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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO ************************** Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de sociologie ******************* Département ECONOMIE ******* Second Cycle Promotion Sortante Option : « Développement et Economie publique » PROMOTION HARENA Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Maitrise ès-sciences économiques Par : RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Date de Soutenance : Lundi 18 Avril 2016 Encadré par : Mr Anivosoa JAONASY, Docteur ès-sciences économiques Mai 2016

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

**************************

Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de sociologie

*******************

Département ECONOMIE

*******

Second Cycle – Promotion Sortante

Option : « Développement et Economie publique »

PROMOTION HARENA

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du

Diplôme de Maitrise ès-sciences économiques

Par : RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina

Date de Soutenance : Lundi 18 Avril 2016

Encadré par : Mr Anivosoa JAONASY, Docteur ès-sciences économiques

Mai 2016

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page i

REMERCIEMENTS

Gloire à Dieu !!!

La réalisation de ce présent mémoire n’a pas été possible sans le soutien et l’aide de certaines

personnes.

Je voudrais adresser ici ma gratitude et mes remerciements à :

- Monsieur le Doyen de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie

(D.E.G.S) de l’Université d’Antananarivo

- Monsieur le Chef du département Economie

- Mon encadreur, Mr ANIVOSOA Jaonasy, qui malgré ses lourdes responsabilités, m’a

apporté l’appui technique nécessaire dans l’élaboration de ce mémoire

Je ne pourrais pas aussi oublier de remercier certaines personnes dont leurs aides m’ont

apporté bien des fruits, à savoir :

- Tous les Enseignants permanents et vacataires du Département Economie ainsi que

tous les membres du personnel administratif

- Ma famille et à tous ceux qui, de près ou de loin, m’a soutenu financièrement et

moralement durant mes études.

JE VOUS REMERCIE TOUS DU FOND DE MON CŒUR ET QUE DIEU VOUS

BENISSES !!!

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page ii

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

AGOA: African Growth and Opportunity Act

BIT : Bureau International de Travail

COI : Commission de l’Océan Indien

COMESA: Common Market for Eastern and Southern Africa

CTD : Collectivité Territoriale Décentralisé

EPM : Enquêtes Préliminaires auprès des Ménages

FAO : Organisation pour l’alimentation et l’agriculture

MAP : Madagascar Action Plan

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pèche

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ODD : Objectifs de Développement Durable

PIB : Produit Intérieur Brut

PNB : Produit National Brut

PN2D : Produit National de Décentralisation et de Déconcentration

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

RGA : Recensement Général Agricole

SADC : Southern African Development Community

ZEE : Zone Economique Exclusive

ZIA : Zone d’Investissement Agricole

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page iii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : EFFECTIF DE LA POPULATION RURALE………………………………24

Tableau 2 : EFFETIF DE LA POPULATION AGRICOLE……………………………..24

Tableau 3 : REPARTITION DES EXPLOITATIONS PAR PROVINCE………………25

Tableau 4 : PIB EN TERME NOMINAL ET EN TERME REEL ET TAUX DE

CROISSANCE…………………………………………………………………………...31

Tableau 5 : POIDS DES SECTEURS DANS LE PIB……………………………………33

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page iv

SOMMAIRE

INTRODUCTION………………………………………………………………………….1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE

Chapitre 1 : Approches théoriques de l’agriculture…………………………………………4

I. Définitions et généralités sur l’agriculture………………………………………4

II. L’agriculture et la physiocratie………………………………………………….6

Chapitre 2 : Place de l’agriculture dans la croissance et le développement

économique………………………………………………………………………………….8

I. La croissance économique………………………………………………………8

II. Le développement économique………………………………………………...15

III. L’agriculture dans la croissance et le développement………………………….19

DEUXIEME PARTIE : ETUDE DU CAS DU SECTEUR AGRICOLE DE

MADAGASCAR

Chapitre 1 : L’agriculture et le secteur agricole malgache ………………………………….23

I. Contexte et situation du secteur agricole de Madagascar………………………..23

II. Contribution du secteur agricole dans la croissance……………………………..34

Chapitre 2 : Problématique, enjeux et défis du secteur agricole malgache………………….34

I. Problématiques du secteur agricole malgache…………………………………..34

II. Enjeux et défis du secteur agricole……………………………………………...35

Chapitre 3 : Perspectives de développement de Madagascar par l’agriculture……………...37

I. Les atouts de Madagascar……………………………………………………….37

II. Les perspectives de Madagascar …………………………………… ………….37

CONCLUSION……………………………………………………………………………..39

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 1

INTRODUCTION

Les économistes de développement ont souvent été en désaccord sur le rôle joué par

l’agriculture dans l’économie de développement. Les uns estiment que la croissance agricole

peut être contournée sur le chemin vers l’industrialisation, les autres affirment que

l’agriculture est la condition première pour la croissance globale. Le contexte actuel nous

montre que le débat autour du rôle joué par l’agriculture dans le développement économique y

persiste toujours. Mais malgré ce fait, la majorité estime que l’agriculture est un facteur

moteur de la croissance économique et de la réduction de la pauvreté, surtout pour les pays à

vocation agricole, comme le cas des pays en développement. « Dans les pays à vocation

agricole, comme dans le cas dans la majeur partie de l’Afrique subsaharienne, l’agriculture

et ses industries connexes sont essentielles, d’une part, à la croissance et, d’autre part, à la

réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire des population »1.

Madagascar, une île au sud Est de l’Afrique, d’une superficie de 590 000 km2 est un

pays à forte croissance démographique (2,8 %2) avec une densité moyenne de population de

100 habitants en km2, et une population estimée à 21 842 167 habitants en 20133. La vaste

majorité des malgaches sont pauvres, habitent en milieu rural et travail dans l’agriculture.

L’agriculture devient donc par nécessité l’unique source de revenu pour les pauvres ruraux.

Historiquement, l’agriculture n’a pas joué son rôle de force motrice dans l’économie

malgache. Même avec les quelques tentatives d’amélioration de la politique agricole,

Madagascar n’a pas encore atteint l’autosuffisance alimentaire. Aussi, le gouvernement

malgache accorde peu d’attention à l’agriculture dans son concours au développement, on

constate que le budget total de l’année alloué au ministère de l’agriculture n’est que 8,15 %4

alors que la part de budget alloué au secteur agricole préconisée par la Banque Mondiale se

situe autour de 10 à 14 % pour atteindre l’OMD (qui est l’actuel ODD). Néanmoins, Les

filières agricoles à Madagascar ont connu d’importantes transformations au cours des quinze

dernières années sous l’effet de la libéralisation des économies, et de la globalisation des

échanges.

1 Banque Mondial, 2008. L’agriculture au service du développement, Rapport sur le développement dans le monde, p. 1 consulté le 14 février 2016 2 http://data.worldbank.org/indicator/SP.POP.GROW consulté le 14 février 2016 3 http://www.instat.mg/index.php?option=com_content&view=article&id=33:population-a-demographie&catid=31:general&Itemid=56 consulté le 14 février 2016 4 Ministère des finances et du budget, loi de finance 2008, p. 94

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 2

En effet, la faible productivité, la faiblesse des prix agricoles, la faible taille des

exploitations agricoles, l’insuffisance des infrastructures (routes, …) … font partie intégrantes

des obstacles que subis l’agriculture malgache. Aussi, la majorité des pauvres à Madagascar

sont des ruraux, et puisent principalement leurs revenus à travers l’agriculture. Ce fait justifie

donc la place occupé par l’agriculture dans les actions de développement, notamment dans le

cas de Madagascar. Seulement, la question fondamentale à laquelle nous essayeront

d’apporter des éléments de réponse se résume comme suit : « Est-ce que l’agriculture

constitue vraiment un levier pour la croissance économique de Madagascar, et le

conduire sur le chemin de développement ? ».

Pour traiter la complexité de ce problème, on envisage de répondre des considérations

sur les moyens utilisé. A cet égard, les hypothèses suivantes sont avancées selon laquelle

l’agriculture est un stimulant pour la croissance économique ; et aussi que l’agriculture

contribue au développement à plusieurs égards ; et enfin l’agriculture permet de réduire

l’ampleur de la pauvreté.

Pour ce faire, la première partie du présent document donnera une aperçue sur les

concepts théorique de l’agriculture, ainsi que son interaction avec la croissance et le

développement. Dans une deuxième partie sera présenté un exemple de cas concret sur ce

sujet, qui est celui de Madagascar, en d’autre terme on va essayer d’analyser les apports de

l’agriculture sur l’économie malgache.

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 3

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE

Pour pouvoir faire une analyse, il est indispensable de faire une revue de littérature sur les

concepts clés de cette mémoire. C’est dans ce but que la première partie du devoir se

concentrera. Ainsi cette première partie se composera de trois chapitres qui traiteront

successivement les approches théoriques de l’agriculture, la place du secteur agricole dans la

croissance économique et le développement économique.

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 4

Chapitre 1 : Approches théoriques de l’agriculture

Ce premier chapitre sera consacré à la connaissance théorique sur l’agriculture. Ainsi nous

aborderons succinctement : les définitions et généralités sur l’agriculture puis l’agriculture et

les différentes théories économiques enfin les problèmes liées à l’agriculture.

I. Définitions et généralités sur l’agriculture

1. Quelques définitions

En général l'agriculture désigne l' « ensemble des travaux transformant le milieu

naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l'homme »5. L’agriculture ne

concerne donc pas seulement la production des végétaux issue de l’exploitation de la terre

mais prend également en compte les activités d'élevage, de pêche et de chasse.

Certains auteurs ont aussi données des définitions à l’agriculture dont entre autres :

Tayeb Ameziane : « L’agriculture est l’ensemble des travaux qui permettent la production

des végétaux utiles à l’homme. »6

Ahmed Salem lui définit l’agriculture comme : « une activité qui consiste à produire des

denrées alimentaires et certaines matières premières.»7

Les agriculteurs c’est l’ensemble des personnes qui exercent un des métiers dans

l’agriculture.

L’exploitation agricole est définie comme une unité technico-économique de

production agricole comprenant tous les animaux qui s’y trouvent et toute la terre utilisée

entièrement ou en partie pour la production agricole et qui, soumise à une direction unique est

exploitée par une seule ou accompagnée d’autres personne indépendamment du titre de

possession, du statut juridique, de la taille et de l’emplacement.8

L’économie agricole est un domaine d’étude portant sur l’application de la théorie de

l’économie à des problèmes et des questions qui ont trait à la production, à la transformation,

à la distribution et à la consommation des produits agricoles.9

5 Dictionnaire petit robert 6 Tayeb Ameziane, Etienne Personnes, Agronomie moderne, ouvrage collectif, P.4 7 Ahmed Silem, Jean Marie Albertini, Lexique d’économie, Paris, 1992, P17 8 INSTAT Madagascar, statistiques agricoles, annuaire 2009-2010. 9 Encyclopédie canadienne

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 5

La politique agricole englobe tous les efforts du gouvernement pour influencer les

milieux responsables et les agents économiques dans le but d’atteindre des objectifs sociaux

(amélioration des niveaux de vie des paysans).10

Du point de vue économique, l'agriculture représente un secteur d'activité, une activité

génératrice de revenu à partir de l'exploitation des terres, de la culture des animaux, etc. A ce

titre, elle contribue à la formation du revenu national et emploie de la main d'œuvre. Les

principes d'économie politique peuvent donc s'appliquer à l'agriculture afin de comprendre les

différents mécanismes qui concourent à son fonctionnement en tant qu'activité économique. Il

s'agit des mécanismes de production, de maximisation du profit, de formation des prix,

d'écoulement du produit, etc. C'est un secteur d'activité doté d'un caractère spécifique pour

l'économie d'un pays ; il répond au besoin le plus important de l'être humain : l'alimentation.

2. Généralités sur l’agriculture

Dans l’encadré 1 du rapport mondial sur le développement 2008 : « L’agriculture a

rencontré un large succès pour ce qui a été de satisfaire à la demande alimentaire mondiale

effective. Pourtant, pour plus de 800 millions de personnes, la sécurité alimentaire n’est pas

une réalité et l’agriculture a laissé une empreinte écologique énorme. En outre, l’avenir est de

plus en plus incertain… »11

Ceci montre que la sécurité alimentaire est un problème qui hante encore le monde de nos

jours et que seule l’agriculture pourra en apporter les solutions.

« Selon des études récentes, plus de 1,3 milliard d'humains vivent encore dans une

économie de subsistance, c'est-à-dire comme paysans et la plupart dans un état voisin de la

famine. L'Asie et l'Afrique qui ensemble, représentent plus de 60% de la population mondiale

ne produisent qu'approximativement 30% de la production agricole mondiale. Des

estimations modérées montrent que pour satisfaire les besoins alimentaires stricts de la

population mondiale toute entière il faudrait augmenter la production d'aliments d'au moins de

30%. Pourtant ni l'importance de l'économie paysanne ni l'insuffisance de nourriture ne

constituent une situation économique particulière à notre époque. »

On observe là une large inégalité de la production agricole mondiale dans laquelle les pays

développés, qui arrivent non seulement à subvenir aux besoins alimentaires de sa population

10Note de cours de développement rural, Département économie université d’Antananarivo 11 Rapport sur le développement dans le monde, Banque Mondiale 2008

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 6

(autosuffisance alimentaire) et exporte leur surplus, se distinguent des autres pays qui ont du

mal à nourrir sa population et qui s’engouffrent souvent dans des crises alimentaires tels que

la famine.

Selon la FAO, l’agriculture a un rôle central à jouer dans la gestion de

l’environnement. Tout en garantissant la sécurité alimentaire d’une population mondiale qui

va s’accroître de moitié d’ici 2050 et en assurant les revenus de 3 milliards de personnes, plus

particulièrement des pauvres, elle doit aussi être « prestataire de services écosystémiques »,

c’est-à-dire permettre la fixation de carbone, de façon à ce que le signataire des grands

accords sur le climat puissent remplir leurs engagements internationaux ; satisfaire la

demande en matières premières pour le biocombustibles ; permettre de conserver la diversité

biologique, aussi bien naturelle que cultivée. Les pays développés s’orientent ainsi de plus en

plus vers de nouvelles relations avec leurs agriculteurs, attendant d’eux qu’ils leur rendent

d’autres services que la seule production de denrées alimentaires.12

De nos jours, le rôle de l’agriculture ne se limite donc plus sur la production de

denrées alimentaires mais on attend de l’agriculture aussi qu’elle procure des services

environnementaux.

II. L’agriculture et la physiocratie

L’agriculture est pour la physiocratie la seule source de richesse car seule la terre peut

créer de la richesse. Cette pensée économique considère l’agriculture comme un élément

essentiel dans l’économie. Le libéralisme est justifiée par aucune entrave de l’agriculture, et

les agriculteurs sont appelés « la classe productive » tandis que l’industrie ne crée rien, elle

transforme les matières premières produites par l’agriculture et le commerce ne fait que

déplacer la production agricole et industrielle. Telle est la place de l’agriculture pour les

physiocrates.

1. La physiocratie : (1756 – 1777)

La physiocratie a donné une grande importance à l’agriculture. Elle vient du mot «

Phusis » et « Kratos ». Phusis signifie la « nature » et Kratos signifie « puissance ». Ainsi les

physiocrates ont accepté la puissance de la nature. Autrement dit c’est la nature qui est la 12 Sylvie Brunel, La nouvelle question alimentaire, Hérodote 2008

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 7

source de richesse. L’objet de la recherche économique se rapporte aux activités de

production qui est un ensemble de phénomène formant un tout cohérant qui est un processus à

la fois de production et de reproduction. Leur chef de file est François Quesnay (1694 –1774).

2. L’agriculture pour les physiocrates

L’objet de la science économique est la création de la richesse. Dans chaque courant

existant il y a une activité considérée comme productrice de richesse. Pour les physiocrates,

ils donnaient une importance à l’agriculture parce que c’est la seule activité productrice de

richesse donc il faut lui donné une primauté tout en supprimant les réglementations qui

l’entravent.

La richesse se présente seulement comme des biens nécessaires à la vie et à la

reproduction annuelle de ces biens. Elle est matérielle et se produit dans la sphère productive.

Les physiocrates distinguent trois classes essentielles, d’abord la classe productive,

ensuite la classe des propriétaires et enfin la classe stérile.

La première classe est celle qui fait renaitre par la culture du territoire les richesses

annuelles de la nation.

La seconde subsiste par le revenu ou produit net de la culture qui lui est versé tous les

ans par la classe productive.

La classe stérile comprend tous les citoyens qui occupent des activités autres que

l’agriculture, elle se contente de transformer les biens existants et restitue juste la valeur

qu’elle utilise.

L’agriculture est la seule qui puisse produire des surplus. Le surplus c’est un produit

net qui doit permettre la reconstitution du capital et par le canal des bénéficiaires servir de

base à la diversification de toute activité économique. L’expression « surplus agricole »

désigne l’existence d’un écart positif entre le volume de la production alimentaire et la

quantité des subsistances nécessaires à celui qui la réalise. Cette disponibilité en subsistance

permet à un certains nombres d’individus de s’adonner à d’autres tâches que la quête de

subsistance.

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 8

Chapitre 2 : Place de l’agriculture dans la croissance et le

développement économique

L'agriculture, en tant que secteur d'activité de l'économie peut contribuer à la croissance de

celle-ci. L’histoire a aussi montré que le secteur agricole fut un pilier important pour tout

décollage de l’économie et c’est ce qu’on va aborder dans ce chapitre en exposant ce qu’est la

croissance économique et le développement économique puis de la place de l’agriculture dans

ces deux phénomènes.

I. La croissance économique

"La croissance n'a été capable ni de réduire la pauvreté, ni de renforcer la cohésion sociale.

Un même taux de croissance peut signifier un accroissement ou une réduction des inégalités.

Et une croissance illimitée dans un monde fini est une illusion." Manifeste Utopia – 2008

1. Définition de la croissance économique

Etymologie: du latin crescere, croître, grandir.

Dans le sens courant on parle de croissance lorsqu’on observe un accroissement ou

une augmentation (ou diminution : dans ce cas on parle de croissance négative) d’un fait

mesurable (croissance de la population, croissance de la production,…).

D’après le lexique d’économie générale, la croissance économique est un changement

durable de dimension, accompagné de changement de structure et conduisant (en principe) à

des progrès économique et sociaux.

Pour François Perroux : « La croissance c’est l’augmentation soutenue pendant une ou

plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension pour une nation.»13

Pour Jacot : « La croissance économique est un accroissement durable et irréversible

des quantités économiques liées à l’évolution économique de longue durée, c’est aussi

13 François Perroux, cahier de croissance, 1990

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 9

l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de

dimension pour une nation, le produit global en terme réel. »14

En économie, la croissance désigne l’évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du

P.I.B (Produit Intérieur Brut) ou du P.N.B (Produit National Brut). Elle est mesurée par un

taux appelé « taux de croissance » qui diffère d’un pays à l’autre.

La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année "n", est la suivante.

Croissance = [PIB(n) - PIB(n-1)] / PIB(n-1)

On distingue généralement :

La croissance extensive : augmentation des quantités de facteurs de productions

(culture de nouvelles terres, ouverture de nouvelles usines). La croissance extensive

génère des créations d'emplois.

La croissance intensive : augmentation, par des gains de productivité, de la

production à volume de facteurs de production identiques, notamment sans création

d'emplois supplémentaires.

Une croissance du P.I.B n’implique pas nécessairement une élévation du niveau de

vie. Si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du P.I.B, le P.I.B par

habitant diminue car certaines activités ne sont pas prises dans son calcul.

D’une manière plus générale, la croissance correspond, pour une nation, à une

augmentation soutenue et durable, pendant une période suffisamment longue, de la production

de biens et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou le PNB. Cependant,

n’étant qu’une mesure quantitative d’un agrégat économique, la croissance n’est qu’une des

composantes du développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Il peut donc y

avoir une croissance sans développement et inversement un développement sans croissance.

La croissance telle qu’on la définit et qu’on la mesure aujourd’hui est un phénomène

relativement récent à l’échelle de l’humanité qui peut être daté du début de l’industrialisation.

14 Jacot, croissance économiques et fluctuations conjoncturelles, Presse université de Lyon, 1976

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 10

2. Les théories traditionnelles de la croissance : la croissance est un phénomène exogène

Les théories traditionnelles de la croissance postulaient que la croissance de longue

période est exogène, c’est-à-dire que ses déterminants sont extérieurs à la sphère économique.

Le débat portait alors essentiellement sur le caractère équilibré ou non de la croissance.

o Les économistes classiques

Fondateurs de l’économie politique moderne, Adam Smith (1776) et David Ricardo (1819)

ont posé les premiers jalons d’une théorie de la croissance. Tous deux présentent la croissance

économique comme résultant de l’accumulation du capital c’est-à-dire de la quantité des

instruments à la disposition des travailleurs. L’augmentation de la richesse par tête provient

de celle du capital par tête. Cependant, dans le long terme, les classiques ont une vision

pessimiste de la croissance car celle-ci disparait progressivement pour converger dans un

« état stationnaire ». La raison à cela réside dans l’évolution de la répartition du revenu

nationale induite par l’accumulation des facteurs.

Les facteurs sont au nombre de trois : le travail, le capital et la terre. Le travail est

rémunéré par le salaire qui doit être supérieur au niveau de subsistance (quand le salaire est

supérieur au niveau de subsistance cela entraine une expansion démographique qui à son tour

détend la situation sur le marché du travail ramenant le salaire à son niveau de subsistance :

c’est le mécanisme de régulation par la démographie qui est au centre de la théorie de Malthus

mais aussi présent chez les autres auteurs classiques), le capital est rémunéré par le profit qui

apparaît comme un revenu résiduel (c’est la part du revenu national qui n’est pas captée par

les travailleurs et les propriétaires fonciers), et la terre qui est un facteur fixe (non sujet à

accumulation) est source de rente pour ses propriétaires.

Le profit, qui constitue le motif d’accumulation du capital, doit dépasser un certain

niveau pour que les capitalistes décident d’investir. Il est aussi source d’investissement. C’est

l’épargne qui finance l’investissement, les salariés et les propriétaires fonciers consomment

tout leur revenu. L’accumulation du capital résulte alors pour les classiques de

l’investissement du surplus, de la fraction non consommée du produit.

On peut résumer la dynamique du système comme suit. L’accumulation du capital entraîne

une augmentation de la demande de main d’œuvre, entre temps les salaires sont plus élevés

jusqu’à ce que l’ajustement s’opère par la démographie. Une quantité plus grande travailleur

induit une demande plus grande de grains, qui justifie la mise en culture de nouvelles terres,

moins productives que les anciennes : d’où une augmentation du prix des grains, donc de la

rente foncière, et aussi du salaire nominal correspondant au minimum vital. Salaire et rente

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 11

s’accroissent alors au détriment du profit qui diminue jusqu’à atteindre le niveau auquel cesse

l’investissement. L’arrêt de l’accumulation du capital signe celui de la croissance

démographique, et donc la stabilisation de l’ensemble du système économique : c’est l’état

stationnaire.

Marx rejoint aussi les classiques en disant que la croissance économique n’est pas un

phénomène durable et son analyse est plus riche que celle des classiques sur ce thème. D’un

côté Marx annonce que le déclin inéluctable de la croissance trouve son origine dans des

rendements d’échelle décroissants dans l’industrie et non dans l’agriculture. De l’autre côté, il

identifie et analyse le progrès technique comme facteur de productivité. Enfin, Marx met en

évidence le rôle des institutions politiques, sociales et économiques c’est-à-dire le rôle de

l’histoire.

o Harrod et Domar

Certains auteurs ont prolongé au long terme les analyses de Keynes à la fin des années

trente et au cours des années quarante dont entre autres Domar (1942) et Harrod (1947) en

introduisant l’accumulation des facteurs capital et travail. Selon Keynes (1936) le

fonctionnement spontané des économies de marché débouche presque inévitablement sur le

chômage. Les raisons sont les rigidités nominales qui interdisent aux salaires et aux prix de

s’ajuster et des défauts de coordination qui conduisent les agents à avoir des anticipations de

dépenses dont la somme (demande effective) ne permettra pas le plein usage des capacités

d’offre et notamment de la main d’œuvre. Les mécanismes invoqués par Keynes concernent

le court terme lequel est défini par le fait que les capacités de production sont fixées. Harrod

et Domar prolongent l’analyse en se posant la question de la stabilité de la croissance que

celle de ses sources. Ils sont très pessimistes quant à la possibilité d’une croissance durable et

assurant le plein emploi. Cependant, ils n’attribuent pas cela à des facteurs techniques

(rendements d’échelle décroissants), mais aux problèmes de rigidités et de coordination

identifiés par Keynes. En particulier, il n’existe pas de lieu où les agents puissent se

communiquer leurs projets d’investissement et coordonner leurs anticipations de la demande.

Ils sont donc éloignés des nouvelles théories qui se concentrent sur la technologie. Mais par

d’autres aspects ils en sont proches. D’une part, ils considèrent que les rendements d’échelle

sont non décroissants en retenant une fonction de production qui est une référence aussi pour

les nouvelles théories (Qt = AKt). D’autre part, les problèmes de coordination sont réintroduits

dans les nouvelles théories, pour lesquelles l’équilibre décentralisé peut être sous-optimal. Il

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ne s’agit donc pas d’une instabilité de l’équilibre comme pour Harrod et Domar mais le

message général est identique. Le marché ne régule pas parfaitement les mécanismes

d’accumulation. Le modèle de Harrod ne présente qu’une et une seule possibilité de

croissance équilibrée. Il introduit le phénomène du « fil du rasoir » : le chemin de la

croissance équilibrée est très étroit et y rester procède du hasard. Dans la tradition

keynésienne, l’action d’une force extérieure au marché c’est-à-dire celle de l’Etat est

légitimée.

o La représentation néoclassique de Solow

Solow, dans Une contribution à la théorie de la croissance économique, paru en 1956,

bâtit un modèle néoclassique qui s’appuie sur une fonction de production de type

microéconomique. L’utilisation de cette fonction de production permet de présenter une

conception équilibrée de la croissance. La croissance est en effet nécessairement équilibrée

car la flexibilité des prix des facteurs de production (le salaire pour le travail et l’intérêt pour

le capital) permet d’en assurer le plein emploi. Ainsi, un excès d’offre de travail (dû, par

exemple, à des facteurs démographiques) ferait baisser le salaire, ce qui inciterait les

entreprises à embaucher davantage et donc à opter pour une combinaison productive moins

capitalistique. C’est donc la substitution du travail au capital qui permet à la croissance

économique, et cela quelle que soit son ampleur et quelle que soit l’ampleur de la croissance

démographique, d’assurer le plein emploi.

Dans le modèle de Solow, les rendements factoriels sont décroissants. La décroissance

de la productivité marginale du capital a tendance à limiter le processus de croissance. Seul le

progrès technique permet de contrecarrer la décroissance des rendements. Solow souligne la

nécessaire prise en compte du progrès technique dans la théorie de la croissance. Il l’introduit

comme un facteur exogène provenant de données extérieures à la croissance : le progrès

scientifique. La croissance dépend donc de deux facteurs principaux qui sont d’une part la

quantité de travail qui dépend elle-même du taux de croissance de la population et, d’autre

part le progrès technique. La croissance est équilibrée mais ses déterminants sont exogènes

c’est-à-dire indépendants de la sphère économique.

Donc, pour les théories traditionnelles de la croissance de longue période :

- La croissance de longue période résulte de facteurs exogènes : généralement la

croissance démographique et le progrès technique (facteur considéré exogène car ces

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théories postulent que le progrès technique résulte essentiellement du progrès

scientifique) ;

- La croissance de longue période n’est pas un phénomène auto-entretenu et cumulatif ;

- La croissance économique de longue période est déséquilibrée dans les modèles

postkeynésiens et équilibrée dans les modèles néoclassiques ;

- Dans le modèle de Solow, les rendements sont décroissants.

3. Les nouvelles théories de la croissance : la croissance est un phénomène endogène

Depuis la fin des années 1980 et le début des années 1990 les théories de la croissance

connaissent un renouveau. L’étude des divergences entre les croissances de différentes

régions du monde et celle des phénomènes de crise a montré que la croissance n’est pas un

phénomène naturel provenant uniquement de la croissance démographique et du progrès

technique. On aperçoit que certaines régions connaissent une croissance qui s’auto-entretienne

malgré des conditions démographiques qui peuvent être défavorables alors que d’autres

régions ne parviennent pas à enclencher le processus. La croissance semble alors à être un

phénomène cumulatif.

Pour intégrer ces constatations, certains économistes ont bâti la théorie de la

croissance endogène. Des nouveaux économistes keynésiens et néolibéraux se retrouvent

autour de ces nouvelles théories dont les deux principaux initiateurs sont Paul Romer qui a

lancé dès 1986 le terme de croissance endogène et Robert Lucas chef de file des nouveaux

économistes classiques.

Les hypothèses : progrès technique endogène et rendements constants

Les théories de la croissance endogène s’inscrivent dans un cadre d’analyse

concurrentiel et postulent que les individus sont parfaitement rationnels. Elles accordent une

grande importance aux effets externes et se réfèrent aux analyses de J.A. Schumpeter.

Alors que Solow considérait le progrès technique comme un facteur exogène, les nouvelles

théories le considèrent comme endogène car il serait à la fois une cause et une conséquence de

la croissance. C’est cette endogénéisation du progrès technique qui explique le caractère

cumulatif de la croissance : la croissance provoque l’accumulation du progrès technique qui

elle-même suscite la croissance.

Une des hypothèses de la fonction de production néoclassique est aussi la loi des

rendements décroissants. Chacun des facteurs de production a une productivité marginale

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décroissante qui neutralise la croissance dans le long terme puisqu’il nécessite des inputs de

plus en plus importants pour des gains de production de plus en plus faibles. Cette hypothèse

est refusée par la nouvelle théorie de la croissance qui considère que la productivité marginale

des facteurs est constante. La croissance peut alors être un phénomène cumulatif et auto-

entretenu.

Les sources endogènes de la croissance

- L’investissement en capital physique : il a un impact plus important sur la croissance

dans les nouvelles théories que dans les anciennes car d’une part sa productivité

marginale est constante et d’autre part l’investissement d’une firme profite aux autres

firmes grâce aux effets d’imitation et d’apprentissage.

- Le progrès technique : la théorie e croissance endogène prend plusieurs directions car

chacun des modèles rend compte d’une forme particulière de progrès technique :

Paul Romer étudie les effets de l’accumulation de connaissance et se fonde sur

la théorie du « learning by doing » qui a été formulée par Arrow en 1962.

Romer affirme que c’est en produisant qu’une économie accumule les

expériences et donc les connaissances. Plus la croissance est forte plus

l’accumulation d’expérience et de savoir-faire est forte. Cela favorise la

croissance.

Gary Becker avait énoncé dans les années 1960 sa théorie du capital humain

qui présentait l’éducation et la formation professionnelle comme des

investissements que des individus rationnels cherchaient à optimiser. Robert

Lucas lui aussi considérait que le capital humain est un facteur endogène de

croissance. Selon lui la croissance économique dépend en grande partie des

efforts individuels et sociaux en formation qui eux-mêmes dépendent de la

capacité à épargner et donc à renoncer à une consommation présente pour

investir dans l’éducation.

Dans une troisième voie d’analyse développée par Romer qui s’est inspiré

largement des travaux de Schumpeter, c’est innovation et la recherche

développement qui constitue le facteur résiduel : plus les efforts de recherche-

développement sont importants, plus la croissance est forte, et plus la

croissance est forte plus les efforts de recherche-développement peuvent être

importants. Les biens produits par la recherche-développement ont les

caractéristiques des biens collectifs car leur cout est indépendant du nombre

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 15

d’utilisateur ce qui nécessite l’intervention de l’Etat selon la théorie

économique en garantissant un système de brevets qui donne à l’invention la

caractéristique d’un bien privé. Au bout d’un certain temps, l’innovation tombe

dans le domaine public et de nouvelles innovations rendent les premières

obsolètes.

Barro a démontré que la dépense publique est directement productive et doit

être considérée comme un des facteurs de la fonction de production. Sa

contribution à la croissance comprend les dépenses d’éducation et de

recherche-développement mais aussi celles des infrastructures en matière de

transport et de communication.

Ces analyses ne prennent donc plus seulement en compte le capital physique mais

elles étudient l’accumulation de trois grandes catégories de capital : le capital physique, le

capital humain et le capital public. Les nouvelles théories mettent aussi en évidence le rôle

important de l’Etat dans la croissance en favorisant les différentes accumulations de capital

mais aussi dans l’accumulation technologique. Selon les principes de la théorie libérale

traditionnelle, ces interventions sont légitimes car les différentes formes d’accumulations

présentent des effets externes importants auxquels, selon les théories économiques, le marché

est démuni face aux externalités. C’est pourquoi l’Etat doit intervenir pour internaliser ces

effets externes.

II. Le développement économique

1. Définition

Etymologie : du latin de, préfixe de cessation, de négation, et de velare qui signifie couvrir,

envelopper.

Le développement est l’action de faire croître, de progresser, de donner de l’ampleur,

de se complexifier au cours du temps.

Le développement économique désigne les évolutions positives dans les

changements structurels d’une zone géographique ou d’une population : démographiques,

techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux,… De tels changements engendrent

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l’enrichissement de la population et l’amélioration des conditions de vie. C’est la raison pour

laquelle le développement économique associé au progrès.

La croissance économique n’est alors qu’un une des composantes du développement

économique qui englobe des bouleversements plus grandes (valeurs et normes sociales,

structure sociale,…). C’est un phénomène qualitatif de transformation sociétale (éducation,

santé, libertés civiles et politiques…) alors que la croissance économique n’est qu’un

phénomène quantitatif d’accumulation de richesse.

La définition de François Perroux en 1961 reste une référence pour définir le

développement : « c’est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une

population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel

et global. »

Cette définition implique deux faits principaux : si la croissance peut réaliser sans forcément

entraîner le développement, il y a tout de même une forte interdépendance entre croissance et

le développement (le développement est source de croissance et nécessite une accumulation

initiale). Enfin, le développement est un processus de long terme, qui a des effets durables.

Ainsi une période brève de croissance économique ne peut être assimilée au développement.

Le PNUD (Programme des Nations Unies Pour le Développement) définit à son tour

le développement comme le fait d’ « élargir l’éventail des possibilités offertes aux hommes.»

C’est une définition qui est inspirée de la théorie des « besoins essentiels (ou élémentaires) »

créée dans les années 1970 au sein du BIT (Bureau International du Travail). Le

développement y est caractérisé par la disponibilité d’un minimum de biens pour assurer la

survie (alimentation, habillement,…) et des services de bases (santé et éducation par

exemple). Ces besoins essentiels sont définis par le fait qu’ils sont quantifiables et universels

donc facteurs de croissance économique.

Le PNUD propose quatre critères pour mesurer le niveau de développement d’un pays :

- La productivité qui permet d’enclencher un processus d’accumulation

- La justice sociale c’est-à-dire que les richesses doivent être partagées au profit de tous

- La durabilité qui sous-entend que les générations futures devraient être prises en

compte

- Un développement qui devrait être engendré par la population elle-même et sans une

intervention extérieure

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2. Les théories du développement

On peut distinguer deux approches en termes de développement économique dont

l’approche libérale et l’approche marxiste.

a) L’approche libérale

Elle est composée par trois théories : la théorie des stades de Rostow, le modèle de Lewis du

changement structurel (modèle néoclassique) et la théorie sur l’instabilité créatrice de

Schumpeter.

La théorie des stades de Rostow

Rostow (1959) considère que le développement économique est un phénomène

universel caractérisé par des phases mécaniques à franchir successivement pour tous pays

désirant le développement. Ces phases sont au nombre de cinq :

- Premièrement, la phase initiale caractérisée par une société traditionnelle marquée par

la société où l’agriculture prédomine notamment l’agriculture de subsistance. C’est

une société rurale à économie de subsistance où la terre est la seule source de richesse.

- Deuxièmement, la phase où les conditions préalables au décollage sont réunies. On

observe le début de la transformation qui est encore faible : amélioration de la

technique agricole entrainant le changement de la structure économique et sociale

(développement industriel, urbanisation progressive, exode rural des travailleurs

engagés dans l’industrie,…)

- Troisièmement, la phase de décollage marquée par l’existence des découvertes

techniques et technologiques, diffusion générale des techniques de productions dans

tous les domaines, l’initiation politique, l’augmentation considérable du taux

d’investissement grâce à l’industrie motrice qui favorise le développement industriel.

C’est après cette phase que le sous-développement va être dépassé selon les adeptes de

la thèse libérale du développement.

- Quatrièmement et l’avant dernière phase, la phase de maturité économique qui

survient en moyenne 60 ans après la phase de décollage, la production est plus

diversifiée.

- Enfin cinquièmement la phase finale, c’est l’ère de la consommation de masse où la

consommation se généralise à toutes les couches sociales qui disposent de niveaux de

vie élevés.15

15 Cours de développement, 3ème année Economie Université d’Antananarivo

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Le modèle de Lewis ou modèle du changement structurel néoclassique

D’après ce modèle, le développement commence lorsque s’opère un transfert de main

d’œuvre du secteur agricole vers le secteur industriel. Le processus de changement structurel

se manifeste de l’état des pays sous-développés vers l’état des pays développés c’est-à-dire de

l’économie de subsistance caractérisée par le dualisme qui est la société rurale agricole de

subsistance très large et la petite société urbaine industrielle de grande taille.

La théorie sur l’instabilité créatrice de Schumpeter.

Selon cette théorie, l’arrivée des innovations provoque la rupture de l’état stationnaire

et donne naissance à une nouvelle organisation des activités économiques. La croissance

économique est née de la destruction de l’ancienne organisation par l’innovation d’où

l’appellation « destruction créatrice » ou encore « instabilité créatrice ». L’innovation ou

l’adoption de nouvelles méthodes de production ou l’amélioration des techniques de

production sont des facteurs clé du développement.16

b) L’approche marxiste du développement

Selon la théorie structuraliste, le sous-développement est le résultat d’une dominance

exercée par certains pays aux dépens du reste du monde. Par conséquent, les problèmes du

sous-développement ne sont pas internes aux pays en développement mais sont déterminés

par des facteurs externes et par la façon dont les anciennes colonies sont intégrées dans

l’économie mondiale.

Cette intégration a mis les pays en développement dans une situation de

« dépendance » dans laquelle un certain groupe de pays voit leurs économies conditionnées

par le développement et l’expansion d’une autre économie dans laquelle la première est

soumise. Dans tous les cas, la situation de dépendance crée un monde où les pays dépendants

sont sous-développés, exploités et dominés par les pays du centre.

Le sous-développement est donc la conséquence du développement des pays de

l’Ouest où le pouvoir économique et les décisions politiques sont concentrés. Le monde est

ainsi un ensemble au sein duquel les chances même du développement sont inégalement

réparties entre les économies centrales et les économies périphériques.

16 Id

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Pour sortir du sous-développement, les théoriciens de la dépendance préconisent des

réformes politiques de grande envergure, la nécessité d’intervention directe et déterminée de

l’Etat ainsi que la réorganisation de l’ordre économique mondiale.

III. L’agriculture dans la croissance et le développement

Le caractère primaire des activités agricoles en fait souvent un secteur en amont des

autres. Il est donc un secteur d'activité au service des autres secteurs dans le processus du

développement. Mais au-delà de ce rôle de secteur en amont du développement, d'autres

auteurs estiment que le développement du secteur agricole pour lui-même offre aussi des

gages d'un véritable développement.

1. Contribution de l’agriculture à la croissance économique

On peut classer comme suit les principales contributions de l’agriculture dans la croissance

économique globale :

- Par la croissance de la production agricole et alimentaire qui est en relation avec la

croissance de la demande intérieure et extérieure.

- Par transferts de ressources (travail et capital) de l’agriculture vers les autres secteurs

de l’économie qui contribuent à la croissance économique globale à condition que la

productivité des facteurs transférés soit plus élevée dans les secteurs non agricoles.

- Par l’approvisionnement des réserves de change et à l’équilibre de la balance des

paiements dans la mesure où les exportations agricoles et alimentaires sont supérieures

aux importations. Dans ce cas, les devises issues des exportations nettes peuvent

permettre l’importation de biens d’équipement nécessaires à la modernisation de

l’économie.

- Par la contribution au processus d’industrialisation soit par la fourniture de matières

premières soit par des achats de biens industriels stimulant ainsi la croissance

industrielle.17

17 L.Malasssis, Agriculture et processus de développement, essai d’orientation pédagogique, Paris 1973

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2. Agriculture et développement

Il y a beaucoup de débats concernant le choix entre l’industrie ou l’agriculture dans les

stratégies de développement. Ce que nous allons voir ici sont les arguments en faveur de la

priorité à l’agriculture.

Les arguments en faveurs de la priorité à l’agriculture sont fondés sur les fonctions

économiques de celle-ci dans le processus de développement. On peut les classés en trois

catégories.

Premièrement sur le rôle spécifique et fondamental de l’agriculture qui est de satisfaire

les besoins alimentaires. Or comme nous le savons, la consommation alimentaire par tête

stagne ou décroit même dans certains pays. Devant cette nécessité de l’amélioration du niveau

nutritionnel par tête et de la croissance démographique, l’agriculture a un rôle capital. Cet

argument se trouve renforcé par le fait que, face à une croissance insatisfaite des besoins,

existe souvent un sous-emploi des ressources disponibles (homme, terre). Ceci constitue le

véritable scandale de la situation de sous-développement agricole.

Deuxièmement, concernant le rôle de l’agriculture dans les équilibres économiques

fondamentaux : balance de l’emploi, balance des paiements, équilibre épargne-investissement.

Ainsi pour éviter des afflux de travailleurs vers les villes à des rythmes supérieurs à ceux de la

croissance des emplois non agricoles, il est nécessaire de moderniser l’agriculture, d’élever

les niveaux de vie et d’éviter ainsi l’exode pathologique, générateur d’une croissance du

chômage urbain et source de difficultés multiples. En ce qui concerne la balance des

paiements, il est vrai que les conditions de l’échange international ne sont pas favorables au

développement des exportations agricoles mais la contribution de l’agriculture à la réduction

du déséquilibre s’avère indispensable dans de nombreux pays sous-développés qui,

généralement, n’ont pas de solution de remplacement. La compétition internationale exige

l’amélioration de la productivité et de la modernisation agricole. Enfin, l’agriculture ne peut

contribuer au financement du développement et à l’équilibre général de l’épargne et de

l’investissement que par l’amélioration de son niveau de vie.

Enfin troisièmement, les faveurs de la priorité à l’agriculture concernant le rôle même

de l’agriculture dans le processus de développement. En effet, même en admettant avec les

industrialistes que l’industrie (ou le tourisme, ou d’autres activités non agricoles) soit la base

du processus de développement, l’agriculture constitue elle-même, dans de nombreux pays, la

base sur laquelle peut s’édifier le processus d’industrialisation. Ainsi pour que l’agriculture

puisse fournir à l’industrie des mains d’œuvres, des capitaux, des devises et des matières

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premières, stimuler la croissance industrielle par la croissance de la demande des agriculteurs

en biens industriels, il est nécessaire de moderniser l’agriculture et d’améliorer sa

productivité.18

Par ailleurs, le rapport sur le développement dans le monde publié en

2008 : « l’agriculture au service du développement.» prévoit aussi que : «L’agriculture

contribue au développement à plusieurs égards. L’agriculture contribue au développement en

tant qu’activité économique, moyen de subsistance et fournisseur de services

environnementaux, ce qui en fait un instrument de développement unique. »19

Pour conclure cette première partie, nous avons vu que le développement dans

l’agriculture permettait de développer les autres secteurs et amorcer la croissance économique

et que l’agriculture constitue un instrument de développement majeur pour les pays sous-

développés à vocation agricole. Dans cette deuxième partie nous allons étudier le cas du

secteur agricole malgache et exposer les perspectives de développement de Madagascar à

travers le secteur agricole.

18 L.Malasssis, Agriculture et processus de développement, essai d’orientation pédagogique, Paris 1973 19 Rapport sur le développement dans le monde. L’agriculture au service du développement 2008

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DEUXIEME PARTIE : ETUDE DU CAS DU SECTEUR

AGRICOLE DE MADAGASCAR

Dans cette deuxième partie nous traiterons le cas de Madagascar. Pour ce faire elle sera

divisée en trois chapitres. Dans le premier chapitre nous parlerons de l’agriculture et du

secteur agricole malgache, puis dans le second chapitre des problématiques, enjeux et défis du

secteur agricole malgache et enfin Perspectives de développement de Madagascar par

l’agriculture.

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CHAPITRE I. L’agriculture et le secteur agricole malgache

Madagascar est un pays à vocation agricole et c’est un fait que personnes ne peut nier.

Le pays compte 75% de population rurale et agricole (2005), la place de l’agriculture dans

l’économie est prépondérante, la population active est très majoritairement agricole (82% en

2004) et il y a très peu de salariés.20

I. Contexte et situation du secteur agricole de Madagascar

1. Population rurale et population agricole

La population rurale est l’ensemble des individus qui résident en milieu rural. Le

milieu rural étant défini comme l’ensemble des Fokontany dont la proportion de la population

exerçant des activités agricoles dépassent 50% (agriculture, élevage et pêche).

Quant à l’exploitation agricole, elle est définie comme une unité technico-économique

de production agricole comprenant tous les animaux qui s’y trouvent et toute la terre utilisée

entièrement ou en partie pour la production agricole et qui, soumise à une direction unique est

exploitée par une seule ou accompagnée d’autres personne indépendamment du titre de

possession, du statut juridique, de la taille et de l’emplacement.

Il est à noter que les données sur les populations rurales et agricoles sont relatives à la période

2007 à 2010 et sont estimés sur la base du taux de croissance annuel de 2,8%.

En ce qui concerne le nombre des exploitations agricoles, les données sont issues des

enquêtes agricoles menées durant différentes périodes jusqu’en 2005. L’inexistence d’enquête

relative au nombre des exploitations, menée après cette année, fait que la mise à jour des

données n’a pas été possible.21

20 Table ronde des partenaires au développement de Madagascar, Primature république de Madagascar, 2008 21 Statistiques agricoles, Annuaire 2009-2010

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Tableau 1 : EFFECTIF DE LA POPULATION RURALE

PROVINCE 2007 2008 2009 2010

ANTANANARIVO

FIANARANTSOA

TOAMASINA

MAHAJANGA

TOLIARY

ANTSIRANANA

3 848 200

3 421 841

2 001 698

1 874 674

2 616 500

1 032 027

3 963 376

3 523 848

2 061 520

1931 198

2 695 344

1 062 752

4 074 350,53

3 622 515,74

2 119 242,56

1 985 271,54

2 770 813,63

1 092 509,06

4 188 432

3 723 946

2 178 581

2 040 859

2 848 396

1 123 099

MADAGASCAR 14 794 940 15 238 038 15 664 703 16 103 315

Source : Service des Statistiques Agricoles /DSEC

Tableau 2 : EFFETIF DE LA POPULATION AGRICOLE

PROVINCE 2007 2008 2009 2010

ANTANANARIVO

FIANARANTSOA

TOAMASINA

MAHAJANGA

TOLIARY

ANTSIRANANA

3 412 738

3 215 147

1 933 917

1 852 395

2 525 951

1 134 950

3 412 738

3 215 147

1 933 917

1 852 395

2 525 951

1 134 950

3 508 295

3 305 171

1 988 067

1 904 262

2 596 678

1 166 729

3 606 527

3 397 716

2 043 733

1 957 581

2 669 385

1 199 397

MADAGASCAR 14 075 098 14 075 098 14 469 201 14 874 338

Source : Service des Statistiques Agricoles /DSEC

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 25

Tableau 3 : REPARTITION DES EXPLOITATIONS PAR PROVINCE

PROVINCE 1996 1999 2003 2005

Nombre % Nombre % Nombre % Nombre %

ANTANANARIVO

FIANARANTSOA

TOAMASINA

MAHAJANGA

TOLIARY

ANTSIRANANA

492 900

414 700

266 900

236 800

299 300

186 600

26,0

21,8

14,1

12,5

15,8

9,8

528 105

461 967

333 495

291 230

313 078

203 768

24,8

21,7

15,6

13,7

14,7

9,6

574 560

526 680

406 980

263 340

406 980

215 460

24,0

22,0

17,0

11,0

17,0

9,0

613 024

543 400

350 184

315 449

418 301

188 135

25,2

22,4

14,4

13,0

17,2

7,7

MADAGASCAR 1 897 200 100 2 131 643 100 2 394 000 100 2 428 492 100

Source :

1996 : Enquête Agricole 1995/1996

1999 : Enquête Agricole de Base (1998/1999)

2003 : ELPA 2003

2005 : Recensement Agricole 2004/2005

2. Les facteurs influant l’agriculture à Madagascar

L’agriculture à Madagascar est très originale de par la diversité et la gamme

exceptionnelle des conditions écologiques dans lesquelles elle est pratiquée. Une grande

variabilité climatologique, principalement en fonction de la température et de la pluviométrie,

détermine les différentes saisons de cultures et les diverses spéculations.

a) Les facteurs climatiques

Alors qu’un climat tropical humide prévaut le long de la majeure partie de la Côte Est,

la partie Sud-Ouest est extrêmement sèche durant toute l’année. La région Nord-Ouest est,

d’autre part, caractérisée par un climat de mousson typique avec une longue période sèche

suivie d’une saison de pluie accompagnée de très fortes précipitations. Une grande partie du

pays est située à plus de 1000m d’altitude : les températures sur ces hauts plateaux sont plus

basses que celles des régions côtières, particulièrement pendant la saison froide et sèche. Les

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 26

fluctuations saisonnières des températures deviennent plus critiques dans la partie Sud du

pays.

Les précipitations

Les précipitations annuelles de Madagascar varient d’un minimum de 275mm à

Toliara sur la côte Sud-Ouest à un maximum de 3 676mm à Maroantsetra sur la côte Est. Le

long de la côte Est, d’Antsiranana à Antalaha, on a une croissance de 915mm à 2 151mm,

certainement à cause des montagnes qui font face au régime d’alizés (vent traditionnel). Plus

au Sud, elles restent autour de 3 000mm et décroissent graduellement à cause de la zone de

convergence intertropicale qui remonte ensuite les falaises de l’Est, ce qui fait que, vers

Farafangana et Vangahindrano, les pluies annuelles sont inférieures à 2 500mm. Au-delà de

Farafangana, en allant vers le Sud où l’on rencontre les chaînes Anosyennes, les précipitations

remontent à 3 218mm vers Manantenina ; à Taolagnaro, où il fait plus sec, elles sont

seulement de 1 592mm. Le long de la côte Ouest, d’Antsiranana à Ambanja, avec l’effet du

massif de Tsaratanana, on a une pointe de 2 150mm de pluies annuelles. En allant vers le Sud,

les précipitations diminuent rapidement de 156mm à Mahajanga, 1 272 à Besalampy, à

740mm à Morondava et 360mm à Toliara. Sur les côtes Sud, les précipitations annuelles

restent très basses. Les régions centrales reçoivent 1 200mm à 1 500mm.

Les températures

Les températures à Madagascar montrent de très larges différences liées d’une part à la

latitude (l’île se situe entre 11°57 Sud et 25°39 Sud) et d’autre part, et surtout, à l’altitude (du

niveau zéro jusqu’à 2500m). il y a également l’influence de la chaleur et de l’humidité des

régimes de mousson en saison chaude et de vent du Sud-Est qui rafraîchit en saison froide.

Par rapport à l’altitude, la diminution de température en relation avec l’augmentation de

l’altitude est un aspect très important de l’agriculture à Madagascar. Le riz est cultivé dans les

basses terres, aussi bien sur la côte Est que sur la côte Ouest, mais également sur les Hautes

Terres du centre, à plus de 1 500m d’altitude, où les températures nocturnes hivernales

peuvent descendre au-dessous de 10°C, où pratiquement la riziculture n’est plus possible.

b) Les facteurs édaphiques

Une grande proportion des sols malagasy (plus de 35%) appartiennent à l’ordre des sols

ferralitiques qui ont été formés sur le complexe cristallin sous un climat très humide. Ce sont

des sols profonds. On y retrouve les sols forestiers de l’Est et les prairies du Centre et du

Moyen Ouest. Les sols ferrugineux tropicaux occupent environ 9% des sols malagasy ;

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 27

environ 20% sont occupés par des sols peu évolués à tendance ferralitique, 2 à 3% sont

formés de sols alluviaux récents qu’on retrouve surtout sur la côte Ouest. Les sols hydro

morphes se retrouvent également et principalement dans les dépressions des Hautes terres

centrales.22

3. La situation du secteur agricole et rurale à Madagascar

a) Prépondérance du secteur agricole dans l’économie nationale

Le secteur agricole malgache (agriculture, élevage, pêche) constitue l’un des moteurs

de l’économie nationale (26,3% du PIB en 2009), étant le principal pourvoyeur d’emploi et de

valeur ajoutée, et s’avérant la base de productions alimentaires pour toute la population. Au

cours des dix dernières années, le secteur affiche un taux de croissance moyen compris entre

2,5 et 2,7% nettement inférieur au taux minimal de 6% vers lequel il faudrait tendre. En dépit

d’importants investissements réalisés, les différentes politique mises en œuvre depuis une

trentaine d’années n’ont pas permis véritablement de tirer parti du potentiel agricole du pays

d’une manière soutenue. En particulier, les importations en volume de produits vivriers et

alimentaires ont progressé alors que les exportations en volume de produits vivriers et

alimentaires ont progressé alors que les exportations en volume de produits agricoles tendent

à chuter.

b) Une population pauvre majoritairement rurale

Madagascar compte près de 22 millions d’habitants, restent un pays relativement peu

peuplé mais la progression démographique est très forte. De 1950 à 2000 c’est-à-dire en

l’espace de 50ans, sa population a été multipliée par 3,8 et pourrait atteindre près de 33

millions en 2030 ou 45,3 millions en 2050. La majorité de la population malgache vit en

milieu rural (79,7% selon l’EPM 2010).

Cette population rurale est jeune mais le niveau d’éducation est relativement bas (37%

des ruraux n’a pas fréquenté l’école et 88,3% n’a pas dépassé le cycle primaire). De ce fait

c’est l’agriculture qui est la principale source d’emploi dans le milieu rural (80,5% des

emplois sont liés à l’agriculture qui est essentiellement une agriculture de subsistance).23 De

ce fait, la pauvreté dans le milieu rural est très abondante avec un taux général de 77%.24

c) La saturation de l’espace agricole habituel

On observe une répartition inégale de la population rurale malgache sur le territoire.

Les densités de populations sont très fortes dans l’extrême Nord, sur les Hautes Terres et la

22 Calendrier agricole de Madagascar, ministère de l’agriculture 2001 23 MAEP 24 ENSMOD 2012-2013

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 28

côte Est qui sont des zones propices aux productions végétales, à la différence avec le Moyen

Ouest, l’Ouest et le Sud qui sont plus des zones d’élevage. La quasi-totalité de l’espace

agricole utile est occupé mais il reste des terres aménageables. Sous l’effet de la croissance

démographique, les tailles d’exploitation ont atteint le seuil de viabilité (0,49 ha dans la

Région Analamanga, 0,56 ha dans la Région Vakinankaratra, d’après le RGA25 2004-2005).

Une telle situation impose soit une intensification de la productivité de la terre et de la main

d’œuvre, soit une diversification des sources de revenus, soit la migration.

d) Le manque de dynamisme du marché et faiblesse de monétarisation des ménages

ruraux

Les marchés agricoles sont peu dynamiques et ceci peut s’expliquer par le rapport

disproportionné production-consommation, la perte de compétitivité de certains secteurs de

l’économie et de la réduction voire l’abandon de certaines productions végétales ou animales,

la chute en volume et en valeur de certains produits agricoles d’exportation faiblement

compensée par la progression de certains autres nouveaux produits. Les opérateurs malgaches

éprouvent d’énormes difficultés à s’aligner sur les exigences des cahiers de charges des

clients, des normes internationales et de la concurrence.

e) La faiblesse de la productivité des exploitations agricoles

L’agriculture qui est la principale source d’emploi assure à une grande majorité des

ménages des conditions minimales de sécurité alimentaire et de revenus. Le problème réside

dans la faible productivité des exploitations agricoles causés généralement par le faible niveau

technique des exploitants, les difficultés d’accès aux intrants et aux équipements, le

morcellement des exploitations, l’accès à l’eau, l’insécurité foncière, les difficultés d’accès

aux ressources financières et la non connexion au marché.

4. Les principales activités agricoles

a) L’agriculture

A Madagascar, les sols cultivables sont favorables à tous types de cultures de ce fait

les ressources malgache proviennent principalement de l’agriculture qui représente ainsi un

potentiel important. Les principales cultures sont :

- Les cultures vivrières (riz, maïs, manioc, patate douce, taro)

- Les cultures de rente (cacao, café, vanille, girofle, poivre, ylang ylang, pois du cap,…)

- Les cultures industrielles (canne à sucre, tabac, thé, coton, arachide, cocotier, palmier

à huile, soja, orge, blé, sisal, raphia,…)

25 Recensement général de l’agriculture 2004-2005

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 29

- Les cultures de légumes (pomme de terre, haricot, ail, oignon, tomate, carotte, haricot

vert, cornichon, concombre, aubergine, petits pois,…)

- Les cultures fruitières (fruits tropicaux : banane, ananas, agrumes, litchis, mangues,

papaye,… ; et fruits tempérés : pomme, poire, pêche, kaki, vigne,…)

- Les cultures à épices (gingembre, piments,…)

Le riz prend particulièrement une place importante dans l’agriculture car étant

l’aliment de base malgache, il constitue 44% de la production vivrière, le manioc et la patate

douce 14% chacun et le maïs 9%.

Les cultures de rente sont essentiellement trouvées dans les régions littorales, plus

particulièrement dans la plaine de Sambirano pour le cacaoyer, la Région de Diana pour la

vanille et l’île de Nosy Be pour l’ylang ylang. Les deux types de caféier sont trouvés à

Madagascar : l’arabica sur les hautes terres et le robusta canephora sur les zones de basse

altitude. La culture du pois du cap, appropriée aux plaines littorales de l’Ouest et du Sud-

Ouest a été relancée grâce à la diffusion de nouvelles lignées sans coloration anthocyanique

laquelle est propice au développement des maladies. Le girofle et le poivre sont des cultures

typiques de la côte Est.

Les filières fruitières ne sont pas suffisamment organisées, à part celle du litchi qui

bénéficie d’un quota d’exportation très variable à certaines années.

En ce qui concerne les cultures industrielles, trentaine d’années auparavant, l’orge et le

blé figuraient parmi les spéculations industrielles, mais faute d’une politique de motivation,

leur production a progressivement chutée et les usines de transformation ont dû fermer. De

même pour l’arachide qui n’est plus transformé au niveau local.

b) L’élevage

L’élevage constitue avec l’agriculture l’élément de base de l’économie malgache et la

principale source de revenu de 25% de la population rurale. Quatre sortes d’élevage sont

essentiellement pratiquées à Madagascar : l’élevage bovin qui est la plus importante, l’élevage

porcin, ovin, caprin et l’aviculture. La sériciculture connaît un début de développement

notable. Il en est de même pour l’apiculture qui connaît un développement prometteur.

c) La pêche et l’aquaculture

La pêche et l’aquaculture constituent un secteur porteur sur lequel Madagascar peut

asseoir son développement économique. Son potentiel est constitué de 5 063 km de côtes,

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 30

1 140 000 km2 de ZEE, 117 000 km2 de plateau continental, 327 000 ha de mangroves, 50 000

ha de tannes propices à l’aquaculture de crevette, 155 000 ha de lacs et de lagunes présentant

des intérêts halieutiques, 1 200 000 ha de rizières, dont 150 000 ha propices à la

rizipisciculture.

On distingue trois types de pêche à Madagascar :

- La pêche industrielle : les produits sont presque destinés à l’exportation.

- La pêche artisanale : les crevettes côtières, les poissons de fonds, les langoustes et les

crabes sont les espèces les plus ciblées.

- La pêche traditionnelle maritime et continentale : la pêche maritime traditionnelle

concerne les crabes, les trépangs, les langoustes, les ailerons de requin,… Pour la

pêche continentale, elle est réservée surtout à l’exploitation des plans d’eau intérieurs

(les lacs, les rivières, les lagunes, rizipisciculture et autres), pour ravitailler le marché

intérieur.

Concernant l’aquaculture on rencontre deux types : l’aquaculture marine et celle d’eau douce :

- L’aquaculture marine : deux espèces sont concernées par ce type d’aquaculture : la

crevette avec l’espèce Penaeus monodon et l’algue rouge avec l’espèce Euchema

striatum (cottoni). Les zones propices à la crevetticulture se situent sur la côte Ouest

de l’île, en Morombe au Sud et Antsiranana au Nord.

- L’aquaculture d’eau douce : elle concerne essentiellement la pisciculture de deux

espèces : la Carpe et le Tilapia. Leur pratique s’effectue soit en étang, soit en rizière

(rizipisciculture).

II. Contribution du secteur agricole dans la croissance

1. Evolution de la croissance

En 2013, la croissance économique a connu une régression de 0,6 point par rapport à

celui de 2012. La croissance du PIB n’est que de 2,4% si elle était de 3% en 2012.

Le secteur primaire a enregistré une baisse de 6,1% en 2013 contre une croissance de 1,5% en

2012. Cette régression est due en grande partie à la diminution considérable de la production

agricole (-12,8%). En effet, la branche agriculture a rencontré des difficultés au cours de

l’année 2013 à cause des aléas naturels entre autres la recrudescence des criquets et le

passage du cyclone Haruna.

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Par contre, la branche élevage et pêche a affiché un essor de 1,4% en 2013 contre 0,8% en

2012, une légère amélioration résultant de l’application des mesures de suivi et de contrôle-

surveillance des activités de pêche, du renouvellement du protocole d’accord de partenariat

entre l’Union Européenne et Madagascar visant la bonne gouvernance et le triplement de

production, de la mise en œuvre de la politique de repeuplement du cheptel bovin ainsi que de

la poursuite de la relance et de l’amélioration de la filière porcine par l’insémination

artificielle. Pour sa part, la branche Sylviculture a reculé de 1,9% suites aux mesures prises

contre les exploitations et les exportations des bois précieux.

Ci-après un tableau de l’évolution de la croissance de Madagascar de 2009 à 2014 et une

image de la structure du PIB en 2014 et la place qu’occupe l’agriculture.

Tableau 4 : PIB en terme nominal et en terme réel et taux de croissance

Année Secteur primaire

Secteur secondaire

Secteur tertiaire

2014* 33,0

13,1

53,8

2013** 33,6

12,4

54,0

2012 33,6

12,0

54,4

2011 34,7

12,0

53,3

2010 31,2

12,6

56,2

2009 32,1

12,9

55,0

Source : INSTAT/DSY/*: Prévision - ** : Provisoire

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2. Contribution du secteur primaire dans le PIB

Le secteur agricole (agriculture, élevage et pêche) est prépondérant dans l’économie

nationale. En effet, il contribue pour environ 26% du PIB et emploie environ 78% de la

population active, soit le premier secteur d’activité à Madagascar26. En 2014 par exemple, elle

a été de l’ordre de 25,6% dont 15,3% part de l’agriculture comme l’illustre la figure ci-après :

26 Madagascar : vers un agenda de relance économique (Partie Relance de l’Agriculture), Juin 2010

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On peut trouver ci-après le tableau affichant le poids du PIB par secteur de 2000 à 2014

Tableau 5 : Poids des secteurs dans le PIB

Année Secteur primaire Secteur secondaire

Secteur tertiaire

2014* 33,0

13,1

53,8

2013** 33,6

12,4

54,0

2012 33,6

12,0

54,4

2011 34,7

12,0

53,3

2010 31,2

12,6

56,2

2009 32,1

12,9

55,0

2008 33,3

12,5

54,2

2007 34,3

12,7

53,0

2006 35,0

12,9

52,2

2005 35,6

12,7

51,7

2004 37,8

11,9

50,3

2003 34,0

13,4

52,6

2002 34,6

13,1

52,3

2001 35,5

12,7

51,8

2000 35,9

12,8

51,3

Source : INSTAT/DSY/*: Prévision - ** : Provisoire

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 34

CHAPITRE II. Problématique, enjeux et défis du secteur agricole

malgache

I. Problématiques du secteur agricole malgache

La problématique du secteur agricole réside dans l’incapacité du secteur à mettre sur le

marché des produits en quantité et de qualité, pour assurer la sécurité alimentaire de la

population, approvisionner les industries en aval et pour exporter.

Les efforts de l’Etat reposent sur une augmentation substantielle de la production. Les

marchés pour écouler le surplus de l’autoconsommation doivent être au centre des démarches.

Or certains facteurs sont réellement bloquants ou tout au moins limitant à cet égard. Tels

sont :

- La précarité des situations foncières empêchant d’investir, l’absence d’orientations

claires pour la gestion des ZIA et l’insuffisance de mesures incitatives pour amener

des agro entrepreneurs à s’installer ;

- Les difficultés d’obtention de crédits pour les producteurs : problèmes de garantie,

coût des taux d’intérêt, viabilité des exploitations, et l’absence de financement stable

des politiques élaborées ;

- Faiblesse des systèmes de diffusion des techniques innovantes permettant le

doublement de la production et faire réussir la Révolution Verte et Durable,

l’intégration insuffisante et la non valorisation des résultats de la recherche appliquée ;

- L’offre des produits agricoles limitée, irrégulière, atomisée, hétérogène, pour

intéresser des industriels, l’absence d’appui aux initiatives d’exportation de produits

agricoles bruts ou transformés, l’absence de politique de qualité, le manque

d’organisation de filières pour l’accès aux marchés surtout extérieurs, pour certains

produits ;

- L’insuffisance de capacités techniques et de gestion d’exploitations des producteurs et

les lacunes dans les systèmes de conseils aux agriculteurs, le faible développement des

métiers ruraux et l’absence d’offres de formations dans certains domaines ;

- Les difficultés à appliquer la PN2D, l’efficacité insuffisante des services de contrôle

de l’Etat dans certains cas, la faible capacité de pilotage-animation par les agents de

l’Administration ;

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 35

- Le manque de confiance entre secteur privé-secteur public et l’insuffisance de

concertation de partenariat27 ;

- La prédominance de l’exploitation traditionnelle, en général de taille réduite, peu

intensive et à faible rendement : la faible disponibilité des engrais d’une part, la

persistance des problèmes fonciers d’autre part entravent lourdement l’agriculture

extensive. La productivité et le volume de la production en sont affectés.

II. Enjeux et défis du secteur agricole

1. Les enjeux du secteur agricole

Madagascar étant un pays à vocation agricole comme on l’a toujours dit plus haut, la

croissance économique escomptée doit provenir en majeure partie du secteur agricole pour

que les effets puissent effectivement se ressentir auprès de la population rurale. Par ailleurs, le

développement des secteurs secondaire et tertiaire dépend aussi grandement du

développement de l’agriculture au sens large par l’approvisionnement en vivres des nouvelles

implantations possible en industries minières, en hôtellerie et tourisme.

Etant aussi la plus grande île dans l’Océan Indien et la plus à proximité du continent africain,

elle se doit de constituer un véritable grenier de produits agricoles et agro-alimentaires pour

tous les pays voisins qui importent encore d’Europe ou d’Asie leurs principales denrées

alimentaires.28

2. Les défis du secteur agricoles

Ces défis sont inspirés des programmes sectoriels de la République de Madagascar de

2008 volume 1 : « Gouvernance responsable et Développement durable ». Comme indiqué

dans le MAP (Engagement 4) et le document de politique sectorielle agricole du MAEP, la clé

principale est le développement d’un secteur agro-alimentaire et agro industriel capable : de

créer des débouchés pour les productions de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, et des

richesses pour l’ensemble du pays ; de financer l’amélioration du niveau de vie de l’ensemble

des populations ; de financer les politiques fondamentales de l’Etat : sécurité, infrastructures,

santé, éducation, secours, aides aux populations sinistrées, soutien aux régions défavorisées.

27 Table ronde des partenaires au développement de Madagascar, Primature république de Madagascar, 2008 28 Id

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 36

Il s’agit de réaliser un saut qualitatif et quantitatif transformant notamment le secteur tertiaire

de services trop longtemps resté peu performant. Cela exige d’avoir :

- La faculté d’accéder à la terre et d’exploiter en toute quiétude ;

- La possibilité d’obtenir des types de crédits appropriés pour les mises en valeur des

terres ;

- La disponibilité de techniques modernes de production et de gestion pour accroitre

les performances des exploitants ;

- La capacité de diversifier les activités en milieu rural de manière à concilier les

besoins des pôles de production et la protection des couches vulnérables de la

population ;

- L’aptitude à produire selon les demandes du marché et/ou selon de nouvelles

demandes expressément suscitées auprès des consommateurs aux différents niveaux

(local, régional, national, ou extérieur) ;

- La volonté ou détermination à délaisser les produits bruts au profit de la chaîne de

valeurs qui profitera tant à l’exploitant qu’à la communauté et à la nation.

Pour conclure, d’une part il faut parvenir à transformer radicalement le secteur productif de

sorte qu’il soit capable de fournir des produits agricoles adaptés aux besoins des marchés

intérieur et extérieur. D’autre part, il faut développer simultanément un secteur industriel

dynamique capable d’offrir des débouchés aux producteurs et de payer des impôts à l’Etat et

aux CTD.

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RAKOTONDRAZAKA Mahaja Ary Mampianina Page 37

CHAPITRE III. Perspectives de développement de Madagascar par

l’agriculture

Dans ce dernier chapitre nous allons exposer les atouts que possède Madagascar en matière

d’agriculture et les perspectives de Madagascar en matière de développement grâce à

l’agriculture.

I. Les atouts de Madagascar

On peut attribuer plusieurs atouts pour Madagascar comme l’atout physique, géographique, le

capital humain.

Madagascar présente une superficie de plus de 58,7 millions d’ha dont plus de 8 millions d’ha

de terre cultivable. La superficie moyenne des exploitations qui est de 2 ha a connu seulement

une hausse de 9% en vingt ans. La superficie potentielle pouvant se prêter aux grandes

cultures, zones de pâturage et ranching ou autres grandes productions est estimée à 35

millions d’ha.

Madagascar est la plus grande île de l’Océan Indien et elle est aussi très proche du continent

africain. Cela lui permet d’être en pole position dans l’approvisionnement de ces Etats qui lui

avoisinent.

En matière de capital humain,

II. Les perspectives de Madagascar

En premier lieu, la vision "Madagascar Naturellement " qui est largement partage au

niveau de la nation, reconnait la vocation agricole du pays et donnent l`image de

développement humain, économique et social poursuivie à terme. Le MAP, le PND traduisent

encore davantage la concrétisation des aspirations et renferment tous les principes

d`acheminement vers des résultats tangibles à travers le Plan de Mise en œuvre. La

concertation dirigeants et acteurs de développement rural est continuellement de mise, ainsi

qu`en témoigne les divers ateliers dans les Régions et Districts ainsi que le "Dialogue

Présidentielle". Les actions de mobilisation sont importantes pour des services de proximité.

Un système de coaching est instauré en faveur des 22 Régions tant au niveau du

Gouvernement qu`à l`intérieur même du MAEP. Un véritable Leadership est

progressivement développe. Bref, la volonté politique est clairement affiche.

Au niveau national, l`augmentation de la demande alimentaire des populations

urbaines liées à l`urbanisation et à la croissance démographique ainsi qu`au développement

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pôles intègres de croissance, constituera un marché à satisfaire. L`implantation des grandes

sociétés d`exploitation minière ou la production des énergies hydroélectrique, la création de

grand établissement hôteliers, l`accueil de diverses rencontres internationales (le sommet de

la francophonie à Madagascar par exemple) et d`autres réunions d`envergure donnent aussi

lieu à la nécessite de production et de fournitures de denrées de qualité. Par ailleurs, le

tourisme en milieu rural commence aussi à se développer et intéresse effectivement les ruraux

qui commencent à s`y impliquer

L`opportunité de développer la production des biocarburants, liée à l`augmentation des

prix du pétrole, reste un créneau à exploiter, d`autant plus que les plantations ne devraient pas

être concurrentes aux zones de production vivrière. Le potentiel de développent d`une filière

de production éthanol est aussi réel. En productions animales, il faut signaler l`absence de

grandes maladies sévissant en Afrique et en Europe et les possibilités de diversification.

D’une manière générale, l’ouverture au commerce internationale, s’il est bien maitrisé,

s’avère positive. La constitution d’ensembles régionaux : SADC, COMESA, COI et des

règles préférentielles en faveur des Pays Moyens Avancés : TSA, AGOA, sont certainement

des facteurs favorables au développement du secteur agricole. Les règles du commerce

international sont plutôt contraignantes (normes, traçabilité) et rendent difficile l’accès aux

marchés extérieurs.

Les perspectives d’augmentation des prix des produits alimentaires au niveau mondial,

liées à l’accroissement démographique mondial, et à l’augmentation des prix du pétrole,

créeront une demande pour les produits malgaches qui sont d’ailleurs souvent compétitifs

bord champ et d’une qualité généralement appréciée.

Toutes ces perspectives pourront améliorer le niveau de vie des agriculteurs malgaches en

améliorant leur revenu leur permettant de profiter des produits des autres secteurs (industrie,

service, santé, éducation,…) ce qui mènera Madagascar sur le chemin du développement.

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CONCLUSION

L’agriculture joue un rôle transversal dans l’économie surtout dans les pays à vocation

agricole. Ce faisant, le développement agricole permet le développement des autres secteurs

de l’économie ce qui stimule la croissance économique et peut lui permettre d’atteindre un

certain niveau permettant non seulement de suivre la croissance de la population mais aussi

d’obtenir les grands équilibres économiques montrant la bonne santé économique d’une

nation.

Le développement de l’agriculture est donc comme une essence qui alimente la

croissance économique et la plupart des actuels pays développés sont passés par le

développement agricole dans leur processus de développement antérieur avant d’atteindre leur

stade actuel en matière d’industrialisation ou d’autres secteurs qui alimentent leur croissance

économique et caractérisent leur puissance.

Les pays à vocations agricoles comme Madagascar n’arrivent pas souvent à donner à

l’agriculture cette place de stimulant pour la croissance et se trouve cloué dans le cercle

vicieux du sous-développement alors que l’agriculture renferme des capacités innombrables

pour enclencher le processus de développement. L’agriculture se trouve au premier rang en

matière de stimulant pour la croissance économique dans ces pays non seulement en terme

quantitatif mais permet aussi l’amélioration du niveau de vie des agriculteurs vivant en

général dans le milieu rural caractérisé par la pauvreté. Cette pauvreté rurale est un

phénomène universel dans le monde or on peut aussi sans nulle doute parler de l’universalité

d’un possible développement des pays sous-développés agricoles grâce à l’agriculture qui

permettra de réduire la pauvreté qui est un fléau qui persiste dans le monde.

Il est vrai que qu’un développement l’agriculture est nécessaire dans les pays à

vocation agricole sous-développés mais il faut aussi faire attention quant aux impacts

environnementaux néfastes causés par l’exploitation abusive et non proportionnée de la nature

dans le processus de développement agricole que les dirigeants désirent mettre en œuvre pour

que les générations futures ne soient pas victimes dans ces actions présentes.

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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Ouvrages

GUELLEC Dominique, RALLE Pierre, Les nouvelles Théories de la croissance, Ed

La découverte, Paris 2003, 129p

MALASSIS L., Agriculture et Processus de développement, Unesco, Paris 1973, 301p

Montoussé Marc, Nouvelles théories économiques, 65p

ROSTOW W. Les étapes de la croissance économique. Un manifeste non

communiste, 3e édition, économica, Paris, 1997, p. 47.

Tayeb ameziane, Etiennes Personnes, Agronomie moderne, Ouvrage collectif, 301p

Rapports

Banque mondiale, Rapport sur le développement dans le monde : L’agriculture au

service du développement 2008

République de Madagascar, Primature, Table ronde des partenaires au développement

de Madagascar, Antananarivo 09-10 Juin 2008

François Régis RALAIFENOMANANA, Analyse de la situation nationale des

technologies agricoles et de la dissémination à Madagascar, SADC, Mai 2009

Article et autre

MALLASSIS L. L’agriculture dans l’activité économique et dans l’espace : deux

modèles d’interprétation. In : Economie rurale N°202-203, 1991

RAKOTOVAO Hery, Cours d’économie du développement, troisième année

d’économie à l’université d’Antananarivo, faculté DEGS 2014

Webographie

www.persée.fr

www.revues.org

www.cairn.fr

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TABLES DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................. i

LISTES DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES ............................................................... ii

LISTE DES TABLEAUX ........................................................................................................ iii

SOMMAIRE ........................................................................................................................... iv

INTRODUCTION ................................................................................................................... 1

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ................................................................... 3

Chapitre 1 : Approches théoriques de l’agriculture ............................................... 4

I. Définitions et généralités sur l’agriculture .......................................................... 4

1. Quelques définitions .......................................................................................... 4

2. Généralités sur l’agriculture .............................................................................. 5

II. L’agriculture et la physiocratie .............................................................................. 6

1. La physiocratie : (1756 – 1777) .......................................................................... 6

2. L’agriculture pour les physiocrates .................................................................... 7

Chapitre 2 : Place de l’agriculture dans la croissance et le développement

économique ............................................................................................................................ 8

I. La croissance économique ..................................................................................... 8

1. Définition de la croissance économique ............................................................. 8

2. Les théories traditionnelles de la croissance : la croissance est un phénomène

exogène ............................................................................................................. 10

3. Les nouvelles théories de la croissance : la croissance est un phénomène

endogène ........................................................................................................... 13

II. Le développement économique ................................................................ 15

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1. Définition ......................................................................................................... 15

2. Les théories du développement ........................................................................ 16

III. L’agriculture dans la croissance et le développement .............................. 19

1. Contribution de l’agriculture à la croissance économique .......................... 19

2. Agriculture et développement ..................................................................... 20

DEUXIEME PARTIE : ETUDE DU CAS DU SECTEUR AGRICOLE DE

MADAGASCAR .................................................................................................................... 22

Chapitre 1 : L’agriculture et le secteur agricole malgache ................................ 23

I. Contexte et situation du secteur agricole de Madagascar ......................... 23

1. Population rurale et population agricole ......................................................... 23

2. Les facteurs influant l’agriculture à Madagascar ............................................ 25

3. La situation du secteur agricole et rurale à Madagascar ................................... 27

4. Les principales activités agricoles ......................................................................... 28

II. Contribution du secteur agricole dans la croissance ...................................... 30

1. Evolution de la croissance ................................................................................ 30

2. Contribution du secteur primaire dans le PIB .................................................. 32

Chapitre 2 : Problématique, enjeux et défis du secteur agricole malgache . 34

I. Problématiques du secteur agricole malgache .......................................... 34

II. Enjeux et défis du secteur agricole ........................................................... 35

1. Les enjeux du secteur agricole.......................................................................... 35

2. Les défis du secteur agricoles ........................................................................... 35

Chapitre 3 : Perspectives de développement de Madagascar par

l’agriculture ....................................................................................................... 37

I. Les atouts de Madagascar ........................................................................ 37

II. Les perspectives de Madagascar .............................................................. 37

CONCLUSION ....................................................................................................................... 39

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................... a

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TABLES DES MATIERES .......................................................................................................................... b

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Nom : RAKOTONDRAZAKA

Prénoms : Mahaja Ary Mampianina

Titre : L’AGRICULTURE DANS LA CROISSANCE ET LE DEVELOPPEMENT

ECONOMIQUE : LES PERSPECTIVES POUR MADAGASCAR

Nombres de pages : 39 pages

Nombres de tableaux : 05

Nombre de graphe : 01

RESUME

Madagascar est de par nature un pays à vocation agricole, la majeure partie de la

population active travaille dans l’agriculture or la pauvreté ainsi que l’insécurité alimentaire

enfonce le pays dans le sous-développement.

Or l’agriculture malgache regorge de potentialités qui restent inexploitées comme les

surfaces cultivables ou le capital humain qui manque d’encadrement technique. On peut aussi

apercevoir que les dépenses publiques attribuées à l’agriculture sont minimes. Ils existent

beaucoup de problèmes qui entravent le secteur agricole malgache.

Mais vue ses potentialités de l’agriculture malgache, cette mémoire a démontré que

l’agriculture peut amorcer la croissance économique de Madagascar et améliorer le niveau de

vie de sa population de majorité agricole et lui permettre son décollage économique pour

sortir du sous-développement et atteindre le stade de « développement. »

Mots clés : agriculture, secteur agricole, croissance économique, développement économique.

Encadreur : Docteur Anivosoa JAONASY

Adresse de l’auteur : FJM 59 Ter Madiomanana