un lieu ressource pour l'assemblée de la démocratie participative

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Pour imaginer le lieu de l’Assemblée de la Démocratie Participative, notre groupe a suivi une idée simple : construire cet espace autour de nous, comme un vête- ment ou une cabane. Cela nous permettait de construire petit à petit et de l’inté- rieur un lieu accueillant, original et qui soit ajusté aux besoins, sans plus. Nous avons avancé en faisant des zig-zags entre réflexion et expérimentation. Nous avons commencé par regarder ce qu’il y avait autour de nous : des bureaux, des cafés, des églises, des ateliers … Nous sommes allés nous y installer, les goûter les uns après les autres et, à partir de nos observations, nous avons d’abord rêvé ce lieu de l’“ADP“. Ensuite nous l’avons dessiné en paroles, puis nous avons fabriqué, un peu avec des bouts de ficelles et beaucoup avec l’aide des services techniques, une sorte de prototype dans la salle des expositions durant une quin- zaine de jours. Les quelques deux à trois cents visiteurs qui sont venus l’essayer ont trouvé que ça leur allait bien. Beau, chaleureux et surprenant, sont les quali- ficatifs qu’ils ont le plus souvent employés. C’est ainsi que notre groupe, avec l’aide des professionnels qui en faisaient partie, est devenu “programmateur“. Et nous avons l’intention de continuer : de devenir architectes avec des architectes, puis constructeurs avec des hommes de l’art, en particulier avec les services techniques. Nous avons l’intention comme dirait l’architecte Patrick Bouchain de “CONSTRUIRE AUTREMENT“. La somme relativement modique prévue pour ce projet en 2007 nous permet de continuer à rêver et à expérimenter, à construire avec nos têtes, avec nos bras et, sinon avec des bouts de ficelles, tout au moins avec des procédés de construction (ou d’auto-construction) écologiques et soli- daires ; en employant quelques personnes au chômage, mais aussi en sollicitant l’aide des habitants ; en utilisant des objets ou des matériaux de récupération en même temps que des innovations performantes ; en allant à la fois très vite et très lentement. latelier “Le Lieu, Les Lieux” SYNTHÈSE DU PROGRAMME

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Synthèse du programme, Lire la ville-Aubagne, mars 2007

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Page 1: Un lieu ressource pour l'assemblée de la démocratie participative

Pour imaginer le lieu de l’Assemblée de la Démocratie Participative, notre groupea suivi une idée simple : construire cet espace autour de nous, comme un vête-ment ou une cabane. Cela nous permettait de construire petit à petit et de l’inté-rieur un lieu accueillant, original et qui soit ajusté aux besoins, sans plus. Nousavons avancé en faisant des zig-zags entre réflexion et expérimentation. Nousavons commencé par regarder ce qu’il y avait autour de nous : des bureaux, descafés, des églises, des ateliers … Nous sommes allés nous y installer, les goûterles uns après les autres et, à partir de nos observations, nous avons d’abord rêvéce lieu de l’“ADP“. Ensuite nous l’avons dessiné en paroles, puis nous avonsfabriqué, un peu avec des bouts de ficelles et beaucoup avec l’aide des servicestechniques, une sorte de prototype dans la salle des expositions durant une quin-zaine de jours. Les quelques deux à trois cents visiteurs qui sont venus l’essayeront trouvé que ça leur allait bien. Beau, chaleureux et surprenant, sont les quali-ficatifs qu’ils ont le plus souvent employés. C’est ainsi que notre groupe, avecl’aide des professionnels qui en faisaient partie, est devenu “programmateur“. Etnous avons l’intention de continuer : de devenir architectes avec des architectes,puis constructeurs avec des hommes de l’art, en particulier avec les servicestechniques. Nous avons l’intention comme dirait l’architecte Patrick Bouchain de“CONSTRUIRE AUTREMENT“. La somme relativement modique prévue pour ceprojet en 2007 nous permet de continuer à rêver et à expérimenter, à construireavec nos têtes, avec nos bras et, sinon avec des bouts de ficelles, tout au moinsavec des procédés de construction (ou d’auto-construction) écologiques et soli-daires ; en employant quelques personnes au chômage, mais aussi en sollicitantl’aide des habitants ; en utilisant des objets ou des matériaux de récupération enmême temps que des innovations performantes ; en allant à la fois très vite ettrès lentement.

l’atelier “Le Lieu, Les Lieux”

SYNTHÈSE DU PROGRAMME

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PROGRAMMATION ARCHITECTURALEDE L’ASSEMBLÉE DE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

à Aubagne

Réalisée par l’Atelier “Le Lieu, Les Lieux“groupe de travail pour la recherche et la programmation

du Lieu-Ressource de l’Assemblée de la Démocratie Participative à Aubagne- Animation et transcription par Lire La Ville -

NOTE DE SYNTHÈSE25 mars 2007

IntroductionLETTRE À L’ASSEMBLÉE DE LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVEsignée par l’atelier “Le Lieu, Les Lieux“

I. Brève présentation1. Pourquoi la création d’un Lieu-Ressource pour l’Assemblée de laDémocratie Participative ?2. Comment ?3. Avec quelles contraintes et quels appuis : le temps ; le budget et la mise enoeuvre ; un point d’atterrissage

II. Contenu du programme 1. Les fonctions envisagées par le roupe2. Les activités qui en découlent et leurs besoins individuels en espace3. La coniguration des espaces

III. Préconisations appliquées à la salle des Marronniers 1. Perspective à long terme2. Perspective à moyen terme3. Possibilités réalisables à court terme : le lieu ou les lieux ?état des lieux-choix d’une stratégie-coût-déroulement et mise en oeuvre

AnnexesFiches de performance des espaces prévus à court termeParticipants à l’atelier “Le Lieu, Les Lieux“Images de référence pour imaginer le futur Lieu-Ressource

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Page 4: Un lieu ressource pour l'assemblée de la démocratie participative

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Une autre idée de la SALLE DES MARRONNIERS p h o t o m o n t a g e

Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagne

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LETTRE à

L’ASSEMBLÉE DE LA DÉMOCRATIE PARTIPATIVE

Pour imaginer le lieu de l’Assemblée de la DémocratieParticipative, notre groupe a suivi une idée simple : construirecet espace autour de nous, comme un vêtement ou unecabane. Cela nous permettait de construire petit à petit et del’intérieur un lieu accueillant, original et qui soit ajusté auxbesoins, sans plus. Nous avons avancé en faisant des zig-zagsentre réflexion et expérimentation. Nous avons commencé parregarder ce qu’il y avait autour de nous : des bureaux, descafés, des églises, des ateliers … Nous sommes allés nous yinstaller, les goûter les uns après les autres et, à partir de nosobservations, nous avons d’abord rêvé ce lieu de l’“ADP“.Ensuite nous l’avons dessiné en paroles, puis nous avons fabri-qué, un peu avec des bouts de ficelles et beaucoup avec l’aidedes services techniques, une sorte de prototype dans la salledes expositions durant une quinzaine de jours. Les quelquesdeux à trois cents visiteurs qui sont venus l’essayer ont trouvéque ça leur allait bien. Beau, chaleureux et surprenant, sont lesqualificatifs qu’ils ont le plus souvent employés. C’est ainsi quenotre groupe, avec l’aide des professionnels qui en faisaientpartie, est devenu “programmateur“. Et nous avons l’intentionde continuer : de devenir architectes avec des architectes, puisconstructeurs avec des hommes de l’art, en particulier avec lesservices techniques. Nous avons l’intention comme dirait l’ar-chitecte Patrick Bouchain de “CONSTRUIRE AUTREMENT“.La somme relativement modique prévue pour ce projet en 2007nous permet de continuer à rêver et à expérimenter, àconstruire avec nos têtes, avec nos bras et, sinon avec desbouts de ficelles, tout au moins avec des procédés de construc-tion (ou d’auto-construction) écologiques et solidaires ; enemployant quelques personnes au chômage, mais aussi en sol-licitant l’aide des habitants ; en utilisant des objets ou desmatériaux de récupération en même temps que des innovationsperformantes ; en allant à la fois très vite et très lentement.

Pour cela, il faut que notre groupe s’agrandisse, qu’il démulti-plie et diversifie ses compétences autour d’un chantier qui est

autant symbolique que matériel.

l’atelier “Le Lieu, Les Lieux”

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PARTICIPANTS A L’ATELIER “LE LIEU, LES LIEUX“

Jean-Luc AUTOUARDLaure BAFARO

François BAFAROLili BENHAMIA

Claude BERNARDICécile BERTHOUX

Adila CARLESChantal DECKMYN

Marie-Christine DEL GUIDICENonce DEL GUIDICEMarc-François DIDIER

Odile DUBREILAgnès EIGLIERNicolas FACINO

Serge FLONMagali GIOVANANGELLI

Safia IFTISSENNadia IFTISSEN

Albert LAPARRATEdgard LAPARRATPhilippe LAPPARAT

Gilles LEJEUNEMuriel MARECHALLiliane PISCHEDDAHenri PISCHEDDAClaude QUEYREL

Jean-Louis ROSENBAUMSEBASTIEN

Pascale STAUTHNathalie TOUATYRosy VALENTIN

… ET QUELQUES PASSANTS.

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I. BRÈVE PRÉSENTATION

1. Pourquoi la création d’un Lieu-Ressource pour l’Assemblée de laDémocratie Participative ?le 21 novembre, les Aubagnais présents au Forum 2006 ont exprimé le souhait quela construction de la démocratie participative, gagne en visibilité, en accessibilité,mais aussi en transparence, à travers sa matérialisation dans un lieu qui rassem-blerait tout ce qui a trait à cette nouvelle forme de gestion de la ville.Auparavant, certains avaient avancé que le site internet de la ville et quelques blogspouvaient être le lieu de ce dialogue constructif. Mais les débats ont montré quefaire la ville avec tous demande un vrai lieu, c’est à dire un lieu à la fois symboliqueet matériel. La dématérialisation des relations entre humains, la mise à l’écart desplus démunis (combien de pauvres, d’illettrés et de migrants “naviguent“ sur inter-net ?), la privatisation des réseaux, la virtualité des mémoires informatiques, leurdépendance technique, les rendent notablement insuffisants à faire une ville, il estmême possible qu’ils s’y opposent1. L’espace de la ville n’est pas virtuel.Chemin faisant, au cours des quatre derniers mois d’exercices et de réflexion, legroupe en charge de la définition du lieu-ressource a encore précisé les raisons dece projet. Pour qu’une démarche soit autre chose qu’une intention affichée, pourque la participation des habitants soit autre chose qu’une procédure, une manipu-lation ou un tour de passe-passe démagogique, il faut- du temps : le temps d’écouter, de chercher et de se tromper, de rectifier le cap ;le temps que la ville éprouve, vérifie et mette au point ses propres méthodes ; letemps que cette nouvelle façon de faire acquière du poids et s’enracine ; qu’avecde l’expérience derrière soi, cette démarche gagne aussi des habiletés, de la liberté… et qu’elle devienne quasi naturelle ; - une place reconnue et des mètres carrés : pour que ce temps sédimente dessavoirs, préserve une continuité dans l’action, il faut qu’il soit ancré dans un lieu.Faire la ville demande de s’informer, de rencontrer les autres, de voir des lieux, desimages, des maquettes, d’échanger avec des experts, de toucher du doigt desidées ou des réalisations, de prendre du recul … tout cela avec de vraies person-nes, qui partagent des expériences, qui se voient en chair et en os et qui se parlentde vive voix, dans un vrai lieu.

2. Comment ?S’agissant du lieu de la Démocratie Participative, il tombait sous le sens que ce lieu,d’une part ne devait pas brouiller la lisibilité des services publics communaux,d’autre part devait être programmé de façon participative. Il se devait égalementd’être cohérent avec les grands thèmes retenus lors du forum : développementdurable, recherche et préservation des équilibres, solidarité avec les plus fragiles,égalité et solidarité entre les générations, entre les hommes et les femmes, culturede paix.

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1La substitution de la vente sur internet au commerce dans la rue, des sites de rencontres aux rencontres des corpsreste un phénomène à étudier au regard de ses conséquences sur la “vraie vie“ (…) et donc sur la ville. N’oublions pas que la conséquence directe sur l’espace urbain de l’implantation des hyper-marchés dans les villesou dans leur périphérie a été la quasi disparition des boutiques d’artisanat et de commerce (commerce dit depuis :petit ou de proximité), et donc la désagrégation d’une partie non négligeable de cette grande fonctions de la ville quienglobe les échanges, les rencontres, le témoignage, la sécurité et les divers apprentissages qui sont nécessairesaux humains pour vivre ensemble.

ANNEXES

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C’est pourquoi le groupe de travail “un lieu, des lieux“ a élaboré ce programme defaçon participative. Par ailleurs, comprenant des membres des services municipaux,il a pu veiller à ce que les fonctions d’un tel lieu ne viennent pas se superposer aveccelles des services existants mais que les uns et les autres s’appuient et se complè-tent mutuellement.Le groupe de travail qui compte une trentaine de personnes en tout2 s’est réuni 12fois entre le 6 décembre 2006 et le 27 mars 2007. Il a expérimenté et exploré divers-es dimensions des lieux (géométriques, sensibles, imaginaires, tactiles, visuelles,sonores, thermiques, lumineuses, historiques, artistiques …). À l’issue de ces expéri-mentations il a régulièrement émis des préconisations pour la conception du lieu-ressource de l’ADP.Du 26 février au 9 mars, il a également construit avec l’aide des services techniques,et animé avec l’aide d’un voisin restaurateur, une préfiguration du lieu à venir qui aduré deux semaines et qui a accueilli le service du Forum Local, de nombreuses réu-nions (différents groupes de travail thématiques, politiques, artistiques, une con-férence de presse, des moments conviviaux) ainsi que de nombreux visiteurs de tousâges et de toutes conditions (une centaine). Durant la préfiguration de ce lieu autant que durant son élaboration programmatiquele groupe de travail ne s’est pas éloigné des “lignes de conduite“ implicites com-munes aux thèmes du Forum : modestie (par opposition à la prétention comme auxdépenses somptuaires), ouverture et hospitalité. Se conformer à cette éthique avaitpour but de produire petit à petit (plutôt que de projeter), sans rupture ni artifice,depuis le début et jusque dans ses détails, un lieu économe, aimable, attentif, adapt-able, inventif, favorisant l’égalité, accueillant aux plus fragiles, etc. (voir documentcomplet).

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2 les présents ne sont pas toujours les mêmes et forment à chaque réunion un groupe de 12 à 15 personnes

Projet SALLE DES MARRONNIERS

Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagne

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3. Avec quelle contraintes et quels appuis ?

Le tempsÀ Aubagne, la démocratie participative devient peu à peu une tradition, jalonnée et étayéedepuis de nombreuses années par des temps forts, comme les deux derniers forum endate (2004 et 2006). Cette construction d’un temps public, rythmé par des saisons, desrencontres et des évènements, est aussi essentielle au déploiement de la vie urbaine etde la démocratie que le maintien d’un espace public. Mais il importe maintenant de neplus tarder à poser cette volonté politique dans l’espace public, de la donner à voir (et àcritiquer) à tous, d’en faire un objet commun lisible auquel tout un chacun puisse se référ-e r. Même les nomades ont besoin de points de ralliement. Ici la donnée du temps est donc celle d’une certaine urgence, ce qui est à la fois une con-trainte (manquer de temps) et un appui (être poussé vers l’étape suivante).

Le budget et la mise en oeuvreOn le voit, donner suite à ce souhait des Aubagnais, et le faire dès maintenant, répond àune logique et va dans le sens de l’évolution recherchée : une démocratisation des déci-sions politiques et une modernisation des services publics. Pour autant, et pour certains,consacrer un budget à cette réalisation n’apparaîtra pas comme faisant partie des prior-ités incontournables ni des premières urgences. C’est une des raisons pour lesquelles ilva falloir se débrouiller dans l’immédiat avec un prix de construction correspondant plutôtà un studio bas de gamme qu’à un château de Versailles : cela peut paraître un contrainteet c’en est une. Mais cette contrainte est aussi une chance dans la mesure où elle nousoblige à de la modestie, de l’inventivité et … à le faire ensemble.Par chance, nécessité faisant loi, la réalisation de ce lieu répondra aux mêmes règles queles décisions proposées au débat citoyen : il ne pourra se faire sans les services tech-niques, sans les habitants que cela intéressera de mettre la main à la pâte, sans lesexperts conviés à donner leurs indications et bien entendu sans les élus.Innover en matière de mise en ?uvre ouvre une fenêtre imprévue et amènera peut-êtreégalement du grain à moudre pour les chantiers ouverts par la commune (par exempleen matière d’emploi, de développement durable, ou d’égalité entre les hommes et lesf e m m e s ) .

Un point d’atterrissageLe groupe de travail “le lieu, les lieux“ a exploré divers emplacements dans la ville, testédivers espaces, menant une recherche sur la localisation et les caractéristiques idéalesdu lieu-ressource. Dans le même temps, une recherche a été conduite par la ville sur lemême projet, cette fois-ci en termes de faisabilité. Le point d’arrivée de cette dernièrerecherche, la salle des expositions, n’avait pas été exclu par le groupe de travail et, unefois réalisée la préfiguration, on peut même voir une convergence des deux lignes derecherche sur ce point.Ce lieu, retenu à la fois pour ses qualités intrinsèques et par réalisme, représente lui aussiune contrainte et un appui. Il plie le programme prévu à ses exigences et le réduit par laprise en compte des données qui lui sont propres : situation dans la ville, liens avec levoisinage, conformation des abords, dimensions des volumes et des surfaces, état deslieux, “personnalité“, histoire, etc.Ce changement de la donne programmatique représente cependant un intérêt :

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Phase 2 SALLE DES MARRONNIERS

Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagne

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- une réalité pré-existante transfère d’emblée ses fondations et son propre poids au nou-veau lieu qui est ainsi dispensé de l’effort considérable qu’il lui aurait fallu fournir pour“naître de rien“ ; - le fait de devoir s’adapter à des contraintes matérielles, contrairement à ce que l’on croitparfois, permet de se “caler“, accroît et libère la créativité des concepteurs.Des activités variées et successives dans un même lieu.

Déroulement et mise en oeuvreLe déroulement des travaux eux-mêmes sera le suivant.1. Mise en état (confort, mobilier, fonctionnement) des espaces dédiés à la partiestudieuse et protégée du service Forum Local2. Travaux de départ minimum (dépose des faux plafonds, consolidations néces-saires des murs, portes et fenêtres ; réouverture d’une communication entre lesdeux salles ; électricité, chauffage ; enduits et peintures) 3. Ensuite réalisation du programme à mesure des besoins.Cette réalisation implique : –> la collaboration des services techniques (cf. préfiguration)–> une mise au point juridique : statut des locaux et des travaux, statut des habi-tants s’investissant dans la création, assurances, sécurité, etc. (Cf. les réalisationsde l’architecte Patrick Bouchain dans différentes communes)–> la création d’une entité associative gérant la partie réalisée avec les habitants etpermettant de recruter des Aubagnais en recherche d’emploi ou d’insertion.

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II. CONTENU DU PROGRAMME

1. Les fonctions envisagées par le groupe• Même si elle est plus récente que celles du maraîchage ou des santons, la démocratieparticipative appartient aujourd’hui aux spécialités et aux traditions aubagnaises. Le lieu-ressource a pour fonction, on l’a vu, de reconnaître cette jeune tradition de l’enraciner géo-graphiquement et de l’installer dans la durée. • Il devra permettre de faire connaître cette démarche à l’intérieur de la ville et d’inviter leplus grand nombre possible d’habitants à y participer : il lui faudra pour cela être un lieuvivant, où il se passe quelque chose et posséder les qualités d’une hospitalité attractive etd’une communication éthique.• Il sera également un “syndicat d’initiative“ ou une “ambassade“ de la démocratie partici-pative, à la disposition de ses invités ou des visiteurs, mais aussi en direction de ses parte-naires et interlocuteurs extérieurs, en France et à l’étranger.• Le lieu-ressource aura une fonction de support des débats sur la politique urbaine, surl’avenir de la ville, sur sa construction matérielle et sociale. • Il en sera aussi, pour autant que sa capacité le lui permettra, le lieu d’accueil : de réunions,plénières ou par groupes, de rencontres de toutes sortes et de toutes formes.• Pour cela il devra d’une part réunir, organiser, proposer et diffuser de l’information, d’autrepart en capitaliser afin de développer cet axe de connaissance particulier qu’est la ville : icià Aubagne mais aussi plus généralement dans nos civilisations contemporaines. Ce serasa partie “centre de ressource“, qui comprendra une documentation, une médiathèque etun programme de rencontres, “formations“, expositions, films, évènements, etc. …. sur lesd i fférents aspects déjà évoqués autour du thème de la ville.• Le lieu-ressource aura encore une fonction de fabrication : production de projets pour laville, production de connaissances et production d’objets ou de documents.- Production ou coproduction de projets pour la ville : la culture en matière urbaine évoquéeplus haut devra se traduire au delà de débats, dans des projets, pour la plupart coproduitsavec les professionnels3. Pour cela, il faut des réunions avec des professionnels (sur placeou en déambulatoires), mais il faut aussi que le plaisir de créer, la capacité à inventercomme à contredire restent éveillés : le groupe a souligné l’importance de la curiosité et dela recherche, du maintien dans le lieu-ressource d’occasions de repenser les évidences,de sortir des automatismes, de développer son écoute, sa sensibilité, de proposer de lasurprise, de faire des expériences inattendues ou même déconcertantes.- Production de connaissances : banque de données concernant la démocratie participa-tive dans le monde et les thèmes majeurs de la ville (développement durable, paix, solidar-ité, etc.), observatoire fin des quartiers, exploration de l’invisible contenu dans la ville, desapports volontaires ou involontaires des habitants, intelligence des fonctionnementsintéressants, des potentiels non exploités, etc. - Production d’objets : de textes, d’images, sans doute de films, de produits directementdérivés de ses activités de connaissance (itinéraires de promenades modernes dans laville, monographies, affiches, etc.).• Enfin, globalement, le lieu-ressource sera la turbine de la démocratie participative, le lieuoù seront traduits et métabolisés les apports de tous, les idées venues d’ici et d’ailleurs, lesrésultats des débats, le lieu de l’animation et de l’organisation, de la gestion de l’agenda etde l’éphéméride...

3 ainsi qu’avec des étudiants que l’on pourrait inviter pour des des expérimentation urbaines lors de “workshop“

Phase 1 SALLE DES MARRONNIERS

Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagne

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2. Les activités qui en découlent et leurs besoins individuels en espaceSi l’on juxtapose les activités actuellement envisagées dans le lieu-ressource à courtet moyen terme, on peut dresser le tableau ci-dessous. Reste qu’il faudra encorepenser la souplesse voire l’élasticité dès le moyen terme puisqu’il s’agit typiquementd’un lieu dont on ne sait pas comment il va évoluer ni quels seront ses besoins d’e-spaces dans les années à venir.

Des activités variées et successives dans un même lieu- lieux de réunion : avec la possibilité de travailler en sous-groupes (1 salle pour 100 à 500 per-sonnes, 1 à 2 salles pour 30 à 50 personnes, 1 à 3 salles pour 10 personnes- accueil des groupes de travail ou ateliers (11 groupes constitués auj.) : 2 à 3 salles pour 15 à50 personnes

Des activités fixes- un Centre de Ressources spécialisé dans les questions urbaines et les projets, à Aubagne etailleurs, avec un accueil du public, une documentation (papier et informatique), un lieu pour desconférences-débat (10 à 100 personnes), un lieu de projection, un lieu d’exposition- l’installation du service du Forum Local (le c?ur de la turbine) : actuellement l’entité F.L. com-prend 4 personnes et dispose de 3 bureaux (2 individuels de 15 m2 chacun et 1 de 20 m2 pourdeux, soit 50m2 de surface dédiée en tout) dans un petit bâtiment communal du centre ville ; ilpartage quelques services (reprographie, toilettes, mise en sécurité) avec deux autres entités ;pour l’instant, cette situation lui paraît convenable au moins d’un point de vue fonctionnel- une fabrique pour la production : un atelier et des éléments de stockage- un sas, ménagé par le lieu-ressource entre son activité propre et l’espace public de la ville,accessible à tous même aux timides ou à ceux qui ne viennent pas expressément pour par-ticiper : de préférence quelque chose comme un bistrot- le ménage du lieu et l’entretien des espaces naturels ou végétaux : un rangement pour le char-iot ménage, une remise pour les outils de jardinage

Des activités variées, fixes ou non- des “surprises“, de l’imprévu : cela peut occuper des espaces sous la forme de performancesartistiques, d’expériences sensorielles, etc. ou colorer l’ensemble du lieu à certains moments ouencore relever de l’expérience personnelle utilisant les espaces existants sans attribution nitransformation.

Des activités extérieures proches- un contact avec des éléments de nature et, le cas échéant, une prise en compte active dupaysage naturel alentour.- un affichage local : 1) un geste d’accueil et d’invitation (Cf. le grand panneau créé pour l’occa-sion par les artistes Stauth et Queyrel déjà utilisé lors de la préfigu-ration) ; 2) un signal à uneéchelle plus large, pouvant être perçu à l’entrée dans la ville et depuis son centre. - un fumoir suffisamment confortable à l’air libre.

Choix d’une stratégie- Plusieurs stratégies spatiales et d’investissement s’offraient à nous : la plus tentanteétait de déplacer le bloc des toilettes pour rendre à la salle des exposition ses sur-faces tournées au Sud, particulièrement intéressantes puisque éclairées et biensituées. Cette intervention, demandant le transfert du bloc WC vers les espaces ser-vants (entrée et/ou cuisine) de la salle des fêtes aurait épuisé notre budget et nousn’aurions plus pu investir sur les espaces propres du lieu-ressource.- Pour l’instant, dans le cadre matériel et budgétaire imparti, nous avons donc choisid’investir les deniers publics alloués à ce programme dans les lieux dont il disposaitpleinement : la salle des expositions elle-même (120 m2) et la pièce au sud (28 m2)appelé “stocks“ par les plans et “petite maison“ par le groupe (partie non grisée surnotre plan). Sauf imprévu, nous ne nous occuperons pas de la circulation ni de lamajeure partie des toilettes à l’usage de la salle des fêtes.- Nous réserverons un petite partie de la somme pour réinvestir a minima le “parvis“,actuellement inexistant, à l’Est et les très beaux espaces extérieurs dont dispose lasalle des expositions à l’Ouest et au Sud.

CoûtLe devis détaillé des travaux sera étudié avec les services techniques municipaux.

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3. La configuration des espacesLes espaces de travail programmés de façon purement normative et fonctionnelssont rarement des espaces heureux. La modestie des surfaces et du budget dontnous disposons nous oblige, par bonheur, à sortir des habitudes programmatiquesqui veulent que l’on attribue des m2 à des fonctions fixes et juxtaposées. En effet ceshabitudes produisent généralement des situations et des espaces qui sont précisé-ment ceux que le groupe de travail cherche à éviter pour le lieu ressource : anony-mat maltraitant de certaines administrations, pseudo polyvalence de certaines sallesconfinant à la privation sensorielle et au rejet de l’usager, traitement de collectivitéappliqué à des lieux qui ne le nécessitent pas (néons, mobilier standard, murslavables, surfaces réverbérantes, formes répétitives, matières et couleurs préven-tives, inconfort visuel et acoustique, absence de charme et de “personnalité“ deslieux, etc.).Nous proposons donc un autre découpage de l’espace que celui de lots de m2 fonc-tionnels. D’autant que beaucoup de fonctions essentielles restent diffuses, non local-isables : tels l’accueil et l’hospitalité qui doivent être effectifs en tout point du lieu-ressource, ou la communication qui devra être multiforme et (presque) omniprésente.Nous proposons plutôt un découpage selon une ligne de démarcation qui restera enpartie à définir à l’usage. Cette ligne isolera les activités studieuses nécessitant desespaces tranquilles et relativement silencieux, des espaces qui se veulent majori-tairement et résolument ouverts et animés, puisqu’ils devront constituer en eux-mêmes une invitation à entrer.De part et d’autre de cette démarcation, qui pourra elle-même changer de place, lespréconisations du groupe décrivent deux espaces en redéfinition quasi permanente,luttant contre ce qui fixe ou fige les choses, entretenant un mouvement, une allurequasi nomade, sans doute pour la surprise évoquée plus haut, sans doute aussi pourle maintien d’une précarité qui permette aux plus hésitants de s’avancer à l’intérieuret d’être accueillis, peut-être pour le maintien en éveil de tous (un espace non “calci-fié“, qui ne laisserait pas sa fontanelle se refermer)

Plan d’ensemble SALLE DES MARRONNIERSéchelle : 1/200ème

Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagn

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3. Possibilités réalisables à court terme

Le Lieu ou Les Lieux ?À la question « un lieu ou des lieux ? » le groupe a répondu « un lieu et des lieux ». Unlieu pour la fondation de la démocratie participative, sa permanence, sa visibilité et l’ac-cumulation de son expérience ; des lieux pour sa mobilité, sa rapidité de réaction, sa sol-idarité tout terrain.Un “kit de survie“ a été mis au point et expérimenté par le groupe pourque les ateliers et l’ADP puissent se déplacer partout, dans tous les quartiers, et mêmes’installer pour travailler dehors, de jour comme de nuit ! Il nous a suffi d’un tapis, de deuxbraseros, d’un tableau de papier, de planchettes pour écrire, d’un nécessaire à pic-nic etde pliants. Un parasol et un ou deux pot de fleur auraient pu, il est vrai, rendre notre installation plusconfortable (on y pensera).

État des lieux et travaux à envisagerAujourd’hui, quel est l’état des trois principaux espaces qui nous intéressent ? Quels travaux sont à envisager ?

Plan de Situation SALLE DES MARRONNIERSéchelle : 1/200ème

Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagn

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III. PRECONISATIONS APPLIQUEES A LA SALLE DES MARRONNIERS

L’implantation du lieu-ressource dans l’entrée de ville Ouest d’Aubagne, en mêmetemps si proche du c?ur de la ville, de quelques grands équipements4 ainsi que despaysages de l’Huveaune et de ses berges présentera, le moment venu, une occasionà ne pas manquer de s’intéresser de nouveaux aux riches potentiels de cette entréede la ville, et de reprendre avec eux le dialogue qui a déjà été résolument entrepris.

1. Perspective à long termeCet aménagement des abords, du lien avec le coeur et avec l’entrée de la ville, ferapartie des sujets de recherche du groupe “Le Lieu, Les Lieux“ lorsqu’il s’attellera auxquestions urbaines.Rêver avant de dessiner ou de réaliser est le premier travail du concepteur. Nouspourrions rêver qu’avec le temps notre groupe étende sa compétence à l’environ-nement de la salle, enrichisse cette entrée de la ville en développant toutes sespotentialités autour d’une attraction regroupant aux marronniers les fonctions“ambassadrices“ de la ville, comme la communication ou le tourisme, le “petit mondede Marcel Pagnol“ … qui atterriraient là à leur rythme, petit à petit.Cela pourrait être le lieu, à l’emplacement de la salle des fêtes ou l’englobant, d’unesorte de grande (et belle) halle, à l’abri de laquelle ces services pourraient se recon-struire au fil des besoins et des essais, par agrégation (voir les images de référence).On pourrait construire des espaces mous et éventuellement fragiles, beaux et sur-prenants comme des chapiteaux de cirque (tentes, containers, tissus, containers,échafaudages, etc.), que l’on ne solidifierait que lorsqu’ils auraient fait leurs preuves.C’est à dire lorsque tout le monde s’y sentirait bien. Ce qui ferait alors signal à l’en-trée de la ville, ce serait ce travail en cours : un chantier particulièrement respectueux,comme une mise en scène du travail et de l’écologie, qui aurait appris à travaillersans nuisances, qui saurait suivre l’actualité de la ville et s’adapter à ses besoinsavec la plus grande souplesse.

2. Perspective à moyen termeUne visée plus proche mais qu’il est impossible d’atteindre cette année, consiste àdésolidariser les 2 bâtiments (expositions et fêtes) afin d’autonomiser le lieu-ressource et de lui rendre les espaces actuellement gelés par le fonctionnement dela salle des fêtes : en effet celle-ci pour gagner les toilettes doit emprunter commeune circulation la partie ouest de la salle des expositions, partie qui commande parsurcroît l’accès au jardin. Dans un moyen terme il sera donc souhaitable de transférer les toilettes vers la salledes fêtes ou de les dédoubler. Cela devrait entraîner une redistribution des espacesservants de la salle des fêtes : entrée, cuisines, WC.Si l’idée de la grande halle (ou une autre) était retenue, se serait l’occasion de préfig-urer son installation en ébauchant un début de structure.

4 dont la salle du Bras d’Or, les équipements sportifs ainsi que les gares SNCF et routières ne sont pasles moindres

Plan des Abords SALLE DES MARRONNIERS

Programmation architecturale et urbaine de l’assemblée de la démocratie participative à Aubagn