transition des jeunes vers la vie adulte : rapport à la vie professionnelle et processus...
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Par Maria Eugénia LONGO (LEST-CNRS)TRANSCRIPT
TRANSITIONS DES JEUNES VERS LA VIE ADULTE : Rapports à la vie professionnelle et Processus d’insertion. Perspectives pour les programmes
d’action
Maria Eugenia LongoLaboratoire d’Économie et Sociologie du Travail (LEST-CNRS)
Observatoire de la société de l'information en région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Séminaire ObTIC « Parcours et compétences numériques des 16/24 ans »22 Octobre 2012, Marseille, Cité des Métiers
Différenciation des parcours professionnels des jeunesMise en question du modèle de la « linéarité » ou « prévisibilité sociale » associées aux parcours
Un constat…
Un contexte…
… historique de construction des parcours: - Précarisation du monde productif et des normes d’emploi; - Affaiblissement des institutions sociales- Éclatement des temporalités sociales et biographiques
...scientifique
- catégories sociologiques classiques ne suffissent plus;
Points de départ (I)
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
Points de départ (II)
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
la simplification et la désarticulation des facteurs; la réduction du processus temporel à un seul point dans le temps; la « valorisation idéologique » et normative des parcours
3 « risques » à éviter dans les études des parcours
Les parcours des « processus » …
avec des facteurs des différents types et niveaux; qui se développent dans la durée; fondés sur plusieurs critères d’évaluation – les jeunes, leurs parents,
les professionnels de la jeunesse, les système salariale, les politiques…-
Trois idées force
1. Le rapports symboliques : moteurs des parcours
Les rapports à la vie professionnelle
2. L’approche processuelle des parcoursLa durée, la évolution des facteurs
3. L’imbrication des facteurs des parcoursLes séquences d’insertion professionnelle
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
« rapport à l’activité » centralité, marginalité, naturalisation,
aversion
« rapport au travail »rétribution, épanouissement, expérience, lien formation-
emploi, autonomie, reconnaissance
« rapport à l’emploi »
stabilité, carrière, tâche, salaire, horaires, ambiance
Les rapports à la vie professionnelle
Rapports à la vie professionnelle
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
1
Le rapport à l’activitéQuelle est la place du travail dans la vie?
Marginalité de l’activité
Gael
« je n'ai pas envie de travailler maintenant » (vague 2)
« J’ai pris la décision, d’arrêter de travailler pour mieux bosser le CAPES, et être à la maison pour m’occuper de mon enfant » (vague 3)
« Travailler vraiment au départ, c’est une obligation. Honnêtement, si j’avais les moyens, si j’étais rentier, je n’irais pas travailler » (vague 4)
Centralité de l’activité
Patrice:
« Si je ne travaille pas, je deviens fou » (vague 2)
« Moi, je n’arrive pas à vivre sans travail » (vague 3)
« Le salaire, je m’en fous complètement. Il faut que j’aie une occupation » (Vague 4).
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
Le rapport au travail
épanouissement « le travail m’a apporté l’indépendance, le
bonheur, la joie d’être active » (Rose, vague 3)
rétribution « Ce que ça représente travailler ? Bon, déjà,
un revenu » (Jacques, vague 3)
expérience « Avoir une expérience professionnelle. Autre
que du droit, d’ailleurs. Au début, je prendrai ce que je trouverai » (Alice, vague 2)
autonomie
« Travailler ça me permettrait de m’affirmer et de quitter un peu, je pense, le foyer familial, quoi » (Denis, vague 3)
reconnaissance
« Travailler c’est avoir un rôle dans la société. Vivre ma vie, et aussi me sentir utile à la « société » (Celia, vague 3)
Pour quoi travailler?
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
Le rapport à l’emploi
stabilité
« Je ne me vois pas trop prendre des emplois successifs. Là, j’ai l’impression que même si j’ai envie de bouger, je vais rester stable » (Mélanie, vague 2)
carrière
« Ma perspective, ce serait de changer, quoi, de bouger, même à l'étranger, mais là, au niveau commercial, si c'est une place intéressante avec pas mal d'opportunités et d'évolution de carrière, (Christophe, vague 2)
salaire « Ça ne me plaisait pas du tout, c’était vraiment
histoire d’attendre, histoire d’avoir de l’argent qui entre. Je bossais pour le pognon, c’est tout » (Yves, vague 2)
tâche Je fais vraiment un métier que j’aime » (Didier,
Vague 4).
horaires« C’était plus important pour moi de refaire des
études, de finir mes études, que de prendre un boulot […]. Ce n’est pas tous les jours facile de faire les deux, je travaille à temps partiel » (Elodie, Vague 4).
Qu’est-ce qu’un bon emploi?
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
L’approche processuelle
L’évolution des facteurs
brutalement ou progressivement
par l’expérience professionnelle ou hors professionnelle
t1 t2 ou t1 t2
La durée: effet du tempsdéroulement du processus, méthodes longitudinales…
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
2
L’analyse séquentielle « séquences »: unités des processus
« segment temporel d’un processus qui articule un ensemble d’ingrédients suivant un agencement singulier »
Les facteurs n’ont pas des effets fixes
influences réciproques, articulation suivant un ordre et une évolution
L’imbrication des facteurs
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
3
Les séquences Les « séquences typiques »
« séquences typiques » et non « parcours typiques »
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
BABAA
B
C
AAAA
BCBA
Rapports à la vie professionnelle
Variables d’origine (sexe, origine sociale, diplôme)
Pratiques d’insertion objectives
Opportunités sociales
SEQUENCES TYPIQUES
PARCOURSSEQUENCE
Exemple : Les séquences d’insertion professionnelle chez les jeunes français (I)
1. Séquence de redéploiement des prioritésÉvolution du rapport à l’activité professionnelle, importance ou désintérêt croissant vis-
à-vis d’autres sphères de la vie
1. Séquence de désenchantementContinuité dans les rapports à l’activité, au travail et à l’emploi sans évolution dans la
situation objective de travail, produisant à long terme un effet de lassitude
1. Séquence du premier emploi pour l’autonomieÉvolution du rapport au travail lié à la recherche d’autonomie par la voie de l’insertion
professionnelle
1. Séquence d’instrumentalisationÉvolution du rapport au travail et à l’emploi vers une vision instrumentale de l’un et de
l’autre.
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
5. Séquence d’engagement par l'expérimentationÉvolutions du rapport à l’activité et au travail et expériences professionnelles
enrichissantes
6. Séquence de stabilisation comme critère d’emblée de l’insertionContinuité dans le rapport à l’emploi et recherche de convergence avec les pratiques
7. Séquence d’apaisement et glissement des critères de l’emploiÉvolution du rapport à l’emploi, expériences professionnelles engagées et remise en
question des critères d’emplois
8. Séquence d’engrenage infernal de la réussiteConvergence et continuité des pratiques et des représentations autour de l’évolution et
de la carrière dans l’emploi
9. Séquence de socialisation par le travailÉvolution des raisons de travailler vers l’importance des relations et la reconnaissance
par le travail
Exemple : Les séquences d’insertion professionnelle chez les jeunes français (II)
Points de départ Trois idées Les rapports symboliques L’approche processuelle L’imbrication de facteurs
Merci.