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VOLUME III

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES SUR LES PAYS

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INTRODUCTION ET PRESENTATION Le présent volume ne fait pas partie des obligations contractuelles. Les collaborateurs nationaux de l’Alliance ont cependant collecté un important corps d’information dans la collecte des matériaux de base et dans les interactions avec la partie nationale. L’ensemble de cette information est recueillie ici comme un thesaurus pouvant servir dans la bibliographie à la disposition des pays sur les questions relatives à l’environnement. Les documents présentés ici couvrent 8 pays de l’UEMOA et 2 pays de la CEDEAO. Seul le rapport sur le Nigeria n’a pu être présenté, ce pays n’ayant pu être traité dans la première série des visites de pays. Il s’agit :

• Du Bénin des pages 3-43 • Burkina Faso pages 44-67 • Cote d’Ivoire pages 69-92 • Guinée-Bissau pages 93-145 • Mali : 146-170 • Niger : pages 171-210 • Sénégal : pages 211-247 • Togo : pages 248-286 • Pays non UEMOA

o Guinée pages 286-328 o Ghana pages 329-352

L’information confirme l’engagement certain des pays de la sous région dans la ratification et la mise en œuvre des nombreuses conventions relatives à l’environnement et la gestion des ressources naturelles. Elle constitue une documentation de référence sur les problèmes d’environnement et de gestion de l’environnement après avoir largement contribué au matériel supportant l’écriture de la Politique sur l’Amélioration de l’Environnement.

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LE BENIN

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Table des matières Sigles et Acronymes.................................................................................................................. 6 1. Introduction sur le pays ....................................................................................................... 7

1.1. Le cadre physique.......................................................................................................... 7 1.2. Population et caractéristiques démographiques......................................................... 8 1.3. Moyens de subsistance : rôle des différents secteurs ................................................. 9

1.3.1. Les secteurs et leur dynamisme ........................................................................................................................ 9 1.3.2. Évaluation des pressions exercées sur l'environnement et les ressources naturelles ............................. 10

1.4. Situation économique générale et éléments socio-économiques.............................. 13 1.5. L’évolution politique, juridique et institutionnelle .................................................. 15

2. Ressources naturelles ......................................................................................................... 16 2.1. Les terres : mise en valeur et problèmes ................................................................... 16

2.1.1. L’appréciation générale du patrimoine .......................................................................................................... 16 2.1.2 .Les zones agro-écologiques et qualité des terres ......................................................................................... 17

2.2. Les ressources en eau .................................................................................................. 19 2.3. La zone côtière et les zones humides nationales ....................................................... 21

2.3.1. Typologie des zones humides du Bénin : caractéristiques et distribution ............................................... 21 Les zones humides marines/côtières ................................................................................. 21

2.3.2. Etat actuel des zones humides nationales : des écosystèmes proches de la rupture d’équilibre .......... 22 2.4. Les ressources végétales .............................................................................................. 25

2.4.1. Le potentiel floristique du Bénin .................................................................................................................... 25 2.4.2. Utilisation des ressources forestières ............................................................................................................. 29

3. Systèmes urbains et industriels : résumé succinct de situation...................................... 32 3.1. L'état de l'environnement urbain .............................................................................. 32 3.2. Les déchets solides ....................................................................................................... 33 3.3. Les déchets liquides et les boues de vidanges............................................................ 34 3.4. L'état de l'air................................................................................................................ 34 3.5. Les atteintes aux écosystèmes, au foncier et à l'habitat. .......................................... 35

4. Gestion de l’environnement et Conservation................................................................... 35 4.1. Les politiques en matière de gestion de l’environnement au Bénin........................ 36

4.1.1. Avant Rio : objectifs, stratégies et mise en oeuvre..................................................................................... 36 4.1.2. Les politiques en matière de gestion de l’Environnement : Après RIO................................................... 37

4.2. L’impact des politiques de gestion de l’environnement ........................................... 38 4.3. L’environnement dans les relations actuelles entre le Bénin et les autres ............. 38

5. Perception de la coopération internationale, régionale et sous -régionale ..................... 38 5.1. Principes directeurs importants pour le pays ........................................................... 40 5.2. Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement .................................................................................................................. 40 5.3. Perception de la ou des priorités sous régionales du point de vue du pays............ 40 5.4. Eléments d’orientation majeurs de la politique ....................................................... 40

6. Points de vue sur la mise en œuvre régionale d’une politique de l’environnement ..... 41 Bibliographie........................................................................................................................... 42 Annexes ................................................................................................................................... 43

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Sigles et Acronymes

ABE Agence Béninoise pour l’Environnement

CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CFA Communauté Française d’Afrique

DSRP Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

IED Investissements Etrangers Directs

INSAE Institut National de Statistique et d’Analyse Economique

OGM Organismes Génétiquement Modifiés

ONG Organisation Non Gouvernementale

PAE Plan d’Action Environnemental

PAZH Programme d’Aménagement des Zones Humides

PGUD Projet de Gestion Urbaine Décentralisée

PIB Produit Intérieur Brut

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement PPM Partie Par Milliers RGPH Recensement Général des Populations et de l’habitation UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine UNESCO Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture

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1. Introduction sur le pays

1.1. Le cadre physique

La République du Bénin est un pays de l'Afrique Occidentale situé entre 6° 30 et 12° 30 de latitude Nord et 1° et 3° 40 de longitude Est. Elle est limitée au Nord par le fleuve Niger sur 120 km, au Nord-Est par le Burkina-Faso sur 270 km, au Sud par l'Océan Atlantique sur 125 km à l'Est par la République Fédérale du Nigeria sur 750 km et à l'Ouest par le Togo sur 620 km.

D'une superficie de 114722 km2, le Bénin s'étend de l'Océan Atlantique sur 700 km, sa largeur est de 125 km au Sud entre Hillacondji et Kraké, de 325 km à la latitude de Korontière et de 120 km à l'extrême Nord. Le relief du Bénin est constitué de plaines au Sud et à l'extrême Nord. Les plateaux se retrouvent au centre comme au Nord. Il s'agit, entre autres des plateaux qui font suite à la plaine côtière constituée de la terre de barre de ceux d'Aplahoué, d'Abomey et du plateau près de Kandi. En dehors de ces types de relief, il y a la pénéplaine cristalline qui s'étend entre le Mono, Kétou et Bassila. Ce sont des reliefs résiduels de gneiss, de granite et de quartzite qui se trouvent à Bembèrèké, Kalalé, Maro, Bantè, Savalou, Dassa-Zoumè. Enfin, le Nord-Ouest est traversé par la chaîne de l'Atacora qui est formé de deux bourrelets parallèles séparés par une dépression. C'est la seule partie accidentée du pays.

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Le climat et la végétation du Bénin sont intimement liés à sa situation en latitude et à son relief. Sur cette base, on distingue quatre domaines climatiques : le domaine béninien qui se trouve au Sud avec deux saisons pluvieuses et deux saisons sèches ; les domaines tropicaux humide et sec du centre au nord (extrême) du pays ; enfin le domaine atacorien qui est dépendant de l'altitude et où les pluies sont très abondantes (1400 mm). L'hydrographie est dépendante du relief, des domaines climatiques et des types de sol. En effet, la chaîne de l'Atacora apparaît comme le château d'eau du Bénin où les principaux cours d'eau prennent leur source. Ainsi l'Ouémé, la Penjari et la Mékrou partent de cette zone. Entre le littoral et les plateaux du sud du Bénin s'étendent des lacs et des lagunes qui communiquent avec l'océan atlantique. Les cours d'eau et les plans d'eau constituent d'importants atouts pour l'agriculture, l'élevage, la pêche, les transports, le tourisme et la production de l'énergie électrique. Le Bénin est un pays pourvu de ressources minières. Les minerais existants sont le fer, l'or, le chromite, l'uranium (au Nord) ; le calcaire, le marbre, le kaolin, l'argile, le sable, le phosphate et les eaux minérales (au Sud). Certains des minerais du Sud sont en exploitation et peuvent être une source de richesse du pays. Les ressources énergétiques se limitent au pétrole de Sèmè et au Bois.

1.2. Population et caractéristiques démographiques Au Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2002, la population du Bénin était de 6.769.914 habitants avec 51,5 % de femmes et 48,5 % d'hommes. La densité moyenne est de 59 habitants/km2. Le taux d'accroissement naturel est de 3,25 % .Il ressort de ces chiffres que la population féminine est plus importante. Aussi les jeunes de moins de 15 ans font près de la moitié de la population totale (46,8 %). La répartition spatiale de la population est la suivante :

Tableau 1 : Répartition de la population par département en 2002.

Département

Effectif Total unité=1hab

Superficie (km2)

Alibori 521.093 26242 Atacora 549.417 20499 Atlantique 801.683 3233 Borgou 724.171 25856 Collines 535.923 13931 Couffo 524.586 2404 Donga 350.062 11126 Littoral 665.100 79 Mono 360.037 1605 Ouémé 730.772 1281 Plateau 407.116 3264 Zou 599.954 5243

Source : RGPH 2002.

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Cette répartition spatiale présente des inégalités qui ne peuvent être voilées. La zone méridionale regroupe plus de la moitié de la population. Par contre, la partie septentrionale couvre de vastes zones quasi-vides. Ceci dénote de l’engouement des populations à s'installer plus dans la partie méridionale que dans le Nord Bénin.

Selon les données de l’Enquête Statistique Agricole 96-97, la population agricole du Bénin est estimée à un peu plus de 3,5 Millions de personnes réparties assez également entre les hommes et les femmes. La population agricole est particulièrement concentrée dans les Départements du Mono, du Borgou et du Zou qui comptent à eux seuls 60% de la population agricole totale. Aujourd’hui, la population rurale est estimée à 61,1% et la population urbaine à 38,9%. Agriculteurs, éleveurs et pêcheurs, tous sexes et tous âges confondus font 1.463.897 actifs. L'ensemble de la population connaît une situation matrimoniale très instable avec des taux non négligeables de divorcés, de veufs, de séparés et d'unions libres. Cette population a dans l'ensemble, une propension au mariage. Les mouvements des populations sont de deux types internes et externes. Au plan interne, il s'agit de l'exode rural et de l'exode agricole. Les migrations externes concernent les déplacements des jeunes ruraux qui vont vers les pays limitrophes pour vendre leur force de travail. Aussi, des ouvriers, des intellectuels, des hommes d'affaires migrent-ils vers des pays africains et européens. La population du Bénin vit en ville ou en milieu rural. Dans ce dernier milieu, l'habitat est tantôt groupé, tant dispersé. La population dans sa majorité a aujourd'hui tendance à vivre en ville. Ce qui pose des problèmes de la main d’œuvre, de la sécurité, de l'assainissement des centres urbains et de la production agricole car les villages se vident de plus en plus de leurs bras valides. Par ailleurs, le Bénin est composé de plusieurs groupes socioculturels qu'on regroupe en trois grands groupes : le groupe GBE, le groupe EDE et le groupe GUR. Ces différents groupes ont des formes d'organisation sociale variées allant des systèmes de pouvoir centralisés à des systèmes de pouvoir "sans chef". A ces différents groupes, s’associent plusieurs langues. Malgré ces diversités l'organisation sociale se fait autour de la cellule familiale qui est l’unité de production, de consommation et d'intégration sociale. La société s'appuie sur le développement de l'individu et du groupe social en harmonie avec le milieu naturel. La société a été de tout temps le cercle dans lequel l'individu a vécu. Mais les difficultés économiques du pays et l'urbanisation vont changer sérieusement les comportements des hommes. Cela donnera un début d'individuation. Malgré cela, les béninois restent profondément religieux. Ils se partagent trois grandes religions l'animisme, l'Islam et le christianisme.

1.3. Moyens de subsistance : rôle des différents secteurs

1.3.1. Les secteurs et leur dynamisme L’analyse des aspirations des populations béninoises dans le cadre des Etudes Nationales de Perspectives à Long Termes : Bénin 2025 révèle que l’environnement national n’est pas

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propice à l’éclosion de l’initiative privée et le niveau de développement des forces productives ne permet pas une productivité élevée. La non spécialisation économique des différentes régions est aussi relevée comme un problème majeur. Le secteur primaire Le secteur primaire a joué un rôle prépondérant dans la croissance économique depuis l’indépendance. Par exemple sur une croissance moyenne annuelle de 2,9% en termes réels entre 1982 et 1995, le secteur primaire en a apporté 2% soit plus des 2/3. Les principales activités du secteur sont : les cultures vivrières (mais, sorgho, manioc, igname), les cultures de rente (coton, palmier à huile, arachide, karité ), la sylviculture (bois de feu, bois d’œuvre ), la production halieutique (pêche maritime industrielle et artisanale, pêche continentale ), la production animale ( bovin, ovin, caprins, porcins, volailles ). Le secteur secondaire Le secteur secondaire est le maillon le plus faible de l’économie béninoise. Sa contribution au PIB est passée de moins de 10% pendant les années 70 à 17% en 1984 - 1985 pour redescendre à 12,9% à 1993 et 14% en 1997. Le secteur emploie moins de 10% de la population active. Les entreprises industrielles sont concentrées à plus de 60% autour de la ville de Cotonou. Les principales activités du secteur sont : les industries extractives (le pétrole brut, le calcaire), les industries manufacturières (alimentaires, textiles, chimiques), l’énergie (90% de l’électricité est importée), bâtiments et travaux publics (3 à 5%du PIB).

La contribution des diverses branches de l’industrie se présentait comme suit : 1,7% et 0,6% pour la branche des industries extractives respectivement de 1985 à 1990 et sur la période 1990-97 ; 4,90% et 4,74% pour la branches des industries alimentaires. La contribution des autres industries à la création de la richesse nationale oscillait autour de 2,5% du PIB.

Le secteur tertiaire En 1970 le secteur tertiaire représentait 40% du PIB, mais depuis le début des années 80 ses contributions dépassent la moitié du PIB. L’évolution du secteur tertiaire dépend de la politique économique conjoncturelle des pays de la sous région. Depuis 1990 son rythme d’accroissement est soutenu. Les principales activités du secteur sont : le commerce (17% du PIB et plus d’un actif béninois sur quatre (21,1%) ; les transports (en moyenne 8% du PIB sur la période 1985 – 1997 avec 2,6% d’actifs) ; les autres services marchands (environ 11% de contribution à la création de la richesse intérieure) avec des activités comme les services bancaires et les assurances, l’hôtellerie et la restauration, la location sous toutes ses formes, les services de réparation, etc.

1.3.2. Évaluation des pressions exercées sur l'environnement et les ressources naturelles L'une des caractéristiques du Bénin est d'avoir une économie basée en grande partie sur l'agriculture. Elle occupe 56% de la population active. Les principales cultures vivrières pratiquées sont le maïs, l'igname, le manioc, le haricot, le mil et sorgho. Comme produits agricoles destinés à l'exportation, on peut citer le coton, l'arachide, le café, les noix palmistes, l'huile de palme, etc.

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Dans cette perspective, plusieurs secteurs d'activités sont directement responsables des pressions exercées sur le potentiel environnemental. Les secteurs des pressions majeures sont l'agriculture, l'élevage, la pêche et la foresterie. A cela, il faudra ajouter deux autres secteurs dont l'importance n'est pas à négliger au plan des impacts sur l'environnement : l'industrie et les transports. En général, les produits et les biens fournis par la nature sont directement exploités par les acteurs de ces différents secteurs que sont en grande majorité les populations. A l'analyse, les activités développées à travers ces différents secteurs s'appuient sur les fonctions de support telles que les conditions naturelles favorables à la culture et à l'élevage. Toutefois, les modes de développement de ces activités peuvent, dans bien de cas, conduire à des perturbations dangereuses voire irréversibles des fonctions de régulation telles que la maintenance de la fertilité des sols, la capture de l'eau et la recharge de la nappe. De la même manière, les fonctions de production, c'est-à-dire les biens produits par la nature et pour lesquels il suffit aux hommes d'investir du temps et de l'énergie pour les récolter, peuvent être compromises sous l'effet de prélèvements abusifs et anarchiques. Au Bénin, l'expression de ces pressions sur les fonctions de l'environnement est généralement traduite sous l'utilisation de l' environnement qui pourrait déboucher sur une dégradation des ressources. Cette dégradation est accentuée par la croissance démographique rapide et sa répartition initiale, accompagnée d’une expansion incontrôlée des villes côtières, générant ainsi de graves problèmes environnementaux. L’insécurité foncière observée dans plusieurs parties du pays accentue également les pressions exercées par les populations d’éleveurs et d’agriculteurs qui initient rarement des efforts dans le sens de l’amélioration ou de la protection du patrimoine naturel. Conséquences écologiques

Pour le secteur de l'agriculture L’agriculture est très diversifiée et tire essentiellement des ressources édaphiques et climatiques. Les principales cultures d’exportation sont le coton et la café (en fort déclin). Le coton représente aujourd’hui plus du quart de l’ensemble des exportations avec une surface de mise en culture en croissance constante (plus de 19% par an dans le seul département du Borgou). Les restitutions minérales et organiques des prélèvements par les plantes cultivées sont actuellement insuffisantes, et les recherches agricoles ont clairement établi l’épuisement progressif des terres cultivées en continu. Il est important de souligner ici que les degrés de vulnérabilité des sols à l’érosion est relativement élevés pour les principales cultures du pays.

Pour le secteur de l'élevage L’élevage, représentant 10% du Produit Intérieur Brut (PIB), regroupe un cheptel important de bovin, d’ovins-caprins. L’élevage des porcins qui se trouve concentré dans le sud du pays a été très perturbé en 1996 par une épidémie de peste porcine africaine a pratiquement décimé la totalité de l'élevage porcin. Ce secteur est confronté à un certain nombre de problèmes tels le surpâturage, les feux et la transhumance pouvant donner lieu à des manifestations de dégradation importante de l’environnement. Le développement d’un élevage «moderne», en particulier porcin, susceptible d’avoir un fort impact négatif sur l’Environnement, n’est actuellement qu’embryonnaire.

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Pour le secteur de la pêche Au Bénin la pêche constitue une activité de grande importance. La production annuelle dépasse 40.000 tonnes pour une valeur financière équivalent à celle de l’élevage. On compte près de 50.000 pêcheurs générant une très forte activité en aval comme en amont. Cette activité, pratiquée de façon artisanale avec des techniques de pêche peu orthodoxes dans les régions de la zone côtière comme dans les lacs et les lagunes peut avoir des impacts négatifs non négligeables sur l’environnement tels que la destruction de certaines espèces forestières et halieutiques ou le comblement des lacs.

Pour le secteur de la foresterie Le Bénin ne dispose plus que de quelques restes de forêts secondaires denses, trop morcelés. L’exploitation forestière proprement dite n’a qu’une importance relative sur le plan des transactions commerciales. La majorité du bois d’œuvre provient des teckeraies qui représentent en superficie une infime partie des espaces forestiers existants. Le Bénin ne connaît pas encore de graves problèmes environnementaux liés directement à l’exploitation forestière pour le bois d’œuvre. Le danger vient plutôt de la sous-valorisation des produits forestiers, du braconnage et surtout d’une exploitation des produits ligneux utilisés comme combustible.

Pour le secteur de l'industrie

Le secteur de l'industrie contribue seulement pour 13% au PIB contre 35% pour l'ensemble du secteur primaire. Toutefois le Bénin possède de nombreuses ressources minières insuffisamment exploitées. Le calcaire, l’argile, les galets et le sable lagunaire constituent une partie des ressources mobilisables. Une partie de ces ressources est déjà exploitée dans des conditions pouvant générer des problèmes environnementaux. L’industrie manufacturière est peu développée (8% du PIB). Son impact sur l’Environnement est peu important. Toutefois on note des problèmes d’installations et de pollutions ponctuelles dont les impacts sur l’environnement restent à évaluer.

Conséquences économiques Les données disponibles aujourd’hui sont insuffisantes pour évaluer de façon conséquente le coût de ce que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de dégradation environnementale. Certaines tentatives d’estimation du coût de la dégradation environnementale ont été menées pendant la préparation du PAE sur la base d’une sélection des impacts économiques majeurs de la dégradation environnementale. Ces impacts touchent essentiellement à l’érosion et à l’appauvrissement des sols, au recul du couvert forestier et de la biodiversité, à la pollution de l’eau et à la diminution des ressources halieutiques, en particulier dans les lagunes.

Impacts Taux (en %) Erosion 41,9 Appauvrissement des sols 12,2 Pollutions 14,1 Inondations 9,9 Ressources halieutiques 2,8

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Défrichements 17, 3 Incendies 1,7

Les coûts totaux correspondants ont été estimés au début des années 90 dans une fourchette comprise entre 10 et 20 milliards de francs CFA. Conséquences sociales La majorité des populations rurales du Bénin vivent de produits et de biens fournis par la nature exploités directement sans grande transaction monétaire (les fruits, la faune sauvage, les bois de construction et de chauffe…). De la même façon, ces populations utilisent les fonctions de support telles les conditions naturelles favorables à la culture et à l’élevage à tel point que ces activités relèvent des valeurs sociales. La disparition ou une forte perturbation de ces fonctions peuvent menacer l’existence et l’équilibre des sociétés dont l’essence réside dans les fonctions environnementales.

1.4. Situation économique générale et éléments socio-économiques

Au cours de la décennie 80, l’économie béninoise a traversé une crise aiguë ayant entraîné l’aggravation des déséquilibres intérieurs et extérieurs, la dégradation des infrastructures économiques et sociales, le ralentissement de la croissance et de la production.

Ainsi, le taux de croissance du PIB qui était en moyenne de 5% sur la période 1977-1980 est tombé à 3% de 1981 à 1985 et à 1,2% seulement sur la période 1988-1990 suite à la crise économique et financière que le Bénin a connue pendant la deuxième moitié des années 80. Ces mauvaises performances sont le fait des résultats enregistrés dans le secteur primaire (4,79%), dans le secteur secondaire (1,17%) et dans le secteur tertiaire (0,60%) qui ont souffert du centralisme d’Etat.

Le Bénin a opté depuis 1990 pour une économie de type libéral et a poursuivi les politiques d’ajus tement amorcées depuis la signature du premier PAS en 1989. Pour l'essentiel, ces politiques ont visé l'assainissement des finances publiques, la restructuration des entreprises publiques et la mobilisation de ressources pour appuyer l'Etat dans ses fonctions régaliennes.

Ainsi, le pays a renoué, et ce depuis 1991, avec la croissance économique dont le taux moyen actuel est de 5,5% sur la période 1991-2002 sauf pour l’année 1998. Cette année – là le taux est tombé à 4,5% à cause des effets de la crise énergétique. Mais cette tendance haussière s’est estompée ramenant le taux de croissance à un niveau de 4,4% en 2003 à cause de la mauvaise campagne agricole et de la faible performance enregistrée au niveau du secteur secondaire.

Les différentes réformes et mesures mises en œuvre dans le cadre des mesures d’ajustement structurel ont permis le rétablissement progressif des équilibres macro-financiers indispensables à une meilleure allocation des ressources publiques.

Les recettes fiscales ont connu une augmentation régulière tout au long de la décennie 90. Entre 1998 et 2002, elles sont passées de 211,3 milliards à 318,2 milliards de francs CFA, soit un taux d’accroissement non négligeable de 50,6%. Les résultats satisfaisants observés au niveau des recettes fiscales masquent cependant la fragilité de la fiscalité au Bénin. En effet, le taux élevé de pression fiscale (environ 14% entre 1998 –2002) et les impôts intérieurs (BIC

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et TVA) tributaires de la situation économique et financière d’une vingtaine de gros contribuables constituent les maillons faibles de l’économie.

Le ratio dépenses publiques / PIB qui était de 16-17% dans la première moitié des années 90 se situe en 2002 autour de 20,2%, indiquant ainsi que ces dépenses ont subi une pression à la hausse.

En plus, l’économie béninoise est caractérisée par une maîtrise de son inflation (3 à 4% l’an), une amélioration progressive de sa balance commerciale et une meilleure gestion de sa dette extérieure dont le ratio encours / PIB a été de 56% en 2001, ratio inférieur à la norme de 60% fixée dans l’espace UEMOA.

Sur le plan de l’intégration régionale, le Bénin consolide sa position au sein de l’UEMOA et les réformes dans lesquelles il s’est engagé font de lui l’un des plus respectueux des critères régionaux de convergence, de stabilité et de croissance. Selon les travaux du Ministère chargé des finances, au niveau de la CEDEAO, les principaux partenaires du Bénin à l’importation étaient la Côte d’Ivoire (38,7%), le Ghana (23,2%), le Sénégal (17,8%) et le Togo (11,1%). Les importations en provenance du Nigeria recouvrent une importante gamme de produits agricoles et industriels avec une valeur de 2,6 milliards de francs CFA. A l’exportation, avec une valeur de 7,9 milliards de francs CFA, le Nigeria était et demeure le premier client du Bénin avec près de 53% des exportations. Ces exportations officiellement enregistrées et dominées par les produits de la filière coton, ne représentent qu’une partie de la vente des produits béninois. Les importations de la CEDEAO représentent 13,9% des importations totales et les exportations, 10,8% des exportations totales.

En dépit des améliorations constatées, la reprise économique du Bénin reste fondée sur des bases fragiles caractérisées essentiellement par la monoculture d'exportation du coton qui demeurera encore pendant longtemps assujettie aux aléas climatiques, aux coûts de production élevés et surtout aux fluctuations des cours sur les marchés mondiaux. On note une aggravation du déficit structurel de la balance commerciale : 105,2 milliards de francs CFA en 1992 contre 334, milliards de francs CFA en 2002. Les causes à cette situation sont : la mauvaise performance des exportations due à l’absence de diversité de produits exportés et la faiblesse des industries de transformation des produits agricoles

Les performances sont aussi confrontées à une forte croissance démographique et ne font apparaître qu'un rythme très modeste de croissance annuelle moyen du PIB/ habitant de moins de 1%. Il convient aussi de souligner que, compte tenu de la dynamique démographique actuelle, même si les performances de ces dernières années se maintiennent, il faudra environ un demi-siècle pour doubler le revenu moyen par habitant qui est aujourd'hui d'environ 380 dollars US 1.

Malgré tous les effo rts consentis, le Bénin fait partie des pays les plus pauvres du monde et l’accroissement de la pauvreté dans le pays signalé dans les années 90, est préoccupante. L’indicateur de développement humain pour le Bénin en 2003 le classe à la 159ème place sur les 173 pays évalués par le PNUD. Selon les données officielles, l’indice de la pauvreté rurale, estimé à partir du niveau des dépenses, est passé de 25,2% au milieu des années 90 à 33% en 2000 tandis que l’indice de pauvreté en milieu urbain a baissé, passant de 28,5% à

1 Forum sur l’accélération de la croissance, mai 2001

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23,3% au cours de la même période2. La pauvreté est donc davantage un phénomène rural au Bénin.

Le Bénin souffre toutefois d’un certain nombre de handicaps qui peuvent constituer des freins à l’investissement et particulièrement à l’investissement étranger car, aujourd’hui, le taux de l’épargne locale et les investissements d’origine nationale voire Ouest Africaine ne peuvent constituer un moteur suffisant pour financer les besoins gigantesques en infrastructures et en industries dont le pays a cruellement besoin.

Sur le plan financier, le Bénin souffre d’une faible contribution du système bancaire au financement de l’investissement et une insuffisance des outils d’intervention en fonds propres. Cette situation pouvait être supportable dans une optique de croissance moyenne de l’ensemble de l’économie, mais elle est insuffisante dans une approche volontariste d’un gouvernement qui souhaite et qui a besoin d’investir dans l’industrie des montants de plusieurs centaines de milliards de F CFA en quelques années.

Dans une économie libérale où il le désengagement de l’Etat, les investissements étrangers directs (IED) peuvent constituer une opportunité pour le développement de l’industrie textile au Bénin. En l’absence des données concernant la vent ilation des IED par secteurs, il a été utilisé l’approche d’analyse de la distribution sectorielle des projets d’investissement réalisés en vertu des privatisations. Dans cette logique, il a été observé au cours de la période 1990-2003, que la grande majorité des entreprises publiques qui ont trouvé des repreneurs étrangers appartenait au secteur de l’agroalimentaire (49%) suivie par le secteur du ciment (23%), des huileries (20%), du tabac (5%), de l’hôtellerie (2%) et du textile (1%)3. En plus, l’analyse des projets d’investissement des étrangers agréés aux régimes du Code des investissements montre que la branche dominante est l’industrie textile depuis 1999 (117.646.097.000 FCFA) suivie respectivement de l’industrie alimentaire (46.050.538.690 FCFA), l’industrie de transformation du bois (19.644.431.890 FCFA) et de l’industrie chimique (7.708.209.000 FCFA)

En 2000, le ratio de stocks d’IED représentait 28,8% du PIB4. Ce niveau demeure dans la moyenne des pays africains et des pays en développement, mais inférieur par rapport à certains des voisins du Bénin comme le Togo et le Nigeria. Force est de reconnaître que seul le secteur qui a bénéficié de manière substantielle demeure le secondaire. Cependant sa contribution à la formation du PIB n’est que de l’ordre de 14%.

1.5. L’évolution politique, juridique et institutionnelle L'évolution économique du Bénin a toujours été dépendante de son évolution politique. Ancienne colonie française, le pays a connu une vie politique très mouvementée de 1960 à 1972. A partir de 1972 le pays a adopté le régime marxiste- léniniste qui va le stabiliser jusqu'en 1989. Durant cette période, les militaires seront au pouvoir et imposeront le Parti Unique (le Parti de la Révolution Populaire du Bénin) à partir de 1974.

2 Source : DSRP 3 Centre de Promotion des Investissements (CPI), 2003 4 Source CNUCED, base de données FDI/TNC

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La crise économique généralisée des années 1980 a secoué le Bénin, avec son cortège de baisse de son PIB par habitant, de recul des investissements et des déséquilibres macro-économiques et de vagues de contestation du régime et de son idéologie. Pour sortir de cette crise une conférence nationale sera convoquée en février 1990. A son issue, il sera adopté un régime démocratique avec un multipartisme intégral et des institutions de contre pouvoir comme l'Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle, le pouvoir judiciaire, le Conseil Economique et Social, la Haute Cour de Justice, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication et la Cour Suprême. Cela a permis de réussir sur le plan économique, social et surtout environnemental. Cette situation politique a permis la tenue des états généraux de la fonction publique et du système juridique, la prise en compte de plusieurs décrets dans le cadre de l'environnement. Malgré ces dispositions, le droit sur l'environnement n'est pas toujours respecté dans le pays. La population méconnaît ses droits et ses devoirs en matière de la protection et de la sauvegarde de l'environnement. Les infractions sur l'environnement sont toujours restées impunies. L'environnement institutionnel a évolué suivant la Constitution du 11 Décembre 1990. Un pouvoir est donné à l'Assemblée Nationale pour contrôler et légiférer, au Conseil Economique et Social pour assurer l'intégration de l'environnement dans les politiques, les plans et les programmes socio-économiques. Un ministère chargé de l'environnement a été créé de même que l'Agence Béninoise pour l'Environnement (ABE). Il y a aussi les autres ministères, les ONG et autres organismes intervenant dans la protection de l'environnement.

2. Ressources naturelles

2.1. Les terres : mise en valeur et problèmes Les terres productives constituent l’ensemble des couches meubles à la surface du sol, dans lesquelles il est possible de faire pousser des végétaux. Elles représentent une importante ressource pour l’agriculture béninoise et dérivent d’un système dynamique où interagissent monde minéral, atmosphère, hydrosphère, et biosphère. Ce sont les terres de culture, c’est à dire l’ensemble des terres mises en valeur à des fins agricoles mis à part les zones d’affleurement, les forêts classées, les parcs nationaux et les zones d’habitation. La terre n’est pas un capital immuable dont la valeur est maintenue et définie une fois pour toute. C’est un capital dont l’état peut vite évoluer sous l’interférence des facteurs physiques et anthropiques.

Source essentielle de la vie de la majorité des populations béninoises, la terre ne vit que par l’eau qu’elle peut recevoir soit du sous-sol, soit de la surface (plan d’eau) soit surtout de la pluie. A cela, il faut ajouter les facteurs d’ensoleillement, de température, d’hygrométrie qui définissent l’influence du climat. Au Bénin, la situation des terres productives est une question relativement sensible et délicate qui présente des spécificités suivant les régions du pays.

2.1.1. L’appréciation générale du patrimoine

Le Bénin dispose de quelques 8 300 000 ha de surface agricole cultivable mis à part les affleurement rocheux, les forêts classées et les parcs nationaux, les zones d'habitat et les plans d'eau, soit 72,3% du territoire national. Seulement 23% du disponible exploitable est emblavé

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chaque année. Ainsi, pour une superficie cultivable moyenne estimée à 1,09 ha/tête en 1998 avec une variation de 0 à 8 ha/tête selon les régions, il est évident que l’aire moyenne exploitée par actif agricole est globalement minime et témoigne des difficultés d’accès à la terre qui constituent les problèmes majeurs de nombre d’exploitants. Ces ratios cachent de grandes disparités, et il est constaté d’une part une baisse générale des rendements des racines et tubercules malgré l’augmentation de la population, d’autre part une hausse généralisée des rendements des céréales et légumineuses entre 1988 et 1997, mais aussi la perte quasi irréversible en sol cultivable estimée dans certaines zones agro-écologiques à 2000 à 3000 t/km2/an et 7000 à 8000 t/km2/an à d'autres endroits en raison de l’extension de l’habitat et les pratiques culturales inadéquates notamment.

2.1.2 .Les zones agro-écologiques et qualité des terres

Sur la base des données climatiques, pédologiques mais aussi des systèmes de production, on peut distinguer six (06) zones agro-écologiques (Lares,1998), à potentialités variables et présentant des qualités diverses selon les impacts des phénomènes d’érosion et de dégradation.

La zone côtière

Elle se caractérise par sa bande sableuse où la contrainte foncière s’exprime à un double point de vue par la disponibilité et la qualité des terres et y rend presque impossible toute activité agricole. En effet, des 500 km2 que couvre cette zone, seuls 100 km2, de qualité médiocre, peuvent servir à la production végétale. Le cocotier et quelques productions maraîchères à faible rendement constituent les activités agricoles qui s’y mènent. La concentration des infrastructures et équipements ainsi que le développement des activités des secteurs secondaire et tertiaire constituent des paramètres d’amenuisement pour l’exploitation à des fins agricoles. L’érosion côtière se manifeste de manières diverses selon les emplacements. Des études réalisées par NEDECO dans le cadre de l’extension du port et le projet FAC, ont permis de constater plusieurs manifestations liées au transit littoral de sable estimé à 1 200 000 m3 par an.

L’Atacora et ses chaînes des piedmonts occidental et méridional

Ce domaine regroupe les sous-préfectures de l’Atacora-Ouest auxquelles s’ajoutent celles de Ouaké et une partie de Copargo dans la Donga. Cette zone marquée par l’influence de la chaîne de l’Atacora évolue dans une situation très précaire avec un taux d’exploitation oscillant entre 40 et 50%. La superficie disponible se situe entre 0,3 et 0,7 hectares par tête soit 1,1 à 3 hectares par exploitation agricole. La disponibilité des terres productives est limitée par la chaîne de l’Atacora et les collines et chaînes de collines qui se dressent ça et là. Il faut ajouter le parc Pendjari et sa zone cynégétique. La topographie accidentée conjuguée à la répartition et l’intensité des pluies (900 à 1300 mm) rendent l’érosion de plus en plus active. Les indices de Fournier calculés donnent des valeurs de 1300 à 1500 tonnes/km2/an pour la région montagneuse.

La vallée du Niger

Globalement, elle regroupe les sous-préfectures de Malanville et Karimama et couvre une superficie d’environ 6000 km2. Elle dispose d’une superficie cultivable assez faible (3,1 à 5 ha par exploitation agricole), surtout à Karimama où la parcelle disponible par tête est de 0,20

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ha. Le parc W (579 147 ha) et la zone cynégétique de la Djona (115 571 ha) couvrent une bonne partie de sa superficie. Le climat est celui d’une zone soudano-sahélienne à deux saisons. La pluviométrie est de l’ordre de 900 mm/an avec des pluies très agressives de courtes durées, s’accompagnant de forts vents. On y rencontre des sols hydromorphes assortis des alluvions du fleuve Niger et des sols ferrugineux tropicaux respectivement aptes pour la culture du riz, de l’oignon, de la tomate et du niébé et la pomme de terre. Malgré la forte avancée du Sahel (environ 21 000 000 ha par an) qui limite de plus en plus les activités agricoles, les sols hydromorphes permettent de valoriser les cultures maraîchères à travers des bas-fonds et le périmètre aménagé de Malanville. Environ 84% de la zone soit 5390 km2 sont érodés ou dégradés par l’érosion hydrique, la perte de fertilité ou la salinisation, l’intensité du piétinement des troupeaux de bovins, caprins et ovins de la localité ou des pays limitrophes, la sécheresse et les vents.

Le plateau de terre de barre

La zone de terre de barre est potentiellement la région la plus riche du pays. Elle regroupe les sept (07) plateaux du Sud-Bénin à savoir : Bopa, Allada, Aplahoué, Zagnanando, Abomey, Kétou et Pobè. Le taux d’exploitation des terres cultivables varie entre 60% et 70% avec moins d’un hectare par habitant à l’exception du plateau de Kétou où la disponib ilité en terre est meilleure. Quelques nuances traduisent la spécificité de certaines communes liées à la densité de la population ou à l’importance des plans d’eau (Bopa : 0,10 ha / tête). Les très faibles disponibilités de terres productives à Abomey (0,06 ha / tête), Toviklin (0,07 ha/tête), Agbangnizoun (0,22ha/tête) reflètent l’exiguïté de ces territoires face à une population qui croît de façon exponentielle. Le climat est de type subéquatorial avec une pluviométrie variant entre 1000 et 1400 mm. Les sols sont ferralitiques, représentent 7% de la superficie totale du pays mais concentrent le tiers de la population totale. La forte réduction de la couverture végétale accélère le ruissellement et facilite l’érosion en nappe qui découpe uniformément la couche supérieure des sols entraînant des pertes de terre allant de 20 à 30 tonnes/ha/an. Les pertes de terres annuelles par érosion en rigoles et en ravins s’élèvent à 70–80 t/ha sur un sol nu à pente d’environ 4%. Les terres exploitées sont caractérisées par la prédominance de l’Imperata cylindrica, adventive des sols acidifiés et pauvres en matière organique.

La pénéplaine du Borgou-Alibori et le piedmont oriental de l’Atacora

Il présente une terre disponible comprise entre 2 ha et 6 ha/tête. On y rencontre des exploitations agricoles de plus de 10 ha, notamment dans les communes de Ségbana, Sinandé, Banikoara, Péhunco, Kérou, N’Dali malgré la présence des forêts classées et des collines. L’indice de Fournier donne des valeurs de perte de terre de 1000 à 1500 tonnes/km²/an et l’érosion se manifeste en nappe ou rigoles dans les champs, en ravins dans les zones d’habitation ou les axes routiers. Les sols ferrugineux sont les plus répandus. On rencontre également des sols ferralitiques et des sols hydromorphes. La durée moyenne de la jachère atteint trois (03) ans. En effet, ses atouts reposent essentiellement sur une grande disponibilité des terres et partant sur le développement spectaculaire de trois (03) cultures (coton, maïs et igname) importantes pour la sécurité alimentaire. La ligne Gogounou – Kérou est particulièrement favorable à la culture du sorgho.

Les localités moyennement érodées ou dégradées s’étendent sur environ 10960 km² soit 24% de la superficie totale de la zone. Les sols fortement érodés ou dégradés sont localisés au Nord de la Zone et occupent les régions de Banikoara et de Kandi où les systèmes de production privent les sols du couvert végétal. Leur superficie est évaluée à 4830 km² soit 11 % de la superficie totale de la zone.

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Le bassin du Zou ou la zone de transition

Elle couvre le département des collines auquel s’ajoutent les communes de Tchaorou et Bassila. Les exploitations agricoles y sont de taille moyenne entre 5 et 10 ha avec une densité de 37 hbts/km² de terres cultivables. La zone est pour une grande part occupée par des granito-gneiss appartenant au précambrien. L’érosion hydrique se manifeste sur les pentes et autour des grands centres d’habitation. Dans les champs, il est observé une érosion en nappes et parfois en rigoles alors que les aires d’habitation et les axes routiers connaissent une forte érosion en rigoles et ravins. Les sols ferrugineux tropicaux lessivés ou en voie d’appauvrissement sont les plus répandus. La zone est devenue, le principal foyer de colonisation agricole au point de générer la production par habitant la plus élevée. Le maïs, le sorgho et le niébé y poussent particulièrement entre Savè et Toui dans des conditions agro-écologiques très favorables. Cependant, on observe des sols fortement dégradés localisés sur les bassins versant à pentes moyennes ou fortement surexploités pour la production végétale qui couvrent une superficie d’environ 3150 km² soit 19% de la superficie totale de la zone. Leur forte érosion ou dégradation est surtout due aux agressions climatiques et à leur surexploitation.

2.2. Les ressources en eau La satisfaction des besoins en eaux est fonction de la disponibilité de la ressource et surtout de la qualité de ces eaux, des activités humaines, du niveau de développement économique, de la démographie et du taux d’urbanisation. D’après l’enquête démographique et de santé menée par l’INSAE/MPRE-MACRO INTERNATIONAL (1996) auprès des populations, il apparaît que 56% de la population ont accès à l’eau potable dont environ 71% en milieu urbain et 47% en milieu rural. La satisfaction de ces besoins en eau potable se trouve essentiellement menacée par une dégradation continue de la qualité de la ressource. Cette dégradation de la qualité implique l’augmentation des coûts de traitement de l’eau et par ricochet le prix de revient. Cette situation réduit l’accès à l’eau potable, augmente les cas de maladies hydriques et la pauvreté surtout en zones rurales.

Les précipitations atmosphériques Au Bénin, la pluviométrie moyenne annue lle est inégalement répartie. Elle varie de 700 mm environ à Malanville dans l’extrême Nord du pays à 1500 mm à Sèmè dans l’extrême Sud-Est. On enregistre des valeurs intermédiaires de 900 mm dans le Sud-Ouest et 1300 mm sur les chaînes de l’Atacora. Les eaux de surface Le Bénin est arrosé par des cours d’eau sur lesquels de longues séries de données sont disponibles grâce à un suivi régulier. Cette activité a permis de connaître les caractéristiques essentielles de leur régime.

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Les ressources en eau superficielles totales du Bénin estimées à partir des stations plus en aval des cours d’eau donnent pour la Mékrou à Kompongou (5 700 km²), l’Alibori sur la route Kandi - Banikoara (8 150 km²) et la Sota à Kouberi (13 410 km²) dans le bassin du Niger, la Pendjari à Porga (22 280 km²) dans le bassin de la Volta, le Mono à Athiémé (21 475 km²) dans le bassin du Mono, le Couffo à Lanta (1 680 km²) dans le bassin du Couffo et l’Ouémé à Bonou (46 990 km²) dans le bassin de l’Ouémé.

Le potentiel en eau des cours d’eau non compris les eaux du fleuve Niger est estimé en moyenne à 13,106 milliards de mètres cubes par an. Les lacs et lagunes forment au Sud du pays un chapelet de plans d’eau composé du lac Ahémé (entre 78 et 100 km² avec un marnage de 80 cm), de lac Nokoué (entre 160 et 180 km² à l’étiage et en crue annuelle stockant respectivement 147 millions de mètres cubes et 325 millions de mètres cubes pour un marnage de l’ordre de 1,5 m), de trois systèmes lagunaires (occidental, central et oriental) et de la lagune de Porto-Novo. A ce groupe s’ajoute un grand nombre de rivières, de marigots et autres plans d’eau d’importance moindre qui représentent un potentiel non négligeable. Les eaux souterraines Compte tenu du contexte géologique, le territoire du Bénin peut être en socle constitué de roches massives (granito-gneiss et migmatites) couvrant 90.400 km2 environ soit 80 % de l’étendue totale du pays et en zones sédimentaires où prédominent des roches plus ou moins perméables, rencontrées dans le bassin sédimentaire côtier, le bassin de Kandi et dans les lits des différents cours d’eau. Les zones sédimentaires occupent environ 20 % du territoire mais contiennent entre 70 à 80 % des ressources d’eau souterraine sur une superficie estimée à 22.200 km2. La carte géologique ci-dessous illustre les différentes zones pré-citées.

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Carte N°1 : Evaluation géologique du Bénin

2.3. La zone côtière et les zones humides nationales La Convention de Ramsar définit les zones humides comme étant les écosystèmes constitués par ''les étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d'eaux, naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l'eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d'eaux marines dont la profondeur ne dépasse pas six (6) mètres à marée basse''. Les travaux et recherches récents ainsi que les processus d’aménagement permettent aujourd’hui d’intégrer la zone côtière du Bénin comme la plus grande zone humide au niveau nationale. La spécificité des zones humides réside dans leurs richesses biologiques, leurs fragilités et leur forte productivité qui en font des espaces de vie caractéristiques où la pression démographique et les activités économiques et socio – culturelles entraînent continuellement des risques de perte d’équilibre.

2.3.1. Typologie des zones humides du Bénin : caractéristiques et distribution En se fondant sur la typologie de Ramsar pour le classement des zones humides, on peut dire qu’au Bénin il y a tous les types d’écosystèmes humides. Néanmoins, trois grands regroupements sont pris en considération.

Les zones humides marines/côtières Les zones humides du Sud-Bénin sont les plus importantes du pays du point de vue de la superficie (3460 km²) et du point de vue du rôle socio-économique qu'elles jouent en supportant près de 50 % de la population du Bénin et en fournissant les 75% de la production halieutique nationale. Elles sont situées essentiellement dans la zone côtière du Bénin qui s’étire d’Est en Ouest entre les frontières bénino - togolaise et bénino - nigériane, puis du sud au nord en partant de la mer côtière (isobathe 6 mètres à marée basse) jusqu’à la limite supérieure de la dépression de la Lama soit environ 93.375 hectares.

Les zones humides du sud – Bénin se composent des parties avales des bassins des fleuves Mono, Couffo et Ouémé qui dans la plaine côtière s’associent à un système hydrographique complexe composé d’un chapelet de lacs (Nokoué, Ahémé, Toho, Togbadji, etc) et lagunes (Gbaga, Lagune côtière, Lagunes anciennes, Lagune Djonou, Chenal de Cotonou, Lagune de Porto-Novo). S’ouvrant sur l’Océan Atlantique à travers deux embouchures ( chenal de Cotonou et la "Bouche du Roy"), ces cours et plans d’eau sont sous l’influence d’une marée semi-diurne. Tout le système se caractérise ainsi par un balancement semi saisonnier d’eau douce et d’eau salée avec une salinité variant de 0 à 33 ‰. On rencontre également des écosystèmes humides associés aux lagunes, lacs et rivières d'eau saumâtre. Il s'agit des mangroves dans le complexe Ahémé-Chenal Aho- lagune côtière et bas-Mono, les vasières, marécages et forêts marécageuses et les cordons littoraux sableux.

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Les zones humides continentales En plus des hauts et moyens bassins des fleuves des bassins du Mono, du Couffo, de l’Ouémé, les zones humides continentales sont constituées par :

• le bassin de la Pendjari avec un réseau composé de la Koumongou et de la Kéran • le bassin hydrographique du fleuve Niger dont les organismes fluviaux (la Mékrou, le

Kompa Gourou, l’Alibori et la Sota) coulent vers le nord • la plaine alluviale du fleuve Niger au Bénin qui constitue, par sa superficie, la seconde

grande zone humide naturelle d’un seul tenant. A ces rivières et cours d’eau permanents et intermittents sont plus ou moins associées des mares dont les plus importantes se rencontrent dans le Parc National de la Pendjari (Réserve de Biosphère de l’UNESCO): mares Bali, Yengouali et Bori . Les zones humides artificielles Au nombre des zones humides artificielles assez diversifiées au Bénin, on peut surtout remarquer : - les étangs aquacoles et les trous à poissons dans la zone côtière et dans la plaine alluviale

du Niger; - les terres agricoles inondées (zones inondables) au sud dans la plaine alluviale du Mono et

de l'Ouémé et au nord dans les plaines du Niger; - les barrages et retenues d’eau pour le stockage d’eau à des fins d’utilisation domestique et

agro – pastorale dont les plus importants sont ceux de Djougou, Natitingou, Parakou, Savalou, Savè (SSS) etc.;

- les canaux et rigoles de drainage des eaux pluviales et résiduaires dans les principales agglomérations urbaines comme Cotonou, Porto-Novo, Ouidah, Parakou,

Lorsqu’on prend en compte leurs fonctions de production, de régulation écologique et d’habitats humains, on peut estimer que plus de 70 % de la population du Bénin vit aux dépens des zones humides qui pourtant ne dépassent pas 50 % de la superficie totale du territoire.

2.3.2. Etat actuel des zones humides nationales : des écosystèmes proches de la rupture d’équilibre Très peu de travaux ont porté réellement sur les écosystèmes humides continentaux et artificiels du Bénin. Il en découle une absence presque totale de données d’analyse et informations pertinentes pour appréhender leurs évolutions. Les dégradations concernent tous les milieux humides et sont d'ordre naturel et humain.

Types de dégradation

Causes naturelles Causes humaines /conséquences

Erosion des berges, des cours d'eau et des plans d'eau

- nature des sédiments : sédiments meubles (sables fins, limon, vase)

- ruissellement des eaux de pluie

- Régime torrentiel des cours d'eau

- Variation brusque du régime

- déboisement de berges des cours d'eau et des plans d'eau

- exploitation du sable sur les berges et à la côte

- Implantation des barrages qui modifient le régime des cours d'eau.

- le cumul des impacts liés à l'exploitation des eaux –construction des barrages,

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des cours d'eau. traitement des eaux usées , coupes à blanc dans les forêts.

Comblement des plans d'eau

- Dépôt des sédiments au fond des cours d'eau

- Apports détritiques des cours d'eau

- déboisement des berges et des bassins versants

- modification des conditions hydrodynamiques

- encombrement des plans par l'installation des matériaux précaires comme les "acadja"

Erosion côtière - facteurs morphologiques et sédimentaires(plaine côtière basse et plate, cordons de 2,5 Km séparant la mer au lacs, lagunes, marais et marécages)

- facteurs océanographiques (la houle, le transit littoral, le trait de côte instable et des points de concentration des vagues et forte érosion).

- Perturbations sédimentaires et sédimentologiques causées par le barrage de Nangbéto

- Blocage du transit littoral par les ouvrages portuaires de Cotonou et la stabilisation du littoral entre le PAC et l'hôtel PLM.

- L'exploitation des carrières de sables sur le littoral stricto sensu.

Des pêcheries en dégradation continue La pêche dans les écosystèmes aquatiques du sud-Bénin est une activité de "cueillette" qui, malgré son caractère artisanal, revêt une grande importance socio-économique. En effet, elle contribue pour 75 % à la production halieutique nationale et participe pour près de 40 % à la consommation nationale de protéines animales. La pêche lagunaire est pratiquée par environ 40.000 pêcheurs professionnels auxquels s'ajoutent 13 000 saisonniers. Elle fait vivre, en amont et en aval, plus 300 000 personnes (mareyeuses, fabricants de pirogues, vendeurs de divers matériels et équipements de pêche). La production halieutique nationale est de l'ordre de 40 000 tonnes. Bien que très productives, les pêcheries installées dans les zones humides côtières du Bénin sont soumises à de multiples contraintes qui concourent toutes à leur dégradation. Au nombre des problèmes qui affectent les plans d'eau côtiers ainsi que les ressources naturelles qu'ils contiennent, on pourrait citer l'accroissement continu de l'effort de pêche, la destruction des frayères naturelles (mangrove), le comblement des plans d'eau, la prolifération des végétaux envahissants (la jacinthe d'eau) et la dégradation des conditions physico-chimiques de l'eau. La forte densité de la population caractérisant la région du littoral béninois avec comme corollaire la forte demande en protéines, entraîne une augmentation importante de la population de pêcheurs sur les plans d’eau. A cela, s’ajoutent l’inexistence de sources alternatives génératrices de revenus, l’utilisation de plus en plus importante d'engins et méthodes de pêche destructeurs de la faune aquatique. Les besoins en énergie domestique des communautés riveraines des pêcheries provoquent la destruction de la mangrove et du couvert végétal entraînant ainsi la disparition des frayères et le comblement des lacs et lagunes. Ce phénomène auquel participe l'invasion massive de la

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jacinthe d'eau depuis 1981 (PAZH, 1999) constitue également une cause majeure de la détérioration des conditions écologiques favorables à la productivité des pêcheries du sud – Bénin. Sur la base d’un suivi des paramètres physico – chimiques et bactériologiques réalisé pendant l’année 2000 dans les zones humides du sud – Bénin dans le cadre du Programme d’Aménagement des Zones Humides (PAZH), le laboratoire d’écotoxicologie a mis en évidence une très forte pollution bactériologique d’origine fécale. Ce laboratoire conclut à une menace hydro – fécale généralisée dans tous les plans d’eau avec une exagération dans la lagune de Cotonou. Cette conclusion est d’autant plus inquiétante qu’elle indexe directement la qualité des poissons et autres ressources halieutiques consommées par les populations locales. Selon la même source scientifique, dans la lagune de Porto – Novo, l’ammoniac mesuré est supérieur aux valeurs admissibles pour la vie de certains poissons et autres êtres vivants. Même si en général le rapport conclut à la faiblesse relative des va leurs des paramètres physico – chimiques dans les eaux des zones humides du sud – Bénin, le fait que certains éléments potentiellement dangereux comme les pesticides, les produits pétroliers et les métaux puissent se retrouver, même en faible quantité, dans la chair de poisson (Ayadokoun, 1992) constitue un indicateur sérieux de la dégradation de la qualité des milieux concernés. Il apparaît donc nécessaire et vital de renforcer la capacité nationale de suivi de ces milieux notamment des pêcheries afin de mieux prendre des dispositions pour freiner les tendances négatives qui s’observent déjà à travers l’évolution des tendances d’importance des poissons congelés et de diminution des revenus des pêcheurs. La perte croissante de diversité biologique Sur les 8 700 km2 (soit 7,7% du territoire national) que couvre la zone côtière, 3460 km2 sont des zones humides aux ressources biologiques très variées. En effet, en dehors des plantes cultivées et des espèces courantes de rongeurs et espèces animales élevées, le s zones humides du Bénin, notamment celles du sud, recèlent de nombreuses espèces animales et végétales caractéristiques. Près de 60 % des espèces de poissons connues en Afrique existent dans les plans d'eau des zones humides du Bénin. La faune aviaire est constituée de plus de 21 familles regroupant plus de 200 espèces (en réalité 236 espèces). Les zones humides du Bénin constituent également des sites de reproduction des oiseaux migrateurs paléarctiques. Une synthèse analytique des différents écosystèmes humides du sud – Bénin, fait constater la présence de plusieurs types de végétation importants : des forêts marécageuses à Mitragyna inermis et Raphia hookeri, des forêts périodiquement inondées à Berlinia grandiflora et Dialium guineense, des prairies inondables à Paspalum vaginatum et Typha australis, une plantation de mangrove à Rizophora racemosa et une végétation flottante dominée par Eichornia crassipes et Pistia stratiotes. Selon les résultats des recherches et travaux réalisés dans le cadre du PAZH, il y existe une ichtyofaune riche de 122 espèces de poissons réparties en 48 familles. Les espèces les plus importantes sont les Cichlidés (10 espèces dont 07 espèces de Tilapia) et les Mormyridés (11 espèces). Selon Sinsin et Bergmans (1999), il existe 08 familles de reptiles et amphibiens réparties en 12 espèces dans les zones humides du sud – Bénin. Il s’agit de 06 espèces de serpents, 01

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espèce de Varanidae, 01 espèce de Chelonidae, 02 espèces de Crocodilidae, 01 espèce de Buffonidae et 01 espèce de Ranidae. La faune aviaire est composée d’environ ‘’233 espèces dont 84 oiseaux d’eau appartenant à 21 familles selon la nomenclature de Sibey et Monroe’’ (Adjakpa, 2001). On dénombre parmi ces oiseaux des Hérons, des Limicoles, des Rapaces, des Dendrocygnes et des Sternes. Mais, les habitats de la lagune côtière, du Chenal Aho et de la basse vallée du Couffo abritent des espèces d'oiseaux autochtones et des migrateurs composés d'espèces afrotropicales ou paléarctiques. La faune non aviaire est essentiellement constituée de mangouste, loutre, potamochère, lamantin, python de sebae et python royal, de tortues terrestres et marines et de quelques primates (Cercopithecus erythrogaster). Guédégbé et Hessou (1996) puis Kidjo et Guédou (2001) rapportent la présence du Sitatunga, du Guib harnaché, du Singe à ventre rouge, du Singe mone, du Colobe noir, du Python de sebae et du Python royal. Les différentes sources citées ci – dessus s’accordent sur les menaces graves qui pèsent sur les ressources biologiques notamment la faune terrestre et aviaire et l’ichtyofaune. Elles ont pour nom :

• le braconnage pour la satisfaction des besoins en protéines ; • l’exploitation directe par les populations pour satisfaire la demande en bois énergie et

en bois de chauffe des mangroves, des typhas et autres formations caractéristiques des habitats des espèces fauniques des zones humides ;

• les défrichements à des fins agricoles : la croissance du ratio agro - démographique, explique la diminution de la végétation naturelle et donc la perte de diversité génétique. Cette perte floristique est très importante au niveau des zones humides du centre et du Nord Bénin parce que les forêts galeries/rupicoles sont détruites pour faire place aux cultures.

• la perte de la biodiversité est aussi due à l'urbanisation très rapide du pays. Les espaces humides (marécages, bas fonds, les berges/rives des cours d'eau) sont pris d'asseau par les citadins. Ainsi, plusieurs zones humides de Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi sont comblées par les acquéreurs de parcelles qui établissent leur maison en ces lieux. Les matériaux utilisés pour le comblement de ces milieux ont une grande responsabilité dans la dégradation de la diversité biologique et de la qualité de l'eau de la nappe phréatique.

• la surpêche et l' utilisation des poisons tels que les insecticides (DDT) et autres produits dévastateurs de la faune aquatique, pour la pêche continentale².

2.4. Les ressources végétales

2.4.1. Le potentiel floristique du Bénin Les caractéristiques climatiques, édaphiques et anthropiques déterminent la répartition de l’état de la flore. Les écosystèmes du cordon littoral Sur le cordon récent (sable quaternaire récent, appelé plage), la végétation est une pelouse littorale caractérisée par : Ipomoea brasiliensis, Remirea maritima, Ipomoea asarifolia,

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Seaevola plumieri, Schizachyrium platyphyllum et Typha australis dans les cuvettes des dunes de sable. Au niveau du cordon littoral ancien (sable quaternaire ancien, jaune ocre), on note : q une forêt claire à Lophira lanceolata où on rencontre Carissa edulis, Brysocarpus

coccineus, etc ; q une forêt littorale dense à Dialium guineense, Barteria nigritana, Uvaria chamae,

Diospyros tricolor, Cassipourea barteri, Manilkara obovata, sapotacée caractéristique de cette formation littorale, en voie de disparition. Il subsiste un vestige de quelques pieds dans le village Ekpè ;

Au Nord de cette formation littorale, existe une savane à Crossopteryx febrifuga. q Une formation marécageuse à l’Ouest composée de : Mitragyna inermis, Cola

grandifolia, Ceiba pentandra, Lonchocarpus sericeus, Andropogon gayanus, etc. En zone saumâtre, une formation de mangrove composée de Rhizophora racemosa, avicennia germinans, Dalbergia ecastaphyllum.

La disparition de cette végétation ligneuse est remplacée par Phaspalum vaginatum, Philoxerus vermicularis, Sesuvuim port lacacastrum. q Une formation marécageuse à l’Est composée de : raphiale (Raphia hookeri, Raphia

vinifera), Ficus congensis, Anthocleista vogelii, alstonia boonei, Cytosperma senegalense, Cyperus papyrus, Eleocharis spp ; etc.

Sur la lagune de Porto-Novo, Eichomia Crassipes, Jacynthe d’eau et Pistia stratiotes forment des colonies saisonnières qui flottent à la surface de l’eau. Neptunia oleracea, Nymphea spp, Ipomoea aquatica sont fixés dans la vase au bord de la lagune. On observe, disséminés à la surface de l’eau, des radeaux de végétaux flottants composés de Echinochloa stagnina, Ipomoea aquatica, Ludwigia repens. Le lac Aziri porte une luxuriante raphiale actuellement trop exploitée, menacée de disparition. Les écosystèmes du sol ferralitique ou de la terre de barre La terre de barre au sol ferralitique est la bande de terre comprise entre le cordon littoral et la latitude de 7°N. Elle est divisée en deux par la dépression argileuse et comprend sept (07) plateaux : abomey-Calavi - Allada ; Sakété - Pobè, Bopa au sud de la dépression - Aplahoué ; Zogbodomè - Abomey - Zangnanado ; Kétou au Nord de la dépression. La formation originelle de ces plateaux est la forêt dense humide semi-décidue dont on trouve des vestiges sous forme de lambeaux : forêt de réserve botanique de la station de recherche sur le palmier à huile à Pobè, forêts fétiches ou forêts reliques de toutes tailles et de toutes formes disséminées dans cette bande. Cette forêt a été détruite sous la poussée démographique et remplacée par des cultures pérennes (Cocoteraies, Palmeraies, Teckeraies) ou par des cultures vivrières. On rencontre par endroits des jachères à Dialium guineense, Albizia ferruginea, Albizia zygia, Antiaris

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toxicaria, Milicia excelsa, Triplochiton scleroxylon, etc ; des formations graminéennes à Panicum maximum, Digitaria horizontalis, etc., des formations herbacées à Chromolaena odorata. Dans les réserves botaniques et dans les reliques forestières, on observe : Holoptelea grandis, Milicia excelsa, danielia ogea, Triplochiton scleroxylon, Piptadenia african, Anthostema spp ; Pentachletra macrphylla. Dans les sous-bois, on remarque : Cucasia spp, Rhektophyllum mirabile, Panicum brefifolium, Geophila obvoallata etc. A l’Est du Bénin, sur le plateau de Kétou, existe une forêt-relique très riche en espèces forestières. On y relève : Mansonia altissima, Nesogordonia papaverifera, Ceiba pentandra, Triplochiton scleroxylon, Milicia excelsa, Afzelia africana, Hildegardia bartei, Madjidea forsteri, Hexalobus monopetalus var. Parvifolius, Dennettia tripetala, Lasodiscus mildbraedii, Atroxima afzeliana, Antaris african, Celtis adolfi-fridrerici pennata, Acacia ataxacantha, etc. (Hougnon, 1997). Les écosystèmes de la dépression argileuse La dépression argileuse de la Lama située à une centaine de kilomètres au nord de Cotonou est un vertisol abritant une végétation particulière. Les plantes sont adaptées à la contrainte édaphique de la Lama.

En 1946, lorsqu’elle fut constituée en forêt classée, elle couvrait 16.250 ha dont près de 11.000 ha de forêt dense. Cinquante ans plus tard, seuls 1.900 ha de cette forêt subsiste encore, dans la partie désormais protégée intégralement appelée noyau central. On y retrouve de grands arbres entourés de lianes fortes, qui constituent la charpente de la forêt : le lingué (Afzelia africana), le fromager (Ceiba petandra), le Samba (Triplochiton scleroxylon), l’Iroko (Milicia excelsa), le dialium (Dialium guineense), le faux Ebène (Disospyros mespiliformis) et plus rare, le Mimousops (Mimousops adongensis) et l’Anogeissus (Anogeissus leiocarpus). Le sous-bois particulièrement dense, est constitué de nombreuses essences dures telles que le Drypetes (Drypetes floribunda), le cremaspora triflora, le Chassalia koly et le Gardenia triacantha. (Wagner, 1996). La partie cultivée, laissée en jachère, est occupée soit par Chromolaena, soit par Panicum maximum ou Brachiara repens. La jachère ligneuse est composée essentiellement de Acacia polycantha subs. Campylacantha (Hougnon, 1997). Un bio-climat, particulièrement sec (900 à 1000 mm/an) règne à l’extrême Ouest du pays où l’on remarque une savane à Adansonia digitada.

Les écosystèmes du climat guinéo-soudanien ou de la zone de transition La zone dite de transition est la zone de la savane guinéenne entre les 7° et 9° parallèles Nord. On y rencontre la savane arborée arbustive composée de Vitellaria paradoxa, Parkia bioglobosa, peuplement de Isoberlinia doka et Itomentosa, Combretum hypopilinun, Combretum ghasalense. Combretum nigricans est une espèce pionnière permettant l’extension des forêts galeries et des îlots forestiers. On note la présence dans la savane graminéenne de : Monotes kerstingii, Terminalia avicennioides, Terminalia glaucescens, Terminalia macroptera, Pseudocedrela kotshyi. On remarque Daniellia oliveri en peuplements et Lophira lanceolata disséminés dans la savane.

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Dans le groupe herbacé parcouru régulièrement par le feu chaque année, on note : Andropogon scirensis, Hyparrhenia spp, Aframomum spp. Dans les îlots forestiers et les galeries, on observe des essences telles que : Terminalia sperba, milicia excelsa, Antiaris toxicaria, Nothospondias staudtii, Parinari robusta, Parinari congensis, Cola laurifolia, Upaca heudelotii, etc. Dans cette zone, on rencontre des cultures vivrières, la culture du Coton et l’arachide. Au sommet des élévations granitiques, existent : Afrotripelis pilosa, Ficus populifolia dans les anfractuosités, accrochés aux flancs des collines et dans la savane, on rencontre Costus spectabilis, Ophioglosum.

Les écosystèmes du climat soudanien ou de la savane soudanienne Au delà du 9° parallèle N et jusqu'au 12°30 N marqué par le fleuve Niger, c’est le domaine de la savane soudanienne. Dans la première bande, la végétation est analogue à celle de la zone de transition. On y distingue : q Les forêts denses sèches qui se développent entre Savalou et Djougou, région où il tombe

entre 1200 et 1300 mm par an. On remarque de nombreux petits îlots de forêts. Ce sont des formations denses pluralistes, à couvert fermé, souvent dégradées par les cultures et les feux de brousse chaque année. On y note la présence d’essences telles que : Isoberlinia doka, Isoberlinia tomentosa, Pterocarpus erinaceus, Afzelia africana, Erythropleum guineense, Amblygonocarpus andogensis, Swartia madagascariensis. La végétation herbacée est grande dans les parties arbustives où l’on observe Cymbopogon giganteus, Lantana trifolia, Anfromomum spp, Antiaris africana, Celtis senkéri, Holoptela grandis, Chloptelea grandis, Chlorophora excelsa et Cola gigantea auxquelles s’ajoutent parfois le Ceiba petandra et la Triplochiton scleroxylon.

q La forêt claire qui est une forme de dégradation de la forêt dense sèche. Elle se rencontre

dans la zone centrale du Bénin où la pluviométrie annuelle est entre 1000 mm et 1200 mm. Les espèces qu’on y retrouve sont : Anogeissus leiocarpus, Butytrospermum paradoxum, Daniellia oliveri, Isoberlinia doka et Parkia biglobosa. Elle présente un sous-bois d’arbustes enchevêtrés et d’herbacées.

q Les forêts-galeries qui se rencontrent sur l’ensemble du territoire national. Elles sont

assez régulièrement réparties le long des cours d’eau permanents. Leur composition ressemble à celle de la forêt décidue de la zone Sud (forêt de la Lama). C’est une forêt à trois étages où dominent les essences à gros diamètres telles que : Ceiba petandra, Chlorophora excelsa, Khaya senegalensis, Diospgros mespiliformis et Vitex donania.

Dans la deuxième bande, on constate la diminution de la hauteur des espèces ligneuses. La composition floristique a connu un changement. Cette zone subit une influence de l’harmattan. On distingue trois (03) nuances de savane.

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q la savane boisée est une formation présentant une densité d’espèces ligneuses hautes plus faible que dans les forêts claires. On y retrouve des espèces fortes claires mais aussi le Ceiba petandra et le Chlorophora excelsa ;

q la savane arborée comprend une strate herbacée continue d’où percent les arbres et

arbustes ne dépassant pas 7 m de hauteur. Elle est dispersée dans la zone nord et est caractérisée par les espèces suivantes : Anogeissu leiocarpus, Butyrospermum paradoxum, Daniellia oliveri et Combretum micranthum, Guiera senegalensis, Combretum glutinosum, Combretum nigricans, Boscia salicifolia, Boscia senegalensis. On signale dans cette bande Sclerocarya birrea, Hematostaphis barteri, Albizia chevaleri ;

q la savane arbustive, dans l’extrême nord du Bénin dans le bassin du Niger, est constituée

d’un tapis herbacé continu avec des arbustes en général nombreux et quelques arbres disséminés. Les espèces rencontrées sont : Lophira lanceolata et Acacia ataxacantha, Acacia gourmansi, Acacia hebeclaoides, Acacia hockii. Acacia sieberiana constitue un arbre en peuplement clairsemé au bord des dépressions. Dans les mares, on trouve en temps de crue Sebasnia crassifolia suspendu par les flotteurs à la surface de l’eau.

Sur la colline de Kouandé, on rencontre Euphorbia kouandenensis. Dans la savane autour de la colline et les éboulis des Tanékas, on trouve quelques peuplements de Euphorbia unispina. Dans l’extrême nord à climat sec (900 - 1000 mm/an), on trouve une savane à Cadaba farinosa. Sur les termitières, pousse souvent Feretia apodanthera. Les formations végétales des écosystèmes humides et aquatiques La zone côtière du Bénin est caractérisée par la diversité de ses formations végétales. On distingue : q la mangrove, localisée en bordure du lac Ahémé, le long des rivières de l’Ouest (Mono et

Sazué) et au niveau des lagunes côtières (Djègbadji, Togbin, Djondji) ; q les forêts marécageuses à Mitragyna inermis et à Raphia hookeri et Andropogon gayanus

var squamulatus qui occupent les basses vallées du Mono, du Couffo et de l’Ouémé ; q les forêts périodiquement inondées à Berlina grandiflora et Dialium guineense, localisées

à Baha (Zinvié) et Avagbodji ; q la forêt communautaire Gbêvozoun du bas-plateau à Bonou qui est une variante des forêts

occasionnellement inondées ; q les forêts riveraines à Pterocarpus santalinoïdes et Manikara multinerus ; q les savanes herbeuses littorales, formées des groupements à Schzachyrium sanguineum,

Ctenium necottonu et Anadalphia afseliana ; q la végétation herbacée des milieux saumâtres et des lagunes en communication

temporaires avec l’océan composée des prairies à Paspalum vaginatum, prairies à Thypha australis, prairies à Echinichlora pyramidalis ;

q la végétation herbacée des zones argileuses basses, régulièrement inondées de la vallée de l’Ouémé communément appelée le Tigbodji ;

q les formations artificielles des zones humides formées des cocoteraies (Cocos nucifera) ; des plantations de Filao (Casuarina equisetifolia), de Niaouli (Malaleuca leucadendron), de Acacia auriculiformis, d’anarcadiers (Anacardium occidentale) et du teck (Tectona grandis).

2.4.2. Utilisation des ressources forestières

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Sur l’ensemble des formations naturelles, l’application des règles de régime de préservation et d’exploitation forestière a permis le développement d’une gestion forestière. Il en découle des espaces classés, protégés et des aires de reboisement. Ce qui permet aujourd’hui d’observer une forme d’exploitation forestière en plein essor. Le potentiel forestier A défaut de données fiables relatives à une évaluation du potentiel forestier du Bénin, ce paragraphe est consacré à un développement concernant les différents types d’espaces forestiers. On rencontre essentiellement au Bénin trois types d’espaces forestiers : les forêts classées, les périmètres de reboisement et les plantations

Les forêts classées : au nombre d’une trentaine, elles sont réparties sur toute l’étendue du territoire. Elles sont de superficie variable, allant de 50 ha à 265 595 ha dont 26 ont plus de 700 ha. Les périmètres de reboisement : Ces périmètres sont les suivants : Sèmé, Pahou et Toffo. Pour ce qui est des efforts de reboisement entrepris dans ces périmètres en termes d’essences forestières telles que l’eucalyptus, le filao et l’acacia, avec un taux de réalisation sur 5 ans (1985-1990) de 75% soit 2535ha plantés sur un objectif de 3400. Les plantations : Les plantations domaniales de teck sont réalisées dans les forêts d’Agrimey, de Djigbé, de la Lama, de Setto, d’Atchérigbé et de Logozohè. Ces plantations de teck sont assez anciennes, ce qui permet aujourd’hui au Bénin d’avoir du bois d’œuvre. Le teck étant une espèce adaptée aux conditions naturelles du Bénin et très apprécié tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, sa production connaît un essor non négligeable. En dehors des plantations de teck, le service forestier du Bénin a, également, réalisé des plantations d’anacardiers sur plusieurs sites forestiers à savoir : Agoua, N’dali, Tchatchou et Mékrou.

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COMMISSION DE L’UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE

UEMOA

PREPARE PAR HYLEA INTERNATIONAL-POLYGONE POUR LA COMMISSION DE L’UEMOA

Consultant : LANKOANDE Ibrahim

Octobre 2005

3. Systèmes urbains et industriels : résumé succinct de situation L'analyse du couple ville-environnement a fait ressortir depuis des années l'impérieuse nécessité d'adopter de manière systématique une approche environnementale dans la recherche des solutions aux problèmes posés par l'urbanisation quasi incontrôlée de nos agglomérations. L’environnement urbain est sujette à plusieurs données dont le plus important est lié à la dynamique de la ville. Cette dynamique se manifeste par l'augmentation de la population et la production de diverses nuisances qui sont le résultat des activités économiques et domestiques. Avec le développement des villes béninoises, de multiples nuisances et atteintes environnementales largement connues tant pour leur identification que pour ce qui concerne les solutions appropriées à apporter. Le problème essentiel reste la mise en oeuvre par les collectivités en charge de la gestion des villes, d'une dynamique pragmatique qui tienne compte de deux considérations majeures.

3.1. L'état de l'environnement urbain La définition de la ville a toujours été un gros problème. Les uns l'opposent à la campagne. D'autres tentent d'établir des normes qui ne rencontrent pas toujours l'adhésion des autres. De part le monde, la ville est l'un des concepts dont la définition varie le plus. Quand on veut s'entendre sur des critères telles que taille la population, la fonction, on se heurte aux Américains pour qui la présence d'un carrefour est importante. Dans ces conditions, une définition permettant de traduire au mieux le fait urbain au Bénin se fonde sur le respect d'au moins deux des trois critères suivants à savoir la taille (supérieure ou égale à 5000 habitants), la distance entre les écarts et le centre aggloméré principal (inférieur à 2 km) et enfin la part de population active travaillant dans le secteur agricole (inférieur à 55%). Cette définition, assez large, permet de retenir toutes les communes urbaines actuelles (chefs- lieux de sous préfecture) comme villes. On dénombre ainsi au moins 77 villes au Bénin qui font que les taux de croissance de la population urbaine actuelle avoisine 3,2% par an. Mais il faut remarquer que

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l'urbanisation du Bénin a été intense entre 1980 et 1990 et qu'elle a considérablement ralenti durant ces dix dernières années avec un taux d'environ 4% contre les 6% voire 8% la décennie précédente. Dans la réalité, environ la moitié des villes dont les plus importants comme Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Bohicon, etc. ont continué d'avoir un taux de croissance supérieur à la croissance naturelle. Avec le maintient de cette tendance, la population urbaine sera de 43% en 2004. La population urbaine est beaucoup plus concentrée dans la zone côtière qui comporte environ 80% de la population urbaine sur 10% du territoire nationale. L'armature urbaine du Bénin s'organise autour des grandes métropoles de Cotonou, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Abomey, Bohicon et Parakou avec une succession de petites et moyennes villes. Le tableau 4 fait ressortir l'ensemble des villes secondaires et les petites villes sur le territoire national. Tableau 4 Les villes principales, secondaires et petites villes du Bénin. Départements Centres urbains secondaires Petites villes Atacora Natitingou Boukoumbé, Tanguiéta, Kouandé Donga Djougou Atlantique Ouidah, Abomey-Calavi Allada Littoral Cotonou Borgou Parakou Nikki Alibori Kandi Malanville Zou Abomey, Bohicon Covè Collines Savé – Glazoué Savalou, Dassa Mono Lokossa Corné, Grand-Popo Couffo Aplahoué - Azové Dogbo Ouémé Porto-Novo Sèmé Plateau Pobè Kétou, Sakété Sources : rapport sur le développement dans le monde 1992. Les villes béninoises connaissent des problèmes environnementaux qui vont des déchets solides à la pollution de l'air en passant par les eaux usées, les boues de vidanges, l'habitat et l'écosystème. D'une façon générale les villes ont assez de polluants (tout facteur provoquant une altération physique, chimique ou biologique qui entraîne des gênes ou des nuisances à l'environnement) qui agissent de manières dangereuses sur la santé des hommes.

3.2. Les déchets solides La production nationale de déchets solides était d'environ 342000 tonnes en 1998 dont 60% pour la seule ville de Cotonou. Les ordures ménagères, les déchets des marchés, des gares, des hôpitaux, des industries, des déchets de l'économie informelle dont les épaves de voitures sont autant de sources de nuisances dans les villes. La production de déchets n'est pas suivie d'un système d'évaluation de traitement. Les populations ont plusieurs moyens de se débarrasser de ces déchets. Certains les jettent dans les rues, d'autres les enfouissent dans des trous ou des puits perdus d'autres encore les brûlent en divers endroits et les derniers les font ramasser par les structures de pré-collecte des ordures. A Cotonou, on les utilise pour le remblai des zones marécageuses. Aussi toutes les villes ne disposent pas d'un système de ramassage. Quelques sociétés et associations disposent des véhicules,

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pour le ramassage des ordures dans des quartiers résidentiels. A cause du faible taux du ramassage des ordures solides par les opérateurs privés et des ONG, on trouve des tas d'immondices dans toutes les villes l'un des freins de la gestion des ordures est l'inexistence ou l'insuffisance de décharges publiques spécialement aménagées. Ainsi la plupart des villes ont des difficultés pour gérer les déchets solides.

3.3. Les déchets liquides et les boues de vidanges. Les déchets liquides, notamment les eaux usées restent un problème d'actualité dans les centres urbains du Bénin. Mis à part les réseaux internes de l'hôtel Marina et du CNHU, il n'existe pas de système d'égout dans le pays. Les dispositifs d'assainissement sont essentiellement de type individuel variant énormément d'une ville à l'autre et même à l'intérieur des villes, d'un quotient à l'autre. Ainsi en milieu urbain, suivant le standing du quartier on rencontre les latrines composées d'une fosse en maçonnerie plus ou moins étanche surmontée d'un abri et en zone périurbaine, le système communément utilisé est les latrines traditionnelles composées généralement d'un simple trou surmonté ou non d'un abri. Les fosses à Cotonou ont une profondeur de l m à 2m et vidées assez souvent 2 fois l'an par des camions des sociétés privées et certaines structures publiques. La société la mieux équipée pour la collecte et le traitement des boues de vidanges est SIBEAU dont la capacité est aujourd'hui dépassée. Les eaux usées industrielles ne sont pas négligeables même si elles se concentrent pour l'essentiel à Cotonou. Plusieurs établissements produisent 80000m3 d'eaux usées dont les plus importantes sont la SOBEBRA, la SOBEPEC, la SOBETEX, la SONICOG (SHB), l'abattoir etc. Les eaux de lavage de voitures, les huiles à moteur issues de la vidange, les eaux usées domestiques (eaux de cuisines, vaisselles, lessive, douche) constituent autant de gênes pour les citadins. Même s'il semble difficile de faire la collecte des eaux usées domestiques, il faut dire que la gestion des boues de vidange pose d'énormes problèmes eus égard à l'inexistence générale d'un dispositif approprié d'élimination et le déversement sauvage dans les marécages et les bas-fonds voire des cours d'eau des matières collectées. Seule la station d'Ekpè de SIBEAU bénéficie depuis 1992 d'un équipement de traitement. Cette station est aujourd'hui dépassée parce qu'elle était prévue pour traiter 120m3/jour alors qu'elle fait 300m3/jour. Les négociations sont entreprises pour l'extension de la station de même que la création des stations de traitement des boues de vidanges à Porto-Novo et à Parakou. Il faut noter que dans plusieurs quartiers de villes les toilettes se font toujours dans la nature et contribuent à la pollution atmosphérique. Les eaux usées industrielles sont simplement déversées dans la mer. Les eaux de ruissellements constituent aussi un gros problème surtout pour Cotonou où les caniveaux se bouchent annuellement du sable. Dans les autres villes ces caniveaux n'existent pas en nombre suffisant si bien qu'on trouve de flaques d'eau sur les voies urbaines et cela concourent à la reproduction des anophèles et d'autres odeurs nuisibles.

3.4. L'état de l'air La qualité de l'air dans les principales villes du Bénin est conditionnée par les moyens de transport, les déchets solides et liquides et aux activités économiques. Elle s'est surtout dégradée depuis l'importation massive des véhicules d'occasion vétustes à deux et à quatre roues. La pollution atmosphérique est liée aux "2 roues" motorisées qui étaient estimé à 80.000 en 1998 ; aux voitures particulières estimées à 75.000 en 1995 dont 50% sont utilisées pour la seule ville de Cotonou ; les taxis motos sont estimés à plus de 80000 pour la seule ville de Cotonou ; les taxis villes en 1998

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étaient de 743527 auxquels il faut ajouter des bus et des camions en très mauvais état pour le transport respectif des personnes et du sable. Selon une étude menée à Cotonou au niveau de certains carrefours, la valeur obtenue est de 33 PPM (partie par milliers) à l'église Notre Dame soit 3 fois supérieures au seuil de tolérance et 99 PPM au carrefour St Michel. Cette situation s'aggrave d'année en année avec l'augmentation des véhicules. Cela pose des problèmes de santé comme les maladies respiratoires, ophtalmologiques, dermatologiques et cardio-vasculaires. Le mauvais état de ces véhicules mal entretenus, mal réglés utilisant des carburants frelatés, le mauvais état et l' exiguïté des routes qui occasionnent des embouteillages contribuent à accroître la pollution de l'air. A cela s'ajoutent les fumées et autres poussières dues au fonctionnement des usines comme les cimenteries, la SOBEBRA, les moulins à grains, le dépôt du souffre en plein air à Parakou, les feux de végétation et l'épandage des insecticides sont autant de facteurs qui provoquent une mauvaise qualité de l'air en milieu urbain. La seule action entreprise jusqu'aujourd'hui est le réglage et la répression des engins à moteur dans la ville de Cotonou.

3.5. Les atteintes aux écosystèmes, au foncier et à l'habitat. L'extension urbaine se fait sur des espaces immédiats. Le citadin agresse la nature quelque soit son état. Il modifie la montagne de Natitingou, les bas-fonds de Cotonou, la lagune de Porto-Novo et les plateaux d'Abomey-Calavi, de Kétou, d'Abomey-Bohicon, d'Athiémé etc. Il provoque ainsi la dynamique de tout le milieu. Les espaces boisées, les zones humides, les terres sont attaquées pour ses besoins sans souci de la protection de l'environnement. La consommation extensive, mal maîtrisée, du foncier pour des besoins d'habitations entraîne la destruction de la végétation naturelle ou artificielle. De ce fait, plusieurs villes n'ont plus de végétaux sauf à Parakou (forêt de tecks) et à Porto-Novo où il existe encore le jardin botanique. La végétation est presque inexistante dans tous les centres urbains du pays. Les eaux ont aussi connu des modifications et constituent une menace pour la biodiversité. Le projet GEM (contrôle de la pollution de l'eau et conservation de la biodiversité dans le grand écosystème marin du Golfe de Guinée) lutte contre la pollution de l'eau par le contrôle des effluents des industries et la surveillance des eaux lagunaires et marines. C'est aussi la préservation de la diversité biologique. Le projet est opérationnel au Bénin depuis 1995 et plusieurs groupements féminins ont bénéficié de son soutien pour restaurer la mangrove et la qualité de l'eau est également suivi. Le GEM est financé par le Fonds Mondial pour l'Environnement avec la participation des pays initiateurs. L'environnement urbain dépend des activités des hommes et de l'évolution du phénomène d'urbanisation. Plusieurs facteurs ont contribué à sa dégradation et les mêmes comportements religieux des citadins sont source de menace pour la qualité de la vie urbaine. En effet, les religions révélées qui se répandent en ville prônent le non-respect des êtres de la nature d'où la profanation et la destruction des arbres et des forêts sacrées. Tout cela participe à la destruction de la qualité de vie en milieu urbain.

4. Gestion de l’environnement et Conservation

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4.1. Les politiques en matière de gestion de l’environnement au Bénin

4.1.1. Avant Rio : objectifs, stratégies et mise en oeuvre Face à la pression démographique et à une utilisation accrue des ressources naturelles, le Bénin, dès les années 1974 et en application des résolutions de la Conférence des Nations unies sur l’environnement tenu à Stockholm en 1972, a mis en place et organisé des manifestations en vue de sensibiliser l’opinion nationale sur les problèmes de l’environnement. Ainsi furent créés successivement :

- la Commission Nationale chargée de la lutte contre la pollution de la nature et pour l’amélioration de l’environnement ;

- le Comité National du Programme de l’UNESCO sur l’homme et la Biosphère ; - le Comité National de l’Eau potable et de l’assainissement chargé de l’élaboration et du suivi de

l’exécution des programmes dans les secteurs de l’assainissement.

Par Décret n° 85-291 du 23 juillet 1985 une Journée Nationale de l’arbre a été instituée. Le souci de promouvoir un environnement sain s’est également manifesté par la création de nombreuses institutions chargées de la gestion de l’environnement, l’adoption de nombreux textes réglementaires, la préparation et la mise en œuvre de nombreux projets en matière d’environnement (PAE 1993). En 1991, un rapport du gouvernement reconnaît que beaucoup de programmes liés à l’environnement souffraient de l’absence d’une structure nationale capable d’en coordonner les actions et d’en évaluer les résultats. Le cadre législatif et réglementaire Des textes ou lois ont été édictés, notamment : - la loi 65-25 portant organisation de la propriété foncière ; - du décret 82-435 portant interdiction des feux de brousse et incendies de plantations ; la loi 87-

12 portant code forestier de la République du Bénin ; - la loi 87-14 portant réglementation de la protection de la nature et de l’exercice de la chasse, et

d’autres textes établissant les limites du domaine classé de l’Etat (forêts classées, parcs nationaux, périmètres de reboisement etc. ;

- la mise en place des structures chargées de les appliquer. Les institutions de l’Etat Au nombre des institutions chargées de gérer l’environnement figurent : - l’Assemblée Nationale qui a voté la loi-Cadre sur l’environnement ; - le Gouvernement notamment, le Ministère de l’Environnement, de l’Habitat et de l’Urbanisme

(MEHU), le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP), le Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique (MMEH), le Ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme (MCAT), le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) , le Ministère de la Communication et de la Promotion des Technologies Nouvelles (MCPTN), etc. Chacun de ces ministères joue un rôle d’exploitation ou de protection des ressources naturelles et de notre cadre de vie.

Dans sa politique de lutte contre la dégradation de l’environnement l’Etat s’appuie également sur des structures ou des programmes et projets autonomes comme, l’Agence Béninoise pour l’Environnement (ABE), le Programme Nationale de gestion Environnementale (PNGE), le Plan de Gestion Urbaine Décentralisée (PGUD) Les ONG

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Il s’agit essentiellement de : - l’Association Béninoise des Professionnels en Evaluation Environnementale (ABPEE) - l’Association des Ecologiste du Bénin (AEB) - l’Association pour la Sauvegarder de l’Environnement et le Développement (ASED) - Club Excellence et Développement - Centre Panafricain de Prospective Sociale (CPPS) - Forum 3 Homme, Développement et Environnement - Groupe d’Experts en Projets d’Education et de développement ( GEPED) - Bénin Nature

- Centre de recherche International pour le Développement Economique, Social et Culturel ( CIRDESC)

- Centre d’Etudes pour la Recherche d’Action pour la protection de l’Environnement - Les Associations de Développement dont le rôle est de promouvoir le développement local.

4.1.2. Les politiques en matière de gestion de l’Environnement : Après RIO Les options prises par le gouvernement montrent deux grands objectifs nationaux : - changer les comportements, notamment par une conscientisation de tous les Béninois ; - acquérir la capacité de suivre avec précision l’évolution des ressources naturelles et de la

biodiversité et optimiser leur gestion. La stratégie adoptée se définit par les principes mise en œuvre et par son contenu. Les principes mis en œuvre dans cette stratégie prennent en compte, entre autres, une approche participative à tous les niveaux, l’importance fondamentale de la qualification et de la conscience environnementale des citoyens, l’approche intégrée des problèmes et de la mise en œuvre de leurs solutions (op cit). La stratégie d’ensemble adoptée et qui s’étalerait sur 15 ans devra, entre autres : - développer et diffuser des technologies et pratiques appropriées en particulier mais pas

uniquement dans les secteurs productifs ; - réglementer les excès dans l’exploitation des ressources naturelles et la biodiversité ; - favoriser l’accès des femmes et des jeunes à une meilleure éducation et élever leur état sanitaire

pour faciliter l’adoption de mesures appropriées et volontaires de planning familial ; Par ailleurs, les structures à mettre en place et à développer ne devront pas opérer de duplications dans leurs activités. Elles devront avoir des domaines d’intervention et des cahiers de charges assurant cette indépendance des champs et modes d’intervention. D’une manière générale, il est recommandé de rechercher la cohérence entre les politiques sectorielles de la manière suivante : - dans la planification en amont des programmes et des projets notamment en introduisant des critères environnementaux dans les choix de localisation de ces projets dans une optique d’aménagement du territoire ; - dans la formulation des projets d’investissement notamment par une meilleure participation, un meilleur suivi et des précautions environnementales accrues, et un filtrage des investissements sur la base de leurs impacts probables sur l’environnement ; - dans le choix des technologies utilisées dans les projets en donnant la prio rité au technologies les plus efficaces et les plus propres possibles conciliant environnement et économie.

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4.2. L’impact des politiques de gestion de l’environnement Des années après la mise en œuvre du Plan d’Action Environnementale (PAE), la question de la dégradation de l’environnement se pose encore avec acuité. Les préoccupations environnementales ne semblent pas encore être appropriées au niveau stratégique. Très peu de projets et programmes inscrits au Programme d’Investissements Publics sont assujettis à la procédure d’évaluation environnementale. Même le DSRP 1, référentiel unique pour les financements extérieurs n’a pas intégré l’environnement comme une dimension transversale. De même, les pratiques quotidiennes sont encore à la dégradation de l’environnement : les plans d’eau ne sont pas entretenus ; en matière agricole, la méthode culturale la plus répandue est l’agriculture itinérante sur brûlis. Elle a plusieurs conséquences parmi lesquelles on peut rappeler la disparition de la savane naturelle, les jachères de plus en plus courtes, les feux de brousse.

4.3. L’environnement dans les relations actuelles entre le Bénin et les autres pays A cause de sa position géographique, le Bénin a une politique environnementale qui, au moins partiellement, devrait être influencée par des décisions prises en dehors de ces frontières surtout dans les secteurs de la conservation de la nature (les deux parcs nationaux) et de l’éco-tourisme, de la gestion de la zone maritime (pollutions marines) et du littoral (érosion côtière), des transports intérieurs (trafic routier transfrontière) et impacts associés (sécurité, santé, entretien des ouvrages et pollution atmosphérique) ainsi que des opérations communes dans le domaine hydroélectrique. Le Bénin est signataire de plusieurs traités, accords et conventions internationaux (voir liste en annexe) sur l’environnement, notamment : - la Convention Africaine sur la Conservation de la Nature et des Ressources Naturelles de l’OUA (Alger, 15 septembre 1989) ; - la Convention 45-CE-FONDS-CA 76 sur les formalités de chasse applicables aux touristes entrant dans les Pays de l’Entente ; - la convention protégeant les zones humides, dites Convention de Ramsar ; - la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification ; - la Convention sur la protection du Patrimoine Mondial culturel et naturel

5. Perception de la coopération internationale, régionale et sous-régionale

La perception de la coopération internationale se lie à travers les relations économiques et diplomatiques entretenues avec le Bénin mais surtout à travers les stratégies d’interventions développées avec le pays. La coopération est perçue comme dynamique, ce qui fait du Bénin un bon élève des institutions internationales et le fait participer aux programmes d’allègement de sa dette extérieure. Ainsi, les initiatives de la Banque Mondiale ont permis des progrès notables particulièrement en matière de gestion budgétaire, de restructuration de la filière coton, du développement du secteur privé etc… qui ont contribué à la réalisation des performances que le pays a connu à partir de 1991. Aujourd’hui, les interventions des partenaires bilatéraux et multilatéraux s’inscrivent dans le cadre du DSRP. Ils pensent que les réformes actuelles doivent être poursuivies et approfondies pour une amélioration de l’efficacité des aides extérieures. La Banque Africaine de Développement (BAD) est présente au Bénin depuis 1972 et a financé un total de 54 projets de développement pour un montant total d’environ 325 millions d’UC. Le FIDA intervient au Bénin depuis de longues années à travers le financement de projets importants avec pour stratégies l’appui aux organisations de producteurs dans le sens de promouvoir leur implication dans la chaîne de commercialisation et par conséquent leurs revenus ; le renforcement des capacités des OP et des groupes vulnérables dans les domaines techniques et financiers ; la promotion de la micro-finance rurale à travers une approche novatrice permettant de valoriser l’épargne locale et la distribution de micro-crédits.

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L’Union Européenne intervient principalement dans le financement des programmes structurels avec un accent particulier sur les infrastructures, et dans la promotion d’une aide basée sur l’appui budgétaire.

La coopération Française concentre ses activités sur la promotion des organisations paysannes et la professionnalisation dans le secteur rural et s’efforce aussi de développer la coopération décentralisée. Elle est également présente dans la gestion et la conservation des ressources naturelles (Aires protégées de la Pendjari, Programme de Gestion du Terroir et des Ressources Naturelles). Il en est de même des coopérations danoise et allemande qui inscrivent leurs actions dans la durée. La coopération belge développe une intervention régionale dans les départements de l’Ouest (Mono, Couffo, Donga et Atacora) , combinant les principales orientations prioritaires, renforcement des structures rurales, amélioration de la productivité, diversification et appui à la décentralisation .

Les interventions du PNUD ont été regroupées sur trois axes prioritaires i) la lutte contre la pauvreté ; ii) la bonne gouvernance ; et iii) la promotion des nouvelles technologies de l’information. Le FENU, suite à une réorientation de sa stratégie, concentre ses activités dans les régions du nord ; il y finance un projet d’appui au développement communal et aux initiatives locales, avec une importante composante d’appui au développement d’activités génératrices de revenus.

L’analyse de la coopération internationale fait poser quelques questions. Il serait intéressant de savoir si l’orientation des financements est le résultat d’un choix délibéré du gouvernement ou si celui-ci a tout simplement profité des offres de financements qui se sont présentés sans avoir la rigueur ou la possibilité de les orienter vers des sous-secteurs ou des programmes de son choix. Si c’était le cas, l’une des leçons à tirer serait de dire que la simple définition de stratégie de développement sectoriel ne suffit pas à promouvoir des investissements conséquents et équilibrés susceptibles d’induire les résultats ambitionnés. D’où la nécessité d’une planification consensuelle menée avec les différents partenaires intérieurs et extérieurs pour fixer des priorités d’investissement avec des échéances sur le moyen et le long terme. Et pour cause.

Les principaux bailleurs de fonds ont financé au Bénin, plusieurs programmes dont l’analyse permet aujourd’hui de tirer quelques conclusions. Les nombreux projets et réformes mis en œuvre depuis la décennie 1990 par le gouvernement et les partenaires au développement, bien qu’ayant soutenu une croissance économique annuelle moyenne de 5% et contribué à l’amélioration des indicateurs de performance macro-économiques, n’ont pas permis un véritable essor des secteurs à forte potentialité de valeur ajoutée comme le secteur agricole. De nombreuses contraintes doivent encore être levées pour un développement réel de ce secteur.

Jusqu’aux années fin 1980/début 1990 la plupart des projets ont eu des impacts décevants en termes d’augmentation des revenus ruraux et de contribution au développement économique du pays. Les principales causes identifiées peuvent se résumer comme suit i) l’insuffisance des démarches participatives entraînant une faible implication des bénéficiaires qui très souvent se désintéressaient de l’avenir des “acquis” du projet et de la maintenance des infrastructures en particulier; c’était là une des causes du manque de durabilité des investissements consentis (cas des infrastructures hydro-agricoles et des pistes rurales par exemple); ii) le manque de coordination entre les différentes interventions bénéficiant de financements extérieurs a démontré certaines difficultés du côté du Gouvernement à piloter cette coordination et a engendré des gaspillages de ressources; la prise de conscience d’une telle situation a abouti entre autres à “l’approche programme”; iii) la mise en oeuvre des projets par des services de l’administration technique s’est souvent révélée inefficace, ce qui a donné lieu à de nouvelles approches liées aux réformes structurelles mises en oeuvre au début des années 90; iv) plus généralement, au niveau de la conception des projets, une lacune apparaissait dans la mise en place très insuffisante d’instruments destinés à pérenniser (ou à “assurer la relève” en fin de projet) les acquis, s’agissant par exemple de l’appropriation de certains investissements (privatisation) ou de la formation des ressources adéquates; de même la surestimation des résultats escomptés est fréquemment soulignée par les évaluateurs; et enfin v) au niveau de la mise en oeuvre proprement dite des projets on peut souligner de longs retards dans l’entrée en vigueur, la lenteur des processus de décaissement (partout déplorée) et l’insuffisante professionnalisation des dispositifs de

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suivi/évaluation, qui ont souvent nui aux performances des interventions et engendré une sous-utilisation des ressources mises à disposition.

5.1. Principes directeurs importants pour le pays Le bilan de plus d’une décennie d’ajustement structurel au Bénin a montré que nonobstant le rétablissement des grands équilibres macro-économiques et les progrès réalisés sur le plan social, le phénomène de pauvreté persiste et s’aggrave dans le milieu rural. Pour lutter efficacement contre cette pauvreté, le Bénin a élaboré le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Référentiel unique pour la concentration des financements pour le développement, il est apparu que l’on ne peut atteindre ses objectifs de lutte contre la pauvreté sans une attention particulière à l’intégration en amont de l’environnement. D’où aujourd’hui le processus du verdissement du DSRP béninois qui se fonde sur les principes de précaution, de transparence et de participation à tous les niveaux. A cela, il faut ajouter le principe de coopération dans la gestion des ressources partagées.

5.2. Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement Compte tenu de l’ampleur des problèmes transfrontières (phosphate togolais et pollution de la côte béninoise, disparition des villages en aval du barrage de Nangbéto, etc.), les rôles attendus sont, entre autre, un appui à la formulation de positions communes sur les discussions concernant la gestion de ces ressources naturelles, la contribution à la consolidation de la position des associations nationales (notamment en évaluation environnementales comme l’ABPEE au Bénin), l’encouragement de l’harmonisation des règlementations et procédures en matière d’environnement comme c’était dans le cas des projets régionaux comme le gazoduc ouest africain.

5.3. Perception de la ou des priorités sous régionales du point de vue du pays Du point de vue du Bénin, la priorité devrait être mise sur la préservation de la biodiversité surtout dans les régions littorales fragiles qui concentrent au Bénin, par exemple, toute l’armature industrielle du pays. Les efforts de la politique communautaire devront être orientées vers une meilleure connaissance de la biodiversité, son évaluation régulière et la définition de stratégie de sa préservation. Cette stratégie devra être accompagné d’un renforcement des capacités des pays qui permette, à l’échelle de l’espace communautaire pour les pays côtiers, d’appliquer les principes d’intercommunalité comme à l’échelle locale dans les pays engagés dans le processus de décentralisation.

5.4. Eléments d’orientation majeurs de la politique

• Protection de l’environnement et préservation de la biodiversité • Harmonisation des procédures de gestion de l’environnement et définition de conventions

entre pays pour la gestion des procédures environnementales en ce qui concerne les ressources partagées

• Participation accrue des populations touchées et intéressées à la prise de décision en matière d’environnement

• Accent sur les problèmes majeurs partagés (gestion des déchets, invasion acridienne, désertification, pollution des océans, etc.).

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6. Points de vue sur la mise en œuvre régionale d’une politique de l’environnement

• Nécessité aujourd’hui d’une politique communautaire soutenue par la volonté des plus dirigeants de l’espace UEMOA. Une politique qui tienne compte des questions émergentes (OGM par exemple) au niveau de la sous région.

• La création à travers cette politique de mécanismes et de cadres adéquats de gestion des ressources partagées et les questions transfrontières, notamment, les parcs entre le Burkina Faso, le Niger, le Togo et le Bénin, les cours et plans d’eau, etc.

• Les questions de coopération régionale et sous régionale par rapport à la gestion de la transhumance, à l’utilisation et au commerce des intrants.

• La mise en place de mécanismes de communication qui soutienne la politique communautaire et crée des conditions de feed-back sur la mise en œuvre de la politique et le niveau d’engagement des dirigeants.

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Bibliographie MECCAG-PD, Forum sur l’accélération de la croissance, mai 2001 MFE, Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté au Bénin, décembre 2002 MEHU, Répertoire des métadonnées sur l’environnement et le développement durable au Bénin, 1ère version, décembre 2002 MEHU-UNITAR, Profil Institutionnel de l’Environnement, octobre 2001 MEHU, Plan d’Action Environnemental, 2ème version, novembre 2001 MPP, BM, Etude sur les sources de croissance de l’économie béninoise, rapport provisoire , septembre 2005 MEHU, Schéma directeur d’aménagement d’urbanisme du « Grand Cotonou », rapport synthèse du bilan-diagnostic, avril 2005

ABE-PNUD, Contribution nationale du Bénin pour la rédaction Du Rapport sur l'Etat de l'Environnement de l'Afrique de Ouest, décembre 2002

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Annexes Annexe 1 : Accords, traités et conventions auxquels le Bénin a adhéré dans le domaine de l’Environnement

Traités, conventions et accords Date et lieu d’adoption Dépositaire

Date d’entrée en vigueur pour le

Bénin Convention concernant l’emploi de la céruse dans la peinture 25.10.1921 GENEVE O.I.T 12.12.1960 Convention sur le criquet migrateur Africain 25.05.1962 KANO MALI 13.04.1963

Traité interdisant les essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère, dans l’espace extra-atmosphérique et sous l’eau

05.08.1963 MOSCOU URSS, Royaume- Uni, Irlande du Nord, Etats-Unis d’Amérique

22.04.1965

Convention de internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique

14.05.1968 Rio de Janeiro FAO 02.07.1968

Traité sur les principes régissant les activités des Etats en matière d’exploration et d’utilisation de l’espace extra-atmosphérique, y compris la une et les autres corps célestes

27.01.1967 Londres, Moscou, Washington

Etats-Unis d’Amérique, Royaume-Uni, Irlande du Nord URSS

02.07.1986

Convention phytosanitaire pour l’Afrique 13.09.1967 OUA Kinshasa 01.04.1974 Convention relative à l’étude économique et commerciale des possibilités de création d’une société d’économie mixte de pêche côtière au Dahomey

02.04.1969 Cotonou Dahomey, France 02.04.1969

Convention internationale sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (et amendements)

29.11.1969 Bruxelles O.M.I 30.01.1986/

Convention internationale sur l’intervention en haute mer en cas d’accident entraînant ou pouvant en traîner une pollution par les hydrocarbures

29.11.1969 Bruxelles O.M.I 30.01.1986/

Traités interdisant de placer des armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive sur le fond des mers et des océans ainsi que dans leur sous-sol

11.01.1971 Londres, Moscou, Washington

Etats-Unis d’Amérique, Royaume-Uni, Irlande du Nord URSS

07.07.1986

Convention internationale portant création d’un fonds international d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (et amendements)

18.12.1971 Bruxelles O.M.I 30.01.1986

Convention sur l’interdiction de la mise au point de la fabrication et du stockage des armes bactériologies (biologiques) et à toxine et sur leur destruction

10.04.1972 Londres, Moscou, Washington

Etats-Unis d’Amérique, Royaume-Uni, Irlande du Nord URSS

25.04.1975

Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel

16.11.1972 Paris UNESCO 14.09.1982

Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction

03.03.1973 Washington Suisse 28.05.1984

Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires 02.11.1973 Londres O.M.I 01.11.1985

Accord entre le Gouvernement de la République du Dahomey et le Gouvernement de l’URSS sur la coopération dans le domaine de la pêche

Mars 1975 Moscou Dahomey/URSS Mars 1975

Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modifications de l’environnement à des fins mi litaires ou toutes fins hostiles

10.12.1976 New-York ONU 30.06.1986

Convention relative à la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage 23.06.1979 Bonn

République Fédérale d’Allemagne 01.04.1986

Convention portant création de l’autorité du Bassin du Niger et protocole relatif au fonds de développement du Bassin du Niger

21.11.1980 Faranah Niger 21.11.1980

Convention relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de l’Afrique de l’Ouest et du Centre

23.03.1981 Abidjan Côte d’Ivoire -

Protocole relatif à la coopération en matière de lutte contre la pollution en cas de situation critique 23.03.1981 Abidjan Côte d’Ivoire -

Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer 10.12.1982 Montego-Bay ONU 30.08.1983

Convention de vienne - - 16.03.1993 Protocole de Montréal - - 16.03.1983 Convention de Bamako sur les déchets dangereux 11.01.1991 Bamako - -

Convention sur la diversité écologique 13.06.1962 Rio de Janeiro - -

Convention sur la désertification et la sécheresse 13.06.1962 Rio de Janeiro - -

Convention sur les changements climatiques 13.06.1962 Rio de Jan. - -

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LE BURKINA FASO

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Politique Commune pour l’Amélioration De l’Environnement

(PCAE)

Rapport Burkina Faso

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Informations sur le Burkina Faso 1. Milieu physique

Le Burkina Faso est un pays sahélien, entièrement continental. Situé au cœur de l’Afrique occidentale, il couvre une superficie de 274 000 km². Il est limité au Nord et à l’Ouest par le Mali, au Nord-Est par le Niger, au Sud-Est par le Bénin, au Sud par le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Le climat du Burkina Faso est de type continental, à la lisière du Sahara. En fonction de la pluviométrie et des conditions pédo-climatiques, on distingue les trois zones climatiques, décrites ci-dessous :

Zones climatiques Localisation Caractéristiques

Zone sahélienne

Au Nord

Pluviométrie moyenne annuelle inférieure à 600 mm ; Une courte saison des pluies : 4 mois au plus (Juin à Septembre). Une grande variabilité interannuelle et spatio-temporelle des pluies, de fortes amplitudes thermiques diurnes et annuelles.

Zone soudano sahélienne

Au Centre

Pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 600 et 900 mm. Une saison des pluies de 5 mois environ (Mai à Septembre). Des amplitudes thermiques diurnes et annuelles moins importantes que dans la partie nord, avec des ETP modérées.

zone soudanienne

Au Sud

Pluviométrie moyenne annuelle supérieure à 900 mm. Une saison des pluies de près de 6 mois (Mai à Octobre), des amplitudes diurnes et annuelles de températures et une ETP faibles.

La pluviométrie annuelle est caractérisée par une grande variabilité interannuelle, marquée par une migration des isohyètes du Nord au Sud traduisant la régression des pluies. Cette tendance fait apparaître dans le Nord, l’isohyète 400 mm au lieu de 600 mm tandis que l’isohyète 1 200 mm disparaît dans la zone soudanienne. Ce qui fait dire que si la tendance se maintient, on assistera à la disparition totale de la zone soudanienne et à l’apparition dans l’extrême nord du pays, d’une zone climatique de type saharo sahélien avec une pluviométrie annuelle inférieure à 300 mm.

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(Source : REEB- 2002)

Zones climatiques du Burkina Faso (1971 – 2000)

-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3

-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3

9

10

11

12

13

14

15

9

10

11

12

13

14

15

OUAGADOUGOU

DORI

OUAHIGOUYA

DEDOUGOU

FADA NGOURMA

BOBO-DIOULASSO

BOROMO

PO

GAOUA

BOGANDE

Latit

ude

(en°

)

Latit

ude

(en°

)

Longitude (en°)

Longitude (en°)

BURKINA FASODIRECTION METEOROLOGIE NATIONALE

600

600

900900

900

900

ZONES CLIMATIQUES DU BURKINA FASO ( 1971 - 2000 )

NIGER

BENINTOGOGHANA

COTE D' IVOIRE

MALI

CLIMAT SAHELIEN

CLIMAT SOUDANO-SAHELIEN

CLIMAT SOUDANIEN

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Migration des isohyètes 600 mm et 900 mm pour les périodes 1931-1960, 1961-1900, 1971-2000.

OUAGADOUGOU

DORI

OUAHIGOUYA

DEDOUGOU

FADA NGOURMA

BOBO-DIOULASSO

BOROMO

PO

GAOUA

BOGANDE

-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3

-6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3

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600

600

600600

600

900900

900

900

900

Légende1931-19601961-19901971-2000

Migration des isohyètes 600 mm et 900 mm pour les périodes 1931-1960 ; 1961-1990 ; 1971-2000

BURKINA FASO

DIRECTION METEOROLOGIE NATIONALE

Latit

ude

(en°

)

Latit

ude

(en°

)

Longitude (en°)

Longitude (en°)

(Source : REEB-2002)

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2. Données démographiques

La population du Burkina Faso est estimée à 10 312 609 habitants selon le recensement général de la population et de l’habitation de 1996, avec un taux de croissance de 2,4%. La densité moyenne, variable d’une zone à l’autre, est de 37,6 hab/km². La population est à 86% rurale. Taux de scolarisation : 40,9% (1998). Taux d’alphabétisation : 26% (1997). Les femmes représentent 51,1% de la population et les hommes 48,9%. Cette population est jeune, 49% de la population ayant moins de 15 ans (estimation en 1991). Le taux d’urbanisation, en constante hausse (15,5% en 1996 contre 12,7% en 1985), est marqué par une concentration de la population dans les principales villes, particulièrement dans les deux grandes villes que sont Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. L’augmentation de la population urbaine est essentiellement due à l’exode rural.

3. Données socio -économiques

Les statistiques des données socio-économiques ci-dessous décrites sont tirées du Rapport sur l’Etat de l’Environnement au Burkina Faso (2002).

• Le secteur primaire Ce secteur regroupe l’agriculture (25% du PIB), l’élevage (12%), la foresterie et la pêche (3%). L’économie du Burkina Faso repose principalement sur le secteur primaire, dominé par une agriculture céréalière à faibles rendements, très sensibles aux aléas. L’agriculture a représenté en 1998, 60% des recettes de l’exportation. Les principales cultures vivrières sont représentées par les céréales traditionnelles (mil, sorgho, maïs) et constituent la base de l’alimentation au Burkina Faso. La part de la production commercialisée est estimée à 33% pour le maïs, 31% pour le sorgho et 14% pour le mil. La production de riz connaît une dynamique à la hausse grâce à l’exploitation des bas-fonds et des périmètres irrigués. Les cultures de rente sont essentiellement représentées par le coton qui constitue la principale source des recettes d'exportation du pays. La production des oléagineux (arachide, sésame et karité) et des fruits et légumes répond encore beaucoup plus à la consommation locale. L’élevage, quoique de type traditionnel, extensif, est la deuxième source de devise de l’Etat après le coton. Ainsi en 1998, il a constitué 24% des recettes d’exportation du pays. La pêche connaît un essor grâce à l’exploitation des retenues d’eau et des barrages créés ces dernières années. La production de poisson a fortement augmenté et on estime que la consommation moyenne de poisson par habitant et par an est passée de 1,3 kg dans les années 80 à 2 kg dans les années 90 (FAO, 1990). L’exploitation forestière se résume à celle du bois utilisé essentiellement comme source d’énergie. Depuis la dévaluation du franc CFA, on accorde de plus en plus une grande importance aux produits forestiers non ligneux.

• Le secteur secondaire Regroupant les industries, les mines et l’énergie, le secteur secondaire reste encore embryonnaire et peu dynamique. L’activité industrielle est très peu développée au Burkina Faso et se concentre essentiellement dans les deux grandes villes que sont Bobo-Dioulasso et Ouagadougou. L’industrie manufacturière est dominée par l’industrie agro-alimentaire et constitue 10% des exportations totales. L’exploitation minière est très active, essentiellement basée sur l’orpaillage traditionnel.

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En ce qui concerne l’énergie, le bois de feu demeure la source d’énergie domestique la plus utilisée. L’électricité est produite à partir des centrales thermiques. Il existe deux grandes centrales hydro-électriques. Les projets d’interconnexion avec le Ghana et la Côte d’Ivoire devraient entraîner une réduction des coûts de production et de consommation et une amélioration de la balance énergétique du Burkina. Depuis quelques années, le Burkina Faso développe une politique d’électrification rurale par l’énergie solaire. En matière d’hydrocarbures, le Burkina est entièrement dépendant de l’extérieur et s’approvisionne à partir des ports du Ghana, du Togo, du Bénin et de la Côte d’ivoire.

• Le secteur tertiaire Egalement embryonnaire, le secteur tertiaire s'est beaucoup développé depuis quelques années. Il est constitué d'activités pour la majorité relevant du secteur informel et centré sur le transport, le tourisme, l’artisanat et le petit commerce.

- Le transport Le Burkina Faso est un pays enclavé, sans accès direct à la mer. Son réseau routier est estimé à 13 117 km dont 16 % en bitume en 1997. Le pays dispose d’un chemin de fer qui le relie à la Côte d’Ivoire, de deux aéroports internationaux (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso) et de quelques aérodromes nationaux. La pollution atmosphérique des centres urbains au Burkina Faso est imputable aux engins à deux roues et aux véhicules.

- Le tourisme. Le Tourisme est essentiellement tourné vers l’extérieur d’où provient l’essentiel de sa clientèle. Le pays regorge d’immenses potentialités touristiques représentées par les sites naturels, les sites culturels, les aires de faune pour la chasse et le safari, l’artisanat, etc. On dénombrait 109 établissements hôteliers enregistrés en 1999 avec un total de 2 620 chambres.

- L’artisanat Les activités artisanales sont pratiquées aussi bien en milieu urbain que rural avec toutefois des spécialisations suivant les régions. C’est ainsi qu’on rencontre la vannerie et la poterie dans le Houet, la Comoé et le Kénédougou, la tannerie et la cordonnerie au Sanmatenga, au Soum, au Séno et à l’Oudalan, la poterie dans le Kouritenga, le Poni, etc. Les principaux ateliers de couture et de maroquinerie sont concentrés dans les grandes villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.

- Le commerce Le commerce concerne essentiellement les produits de l’agriculture, de l’élevage ainsi que les produits des activités industrielles et artisanales. La distribution interne se fait par le truchement des commerçants grossistes et en grande partie par le secteur informel.

• Quelques indicateurs de l’économie Le revenu par habitant oscille entre 230 et 250 dollars (72 690 FCFA en 1998) par an, ce qui place le Burkina Faso au 172ème rang sur 174 au titre de l'indice de développement humain du PNUD (1998). La couverture sanitaire demeure faible, l’espérance de vie étant estimée à 44,7 ans (1998) ; Le taux de scolarisation à l’école primaire est faible (40,9% en 1998) et le taux d’alphabétisation atteint à peine 26% de la population en 1997.

Malgré la vulnérabilité due aux aléas climatiques et à la faible productivité agricole, l’économie du Burkina Faso enregistre une croissance moyenne du PIB de 5% par an durant la période de 1994 à 2002.

4. Ressources naturelles

4.1 Les sols, les terres, leur mise en valeur et les problèmes y afférents. Le Burkina Faso est caractérisé par une hétérogénéité pédologique due à la longue évolution géomorphologique et à la diversité de la couverture géologique. Les études réalisées par l’ORSTOM (actuel IRD), l’IRAT (actuel CIRAD), SOGREAH, SOGETHA et BUNASOLS recensent neuf (9) classes de sols :

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des sols minéraux bruts, des sols peu évolués, des verstisols, des sols brunifiés, des sols isohumiques, des sols à sesquioxydes de fer et de manganèse, des sols ferrallitiques, des sols sodiques, des sols hydromorphes (REEB, 2002). D’une manière générale, le Burkina Faso dispose d’un potentiel de terres à vocation agricole estimé à environ 9 000 000 ha et dont 39% sont annuellement cultivées. Elles se caractérisent, dans leur grande majorité, par une carence marquée en phosphore qui limite leur productivité. Toutefois un certain nombre de types de sol affichent des potentialités agro-sylvo-pastorales assez appréciables :

- les vertisols, les sols bruns eutrophes tropicaux, les sols bruns subarides vertiques : leurs caractéristiques morphologiques et analytiques leur confèrent une bonne capacité de rétention en eau et une richesse minérale élevée ;

- les sols ferrugineux tropicaux largement répandus, offrent des potentialités moyennes pour les

sous-groupes lessivés ou appauvris à concrétions et à tâches, lessivés ou appauvris sans concrétions et lessivés hydromorphes. Ils présentent dans l’ensemble une structure massive, de faibles teneurs en matière organique, en azote et en bases échangeables. La capacité d’échange cationique est également faible avec un pH fortement à faiblement acide ;

- les sols ferralitiques, de par leur profondeur appréciable, ont une bonne aptitude pour

l’arboriculture mais ils sont chimiquement pauvres ;

- les sols hydromorphes, localisés dans les parties basses du relief, ont des teneurs moyennes en matière organique et azote. Ils sont aptes à la riziculture pluviale et irriguée et au maraîchage.

4.2. Les forêts, pâturages et paysages naturels On distingue deux domaines phytogéographiques subdivisés en secteurs et en districts sur la base de la trilogie climat – flore – végétation (Guinko, 1985) : le domaine sahélien et le domaine soudanien dont les frontières se situent aux environs du 13ème parallèle Nord.

• La végétation du domaine sahélien

La végétation d’ensemble est dominée par des steppes à plusieurs faciès ( herbeuse, arbustive, arborée) dont la monotonie est rompue ça et là par des fourrés à densité croissante du nord vers le sud, et des galeries forestières. La physionomie et la composition floristique de la végétation permettent de différencier deux secteurs : - Le secteur sahélien strict au nord du 14ème parallèle est caractérisé par des steppes herbeuses faisant place vers le sud à une steppe arbustive à fourrés ( brousse tigrée) plus ou moins denses. Sur le plan floristique, on note la présence d’espèces sahariennes et sahéliennes typiques dominées par le genre Acacia. - Le secteur sub-sahélien situé entre les 13ème et 14ème parallèle, est caractérisé par des steppes arbustives évoluant vers le sud en steppes arborées. C’est une zone d’interférence de nombreuses espèces sahéliennes et soudaniennes ubiquistes comme Acacia laeta, Bauhinia rufescens, Comniphora africana, Pterocarpus lucens, Combretum glutinosum, etc.

• La végétation du domaine soudanien

Le domaine soudanien constitue la zone d’extension des savanes. Le tapis herbacé plus haut (supérieur à 80 cm) et plus dense, facilite le passage annuel des feux de brousse. La distribution de l’espèce grégaire Isoberlinia doka permet de distinguer deux secteurs : - Le secteur Nord soudanien situé entre les 13ème et 12ème parallèles, correspond à la zone la plus intensément cultivée du pays du fait de la forte poussée démographique. La végétation présente l’allure de paysages agricoles dominés par des espèces protégées comme Vitellatia paradoxa (karité), Parkia biglobosa (néré), Tamarindus indica (tamarinier), Adansonia digitata (baobab) etc. On y rencontre également, proche

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des habitations, des «bois sacrés» protégés par des pratiques coutumières qui témoignent de l’existence d’une végétation quasi climatique constituée de forêts claires. - Le secteur sud soudanien situé entre les 5ème et 11ème parallèles, bénéficie des climats les moins xériques du pays et des formations forestières les moins perturbées en raison de la faible densité de population. La végétation dans son ensemble est constituée de savanes boisées et de forêts claires entrecoupées de galeries forestières particulièrement nombreuses du fait de la densité du réseau hydrographique. On distingue quatre districts situés de part et d’autre de l’axe nord-sud du fleuve Mouhoun. Le secteur sud soudanien constitue pratiquement depuis deux décennies, la zone d’immigration par excellence des éleveurs et des agriculteurs venant de la partie nord du pays en quête de meilleures conditions de vie (meilleurs pâturages et meilleures terres agricoles). Cette migration interne se traduit notamment par de considérables défrichements agricoles anarchiques qui réduisent les superficies boisées d’année en année et partant le disponible en bois. Répartition des formations végétales terrestres par zone phytogéographique Formations végétales/Zone Superficie (Km2) % Territoire

DOMAINE SAHÉLIEN Secteur Nord-Sahelien Steppe herbeuse Steppe herbeuse et arbustive Steppe arbustive Steppe arbustive et fourré Prairie aquatique

862

8 619 18 842 3 304

165

0,32 3,18 6,95 1,22 0,06

Secteur sud-sahélien Steppe arbustive Steppe arbustive à arborée Steppe et savane arborée des vallées Savane arborée

33 352 7 237 6 765

287

12,31 2,67 2,50 0,11

DOMAINE SOUDANIEN Secteur nord-soudanien Savane arborée à boisée Savane arborée à arbustive Parcs agroforestiers/Savanes-Parcs Savane arborée et prairie inondables du Sourou

3 868

75 965 11 835

869

1,43

28,05 4,37 0,32

Secteur sud-soudanien Savane arbustive à arborée Savane arborée à arbustive et boisée Savane arborée à boisée et forêt claire Forêt-galerie et prairie aquatique associée

33 412 43 891 20 518

434

12,34 16,21 7,58 0,16

TOTAL 270 225 97 Source : Ouadba, J.M., 1997 in Monographie

• Le potentiel ligneux

Les formations forestières naturelles (forêts galeries, forêts claires, savanes arborées, savanes arbustives, brousse tigrées) étaient estimées au début des années 1980 à 15 420 000 ha et se répartissaient entre le domaine protégé (non classé) (75%) et le domaine classé (25%). Le domaine classé comprend les parcs nationaux (390 000 ha), les réserves de faune (2 545 500 ha), les forêts classées (880 000 ha). Selon les résultats de l’Inventaire Forestier National réalisé en 1980, le s formations végétales couvrent 254 100 km² soit 92% du territoire national. Cet inventaire a estimé le potentiel ligneux sur pied du pays à 502 millions de mètres cube dont 349 millions mètres cube pour les forêts naturelles et 153 millions de mètres cube pour les jachères et les champs cultivés. Une dizaine d’année plus tard, un autre inventaire (Fontès et Guinko, 1995) a estimé la quantité de bois au-delà de 177 millions de mètre cube. On constate que le résultat du premier inventaire est presque trois fois supérieur à celui du deuxième à cause des approches

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méthodologiques utilisées et certainement de la dynamique de la formation. Ce qui pose un problème réel de connaissance de la ressource. Répartition des types de formations végétales et volume moyen de bois sur pied Origine des formations

Types de formations Superficie (ha) % du territoire national

Volume moyen (/ha/m3)

Naturelle

Forêts galeries Forêts claires Savanes arborées Savanes arbustives Fourrés tigrés

270 000 287 000

4 291 000 10 185 000

387 000

1 1

16 37

1

155 31 31 12 18

Sous-total 16 620 000 60 - Anthropique

Jachères et parcs agro-forestiers Plantations d’arbres

8 770 000

20 000

32

-

17

-

Sous-total 8 790 000 32 - Total Général 25 410 000 92 - Source : FAO 1983 D’une manière générale, le potentiel ligneux est largement entamé à cause des sécheresses répétitives et des facteurs anthropiques très défavorables.

4.3. Les ressources en eau

Les ressources en eau du Burkina Faso sont marquées par la faiblesse des pluies et leurs répartitions spatiales, temporelles et interannuelles très aléatoires avec des sécheresses notamment dans les années 80. Ces dernières années laissent penser à un cycle et à une reprise des pluies. Cependant rien ne permet d’affirmer cela. 4.3.1. Les eaux de surface Les eaux de surface du Burkina Faso sont drainées par 3 bassins versants internationaux que sont : la Volta, le Niger et la Comoé. Les trois bassins internationaux sont divisés sur l’ensemble du territoire en 4 bassins versants nationaux : le Nakanbé, le Mouhoun, le Niger, et la Comoé. Les 4 bassins versants nationaux comportent à leur tour 17 sous bassins versants nationaux. Tous les cours d`eau de surface du Burkina ont un régime d’écoulement temporaire à l’exception de la Comoé, de la Léraba et du Mouhoun. Compte tenu des barrages de Bagré et de la Kompienga, le régime du Nakanbé est devenu également pérenne à l’aval de ces barrages. Sur la base des mesures effectuées de 1970 à 1999 ainsi que les tentatives de modélisation (MEE, 2001), le potentiel annuel moyen des écoulements de surface du Burkina Faso a été estimé 8,79 milliards de m3/an. En année très sèche ce potentiel tombe à 4,29 milliards m3/an. Les apports à la confluence ou à la sortie du territoire du Burkina Faso sont estimés à 7,5 milliards de m3/an et fait dire que l’essentiel des eaux du Burkina Faso sont drainées vers les pays voisions.

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Débits moyens interannuels des bassins nationaux Bassin national Superficie en %

du Burkina Faso Apports annuels mesurés à la confluence ou à la sortie du territoire (en milliards de m3)

Volume retenu (en milliards de m3)

Potentiel du bassin selon la modélisation (en milliards de m3)

Comoé 7 1,55 0,08 1,41 Nakanbé 30 2,44 2,20 3,08 Mouhoun 36 2,64 0,29 2,94 Niger 27 0,86 0,10 1,36 Total 100 7,5 2,66 8,79 Source : (MEE, 2001) 4.3.2. Les eaux souterraines Depuis les années 70, la tendance observée est à la baisse des aquifères avec une faible remontée de la nappe entre 1985 et 1995. La géologie du sous-sol détermine largement les réserves en eau souterraine du Burkina Faso. La dominance des roches cristallines (plus de 80% du territoire) qui ne sont pas aptes aux aquifère profonds, continus et productifs limitent les disponibilités en eau souterraines. Dans ces formations du socle cristallin, l’eau est emmagasinée dans les altérites qui surplombent la roche ainsi que dans les zones fissurées de la roche. Dans les altérites sous forme d’arènes et de fortes épaisseurs, les réserves peuvent être appréciables car elles se présentent souvent sous forme continue. Si les altérites sont par contre argileuses, leur débit exploitable est faible, Dans le socle par contre, en fonction de la densité de la fracturation et de leur localisation et état (colmatage ou ouverture) les débits sont variables. Dans tous les cas, en zone de socle les débits de forages sont rela tivement bas et de l’ordre de 2 m3/h. Dans les zones sédimentaires, les aquifères sont plus épais et continus. Par exemple au nord de Bobo Dioulasso, des roches à dominance gréseuse atteignent des centaines de mètres d’épaisseur. Ces zones comportent des aquifères superposés. Les forages peuvent y débiter des centaines de m3/h et certains sont artésiens. Selon les calculs du projet GIRE, les réserves totales en eau souterraines du Burkina Faso sont estimées à 402 milliards de m3. La recharge (infiltrations renouvelables annuelle) est estimée à 32,4 milliards de m3 (voir tableau ci-dessous). Volumes des réserves en eau souterraine et de l’infiltration des bassins versants Bassin versant

Réserves totales Eau utile infiltrée Hypothèse basse

Hypothèse haute

Valeur adoptée

Hypothèse basse

Hypothèse haute

Valeur adoptée

Comoé * 88 88 88 2,53 2,53 2,53 Mouhoun 131 218 175 4,9 19,9 12,4 Nakanbé 22 138 80 2,8 13,9 8,4 Niger 27 90 59 3 15,2 9,1 Burkina 268 534 402 13,23 51,53 32,43 *Valeurs provenant du programme RESO (pas d`hypothèse basse ou haute) Source (MEE, 2001) 4.3.3. La qualité des eaux Globalement selon les informations disponibles, la qualité des eaux tant de surface que souterraines est bonne au Burkina Faso. Cependant, cette affirmation est à relativiser car des pollutions localisées se sont manifestées ça et là dans les centres urbains et dans les zones industrielles. La turbidité des eaux est souvent mauvaise et entraîne des coûts importants pour le traitement des eaux de boisson. Dans quelques grands centres en milieu rural, du fait des systèmes quasi inexistants d’assainissement, des taux de nitrates nettement au-dessus des seuils OMS ont été signalés.

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Le suivi des eaux souterraines et de la qualité des eaux connaissent des insuffisances sérieuses. Les données disponibles sont très limitées et beaucoup d’efforts sont à faire. 4.3.4. La Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) Les disponibilités des ressources en eau au Burkina Faso sont donc très limitées et appellent à la rigueur. Chaque année les pénuries sont nombreuses sur l’étendue du territoire. C’est pour faire face à cette situation et pour répondre à ses engagements régionaux et internationaux que le Burkina Faso a décidé de mettre en place une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE). La GIRE est également la concrétisation de la volonté de mettre fin à la gestion sectorielle des ressources en eau à travers des actions isolées. Les acquis sont à présent nombreux :

• Une Loi d’orientation relative à la gestion de l’eau, adoptée par le Parlement en février 2001 ;

• Un État des lieux des ressources en eau du Burkina Faso et de leur cadre de gestion, réalisé en mai 2001, et qui identifie et analyse les problèmes de toute nature qui constituent des handicaps pour une gestion durable des ressources en eau ;

• Un Plan d’action pour la gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE). Le PAGIRE adopté en mars 2003 est basé sur les conclusions de « l’État des lieux » et propose les actions à mettre en œuvre pour conduire la GIRE au Burkina Faso ;

• La création en juillet 2002 de la Direction Générale de l’Inventaire des Ressources Hydrauliques qui a pour mission la gestion des ressources en eau ;

• La mise en place du SP/PAGIRE en septembre 2003.

2.4. Les écosystèmes Au Burkina Faso, on distingue trois principaux types d'écosystèmes forestiers qui se répartissent comme suit : Répartition des écosystèmes

Types d’écosystèmes Superficie (ha) % Territoire

Terrestres Aquatiques Intermédiaires

25 140 00072 500

371.000

91,22 0,26 1,34

Total 25 583 500 92,82 Source :Ouadba, J.M., 1997 Le reste du territoire est couvert par d’autres types de milieux, notamment les dunes, les habitations, les rochers, les routes, etc. Parmi les écosystèmes terrestres, les forêts occupent une place importante. Le tapis herbacé présente des caractéristiques liées aux zones phytogéographiques dans lesquelles il se trouve. Dans l'ensemble, les familles les plus représentatives sont dans l'ordre décroissant : les gramineae (monocotylédones à tige creuse), les légumineuses (dicotylédones à gousse), et les cypéraceae (monocotylédones apétales à tige pleine). 4.5. Processus majeurs de dégradation environneme ntale et des ressources naturelles Les causes principales de la dégradation des ressources naturelles sont d’ordre climatique et anthropique. L’action conjuguée de ces deux facteurs maintient le processus de dégradation des ressources naturelles dans un cercle vicieux à tel point que l’on ne puisse définir la principale cause du processus. La sécheresse est l’élément climatique majeur de la dégradation des ressources naturelles. Quant aux facteurs anthropiques, ils sont de divers ordres : outre les feux de brousses, le caractère extensif de l’agriculture et de

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l’élevage exerce une forte pression sur les ressources naturelles déjà fragiles en particulier dans les zones densément peuplées et la zone sahélienne. La réduction des temps de jachère, le surpâturage et la coupe abusive du bois de chauffe pour approvisionner les centres urbains ont un effet direct sur la déforestation et la disparition du couvert végétal. 5. Systèmes urbains et pollusances. Les pollutions et nuisances sont des faits nouveaux, corollaire au taux accéléré de l’urbanisation et des activités industrielles. Les sources principales de pollutions et nuisances sont :

- La pollution par les déchets domestiques : il existe une déficience de la gestion des déchets domestiques dans les villes, posant ainsi un problème de santé publique ;

- La pollution par les pesticides, les fertilisants toxiques : la consommation en fertilisant et

pesticides chimiques est encore faible au Burkina Faso en raison de son agriculture traditionnelle. Par contre, on assiste de plus en plus, à l’introduction incontrôlée de pesticides soit périmés, ou n’obéissant pas aux normes internationales ;

- La pollution par les déchets industriels et biomédicaux.

Elle est surtout constatée dans les deux villes où se concentrent les sociétés industrielles et les grands hôpitaux à savoir Bobo et Ouaga. La plupart des unités industrielles polluantes se sont installées au Burkina Faso dans les années 70 et 80 sans une réelle étude de leurs impacts sur l’environnement. Mais les nouvelles dispositions législatives contraignent les industriels à se munir d’unités de traitement des déchets produits par leurs usines. En ce qui concerne les déchets biomédicaux, ils sont produits par les différentes formations sanitaires du pays. On dénombre au Burkina FAso, 1147 Centres de Santé et de Promotion Sociale (CSPS), 33 Centres Médicaux (CM), 31 Centres Médicaux avec Antennes Chirurgicales ( CMA), 12 Centres Hospitaliers régionaux et Centres Hospitaliers Nationaux (CHR) et (CHN), 202 Formations Sanitaires Privées, 44 Formations Sanitaires Confessionnelles, 28 maternités, 35 Formations Sanitaires Paramilitaires et 22 Formations sanitaires des Forces Armées. On estime la production nationale de déchets biomédicaux de l’ensemble de ces formations sanitaires à 5,7155 tonnes par jour, soit une production annuelle totale de 2 086,16 tonnes. Une étude réalisée en 2004 sur les deux plus grands centres hospitaliers du Burkina Aso, révèle six catégories de déchets biomédicaux comme illustré dans le tableau ci-dessous : CATEGORIES DE DECHETS Pourcentages

massiques (%) CHUYO

Pourcentages massiques (%) Clinique NDP

Déchets de soins biologiques (organes humains, déchets tissulaires, placenta)

8 2

Déchets Piquants ou tranchants (seringues, lames, scalpels, ampoules drains)

4 4

Déchets de soins radio-actifs (radio nucléides) 0 0 Déchets ordinaires (cartons, papiers, pots de yaourt et d’eau minérale, emballages)

38 45

Déchets Pharmaceutiques (vaccins morts, sérums et anatoxines, comprimés, sels toxiques)

3 7

Déchets de soins infectieux (matériel contaminé par du sang, fluides corporels, excréta, cultures et souches etc.)

47 42

Source :Somé Maboma Fernand (2004) CHUYO : Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouedraogo : produit annuellement 147 tonnes de déchets biomédicaux avec une capacité d’accueil de 724 lits d’hospitalisation. Clinique NDP : Clinique Notre Dame de la Paix : produit 5, 345 tonnes par an avec une capacité d’accueil de 32 lits d’hospitalisation.

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- La pollution atmosphérique La pollution de l’air est surtout observée dans les deux grandes villes que sont Bobo et Ouaga. Elles représentent à elles seules plus de 80% du parc automobile et 90 % du tissu industriel. Près de 70% de la population urbaine est concentrée dans ces villes. La pollution atmosphérique est essentiellement due au transport urbain. Les émissions de gaz (CO, Nox,HC,SO2, PM10) par le trafic urbain ont un impact négatif sur la qualité de l’air. Les récentes études confirment une dégradation de la situation avec pour causes principales : l’augmentation de la population urbaine, l’accroissement du taux de possession de cyclomoteurs et de véhicules, la vétusté des engins, l’absence de mesure de gestion du trafic. Les récentes études (2005) sur la qualité de l’air à Ouagadougou, confirment une tendance à la hausse des estimations du volume de gaz émis en 1999 qui étaient de 63 735 tonnes de CO, 2 218 tonnes de NOx, 33 348 tonnes de HC, 469 tonnes de CO2. Il n’existe malheureusement pas de dispositifs de mesure de l’air dans les villes. Le Burkina Faso a cependant adopté en 2001, ses propres normes d’émissions tolérées des moteurs de véhicules et de qualité résultante de l’air.

Tableau présentant les normes de qualité de l’OMS et les normes adoptées au Burkina. Substance OMS (1999) Burkina Faso

Courte durée Longue durée Courte durée Longue durée CO 30 mg/m3 (1 h) 10 mg/m3 8h/jour 30 µg/m3 (1 h) Nox 0,2 mg/m3 (1 h) 0,04 - 0,05 mg/m3

moyenne annuelle 0,17 mg/m3 (1h) 0,10 mg/m3 (??)

SO2 0,35 mg/m3 (1 h) 0,05 mg/m3 moyenne annuelle

0,2 – 0,3 mg/m3

(1 h)

PM10 0,07 mg/m3 moyenne sur 24 h

0,2 – 0,3 mg/m3 moyenne sur 24 h

Pb 2 µg/m3

moyenne annuelle O3 0,15 – 0,2 mg/m3

(1 h)

6. Gestion de l’Environnement et Conservation 6.1. Dispositions institutionnelles Au Burkina Faso, plusieurs acteurs participent à la mise en oeuvre de la politique de gestion de l’environnement : Le Gouvernement, les populations à travers leurs associations/groupements, les opérateurs privés et les partenaires institutionnels (ONG, organismes de coopération). Avec le processus de décentralisation, les collectivités territoriales jouent un rôle de plus en plus important dans le domaine de l’environnement. La gestion de l’Environnement et des ressources naturelles est régie par des textes législatifs dont les plus importants sont les suivants :

- La constitution du Burkina Faso. ; - La Réorganisation Agraire et Foncière (RAF) ; - Le code de l'environnement ; - Le Code Forestier ; - La loi d'orientation relative à la gestion de l'eau ; - Le Code minier ; - La loi sur le contrôle des pesticides ; - Le Code de Santé ; - Le Code des Investissements ; - Le Code Pastoral ; - Le Code de l’Urbanisme.

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6.2. Environnement international et mise en œuvre des conventions Le Burkina Faso a adopté et ratifié un certain nombre de conventions qui contiennent des dispositions de principe concernant l'environnement (voir tableau ci-dessous).

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CONVENTIONS RATIFIEES PAR LE BURKINA FASO TITRE DE LA CONVENTION LIEU ET DATE

D’ADOPTION DATE D’ENTREE

EN VIGUEUR DATE ET DECRET DE RATIFICATION

Convention sur la pêche et la conservation des ressources biologiques de la haute-mer.

Genève 29-04-1958

20-03-1966 20-03-1966

Convention sur la Haute-mer Genève 24-04-1958

30-09-1962 13-11-1965

Convention sur le criquet migrateur en Afrique. Kano 25-05-1962

13-04-1963 13-04-63

Convention Africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles

Alger 15-09-1968

16-06-1969 28-09-1969 Décret 68-277 du 23-11-1968

Convention relative aux zones humide d’importance internationale particulièrement comme habitat des oiseaux d’eau.

Ramsar 02-02-1971

21-12-1975 Zatu AN VII 2 du 23-08-1989 Kiti AN VII 3 bis du 23-08-1989

Protocole en vue d’amender la Convention relative aux zones humide d’importance internationale particuliè rement comme habitat des oiseaux d’eau.

Paris 03-12-1982

01-10-1986

Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel.

Paris 23-11-1972

17-12-1975 02-07-1987 Déc. N° 85-297 du 03-061985

Convention sur le commerce international des espèces de faunes et de flore sauvages menacées d’extinction.

Washington 03-03-1973

01-07-1975 11-01-1990 Zatu AN VII 2 du 23-08-1989. Kiti 85-185 du 30-12-1985.

amendement à la convention sur la Convention sur le commerce international des espèces de faunes et de flore sauvages menacées d’extinction. (Art. XI)

Bonn 22-06-1979

13-04-187

Amendement à la Convention sur le commerce international des espèces de faunes et de flore sauvages menacées d’extinction.(Art.XXI)

Gaberone 30-04-1983

Déc. N° 91-399 du 10-10 1991

Convention portant création d’un Comité permanent Inter-Etat de lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS).

Ouagadougou 19-09-1973

Convention sur les Formalités de chasses applicables aux touristes entrant dans les pays du Conseil de l’Entente.

Yamoussokro 1976

Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage.

Bonn 23-06-1979

01-10-1990 Zatu AN VII 2 du 23-08-1989

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TITRE DE LA CONVENTION LIEU ET DATE D’ADOPTION

DATE D’ENTREE EN VIGUEUR

DATE ET DECRET DE RATIFICATION

Kiti AN VII bis du 23-09-1989 Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel

Berne 19-09-1979

01-06-1982 01-10-1990 Zatu AN VII 2 du 23-08-1989 Kiti AN VII 3 bis du 23-09-1989.

Convention portant création de l’autorité du Bassin du Niger.

Faranah 21-11-1980

03-12-1982 03-12-1982

Protocole relatif au fonds de développement du Bassin du Niger.

Faranah 21-11-1980

03-12-1982 03-12-1982

Convention des Nation-Unies sur le droit de la mer. Montego-Bay 10-12-1982

10-12-1982

Convention pour la protection de la couche d’ozone Vienne 22-03-1985

22-09-1988 28-06-1988 Zatu 86-16 du 05-03-1986 Kiti 86-70 du 05-03-1986

Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone.

Montréal 16-09-1987

01-01-1989 18-10-1989 Zatu AN VI 21 du 13-01-1989 Kiti AN VI 164 du 20-01-1989

Amendement au Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone.

Londres 29-06-1990

Amendement au Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone.

Copenhague 1992 Loi N° 11/95/ADP du 27-04-1995. Déc.N° 95-380 du 27-09-1995

Convention sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontières.

Bamako 30-01-1991

Loi N°19/93/ADP du 24-05-1993. Prom. déc. N° 93-191 du 16-06-1993. Déc.N° 93-284 du 20-09-1993.

Convention-cadre sur les changements climatiques. Rio 12–06–1992

21-03-1994 Loi N° 22/93/ADP du 24-05-1993. Prom. Déc.N° 93-194 du 16-06-1993. Déc. N° 93-287 du 20-09-1993.

Convention sur la diversité biologique. Rio de Janeïro 05-06-1992

29-12-1996 Loi N° 17/93/ADP du 24-05-1993.Prom. déc.N° 93-194 du 16-06-1993. Déc. N° 93-292 du 20-09-1993.

Accord relatif à l’application de la partie XI de la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer.

New-York 1994

NA

NA

Convention internationale sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification.

Paris 17-06-1994

26-12-1996 Loi N°33/95 du 29-12-1995. Prom. déc.N° 95-500 du 01-12-1995. Déc. 95-569 du 29-12-1995.

Convention concernant l’emploi de la Céruse dans la Genève 31-08-1923 21-11-1960

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TITRE DE LA CONVENTION LIEU ET DATE D’ADOPTION

DATE D’ENTREE EN VIGUEUR

DATE ET DECRET DE RATIFICATION

Peinture. 25-10-1921 Convention internationale pour la protection des végétaux.

Rome 06-12-1951

Loi N°61/94ADP/ du 22-12-1994. Prom. déc. N° 95-16 du 18-01-1995. Déc. 95-93 du 07 mars 1995.

Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires en Afrique (Traité de PELINDABA)

Pélindaba

Loi N° 27/96/ADP du 17 juillet 1996. Déc. N° 96-449 du 18 décembre 1996.

Convention portant Statut de l’Autorité de Développement Intégré du Liptako Gourma

03-06-1971 19-03-1974

Convention portant création du centre international de recherche développement sur l’élevage en zone sub-humide (CIRDES)

Abidjan 12-12-1991

05-06-1992

Convention révisée relative à la création de l’autorité du bassin du Niger.

29-10-1987 18-01-1995 03-08-1988

Traité sur les principes régissant les activités des Etats en matière d’exploration de l’espace extra atmosphérique y compris la lune et les autres corps célestes.

27-1-1967 10-10-1967 18-06-1968

Traité de l’UEMOA (Protocole Additionnel N°II relatif aux politiques sectorielles)

Dakar 10 –01- 94

Août 1994

Protocole de Carthagena sur la prévention des risques biotechnologiques.

Nairobi 24 Mai 2000

Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination.

Bâle Décret n° 98-424/ PRES/PM/MAET/MEE du 5 Octobre 1998 portant ratification de la Convention de Bâle.

Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (p o p).

Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international

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6.3. Liens régionaux et internationaux Le Burkina Faso bénéficie de l’appui d’organismes de coopération, au niveau sous régional, bilatéral et multilatéral. Leurs interventions se situent en général au niveau de l’appui financier, de l’expertise technique et de la formation.

• Les Institutions régionales et sous régionales

Le Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako Gourma, la Communauté Economique du Bétail et de la Viande (CEBEV), le Conseil de l’Entente, l’Institut Panafricain pour le Développement - Afrique de l’Ouest/ Sahel (IPD-AOS), l’Ecole Inter Etat de l’Equipement Rural (EIER), l’Ecole des Techniciens Supérieurs de l’Hydraulique et l’Equipement Rural (ETSHER), etc. Les partenaires de Coopération bilatérale : l’Agence Française de Développement (AFD), la Coopération Allemande (GTZ), la Coopération Autrichienne, la Coopération Belge, la Coopération Canadienne (ACDI), la Coopération Chinoise, la Coopération Danoise (Danida), la Coopération Japonaise (JICA ), la Coopération Néerlandaise à travers l’Organisation Néerlandaise de Développement (SNV), la Coopération Suisse, etc. ;

• Les organismes internationaux de coopération

La Commission Européenne(CE), la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Islamique de Développement (BID) , etc. ;

• Les organismes du système des Nations Unies

Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), l’Organisation des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), l’Organisation des Nations Unies pour l’Education et la Culture (UNESCO), l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), l’Organisation des Nations Unies pour la Santé (OMS), etc. ;

• Les institutions de Bretton-Woods

la Banque Mondiale (BM), le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), etc. 7. Perception de la coopération internationale, régionale et sous régionale et points de vue sur la mise

en œuvre d’une politique régionale de l’environnement 7.1 Perception de la coopération internationale, régionale et sous régionale Le Burkina Faso a une perception très favorable de la coopération internationale, régionale et sous-régionale,

en témoigne son implication dans les différents organes de coopération aux niveaux régional, sous régio nal et international. Dans ce cadre, il développe plusieurs programmes et projets de développement à différents niveaux de coopération.

- Au niveau international, suite au Sommet de Rio en 1992, le Burkina Faso a fait siens les instruments clés (portant entre autres sur la lutte contre la désertification, la diversité biologique et les changements climatiques) que la communauté internationale a adoptés en vue d’enclencher un réel processus de préservation de l’environnement et de développement durable ;

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- Le Burkina Faso a également adhéré à la déclaration des Nations Unies en 2002 dite Déclaration du Millénaire, qui définit des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ;

- Au niveau continental, le Burkina Faso est partie prenante du concept de Nouveau Partenariat pour

le Développement de l’Afrique (NEPAD) adopté par les Chefs d’Etat au sein de l’Union Africaine (UA) ;

- Au niveau régional et sous-régional, les Chefs d’Etat membres de l’Union Economique et Monétaire

Ouest Africaine (UEMOA) ont adopté une Politique Agricole de l’Union (PAU) couvrant l’ensemble des activités de l’agriculture, de la foresterie, de l’élevage et de la pêche ;

- De même, les états membres du Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS)

ont adopté une déclaration qui définit leur vision de l’avenir au 21ème siècle ;

- Toujours au titre de la coopération sous régionale, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dont le Burkina Faso est membre, a adopté en décembre 2003, le Plan d’Action Régional de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PAGIRE) ; elle a adopté en 2005 la politique agricole de la CEDEAO (ECOWAP) et les accords de partenariat CEDEAO - Union Européenne.

Les différents partenaires rencontrés ont unanimement témoigné le dynamisme de la coopération internationale, régionale et sous régionale entretenue par le Burkina Faso. 7.2 Perception des priorités du point de vue du Burkina Faso et Eléments d’orientations majeurs pour l’amélioration de l’environnement perçus à la suite des entretiens et interactions. Le Burkina Faso adhère à l’idée d’une Politique commune en matière d’environnement et de développement durable aussi bien pour les pays de l’UEMOA que les pays de la CEDEAO. C’est dans ce sens qu’il s’est lui-même engagé dans le processus d’élaboration de sa politique nationale en matière d’environnement. L’avant projet du document a déjà été élaboré et est soumis à amendement à travers une série de concertation au niveau régional et national. La mise en œuvre d’une politique régionale de l’environnement se traduit au Burkina Faso d’une part à travers la signature et la ratification de conventions ou traités et d’autre part à travers une concertation dans des cadres formels ou informels. Ainsi, le Burkina Faso est membre de plusieurs organisations sous régionales spécialisées au sein desquelles les Etats Membres développent des stratégies et des actions communes de gestion de l’environnement. On peut citer : le Comité Inter Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS), l’Autorité de développement intégré de la région du Liptako Gourma, l’Institut Panafricain pour le Développement - Afrique de l’Ouest/ Sahel (IPD-AOS). Sur le plan environnemental, l’élaboration d’une politique environnementale au niveau régional permettra de gérer un certain nombre de problèmes environnementaux communs aux différents pays de l’espace UEMOA. A ce titre, les préoccupations du Burkina Faso ont trait essentiellement à : En matière d’Environnement :

- La prolifération de sachets plastiques dans l’espace UEMOA, nécessite une réglementation régionale pour la gestion des déchets plastiques, en particulier les sachets, mais également la promotion d’unités de recyclage de ces déchets ;

- L’harmonisation de la catégorisation des établissements, projets et programmes soumis à Etude d’Impact

sur l’Environnement ;

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- L’élaboration de Stratégie Nationale d’Assainissement dans chaque Etat. (Le Burkina Faso a adopté sa Stratégie Nationale en Janvier 1996) ;

- L’harmonisation des mesures pour le contrôle de pollution de l’environnement (qualité du carburant,

limitation de l’âge d’importation des véhicules d’occasion) ;

- La formation des Cadres (Inspecteurs Environnementaux) ;

- La promotion de l’écocitoyenneté pour responsabiliser davantage les populations dans la gestion de leur environnement. L’UEMOA devrait prendre une directive pour systématiser l’éducation environnementale dans tous ses Etats membres ;

- En plus de l’essence sans plomb vulgarisé sur l’initiative de la Banque Mondiale en 1998, il s’agira de

promouvoir les pots catalytiques qui réduiront de 80 à 90% les autres polluants ;

- Travailler à réduire la teneur en soufre au niveau du diesel ;

- Nécessité d’élaborer une directive commune sur le problème de l’amiante dans le cadre de la Convention de Bâle en rapport avec les véhicules importés ;

- Encourager les pays membres de l’UEMOA à ratifier la Convention de Stockholm sur les pesticides ;

En matière de changement climatique et de diversité biologique : Les priorités portent sur : - La promotion de la Coopération Régionale et Internationale sur les changements climatiques à travers

l’élaboration d’un plan régional d’atténuation des effets des changements climatiques ; - La gestion durable des problèmes transfrontaliers à travers :

• le règlement des conflits et l’amélioration de la sécurité au niveau des différents acteurs ;

• la gestion des ressources partagées (Eaux, Forêts, Faune) ; • l’éducation à l’Environnement.

- La gestion des menaces à caractères transfrontaliers : cas des plantes envahissantes et des espèces animales envahissantes ;

- L’harmonisation de l’accord de Bangui sur la Propriété Intellectuelle avec certaines Conventions,

notamment la Convention sur la diversité biologique ;

- La prise en compte des programmes transversaux des différentes Conventions dans la formulation de la politique régionale environnementale, de même que les programmes du NEPAD ;

- La valorisation des connaissances traditionnelles dans la gestion des ressources naturelles dans l’espace

UEMOA. En matière de biotechnologie et de biosécurité :

- Large campagne d’information et de sensibilisation sur la biotechnologie et la biosécurité dans les Etats membres. Un accent devrait être mis sur la biosécurité afin que les Etats membres de l’UEMOA ne soient pas des champs d’expérimentation des pays développés. L’accent devrait également être mis sur

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la formation des chercheurs, et la mise en place de laboratoires performants, afin que nos chercheurs ne soient pas que des «chercheurs au champ» ;

- Nécessité d’une réglementation sériée et harmonisée dans les pays membres de l’UEMOA et ratification

par tous les Etats membres de la CEDEAO du protocole de CARTHEGEMA ;

Le Burkina Faso est très avancé par rapport aux autres pays dans le domaine. Un projet de loi vient d’être adopté en Conseil des Ministres et sera soumis à l’Assemblée Nationale pour approbation.

- L’idée de la création d’une Fondation Africaine sur la Biotechnologie, qui bénéficierait des gènes des

différentes firmes étrangères n’est pas une bonne chose pour les pays africains, qui seraient indirectement responsables de la diffusion de gènes dont les conséquences ne sont pas maîtrisées ;

- Nécessité d’appuyer les Etats sur le plan financier pour l’organisation d’ateliers d’informations sur les

OGM, au profit des popula tions et des couches les plus vulnérables. En matière de gestion des ressources en eau : Depuis 2001, le Burkina Faso a élaboré l’état des lieux des ressources en eau et adopté une rapproche qui prend en compte la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE). Un plan d’action a été élaboré à cet effet. Il existe également une politique de gestion participative et concertée des ressources en eau avec la mise en place d’un conseil national de l’eau, d’un comité Interministériel, des comités de gestion des bassins hydrographiques et des comités locaux de gestion de la ressource au niveau communautaire. En outre, la CEDEAO a mis en place une unité de coordination des ressources en eau basée à Ouagadougou. Les principales préoccupations du Burkina Faso en matière de gestion des ressources en eau, à considérer dans la formulation de la politique régionale environnementale sont :

- La prise en compte de la protection des ressources en eau dans toute politique à élaborer ; - La promotion de l’approche par bassin hydrographique ; - La prise en compte de l’approche genre dans la gestion des ressources en eau ; - L’élaboration dans chaque pays membre de la CEDEAO de son plan d’action «GIRE » ; - L’intégration de la Guinée et du Nigeria dans la formulation de la politique commune environnementale

est une bonne initiative, car elle permettra de couvrir tous les neuf (9) pays du bassin du Niger.

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ANNEXE 1 : LISTE DES PERSONNES RENCONTREES N° Nom et Prénom Structure et Fonction 1 Zida O. Bertrand Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement et du

Cadre de Vie (MECV) 2 Mme Lompo Zouharata Directrice de l’Agence Nationale de Biodiversité 3 Traoré Alain Edouard Secrétaire Permanent du Conseil National pour

l’Environnement et le Développement Durable SP/CONEDD

4 Bancé Soumaîla Point Focal Diversité Biologique - SP/CONEDD 5 Onadja Mamadou Point Focal Changements Climatiques - SP/CONEDD 6 Ouédraogo Delphine Point Focal Lutte Contre la Désertification SP/CONEDD 7 Goungounga Justin Coordonnateur Technique et Administratif du SP/CONEDD 8 Ouattara Badjoari Directeur Général de l’Amélioration du Cadre de Vie

MECV 9 Ouédraogo Athanase Directeur de l’Assainissement et de la Prévention des

Pollutions et Nuisances - MECV 10 Coulibaly Romain Directeur des Aménagements Paysagers - MECV 11 Toé Dénis Directeur des Evaluations Environnementales – MECV 12 Loada Clarisse Directrice de la Réglementation et des Inspections

Environnementales 13 Bougaïré Francis Directeur Général de l’Inventaire des Ressources

Hydrauliques 14 Ouédraogo Edith Directrice du Suivi des Bassins Hydrographiques 15 Bikienga Issa Secrétaire Exécutif Adjoint du CILSS 16 Ouédraogo Moumouni Secrétaire Permanent de la Confédération Paysanne du Faso

(CPF) 17 Nombré Eloi Jean Prosper Responsable à l’organisation de la CPF 18 Zongo Jules Responsable à la Formation de la CPF 19 Ouédraogo Saîdou Secrétaire Adjoint de la CPF. Secrétaire des Producteurs de

coton du Faso 20 Mahamadou Mahga Coordonnateur de la Cellule d’exécution technique du

Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest ( ROPPA)

21 Ouedraogo Florent Président de l’Association des Volontaires du Développement (AVD) – Membre du RAOCB du RIOD et du CONGAD

22 Carlo Paolini Conseiller Technique Régional ECOPAS 23 Karimou Moumouni Administrateur Financier ECOPAS 24 Diallo Mallick Directeur

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ANNEXE 2 : BIBLIOGRAPHIE Ministère de l’Economie et des Finances (2000) ; Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté . Burkina Faso. 73 pages et annexes. Ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources Halieutiques (2004) ; Document de stratégie de développement rural à l’horizon 2015. 88 pages et annexes. Ministère de l’Environnement et de l’Eau (2002) ; rapport sur l’état de l’environnement au Burkina Faso. 174 pages. PRECAGENE (2005). Etude sur la qualité de l’air à Ouagadougou. 48p .

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LA COTE D’IVOIRE

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MINISTERE D’ETAT,

MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT

REPUBLIQUE DE CÔTE D'IVOIRE Union - Discipline - Travail

Projet de

Rapport Succinct de Pays

(Rédigé en vue de contribuer à la formulation politique environnementale communautaire de l’UEMOA)

Décembre 2005

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Table des matières Table des matières ............................................................................................................... 71

Sigles et Acronymes............................................................................................................. 72

1. Introduction sur le pays .................................................................................................... 75

Le pays et sa superficie .................................................................................................... 75

Situation géographique et caractéristiques liées concernant les ressources et l’environnement75

Population et caractéristiques Démographiques.................................................................. 76

Ratio population urbaine/rurale ......................................................................................... 76

Moyens de subsistance : rôle des différents secteurs ........................................................... 76

Situation économique générale et éléments socio-économiques........................................... 77

2. Ressources naturelles........................................................................................................ 78

Les forêts, pâturages et paysages naturels .......................................................................... 78

Les ressources en eau et les Terres humides ....................................................................... 79

Milieux marins et écosystèmes côtiers ............................................................................... 80

Processus majeurs de dégradation environnementale et des Ressources naturelles .................... 81

Focalisation sur des milieux critiques et menacés ................................................................... 84

3. Systèmes urbains et industriels : Résumé succinct de situation ............................................ 87

Comportements Citoyens et Environnement ...................................................................... 87

4. Gestion de l’Environnement et Conservation...................................................................... 88

Dispositifs institutionnels ................................................................................................. 88

Environnement international et mise en œuvre des Conventions .......................................... 88

Politique environnementale et Développement................................................................... 89

Principes directeurs importants pour le pays .......................................................................... 90

Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement ........... 90

Perception de la ou des Priorités sous régionales du point de vue de pays ............................ 91

Bibliographie ....................................................................................................................... 94

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Sigles et Acronymes

CEDEAO /ECOWAS : Union Economique et Monétaire Ouest Africain

CITES : Convention sur le Commerce International des Espèces

de faune et de flore sauvages menacées d’extinction

CONGACI : Collectif des ONG Actives en Côte d’Ivoire

ECVM : Enquête sur les Conditions de Vie des Ménages

FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine

FOB Free On Board/ franc à bord

HA : Hectares

INS : Institut National de Statistique

MINAGRA : Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales

MINEME : Ministère d’Etat, Ministère de l’Environnement

MTEP : Million de Tonnes Equivalent Pétrole

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PIB : Produit Intérieur Brut

UEMOA : Union Economique et Monétaire d’Afrique de l’Ouest

SODEFOR : Société de Développement des Forêts

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Carte 1. Localisation de la Côte d’Ivoire

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Carte 2. Découpage administratif

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1. Introduction sur le pays Le pays et sa superficie La Côte d'Ivoire est située en Afrique de l’Ouest (Carte 1). Le territoire d’une superficie de 322.500 Km2 est limité, au Nord par le Mali et le Burkina Faso, à l'Est par le Ghana, à l'Ouest, par le Libéria et la Guinée, au Sud par l'Océan Atlantique. Le littoral, s’étend du Cap des palmes à l’Ouest au Cap des Trois Pointes à l’Est. Long de 566 km, il se décompose en deux ensembles de part et d’autre de la ville de Sassandra. A l’Ouest, se développent une côte rocheuse où alternent plages sableuses et falaises. A l’Est, on distingue une côte sableuse dont les cordons barrières isolent des systèmes lagunaires. Situation géographique et caractéristiques liées concernant les ressources et l’environnement Relief : Trois types de relief peuvent être individualisés (Avenard, 1971). Le Sud du pays présente l’allure générale d’une plaine constituée, en fait, d’un moutonnement de petites collines de très faible hauteur. Au Nord, on observe une succession de plusieurs plateaux de 200 à 500 mètres d’altitude. Ces deux types d’horizons voient leur relative monotonie rompue par la présence de reliefs isolés, les inselbergs, prenant la forme d’alignements de collines, de buttes tabulaires ou de dômes granitiques. L’Ouest et le Nord-Ouest du pays, constituent l’extrémité orientale d’une région montagneuse, la « dorsale guinéenne » ; le relief y est plus élevé, les sommets dépassent 1.000 mètres d’altitude (Mont Nimba, Mont Péko). Sol : L’on rencontre sept classes de Sols, notamment : - Les sols ferrallitiques qui couvrent la quasi-totalité des aires non inondables (sommets et versants) des

Pénéplaines soit environ 70 % des sols ; - Les sols hydro morphes peu humifères ou organiques avec les sols peu évolués non climatiques

d’apport qui occupent les aires inondables (Bas-fonds et Bas versant), ils couvrent 20 % des terres ; - Les sols brunifiés des Pays tropicaux avec les vertisols qui occupent essentiellement les hauts reliefs

formés sur roches basiques, ils représentent 05 % des Sols ; - Les sols minéraux bruts et les sols ferrugineux tropicaux localement présents mais disséminés sur tout

le territoire, au total 05 % des Sols. Climat : Les climats font la transition entre les climats équatoriaux humides et les climats tropicaux secs. L’uniformité des températures moyennes annuelles sur l’ensemble du territoire (24 à 27° c) est à souligner, de même que les faibles variations des températures moyennes mensuelles, d’une saison à l’autre. Comme dans toute l’Afrique de l’Ouest, le rythme des précipitations est réglé par le déplacement du Front Intertropical (FIT), au cours de l’année (Rougerie, 1960). Ces déplacements déterminent plusieurs grandes zones dont les climats se répartissent selon un gradient à saison sèche croissant du Sud au Nord. Ce sont donc la pluviométrie et, surtout, la répartition des pluies, qui déterminent les zones climatiques de Côte d’Ivoire, avec le passage progressif d’un climat tropical subhumide à quatre saisons, au Sud, à un climat tropical plus sec à deux saisons au Nord (Monnier Y., 1974). L’on a identifié les faciès suivant : climat soudanais, climat baouléen, climat attiéen, climat de montagne (Tableau 1).

Tableau 1 : Régimes climatiques en Côte d’Ivoire

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Type de climat Précipitations annuelles

( mm/an) Saisons

Climat soudanais 1000- 1700 2 saisons (une sèche - une humide) Climat baouléen 1000- 1600 4 saisons (2 sèches - 2 humides) Climat attiéen 1300- 2400 4 saisons (2 sèches - 2 humides) Climat de montagne 1500-2200 2 saisons (une sèche - une humide)

(source : SODEXAM)

Population et caractéristiques Démographiques :

La population de la Côte d’Ivoire estimée à 6 709 000 habitants en 1975, s’élevait à 15.366.672 habitants en 1998. Avant la crise, en 2002, on l’évaluait à 17 millions. Le taux de croissance de 3,3 sur la période 1988 – 1998, fait planer la menace d’un doublement de la population en 23 ans. Les principales caractéristiques de la population sont :

- une structure par âge très jeune avec 43% de la population de moins de 15 ans ; - une densité moyenne de 48 habitants/Km2, toutefois, l’on relève une inégale répartition de la

population sur le territoire national : 78% de la population occupe 47% du territoire national dans le sud forestier contre 22% de la population sur 53% de la superficie du territoire national dans la zone de savane ;

- un taux de mortalité générale relativement élevé de 15‰ en 1998 contre 12‰ en 1988 : cette hausse est liée en partie au taux de prévalence élevé du VIH/SIDA (10 à 12%) et à la recrudescence de certaines épidémies ;

- un taux de mortalité infantile en hausse de 112‰ en 1998 contre 89‰ en 1994 ; - une mortalité maternelle élevée de 597 décès pour 100.000 naissances vivantes. Ratio population urbaine/rurale Pendant, longtemps la population rurale a excédé le nombre d’individus vivants dans les villes. Aujourd’hui, à la suite d’un exode rural massif conjugué avec une importante immigration internationale, la population urbaine représente 51% de la population totale contre 49% en zone rurale. La région côtière concentre à elle seule 44,1% de la population urbaine traduisant son dynamisme démographique et l’attrait de son potentiel économique.

Moyens de subsistance : rôle des différents secteurs

L’analyse sectorielle de l’activité économique sur la période 1998-2003, indique une contribution prépondérante du secteur tertiaire dans la création de la richesse avec en moyenne plus de 49% du PIB. Le secteur primaire traditionnellement en hausse, représente depuis 1998 en moyenne 27% du PIB. Le secteur secondaire quant à lui enregistre une baisse continue depuis 1999 pour se situer en moyenne autour de 24% sur la même période. L’agriculture est la base de l’économie. Elle emploie les 2/3 de la population active et contribue au PIB total pour 34% et au revenu d’exportation pour 66%. La superficie cultivée est d’environ 9 500 000 ha soit 30% du territoire national. La petite exploitation familiale constitue l’unité de base de l’agriculture. L’exploitation agricole moyenne couvre 4ha et emploie une main d’œuvre familiale. Les principales cultures de rente sont : le café, le cacao, l’ananas, la banane, le palmier à huile, le cocotier, la canne à sucre, le coton, l’hévéa, le tabac, la cola, le karité. Les agrumes à essence son également des sources de revenus importantes. Les principaux produits vivriers cultivés en Côte d’Ivoire sont l’igname, le manioc, le taro, la banane plantain, le maïs, le paddy, le fonio, le sorgho, le mil et l’arachide.

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L’élevage reste encore une activité économique secondaire. Il contribue notamment à 2% du PIB. Toutefois, il demeure une activité importante pour nombre de familles d’agriculteurs dont 40% allie un petit élevage à leur exploitation agricole. Les principales utilisations des ressources forestières en Côte d’Ivoire sont : l’exploitation des bois d’œuvre ; le bois de chauffe et le charbon ; les produits de la pharmacopée traditionnelle. Ainsi, environ 1.500 espèces sont utilisées comme plantes médicinales, tandis que moins de 800 espèces sont exploitées pour tous les autres usages confondus, y compris l’exploitation de bois d’œuvre. Cependant, l’utilisation et le commerce de ces plantes s’opéraient dans un cadre informel. Il n’est alors pas possible d’en donner une valeur économique chiffrée. En fait, seule la valeur des essences forestières commercialisées peut être chiffrée. Mais il est certain que ces essences représentent peu dans la valeur économique totale des produits forestiers. Environ 66 essences forestières sont exploitées à des fins commerciales comme bois d’œuvre et de service avant ou après transformation. En 1995, 2,3 millions de mètres cubes de bois d’œuvre ont été exploités sur l’ensemble du territoire ivoirien. Environ 2 millions de m3 ont été transformés par les usines locales et 300.000 m3, exportés. La valeur FOB des exportations dépassait 23,7 milliards de F CFA. L’estimation de la valeur commerciale de la production totale, à partir des prix à l’exportation, serait erronée dans la mesure où plusieurs essences transformées localement sont interdites à l’exportation sous la forme de grumes.

L’on distingue de forme de pêches, notamment la pêche industrielle et la pêche traditionnelle. Les activités des flottes de pêche basées à Abidjan sont en général axées sur l’exploitation des espèces démersales et pélagiques destinées à la consommation locale, et sur la crevette qui est exportée. En 1995, les navires ivoiriens avaient réalisé des débarquements de 26.196 tonnes de captures pour une valeur de 7,83 milliards de F CFA. Il est indiqué que Sardinella représente environ 63% des captures au niveau de la pêche sardinière soit, 13.228 tonnes en 1995. Ces captures ont représenté une valeur commerciale de 3,03 milliards de F CFA soit 39% de la valeur totale des captures effectuées au niveau de la pêche industrielle au cours de cette année. La pêche artisanale constitue la seconde forme d’exploitation halieutique en Côte d’Ivoire. Elle comprend la pêche maritime, la pêche lagunaire et la pêche continentale. Cette pêche est pratiquée sur 500 km de bordure maritime, 1.200 km de la lagune, 5.000 km de fleuve et 1,2 km de retenues artificielles. Faute de couverture statistique de l’ensemble des points de débarquements, les statistiques données dans cette section sont basées sur des estimations des services compétents du Ministère de l’Agriculture et des Ressources Animales. La production totale de la pêche artisanale était estimée à 45.122 tonnes en 1994 pour une valeur de 53,26 milliards de F CFA. Ces captures étaient composées de 30.019 tonnes de prises en mer et lagune et de 15.103 tonnes de prises en eau continentale. Les effectifs employés directement au niveau de la pêche artisanale étaient de 16.961 personnes, dont 13.497 au niveau de la pêche lagunaire et maritime. Les captures pour l’année 1995 étaient de 43.998 tonnes pour une valeur de 1,86 milliards de F CFA. Les quantités pêchées se répartissaient comme suit :

- 32.663 tonnes pour la pêche artisanale maritime et lagunaire ; - 11.335 tonnes pour la pêche continentale.

Les effectifs employés directement étaient 18.290 personnes dont 14.802 en mer et sur la lagune. Situation économique générale et éléments socio -économiques

Après une forte croissance enregistrée de 1995 à 1998 (avec un rythme moyen de 5%) consécutive à la dévaluation du franc CFA en 1994, et la mise en œuvre de réformes structurelles conjuguées

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au relèvement des cours des matières premières, le pays est entré dans une période d’instabilité politique et de déclin économique sans précédent depuis le coup d’état de 1999 et qui a culminé avec la crise de 2002. Tous les secteurs d’activité ont enregistrés des niveaux d’activités négatifs : -0,7% pour le primaire, -5,8% pour le secondaire et -1,6% pour le tertiaire.

Au total, l’objectif de 3% de croissance du PIB en 2002 semblait réaliste. Cependant, depuis la crise de 2002, tous les secteurs d’activité ont enregistré des niveaux négatifs : -0.7% pour le primaire, - 5.8% pour le secondaire, - 1.6% pour le tertiaire. Ces contre-performances de l’économie ont été fortement ressenties au niveau social. L’Institut National de Statistique (INS) rappelle que la pauvreté a connu une forte évolution entre 1993 et 2002.

Les Enquêtes sur les Conditions de Vie des Ménages (ECVM) réalisées par l’INS, ont permis d’établir que le taux de pauvreté5 qui était de 10% en 1985 est passé à 32,3% en 1993, puis à 36,8% en 1995 pour s’établir à 33,6% en 1998. L’extrême pauvreté concerne 10% de la population surtout dans les villages des régions de la Savane rurale (21,6%) et de la Forêt Est (15,1%). La Savane Rurale contribue à l’extrême pauvreté nationale de 27% en 1995. Les groupes socio-économiques les plus touchés par cette pauvreté sont :

- la moitié des agriculteurs pratiquant les cultures de produits vivriers ; - 45% des ménages d’agriculteurs de produits d’exportation ; - le tiers des ménages d’employés agricoles ; - le quart des employés du secteur informel ; - près de 30% des indépendants du secteur privé informel ; - plus de 50% des pauvres sont des femmes.

La pauvreté est inégalement repartie du point de vue spatiale. Son ampleur est plus marquée dans les milieux ruraux (42% en 1998) que dans les milieux urbains (23% en 1998). Toutefois, le phénomène s’est rapidement développé dans ces derniers milieux en passant d’environ 5% en 1985 à 19% en 1993. Cette tendance observée dans les milieux urbains, est plus marquée à Abidjan où le ratio de pauvreté était de 11,1% en 1998.

2. Ressources naturelles

Avant 1960, la forêt ivoirienne s’étendait sur tout le sud, l’ouest et la partie médiane de la Côte d’Ivoire. Le taux d’occupation se chiffrait à 46 % du territoire (12 millions d’hectares, 148 350 km2), avec un taux de reboisement de 37,6 %. Au cours des années subséquentes, l’exploitation forestière à des fins de production de bois d’œuvre, la coupe intensive pour le bois de chauffe et la fabrication de charbon de bois, et le défrichement pour la mise en culture des terres ont eu pour conséquence de causer la disparition de 3/4 de la couverture forestière du pays. Il ne reste plus que 3 millions d’hectares de forêts et le taux de reboisement a chuté, dans le même ordre, pour se situer à 9,3 %. Devant ces faits alarmants, une seule constatation peut être faite : la disparition des espèces végétales et la dégradation des sols en Côte d’Ivoire sont considérables. Toutefois, dans le contexte de la sauvegarde du patrimoine forestier, l’Etat a confié en gestion à la SODEFOR, 202 forêts classées représentant une superficie totale de 3,8 millions d’hectares (Tidjane Thiam, 1999).

Les forêts, pâturages et paysages naturels

L'un des éléments les plus caractéristiques des écosystèmes ivoiriens est constitué par la végétation. C'est elle qui imprime au territoire sa physionomie la plus concrète. Ainsi, du manteau forestier, qui recouvre le Sud du pays, aux savanes du Nord, la Côte d'Ivoire présente, dans le détail, une

5 Seuil de pauvreté : 75 000 f cfa en 1985, 101.340 fcfa en 1993, 162.880 en 1998

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vaste gamme de paysages végétaux. Les auteurs distinguent deux domaines (guinéens et soudanais) en se fondant sur les formations végétales. Le domaine guinéen s’étend dans la moitié sud du pays et correspond globalement aux grands ensembles climatiques (climat attiéen, climat baouléen, climat de montagne) de la région. Les formations végétales que l’on y reconnaît sont : les forêts denses (hygrophiles ou ombrophiles, mésophiles), les forêts marécageuses, savanes diverses (côtières, prélagunaires, guinéennes). Le domaine soudanais comprend des forêts claires, des boisements denses (îlots forestiers, forêts galeries), différentes savanes. Ces savanes reçoivent des appellations différentes suivant l'importance ou l'absence de peuplement forestier : savanes boisée ; arborée ou savane herbeuse. Les groupements végétaux qu'elles comportent sont presque analogues à ceux qui ont été examinés dans les savanes guinéennes. La différence essentielle doit être recherchée dans la richesse floristique des savanes soudanaises et subsoudanaises. Ici, les différentes strates sont floristiquement plus variées et plus riches, mais les physionomies ne changent pas fondamentalement. Cependant, il importe de noter l'absence quasi totale de savanes à rôniers (Borassus aethiopum). Les forêts de montagne et les prairies altimontaines ou savanes de montagnes sont des formations particulières présentes dans l’ouest montagneux. Les forêts marécageuses sont une mosaïque de groupements végétaux comprenant des forêts périodiquement inondées, des forêts et fourrés marécageux, des marais herbeux, des trous d’eau libre, etc., répartis selon la topographie du terrain. Elles présentent une composition floristique variant du caractère ombrophile au caractère mésophile jusqu’à ce que l’intégration au deuxième soit totale. Les ressources en eau et les Terres humides La Côte d’Ivoire dispose, sur 90% du territoire, d’un réseau hydrographique dense comprenant des fleuves, des rivières, des ruisseaux, des lacs et des réservoirs artificiels. Le réseau hydrographique de Côte d'Ivoire peut être regroupé en trois sous-ensembles d'importance inégale : quatre fleuves principaux, des petits fleuves côtiers et les affluents des fleuves étrangers au territoire ivoirien (le Niger au Nord-ouest et la Volta-Noire au Nord-est). Les quatre fleuves ont une orientation Nord sud, ce sont : le Cavally, le Bandaman, le Sassandra, le Comoé. Plusieurs fleuves côtiers se déversent directement dans la mer, il s’agit de : la Bia, l’Agnéby, la Mé, la Boubo. Par ailleurs, Plus de cinq cents retenues d’eau existent sur l’ensemble du territoire et sont classées en cinq catégories par Traoré et Yté (1996) : barrages hydroélectriques, barrages hydro-agricoles, barrages agro-pastoraux, barrages à usage domestique, les dix lacs artificiels de Yamoussoukro.

Tableau 2 : Principales caractéristiques de certains cours d’eau de Côte d’Ivoire .

Cours d’eau

Superficie du bassin versant

(km²)

Longueur du cours d’eau

(km) Bandama N’Zi Marahoué Comoé Sassandra Cavally Bia Agnéby Boubo Mé San Pedro

97.000 35.500 23.000 78.000 66.000 28.800 9.650 8.900 5.100 4.300 3.310

1.050 725 550

1.160 840 700 290 200 130 140 112

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Brimary Nero Tabou

1.070 985 800

65 80 70

(source : monographie de la diversité biologique) Milieux marins et écosystèmes côtiers Plusieurs types de paysages se suivent sur le littoral ivoirien. Ainsi, de Tiapoum à Tabou, l’on rencontre des cordons dunaires, des zones rocheuses, des zones lagunaires, des forêts … Ces paysages variés constituent un patrimoine de grande valeur écologique, mais aussi culturelle et touristique. Au-delà de cette grande variété de paysages, on peut distinguer deux grands ensembles en fonction de leur origine. Le premier ensemble, véritablement d’origine anthropique, est un paysage agraire, marqué par d’immenses plantations industrielles. L’homogénéité de ces plantations d’hévéa et de palmier à huile est le trait dominant du paysage, le long de la route côtière, entre Dabou et Grand-Lahou puis de Grand-Béréby à Tabou. D’Abidjan à Tiapoum, se succèdent des cocoteraies, des ananeraies et également des plantations d’hévéa et de palmier à huile. Le deuxième ensemble est encore composé de formations naturelles, cependant fortement mitées par les défrichements agricoles « itinérants » et les plantations industrielles. Dans cet ensemble, on distingue des paysages et écosystèmes de type « continental » (forêts littorales, boisements littoraux, savanes littorales) et ceux caractéristiques des milieux humides (forêts marécageuses, mangroves), qui abritent une biodiversité importante.

Les écosystèmes aquatiques et terrestres littoraux présentent une diversité biologique exceptionnelle. Ainsi, plusieurs espèces floristiques menacées d’extinction (Diopyros tricolor, Rhigiocarya pellata, Sphenocentrum jollyamum, Conocarpus erectus, Bowringgia discolor, Fagara mejoneurospinosa) y ont été recensées. Aké Assi (1999) a dénombré plus de 430 espèces de plantes supérieures dans les forêts côtières. Au titre de la faune, l’on relève également la présence d’espèces (lamantin, hippopotame nain, éléphant d’Afrique…) à statut particulier. Akoi (1997) dénombre dans les forêts côtières 14 espèces de reptiles et 49 espèces d’oiseaux. Sankaré et N’Goran (2003) soulignent que la faune ichtyologique inventoriée dans la lagune Ebrié comporte 153 espèces reparties dans 71 familles. La complexité du fonctionnement écologique du littoral est telle que la perturbation d’un élément affecte l’ensemble. Les milieux lagunaires par exemple, jouent un rôle important dans la reproduction des poissons vivants à l’âge adulte en mer. Sankaré et N’Goran (2003) notent que : 30 espèces se reproduisent en lagune, 16 autres y accomplissent la maturation de leurs produits génitaux et peuvent y pondre, 10 autres encore sont présentes sous forme juvénile. On note également que la mangrove constitue un milieu nutritif de haute qualité pour une grande variété d’espèces aquatiques et aviaires. Elle assure également les fonctions de protection contre les marées, les eaux de ruissellement et des vents.

Ce patrimoine naturel fragile et en cours de dégradation fait l’objet de mesures de préservation diverses : 11 forêts classées, 3 parcs nationaux, 1 réserve botanique, 38 forêts sacrées. N’guessan, Edouard (2002) rappelle que certains sites devraient être l’objet d’une protection renforcée. Ce sont par exemple les sites de ponte des tortues marines ; soit 20 km entre Mani-Béréby et Pitiké ; les sites ornithologiques exceptionnels que sont les îles Ehotilé et le parc d’Azagny ; les mangroves (Niounourou, Bolo, Lagune N’gni, embouchure du fleuve Sassandra, embouchure de la Niéro à Grand-Béreby, embouchure du fleuve Cavally à Bliéron) ; les forêts marécageuses, notamment celles de la Tanoé, de la Dodo et de Dagbego ; les peuplements de palmiers naturels signalés à Dassioko.

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Photo 1. : Mangrove près d’Assinie

Photo 2. : Aperçu de la végétation du Parc national de Taî depuis le Mont Niénokoué dans le

secteur de Guiroutou. (Photo extraite de Poorter et al., 2004)

Processus majeurs de dégradation environnementale et des Ressources naturelles

Les activités humaines sont les sources de pression sur l’environnement et les ressources naturelles. Les causes de la dégradation de l’environnement sont à rechercher dans les pratiques culturales

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incompatibles avec la gestion durable des sols, l’exploitation forestière, les insuffisances des outils de gestion. Pratiques agricoles inappropriées : • les défrichements agricoles surtout dans un contexte d’agriculture itinérante détruisent

considérablement les écosystèmes forestiers et favorisent la disparition des habitats et niches indispensables à l’existence de nombreuses espèces inféodées ;

• La disparition progressive de la jachère et l’assolement, méthodes traditionnelles favorisant la

régénération des sols sont de moins en moins utilisées pour des pratiques privilégiant la surexploitation des sols naturellement fragiles ;

• Les outils traditionnels plus adaptés aux sols (daba très inclinée) sont délaissés pour un outillage

inadapté (daba peu inclinée qui retourne le sol en profondeur et décape les couches superficielles plus riches et ramène en surface les concrétions ferrugineuses ce qui enclenche le processus de formation des cuirasses du même nom) ;

• le mauvais usage des engrais et des pesticides pollue les sols et milieux aquatiques adjacents ; • l’utilisation courante des feux de brousse provoqués par les populations dans le cadre des pratiques de

chasse, de renouvellement des pâturages ou de préparation de terrain de culture a accentué l’appauvrissement des terres au Nord et au centre de la Côte d’ivoire ainsi que les conflits entre les agriculteurs et les éleveurs. Le bilan des dégâts causés par les feux de brousse entre 1983 et 2002, est le suivant : 122 pertes en vies humaines, 246 villages et campements incendiés, 110 000 ha de forêts détruites, 46 ha de cultures brûlées.

Exploitation du bois d’œuvre et des autres produits ligneux : • Environ 66 essences forestières sont exploitées à des fins commerciales comme bois-d’œuvre et de

services avant ou après transformation (Monographie de la diversité biologique, 1997). Cette ressource renouvelable est exploitée de manière « minière », en prenant en compte la seule valeur d’usage direct du bois d’œuvre (valeur commerciale). Les valeurs d’usage indirect (valeur écologique), valeurs d’option et les valeurs intrinsèques ne sont pas prises en compte par les exploitants forestiers. La conséquence est l’exploitation abusive, conduite hors cadre d’aménagement avec pour corollaire la destruction des forêts ;

• Aucune évaluation récente fiable de la valeur économique du bois de chauffe et du charbon n’est

disponible au niveau de la Côte d’Ivoire. Toutefois, le plan national, l’énergie élaborée en 1991, fait état de la consommation de ces deux produits. Le bois de chauffe est utilisé par plus de 90% des ménages en zone rurale essentiellement pour des besoins culinaires. La consommation journalière moyenne par habitant est estimée 1,20 kg, soit environ 440 kg de bois par an. La consommation de bois par les populations de l’intérieur du pays pour l’année 1985 est de 3.275.000 tonnes. En 1985, le charbon de bois était le combustible le plus utilisé par les ménages de la ville d’Abidjan. En effet, 67% des familles l’utilisaient comme combustible principal essentiellement pour la cuisson. Au niveau de ces ménages, la consommation moyenne était de 180 kg par an. A l’intérieur du pays le charbon est surtout utilisé pour le repassage et très peu pour la cuisson. Ainsi, la consommation journalière moyenne par habitant était inférieure à 20 g en 1985 ;

• Environ 1500 espèces de la flore sont utilisées à des fins médicinales et 120 taxons comme plantes

alimentaires de cueillette (Monographie de la diversité biologique, 1997). Avec la pression démographique, le prélèvement de ces ressources excède leur capacité propre de se régénérer ;

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• L’approvisionnement en bois- énergie pour les besoins domestiques est une menace permanente pour l’environnement tant elle contribue à la destruction des espèces ligneuses. Le bois de chauffe est utilisé par plus de 90% des ménages en milieu rural, essentiellement pour les besoins culinaires. La consommation annuelle de bois de chauffe par habitant est évaluée à 440 kg. A Abidjan, seulement 6% de la population a recours au bois de chauffe, mais la demande individuelle est élevée : 650 kg/habitant. Dans les centres urbains, il existe un marché de consommation professionnelle de bois de chauffe. Le bois- énergie y est notamment utilisé pour : fumer le poisson, cuire les matières entrant dans la fabrication des boissons traditionnelles, cuire des aliments dans de nombreux restaurants traditionnels.

Tableau 3 : Evolution de la forêt ivoirienne (millions d’hectares).

Années Millions

d’hectares 1960 12 1965 11 1976 6 1985 5,8 1994 3

Source : SODEFOR Prélèvement excessif sur la faune et les ressources halieutiques : • Le braconnage est l’un des fléaux (sinon le plus important) qui déciment la faune ivoirienne. Il

constitue également un obstacle majeur à toute étude sérieuse de suivi des différentes populations animales. Ce fléau concerne les grands mammifères dans leur ensemble. La chasse est fermée en Côte d’Ivoire depuis 1974. Malgré cette interdiction générale, le trafic de viande de gibier et celui de l’ivoire restent florissants. Paradoxalement, les cartoucheries sont autorisées dans le pays et il est facile de trouver de la viande de gibier dans de nombreuses gargotes (maquis) du pays ;

• La demande en animaux sauvages exotiques est croissante. Certaines espèces sont plus demandées que

d’autres : singes ; céphalophes ; etc. Le commerce de la faune sauvage étant réglementé par la convention de Washington (CITES), des réseaux clandestins illégaux se sont développés. Les utilisateurs de la faune sauvage sont très nombreux, que ce soit en Côte d’Ivoire ou à l’extérieur : les laboratoires de recherche biomédicale ; nucléaire ou militaire ; les acheteurs particuliers ; amateurs ou collectionneurs et les parcs zoologiques ;

• Il existe très peu de références bibliographiques faisant état, avec une certitude incontestable, de

l’impact de la surpêche sur l’érosion de la diversité biologique aquatique. Toutefois, l’analyse des captures de la pêche industrielle depuis 1986 révèle une tendance à la baisse en particulier pour les chalutiers et les sardiniers. Ainsi, les captures qui étaient évaluées à 11 tonnes et 20 tonnes par marées pour les chalutiers et les sardiniers sont respectivement de 7 tonnes en 1995. En outre, les captures de crevettes ont atteint des niveaux si bas que les crevettières pêchent désormais plus de poissons que de crevettes (Tableau 4).

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Tableau 4 : Evolution des tonnages capturés par marée (Tonne).

Types de pêches Chalutière Sardinière Crevettière Total

Années Crevettes

Poissons

1987 11 20 8 * 17 1988 8 13 6 * 12 1989 8 14 4 * 12 1990 9 16 5 11 15 1991 8 13 4 13 12 1992 8 13 6 12 12 1993 8 10 3 6 9 1994 8 9 3 5 9 1995 7 7 5 10 7

Source : monographie de la diversité bio logique Absence de la prise en compte de l’environnement dans les projets de développement : Au cours des années 1980 à 90 de gros investissements ont été consentis pour des aménagements en milieu rural, notamment création et extension du réseau routier, construction de barrages (hydroélectriques, irrigation, plantations et complexes industriels). La prise en compte de l’environnement à travers les études d’impact n’avait pas cours, ce qui a généré des impacts importants et irréversibles sur les composantes de l’environnement.

Focalisation sur des milieux critiques et menacés

Dans l’ensemble les écosystèmes localisés au voisinage des fortes densités et activités humaines sont parmi les plus menacés. Ainsi, des habitats exceptionnels subissent des pressions énormes au point d’affecter leurs capacités de s’auto régénérer.

• Ecosystèmes de lagunes. les analyses effectuées régulièrement à Abidjan et sa région révèlent que l’état général des eaux lagunaires est préoccupant, sinon critique dans certaines baies. Haskoning (1999) a mis en évidence que la baie de Bietry présente régulièrement des pollutions bactériennes (60.000 coliformes fécaux et 110.000 streptocoques fécaux par 100 ml alors que l’OMS fixe le taux maximum de baignade à 200 coliformes fécaux par 100 ml). Ces eaux contiennent également des métaux lourds tels que le zinc, le plomb, le mercure.;

• Forêts de mangroves. Les mangroves se rencontrent le long des lagunes, dans les bas cours des principaux fleuves et des rivières côtières. Elles constituent un milieu tampon entre les eaux lagunaires directement en contact avec la mer et le continent. la dégradation des mangroves atteint des proportions alarmantes (lagune Ebrié plus ou moins 50% de conservation, lagune Aby supérieur à 50 % de conservation, lagune de Grand-Lahou plus de 80% de conservation et lagune de Fresco moins de 50 % de conservation). Cela s’explique par la conjonction de plusieurs facteurs : la dynamique de l’urbanisation, l’extraction de sable dans les baies, l’exploitation forestière, les prélèvements de bois pour la construction, la pêche, le tannage, la cuisson des aliments, le fumage de poissons ou de crustacés ;

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• Destruction des forêts. Avant 1960, la forêt ivoirienne s’étendait sur tout le sud, l’ouest et la partie médiane de la Côte d’Ivoire. Le taux d’occupation se chiffrait à 46 % du territoire (12 millions d’hectares, 148 350 km2), avec un taux de reboisement de 37,6 %. Aujourd’hui, il ne reste plus que 3 millions d’hectares de forêts et le taux de reboisement a chuté, dans le même ordre, pour se situer à 9,3 %. Devant ces faits alarmants, une seule constatation peut être faite : la disparition des espèces végétales et la dégradation des sols en Côte d’Ivoire sont considérables.

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Photo 3. Exploitation non durable de ressources halieutiques

Photo 4. Destruction de la forêt

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3. Systèmes urbains et industriels : Résumé succinct de situation Depuis trente ans l’on assiste, en Côte d’Ivoire, au passage progressif d’une société rurale à une population vivant en majorité dans les villes. L’on assiste à une densification du réseau de petites villes et au développement des villes moyennes. Cette croissance urbaine explosive a des conséquences négatives. Les effets constatés sont les suivants : • le sous équipement en infrastructure d’assainissement et de drainage. Quelques villes disposent de

réseau/ou d’embryon de réseau (Abidjan, San pedro, Bouaké). Généralement, les équipements sanitaires sont principalement constitués de fosses septiques (25 %) et de latrines traditionnelles (50%). Le reste de la population procède à l’élimination des eaux usées et matières fécales directement dans la nature. Les produits de vidange des fosses septiques sont généralement déchargés de façon anarchique dans l’environnement ;

• le problème des ordures ménagères est crucial pour la quasi-totalité des villes. Mêmes à Abidjan et

Yamoussoukro où des efforts financiers et techniques exceptionnels sont déployés par le gouvernement, le taux de collecte est peu satisfaisant. La mise en décharge, quand la décharge existe, est aléatoire ;

• différentes études estiment que la pollution industrielle est marginale dans l’ensemble des villes.

Cependant, à San pédro, Bouaké et Abidjan où se situe le parc industriel les niveaux de pollution prennent des proportions alarmantes. A Abidjan particulièrement, ou le secteur est très diversifié l’on relève :

- les pollutions atmosphériques telles que le dioxyde de soufre (SO 2) et les oxydes d’azote

(NOx), les unités de production émettent des poussières toxiques ; - en 1980, les auteurs (Broche et Peschet) évaluaient le rejet journalier des industries en

pollution organique à 12.000 m3, soit 23 tonnes de matière organique ;

- les milieux aquatiques, sont polluées par des produits divers dont les métaux lourds (le cadmium, le mercure, le plomb, le zinc, le manganèse, le nickel, etc.), les organochlorés, les organophosphorés, les carbamates et les pyréthrinoïdes de synthèse. Marchand et Martin (1985) et Kaba (1991) ont estimé les concentrations en DDT et ses dérivés, en lindane et en PCB du sédiment du système lagunaire Ebrié. Les résultats montrent que les valeurs varient entre 0,5 à 19 ng/g de poids sec pour le lindane, 0,2 à 803 ng/g de poids sec pour le DDD, 0,2 à 149 ng/g de poids sec pour le DDE, 0,2 et 354 ng/g de poids sec pour le DDT et 2 à 213 ng/g de poids sec pour le PCB.

Gaz à effets de serre : Les émissions de gaz à effet de serre ont directement et indirectement des effets négatifs sur la biodiversité. Jusqu'en 1992, les atteintes à l'environnement n'étaient pas analysées sous l'angle de la contribution de la Côte d'Ivoire à la dégradation de l'environnement global, notamment les émissions de gaz à effet de serre. Ce n’est que récemment que des évaluations ont été faites. Ainsi, les études ont révélé que, avec une consommation en énergie finale atteignant 3,4 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) en 1990, la Côte d'Ivoire a émis l'équivalent de 25 Mte CO2 (millions de tonnes équivalent CO2), soit environ 2,1 te CO2 par habitant et par an. Comportements Citoyens et Environnement Malgré quelques actions d’information et de sensibilisation telles que la quinzaine de l’environnement, opération « ville propre », initiées par le Ministère de l’environnement, certaines communes et ONG, il n’existe nulle part une politique soutenue de sensibilisation des populations au respect de leur cadre de vie et au concept du développement durable. La radio et la télévision nationales ne

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disposent pas d’émissions allant dans ce sens. Seuls quelques journaux de la place ont des rubriques environnement qui traitent de l’actualité sur la question. Cette sous information et éducation environnementale favorise la dégradation du milieu de vie et l’insalubrité. En effet, il est courant de voir les populations faire leurs besoins en plein air , le long des rues et des routes, sur les plages. Jeter les bouts de papier et autres petites ordures par dessus les vitres d’une voiture ou dans la rue est un geste banal pour bon nombre de gens. L’inexistence de poubelles le long des rues et de latrines publiques concourt certainement à cette situation. 4. Gestion de l’Environnement et Conservation Dispositifs institutionnels L’analyse du cadre institutionnel de l’environnement, conduite par Touré Moussa (1999) révèle que de nombreuses structures sont impliquées à divers niveaux dans la gestion de ce secteur. L’auteur les repartit en trois groupes, à savoir : les structures de définition des politiques (37 direction et commissions interministérielles), les structures d’exécution (15), les structures d’évaluation.

Un examen différent des informations communiquées, permet d’identifier quatre types d’acteurs, notamment :

• le Ministère de l’Environnement, chargé de concevoir la politique environnemental. Une politique ciblée sur les priorités nationales et en accord avec les préoccupations de la communauté internationale dont l’influence est déterminante sur l’Agenda mondial de l’environnement ;

• les Ministères techniques. Certains, parmi eux sont étroitement impliqués dans la problématique (eg.

ministère des Eaux et Forêts), tandis que d’autres abordent les questions d’environnement sans les cibler directement au départ (eg les gros aménageurs tels que le Ministère des infrastructures économiques, le Ministère de l’Urbanisme et le Ministère de l’Agriculture) ;

• les collectivités territoriales décentralisées (Communes, Départements, Régions) dont les

compétences en matière d’environnement sont précisées par la Loi No 2003-208 du 7 juillet 2003 portant transfert et répartition des compétences de l’Etat aux collectivités locales. Ces collectivités sont particulièrement compétentes pour la gestion des ordures ménagères, le foncier, la planification de l’espace urbain et l’aménagement du cadre de vie des populations dont elles ont la charge ;

• le secteur privé, tantôt organe de pression, tantôt chargé de la mise en œuvre de la politique à travers

le respect de la réglementation et des normes, tantôt partenaire financier ;

• les Organisations Non Gouvernementales en tant que organe de pression, mais également comme acteur d’appui aux populations locales et aux couches vulnérables. N’GORAN Cyriaque (2000) signale que environ une centaine d’ONG est affiliée au CONGACI.

Environnement international et mise en œuvre des Conventions

Le pays est étroitement impliqué aux différents processus internationaux destinés à développer des mécanismes d’intervention dont la finalité est d’apporter des solutions viables aux problèmes environnementaux globaux. Dans ce cadre, le pays a été représenté lors de la tenue des rencontres qui ont fait date dans la prise de conscience et la prise de décision d’envergure pour la sauvegarde de l’humanité (Conférence de Stockholm, Sommet de Rio et de Johannesburg). Aujourd’hui le pays a ratifié ou adhéré aux principaux accords multilatéraux sur l’environnement, notamment ceux concernant les changements climatiques y compris le protocole de Kyoto, la diversité biologique, la lutte contre la désertification, la protection de la couche d’ozone et son protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone (cf. liste en annexe).

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La Côte d’Ivoire veille à respecter les engagements résultants de ces accords. A cet égard et compte tenu des moyens limités de la nation, les acteurs institutionnels privilégient la mobilisation des moyens techniques et financiers concessionnels disponibles au niveau international. Par ailleurs, la mise œuvre des mesures dans un cadre sous régional concerté apparaît comme un moyen de permettre des économies d’échelle dans l’usage des ressources, mais également de consolider les acquis des mesures prises au niveau national. Politique environnementale et Développement Sur la période 1992-1995, la Côte d’Ivoire a élaboré son Plan National d’Action pour l’Environnement. La préparation de ce plan a été marquée, d’abord, par celles du « livre blanc » conçu sur la base d’une approche à la fois participative et régionale, approuver par le gouvernement le 24 mai 1995. Ensuite le Plan d’action proprement dit a été élaboré et publié en juin 1995. Il se compose de dix programmes-cadres, notamment :

- développement agricole durable ; - préservation de la biodiversité ; - gestion des établissements humains ; - gestion de l’espace littoral ; - lutte contre la pollution et autres nuisances industrielles ; - gestion intégrée de l’eau ; - amélioration de la gestion des ressources énergétiques ; - recherche, éducation, formation et sensibilisation ; - gestion intégrée et coordonnée de l’information environnementale ; - amélioration du cadre institutionnel et réglementaire.

Certains projets proposés par le PNAE ont été effectivement réalisés, mais le constat d’ensemble est celui d’une mise en œuvre peu significative dudit plan. Le Ministère à initié cette année un processus visant la formulation d’une politique de l’environnement. Dans ce cadre, et avant la finalisation de la politique nationale de l’environnement, une Vision du Département a été exprimée par les acteurs, à savoirs : " Le MINEME, institution d’avant-garde de coordination des actions environnementales en partenariat, pour un développement durable ". En l’absence d’un document de politique environnementale (en cours de rédaction) les orientations majeures et priorités ont été extraites de différents processus sectoriels (programme de gestion des forêts, livre blanc du littoral, nouvelle stratégie de gestion des déchets, etc.) et connexes (Rapport sur les Objectifs du Millénaire, Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, Programme de Reconstruction post-crise). Les orientations et priorités que l’on retient sont les suivantes : Cadre de vie des populations :

- réaliser des ouvrages d’assainissement en milieux urbain, en prenant compte également les infrastructures sensibles tels que les hôpitaux ;

- améliorer la collecte des ordures ménagères et dans toutes les villes et assurer une mise en décharge appropriée ;

- amélioration de la gestion des déchets biomédicaux ; - lutte contre la pollution atmosphérique due aux gaz d’échappement des véhicules

automobiles dans l’agglomération d’Abidjan et certaines villes de l’intérieur. Espace littoral :

- lutter contre l’érosion côtière ; - préserver les plages, les écosystèmes marins et les lagunes contre la pollution par les

hydrocarbures ;

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- organiser l’occupation et l’utilisation de l’espace littoral ; - revitaliser la Baie de Cocody.

Ressources biologiques :

- renforcer la protection du patrimoine forestier ; - assurer la préservation et la valorisation d’un échantillon représentatif de la diversité

biologique nationale, ainsi que le maintien des processus écologiques ; - endiguer la dégradation des terres/le déboisement ; - vulgariser l’utilisation du gaz butane.

Thèmes transversaux :

- transfert de technologies des pays développés en matière de production industrielle - sensibilisation, éducation des populations en vue d’un changement de comportements ;

Mécanismes /outils de gestion de l’Environnement :

- élaborer une politique de l’environnement pour traduire la vision du ministère ; - consolider le cadre institutionnel ; - renforcer la promotion de l’étude d’impact sur l’environnement ; - vulgariser l’Audit environnemental ; - développer des outils économiques de gestion de l’environnement; - renforcer l’application de la réglementation ; - développement des capacités de gestion de l’environnement au niveau des collectivités

locales pour soutenir efficacement le processus de décentralisation qui octroi des compétences élargies à ces collectivités.

5. Perception de la Coopération Internationale, Régionale et sous régionale Principes directeurs importants pour le pays La Côte d’Ivoire dans le cadre de sa politique d’ouverture et de bon voisinage et ce conformément aux dispositions internationales est ouverte à toute initiative tendant à promouvoir le bien-être de ses habitants. C’est pourquoi, le pays milite pour la mise en place d’une véritable politique communautaire de gestion intégrée de notre environnement. Les principes directeurs qui doivent soutenir cette coopération sont les suivants :

- privilégier les principe de précaution dans la gestion des enjeux ; - accorder la priorité aux problèmes d’envergure régionale dont l’efficacité du solutionnement est

indissociable de mesures à caractères régionales ; - harmoniser les dispositifs nationaux pour éviter de constituer des avantages comparatifs pour les

« fossoyeurs » de l’environnement. Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement • Contribution à la formulation de positions communes et de stratégies de promotion de ces positions

lors des rencontres, forums et autres sommets sur l’environnement et le développement ; • Identification, formulation et conduite de projets transnationaux, en recourant notamment aux

ressources accessibles à des taux concessionnels ;

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• Encourager l’harmonisation des réglementations et autres instruments de sauvegarde de l’environnement.

Perception de la ou des Priorités sous régionales du point de vue de pays • La définition d’une politique environnementale de l’espace communautaire apparaît comme une

exigence majeure. La politique environnementale de l’UEMOA même si elle la déborde doit jeter un regard appuyé sur l’interface intégration monétaire, ressources naturelles et environnement. Un tel document commun, même si ce n’est qu’une première approximation serait fédérateur et servirait de guide dans l’élaboration de posit ions de négociation ou dans le perfectionnement. La politique devrait également être dotée d’une stratégie de mise en œuvre et d’un ensemble d’éléments de programmes, traduisant la nécessité de coupler conception, politique et action ;

• la gestion commune durable des ressources partagées en particulier à travers des arrangements

institutionnels adéquats devant intéresser entre autres les bassins du Niger, de la Volta, du Sassandra, de la Comoé, de la Bia … etc. ;

• la gestion durable et la bonne gouvernance des ressources en arbres et forêts de la sous région avec

une coopération systématique avec les autres pays de la CEDEAO ; • harmonisation des dispositifs nationaux relatifs à l’utilisation des organismes vivants modifiés ; • établissement d’une académie ou d’un partenariat sur l’eau et l’assainissement sont essentiels à

l’instar du groupe naguère créé en 1997 par la banque mondiale, le Groupe Régional de l’Eau Potable et de l’Assainissement ;

• les problèmes d’utilisation et de manipulation des intrants peuvent avoir des conséquences sur la

coopération Régionale ; celle-ci doit en tenir compte dans les domaines des techniques culturales, l’épandage des produits, le défrichement des bassins versants ; la protection des sols et des eaux dans les espaces agricoles ;

• les pollutions et les nuisances évoluent de manière exponentielle. Toutes les villes Africaines sont

dangereusement affectées et les problèmes nodaux liés à cette situation ont été passés en revue : insalubrité urbaine du fait d’une gestion lamentable des déchets ménagers, d’un manque de contrôle de la gestion des eaux usées ; de la négligence des paysages en général et des paysages urbains en particulier : espaces verts absents ou mal aménagés – il faut favoriser les espaces verts dans les villes ; l’hygiène urbaine totalement absente de nos cités … etc. La dimension des ordures biomédicales est évoquée et constitue également un autre problème très sérieux ;

• la détérioration des paysages et la dégradation des terres aboutissant à la désertification dans les

territoires du nord, l’érosion côtière.

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Annexe 1. : Conventions dans le domaine de l’environnement signées/ratifiées par la Côte d’Ivoire

CONVENTIONS

DATE ET LIEU D’ADOPTION

DATE DE RATIFICATION

OU D’ADHESION

1. Convention concernant l’emploi de la céruse dans la peinture

25 octobre1921, Genève 21 octobre 1952

2. Convention sur le criquet migrateur africain 25 mai 1962, Kano 13 avril 1963

3. Traité interdisant les essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère extra-atmosphérique et sous l’eau

5 août 1963, Moscou 5 février 1965

4. Convention internationale pour la prévention de la pollution des eaux de la mer par les hydrocarbure

12 mai 1954 (amendé le 11 avril 1962 et 21 octobre 1962), Londres

17 juin 1967

5. Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles

15 septembre 1968, Alger

15 juin 1969

6. Traité interdisant de placer les armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive sur le fond des mers et des océans ainsi que dans leur sous-sol

11 février 1971, Londres, Moscou et Washington

18 mai 1972

7. Amendement à la Convention internationale pour la prévention de la pollution des eaux par les hydrocarbures, concernant la disposition des soutes et les limites à la grandeur des soutes

15 octobre 1971, Londres

18 mai 1972

8. Convention internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique

14 mai 1966, Rio de Janeiro

6 décembre 1972

9. Convention concernant la protection contre les risques d’intoxication dus au benzène

1971, Genève 21 février 1974

10. Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel

16 novembre 1972 21 novembre 1977

11. Convention internationale sur la responsabilité civile pour les dommages dus à la pollution des hydrocarbures (et amendements ultérieurs)

29 novembre 1969, Bruxelles

28 mai 1979

12. Convention portant création du bassin du Niger et protocole relatif au fonds de développement du Niger

21 novembre 1980, Farana

3 décembre 1982

13. Convention des Nations Unies sur le droit de la mer 10 décembre 1982, Montego Bay

26 mars 1984

14. Protocole de 1978 relatif à la Convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires

17 juillet 1978, Londres 5 janvier 1988

15. Protocole relatif à la coopération en matière de lutte contre la pollution en cas de situation critique

23 mars 1981, Abidjan 5 août 1984

16. Convention internationale sur l’intervention en haute mer en cas d’accident entraînant ou pouvant entraîner une pollution par les hydrocarbures

29 novembre 1969, Bruxelles

12 août 1984

17. Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion de déchets. Amendements du 12 octobre 1978 et du 24 septembre 1980

29 décembre 1972, Londres et Mexico

16 juillet 1986

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18. Convention internationale portant création d’un fonds international d’indemnisation pour le s dommages dus à la pollution par les hydrocarbures

18 décembre 1971, Bruxelles

3 janvier 1988

19. Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone

23 mars 1985, Vienne 30 novembre 1992

20. Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone

16 septembre 1987, Montréal

30 novembre 1992

21. Convention relative aux zones humides d’importance internationale, particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau

2 février 1971, Ramsar 3 février 1993

22. Convention sur le Commerce International des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction

3 mars 1973, Washington

3 février 1993

23. Amendement du Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone

29 juin 1990, Londres 26 octobre 1993

24. Convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontières et la gestion des déchets dangereux produits en Afrique

31 janvier 1991, Bamako

9 juin 1994

25. Convention sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination

22 mars 1989, Bâle

9 juin 1994

26. Convention sur la diversité biologique 5 juin 1992, Rio de Janeiro

14 novembre 1994

27. Convention sur les changements climatiques 9 juin 1992, New York 14 novembre 1994

28. Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, en particulier en Afrique

17 juin 1994, Paris 6 mars 1997

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Bibliographie

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LA GUNEE-BISSAU

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UEMOA-ETUDE ENVIRONNEMENTALE

GUINEE-BISSAU

Harmonisation de la politique environnementale des pays membres de l’UEMOA

Profil de la Guinée-Bissau

Préparé par M. Kaoussou DIOMBERA Ingénieur forestier

Economie, Politique et Planification Forestière Bissau – Guinée-Bissau

Tél gsm: 00-245-720 74 22 E-mail : [email protected]

Bissau, 16 Décembre 2005

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Table des Matières I Introduction sur le pays 4

Ø Le pays et sa superficie 4 Ø Situation géographique et caractéristiques liées concernant les ressources et l’environnement 4 Ø Population et caractéristiques démographiques 6 Ø Moyens de subsistance : rôle des différents secteurs (agriculture, industrie et mines ; tertiaire et nouveaux services) 8 Ø Situation économique générale et éléments socio-économiques 11

II Ressources Naturelles 12

Ø Les terres, leur mise en valeur et les problèmes liés 12 Ø Les forêts, pâturages et paysages naturels 15 Ø Les ressources en eau et les terres humides 19 Ø Milieux marins et écosystèmes côtiers 20 Ø Processus majeurs de dégradation environnementale et des ressources naturelles ; 22 Ø Focalisation sur des milieux critiques et menacés 27

III Systèmes urbains et industriels : résumé succinct de situation 30

Ø Situation urbaine et pollusances 30 Ø Impact environnement de l’économie active (industrie ; secteur agricole sens large ; tertiaire ? etc) 31 Ø Comportements citoyens et environnement 33

IV Gestion de l’Environnement et Conservation 33

Ø Dispositifs institutionnels 33 Ø Environnement international et mise en œuvre des conventions 38 Ø Politique environnementale et de développement durable 38 Ø Priorités nationales majeures 40 Ø Liens régionaux et internationaux 41

V Perception de la Coopération Internationale, Régionale et sous régionale 42

Ø Principes directeurs importants pour le pays 42 Ø Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de

l’environnement 44 Ø Perception de la ou des priorités sous régionales du point de vue de pays 44 Ø Eléments d’orientations majeurs de la politique pour l’amélioration de

l’environnement perçus à la suite des entretiens et interactions 45

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VI Points de vue sur la mise en œuvre régionale d’une politique de l’environnement 46

Ø Engagements et action des pays ou groupes de pays 46 Ø Eventualité d’un Programme Opérationnel commun 49 Ø Moyens de contrôle 49 Ø Manquements et incidences économiques 50 Ø Sensibilisation, Mise en œuvre, Encouragements et Incitations positives 50

Référence bibliographique 51

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I Introduction sur le pays Le pays et sa superficie La Guinée-Bissau est située sur la côte occidentale d’Afrique. Elle est bordée au Nord par le Sénégal, à l’Est et au Sud par la Guinée et à l’Ouest par l’Océan Atlantique. L’ensemble du pays, formé par le territoire continental et par l’archipel des Bijagos couvre une superficie de 36.125 km2. Les estuaires et leurs multiples affluents découpent de nombreuses îles côtières couvertes de mangrove. La superficie de terre ferme est évaluée à 28.000 km2 environ, dont 14.200 km2 à vocation agricole. Situation géographique et caractéristique liées concernant les ressources et l’environnement ð Relief Le relief est très peu accentué. On distingue deux régions avec une topographie différente: une plaine côtière marquée profondément par de nombreux fleuves et rivières dont les plus importants décrivent de nombreux et vastes méandres et, à l´est de cette plaine, des plateaux (Bafata, Gabú) de faible altitude. Il faut atteindre l´extrême sud-est du pays pour rencontrer les premiers contreforts du Fouta-Djalon (collines de Boé) avec le point culminant du pays (moins de 300 m). Le continent est profondément pénétré par les eaux maritimes grâce à de nombreux estuaires qui découpent de nombreuses îles côtières couvertes de mangroves. ð Climat Du point de vue du climat, la Guinée-Bissau se trouve dans le domaine phyto-géographique soudano guinéen avec deux saisons bien distinctes: une saison de pluies de 5 à 6 mois (Mai à Octobre) et une saison sèche de 6 à 7 mois (Novembre à Mai). Les précipitations diminuent du sud vers l’est avec environ 2.600 mm au sud-ouest et de 1.200 mm à l´extrême nord-est. Le taux d’évapotranspiration moyen est assez élevé et se situe à 1.190 mm/an entre le mois de juin à octobre, selon le service de la météorologie nationale. La température moyenne varie entre 26,5 et 28,1°C avec de faibles amplitudes thermiques entre les minima et les maxima. On distingue trois types de vents : la mousson, correspondant à l’anticyclone de Sainte Hélène qui vient avec la saison des pluies; les alizés maritimes correspondant à la saison froide et de l’anticyclone des Açores; l’harmattan correspondant aux périodes de l’extrême chaleur ; elle correspond à l’anticyclone de Libye. L'hygrométrie reste assez forte en raison de l'influence maritime et de l'importance des plans d'eau. L´observation des données météorologiques depuis 1919 (fournie par le plan céréalier de 1991) permet de mettre en évidence des périodes successives humides et sèches comme l’indique le tableau 1. Tableau 1. Évolution de la Pluviométrie de 1990 à 1996 en mm

Région

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 Normale de Référence en

mm Bissau 1209,2 1771,8 1448,0 1223,4 1945,0 1474,7 1558,3 1950-95=1413,2 Bolam

a 1358,7 2368,4 2245,8 1635,4 2420,1 1883,3 1871,8 1950-85=2438,0

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Bafata 1374,9 1202,4 1245,9 911,3 1373,6 1109,5 1230,4 1950-85=1500,0 (Source: Direction Générale de la Météorologie Nationale, 1997) ð Ressources en eaux La Guinée-Bissau possède des ressources importantes en eaux de surface et en eaux souterraines. Les ressources en eaux fournies par la pluie et qui intéressent en premier lieu l´agriculture et l´élevage sont particulièrement abondantes. Les grands bassins des rivières “Géba” et “Corubal” comme les nombreux petits bassins des cours d´eaux présentent des potentialités importantes pour le développement hydro agricole et pastoral et ce, malgré les répartitions irrégulières de leurs débits au cours de l´année (90% s´écoulent sur une période de 6 mois par an) et d´une année sur l´autre (14.000 mm3 en année moyenne et 6.800 mm3 en année sèche décennale). ð Les sols Au plan pédologique, les sols sont généralement argilo-sableux et hydromorphes dérivés des alluvions maritimes dans les vallées et dans les zones basses inondées (bas-fonds, zones côtières) avec des grandes potentialités agricoles (mangrove). La plupart des sols sont suffisamment profonds pour le développement des cultures annuelles et pérennes. Par ailleurs, les sols hydromorphes ou de bas-fonds offrent d´excellentes conditions pour le riz, le maraîchage, alors que les sols de mangrove doivent être bien exploités pour conserver leur fertilité courante, sinon, il y a un risque d´acidification. On estime que les sols à vocation agricole couvrent une superficie de 1.100.000 ha, soit 32% de la superficie totale du pays. En réalité, trois types de sols se partagent le territoire :

1) Les sols appartenant au plateau présentent une texture argilo-sableuse, suffisamment profonds, permettant la pratique des cultures annuelles et pérennes adaptées aux conditions climatiques. Ce sont des sols, de couleurs rouges, gris ou jaunes. Leurs conditions de drainage varient ; dans les zones basses, elles sont sujettes à une hydromorphe temporaire. Ces sols sont en général vulnérables à l’érosion hydrique, quand la couverture végétale est détruite. Leur niveau de fertilité va de faible à moyen. Selon la DEA/GAPLA/95, il existe plus de 40.000 exploitations dans le plateau pratiquant la culture du riz sur plateau – pam pam - mil, sorgho, entre autres.

2) Les sols hydromorphes continentaux des dépressions alluviales sont dénommés « Lalas ou petites vallées ou encore les bas-fonds ». Selon la SCET (1978), la superficie estimée de ce type de sols était de 1.039.000 ha. Par contre, pour la DEA/GAPLA, il existe environ 22.190 exploitations agricoles familiales, totalisant 29.369 ha de bas-fonds.

3) Les sols hydromorphes marins associés à la forêt hydrophile et les « tannes » sont les plus étendus constitués d’alluvions littorales et estuaires sous influence de la marée. La superficie des plaines estuariennes de la Guinée-Bissau est d’environ 461.500 ha, dont 108.200 ha consacrés à la riziculture (SCET, 1978). Plus de 60 % du riz produit en Guinée-Bissau provient des mangroves.

Du point de vue agro-écologique, le pays est divisé en 4 zones comprenant au total 8 régions administratives, auxquelles il faut ajouter le secteur autonome de Bissau. Ce sont: - dans le Nord, la zone I (les régions de Cacheu, de Oio, de Biombo) - dans l´Est, la zone II (régions de Bafata et Gabu)

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- dans le Sud, la zone III (régions de Tombali, Quinara) - dans le Sud-Ouest, la zone IV (région de Bolama-Bijagos) En fonction donc du sol, de la végétation, de la démographie et de l´économie, les caractéristiques de chaque zone agro-écologique pourrait être présentées comme suit:

• La zone nord (zone I), formée par de nombreux estuaires ramifiés avec un climat et une végétation de type guinéen et une population très dense. L´agriculture pratiquée est essentiellement basée sur la riziculture de mangrove et de plateau. Dans le domaine de l´élevage, l’élevage de porcins est dominant.

• La zone est (zone II), a un climat et une végétation de type soudanais. Les sols sont ferrugineux et litholitiques et la population est très dispersée. L´agriculture est essentiellement pluviale avec une forte proportion de bétail bovin, caprin et ovin.

• La zone sud (zone III), également formée par de nombreux estuaires a un climat et une végétation de type guinéen mais avec une pluviométrie très importante. L´agriculture est basée sur la riziculture de mangrove et l’arboriculture fruitière.

• Les Iles Bijagos (zone IV partie insulaire), constituent la quatrième partie naturelle du pays, ses ressources sont essentiellement le tourisme, la pêche et l´exploitation de palmeraies naturelles.

Population et caractéristiques démographiques La population Bissau-Guinéenne est inégalement répartie sur le territoire nationale avec une forte densité dans les zones urbaines et péri-urbaines et une densité faible dans les zones rurales. La population est estimée actuellement à 1.257.000 habitants d´après les projections du 2º recensement général réalisé en décembre 1991 (979.203 en 1991) et une densité de 30 habts/km2. Cette dernière qui était de 14 habitants au km2 en 1950 et de 21 hab/km2 en 1979, est estimée aujourd’hui à 34 hab/km². Les groupes ethniques présents (environ 17 au total) constituent une véritable mosaïque composée principalement de Balantes et Manjaques sur la côte, Mandingues et Fulas à l´intérieur du pays. La répartition ethnique est comme ci-après indiqué dans un ordre décroissant : les balantes (30%), les fulas (21%), les manjacques (15%), les mandingues (12%), les pepels (8%), les mancagnes (3%), les beafadas (3%) et les bijagos (3%). Le taux de croissance démographique corrigé est estimé aujourd’hui à 2,1%6. Ce qui laisse supposer une population totale de près de 1,7 million d´habitants à l´an 2015 (soit 42 habts/km2). Ratio population urbaine/rurale En ce qui concerne le ratio population urbaine/rurale en pourcentage, il tend vers un niveau encore supportable. En effet, d’après le recensement national de l’INEC, 68,5% de la population vit en milieu rural contre seulement 31,5% d’urbains. Ce qui correspondrait à un ratio de 0,45 point. Si cette tendance du ratio devrait changer dans les années à venir, on assistera alors à un effondrement des infrastructures sociales, d’assainissement, etc….conduisant alors à des problèmes énormes de survie dans les centres urbains.

6 Données corrigées de la Direction Générale du Plan à partir des projections de l’INEC de 1991. De manière générale, les données statistiques nationales varient d’une source à une autre; d’où la nécessité d’une harmonisation.

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Toutefois, si l’on en croit l’INEC, cette répartition de la population diffère suivant les zones. La répartition en classes d'âge met en évidence la jeunesse de la population ; 50% de celle-ci a moins de 15 ans. Les jeunes se trouvent davantage dans les zones urbaines compte tenu d’un exode rural juvénile caractérisé par une migration familiale, ce qui contribue aussi au faible pourcentage de la population rurale des 50 et 60 ans. Il est bon de signaler l’importance des hommes et des femmes en milieu rural. Aussi, l’essentiel de la population urbaine est concentré sur Bissau avec plus de 350.000 habitants, abritant ainsi environ 20 à 25% de la population totale (Rapport du WFP-VAM, 2005). Les autres centres urbains sont beaucoup moins peuplés. Après Bissau viennent par ordre d´importance décroissante, Oio (165.000 habts), Bafata (159.000 habts), Cacheu et Gabu (154.000 habts). Les résultats de l’enquête du (WFP-VAM, 2005) montrent que la taille moyenne des ménages en Guinée-Bissau est de 8 personnes. Il n’existe pas une différence significative suivant les régions. Moyens de subsistance : rôle des différents secteurs (agriculture, industrie et mines ; tertiaires et nouveau services) La Guinée Bissau dispose d’immenses potentialités et des ressources naturelles non négligeables (agriculture, domaine maritime, gisements miniers, etc…). La mise en valeur de ces richesses depuis l'accession à l'indépendance en 1974 ne s'est pourtant pas traduite, au cours des décennies passées, par un progrès économique et social à la hauteur des espérances. Avec un secteur primaire qui concentre 67% du PIB et 80% des emplois (UEMOA-BCEAO, 2005), la Guinée-Bissau demeure pour l’essentiel, une économie de subsistance. Le potentiel agricole du pays est donc important, en raison de la pluviométrie et de la variété des terres qui permettent tous les types de culture. Toutefois, le secteur souffre d’insuffisances structurelles qui nuisent à la valorisation de ces atouts : le manque d’infrastructures et la pauvreté des milieux ruraux sont des freins à la diversification de la production primaire. De ce fait, le secteur reste concentré sur la production de noix de cajou, qui représente 93% des recettes d’exportation du pays et 12% de la production mondiale, UEMOA-BCEAO, 2005. D’après la LPDA, 2002, l'agriculture, au sens large (agriculture, élevage et forêts) reste l'activité économique dominante contribuant pour plus de 50% du PIB et pour plus de 80% des exportations et employant 82% de la population active. Elle relève de deux catégories:

• les petits producteurs des villages (tabancas) estimés à près de 90.000 exploitants constituent l’essentiel de la population rurale et réalisent 90% de la production,

• les producteurs modernes appelés « ponteiros » (2 200 concessions dont 1.200 réellement installées), généralement des exploitants agricoles modernes disposant de concessions foncières importantes (de taille moyenne de 136 ha, variant de 20 à 2 500 ha) fournies par l'État, couvrant 27% des terres labourables (soit 9% de la superficie totale du pays) et occupant les meilleures terres agricoles du pays.

La production de noix de cajou constitue l’un des objectifs essentiels des producteurs d’anacarde, sans oublier aussi l’importance de l’utilisation de la pomme pour la consommation en nature et surtout pour la fabrication de jus, de vin et d’eau de vie, qui joue un rôle déterminant au plan économique et social. La filière cajou a connu donc un essor à partir des années 1980 et particulièrement les années 90, puisque les exportations sont passées de 57.000 tonnes en 1997 et à plus de 93.000 tonnes en 2004 comme le montre le tableau 3.

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Tableau 2 : Evolution de l’exportation des noix de cajou en tonnes

Année 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 Quantités exportées

30.961 28.383 38.580 57.870 24.818 62.224 66.000 72.000 68.000 72.000 93.210

Source : Direction Générale de la douane cité par le rapport de International Trade Centre, UNCTAD/WTO, février, 2005

Il est important de signaler qu’à côté de l’anacardier, il existe un potentiel naturel pour la production d'autres fruits destinés à l’exportation, en particulier les mangues estimés à environ 4 à 5.000 ha, soit 450.000 arbres, les limes, la noix de cola, les citrons, les bananes, les papayes, les ananas et la goyave, car le pays dispose de conditions agro climatiques très favorables. En cumulant les petites parcelles et les plantations, il y a actuellement près de 500 ha de manguiers greffés plantés pour l’exportation et, actuellement, 50 % de ces surfaces sont productives.

Le développement des filières de production fruitière à forte valeur ajoutée à l’exportation a été soutenu par des activités de formation des promoteurs (techniques de greffage, amélioration de la qualité de présentation, de l’homogénéité des produits, de l’emballage,...). Le secteur de la pêche représente une richesse naturelle importante pour la Guinée Bissau dont les eaux comptent parmi les plus poissonneuses du monde et très riche en ressources halieutiques diverses : poissons, crustacés et mollusques. Cependant, elle est cantonnée au stade artisanal, dans les "îles Bijagos" ou sur la frange côtière. Cette activité participe très fortement, aux recettes courantes du budget de l'État, environ 40%. Aujourd’hui, les recettes générées par ce sous secteur sont estimées à plus de 141 millions de $ US par an, d’après une étude du projet du secteur privé, sur les filières de pêches, juin, 2004.7. D’autres informations fournies par le Ministère des Pêches indiquent que ce secteur emploie environ 10.000 personnes et dispose d’une capacité moyenne d'exploitation estimée à environ 275. 000 tonnes/an. Ce qui permet l'occupation d'environ 3360 pêcheurs artisanaux (recensés en 2001), dont au moins 50 % sont des ressortissants des pays voisins (Sénégal, Guinée-Conakry, Gambie). La capture annuelle de poisson par les pêcheurs artisanaux est estimée à 135.000 tonnes, dont 24.000 tonnes sont destinées au marché local. La consommation annuelle de poisson par habitant est de 20 kg d’après la FAO, (2004). La campagne scientifique d’évaluation des stocks réalisée en 2004 par le CIPA en collaboration avec l’IMROP, a estimé le potentiel global des espèces d’intérêt commercial à plus de 100.000 t/an réparties comme suit : poissons : 77.000 tonnes; crustacés : 3.025 tonnes; céphalopodes : 5.300 tonnes; raies : 5.400 tonnes; requins : 5.000 tonnes etc… Les captures des navires nationaux et étrangers artisanaux et industriels sont estimés à 40.000 tonnes pour la pêche industrielle et 26.000 tonnes pour la pêche artisanale. Ainsi, la pêche est l’un des principaux secteurs qui offrent des possibilités de développement rapide, de création d’emplois et de revenus pour les populations pauvres des communautés rurales et des grands centres urbains côtiers.

7 Analyse dos constrangimentos na fileira do sector das pescas, Grupo de consultores AMS; Projecto de reabilitação e Desenvolvimento do sector privado, junho de 2004, 63 P

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Tableau 3 : Évolution des captures par espèces de 1990-1995 et des estimations entre 1996-2003 en tonnes

Années Crevettes Céphalopodes Poissons Fond de mer

Poissons Pélagiques ou

de surface

Autres

1990 4.275 14.574 37.946 50.354 8.589 1991 3.755 10.385 31.226 41.751 4.210 1992 4.005 3.182 18.932 14.810 4.028 1993 2.830 3.843 11.224 6.320 1.882 1994 2.576 4.975 19.003 762 2.494 1995 2.829 7.748 10.370 2.651 9.212 1996 2.970 4.482 8.536 1997 4.037 4.933 21.239 1998 3.076 3.759 10.788 1999 2.780 7.537 14.517 2000 3.654 5.580 14.861 2001 2.817 7.006 17.471 2002 3.005 4.507 20.067 2003 3.553 4.342 21.791 2004 Total 46.162 86.853 128.701 116.648 159.685

(Source: Département des Statistiques du Ministère de la Pêche, 1995 et Plan Annuel de Gestion,1996, CIPA, 2004 Note : Les captures de la pêche continentale ne sont pas mentionnées ici en raison de l’absence d’estimation Globalement, la production du groupe d’espèces d’importante valeur commerciale (IVC)8 oscille entre 10 et 20.000 tonnes tandis que leur valeur a dépassé 32 milliards de fcfa en 2000 pour redescendre ensuite à leur niveau de 1993, soit 25 milliards. Le groupe d’espèces de faible valeur commerciale (FVC)9 oscille autour des 50.000 tonnes pour une valeur marchande comprise entre 15 et 20 milliards de fcfa au cours de la dernière décennie. Enfin, les quantités et valeur de la production des espèces de moyenne valeur commerciale (MVC)10 sont relativement constantes. D’après le document du PINMT, (2004), les revenus de la pêche pourraient atteindre 130 millions de dollars par an, environ, sur la base d'une exploitation rationnelle, alors qu'ils ne correspondent qu'à 13% de ce montant actuellement. Cette exploitation rationnelle qui n’entamera pas le capital halieutique devra passer par une formation des pêcheurs et l’utilisation de mailles ou matériels de pêche qui permettent une pêche sélective tout en évitant des zones de conservation et de reproduction des poissons. Par rapport au secteur secondaire , le tissu industriel présentait à l’indépendance 105 unités, parmi lesquelles 67 sont installées à Bissau. La plupart de ces industries était orientée vers la production d´aliments (boulangeries) et de boissons (distilleries d´eau de vie). L´unité digne de ce nom est celle de boissons alcoolisées, CICER, entrée en fonctionnement en 1974. Le

8 IVC : sole, maigre, céphalopodes, crevettes 9 FVC : mulet, ethmalose, requin, chinchard, maquereau, arrache/sardinelle, autres 10 MVC : sompat, machoiron, carangue

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secteur industriel contribuait avec à peine 0,5% à la formation du PIB et employait près de 2% de la population active du pays. En 1982, le tissu industriel se présentait comme suit: 12 nouvelles unités employant près de 2.500 personnes et contribuant avec 16% aux recettes d´exportation (y compris le coton) et 14% au volume d´investissement. Le secteur industriel est passé ainsi au second rang en termes de contribution au PIB. Aujourd´hui, sa contribution se situe à 9,4% et emploie plus de 4% de la population active. Afin de relancer l’industrie et d’améliorer sa situation financière, la priorité est donnée aux privatisations, en particulier dans le secteur agroalimentaire. La Banque mondiale finance le programme de soutien au secteur privé, qui prévoit le transfert de l’activité de plus de 30 entreprises publiques d’ici 2005, principalement dans les secteurs du tourisme, de la pêche, des télécommunications et de l’énergie. La société d’Électricité et d’Eau de Guinée–Bissau (EAGB), en particulier, est l’objet de l’attention des bailleurs de fonds, qui accompagnent sa privatisation. Par rapport au secteur tertiaire , il est dominé par le commerce, domaine d’activité d’une grande partie des entreprises privées du pays. Sa contribution au PIB se contracte régulièrement; elle a diminué de 10 points en 10 ans. L´informalisation croissante de l´activité commerciale aggravée par l´insuffisance de certains services administratifs a fait perdre à l´État des recettes considérables. D´une administration coloniale structurée et disciplinée, l´on est passé progressivement à une administration peu organisée et démotivée. La conjugaison de tous ces facteurs, liés à un contexte macro-économique défavorable, a amené l´État à libérer l´activité commerciale en 1986. Aussi, l’année 2003 a été marquée selon l’UEMOA, par une baisse de l’indice des prix à la consommation (3,5 % en moyenne annuelle), imputable à la réduction de la consommation résultant de la chute du revenu des ménages urbains provoquée par le non paiement des fonctionnaires. Situation économique générale et éléments socio-économiques Les résultats économiques enregistrés ces dernières années montrent que la situation ne s’est pas considérablement améliorée, malgré les programmes d’ajustements structurels contraignants et des choix économiques volontaristes. En effet, l'Indice de Développement Humain (IDH) de la Guinée-Bissau place le pays à la position de 172ième rang sur 177 pays (Rapport sur le Développement Humain Durable du PNUD, 2004) avec un revenu par tête de 230 $ EU (estimation année 2005 de l’UEMOA), soit l’équivalent de 138.200 francs cfa. Du point de vue social, le pays se caractérise, d’après le DENARP, (2004) :

• un taux d’analphabétisme de l’ordre de 30 %, • un taux de mortalité infantile d’environ 140 sur 1000, • à peine 36 % de la population a accès à l’eau potable.

La situation macro-économique actuelle est marquée par le ralentissement de l’activité économique. Les dernières estimations de la Banque Mondiale, du FMI et la de BCEAO font état d’une croissance du PIB, en termes réels d’à peine de 2% en 2001, contre les prévisions très optimistes de 8,5 %. Le taux d’inflation a été de 3,6 % en 2001 contre les prévisions de 9 % dans le cadre du programme et un taux effectif de 16,5 % en 2000.

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La dégradation constante des conditions de vie des populations due à la faible performance du pays en a rendu les habitants plus pauvres. Cette situation fait que les populations, pour survivre, exercent une pression de plus en plus forte sur les ressources naturelles, en abattant des arbres pour le bois de chauffe et le charbon vendus dans les centres urbains. Les forêts se sont transformées en sources privilégiées de revenus pour les populations. Donc, la Guinée-Bissau appartient au groupe des pays les plus pauvres du monde et le niveau actuel de croissance de la pauvreté est très préoccupant. Les résultats de l’Enquête légère pour l’évaluation de la pauvreté en Guinée Bissau réalisée en 2002, indiquent qu’environ 65% de la population vivent dans la pauvreté, c'est-à-dire avec un revenu de moins de 2 $EU (environ 1070 fcfa) par jour et 21% dans l’extrême pauvreté, c'est-à-dire avec moins de 1 $EU (environ 535 fcfa) par jour. La pauvreté est très importante, surtout en zone rurale où se concentrent 84,5% des pauvres. Pratiquement tous les indicateurs socio-économiques sont inférieurs à la moyenne des pays de l’Afrique sub-saharienne. Il n´existe pas d´informations récentes sur le taux de chômage. Mais des donnés de 1991 indiquaient déjà un taux élevé de chômage parmi les hommes (de 15 à 29 ans). La situation ayant évolué depuis lors et en raison de la détérioration de quelques indicateurs macro-économiques. Les efforts fournis dans le sens du respect des critères de convergence comme pays membre de l´UEMOA, expliquent, en grande partie, les résultats positifs obtenus en 2004. Le taux de croissance du PIB durant cette année de plus de 5% a été largement supérieur au taux de croissance démographique de 2,1%. En ce qui concerne le secteur de la santé, il est confronté non seulement à des problèmes d’insuffisance en termes d’équipements, de personnels spécialisés mais aussi et surtout du dysfonctionnement des services. Des conditions précaires d’hygiène et d’alimentation/nutrition sont à la base en grande partie des maladies telles que la diarrhée, le choléra, le paludisme, la lèpre, la tuberculose, etc… Aussi, la mortalité infantile et infanto-juvénile sont élevées. Néanmoins une relative réduction du taux de mortalité infantile (TMI) a été enregistrée, passant de 142% en 1990 à 124% en 1999, selon le DENARP (2004). Pendant la même période, la mortalité des enfants de moins de 5 ans (TMM5) a aussi diminué de 246 pour mille 203 pour mille. La mortalité maternelle en 1990 a été estimée à 914/100.000 nés vivants (n.v.) et dans la période de 1990-1996 à 822/100.000 (n.v.). Actuellement des chiffres officiels indiquent 700/100.000 n.v. Le MICS 2000, a rapporté 348 par 100.000 n.v.;

L'accès aux infrastructures de santé est encore faible, surtout dans les régions d'Oio et Gabú, et de loin au-dessous de la moyenne (35% en 2001). Le secteur autonome de Bissau, avec plus de 300.000 habitants, a un faible réseau de centres de santé, ce qui provoque la surcharge du HNSM, seule structure de référence nationale, qui manque grandement d'équipements et de matériels. Les hôpitaux régionaux (4) se trouvent dans la même situation de carence. Pour ce qui est de l’Education Nationale, la Guinée-Bissau a un taux d’analphabétisme d’environ 75%. Le taux de scolarisation est de 53%. L’accès insuffisant à l’éducation de base est lié au bas niveau de revenu des populations et de disponibilité des unités scolaires. A peine

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10% des établissements scolaires dans les régions ont la possibilité de dispenser un enseignement de qualité et des collèges. Dans l’enseignement secondaire, l’offre d’unités d’enseignement en 1999 était de 17 publiques et 10 privées, avec un total de 26.000 étudiants, soit 6% du groupe étaient des enfants en âge scolaire. L’enseignement technico professionnel, l’éducation pré scolaire sont de très faible expression. Il existe à peine dans le pays deux centres de formation professionnelle en fonctionnement. L’enseignement supérieur vient à peine de démarrer en 2003. Les grèves sont fréquentes, les manuels scolaires et autres matériels didactiques sont insuffisants et en conséquence le niveau des élèves très bas. Le tableau ci-dessous donne une lecture synthétique des principaux indicateurs économiques et sociaux du pays : Données géographiques et humaines

Ø Population : 1,25 millions d’habits Ø Part de la population urbaine : 31,5% Ø Densité : 42 habts/km2 Ø Taux de croissance démographique : 2,1% en 2004 Ø Principales villes : Bissau (350.000 habts), Bafata, Gabu,

Canchungo, Cacheu, Farim, Bissora, Catio, Buba

Economie Ø PIB par tête d’habt : 138.200 francs cfa en 2005 Ø Répartition par secteur du PIB Primaire : 67% Secondaire : 12% Tertiaire : 21% Ø Répartition de la population active Primaire : 79% Secondaire : 5% Tertiaire : 16% Ø Taux d’inflation : + 0,7% en 2004 Ø Taux de croissance du PIB : 2,6% en 2004

Indicateurs sociaux Ø Espérance de vie à la naissance : 45,3 ans Ø Taux de mortalité infantile : 13% Ø Indicateur de développement Humain : classement 172ème/177 en 2004 Ø Aide publique au développement par habitant (versement net) : 41 $ US

Source : Compilation de diverses sources dont le Rapport National sur le Développement Humain, PNUD, 2004 II Ressources Naturelles Les terres, leur mise en valeur et les problèmes liés Il existe en Guinée-Bissau deux systèmes de propriété des terres: le système moderne et le système coutumier. Le système coutumier s’applique selon les habitudes et les coutumes de chaque village ou de la société traditionnelle. Le système moderne est celui qui s’applique et qui est vigueur actuellement en Guinée-Bissau. Cependant les deux systèmes de propriété de terres se complémentent à l’échelle de l’ensemble du pays. Hormis celles qui sont occupées par les formations naturelles, les terres sont utilisées à des fins agricoles par la population locale ou par les "ponteiros", c’est-à-dire les personnes qui se dédient à l’agriculture commerciale et moderne et qui, à cette fin, possèdent de grandes étendues de terres.

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La LPDA de 2002 estime que les sols à vocation agricole couvrent une superficie de 1.110.000 ha, soit 32% de la superficie totale. La superficie des sols aptes à la riziculture irriguée (riziculture de mangrove et de bas-fonds) est de 305.000 ha, en 2001, seulement 50.000 ha ont été cultivés, soit à peine plus de 16%. Les terres présentant des caractéristiques favorables au développement hydro-agricole et pastoral sont situées dans les zones irriguées par les fleuves Géba et Corubal, auxquelles s’ajoutent de nombreux bas fonds présents sur l’ensemble du pays. Dans le détail, les potentialités selon les types de riziculture se situent dans la fourchette suivante : riziculture irriguée: riz de mangrove avec 106 000 ha dont 51 000 ha cultivés et riz de bas-fonds avec 150 000 ha dont 11 000 ha cultivés. Le riz occupe donc la première place dans les priorités du Gouvernement à moyen et à long terme, de par sa place dans l’alimentation et dans l’économie de la Guinée-Bissau. En matière de mise en valeur, l’agriculture est aujourd’hui occupée essentiellement par deux cultures prédominantes : l’anacardier et le riz. On estime ainsi, le nombre d’exploitations traditionnelles à 96.700 pour 1.200 entreprises agricoles. Les superficies cultivées sont estimées à 400.000 ha (soit 11% de la superficie du pays) dont 220.000 ha en cultures annuelles et 120.000 ha en cultures pérennes. En termes de potentialités d’utilisation des terres, on retiendra les ordres de grandeurs suivants (PDFN, 1992): - Palmeraies et arboriculture fruitière 173.765 ha - Cultures annuelles sous palmeraies 87.490 ha - Cultures annuelles ou semi-permanentes 341.795 ha - Jachères associées aux cultures annuelles (usage pastoral) 622.105 ha - Riziculture 281.285 ha - Forêts de production et reboisements de production 466.110 ha - Végétation naturelle à usage sylvo-pastoral extensif 1.378.750 ha Il convient cependant de pondérer ces chiffres bruts car ils recouvrent des formations très disparates et masquent l’état de dégradation réel, actuel du couvert arboré de Guinée-Bissau et son évolution. Les surfaces aptes à la riziculture pluviale par exemple sont très importantes avec un ordre de grandeur de 300.000 ha, mais il est à noter que la majeure partie des meilleures terres rizicoles sont déjà mises en cultures. Ainsi, on observe quatre causes de la dégradation des terres en Guinée-Bissau : physique, institutionnelle, humaine et financière a) Au plan physique : On a

- les feux de brousse, - la salinisation - l’acidification des bas fonds - l’agriculture itinérante, - l’érosion des sols conséquemment aux déboisements - le surpâturage - la destruction des mangroves

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b) Au plan institutionnel : On a

- les textes d’application de la loi foncière ne sont pas encore adoptés, - la gestion des forêts relevant des structures locales qui n’ont pas les capacités

nécessaires en matière de planification, - l’inexistence de coordination des structures dans le domaine de la gestion des sols, - l’instabilité des structures opérationnelles et décentralisées et un certain flottement

pour la prise en charge réelle de la LCD c) Au niveau humain : On a

- l’insuffisance de cadres et agents spécialisés dans la gestion des terres, - de nombreuses ONG qui n’ont pas de capacités techniques reconnues, - des producteurs qui utilisent des techniques inappropriées

d) Au niveau financier

- aucun crédit n’est dégagé par l’Etat pour la gestion des terres, voire pour l’élaboration du PAN/LCD

- la plupart des projets ne faisant pas référence à la GDS n’ont donc pas prévu de rubrique GDS dans leurs budgets/activités

L’impact de ce cortège d’actions néfastes sur l’environnement se traduit par une disparition et une absence de reconstitution des ressources végétales. La déforestation se poursuit alors que les efforts de reboisement et de régénération restent compromis certes par le feu, mais surtout par l’absence de maîtrise de données techniques. En 1992, sur environ 400.000 ha de terres considérées comme des concessions rurales, moins de 10.000 ha – exception faite de terres occupées par des plantations d’anacardiers - étaient mis en valeur à des fins agricoles. Et les paysans, dépourvus de terres agricoles défrichent les forêts secondaires, ce qui provoque aussi des conflits fonciers. Selon les estimations les plus fiables 300.000 ha ont d’ores et déjà été cédés aux ponteiros (10% de la superficie totale du pays; dont environ 8.000 seraient cultivés et 22.000 plantés en anacardiers) alors que la population rurale des villages avec près de 700.000 habitants cultive sur 80 à 90.000 exploitations (de moins d’un ha cultivé en moyenne par famille de 5 – 6 personnes) moins de 3% de la surface totale du pays soit de 100 à 150.000 ha. Le tableau 4 présente l’estimation des superficies forestières et les superficies de concessions attribuées en 1989. Ce tableau ne prend pas en compte les surfaces déjà exploités par le passé et donc peu ou prou vidées de leur potentiel de bois d’oeuvre. D’autre part une grande incertitude pèse sur l’évaluation des superficies forestières compte tenu du rythme élevé mais actuellement impossible à évaluer sérieusement de la déforestation sous l’effet de la course à la terre sur les terres forestières.

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Tableau 4 Superficies forestières et superficies des concessions d’exploitation forestières en 1989

Régions

Superficies de forêts et savanes (1.000 ha)

Superficies des concessions d’exploitation

forestières (1.000 ha) Forêts Savanes Total

Biombo 0 119 119 0

Cacheu 10 1 11 0

Oio 44 300 344 74,3

Bafatá 111 357 468 10,5

Gabú 596 170 766 1,0

Quínara 70 149 219 7,1

Tombali 0 145 145 0

Bolama 0 65 65 0

Total Guinée-Bissau 830 1.306 2.136 92,9

Sources: Rapport constantino, Bibliographie no 16 cité par le PDFN, (1992)

Les concessions d’exploitation forestière attribuées très souvent à des entrepreneurs couvraient environ 93.000 ha en 1990, chiffre relativement important si on le compare aux superficies cultivées par les villageois. Conscient de cette situation, le Gouvernement a entrepris une révision de la loi foncière en vigueur. Aussi, une nouvelle loi-cadre (loi n° 5/98) a été adoptée par le Parlement le 06 Mars 1998 et sa réglementation est aujourd’hui en cours de finalisation et d’adoption. Dans ces principes généraux, cette nouvelle loi sur la terre, responsabilise davantage les différents acteurs dans la gestion des ressources foncières, pénalise la destruction des forêts secondaires et renforce la protection des aires protégées; celles-ci étant considérées comme “des terres où ne sont permises que les activités de préservation et de conservation du patrimoine naturel, historique et paysager conformément à la législation pertinente”. Les forêts, pâturages et paysages naturels Les surfaces arborées représenteraient en 1985, selon l´inventaire d´Atlanta Consult, environ 2,034 millions ha, soit 56% du territoire national et qui se divise en forêt dense, semi dense, humide et subhumide au Sud-Ouest du pays et en forêt sèche au Nord-Est. Il faut ajouter à cette superficie, celle des mangroves, environ 8% du territoire.

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Tableau 5: Biogéographie des principales formations boisées de Guinée-Bissau

Zones Biogéographiques

Types de Formations Végétales

Localisation

Soudano guinéenne Forêt sèche Nord-Est Guinéenne intérieure Forêt sèche Centre et Sud-Est Guinéenne maritime Forêt semi sèche et palmerais Nord-Ouest Guinéenne sub humide Forêt sub humide Sud-Ouest

Source: PAFT, 1992 Les estimations réalisées en 1990 pour les besoins de l’élaboration du Plan d’Action Forestier de Guinée Bissau chiffraient exactement les superficies forestières à 2.284.000 ha, soit 63% de la superficie du pays. Ces superficies se répartissaient ainsi qu’il suit :

- Mangroves : 248.000 ha - Forêts sub-humides : 172.800 ha - Forêts sèches : 936.800 ha - Savanes : 926.000 ha

Par ailleurs, la Guinée Bissau comptait 93.200 ha de forêts ripicoles et 80.000 ha de palmeraies. Au total, la Guinée Bissau compte 1.378.750 ha de forêts naturelles à usage sylvopastoral extensif, 466.110 ha de forêts de production, 622.105 ha de jachères à usage pastoral et 173.765 ha de palmeraies et arboriculture fruitière. Les ressources forestières jouent donc un rôle primordial dans la satisfaction des besoins de base des populations de Guinée Bissau. En effet, elles contribuent pour plus de 85% à la satisfaction des besoins en énergie domestique, de même qu’elles constituent la source d’approvisionnement quasi exclusive pour l’approvisionnement en bois de construction. En outre, elles contribuent à la satisfaction de certains besoins alimentaires (produits de cueillette, chasse), ainsi que de produits médicinaux (pharmacopée traditionnelle) ; elles servent, éga lement de support à d’autres activités productives, en particulier l’apiculture qui commence à connaître un bon développement en milieu rural. Aucun aménagement n’est réellement pratiqué, tout au plus des mesures de gestion au moyen de taxes sont appliquées plus ou moins rigoureusement et dans certains cas des restrictions d’exploitation (400 tiges de roniers maximum par exploitation et interdiction de son exportation, restriction de la coupe du Schrebera arborea, diamètre minimum pour le bois d’œuvre en fonction de l’espèce, volume limité par permis de coupe mais sans critère objectif de décision. Certaines actions pilotes sont menées, cependant au niveau des projets de développement. L’exemple le plus achevé est celui du projet agro-sylvo-pastoral avec les communautés rurales de l’Est du pays (Madina Djalocunda, Munhini etc…) environ 1.000 ha. Avec le projet de foresterie communautaire de Cacheu, il est prévu de créer et de tester les conditions légales, administratives, socio-économiques et techniques nécessaires afin d’assurer l’aménagement de 5.000 ha de forêts naturelles par au moins 10 villages. On peut prévoir que l’impact du projet entrainera ultérieurement d’autres communautés villageoises à gérer les 15.000 ha restants dans la zone d’intervention

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D´une façon générale, la forêt n´est pas valorisée en proportion de ses possibilités quantitative et qualitative c’est-à-dire en fonction des types de produits qu´elle renferme. Tableau 6: Volumes disponibles en 1986 des essences utilisées commercialement

Nom Scientifique Volume en 1000 m3 Daniella Oliveiri 3.327,3 Pterocarpus Erinaceus 3.071,7 Prosopis Africana 1929,3 Chlorophora Regia 1170,9 Khaya Senegalensis 1012,2 Afzelia Africana 811,6 Ceiba Pentandra 654,2 Antiaris Africana 637,8 Erythrophleum Guineensis 224,7 Total 12,839

Source: Inventaire d´Atlanta Consult, 1985 Le volume total commercial de bois sur pied est estimé à 48,3 millions de m

3 dont 18,8

million de m3 de bois de sciage. On note également une prédominance d´environ 16,3 millions de m3 de bois secondaires. Le stock total des espèces utilisées est de l´ordre de 12,8 millions de m3, soit 26,6% du volume total de bois se répartissant sur les 9 principales espèces forestières. La mangrove s’étend sur toute la zone côtière, représentant ainsi 12,38% de la végétation. Compte tenu de l´accroissement moyen annuel de la forêt de l’ordre de 0,26 m3/ha/an, le niveau potentiel de productivité théorique se situerait aux environs de 550.000 m3/an. C’est-à-dire, la limite conseillée quant à l’exploitation annuelle. Malheureusement, ces données ont été à la base d´autorisation de concessions et d´exploitation forestière portant exclusivement sur les 5 essences suivantes: Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, Daniellia oliveri, Afzelia africana et Chlorophora excelsa. En effet, les combustibles ligneux représentent environ 90% de l´énergie nationale consommée. La croissance de la consommation de bois énergie devrait à en croire les prévisions faites par le PAFT en 1992, se poursuivre et même s’intensifier dans les prochaines années. L’augmentation de la population et la hausse du niveau de vie continueront à entretenir cette demande.

Tableau 7 : Scénario tendanciel de l’évolution de l’offre et de la demande en bois énergie en milliers de m3 réel

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Production par an 2000 2005 2010 Approche par la demande Bois énergie

1282

1385

1454

Approche par le bilan Bois énergie

1513

1716

1928

Source : PAFT, 1992 Ces estimations de la consommation intérieure et de la production peuvent être considérées comme celles qui prévaudraient si les prix se maintenaient à leur niveau actuel. Aussi, la dimension du déficit peut donner une idée claire de l’évolution des pressions probables sur les ressources forestières. Concernant précisément l´exploitation forestière nationale, elle est réglementée par le décret-loi nº 4-A/91 du 29/01/91 portant régime des forêts et de la chasse. Toutefois, l´essentiel de la régulation repose sur des interdictions ou limitations d´usage que l importance même de la pression sur les ressources forestières rend de plus en plus inefficaces. Les besoins sont d´une part ceux de l´agriculture itinérante qui devient de plus en plus forte et d´autre part les besoins en bois énergie en milieu rural et urbain d´autant que l´exploitation du charbon de bois est source de revenus considérables. On assiste alors à un relâchement des règles, facilité par une insuffisance des moyens et par un dénuement de l´administration.

Tab. 8 Diminution des surfaces entre 1978 et 1990 (sans les jachères forestières)

REGIONS

FORET FERMEE + FORET OUVERTE + FORET ARBUSTIVE

DIMINUTION

1978 1987 - 90 ha % Bolama Biombo Cacheu Gabú Quínara Bafatá Oio Tombali

143.900 40.400 294.800 770.300 205.000 461.800 373.400 275.300

136.000 32.400 261.200 704.400 188.800 436.400 359.200 245.600

7.900 8.000 33.600 65.900 16.200 25.400 14.200 29.700

5,5 19,8 11,4 8,5 7,9 5,5 3,8 10,8

Ce sont les régions nord-est du pays (Cacheu-Biombo) et au sud la région de Tombali qui sont proportionnellement les plus touchées par le déboisement. Par contre, en considérant les superficies brutes qui ont disparu, la région de Gabú a été la plus touchée, suivie par Cacheu et par Tombali. La gestion des pâturages En matière de pâturages, il est difficile d’évaluer les potentialités du pays en matière d’élevage dans la mesure où les ressources fourragères sont mal connues, ainsi que les paramètres zootechniques, faute d’enquêtes systématiques et de données actualisées. Cependant les pâturages sont constitués, essentiellement, par les zones sylvo-pastorales (savanes arborées et forêts claires), les chaumes (y inclus celles des bolanhas) et les terres en jachères. Ces dernières représentent de fortes potentialités sur le plan fourrager durant la saison des pluies.

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Donc, les systèmes de production où l’élevage prend vraiment une place importante, sont situés dans les zones de l’est (Bafata) et du nord (Bissorão et Farim) qui comptent environ 95% de la charge animale constituée de ruminants. La grande majorité du bétail est gérée par les agro pasteurs peuhls. L’archipel des bijagos : un patrimoine naturel exceptionnel Les 88 îles de l’archipel des Bijagos recèlent en réalité une grande variété d’habitats et de paysages : grandes étendues de mangrove, des savanes arbustives aux champs cultivés sous palmiers, des bois sacrés aux bancs de sable, des falaises ocre aux plages de sable blanc. Les îles abritent aussi une grande variété d’animaux sauvages. L’intérêt touristique de ces espèces relèvera de plusieurs critères comme la facilité d’observation, l’absence d’impact de cette observation sur les espèces ou encore leur statut. Parmi ces espèces, on peut citer les hippopotames, les tortues marines, les lamantins, les loutres, les singes, les dauphins, et des centaines d’espèces d’oiseaux, migrateurs ou non. De fait, la faune aviaire et les tortues marines sont les plus aisément observables. Les parcs nationaux et les zones centrales de la réserve de biosphère sont des sanctuaires pour nombre de ces espèces terrestres et marines; certains milieux relèvent d’un intérêt international pour la conservation d’espèces. Les ressources halieutiques de l’archipel sont liées à la conjonction de trois phénomènes naturels côtiers (courants côtiers, apports limoneux des eaux douces et remontées d’eau froide ou «upwelling»). La richesse spécifique qui en résulte a favorisé le développement des activités de pêche commerciale et artisanale, et parallèlement la pêche sportive. Aujourd’hui, l’archipel est reconnu au niveau mondial comme un site majeur de la pêche sportive. Les charmes authentiques de l’archipel des Bijagos correspondent exactement à ce que recherchent un nombre croissant d’écotouristes, lassés du tourisme de masse, recherchant des espaces vierges, conservant une dimension naturelle et culturelle forte, et où sont prévenus les dégâts du tourisme observables ailleurs. L’archipel des Bijagos répond à cette attente, ses atouts peuvent être exploités par une offre éco-touristique. Un aperçu de l’offre existante s’avèrera à cet égard intéressant. Les ressources en eau et les terres humides La couverture nationale en approvisionnement en eau est estimée à 68% dans les zones rurales, 36% dans les centres semi-urbains et 34% dans les zones urbaines. Ce niveau de couverture rend compte de l’effort accompli ces dernières années au niveau de ce secteur. Malgré les progrès enregistrés, à peine 49% de la population totale de la Guinée-Bissau ont accès à l’eau potable, selon le rapport sur le Développement Humain du PNUD en 2002 alors que ce taux était de l’ordre de 43% en 1998 (schéma directeur de l’eau, 1998). En ce qui concerne l’hydrographie et les ressources en eaux, la Guinée-Bissau est entrecoupée par plusieurs fleuves, rivières et cours d’eaux du Nord au Sud du pays parmi lesquels on peut citer: le rio Cacheu, rio Mansoa, rio Geba, rio Corubal, rio Grande de Buba, rio Cumbijã, rio Tombali et rio Cacine. On estime les ressources en eaux de pluies à 45.000 Mm3/an durant les mois de mai à octobre. Les eaux souterraines et superficielles sont en général abondantes, environ entre 10 à 250 mm3 /an de recharge. Les nappes profondes du sud encore peu explorées disposeraient environ 10 à 30 Mm3/an.

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Le schéma directeur de l’eau et assainissement de 1998, estime les besoins théoriques en eaux comme suit : - Hydraulique rurale 6,7 Mm3 en 1991 et 8,6 Mm3 en 2001 - Centres secondaires 3,8 Mm3 en 1991 et 5,2 Mm3 en 2001 - Bissau 10 Mm3 en 1991 et 14 Mm3 en 2001 - Hydraulique pastorale 3,3 Mm3 en 1991 et 4,1 Mm3 en 2001 - Irrigation 127 Mm3 en 1991 et 195 Mm3 en 2001 En ce qui concerne le rio Geba et ses affluents, on enregistre quelques pertes d’eau dans son parcours comme c’est le cas du Bidigor. L’approvisionnement en eau sur tout le territoire est conditionné par un régime pluviométrique (diminution et irrégularité des pluies) et de la profondeur des aquifères. La mise en valeur des ressources en eau concerne plusieurs domaines d'utilisation:

• l'approvisionnement en eau potable de la population • l'assainissement • l'approvisionnement en eau du bétail • les aménagements hydro agricoles • les besoins de l'artisanat et de l'industrie.

D'autres activités sont directement ou indirectement dépendantes des ressources en eau comme la navigation, la pêche, l'énergie hydro-électrique, la santé publique et le tourisme. Le Sénégal et la Guinée-Bissau ont conclu récemment un accord visant à assurer des lâchers d'eau intermittents à partir du barrage d’Anambé pour limiter les dommages produits aux aménagements hydro-agricoles guinéens en aval d'Anambé et préserver l'écologie de la vallée. Des mesures hydrométriques à réaliser sur le fleuve devraient confirmer l'impact positif de ces lâchers. Aussi, les ressources renouvelables des aquifères ont été évalué comme suit: Ressources en eau souterraine renouvelables

Maëstrichtien 5 à 15 Mm3/an

Paléocène-Eocène non disponible; probablement limitées

Oligocène 3 à 9 Mm3/an

Miocène quelques Mm3/an [<5 Mm3/an?]

Aquifères superficiels (19 à 300? mm/an selon zones)

Source : Schéma directeur pour le secteur Eau et Assainissement 1997-2006, MDRRNA, Mai 1998 Milieux marins et écosystèmes côtiers Trois écosystèmes fondamentaux fonctionnent en Guinée-Bissau : les zones humides, la zone côtière et la zone forestière. Mais contrairement aux autres pays de la sous-région ouest africaine, en Guinée-Bissau l’écosystème des zones humides et celui des forêts se trouvent dans la zone côtière. L’UICN a mis en œuvre un programme de planification côtière en

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collaboration avec les institutions nationales. L’objectif de ce programme est de promouvoir le développement intégré et durable de la zone côtière de la Guinée-Bissau en général et en particulier des zones citées. Il existe deux types des zones humides en Guinée-Bissau : 1 - Les zones humides continentales ou intérieures sont en majorité des écosystèmes d’eaux douce, alimentés autant par des fleuves intérieurs que les fleuves Geba et Corubal, mais aussi par les eaux de pluie et souterraines. 2 – La zone marine et côtière : la Guinée-Bissau accorde une attention particulière aux écosystèmes marins et côtiers pour plusieurs raisons dont en particulier :

• La grande concentration de la population sur la zone côtière, abritant environ 80% de la population et constituant ainsi une mosaïque socioculturelle et une diversité de systèmes de production considérables;

• Grand étendue de la plate-forme continentale, la faible profondeur des eaux littorales, l’existence d’une multitude d’estuaires et de Rias, la présence d’une frange de mangrove et la confluence des courants côtiers du nord et du sud. La richesse en ressources biologiques est renforcée par l’apport en nutriments par les eaux froides venues du nord;

• La présence d’une communauté d’animaux aquatiques uniques sur la côte ouest-africaine ;

• La présence de vastes étendues de mangrove, formant parfois de véritables massifs forestiers où diverses espèces halieutiques s’abritent, pondent et se régénèrent;

• L’existence d’un vaste plateau continental maritime (environ 53.000 km²), peu profond, découpé par des canaux, avec des sites, comme les eaux de l’Archipel Bolama-Bijagós, naturellement protégées de la pénétration de bateaux de pêche industrielle ;

• La présence de vastes étendus de vasières où viennent s’alimenter à marée basse des milliers d’oiseaux dont certains font partie des espèces migratrices.

La productivité biologique de cette zone pourra être mise en cause par une exploitation non contrôlée, comme certaines pratiques en témoignent déjà dans la zone côtière. Devant les menaces qui pèsent sur les ressources naturelles et sur les principaux habitats et dans l’optique de rétablir l’équilibre socio-écologique dans la zone, la Guinée-Bissau s’est lancée dans un processus de planification et gestion participative de sa zone côtière. L’application du processus a permis d’entamer des actions en vue de la création de la Réserve de Biosphère de Bolama-Bijagós, des 4 aires protégées et de la mise en place de modèles de gestion appropriés et adaptés au contexte socio culturel. En fait, la zone littorale ou côtière de la Guinée-Bissau fait partie du sous-secteur climatique guinéen et est la plus humide avec une pluviométrie moyenne annuelle variant entre 1500 et 2200 mm. Il s’agit de la zone de plus grande diversité biologique (floristique et faunistique) dans tout le pays. 80% de la population se concentrent sur le littorale de la Guinée-Bissau et vivent directement ou indirectement des ses ressources telles que celles provenant de la pêche, de l’agriculture, et de l’élevage. Tous les secteurs économiques sont représentés dans la zone côtière et assez souvent ses activités sont à l’origine de conflits entre différents utilisateurs.

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La faune marine et aquatique est tributaire des conditions de l’environnement dans lequel elle vit, notamment par l’existence d’estuaires, de grandes étendues de mangrove et des zones de faible profondeur et de températures optimales. D’après l’inventaire de la faune, il existe en Guinée-Bissau environ 230 espèces réparties sur 87 familles. La richesse faunis tique comprend encore 374 espèces d’oiseaux réparties sur environ 31 familles. L’Archipel des Bijagós, peut-être considéré une zone humide d’importance internationale car il abrite plus de 1% de la population mondiale d’oiseaux. Les résultats de cet inventaire font état de l’existence de : 11 espèces de primates, 21 espèces de carnivores, 19 espèces d’ongulés, 8 espèces de reptiles, 10 espèces de chiroptères, 85 espèces de reptiles et 31 d’amphibies répertoriées dans l’Archipel des Bijagós. La flore est composée de 1.186 espèces répertoriées en Guinée-Bissau, lesquelles se répartissent sur 160 familles dont environ 12 espèces endémiques. La Guinée-Bissau a connu ces dernières années une pression constante sur la biodiversité. Domaine dans lequel il faut tenir compte les spécificités des facteurs démographiques et ses tendances au niveau national et régional dans la planification des actions de conservation de la biodiversité. Dans le domaine de l’environnement, la destruction des mangroves apparaît comme le problème écologique le plus grave. En effet, à cause de leur rôle régulateur écologique, la moindre dégradation qui les affectent se répercute sur les autres écosystèmes qui les entourent. Par rapport aux parcs et aires protégées, 20 sites sont déjà identifiés et pourraient voir le jour: il s’agit de 6 monuments nationaux; 5 réserves forestières; 2 réserves fauniques; 5 parcs nationaux; 1 réserve intégrale; 1 zone de conservation de la vallée du Corubal et 14 zones d’exploitation contrôlée. Ces aires protégées représentent 12% du territoire national et incluent 3% d’îlots refuges totalement protégés. Elles sont réparties de la manière suivante: • les mangroves du Rio Cacheu (540 km2) • les îles de Orango de l’archipel des Bijagos (680 km2) • les lagunes de Cufada (990 km2) • le massif forestier de Cantanhés (650 km2) • les forêts claires de Dulombi (1.770 km2) où l’on trouve la plus grande diversité de

vertébrés. Toutes les 5 aires protégées11 qui ont été créées ces dix dernières années en Guinée-Bissau avec l’appui technique et scientifique de l’UICN se trouvent dans cette zone. Processus majeurs de dégradation environnementale et des ressources naturelles L’analyse de la situation actuelle en Guinée-Bissau indique que le milieu naturel pour des raisons diverses, est soumis à un processus de dégradation multiforme, continue plus ou moins intense selon les lieux et qui risque de compromettre à moyen et long terme le

11 Parc Naturel des Mangroves du fleuve Cacheu Parc Naturel des Lacs de Cufada Parc National d’Orango Parc National Marin João Vieira-Poilão Réserve de biosphère de l’archipel des Bijagós

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développement économique et social du pays, basé essentiellement et pour longtemps encore sur le secteur rural.

Donc, les problèmes environnementaux comprennent les problèmes associés à la déforestation, le surpâturage, l’érosion du sol, l’irrégularité des pluies, la désertification, la surpopulation des zones forestières, la surexploitation jusqu’à souvent la destruction totale des ressources avec tout ce qu’elle entraîne de pression sur la biodiversité et les espèces menacées d’extinction. Par ailleurs, le patrimoine forestier bissau-guinéen fait l’objet d’une forte dégradation, sous les effets combinés de la récession climatique et des actions néfastes de l’homme parmi lesquelles l’on peut citer : Ø Les mauvaises pratiques culturales, en particulier l’agriculture extensive sur brûlis qui

a par ailleurs des effets dépressifs sur la fertilité des sols ; Ø Les feux de brousse récurrents qui ravagent annuellement l’essentiel des forêts; Ø Les défrichements agricoles qui convertissent de vastes zones forestières en terres

cultures ou en plantations d'anacardiers (gérées par les ponteiros); Ø la production clandestine de charbon pour l’exportation vers la sous région ; Ø l’exploitation commerciale des forêts qui s’exercent de manière sélective sur certaines

espèces (Khaya senegalensis, Pterocarpus erinaceus, etc.) Ø la pression de l’exploitation forestière pour les produits largement consommés au plan

national (bois de feu, lattes de rônier, etc.) ou exportés.

C’est ainsi que le Plan d’Action Forestier de Guinée Bissau estime que dans la période 1978-1990, 29.000 ha de superficies forestières sont perdus chaque année, entraînant une baisse des réserves ligneuses de l’ordre de 625.000 m3 par an. Alors que, les pertes réelles de surfaces entre 1978 et 1985 sont estimées par différents auteurs entre 50.000 et 60.000 ha par an (PAFT, 1992). Cette dégradation se traduit notamment par des réductions des surfaces forestières : Ø baisse de 30% (38.600 ha) des surfaces de forêts sub-humides denses, en particulier

dans la région de Tombali, Ø baisse de 57% (247.000 ha) des surfaces des forêts de savane de Bafata, Oio et Gabù, Ø et de 19% des surfaces de forêts de mangrove.

Les formations forestières, (y compris les mangroves) subissent donc de fortes pressions pour l´exploitation industrielle, la production de bois d´énergie. Si les causes de la dégradation forestière sont bien connues, la part de chacune d´entre elles n´est pas clairement quantifiée pour autant. La part due aux défrichements et celles occasionnées par les feux de brousse sont mal appréhendées, leur déterminisme et leur compréhension technique et sociologique sont encore insuffisamment étayées par des enquêtes et des études. La synthèse des informations disponibles permet d´établir une analyse comparative des 2 inventaires de 1978 et 1985 telle qu´elle suit: Tableau 9 : Tableau comparatif des superficies et types de forêts existantes

en 1978 et 1985 Types de Forêts en ha 1978 1985

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Mangroves 302.000 287.000 Forêts Sub-humides 177.500 135.431 Forêts Sèches 885.600 884.959 Savanes 1.107.500 996.985 Forêts Rupicoles 79.500 Forêts sempervirentes Sub-tropicales 48.611 Forêts en régénération 4.298 Palmeraies 112.200 Total (hors palmeraies et mangroves) 2.250.100 2.030.284 Estimation faite par Scet-Agri Atlanta Consult

Source: PAFT, 1992

Au total, le milieu naturel est soumis à des agressions de divers types et subit de ce fait un processus de dégradation plus ou moins rapide en fonction de la zone écologique considérée.

Pour l’ensemble des formations ligneuses, la comparaison des 2 inventaires forestiers fait apparaître une disparition de 187.600 ha, soit environ 7,1% de la surface de 1978.

Année Surface 1978 2.452.200 ha

1985 * 2.317.284 ha

1987/1990 2.284.000 ha

• Palmeraies et forêts rupicoles non inventoriées c’est-à-dire “jachère forestière et autres terres boisées”

On observe une dépréciation qualitative du patrimoine forestier avec la disparition des formations denses au profit de forêts dégradées et de savanes; par ailleurs les productions forestières autres que le bois diminuent. Les actions entreprises pour lutter contre la dégradation des forêts ne sont pas suffisantes : les actions de reboisement sont absentes ou inefficaces en raison de la non application dans le secteur public et le secteur privé des obligations de reboisement compensatrices de l’exploitation forestière. En principe, la loi stipule que pour chaque 100 m3 de bois coupés, l’exploitant doit reboiser 4 ha. Cette mesure n’est pas du tout appliquée par faute de moyens suffisant de contrôle du service forestier. L'action des gardes forestiers, généralement issus de l’armée, est limitée en la matière. Exploitation pour les besoins agricoles Il est tout naturel de constater une forte pression sur les formations naturelles dans un pays à forte densité de population rurale qui a conservé les techniques extensives d’utilisation de l’espace (agriculture - itinérante, jachère de longue durée, élevage extensif, cueillette minière

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des produits forestiers). Les principales causes du déboisement et de la dégradation des écosystèmes sont:

a. le défrichement pour de nouvelles terres agricoles destinées principalement aux cultures de rente (arachide, coton, caju).

b. la nécessité d’accroître les surfaces cultivées en zone de plateau en riz pluvial (pam-pam) pour compenser la baisse de fertilité des rizières traditionne lles (riz irrigué: bolanhas);

c. la culture itinérante liée à la création de nouveaux terroirs et aux migrations des populations;

d. les feux de brousse; e. le surpâturage surtout dans le nord-est du pays, associé aux feux de brousse, etc……

La plus importante pression est exercée par la culture du caju qui est devenue depuis les années 80 la principale culture d’exportation du pays. De nouveaux planteurs, les citadins pour la plupart (hommes politiques et fonctionnaires), ont acquis des propriétés pour développer cette culture. Etant donné les revenus que procure cette activité, beaucoup de ruraux ont à leur tour créé des plantations. Il s’en est suivi un défrichement incontrôlé des formations forestières. La taille moyenne des exploitations serait de l’ordre de 136 ha. La production qui était seulement de 200 t en 1978, est passée à 16.400 t en 1990, 29.600 t en 1995 et à 93.000 t en 2004, une croissance qui se fait au détriment des superficies actuellement occupées par la forêt. Destruction de la mangrove La coupe abusive de la mangrove en vue d’installer les rizières, son exploitation pour le bois de construction ou pour le fumage du poisson se traduisent aujourd’hui par une réduction très significative des superficies. Le danger est que cette exploitation risque de provoquer une plus grande pénétration des eaux salées marines dans le continent. Ainsi les terres les plus aptes à la production agricole pourraient être perdues pour cette activité à cause de la salinité. Il faut rappeler que la Guinée Bissau est un pays très peut accidenté, parcouru par de nombreux cours d’eau qui serpentent dans un relief presque plat permettant à la marée de pénétrer sur plusieurs dizaines de km à l’intérieur du continent. La zone littorale couvre à peu près 350 km linéaire de côtes. Les forêts galeries denses qui bordent les rivières ainsi que les mangroves constituent non seulement des écrans naturels contre cette pénétration, mais sont des lieux de reproduction pour de nombreuses espèces animales et végétales. Leur destruction pourrait avoir des conséquences graves sur la production agricole, la diversité biologique et la diversité culturelle d’autant que la vie de certaines ethnies dépend de l’existence de ces écosystèmes. Exploitation du bois énergie (charbon et bois de chauf fe) La production de combustible ligneux (bois et charbon) correspondrait à un prélèvement de l’ordre de 1,46 millions de m3 par an (soit 960.000 t équivalent au bois) sur le patrimoine forestier national. La consommation primaire brute (production nette) serait d’environ 866.000 tonnes (soit 1,3 millions de m3. Cela représente 666 kg/ht/an dont 550 kg pour le bois et 116 kg pour le

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charbon. Ce niveau de consommation, de loin supérieur à celui des autres pays de la sous-région (450 kg en moyenne), dénote le gaspillage qui prévaut. Les rendements pour la production de charbon varient de 17 à 20%, contre 30 à 35 voire 40% dans certains pays de la sous-région. Les résidus d’exploitation de bois d’œuvre et les arbres coupés suite à l’installation de nouveau champ ne sont pas valorisés. La dégradation des ressources risque donc de se poursuivre et même de s’intensifier à cause de la pauvreté accrue des populations, de l’appropriation des terres de plus en plus étendues pour la culture de cajou, de l’exploitation minière des ressources forestières pour l’énergie domestique et le bois d’œuvre. La Guinée-Bissau reste pourtant le pays le plus pourvu en ressources naturelles renouvelables, en comparaison des autres pays du CILSS, mais cet avantage reste très précaire à cause des modes d’exploitation en cours dans le pays. La coupe du bois d’œuvre ou bois d’industrie Le secteur des industries forestières reste limité par l’inefficacité et l’inadéquation de ses structures, sa capacité nationale et le marché interne. La capacité théorique est de l’ordre de 17.000 m3 de bois sciés/an, soit à peu près 35.000 m3 de bois bruts. Alors la quantité de bois scié annuellement se situe autour de 7.000 à 9.000 m3, soit approximativement 50% de la capacité installée. Naturellement sont transformés (3) trois essences forestières: Khaya senegalensis Afzelia africana Pterocarpus erinaceus. De manière générale, le Khaya est l’essence la plus exploitée. Tableau 10 : Dix scieries sont actuellement en activité dans le pays

Entreprise Statut Localisation Capacité théorique

Maudo Sano Privé Bafata 5 m3 scié/jour Manuel Brandão Privé Bambadinca 15 m3 Folbi Publique Buba 10 m3 Cup Coopérative Bissorã 15 m3 STM Privé Canjufa 20 m3 Guimadeiras Privé Contuboel 20 m3 Benicio Silva Privé Gabu 15 m3 Emat Privé Mansaina 10 m3 Setram Privé Mansaba 10 m3 Socotram

Publique Gambiel 20 m3

La plupart de ces scieries sinon toutes connaissent régulièrement des arrêts ou ralentissements d’activité qui expliquent que ce secteur ne dépasse généralement pas 50% de sa capacité théorique de production. Les raisons invoquées tiennent à des pannes de machines et surtout de véhicule; un personnel peu qualifié; au manque de moyens financiers en raison du coût élevé de l’énergie et de la matière première; aux difficultés d’approvisionnement en matière première de qualité loyale marchande; aux machines obsolètes etc... Toutes ces difficultés entraînent une productivité catastrophique de 9 m3 de bois scié par travailleur et expliquent le

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prix élevé du bois débité environ 178.000 FCFA/m3 de bissilão = khaya senegalensis scié en planches de 2,5 cm d’épaisseur. Exploitation illicite et excessive des ressources halieutiques Ce sont quelque 170 bâteaux, composés de chalutiers congélateurs, thoniers et palangriers qui ont opéré en 2003 dans les eaux maritimes de la Guinée-Bissau, note le CIPA, 2004. Plus de 90% sont des navires étrangers et leurs captures sont des espèces à forte valeur commerciale (céphalopodes, crevettes, démersaux nobles, thonidés). Ces navires exportent sans débarquement la quasi-totalité de leurs captures vers l’Europe et l’Asie. La flotte chinoise, les navires affrétés et les navires nationaux débarquent à Bissau essentiellement des espèces de faible valeur commerciale pour l’approvisionnement du marché national. La Zone Économique Exclusive Bissau–Guinéenne renferme une biomasse brute évaluée à 1,3 million de tonnes. Dans les conditions d’une exploitation rationnelle, il est possible d’arriver à un niveau global des captures de l’ordre de 250 à 300.000 tonnes/an, soit plus du double des captures estimées durant les dernières années, selon le PDDAA, (FAO, 2004). Mais tel n’est pas visiblement le cas aujourd’hui. Ainsi, la diversité biologique est menacée pour un ensemble de raisons : prélèvements directs (requins, tortues marines) et accidentelles (dauphins, tortues et lamantins pris dans les filets). En résumé, l’état de détérioration pour chaque zone agro écologique du pays se présentent comme suit: - zone I: Au nord-ouest, climat guinéen maritime, pluviosité inférieure à 2.000 mm, densité de population élevée, disparition de la couverture végétale et pression foncière importante. Très haut degré de détérioration du milieu. - zone II: A l’est, climat guinéen intérieur à soudano-guinéen, pluviométrie de l’ordre de 1.200 mm en moyenne, densité de population moyenne, couverture forestière importante mais claire et dégradée, cultures itinérantes, dégradation du milieu moyenne à élevée. - zone III: Au sud-ouest, climat guinéen maritime, pluviosité supérieure à 2.500 mm, densité de population faible, couverture forestière importante, grenier à riz du pays, faible détérioration du milieu mais risques comparativement plus élevés. - zone IV: Au sud-ouest, archipel des Bijagos, Bolama et San Joâo, densité de population faible, caractéristiques écologiques proches de la zone III, dégradation faible à moyenne du milieu et risques élevés. Focalisation sur des milieux critiques et menacés L’analyse de la situation actuelle en Guinée-Bissau indique que le milieu naturel est soumis à des agressions de divers types et subit de ce fait un processus de dégradation plus ou moins rapide en fonction de la zone écologique considérée, mais particulièrement inquiétante dans les parties sud, nord et est du pays, qui risque à moyen et long terme de compromettre les objectifs de développement économique et social du pays, basé essentiellement et pour longtemps encore sur le secteur rural, en particulier sur l’exploitation des produits naturels. Deux menaces ont été identifiées au niveau des milieux critiques et menacés:

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- des menaces dont les causes proviennent directement et indirectement des activités à caractère artisanal,

- des menaces dont les causes proviennent directement et indirectement des activités à caractère industriel,

Les menaces liées à la pêche artisanale/industrielle dans l’archipel de Bolama-Bijagos Le nombre et les méthodes intensives de la pêche artisanale, dominée par des armateurs en majorité, Sénégalais, posent problème aux populations locales et occasionnent souvent des conflits inter-communautaires. Ce type de pêche se pratique essentiellement dans les estuaires, la mer intérieure ainsi que l’archipel des bijagos. Quant à la pêche industrielle, elle est l’objet des armateurs asiatiques, européens et dans une moindre mesure africains. Ils opèrent dans la ZEE et risquent de modifier profondément l’équilibre bio-écologique et l’équilibre milieu/société. Dans un contexte sous régional évolutif où les ressources naturelles des pays voisins s’appauvrissent, un report d’exploitation est à l’œuvre en Guinée-Bissau et vise la réserve de biosphère de l’Archipel bolama bijagos qui représente un potentiel d’exploitation très attractif. L’archipel est aujourd’hui confronté à des petites unités de pêche industrielles battant pavillon étranger qui viennent pêcher frauduleusement de nuit dans les chenaux. Ces pratiques ont un impact certain sur les stocks de plusieurs espèces et surtout sur la population des tortues marines. On note également une tendance à la baisse des captures comme le montre le graphique ci-dessous, certainement liée à des méthodes de pêche abusives des pêcheurs étrangers, de même que des conflits d’usage des ressources et d’occupation des terres destinées à des campements et hôtels de pêche sportive. Cette baisse est estimée à 18% entre 1993 et 2003 et semble refléter également des problèmes d’épuisement des stocks en place et aussi du faible contrôle des quantités pêchées et des conditions d’exploitation. Il est important de faire remarquer que la diminution des stocks par une pêche incontrôlée induit un déséquilibre de la chaîne alimentaire, un problème de valorisation du produit, une pollution par les carcasses laissées à la décomposition. La Guinée-Bissau perd beaucoup avec ce système d’exploitation des ressources halieutiques car, outre les difficultés de contrôle des embarcations dont la plupart opèreraient sans licence, une part importante des poissons et autres produits de la mer ne rentrent pas dans le circuit économique national, ni sont comptabilisés. Quand on sait que le kg de nageoires de requin est vendu au large entre 80 et 90 euros, on mesure l’importance des sommes qui auraient pu contribuer à la subsistance de nombreuses populations du pays. Cas de l’exploitation pétrolière L’exploitation pétrolière se limite actuellement aux opérations d’exploration en mer et sont concentrées à l’intérieur et en périphérie de l’archipel des bijagos. La compagnie Premier Oil en charge des activités a délimité quatorze blocs couvrant l’ensemble du territoire de Guinée-Bissau. Le bloc 3 le plus vaste couvre l’ensemble de l’archipel des bijagos y compris la réserve de biophère de bolama-bijagos, le Parc national de João Vieira Poilão, le Parc national d’orango. Deux blocs se trouvent à cheval entre le Sénégal et la Guinée-Bissau. L’activité d’exploration comprend normalement des relevés géophysiques par navire, couvrant de vastes étendues de fond marin selon diverses méthodes. La perturbation des fonds

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occasionnée par les sondages disperse les sédiments dans l’eau. Les sédiments remis en suspension risquent de contenir des métaux lourds ainsi que d’autres polluants. Le sondage des fonds, le raclement par les ancres, les forages entrepris par les navires de forage peuvent perturber les fonds marins. L’accumulation de boue et de déblais de forage mène à l’ensevelissement ou à la contamination des organismes benthiques (Banque Mondiale et AIEI, 1999). S’il y a rupture au niveau des puits forés, ils peuvent provoquer des catastrophes que représentent les marées noires détruisant ainsi les régions côtières, la faune marine et côtière ainsi que les oiseaux marins et côtiers. Par ailleurs, les opérations de forage et de production près des côtes, du trafic portuaire et des usines de traitement représente des problèmes, voire d’ordre esthétique. Les enjeux de la conservation de la réserve de biosphère des îles Bijagos Conscient des enjeux écologiques, sociaux et culturels de ce territoire, le Gouvernement de Guinée-Bissau a demandé son classement en réserve de biosphère par l’UNESCO en 1996. Cette zone représente 1/3 du territoire national et est constitué de 88 îles et îlots issus de formations sédimentaires du tertiaire. Cet ensemble d’écosystèmes complexe et vulnérable de 10 000 km² est unique en Afrique occidentale. La grande richesse écologique de l’archipel tient à son exceptionnelle dynamique hydrologique : apports des eaux douces estuariennes qui rencontrent les eaux de la dérive littorale (eaux venant du nord et du sud) et les eaux profondes ramenées en surface par un phénomène d’upwelling. Ainsi s’additionnent matières organiques et plancton, favorisant une grande productivité biologique. A ces facteurs, il faut ajouter un immense plateau continental et de vastes zones de mangrove jouant le rôle de nurserie pour les espèces halieutiques. Cette richesse est fragile et vulnérable car essentiellement liée à des apports externes ; elle est donc exposée aux facteurs exogènes, comme aux pratiques d’exploitation non durables (surexploitation halieutique, coupe de mangrove pour le fumage du poisson, bois de feu, techniques douces méconnues…).

Parmi ces îles, seules 21 sont habitées en permanence par une population d’environ 25.000 personnes principalement d’ethnie Bijagó. La société Bijagó a longtemps vécu pratiquement en autarcie, tirant ses moyens de subsistance des ressources naturelles abondantes de l’archipel, gérées suivant un mode ancestral et clanique (religieux), comprenant l’alternance de l’exploitation de certaines îles, l’agroforesterie, la pêche de subsistance, et aussi la sacralisation de forêts et d’îlots qui préfigurait déjà une forme de conservation.

L’enjeu majeur pour la réserve de biosphère consiste en la recherche d’un équilibre, d’une alliance entre les nécessités de conservation de la nature et de ses ressources et les besoins légitimes de développement.

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Ces enjeux environnementaux pourraient être liés à l’exploitation du pétrole. Car tout le block 3 couvre l’ensemble de l’archipel des bijagos et s’étend jusqu’à la frontière avec le Sénégal et la Guinée-Conakry. III Systèmes urbains et industriels : résumé succinct de situation Situation urbaine et pollusances La pollution environnementale constitue une grande préoccupation nationale. Elle affecte négativement la santé des populations et provoque une diminution des valeurs esthétiques des paysages. Les principaux indicateurs de pollution sont l’accumulation d’ordures le long des routes et autour des principaux marchés urbains et des résidus solides non dégradables, le déversement d’huiles usées de la centrale électrique de Bissau dans le fleuve, l’émission de gaz des soupapes des véhicules qui polluent l’air et l’atmosphère (le parc automobile est en croissance exponentielle à Bissau), la pollution de l’eau canalisée par la réduction de la qualité de l’eau, etc…. L’absence d’infrastructures d’assainissement de base en milieu urbain, la déficience en sensibilisation et en formation des populations, le manque de définition des normes environnementales qui régularisent les différentes interventions, contribuent à l’accumulation des déchets ou de polluants. Aussi, les questions d’environnement deviennent de plus en plus un sujet d’actualité. Cette situation liée à la démographie urbaine et tributaire d’un mouvement migratoire au niveau des grands centres urbains, notamment au niveau du secteur autonome de Bissau mais aussi à Bafata, Gabu en termes de création de conditions de vie, d´offre en biens et d’infrastructures, d’assainissement ou de recyclage des déchets et ordures. Car les indicateurs actuels sont en dessous du niveau requis ou souhaité. Conformément aux résultats de l'enquête ILAP cité par le DENARP (2004), plus de 95% des personnes font un parcours en moyenne d’environ 30 minutes pour avoir accès à l'eau potable. Au niveau national, seulement 54,6% de la population a accès à l'eau potable (canalisée, robinet ou fontaine publique, puits protégé et citerne) contre 45,5% qui utilisent l'eau non protégée provenant des puits, fleuves, rivières etc. Concernant l'assainissement, environ 35% des ménages au niveau national n'ont pas de toilettes, et il y a une utilisation massive de latrines/fosses mal conçues qui représentent un grand danger pour la santé publique. Il n’existe aucun système organisé d'évacuation et traitement des déchets urbains. Aujourd´hui, encore, l’indéfinition des responsabilités de chaque institution, le manque de concertation aussi bien la participation des municipalités ne contribue pas pour l’amélioration de l’assainissement urbain. La situation des municipalités ne permet pas de garantir le nettoyage et l’assainissement urbain par manque d’une stratégie et d’un plan d’action d’assainissement en dehors des instruments légaux et des équipements. Actuellement, Bissau ne dispose que d’un seul et unique déversoir de déchets publics à 7 km où 30.733 tonnes/an sont déversées d’un total de 61.157 tonnes en 1994 pour la capitale. Donc, le problème des ordures ménagères demeure un casse-tête pour les autorités municipales de la ville de Bissau principalement.

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En ce qui concerne les eaux résiduelles, l’unique système d’évacuation est situé dans le quartier 24 septembre qui fonctionne mal et ne couvre à peine que 1,5% de la population de la capitale. Tout le drainage pluvial existant débouche sur le rio Geba où il n’existe aucun système de traitement des égouts et des eaux usées. Les installations sanitaires sont en général, des fosses septiques dans les principales villes du pays avec un taux de couverture de 30%. Alors qu’en milieu rural, ce sont des latrines qui dominent avec un taux de couverture de 20%. Impact environnemental de l’économie active (industrie ; secteur agricole au sens large ; tertiaire ; etc…) Pour le secteur industriel, la priorité repose sur la réalisation des études d’impact sur l’environnement des industries nationales afin d’être cataloguer. Alors que dans le secteur de l’énergie, les priorités sont centrées sur l’électrification urbaines et en zones rurales à l’aide des énergies nouvelles et renouvelables (éolienne et solaire) et la promotion des énergies domestiques dans le but de réduire l’utilisation du bois de feu et du charbon. Au niveau du secteur du commerce, il est mis en évidence le problème de la grande production des déchets solides à cause de l’importation non limitée des emballages non dégradables et non restituables. Les orientations prioritaires sont la révision de la législation et le renforcement des activités de contrôle, l’intégration à l’Organisation Mondiale du Commerce, la définition des mécanismes de contrôle des importations de produits polluants. Dans le secteur agricole (agriculture/sylviculture et élevage) les activités qui contribuent directement à une émission des gaz à effet de serre sont :

- émission de méthane (CH4) à partir de la fermentation de déchets des animaux ; - émission du dioxyde de carbone (CO2), résultant des feux de forêts et/ou des résidus

agricoles ; - émission du dioxyde d’azote (NOx) résultant de l’utilisation d’azote chimique et/ou

organique dans l’agriculture. Donc, entre autres facteurs contribuant à l’altération du cycle du carbone dans l’atmosphère, on note la déforestation et la combustion des combustibles fossiles. Selon Brown & al, cité par le projet GBS/G32/GEF/PNUD (2003), on estime que durant la période 1981-1990, le changement de la couverture forestière dans les tropiques est lié principalement aux feux aboutissant à une émission de 1,6 millions de tonne de carbone vers l’atmosphère. Les émissions de gaz relatives aux industries de fermentation (distilleries et boulangeries) fabrique de chaux vive et l’importation de CFC sont comme suit indiqué : CO2 = 0,02844 giga; COVNM = 0,3364485 giga; CFC = 0,62888 giga Les émissions de gaz des résidus solides et des eaux usées sont de l’ordre pour le méthane (CH4) de 2,1164 et de l’hémyoxide d’azote (N2O) de 0,0026327. L’émission totale de méthane liée à la fermentation entérique des élevages (bovins, ovins, caprins) durant l’année 1994 est de 16,995803 giga. En raison du système de production extensive des animaux, il est

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difficile de calculer les déchets ou excréments. Alors que les émissions totales de N2O à partir des sols cultivés sont de 2,62 Gg, soit 2,61 provenant des émissions directes et représentant 99,6% des émission totales. A peine, 0,38% proviennent des émissions indirectes soit 0,0029 Gg. En résumé, la Guinée-Bissau a émis en 1994, 140,777 Gg de gaz desquelles la combustion des résidus agricoles ont une prédominance significative près de 78,322 Gg (55,6%) représentant la plus grande source des gaz à effet de serre dans le secteur agriculture. Les autres sources représentent à peine 24,65% ; 12,07% ; 5,78% et 1,86% pour les feux dirigés en savanes, les troupeau d’élevage, la culture du riz et les sols agricoles respectivement. On peut aussi en déduire que du total des gaz émis en 1994, 74,1% soit 104,343 giga sont du monoxyde de carbone (CO) et proviennent essentiellement de feux dirigés en savanes et feux in situ des restes ou résidus agricoles. Les autres gaz émis sont : méthane (29,707 Gg), l’hémioxyde d’azote (2,722 Gg) et l’oxyde d’azote (3,865 Gg). En définitif, le dioxyde de carbone (CO2) est de loin, l’élément le plus émis en Guinée-Bissau (85,95%) et le secteur de l’énergie est le principal responsable de cette émission qui est répartie entre l’utilisation de combustibles de biomasse – bois de chauffe et charbon (86,82%) e des combustibles fossiles (13,18%). Le monoxyde de carbone (CO) provient du secteur agro-pastoral (66,18%) suivi du secteur énergétique (25,59%) et résulte des feux pratiqués ou de la combustion des forêts de savanes, des restes agricoles et de l’utilisation du bois de chauffe et charbon dans la cuisine, et des combustibles fossiles dans les transports. Ces émissions pourraient atteindre des proportions alarmantes et incontrôlables si des mesures idoines ne sont prises rapidement contre les pratiques néfastes des feux de brousse, la coupe abusive des arbres et l’agriculture itinérante. Comportements citoyens et environnement Globalement, ce qui ressort de la situa tion actuelle en Guinée-Bissau, est l’implication ou du moins l’utilisation d’ONG nationales voire internationales pour la sensibilisation du public en matière de conservation de l’environnement et la réalisation d’activités de conservation-développement au niveau de la base. Cette stratégie a permis l’émergence d’institutions locales sur lesquelles repose la pérennité du message et des actions conduites et d´une certaine façon à élever la conscience collective et individuelle sur la problématique de l’environnement. La réalisation d’ateliers - séminaires, de réunions, de débats et de visites d’échanges entre autres ont favorisé le façonnement d’une conscience nationale collective. Il y a lieu de reconnaître que la problématique environnementale et la logique du développement durable occupent de nos jours et de plus en plus une importance capitale dans les programmes, activités et des réalisations sur le terrain, alors qu’en villes, on note le plus souvent une déconnection. Il s’agit ici d’un apprentissage collectif impliquant tous les types d’acteurs, agriculteurs, groupements socio professionnels, chefs traditionnels, autorités politiques locales, etc…. qui sont sensibilisés sur une logique de gestion rationnelle des ressources naturelles. Preuve de ce succès et de cette dynamique est le fait que ce sont les populations elles-mêmes qui identifient les facteurs externes de protection des forêts de Cantanhêz ou des ressources halieutiques des îles bolama bijagos par exemple.

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En dépit du rythme visiblement lent, il est incontestable de remarquer que la nécessité de sauvegarder les ressources forestières, notamment les derniers lambeaux forestiers de Cantanhêz au sud, au nord avec Kafo/RADI et à l’est avec les réalisation de l’ex projet Agro-Sylvo-Pastoral par l’opinion publique est entrée dans la conscience et le discours des décideurs politiques, des responsables techniques et du citoyen commun. IV Gestion de l’Environnement et Conservation Dispositifs institutionnels Il faut dire ici que le volet Environnement était, du point de vue institutionnel, réduit à une Direction Générale avec en perspective la création d’un Institut National de l’Environnement (INA) qui sera rattaché au Cabinet du Premier Ministre, en raison de son horizontalité. Ce processus devrait aboutir durant cette année 2005. Quant à l’Institut National de la Biodiversité et des Aires Protégées (IBAP), il a été créé au mois de mars 2005 et rattaché au Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural. En général, l’instabilité du cadre institutionnel et juridique de gestion de l’environnement et de la biodiversité en Guinée-Bissau a été préjudiciable au fonctionnement de l’Etat et du suivi de la mise en œuvre des conventions de la génération de Rio en particulier. Aujourd’hui encore, ce cadre comprend plusieurs structures et demeure géré par une multitude de lois et règlements qu’il y a lieu d’harmoniser. Dès lors, le Gouvernement a manifesté sa préoccupation en ce qui concerne les mesures à prendre pour limiter et réduire les risques d’épuisement rapide du patrimoine naturel national. C’est dans ce contexte que le Conseil National de l’Environnement a été créé en 1992 après la Conférence de Rio. Ce conseil fut dissout et remplacé en 1994 par un Secrétariat d’Etat chargé des questions environnementales en vue de mieux définir et encadrer les politiques en la matière. Le Secrétariat d’Etat érigé ensuite en Ministère en 1996 (Décret 11/96 du 4 juin). Depuis les événements politiques de Septembre 2003, les institutions de la République de Guinée-Bissau impliquées dans les secteurs de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles, comprennent:

- un Ministère de l’Agriculture, Forêts, Chasse et Elevage qui assure la tutelle des activités de gestion des terres agricoles, des forêts, de la chasse, de l’élevage, des parcs et aires protégées, de la biodiversité et de la pêche dans les eaux intérieures;

- un Ministère de la Pêche chargé de la gestion de la pêche artisanale et de la pêche industrielle ;

Parmi les Secrétariats d’Etat, on peut citer notamment :

- le Secrétariat d’Etat au Commerce, Tourisme et Artisanat chargé de la gestion des

activités touristiques et commerciales en rapport avec l’environnement ; - le Secrétariat d’Etat aux Ressources Naturelles, à l’Energie et à l’Industrie qui

s’occupe de la gestion et de l’exploitation des ressources naturelles non renouvelables, notamment pétrolières, minières et gazeuses, ainsi que du contrôle des activités industrielles.

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A l’heure actuelle, dans la structure du nouveau Gouvernement issu des législatives de Mars 2004, les ministères qui sont directement concernés par l’environnement et la gestion des ressources naturelles sont:

- le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, - le Ministère des Pêches, - le Ministère des Ressources Naturelles et de l’Energie,

Dans une moindre mesure le Ministère des Travaux Publics, Construction et Urbanisme et celui du Commerce, Industrie, Tourisme et de l’Artisanat. En raison du caractère transversal/horizontal de l’environnement, des questions tout aussi importantes, d’environnement et de cadre de vie sont gérées par d’autres Ministères à savoir:

- le Ministère de l’Administration interne qui s’occupe de la tutelle des collectivités locales et de la protection civile;

- le Ministère de la Santé Publique qui s’occupe de la politique de santé, de la qualité de vie et du cadre de vie;

- le Ministère de l’Equipement Social qui s’occupe des infrastructures pouvant affecter l’environnement;

- le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationa le et des Communautés qui s’occupe de la signature et de la ratification ou de l’approbation des conventions internationales sur l’environnement;

- le Ministère de l’Economie et des Finances qui s’occupe de la gestion et du suivi de certains projets et programmes en matière d’environnement et de ressources naturelles.

De nombreuses autres directions nationales auxquelles s’ajoutent, ONG’s, Associations, Instituts (publics et privés) ou Centres de recherches viennent élargir ce cadre institutionnel auquel s’ajoutent des programmes et/ou projets divers de développement implantés sur le territoire national. Sans aucune distinction d’importance ou de hiérarchie on pourrait citer:

- la Direction Générale de l’Environnement (DGA); - la Direction Générale des Forêts et Chasse (DGFC); - le Bureau de Planification Côtière (GPC); - le Noyau des Aires protégées (NAP); - le bureau national de l’Union Mondiale pour la Nature (UICN); - le Centre d’Etudes et de Suivi de la Biodiversité (CEMB); - le Centre de Législation Environnementale (CLA); - le Centre d’Investigation et de Recherches Halieutiques Appliquées (CIPA);

Pour ce qui concerne les ONG et associations de base, il existe des expériences telles celles de l’AD, Tiniguena, Alternag, Nantinyan, Totokan, et Swissaid, dans divers endroits de la zone côtière et au sein des aires protégées, notamment dans l’archipel des Bijagós. En résumé, le rôle des différents départements ou services opérationnels engagés dans la lutte contre la dégradation des ressources naturelles et de l’environnement pourrait être présenté comme ci-dessous indiqué :

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L’IBAP (Institut de la Biodiversité et des Aires Protégées), placé sous tutelle du Ministère de l’Agriculture, des Forets et de l’Elevage, est chargé de la gestion des aires protégées et la conservation de la biodiversité au niveau national. Les attributions de l’IBAP sont :

• Coordonner, orienter, mettre en œuvre et superviser la définition de la politique nationale ainsi que l’exécution des actions de protection, conservation et préservation de la biodiversité, des aires protégées, des parcs et réserves naturels et/ou constitués.

• Promouvoir et sauvegarder les écosystèmes de biodiversité et d’Aires protégées, promouvoir l’utilisation sociale et économique durable d’une partie du territoire, incluant les cours d’eau, les lacs et la mer.

• Promouvoir par tous les moyens humains et techniques possibles, la gestion durable de la biodiversité.

La DGFC (Direction Générale des Forêts et Chasse) s’occupe de la gestion opérationnelle de la Convention en raison de son mandat gouvernemental. Elle est chargée de la définition de la politique forestière et de sa mise en œuvre y compris les aires protégées et la faune sauvage. La DGA (Direction Générale de l’Environnement) ou l’INA (Institut National de l’Environnement qui sera créée incessamment), se chargera de définition de la politique du secteur de l’environnement sensu lato, l’élaboration des lois et règlements, y compris l’étude et l’évaluation de l’impact environnemental ainsi que de veiller à son application. Le GPC (Bureau de Planification Côtière), faisant également partie du Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural, s’occupe en collaboration avec le Centre d’Etudes et de Suivi de la Biodiversité (CEMB) de l’IBAP, d’inventorier et suivre la biodiversité. Le GPC qui aurait cependant à traiter des questions de nature plus large liées à l’aménagement du territoire dans toute la zone côtière, joue le rôle d’une banque de données et de connaissances sur la zone côtière et s’occupe de développer le Système d‘Information Géographique (SIG). En outre, il met en oeuvre des mécanismes de suivi et d’évaluation des actions au niveau du littoral. Plus spécifiquement, le Bureau de la Planification Côtière vise à :

• Regrouper les informations existantes et actualiser les bases de données sur l’ensemble de la zone côtière ; • Produire des documents de synthèse et des cartographies à l’usage des administrations concernées ; • Diffuser des informations auprès du public et des instituions; • Constituer le point focal vis à vis des institutions nationales et internationales concernées par la zone côtière ; • Rechercher et mettre en place des mécanismes de financement durable, notamment par l’amélioration qualitative et quantitative des services rendus aux administrations ; • Faciliter la mise en réseau des groupes techniques et scientifiques ; • Faciliter la communication et la synergie entre les différentes institutions

Le CIPA (Centre de Recherche Halieutique Appliquée), reconnu en tant qu’institution nationale chargée des questions liées à la recherche halieutique appliquée est doté de compétences pour effectuer des recherches et du suivi de la biologie marine et des études socio-économiques ainsi que la préparation des règlements sur la pêche. Cette institution poursuit ses activités, notamment dans le cadre de la gestion de biodiversité côtière et marine de la Guinée-Bissau

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L’INEP (Institut National d’Etudes et de la Recherche), qui à travers le CEATA (Centre d’Etudes Environnementales et des Technologies de l’Environnement) s’occupe fondamentalement des études socio-économiques et de technologie applique à l’environnement. Il est responsable aussi de la mise en œuvre du Plan directeur de recherche de l’Archipel des Bijagós. L’INITA (Institut National de l’Investigation et de la Technologie Appliquée), s’occupe entre autres activités, la vulgarisation des technologies adaptées et améliorées dans les aires protégées ou dans ses zones périphériques. L’INPA (Institut National de Recherche Agricole) a comme mission la recherche agricole sensu lato donc y compris sur les écosystèmes forestiers et fragiles, la nature des sols et les spéculations, espèces culturales à vulgariser. Les dispositifs législatifs et réglementaires Plusieurs textes encore en vigueur sont effectivement susceptibles d’apporter une contribution à la protection des espaces naturels. Le cadre législatif et juridique qui existe est relatif à la pêche, forêt, chasse et aux droits fonciers. Toutefois certains domaines de la protection de l’environnement restent à couvrir, il s’agit notamment de l’absence des études d’impacts environnementaux (EIE), des normes et du code de l’Environnement. Législation de la pêche : la pêche a fait l’objet en 1986 d’un Décret- loi (decreto-lei N° 2/86 du 29 mars) et d’un Décret d’application decreto N° 10/86 du 26 avril). Ces textes sont fortement marqués par le souci d’organiser et de rentabiliser la pêche industrielle des navires étrangers dans les zones maritimes sous juridiction Bissau-Guinéenne et de protéger les ressources halieutiques. Elles ne permettent pas d’agir sur des atteintes résultantes par exemple du défrichement des mangroves ou de pollutions des frayères. Législation forestière : un décret-loi sur la forêt a été adopté en 1991 (decreto- lei N° 4-A du 29 octobre 1991). Il n’a pas encore de textes d’application, si ce n’est une proposition d’établissement de contrat de gestion des forêts communautaires signé le 26 décembre 1996. Aussi, le Décret-loi comporte 2 éléments intéressants pour notre propos.

- l’institution d’un « régime forestier de protection » qui s’applique de droit à certains terrains (dont les berges des cours d’eau mais pas le rivage de la mer). Ce régime peut être étendu à d’autres terrains pour fixer des dunes, stabiliser le régime hydrographique, empêcher les processus d’érosion et de désertification (art.12/1/a) protéger la vie sauvage, les écosystèmes (art. 12/1/b).

- la reconnaissance et le développement futurs de forêts communautaires gérées par les villages titulaires de droits (art.22).

Ce texte peut être une bonne base de réglementation des activités de l’administration forestière et de tous ceux qui animent la filière en amont comme en aval. Toutefois, il reste limité du fait d’une part des besoins d’une agriculture itinérante consommatrice d’espace et qui devient de plus en plus forte et d’autre part les besoins en bois-énergie (donc défrichement) en milieu rural comme urbain d’autant que l’exploitation du charbon de bois est source de revenus considérables.

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Dans le sens du rétablissement de certains droits et de l’accroissement du pouvoir des collectivités locales dans la gestion des ressources naturelles, une nouvelle législation forestière a été adoptée en 2001. En effet, cette nouvelle législation forestière et son règlement d’application approuvé en conseil des ministres du 27/07/01 est en net progrès par rapport à la précédente législation de 1991, vu qu’elle aborde la gestion des forêts sous une optique beaucoup plus intégrée à la gestion des ressources naturelles renouvelables et à l’aménagement du territoire. Législation de la faune et de la flore sauvage: Un décret de 1980 réglemente la chasse. Il comporte des « réserves de chasse » dont l’unique caractéristique est la fermeture permanente à la chasse de « tout animal » (art. 7). Ces réserves sont instituées dans des régions retenues pour l’établissement de Parcs Nationaux (art. 9). De la même façon, une loi sur la faune a été adoptée en 2003 qui est en net progrès par rapport à la précédente et qui vise la rationalisation de la chasse et une meilleure implication des populations dans la gestion des ressources de leurs terroirs. Le régime foncier ou la loi de la terre: la constitution de 1991 réaffirme l’appropriation du sol par l’Etat (art. 12). Encore faut- il concilier ce principe avec d’une part la tenure de droit coutumier et d’autre part la pratique des concessions foncières. L’élaboration de la nouvelle réglementation foncière et son adoption prochaine constituera un outil important dans la responsabilisation des différents acteurs impliqués dans la gestion foncière et par conséquent de limiter les effets de la dégradation des ressources naturelles/désertification. Aussi, la re-définition d’une politique environnementale rigoureuse et cohérente s’avérera nécessaire pour tenir compte des profonds changements induits par la loi foncière. Législation environnementale ou code de l’environnement: Il était devenu important d’apporter les compléments nécessaires à la législation nationale en matière de conservation de l’environnement. Actuellement, le processus de formulation du code de l’environnement est entamé avec l’appui du FEM et de l’expertise du Sénégal. Par ailleurs, il est important de noter qu’avec l’appui du Centre du Droit International de Bonn, l’UICN avait engagé une action visant dans un premier temps à établir une législation sur les Aires Protégées de Cacheu et des Iles Orango et João Vieira Poilão. Le projet de loi élaboré par le programme a été approuvé en 1996 et les décrets de classification de ces deux parcs nationaux adoptés le 22/12/97. Le programme a également contribué à l’élaboration des projets de lois sur le droit foncier et sur celui de la pêche artisanale. De même un projet de loi sur la conservation de la mangrove devrait être finalisé pour être adopté ensuite. La loi cadre sur les aires protégées a été élaborée en 1998 ; un instrument qui vise avant tout la création d’un cadre légal et propice à la conservation des écosystèmes fragiles en Guinée-Bissau. Elle réglemente aussi le système de classement et déclassement des aires protégées au niveau national. Le code de l’eau est conçu comme un ensemble de principes et normes qui encadrent/balisent les actes de l’Etat dans la gestion des ressources en eaux, avec comme objectif l’exploitation, la planification, la conservation et l’optimisation de cette gestion. La Guinée-Bissau dispose d’une loi sur les mines et minéraux. Cette loi balise les différentes formes d’exploitation des ressources minérales du pays. La plupart de ces minéraux se trouvent localisés dans les zones forestières susceptibles de dégradation en cas de mauvaise gestion. Il existe au niveau de cette loi, des préoccupations de protection de

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l’environnement. Le titulaire d’un permis d’exploitation doit, sous peine de sanctions, de concilier les travaux d’exploitation avec les préoccupations environnementale. Environnement international et mise en œuvre des conventions Dans le souci d’harmoniser et de renforcer la coopération dans le domaine de la conservation, la Guinée-Bissau a ratifié un certain nombre de conventions sous régionales et internationales. Les raisons en sont multiples à savoir; i) l’ampleur des dangers qui menacent le capital irremplaçable ; ii) l’insuffisante protection de ce patrimoine à l’échelon national en raison de l’ampleur des moyens qu’elle nécessite et de l’insuffisance des ressources financières et humaines mobilisables à cet effet. Donc, pour avoir signé et ratifié les conventions de la génération de Rio (UNCCD, UNCCC et CBD), la Guinée-Bissau est éligible à l’assistance du FEM. Elle s’est engagée comme beaucoup d’autres pays signataires de la Convention des Nations Unies sur la Désertification (CCD), notamment dans l’espace des pays membres du CILSS et de l’UEMOA à élaborer les différents Programmes d’Action Nationaux à travers un processus participatif impliquant l’ensemble des acteurs. Plusieurs accords gouvernementaux ont été également signés: CITES, RAMSAR

Conventions Date de signature et de ratification Activités et documentations particulières

UNCCD 22/03/1995 et 27/10/1995 Le PAN/LCD est en cours de finalisation – son est draft élaboré

UNCCC 22/03/1995 et 27/10/1995 1° et 2° communication lancées et le PANA est en cours d’élaboration

UNCBD 22/03/1995 et 27/10/1995 La stratégie de conservation de la biodiversité est élaborée en 2004

Politique Environnementale et Développement Durable Document cadre d’orientation et régulateur des questions environnementales en Guinée-Bissau, il intègre les principales préoccupations des autres secteurs de développement, non seulement en termes de conservation mais aussi de développement durable proprement dit. Donc, la politique nationale de gestion environnementale définie par le (PNAE, 2004) vise à contribuer au développement socio-économique soutenu de la Guinée-Bissau, et à aider dans la recherche de solutions pour garantir la sécurité alimentaire, l’éradication de la pauvreté, le contrôle de la pollution et l’assainissement de l'environnement, la conservation des ressources naturelles et le contrôle de l'avancée de la désertification, ainsi qu’à minimiser les impacts anthropiques qui influencent la modification climatique. Pour la mise en œuvre de cette politique, les actions suivantes seront développées : (i) promouvoir l'aménagement du territoire national ; (ii) garantir la sécurité alimentaire et fournir des produits excédentaires au marché, en qualité et quantités suffisantes, à travers une gestion durable et soutenable des ressources naturelles ; (iii) protéger, préserver et améliorer la qualité de vie de la population à travers la lutte contre la faim, les maladies et l'analphabétisme ; (iv) développer la capacité nationale d'intervention technique, scientifique et financière à des différents niveaux - local, national, régional et interna tional ; (v) promouvoir la participation de toutes les composantes et organisations de la société dans la gestion et protection de l'environnement ; (vi) promouvoir la création d'emplois alternatifs dans le domaine de la protection de l'environnement et de la sauvegarde des ressources

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naturelles ; (vii) contribuer de manière active au développement de la coopération sous-régionale et internationale en matière de gestion de l'environnement. La communication nationale sur les changements climatiques. Cet instrument décrit de manière quantitative les menaces liées aux émissions de gaz sur l’environnement. Les conséquences de ces émissions de gaz pourraient être désastreuses, de façon à influencer la pluviométrie et par conséquent la menace de désertification et de dégradation des terres. Le Plan Directeur Forestier National de 1997, réactualisé en 2002 La politique forestière nationale énoncée aussi bien dans le Plan Directeur Forestier National (1992) que dans la Lettre de Politique de Développement Agricole (1997) et actualisée en 2002 identifie sept axes prioritaires.

- la maîtrise foncière définition légale des espaces forestiers quelque soit leur statut foncier, leur délimitation,

- la mise en place d’un schéma directeur de développement forestier communautaire participative, décentralisée pour et par les communautés,

- la diminution de la pression sur les forêts par l’intensification de l’agriculture et de l’élevage, par l’incitation à planter sur de bons sols et par la réglementation de l’exploitation forestière,

- une meilleure gestion des forêts en assurant leur conservation, leur mise valeur, leur régénération,

- l’application des dispositions fiscales et douanières, - la formation forestière, pastorale à divers niveaux, - un programme pragmatique de recherche à long terme sur les écosystèmes

tropicaux fragiles en mettant l’accent sur la conservation des noyaux de biodiversité.

Cette politique devra être mise en œuvre dans le cadre d’une stratégie du secteur forestier au niveau de laquelle quatorze projets ont été proposés. Sur les 14 projets la moitié a été considérée comme prioritaire, il s’agit de :

- l’appui au processus d’analyse, d’élaboration, de suivi de la législation foncière et

environnementale, - le développement de la foresterie communautaire participative et décentralisée, - l’inventaire et l’aménagement des ressources forestières et agro-pastorales, - le renforcement et la restructuration de la Direction Générale des Forêts et Chasse - le reboisement et la création d’un centre national de semences forestières et « agro-

forestières », Priorités nationales majeures Le profil du pays présenté ici montre à suffisance, l’importance des ressources naturelles dans le développement économique et sociale de la Guinée-Bissau. Leur gestion rationnelle et durable pourrait améliorer de façon significative la production nationale et réduire la pauvreté devenue endémique. Pour ce faire, il est proposé de:

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- finaliser la relecture de la loi foncière en adoptant son règlement d’application, et d’appliquer la législation communautaire en matière de gestion des ressources forestières,

- respecter les zonages agro-écologiques définis par le Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural pour une meilleure utilisation des terres.

- rationaliser l’exploitation forestière, notamment à travers entre autres :

a) l’inventaire et l’aménagement des ressources forestières; b) une application effective des taxes, amendes en renforçant les mécanismes de

contrôle; c) une meilleure gestion du fonds forestier; d) la lutte contre les feux de brousse.

- faire participer ou renforcer la participation des paysans et autres acteurs y compris les

femmes et les jeunes dans les discussions sur la définition et/ou la reformulation de politiques relatives à la GRN;

- mettre en œuvre la Lettre de Politique de Déve loppement Agricole, en particulier en ce qui concerne la privatisation de certains services et l’appui conséquent au secteur privé et ONG;

- promouvoir et renforcer la sensibilisation et la formation des acteurs, - Le renforcement des capacités techniques et organisationnelles et des institutions

chargées de la formulation des plans d’actions environnementaux liés aux conventions (CCD, CBD, CCC) et de leur suivi-évaluation,

- Renforcer les disponibilités en eau de qualité pour la consommation humaine, l’irrigation et l’industrie,

- Lutter contre le faible assainissement de base en réduisant ses effets sur la santé publique et le développement du tourisme,

- Lutter contre la perte de la biodiversité marine et terrestre Par ailleurs dans la nouvelle Lettre de Politique de Développement Agricole, le Gouvernement s'est fixé quatre objectifs prioritaires12 :

• garantir la sécurité alimentaire ; • augmenter et diversifier les exportations agricoles ; • assurer la gestion rationnelle et la préservation des ressources agro-sylvo-pastorales • et améliorer le cadre de vie des populations rurales.

Il s'agit, entre autres, de relever un double défi :

i. satisfaire la demande alimentaire et les besoins nutritionnels en prenant en compte l'accroissement de ceux-ci,

ii. et enrayer la dégradation du capital productif, étant donné que les ressources naturelles faciles d'accès commencent à être relativement limitées, les durées de jachères qui, jadis, étaient longues diminuent notablement.

La gestion des ressources naturelles est en général encore fortement liée aux intérêts des exploitants de ces ressources. L'impact du cadre juridique est très limité en raison de la capacité réduite des autorités à appliquer la législation et de la nécessité de faire accéder les

12 Ces quatre objectifs prioritaires étaient déjà ceux affirmés dans la LPDA de 1997.

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populations rurales pauvres aux ressources pour satisfaire leurs besoins immédiats de survie. C’est ainsi que tous les systèmes d’aménagement des ressources n’ont pas conduit à une conservation des ressources. Les modes de gestion appropriés seraient par conséquent ceux qui permettent une responsabilisation effective des populations rurales dans la gestion des ressources forestières : foresterie communautaire, décentralisation, gestion participative des ressources, etc. Liens régionaux et internationaux Pour aboutir à des résultats significatifs, au point de convergence de la conservation et du développement, les actions de gestion de l’environnement et conservation, doivent être cohérentes avec les stratégies d’action régionales et internationales. Elles doivent également continuer à respecter entre autres, les principes de partenariat, de priorité de développement à la base, d’utilisation optimale des outils scientifiques et techniques disponibles. Le respect généralisé et systématique de ces principes devrait aboutir à la coopération régionale. S’intégrer dans la stratégie régionale des aires protégées marines (APM) Cette initiative est encouragée par six pays de la sous région ouest africaine (Cap-vert, Gambie, Guinée-Conakry, Guinée-Bissau, Mauritanie et Sénégal) dans le cadre du programme PRCM (Programme Régional de Conservation Marine) appuyée par quatre organisations qui interviennent dans le domaine de l’environnemental, notamment l’UICN, WWF, FIBA, et Wetlands International. Ce document décrit les orientations stratégiques destinées aux interventions dans la zone côtière en ce qui concerne les aires protégées marines des pays de la sous région pour les prochaines 20 années. La Guinée-Bissau a signé la déclaration de politique générale qui engage l’ensemble des pays à participer d’une manière concertée dans la gestion des aires protégées et des ressources partagées. Trois domaines principaux d’intervention ont été identifiés dans la stratégie régionale des aires protégées (PRCM-2003) :

- renforcement des capacités institutionnelles et de gestion des aires protégées marines, - contribution des aires protégées dans le développement durable, - recherche scientifique sur ces aires protégées

Donc, le PRCM (Programme Régional de Conservation des Zones Côtières et Marines) est un exemple concret de coopération sous régionale en partenariat avec la Commission sous-Régional des Pêches (CSRP) et l’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture), afin d’élaborer une stratégie d’intervention commune depuis la Mauritanie jusqu’en Guinée. Ce programme est mis en œuvre en collaboration avec plus de 40 institutions nationales et des ONG’s des 6 pays de la sous-région dont la priorité est axée, tant sur l’échange d’expériences et d’informations, que sur la synergie au niveau des stratégies et des politiques des parties engagés dans ce partenariat. Le programme vise également la construction d’une stratégie et d’un programme d’action pouvant contribuer au renforcement des aires protégées marines au bénéfice de la société, de la promotion de la citoyenneté et de la bonne gouvernance des ressources naturelles transfrontalières. En tant que vision commune, cette stratégie renforcera

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le rôle des aires protégées marines au bénéfice de la pêche et de la protection des patrimoines naturels et culturels. Le Nouveau Partenariat Pour le Développement (NEPAD) : La Guinée-Bissau fait parti de cette initiative continentale. Un plan d’action environnemental existe dans ce domaine et qui vise particulièrement à i) contribuer à la mise en œuvre du NEPAD à travers l’exécution de l’initiative environnementale ; ii) promouvoir l’utilisation durable des ressources en renforçant l’appui publique et politique des initiatives environnementales régionales et sous régionales. Le plan d’action environnementale du NEPAD adresse également le problème de la lutte contre la désertification et la sécheresse qui menace sérieusement la vie des populations au sud du Sahara de même que la dégradation rapide de la côte africaine, causée surtout par l’érosion côtière et l’avancée de la mer, sans oublier la pollution marine qui peut constituer un danger pour la vie humaine. V Perception de la coopération internationale, régionale et sous régionale Principes directeurs importants pour le pays Le cadre stratégique de développement de la Guinée-Bissau part du constat que la construction ou la définition d’une politique environnementale commune orientée vers la réduction de la pauvreté ne peut durablement progresser sans, d’une part une volonté politique forte et, d’autre part une méthode d’opérationnalisation exigeante fondée sur l’implication de l’ensemble des acteurs publics, privés et de la société civile. Cette méthode implique le respect par l’ensemble de ces acteurs de principes directeurs partagés par tous, à tous les niveaux: § principe de différenciation: la prise en compte de la diversité des situations nationales et

infra-nationales constitue un élément fondamental pour la mise en place de réponses spécifiques aux problématiques environnementaux et de dégradation des ressources naturelles;

§ principe de décentralisation et de bonne gouvernance : l’amélioration de la gouvernance en s’appuyant sur les processus de décentralisation et de développement local (principe de subsidiarité) ; l’implication effective des acteurs privés et des organisations socio-professionnelles dans la mise en œuvre de la stratégie ; une gestion saine et efficace des ressources nationales et internationales ;

§ principe de participation et de responsabilité partagée: L’approche participative se fixe comme objectif la négociation des choix collectifs et doit déboucher sur des compromis acceptés par les acteurs. Elle doit permettre d'impliquer dans les mécanismes institutionnels, aux niveaux local, national ou régional, l'ensemble des acteurs responsables dans le domaine de l’environnement pour favoriser l’amélioration des performances des processus de participation, de la conception à la mise en œuvre des stratégies ;

Le renforcement des processus démocratiques passe par un contrôle par les sociétés de l’action publique. La mise en œuvre du cadre repose sur la responsabilité de chaque acteur qui doit rendre compte de son action devant la collectivité ;

§ principe de partenariat multi-acteurs et inter-institutionnel : la reconnaissance du caractère multidimensionnel des problèmes environnementaux dans une perspective de lutte contre la pauvreté implique l’adoption dans chaque pays d’une stratégie négociée

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avec l’ensemble des acteurs concernés et impliquant les différents départements ministériels dont les prérogatives concernent l’une ou l’autre des dimensions ;

§ principe de responsabilité partagée: principe de cohérence: l’intégration des enjeux d’une bonne gestion des ressources naturelles et de l’environnement dans l’orientation des politiques macro-économiques, des politiques sectorielles et dans les stratégies de lutte contre la pauvreté – les CSLP;

§ principe de coordination et de leadership : La coordination et l'harmonisation des interventions des différents acteurs de la communauté nationale, sous-régionale et internationale, dans le cadre d'un leadership est un principe essentiel d’amélioration de la gouvernance dans le domaine de l’environnement au niveau de l’espace communautaire UEMOA. Ce leadership doit pouvoir s’exprimer dans la détermination des priorités pour une totale appropriation et internalisation de la politique environnementale commune et de son cadre stratégique.

D’autres principes d’intervention susceptibles de promouvoir l’efficacité et la cohérence ont été définis lors des différentes rencontres et entretiens, comme suit :

- l’échelle régionale est considérée dans la majorité des cas comme étant la plus pertinente par rapport aux réalités socio-économiques et écologiques ;

- les orientations de la politique environnementale commune sont définies selon une vision partagée. Les constituants majeurs de cette vision sont soutenus par une volonté politique forte ;

- l’encadrement stratégique s’effectuera en adéquation avec les priorités nationales et sous régionales ;

- le regroupement et la valorisation des compétences techniques et scientifiques de la sous région notamment au travers d’un réseau de planification et de gestion des ressources naturelles ;

- organiser les activités en commun dans un souci d’économie d’échelle, en particulier dans les domaines de l’information, de la communication, de la formation et de la recherche. Cette mise en commun permettra en outre de renforcer l’impact des messages destinés à influer sur les sociétés ;

- les appuis techniques et financiers seront réalisés dans le cadre d’une coalition de partenaires intervenant dans l’espace UEMOA ainsi que des bailleurs de fonds partenaires traditionnels des projets de conservation et de développement durable.

Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement Les nombreuses facettes du problème de dégradation des ressources naturelles et de l’environnement appellent des actions nationales, sous régionales et régionales concertées et des efforts internationaux efficaces et coordonnés pour en renforcer les mesures. Au titre de la prévention et de l´atténuation des effets de la sécheresse, elle prévoit des mesures concrètes qui sont en relation directe avec les préoccupations alimentaires, à savoir, la création d´un système d´alerte précoce, le renforcement des dispositifs de gestion des situations de sécheresse (mise en place de plans d´intervention d´urgence), le renforcement des systèmes de sécurité alimentaire, le développement d´activités rurales adaptées aux milieux biophysiques fragiles. L’interface coopération régionale devra de manière spécifique, les tâches suivantes:

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- aider à l´harmonisation des politiques économiques régionales, dans le cadre de structures existantes et respect par tous les Etats membres de l’UEMOA,

- appuyer la valorisation des différentes connaissances et expériences menées sur le plan international et en particulier dans la sous-région en matière de sécurité alimentaire,

- appuyer la mise en place d’un Fond de Développement Environnemental, - développer un programme d’information, d’éducation et de sensibilisation en matière de

gestion des ressources naturelles et de l’environnement de la zone côtière et marine de la sous région,

- développer les échanges avec les autres réseaux de la sous région et d’autres régions du monde dans le domaine de la planification côtière et la gestion des AMP,

- organiser des ateliers, visites d’échange, formations et autres activités en collaboration avec les organisation/institutions responsables de leur exécution,

- appuyer les initiatives régionales de conservation des espèces particulières menacées et/ou protégées : tortues, raies et requins, etc….

Perception de la ou des priorités sous régionales du point de vue du pays Par rapport à l’importance stratégique de la zone côtière et de ses ressources pour le développement, il existe dans la sous région d’Afrique de l’ouest, une dynamique en matière d’aires marines protégées. Le littoral compris entre la Mauritanie et la Guinée-Bissau constitue probablement l’un des réseaux les plus denses de parcs et de réserves en milieu min du continent. L’évolution récente de l’exploitation des ressources halieutiques s’est accompagnée d’une évolution des consciences par rapport à la nécessité de préserver les capacités de régénération de ces ressources. Dans cette optique, les priorités suivantes ont été définies :

- Le renforcement des capacités humaines et institutionnelles sera organisé au niveau régional en se basant sur une dizaine de sites pilotes qui constitueront le noyau fondateur du réseau régional ;

- La création de nouvelles AMP dans la région afin de combler les lacunes et améliorer la représentativité des écosystèmes protégés et de renforcer la cohérence du réseau régional ;

- Appuyer la mise en place de systèmes d’aménagement et de gestion qui répondent à leurs fonctions. L’une des principales concerne les besoins en matière de surveillance maritime qui exigent des équipements relativement coûteux et des personnels formés à cet effet.

La classification de l’Archipel des Bijagos patrimoine mondial de l’UNESCO comme facteur d’intégration et de coopération sous régionale. La réserve de la biosphère englobant l’archipel des Bijagos a été instituée et classée patrimoine mondial accordé sous le patronage de l’UNESCO en 1996. Des propositions préliminaires envisagent à la fois le développement des secteurs de la pêche et du tourisme, ainsi que la création de réserves intégrales, de réserves forestières, de noyaux de préservation et de classement de sites ayant une haute valeur esthétique. Eléments d’orientation majeurs de la politique pour l’amélioration de l’environnement perçus à la suite des entretiens et interactions

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Les différentes études et entretiens réalisés montrent que les phénomènes de dégradation du milieu sont importants et qu’ils méritent d’être étudiés d’une façon approfondie. Les éléments d’orientation majeurs d’une politique environnementale commune sont les suivants: - protection de l’environnement, - développement et amélioration des pratiques agro-pastorales,

- méthodologie nationale à suivre pour intégrer les préoccupations de lutte contre la désertification et de protection de l’environnement, - augmentation du potentiel humain pour mener à bien toutes les activités de lutte contre la désertification et la dégradation des ressources naturelles.

Pour améliorer l’environnement, au nombre des orientations on peut retenir également que:

v la problématique de plantation des anacardiers doit être abordée en tenant compte de la nécessité de réaliser un zonage agro-écologique,

v la valorisation des expériences dans le domaine de la gestion des forêts et des ressources naturelles, en particulier le projet PASP, GITT et GFC,

v la nécessité de capitaliser les expériences sous régionales en matière de formulation des Plans d’Action Nationaux. Il est recommandé de renforcer les structures déjà créées ou instituées,

v l’élaboration des plans doit se faire sur une base participative en impliquant tous les acteurs, Etat, ONG, Secteur privé, association de base, agriculteurs, partenaires au développement, etc…..

Les objectifs annoncés sont à court terme: - promouvoir des productions agricoles, pastorales et forestières soutenues, - assurer l’auto-suffisance alimentaire nationale,

à moyen et long terme: - assurer un développement économique et social durable à partir des ressources

naturelles renouvelables. Les principes de base de cette politique se fondent sur: - la prise en compte des préoccupations socio-économiques des populations rurales car plus de 75% de celles-ci vivent en milieu rural et de leurs activités de production, - les productions agricoles, pastorales et forestières intensifiées et soutenues supposent un environnement écologique favorable, stable et durable. Sans un environnement écologique qui renouvelle de façon permanente son potentiel biologique de production, il faut s’attendre à une baisse continue plus ou moins accélérée de la productivité et des productions des systèmes agro-sylvo-pastoraux, - la lutte contre la dégradation du milieu naturel est une condition sine qua none d’une auto-suffisance alimentaire durable. En tant que tel, elle constitue un élément fondamental du développement économique et social du pays basé sur le secteur rural, - la lutte contre la dégradation du milieu naturel passe nécessairement par la maîtrise de ses causes profondes (baisse rapide de la fertilité des sols, faible productivité du travail, récolte traditionnel des produits forestiers, miel, etc...).

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VI Points de vue sur la mise en œuvre régionale d’une politique de l’environnement Engagements et actions du pays Les engagements de la Guinée-Bissau en faveur d’une politique régionale de l’environnement passent nécessairement par la compréhension de la manière dont les stratégies nationales de conservation des ressources naturelles sont prises en compte dans la planification socio-économique et au niveau du plan de développement national du pays. Par ailleurs, il est important de noter que la Guinée-Bissau a pris part à différentes rencontres sous régionales et internationales (CNUED, Conférence d’Helsinki, etc…) en faveur de la promotion du développement durable et du dialogue sur l’environnement. Elle a ainsi souscrit à plusieurs plans sous régionaux tels que OMVG, CILSS, etc... pour ne citer que ceux- là. L’adhésion à l’UEMOA vise entre autres objectifs à assurer une meilleure stabilité et protection contre les pressions spéculatives en vue de procéder à certaines corrections d’ordre macro-économique permettant au pays de mieux anticiper les investissements (actuels et potentiels). En effet, les objectifs de développement à travers la valorisation de ses avantages comparatifs et l’entrée dans la zone UEMOA, CEDEAO va permettre sans doute la réactivation du secteur privé dans la commercialisation des cultures de rente et par conséquent de stimuler la production nationale. Par ailleurs, les principaux enjeux et défis futurs montrent que la sécurité alimentaire étant indissociable d'une stratégie de lutte contre la pauvreté et l’environnement, elle constitue une opportunité de développement local et d'intégration régionale. Cette intégration implique une approche convergente de la relation de la sous région avec le monde extérieur à travers une meilleure cohérence recherchée des politiques environnementales nationales. C’est pourquoi, il est utile de rappeler que la lutte contre la dégradation de l’environnement doit se faire principalement dans le cadre d’un programme global de mise en valeur rationnelle des ressources. C’est à travers des méthodes d’exploitation, à la fois performantes et restauratrices de la capacité productive de la ressource exploitée, qu’on assurera (mieux qu’à travers la mise en défens ou la récupération a posteriori) la capacité productive des sols, des prairies, des forêts et des “bolanhas”. Aussi, il ne s’agit pas pour nous, d’une énumération exhaustive, mais bien d’une illustration de la manière dont l’aspect environnemental est traité ou pris en compte dans différents programmes. Dans l’optique d’une politique concertée de préservation de l’environnement et des ressources naturelles, le pays s’est engagé dans les actions sous régionales suivantes. Aménagement et développement intégré des bassins des fleuves Kayanga/Geba/ et Koliba/Corubal (OMVG, Phase III); projet Agro -sylvo-pastoral réunissant la Guinée-Bissau, Guinée-Conkry, Sénégal et Gambie. Ce projet sous régional vise au niveau local, l’aménagement des espaces forestiers villageois, le développement des revenus paysans de la forêt et l’amélioration des techniques de valorisation de façon à obtenir de meilleurs rendements au niveau de la première transformation des produits forestiers, charbon de bois et de contribuer à limiter le gaspillage. Au niveau régional, les objectifs visent la clarification des droits fonciers pour une

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amélioration global de l’état forestier et la définition des espaces de production afin d’organiser au mieux les capacités locales de production; il s’agit par exemple des zones à vocation agricole, des zones faiblement habitées à vocation pastorales ou forestières. Au niveau inter-régional, il s’agit du renforcement de la collaboration inter-pays afin de répondre à la volonté d’intégration des pays concernés. Ce dernier objectif vise à harmoniser les actions de part et d’autre des frontières et ainsi à limiter les dégradations qui trouvent leur origine dans l’absence de continuité de l’autorité nationale: surveillance et contrôle des exploitations forestières, échanges d’information sur les flux, rapprochement des législations etc... Projet de conservation des Ecosystèmes de Mangrove en Afrique de l’Ouest avec assistance technique de la FAO aux Gouvernements du Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée. Les aires de mangroves dans le Delta du Sine-Saloum, la région de Ziguinchor (au Sénégal), le Lower Gambia River District (en Gambie et le Rio Cacheu (en Guinée-Bissau) sont à conserver pour leurs valeurs écosystémiques et leurs diversités biologiques. Les actions envisagées dans une première phase de deux ans sont: la conception et mise en oeuvre d’une approche participative impliquant toutes les personnes concernées par la création des comités de gestion, la mobilisation des connaissances régionales disponibles et l’acquisition de nouvelles connaissances; l’ensemble conduisant au développement des plans de gestion participative, la vulgarisation des techniques pour une meilleure utilisation des ressources et la protection des zones éco-stratégiques. Il s’agit notamment de réaliser des travaux d’inventaire et des études des caractéristiques écosystémiques et socio-économiques de la mangrove. Dans la seconde phase de 2 ans, les travaux stipulés dans les plans de gestion sont à mettre en oeuvre sur les 4 sites, les actions de démarrage d’une première phase sont à organiser pour 2 autres sites comprenant les aires de mangrove s’étendant entre le Rio Cacine (en Guinée-Bissau) et le Rio Nunez (en Guinée-Conakry). Projet AGIR (financement UE) Ce projet sous-régional vise l´étude et la gestion intégrée et participative des ressources naturelles dans la zone transfrontalière entre la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry. Ce projet prévoit la cartographie et l´inventaire des ressources naturelles et une collaboration étroite permettra d´éviter une duplication d´efforts et une optimisation et complémentarité des études à faire. En réalité, l’existence du programme AGIR trouve sa justification dans la régionalité comme approche intégratrice des différents pays qui interviennent dans ce programme à savoir la Guinée-Bissau, le Sénégal, le Mali et la Guinée-Conakry. La mise en oeuvre de ce programme permettra aux institutions nationales notamment les Directions Générales des Forêts de se doter d’une stratégie et d’un instrument valable visant une meilleure gestion participative des ressources naturelles et forestières en particulier. L’approche définie, les indicateurs retenus et les résultats attendus correspondent en gros aux grandes orientations de la planification forestière sous régionale. Aussi son exécution permet sans doute un renforcement des capacités opérationnelles et techniques nationales et de gestion communautaire des forêts en particulier, mais également des mécanismes de régulation devant les accompagner. Dans le cadre de ce programme, les échanges sont donc indispensables pour que l’expérience de chacun serve au plus grand nombre et que émerge non pas un seul modèle mais un ensemble de méthodes dont les conditions de mise en oeuvre et des limites d’efficacité auront

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été testées en divers lieux ou endroits éco-géographiques (par approche éco-systémique ou éco-fonctionnelle) et fait l’objet ici d’analyses conjointes. Projet du Fouta Djallon (UA et FAO) Le programme régional de gestion intégrée des ressources naturelles du massif du Fouta Djallon, regroupe huit Etats d’Afrique de l’Ouest, et vise à créer les conditions favorables à une gestion intégrée et durable des écosystèmes du massif à travers la restauration et la préservation de la biodiversité, la gestion des terres dégradées et des eaux partagées en vue d’une amélioration du cadre de vie des populations riveraines du massif et des Etats tributaires des eaux du massif. Le projet s’inscrit dans la continuité et le renforcement des initiatives antérieures prises pour la formulation et la mise en oeuvre du programme de gestion intégré du MFD et contribuera au: (i) Renforcement des capacités des acteurs parties prenantes par le développement d’un cadre juridique et institutionnel de coopération régionale et d’organisation à la base, (ii) la mise en place d’un Observatoire régional opérationnel des écosystèmes et des ressources naturelles du MFD qui valorise les valeurs et savoir-faire des communautés locales et promeut la recherche-action en matière de gestion durable des ressources naturelles (GDRN); (iii) actualisation des inventaires de toutes les ressources naturelles et l’élaboration d’un plan de convergence régional décrivant les différents programmes nationaux et régionaux à mettre en œuvre au regard des résultats des inventaires ; (iv) Développement et application de modèles de gestion intégrée des ressources naturelles et de conservation et d’utilisation de la biodiversité, fondés sur une restauration des terres dégradées et une gestion intégrée des eaux partagées ; (v) Renforcement des capacités techniques des acteurs parties prenantes en matière de GDRN. Projet PROGEDE- Composante Guinée-Bissau La Guinée-Bissau à l’instar du Sénégal a pris conscience de la nécessité de restaurer et de gérer de façon durable ses ressources forestières. C’est pourquoi, au vue des premiers résultats atteints au Sénégal par le PROGEDE, le Ministère de l’Agriculture, Forêts, Chasse et Elevage à travers sa Direction Générale des Forêts et Chasse a formulé un conceptuel de programme devant couvrir les régions nord et est du pays -Bafata, Gabu et Oio. Ces régions se trouvant dans une zone d’écosystème fragile. L’objectif visé est d’harmoniser les actions de part et d’autre de la frontière et limiter ainsi les dégradations qui trouvent leur origine dans l’absence de continuité de l’autorité nationale. Au niveau local, les objectifs du PROGEDE-Composante de Guinée-Bissau visent l’aménagement des espaces forestiers villageois, le développement des revenus paysans de la forêt, l’amélioration des techniques de valorisation de façon à obtenir de meilleurs rendements et la promotion d’énergie de substitution. Au niveau bilatéral, les objectifs définis visent la clarification et la consolidation des droits fonciers traditionnels pour une amélioration globale de l’état forestier et la définition des espaces de production afin d’organiser au mieux les capacités locales de production. Il s’agit par ailleurs, du renforcement de la coopération entre le Sénégal et la Guinée-Bissau afin de répondre à la volonté d’intégration des deux pays. Le programme ainsi envisagé s’inscrit donc dans une perspective transfrontalière de gestion des ressources forestières. En aménageant leurs ressources sur de vastes étendues, les deux Etats voudraient se donner les moyens d’agir

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sur une surface critique suffisante qui permet de maximiser l’efficacité écologique et sociale des interventions. Enfin, au plan national, le projet vise la promotion et l’inter-action entre le secteur forestier et les autres secteurs notamment l’énergie, les transports, le développement rural, la planification globale du développement, l’environnement, le commerce et les finances. Eventualité d’un programme opérationnel commun Un programme opérationnel commun pourrait être développé et être bâti sur les programmes/projets cités précédemment, en concertation avec l’ensemble des acteurs de la sous région et pourrait être caractérisé par :

- une approche régionale : les ressources partagées, les espèces migratrices, ou les problématiques communes doivent être gérées à l’échelle de la sous région,

- un regroupement des moyens : l’importance des enjeux et la nécessité d’une approche à la fois forte et cohérente implique un regroupement des moyens, des compétences et des ressources financières,

- une vision partagée : ce regroupement des moyens doit s’exercer en direction d’objectifs communs définis par la stratégie régionale, et avec la participation de tous les acteurs,

L’analyse de la situation en Guinée-Bissau éclairée par les défis qui se profilent, montre que pour atteindre l’objectif général d’un programme opérationnel commun les interventions doivent tourner autour des axes suivants

• la gestion des pollutions marines et terrestres • la biosécurité ou l’homologation des organismes génétiquement modifiés et vivants

modifiés (OGM) et (OVM) • création d’un groupe technique qui traitera de thématiques sur l’environnement,

notamment l’ozone, les gaz à effet de serre, • création sous régional de gestion des pesticides : homologation des pesticides, • il sera aussi important, de créer un comité sous région de réseau d’échange des

produits chimiques ou des polluants organiques, • création d’un observatoire des ressources naturelles • renforcement des capacités techniques,

Cette intégration et cette synergie ne sont possibles que si elles relèvent de stratégies claires, largement débattues et faisant l’objet d’un consensus large au sein des communautés nationales et en concertation avec la communauté internationale. Moyens de contrôle

Le suivi-évaluation est un élément essentiel de la stratégie opérationnelle. A ce titre, nous pensons que le contrôle de la mise en œuvre de la politique régionale pourrait passer par l’institutionnalisation ou la création d'un comité inter-états constituant le cadre de concertation sous-régionale et jouant le rôle central dans l'institutionnalisation des éléments de régionalité de même que leur mise en application. Ce comité aura pour rôle également de promouvoir des études d’impact sur l’environnement régional, de développer des outils

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économiques de gestion et de définir une législation harmonisée pour en renforcer l’application, de même que la prévention des dégâts environnementaux. Ce comité devra être réuni au niveau ministériel ou des chefs de gouvernement. Ses concertations seront fondées sur la base de travaux réalisés par un comité préparatoire d'experts, constitué au niveau des directeurs nationaux des secteurs de l'environnement et/ou des forêts et d'un secrétariat désigné par le comité; Toutefois, pour qu’une telle proposition soit opérationnelle et qu’elle fasse ressortir la régionalité que nous recherchons, nous pensons qu’une Cellule d’Appui Technique pourrait être créée et contenir un représentant de chacun des pays membres de l’UEMOA ou un corps d’inspecteurs de l’environnement. Par ailleurs, à l’image de ce qui se fait en matière de planification côtière, il serait intéressant de penser à la création d’un réseau régional de gestion de l’environnement regroupant l’ensemble des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux, partenaires de coopération. Ce réseau permettra de façon participative, de gérer les ressources naturelles et de l’environnement pour un développement durable de la région UEMOA à travers un système régional de télédétection et du suivi de l’évolution des couvertures végétales (SIG). Manquements et incidences économiques Tout manquement ou incohérence dans une politique régionale harmonisée pourrait entraîner des conséquences et des coûts économiques énormes liés à la restauration des écosystèmes naturels, terrains forestiers, agricoles, pastoraux, etc….. C’est pourquoi, dans la perspective de réintégration des espaces ruraux et forestiers dans l'économie rurale, c´est-à-dire de gestion et d'exploitation des ressources naturelles – la Guinée-Bissau doit basé son action, essentiellement de régulateur socio-économique et de structuration, d´encadrement des filières de production et de protection de l’environnement en harmonie avec les autres pays membres de l’UEMOA. Il lui reviendra en effet d'assurer la planification d'ensemble et la surveillance a posteriori du fonctionnement du système. L'orientation du fonctionnement économique des filières de façon à ce que les dynamiques économiques qui jouent normalement en régime de prix, favorisent la gestion conservatoire des ressources naturelles. Sensibilisation, mise en œuvre, encouragements et incitations positives Les problèmes environnementaux rencontrés sont le plus souvent tributaires d’un déficit notoire d’information du public, d’éducation et de différences culturelles au niveau des populations, principalement dans les villes. Dans ce domaine, les lacunes sont particulièrement graves. C’est pourquoi, toute politique ou programme environnemental devrait mettre avant tout la sensibilisation des acteurs sur des thèmes variés, l’éducation, l’information et la vulgarisation de techniques de conservation qui permettent une meilleure gestion des ressources naturelles et de protection de l’environnement. Au même titre que la vulgarisation, la formation des paysans et des autres opérateurs du monde rural est une fonction essentielle et permettrait de combler les faiblesses constatées. .

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Ainsi, la mise en œuvre réussie de toute politique régionale environnementale de l’UEMOA se traduira par les avantages qui s’effectueront à travers:

• Le renforcement institutionnel et le développement des capacités nationales pour la collecte, l’analyse, la gestion, la diffusion et l’utilisation de l’information sur les ressources naturelles et des terres en particulier, la biodiversité et l’environnement en vue d’une meilleure sauvegarde de l’intégrité des écosystèmes naturels forestiers et autres terrestres;

• Le développement de systèmes d’information et de suivi de l’évolution des ressources et d’un système d’information pour l’échange de connaissances avec les organismes régionaux et internationaux, ce qui contribuera à la prévention et l’atténuation de la dégradation des sols et de la déplétion des ressources ;

• La formulation et la mise en œuvre d’un programme basé sur une approche intégrée et participative de gestion durable des ressources, de conservation de l’environnement et de développement durable qui profiteront aux populations rurales et à l’économie nationale.

• Le raffermissement du rôle des forêts et des arbres hors forêts dans l’atténuation des effets des changements climatiques au niveau global.

L’objectif environnemental majeur réside donc dans la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles soutenues par la création de conditions favorables à une gestion intégrée et participative des écosystèmes, la restauration et la préservation de la biodiversité, des terres dégradées, etc….

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Références Bibliographiques Banque Mondiale, 2004, Plan d’Action pour la Promotion du Secteur Privé BCEAO-UEMOA, 2005 : Evolution de la situation économique, financière et monétaire dans les états membres de l’UEMOA en 2004 et perspectives pour l’année 2005, Avril, 2005, 16p + annexes BCEAO-UEMOA, 2005 : Principaux indicateurs économiques et financiers de la Guinée-Bissau, commission de l’UEMOA -BCEAO, avril, 2005, 9 P Banque de France, 2005 : Rapport sur la zone Franc –Guinée-Bissau - pp 151-159 BERTRAND A. (1992) L'économie des combustibles ligneux en Guinée-Bissau. PAFT - Consultation sur les filières bois -énergie et la gestion locale des ressources forestières. Cirad/Forêt 141 p. CILSS, Sahel 21, 2002, Mise en place du Cadre Stratégique de Sécurité Alimentaire durable dans la perspective de lutte contre la pauvreté au Sahel: Stratégie opérationnelle 2015 et le Programme quinquennal 2003 -2007 de Guinée – Bissau. CILSS, 2004 ; Vingt ans de Prévention des Crises Alimentaires au Sahel ; Bilan et Perspectives. CIPA, 2004 : Impacts des politiques liées au commerce dans la gestion des ressources halieutiques en Afrique de l’Ouest: le cas de la Guinée-Bis sau. Rapport de synthèse élaboré en collaboration avec WWF, ENDA, octobre 2004, 20 p DEMANTE M. J. (1992) Projet bois -énergie en Guinée-Bissau. Rapport de mission d'appui technique et méthodologique ABF 32 p. DIOMBERA Kaoussou, 2003 : Bilan de l’état de la préparation à la sécheresse et à l’atténuation de ses effets en Guinée-Bissau. Communication au Congrès Forestier Mondial, 6 pages, DIOMBÉRA Kaoussou, 1995: Quelques aspects de la gestion de l´environnement en Guinée-Bissau. Rapport préparé pour la Conférence Ministérielle Africaine de Durban (Afrique du Sud) 24-25 Juin 1995, 4 pages DIOMBÉRA Kaoussou 1993: Récolte, Transformation et Consommation des Bois en Guinée-Bissau: Filière bois d´oeuvre et bois d´énergie. Mémoire DEA - ENGREF/INRA, 120 pages. FAO, 2002, Lettre de Politique de Développement Agricole et son Plan d’Action de la Guinée-Bissau. FAO, 2004, Etude de marché des produits agricole dans le cadre du projet « d’appui à la dynamisation de la commercialisation des produits agro-pastoraux » Gouvernement, 2004, Politique de Développement Economique et Social du Gouvernement ou Programme du Gouvernement de 2004 à 2008. Gouvernement de Guinée – Bissau, 2003, La loi foncière et le draft sur son règlement d’application. International Trade Centre UNCTAD/WTO, 2005 : Etude de l’offre et de la demande sur les produits alimentaires de Guinée-Bissau : Expansion du commerce intra et inter régional entre les pays de la CEMAC et de l’UEMOA., février 2005, 51 p MADON Gérard, 1996: Sous secteur des Combustibles ligneux: Diagnostic et Propositions. Seed, Août 1996, 32 pages MADR, 2005: Subsidio do Plano de Acção Nacional de Luta Contra a Desertificação na Guiné-Bissau (PAN/LCD), relatorio final, Maio de 2005, 84 P MDRA, 1997: Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA), Janvier 1997, 47pages MDRA/DGFC, 1992: Plan Directeur Forestier National (PDFN), 85 pages MDRRNE, 1998 : Schéma directeur pour le secteur Eau et Assainissement 1997-2006, Mai 1998, 218 p NEPAD, 2004, Programme National d’Investissement à Moyen Terme (PNIMT) dans le secteur agricole pour la mise en œuvre du PDDA. PNUD, 2004, Note sur les statistiques dans le rapport mondial sur le développement humain 2004 PNUD, 2000, Etude prospective sur la Guinée – Bissau à l’horizon 2025: Djitu Ten Projecto GBS/G32/GEF/PNUD, (2003) : Inventario das emissões de gases com efeito de estufa na Guiné-Bissau. UEMOA, 1999, Politique Agricole (PAU) MDRA, 1996 : La filière anacardier en Guinée-Bissau, Novembre 1996 par J. Veyssié Analyse dos constrangimentos na fileira do sector das pescas, Grupo de consultores AMS; Projecto de reabilitação e Desenvolvimento do sector privado, junho de 2004, 63 P STEEV Lynn & Peter Jaeger, 2004: Estudo do Desenvolvimento do sector do caju da Guiné-Bissau, 2004, Projecto de reabilitação e Desenvolvimento do sector privado da Guiné-Bissau, por, 69 P + annexes

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LE MALI

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UEMOA-ETUDE ENVIRONNEMENTALE

Rapport Succinct de Pays -Mali

A. Maiga Introduction sur le pays

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Le pays et sa superficie

Enclavé au coeur de l'Afrique occidentale à environ 1.000 Km de la mer, le Mali couvre une superficie de 1.241.000 Km². Il se situe entre 11 et 25 degrés de latitude Nord; 0 et 14 degrés de longitude Ouest et 0 et 50 degrés de longitude Est et partage ses frontières avec sept pays voisins : l'Algérie, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal

Situation géographique et caractéristiques liées concernant les ressources et l’environnement

Le Mali est tributaire des conditions climatiques et particulièrement de la pluviométrie. Le climat, de type intertropical continental, est caractérisé par l'alternance d'une longue saison sèche et d'une saison des pluies allant de 2 mois au Nord à 5-6 mois au Sud. La pluviométrie est irrégulière et varie de moins de 100 mm au Nord à plus de 1200 mm au Sud. Depuis l'apparition des périodes de sécheresse en 1970, on observe l'instauration d'un climat plus aride sur l'ensemble du territoire, une tendance à la diminution globale des pluies utiles et un déplacement des isohyètes de 200 km vers le Sud. Du point de vue des ressources naturelles, le Mali se subdivise globalement en 4 grandes zones éco-climatiques qui sont subdivisées en 49 zones agro-écologiques. Il s'agit de : - la zone subsaharienne ou désertique, avec une pluviométrie inférieure à 150-200 mm/an. Elle

couvre 56-57 % du territoire. Elle est caractérisée par des steppes à Acacia raddiana ; - la zone sahélienne, avec une pluviométrie inférieure à 550 mm/an. Elle couvre 18 % du territoire.

Zone de prédilection de l'élevage transhumant, elle comprend également le delta intérieur du Niger, avec d'importantes zones inondables propices aux pâturages et cultures irriguées et/ou de décrue. La végétation est caractérisée par Acacia seyal, Acacia senegal, Boscia senegalensis, Comniphora, Hyphaene thebaica (palmier doum) et par des steppes à Euphorbia balsamifera et Balanites aegyptiaca ;

- la zone soudano-sahélienne, où la pluviométrie est comprise entre 500 et 1100 mm/an. Elle couvre 14 % du territoire et est caractérisée par des savanes arbustives et arborées à Acacia albida, Borassus aethiopum, Bombax costatum, Guirea senegalensis, Balanites aegyptiaca ;

- la zone soudano-guinéenne à guinéenne, où la pluviométrie est supérieure à 1100 mm/an. Elle couvre environ 11 % du territoire au Sud du pays. Le couvert végétal est caractérisé entre autres par Anogneissus leiocarpus, Daniela oliveri, Isoberlinia doka, Pterocarpus ericaneu.

Population et caractéristiques Démographiques

Les données concernant la dynamique de population au Mali se basent sur les résultats du dernier recensement de 1987. Selon les diverses estimations, la population s'élèverait en 1997 à 9.320.000 habitants, avec un taux de croissance annuel de 2,7%. Sur ce total, on compte près de 50% de moins de 15 ans et une population active (15-54 ans) de 43%. En 2022, la population pourrait presque doubler et atteindre 17,5 millions. Le taux de la population vivant en milieu rural est estimé à environ 80 %, mais varie d'une région à l'autre, avec des taux supérieurs ou égaux à 90% à Kayes et Sikasso et Koulikoro et de 80% à 86% à Ségou, Mopti et Tombouctou. Ce taux chute respectivement à 13,7 et 5 % pour les régions de Gao/Kidal et Bamako district (Bilan du Développement Humain Durable, 1990). La densité de population varie également fortement d'une région à l'autre: 1 hab/km² à Gao/Kidal, 10 - 10,5 hab/Km² à Kayes et Tombouctou, 15,7 hab/km² à Koulikoro, 18,4 hab/km² à Mopti, 21,9 hab/km²à Sikasso, 26,1 hab/km² à Ségou et enfin 560 hab/km² à Bamako (Coulibaly, 1998).

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Il existe trois grandes zones d'occupation de l'espace : - des "zones de vide démographique" qui affecteraient 65% du territoire national : il s'agit de la

partie du territoire située au Nord de l'isohyète 200 mm et d'une partie de la zone Sud (anciennement zone à onchocercose) ;

- des "îlots de peuplement dense" dans la partie Ouest et Nord-Est du territoire, où les densités varient entre 25 et 30 habitants/Km² ;

- des "zones peuplées" au Sud, abritant une population estimée à plus de 7 millions d'habitants, soit 84% de la population totale concentrée sur 36% du territoire. Dans ces zones, la densité moyenne autour des centres urbains serait de 45 à 50 hab/Km². A lui seul, le "triangle Mopti-Bamako-Sikasso" abriterait environ 5 millions d'habitants pour une superficie de 100.000 Km², soit une densité de 50 hab/Km².

Si le taux d'urbanisation est encore faible par rapport à d'autre pays africains, son rythme d'accroissement est rapide avec plus de 5% par an en moyenne. Cette forte croissance urbaine est soutenue en partie par un important exode rural en provenance du Nord de Kayes, de Mopti, de Tombouctou, Gao et Kidal. Les zones de destination sont Bamako, mais également certaines capitales régionales

Ratio Population urbaine/rurale

Année Ensemble pays

2000

2001

Total 10 030 273 10 267 492 Urbain 2 995 956 3 135 680 Ruraux 7 034 317 7 131 812

Moyens de subsistance : rôle des différents secteurs (agriculture, industrie et mines ; tertiaire et nouveaux services) Agriculture : L'économie du Mali repose essentiellement sur le secteur rural, qui contribue en moyenne pour 45 % au PIB (1994-1998), avec un taux de croissance moyen de 3,6 % par an. Cette augmentation est due essentiellement aux céréales (et plus particulièrement au riz), dont la production a atteint globalement près de 2 millions de T en 1998, au coton, dont la production a doublé depuis 1994 pour atteindre environ 526.000 T et aux produits d'élevage, dont l'activité a fortement bénéficié du regain de compétitivité et de la reconstitution du cheptel. La contribution globale des cultures vivrières à la valeur ajoutée du secteur agricole a été en moyenne de 52 % et le seul taux de croissance du riz a atteint 12,7 % en moyenne. Le coton a eu quant à lui un impact de 1,1 % sur la croissance du secteur, avec une contribution à la valeur ajoutée agricole d’environ 30 % et un taux de croissance moyen de 9 %. Par contre, les autres sous-secteurs ont eu un impact relativement faible. L’agriculture, l’élevage, la pêche et les exploitations forestières occupent près de 80 % de la population. La production qui est largement auto consommée évolue de surcroît en dents de scie en raison de l’application généralisée des techniques extensives de production et des aléas climatiques. Les importations de céréales ont connu une forte baisse ces dernières années, sauf pour le blé, dont la production nationale est insuffisante et pour lequel il existe une forte demande. Cette diminution est due à l'amélioration sensible des conditions climatiques et aux performances du secteur

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rizicole malien. Le niveau des importations reste cependant fonction des aléas climatiques et du niveau de production global des céréales (importations de céréales de 87.000 T en 1998 contre 42.000 T en 1997). Les exportations agricoles (coton, élevage, céréales, fruits et légumes) produisent environ 75% des recettes d'exportation. Le coton (526.000 T en 1998), qui est fortement dépendant des cours mondiaux et des facteurs extérieurs, intervient à lui seul pour 40 à 50 %. Les exportations de bétail (viande, cuirs et peaux), soit 20 à 30% du total, qui ont bénéficié dans un premier temps d'un certain regain après la dévaluation de 1994, sont freinées actuellement par les mesures de protection prises par les pays voisins. En ce qui concerne les débouchés pour les produits agricoles, les flux des exportations des produits alimentaires (céréales, fruits et légumes, viande, etc.) du Mali indiquent que les pays voisins (Burkina Faso, Côte Ivoire, Mauritanie, Niger, Sénégal) sont les principaux importateurs des produits alimentaires maliens. Le Burkina Faso et le Sénégal reçoivent environ 70% des exportations de mil, 80% de sorgho ; la Côte d’Ivoire achète 63% du maïs exporté et presque toutes les exportations de riz sont dirigées vers le Sénégal et la Mauritanie. Industries : Le Mali est un pays essentiellement rural et peu industrialisé. En effet, à l’orée du 3ème millénaire, force est de reconnaître que l’industrialisation du Mali reste dans sa phase embryonnaire selon les données de la comptabilité nationale. L’industrie contribue pour moins de 15% au Produit Intérieur Brut (PIB) et fournit actuellement du travail à moins de 15.000 personnes. Elle se caractérise par une concentration de plus de 60-% des unités industrielles dans le District de Bamako et ses environs et de plus de 70 % des unités dans les activités agroalimentaires. Les dix grosses entreprises industrielles produisent plus de 90 % de la valeur ajoutée industrielle. Malgré le désengagement de l’Etat des activités de production marchande, les plus grosses entreprises restent mixtes. L’émergence d’opérateurs privés industriels est devenue effective à partir des années 1970. Le nombre d’industriels privés maliens augmente rapidement. Cependant, ceux-ci prédominent dans des activités où les investissements sont de faible niveau. Les principaux secteurs industriels actifs au Mali sont : - l’industrie extractive, dont l’or principalement ; - l’industrie manufacturière composée principalement par : l’industrie agro-alimentaire, l’industrie

chimique, l’industrie de la construction et des travaux publics, l’industrie textile. Face à cette situation, le gouvernement du Mali a élaboré une politique d’industrialisation basée sur les produits pour lesquels le pays a des avantages comparatifs élevés. La politique industrielle vise essentiellement à promouvoir et à déconcentrer géographiquement l’activité industrielle en accordant des avantages fiscaux. Elle s’efforce également de favoriser la transformation des produits locaux. Toutefois, la connaissance du secteur industriel est plutôt vague. Branches d’activités : L’activité industrielle peut être classée en quatre sections : - la section Agriculture, Chasse et Sylviculture ; - la section Activités extractives ; - la section Activités de fabrication ; - et la section Production et Distribution d’électricité, de gaz et d’eau.

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Au Mali, l’activité industrielle la plus répandue est la fabrication. Sur les 243 entreprises industrielles recensées 229, soir 94,2% s’adonnent à la fabrication. Les entreprises de fabrication se rencontre davantage dans les branches d’activités suivantes : - fabrication de produits alimentaires : 47,2 % ; - édition, imprimerie et reproduction d’enregistrements : 15,3 % ; - fabrication d’ouvrages métalliques 8,7 % ; - fabrication de produits chimiques : 7,0 % ; - fabrication de meubles : 5,7 %.

Au total, ces cinq types d’activités occupent 84 % des entreprises de fabrication.

Fabrication de produits alimentaires : On constate que 49,1% des industries travaillants dans la production alimentaire sont des entreprises individuelles. Par contre, dans la même branche 23,1 % et 15,7 % des industries sont respectivement des sociétés à responsabilité limitée et des sociétés anonymes. Selon le régime de propriété, on observe que 45,9% des industries privées sont dans la fabrication de produits alimentaires et de boissons. Les industriels nationaux opèrent surtout dans les branches : - fabrication des produits alimentaires et de boissons : 49,2% ; - édition, imprimerie et reproduction d’enregistrement : 18,4% ; - entre 2001 et 2002, plus de 60% des entreprises exerçant dans la fabrication de produits

alimentaires et de boisson, ont atteint un chiffre d’affaire de moins de 500 millions de francs CFA. Edition/imprimerie :: Cette activité est dominée par les entreprises individuelles qui représentent 45,7% des acteurs industriels. Elle absorbe 14,7% des entreprises industrielles sous forme de sociétés à responsabilité limitée. Elles est dominée par les entreprises privées : 94,4% des entreprises de cette branche sont privées. Toutes ces entreprises appartiennent à des nationaux. En 2002, 74,3% des entreprises de l’édition/imprimerie ont réalisé moins de 500 millions de francs CFA de chiffe d’affaires. Pourtant 17,8% des industries de cette classe de chiffre d’affaires sont dans l’édition/imprimerie.

Répartition spatiale des unités industrielles : En classant les entreprises selon les critères de résidence du siège, on constate que le District de Bamako regroupe 69,6% du parc industriel du Mali ; soit 169 des 243 entreprises recensées. La région de Sikasso vient en deuxième position avec 12,4%. Statut juridique des entreprises : Les industries installées au Mali se rencontrent en général sous 3 statuts : - les entreprises individuelles représentent 35,4% de l’ensemble ; - les sociétés anonymes, 23,9% ; - les sociétés à responsabilité limitée pèsent 28% dans l’effectif total des industries. Les industries lourdes et les technologies de pointe sont presque absentes. Il y a un déficit d’infrastructures de base telle que les zones d’aménagement industriel pour accueillir des investisseurs potentiels. La gamme des industries existantes est essentiellement composée d’industries légères :

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industries agro-alimentaires, textiles, huilerie, unités cotonnières, savonneries, brasseries, abattoirs, tannerie etc. La production industrielle est très peu diversifiée, le tissu industriel reste très fragile et les échanges inter -industriels et intra -régionaux sont très faibles. Mines : Les travaux de recherche ont mis en évidence la diversité des formations et l'existence d'importantes ressources minières et gisements, dont: or, diamant, cuivre, plomb, zinc, fer, phosphate, bauxite, manganèse, uranium, calcaire, gypse, schistes bitumineux. L'exploitation de l'or dans les régions de Kayes et de Sikasso et des phosphates au Nord sont les plus importants. Les principaux sites mis en exploitation sont : - Sels gemme dans la zone sahélienne de Taoudéni ; - Phosphates de Bourem dans la zone de Gao ; - Or de Sadiola et matériaux de construction dans la région de Kayes ; - Or de Syama et Kalana au Sud du territoire dans la région de Sikasso. L'industrie minière représente environ 2% du PIB. Cette proportion qui est constante depuis plus d'une décennie devrait sensiblement augmenter dans les années à venir notamment avec l'exploitation de nouvelles mines d'or. Depuis 1992 le secteur minier au Mali a enregistré une forte progression. Grâce aux investissements des sociétés minières internationales, trois mines industrielles sont actuellement en opération (Sadiola, Morila, Yatéla), deux mines sont en phase de développement et de certification (Loulo et Tabakoto), la mine de Kalana vient d’être reprise et celle de Syama est à l’étude pour une reprise d’exploitation. La production aurifère a atteint 63,685 tonnes d’or métal en 2002 et le Mali se positionne au troisième rang de producteur d’or sur le continent Africain, après l’Afrique du Sud et le Ghana. En plus de la production industrielle, on note une contribution appréciable de l’exploitation artisanale et à petite échelle, dont la production est évaluée à environ 3 tonnes d’or métal par an. L’exploitation minière artisanale a été menée durant des siècles et de nombreux témoignages révèlent son rôle dans l'épanouissement des grands empires qui se sont succédé dans la région depuis le 7ème siècle. L'orpaillage traditionnel occupe une place importante au Mali et constitue une source de revenus complémentaires pour plus de 200.000 paysans dans les zones du sud, et à l'ouest du pays. Dans ces régions, on compte plus de 350 sites aurifères et la production officielle est évaluée à près de trois tonnes d'or qui s'ajoutent à une production nationale annuelle croissante. Les retombées économiques, sociales et financières du secteur sont significatives : 39,626 milliards en recettes fiscales en 2002, 46,9 milliards en 2003 et 42,4 milliards en 2004. Depuis 1997, la contribution des sociétés minières en termes d’achats locaux, de masse salariale, et de réalisations socio – économiques s’évalue à plus de 152 milliards de francs CFA.

Situation économique générale et éléments socio -économiques

En dépit d’un environnement peu favorable, le Mali a enregistré ces dernières années des progrès importants au plan politique, social et économique. La situation politique et sociale s’est fortement améliorée depuis l’avènement de la démocratie. Au plan institutionnel, le Mali s’est engagé depuis 1992 dans un vaste processus de décentralisation et de déconcentration qui a permis de remodeler le paysage administratif en 703 communes. Au niveau des finances publiques, en reconnaissance des progrès satisfaisants accomplis dans la mise en œuvre des réformes, le Mali a atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE en février 2003. Au niveau des secteurs sociaux, parmi les améliorations enregistrées, on peut noter une évolution nettement favorable des allocutions budgétaires des secteurs sociaux. Ces efforts financiers

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ont permis au niveau de l’éducation une augmentation sensible du taux brut de l’éducation, une augmentation du taux brut de scolarisation d’ensemble du premier cycle qui est passée de 62,5% en 2001 à 64,3% en 2002 avec un objectif de 83% en 2006. Pour la santé, on note une amélioration de la couverture sanitaire qui est passée de 41% en 2001 à 44% en 2002 avec un objectif de 50% à l’horizon 2006. L’économie nationale reste dépendante des facteurs endogènes et exogènes qui impriment un rythme erratique à la croissance nationale. Durant la dernière décennie, les principaux produits déterminant la croissance de l’économie ont été les céréales, le coton et l’or. Au niveau des importations, l’augmentation des cours du pétrole se poursuit et alourdit les coûts de production des différentes entreprises. Sur le plan régional, la persistance de la crise en Côte d’Ivoire perturbe l’environnement de l’économie et affaiblit la compétitivité des entreprises. Le basculement des transactions vers d’autres ports a engendré le renchérissement des coûts de transport des marchandises à l’importation et à l’exportation de 20 à 30%. Pays enclavé et structurellement dépendant de l’économie régionale et internationale, le Mali est handicapé par cette conjoncture internationale défavorable. Ressources Naturelles

Ø Les terres, leur mise en valeur et les problèmes liés : Selon les études du Projet Inventaire des Ressources Terrestres, la superficie des terres possédant une aptitude même limitée pour l'agriculture (très apte à peu apte) au Sud de la zone saharienne couvre 23,8% des terres, soit environ 30 millions d'ha, dont 1 million d'ha irrigables. Sur ce total, les terres cultivées (cultures et jachères) représentent 37%, soit 11,4 millions d'ha (PIRL, 1991). Selon la DNSI, la superficie mise sous culture chaque année couvre actuellement entre 3 et 3,5 millions d'ha. La production céréalière (riz, mil, sorgho, maïs, fonio, blé) est de l'ordre de 2,4 millions de tonnes en bonne année pluviométrique (1,9 million de tonnes en 1995/96). La superficie des cultures de riz irrigué (Office du Niger) est d'environ 50.000 ha, pour une production globale de 245.000 tonnes en 1996/1997, à laquelle il faut ajouter environ 50.000 tonnes de riz produits en submersion libre dans la région de Mopti et 20.000 tonnes en zone ORS (submersion libre et/ou PPIV).

Au Sud (zone CMDT), la production de coton graine est en augmentation constante et atteignait 430.000 tonnes en 1996/97. Cette augmentation est surtout due à une augmentation des superficies cultivées. En effet, la superficie en coton par exploitation encadrée par la CMDT a presque triplé entre 1989/90 (1,16 ha) et 1996/97 (3,11 ha), alors que les rendements moyens pour la même période passaient de 1.230 kg/ha à 1.094 kg/ha (CMDT/MDRE, 1998). D'une manière générale, les différents sols présentent plusieurs contraintes importantes du point de vue agronomique qui limitent encore le potentiel cultivable: niveau de fertilité moyen à faible, avec carences en phosphore, potassium et soufre, forte sensibilité à l'érosion éolienne (plus marquée vers le Nord) et/ou hydrique et surtout forte limitation en raison du climat, et plus particulièrement de la pluviométrie. Diverses études, dont Bishop et Allen (1989), ont montré des pertes annuelles moyennes en terres arables du fait de l'érosion de l’ordre de 6,5 tonnes/ha/an, variant de 1 tonne au Nord à plus de 10 tonnes au Sud. Des chiffres de 31 tonnes ont été enregistrés du côté de Sikasso. Par ailleurs, la pression agricole sur les ressources a progressivement augmenté. Selon la DNSI, la superficie des terres cultivées chaque année est passée de 1.967.000 ha en 1970/71 à 3.472.000 ha en 1994/95, ce qui représente une augmentation de 15%. Cette augmentation des superficies n'a pas été accompagnée d'une augmentation des rendements des cultures vivrières qui sont restés faibles, avec une moyenne 750 kg/ha toutes productions confondues (Coulibaly, 1998).

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Selon plusieurs études, cette pression s'est traduite globalement par une dégradation importante des ressources naturelles (sol, couvert végétal), qui se marque entre autres par l'augmentation des superficies défrichées et dans plusieurs régions où la pression démographique est forte sur des terres marginales et/ou forestières, une diminution conjointe de la durée des jachères, une diminution de la fertilité et une accentuation du phénomène de l'érosion. Les forêts, pâturages et paysages naturels

Les résultats de l'inventaire des ressources ligneuses (réalisé dans le cadre du PIRL entre 1985 et 1991), qui exclut les zones pastorales et désertiques montre que l'essentiel des ressources ligneuses du domaine forestier national, généralement estimé à 100 millions d'ha ,concerne 32,4 millions d'ha, soit environ 26% de la superficie du pays, dont 1,3 millions d'ha de forêts classées et 3,9 millions d'aires protégées (1,5 million d'ha à Mopti et 1,75 à Gao), auquel il faut ajouter les formations végétales agricoles ou anthropiques (cultures et jachères), estimées à 15,7 millions d'ha (DNRFFH, 1995). Les peuplements naturels productifs se localisent principalement au Sud du pays dans les zones humides soudano-guinéennes et guinéennes. Ils se composent de forêts claires et savanes arborées à arbustives, où dominent Isoberlina doka, Daniela oliveri, Vitellaria paradoxa, Detarium, Parinari curatellifolia, Afzelia africana, Pterocarpus erinaceus, Khaya senegalensis. Le volume sur pied est estimé globalement à 520 millions m³, avec de fortes variations du Nord au Sud et par zone éco-climatique: moins de 10 m³/ha pour les savanes arbustives du Nord, 20 à 40 m³/ha pour la brousse tigrée, de 50 à 80 m³/ha pour les forêts de la zone soudano-guinéenne, plus de 100 m³/ha pour certaines forêts galeries et forêts du Sud-Ouest du pays. La productivité moyenne est de 0,86 m³/ha/an. Elle varie de 1 à 1,5 m³/ha/an en zone Soudano-guinéenne à 0,3 et 0,05 m³/ha/an en zone sahélienne et en zone saharienne. Dans de nombreuses zones, on peut déjà observer une surexploitation du potentiel ligneux sur pied (Direction Nationale des Ressources Forestières, Fauniques et Halieutiques, 1995). Le Mali recèle d'importantes réserves pastorales réparties de manière irrégulière sur l'ensemble du territoire en fonction des zones éco-climatiques. Du Nord au Sud, on peut distinguer plusieurs zones de pâturages (Maïga, 1994) : - Zone sahélo-saharienne à sahélienne Nord (moins de 300 mm/an): steppes à tapis herbacé à base

de Panicum tergidum, Cenchrus biflora, Aristida mutabilis et ligneux à Acacia raddiana, Acacia ehrenbergiana. Ils sont le domaine de l'élevage nomade. La capacité fourragère par ha est relativement basse (moins de 0,1 tonne de matière sèche par ha et par an en moyenne). La capacité de charge est particulièrement faible (44 ha par UBT). Toutefois, en raison de leur étendue, l'apport fourrager de cette zone est néanmoins important à l'échelle nationale ;

- Zone des pâturages inondables (zone lacustre, zone inondable du Niger et Sénégal, zone du delta,

Boucle du Niger,...), composés de riches prairies aquatiques à Echinochloa stagnina (bourgoutières), associés à des pâturages à base de Cynodon dactylon, Brachiaria nutica. Les espèces ligneuses sont représentées notamment par Guirea senegalensis, Combretum glutinosum, Acacia seyal, Boscia senegalensis. Les pâturages naturels de ces zones polarisent saisonnièrement un cheptel de plus en plus important. La capacité de charge en période de transhumance est estimée à 2,5 ha/UBT ;

- Zone sahélo-soudanienne et soudanienne (zone Sud), les pâturages sont à base d'Andropogon

gayanus et d'herbacées annuelles comme Andropogon pseudapicus, Diheteropogon hagerupri, Loudaetia togoensis. Ils fournissent en saison sèche un potentiel fourrager important estimé à environ 1 tonne de matière sèche/ha (fourrage herbacé). Les formations forestières (y compris les jachères) à Pterocarpus erinaceus, Bombax costatum, Boscia senegalensis, Guirea senegalensis, Combretum sp.,... offrent de vastes espaces de pacage à base de graminées présentant de bonnes potentialités fourragères (0,5 à plus d'1 tonne de matière sèche par ha et par an).

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Cette répartition est à l'origine des pratiques d'élevage, comme le nomadisme ou la transhumance. La qualité et la quantité des pâturages sont également largement tributaires des conditions climatiques, et plus particulièrement de la pluviométrie. Ainsi, les périodes de grande sécheresse ont eu des répercussions profondes sur les modes traditionnels d'élevage et même sur la répartition spatiale des troupeaux. Selon la DNE, on compte en 1996 5,7 millions de bovins et 13,9 millions de caprins/ovins. Les systèmes d'élevage traditionnels restent pour la plupart extensifs et dépendants des pâturages naturels. En l'absence de points d'eau aménagés, de nombreux pâturages restent inexploités, notamment en zone sahélienne. Les pâturages naturels sont en diminution constante, du fait notamment de pratiques comme les feux de brousse, qui brûleraient environ 14,5 millions d'ha par an (CNRST, 1997), la suppression des couloirs de passage du bétail et la disparition des pistes de transhumance et/ou de pâturages dans les zones inondées, en raison d'une concurrence croissante entre espaces agricoles et espaces pastoraux et de conditions climatiques défavorables (pluviométrie, diminution des crues). Les ressources en eau et les Terres humides :

Le Mali recèle d'importantes ressources en eau de surface et souterraines, mais réparties de manière inégale sur le plan spatial. Le réseau hydrographique comporte les bassins fluviaux du Niger qui s'étend sur 300.000 Km² et du Sénégal à l'Ouest sur 155.000 Km². Ces deux fleuves ont un potentiel d'écoulement annuel respectif de 46 milliards de m³ à Koulikoro (Niger) et 10 milliards de m³ à Kayes (Sénégal). Ils sont cependant caractérisés par la grande variabilité saisonnière de leurs débits, liée notamment au régime pluviométrique et à la faible capacité de rétention des aquifères. Par ailleurs, on compte 17 grands lacs situés dans la partie septentrionale du pays principalement sur la rive gauche du fleuve Niger, dont les lacs Faguibine, Télé, Gouber, Kamango, Daoukiré, Daouna, Fati, Horo, Kabara, Débo. Ceux-ci, ainsi qu'un important réseau de mares permanentes à semi-permanentes notamment dans la zone du Gourma, sont utilisés pour les cultures de décrue et pour l'élevage. Le potentiel en terres irrigables est estimé quant à lui à environ 1 million d'ha, dont seulement 180.000 ha ont été aménagés (dont 50.000 ha sont gérés par l'Office du Niger) ou sont utilisés en submersion naturelle ou contrôlée pour la culture de riz. Toutefois, les phénomènes liés à la sécheresse ont considérablement affecté les surfaces traditionnellement inondables du delta (30.000 Km² en 1960, 5.000 Km² en 1980); par ailleurs, la dégradation progressive du couvert végétal a contribué à l'ensablement progressif des berges des cours d'eau et des mares, limitant ainsi les possibilités de culture et d'alimentation en eau des hommes et du bétail. Plusieurs grands barrages hydro-électriques ou pour l’irrigation (Manantali, Sélingué, Markala) ont été construits ou devraient être construits (Tossaye, seuil de Talo), pour lesquels des études de faisabilité technico-économique et études d'impact ont été réalisées. En ce qui concerne les ressources en eaux souterraines, qui contribuent à hauteur de 80 à 90 % à l'alimentation en eau des populations, celles-ci s'élèveraient selon les estimations de la DNHE à 2.720 milliards de m³. Elles sont essentiellement localisées dans les aquifères généralisés qui s'étendent sur plus de 630.000 Km= (dans les régions du delta central et les bordures du fleuve Niger), dans des aquifères fissurés s'étendant sur 180.000 m= (au centre, à l'Est et au Sud du pays) et dans des aquifères discontinus au niveau de la zone sahélienne. Le taux de reconstitution des nappes souterraines est estimé à 66 milliards de m³/an, dont 106 millions (soit environ 0,2%) seulement seraient exploités actuellement. Malgré l'existence de ce potentiel cons idérable, du fait de sa répartition spatiale très irrégulière, les difficultés de mobilisation et les contraintes d'accès à l'eau (profondeur des nappes) constituent un handicap majeur à leur valorisation du point de vue agricole et pour l'alimentation en eau des hommes et du bétail. Selon le schéma directeur des ressources en eau, seulement 17% de la population aurait accès à l'eau potable, dont 46% en milieu urbain et 10% en milieu rural. Ces ressources en eaux de surface et souterraines sont fortement menacées, entre autres par les gaspillages et/ou la gestion non rationnelle des réseaux d'irrigation (notamment au niveau des grands systèmes

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d'irrigation tels que l'Office du Niger), par la sédimentation et/ou l'ensablement des cours d'eau, des lacs et des mares et/ou les pollutions diverses. Processus majeurs de dégradation environnementale et des Ressources naturelles L'augmentation importante de la population, conjuguée avec la persistance des conditions climatiques défavorables et les systèmes d'exploitation pour la plupart extensifs et inadaptés, entraîne une forte dégradation des ressources naturelles et de l'environnement et participe ainsi activement au processus de désertification. Cette forte pression démographique sur les ressources, et souvent sur un espace restreint, va de pair avec un accroissement des besoins notamment en produit agricoles, d'élevage, produits ligneux et en équipements/infrastructures indispensables. Cette situation a conduit en de nombreux endroits à une rupture de l'équilibre entre les utilisations pour la satisfaction des besoins des hommes et la conservation des ressources de l'environnement. La dégradation des ressources naturelles se remarque entre autres par une perte de fertilité des terres de culture (diminution des jachères, forte érosion éolienne et/ou hydrique), une diminution des pâturages naturels (diminution de la durée de la transhumance et concentration forte autour des points d'eau, concurrence croissante entre agriculture et élevage particulièrement dans les zones inondées et vers le Sud), forte pression sur les ressources forestières, avec défrichements agricoles, surpâturage, prélèvements importants pour le bois-énergie, principale source d'énergie domestique, feux de brousse. Cette forte pression se traduit par la disparition de 100.000 ha de forêts chaque année, la destruction des écosystèmes et habitats naturels et une perte importante de la biodiversité. Toutefois, ce phénomène de dégradation n'est pas uniforme sur l'ensemble du territoire. Au Nord (zone sahélienne et sub-saharienne sur plus de 2/3 du territoire), on observe une progression alarmante du processus de la désertification sur une vaste étendue peu peuplée, avec un risque majeur d'ensablement des vallées et des mares. Au Sud et plus particulièrement autour des centres urbains, la pression sur les ressources encore disponibles s'accentue de manière inquiétante en de nombreux endroits, alors que ce sont celles-ci qui permettent de satisfaire à l'heure actuelle globalement les besoins alimentaires et énergétiques.

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L’exploitation pour la production de bois de chauffe et de charbon de bois contribue à la dégradation Parallèlement à ce processus de dégradation, on observe un risque accru de pollution dû à des causes multiples, comme l'exploitation minière, l'industrie ou l'artisanat, l'insuffisance en matière d'assainissement. Ces sources de pollution de l'air, des eaux et des sols touchent plus particulièrement les zones de forte concentration humaine; en milieu rural, les risques sont moindres, sauf dans les zones de production plus intensives comme l'Office du Niger ou la zone CMDT en raison d'une utilisation croissante d'engrais et pesticides. D'une manière générale, on observe une détérioration constante du cadre de vie des populations, que l'on soit en milieu urbain ou rural. Dans les conditions de croissance démographique, de pauvreté et de faible pouvoir d'achat des populations, cette tendance devrait se poursuivre avec des conséquences négatives sur la santé et le bien-être des populations. Focalisation sur des milieux critiques et menacés [voir illustration] :

La zone aride constitue en Afrique de l’Ouest une zone de transition instable entre le désert saharien et les savanes soudaniennes. Les précipitations annuelles se situent entre 150 et 600 mm Elle est caractérisée par l’alternance d’une courte saison de pluies et d’une logue saison sèche. Dans cette zone, l’activation du phénomène d’érosion est due à la proximité du Sahara. Les dunes anciennes mises à nue sous l’effet de l’harmattan se sont remises en mouvement menaçant d’ensablement les villes, les aménagements hydro-agricoles, les routes et les plans d’eau. Il n’y a pas dans la région d’expérience concernant la mise en œuvre de projets relatifs à la gestion partagée des ressources de ces zones en dehors des pâturages et des aires protégés. Par contre il existe beaucoup de projet du domaine par pays (cf. le Sahel en lutte contre la désertification) Ces projets préconisent essentiellement la CES-

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DRS et les techniques de lutte contre l’ensablement. Ces expériences viendront consolider les projets de gestion des ressources végétales et animales partagées et/ou transfrontalières.

Le Bani, menacé par les dépôts éoliens

Défis à relever : conserver les zones sensibles pour une utilisation durable et équitable, renforcer les capacités de décision des populations et les mettre face à leur avenir, développer des outils de gestion, garantir l’intégration agro-sylvo-pastoral, mettre en place des dispositions juridiques et des mécanismes indispensables à la mise en œuvre des principes de gestion locale des ressources (conventions locales). Systèmes urbains et Industriels : Résumé succinct de la situation Situation Urbaine et Pollusances13 : D'une manière générale, l’assainissement du cadre de vie des populations tant en milieu rural et urbain est rarement pris en compte dans les projets de développement. Les pollutions et le manque d'infrastructures d'assainissement sont à l'origine de plusieurs maladies graves et épidémies, comme les maladies respiratoires aiguës, la tuberculose, la dysenterie, l'hépatite, la typhoïde, le paludisme, etc. Les maladies sont surtout liées à l'insalubrité, à la précarité et la pauvreté. Elles constituent l'une des principales causes de décès en milieu urbain et touchent plus particulièrement les enfants. En milieu urbain, malgré les efforts entrepris il y a une insuffisance notoire d'ouvrages d'assainissement de base, en particulier dans les grands centres urbains, la multiplication des dépotoirs sauvages et l'insuffisance dans la collecte et le traitement des déchets ménagers. Des initiatives se multiplient pour la collecte, le traitement des déchets et l'assainissement, domaines dans lesquels les GIE et certains privés sont très actifs. Enfin, on note des carences dans les politiques d'urbanisme et

13 Pollutions et Nuisances

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d'habitat (insuffisance d'une politique cohérente en matière d'établissements humains et non -respect des SDAU [en toutes lettres] élaborés,...). Par ailleurs, les activités artisanales et industrielles en plein essor constituent une source très importante de pollution non contrôlée: le rejet de nombreux produits particulièrement toxiques (chlorures, cyanure, mercure, huiles de vidange...) dans les milieux récepteurs et sans traitement préalable - contribuent à la pollution des sols et des nappes phréatiques et à l'aggravation des problèmes de santé. Ce phénomène est particulièrement flagrant à Bamako et dans les grands centres urbains. Impact environnemental de l’économie active : Industrie ; Secteur Agricole au sens large ; secteur tertiaire : Malgré l’apport du secteur industriel dans le développement du pays, il constitue aussi un facteur de dégradation de l’environnement. Si certains aspects de la pollution peuvent être considérés comme mineurs (laideur fréquente des installations industrielles) ou d’une incidence très localisée (bruits, risques d’incendie ou d’explosion…), d’autres plus ou moins discrets ont un impact plus vaste et parfois très dangereux. Il s’agit essentiellement des rejets atmosphériques et des effluents à toxicité diverse. Cette situation est beaucoup plus remarquable dans certaines villes que dans les sites miniers. Les industries de tannerie, de fabrication de piles, de tabac et allumettes, d’insecticides et de textiles, qui sont les plus polluantes, se contentent d’un traitement primaire pour effectuer une décantation avant de rejeter leurs eaux usées directement dans le fleuve. Les quelques trois cent teintureries recensées dans la ville de Bamako, déversent les eaux usées soit à même le sol, soit directement dans le fleuve ou dans les collecteurs. Ce dernier cas est tellement fréquent que les effets commencent à se faire ressentir sur la faune aquatique et sur les produits de maraîchage, car les maraîchers sont installés le plus souvent en bordure du fleuve ou des collecteurs. Ces eaux usées de teinturerie et tannerie artisanales sont estimées à plus de 16 425 m3 (par ?) pour Bamako où, les industries sont très souvent installées au bord du fleuve, en aval de la station de pompage de la ville. Les villes de Ségou Koutiala, Kita et Koulikoro renferment un certain nombre d’industries notamment alimentaires et textiles .qui dans leur fonctionnement posent des problèmes environnementaux. Dans la plus part de ces villes les eaux usées produites par les industries sont rejetées sans traitement suffisant des les fleuves et les cours d’eaux (milieu récepteur).

Pollution du Niger par les teinturières

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L’insuffisance et/ou le manque d’entretien, le manque total d’infrastructures d’assainissement dans les zones d’implantation des industries sont les raisons d’une situation environnementale déplorable. Bien que la qualité de l’eau dans le fleuve Niger et la nappe aquifère profonde restent acceptable grâce à la réserve importante des volumes de ces ressources naturelles, le fleuve Niger risque à court terme d’être pollué si aucune mesure n’est prise pour traiter les eaux usées qui y sont déversés.

Impact des unités industrielles sur l’environnement Unités agro-industrielles : L’agro-industrie comprend toutes les industries de transformation des produits agricoles bruts, d’agriculture, d’horticulture, de la sylviculture, de la pèche, des usines de patte alimentaire, des laiteries, des brasseries, des huileries et l’industrie sucrière. Les problèmes environnementaux posés par ces unités sont les risques de pollution de l’eau, du sol et de l’atmosphère, par la mauvaise gestion des déchets et le défrichage des terres pour la production de la matière première. La quantité et la composition des déchets liquides dépendent du type et de la taille de l’usine. De façon générale, les effluents ont une demande biochimique en oxygène (DBO) et une demande chimique en oxygène (DCO) très élevées ; ils charrient également d’importantes quantités de matières en suspension. Ces effluents peuvent contenir aussi des polluants comme des résidus de pesticides, des composés complexes d’hydrocarbures, des composés alcalins (métaux), ou acides et autres éléments organiques. Les émissions atmosphériques que produisent les activités agro-industrielles se composent en général de particules, de rejet gazeux (oxydes de soufre, de carbone, d’oxyde nitrique, d’hydrocarbures et autres composés organiques. Elles dégagent souvent des odeurs nauséabondes et nuisibles. De façon générale les effluents de ces usines ont une DBO et DCO très élevé aboutissant à une dégradation des organismes et de leur habitat. Cette situation à terme se traduit par une

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eutrophisation des milieux récepteurs (fleuve et cours d’eaux) dès que leur pouvoir auto épurateur n’est plus en mesure d’absorber toute la matière organique déversée. Abattoirs et Tanneries : Les effluents liquides et les divers déchets solides représentent l’essentiel des polluants que génèrent les abattoirs. Les odeurs émises par la putréfaction des abats constituent une source continuelle de désagréments. Les eaux usées générées par les abattoirs ont une demande biologique en oxygène élevée et généralement on note la présence de matières en suspension, et de germes pathogènes (coliformes fécaux, bactéries…etc.). Les déchets solides sont généralement stockés et évacués sur les décharges sans précautions et sans traitement final. Les eaux usées en quantité importante générées dans les tanneries renferment de fortes concentrations de chrome et des substances organiques toxiques qui sont rejetées dans le fleuve sans traitement adéquat. Les opérations de tannage génèrent un débit d’eau usée de 150 m3/j. Industries textiles et d’égrenage du coton : Les effluents provenant des industries textiles (COMATEX, ITEMA) renferment des graisses, et autres impuretés, qui ont une demande biochimique en oxygène (DBO) très élevée. En outre, ces effluents, à l’état brut, contiennent d’importantes quantités d’huiles et de graisses et parfois même du soufre, des phénols et des pesticides. Les résidus provenant de l’égrenage, de peluches et poussières de coton relâchées dans l’atmosphère provoquent une pollution pouvant entraîner des maladies respiratoires. Il peut arriver dans certains cas, l’apparition du ver rose qui se développe dans les déchets produits par l’égrenage. Industries chimiques : Les industries chimiques fabriquent des savons, des détergents, des insecticides, des médicaments, des pesticides, piles, gaz, vinaigre, peintures, tuyaux PVC etc. Les problèmes environnementaux posés par ces unités sont surtout la mauvaise gestion des déchets (liquides et solides) issus des processus de transformation. Les pesticides utilisés au Mali appartiennent à la famille des organophosphorés, des carbamates et des pyréthrinoïdes. Cependant, une grande quantité de produits phytosanitaires périmés (11 555 kg pour les poudres et granulés et 130 635 litres pour les produits liquides) sont stockés dans les entrepôts. Parmi les produits obsolètes et périmés figurent des polluants organiques persistants (POP) tel que la dieldrine. Industries minières : Dans le secteur minier, l’utilisation du cyanure est la pratique courante pour le traitement de l’or. Les eaux résiduaires sont rejetées après un prétraitement au niveau de l’usine dans un bassin à boue. Cependant, le danger est permanent, et les principales victimes sont les oiseaux et le petit gibier, et, à travers eux, la population. Les mines engendrent aussi des pollutions atmosphérique et sonore à l’intérieur et autour dans les villages environnants par le passage fréquent des engins et des camions sur les voies non bitumées. Les mines provoquent la déforestation à cause de leurs étendues sur de grandes superficies réduisant ainsi l’habitat faunique. Dans le cas des productions artisanales basées sur le traitement des minerais par dragage et l’orpaillage traditionnel, l’usage du mercure est assez fréquent. Le danger est d’autant plus grand que, souvent les utilisateurs de dragues et les orpailleurs traditionnels n’ont ni la formation, ni les technologies appropriées pour contrôler ou éviter une éventuelle pollution des nappes par le mercure.

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Comportements Citoyens et Environnement

Le Mali s’est engagé depuis juin 2000 dans l’organisation et la tenue chaque année d’une quinzaine de l’environnement pour célébrer l’ensemble de ces événements afin d’encourager la prise de conscience et d’élever le sens de responsabilité des citoyens. La quinzaine de l’environnement est une série de manifestations visant à donner un cachet particulier aux comportements des populations dans la prise en compte de la dimension environnementale dans le développement économique, social et culturel. Elle vise également à inciter chaque citoyen et chaque citoyenne à revisiter son comportement quotidien afin de renforcer son sens civique vis à vis des actions de salubrité, d’assainissement et de protection de l’environnement. D’autres actions non moins importantes sont entreprises en faveur du changement de comportement des citoyens :

- Publication du Magazine trimestriel ‘’Notre environnement ‘’ ; - émissions des radios de proximité - dont les animateurs ont été formés en journalisme

environnemental ; - développement d’un volet communication, information, éducation dans presque tous les

grands projets et programmes ; - utilisation de supports publicitaires (tee-shirt, plaquettes, banderoles etc.) ; - théâtres, sketchs et les conférences débats ; - campagnes de diffusion des textes législatifs et réglementaires ; - élaboration en cours de la stratégie de communication du MEA avec l’appui technique et

financier de la FAO. Gestion de l’Environnement et Conservation

Ø Dispositifs institutionnels :

L’ancrage institutionnel de la gestion des questions environnementales est le Ministère en charge de l’environnement et de l’Assainissement. Il est composé de deux directions nationales à savoir (i) la Direction Nationale de la Conservation de la Nature (DNCN) créée par L’ordonnance, n°98-025/P-RM du 25 Août 1998, qui a pour mission l’élaboration des éléments de la politique nationale en matière de conservation de la nature et d’en assurer l’exécution ; la DNCN est représentée au niveau régional par des Services régionaux et subrégionaux qui s’occupent de la mise en œuvre de la politique, à travers des activités de contrôle, d’assistance technique aux populations dans des projets, la gestion de parcs et réserves biologiques ou de faune (ii) la Direction Nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et Nuisances (DNACPN), d’une agence (Agence pour le Bassin du Fleuve Niger - ABFN), ainsi que du Secrétariat technique permanent du Cadre institutionnel de la gestion des questions environnementales (STP/CIGQE) qui est piloté par un Comité Interministériel d’Orientation et une Commission consultative Intersectorielle comprenant des représentants des secteurs publics, privés, de la Société Civile et des ONG. En outre un certain nombre d’autres ministères et leurs services spécialisés gèrent au quotidien, avec l’appui de certaines agences du secteur privé comme de la société civile, l’utilisation des ressources de l’environnement. Il s’agit entre autres, du : ü Ministère de l’Agriculture ; ü Ministère de l’Elevage et de la Pêche ; ü Ministère des Mines, de l’Energie et de l’Eau ; ü Ministère des Domaines de l’Etat, des Affaires Foncières et de l’Habitat ; ü Ministère de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales ; ü Ministère de l’Equipement et des Transports ; ü Ministère de l’Education Nationale ; ü L’EDM (Energie du Mali) ; ü Les Groupements d’Intérêt Economique comme la COFESFA et le COGIAM ; ü Les bureaux d’études comme le BEAGGES et AGEFORE.

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Environnement international et mise en œuvre des Conventions Pour illustrer son engagement dans la protection l’environnement, le Mali a adhéré à plusieurs conventions internationales ayant trait à l'environnement, ce qui traduisait l’acceptation du pays de mettre en place des instruments juridiques nationaux afin de traduire dans sa propre législation l’esprit et les principes fondamentaux de ces conventions. Les conventions internationales auxquelles a souscrit le Mali et qui pourraient avoir un impact sur l’environnement sont les suivantes :

- la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause pour certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l'objet du commerce international (1998) ;

- la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique (1992) ; - la Convention Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (1992) ; - la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CID) (1994) ; - la Convention Africaine sur l’Aménagement de la Faune et son Habitat ; - la Convention de Bonn sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune

sauvage (1979) ; - la Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (1972) ; - la Convention de RAMSAR sur les zones humides et les espèces d’oiseaux qui y vivent

(1971) ; - la Convention Internationale sur le Commerce des Espèces Animales et Végétales menacées

d’extinction (CITES) (1973) ; - la Convention sur le Patrimoine Mondial, Culturel et National (1972) ; - la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et

de leur élimination (1989) ; - la Convention sur la protection de la couche d’Ozone et le Protocole de Montréal (1987).

Certaines de ces conventions ont fait l’objet de stratégie nationale (CDB, PAN) et une communication nationale a été élaborée en matière de changement climatique .En plus, le pays a régulièrement produit un rapport national sur la mise en œuvre de la CCD. Le second rapport de mise en œuvre de la CDB est en cours de préparation. Dans le cadre du protocole de Cartagena, le pays est engagé avec le PNUE dans la mise en place d’un Cadre National de Biosécurité. En ce qui concerne les zones humides, une politique nationale assortie d’un plan d’action a été élaborée. Sur le terrain quelques projets participent à l’application des dispositions de certaines conventions dont notamment celles de la génération de Rio et des efforts ont été engagées dans le développement des synergies entre convention (atelier national avec le CILSS, élaboration de projet phare, concertation trimestrielle entre les points focaux nationaux). Politique environnementale et Développement La politique nationale de protection de l’environnement s’inscrit dans un processus dynamique qui vise le développement socio-économique durable du Mali. En ce qui concerne le domaine de la gestion des ressources naturelles, les objectifs de la PNPE sont :

- développer et appuyer la mise en œuvre d’une gestion décentralisée et participative des ressources naturelles ;

- appuyer les différentes Collectivités Territoriales, les organisations et associations de producteurs et autres partenaires de la société civile afin qu’ ils jouent pleinement leur rôle ;

- élaborer et appuyer la mise en œuvre de programmes participatifs de GRN à travers les schémas régionaux d’aménagement du territoire et schémas d’aménagement et de gestion des

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terroirs villageois, en vue de réduire les effets de la dégradation, de la désertification et/ou de la sécheresse.

Les axes stratégiques de la PNPE visent en particulier la préservation et le renforcement des acquis techniques et méthodologiques, la prévention de toute nouvelle dégradation des ressources forestières, la mise en place de cadres de concertation et de coordination, le renforcement des capacités des acteurs et la mise en place d’un système de contrôle, de suivi et de surveillance continue de la filière bois énergie. Le Plan national d’action environnementale/Programmes nationaux pour la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification ou PNAE/PAN-CID14 adopté en 1998 est le document de base de la politique nationale de protection de l’environnement au Mali (PNPE). Le PNAE/PAN-CID définit neufs programmes d’action nationaux (PAN) transversaux15, ainsi qu’une synthèse des Programmes d’action régionaux (PAR) pour chacune des huit régions du Mali élaborés avec la participation des différents acteurs. L’exercice de formulation a également testé la formulation sur base participative de programmes d’action locaux transformé en canevas de Plan communal d’Action Environnemental (PCAE) depuis l’avènement de la décentralisation au Mali (1998). Avec la mise en œuvre effective de la décentralisation, il s’est avéré nécessaire de donner aux gestionnaires locaux de l’environnement un outil de référence adapté au nouveau contexte en lieu et place du PAL. C’est pour répondre à ce souci que le MEA, a produit un guide pour l’élaboration des programmes communaux d’action environnementale afin que les gestionnaires du développement à tous les niveaux prennent en compte les préoccupations environnementales dans la planification de leurs actions. Priorités nationales Majeures Le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) formulé en 2002 a pour objectif général de réduire d'un tiers l’incidence de la pauvreté actuelle (63.8%) en quatre ans, en s'appuyant sur une conjonction d'interventions cohérentes orientées vers i) une croissance forte et mieux répartie au profit des pauvres ; ii) une amélioration significative de l'emploi et des revenus des pauvres ; iii) le renforcement de la gouvernance démocratique. La gestion durable des ressources naturelles constitue l'une des priorités d'action pour le développement du secteur rural. Dans ce domaine, la priorité est double: d'une part rechercher la sécurité alimentaire, en particulier à travers la diversification et la valorisation maximale des productions, y compris du domaine forestier, et, d'autre part, améliorer la productivité et la protection de l’environnement dans le cadre d’une gestion durable des ressources naturelles.

14 Le document comporte 3 volumes : Diagnostic environnemental (Volume I) ; Politique Nationale de protection de l’Environnement (Volume II) ; Résumé des Programmes d’action régionaux/PAR (Volume III). 15 Ces 9 programmes sont : Programme d’aménagement du territoire ; Programme de gestion des ressources naturelles ; Programme de maîtrise des ressources en eau ; Programme d’amélioration du cadre de vie ; Programme de développement des ressources en énergies nouvelles et renouvelables ; Programme de gestion de l’information sur l’environnement ; Programme d’information, d’éducation et de communication en environnement ; Programme de suivi de la mise en œuvre des conventions internationales ; Programme de recherche sur la lutte contre la désertification et la protection de l’environnement.

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Les axes stratégiques d’intervention dans ce domaine visent en particulier le développement de la concertation inter-sectorielle et le renforcement de l’implication des producteurs dans la gestion durable des ressources sylvo-pastorales, tandis qu'en matière de lutte contre la désertification, les priorités portent sur la lutte contre l’érosion et la dégradation des sols, l’aménagement et la gestion rationnelle des terres de culture et des pâturages et le développement de partenariats entre les acteurs. Dans le domaine de la gouvernance, le gouvernement prévoit de consolider la décentralisation, à travers le renforcement des capacités des acteurs locaux, qu'il s'agisse des élus et de leurs citoyens, le transfert de compétences et de ressources équivalentes pour favoriser la durabilité et la qualité des services de proximité, et le soutien aux collectivités territoriales pour qu’elles puissent être un acteur majeur de la lutte contre la pauvreté et de la promotion du développement économique local. Liens régionaux et internationaux

Le Mali s'est engagé, avec les autres Etats membres des Nations Unies, à atteindre d'ici 2015 les objectifs millénaires du développement. L'objectif 7 vis e le développement d'un environnement durable, en particulier en intégrant les principes du développement durable dans les politiques nationales et en inversant la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales (cible 11). L'un des principaux indicateurs retenus à cet effet est la proportion de zones forestières. Le dernier rapport de suivi de la mise en œuvre des OMD (2004) indique que les données partielles dont l'on dispose montrent que, sous l'effet conjugué de la pression démographique et de la désertification, la tendance nationale est plutôt à la baisse: entre 1990 et 2000, la couverture forestière est passée de 11,6% à 10,8% de la superficie totale du pays. Perception de la Coopération Internationale, Régionale et sous régionale La pauvreté et la stagnation sont en Afrique la plus grande tragédie de notre temps. En effet sur ce continent, la pauvreté est telle qu’elle appelle une réponse des plus énergiques et ceci au niveau national, régional et continental. Certes la croissance économique et la gouvernance se sont quelque peu améliorées ces dernières années mais bien des efforts restent à déployer pour réellement progresser sur ces deux fronts afin de faire reculer la pauvreté. Pour y parvenir, il faut un partenariat entre l’Afrique et le monde développé qui tienne compte de la diversité et des particularités de l’Afrique. Ceci suppose que l’Afrique accélère sa propre réforme et que le monde développé augmente la quantité et la qualité de l’aide et cesse de faire obstacle au progrès de celle-ci.

Ø Principes directeurs importants pour le pays : La politique nationale de protection de l'environnement s'inscrit dans un processus dynamique qui vise le développement socio-économique durable du Mali. Les principes de base qui sous-tendent la politique nationale de protection de l'environnement peuvent être énumérés comme suit :

1. Equité et égalité, qui rendent obligatoire le devoir pour tous ceux qui entreprennent des activités ayant un impact sur l'environnement d'appliquer et/ou de se soumettre aux règles et lois environnementales du pays. Ce principe renvoie à l'article 15 de la Constitution du Mali ;

2. Implication/responsabilisation et participation de tous les acteurs dans les actions de protection, de restauration et de conservation des ressources naturelles et de l'environnement. Ce principe est conforme au processus de décentralisation en cours qui vise à créer les conditions d'une implication des populations et de la société civile dans les activités de développement social et économique au niveau régional et au niveau local ;

3. Prévention et précaution, en facilitant notamment la mise en oeuvre des mesures de contrôle et de préservation/protection des écosystèmes et de l’environnement, qui doit permettre de prévenir les problèmes pouvant entraîner des conséquences néfastes pour l’environnement, en développant l'information et l'éducation environnementale, en définissant les normes de rejets autorisés et en

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systématisant les études d'impacts environnementaux. Ce principe appuie également les orientations du schéma d’aménagement du territoire (ESAT/AP-SRAD), qui facilite la prise en compte de la dimension protection de l’environnement aux différents niveaux de planification ;

4. Internalisation des coûts de protection de l'environnement, qui conduit à la prise en compte des coûts des nuisances dans les coûts de production ou de l'activité pouvant être à l'origine d'une dégradation, y compris les études d'impact. Ce principe permet de ne pas faire payer par la collectivité des dépenses dues à des dégradations occasionnées par un ou des individu(s) et/ou des activités de développement socio-économique. Il se base lui-même sur le principe du "pollueur - payeur", qui responsabilise celui qui pollue ou dégrade l'environnement dans la réhabilitation des ressources dégradées.

Ø Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement : - Au niveau sous-régional le CILSS contribue à l'ensemble des réflexions visant la lutte contre la désertification au Sahel ; - Concernant le programme d'action sous-régional (PASR) Huit programmes prioritaires sont retenus. Ce sont : - la gestion durable des ressources hydrauliques transfrontalières, - la gestion durable des ressources végétales et animales frontalières, - la coopération scientifique et technique, - le développement et la gestion des ressources énergétiques, - la lutte contre les ennemis des cultures des essences forestières et des animaux, - l’alerte précoce et l’atténuation des effets de la sécheresse, - l’information la formation et la communication. En dehors de ces programmes prioritaires il y a des projets transfrontaliers entre certains pays de la sous-région, il s’agit de : - le programme d’aménagement intégré du massif du Fouta Djallon, - le programme d’appui à la gestion intégrée des ressources (AGIR), - le projet Mali-Algérie (Tamanarasset en Algérie et Kidal au Mali), - le projet Mali-Mauritanie -Sénégal (Gadiaga au Mali, Djawling et Labéired en Mauritanie, Djoudj au Sénégal.

Il faut aussi souligner l’existence d’organisations sous-régionales comme la CEDEAO, le Liptaco gourma, l’OMVS, l’ABN. Ces projets/programmes sont le début d’une mise en cohérence/synergie des différentes politiques de gestion des ressources naturelle de l’espace UEMOA.

Ø Perception de la ou des Priorités sous régionales du point de vue de pays :

Le développement du secteur de l’environnement repose sur la participation et la responsabilisation de tous les acteurs aux différents niveaux (collectivités territoriales, services techniques, ONG et autres partenaires). Or, l'analyse a montré que les capacités d'intervention plus particulièrement des organisations de producteurs et des collectivités territoriales sont le plus souvent limitées du point de vue organisationnel, de la formation, des moyens techniques et financiers. Ces insuffisances freinent à leur tour le processus de transfert des compétences en cours. Pour renforcer les capacités de l'ensemble des acteurs du secteur, il s'agira plus particulièrement de :

- renforcer le rôle des collectivités territoriales à travers la formation et l'adéquation des moyens matériels et financiers ;

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- appuyer la fédération et la professionnalisation des organisations de producteurs aux différents niveaux local, régional et national, en vue de développer leurs capacités d'intervention et de négociation ;

- appuyer la capacité de planification régionale et locale en vue de promouvoir un développement durable des ressources environnementales.

Pour faire face aux défis de la décentralisation et de la planification décentralisée du secteur, il s'agira entre autres de :

- capitaliser et valoriser les résultats des expériences d’aménagement du territoire ; - définir les articulations entre l'aménagement au niveau du village et lescollectivités

territoriales (commune, cercle, région) ; - mettre en place les mécanismes d'appui aux collectivités territoriales et renforcer les

capacités régionales et locales de planification décentralisée.

Ø Eléments d’orientations majeurs de la politique pour l’amélioration de l’environnement perçus à la suite des entretiens et interactions :

L'adoption d’une Politique Commune d’Amélioration de l’Environnement en Afrique de l’Ouest, à travers l’UEMOA et la CEDEAO, implique pour les pays d’instaurer une réglementation commune et d'exploiter tous les avantages comparatifs. Pour le Mali, cette ouverture à un espace de 220 millions de personnes constitue une opportunité pour valoriser son important potentiel faunique et floristique, mais aussi préserver les trois matrices environnementales (air, sol, eau). Une mise en oeuvre pertinente d’une réglementation commune permettra de consolider cette opportunité. Dans ce cadre, il s'agira entre autres de/d’:

- renforcer le contrôle de la qualité ; - développer le partenariat et la coopération avec les pays de la sous région ; - améliorer les cadres législatif, juridique et institutionnel et adopter un Code de

l’environnement ; - participer activement à toutes les concertations et négociations pour une harmonisation

progressive des politiques de gestion de l’environnement ; - créer les conditions pour l'émergence d’un comportement respectueux de

l’environnement par l’intensification de l’IEC.

Points de Vue sur la Mise en œuvre régionale d’une politique de l’environnement

Ø Engagements et action des pays ou groupes de pays : Les évènements des 30 dernières années prouvent que les pays africains se sont montrés à la hauteur des problèmes de dégradation de l’environnement. Une volonté collective de s’attaquer aux problèmes liés à l’environnement a vu le jour et des institutions chargées de traduire cette volonté en résultats concrets ont été créées. L’on peut citer :

- en 1968, les pays africains signent la Convention d’Alger sur la conservation de la nature et des ressources naturelles ;

- Les efforts en faveur d’une utilisation et d’une gestion durable des ressources naturelles après la conférence de Stockholm sur l’environnement humain organisée en 1972 par les Nations Unies ;

- En 1980 sous l’égide de l‘OUA, un sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement africains conduit à l’adoption du plan d’action de Lagos, projet de développement économique de l’Afrique qui contribuera à mettre en lumière, les défis auxquels est confrontée la région ;

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- En 1985, les pays d’Afrique créent la CMAE qui au cours des 15 années suivantes permettra des réalisations concrètes en fournissant un leadership à l’échelle de la région en favorisant la sensibilisation et le consensus sur les questions environnementales de portée mondiale et régionale et en apportant aux gouvernement africains les compétences nécessaires pour gérer leur environnement et participer aux négociations internationales ;

- En 2001, les Chefs d’Etat africains décident de transformer l’OUA en Union Africains. Ils se mettent également d’accord sur la nouvelle initiative africaine, plan de redressement s’inscrivant dans le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique 5NEPAD) ;

- Durant la 55ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies (septembre 2000) les gouvernements africains souscrivent aux 6 valeurs fondamentales qui doivent sous-tendre les relations internationales aux XXième siècle : liberté, égalité des nations, solidarité, tolérance, respect de la nature et partage des responsabilités.

Ø Eventualité d’un Programme Opérationnel commun :

Les actions urgentes et nécessaires suivantes ont été identifié par l’AEO (l’avenir de l’environnement en Afrique) pour inverser les processus actuels de dégradation de l’environnement, il s’agit de :

- la réduction de la pauvreté ; - la lutte directe contre la dégradation de l’environnement ; - la promotion d’actions transversales. Ø Moyens de contrôle :

Un système de suivi, de contrôle et de surveillance de l’environnement et une banque de données seront mis en place pour une gestion efficace des ressources naturelles. Le suivi et le contrôle du respect des normes et réglementations seront également assurés.

Ø Manquements et Incidences économiques : Les politiques des gouvernements permettent d’influencer la structure et le fonctionnement des économies afin d’atteindre leurs cibles et leurs objectifs en terme de développement et de croissance économique. Pour y parvenir, ils emploient des instruments économiques, financiers, juridique et institutionnels servant à encourager ou à décourager certains types d’activités au niveau macroéconomique ou sectoriel. Les politiques agricoles des sous-régions combinent depuis longtemps les subventions, les taxes et les dispositifs de crédit pour promouvoir des objectifs tels que la sécurité alimentaire, l’augmentation des recettes à l’exportation et la génération de revenus.

Ø Sensibilisation, Mise en œuvre, Encouragements et Incitations positives : Une large participation du public associée à une obligation de rendre des comptes est un élément important dans les prises de décision relatives à la protection de l’environnement et constitue le fondement du concept de développement durable. Il existe une méconnaissance des interactions entre les activités et l’environnement due à des informations inexactes ou insuffisantes. La sensibilisation du public est donc une condition préalable à toute action et un élément essentiel de tout effort pédagogique destiné à stimuler ou renforcer les attitudes, les valeurs et les actions relatives à la conception ou la mise en œuvre d’une politique de gestion de l’environnement.

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LE NIGER

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REPUBLIQUE DU NIGER

_______

RAPPORT SUCCINCT DE PAYS

Version Provisoire

proposée par Mamadou Mamane

Novembre 2005

EETTUUDDEE EENNVVIIRROONNNNEEMMEENNTTAALLEE -- UUEEMMOOAA

GGRRAANNDDEESS OORRIIEENNTTAATTIIOONNSS DD’’UUNNEE PPOOLLIITTIIQQUUEE CCOOMMMMUUNNEE PPOOUURR LL’’AAMMEELLIIOORRAATTIIOONN DDEE LL’’EENNVVIIRROONNNNEEMMEENNTT ((PPCCAAEE))

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SOMMAIRE

Points traités Pages

Introduction sur le pays 3

Ressources naturelles 5

Systèmes urbains et industriels

Gestion de l’Environnement et Conservation

Perception de la Coopération Régionale et Internationale

Point de vue pour la mise en oeuvre d’une politique Régionale de l’Environnement

Liste des personnes rencontrés

NB : Ce « country Profile » a été rédigé tenant compte du plan fourni par Hylea International. L’auteur souhaite que le commanditaire y trouve les éléments essentiels, nécessaires à son travail de synthèse régionale.

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I - INTRODUCTION SUR LE PAYS 1.1 - Situation géographique

Zones agro- climatiques Caractéristiques Soudanienne : Environ 1% de la superficie totale,

reçoit 600 à 800 mm de pluie par an. Elle est dominée par des savanes arborées et arbustives. A vocation agricole, elle est très peuplée et abrite le Parc National du W.

La zone sahélienne, Soudano-Sahélienne : Environ 12% de la superficie du pays. Elle reçoit 150 mm à 350 mm de pluie. Elle est caractérisée par une végétation de steppes herbacées et arbustives dominées par les graminées, qui lui confère une vocation essentiellement pastorale.

La zone sahélo-saharienne, Sahélienne : Environ 10% de la superficie du pays, reçoit de 350 à 600 mm de pluie . Caractérisée par une végétation de steppes arborées et arbustives, c’est une zone à vocation agricole. Elle est de ce fait soumise à une intense pression démographique.

Saharienne : Couvre 77% du pays, reçoit moins de 100-150 mm par an. La végétation rare se concentre dans les vallées et les oasis de l’Aïr et du Kawar.

1.2 - Population

Relief: Le Niger comporte 500 000 km2 de terres désertiques (Ténéré et Tall). Caractérisé par de basses altitudes (200 à 500 m), le relief est marqué par des massifs montagneux très anciens au nord-ouest (massifs de l’Aïr). Climat : Le climat est de type continental sahélien, caractérisé par deux saisons. Une saison pluvieuse (juin à septembre), et une saison sèche (octobre à mai). Les vents dominants sont l’harmattan (chaud et sec) et la mousson (humide).

0 2 4 6 8 10 12 14 16

Longitude

12

14

16

18

20

22

24

Latit

ude

AGADEZ

BILMA

MARADI NIAMEY

TAHOUA

TILLABERYZINDER

DIFFADOSSO

Zone SahéloSoudanienne

Zone Sahélienne

Zone SahéloSaharienne

Zone Saharienne

Situation géographique Situé en marge sud du Sahara et au cœur du Sahel Ouest Africain, le Niger s’étend sur 1 267 000 Km2. Il est limité à l'Ouest par le Mali et le Burkina Faso, au Sud par le Nigeria et le Bénin, à l'Est par le Tchad, au Nord par l'Algérie et la Libye. Ses frontières les plus proches sont éloignées de 700 km du golfe de Guinée, 1900 de la côte atlantique ouest et 1200 km de la Méditerranée.

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Le Niger compte 12 500 000 habitants en 2005, selon les estimations faites sur la base des données du recensement général de 2001(RGP/H, 11 060 291 habts en 2001). Le taux d’accroissement démographique moyen annuel est de 3,3% et la densité moyenne de la population 8,7 hab./km2. En majorité (85%), les Nigériens vivent dans la bande sud du pays, favorable aux activités agricoles d’hivernage.

Aussi, Les régions les plus densément peuplées sont Maradi (53,5 hab/km2) et Dosso (44,5 hab/km2). Celles faiblement peuplées correspondent aux deux départements les plus vastes (Agadez avec 0,5 hab/km² et Diffa avec 2,2 hab/km²).. La structure par sexe se caractérise par un équilibre entre les deux sexes, avec 49,88% d’hommes et 50,12% de femmes. La structure par groupes d’âges fait ressortir la jeunesse de la population qui est à 48,4% de moins de 15 ans. Urbanisation

La population rurale croit sensiblement plus vite que celle urbaine. Le nord a connu une forte sédentarisation des populations nomades, avec un taux d’urbanisation souvent plus fort que celui de Niamey la capitale (Agadez par exemple). Administration et gouvernance

Réseau hydrographique Répartition de la population

L’urbanisation a connu une croissance relativement rapide. La population urbaine qui était de 5,3% dans les années 1960, est passée à 16,3% en 2001. D’après les projections, elle atteindrait 30% en 2020. Cette croissance rapide est principalement due à l’exode rural.

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A la faveur de la stabilité retrouvée et de l’ancrage de plus en plus effectif de la démocratie, le Niger s’est résolument engagé dans un processus de décentralisation administrative. Dans ce cadre, les dernières élections locales ouvrent une ère nouvelle de gouvernance à la base des affaires publiques. Le pays est subdivisé en huit (8) régions (Agadez, Diffa, Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéri et Zinder), quatre (4) Communautés Urbaines (Villes de Niamey, Maradi, Tahoua et Zinder); trente six départements et 265 Communes dont 52 urbaines et 213 rurales. 1.3 - Aperçu général sur le contexte socio-économique Le contexte socio-économique du Niger est caractérisé par la prépondérance du secteur primaire, dont la contribution au PIB est de l’ordre de 40%. L’agriculture et l’élevage sont les principales activités de production rurale. Le secteur secondaire est crédité d’une contribution d’environ 33% au PIB, devant le secteur tertiaire constitué d’industries minières et manufacturières très peu développées. L’économie fragile, est lourdement pénalisée par l’enclavement du pays. Le contexte socio-économique reste encore marqué par les séquelles de dix années d’instabilités politiques, qui ont considérablement déstabilisé un cadre macro-économique déjà précaire. En 2003, le taux de croissance économique réel a été estimé à 5,3% contre 3% en 2002. Cette performance est essentiellement due aux campagnes agricoles favorables, la croissance de la production agricole étant estimée à 3,2% en 2003 contre 2% en 2002. Cependant en 2004, suite à l’arrêt précoce des pluies et aux attaques acridiennes, une baisse de la croissance (qui est retombée à 0,9%) a été observée. II- RESSOURCES NATURELLES 2.1 - Les terres Selon les études les plus récentes (19951), les terres exploitées pour les productions rurales représentent 15% du territoire, soit 6% pour l’agriculture, et 9% pour le sylvo-pastoralisme.

Selon les zones agro-écologiques, les sols ont généralement les caractéristiques suivantes :

Zones Caractéristiques des sols

1 Cesia : Bureau d’Etude Italien

Pourcentages d'ccupation du sol

3% 3% 7%2%

85%

terrains labourables

productions agricolespermanents

pâturages permanents

forets et bois

autres

Occupation des terres en 1995 3% de terres cultivables,

3% de terres de production

agricole permanente,

7% Pâturages permanents,

2% Forêts et bois villageois

85% autres.

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Saharienne Sols minéraux bruts Sahélienne Sols peu évolués d'apports éoliens et sols bruns - rouges à dominance

sableuse Soudano- sahélienne Sols ferrugineux tropicaux Soudanienne Sols ferrugineux et sols fersialitiques 2.2- Forêts, pâturages et paysages naturels Le gradient d’aridité décroissant du nord au sud détermine quatre grands types de milieux naturels qui matérialisent des bandes orientées est-ouest. Il s’agit : § des milieux sahariens caractérisés par une steppe arbustive discontinue. Des boisements

particulièrement denses à acacia et palmier doum Hyphaene thebaica se rencontrent le long des cours d’eau (koris) et dans les zones d’épandage ;

§ des milieux nord sahéliens (sahélo-sahariens) dominés par des pseudo-steppes. Acacia raddiana, Acacia senegal, et Commiphora africana se rencontrent sur les substrats sableux qui recouvrent la plus grande partie du sahel nigérien, tandis que Acacia nilotica, Balanites aegyptiaca, Maerua crassifolia etc.. s’accommodent plus des sols limono- argileux des dépressions ;

§ des milieux sahéliens où la végétation prend la forme d’une savane arbustive dominée par Acacia albida, Acacia senegal, Borassus aethiopium, Hyphaene thebaica, Combretum glutinosum etc…Ces milieux sont à vocation agro-pastorale et se caractérisent par une forte densité de population ;

§ Enfin, des milieux de la zone soudano- sahéliens qui comportent une couverture forestière de savanes arborées. Dans ces milieux dominent les combretacées ainsi que d’autres espèces à valeur économique relativement plus importante : Butyrospermum parkii, Parkia biglobosa etc..

Les forêts : Estimé à environ 12 000 000 d’hectares dans les années quatre vingt dix, le potentiel forestier (espaces sylvo-pastoraux et parcs agroforestiers compris) demeure relativement peu connu, en l’absence d’inventaires fiables. De par leur structure, leur composition floristique et leur fonctionnement, plusieurs types de formations forestières sont distingués il s’agit des : Formations forestières contractées de plateaux :

Brousses tigrées et formations diffuses sont rencontrées, particulièrement dans l’ouest nigérien (Tillabéri, Dosso). On les retrouve également sur les plateaux du centre et du sud-est du pays. Composées à plus de 80% de combretacées (Guiera senegalensis, Combretum micranthum et Combretum nigricans, Combretum glutinosum), les formations contractées de plateaux représentent le type de végétation forestière dominant au Niger. Ambouta (1984) estime qu’elles pourraient couvrir cinq millions d’hectares, dont 2.200.000 hectares de formations tigrées typiques. Cependant, Ichaou A. (1989) estime que c’est en moyenne 60.000 ha qui sont soustraits de ces formations chaque année, du fait des défrichements agricoles et de l’exploitation incontrôlée des ressources ligneuses. forêts de bas-fonds inondables : Localisées dans les dépressions, ces formations se rencontrent notamment dans les régions de Zinder, Maradi,Tahoua et Tillabéri. Très sollicitées (bois d’œuvre et de service, zones de repli des animaux en saison sèche), elles se caractérisent par une prédominance d’espèces épineuses comme Acacia nilotica, ainsi que par leur grande capacité de régénération qui est très souvent annihilée par le broutage des animaux ou la submersion des plantules.

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formations forestières sur plaines sableuses : Formations de savanes sèches sahélo-soudaniennes, elles sont généralement dominées par les combretacées (baban raffi / Maradi, Takiéta (Zinder). A côté des combretacées, d’importants peuplements à Acacia, (Acacia raddiana, Acacia senegal), Leptadenia pyrotechnica (particulièrement dans les régions de Zinder et Diffa) ainsi que Piliostigma reticulatum, Prosopis africana, Pourpatia birrea etc..s’y développement. Les parcs agroforestiers Les parcs agroforestiers se rencontrent principalement dans la bande sud agricole (zones sahélienne et soudano-sahélienne). On retiendra en particulier : § (i) les parcs à Acacia albida ; § (ii) les doumeraies rencontrées principalement le long des cours d’eau (Goulbi N’kaba,

Komadougou Yobé, fleuve Niger) et autour des cuvettes oasiennes des départements de Gouré et de Maïné-Soroa notamment ;

§ (iii) les rôneraies, dont celle du dallol Maouri (environ 27.000 hectares) ; § (iv) les parcs à Butyrospermum parkii et à Parinari macrophylla, dans les vallées fossiles

(Dallol fogha et Bosso des départements de Boboye, Dosso, Gaya et Filingué). Selon les études réalisées, la productivité moyenne de ces différentes formations forestières est relativement faible (0,5 à 1 stère par ha et par an). Cependant, malgré leur état de dégradation, souvent très avancé, elles couvrent l’essentiel des besoins en énergie domestique (Le bois est consommé par plus de 90% des nigériens pour la cuisine à raison d’un stère (250 à 300Kg) par personne et par an en moyenne). En dehors du bois, les ressources forestières fournissent d’autres produits essentiels pour les communautés locales. Dans ce contexte la cueillette des feuilles, fruits, exsudats etc.. de certaines espèces d’arbres, contribue à la sécurité alimentaire et plus généralement à la lutte contre la pauvreté. § Plusieurs espèces offrent des produits consommés à grande échelle comme : Parkia biglobosa,

Adansonia digitata, Borassus aethiopium, Balanites aegyptiaca, Ziziphus mauritiana, Moringa oleifera, Boscia senegalensis etc.. Ce rôle alimentaire est d'autant plus important pendant les années déficitaires et les famines. Par ailleurs certains chercheurs estiment que les sous-produits forestiers (fruits et feuilles) interviennent pour 25 % dans la ration alimentaire des ruminants au Niger ;

§ Une diversité d’espèces végétales est utilisée à des fins médicinales. C’est ainsi que

les travaux de Adjanohoun et al. (1980) et de Saadou (1993) indiquent que la catégorie des plantes médicinales au Niger renferme 245 espèces réparties en 65 familles ;

§ Parmi les Produits Forestiers Non Ligneux, la gomme arabique occupe une place sociale et

économique potentiellement importante pour le pays. Trois grandes zones de production font du Niger l’un des pays phares de la « Ceinture Gommière Ouest Africaines ».

Enfin, l’arbre et les forêts constituent les seules armes contre les vents et autres agents de dégradation, d’un environnement fragilisé par des pratiques de plus en plus inappropriées de gestion des ressources et milieux naturels. 2.3 - Les pâturages :

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L’élevage constitue une activité économique essentielle. Il vient au second rang des productions rurales et des exportations. Selon les statistiques officielles (MRA) il est pratiqué sur environ 38 110 123 ha (30% du territoire). Cette superficie engloberait logiquement, 15% environ, des terres considérées comme marginales par « l’étude Cesia » citées ci-dessus. L’activité d’élevage est en effet pratiquée sur l’ensemble des terres, y compris celle agricole, après les récoltes (les bilans fourragers en annexe accordent une place importante aux résidus de récolte). Les pâturages permanents estimés à 9 000 000 d’ha sont ceux, steppiques de la zone nord – sahélienne, où seuls le pastoralisme et la faune sont susceptible de valoriser raisonnablement l’espace et ses ressources. C’est la zone des pâturages d’hivernage, qui commandent la remontée séculaire des éleveurs vers le nord, pendant que le sud agricole devient momentanément inaccessible au bétail. 2.4 - Paysages naturels : Le Niger dispose de 8,41millons d’hectares d’aires protégées soit 6.6% du territoire. Il s’agit : § du Parc National du W, Créé en 1954, sur une superficie de 220.000 hectares dans l’extrême

sud – ouest du pays en zone soudanienne, il abrite 70 espèces de mammifères, 312 espèces d’oiseaux, 150 espèces de reptiles et amphibiens. Classé site du Patrimoine Mondial et Réserve de Biosphère de l’UNESCO en 1996, il était site RAMSAR depuis 1987 ;

§ des Réserves adjacentes du parc national du W : Tamou (77.740 ha) et Dosso (306.000 ha) en zone soudano-sahélienne ;

§ de la Réserve de Gadabégi créée en 1955, sur une superficie de 76.000 hectares, en zone sahélienne, dans la Région de Maradi ;

§ et enfin de la Réserve de l’Aïr et du Ténéré, l’une des plus vaste du monde, créée en 1988, sur une superficie de 7,8 millions ha en zone désertique, dans la Région d’Agadès. Elle a été classée site du patrimoine mondial en 1991, puis inscrite sur la liste du patrimoine en péril en 1992, suite aux événements du nord. Elle a été classée réserve de biosphère en 1997.

A travers ce réseau transversal d’aires de conservation, le pays dispose d’une grande diversité en matière de faune. Au stade actuel, 3.200 espèces animales dont 168 espèces de mammifères, 512 espèces d’oiseaux, 150 espèces de reptiles et amphibiens et 112 espèces de poissons ont été dénombrées16. Par ailleurs il est à signaler que le Niger est un pôle important de mouvements migratoires des espèces aviaires et abrite à l’état naturel des espèces menacées ou en voie de disparition telles que : l’Addax (Addax nasomaculatus), la Girafe (Girafa camelopardalis) etc... 2.5 - Ressources en eau et zones humides : Deux grands bassins hydrographiques se distinguent : § le bassin du Lac Tchad ; § le bassin du fleuve Niger.

Malgré son aridité, le Pays recèle d’importantes ressources en eaux de surface et souterraines. Les eaux de surface : Elles sont essentiellement constituées par:

16 Stratégie nationale et plan d’action en matière de biodiversité, 1998

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• le fleuve Niger (seul cours d’eau permanent) qui traverse l’ouest du pays sur 550 Km dans

sa partie occidentale. Le fleuve Niger et ses affluents de la rive droite représentent environ 30 milliards de m3 par an dont moins de 1% est exploité ;

• la Komadougou yobe à l’est prend sa source dans le plateau de Jos au Nigeria et se jette dans le lac Tchad après un parcours de 150 Km en territoire nigérien ;

• au centre, des systèmes d’écoulement épisodique liés aux précipitations sont d’un apport précieux en eaux pour les zones de l'Ader Doutchi, Maggia, de la Tarka, des Goulbis, des Koramas et de l’Aïr ;

• à l’extrême Est du pays se trouve le lac Tchad, dont la partie nigérienne couvre une superficie de 3100 Km2 ;

• de nombreuses mares permanentes et semi-permanentes et retenues d’eau permettent des activités de production telles que la pêche, l’élevage et les cultures de décrue.

Enfin, sur un potentiel irrigable de 170 000 ha, seuls 13 500 ha sont aménagés dont 8000 dans la vallée du fleuve. Les eaux souterraines : Les eaux souterraines renouvelables représentent un volume annuel de 2,5 milliards de m3 et constituent la principale source d’approvisionnement en eau potable des populations. Dans ce cadre, 23 000 ouvrages d’adduction d’eau potable sont construits permettant la couverture de 59% des besoins. A ce potentiel, il convient d’ajouter l’énorme réserve d’environ 2 000 milliards de m3 d’eau souterraine non renouvelable, dont une partie infime est exploitée par les socié tés minières. Les principaux aquifères du Niger sont contenus dans les formations sédimentaires des domaines du Niger occidental et du Niger oriental. Il faut néanmoins, relever l’existence dans le socle cristallin, d’aquifères qui, malgré leur discontinuité, jouent un rôle important pour l’approvisionnement en eau potable des centres ruraux (socles du Liptako, du Damagaram-Mounio, du sud de Maradi, de l’Aïr etc.). Les aquifères du domaine du Niger occidental appartiennent au bassin des Oullimenden. Ce domaine contient les systèmes aquifères du : (i) Paléozoïque (Primaire) ; (ii) Continental Intercalaire/Hamadien, (iii) Crétacé supérieur et du Paléocène ; (iv) Continental Terminal dont les formations géologiques dateraient du Mio-Pliocène ; et (v) Quaternaire. Le domaine du Niger oriental regroupe les bassins du Djado au Nord, de Bilma au centre, d’Agadem au centre-est, et du Lac Tchad au sud. Ce domaine contient les systèmes aquifères du : (i) Primaire et du Continental Intercalaire dans le bassin du Djado ; (ii) Continental Intercalaire/Hamadien dans le bassin de Bilma ; (iii) Crétacé, du tertiaire et du Quaternaire, dans le bassin d’Agadez ; (iv) Pilocène et du quaternaire dans le bassin du Lac Tchad. Zones humides : Le pays totalise 1 465 000 ha de zones humides d’importance internationale. De nombreux autres sites non encore classés existent comme : Tabalak (7713 ha), Lassouri (32740 ha), Dan Doutchi (29 081 ha), les Goulbi et korama etc.. 2.6 - Autres ressources :

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Ressources halieutiques : Malgré sa continentalité, le Niger dispose d’un important potentiel piscicole. Estimé à 400.000 ha, les plans d’eau douce : (fleuve Niger et ses affluents, Komadougou Yobé, Lac Tchad, 970 mares naturelles et 69 retenues d’eau artificielles) offrent, à cet effet, des opportunités largement sous exploitées. Jusqu’à la fin des années quatre vingt dix, les captures dans les bassins du fleuve constituaient plus de 80% de la production nationale. Après s'être retiré du territoire du Niger en 1976, le Lac Tchad a commencé son retour en 1998 et occupe actuellement environ 70 % de son lit. Ce retour est l’objet d’une relance spectaculaire de la pêche, qui constitue la première activité économique génératrice de revenus et d'emplois dans la région de Diffa. Entre 1999 et 2003 l’apport du Lac a représenté 78 % de la production nationale, qui est passée de 4.200 à 43.700 tonnes (soit le double de la demande intérieure établie à 23 000 tonnes). Enfin, depuis la fin des années soixante dix, le Niger dispose d’une longue et riche expérience en matière de pisciculture en étangs et en cage. Ressources énergétiques et minières : Quelques atouts existent dans le secteur de l’énergie : (i) la présence d’une importante réserve de charbon minéral (déjà utilisé dans la production électrique) ; (ii) l’existence de quelques sites de barrages hydroélectriques (Kandadji : 125 MW ; Gambou :122,5 MW et Dyongdyonga : 26 MW) et de mini centrales hydroélectriques sur des rivières temporaires telles que la Sirba (4,4 GWh/an), le Gouroubi (2,2 GWh/an) et le Dargol (1,2 GWh/an) ; (iii) un gisement solaire très important et un gisement éolien non négligeable. Le potentiel pétrolier prouvé, estimé à 300 millions de barils et à 10 milliards de m3 de gaz, a été mis en évidence dans le bassin oriental. Les recherches se poursuivent dans ce domaine. Le Niger dispose d’un important gisement d’uranium qui est exploité depuis de longues années (quatrième producteur mondial avec 260000 tonnes). Cette activité doit être considérer comme une activité minière, car à l’évidence son utilisation à des fins énergétiques ne peut pas être raisonnablement envisagée. L’utilisation du charbon minéral au Niger comme combustible domestique est un sujet d’une grande actualité. Le charbon minéral demeure la ressource nationale disponible en quantité suffisante pour plusieurs générations. Plusieurs gisements du charbon minéral viennent d’être découverts et le Niger possède l’expertise et le “know-how’’ technologiques pour la production à grande échelle du charbon combustible à des fins domestiques. 2.7- Processus de dégradation environnementale des ressources naturelles : L’analyse approfondie de la situation des ressources naturelles (terres, eaux, sols, végétations) laisse apparaître que depuis la sécheresse de 1973 qui en a révélé l’acuité, la dégradation de l’environnement s’est accélérée à un rythme sans précédent. Cette dégradation a provoqué non seulement la réduction et la baisse du potentiel productif du « capital ressources naturelle s », mais aussi, la désarticulation des systèmes séculaires de production et de gestion des milieux naturels. La conséquence la plus dramatique de cette évolution est que : « la terre ne nourrit plus son homme ». L’insécurité alimentaire, la baisse des revenus, en un mot la pauvreté, y trouvent fondamentalement leur origine. Malheureusement, les projections démographiques qui estiment le passage du nombre des ruraux de 9 millions en 2001, à

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plus de 13 millions en 2015, laissent présager un avenir encore plus sombre, si les tendances observées se maintiennent. Dégradation des terres : Chaque année, ce sont des milliers d’hectares de terres arables qui sont arrachés aux terroirs agricoles et pastoraux, sous l’effet de l’érosion. Selon les études les plus récentes, les risques de dégradation des terres sont plus ou moins effectifs sur l’ensemble du territoire. Ils sont très élevés dans les zones soudano-sahéliennes et sahéliennes, particulièrement sur les sous-zones anciennement exploitées et très peuplées.

§ Dans les régions d’Agadez, de Diffa, Zinder, Tillabery, Tahoua, et Maradi, l’érosion éolienne

est sans conteste le phénomène de dégradation de l’environnement le plus important par son ampleur et ses effets ;

§ Dans les Régions de Tahoua, Tillabéry, Niamey, Dosso, Maradi et Zinder, le ruissellement dû

aux pluies violentes est à l’origine d’une érosion hydrique prononcée qui décape les sols, crée des ravines, et envase les plans d’eau ;

§ Enfin, les terres dunaires agricoles des départements de Maradi et Zinder, zones de

céréaliculture par excellence, connaissent une baisse drastique de fertilité, due à une très faible restitution de matière organique, au lessivage des sols, auxquels s’ajoutent une forte pression démographique et des systèmes de production demeurés inchangés depuis des générations.

La zone nord sahélienne qui subit de plein fouet l’influence saharienne connaît depuis plusieurs décennie la formation et le déplacement de véritables barkanes qui constituent de plus une préoccupation légitime.

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Ensablement des terres de culture et des plans d’eau : Dans leur mouvement inexorable, les sables menacent d’ensevelissement : les cours d’eau comme le fleuve Niger ; la Komadougou, les Korama etc. ; les routes et autres infrastructures de développement (route de l’unité Zinder-Diffa, par exemple). Les dunes de sable ensevelissent les cuvettes maraîchères des terroirs de Zinder et Diffa. Elles menacent les lacs et les mares, qui sont de surcroît soumis au phénomène d’envasement, par des quantités énormes de particules charriées par les cours d’eau. Enfin, dans les milieux de la bande nord-sahélienne du pays, l’ensablement des terres de culture céréalière et des pâturages, consécutif à la dégradation de la couverture végétale, compromet les semis et stérilise l’espace de production. Baisse de la productivité des terres : Dans ce contexte de dégradation avancée et généralisée, les terres se caractérisent par de faibles productivités et une accessibilité de plus en plus conflictuelle. A titre d’illustration, malgré l’exploitation de superficies encore plus grandes en effet, le croît des productions céréalières de base (2,5% par an), est largement en deçà de celui de la population (3,1%). L’analyse de l’évolution des rendements des cultures de mil et de sorgho montre, qu’au cours des quinze dernières années, ces derniers ont plutôt stagné ou baissé, passant de 406 Kg/ha pour le mil à 388, et de 319 Kg/ha pour le sorgho à 206 Kg/ha. Cela veut dire que la relative croissance des productions vivrières est le fait exclusif d’une extension sans précédent des surfaces cultivées. Les superficies mises en culture de mil et de sorgho ont en effet augmenté de 65% en moyenne au cours des quinze dernières années, passant de 4 361 813 à 6 659 930 ha (les superficies emblavées en mil ont en moyenne augmenté de 68%). La réalité la plus préoccupante est qu’en fait, l’extension des terres de céréaliculture ne se fait plus comme par le passé, sur les réserves agricoles, mais plutôt sur les terres sylvo- pastorales et forestières.

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En fait, sur les terroirs agricoles de la zone soudano-sahélienne, en dehors des plateaux de l’ouest libéré de l’onchocercose, l’extension agricole n’est plus possible. L’accès à la terre pour les nouveaux venus se fait par émiettement ou achat des champs cultivés (sans repos et le plus souvent sans amendement, depuis plusieurs années). Sur les terroirs de la zone sahélienne par contre, en raison de la saturation effective des terres cultivables, le front agricole avance vers le nord, seule direction possible. Il avance sur les terres fragiles, autrefois exclusivement vouées à l’élevage. Le concept de limite nord des cultures n’est plus une réalité ; les terres agricoles empiètent largement sur la zone sahélo saharienne où les possibilités de production sont illusoires. Aussi, sous la poussée démographique, l’extension des exploitations agricoles diminue considérablement l’espace sylvo-pastoral qui est en état permanent de dégradation. Cette dégradation des aires de pâturage, s’exprime par une réduction, voire la disparition des espèces appétées (herbacées comme ligneuses), et à l’inverse, la prolifération d’espèces moins recherchées, mais adaptées aux conditions nouvelles du climat. Il en résulte d’une part, malgré la relative rémission des dernières années, des déficits fourragers au moins trois années sur cinq.

Au cours des trois dernières décennies, des changements profonds ont été constatés en matière d’élevage. L’espace pastoral s’est restreint, et son occupation s’est par voie de conséquence densifiée. Les conflits entre agriculteurs et pasteurs sont permanents, traduisant la rupture de l’ancienne complémentarité entre agriculture et élevage. Réduction et dégradation des espaces pastoraux ont concouru à confiner les pasteurs sur des terres marginales souvent inaptes à l’élevage. Outre les pertes animales que cette situation occasionne, la productivité du bétail est sérieusement compromise. Cette situation explique pour une large part la sédentarisation accélérée constatée dans les zones nomades (voir urbanisation) et l’abandon de l’élevage de certaines espèces jugées trop sensibles (bovins et ovins par exemple). Recul des forêts et de la diversité végétale : Habitat de la faune, sources d’énergie, d’aliments et de stabilité de l’environnement, les forêts et les aires de conservation (aires protégées) sont sujettes à des menaces sans précédent, du fait surtout, des défrichements agricoles, de l’exploitation abusive de bois de feu. La disparition de la couverture forestière fragilise l’environnement de production rurale et livre les sols aux diverses formes d’érosion et à une dégradation souvent irréversible. De ce fait là, où ils sont encore possibles, les défrichements agricoles anarchiques ouvrent généralement la voie à une détérioration encore plus poussée des terres déjà surexploitées.

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Ce cercle vicieux est à l’origine de la dégradation accélérée des plateaux de l’ouest et du centre du pays. Il est caractéristique de l’agriculture sur les substrats sableux de la zone nord sahélienne. Le « bilan bois -énergie » établi il y dix ans indiquait déjà que certaines régions du pays étaient déficitaires. Le problème d’approvisionnement en bois se pose en effet de manière particulièrement aiguë dans les régions de Tahoua, Maradi, Tillabéri et Zinder de sorte qu’en l’absence d’alternative viable, une crise énergétique sans précédent menace le pays. Un autre cercle vicieux est celui qui associe pauvreté rurale et déforestation. La « cueille du bois » pour le marché fait partie des premiers réflexes des agriculteurs et éleveurs démunis qui, par ce fait dégarnissent leurs terroirs agricoles, les livrant ainsi aux phénomènes d’érosion. Encore plus pauvres, parce qu’incapables de produire sur leurs terres le minimum pour vivre, le déplacement est généralement leur seul recours. Les feux de brousse détruisent également des milliers d’hectares de végétation chaque année. Les régions les plus touchées sont : Tahoua (Tchintabaraden, Abalack, Tahoua et Bouza), Diffa (Maïni Soroa et N’guigmi), Zinder (Gouré, Tanout et Mirriah), Maradi (Dakoro, Mayayi et Tessaoua), Dosso (Doutchi et Loga), Tillabéri (Ouallam et Filingué), Agadès (Tadress, Irhazer et Tamazalak). A titre illustratif, l’on a noté: 1996, 75 cas, 15.330 ha ; 1997, 17.014 ha dont plus de 70% dans la région de Tahoua ; 1998, 78 cas, 22.900 ha de pâturages ravagés et plusieurs pertes en vie animale et même humaine ; 1999, plus de 300.000 ha. Enfin, l’impact de la dégradation du couvert végétal et donc la réduction de la diversité biologique sur la vie des communautés, revêt d’autres dimensions aussi importantes, quand on sait que : 210 espèces végétales contribuent directement à l’alimentation humaine, particulièrement pendant les périodes de disette et de famine, 235 espèces sont consommées par le bétail, 270 sont utilisées en pharmacopée traditionnelle, 127 espèces dans l'artisanat et l’habitat etc. Récurrence des catastrophes naturelles : Résultant des crises environnementales ou aggravées par leurs effets collatéraux, plusieurs formes de catastrophes naturelles jalonnent l’histoire du Niger. Les plus significatives sont les sécheresses et les famines. De triste mémoire, quelques-unes de ces catastrophes vécues peuvent être citées : sécheresses et famines des années 1931,1953-1955, 1966-1969, 1973-74, 1983-84, 1997-98 et 2004-2005. III- SYSTEMES URBAIN ET INDUSTRIEL : 3.1- Situation urbaine et pollusances : Le Niger compte 40 centres urbains dont 3 grandes villes, 29 villes moyennes et 8 petites villes. 57,1% de la population urbaine réside dans les 3 grandes villes, 40% dans les villes moyennes et seulement 3% dans les petites villes. Niamey la capitale abrite 39,4% des citadins. Migrations et urbanisation posent des problèmes environnementaux de plus en plus aigus qui se traduisent par l’accentuation des pollutions et nuisances diverses à l’origine de maladies multiples. Les déchets solides : Chaque habitant de Niamey produit en moyenne 0,65 kg par jour par exemple. En considérant la même production pour les deux autres grandes villes (Maradi et Zinder) et 0,30 kg pour les petites et moyennes villes, la quantité totale de déchets produite est d’environ 900 tonnes par jour soit

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328 076 tonnes par an.17 Aucune de ces villes ne dispose d’un système organisé de collecte et de mise en décharge contrôlée de déchets solides. Les déchets solides domestiques produits dans les villes sont, soit dispersés sur place ou brûlés, soit transportés vers des décharges non contrôlées ou laissées sur les voies publiques et les terrains vagues. Ils contiennent une grande proportion de la matière organique et des inertes dont la décomposition produit des lixiviats fortement polluants et toxiques. D’un point de vue environnemental, la pratique courante d’épandage directe des déchets dans les champs et le long des voies publiques présente de nombreux risques de développement de maladies, tout comme l’ingestion des déchets plastiques par les animaux constitue actuellement un grand problème de santé animale. Eaux usées et excréta : Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Ministère de Santé Publique, 94% des ménages nigériens ne disposent pas de toilette (MSP et MIAT, 2000) ; seulement 11% des ménages utilisent des latrines. Par ailleurs d’après une enquête menée à Niamey, 89% des ménages déversent leurs eaux usées directement dans les rues, dans la cour et dans les caniveaux d’eau pluviale, contre 11% qui utilisent des latrines, des puits perdus et des puisards (MAB Conseils Inc., 2000). En ce qui concerne les excréta, la même source indique que 92,7% des adultes utilisent des latrines pour déféquer, contre 85,9% pour les enfants et 90,1% pour les malades. Enfin, il n’existe aucun réseau de collecte des eaux usées, ni de station de traitement de ces eaux. Les eaux de vidange des latrines et fosses septiques sont directement déversées, sans traitement préalable, dans les champs, les espaces verts, les cours d’eau. L’insuffisance d’assainissement a pour conséquences une prolifération de multiples vecteurs de maladies, des nuisances liées aux mauvaises odeurs, la pollution des eaux de surfaces (notamment le fleuve Niger dans le cas de la ville de Niamey) et souterraines, etc. Le contrôle des eaux usées a été longtemps entravé par l’absence d’un laboratoire national d’analyse des prélèvements et des déchets. Les services de l’hygiène s’adressaient à l’office national des produits pharmaceutiques et chimiques (ONPPC) qui disposait d’un laboratoire d’analyse. Les recettes liées aux taxes semestrielles versées au Trésor national par toutes les unités industrielles pour dommage à tierce personne auraient pu être affectées à l’installation d’un laboratoire d’analyse autonome.

La création d’un établissement public à caractère administratif dénommé « Laboratoire national de santé publique et d’expertise » (LANSPEX) (ordonnance n° 96-77 du 11 décembre 1996) est de nature à améliorer la situation à cet égard. En effet le LANSPEX a notamment pour mission d’assurer le contrôle de la qualité des produits alimentaires et pharmaceutiques, le contrôle des produits phytosanitaires, l’analyse des eaux. Le LANSPEX est placé sous la tutelle du ministre chargé de la santé publique. 3.2- Secteurs minier et industrie l : Principal pôle minier, malgré les difficultés que connaît la filière, l'exploitation de l’uranium est faite par deux sociétés : la Société des Mines de l’AÏR (SOMAÏR) avec une production annuelle de 2106 tonnes (mines à ciel ouvert) et la Compagnie Minière d’Akouta (COMINAK) avec une production d’environ 2000 tonnes par an.

17 Cette estimation ne prend pas en compte les déchets solides produits par les activités commerciales et artisanales, les industries, les centres hospitaliers et les administrations.

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Le charbon minéral est également extrait à ciel ouvert par la Société Nigérienne de Charbon (SONICHAR). L’essentiel du charbon exploité est utilisé dans la production de l' énergie électrique destinée à l’exploitation uranifère notamment. Une usine d’exploitation de l’or a été construite en 2001 à Tiawa dans la zone du Liptako sur financement privé d’un consortium composé par ETRUSCAN et de la société « African Geomin Mining Development Corporation (AGMDC)». La production actuelle est de 3 tonnes/an mais l’objectif est d’assurer une production d'or métal supérieure à 10 tonnes par an. Plusieurs autres sociétés mènent des activités d’exploration aurifère. Secteur industriel : Le tissu industriel nigérien est essentiellement dominé par les industries de transformation (agroalimentaires, menuiseries métalliques et de bois, chimiques et para chimiques, textile, cuirs et peaux). La production de ces unités est faible et essentie llement vendue sur le marché local. Impact sur l’environnement : Parmi les 739 établissements classés inventoriés dans la Communauté Urbaine de Niamey, 431 établissements sont classés comme dangereux, incommodes ou insalubres (PRIU18, 2000). De ces 431 EDII, seuls 10 ont un caractère véritablement industriel. Il s’agit de :

- 3 industries agroalimentaires ; - 3 industries d'industries chimiques et para-chimiques ; - 2 industries énergétiques ; - 2 industries textiles et cuir.

Les autres sont constitués de garages (161) et d’ateliers de menuiserie : métal, bois, tapisserie, construction métallique, cuves château d'eau, tuyauteries (159), de stations services (33), de boulangeries (87), d’imprimeries (17). Le diagnostic d’environnement urbain (PRIU, 2000) a permis aussi de cerner l’impact environnemental des unités industrielles à Niamey. Ainsi, en matière de pollution industrielle, 8 établissements sont reconnus plus polluants : l’abattoir, l’Hôpital National de Lamordé, la Tannerie, l’Enitex, la SPCN, la Braniger, l’université de Niamey, et les grands hôtels de la ville. Les quelques industries qui existent produisent des déchets de nature très variée et n’ont pas de systèmes de traitement des déchets (solides, liquides, gaz). L’ensemble de ces déchets est déversé dans le fleuve, à même le sol et dans l’air. Les résultats de l’étude sur l’amélioration de l’assainissement de la ville de Niamey réalisée par la JICA indique que la quantité des déchets industriels produite s’élève à environ 3.432 m3/an avec une quantité moyenne d’eaux usées de 3,020 m3/j. En dépit de toutes les mesures protectrices susmentionnées, le fleuve Niger, principale source d’approvisionnement en eau potable de la capitale, n’est pas à l’abri de pollutions occasionnées par le rejet des eaux usées des unités industrielles et établissements classés dangereux. Peu d’unités industrielles disposent d’installations adéquates pour le traitement des eaux usées, en dépit de l’interdiction de rejeter les eaux usées industrielles dans la nature sans traitement préalable édictée par l’article 88 de l’ordonnance 93-013 du 2 mars 1993 instituant un code d’hygiène publique. Cette disposition fait également obligation à tout établissement industriel ou commercial d’avoir une station d’épuration des eaux usées adaptée et fonctionnelle. Même lorsque de tels

18 Programme de Réhabilitation des Infrastructures Urbaines

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ouvrages existent, les normes de traitement et de rejet des eaux usées ne sont pas toujours bien respectées. La tannerie de Gamkalé a été récemment réhabilitée mais elle ne dispose pas de station d’épuration des eaux usées. Il en est de même de l’abattoir frigorifique de Niamey qui déverse ses eaux usées directement dans le fleuve19. Par contre la Société laitière du Niger (SOLANI) et l’Hôpital national de Niamey sont dotés de telles stations qui fonctionnent de manière satisfaisante. Malgré les efforts fournis, prévenir, réduire ou traiter leurs déchets ne constituent pas encore une préoccupation prioritaire, un réflexe chez les industriels. Cela se manifeste notamment par la poursuite des rejets dans le fleuve Niger des eaux usées industrielles et de déchets solides, la mise en décharge de tous les déchets, même les plus dangereux. Quand ils existent, les systèmes de collecte et de traitement des déchets industriels sont déficients. Même les industries qui traitent leurs déchets ne vont pas jusqu’au bout de la chaîne de traitement. Des déchets industriels sont encore brûlés ou enfouis dans les enceintes des établissements ou en dehors de la ville. Enfin, dans la pratique, les conditions de manipulation ne sont pas toujours conformes aux normes prescrites s’agissant des déchets toxiques ou dangereux, leur stockage, leur transport et leur traitement. Ainsi, une étude commandée en 1991 par l’organisme allemand GTZ sur le cycle de vie des pesticides dans quatre départements du pays a mis en évidence les insuffisances liées au transport des pesticides, à l’absence d’équipement de protection et de sécurité, au défaut de surveillance ainsi qu’à l’inadéquation des conditions de stockage des produits. 3.3 - Comportement citoyen et environnement : Longtemps limitées aux aspects de lutte contre la désertification et gestion des ressources naturelles, les questions d’environnement recouvrent de plus en plus leur sens le plus large. En effet, c’est à partir de 1992 que le droit à l’environnement est consacré de façon explicite par la loi fondamentale du Niger. Depuis lors, ce droit a été réaffirmé par les Constitutions de 1996 et de 1999. L’environnement au Niger apparaît désormais comme un intérêt constitutionnellement protégé, pour la sauvegarde duquel, l’état et les citoyens responsabilisés se doivent de joindre leurs efforts. La « responsabilisation » de l’individu quant à la protection de l’environnement dans lequel il vit procède d’un double souci. Il s’agit d’une part de compléter les actions de l’Etat par celles des particuliers, sans lesquelles les pouvoirs publics ne peuvent obtenir que des résultats limités. D’autre part, en consacrant non pas une responsabilité générale, abstraite, de l’indiv idu en matière de protection de l’environnement, mais plutôt une responsabilité concrète, immédiate, vis-à-vis de l’environnement dans lequel il vit, les textes précités visent à encourager les initiatives individuelles et collectives, notamment à travers les organisations de la société civile. IV - GESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET CONSERVATION : 4.1 - Dispositifs juridiques et institutionnels Aspects juridiques : Les sources internes de la protection juridique de l’environnement au Niger consistent pour l’essentiel en des textes particuliers se rapportant à des secteurs variés de l’activité socio-économique. • Le code d’hygiène publique institué par l’ordonnance n° 93-13 du 2 mars 1993 19 Cf. Le Sahel du 17 janvier 2002

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Ce code fait obligation à toute personne produisant ou détenant des déchets nocifs pour le sol, la flore ou la faune et susceptibles de porter atteinte à la santé de l’homme et à l’environnement d’en assurer ou d’en faire assurer l’élimination de manière à en éviter les effets nocifs (article 4 al. 1). Les normes de rejet des déchets dans le milieu naturel sont fixées par arrêté du ministre chargé de la santé publique en collaboration avec les autres ministères concernés.

Pour assurer plus d’effectivité aux dispositions du code d’hygiène publique en matière de gestion des déchets urbains le Décret n° 99-433/PCRN/MSP du 1er novembre 1999 fixant la structure, la composition et le fonctionnement de la police sanitaire a été adopté. • L’ordonnance n° 93-014 du 2 mars 1993 portant régime de l’eau Elle édicte un certain nombre de mesures destinées à assurer la protection des ressources en eau, et assigne à l’Etat l’objectif primordial de mettre à la disposition de chacun, de l’eau en quantité suffisante et de bonne qualité.

S’agissant de l’assainissement des eaux usées, elle prévoit des mesures de sauvegarde. Ainsi, il est interdit de laisser couler des eaux infectées ou nuisibles dans le lit ou sur les bords des cours d’eau, lacs, étangs et canaux du domaine public (article 27). De même, sont interdits les déversements, dépôts et enfouissements de déchets, de corps, d’objet ou de liquide usés, et d’une manière générale tout fait susceptible d’altérer la qualité des eaux souterraines. S’agissant des pollutions industrielles, l’ordonnance n° 93-14 subordonne à l’autorisation préalable du ministre chargé de l’hydraulique et du ministre chargé de l’environnement le déversement dans les cours d’eau, lacs et étangs des eaux usées provenant des usines et établissements sanitaires ou scientifiques (article 31). Dans tous les cas, ces eaux usées doivent être traitées à leur sortie d’usine de façon à être débarrassées de toute substance toxique ou nocive à la santé publique, à la faune ou à la flore.

• L’ordonnance n° 93-015 du 2 mars 1993 fixant les principes d’orientation du code rural

L’ordonnance n° 93-015 fixe « le cadre juridique des activités agricoles, sylvicoles et pastorales dans la perspective de l’aménagement du territoire, de la protection de l’environnement et de la promotion humaine ». Les ressources naturelles rurales sont consacrées comme faisant partie du patrimoine commun de la nation, devant à ce titre faire l’objet d’une gestion rationnelle assurant leur protection et leur optimisation. D’une manière générale, le texte est marqué par le souci d’associer le s populations à la préservation et à la gestion des ressources naturelles (foncières, végétales, animales, hydraulique). • L’ordonnance n° 97-001 du 10 janvier 1997 portant institutionnalisation des études d’impact sur l’environnement L’ordonnance rela tive aux EIE a fait l’objet d’un certain nombre de textes d’application. Trois décrets ont été adoptés dans ce cadre : décret n° 2000-369/PRN/ME/LCD du 12 octobre 2000 portant attributions, organisation et fonctionnement du Bureau d’évaluation environnementale et des études d’impacts ; décret n° 2000-397/PRN/ME/LCD du 20 octobre 2000 portant sur la procédure administrative d’évaluation environnementale et d’examen des impacts sur l’environnement ; décret n° 2000-398/PRN/ME/LCD du 20 octobre 2000 déterminant la liste des activités, travaux et documents de planification assujettis aux études d’impact sur l’environnement. • L’ordonnance 97-005 du 17 janvier 1997 instituant des documents d’urbanisme prévisionnel et d’urbanisme opérationnel

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Elle consacre l’existence de schémas directeurs d’aménagement (SDAU) et de plans d’urbanisme, ainsi que des outils de contrôle de l’utilisation du sol urbain. Les premiers fixent les orientations fondamentales de l’aménagement urbain et sont opposables à l’administration et aux tiers pour leur exécution. Quant aux outils de contrôle de l’utilisation du sol sont des instruments permettant à l’administration de contrôler : la réalisation des ouvrages dans le respect des règles d’urbanisme, l’insertion dans le site, le respect de l’environnement, la qualité des équipements, ainsi que le respect de certaines normes. • La loi n° 98-56 du 29 décembre 1998 portant loi-cadre relative à la gestion de l’environnement

Par son caractère général et unificateur, la loi-cadre adoptée en 1998 constitue un texte de référence et un instrument d’harmonisation destiné à assurer la cohérence des interventions en matière d’environnement. Elle énonce les principes fondamentaux devant inspirer la gestion de l’environnement et des ressources naturelles : principes de précaution, de prévention, de responsabilité, de participation, de subsidiarité, du pollueur-payeur (article 3). La protection et la mise en valeur de l’environnement font partie intégrante de la stratégie nationale de développement, les plans, programmes, et activités publiques ou privées de développement devant prendre en compte les exigences de protection et conservation de l’environnement. La mise en oeuvre de la politique nationale de l’environnement définie par le gouvernement relève de la compétence du ministère chargé de l’environnement, en relation avec les autres ministères et institutions concernés. Le financement de cette politique est assuré à travers le Fonds national de l’environnement institué à l’article 15 de la loi n° 98-56. L’Etat dispose également de deux instruments de gestion de l’environnement, le Plan national de l’environnement pour un développement durable (PNEDD) (article 27) et les études d’impact sur l’environnement (articles 31 et suivants). L’appréciation de ces dernières est confiée à un Bureau d’évaluation environnementale et des études d’impact (BEEEI) institué à l’article 35 de la loi. • Les textes portant sur la décentralisation et la gouvernance locale

Avec le transfert de compétences qu’elle implique, la décentralisation, ouvre des perspectives nouvelles en matière de gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Ainsi :

- La loi 2001-023 du 10 août 2001 portant création des circonscriptions administratives et

des collectivités territoriales organise le territoire de la République du Niger en régions, qui sont subdivisées en départements, les départements en arrondissements et les arrondissements en communes. Les régions, les départements et les communes sont érigés en collectivités territoriales, disposant du pouvoir de s’administrer par les autorités élues. Les collectivités territoriales jouissent de la personnalité et de l’autonomie financière (article 2) ;

- La loi 2002-012 du 11 juin 2002 déterminant les principes fondamentaux de la libre

administration des régions, des départements et des communes prévoit au profit de ces entités des attributions en matière de gestion et de protection de l’environnement. Ainsi, par exemple, le Conseil régional a notamment pouvoir de décision en matière de protection de l’environnement, d’élaboration des plans régionaux de protection des forêts et de la faune, de conservation des eaux et du sol, de défense et restauration des sols, etc. (article 32) ;

- Le Conseil départemental est compétent entre autres en matière d’outils d’urbanisme et

d’aménagement, de préservation et de protection de l’environnement (article 66). Quant au Conseil municipal, il a pouvoir de décision notamment en matière de construction, d’aménagement, d’entretien des collecteurs de drainage d’égouts et de stations de traitement des eaux usées et d’usines de traitement des ordures ménagères (article 98) ;

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- La loi 2002-013 du 11 juin 2002 portant transfert de compétences aux régions, départements et communes, consacre la section IV de son titre II aux compétences exercées par la région, le département et la commune en matière d’environnement et de gestion des ressources naturelles ;

- Enfin, la loi 98-32 du 14 septembre 1998 déterminant le statut des communautés urbaines

définit celles-ci comme étant des associations de coopération inter-communale (article 2). Le Conseil de la communauté urbaine a pouvoir de décision notamment en matière de construction et de gestion des équipements de traitement des ordures ménagères et des eaux usées (article 30).

• Loi n° 2004-040 du 8 juin 2004 portant régime forestier au Niger la protection des ressources forestières

La protection des ressources forestières a connu une importante évolution avec l’adoption de cette loi qui remplace la loi n° 74-7 du 4 mars 1974 fixant le régime forestier. La nouvelle loi forestière traduit le souci de l’Etat, d’associer désormais de manière plus étroite les communautés de base à la gestion de leurs ressources naturelles. Ainsi, le domaine forestier des collectivités territoriales est constitué des forêts légalement acquises selon les moyens du droit écrit ou par voie de concessions octroyées sur le domaine forestier protégé de l’Etat (article 18). Les forêts des collectivités territoriales peuvent faire l’objet d’un classement au nom de ces collectivités (article 19). Le classement vise à assurer la protection des ressources forestières et à favoriser le développement de leur potentiel productif.

Les forêts privées sont celles légalement acquises par les personnes physiques ou morales de droit privé, cette acquisition pouvant se faire selon les moyens du droit écrit ou par voie coutumière. Les particuliers peuvent accéder à la propriété des forêts domaniales à travers la concession individuelle qui donne lieu à inscription au dossier rural et à immatriculation au livre foncier.

Le texte d’application de cette loi est en cours de préparation. En attendant ce texte et pour répondre au besoin urgent de protection de la ceinture verte de Niamey notamment, le Décret n° 2004-200/PRN/MHE/LCD du 9 juillet 2004 portant protection des espaces verts et ceintures vertes a été adopté. Ce texte interdit à toute personne morale ou physique, sous réserve de l’autorisation préalable et conjointe des Ministres chargés des forêts et de l’urbanisme de :

• procéder ou de faire procéder au morcellement des espaces verts, ceintures vertes et arboreta ; • déverser, d’enfouir ou d’épandre aux abords et dans les ceintures vertes et espaces verts, des

déchets solides ou liquides ; • couper les arbres dans les espaces verts, les ceintures vertes et les arboreta ; • épandre le contenu des fosses septiques dans les espaces verts, les ceintures vertes et les

arboreta ; • utiliser les espaces verts, ceintures vertes et arboreta comme lieu d’habitation, d’installation de

marchés. De manière générale, il interdit d’entreprendre toute activité polluante et ou susceptible de porter atteinte à l’intégrité de ces endroits. La construction de bâtiment ou d’édifice est interdite dans les espaces verts et les ceintures vertes lorsqu’elle est contraire à leur vocation.

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§ Faune et pêche Le souci d’actualiser la législation en matière de faune et de l’adapter aux exigences d’une exploitation durable a poussé le ministère chargé de la faune à initier une révis ion des textes en la matière. C’est ainsi que la loi n° 98-007 du 29 avril 1998 fixant le régime de la chasse et de la protection de la faune et son décret d’application ont été adoptés. La loi n° 98-042 du 7 décembre 1998 porte régime de la pêche. Aux termes de cette loi, le droit de pêche appartient à l’Etat dans les eaux du domaine public, qu’elles soient ou non navigables ou flottables : fleuves, rivières, lacs, étangs, mares, barrages, réservoirs et ouvrages annexes (article 3 al. 1).

§ Mines et carrières

L’exploitation des installations minières et des carrières entraîne un épuisement des ressources naturelles et perturbe souvent l’équilibre de l’écosystème en portant atteinte à des éléments aussi essentiels que le sol, le régime hydrique, le paysage, la faune et la flore.

L’ordonnance n° 92-45 du 16 septembre 1992 portant code pétrolier fait de l’Etat le propriétaire des substances et des ressources en hydrocarbures découvertes ou non découvertes situées dans le sol et le sous-sol du territoire national (article 2), et soumet les travaux de prospection, de recherche et d’exploitation à des autorisations administratives.

Elle consacre tout son titre VIII à la surveillance de l’administration et à la protection de l’environnement et comporte des dispositions destinées à assurer une exploitation compatible avec la préservation de l’environnement. Elle prévoit la possibilité pour le ministre chargé des domaines, le ministre chargé de l’environnement et le ministre chargé des hydrocarbures d’instituer par arrêté conjoint des périmètres de protection autour des agglomérations, terrains de culture et plantations, points d’eau, sites, lieux culturels et lieux de sépulture. Enfin, l’article 61 institue l’obligation d’une étude d’impact pour toute demande de permis de recherche et de concession ou de projet de canalisation. • L’ordonnance n° 93-16 du 2 mars 1993 portant loi minière

D’une manière générale, l’ordonnance n° 93-16 soumet les opérations minières ou de carrières à une obligation d’exploitation rationnelle des ressources naturelles et de protection de l’environnement (article 99, al. 1).

A cet effet, les entreprises sont tenues d’utiliser des techniques confirmées de l’industrie minière et de prendre les mesures nécessaires à la prévention de la pollution de l’environnement, au traitement des déchets et à la préservation du patrimoine forestier et des ressources en eau. La coupe de bois et l’utilisation des chutes d’eau par le titulaire d’un titre minier ou de carrière est subordonnée à une autorisation conjointe du ministre chargé de l’environnement et du ministre chargé des mines.

Des périmètres de protection à l’intérieur desquels les activités minières peuvent être soumises à certaines conditions ou interdites peuvent être établis pour la protection des édifices et agglomérations, lieux culturels ou de sépulture, points d’eau, voies de communication, ouvrages d’art et travaux d’utilité publique, etc.

Aux termes du décret n° 93-44/PM/MEI/A du 12 mars 1993 fixant les modalités d’application de la loi minière, une surveillance administrative est exercée par les ingénieurs et les agents assermentés de la direction des mines en vue de la conservation des gisements, la sécurité des

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personnes et des biens, la conservation des édifices, habitations et voies de communication, la protection de l’usage des sources et nappes d’eau. Enfin, la loi minière prévoit la possibilité de prononcer la déchéance des titres miniers notamment pour non-respect des obligations relatives à la préservation de l’environnement (article 60, al. 5).

§ Patrimoine architectural et historique

Avec l’adoption de la loi n° 97-022 du 30 juin 1997 relative à la protection, la conservation et la mise en valeur du patrimoine culturel national et de son décret d’application, le Niger s’est doté des instruments juridiques propres à assurer la sauvegarde d’éléments présentant un intérêt notamment du point de vue historique et environnemental.

Cette loi définit notamment les règles applicables en matière de protection des monuments, des biens culturels, des ensembles et des sites, leur identification, leur classement, leur mise en valeur et leur réanimation. Les biens culturels, ensembles et sites font l’objet d’un inventaire pouvant entraîner pour les propriétaires des servitudes et obligations prescrites par voie réglementaire. Enfin, un conseil national de protection, de conservation et de mise en valeur du patrimoine culturel (monuments, ensembles et sites) est institué, avec des compétences consultatives, en matière de proposition de classement de monuments, ensembles et sites, d’aliénation de ces monuments, ensembles et sites classés, d’opération tendant à les détruire, déplacer, restaurer ou modifier. Aspects institutionnels

Les questions environnementales constituent une préoccupation prioritaire pour de nombreuses institutions nationales, du fait de leur nature transversale et d’une prise de conscience grandissante, des liens étroits qui existent entre l’Environnement et le Développement. Ces institutions qui relèvent aussi bien des secteurs publics et parapublics que de la société civile, contribuent directement ou indirectement à la solution des problèmes multiples de préservation de la nature et du cadre de vie. Cependant, leurs interventions généralement sectorielles, posent depuis bientôt une décennie, les problèmes d’harmonisation des politiques/stratégies et surtout de coordination. • Les Départements Ministériels Le Ministre l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification La notion d’Environnement a été introduite pour la première fois dans la dénomination d’un Département Ministériel en 1982, avec la création d’un Ministère de l’Hydraulique et de l’Environnement (MHE). L’actuel Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification (reconstitué en 2001) est donc le principal acteur du secteur public en matière d’Environnement. Les attributions du MHE/LCD déterminées par le décret 2001-202 PRN/MHE/LCD du 2 novembre 2001 sont principalement les suivantes : (i) La définition et mise en oeuvre des politiques et stratégie s nationales dans le domaine de l’Hydraulique et en matière d’aménagement et de gestion des ressources naturelles, de préservation de l’environnement et de lutte contre la désertification. (ii) L’élaboration et application des textes législatifs et réglementaires en matière d’hydraulique, de forêts, faune, pêche, de lutte contre la désertification et de préservation de l’environnement. (iii) L’élaboration, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des programmes et projets de développement hydraulique, de lutte contre la désertification et de préservation de l’Environnement. Organisation

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Le décret 2005-081 du 2 novembre 2005 procède à une réorganisation en profondeur du Minis tère de l’Hydraulique , de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification. Le Ministère comporte depuis le mois de novembre dernier, sept Directions Techniques : Direction de la Faune, de l’Apiculture et des Aires Protégées ; Direction de la Pêche et de l’Aquaculture ; Direction de la Protection de la Nature (DPN) ; Direction des Ressources en Eau ; Direction de l’Hydraulique Villageoise et Pastorale ; Direction de l’Hydraulique Urbaine, semi-Urbaine et de l’Assainissement ; Direction de l’Environnement. Le Bureau d’Evaluation Environnementale et des Etudes d’Impact ( BEEEI) Créé en septembre 1999, le BEEEI est un service rattaché au Ministère de l’Hydraulique, de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification avec rang de Direction Nationale. Ses principales attributions sont fixées par le décret 2000-365/PRN/MHE/LCD du 12 octobre 2000 : Ø Contrôler et évaluer les Etudes d’Impact su l’Environnement (EIE) ; Ø Faire réaliser des audits, monitorings ou bilans environnementaux ; Ø Analyser et vérifier la conformité du rapport d’EIE ; Ø Délivrer les Certificats de conformité Environnementale ; Ø Contrôler la conformité des travaux et des normes de protection environnementales ; Ø Réaliser des contre expertises et, faire respecter la procédure Administrative ; Ø Organiser et animer des séminaires, ateliers de formation, d’information et de sensibilisation

sur les EIE ainsi que des programmes d’éducation relative à l’environnement. Le BEEEI comprend trois services et une régie des recettes : Service des Etudes, Service Communication, et Service Suivi et Contrôle. • Autres Départements Ministériels Partenaires à la Gestion de l’Espace Rural et à la Lutte Contre la Désertification » : En vertu des dispositions du décret 2005-044/PRN/MDA et du décret 2005-042 du 18 février 2005, Le ministère du Développement Agricole, celui des Ressources Animales et le Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, ont les principales attributions suivantes: La conception et mise en oeuvre des politiques et stratégies en matière d’Aménagement du Territoire, d’Agriculture, d’élevage, de développement communautaire, d’encadrement des organisations rurales en particulier la contribution à la mise en oeuvre de la Stratégie de Développement Rural (SDR) (ii) L’élaboration, mise en oeuvre, suivi et évaluation des programmes et projet relevant de leur compétence. Partenaires à la Gestion des Problématiques Energétiques et des Pollusances 1 Ministère des mines et de l’énergie Conformément au Décret 2005- 043/PRN/MME et en vertu des dispositions du décret 2005- 92, portant organisation du MME, le ministère des mines et de l’énergie exerce les attributions suivantes : (i) Elaboration et mise en oeuvre des stratégies et programmes de développement des ressources minérales et énergétiques ; (ii) Elaboration, mise en œuvre et contrôle de l’application de la législation dans les domaines miniers et énergétiques etc.

1 pollutions et nuisances

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Ministère de l’urbanisme de l’habitat et du cadastre Conformément au Décret 2005- 040/ PRN/ MUH/C du 18 février 2005 ses principales attributions sont : § Elaboration et la mise en œuvre des stratégies, programmes et projets en matière d’urbanisme

et d’habitat, d’architecture et de construction, de voiries et réseaux divers, d’ouvrages d’assainissement, domaniale, foncière et cadastrale, de cartographie et de topographie ;

§ Contrôle de l’occupation du sol conformément aux plans et règles générales d’urbanisme ; § Elaboration et application de la législation et de la réglementation en matiè re domaniale,

foncière et cadastrale d’urbanisme et d’habitat, d’architecture et de construction, de voiries, réseaux divers et ouvrages d’assainissement, de cartographie et de topographie ;

§ La gestion des domaines fonciers publics et privés de l’Etat, etc. Ministère de l’Equipement Conformément aux Décret 2005-020 du 18 février 2005 portant attribution du Ministre de l’Equipement et au Décret 2005- 082 du 22 avril 2005 portant organisation du ministère, on retiendra : § L’élaboration et la mise en oeuvre des politiques, stratégies, programmes et projets en matière

d’infrastructure de transport ; § La conception, réalisation et contrôle des infrastructures de transport (hors aménagements

hydro agricoles) ; § La réalisation et le contrôle des études techniques, socio- économiques, environnementales,

géotechniques relatives aux infrastructures de transport en relation avec les ministères concernés ;

§ L’élaboration et l’Application de la réglementation en matière de construction, d’entretien, de contrôle et de protection des infrastructures de transport.

Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre les Endémies (Décret 2005- 083/PRN/MSP/LCE du 22 avril 2005). Autres institutions pertinentes Le Haut Commissariat au Barrage de Kandadji «HCBK» Organes et cadres consultatifs majeurs en matière d’environnement ♦ Comité Interministériel de Pilotage de la Stratégie de Développement Rural. Créé par décret 2004-207 PRN PM du 18 août 2004, le Comité Interministériel de Pilotage de la stratégie de développement Rural (CIP) coordonne sur un plan stratégique, la mise en œuvre de la SDR et se réunit ordinairement quatre fois par an. ♦ Le Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable . Créé par le décret 96-004/PM du 9 février 1996, qui a été modifié et complété par le décret 2000-272/PRN/PM du 4 août 2000, le Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD) a pour mission, en relation avec les autres parties prenantes : d’élaborer, de coordonner la mise en oeuvre, de suivre et d’évaluer le Plan National de l’Environnement pour un Développement Durable (PNEDD). Par ailleurs, le CNEDD est le point focal des conventions post RIO et élabore chaque année un rapport sur l’Etat de l’Environnement et le Développement Durable qui sera rendu public.

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Commissions et comités de suivi des conventions relatives à l’environnement § Commission Technique de la Lutte Contre la Désertification et la Gestion des Ressources

naturelles (août 1997) ; § Commission Technique sur les Changements et la Variabilité Climatiques (juin

1997) ; § Commission Technique sur la Diversité Biologique (Avril 2004) ; § Comité National RAMSAR ; § Comité National MAB/UNESCO.

Commissions et comités chargés du suivi du cadre juridique et institutionnel § Comité National du Code Rural.

Commissions et comités chargés du suivi des programmes majeurs § Comité National de Suivi du Portefeuille des Projets et Programmes financés par le Fonds

pour l’Environnement Mondial ; § Comité National de Pilotage du Programme des Petites Subventions du FEM ; § Comité National de Pilotage du Fonds Italie Sahel/ Lutte contre la désertification.

Commissions et comités chargés de la formulation de politiques sectorielles § Commission Technique sur le Programme Eau et Développement Durable ; § Cadre National de Concertation sur les Energies Domestiques ; § Comité Interministériel sur les Energies modernes et la Réduction de la Pauvreté ; § Comité de suivi de la mise en œuvre du Processus du PFN ; § Comité sur les Plantes Aromatiques et Pesticides ; § Comité Pluridisciplinaire pour l’élaboration d’une politique sur les Déchets plastiques.

• Institutions Parapubliques § Université Abdou Moumouni de Niamey (UAM) ; § Institut des Recherches en Sciences Humaines (RSH) ; § Institut National de Recherche Agronomique du Niger (INRAN) ; § Institut Pratique de Développement Rural (IPDR) ; § Institut Géographique National du Niger (INN) ; § Etc.

• Institutions du secteur privé et de la société civile § Une centaine d’ONG actives dans le domaine de l’environnement ; § Association nigérienne des Professionnels en Etude d’Impact ; § Association Nationale des Professionnels de Gomme Arabique (ANGA) ; § Association Nationale des Exploitants de Bois (ANEB) ; § Fédération des Marchés ruraux de bois énergie ;

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§ Association des Tradipraticiens du Niger (ATPN) ; § Association Pharmaco-santé « Amin » ; § Coopérative d’herboristerie (BANITURI) ; § Groupes et réseaux spécialisés.

• Institutions internationales pertinentes Autorité du Bassin du Niger (ABN) L'ABN est une organisation internationale regroupant neuf pays, dont une partie du territoire est située sur le bassin du fleuve Niger : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad. Elle a succédé en 1980 à la Commission du Fleuve Niger créée en 1964. Le but de l'ABN est de promouvoir la Coopération entre les pays membres et d'assurer un développement intégré du bassin du Niger par la mise en valeur de ses ressources, en particulier dans les domaines de l'énergie, de l'hydraulique, de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et de la pisciculture. La structure actuelle de l'ABN comprend quatre organes : Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, Conseil des Ministres, Comité Technique des Experts et Secrétariat Exécutif.

Au cœur de l’Afrique de l’Ouest, un atout commun et crucialLe

Niger, avec 4.200 km est 3ème

d'Afrique et 14ème du monde par sa longueur ; 106,5 millions d’habitants en 2000 2 500 000 ha de terres irrigables dont 20% sont actuellement exploités Potentiel énergétique total évalué à plus 26000 Gwh Navigabilité2790 Km sur 4200 km

Programmes en cours 1- Inversion de la tendance à la dégradation des terres et des eaux dans le Bassin du Niger 2- Modernisation du Réseau de collecte de Données 3- Élaboration d’outils de Prévention et Gestion des Conflits relatifs aux eaux transfrontalières 4 - Renforcement des capacités de l’ABN pour le suivi et la gestion des ressources en eau 5- Vulgarisation de la méthode de lutte contre les plantes aquatiques flottantes par la production du biogaz et d’engrais à partir de ces plantes 6- Programme de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger 7- Processus d’une Vision partagée pour l’élaboration d’un Programme d’Actions pour le Développement Durable 8- Appui à la GIRE, etc... Le Processus de la Vision Partagée ? Déclaration politique et d’engagement des États pour un Programme d’Actions pour le Développement Durable (PADD) à l’horizon 2025 , la Vision partagée a pour vocation de favoriser la compréhension, de renforcer la coopération entre les Etats et de tirer le meilleur parti des ressources du bassin ? Le processus de la Vision Partagée pour le Développement du bassin du Niger, permettra la mise en œuvre de la GIRE grâce à des procédures adaptées en termes législatif, d’allocation des ressources et de partage des bénéfices entre les États membres. Le processus de la Vision partagée est composé de trois éléments fondamentaux : ? L’analyse stratégique sur les enjeux et les actions prioritaires de développement du bassin ;

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Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT)

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• 2.381.636 kilomètres carré ; • une étendue d ’eau douce peu profonde dont la superficie est passée de 25.000 kilomètres carré en 1964 à 3.000 à l ’heure actuelle ; • Bassin Conventionnel 967.000 km2. constitué par le système Chari-Logone-El Beid (90% des apports d ’eau au lac) et l ’ensemble Komadugu-Yobé. Il compte d’importes zones humides et de plaines d’inondation ; • Centre de développement, de commerce et d ’échanges culturels entre les populations du nord et celles du sud du Sahara ; • Population estimée à près de 30.000.000 d ’habitants.

ROLE DE LA CBLT • Rassembler, examiner et diffuser des informations sur les projets préparés par les Etats et recommander une planification des travaux communs et de programmes conjoints de recherche dans le Bassin ; • Maintenir la liaison entre les parties contractantes en vue de l ’utilisation la plus efficace des eaux du Bassin ; • Suivre l ’exécution des études et travaux dans le Bassin et d ’en tenir informés les Etats membres ; • Elaborer des règlements communs relatifs à la navigation ; • Examiner les plaintes et contribuer à la solution des différends ; • Promouvoir la coopération régionale et la coordination des programmes régionaux ; • Planifier, mobiliser, et assurer le suivi des projets nationaux ayant des implications régionales. • Assurer une utilisation équitable et efficiente des ressources en eau pour un développement durable PROBLÈMES DU BASSIN DU LAC TCHAD • Dégradation de l’environnement, périodes successives de très fortes sécheresse, Vents forts du fait de la déforestation, températures excessives/forte évapotranspiration, pollution, méthodes inappropriées d’exploitation des ressources disponibles. Conséquences : • Diminution Drastique du Lac Tchad, perte de la Biodiversité, avancée du désert vers le sud, diminution des productions en agriculture, élevage et pêche, pauvreté, faminee exposition aux problèmes de santé (malnutrition), exode rural, baisse du niveau socio-économique des millions de gens dans la région.

PROJETS EN COURS MEGA CHAD PROJECT (Financé par la Belgique à travers le PNUE, exécuté par l’ Univ. de Maïd. Sous la coordination de la CBLT ). Objectif : Promouvoir l’utilisation des ressources d’énergie renouvelables et conservation des espèces florales sur les terres arides du Mega Chad. Projet de lutte intégrée en agriculture de subsistance financée par la BAD • Objecti f: Tester et valider pendant deux ans les techniques modernes d’IPM en vue de réduire d’au moins 50% les pertes de récoltes causées par les pestes, les semences et les maladies des plantes affectant le mil et le sorgho dans 20 villages sélectionnés dans le BLC. Projet CBLT/FEM Inversion des tendances à la dégradation des terres et eaux dans les écosystèmes du bassin du Lac Tchad financé par le FEM/PNUD/BM de US $ 18 M Objectifs: • Court terme : Briser les barrières pour une gestion concertée du bassin grâce à une gestion bien orchestrée et renforcée et un renforcement des capacités des parties prenantes et les riverains ; • Long terme : Réaliser des bénéfices environnementaux au niveau régional et mondial grâce à une gestion concertée et intégrée des ressources en terres et en eau du Bassin du Lac Tchad.

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Centre Régional AGRHYMET (CRA) Le Centre Régional AGRHYMET est une institution spécialisée du CILSS (Comité permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel), dont le siège est à Niamey. C'est un établissement public inter-étatique doté de la personnalité juridique et de l'autonomie financière. Créé en 1974, sa mission, redéfinie en 1994, est d'être "un outil, à vocation régionale, spécialisé dans les sciences et techniques applicables aux secteurs de développement agricole, d'aménagement de l'espace rural et de gestion des ressources naturelles, chargé de promouvoir l'information et la formation dans le domaine de l'agro-écologie (convention révisée du CILSS, signée par les Chefs d'Etats et de Gouvernement du CILSS).

Commission Mixte Nigéro-Nigériane de Coopération (CMNNC) La CMNNC a été créée par les deux pays depuis près de trente (30) ans. Elle dispose d'un Secrétariat permanent implanté à Niamey. Un des domaines importants de coopération est la gestion équitable des ressources en eau communes. Par le biais de la CMNNC, les états du Niger et du Nigéria sont liés, depuis 1990, par un accord cadre de coopération pour la gestion de quatre bassins hydrographiques partagés : la Komadougou Yobé, le Ffadama, lire El fadama le Goulbi de Maradi et la Maggia.

Centre Africain pour les Applications de la Météorologie au Développement (ACMAD) L'ACMAD a pour objectif de contribuer au développement durable de ses cinquante trois (53) états membres (les 53 pays du continent africain) à travers ses domaines d’investigation : la météorologie et le climat. Ses activités principales sont la prévision du temps à courte et moyenne échéances, la veille climatique, la prévision saisonnière et la formation des météorologues africains aux nouvelles techniques et technologies. Chaque année, une cinquantaine de météorologues africains reçoivent ainsi une formation de trois (3) mois. Implanté à Niamey, son bureau compte en permanence une trentaine de chercheurs, ingénieurs et techniciens.

Centre Sahélien de l'ICRISAT etc. Domaines de compétences : Biodiversité, biosécurité, Systèmes de production etc. ICRISAT (centre sahélien) a pour mission de contribuer :

- au développement agricole par le biais de la recherche scientifique et technique ; - à l’augmentation des rendements et de la valeur nutritive du mil et du sorgho notamment ; - développement des systèmes de production pour accroître et stabiliser la production

agricole dans les zones arides et semi-arides.

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4.2 - Environnement International et mise en Oeuvre des Conventions Le Niger est partie à de nombreux accords internationaux généraux et dans les domaines spécifiques de l’environnement. Certains de ces accords ont une portée régionale, alors que d’autres couvrent un champ géographique plus large. Parmi les accords régionaux, on peut citer notamment :

Titres Commentaires Convention relative aux zones humides

d’importance internationale dite « Convention de RAMSAR » ;

Signé à RAMSAR (IRAN) le 12 février 1971 et ratifié par le Niger en 1987.

Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction

dite convention « CITES » ;

Elle a été signée et ratifiée par le Niger respectivement le 06 mars 1973 et le 30 avril 1983. Elle est entrée en vigueur le 1er juillet 1975. Dans le cadre de sa mise en œuvre, un projet de législation national « CITES » est déjà élaboré et le processus de son adoption suit son cours.

La convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la

faune sauvage (CMS) dite convention de Bonn ;

Adoptée le 23 juin 1979 à Bonn et mise en vigueur le 1er novembre 1983, ratifiée par le Niger le 7 juillet 1980

Convention du patrimoine mondial ; Elle a été adoptée par la 17ème session de l’UNESCO le 16 novembre 1972, entrée en vigueur en 1975 .

Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ; et

25 juillet 1995.

Convention internationale sur la lutte contre la désertification (CCD) ;

Signé le 14 octobre 1994 et ratifié le 19 janvier 1996.

La Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique ;

Le protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques, signé le 24 Mai 2000 et ratifié par le 30 Septembre 2004 ; La Convention internationale pour la protection des végétaux signée à Rome le 6 décembre 1951 révisé par la résolution 14/79 de la conférence de la FAO, tenue du 10 au 29 novembre 1979 ; La Loi africaine modèle sur la sécurité en biotechnologie et la législation modèle africaine pour la protection des communautés locales, des agriculteurs et des obtenteurs et pour les règles d’accès aux ressources biologiques, constituent une législation référentielle pour l’élaboration de la législation nationale ; L’accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique Eurasie, adopté le 1er novembre 1999 à Cap town en Afrique du Sud.

Dans le cadre de la mise en oeuvre des trois conventions post RIO, le Niger a adopté, pris d’importantes mesures aux plans normatif et institutionnel. Un Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD) a été créé. Cet organe a pour mission d’élaborer, de faire mettre en oeuvre, de suivre et d’évaluer la mise en oeuvre des activités contenues dans l’agenda 21 local, le Plan National de l’Environnement pour un Développement Durable (PNEDD). 4.3 - Politique environnementale et développement A travers des exercices de planification stratégique participative, le Niger a élaboré et adopté plusieurs documents cadres au cours des dix dernières années. Ceux-ci concernent directement ou indirectement l’environnement. On distinguera pour commodité d’analyses les cadres stratégiques globaux et les Stratégies Sectorielles. Cadres stratégiques globaux

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La Stratégie de Réduction de la pauvreté (SRP) Au début de l’année 2001, le Gouvernement a mis en route un processus d’élaboration d’une stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP). La SRP a été adoptée en janvier 2002. La Stratégie de Réduction de la Pauvreté (SRP) a pour objectif principal l’amélioration des conditions de vie des populations pauvres, afin de ramener leur nombre à au moins 50% d’ici 2015. Renforcement des capacités humaines et institutionnelles ; bonne gouvernance, décentralisation et renforcement de l’Etat de droit, constituent ses principaux axes de développement. La Stratégie de Développement Rural (SDR) Confirmant que les ruraux qui constituent l’essentie l de la population nigérienne (83%) sont les plus touchés par la pauvreté (60% vivent en dessous du seuil de pauvreté), le processus de SRP a aussi mis en évidence, le rôle moteur que peut/doit jouer le secteur rural pour l’économie nationale, au regard des potentialités largement sous exploitées. C’est afin de préciser les orientations de la SRP en matière de développement rural, qu’une stratégie spécifique a été adoptée (SDR) en 2003. Favoriser l’accès des ruraux aux opportunités économiques pour créer les conditions d’une croissance économique durable en milieu rural, prévenir les risques, améliorer la sécurité alimentaire et gérer durablement les ressources naturelles pour sécuriser les conditions de vie des populations, renforcer les capacités des institutions publiques et des organisations rurales pour améliorer la gestion du secteur rural, sont les axes stratégiques majeurs identifiés. Les stratégies sectorielles Stratégies découlant des conventions post Rio

q Stratégie Nationale et Plan d’Action pour la Diversité Biologique (SNDB), 1999 ; q Stratégie et Plan National de Lutte Contre la Désertification et de Gestion des Ressources Naturelles (PAN/LCD/GRN), 2000 ; q Stratégie Nationale et Plan d’Action sur les Changements Climatiques, 2000.

Autres stratégies

q Stratégie Nationale et Plan d’Action Environnement Urbain, et Cadre de Vie, 2001; q Stratégie Nationale et Plan d’Action pour les Energies Renouvelables, 2002 ; q Stratégie de Relance des Productions et Commercialisation de la Gomme Arabique, 2002 ; q Stratégie et Plan d’Action Pêche et aquaculture, 2003 ; q Programme Cadre de Relance du Secteur de l’Elevage, 2003 ; q Plan d’Action pour l’Eau et l’Assainissement, 2000.

Priorités nationales majeures Au plan politique, la priorité accordée à l’amélioration de l’environnement écologique est clairement traduite dans la Stratégie de Lutte Contre la Pauvreté (SRP), et de façon beaucoup plus explicite, dans le cadre de la Stratégie de Développement Rural (SDR), qui fait de la préservation et la gestion durable des ressources naturelles, l’un des ses axes programmatiques fondamentaux. La SDR est considérée par le gouvernement comme « l’unique cadre de référence en matière de planification et d’action concernant le secteur rural ».

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Dans le cadre de la consultation sectorielle sur l’environnement qui vient de se tenir les 17 et 18 novembre à Niamey un Plan d’Action à Moyen terme (PAMT) a été adopté. Ce PAMT synthétise les visions et ambitions du Niger en matière d’Environnement pour les prochaines années. Conçu autour des programmes de la SDR (tableau ci- dessous) le PAM comporte sept sous programmes qui abordent l’ensemble des domaines de préoccupation en matière d’Environnement et de gestion des ressources naturelles.

Programme de référence de la SDR Sous- programmes du PAMT

Programme 1 : Développement local et communautaire Programme 2 : Gouvernance locale des ressources naturelles

Sous programme 1 : Appui à Gouvernance Locale des Ressources Naturelles

Programme 12 : Restauration des terres et reboisement

Sous programme 2 : Restauration des Terres et Reboisements

Programme 10 : Préservation de l’environnement

Sous programme 3 : Préservation de l’Environnement

Programme 13 : Aménagement pastoral et sécurisation des systèmes pastoraux

Sous programme 4 : Aménagements Sylvo- pastoraux

Programme 9 : Réduction de la vulnérabilité des ménages

Sous programme 5 : Prévention et Gestion des Crises Environnementales

Programme 3 : Organisation professionnelle et structuration des filières Programme 5 : Systèmes financiers ruraux

Sous programme 6 : Filières et Organisations des Professionnels

Programme 6 : Recherche/ Formation/ Vulgarisation

Programme 7 : Renforcement des institutions publiques du secteur

Sous programme 7 : Renforcement des Capacités du Dispositif Institutionnel Public

Les priorités nationales traduites par ces sept sous- programmes sont les suivantes : Ø Inverser les tendances inacceptables actuelles de réduction de l’espace de production, d

’insécurité alimentaire chronique et d’accentuation de la pauvreté : En l’absence de nouveaux espaces pour se déployer, l’agriculture nigérienne n’a plus d’autres choix que l’intensification. Cependant, intensifier les productions rurales dans le contexte présent suppose des actions vigoureuses et complémentaires :

o Sur le capital terre : réhabiliter les terres dégradées, protéger et améliorer ce qui reste ; o Sur le capital eau : valoriser le potentiel existant ; o Sur les pratiques d’exploitation et de gestion des ressources et milieux naturels.

Pour ce faire il est retenu de :

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1- Mieux connaître et planifier les ressources naturelles en vue de les valoriser et les gérer durablement : § Inventorier les ressources naturelles aux niveaux régional, départemental et local ; § Poursuivre et renforcer les efforts de responsabilisation des communautés à la base, en

matière de gestion locale des ressources naturelles dans le cadre de la décentralisation ; § Poursuivre et intensifier les efforts d’information et de sensibilisation des populations

sur les questions d’environnement et de lutte contre la désertification ; § Promouvoir des mécanismes intégrés de planification, de gestion rationnelle et suivi-

évaluation de l’espace rural. 2- Inverser la tendance à la dégradation généralisée des terres et renforcer les actions de reboisement : § Poursuivre et intensifier les actions de récupération des terres dégradées et de lutte

contre l’ensablement ; § Relancer les opérations de reboisements communautaires et privés ; § Capitaliser et étendre les acquis en matière d’agro-foresterie ; § Réduire la pression sur les ressources forestières et promouvoir les actions concourant à

inverser la tendance au recul des forêts et à la de dégradation des espaces pastoraux. 3- Créer les conditions de valorisation des filières sectorielles en vue d’une meilleure gestion des ressources naturelles : Encourager et soutenir l’émergence et l’épanouissement des organisations professionnelles dans le sous secteur de l’environnement et de la lutte contre la désertification (mise en oeuvre de la stratégie nationale Gomme Arabique ; promotion des filières des autres produits forestiers non ligneux ; dynamisation de la filière Pêche et aquaculture ; encouragement de l’élevage non conventionnel de la faune sauvage etc.). Ø Préserver l’environnement

§ Promouvoir la conservation in-situ et ex-situ de la diversité biologique ; § Systématiser les évaluations et études d’impact environnemental ; § Améliorer la connaissance et l’évaluation des urgences environnementales ; § Promouvoir la prévention et des dispositifs d’atténuation des pollutions urbaines ; § Mettre en place des dispositifs de contrôle des mouvements des organismes

vivants et des risques biotechnologiques ; § Promouvoir et planifier la gestion intégrée des produits chimiques et des déchets

dangereux. Ø Renforcer le dispositif institutionnel

§ Développer les actions de recherche scientifique pour l’acquisition de

connaissances intégrées sur la dynamique des écosystèmes ; § Elaborer et mettre en oeuvre des programmes de contrôle et de monitoring à

long terme de la désertification et de la diversité bio logique ; § Promouvoir les recherches techniques et technologiques.

De façon générale, ce cadre opérationnel met en première ligne le renforcement des capacités de gouvernance locale des ressources et des milieux naturels. Sa mise en oeuvre privilégie le principe de subsidiarité, la promotion de l’initiative privée et de l’équité en étant les règles. Son approche globale et intégrée découlant d’une lecture environnementale de la lutte contre la pauvreté, prend en compte à la fois les dimensions sociales, économique et écologique du

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développement. Enfin, il privilégie la cohérence dans les interventions, la participation active des populations, en particulier celle des femmes, des jeunes, et le partenariat. Liens régionaux et internationaux Le Niger est partenaires à la majorité des institutions internationales relevant des Nations Unies, qui s’intéressent aux questions environnementales : PNUD, PNUE, UNESCO, FAO, FIDA, Banque Mondiale, OMM etc., et d’autres : UE, GEF, UICN, WWF etc. Il est membre de plusieurs organisations africaines telles que : UA, CEDEAO, UEMOA, CILSS, CBLT, ABN, ALG, OCBN, CENSAD, Conseil de l’Entente, OHADA, NEPAD etc.. La BAD et la BOAD appuient plusieurs projets dans le secteur. Avec/à travers ces organisations, il partage les préoccupations environnementales planétaires, africaines et sous- régionales, et œuvre depuis plusieurs années pour la préservation de la nature et ses ressources. Les coopérations bilatérales suivantes sont particulièrement intéressées par les questions d’environnement au niveau local : Allemande, Danoise, Française, Italienne, Suisse etc. Enfin, dans le cadre de la coopération inter-état, les commissions mixtes (de bon voisinage) mettent de plus en plus l’accent sur les questions environnementales (Niger-Nigeria , Niger-Mali, Niger-Algérie , Niger-Bénin etc.). A l’analyse, les priorités déclinées dans le Plan à Moyen Terme s’accordent avec celles « mondiales/ globales » de lutte contre : la désertification, le recul de la diversité biologique, les changements et variabilités climatiques etc.. d’une part, et celle d’un développement harmonieux et durable des nations qu’ambitionnent les organisations régionales et sous- régionales sus-énumérées. Dans son dynamisme particulièrement reconnu au cours des vingt dernières années, le CILSS a particulièrement influencé les approches nationales en matière d’environnement et de lutte contre la désertification. Aussi, dans ces domaines, l’intérêt croissant des organisations comme la CDEAO, le NEPAD, l’ABN, la CENSAD etc. pour l’environnement dans ses relations avec le développement, ouvre des perspectives nouvelles, sans doute beaucoup plus larges, en raison de l’avancée qualitative des perceptions et surtout du débat environnemental actuel.

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V- PERCEPTION DE LA COOPERATION INTERNATIONALE Tous les « partenaires locaux à la promotion de l’environnement et du développement durable » accordent une attention particulièrement importante à la coopération internationale d’une manière générale, en ce sens que : § Dernier du monde selon l’indice du développement humain, le Niger a grandement

besoin d’appuis multiformes pour son développement. La mobilisation accrue de ressources, afin d’épauler l’état et les communautés locales dans leurs efforts de lutte contre la pauvre té, « fléau dont l’atténuation conditionne pour une large part, l’importance et l’efficacité de l’action environnementale » est d’une impérieuse nécessité ;

§ Tous les problèmes environnementaux précédemment relevés comportent des facettes

locales et transfrontières, dont les solutions efficaces et durables, se trouve nécessairement dans la conjugaison des efforts aux plan : local, national, sous - régional, régional et global. De l’avis de tous, le problème de la sécurité alimentaire (par exemple) renvoie à celui des sécheresses, qui elles-mêmes ont un lien avec les phénomènes de changements et variabilités climatiques, dont l’appréciation objective ne peut être locale ou nationale ;

§ Le Niger partage avec plusieurs pays de la sous - région, des ressources naturelles comme

les cours et plans d’eau (fleuve Niger, lac Tchad, Goulbi etc.), des aquifères (Oullimenden), la faune (parc du W), dont la protection et la gestion, pour être efficace et durable, ne peut relever des seuls efforts nationaux. L’exemple simple de la lutte contre la jacinthe d’eau sur le « joliba » est très illustratif ;

§ Certains problèmes environnementaux locaux trouvent leurs origines hors frontières, et

leur solution locale ne peut être que partielle et inopérante à terme. Les cas de la pollution par les sachets plastiques dont le Niger ne dispose d’aucune fabrique et celui des véhicules hors normes sont généralement cités en exemple ;

§ Avec ses 1500 km de frontière avec le Nigeria, et presque le double dans les déserts

algérien, Libyen, et Tchadien, le Niger comme ses voisins ne peut assurer efficacement, sans le concours de la coopération internationale, un contrôle de ce qui entre et peut être déposé dans ses vastes espaces désertiques par exemples ;

§ Des institutions régionale s, ou sous -régionales, des pays voisins ou même lointains

partageant les mêmes conditions écologiques et subissant les mêmes fléaux environnementaux, peuvent présenter des avantages comparatifs en de nombreux domaine, dont l’exploitation commune serait de nature à générer des économies d’efforts à travers une bonne coopération ;

§ Faire valoir l’importance de certaines ressources, plutôt dans un contexte multinational,

qu’à l’échelle locale, serait de nature à susciter une solidarité sous - régionale, régionale et même mondiale sur des thématiques de conservation jusque là peu appréhendées. L’exemple du parc du W peut être à nouveau cité, mais le Niger dispose d’autres ressources dont la conservation relève plutôt de mandats régionaux, sinon mondiaux. C’est le cas de la conservation des dernières girafes de l’Afrique de l’Ouest, des plus beaux déserts de la zone UEMOA et des ressources culturelles et historiques rares qu’ils recèlent.

Bref, nombreux sont les situations et exemples qui justifient le rôle extrêmement important accordé à la coopération internationale en matière d’environnement au Niger.

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5.1- Principes Directeurs Importants pour le Pays Les principes directeurs d’une coopération internationale en matière d’Environnement sont d’abord ceux régissant la coopération tout court. Ils sont ensuite, et entre autres : § la prise en compte des réalités et spécificités locales dans l’appréciation de certaines

problématiques environnementales. Par exemple, sans pour autant occulter les dangers réels de la radioactivité et la nécessité d’assurer des mesures adéquates de contrôle et de protection des communautés exposées, un discours sur l’Uranium (principal produit d’exportation du Niger), serait certainement plus nuancé que celui radical du « Metal of Dishonor» ;

§ la prise en compte des politiques et approches nationales dont l’un des credo est le

renforcement des capacités, et le respect du principe de subsidiarité, là où des institutions nationales où des communautés locales sont en mesure de traiter localement des questions de portée régionale ;

§ la prise en compte des autres cadres de politiques régionales (politique agricoles,

minières, aménagement du territoire etc.) existants ; § la culture de la paix et de la démocratie.

5.2- Rôle attendu dans l’interface coopération régionale/ protection de l’environnement La coopération régionale pour la protection de l’environnement est envisagée aux plans institutionnel et opérationnel. Au plan institutionnel § Des espoirs sont fondés sur la création possible d’une dynamique nouvelle de progrès,

basée sur un « dialogue de haut niveau », pour une lecture régionale des questions environnementales cruciales. A cet égard, l’opportunité offerte par le parlement de l’UEMOA, pour traiter à un niveau plus élevé les questions environnementales, rendre exécutoires et contrôlables les décisions prises est particulièrement soulignée ;

§ L’espoir serait permis, de pouvoir bâtir des points de vue harmonisés et des positions

communes régionales sur les questions fondamentales du débat environnemental actuel (OGM par exemple). Des processus de formation bien ciblés, la promotion des échanges entre les experts, la création/renforcement de réseaux thématiques régionaux etc. peuvent contribuer à l’atteinte d’un tel résultat ;

§ La nécessité d’une meilleure connaissance des institutions nationales et régionales clés

pour une meilleure synergie est à cet égard soulignée. Ce processus pourrait déboucher sur l’identification ou la création d’éventuels « centres d’excellence » concernant certaines thématiques environnementales essentielles (l’Institut du Sahel pour les OGM ?).

§ L’espoir y est permis, de voir se concrétiser les desseins régionaux d’une approche

hardie d’aménagement du territoire, à l’échelle régionale, comme les problèmes de développement et d’environnement à long terme l’exigent (migrations vers les zones côtières ; avantages comparatifs de certaines activités économiques comme l’élevage par rapport à d’autres, qui dégraderaie nt plus l’environnement qu’elles ne procurent de richesse etc.) ;

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§ L’espoir d’une harmonisation/rationalisation des mandats environnementaux des

institutions multiples, d’une lecture régionale des législations et de certaines politiques (de populations par exemple) est aussi permis ;

§ A travers un « Conseil Scientifique Régional », les possibilités de définir des normes environnementales régionales, des « listes rouges régionales » pour les espèces végétales et de la faune etc. sont évoquées ;

§ Enfin, l’espoir d’une plus grande mobilisation de la société civile et d’un soutien accru à

sa contribution en matière d’environnement est enfin souligné. Au plan opérationnel Si aucun intérêt ne semble accordé au rôle écologique hypothétique d’une muraille verte, telle qu’en parleraient certains journaux, des axes significatifs d’actions régionales possibles sont évoqués, pour traduire la nécessaire solidarité régionale sur le terrain, face aux problèmes environnementaux. Parmi ces axes, les principaux suivants peuvent être retenus : Ø Connaissance et planification des ressources naturelles

Les efforts fournis par les états avec l’appui de certaines organisations (comme la FAO) sont encore largement insuffisants, pour avoir une connaissance acceptable des ressources naturelles régionales. Certaines ressources plus que d’autres, sont relativement mieux maîtrisées. C’est le cas des ressources en eau. Le besoin demeure crucial s’agissant des ressources végétales. De nombreuses institutions internationales (Agrhymet) et nationales (Ins tituts géographiques nationaux, Instituts de suivi-écologique, Centres de Recherches etc.) offrent des opportunités qu’il convient d’inventorier et promouvoir à travers un effort régional qui sera d’une contribution extrêmement importante pour la gestion rationnelle et durable des ressources terrestres. Ø Gestion durable des écosystèmes fluviaux et lacustres

Les efforts fournis dans le cadre de l’ABN (Projets Fouta Dlallon, Vision partagée, et Lutte contre l’ensablement) constituent un premier courant d’effort pour sauver le fleuve Niger, et garantir durablement les énormes potentialités de développement économique et social qu’il offre généreusement aux états de la région traversés, ou situés dans son vaste bassin. Ces efforts doivent être poursuivis , mieux articulés et coordonnés avec les autres projets existants ainsi qu’avec les politiques nationales dans le bassin. Le lac Tchad dont la tendance à l’ensablement est aujourd’hui largement admise, constitue une autre priorité régionale citée. S’il est hautement louable et à encourager, le projet régional (CBLT) visant à y déverser une partie des eaux de l’Oubagui-Chari, et du fleuve Congo, ne devra pas occulter la nécessité d’efforts de grande envergure contre le mouvement des sables autour de la « ceinture péri-Tchadienne », qu’alimentent inexorablement le lointain Ténéré, et surtout le désert du Tall, situé seulement à une vingtaine de kilomètre de Nguigmi (ancienne rive du lac). Enfin le projet GEF de gestion des écosystèmes du Lac Tchad mérite d’être mentionné parmi les initiatives en cours à encourager et poursuivre. Ø Gestion durable des aquifères partagés

L’initiative commune Mali – Niger – Nigeria, appuyée par le OSS, l’AIEA et la FAO est citée comme exemple de coopération régionale pour la gestion des ressources eaux souterraines partagées.

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Ø Gestion durable de l’espace sylvo-pastoral régional

La bande nord–sahélienne à laquelle est associée ce qu’il est convenu d’appeler la « ceinture gommière » allant du Sénégal au Tchad, offre d’énormes potentialités d’une Action sylvo-pastorale intégrée, gage de stabilité et de développement durable dans la région. Ce « muret » qui tiendrait compte des contextes et spécificités locales, des besoins et aspirations locales, pourra être humble ment érigé, en mettant à la disposition des communautés agro –pastorales, les recettes éprouvées pour améliorer leurs systèmes de production et mieux gérer leur environnement immédiat. Ø Gestion commune de la crise dendro-énergétique

Le problème de bois-énergie est une préoccupation essentielle au niveau régional, dont les solutions pourraient appeler des efforts communs. La promotion de sources d’énergie alternative comme le charbon minéral dont le Niger est producteur pourrait figurer parmi les pistes à prospecter. Ø Gestion durable de la faune et des écosystèmes particuliers

L’exemple des projets régionaux ECOPAS et WAP suggère la possibilité d’actions régionales de conservation, pour promouvoir les aires protégées, l’écotourisme, et la gestion de la faune d’une manière générale à l’échelle régionale. Mention spéciale est faite sur : la conservation des dernières girafes de l’Afrique de l’Ouest, de la faune saharienne (Mali-Niger ?), ains i que la promotion des déserts, de leur richesse culturelle et historique immense. Ø Lutte contre les pollutions

Mentions spéciales sont faites s’agissant des aspects suivants : lutte contre les plantes envahissantes, qualité des eaux, suivi des pesticides, gestion des déchets plastiques, à l’échelle régionale. Au plan global, l’appréciation régionale de certaines questions comme la séquestration du carbone pourraient ouvrir des perspectives beaucoup plus intéressantes. Ø Biosécurité et Conservation ex situ des Ressources Génétiques

L’idée de mise en place d’un observatoire régional de la biodiversité est émise, de même qu’un effort intégré de promotion de la conservation ex-situ est cité au rang des priorités. Certaines organisations internationales et nationales présentent à cet effet des avantages comparatifs (ICRISAT, Centre des semences forestières du Burkina Faso etc.). 5.3- Eléments d’orientations majeures de la politique d’amélioration de l’environnement Partant des attentes ci-dessus résumées de l’interface coopération régionale/amélioration de l’environnement par les partenaires locaux, les éléments d’orientation suivants peuvent être proposés :

Paix, stabilité, et démocratie, sont les fondements essentiels pour consolider la coopération entre les états de l’union, et promouvoir le développement économique et social, indissociable de la préservation de l’environnement.

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1. Améliorer et protéger le potentiel en ressources naturelles (terre, eau, sols, végétation, faune) pour un développement économique et social durable dans l’espace UEMOA.

Objectifs généraux : § Promouvoir une meilleure connaissance des ressources naturelles dans l’espace

UEMOA ; § Promouvoir la gestion intégrée des écosystèmes des grands bassins hydrographiques ; § Promouvoir la restauration et la conservation des terres de production agricole, et

développer les actions de gestion durable des forêts, des parcours pastoraux et de la faune.

2. Créer les conditions d’un contrôle efficace et de lutte contre toutes les formes de pollutions

préjudiciables à la santé et au bien être des communautés humaines, des animaux et à l’environnement.

Objectifs généraux : § Promouvoir une meilleure connaissance des formes de pollutions dans l’espace

UEMOA ; § Promouvoir le contrôle, l’étiquetage et la gestion des produits chimiques et déchets

dangereux ; § Encourager la gestion des déchets domestiques urbains.

3. Développer la sensibilisation, l’information et l’éducation environnementale dans l’espace

UEMOA, et renforcer la mobilisation de la société civile pour la gestion durable des ressources naturelles.

Objectifs généraux :

§ Promouvoir une meilleure connaissance des institutions d’environnement et la collaboration entre les différents acteurs dans l’espace UEMOA ;

§ Mettre en place une tribune et une législation spécifique à l’environnement au sein du parlement de l’union.

§ Encourager et promouvoir les actions de communication pour l’environnement. VI- POINTS DE VUES SUR MISE EN OEUVRE D’UNE POLITIQUE SOUS–REGIONALE 6.1- Engagements et actions des pays ou groupes de pays L’action régionale devra intégrer, dans le respect du principe de subsidiarité sus - évoqué, les engagements et actions des pays ou groupes de pays dans la mesure ou ils ne sont pas contraires aux principes et normes communément adoptées. Les pays dans ce cas se doivent de fournir les éléments d’informations sur les activités qu’ils mènent, individuellement ou avec d’autres, en matière d’environnement, et la contribution en terme résultats de ces activités dans l’atteinte des objectifs régionaux. Bien évidemment, un effort de suivi et de coordination sera nécessaire de la part de l’instance pertinente de l’Union. 6.2- Programme Opérationnel

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Le programme opérationnel découlera du développement des objectifs spécifiques qui seront retenus et déclinés sous forme de résultats concrets, tenant compte des ambitions des états et de l’union. Il intégrera les programmes opérationnels des organisations sous - régionales et des pays. 6.3- Moyen de contrôle, manquement et incidences économiques L’implication effective et régulière du parlement de l’union dans le débat environnemental est un moyen de contrôle et d’incitation pour les manquements à la mise en œuvre des mesures adoptées pour l’amélioration de l’environnement dans l’espace UEMOA. Celui-ci devra bien entendu se doter des moyens institutionnels et juridiques d’un tel mandat. ________________

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LISTE DES PRINCIPALES PERSONNES RENCONTREES

Nom et Prénom

Structure

1 NA ANDI MAMAMNA Direction de la Faune Pêche et Pisciculture (DFPP)

2 MOUSSA ALOU DFPP 3 DR GADO ZAKI DFPP 4 ALI HAROUNA DFPP 5 ATTAOU MAHAMAN LAMINOU Direction de l’Environnement (DE) 6 LAOUALI ABBA DE 7 ZABEROU TOUDJANI DE 8 MAÏCHAROU ABDOU DE 9 MOUSSA IRO MORPHI DE

10 ELHADJ SALEY GAMBO DE 11 BOUREIMA IDRISSA DE 12 IBRO ADAMOU DE 13 SANI MAHAZOU DE 14 CHAIBOU MAMANE DE 15 RADJI GARBA DRE/ MHE/LCD 16 Secrétaire Général MHE/LCD MHE/LCD 17 Secrétaire Général MATDC MATDC 18 MME MAÏ KOREMA ZEINABOU SE/SDR 19 MAHAMAN SANI ABDOU SDR 20 SERIBA MOUSSA SDR 21 DR SALI FOU BOULKASSIM SDR 22 ELHADJ MAMAN SAADOU SDR 23 MME BOUBACAR ZALIA SE/CNEDD 24 GOUSMANE MOUSSA SE/CNEDD 25 LAOUALI ADA PNUD 26 AISSA WAHIDO PNUD 27 BOHARI PNUD 28 COORDINATEUR COOPERATION

SUISSE BUCO

29 SEYNI SAÏDOU ABN 30 OUNTENI ADAMOU ISSAKA ABN 31 AMADOU SOULEY PAC/BM 32 ELH MAHAMAN ABDOU Plate forme Paysanne 33

Coordination des ONG et associations de Développement Contre la Désertification CNCOD

Groupement des Aides Privées GAP

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LE SENEGAL

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REPUBLIQUE DU SENEGAL

Rapport final

Dakar, Janvier 2006 Les Consultants :

§ Coumba Ndoffène DIOUF

§ Babacar DIOUF

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ACRONYMES APR : Associations des Présidents de Conseils Régionaux

ARD : Agence Régionale de Développement

ASE : Analyse Stratégique de l’Environnement

ASPRODEB : Association Sénégalaise pour le Développement à la Base

CEDEAO : Communauté Economiques des Etats de l’Afrique de l’Ouest

CEPS : Cellule d’Etudes, de Planification et de Suivi

CERP : Centre d’Expansion Rurale Polyvalent

CILSS : Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel

CITES : Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore Sauvages

menacées d’extinction

CNCR : Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux

CNR : Campagne Nationale de Reboisement

CSE : Centre de Suivi Ecologique

CSS : Compagnie Sucrière Sénégalaise

CT : Conseiller Technique

DEEC : Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés

DEFCCS : Direction des Eaux, Forêts, Chasses et de la Conservation des Sols

DGPRE : Direction Gestion et Planification des Ressources en Eau

DPN : Direction des Parcs Nationaux

DSPA : Direction de la Santé et des Productions Animales

DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté

EIE : Etude d’Impact Environnemental

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

FONGS : Fédération des Organisations Non Gouvernementales du Sénégal

GES : Gaz à Effet de Serre

GIRMAC : Gestion Intégrée des Ressources Marines et Côtières

ISE : Institut des Sciences de l’Environnement

JA : Jeune Afrique

MDR : Ministère du Développement Rural

MEF : Ministère de l’Economie et des Finances

MEPN : Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature

NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique

OCB : Organisation Communautaire de Base

OGM : Organisme Génétiquement Modifié

OMD : Objectifs du Millé naire pour le Développement

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OMVG : Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie

OMVS : Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal

ONG : Organisation non Gouvernementale

PAFS : Plan d’Action Forestier du Sénégal

PFIE : Programme de Formation, Information pour l’Environnement

PFS : Politique Forestière du Sénégal

PGIES : Programme de Gestion Intégrée des Ecosystèmes du Sénégal

PIB : Produit Intérieur Brut

PNAT : Plan National d’Aménagement du Territoire

PODES : Plan d’Orientation pour le Développement Economique et Social du Sénégal

PREFER : Projet de Réhabilitation des Forêts et des Espaces Ruraux

PROGEDE : Projet de Gestion Durable et Participative des Energies Traditionnelles et de

Substitution

PTA : Plan de Travail Annuel

SAED : Société d’Aménagement et d’Exploitation des Terres du Delta et de la Moyenne Vallée

du fleuve Sénégal et de la Falémé

SGPRE : Service Gestion et Planification des Ressources en Eau

SINEPAD : Secrétariat Intérimaire du Volet Environnement du NEPAD

SNTI : Société Nationale de Tomate Industrielle

SOCAS : Société de Conserves Alimentaires au Sénégal

SODAGRI : Société de Développement Agricole et Industrielle

SODEFITEX : Société de Développement des Fibres et Textiles

UAEL : Union des Associations des Elus Locaux

UCAD : Université Cheikh Anta DIOP de Dakar

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

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TABLE DES MATIERES

A- INTRODUCUTION SUR LE PAYS…………………………………………...……….218 1- Situation géographique et caractéristiques liées concernant les ressources et l’environnement…………………………………………………………………..……………218 2- Population et caractéristiques démographiques……………………………...…………….219 3- Ratio population urbaine / rurale…………………………………………………..………219 4- Moyens de subsistance : rôles des différents secteurs……………………..………………219 5- Situation Economique Générale et Eléments socio-économiques…………………………221 B- RESSOURCES NATURELLES……………………………………………………….221 1- Les terres, leur mise en valeur et les problèmes liés………………..…………………….221 2- Les forêts, pâturages et paysages naturels………………………………………..………222 2.1- Les forêts……………………………………………………………………….………222 2.2- Les pâturages………………………………………………………………..………….224 2.3- Les paysages naturels………………………………………………………..…………224 3- Les ressources en eau et les terres humides………………………………………….…..227 4- Milieux marins et écosystèmes côtiers………………………………………….………..227 5- Processus majeurs de dégradation environnementale et des ressources naturelles………228 6- Focalisation sur des milieux critiques et menacés……………………………………..…229 C- SYSTEMES URBAINS ET INDUSTRIELS…………………………………….……230 1- Situation urbaine et pollusances………………………………………………………….230 2- Impact environnemental de l’économie active………………………………...…………231 3- Comportements citoyens et environnement………………………………………...…….232 0 GESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET CONSERVATION……...……………..233 1- Dispositifs institutionnels…………………………………………………………….…..234 1.1- Les aspects politiques…………………………………………………..………………234 1.1.1- Décentralisation………………………………………………………………...…….234 1.1.2- Planification nationale et régionale………………………………………………..…234 1.1.3- Cadre institutionnel du Ministère chargé de l’Environnement en l’occurrence le MEPN…………………………………………………………………………………………235 1.1.4- Partenariat…………………………………………………………………………….236 1.1.5- Intégration de l’environnement dans les autres secteurs……………………………..236 1.2- Les aspects légaux…………………………………………………………………..….236 2- Environnement international et mise en œuvre des Conventions…………………….….237 3- Politique environnementale et Développement………………………………….………238 4- Priorités nationales majeures…………………………………………………….……….239 4.1 Poursuite de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement………….…….239 4.2 Renforcement du développement local et la bonne gouvernance………………….……239 4.3 Contribution à la lutte contre la pauvreté……………………………………………..…239

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4.4 Prise en charge de l’initiative environnementale du NEPAD et des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)………………………………………………...…240 5- Liens régionaux et internationaux…………………………………………………….….240 0 PERCEPTION DE LA COOPERATION INTERNATIONALE, REGIONALE ET SOUS- REGIONALE…………………………………………………………………….…241 1- Principes directeurs importants pour le pays……………………………………….…….241 2- Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement….241 3- Perception de la (des) priorité (s) sous- régionale (s) du point de vue de pays……….….242 4- Eléments d’orientations majeurs de la politique pour l’amélioration de l’environnement perçus à la suite des entretiens et interactions…………………………………………...……243 0 POINTS DE VUE SUR LA MISE EN ŒUVRE REGIONALE D’UNE POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT…………………………………………………………………244 1- Engagements et action des pays ou groupes de pays…………………………….……….244 2- Eventualité d’un programme opérationnel commun………………………………..……245 3- Moyens de contrôle………………………………………………………………………246 4- Manquements et incidences économiques………………………………………….……246 5- Sensibilisations, mise en œuvre, encouragements et incitations positives…………….…247 ANNEXES Annexe 1 : Localisation du Sénégal dans le Continent Africain Annexe 2 : Carte administrative du Sénégal Annexe 3 : Zones éco-géographiques Annexe 4 : Les tendances Annexe 5 : Hydrologie Annexe 6 : Evolution des résultats de la CNR Annexe 7 : Evolution des quotas nationaux des produits contingents Annexe 8 : Evolution des productions forestières non ligneuses Annexe 9 : Evolution des abattages / Evolution de l’exploitation forestière Annexe 10 : Carte hydrogéologique Annexe 11 : Mobilisation de la ressource eau Annexe 12 : Liste des personnes rencontrées par structure Annexe 13 : Bibliographie

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A- INTRODUCTION SUR LE PAYS Le Sénégal qui s’étend sur une superficie de 196.722 km² est situé dans la partie Nord-Ouest de l’Afrique, à la pointe avancée du continent dans l’océan atlantique. Compris entre les degrés 12 et 16,30 de latitude Nord et 11,3 et 17,3 de longitude Ouest, il est limité au Nord par la République de Mauritanie, à l’Est par celle du Mali, à l’ouest par l’océan atlantique et au sud par les Républiques de Guinée et de Guinée Bissau. Il enclave la République de Gambie dans sa partie Centre - Sud. (Annexes 1-2) 1- Situation géographique et caractéristiques liées concernant les ressources et l’environnement La géographie du Sénégal révèle des plateaux, des plaines et des vallées alluviales dont l’ altitude ne dépasse jamais 200 mètres. Ce n’est que dans l’extrême sud-est (Département de Kédougou) que l’on rencontre des monts d’altitudes d’environ 400 mètres et qui sont les premiers contreforts gréseux du massif du Fouta Djallon. Il dispose de 700 km de côtes océanes alternant des secteurs sableux (de Saint- Louis à Cambérène), de secteurs rocheux à falaises (Cap-Vert, Cap de Naze, etc.) et des estuaires alluviales (Saloum, Casamance). Le Sénégal a un climat tropical de type Soudano - Sahélien avec alternance de deux saisons : une saison sèche de 8 à 9 mois et une saison pluvieuse de 3 à 4 mois. Durant la saison sèche soufflent l’alizé continental ou harmattan (vent chaud et sec) à l’intérieur du pays et l’alizé maritime (vent doux et relativement humide) sur le littoral. La saison pluvieuse est marquée par la prédominance de la mousson de juin à octobre. Les pluies sont irrégulières et mal réparties dans l’espace et dans le temps. Elles augmentent en volume et en fréquence du Nord (300 mm en ± 45 jours) au sud (1.000 à 1400 mm en ± 120 jours). Les écarts de température sont sensibles d’Ouest en Est : amplitude thermique faible sur le littoral et forte à l’intérieur du pays. Les sols sont variés et n’offrent pas les mêmes possibilités agricoles. Les principaux sont les sols sub-arides (bruns et rouges) dans les parties sahéliennes, les sols ferrugineux lessivés ou non (sols Dior) qui occupent une grande partie du bassin arachidier, les sols ferralitiques souvent argileux dans le sud-est, les sols hydromorphes le long des vallées alluviales (culture du riz), les sols de mangrove et sols salés dans les régions d’estuaires, les sols calcaires (Rufisque, Bargny, Joal etc.). La végétation s’appauvrit du Nord au Sud du pays. En relation avec le climat, on distingue trois grands domaines : - le domaine sahélien compris entre 200 et 550 mm et dont la végétation est caractérisée par des

formations ouvertes dominées par Acacia senegal, Acacia tortilis, Balanites aegyptiaca, zizyphus mauritiaca, commiphora africana et par des graminées annuelles comme Aristida mutabilis, Eragrostis tremula, Cenchrus biflorus etc. formant un tapis plus ou moins continu ;

- le domaine soudanien compris entre les isohyètes 550 et 900 mm. Il est caractérisé par une végétation de type savane boisée à forêt sèche dominée par Stérculia setigera, Parkia biglobosa, Cordyla pinnata, Bombax costatum, Pterocarpus erinaceus, Daniellia oliverii et par un tapis de graminées vivaces ;

- le domaine guinéen dont la limite Nord correspond à l’isohyète 900 mm. La végétation de type forêt demi – sèche à dense est caractérisée par Parinari excelsa, Erytrophleum guineense, Khaya senegalensis, Elaeis guineensis, Afzelia africana etc. et par un sous bois dense formé d’arbrisseaux sarmenteux, de lianes et de plantes herbacées.

Outre ces trois domaines, on distingue le domaine fluviomarin caractéristique des deltas et estuaires des fleuves (Sénégal, Sine -Saloum, Casamance et Gambie) où l’on rencontre les mangroves. Sur la base des caractéristiques du milieu physique (climat – sol – végétation) et humain, le Sénégal présente six grandes zones éco-géographiques relativement homogènes des points de vue potentialités et problèmes liés au développement rural. (Annexes 3-4).

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Le Sénégal dispose d’un réseau hydrographique comprenant des fleuves : Sénégal (1.750 km de long, bassin versant de 350.000 km²), Gambie (1.150 km de long, bassin versant de 80.000 km ²), Casamance (300 km de long, bassin versant de 37.000 km²), des lacs dont le plus important est le lac de Guiers. Il possède un grand nombre d’aquifères exploitables : les nappes phréatiques dans les grès du continental terminal et la nappe maestrichtienne dans les grès et sables du maestrichtien. Le Sénégal dispose aussi de vallées fossiles (hautes vallées du Sine, du Saloum et du Ferlo) qui sont susceptibles d’être aménagées à partir des eaux de ruissellement (Annexe 5). 2- Population et caractéristiques démographiques La population est estimée à dix millions d’habitants avec un taux de croissance moyen annuel de l’ordre de 3% (4% en milieu urbain et 2,1 en zone rurale). Cette population est très jeune, 47 % ont moins de 15 ans. Elle est inégalement répartie dans l’espace. Elle est surtout concentrée à l’ouest et au centre au détriment de l’Est et du Nord faiblement peuplés : 65% de la population vivent sur seulement 14% de l’espace national. La région de Dakar regroupe le quart de la population sur une superficie de 0,3% du territoire. La densité est très variable d’une zone à l’autre : 6,8 habitants au km² dans la région de Tamba contre 2.700 dans l’agglomération dakaroise. Le potentiel d’accroissement de la population reste important du fait d’une fécondité qui demeure forte et d’une mortalité élevée quoiqu’en baisse constante : l’indice synthétique de fécondité est à 5,7 enfants par femme en 1997 (EDS III). L’intervalle entre deux naissances est actuellement de 33 mois, la mortalité générale n’est pas connue avec précision contrairement à la mortalité infanto-juvénile qui reste à 140 pour mille en 1999. La mortalité juvénile varie de 68 à 80 pour mille accusant une détérioration de la santé des enfants. La mortalité maternelle est estimée à 510 décès pour 100.000 naissances (EDS 92/93). Si la tendance évolutive se maintient, la population atteindra à l’horizon 2015, 13,6 millions d’habitants avec une plus forte concentration dans la région de Dakar. 3- Ratio population urbaine / rurale La population sénégalaise s’urbanise de façon croissante. Le taux d’urbanisation qui est de 42% est un des plus élevés d’Afrique de l’Ouest. Cela s’explique par des mouvements migratoires importants mais mal connus (exode rural, migrations saisonnières). La population urbaine représente 41% de la population totale du pays qui compte une bonne soixantaine de villes. 4- Moyens de subsistance : rôles des différents secteurs (primaire, secondaire, tertiaire, et nouveaux

services) L’agriculture tient un rôle primordial dans la vie quotidienne des sénégalais comme dans l’économie générale du pays. Les ¾ des sénégalais vivent directement des produits de la terre dans le cadre de petites exploitations paysannes, familiales d’où ils tirent à la fois leur alimentation quotidienne et leurs revenus monétaires. Deux campagnes agricoles sont pratiquées : une campagne hivernale pour les cultures pluviales (Arachide, mil, sorgho, coton…) et une campagne de contre saison pour les cultures irriguées (riz, canne à sucre, cultures maraîchères,…). Au niveau national, l’économie toute entière y compris une grande partie du secteur industriel et des échanges extérieurs a pour base essentielle la production agricole. La contribution de l’agriculture au PIB national est de 10%. L’élevage est une activité importante qui fait vivre des populations spécialisées et alimente un actif circuit d’échange, notamment sur le marché intérieur. Il participe à la couverture de la demande alimentaire en viande et en lait et influe fortement sur le niveau de vie du monde rural. Il contribue pour 6,5% au PIB national. Les formations forestières couvrent d’importantes superficies de forêts classées, de parcs nationaux et de réserves. Cet effort de conservation s’exprime aussi par la stabilisation des surfaces agricoles et pastorales, par l’effort de reboisement (plantations massives et plantations linéaires),

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(Annexe 6) et par des actions de foresterie rurale. Par ailleurs, les forêts produisent pour les populations de multiples biens et services dont certains font l’objet de commerce et d’autres, en quantités plus importantes sont destinées à la subsistance (produits forestiers ligneux et non ligneux). (Annexes 7-8-9). Pendant longtemps, activité de subsistance, la pêche n’intervenait qu’à titre de complément de l’agriculture. Son intégration à l’économie commerciale en a fait un secteur vital de l’économie nationale. Depuis 1985, la pêche a ravi la première place à l’arachide et représente le quart des exportations du pays. Il existe deux types de pêche : la pêche artisanale avec 88% du volume des captures et la pêche industrielle avec 12% de ce volume. L’hydraulique rurale vise la satisfaction des besoins en eau des populations, du cheptel et des cultures. Son niveau de production est à près de 270.000 m3/jour soit un taux de desserte per capita de 28 litres/ jour et un taux de couverture des besoins en eau des populations de 54%. Mais ces taux cachent une disparité entre les régions. Les zones irriguées représentent moins de 4% des surfaces agricoles cultivées (Projet 10ème PODES, 2002 – 2007). La contribution de l’industrie à l’activité économique est croissante : mines et usines mobilisent plus de 12% de la population active et assurent 19% du PIB. Le secteur industriel caractérisé par la prépondérance des industrie s de transformation, exporte plus de 50% de sa production. L’artisanat et le tourisme sont deux secteurs complémentaires. L’artisanat sénégalais utilise des techniques et un matériel très variés et très riches d’une région à l’autre. Il occupe une main d’œuvre importante répartie dans plusieurs corps de métiers (vanniers, tisserands, cordonniers, sculpteurs, bijoutiers …). C’est un secteur important qui fournit des biens et des services à bon marché, ce qui limite les importations. Il contribue au développement du tourisme, constitue une source de revenus et d’emplois, fournit des outils à l’agriculture et permet de découvrir les multiples facettes du patrimoine culturel sénégalais. Le tourisme permet de satisfaire la demande croissante des populations occidentales en quête de soleil et de dépaysement. Outre le tourisme balnéaire (mer et soleil) et le tourisme d’affaires et de congrès (accès facile, infrastructures et équipements adéquats), se développe l’écotourisme. C’est un produit durable qui assure des emplois et des revenus aux populations locales, des devises au gouvernement sans menacer la permanence des ressources naturelles. Il se conjugue avec la localisation des aires protégées, couvre conjointement les habitats terrestres et marins et améliore la qualité de vie. Le tourisme stimule la production locale de biens et services consommés par les touristes. Il offre des emplois aux femmes et aux jeunes et leur donne ainsi une grande autonomie financière. De nouveaux services sont apparus : - les OGM résistent certes aux herbicides et pesticides mais peuvent provoquer l’évolution de super

mauvaises herbes et de super prédateurs. Ils peuvent provoquer une pollution environnementale irréversible. Le protocole de Carthagène sur la biosécurité oblige les pays exportateurs d’OGM à fournir des informations sur ces produits et les pays importateurs à évaluer les risques avant de les autoriser. Un comité biosécurité est déjà mis en place au Sénégal ;

- les mécanismes du protocole de Kyoto sont conçus pour donner un prix à la tonne de carbone : l’atmosphère cesse d’être gratuite. Elle est échangeable sur un marché international. Reste à garantir que ce prix reflète la rareté et la fragilité de ce bien commun. Le mécanisme de développement propre est le seul instrument de coopération Nord/Sud par le protocole de Kyoto. Par son biais, on peut financer des projets de séquestration de carbone entre autres, dans des pays tiers en particulier. Dans ce sens, le Canada finance un projet de ce type (PREFER) au Sénégal ;

- la culture de plantes médicinales rapporte des revenus substantiels aux populations locales et contribue au maintien de la biodiversité. Les plantes médicales sont utilisées dans plusieurs

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pathologies, jouant ainsi un rôle non négligeable dans la santé des populations. Un projet dénommé « Importance économique et conservation des plantes médicales au Sénégal » est exécuté depuis deux ans par le laboratoire pharmacognosie et botanique de la faculté de médecine de l’UCAD de Dakar.

5- Situation Economique Générale et Eléments socio-économiques La croissance économique est marquée par une crise aigue de 1990 à 1994, suivie d’une forte reprise à la faveur de la dévaluation et de la conduite avec efficacité, de réformes (structurelles et sectorielles). Le taux de croissance observé depuis n’a cessé de dépasser 5% par an. Il a certes permis d’améliorer le revenu par tête d’habitant mais demeure insuffisant pour réduire la pauvreté. L’Enquête Sur les Priorités (ESP) 1991/1992 a révélé que 32% des ménages vivaient en dessous du seuil de pauvreté : niveau de consommation minimal de 2400 calories /jour/ adulte. L’enquête auprès des ménages (ESAM) de 1994 fait ressortir un taux de pauvreté de 58 % des ménages. Les contre performances du secteur primaire sont consécutives à la lenteur de la mise en œuvre des mesures et réformes dans les principaux sous-secteurs surtout de l’agriculture. Ainsi le secteur continue d’être sensible aux conditions climatiques et aux fluctuations des marchés extérieurs.

Au niveau du secteur secondaire, les réformes ont surtout porté sur la promotion du privé et de l’énergie. Du côté des mines et de l’artisanat, un effort de renforcement de la capacité de gestion et pilotage est en cours pour mieux redynamiser les activités. S’agissant du tertiaire, l’importance des infrastructures dans le renforcement des capacités productives a amené les pouvoirs publics à engager des actions vigoureuses au niveau du transport et des télécommunications. Des résultats positifs sont enregistrés même si des faiblesses persistent au niveau du transport. Bien que le secteur touristique soit dominé par le privé, l’Etat du Sénégal a aidé au décollage du secteur par la réalisation de plans d’aménagement (petite côte, basse Casamance). Cependant, le secteur touristique souffre de certaines difficultés : caractère coûteux, peu diversifié de la destination Sénégal, insécurité dans la zone SUD.

B- RESSOURCES NATURELLES 1- Les terres, leur mise en valeur et les problèmes liés Les terres du Sénégal sont réparties en trois ensembles domaniaux : le domaine de l’Etat, le domaine des particuliers (propriété privée) et le domaine national. Le domaine de l’Etat couvre 3% des terres du pays. Il est subdivisé en domaine public et en domaine privé. Le domaine public est naturel ou artificiel. Le domaine public naturel comprend : mer et rivages, eaux continentales (cours d’eau, lacs, mares permanentes …), eaux de surface et nappes aquifères, sous sol et espace aérien. Le domaine artificiel rassemble emprises des routes, des chemins de fer, des voies de communication de toute nature, ports maritimes et pluviaux avec dépendances, aérodromes et aéroports avec dépendances forages et puits, canaux d’irrigation, de drainage, de navigation, conduites d’eau et d’égouts, lignes téléphoniques et électriques. Le domaine privé est constitué par les biens et droits mobiliers acquis par l’Etat à titre gratuit ou onéreux, par voie d’expropriation, par confiscation prononcée au nom de l’Etat, par incorporation prononcée en application des dispositions du régime de la propriété foncière et par constatation du statut de biens vacants et sans maîtres. Le domaine des particuliers (propriété privée) est constitué de 2% des terres. Il est la propriété de personnes physiques, de personnes morales de droit privé. Le domaine national inclut 95% des terres du pays. Il comprend :

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• les zones de terroirs qui regroupent les terres agricoles (cultivées ou en jachères), les terres d’élevage et des terrains occupés par les habitations. Elles sont gérées par les conseils ruraux, et affectées aux membres des communautés rurales qui en assurent la mise en valeur ;

• les zones pionnières qui sont constituées des terres que l’Etat se réserve pour une mise en valeur suivant les plans de développement et les programmes d’aménagement. Elles peuvent être reversées selon les besoins dans les zones de terroirs ;

• les zones classées qui comprennent les zones à vocation forestière ou de protection ayant fait l’objet de classement. Elles sont administrées par l’Etat (Services chargés des forêts) à travers la réglementation forestière ;

• Les zones urbaines qui regroupent les terres du domaine national, situées dans les communes. Les conditions d’administration des terres agricoles situées dans ces zones sont fixées par décret.

Depuis 1964, le Sénégal s’est doté d’un régime foncier d’une grande originalité. Cette originalité du régime juridique du sol sénégalais provient de l’existence d’un vaste domaine national en coexistence avec les autres ensembles domaniaux. La loi de 1964 relative au domaine national (95% du territoire) reflète la volonté de garantir l’accès à la terre à tous ceux qui peuvent la mettre en valeur. Cependant, le domaine national est inaliénable (personne ne peut l’acquérir) et imprescriptible (personne ne peut en devenir propriétaire pour occupation prolongée). L’Etat est détenteur des terres du domaine national pour assurer leur utilisation et leur mise en valeur rationnelles. Ces terres ne peuvent être immatriculées qu’à son nom. Toutefois, le droit de requérir l’immatriculation est reconnu aux occupants du domaine qui, à la date d’entrée de la loi avaient réalisé une mise en valeur à caractère permanent (construction). Par ailleurs, une mise en œuvre dont les conditions minimales sont fixées par arrêté préfectoral est prévue par la loi. Hélas à l’application de cette loi, on relève les problèmes suivants : accès à la terre (réservé uniquement aux membres des communautés rurales) ; caractère inaliénable et imprescriptible des terres du domaine, insécurité des investissements ; persistance de la gestion coutumière des terres, exclusion des parcours dans les conditions de mise en valeur provoquant ainsi des conflits entre agriculteurs et éleveurs ; etc. 2- Les forêts, pâturages et paysages naturels

2.1- Les forêts

Les forêts s’étendent des terrains recouverts d’une formation à base d’arbre, d’arbustes ou de broussailles d’une superficie minimale d’un seul tenant d’un hectare, dont les produits exclusifs ou principaux sont le bois, les écorces, les racines, les fruits, les résines, les gommes, les exsudats et l’huile, les fleurs et les feuilles. (Article 1- alinéa 1 du décret n°98/164 du 20 février 1998 du code forestier en vigueur). Les forêts sénégalaises sont réparties dans les différents domaines phytogéographiques du pays (sahélien, soudanien, guinéen). Elles sont regroupées dans le domaine classé et protégé. • le domaine classé ou domaine forestier de l’Etat comprend les forêts classées, les ressources

sylvo-pastorales délimitées, les périmètres de reboisement ou de restauration, les réserves naturelles intégrales, les réserves spéciales et les parcs nationaux. Le système des aires protégées couvre six parcs nationaux, quatre réserves de faune pour un taux de 8% contre 12% taux recherché. L’exploitation des ressources de ce domaine nécessite un plan d’aménagement et de gestion pour la production des ressources végétales, la protection des sols et la conservation de la biodiversité. La superficie du domaine qui couvre les 31,7 % du pays (P.F.S, 2005) varie selon qu’il s’agisse de classement de nouvelles zones ou de déclassement de certaines parties. Par ailleurs, selon le statut des éléments qui constituent ce domaine, quelques droits d’usage sont accordés ou non aux populations riveraines. L’exclusion des droits d’usage des populations riveraines de certaines aires protégées du fait du caractère intangible de celles-ci (réserves naturelles intégrales, parcs nationaux) entraîne diverses pratiques illicites (braconnage, exploitations frauduleuses, etc.). La

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gestion du domaine classé relève des compétences des services des Eaux et Forêts et des Parcs Nationaux.

Tableau 1 : le domaine classé du Sénégal

Région Superficies Domaine classé Taux de classement

Dakar 55.000 10 6.064 11,0 Diourbel 435.900 0 0 0,0 Fatick 793.500 15 187.676 23,7 Kaolack 1.601.000 23 528.240 33,0 Kolda 2.101.100 26 505.383 24,1 Louga 2.918.000 19 1.216.688 41,7 St. Louis /Matam 4.412.700 61 1.889.432 42,8 Tamba 5.960.200 17 1.685.819 28,3 Thiès 660.100 13 98.926 15,0 Ziguinchor 733.900 29 119.420 16,3 TOTAL 19.672.200 213 6.237.648 31,7

Source : PAFS, 1993

Tableau 2 : Récapitulation des aires protégées Parc ou Réserve Création/Superficie Représentativité / Localisation

Parc National du Niokolo Koba (PNNK)

N° 6009 du 19/08/54 N°69 1028 du 18/09/69 913 000 ha

Préserve in situ la grande faune des savanes soudaniennes dans le dernier boisement naturel le plus significatif du pays. Région de Tambacounda et Région de Kolda

Parc National de la basse Casamance (PNBC)

N° 70 399 du 10/04/71 5.000 ha

Echantillon représentatif de la forêt subguinéenne (sa faune et sa flore caractéristiques) de la frange méridionale du pays. Région de Ziguinchor

Parc National des oiseaux du Djoudji (PNOD)

N° 70 399 du 10/04/71 (12000 ha) N° 75 1222 du 10/12/75 (16.000ha)

Ecosystème deltaïque caractérisé par des mouvements des crues et des décrues, sites d’hivernage important pour les oiseaux migrateurs. Région de Saint-Louis

Parc National de la langue Barbarie (PNLB)

N° 76016 du 09/01/76 2.000ha

Protége les écosystèmes du complexe de l’embouchure du fleuve Sénégal et de la pointe de la langue de barbarie Région de Saint-Louis

Parc National des îles de la Madeleine (PNIM)

N° 76033 du 16/01/76 450 ha

Ecosystème insulaire et marin qui préserve une faune endémique et un patrimoine culturel important. Région de Dakar

Parc National du Delta du Saloum (PNDS)

N°76 577 du 28/05/76 76 000 ha

Ecosystèmes terrestres et aquatiques de forêt claire, de mangroves et d’îlots de reproduction de l’avifaune. Région de Fatick

Réserve Ornithologique de Kalissaye (ROK)

N° 78 809 du 28/06/78 16 ha

Ensemble d’îlots sableux (sites de ponte des tortues de mer et d’une vaste gamme d’oiseaux) et de formation de mangrove. Région des Ziguinchor

Réserve Spéciale de Faune de Gueumbeul (RSFG)

N°83 550 du 30/05/83 720 ha

Mise en défens de 720 ha, centre d’élevage en semi-captivité de la faune sahélienne préexistante. Région de Saint-Louis

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Réserve Naturelle de Popenguine (RNP)

N° 86 604 du 24/05/86 1009 ha

Mise en défens d’une formation rocheuse et côtière à végétation d’épineux, avec un prolongement marin. Région de Thiès

Réserve de Faune du Ferlo Nord (RFFN)

Sous tutelle DPN 31/12/96 487.000 ha

Vaste domaine sahélien, avec paysages, flore et faune caractéristiques. Région de Matam

Source : DPN, 2003 • Le domaine protégé correspond aux formations forestières non classées et non comprises dans les

zones de terroirs aménagées à des fins agricoles et pastorales. Sa gestion est du ressort des collectivités locales. L’exploitation forestière (flore, faune) y est autorisée sur base d’une réglementation précise dans les côtes et arrêtés (codes forestier, de la chasse, arrêtés portant campagnes annuelles d’exploitation forestière et cynégétique). Les forêts d’intérêt régional (forêts communales, forêts communautaires et les plantations individuelles en plein, d’alignement et d’abris implantées dans le domaine national qui sont la propriété des personnes privées physiques ou morales qui les ont réalisées) sont toutes incluses dans les formations forestières constituant ce domaine protégé qui couvre 33 % de la superficie du pays (P.F.S, 2005).

Il faut noter la présence aussi bien dans le domaine classé que dans le domaine protégé de formations particulières aux conditions édaphiques : les mangroves (140.000 ha), formations fragiles de marais halophytes ; les palmeraies (50.000 ha) sont des formations de palmiers à huile (Elaeis guineensis) ou de rôniers (borassus aethiopum) ; les bambouseraies localisées dans les régions de Tamba et Kolda et sporadiquement dans la région de Kaolack ; les forêts galeries situées le long des principaux cours d’eau ; les formations halophytes des tannes (tamarix senegalensis). Par ailleurs, il faut signaler la création de réserves par les communautés locales et réserves de faune privées. Le taux des superficies boisées est estimé à 64,5% (PFS, 2005). La régression du couvert végétal qui était de 80.000 ha /an en 1990 (PAFS, 1993) s’est ralentie pour descendre à 45.000 ha/an selon la FAO

2.2- Les pâturages Constitue les pâturages, l’ensemble des espaces libres utilisés pour l’alimentation des animaux ou susceptibles de l’être (décret n°80.268/MDR/DSPA au 10 mars 1980, alinéa 1). On distingue les types de pâturages suivants : • Les pâturages naturels ou parcours du bétail qui constituent l’ensemble des espaces libres

traditionnellement destinés à la pâture des animaux. Ils concernent le pâturage en forêt, les réserves sylvo-patorales du Ferlo où les éleveurs sont même autorisés à établir les campements provisoires pour une vie de famille et à pratiquer des cultures vivrières ;

• Les jachères ou espaces cultivables laissées au repos, non exploitées ; • Les pâturages artificiels ou prairies artificielles aménagés pour la production de fourrages ou

réservés à cet effet ; • Les pâturages post-culturaux ou ensembles des surfaces cultivées, libérées des récoltes, constitués

par les restes des sous produits agricoles (paille, foin etc.), les repousses de plantes et les herbes non récoltées ainsi que les espaces herbeux séparant des champs.

Dans les régions déclarées zones pastorales ou sylvo-pastorales par le plan d’aménagement du territoire, l’émondage et l’ébranchage des arbres sont autorisés à titre de droit d’usage selon les normes définies par l’autorité compétente. Par ailleurs, il est interdit de procéder à tout défrichement aux abords des forages pastoraux, des marchés à bétail et des parcs à vaccination.

2.3- Les paysages naturels Les paysages naturels sont :

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- La vallée du fleuve Sénégal qui se subdivise en trois parties : delta, moyenne et haute vallée. Elle concerne toute la rive gauche du fleuve. Elle est essentiellement agricole mais toutes ses possibilités ne sont pas exploitées. La vallée du fleuve Sénégal se trouve dans la cuvette sénégalo-mauritanienne. Elle est surtout formée de sable et d’argile à forte hydromorphie et s’inscrit presque entièrement dans le climat sahélien. On y distingue deux unités morphologiques : « le Walo » où l’ensemble des terres du lit majeur qui sont inondées par des crues annuelles, le « Diéri », l’ensemble argileux qui n’est jamais atteint par les crues, la couverture végétale est principalement composée de gonakiers (Acacia nilotica vartomentosa) ; - la zone sylvo-pastorale ou ferlo qui se subdivise en ferlo sableux et ferlo cuirassé ou en ferlo septentrional et en ferlo méridional. C’est une région à climat sahélien avec une tendance soudanienne dans la partie méridionale (sahélo-soudanien). Essentiellement zone d’élevage, elle regroupe l’ensemble des réserves sylvo-pastorales et la majorité des forages pastoraux. La couverture végétale se caractérise par : • une savane arborée sahélienne avec des peuplements d’acacias (gommier verek surtout) ; • une steppe à épineux ; • une savane arbustive ou buissonnante. On note la présence d’un modelé dunaire assez émoussé et entiè rement fixé par la végétation. - Le bassin arachidier ou centre Ouest qui comprend les régions administratives de Fatick, de Kaolack, de Diourbel, de Thiès et de Louga. C’est un bas plateau monotone recouvert par des sols « Dior » propices à la culture de l’arachide et par des sols gris argileux (sols « Dek ») adaptés à la culture du sorgho. Près de la mer, on a des sols salés appelés tannes. Le bassin arachidier couvre trois régions climatiques : sahélienne, sahélo-soudanienne et océanique. Il est occupé pour l’ensemble par la steppe au Nord et la savane arborée au Sud. Les activités économiques du bassin arachidier sont dominées par l’agriculture qui est caractérisée par les cultures céréalières et l’arachide. En effet, cette région renferme 80 à 85% de la production arachidière et environ 70% de la production céréalière du pays ; - Le Centre–Est correspond à la région administrative de Tamba. C’est la région la plus vaste du pays mais aussi la moins peuplée. Il s’étend sur des formations physiques, complexes et diverses : plateaux cuirassés, creusés par des vallées encaissés au Nord ; un relief plus accidenté et compartimenté par un réseau hydrographique important au Sud (Mont Assirik chutes de Dindifélo…) ; plaines dans la partie ouest. La végétation est diversifiée : savane arbustive, savane boisée entrecoupée de forêts galeries, forêt claire sèche et forêt dense au sud de Kédougou. L’économie est essentiellement agro-pastorale mais cette région dispose cependant de richesses naturelles considérables (ressources forestières, minières…) ;

- La Casamance : qui correspond aux régions administratives de Ziguinchor et de Kolda. Elle offre un paysage de plateaux formés essentiellement d’argiles et de marnes. Ces plateaux baissent progressivement d’Est en Ouest où sont cloisonnés par un réseau de vallées alluviales et de marigots. La Casamance se subdivise en trois unités géographiques : • la basse Casamance où les plateaux s’abaissent et sont entaillés dans un réseau hydrographique

très dense. La végétation est caractérisée par un rideau de palétuviers sur les sols salés ; • la moyenne Casamance à relief ressemblant à celui de la haute Casamance ; mais la végétation

prend de plus en plus un aspect forestier ; • la haute Casamance à plateaux recouverts par une savane arborée. La végétation plus dense que partout ailleurs dans le pays, est composée d’Est en Ouest de savane arborée, de forêt sèche, de forêt galerie, (le long des rivières), d’une couverture de palétuviers (mangrove) au bord des marigots et de la mer. L’agriculture occupe une place importante dans cette région naturelle où l’élevage, la pêche et le tourisme jouent aussi un rôle d’importance ;

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- Le littoral qui peut être divisé en trois unités géographiques : • la grande côte (ou littoral Nord) : de Saint Louis à la presqu’île du Cap Vert ; • la petite côte, du Cap- Vert à l’estuaire du Saloum ; • le littoral sud, constitué des estuaires du Saloum et de la basse Casamance. La grande côte est basse, sablonneuse et rectiligne. Elle est constituée par un ensemble de cordons dunaires qui s’étend de Saint Louis à Cambérène. Ces dunes sont séparées par des dépressions interdunaires inondées par la nappe phréatique : ce sont les Niayes dont la végétation est principalement composée de palmiers à huile. La petite côte a un relief assez contrasté. Elle est rocheuse et découpée, et est dominée de falaises dans la presqu’île du Cap-Vert et entre Yenne et le Cap de Naze à Popenguine. Au delà, elle est basse, rectiligne, sablonneuse et marquée par une dépression qui favorise la formation d’une série de baies (Ngaparou – Saly) et de marigots (Somone, M’balling…). Elle se termine à la pointe de Sangomar par un ensemble de cordons littoraux sableux. Le littoral sud est caractérisé par deux ensembles : celui de la zone sableuse et celui des estuaires qui comprend des vasières à mangrove. Il abrite de nombreuses îles (Carabane, Diogué, la Goélette…) et plusieurs plans d’eau comme les marigots de Diembéring, Baila, Diouloulou etc. La végétation est constituée de mangroves, de palmeraies, de steppe arbustive et de forêt claire. Tableau 3 : Occupation des sols et distribution des types de végétation au Sénégal Dénomination Superficie (ha) Proportion (%) Forêt dense 65.012 0,33 Forêt claire 757.756 3,85 Forêt galerie 27.212 0,14 Savane arbustive à arborée 3.909.725 19,87 Savane arborée 4.728.922 24,05 Steppe arbustive, arborée 3.550.162 18,06 Mangrove 213.127 1,08 Zone de cultures pluviales 5.360.563 27,24 Sols nus 202.551 1,03 Eaux de surface 391.362 1,99 Autres 462.808 2,36 TOTAL 19.672.200 100,00

Source : CSE, 2002

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3- Les ressources en eau et les terres humides Les ressources en eau du Sénégal sont réparties de façon inégale dans l’espace et dans le temps. On peut les décomposer en deux catégories principales : • les eaux de surface qui sont essentiellement formées par les eaux d’écoulement des principaux

bassins versants du pays. La maîtrise des écoulements de ces bassins grâce à la réalisation de barrages par des Organisations telles que l’OMVS, l’OMVG, etc. est un atout considérable dans le maintien de ce potentiel. Le lac de Guiers qui est un défluent du fleuve Sénégal est la principale réserve d’eau douce du pays. Par ailleurs, les petits bassins aménagés ou bassins de rétention participent à l’augmentation du potentiel hydrique ;

• les eaux souterraines ou nappes aquifères qui sont composées : - des nappes phréatiques des grès du continental terminal qui sont superficielles et affleurantes

même dans certaines parties du Sénégal (Niayes) ; - de la nappe maestrichtienne des grès et sables du maestrichtien qui couvre la plus grande partie du territoire national. Son potentiel est de 350 milliards de mètres cubes pour une consommation de 250 millions de mètres cubes par an. Sa capacité de renouvellement est en cours d’étude (Annexes 10 -11). Les terres humides comprennent : - les vallées fossiles (hautes vallées du Sine, du Saloum et du Ferlo) qui sont susceptibles d’être

aménagées à partir des eaux de ruissellement ; - les vallées alluviales des fleuves et cours d’eau (Sénégal, Gambie, Casamance, Lampsar, Doué,

Galanka, Niokolo, Koulountou, Kayanga, Soungrougrou, etc.) qui couvrent des prairies marécageuses, des forêts galeries, des mares, etc. Elles font l’objet de plusieurs types d’aménagements exécutés par les sociétés d’Etat ou des sociétés privées (SAED, SODAGRI, SNTI, SOCAS, SODEFITEX, CSS …) ;

- les régions littorales où se localisent les Niayes, dépressions interdunaires inondées par la nappe

phréatique ; des lacs aujourd’hui salés (Retba, Tanma, Mboro…) sur la grande côte, une série de baies (Ngaparou, Saly) et des marigots (Somone, Mballing…) dans la petite côte ;

- les estuaires du Saloum et de la Casamance qui sont des plaines basses recouvertes par

d’importants dépôts de vases. Ils sont occupés par la mangrove. On y rencontre également les tannes, platières compactées formant des étendues salées et dénudées.

4- Milieux marins et écosystèmes côtiers Au Sénégal, les milieux marins comprennent le littoral, la mer et les îles qu’elle abrite ou qu’elle ceinture avec d’autres cours d’eau (fleuve, bras de mer,…). Le littoral avec sa grande côte, sa petite côte et sa partie sud recèle des plages, des falaises, des baies, des lagunes, des estuaires, etc. La mer, ici l’Océan atlantique, comprend le plateau continental pouvant inclure des aires marines protégées et les zones pélagiques. Elle abrite des îles et îlots (île de la madeleine, îles du Saloum, île de Carabane, île de Gorée, île de Saint-Louis formée avec le fleuve Sénégal, etc.).

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Les écosystèmes côtiers sont constitués de zones deltaïques et estuariennes des fleuves Sénégal, Casamance, Saloum et des Niayes. Ce sont des vasières à mangroves et des dépressions interdunaires abritant des espèces à affinité sub-guinéenne. 5- Processus majeurs de dégradation environnementale et des ressources naturelles Ils sont d’ordre anthropique et naturel. a – Processus d’ordre anthropique • l’insalubrité qui a trait aux déchets de toutes sortes : ménagers, industriels et hospitaliers. Ces

déchets sont à la fois solides et liquides (ordures ménagères, produits industriels divers dont les sachets plastiques, une nuisance majeure en ville comme en campagne, la gestion des eaux usées et surtout la propension à les utiliser frauduleusement dans la production alimentaire, les eaux stagnantes, les restes de produits biomédicaux mal gérés par les formations sanitaires, etc.). Cette insalubrité est causée par une mauvaise gestion ou une absence de plans de gestion des déchets. En effet, faute d’un enlèvement régulier des ordures ménagères, les capacités de stockage des dépôts d’ordures sont vite dépassées, ce qui amène une certaine partie de la population à déposer les ordures de la façon la plus anarchique dans les places publiques, les rues, les canaux d’évacuation des eaux usées, etc. Par ailleurs :

- beaucoup de communes ne disposent pas de décharges municipales et pour celles qui en disposent, les capacités des décharges sont vite dépassées, entraînant une accumulation de déchets, c’est le cas de la capitale Dakar dont la décharge de Mbeubeuss est devenue une catastrophe écologique ;

- les structures hospitalières qui ne disposent pas d’incinérateurs brûlent les déchets biomédicaux à l’air libre, ou parfois les rejettent à la mer à travers les falaises ;

- etc.

• les pollutions qui peuvent être d’origine ménagère, industrielle et naturelle. Ici, elles ont pour principales causes les industries (cimenteries, usines de transformation….), les mines et carrières, les laboratoires divers, les intrusions salines dans les eaux et les sols dues aux sécheresses. Elles agissent sur l’air, les eaux et les sols. Elles sont classées en :

- pollutions chimiques provoquées par les usines, par les véhicules, surtout les véhicules

vétustes utilisant du gas-oil, par les engins de toutes catégories. Elles sont constituées de gaz nocifs, de substances corrosives, etc. qui agissent sur l’air, sur la santé des populations, sur leur cadre de vie, etc. La pollution de la baie de Hann qui jadis faisait partie des plus belles baies du monde et le cas de l’accident de l’usine de la SONACOS de Dakar (explosion de citernes d’azote) est encore vivace dans les esprits ;

- pollutions sonores causées par des bruits assourdissants provenant de véhicules et d’engins, de hauts parleurs, etc. qui provoquent des maladies psychiques dont le stress autrefois méconnu dans le pays ;

- pollutions physiques dues aux ordures domestiques, aux déchets agricoles, aux déchets biomédicaux, aux gravats, etc. qui sont jetés de façon anarchique, jonchant parfois même les belles corniches, les artères de nos villes, etc.

• la mauvaise occupation de l’espace entraînant entre autres : inondations de sites, de villes ou

villages, destruction d’habitats, disparition d’espaces verts surtout au niveau urbains, autant d’évènements et de situations aggravant la précarité des conditions de vie des ménages. En effet, les sécheresses répétées associées à une démographie sans cesse croissante, ont amené les populations à construire dans les vallées, les lits de cours d’eau asséchés, les exposant aux inondations dès que les conditions pluviométriques redeviennent favorables, c’est le cas qui s’est

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produit durant l’hivernage 2005 dans plusieurs villes du pays, surtout à Dakar et banlieues. Cette situation a amené le Gouvernement à mettre en place le plan « Jaxaay » qui va permettre aux populations sinistrées de disposer à l’avenir d’habitations saines dans des sites bien assainis.

• une exploitation excessive des ressources naturelles contribuant à la destruction des différentes

zones : sèches et humides et du potentiel de leur diversité biologique ; (flore, faune). On peut citer parmi les facteurs péjoratifs :

- l’agriculture extensive sur base de défrichements inconsidérés à la recherche de nouvelles

terres de cultures consécutifs à l’improductivité des sols et à la croissance démographique ;

- la surexploitation des produits forestiers ligneux et non ligneux malgré le contingentement des produits forestiers ligneux (fixation de quotas d’exploitation forestières), la fixation de latitudes d’abattage pour les espèces animales sauvages (quotas d’abattage) ;

- l’élevage extensif entraînant la dégradation des parcours par surcharge du bétail (absence de destockage), par piétinement, par émondage abusif des espèces arborées fourragères, etc. ;

- le mauvais système de drainage des eaux d’irrigation, facteur de salinisation, d’acidification, d’alcalinisation des terres ;

- les feux de brousse, fléau provoquant la dégradation de la flore, la disparition de la faune, l’improductivité des sols ;

- etc. b – Processus d’ordre naturel Il s’agit de sécheresses répétées et d’autres catastrophes et calamités naturelles : inondations, avancée de la mer vers le continent (Rufisque, Bargny, Djiffère, etc.), des dunes de sable maritimes et continentales dans le littoral Sénégalais (Niayes), érosions diverses, invasions acridiennes, etc.). Cela se traduit par : • des déficits hydriques résultant de sécheresses répétées entraînant une modification de la structure

de la végétation, une régression voire une disparition de certaines espèces de flore et de faune : Pterocarpus erinaceace, Pterocarpus luscens, Borassus aethiopium surtout dans la vallée du fleuve Sénégal Cordyla pinnata, Khaya senegalensis, Dalbergra melanoxylon, Oxythenanthera abyssinica, etc. ; Damalisque, Elan de Derby, Autruche, Eléphant, Chimpanzé, Potamochère, etc. ;

• l’avancée de la mer dans certains endroits comme Dakar, Rufisque, Bargny, Diakhanor, Djiffère dans tout le littoral accentuée par l’exploitation du sable marin, les occupations anarchiques du domaine public maritime, la déforestation du littoral, provoquant la dégradation continue des zones côtoières, la destruction d’habitats à Rufisque, à Sendou, etc., des villages entiers dans le terroir de Diakhanor, Djiffère, etc. ;

• l’avancée des dunes maritimes (littoral Nord en particulier) et continentales (Nord du pays surtout) renforcée par le déboisement des Niayes au profit du béton et de l’asphalte provoquant ainsi l’ensablement des cuvettes maraîchères et même des voies de communication ;

• les invasions acridiennes surtout de criquets pélerins dont la dernière date de 2005 ; • les inondations provoquées par les pluies diluviennes surtout celles de l’année 2005 avec des

dégâts considérables dans le pays, particulièrement à Dakar ; par le débordement de la mer ou des eaux des fleuves surtout du fleuve Sénégal (Saint-Louis, Matam).

6- Focalisation sur des milieux critiques et menacés Les milieux les plus sensibles et les plus vulnérables : deltas et estuaires, Niayes, zones côtières et marines (zones humides continentales et littorales, milieu marin) connaissent des mutations mettant en jeu leur survie. Ainsi, ils sont exposés selon la nature du milieu :

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- à la salinisation des eaux du fleuve Sénégal et des terres situées dans la zone du delta, à l’invasion des plantes aquatiques dans différents cours d’eau de la zone deltaïque (Djoudj, Lampsar…) et du lac de Guiers, participant ainsi au rétrécissement de leur surface. En effet, la remontée des langues salées et le mauvais drainage des eaux d’irrigation des casiers des périmètres irrigués agricoles favorisent la salinisation des eaux du fleuve Sénégal et des terres du delta qui sont situées en amont du barrage de Diama. Par ailleurs, les plantes envahissantes dont les plus déterminantes sont les typhas et la salvinia molesta, obstruent les voies d’eau du delta, empêchent ou réduisent les pratiques de pêche dans les différents cours d’eau du delta, particulièrement dans ceux cités (Lampsar, Djoudji, lac de Guiers). Cette situation agit négativement sur la santé des populations locales (cas de bilarzhiose) et sur leurs moyens de subsistance car la pêche est une des principales activités du delta et du lac de Guiers.

• à la réduction des mangroves due aux mauvaises pratiques d’exploitation et à des techniques de récolte des huîtres inappropriées dans les estuaires du Saloum et de la Casamance. Les forêts de mangrove sont cruellement atteintes du fait des actions anthropiques. Elles font l’objet de mise en valeur à des fins agricoles, pastorale s, piscicoles, touristiques, d’exploitation forestière, d’habitation ou d’urbanisme, etc. Cette mise en valeur et les fréquentes sécheresses qui sévissent, posant les problèmes de la dégradation et de la déforestation des mangroves qui se réduisent inexorablement. Leur superficie totale ne couvre plus que 450 000 hectares. Elles sont plus présentes dans les deltas ou estuaires du Saloum et de la Casamance. Cependant, quelques lambeaux subsistent encore dans le Nord du pays, aux environs de Saint-Louis.

• à l’ensablement des cuvettes maraîchères et à la remontée des nappes salées dans la zone des Niayes. Cette sitaution est surtout favorisée par l’avancée des dunes maritimes qui est provoquée par l’exploitation clandestine des plantations artificielles (filaos, Eucalyptus, …), la forte mortalité par pied des peuplements de filaos et par la baisse et la salinisation des nappes.

• aux érosions des côtes marines et à la pollution des eaux réduisant la productivité du milieu marin. Cela a conduit : - à la destruction de campements de pêcheurs, d’habitations permanentes, réduisant ou

annihilant les mouvements migratoires saisonniers ou temporaires de pêcheurs entre autres, le long de la petite côte et du littoral Sud (Diakhanor, Djiffère, …) ;

- à l’appauvrissement du pla teau continental qui ne peut plus jouer son rôle nourricière des espèces halieutiques.

C- SYSTEMES URBAINS ET INDUSTRIELS : résumé succinct de situation 1- Situation urbaine et pollusances. Le Sénégal est un des pays les plus urbanisés d’Afrique. Il compte une soixantaine de villes dont Dakar, la grande métropole, le centre nerveux de l’économie Sénégalaise. C’est le pôle de distribution des marchandises. Tous les moyens de communication (routes, voies ferrées, voies aériennes, voies maritimes) convergent vers cette ville, cette mégapole où se concentre l’essentiel des activités industrielles, commerciales et touristiques. Outre la macrocéphalie de Dakar, la situation urbaine est marquée par une explosion démographique due en majorité à l’exode rural. Ce boom démographique a entraîné : - une mauvaise occupation de l’espace, une occupation anarchique faisant apparaître des quartiers

spontanés, installés même dans les lits des cours d’eau asséchés à la suite des sécheresses répétées ;

- la mise en place d’infrastructures de desserte et d’habitats (routes, bâtiments…) dans les espaces réservés à la verdure ou dans des milieux sensibles comme les dunes, les Niayes, les tannes, etc. ;

- des ventes de terre parfois sans base légale par les populations, les collectivités, etc. ; - une pénurie de réserves foncières dans certaines grandes villes ; - une paupérisation croissante de larges couches sociales.

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A cela, s’ajoutent des activités industrielles, commerciales et des services de base (transport, santé, éducation…). Ainsi, la croissance démographique accélérée et ses conséquences dont l’aboutissement est une urbanisation mal maîtrisée et les activités économiques diverses (industrie, commerce, transport, agriculture, etc.) sont la cause des pollutions dans les espaces urbains. Les pollutions de l’air, des eaux, des sols et des nuisances de toutes sortes (inondations, bruits, poussières, odeurs, encombrement des voies…) agissent négativement sur le cadre et les conditions de vie des populations urbaines. 2- Impact environneme ntal de l’économie active (industrie, secteur agricole, tertiaire, etc.) L’impact environnemental de l’économie active peut être scindé en : - impact écologique ; - impact économique ; - impact social. Impact écologique : c’est l’impact sur les écosystèmes terrestres et aquatiques. Les activités qui peuvent modifier ces écosystèmes sont celles : • de l’industrie dont les différents éléments : industries alimentaires, chimiques, extractives, etc.,

utilisent des produits divers nocifs et rejettent des déchets qui polluent les eaux, les sols et l’air, menaçant ainsi le fonctionnement des écosystèmes et partant, constituent un facteur de dégradation ;

• du secteur primaire dont les composantes (agriculture, élevage, pêche, forêt…) jouent un rôle important dans la dégradation des écosystèmes. En effet, elles exercent de fortes pressions sur les ressources naturelles à travers :

- les défrichements pour de nouvelles terres de culture consécutifs à la détérioration des sols, à la pratique d’une agriculture extensive, etc. ;

- la surexploitation des produits forestiers ligneux et non ligneux, une des causes principales de déforestation ;

- les feux de brousse qui contribuent à la dégradation de la végétation, à la disparition de la faune et à l’improductivité des sols ;

- le mauvais système de drainage des eaux d’irrigation qui entraîne la salinisation, l’acidification ou l’alcalinisation des terres (formation de tannes) ;

- l’utilisation inconsidérée d’engrais et de pesticides entraînant la pollution de certains zones dont les zones humides (vallées, Niayes) ;

- le surpâturage (surcharge du bétail, émondage abusif, piétinement) qui dégrade les parcours ;

- la baisse généralisée de certaines nappes phréatiques due à un déficit de réalimentation entraînant une salinisation par remontée de langue salée dans certaines régions du pays ;

- la dégradation continue des zones côtières et la surexploitation des ressources halieutiques, surtout dans des ressources démersales côtières.

• du secteur tertiaire dont : - le transport routier qui provoque des pollutions atmosphériques (gaz, poussières)

entraînant le dépérissement de la végétation et qui occasionne des feux de brousse et sont à la base des constructions de routes qui ont des effets négatifs sur les ressources naturelles (destruction de forêts, de Niayes…) ;

- le transport maritime et/ou fluvial avec les pollutions qui perturbent le milieu aquatique, entrave la végétation et la productivité des milieux marins et fluviaux.

Impact économique : Il s’agit :

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• au niveau de l’industrie : - des différentes productions dont plus de 50% sont exportées consolidant la promotion des

exportations ; - des plus-values apportées aux productions du secteur primaire grâce aux usines de

transformation ; - de la création d’emplois permanents et temporaires. Le secteur industriel mobilise 12% de la

population active. • au niveau du secteur primaire :

- les différentes productions de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des forêts dans la production intérieure (autoconsommation et commercialisation) et exportation (pêche surtout) ;

- des revenus tirés par les producteurs ; - de la création d’emplois (permanents, saisonniers) ; - etc.

• au niveau du tertiaire : - du flux du commerce intérieur : produits échangés entre Dakar et l’intérieur du pays ; - du commerce extérieur : exportations et importations de produits (nature de produits,

quantités) ; - de la création d’emplois au niveau du commerce structuré (temporaires, permanents) ; - du développement de l’économie informelle : pourcentage de participants par rapport à la

population active ; - du tourisme : quantité de devises apportées, nombre d’emplois générés (directs et indirects).

Impact social : • au niveau de l’industrie :

- pollution et déchets industriels agissant sur la santé des populations ; - exode rural vers les centres industriels accélérant la croissance démographique urbaine.

• au niveau du secteur primaire : - désertion des zones rurales vers les centres urbains surtout les jeunes : migrations internes

(saisonnières ou permanentes) ; migrations externes vers les pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique etc. ;

- organisation des producteurs pour leur promotion (CNCR, FONGS, ….). • au niveau du secteur tertiaire :

- organisation des populations pour développer le tourisme intégré, l’écotourisme afin de faciliter la cohabitation entre touristes et populations, d’associer les populations aux activités touristiques ;

- création d’associations de consuméristes pour la défense des intérêts des consommateurs. 3- Comportements citoyens et environnement Jadis adulé de par ses vertus telles que « jom et kersa », sens de la citoyenneté et du savoir-faire, le citoyen sénégalais est de nos jours en train de perdre ces valeurs. Son comportement actuel frise l’indiscipline. On constate que : § Le péril excrétique est toujours présent même dans des villes comme Dakar (non utilisation des

vespasiennes d’ailleurs rares hélas, terrains vagues souillés … etc.) ; • des ordures de toutes sortes et des eaux usées sont jetées et déversées dans les rues, dans les

espaces vides, en brousse, etc. provoquant des épidémies (choléra entre autres), des dégâts sur les animaux domestiques (sachets en plastique) sur la végétation, etc. ;

• le barrage de certaines artères de Dakar et d’autres villes du pays par des citoyens qui ne disposent d’aucune autorisation, prétextant simplement l’organisation de manifestations familiales ou religieuses ;

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• la pollution sonore diurne et nocturne présente dans les quartiers et faubourgs empêchant ainsi certains citoyens de se reposer après une dure journée de travail.

L’indiscipline est également manifeste au niveau de la mobilité urbaine, dans la circulation. En effet, la plupart des utilisateurs conduisent sans égard pour les autres et se garent comme ils veulent surtout aux heures dites de pointe, d’affluence. A cela, il faut ajouter la vétusté du parc automobile singulièrement du parc de transport collectif. L’encombrement des centres urbains est de nos jours un phénomène naturel. Les gens s’installent sur la plus petite aire de dégagement. Ils occupent les places publiques, les trottoirs réservés aux piétons au profit d’un commerce à la sauvette, squatte des immeubles publics et même privés (rez-de-chaussée), et construisent dans des zones non aedificandi (domaine public maritime, vallées, …) ou non aménagées provoquant ainsi une urbanisation sauvage. Les comportements cités ne sont que quelques exemples. Ils sont peut-être dus à une crise de l’éducation de base ou de la morale ou à des manques de repères dans un vécu qui évolue trop rapidement. Il y a alors un grand besoin d’éveil d’une conscience environnementale des populations. Cet éveil de conscience environnementale qui résulte de la sensibilisation et de l’éducation environnementale est un bon atout, un excellent élément, un pilier de la participation des populations que prônent toutes les politiques liées à la gestion des ressources naturelles et à la protection de l’environnement. Il permet, dans le cadre d’une dynamique organisationnelle des populations et de leur responsabilisation dans la gestion des ressources naturelles et de l’environnement de leurs terroirs :

- de lutter contre l’insalubrité, les pollutions et nuisances en enrayant l’anarchie qui règne au niveau de la collecte des déchets, surtout des déchets domestiques qui sont très souvent jetés hors des points de collecte fixés, dans les rues, dans les canaux d’évacuation des eaux, bref n’importe où ;

- d’occuper les espaces urbains et ruraux suivant les plans directeurs d’urbanisme et les schémas régionaux d’aménagement du territoire dans le but de respecter leur vocation, leurs aptitudes ;

- d’exploiter rationnellement les ressources naturelles pour une meilleure conservation des zones humides et de la diversité biologique de ces zones et des autres zones du pays ;

- de contribuer à l’amélioration de la mobilité aussi bien dans les villes que dans les campagnes en facilitant la circulation des personnes et des biens dans les différentes voies de communication (routes, rues, voies ferrées, etc.) grâce au respect des fonctions dévolues aux unités comprises dans leurs emprises (trottoirs, accotements, balise, plantations routières, etc.) et des affectations d’utiliser ces voies et emprises par catégories d’usagers (véhicules, engins, hippomobiles, piétons, etc.).

Cet éveil de conscience environnementale qui doit être périodiquement vivifié par le renforcement des capacités des populations doit aussi être consolidé par :

- l’approche participative qui est le meilleur moyen pour impulser la participation qui peut se faire à trois niveaux :

o au niveau des collectivités locales (communes, communautés rurales) ; o au niveau collectif (associations, groupements, comités, etc.) ; o au niveau individuel ou familial ;

- la prise en compte des aspects traditionnels de protection des ressources naturelles et de gestion des ordures dont les pratiques ont fait leurs preuves.

Enfin, il doit être renforcé par le respect du cadre juridique et réglementaire mis en place.

D- GESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET CONSERVATION

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1- Dispositifs institutionnels

Ils concernent les aspects politiques et les aspects légaux qui ont une incidence sur la gestion de l’environnement et des ressources naturelles.

1.1- Les aspects politiques C’est le cadre politique global qui a trait :

- à la décentralisation ; - à la planification nationale et régionale ; - au cadre institutionnel du Ministère chargé de l’environnement ; - au partenariat ; - à l’intégration de l’environnement dans les autres secteurs.

1.1.1- Décentralisation Depuis son accession à la souveraineté internationale, le Sénégal a opté pour une politique de décentralisation progressive et prudente, mais désormais irréversible. L’évolution de cette politique est illustrée ainsi qu’il suit : • en 1960, le statut de commune de plein exercice est élargi à toutes les communes ; • en 1966, le code de l’administration communale est promulgué par la loi n° 66-64 du 30 juin 1966,

réunissant en un texte de référence unique, les différentes lois qui régissaient l’institution communale ;

• en 1972, la loi n° 72-25 du 25 avril 1972 crée les Communautés Rurales ; • en 1990, la loi n° 90-35 du 08 octobre 1990 modifie le code de l’administration communale et

verse des communes à statut spécial dans le droit commun ; la loi n° 90-37 du 08 octobre 1990 retire la gestion des Communautés Rurales aux Sous-préfet et la remet entre les mains des Présidents de Conseils Ruraux. Les Présidents de Conseils Ruraux deviennent des ordonnateurs de budgets tandis que les Conseils ruraux gèrent les terres et les budgets ;

• depuis 1196, le Sénégal a entrepris une nouvelle étape de la décentralisation marquée par la régionalisation et par le transfert de compétences aux collectivités locales dont celles relatives à l’environnement et aux ressources naturelles. Cette nouvelle étape de la décentralisation s’appuie sur un réseau de 11 régions, 110 communes dont 43 Communes d’Arrondissement et 320 Communautés Rurales, portant ainsi le nombre de collectivités locales couvrant l’ensemble du pays à 441. Cette nouvelle phase de la décentralisation permet à l’Etat de réaliser le principe de libre administration des collectivités locales en leur reconnaissant l’autonomie financière et l’existence d’affaires propres locales gérées par les autorités locales élues au suffrage universel et réunies au sein de Conseils régionaux, communaux et ruraux. L’enjeu principal de la régionalisation est l’implication et la responsabilisation des acteurs à la base. A cet effet, les collectivités locales, qui sont des acteurs incontournables dans le développement local, sont dotées d’instruments pouvant leur permettre de promouvoir des politiques de développement durable à partir d’une gestion de proximité. Elles sont appuyées dans la conduite de leurs missions de développement par les Agences Régionales de Développement (ARD).

1.1.2- Planification nationale et régionale Pour une gestion rationnelle de l’environnement et des ressources naturelles, le Sénégal a élaboré, plusieurs documents prospectifs et de planification, notamment :

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§ Le Plan d’Orientation de Développement Economique et Social (PODES) qui définit les orientations stratégiques et les lignes d’action prioritaires précisant les options économiques et sociales de la nation ;

§ Le Plan National d’Aménagement du Territoire (PNAT) qui constitue un cadre de conception pour le développement spatial dans la perspective d’une mise en œuvre décentralisée des politiques et stratégies de planification et de gestion de l’économie ;

§ Le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE) qui identifie les mécanismes d’articulation des divers plans d’action sectoriels avec les orientations stratégiques du PODES dont sont issus :

§ Le Programme d’Action National de Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD), document cadre en matière de lutte contre la désertification ;

§ La Stratégie Nationale de Conservation de la Biodiversité (SNCB) et le Plan National d’Action pour la Conservation de la Biodiversité (PNACB ) qui traitent tous deux de la gestion de la biodiversité ;

§ Le Plan d’Action Forestier du Sénégal (PAFS) qui, avec l’évolution du contexte national et international, est actualisé depuis 2005 en Politique Forestière du Sénégal (PFS).

En tant que plan de développement sectoriel et opérationnel, la PFS s’inscrit dans le cadre global de la lutte contre la désertification tout en étant en parfaite harmonie avec les politiques définies dans le PNAT et les PODES. Le 10ième PODES (2002-2007) réaffirme dans un de ses objectifs stratégiques, la nécessité de « renforcer l’éducation environnementale pour mieux gérer et préserver les ressources naturelles et l’environnement ». La PFS doit également contribuer à la lutte contre la pauvreté dont s’attelle le document Stratégique de Réduction de la pauvreté (DRSP). Les objectifs du DRSP et de la PFS concourent à une meilleure prise en charge de l’Initiative Environnementale du NEPAD qui consiste à assister les pays africains à intégrer les considérations environnementales dans leurs stratégies politiques pour la réduction de la pauvreté. Par ailleurs la PFS prend en compte aussi les objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) notamment l’objectif qui vise un développement environnemental durable et une inversion de la tendance à la dégradation des ressources naturelles.

1.1.3- Cadre institutionnel du Ministère chargé de l’Environnement en l’occurrence le MEPN

Le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN) a pour mission, la mise en œuvre de la politique environnementale définie dans la lettre de politique sectorielle de l’environnement. Pour la réalisation d’une telle mission, il s’est doté d’un cadre institutionnel permettant d’améliorer les capacités de planification des actions de préservation de l’environnement dans un contexte de plus grande responsabilité des acteurs. Les services rattachés au MEPN sont: i) la Direction des Eaux et Forets, Chasses et de la Conservation des Sols (DEFCCS) ; ii) la Direction des Parcs Nationaux (DPN) et iii) la Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés (DEEC). Outre ces services, le MEPN a sous sa tutelle, § le Centre de Suivi Ecologique (CSE), outil précieux dans la gestion des ressources naturelles ; § le Programme de Formation, Information pour l’Environnement (PFIE) ; § le Centre de Formation des Techniciens des Eaux et Forets et des Parcs Nationaux ; § des projets d’envergure nationale dont le Projet de Gestion Durable et Participative des

Energies Traditionnelles et de Substitution (PROGEDE) pour une gestion durable des ressources ; le Projet Intégré de Conservation Communautaire de la Biodiversité (PICCB ) pour conserver la biodiversité des aires protégées ; etc.

La mise en place de la Cellule d’Etudes, de Planification et de Suivi (CEPS), participe à la volonté de mieux servir et étayer une stratégie de gestion de la politique environnementale. En effet, la

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CEPS doit jouer un rôle de pré-évaluation des projets et programmes devant être exécutés, d’animation de la coopération et de gestion de l’assistance extérieure. Le renforcement des capacités (matériels, ressources humaines et financières, formation) des services et projets du MEPN a pour finalité de leur permettre de bien remplir leurs missions. La formation continue du personnel est dispensée dans les propres centres de formation du MEPN (Centre Forêt de Thiès, Centre de Niokolo-Badiar) et dans d’autres centres du pays ou d’ailleurs. Ce dispositif constitue un atout considérable pour ce personnel disséminé à l’intérieur du pays, dans les régions, les départements, les arrondissements, les villages dans les structures démembrées des services du MEPN ou dans les équipes pluridisciplinaires des Centres d’Expansion Rurale Polyvalents (CERP).

1.1.4- Partenariat Le succès de la politique environnementale dépend de la collaboration entre le Ministère chargé de l’environnement et ses partenaires à savoir i) les Ministères avec lesquels, il travaille en synergie (Urbanisme et Aménagement du Territoire, Energie et Mines, Artisanat et Industrie) ; ii) les autres Ministères (Intérieur, Economie Maritime, Agriculture et Hydraulique, Elevage, Santé, Assainissement etc.) ; iii) les Collectivités Locales (Communes, Communautés Rurales) vers qui s’est fait le transfert des compétences en matière de gestion de l’Environnement et des Ressources naturelles (la Loi n°96-07 du 22 Mars 1996 et décret n° 1134 du 27 Décembre 1996) ; iv) les partenaires au développement qui financent la plupart des projets liés à la gestion et à la protection de l’environnement et des ressources naturelles ; v) enfin les populations et plus généralement la Société à travers les OCB, les ONG et les promoteurs qui sont engagés dans la gestion et la préservation de l’environnement et des ressources naturelles. Pour une harmonisation et une complémentarité des interventions, la concertation et la planification commune des actions sont privilégiées. Il faut mettre en place des cadres de concertation qui doivent permettre d’impulser une synergie dans les efforts, de suivre et d’évaluer les interventions. Il faut renforcer les moyens des collectivités locales à qui incombe la gestion de l’environnement et des ressources naturelles et associer le secteur privé (industriels entre autres) dans la protection de l’environnement et dans la mobilisation des ressources financières pour gérer et préserver l’environnement.

1.1.5- Intégration de l’environnement dans les autres secteurs Pour intégrer l’environnement dans toutes les activités de développement, les stratégies, programmes et activités, les autres secteurs tels que l’Urbanisme, l’Industrie, les Mines, l’Energie, l’Hydraulique, la santé, l’agriculture, l’élevage, etc. doivent prendre en compte les questions et les principes de gestion environnementale. En effet, ces secteurs doivent inscrire dans leur politique sectorielle, les problèmes environnementaux. Mais pour l’efficacité de ces inscriptions, le Ministère chargé de l’Environnement doit renforcer sa position et son action d’impulsion de la réflexion intersectorielle et de l’insertion de principes stratégiques de l’environnement et du développement durable dans le processus de développement au niveau national. Il doit en outre collaborer avec d’autres organisations d’éducation et instituts de recherche ayant des activités liées à l’environnement et aux ressources naturelles.

1.2- Les aspects légaux C’est le cadre juridique qui permet d’appliquer les instruments juridiques de gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Il s’agit :

- du code de l’Environnement (loi n° 2001 – 01 du 15 janvier 2001 et décret n° 2001 – 282 du 12 avril 2001) qui détermine et oriente la politique de l’environnement. Il systématise les études d’impacts environnementaux pour tous les projets et programmes susceptibles de porter atteinte à l’environnement ;

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- du code forestier (loi n° 98. 03 du 08 janvier 1998 et décret n° 98 164 du 20 février 1998 du 20 février 1998) qui vise entre autres à consacrer le pouvoir de gestion des collectivités locales sur des forêts situées hors du domaine forestier de l’Etat, à permettre à l’Etat sur base de protocole d’accord, de confier aux collectivités locales la gestion d’une partie de son domaine forestier. Parallèlement, le code reconnaît aux personnes privées, un droit de propriété sur leurs formations forestières ;

- du code de la chasse et de la faune (loi n° 86. 04 du 24 janvier 1986 et décret n° 86. 844 du 14 juillet 1986, toujours en vigueur) qui vise à allier la conservation de la faune, de la diversité biologique et de la chasse. Il est en cours de révision pour être en phase avec les nouvelles dispositions de la CITES ;

- des textes de lois de la décentralisation de 1996 qui répartissent les compétences jusqu’ici exercées par l’Etat, entre régions, communes et communautés rurales dans la perspective d’une meilleure harmonisation du développement local ;

- du code de l’urbanisme (loi n° 88. 05 du 20 juin 1988) qui fait face à la complexité des problèmes urbains due en grande partie à l’urbanisation galopante de la plupart des villes du Sénégal. Il est en révision pour l’harmonisation de certaines de ses dispositions avec celles de la loi n° 96. 07 du 22 Mars 1996 portant transfert de compétences aux collectivités locales. Il s’agit notamment de l’approbation des schémas d’aménagement et d’urbanisme par la région, de l’élaboration des plans et schémas d’urbanisme par la commune qui à également l’initiative d’entreprendre des opérations d’urbanisme tels que la rénovation urbaine, le remembrement urbain, les zones d’aménagements concertés. Dans cette perspective, l’autorisation de lotir, l’autorisation de construire sont délivrées par le Maire et le Président du Conseil rural dans le cadre de leur ressort. Il est également permis aux collectivités locales d’élaborer un document de planification urbaine et d’un plan d’urbanisme de référence ;

- du code de l’eau (loi n° 81.13 du 04 Mars 1981 et décrets d’application). Le principe essentiel de ce code est la domanialité publique des eaux (réserves souterraines et de surface en eau douce). Grâce à la domanialité publique, toute utilisation anarchique, tout gaspillage, tout acte pouvant entraîner la pollution des ressources hydrauliques est réprimé par les agents chargés de la police des eaux. Ceci est couplé au fait que les collectivités locales ont reçu compétence pour la gestion des points d’eau ;

- du code minier (loi n° 2003. 36 du 24 Novembre 2003) qui est conçu dans un souci d’allègement des procédures administratives et de sécurisation des investisseurs. Les dispositions du présent code prennent en compte les orientations et les politiques minières en vigueur dans les pays de la sous- région, principalement ceux de l’UEMOA. Parmi les innovations de ce nouveau code, on peut noter la création d’un fonds de péréquation et d’appui aux collectivités locales et l’ouverture d’un compte judiciaire dans une banque commerciale au Sénégal destiné à la constitution d’un fonds de restauration de sites miniers par les titulaires de titres ou d’autorisations d’exploitation ;

- du code de l’hygiène (loi n° 83. 71 du 05 Juillet 1983) qui définit des règles d’hygiène et de la politique d’hygiène ;

- du code de la pêche maritime (loi n° 87-27 du 18 Août 1987) qui permet la conciliation de l’aménagement de la côte et l’exploitation des ressources biologiques et minérales dans une zone économique exclusive ;

- etc.

2- Environnement international et mise en œuvre des Conventions Pour être en phase avec la dynamique impulsée par les différentes conférences internationales sur la gestion des ressources naturelles, sur l’environnement et le développement durable, etc., le Sénégal a adopté une démarche intégrée et cohérente dans l’optique de résoudre ses problèmes environnementaux en particulier la dégradation des ressources naturelles, pollution de l’air, la dégradation des ressources en eaux et des sols, les risques industriels etc. C’est ainsi qu’il a adhéré à plusieurs traités et conventions internationaux dont les plus importants incluent :

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- la Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore menacées d’Extinction (CITES), de Washington, de Mars 1973, entrée en vigueur en Novembre 1977 ;

- la Convention relative aux zones humides d’importance internationale en tant qu’habitat de la sauvegarde : Convention de Ramsar de Décembre1975, entrée en vigueur en Novembre 1977 ;

- la Convention relative à la coopération en matière de protection et de mise en valeur du milieu marin et des zones côtières de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de Mars 1981, entrée en vigueur en Août 1984 ;

- la Convention Africaine sur la conservation de la Nature et des Ressources naturelles (Convention OUA d’ALGER) de juin 1969, entrée en vigueur : Mars 1972 ;

- la Convention sur la diversité Biologique de la CNUED de juin 1992, ratifiée en juin 1994 ; - la Convention Cadre sur les Changements Climatiques de la CNUED de juin 1992, ratifiée en

juin 1994 ; Protocole sur la réduction des gaz à effet de serre (Kyoto 1997) ; - la Convention internationale sur la désertification de Paris, Octobre1994 ratifiée en Mars

1995 ; - la Convention de Vienne et le Protocole de Montréal sur les substances qui appauvrissent la

couche d’ozone, ratifiée en 1993 ; - la Convention sur le Patrimoine Culturel et Naturel (UNESCO, Paris) de Novembre 1972,

ratifiée en Février 1976 ; - la Convention de Bâle du 22 Mars 1989 et de Bamako (1991) sur l’interdiction des déchets

dangereux et le contrôle de leurs mouvements transfrontaliers ; - la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de

cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international ;

- la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants ; - etc.

3- Politique environnementale et Développement

L’engagement pris au sommet de Rio en 1992 était de mener le combat pour la protection de l’environnent et l’élimination de la pauvreté. Deux objectifs complémentaires car la défense de l’environnement doit être mise au service de la qualité de vie des populations. Il faut donc que nos modes de production ne détruisent pas le s ressources naturelles. Cela exige de mettre en œuvre le processus de développement qui concilie l’environnement, l’économique et le social. Ce développement doit reposer sur la coordination des politiques sectorielles par le biais d’une politique globale en matière de gestion des ressources naturelles et de l’environnent qui doit privilégier :

- la planification environnementale, base de tout développement durable ; - l’approche participative en matière de gestion des ressources naturelles et de

l’environnement avec la mise en place de cadres de concertation, de coopération et d’encouragement des initiatives ;

- la lutte contre les pollutions et nuisances, l’érosion côtière et l’urbanisation non contrôlée surtout à Dakar ;

- l’endiguement des exploitations abusives et frauduleuses (flore, faune, sable du littoral, mines et carrières, etc.) qui entraînent entre autres la déforestation avec ses conséquences sur l’économie rurale ;

- la mise en œuvre de plans d’aménagement pour gérer au mieux les ressources naturelles (terroirs, forêts, faune…) ;

- le renforcement des capacités des acteurs (ressources financières, moyens matériels…) pour la réalisation d’activités surtout des activités relatives à l’agenda 21 ;

- l’articulation des programmes de recherche au développement ; - la création de nouvelles aires protégées dont les aires marines protégées ; - l’intégration de la conservation de la biodiversité dans les programmes et activités de

production ; - etc.

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4- Priorités nationales majeures On peut citer :

- la poursuite de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement pour un développement durable ;

- le renforcement du développement local par l’approfondissement de la décentralisation et la bonne gouvernance ;

- la contribution à la lutte contre la pauvreté ; - la prise en charge de l’initiative environnementale du NEPAD et des objectifs du

Millénaire pour le développement (OMD). Ainsi donc, le Sénégal s’investit entre autres dans :

o l’aménagement et la gestion rationnelle des ressources naturelles ; o le développement de la foresterie urbaine et de la foresterie privée ; o la promotion des modes de production et de consommation durables en insistant

sur l’efficacité énergétique dans les bâtiments (réduction ou stabilisation des émissions de GES), sur la protection de la couche d’ozone, et en surveillant les changements climatiques ;

o la protection de l’environnement urbain par le traitement des eaux résiduaires et des matières de vidange, la lutte contre les pollutions et nuisances et la gestion des déchets et des produits chimiques.

De ce fait, toutes les priorités ci-dessus ciblent également les objectifs généraux et pourtant pressants de lutte contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire, la préservation des ressources en terres, la conservation de la diversité biologique et la lutte contre la désertification.

4.1. Poursuite de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement Il s’agit entre autres :

• de la connaissance des ressources (végétales, fauniques, en eau…) en procédant à leur évaluation pour mieux connaître leur potentiel, leur dynamisme de régénération, de reproduction ou leur capacité de renouvellement ;

• de la protection des ressources par le contrôle des défrichements, la conservation de la biodiversité, la lutte contre les feux de brousse et les érosions (éolienne, pluviale, fluviale, marine) ;

• de la gestion et du développement des ressources naturelles par les aménagements (forêt, faune, bassins versants, sylvo-pastoralisme), le maintien de l’équilibre agro-sylvicole, agro-sylvopastoral, etc. ;

• de la lutte contre les pollutions et nuisances, les déchets dangereux, contre l’urbanisation anarchique en synergie avec les services de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire ;

• etc.

4.2. Renforcement du développement local et la bonne gouvernance Il s’agit de donner aux collectivités locales les moyens (ressources financières, ressources humaines) pour qu’elles puissent exercer la plénitude des compétences que leur ont transférées les lois de la décentralisation notamment les compétences relatives a la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. En plus, il faut doter ces collectivités locales surtout les communautés rurales d’une administration propre (fonction publique locale) dont la qualité des prestations contribuera fortement à la bonne gestion de l’environnement et au développement.

4.3. Contribution à la lutte contre la pauvreté

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Les biens et services fournis par les ressources naturelles, surtout les ressources forestières contribuent très largement à la satisfaction des besoins essentiels (alimentaires, médicaux) des populations les plus démunies. En outre, ils leur procurent des revenus par le biais de la commercialisation. Ainsi les produits tirés de ces ressources et une bonne gestion de l’environnement permettent d’améliorer le cadre de vie et aussi les conditions de vie des populations notamment les couches les plus défavorisées.

4.4. Prise en charge de l’initiative environnementale du NEPAD et des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)

L’initiative environnementale du NEPAD consiste à assister les pays africains à intégrer les considérations environnementales dans leurs stratégies et politiques pour la réduction de la pauvreté. C’est dans ce sens que les politiques sectorielles liées à la gestion de l’environnement et des ressources naturelles du pays ont pris en charge les ambitions du plan d’action de l’initiative environnementale du NEPAD. Dans le même ordre d’idée, ces politiques ont pris en compte les objectifs du Millénaire pour le développement , précisément son objectif n° 7, cible 9 qui vise un développement environnemental durable et une inversion de la tendance à la dégradation des ressources naturelles. 5- Liens régionaux et internationaux Dans l’optique d’une politique concertée de gestion et de préservation de l’environnement et des ressources naturelles, le Sénégal a adhéré à plusieurs organisations riveraines (OMVS, OMVG…), sous régionales (CILSS, CEDEAO, UEMOA…) régionales (UA) et internationales (Nations Unies et Agences spécialisées, etc.). Il a créé des structures institutionnelles chargées de suivre, d’encadrer les activités que lui imposent ces adhésions : Commission Nationale pour le Développement Durable (CNDD), Comité National de suivi du CILSS (CONACILSS), Comité National de Biosécurité, etc. Il a également désigné des points focaux pour la CITES, la biodiversité, les Changements Climatiques, etc. En plus, il entretient des relations de coopération avec l’Union Européenne et des pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique, d’Asie, etc. Ces différents liens sont matérialisés par une coopération bilatérale et multilatérale qui ont ainsi permis au Sénégal de bénéficier de plusieurs projets et programmes parmi lesquels : § des projets sous- régionaux comme le projet Biodiversité Sénégal- Mauritanie ; § le projet de conservation des écosystèmes de mangroves en Afrique de l’Ouest (Gambie,

Sénégal) ; § des projets du CILSS, de l’OMVG, de la CEDEAO liés à l’environnement et aux ressources

naturelles ; § des projets nationaux comme le Projet Agroforestier de Diourbel (PAGF) dont le but est

d’intégrer la foresterie dans les systèmes de production ruraux ; § le programme de gestion durable et participative des énergies traditionnelles et de substitution

(PROGEDE) qui vise la promotion de la gestion communautaire des forêts et l’utilisation d’énergie fossile (gaz, pétrole) ;

§ le Programme de Gestion Intégrée des Ressources Marines et côtière (GIRMaC) qui vise à asseoir les bases d’une gestion durable des ressources marines et côtières ;

§ le Programme de Gestion Intégrée des Ecosystèmes du Sénégal (PGIES) qui vise à promouvoir la gestion intégrée des écosystèmes et de la biodiversité d’importance mondiale au plan communautaire ;

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§ et d’autres projets ou programmes comme i) le Niokolo-Badiar qui vise l’intégration des parcs nationaux du Niokolo (Sénégal) et du Badiar (Guinée) en vue de créer un seul parc transfrontalier ; ii) le projet PNUD-FEM-UNESCO dont le but est de contribuer à une compréhension accrue des changements affectant le littoral qui sont causés par la variabilité du climat dans les pays participants, l’accent étant mis sur les effets du changement climatique et sur la formulation et la mise en oeuvre de stratégies de résolution et d’adaptation appropriées au sein du contexte plus large de la gestion intégrée des zones côtières, etc.

Par ailleurs, le Sénégal participe, ou organise des rencontres sous-régionales, internationales traitant de problèmes liés à l’environnement et aux ressources naturelles. E- PERCEPTION DE LA COOPERATION INTERNATIONALE, REGIONALE ET SOUS- REGIONALE 1- Principes directeurs importants pour le pays On peut citer :

- la responsabilisation effective des collectivités locales dans la gestion de l’environnement et des ressources naturelles ; la co-gestion de l’espace, la création et le partage équitable de richesses ;

- le renforcement des capacités locales pour la gestion des ressources naturelles et pour le développement d’initiatives ;

- la régionalisation et la décentralisation de la planification ; en particulier de la planification forestière afin de l’adoption au mieux aux contextes socio-économiques et écologiques spécifiques ;

- le regroupement et la valorisation des compétences techniques et scientifiques de la sous région dans un réseau de planification et de gestion de l’environnement et des ressources naturelles ;

- le regroupement des différents partenaires financiers dans un seul cadre d’appui budgétaire ; - la contribution à la mise en valeur du NEPAD par l’articulation de l’initiative

environnementale ; - l’implication et la responsabilisation des populations et de tous les acteurs de la société civile

(organisation locales, autres partenaires) à la gestion de leurs terroirs par approche participative ;

- l’intégration des activités de gestion et de préservation de l’environnement et des ressources naturelles avec les activités des autres secteurs tels que l’énergie, les mines, l’industrie, l’agriculture, l’élevage, la pêche, etc. Il faut assurer une cohérence entre les différentes politiques sectorielles ;

- la précaution en privilégiant l’anticipation, la prévention pour faire face aux changements (climatiques, démographiques, institutionnels, etc.). Il faut renforcer les initiatives en renforçant les capacités des différents acteurs pour la gestion de l’environnement et des ressources naturelles, pour un développement durable ;

- la solidarité avec les générations futures et avec les populations de la planète pour le maintien de la durabilité des ressources ;

- la promotion des investissements, surtout des investissements privés pour accroître le partenariat dans la gestion de l’environnement et des ressources naturelles.

2- Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement C’est :

- de favoriser le partenariat entre les pays limitrophes pour la mise en œuvre de projets et programmes liés aux ressources transfrontalières (massifs forestiers, faune et habitations

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naturels, pâturages, fleuves, océan, etc.) comme c’est le cas pour les parcs transfrontaliers suivant :

o Niokolo- Badiar (Sénégal et Guinée) ; o Delta du Saloum- Niumi (Sénégal et Gambie) ; o Djoudji- Diawling (Sénégal et Mauritanie) ;

- d’aider ou d’identifier, de formuler, de financer ou de rechercher le financement et d’exécuter des projets transnationaux comme le reverdissement du Sahara entres autres ;

- d’harmoniser entre les pays riverains et pays membres de l’UEMOA, les politiques et les stratégies en matière de gestion de l’environnement et des ressources naturelles, par exemple :

o Harmonisation des politiques en matière de pêche dans le cadre de la Commission Sous- Régionale des Pêches regroupant le Sénégal, la Mauritanie, la Guinée, la Guinée Bissau et le Cap-Vert. L’instrument mis en place a permis à ces pays de procéder à l’évaluation des ressources halieutiques ;

o Harmonisation du plan d’action pour l’initiative environnementale du NEPAD avec les politiques environnementales et les stratégies de lutte contre la pauvreté des pays de l’UEMOA ;

- de gérer de manière concertée l’environnement marin pour lutter contre la pollution critique (cf. Convention d’Abidjan et Protocole) ;

- d’organiser la transhumance transfrontalière entre pays limitrophes pour s’assurer que le cheptel est indemne de peste bovine par exemple et pour gérer les conflits transfrontaliers liés au déplacement du cheptel ;

- de prendre en charge le pastoralisme, le sylvo-pastoralisme et l’agrosylvo-pastoralisme et de veiller aussi à l’harmonisation des systèmes pastoraux traditionnels ;

- de mettre en place les observatoires dans les bassins versants aménagés comme l’observatoire pour le suivi de l’environnement dans le bassin du fleuve Sénégal ;

- d’impliquer de manière effective par le renforcement de capacités les collectivités locales nées de la décentralisation (communautés rurales, communes rurales…) dans la lutte contre la désertification, l’insalubrité, etc. pour améliorer les résultats obtenus ;

- d’initier des séries de formation pour rendre plus performants les acteurs de la gestion et de la préservation de l’environnement et des ressources naturelles de l’espace UEMOA ;

- de coordonner le suivi et l’exécution de l’agenda 21 dans les pays membres de l’UEMOA ; - de favoriser des prises de positions communes pour les pays de l’UEMOA, de la CEDEAO,

bref de l’Afrique dans les rencontres internationales sur l’environnement et/ou les ressources naturelles.

3- Perception de la (des) priorité (s) sous - régionale (s) du point de vue de pays La politique commune d’amélioration de l’environnement de l’UEMOA devrait servir de base aux autres politiques sectorielles communes de l’Union de par son caractère transversal. Sa définition doit prendre en considération les préoccupations du CILSS, de la CEDEAO, en matière de gestion et de préservation de l’environnement et des ressources naturelles. Elle doit tenir compte du rôle du commerce et de la finance dans le développement rural, des facteurs changeants (climat, démographie, etc.), des objectifs du millénaire pour le développement, etc. Elle doit prendre en charge les ambitions du plan d’action de l’initiative environnementale du NEPAD. Par ailleurs elle doit insister sur le partenariat et être articulée aux stratégies de lutte contre la pauvreté. En outre la politique commune environnementale de l’UEMOA doit traiter :

- du caractère transfrontalier des ressources (fleuves, mer, faune, massifs forestiers, pâturages, etc.), en préconisant des actions concertées de gestion de ces ressources, qui pourraient être déclinées dans des protocoles ou des directives ou faire l’objet de recommandations ;

- de mouvements transfrontaliers : transhumance du cheptel entre états, braconnage hors frontières, migration des personnes, commerce de produits surtout des produits forestiers, transport, pour la mise en place de mécanismes de facilitation de ces mouvements

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transfrontaliers, pour la mise en œuvre de programmes de lutte contre le braconnage inter-états, contre les conséquences négatives de la migration des personnes ;

- de l’harmonisation des politiques, des stratégies de mise en œuvre des politiques et des législations des pays membres de l’UEMOA en matière de gestion et de préservation de l’environnement et des ressources naturelles. Mais au préalable faire pour ces politiques, législations et stratégies de mise en œuvre des politiques l’état des lieux de ce qui existe : identifier les points communs, les différences et formuler des propositions d’harmonisation. Ajouter pour les stratégies, l’élaboration de plans stratégiques qui déclinent les méthodes d’évaluation des ressources, les directives d’aménagement durable des ressources, la gestion des déchets entre autres. En plus de cela :

o appuyer les pays de l’Union qui n’auraient pas élaboré de politique environnementale

à le faire conformément aux nouvelles dispositions ; o inviter chaque pays membre à harmoniser les textes législatifs et réglementaires

relatifs à l’environnement et aux ressources naturelles avec ceux relatifs aux autres secteurs : code minier, code de l’urbanisme, code de l’hygiène, code de l’eau, loi agrosylvopastorale, etc.

- de la promotion de la concertation grâce à la création de cadres de concertation (des pays de l’UEMOA, des pays riverains) pour la mise en œuvre et le suivi de projets transfrontaliers, la gestion des ressources, au développement de l’information, de l’éducation et de la communication, etc. ;

- du renforcement des capacités en insistant particulièrement sur la formation qui peut être de type académique ou continu. Pour les centres de formation existant au sein de l’UEMOA comme le centre forêt de Thiès, centre Niokolo- Badiar au Sénégal et d’autres centres, établir des projets d’établissement et dégager une vocation pour chaque centre ;

- de la bonne gouvernance en facilitant l’accès aux ressources naturelles (terres, arbres, forêt,…), en accordant des pouvoirs aux collectivités décentralisées pour qu’elles prennent les décisions dans le cadre de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles au niveau de leurs terroirs ;

- des études d’impact environnemental et du suivi-évaluation des projets et programmes à mettre en œuvre ;

- etc.

4- Eléments d’orientations majeurs de la politique pour l’amélioration de l’environnement perçus à la suite des entretiens et interactions

Les institutions sous régionales (UEMOA – CEDEAO – CILSS ….) devraient avoir une politique environnementale harmonisée afin d’éviter les incohérences observées dans les politiques nationales de gestion de l’environnement et des ressources naturelles des pays de la sous région ; Cette politique sous régionale sera articulée au plan d’actions de l’initiative environnementale du NEPAD. Elle devra comporter les politiques communes et le s stratégies de leur mise en œuvre ainsi que les législations condamnant certaines pratiques pour une meilleure gestion de l’environnement et des ressources naturelles dans les pays membres de l’UEMOA. Cela devra concerner : - la gestion commune durable et décentralisée des ressources partagées, des espèces endémiques,

des pesticides, des OGM, etc. S’agissant de la gestion des ressources partagées :

• Procéder à la connaissance des ressources par évaluations avec des procédures harmonisées dans le dessein d’obtenir la bonne gouvernance des ressources (transparence, équité, solidarité …) ;

• déterminer des mécanismes de suivi de la migration de la faune sauvage, de la transhumance inter états du cheptel domestique, surveiller les couloirs de migration de la faune et les voies et zones de transhumance du cheptel pour une lutte efficace contre les épizooties ;

• mettre en place un cadre institutionnel et juridique clair ;

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• valoriser les stratégies locales de gestion des ressources (aspects traditionnels) ; • élaborer des plans d’actions, des programmes et des projets de gestion des ressources

forestières, halieutiques, etc. S’agissant de la gestion :

• des espèces endémiques : insister sur leur conservation et confier leur gestion à une institution sous régionale comme l’UEMOA, ou la CEDEAO, etc. ;

• des pesticides : créer un comité unique d’approbation au niveau sous régional ; • des OGM : prévoir un protocole au niveau Afrique à l’image du protocole Nord/Sud,

créer un comité intra régional par la fusion des comités nationaux de biosécurité ; - la coordination entre les pays de la sous région pour un respect, une meilleure application des

conventions sous régionales, régionales et internationales. A ce sujet, créer une structure supranationale de coordination des conventions. Cette structure se chargerait également d’harmoniser les positions des pays de la sous région, de la région, lors des rencontres internationales ;

- la mise en place de cadre juridique devant favoriser la gestion et la préservation de l’environnement et des ressources naturelles tout en insistant sur les ressources partagées (barrages, lignes électriques, voies de communication, fleuves, océan, etc.) ; s’accorder sur une stratégie permettant l’harmonisation des textes relatifs au commerce transfrontalier des produits, surtout des produits forestiers entre autres, et une bonne application des règlements ;

- l’adoption des stratégies de mise en en œuvre de la politique environnementale privilégiant l’approche participative basée sur :

• la concertation : création de cadre de concertation des acteurs pour mieux gérer et

préserver l’environnement et les ressources naturelles ; • le renforcement des capacités des acteurs par la formation (éducation

environnementale, recyclage), l’information et surtout la bonne information en matière d’environnement et l’acquisition de moyens, surtout de moyens financiers (création de fonds de l’environnement avec des outils d’éligibilité entre autres).

Cette approche favorisera la réalisation d’actions comme la gestion des ordures, la prévention des pollutions (développement de technologies et soutien à l’industrie), l’établissement de normes adaptées pour la gestion de l’eau par exemple, l’élaboration de schémas directeurs (urbanisme, aménagement de territoire), les études d’impact environnemental, etc. F- POINTS DE VUE SUR LA MISE EN ŒUVRE REGIONALE D’UNE POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT La mise en œuvre régionale de la politique de l’environnement implique l’adhésion des pays et des populations ainsi que leurs engagements à respecter les actes de cette politique et à réaliser les actions définies par cette politique. 1- Engagements et action des pays ou groupes de pays A l’instar du Sénégal, beaucoup de pays de la sous région sont déjà impliqués dans des actions communes relatives à l’environnement et aux ressources naturelles.

Certains pays riverains se sont engagés à mettre en valeur des ressources partagées à travers des institutions communes (OMVS, OMVG …) pour les pays riverains des fleuves Sénégal et Gambie, à gérer des aires protégées transfrontalières, des zones côtières communes, etc. D’autres pays se sont investis dans l’organisation d’ateliers sous régionaux et/ou dans la réalisation de programmes et

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projets transnationaux de gestion de la biodiversité, de conservation de la mangrove, etc. Parmi les ateliers sous régionaux déjà tenus, on peut citer : - l’atelier relatif au commerce transfrontalier des produits forestiers et à la gestion décentralisée des

ressources, tenu en 2002 à Kolda au Sénégal avec la participation de pays frontaliers : Gambie, Guinée Bissau, Guinée Conakry, Mali, Sénégal ;

- l’atelier sur la réglementation forestière au Sahel, tenu à Dakar au Sénégal avec la participation de délégués du Mali, du Niger, du Sénégal. Il s’est agi de faire l’état des lieux sur la réglementation et la législation forestières dans les pays du Sahel et de s’accorder une stratégie pour leur meilleure application ;

- l’atelier sur l’accélération du processus d’intégration sous régionale en Sénégambie méridionale tenu en Gambie en 2005 dont l’objectif premier est de proposer les formes et modalités de fonctionnement d’un cadre de concertation et le deuxième objectif est de promouvoir la mise en œuvre de projets transfrontaliers concrets dans l’espace de la Sénégambie méridionale. Cet atelier co- organisé par Enda – perspectives dialogues politiques et le club du Sahel et de l’Afrique de l’ouest sous l’égide de la CEDEAO a réuni personnalités de la société civile, élus locaux, décideurs, etc. de la Gambie, de la Guinée Bissau et du Sénégal ;

- l’atelier sur le développement rural et les changements climatiques : rôle de l’agriculture, de l’eau et de la biomasse, tenu au Sénégal en 2005 à l’initiative d’Enda Tiers Monde. Cet atelier a traité de l’anticipation sur les conséquences néfastes des changements climatiques ;

- etc.

Outre les engagements précités, le Sénégal entend participer aux actions sous-régionales suivantes :

• Aménagement et développement intégré des bassins des fleuves Gambie, Kayanga dans le cadre de la phase III de l’OMVG. Le projet initié dans ce sens est un projet agro-sylvopastoral. Il concerne les deux Guinées (Bissau et Conakry), la Gambie et le Sénégal. Ces objectifs visent :

o au niveau régional, la clarification des droits fonciers et la définition des espaces de production pour une meilleure organisation des capacités locales de production ;

o au niveau interrégional, le renforcement de la cohabitation entre pays dans le but de répondre à la volonté d’intégration. En bref, il s’agit d’harmoniser les actions de part et d’autre des frontières pour limiter les dégradations (rapprochement des législations, échanges d’informations sur les mouvements des produits, etc.).

• Conservation des écosystèmes de mangrove en Afrique de l’Ouest. Le projet s’y afférant concerne le Sénégal, la Gambie, la Guinée et la Guinée Bissau avec l’assistance de la FAO. Il vise dans un premier temps à une conservation des ressources en mangroves des quatre zones prioritaires dans trois pays en Afrique de l’Ouest à travers l’élaboration et la mise en œuvre des plans de gestion : delta du Sine-Saloum, basse Casamance au Sénégal, Rio Cacheu en Guinée Bissau, Lower Gambia River District en Gambie. Ces interventions dans ces zones toucheront à la fois l’agriculture, la pêche et la foresterie et sont susceptibles d’avoir un impact positif sur la sécurité alimentaire. Ensuite, deux autres sites, Rio Cacine (Guinée Bissau) et Rio Nunez (Guinée) feront l’objet de plans de gestion à partir de la troisième phase d’exécution du projet ;

• Gestion intégrée des ressources naturelles du Fouta Djallon. Le programme s’y rapportant regroupe huit Etats d’Afrique de l’Ouest dont le Sénégal et concerne la restauration et la préservation de la biodiversité, la gestion des terres dégradées et des eaux partagées en vue d’une amélioration du cadre de vie des populations riveraines du massif et des Etats tributaires des cours d’eau prenant leur source au Fouta Djallon ;

• Etc.

2- Eventualité d’un programme opérationnel commun

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La mise en œuvre d’un programme opérationnel commun est subordonnée à la réalisation de certaines conditions, parmi lesquelles : - La promotion du partenariat : identifier les partenaires, élargir le nombre au besoin afin de susciter

la mobilisation des ressources et de faciliter la réalisation du programme commun au niveau des pays membres. Les partenaires pourraient être les pays membres, les bailleurs de fonds, les collectivités décentralisées ainsi que les populations de préférence celles qui sont organisées (organisations de producteurs, organisations communes de base, etc.) ;

- La mise en place de cadre de concertation devant favoriser l’accès à l’information, le dialogue entre les différents partenaires, les échanges d’expériences, de savoirs, l’intégration du programme dans les autres secteurs du développement, etc. ;

- La bonne gouvernance en dotant les collectivités décentralisées de pouvoirs réels leur permettant de prendre des décisions qu’il faut pour la réalisation du programme dans leurs terroirs et partant dans les pays membres ;

- La réalisation et la gestion du programme : choix des partenaires devant exécuter les actions du programmes dans chaque pays concerné (services spécialisés, cellules nationales du programme, points focaux du programme, …), établir un protocole d’accord avec la structure nationale chargée d’exécuter les actions prévues dans le programme, planification annuelle des réalisations par élaboration de plan de travail annuel (PTA), formation des différents acteurs ;

- Le suivi évaluation du programme pas une structure supra nationale mais en rapport avec la structure nationale d’exécution du programme et/ou le point focal du programme dans chaque pays.

3- Moyens de contrôle Il s’agit de mettre en place des structures de suivi et de contrôle de la mise en œuvre régionale de la politique de l’environnement. Ces structures pourraient être les suivantes : - une cellule régionale basée au siège de l’UEMOA avec pour mandat de veiller au respect des

engagements et des recommandations de l’assemblée de l’union concernant l’environnement, de suivre l’application de la politique commune dans les pays membres, de procéder au contrôle sur le terrain des activités relatives à cette politique et de servir de relais aux différentes structures de soutien ;

- une commission nationale de suivi et de contrôle de la mise en œuvre de la politique commune d’amélioration de l’environnement dotée d’un secrétariat permanent ;

Dans chaque pays, la commission sera placée sous l’autorité du chef de gouvernement et le secrétariat permanent basé au ministère chargé de l’environnement et des ressources naturelles. Cette commission sera représentée au niveau local par des comités. En plus de cela, on pourrait s’appuyer sur des structures existantes comme l’observatoire de l’OMVS entre autres, ou réhabiliter et élargir les compétences de certaines structures déjà existantes mais mises en veilleuse comme le secrétariat permanent Sénégalo-Gambien qui intervenaient entre autres sur la protection des ressources naturelles le long des frontières communes, le conseil supérieur des ressources naturelles et de l’environnement (CONSERE) du Sénégal dont le but était d’améliorer la cohérence et la complémentarité des actions des différents ministères impliqués dans la gestion des ressources naturelles et de l’environnement, etc. On pourrait également mettre en place une Agence communautaire de suivi et de contrôle de la mise en œuvre de la politique régionale de l’environnement. Cette structure autonome disposera d’un conseil d’administration et de moyens suffisants pour exécuter sa tâche. Elle sera dirigée par un directeur et aura une représentation ou des observateurs dans chaque pays de l’UEMOA. 4- Manquements et incidences économiques

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Les conflits armés qui existent ça et là dans la sous - région, le climat social non apaisé qui prévaut dans certains pays de la sous région, les perturbations climatiques pouvant entraîner sécheresses ou inondations, le manque de moyens financiers, de synergies entre le s différents partenaires, d’implication et de responsabilisation des collectivités décentralisés, des populations et de formation des partenaires, etc., peuvent engendrer des manquements dans la mise en œuvre régionale de la politique de l’environnement. Cela va se traduire par :

- la réduction des productions primaires et de la nappe phréatique dans certaines zones diminuant ainsi la consommation d’eau des populations concernées ; - la précarité de la santé des populations exposées à toutes sortes de pollutions et de nuisances ; - une urbanisation non contrôlée débouchant sur une mauvaise occupation de l’espace, une mobilité mal maîtrisée favorisant des pertes de temps considérables, en conséquence le non respect des horaires de travail ce qui est un lourd handicap pour tous les secteurs de l’économie ; - etc.

Ainsi les incidences économiques qu’entraînent ces manquements conduisent inexorablement vers la pauvreté des populations que chaque pays tente de réduire par des stratégies telles que : DSRP, OMD, plans de lutte contre la désertification, etc. 5- Sensibilisations, mise en œuvre, encouragements et incitations positives La sensibilisation est une étape de l’approche participative qui permet de régler plusieurs problèmes environnementaux importants. Elle devrait déboucher sur la prise de conscience par les partenaires, les populations surtout de leurs rôles et responsabilités dans la mise en œuvre de la politique commune de l’environnement. Les outils de communication à adopter pourraient être :

1) au niveau du siège de l’UEMOA, de la cellule régionale pour le suivi et le contrôle de la mise en œuvre de la politique commune de l’environnement :

- la communication institutionnelle qui va jouer un rôle essentiel pour assurer une

action cohérente et harmonisée des flux d’informations entre les différents partenaires et une meilleure coordination des approches et programmes d’activités ;

- la communication de masse grâce à une série d’émissions de radio, de télévision et à une série d’articles de presse écrite. Cela implique la conclusion d’accords de collaboration avec les médias au niveau de l’UEMOA et des pays membres.

2) au niveau des pays membres, des commissions nationales créées pour le suivi et le contrôle de

la politique commune de l’environnement, on pourrait utiliser :

- la communication institutionnelle pour assurer une action cohérente et harmonisée des approches des différents services et organisations liés à la politique commune de l’environnement ;

- la communication de masse destinée à un public plus vaste et indifférencié. Ce type de communication répond aux objectifs d’information générale destinée aux populations surtout par l’organisation de campagnes de sensibilisation pour véhiculer des idées, des techniques ou des services nouveaux ;

- la communication de proximité utilisée par les agents des services nationaux ayant des fonctions d’appui, d’animation ou d’encadrement des populations. Les supports de communication utilisés sont des supports audio scripto - visuels (flanographes et figur ines, diapo-langage, boites à images, diaporamas, etc.) ;

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- la communication traditionnelle avec des outils issus de la tradition, conçus pour répondre aux besoins d’information, d’éducation, de débat, de gestion des conflits locaux, etc.

Une fois validée par les décideurs après soumission à plusieurs stades de conformation, la politique commune d’amélioration, de l’environnement doit être comprise et partagée par tous les pays membres de l’UEMOA, par tous les acteurs chargés de sa mise en œuvre. Ainsi seront organisés des rencontres au niveau sous - régional et au niveau national. Chaque pays membre devra à son tour, organiser des rencontres d’information au niveau régional et local avec l’ensemble des partenaires (secteur public, privé ou associatif).

La mise en œuvre de cette politique devra reposer également sur des préalables qui pourraient être des réformes institutionnelles et des mesures d’accompagnement concernant : la concertation entre les bailleurs de fonds pour harmoniser leurs appuis, la mise en place de mécanismes de financement de l’environnement, etc.

Par ailleurs, il serait judicieux d’élaborer des stratégies de communication au niveau sous régional, national, des projets et programmes sous - régionaux. Chaque stratégie de communication devra être conçu en étroite collaboration avec des partenaires concernés et se fonder sur une méthodologie d’approche commune définie par le siège. Des actions populaires de salubrité et d’assainissement comme le « Set Setal » propre et rendre propre qui a eu lieu au Sénégal vers la fin des années 80 est une opération à réhabiliter et à encourager dans ses aspects qui cadrent parfaitement avec la coutume, la gestion traditionnelle de la propreté des cités qui va jusqu'à imposer aux riverains la propreté des emplacements publics (avenues, rues, places publiques, etc.). De telles actions pourraient faire des émules dans d’autre pays de la sous - région mais à condition qu’elles cadrent avec leurs traditions. Par contre des concours d’actions de propreté ou dans d’autre domaines d’activités pourraient être organisés dans les pays de la sous-région ou par l’UEMOA même. Ces compétitions saines seraient dotées de prix, de primes, de récompenses de toutes sortes pour stimuler la concurrence entre les différents acteurs.

Par ailleurs des incitations positives financières ou matérielles pourraient être accordées à ceux qui auront réalisé ou poursuivi des activités d’intérêt général. Cela se ferait sous forme de prêts financiers, de subventions, d’indemnisations, etc. Les incitations matérielles pourraient quant a elles concerner l’acquisition d’infrastructure pour le ramassage, la collecte et le traitement des ordures, d’ouvrages d’assainissement collectifs, la mise au point de technologies de réduction de gaz dans les usines, de transformation des produits forestiers, etc.

Dans tous les cas, des modalités d’octroi de prêts, de subventions, d’indemnisations ou d’acquisition de matériels seront précisées. La répartition d’avantages financiers comme les recettes forestières entre les différents acteurs de la gestion des ressources naturelles, (Etat, collectivités locales, populations) suivant des taux définis par les textes réglementaires, constitue une autre forme d’incitation positive.

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LE TOGO

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ETUDE SUR LES GRANDES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE COMMUNE D’AMELIORATION DE L’ENVIRONNEMENT DE L’UEMOA

RAPPORT DU TOGO

Présenté par M. TCHAKEI Essowavana Ousmane Docteur en Droit International de l’Environnement et du Développement Administrateur Civil Principal, Chargé du DSRP Ministère du Développement et de l’Aménagement du Territoire Enseignant associé aux Facultés de Droit (UL et UK) et à l’ENA Consultant Indépendant en Environnement et Développement

I - PRESENTATION DU TOGO 1.1 – Situation géographique Le Togo est une étroite bande de terre dont la largeur varie de 50 à 150 km entre le Bénin à l’Est et le Ghana à l’Ouest. Il s’étire sur une longueur d’environ 600 km entre l’Océan Atlantique au Sud et le Burkina Faso au Nord et couvre une superficie de 56 600 km2.

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Deux grandes zones de relief subdivisent le Togo. L’une formée de montagnes orientées NNE- SSW et rattachant l’Akwapim du Sud Ghana à l’Atakora du Nord-Bénin, et l’autre formée de plaines constituées par les bassins hydrographiques de l’Oti au Nord et du Mono au Sud. Le mont Agou (986 m) est le point culminant du pays. Deux climats prévalent au Togo : le climat subéquatorial caractérisé par deux saisons sèches et deux saisons pluvieuses règne sur la moitié sud du pays, tandis que la moitié nord du pays est couverte par le climat tropical humide caractérisé par une seule saison des pluies et une saison sèche. La pluviométrie moyenne annuelle se situe entre 700 et 1600 mm. La végétation est de type soudano-guinéen comprenant la forêt sur les montagnes et le long des cours d’eau et la savane plus ou moins arborée dans les plaines. Le Togo n’est pas un pays naturellement pourvu de ressources forestières. Il existe néanmoins des îlots plus ou moins vastes de forêts semi décidues au Sud-Est et au Centre du pays, des galeries forestières le long des cours d’eau et quelques formations forestières denses dans le moyen Sud-Ouest. Malheureusement, la plupart de ces formations végétales sont fortement dégradées. Le pays abrite diverses espèces fauniques : une faune typique de savane et une faune typique de forêt et de galeries forestières, des espèces de montagnes, des espèces aquatiques et lagunaires. Les espèces sauvages peuplent surtout les parcs nationaux (Kéran, Malfakassa-Fazao et la Fosse aux Lions), les réserves de faune, les forêts-galeries et les formations forestières naturelles des zones montagneuses. Le Togo dispose de ressources halieutiques maritimes et continentales. Mais la pêche maritime est limitée, étant donné la largeur très réduite du littoral et du plateau continental très étroit. Les systèmes lacustre et lagunaire des zones côtières s’épuisent progressivement du fait des pollutions urbaines et industrielles et de l’eutrophisation. Le milieu marin togolais est, par nature, pauvre en ressources biologiques. Afin de mieux préserver les ressources naturelles et réduire les pressions anthropiques sur la végétation et la biodiversité du pays, 14 % du territoire ont été classées depuis 1939. Au nombre de 83 pour une superficie d’environ 789.888 ha, certaines forêts classées à partir de 1974, vu leur importance et caractéristiques écologiques, sont converties soit en parcs nationaux ou en réserves de faune. La gestion rigoureuse de ces parcs et réserves de faune, ainsi que celle des forêts classées ont permis de conserver les ressources naturelles jusqu’à la fin des années 80. Malheureusement, les troubles sociopolitiques que le pays a connus au cours des années 90 ont remis en cause les acquis de la politique de gestion de la faune et de la flore. Ceci s’est traduit par l’envahissement des aires protégées, la recrudescence des feux de brousse tardifs, la coupe anarchique de bois, etc. Le Togo dispose de 36.300 km² de terres arables soit 64 % du territoire national, répartis en 10.200 km² de forêts dont 4.167 km² de forêts classées ; 2.000 km² de pâturages ; 15.000 km² de jachères et 9.100 km² de terres cultivées.

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Les méthodes traditionnelles de production agricole (défrichement, abattage d’arbres, brûlis, etc.) et les feux de brousse en particulier sont les facteurs de dégradation de la couverture végétale et de perte de biodiversité. 1.2 - Au plan démographique Sur la base du taux d’accroissement annuel estimé à 2,4 % en 2003, la population totale du pays évaluée en 2005 à 5.212.000 habitants atteindra 6.850.000 habitants en 2010. La population est inégalement répartie avec une densité de 92,08 habitants/km2 en 2005. 1.3 - Aux plans politique et administratif Depuis son accession à l’indépendance, le 27 avril 1960, l’organisation politico-administrative du Togo a connu plusieurs transformations dont la dernière marque l’avènement de la IVè République en 1992, consacrant un régime semi-présidentiel, le multipartisme, la liberté syndicale et d’association. Aux termes de l’article 141 de la constitution de la IVè République, «la République Togolaise est organisée en collectivités territoriales sur la base du principe de décentralisation dans le respect de l’unité nationale. Ces collectivités territoriales sont : les communes, les préfectures et les régions. Les collectivités territoriales s’administrent librement par des conseils élus au suffrage universel, dans les conditions prévues par la loi ». La loi n° 98-006 du 11 février 1998 portant décentralisation est venue compléter les dispositions constitutionnelles. Elle confie d’importantes attributions environnementales aux collectivités territoriales. En effet, aux termes de son article 6 "la commune, la préfecture et la région ont compétence pour promouvoir avec l’Etat, le développement économique, social, technologique, scientifique, environnemental et culturel dans leur ressort territorial". Sur le plan administratif, le pays est divisé en cinq régions (Maritime, Plateaux, Centrale, Kara et Savanes) subdivisées en trente préfectures. Les chefs- lieux des préfectures sont considérés comme des communes urbaines. Les autres localités forment les zones rurales. Chaque Région est subdivisée en préfectures et la dernière réforme administrative intervenue en 1991 a réparti le pays en 30 préfectures et 4 sous-préfectures. 1.4 - Au plan économique Le Togo est un pays essentiellement agricole où plus de la moitié de la population active travaillent dans le secteur primaire. Les principales cultures vivrières sont : le café, le cacao et le coton. En plus des productions agricole, de l’élevage et de la pêche,les industries extractives, notamment les phosphates contribuent pour une bonne part à la formation du Produit Intérieur Brut (PIB).

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En effet, le secteur primaire occupe une place importante dans l'économie togolaise : environ 72% de la population active est employée par l'agriculture. Il a contribué pour 40,6 % à la production nationale en 2003. Sa part a même atteint 51% en 1993 du fait du fléchissement des autres secteurs d'activité. Les autres sous-secteurs sont : l’élevage et la pêche. L’exploitation des gisements de phosphate et de calcaire respectivement par l’Office Togolais des Phosphates (OTP) devenu International Fertilizers-Togo (IFG-TG) et la West African Cement (WACEM) constitue l’essentiel des activités minières. La production de phosphates s'établit à 2,3 millions de tonnes en moyenne annuelle entre 1990 et 1999 et constitue avec la production de coton-fibre les deux principales sources de recettes d'exportation. La mise en œuvre de la politique nationale de zone franche de transformation pour l’exportation, à travers la loi n° 89-14 du 16 septembre 1989 et le décret n° 90/40, a permis le développement des unités industrielles. Le secteur des services comprend le secteur moderne et le secteur informel. Le Togo dispose, depuis 1967, d’un port franc à caractère industriel, minéralier et commercial, qui couvre une superficie de 800 ha, et est doté de grands magasins de stockage et un parc pour véhicules. Un wharf minéralier, pour les phosphates, long de 1.200 m situé à Kpémé, à 35 km à l’Est de Lomé, se consacre aux activités marchandes de l’OTP devenu IFG-TG. Consacrant les engagements du pays en matière de lutte contre la pauvreté, les grandes orientations retenues dans l’avant-projet de Document Intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), qui visent à atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés par la Communauté internationale, dont le Togo, à l’occasion du Sommet du Millénaire en septembre 2000, reposent sur les axes suivants : (i) accélération de la croissance économique dans une optique de réduction de la pauvreté ; (ii) développement des secteurs sociaux, des ressources humaines et de l’emploi ; (iii) gestion efficace des ressources naturelles et de l’environnement ; (iv) promotion de la bonne gouvernance. II - SITUATION DE L’ENVIRONNEMENT AU TOGO 2. 1 – Principaux problèmes environnementaux Au Togo, les problèmes environnementaux sont consécutifs aux modes de gestion

consacrés par les différents secteurs de développement et se manifestent à travers :

- une forte dégradation du couvert végétal due à l’exploitation du bois, à l’agriculture

sur brûlis, aux feux de brousse tardifs et à la transhumance non contrôlée ; - un risque de désertification ; - un envahissement des aires protégées par les populations riveraines, à partir des

troubles socio-politiques de 1990 à 1993 ; - une perte de la biodiversité ; - un appauvrissement des eaux continentales et marines en ressources ha lieutiques ; - un écosystème littoral sérieusement menacé par l’érosion et les activités anthropiques;

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- une pollution de l’eau et de l’air par divers effluents chimiques ou autres d’origine domestique, agricole et industriel ;

- une dégradation de la santé environnementale ; - une dégradation du cadre de vie entraînant celle de la santé humaine ; - des perturbations climatiques qui se manifestent par l’irrégularité, l’arrivée tardive, la

fin précoce des pluies avec un dessèchement des cours d’eau ; - une dégradation et un appauvrissement des sols ; - des pollutions et nuisances dues aux transports et aux activités industrielles.

2.2 - Cadre juridique et institutionnel de gestion de l’environnement au Togo 2.2.1 – Le cadre juridique de gestion de l’environnement Le corpus juridique national Le cadre juridique de gestion de l’environnement au Togo est constitué par : - la constitution du 14 octobre 1992 qui dispose en son article 41 que "toute personne a droit à un environnement sain. L’Etat veille à la protection de l’environnement"; - la loi n° 88-14 du 3 novembre 1988 instituant code de l’environnement qui constitue le texte de base en matière de gestion et de protection de l’environnement. Le processus de révision de cette loi est très avancé aux fins d’internaliser les dispositions des conventions et accords internationaux relatifs à l’environnement de la génération de Rio. A ces principaux textes s’ajoutent : - le décret du 05 février 1938 et le décret n° 55-582 du 20 mai 1955 relatifs à la protection des forêts ; - l’ordonnance n° 4 du 16 janvier 1968 portant réglementation de la protection de la faune et de l’exercice de la chasse au Togo ; - l’ordonnance n° 12 du 6 février 1974 portant législation foncière ; - le décret n°88/101 du 15 octobre 1988 réglementant l’importation et la distribution des véhicules d’occasion, des pneumatiques et pièces de rechange usagés et l’arrêté n°10 / MCT du 05 octobre 1988 fixant les modalités de son application ; - la loi n°2000 – 012 du 18 juillet 2000 relative au secteur de l’électricité ; - le décret n°2000 – 089 / PR portant du 08 novembre 2000 portant définition des modalités d’exercice des activités réglementées conformément à la loi n°2000 – 012 du 18 juillet 2000 relative au secteur de l’électricité ; - le décret n°2000 – 90 / PR portant du 08 novembre 2000 portant organisation et fonctionnement de l’Autorité de Réglementation du secteur de l’électricité ; - la loi n° 96-004/PR du 26 février 1996 portant code minier ;

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- la loi n° 96-007 du 3 juillet 1996 relative à la protection des végétaux ; - la loi n° 99-003 du 18 février 1999 portant code des hydrocarbures de la République Togolaise ; - la loi cadre n° 2001-002 du 23 janvier 2001 sur le médicament et la pharmacie Accords et conventions internationaux auxquels le Togo est Partie

Le Togo est Partie à plusieurs accords internationaux relatifs à la protection de l’environnement.

En effet, le Togo a signé ou ratifié plusieurs conventions, traités et accords relatifs à la protection de l’environnement au nombre desquels l’on peut citer : la Convention concernant l’emploi de la céruse dans la peinture ( Genève, 1921), la Convention relative à la conservation de la faune et de la flore à l’état naturel (Londres, 08 novembre 1933), la Convention internationale pour la protection des végétaux (Rome, 06 décembre 1951), la Convention phytosanitaire pour l’Afrique (Kinshasa, 1967), la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles (Alger, 15 septembre 1968), la Convention relative aux zones humides d’importance internationale (Ramsar, 02 février 1971), la Convention concernant la conservation du patrimoine culturel et naturel mondial (Paris, 23 novembre 1972), la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES, Washington, 03 mars 1973), la Convention internationale sur la prévention de la pollution par les navires ( Londres, 1973), la Convention sur la prévention de la pollution des mers résultant de l’immersion des déchets et d’autres matières (Londres, 1973), la Convention relative à la coopération en matière de protection de l’environnement marin et côtier dans les régions de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Abidjan, 23 mars 1981), la convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer (Montego-Bay, 10 décembre 1982), la Convention de Vienne pour la Protection de la Couche d’Ozone (Vienne, 1985), le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone (Montréal, 16 septembre 1987) et son amendement ( Copenhague, 1992), la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et de leur élimination (Bâle, 22 mars 1989) et son Protocole, la Convention sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux et sur le contrôle de mouvements transfrontières ( Bamako, 30 janvier 1991), la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques et la Convention sur la Diversité Biologique (Rio de Janeiro, 1992), la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification ( Paris, 17 juin 1994), la Convention de Stockholm sur les Polluants Organiques Persistants (Stockholm, 23 mai 2001), la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international (Rotterdam, septembre 1998), le Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques relatif à la Convention sur la Diversité Biologique (Montréal, 29 janvier 2000).

Des structures ont été créées aux fins de suivi et de mise en œuvre de ces dispositions conventionnelles. Celles-ci ne fonctionnent pas efficacement étant donné que la plupart des engagements internationaux sont postérieurs aux textes en vigueur au Togo et ne sont pas internalisés dans le corpus juridique national.

Le problème fondamental de l’introduction des normes internationales dans

l’ordonnancement juridique interne relève des mêmes difficultés que celles qui

ralentissent la disposition des textes d’application des lois nationales.

Il reste que la Constitution du 14 octobre 1992 dispose que « les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie » (art. 140). Ceci suppose donc que ces normes, une fois internalisées, devraient renforcer le corpus juridique relatif à la gestion de l’environnement au Togo Le Togo est membre de plusieurs organisations régionales et sous-régionales. Il s’agit, entre autres de : l’Union Africaine (UA), la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), le Conseil de l’Entente dont les actions concertées peuvent aider à une bonne gestion de ses ressources et de celles partagées.

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2.2.2 - Le cadre institutionnel Plusieurs institutions nationales sont impliquées dans la gestion de l’environnement. Il y a essentiellement : Les Ministères techniques Ø Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières

Ce Ministère a été créé en 1987 par le décret n° 87-24 du 12 mars 1987. Son organisation et ses attributions ont été redéfinies par le décret n° 2001-203/PR du 19 novembre 2001 qui consacre les dispositions des articles 1 et 2 du code de l’environnement. Aux termes des dispositions de ces deux textes, ce Ministère veille, entre autres, à la prévention ou la limitation des activités susceptibles de dégrader et d’entraîner des atteintes à la santé des personnes ou à l’environnement. Il adopte seul ou avec les autres Ministères concernés et propose au Gouvernement les orientations et les mesures nécessaires en matière de gestion environnementale. Par ailleurs, il coordonne la mise en œuvre de la politique gouvernementale dans le domaine de l’environnement et assure le suivi des résultats. Le Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières comprend des structures centrales et régionales et des institutions rattachées qui assurent chacune des rôles très importants dans la protection et la gestion de l’environnement. L’on peut citer notamment : la Direction de l’Environnement, la Direction des Espaces Verts, la Direction des Eaux et Forêts, la Direction de la Faune et de la Chasse. Les institutions rattachées sont :

- l’Office National de Développement et d’Exploitation des Ressources Forestières (ODEF) créé par décret n° 71-204 du 13 novembre 1971 ;

- la Cellule de Coordination du PNAE créée par arrêté n° 002/MERF du 13 mars 1997.

Ø Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche

Ce Ministère intervient à travers ses structures suivantes: La Division du Contrôle Phytosanitaire, relevant de la Direction de l’Agriculture, chargée, entre autres, de l’élaboration, la mise en œuvre et du suivi de l’application des textes réglementaires en matière de protection des végétaux, du contrôle du marché des produits phytopharmaceutiques, de l’établissement et de la mise à jour de la liste des produits phytopharmaceutiques homologués, des professionnels agréés pour le traitement phytosanitaire, des formulations, des distributeurs et des commerçants des produits phytopharmaceutiques ; La Direction Administrative et Financière qui assume les rôles de tutelle en matière d’importation des engrais chimiques ; La Direction de l’Agriculture qui est chargée de la réglementation des produits chimiques utilisés à des fins agricoles.

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La Direction de l’Elevage et de la Pêche élabore et veille à l’application de la législation vétérinaire, veille au respect des règles d’hygiène alimentaire et assure la promotion des pharmacies et cliniques privées et le suivi de leurs activités. Ø Ministère de la Santé

Ce département joue un rôle important en matière de protection de la santé publique. > Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat Ce département intervient dans la gestion de l’environnement à travers les systèmes de production industrielle et artisanale. > Ministère Délégué auprès du Premier Ministre chargé du Secteur Privé et du Développement de la Zone Franche Il joue un rôle important à travers la Société d’Administration des Zones Franches (SAZOF) en matière de production en zones franches. Ø Ministère de l’Equipement, des Transports, des Postes et Télécommunications

Il joue un rôle important en matière de protection de l’environnement à travers la construction des infrastructures de communications. Ø Ministère des Mines, Energie et Eau

L’exploitation des mines et carrières et la production de l’énergie relevant des compétences de ce département, il joue un rôle important dans la gestion de l’environnement; > Ministère de l’Economie, des Finances et des Privatisations Ce Ministère est chargé, entre autres, de l’économie et veille en principe à la prise en compte de la protection de l’environnement ; Ø Ministère du Développement et de l’Aménagement du Territoire Il joue un rôle important en matière de développement durable à travers la coordination et du suivi des politiques et programmes sectoriels.

> Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche L’Université de Lomé dispose d’institutions qui développent des capacités nationales en matière de protection de l’environnement Il s’agit de : l’Ecole Supérieure d’Agronomie (ESA) qui s’occupe principalement des recherches relatives aux variétés, aux méthodes culturales, à la biotechnologie, à la protection des cultures et des récoltes avec accent particulier sur les alternatives écologiques aux pesticides chimiques de synthèse ; l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs (ENSI) impliquée dans les recherches sur le secteur de l’énergie et des ressources en eau;

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la Faculté des Sciences (FDS) qui s’occupe des problèmes de la qualité de l’eau, de la pollution atmosphérique, des alternatives écologiques aux pesticides chimiques de synthèse, des changements climatiques, de l’étude des impacts sur la santé humaine avec la Faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie, etc. l’Ecole des Assistants Médicaux (EAM) à travers la filière Génie Sanitaire qui forme des techniciens de génie sanitaire intervenant dans l’hygiène du milieu ; la Faculté Mixte de Médecine et de Pharmacie (FMMP) qui forme les médecins et les pharmaciens ; l’Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires (ESTBA) qui forme des Ingénieurs de travaux pour les analyses chimiques et biologiques, l’industrie et l’environnement ; la Faculté de droit (FDD) qui forme des juristes environnementalistes ; > Ministère de la Communication et de la Formation Civique et Ministère des Affaires Sociales, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfance Ces deux départements jouent un rôle déterminant dans l’information, la sensibilisation et l’éducation dans le cadre du changement de comportement aux fins de la lutte contre les effets néfastes de la dégradation de l’environnement; > Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Ce département est impliqué à travers la Division des Affaires Juridiques-Accords et Directives qui joue un rôle essentiel en matière de négociation, de ratification et de respect des engagements internationaux relatifs à la protection de l’environnement ; > Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation Ce département a des attributions en matière de gouvernance locale ; > Ministère de la Défense et des Anciens Combattants Ce ministère est impliqué à travers les installations militaires, les opérations d’urgence et de secours. Les collectivités territoriales La responsabilité et l’application de la législation en matière de protection de l’environnement relève en principe des collectivités locales. La loi n° 98-006 du 11 février 1998 portant décentralisation confie d’importantes attributions environnementales aux collectivités territoriales. Elle institue notamment dans chaque entité territoriale une commission permanente des affaires domaniales et de l’environnement. Pour l’heure l’application de cette loi n’étant pas encore effective, la responsabilité des collectivités territoriales pour l’application de la réglementation en matière d’environnement, n’est pas encore effective. Mais elles jouent un rôle important dans la lutte contre les feux de brousse.

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Les Organisations Non Gouvernementales (ONGs) Des ONG jouent un rôle important dans l’éducation et la sensibilisation du public notamment dans la lutte contre la dégradation de l’environnement. Il s’agit, entre autres, de : INADES Formation, Les Amis de la Terre-Togo, Association Togolaise des Consommateurs (ATC), Groupe de Recherche et d’Action pour le Développement Social et Economique (GRADSE), RAFIA , Consortium des ONG en Matière d’Environnement au Togo (COMET), Union des ONG du Togo (UONGTO), Jeunes volontaires pour l’environnement (JVE). Néanmoins, il faut noter que toutes ces organisations ne disposent pas d’informations suffisantes sur la gestion des produits chimiques et qu’elles ouffrent par ailleurs d’insuffisances en ressources humaines, matérielles et financières. Les Organes de coordination et de concertation Des organes ont été mis en place pour faciliter la coordination et la concertation des actions de gestion de l’environnement. Il s’agit essentiellement de : - la Commission Interministérielle de l’Environnement instituée par le code de l’environnement en son article 3 et organisée par décret n° 96-161/PR du 2 décembre 1996. Elle a pour mission de faciliter la coordination des actions en matière d’environnement par l’étude de solutions administratives, techniques et juridiques. Malgré son importance pour la coordination effective des actions, elle reste peu opérationnelle depuis sa création. Ses membres viennent d’être installés, ce qui augure une certaine redynamisation ; - le Comité National de l’Environnement institué aussi par le code de l’environnement et restructuré par arrêté n° 008/MERF du 19 novembre 1997, qui est un organe structuré en plusieurs sous-comités dont les désignations définissent les domaines respectifs de concertation. Il est composé de représentants des structures publiques et privées, des ONG, des organisations syndicales et des collectivités locales traitant des questions relatives à l’environnement et à la gestion des ressources naturelles. Ce Comité est resté peu fonctionnel ; - le Comité National sur les Changements Climatiques mis en place pour suivre la mise en œuvre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, regroupe les représentants des principales institutions compétentes et/ou concernées par les questions relatives aux changements climatiques, à l’évolution des gaz à effet de serre (GES) et à la définition et la mise en oeuvre des mesures d’adaptation. Ce Comité, qui comprend toutes les catégories d’acteurs (secteurs public et privé, ONG), a joué un rôle fondamental dans la mise en œuvre du projet Changements Climatiques ;

- le Comité national de coordination et de suivi de la gestion de l’environnement marin et côtier qui est l’organe de coordination et de suivi au niveau national et international des actions touchant l’environnement, le milieu marin et la zone côtière ; - le Comité de pilotage du projet de lutte contre la dégradation des zones côtières et la réduction des ressources vivantes dans le Grand Ecosystème Marin du Courant de Guinée par des actions régionales qui a pour tâche principale la promotion au niveau régional de l’approche intersectorielle comprise dans le concept du Grand Ecosystème Marin du Courant de Guinée ; - le Comité national ozone qui est le cadre d’information, de concertation et de suivi de la mise en œuvre de la Convention de Vienne de 1985 et du Protocole de Montréal de 1987 y relatif et de ses amendements ;

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- le comité national de mise en œuvre du processus d’élimination du plomb dans l’essence qui est un cadre d’information, de concertation et de suivi de la mise en œuvre du processus d’élimination du plomb dans l’essence. - les Comités de Protection et de Gestion de l’Environnement créés par arrêté n° 02/MDMET-DPNRFC-DPCEF du 18 janvier 1995 au niveau des préfectures, sous-préfectures, cantons et villages, qui sont chargés de l’information, l’éducation et la sensibilisation des populations en matière de protection et de gestion de l’environnement et de lutte contre les feux de brousse; -les Comités Régionaux et Locaux de Planification créés par ordonnance n° 75-26 du 28 juillet 1975 afin de faciliter la participation de toutes les catégories d’acteurs de développement aux actions de développement aux niveaux régional et préfectoral. Ils sont relayés au niveau local par les Comités Villageois de Développement (CVD). - le Comité national des produits phytopharmaceutiques chargé de l’homologation des produits phytopharmaceutiques. Il propose aux Ministres concernés le projet d’agrément à délivrer à toute personne physique ou morale qui procède à la mise sur le marché les produits phytopharmaceutiques - le Conseil supérieur de la normalisation qui est chargé, entre autres, de définir pour le compte de l’Etat une politique générale de la normalisation et du contrôle de la qualité et de veiller à son application, de fixer les directives d’ordre général et scientifique qui devront être suivies dans l’établissement des diverses normes et de veiller au processus de leur homologation

- le Comité national de pilotage pour la normalisation, l’accréditation et la qualité chargé d’orienter et de suivre la mise en œuvre du Programme Conjoint Union Européenne / UEMOA pour la promotion de la qualité des produits agricoles et l’accréditation des laboratoires dans l’espace UEMOA; - le Comité national pour la sécurité chimique qui est relativement opérationnel. C’est le cadre de concertation et de suivi de la mise en œuvre des conventions et accords internationaux relatifs aux produits chimiques. 2.3 - Les principales mesures adoptées (la Politique Nationale de l’Environnement et le Plan National d’Action pour l’Environnement ( PNAE)) La politique nationale de l'environnement, adoptée par le Gouvernement le 23 décembre 1998, a pour objectif d'une part, de servir de cadre d'orientation nationale pour la promotion d'une gestion rationnelle des ressources naturelles et de l'environnement afin d'asseoir le développement sur des bases écologiquement viables. Elle vise une gestion durable des ressources naturelles et de l’environnement et consacre le principe d’utilisation durable de ces ressources à des fins de solidarités et d’équité entre les générations présentes et futures. Ses orientations qui intègrent les aspects environnementaux dans les stratégies, programmes et projets de tous les secteurs de développement du pays sont : • le renforcement des capacités en matières de gestion de l’environnement ; • la promotion de la conscience écologique nationale par la maîtrise des connaissances et le

développement d’attitudes favorables à l’environnement ;

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• la prise en compte des préoccupations environnementales dans la planification et la gestion du développement ;

• la promotion de la gestion saine et durable des ressources naturelles et de l’environnement ;

• le renforcement de la coopération sous-régionale et internationale pour une gestion concertée des problèmes environnementaux.

Ces orientations stratégiques transversales qui visent, entre autres, ’intégration des préoccupations environnementales dans tous les secteurs d’activités supposent :

• l’intégration progressive des questions d’environnement dans les politiques et stratégies

de développement sectorielles ; • le renforcement des capacités des institutions sectorielles pour l’intégration des questions

environnementales dans la planification et le cycle des programmes et projets ; • l’élaboration et la mise en œuvre des procédures et directives d’évaluation

environnementale dans les différents secteurs d’activités avec internalisation des coûts de protection de l’environnement ;

• la promotion des technologies moins dommageables à l’environnement par des mesures incitatives ;

• le développement d’un système d’information et de suivi de l’environnement. Cette politique est complétée par le Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE), adopté en juillet 2001, dont le but est de servir de cadre d’orientation nationale pour la promotion d’une gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’environnement dans tous les domaines d’activités du développement. Les axes d’orientations stratégiques consacrés par le PNAE mettent l’accent sur la nécessité de : - renforcer les capacités nationales en matière de gestion de l’environnement ; - assurer la prise en compte effective des préoccupations environnementales dans la planification et la gestion de l’économie ; - promouvoir une gestion saine et durable des ressources naturelles et de l’environnement ; - apporter une contribution déterminante à la dynamique d’intégration sous-régionale et de coopération internationale pour une gestion concertée des ressources partagées ou transfrontalières. En dehors du PNAE, et consacrant les dispositions des conventions auxquelles il a souscrit, le Togo a élaboré ou est train d’élaborer un certain nombre de stratégies spécifiques, notamment : - le Programme d’Action National de lutte contre la Désertification ; - la Stratégie Nationale de conservation de la Diversité Biologique ; - la Stratégie Nationale de mise en œuvre de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques ; - le Cadre National de Biosécurité ; - le Programme national de pays relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone ; - le Plan National de Mise en œuvre de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POPs) .

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Il faudrait établir une synergie dans la mise en œuvre des conventions concernées par les différentes stratégies. III - STRATEGIES MISES EN ŒUVRE EN MATIERE DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT AU TOGO 3.1 - Gestion durable de l’environnement et ressources naturelles consacrée par le Document intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ( DiSRP) Le Document intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DiSRP) a pris en compte la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles. L’objectif global en la matière est de promouvoir une gestion globale et rationne lle de l’environnement et des ressources naturelles pour améliorer le cadre et les conditions de vie des populations dans la perspective d’un développement économique et social durable. Les axes stratégiques de cette politique consacrent :

- le renforcement des capacités nationales de gestion de l’environnement ; - la réduction des pressions sur les ressources naturelles ; - la promotion de la gestion intégrée et durable de la zone côtière ; - le renforcement de la coopération sous-régionale et internationale en matière de

gestion de l’environnement. 3.1.1– Renforcement des capacités nationales de gestion de l’environnement. L’objectif poursuivi par ce renforcement de capacités nationales est de doter le pays d’outils de gestion de l’environnement et des ressources naturelles par approche participative des différents acteurs concernés aux fins d’une gestion durable et décentralisée de l’environnement et des ressources naturelles. Pour ce faire, il faudra :

- intégrer la dimension environnementale dans les politiques, stratégies, plans et

programmes de développement à travers : Ø l’intégration des considérations environnementales dans les politiques et stratégies de

développement sectorielles et dans le cycle des projets et programmes ; Ø le développement de la gestion durable et décentralisée de l’environnement et des

ressources naturelles. – mise en oeuvre des du Programme National d’Actions Décentralisées pour la gestion de l’Environnement (PNADE)- ;

Ø la finalisation et la mise en œuvre des normes environnementales, des procédures et directives d’étude d’impact environnemental, d’évaluation environnementale stratégique et d’audits environnementaux dans les différents secteurs du développement ;

Ø l’internalisation des coûts environnementaux dans les paramètres décisionnels ; Ø le développement d’instruments économiques adaptés à la préservation de

l’environnement, à la promotion des technologies moins dommageables à l’environnement par des incitations accordées aux entreprises et aux communautés rurales ;

- renforcer les capacités juridiques, institutionnelles, techniques et financières de

gestion de l’environnement des différentes catégories d’acteurs du développement par :

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o l’élaboration et l’adoption de la loi-cadre sur la protection de l’environnement et de ses textes d’application en tenant compte des dispositions des conventions et accords internationaux en matières d’environnement auxquels le Togo est Partie ;

o le renforcement des capacités institutionnelles et techniques du Ministère chargé de l’environnement et des ressources forestières ;

o la mise en place d’une Agence Nationale de Gestion de l’Environnement pour développer de façon harmonieuse les capacités nationales et mettre en œuvre de matières cohérente le programme national de gestion de l’environnement par toutes les parties prenantes à la gestion de l’environnement ;

o l’organisation et l’appui aux structures consultatives et cadres de concertations (Commissions nationale et locales pour l’Environnement et le Développement Durable) ;

o la promotion d’un cadre de partenariat entre l’Etat, le secteur privé, les ONG, les collectivités et communautés locales, etc ;

o le renforcement des capacités techniques des acteurs locaux en matière d’environnement ;

o le renforcement des capacités de financement des actions environnementales par la mise en place d’un Fonds National pour l’Environnement.

- développer la conscience écologique des différents acteurs à travers : ü l’intégration de l’éducation et de la formation en matière d’environnement aux

curricula des différents degrés de l’enseignement ; ü le développement d’un système d’information, de suivi de l’environnement et

d’alerte précoce ; ü la promotion des appuis techniques, matériels et financiers aux initiations

d’information, d’éducation et de communication environnementales à la base ; ü la fourniture d’appuis divers aux média publics, privés et aux communicateurs

assurant la production et la diffusion de l’information environnementale en direction du grand public ;

ü le développement de la recherche sur les technologies respectueuses de l’environnement.

3.1.2 - Réduction des pressions sur les ressources naturelles

La rationalisation de l’exploitation des ressources naturelles devra se faire à travers des outils et techniques appropriés à la promotion d’un développement économique et social durable. Elle permettra de :

- conserver et valoriser la biodiversité à travers : - des actions de développement de l’aménagement et de gestion participative des forêts

naturelles à des fins écologiques, de séquestration de carbone et d’utilisation domestique ;

- la préservation et la mise en valeur, des aires protégées et de leurs zones tampons, de concert avec les communautés riveraines, les ONG et les collectivités locales ;

- la restauration et la mise en valeur en vue d’une conservation durable des écosystèmes en dégradation (végétation ripicole, écosystèmes des montagnes, reliques et forêts galeries, forêts sacrées, etc.), ou comportant des espèces menacées et/ou endémiques ;

- la dotation des opérateurs privés, des ONG et des collectivités locales de moyens d’intervention adaptés à la gestion durable de la biodiversité ;

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- le développement d’activités à haute valeur ajoutée et à faible impact environnemental ;

- la mise en place d’un cadre stratégique de biosécurité.

- la maîtrise des phénomènes de désertification et de dégradation des sols à travers :

• le développement de technologies adaptées, à l’agriculture, à l’élevage, à la

foresterie ; • la gestion durable des bassins versants, des zones humides, des écosystèmes

fragiles ; • a valorisation des pratiques traditionnelles de lutte contre le phénomène de

désertification et de dégradation des sols ; • la promotion d’appuis aux activités génératrices de revenus en corrélation

directe avec la lutte contre les phénomènes de désertification ; • des appuis aux communautés rurales pour la production de bois énergie, de

bois de service et de bois d’œuvre ; • la promotion de l’utilisation des énergies de substitution. ;

- la maîtrise des émissions de gaz à effets de serre et autres sources polluantes à travers :

• un appui pour améliorer l’utilisation des facteurs responsables des émissions de gaz à effets de serre et de gaz polluant la couche d’ozone, par les acteurs des secteurs de l’i industrie, de l’agriculture, des transports, du commerce, etc ;

• la gestion rationnelle des déchets et autres polluants ; • la systématisation d’audits des unités polluantes ; • le développement de la recherche sur les gaz à effets de serre.

3.1.3 - Promotion de la gestion intégrée et durable de la zone côtière La promotion d’un développement intégré compatible avec la capacité de charge des écosystèmes du littoral passe par :

- l’adoption d’un cadre spécifique de gestion durable de l’environnement de la

zone du littoral à travers : - le développement d’outils de planification et de gestion intégrée du littoral ; - l’élaboration d’un schéma directeur d’aménagement concerté et de mise en valeur

durable des écosystèmes aquatiques marins et continentaux ; - des appuis à la gestion participative des zones humides abritant des faunes spécifiques

(oiseaux migrateurs, hippopotames, lamantins…). - la réglementation des activités polluantes en vue de l’amélioration de la gestion

environnementale des activités industrielles, touristiques, commerciales, agricole, portuaires, piscicoles, médicales, scientifiques, de transport, etc, implantées sur le littoral ;

- le développement d’une recherche action sur les ressources de la mer en vue d’une rationalisation de leur exploitation ;

- la mise en place d’un observatoire et d’un système d’information géographique sur le littoral.

- la maîtrise de l’érosion côtière qui se fera à travers :

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- la détermination des zones stratégiques à protéger contre l’érosion côtière ; - l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet de lutte contre l’érosion côtière.

3.1.4 - Renforcement de la coopération sous-régionale et internationale en matière de gestion de l’environnement. Le développement, dans un cadre communautaire, d’une gestion concertée des ressources naturelles partagées et des questions environnementales transfrontières se traduira par : - une harmonisation, dans le cadre de la CEDEAO, des instruments politiques, juridiques, et institutionnels en matière de normes environnementales, d’étude d’impact environnemental, d’information et de suivi de l’environnement, de prévention et de réduction des pollutions, de transfert et d’acquisition de technologies propres, de gestion des déchets dangereux, de prévention des accidents industriels, de conversion des dettes ;

- le développement et la mise en ouvre de projets sous-régionaux et internationaux de préservation et de gestion de l’environnement dans les domaines dans la lutte contre la désertification, de la gestion des bassins versants, de la gestion intégrée du littoral, de la conservation de la biodiversité, des changements climatiques, de la protection de la couche d’ozone, de la protection de l’environnement marin, de la gestion des zones humides transfrontières, etc ; - e renforcement des capacités de mise en ouvre de l’initiative environnementale du NEPAD ;

- l’appui à une implication plus accrue du Togo dans la préparation des conventions et accords internationaux.

3.2 - Programme d’Action National de lutte contre la désertification Le Programme d’Action National de lutte contre la désertification (PAN) à pour objectif une gestion durable des ressources naturelles au Togo et une atténuation des effets de la sécheresse dans les zones sèches et sub-humides du pays menacées par la désertification à travers l’identification des facteurs qui y contribuent et des mesures concrètes de lutte. Le processus du PAN se traduira par :

- le renforcement des capacités institutionnelles, juridiques, techniques et scientifiques en matière de lutte contre la désertification et d’atténuation des effets de la sécheresse ; - la mise en place de systèmes intégrés de communication, de plaidoyer d’éducation et d’alerte précoce efficients ;

- la promouvoir une gestion rationnelle des ressources naturelles ; - la mise en œuvre de mesures d’autopromotion communautaire visant la réduction de la pauvreté ; _ le développement de mécanismes de mobilisation des ressources financières et de financement des actions de lutte contre la désertisation ;

- le développement et le renforcement de la coopération et du partenariat aux niveaux national, sous-régional et international et avec les autres conventions pour une synergie dans la contre la désertification ; - la promotion d’actions régionales de lutte contre la désertification.

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La lutte contre la désertification repose sur cinq (5) grands principes : l’approche participative, la décentralisation, l’approche intégrée et multisectorielle, l’approche écosystémique ascendante des actions d’initiative locale et le partenariat. Le programme d’action de lutte contre la désertification est décomposé en sept (7) sous-programmes :

- le renforcement des capacités de lutte contre la désertification à travers l’amélioration du cadre juridique, le renforcement du cadre institutionnel et le renforcement des capacités humaines, le renforcement des capacités de recherche et technologie en matière de lutte contre la désertification ;

- le système intégré d’éducation et de communication plaidoyer à travers le renforcement des actions d’information et d’éducation, le renforcement des activités de communication par le changement de comportement, le plaidoyer en faveur du plan d’action national et la mobilisation des ressources, la mobilisation des leaders communautaires et des communautés sur le plan d’action national et la communication institutionnelle en faveur du plan d’action national ;

- la gestion durable des ressources naturelles à travers la gestion durable des terroirs villageois, la gestion durable des zones humides, la création et l’aménagement des espaces verts dans les agglomérations urbaines et rurales, la promotion de la gestion durable des aires protégées, la protection et la restauration des ressources des écosystèmes fragiles et la valorisation des pratiques traditionnelles de lutte contre la désertification ;

- l’auto- promotion communautaire favorisant la réduction de la pauvreté en milieux rural et urbain à travers le renforcement des capacités des populations sur les plans technique, d’organisation, de gestion et de négociation, l’appui des activités génératrices de revenus en corrélation directe avec la conservation des ressources naturelles et forestières et le renforcement des capacités de financement dans le milieu ;

- le développement de mécanismes de mobilisation des ressources financières et de financement des actions de lutte contre la désertification à travers la création du Fonds National pour l’Environnement (FNE) ;

- le renforcement et le développement de la coopération et du partenariat aux niveaux national, sous-régional et international et avec les autres conventions pour une gestion concertée des problèmes de désertification à travers le renforcement de la coopération pour une gestion durable des ressources hydrauliques, végétales, animales et énergétiques partagées, la promotion de la coopération dans le domaine du renforcement des capacités, le renforcement de la coopération en matière d’information, d’éducation et de communication (IEC) pour l’éveil des consciences et le changement des comportements, la promotion au plan national du développement de synergies entre les différentes conventions auxquelles le Togo est Partie et la diffusion des informations y relatives, la promotion du partenariat national en matière de lutte contre la désertification et l’harmonisation du plan d’action national avec les autres programmes de développement ;

- le plan d’action régionalisé de lutte contre la désertification qui est spécifique à chacune des cinq (5) régions économiques du Togo.

3.3 - Stratégie de conservation et d’utilisation durables de la diversité biologique

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A l’instar du PAN de lutte contre la désertification, cette stratégie repose sur les principes de partenariat, de décentralisation, d’approche par écosystème et d’approche intégrée et multisectorielle et a pour objectif général de conserver et d’exploiter rationnellement la biodiversité en vue d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations et garantir aux générations futures, des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays ; Cet objectif global sera atteint à travers trois objectifs spécifiques à savoir :

- développer les capacités de tous les acteurs impliqués dans la gestion de la diversité biologique ;

- préserver de façon participative des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs,

- assurer l’utilisation durable de la biodiversité et le partage des rôles, des responsables et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique.

Les orientations stratégiques sont :

- le renforcement des capacités de gestion de la diversité biologique à travers : - le renforcement des capacités juridiques relative à la gestion de la diversité biologique ; - le renforcement des capacités institutionnelles, techniques et scientifiques des parties prenantes ; - le développement d’un mécanisme de mobilisation des ressources financières internes et externes en vue du financement des actions de conservation de la diversité biologique. - la préservation des aires représentatives des différents écosystèmes pour garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs à travers : - le développement d’une politique de gestion participative et concernée des aires protégées ; - la conservation des écosystèmes sensibles regorgeant d’espèces rares, menacées, endémiques ou commercialisées ; - la conservation ex situ des ressources génétiques constitutives et caractéristiques des écosystèmes et des espèces dont ils regorgent.. - l’utilisation durable et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de la diversité biologique à travers : - le développement des pratiques visant à atténuer l’impact des politiques, programmes, projets et activités de production sur la diversité biologique ; - la promotion des mesures d’incitation pour améliorer la gestion de la diversité biologique ; - la mise de la diversité biologique au service d’un développement favorable aux pauvres par un partage équitable des revenus de ses éléments.. Les principes de mise en oeuvre du plan d’action pour la conservation de la diversité biologique tiennent compte, pour renforcement mutuel et synergies, deux des trois sous-programmes composant le PNGE à savoir :

• le sous-programme renforcement des capacités nationales en environnement, au travers du

volet Renforcement des capcités juridiques et institutionnelles ;

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• le sous-programme gestion des ressources naturelles, au travers du volet conservation de la biodiversité.

Ce plan d’action pour la biodiversité vise fondamentalement 4 domaines : • la conservation de la biodiversité in situ ; • la conservation de la biodiversité ex situ ; • la viabilité de l’effort de conservation ; • la valorisation durable et équitable de la biodiversité. 3.4 - Stratégie nationale et plan d’actions de mise en œuvre de la Convention- Cadre des Nations Unies pour les Changements Climatiques (CCNUCC) La stratégie nationale de mise en œuvre de la Convention Cadre des Nations Unies pour les Changements Climatiques (CCNUCC) est articulée autour des composantes ci-après : - la gestion rationnelle des ressources énergétiques ; - la gestion durable des ressources naturelles dans le secteur de l’affectation des terres et de la foresterie ; - l’amélioration des systèmes de production agricole et animale ; - l’amélioration de la gestion des déchets ménagers et industriels ; - l’amélioration de la Communication et de l’Education pour un changement de comportement ; - la valorisation des possibilités de financement offertes par le mécanisme de développement propre. Les objectifs et actions stratégiques proposés au niveau de chaque composante, visent : - à atténuer les gaz à effet de serre émis en agissant sur les causes anthropiques ayant

généré lesdits gaz ; - à permettre au Togo d’honorer les engagements qu’il a pris à travers la ratification de la

CCNUCC le 8 mars 1995 ; - à amender les politiques sectorielles et pour lesquelles, il a été noté des insuffisances dans

la prise en compte des mesures spécifiques à l’atténuation des GES. Un plan d’actions contenant les différents objectifs visés, les actions à mener, les

structures impliquées dans la mise en œuvre de la stratégie et un échéancier a été conçu.

3.5 - Cadre National de Biosécurité

Ce cadre a pour finalité de garantir la santé de la population et la protection de l’environnement, des ressources biologiques, des économiques et des valeurs culturelles par l’application du principe de précaution dans l’utilisation de la biotechnologie moderne. Cet objectif sera atteint à travers :

- l’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre juridique de la biosécurité qui réglemente la recherche biotechnologique, le développement, de la production, la dissémination dans

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l’environnement, l’importation, l’exportation, le transit, la commercialisation et l’utilisation des OGM et produits dérivés ; - l’actualisation ou le développement de politiques de développement sectorielles existantes prenant en compte les possibilités de recours à la biotechnologie dans les secteurs de prédilection des biotechnologies que sont : la gestion de l’environnement, la foresterie, le développement industriel, le développement agricole y compris l’élevage et la pêche ; - l’élaboration et l’opérationnalisation de mécanismes d’évaluation et de gestion des risques biotechnologiques en tenant compte des préoccupations environnementales, sanitaires, sociales, économiques et culturelles ; - l’adoption et l’opérationnalisation du cadre institutionnel de gestion de la biosécurité ; - l’élaboration et l‘opérationnalisation de mécanismes de sensibilisation et de participation du public afin d’assurer la participation et la responsabilisation du public dans les décisionnels de la prévention des risques ; - le renforcement des capacités techniques nécessaires à la gestion de la biosécurité : la formation, l’apport de nouvelles compétences et le renouvellement des infrastructures spécifiques ou la dotation des structures impliquées dans la gestion de la biosécurité de nouvelles infrastructures en cas de besoin.

La mise en oeuvre du cadre national de biosécurité consacre les principes de précaution, de prévention, de participation du public, pollueur-payeur, développement des connaissances scientifiques pour la gestion de la biosécurité, de collaboration et coordination intersectorielles dans la gestion de la biosécurité, de coopération régionale et internationale en matière de biosécurité. 3.6 - Stratégie nationale pour la conservation, la restauration et la gestion durable des mangroves au Togo. L’objectif principal de cette stratégie est de conserver, restaurer et d’exploiter de manière durable la biodiversité des écosystèmes de mangroves et des formations humides associées afin d’améliorer les conditions et le cadre de vie des populations riveraines, et de garantir aux générations futures des ressources naturelles suffisantes dans la perspective d’un développement durable du pays. Cet objectif sera atteint à travers :

• le développement des capacités de tous les acteurs impliqués dans la conservation et la

gestion de la biodiversité des écosystèmes de la mangrove ; • la préservation de façon participative des aires représentatives de protection des

écosystèmes de mangroves afin de garantir leur pérennité et conserver leurs éléments constitutifs ;

• l’utilisation durable de la biodiversité et le partage équitable des rôles, des responsabilités et des bénéfices découlant de la gestion de cette biodiversité ;

• le reboisement dans les zones de dégradation afin d’assurer la restauration et la réhabilitation des écosystèmes de la mangrove.

La conservation, la restauration, la gestion durable et le partage équitable des ressources des écosystèmes de la mangrove et des formations humides associés doivent s’appuyer sur les principes de base suivants:

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• le partenariat et la gestion participative qui permettent de promouvoir la participation des populations locales et de tous les autres parties prenantes dans le processus d’initiation, de mise en œuvre et de suivi de tout programme de gestion de la biodiversité ;

• la recherche de la transparence, l’étiqueté et la justice sociale dans la gestion des ressources naturelles afin de garantir un accès permanent aux ressources naturelles pour les générations présentes et futures ;

• la responsabilisation de l’ensemble des acteurs de développement, la reconnaissance des différentes valeurs, des différents intérêts et des différents sujets de préoccupation liés à la gestion des ressources ;

• la décentralisation de la prise de décision dans un esprit de la bonne gouvernance qui permet la cogestion des ressources naturelles favorisant ainsi une forte participation des collectivités locales et administratives ;

• les mécanismes de précaution et de prévention qui permettent de prendre des mesures appropriées et efficaces pour prévenir les risques de dommages graves et irréversibles à l’environnement et aux écosystèmes de la mangrove ;

• la coordination et l’exploitation des synergies dans toutes actions entreprises. A ceux-ci, s’ajoutent les principes de partenariat, la gestion participative, l’approche intégrée et multisectorielle et l’approche par écosystème. Les orientations stratégiques de cette conservation sont :

- le renforcement des capacités de gestion de la biodiversité des écosystèmes des

mangroves ; - le renforcement des capacités juridiques des différents intervenants ; - le renforcement des capacités institutionnelles, humaines, techniques et

scientifiques et financières des parties prenantes ; - l’information et sensibilisation sur les mangroves ; - la préservation des aires représentatives de protection des mangroves ; - la promotion d’une gestion durable des mangroves et le partage équitable des rôles,

des responsabilités et des bénéfices ; - le renforcement de la coopération sous-régionale et internationale pour une gestion

concertée des mangroves.

Le plan d’action de mise en oeuvre de cette stratégie est conçu par synergie avec les plans, programmes et projets de mise en oeuvre de la stratégie nationale de conservation et d’utilisation durables de la dive rsité biologique, du PNAE et du PNGE et vise fondamentalement :

- la conservation in situ ; - la validité de l’effort de conservation ; - la valorisation durable de l’effort de conservation..

3.7 - Programme de pays pour la protection de la couche d’ozone Ce programme pays s’est traduit par la déclaration de stratégie du gouvernement du Togo et la mise en œuvre progressive de l’élimination.

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En effet, suite à l’évaluation des risques pour l’environnement inhérents à l’appauvrissement de la couche d’ozone, le gouvernement togolais a réaffirmé son engagement à coopérer avec la communauté internationale en respectant les dispositions du Protocole de Montréal.

Il sera adopté des mesures coercitives, notamment :

• l’attribution de licences d’importation pour les SAO et les produits de remplacement ; • l’attribution, par la Chambre du Commerce et d’Industrie du Togo, de permis à tous les

ateliers de maintenance et de réparation ; • l’adoption de textes pour interdire l’importation de matériels et produits contenant des

SAO ; • un contrôle strict sur l’importation de matériels et de produits contenant des SAO,

jusqu’en 1997, année au-delà de laquelle il est prévu que des techniques de remplacement seront développées et mises sur le marché.

Le plan d’action du gouvernement met l’accent sur les mesures suivantes :

• la création d’un comité de l’ozone et d’un office national de l’ozone ; • la nomination d’un responsable de l’office national de l’ozone ; • des campagnes de sensibilisation, conférences, séminaires, expositions, etc ; • l’élaboration de textes juridiques relatifs au contrôle des importations de matériels et

produits contenant des SAO ; • la formation de fonctionnaires des douanes en vue d’améliorer les méthodes

d’identification des substances réglementées ; • la préparation d’un programme visant l’élimination complète et le recyclage des SAO

encore utilisés après 1997, compte tenu de la maintenance et des réparations demeurant nécessaires pour le matériel en cours d’utilisation ;

• l’élaboration d’une législation visant à assurer un contrôle systématique des importations de SAO.

3.8 - Programme des gouvernements des pays du bassin du fleuve Volta, avec l’appui du fonds pour l’environnement mondial (Programme des Nations Unies pour l’Environnement). Ce programme préconise des actions nationales et régionales prioritaires pour aborder les causes de la dégradation environnementales et les menaces sur l’environnement du Bassin du Fleuve Volta. Pour ce faire, il est convenu de : Aux plans politique et juridique :

• élaborer un plan d’action régional pour la gestion des ressources en eau du bassin ; • préparer un document régional sur la biodiversité y compris une analyse des écarts et

obtenir son endossement par les Etats riverains ; • harmoniser les politiques environnementales et économiques des Etats concernés en

rapport avec l’utilisation de l’eau ; • créer une commission régionale doter de moyens juridiques appropriés pour surveiller la

dégradation des sols de la région

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• interdire, par accord des pays riverains, les feux de brousse pour l’agriculture, le pâturage et la chasse ;

• développer des régimes fonciers et réduire la tendance des migrations à la recherche de nouvelles terres tout en encourageant les « investissements » dans les terres (ex. irrigation efficace, cultures améliorées) ;

• élaborer des lignes directrices pour les méthodes de surveillance et d’évaluation de l’eau, des sédiments et du biote, (y compris analyse des échantillons et évaluation des risques) ;

• convenir à l’échelle régionale de l’extraction de l’eau fluviale et du contrôle des régimes des débits fluviaux ;

• gérer la décharge des barrages hydroélectriques en conformité avec les exigences de la nature ;

• réaliser des projets régionaux EIE pour la gestion de l’eau, peut être à travers la Convention ESPO, afin de favoriser une participation étendue des acteurs aux principaux projets ;

• revoir, harmoniser, et renforcer les législations nationales et les conventions régionales et internationales relatives à la conservation et gestion des zones humides ;

• revoir et renforcer les conventions régionales existantes en rapport avec le système hydrique et initier de nouvelles conventions ;

• rédiger et adopter une méthodologie harmonisée de processus d’EIE régionale ; • développer et renforcer les codes sur l’utilisation des terres pour l’agriculture et l’élevage ; • établir une législation pour réduire les taux de déforestation, basée sur les incitations et les

démotivations économiques ; • améliorer le cadre juridique de chaque pays en matière de lutte contre la désertification, y

compris : les critères de définition de la dégradation des sols ; la sylviculture, les ressources en eau et les sols ; et mécanismes juridiques renforcés tels que les procédures d’EIE et de planification ;

• renforcer la capacité des groupes de conservation locaux pour leur permettre de mieux conserver les zones humides ;

• créer un groupe de travail régional sur les zones protégées : protection et gestion, arrangements financiers, nouvelles zones protégées et mise en charge des zones protégées situées le long des frontières internationales ; Actions de renforcement de capacités :

• élaborer des programmes de formation et d’éducation pour former le personnel régional

sur la surveillance et l’utilisation du SIG comme outil de planification ; • impliquer les acteurs, y compris les ONG et les utilisateurs des ressources naturelles par la

communication des résultats de la surveillance ainsi que les stratégies alternatives pour l’utilisation des ressources ;

• développer la formation nécessaire à différents niveaux sur la conscience publique, l’application de la Meilleure Technologie Rentable, les Meilleures Pratiques Agricoles, la Gestion Intégrées des Pestes, l’Augmentation de l’Efficacité de l’Irrigation et l’Utilisation des Engrais, etc ;

• organiser des stages de formation à l’intention des agriculteurs et de l’industrie pour leur permettre d’appliquer les nouveaux résultats les plus appropriés dans leur pratique d’ici 2008 ;

• augmenter la participation des acteurs, y compris l’appropriation communautaire des zones protégées ;

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• augmenter la conscience des populations locales du processus de désertification, peut être en utilisant les mécanismes existants ;

• développer un système de contrôle de la désertification et disséminer largement les résultats.

Actions en matière d’investissement :

• mettre en application la stratégie sur la biodiversité, y compris des plans d’action pour des espèces spécifiques ;

• mettre en œuvre des alternatives à l’expansion agricole, au pâturage incontrôlé et aux mauvaises pratiques de la chasse, y compris les feux de brousse et le braconnage, en vue de conserver la biodiversité ;

• réaliser une première évaluation périodique (intervalle de 3 ans) de qualité et des tendances des rivières ;

• préparer des évaluations d’impacts environnementaux (EIE) pour les principaux investissements susceptibles d’affecter la quantité ou la qualité de l’eau

• soutenir les droits de propriété et l’évaluation des ressources en eau douce ; • conduire une première évaluation périodique de la qualité et tendances des eaux

souterraines ; • instituer une structure de tarification de l’utilisation de l’eau pour tous les utilisateurs de

l’eau ; • reboiser le bassin de drainage afin d’augmenter les processus naturels

évapotranspiration ; • développer des institutions régionales et nationales pour conduite en cours de la

surveillance de la dégradation des sols y, compris les zones géographiques, les causes et les taux ;

• créer un réseau à base communautaire pour éduquer et conseiller les acteurs sur les alternatives aux activités traditionnelles nuisibles causant la dégradation des sols ;

• établir des capacités régionales et nationales pour surveiller, examiner les causes, et établir les cartes (en utilisant SIG) des situations géographiques de l’agriculture et de l’élevage, y compris les objectifs de protection. Disséminer largement les résultats aux populations rurales ;

• établir des programmes de reboisement et commencer leur mise en œuvre dans les zones affectées aux niveaux villageois, communautaire, national, et régional ;

• établir des capacités régionales et nationales pour surveiller, examiner les causes, et établir les cartes (en utilisant SIG) des taux et des situations géographiques de la déforestation et du reboisement, y compris les objectifs de protection. Disséminer largement les résultats aux populations rurales ;

• démontrer les moyens permettant d’arrêter la désertification. Actions d’investigation scientifique :

*conduire une évaluation régionale des activités terrestres prioritaires, des sources des contaminants, et des niveaux pollution dans l’eau et les sédiments ; * identifier les principaux polluants affectant la qualité de l’eau et les niveaux réglementaires pour ces polluants ; * mettre en application la stratégie sur la biodiversité, y compris des plans d’action ciblés vers des espèces spécifiques ;

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* évaluer la sensibilité des zones et des habitats dans le Bassin du Fleuve Volta et évaluer les niveaux d’impacts humains sur eux ; * conduire une investigation sur la base de politique, juridique et culturelle des politiques sur les régimes fonciers dans le Bassin du Fleuve Volta ; Actions de gestion de données :

• développer et établir des activités terrestres nationales/régionales, et un système de gestion des données et d’information en tant qu’outil d’évaluation et de gestion des contaminants ;

• développer une base législative et technologique d’échanges libres et réguliers de données et d’informations environnementales dans la région.

3.9 - Stratégie pour la conservation des éléphants d’Afrique Occidentale Elaborée pour une durée de dix ans, cette stratégie a pour but d’assurer la conservation des éléphants et de leurs habitats en Afrique Occidentale à travers trois objectifs tirés des principaux problèmes rencontrés :

- Il existe peu de données fiables sur les effectifs des éléphants, et aucune information n’est disponible sur la distribution par tranche d’âge, la proportion de mâles par rapport aux femelles, les taux de natalités ou de mortalité pour l’ensemble des populations. IL n’ y a pratiquement pas de renseignement sur le commerce national et international de l’ivoire et leurs effets sur les populations d’éléphants. Il est donc essentiel de commencer des études afin d’évaluer le statut des éléphants dans cette sous région.

- La population d’éléphants qui était largement étendue s’est maintenant fragmentée en de nombreuses populations de taille réduite, et les effectifs sont en diminution depuis plusieurs siècles. Les petites populations ayant de plus fortes chances d’extinction, il est donc essentiel de maintenir ces éléphants et d’accroître leur nombre là où cela est possible.

- Une des causes principales du déclin des éléphants est la perte dramatique de leurs zones de distribution et la dégradation de l’habitat restant. En conséquence, il faut investir dans l’aménagement et la réhabilitation de l’habitat, particulièrement la protection des parcs et des réserves pour améliorer l’habitat des éléphants.

Cette stratégie identifie sept résultats ou produits devant lui permettre d’atteindre ses objectifs : informations nécessaires pour l’aménagement ; meilleur contrôle et compréhension du commerce d’ivoire ; accroissement des capacités institutionnelles pour l’aménagement des éléphants ; réduction du taux de perte des aires de répartition des éléphants ; maîtrise du nombre des abattages illégaux des éléphants ; meilleure compréhension des questions de préservation des éléphants à tous les niveaux ; et renforcement de la compréhension et de la coopération sous-régionales. Pour chacun de ces résultats ou produits, certain nombre d’activités est spécifié. Etant donné le large éventail d’activités nécessaires et le manque de ressources, les activités doivent être classées par ordre de priorité. Les efforts se concentreront d’abord sur les populations qui comptent plus de 100 éléphants. Plus tard, au fur et à mesure que les renseignements deviendront disponibles, d’autres critères reflétant la viabilité à long terme de chaque population sera utilisée.

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3.10 – Stratégies et programmes sectoriels Secteur agricole et rural Les principaux problèmes du secteur sont : la transhumance, le déboisement, les conflits entre agriculteurs et éleveurs, les végétaux envahissants, les pollutions dues aux engrais minéraux qui sont plus utilisés par rapport aux des engrais organiques, les terres appauvries par les modes de production. Les sols sont fragiles, les risques de pollution sont récurrents car tous les agriculteurs utilisent les engrais et les pesticides surtout les maraîchers et producteurs de coton. Se pose ainsi le problème de toxicité des produits maraîchers traités pour la vente avec beaucoup de produits chimiques. Beaucoup d’acteurs ne sont pas informés des dangers surtout pour les pesticides ; d’où la nécessité d’IEC.

Les actions à entreprendre concernent les aménagements des bas-fonds et relance de la dynamique de la production du café cacao. Seulement, les bas- fonds et les périmètres aménagés sont sources de pollution, car reçoivent permanemment des engrais, ces produits sont drainés vers les cours d’eau, qui servent d’eau de consommation de la population et polluent aussi la nappe phréatique. Une EIE est donc indispensable, tout comme la complémentarité au niveau des intervenants sectoriels. Les parcours de transhumance ne sont pas respectés par les pasteurs car les problèmes de transhumance ne sont pas connus des transhumants et l’on devra les sensibiliser pour que les zones de culture ne soient pas des zones de transhumance. Le taux et l’intensité de déboisement ne sont pas maîtrisés pour avoir une idée précise sur la dégradation des ressources naturelles. Il faut alors élaborer des indicateurs vérifiables pour informer les décideurs, des outils pour quantifier et actualiser les données en la matière. La stratégie du secteur couvre : - la conservation et la restauration de la fertilité des sols ; - la conservation des races animales et la régénération des ressources ; - la conservation et la restauration du patrimoine forestier ; - la sécurisation foncière ; - l’amélioration de la maîtrise de l’eau.

Les principales contraintes du secteur sont :

- la rareté du crédit agricole ; - l’inefficacité des services d’appui ; - une recherche insuffisamment orientée vers le développement ; - une forte dépendance des facteurs climatiques, dégradation du patrimoine édaphique,

forestier et halieutique dus à :

- une surexploitation dans certaines zones ; - une faible utilisation des techniques pour la conservation des sols ; - une dégradation des ressources forestières et arboricoles (bois de chauffe, charbon) ;

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- une dépendance excessive vis-à-vis d’un petit nombre de cultures d’exportation ; - une insécurité foncière.

Comme potentialités, l’on a :

- l’existence de zones encore sous exploitées ; - de larges possibilités d’aménagement des bas-fonds et pla ines alluviales ; - l’émergence d’une société civile dynamique (ONG) jouant un rôle marginal dans le

développement rural car insuffisamment organisée ; - des conditions agro-climatiques favorables à certaines cultures de diversification (fleurs

coupées, plantes ornementales, fruits tropicaux). Transports et télécommunications En matière de transport, les préoccupations environnementales sont récentes car les textes ne prennent pas en compte la protection de l’environnement. Néanmoins, des sanctions ponctuelles sont prises, notamment en matière de transport des déchets, de bruit des véhicules, de fumées dégagées par les véhicules. L’utilisation de l’essence sans plomb a été rendue obligatoire à partir de juillet 2005. Un projet de création d’un centre de contrôle technique pour les gaz qui salissent est en cours d’élaboration. Contrairement au passé, les aspects environnementaux sont pris en compte à travers des études d’impact environnementales (EIE) dans les projets de transport routier. Il en set de même pour la réhabilitation du réseau existant. C’est ainsi que pour l’axe Lomé- Notsé, par exemple, des comités environnementaux ont été formés auxquels des cadres du ministère, les riverains et la Cellule de Coordination du PNAE. Néanmoins, il faudra créer une cellule environnement au niveau de l’institution en charge pour une gestion écologiquement rationnelle. Pour les routes et pistes rurales, l’EIE est suivie de recommandations pour atténuer les impacts Un audit environnemental à mi-parcours est aussi diligenté. En matière de télécommunications, les textes ne prennent pas en compte la protection de l’environnement, bien que la téléphonie ait un impact sur l’environnement, tout comme l’abattage des arbres, les tranchées, etc… Il s’avère donc nécessaire de créer une cellule environnement au niveau de l’institution en charge pour une gestion écologiquement rationnelle. Mines, énergie et eau Le secteur des mines est couvert par un code minier révisé en 2003 et dont le chapitre 5 est consacré à la protection de l’environnement. Pour l’obtention du titre minier, il est fait obligation de respecter le code de l’environnement et de reconstituer l’environnement, le cas échéant. Malheureusement, l’OTP (IFG) n’a pas été restauré l’environnement dégradé par son mode d’exploitation malgré le cahier des charges qui l’y oblige. Il faudrait créer une police minière à la Direction des Mines pour mieux faire respecter la loi. Les projets de textes instituant l’EIE prennent en compte l’exploitation des carrières.

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En matière d’énergie, la Compagnie Electrique du Bénin (CEB) créée en juillet 1968, développe le secteur sur le Togo et le Bénin par transport de l’électricité par haute tension et en équipements électriques. Les aspects environnementaux sont pris en compte car une EIE a été diligentée pour la construction du barrage d’Adjrallala avant financement par les bailleurs de fond contrairement au barrage de Nangbéto où l’aspect environnemental a été négligé. Depuis 2000, tous les projets tiennent compte des aspects environnementaux avant financement. Aussi, sur la base de loi de juillet 2000 relative au secteur de l’énergie et le décret créant l’autorité de réglementation, un permis d’installation est signé par l’Autorité est requis pour tout promoteur dans ce secteur. Les projets sous-régionaux tels que celui du Gazoduc de l’Afrique de l’Ouest (GAO), et de l’interconnexion électrique Nord -Togo et Nord Bénin ont été soumis à EIE. L’objectif actuel est de développer le secteur en se basant sur les énergies renouvelables telles que le gaz par la réduction des prix du kg pour inciter la consommation. Quant au secteur de l’eau, il n’est pas réglementé. Aussi, se développent des kiosques à eau et des forages privés sans aucun contrôle pour analyser les prélèvements aux fins de respect de la santé humaine et de l’environnement. L’autorisation est souvent sollicitée pour s’assurer de l’indifférence de la ressource, sans aucune référence aux problèmes environnementaux D’où la nécessité de prendre des textes pour réglementer. Un projet est initié pour une gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) et une stratégie d’alimentation en eau potable et d’assainissement des centres semi-urbains (AEPA/CSU) est en cours d’élaboration. Cette stratégie consacre les principes suivants : • la priorité à la demande réelle ; • le partage des coûts d’investissement initial ; • la prise en charge des frais d’exploitation et de renouvellement des installations ; • la délégation de l’exploitation au secteur privé ; et • la gestion communautaire de l’assainissement. Les communautés assumeront ainsi les responsabilités suivantes :

• la planification et la gestion de leurs systèmes d’AEPA ; • le paiement d’une partie des coûts d’investissement initial et de l’intégralité des coûts

d’exploitation et de renouvellement ; • la délégation de la gestion des systèmes d’AEPA au secteur privé ; • la gestion communautaire de l’assainissement. Ville, hygiène et assainissement

Dans le secteur de la ville, les problèmes fonciers et de voirie sont récurrents. Des construction sont érigées dans des zones inondables et réserves administratives. Bien que le décret de 1967 prescrit les lotissements et les permis de construire, les populations érigent des bâtiments de façon anarchique et surtout dans des zones inadaptées.

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Des textes ont été élaborés, qui devront être approuvés par un forum national. La stratégie nationale du logement préconise l’aménagement des terrains à bâtir et l’utilisation des matériaux locaux. En matière d’assainissement, la politique du secteur urbain, devra tenir compte de la décentralisation, des eaux pluviales , de la mobilité urbaine, les transports, les pollutions des maladies, etc. Aussi, un projet de texte pour réglementer ce secteur a-t-il été élaboré pour améliorer le cadre de vie, mais n’est pas encore adopté. Des police municipale et sanitaire pourraient être créées pour aider à l’application des textes. Le texte document adopté en 2002 sur l’assainissement et l’hygiène au Togo devrait être respecté en zones urbaines et rurales.

Pour la mobilité urbaine, les compétences devront être partagées avec le ministère chargé des transports. Des gares routières devront être créées avec des emplacements spécifiques pour les conducteurs de taxis- motos.

Artisanat et industrie

L’artisanat occupe une place importante dans l’économie nationale et l’Etat entend le promouvoir pour un développement durable. Aussi, le Gouvernement l’a-t-il institutionnalisé car il relevait de l’informel. Il a ainsi été créé des corps de métiers et 6 chambres régionales de métiers regroupant les artisans, qui sont des intermédiaires entre le Gouvernement et les artisans. Le développement du secteur devra tenir compte de l’environnement. Des formations ont été données aux corporations artisanales en relation avec l’introduction de nouvelles technologies : artisans du froid, réfrigérateurs, etc.. La réglementation forestière et environnementale leur est aussi expliquée pour se conformer à la législation en vigueur, à travers l’IEC en environnement pour le choix des sites des ateliers frigoristes, en étroite collaboration avec le ministère en charge de l’environnement. Une autorisation des services forestiers est requise pour les bois particuliers et des réflexions sont en cours pour le recyclage des déchets par les artisans non encore organisés et qui relèvent de l’informel. En matière d’industrie, l’on distingue les industries relevant du territoire douanier de celles de la zone franche. Les textes réglementant les industries relevant du territoire douanier, code des investissements notamment, ne contiennent pas de dispositions relatives à l’environnement. Toutefois, les autorisations d’installation sont soumises à des études et visites des sites. En cas de pollution, un engagement par écrit est pris par le promoteur pour l’éliminer. - Il est préconisé une gestion rationnelle des déchets et une valorisation des ressources

naturelles. Avec l’adoption des textes relatifs à l’EIE, les entreprises auront un délai pour s’y conformer. Des textes interministériels doivent être pris créer une synergie entre les acteurs et éviter des conflits de compétences.

Développement du secteur privé Le désengagement de l’Etat du secteur productif confère au secteur privé le rôle de principal acteur. Le secteur privé est concerné par les problèmes d’environnement à travers ; la

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construction des routes, des bâtiments et travaux publics, les industries, les déchets et les gaz à effet de serre. Malheureusement, le patronat n’a pas de plan d’action, ni de politique en matière d’environnement mais participe aux travaux du ministère en charge de l’environnement et mène des actions de sensibilisation des entreprises. Il joue un rôle d’intermédiaire entre ce département et les opérateurs économiques. L’IEC et des mesures incitatives à l’endroit des opérateurs économiques sont nécessaires pour une bonne application des textes de protection de l’environnement. Aussi, faudra-t-il une évaluation stratégique par secteur peut-elle s’avérer efficace au lieu d’une EIE dans toutes les zones, créer des cellules environnementales dans les entreprises à l’instar de comités d’hygiène et de santé et les former. Un plan stratégique du secteur doit être développé par le patrona t en matière d’environnement consacrant le but et les objectifs stratégiques pour les attendre. Le secteur privé occupe une place très importante dans le développement du Togo. Aussi, sa promotion devra-t-elle prendre en compte la protection de l’environnement. Pour ce faire, des mesures qui sont entrain d’être prises car le secteur informel très actif a contribué à la pollution de l’environnement. Une collaboration est donc nécessaire entre le ministère en charge du secteur privé et celui en charge de l’environnement et une démarche participative aussi avec les acteurs du secteur. La zone franche occupe une place de plus en plus prépondérante, tous les investissements s’ y réalisent, 65 entreprises avec une typologie un peu variée :

La loi n° 89-14 de 1989 qui l’a instituée et son décret d’application prennent en compte l’environnement, notamment la pollution industrielle. C’est ainsi qu’en 1999, la SAZOF a commandé une étude qui fait l’état de lieux des sociétés en matière environnementale. La SAZOF collabore avec le ministère en charge de l’environnement et a mis sur pied une cellule environnementaliste. Erosion côtière

En matière d’érosion côtière, les problèmes transfrontières doivent être réglés au niveau régional. Le Ghana est la passerelle car encadré par les pays de l’UEMOA. Une étude a été menée sur la faisabilité de la lutte contre l’érosion côtière en 2001 dans le cadre du PNAE et une autre sur l’érosion côtière dans le cadre du PNGE. Néanmoins, une étude est nécessaire pour mieux cerner le phénomène d’érosion côtière due à l’échec du plan d’assainissement de la ville de Lomé ; une action régionale étant nécessaire et aux problèmes créés par le Port autonome de Lomé et l’IFG. IV - CONTRAINTES MAJEURES A LA MISE EN ŒUVRE DES DIFFERENTS STRATEGIES ET PLANS D’ACTION

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Les contraintes à la gestion de l’environnement et des ressources naturelles sont de plusieurs ordres. Elles peuvent s’analyser aux plans social, institutionnel, réglementaire, de la politique et programme de développement et du financement.

- Au plan social

• réticence de la population à intégrer les préoccupations environnementales en générale et

celles de lutte contre la désertification en particulier dans les pratiques quotidiennes ; • persistance de la pauvreté et dégradation des conditions de vie et le phénomène de

paupérisation croissante, accentués par la dévaluation du FCFA ; • non maîtrise de la croissance démographique et forte densité de population dans certaines

zones ; • insécurité foncière ; • l’insuffisance du système d’éducation, d’information et de formation du public en matière

de lutte contre la désertification.

- Au plan réglementaire • faible niveau de mise en œuvre des conventions en matière d’environnement en général et

de la lutte contre la désertification en particulier ; • insuffisance du cadre juridique de lutte contre la désertification et de gestion de

l’environnement ; • non vulgarisation des textes réglementaires auprès du public et des institutions nationales ; • inadéquation au contexte actuel de la réforme agro foncières ; • inexistence des textes d’application du code de l’environnement ; • non actualisation du code forestier qui date de 1938.

- Au plan institutionnel

• faible capacité en moyens humains matériels et financiers des ministères impliqués dans la lutte contre la désertification (Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche) ;

• non fonctionnalité du Comité National de l’Environnement à cause de son effectif pléthorique et du manque de moyens,

• manque de recyclage des cadres des ministères techniques dans le domaine de la lutte contre la désertification,

• faible qualification du personnel des collectivités locales et des ONG et leur faible implication et responsabilisation dans la lutte contre la désertification ;

• non opérationnalité des comités préfectoraux, cantonaux et villageois de gestion et de protection de l’environnement ;

• inexistence d’un cadre de concertation dans le domaine ; • lenteur dans le processus de décentralisation ; • absence d’intégration des préoccupations de lutte contre la désertification dans les

politiques et stratégies sectorielles ; • absence d’un dispositif de suivi évaluation des initiatives de lutte contre la désertification ; • état embryonnaire de la recherche de lutte contre la désertification.

- Au plan des politiques et programmes de développement

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• absences d’intégration de la dimension lutte contre la désertification dans les politiques macro-économique et sectorielle de développement et les programmes et projets de développement ;

• absence d’une vision prospective et globale sur les problèmes environnementaux en général et ceux de la désertification en particulier ;

• inexistence de points focaux dans la plupart des Ministères Techniques chargés d’insuffler la dynamique de lutte contre la désertification dans les actions et stratégies sectorielles de développement ;

• absence d’étude d’impact sur l’environnement à la conception et à la mise en œuvre des programmes et projets de développement.

- Au plan du financement

• crise économique, la baisse généralisée de l’aide au développement et le poids de la dette extérieure qui diminuent les ressources financières nationales disponibles pour appuyer un développement,

• inexistence de lignes budgétaires destinées au financement des actions locales de lutte contre la désertification au niveau des collectivités locales,

• faibles ressources financières des ONGs, des structures gouvernementales, des collectivités locales et des organisations professionnelles en charges de la lutte contre la désertification,

• faible capacité de mobilisation des donateurs et bailleurs de fonds pour la gestion de l’environnement en général et lutte contre la désertification en particulier.

Ces contraintes ne sont pas insurmontables. Elles peuvent être levées par la mise en ouvre d’un programme d’actions conséquent à partir des nombreux atouts identifié de la volonté politique clairement manifestée de la part des autorités compétentes. C’est dans cette optique que le Gouvernement à élaboré un programme d’Action National de lutte contre la désertification (PAN), cadre d’orientation de la politique nationale en la matière, après avoir ratifié la Convention contre la désertification (CCD) le 4 octobre 1994.

V – PROPOSITIONS Le document de PCAE devra consacrer : - une dynamique d’intégration sous-régionale et de coopération internationale pour une gestion concertée des ressources partagées ou transfrontalières ; - une réglementation de la transhumance ; - une réglementation de l’âge des véhicules importés ; - le caractère transfrontière de l’artisanat ; - l’ information et la sensibilisation pour organiser la transhumance ; - la gestion et maîtrise commune de l’eau (question transfrontière) ; - les problèmes partagés (transhumance, érosion côtière, gestion des intrants, gestion des

plans d’eau..) devront être réglés au plan régional ; - la gestion des intrants agricoles ; - action commune, le Togo est le seul pays qui subventionne les intrants, nécessité d’une

action commune - la mobilité humaine ; - la gestion de la lagune et de l’érosion côtière.-/-

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LISTE DES DOCUMENTS UTILISES

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Politique Nationale de l’Environnement, décembre 1998.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Plan National

d’Action pour l’Environnement, juillet 2001. - Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Programme d’Action

Nationale de Lutte Contre la Désertification, décembre 2001. - Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Cadre National de

Biosécurité Togo, Direction de l’Environnement, décembre 2004.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Monographie Nationale sur la Diversité Biologique, 2002.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières ,Troisième Rapport

National du Togo sur la Mise en Œuvre de la Convention des Nation Unies sur la Lutte Contre la Désertification.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Plan Directeur de

Développement Forestières Durable de la Zone Ecofloristique IV du Togo, décembre 2002.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Plan de Gestion de la

Réserve de Faune de Togodo (Site Ramsar), mars 1998.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Format des rapports des Parties sur l’application de la Conservation des espèces Migratrices appartement à la faune sauvage, 2005.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Arrêté MERF, Portant

règlement du processus d’élimination des substances altérant la couche d’ozone et des équipements et autres appareils les contenants, 27 septembre 2002.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Arrêté Interministériel

N° 03/MERF/MCITDZF/MEFP portant réglementation de l’importation et de la réexportation des substances altérant la couche d’ozone et des équipements les contenant, 20 mai 2003.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Arrêté N° 004/MERF

Portant création, attribution et fonctionnement du Comité National de Coordination et de Suivi de la lutte contre la désertification, 26 avril 2004.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Arrêté N°

009/MERF/CAB/SG/DE portant Création de la Police Environnement au Togo, 21 juillet 2004.

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- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Arrêté N° 008/MERF portant création, attributions et composition du Comité National de mise en œuvre du Processus d’Elimination du Plomb dans l’Essence, 22 février 2005.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Arrêté N° 012/MERF

portant création, attributions et fonctionnement du Comité et la réduction des ressources vivantes dans le Grand Ecosystème marin du Courant de Guinée par des actions régionales, 28 avril 2005.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Arrêté N° 013/MERF

portant création, attributions et composition du Comité National Ozone, 28 avril 2005.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Arrêté N° 010/ MERF portant création, attribution et fonctionnement du Comité National de Coordination et de Suivi de la Gestion de l’environnement marin et côtier, 28 avril 2005.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Arrêté N° 011/ MERF

portant création, attributions et fonctionnement du Comité National sur les Changements Climatiques, 28 avril 2005.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Programme de Pays pour

la Protection de la Couche d’Ozone, juillet 1995.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Amendement au Programme de Pays pour la protection de la Couche d’Ozone, août 1996.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Communication National

Initial du Togo, novembre 2001.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Bassin du Fleuve Volta, Programme d’Action Stratégique, Première Esquisse, juin 2002.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Rapport National ;

Inventaire des Eléments Environnement Prioritaires : Analyse, Stratégie et Plan d’action, mars 2002.

- Union Mondiale pour la Nature (UICN), Plan d’Action pour la Gestion des Eléphants des Corridors Transfrontaliers d’Action de l’Ouest, juin 2003.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Stratégie pour

Conservation des Populations d’Elephants au Togo, mai 2003.

- Union Mondiale pour la Nature (UICN), Stratégie pour la Conservation Elephants d’Afrique Occidentale, août 1999.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Stratégie de

Conservation et d’Utilisation Durables de la Diversité Biologique, 2003.

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284

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Stratégie Nationale pour la Conservation, la Restauration et la Gestion Durables des Mangroves au Togo, 2005.

- Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières, Troisième Rapport

National du Togo sur la Biodiversité, juillet 2005.

- Ministère des Mines, de l’Equipement, des Transports et du Logement, Manuel d’Exécution des Projets d’Alimentation en Eau Potable et d’Assainissement des Centres Semi Urbains, février 1998.

- Ministère de l’Urbanisme et du Logement, Déclaration de Politique Générale du

Gouvernement dans le Secteur du Logement, août 2002.

- Ministère des Mines, de l’Equipement, des Transports et du Logement, Stratégie d’Alimentation en Eau Potable et d’Assainissement des Centres Semi Urbains (AEPA/CSU). - Ministère des Mines, Energie et Eau, Séminaire National sur l’Economie Togolaise,

20 septembre 2005. - Ministère des Mines, Energie et Eau, Le Secteur de l’Energie au Togo, septembre

2005.

- Ministère des Mines, Energie et Eau, Loi N°2003- 012/PR du 14 octobre 2003 modifiant et complétant la loi N°96-004/PR du 26 février 1996, portant Code minier de la République Togolaise.

- Ministère des Mines, Energie et Eau, Assistance à la Formulation de la Politique Nationale en Matière d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement. - Ministère des Mines, Energie et Eau, Politique et Stratégies pour la Gestions des

Ressources en Eau (GIRE), 14 décembre 2004.

- Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, Stratégie de Croissance du Secteur Agricole et Rural, 10 juin 2004. - Ministère du Tourisme, de l’Artisanat et des Loisirs, Projet de Loi Cadre portant définition de la politique du secteur de l’artisanat au Togo. - Ministère du Tourisme, de l’Artisanat et des Loisirs, Textes relatifs aux Chambres Régionales de Métiers.

LISTES DES PERSONNES RENCONTREES

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N° Nom et Prénoms Fonction /Organisme Contacts 1 ELEMAWUGBO Michel Biologiste/SE COMET

2 TCHAWALASSOU I.H. Kouawo

Ingénieur Agro Hydraulicien DAER

901 70 08 221 34

[email protected] 3

WOROU Soklou Pédologue ITRA/ DS 918 15 32 251 01 5

[email protected] 4

TSOLEGNANOU Agbewonou Administrateur des Finances Direction Générale des Transports

221 20 25 903 13 2 [email protected]

5 AMEGAN Koffi Dzadu

Ingénieur Géologue Direction Générale des Mines et de la Géologie

[email protected]

6 NYAKU Yao Directeur Exécutif FONGTO

[email protected]

7 AMLALD Mensah Sédo MATD/ DD 8 SODJI Ahlin DDI/ MCIA

Chef Subdivision 222 49 13

9 KOMMONGOU DG/ ODEF 10 DEFLY Kodjo DT/ ODEF [email protected] 11 FOLLY Yao Djowonou DEF/ MERF [email protected] 12 MOUMOUNI A. Kerim DFC/ MERF [email protected] 13 DJERI- ALASSANI K. Bougonou Directeur Environnement

MERF [email protected]

14 KODJO Kudadje Direction de l’Environnement MERF

15 SAMAH Komla Ingénieur Forestier DFC 16 KUMEDJRO M. Aligbégbloî Environnementaliste DFC 17

ANKU Dotsé Chargé d’étude Ministère de la ville

22 55 94 947 92 1 « [email protected] »

18 BLIVI Adolé Blim Prof à l’UL CGILL 19 Mme MENSAH Ayelé Directrice des Espaces verts

MERF [email protected]

20 SOWOU K. Amétogbé Service Environnement CEB

21 HOUESSOU Sotelle Chef service Environnement CEB

[email protected]

22 DEMAKOU Yendoubé Géographe, chargé d’étude Ministère du Tourisme

[email protected]

23 BAKEM Téba Inspecteur centre du T résor Ministère des finances

24

AKAKPO Wohou

Directeur Planification et Gestion des ressources en eau Direction générale de l’hydraulique

901 69 73 [email protected]

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25 JOHSON ADODO Hervo Chef Programme et ops CITAFRIC

26 TCHAKEI Essowavana Consultant 902 82 12 [email protected]

27 AYEBOU Kodjo Coordinateur RAPE 28

EDEH Kodjovi Chargé des affaires juridiques et sociales PATRONAT

29 KEZIRE Farouck

Direction energie et environnement Togo Telecom

253 52 56 905 36 66 [email protected]

30 ABIYOU Tcharabalo Directeur Planification Energie MMEE/ DGE

31 AFFO W. Bansabi

Attaché de cabinet MDPM/ SPDZF

920 20 20 [email protected]

32 AMEGADZE Kokou Elorm Chargé de l’Iinformation

Les amis de la Terre Togo

33 AMOUZOU Sabiba Professeur à l’UL UONGTO 34 BAGLO A. Marcel Consultant UEMOA 35

AMEGBOH Tata Joachim MERF/Cab 221 28 97 925 14 14 [email protected]

36 TCHAMDJA Bawubadi Malaki DGTP

223 14 83 904 38 83 [email protected]

37 AMAVI Mana MERF 221 28 97 38 AKAKPO Wohou Direction Générale

Hydraulique 901 69 73 [email protected]

39

AMEGAN Koffi Dzadu Direction Générale des Mines

220 0812 944 73 75 [email protected]

40 ABIYOU Tcharabalo Direction Générale Energie 928 28 11

de@togo- ime.com 41

DAKPUI Kossi Kaleti DGE/MMEE 930 11 61 de@togo- imet.com

42 MARFA Aye Santé- Division de l’Hygiène 911 69 6 « [email protected] »

43 AMETSIAGBE Adzewoda Chargé d’Etude

223 14 19 905 84 83 [email protected]

44 KODJO Afeleté Elemawusi Conseiller Technique 907 26 90 222 56 25

45 AKAKPO Ese Delali DA / MCIA 221 44 89 46 DAMPAROU Bemali DA / MCIA 221 44 89 47 KOUGNIMA Tilena DA / MCIA 221 44 89 48 AFFO- WALOH Bansabi Attaché de cabinet 920 20 20

[email protected] 49 OURO SAMA Mohamed Sad Directeur de cabinet 222 14 65

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[email protected] 50 ASSIONGBON Kuessan MMEE 220 08 56

[email protected] 51

EDEH Kodjovi PATRONAT

221 08 30 900 88 [email protected] [email protected]

52 MONDEDJI Komlan Jacob PATRONAT 222 08 30 912 7

53 SITTI Anani

Conseiller Juridique/ SAZOF

226 13 74 905 74 63

54 ATOUTE Kayéra

Secrétaire/ SAZOF

226 13 74 sazof@togo- imet.com [email protected]

55 MENSAH Koffi Mini secteur privé 914 34 69 [email protected]

56 TODJRO Kossi K DA/ MCIA 221 44 89 ABIYOU Tcharabalo D [email protected] TCHAMDJA MALAKI [email protected]

TCHAWALASSOU I-H KOuawo [email protected] NYAKU Yao [email protected] ANKU Dotsé [email protected] AMEGAN Koffi Dzadu [email protected] M. Mensanh Ayele [email protected] HOUESSOU Sorelle [email protected] DEMAKOU Yendoubé [email protected] BAKEM [email protected] AKAKPO Wohou [email protected] JOHNSON Adodo [email protected] KEZIRE Farouck [email protected] SODJI A. Ahlin DDI/ MCIA Ahlin.sodji@la poste.net DEFLY KODJO ODEF [email protected] FOLLY Yao Djiwonou DEF/ MERF [email protected] MOUMOUNI Abdou-Kérim DFC/ MERF [email protected] DJERI-ALASSANI [email protected]

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PAYS NON UEMOA

La Guinée Le Ghana

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LA GUINEE

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Table des Matières I- INTRODUCTION 292

1.1- La Guinée : Superficie, situation géographique et caractéristiques liées concernant les ressources et l’environnement 292 1.2- Population et caractéristiques démographiques 294 1.3- Ratio population urbaine/rurale 295 1.4- Situation économique générale et éléments socio-économiques 295

1.4.1- Résultats macro-économiques ...................................................................................................................... 295 1.4.2- Identification des contraintes ........................................................................................................................ 299 1.4.3- Perspectives...................................................................................................................................................... 300

II- RESSOURCES NATURELLES 304 2.1- Les Terres, leur mise en valeur et les problèmes liés 304

2.1.1- Les Potentialités hydro-agricoles ................................................................................................................. 304 2.1.2- Les Systèmes de cultures et production ...................................................................................................... 304 2.1.3- Les exploitations agricoles ............................................................................................................................ 305 2.1.4- Les équipements .............................................................................................................................................. 305 2.1.5- L’élevage: ......................................................................................................................................................... 305 2.1.6- Le crédit agricole: ........................................................................................................................................... 305

2.2- Les forêts, pâturages et paysages naturels 305 2.2.1- Les écosystèmes de forêt dense humide...................................................................................................... 306 2.2.2- Les écosystèmes de forêts denses sèches .................................................................................................... 306 2.2.3- les écosystèmes des savanes.......................................................................................................................... 306 2.2.4- Les écosystèmes de montagne ...................................................................................................................... 307 2.2.5- Les écosystèmes agricoles ............................................................................................................................. 307 2.2.6- Les écosystèmes insulaires ............................................................................................................................ 307 2.2.7- Les plantations forestières ............................................................................................................................. 307

2.3- Les Ressources en eau 308 2.4 –Les milieux marins et côtiers 310

2.4.1 - Les milieux côtiers......................................................................................................................................... 310 2.4.2- les écosystèmes marins .................................................................................................................................. 310

III- SYSTEMES URBAINS ET INDUSTRIELS 310 3.1- Situation urbaine et pollusances 310 3.2- Impact environnemental de l’économie active 311 • Les feux de brousse : 312 • La carbonisation 312 • Les fours à brique 312 • L’exploitation forestière 312 • L’introduction de nouvelles espèces forestières 313 • Le fumage du poisson 313 • L’extraction du sel dans la mangrove : 313 • L'élevage 314 • La pêche 314 • La chasse : 314 • L’industrie minière 315 • Les infrastructures de transports 317 3.4- Comportements des Citoyens et Environnement 317

IV- GESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET CONSERVATION 318 4.1- Dispositifs institutionnels 318

4.1.1- Le Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE) ...................................................................... 318 4.1.2- La Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA) .................................................................. 319 4.1.3- Le plan d'action forestier national ................................................................................................................ 319

4.1.4-. La stratégie nationale sur la diversité biologique 319

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4.1.5. Le Programme National de Développement Humain ............................................................................... 320 4.1.6 Stratégie de réduction de la pauvreté ............................................................................................................ 320 4.1.7- Programme Cadre d’Appui aux Initiatives de Base (PCAIB)................................................................. 320 4.1.8- Guinée, vision 2015 ........................................................................................................................................ 320

4.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel 321 4.2.1. Cadre juridique national ................................................................................................................................. 321 4.2.2- Environnement international et mise en œuvre des conventions ............................................................ 322

4.3- Priorités nationales majeures 323 4.4- Liens régionaux et internationaux 324

V- Perception de la Coopération Internationale, Régionale et Sous-Régionale 325 5.1- Principes directeurs importants pour le pays 325 5.2- Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement 326 5.3- Perception de la ou des priorités sous-régionales du point de vue de pays 327 5.4- Eléments d’orientation de la politique pour l’amélioration de l’environnement 328

VI- POINTS DE VUE SUR LA MISE EN ŒUVRE REGIONALE D’UNE POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT 328

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I- INTRODUCTION

1.1- La Guinée : Superficie, situation géographique et caractéristiques liées concernant les ressources et l’environnement

La Guinée est un pays côtier de l’Afrique de l’ouest (voir figure 1) couvrant une superficie de 245 857 km². Elle est située entre 7°05’ et 12°51’ de latitude nord et 7°30’ et 15°10’ de longitude ouest. Elle est limitée à l’est par la Côte d’Ivoire et le Mali, au sud par le Libéria et le Sierra-Léone, à l’ouest par l’Océan Atlantique et la Guinée Bissau et au nord par le Sénégal et le Mali. Elle est habitée par une population de près 9 012 000 habitants avec une densité moyenne d’environ 37 habitants au km². Le taux de croissance démographique est estimé à 3,1%.

Figure 1 : Situation de la Guinée en Afrique occidentale La Guinée se compose de 4 régions naturelles : la Guinée Maritime, la Moyenne Guinée, la Haute Guinée et la Guinée forestière (voir figure 2). Ces régions présentent des zones écologiques ayant des particularités dues à la topographie, au sol, à la faune, à la flore et au climat. Le réseau hydrographique est dense en Basse et en Moyenne Guinée, moyen en Haute Guinée et assez moyen en Guinée Forestière. Tous les cours d’eau internationaux de la région (fleuves Niger, Sénégal, Gambie, Korubal, Diani, etc.), prennent leur source en Guinée, d’où son nom de « Château d’eau » de l’Afrique de l’Ouest. Le massif du Fouta Djallon et la

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dorsale guinéenne sont la ligne de partage de ces cours d’eau qui coulent vers le nord et le nord-est ou vers le sud et l’ouest.

Figure 2 : Les régions naturelles de la Guinée La végétation du pays se compose de forêts de palétuviers (mangroves), de savanes

herbeuses, de savanes arborées, de savanes boisées, de forêts claires, de forêts denses sèches

et de forêts denses humides. Cette diversité de types de végétation est due à l’existence des

différentes régions naturelles sus-mentionnées, correspondant à des régions écoclimatiques

différentes.

La Guinée jouit d’un climat tropical soudano-guinéen caractérisé par l’alternance de deux

saisons de durée variant selon les régions naturelles: la saison sèche pendant laquelle sévit

l’harmattan et la saison pluvieuse régie par la mousson ouest-africaine.

BASSE

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La saison pluvieuse dure de 5 à 9 mois du nord vers le sud ; il tombe en moyenne 1 988 mm

d’eau. C’est dire que la répartition de cette pluviométrie est inégale aussi bien dans l’espace

que dans le temps. Elle dépend à la fois de la latitude, de la topographie et de la continentalité.

Les maxima sont situés dans les régions de Conakry (4 000 mm) et Macenta (2 000 mm) et

les minima sont observés dans les régions du nord du pays (Koundara, Gaoual).

La Guinée est en général un pays chaud et humide. La plus forte température (supérieure à

30°C) est enregistrée en mars/avril dans la zone nord, aux frontières guinéo-sénégalaise et

guinéo-malienne. La plus basse température est observée en décembre/janvier dans les

hauteurs du Fouta Djallon (10°C à Labé).

En Basse Guinée et en Guinée Forestière, l’humidité atmosphérique maximale moyenne est

élevée (plus de 90%). L’air est plus sec en Moyenne Guinée et en Haute Guinée, surtout en

saison sèche, lorsque l’harmattan souffle sur le pays (moins de 20% en janvier- février-mars).

L’ensoleillement est en général important en Guinée et dépasse 2 000 heures par an. Les plus

faibles valeurs mensuelles sont enregistrées en saison pluvieuse lorsque la nébulosité est

maximale sur l’ensemble du pays.

1.2- Population et caractéristiques démographiques La population totale de la Guinée est estimée en 2004 à 9 012 000 habitants (voir tableau 1) avec un taux de croissance démographique de 3,1% par an. La densité moyenne est de 37 habitants/km2. Cette population se caractérise par la forte proportion de jeunes (moins de 15 ans). Ce rajeunissement a pour conséquence immédiate,

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l’accroissement du poids des investissements sociaux notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de la protection de l’environnement.

Tableau 1 : Population (x 1000)

Description Années 2000 2001 2002 2003 2004

Population totale 7 976 8 223 8 478 8 741 9 012 Population totale masculine 3 860 3 970 4 084 4 203 4 327 Population totale urbaine 2 417 2 492 2 569 2 649 2 731 Population totale urbaine masculine 2 699 2 783 2 869 2 958 3 050 Résidents étrangers 295 304 314 Dont Citoyens CEDEAO 286 295 304 Source : Ministère du Plan

1.3- Ratio population urbaine/rurale Le ratio population urbaine/rurale est de 43,48%, ce qui représente une faible urbanisation. Ce taux est pourtant relativement constant depuis l’année 2000. Plus de 50% de la population urbaine totale est concentrée dans la seule ville de Conakry. Dans les autres régions naturelles, il n’existe pas de métropole d’équilibre face à la capitale capable de concentrer d’importantes unités industrielles, de centres d’affaires, de l’administration, avec des emplois tertiaires et des services sociaux. La Basse Guinée et la Guinée Forestière constituent des zones de forte concentration due à

l’exode rural; ce qui se traduit par un écart marqué entre les besoins de la population et les

disponibilités en ressources. Il s’ensuit une dégradation accélérée des ressources naturelles

due à la surexploitation par des méthodes traditionnelles déjà inadaptées aux conditions de

conservation de la biodiversité.

1.4- Situation économique générale et éléments socio-économiques La présente analyse de l’évolution récente de l’économie guinéenne porte sur des résultats macro-économiques annuels et infra annuels, des contraintes et des perspectives pour le second semestre de 2005.

1.4.1- Résultats macro-économiques Au plan annuel, la croissance économique a été relativement faible entre 2003 et 2004. En moyenne, le taux de croissance du PIB réel a été de 2% contre une croissance démographique

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de 3,1%, pour se situer à 2,7% en 2004, avec une baisse de plus d’un point du revenu par tête d’habitant. En termes de valeurs ajoutées sectorielles, le taux de croissance du secteur rural a été de 3,3% contre 3,6% en 2003. Il apparaît que c’est le sous-secteur de l’agriculture qui a le plus contribué à la croissance de ce secteur avec 3,5%, comparé aux sous-secteurs de l’élevage et de la pêche qui ont enregistré respectivement 2,7% et 2,4%. En pourcentage du PIB, le secteur rural a représenté 19,5% en 2004 contre 19,4% en 2003 (voir tableau 2) Le secteur secondaire s’est également accru de 3,1% en 2004 contre 0,6% en 2003, grâce essentiellement à l’amélioration des sous-secteurs manufacturier, énergie et BTP. Le taux de croissance du sous-secteur manufacturier a été de 3% en 2004 conte –4% en 2003, en raison de l’effort déployé par le gouvernement pour améliorer les infrastructures de base et créer un environnement jurid ique propice au développement du secteur privé. Le sous-secteur BTP s’est accru de 6% en 2004 contre –1% en 2003, à cause de la reprise de certains grands projets dont celui de l’autoroute Tombo-Gbessia. Le taux de croissance du secteur tertiaire a été de 2,6% en 2004 contre 1,2% en 2003, du fait de l’accroissement des activités du commerce et des transports, malgré l’augmentation du prix du carburant à la pompe et la dépréciation plus forte que prévue du franc guinéen par rapport au dollar américain. En valeur relative, l’utilisation du PIB nominal indique un léger accroissement de la consommation finale. Cette consommation a été de 96% du PIB en 2004 contre 95,6% en 2003, du fait de la consommation finale privée qui est passée de 88,1% en 2003 à 89,7% du PIB en 2004. En revanche, la consommation finale publique a diminué de 7,5% du PIB en 2003 à 6,3% en 2004, du fait de la réduction du train de vie de l’Etat. Parallèlement, le taux d’investissement dans le PIB a baissé de 10,1% en 2003 à 8,9% en 2004, à cause du recul des investissements publics et privés, respectivement de 0,3 point et 0,8 point. Sur le plan budgétaire, on note que la pression fiscale a été de 10,4% en 2004 contre 10,5% en 2003. Soit un recul de 0,1% du PIB, du fait de la faible diversification de l’économie. Parallèlement, les dépenses courantes sont passées de 12,5% du PIB en 2003 à 10,2% en 2004. Soit une baisse de 2,3% du PIB, imputable essentiellement au non paiement de toutes les dépenses non prévues par le budget de l’Etat. Au 31 décembre 2004, les règlements effectués au titre du service de la dette publique extérieure ont été de 19,6% des exportations en 2004 contre 23,6% en 2003, soit un allègement de la charge et/ou une accumulation des arriérés de paiements de 4% du PIB. Ainsi, le solde primaire est passé de –1,3% du PIB en 2003 à 1% en 2004, soit un accroissement annuel de 2,3 points. Ceci s’est traduit par un déficit budgétaire hors dons (base engagements) de 4% du PIB en 2004 contre 9,4% en 2003.

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Par ailleurs, au 31 décembre 2004, la masse monétaire a atteint 16,5% du PIB contre 15,1% en 2003. Soit une expansion de 1,4% du PIB, imputable, en partie, à la hausse des créances nettes sur l’Etat de plus de 31%. Il s’en est suivi, en glissement annuel un taux d’inflation de 27,6% en 2004 contre 11,8% en 2003, soit une hausse des prix de 15,8%. Et en moyenne annuelle, ce taux est passé de 10,8% en 2003 à 17,5% en 2004, soit une hausse de l’indice global des prix de 6,7%. Cette inflation résulte, en partie, de la dépréciation respective de 14,8% et 28,3% du franc guinéen par rapport au dollar américain et à l’euro. En moyenne, le dollar américain a été négocié à 2279,2 GNF en 2004 contre 1986,0 en 2003. Sur la période, l’euro s’est échangé à un taux moyen de 2852,9% en 2004 contre 2448,08 GNF en 2003. Cette dépréciation du franc guinéen, combinée à la faible diversification de l’économie, résulte en partie, de l’irrégularité des services sociaux de base (eau potable, électricité, télécommunication et transports). Ceci explique, entre autres, la trésorerie fragile des entreprises, la baisse sensible des réserves de change de 1,7 mois d’importation en 2003 à 1,5 mois en 2004 et la détérioration du compte courant (hors transferts publics) de –3,9% du PIB en 2003 à –5% en 2004. Au regard de ce qui précède, le taux de satisfecit lié à l’exécution des critères de convergence des pays membres de la 2ème zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO), a été relativement stable à 20% entre 2003 et 2004. En effet, au titre des critères de premier rang, le déficit budgétaire hors dons a été satisfaisant en 2004, soit 4% contre 9,4% en 2003. Les autres critères n’ont pas été remplis : le taux d’inflation en glissement est resté strictement supérieur à 5%, soit 11,8% en 2003 contre 27,6% en 2004, le ratio du déficit fiscal financé par la Banque Centrale rapporté aux recettes fiscales de l’exercice antérieur, a été strictement supérieur à 10%, soit 18,9% en 2003 contre 27,3% en 2004, et le niveau des réserves de change a été moins de 3 mois d’importation, soit 1,7 mois en 2003 contre 1,5 mois en 2004. Pour les critères de second rang, la variation des arriérés de paiements intérieurs a été remplie en 2003, soit –0,4 milliard de francs guinéens contre 4,7 milliards en 2004, le taux de pression fiscale a été moins de 20%, soit 10,5% en 2003 contre 10,4% en 2004, le ratio masse salariale sur recettes fiscales a été moins de 35% en 2004, soit 29,4% contre 36,7% en 2003, le taux de dépréciation du franc guinéen par rapport au dollar américain a été moins de 15% en 2003, soit 0,2% contre 27,5% en 2004, le taux d’intérêt réel a été strictement négatif, soit –8,3% en 2003 contre –19,2% en 2004, et le ratio des investissements financés sur les ressources propres, rapportés aux recettes fiscales, a été moins de 20%, soit 12,9% en 2003 contre 16,1% en 2004. Au plan infra annuel, les données du premier semestre 2005 comparées à celles de la même période de 2004, indiquent une évolution erratique de l’activité économique. En effet, certaines productions du secteur réel ont enregistré des augmentations de : 98% pour l’huile de palme de SOGUIPAH, 16% pour l’eau potable, 15% pour le café, 3% pour l’or et 2% pour le poisson et la pêche industrielle. En revanche, à cause des difficultés d’ordre structurel et financier, d’autres productions ont enregistré des baisses de : 4% pour la bauxite, 8% pour la boisson sucrée, 11% pour

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l’alumine, 13% pour à la fois le gaz et l’électricité, 16% pour le ciment, 29% pour la farine, 32% pour la peinture de TOPAZ, 36% pour le diamant, 81% pour le cacao et 95% pour le coton. Dans le cadre de l’exécution du budget, la pression fiscale est passée de 4,8% du PIB à fin juin 2004 à 6,4% à fin juin 2005, du fait des efforts de recouvrement des impôts et taxes dus à l’Etat. En revanche, l’exécution des dépenses courantes a été relativement stable à 4,6% du PIB à cause de la mise en œuvre de l’approche base caisse. Il s’en est suivi un recul du déficit budgétaire hors dons de 1,7% du PIB à fin juin 2004 à 0,3% à fin juin 2005. En outre, l’endettement de l’Etat vis-à-vis du système bancaire a enregistré une baisse de 0,9% du PIB, passant de 9,8% à fin juin 2004 à 8,9% du PIB à fin juin 2005. Et à fin juin 2005, le niveau d’exécution du service de la dette extérieure a été d’environ 41% des exportations estimées par SYDONIA contre 24,7% à fin juin 2004, du fait de la forte dépréciation du franc guinéen. Parallèlement, la variation des arriérés de paiements intérieurs a enregistré un montant de 4,74 milliards de francs guinéens à fin juin 2005 contre zéro en 2004. Ceci confirme les difficultés de trésorerie qu’enregistrent les entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises. Il ressort un solde primaire de 2,2% du PIB au premier semestre contre 0,5% il y a un an. Sur le plan de la monnaie, la masse monétaire a été de 16% du PIB à fin juin 2005 contre 14,% à fin juin 2004. Soit une expansion de 1,4% du PIB, imputable à l’augmentation simultanée des réserves de change de 37,3% et de l’endettement de l’Etat vis-à vis de la Banque Centrale de 25,5%. En moyenne, au taux officiel, le franc guinéen s’est respectivement déprécié de 64,1% et 58% par rapport à l’euro et au dollar américain. Sur le marché parallèle, cette dépréciation a été respectivement de 53% et 45,6%. Ainsi, par rapport au dollar américain, la prime de change est passée de 23,8% à fin juin 2004 à 13,9% à fin juin 2005. Et par rapport à l’euro cette prime de change a été de 12,7% à fin juin 2005 contre 20,8% à fin juin 2004. Par ailleurs, le taux d’inflation en glissement a été de 40,6% en juin 2005 contre 9,8% en juin 2004. Soit une hausse des prix de 30,8 points, du fait, entre autres, de la faible diversification de l’économie, de la hausse des cours mondiaux (hydrocarbures raffinés, produits de première nécessité), du renchérissement des produits importés de la zone euro où les recettes minières sont libellées en dollars américains. A titre d’exemple : le prix d’un litre d’essence à la pompe est passé de 1500 GNF en juin 2004 à 3800 GNF en juin 2005, soit une hausse de 153,3%. Celui d’un litre de gas-oil ou de pétrole lampant a enregistré une hausse de 166,7%, atteignant 3600 GNF en juin 2005. Cette situation reste préoccupante face à la réduction de la pauvreté. En outre, au titre de la surveillance multilatérale, le taux de satisfecit lié à l’exécution des critères de convergence des pays membres de la ZMAO, a diminué de 50% à fin juin 2004 à 30% à fin juin 2005.

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En effet, pour les critères de premier rang, le déficit budgétaire hors dons a été satisfaisant, c’est-à-dire moins de 4% du PIB, soit 0,3% en juin 2005 et 1,7% en juin 2004 ; le ratio du déficit fiscal financé par la Banque Centrale rapporté aux recettes fiscales de l’exercice antérieur, a été strictement inférieur à 10%, soit 7,7% en juin 2004 et 1,1% en juin 2005. En revanche, les autres critères n’ont pas été remplis : le taux d’inflation en glissement est resté strictement supérieur à 5%, soit 9,8% en juin 2004 contre 40,6% en juin 2005, et le niveau des réserves de change a été moins de 3 mois d’importation, soit 2,9 mois en juin 2004 contre 1,0 mois en juin 2005. Pour les critères de second rang, la variation des arriérés de paiements intérieurs a été remplie à fin juin 2004, soit zéro contre 4,7 milliards à fin juin 2005, le taux de pression fiscale a été moins de 20%, soit 6,4% à fin juin 2005 contre 4,8% à fin juin 2004, le ratio masse salariale sur recettes fiscales a été moins de 35%, soit 30,5% à fin juin 2004 et 20,4% en 2005, le taux de dépréciation du franc guinéen par rapport au dollar américain a été moins de 15%, soit 1,1% à fin juin 2004 contre 58,2% en 2005, le taux d’intérêt réel strictement négatif, soit –7,1% en juin 2004 et –23% en juin 2005, et le ratio des investissements financés sur les ressources propres, rapportés aux recettes fiscales, a été moins de 20%, soit 13,9 à fin juin 2004 contre 10,9% à fin juin 2005. Au niveau du secteur extérieur, la hausse des cours mondiaux combinée à la faible diversification de l’économie, explique, en partie, le déficit commercial qui a atteint environ 8% du PIB à fin juin 2005 contre 2,6% sur la même période de 2004. Ceci montre une détérioration continue des termes de l’échange qui affecte négativement l’objectif de réduction de la pauvreté.

1.4.2- Identification des contraintes Les résultats ci-dessus indiquent que l’économie guinéenne est confrontée à un ensemble de contraintes d’ordre structurel et conjoncturel. Au plan social, on peut relever la dégradation du marché du travail dans les centres urbains et l’aggravation du chômage dans les régions frontalières enregistrant des flux de réfugiés. Le chômage affecte en particulier les jeunes diplômés et s’explique par l’insuffisance de la promotion du secteur privé dans les secteurs productifs et la déficience de la capacité des ressources humaines caractérisées par une mentalité « d’assistés permanents ». Selon les données du rapport de l’enquête intégrée budget consommation, le taux de chômage était de 3,1% en 1995 dans l’ensemble du pays et 10,2% à Conakry. Les prestations et les offres de service dans les secteurs sociaux restent relativement faibles. Ceci s’explique par le niveau élevé du taux brut de mortalité infantile (136 pour mille), la faible espérance de vie à la naissance (50 ans) et le taux d’accès à l’eau potable à 55%. On pourrait citer d’autres contraintes parmi lesquelles on relève :

• La faible cohérence intersectorielle des politiques menées ; • La baisse persistante des investissements productifs et le faible développement du

secteur privé ;

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• La réticence du système bancaire à s’engager au-delà du court terme auprès du secteur privé sur lequel repose pourtant toute la stratégie de relance de la croissance économique durable ;

• Le choix des opérateurs économiques en faveur d’activités à court terme à caractère spéculatif et immédiatement rentable, au détriment d’investissements à moyen et long termes jugés plus risqués ;

• La relative faiblesse de certaines infrastructures de base et de l’environnement juridique ;

• La forte dépendance extérieure et le poids de l’endettement ; • La faiblesse des administrations aggravée souvent par la fraude et la corruption ; • La prédisposition des acteurs à la corruption ; les difficultés de mobilisation des

recettes courantes propres notamment celles liées au recouvrement des impôts et taxes ;

• Les difficultés liées à la privatisation des entreprises restées dans le portefeuille de l’Etat.

1.4.3- Perspectives Dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie des populations, le Gouvernement a adopté des mesures portant sur la mobilisation accrue des recettes et la rationalisation des dépenses. Au titre des recettes, la stratégie consiste à sécuriser les quittances d’impôt et à assurer la mise en œuvre effective de SYDONIA « Plus » à la Douane. Quant à la maîtrise des dépenses, le Gouvernement adopte l’approche base caisse pour à la fois réduire l’endettement de l’Etat, la variation des arriérés de paiements intérieurs et le déficit budgétaire hors dons. Par ailleurs, l’exécution des mesures structurelles devrait entraîner un taux de croissance du PIB réel de 3% au 31 décembre 2005. Ce taux de croissance se répartirait par secteur comme suit : Ø Secteur primaire : 0,6% pour une part relative de 19,6% du PIB ; Ø Secteur secondaire :0,9% pour une part relative de 31% du PIB ; Ø Secteur tertiaire : 1,4% pour une part relative de 45,2% du PIB ; Ø Droits et taxes à l’importation (DTI) : 0,1% pour une part relative de 4,2% du PIB.

En effet, avec une hypothèse de bonne répartition spatiale de la pluviométrie, la valeur ajoutée du secteur primaire devrait augmenter de 3% en 2005, grâce à la contribution de tous les sous secteurs. De même, au regard de la contribution des sous secteurs mines, BTP et manufacturier, la valeur ajoutée du secteur secondaire devrait enregistrer un taux de croissance de 3,9% en 2005. Et à cause du renforcement des capacités de contrôle fiscal, la valeur ajoutée des DTI devrait considérablement augmenter de 11,7% en 2005 contre une baisse de 0,8% en 2004. En revanche, l’accroissement progressif des cours mondiaux combiné à la dépréciation du franc guinéen par rapport aux principales devises, pourrait enregistrer un taux de croissance de la valeur ajoutée du secteur tertiaire de 1,5% en 2005 contre 2,5% en 2004.

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Au plan budgétaire, le second semestre 2005 devrait enregistrer une pression fiscale de 5,7% contre 6,4% au premier semestre. Le niveau d’exécution des dépenses courantes serait de 5,1% du PIB au second semestre contre 4,6% au semestre précédent. Le déficit budgétaire hors dons devrait être de 4% du PIB et le solde primaire serait de 0,8% du PIB au second semestre 2005.

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Tableau 2: Contributions des différents secteurs au PIB

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 PIB EN FRANCS CONSTANTS 1996 (en milliards FG) Secteur primaire 675,88 709,45 749,35 808,72 844,86 897,75 943,87 976,99 1 009,10 1 039,80 Agriculture, chasse 438,47 460,71 493,93 535,91 550,92 587,76 623,09 647,13 669,92 692,31 Sylviculture et Forêt 82,50 84,56 86,84 93,18 99,99 107,29 110,50 111,61 115,18 118,06 Pêche 28,52 30,84 27,63 29,95 32,60 35,76 37,06 38,18 39,08 39,69 Elevage 126,39 133,34 140,95 149,68 161,34 166,94 173,21 180,07 184,93 189,73 Secteur secondaire 1 153,66 1 203,69 1 261,11 1 339,06 1 394,52 1 464,82 1 533,79 1 540,84 1 589,13 1 651,23 Mines 657,84 679,55 703,33 737,38 751,66 778,57 801,18 822,88 835,01 856,91 Secteur manufacturier 143,46 149,91 157,71 167,96 179,71 189,60 200,78 192,75 198,61 201,59 Eau, Electricité, Gaz 21,64 23,01 24,96 26,53 27,46 28,29 29,14 27,53 27,78 28,06 BTP 330,73 351,23 375,11 407,19 435,69 468,37 502,70 497,67 527,73 564,67 Secteur tertiaire 1 920,59 2 007,98 2 097,48 2 151,23 2 193,27 2 238,68 2 282,79 2 310,00 2 366,94 2 403,35 Commerce 1 039,25 1 092,25 1 143,04 1 179,62 1 201,73 1 226,97 1 249,55 1 262,67 1 298,53 1 315,93 Transport 228,37 239,33 257,28 266,29 270,28 275,28 281,06 283,87 288,28 292,31 Administrations 250,18 254,26 250,97 245,75 249,27 250,75 257,03 260,89 267,52 270,19 Autres 402,79 422,13 446,19 459,58 471,98 485,67 495,14 502,57 512,62 524,92 D T I 133,90 164,16 164,65 166,30 161,48 166,16 207,53 201,76 200,20 223,65 PIB aux prix du marché 2805,089255 3 884,04 4 085,28 4 272,59 4 465,31 4 594,13 4 767,40 4 967,99 5 029,58 5 165,37 5 318,03 TAUX DE CROISSANCE DU PIB EN VOLUME (en %) Secteur primaire 0,05 0,05 0,06 0,08 0,04 0,06 0,05 0,04 0,03 0,03

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Agriculture, chasse 0,05 0,05 0,07 0,08 0,03 0,07 0,06 0,04 0,04 0,03 Elevage 0,05 0,05 0,06 0,06 0,08 0,03 0,04 0,04 0,03 0,03 Pêche 0,05 0,08 -0,10 0,08 0,09 0,10 0,04 0,03 0,02 0,02 Sylviculture et Forêt 0,02 0,02 0,03 0,07 0,07 0,07 0,03 0,01 0,03 0,02 Secteur secondaire 0,09 0,04 0,05 0,06 0,04 0,05 0,05 0,00 0,03 0,04 Mines 0,12 0,03 0,03 0,05 0,02 0,04 0,03 0,03 0,01 0,03 Secteur manufacturier 0,02 0,05 0,05 0,07 0,07 0,06 0,06 -0,04 0,03 0,02 Eau, Electricité, Gaz 0,05 0,06 0,09 0,06 0,04 0,03 0,03 -0,06 0,01 0,01 BTP 0,06 0,06 0,07 0,09 0,07 0,08 0,07 -0,01 0,06 0,07 Secteur tertiaire 0,03 0,05 0,04 0,03 0,02 0,02 0,02 0,01 0,02 0,02 Commerce 0,03 0,05 0,05 0,03 0,02 0,02 0,02 0,01 0,03 0,01 Transport 0,06 0,05 0,08 0,04 0,02 0,02 0,02 0,01 0,02 0,01 Administrations -0,02 0,02 -0,01 -0,02 0,01 0,01 0,03 0,02 0,03 0,01 Autres 0,06 0,05 0,06 0,03 0,03 0,03 0,02 0,02 0,02 0,02 D T I 0,12 0,23 0,00 0,01 -0,03 0,03 0,25 -0,03 -0,01 0,12 PIB aux prix du marché 0,05 0,05 0,05 0,05 0,03 0,04 0,04 0,01 0,03 0,03

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II- RESSOURCES NATURELLES

2.1- Les Terres, leur mise en valeur et les problèmes liés On estime à 6 millions d’hectares, la superficie cultivable, soit environ 25% du territoire national (voir tableau 4). Les superficies effectivement cultivées représentent un peu moins d’un million d’hectares, le reste étant occupé par de la jachère. Dans les régions les plus peuplées, la fertilité des sols a tendance à se dégrader du fait d’une exploitation non compensée par des apports minéraux ou d’une réduction de la durée des jachères ou de feux de brousse incontrôlés. La situation la plus grave est celle de la Moyenne Guinée. Viennent ensuite les régions côtières et forestières où on assiste à une augmentation sensible des superficies cultivées. La Haute Guinée dispose de réserves foncières importantes mais souvent de qualité médiocre (faible profondeur des sols et faible pouvoir de rétention d’eau).

Tableau 4 : Superficies de terre cultivables par région naturelle

Description Guinée

Maritime Moyenne Guinée

Haute Guinée

Guinée Forestière

Total

Superficie totale (km²) 36.208 63.608 96.667 49.374 245.857 Superficies cultivables (1.000 ha) 238 206 269 242 955

Sources: - Annuaire statistiques agricoles 1988-1993 - Enquête agricole 1995

- Moyennes calculées sur la période 88-95

2.1.1- Les Potentialités hydro-agricoles Les ressources en eaux de surface et en eaux souterraines sont abondantes. En saison sèche, les débits d’étiage de beaucoup de cours d’eau sont faibles voire nuls, limitant les possibilités de culture de contre-saison sans aménagements lourds (retenues collinaires). On estime généralement les superficies inondables à 180.000 hectares (157.000 ha de plaines et 22.000 ha de bas- fonds). Certaines sources signalent l’existence possible d’environ 50.000 hectares de bas-fonds.

2.1.2- Les Systèmes de cultures et production Le système de culture dominant est de type traditionnel, à jachère naturelle de plus ou moins longue durée selon les régions. Localement, on rencontre des systèmes stabilisés: riziculture de mangrove ou de plaine inondable ou bas- fonds, champs de case (tapades), etc...Dans ce système traditionnel de reconstitution du potentiel des sols par la jachère, il apparaît qu’en moyenne, la jachère ne peut excéder 2 à 3 fois le temps de culture, d’où la nécessité d’une intensification comme alternative à l’augmentation des superficies. Dans l’ensemble, les rendements obtenus sont ceux d’une agriculture encore largement extensive. Les

productions sont nettement dominées par les céréales avec 900.000 tonnes dont 600.000 tonnes pour le

riz paddy. Les cultures d’exportation sont dominées par le coton, le café, les fruits et légumes dont les

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niveaux de production restent encore très modestes. Il convient de mentionner également les

exportations traditionnelles vers les pays de la sous-région (cola, huile de palme, banane, etc.).

2.1.3- Les exploitations agricoles Le nombre d’exploitations agricoles est estimé à environ 443.000. En moyenne 8 personnes dont 5 actives vivent sur chaque exploitation. 34% des exploitations ont moins d’un hectare et 30% sont concentrées entre 1 à 2 ha. 4% des exploitations ont plus de 7 ha.

2.1.4- Les équipements On estime que chaque exploitation agricole (5 actifs agricoles) dispose en moyenne d’un outillage composé de 7 houes/bêches, 3 coupe-coupe/machettes, 2 haches et 3 faucilles. L’exercice des travaux agricoles repose donc essentiellement sur la main d’oeuvre familiale et les techniques manuelles.

2.1.5- L’élevage: La Guinée est un pays de vieille tradition pastorale où l’élevage bovin a de tout temps joué un rôle économique et social important. Le caractère trypanotolérant de la majorité des races guinéennes est un atout essentiel. Par ailleurs, le potentiel fourrager et hydraulique est considérable. Le cheptel bovin est important, environ 2,2 millions de têtes, suivi par les caprins (751.000 têtes), les ovins (610.000 têtes) et les porcins représentés par 44.000 têtes (voir tableau 3).

Tableau 3 : Cheptel en 1995 Cheptel Nombre de têtes

Guinée Maritime

Moyenne Guinée

Haute Guinée

Guinée Forestière

Total

Bovin 364.374 889.355 749.581 184.196 2.187.506 Ovin 118.959 233.541 156.609 100.902 610.011 Caprin 145.940 363.912 128.299 112.706 750.857 Porcin 3.794 - - 40.545 44.339

2.1.6- Le crédit agricole: Les opérations spécialisées de crédit et d’épargne conduites par les projets couvrent environ 20% des exploitations agricole. Les 80% des exploitations agricoles non touchées par le crédit ont recours au crédit usurier.

2.2- Les forêts, pâturages et paysages naturels Il existe en Guinée six principaux types d’écosystèmes terrestres qui sont :

- les écosystèmes de forêts denses humides; - les écosystèmes de forêts denses sèches;

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- les écosystèmes de savanes; - les écosystèmes de montagnes; - les écosystèmes agricoles; - les écosystèmes insulaires ; - les plantations forestières.

2.2.1- Les écosystèmes de forêt dense humide Ils se localisent au sud-est de la Guinée et sont du type Libéro- ivoirien. Couvrant jadis 14 millions d’hectares, ils ne sont aujourd’hui que de 700.000 ha répartis dans les Préfectures de Guéckédou, Lola, Macenta, N'zérékoré et Yomou. Ces écosystèmes ont connu un net recul ces dernières années suite aux feux de brousse, à l'élevage extensif, à l'exploitation forestière anarchique, à l'exploitation minière artisanale et industrielle et aux défrichements culturaux. Ils se trouvent actuellement dans un état très fragmenté. Les espèces végétales caractéristiques de ces types d’écosystème sont : Picnantus angolensis, Piptadenia africana, Alstonia congensis, Antiaris spp, Khaya grandifoliola etc.

2.2.2- Les écosystèmes de forêts denses sèches Ils couvrent la moitié Nord de la Guinée à l’exception du plateau central du Fouta-Djallon. Ces forêts sont presque annuellement parcourues par des feux de brousse. Elles couvrent environ 800.000 ha avec de beaux peuplements à Mafou, N’Dama, Kissidougou et à l’extrême nord de Macenta. Les essences forestières les plus caractéristiques de ces forêts sont : Milicia excelsa, Antiaris africana, Khaya senegalensis, Afzelia africana, Sterculia tragacantha, Cola cordifolia, Daniellia oliverii, Parkia biglobosa, Pterocarpus erinaceus, Terminalia spp, Combretum spp. etc. Ces écosystèmes renferment une faune riche et variée dont les espèces les plus rencontrées sont : Guib harnaché (Tragelaphus scriptus), Potamochère (Potamocherus porcus), Lion (Panthera leo), Babouin de Guinée (Papio papio ), Sitatunga (Tragelaphus speckii), Colobes divers (Colobus spp.)

2.2.3- les écosystèmes des savanes Ils couvrent la majeure partie du territoire national et sont à chaque saison sèche, la proie des feux de brousse. Ils se subdivisent selon l'état de la strate arborescente en savane boisée, savane arborée, savane arbustive et savane herbeuse. Ø La savane boisée : elle se caractérise par la présence d'arbres et d'arbustes formant un

boisement ouvert. Ce type est rencontré un peu partout en Guinée et particulièrement en Haute Guinée avec comme espèces caractéristiques : Isoberlinia doka, Cassia sieberiana, Parkia biglobosa et Daniellia oliverii.

Ø La savane arborée : elle est caractérisée par la présence d'arbres et d'arbustes épars. Ce type

est rencontré sur les plateaux et les pentes des collines. Les espèces comme Pterocarpus erinaceus, Erythrophleum guineense, Parkia biglobosa, Cussonia djallonensis sont caractéristiques de ce type de végétation.

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Ø La savane arbustive : elle se distingue par la présence d'arbustes et d'un tapis herbacé continu et l'absence ou la rareté des arbres. On y remarque surtout Hymenocardia acida, Andropogon gayanus. Ce type de savane est rencontré surtout au Fouta Djallon, sur les plateaux.

Ø La savane herbeuse : elle se caractérise par l'absence d'arbres et d'arbustes. Ce type de

végétation est surtout localisé dans les bowé qui sont recouverts en saison de pluie par des Poacae comme les Pennisetum. Cette savane occupe des étendues considérables dans les Préfectures de Boké, Gaoual, Tougué, Koundara, Lélouma et Koubia.

2.2.4- Les écosystèmes de montagne La Moyenne Guinée et la Guinée Forestière sont les deux régions naturelles principalement montagneuses avec des hauteurs variant entre 500 et 1752 m. Ces écosystèmes constituent des réservoirs importants d'eau et c'est à juste titre d'ailleurs que la Moyenne Guinée est considérée comme le "château d'eau" de l'Afrique Occidentale.

Ces montagnes sont couvertes, selon les zones, soit de forêt denses humides (Guinée Forestière), soit de forêts sèches ou de savanes diverses (Fouta Djallon).

2.2.5- Les écosystèmes agricoles Ils sont constitués d’une mosaïque de types de milieux réservés à l’agriculture et à l’élevage dans tous les écosystèmes. Ces milieux sont occupés de façon permanente ou temporaire. Il existe dans le pays des systèmes intensifs de production dans lesquels l’utilisation d’engrais par excès est source de pollution. Par ailleurs, suite à certaines activités agricoles, l’introduction accidentelle et/ou intentionnelle des espèces étrangères de plantes constitue une menace pour les variétés locales.

2.2.6- Les écosystèmes insulaires La Guinée a peu d’îles. Les principales sont : l’île Alcatraz, l’île de Naufrage, les îles Tristao, les îles de Loos (Kassa, Tamara, Room, Korail et Banche), l’île Moteba (Rio pongo). Ces îles ont presque toutes les mêmes caractéristiques, à savoir :

- d’importantes étendues de sols sablonneux gorgés d’eau en hivernage ; - des superficies considérables de plaines littorales très propices à l’agriculture ; - l’existence de très nombreux cocotiers et palmiers apportant aux populations locales un appoint

alimentaire et économique non négligeable ; - des formations forestières constituées surtout de mangroves - et la rareté de l’eau potable en saison sèche.

2.2.7- Les plantations forestières Certaines ont été réalisées pendant la période coloniale et d’autres au cours des différents plans de développement économique de la Guinée de 1963 à 1979.

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La réalisation d’autres plantations a été poursuivie jusqu’en 1994. Ces plantations se retrouvent un peu partout dans le pays et particulièrement en Moyenne Guinée et en Guinée Forestière . Il s'agit notamment: - des plantations de Pin de Sébhory à Dalaba ; - de Gmelina et de Teck à Kindia ; - de Teck à Gaoual, à Bérékéna à Kankan et à Pensély à Mamou ; - de Terminalia sp. à Ziama à Macenta. Les formations forestières de la Guinée couvrent au total 14.383.260 ha (soit près de 59% du territoire national), répartis comme l’indique le tableau ci-dessous : Tableau 5 : Répartition des formations forestières

Type de forêt Nombre de forêts classées

Superficies (ha)

− Forêts classées: Guinée Maritime 36 214 460 Moyenne Guinée 58 334 220 Haute Guinée 25 318 390 Guinée Forestière 38 319 530

Total 157 1 186 610 − Autres formations naturelles

Mangrove 250 000 Forêt dense humide 700 000 Forêt dense sèche et forêt claire 1 600 000 Savanes diverses 10 636 000

13 186 000 − Plantations

Plantations réalisées en régie 10 650

2.3- Les Ressources en eau La Guinée est dotée d’un réseau hydrographique relativement dense avec 1161 cours d’eau inventoriés et dont la superficie des bassins varie de 5 km2 à 99.168 km2 (Niger). Ce réseau se caractérise par l’irrégularité du régime et le caractère international de 13 de ces fleuves qui irriguent la plupart des territoires Ouest Africains. Le réseau hydrographique de la Guinée se résume à deux types de cours d’eau:

Cours d’eau des régions montagneuses: constitués de torrents, de cascades, de lacs, d’étangs, de marécages et de mares ( Moyenne Guinée, Guinée Forestière ).

Cours d’eau des régions plates : constitués de méandres, de lacs, d’étangs, de mares (Haute Guinée ) et de deltas ( Basse Guinée ). Ces cours d’eau sont plus profonds que ceux des régions montagneuses et présentent un lit majeur plus grand. Ils sont plus riches en faune et flore aquatiques.

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Du point de vue écosystémique, ces milieux se distinguent en écosystèmes lotiques et en écosystèmes lentiques. Ø En Basse Guinée

Les écosystèmes lentiques : dans les zones côtières, les plaines inondables et les mares sont en général associées aux estuaires et aux mangroves. Ces écosystèmes font l’objet d’intenses activités économiques.

Les écosystèmes lotiques : ils sont pour la plupart des cours d’eau à régime régulier en raison des fortes précipitations et de la topographie très plane de la région côtière. Cependant, dans la partie qui jouxte le Fouta Djallon dans ses contreforts, les cours d’eau ont un régime quelquefois torrentiel en raison de la forte déclivité et des fonds rocheux. Les fleuves les plus importants sont : le Coliba, le Kogon, le Tinguilinta, la Fatala, le Konkouré, la Soumba, la Kolenté, et la Forécariah. Ø En Moyenne Guinée

Les écosystèmes lentiques : ils sont constitués de plaines hydromorphes assez rares à l’exception de celles situées dans le bassin du Koliba au nord-ouest de la préfecture de Koundara. Il existe quelques lacs et mares pérennes dans la Préfecture de Tougué. Ces sites constituent des lieux de pêche traditionnelle par excellence et des zones d’attraction des animaux. Ecosystèmes lotiques : ils sont constitués essentiellement du Bafing et de la Gambie. Ø En Haute Guinée

Les écosystèmes lentiques : le relief peu accidenté de la région et son hydrographie en font une vaste plaine alluviale au milieu de laquelle serpentent de grands cours d’eau. Les nombreuses et grandes mares et les plaines inondables qui longent les cours d’eau, s’étendent en moyenne sur des surfaces de 2 à 4 km2. Les écosystèmes lotiques : ils sont constitués du Bafing, du Bakoye et du bassin du Niger dont les principaux affluents sont Mafou, Niandan, Milo, Tinkisso, Dion, Sankarani et Fié. Ils totalisent ensemble environ 2 500 km de cours d’eau.

Ø En Guinée forestière

Les écosystèmes lentiques : ils sont constitués de nombreuses et très petites mares de moins d’un hectare (mare d’hivernage à 1400 m d’altitude au Mont Nimba, étang de Samoe à N’zérékoré ) Les écosystèmes lotiques : ils sont constitués du Cavally, du Mano, du Diani, de la Loffa et de la Makona.

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2.4 –Les milieux marins et côtiers Le plateau continental guinéen long de 300 km de côte environ a une superficie totale de 47400 km2. Par son étendue, il est le plus vaste de toute l’Afrique de l'Ouest.

2.4.1 - Les milieux côtiers Ils sont caractérisés par la présence de plages sableuses, de vastes étendues de plaines, avec une végétation luxuriante de forêts de mangrove qui constituent des frayères, des écloseries et des niches pour une gamme variée d'espèces marines. La zone côtière joue un rôle important dans le développement de la riziculture, l'approvisionnement en bois d'énergie et de service, etc. Les vasières : elles couvrent une superficie de 305 km² et constituent des aires de repos , des zones d’alimentation, des lieux de reproduction potentiels, des zones de nidation et d’hivernage pour un très grand nombre d’espèces d’oiseaux rares Les estuaires : ce sont : l'estuaire du Kogon, l'estuaire du Tinguilinta, l'estuaire de la Fatala, l'estuaire du Konkouré, l'estuaire du Bofon et l'estuaire de la Mellakoré. Les récifs coralliens : Les connaissances en écologie des récifs coralliens sont encore très limitées, ils se rencontrent dans les îles de Loos, notamment au niveau des îles Corail, Blanche et Capri.

2.4.2- les écosystèmes marins Ils sont le domaine de la pêche artisanale avancée et de la pêche industrielle. Ces écosystèmes se subdivisent en deux zones qui sont :

- la partie intermédiaire du plateau continental d’une largeur de 40 à 100 km, réservée à la pêche artisanale avancée ou glaciaire et à la pêche industrielle ;

- la partie externe du plateau continental d’une largeur maximale de 30 km, occupe les profondeurs de 60 à 200 m et est réservée à la pêche industrielle.

III- SYSTEMES URBAINS ET INDUSTRIELS

3.1- Situation urbaine et pollusances Marqué par une forte croissance démographique, due à un taux de natalité élevé et à une migration des campagnes vers les villes, et par l’afflux de réfugiés libériens et sierra-léonais depuis le début des années 90, le milieu urbain en Guinée, particulièrement la capitale Conakry, connaît un environnement critique caractérisé par la promiscuité et l’insalubrité de l’habitat de la plupart des quartiers, lesquels connaissent des problèmes d’accès à l’eau potable, de protection contre les risques naturels ou provoqués, de contrôle et de traitement des eaux usées, de collecte et d’évacuation des ordures ménagères. Le développement urbain qui a pris un essor considérable ces vingt dernières années est dominé par les constructions anarchiques individuelles qui ne tiennent aucun compte de l’assainissement préalable et des équipements de base indispensables à la sécurisation de l’habitat. L’effort du Ministère de

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l’Urbanisme et de l’Habitat est constamment confronté à des pressions de toutes sortes qui empêchent, sinon retardent la mise en œuvre du schéma directeur d’aménagement nécessaire aux villes. Cette situation tend à s’aggraver du fait de la faiblesse notoire des initiatives et des moyens autonomes au niveau des collectivités urbaines pour faire face aux problèmes signalés. Cependant, le manque d’une politique et d’une stratégie d’ensemble d’amélioration de l’environnement urbain qui soient fondées sur la participation des populations à une gestion décentralisée de la cité constitue le défi majeur à relever.

3.2- Impact environnemental de l’économie active (industrie, secteur agricole au sens large ; tertiaire ; etc.)

L’homme par ses activités est responsable de la diminution rapide du nombre d’espèces animales et végétales sur la planète. Il est toujours au centre des pressions et des menaces sur la diversité biologique des écosystèmes à travers l'agriculture, l'élevage, la chasse, l’exploitation des mines et carrières, les feux de brousse, l'urbanisation, l'exploitation forestière, la cueillette, l'introduction des espèces exotiques, les barrages et captages, l'extraction des produits forestiers secondaires, le commerce et l'industrie, l'artisanat, la pêche, le tourisme, etc.

Cependant, en plus des menaces et pressions anthropiques, des facteurs naturels causent également des dégradations importantes bien que rares, heureusement, en Guinée. Le pays est tributaire de ses forêts, de sa faune, de ses pâturages et terres de culture, ressources qui sont cependant menacées de dégradation et se trouvent au seuil de la limite de leurs capacités. Cette dégradation se manifeste par la perte massive de sol, la chute des rendements, le déboisement, la perturbation de l’approvisionnement en eau, la destruction des pâturages naturels…. La durabilité de la production est tributaire des systèmes d’utilisation des terres qui puissent permettre de maintenir la fertilité, de réduire l’érosion, de fixer les populations et sauver les écosystèmes et leurs ressources tout en les utilisant à leur plein potentiel. L’utilisation durable doit satisfaire les besoins sans hypothéquer la part des générations futures. A propos des processus majeurs de dégradation environnementale et des ressources naturelles, on peut citer :

• Pratiques culturales inappropriées telles que : - les cultures effectuées sur pentes, sans précautions anti-érosives ; - le raccourcissement des jachères sans amélioration des sols ; - la pollution des sols et des eaux par l’usage incontrôlé des intrants chimiques agricoles (engrais, pesticides) ; - le nomadisme cultural ; - les feux agricoles utilisés par le nomadisme cultural.

• Introduction de variétés améliorées :

L’une des principales causes de l’appauvrissement de la diversité des ressources génétiques des plantes locales cultivées est l’introduction de variétés améliorées qui remplacent les variétés locales.

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• Les insectes ravageurs, les maladies cryptogamiques : introduits par les échanges mal suivis et mal contrôlés sont aujourd’hui une grande menace pour les plantes cultivées et apparentées sauvages.

• La mécanisation tout azimut sans précautions a contribué à l'appauvrissement des sols par le retournement en profondeur de la couche arable.

• Les aménagements hydroagricoles provoquent la destruction des habitats de nombreuses espèces de faune, de flore terrestres et aquatiques, perturbent la migration des espèces aquatiques et leur cycle normal de reproduction et de croissance.

• Les feux de brousse :

Ils sont d’origine naturelle (foudre, lentilles) ou anthropique (chasse, agriculture, élevage, nettoyage des routes, récolte de miel, automobiles, pêcheurs, voyageurs, campeurs, fumeurs etc.).

Sur le sol , les feux favorisent l’érosion du fait de la destruction de la strate herbacée laissant le sol sans protection lors de l’arrivée des premières pluies. Sur la flore, les essences des forêts denses sèches, savanes herbeuses, arbustives, arborées, de même que les îlots forestiers et galeries disparaissent du fait de l’élimination des semis et arbrisseaux mais aussi par la destruction des grands semenciers. Sur la faune, beaucoup d’animaux ne pouvant s’échapper périssent dans les flammes.

• La carbonisation C’est une pratique très répandue et souvent dommageable surtout dans les Préfectures qui avoisinent Conakry. Longtemps axée sur les espèces forestières, la carbonisation porte à présent sur certaines espèces fruitières comme le manguier.

• Les fours à brique L'expansion urbaine développe de nombreux fours à briques qui consomment des milliers de stères de bois verts par an. Ce phénomène aujourd'hui généralisé dans tout le pays détruit les abords et les berges des cours d'eau et en provoquent l’envasement et le tarissement.

• L’exploitation forestière Partout dans le pays, des Sociétés nationales et étrangères, des groupements forestiers, des scieurs individuels et des coopératives, opèrent dans les différentes formations forestières du pays. Ces exploitations se font pour du bois d'œuvre, de service, de chauffe et du charbon de bois. La situation actuelle du pays en matière forestière est assez grave et mérite une réflexion approfondie. L’approvisionnement en bois et charbon de bois de Conakry et de quelques grandes agglomérations de l’intérieur devient critique. Les hauts bassins versants des principaux fleuves de l’Afrique de l’Ouest sont de plus en plus dégradés, ce qui a des conséquences graves sur les régimes hydrauliques locaux et régionaux.

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La coupe du bois de mangrove se pratique pour la production du bois d'énergie et de service. Il existe une réelle inadéquation entre les prélèvements de bois et les potentialités des secteurs de coupe, d’où l’amenuisement des ressources ligneuses. Les bûcherons prélèvent plus de 70000 to nnes de bois de feu et de service par an dans 9 principaux sites. Les produits secondaires forestiers sont principalement le vin de palme, de raphia, de ronier; des tubercules; des cure-dents, des racines, des écorces et des feuilles de certaines plantes. Ces produits sont utilisés localement mais aussi alimentent tous les marchés de la Guinée particulièrement les grands centres urbains. Au rythme actuel de l'exploitation , les espèces qui fournissent ces produits secondaires risquent de disparaître à court terme. La cueillette est d'un apport considérable dans la consommation humaine et animale, dans la consolidation de l’économie familiale et pour la santé humaine et animale. Elle concerne les produits tels : les fruits, les feuilles, les écorces, les racines, la sève, le latex, les fibres, les lianes, les tiges, les fleurs, les bourgeons, à des fins alimentaires, médicinales, tinctoriales, ornementales, scientifiques et commerciales. On estime qu'au moins 1200 espèces de plantes ont une valeur médicinale traditionnelle en Guinée, mais seulement une petite poignée a été étudiée. Les pratiques traditionnelles d’exploitation constituent en soi un danger voire une menace de destruction réelle des espèces cibles et des formations qu’elles constituent.

La destruction des habitats, les feux de brousse répétés et la chasse incontrôlée aux alentours des grandes agglomérations, dans certains endroits névralgiques à l’intérieur du pays ont provoqué la migration des grandes et moyennes faunes vers les zones les plus reculées, moins accessibles et peu peuplées. Ces zones qui constituent aujourd’hui les derniers grands refuges des animaux devraient être érigées en parcs et réserves pour la sauvegarde de la diversité biologique.

• L’introduction de nouvelles espèces forestières

Dans le but d’améliorer les rendements on a procédé à l’introduction de certaines espèces végétales et animales qui ont fait leur preuve ailleurs. Si ce système a des avantages certains, il a cependant comme inconvénient majeur, l'appauvrissement des valeurs génétiques des ressources locales qui se trouvent pourtant bien adaptées aux conditions du milieu. L'adaptation d'une espèce exotique et sa prolifération peut perturber l'équilibre de la chaîne trophique existante.

• Le fumage du poisson

Il emplo ie des techniques traditionnelles avec utilisation d’une quantité importante de bois de Rizophora (Kinsi), environ 530 t/an. Cette activité est souvent prise en charge par les femmes.

• L’extraction du sel dans la mangrove : Elle occasionne des défrichements importants par l’ouverture de nouveaux casiers à sel ou par la coupe de bois pour l’extraction de sel. La production totale de sel en Guinée serait d’environ 30.000 t/an. Les besoins en bois de mangrove pour la production d’une telle quantité de sel es t estimé à 93.000 t/an

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• L'élevage Partout dans les 4 régions naturelles, plusieurs espèces domestiques sont élevées. L’importance et la variété de ces élevages tiennent compte principalement des conditions éco-climatiques, des traditions des populations des régions concernées, de l’importance socio -économique que revêt cet élevage. Les principaux groupes d’animaux élevés en Guinée sont: le gros bétail (bovins, équins et asins) ; le petit bétail (ovins, caprins et porcins) ; la basse cour (volailles, lapins etc...) ; les animaux de compagnie (chiens, chats, etc...) ; les abeilles. Il existe trois principaux systèmes d’élevage du gros bétail : l’élevage familial traditionnel de petite dimension, l’élevage semi-pastoral de moyenne dimension et l’élevage pastoral de grande dimension. Ces systèmes se distinguent en fonction de la taille des troupeaux et d'autres facteurs tels le degré d’intégration des activités pastorales et agricoles, la pratique de la transhumance, le degré de monétisation des activités. Dans le système d'élevage de grande dimension les troupeaux sont dans la majorité des cas contraints à une véritable transhumance provoquant des dégâts sur les espèces végétales et sur le sol.

• La pêche La biomasse totale des ressources démersales était estimée à près de 135 000 tonnes en 1990. Elle est descendue aux environs de 80 000 voire 60 000 tonnes en 1993. L’indice d’abondance toutes espèces confondues était de 93 kg en novembre 1992, par trait de chalut de 30 minutes. En février 1993 l’indice était descendu à 68 Kg. Les indices d’abondance obtenus lors des campagnes de chalutage expérimental depuis 1985, indiquent une diminution sensible des ressources halieutiques démersales. Dans la pêche maritime traditionnelle, l’utilisation des filets à mailles fines, l’incursion des bateaux de pêche industrielle dans la zone de reproduction et de croissance, la pollution, la croissance du parc piroguier qui avait augmenté de 23 % entre 1989 et 1992, sont les principales menaces qui pèsent sur la diversité biologique des zones côtières et estuariennes. La pêche maritime industrielle elle, est beaucoup orientée vers l’exploitation à outrance des espèces démersales et sans la moindre précaution. La récolte des huîtres par la coupe des pneumatophores, le piratage des ressources halieutiques par la pêche industrielle l’utilisation d’engins inappropriés et les rejets importants de poissons en mer, contribuent à l’appauvrissement des ressources côtières et marines. En pêche continentale, l’usage d’engins de pêche prohibés tels que les filets à petites mailles, les plantes ichtyotoxiques, l’assèchement des lacs, le barrage des lits de cours d’eau, l’utilisation d’explosifs, occasionnent la destruction massive de la faune dans les eaux douces. Il y a lieu de noter aussi le braconnage qui est un système préjudiciable à la faune aquatique des eaux douces. Il est pratiqué par les Bozos sur les hippopotames, les crocodiles et les varans.

• La chasse : Elle constitue pour de nombreux guinéens le principal moyen de se procurer des protéines. L’exploitation de la faune sauvage dépasse largement par endroits, l’accroissement naturel, ce qui menace de disparition un bon nombre d’espèces. La Guinée est sévèrement menacée par la chasse commerciale, encouragée par la demande nationa le en viande de brousse et la demande internationale d’animaux vivants, de dépouilles et de trophées. De nombreux citoyens se sont convertis en oiseleurs et en chasseurs professionnels qui capturent même les serpents et les petits de certains mammifères. Ce braconnage qui n’épargne ni les femelles en gestation,

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encore moins les petits des animaux, entraîne la disparition du gibier sur la majeure partie du territoire national. La chasse est pratiquée à l'aide d'armes traditionnelles, modernes ou avec des pièges et cela presque à toute saison. Parfois on organise des battues collectives pour récolter le maximum de gibier surtout pendant la saison sèche.

• L’industrie minière

Le paysage guinéen est déjà marqué par des vastes saignées de mines à ciel ouvert dont les effluents sont insuffisamment contrôlés et les parties exploitées n’ont toujours pas été réhabilitées. Les activités minières ont aussi d’importantes incidences sur le couvert végétal, les sols et la faune. Elles entraînent non seulement une modification des paysages, mais elles provoquent de graves pollutions par les rejets dans l’atmosphère, dans les eaux et dans les sols. L’industrie minière et l’exploitation minière artisanale causent de nombreux dommages à l’environnement et peuvent, faute de mesures préventives et curatives, mettre dangereusement en jeu le développement des zones environnementales et des sites d’exploitation. Dans les zones minières foisonnent les armes à feu qui sont utilisées pour la chasse sportive non réglementée. Ce type de chasse détruit un grand nombre d’espèces au point que ces lieux sont aujourd’hui vidées de leurs faunes notamment mammalienne. L’exploitation des mines et des carrières axée sur l’extraction de la bauxite et des granites, l’exploitation artisanale et industrielle de l’or et du diamant et l’extraction des matériaux de construction (sable, gravier, bloc, argile) a des impacts négatifs sur la biodiversité des eaux douces. C’est cependant un important poste économique dont certains éléments sont rappelés ici.

- Les industries minières: plus de 77% de recettes d'exportation, 29% de recettes propres de l'Etat et 40.000 emplois.

- L’exploitation de la bauxite qui se fonde sur des réserves estimées à 18 milliards de tonnes dont :

o FRIGUIA, 1960 - Société mixte, productrice de bauxite et d'alumine. Elle produit en moyenne 2.269.000 tonnes de bauxite en 1994 contre 2.400.000 tonnes en 1997.

o CBG, 1968 - Compagnie des Bauxites de Guinée, exploite la bauxite. Sa production est de 11.379.000 tonnes en 1994 pour 14.350.000 tonnes en 1997.

o SBK, (ex OBK), 1968 - exporte la bauxite. En 1994 : 1.192.449 tonnes pour 2.500.000 tonnes en 1997.

• Les manufactures

Les industries ont généralement un impact significatif sur l’environnement avec les déchets qu’ils produisent et un effet considérable sur les ressources naturelles qu’elles exploitent. Le tissu des industries manufacturières se compose des quelques rares industries de transformation (notamment l’agro- industrie) et de substitution d’importation (fabrique de savon, de tôles, de plastique, etc.). La branche agro- industrielle est dominée par la fabrique de boissons gazeuses, de jus de fruits, de bière, la production d’eau minérale, d’huile de palme et le conditionnement de bouillons de cubes Maggi. Le secteur des matériaux de construction est représenté par Ciment de Guinée, à côté duquel se profilent quelques fabriques de fer à béton et de tuyaux métalliques.

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La Guinée n’est pas encore un pays véritablement industriel au regard du peu d’activités d’envergure dans ce domaine à l’exception des exploitations minières. Celles-ci méritent une attention particulière tant il est évident qu’elles font subir aux sols, au couvert végétal et aux milieux aquatiques des dégradations très marquées.

- Les Sociétés de construction : o Ciment de Guinée: pour la production du Ciment o SODEFA : transformation de lingots de fer en fer à béton et pointes.

- Les sociétés d'exploitation de l'or et Diamant :

o SMD, 1996- Société Minière de Dinguiraye : exploite les mines d'or de Dinguiraye et Siguiri.

o SAG, 1988: Société Aurifère de Guinée pour l'exploitation de l'or de Siguiri et Dinguiraye.

o AREDOR: Société d'Exploitation de Diamant et de l'or

- Les industries alimentaires : o Nestlé Guinée,1994 : production de Cube Maggi et promotion des produits Nestlé!.

(;MG (Grands Moulins de Guinée), 1999: production de Farine de Blé. SOGUIPAH, 1996, pour la production de l'huile de palme et le caoutchouc.

o SI GUI CODA: pour la production du riz et l'élevage de la volaille ABATTOIR de Conakry: production de la viande.

- La production de boissons :

o SOBRAGUI : production des boissons Fanta, Sprite, Guinini... BONAGUI : Production de la boisson Coca Cola.

o SALGUIDIA : production de jus et conserves d'ananas. o Usine de Jus de Kankan: Production de conserves et concentré de tomate.

- La production d' Energie :

o SOGEL : production de Courant Electrique.

- La production d'Emballage : o SOGEPAC : production d'emballage en carton et en styrène.

• Energie

La grande majorité de la population vit en milieu rural et fait usage de sources d’eénergie domestique à partir de l’exploitation des ressources ligneuses. Le bois et le charbon de bois sont également utilisés en quantité considérable en milieu urbain comme source d’énergie de cuisine. La demande en bois-énergie des villes guinéennes est sans cesse croissante, entraînant un impact très significatif sur les ressources ligneuses qui diminuent considérablement. La production d’énergie électrique est nettement déficitaire par rapport aux besoins de plus en plus croissants du pays à la fois en énergie domestique et en énergie industrielle. Le Gouvernement poursuit inlassablement ses efforts en vue d’accroître la capacité nationale de production énergétique par la construction de barrages. Au plan environnemental, il est reconnu que la construction de grands barrages et de retenues d’eau comporte des risques tels que les maladies liées à l’eau, la déforestation, la sédimentation, l’érosion des

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sols, les crues, les déplacements de population et les pertes de revenus. Cependant, les projets de ce type, comme le barrage hydroélectrique de Garafiri, ont tous été soumis à une étude d’impact environnemental qui a permis d’intégrer dans ces projets les mesures d’atténuation et de compensation des impacts négatifs.

• Les infrastructures de transports Le secteur des transports lié à la construction des routes, de réseau de chemins de fer, de ports et d’aéroports connaît une croissance en Guinée avec des milliers de kilomètres de grands axes routiers et de pistes rurales construites ces dernières années. Cette construction a entraîné et continuera d’entraîner des modifications de l’état des sols et de la couverture végétale, ainsi qu’une diminution de la diversité biologique. Le survol des actions réalisées et envisagées dans le développement des transports montre combien l’envergure sera progressivement grande et en quoi il est important de porter une attention particulière aux impacts que ce développement pourrait avoir sur l’environnement et les ressources naturelles.

• L’urbanisation Les villes guinéennes et en particulier l’agglomération de Conakry, s’étendent à un rythme effréné. Ces extensions s font aux dépens des espaces naturels provoquent la réduction de la végétation et des pertes considérables de la diversité biologique. Ces diverses dégradations engendrées par les activités humaines peuvent être sériées en trois types : a- La dégradation biotique : qui est une réduction de la densité et de la diversité végétale et animale. b- La dégradation des conditions du sol : elle se manifeste par la perte de l’horizon superficiel (érosion), la perte des éléments nutritifs (baisse de fertilité, réduction de la productivité), la perte de la matière organique, la salinisation, l’acidification, la diminution de l’infiltration, etc. c- La dégradation des terres boisées : il s’agit de la rédustion des superficies forestières. Les causes de cette dégradation sont nombreuses et sont fonction des multiples services que rendent les communautés de végétaux et les terres qu’elles occupent. Les milieux critiques et les plus menacés actuellement par les processus de dégradation sont :

- les zones de concentration des réfugiés ; - les zones d’exploitation minière ; - les formations forestières autour de Conakry et en particulier les mangroves; - les milieux marins - et l’agglomération de Conakry où les transports et les déchets polluent l’air, les sols et les eaux.

3.4- Comportements des Citoyens et Environnement L’importance de la protection de l’environnement n’est pas encore bien perçue par une très grande majorité de la population guinéenne. Cela tient certainement au fait que 71,20% de cette population est encore analphabète.

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Dans les grandes villes, et particulièrement à Conakry, des tas d’immondices jonchent les rues. Les déchets sont souvent jetés n’importe où, sans tenir aucun compte des principes d’hygiène les plus élémentaires et encore moins de l’esthétique de la ville. On pourrait justifier ce comportement par la rareté des poubelles. Pourtant, bien que celles-ci soient peu nombreuses, l’insalubrité dans les grandes villes pourrait être évitée si les citoyens avaient conscience de la nécessité de rendre propres leurs agglomérations. Il y a quelques prises de conscience concrétisées par l’existence dans la plupart des grandes villes du pays, d’organisations de jeunes et même d’adultes, qui procèdent périodiquement à des opérations collectives de nettoyage des rues. A la campagne, la situation n’est pas bien meilleure. En effet, pour l’acquisition des produits nécessaires à leur subsistance et à leur équipement, les paysans font souvent, de façon délibérée, des atteintes graves à l’état de l’environnement : feux de brousse, chasse par la battue, pêche au poison végétal, culture sur des pentes très fortes, récolte du miel à l’aide du feu ou par abattage des arbres porteurs des essaims d’abeilles, barrage dans les lits des rivières et marigots pour capturer les poissons, etc. Pour le cas particulier des feux de brousse, la loi autorise le feu agricole circonscrit aux limites des champs afin d’en éviter la propagation. Mais les agriculteurs ne se donnent pas la peine de circonscrire le champ par des pare- feux. Ils permettent alors au feu allumé de se propager jusqu’à des centaines de kilomètres de son point de départ, dans des savanes où l’herbe haute d’un à deux mètres constitue, asséchée, un excellent combustible pour le feu. Il arrive même que de simples voyageurs soient à l’origine de feux sauvages quand ils jettent des mégots de cigarette non éteints dans la brousse. Les eaux continentales et marines sont parfois considérées comme des dépotoirs de déchets de toutes natures : huiles usées, ordures ménagères, eaux usées, objets divers, etc. La sensibilisation et l’éducation environnementales sont très nécessaires pour amener les citoyens à améliorer leur comportement vis-à-vis de l’environnement.

IV- GESTION DE L’ENVIRONNEMENT ET CONSERVATION

4.1- Dispositifs institutionnels

4.1.1- Le Plan National d'Action pour l'Environnement (PNAE) En dépit des enseignements tirés de l'exécution de tous les programmes définis pour la sauvega rde des ressources naturelles et de l'environnement depuis 1979, avec le projet de restauration et d'aménagement intégré du massif du Fouta - Djallon, mais aussi des nouvelles exigences de développement basées sur une utilisation durable des ressources naturelles, la Guinée a entrepris , avec le concours de certains partenaires au développement, la préparation d'un Plan National d’Action pour l'Environnement (PNAE).

Le Gouvernement Guinéen envisage actuellement de réviser le PNAE. Il est à la recherche du financement nécessaire à ce travail.

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4.1.2- La Lettre de Politique de Développement Agricole (LPDA) Conscient des défis qui se posent continuellement au développement de l'économie guinéenne, le Gouvernement a initié des réflexions sur un certain nombre de secteurs jugés stratégiques dont le développement rural, considéré à juste titre comme le principal moteur de la croissance de l'économie nationale avec un taux de croissance moyen annuel de 4,1% contre 4% pour l'ensemble de l'économie (1995-1997).

La vo lonté du Gouvernement de doter le secteur agricole d'un instrument de politique agricole a été concrétisée par l'élaboration et l'adoption en 1991, d'une Lettre de Politique de Développement Agricole appelée LPDA 1, puis la LPDA 2 ; la LPDA 3 est en voie d’élaboration.

4.1.3- Le plan d'action forestier national

La gestion améliorée des ressources forestières constitue une préoccupation nationale dans la mesure où des signes évidents de leur dégradation sont perceptibles. Le gouvernement a adopté en 1987, un Plan d'Action Forestier National (PAFN) qui a fait l'objet d'une revue à mi - parcours en 1992.

L'objectif principal du PAFN est d'élaborer une stratégie de développement globale à long terme du secteur forestier.

La politique forestière ainsi définie repose sur les six principes suivants :

• assurer la pérennité du patrimoine forestier national;

• aménager et garantir les surfaces qui doivent être consacrées de façon permanente aux forêts;

• appliquer les meilleures méthodes pour fournir le maximum de biens et d'avantages pour une durée illimitée;

• aider et contrôler dans leurs divers aspects l'exploitation, la transformation et la commercialisation des produits issus de la forêt ;

• associer étroitement l'ensemble de l'administration des entreprises, associations, collectivités et tous les citoyens à la politique forestière;

• faire fonctionner efficacement les instruments de cette politique.

4.1.4-. La stratégie nationale sur la diversité biologique

La Guinée a participé activement à toutes les phases d’élaboration et de négociation de la Convention sur la diversité biologique, avant de la signer en 1992 et de la ratifier en 1993. Ainsi, la Guinée, Partie contractante, résolument engagée pour la mise en œuvre de cette Convention a bénéficié d’une assistance financière du FEM, pour la préparation de la stratégie nationale et les plans d’action pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique dans le respect des principes et directives de cette convention.

La préparation de la stratégie et des plans d’action a commencé par l’élaboration de la monographie documentaire nationale sur la diversité biologique. La stratégie nationale de conservation de la diversité biologique et d’utilisation durable de ses ressources et son plan d’actions élaborés ont été approuvés par le gouvernement, le 21 septembre 2001.

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4.1.5. Le Programme National de Développement Humain Le PNDH a été initié à partir du classement successif de la Guinée au dernier rang des pays membres des Nations (1992, 1993 et 1994), selon l’indice de développement humain publié par le PNUD. Cette situation a conduit le gouvernement à entreprendre en 1995, une série de réflexions et de consultations qui ont abouti à l’élaboration du PNDH, avec l’appui des partenaires extérieurs. L’enjeu étant de placer l’homme au centre du processus de développement, en considérant l’amélioration du bien être et de la qualité de la vie comme objectif de la nouvelle démarche.

4.1.6 Stratégie de réduction de la pauvreté L’objectif général de la stratégie de lutte contre la pauvreté, tel que exprimé par les populations est la réduction significative et durable de la pauvreté en Guinée.

Les objectifs spécifiques qui sous -tendent cette réduction de la pauvreté ressortent de principales préoccupations exprimées lors des consultations à la base. Il s’agit d’augmenter les revenus, d’améliorer l’état de santé, le niveau d’éducation et, plus généralement, les conditions de vie et d’épanouissement des populations et particulièrement les plus pauvres.

4.1.7- Programme Cadre d’Appui aux Initiatives de Base (PCAIB) Le PCAIB est le document opérationnel du PNDH. A la base de ce Programme, existe un consensus sur le fait que les populations doivent être les initiateurs et les promoteurs des actions qu’elles se sont librement choisies, avec le concours des experts et cadres qui seront mis à leur disposition, tant par les structures déconcentrées que celles décentralisées de l’Etat. Cet appui devra prendre en compte le rythme et la capacité d’appropriation des populatio ns. C’est dans cette optique que le PCAID trouve toute sa pertinence. Les initiatives de base pourraient ainsi être définies comme étant le renforcement des capacités productives des populations. Il s’agit d’amener ces dernières à produire plus et mieux en vue d’améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie.

4.1.8- Guinée, vision 2015 Devant la persistance des difficultés sur le plan économique et social, le gouvernement a conduit de nouvelles réflexion sur les orientations de sa politique de développ ement, qui ont abouti à l’élaboration en 1996, d’une stratégie globale de développement à moyen et long termes pour la Guinée à l’horizon 2015 dénommée « Guinée, vision 2015 ».

Cette stratégie globale qui cherche à bâtir une cohérence entre les politiques sectorielles/régionales et la stratégie globale, vise à promouvoir une croissance économique forte et créatrice d’emplois, durable et équitable en vue d’améliorer les conditions de vie des populations.

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4.2. Analyse du cadre juridique et institutionnel

4.2.1. Cadre juridique national Pour poser les fondements juridiques de la gestion de l’environnement, il faut souvent abolir des lois désuètes et donner force juridique à des notions nouvelles. La législation en vigueur peut être inopérante parce que les dispositions réglementaires, sans lesquelles la plupart des lois ne sont que l’énoncé de principes généraux, n’ont toujours pas été rédigées. Des dispositions nouvelles sur l’environnement devront être incorporées aux procédures administratives en vigueur ou au droit local traditionnel.

Le droit Guinéen portant entre autres, sur les ressources naturelles et l'environnement s'est notablement enrichi par l'adoption de toute une série de textes législatifs et réglementaires de portée globale et sectorielle. Ce mouvement de production normatif, quoique déclenché pratiquement en 1986, s'est poursuivi à un rythme soutenu et a rapidement abouti à la promulgation de plusieurs lois complétées dans certains cas par leurs textes d'application. Il s'agit entre autres de :

• l’Ordonnance O/92/019/PRG/SGG/92 du 30 mars 1992, portant code foncier domanial et de la politique foncière ;

• l’Ordonnance N° 045/PRG/87 du 28 mai 1987, portant code de l'environnement ;

• l’Ordonnance N° L/99/013/AN, portant code forestier ;

• l’Ordonnance No 091/PRG/SGG/90 du 22 octobre 1990, portant Régime financier et fiscal des Communautés rurales de Développement ( CRD) ;

• l’Ordonnance No 022/PRG/SGG/90 du 21 avril 1990, cette ordonnance traite exclusivement de l’hygiène et de l’inspection des denrées alimentaires et d’origine animale ;

• l’Ordonnance No 076/PRG/SGG/89 portant réglementation de la pharmacie vétérinaire ;

• la Loi L/94/005/CTRN du 14 février 1994, portant Code de l'eau ;

• la Loi L/95/036/CTRN du 30 juin 1995, portant Code minier ;

• la Loi /95/046/CTRN du 29 août 1995, portant Code de l'Elevage et des produits animaux ;

• la Loi L/95/13/CTRN du 15 mai 1995, portant Code de la pêche maritime ;

• la Loi L/96/007/An du 22 juillet 1996, portant Organisation de la pêche continentale en République de Guinée ;

• la Loi /95/51/CTRN du 29 août 1995, portant Code pastoral ;

• la Loi L/97/038/AN, adoptant et promulguant le Code de protection de la faune Les textes qui composent la législation guinéenne et qui sont applicables à la conservation et à

l’utilisation des ressources naturelles peuvent être distingués, en fonction de leur portée générale (le

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code forestier, le code de l’environnement, le code de la pêche, le code foncier...), ou particulière

(dispositions réglementaires).

4.2.2- Environnement international et mise en œuvre des conventions

La République de Guinée est partie à une vingtaine d’accords multilatéraux sur l’environnement.

Parmi ces instruments juridiques internationaux, il faut citer :

a) La Convention et le Protocole sur l'Autorité du Bassin du Niger

Cette Convention adoptée à Faranah (Guinée) le 21/11/1980, est entrée en vigueur le 3/12/1982. La République de Guinée est Partie à cette Convention depuis le 3/12/ 1982. Sa mise en œuvre est assurée présentement par le Ministère des Affaires Etrangères.

b) La Convention Africaine sur la Conservation de la Nature et des Ressources Naturelles

Cette Convention adoptée le 15 Août 1968 à Alger (Algérie) est entrée en vigueur le 16 juin 1969. La République de Guinée est Partie à cette Convention depuis le 12 décembre 1989. Sa mise en œuvre est assurée par le Ministère des Affaires Etrangères. Toutefois, la mise en œuvre de cette Convention est très mal observée par la Guinée, ce qui est probablement lié à la timidité du Secrétariat de rendre fonctionnelle cette Convention.

c) La Convention sur les Criquets Migrateurs

Adoptée le 25 Mai 1962, à Kano (Nigeria), cette Convention est entrée en vigueur le 13 avril 1963. La République de Guinée en est membre depuis le 28 mai 1963. Sa mise en œuvre est assurée par le Ministère des Affaires Etrangères.

d) La Convention sur la Diversité Biologique

Elle est adoptée en juin 1992 à Rio de Janeiro (Brésil), et est entrée en vigueur le 29 décembre 1993. La République de Guinée à l’instar des autres pays du monde a participé activement à l’élaboration de cette Convention qu’elle a signé à Rio de Janeiro en Juin 1992, et ratifié le 7 mai 1993. Elle occupe ainsi le deuxième rang des pays africains et le seizième des Parties contractantes de ladite Convention.

Elle est également le premier pays francophone africain à élaborer sa monographie nationale sur la Biodiversité (1997), démontrant ainsi clairement, sa ferme volonté de tenir davantage compte des préoccupations environnementales dans le processus de développement durable.

En observation de l’article 6 de cette Convention mère en matière de conservation de la Diversité biologique, la Guinée a élaboré une stratégie et des plans d’action nationaux pour assurer la conservation et l’utilisation durable des ressources biologiques.

e) La Convention Internationale pour la Protection des Végétaux

Elle a été adoptée à Rome (Italie) le 6 décembre 1951 et ses deux amendements en novembre 1976 et en novembre 1983. Elle est rentrée en vigueur le 3 avril 1952. La mise en œuvre de cette Convention est assurée par le Ministère de l'Agriculture et de l’Elevage.

f) La Convention sur le Commerce International des Espèces de Faune et de Flore Sauvages Menacées d'Extinction (CITES)

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Adoptée à Washington (USA) le 3 mars 1973, la République de Guinée est devenue membre le 20 décembre 1981.Sa mise en œuvre est assurée par le Ministère de l'Agriculture et de l’Elevage.

g) La Convention concernant la Protection du Patrimoine Mondial, Culturel et Naturel

Adoptée à Paris (France), le 3 novembre 1972, elle est entrée vigueur le 17 décembre 1975. La République de Guinée en est devenue membre le 18 juin 1979. La mise en œuvre des dispositions de cette Convention est assurée par le Ministère en charge de la culture.

h) La Convention sur la Pêche et la Conservation des Ressources Biologiques de la Haute Mer

Adoptée à Genève le 29 Avril 1958, elle est entrée en vigueur le 20 mars 1966. La mise en œuvre de cette Convention est assurée par le Ministère de la pêche et de l’Aquaculture.

i) La Convention des Nations Unies sur le Droit de la Mer

Adoptée à Montego Bay le 10 Décembre 1982, la République de Guinée en est devenue membre le 10 décembre 1982. La mise en œuvre de cette Convention est assurée par le Ministère en charge de la Marine Marchande.

j) La Convention relative aux Zones Humides d'importance Internationale Particulièrement comme Habitat des oiseaux d’eau

Adoptée à Ramsar (IRAN) en 1971, elle est entrée en vigueur en 1975 et amendée par le protocole de Paris, le 3 décembre 1982. La République de Guinée a ratifié l’instrument d’adhésion depuis le 24 septembre 1992. L’organisme responsable de sa mise en œuvre est le Ministère en charge des Forêts et Chasse (Point focal national), en rapport avec le Ministère en charge de l’Environnement.

k) La Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification dans les Pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification en particulier en Afrique

Elle a été adoptée à Paris (France), le 17 juin 1994. La République de Guinée est devenue membre le 19 Avril 1997. Sa mise en œuvre est assurée par le Ministère chargé de l'Environnement.

l) La Convention Cadre sur les changements climatiques

Signée en Juin 1992 à Rio, elle est entrée en vigueur le 21 Mars 1994. La Guinée l’a ratifiée le 7 mars 1994. En observation de l’article 12 de la Convention, la Guinée a communiqué dans un document scientifique officiel appelé « Communication Nationale sur les Changements climatiques » les éléments d’information en la matière. Le protocole de Kyoto a récemment été ratifié par le Gouvernement Guinéen.

m) Le protocole de Carthagène sur la Biosécurité.

4.3- Priorités nationales majeures Les priorités nationales en matière environnementale sont : - l’actualisation de la Politique Nationale de l’Environnement ; - le renforcement des capacités en matière de formation et de perfectionnement des cadres ; - le développement d’une stratégie d’information, d’éducation et de communication en matière

d’environnement ; - la réalisation des Projets de Conservation des Ressources Naturelles dans les zones menacées par la

dégradation (bassin de Samou, zones d’afflux des réfugiés et massif du Fouta Djallon) ; - la gestion des ordures ménagères, des déchets industriels et biomédicaux ; - l’atténuation de la pollution de l’air dans les grands centres urbains ;

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- la lutte contre la déforestation, l’aménagement et la gestion durable des bassins versants en général, et des aires protégées en particulier

- la promotion des forêts communautaires et privée et le transfert de leur gestion aux communautés locales ;

- la lutte contre la surexploitation des ressources de la mangrove et le développement intégré des zones côtières ;

- l’inventaire des technologies améliorées pour leur vulgarisation au niveau des activités traditionnelles rémunératrices de revenus et consommatrices des ressources naturelles ;

- la lutte contre la pollution

4.4- Liens régionaux et internationaux Pour la résolution de ses problèmes environnementaux, la Guinée a entrepris, avec l’appui de plusieurs partenaires au développement, un certain nombre de programmes visant à enrayer, à terme, les causes multiples de la dégradation de l’environnement et de la déperdition des ressources naturelles. La sonnette d’alarme sur l’état critique de l’environnement guinéen a été entendue pour la première fois en 1959 lors de la conférence internationale des sols à Dalaba (Guinée) qui avait mentionné la gravité de l’érosion des sols du massif du Fouta Djallon. Cette conférence avait souligné la nécessité d’entreprendre des actions urgentes en vue d’enrayer le processus compte tenu du fait que c’est au Fouta Djallon que prennent sources les principaux fleuves qui drainent l’Afrique de l’Ouest. Mais c’est seulement 20 ans plus tard que l’OUA est parvenue, dans le cadre de son « plan d’action à moyen et long termes de lutte contre la sècheresse, la désertification et autres calamités naturelles en Afrique », à initier un projet de restauration et d’aménagement intégré du massif du Fouta Djallon. En 1980, le PNUE accepte d’inscrire ce projet dans son plan d’action de lutte contre la désertification et à la fin de cette année là se réalise la formulation conjointe OUA/GUINEE/PNUD/FAO/UNSO du « Programme Régional d’aménagement Intégré du Massif du Fouta Djallon » La première étape de ce programme a été financée par le PNUD et mise en œuvre par la FAO en association avec l’UNESCO et l’OMM. Elle consistait à définir une stratégie de restauration et d’aménagement intégré qui s’appuie sur une expérimentation à l’échelle des petits bassins versants représentatifs des grandes zones agro-écologiques composant le massif du Fouta Djallon. C’est sur la base des résultats positifs de cette première étape que s’est consolidée l’assistance technique du PNUD/FAO, de la Coopération française, de l’Union Européenne et de l’USAID pour la réalisation de projets expérimentaux pilotes d’aménagement de bassins versants situés en Moyenne et Haute Guinée) qui ont mobilisé et utilisé un total de près de 60 millions de dollars et dont les résultats les plus significatifs ont été :

• le renforcement du cadre institutionnel et juridique de la gestion des ressources naturelles et de l’environnement ;

• le développement des ressources humaines ; • la formulation d’approches, de méthodes et d’outils de gestion participative des ressources

naturelles ; • la sensibilisation : éducation du public et des décideurs sur l’environnement ; • la création et l’aménagement des deux premiers parcs nationaux de Guinée (le Parc National de

Badiar et le Parc National du Haut Niger) ;

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• le classement et la protection d’aires humides sensibles ; • la restauration ou l’aménagement de zones dégradées comme les têtes de sources et les berges

des rivières ; • la lutte anti-érosive mécanique et biologique.

Parallèlement aux actions de ce programme centré sur la Moyenne et la Haute Guinée, d’autres initiatives étaient engagées en Guinée Maritime et en Guinée Forestière. En Guinée maritime, l’une des ces initiatives concernait l’étude de l’érosion côtière, avec un appui de la Coopération française tandis que l’autre portait sur la protection de la mangrove avec un appui de l’Union Européenne pour préparer un schéma d’aménagement de la mangrove dont la mise en œuvre est testée avec un projet pilote localisé dans la baie de Sangaréah (Préfecture de Dubréka). En Guinée Forestière, le Projet de Gestion des Ressources Forestières (PROGERFOR) appuyé par la Coopération Allemande et la Banque Mondiale, s’est particulièrement intéressé aux massifs de Ziama et de Diécké qui sont classés comme réserves mondiales de biosphère, pour promouvoir une stratégie de gestion des ressources forestières qui fasse participer les populations riveraines. Un autre centre d’intérêt dans la région forestière a été les monts Nimba dont une partie classée comme site de la Convention sur le patrimoine mondial culturel et naturel a fait l’objet d’un projet conjoint PNUD/UNESCO. Tirant les leçons de toutes ces actions, les autorités gouvernementales guinéennes ont entrepris en 1989, avec le concours de quelques partenaires au développement de la Guinée, la préparation d’un Plan National d’Action pour l’Environnement (PNAE). L’objectif visé était de parvenir à mettre en place un cadre de référence adéquat pour faciliter la mise en œuvre efficace d’une politique participative de gestion des ressources naturelles et de l’environnement. Cette préoccupation légitime du Gouvernement répondait parfaitement au besoin de créer des conditions favorables à la coordination des synergies à l’échelle régionale africaine dans le contexte des impacts négatifs de la sècheresse qui prenaient des proportions si inquiétantes que des partenaires comme le PNUD/UNSO, l’UNESCO, la FAO, la Banque Mondiale, l’Union Européenne, l’OUA, la Banque Africaine de Développement, la Coopération Française, la Coopération Allemande, la Coopération Japonaise, la Coopération Américaine et la Coopération Canadienne ont offert à la Guinée leur appui pour entreprendre des études et des actions pilotes visant à déterminer les voies et moyens appropriés pour enrayer le processus de dégradation des ressources naturelles et de destruction de l’environnement.

V- Perception de la Coopération Internationale, Régionale et Sous-Régionale

5.1- Principes directeurs importants pour le pays La Guinée, pays partie à plusieurs conventions internationales et abritant des zones écologiques sensibles à dimension régionale et mondiale a besoin de mener une politique environnementale vigoureuse et porteuse des meilleurs résultats possibles. L’approche de gestion durable des ressources

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naturelles et de l’environnement devrait pouvoir contribuer au bien-être des populations guinéennes et celles des pays voisins arrosés par les nombreux grands cours d’eau prenant leur source en Guinée. Pour cela, elle a besoin de l’appui de la communauté internationale compte tenu de la dimension des problèmes à résoudre dans un contexte de développement humain très faible fragilisé par l’impact négatif sur l’environnement de centaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées qui, suite aux conflits armés, se sont installés sur tout en Guinée Forestière dans le sud du pays, en région maritime et dans la capitale Conakry. En effet, le nombre très élevé de réfugiés augmente la densité de population dans les sites d’accueil et entraîne des problèmes d’environnement tels que le déboisement, le surpâturage, l’érosion des sols et la pollution des milieux récepteurs. L’accès à l’eau potable, l’assainissement et les soins de santé qui étaient déjà critiques avant l’arrivée des réfugiés prennent des contours plus graves.

5.2- Rôle attendu dans l’interface coopération régionale et protection de l’environnement

Il est vrai que la plupart des problèmes environnementaux proviennent des activités humaines (exploitation abusive et incontrôlée des ressources naturelles, productions industrielles, etc.) Les variabilités naturelles jouent un rôle dans les changements négatifs de l’environnement, mais elles sont en général faibles et s’étalent souvent sur de longues périodes, permettant ainsi l’adaptation des êtres vivants à ces changements. Ce sont donc les actions anthropiques qui sont principalement en cause dans les problèmes environnementaux mettant en péril l’existence humaine même : changements climatiques, destruction de la couche d’ozone, diminution drastique des ressources naturelles vitales, maladies graves diverses, etc. Paradoxalement, les activités humaines à l’origine de ces problèmes ont pour objectif d’améliorer les conditions d’existence de l’homme. Car, les ressources naturelles constituent le soutien de la vie, le socle du développement socio-économique. Donc l’exploitation des ressources naturelles en particulier, et l’ensemble des activités socio-économiques en général, sont indispensables à l’existence humaine. Cependant, ces activités doivent être menées dans la perspective d’un développement durable. Et c’est là que ressort l’importance d’une politique environnementale nationale, et mieux encore, d’une politique environnementale sous-régionale, comme celle prévue par l’UEMOA. Une politique environnementale nationale intègre les considérations écologiques propres d’un pays dans les plans et programmes de développement socio-économiques dudit pays et constitue forcément des contraintes pour les activités humaines. A fortiori, une politique environnementale sous-régionale, qui tient compte non plus de considérations écologiques nationales, mais plutôt sous-régionales, constitue des contraintes plus larges et peut-être plus fortes pour les activités humaines dans l’espace concerné. Ces décisions opposables à l’ensemble des pays de cet espace, seront certes bénéfiques à l’environnement de la sous-région, mais pourront être diversement ressenties comme contraintes au niveau des différents pays. En d’autres termes, une politique environnementale commune, en limitant certaines activités humaines, pourrait réduire diversement la croissance économique dans les différents pays concernés.

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Le rôle qu’on pourrait légitimement attendre d’une telle politique, n’est pas seulement d’édicter un ensemble de lignes de conduite opposables à tous dans le cadre de la préservation de l’environnement, mais elle devra aussi :

• évaluer la contrainte que constitue pour les différents pays, chacune des grandes mesures ; • traduire cette contrainte en termes de manque à gagner dans la croissance économique ; • apporter des compensations aux pays les pus touchés par la mesure ; • aider les différents pays dans l’application de certaines décisions.

5.3- Perception de la ou des priorités sous-régionales du point de vue de pays L’environnement ignore les frontières conve ntionnelles entre Etats. L’air et l’eau franchissent très aisément ces frontières pour arriver à des milliers de kilomètres de leur point de départ. De Faranah en République de Guinée, les eaux du fleuve Niger par exemple, parcourent 4 200 km à travers de nombreux pays ouest africains pour se jeter dans l’océan Atlantique au Nigéria. Des couloirs de migration de la faune sauvage sont identifiés entre le Nord-Ouest de la Guinée et le Sénégal, entre l’Est de la Guinée et le Mali et entre le centre de la Guinée et la Sierra-Léone. Ces couloirs sont les voies suivies par la faune sauvage pour passer d’un pays à l’autre, pendant les différentes saisons. Par ailleurs, au cours de leur parcours les eaux sont capables de charrier d’énormes quantités de matériaux solides. L’air également « voyage » beaucoup en transportant souvent des quantités importantes de particules solides, de produits chimiques et de vapeur d’eau. Dans un article intitulé « L’état des lieux », publié dans le n°20 du journal « Le Courrier de la Planète » (décembre 1993 -janvier 1994), Jean-François SOUSSANA écrit : L’érosion éolienne, très importante dans les pays des steppes dont les sols sont sablonneux ou constitués de fines alluvions appelées loess, a ravagé de vastes territoires en Asie, dans les savanes sahéliennes ou dans l’ouest des Etats Unis… Chaque année, des tempêtes arrachent 200 millions de tonnes d’argiles et de limons aux terres africaines. Selon la NASA, ces poussières mises en suspension dans l’atmosphère enrichissent l’océan Atlantique (plancton…) et l’Amérique latine, apportant en Amazonie l’équivalent de 2,5 kg de phosphate/ha. L’auteur affirme également : A distance des océans la plupart des précipitations ont pour origine l’eau évaporée localement. Ainsi, l’eau qui parvient au Sahel, provient en partie de l’évaporation dans des régions plus humides, au terme généralement de plusieurs cycles d’évaporation et de précipitations. Ces cycles dépendent eux-mêmes du pouvoir évaporant de la végétation qui est alimentée par le sol. Dans ce contexte, la mise en œuvre d’une politique environnementale commune est très appréciable. Les principes directeurs d’une telle politique devraient être :

• le maintien d’un taux convenable de couverture végétale dans les zones les plus humides pour améliorer la pluviométrie dans les parties sahéliennes de la sous -région ;

• l’aménagement des bassins versants dans les pays (comme la Guinée) où de nombreux cours d’eau de la sous-région prennent leurs sources respectives ;

• l’amélioration des pratiques agricoles dans l’espace sous-régional • et la proposition, si possible, d’un plan d’aménagement approprié du territoire de l’ensemble de

la sous-région (zones industrielles, zones agricoles, zones forestières, etc.).

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5.4- Eléments d’orientation majeurs de la politique pour l’amélioration de l’environnement

La politique environnementale commune pour l’espace considéré devrait porter sur : • la protection et la mise en valeur des milieux récepteurs :

- le sol et le sous-sol ; - les eaux continentales et leurs ressources ; - les eaux maritimes et leurs ressources ; - l’air ;

• la protection et la mise en valeur du milieu naturel et des établissements humains : - les établissements humains ; - la faune et la flore ;

• la lutte contre les pollutions et nuisances : - les déchets ; - les bruits et les odeurs ; - les installations et les établissements classés ; - les substances chimiques nocives et/ou dangereuses ;

• les procédures administratives, incitations et dispositions financières : - la procédure d’étude d’impact environnemental ; - les plans d’urgence ; - les compensations et incitations positives ;

• le régime juridique des infractions : - le régime de responsabilité ; - la compétence et la procédure ; - les pénalités.

VI- POINTS DE VUE SUR LA MISE EN ŒUVRE REGIONALE D’UNE POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT

Une politique environnementale commune à l’ensemble des pays de la sous -région ouest africaine, plus précisément pour la zone UEMOA plus la Guinée, le Ghana et le Nigéria, pourrait être profitable à tous les pays concernés et même au-delà, compte tenu du fait que l’environnement ne connaît pas nos frontières conventionnelles. Mais, l’élaboration et la mise en œuvre d’une telle politique ne sont pas des tâches de tout repos. En effet, les pays concernés par cette politique connaissent des conditions écologiques très diverses, certaines étant humides et d’autres semi arides ou arides. Les pays humides, aux richesses biologiques abondantes et diverses, pourraient être plus « pénalisées » que les autres par une politique environnementale commune. Ces richesses naturelles qui constituent pour eux une base importante de développement socio -économique, un moteur pour leur économie, jouent parfois un rôle écologique (et peut-être même économique aussi) non moins important pour d’autres pays de la sous-région. Ainsi, pour l’élaboration d’une politique environnementale commune, il sera nécessaire de tracer des lignes de conduite pour l’exploitation de ces ressources naturelles économiquement importantes pour les uns et écologiquement vitales pour les autres. Dans ces conditions, l’application d’une telle politique pourrait être plus contraignante pour certains pays que pour d’autres. Il y a donc lieu d’examiner très attentivement tous ces aspects. Des mesures de compensation, par exemple, peuvent s’avérer nécessaires.

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Par ailleurs, en dépit des inconvénients précités, il est nécessaire que chacun consente à faire quelques sacrifices, quelques concessions pour l’intérêt commun des populations concernées. L’engagement de tous les pays est indispensable pour la mise en œuvre de la politique commune. Cette mise en œuvre pourrait être assurée par la formation et l’affectation dans chacun des pays de l’espace sous-régional, de fonctionnaires chargés de veiller et peut-être d’aider à l’application des mesures prescrites dans la politique environnementale commune. Au niveau des populations concernées, lesquelles sont en grande majorité analphabètes, des actions d’information, d’éducation et de communication sont indispensables pour les amener à comprendre l’importance du respect de l’environnement. Leur participation à la mise en œuvre de la politique est indispensable. Or, l’on ne peut résolument s’engager dans une voie que si l’on en perçoit bien l’intérêt. La perception de l’importance de la préservation de l’environnement manque encore dans la plupart de nos milieux ruraux, à part ceux où les problèmes environnementaux prennent les populations jusqu’à la gorge. En général, dans nos zones rurales, les habitants ne cherchent qu’à parer au plus urgent, c’est-à-dire la résolution des problèmes quotidiens. Le travail de sensibilisation et d’éducation des populations sera donc d’une nécessité impérieuse pour la réussite de la politique commune environnementale de la sous-région ouest-africaine.

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LE GHANA

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TABLE OF CONTENT

TABLE OF CONTENT .................................................................................................. 331 GHANA’S NATIONAL PROFILE ON ENVIRONMENT, SUBMITTED TO THE WEST AFRICA ECONOMIC AND MONETORY UNION .................................................................... 332

Introduction:................................................................................................................ 332 The provision of Environmental Assessment Regulations, 1999 (LI 1652) to promote environmentally sustainable development. ................................................................. 332 The Country and its area ............................................................................................. 332 Geographical location ................................................................................................. 332 Characteristics relating to natural resources ............................................................... 332 Population and demographic characteristics............................................................... 333 Ratio of urban verses rural population ........................................................................ 333 Means of livelihoods: role of various sectors ............................................................. 333 Overall economic situation and socio -economic characteristics ................................ 333 (2) Natural Resources.................................................................................................. 333

Land Resources ................................................................................................................................................. 334 LAND AND LAND USE AND RELATED ISSUES ................................................ 334

Unimodal ............................................................................................................................................................ 335 Total land area............................................................................................................. 336 Water Resources and Wetlands................................................................................... 337 Marine and Coastal ecosystems .................................................................................. 338 Severe soil erosion ...................................................................................................... 342 Keta basin.................................................................................................................... 343 Urban and Industrial Systems: Summary of Appraisal of their Situation. ................. 343 ENVIRONMENTAL MANAGEMENT AND CONSERVATION .......................... 344 The Strategies put in place by the EPA and its collaborating agencies to achieve these outcomes include:........................................................................................................................ 347 HOW THE REGIONAL AND SUB-REGIONAL COOPERATION IS PERCEIVED.347

The principles guiding the development of Ghana’s land policy include:.............................................. 349 View points regarding options for the regional implementation of the common policy on the environment. ............................................................................................................... 352 Conclusion .................................................................................................................. 353

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GHANA’S NATIONAL PROFILE ON ENVIRONMENT, SUBMITTED TO THE WEST AFRICA ECONOMIC AND MONETORY UNION

Introduction:

Ghana is the first country south of the Sahara to gain independence in 1957. After several years of political instability and economic stagnation it was returned to democratic pluralistic governance through the 1992 constitution.

The government has made serious efforts since 1974 to put the environment on the national agenda through the establishment of the Environmental Protection Council to advise and regulate the activities of the environment. In 1994 it established the Ministry of Environment, Science and Technology to provide policy direction. Some of the main activities done by the government, the Ministry and other regulatory bodies to enhance sustainable development of the environment include:

• The National Environmental Policy (NEP) and the National Environmental Action Plan (NEAP) were developed and implemented

• The incorporation of Environmental Education into the social science curriculum of basic schools

• Setting up of a Mine Reclamation Bond as a financial guarantee reclamation of mine sites • Development of guidelines and standards on air, water and noise by EPA for the regulation of

developmental activities • The provision of Environmental Assessment Regulations, 1999 (LI 1652) to promote

environmentally sustainable development.

The Country and its area

Ghana has a total area of 238,539km2 Geographical location

Ghana, located in West Africa, lies between latitudes 4044’ and 11015’N and longitudes 3015’W and 1012’E. Ghana is bordered on the east by the Republic of Togo, to the west by La Cote d’Ivoire, Burkina Faso to the north and to the south by the Gulf of Guinea. Please refer to Map.

Characteristics relating to natural resources

The population distribution varies across the ecological zones of the country with the savanna and forest zones carrying about 51.4% and 48.6% respectively. The major employment sectors in Ghana are agriculture, industry and services with about 40% of Ghanaians deriving their income from agriculture alone.

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Population and demographic characteristics

The population of Ghana by March 2000 was 18.4 million. Population has tripled over the past four decades; from 6.7 million in 1960 to 18.4 million in the year 2000. Projections indicate that population figures will reach 27.0 million by 2010 and 33.6 million by the year 2020. Ratio of urban verses rural population

About 74% of the population is rural with approximate urban rural ratio of 1:3 Means of livelihoods: role of various sectors

Ghana’s economy is dominated by the agriculture sector in terms of its share in Gross Domestic Product (GDP), employment, foreign exchange earnings and provision of food security. Currently, the sector employs about 70% of the rural labour force. It contributes 35.9% of the GDP, accounts for over 55% of the foreign exchange and is responsible for meeting over 90% food needs of the country. It is also an important source of raw materials for the manufacturing industry. The agricultural products are made of traditional export (cocoa and oil palm) and traditional staple crops (plantain, cassava, rice) and recently non-traditional export crops (fruits, vegetables and root crops). The agricultural sector grew at 6.0% in 2004 as compared with 4.0% in 2001. The higher growth rate of the agricultural sector in 2001 was due to special attention being given to production of cocoa, cassava starch, rice and cotton. The contribution of the industry sector to GDP stands at 24.9% as at 2001. The manufacturing sub-sector is the dominant in the industry sector with a GDP contribution of 36.7%. The other sub-sectors include construction (31.9%), electricity and water (10.3%), mining and quarrying (21.1%). The industrial sector grew at 2.9% in 2001 as compared with 3.8% in 2000. The service sector is made up of a number of tertiary activities. They include economic services such as wholesale trade, retail; tourism and infrastructure services such as communication, transportation by road, rail, air and water and social services such as education and health. Other services are finance, insurance, real estate and business; government; community, social and personal as well as producers of private non-profit services at the household level. The Sector contributes about 30% of GDP. The services sector is dominated by government services that contribute over 10% of GDP annually. Overall economic situation and socio-economic characteristics

The per capita income for Ghana is 600 US$ in the year 2005. (2) Natural Resources

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Land Resources Ghana is gently undulating and generally below 600 metres above sea level. The highest level is around 397metres. The lowest area occurs in the middle of Volta basin and along the coast. Surface water covers 5% of total area of the country. The three major river systems are Volta River System, South Western River System and Coastal River System. The quality of freshwater in the three major systems is generally good for multipurpose use. The total annual runoff is 54 billion m3 with 37.8 billion m3 originating from within the country and 16.2 billion m3 from outside. National per capita availability of freshwater is 6,181m3 per annum. Agricultural land is about 146,810km2 or 61.5% of the total land area. Only 0.2% is irrigated and 0.16% is organic cropland. The major forms of land degradation include soil erosion, desertification, salinization, acidification and plinthite formation. Large tracts of land have been destroyed by water erosion. The gross annual economic loss due to erosion ranged from 2 to 5% of Agricultural Gross Domestic Product. The estimated percentage of total land area of Ghana prone to desertification is 64.97 percent, which is about 165,000 km2. Originally forests cover about 36 % (84,000 km2) of the country. This reduced to 23 % by 1972, 13.3% in 1990, and 10.2% in 2000. There is so much pressure on forests that estimates indicate that the rate of depletion of forests as at 2002 was 65,000 hectares per annum. Deforestation has resulted in adverse effects on the integrity of our environment. Prime timber species including Melicia excelsa (odum) that were common in forest reserves have drastically reduced. Species such as Triplochiton sclceroxylem (wawa), Ceiba pentandra (silk cotton), Terminalia superba (Ofram), are becoming extinct. LAND AND LAND USE AND RELATED ISSUES

Soil Types and Distribution

About 60% of the geology of Ghana is composed of metamorphosed Precambrian rocks while sediments of the Volta basin underlie the rest of the country. The major soil groups within forest zones are oxisols and ochrosols. Within the Semi-deciduous forest zone, the forest ochrosols are the most extensive and very important.

Agro-ecological zones

The country can be divided into six major agro-ecological zones. These consist of Sudan, Guinea and Coastal Savanna zones, the forest-savanna transitional zone, the Semi-deciduous forest zone and the High Rain forest zone. The table below shows the main agro-ecological zones with their land suitability to major crop types.

Table 1: showing the main agro-ecological zones and land use.

Agro- ecolgical

Rainfall /mm

Area/ km2

Common tree /grass species

Land use (crops, and

Major Soil

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zones livestock) Types Sudan Savanna

1,000

Unimodal

1,920 Andropogon spp; heteropogon spp, Ceiba pentandra; Butryrospermusspp

Millet Sorghum Groundnut Onion, sheep

Luvisols Lixisols Plinthosols Gleysols, Leptosols

Guinea Savanna

1,100

Unimodal

149,362 Andropogon gayanus Aristida,Imperata spp Butyrospermus parkii;Antiaris africana

Millet,Cotton Maize, Yam Sorghum Groundnuts Sheep, goat

Luvisols Lixisols Plinthosols Gleysols Leptosols

Coastal Savanna

800

Bimodal

4,500 Albizia zygia; Ceiba pentandra; Baphia nitida;

Rice Vegetables Shallot Coconut

Vertisols Cambisols Solonetz Gleysols

Semi-deciduous Forest

1,500

Bimodal

66,955 Celtic milbraedii; Triplochiton scleroxylem Antiaris african Chlorophora excelsa

Food crops cocoa, citrus ail palm Coffee

Acrisols Leptosols Nitisols

Forest-savanna transitional

1,300

Bimodal

8,300 Andropogon spp. Daniella oliveri; Terminalia nacroptera; Borassus aethiopum

Yams Grains tobacco cassava

Nitisols Lixisols Plinthosols Leptosols

High Rainforest

>2000

Bimodal

7,500 Cynometra ananta; Lophira alata; Tarrietia utilis

Coconut Citrus, Rice Rubber Bananas

Ferralsols Fluvisols Acrisols Gleysols, Arenosols

Land cover

The term land cover defines the vegetation and artificial construction covering the land surface. Land cover therefore designates both vegetational and non-vegetational features. Please refer to table 2 on land cover for vegetation.

Table 2: Land cover for vegetation.

Formation Group Abbreviation Area (sq. km) Percentage

cover Wet Evergreen WE 6,570 2.75

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Moist Evergreen ME 17,770 7.45 Upland Evergreen UE 292 0.12 Moist Semi-deciduous MS 32,890 13.79 Dry Semi-deciduous DS 21,440 8.99 Southern Marginal SM 2,360 0.99 Southern Outlier SO 20 0.0083 Total Forest 155,488 65.19 Tall-grass Savanna TGS 144,948 60.77 Short-grass Savanna SGS 10,540 4.42 Total Savanna 155,488 65.19 Mangrove forest* MA 1,670 0.7 Total Ghana 238,500 99.99 *Include open water areas; actual area of mangrove vegetation in unknown but is now very limited Source: Ministry of Environmental and Science 2002 Land use on the other hand defines the use to which land is being put. These include grazing, forestry, mineral extraction, settlement and recreation. The general pattern of land use is presented in Table 3

Table 3: Land use (general)

Land Use Area (‘000sq.km) % of Total

Total land area 239 100

Savanna woodland 71 30 Bush fallow and other uses 60 25 Unimproved pasture 36 15 Forest reserves 26 11 Tree crops 17 7 Annual crops 12 5 Wildlife reserves 12 5 Unreserved forest 5 2 Source: Medium Term Agric Development programme Document (1990) Agricultural land use types include bush fallow, unimproved pasture, tree crops and annual crops. The main system of farming is traditional with the use of the hoe and cutlass. Agriculture is predominantly on small holding basis, of which 85% is on small sizes less than 2 ha. in the forest zone and less than 5 ha in the savanna zone. The major types of farming systems are cash tree cropping, bush fallow, mixed cropping, horticulture and commercial farming. Large scale plantation for crops like rice, pineapples, cotton, oil palm and cassava have been given special attention in a form of marketing or planting materials to enhance their production and processing for export. Sheep, goats and cattle are widely distributed in the country but are largely concentrated in the northern section of the country particularly in the Upper East.

Forest lands and other landscapes

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Forest land use includes forest reserves, wildlife reserves, unreserved closed forest, unreserved savanna lands. About 66.6% of the forest reserves are located in the forest zone constituting about 10.2% of the total area of the zone while 90% of the wildlife reserves are found in the savanna zone. Other land use classes include grazing, mineral extraction, settlement, mining and institutional uses. The land tenure systems are the customary, stool land, individual ownership, shared tenancy and direct government acquisition. Water Resources and Wetlands

Freshwater Resources

Ghana’s freshwater resources are founding three major river systems and numerous aquifers, of which two are shared with Togo in the southeast and Cote D’ivoire in the southwest. Total area covered by surface water bodies is about 11800km2 representing about 55 of total land area of the country. Total runoff was estimated at about 54.4 billion cubic meters, of which 39.4 billion originate from within the country and 17.3 billion from outside the country. Total runoff has however declined in several places by between 30 – 40% over the last 30 years as a result of declining rainfall. National per capita freshwater availability is estimated at about 2893.6 cubic meters per year. This suggests that the country is generally not under water stress. However, unevenness in spatial and temporal distribution and inadequate service facilities has lead to perennial water shortage in certain places, while other places experience periodic flooding. Mean groundwater yield varies from 4.5 m3/hr in the voltaian geological formation to about 18m3/hr. in the limestone aquifers in the southwest and southeast. Estimated mean aquifer recharge is currently between 13.4 -16.2% of mean annual rainfall. The quality of most large surface water resources is generally good for multipurpose usage. Rivers draining urban areas are however, degraded by the introduction of large quantit ies of urban domestic wastes which are carried by runoffs.

Wetlands

Wetland ecosystems constitute about 10% of the country’s total land area. Three categories of wetlands are recognised, namely; conserved wetlands(this includes Ramsar sites and wetlands in forest and wildlife reserves), coastal wetlands (some are conserved) and inland wetlands(include irrigated lands, salt pans, reservoirs, lakes and river flood plains). Coastal wetlands including a number of lagoons close to large population centres tend to be degraded by the input of urban domestic and industrial wastes including untreated or partially treated sewage. In such water systems, heavy bacteriological contamination is very common. Heavy metal pollution also occur in wetlands near industrial towns and mining communities where artisanal mining commonly called ‘galamsay’ is undertaken. Aquatic weed infestation involving alien invasive species such as water hyacinth, salvinia and coontail have become very pervasive in inland wetlands. These weeds tend to block waterways and threaten water supply systems.

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Marine and Coastal ecosystems

Ghana has a coastline of about 550km. The coastal and marine territorial waters extend from the high tide mark to the limit of the 30-metre contour or 10km on the landward side and up to the 200 nautical miles exclusive economic zone on the seaward side. The marine and coastal ecosystems have been classified into offshore ecosystems and coastal ecosystems.

Offshore Marine Ecosystem

The offshore ecosystem is found off the shoreline and above the continental shelf. This ecosystem is characterised by 2 seasonal upwelling, when nutrient laden cold sub surface water rises to the surface to replace the warm surface water. During this periods plankton productivity increases to support the fishery, which at this occasion is dominated by pelagic species such as flat and round sardines, anchovy and the chub mackerel. Two distinct coastal upwelling, which extend between Cote D’ivoire to the coast of Benin, occur. The major one takes place between late June and August and lasts for about six weeks. The minor one which, lasts for about three weeks, occur between late January and February. The two upwellings are separated by periods of hydrographic stability when the thermocline is pronounced. These periods are characterised by low productivity and fish landings are low.

Marine Coastal Ecosystem

Six coastal ecosystem types occur in Ghana, namely: sandy shore, rocky shore, coastal lagoons, mangrove/tidal forests, estuarine wetlands and depression wetlands.

Sandy Shores

The sandy shores are the dominant coast type and constitutes more than 60% of the cost type. This coast type is important for beach tourism. Species diversity on sandy beaches with steep slopes is generally low, with the ghost crab, Ocypoda cursa as a common species. Species diversity is however relatively higher on fine-grained flat beaches. Commonly encountered fauna include isopods, amphipods, mysids and polychaetes. The sandy shores from Pampram near Accra to Keta in the east are important nesting grounds for marine turtles.

Rocky Shores

Rocky shores occur as rocky out-cropings alternating with sandy bays. They support a wide variety of macroalgae, barnacles and littorinid snails. Algae on rocky shores serve as important microhabitat for epifauna and fish.

Coastal Lagoons

More than 90 lagoons are found in the coastal area of Ghana. They habour a wide variety of fish, crabs, molluscs and polychaetes. When they occur as open lagoons, they serve as nursery grounds for juvenile marine fish. Some of the lagoons support large populations of roosting waterfowls and Palaearctic birds, which over winter in Ghana. Five important coastal lagoons and adjoining wetlands have been designated as Ramsar sites.

Mangrove/Tidal Forests

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Mangroves are associated with lagoons and river deltas. Mangrove ecosystems have been very much encroached upon and significantly degraded through over-cutting for fuel wood and conversion to saltpans. Significant mangrove areas are now limited to the Volta delta in the east, Iture wetlands in the central region and a few stands in the west. Mangrove ecosystems support oysters, crabs, and gastropods. They also provide nursery grounds for juvenile marine and brackish water fish.

Estuarine Wetlands

Estuarine wetlands comprise coastal floodplains and marshland areas.. The Volta estuary constitutes the dominant estuarine wetland and supports very extensive stands of mangrove. Due to the construction of the Akosombo and the Kpong dams on the Volta River, seasonal inundation of a large portion of the floodplains, which support fishery and agriculture has been significantly reduced.

Depression Wetlands

Depression wetlands are small mash lands that are not linked to any significant watercourse. They are mostly found in the western part of the coastline and are recharged mainly by direct rainfall. Species diversity is very low in depression wetlands due to the high temperature ranges.

Threatened or Critically affected Ecosystems

Most sandy beaches are threatened by severe erosion. In some areas, particularly in the eastern shore line between Ada and Keta, shoreline retreat due to erosion was estimated at about 1 metre per annum. This situation poses great threat to marine turtles which nest in these areas. Mangrove habitats are also threatened by severe encroachment by urban expansion and creation of saltpans. Over cutting of mangrove for fuel wood has also decimated significant stands of mangrove. Untreated municipal and industrial wastes have also degraded a number of coastal lagoons such as the Korle, Kpeshie and Chemu lagoons.

Major degradation processes affecting natural resources (Environmental Impact of

land uses)

Agricultural inputs such as use of chemical fertilizer are very low in the country and are not expected to cause any serious pollution. The problem of overgrazing, bush burning as a means of land clearing and continuous cultivation on the same piece of land are accelerating the deteriorating of the soil. The most seriously threatened are soils outside forest and wildlife reserves. Major forms of land degradation are therefore indiscriminate destruction of vegetation, soil erosion and decline in fertility, which is common to all the ecological zones in Ghana. Dumping of refuse, discharges of treated and untreated sewage; industrial effluents, livestock waste and agricultural run-off into water bodies are major sources of water pollution. These result in increase in Biochemical Oxygen Demand (BOD) causing eutrophication and killing of aquatic life. The consequence is ecological change and destruction of aquatic habitat. Also discharge of untreated toxic materials, such as heavy metal, organic chemicals from industrial and mining waste pose a threats to

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major rivers like Pra, Offin, Ankobra, Densu, Sakumo and the Korle lagoons. Other major effluents from industries are the breweries, chemical, plastics and rubber industries. On climate change, the country is net sink with net carbon dioxide (Co2) equivalent removals by sink of about -5,411 Gg according to Ghana’s Initial National Communication studies in 1994 by EPA. However, the trend of total Co2 equivalent removal showed a significant decline of about 49% from 1990 to 1996. The reduction in Co2 sequestration was principally due to deforestation and other land use changes including increase in agricultural lands and high increase in fuelwood and charcoal production. Major Green House Gases (GHGs) are carbon dioxide (Co2), methane (CH4) and nitrous dioxide (N2O) The economic sector of GHGs sources of emission and removals by sink are energy, industrial processes, agriculture, land use, land use change and forestry and waste. Ghana’s greatest potential for reducing anthropogenic GHG emissions and expanding carbon sinks would appear to lie in the forest and land use sector.

Major degradation processes affecting natural resources

The most common degradation process in Ghana that is affecting natural resources are deforestation, bushfires, drought and soil erosion. Deforestation

Ghana was once renowned for its extensive forest, woodland and water resources, but that has changed drastically. Today deforestation, loss of land cover and biodiversity loss is widespread in Ghana. Increase in population and its attendant demand for land for subsistence cultivation has resulted in deforestation, soil erosion and decline in soil fertility, increased drought frequency, bushfires and desertification. Forests for the past three decades, have suffered much decline, according to land use/land cover trend analysis conducted by EPA using historical Landsat satellite imagery (1972/3, 1985/6, 200/01) in 2005, Ghana tropical forests have decline moderately from 1972 to 2000. In 1972, forest covered about 23 percent of the country. However in 1990, the area reduced to 13.3 percent, and in 2000 it was 10.2 percent. Thus, over the years the high forest has reduced from the previous 8.2 million hectares to an estimated 0.836 million hectares in 2000 representing 70 percent loss with average rate of deforestation of 4.5% Incidence of fire

Bush fires are considered as the most important agent responsible for reducing biodiversity and depleting the genetic diversity of various land and other land resources. In Ghana most bushfires occur in the forest and savanna zones mostly between the month of January and April (during the dry season). Until 1982, fires in forests were relatively uncommon. However, from 1982 and 1983 serious fire outbreaks have also been reported in 1989, 1993 and 1996 razing thousand of hectares of the nations crops and natural resources. Food and Agriculture Organisation (FAO) in 1983 estimated over 50% of the country’s vegetation cover with an annual loss of 4% of GDP. In addition to this, major crops such as cocoa, coffee, cola nuts, food crops, vegetables as well as timber and animals were destroyed at an

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estimated cost of ¢784.3 million. Also about four (4) people were trapped and killed and ten (10) seriously injured as a results of these fires. Causes of bush fires have been primarily anthropogenic in origin than natural. These include: farming, hunting, palm wine tapping, honey extracting, logging among other cultural activities. Major legislation promulgated include the PNDCL 46 (1983) and PNDCL 229 which prohibited setting of fires for any purpose other than agricultural, forestry and game management purposes and establishment of bushfire control sub-committee in each District Assembly with responsibilities and duties to effectively minimize fire incidence from the district level. In spite of these policies, outbreaks of fires are still prominent. The ineffectiveness of the programme has been attributed to lack of coordination among stakeholders, inadequate logistics, limited financial resources, attitudinal problems of those who set up fires and lack of capacity of the district assemblies to work effectively. Drought

Drought is a major factor enhancing desertification in Ghana. It is very prevalent in the northern regions of the country. However, records available for the last two decades had indicated a general increase in drought frequency especially in high rainfall zones of southern Ghana. The major drought periods recorded in Ghana were 1968-1972, 1982-1985 and particularly that of 1983 that caused serious hydrological imbalances that affected land resources production systems especially soil quality, fresh water supplies and vegetation and crops. The 1982/83 droughts is also attributed to the genesis of bushfires in Ghana. Soil erosion

The impact of soil erosion is not dramatic but widespread in all areas of the country with increasing rate of deforestation. Line squalls occur during the start of rains between March and July each year. Soil erosion, for the past three decades became an important contributor in land degradation. This occurs in the form of sheet erosion through surface run-off, rill erosion in shifting micro-channels and gully erosion into permanent channel. The Soil Research Institute has interpreted the major soil erosion in terms of the ir severity and type of erosion hazard posed. It showed that:

• Slight to very slight sheet erosion affect less than 1% of Ghana • Slight to moderate sheet erosion affect 31% of Ghana • Moderate to severe sheet and gully erosion but more of the former

affects 25% of the total of Ghana. Thus, over 70% of the country is subject to moderate to severe sheet or gully erosion and about 40% of this land is in the savanna. Decline in soil fertility is now a serious constraint to agricultural production. Also, land tenure and land ownership systems where land is community owned and vested in stool or skin, cultivation of watersheds, use of pesticides and fertilizers among others pose a threat to the environment.

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Threatened or Critically affected ecosystem

The following tables present the major environmentally affected areas in Ghana. Land-related constraints

Problem Hot spots Main causes Loss of Vegetation cover Main Volta basin and part

of Brong-Ahafo region (the transitional zone)

Slash and burn agriculture, fuelwood gathering, overgrazing, deforestation, poor crop-livestock-agro-forestry integration, bushfires.

Forest Encroachment Western (Tano Ehuru FR, Tarkwa) Ashanti (Desiri FR, Obuasi area), Volta (Kabo river FR) Upper east, Upper west (White Volta basin around Nangodi)

Conversion of forest to farmlands, destructive logging, , surface mining (gold and diamond), shortening fallows, poor farming practices, charcoal production, bushfires.

Loss of biodiversity Countrywide Deforestation, floods, poor land use planning, toxic chemical discharge, population pressure, encroachment of wildlife and forest reserves, habitat modification

Severe soil erosion Daka basin, heavily settlement area in the savanna zone

Conversion of forest to farmlands, surface mining (gold and diamond), shortening fallows, overgrazing, poor farming practices, charcoal production, bushfires, high density settlement, cultivation of steep slope.

Land degradation/Soil fertility decline

Countrywide Shortening fallows, surface mining, wildfires.

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Water-related constraints

Problem Hot spots Main causes Pollution Ankobra, Pra, Subin,

Densu, Odaw and Chemu basins

Chemical spillage, acid drainage from surface mining, urban and industrial waste discharge

Flooding White, Subin, Densu and Odaw river basins

Haphazard urban development and overflow of dams and reservoirs

Water shortage White Volta, Tano and Densu basins

Low dry season run off, low recharge of underground water, high deforestation

Salinization of fresh water resources Keta basin

Geological conditions and unregulated abstraction of underground water

High Iron/Fluoride in groundwater

Pra, Ankobra and White Volta basin

Geological conditions and acid drainage from mines

Water Weed infestation Oti river basin, Afram arm of Volta lake, Tano lagoon, water supply reservoirs countrywide

Introduction of exotic weeds (e.g. water hyacinth & salvinia) hydrological change arising from impoundment of water at Akosombo, high level of nitrification from urban and agricultural activities

Urban and Industrial Systems: Summary of Appraisal of their Situation.

State of the Urban System: Pollution nuisances

Urban growth is occurring at a rate of about 4% per annum as a result of population growth and immigration from rural areas in pursuit of livelihood opportunities. In many of the fast growing urban centres, provision of wastes management infrastructure has lagged behind urban expansion. The result is that nearly half of urban domestic wastes remain uncollected and are washed into drains and watercourses. Noise nuisance is becoming an emerging problem in many urban centres. The noise emanates from religious houses and recorded music vendors. Although municipal authorities have enacted byelaws to check excessive noise making, efforts to control noise by municipal authorities is severely constrained by inadequate personnel and equipments.

Urban dwellers’ behaviour and the Environment

The country is experiencing rapid urbanization and this phenomena has implications for the environment. The largest cities in Ghana include Accra-Tema, Kumasi, and Sekondi- Takoradi conurbation. Out of these cities there are some growing behavioural pattern that are increasing. Among those of greatest concern is the phenomenon of littering. People throw litter ind iscriminately around. Most disturbing ones are those thrown from moving vehicles and at lorry parks. Although

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Municipal and Urban Councils have byelaws that prohibit these activities the sanctions are not deterrent enough. Lack of enforcement of the byelaws has worsened the situation. Waste generated from markets are not properly disposed off and thereby blocking the drains and causing floods. Most of the solid waste generated from markets and other selling points mostly put in plastic waste are left on the road or nearby corners. Very few collection points are maintained and creates an eye saw. There is constant traffic in the Accra Tema area because of the high vehicular movement. The roads have few passenger stops so some vehicles even stop on the road which create traffic jams. These increase the release of carbon dioxide and carbon monoxide from the vehicles thus polluting the air. ENVIRONMENTAL MANAGEMENT AND CONSERVATION

Environmental Institutional set-up in Ghana is as follows:

§ The Ministry of Environment and Science is responsible for the formulation of policies related

to the environment. § The Environmental Protection Agency (EPA) is the technical wing of the Ministry of

Environment & Science and therefore implements environmental policies emanating from the ministry.

These are the two institutions directly responsible for the environment. The EPA however collaborates with certain institutions like the Food and Drugs Board, Standards Board, Factories Inspectorate, Ministry of Lands and Forestry (under which we have the Forestry Commission and its departments), Ministry of Local Government and Rural Development (under which we have the Metropolitan/Municipal and District Assemblies).

The international environment and implementation of the relevant conventions.

Ghana has ratified a number of conventions, which are at various stages of implementation Convention on Biological diversity (CBD).

Ghana has prepared its National Biodiversity Strategic Plan but the action plan is yet to be finalized. The National Biodiversity Strategic Plan (NBSP) is being implemented somewhat by the various stakeholders. The real problem is that, it has not been mainstreamed into sectoral policies and therefore difficult to state the extent of implementation of the NBSP. Ghana has just submitted its maiden national reports (the Second and Third National Reports) to the CBD. United Nations Convention to Combat Drought &Desertification (UNCCD).

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Desertification has long been recognized as a major environmental hazard with adverse impacts on the livelihoods of people in the three northern regions of Ghana. Ghana in fulfilment of its obligations under the United Nations Convention to combat Desertification, has finalized its National Action Plan (NAP) to combat drought and mitigate desertification. She has been able to prioritise projects within the 3 northern regions for implementation under the global mechanism of the UNCCD. Some of their projects are woodlot establishment, integrated water management and livelihood enhancement. These projects will serve the dual purpose of alleviating poverty and arresting the rapid rate of desertification. There are other conventions, which are being implemented such as climate change etc.

3. Major areas of Ghana’s environmental policy and development.

Ghana’s Environmental Policy

Objectives

The ultimate aim of the National Environmental Policy of Ghana is to improve the surroundings, living conditions and the quality of life of the entire citizenry, both present and future. It seeks to ensure reconciliation between economic development and natural resource conservation, to make a high quality environment a key element supporting the country’s economic and social development. Specifically, the policy seeks to: • maintain ecosystems and ecological processes essential for the functioning of the biosphere; • ensure sound management of natural resources and the environment; • adequately protect humans, animals and plants, their biological communities and habitats against

harmful impacts and destructive practices, and preserve biological diversity; • guide development in accordance with quality requirements to prevent, reduce, and as far as

possible, eliminate pollution and nuisances; • integrate environmental considerations in sectoral, structural and socio-economic planning at the

national, regional, district and grassroots levels; • seek common solutions to environmental problems in West Africa, Africa and the world at large. The National Environmental Policy puts emphasis on preventio n and sustainable development. Principles

For the effective implementation of the National Environmental Policy the following principles will be applied: • optimum sustainable yield in the use of resources and ecosystems; • use of most cost-effective means to achieve environmental objective; • use of incentives in addition to regulatory measures;

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• delegation of decision-making and action to the most appropriate level of government; • polluter pays for the cost of preventing and eliminating pollution and nuisance caused by him; • public participation in environmental decision-making; • international co-operation. Nation Environmental Policy Statement

Environmental protection in Ghana should be guided by the prevention approach, that is, with the recognition that socio-economic developments must be undertaken in such a way as to avoid the creation of environmental problems. Specifically, the Government will: a. commit itself to the environmentally sound use of both renewable and non-renewable resources

in the process of national development: b. create awareness among all sections of the community of the environment and its relationship to

socio-economic development, and of the necessity for rational resource use among all sectors of the country.

c. develop procedures for the utilisation of land resources in a manner that will ensure the

maximum degree of economy in the use of land and avoid or minimise conflicts; d. institute and implement an environmental quality control programme by requiring prior

environmental impact assessments of all new investments that would be deemed to affect the quality of the environment;

e. take the appropriate measures, irrespective of the existing levels of environmental pollution and

extent of degradation, to control pollution and the importation and use of potentially toxic chemicals.

f. take appropriate measures to protect critical eco-systems, including the flora and fauna they

contain harmful effects, nuisance, or destruction practices; g. develop and maintain a professional cadre within the country to supervise, co-ordinate,

implement and enforce procedures and legislation essential for safeguarding the environment and maintenance of sound ecological systems;

h. oblige all concerned to provide the appropriate agencies with the relevant information needed

for environmental protection and for the enforcement of relevant environmental regulations and legislation;

i. promote and support research programmes aimed at better understanding of the different

ecozones and the factor affecting them, as well as health-related environmental problems, and local resources, including renewable energy resources;

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j. establish an adequate legislative and institutional framework for monitoring, co-ordinating and enforcing environmental matters.

4. Major national environmental priorities

The country puts a lot of priority on the following desired environmental outcomes and has therefore put in measure to achieve them. • Clean Air • Clean Surface Water • Significantly Reduced Rates of Desertification • Significant Reduction in all Forms of Land Degradation • Prevention and mitigation of Climate Change • Ozone Layer Protection • Safe Drinking Water

The Strategies put in place by the EPA and its collaborating agencies to achieve these outcomes include: • Awareness creation • Effective Coastal Zone Management • Effective and consistent Compliance and Enforcement • Ecologically Sound Management • Environmental Education (Formal and Non- formal) • Reduced generation of Hazardous Wastes and Proper Management of Residual Waste • Effective Pollution Prevention/Control • Effective Sanitation Infrastructure and Practices • Sound Chemicals Management HOW THE REGIONAL AND SUB-REGIONAL COOPERATION IS PERCEIVED.

Environmental principles important to the country.

The main environmental principles important to Ghana are contained in several environmentally related policies that the country has made. These include the National Environmental Policy, the Forest and Wildlife Policy and the Land Policy among others.

The Environmental Policy

The Ghana Environmental Policy was adopted to provide the broad framework for the formulation and implementation of the National Environmental Action Plan 1991. The aim of the national environmental policy of Ghana is to improve the surroundings, living conditions and the quality of life of the entire citizenry, both present and future. It seeks to ensure reconciliation between economic

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development and natural resource conservation, to make a high quality environment a key element supporting the country’s economic and social development. The policy seeks specifically to: • To maintain ecosystems and ecological processes essential for the functioning of the biosphere. • Ensure sound management of natural resources and the environment. • Adequately protect humans , plants and animals, their biological communities and habitats against

harmful impacts and destructive practice, and preserve biological diversity. • Guide development in accordance with quality requirements to prevent, reduce

and as far as possible, eliminate pollution and nuisances. • Integrate environmental considerations in sectoral, structural and socio -economic planning at the

national, regional district and grassroots levels. The principles underlying the policy are:

• The optimum yield in the use of resources and the environment. • Use of the most cost-effective means to achieve environmental objectives. • Use of incentives in addition to regulatory measures. • Delegation of decision making and action to the most appropriate level of government. • Public participation in environmental decision making. • International co-operation.

The policy states that environmental protection in Ghana should be guided by the preventive approach, that is, with the recognition that socio-economic developments must be undertaken in such a way as to avoid the creation of environmental problems. Specifically the government will among other things:

• Commit itself to environmentally sound use of both renewable and non-renewable resources in the

process of national development. • Develop procedures for the utilisation of land resources in a manner that will ensure the maximum

degree of economy in the use of land and avoid or minimise conflicts. • Take appropriate measures to protect critical ecosystems, including the flora and fauna they contain

against harmful effects, nuisance, or destructive practices. • To promote and support research programmes aimed at better understanding of the different

ecozones and the factors affecting them, as well as health-related environmental problems and the development of appropriate technologies for environmentally sound management and use of local resources, including renewable energy resources.

The Forest and Wildlife Policy

The Ghana Forest and Wildlife policy was developed and adopted in 1994 to guide the development of both forest and wildlife resources of the country with the primary aim of conservation and sustainable development; maintaining environmental quality and perpetual flow of optimum benefits to all segments of the society. The policy seeks to bring the forest and wildlife sectors together for purposes of conservation through sustainable use.

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The guiding principles of the policy are based on national convictions as embodied in the constitution of the Fourth Republic, the current development policies, the Environmental Action Plan (1991); and on international principles endorsed by Ghana, including those contained in the Guidelines for Tropical Forest Management by the ITO, the Rio Declaration (1992), the African Convention on Wildlife Conservation and the Convention on International Trade in Endangered Species. These principles include the rights of the people to have access to natural resources for maintaining a basic standard of living, the concomitant responsibility to ensure the sustainable use of such resources; and the dependence of the nation’s viability on the wise use of the forest and wildlife resources in view of their contribution to the economy in maintaining vital ecological and life sustaining processes, the conservation of pools of genetic materials that offer development options and opportunities and the need to incorporate traditional methods of resource management in national strategies where appropriate. The strategies envisaged include the maintenance of a permanent forest and wildlife estate. Outside the gazetted 282 reserved forest areas and 15 wildlife protected areas together covering about 16% of the country’s land area, an estimated 4,000km2 forests exist in the country supplying the bulk of the timber. Emphasis is placed on reforestation to restore a significant proportion of the original forest cover. Other strategies include public education and participation and the development of domestic markets.

The Land Policy

The principles guiding the development of Ghana’s land policy include: -Guaranteed ownership and rights of inherit ance -Equitable and reasonable access to land resources for maintaining a basic standard of living -Guidance of allocation by market forces without compromising equity and State interest -Sustainable land use in accordance with the maintenance of environme ntal quality -Economic and development incentives to stimulate private enterprise related land use. The specific land policy objectives include:

• To harmonise and streamline customary practices and enacted legislation to remove or minimise conflicts of interest within land owning groups and between the state on the one hand and stools, skins, clans, families and individual stakeholders on the other hand.

• To promote effective land use planning consistent with resource capability and sound environmental princ iples and ensure optimum benefits to beneficiaries.

• Develop geographic information systems to meet tenurial issues, planning , policy formulation, decision making, conflict resolution and other needs of the modern Ghanaian society.

• Create and maintain effective capability at the national, regional, district and community levels for efficient land services delivery.

The strategies for the promotion of effective land use are:

• The development and circulation of guidelines, and the collation of current land use specifications and projections for the preparation of land use map for the country.

• Development of a national land use plan, allocating sections of the country’s land to broad land usages.

• Enforcing of requirements for proper spatial planning within approved zones for the publication of development plans.

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• Provide support for integrated planning at district and community levels to ensure the participation of stakeholders in natural resource management.

• Establishment and maintenance of geo-spatial framework database

Desertification policy

The objective of the Convention is to combat desertification and mitigate the effects of drought in countries experiencing serious drought and/or desertification, particularly in Africa, through effective action at all levels, supported by international co-operation and partnership arrangements, in the framework of an integrated approach which is consistent with Agenda 21, with a view to contributing to the achievement of sustainable development in affected areas. The severe drought of 1981 to 1983 caused the Government of Ghana to apply for assistance to the United Nations Sudano-Sahelian Office (UNSO) to combat desertification, which application was subsequently approved in December 1984. The implication was that parts of Ghana, particularly the semi-arid areas of the northern parts and the south-east, qualified to be classified as desertification-prone and could receive assistance from the UNSO to combat desertification. The sector agency responsible for environmental protection and management Environmental Protection Council (EPC) (now Environmental Protection Agency (EPA). The most important obligation of the affected developing country Parties under the Convention is the preparation of a National Action Programme (NAP) to combat desertification and mitigate the effects of drought.

What role should Ghana play in the regional cooperation and protection of the

environment?

(This section is a compilation of inputs from an opinion pull exercise carried out among experts in the sector.) The most crucial role that Ghana has to play is that the country should be a catalyst to increase peace and stability in the sub-region. Where there is peace and good governance there is productive use of the natural resources for the benefit of the people. Regional peace and security remain a daunting task for any sub-regional body in the wake of crises in Sierra Leone, Liberia, Guinea Bissau and Côte d'Ivoire. As a member or signatory of most of the protocols and conventions on the environment Ghana should gives priority to promoting laws and legislative instruments that will give meaning to these conventions at the national level. These laws could be models for other countries in the sub-regions, which will like to follow suit. Some of these conventions are on Kyoto Protocol, non-transportation and deposition of hazardous waste on the coast. Particular emphasis must be given to the implementation of the UN Convention to Combat Desertification and to the sustainable use of scarce water and soil, the UN Framework Convention on Climate Change, the Convention on Biological Diversity, Agenda 21, the Kyoto Protocol and the African Common Position on Environment and Development. The country can be a leader in calling forums and workshops for the discussion and implementation of agreements, which will bring about the preservation of the environment. The working groups on the

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Millennium Development Goals and other related groups could be formed and invite the other regional participants to brainstorm and compare notes.

The priorities of a sub-regional common policy on environment

The West Africa sub-region has many similarities such as climatic conditions, vegetation, and biodiversity. Some differences also exist in terms of availability of natural resources (minerals) and amount of water resources available for use. There must be the adoption of policies to protect, preserve and enhance the natural environment of the sub-region and co-operation in the event of natural disasters; for example, strategies and programmes at national and regional levels and the establishment of appropriate institutions to protect, conserve and enhance the environment, control erosion, deforestation, locusts and other pests. There must be the harmonization and co-ordination of national policies and programmes in the field of natural resources conservation by the countries in the sub-region. This is necessary since a number of countries have embarked on structural adjustment and trade liberalization programmes with serious environmental and socio -economic problems. The current priorities shall be on mining, desertification, energy (petroleum and gas) Mining is crucial because it leads to environmental degradation. Mining and environmental issues are the major sources of conflicts on the African continent. The conflicts of Sierra Leone, Liberia and Guinea are examples where the exploitation of diamond and gold for their intrinsic value is the underlying factor of the conflicts. Cross border pasturage activities led to two wars between Somalia and Ethiopia. In West Africa the transhumance of cattle rustlers are a conflict between Burkina Faso and Ghana. Refugees are also hazards to the environment. Refuges from Togo and those from Liberia who come to Ghana over the years create environmental hazards. It is the same in most countries. Health problems also emerged with displaced persons. Many rivers in West Africa such as the River Volta, River Niger and Water pollution is another area of concern and worry. Inadequate compensation for land use also leads to dissatisfaction of the communities. Some communities also suffer from military attacks because there is no peace between the communities and the mining companies. Waste disposal is one of the environmental problems urban centres have to grapple with in the wake of rapid urban population growth vis-à-vis services (health, water, transport, housing, education). In West Africa, desertification is a key issue. There is erratic rainfall, periodic drought, water shortages, uncontrolled land clearing and reduction of fuel wood stocks, wind and water erosion and declining soil fertility. The outcome is that the majority of these countries suffer from desertification.

Natural disasters have severe impact on many African countries, which adversely affects the prospect of economic growth and sustainable development. This is because these countries have low coping capacities because they are poor. Ways must be found to combat and reduce the

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severity of the impact on the population. These could best be done through sensitization of the people and types of building put up to conform with laid down procedures and plans. An equally important issue is the protection of the marine coastline. The Gulf of Guinea is very rich in natural, mining and human resources. In piscatorial potential, the abundance of rivers and the presence of mangrove swamps on the coastline make the Gulf one of the most fish-rich zones on the globe. There are about 1.2 million hectares of mangrove swamps in the region. They are mostly situated on the Nigerian coast and are a vital habitat for many crustaceans, mollusks, species of fish and birds. The great marine ecosystem of the Gulf of Guinea is rich in many living marine resources and in fishes of high commercial value (pelagic and coastal species). It is also the largest reservoir of humpback whales. Most species of fish in the Gulf of Guinea, that are caught live in waters, lagoons and inshore mangrove swamps where they hide and spawn their eggs. The special ecosystem must be protected and used responsible for posterity. Suggested elements on the common policy on environment.

The elements will naturally stem from the priorities of the sub -regions. The following suggestions are made.

1. Affirmation. This will commit each member country to assist in the implementation of the envisaged policy outlines and to make domestic laws for the realization of the goals of the policy

2. Objectives of the policy

The main objectives for the setting of the policy will be enumerated.

3. Main issues • Land: issues of land degradation and desertification be tackled • Water: issues of water availability and use including quality must be covered • Sanitation: issues of plastic waste, waste disposal and who pays the cost mustcovered. • Forestry: issues of forest regeneration and preservation of rain forest ecosystem must

receive attention.. • Biodiversity- preservation of endangered species and rehabilitation of habitats • Cross border grazing of animals and respect for the territorial integrity of each country

should also be included. • Energy: exploitation of natural resources such as petroleum, handling of gas flaring by

Nigeria as CO2 emission can cross boarders. Cooperation in energy such as in West African Gas Pipeline project is very important.

View points regarding options for the regional implementation of the common policy

on the environment.

Commitment and actions of countries or country groupings

Each of the participating countries should be made to sign the policy document and pledge to work on the domestication and its implementation.

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As mentioned earlier, there shall be an action plan drawn by the body that will be the guiding principles and this will be the yardstick for implementation. The tools for the implementation will be in line with the NEPAD and AMCEN protocols of cooperation and coordination. Some background work has already been done by the AMCEN group and this could be the starting point of the understanding. Heads of States could ratify the policy at meetings held for that purpose. Financial assistance will be forth coming from the funds made available from multinational environmental organizations.

Failures and relating economic consequences

The potential failures for most of the West Africa sub-regions begin from sub-regional groups into the Anglophone and Francophone sector. It is simply not an issue of language but more of a question of trust. English speaking countries are more closer to each other and the same with French speaking countries. Another potential for failure is the poverty levels of our countries and the importance the leadership of the countries attach to issues of the environment. Most of the countries who wrote the poverty reduction strategy did not include environmental issues in the initial drafts. It was only after the World Bank stressed the issue that it was gradually incorporated later.

Sensitization and incentives (Sensitisation, Implementation, encouragement and

positive Incentives.

Most of the countries in the sub-regions have Ministry of Environment, Environmental Protection Agency or its semblance regulating agency or environmental NGOs. These could be the vehicles of the sensitization programmes. The local, MDAs must also incorporate the agreed policy instruments into the work of the assemblies. This will form the ground level implementation. Once there is a bottom to top approach to the implementation there is high degree of success. Conclusion

Every policy, no matter how good, must be implemented in a human manner. If there is no political support or if the political will is not available, then the policies remain on paper. In the case of a sub-regional policy, the situation is even greater because all the governments should show interest and commitment. Once the commitment is available a lot could be achieved. The main handicap may be the issue of different governments with the same country may not follow the agenda of their predecessor.