatement alors qu'en réalité, il faudrait
plusieurs heures pour en avoir accès. Les séries télévisées policières bien que
crédibles ne reflètent pas réellement le métier d'enquêteur, de médecin légiste ou
de commissaire.
Si dans certaines séries on remarque une revendication à l'imagination cru,
à l'extraordinaire. Ainsi, dans Twin Peeks, Falling en anglais, les fées et les
forêts hantées coexistent avec l'univers du FBI.
Si on a souvent dit des séries télévisées qu’elles étaient à la société
d’aujourd’hui ce que Balzac était à celle du début du XIXe siècle, l'image n'est
pas sans déformation. Elle est influencée et peut tromper le spectateur, pourtant
elle raconte une société contemporaine en crise, et dépeint dans toute sa
splendeur la complexité et les paradoxes subtiles des Etats-Unis.
-52-
Conclusion
Hollywood, usine à rêves, a créé de véritables icônes intemporelles. Nous
nous souviendrons encore de personnages uniques. Ici, les enquêteurs occupent
une place particulière. De Columbo à Abby, en passant par Magnum, la figure
de l'enquêteur traditionnel a évolué mais a également nourrit l'imagination des
jeunes américains comme il l’alimente encore aujourd’hui.
Et, de même, les séries télévisées policières, qui ont connu un regain d'attention
aux Etats-Unis dans les années 2000, reste le type de séries qui prends le plus de
place dans nos vies, place parfois beaucoup plus importante que l'autorise le bon
sens.
Cela s’explique notamment par le lieu même du poste de télévision chez le
spectateur, par le format également et par la teneur générale. Ainsi, la télévision
s'immisce dans notre intimité. Les séries télévisées policières, plus
particulièrement, nous émeut, la mort étant un thème récurrent. De plus les
personnages, nuancés, possèdent un code de conduite et incarnent également
l'Amérique. Ainsi, les séries télévisées policières sont restées très actuelles et
jamais aucun autre genre n'a eu autant de succès. Les séries télévisées policières
ont su en effet innover afin de suivre les tendances.
Mais, toujours, les séries télévisées policières ont tenté d'inculquer des valeurs
ou du moins d'influencer les spectateurs. Elles reflètent, en dépit d'une
exagération récurrente, une partie de ce pays complexe mais plus
vraisemblablement les attentes universelles des populations.
-53-
On ne peut pourtant pas mettre en doute la qualité
historique des séries télévisées car, si le reflet de
la société est déformé à l'instar d'un miroir
grossissant, elles ont pourtant exploité différents
thèmes durant ces années, témoin d'un univers en
perpétuel mouvement. En constante évolution,
elles s'adaptent aujourd'hui plus rapidement que
jamais aux goûts des spectateurs et aux effets de
modes.
Plus largement, un genre obéissant particulière-
ment aux effets de modes peut être le genre du
fantastique et de la science-fiction. -On peut con-
sidérer ces deux genres comme jumeaux puisque
toute deux traite d'évènements qui n'existent pas.
L'unique nuance réside dans la probabilité pour
qu'un jour ces même évènements se réalisent.-
En effet, des séries telles que Vampire Diaries ou
encore Once Upon a time, particulièrement popu-
laires, représentent parfaitement la tendance sui-
vie par les séries télévisées, qui s’accorde aux en-
vies de la société.
-54-
« Sommes-nous
façonnés par le
cinéma ? »
Cette question
soulevée en 1938 par
Raymond Moley, aux
Etats-Unis, n’en finit
plus d’être posée.
Nous pouvons ainsi
l’étendre aux séries
de manière à ce que
celle-ci soit plus
actuelle : Sommes-
nous façonnés par les
séries télévisées ?
Au regard de la
société actuelle, il
semblerait, en effet,
qu’elles nous
façonnent et
pénètrent dans nos
habitudes, et plus
généralement dans
notre vie.
Annexe
MAGNUM P.I. (Magnum)
Magnum est série policière américaine créée par Glen A. Larson (qui a depuis
créé Battlestar Galactica) et Donald P.Bellisario (qui a, lui, créé ensuite Code
quantum, JAG et Navy NCIS : Enquêtes spéciales) en 1980. La série met en
scène les investigations de Thomas Magnum en tant que détective privé. La série
a duré le temps de huit saisons sur CBS.
Thomas Sullivan Magnum (Tom Selleck) est un ancien officier des forces
maritimes américains : la Navy, après avoir quitté son ancien travail, il se
reconverti en détective privé sur l'île paradisiaque de Hawaï. Il est également
chargé de veiller à la sécurité du domaine de Robin Masters, un riche écrivain,
auteur de livres à succès, malheuresement pour lui, Magnum travaille sous le
regard assidu du majordome de la villa (John Hillerman), un ancien sergent de
l´armée britannique qui possède également deux dobermans qui veille à la
sécurité du logis. Les conflits entre cet Anglais traditionaliste et le détective
privé qui affectionne une autre sorte de vie (belles voitures, belles femmes et
l'alcool) sont très courants dans la série et lui donne une partie de son caractère.
Mais l'ancien Marine doit aussi lutter contre de "vrais truands", pour cela, il peut
compter sur des belles et puissantes voitures (Ferrari, Audi, ...) et sur des
gadgets très perfectionnés.
COLUMBO
Dans les beaux quartiers de Los Angeles, un meurtrier vient de commettre le
crime parfait : rien ne peut l’accuser. Ou plutôt, presque rien… juste un petit
détail, qui ne va pourtant pas échapper à ce lieutenant mal coiffé, à
l’imperméable froissé et au cigare malodorant. Ce lieutenant maladroit, avec son
chien apathique et sa voiture cabossée. Un certain Lieutenant Columbo…
Chacun des 69 épisodes de la série Columbo retrace une enquête du célèbre
lieutenant. Confronté à des meurtriers riches, puissants et souvent imbus de leur
personne, Columbo va tout faire pour prouver leur culpabilité.
Pourtant, le moins que l’on puisse dire, c’est que Columbo ne paie pas de mine.
En le voyant arriver au volant de sa 403 cabossée, les assassins ne le prennent
pas au sérieux. Mais bien vite, ils se rendent compte de leur erreur… Columbo a
commencé à fouiller un peu partout et, grâce à son ingéniosité, a fini par
découvrir un petit détail qui, déjà, le met sur une piste. S’ensuit un jeu du chat et
de la souris savoureux entre le lieutenant et le meurtrier, qui, exaspéré par les
histoires de famille de Columbo, commence à perdre son sang-froid. Le
lieutenant n’a alors plus qu’à dévoiler sa preuve finale pour confondre une fois
de plus l’assassin…
THE MENTALIST (Mentaliste)
The Mentalist est une série centrée sur un "mentaliste", une personne ayant des
dons psychiques exceptionnels. Dans la série, ce personnage va se servir de ces
observations pour résoudre des crimes en tant que détective indépendant
travaillant avec la police. Une série de CBS diffusée par TPS Star et TF1 en
France et par Be TV et la RTBF en Belgique.
The Mentalist est centrée sur un "mentaliste" , une personne ayant des dons
psychiques exceptionnels. Dans la série, ce personnage va se servir de ces
observations pour résoudre des crimes en tant que détective indépendant
travaillant avec la police (comme Psych ou Monk).
Navy NCIS puis NCIS (NCIS : enquêtes spéciales)
Créée en septembre 2003, NCIS : Enquêtes Spéciales est une série dérivée de
JAG. Elle suit une équipe d'agents spéciaux chargés d'enquêter sur des crimes
concernant la Marine. Aux Etats-Unis, la série passe sur CBS, en France on peut
la suivre sur M6. Série dérivée de JAG. La NCIS (Naval Criminal Investigative
Service) regroupe une équipe d'agents spéciaux chargés d'enquêter sur des
crimes concernant la Marine. Contrairement au JAG (dans laquelle les
protagonistes se chargent de mener l'enquête et de plaider lors des procès),
l'équipe de NCIS mène l'enquête en alternant interrogatoires et recherches
scientifiques. L'équipe est composée de l'agent Leroy Jethro Gibbs qui gère une
équipe regroupant de deux scientifiques et deux autres
enquêteurs.
Créée en 2003 par Don Bellissario, cette série dérivée de JAG n'a cependant rien
à voir ni avec son aîné ni avec C.S.I ( Les Experts). Ainsi, dans le pilote de la
série, lorsque un nouvel officier demande à Mark Harmon, alias Leroy Jethro
Gibbs : "NCIS, ça a quelque chose à voir avec CSI (Crime Scene
Investigation) ?", DiNozzo répond :"Seulement si vous êtes dyslexique". Le seul
point commun avec la série mère, c'est le milieu dans lequel se déroulent les
deux séries : l'armée. Aux Etats-Unis, la série est diffusée sur CBS, elle est à
suivre,_en_France,_sur_M6.
A noter que le titre en Version Originale de la première saison, Navy NCIS, a
été raccourci à partir de la seconde saison pour donner simplement NCIS.
TWIN PEAKS ( Mystères à Twin peaks)
Diffusée sous le nom de "Mystères à Twin Peaks" sur la 5 dès 1991, Twin
Peaks est une série culte créée par David Lynch. Elle raconte l'enquête dans la
petite ville de Twin Peacks sur ma mort d'une jeune étudiante, Laura.
La série se déroule dans la petite ville de Twin peaks. Elle débute lorsque Laura
Palmer, étudiante modèle très respectée dans la petite ville, meurt brutalement
dans la nuit du 23 au 24 février 1989. Le shérif Truman assistée par Dale Cooper,
agent du FBI, se charge alors de l'enquête. En suivant la série et l'enquête semée
d'embûches sur la mort de la jeune fille de 17 ans, nous découvrons au fil des
épisodes que la charmante et paisible petite ville n'est rien de ce qu'elle paraît.
Twin peaks est une série policière à l'atmosphère lourde et angoissante dont le
créateur n'est autre que le réalisateur David Lynch (d'où cette atmosphère unique
que l'on retrouve dans la série). Elle n'a duré que deux saisons pour 30 épisodes
au total. Il faut dire qu'il n'est pas facile de suivre l'histoire étant donné la
complexité de l'affaire et le nombre de personnages secondaires. La série fut
suivie d'un film sorti en 1991 en France et réalisé par David Lynch.
A noter que chaque épisode retrace l'équivalent d'une journée dans la ville
deTwin Peaks. Au total, la série ne couvre donc pas plus d'un mois de la vie de
cette petite ville américaine.
NCIS : LOS ANGELES
NCIS : Los Angeles est un drama qui s'intéresse au Bureau des Projets Spéciaux
(OSP - Office of Special Projects), une division du NCIS qui est en charge
d'appréhender des dangereux et insaisissables criminels qui menacent la sécurité
des Etats-Unis. Il s'agit d'un spin-off de NCIS.
NCIS : Los Angeles est un drama qui s'intéresse au Bureau des Projets Spéciaux
(OSP - Office of Special Projects), une division du NCIS qui est en charge
d'appréhender des dangereux et insaisissables criminels qui menacent la sécurité
des_Etats-Unis.
En usant de fausses identités et des technologies les plus avancées, les membres
de l'équipe de l'OSP, des agents surentraînés, mettent leurs vies en jeu sur le
terrain à chacune de leurs missions afin d'atteindre leur cible.
Au sein de l'équipe, on retrouve l'agent spécial "G" Callen (Chris O'Donnel), un
véritable caméléon qui peut se transformer en n'importe qui afin de s'infiltrer
dans des milieux criminels. Son partenaire est l'agent Sam Hanna (LL Cool J),
un ancien membre des Navy Seal, unité polyvalente des forces spéciaux de
nageurs de combat de l'armée américaine, qui était auparavant en mission en
Irak et en Afghanistan. Il est un expert en surveillance qui aide les agents sur le
terrain à se déplacer en leur fournissant des informations cruciales.
Callen et Hanna sont sous les ordres de l'agent spécial Lara Macy (Louise
Lombard), responsable des opérations de l'OSP.
L'équipe est complétée par l'agent spécial Kensi Lo (Daniela Ruah), une jeune
femme très intelligente qui cherche à éprouver des sensations fortes sur le terrain,
et Nate Getz (Peter Cambor), le psychologue de l'équipe, qui peut rentrer dans la
tête de n'importe qui. Il est un profiler redoutable qui aide l'équipe au cours des
missions.
LIE TO ME
Le Dr. Cal Lightman a étudié les expressions corporelles pendant des années. Il
est aujourd'hui devenu un véritable détecteur de mensonge capable de deviner si
vous dites la vérité à travers les expressions de votre corps, de votre visage ou
votre voix. Il a monté une agence pour utiliser ses compétences afin de résoudre
des affaires criminelles.
Il s'est entouré d'une équipe pour monter une agence qui va aider des particuliers,
la FBI, la police, des entreprises, des compagnies d'assurances, des cabinets
d'avocats, à rechercher la vérité dans des affaires criminelles.
Son équipe est composée de 3 personnes: Gillian Foster (Kelli Williams), Eli
Loker (Brendan Hines) et Ria Torres(Monica Raymund).
STARSKY AND HUTCH (Starsky et hutch)
Cette série culte des années 80 mets en scène deux policiers (Starsky et Hutch)
qui bossent ensemble pour faire respecter la loi dans la ville. Leurs méthodes ne
sont pas toujours les plus orthodoxes mais - comme le dis le générique - ils
gagnent toujours à la fin.
Deux policiers bossent en équipe pour lutter contre les braqueurs, assassins,
voleurs,...
Ken Hutchinson (David Soul) alias Hutch est plutôt le flic calme tandis que son
collègue Dave Starsky (Paul Michael Glaser) est plutôt doté d'un tempérament
nerveux, il aime la rue et l'action. Ils sont aidés dans leurs missions par "Huggy
les-bons-tuyaux" (Antonio Fargas) qui a toujours une info quand on y met le
prix.
Elle a été créée par William Blinn dans le milieux des années 70 et produite par
le célèbre Aaron Spelling, on doit à ce dernier la production de "Les rues de San
Francisco" (1972), "Models Inc." (1994), "Sept à la maison" (1996), Charmed
(1998) et Summerland (2004) pour ne citer que celles-là.
Diffusée pour la première fois sur ABC en 1975 cette série est restée dans les
mémoires et actuellement tout le monde connait ces deux policiers surtout
depuis le remake au cinéma (le scénario a d'ailleurs été écrit par le créateur,
William Blinn). La série a été doublée et diffusée dans de nombreux pays et est
encore rediffusée fréquemment.
DEXTER
Dexter Morgan est l'un des meilleurs experts médico-légaux de la police de
Miami. Mais la nuit, son côté obscur prend le dessus, et il devient un serial killer
qui applique sa propre justice en tuant des personnes qui l'ont mérité.
Adapté du livre de Jeff Lindsay Ce cher Dexter, la série suit Dexter Morgan un
brillant expert scientifique dont la spécialité est les tâches de sang.
Dexter est quelqu'un de bien et moral, il s'entend bien avec la plupart de ses
collègues. Mais abusé et abandonné par ses parents étant enfant, il est victime de
pulsions meurtrières. Enfant, il se contentait d'animaux, mais avec l'âge cela n'a
plus suffit. Il a alors décidé d'exprimer sa colère contre ceux qu'il sait coupable
mais qui ont échappé à la police. La nuit, il devient donc un serial killer, qui
traque les meurtriers et autres prédateurs sexuels.
Tout cela bien sûr, sans que sa soeur, sa petite amie et ses collègues ne le
sachent. Une autre conséquence de son enfance tragique, c'est qu'il n'a aucun
désir sexuel, c'est une des raisons pour lesquelles il s'entend bien avec Rita, sa
petite amie, qui ne supporte plus d'être touchée depuis qu'elle a été violée.
Mais un jour, alors qu'il est appelé sur le lieu d'un crime, il tombe sur un
meurtre dont les méthodes très méticuleuses (la victime est entièrement vidée de
son sang) sont très proches des siennes. D'autres victimes vont suivre, Dexter
semble fasciné par ce serial killer et se pose beaucoup de questions quant à son
identité.
MONK 2002-2009
Monk est une série policière originale, portée par le talent de son acteur
principal, Tony Shalhoub. Elle est diffusée sur TF1 en France.
Adrian Monk est un policier compétent et efficace, respecté de tous, jusqu'au
jour où sa femme est tuée (une affaire non élucidée). Il sombre alors dans une
psychose obsessionnelle qui lui fait perdre son travail et le respect de ses
collègues. Il a aussi de nombreux TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs)
qu'il a beaucoup de mal à gérer. Il décide cependant de continuer à enquêter en
tant que détective privé. Il est assisté de Sharona, son assistante et infirmière qui
l'aide_notamment_à_gérer_ses_TOC.
On pourrait croire que cette série est seulement dramatique et pourtant, les
nombreux TOC qu'a Monk sont comiques et font rentrer la série dans un registre
tragi-comique. On notera l'excellente performance de l'acteur Tony Shalhoub,
qui a d'ailleurs remporté un Golden Globe en 2003 pour son rôle. La première
saison de la série avait été diffusée sur ABC, mais la chaine américaine avait
décidé_d'en_stopper_la_production.
Seulement, le réseau américaine USA Network a repris la série en main et a
tourné une seconde saison.
CRIMINAL MIND (Esprits criminels)
Esprits Criminels est une des séries policières à succès de CBS. On y retrouve
une équipe de profilers pistant des criminels en étudiant leur comportement et
leurs réactions. Jaseon Gideon (Mandy Patinkin) dirige l'équipe. A ses côtés,
Thomas Gibson (Dharma et Greg), Shemar Moore (Les anges de la nuit) et Lola
Glaudini (FBI Opérations secrètes). Patinkin est remplacé dès la troisième saison
par Joe Mantegna (Le monde de Joan).
Une équipe d'enquêteurs du FBI, tous profilers de leur état, est regroupée sous le
nom d'Unité d'Analyse des Comportements Criminels, et tente de traquer des
criminels et surtout d'anticiper leurs méfaits afin de leur mettre la main dessus.
Cette série policière suit les enquêtes d'une unité spéciale du FBI : le
Département des Sciences du Comportement. Chaque membre de cette équipe
de profilers a sa spécialité. Ensemble, ils tentent de percer les pensées des tueurs
en série et de décrypter leurs modes opératoires pour anticiper leurs actes.
Esprits criminels a été l'un des plus gros succès de la rentrée 2006 aux Etats-
Unis pour CBS. Dès son lancement en septembre, le premier épisode a
rassemblé 19,6 millions de téléspectateurs. Depuis, pour sa première saison, la
série attire en moyenne plus de 14 millions d'américains.
HUNTER (Rick Hunter)
Pendant 7 saisons, Rick Hunter et sa coéquipière Dee Dee McCall (même si
celle-ci partira auparavant) résoudront les affaires de la criminelle de Los
Angeles. Rick Hunter a un difficile passé qui influera beaucoup sur sa façon de
procéder. Sous ses airs de flic impassible et dur, Hunter cache un grand coeur et
a un sentiment de protection accrue envers sa coéquipière.
21 JUMP STREET 1987-1990
Cette série culte de la fin des années 80 raconte l'histoire de jeunes policiers qui
sont engagés pour infiltrer des écoles afin d'arrêter des personnes en flagrant
délit.
C'est la série qui a vu les débuts de la carrière du maintenant célèbre acteur
Johnny Depp, raconte l'histoire d'une division de la police pas comme les autres.
En effet, cette division est composée de très jeunes éléments qui sont formés
pour se faire passer pour des élèves ou des profs afin d'arrêter des étudiants
coupables de trafics, meurtres, rackets,...
Elle a rencontré un énorme succès tant aux USA que chez nous. Les 101
épisodes sont fréquemment rediffusés et la série a conquis de nombreux fans à
travers le monde.
NYPD BLUE
Cette série policière diffusée sur la chaine ABC entre 1993 et 2005 est un drama
qui a divisée les américains entre choc et passion. En France, on peut la suivre
sur_Jimmy_et_France_3.
La série est également appelée : New york Police Blues
New York Police District Blue, plus couramment appelé NYPD Blue, est un
portrait moderne de la vie quotidienne des flics de la fictionnelle quinzième
Brigade de New York. La vie personnelle des personnages principaux de la série
est intimement enlacée avec les affaires qu'ils résolvent et les emmènent aux
quatre coins de la Grosse Pomme. La série a connu un succès immense, qu'il soit
critique (des dizaines de nominations aux Emmy Awards) ou public. Cette série,
diffusée par ABC, vient de s'arrêter l'année dernière après 12 saisons et 261
épisodes. En France, la série créée par Steven Bochco, David Milch a été
diffusée par France 2 et Jimmy.
Cette série policière n'est pas à mettre sous tous les yeux. De la violence, des
scènes de nudité ou encore de nombreuses insultes sont des éléments
caractéristiques de cette fiction du début des années 90. Elle a d'ailleurs
beaucoup fait parler d'elle à cause de ses thèmes et des épisodes ont du être
censurés aux USA ou dans d'autres pays.
Dennis Franz, qui incarne le détective Andy Sipowicz, est le seul à être apparu
dans la totalité des épisodes. Dans la première saison, il était épaulé par le
détective John Kelly, joué par David Caruso. L'acteur n'a cependant pas voulu
continuer à jouer son rôle à la fin de la première série, il avait comme ambition
de profiter du succès de la série pour tourner dans des films. Malheureusement
pour lui, sa stratégie n'a pas fonctionné et il s'est retrouvé rapidement sans boulot.
Il regrette encore cette époque où il a abandonné la série, mais depuis 2002, il
est héros de la très célèbre série Les Experts : Miami. Notons également la
présence de Mark-Paul Gosselaar (Sauvés par le Gong) à partir de 2001.
THE SHIELD
Diffusée entre 2002 et 2008 sur la chaîne américaine FX, The Shield est une
série coup de poing, au succès critique incontestable. Récompensée par de
nombreux Emmy Awards (dont celui de la meilleure série dramatique), elle
compte à son actif sept saisons dans lesquelles des guest-stars de prestige ont
fait leur apparition (Glenn Close dans la quatrième saison, Forest Whitaker dans
la cinquième).
Vic Mackey est un détective en charge d'un petit groupe : la Strike Team. Lui et
les membres de cette équipe luttent avec acharnement contre les gangs, le trafic
de drogue, etc. Pour cela, ils n'hésitent pas à utiliser leurs poings. Vic, persuadé
que Terry, son confrère, l'espionnait a d'ailleurs tué ce dernier. David Acedeva,
son supérieur, connaît les méthodes de Vic et essaye par tous les moyens de
l'épingler.
The Shield est une série policière violente (à tel point que certaines compagnies
ont refusé de passer leurs annonces publicitaires durant la diffusion de la série),
superbement réalisée et qui repose principalement sur le talent de son acteur
principal, Michael Chiklis. Ce dernier a d'ailleurs remporté l'Emmy award du
meilleur acteur pour son interprétation. La série a déjà sept saisons à son actif, et
plaît toujours autant au public et à la critique. En France, on peut la suivre sur
Canal Plus ou sur Jimmy.
SUE THOMAS : F. B. EYE ( Sue Thomas : L'oeil du FBI)
L'agent du FBI Sue Thomas est une jeune femme impliquée dans son travail et
très observatrice. Et le fait d'être sourde est plus un avantage qu'un
inconvénient...
Officiant depuis octobre 2002 aux Etats-Unis sur la chaîne câblée PAX, Sue
Thomas, l'oeil du FBI est une série hybride entre le drame et le policier. En
espérant que M6 ait la brillante idée de diffuser la série avec des sous-titres pour
sourds et malentendants...
Sue Thomas est agent au sein du FBI, à Washington ; c'est une femme de
caractère, très têtue, mais qui a de grandes qualités de coeur. Mais ce qui la
distingue des autres agents, c'est surtout sa surdité ; un handicap devenu un
véritable atout : capable de lire sur les lèvres et d'observer des indices passés
inaperçus au commun des mortels, Sue va là où aucun enquêteur n'est capable
d'aller. Toujours accompagnée de son chien Levi, un animal spécialisé dans le
soutien pour sourds et malentendants, elle se rend sur les lieux de divers crimes.
A noter que l'actrice incarnant Sue Thomas, Deanne Bray, est elle aussi atteinte
de surdité, ce qui rend la série encore plus crédible. Cette série s'est inspirée
d'une histoire vraie, celle de Suzanne Thomas.
MEDIUM
Medium est une série dramatique de NBC programmée depuis 2005. Elle est
centrée sur Allison Dubois, une femme ayant le pouvoir de voir et entendre des
personnes mortes. La série créée par Glenn Gordon Caron a débuté en janvier
2005 aux Etats-Unis.
Allison Dubois et son mari Joe, forment un couple tout à fait normal à une
exception près : Allison a un don étrange. Un jour, elle se rend compte qu'elle
peut voir et entendre des personnes mortes. Son mari, scientifique, pense dans
un premier temps qu'elle est folle, mais elle réalise que ce don peut servir à aider
la police durant ses enquêtes...
Medium est une production des studios Picturemaker Productions et Grammnet
Productions en association avec Paramount Network Television. Medium est
tirée du livre "Don't kiss them good-bye" d’Allison Dubois, médium. Elle
travaille dans un cabinet d'avocats et à l'occasion aide le FBI. La série a débuté
sur les écrans américains en janvier 2005.
En 2009, la série a été annulée par NBC, mais a été reprise par CBS.
D' après le site http://www.serieslive.com