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J’ai toujours rêvé d’aller sur Mars Protégée à la SACD depuis octobre 2013 Une pièce de Wilfrid RENAUD
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Une pièce en 3 actes de Wilfrid RENAUD
Drame fantastique avec un zeste de romance et une pincée de poésie
Je peux éventuellement mettre en scène les troupes désireuses de jouer cette pièce.
Pour me contacter : [email protected]
J’ai toujours rêvé d’aller sur Mars Protégée à la SACD depuis octobre 2013 Une pièce de Wilfrid RENAUD
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J’ai toujours rêvé d’aller sur Mars Protégée à la SACD depuis octobre 2013 Une pièce de Wilfrid RENAUD
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Personnages : 2 HOMMES -4 FEMMES
Al Horowitz –agent de maintenance-
Barnabé St Louis- agent de communications-
Capitaine Louise Gertosio – Officier en second de la station-
Commandante Margareth Quémener – Officier principal de la station-
Lieutenant Sayana Henata – Officier scientifique de la station-
Tatiana Kulinski – Responsable au sein de la Cie « Nouveaux Horizons ».
Lieu : Le module de communications d’une station orbitale. Un pupitre avec un
ordinateur à jardin. Un coffrage blanc avec un matelas à cour.
Le noir plateau pour les sorties extérieures où les visages des comédiens sont
seulement éclairés.
L’histoire : Al Horowitz est agent de maintenance sur la station orbitale Constellation
3. Il a été victime d’un accident une semaine auparavant et a perdu la mémoire. Les
autres membres d’équipage se comportent bizarrement avec lui et son regard se
porte infailliblement vers Mars. Pourquoi ?
J’ai toujours rêvé d’aller sur Mars Protégée à la SACD depuis octobre 2013 Une pièce de Wilfrid RENAUD
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ACTE 1
Acte 1- Scène 1
(Al Horowitz)
Un cosmonaute, seul son visage est éclairé par une lampe claire1. On entend un
bruit de respiration.
Al Horowitz : Le vide. Je sais pourquoi on l’appelle ainsi. Il n’y a plus ni haut, ni bas,
plus de sol sous nos pieds et aucun plafond au-dessus de nos têtes. On flotte et il n’y
a rien d’autre que le néant….Pourtant c’est ici, entre rien et nulle part que je me sens
à ma place. Ce silence…Un silence apaisant et angoissant à la fois. Un silence
surnaturel que seule la respiration dans mon casque vient troubler par sa tranquille
normalité. Je sens la lune derrière moi. Pas la lune romantique que ceux sur Terre
peuvent admirer par un ciel clair. La face cachée de la lune.
Le comédien peut se déplacer lentement, seul son visage étant éclairé, une
impression de flottement demeure.
Al Horowitz : Notre station est en rotation autour de l’astre et nous sommes
actuellement de l’autre coté. Mes yeux s’habituent au noir total et commencent à
apercevoir les premières étoiles. Les plus scintillantes en fait. Lointains rivages si
éloignés que même une vie entière ne nous rapprocherait pas suffisamment d’eux.
Pas encore…La conquête spatiale ne fait que commencer. Je suis Al Horowitz, agent
de maintenance sur la station orbitale Constellation 3, située en orbite autour de la
Lune. Il y a une semaine, j’ai eu un accident lors d’une sortie dans l’espace et j’ai
perdu la mémoire. Tous mes souvenirs…Il ne reste rien de mon passé.
Il retourne à sa position de départ
Al Horowitz : Comment construire l’avenir quand on ne sait pas d’où l’on vient ?
…Des questions, toujours, et si peu de réponses. Pourquoi mon esprit se porte-t-il
vers Mars, la planète rouge ? Pourquoi suis-je attiré par elle ?
Noir
Acte 1- Scène 2
(Al Horowitz ; Sayana Henata)
Lumière à cour, un coffrage blanc avec un matelas. Le cosmonaute est allongé
dessus et semble dormir. Une femme est debout avec un petit bloc-notes
électronique et un stylet. L’homme s’éveille lentement.
Lt Henata : Bonjour Al (Il la regarde sans comprendre) Vous vous souvenez de
moi ?
L’homme se redresse mais semble être pris de vertige.
1 Le comédien qui joue le cosmonaute peut déjà être allongé sur la banquette pour la continuité de la seconde
scène. Une petite lampe électrique qu’il porte autour du cou peut par exemple éclairer son visage.
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Lt Henata : Doucement Al. Vous êtes restés longtemps endormi. Vous souvenez
vous de moi ?
Al Horowitz : Oui. Vous êtes le lieutenant Sayana Henata. L’officier scientifique de
Constellation 3.
Lt Henata : (notant systématiquement les réponses sur son bloc-notes) Qui sont les
autres membres d’équipage ?
Al Horowitz : La commandante Margareth Quémener, l’officier principal de la
station ; Barnabé St Louis- agent de communications et ….
Lt Henata : et…. ?
Al Horowitz : la capitaine Louise Gertosio, l’officier en second de la station
Lt Henata : Très bien. Et vous Al ? (Un temps) Qui êtes-vous ?
Al Horowitz : Al Horowitz, agent de maintenance de la Cie « Nouveaux Horizons »,
sur la station orbitale semi-militaire N°3 catégorie Constellation et….qu’est-ce qu’on
fait là ? Pourquoi toutes ces questions ?
Lt Henata : Vous rappelez vous de ce qui s’est passé ?
Al Horowitz : Je ne me souviens plus de grand-chose … à part vos noms et mon
travail.
Lt Henata : (délaissant un instant son bloc-notes) Vous avez eu un grave accident.
Les moteurs qui permettent à la station de tourner autour de son axe et d’exercer
une force centrifuge ont eu une défaillance. Vous comprenez ce que ça signifie ?
Al Horowitz : Oui. Ils permettent de maintenir la gravité sur Constellation 3. C’est
pour cela que nous ne flottons pas. Une défaillance dites-vous ?
Lt Henata : Vous êtes sortis, vous et la commandante Quémener. Les automates ne
pouvaient pas réparer, aucun programme de prévu pour cette opération. Mais à
deux, vous pouviez réactiver le tout manuellement. Vous vous en souvenez ?
Al Horowitz : Non.
Lt Henata : Le moteur N° 3 a explosé alors que vous étiez tout près. Votre…votre
câble d’arrimage a été sectionné. Votre scaphandre a heurté une des poutrelles du
module scientifique de la station. La commandante vous a récupéré in-
extrémis…avant que vous ne dériviez dans l’espace. (Un temps) Vous ne vous
souvenez vraiment de rien ?
Al Horowitz : Non.
Lt Henata : Le choc traumatique. Il faudra sans doute plusieurs jours avant que vous
ne retrouviez la mémoire. Vous vous sentez bien ?
Al Horowitz : Oui. Je crois. (Un temps) Un des moteurs a explosé ?
Lt Henata : Oui. La station était sens dessus dessous. Plus de gravité. Comme dans
ces vieux documentaires où les premiers astronautes flottaient dans leur module.
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Al Horowitz : J’ai eu de la chance. J’aurais pu mourir. Comment avez-vous réparé ?
Lt Henata : Apogeios 1 nous a envoyé une navette et du matériel de rechange par le
biais de la Cie. Ça a pris des heures pour remettre les moteurs en route.
Al Horowitz : Sauf ma mémoire apparemment. Je ne me souviens absolument de
rien. Qu’est-ce qu’Apogeios ?
Lt Henata : Vous ne souvenez plus d’Apogeios ? La ville orbitale autour de la Terre.
Elle a été construite à la fin du 21ème siècle. D’autres sont en projet près de Mars et
de Titan. Vos souvenirs ont dû être endommagés suite à l’accident. Ils devraient
revenir… Dans le cas contraire, il vous faudra suivre un programme de réadaptation.
Al Horowitz : En quelle année sommes-nous ?
Lt Henata : 2318.
Al Horowitz : 2318….Pourquoi est-ce que j’ai l’impression d’avoir dormi 3 siècles ?
Noir.
Acte 1- Scène 3
(Al Horowitz ; Barnabé St Louis, Margareth Quémener)
Le visage d’Al, seulement éclairé par la même lumière claire.
Al Horowitz : La première discussion après l’accident. Avec le charmant officier
scientifique Senaya Henata. Quelque chose ne va pas. Il y avait cette émotion dans
sa voix lorsqu’elle a évoqué l’accident. Je me souviens de tout l’aspect technique sur
cette station. 567 opérations de maintenance dont 456 peuvent être effectuées par
les neuf automates opérationnels. Les autres travaux sont de mon ressort. 43
nécessitent des pièces de rechanges dont 12 ne peuvent être acheminées que par la
navette de ravitaillement venant d’Apogeios 1. Cette ville, je l’ai appris durant cette
semaine, accueille plus de 100 000 habitants et ce qui n’était au départ qu’un
prototype technologique est devenu au bout de presque 200 ans une évidence.
L’homme peut vivre dans l’espace. Nous avons colonisé dans la foulée la planète
Mars, les habitations troglodytiques ont remplacé les premières bases martiennes du
début du 22ème siècle. Oui, j’ai appris tout cela. Nous possédons d’excellents
programmes…de « réadaptation ». (Un temps) Mais je reste incapable de me
souvenir de ce que je partageais avec les autres membres de l’équipage.
Le visage de Barnabé St Louis apparaît de profil à l’autre bout de la scène à jardin,
éclairé par des lumières vertes. Il porte une petite oreillette avec un micro.
Barnabé – Oh Al, tu dors mon vieux ? Il est un peu tôt pour rêvasser du coté obscur
de la lune.
Al Horowitz : Tout va bien, Barnabé. La carte d’orientation automatique de l’antenne
parabolique est morte. Je vais devoir la changer. Nous risquons de manquer de
communications avec la Terre quelques heures encore.
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Barnabé – (Sarcastique) Pas d’infos venant de la Terre ? Ne sois pas si pressé de
réparer. (Plus sérieusement) Et puis, tu dois te reposer entre chaque sortie, ordre du
lieutenant Henata et…ta jauge d’oxygène est de 35 %, tu vas devoir recharger avant
de t’occuper de cette fichue carte. Tu y penseras, Al ?
Al Horowitz : Je ne pense qu’à ça. Je rentre. (Un temps) Barnabé ?
Barnabé – Oui ?
Al Horowitz On pourra parler de la planète rouge tout à l’heure ?
Un temps.
Barnabé – Dépêches-toi de rentrer.
Noir sur le visage d’Al. Le comédien sort de scène.
Lumière plus dense à jardin. On voit un cube blanc et un écran d’ordinateur. Barnabé
est assis dans un fauteuil. Une femme entre sur scène.
Barnabé – Commandante…
Cdt Quémener : Tout va bien ? Je vous ai entendu communiquer sur l’intercom
général.
Barnabé – J’ignorais que vous étiez à l’écoute. Oui, il a l’air d’aller bien, un moment
de flottement si je peux dire.
Cdt Quémener : Votre sens de la dérision me fatigue.
Barnabé – J’essaye de faire bonne figure vu les circonstances. Vous comptez lui
dire quand ? Sur ce qui s’est vraiment passé.
Cdt Quémener : Lui dire ? Dois-je vous rappelez que nous avons des directives et si
vous tenez à votre prime de salaire qui vous permettra d’acheter cette maison sur la
côte en Floride je vous conseille de tenir votre langue…
Barnabé – C’est bon, j’évoquais juste l’hypothèse que…
Cdt Quémener : Gardez vos hypothèses ou vous pourrez continuer à admirer la
Terre de cette station, sous contrat et pendant 3 années supplémentaires.
Barnabé – C’est bon, je vous dis. N’y pensons plus.
Cdt Quémener : (Autoritaire) St Louis, vous n’êtes pas militaire, je n’ai aucun ordre à
vous donner sauf si cela concerne la sécurité de cette station. Et si notre agent de
maintenance apprend la vérité, son travail risque de s’en retrouver affecté. Cela peut
nous mettre tous en danger. Des réparations critiques, autrement plus importantes
que cette antenne, ne peuvent pas être effectuées par les automates mais
uniquement par lui.
Barnabé – (lentement mais soutenant son regard) Je ne dirais rien.
Cdt Quémener : Comme les autres membres de cette station ! La Cie a eu des
ordres formels. (Un temps, elle se déplace face public) Où en est sa mémoire ?
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Barnabé – Je n’ai rien à lui à apprendre sur la station, il a des bases normales pour
la mémoire courante mais il n’avait pas une info valide sur l’évolution spatiale de ces
deux derniers siècles, j’ai passé la semaine à lui faire les programmes de base sur
Apogeios 1 et les colonies martiennes. D’ailleurs à ce propos…
Cdt Quémener : Oui ?
Barnabé – Il pense beaucoup à Mars. Vous saviez combien cela comptait pour lui.
Et pour la capitaine Gertosio aussi.
Cdt Quémener : Ce n’est plus d’actualité. Et la Capitaine Gertosio est une
professionnelle, elle saura faire face.
Barnabé – Je n’en suis pas si sûr. Elle l’évite soigneusement depuis…l’accident. J’ai
peur qu’elle craque.
Cdt Quémener : Ne sous-estimez pas les femmes, St Louis. Depuis des décennies
nous avons prouvés que nous étions bien meilleures. C’est pour cela que j’ai la
responsabilité de cette station et que vous êtes un simple agent de communication.
La capitaine saura faire face.
Un bip grave se fait entendre.
Al Horowitz (Voix off) : Je suis dans le sas. Pressurisation enclenchée, Barnabé.
Barnabé – La supériorité féminine…Je vous l’accorde, vos études vous ont permis
d’être commandante de bord ou pour le cas du lieutenant Henata, officier
scientifique. Mais dès qu’il s’agit de visser un boulon dans l’espace ou de brancher
correctement un câble c’est toujours un homme qu’on envoie.
Cdt Quémener : Débat stérile et sans intérêt. Il arrive…Continuez les programmes
de base. Et qu’il retourne ensuite réparer cette fichue parabole. Pas de temps de
sommeil entre les sorties. J’attends des messages importants.
Elle sort à cour.
Acte 1- Scène 4
(Al Horowitz; Barnabé St Louis, Senaya Henata)
Barnabé – (pour lui-même) « Débat stérile et sans intérêt »…. toujours un plaisir de
parler avec vous, Commandante. (Il porte la main à son petit micro) Tu en es où Al ?
Toujours dans ton scaphandre ?
Al Horowitz (Voix off) : Presque sorti. Mais les automates tournent au ralenti, on ne
peut pas dire qu’ils me facilitent la tâche.
Barnabé – (enlevant la main de son micro) Eux au moins se soucient de ta santé. Ca
doit être pour ça que je préfère les programmes aux femmes.
Lt Henata : Toutes les femmes ne sont pas comme la Commandante.
Senaya Henata vient de rentrer sur scène.
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Barnabé –Oh Senaya ! Pitié, dites-moi que vous n’avez pas assisté à la petite
discussion avec votre chère supérieure.
Lt Henata : Ne lui en voulez pas trop. Notre sécurité compte beaucoup pour elle.
Même si elle n’a pas l’air de le montrer.
Barnabé –Donc, vous avez tout entendu.
Lt Henata : J’arrivais du labo. J’ai préféré attendre qu’elle sorte. Nous sommes tous
très tendus pour ce qui concerne Al Horowitz.
Barnabé –Tous ?
Lt Henata : Oui, la Commandante est dans le refoulement, c’est à peine si elle le
considère tel qu’il est. La capitaine est dans la fuite en avant à cause de ses
sentiments et vous…vous c’est différent, c’est …
Barnabé –C’est toujours Al… Avec ou sans mémoire.
Elle se déplace au centre de la scène
Lt Henata : Je venais vous voir pour cela.
Barnabé –C'est-à-dire ?
Lt Henata : Lors des derniers tests psychologiques, j’ai noté quelque chose chez Al.
Des résidus de mémoire. Il se peut qu’il ait des fragments de souvenirs dû à …
Barnabé – (la rejoignant) Attendez Senaya. De quoi vous me parlez ? Quels
fragments de souvenirs ? Il m’a vaguement parlé de Mars mais…
Lt Henata : C’est cela même. Mars était important avant…l’accident.
Barnabé –Pourquoi se souviendrait-il de cela ? De cette destination sans en
connaître la raison ?
Lt Henata : L’amour.
Un temps.
Barnabé –Ce n’est pas très scientifique comme réponse.
Lt Henata : L’amour n’a rien d’une science exacte. C’est un sentiment très fort qui
est gravé dans nos gènes.
Ils se regardent dans les yeux.
Barnabé –J’en sais quelque chose…
La lieutenante Henata paraît soudain troublée. Elle s’éloigne doucement.
Lt Henata : Vous ne devriez pas dire…enfin, je… nous parlions d’Al.
Barnabé – Et vous Senaya ?
Lt Henata : Quoi moi ?
Barnabé – Comment le considérez-vous ?
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Un temps.
Lt Henata : Avec pitié. Et compassion. Il n’a pas d’autre mémoire que celle qui date
d’une semaine. Il ne connait rien de sa vie passée. Et c’est sans doute mieux ainsi.
La commandante a raison. Qui sait comment il réagirait ? Son travail pourrait en être
affecté.
Barnabé – Son travail….Ce qui me surprend le plus c’est que l’aspect humain est
profondément négligé dans tout ça. C’est d’Al dont nous parlons ! Nous avons tous
partagé trois ans avec lui sur cette station. (Un temps) On devrait le mettre au
courant sur la vérité.
Lt Henata : Ce n’est pas une bonne idée. La culpabilité vous ronge. Comment
réagiriez-vous si on vous apprenait la même chose ?
Barnabé – Je….je crois que je deviendrais fou.
Lt Henata : Vous êtes quelqu’un de bien mais ne faites pas cette erreur, Barnabé.
C’est moi qui vous le demande.
Elle lui touche le bras. Ils se regardent un instant. Elle croise Al en sortant.
Al Horowitz : (La saluant brièvement) Lieutenant …
Elle se contente d’hocher la tête et sort à cour.
Al Horowitz : J’ai rechargé ma bouteille d’oxygène. Je vais aller chercher cette carte
d’orientation au magasin…
Barnabé – Laisse tomber cette carte pour le moment, les messages urgents
pourront attendre. La Cdte Quémener m’a donné l’ordre de continuer les
programmes de bases.
Il va se rasseoir et pianote sur un clavier.
Al Horowitz : Ah ? Pourquoi pas après tout ? Au fait, que voulait Henata ?
Barnabé – Savoir comment tu allais. Me demander mes impressions. Elle faisait son
boulot, quoi. (Il le regarde un moment puis revient sur son écran) Bon, nous en étions
aux habitations troglodytiques sur la planète rouge je crois.
Al Horowitz : Oui, elles sont creusées à même la roche et protègent ses habitants
des radiations venues de l’espace. Des puits au dessus inondent ces logements de
la lumière du soleil. (Ironique) Sacrée mémoire, hein ?
Barnabé – Impressionnant…voyons la suite (il pianote sur son clavier) alors j’ai un
programme de deux heures sur la future « terra formation » de Mars et un autre
programme de trois heures sur les relations politico-économiques entre Mars et la
Terre depuis les premières colonies. Lequel tu préfères ?
Al Horowitz : Deux et trois heures ? Oh pitié Barnabé. J’ai besoin de repos (Il
s’allonge sur la banquette à cour) Et j’ai un mal de crâne pas possible.
Barnabé – Tu as pris une pilule ?
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Al Horowitz : Oui l’automate-soignant m’en a donné une dès que je suis sorti du
sas. Faudrait qu’il arrive à me lâcher, je vais bien.
Barnabé – Alors ? La « terra formation de Mars » c’est pas mal. Moi ça me laisse
rêveur, je me demande si l’espèce humaine en verra le bout.
Al Horowitz : Barnabé…. Ça fait une semaine que j’emmagasine tout un tas d’infos
dont je devrais me souvenir naturellement.
Barnabé – Oui. D’après Henata tu as reçu un sacré choc…tu as tout à réapprendre.
Bon je te fais un cours accéléré ? Je peux te résumer en quelques minutes ce
programme.
Al Horowitz : Ça me va. (Se redressant) Je suis tout ouïe.
Barnabé : C’est parti. (Il prend son souffle de manière un peu exagérée) Grosso
modo, la « terra formation » va passer par une reconstitution de l’atmosphère
martienne et un réchauffement de la planète. Nous avons quelques usines en
marche d’où les colons extraient du platine, du palladium et du cobalt entre autres.
Mais ce n’est pas suffisant. Des usines plus importantes sont en construction. Les
gisements sont phénoménaux et nos scientifiques ont évalué qu’avec 400 000
tonnes par an d’octafluoropropane, la température de Mars pourrait augmenter de 4°
en seulement 20 ans.
Al Horowitz : (Songeur)… l’octafluoropropane…
Barnabé : Oui c’est…
Al Horowitz : (l’interrompant)…Un puissant gaz à effet de serre…obtenu après
extraction de la fluorite des roches martiennes…
Barnabé : Exact.
Al Horowitz : (Songeur)… Pourquoi je sais cela ? Cela n’a rien à voir avec mon
travail sur cette station.
Barnabé : Ta mémoire n’est peut-être pas aussi naze que tout le monde veut bien le
croire (Un temps). D’après Senaya, tu as des fragments intacts. Il te suffit de les
retrouver et de les mettre dans l’ordre. On continue ? Ça peut peut-être t’aider ?
Al Horowitz : Oui. On continue.
Barnabé : Donc, ce gaz va amorcer un autre changement. Grâce au réchauffement,
le CO2 va passer de l’état solide à l’état gazeux. D’après nos simulateurs de « terra-
formation », en 50 ans la température sur Mars pourraient avoisiner les 15°. Et par
conséquence, foutre au placard les combinaisons pressurisées actuelles. Plus de
radiations nocives mais l’air ne sera pas encore respirable.
Al Horowitz : Non. Il faudra attendre encore un peu. (Se mettant à réciter comme
une leçon) Environ 100 ans après, l’eau qui était glacée sous la surface va resurgir et
former des boues, des flaques puis des étendues d’eau de plus en plus grandes. (Il
se lève et se met face public, soudain rêveur) Puis les ingénieurs vont tenter de
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rendre l’atmosphère chargée en CO2 respirable avec de l’oxygène. Avec des alliées
très efficaces, les bactéries. Dans les lacs, elles vont se nourrir de CO2 et rejeter de
l’oxygène. Elles auront été sélectionnées avec soin, Celles qui peuvent survivre sur
Terre à des conditions extrêmes, celles qui ont la peau dure….certaines auront
même été modifiées génétiquement. Puis ce sera au tour du plancton d’être, au bout
de 200 ans, déversé dans les lacs. Premier maillon de la chaine alimentaire…et enfin
des plantes terrestres…et des arbres…Mars se mettra à verdir… Elle ne sera bientôt
plus nommée la planète rouge que dans les programmes d’histoire…
Un temps. Il semble admirer le résultat qu’il vient de décrire au loin. Barnabé ne
bouge pas, se contentant de le regarder.
Al Horowitz : Plus de mille ans après la colonisation de Mars, l’homme pourra enfin
respirer sans combinaison ou masque à oxygène. Nous aurons une deuxième
planète et tous les espoirs seront permis…
Barnabé : Oui. Du moins c’est ce que les simulateurs ont donné comme infos.
Al Horowitz : Pourquoi je sais tout ça ?
Barnabé s’est levé de son siège et a rejoint Al.
Barnabé : Parce que c’est une aventure extraordinaire à laquelle l’humanité s’est
attelée. Et tu souhaitais par-dessus tout contribuer à sa réalisation en te rendant sur
Mars. Mais des conflits politiques entre les communautés économiques des deux
planètes ont gelé les départs du personnel compétent sur les stations orbitales.
Al Horowitz : Quoi ? Je voulais me rendre sur Mars ? Avant mon accident ?
Barnabé : Oui. Et tu devais être accompagné.
Al Horowitz : Par qui ? Qui devait venir avec moi ?
Barnabé le regarde profondément avec tristesse.
Barnabé : Putain, je n’y arriverais pas. (Il se détourne et marche jusqu’à jardin). J’ai
beau me dire que tu n’es pas le même mais ça ne marche pas.
Al Horowitz : Qu’est-ce que tu racontes, enfin ? Avec qui je devais aller sur Mars ?
Qu’est-ce qui ne marche pas ?
Barnabé : J’en ai déjà trop dit. Désolé.
Al va jusqu’à lui et le prend délicatement par les épaules.
Al Horowitz : Barnabé. Je ne me souviens pas de grand-chose mais je me souviens
que nous sommes amis.
Barnabé : Non. Tu ne peux pas.
Al Horowitz : Si, je t’assure. J’ai des fragments, comme tu les as appelés tout à
l’heure. Enfin pas tout à fait, des impressions. Je sens qu’il y a un truc qui ne tourne
pas rond. L’accident. C’est lié à ça. Les autres m’évitent comme un pestiféré. Nous
étions amis, parles-moi.
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Barnabé se frotte le front, embarrassé.
Al Horowitz : (troublé) Nous étions amis…J’ai des…flashs par moment, je te voie
sortir une bouteille d’alcool et deux verres de sous ton pupitre et dire…
Barnabé : « A la santé de la Quémener ».
Al Horowitz : Oui. C’est ça. Tu vois, mes souvenirs reviennent.
Barnabé : C’est impossible.
Al Horowitz : Pourquoi ?
Barnabé : Parce que ce ne sont pas les tiens.
Acte 1- Scène 5
(Al Horowitz ; Barnabé St Louis, Louise Gertosio)
Une femme, terriblement anxieuse vient d’entrer sur scène. Elle s’arrête à cour.
Barnabé l’a aperçu mais pas Al.
Al Horowitz : Comment ça, ce ne sont pas les miens ? Ça veut dire quoi ?
Cpt Gertosio : Je crois qu’il est temps de lui dire la vérité.
Al se retourne au son de sa voix
Barnabé : Louise…non…
Al Horowitz : C’est quoi cette vérité ?
Barnabé : Elle ne va pas te plaire.
Al Horowitz : (à la capitaine) Parlez.
Cpt Gertosio : Vous n’êtes pas Al Horowitz.
Al Horowitz : Quoi ? Qu’est-ce que vous racontez ?
Elle s’est avancée vers lui, pesant tous ses mots sans le lâcher du regard.
Cpt Gertosio : Al Horowitz est mort suite à l’explosion d’un des moteurs de la
station. Il a été soufflé comme un brin de paille. Son scaphandre a heurté le tunnel
d’accouplement entre le module scientifique et le noyau central de Constellation 3.
La visière de son casque s’est fendue et il est mort suite à la dépressurisation de sa
combinaison. Son câble d’arrimage s’est sectionné. Son corps s’est perdu dans
l’espace sans que l’on puisse le récupérer.
Al Horowitz : Qu’est-ce que vous racontez ? Comment je peux être … « mort » ?
Cpt Gertosio : Vous n’êtes pas Al Horowitz. Vous êtes…un clone.
Al Horowitz : Quoi ? (Se tournant vers Barnabé) Qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle
est…
Barnabé : Je suis désolé, Al.
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Cpt Gertosio : (à Barnabé) Arrêtez de l’appeler ainsi ! Ce n’est pas Al ! (Pleine
d’émotion contenue) Vous êtes un clone. Envoyé par la Cie.
Al Horowitz : Quoi ? Vous êtes folle !
Cpt Gertosio : (sur le même ton plein d’amertume) Parce que ça leur coutait moins
cher que de reformer un technicien qualifié. Des prélèvements de sang au début de
son contrat, tous les civils qui signent pour la Cie y sont contraints. Al ne pensait
sans doute pas que ça servirait un jour. Comme nous tous d’ailleurs.
Al empoigne la capitaine Gertosio par sa combinaison et la pousse à cour jusqu’à la
banquette.
Al Horowitz : (furieux) Arrêtez vos mensonges. Pourquoi vous me sortez ça ? Je ne
suis pas une saloperie de clone.
Barnabé : (se précipitant) Al, calmes-toi, mon vieux. Lâche là.
Il essaye tant bien que mal de les séparer.
Al Horowitz : (Même ton. Tenant toujours la capitaine). Pourquoi vous me dites ça ?
Pourquoi ?
Cpt Gertosio : (Fondant en larmes) Parce que j’étais celle qui devait partir avec Al
Horowitz sur Mars. Parce que lui et moi, nous nous aimions.
Al la lâche progressivement. Il semble réaliser la terrible vérité.
Barnabé : La Cie t’a ramené précipitamment. Le programme d’installation des
souvenirs n’a pas fonctionné correctement. Tu as juste les connaissances de la
station et des résidus de mémoires, que je n’explique pas trop comment.
La Capitaine Gertosio s’est éloignée à reculons et le regarde avec colère. Al s’est
assis sur la banquette se tenant la tête dans les mains
Al Horowitz : Non, c’est impossible. Je sais qui je suis.
Cpt Gertosio : Vous êtes un clone. Une aberration.
Al Horowitz : Je sais qui je suis.
Cpt Gertosio : Vous ne devriez même pas être ici. Personne n’a eu le temps de faire
le deuil d’Al Horowitz. La Cie a estimé que ce n’était pas une priorité. Quelque part,
vous êtes sans doute plus humain que nos dirigeants. (Il lève son regard vers elle.)
Vous avez ses yeux. J’ai l’impression de contempler un revenant…je vais devoir faire
avec vous sur cette station. Mais, jamais, jamais je ne pourrais vous appeler par son
nom.
Elle le regarde une dernière fois et sort.
Barnabé : Je suis désolé. Tu n’aurais pas du apprendre ça.
Al Horowitz : (répétant) Je sais qui je suis.
Barnabé : Moi aussi… (Lentement)J’ai beau me dire que tu n’es pas lui mais…Tu
portes ses cellules en toi. Tu as sa voix et son visage. Tu es lui. Tu es Al Horowitz. Et
J’ai toujours rêvé d’aller sur Mars Protégée à la SACD depuis octobre 2013 Une pièce de Wilfrid RENAUD
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t’es toujours mon pote. Tu es un miraculé, Al Horowitz. Tu as une seconde chance,
celle qu’aucun d’entre nous n’aura sans doute jamais.
Al Horowitz : Je suis… Al Horowitz.
Barnabé : Ouais…mais tu es aussi son clone. Le vrai est perdu dans l’espace. J’ai
conservé les enregistrements de l’accident pour la Cie, on a essayé de localiser le
corps mais rien à faire. La priorité était de remettre la station en rotation. J’aimerais
pouvoir te dire que ce n’est facile pour personne dans cette station de te côtoyer tous
les jours. Mais ce serait sous-estimer le fait que, toi, tu vas devoir continuer à vivre
avec ça.
Al Horowitz : Les enregistrements de l’accident. Je veux les voir.
Barnabé : Ce n’est pas une bonne idée.
Al Horowitz : Je veux les voir. J’en ai besoin. Il faut que je sache.
Barnabé : Ça ne va pas te plaire.
Al Horowitz : Montres-les moi, je t’en prie.
Un temps. Il l’observe intensément.
Barnabé : D’accord.
Il s’installe à son pupitre. Noir plateau progressif. On ne voit plus que le visage d’Al.
Al Horowitz : Les enregistrements. Chose étrange que d’assister à sa propre mort…
Et pourtant je suis toujours là… J’ai entendu chaque mot, chaque son. J’ai vu les
images des caméras extérieures. Il n’y avait rien à faire. Ce n’était la faute de
personne. Une défaillance technique qui a mal tourné. J’ai réussi à réenclencher
manuellement un des moteurs pendant que la Commandante s’occupait du second.
J’ai été plus rapide et j’ai voulu m’occuper du troisième. Il a explosé et m’a propulsé
dans l’espace….moi…Lui…Al Horowitz…Je ne suis qu’une copie. Un clone.
Auraient-ils dû sortir pour réparer ? Peut-être pas. Mais dans ce cas, les moteurs
auraient lâché les uns après les autres entrainant une réaction en chaîne qui aurait
démantelée cette station. Les modules, privés de leur force centrifuge auraient flottés
n’importe comment et se seraient heurtés les uns aux autres. Et tout le monde serait
mort. Là, c’est juste moi…Lui…Al Horowitz…Je devrais me terrer au fond de ma
cabine ou demander à me faire rapatrier sur Terre…mais j’appartiens désormais à la
Cie. Je ne suis plus qu’un automate de chair et de sang sur Constellation 3. Et je
dois continuer à faire mon travail, ce pourquoi la Cie m’a envoyé.
Noir. Son visage disparaît le comédien sort.
Al Horowitz (voix off): La carte d’orientation automatique a été remplacée. La
parabole se réaligne. Vous devriez recevoir les messages de la Terre d’ici quelques
minutes. Je retourne au sas.
J’ai toujours rêvé d’aller sur Mars Protégée à la SACD depuis octobre 2013 Une pièce de Wilfrid RENAUD
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ACTE 2
Acte 2- Scène 1
(Cdte Quémener ; Lt Henata ; Cpte Gertosio ; Barnabé St Louis ; Tatiana Kulinski)
Cpte Gertosio : Navette 3033 « Cie Nouveaux Horizons », vous êtes arrimés à
Constellation 3. Autorisation de monter à bord. La commandante Margareth
Quémener vous attend à la sortie du sas pressurisé.
Barnabé : Le rapport de la commandante a eu son petit effet. Ça n’a pas trainé
avant que la Cie envoie un responsable ici.
Lt Henata : Une. Une responsable. Tatiana Kulinski.
Barnabé : Une russe. Ça va faire mal.
Lt Henata : Elle est d’origine Ukrainienne. Et cessez vos allusions liées à la
nationalité.
Barnabé : J’ai toujours eu un faible pour le jasmin, l’odeur est plus délicate que celle
de la vodka.
Cpte Gertosio : Qu’est-ce qu’il y a Barnabé ? Ça vous rend nerveux autant de
femmes à bord de la station ?
Barnabé : Non. Par contre, vous, vous devriez être nerveuse. Elle vient sûrement
pour Al et ce que vous lui avez dit.
Cpte Gertosio : La Cie a des partenariats avec l’aérospatiale militaire. Je ne suis
pas sous leur autorité contrairement à vous. Leurs recommandations sur ce qu’il
fallait dire ou ne pas dire je m’en tamponne. Ils n’ont eu guère d’égards à notre sujet
en nous imposant ce clone sur la station.
Lt Henata : Elle vient sûrement pour d’autres raisons. La Cie n’enverrait pas
quelqu’un directement si c’était juste pour cela. Un message aurait suffit. La situation
politico-économique a évolué entre les deux planètes. Je suis sûre qu’il y a un
rapport.
Barnabé : Nous allons être fixés. Les voilà.
La Cdte Quémener et une autre femme entrent à cour.
POUR L’INTÉGRALITÉ DE LA PIECE
MERCI DE ME CONTACTER
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