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PROJET DE RECHERCHE EN SOINS INFIRMIERS EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETAT EN SOINS INFIRMIERS
PRESENTE ET SOUTENU PUBLIQUEMENT PAR :
BONSO VOUNGUE LILY VITTEL
Superviseur sous la coordination de: ESSOH MBONGUE Célestin Mme MBOME Eddie-Laure Infirmier Supérieur Infirmière Diplômée D’Etat
2ème
promotion ANNEE ACADEMIQUE 20011-2012
REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix-Travail-Patrie
************* MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE
*********** DELEGATION REGIONAL DU
LITTORAL ************
ECOLE D’INFIRMIERS DIPLOMES D’ETAT DE NKONGSAMBA
************ CENTRE D’EXAMEN DE
NKONGSAMBA *********
REPUBLIC OF CAMEROUN Peace-work-fatherland
************* MINISTRY OF PUBLIC HEALTH
************** REGIONAL DELEGATION FOR THE
LITTORAL ************
TRAINING SCHOOL FOR STATE REGISTERED NURSES OF
NKONGSAMBA **********
NKONGSAMBA EXAMINATION CENTER
*********
DROITS HUMAINS ET PRISE EN CHARGE DES PERSONNES EN
SITUATION DE HANDICAP DANS LE DISTRICT DE
SANTE DE NKONGSAMBA
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
Rédigé et soutenu par BONSO VOUNGUE Lily Vittel Année académique 2011/2012 Page 2
INTRODUCTION GENERALE
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Connu comme une situation stigmatisante et dévalorisante, le handicap est toute limitation
d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une
personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions
physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de
santé invalidant. C’est donc dire qu’elle a pour conséquence sur la personne une incapacité et un
désavantage. Par ailleurs comme l’a dit Margaret CHAN dans la présentation du premier rapport
mondial sur le handicap, la prévalence du handicap se montre de plus en plus croissante ; ainsi, en
Suisse, 18,18% de personnes en souffre en 2011 ; 26,4 % en 2002 en France en 2002; au
Cameroun, la prévalence est de 10%. Toutefois, le désavantage qu’entraine le handicap chez la
personne la met face à plusieurs problèmes, en particulier dans le domaine de la santé. Cependant,
tous les pays du monde et en particulier le Cameroun, apporte une tentative de solution en mettant
sur pied des textes législatifs accordant des avantages à ces personnes ; mais un ensemble
d’observations pouvant porter atteintes à ces lois restent encore fait dans les formations sanitaires
du district de santé de Nkongsamba. Ceci a été notre motivation à choisir comme thème de
recherche : « Droits humains et prise en charge des personnes en situation de handicap dans le
district de santé de Nkongsamba » dont l’objet est l’amélioration de la qualité de la prise en soin de
ces personnes en milieu hospitalier. C’est donc dans cet ordre idées que nous articulerons notre
travail en 05 grands points à savoir :
• Le premier chapitre, qui porte sur la problématique où nous mettrons en exergue : le
contexte du problème, la question de recherche, l’objectif de l’étude et l’intérêt.
• Le deuxième chapitre est consacré au cadre théorique
• Le troisième chapitre portera sur la méthodologie
• Le quatrième chapitre traitera de la présentation des résultats
• Le cinquième chapitre concernera la synthèse et la discussion des résultats et enfin
conclusion générale et des suggestions.
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PROBLEMATIQUE
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ENONCE DU PROBLEME
Depuis plusieurs années, les droits relatifs aux personnes handicapées et leur prise en soin
ont pris une ampleur considérable.
Selon le Dictionnaire Larousse (1975), du droit est l’ensemble des règles qui régissent les
rapports des hommes constituants une même société.
D’après le Portail du droit (2011), le droit, du latin, directum, est l’ensemble des règles
régissant la vie en société dont le non – respect peut – être sanctionné par une puissance publique ;
autrement dit, c’est l’ensemble des moyens dont dispose l’Etat pour maintenir ou établir l’ordre
public par le biais des forces publiques, de la justice, et de ses composantes.
Le Dictionnaire de droit privé (2011) définit le droit comme étant l’ensemble des
dispositions interprétatives ou directives qui à un moment dans un Etat déterminé, règlent le statut
des personnes et des biens, ainsi que les rapports que les personnes publiques ou privées
entretiennent.
Le domaine du droit privé fait l’objet de plusieurs divisions, parmi lesquelles le droit civil
qui lui inclus le droit des personnes et ce dernier faisant à son tour appel aux droits des personnes en
situation de handicap plus particulièrement.
La personne en situation de handicap (PSH), selon la loi Camerounaise N° 2010/002 du 13
Avril 2010 portant protection et promotion des personnes handicapées est définie comme : « Toute
personne dans l’incapacité d’assurer par elle-même toute ou partie des nécessités d’une vie
individuelle ou sociale normale du fait d’une déficience physique ou mentale, congénitale ou non ».
- En France, l’étude faite par l’association« Handicaps, Incapacités, Dépendances » (2002)
révèle que plus d’un Français sur quatre (04) souffre d’un handicap, d’où il ya 11 840 208
personnes en situation de handicap sur une population totale de 44 849 270, soit 26,4% des
personnes en situation de handicap.
- d’après l’office fédéral de la statistique de Suisse (2011), le nombre de PSH peut être évalué
à un peu moins de 1,4 millions sur une population totale de 7,7 millions, soit 18,18%.
- En Chine « China – Marks Help – disables days « (2007) estime à 83 millions le nombre de
PSH sur une population totale de 1,3 milliards, soit 6,3%.
- En Afrique, L’ONU (2010) présente 80 millions de PSH sur une population d’environs 800
millions, soit 10% de PSH.
Toujours en Afrique et plus particulièrement,
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- Au Maroc, le dernier recensement de la population totale a été évalué à 27 millions parmi
lesquels 2,7 millions de PSH; l’OMS déclare qu’il ya en moyenne 10% de PSH par pays
dans le monde.
- Au Cameroun, 1,9 millions de PSH ont été recensées sur une population totale de 19
millions soit 10% de personnes handicapées.
- A l’occasion de la journée internationale des PSH (2010) tenue à Yaoundé, il a été établi
qu’une personne sur 3 souffre d’un handicap dans le monde et les 2/3 de cette population vivent
dans les pays en développement.
Margaret CHAN (Directrice général de L’OMS), dans son discours prononcé le 09 Juin
2011 à New-York à l’occasion de la présentation du rapport mondial sur le handicap déclare que
dès les premières estimations de la prévalence du handicap en 1970 à celles de ces jours, le nombre
de PSH se montre croissant et est évalué à plus d’un milliard dans le monde.
A la même occasion, il est dit que la stigmatisation et la discrimination, le manque de soins
de santé et de service de réadaptation, l’impossibilité d’accéder au transport sont quelques
principaux obstacles rencontrés par les PSH.
Face à la croissance de cette population, l’incapacité et l’invalidité qui entrainent le
handicap, L’OMS et en particulier l’Etat du Cameroun n’est pas resté indifférent et c’est à juste titre
que la loi Camerounaise N° 83/13 du 21 Juillet 1983 relative à la protection des personnes
handicapées et le décret d’application N° 90/1516 du 26 Novembre 1990 fixant les modalités
d’application de cette loi font appel à une obligation à la solidarité nationale, instituant ainsi dans
les organisations sociales et particulièrement les hôpitaux et les centres de santé des avantages à ces
personnes.
PROBLEME AYANT SUSCITE NOTRE IRRITATION
Pendant notre passage en stage communautaire nous avons été marqués par le cas de
Madame x âgée de 32 ans, résident à Manjo, célibataire et mère de deux (02) enfants, de profession
commerçante (vendeuse de bananes douces) et de religion catholique.
Madame X est une personne en état de handicap physique (membre supérieur gauche, puis
index et majeure supérieure droit amputés) survenu à la suite d’un accident de la voie publique il ya
deux (02) ans et ayant en sa possession une carte nationale d’invalidité. Elle se rend donc dans
notre centre de santé intégré avec sa fille en état de maladie âgée de cinq (05) ans. A leur arrivée, le
personnel en place leur demande un billet de consultation que madame X paie au même titre que les
personnes valides ; puis elle se rend en consultation et le diagnostic présomptif est un paludisme
grave. Les bilans sont demandés. Pour instituer les soins, elle se dirige vers la pharmacie pour le
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paiement des bilans, l’achat du matériel et des médicaments, puis le coût total est évalué à environ
7 500 frs. Se trouvant indigente devant cette facture, elle présente sa carte d’invalidité et cela laisse
le personnel complètement indifférent. Néanmoins, le personnel s’est engagé à commencer le
traitement de l’enfant moyennant la somme qu’elle avait en sa possession à condition de ne
continuer que lorsqu’elle s’acquittera de la totalité des frais. Mais madame X se trouvant incapable,
ramena par la suite sa fille et c’est ainsi que nous l’avons perdu de vue.
Eu égard à tout ce qui précède, nous nous sommes questionnés sur le rôle du personnel
hospitalier relativement à cette obligation à la solidarité nationale et nous avons posé la question de
recherche suivante :
Quels sont les droits des personnes en situation de handicap relatifs à leur prise en charge en milieu
hospitalier ?
De cette question découle les questions secondaires suivantes :
a) Quels sont les droits des personnes en situation de handicap relatif à leur prise en soin dans
le district de santé de Nkongsamba ?
b) Quels sont les droits des personnes en situation de handicap relatifs à leur Prise en charge
financière dans le district de santé de Nkongsamba ?
De ces questions, il ressort les hypothèses suivantes :
HG : Le non- respect des droits des PSH relatifs à leur prise en charge en milieu hospitalier est à
l’origine de la mauvaise prise en soin de ces personnes.
HS1 : Le non- respect des droits des PSH relatifs à leur prise en soin par le personnel est à l’origine
de la mauvaise prise en soin de ces personnes.
HS2 : Le non-respect des droits des P S H relatifs à leur prise en charge financière par les managers
de proximités est à l’origine de la mauvaise prise en soin de ces personnes.
Les variables suivantes ressortent des hypothèses précédentes.
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Tableau N°1 : Hypothèses et variables
VARIABLES
HYPOTHESES
VARIABLES
INDEPENDANTES
VARIABLES
DEPENDANTES
HG : le non- respect des droits
des PSH relatifs à leur prise en
charge en milieu hospitalier est
à l’origine de la mauvaise prise
en soin de ces personnes.
le non- respect des droits des
PSH relatifs à leur prise en
charge en milieu
la mauvaise prise en soin de
ces personnes.
HS1 : le non- respect des droits
des PSH relatifs à leur prise en
soin par le personnel est à
l’origine de la mauvaise prise
en soin de ces personnes.
le non- respect des droits des
PSH relatifs à leur prise en soin
par le personnel
la mauvaise prise en soin de
ces personnes.
HS2 : le non-respect des droits
des PSH relatifs à leur prise en
charge financière par les
managers de proximités est à
l’origine de la mauvaise prise
en soin de ces personnes
le non-respect des droits des
PSH relatifs à leur prise en
charge financière par les
managers de proximités
mauvaise prise en soin de ces
personnes
Objet de l’étude
Cette étude a pour objet l’amélioration de la qualité de la prise en soin des personnes en
situation de handicap en milieu hospitalier.
Objectifs de l’étude
a) Objectif général
Il s’agit d’étudier l’influence du non-respect des droits des P S H sur leur prise en soin en
milieu hospitalier.
b) Objectifs spécifiques
1- Evaluer les PSH sur le respect des droits concernant leur prise en soin en milieu hospitalier.
2- Evaluer les managers de la prise en charge des PSH en milieu hospitalier sur cette dernière.
3- Ressortir les droits des personnes en situation de handicap dans leur prise en charge et les
acteurs de cette prise en charge en milieu hospitalier
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Intérêts de l’étude
a) Intérêts dans la dignité humaine
Le handicap constitue en même temps une blessure du corps et de l’esprit, même s’il n’est
parfois que physique.
La connaissance et le respect des droits des PSH et leur bonne prise en charge que promeut
notre étude permet de rétablir ou de guérir leur état psychologique et par conséquent les aides à
retrouver la totalité ou la presque-totalité de leur dignité.
b) Intérêt politique
Notre étude permet de rappeler aux personnels soignants exerçant dans tous les niveaux de
la pyramide sanitaire en ce qui concerne la prise en soin des personnes handicapées et l’appel à
l’obligation à la solidarité nationale, car l’Etat ne laissera pas impuni les citoyens qui violent la loi,
comme le dit la loi N° 2010/002 du 13 Avril 2010 portant protection et promotion des personnes
handicapées à l’article 46 et nous citons : « Est puni des peines prévues à l’article 242 du code pénal
quiconque refuse de fournir une prestation à une personne handicapée conformément à la présente
loi et aux textes d’application. »
En plus, notre étude permet de faire connaître ou de rappeler le plan d’action nationale
concernant la protection et la promotion des personnes handicapées ce qui augmente les chances
d’application de cette politique.
c) Intérêt académique
Ce travail est un exercice, car il nous permet de mettre en exergue les connaissances
acquises durant ces trois années de formation.
d) Intérêt personnel
Ce travail nous aide nous même à connaitre ce que c’est que le handicap et la
PSH, ses droits et ses besoins afin de lui apporter une bonne prise en charge.
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CADRE THEORIQUE
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Au regard de notre question de recherche intitulée quels sont les droits des personnes en
situation de handicap (PSH) dans leur prise en charge dans le district de santé de Nkongsamba ?
Notre travail dans ce chapitre consistera à apporter des clarifications sur les différents concepts clés
de cette question, afin de faciliter la compréhension de nos différents lecteurs.
Ainsi, nous essayerons d’étayer les concepts suivant : la personne en situation de
handicap, la prise en charge, les droits humains.
A) LA PERSONNE EN SITUATION DE HANDICAP (PSH)
Pour mieux élucider ce concept, nous parlerons d’abord de la personne, puis du handicap et
enfin de la PSH proprement dite.
I- LA PERSONNE
1/Définition
D’après le dictionnaire du droit (2011), une personne est un être social pourvu de
sensibilité, avec une intelligence et une volonté proprement humaine.
En psychologie, il s’agit d’un individu humain concret (les aspects physique et psychique
lui donnant un caractère singulier et unique).
Dans le cadre du droit, une personne est tout être ou organisme susceptible d’acquérir des
droits et de contacter des obligations. A cet effet, on parle de plusieurs types de personnes à savoir :
- Les personnes morales ou juridiques (sociétés, l’Etat, les organisations sociales)
- Les personnes physiques ou naturelles (les êtres humains) ; elles comportent pour le simple
fait d’assister des droits et des devoirs.
- La personne grammaticale ou linguistique, comme pronom personnel.
Cependant plusieurs théoriciens se sont prononcés sur le concept de la personne.
� Quelques théoriciens et leurs conceptions de la personne
Marie Christiane (2011) présente un tableau ressortant les différentes écoles de la pensée,
leur chef de file et leur conception de la personne.
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Tableau N°2 : conception de la personne selon les écoles de la pensée en sciences infirmières.
Ecoles de pensée Chef de file Conception de la personne
Ecole des besoins Virginia Anderson Etre biopsychosocial qui tend vers l’indépendance
relativement à la satisfaction des 14 besoins
fondamentaux
Ecole de la
promotion de la
santé
Mogra Allen Famille et participants actifs d’une famille ou d’un
groupe social, capable d’apprendre de ses
expériences. L’individu et la famille sont des
systèmes ouverts en interaction constante l’un avec
l’autre et avec l’environnement et la communauté.
Ecole des
interactions
Hildegard Peplau Etre biopsychosocial et spirituel qui est un
développement permanent
Ecole des effets
souhaités
Calista Roy Système d’adaptation ayant des mécanismes
régulateurs et cognitifs ; être biopsychosocial en
interaction constante avec un environnement
changeant et ayant 04 modes d’adaptation ; mode
physiologique, mode concept de soi, mode fonction
selon les rôles et mode interdépendance.
Ecole des patterns Martha Rogers Champ d’énergie unitaire caractérisé par des
patterns et des comportements et dont le tout peut
être compris à partir de la connaissance des parties.
Ecole du caring Jean Watson Forme vivante qui croit et qui comprend corps, âme
et esprit. Etre dans le monde qui perçoit, qui vit des
expériences et qui est en continuité dans le temps.
Pour mieux comprendre le concept de la personne, nous parlerons également de sa dignité.
2/La dignité de la personne
La «Toupictionnaire » (Dictionnaire des politiques) (2012) définit la dignité comme étant
le respect, la considération ou le regard que mérite quelqu’un ou quelque chose ; et la dignité de la
personne humaine étant le principe selon lequel une personne ne doit jamais être traitée comme un
objet ou comme un moyen mais, comme une entité intrinsèque.
Elle mérite un respect conditionnel, indépendamment de son âge, de son sexe, de son état
de santé physique ou mentale, de sa condition sociale, de sa religion ou de son origine ethnique.
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En droit international, cette notion a été introduite dans la déclaration des droits de
l’homme de 1948 qui reconnait que tous les être humains possèdent une dignité et qu’ils naissent
libres et égaux en droits et en dignité.
Cependant une limitation d’activité donne à certaines personnes un surplus de droits; il s’agit du
handicap.
II-) LE HANDICAP
Parler de son origine (historique du mot), ses définitions, les différents types de handicap,
sa classification et sa mesure nous permettra d’aider et de faciliter la compréhension de nos
différents lecteurs.
1)- historique du mot handicap
D’ après Les droits des personnes handicapées (pierre Verdier, 1981), le terme
« handicap » renvoie étymologiquement à la notion de hasard et de tirage au sort (hand in caps) qui
signifie « main dans le chapeau ». le mot a d’abord été utilisé pour les courses de chevaux ; il
s’agissait d’épreuves ouvertes à tous les chevaux dont les chances de vaincre naturellement
inégales, sont en principe égalisées par l’obligation faite aux meilleurs de porter des poids plus
grand (course au galop) ou de parcourir une distance plus longue (course au trot). Le handicap est
donc cette gêne supplémentaire, ce désavantage de certains dans la course qui doit être compensé
par une aide ou une éducation spéciale.
2) définitions du handicap
Plusieurs définitions ont été adoptées en fonction des pays et secteur.
Ainsi, en France, selon l’extrait d’un article des professionnels de l’insertion(2009), un
handicap au sens de la loi 2005-102 du 11 Février 2005 est toute limitation d’activité ou restriction
de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une
altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles,
mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.
Au Cameroun, la loi N° 2010/002 du 13 Avril 2010 portant protection et promotion des
personnes handicapées à l’article 2 définit le handicap comme étant une limitation de possibilités
de pleine participation d’une personne présentant une déficience à une activité dans un
environnement donné.
Dans le secteur de la santé, Le dictionnaire Larousse médicale (2007) voit le handicap
sous l’angle une déficience ou incapacité mentale, physique ou sensorielle, partielle ou totale,
temporaire ou définitive, causée par une altération des structures ou des fonctions psychologiques,
physiologiques ou anatomiques et constituant un désavantage social.
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3) Les différents types de handicaps
La loi française N° 2005-102 du 11 Février 2005 a reconnu 06 types de handicap à
savoir :
- Le handicap à moteur
- Le handicap sensoriel
- Le handicap mental
- Le handicap psychique
- Le handicap cognitif
- Le polyhandicap
a) Le handicap moteur
Il résulte de toute atteinte de la capacité de tout ou partie du corps à se mouvoir, réduisant
l’autonomie de la personne et nécessitant parfois le besoin de recourir à une aide antérieure pour
l’accomplissement des actes de la vie quotidienne.
b) Le handicap sensoriel
Le handicap sensoriel résulte d’une atteinte d’un ou plusieurs sens ; les plus connus,
ouvrant droit à une compensation sont les atteintes de la vue et de l’ouïe.
b-1) la déficience auditive
Elle désigne une altération plus ou moins sévère de la capacité auditive d’une ou des
deux oreilles. On parle de surdité lorsque la perte de capacité auditive (unilatérale ou bilatérale) est
complète.
b-2) la déficience visuelle
Elle désigne une altération plus ou moins prononcée des champs visuels ou de l’acuité
visuelle. Au niveau le plus sévère, on parle de cécité.
c) Le handicap mental
Il implique une déficience du niveau de développement intellectuel mesuré par rapport à
ce qui est considéré dans une société donnée, comme un développement intellectuel « normal » en
fonction de l’âge réel de la personne. Des critères importants entrent en ligne de compte, comme les
aptitudes à manier des concepts abstraits et faire face à des situations variées et compliquées.
d) Le handicap psychique
Il peut être définit comme la conséquence ou les séquelles d’une maladie mentale sur les
facultés d’intégration sociale d’une personne. Son développement intellectuel est normal, voir
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supérieur à la moyenne, mais c’est l’expression de ses capacités intellectuelles qui est altérée par
l’ensemble des troubles psychiques dont elle souffre.
Le handicap psychique résulte ainsi d’une maladie de la pensée ou de la personnalité dont
les symptômes, essentiellement comportementaux, causent une profonde souffrance au malade et
font un obstacle à son intégration sociale. La difficulté à concentrer son attention, l’angoisse, les
pensées obsessionnelles par exemple, peuvent l’empêcher d’accomplir une tâche, d’effectuer un
travail. Exemple : la schizophrénie, névroses,…
e) Le handicap cognitif
Les fonctions cognitives sont l’ensemble des fonctions de la cognition (lire, parler,
mémoriser, comprendre), la faculté de percevoir (voir, entendre) et la motricité. Ceci implique que
les déficiences cognitives sont très handicapantes pour la scolarisation, ainsi que pour l’insertion
socioprofessionnelle.
Exemples de handicaps cognitifs :
- Les troubles spécifiques du langage : dyslexie, dysphasie, dyspraxie,…
- Les troubles de l’attention
- Les troubles de la mémoire
-
f) Le polyhandicap
C’est un handicap grave dont l’expression est multiple : il se caractérise par une
déficience mentale sévère associée à des troubles moteurs, entrainant une restriction extrême de
l’autonomie et des possibilités de perception, d’expression et de relations.
4/ Classification du handicap
Elle est variable selon les organismes :
� Parti de la classification internationale de handicap (CIH, 1946) à la classification internationale
du fonctionnement (CIF, 2001), l’OMS classifie le handicap selon son processus d’apparition.
- La déficience
C’est un problème du corps, des écarts par rapport à la situation normale. Il y a ici les
lésions anatomiques et les limitations des fonctions organiques et physiques. Elle peut être objective
ou supposée du fait de l’altération de l’estime de soi, ses propres capacités (la peur de faire). On
peut noter qu’une déficience peut-être la conséquence d’une malade, mais elle n’est pas la maladie
elle-même. On constate une déficience va déboucher sur le constat d’une incapacité.
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- L’incapacité
On distingue les activités qui désignent une tâche, et les participations qui désignent le
fait de prendre part à une situation de la vie quotidienne. Les situations de vie consistent donc à
mettre en œuvre à la fois des savoir-faire et des savoirs-être. Une situation de handicap est
l’ensemble de difficultés rencontrées par un individu pour réagir face à une situation de vie, en
raison de ses déficiences.
L’incapacité entraine chez la personne un désavantage.
- Le désavantage
Il constitue un gène à l’insertion socioprofessionnelle.
Ainsi l’organigramme ci-après nous présente le processus d’apparition de la situation de handicap
selon l’OMS (2001)
Schéma 1 : processus d’apparition du handicap selon l’OMS.
� D’après la maison départementale des personnes handicapées (MDPH), le handicap est
classifié en fonction de sa date de survenue c’est ainsi qu’on distingue :
- Le handicap d’origine prénatale (chromosomique ou génétique), les embryopathies
infectieuses de survenue précoce (20 à 35%).
- Le handicap de l’enfant d’origine périnatale entre 22 semaines d’aménorrhée et 08 jours
post – nataux (30 à 65%).
- Le handicap d’origine post- natale (infectieuse, tumorale ou traumatique)
(5 à 10%).
� Selon le centre ressources théâtre handicap (CRTH) , le handicap se classe en fonction de
son origine ; on peut donc avoir :
- Le handicap dû aux accidents de travail
- Le handicap dû aux accidents de la vie quotidienne
- Le handicap dû aux accidents de la route
- Le handicap dû aux maladies invalidantes
Les causes
Les déficiences
Les incapacités Le handicap
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- Le handicap dû aux vieillissements.
� La loi Française N° 2005 – 102 du 11 Février 2005 regroupe le handicap par famille ; il
existe à cet effet :
- Le handicap moteur
- Le handicap sensoriel
- Le handicap psychique
- Le handicap mental
- Le handicap cognitif
- Le polyhandicap
5) La mesure du handicap
Plusieurs auteurs se sont essayés à la mesure du handicap, à l’instar de Claude Hamonet
(2006) qui, pour ce faire se base sur les trois (03) dimensions du handicap énoncé par l’OMS à
savoir :
• La déficience pris comme le corps
• La limitation d’activité qu’il considère comme les capacités
• La restriction de participation pris comme subjectivité
• Il ajoute en plus de ces dimensions les situations de la vie
Daniel Calin (2008) énonce le guide barème pour la mesure des déficiences et incapacités et
articule sa description en huit (08) parties :
• La déficience intellectuelle et la difficulté de comportement
• La déficience du psychisme
• La déficience de l’audition
• La déficience du langage et de la parole
• La déficience de la vision
• Les déficiences viscérales générales
• Les déficiences de l’appareil locomoteur
• Les déficiences esthétiques
Nous nous attarderons ici dans la mesure du handicap selon Daniel Calin, et en particulier
sur les déficiences de l’audition, du langage et de la parole, de la vision, et de l’appareil locomoteur.
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5-1) Les déficiences de l’audition
Comme le dit Daniel Calin (2008), on tient compte non seulement de la perte auditive,
tonale, qui correspond à la déficience de la perception acoustique, mais aussi des répercussions de
cette déficience sur le langage et sur la qualité de l’expression orale.
D’emblée, pour les surdités bilatérales dépistées avant l’âge de trois (03) ans le taux
d’incapacité est automatiquement fixé à 80%, compte tenu des troubles du langage.
Au delà de trois (03) ans, le calcul de la perte moyenne s’effectue en décibels.
L’existence d’acouphènes majore le taux d’incapacité lié à la perte auditive à 2 à 5%, de même que
l’existence des vertiges.
5-2) les déficiences du langage et de la parole
a) Les déficiences du langage et de la parole après l’acquisition de l’écriture et de la
lecture
Toujours selon Daniel Calin (2008), elles portent sur le caractère informatif du langage et de la
spontanéité du discours lors de la conversation et d’épreuves diverses (dénominations, désignation,
répétition, narration, construction des phrases, copie, dictée, lecture…).
L’évaluation se fait de la façon suivante :
- Déficience légère : (0 à 15%)) : symptômes peu gênants, examen normal ou subnormal
- Déficience moyenne (20 à 45%) : entrave de la communication, mais maintien de
l’autonomie dans la vie quotidienne
- Déficience importante (50 à 75%) : trouble de l’expression orale ou écrite avec conservation
relative de la compréhension
- Déficience sévère (80 à 95%) : trouble de l’expression sévère, la rendant incompréhensible
ou absente avec conversation.
b) Les déficiences du langage et de la parole acquises pendant ou avant l’acquisition de
l’écriture et de la lecture
Toujours selon le même auteur, le regard ici est porté sur le caractère informatif du langage par des
épreuves diverses explorant la phonologie, la compréhension, l’expression orale, la rétention, le
vocabulaire, la lecture, l’orthographe….
Pour l’évaluer, on a :
- Déficience légère (0 à 15%) : dysarthrie mineure, ou retard simple du langage
- Déficience moyenne (20 à 45%) : perturbation notable de l’apprentissage scolaire mais pas
de la socialisation
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- Déficience importante (50 à 75%) : trouble important de l’acquisition du langage oral et
écrit avec perturbation de la scolarisation et de la socialisation
- Déficience sévère (80 à 95%) : troubles définitifs de l’acquisition du langage rendant celui-
ci incompréhensible ou absent.
c) Déficiences vocales
Pour Daniel Calin (2008), on prend un compte dans tous les cas l’intelligibilité de la voix
produite, la possibilité de la conversation en petit groupe et de la possibilité d’une conversation
téléphonique.
Lorsque la communication peut entrainer une gêne dans la vie relationnelle, le taux
d’incapacité est fixé de 10 à 40% ; et s’il y a absence de la voix, le taux est de 50 à 75%.
5-3) la déficience de la vision
a) Les déficiences du champ visuel
Toujours d’après le même auteur, on distingue parmi ces déficiences :
- Hémianopsie (Affaiblissement ou perte complète de la vision concernant une moitié du
champ visuel d’un ou des 02 yeux). Son taux d’incapacité varie de 42% à 60%.
- Quadranopsie (Affaiblissement ou perte complète de la vision concernant le quart du champ
visuel d’un ou des deux (02) yeux). Il a un taux fixé entre 15 à 30%.
b) Déficiences de l’oculomotricité
- Vision binoculaire décompensée (1 à 5%)
- Séquelles de la paralysie oculomotrice (3 à 15%)
- Paralysie de fonction du regard (3 à 15%)
c) Aphasie
C’est l’absence du cristallin
- Aphasie unilatérale (8 à 15%)
- Compensation par un cristallin artificiel (5%)
-
5-4) Les déficiences de l’appareil locomoteur
Toujours d’après le même auteur, on différencie ici les déficiences de la tête, du tronc, et
des membres.
a) La déficience de la tête
Son évolution est basée sur : la possibilité de la tenue de la tête, les troubles sur
l’alimentation, le port de la tête, la retenue de la salive.
Les différents taux d’incapacité sont fixés selon le stade de la déficience :
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- Déficiences légères (1 à 20%) : discrètes, sans gène
- Déficiences modérées (20 à 40%) : troubles modérées, mais avec gène
- Déficience importante (50 à 75%) : gêne importante
b) Déficience du tronc
On mesure dans ces cas les douleurs, la raideur, déviation et malformation, et l’étendue
des lésions.
- Déficiences légère (1à 20%)
- Déficience modérée (20 à 40%)
- Déficience importante (50 à 75%)
- Déficience sévère (80 à 85%) : déplacement très difficile ou impossible.
c) Déficience mécaniques des jambes.
Sa mesure se base sur : les raideurs, ankyloses, rétractions, laxités.
Puisque nous avons essayé d’apporter des clarifications sur les concepts personne et
handicap, nous pouvons maintenant parler de la personne en situation de handicap proprement dite.
III/ LA PERSONNE EN SITUATION DE HANDICAP PROPREMENT DITE .
1) Définition
D’après l’office des personnes handicapées du Québec (OPHQ, 2005), la personne en situation
handicap (PSH) est toute personne ayant une déficience entrainant une incapacité significative et
persistante, et qui est sujette à rencontrer des obstacles dans l’accomplissement d’activités
courantes.
La PSH est selon la loi Camerounaise (2010) « toute personne dans l’incapacité d’assurer par
elle-même toute ou partie des nécessités d’une vie individuelle ou sociale normale du fait d’une
déficience physique ou morale, cognitive ou non ».
2) Evolution du concept jusqu’à la personne en situation de handicap
Les termes « handicap » et « personne handicapée » sont d’apparition relative récente. Ils ont
progressivement supplanté « Infirme », « invalide » , « Inadapté », « mutilé » ou encore « débile »,
aussi bien dans le discours quotidien que dans une grande partie du langage médical, juridique, et
social. Cette évolution dans laquelle les milieux associatifs et les milieux professionnels spécialisés
ont joué un rôle très important, à pour motif premier la volonté d’éviter les mots aux caractères
dévalorisants et péjoratifs. Elle indique ainsi la recherche de la nouvelle conception d’un
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phénomène ancien qui s’est concrétisée par l’introduction depuis plusieurs Années de l’expression
« personne en situation de handicap’’.
Cette formulation situe parfaitement le problème. Elle met en évidence le fait des contraintes
incompatibles avec les capacités restreintes d’une partie croissante de la population qui créent le
handicap. Elle convient à toutes les formes de limitations formelles : physiques, sensorielles,
mentales et psychiques.
3) Le regard social porté sur la personne en situation handicap.
Cette personne est confrontée tous les jours à sa différence, à sa réalité. Le handicap
entraine un désavantage social au sens où il révèle une différence qui, malgré l’évolution des
mentalités, peut engendrer exclusion.
Certains handicaps s’apparentent à une double peine avec d’une part, la blessure, la
souffrance physique et morale, et d’autres part, le regard porté par la société, entraine surprotection,
indifférence et mépris. Le regard amplifie cette souffrance et peut provoquer les sentiments de
culpabilités, des situations de replis sur soi, d’isolement, mais aussi l’absence de prise de
responsabilité ou de risques.
4) Les problèmes et besoins des PSH
Une étude faite par le groupe d’action pour la promotion des personnes handicapées (GAPPH)
(2009) au Cameroun a montré que les problèmes et besoins de PSH sont nombreux et concernent
plusieurs secteurs, parmi lesquels le secteur de la santé, qui nous intéresse le plus dans le travail.
Les obstacles rencontrés par la PSH dans le domaine de santé sont nombreux et importants au
Cameroun ; en milieu hospitalier tout particulièrement, nous parlerons des deux ordres suivants :
- Les obstacles relatifs aux soins
- Les obstacles relatifs aux financements de ces soins.
a) Obstacles relatifs aux soins.
Les responsabilités médicales en matière de détection, de prévention, d’orientation et de soins
spécialisés sont complètement ignorées.
On note l’absence ou l’insuffisance criarde de matériels spécialisés due à l’absence des unités de
production locale, l’inaccessibilité de certaines structures sanitaires dans les zones rurales du fait de
leur éloignement.
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L’absence d’un service social au sein de l’hôpital.
b) Les obstacles relatifs aux financements des soins.
Dans nos centres de santé, les PSH sont traitées de manière ordinaire malgré l’existence d’une
carte nationale d’invalidité qui devrait permettre une réduction de leur frais de santé.
Le coût des examens et des médicaments est élevé, tout comme celui de l’appareillage.
Il ya aussi l’absence de mécanisme de prise en charge pour les personnes à revenue quasiment
nuls, notamment les PSH.
Au regard de tous les problèmes que posent les PSH dus à leur incapacité et désavantage, plus
plusieurs pays de monde ont institué des droits relatifs aux PSH.
B-) LES DROITS DES PSH.
Nous parlerons d’abord du droit avant de dire ce qu’il en est des droits de le PSH
proprement dit.
I-) LE DROIT
1-) Définition
Le Dictionnaire des politiques définit le droit dans plusieurs sens :
Sens 1 : C’est la faculté de réaliser une action, de jouir de quelque chose, d’y prétendre, de l’exiger.
Exemple : Droit de vote
Sens 2 : C’est un texte dont l’acquittement permet d’utiliser ou de réaliser quelques choses, ou de
donner un droit d’entrée, un avantage, une prérogative.
Exemple : Le droit d’auteur
Sens 3 : L’ensemble des règles et des normes générales qui régissent les rapports entre les
individus et définissent leurs droits et prérogatives, ainsi que ce qui est obligatoire, autorisé ou
interdit.
2-) Les branches du droit
Toutefois, le droit peut faire l’objet d’une distinction binaire très classique et ancienne :
� Le droit public qui régit l’existence et l’action de la puissance publique.
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� Le droit privé qui est la partie du droit qui régit les rapports entre les particuliers, qu’il
s’agisse de personnes physiques ou de personnes morales du droit privé. Ses principales
divisions sont :
- Le droit international privé
- Le droit des affaires
- Le droit social ou droit de travail
- Le droit économique
- Le droit civil qui prend en compte le droit des personnes et par conséquent celui des
personnes en situation de handicap (PSH)
II ) LES DROITS DES PSH PROPREMENT DITS
Ils sont de plusieurs ordres (éducation, insertion sociale et professionnel, sports et loisirs,
habitat et autres), mais nous seront plus penchés sur celui de la santé et plus particulièrement sur la
prise en charge des personnes en situation de handicap. Cependant pour être plus compréhensible,
nous parleront d’abord du concept de prise en charge.
1) Le concept de prise en charge
D’après le dictionnaire de réadaptation (1997), la prise en charge est définie comme étant
une intervention visant à s’occuper d’une partie importante ou de toute la problématique d’une
personne ayant des incapacités.
Ainsi, en milieu hospitalier, prendre en charge une personne consiste à sa prise en soin et au
financement de cette prise en soin.
1-1) La prise en soin
1-1-1) Le but de la prise en soin
Le caring que l’on pourrait traduire par ce prendre en soin est un concept des soins
infirmiers proposé par J. Watson (2003). Le mode décrit une approche élargie tenant compte de
l’aspect spirituel de l’être humain. Selon elle, il représente l’activité d’aider une autre personne à
croitre et à s’actualiser, un processus, une manière d’entrer en relation avec l’autre qui favorise son
développement. Le caring permet aussi, d’après Leninger et J. Watson (2002), de faciliter et de
soutenir la personne en respectant ses valeurs, ses croyances, son mode de vie et sa culture.
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1-1-2) Quelques théoriciens du caring
- Selon J. Watson(2003), une relation du caring est caractérisée par des valeurs interpersonnelles,
des attitudes, des comportements qui sont mieux connus comme facteurs caratifs.
- D’après Kerouac(2003) le caring est de plus une expérience partagée au cours de laquelle le
sentiment d’être de la personne augmente.
- Pour Benner(2000), le caring est formé de l’ensemble des intuitions et des actions qui
permettent par exemple à l’infirmier(e) de déceler de façon subtile les signes d’amélioration ou
de détérioration chez la personne malade.
1-2) La prise en charge financière
Définition de la Prise en charge
Selon Encarta (2009), prendre en charge quelqu’un c’est l’action de fournir à un assuré
social un remboursement (il peut s’agir de la prise en charge du forfait hospitalier par l’assurance
maladie) ; c’est aussi l’apport nécessaire de l’aide à quelqu’un sur un certain plan.
Au vu des problèmes et besoins des personnes en situation, une convention internationale a
été signée.
2/La convention internationale relative aux droits des PSH
Il s’agit d’un texte international établit et signé par plusieurs pays pour assurer la dignité,
l’égalité des chances devant la loi, les droits humains et la liberté fondamentale des PSH de tout
genre. Son objectif est la pleine jouissance des droits fondamentaux par les PSH et leur participation
active à la vie politique, économique, sociale et culturelle. Elle a été adoptée par l’assemblée des
nations unies le 13 décembre 2006 et est entrée en vigueur le 3 mai 2008. Le 26 mars 2012, 153
pays l’ont signée et 111 pays pari lesquels le Cameroun et la France l’ont signée.
3-) Droits des PSH en France
3-1) droits relatifs à la prise en soin des PHS en milieu hospitalier
Yves Matillon (2002), pour une amélioration continue de la qualité de l’accueil et des soins
pour les PSH dans les hôpitaux de France, a ressortit les droits de ces personnes.
a) le droit à l’information du patient.
- Le patient reçoit une information claire et adaptée sur ses soins et son état de santé (exemple : le
mode de compréhension doit être compréhensible pour le patient).
- Le consentement du patient et /ou de son entourage est requis avant toute intervention.
- Le respect de la confidentialité des informations personnelles, médicales, sociales et de la vie
privée est garanti au patient.
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b-) La tenue du dossier du patient
- La politique du dossier du patient associe les instances et les professionnels concernés à savoir
les infirmiers, les médecins, radiologues, les kinésithérapeutes et autre y compris les assistants
sociaux.
- Les informations contenues dans ce dossier sont soumis au respect des règles de confidentialité.
- La tenue du dossier du patient permet une gestion fiable des informations
- Les informations permettent d’assurer la prise en soin entre professionnels et entre secteurs
d’activité.
c-) Organisation de la prise en soin des patients
- La prise en soin du patient est établie en fonction d’une évaluation initiale et régulière de son
état de santé.
- Les besoins spécifiés du patient sont identifiés et pris en charge.
- La continuité des soins est assurée
- Les secteurs d’activités cliniques et médicaux techniques utilisent des protocoles diagnostiques
et thérapeutiques.
d-) Gestion des fonctions logistiques
- L’établissement dispose d’approvisionnements et d’équipements adaptés aux besoins de son
activité.
- La fonction transport des patients est organisée et cordonnée.
- L’établissement dispose d’une organisation et de personnels chargés d’assurer la sécurité des
personnes et des biens.
3-2) Droits relatifs à la prise en charge financière des PSH en milieu hospitalier.
A ce niveau, plusieurs acteurs interviennent :
a-) l’état français
Il a une politique interministérielle : bien qu’il existe déjà un ministère directement en
charge des PSH, chaque ministère est responsable de la prise en compte de la question du handicap
dans la politique qu’il conduit. L’état est directement responsable du financement des structures de
travail protégé et du financement des auxiliaires de vie scolaire.
b-) La sécurité sociale
L’assurance maladie finance les pensions versées aux salariés devenues handicapées, la
prise en charge des aides techniques à caractère médical ainsi que le fonctionnement des
établissements et services spécialisés pour enfants et adultes handicapés dès lors qu’ils sont
médicalisés.
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c-) Les autorités politiques et administratives départementales
Ils financent la prestation de compensation, destinés à prendre en charge les surcoûts liés au
handicap dans la vie quotidienne de la personne, notamment ceux liés à la santé
4-) Droits des PSH au Cameroun
Les droits dans le secteur sanitaire relatif au PSH émanent du décret d’application
N°90/1516 du 26 Novembre 1990 de la loi N° 03/13 du 21 juillet 1983 relative à la protection et
promotion des PSH et de la loi N°2010/002 du 13 Avril 2010. En milieu hospitalier, rappelons que
nous parlerons :
- Des droits relatifs à la prise en soin
- Des droits relatifs à leur prise en charge financière
4-1) Droits relatifs à la prise en soin
Ils concernent :
- L’accompagnement psychosocial, qui vise le renforcement psychologique, le
développement de l’estime de soi, le raffermissement des relations avec le milieu de vie, en vue de
réconcilier la personne en situation de handicap avec elle- même et avec son environnement. Le
travailleur social est responsable de la coordination de toutes les actions concourant à
l’accompagnement psychosocial de la PSH.
- L’éducation spéciale de la PSH consiste à initier ceux physiques, sensoriels, mentaux et les
polyhandicapées aux méthodes de communication appropriées, dans l’optique de leur permettre
d’accéder à une scolarisation normale et plus tard à une formation professionnelle.
- La rééducation médicale et la réadaptation fonctionnelle, qui concernent notamment la
chirurgie orthopédique, l’ergothérapie, la physiothérapie et l’appareillage.
• La chirurgie orthopédique
Elle traite les maladies, les traumatismes (fractures, rupture, hématome) et les déformations
de l appareil locomoteur : os, articulations, ligaments, tendons et muscles. Elle s’étend également
dans le domaine de prothèses articulaires, greffes osseuses ou de la chirurgie endoscopique.
• L’ergothérapie
Selon Ergothérapie (2003), elle intervient tout au long du processus de rééducation, de réadaptation
et de réinsertion des PSH. Ces personnes s’initient à de nouvelles tâches, adaptées à leur situation
(broderie, tissage, couture…) dans le but de récupérer, maintenir, ou acquérir la meilleure
autonomie individuelle, sociale, et professionnelle.
• La physiothérapie
C’est, d’après le Dictionnaire médicale (Jacques Q., 2007), un traitement par l’utilisation des agents
physiques comme la chaleur (électrothérapie), l’eau (hydrothérapie), l’air (balnéothérapie).
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• L’appareillage
Parmi les moyens importants dont disposent la kinésithérapie, l’appareillage constitue un élément
important.
On peut y avoir :
- Les appareils provisoires : les appareils de posture ou correction, de repos, de restriction
- Les appareils définitifs : les prothèses
Elle permet de corriger, compenser, ou suppléer un déficit permanent ou temporaire de
l’appareil locomoteur de manière plus ou moins complète.
4-2/ Les droits des PSH relatifs à leur prise en charge financière
Selon le décret N° 90/1516 du 26 Novembre 1990 (article 25), l’assistance médicale s’étend
à la prise en charge financière partielle ou totale des consultations, des examens, et des soins
médicaux, de l’hospitalisation, de la rééducation fonctionnelle et des évacuations sanitaires.
La récente loi N° 2010/002 du 13 Avril 2010 ajoute à cela la prise en charge financière
partielle ou totale de certains médicaments, tant dans les structures publiques que privées, dans les
institutions spécialisées, et par l’Etat lui- même.
Ces aides concernent les PSH reconnues indigentes et titulaires d’une carte nationale
d’invalidité.
Cependant, il faudra clairement faire part des managers de ces aides.
4-3/ Les acteurs de la prise en charge financière des PSH
a/ La place du domaine social et des associations
D’après Olivia DEMAIN (2006), depuis la crise économique, le secteur social n’est plus une
priorité pour l’Etat Camerounais puisqu’il n’apparaît pas comme un secteur productif. Or cette crise
a plongé le pays dans un contexte de pauvreté et les populations se sont appauvries de façon
considérable, l’aide sociale aurait donc toute sa place. En effet, la crise économique des années
1990 impose l’aide de différentes institutions internationales financières telles que la Banque
mondiale et le Fond Monétaire International. Or, pour bénéficier de leurs prêts, ces institutions
imposent un plan d’ajustement structurel. L’objectif de celui-ci, officiellement conçus pour rendre
leur économie plus efficace et capable de soutenir la croissance, étant non seulement de réduire les
trains de vie des Etats Africains, mais aussi et surtout de favoriser la privatisation des sociétés
d’Etat. Ce plan aura donc des répercussions du côté social. Ainsi, les secteurs liés à la santé, à
l’éducation, à la rééducation etc., vont connaître une nette diminution des subventions qui leur sont
allouées, en particuliers pour les PSH. Aujourd’hui le Cameroun doit donc trouver des solutions
pour aider sa population. C’est donc quelques rares ONG et la société civile qui prennent le relais
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dans le domaine des actions sociales. Cependant, l’Etat camerounais a mis sur pied une politique de
gestion de ces personnes.
b/ Politique de gestion des PSH au Cameroun
La loi N° 03/13 du 21 Juillet 1983 (article 3) parle de l’obligation à la solidarité nationale. A
cet effet, l’Etat, les familles, les personnes physiques ou morales telles que les communes, les
services sociaux, sont impliquées dans cette obligation, et leurs interventions, au sens de l’article 8
de la même loi constituent une assistance publique.
Afin de donner des possibilités à ces personnes, plusieurs centres ont été mis en place au
Cameroun.
Quelques centres de prise en soin des PSH au Cameroun
Connaitre ces centres apparait comme une obligation pour tous, particulièrement pour le
personnel soignant ; ceci ayant pour but de pouvoir référer certains cas nécessitant des soins plus
spécifiques dans les centres spécialisés. Ainsi, on dénombre :
- Centre d’éducation spéciale pour les aveugles (CESA)
- Centre de réhabilitation d’écoute des sourds muets CERSOM) à Bafoussam
- Centre de réhabilitation des handicapées (CNRH) à Yaoundé
- Centre de rééducation et d’appareillage des handicapées du Cameroun (CRHMA)
- Centre de réhabilitation des déficients visuels (CRDV)
- Centre de rééducation des enfants sourds (CRES)
- Fondation pour l’éducation des déficients mentaux FEDEME)
- Rehabilitation institute for the blinds (RIB)
- Le Bulu Blind Center à Buéa
- Centre de rééducation et d’appareillage de Fraoutown à Nkongsamba
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IV/ MODELE D’ANALYSE ISSU DU CADRE THEORIQUE
Tableau N°3 : Modèle d’analyse issu du cadre théorique
CONCEPT DIMENSIONS COMPOSANTES INDICATEURS
Droits des PSH dans
leur prise en charge
en milieu hospitalier
Droits des PSH dans
leur prise en soin en
milieu hospitalier
Accompagnement
psychosocial
- P résence d’un
accueil chaleureux
- Nombre de PSH
ayant eu un
entretien pour le
soutien psycho
social
- Acceptation de la
situation de
handicap
- Présence de
l’estime de soi
Rééducation et
réadaptation
- Présence d’un
personnel qualifié
- Présence
d’équipement
adapté aux soins
- Octroi de
l’appareillage aux
PSH
- Apprentissages
des faits et gestes
difficiles
- Présence de la
référence vers
d’autres centres
spécialisés
Education spéciale - Présence d’un
personnel qualifié
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- Apprentissage
d’une méthode de
communication
appropriée
- Nombre de cas
référés à cet effet
Droits des PSH dans
leur prise en charge
financière en milieu
hospitalier
Réduction des coûts
des prestations
sanitaires
- Présence de la
réduction des coûts
des consultations
- Présence de la
réduction des coûts
des examens
- Présence de la
réduction des coûts
des médicaments
Informations du
personnel sur le
traitement spécial des
PSH
- Présence des
notes au tableau de
bords
- Présence des
grilles de grille pour
les PSH
Les rôles des
managers de cette
prise en charge
Application de la
politique de ces
managers
Après avoir conçu un modèle d’analyse issu de notre cadre théorique, nous aborderons la
troisième partie de notre étude qui est l’itinéraire pratique de cette étude. Nous Présenterons le lieu
de l’étude, son organisation structurelle et fonctionnelle, ses ressources, la méthode ou la type de
recherche, la méthode et technique d’échantillonnage, les instruments et techniques de collectes des
données, le respect de l’éthique de recherche, la communication des résultats et enfin les limites de
l’étude et les défis.
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METHODOLOGIE
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A-PRESENTATION DU DISTRICT DE SANTE DE NKONGSAMBA
1-Etendue du district de santé de Nkongsamba (DSN)
Le DSN, faits parti des 06 districts que compte le Moungo. Il comporte les
arrondissements de Nkongsamba, Nlonako, et empiète sur quelques villages de Manjo
(Ekangté Mpaka, Mbemdjo, Bajoungué, Bigmop, et Njoumbeng I).
2/ Superficie et pédologie
Le DSN a une superficie d’environ 360 km², dont 28 sont habités, 112 servent aux
cultures de rente et vivrières ; les montagnes, les marécages et les sols pierreux se repartissent
sur 160 km² et 60 km² de sols fertiles restent libres.
On y rencontre des sols basaltiques riches en humus et très fertiles, et les sols
ferralitiques impropres à la culture.
3/ Climat
Le climat est de type équatorial, avec une grande et une petite saison sèche, puis, une
petite et une grande saison pluvieuse.
4/ Végétation et hydrographie
La végétation est type forestier dans la partie sud de ce district, et est immédiatement
suivie d’une zone de transition entre la forêt et la savane.
Le réseau hydrographique appartient au bassin atlantique et compte plusieurs petites
rivières.
5/ Répartition géographique du district de santé de Nkongsamba
Le district de santé est l’unité géographique opérationnelle pour l’offre des services de
santé de base aux populations. C’est le niveau opérationnel de la pyramide sanitaire d’un
pays. Un district est composé des plusieurs aires de santé. L’aire de santé est une subdivision
territoriale du district de santé autour d’une formation sanitaire pilote (CMA, CSI).
Le district de santé de Nkongsamba (DSN) est l’un des premiers districts que compte
la région du Littoral. Il est composé de 10 aires de santé que nous représenterons avec leur
population dans le tableau ci-dessous :
Tableau N°4 : représentation des aires de santé de Nkongsamba et leur population
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AIRES DE SANTE NOMBRES D’HABITANTS
Bakwat 5154
Baressoumtou 21596
Bonangoh 22319
Eboné 5574
Eboum-mbeng 8729
Ekangté 17622
Ekel-mbeng 24133
Ekol-mbeng 19814
Nkoundou 6395
Nlongkoh 18069
Total 143645
Comme le montre le tableau ci-dessus, le DSN comporte plusieurs aires de santé, mais
nous nous limiterons à l’aire d’Ekol-mbeng particulièrement à l’HRN, et à l’aire d’Eboum-
nbeng particulièrement au centre de santé de Fraoutown.
I/ PRESENTATION ET JUSTIFICATION DE L ’HRN COMME LIEU D ’ETUDE
1/ Justification du lieu d’étude
Nous avons effectué nos stages hospitaliers dans cette structure et nous avons fait certains
constats qui nous ont poussés à mener cette étude. De plus, la présence d’un service de
kinésithérapie est un atout. D’autres part, l’HRN est doté d’un plateau technique élevé
comparativement aux autres formations sanitaires du district, il est le niveau de référence par
excellence.
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2-/ Présentation de l’HRN
a-Historique
L’HRN est un hôpital de 3ème catégorie et de 2ème référence. C’est l’une des
institutions les plus vieilles du Moungo. Il vit le jour vers 1935 au quartier IV sous la
dénomination d’hôpital central de Nkongsamba. Il est à noter que ce site est maintenu jusqu’à
nos jours. En 1982, il est érigé en hôpital départemental, et en 1995 hôpital de district. Il sera
inauguré officiellement le 30 Mars 2006 par monsieur Urbain OLANGUENA AWONA,
ministre de santé publique, et de monsieur VOLKER SETZ, ambassadeur de la république
fédérale d’Allemagne : ceci étant le fruit de la coopération germano-camerounaise.
En 2007, il est transformé en hôpital provincial, puis en hôpital régional en 2008, dont
il conserve la dénomination jusqu’à nos jours.
b-Situation géographique
L’HRN est limité :
- Au nord par la sous-préfecture de Nkongsamba 2ème
- Au sud par le camp militaire
- A l’est par le sanctuaire du Sacré- Cœur
- A l’ouest par le service de santé de district
c-Organisation structurelle et fonctionnelle
L’HRN est sous l’autorité du ministre de la santé publique. Le conseil de direction est
composé du directeur nommé par arrêté du 1er Ministre, assisté dans son travail par :
- Un conseiller médical : qui est un médecin nommé par le ministre de la santé publique. Il
s’occupe de l’organisation au sein de l’hôpital, du travail des autres médecins et de la
discipline dans ce corps.
- Un surveillant général qui est un infirmier nommé par arrêté du ministre de la santé
publique. Il s’occupe du travail des personnels médico-sanitaire et paramédical.
- D’autres collaborateurs tels que : le chef de poste comptable, l’économe, le régisseur de
recettes.
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d-Ressources
� Ressources Infrastructurelles.
Plusieurs services sont présents au sein de l’HRN. C’est ainsi que nous pouvons citer :
- Une guérite
- Un service d’accueil et triage
- Un servie qui comprend les bureaux administratifs (économat, comptable matière,
surveillance générale, régisseur de recettes, bibliothèque)
- Un service médico-technique (laboratoire, imagerie médicale)
- Un service de médecine générale et spécialité
- Un service de chirurgie générale et spécialité
- Un service de pédiatrie et de néonatologie
- Un service de santé de reproduction
- Un service de spécialités qui comprend : ORL, odontostomatologie, ophtalmologie,
kinésithérapie et santé mentale
- Une unité de prise en charge des chroniques (UPEC)
- Une cantine
- Une buanderie
- Une morgue
- Une école des infirmiers diplômés d’Etat qui ne dépend pas du fonctionnement le
l’HRN.
� Ressources humaines
L’HRN est doté d’un personnel reparti comme suit (3w.misante.cm)
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Tableau N°5 : qualification et nombre de personnel à l’HRN
N° TYPE DE PERSONNEL NOMBRE
01 Médecins généralistes 05
02 Médecins gynécologue 02
03 Médecins dermatologue 0
04 Autres spécialistes 04
05 Infirmiers supérieur 01
06 IDE Principaux 16
07 INFIRMIERS Diplômes d’état 05
08 Ingénieurs de génie civil 0
09 Ingénieurs de génie sanitaire 0
10 Ingénieurs biomédicaux 02
11 Informaticiens 0
12 Personnels D’appui 08
13 Agents Relais communautaires 03
14 Médecins biologiste 0
15 Techniciens Medico-sanitaire 09
16 Technicien génie civil 0
17 Technicien de génie sanitaire 01
18 Infirmiers accoucheurs 07
19 Sages femmes 0
20 Infirmiers Brevetés 04
21 Aides soignants 14
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22 Infirmiers anesthésiste 02
23 Agents Technique médico-Sanitaires 04
24 Personnels administratifs et agents de l’état 04
TOTAL DE PERSONNELS 91
Notons qu’il existe en place une kinésithérapeute qui ne ressort pas dans ce tableau.
e- Fonctionnement de l’HRN
Il est ouvert de dimanche à dimanche 24H/24 à toute catégorie de personnes sans
distinction de genre, de religion et de classe sociale.
C’est un travail est effectué par une équipe de deux personnes par service. Ces
personnels assurent ce qu’on appelle « système de roulement » dont des personnels para
médical. Ce système de roulement consiste à travailler en permanence pendant deux jours 8h-
17h prendre les gardes de 17h à 18h, deux jours de repos. Par semaine le personnel a une
durée d’heure de travail égale à 61 heures.
II-L E CENTRE DE SANTE DE FRAOUTOWN (CSF)
1-Historique
Le CSF est né de la sœur Bernadette TRICOT (religieuse française de la congrégation
des sœurs dominicaines, et infirmière de formation). Ayant constaté la multitude de personnes
en situation de handicap dans la ville, elle s’attelait à les amener à Dschang pour leur prise en
charge. Voyant le besoin s’accroître par l’augmentation progressive de ces personnes, elle
demanda à la France un don pour la création d’un centre, comprenant les services
d’appareillage, de rééducation et de réinsertion. Il est à noter que celui de la réinsertion
sociale n’y existe plus de nos jours.
Le centre a été inauguré en 1997, et son but était de rendre au maximum l’autonomie
de la PSH et de lui faciliter la réinsertion sociale.
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2- Ressources
a-Ressources infrastructurelles
Le CSF est sectionné en deux : le CSI et le centre de rééducation et d’appareillage pour PSH.
Le CSI comporte en son sein :
- Un service l’accueil
- Un service de médecine
- Un service de chirurgie
- Un service de santé de reproduction
- Un laboratoire
- Une pharmacie
- Un service de médecine
Le centre de rééducation et d’appareillage pour PSH comporte :
- Un service de kinésithérapie
- Un service d’orthopédie
b-Ressources humaines
Nous attarderons plus sur le personnel propre au centre de rééducation et
d’appareillage de Fraoutown. Il comporte 06 personnels à savoir :
- un kinésithérapeute qui est en même temps à la tête de la structure
- un assistant kinésithérapeute
- un technicien orthopédiste
- un cordonnier
- un gardien
- un agent d’entretien
c-Ressources matérielles
Nous citerons ici le matériel propre à la prise en soin des PSH. On retrouve ici :
- 02 lits de massage
- 04 tables de traitement
- 01 cage à poulie
- 01 verticaliseur adulte
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- 01 verticaliseur enfant
- 01déambulateur adulte
- 01 déambulateur enfant
- 02 chaises pour enfants
- 10 tabourets
- 01 table pour enfant
- 01 physioball
- 01 vélo stationnaire
- 01 lampe infrarouge
- 01 vibromasseur
- 01 électrostimulateur
- 01 barre parallèle
- 01 espalier
- Des jouets pour enfants
- Il y a également un atelier d’orthopédie pour la fabrication et le montage des orthèses,
prothèses, attelles, semelles orthopédiques…
d-Ressources financières
A la création, une coopération française, sous la demande de Bernadette TRICOT fit
un don pour la construction et l’équipement du centre, et de temps en temps faisait des offres
pour son bon fonctionnement. Mais de nos jours, le centre vit de ses propres production : par
exemple, une séance de rééducation pour enfants coûte 500 à 1000 frs, et 1000 à 2500 frs
pour personnes adultes.
3-Fonctionnement du centre
Le centre de rééducation et d’appareillage est ouvert de lundi à vendredi, de
07H30min à 14H, et de 07H30min à 12H le samedi. Le personnel travaille permanemment en
une seule équipe, chacun ayant un poste fixe de travail.
B-Méthode et type de recherche
La méthode selon Nkoum (2005), sert à mettre en forme l’enchainement des faits, des
concepts, des hypothèses. La recherche confère la rigueur au processus. Notre recherche est
de type mixte et nous nous apuyrons sur un raisonnement explicatif. Nous envisageons
trouver une relation de cause à effet entre la mise en place et l’application d’une politique de
gestion de la prise en charge des PSH et leur prise en soin en milieu hospitalier.
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C-Méthode d’échantillonnage
C-1-Population cible
La population selon Nkoum (2005), est l’ensemble de tous les individus possédant des
précisions ayant une relation avec les objectifs de l’enquête. Pour cette étude, notre
population cible est constituée d’une part des PSH, et d’autres part des managers de la prise
en charge des PSH.
C-1-1/ Distribution de la population des PSH en graphique
Figure 1 : Répartition de la population des PSH par localité
C-3/ Critères d’exclusion
-Toute personne valide
-toute PSH ne possédant pas une carte nationale d’invalidité
D/ Les techniques d’échantillonnage
Parmi les deux techniques d’échantillonnage utilisées en recherche, nous avons choisi
dans le cadre de notre étude celle non probabiliste. Il s’agit d’une technique qui n’utilise pas
de formule mathématique pour la détermination de la taille d’échantillon (KOUM 2005). Le
même auteur révèle que le choix des unités composant l’échantillon n’est pas basé sur le fait
du hasard.
Dans le cas d’espèce, nous avons porté notre choix sur l’échantillon
« Boule de neige », car notre travail est basé sur les PSH, qui sont une cible le plus souvent
stigmatisée. Ainsi, puisque selon NKOUM (2005), la taille de l’échantillon doit être
représentée d’aux moins 10% da la population mère, nous avons mené notre étude avec :
- 80 PSH.
effectifs des PSH
Nkongsamba
Nlonako
Manjo
Total
770 675
80 15
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- 08 managers de la prise en charge des PSH
E/ Les instruments de collectes de données utilisées
Comme instruments de collecte de données, nous avons utilisé :
- Un questionnaire adressé aux PSH
- Un guide d’entretien à l’intention des managers
- Une grille d’observation
F/ Validation de l’instrument de collecte
C’est une opération qui consiste à administrer les instruments à un nombre réduit
d’individus de l’échantillon dans le but de l’adapter au niveau de compréhension acceptable
de la totalité des individus constitutifs de cet échantillon. Cet instrument à été conçu par nous
et validé par notre encadreur.
G/ Technique de collectes de données
En tenant compte de la disponibilité de chaque membre de la population cible, nous
nous sommes présentés en leur expliquant l’objet de notre recherche.
Une fois qu’ils aient accepté de se soumettre à notre étude, nous leur avons remis le
questionnaire (pour les PSH) et/ou le guide d’entretien (pour les managers). Pour ceux/celles
qui éprouvaient des difficultés de visions ou de lisibilité des questions, nous les avons
élucidés.
H/ Déroulement de l’enquête
H-1/ Durée de l’enquête
Nous avons mené notre enquête pendant la période allant du 29 Mars au 12 Avril
2012, soit une durée e 14 jours.
H-2/ Instrument utilisé pour la résolution des données
Nous utiliserons ici la technique de dépouillement manuel.
Comme type d’analyse, nous utiliserons les tris à plat qui consiste à connaitre la
distribution en nombre et en proportion des individus entre les différentes modalités d’une
question ou d’une réponse unique ou multiple, et les croisés qui pourront être assimilés à des
tableaux, des graphiques ou des figures.
La contingence nous permettra de tester l’existence d’une relation statistique
importante entre deux variables et cette dernière sera mise en évidence par test du Khi-carré.
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La vérification des hypothèses par le test khi-carré se déroulera en 07 étapes et de la
manière suivante :
- 1ère étape : la formulation des hypothèses statistiques ; nous avons l’hypothèse
alternative (Ha) et l’hypothèse nulle (Ho)
- 2ème étape :le choix de la marge d’erreur probable
- α=0,05 ; ce qui veut dire que nous avons 5% de chance de nous tromper en rejetant
l’hypothèse nulle.
- 3ème étape : Calcul du nombre du degré de liberté et de la présentation de la valeur
critique ou valeur lue sur la table du khi-carré.
ddl= (Nc-1) (Nl-1) avec ddl=degré de liberté
Nl=nombre de ligne
Nc=nombre de colonnes
- 4ème étape : calcul de la valeur du khi-carré noté X2cal
X2cal= Σ (Fo – Ft)² / Ft avec la somme, Fo = Fréquence observée,
Ft = Fréquence théorique.
- 5ème étape : Règle de décision
• si X2cal sup X2lu, alors Ha est accepté et Ho est rejetée
• Si X2lu sup X2cal alors Ha est rejeté et Ho acceptée
- 6ème étape : Prise de décision
Ici, nous pouvons confirmer l’HS en rejetant l’Ho ou infirmer HS en acceptant Ho.
- 7ème étape : Nous énonçons clairement l’hypothèse retenue
De plus, le transcrit sera utilisé pour la présentation et l’interprétation des données
issus du guide d’entretien. Il s’agit en principe d’un outil qui permet de reporter ce qu’ont dit
les enquêtés sans toute fois modifié le fond et la forme.
Concernant les résultats issus de la grille d’observation, la méthode le l’échelle ordinal
sera mise en exergue. D’après NKOUM (2005), cette méthode permet au chercheur de
quantifier les données qualitatives en affectant des cotations arbitraires aux activités à
évaluer au cours de la recherche. A cet effet, nous choisissons de coter les activités dans un
ordre croissant selon l’idéal attendu :
- Activité non observée : 0
- Activité partiellement observée : 1
- Activité observée : 2
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I-/ Communication des résultats
Cette communication est écrite et orale. En effet, la communication écrite consiste à
remettre, avant la soutenance, trois exemplaires de notre travail aux membres du jury. Après
la soutenance, deux exemplaires corrigés seront remis à bibliothèque de l’école, un autre
exemplaire sera conservé par l’auteur.
La communication orale consistera à soutenir publiquement ce travail scientifique
devant un jury pour appréciation.
J/ Respect de l’éthique de la recherche
Dans toute recherche les règles éthiques et déontologie sont respectées avant toute
collecte des données. Nous avons pris des dispositions afin de respecter cet esprit de
recherche. En effet, nous avons eu l’autorisation de notre directeur qui par la suite, a adressé
une correspondance au directeur de l’hôpital régional de Nkongsamba, aux Délégués des
affaires sociales du Moungo, et au chef de service du district de santé de Nkongsamba,
demandant d’autorisation de mener l’enquête sur le thème de notre recherche ; demande qui a
été favorablement accordée. Nous avons aussi eu le consentement libre de nos enquêtés qui
ont bien voulu Participer à cette étude
K/ Les limites de l’ètude et les défis surmontés
Durant cette étude, nous avons rencontrés plusieurs obstacles qui ont failli être un frein à
l’élaboration de ce travail. Nous citerons entre autre la rareté de la documentation sur la prise
en charge des PSH dans le domaine de la santé au Cameroun, le temps alloué insuffisants
pour collecter les données, les difficultés financières, la méfiance de certains managers à notre
égards qui assimilaient notre étude à un contrôle ayant pour finalités des sanctions négatives.
Après avoir présenté la méthodologie de cette étude nous présenterons les données collectées
auprès des échantillons de ces différentes populations.
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PRESENTATION DES RESULTATS
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I/PRESENTATION DES DONNEES QUANTITATIVES
I-1/ Identification des répondants
a/ Age
Tableau N° 6 : Répartition des répondants par tranche d'âge .
Tranches d’âge Effectifs Fréquences (%)
Moins de 20 ans 6 7,5
21-30 ans 20 25
31-40 ans 40 50
41-50 ans 10 12,5
Plus de 51 ans 4 5
total 80 100
Il ressort de ce tableau que sur 80 personnes interrogées, 40 répondants soit 50% ont
une tranche d’âge comprise entre 31 et 40 ans.
b/ Sexe
Graphique N°1 : Répartition des répondants selon le sexe
Il ressort de ce graphique que sur 80 personnes interrogées, 52 répondants soit 65% sont de
sexe féminin.
0
20
40
60
80
100
120
Féminin Masculin Total
Effectifs
Fréquences
52
100%
%
65%
35% 38
80
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c/ Profession
Graphique N°2: Répartition des répondants selon la profession
Ce diagramme nous montre que sur 80 répondants, 32, soit 40 % sont sans profession.
I-2/ Respect des droits des personnes en situation de handicap relatif à leur prise en soin en
milieu hospitalier.
a/ Question concernant le type de handicap
Tableau N°7 : Répartition des répondants en fonction du type de handicap
Il ressort de ce tableau que 72,5 %, soit 58 sur 80 ont un handicap moteur.
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
Fréquences(%)
Effectifs
Options Moteur Sensoriel Mental Cognitif Psychique Polyhandicap Total
Effectifs 58 18 4 0 0 2 80
Fréquence
(%)
72,5 22,5 5 0 0 2,5 100
10% 15%
40%
27,5%
100%
7,5%
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b/ Question N°2 relative à la satisfaction des PSH
Tableau N°8 : Répartition des répondants en fonction de l’état de satisfaction
Options Très
satisfaits
Un peu satisfaits Pas du tout
satisfaits
Total
Effectifs 17 11 52 80
réquences (%) 21,25 13,75 65 100
Ce tableau montre que 52 répondants sur 80, soit 65 % ne sont pas du tout satisfaits à leur
sortie de l’hôpital.
c/ Question relative à la présence d’un personnel spécifique qui s’occupe de l’état de
handicap ?
Tableau N°9 : Répartition des répondants relatifs à la présence d’un personnel spécifique à la
question du handicap.
Options Toujours Souvent jamais Total
Effectifs 2 12 66 80
Fréquences(%) 2,5 15 82,5 100
Il ressort de ce tableau que sur 80 personnes interrogées, 66 soit 82,5% des répondants n’ont
jamais trouvé un personnel spécifique à la question du handicap en milieu hospitalier.
d/ Question concernant la rééducation et la réadaptation
Tableau N° 10 : Répartition des répondants relatifs à leur rééducation et réadaptation en
milieu hospitalier.
options toujours souvent jamais total
Effectifs 4 16 60 80
Fréquences (%) 5 20 75 100
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e/ Question concernant la référence
Tableau N° 11 : répartition des répondants relativement à la référence
options toujours souvent jamais total
Effectifs 9 23 48 80
Fréquences (%) 11,25 28.75 60 100
A partir de ce tableau, nous pouvons voir que 60 répondants sur 80, soit 75 % n’ont
jamais été rééduqué.
f/ Question N° 6 : De qui avez-vous reçus votre appareillage ?
Tableau N° 12 : Répartition des répondants en fonction de la source de leur appareillage
Options La
mairie
Votre
famille
L’hôpital Une
association
Sans
appareillage
Total
Effectifs 9 50 2 6 13 80
Fréquences(%) 11,25 62,5 2,5 7,5 16,25 100
Il ressort de ce tableau que 50 sur 80 répondants, soit 62,5% reçoivent leur appareillage de
leur famille.
I-3/ Respect des droits des personnes en situation de handicap relatifs à leur prise en
charge financière en milieu hospitalier.
g/ Question relative à la réduction des coûts des consultations
Tableau N° 13 : Répartition des répondants relatifs à la réduction des coûts des consultations
De ce tableau, il ressort que 65 répondants sur 80, soit 81,5% n’ont jamais reçu des
réductions des couts des consultations.
Options Toujours Souvent jamais Total
Effectifs 5 10 65 80
Fréquences (%) 6,25 12,5 81,5 100
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g/ Question relative à la réduction des coûts des médicaments
Tableau N° 14 : Répartition des répondants relatifs à la réduction des coûts des médicaments
De ce tableau, il ressort que tous les répondants, soit 100% n’ont jamais reçu des
réductions des couts des médicaments.
h/ Question relative à la réduction des coûts des examens
Tableau N° 15 : Répartition des répondants relatifs à la réduction des coûts des examens.
De ce tableau, il ressort que tous les répondants, soit 100 % n’ont jamais reçu des
réductions des coûts des examens.
II/ VERIFICATION DES HYPOTHESES DES RECHERCHE
Elle consiste à confirmer ou à infirmer les hypothèses émises au début de l’étude. Pour
y parvenir, nous allons utiliser le test du khi-carré et les fréquences relatives en pourcentage.
II-1/ Vérifications de l’hypothèse spécifique 1
1ère étape : Formulation des hypothèses
HS 1 : Le non respect des droits des PSH relatif à leur prise en soin en milieu hospitalier par
le personnel est à l’origine de leur mauvaise prise en soin.
Hypothèse nulle (Ho) : le non respect des droits des PSH relatif à leur prise en soin en milieu
hospitalier par le personnel n’a pas d’effet sur la qualité de leur prise en soin.
Options Toujours Souvent jamais Total
Effectifs 0 0 80 80
Fréquences (%) 0 0 100 100
Options Toujours Souvent jamais Total
Effectifs 0 0 100 80
Fréquences (%) 0 0 100 100
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Hypothèse alternative (Ha) : Le non respect des droits des PSH relatif à leur prise en soin en
milieu hospitalier par le personnel est à l’origine de leur mauvaise prise en soin.
Tableau N°16 : Distribution de contingence entre le respect des droits relatifs à la prise en
soin et la qualité de la prise en soin.
RESPECT DES DROITS
EN PES
QUALITE
DE LA PES
TOUJOURS
SOUVENT
JAMAIS
TOTAL
Très satisfait 3 4 10 17
Un peu satisfait 1 4 6 11
Pas du tout satisfait 0 8 44 52
total 4 16 60 80
Il ressort de ce tableau que sur 60 répondants chez qui on n’a jamais fait de rééducation, 44,
soit 73,33 ne sont pas du tout satisfaits.
2ème étape : choix du seuil significatif ou marge d’erreur. Pour notre étude, nous avons adopté
α= 0,05
3ème étape : calcul du degré de liberté (ddl) :
ddl= (Nc-1) (Nl-1) avec Nl=nombre de lignes et Nc=nombre de colonnes
ddl= (3-1) (3-1)=4 ; en se référant au tableau de distribution du khi-carré, X2lu=9,488
4ème étape : Détermination du khi-carré calculé pour HS1.
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Tableau N°17 : Détermination du Khi-carré calculé pour HS1.
Fo Ft Fo – Ft (Fo – Ft)² (Fo – Ft)²/ Ft X2cal= ΣΣΣΣ (Fo – Ft)²/ Ft
3 0,63 2,36 5,58 8,85
X2cal=14,77
4 3,4 0,6 0,36 0,1
10 12,75 -2,75 7,56 0,59
1 0,55 0,45 0,2 0,36
4 2,2 1,8 3,24 1,47
6 8,25 2,25 5,06 0,61
0 2,6 -2,6 6,76 2,6
8 10,4 -2,4 5,76 0,55
44 39 5 25 0,64
X2cal= Σ (Fo – Ft) ²/ Ft=14,77
5ème étape : Règle de décision
Nous constatons que X2lu < X2cal, ie 9,488 < 14,77 Ceci nous permet de rejeter
l’hypothèse nulle et de conserver l’hypothèse alternative.
6ème étape : Interférence
Ho étant rejetée et Ha confirmée, nous pouvons dire qu’il existe un lien significatif
entre le non respect des droits des PSH relatif à leur prise en soin et la mauvaise prise en soin.
7ème étape : Conclusion
Au regard de Ha confirmée et de l’analyse du tableau N°17 donnant la relation entre
nos variables, nous pouvons dire que notre HS1 selon laquelle « Le non respect des droits
des PSH relatif à leur prise en soin en milieu hospitalier est à l’origine de leur mauvaise prise
en soin » est également confirmée.
II-2/ Vérifications de l’hypothèse spécifique 2
1ère étape : Formulation des hypothèses
HS 2 : Le non respect des droits des PSH relatif à leur prise en prise en charge financière par
les managers de proximités en milieu hospitalier est à l’origine de leur mauvaise prise en soin.
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Hypothèse nulle (Ho) : le non respect des droits des PSH relatif à leur prise en soin en milieu
hospitalier par les managers de proximité n’a pas d’effet sur la qualité de leur prise en soin.
Hypothèse alternative (Ha) : Le non respect des droits des PSH relatif à leur prise en soin en
milieu hospitalier par les managers de proximité est à l’origine de leur mauvaise prise en soin.
Tableau N°18 : Distribution de contingence entre le respect des droits relatifs à la prise en
charge financière et la qualité de la prise en soin
RESPECT DES DROITS
EN PEC FINAN-
CIERE
QUALITE
DE PES
TOUJOURS
JAMAIS
SOUVENT
TOTAL
Très satisfait 0 14 3 17
Un peu satisfait 3 7 1 11
Pas du tout satisfait 1 44 6 52
Total 5 65 10 80
Il ressort de ce tableau que sur 65 répondants chez qui on n’a jamais fait de
rééducation des coûts de consultations, 44 soit 67,52% ne sont pas du tout satisfaits.
2ème étape : choix du seuil significatif ou marge d’erreur. Pour notre étude, nous avons adopté
α=0,05
3ème étape : Calcul du degré de liberté (ddl) :
ddl= (Nc-1) (Nl-1) avec Nl=nombre de lignes et Nc=nombre de colonnes
ddl= (3-1) (3-1)=4 ; en se référant au tableau de distribution du khi-carré, X2lu=9,488
4ème étape : Détermination du khi-carré calculé pour HS2
Tableau N°19 : Détermination du Khi-carré calculé pour HS2.
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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Fo Ft Fo – Ft (Fo – Ft) ² (Fo – Ft) ²/ Ft X2cal= ΣΣΣΣ (Fo – Ft) ² /Ft
0 1,06 -1,06 1,12 1,06
X2cal=10,87
14 13,81 0,19 0,036 0,0026
3 2,12 0,85 0,76 0,36
3 0,68 2,32 5,38 7,91
7 8,93 -1,93 3,72 0,41
1 1,37 -0,37 0,14 0,1
2 3 ,25 -1,25 1,56 0,48
44 42,25 1,75 3,06 0,07
6 6,5 0,5 0,25 1,56
X2cal= Σ (Fo – Ft)2/ Ft=10,87
5ème étape : Règle de décision
Nous constatons que X2cal sup à X2lu, ie 10,47 sup à 9,488. Ceci nous permet de rejeter
l’hypothèse nulle et de conserver l’hypothèse alternative.
6ème étape : Interférence
Ho étant rejetée et Ha confirmée, nous pouvons dire qu’il existe un lien significatif entre le non
respect des droits des PSH relatif à leur prise en charge financière et la mauvaise prise en soin.
7ème étape : Conclusion
Au regard de Ha confirmée et de l’analyse du tableau N°14 donnant la relation entre nos
variables, nous pouvons dire que notre HS2 selon laquelle « Le non respect des droits des PSH
relatif à leur prise en charge financière en milieu hospitalier est à l’origine de leur mauvaise prise
en soin » est également confirmée.
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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II-3/ Vérification de l’hypothèse générale
Etant donné que nos hypothèses HS1 et HS2 issues de l’éclatement de l’hypothèse
générale ont toutes été confirmées, nous déduisons directement que HG l’est aussi.
Tableau N°20 : Récapitulatif des résultats des données quantitatives
HYPOTHESES α ddl X2lu X2cal DECISION VERIFICATION
HS1 0,05 4 9,488 14,77 Ha retenue Confirmée
HS2 0,05 4 9,488 10,87 Ha retenue confirmée
IV-/ Présentation des résultats qualitatifs
1/ Qualification des répondants
Tableau N°21 : relatif à la qualification des répondants
Ce tableau montre qu’aux moins un manager de la prise en charge des PSH par classe
a été interrogé, et que les populations majoritaires étaient les présidents associations et les
chefs de structures sanitaires ; soit 02 pour chaque classe.
qualification
Maire Sous-
préfet.
Président
d’association
2ème
adjoint
au
préfet.
délégué
des
affaires
social
Chefs de
structures
sanitaires
total
Effectif 01 01 02 01 01 02 08
Fréquence(%) 12,5 12,5 25 12,5 12,5 25 100
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
Rédigé et soutenu par BONSO VOUNGUE Lily Vittel A
2/ Ancienneté au poste actuel de travail
Figure N°2 : Répartition des enquêtés selon leur
Il ressort de cette figure que 0
ans.
3/ Réponses des enquêtés à la connaissance sur le handicap et la PSH
Tableau N°22 : répartition des enquêtés relatif à leur connaissance sur le handicap et la PSH.
REPONSES DES ENQUETES
« Handicap : une limitation des possibilités de pleine
présentant une déficience à une activité dans un environnement donné.
PSH : Toute personne dans l’incapacité d’assurer par elle
nécessités d’une vie individuelle ou sociale normale, du fait d’une
ou mentale, congénitale ou non. »
« PSH : personne comme toutes les autres qui est debout. En général, d’une manière ou
une d’autre, tout le monde est handicapé, mais la situation des uns dépasse celle des
autres. Par exemple, le cas une personne aveugle, et celui qui a perdu une de ses
jambes. Nous qui sommes debout, nous devons plus considérer les PSH.
« Par handicap, nous entendons une déficience physique ou mentale.
PSH, personne défavorisée par une informité physique ou
« Le handicap est une situation sociale très préoccupante, tant elle génère frustrations,
replis sur soi et démission face à l’engagement citoyen. En effet, la personne
handicapée, citoyen à part entière se considère toujours
que l’on doit à tout moment assister. Il condamne généralement une société qui est
souvent indifférente à sa situation ou qui le soupçonne d’être «
Effectifs
08
02
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
Rédigé et soutenu par BONSO VOUNGUE Lily Vittel Année académique 2011/2012
Ancienneté au poste actuel de travail
: Répartition des enquêtés selon leur ancienneté
cette figure que 05 répondants sur 08, ont une ancienneté comprise entre 1 et 5
Réponses des enquêtés à la connaissance sur le handicap et la PSH
: répartition des enquêtés relatif à leur connaissance sur le handicap et la PSH.
EPONSES DES ENQUETES
: une limitation des possibilités de pleine participation d’une personne
présentant une déficience à une activité dans un environnement donné.
: Toute personne dans l’incapacité d’assurer par elle-même toute ou partie des
nécessités d’une vie individuelle ou sociale normale, du fait d’une déficience physique
: personne comme toutes les autres qui est debout. En général, d’une manière ou
une d’autre, tout le monde est handicapé, mais la situation des uns dépasse celle des
s une personne aveugle, et celui qui a perdu une de ses
jambes. Nous qui sommes debout, nous devons plus considérer les PSH. »
Par handicap, nous entendons une déficience physique ou mentale.
PSH, personne défavorisée par une informité physique ou une déficience mentale.
Le handicap est une situation sociale très préoccupante, tant elle génère frustrations,
replis sur soi et démission face à l’engagement citoyen. En effet, la personne
handicapée, citoyen à part entière se considère toujours comme un refus de son pays,
que l’on doit à tout moment assister. Il condamne généralement une société qui est
souvent indifférente à sa situation ou qui le soupçonne d’être « sorcier ». »
Effectifs
1-5 ans
6-10 ans
11-15 ans
Total
05
01
02
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
nnée académique 2011/2012 Page 55
5 répondants sur 08, ont une ancienneté comprise entre 1 et 5
: répartition des enquêtés relatif à leur connaissance sur le handicap et la PSH.
EFFECTIFS
participation d’une personne
même toute ou partie des
déficience physique
02
: personne comme toutes les autres qui est debout. En général, d’une manière ou
une d’autre, tout le monde est handicapé, mais la situation des uns dépasse celle des
s une personne aveugle, et celui qui a perdu une de ses
01
une déficience mentale. »
01
Le handicap est une situation sociale très préoccupante, tant elle génère frustrations,
replis sur soi et démission face à l’engagement citoyen. En effet, la personne
comme un refus de son pays,
que l’on doit à tout moment assister. Il condamne généralement une société qui est
01
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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« Les personnes handicapées sont gérées par les services sociaux du ministère des
affaires sociales et des collectivités (mairie). Evitons de stigmatiser les personnes
handicapées. Toutes ne sont pas indigentes. »
01
« La personne handicapée est celui qui est diminuée, qui a une incapacité. La PSH
mène une vie difficile pour surmonter son handicap, il doit être autonome pour éviter la
mendicité. Celui qui est handicapé et qui accepte vite son handicap évolue très bien
dans la société. »
01
Sans réponse 01
Il ressort de ce tableau que plus de la moitié des répondants, soit 05 sur 08 s’attardent
sur la non application de cette loi
4/ Réponses des enquêtés sur les connaissances relatives à la loi accordant des avantages
aux PSH.
Tableau N° 23: Répartition des enquêtés en fonction de ce qu’ils savent de la loi accordant
des avantages aux PSH.
Réponses des enquêtés Effectifs
«Les avantages touchent la prévention du handicap, la rééducation et la réadaptation
fonctionnelle. Elles touchent aussi le constat, la délivrance du certificat médical
d’invalidité à titre gratuit. Elles touchent enfin la prise en charge totale ou partielle des
frais relatifs à la consultation, aux soins, aux frais d’hospitalisation et de médicaments,
aux d’examens de laboratoires et d’imagerie médicale. »
01
« Cette loi met un accent particulier sur la santé du handicapée. D’une part, elle fait de
la prévention, du dépistage et du soins du handicap une obligation à la solidarité
nationale, et d’autres part, met à la disposition du handicapé, une gamme d’assistance
pour lui permettre de s’occuper de sa santé, qu’elle soit spécifiquement liée au
handicap ou non. »
01
« Si la loi camerounaise à ce sujet est respectée, les PSH seront satisfaits à 60%. Le
problème est que certains partenaires ne la respectent pour plusieurs raison, lorsqu’on
les interroge. »
01
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« Les textes accordant certains avantages à ces personnes ne sont pas vulgarisées. Les
mairies ne s’occupent pas prioritairement de leurs problèmes de santé ; elles
interviennent le cas échéant dans le cadre des aides financières. »
01
Ces textes ont été mis en place, mais nous ne trouvons pas qu’elle est sa valeur, car ils
ne sont pas mis en application, surtout dans le domaine de la santé. Lorsque nous
accompagnons un de nos membres à l’hôpital, qu’il soit possessif d’une carte
nationale d’invalidité ou non, son traitement dans la prise en charge financière est le
même que celui d’une personne valide. »
01
« La prise en charge des cas sociaux relève du ministère des affaires sociales qui
vérifie que la personne handicapée est indigente. Il est à noter que tous les personnes
handicapées ne sont pas indigentes, et qu’il ya des indigents parmi les personnes
valides.
01
« Elle n’est pas applicable dans beaucoup de structures, car ça dépend de la personne
que trouvez. »
01
Pas de réponses 01
Il ressort de ce tableau que plus de la moitié des répondants, soit 05 sur 08 s’attardent
sur la non application de cette loi.
5/ Réponses des enquêtés sur leur politique de gestion dans la prise en charge des PSH
dans le domaine de la santé.
Tableau N°24 : politique de gestion de la PEC des PSH
Réponses des répondants Effectifs
« Les urgences sont prises en charge comme pour toute personne se présentant à
l’hôpital dans une situation d’urgence »
01
« On accorde une réduction des prix de l’appareillage et la rééducation, mais elle est
faite de manière officieuse »
01
« Personnes délicates par excellence, nous les traitons en conséquence et en préférence.
Violentes et exigeantes habituellement, nous prenons des mesures d’apaisement
automatiques dès la survenue d’une incompréhension. »
01
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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« Dans l’incapacité matérielle et financière, il s’agit de couvrir les charges par nous
même, nous associons les familles génitrices, nos membres, nos partenaires nationaux
(état, communes et autres organisations de la société) et internationaux. »
01
Notre politique est la protection depuis la tendre enfance du handicapé. En effet, tous
les enfants chez qui un handicap aura été dépisté ou signalé sont soumis à une action
médico – sanitaire en vue de prévenir ou de réduire son aggravation. Compte tenu du
coût des interventions curatives, il est demandé aux parents de demander l’assistance
publique. Quant aux besoins d’appareillage, de tricycles, de l’assistance médicale pour
les maladies chroniques, la loi a prévu l’assistance matérielle et financière.
01
« Nous intervenons quand nous sommes saisis dans la cadre des missions qui nous sont
dévolues, en fonction des moyens disponibles et selon les priorités. »
01
« En tant que 2ème adjoint au préfet chargé de la responsabilité des questions sociales
dans le département, je ne laisse pas tomber un effort dans la coordination des services
placés à notre disposition, afin d’améliorer la vie des PSH. Je communique mon
numéro de téléphone à tous les leaders et les PSH pour leur permettre de me joindre
directement lorsqu’ils rencontrent une grande difficulté à l’hôpital ou ailleurs. »
01
« Nous faisons des réunions et des cotisations au sein de notre association qui nous
permettent d’aider à notre niveau nos membres, en cas de besoin concernant leur santé.
Mais lorsque les coûts ne sont plus à notre niveau, ou au niveau de la famille, la
personne malade est obligée de rentrer sans avoir reçu un traitement complet. »
01
Il ressort de ce tableau que des 08 répondants, 06 n’ont pas une politique de gestion
fiable qui permette de prendre en charge les PSH.
6/ Réponses des enquêtés sur l’existence d’un partenariat entre eux et les autres
managers
Tableau N° 25 relatif à l’existence d’un partenariat
Réponses des répondants Effectifs
« Oui, en tant que 2ème adjoint au préfet et jouant le rôle de titulaire sur les 1
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communes et de représentant du ministère de la santé publique dans le département,
nous encourageons les communes de toujours mettre en tête leur budget dans le
volet de la santé des personnes handicapées, pour qu’ils puissent bénéficier d’une
bonne prise en soin, ou avoir des réduction des coûts des médicaments.
Nous supervisions les activités des hôpitaux, les encourageons à avoir une attention
spéciale face à une personne handicapée »
« Des textes organisant l’assistance aux personnes indigentes existent.
Bien vouloir vous rapprocher du ministère des affaires sociales. »
1
« Directeur de l’hôpital : saisir et délivrance aux personnes handicapées des
certificats médicaux d’invalidité en vu d’obtenir la carte Nationale d’invalidité et
certains soins à moindre coûts, ou gratuit.
Maire : saisie et délivrance des certificats d’indigences pour attribution des aides et
secours et des appareillages à partir des crédits de décentralisation.
Sous-préfet : signature des actes de l’état civil : certificats de domicile, actes de
naissances, copie de carte Nationale de l’identité/ ENI sans timbre fiscal.
Association : structures placées sous-tutelles du MINAS et ayant en charge les
handicapés : Assistance-Appui-Accompagnement… »
1
« non » 1
« Celui qui existe entre l’administration et toute société particulière » 1
« s’il existe un partenariat, il se manifeste dans le cadre de la collaboration entre
services décentralisés de l’Etat et les collectivités décentralisées. «
1
« Nous sommes en partenariat avec le Délégué des affaires sociales, en ce sens que
nous passons souvent par lui pour revendiquer certains droits dans d’autres
secteurs, mais pas celui de la santé. »
1
« Non, il n’existe pas de partenariat entre nous et ces personnes sus- citées. » 1
Ce tableau nous montre que des 08 enquêtés, 06 disent ne pas être en partenariat
avec les autres managers, en particulier dans la prise en charge en milieu hospitalier.
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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III/ Présentation des résultat issus de la grille d’observation
Tableau N°26 : observation des activités dans les structures sanitaires
ACTIVITES A OBSERVEES
HRN CSF
O PO NO O PO NO
Information du personnel
sur le traitement spécial
des personnes en
situation de handicap
Présence des notes au tableau de
bord
x x
Présence de grille de prix pour ces
personnes
x x
Prise en soin des
personnes en situation de
handicap
Accueil chaleureux x x
Présence d’équipement adapté à
leur prise en soin
x x
Réduction des coûts des
prestations sanitaires
Réduction des coûts des
médicaments
x x
Réduction des coûts des
consultations
x x
Réduction des coûts de
l’appareillage
x x
Total 0 3 4 1 3 3
Cotation des activités selon l’échelle ordinale 0 3 0 2 3 0
O : observée =2 PO : partiellement observé=1 NO : non observée=0 Il
ressort de tableau que l’HRN marque 03 sur 14 (résultat attendu) et le CSF 05 sur 14.Par ailleurs,
on remarque que seul l’accueil est observé dans une seule formation sanitaire.
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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SYNTHESE
ET DISCUSSION
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
Rédigé et soutenu par BONSO VOUNGUE Lily Vittel Année académique 2011/2012 Page 62
Dans ce chapitre, le travail qui nous incombe consiste à sélectionner et à mettre
ensemble les éléments communs et différents relevés au travers de nos instruments de collecte
des données. Notre étude étant mixte, nous analyserons nous analyserons les données
quantitatives, si possibles à partir des résultats issus des travaux des autres chercheurs ou de
ceux issus des données qualitatives récoltées.
I/ Analyses des données quantitatives
Il se dégage de cette étude trois dimensions ayant un impact sur la prise en charge des
PSH dans le district de santé de Nkongsamba. Ces dimensions sont relevées dans les niveaux
suivants :
• l’identification des répondants ;
• le non-respect des droits relatifs à la prise soin des PSH en milieu hospitalier ;
• le non- respect des droits relatifs à la prise en charge financière des PSH en milieu
hospitalier.
1/ Identification de l’enquêté
Deux éléments issus des résultats recueillis dans nos instruments de collecte de données
auprès des enquêtés vont intervenir dans cette partie à savoir :
- Le sexe
- La profession
a/ Influence de la prédominance du sexe féminin chez les PSH
sur leur prise en soin
Selon le Dictionnaire Encarta (2009), le sexe féminin est reconnu dans la société
comme le sexe faible. A cet effet, en plus de la situation de handicap qui entraine dans la
majorité des cas une dévalorisation et un repli sur soi, cette faiblesse caractéristique du sexe
féminin serait responsable d’une absence de revendication de leurs droits. Ainsi, le personnel
soignant se sentira libre et sans contrainte de les traiter à leur guise. Or par ses propres efforts
et par ceux du personnel tout particulièrement, la PSH devrait sortir de ces situations
dévalorisantes et rechercher continuellement l’estime de soi, afin de revendiquer ses droits de
santé sans frustration et recevoir une prise en charge de bonne qualité.
b/ Impact du chômage des PSH sur leur prise en soin
Les résultats issus du graphique N°2 nous montre que 40 % des enquêtés sont sans
profession. Un diton populaire dit que « chacun à son tour chez le coiffeur ». En général,
lorsqu’une personne est en situation de chômage permanent, il est le plus souvent victime une
marginalisation, ou d’un traitement médiocre, car une personne qui a un poste de travail se dit
à priori qu’il ne le trouvera jamais dans la même posture pour recevoir peut-être une contre-
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
Rédigé et soutenu par BONSO VOUNGUE Lily Vittel Année académique 2011/2012 Page 63
partie. Cette situation se montre de plus en plus déplorable pour les PSH qui, malgré la loi N°
2010/002 du 13 Avril 2010 qui leur facilite insertion sociale, la question de l’emploi reste un
véritable problème. Cependant, cela ne devrait pas être un obstacle ou un frein à leur prise en
soin, car le personnel soignant à l’obligation d’assurer une bonne prise en soin des personnes
nécessiteuses sans distinction quelconque, en particulier des PSH qui se trouvent le plus
souvent diminuer à cause du manque d’emploi dont ils sont victime.
II/ Le non –respect des droits relatifs à la prise en soin
1/ L’influence de la rééducation et la réadaptation sur la PSH
Rappelons qu’une PSH est une personne physiquement diminuée, en particulier les PSH
moteurs qui s’avèrent d’après notre étude les plus nombreux (72,5%). Certains d’entre eux
ont des déficiences qui peuvent encore être réduites la par la rééducation. L’action bénéfique
de cette dernière serait l’acquisition d’un minimum de dépendance de la PSH, et par
conséquent d’un maximum de l’autonomie leur permettant de mieux s’adapter. Or nous
remarquons que 75% des répondants n’ont jamais été rééduqué dans nos formations
sanitaires.
2/ L’insuffisance des personnels qualifiées pour cette prise en soin
spécifique des PSH
D’après le recensement du personnel fait plus haut, nous nous rendons compte qu’il
n’existe que deux personnels qualifiés pour la rééducation des PSH. Or le district de santé de
Nkongsamba compte environ 770 PSH : à cet effet, nous constatons une disproportion entre le
nombre de PSH et de personnel qualifié. Ceci pourrait justifier le fait que seul 2,5 % de PSH
disent toujours rencontrer un personnel spécifique qui s’occupe de leur état de handicap, 15 %
disent souvent le rencontrer, et 82,5 % répondent à la question par jamais.
En plus, pendant notre dépouillement, nous avons constaté que ceux qui ont répondus
par souvent ou toujours à la question portant sur la présence d’un personnel spécifique sont
les PSH moteurs. Ceci nous laisse croire que des trois volets de la prise en soin propre aux
PSH d’après la loi N° 2010/002 du 13 Avril 2010 portant protection et promotion de la PSH,
seul le volet de la rééducation fonctionnelle est partiellement pris en compte : ceci en dépit
des PSH différents de ceux moteurs. Mais cette situation pourrait avoir une solution, car il
existe une multitude de centres propres aux PSH ; cependant, le personnel soignant semble ne
pas avoir la notion de référence des PSH pour une prise en soin spécifique et de qualité.
Certains personnels peuvent trouver des justifications vraies concernant cette situation,
mais la notion de référence des cas nécessitant une prise en soin particulière est presque
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
Rédigé et soutenu par BONSO VOUNGUE Lily Vittel Année académique 2011/2012 Page 64
absente, puisque 60 % de nos répondant n’ont jamais été référées dans des centres propres aux
PSH.
2/ Le manque de connaissance du personnel soignant
Les situations précédentes pourraient aussi s’expliquer par le manque de connaissance ;
face à cela, nous pouvons incriminer le manque de connaissance du personnel. Voici par
exemple les propos du chef d’une formation sanitaire :
« Les personnes handicapées sont gérées par les services sociaux du ministère des
affaires sociales et des collectivités (mairie) ». Ces propos montrent que la responsabilité des
services publics tels que les structures hospitalières est déclinée vers ceux des affaires
sociales. Pourtant, le décret N° 90/1516 du 26 Novembre1990 parle d’une obligation à la
solidarité nationale qui implique à la fois les personnes morales ou physique de toute sorte.
L’ignorance n’est certainement pas la seule cause.
III/ Le non –respect des droits relatifs à la prise en charge
financière des PSH
D’après les tableaux 13, 14, et 15, les résultats respectifs suivants ressortent :
- 75 % des PSH n’ont jamais reçu la réduction des coûts des consultations
- 100 % n’ont jamais reçu la réduction des coûts des médicaments
- 100% n’ont jamais reçu les réductions des coûts des examens.
Face à cette situation, nous avons interrogé le responsable d’une formation sanitaire :
« La prise en charge des cas sociaux relève du ministère des affaires sociales »
Au vu de la crise économique qu’a connu le Cameroun en 1990, les fonds pour PSH ont été
reversés au niveau des mairies avec la décentralisation. Ceci peut se justifier par le fait que,
lorsque nous avons interrogé le Délégué des affaires sociales, il nous a répondus en ces
termes :
« Les mairies ont pour rôle de saisir, et de délivrer les certificats indigence pour
l’attribution des aides, secours et appareillage aux PSH à partis des crédits de la
décentralisation » :
Voici également les propos du 2ème adjoint au préfet :
« Oui, en tant que 2ème adjoint au préfet et jouant le rôle de tutelle sur les communes,
et de représentant du Ministère de la Santé Publique dans le département, nous encourageons
les communes de toujours mettre en tête leur budget dans le volet de santé des personnes
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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handicapées, pour qu’ils puissent bénéficier d’une bonne prise en soin, ou avoir des
réductions des coûts des médicaments ».
Cependant, le responsable d’une mairie a pour éléments de réponses sur le sujet :
« Les textes accordant des avantages à ces personnes ne sont pas vulgarisées. Les mairies ne
s’occupent pas prioritairement de leurs problèmes de santé. Nous intervenons quand nous
sommes souvent saisis dans le cadre des missions qui nous sont dévolues, en fonction des
moyens disponibles et selon les priorités »
Au regard de tout ce qui précède, nous pouvons maintenant comprendre pourquoi les
présidents des PSH et même les responsables des formations sanitaires déclarent qu’il n’y a
pas de partenariat dans la prise en charge des PSH, et sont parfois obligés dans le moyen du
possible de prendre en charge eux-mêmes les membres de leur association.
« Dans l’incapacité matérielle et financière, il s’agit de couvrir les charges par nous
même, nous associons les familles génitrices, nos membres, nos partenaires nationaux (état,
communes et autres organisations de la société) et internationaux.
Nous faisons des réunions et des cotisations au sein de notre association qui nous
permettent d’aider à notre niveau nos membres, en cas de besoin concernant leur santé. Mais
lorsque les coûts ne sont plus à notre niveau, ou au niveau de la famille, la personne malade
est obligée de rentrer sans avoir reçu un traitement complet. »
Les résultats du tableau N°12 montrent que 20% des répondants disent souvent
recevoir les réductions des coûts des consultations ; de plus, le responsable d’une formation
sanitaire déclare souvent accorder des réductions à ces personnes dans le cadre de
l’appareillage et de la rééducation. Nous pouvons conclure ici qu’il s’agit des situations de
clémence, car ce même responsable déclare :
« Elle n’est pas applicable dans beaucoup de structures, car ça dépend de la personne
que vous trouverez ».
Ces avantages accordés de manière informelle se vérifie par l’absence d’information du
personnel sur le traitement spécial des PSH, car nous n’avons pas observé la présence de
grille de prix, ni des notes au tableau de bord relatif à cela.
Le test du Khi carré nous a permis d’observer les résultats suivants concernant :
- l’hypothèse 1: une relation de contingence est créée entre le non respect des droits des
PSH relatif à leur prise en soin en milieu hospitalier et leur mauvaise prise en soin
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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- l’hypothèse 2 : il existe un lien significatif entre le non respect des droits des PSH relatif
à leur prise en charge financière et leur prise en soin.
De ces relations de contingence, il ressort les résultats suivants :
• Hypothèse 1: X²lu < X²calculé l’hypothèse selon laquelle le non respect des droits des
PSH relatif à leur prise en soin en milieu hospitalier est à l’origine de leur mauvaise
prise en soin est vérifié ;
• Hypothèse 2: X²lu < X²calculé: l’hypothèse selon laquelle Le non respect des droits
des PSH relatif à leur prise en charge financière en milieu hospitalier est à l’origine de
leur mauvaise prise en soin est vérifiée.
• D’où, l’hypothèse générale selon laquelle le non- respect des droits des PSH relatifs à
leur prise en charge en milieu hospitalier est à l’origine de leur mauvaise prise en soin
est vérifiée.
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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CONCLUSION ET SUGGESTIONS
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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Au terme de notre étude, il convient de rappeler qu’elle est partie d’un ensemble
d’observations freinant la prise en soin des PSH dans le district de santé de Nkongsamba.
C’est ainsi que ces constats ont suscité en nous un questionnement, qui a été retenu comme
question de recherche à savoir : quels sont les droits des PSH dans leur prise en charge dans le
district de santé de Nkongsamba ?
Des investigations à travers nos instruments de collectes de données (questionnaire et grille
d’observation) nous ont permis de retenir les principaux résultats suivant :
– Il y a une insuffisance de personnels qualifiés dans la prise en soin propre aux PSH
– La notion de référence des PSH pour une prise en soin spécifique et de qualité est presque
absente
– La prise en charge financière formelle des PSH dans ce district est inexistante
Parti de ces résultats, nous avons fait une investigation plus profonde via un autre instrument
de collecte de donnée (le guide d’entretien à l’intention des managers de proximité) et nous
avons obtenu les résultats suivants :
- Certains managers déclinent leur responsabilité vers d’autres
- Il y a une incrimination de la non-divulgation de la loi
- Les fonds alloués aux mairies ne sont pas budgétiser pour les problèmes de santé des
PSH, mais pour des aides et appareillages
- Les associations prennent parfois elles-mêmes en charge leurs membres si les moyens le
leur permettent, et ceux qui ne font pas parti des associations sont délaissés à eux-
mêmes.
- Les managers n’ont pas une politique de gestion de fiable de la prise en charge des PSH
et le partenariat à ce sujet est presque inexistant.
- L’accord de certains avantages à ces personnes dans les hôpitaux est fait en sourdine.
Face à tout ceci, notre hypothèse selon laquelle le non-respct des droits des PSH dans
leur prise en charge est à l’origine de leur mauvaise prise en soin est vérifiée.
Au regard des différents problèmes relevés à travers les résultats de notre étude, il
nous revient de proposer quelques pistes de solution pour l’amélioration de la prise en soin
des PSH dans le district de santé de Nkongsamba.
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
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Tableau N°27 : suggestions
Problèmes Causes Conséquences Suggestions Partenaires
Insuffisance
qualitative et
quantitative
des ressources
humaines
-Volonté
politique
(recrutement et
formation
insuffisants)
-Mauvaise
prestation de soins :
Les volets
éducation spéciale
et accompagnement
psychosocial
négligés
-Surcharge de
travail
-Faire un
plaidoyer pour
l’emploi du
personnel
- chefs des formations
sanitaires
Absence de
PEC des PSH
ne faisant pas
partis des
associations
chacun desdits
membres a un
fond dans les
associations où
ils sont
adhérents
Absence du soutien
de ces PSH
Associer au
partenariat
ultérieur les
ONG
volontaires
- Les managers
- ONG Mosoh-
Cameroun connu
dans le district
- Autres personnes
de bonne volonté
Absence de
référence des
cas nécessitant
une prise en
charge
particulière
Manque de
connaissances
des centres de
PEC des PSH
par le personnel
Prise en soin des
PSH insatisfaisante
Mettre à la
disposition des
hôpitaux la liste
des centres pour
PSH
- Chefs de structures
hospitalières
- Nous-mêmes
Droits humains et prise en charge des PSH dans le district de santé de Nkongsamba
Rédigé et soutenu par BONSO VOUNGUE Lily Vittel Année académique 2011/2012 Page 70
Avantages
accordées aux
PSH de façon
informelle et
insuffisante
- fonds non
budgétisés pour
la prise en soin
des PSH
Sentiment de
négligence de la
part de la PSH
Budgétiser les
fonds pour les
problèmes de
santé des PSH,
- Préfet
Maires
-Absence de
partenariats
entre les
formations
sanitaires et les
autres managers
Prise en charge
financière
insatisfaisante
Mettre sur pied
un partenariat
dans la
politique de
gestion de la
PEC des PSH
- Préfet
- Sous-préfet
- Délégué des
affaires social
- maires
- Directeurs
d’hôpitaux
- Président
d’association
- Nous-mêmes
Absence de
service social au
sein des
formations
sanitaires
Rupture du circuit
de PEC des PSH
Mettre en place
une servie
social
au sein des
formations
sanitaires
Chefs des formations
sanitaires
Le manque de
connaissance
des managers et
du personnel
des droits des
PSH
Plaintes et
frustration et PSH
Mettre à la
disposition du
personnel et des
managers les
textes portant
sur ces droits
-nous –mêmes
-Délégué des affaires
sociales
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Ouvrages généraux
BERNARD L. (2002), Problématique de l’application du caring, Hôpitaux universitaire de
Montréal
DEMAIN O.(2007), Vivre le handicap au Cameroun, Université March Bloch de Strasbourg
JONNIAUX S (2003)., L’infirmiers de rééducation : des compétences à la réalisation,
Hôpitaux universitaire de Génève
KOUM A. (2005)., Recherche en sciences infirmières
PRADAT-DIEHT P. (2007). , Cadre conceptuel de la rééducation
QUEVAUCILLIERS Q.(2007)., Dictionnaire médicale, Elsevier Masson, Rue Camille
desmoulins, 1515p
VERDIER P. (1981) ., Droits des personnes handicapées. Ed ESF. Rue Viète Paris, 157 p
Dictionnaire électronique Microsoft Encarta 2009
Dictionnaire des politiques (2006)
Articles
Handi.fr (2002), « Handicaps, Incappacit és, Dépendance », Statistique sur le handicap
Hebseen w. (1999), Perspective soignante, le caring est-il prendre soin ? N°4
OSC,(2007), Classification du handicap
Textes législatifs
Loi camerounaise N° 2010/002 du 13 Avril 2010 relative à la protection et la promotion des
personnes handicapées
Loi camerounaise N°03/13 du 21 Juillet 1983 relative à la protection et la promotion des
personnes handicapées
Décret N° 90/1516 du 26 Novembre 1990
Loi française N° 2005-102 du 11 Février 2005
Sites web
file:///F:/guide_bareme_d_evalution_du_handicap.htm
file:///F:/La-Politique-en-faveur-des-personnes-handicapees-en-France.html
file:///F:/le-regard-un-miroir-qui-deforme.htm
file:///F:/L-evaluation-du-degre-de-handicap.htm
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ANNEXES
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LOI N°2010 / 002 DU 13 AVRIL 2010.
PORTANT PROTECTION ET PROMOTION DES PERSONNES HANDICAPEES.
L’ASSEMBLEE NATIONALE A DELIBERE ET ADOPTE, LE
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE PROMULGUE LA LOI DONT LA TENEUR SUIT :
CHAPITRE PREMIER : DES DISPOSITIONS GENERALES. ARTICLE 1 er : La présente loi porte protection et promotion des personnes handicapées. A ce titre elle vise : - La prévention du handicap. - La réadaptation et l’intégration psychologique, sociale et économique de la personne handicapée ; - La promotion de la solidarité nationale à l’endroit des personnes handicapées. ARTICLE 2 : au sens de la présente loi, les définitions ci après sont admises : HANDICAP : une limitation des possibilités pleine participation d’une personne présentant une déficience à une activité dans un environnement donné. PERSONNE HANDICAPEE : Toute personne dans l’incapacité d’assurer par elle-même tout ou partie des nécessités d’une vie individuelle ou sociale normale, du fait d’une déficience physique ou mentale, congénitale ou non. DEFICIENCE : toute perte de substance ou altération d’une fonction ou d’une structure psychologique, physiologique ou anatomique ; INCAPACITE : toute réduction temporaire, partielle ou totale de la capacité à accomplir une activité d’une façon ou dans la limite considérée comme normale pour un être humain. INVALIDITE : état d’une personne dont la capacité de travail, en raison des défauts physiques ou mentaux, est réduite d’une manière permanente et s’évalue en pourcentage ; INFIRMITE : situation dans laquelle se trouve une personne qui, pour des causes congénitales ou non, se trouve avec un organe ou un membre amputé ou défectueux ; ARTICLE 3 : le terme « personne handicapée » s’applique aux catégories suivantes : Les handicapées physiques, les handicapés mentaux et les poly – handicapés. I – HANDICAPES PHYSIQUES :
- handicapés moteurs, - handicapés sensoriels, aveugles, mal voyants, sourds, sourds - muets, muets,
malentendants.
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2 - HANDICAPES MENTAUX : débiles, autistes, infirmes moteurs cérébraux, mongoliens, micro et macrocéphales, maladies psychiatriques et épileptiques.
3 – LES POLY - HANDICAPES
Dans cette catégorie se retrouvent les personnes porteuses de plus d’un handicap. ARTICLE 4 : (1) La déficience est constatée par un médecin ayant qualité. Celui-ci délivre un certificat médical spécial et gratuit. (2) Le certificat médical spécial indique la nature de la déficience ainsi que le taux d’incapacité ou d’invalidité y afférent. (3) Les modalités de délivrance du certificat médical spécial sont déterminées par voie réglementaire. ARTICLE 5 : (1) la prévention du handicap, la réadaptation et l’intégration psychologique, sociale et économique de la personne handicapée constitue une obligation de solidarité nationale. (2) l’état, les familles, les personnes physiques ou morales associent leurs interventions pour concrétiser l’obligation visée à l’alinéa (1) ci – dessus. (3) les acteurs cités à l’alinéa (2) ci – dessus assurent aux personnes handicapées l’accès aux institutions et aux structures ouvertes à l’ensemble de la population ainsi que l’insertion et le maintien de ces personnes dans un cadre ordinaire de travail et de vie. CHAPITRE II : DE LA PREVENTION DU HANDICAP. ARTICLE 6 : on entend par prévention, toute action visant à empêcher la survenance des déficiences motrices, sensorielles et/ou mentales ou à réduire la limitation fonctionnelle. (2) sont considérées comme mesures préventives : - la prévention médicale - la prévention sociale SECTION I : DE LA PREVENTION MEDICALE ARICLE 7 : la prévention médicale comprend :
- les mesures de lutte contre les maladies endémiques ; - les visites médicales prénuptiales, prénatales et post – natale. - Les visites médicales dans les établissements scolaires et universitaires. ; - Les visites médicales en milieu professionnel.
ARTICLE 8 : l’état et les collectivités territoriales décentralisées garantissent l’accès à la vaccination et prennent toutes les mesures d’éducation sanitaires et d’hygiène publique pour éviter la survenue du handicap. ARTICLE 9 (1) les futurs conjoints sont tenus d’effectuer les visites prénuptiales. (2) les parents sont tenus de faire procéder à la vaccination, aux visites prénuptiale, prénatales, et post - natales au profit de leurs enfants. (3) lors des visites prénuptiales, prénatales et post – natales, le personnel médical effectue le dépistage systématique du handicap et informe les intéressés sur les résultats ainsi que de l’action médicale à entreprendre. Il réfère les intéressés le cas échéant, au service social.
3
ARTICLE 10 : la famille, les écoles, les formations sanitaires et les structures publiques ou privées qui décèlent une déficience doivent en informer le service social le plus proche pour l’organisation de la prise en charge. ARTICLE 11 : des examens médicaux systématiques des élèves, étudiants et travailleurs doivent être faits, chaque année, en vue de dépister tout handicap. SECTION II : DE LA PREVENTION SOCIALE. ARTICLE 12 : La prévention sociale comprend : - les mesures de sécurité ayant pour objet d’éviter les accidents aux différents milieux - la prévention des déficiences résultant de la pollution de l’environnement et des conflits armés. ARTICLE 13 : L’Etat et les collectivités territoriales décentralisées s’engagent à organiser des campagnes d’information, d’éducation et de communication en vue de la prévention des maladies invalidantes. ARTICLES 14 : Les collectivités territoriales décentralisées, les administrations publiques et privées doivent prendre toutes les mesures nécessaires d’hygiène et de sécurité sur les lieux de travail et de vie, pour éviter les accidents susceptibles de créer ou d’aggraver une déficience. Article 15 : L’Etat et les collectivités territoriales décentralisées prennent toutes les mesures nécessaires pour prévenir les handicaps résultant :
- des violences domestiques ; - du fait des édifices publics - de la pollution de l’environnement ; - des catastrophes naturelles ; - de la circulation ferroviaire, routière, aérienne et maritime ; - des conflits armés ; - des violences de toutes autre nature. CHAPITRE III : DE LA READAPTATION DE LA PERSONNE HANDICAPEE . ARTICLE 16 :(1) La réadaptation vise à permettre à la personne handicapée d’atteindre et de préserver un niveau fonctionnel optimal du point de vue physique, sensoriel, intellectuel, psychosocial, et de la doter ainsi de moyens d’acquérir une plus grande autonomie. (2) Elle comprend : - l’accompagnement psychosocial de la personne handicapée ; - la réadaptation médicale et la rééducation fonctionnelle de la personne handicapée, - l’éducation spéciale de la personne handicapée. SECTION I : DE L’ACCOMPAGNEMENT PSYCHOSOCIAL DE LA PERSONNE HANDICAPEE.
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ARTICLE 17 : L’accompagnement psychosocial vise le renforcement psychologique, le développement de l’estime de soi, le raffermissement des relations avec les milieux de vie, en vue de réconcilier la personne handicapée avec elle-même et avec son environnement. ARTICLE 18 : Le travailleur social est responsable de la coordination de toutes les actions concourant à l’accompagnement psychosocial de la personne handicapée. ARTICLE 19 : (1) Les personnes handicapées indigentes n’ayant pu acquérir un minimum d’autonomie, et dont l’état de santé nécessite une surveillance médicale et de soins constants, bénéficient d’une allocation d’invalidité dont le montant et les modalités d’attribution sont fixés par voie réglementaire. (2) En cas d’incompatibilité avec une vie familiale normale, les personnes visées à l’alinéa 1 ci-dessus sont exceptionnellement et provisoirement accueillies dans des institutions spécialisées. (3) Dans les deux cas cités aux alinéas 1 et 2 ci-dessus, la famille bénéficie d’une assistance sociale et technique. SECTION II : DE LA REEDUCATION MEDICALE ET DE LA READAPTATION FONCTIONNELLE DE LA PERSONNE HANDICAPE E. ARTICLE 20 : La réadaptation médicale et la rééducation fonctionnelle concernent notamment la chirurgie orthopédique, l’ergothérapie, la physiothérapie, l’appareillage et la pratique des activités physiques et sportives. ARTICLE 21 : (1) L’Etat, les collectivités territoriales décentralisées, la société civile et éventuellement les organisations internationales mettent en place des institutions de réadaptation médicales et de rééducation fonctionnelle de la personne handicapée. (2) Les modalités de création, d’organisation et de fonctionnement desdites institutions sot fixées par vois réglementaire. ARTICLE 22 : (1) Les personnes handicapées reconnues indigentes et titulaires d’une carte nationale d’invalidité prévue à l’article 41 ci-dessus bénéficient d’une prise en charge totale ou partielle par l’état, dans les institutions spécialisées et les formations sanitaires, publiques ou privées en ce qui concerne leur réadaptation médicale et leur rééducation fonctionnelle. (2) La prise en charge prévue à l’alinéa 1 ci-dessus s’étend aux consultations, aux examens de laboratoire, de radiographie ou d’imageries médicales, aux hospitalisations, aux évacuations sanitaires et à l’achat de certains médicaments. (3) les modalités de pris en charge prévues aux alinéas 1 et 2 ci-dessus sont fixées par voie règlementaire. ARTICLE 23 : (1) L’Etat subventionne certains produits et matériels destinés au traitement des pathologies particulières ou à la rééducation fonctionnelle. (2) Les modalités d’application des dispositions de l’alinéa 1 ci-dessus sont fixées par un texte particulier.
5
SECTION III : DE L’EDUCATION SPECIALE DE LA PERSONN E HANDICAPEE. ARTICLE 24 : L’éducation spéciale consiste à initier les handicapés physiques, sensoriels, mentaux et polyhandicapés aux méthodes de communication appropriées en vue de leur permettre d’accéder à une scolarisation normale et, plus tard, à une formation professionnelle. ARTICLE 25 : (1) L’Etat, les collectivités territoriales décentralisées, la société civile et éventuellement les organisations internationales mettent en place des structures d’éducation intégratives et des établissements de formation des formateurs par types de handicap. (2) Les modalités de création, d’organisation et de fonctionnement desdites structures sont fixées par vois règlementaire. ARTICLE 26 : (1) l’état, les collectivités territoriales décentralisées et la société civile assurent la formation initiale et continue du personnel spécialisé dans l’encadrement des personnes handicapées. CHAPITRE 4 : DE L’INTEGRATION SOCIO – ECONOMIQUE DE LA PERSONNE HANDICAPEE. ARTICLE 27 : (1) L’intégration concerne toutes mesures sociales et économiques garantissant la pleine participation des personnes handicapées à la vie en société. (2) L’Etat encourage la présence des personnes handicapées dans différentes instances de la vie sociale et économique. (3) L’intégration socio économique de la personne handicapée comprend : - l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle ; - l’accès à information et aux activités culturelles ; - l’accès aux infrastructures, à l’habitat et au transport ; - l’accès aux sports et loisirs ; - l’accès à l’emploi. SECTION I : DE L’ACCES A L’EDUCATION ET A LA FORMAT ION PROFESSIONNELLE DES PERSONNES HANDICAPEES . ARTICLE 28 : L’Etat prend les mesures particulières pour garantir l’accès des personnes handicapées à l’éducation et à la formation professionnelle. Ces mesures comprennent : - La prise en charge matérielle et financière ; - l’appui pédagogique. ARTICLE 29 : (1) l’Etat contribue à la prise en charge des dépenses d’enseignement et de première formation professionnelle des élèves et étudiants handicapés indigents. (2) Cette prise en charge consiste à l’exemption totale ou partielle des frais scolaires et universitaires et l’octroi des bourses ; (3) La prise en charge prévue aux alinéas 1 et 2 ci-dessus s’étend aux enfants nés de parents handicapés indigents ;
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ARTICLE 30 : Les enfants et adolescents frappés d’un handicap de quelque nature que ce soit, bénéficient de conditions d’éducation et d’apprentissage adaptés à leur état ; ARTICLES 31 : Les élèves et étudiants handicapés bénéficient de mesures particulières notamment la dispense d’age, la mise à disposition d’un matériel didactique adapté et d’enseignants spécialisés.
SECTION II : DE L’ACCES AUX INFORMATIONS ET AUX AC TIVITES CULTURELLES. ARTICLE 32 : L’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et la société civile prennent toutes mesures appropriées pour faciliter : - L’accès des personnes handicapées aux technologies de l’information et d la
communication ; - De la participation des personnes handicapées aux productions et aux créations
artistiques ; - L’accès des personnes handicapées aux équipements, aux activités et aux métiers
culturels. SECTION III : DE L’ACCES AUX INFRASTRUCTURES, A L’H ABITAT ET AUX TRANSPORTS.
ARTICLE 33 : (1) Les bâtiments et institutions publics et privés ouverts au public doivent être conçus de façon à faciliter l’accès et l’usage aux personnes handicapées. (2) Au moment de leur rénovation ou lors des transformations importantes, les bâtiments et installations existants, publics ou privés, ouverts au publics doivent être aménagés de façon à faciliter l’accès et l’usage aux personnes handicapées ; (3) L’autorisation de construire ou d’exploiter est subordonnée au respect des dispositions des alinéas 1 et 2 ci-dessus ; (4) La construction des voies de communication doit prendre en compte les aménagements réservés aux personnes handicapées. ARTICLE 34 : L’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et la société civile prennent des mesures préférentielles d’accès des personnes handicapées à l’habitat social. ARTICLE 35 : (1) Les personnes handicapées, titulaires d’une carte nationale d’invalidité, bénéficient des mesures préférentielles dans les transports publics et privés notamment :
- la réduction de tarifs ; - la priorité à l’embarquement et au débarquement ; - les places réservées ;
(2) Les modalités d’application des dispositions de l’alinéa 1 ci-dessus sont fixées par voie réglementaire. SECTION IV : DE L’ACCES AUX SPORTS ET AUX LOISIRS. ARTICLE 36 : (1) L’Etat, les collectivités territoriales et la société civile prennent toutes les dispositions utiles pour la promotion du sport et des loisirs pour personnes handicapées et organisent leur participation aux compétitions internationales.
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ARTICLE 37 : Un programme d’éducation physique et sportive pour personnes handicapées doit figurer dans les systèmes scolaires et universitaires. SECTION V : DE L’ACCES A L’EMPLOI DE LA PERSONNE H ANDICAPEE. ARTICLE 38 : (1) Les personnes handicapées justifiant d’une formation professionnelle ou scolaire bénéficient des mesures préférentielles, notamment la dispense d’âge lors des recrutements aux emplois publics et privés par rapport aux personnes valides, lorsque le poste est compatible avec leur état. (2) : A qualification égale, la priorité du recrutement est accordée à la personne handicapée. Toutefois, elles ne peuvent être soumises qu’aux épreuves compatibles avec leurs conditions. (3) En aucun cas, le handicap ne peut constituer un motif de rejet de leur candidature ou de discrimination. ARTICLE 39 : - (1) Les personnes handicapées qui, du fait de la sévérité de leur handicap, ne peuvent affronter les conditions normales de travail en milieu naturel, bénéficient des emplois protégés. (2) Est réputé emploi protégé, le poste de travail aménagé en tenant compte des possibilités fonctionnelles et des capacités de rendement de la personne handicapée. ARTICLE 40 : - (1) L’état, les collectivités territoriales et la société civile encouragent les personnes handicapées à créer des entreprises individuelles et des coopératives. (2) l’encouragement des personnes handicapées se fait par : - des facilités fiscales et douanières accordées selon le cas et sur proposition du ministre chargé des affaires sociales. - l’octroi de l’aide à l’installation ; - la mise à disposition des encadreurs techniques ; - les garanties de crédits et l’appui technique des organismes publics au développement, notamment dans le cadre des études et du suivi des projets. (3) Des conventions signées entre les acteurs visées aux alinéas 1 et 2 ci-dessus et le ministre des affaires sociales déterminent les modalités de leur partenariat. CHAPITRE V : DES DISPOSITIONS PARTICULIERES. ARTICLE 41 : Il est institué au profit des personnes handicapées une carte nationale d’invalidité dont les modalités d’établissement et de délivrance sont fixées par voie réglementaire. ARTICLE 42 : La couverture des charges relatives aux interventions ci après est effectuée par le concours de la solidarité nationale :
- la prise en charge financière des dépenses d’éducation et de première formation professionnelle ;
- la compensation des prises en charge médicales et les facilités fiscales prévues à l’article 40 ci-dessus ;
- l’allocation d’invalidité prévue à l’article 19 ci-dessus ; - l’aide à l’habitat ; - les subventions aux organismes privés oeuvrant dans l’encadrement des personnes
handicapées. - L’appui à la création des œuvres de l’esprit ;
8
- L’appui à la construction des équipements et infrastructures adaptées aux personnes handicapées.
- Toutes autres interventions relevant de la solidarité nationale. CHAPITRE VI : DES DISPOSITIONS PENALES.
ARTICLE 43 : Est puni d’un emprisonnement de trois (03) mois à trois (03) ans et d’une amende de 50.000 (cinquante mille) à 500.000 (cinq cent mille) francs CFA quiconque ;
a) délivre indûment une carte d’invalidité ; b) délivre une fausse pièce donnant lieu aux avantages reconnus à la personne
handicapée.
ARTICLE 44 : Les peines prévues à l’article 43 ci-dessus s’appliquent à toute personne qui : a) se fait établir ou utilise une fausse carte d’invalidité ; b) simule le handicap pour solliciter la générosité ou tromper la vigilance d’autrui ; c) ayant des moyens de subsistance ou pouvant se les procurer par le travail, sollicite la
charité en quelque lieu que ce soit. ARTICLE 45 : Sont punis d’un emprisonnement de trois (3) à six (6) mois et d’une amende de 100.000 (cent mille) à 1.000.000 (un million) de francs CFA ou de l’une des deux peines seulement, les responsables d’établissements scolaires, professionnels et universitaires, les employeurs ou dirigeants d’entreprises qui font une discrimination dans l’admission, le recrutement ou la rémunération des personnes handicapées. ARTICLE 46 : Est puni des peines prévues à l’article 242 du code pénal quiconque refuse de fournir une prestation due à une personne handicapée conformément à la présente loi et aux textes d’application. CHAPITRE VII : DES DISPOSITIONS FINALES. ARTICLE 47 : Les textes réglementaires précisent, en tant que de besoin, les modalités d’application de la présente loi. ARTICLE 48 : La présente loi, qui abroge toutes dispositions antérieures contraires, sera enregistrée, publiée suivant la procédure d’urgence, puis insérée au journal officiel en français et en anglais. YAOUNDE LE 13 AVRIL 2010 Le Président de la République (é) PAUL BIYA
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LOI N°2010 / 002 DU 13 AVRIL 2010.
PORTANT PROTECTION ET PROMOTION DES PERSONNES HANDICAPEES.
L’ASSEMBLEE NATIONALE A DELIBERE ET ADOPTE, LE
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE PROMULGUE LA LOI DONT LA TENEUR SUIT :
CHAPITRE PREMIER : DES DISPOSITIONS GENERALES. ARTICLE 1 er : La présente loi porte protection et promotion des personnes handicapées. A ce titre elle vise : - La prévention du handicap. - La réadaptation et l’intégration psychologique, sociale et économique de la personne handicapée ; - La promotion de la solidarité nationale à l’endroit des personnes handicapées. ARTICLE 2 : au sens de la présente loi, les définitions ci après sont admises : HANDICAP : une limitation des possibilités pleine participation d’une personne présentant une déficience à une activité dans un environnement donné. PERSONNE HANDICAPEE : Toute personne dans l’incapacité d’assurer par elle-même tout ou partie des nécessités d’une vie individuelle ou sociale normale, du fait d’une déficience physique ou mentale, congénitale ou non. DEFICIENCE : toute perte de substance ou altération d’une fonction ou d’une structure psychologique, physiologique ou anatomique ; INCAPACITE : toute réduction temporaire, partielle ou totale de la capacité à accomplir une activité d’une façon ou dans la limite considérée comme normale pour un être humain. INVALIDITE : état d’une personne dont la capacité de travail, en raison des défauts physiques ou mentaux, est réduite d’une manière permanente et s’évalue en pourcentage ; INFIRMITE : situation dans laquelle se trouve une personne qui, pour des causes congénitales ou non, se trouve avec un organe ou un membre amputé ou défectueux ; ARTICLE 3 : le terme « personne handicapée » s’applique aux catégories suivantes : Les handicapées physiques, les handicapés mentaux et les poly – handicapés. I – HANDICAPES PHYSIQUES :
- handicapés moteurs, - handicapés sensoriels, aveugles, mal voyants, sourds, sourds - muets, muets,
malentendants.
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2 - HANDICAPES MENTAUX : débiles, autistes, infirmes moteurs cérébraux, mongoliens, micro et macrocéphales, maladies psychiatriques et épileptiques.
3 – LES POLY - HANDICAPES
Dans cette catégorie se retrouvent les personnes porteuses de plus d’un handicap. ARTICLE 4 : (1) La déficience est constatée par un médecin ayant qualité. Celui-ci délivre un certificat médical spécial et gratuit. (2) Le certificat médical spécial indique la nature de la déficience ainsi que le taux d’incapacité ou d’invalidité y afférent. (3) Les modalités de délivrance du certificat médical spécial sont déterminées par voie réglementaire. ARTICLE 5 : (1) la prévention du handicap, la réadaptation et l’intégration psychologique, sociale et économique de la personne handicapée constitue une obligation de solidarité nationale. (2) l’état, les familles, les personnes physiques ou morales associent leurs interventions pour concrétiser l’obligation visée à l’alinéa (1) ci – dessus. (3) les acteurs cités à l’alinéa (2) ci – dessus assurent aux personnes handicapées l’accès aux institutions et aux structures ouvertes à l’ensemble de la population ainsi que l’insertion et le maintien de ces personnes dans un cadre ordinaire de travail et de vie. CHAPITRE II : DE LA PREVENTION DU HANDICAP. ARTICLE 6 : on entend par prévention, toute action visant à empêcher la survenance des déficiences motrices, sensorielles et/ou mentales ou à réduire la limitation fonctionnelle. (2) sont considérées comme mesures préventives : - la prévention médicale - la prévention sociale SECTION I : DE LA PREVENTION MEDICALE ARICLE 7 : la prévention médicale comprend :
- les mesures de lutte contre les maladies endémiques ; - les visites médicales prénuptiales, prénatales et post – natale. - Les visites médicales dans les établissements scolaires et universitaires. ; - Les visites médicales en milieu professionnel.
ARTICLE 8 : l’état et les collectivités territoriales décentralisées garantissent l’accès à la vaccination et prennent toutes les mesures d’éducation sanitaires et d’hygiène publique pour éviter la survenue du handicap. ARTICLE 9 (1) les futurs conjoints sont tenus d’effectuer les visites prénuptiales. (2) les parents sont tenus de faire procéder à la vaccination, aux visites prénuptiale, prénatales, et post - natales au profit de leurs enfants. (3) lors des visites prénuptiales, prénatales et post – natales, le personnel médical effectue le dépistage systématique du handicap et informe les intéressés sur les résultats ainsi que de l’action médicale à entreprendre. Il réfère les intéressés le cas échéant, au service social.
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ARTICLE 10 : la famille, les écoles, les formations sanitaires et les structures publiques ou privées qui décèlent une déficience doivent en informer le service social le plus proche pour l’organisation de la prise en charge. ARTICLE 11 : des examens médicaux systématiques des élèves, étudiants et travailleurs doivent être faits, chaque année, en vue de dépister tout handicap. SECTION II : DE LA PREVENTION SOCIALE. ARTICLE 12 : La prévention sociale comprend : - les mesures de sécurité ayant pour objet d’éviter les accidents aux différents milieux - la prévention des déficiences résultant de la pollution de l’environnement et des conflits armés. ARTICLE 13 : L’Etat et les collectivités territoriales décentralisées s’engagent à organiser des campagnes d’information, d’éducation et de communication en vue de la prévention des maladies invalidantes. ARTICLES 14 : Les collectivités territoriales décentralisées, les administrations publiques et privées doivent prendre toutes les mesures nécessaires d’hygiène et de sécurité sur les lieux de travail et de vie, pour éviter les accidents susceptibles de créer ou d’aggraver une déficience. Article 15 : L’Etat et les collectivités territoriales décentralisées prennent toutes les mesures nécessaires pour prévenir les handicaps résultant :
- des violences domestiques ; - du fait des édifices publics - de la pollution de l’environnement ; - des catastrophes naturelles ; - de la circulation ferroviaire, routière, aérienne et maritime ; - des conflits armés ; - des violences de toutes autre nature. CHAPITRE III : DE LA READAPTATION DE LA PERSONNE HANDICAPEE . ARTICLE 16 :(1) La réadaptation vise à permettre à la personne handicapée d’atteindre et de préserver un niveau fonctionnel optimal du point de vue physique, sensoriel, intellectuel, psychosocial, et de la doter ainsi de moyens d’acquérir une plus grande autonomie. (2) Elle comprend : - l’accompagnement psychosocial de la personne handicapée ; - la réadaptation médicale et la rééducation fonctionnelle de la personne handicapée, - l’éducation spéciale de la personne handicapée. SECTION I : DE L’ACCOMPAGNEMENT PSYCHOSOCIAL DE LA PERSONNE HANDICAPEE.
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ARTICLE 17 : L’accompagnement psychosocial vise le renforcement psychologique, le développement de l’estime de soi, le raffermissement des relations avec les milieux de vie, en vue de réconcilier la personne handicapée avec elle-même et avec son environnement. ARTICLE 18 : Le travailleur social est responsable de la coordination de toutes les actions concourant à l’accompagnement psychosocial de la personne handicapée. ARTICLE 19 : (1) Les personnes handicapées indigentes n’ayant pu acquérir un minimum d’autonomie, et dont l’état de santé nécessite une surveillance médicale et de soins constants, bénéficient d’une allocation d’invalidité dont le montant et les modalités d’attribution sont fixés par voie réglementaire. (2) En cas d’incompatibilité avec une vie familiale normale, les personnes visées à l’alinéa 1 ci-dessus sont exceptionnellement et provisoirement accueillies dans des institutions spécialisées. (3) Dans les deux cas cités aux alinéas 1 et 2 ci-dessus, la famille bénéficie d’une assistance sociale et technique. SECTION II : DE LA REEDUCATION MEDICALE ET DE LA READAPTATION FONCTIONNELLE DE LA PERSONNE HANDICAPE E. ARTICLE 20 : La réadaptation médicale et la rééducation fonctionnelle concernent notamment la chirurgie orthopédique, l’ergothérapie, la physiothérapie, l’appareillage et la pratique des activités physiques et sportives. ARTICLE 21 : (1) L’Etat, les collectivités territoriales décentralisées, la société civile et éventuellement les organisations internationales mettent en place des institutions de réadaptation médicales et de rééducation fonctionnelle de la personne handicapée. (2) Les modalités de création, d’organisation et de fonctionnement desdites institutions sot fixées par vois réglementaire. ARTICLE 22 : (1) Les personnes handicapées reconnues indigentes et titulaires d’une carte nationale d’invalidité prévue à l’article 41 ci-dessus bénéficient d’une prise en charge totale ou partielle par l’état, dans les institutions spécialisées et les formations sanitaires, publiques ou privées en ce qui concerne leur réadaptation médicale et leur rééducation fonctionnelle. (2) La prise en charge prévue à l’alinéa 1 ci-dessus s’étend aux consultations, aux examens de laboratoire, de radiographie ou d’imageries médicales, aux hospitalisations, aux évacuations sanitaires et à l’achat de certains médicaments. (3) les modalités de pris en charge prévues aux alinéas 1 et 2 ci-dessus sont fixées par voie règlementaire. ARTICLE 23 : (1) L’Etat subventionne certains produits et matériels destinés au traitement des pathologies particulières ou à la rééducation fonctionnelle. (2) Les modalités d’application des dispositions de l’alinéa 1 ci-dessus sont fixées par un texte particulier.
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SECTION III : DE L’EDUCATION SPECIALE DE LA PERSONN E HANDICAPEE. ARTICLE 24 : L’éducation spéciale consiste à initier les handicapés physiques, sensoriels, mentaux et polyhandicapés aux méthodes de communication appropriées en vue de leur permettre d’accéder à une scolarisation normale et, plus tard, à une formation professionnelle. ARTICLE 25 : (1) L’Etat, les collectivités territoriales décentralisées, la société civile et éventuellement les organisations internationales mettent en place des structures d’éducation intégratives et des établissements de formation des formateurs par types de handicap. (2) Les modalités de création, d’organisation et de fonctionnement desdites structures sont fixées par vois règlementaire. ARTICLE 26 : (1) l’état, les collectivités territoriales décentralisées et la société civile assurent la formation initiale et continue du personnel spécialisé dans l’encadrement des personnes handicapées. CHAPITRE 4 : DE L’INTEGRATION SOCIO – ECONOMIQUE DE LA PERSONNE HANDICAPEE. ARTICLE 27 : (1) L’intégration concerne toutes mesures sociales et économiques garantissant la pleine participation des personnes handicapées à la vie en société. (2) L’Etat encourage la présence des personnes handicapées dans différentes instances de la vie sociale et économique. (3) L’intégration socio économique de la personne handicapée comprend : - l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle ; - l’accès à information et aux activités culturelles ; - l’accès aux infrastructures, à l’habitat et au transport ; - l’accès aux sports et loisirs ; - l’accès à l’emploi. SECTION I : DE L’ACCES A L’EDUCATION ET A LA FORMAT ION PROFESSIONNELLE DES PERSONNES HANDICAPEES . ARTICLE 28 : L’Etat prend les mesures particulières pour garantir l’accès des personnes handicapées à l’éducation et à la formation professionnelle. Ces mesures comprennent : - La prise en charge matérielle et financière ; - l’appui pédagogique. ARTICLE 29 : (1) l’Etat contribue à la prise en charge des dépenses d’enseignement et de première formation professionnelle des élèves et étudiants handicapés indigents. (2) Cette prise en charge consiste à l’exemption totale ou partielle des frais scolaires et universitaires et l’octroi des bourses ; (3) La prise en charge prévue aux alinéas 1 et 2 ci-dessus s’étend aux enfants nés de parents handicapés indigents ;
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ARTICLE 30 : Les enfants et adolescents frappés d’un handicap de quelque nature que ce soit, bénéficient de conditions d’éducation et d’apprentissage adaptés à leur état ; ARTICLES 31 : Les élèves et étudiants handicapés bénéficient de mesures particulières notamment la dispense d’age, la mise à disposition d’un matériel didactique adapté et d’enseignants spécialisés.
SECTION II : DE L’ACCES AUX INFORMATIONS ET AUX AC TIVITES CULTURELLES. ARTICLE 32 : L’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et la société civile prennent toutes mesures appropriées pour faciliter : - L’accès des personnes handicapées aux technologies de l’information et d la
communication ; - De la participation des personnes handicapées aux productions et aux créations
artistiques ; - L’accès des personnes handicapées aux équipements, aux activités et aux métiers
culturels. SECTION III : DE L’ACCES AUX INFRASTRUCTURES, A L’H ABITAT ET AUX TRANSPORTS.
ARTICLE 33 : (1) Les bâtiments et institutions publics et privés ouverts au public doivent être conçus de façon à faciliter l’accès et l’usage aux personnes handicapées. (2) Au moment de leur rénovation ou lors des transformations importantes, les bâtiments et installations existants, publics ou privés, ouverts au publics doivent être aménagés de façon à faciliter l’accès et l’usage aux personnes handicapées ; (3) L’autorisation de construire ou d’exploiter est subordonnée au respect des dispositions des alinéas 1 et 2 ci-dessus ; (4) La construction des voies de communication doit prendre en compte les aménagements réservés aux personnes handicapées. ARTICLE 34 : L’Etat, les collectivités territoriales décentralisées et la société civile prennent des mesures préférentielles d’accès des personnes handicapées à l’habitat social. ARTICLE 35 : (1) Les personnes handicapées, titulaires d’une carte nationale d’invalidité, bénéficient des mesures préférentielles dans les transports publics et privés notamment :
- la réduction de tarifs ; - la priorité à l’embarquement et au débarquement ; - les places réservées ;
(2) Les modalités d’application des dispositions de l’alinéa 1 ci-dessus sont fixées par voie réglementaire. SECTION IV : DE L’ACCES AUX SPORTS ET AUX LOISIRS. ARTICLE 36 : (1) L’Etat, les collectivités territoriales et la société civile prennent toutes les dispositions utiles pour la promotion du sport et des loisirs pour personnes handicapées et organisent leur participation aux compétitions internationales.
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ARTICLE 37 : Un programme d’éducation physique et sportive pour personnes handicapées doit figurer dans les systèmes scolaires et universitaires. SECTION V : DE L’ACCES A L’EMPLOI DE LA PERSONNE H ANDICAPEE. ARTICLE 38 : (1) Les personnes handicapées justifiant d’une formation professionnelle ou scolaire bénéficient des mesures préférentielles, notamment la dispense d’âge lors des recrutements aux emplois publics et privés par rapport aux personnes valides, lorsque le poste est compatible avec leur état. (2) : A qualification égale, la priorité du recrutement est accordée à la personne handicapée. Toutefois, elles ne peuvent être soumises qu’aux épreuves compatibles avec leurs conditions. (3) En aucun cas, le handicap ne peut constituer un motif de rejet de leur candidature ou de discrimination. ARTICLE 39 : - (1) Les personnes handicapées qui, du fait de la sévérité de leur handicap, ne peuvent affronter les conditions normales de travail en milieu naturel, bénéficient des emplois protégés. (2) Est réputé emploi protégé, le poste de travail aménagé en tenant compte des possibilités fonctionnelles et des capacités de rendement de la personne handicapée. ARTICLE 40 : - (1) L’état, les collectivités territoriales et la société civile encouragent les personnes handicapées à créer des entreprises individuelles et des coopératives. (2) l’encouragement des personnes handicapées se fait par : - des facilités fiscales et douanières accordées selon le cas et sur proposition du ministre chargé des affaires sociales. - l’octroi de l’aide à l’installation ; - la mise à disposition des encadreurs techniques ; - les garanties de crédits et l’appui technique des organismes publics au développement, notamment dans le cadre des études et du suivi des projets. (3) Des conventions signées entre les acteurs visées aux alinéas 1 et 2 ci-dessus et le ministre des affaires sociales déterminent les modalités de leur partenariat. CHAPITRE V : DES DISPOSITIONS PARTICULIERES. ARTICLE 41 : Il est institué au profit des personnes handicapées une carte nationale d’invalidité dont les modalités d’établissement et de délivrance sont fixées par voie réglementaire. ARTICLE 42 : La couverture des charges relatives aux interventions ci après est effectuée par le concours de la solidarité nationale :
- la prise en charge financière des dépenses d’éducation et de première formation professionnelle ;
- la compensation des prises en charge médicales et les facilités fiscales prévues à l’article 40 ci-dessus ;
- l’allocation d’invalidité prévue à l’article 19 ci-dessus ; - l’aide à l’habitat ; - les subventions aux organismes privés oeuvrant dans l’encadrement des personnes
handicapées. - L’appui à la création des œuvres de l’esprit ;
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- L’appui à la construction des équipements et infrastructures adaptées aux personnes handicapées.
- Toutes autres interventions relevant de la solidarité nationale. CHAPITRE VI : DES DISPOSITIONS PENALES.
ARTICLE 43 : Est puni d’un emprisonnement de trois (03) mois à trois (03) ans et d’une amende de 50.000 (cinquante mille) à 500.000 (cinq cent mille) francs CFA quiconque ;
a) délivre indûment une carte d’invalidité ; b) délivre une fausse pièce donnant lieu aux avantages reconnus à la personne
handicapée.
ARTICLE 44 : Les peines prévues à l’article 43 ci-dessus s’appliquent à toute personne qui : a) se fait établir ou utilise une fausse carte d’invalidité ; b) simule le handicap pour solliciter la générosité ou tromper la vigilance d’autrui ; c) ayant des moyens de subsistance ou pouvant se les procurer par le travail, sollicite la
charité en quelque lieu que ce soit. ARTICLE 45 : Sont punis d’un emprisonnement de trois (3) à six (6) mois et d’une amende de 100.000 (cent mille) à 1.000.000 (un million) de francs CFA ou de l’une des deux peines seulement, les responsables d’établissements scolaires, professionnels et universitaires, les employeurs ou dirigeants d’entreprises qui font une discrimination dans l’admission, le recrutement ou la rémunération des personnes handicapées. ARTICLE 46 : Est puni des peines prévues à l’article 242 du code pénal quiconque refuse de fournir une prestation due à une personne handicapée conformément à la présente loi et aux textes d’application. CHAPITRE VII : DES DISPOSITIONS FINALES. ARTICLE 47 : Les textes réglementaires précisent, en tant que de besoin, les modalités d’application de la présente loi. ARTICLE 48 : La présente loi, qui abroge toutes dispositions antérieures contraires, sera enregistrée, publiée suivant la procédure d’urgence, puis insérée au journal officiel en français et en anglais. YAOUNDE LE 13 AVRIL 2010 Le Président de la République (é) PAUL BIYA
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