Étude prospective des besoins en compétences, emplois et ... · dont 18 entreprises (14...
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Étude prospective des besoins en compétences, emplois et métiers dans les composites
RAPPORT
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SOMMAIRE
1. CADRAGE DE LA MISSION ......................................................................................................................................... 2
a. Contexte et objectifs de la mission ....................................................................................................................... 2
b. Périmètre de l’étude ............................................................................................................................................ 3
c. Précisions méthodologiques ................................................................................................................................. 3
2. ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES COMPOSITES ................................................................................................. 7
a. Eléments de cadrage sur les matériaux composites ............................................................................................. 7
b. Les principaux procédés de transformation des matériaux composites ............................................................ 16
c. Analyse des freins et opportunités des matériaux ............................................................................................. 19
3. ETAT DES LIEUX DU TISSU INDUSTRIEL DE L’INDUSTRIE DES COMPOSITES EN FRANCE ........................................ 20
a. Les principales applications dans l’industrie ....................................................................................................... 20
b. Analyse du marché français ................................................................................................................................ 22
c. Structure du tissu d’entreprises .......................................................................................................................... 25
4. ANALYSE DE L’EVOLUTION DU MARCHE DES COMPOSITES ................................................................................... 26
a. Les enjeux industriels par secteur d’activités ..................................................................................................... 26
b. Un secteur en croissance : Indicateurs économiques du marché ...................................................................... 31
c. Impact de ces évolutions sur la structuration de la filière industrielle ............................................................... 32
d. Facteurs d’évolution de l’activité des entreprises du secteur ............................................................................ 35
5. ANALYSE DES BESOINS EN COMPETENCES ............................................................................................................. 38
a. Etat de l’art des besoins en compétences du marché actuel ............................................................................. 38
b. Etat de l’art des dispositifs de formation existants ............................................................................................ 54
c. Impact des évolutions et tendances sur les ressources humaines ..................................................................... 64
6. PRECONISATIONS .................................................................................................................................................... 66
a. Adaptation de l’offre de formation ..................................................................................................................... 67
b. Contribution à l’élaboration de filières collaboratives ....................................................................................... 69
c. Communication et attractivité ............................................................................................................................ 71
d. Synthèse des préconisations ............................................................................................................................... 72
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1. CADRAGE DE LA MISSION
a. Contexte et objectifs de la mission
L’étude prospective sur les besoins en
compétences, emplois et métiers des
entreprises du secteur des composites
s’inscrit dans la démarche menée par
l’Observatoire de la Plasturgie.
Dans le cadre de l’accord de
développement de l’emploi et des
compétences (EDEC) cofinancé par
l’Etat, l’étude doit permettre
d’identifier au mieux les besoins en
compétences dans les métiers de ce
secteur, à travers les évolutions, les
contraintes et tendances du marché,
et de définir les dispositifs les plus
appropriés à mettre en place pour y
répondre.
Ainsi, les enjeux de l’étude sont les
suivants :
• Réaliser un état des lieux du
secteur des matériaux
composites ;
• Appréhender les évolutions du
marché des composites ;
• Étudier les évolutions des
besoins en compétences, en
emplois et métiers des
composites.
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b. Périmètre de l’étude
c. Précisions méthodologiques
Pour mener cette étude à bien, le cabinet Lafayette Associés a établi une méthodologie en plusieurs
étapes :
- L’analyse documentaire pour établir un bilan se base sur la consultation de différents rapports1,
notamment élaborés par le JEC Group (2017), la Fédération de la Plasturgie et des Composites
ou encore Xerfi France (juillet 2017).
- Pour l’utilisation de données robustes, les derniers chiffres disponibles sont toujours utilisés.
1 Annexe 1 : Liste des études consultées
Tous les marchés du secteur des
matériaux composites entrent dans le
périmètre de l’étude. L’étude porte
uniquement sur le marché français.
Tous les acteurs de la chaîne de
valeur du secteur entrent dans le
périmètre de l’étude :
• Conseil/ingénierie
• Fabricants de matières
premières (matrices, fibres,
autres adjuvants)
• Fabricants de semi-produits
• Transformateurs
• Parachèvement, réparation,
maintenance
Les acteurs concernés par cette étude,
mobilisent différents secteurs d’activités,
d’après le code NAF des entreprises.
L’étude traite uniquement des matériaux
composites à matrice organique (CMO),
c’est à dire thermoplastique ou
thermodurcissable. Les composites à
matrices céramiques (CMC) et à matrices
métalliques (CMM) en sont exclues, de
même que les matrices
thermodurcissables sous forme de
poudre.
L’étude traite uniquement des matériaux
composites à base de fibres de verre, de
carbone, de fibres naturelles ou de fibres
d’aramide. Les autres fibres spécifiques
(quartz, céramique, thermoplastique,
métallique…) en sont exclues.
Les entreprises n’utilisant que les
matrices par coulée sous vide ou par
injection haute pression et ce, sans fibres,
sont exclues de l’étude.
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Un questionnaire diffusé en ligne a ensuite été établi dans le cadre d’une enquête quantitative. 58
personnes ont participé à cette enquête2, dont 35 entreprises transformatrices. Enfin, 20 entretiens
ont été menés essentiellement auprès d’acteurs de la branche de la plasturgie et des composites
dont 18 entreprises (14 transformatrices) pour approfondir l’enquête3 sur les besoins en
compétences au sein des entreprises du secteur.
- La représentativité de l’échantillon de 76 entreprises est traduite par les statistiques suivantes :
2 Annexe 2 : Liste des entreprises participantes 3 Annexe 3 : Liste des entreprises contactées
Représentativité en termes de taille
Cadrage et pilotage de la
mission
Etablir un bilan complet du marché des entreprises du composite (situation
générale, secteurs d’activités, taille des entreprises, effectifs, parité, métiers,
compétences, tendances…)
Identification et analyse des besoins en compétences ciblant les métiers
des composites
Préconisations identifiant les métiers, compétences en évolution, les dispositifs
de montée en compétences, et tenant compte de la réalité du secteur et du
marché
0-10 salariés; 43%10-50
salariés; 33%
50-200 salariés; 17%
>200 salariés; 7%
Structure des sociétés en 2015
0-9 salariés; 25; 33%
10-49 salariés; 14;
18%
50-200 salariés; 18;
24%
>200 salariés; 19;
25%
Répartition des entreprises participant à l'enquête selon
leur taille
5
L’enquête a visé toutes les entreprises du secteur des matériaux
composites, dans le but d’obtenir des contributions de tous les types
d’entreprises et d’identifier les besoins en compétences de toutes les
entreprises selon leur taille. Ainsi, notre échantillon est en phase avec le
panorama des sociétés du secteur.
Représentativité en termes de fonction
Le panel construit représente à la fois des participants occupant des
fonctions opérationnelles et des fonctions de direction, les deux se
complétant : la vision liée aux fonctions de direction sur les enjeux
de besoins en compétences, de recrutement et de formation à
l’échelle des entreprises, et la vision liée aux fonctions
opérationnelles sur les problématiques des activités et de la mise
en œuvre des procédés, notamment.
Représentativité en termes d’activité
Fonction opérationnelle;
32; 42%Fonction de
direction; 44; 58%
Répartition des répondants à l'enquête en fonction de leur fonction
Branche; 28; 37%
Hors-branche;48; 63%
Répartition des entreprises participantes selon leur activité
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Ici, les entreprises du secteur des matériaux composites de la
branche sont comprises au sens des codes suivants parmi la famille
22 « Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique » de la
nomenclature d’activités française (NAF) :
- 2221Z Fabrication de plaques, feuilles, tubes et profilés en
matières plastiques,
- 2223Z Fabrication d'éléments en matières plastiques pour la
construction,
- 2229A Fabrication de pièces techniques à base de matières
plastiques,
- 2229B Fabrication de produits de consommation courante en
matières plastiques.
Représentativité en termes de localisation
Auvergne-Rhône-Alpes
29%
Ile-de-France13%
Pays de la Loire8%
Bretagne7%
Nouvelle Aquitaine
7%
Siège situé à l'étranger 13%
Autres régions françaises
23%
Localisation des sièges des entreprises participant à l'enquête
Le panel des entreprises interrogées reflète la localisation des
entreprises du secteur des matériaux composites, puisque ces
entreprises sont le plus présentes en région Auvergne-Rhône-Alpes (plus
de 130 entreprises implantées), devant l’Ile-de-France.
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2. ETAT DES LIEUX DE L’INDUSTRIE DES
COMPOSITES
a. Eléments de cadrage sur les matériaux
composites
Un matériau composite est constitué de deux ou plusieurs matériaux non miscibles et possède des
propriétés/performances meilleures que celles de chacun de ses constituants.
C’est un matériau hybride qui se différencie des matériaux macroscopiques homogènes par son
anisotropie. Cette variété de matériaux et cette anisotropie caractéristique, permettent de répondre de
manière exhaustive à un cahier des charges spécifique.
Il existe différents facteurs favorisant l’utilisation des matériaux composites, pour les ajuster aux
exigences d’une application. Leurs avantages sont nombreux :
- En termes de performances, les matériaux composites offrent des multiples possibilités :
résistance mécanique, tenue à la fatigue, résistance à la corrosion…,
- En ce qui concerne la sécurité, les matériaux composites permettent tenue aux chocs, au feu,
l’isolation thermique, l’isolation électrique…,
- En termes de conception, les matériaux composites présentent des avantages, ils permettent
l’allègement des structures, ou encore la réduction de pièces à assembler.
Le terme « composite » désigne usuellement les matériaux constitués :
- D’une matrice organique (polymère thermoplastique ou thermodurcissable) : elle maintient la
disposition géométrique des fibres et transfère les sollicitations mécaniques auxquelles est
soumise la pièce.
Elle apporte au composite ses caractéristiques chimiques et thermiques.
- D’un renfort fibreux : il apporte les caractéristiques mécaniques du composite.
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- D’adjuvants divers (charges, additifs, âmes) permettant d’améliorer les caractéristiques
physique, chimique, thermique et mécanique de la pièce ou de permettre la polymérisation :
o Les charges d’origine minérale, organique ou synthétique peuvent être intégrées aux
matrices. On obtient ainsi une « formulation » dont les propriétés améliorent les
caractéristiques finales de la pièce.
o Les additifs sont ajoutés aux matrices afin d’apporter des propriétés rhéologiques et ainsi
permettre le processus de polymérisation (exemples : accélérateurs, catalyseurs,
durcisseurs). D’autres types d’additifs permettent d’améliorer les propriétés finales de la
pièce (exemples : anti-oxydant, plastifiant, anti-UV).
o Les âmes, prises en sandwich entre des peaux composites permettent d’améliorer les
propriétés mécaniques tout en limitant l’apport de masse. Dans le secteur aéronautique,
on utilise très souvent du Nida (papier aramide NOMEX®) ou Nidalu (structure
aluminium). Dans le nautisme, le balsa et les mousses polymères sont utilisés.
Il existe une classification des pièces en matériaux composites, on distingue avant tout les matériaux
de grande diffusion (GD) pour un bon compromis performances/coût. Les pièces grande diffusion sont
principalement en verre/polyester et ont un taux de fibres généralement inférieur à 35%.
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On distingue les matériaux à hautes performances (HP) pour des applications de haute technologie,
avec des caractéristiques et performances élevées. Ces pièces sont principalement en carbone/époxy,
avec un taux de fibres supérieur à 50%.
• Monolithique : empilement de couches de fibres imprégnées de résine
• Sandwich : âme prise entre deux peaux composites
Parmi les fibres les plus employées dans les composites on peut citer :
- Les fibres de verre :
Ces fibres sont composées de 80% de silice et de 20% de produits issus de carrière (marbre, craie,
kaolin…). Son faible coût de production fait de cette fibre, la plus utilisée à l’heure actuelle. Elle
représente 85 % des applications composites aujourd’hui.
Les fibres de verre sont utilisées sous différentes présentations commerciales (roving, mat, tissus,
unidirectionnel, tresse, multiaxiaux). Elles sont principalement utilisées pour des applications dont les
propriétés mécaniques recherchées sont moyennes et le prix de revient de ces pièces réduit.
Cependant, dans chaque catégorie, on peut classer les pièces selon leur structure
Roving Mat (non tissé) Tissu
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Les secteurs d’activité les plus consommateurs de ce type
de fibre sont les transports (automobile, ferroviaire, bus,
camion…), le bâtiment, le nautisme, l’éolien, le sanitaire,
les articles de sports et loisirs :
- Les fibres de carbone :
Elles sont obtenues par traitement pyrolyse de précurseurs (PolyAcryloNitrile (PAN) ou BRAI). Deux
catégories de fibres sont commercialisées : les fibres HR « Haute Résistance » (contrainte à la rupture
élevée) et les fibres HM « Haut Module » (rigidité élevée).
80% des applications à base de fibres de carbone sont des fibres HR, fabriquées à partir de PAN.
Les fibres de carbone sont utilisées pour obtenir une plus grande légèreté et une meilleure rigidité de
la pièce (amélioration de la résistance mécanique). Elles sont également utilisées pour des applications
haut de gamme ou pour agrémenter des produits de luxe.
Les secteurs d’activités les plus demandeurs sont
l'aéronautique, le spatial, l’automobile, le domaine
du médical ainsi que les sports et loisirs de
compétition :
Roving Tissu Tresse
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- Les fibres d'aramide :
Ce sont des fibres synthétiques à base de polyamide aromatique. Elles ont une masse volumique
inférieure aux fibres de verre et de carbone (1,3 à 1,44 g/cm3).
Les fibres d’aramide sont utilisées pour leur excellente résistance aux impacts, et pour leur capacité
d’absorption des vibrations. Cependant leur mauvaise résistance aux UV, leur forte reprise d’humidité
et leur difficulté à être usinées, limitent leur emploi au niveau industriel, impliquant trop de contrainte
à la mise en œuvre (stockage rigoureux, étuvage avant transformation et outils de découpe
spécifiques).
Elles sont majoritairement utilisées dans les domaines de l’aéronautique, de la balistique, de la
défense et dans le sports et loisirs :
o Les fibres naturelles, comme le chanvre ou le lin sont utilisées pour leurs bonnes propriétés
mécaniques pour un prix relativement plus élevé que les fibres de verre.
Roving
Tissu Tresse Roving
Feutre Roving Tissu
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Elles sont particulièrement écologiques, permettent d’alléger les pièces, d’absorber les vibrations et
donnent un design « naturel » aux pièces.
Les secteurs d’activités sont principalement l’automobile (pièces non structurelles), le sport et loisir et
le decking :
La fibre de verre est la plus utilisée (près de 4 millions de tonnes) avant la fibre de carbone (42 000
tonnes) (2011 – JEC Group). Malgré des volumes encore faibles, les autres fibres de renforcement
présentées connaissent une croissance. Les fibres naturelles présentent un potentiel intéressant. En
effet, la France est le premier pays producteur de fibres de lin (100 000 tonnes en 2009) et la
production de chanvre est également importante. Leurs caractéristiques, propres aux fibres végétales,
sont la flexibilité, la faible abrasivité et la faible densité. Le lin technique présente des avantages : outre
ses propriétés mécaniques spécifiques, ressource inépuisable, il est biodégradable et demande peu
d’énergie pour être produit.
L’association FiMaLin a ainsi lancé un projet structurant de filière autour du lin technique, visant le
développement de produits par l’association du lin et du polyamide PA11 (Source FiMaLin).
Majoritairement destiné à l’industrie textile, la production de lin s’oriente donc comme matériau
composite vers d’autres industries, utilisés dans les biens de consommation et fait l’objet de projets
dans les secteurs des transports ou encore du nautisme.
Initié par Faurecia, le projet FORCE vise, lui, une fibre de carbone économique à moins de 8€ par
kilogramme, contre une moyenne actuelle de 15 à 20€ par kg, avec des performances adaptées aux
applications envisagées, en lien avec l’industrie automobile. Ainsi, un groupe constitué d’industriels
s’est mobilisé (Arkema, Chomarat, Faurecia, Kermel, Mersen, Plastic Omnium, PSA Peugeot Citroën,
Renault, Rhovyl, et Total) pour lancer ce projet piloté par l’IRT Jules Verne.
Concernant les matrices, elles sont divisées en deux familles, induisant ainsi des différences tant par
leurs caractéristiques que leur mise en œuvre :
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- Les matrices thermodurcissables (TD) : à l’état liquide, ces matrices durcissent sous l’effet d’une
réaction chimique (à l’aide d’un catalyseur ou d’un durcisseur) combinée ou non de la
température. Cette réaction est irréversible et limite la possibilité de recyclage. Les temps de
réaction sont relativement longs et permettent difficilement une production haute cadence.
Les principales matrices TD sont :
o Polyester insaturé (UP), très représentative dans les applications GD, ce sont les résines
TD les plus employées (meilleur rapport qualité/prix). Elles sont utilisées dans les
domaines tels que les transports (automobile, ferroviaire, camion), le bâtiment, le
sanitaire, le nautisme
o Époxy (EP), très représentatives dans les applications HP, elles confèrent aux composites
une meilleure tenue mécanique et chimique et possèdent une très bonne stabilité
dimensionnelle. Elles sont utilisées en aéronautique, sport et loisir, défense, électronique
o Vinylester (VE), destinées pour des applications chimiques sévères. Elles sont utilisées
pour des applications de type canalisations chimiques, cuves, et pour les couches
extérieures des piscines et coques de bateaux.
o Polyuréthane (PU), applications pour des composites nécessitant une forte résistance
thermique et excellente résistance au feu, elles présentent également une très bonne
stabilité dimensionnelle même à forte température. Elles sont utilisées notamment en
aéronautique pour les canalisations d’alimentations
o Bismaléimide (BMI), applications aérospatiales. Ce sont les résines qui ont la meilleure
résistance thermique même en continue.
- Les matrices thermoplastiques (TP) : sous forme solide, elles se ramollissent sous l’effet de la
température permettant ainsi leur mise en forme. Elles sont ainsi figées par refroidissement.
Leur recyclabilité est plus aisée. Les principaux thermoplastiques utilisés dans les composites
sont :
o Polypropylène (PP) et polyéthylène (PE) qui sont les matrices
TP standard, non techniques. Elles sont utilisées en injection
ou compression pour faire des pièces de grande diffusion.
o Polyamides (PA), ce sont des polymères techniques qui sont
principalement utilisés dans l’automobile.
o Polyesters (PET ou PBT), ils sont principalement utilisés pour les applications électriques
o Polysulfones (PPS), ce sont des polymères pouvant résister en continu à des
températures de l’ordre de 160°C à 205°C. Elles sont utilisées pour des applications
chimiques, médicales et aéronautiques.
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o Polyarylcétones (PEEK, PEAK), ce sont des polymères thermoplastiques résistants à des
températures de l’ordre de 250°C. Utilisées principalement en aéronautique, elles ont
aussi des applications dans les domaines électroniques, chimiques et automobiles
(environnement moteur).
o Polyétherimides (PEI), leur résistance thermique peut atteindre en continu 280°C. Elles
sont employées en aéronautique, électronique et automobile.
A ce jour, les matrices thermodurcissables sont largement représentées dans les différentes
applications composites, à hauteur de 70% des composites transformés en Europe. Cependant, la
répartition des applications futures devrait être plus équilibrée, s’expliquant par un besoin de montée
en cadence et productivité améliorée. Par ailleurs, la réglementation REACH condamne de nombreux
composants intervenant dans la fabrication des matrices thermodurcissables, au profit des
thermoplastiques. Outre la réglementation, la santé des salariés implique la réorientation vers de
nouvelles matières et procédés moins émissifs.
Source : pluscomposites.com
Les semi-produits : Il s’agit de matériaux « prêts à l’emploi », c’est-à-dire que le mélange entre la fibre,
la matrice et les adjuvants est intimement fait.
On peut classer ces semi-produits en 4 sous-familles :
➢ Les préimprégnés TD : tissu ou nappe unidirectionnelle (UD)
imprégnés de résine thermodurcissable. Ces semi-produits
sont utilisés pour des applications hautes performances,
afin d’allier la performance à la légèreté (aéronautique,
aérospatial, sport et loisirs, médical) ou pour des raisons
cosmétiques (automobile haut de gamme, bagagerie, bijouterie). Ces semi-produits sont
transformés par drapage (manuel ou automatisé) et cuits sous vide en étuve ou autoclave.
2016 2020-2025
Thermoplastiques (TP) 30% 40-50%
Thermodurcissables (TD) 70% 50-60%
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➢ Les compounds ou premix TD : semi-produit composé de fibres courtes (<100 mm) intimement
mélangées avec une formulation à base de résine thermodurcissable. Il y a des compounds à
base de fibres de verre pour des applications grande diffusion, comme le SMC (Sheet Molding
Compound) ou le BMC (Bulk Molding Compound) que l’on retrouve majoritairement dans les
secteurs de l’automobile et de l’électrique. Il y a aussi des compounds à base de fibres de
carbone pour des applications semi-structurelles (aéronautique ou automobile), que l’on appelle
des SMC HP (Sheet Molding Compound Hautes Performances), ou DLF (Discontinuous Long
Fiber). Ces semi-produits sont transformés par compression à chaud ou par injection.
SMC BMC DLF
➢ Les préimprégnés TP : tissu ou nappe unidirectionnelle (UD)
imprégnés de matrice thermoplastique. Il y a une grande
diversité de ces semi-produits sur le marché, due à une
émulation autour de l’innovation et ainsi répondre aux
besoins des industriels (nécessité de monter en productivité
(diminution des temps de cycle) avec des propriétés
mécaniques améliorées (taux volumique de fibres élevé)).
Ces semi-produits sont principalement transformés par
estampage.
➢ Les granulés TP : semi-produit sous forme de granulés
thermoplastiques contenant entre 20 et 40% de fibres courtes. Ces
granulés sont transformés par injection avec des temps de cycle très
courts permettant la production de volumes importants. Ils sont
transformés par injection pour des applications grande diffusion.
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b. Les principaux procédés de transformation
des matériaux composites
La mise en forme de ces matériaux composites s’opère via des procédés de mise en œuvre multiples,
tant manuels que mécanisés. Plusieurs facteurs entrent en compte dans le choix d’un procédé, comme
les caractéristiques techniques de la pièce, le type de matière, le type de série, la cadence ou le
montant des investissements nécessaires pour utiliser un procédé. Les procédés manuels représentent
13% de la production en France. Cependant en termes de progression, il faut noter l’évolution du
procédé d’injection (+3pt/an) et des procédés de compression (+1pt/an) au détriment des procédés
manuels/petites séries (-1 pt/an).
Par définition, les procédés manuels ou procédés petites et moyennes séries :
❖ La stratification ou moulage au contact
❖ Les procédés LCM (procédés de moulage par transfert de résine) : infusion, RTM (moulage par injection de
résine sur renfort), RTM light, C-RTM
❖ La projection simultanée
❖ Drapage de préimprégnés avec cuisson en étuve ou autoclave
Les procédés de compression désignent :
❖ La compression voie humide
❖ La compression SMC (matière à mouler en feuille)
❖ La compression BMC (mélange à mouler en vrac)
❖ La compression de préimprégnés
❖ L’estampage
Les procédés en continu comprennent :
❖ La pultrusion
❖ Le moulage entre pellicules
En injection, les procédés :
❖ Injection BMC (mélange à mouler en vrac)
❖ Injection TPA (activateur tissulaire du plasminogène)
❖ Procédés en perdition
(pour des raisons HSE)
❖ Procédés stables
❖ Procédés en évolution
(pour des raisons de
productivité)
❖ Procédés à fort
potentiel (transfert de
technologie vers des
procédés dits « moules
fermés »)
injection47%
procédés en continu
22%
compression17%
petites et moyennes séries13%
autres1%
L'utilisation des procédés de mise en oeuvre en france - 2015
Source : JEC Group 2017
Source : IPC
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Dans la catégorie « autres », on trouve les procédés suivants :
❖ Enroulement filamentaire (moulage automatisé ouvert)
❖ Centrifugation (moulage sous forme de cylindres creux)
On retrouve des procédés de mise en œuvre plus représentatifs dans chaque secteur d’activité :
❖ Aéronautique : drapage de préimprégnés, estampage, RTM
❖ Automobile/ transports : injection TP, compression SMC, procédés LCM
❖ Construction : enroulement filamentaire, procédés LCM, pultrusion
Schéma comparatif des procédés
Lafayette Associés – Source Compositec Estampage
Estampage
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En synthèse, les évolutions importantes en termes d’utilisation des fibres et matrices, ainsi que des
procédés de transformation, traduisent la croissance du secteur des composites et sa dynamique
d’innovation. Ces évolutions permettent d’augmenter la productivité et le rythme des cadences, afin de
produire des pièces aux caractéristiques et performances toujours plus élevées.
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c. Analyse des freins et opportunités des
matériaux
FORCES
- Caractéristiques techniques intéressantes
- Diversité des matériaux
- Multiplicité des applications, présence d’importants
débouchés pour le secteur et hausse de la demande dans les
industries
FAIBLESSES
- Coût élevé de production
- Cadence encore trop faible pour de la production en
masse
- Difficultés de maintenance et réparation (détection des
failles)
- Manque de BDD matériaux fiables pour faciliter dimensionnement
- Manque de logiciels fiables de simulation
OPPORTUNITES
- Existence d’écoles d’ingénieur de haut niveau dans la conception de
matériaux avancés
- Implantation de nombreux donneurs d’ordres de dimension
mondiale (Airbus, Faurecia…)
- Travaux de R&D pour améliorer la performance des résines
- Amélioration par les équipementiers des machines et
moules
- Amélioration des logiciels de modélisation du comportement
des matériaux
- Sensibilisation de la société aux solutions en réponse aux enjeux
environnementaux
- Soutien financier de l’Etat à recherche et au développement
de matériaux composites
MENACES
- Absence de standardisation des matériaux
- Erosion structurelle de l’industrie
- Positionnement « moyen de gamme » de l’industrie
- Forte concurrence des matériaux traditionnels
- Nécessité de former les personnes travaillant dans l’industrie à l’utilisation de ces matériaux
- Difficulté de recyclage des matériaux composites, manque de
structuration de la filière pour la récupération et la revalorisation des
composites
- Renforcement des normes de sécurité rendant les certifications
pour les matériaux difficiles à obtenir
Source : Lafayette Associés, presse
professionnelle, Xerfi France
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3. ETAT DES LIEUX DU TISSU INDUSTRIEL
DE L’INDUSTRIE DES COMPOSITES EN
FRANCE
a. Les principales applications dans l’industrie
Les applications des matériaux composites concernent des secteurs extrêmement divers et complexes.
En effet, les caractéristiques de ces matériaux permettent de répondre à des problématiques
techniques. Les gains de performance, de poids, de taille sont des atouts majeurs. Un tiers de la
production en volume dans l’industrie concerne le secteur du transport (filières automobile et
ferroviaire. La construction est le second secteur d’application, suivi par le secteur de l’électricité et de
l’électronique.
Les applications des matériaux composites concernent en effet de vastes marchés de l’industrie. Dans
l’aérospatial et l’aéronautique, l’utilisation des composites permet des constructions plus légères, donc
plus économes en carburant et ayant une meilleure résistance dans des conditions extrêmes. De
même, pour les transports, ces applications permettent des véhicules plus légers, économes et par
conséquent moins polluants. Dans le BTP, on fabrique des matériaux de construction innovants,
favorisant une meilleure isolation et une plus grande résistance. Les matériaux composites sont
également utilisés dans la fabrication de biens de consommation dont les caractéristiques techniques
se voient améliorées.
transport33%
construction20%
Energies et électrique
15%
biens de consommation
10%
éolien7%
sports et loisirs7%
aéronautique4%
marine4%
Secteurs d'activités en france- 2015
Source : JEC Group 2017
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En synthèse, les entreprises du secteur des composites se positionnent sur des marchés toujours plus
nombreux. Les matériaux composites y sont valorisés pour les raisons de productivité et de
performance. Des exemples d’applications sont présentés dans le tableau ci-après par ordre de taille.
Transport - Automobile
Pare-chocs, éléments de
carrosserie :
coque de l'Espace, voitures sans
permis, F1...
Pièces sous capot, coques de
sièges, carters...
Transport - Ferroviaire
Avant de motrice métro, TGV,
portes, tablettes, sanitaires, sièges,
wagons frigo...
Construction
Coffrage de béton, plaques,
bardage, parements de façade,
sanitaires, baignoires, tubes
d'assainissement, mobilier urbain :
panneaux, kiosques à journaux,
abribus, cabines de téléphone
Energies et électrique
Isolants, disjoncteurs, parafoudres,
armoires, antennes, circuits
imprimés, cuves de machines à
laver, connecteurs électriques
Biens de consommation
Textiles techniques…
Eolien
Pâles d’éolienne, capot de nacelle
d’éolienne, tubes pour le forage
offshore…
Sports et loisirs
Raquettes de tennis, skis, clubs de
golf, cadre de vélo, ULM, casques,
bagages, piscines en polyester…
Aéronautique
Fuselage des petits avions,
habitacle, pâles d'hélicoptères,
éléments d'avions : planchers,
cloisons, hélices, volets, éléments de
moteurs, éléments de fusée et
engins spatiaux
Marine
Coques de bateaux civils et
militaires, voiliers, cabines
sanitaires, planches à voile
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b. Analyse du marché français
L’industrie des composites étant hétérogène, sa chaine de valeur est assez complexe…
On distingue les fabricants d’éléments de bases et les transformateurs :
• Les fabricants de matériaux et produits composites semi-finis (par exemple Porcher, Chomarat,
Serge Ferrari)
• Les fabricants de pièces et d’équipements en matériaux composites (par exemple Airbus et
Faurecia dans les transports, Saint-Gobain dans le BTP…)
• Les fabricants d’éléments de base des matériaux composites : producteurs de renforts (par
exemple Owens Corning, Toray, Hexcel), producteurs de matrices (par exemple Arkema, Solvay,
Ashland)
Viennent se greffer d’autres activités transverses :
• Dimensionnement/conception/simulation
• Contrôles/caractérisation
• Utilisateurs de produits en matériaux composites
La majorité des entreprises fait partie des transformateurs. Des entreprises de toutes les tailles sont
représentées parmi ces différentes positions de la chaîne de valeur, des très petites entreprises aux
grands groupes. Certaines entreprises sont présentes dans plusieurs positions de la chaine de valeur,
notamment des entreprises à la fois fabricantes d’éléments de base et transformatrices. Aucune
donnée chiffrée ne précise la répartition exacte des entreprises, le panel de cette étude compte lui
64,5% d’entreprises qui pratiquent la transformation.
Analyse de la chaîne de valeur
23
La problématique de ces acteurs des matériaux composites est ici d’afficher les meilleures
caractéristiques techniques, par une diversité de formes, de dimensions et de poids, tout en maitrisant
le cout élevé de la production. C’est pourquoi l’intérêt économique des matériaux composites pousse
les industriels à les privilégier pour les pièces présentant une haute valeur ajoutée, produites en petites
et moyennes séries. L’utilisation de matériaux composites s’applique dans des secteurs très divers,
visant de vastes marchés.
Les entreprises du marché des composites
En 2015, on comptait 565 entreprises liées au marché des composites. Ce marché représente environ
24 000 salariés.
Les entreprises du composite regroupent un grand nombre de secteurs d’activité. 9% des plasturgistes
français fabriquent des produits en matériaux composites. Cela se traduit par un grand nombre de
codes NAF concernés (voir Annexe 3).
Les entreprises du secteur des composites sont réparties de la manière suivante sur le territoire :
Source : Lafayette - IPC
24
En France, les entreprises du marché des composites sont très présentes en région Auvergne-Rhône-
Alpes (plus de 130 entreprises). Il s’agit de la région la plus représentée, devant l’Ile-de-France,
l’Occitanie et Provence-Alpes-Côte-d’Azur.
25
c. Structure du tissu d’entreprises
Le nombre d’entreprises dont le composite est l’activité principale est estimé à 535 (JEC 2017). Les
entreprises qui interviennent ponctuellement tout au long de la chaine de valeur viennent augmenter
considérablement ce nombre. Le tissu industriel du secteur des composites est majoritairement
composé de PME, comme beaucoup de secteurs en France. En effet, environ 90% des entreprises du
secteur des matériaux composites sont des TPE-PME.
Source : JEC Group 2017
Au sein de ce demi-millier
d’entreprises, le
Au sein de ce demi-millier d’entreprises, le nombre de salariés est estimé à 24 000 (Source : JEC
Group 2017).
Le marché français représente environ 380 000 tonnes (2015), soit 5% de la production mondiale pour
un chiffre d’affaires de 2,68 milliards d’euros, soit 6% du chiffre d’affaires mondial.
A l’échelle européenne, le marché français représente 15% du marché en volume (l’Allemagne 28%,
l’Italie 18%, le Royaume-Uni 8%) (Source JEC Group 2017).
0-10 salarié…
10-50 salariés33%
50-200 salariés
17%
>200 salariés7%
Structure des sociétés en 2015
Source : JEC Group 2017
300
380
0
100
200
300
400
2010 2015
Evolution de la taille du marché français des
composites (en milliers de tonnes)
Source : JEC Group
2017
26
4. ANALYSE DE L’EVOLUTION DU MARCHE
DES COMPOSITES
a. Les enjeux industriels par secteur d’activités
CONSTRUCTION
Le domaine de la construction est un débouché important pour les matériaux composites. Il représente
20% du marché des composites en volume.
La hausse de la population, notamment dans les villes, ainsi que l’urbanisation permettent aux
matériaux composites de trouver une place grandissante dans l’activité du BTP en France. Les activités
de construction connaissent en effet une légère hausse depuis 2013 (Source Insee).
Les problématiques sanitaires relatives à la protection de l’environnement et au développement
durable se traduisent par de nouvelles réglementations. Les matériaux composites permettent
d’accompagner les campagnes de rénovation thermique des bâtiments et de manière générale leur
efficacité énergétique. Par le biais d’aides, les politiques publiques mises en place à cet effet favorisent
les débouchés sur ce marché.
Les innovations dans les constructions favorisent également l’utilisation du composite, pour ses
caractéristiques techniques (gain d’espace à performance d’isolation égale par rapport aux isolants
traditionnels, résistance à la corrosion, variétés de forme, performances mécaniques).
Couverture d’un stade de football en matériaux composites
souples, résistant à la chaleur et à l’humidité, à Cuiabà, pour
la coupe du Monde 2014 au Brésil, par l’entreprise française
Serge Ferrari (Source Usine Nouvelle)
27
S’il existe une légère reprise en termes de production des activités de construction depuis 2013 (Insee),
le nombre de salariés dans le secteur reste stable (Observatoire des métiers du BTP). La demande en
matériaux composites dans le domaine de la construction est néanmoins en augmentation continue,
malgré un coût assez élevé de ces matériaux en comparaison avec les matériaux traditionnels.
TRANSPORT AUTOMOBILE
Le transport est le domaine qui a le plus de poids dans le secteur des matériaux composites : 33% en
volume. Que ce soit dans les filières automobile, ferroviaire ou navale, la construction de matériel de
transport comprend une part de plus en plus large de matériaux composites. Le premier facteur de
cette utilisation des composites est la nécessité d’alléger les appareils et de réduire leur consommation
de carburant.
Concernant l’automobile, la part d’utilisation des matériaux composites étant encore relativement
faible, malgré son augmentation, c’est le nombre élevé de voitures construites chaque année donne
tout son poids à la filière. Les débouchés dans l’industrie ferroviaire sont plus limités, et les
constructions navales constituent un marché de niche en raison des faibles volumes de production
(bateaux de course, bateaux de plaisance, construction navale militaire).
L’accroissement de l’intensité concurrentielle du marché automobile traduit le besoin de faire preuve
d’innovation et de compétitivité. L’enjeu de la baisse des coûts des matières premières et du coût du
kilo transformé (objectif : 3 euros/kg) est important. Les nombreux projets de recherche et
développement soutenus par les pouvoirs publics doivent favoriser l’innovation dans les composites.
Véhicule réalisé en carbone époxy par infusion : Record du
marathon Shell dans la catégorie prototype (Source FMC
Composites)
28
Après une chute de la production de la construction automobile en 2008 (Source Insee), le rebond de
la production n’est que modéré. La part limitée des matériaux composites dans le poids des véhicules
font toutefois de l’automobile un marché à investir, car les matériaux innovants doivent permettre
d’alléger le poids des voitures et de limiter les émissions de CO2. Les temps de cycle long et les prix
des matériaux composites sont aujourd’hui les freins de ce marché.
AERONAUTIQUE
L’aéronautique est un domaine qui utilise une part de plus en plus grande de matériaux composites.
Le secteur représente une production faible en volume, mais le prix élevé de chaque pièce valorise sa
part en valeur. La part des composites dans les anciens programmes était de 5%, tandis qu’elle s’élève
à 25% dans l’A380. La part des composites dans le poids de l’Airbus A350 XWB et le Boeing 787 est
de 50% (Source Usine nouvelle).
Ce mouvement est soutenu par l’augmentation de la production d’avions, répondant à la hausse du
trafic mondial de passagers et à l’accélération du remplacement de ces appareils. La hausse de la
production doit permettre à l’industrie aéronautique de conforter la part des matériaux composites
pour favoriser notamment la diminution de la consommation de kérosène et la diminution des
émissions sonores.
Les composants de l’avion (Source : aviondufutur.e-monsite.com)
29
Malgré la complexité de certification des pièces ou encore les difficultés de recyclage des pièces, les
matériaux composites trouvent donc leur place dans ce marché où la pression est de plus en plus forte
sur la baisse des coûts, de la part des donneurs d’ordres et sous-traitants de premier rang, puis en
répercussion sur les autres sous-traitants.
NAUTISME
L’utilisation des matériaux composites dans la construction nautique est en croissante et prend
désormais une place prépondérante. Ils servent à réaliser des formes complexes des structures comme
les ponts ou les coques.
Pour le nautisme, les matériaux s’avèrent particulièrement intéressants pour leurs caractéristiques : la
légèreté, la tenue aux agressions climatiques, la résistance en milieu marin. De ce fait, un fort
développement existe pour les bateaux de compétition. L’entreprise Heol Composites a par exemple
doublé son chiffre d’affaires et son effectif en 2015, avec le développement de foils de bateaux, dont
elle est devenue numéro 1 mondial (Journal du composite).
Evolution de la proportion de composites dans les avions commerciaux (Source : Airbus)
30
Les composites sont utilisés progressivement sur tous les types de bateaux. L’industrie nautique est
elle-même un segment dynamique. Les trois quarts de la production concerne les bateaux à moteur,
dont le chiffre d’affaires a augmenté de 19,7% entre les exercices 2014-2015 et 2015-2016.
Structure produite par Héol Composites, dont la tenue et
bien supérieur à celle des liaisons colles des assemblages
traditionnels. (Source Journal du composite)
31
b. Un secteur en croissance : Indicateurs
économiques du marché
➢ Dans le domaine de la plasturgie, les composites sont le segment à plus forte valeur ajoutée :
40% en 2013 (Source : JEC Group 2017).
➢ Les composites sont aussi le segment le plus dynamique : +5% de croissance moyenne annuelle
en volume estimés entre 2010 et 2020 (Source : JEC Group 2017).
36% de la croissance du secteur est concentrée dans le transport, la construction et l’aéronautique.
C’est l’automobile qui est le premier utilisateur de composites.
Les principales raisons de cette croissance :
- L’évolution démographique : population en hausse, notamment dans les villes,
- L’urbanisation et le développement des infrastructures et moyens de locomotion,
- Les problématiques sanitaires : protection de l’environnement, promotion du développement
durable, réglementations et directives européennes,
- Le développement du trafic aérien,
- L’augmentation du rythme de livraison et carnets de commandes pleins,
- La nécessité d’augmenter la productivité,
- L’intensité concurrentielle du marché de l’automobile impliquant le besoin de faire preuve
d’innovation et de compétitivité, notamment pour diminuer les coûts de production et améliorer
les performances des véhicules.
32
c. Impact de ces évolutions sur la structuration
de la filière industrielle
Le développement du marché des matériaux composites se traduit par un développement de l’offre en
accompagnement des entreprises spécialisées dans les composites sur l’ensemble du territoire. Ainsi,
des nouveaux pôles de compétitivité émergent, avec des spécialités définies. Les pôles suivants sont
investis dans le marché des matériaux composites :
Pôle de
compétitivité
Domaines
d’activités
Mission
Matériaux
Le pôle a pour mission de permettre à la
plasturgie française de trouver de nouvelles
applications grâce à l’innovation technologique et
d’acquérir des avantages compétitifs en termes
de coûts, de qualités et de propriétés.
Aéronautique, espace, TIC
Premier bassin européen d’emploi dans
l’aéronautique, de l’espace et des systèmes
embarqués, le pôle se positionne sur les grands
programmes des constructeurs aéronautiques.
Aéronautique, espace
Astech Paris Région vise à accroitre les positions
de leader européen de l’industrie des secteurs
Transport spatial, Aviation d’affaires et
Propulsion/Equipements par l’innovation.
Chimie, écotechnologies
Axelera rassemble et coordonne les acteurs de
l’industrie, de la recherche t de la formation en
chimie et en environnement.
Energie
Capenergies développe en PACA, Corse,
Guadeloupe et à la Réunion une filière
énergétique d’excellence adaptée aux mutations
industrielles et entend accroitre les parts de
marché à l’international.
Energie
Le pôle ambitionne de devenir le pôle de
référence européen maitrisant la totalité de la
chaine de valeur des caoutchoucs et polymères
dans une perspective de développement durable
et d’efficacité économique, en participant au
développement de nouveaux matériaux, produits
et procédés.
Chimie, matériaux
Le pôle développe un espace d’excellence en
matière de recherche et d’application industrielle
sur les technologies liées à la mise en œuvre des
matériaux métalliques et composites.
33
Transports
Le pôle soutient l’innovation dans la filière
véhicules pour favoriser de nouvelles mobilités,
l’électronisation des véhicules, le développement
durable, les véhicules de petites séries…
Bioressources, énergie,
matériaux
Le pôle a pour mission les valorisations non
alimentaires du végétal, en adaptant et
mobilisant les ressources végétales nécessaires
aux usages industriels.
Transports
Reconnu pour ses compétences industrielles et
scientifiques en matière de transport ferroviaire,
automobile, systèmes et services de transport
intelligents et logistique, le pôle fédère les
principaux acteurs de l’industrie, de la recherche
et de la formation dans ces domaines.
Transports
Le pôle est centré sur la performance des
systèmes de transports collectifs de personnes et
de marchandises dans les métropoles, en
mobilisant les champs de l’énergie, des
matériaux, des TIC, des sciences économiques et
sociales.
Matériaux
Le pôle développe l’excellence technologique de
ses territoires sur les thèmes clés : la métallurgie
et les procédés, les nanomatériaux, les
composites, les nouveaux procédés de fabrication
et le développement durable.
Biens de consommation,
chimie, matériaux
Le pôle s’appuie sur 3 axes d’innovation : le
développement de nouveaux produits, procédés
et services, l’amélioration des fonctionnalités des
matériaux, et l’intégration du développement
durable.
Transports
Pôle de compétitivité en R&D automobile et
transports publics, Mov’eo développe des projets
collaboratifs innovants pour renforcer la
compétitivité internationale des entreprises
françaises et des territoires.
Biens de consommation,
matériaux
Le pôle mobilise une communauté d’acteurs
autour de la céramique avec les objectifs
d’augmenter la productivité de l’industrie de la
céramique et de créer de nouvelles activités
innovantes.
Bioressources, matériaux
Le pôle poursuit 3 axes stratégiques : la
promotion de l’usage des éco-matériaux,
l’optimisation de l’impact environnemental de
matériaux fibreux, et l’amélioration des propriétés
des matériaux fibreux.
34
Energie, TIC, transports
Le pôle favorise la mise en relation afin de
booster la compétitivité des acteurs de
l’économie maritime, en détectant les projets
innovants et accompagnant les porteurs de projet.
Energie, TIC, transports
Le pôle favorise la mise en relation afin de
booster la compétitivité des acteurs de
l’économie maritime, en détectant les projets
innovants et accompagnant les porteurs de projet.
Aéronautique, espace
La vocation de Pegase consiste à apporter et
concrétiser de nouvelles pistes de croissance
grâce à l’exploration de marchés qui ne se situent
pas dans les champs traditionnels de l’industrie
aéronautique.
Transports
Le pôle soutient l’innovation, le développement
des entreprises de son territoire et l’excellence
industrielle, en anticipant les besoins du marché
de la mobilité tout en répondant aux besoins
actuels de la filière automobile.
Matériaux
Les objectifs du pôle sont : la maitrise de la filière
en amont à travers l’innovation sur les matières
premières (fibres et fils), le renforcement de la
multifonctionnalité des textiles, et le
développement de textiles hybrides et matériaux
souples technologiques, à travers notamment les
textiles 3D et les matériaux composites.
Matériaux
Le pôle ambitionne de fédérer les meilleures
compétences pour élaborer et optimiser des
projets et diffuser leurs résultats, en mettant le
matériau textile au cœur des matériaux de
l’avenir.
Microtechnique, mécanique
Le pôle se veut accélérateur d’innovation dans la
production de systèmes mécaniques intelligents
adaptés à l’usage.
Bioressources, matériaux
Le pôle fait émerger des projets innovants au
profit de la filière forêt-bois-papier d’Aquitaine et
d’anticiper les évolutions du marché des
matériaux et produits forestiers.
35
d. Facteurs d’évolution de l’activité des
entreprises du secteur
Le secteur des matériaux composites connait différentes tendances. Plusieurs facteurs déterminent
l’activité des entreprises et leurs besoins en compétences.
L’enquête menée auprès des entreprises du secteur permet de mettre en évidence
ces grands enjeux auxquels doivent répondre les entreprises, car ils impactent les
métiers et besoins en compétences.
Le
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
L'utilisation de nouvelles fibres
L'utilisation des thermoplastiques
Les réglementations liées aux composites
Les nouvelles techniques robotisées
La progression de nouveaux procédés de transformation
Le positionnement sur de nouveaux marchés
Degré d'impact sur les besoins en métiers et compétences, par facteur, pour toutes les
entreprises
4– Très impactant 3– 2– 1– Pas ou peu d'impact
0% 20% 40% 60% 80% 100%
L'utilisation des thermoplastiques
L'utilisation de nouvelles fibres
Les nouvelles techniques robotisées
La progression de nouveaux procédés de transformation
Les réglementations liées aux composites
Le positionnement sur de nouveaux marchés
Degré d'impact sur les besoins en métiers et compétences, par facteur, pour les entreprises
transformatrices
4- Très impactant 3 2 1- Peu impactant
Enquête Lafayette Associés, Panel de 58 entreprises
Enquête Lafayette Associés, Panel de 35 entreprises
36
Différents facteurs peuvent expliquer les besoins en métiers et compétences exprimés par les
entreprises du marché des composites. Pour elles, le premier facteur impactant le besoin en
compétences est le positionnement sur un nouveau marché. Les transformateurs insistent en
deuxième lieu sur les règlementations (par rapport à l’ensemble du panel).
Le positionnement des entreprises sur de nouveaux marchés est la première tendance impactant les
besoins en métiers et compétences. En effet, la diversité des secteurs d’application des matériaux
composites suppose l’investissement des entreprises sur des marchés toujours plus nombreux. Un
nouveau marché suppose donc une adaptation des techniques pour répondre à une commande
particulière, requérant des compétences spécifiques. La demande croissante en provenance des
transports, du BTP et de l’industrie sont notamment des déterminants importants. L’action des pouvoirs
publics est également un élément susceptible d’encourager de nouveaux positionnements.
Les réglementations liées aux composites sont un facteur prévalent impactant le secteur et les
entreprises des composites dans leurs besoins en compétences. En lien avec les problématiques
d’hygiène et de sécurité, les réglementations sont de plus en plus présentes. La réduction de
l’exposition aux émissions de styrène de manière contraignante à l’horizon 2019, la réglementation de
la mise en décharge des déchets de production sont des enjeux majeurs.
La progression de nouveaux procédés de transformation apparaît comme la deuxième tendance
amenant les entreprises à acquérir de nouvelles compétences en leur sein. Les procédés d’injection et
de compression sont ceux qui connaissent la plus grande évolution. L’utilisation de certains procédés
de transformation est avantageuse d’une part pour des raisons de productivité, et d’autre part pour
l’obtention de pièces à haute valeur ajoutée. L’amélioration des procédés est un challenge pour rendre
la transformation plus rapide et moins polluante par une meilleure connaissance du comportement de
la matière. Ainsi, l’injection TPA, tout comme la compressions SMC ou l’estampage sont en croissance.
L’utilisation des thermoplastiques est une tendance également à souligner. Leur avantage de
permettre la mise en œuvre des composites à l’état fondu est non négligeable. De plus, leur
recyclabilité permet de le remettre en œuvre, ce qui est un atout important. Cette tendance impacte
donc le secteur et les besoins en compétences des entreprises.
L’utilisation de nouvelles fibres est également un facteur susceptible d’impacter les besoins des
entreprises. En effet, la fibre de verre est la plus répandue et reste la plus demandée, devant la fibre
de carbone, mais d’autres fibres de renforcement sont utilisées, comme l’aramide, ainsi qu’une grande
variété de fibres naturelles, à hautes résistance, dont l’utilisation est encore faible mais présentant des
avantages justifiant leur croissance.
37
Les nouvelles techniques robotisées nécessitent de nouvelles compétences. Les procédés de
fabrication artisanale permettent difficilement la production de grandes pièces utilisées dans le
nautisme ou l’éolien par exemple. Le développement de technologies robotisées requiert un savoir-
faire au sein des entreprises et modifie la nature des tâches réalisées et donc le processus de
production. Les process hybrides émergent ainsi pour la production de « smart composites », ils
intègrent des fonctions nouvelles, mécaniques ou électroniques, comme dans le cas du surmoulage,
de la fonctionnalisation ou du net-shape. L’impression 3D a également investi le secteur des
composites, en prenant une ampleur importante dont témoigne le développement de pôles et de
formations adaptées, comme le F3DF à Lyon. Enfin, en termes de contrôles, l’amélioration par l’aide
de techniques et dispositifs de repérage des défauts de fabrication, car les microfailles sont très
difficiles à identifier et les risques de défauts élevés.
La transformation numérique est, comme pour beaucoup d’autres secteurs, une tendance forte, qui
touche l’ensemble des métiers, et impacte l’organisation du travail. L’introduction des « cyber systèmes
de production », le « big data », l’accès aux tablettes numériques, les solutions collaboratives, sont
autant de bouleversement qui impactent les tâches à accomplir, et les modes de communication. Cette
tendance induit une évolution des compétences attendues par les entreprises et donnent une
importance plus grande aux compétences comportementales (autonomie, réactivité, collaboration…).
En somme, relever ces défis doit permettre aux entreprises d’améliorer la compétitivité et la
performance des matériaux composites. L’amélioration de la compétitivité, est une piste
d’amélioration impliquant d’une part l’accélération des cadences de production, et d’autre part la
réduction des coûts de production et de développement. La recherche de performance des matériaux
passe par le développement de leurs caractéristiques : propriétés mécaniques, conductivité, résistance
à la corrosion, légèreté, matériaux intelligents, potentiel de recyclage. Cette amélioration se traduit par
une meilleure approche du dimensionnement, du design, de la simulation et du contrôle.
38
5. ANALYSE DES BESOINS EN
COMPETENCES
a. Etat de l’art des besoins en compétences du
marché actuel
68 % des entreprises participant à notre étude connaissent des difficultés à répondre aux besoins en
recrutement. Ce taux baisse à 62,5 % pour les transformateurs.
5%
14%
29%
43%
86%
86%
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Autre
Conditions salariales
Localisation géographique
Méconnaissance des métiers
Spécificité/technicité de l'emploi
Manque de qualification des candidats
Motifs des difficultés de réponse aux besoins en recrutement
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
0%
13%
33%
33%
80%
87%
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Autres
Conditions salariales
Localisation géographique
Méconnaissance des métiers
Spécificité/technicité de l'emploi
Manque de qualification des candidats
Motifs des difficultés de réponse aux besoins en recrutement, pour les transformateurs
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
39
Les difficultés de recrutement sont essentiellement liées au manque de qualification des candidats et
à la technicité de l’emploi. Ce constat met en question l’adéquation de l’offre de formation avec les
besoins en compétences des entreprises. Cette offre doit répondre au manque de compétences des
entreprises, concernant à la fois les savoir-faire, par l’inadaptation aux techniques utilisées, et les
savoir-être, par manque de compétences comportementales.
Les entreprises mettent ensuite en avant la méconnaissance des métiers, par les étudiants et salariés.
Enfin, un problème de localisation géographique peut être un facteur de difficulté de recrutement,
notamment lorsque l’entreprise n’est pas en phase avec l’offre de formation, au niveau géographique.
Cela justifie certaines difficultés de recrutement de métiers de plus bas niveau, correspondant à des
profils moins mobiles en moyenne.
Les difficultés de recrutement
touchent moins les grandes
entreprises que les petites et
moyennes entreprises. Seules 30%
des entreprises de plus de 500
salariés répondantes déclarent en
connaitre, tandis que 71% des
entreprises de 20 salariés et moins
ont des difficultés.
Les difficultés de recrutement diffèrent également en fonction des techniques de transformation
utilisées. En effet, 76% des entreprises utilisant des procédés manuels déclarent connaitre des
difficultés de recrutement, et 75% pour les procédés d’injection, tandis que ces difficultés ne
concernent que 50% des entreprises qui utilisent les procédés de compression.
La localisation géographique est également un facteur expliquant certaines difficultés de recrutement.
En effet, seules 20% des entreprises du panel en Ile-de-France connaissent des difficultés, tandis
qu’elles sont majoritaires dans les autres régions.
71%
83%
60%
28%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
20 salariés etmoins
21-100 salariés 101-500 salariés Plus de 500 salariés
Part des entreprises connaissant des difficultés de
recrutement selon leur taille
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
40
En outre, la robotisation croissante dans le secteur des composites induit des évolutions en termes de
métiers et compétences et d’organisation interne.
D’une part, la substitution de tâches manuelles par des tâches automatisées modifie en effet
l’organisation des entreprises, aux différents stades concernés, comme l’approvisionnement, la gestion
de production, le conditionnement, l’expédition…
D’autre part, le recours à de nouveaux procédés et à l’automatisation de la chaine de production
modifie les activités et compétences des salariés. Si la robotisation tend à réduire en volume le besoin
en emplois de production dans certaines entreprises, le niveau de qualification recherché augmente
(programmation, maintenance).
Le degré d’autonomie des opérateurs de production et le besoin de polycompétences sont en hausse,
cela se traduisant dans leurs activités et par champ d’intervention plus large, en termes de contrôle,
de suivi, ou encore de maintenance.
Les besoins en compétences diffèrent selon les métiers. Les résultats de l’enquête montrent que les
domaines qui recensent le plus de besoins de recrutement sont « Recherche, Développement,
Industrialisation » et « Production ».
Plus de 50% des entreprises interrogées indiquent avoir un besoin en recrutement pour un métier, à
court ou moyen terme (horizon moins de 3 ans). En effet, les 3 métiers qui suscitent le plus de besoins
sont :
- Opérateur de production/agent de fabrication (67% des entreprises),
- Technicien Bureau d’études (dessinateur/projeteur/deviseur/métreur) (56%),
- Technicien de production (56%).
De nombreux besoins concernent également les métiers suivants :
- Contrôleur qualité (47%),
- Technicien process (47%),
- Ingénieur process (47%),
- Technicien(ne) de laboratoire (essais/performances/qualité) (50,5%),
- Acheteur (39%).
41
Les besoins dans les métiers de production sont particulièrement accentués pour les entreprises
transformatrices, comme le montrent les données quantitatives suivantes dans les différentes familles
de métiers.
42
PRODUCTION
Les métiers de la production sont les plus présents dans les entreprises et sont parmi les plus
recherchés, notamment les métiers d’opérateurs et de technicien de production. De l’opérateur au
responsable de production, tous les niveaux sont concernés.
Les besoins de main d’œuvre dans les métiers de production répondent avant tout à un besoin
volumétrique, hormis pour certaines des plus petites entreprises dans lesquelles ces emplois sont
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Opérateur(trice) de Production / Agent de fabrication
Chaudronnier(e) / Soudeur
Menuisier / Technicien de pose
Conducteur(trice) de machine de transformation
Régleur(se) de machines de transformation
Technicien(ne) de production
Superviseur(se) de production / chef de secteur
Responsable de production / chef d’atelier
Besoins en compétences dans les métiers de « Production »
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Opérateur(trice) de Production / Agent de fabrication
Chaudronnier(e) / Soudeur
Menuisier / Technicien de pose
Conducteur(trice) de machine de transformation
Régleur(se) de machines de transformation
Technicien(ne) de production
Superviseur(se) de production / chef de secteur
Responsable de production / chef d’atelier
Besoins en compétences dans les métiers de "Production" pour les
transformateurs
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Total % besoins à
court et moyen termes
37,5%
36%
56%
26%
28%
12,5%
13%
67%
Total % besoins à
court et moyen termes
40%
36%
62%
23%
25%
17%
17%
80%
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
43
critiques. Les responsables de production / chefs d’atelier et les superviseurs de production / chefs de
secteur correspondent eux à un positionnement plus stratégique.
Pour les métiers de la conduite des équipements contribuant à la réalisation de la production, les
enjeux à venir concernent l’adaptation aux techniques utilisées.
L’industrie des matériaux composites connait en effet une dynamique d’automatisation avec la
progression de procédés automatisés. De plus, l’évolution réglementaire influence également les
procédés utilisés et l’adaptation des compétences mises en œuvre. En effet, la réduction des émissions
de styrène mène à la régression des technologies ouvertes, au profit des technologies fermées.
L’exemple de l’utilisation croissante des procédés RTM illustre ces évolutions qui impliquent une
évolution des besoins en compétences. La compétence du CQP Opérateur spécialisé en matériaux
composites « mettre en œuvre les techniques de fabrication de matériaux composites selon les
consignes écrites et/ou orales disponibles au poste de travail » est donc concernée. Il en est de même
pour les compétences du Certificat de Compétences Professionnelles du titre professionnel Stratifieur
Multiprocédés en Matériaux Composites.
• Les opérateurs de production : au-delà de l’adaptation aux techniques de transformation, les
besoins en compétences en programmation et commandes numériques sont en progression.
La compétence de base « maitrise de la langue écrite et orale » par les profils sans qualification
est également devenue incontournable. En termes de maintenance de premier niveau,
l’automatisation des procédés touche également la compétence de résolution des problèmes
techniques. L’évolution des techniques utilisées implique pour les opérateurs de gérer et de
s’adapter aux changements de série.
• Les techniciens de production : les compétences requises évoluent. L’appui technique qu’ils
assurent à la production est impacté d’une part avec l’utilisation des logiciels de Gestion de
Production Assistée par ordinateur, et d’autre part par les procédés et leurs modifications
techniques, les dispositifs techniques utilisés évoluent ainsi.
• Les superviseurs de production : des compétences managériales et d’encadrement requises
évoluent : superviser le déroulement de la fabrication, optimiser la fabrication en termes de
coûts, délais, qualité et quantité, établir les dossiers et programmes de fabrication, gérer les
compétences (GPEC). La nécessité d’améliorer la performance des matériaux et leur
compétitivité participe à la multiplication des projets de recherche et d’innovation et à leur mise
en place, par exemple la valorisation des fibres de lins et de basalt, ou bien la maitrise des
compatibilités des interfaces (fonctionnalisation).
44
SUPPLY CHAIN, ACHATS, LOGISTIQUE
Dans la famille « Supply Chain, Achats et Logistique », le métier d’acheteur est le plus présent, il existe
dans 60% des entreprises de notre panel d’enquête en ligne, il n’est pas représenté dans les très petites
entreprises. Acheteur est le métier est le plus sollicité de cette famille, avec près de 40% de besoins
de recrutement à court et moyen termes dans les entreprises.
• Les acheteurs : En contact étroit avec les unités de production, les fournisseurs et les sous-
traitants, les compétences en communication et négociation commerciale sont les plus
sollicitées dans le cadre de l’évolution de leur activité. En termes de savoirs, ils doivent ainsi
maitriser les évolutions du secteur en termes de techniques, pour répondre à la stratégie
industrielle de l’entreprise.
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Acheteur(se)
Opérateur(trice) logistique / Manutentionnaire / Cariste
Superviseur(se) logistique
Responsable logistique / Supply Chain Manager
Besoins en compétences dans le domaine "Supply Chain, Achats et Logistique"
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Acheteur(se)
Opérateur(trice) logistique / Manutentionnaire / Cariste
Superviseur(se) logistique
Responsable logistique / Supply Chain Manager
Besoins en compétences dans le domaine "Supply Chain, Achats et Logistique", pour les
transformateurs
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Total % besoins à
court et moyen termes
20%
27%
32%
39%
Total % besoins à
court et moyen termes
30%
26%
35%
39%
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
45
• Les fonctions logistiques : la modification des processus de production a un impact limité sur
les besoins en nouvelles compétences. Cependant, le développement du numérique et de la
digitalisation conduit à la nécessité de consolider les compétences des collaborateurs afin de
s’adapter à l’évolution des outils utilisés, notamment en termes de gestion des stocks, des flux
de production et de traçabilité.
ENTRETIEN, MAINTENANCE, OUTILLAGE
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Outilleur(se)
Opérateur(trice) de maintenance
Technicien(ne) de maintenance/travaux
Chargé(e) de méthodes de maintenance
Superviseur(se) de maintenance
Coordinateur(trice) de travaux
Concepteur(trice) outillage
Besoins en compétences dans le domaine "Entretien, Maintenance et Outillage"
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Outilleur(se)
Opérateur(trice) de maintenance
Technicien(ne) de maintenance/travaux
Chargé(e) de méthodes de maintenance
Superviseur(se) de maintenance
Coordinateur(trice) de travaux
Concepteur(trice) outillage
Besoins en compétences dans le domaine "Entretien, Maintenance et Outillage" pour les
transformateurs
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Total % besoins à court
et moyen termes
29%
12,5%
12,5%
16%
24%
22%
15%
Total % besoins à
court et moyen
termes
24%
16%
16%
16%
28%
32%
20%
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
46
Dans le domaine de la maintenance, les entreprises expriment des besoins en recrutement en premier
lieu en ce qui concerne la conception et la fabrication d’outillages et les profils d’opérateurs et
techniciens de maintenance. Cela concerne la maintenance des machines, en relation avec la
dynamique de l’automatisation, mais aussi en termes de réparation des pièces, avant livraison, en SAV
ou pièces en service. Les profils de métiers de la maintenance concernent d’autant plus les
transformateurs (+10 points pour les opérateurs de maintenance par rapport à l’ensemble du panel).
• Les opérateurs de maintenance : l’automatisation des processus et l’évolution des machines
demandent toujours plus de compétences en électronique et électrotechnique. La maintenance
des équipements en est d’autant plus stratégique. Les compétences requises diffèrent selon les
machines et procédés utilisés, les profils polyvalents sont donc particulièrement valorisés
notamment dans les TPE et PME.
• Les techniciens de maintenance : son niveau d’intervention demande une expertise de
l’équipement industriel. Il existe une pénurie de personnes qualifiées dans la réparation des
pièces composites en circuit interne (fabrication) ou sur site (en service), qui demande un grand
niveau d’expertise (analyse, résolution de problèmes, dextérité manuelle), notamment pour des
interventions sur site (exemples : réparation d’éoliennes sur site d’implantation, intervention en
centrale nucléaire ou réparation d’avions sur tarmac).
• Les concepteurs outillage : l’enquête indique un besoin en compétences. Les exigences
réglementaires, les enjeux QHSE et l’évolution des procédés utilisés impactent la conception et
la définition des pièces techniques et de leurs outillages de moulage, dans l’élaboration des
cahiers des charges techniques. De même, la conception assistée par ordinateur implique la
maitrise des outils numériques en développement.
47
QUALITE, HYGIENE, SECURITE, ENVIRONNEMENT
Le besoin exprimé par les entreprises en termes de recrutement profils QHSE témoigne du caractère
stratégique actuel de cette famille de métiers. En effet, dans le défi de l’amélioration de la performance
des matériaux et de leur compétitivité, les impératifs de qualité impactent les besoins en compétence.
Les enjeux de suivi, de contrôle et organisationnels font ainsi l’objet de ces besoins.
En outre, les évolutions réglementaires HSE (classification des matières selon Reach, CPL, gestion des
solvants et des COV, élimination des déchets, déclaration de stockage ICPE, ATEX …) ont nécessité
l’adaptation des entreprises. Le but étant d’assurer la protection individuelle et collective des salariés
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Spécialiste environnement – sécurité
Coordinateur(trice) HSE
Contrôleur qualité
Responsable QHSE
Besoins en compétences dans le domaine « Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement »
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Spécialiste environnement – sécurité
Coordinateur(trice) HSE
Contrôleur qualité
Responsable QHSE
Besoins en compétences dans le domaine « Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement »
pour les transformateurs
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Total % besoins à
court et moyen termes
28%
47%
30%
16%
Total % besoins à court
et moyen termes
32%
48%
32%
20%
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
48
(mise aux normes des ateliers), le renouvellement des processus (qualification des matières de
substitution, impact sur les étapes et temps de mise en œuvre), voire le transfert de technologie
(intégration de nouveaux procédés de mise en œuvre), et le travail sur des matières moins toxiques.
• Les contrôleurs qualité : ils suscitent le plus de besoins en compétences au sein de cette famille
est celui pour les entreprises de toutes tailles. Les compétences liées au contrôle du
déroulement des étapes de validation du process de production sont donc déterminées par
l’évolution des procédures et des consignes qualité. En effet, la maitrise des techniques
développées permet d’identifier, diagnostiquer et traiter les dysfonctionnements
• Les coordinateurs qualité : L’importance prise par les démarches RSE et la croissance des
exigences de qualité impliquent la mise en œuvre de compétences développées au sein des
entreprises. Il s’agit pour les coordinateurs qualité de prendre en compte ces enjeux dans la
conception des méthodes et systèmes qualité et dans le pilotage des projets relatifs aux enjeux
de qualité, d’hygiène, de sécurité et d’environnement.
49
MARKETING, COMMUNICATION
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Attaché(e) Technico-commercial(e)
Responsable des ventes
Chargé(e) d’études marketing
Infographiste / maquettiste
Gestionnaire Administration Commerciale
Responsable commercial
Conseiller technique avant/après-vente
Besoins en compétences dans le domaine "Marketing et Communication"
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
Les fonctions commerciales jouent également un rôle important dans le développement de l’activité
de l’industrie des composites. A titre d’exemple, deux tiers des entreprises interrogées comptent un
directeur commercial à part entière. Identifier les besoins des clients et les tendances dans ces
fonctions sont des compétences requises. Dans un contexte concurrentiel, le développement des
ventes repose notamment sur la maitrise efficace de la fonction commerciale, nécessitant des
qualités à la fois commerciales et techniques. Les compétences clés, tant pour la prospection, la
vente et le service après-vente sont donc relatives à la connaissance du marché et des produits, et
de leurs évolutions. Les compétences en elles-mêmes varient peu au sein de cette famille de métier.
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Attaché(e) Technico-commercial(e)
Responsable des ventes
Chargé(e) d’études marketing
Infographiste / maquettiste
Gestionnaire Administration Commerciale
Responsable commercial
Conseiller technique avant/après-vente
Besoins en compétences dans le domaine "Marketing et Communication" pour les
transformateurs
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Total % besoins à court
et moyen termes
23%
13%
16%
10%
19%
22,5%
13%
Total % besoins à
court et moyen termes
23%
13%
16%
10%
19%
22,5%
13%
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
50
RECHERCHE, DEVELOPPEMENT, INDUSTRIALISATION
Les métiers de la R&D sont les métiers qui font l’objet des plus grands besoins en recrutement. Ces
besoins sont moins grands pour les transformateurs, en moyenne moins impliqués à ce stade de la
chaine de valeur des composites. Les très petites entreprises sont également moins concernées. La
multiplication des projets d’innovation et l’évolution des procédés utilisés, nécessitent l’accueil de
nouveaux profils.
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Technicien(ne) de laboratoire(essais/performances/qualité)
Technicien(ne) Process
Ingénieur(e) Process
Chef(fe) de projet produit
Technicien(ne) Bureau d'Etudes(dessinateur/projeteur/deviseur/métreur)
Responsable R&D
Besoin en compétences dans les métiers de "Recherche, Développement,
Industrialisation"
Besoin à court terme (horizon d'un an)– Besoin à moyen terme (3 ans)– Pas de besoin–
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Technicien(ne) de laboratoire(essais/performances/qualité)
Technicien(ne) Process
Ingénieur(e) Process
Chef(fe) de projet produit
Technicien(ne) Bureau d'Etudes(dessinateur/projeteur/deviseur/métreur)
Responsable R&D
Besoins en compétences dans les métiers de "Recherche, Développement,
Industrialisation" pour les transformateurs
Besoin à court terme (horizon d'un an) Besoin à moyen terme (3 ans) Pas de besoin
Total % besoins à
court et moyen termes
25%
56%
47%
47%
47%
40,5%
Total % besoins à
court et moyen termes
20%
50%
40%
44%
44%
28%
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
51
• Pour chaque métier, les enjeux environnementaux, par les évolutions réglementaires,
notamment concernant les déchets et le recyclage, doivent être pris en compte dans la
conception des solutions et le pilotage des projets. De même, les exigences de qualité prennent
une plus grande part dans les processus industriels et font évoluer les besoins en compétences.
En effet, l’amélioration de la productivité recherchée pousse les entreprises au développement
de solutions automatisées et au renforcement des contrôles qualité.
• Les techniciens bureau d’études : ils sont les plus sollicités, les besoins en compétences
concernent la définition des projets de l’élaboration des schémas au suivi des phases des
projets. Les activités de conception et de dessin, assistées par ordinateur, sont impactées par
les innovations numériques et l’utilisation des logiciels qui font évoluer les compétences
relatives à l’utilisation des outils de modélisation et de simulation.
• Les techniciens process : les méthodes développées sont impactées, dans le processus
d’industrialisation, avec les logiciels de fabrication assistée par ordinateur.
Les métiers plus qualifiés, jusqu’au responsable R&D, sont requis pour leur aspect stratégique, mais
sont moins touchés par de nouvelles compétences.
52
En synthèse, les besoins en compétences à fort enjeu pour les entreprises du secteur des composites
sont les suivants :
Familles de métiers Compétences à plus
fort enjeu
Besoins à
court terme Besoins à 5 ans Commentaires
Production
Maîtriser les outils de
programmation et
commandes
numériques
Tendance qui va se confirmer dans le temps avec la
robotisation et la transformation numérique, notamment pour les
profils de techniciens de production.
S’adapter à l’utilisation
de nouvelles fibres et
matrices
Concerne plutôt les grandes entreprises et ETI. Pour les PMI et
TPE les évolutions seront moindres.
S’adapter aux
changements fréquents
de séries et de
machines
Tendance forte et pérenne pour les opérateurs et techniciens de production, notamment avec la
personnalisation de masse.
Optimiser les
ressources humaines et
matérielles du projet de
fabrication en termes
de coûts, délais,
qualité, quantité et HSE
Pour les responsables de production, au-delà du besoin
constant de réduire les coûts, la réglementation, et la
consommation énergétique des entreprises, font de cette
compétence un enjeu fort pour les prochaines années.
Entretien,
Maintenance,
Outillage
Maîtriser les techniques
de maintenance
électronique, de
réparation et de
conception/fabrication
d’outillages
Cette compétence, peu enseignée dans les formations, est pourtant un enjeu fort pour les prochaines
années : la maintenance prédictive et l’intégration
continue. La maintenance est abordée dès la conception.
Recherche,
Développement,
Industrialisation
Maitriser les outils de
modélisation et de
simulation
Les outils disponibles, de plus en plus performants, sont utilisés
tout au long des projets réalisés par les techniciens bureau
d’études.
Intégrer l’ensemble de
la chaine de vie du
produit, jusqu’au
recyclage, dans la
conception des
solutions
Tendance forte qui concerne l’ensemble des métiers et des
formations (y compris la production et la maintenance).
Mettre en œuvre une
veille sur les
innovations
Une compétence nécessaire, compte tenu des innovations, qui restera constante dans le temps.
Compétences
transverses
S’assurer de la
conformité des pièces
en maîtrisant les
moyens de contrôle
Le contrôle du processus qualité prend lui aussi de l’importance,
notamment dans le cadre l’intégration continue.
Respecter les
contraintes de qualité,
d’hygiène, de sécurité
et d’environnement
liées à son poste
Les nouvelles règlementations, la montée en puissance de la robotisation et le partage des tâches, sont autant d’éléments qui nécessitent une constante adaptation des compétences attendues.
53
Si les compétences en matière de Recherche, Développement et Industrialisation sont les plus
demandées sur le plan mondial, en France, les transformateurs, et notamment les TPE et PMI-
PME sont bien plus impactées par le manque de compétences adaptées ciblant les métiers de
la Production. Les innovations constantes ne font pas décliner certains métiers, mais les
opérateurs, les techniciens de production, doivent s’adapter à cette dynamique, et cela tant sur
les matières, que les procédés. Si les ressources peuvent être disponibles, compte tenu du
nombre de formations initiales visant ces métiers, elles semblent peu adaptées aux
qualifications et technicités de l’emploi requises par les entreprises. Comme nous le verrons
dans le chapitre suivant, ces constats expliquent un recours important à la formation interne des
salariés.
Synthèse concernant le besoin en compétences
54
b. Etat de l’art des dispositifs de formation
existants
La cartographie de l’offre de formation regroupe les formations et titres certifiants identifiés (voir
annexe) :
Niveau I
- 17 masters
- 23 titres d’ingénieur
Niveau II
- 1 titre professionnel
- 31 licences professionnelles
Niveau III
- 2 diplômes universitaires
- 1 BTS
- 1 titre professionnel
Niveau IV
- 2 Bac Pro
- 2 titres professionnels
- 4 titres professionnels
- 1 mention complémentaire
Niveau V
- 5 CAP
- 4 titres professionnels
- 2 BEP
-
CQP
- 5 CQP ciblant les métiers des composites
La cartographie ne saurait être exhaustive, elle identifie des formations liées aux matériaux
composites. Elle repose sur les données de la Commission Nationale de la Certification Professionnelle,
par la recherche de mots-clés (« composites ») et l’analyse des certifications (codes NSF, codes ROME,
contenus de formation, débouchés) pour déterminer leur pertinence et leur correspondance aux
familles de métiers identifiées.
I
II
III
IV
V
55
Les entreprises du secteur des composites sont réparties de la manière suivante sur le territoire
Source : Lafayette Associés - IPC
L’offre de formation peut être mise en perspective avec la localisation des entreprises sur le territoire,
afin d’en évaluer les écarts géographiques. En effet, la distance entre les établissements de formation et
les entreprises est un facteur de difficulté de recrutement. Les entreprises à la recherche de profils de
bas niveau de qualification rencontrent régulièrement ces difficultés du caractère moins mobile de ces
profils. On note une mobilité moindre pour les candidats aux formations de niveaux V, IV voire III, alors
que c’est moins le cas pour les candidats aux formations de niveaux II et I.
La comparaison de la répartition des entreprises et des diplômes permet toutefois de mettre en avant
plusieurs régions dont l’activité a déjà été soulignée : l’Ile de France, les Pays de la Loire, l’Occitanie ou
encore l’ancienne région Rhône-Alpes.
56
Les formations du secteur des composites sont réparties de la manière suivante sur le territoire
I-V :
Les chiffres indiquent le niveau
des formations proposées.
Source : Lafayette Associés
57
Famille de métiers Offre de formation identifiée
(nombre de titres)
Production Niveau I : 27
Niveau II : 29
Niveau III : 3
Niveau IV : 8
Niveau V : 10
Supply Chain, Achats, Logistique Niveau I : 5
Niveau II : 4
Entretien, Maintenance, Outillage Niveau I : 5
Niveau II : 1
Niveau V : 1
Qualité, Hygiène, Sécurité,
Environnement
Niveau I : 16
Niveau II : 9
Marketing, Communication Niveau I : 8
Niveau II : 4
Recherche et Développement,
Industrialisation
Niveau I : 39
Niveau II : 25
Niveau III : 1
L’offre de formation comprend toutes les familles de métiers des matériaux composites pour les
niveaux I et II.
L’offre de formation est plus conséquente pour les métiers de production et de recherche et
développement. Malgré le manque d’organisation d’une filière composite en France, l’offre de
formation est reconnue au niveau européen, avec la présence d’écoles renommées.
L’offre de formation s’avère plutôt complète et attractive pour les formations de niveau I (Master et
Écoles d’Ingénieurs), notamment pour des étudiants des pays limitrophes comme la Belgique.
On note cependant des difficultés d’attractivité pour les formations de niveaux V, IV, et III. Ce sont
pourtant là que les demandes en compétences sont fortes.
Parmi les raisons invoquées par les organismes de formation :
➢ L’attractivité des métiers (méconnaissance)
➢ La localisation des entreprises, notamment pour les filières en alternance.
➢ Le besoin important en équipement et son renouvellement
58
Quelques formations à fort enjeu :
Métier
Ex de formation
à fort enjeu
Commentaire
Opérateur de
production
CQP Opérateur spécialisé en
matériaux composites
L’adaptation de la formation des opérateurs concerne
avant tout les compétences en programmation et
commandes numériques relatives à la dynamique de
robotisation des entreprises, impactant les techniques
de transformation, et menant à des changements de
série plus fréquents.
Les évolutions technologiques requièrent des
compétences approfondies pour la maintenance de
premier niveau.
Technicien de
production
CQP Technicien de production
Titre professionnel technicien
des matériaux composites
Les évolutions du secteur impactent les compétences
des techniciens dans l’utilisation des logiciels de GPAO,
et requièrent une adaptation aux dispositifs techniques
en évolution, pour les compétences d’analyse des
procédés de production, de réglage, de mise en
production et de programmation des machines
numériques.
Responsable de
production Ingénieur, spécialité matériaux
Les compétences à adapter concernent la prise en
compte de l’environnement et de la réglementation liées
aux composites, ainsi que la gestion de projet, par
l’optimisation des ressources humaines et matérielles
du projet de fabrication en termes de coûts, délais,
qualité, quantité et HSE.
Technicien de
maintenance
CQP technicien maintenance et
entretien des installations -
Plasturgie
Les besoins d’adaptation concernent la maitrise des
techniques de maintenance électronique pour les
interventions de maintenance préventive et curative, et
de conception/fabrication d’outillages.
Contrôleur qualité
CQP Technicien qualité
Licence professionnelle
Plasturgie et Matériaux
composites
L’évolution des procédés, la réglementation et les
nouveaux marchés investis par les composites
demandent l’adaptation des contrôleurs qualité dans
l’établissement des outils de contrôle, de traçabilité et
de suivi qualité, ainsi que de l’identification et le
traitement des non-conformités.
Technicien Bureau
d’Etudes
CQP Technicien bureau
d’études
La maîtrise ses outils de modélisation et de simulation de
plus en plus performants est un exe d’adaptation majeur,
pour les compétences de dessin et d’actualisation des
plans.
59
Bien que l’offre de formation soit conséquente, elle n’est pas suffisamment adaptée aux évolutions
actuelles et mutations que subissent le secteur, les métiers et les entreprises. Et ainsi les personnes
formées, pourtant spécialisées, ne répondent pas en totalité aux attentes et besoins des industriels
dans les compétences recherchées. Cela concerne avant tout les métiers de la production, par le
manque d’adaptation aux procédés, fibres et matrices. Pour le CQP Plasturgie opérateur spécialisé en
matériaux composites, la compétence « Mettre en œuvre les techniques de fabrication de matériaux
composites selon les consignes écrites et/ou orales disponibles au poste de travail » correspond aux
besoins en compétences. Plus globalement, les compétences en programmation des outils de
production et commandes numériques requièrent l’adaptation des formations.
Les formations certifiantes, sont essentiellement des formations longues (1 an et plus) et très peu sont
organisées en blocs de compétences et adaptées à la formation continue (comme peuvent l’être les
titres professionnels).
Les formations éligibles au CPF retenues par la CPNE de la transformation des matières plastiques
(Plasturgie), sont essentiellement des formations diplômantes (CAP, BP, Bac Pro, BTS, Licence, Master,
Ingénieur) et certifiante (Chef de projet en matériaux composites, titres professionnels, CQP).
Seules 3 formations courtes sont identifiées parmi la liste éditée par la Branche de la transformation
des matières plastiques :
➢ Catia Conception Mécanique
➢ Certificat CAO Topsolid7
➢ Certification FAO Topsolid7
Et pourtant la formation continue est un élément clé du développement des entreprises du marché des
composites.
60
Les entreprises du marché des composites et la formation :
74 % des entreprises ont formé des collaborateurs dans le domaine des composites depuis un an, c’est
même le cas de 80% des entreprises transformatrices.
Niveau I
Les formations concernent majoritairement les métiers des domaines de « Production » et « Recherche
et Développement et Industrialisation ».
Elles permettent le plus souvent d'appréhender de nouveaux projets et de développer des nouveaux
marchés. Elles ont également l’objectif de pallier le manque ou l’insuffisance des compétences
identifiées. Les formations ont ici permis d’adapter les compétences des salariés à l’activité des
entreprises et à leur évolution.
8%
4%
17%
29%
33%
42%
58%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Autres
Par obligation réglementaire
Sur demande du salarié
Evolution des technologies
Compétences manquantes
Compétences insuffisantes
Besoins liés à de nouveaux projets
Motivations des actions de formation
0%
10%
15%
25%
30%
50%
55%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%
Autres
Par obligation réglementaire
Sur demande du salarié
Evolution des technologies
Compétences manquantes dans l’entreprise
Compétences insuffisantes
Besoins liés à de nouveaux projets
Motivations des actions de formation pour les transformateurs
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
61
Pour les métiers de production et de maintenance, ces formations favorisent la polyvalence des
salariés recherchée par les entreprises. La majorité des formations sont dispensées en interne, en effet
73% des entreprises ont réalisées des formations en interne entre salariés dans l’année écoulée (2016-
2017). La formation professionnelle interne est un excellent outil pour faire monter en compétences
ses salariés, et transférer rapidement les compétences. La formation interne présente plusieurs
avantages mis en avant par les entreprises :
• Transmettre les savoir-faire spécifiques de l’entreprise ;
• répondre parfaitement à ses besoins ;
• pallier l’absence d’offre de formation externe ;
• diffuser la culture d’entreprise ;
• favoriser les échanges entre salariés ;
• valoriser l’expertise interne ;
• réduire les coûts de la formation.
73%
27%
18%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
En interne entre salarié Par un organisme deformation
Par un centre deformation interne
Modalités d'acquisition des compétences par entreprise concernée
Enquête Lafayette Associés
Panel de 58 entreprises
62
Les bénéfices à former ses collaborateurs sont importants pour les entreprises :
• Aider ses collaborateurs à rester performant dans leurs fonctions
• Permettre d’appréhender les différentes évolutions que connaît le monde du travail
(technologiques notamment)
• Stimuler la motivation et la satisfaction de l’équipe,
Malgré les nombreux dispositifs de formation existants (période de professionnalisation, CQP,
formation continue inter ou intra), peu d’entreprises font appel à des organismes de formation et ce
pour diverses raisons :
• la difficulté à mobiliser du personnel en même temps, impactant la production classée
« prioritaire »,
• le manque de budget,
• la méconnaissance des divers dispositifs de formation et possibilités de prise en charge
financière,
• les réformes liées à la formation,
• le peu de formations courtes certifiantes,
• le manque de visibilité des organismes de formation spécialisés,
• l’éloignement géographique,
• l’offre de formation n’est pas adaptée aux spécificités ou besoins spécifiques de l’entreprise,
• le manque d’accompagnement pour le montage des projets.
79%
16% 16%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
En interne entre salariés Par un organisme de formation Par un centre de formation interne
Modalités d'acquisition des compétences par entreprise tranforatrice concernée
Enquête Lafayette Associés
Panel de 35 entreprises
63
Les besoins en compétences exprimés par les entreprises du marché des
composites et notamment par les transformateurs ne sont pas toujours exprimés en
termes de ressources, mais plutôt de compétences attendues. L’offre de formation
initiale est présente mais elle n’est pas totalement adaptée aux besoins des
entreprises. Le recours à la formation continue permet de pallier le manque de
compétences adaptées, mais son offre n’est pas toujours visible, accessible et
finançable.
En synthèse :
➢ Les formations ciblant le marché des composites sont essentiellement des
formations longues, diplômantes, mais peu accessibles par le biais de la
formation continue.
➢ Le manque d’attractivité et de visibilité des métiers du marché des
composites, nuisent aux formations de niveaux V, VI et III.
➢ La nécessité de posséder un équipement technique couteux, limite la
performance et l’attractivité d’établissements d’enseignement. Seuls
quelques établissements ayant élaboré des filières, qui mutualisent les
équipements, les moyens de communication, la collaboration avec les
entreprises, et proposent une offre du bac pro, voire CAP, jusqu’au titre
d’ingénieur, arrivent à être en phase avec la demande des entreprises (ISPA,
IRT Jules Vernes, Plasticampus).
➢ Trop peu de formations courtes sont inscrites à l’inventaire des certifications
de la CNCP et sur les listes CPF.
Le recours à la formation continue pour pallier une offre
de formation initiale pas totalement adaptée
64
c. Impact des évolutions et tendances sur les
ressources humaines
D’importantes innovations sont attendues dans les prochaines années dans le secteur des composites,
pour accroître les performances, réduire les coûts et cycles de production, et développer des matériaux
et processus plus respectueux de l’environnement. Il est probable que la croissance du secteur génère
une demande significative en professionnels des composites bien formés ; techniciens, ingénieurs,
concepteurs. Les compétences requises dans les années à venir seront sans cesse modifiées en raison
de l’évolution rapide des procédés de fabrication. De plus, des outils de conception et de simulation
plus adaptés commencent à voir le jour.
Cependant, le secteur peine à attirer et former de nouveaux professionnels, notamment ceux ciblés par
les formations de niveau V et IV. Si de nouveaux cursus sont à créer dans les Établissements
d’enseignement, universités et les centres de formation, il est également urgent d’adapter les cursus
et certifications présentes (contenu, durée, découpage en bloc de compétences, certifications…).
Plusieurs défis sont donc à relever pour les acteurs du secteur des matériaux composites :
• En termes de recrutement, les évolutions du secteur engendrent une nécessité de mieux
collaborer avec les établissements d’enseignement, afin de prendre en compte au mieux les réalités
des métiers. Il s’agit de répondre à un besoin de valorisation des métiers qui souffre d’un manque de
notoriété, d’attractivité.
• En termes de formation, les évolutions continues du secteur nécessitent une mise en
adéquation des formations aux métiers exercés. A l’heure actuelle, la majorité des salariés sont formés
en interne, il manque ainsi une offre de formation adaptée, plus courte et certifiante, répondant aux
besoins en compétences identifiés. Par exemple, les entreprises manquent de solutions pour former
les concepteurs et les ingénieurs aux avantages et à l’utilisation des composites, en particulier pour les
applications produites en grandes séries ou la personnalisation de masse. Il convient également de
favoriser le développement de filières couvrant tout le cycle de vie, de la production des matières
premières jusqu’au recyclage, en passant par les réparations.
65
• En termes d’organisation des tâches, les évolutions du secteur requièrent une adaptation de
l’organisation des tâches. Cela implique un besoin de redéfinition des postes, activités et tâches dans
toute la chaîne de valeur. Si aujourd’hui la plupart des procédés matures sont manuels ou seulement
en partie automatisés, les évolutions technologiques visant la mise au point de procédés de fabrication
robustes, aux cycles inférieurs à une ou deux minutes, nécessiteront une réorganisation des tâches au
sein de l’entreprise.
66
6. PRECONISATIONS
Il ressort de cette étude un fort besoin en compétences ciblant les entreprises du marché des
composites. Ce besoin est notamment porté par les enjeux suivants :
➢ Le positionnement des entreprises sur de nouveaux marchés
➢ La progression de nouveaux procédés de transformation
➢ La robotisation
➢ Les nouvelles règlementations liées aux composites
➢ L’utilisation des nouvelles fibres et des Thermoplastiques
➢ La transformation numérique
L’ensemble des enjeux impacte fortement les compétences attendues par les entreprises du secteur.
Compétences nécessaires pour les nouveaux entrants, mais également une montée en compétences
permanente, de leurs actuels collaborateurs.
En parallèle de ces constats et enjeux, la réforme de la formation professionnelle est venue rajouter
des règles et processus, qui compte tenu de l’offre de formation disponible, a rendu plus difficile l’accès
au financement de la formation des collaborateurs.
Pour répondre aux besoins des entreprises, plusieurs pistes pourraient être mises en œuvre par la
branche :
➢ L’adaptation d’offre de formation, afin qu’elle soit plus en phase avec le besoin en formation
continue des entreprises, mais également plus adaptée en termes de contenu.
➢ La mise en œuvre de filière de formation collaborative, pour d’une part mutualiser les
investissements, et d’autres part renforcer l’attractivité des métiers.
➢ Améliorer la communication auprès des jeunes, en valorisant l’ensemble des métiers des
composites, mais également auprès des entreprises, en facilitant l’accès aux informations sur
les formations et leurs financements.
67
a. Adaptation de l’offre de formation
Si l’offre de formation initiale et continue est dans l’ensemble plutôt exhaustive, elle n’est pas
suffisamment adaptée aux besoins des entreprises et notamment des PMI et TPE. Les formations
courtes et professionnalisantes ne sont pas pour la plupart certifiantes et sont difficilement
finançables. Les formations longues et diplômantes, si elles, sont finançables, leurs pédagogies est
peu adaptée à la formation continue, tant sur le plan de la durée que de la modalité (alternance,
découpage des modules). Un public de salariés ayant peu de disponibilités et des outils et procédés
souvent spécifiques nécessitent la mise en œuvre de dispositifs de montée en compétences plus
adaptés.
Parmi les pistes qui pourraient être mise en œuvre par la branche :
1. Rendre plus accessible à la formation continue, les formations diplômantes
Introduite par la loi du 5 mars 2014 sur la formation professionnelle, et mise en œuvre courant 2015,
la notion de « bloc de compétences », devient un outil indispensable à l’adaptation des formations
diplômantes et certifiantes au monde de la formation professionnelle.
"Les blocs de compétences se définissent comme des éléments identifiés d’une certification
professionnelle s’entendant comme un ensemble homogène et cohérent de compétences. Ces
compétences doivent être évaluées, validées et tracées. Sous ces conditions, elles constituent une
partie identifiée de la certification professionnelle." (Définition proposée par le Copanef).
Cette nouvelle possibilité facilite l’accès aux diplômes, car elle en permet le découpage et l’étalement
dans le temps, ainsi que l’accès aux financements. De plus, la validation par l’expérience d’un ou
plusieurs blocs, voir l’équivalence avec des blocs de compétences d’une autre certification, permet
l’accès plus rapide à la certification visée et favorise la mobilité.
Cependant, les certifications découpées en blocs de compétences sont encore trop peu nombreuses.
On retrouve les titres professionnels comme le titre professionnel Technicien (ne) des matériaux
composites (3 blocs de compétences), le Titre professionnel Stratifieur(se) multiprocédés en matériaux
composites (3 blocs ou le titre professionnel Opérateur (trice) Composites Hautes Performance (2 blocs
de compétences).
Nous proposons à la branche de restructurer son offre de CQP en blocs de compétences et d’inciter les
établissements d’enseignement à découper leurs certifications en blocs de compétences.
68
2. Proposer aux entreprises l’accès à des formations courtes et finançables,
menant à une certification
Les formations courtes sont souvent pour l’entreprise une façon plus souple de faire monter en
compétences ses collaborateurs. Cependant la plupart de ces formations sont rarement certifiantes,
(ou du moins sans certification identifiée par la CNCP – Commission Nationale des Certifications
Professionnelles) et donc permettent peu l’accès aux financements que proposent les OPCA.
Indépendamment de l’utilisation des blocs de compétences, qui pourrait constituer une première
réponse à ce manque, nous suggérons l’inscription de plus de certifications, dont l’accès se fait par le
dispositif de formations « courtes ». Il s’agira de mettre en place des indicateurs de sélection des
certifications éligibles, en ciblant les compétences et métiers en demande.
3. Adapter les formations aux nouveaux enjeux de la robotisation et de la
transformation numérique
La plupart des formations ciblant les métiers d’opérateurs et de techniciens, si elles couvrent le besoin
en expertise techniques, il leur manque bien souvent la dimension comportementale. Or, la nouvelle
répartition des tâches induite par la robotisation, la mise en œuvre des outils digitaux de collaboration,
transmission de l’information, vont nécessiter d’intégrer l’apprentissage de compétences tant
techniques que comportementales (écoute, proactivité, flexibilité, coopération…). Si ces compétences
sont souvent clés dans les recrutements, on les retrouve peu dans les référentiels métiers, fiches de
postes, ou encore référentiels de formation.
Nous suggérons à la branche et à l’ensemble des acteurs de l’orientation, d’intégrer la dimension
« compétences comportementales » dans les référentiels de compétences et de formation. Au-delà de
son adaptation à une réalité, cela aura sans aucun doute un impact positif sur l’attractivité et la
valorisation des métiers des composites.
69
b. Contribution à l’élaboration de filières
collaboratives
Confrontés tant au manque d’attractivité des métiers qu’aux difficultés de financement d’un
équipement en constante évolution, entreprises, établissements d’enseignement, et parfois
collectivités, se sont associées pour élaborer des filières « emploi-formation ». Ces projets ont pour
enjeux la collaboration entre établissements d’enseignement de différents niveaux (Lycées,
Universités, écoles d’Ingénieurs…) et de cibler l’ensemble des métiers d’une même filière (de
l’opérateur à l’ingénieur).
Pour la Branche, c’est à la fois l’occasion de mieux cibler ses investissements, et de stimuler des
initiatives dont l’objectif est de répondre aux besoins de recrutement et de montée en compétences de
ses entreprises.
La création de filière collaboratives « emploi-formation » permettent de :
➢ Mieux flécher les financements et mutualiser les investissements nécessaires à l’apprentissage
de procédés et matériaux en constante évolution. L’implication des entreprises, et laboratoires
de recherche, sont également l’occasion de partager des pratiques, et d’impliquer tous les
acteurs de la chaine de valeur dans des projets innovants et concrets. Ces dispositifs sont
reconnus pour accroître l’attractivité des métiers et à tous les niveaux (V à I).
➢ Favoriser les collaborations entre établissements d’enseignement de différents niveaux, afin de
partager tant les pratiques pédagogiques (l’alternance est souvent privilégiée), que moyens et
innovations. Les exemples (IRT Jules Vernes, PlastiCampus) montrent que ces modèles
accroissent le remplissage de filières difficiles (CAP, Bac Pro) et limitent le décrochage des
jeunes.
70
Exemple de mise en œuvre de la préconisation à l’IRT Jules Vernes :
A partir de projets expérimentaux proposés par les entreprises, le modèle permet à tous les niveaux de
formation (de 5 à 1) de travailler ensemble et par étape, à l’élaboration de la solution attendue. La
collaboration, et la répartition des rôles sont facilitées par une mise en situation réelle, et une
production co-pilotée par les enseignants et le donneur d’ordre (l’entreprise proposant le projet).
71
c. Communication et attractivité
L’amélioration de la communication ciblant l’emploi et la formation, et également un élément clé pour
le développement des entreprises. Pour les TPE et PMI, qui composent majoritairement le paysage du
marché des composites, les ressources dédiées au recrutement et aux formations sont limitées. La
branche, en travaillant sur l’attractivité des métiers, en éclairant et facilitant le financement des
formations, et en informant sur les formations ciblant leurs métiers, contribuera au développement de
celles-ci.
Dans ce contexte, nous suggérons à la branche :
➢ De profiter du concept d’industrie 4.0 (usine du future) pour valoriser les métiers en tension en
mettant notamment en avant les pratiques, innovation, compétences comportementales qui
composent « l’artisanat industriel ».
➢ De mettre à la disposition des entreprises une cartographie emploi/formation/compétences et
d’y associer les modes de financement. Il s’agira de veiller à la mise à jour régulière de cette
base et à la cohérence des informations avec l’ensemble des acteurs de la branche.
72
d. Synthèse des préconisations
Type d’action Objectifs Modalités de mise en œuvre
Acteurs impliqués
Points de vigilance
Adaptation de l’offre de formation
Rendre plus accessible à la formation continue les formations diplômantes
Restructuration de l’offre CQP en Blocs de Compétences. Inciter les établissements d’enseignement à découper leur certification en blocs de compétences.
OPCA DEFi, Partenaires sociaux, Organismes de formation (OF)
Penser à intégrer tous les dispositifs (initiale, alternance, VAE…)
Proposer aux entreprises l’accès à des formations courtes certifiantes et finançables
Inscrire des formations courtes à l’inventaire des certifications de la CNCP et sur les listes CPF.
CPNE, OF
Mettre en place des indicateurs de sélection
Adapter les formations aux nouveaux enjeux de la robotisation et de la transformation numérique
Intégrer l’apprentissage des compétences comportementales (Soft Skill) dans les référentiels de compétences et de formations
CPNE, OPCA DEFi, OF
Mettre à jour les fiches métiers
Contribution à l’élaboration de filières collaboratives
Favoriser les échanges entre établissements d’enseignement, pour mieux flécher les financements et les collaborations. Faciliter l’attractivité des métiers
Participer à l’élaboration de filières formations par grandes régions allant du CAP au titre d’ingénieur, pour mutualiser les équipements, et optimiser l’attractivité des métiers. Impliquer les entreprises dans le modèle « usine école ».
OPCA DEFi, OF, Collectivités
S’appuyer sur les initiatives locales (IRT, Pôles de compétitivité…)
Communication et attractivité
Mieux communiquer auprès des jeunes sur les métiers des composites
Profiter de l’industrie 4.0 pour valoriser « l’artisanat industriel » et mettre en avant innovation et compétences comportementales.
OPCA DEFi, Observatoire
Mettre à jour les outils de communication « métiers »
Mieux communiquer auprès des entreprises sur les formations et leurs financements
Présenter une cartographie emploi/formation/compétences Y associer les modalités de financement.
OPCA DEFi, Observatoire
Veiller à la cohérence entre les supports de communication et les outils de l’Observatoire
73
Lexique des acronymes
BMC
Bulk Molding Compound – Matière à mouler en vrac
CMC
Composites à matrices céramiques
CMO
Composites à matrice organique
CMM
Composites à matrices métalliques
DLF
Discontinuous Long Fiber – Fibre longue discontinue
FAO
Fabrication assistée par ordinateur
GD
Grande Diffusion
HP
Haute Performance
LCM
Liquid Composite Molding - Moulage par transfert de résine
NAF
Nomenclature d’activités française
RTM
Moulage par injection de résine
SMC
Sheet Molding Compound – Matière à mouler en feuille
SMC HP
Sheet Molding Compound (Matière à mouler en feuille) Hautes
Performances
TD
Matrice thermodurcissable
TP
Matrice thermoplastique
TPA
Activateur tissulaire du plasminogène
74
Annexe 1 : Etudes consultées
➢ Xerfi Research, Les matériaux composites, mai 2017
➢ JEC Group, Les composites en France, 2015
➢ JEC Group, The Global Composites Market, 2017
➢ Panoramas Plasturgie, Fédération de la plasturgie et des composites
➢ AVK, Carbon Composites, Composites Market Report 2012
➢ Cediplast, étude du marché des composites, 2007
➢ AFPA TRANSITIONS Haute-Normandie, Diagnostic emploi/formation dans les métiers liés à la
fabrication des pales d’éoliennes en composites
➢ DIRECCTE d’Ile-de-France, Etude de la filière des matériaux composites thermoplastiques, 2014
➢ Onera, L’avion composite face à son environnement, 2008
75
Annexe 2 : Liste des entreprises participantes au
questionnaire
➢ 58 participants au questionnaire :
Entreprise Fonction NAF Nombre de salariés Position principale dans la chaine de valeur
Cidex Direction 2511Z 20-49 Transformateur
EBG Composite Direction 2229A 10-19 Transformateur
Multiplast Direction 2221Z 20-49 Autres (conception,
usinage…)
Faurecia Opérationnel 2932Z 400-499 Transformateur
CDK technologies Direction 3012Z 20-49 Transformateur
Decision SA – Groupe Carboman Opérationnel
4669B 50-99 Transformateur
Gepeto Composite Direction 2229B 6-9 Transformateur
GT Composites Direction 2229A 6-9 Transformateur
Compositeworks Direction 3315Z 50-99 Transformateur
Mood Collection Direction 7410Z 10-19 Transformateur
Pneumatiques Michelin Opérationnel
2211Z 19500-19559 Autres (conception, usinage…)
Schneider Electric Opérationnel 2712Z 6100-6199 Transformateur
Polymex Direction 7112B 3-5 Autres (conception,
usinage…)
Europe Technologies Direction 7010Z 20-49 Autres (conception,
usinage…)
Duqueine Opérationnel 2229A 200-299 Transformateur
IDI Composites Opérationnel 2016Z 100-199 Transformateur
Hanse Groupe Opérationnel 3012Z 50-99 Transformateur
Composite Industrie Opérationnel 2229A 300-399 Transformateur
Skis Rossignol SAS Opérationnel 4649Z 300-399 Transformateur
Stelia Composites Opérationnel 3030Z 400-499 Transformateur
Erome SA Opérationnel 2399Z 1-2 Transformateur
Consultant support technique Direction
- 1-2 Autres (conception, usinage…)
Multitude Technologies Opérationnel
2229A 50-99 Transformateur
Constructions polyester marechal Direction
2229A 10-19 Transformateur
Cobratex Direction 4676Z 1-2 Fabricant
d’éléments de base
ID Composite Direction 4540Z 1-2 Autres (conception,
usinage…)
76
C3 Technologies Direction 3012Z 10-19 Transformateur
SKF Aerospace France Direction 3030Z 400-499 Transformateur
Mygale Direction 6311Z 1-2 Transformateur
RT2i Direction 2229A 6-9 Autres (conception,
usinage…)
Babolat VS Opérationnel 4649Z 200-299 Autres (conception,
usinage…)
Dassault Aviation Opérationnel 3030Z 8400-8499 Transformateur
Everspeed Direction 6430Z 10-19 Transformateur
Dedienne Multiplasturgy Group Direction
6420Z 6-9 Transformateur
Toray Carbon Fibers Europe Direction
2399Z 400-499 Autres (conception, usinage…)
GDS Composites Direction 7112B 1-2 Autres (conception,
usinage…)
3D 5 axes Direction 2562B 1-2 Autres (conception,
usinage…)
Audit Qualité Assistance Technique Direction
7022Z 1-2 Autres (conception, usinage…)
Composites consulting Direction 7022Z 3-5 Transformateur
Faurecia Opérationnel 2931Z 400-499 Transformateur
Zodiac Direction 7010Z 200-299 Transformateur
TechnipFMC ITC Opérationnel 7112B 3200-3299 Transformateur
MG Composites Direction 2229A 3-5 Transformateur
Safran Composites Opérationnel 1396Z 50-99 Transformateur
YH Opérationnel - 1-2 Fabricants d’éléments
de base
IPC Opérationnel
7219Z 50-99 Autres (conception, usinage…)
IPC Direction
7219Z 50-99 Autres (conception, usinage…)
IPC Opérationnel
7219Z 50-99 Autres (conception, usinage…)
Composites Busch Opérationnel 2229A 50-99 Transformateur
Axeal Consultant Opérationnel 7112B 100-199 Autres (conception,
usinage…)
Airbus Helicopters Opérationnel 3030Z 10200-10299 Transformateur
Owens Corning Opérationnel 2221Z 200-299 Fabricant d’éléments
de base
Bollhoff Opérationnel 2594Z 300-399 Autres (conception,
usinage…)
STL Direction 4941B 3-5 Autres (conception,
usinage…)
Frappa Direction 2920Z 50-99 Transformateur
IPC Opérationnel
7219Z 50-99 Autres (conception, usinage…)
Safran Composites Opérationnel 1396Z 50-99 Transformateur
YH Opérationnel - 1-2 Fabricants d’éléments
de base
77
Annexe 3 : Liste des entreprises/contacts/organismes de
formation interviewés
➢ 18 entreprises interviewées :
Entreprise Fonction NAF Nombre de salariés Position principale sur la chaîne de valeur
Applications plastiques et composites
Direction 2229A 10-19 Transformateur
GT Composite
Direction 2229A 6-9 Transformateur
Dalyplastic
Opérationnel 2229B 6-9 Transformateur
Mecelec composites
Opérationnel 2229A 100-199 Transformateur
Atout composite
Direction 2223Z 20-49 Transformateur
SISCO composites
Direction 2229A 1-2 Autres (conception, usinage…)
Biven Matériaux composites
Direction 2229B
3-5 Transformateur
Vega Réalisations composites
Direction 2229A 3-5 Transformateur
Eriks plastiques et composites
Direction 2229A 50-99 Transformateur
Nidaplast
Direction 2223Z 50-99 Transformateur
VN Composites
Direction 2229A 6-9 Autres (conception, usinage…)
RBL Plastiques
Direction 2229B 50-99 Transformateur
HEXCEL Opérationnel 1396Z 400-499 Fabricant d’éléments de base
ACS Aero composites Saintonge
Direction 2229A 6-9 Transformateur
78
Autres contacts :
➢ Directeur des Affaires économiques de l’Union des industries Chimiques
➢ Directrice générale de l’Association européenne de l’Industrie des Composites (EuCIA)
Organismes de formation :
➢ ISPA, directeur pédagogique
➢ IRT Jules Verne, responsable de la formation
➢ Université de Bordeaux, Département Composites, responsable de formation
➢ LP Les Savarières, chef de travaux industriels
Entreprise Fonction NAF Nombre de salariés Position principale sur la chaine de valeur
Apples composites Direction 2229A 10-19 Transformateur
ACP Opérationnel 4690Z 1-2 Transformateur
GDP Direction 2221Z 20-49 Autres (conception, usinage…)
SPBI (Bénéteau) Direction 3012Z 3300-3399 Transformateur
79
Annexe 4 : Répartition des entreprises interviewées
selon le code NAF (08/12/2017)
En vert sont indiqués les codes NAF représentés parmi les entreprises participant à notre enquête.
Parmi la branche de la plasturgie et des composites, pour les produits en plastiques (22.2) :
o Fabrication de plaques, feuilles, tubes et profilés en matières plastiques (2221Z – 3 entreprises)
o Fabrication d’éléments en matières plastiques pour la construction (2223Z – 2 entreprises)
o Fabrication de pièces techniques à base de matières plastiques (2229A – 19 entreprises)
o Fabrication de produits de consommation courante en matières plastiques (2229B – 4 entreprises)
-
Parmi les autres branches
Fabrication de textiles (13) :
o Tissage (1320Z)
o Fabrication d’autres textiles techniques et industriels (1396Z – 2 entreprises)
o Préparation de fibres textiles et filature (1310Z)
Industrie chimique (20)
o Fabrication d’autres produits chimiques organiques de base (2014Z)
o Fabrication en matières plastiques de base (2016Z – 1 entreprise)
o Fabrication de peintures, vernis, encres et mastics (2030Z)
Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques (23)
o Fabrication de fibres de verre (2314Z)
o Fabrication d'autres ouvrages en béton, en ciment ou en plâtre (2369Z)
o Fabrication d’autres produits matériaux non métalliques (2399Z - 2 entreprises)
Fabrication de produits métalliques, à l’exception des machines et des équipements (25)
o Fabrication de structures métalliques et éléments de structure (2511Z – 1 entreprise)
o Fabrication d’armes et de munitions (2540Z)
o Mécanique industrielle (2562B – 1 entreprise)
o Fabrication de moules et modèles (2573A)
o Fabrication de vis et de boulons (2594Z – 1 entreprise)
80
o Fabrication d’autres articles métalliques (2599B)
Fabrication d’équipements électriques (27)
o Fabrication de matériel de distribution et de commande électrique (2712Z – 1 entreprise)
o Fabrication d’autres matériels électriques (2790Z)
Industrie automobile (29)
o Construction de véhicules automobiles (2910Z)
o Fabrication de carrosseries et remorques (2920Z – 1 entreprise)
o Fabrication d’équipements électriques et électroniques automobiles (2931Z – 1entreprise)
o Fabrication d’autres équipement automobiles (2932Z – 1 entreprise)
Autres matériels de transport (30)
o Fabrication de bateaux de plaisance (3012Z – 4 entreprises)
o Construction aéronautique et spatiale (3030Z – 4 entreprises)
o Fabrication de bicyclettes et de véhicules pour invalide (3092Z)
Autres industries manufacturières (32)
o Fabrication d’articles de sport (3230Z)
o Fabrication de matériel médico-chirurgical et dentaire (3250A)
Réparation et installation de machines et d’équipements (33)
o Réparation d’ouvrages en métaux (3311Z)
o Réparation et maintenance navale (3315Z – 1 entreprise)
o Réparation d’autres équipements (3319Z)
o Installation de constructions métalliques, chaudronnées et de tuyauteries (3320A)
Commerce de gros, à l’exception des automobiles et des motocycles (46)
o Commerce de gros d’autres biens d’autres biens domestiques (4649Z – 2 entreprises)
o Commerce de gros de fournitures et équipements industriels divers (4669B – 1 entreprise)
o Commerce de gros d’autres produits intermédiaires (4676Z – 1 entreprise)
o Commerce de gros non spécialisé (4690Z – 1 entreprise)
81
Autres activités Autres activités :
o Fabrication d’autres meubles et industries connexes de l’ameublement (3109B)
o Fabrication et rechapage de pneumatiques (2211Z – 1 entreprise)
o Commerce et réparation de motocycles (4540Z – 1 entreprise)
o Transports routiers de fret de proximité (4941B - 1 entreprise)
o Traitement de données, hébergement et activités connexes (6311Z – 1 entreprise)
o Activités des sociétés holding (6420Z – 1 entreprise)
o Fonds de placement et entités financières similaires (6430Z – 1 entreprise)
o Activités de sièges sociaux (7010Z – 2 entreprises)
o Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion (7022Z – 2 entreprises)
o Ingénierie, études techniques (7112B – 4 entreprises)
o Recherche-développement en autres sciences physiques et naturelles (7219Z – 5 entreprises)
o Activités spécialisées de design (7410Z – 1 entreprise)
82
Annexe 5 : Analyse de l’offre de formation selon les familles
de métiers
Niveau I
Formation 1 2 3 4 5 6 MASTER Domaine : Sciences – Technologies – Santé Mention : Physique (Université de Nantes), Physique (Université de Rennes 1), Eco-Conception des Polymères & Composites (Université de Bretagne-Sud) Spécialité : Nanosciences, nanomatériaux et nanotechnologies « CNano »
x
MASTER Ingénierie des Structures Composites Université Bordeaux I (Talence, Gironde)
x x
MASTER Master Sciences, Technologies, Santé, mention Génie des Systèmes pour l’Aéronautique et les Transports, spécialité Ingénieries des Structures Composites Université de Bordeaux
x x
MASTER Matériaux parcours Eco-conception des Polymères et composites Ministère chargé de l'enseignement supérieur Université de Bretagne Sud
x x x
MASTER PHYSIQUE, MECANIQUE, SCIENCES POUR L'INGENIEUR Spécialité Sciences des Matériaux Parcours Ingénierie des Matériaux composites (IMC) Institut national des sciences appliquées de Rouen (INSA-Rouen)
x x
Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’École nationale supérieure de chimie, de biologie et de physique de l'Institut polytechnique de Bordeaux, spécialité matériaux composites et mécanique.
x x
1 Production
2 Supply Chain, Achats, Logistique
3 Entretien, Maintenance, Outillage
4 Qualité, hygiène, Sécurité, Environnement
5 Marketing, Communication
6 R&D, Industrialisation
83
MASTER Chimie des matériaux et procédés pour l'énergie et le développement durable. Université Sciences et techniques du Languedoc Montpellier II
x
MASTER Master Ingénierie électrique, électronique et informatique industrielle, spécialité Radiocommunications et systèmes électroniques fiables Université de Lorraine
x x
MASTER Master Sciences et Technologies - mention Sciences des Matériaux spécialité : Ingénierie Matériaux Hautes Performances (IMHP Université de Poitiers
x x
MASTER Master Sciences et Technologies - mention Sciences des Matériaux spécialité : Matériaux pour les Energies Renouvelables (MATER) Université de Poitiers
x x
MASTER Master Sciences et Technologies - mention Sciences des Matériaux spécialité : Physique et Chimie des Matériaux Hautes Performances (PCMHP) Université de Poitiers
x x
MASTER Mention Sciences et Génie des Matériaux Université Paris-Saclay
x
MASTER Sciences Technologies Santé Mention Sciences pour l’ingénieur Spécialité Mécanique et ingénieries Université de Franche-Comté - Besançon
x
MASTER Sciences pour l'ingénieur et sciences des matériaux spécialité Science et génie des matériaux avancés (Advanced Materials Science and Engineering) Université de Lorraine
x
MASTER Spécialité « Polymères fonctionnels » du Master Sciences, Technologie, Santé, mention Matériaux Université d'Evry-Val-d'Essonne Université Paris-Est Créteil Val-De-Marne
x x x
MASTER Sciences pour l’ingénieur, spécialité Matériaux Plastiques et Eco-Conception (MPEC) Université de Bourgogne - Dijon
x x x x x
MASTER professionnel Domaine Sciences Technologies Santé Mention Sciences Mécaniques Appliquées (SMA) Spécialité Mécanique Numérique des Structures Université de Nantes
x
MASTER professionnel Domaine Sciences Technologies Santé Mention Physique Spécialité Mécanique Numérique
x x
84
Université de Nantes
Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l'Ecole polytechnique universitaire Pierre et Marie Curie de l'Université Paris-VI, spécialité Matériaux Université Pierre et Marie Curie - Paris 6
x x x
Titre ingénieur diplômé de l'Ecole polytechnique universitaire de Lille de l’Université Lille I (Polytech Lille), spécialité Matériaux
x x x
Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l'Ecole polytechnique universitaire de Montpellier de l'Université Montpellier II (Polytech' Montpellier), spécialité Matériaux
x x x x
Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l'Ecole polytechnique universitaire Pierre et Marie Curie de l'Université Paris VI (Polytech' Paris), spécialité Matériaux
x x x
Titre ingénieur Diplômé de l’Ecole Polytechnique Universitaire de Savoie de l'Université de Chambéry, Spécialité Mécanique - Matériaux
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l'Ecole Nationale Supérieure des Ingénieurs en Arts Chimiques et Technologiques (ENSIACET), spécialité Matériaux
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l'Ecole Polytechnique Universitaire de Montpellier de l'Université Montpellier 2 (Polytech Montpellier), spécialité matériaux
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l'Ecole polytechnique de l'Université de Chambéry (Polytech' Savoie), spécialité Mécanique, matériaux
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l'Institut national des sciences appliquées de Strasbourg, spécialité plasturgie
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l'École nationale supérieure des technologies et industries du bois de l'université de Lorraine
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’Ecole d’ingénieurs en plasturgie industrielle d’Alençon (EIPI-ISPA)
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs Sud-Alsace (ENSISA) Spécialité Mécanique
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’Ecole polytechnique de l’université Paris XI, spécialité matériaux
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’Ecole polytechnique de l’université Paris XI, spécialité matériaux, en partenariat avec l'ITII Ile-de-France
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xTitre ingénieur Ingénieur diplômé de l’Institut polytechnique de Grenoble, Ecole nationale supérieure de physique, électronique, matériaux
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’université de technologie de Troyes, spécialité "Matériaux et Mécanique"
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’École d’ingénieurs des sciences aérospatiales
x x x x x x Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’École polytechnique de l’Université de Nantes, spécialité Matériaux
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé de l’École polytechnique de l’Université de Nantes, spécialité Thermique Energétique
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Titre ingénieur Ingénieur diplômé du Conservatoire national des arts et métiers, spécialité matériaux
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Titre ingénieur diplômé de l'École Polytechnique de l'Université Grenoble I, spécialité Matériaux
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Niveau II
Formation 1 2 3 4 5 6 Chef de projet en matériaux composites Centre technique industriel de la plasturgie et des composites (CTIPC) - IPC, innovation plasturgie composite
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Chargé de projets techniques caoutchouc IFOCA
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Licence Professionnelle Domaine : Sciences Technologies Santé Mention : Plasturgie et matériaux composites Spécialité : Industrialisation et Mise en Œuvre des matériaux Composites (IMOC) Université de Nantes
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Licence Professionnelle Licence Professionnelle Plasturgie et Matériaux Composites, Spécialité Eco-conception en plasturgie et composites.
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Université de Lorraine
Licence Professionnelle Mention : Plasturgie et Matériaux Composites , spécialité :Etude et mise en œuvre des produits composites. Aix-Marseille Université
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites Spécialité : Polymères techniques, composites avancés et sécurité industrielle Domaine : Sciences, Technologies, Santé Université de Pau et des Pays de l'Adour
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites Spécialité : développement industriel en plastiques et composites : gestion de projet et conduite de fabrication Université de Bretagne Sud
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites spécialité Conception et fabrication de structures en matériaux composites Université de Bretagne Occidentale - Brest
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites spécialité Ingénierie des produits composites Université de la Méditerranée (Marseille) Aix-Marseille II
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Licence Professionnelle Domaine : Sciences Technologies Santé Mention : Plasturgie et matériaux composites Spécialité : Conception et transformation des élastomères Université de Nantes
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Licence Professionnelle Mécanique spécialité Plasturgie et matériaux composites (CAO) Université de Caen Normandie
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Licence Professionnelle PLASTURGIE ET MATERIAUX COMPOSITES Université de Picardie Jules Verne - Amiens
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites option applications industrielles des matériaux polymères Université Haute Alsace - Mulhouse
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites option conception, production, qualité Université Rennes I
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites option élaboration transformation des polymères organiques Université Lille 1 Sciences et Technologies
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites spécialité Industrialisation et valorisation des matériaux plastiques Université de Lille 1 - Présidence
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites spécialité Matériaux grande diffusion et haute performance : conception, caractérisation et optimisation Université d'Evry-Val-d'Essonne
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Licence Professionnelle Plasturgie et matériaux composites spécialité plasturgie Université Savoie Mont Blanc - Chambéry
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Licence Professionnelle Production industrielle option ingénierie de la mise en forme des matériaux composites Université du Havre
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Licence Professionnelle Sciences, Technologies, Santé Mention Production Industrielle Spécialité : Plasturgie et composites Université de Toulouse Jean Jaurès
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Licence Professionnelle Conduite de projet en éco-construction et éco-matériaux Université de Bretagne Sud
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Licence Professionnelle Sciences,technologies,santé MENTION:Métiers de l'industrie:conception et processus de mise en forme des matériaux Université de Bordeaux
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Licence Professionnelle Domaine : Sciences Technologies Santé Mention : Gestion de la production industrielle Spécialité : Gestion de projet pour les industries navale et nautique Université de Nantes
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Licence Professionnelle Domaine : Sciences Technologies Santé Mention : Gestion de la production industrielle Spécialité : Gestion de projets industriels (navale et nautique ou aéronautique) Université de Nantes
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Licence Professionnelle Gestion de la production industrielle Spécialité Plasturgie maintenance et éco-plasturgie Université de Franche-Comté – Besançon
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Licence Professionnelle Gestion de la production industrielle Spécialité Gestion de production Intégrée Ministère chargé de l'enseignement supérieur Université de Franche-Comté - Besançon
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Licence Professionnelle Licence professionnelle Métiers industriels de la Construction Navale
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Licence Professionnelle Logistique, Organisation, Gestion Industrielle et Qualité Université de Bretagne Sud
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Licence Professionnelle Mention Chimie de synthèse Université Paris-Sud - Paris 11
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Licence Professionnelle Mention « Métiers de l’industrie : conception de produits industriels » Université Jean Jaurès - Toulouse 2 Université Paul Sabatier - Toulouse 3
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Licence Professionnelle Mention « Métiers de l’industrie : conception et processus de mise en forme des matériaux » Université Paul Sabatier - Toulouse 3
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Licence Professionnelle Production industrielle spécialité Ingénierie intégrée Université de la Méditerranée (Marseille) Aix-Marseille II
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Niveau III
Dessinateur projeteur en matières composites (DU) Université Paul Sabatier - Toulouse 3
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Chef d'équipe de maintenance en aérostructure Ecole de formation des sous-officiers de l'armée de l'air (EFSOAA)
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BTS brevet de technicien supérieur à référentiel commun européen "des industries plastiques" (EUROPLASTIC)
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Niveau IV
Maintenicien en aérostructure Ecole de formation des sous-officiers de l'armée de l'air (EFSOAA)
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styliste prototypiste, spécialité automobile Université de Technologie de Belfort-Montbéliard
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BAC PRO Plastiques et composites
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TP Technicien(ne) des matériaux composites
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BAC PRO Plasturgie
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BP Mise en oeuvre caoutchoucs élastomères thermoplastiques
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MC Maquettes et prototypes
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TP Technicien (ne) de production en plasturgie
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Niveau V
BEP plastiques et composites
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CAP Composites, plastiques chaudronnés
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TP Monteur(se) de structures aéronautiques métalliques et composites
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TP Opérateur (trice) composites hautes performances.
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TP Stratifieur(se) multiprocédés en matériaux composites
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CAP aéronautique "option structure"
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CAP aéronautique "option systèmes"
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CAP Mise en œuvre des caoutchoucs et des élastomères thermoplastiques
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CAP Plasturgie
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TP Menuisier(ère) en construction nautique
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CQP
CQP Assembleur(euse) composites aéronautique (CQPM) Commission paritaire nationale de l’emploi (CPNE) de la métallurgie – Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM)
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CQP Opérateur spécialisé en matériaux composites Commission nationale paritaire de l'emploi (CNPE) de la plasturgie - Fédération de la plasturgie et des composites
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CQP Opérateur(trice) matériaux composites haute performance (CQPM) Commission paritaire nationale de l’emploi (CPNE) de la métallurgie – Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM)
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CQP Ouvrier matériaux composites nautiques Commission paritaire nationale de l'emploi (CPNE) de la branche de la navigation de plaisance - Fédération des industries nautiques
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CQP Assembleur monteur de menuiseries extérieures Commission nationale paritaire de l'emploi (CNPE) de la plasturgie - Fédération de la plasturgie et des composites
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