uunn ddrroonnee ppoouurr ddéétteecctteerr eett ...€¦ · develop methods for monitoring the...
TRANSCRIPT
La Bastide d’Engras
UUnn ddrroonnee ppoouurr ddéétteecctteerr eett
ddéélliimmiitteerr lleess zzoonneess hhuummiiddeess ::
UUnnee rrééaalliittéé iimmmmiinneennttee ??
LEFEVRE Solenne, MADROLLES Florentin, PILLE Lauranne
Promotion : Gestion des Milieux Naturels 2014
AGROPARISTECH – ENGREF – NANCY
Module : Bassin versant
Professeur encadrant :
DURAND Philippe
Durée : 5 semaines
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 2
Sommaire
Résumé / Abstract .................................................................................................................................... 4
Remerciements ......................................................................................................................................... 5
Avertissement .......................................................................................................................................... 5
Introduction .............................................................................................................................................. 6
I) Présentation générale............................................................................................................................ 7
1.1) Le Bassin versant de la Cèze ................................................................................................... 7
1.2) Zones Humides : définitions, enjeux et menaces ..................................................................... 8
1.3) Présentation du commanditaire : GEOFALCO ..................................................................... 12
1.4) Objectifs de l’étude drone ...................................................................................................... 13
1.5) Présentation du drone et du matériel utilisé ........................................................................... 13
1.6) Climat précédent le vol du drone ........................................................................................... 14
II) Apports d’un drone dans la détection, la délimitation et la caractérisation des habitats et dans le
fonctionnement des zones humides ....................................................................................................... 16
2.1) Détection et délimitation de mares à l’aide d’un drone ......................................................... 16
2.2) Détection et délimitation des habitats et fonctionnement des zones humides ....................... 18
III) Atouts et limites de l’utilisation d’un drone dans le cadre de la détection et de la délimitation des
habitats et des zones humides ................................................................................................................ 22
IV) Utilisation d’indices écologiques pour détecter et délimiter les zones humides ............................. 28
V) Place d’un drone dans la mise en place d’indicateurs pour le suivi d’un plan de gestion ................ 32
Conclusions et perspectives d’avenir ..................................................................................................... 37
Conclusions et perspectives d’avenir ..................................................................................................... 37
Bibliographie.......................................................................................................................................... 38
Annexes.................................................................................................................................................. 40
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 3
Table des illustrations
FIGURE 1 : LOCALISATION DU BASSIN VERSANT DE LA CÈZE. WWW.ABCEZE.FR ....................................... 7
FIGURE 2 : DÉBIT MOYEN MENSUEL (EN M3/S) .......................................................................................... 8
FIGURE 3 : ILLUSTRATION DES CARACTÉRISTIQUES DES SOLS DE ZONES HUMIDES .................................... 9
FIGURE 4: DÉMARCHE GÉNÉRALE POUR LA RÉALISATION D'UN VOL DE DRONE ....................................... 14
FIGURE 5 : TEMPÉRATURES ET PRÉCIPITATIONS DE JANVIER 2014 À LUSSAN (30) .................................. 15
FIGURE 6 : LOCALISATION DES SECTEURS D'ÉCHANTILLONNAGE POUR LES MARES ................................. 16
FIGURE 7 : MARE OBSERVÉE AVEC LE DRONE ......................................................................................... 17
FIGURE 8 : LOCALISATION DES ZONES DE GESTION ................................................................................. 19
FIGURE 9 : TABLEAU RÉCAPITULATIF DES SURFACES DES HABITATS CORINE BIOTOPES SUR LES TROIS
SITES D'ÉTUDES ............................................................................................................................... 20
FIGURE 10 : TABLEAU RÉCAPITULATIF DES SURFACES DE ZONES HUMIDES SUR LES TROIS SITES D'ÉTUDES
........................................................................................................................................................ 20
FIGURE 11 : TABLEAU COMPARATIF DE DIFFÉRENTES TECHNIQUES D'OBTENTION DE DONNÉES
NUMÉRIQUES GÉORÉFÉRENCÉES (ORTHOPHOTOGRAPHIES, MODÈLES NUMÉRIQUES DE TERRAIN...) 24
FIGURE 12 : TABLEAU COMPARATIF DE DEUX TECHNIQUES D'OBTENTION D'INFORMATION
GÉOGRAPHIQUE : LE DRONE ET L'AVION (IGN) ................................................................................ 26
FIGURE 13 : PROTOCOLE DE COMPARAISON DES DIFFÉRENTS INDICES..................................................... 28
FIGURE 14 : TABLEAU RÉCAPITULATIF DES INDICES UTILISÉS POUR DÉTECTÉ ET DÉLIMITER DES ZONES
HUMIDES ......................................................................................................................................... 30
FIGURE 15 : LOCALISATION DES REJETS VÉGÉTALISÉS SUR LA COMMUNE DE LA BASTIDE D'ENGRAS ..... 32
FIGURE 16 : LOCALISATION DES HAIES RAJOUTÉES SUR LA COMMUNE DE LA BASTIDE D'ENGRAS ......... 33
FIGURE 17 : LOCALISATION DE L'ÉTENDUE D'EAU SUR LA COMMUNE DE POUGNADORESSE .................... 34
FIGURE 18 : LOCALISATION DE LA FRÊNAIE SUR POUGNADORESSE ......................................................... 35
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 4
Résumé / Abstract
Dans le cadre de l’étude des zones humides du bassin versant de la Cèze réalisée par les élèves
d’AgroParisTech, ce document est l’analyse d’un nouvel outil de travail : les orthophotographies de
drone. Sur les trois sites étudiés (Pougnadoresse, Lussan et la Bastide d’Engras, Gard), des
orthophotographies en couleur et en proche infrarouge ainsi qu'un modèle numérique de surface ont
été collectés. A partir de ces images, une cartographie des habitats et des zones humides est
effectuée par photo-interprétation, puis vérifiée sur le terrain. Différents indices écologiques (indice de
végétation normalisé (NDVI), indice de sol je sais plus quoi (SAVI), Indice de brillance(IB)) qui
peuvent être fournis par les images proche-infrarouge sont étudiés pour déterminer leur efficacité dans
la détection et la délimitation des zones humides. Une analyse des atouts et inconvénients des images
du drone ainsi qu’une comparaison avec les autres outils cartographiques sont réalisées. Enfin, une
réflexion est menée sur des méthodes de suivi de la gestion de ces zones humides par drone.
As part of the study of wetlands of the Cèze watershed, realized by students of AgroParisTech, this
document is the analysis of a new tool: orthophotographies of drone. Orthophotos in color and near
infrared, as far as a digital surface model, were collected for the three studied sites (Pougnadoresse,
Lussan and Bastide Engras, Gard, France). From these images, a mapping of habitats and wetlands is
performed by photo- interpretation and verified during an outdoor phase. Different ecological indices
(Normalized Difference Vegetation Index (NDVI), Soil-Adjusted Vegetation Index (SAVI),
Brightness Index (IB)) that can be provided by the near-infrared images are studied to determine their
effectiveness in detecting and delimiting wetlands. An analysis of the advantages and disadvantages of
drone's images and a comparison with other mapping tools are made. Finally, a study is conducted to
develop methods for monitoring the management of these wetlands with drones.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 5
Remerciements
Nous tenons à remercier les structures à l’origine de ce projet : le syndicat AB
Cèze, l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, le bureau d’étude Élément 5. Les
personnes, étrangères à AgroParisTech qui nous ont encadrés pour ce projet Daniel
Choffel, Nadine Bosc-Bossut, Michel Daragon , Mathieu De Pinel et Anthony Laurent.
Enfin, nous remercions tous les acteurs du territoire que nous avons rencontré et qui ont
pris du temps pour répondre à nos questions.
Avertissement
Le travail présenté dans ce rapport a été réalisé par des étudiants dans un temps
limité, et avec avant tout un objectif pédagogique. Malgré le soin qui y a été apporté, il
peut comporter des erreurs dans les résultats, ou manquer de précision, par manque de
temps. Un travail plus approfondi serait nécessaire avant une application directe et des
résultats définitifs. Nous invitons donc le lecteur à garder un regard critique.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 6
Introduction
Ce rapport présente les travaux de 19 étudiants en 3ème
année de la spécialité Gestion des Milieux
Naturels (GMN) de l’école AgroParisTech-Nancy.
AgroParisTech est une école d’ingénieur issue de la fusion de trois établissements d’enseignement
supérieur et de recherche : l’Institut National Agronomique Paris-Grignon, l’Ecole Nationale
Supérieure des Industries Agricoles et Alimentaires de Massy et l’Ecole Nationale du Génie Rural des
Eaux et des Forêts qui comprenait la Formation des Ingénieurs Forestiers à Nancy. Le site nancéien
d’AgroParisTech est plus particulièrement spécialisé dans la Gestion Forestière et de celle des Milieux
Naturels et est ouvert aux autres écoles d’ingénieur. Ainsi, deux étudiantes de l’ENGEES, l’école de
l’eau, une étudiante de Bordeaux Sciences Agro, une de l’école d’Horticulture d’Angers, un étudiant
de LaSalle Beauvais, un étudiant de l’ENSAIA, un étudiant de Montpellier SupAgro et une étudiante
en formation continue, ont rejoint cette promotion.
L’étude « Bassin versant de la Cèze et ressource en eau» qui va être présentée conclut nos six mois de
spécialité et a duré cinq semaines. Elle nous a permis de mobiliser nos connaissances et méthodes
acquises durant notre formation telles que la reconnaissance d’habitats, la gestion et restauration de
milieux, la cartographie sous Système d’Information Géographique ou encore la modélisation.
Nous avons travaillé sur trois grandes thématiques : la pré-localisation des zones humides à l’échelle
du bassin versant de la Cèze, la mise en place de plans de gestion pour la réhabilitation de zones
humides et enfin une analyse socio-économique de nos zones d’études. Ce fût, également, l’occasion
de travailler avec de nouvelles technologies comme l’exploitation d’images issues d’un drone.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 7
I) Présentation générale
1.1) Le Bassin versant de la Cèze
Le bassin de la Cèze, d’une superficie de 1360 km², est situé au nord du département du Gard,
entre le massif cristallin des Cévennes et le sillon rhodanien (Cf. Figure 1). Il empiète sur le sud du
département de l’Ardèche, et passe à l’est de la Lozère. La Cèze est un affluent de la rive droite du
Rhône, localisé entre le bassin de l’Ardèche au nord et celui des Gardons au sud.
Figure 1 : Localisation du Bassin versant de la Cèze. www.abceze.fr
Les altitudes du bassin sont comprises entre plus de 1500 m dans le massif granitique du mont
Lozère à 27 m à la confluence avec le Rhône.
Le climat, de type méditerranéen en contexte cévenole, est marqué par une sécheresse estivale
importante et une concentration des pluies au printemps et à l’automne. Le caractère méditerranéen du
climat s’accentue d’amont en aval, avec un gradient de température croissant et de pluviométrie
décroissant : de 1500 à 760 mm/an. La prévention des inondations ainsi que la gestion des étiages et le
partage de la ressource sont au cœur des enjeux majeurs du bassin.
Ainsi par exemple, les épisodes pluvieux extrêmes, associés à la nature des sols, sont à
l’origine de la puissance des crues cévenoles. Entre 1295 et 2012, 122 crues historiques ont été
répertoriées et décrites; les crues majeures les plus connues étant celles de 1772, 1815, 1858 et 2002.
La crue de 1858 est l’une des plus importantes connues (38 victimes recensées) avec un débit estimé
de 3730m3/s à Bagnols-sur-Cèze. En 2010, 18% de la population totale du bassin se situait en zone
inondable soit 14 800 habitants (zone inondable maximale).
Les périodes estivales d’étiages sévères contrastent avec ces périodes d’inondations (Cf.
Figure 2). En effet, dès le mois de juin, on assiste sur le bassin versant à une chute rapide du débit, se
terminant en une période d'étiage en juillet-août avec une baisse du débit moyen mensuel au niveau de
3,5 m3/s ces deux mois. Dès septembre le débit remonte comme l’atteste le graphique ci-dessous.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 8
Figure 2 : Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : V5474010 La Cèze à La Roque-sur-Cèze pour un bassin versant de 1060 km2 et à 55 m d'altitude3
(le 08-06-2013 sur 53 ans de 1961 à 2013)
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie et du développement durable
Le bassin versant de la Cèze présente quatre grands types de paysages :
- Viticole en aval, proche du Rhône.
- Gorges, garrigue et petits hameaux pittoresques en amont de Bagnols-sur-Cèze.
- Polyculture-élevage (surtout ovin et caprin) dans la zone de Saint-Ambroix. Ces dernières
années ont vu disparaître la vigne au profit des céréales. Augmentation du nombre de vergers
(abricotiers).
- Héritage minier marqué en amont de Saint-Ambroix et début des Cévennes caractérisé par de
l’élevage d’altitude et la mise en valeur du châtaigner.
Concernant l’activité économique de ce bassin, elle est caractérisée par une économie rurale
parfois difficile et un tourisme en plein essor (la centrale nucléaire de Marcoule tient également une
place importante dans l’offre d’emploi sur le bassin). Le tourisme est principalement lié aux activités
d’eau sur la Cèze et au patrimoine historique (classements en « villages caractères »). Il existe
également un « tourisme vert », lié aux sites Natura 2000 et à la richesse en habitats, faune et flore de
ce bassin versant.
Les besoins de l’agriculture combinés à la forte affluence touristique en été pause des
problèmes de qualité et de quantité d’eau sur le bassin versant. En effet chaque année, en plus d’être
un département très attractif pour les touristes, la population du Gard augmenterait d’environ 30%
pendant l’été (selon un élu).
1.2) Zones Humides : définitions, enjeux et menaces
Les milieux humides représentent 6% des terres émergées et figurent parmi les écosystèmes les
plus riches et les plus diversifiés de notre planète (Source : Skinner & Zalewski, 1995) ; En France, ils
représentent 3% du territoire (hors vasières, milieux marins, cours d’eau et grands lacs) (Source : site
Eaufrance). Les zones humides, que nous définirons plus loin, abritent environ 25% de la biodiversité,
mais ont perdu 67% de leur surface au cours du XXè siècle. (source : développementdurable.gouv).
Définition des zones humides
La loi sur l’eau du 3 janvier 1992, consacre l’eau en tant que « patrimoine commun de la
nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable dans le respect
des équilibres naturels sont d’intérêt général.» (Article 1)
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 9
En vue de préparer cette loi, à l’instigation du Muséum National d’Histoire Naturelle, une
première définition scientifique des zones humides avait été fournie.
Elles « se caractérisent par la présence, permanente ou temporaire, en surface ou à faible profondeur
dans le sol, d’eau disponible […]. Souvent en position d’interface […] entre milieux terrestres et
milieux aquatiques proprement dits, elles se distinguent par […] des sols hydromorphes ou non
évolués, et/ou une végétation dominante composée de plantes hygrophiles au moins pendant une
partie de l’année. Enfin, elles nourrissent et/ou abritent de façon continue ou momentanée des espèces
animales inféodées à ces espaces ».
Afin de définir ce qu’est une zone humide d’un point de vue juridique, la législation française
s’appuie sur deux critères alternatifs et interchangeables permettant d’établir un diagnostic fiable, à
savoir le sol et la végétation. En effet, les caractéristiques pédologiques des zones humides s’avèrent
persistantes, quelle que soit la période de l’année, et, dans une certaine mesure, quels que soient les
aménagements et la gestion en place. La partie réglementaire relative au régime général et à la gestion
de la ressource en eau et milieux aquatiques et marins, précise cette définition :
« Les critères à retenir pour la définition des zones humides […] sont relatifs à la morphologie des
sols liée à la présence prolongée d’eau d’origine naturelle et à la présence éventuelle de plantes
hygrophiles. […] En l’absence de végétation hygrophile, la morphologie des sols suffit à définir une
zone humide » (source : Légifrance, version en vigueur au 23 mars 2007 ; partie I)
Cette définition juridique française repose donc sur des critères, et non sur une liste de zones
définies comme étant humides. Contrairement au point de vue européen, sont exclus de cette
définition les milieux aquatiques que sont les cours d’eau, les plans d’eau, les lagunes, les eaux
marines, les zones humides artificielles telles que les bassins de lagunage ou de rétention d’eaux
pluviales. En outre, cette définition ne s’applique que sur le territoire de France métropolitaine et de
Corse.
Détermination et délimitation des zones humides
Une liste des plantes hygrophiles, définies par région biogéographique, ainsi que des types de
sols concernés par ce paragraphe I de l’article L211-1 est décrite par arrêté ministériel du 1er
octobre
2009 précisant les critères de définition et de délimitation des zones humides.
Cet arrêté, qui précise les modalités d’application de ces textes législatif et règlementaire, vient
apporter des précisions quant aux sols concernés.
Une illustration de la morphologie des sols humides est présentée ci-dessous (Cf. Figure 3) :
Figure 3 : Illustration des caractéristiques des sols de zones humides
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 10
La méthode à appliquer pour les prospections de terrain est décrite en annexe 1.2.2 de cet
arrêté. La circulaire du 18 janvier 2010 DGPAAT/C2010-3008 vient également apporter de
nombreuses spécifications quant à la délimitation des zones humides. Celle-ci stipule qu’un sondage,
de l’ordre de 1 à 1,2 mètres, doit correspondre à un secteur « homogène du point de vue des
conditions mésologiques », et s’attachera à vérifier la présence des caractéristiques de sols humides
suivantes :
- « d'horizons histiques (ou tourbeux) débutant à moins de 50 centimètres de la surface du sol et
d'une épaisseur d'au moins 50 centimètres ;
- ou de traits réductiques débutant à moins de 50 centimètres de la surface du sol ;
- ou de traits rédoxiques débutant à moins de 25 centimètres de la surface du sol et se
prolongeant ou s'intensifiant en profondeur ;
- ou de traits rédoxiques débutant à moins de 50 centimètres de la surface du sol, se prolongeant
ou s'intensifiant en profondeur, et de traits réductiques apparaissant entre 80 et 120 centimètres
de profondeur. »
(source : Légifrance, version en vigueur au 1 octobre 2009, annexe 1.2.2)
L’observation de ces traits d’hydromorphie est préférable en fin d’hiver ou en début de
printemps. En l’absence de telles caractéristiques, un examen de la végétation est préconisé par cet
arrêté ; une expertise des conditions hydrogéomorphologiques peut également être exigée pour les cas
particuliers (fluvisols et podzosols humiques et humoduriques). Le critère « végétation hygrophile »,
s’il est présent, n’est pas obligatoire pour déterminer la présence d’une zone humide ou non. Comme
pour l’aspect édaphique, l’examen de la végétation peut passer par l’analyse de cartes, en l’occurrence
si les zones étudiées sont classées en tant qu’habitats de zones humides selon le Code CORINE
Biotopes ou le Prodrome de végétation de France. (H pour les zones humides véridiques, p « pro
parte » pour les habitats n’étant pas entièrement caractéristiques de zones humides).
Si des relevés sur le terrain s’avèrent nécessaires à la détermination de zones humides, une
méthodologie précise est décrite par ce même arrêté du 1er octobre 2009, en annexe 2.1.1. Il préconise
de procéder ainsi :
« Effectuer une estimation visuelle du pourcentage de recouvrement des espèces pour chaque strate de
végétation (herbacée, arbustive ou arborescente) en travaillant par ordre décroissant de recouvrement ;
- pour chaque strate :
- noter le pourcentage de recouvrement des espèces ;
- les classer par ordre décroissant ;
- établir une liste des espèces dont les pourcentages de recouvrement cumulés permettent
d'atteindre 50 % du recouvrement total de la strate ;
- ajouter les espèces ayant individuellement un pourcentage de recouvrement supérieur ou égal à
20 %, si elles n'ont pas été comptabilisées précédemment ;
- une liste d'espèces dominantes est ainsi obtenue pour la strate considérée ;
- répéter l'opération pour chaque strate ;
- regrouper les listes obtenues pour chaque strate en une seule liste d'espèces dominantes toutes
strates confondues (4) ;
- examiner le caractère hygrophile des espèces de cette liste ; si la moitié au moins des espèces
de cette liste figure dans la « Liste des espèces indicatrices de zones humides » mentionnée au
2.1.2 , la végétation peut être qualifiée d'hygrophile. »
(source : Légifrance, version en vigueur au 1er octobre 2009, annexe II, partie 2.1.1 « Méthode »)
Fonctions des zones humides
Les zones humides participent au fonctionnement des écosystèmes et ont un rôle indéniable dans
le fonctionnement des sociétés humaines. Quatre grandes fonctions ont été identifiées (Adamus et
Stockwell, 1983) :
- Fonction hydrologique :
Les zones humides participent à la régulation des régimes hydrologiques. Elles jouent,
en effet, un rôle tampon variable suivant leur nature, en « absorbant » momentanément
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 11
une partie des excès d’eau de pluie pour le restituer progressivement dans le milieu
environnant lors des périodes plus sèches par exemple. Elles peuvent ainsi limiter
l’intensité des crues et soutenir le débit des cours d’eau en période de basses eaux. De
plus, les zones humides participent à la recharge des nappes phréatiques.
- Fonction biochimique :
Les zones humides contribuent au maintien et à l’amélioration de la qualité de l’eau. En
effet, elles ont un pouvoir épurateur, jouant tout à la fois le rôle de filtre physique et
de filtre biologique. Elles favorisent les dépôts de sédiments y piégeant les métaux
lourds associés et sont le siège privilégié de dégradations biochimiques, de
désinfection, d'absorption de substances indésirables ou polluantes. Les zones humides
sont donc des « stations d’épuration » naturelles participant à l’alimentation en eau
potable aux populations humaines et animales.
- Fonction d’habitat/régulation des chaînes trophiques
Les zones humides constituent un réservoir de biodiversité exceptionnel. Elles abritent
un très grand nombre d'espèces végétales et animales pour une surface réduite. En
France, 30% des espèces végétales et menacées vivent dans les milieux humides et
50% des espèces d'oiseaux dépendent de ces zones. Les fonctions qu'elles offrent sont
essentielles pour les espèces animales et végétales (alimentation, reproduction, lieu de
refuge et de repos). De plus, elles sont une composante essentielle des couloirs de
migration des espèces, à l'interface entre les milieux terrestres et aquatiques (cours
d'eau, lacs).
- Fonction de récréation, d’éducation et culturelle
Les zones humides jouent un rôle essentiel pour notre vie sociale et culturelle. Dans le
passé, de grandes civilisations se sont développées autour de milieux humides
(Mésopotamie, Egypte, Macédoine près d'estuaires, de deltas et de cours d'eau). En
France, les zones humides font partie de notre patrimoine paysager et culturel et elles
constituent un support pour de nombreuses activités touristiques et récréatives, telles
que la chasse, la pêche, l'observation de la nature... L'abondance de biodiversité dans
ces milieux constitue également un excellent support pédagogique et permet d'informer
et de sensibiliser la population sur les écosystèmes en général.
Menaces et protection nationale
Les causes majeures de disparition de ces milieux sont rattachées aux activités anthropiques :
développement de l’urbanisation et des infrastructures, intensification de l'agriculture et de
l'aquaculture, déprise et boisement de terres agricoles, aménagement des cours d'eau et enfin
introduction d'espèces exotiques envahissantes.
Dans ce cadre, plusieurs mesures ont été prises à différents niveaux. La directive cadre sur
l’eau (DCE) du 23 octobre 2000, transposée en droit français par la loi du 21 avril 2004, impose un
« bon état des eaux », mais ne considère pas les zones humides comme des masses d’eau et seuls les
sites protégés par le biais de directives européennes (Habitat et Oiseaux) et notamment les sites Natura
2000 humides sont identifiés.
Deux ans plus tard, la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques du 30 décembre 2006 (LEMA)
dote le gestionnaire de nouveaux outils règlementaires afin d’atteindre cet objectif, en passant par une
amélioration de l’organisation institutionnelle de gestion des eaux. C’est de cette loi qu’est né l’Office
National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), qui, au niveau national, doit favoriser une
gestion globale, durable et équilibrée de la ressource en eau.
Aujourd’hui, c’est globalement le Code de l’Environnement qui régit les aspects législatif et
réglementaire relatifs à la ressource en eau et aux milieux aquatiques. Au chapitre Ier
relatif au régime
général et à la gestion de la ressource (sous-entendu en eau et en milieux aquatiques et marins, auquel
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 12
se réfère le titre Ier
), sont énoncés les préceptes de « gestion équilibrée et durable » visant, entre-autre,
à assurer la « préservation des zones humides » (source : article L211-1 du Code de l’Environnement).
Enfin, dans le cas où une zone identifiée comme humide constituerait un biotope pour de
nombreuses espèces protégées, la loi stipule que toute destruction, altération ou dégradation de ce
milieu particulier est interdite (source : article L41161 du Code de l’Environnement), et permet par ce
biais de protéger cette zone humide.
1.3) Présentation du commanditaire : GEOFALCO
(source : GEPFALCO. 2013)
GEOFALCO est une entreprise innovante crée par Matthieu de
Pinel de la Taule, dans le département de la Haute Garonne (31).
Cette entreprise propose toute une gamme de photographies
aériennes scientifiques de très haute précision afin de répondre aux
besoins du marché dans la gestion et l’aménagement du territoire.
Réactivité et autonomie :
GEOFALCO se déplace sur site partout en France et déploie son système en quelques instants afin de
pouvoir répondre aux besoins spécifiques qui nécessitent un maximum de réactivité. Le livrable peut
être fourni entre 48 et 72h selon le projet.
Savoir Faire :
Mission aérienne : Planification, coordination et réalisation des missions aériennes par avion (2010-
2013 Centre de Géomatique du Québec-Canada)
Drone : 3 années de travail dans l’intégration des drones dans le milieu civil, conception,
règlementation, paramétrage des systèmes d’autopilote, traitement de l’image, missions de vol (2010-
2013 Centre de Géomatique du Québec-Canada)
Géomatique/Télédétection : 5 années d’expérience dans la gestion des données géographiques, calcul,
analyses, interprétation (Centres de recherche / bureaux d’études / Parcs Nationaux).
Précision :
GEOFALCO produit des données géographiques de très haute précision. Les données se positionnent
parfaitement sur les référentiels courants tels que la BD-Ortho de l’IGN. La résolution des images
peut atteindre jusqu’à 3 cm au sol par pixel ce qui apporte une grande capacité d’analyse et
d’interprétation.
Conseil :
GEOFLACO fournit également de l’assistance pour l’interprétation, la compilation et l’exploitation
des images et des données géographiques extraites en fonction des besoins.
Réglementation :
- GEOFALCO possède toutes les qualifications et les autorisations nationales et préfectorales
conformément à l’arrêté du 11 avril 2012 relatif à l’utilisation de l’espace aérien par les
aéronefs qui circulent sans personne à bords dans le cadre du scénario S2+ ;
- Agréé par la Direction général de l’Aviation Civile (DGAC) ;
- Membre de la Fédération Professionnelle du Drone Civil.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 13
1.4) Objectifs de l’étude drone
Quatre objectifs principaux ont été identifiés :
A) Détecter et délimiter les Zones Humides à confirmer par des Prospections de Terrain (ZHPT),
voire les Zones Humides (ZH) au sens de la législation, à partir des images issues de drone.
Comparer cet outil à d’autres techniques : permet-il d’affiner la prélocalisation des zones
humides ?
B) Évaluer techniquement et financièrement l’utilisation d’un drone dans le cadre de la
cartographie des zones humides.
C) Définir l’utilité des images issues de drone dans le fonctionnement des ZH.
D) Définir l’utilité du drone dans la mise en place de plan de gestion et de restauration ainsi que
dans les suivis.
1.5) Présentation du drone et du matériel utilisé
Caractéristiques du drone : Ebee de senseFly (SenseFly, 2009-2013.)
- Poids : 700 g ;
- Envergure : 96 cm ;
- GPS intégré pour la localisation ;
- Logiciel de plan de vol ;
- Batterie au Lithium polymère ;
- Temps de vol par batterie : 45 minutes ;
- Vitesse de croisière : 36-57 km/h (10-16 m/s) ;
- Résistance au vent : jusqu’à 45 km/h (12 m/s) de vent ;
- Liaison radio : plus de 3 km ; ATTENTION : le maximum autorisé par la loi est de 1km ;
- Caméra intégrée et contrôlée électroniquement ;
- Caméra 16 MégaPixel couleur (RVG) et Proche InfraRouge (PIR) ;
- Résolution par pixel : < à 3 cm pour les orthophotographies et < à 5 cm pour les Modèles
Numériques de Surfaces ;
- Simulateur de vol ;
- Démontable.
Produits obtenus :
Orthophotographies couleur (RVB) : 400 à 700 nm ;
Orthophotographies en proche infrarouge (PIR) : 720 nm ;
Modèle numérique de Surface (MNS) : obtenu par aéro-triangulation stéréoscopique.
Démarche générale pour la réalisation d’un vol de drone :
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 14
Autre matériel utilisé :
Logiciels de SIG : ArcGis, QGis
1.6) Climat précédent le vol du drone
Le drone a survolé les zones de prospection des mares sur la commune de Lussan, le site de La
Bastide d’Engras et le site de Pougnadoresse en couleur, le 22 janvier 2014, le site de Pougnadoresse
en PIR et le site de Lussan le 23 janvier 2014.
Le passage en période hivernal du drone permet l’observation de la végétation sans feuillage
pour les arbres caducs non marcescents.
Demande du client
Préparation du terrain (quelques jours avant le vol) :
Choix des dates de vol en fonction des conditions météo
Autorisation de vol au moins 48h à l’avance (dépôt des plan de vol à la
DGAC)
Étude préliminaire :
Définir si la zone est correspond aux normes de la législation (hors
périmètre de centrale nucléaire, d’aéroport et aérodrome, de ville et
village…)
Définir le nombre de vols nécessaires
Identifier les zones de décollage et d’atterrissage
Phase de terrain (vol du drone) :
Altitude de vol max : 150 m
Environ 200 à 300 ha/jour (soit environ 50 ha/heure)
Horaires de vol pour avoir le moins d’ombres : 10-11h à 15-16h en
période estivale, fenêtre moins grande durant l’hiver
Phase de traitement post terrain :
Géoréférencement, orthorectification, traitement des orthophotos et des
MNS
Temps de traitement aléatoire, dépend de la complexité du terrain,
environ 2 jours de traitement pour une journée de terrain
Envoie des données au client 48 à 72h après le terrain
Figure 4: Démarche générale pour la réalisation d'un vol de drone
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 15
Figure 5 : Températures et précipitations de janvier 2014 à Lussan (30)
Par ailleurs, le drone est passé trois jours après deux gros épisodes pluvieux (90 et 37 mm
respectivement les 18 et 19 janvier), ce qui a permis au sol de se ressuyer par endroit et que l’eau
s’accumule dans les zones humides. De plus, les températures étant assez fraîches, les quantités d’eau
apportées à l’écosystème n’ont pas été consommées par la végétation ni par évaporation massive.
C’est pourquoi les quantités d’eau disponibles et observables au niveau du sol restent très importantes.
Lors du passage du drone les conditions étaient ensoleillées avec peu de nuages.
Drone
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 16
II) Apports d’un drone dans la détection, la délimitation et la
caractérisation des habitats et dans le fonctionnement des zones
humides
2.1) Détection et délimitation de mares à l’aide d’un drone
Objectif :
Définir l’utilité des images issues d’un drone dans la détection et la délimitation de mares en milieu
ouvert et forestier.
Matériel utilisé :
- Orthophotographies couleur du drone, à très haute résolution spatiale ;
- Modèle Numérique de Surface (MNS) ;
- Scan 25 de l’IGN ;
- Pré étude du Conseil Général du Gard sur la présence de mares temporaires ou permanentes ;
- ArcGis et QGis.
Surface inventoriée et localisation :
Les surfaces inventoriées sont de 43 et de 47 ha autour de la commune de Lussan (Cf. Figure 6).
Figure 6 : Localisation des secteurs d'échantillonnage pour les mares
Résultats :
La carte IGN au 25 000ème
permet le repérage d’une seule mare sur les deux sites étudiés (le
site le plus à l’Ouest). Cette mare de 660m² (Cf. Figure 7), est facilement détectée et délimitée grâce
aux orthophotographies du drone. On observe très bien les contours de la mare et la présence de
végétation aquatique (vert clair) dans sa partie Ouest. Deux autres mares ont été inventoriées par
l’étude menée par le Conseil Général du Gard sur le site le plus à l’Ouest, mais aucune des deux n’a
pu être observée à partir d’images du drone. Plusieurs hypothèses ont été explorées :
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 17
- Le manque d’eau pourrait participer à la faible durée de vie des mares (mares temporaires) :
toutefois, la prospection hivernale couplée à un épisode pluvieux très important aurait du faire
apparaître la mare en eau même si elle est temporaire. Cette hypothèse est donc rejetée.
- Les mares sont cachées par le feuillage : la prospection hivernale permet de s’affranchir d’une
partie du feuillage des arbres (sauf pour les sempervirents). Une seule des deux mares pourrait
être cachée par le couvert arboré, du fait de sa petite taille.
- Les mares sont absentes et/ou mal localisées : il s’agit de l’explication la plus probable
notamment pour la plus grande des deux. Il aurait été intéressant de pouvoir vérifier sur le
terrain la présence des mares, mais nous n’avons pas eu assez de temps pour réaliser cette
étape.
- Les mares sont trop petites pour être observées avec un drone : cette hypothèse n’est pas
probable, la très haute résolution des images de drone permet en effet d’identifier de nombreux
détails sur les orthophotographies tels que des espèces herbacées, des fossés, … Par
conséquent, les mares sont facilement identifiables à partir du moment où elles ne sont pas
trop cachées par les arbres.
L’ensemble des deux secteurs d’étude a été minutieusement observé de manière à trouver
d’autres mares présentes. Au total, c’est près d’un jour homme de recherche sur orthophotographies
qui a été passé sans pour autant permettre l’identification de nouvelles mares.
La bande rouge des orthophotographies couleurs du drone a été isolée pour tenter de détecter
d’autres mares. Néanmoins, à cause d’un système trop complexe lié à l’importante diversité de
milieux (garrigues, forêts, milieux ouverts, cours d’eau, végétation aquatique,…) et à la présence
d’ombres, la bande rouge n’a pas permis non plus d’identifier de nouvelles mares.
Un Modèle Numérique de Surface issue du drone a aussi été utilisé sans pour autant donner de
résultat. Dans cet objectif, un Modèle Numérique de Terrain aurait été préférable : le houppier des
arbres ressort particulièrement bien dans le MNS.
Figure 7 : Mare observée avec le drone
Discussion :
Plusieurs variables influencent la détection et la délimitation des mares. Tout d’abord, la date
de prise de vue influe sur les quantités d’eau récemment apportées à l’écosystème, et donc sur
l’observation de mares en eau. La présence ou l’absence de feuillage rend plus difficile ou facilite
l’observation de mare en contexte forestier. La taille de la mare, la présence de végétation aquatique et
les ombres portées sur les images jouent également sur la qualité de l’observation. Il en ressort que la
période la plus propice à l’observation des mares est l’hiver, et plus précisément quelques jours après
un gros épisode pluvieux et par une journée ensoleillée. Pour bénéficier de conditions
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 18
météorologiques plus favorables et surtout d’un effet plus limité de l’ombre des arbres, les
prospections doivent être réalisées en fin d’hiver/début printemps, mais impérativement avant tout
débourrement de la végétation qui viendrait d’une part masquer les mares et d’autre part les assécher
progressivement.
Lors de ces prospections, il serait intéressant de tester d’autres types de capteurs comme le
proche infrarouge (PIR) ou le moyen infrarouge (MIR) qui permettent de mieux observer la présence
d’eau à la surface du sol. Des indices comme l’indice de brillance du sol (IB) ou l’indice de végétation
normalisé (NDVI) pourraient ainsi être testés mais dans des conditions climatiques certainement
différentes.
Conclusion :
Les conditions de capture des orthophotographies du drone sont très importantes pour la
détection et la délimitation des mares. Le type de capteur utilisé influence fortement les résultats.
Néanmoins l’ensemble des mares présentes sur un secteur donné ne peut être inventorié avec le drone,
à cause notamment du couvert arboré qui gène la détection des mares les plus petites.
Les résultats présentés ci-avant sont à nuancer car peu représentatifs : un faible nombre de
mares a été observé. De plus, aucune campagne de terrain n’a été réalisée dans le but de détecter
d’éventuelles mares qui ne l’auraient pas été avec le drone et de confirmer ou infirmer la présence des
deux mares qui n’ont pu être observées avec le drone.
2.2) Détection et délimitation des habitats et fonctionnement des zones
humides
Objectif :
Détecter et délimiter les zones humides, réaliser la cartographie des habitats et étudier le
fonctionnement des zones humides sur les trois sites d’études : La Bastide d’Engras, Pougnadoresse,
Lussan.
Matériel utilisé :
- Orthophotographies couleur de drone, à très haute résolution spatiale ;
- Modèle Numérique de Surface (MNS) ;
- Scan 25 et Scan 100 de l’IGN ;
- ArcGis et QGis.
Surface inventoriée et localisation :
Site de Lussan : 160 ha
Site de La Bastide d’Engras : 34 ha
Site de Pougnadoresse : 28 ha
(Cf. Figure 8)
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 19
Figure 8 : Localisation des zones de gestion
Méthodologie :
Étape 1 :
Les zones humides sont identifiées et délimitées par photo-interprétation (Cf. Annexe 1) grâce
aux orthophotographies de drone et du MNS. Trois niveaux sont distingués :
- 1 : absence de zone humide ;
- 2 : zone humide potentielle ;
- 3 : zone humide.
Ces niveaux permettent de différencier les zones humides respectant les critères de la directive
sur les zones humides, à savoir des traces d’humidité ainsi qu’un couvert végétal typique, de celles
dont on ne peut déterminer la botanique mais qui présentent des traces d’humidité (zones humides
potentielles).
L’ensemble des fossés (bien visibles) et des fossés potentiels (peu visibles ou peu marqués)
sont également répertoriés pour définir le sens de l’écoulement de l’eau et le fonctionnement de la
zone humide.
Étape 1 bis :
Comme pour les zones humides à l’étape 1, les habitats sont identifiés et délimités par photo-
interprétation, et le code CORINE Biotopes correspondant aux habitats identifiés leur est attribué
(RAMEAU Jean-Claude, BISSARDON Miriam, GUIBAL Lucas. 1996.). Le même système
d’incrémentation 1, 2, 3, est utilisé selon le caractère humide ou non de chaque zone.
Étape 2 :
Cette étape consiste à vérifier et valider sur le terrain les cartographies établies par photo-
interprétation. Plusieurs groupes d’étudiants parcourent la zone et vérifient, à l’aide de tarières
pédologiques pour identifier, si les zones humides potentielles présentent ou non des traces
d’hydromorphie. Ils vérifient également la présence de fossés et le sens de l’écoulement de l’eau dans
ces derniers. En cette saison, il n’est pas possible d’étudier précisément la botanique des zones. Seul le
critère d’hydromorphie est donc pris en compte pour déterminer les zones humides au sens
réglementaire.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 20
Étape 3 :
Les cartographies des habitats et du fonctionnement des zones humides sont corrigées suite à
la phase de terrain.
Étape 4 :
Une fois les cartographies des habitats réalisées, un état initial peut être dressé, par un bilan
des habitats présents et de leur surface et un bilan des zones humides et de leur surface.
Résultats :
Les différentes cartes se trouvent en Annexes 2, 3, 4. Globalement, les habitats sont assez
identiques d’une zone à l’autre (Cf. Figure 9). Le fonctionnement de la zone humide est propre à
chaque zone, et a été analysé dans l’étude concernant les plans de gestion. Code
CORINE Nom habitat
La Bastide (ha)
Pougnadoresse (ha)
Lussan (ha)
22.1 Eaux douces 0,01 0,03 -
24 Eaux courantes 0,09 - -
31.8 Fourrés 1,33 - 0,19
32 Fruticées sclérophylles - - 24,01
37 Prairies humides et mégaphorbiaies 2,04 8,91 12,66
38.2 Prairies à fourrage des plaines 4,20 0,14 17,31
41 Forêts caducifoliées 7,28 - 6,11
45 Forêts de chênes verts 3,83 1,57 0,26
53 Végétation de ceinture des bords de cours
d'eau 0,09 0,42 -
53.1 Roselières 0,45 - -
82.11 Grandes cultures 3,73 2,98 64,94
82.12 Cultures et maraichages - - 1,44
83.1 Vergers de hautes tiges 0,07 - 3,56
83.11 Oliveraies 0,55 - -
83.21 Vignobles 5,64 1,05 1,74
83.32 Plantations d'arbres feuillus 0,14 3,05 1,93
84.4 Bocages 0,18 0,66 8,25
85.31 Jardins ornementaux 0,81 - 2,55
85.32 Jardins potagers de subsistance 0,20 - 0,05
86.2 Villages 0,08 1,68 1,44
87.1 Terrains en friche 0,81 0,97 7,52
87.2 Zones rudérales 0,35 - -
89.22 Fossés et petits canaux 0,70 4,14 2,32
NA Voies de communications (routes, chemins…) 1,00 2,37 3,13
Figure 9 : Tableau récapitulatif des surfaces des habitats CORINE Biotopes sur les trois sites d'études
Les surfaces initiales de zones humides pour chaque site d’étude sont consignées dans le
tableau ci-dessous (Cf. Figure 10) : Code Zone
humide Signification
La Bastide (ha)
Pougnadoresse (ha)
Lussan (ha)
1 Absence de zone humide 25,6 15,2 59,95
2 Zone humide potentielle ou zone d’écoulement
de l’eau 2,7 11,1 71,50
3 Zone humide 3,5 12,6 28,00
Figure 10 : Tableau récapitulatif des surfaces de zones humides sur les trois sites d'études
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 21
Discussion :
L’analyse des images de drone est un intermédiaire intéressant, à mi-chemin entre les cartes
IGN et les observations de terrain. Ces cartes apportent une bonne précision pour la détermination des
habitats, même si elles ne permettent en général pas d’aller très loin dans le détail : dans une forêt de
feuillus par exemple, il est difficile de détecter les espèces présentes.
Par ailleurs, les images de drone permettent la détection, sous réserve d’être en milieu ouvert,
de toutes les zones humides (mares, fossés, canaux, cours d’eau, prairies humides)… et d’ébaucher
ainsi le fonctionnement des zones humides de manière très pointue.
Les résultats de la cartographie des habitats et du fonctionnement des zones humides n’ont été
que peu modifiés à la suite des observations sur le terrain. On peut donc dire que la cartographie à
partir des images de drone est efficace et permet de dégrossir très rapidement et d’alléger
considérablement le travail de terrain qui est plus ciblée et non systématique. Celui-ci reste cependant
indispensable si l’étude demande une certaine précision dans les données, mais les échantillonnages
en plein très couteux sont néanmoins ainsi évités permettant ainsi un gain de temps de plus de 50%.
Conclusion :
Les images fournies par le drone sont une alternative très intéressante pour la détermination
des habitats et l’analyse des zones humides dans des secteurs de taille raisonnable. La cartographie
réalisée à partir de ces images est fiable, précise, et permet d’alléger considérablement le travail de
terrain qui reste tout de même nécessaire pour valider la cartographie, et préciser les habitats dont la
végétation ne peut être déterminée sur les images de drone. L’intégralité des zones humides présentes
sur les territoires d’étude est cartographiée grâce au drone. La compréhension du fonctionnement
global des zones humides est rapide et possible du fait de la grande précision des données et des
données de ruissellement qui peuvent être fournies par le drone, mais cela nécessite néanmoins une
petite phase de terrain pour valider le fonctionnement.
Le drone à donc permis de réaliser des cartographies précises et fonctionnelles de grandes
envergures qui n’auraient pu être obtenues ni avec les orthophotographies de l’IGN, ni avec des
inventaires de terrain en plein dans le temps impartis. Le drone a donc permis un gain de temps et
d’efficacité très important qui vient relativiser considérablement le coût d’obtention des images. . De
plus, le drone permet de fournir des images quasi instantanées par rapport à la date de l’étude
contrairement à des missions IGN.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 22
III) Atouts et limites de l’utilisation d’un drone dans le cadre de la
détection et de la délimitation des habitats et des zones humides
Objectifs
Analyser les avantages et les inconvénients de l’utilisation du drone pour la détermination des habitats
et le fonctionnement des zones humides, et comparer cette méthode d’analyse avec les autres
existantes.
Matériel utilisé
Le matériel utilisé pour comparer les différentes méthodes de cartographie est composé de :
- Orthophotographies drone des zones étudiées ;
- Orthophotographies IGN des zones étudiées ;
- Modèle Numérique de Terrain (MNT) IGN (précision par pixel : 25cm/px) ;
- Modèle Numérique de Surface (MNS) drone (précision par pixel : 5cm/px) ;
- Logiciel de SIG : ArcGis.
Par ailleurs, des recherches bibliographiques ont été menées, et un entretien avec Matthieu de
Pinel de la Taule a permis de répondre à plusieurs questions sur les avantages et inconvénients du
drone.
Méthode de comparaison
Technique :
Afin de comparer les résultats cartographiques obtenus à partir d’images drone et d’images
IGN, un carré d’un hectare est délimité sur une zone d’étude. La cartographie des habitats à partir des
images IGN est effectuée sur ce carré, puis comparée à celle effectuée au II à partir des images de
drone.
Critères de choix des carrés :
- Une zone humide doit être présente au moins partiellement dans le carré ;
- Les secteurs hétérogènes ou présentant un intérêt particulier sont privilégiés.
Cartographie des habitats (IGN)
De la même manière que pour l’analyse des images drone, la cartographie des habitats et
l’analyse des zones humides sont réalisées à partir des orthophotographies de l’IGN. Afin de s’assurer
de la bonne objectivité des résultats (l’opérateur ayant déjà effectué la cartographie de cette zone avec
les données du drone), l’avis de plusieurs personnes extérieures a été demandé pour valider les
habitats relevés.
Comparaison
Pour chaque carré analysé, la cartographie des habitats puis des zones humides sont
comparées.
Résultat
Une première comparaison générale des différents outils est présentée ci-dessous (Cf. Figure 11). Les
modalités d’obtention des images du drone sont comparées aux modalités d’obtention des images
IGN, et de divers satellites (WIEDERKEHR E., DUFOUR S., PIEGAY H., 2008 ; WIEDERKEHR
E., DUFOUR S., PIEGAY H., 2010).
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 23
Drone IGN Satellites
Spot 5 Quickbird 2 Landsat 7 Ikonos 2
Fréquence
de prise de
vue
Flexible,
à la
demande,
réalisée
en une
semaine
Une fois
tous les 5
ans
Tous les 3 à 26
jours
Tous les 1 à 3,5
jours
Tous les 16
jours
Tous les 3 jours
à 1 mois
Anciennet
é des
acquisition
s
Date du
premier
vol du
drone sur
la zone.
Depuis
1921
(service
géographiqu
e de
l’armée) ;
1939 à
1952 :
première
couverture
complète du
territoire
mai-02 oct-01 avr-99 sept-99
Couvertur
e spatiale
A la
demande France
Surface de
plusieurs
milliers de km²
Surface de
plusieurs
milliers de km²
Surface de
plusieurs
milliers de km²
Surface de
plusieurs
milliers de km²
Altitude
de vol
100 à 150
m
8,8 km (en
pratique
mais
variable)
822 km 450 km 705 km 681 km
Capteur
Caméra
16
Mégapixe
l :
- RGB
- Filtre
pour PIR
Argentique
(f : 152
mm) Radiomètre à
barrette
Radiomètre à
barrette
Radiomètre à
balayage
Radiomètre à
barrette Postérieur à
2000 : CCD
Kodak (f :
152 mm)
Résolution
spatiale
Résolutio
n
minimale
de 1 cm à
50 m
d'altitude
(en
moyenne
2 - 3 cm)
0,5 m
(1:2000 et
1:65000
selon les
séries)
Selon les
satellites :
0,1 à 5 m
0,1 à 5 m
0,1 à 5 m
0,1 à 5 m 6 à 30 m
6 à 30 m 31 à 100m
> 100 m > 100m
Domaine
spectral
RGB :
400 - 700
nm
PIR : 720
nm
Noir et
Blanc
jusqu’en
1960
Pan chromatique
ou
monochromatiq
ue
Pan chromatique
ou
monochromatiq
ue
Pan chromatique
ou
monochromatiq
ue
Pan chromatique
ou
monochromatiq
ue
Couleur
Visible, Proche
Infra Rouge
(PIR), Moyen
Infra Rouge
(MIR)
Visible, Proche
Infra Rouge
(PIR)
Visible, Proche
Infra Rouge
(PIR), Moyen
Infra Rouge
(MIR), Infra
Rouge Total
(IRT)
Visible, Proche
Infra Rouge
(PIR), Moyen
Infra Rouge
(MIR)
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 24
Drone IGN Satellites
Spot 5 Quickbird 2 Landsat 7 Ikonos 2
Taille de
la scène en
(km²)
40 * 70
m
Support
papier :
variable
Ortho
photo : 1*1
la dalle
60 * 80 km
2000 * 2000 km
60 * 120 km
16,5 * 16,5 km 185 * 170 km 11*11
Surface
minimum
d’achat
(km²)
Une scène
400 en
panchromatique
3600 en couleur
64 en
panchromatique
64 en couleur
31622
100 en
panchromatique
100 en couleur
Figure 11 : Tableau comparatif de différentes techniques d'obtention de données numériques géoréférencées
(Orthophotographies, modèles numériques de terrain...)
Ce tableau comparatif appuie fortement l’intérêt du drone. Il est à noter toutefois que tous ces
avantages sont nuancés par le prix d’obtention des images qui est beaucoup plus élevé pour des
images de drone. Cependant, lorsque la mission drone est réalisée, l’obtention de plusieurs données
est effectuée. Pour la même mission, GEOFALCO offre au client une orthophotos couleur, une
orthophoto proche infrarouge mais également un MNS (5cm/px et précision en élévation de 10cm).
Ceci est à prendre en compte par rapport au prix global de la prestation Drone de GEOFALCO. Donc
pour comparer les prix il faudrait ajouter au satellite les données PIR et MNS en plus sachant que ces
produits là, ne sont achetables que pour des superficies d’au moins 500km². De plus les résolutions, la
qualité des rendus, les options de traitements des images (prix fortement majoré pour les images
satellites sans nuage) … étant différents pour chaque type, il donc pratiquement impossible de réaliser
une comparaison des prix des différentes sources de photographie aérienne.
Lors de l’étude, il a été possible de comparer concrètement l’utilisation des images de drone
par rapport aux images IGN. Le tableau ci-dessous (Cf. Figure 12) récapitule les principales
conclusions.
Drone IGN
Délai minimal
pour
l'obtention des
photos
48 à 72 h après la collecte sur le
terrain. Au total moins d'une
semaine pour organiser et réaliser
le terrain.
+++ Entre 10 et 15 jours minimum pour
récupérer les photos d'une mission. +
Fréquence de
prise de vue Flexible, quand on veut +++ Une fois tous les 5 ans en moyenne --
Ancienneté des
acquisitions
Date du premier vol du drone sur
la zone. ---
Depuis 1921 (service géographique
de l’armée) ; 1939 à 1952 pour la
première couverture complète du
territoire
++
Date de prise
de vue
Quand on veut ! Très flexible. Ici
on travaille avec des données
collectées les 22 et 23/01/2014
+++
Une mission photo tous les 5 ans en
moyenne. Peu de flexibilité.
Passage au cours de l'été mais on ne
connait pas la date exacte.
---
Altitude de vol 150 m maximum ++ 8,8 km (en pratique mais variable) +
Position du
soleil
Dépend de la date et de l’heure de
prise de vue. Ici assez bas dans le
ciel donc de nombreux effets
d'ombres qui peuvent gêner la
photo-interprétation. Besoins de
conditions ensoleillées avec peu
-- Soleil haut dans le ciel et très peu
d'effets liés à l'ombre +
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 25
Drone IGN
de nuages.
Effets de
l'atmosphère
Pas d'altération ni d'incidence de
la nébulosité. Les nuages
d’altitudes peuvent modifier
l’éclairement par l’ombre mais
n’altère pas la qualité des photos
et l'effet de ces nuages peut être
amoindrie par du post-traitement
des images (images garanti sans
nuage)
++
Présence possible d'effets d'ombres
liées aux nuages (nébulosité) et
d'altérations liées à l'altitude.
-
Effets du vent
Besoin de moins de 45 km/h de
vent pour que le drone puisse
voler.
-- Assez peu d'effets -
Produits
Orthophotographie couleur,
orthophotographie en proche infra
rouge et modèle numérique de
surface.
+++
Orthophotographie couleur,
orthophotographie en proche infra
rouge et modèle numérique de
surface.
+++
Zones
aériennes
réglementées
Nombreuses mais en évolution :
villages, terrains militaires,
proximité d'aérodrome et de
centrale nucléaire (mais ceci
n’occupe qu’une surface très
minime du territoire français)
--- ? ?
Résolution
Très fine (environ 2 cm), on
identifie de nombreuses espèces et
tous les éléments du paysage
+++
Assez fine résolution (environ 0,2 -
0,5 à 1 m) pour les orthophotos et
20 m pour le modèle numérique de
terrain de l'IGN, on identifie
rarement les espèces
-
Végétation
Dépend de la date de passage. Ici
peu de feuillage, on distingue les
feuillus sempervirents des caducs
et des marcescents, peu de
végétation au sol par endroits, les
roseaux apparaissent en jaune, les
mares ressortent assez bien.
+++
Présence du feuillage, abondance
de végétation, arbres tous verts, les
roseaux sont verts aussi
-
Délimitation et
identification
des habitats
dans CORINE
Biotopes
Assez fine, rapide et précise.
Nécessite assez peu de terrain
pour affiner ou compléter les
observations du drone.
++
Grossière, difficile, peu précise,
parfois hasardeuse et nécessite plus
de terrain pour redélimiter des
habitats et les déterminer.
--
Délimitation et
identification
des zones
humides
Facile et précise, quelques soient
les types de zones humides et leur
taille, peu d'erreurs et peu de
prospections de terrain nécessaire
pour conforter la cartographie.
++
Très difficile, nécessite beaucoup
d'expérience pour des résultats très
médiocre. Identification
uniquement des grandes zones
humides de mares, étangs, cours
d'eau…Beaucoup de zones humides
sont omises.
--
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 26
Drone IGN
Identification
du
fonctionnement
des zones
humides
Bonne identification de la grande
majorité des fossés et des zones
d'écoulement de l'eau et grâce au
MNS on peut observer les sens
d'écoulement de l'eau. Il est
toutefois nécessaire de corroborer
les observations du drone avec le
terrain pour affiner le
fonctionnement, voire le
compléter. Mais la compréhension
globale du fonctionnement de la
zone étudiée est très largement
facilitée par le MNS.
++
Très mauvaise identification et
donc nécessité de réaliser une
grosse phase de terrain pour
comprendre et représenter le
fonctionnement des zones humides.
Le modèle numérique de surface de
l'IGN a un pas de 25 m, ce qui ne
permet pas d'observer les légères
variations locales, ni le sens
d'écoulement de l'eau quand le
terrain est peu pentu ou à micro
relief.
--
Temps
nécessaire pour
réaliser la
cartographie
des habitats
1 à 2 ha/heure de traitement
informatique
8 à 10 ha/h de terrain
++
1 à 2 ha/heure de traitement
informatique
Beaucoup de temps nécessaire sur
le terrain
--
Total 30 +
7 -
8 +
17 -
Figure 12 : Tableau comparatif de deux techniques d'obtention d'information géographique : le drone et l'avion
(IGN)
Afin de mieux visualiser les différences observées entre les deux outils, une comparaison des
photos et modèles numériques de surface obtenus par le drone vs. IGN est disponible en Annexe 5.
De manière plus appliquée, sont présentés en Annexe 6 et 7 deux exemples de secteurs sur
lesquels ont été réalisés les cartographies d’habitats dans un premier temps, et la délimitation des
zones humides dans un deuxième temps, de manière indépendante à partir des photos de drone et à
partir des photos IGN.
Discussion
La temporalité est une notion très importante pour le travail sur les zones humides :
- La pluviométrie impacte fortement l’humidité des zones à une période donnée. Une photo
aérienne prise en été ne donnera pas les mêmes résultats qu’en hiver ;
- La végétation est un critère de détermination des zones humides. Les photos prises en période
de végétation apportent donc des informations complémentaires ;
- La présence ou l’absence de zone humide est une notion qui peut évoluer dans le temps. Avoir
des données récentes est donc fondamental.
Les drones permettent de répondre à ce besoin de données récentes et actualisables en fonction des
besoins. Cette caractéristique est le principal atout de cet outil.
Par ailleurs, dans les exemples pris précédemment, la précision des habitats est beaucoup plus
importante dans l’analyse à partir des photos de drone. Il en va de même pour la détection des zones
humides : à partir des images de drones, plus de zones humides confirmées sont détectées. Suite aux
prospections terrain, il est également notable qu’en cas de données contradictoires avec les images
IGN, les résultats d’analyse du drone s’avèrent toujours plus justes. Cela est dû à la fois au caractère
récent des données, mais aussi à leur précision (résolution très fine). Enfin, les images issues de drone
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 27
sont facilement interprétable par des néophytes et peuvent trouver de nombreuses applications dans la
réalisation de suivis temporels (évolution de l’utilisation des terres, évolution d’une zone
réhabilité…), en fonction des conditions météorologiques et d’autres paramètres (saison, type de
capteur…)
Conclusion
En définitive, flexibilité d’utilisation, précision, simplicité et diversité des produits du drone sont les
principaux atouts de celui-ci. La principale limitation dans l’étude des zones humide reste le coût
d’obtention des données et la présence des ombres sur les orthophotographies prises l’hiver.
Les données issues du drone peuvent servir à plusieurs niveau, d’un point de vue scientifique (indice,
calcul de pente, courbes de niveau, ruissellement, zones d’accumulation, photo-interprétation,
préparation des missions, hauteur de houppier des arbres etc.) mais aussi d’un point de vue
communication (cartographie fine pour le rendu et les rapports, modélisation 3D, compréhension plus
aisée des enjeux pour les décideurs et pour les propriétaires) et enfin permet de réaliser des suivis
temporels (une acquisition tous les deux ans par exemple pour voir l’évolution de la zone et les
impacts des aménagements réalisés par les gestionnaires).
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 28
IV) Utilisation d’indices écologiques pour détecter et délimiter les
zones humides
Les images issues de drone peuvent être valorisées par photo-interprétation mais aussi faire
l’objet de traitements plus automatisés pour détecter des éléments particuliers. A cet effet nous avons
étudié l’utilité et le mode d’utilisation de différents indices en lien avec les zones humides.
Objectif :
Définir la place de l’utilisation de différents indices dans la détection et la délimitation des zones
humides.
Matériel utilisé :
- Orthophotographies couleur de drone, à très haute résolution spatiale ;
- Orthophotographies en proche infrarouge du drone, à très haute résolution spatiale ;
- Logiciels de SIG : ArcGis et QGis ;
- Logiciel de statistique : R.
Protocole :
Sur les sites de Pougnadoresse et de La bastide d’Engras, nous disposons à la fois des
orthophotographies couleur et en proche infrarouge. Les bandes rouges et PIR sont isolées de ces deux
fichiers pour calculer les 3 indices présentés dans le tableau ci-après. Une fois ces indices calculés sur
les deux sites, les étapes suivantes sont réalisées pour chaque site (Cf. Figure 13) :
A partir du fichier de valeurs obtenu pour chacun des indices, une étude statistique est réalisée
sur le logiciel R, d’abord site par site, puis les deux sites ensemble, puis habitat par habitat, et enfin
site-habitat par site-habitat. A chaque croisement on observe les résultats et ceux-ci sont notés dans un
tableau provisoire. Une fois tous les croisements possibles effectués, on réalise une synthèse du
tableau provisoire indice par indice pour obtenir le tableau des résultats ci-après (Cf. Figure 14).
Sources :
DRONESIMAGING. 2013. ; DRONESIMAGING. 2013. ; GADEMER Antoine, 2010. ;
GEOFALCO, 2013. ; HANQIU XU, 2006. ; MEQUIGNON Lionel, CROISILLE Guy, LEJEUNE
Vincent,. 2005. ; MOQUET Agnès, 2003. ; QI J., Chehbouni A., Huete A. R., Kerr Y. H., Sorooshian
S., 1994. ; RAPINEL Sébastien, 2012. ; WIEDERKEHR E., DUFOUR S., PIEGAY H., 2008. ;
WIEDERKEHR E., DUFOUR S., PIEGAY H., 2010.
Création d’un maillage de pas de 10 m dans ArcGis, sur l’emprise de chaque site étudié.
Sélection des mailles qui sont présentes dans le périmètre du site étudié.
Extraction pour chaque point du maillage des valeurs dans le rouge du visible, dans le rouge
du PIR, d’IB, de NDVI, de SAVI, du niveau d’humidité observé avec le drone (et vérifié sur
le terrain) et du type d’habitat selon CORINE Biotopes. Comme vu précédemment, le
niveau d’humidité est décomposé en trois niveaux : 1 = pas de zone humide, 2 = zone
humide potentielle ou zone d’écoulement, 3 = zone humide.
Comparaison des résultats obtenus grâce au logiciel de statistique R
Figure 13 : Protocole de comparaison des différents indices
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 29
Résultats :
Utilisation de l’indice Synthèse
Perspectives et
Commentaires Intitulé de
l'indice ou
technique
Signification
Gamme
de
valeur
dans
l'étude
Longueur d'onde
/ Formule
Comportement
face aux ZH
Valeurs de
détection
(moyenne du
premier et du
troisième
quantile)
Conclusion
Conditions les plus
favorables et types de rendu
attendu
Orho-
photographie
couleur
Photographie
aérienne prise
selon 3 canaux :
Rouge, Vert et
Bleu
Longueur d'onde
du visible : 400 à
700 nm réparties
en 3 bandes
rouge (620 à 700
nm), vert (490 à
580 nm) et bleu
(450 à 490 nm)
Surfaces en eau :
vert foncé à noir,
grain lisse et fin.
Végétation
aquatique : vert
clair ressortant
bien dans les
mares.
Roselière :
couleur marron
clair un peu
orangé, très
dense et à aspect
granuleux.
Prairies
humides :
observation de
touffes de joncs
Très bonne identification des zones
humides, des zones potentiellement
humides, des zones d'écoulement de l'eau,
des différents habitats, du fonctionnement
hydrologique de la zone. Excellente
cohérence avec la réalité.
Les conditions hivernales
favorisent la bonne
observation des différents
milieux de part l'absence du
feuillage et l'observation
des zones d'écoulement de
l'eau grâce à la faible
couverture du sol.
Toutefois, en climat
méditerranéen, la
végétation estivale peut être
assez différente de celle
d'hiver et permet
notamment d'identifier un
nombre plus important
d'espèces végétales grâce au
feuillage. La forte
pluviométrie hivernale
précédent les prises de vue
avec le drone permet une
bonne observation des
zones d’écoulement, des
surfaces en eau et du
fonctionnement hydrique de
la zone. Cela n’aura pas pu
être observé en été sauf en
cas de très gros épisode
pluvieux. Les conditions
hivernales sont favorables à
l'observation des
phragmitaies, tandis que les
mois de juin et d'aout le
sont plutôt pour les zones
humides d'eau douce, et
l'automne pour les marais
émergeants et les prairies.
Un passage au début
d'hiver / fin
d'automne peut
permettre
l'observation de la
majeure partie des
zones humides.
Néanmoins il serait
intéressant de
compléter les
observations par un à
deux passages l'été,
au dessus des
prairies
principalement.
Rouge
Bande rouge des
ortho-
photographies
couleur en RVB
0 à 255 Longueur d'onde
: 620 à 700 nm
Les surfaces en
eau sont lisses,
très réfléchies et
plutôt claires,
faisant penser à
des reflets
métalliques. Les
zones humides
au sens large
ressortent assez
bien de part
l'alternance de
surfaces lisses
liées à l'eau et de
touffes de
végétation.
Les zones
humides ont
des valeurs
plus faibles
(50 à 160 en
moyenne)
que les zones
non humides
(180 à 200
en moyenne).
L'obtention des images de drone hors saison
de végétation permet d'avoir une meilleure
vision de la surface du sol. Toutefois,
l'affleurement de l'eau en surface en hiver
peut entrainer des problèmes de réflectance
et compliquer les interprétations des
indices, tout comme la présence de sol nu.
La diversité du milieu, les ombres, les
différentes couleurs de feuillage des arbres,
l'urbanisation… ont pour conséquence de
lisser les résultats à l'échelle d'une du
paysage, rendant ainsi tout traitement
automatique à moyenne ou à grande échelle
impossible sur des zones hétérogènes. Il
faut donc travailler à l'échelle de la parcelle
ou d'un ensemble de parcelles homogènes
vis à vis de la végétation (prairies, bois,...)
pour observer les pôles plus humides et plus
secs. Les terres agricoles drainées (cultures,
vignes...) compliquent les résultats et ne
ressortent pas comme des zones humides
même si elles le sont du point de vue de la
législation. A cause du drainage, on peut
observer des inversions de valeurs avec des
Zones Humides au sens de la législation qui
deviennent plus sèches car ressuyées plus
rapidement que les zones non humides et
non drainées après de grosses pluies. Après
un épisode de forte pluie et sans utilisation
de l'eau par les plantes, les images issues de
drone permettent l’observation :
- des zones en eau
- des différentes capacités des sols à
se ressuyer
- des zones d'écoulement de l'eau.
Dans certains cas, l'étude de l’humidité sur
milieu homogène n'a pas été possible ou a
été limitée car il n’y avait pas assez
d’occurrences d’un des niveaux d’humidité
pour le milieu étudié (notamment les bois,
les prairies....).
Uniquement sur des
prairies, en comparant en
période sèche et après une
grosse pluie avec
ressuyage. Plutôt en juin et
en août pour l'observation
des prairies humides.
Permet de faciliter
dans certains cas la
délimitation des
zones humides au
sein d'un même
ensemble de
végétation. Mais
l'efficacité de cet
indicateur est assez
limitée. Il faudrait le
tester l'été et
comparer des
périodes sèches et
humides.
PIR
Bande rouge des
ortho-
photographies
proche
infrarouge
45 à 255
Longueur
d'onde : 700 à
900 nm
Les surfaces en
eau et les zones
humides au sens
large
apparaissent de
couleur bleu clair
à bleu foncé si la
bande du PIR est
affichée avec
celle du vert et
du bleu et si la
bande rouge du
PIR est seule, les
zones humides
apparaissent en
rouge très foncé
à noir
Les zones
humides ont
des valeurs
plus élevées
(140 à 180
en moyenne)
que les zones
non humides
(80 à 120 en
moyenne)
On dénote des
disfonctionnement
de l'indice lié aux
conditions de la
météo et au
drainage. Il permet
de faciliter dans
certains cas la
délimitation des
zones humides au
sein d'un même
ensemble de
végétation. Mais
l'efficacité de cet
indicateur est assez
limitée. Il faudrait le
tester l'été et
comparer des
périodes sèches et
humides.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 30
Utilisation de l’indice Synthèse
Perspectives et
Commentaires Intitulé de
l'indice ou
technique
Signification
Gamme
de
valeur
dans
l'étude
Longueur d'onde
/ Formule
Comportement
face aux ZH
Valeurs de
détection
(moyenne du
premier et du
troisième
quantile)
Conclusion
Conditions les plus
favorables et types de rendu
attendu
IB
Indice de
brillance des
sols
0 à 360 IB = Racine( R²
+ PIR² )
L'indice de
brillance est lié à
l'humidité du sol
et à la présence
de sels en
surface. Les
surfaces très
humides ou
couvertes d'eau
absorbent
beaucoup (valeur
plus faible) et
apparaissent
donc très
sombres alors
qu’à l’opposé les
surfaces bâties
apparaissent
claires.
Les zones
humides ont
des valeurs
plus faibles
(190 à 200
en moyenne)
que les zones
non humides
(210 à 220
en moyenne).
La
réflectance
trop forte des
surfaces en
eau entraine
une
augmentation
de la
moyenne des
valeurs des
zones
humides
Uniquement en conditions
sèches pour mieux observer
les différents taux
d'humidité des sols. Les
fortes présences de sols nus
en hiver sont favorables au
bon calcul de cet indice,
mais celui-ci est inutile en
conditions trop humides.
Plutôt en juin et en août
pour l'observation des
prairies humides.
L'indice de brillance
ne fonctionne pas à
cause de la saison
notamment et du
climat
méditerranéen.
L'efficacité de cet
indicateur est très
limitée. Il faudrait le
tester l'été pour
déterminer
l'utilisation
potentielle de cet
indice dans la
détection et la
délimitation des
zones humides.
NDVI (ou
NVI)
Normalized
Vegetation
Index (Indice
de végétation
normalisé)
-1 à 1 NDVI = (PIR-R)
/ (PIR+R)
Traduit la densité
du feuillage et la
proportion de sol
effectivement
couverte par la
végétation, mais
est sensible aux
effets du sol et
de la végétation.
Pas assez de
données mais
très lié au
SAVI
Pas assez de données mais très lié au SAVI Pas assez de données mais
très lié au SAVI
Pas assez de données
mais très lié au
SAVI
SAVI
Soil Adjusted
vegetation Index
(Indice de
végétation
ajusté au sol)
-1,5 à
1,5
SAVI =
[(1+L)(PIR-
R)]/(PIR+R+L)
L = 0,5 pour
diminuer l’effet
du sol
Si L=0, SAVI =
NDVI
Idem que le
NDVI mais
l'effet du sol est
diminué grâce à
l'intégration
d'une constante
au sein de la
formule.
Les zones
humides ont
des valeurs
plus faibles
et négatives
(-0,4 à -0,1
en moyenne)
que les zones
non humides
(0,3 à 0,6 en
moyenne).
Idem que la conclusion pour rouge et PIR
Uniquement sur des
prairies, en comparant en
période sèche et après une
grosse pluie avec
ressuyage. Plutôt en juin et
en août pour l'observation
des prairies humides.
Permet dans certains
cas de faciliter la
délimitation des
zones humides au
sein d'un même
ensemble de
végétation. Mais
l'efficacité de cet
indicateur est très
limitée. Il faudrait le
tester l'été et
comparer des
périodes sèches et
humides.
Figure 14 : Tableau récapitulatif des indices utilisés pour détecté et délimiter des zones humides
Discussion :
Cette étude a permis de mettre en avant l’importance cruciale du choix de la date et de la
saison de prospection. En effet il serait très intéressant de tester ces indices au cours d’une autre
saison, l’été notamment, pour s’affranchir de certains problèmes liés principalement aux pluies et au
ressuyage des sols. Néanmoins, avec la belle saison, les végétaux recouvrent l’intégralité du sol et par
conséquent l’observation du niveau d’humidité de ce dernier ne peut se faire qu’à partir d’indices
indirects portant sur la végétation. Ces indices indiquent par exemple la qualité de la couverture
végétale et le niveau de stress hydrique des plantes (NDVI).
Il serait aussi intéressant de varier les indices et les types de capteurs sur le drone. Ainsi,
l’installation d’un capteur dans le Moyen InfraRouge (MIR) permettrait de calculer des indices tels
que le NDWI (Normalized Difference Water Index = indice de teneur en eau par différence
normalisée) et surtout le MNDWI (Modified NDWI = NDWI modifié) qui améliore considérablement
la détection des zones humides car plus discriminant entre zones humides et non humides (HANQIU
XU, 2006).
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 31
NDWI = (Vert-PIR) / (Vert+PIR)
MNDWI = (Vert-MIR) / (Vert+MIR)
Avec :
Vert = bande verte des orthophotographie (490 à 580 nm)
PIR = bande du proche infrarouge (700 à 900 nm)
MIR = bande du moyen infrarouge (1500 à 5500 nm)
Néanmoins, après une observation rapide du NDWI sur nos sites d’études, il apparaît que cet
indice donne d’une part de bons résultats en détectant et délimitant très bien les zones ou l’eau
affleure mais d’autre part que de nombreux artéfacts sont observés tels que les routes, les sols nus
(vigne, lavandière…), des trouées dans des forêts et surtout le contour parfait des ombres portées de la
végétation. Cependant cet indice pourrait avoir une application dans la détection de mares en eau l’été
si les conditions de prise de vue permettent de limiter l’ombre portée de la végétation.
Conclusion :
L’utilisation d’indices comme le NDVI, le SAVI, l’IB est inexploitable comme traitement
automatique pour détecter et délimiter les zones humides à cause notamment d’une trop forte
hétérogénéité de milieux, d’ombres… Par conséquent il advient que la photo-interprétation donne de
bien meilleurs résultats avec plus de facilité et d’efficacité pour la détection et la délimitation des
zones humides. Toutefois, et dans de rares cas, les indices utilisés peuvent donner quelques résultats si
l’on travaille à l’échelle de la parcelle et seulement sur les prairies (cela nécessite une stratification
préalable des milieux). Si ces deux conditions sont respectées, la bande rouge, le proche infrarouge et
le SAVI peuvent dans quelques cas aider à délimiter des zones humides.
Tous ces résultats sont à contextualiser car d’une part la saison hivernale et les épisodes Cévenols
créent une uniformisation des conditions d’humidité des sols qui ne favorisent pas l’observation des
zones humides avec des indices, et d’autre part les ombres portées de la végétation ont trop d’impacts
sur le calcul des indices de végétation pour être exploitable de manière automatique.
Enfin, le drainage de certaines zones peut aussi influer sur les résultats et perturber les calculs
des indices en classant des zones humides drainées plus sèches car ressuyées plus rapidement que des
zones non humides non drainées, dans les conditions d’obtention des images définies dans le
paragraphe §1.6.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 32
V) Place d’un drone dans la mise en place d’indicateurs pour le
suivi d’un plan de gestion
Suite à la mise en place du plan d’action, un suivi est mis en place. Parmi les différentes
mesures de suivi, certaines peuvent être facilitées par l’utilisation du drone. Cette partie présente
quelques exemples de mesures utilisant le drone sur les trois sites étudiés.
La Bastide :
A. Rejet végétalisé
Localisation (Cf. Figure 15) :
Le rejet végétalisé se situe au niveau de la sortie de la STEP, au nord-est de la zone d’étude.
Modalité : Il s’agit d’analyser la qualité de la végétation. Un passage du drone est effectué au dessus
de la zone, avec des photos en PIR et en visible. Le Normalized Distance Vegetation Index (NDVI)
est calculé sur la zone à partir des bandes rouge du PIR et du visible : NDVI = (PIR-R) / (PIR+R).
Une végétation saine présente un indice proche de 0,7, tandis que la végétation dépérissante ou
clairsemée donne un indice plutôt proche de 0,15 – 0,20. Toutefois, l’état global de la végétation peut
varier d’une année sur l’autre, notamment en fonction des conditions climatiques. Il s’agit donc de
comparer la qualité de cette nouvelle végétation par rapport à la végétation environnante à un instant
donné. Si l’indice est significativement plus faible pour le rejet végétal, la reprise n’est pas
opérationnelle, ou pas encore opérationnelle. A l’inverse, si l’indice sur cette zone est du même ordre
de grandeur que sur les zones alentours, la qualité de la végétation est bonne.
Période : une fois par an au printemps pendant 5 ans
Contraintes/Conditions : La différence de NDVI est observée de visu, ce qui est assez subjectif. Afin
d’objectiver cette analyse, il est possible de se baser sur la moyenne du NDVI sur le secteur étudié, et
de le comparer à la moyenne du NDVI de la végétation sur les zones alentours, et de regarder un
pourcentage d’écart entre les deux. Un écart de plus de 5% peut être considéré significatif.
Figure 15 : localisation des rejets végétalisés sur la commune de La Bastide d'Engras
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 33
B. Mise en place d’une haie
Localisation (Cf. Figure 16) :
Les haies sont mises en place dans la partie sud de la zone.
Modalité : Il s’agit d’analyser la qualité de la végétation afin de vérifier la bonne prise des haies. Un
passage du drone est effectué au dessus de la zone, avec des photos en PIR et en visible. Le
Normalized Distance Vegetation Index (NDVI) est ensuite calculé sur la zone à partir des bandes
rouges du PIR et du visible. De la même manière que pour le rejet végétalisé, il s’agit de comparer le
NDVI au niveau des haies avec celui des bois alentours.
Période : une fois par an au printemps pendant 5 ans
Contraintes/Conditions :
C. Mise en place de la haie et intérêt paysager
Localisation : Même emplacement que B (Cf. Figure 16).
Modalité : Photographie aérienne avant mise en place de la haie (déjà effectuée), puis une autre au
bout de 5 ans. Il s’agit ensuite de comparer visuellement ces deux photographies. La surface de la haie
peut être mesurée, afin de quantifier l’évolution paysagère sur cette zone.
Période : une fois par an au printemps pendant 5 ans
Contraintes/Conditions : En ce qui concerne la mesure de la surface de la haie, il faut s’assurer qu’il
n’y a pas eu de coupe dans les trois mois précédents le passage du drone.
Figure 16 : Localisation des haies rajoutées sur la commune de La Bastide d'Engras
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 34
Pougnadoresse :
A. Surface de l’étendue d’eau
Localisation (Cf. Figure 17) :
L’étendue d’eau est située approximativement au centre de la zone d’étude.
Modalité : Différentes mesures mises en place visent à augmenter la quantité d’eau sur la zone
humide. Le suivi consiste donc à s’assurer de l’utilité de ces mesures. Pour cela, il est proposé de
mesurer la surface de l'étendue d'eau une fois par mois ou tous les deux mois, avant, puis après les
modifications sur la zone. Il faut ensuite comparer les surfaces obtenues mensuellement et la moyenne
annuelle.
Période : idéalement le premier mercredi de chaque mois ou tous les deux mois
Contraintes/Conditions : Il est supposé que la quantité d’eau sur le site est proportionnelle à la surface
de l’étendue d’eau observée.
B. Temps de stockage de l’eau
Localisation : Même emplacement que A (Cf. Figure 17).
Modalité : Après chaque forte pluie automnale, de l’eau est stockée au niveau de cette zone humide. Il
s’agit de vérifier non seulement qu’une plus grande quantité d’eau est retenue, mais également que
celle-ci est stockée plus longtemps. Ainsi, pour chaque précipitation automnale de plus de 50 mm, il
est demandé de mesurer la surface de l'étendue d'eau, le jour qui suit, et une deuxième fois 3 jours
après la fin de la pluie, s’il n’y a pas eu de précipitation significative entre les deux mesures. Ces
mesures doivent également être faites avant les travaux de modification de la zone afin d’établir l’état
initial. Il est ensuite possible de calculer un pourcentage de diminution de l’étendue d’eau en trois
jours, et de s’assurer que cette diminution est plus faible après les travaux.
Période : Après chaque forte pluie automnale de plus de 50 mm
Contraintes/Conditions :
Figure 17 : Localisation de l'étendue d'eau sur la commune de Pougnadoresse
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 35
C. Suivi de la frênaie
Localisation (Cf. Figure 18) :
La frênaie est située juste au nord de l’étendue d’eau.
Modalité : Avec la présence du pastoralisme, il est supposé que la frênaie ne continuera pas à
s’étendre sur la zone. Le passage du drone une fois tous les deux ans permet de délimiter la surface de
celle-ci, et de s’assurer qu’elle n’augmente pas.
Période : Une fois tous les deux par ans au printemps pendant quatre ans, puis tous les trois ans.
Contraintes/Conditions :
D. Suivi des prairies
Localisation : Toute la zone d’étude
Modalité : Il est demandé de favoriser les prairies aux grandes cultures sur ces zones. Aussi, à chaque
passage du drone (mais au maximum une seule fois par an) pour l’une des précédentes mesures de
suivi, il est utile de mesurer la surface des zones en prairies et en cultures.
Période : Dès que possible.
Contraintes/Conditions : Il ne s’agit pas ici d’une mesure de contrôle individuel des agriculteurs.
Lussan :
A. Suivi paysager
Localisation : Toute la zone d’étude
Modalité : Les différentes mesures de gestion aboutiront à une modification conséquente du paysage.
Des photographies aériennes régulières de la zone permettent de visualiser ces évolutions.
Période : Une fois par an à la même période de l’année pendant 5 ans.
Contraintes/Conditions : Il n’y a pas ici d’indicateur de suivi particulier, il s’agit de la mise en
évidence de l’évolution du paysage.
Figure 18 : Localisation de la frênaie sur Pougnadoresse
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 36
Conclusion
En définitive, pour les mesures de suivi, le drone sert principalement sur trois aspects :
- l’analyse de la qualité de la végétation, lors de la mise en place de rejets végétalisés ou de haies
par exemple, via le NDVI ;
- les mesures de surface, que ce soit d’habitats particuliers ou d’étendues d’eau et la
quantification de l’évolution de ces surfaces ;
- l’évolution paysagère, en permettant le suivi temporel des différentes mesures mises en place.
Le principal atout du drone dans le suivi est sa flexibilité de mise en œuvre et la pluralité des
applications dans le suivi des actions, limitant ainsi considérablement le terrain pour des relevés de
suivis. En revanche, le prix risque d’être un facteur limitant à son utilisation.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 37
Conclusions et perspectives d’avenir
Les images apportées par le drone sont un outil puissant dans la détection et l’analyse des zones
humides. Elles présentent quatre atouts majeurs :
- elles sont accessibles sur demande, à la saison souhaitée, il n’y a pas de problème de
temporalité ;
- elles sont très précises ;
- elles sont diverses (ORTHO couleur, PIR, MNS) ;
- intervient à différents niveaux : diagnostique, suivi, plan de gestion…
La cartographie des habitats et la détection des zones humides sont nettement facilitées par les
photographies couleur dans le visible, et les prospections de terrain largement réduites. Il en va de
même pour l'analyse du fonctionnement de ces zones humides.
Le calcul des indices n’a pas donné de résultat concluant à ce stade, notamment à cause de la non
maîtrise des conditions météorologiques, mais il faut rappeler que la recherche n’en est qu’à ses
débuts dans ce domaine. Il reste sûrement beaucoup à découvrir, et de nouveaux indices adaptés à la
détection des zones humides verront peut-être le jour dans les années à venir.
Le drone peut également s’avérer utile dans les mesures de suivi des zones humides, à la fois pour
l’analyse de la qualité de la végétation, les mesures de surface et le suivi paysager.
Enfin, les images de drone servent également d’un point de vue communication, avec une
cartographie plus fine dans les rendus ou des modélisations 3D possibles. Cela permet une
compréhension plus aisée des enjeux de la part des décideurs et des propriétaires. Dans le cadre de ce
projet de renaturation de cours d'eau par exemple, une modélisation de l’augmentation du niveau de
l’eau a été réalisée sur les sites de la Bastide et de Pougnadoresse.
Cet enjeu de communication est fondamental dans la prise en compte des zones humides : le discours
autour de ces zones est en train de se modifier, puisqu’au lieu de chercher à les assécher, l’objectif
actuel est plutôt de les préserver, les fonctions essentielles de ces zones ayant été démontrées. Il s’agit
donc maintenant de convaincre les différents acteurs du bien-fondé de ce nouveau discours.
L’intérêt pour les zones humides va croissant, de même que la recherche de nouveaux outils pour les
détecter, les délimiter, les gérer, et communiquer dessus. En ce sens, l’utilisation du drone pour les
zones humides semble n’en être qu’à ses prémices, là où elle est déjà fortement développée dans
d’autres secteurs, comme l’agriculture. On peut espérer obtenir des résultats tout aussi pertinents dans
le secteur des zones humides, ce n’est qu’une question de temps…
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 38
Bibliographie
ABCèze. Syndicat mixte d'aménagement du bassin versant de la Cèze [En ligne]. 2013 [Consulté le 18
février 2014]. Disponible sur http://www.abceze.fr
CLÉMENT Bernard, HUBERT-MOY Laurence, RAPINEL Sébastien,. 2008. Évaluation des
fonctions des zones humides à partir de données de télédétection à très haute résolution spatiale -
Application expérimentale à la Basse Vallée de la Dordogne. Rennes, Université Rennes 1. 92 pages
DAVRANCHE Aurélie,. 2008. Suivi de la gestion des zones humides camarguaises par télédétection
en référence à leur intérêt avifaunistique. Thèse Espaces, cultures et Société. Aix-Marseille 1.
Université de Provence. 235 pages
DRONESIMAGING. 2013. Documentation technique. Disponible sur internet :
http://www.dronesimaging.com/solutions/documentation/ , [Consulté le 17/02/2014]
DRONESIMAGING. 2013. Nos fiches produits. Disponible sur internet :
http://www.dronesimaging.com/solutions/nos-fiche-produits/ , [Consulté le 17/02/2014]
GADEMER Antoine, 2010. Réalité Terrain Étendue : une nouvelle approche pour l’extraction de
paramètres de surface biophysiques et géophysiques à l’échelle des individus. Thèse pour obtenir le
grade de Docteur de l’École Doctorale Mathématique et STIC Spécialité “Sciences de l’Information
Géographique”. Équipe GTMC - Université Paris-Est Marne-la-Vallée, Équipe ATIS - École
Supérieure d’Informatique Électronique Automatique. 257 pages
GEOFALCO, 2013. GEOFALCO. Disponible sur internet : http://www.geofalco.fr/ , [Consulté le
17/02/2014]
HANQIU XU, 2006. Modification of normalised difference water index (NDWI) to enhance open
water features in remotely sensed imagery. International Journal of Remote Sensing. Vol. 27 (No. 14),
3025–3033
HOURY Laura,. 2012. Application de la télédétection et de l'analyse spatiale pour le développement
d'indicateurs de pression sur les zones humides Rhône-Alpines. Rapport de fin d'études pour
l’obtention du diplôme Master II SIG et Gestion de l'Espace, parcours professionnel. Saint Etienne.
Université Jean Monnet de Saint Etienne & École Nationale d'Ingénieurs de Saint Etienne. 101 pages
LEGIFRANCE : Service Public de la diffucion du droit [En ligne]. 2013 [Consulté le 10 février
2014]. Disponible sur http://www.legifrance.gouv.fr/
MEQUIGNON Lionel, CROISILLE Guy, LEJEUNE Vincent,. 2005. Document technique -
Application de la télédétection à l'étude des zones humides : identification des prairies, des roselières,
des peupleraies et des gravières. [Sl]. Institut français de l’environnement – Office national de la
chasse et de la faune sauvage. 134 pages
MINISTERE DE L’ECOLOGIE, DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE L’ENERGIE, [En
ligne]. 2013 [Consulté le 10 février 2014]. Disponible sur http://www.developpement-durable.gouv.fr/
MOQUET Agnès, 2003. Apports de la télédétection pour la cartographie d’habitats terrestres en zones
humides méditerranéennes - Application aux habitats de la Réserve Nationale de Camargue. Mémoire
de fin d’étude pour le titre d’Ingénieur Agronome de l’École Nationale Supérieure d’Agronomie et
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 39
des Industries Alimentaires Nancy. Nancy. École Nationale Supérieure d’Agronomie et des Industries
Alimentaires (ENSAIA). 64 pages
QI J., Chehbouni A., Huete A. R., Kerr Y. H., Sorooshian S., 1994. A Modified Soil Adjusted
Vegetation Index. REMOTE SENS. ENVIRON. 48:119-126
RAMEAU Jean-Claude, BISSARDON Miriam, GUIBAL Lucas. 1996. CORINE Biotopes – Version
originale – Types d’habitats français. Nancy : Ecole Nationale du Génie Rural des Eaux et Forêts
(ENGREF). 175 pages
RAPINEL Sébastien, 2012. Contribution de la télédétection à l’évaluation des fonctions des zones
humides : De l’observation à la modélisation prospective. Thèse pour l’obtention du titre de Docteur
de l’Université Européenne de Bretagne, Mention : Géographie. Rennes. Préparée aux Unités Mixtes
de Recherche 6554 LETG COSTEL et 6553 ECOBIO Université Rennes 2 / Université Rennes 1. 384
pages
SenseFly, 2009-2013. Ebee - The professional mapping tool. Disponible sur internet :
https://www.sensefly.com/fileadmin/user_upload/images/eBee-BROCHURE.pdf , [Consulté le
17/02/2014]
WIEDERKEHR E., DUFOUR S., PIEGAY H., 2008. Apport des techniques d’imagerie pour la
caractérisation physique des corridors fluviaux. Synthèse des connaissances et extraction
d’indicateurs. - Rapport final - Fiche action recherche valorisation n°A 6. Villeurbanne : Zone Atelier
Bassin du Rhône (ZABR). 49 pages
WIEDERKEHR E., DUFOUR S., PIEGAY H., 2010. Intégration de données extraites des ortho-
photos de l’IGN pour la caractérisation et la modélisation de l’habitat aquatique. - Rapport final -
Action n°16 du Programme 2009 au titre de l’accord cadre Agence de l’Eau ZABR. Villeurbanne :
Zone Atelier Bassin du Rhône (ZABR). 83 pages
Wikipédia. Cèze [En ligne]. 2013 [Consulté le 18 février 2014]. Disponible sur
http://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A8ze
Zhangyan Jiang, Alfredo R. Huete, Kamel Didan, Tomoaki Miura. 2008. Development of a two-band
enhanced vegetation index without a blue band. Remote Sensing of Environment. 112. 3833–3845
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 40
Annexes
Annexe 1 : Exemples de photo-interprétation à partir d’images issues de drone
Annexe 2 : Cartes des habitats et du fonctionnement des zones humides sur le site de Lussan
Annexe 3 : Cartes des habitats et du fonctionnement des zones humides sur le site de La Bastide
d’Engras
Annexe 4 : Cartes des habitats et du fonctionnement des zones humides sur le site de Pougnadoresse
Annexe 5 : Comparaison de modèles numériques de surface issues de l’IGN et du drone
Annexe 6 : Comparaison de la cartographie des habitats issue de la photo-interprétation des
orthophotographies de l’IGN et du drone
Annexe 7 : Comparaison de la cartographie du fonctionnement des zones humides issue de la photo-
interprétation des orthophotographies de l’IGN et du drone
Annexe 8 : Lexique
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 41
Annexe 1 : Exemples de photo-interprétation à partir d’images issues de drone
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 43
Annexe 2 : Cartes des habitats et du fonctionnement des zones humides sur le site de Lussan
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 45
Annexe 3 : Cartes des habitats et du fonctionnement des zones humides sur le site de La Bastide
d’Engras
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 46
Annexe 4 : Cartes des habitats et du fonctionnement des zones humides sur le site de Pougnadoresse
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 47
Annexe 5 : Comparaison de modèles numériques de surface issues de l’IGN et du drone
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 48
Annexe 6 : Comparaison de la cartographie des habitats issue de la photo-interprétation des
orthophotographies de l’IGN et du drone
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 49
Annexe 7 : Comparaison de la cartographie du fonctionnement des zones humides issue de la photo-
interprétation des orthophotographies de l’IGN et du drone
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 50
Annexe 8 : Lexique
L’hydromorphie réductique se distingue par une coloration bleuâtres/verdâtres due au lavage du fer
Fe2+ lors des engorgements, appelés traits réductiques. Ces traits résultent de l’engorgement
permanent du sol.
L’hydromorphie rédoxique se traduit par la présence de taches de rouille et de taches de
décoloration dans le sol, dues à la migration sur quelques centimètres puis la reprécipitation du fer
Fe3+, dans des sols à engorgement temporaire.
Transmissivité : c’est un paramètre qui permet d’évaluer le débit d’eau qui peut être capté par un
forage. Il ne prend en compte que les flux en eau latéraux et subsurfaciques.
Raster : Un raster est une matrice de pixels (ou cellules) organisés dans un grid (des lignes et des
colonnes). Chaque pixel contient une valeur représentant une information.
Photointerprétation : Il s’agit, à partir de photos prises depuis des avions, satellites, ou encore des
drones, de lire ces images et en déduire des habitats.
La ripisylve concerne les végétations qui se développement autour des rivières et plans d’eau,
généralement située dans la zone entre eau et terre. Les ripisylves sont généralement constituées
d’essences particulières, qui aiment les sols plutôt engorgés tels que les aulnes, saules ou encore
frêne.
L’anoxie est une diminution de l’oxygène libre présent et biologiquement disponible dans le milieu.
Hygrophile : une espèce hygrophile est une espèce, animale ou végétale, qui a de grand besoins en
eau et humidité tout au long de leur cycle de vie et qui sont donc inféodés aux milieux humides.
L’orthorectification consiste en la correction d’une image satellite ou aérienne sous SIG pour que
chaque endroit de l’image apparaisse à sa localisation exacte, en utilisant les données d’élévation du
terrain acquises via le MNT (Modèle Numérique de Terrain) pour corriger la distorsion due à
l’altitude et l’angle de prise de vue.
Georéférencement : C’est un procédé qui permet de positionner un emplacement spatial sur une
carte, grâce aux coordonnées géographiques.
Géomorphologie : C’est l’étude scientifique des reliefs et des processus qui les forment.
Hydrologie : C’est la science de la terre s’intéressant au cycle de l’eau c'est-à-dire aux échanges entre
l’atmosphère, la surface terrestre et sons sous-sol.
Talweg : Il s’agit de la ligne qui rejoint les deux points les plus bas d’une vallée
Un aven est un puits naturel formé en région calcaire, par dissolution ou effondrement de la voute de
cavités karstiques.
Lœssique est un adjectif relié au lœss, un dépôt détritique meuble, limon agrgilo-calcaire, composé de
particules très fines transportées par le vent à leur emplacement actuel.
Le terme zone humide potentielle définit une zone ayant les caractéristiques physiques requises pour
l’existence d’une saturation en eau, et qui peut donc potentiellement devenir une zone humide.
Un drone pour détecter et délimiter les zones humides : Une réalité imminente ? . 2014 51
Une zone humide effective est une zone présentant réellement un caractère de milieu humide,
caractère qui a pu disparaître dans les zones humides potentielles du fait notamment d’aménagements.
Profil d’équilibre : c’est le profil vers lequel tend asymptotiquement le lit du cours d’eau, en réponse
à des modifications naturelles ou anthropiques.
Profil de référence : c’est un profil théorique, qui est compris entre le profil actuel et le profil futur,
en tenant compte des enjeux. Dans le cadre du plan de gestion, il faut s’efforcer de faire coïncider le
profil en long du cours d’eau considéré sur ce profil.
Profil en long actuel : il s’agit d’un profil en long du cours d’eau étudié reconstitué à partir de levés
topographiques.
Sigles :
SIG : Système d’Information Géographique
LERFOB : Laboratoire d’Etude des Ressources Forêt-Bois
BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières
PNC : Parc National des Cévennes
PLU : Plan Local d’Urbanisme
POS : Plan d’Occupation des Sols
SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux
SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux
DCE : Directive Cadre sur l’Eau
ONEMA : Office Nationale de l’Eau et des Milieux Aquatiques
ONCFS : Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage
ARS : Agence Régionale de Santé
ZRV : Zone de Rejet Végétalisée