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Améliorer la sécurité alimentaire des familles paysannes dans le district de Pomacancha Thématique : Sécurité alimentaire et développement rural
Une meilleure sécurité alimentaire pour des familles de Pomacancha
Le pays et son contexteEn 2008, la croissance économique du Pérou a atteint le niveau record de 9,8 % avant de redescendre à 3 % en 2009 du fait de la crise mondiale. Malgré cette croissance vigoureuse, à l’impact positif sur les revenus de la population et sur la réduction de la pauvreté, la société péruvienne demeure très inégalitaire. Il existe une forte concentration de la richesse parmi les habitants : les 20 % les plus riches disposent de 52 % des revenus et les 20 % les plus pauvres de 4 %. De grandes inégalités intra-régionales demeurent (60 à 85 % de la population andine et amazonienne est touchée par la pauvreté). Si le Pérou possède des ressources minière et pétrolière considérables attirant les investisseurs, ces richesses provoquent également de graves tensions sociales et menacent l’environnement des populations les plus vulnérables.
Le projet vise à aider les familles paysannes des localités d’Armonia et de Casablanca – département de Junin, au centre du Pérou – à produire des aliments en complément à leur consommation habituelle et à améliorer leur santé. Autre objectif : convaincre les autorités locales de faire des conditions de vie de ces populations rurales un chantier prioritaire.
PÉROU
PÉROU – Sécurité alimentaire et développement rural - Octobre 2013
Le contexte du projetLe projet se déroule dans le département de Junin (province de Jauja). Dans le district de Pomacancha, territoire rural isolé de la Cordillère des Andes couvert par le projet où l’altitude atteint 3 819 m, le nombre de personnes très démunies (75,4 % souffrent de la pauvreté et 34,4 % d’extrême pauvreté) et dénutries (44,7 % des enfants souffrent de dénutrition) y est le plus élevé de la région. Les services de base sont quasi inexistants. Ainsi, 80 % de la population n’a pas accès à l’eau potable, la plupart des maisons sont construites en adobe (brique de terre séchée au soleil), un quart des habitants n’a pas d’électricité. Les carences en vitamine A et en protéines, très importantes chez les femmes et les enfants, entraînent des maladies et un taux de mortalité infantile élevé (les carences en vitamine A rendent les enfants vulnérables à des maladies comme la rougeole). À cela s’ajoute chez les villageois l’impossibilité de préparer les repas à partir d’une nourriture diversifiée et le manque d’hygiène : de fait, les femmes font la cuisine à même le sol, entourées par les animaux domes-tiques, dans une pièce souvent enfumée servant généralement de chambre à coucher pour toute la famille.Le précédent projet, semblable à celui-ci, a permis des résultats positifs :
- 87 % des bénéficiaires appliquent les connaissances acquises lors des formations sur la production agricole (serres, jardins potagers, engrais biologiques, pépinières…) ;
- 40 % des familles ont changé leurs habitudes d’hygiène et d’alimentation ;- la majorité de ces familles, qui ont très vite changé leurs pratiques agricoles et sanitaires, se mobilisent
pour la suite du projet ;- l’amélioration des lieux de vie (en particulier la cuisine/chambre) a exigé les efforts du père, de la mère et
des enfants. Cela a souligné l’importance de l’entraide familiale.
Le projet mis en œuvre par Caritas Huancayo dans sept communautés paysannes de Pomacancha a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des familles en offrant des solutions concrètes pour répondre à leurs problèmes alimentaires. Premier temps : elles apprennent à mieux utiliser leur terre et à améliorer leurs techniques agricoles. Second temps : les mères de famille se forment à la santé et l’hygiène. Des pratiques et techniques touchant en particulier à la nutrition infantile leur sont enseignées. Enfin, la cuisine/chambre à cou-cher des familles est réaménagée pour que l’hygiène, notamment alimentaire, soit prise en compte.
Les objectifs du projet
Les partenairesCaritas Pérou, née en 1955, a pour tâche de soutenir les plus démunis dans leur lutte pour sortir de la pauvreté, à travers la mise en place de programmes. Quarante-neuf Caritas diocésaines sont réparties sur l’ensemble du territoire. Caritas Huancayo, à l’œuvre depuis 1994, favorise auprès des communautés villageoises les plus vulnérables l’essor économique et productif, la protection de l’environnement (et la sensibilisation à celui-ci), la sécurité alimentaire, la bonne gouvernance et l’éducation civique. Elle travaille en particulier auprès des mères, des enfants, des paysans et des habitants socialement marginalisés.
Le 28 Juillet 2011, Ollanta Humala, leader du parti Gana Peru, est élu président de la République avec 51,4 % des voix, grâce au large soutien des ruraux des Andes et de l’Amazonie. C’est le premier président de gauche depuis trente-six ans. Il promet la poursuite de la politique libérale menée par ses prédécesseurs, notamment Alberto Fujimori (de 1990 à 2000). Dans le même temps, il assure vouloir protéger les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux des peuples indigènes et des communautés paysannes. Mais, à l’heure où nous écrivons ces lignes (septembre 2013), le chef de l’État peine à tenir ses promesses sociales.
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La mise en œuvre du projet
Résultats attendus
- Production agricole :Les familles partie prenante du projet produisent davantage, de telle sorte que la nourriture est plus abondante, plus variée et plus riche en protéines. Un succès rendu possible par l’emploi de nouveaux savoir-faire et une assistance technique personnalisée. Cette aide est « garantie », non seulement pen-dant mais aussi après le projet, grâce à la formation des animateurs agricoles et à leur participation aux activités destinées aux familles : serres, jardins potagers, production d’engrais, modules d’élevage de cochons d’Inde et de volaille. À la fin du projet, les familles sont responsables de ce grand chantier. La vente des animaux et des légumes servira à acheter de nouvelles graines et à entretenir l’infrastructure.
- Santé et alimentation : Les habitudes alimentaires et d’hygiène des familles changent. Elles se forment en soins primaires, santé, nutrition infantile et salubrité. Le poids et la taille des enfants sont contrôlés régulièrement afin de surveiller leur croissance. Ces derniers, lorsqu’ils sont âgés de moins de trois ans, participent à des séances de « stimu-lation précoce » (pour favoriser leur développement cérébral et psychomoteur). Les agriculteurs reçoivent une aide - des plans d’agencement leur sont proposés - pour que leur habitat respecte les règles sanitaires. Un appui technique leur est « garanti » pendant et après le projet, des animateurs en santé et assainissement s’étant préala-blement formés à cet effet et s’associant ensuite aux activités destinées aux familles.
- Priorités des autorités locales : Leurs interventions dans le district sont plus efficaces. Les autorités prennent conscience que dans leur région des communautés villageoises vivent dans
une extrême précarité. Elles intègrent dans leur programme politique des projets qui permettent d’améliorer les conditions de vie de ces habitants. Caritas Huancayo ayant, dans le cadre du projet, alerté les autorités sur l’urgence de privilégier dans leur politique des mesures touchant à la santé et à l’alimentation des enfants, celles-ci s’engagent pour la première fois dans cette voie !
Ce qu’en pense la chargée de projet :Ce projet répond à une réelle problématique dans la région de Junin : de par leur isolement, les conditions climatiques difficiles et une absence d’infrastructures de base (éducation, santé…), les communautés se trouvent face à des condi-tions de pauvreté extrêmes et à une insécurité alimentaire très préoccupante, surtout chez les enfants. Au-delà de l’apport technique et matériel qu’apporte l’équipe très engagée de la Caritas Huancayo, il a été intéressant de constater, lors d’une mission réalisée en juin 2011, la fierté des familles devant leurs jardins potagers et leurs maisons aménagées mais aussi l’implication de chacune dans
l’ensemble du projet, toutes générations confondues. Enfin, le travail effectué par le partenaire auprès des autorités est fondamental pour une prise de conscience et de responsabilités.
SINTHA MARCHÉ, chargée de projets/partenariats Amérique Latine. Tél : 01 45 49 73 05. [email protected]
ENGAGEMENT du Secours Catholique de 111 000 E - octobre 2011 à octobre 2013 - sur un montant total de 146 039,47 euros.
Autres financeurs : Caritas Huancayo, les bénéficiaires, la municipalité de Pomacancha.
Code ressource : RIP053 (Pérou).
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ÉLÉMENTS BUDGÉTAIRES :Formation aux technologies de production agricole : 1 495 e
Mise en place de serres familiales : 22 264 e
Formation d’agents communautaires (en santé, nutrition infantile, salubrité
et logement, assainissement) : 462 e
Aménagement des logements : 15 950 e
Les dernières nouvelles http://www.secours-catholique.org/article12194.html
Pour aller plus loinAu Secours Catholique : • Pérou : « Les défis de la seconde année du mandat du président Humala » (deux pages)• Photos sur ce pays disponibles au siège sur les aspects développement et plaidoyer.
Sources externes : http://www.arzhuancayoperu.org/?idt=15&id=103&web=Pastoral-Social
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