vivre avec les changements climatiques au canada : perspectives

VIVRE AVEC LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES AU CANADA : perspectives des secteurs relatives aux impacts et ladaptation

diteurs :

F.J. Warren et D.S. Lemmen Division des impacts et de ladaptation lis aux changements climatiques Ressources naturelles Canada

Citation recommande :

Warren, F.J. et D.S Lemmen (d.) Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et ladaptation, Gouvernement du Canada, Ottawa (Ontario), 2014, 286p.

Cette publication est aussi disponible via le site web suivant : adaptation.rncan.gc.ca

Also available in English under the title: Canada in a Changing Climate: Sector Perspectiveson Impacts and Adaptation

Pour obtenir des renseignements sur les droits de reproduction, veuillez communiquer avec Ressources naturelles Canada [email protected].

No de cat. : M174-2/2014F (Imprim)ISBN : 978-0-660-22250-9

No de cat. : M174-2/2014F-PDF (En ligne)ISBN : 978-0-660-22251-6

Sa Majest la Reine du chef du Canada, reprsente par le ministre des Ressources naturelles, 2014

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Cette valuation est un produit de la Plateforme dadaptation du Canada, qui rassemble des reprsentants du gouvernement, de lindustrie et des organisations professionnelles, afin quils collaborent aux priorits en matire dadaptation. Veuillez visiter le lien ci-dessous afin dobtenir plus dinformation au sujet de la Plateforme dadaptation, et afin de tlcharger de nouveaux produits, y compris des tudes de cas, des outils dadaptation, des documents dorientation et des rapports :

adaptation.rncan.gc.ca

REMERCIEMENTS

Nous tenons remercier les personnes suivantes pour leurs conseils, leur soutien et leur contribution tout au long du processus en tant que membres de la Commission dexperts dvaluation :

Alain Bourque (Ouranos)

Paul Kovacs (Institut de prvention des sinistres catastrophiques)

Jimena Eyzaguirre (ESSA Technologies Ltd.)

Linda Mortsch (Environnement Canada)

Terry Robert (Fraser Basin Council)

Eric Schroff (Gouvernement du Yukon)

Nous remercions aussi les personnes suivantes pour prendre le temps de fournir des critiques, avis dexperts dun ou plusieurs chapitres du rapport :

Zeba Ali

Shareen Amin

Faron Anslow

Michel Archambault

Kumiko Azetsu-Scott

Marie-Caroline Badjeck

Jim Barnes

Pierre Bernier

Peter Berry

Dominique Berteaux

Sbastien Biner

Danny Blair

Anne Blondlot

Marie-Eve Bonneau

Jeff Bowman

Joan Brunkard

Christopher Bryant

Sarah Burch

Brent Burton

Elizabeth Bush

Leah Carson

Norm Catto

Ginger Chew

Quentin Chiotti

James Christian

Jenna Craig

Jennifer Davis

Jackie Dawson

Ramon De Elia

Brad de Young

Claude Desjarlais

Thea Dickinson

Susan Doka

Al Douglas

Claude Duguay

Megan Duncan

Caren Dymond

Kris Ebi

Susan Evans

Jimena Eyzaguirre

Wayne Fan

Paul Fesko

Manon Fleury

Don Forbes

James Ford

Jenny Fraser

John Fyfe

Fawziah (ZuZu) Gadallah

Sylvie Gauthier

Pierre Gosselin

Stephanie Gower

Gloria Gutman

Mark Haines

Charles Hannah

Norm Henderson

Ole Hendrickson

Joseph Henton

Karen Hodges

Jane Inch

Mark Johnston

Sarah Kalff

Pam Kertland

Heather Kharouba

Paul Kovacs

Franois Lalonde

Van Lantz

David Lapp

Caroline Larrive

Diane Lavoie

Wendy Leger

Chris Lemieux

George Luber

Sharon Ludlow

Jim MacLellan

Dan McKenney

Ian McLachlan

Maria Mirabelli

M. Monirul Mirza

Wendy Monk

Ana Rosa Morena

Nathalie Morin

Toni Morris-Oswald

Linda Mortsch

Marc Nelitz

Elizabeth Nelson

Marie-Eve Neron

Dirk Nyland

Sarah OKeefe

Kenneth Olsen

Robert Page

Kathy Palko

Lynne Patenaude

Ian Perry

Eva Riccius

Jake Rice

Gregory Richardson

Dieter Riedel

John Rislahti

Susan Roberecki

Jeanne Robert

Terry Robert

Alex Rosenberg

Vincent Roy

Dave Sauchyn

Paul Schramm

Eric Schroff

Ryan Schwartz

Robert Siron

Risa Smith

Chuck Southam

Tim Takaro

Jason Thistlethwaite

Matthew Wiens

Mary-Ann Wilson

Hannah Wittman

Rebecca World

Fuyuen Yip

Terry Zdan

Xuebin Zhang

Ce rapport naurait pu tre ralis sans laide de nos tudiants. Nous tenons reconnatre les lves suivants pour leur dvouement au travail, lattention au dtail et la positivit indfectible :

Stphanie Elias

Adam Garbo

Dong Young Lee

Laurisse Nol

Cynthia Smith

adaptation.rncan.gc.ca

TABLE DES MATIRES

Synthse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 F.J. Warren et D.S. Lemmen

Chapitre 1 : Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 F.J. Warren et D.S. Lemmen

Chapitre 2 : Un aperu des changements climatiques au Canada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 Principaux auteurs : E.J. Bush, J.W. Loder, T.S. James, L.D. Mortsch et S.J. Cohen

Chapitre 3 : Ressources naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 Principaux auteurs : D.S. Lemmen, M. Johnston, C. Ste-Marie et T. Pearce

Chapitre 4 : La production alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 Principaux auteurs : I.D. Campbell, D.G. Durant, K.D. Hyatt et K.L. Hunter

Chapitre 5 : Industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 Principaux auteurs : P. Kovacs et J. Thistlethwaite

Chapitre 6 : Biodiversit et aires protges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159 Principaux auteurs : P. Nantel, M.G. Pellatt, K. Keenleyside et P. A. Gray

Chapitre 7 : Sant humaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191 Principaux auteurs : P. Berry, K.-L. Clarke, M.D. Fleury et S. Parker

Chapitre 8 : Infrastructure hydraulique et infrastructure de transport . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233 Principaux auteurs : J. Andrey, P. Kertland et F.J. Warren

Chapitre 9 : Adaptation : tablir un lien entre la recherche et la pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253 Principaux auteurs : J. Eyzaguirre et F.J. Warren

SYNTHSE

Principaux auteurs :

Fiona J. Warren et Donald S. Lemmen (Ressources naturelles Canada)


Warren, F.J. et D.S. Lemmen. Synthse , dans Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et ladaptation, F.J. Warren et D.S. Lemmen (d.), Gouvernement du Canada, Ottawa (Ontario), 2014, pp. 1-18.

SYN

THS

E

2 Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et ladaptation

RSUM

Ces cinq dernires annes, les rsultats de nouvelles recherches et lacquisition dexprience pratique nous ont permis de mieux comprendre les impacts et ladaptation lis aux changements climatiques au Canada. Suivent certaines des principales conclusions de la prsente mise jour du rapport dvaluation de 2008 intitul Vivre avec les changements climatiques au Canada : dition 2007 :

1. Le climat du Canada change et on observe des variations de la temprature de lair, des prcipitations, de la couverture de neige et de glace et dautres indicateurs. Dautres changements dordre climatique sont invitables.

2. Les changements dordre climatique ont un effet de plus en plus important sur le milieu naturel, les secteurs conomiques du Canada et la sant des Canadiens.

3. Les phnomnes mtorologiques extrmes constituent lune des proccupations majeures du Canada et nous sommes de plus en plus persuads que certains phnomnes mtorologiques extrmes deviendront soit plus frquents, soit plus marqus, ou les deux, mesure que le climat continuera de se rchauffer.

4. Il est convenu que ladaptation constitue un lment indispensable de raction aux changements climatiques, venant complter les mesures prises lchelle mondiale en vue de rduire les missions de gaz effet de serre. Ladaptation permet damliorer la rsilience sociale et conomique des Canadiens aux rpercussions des changements climatiques.

5. On a de plus en plus frquemment recours aux mesures dadaptation quun engagement accru suscite. La poursuite de ces efforts permettra de renforcer la capacit, de tenir compte des besoins en matire de renseignements et de relever les dfis.

6. Ladaptation peut parfois convertir les risques en possibilits, et les possibilits en avantages.

7. La collaboration et la gestion adaptative sont des mthodes de plus en plus adoptes par les gouvernements et lindustrie afin de promouvoir ladaptation.

INTRODUCTION

Le climat change, tant au Canada que partout ailleurs dans le monde. lchelle mondiale, les valuations internationales confirment laugmentation des tempratures de lair et des ocans, la modification de la configuration des prcipitations, la fonte des glaciers, la diminution de la couverture de neige et de ltendue de la glace de mer, llvation du niveau de la mer et lvolution des phnomnes extrmes (GIEC, 2013). Tandis que la vitesse des changements varie dun indicateur lautre, la nature des changements va de pair avec le rchauffement climatique, et les modles climatiques prvoient que bon nombre des tendances observes se poursuivront au cours des prochaines dcennies et au-del. Il est essentiel de rduire les missions de gaz effet de serre (GES; attnuation) si lon veut parvenir attnuer lampleur et la vitesse des changements climatiques mais, en raison de linertie du systme climatique, dautres rpercussions sont invitables, mme en ayant recours des mesures dattnuation agressives lchelle mondiale. Par consquent, nous devons galement nous adapter, accorder nos activits et nos dcisions afin de rduire les risques, de limiter les dommages et de tirer profit des nouvelles possibilits. Tous les ordres de gouvernement, les chercheurs, les organisations du secteur priv et les organisations non gouvernementales considrent dsormais ladaptation comme un complment essentiel de lattnuation.

En 2008, le gouvernement du Canada a publi une valuation scientifique denvergure nationale des impacts et de ladaptation lis aux changements climatiques (Vivre avec les changements climatiques au Canada : dition 2007). Cette valuation sest servie dune approche rgionale dans le but danalyser les rpercussions des changements climatiques et les vulnrabilits aux changements climatiques actuelles et futures au Canada, ainsi que les possibilits dadaptation. Elle sappuyait sur les conclusions de la premire valuation denvergure nationale du Canada (tude pancanadienne, 1998) et tirait ses conclusions de tous les documents pertinents disponibles.

Le prsent rapport, Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et ladaptation, est une mise jour de lvaluation de 2008. Il a tout particulirement recours aux nouveaux renseignements et connaissances, tirs pour la plupart de documents publis jusqu la fin de 2012, pour valuer les progrs raliss en matire de comprhension des impacts et de ladaptation lis aux changements climatiques dun point de vue sectoriel. Cette synthse sappuie sur chacun des chapitres du rapport, qui prsentent pour lun un aperu des changements climatiques au Canada (ch. 2), et pour dautres une perspective thmatique portant sur les secteurs (ch. 3 8), et sur la conclusion, qui traite de la recherche et de la pratique en matire dadaptation (ch. 9). Les principales conclusions des chapitres 3 9 sont rsumes dans lencadr 1. Le reste de la synthse sarticule autour de conclusions de haut niveau, soutenues par des observations et des exemples tirs dune analyse intgrative des thmes prsents dans le rapport1.

1 La prsente synthse ne rpte pas les rfrences fournies dans les chapitres en question, mais renvoie le lecteur aux chapitres du rapport prsentant des rfrences particulires. Des rfrences particulires sont parfois incluses lorsque la source na pas t cite dans un autre chapitre ou pour apporter des prcisions supplmentaires.

https://www.rncan.gc.ca/environnement/impacts-adaptation/evaluations/10032https://www.rncan.gc.ca/environnement/impacts-adaptation/evaluations/10032

Synthse 3

ENCADR 1

PRINCIPALES CONCLUSIONS TIRES DES CHAPITRES

Ressources naturelles (foresterie, nergie et exploitation minire, chapitre 3)

Les changements climatiques aggraveront les risques climatiques actuels lis la planification et la gestion des ressources naturelles. Ces risques sont lis aux rpercussions et aux catastrophes naturelles associes aux conditions mtorologiques extrmes (p. ex., chaleur, froid, prcipitations) et aux changements progressifs comme la dgradation du perglisol, llvation du niveau de la mer et la migration des espces vgtales. Les changements climatiques offriront galement de nouvelles possibilits aux secteurs des ressources naturelles, particulirement en ce qui a trait au dveloppement conomique du Nord.

Afin de mieux comprendre comment fonctionne ladaptation au niveau des secteurs des ressources naturelles, il est essentiel de tenir compte des multiples facteurs de stress. Les changements climatiques en tant que tels sont rarement levs au rang des priorits, car les entreprises mettent davantage laccent sur dautres facteurs de stress immdiats tels les facteurs conomiques. Il existe des occasions dintgrer les considrations de lincidence des changements climatiques aux processus de planification actuels.

Lvaluation environnementale, la divulgation des risques et les rapports concernant lamnagement forestier durable comptent parmi les exemples de processus qui peuvent contribuer promouvoir les mesures dadaptation. Ces processus permettent aux gouvernements, aux investisseurs et au public dvaluer le niveau de comprhension des industries en ce qui a trait aux risques associs aux changements climatiques, et dexercer une influence sur les mesures prises pour les attnuer.

Bien que la prise de conscience quant aux rpercussions des changements climatiques et la mise en uvre des mesures dadaptation ne fassent aucun doute au sein des secteurs o lon observe clairement un lien direct entre le climat et lapprovisionnement en ressources, notamment dans les domaines de la foresterie et de lhydrolectricit, le recours aux mthodes de gestion adaptative visant attnuer les rpercussions des changements climatiques est nanmoins manifeste dans lensemble des secteurs des ressources naturelles.

Production alimentaire (chapitre 4)

Les rpercussions des changements climatiques varient grandement au sein des secteurs de lagriculture, des pches et de lapprovisionnement alimentaire non commercial, mais les dfis communs comprennent les pertes accrues causes par les ravageurs envahissants et les maladies, ainsi que les risques pour les systmes de transport dont dpendent les secteurs.

Selon les perspectives nettes moyen terme, on prvoit une lgre augmentation de la production alimentaire agricole. Des saisons de croissance plus longues et plus chaudes permettraient de cultiver de plus hautes latitudes des cultures de plus grande valeur et exigeant des tempratures plus leves (o les conditions du sol le permettent), dallonger les saisons dalimentation lextrieur du btail et dtendre la production du sirop drable vers le nord. Cependant, il est probable que de nouvelles espces de ravageurs et de nouvelles maladies feront leur apparition et que des pidmies plus importantes des ravageurs actuels se produiront, ainsi que des dfis associs aux phnomnes mtorologiques extrmes et la capacit de prvision limite de la variation mtorologique interannuelle, soit une situation qui aurait une incidence ngative sur la production.

Les collectivits nordiques et loignes remarqueront probablement dimportants changements dans leur environnement certains allgeront les proccupations relatives la scurit alimentaire, alors que dautres pourraient aggraver la diminution des stocks daliments prlevs dans la nature et les difficults approvisionner les secteurs isols.

On prvoit que le Canada demeurera un exportateur net daliments dorigine marine dans lensemble, et que la biomasse totale de production provenant de la pche de capture sauvage au Canada augmentera, en raison de changements dans la rpartition des espces de poisson provoqus par le climat. Les rpercussions rgionales attribuables aux espces envahissantes, les changements physiques de lhabitat et les ractions de la socit aux changements dans la disponibilit et laccessibilit des ressources alimentaires aquatiques dtermineront peu peu les modles dutilisation futurs et les rpercussions conomiques globales.

Laquaculture prsente de meilleures possibilits dadaptation aux changements climatiques que les autres modes de pches, ce qui la rend moins vulnrable et en meilleure posture que la pche de capture, particulirement la pche de subsistance, pour tirer profit des possibilits qui se prsentent.

Encadr 1 suite la page suivante


Industrie (chapitre 5)

Lactivit industrielle est tributaire des variations climatiques et des vnements extrmes; le type et lampleur des rpercussions sur la production, les activits et le revenu varient considrablement, tant entre les diffrents secteurs quau sein dune mme industrie.

Les pratiques de lindustrie ont, jusqu prsent, surtout t modifies la suite dun changement climatique ou dvnements extrmes, plutt quen prvision des futurs changements climatiques. Les exemples dadaptation reprsentent lexception, plutt que la norme, dans le secteur.

Les mesures dadaptation mises en uvre varient dun secteur lautre et pourraient ntre quen partie dclares pour des raisons stratgiques. Par rapport aux autres secteurs, les secteurs du tourisme et de lassurance semblent les plus prometteurs en ce qui concerne le recours aux mesures dadaptation pour tirer profit des ventuelles possibilits.

Il existe peu de publications sur les effets indirects quentranent les changements climatiques sur lindustrie, notamment en ce qui concerne la demande exprime par les consommateurs, la chane dapprovisionnement, limmobilier et les autres actifs, ladaptation des autres secteurs, les responsabilits lgales ou les rglements administratifs.

Le manque dinformation sur les rpercussions lchelle locale pour les entreprises, les incertitudes quant aux cots et aux avantages des diffrentes mesures dadaptation, et la faible demande en matire de leur mise en uvre constituent autant de freins ladaptation.

Biodiversit et aires protges (chapitre 6)

Les variations de la rpartition des espces qui sont induites par le climat ont t documentes pour les plantes et les animaux au Canada. plusieurs endroits, ces variations au niveau des aires de rpartition vont probablement entraner la formation de nouveaux cosystmes ayant des ensembles despces, des attributs structurels et des fonctions cologiques diffrents des cosystmes existants.

Les changements environnementaux actuels et prvus dpassent la capacit dadaptation naturelle de certaines espces, en intensifiant le stress quelles subissent, ce qui menacera la biodiversit. Par consquent, les changements climatiques amplifient limportance de grer les cosystmes dune manire susceptible damliorer la rsilience et de protger la biodiversit.

Les aires protges, notamment les parcs, les rserves fauniques et les zones marines protges, joueront un rle important dans la conservation de la biodiversit en offrant aux espces indignes un refuge ou des couloirs de migration, dont la fonction consiste conserver la diversit gntique.

Bon nombre de provinces canadiennes largissent leur rseau de parcs et daires protges dans le cadre de leur plan global de gestion et de leurs stratgies dadaptation aux changements climatiques. La recherche connexe, la surveillance, la science grand public, la sensibilisation du public et les programmes dexprience du visiteur favorisent la comprhension, mobilisent le public et laide participer au processus dcisionnel.

La restauration cologique peut renforcer la rsilience face aux changements climatiques. Lintgration des stratgies dadaptation aux changements climatiques au processus dcisionnel concernant la restauration est complexe, au Canada comme ailleurs.

Sant humaine (chapitre 7)

Depuis 2008, les donnes dmontrent de plus en plus la vaste gamme de risques sanitaires imputables aux changements climatiques auxquels sont exposs les Canadiens. Par exemple, les maladies lies au climat (telles que la maladie de Lyme) et les vecteurs progressent en direction du nord au Canada et devraient continuer gagner du terrain. En outre, de nouvelles tudes semblent indiquer que les changements climatiques aggraveront les problmes de pollution atmosphrique dans certaines rgions du pays. Une plus grande rduction des missions de contaminants atmosphriques pourrait cependant compenser les changements induits par le climat sur les niveaux dozone troposphrique et de particules en suspension.

Les collectivits restent exposes un certain nombre de dangers naturels lis au climat qui poseront de plus en plus de risques pour la sant future. Les inondations et les feux de friches survenus rcemment ont gravement touch les collectivits en dtruisant les infrastructures et en obligeant la population se dplacer.

De nombreuses mesures dadaptation sont mises en uvre de lchelle locale lchelle nationale afin daider les Canadiens se prparer en vue de faire face aux effets sur la sant des changements climatiques. La planification de ladaptation tient compte des causes sous-jacentes de la vulnrabilit de la sant, qui varient au sein des collectivits urbaines, rurales, ctires et nordiques.

Les autorits sanitaires locales, territoriales et provinciales se familiarisent de plus en plus avec les changements climatiques et les risques sanitaires au moyen dvaluations et dtudes cibles. Certaines administrations ont dailleurs commenc inclure les enjeux relatifs aux changements climatiques dans leurs politiques et leurs programmes de sant. Les efforts visant accrotre la sensibilisation du public aux moyens dattnuer les risques sanitaires lis au climat sont galement vidents.

Les mesures et les outils dadaptation, tels que les systmes davertissement et dintervention en cas de chaleur, les projections relatives lexpansion des maladies transmission vectorielle et lcologisation des milieux urbains, peuvent contribuer protger les Canadiens des effets actuels et futurs des changements climatiques.


Synthse 5

Infrastructure hydraulique et infrastructure de transport (chapitre 8)

Une infrastructure bien entretenue rsiste mieux aux changements climatiques. Cest dautant plus vrai face aux changements graduels des variations de tempratures et de prcipitations. Les rpercussions des phnomnes mtorologiques extrmes, qui constituent les principaux facteurs de vulnrabilit, peuvent mettre linfrastructure hydraulique rude preuve.

Ces cinq dernires annes, le travail effectu par le Comit sur la vulnrabilit de lingnierie des infrastructures publiques (CVIIP) a permis de mieux comprendre les infrastructures du Canada et de les adapter aux changements climatiques. Le protocole dvaluation ax sur les risques mis au point par le CVIIP a une porte gnrale et permet aux ingnieurs et aux planificateurs dobserver et de traiter les changements climatiques comme un parmi tant dautres facteurs ayant une incidence sur la rsilience du systme, et dagir en consquence.

La prise en considration des changements climatiques dans la gestion adaptative des ressources permet de mieux tenir compte des facteurs climatiques au niveau de la surveillance continue du systme, et de prendre des dcisions claires sur les approches les plus rentables en matire de conception, dexploitation et dentretien dinfrastructures.

Bien que les codes, normes et autres instruments (CNAI) soient considrs comme un important outil potentiel dadaptation de linfrastructure, rares sont les exemples de CNAI au Canada qui ont t labors en tenant compte des changements climatiques passs ou futurs. Les risques climatiques actuels et futurs qui psent sur les systmes dinfrastructures doivent faire lobjet dune analyse approfondie afin daider tablir la nature des changements requis pour procder llaboration de codes et des normes qui tiennent compte des changements climatiques.

Adaptation : tablir un lien entre la recherche et la pratique (chapitre 9)

Des mesures dadaptation sont entreprises au Canada afin datteindre toute une srie dobjectifs, par exemple, renforcer la capacit dadaptation, amliorer la rsilience certains phnomnes climatiques (surtout aux phnomnes climatiques extrmes) et accrotre la capacit de grer les diffrentes conditions climatiques. De tous les secteurs, ceux qui dmontrent une sensibilit et une exposition marques aux alas climatiques sont habituellement ceux qui semploient le plus activement prendre des mesures en vue de comprendre, dtudier et de grer la vulnrabilit et les risques lis aux changements climatiques.

Ladaptation nest plus seulement un enjeu local, bien que les exemples lchelle municipale semblent tre les plus nombreux. Il existe des mesures adoptes par tous les ordres de gouvernement, les groupes communautaires et lindustrie, dont la plupart reprsentent des initiatives de collaboration.

La comprhension des obstacles et des difficults lis ladaptation sest amliore, tout en ralisant quil faut tenir compte de facteurs autres que les dterminants fondamentaux de la capacit adaptative. Par consquent, le niveau de comprhension, en ce qui concerne la faon de surmonter les principaux obstacles et de faciliter ladaptation, sest amliore.

La mise en place des mesures dadaptation au Canada nen est qu ses dbuts. Les exercices de planification et dlaboration de politiques, et les efforts entrepris pour renforcer la capacit et accrotre la sensibilisation reprsentent la majorit des mesures dadaptation documentes. On note quil y a relativement peu dexemples documents de mise en uvre de changements particuliers dans le but de rduire la vulnrabilit aux ventuels changements climatiques, et quon ne profite pas des possibilits qui se prsentent.

Plusieurs facteurs peuvent contribuer acclrer la transition entre la prise de conscience et la mise en place de mesures, notamment un leadership, des campagnes de sensibilisation cibles et des stratgies ou des politiques de soutien. Le fait de vivre des phnomnes mtorologiques extrmes et dtre tmoin des effets des changements graduels, comme llvation du niveau de la mer, contribue galement stimuler le recours aux mesures dadaptation.


LE CLIMAT DU CANADA CHANGE ET ON OBSERVE DES VARIATIONS DE LA TEMPRATURE DE LAIR, DES PRCIPITATIONS, DE LA COUVERTURE DE NEIGE ET DE GLACE ET DAUTRES INDICATEURS. DAUTRES CHANGEMENTS DORDRE CLIMATIQUE SONT INVITABLES (CHAPITRE 2).

Ces soixante dernires annes, le climat sest rchauff au Canada, avec une augmentation des tempratures moyennes la surface de la terre de 1,5 C entre 1950 et 2010 (figure 1). Cette vitesse de rchauffement reprsente peu prs le double de la moyenne mondiale rapporte pour la mme priode par Hartmann et al., 2013. Le rchauffement se produit mme plus rapidement dans certaines rgions du nord du Canada et se manifeste toutes les saisons, bien que le rchauffement le plus important se produise en hiver et au printemps. Le nombre de journes extrmement chaudes par an a galement augment, tandis que le nombre de nuits froides a diminu. Le tableau 1 donne des exemples de changements documents au Canada pour plusieurs indicateurs du systme climatique.

FIGURE 1 : Modles de la variation de la temprature moyenne annuelle au Canada au cours de la priode stendant de 1950 2010. Les triangles orients vers le haut (en rouge) et orients vers le bas (en bleu) indiquent les tendances positives et ngatives, respectivement. Les triangles pleins illustrent des tendances dimportance significative un niveau de 5 % (source : Vincent et al., 2012). Encart : Variation de la temprature moyenne annuelle (en C) enregistre au Canada entre 1950 et 2010, par rapport la temprature moyenne annuelle enregistre durant la priode stendant de 1961 1990 (reprsente par 0 sur laxe des ordonnes) (source : Vincent et al., 2012; Environnement Canada, 2011).

Synthse 7

lment du systme climatique Tendances observes

Temprature

Temprature annuelle de l'air Canada

La temprature moyenne annuelle de l'air la surface de la masse terrestre canadienne a subi une hausse de 1,5 C au cours de la priode s'tendant de 1950 2010

Tempratures extrmes

Tempratures extrmement chaudes Canada

La frquence des journes chaudes (lorsque la temprature maximale quotidienne est suprieure au 90e percentile quotidien) en t accuse une augmentation l'chelle nationale depuis 1950

Tempratures extrmement froides Canada

La frquence des nuits froides (lorsque la temprature minimale quotidienne est infrieure au 10e percentile quotidien) en hiver accuse une baisse l'chelle nationale depuis 1950

Prcipitations et autres indicateurs hydrologiques

Prcipitations annuelles Canada

Le Canada est devenu de faon gnrale plus humide ces dernires dcennies, comme l'indique la tendance la hausse des prcipitations annuelles moyennes

Chutes de neige/de pluie sud du Canada

Plusieurs rgions du sud du Canada ont subi une variation du type de prcipitations caractrise par une baisse des chutes de neige et une hausse des chutes de pluie.

coulement fluvial Canada Les observations semblent indiquer des tendances la baisse des coulements fluviaux maximum et minimum au cours de la priode s'tendant de 1970 2005 dans une bonne partie du sud du Canada, mais des hausses des coulements minimum dans l'ouest du Nunavut, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le nord de la Colombie-Britannique

Chutes de neige Canada Les chutes de neige annuelles ont diminu dans la majeure partie du sud du Canada et ont augment dans le nord du Canada au cours des soixante dernires annes

Couverture neigeuse Canada Des tendances ngatives en ce qui concerne la couverture neigeuse ont t observes au printemps la surface de la masse terrestre canadienne; les plus fortes diminutions se produisant en juin

Perglisol

Temprature du sol Canada Les tempratures du perglisol releves dans de nombreux trous de sonde partout au Canada ont augment au cours des vingt trente dernires annes

Niveau de la mer

Niveau de la mer mondial Le niveau moyen de la mer l'chelle mondiale a augment d'environ 21 cm entre 1880 et 2012 une vitesse moyenne de 1,6 mm/an

Niveau relatif de la mer Canada

Une lvation du niveau relatif de la mer de plus de 3 mm/an a t observe le long des lignes de cte du Canada atlantique et de la mer de Beaufort, les niveaux les plus faibles ayant t relevs le long de la cte du Pacifique; une baisse du niveau relatif de la mer de 10 mm/an a t observe autour de la baie d'Hudson, o la terre s'lve rapidement en raison du relvement postglaciaire

Glace de mer

tendue de la glace saisonnire Arctique

L'tendue minimale de la glace la fin de l't a diminu de 13 % par dcennie au cours de la priode s'tendant de 1979 2012, tandis que l'tendue maximale de la glace de mer en hiver a diminu de 2,6 % par dcennie

Type de glace Arctique Le type de couverture de glace a subi un changement, passant d'une couverture domine par une glace paisse pluriannuelle une couverture de plus en plus domine par une glace fine de premire anne

Est du Canada Des diminutions de l'tendue de la glace de mer ont t observes dans la rgion de Terre-Neuve-et-Labrador et la rgion du golfe du Saint-Laurent

Glaciers

Masse glaciaire Yukon, Colombie-Britannique, Alberta

Les glaciers de la Cordillre nord-amricaine perdent de leur masse, diminuent rapidement et n'ont pas subi de fonte aussi importante depuis plusieurs millnaires; les glaciers en Colombie-Britannique et en Alberta ont perdu respectivement 11 et 25 % de leur surface merge au cours de la priode s'tendant de 1985 2005, tandis que les glaciers au Yukon ont perdu environ 22 % de leur surface merge depuis 1950.

Masse glaciaire Extrme Arctique

Des bilans massiques ngatifs significatifs se remarquent depuis le dbut des annes 1960 jusqu' la premire dcennie du XXIe sicle; le taux de perte massique des glaciers de l'ensemble de l'Extrme Arctique augmente considrablement depuis 2005, en raison du rchauffement des tempratures estivales dans la rgion

Glace de lac et de rivire

Fonte de la glace au printemps Canada

Des tendances de fonte de la glace (lacs) et de dbcle de la glace (rivires) prcoces sont observes dans la majeure partie du pays depuis le milieu du XXe sicle, mais sont particulirement videntes dans l'ouest du Canada

Climat ocanique

Ocans du Canada Des variations long terme de la temprature des ocans (en hausse), de la salinit (variable) et de l'acidit (en hausse) ont t observes dans les trois ocans bordant le Canada; des diminutions long terme de la teneur en oxygne dissous en subsurface ont galement t observes dans l'ocan Atlantique et l'ocan Pacifique au large du Canada

TABLEAU 1 : Exemples de changements observs au Canada (tirs du chapitre 2). La dure des relevs dobservation varie en fonction de lindicateur.


FIGURE 2 : Modles de la variation des prcipitations annuelles au cours de la priode stendant de 1950 2010. Les triangles orients vers le haut (en vert) et orients vers le bas (en marron) indiquent les tendances positives et ngatives, respectivement. Les triangles pleins illustrent des tendances dimportance significative un niveau de 5 % (source : Mekis et Vincent, 2011b). Encart : Anomalies des prcipitations annuelles (exprimes en pourcentage de variation par rapport la moyenne enregistre durant la priode stendant de 1961 1990) au Canada, de 1950 2010 (source : Mekis et Vincent, 2011a; Environnement Canada, 2011).

Au cours de la mme priode (1950 2010), le Canada est devenu dans lensemble plus humide, avec des tendances la hausse des prcipitations moyennes annuelles dans de nombreuses rgions et dans lensemble du pays (figure 2). Les tendances des prcipitations annuelles sont moins uniformes la surface de la masse terrestre canadienne que celles de la temprature annuelle de lair. Tandis que dimportantes variations des prcipitations extrmes ont t observes dans certaines rgions du pays, aucun modle cohrent ne se manifeste lchelle de lensemble du pays.

Des tendances ont galement t observes en ce qui concerne dautres indicateurs climatiques au Canada (voir le tableau 1). LArctique a connu une diminution rapide de la couverture de glace de mer, en t comme en hiver (figure 3). De plus, les chutes de neige ont diminu dans le sud du Canada, tandis que la couverture neigeuse fond plus tt au printemps et que ltendue des glaciers diminue dans louest du Canada et lArctique.

lchelle mondiale, le niveau de la mer a augment au cours du sicle dernier en raison de la hausse des tempratures des ocans (dilatation thermique) et de la fonte des glaciers, des calottes glaciaires et des inlandsis. Le mouvement terrestre vertical a une forte incidence sur la dynamique lchelle rgionale de llvation du niveau de la mer le long des ctes canadiennes, se traduisant par une lvation rapide du niveau de la mer certains endroits o la terre saffaisse et par une baisse certains endroits o la terre se soulve (voir le tableau 1).

Dautres changements dordre climatique sont invitables. En moyenne, des tempratures plus leves et des chutes de pluies plus abondantes sont attendues dans lensemble du pays, conjugues une augmentation des phnomnes de chaleur extrme et de pluies abondantes, et une diminution de la couverture de neige et de glace. Le niveau de la mer le long de nombre de nos ctes continuera de slever, et les tendances accrues au rchauffement des eaux et lacidification des ocans devraient se faire de plus en plus manifestes dans la plupart des eaux ocaniques canadiennes au cours des cents prochaines annes. Un aperu des changements prvus pour certains indicateurs climatiques au Canada est prsent dans le tableau 22.

FIGURE 3 : Tendances de ltendue de la glace de mer arctique durant la priode stendant de 1979 2012 prsentes sous forme de sries temporelles des carts exprims en pourcentage de ltendue de la glace en mars et en septembre, par rapport aux moyennes enregistres pour la priode stendant de 1979 2000. Les deux tendances sont statistiquement significatives (source : Perovich et al., 2012).

2 Tandis que les changements prsents dans le tableau 2 sappuient sur les prvisions de changement climatique communment utilises jusquen 2012, ils concordent sensiblement avec les rsultats fonds sur les prvisions plus rcentes (telles que celles utilises dans le cinquime rapport dvaluation du GIEC).

Synthse 9

Temprature Changements prvus

Temprature saisonnire Le rchauffement sera plus important en hiver et, cette saison, le nord du Canada devrait connatre les hausses les plus importantes de la temprature de l'air; en t, le sud du Canada et la rgion centrale intrieure devraient connatre les hausses les plus importantes de la temprature de l'air (l'ampleur du rchauffement prvu varie de faon considrable en fonction du scnario d'missions)

Tempratures extrmes quotidiennes

Le XXIe sicle devrait tre marque par une hausse de la frquence et de lampleur des journes et des nuits anormalement chaudes et une baisse de la frquence et de lampleur des journes et des nuits anormalement froides

Phnomnes de chaleur prolonge La dure, la frquence et/ou l'intensit des vagues de chaleur devraient augmenter dans la plupart des masses territoriales, y compris le Canada

Tempratures extrmement chaudes rares

Les tempratures extrmement chaudes rares devraient devenir plus frquentes; par exemple, une journe de chaleur extrme priode de rcurrence de vingt ans se manifesterait plutt tous les cinq ans dans la majeure partie du Canada d'ici le milieu du sicle

Prcipitations et autres indicateurs hydrologiques

Prcipitations saisonnires On prvoit une hausse des prcipitations dans la majeure partie du pays chaque saison, l'exception de certaines rgions du sud du Canada qui devraient enregistrer une baisse des prcipitations en t et l'automne

Prcipitations abondantes On prvoit des phnomnes de prcipitations abondantes plus frquents, avec un risque accru dinondation

Phnomnes de prcipitations rares Les phnomnes de prcipitations abondantes rares devraient devenir deux fois plus frquents dans la majeure partie du Canada d'ici le milieu du sicle

coulement fluvial On prvoit une augmentation de l'coulement fluvial en hiver dans de nombreuses rgions du sud du Canada; l'coulement fluvial annuel moyen devrait diminuer dans certaines rgions de l'Alberta et de la Saskatchewan, tandis que les prvisions pour les autres rgions varient en fonction des diffrents scnarios

Couverture neigeuse

Dure d'enneigement On prvoit une diminution gnrale de la dure d'enneigement dans l'hmisphre nord, les principaux changements tant anticips dans les rgions maritimes montagneuses telles que la cte ouest de l'Amrique du Nord

paisseur de la couche de neige On prvoit une hausse de l'accumulation neigeuse maximale sous les latitudes borales polaires en raison de l'augmentation prvue des prcipitations au cours de la saison froide

Perglisol

Temprature du sol On prvoit la poursuite du rchauffement du perglisol des vitesses dpassant celles observes jusqu' maintenant dans les relevs. Les tempratures moyennes faibles enregistres dans la plus grande partie du perglisol de l'Arctique signifient que la fonte complte du perglisol plus froid prendra de nombreuses dcennies, voire de nombreux sicles

Niveau de la mer

lvation du niveau de la mer l'chelle plantaire jusqu'en 2100

Selon les estimations, l'lvation du niveau de la mer l'chelle plantaire devrait tre de l'ordre de quelques dizaines de centimtres plus d'un mtre d'ici 2100

lvation du niveau de la mer l'chelle plantaire aprs 2100

Les prvisions concernant le niveau de la mer l'chelle plantaire au-del de 2100 indiquent une lvation continue du niveau de la mer l'chelle plantaire au cours des prochains sicles et millnaires; le niveau de la mer l'chelle plantaire pourrait subir une hausse de plusieurs mtres

Variation du niveau relatif de la mer Le soulvement et la subsidence de la terre, ainsi que l'volution des ocans, auront une incidence sur la dynamique des changements le long des ctes canadiennes; le niveau de la mer continuera d'augmenter dans les rgions o la terre s'affaisse et le niveau de la mer continuera de baisser dans les rgions o la terre se soulve rapidement, alors que les endroits o elle se soulve lentement peuvent passer d'une baisse du niveau de la mer une hausse du niveau de la mer

tendue de la glace de mer

Glace de mer en t dans l'Arctique Il est fort probable que l'ocan arctique connaisse des ts presque sans glace d'ici le milieu du sicle, bien que la glace de mer en t puisse durer plus longtemps dans l'archipel arctique canadien

Glace de lac

En raison du devancement continu du moment de la dbcle de la couverture de glace et des retards du moment de l'englacement de la couverture de glace, la dure de la couverture de glace devrait diminuer de jusqu' un mois d'ici le milieu du sicle

TABLEAU 2 : Exemples de changements prvus dans le systme climatique du Canada, obtenus des ensembles de modles climatiques mondiaux bass sur les scnarios du rapport spcial du GIEC sur les scnarios dmissions (SRES)3. De faon gnrale, lampleur des changements indiqus augmentera dans le cas de scnarios dmissions plus leves.

3 Les nouvelles prvisions pour le Canada seront disponibles en accdant au site du Rseau canadien des scnarios de changements climatiques (cccsn.ec.gc.ca).

cccsn.ec.gc.ca


LES CHANGEMENTS DORDRE CLIMATIQUE ONT UN EFFET DE PLUS EN PLUS IMPORTANT SUR LE MILIEU NATUREL, LES SECTEURS CONOMIQUES DU CANADA ET LA SANT DES CANADIENS (CHAPITRES 3 8).

Le milieu naturel est intrinsquement sensible au climat. On a document des variations au niveau des aires de rpartition de certaines espces doiseaux, de papillons et darbres en raison du rchauffement, tout comme des variations de la chronologie des vnements du cycle de vie de ces espces (telles une migration prcoce vers les aires de reproduction et la floraison prcoce des plantes). Les rables, par exemple, se dplacent sensiblement vers le nord depuis 1971 (voir ltude de cas 1, ch. 4). Des dplacements vers le nord ont galement t observs dans les cosystmes de la mer de Bring tels que dmontrs par des exemples dassemblages despces australes dplaant des populations aquatiques borales (ch. 4).

On a galement document des diminutions de populations doiseaux dAmrique du Nord, dont 20 espces communes ont perdu plus de 50 % de leur population au cours des 40 dernires annes (ch. 7). Les perturbations forestires accrues associes aux insectes, la scheresse et aux feux de fort ont augment les taux de mortalit des arbres en Colombie-Britannique et dans les Prairies. Les taux de mortalit ont galement augment au sein des populations de saumon rouge, en raison de la hausse des tempratures de leau dans le fleuve Fraser (ch. 7), tandis que les taux de production du saumon ont chut (ch. 4).

Outre les rpercussions sur le milieu naturel, les changements climatiques touchent de nombreux secteurs conomiques du Canada, ainsi que la sant humaine. Cela comprend les rpercussions sur les secteurs particulirement sensibles au climat tels que la foresterie, lagriculture, les pches, lhydrolectricit, les transports, le tourisme et lassurance. Linfestation par le dendroctone du pin ponderosa dans louest du Canada en est un parfait exemple. La hausse des tempratures en hiver dans la rgion est un facteur qui a permis aux populations de dendroctones de se rpandre de faon sans prcdent, se traduisant par la plus importante infestation jamais releve (voir ltude de cas 1, ch. 3). En date de 2012, prs de 18,1 millions dhectares de fort ont t touchs (figure 4; ch. 3). Les rpercussions sur la sant comprennent le prolongement de la saison des herbes poux, qui, par exemple, sest prolonge de plus de 25 jours Saskatoon et Winnipeg entre 1995 et 2009 (ch. 7), et la propagation des vecteurs de la maladie de Lyme (tiques), qui est responsable de laugmentation du nombre annuel de cas canadiens de 30 plus de 250 au cours de ces dernires annes (ch. 7).

Le nord du Canada a connu un rchauffement particulirement rapide ces dernires annes (voir la figure 1). Les rpercussions des changements climatiques sur les moyens de subsistance, la culture, la sant mentale et le bien-tre ont t rapportes par les rsidents du Nord (ch. 7). Par exemple, les proccupations en matire de scurit associes ltat des glaces et aux temptes marines moins prvisibles reprsentent un enjeu, tout comme les effets de la diminution de la glace de mer sur les activits traditionnelles de pche (ch. 4) et les rpercussions de la fonte du perglisol sur linfrastructure (ch. 8). Les routes dhiver dans le nord du Canada subissent une diminution de lpaisseur de la glace et un raccourcissement de leur priode dexploitation, tous deux des facteurs contribuant une diminution de leur fiabilit et une rduction des volumes de chargement qui peuvent tre transports en toute scurit. Par exemple, labrgement de la saison dactivit des routes dhiver en 2006 a contraint la mine de diamant Diavik dpenser 11,25 millions de dollars supplmentaires pour se faire ravitailler par air en carburant (ch. 3). Les collectivits du Nord dpendent galement du rseau de routes dhiver pour leur approvisionnement en denres alimentaires, mdicaments et autres biens abordables.

FIGURE 4 : Aires de rpartition du dendroctone du pin ponderosa, montrant les changements survenus entre 2002 et 2006 et entre 2007 et 2011, ainsi que la nature des changements (source : Ressources naturelles Canada, 2012c).

Synthse 11

Considrs dans lensemble, tous ces effets observs tmoignent du fait que les changements climatiques se produisent lheure actuelle et que leurs rpercussions se manifestent lchelle du pays. Bien que le climat ne constitue en fait que lun des facteurs responsable de la situation dans la plupart des cas, ces exemples sont reprsentatifs des types de rpercussions qui, selon toute vraisemblance, ne feront que saccentuer mesure que le climat continuera dvoluer.

LES PHNOMNES MTOROLOGIQUES EXTRMES CONSTITUENT LUNE DES PROCCUPATIONS MAJEURES DU CANADA (CHAPITRES 3 8) ET NOUS SOMMES DE PLUS EN PLUS PERSUADS QUE CERTAINS PHNOMNES MTOROLOGIQUES EXTRMES DEVIENDRONT SOIT PLUS FRQUENTS, SOIT PLUS MARQUS, OU LES DEUX, MESURE QUE LE CLIMAT CONTINUERA DE SE RCHAUFFER (CHAPITRE 2).

Les pertes lies des conditions mtorologiques particulirement mauvaises ont augment partout au pays. Les phnomnes mtorologiques extrmes, notamment les temptes (vent, glace et neige), les inondations et les vagues de chaleur ont eu dimportantes rpercussions conomiques (figure 5), ainsi que des rpercussions sur la sant et la scurit des Canadiens. En 2011, le secteur canadien de lassurance a vers la somme record de 1,7 milliard de dollars pour les dommages matriels associs aux phnomnes mtorologiques tels les inondations, les temptes de vent et les feux de friches. Ce record sera battu en 2013, lorsque lvaluation des pertes assures la suite des inondations dans le sud de lAlberta (juin) et Toronto (juillet) sera acheve (BAC 2013a, b). Tandis que des facteurs autres que le climat contribuent galement la tendance la hausse des remboursements (p. ex., exposition accrue de la proprit, augmentation du patrimoine et infrastructure vieillissante), ces pertes, au mme titre que les nombreuses rpercussions possibles sur la sant (ch. 7), sont la preuve de la vulnrabilit des Canadiens aux phnomnes mtorologiques extrmes.

Nous sommes de plus en plus persuads que certains types de phnomnes mtorologiques extrmes deviendront soit plus frquents, soit plus marqus, ou les deux, en raison des changements climatiques (ch. 2). Par exemple, lchelle plantaire, nous sommes pratiquement certains4 que les journes et les nuits chaudes seront plus frquentes et/ou plus marques, et il est trs probable4 que les vagues de chaleur seront plus longues, plus frquentes et/ou plus marques. On prvoit galement une augmentation de la frquence des phnomnes de fortes prcipitations et des variations extrmes du niveau de la mer. Au Canada, les tudes ont dmontr que les scheresses, notamment dans le sud des Prairies, les fortes prcipitations, avec un risque accru dinondation (ch. 2), les feux de fort (ch. 3), les temptes (ch. 5) et les journes et les nuits chaudes (figure 6; ch. 7) seraient plus frquents et/ou plus marqus tant donn des conditions climatiques plus chaudes.

FIGURE 5 : Exemples de pertes assures en raison de phnomnes mtorologiques extrmes au Canada - (millions de dollars) (sources : Bureau dassurance du Canada, 2008, 2011b, 2013a, b; McBean, 2012).

4 Le GIEC indique la probabilit laide de lchelle suivante : pratiquement certain - probabilit de lordre de 99 100 %; trs probable - probabilit de lordre de 90 100 %; probable - probabilit de lordre de 66 100 %; autant probable quimprobable - probabilit de lordre de 33 66 %; improbable - probabilit de lordre de 0 33 %; trs improbable - probabilit de lordre de 0 10 %; absolument improbable - probabilit de lordre de 0 1 %.


On a dtermin que les phnomnes mtorologiques extrmes reprsentaient des enjeux cruciaux pour tous les secteurs mentionns dans le prsent rapport. Par exemple, les phnomnes lis la disponibilit en eau (tant lexcs que la pnurie) sont proccupants, tant dans le cas de la plupart des secteurs conomiques quau chapitre de la biodiversit et de la sant humaine. Les inondations peuvent mettre les infrastructures rude preuve en provoquant dimportantes rpercussions, non seulement au niveau local mais galement plus grande chelle, en raison des dommages causs aux rseaux de transport et des perturbations infliges aux conditions daccessibilit et la chane dapprovisionnement (ch. 8). La scheresse est galement associe de nombreuses rpercussions conomiques et sociales immdiates et long terme (ch. 4).

Le secteur agricole repose sur la prvision interannuelle des conditions mtorologiques saisonnires, qui lui permet de planifier de faon plus aise la slection de cultures et les investissements dans linfrastructure (ch. 4). Les conditions non prvisibles peuvent entraner des pertes agricoles non prvues. Par exemple, une vague de chaleur sans prcdent en Ontario en mars 2012 a entran la floraison des arbres fruitiers avec cinq semaines davance et des geles ultrieures en avril ont dtruit prs de 80 % de la floraison des pommiers (Environnement Canada, 2013). Les pertes totales de fruits tendres cette anne ont t values 100 millions de dollars (Environnement Canada, 2013).

FIGURE 6 : Donnes historiques et nombre prvu de journes et de nuits chaudes dans certaines villes du Canada (source : Casati et Yagouti, 2010).

IL EST CONVENU QUE LADAPTATION CONSTITUE UN LMENT INDISPENSABLE DE RACTION AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES. ELLE PERMET DAMLIORER LA RSILIENCE SOCIALE ET CONOMIQUE DES CANADIENS AUX RPERCUSSIONS DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES (CHAPITRES 3 9).

Au Canada, il existe une prise de conscience et une acceptation accrues de la ncessit de sadapter aux changements climatiques (ch. 9). Lengagement accru en matire dadaptation est manifeste dans tous les secteurs, dans tous les ordres de gouvernement, dans certaines industries et compagnies, ainsi que dans la documentation spcialise (figure 7) et les mdias. Les discussions sattachent dsormais dterminer les domaines pour lesquels des mesures dadaptation simposent et amliorer la comprhension du processus dadaptation, cest--dire la faon daborder ladaptation et les points amliorer en matire de capacit dadaptation.

Cette situation est particulirement vidente dans le cas des secteurs qui sont les plus exposs aux conditions mtorologiques et la variabilit des conditions mtorologiques. Lexprience directe de la variation des conditions telles que le raccourcissement des saisons denneigement dans le cas du tourisme dhiver (ch. 5), la modification des configurations de lcoulement dans celui de la production dhydrolectricit (ch. 3) et laugmentation des effets de la chaleur sur la sant (ch. 7), ainsi que les phnomnes mtorologiques extrmes (p. ex., les inondations, les scheresses et les feux de friches), permet de prendre davantage conscience des changements climatiques et de la gravit de ses ventuelles rpercussions. Dans le secteur forestier, par exemple, de graves feux de friches et infestations de ravageurs en Colombie-Britannique et en Alberta ont contribu une prise de conscience accrue de la ncessit de sadapter aux changements climatiques, incitant lindustrie et les gouvernements commencer adopter des mthodes de gestion adaptative qui tiennent compte de faon proactive des risques et des possibilits, au lieu de dpendre des stratgies de gestion des crises (ch. 3). la suite des inondations du printemps 2013 en Alberta, le gouvernement provincial a introduit des politiques visant limiter les pertes lors des prochaines inondations, y compris de nouvelles restrictions sur le ramnagement dans les zones de canaux dvacuation des crues et les primtres dinondation (Government of Alberta, 2013).

FIGURE 7 : Nombre darticles sur ladaptation aux changements climatiques rdigs entre 2000 et 2012 par des chercheurs canadiens, classs par secteur.

Synthse 13

Les politiques, les rglements et les lignes directrices sont des mcanismes que les gouvernements peuvent utiliser dans le but damliorer la prise de conscience et dencourager ou dexiger le recours des mesures dadaptation. La ville de Vancouver, par exemple, a examin ses politiques de protection contre les inondations et encourage dsormais les demandeurs ayant des projets dans des zones tablies de risque dinondation prvoir une lvation du niveau de la mer dun mtre (ch. 8). Dans le cas du secteur priv, les facteurs permettant damliorer la prise de conscience comprennent lintroduction dexigences en matire de dclaration pour le risque matriel, et la volont de demeurer concurrentiel et de satisfaire la demande commerciale. La divulgation financire des risques lis aux changements climatiques semble tre un outil prometteur susceptible dencourager le recours aux mesures dadaptation au sein de lindustrie (ch. 3, 5).

ON A DE PLUS EN PLUS FRQUEMMENT RECOURS AUX MESURES DADAPTATION QUUN NIVEAU DENGAGEMENT ACCRU SUSCITE. LA POURSUITE DE CES EFFORTS PERMETTRA DE RENFORCER LA CAPACIT, DE TENIR COMPTE DES BESOINS EN MATIRE DE RENSEIGNEMENTS ET DE RELEVER LES DFIS (CHAPITRES 3 9).

Depuis la parution de lvaluation de 2008, le nombre dactivits dadaptation entreprises a augment de faon considrable au Canada, essentiellement pour ce qui est de la planification (y compris les stratgies, les cadres et les documents dorientation) et des initiatives cherchant amliorer la capacit dadaptation (tableau 3). Ltendue et la porte de ces exemples attestent du fait quil existe de nombreuses mthodes diffrentes dadaptation. Toutefois, les mesures dadaptation sont essentiellement de nature progressive; elles sappuient en outre sur les initiatives existantes, supposent la poursuite des tendances actuelles du climat et se sont articules autour de mesures de type sans regrets qui savrent tre bnfiques, peu importe la direction que prend lvolution du climat. Dans de nombreux cas, les mesures dadaptation ont t motives par le fait de vivre des phnomnes mtorologiques extrmes ou dtre tmoin de leurs rpercussions.

Activits d'adaptation Secteur

Les gouvernements provinciaux de la Colombie-Britannique, de l'Alberta et du Qubec modifient les lignes directrices en matire de transfert de semences applicables aux activits de reboisement afin de tenir compte de la variation des enveloppes climatiques

Foresterie (ch. 3)

Une socit hydrolectrique intgre des considrations lies aux changements climatiques dans les prvisions de la demande, afin de dterminer les ajustements apporter aux taux facturs et d'tayer les plans d'approvisionnement

nergie (ch. 3)

L'industrie minire applique des techniques visant protger les infrastructures du Nord contre la fonte du perglisol (p. ex., fondations sur pieux plus profondes, fondations ajustables)

Exploitation minire (ch. 3)

Le gouvernement fdral examine les rgimes fiscaux afin d'aider les producteurs grer le risque affrent au climat (p. ex., en permettant le report du revenu)

Agriculture (ch. 4)

Les associations industrielles en Colombie-Britannique laborent un plan daction du tourisme en raction aux dommages causs par le dendroctone du pin ponderosa

Tourisme (ch. 5)

Les compagnies d'assurance de biens modifient leurs garanties (p. ex., elles n'offrent plus d'assurance contre le refoulement d'gout dans les collectivits qui soumettent priodiquement des rclamations)

Assurance (ch. 5)

Bon nombre de municipalits ont mis en place des programmes de subventions en vue d'encourager linstallation de clapets anti-retour dans le but de rduire les dommages causs par les inondations attribuables une augmentation de la frquence et de lampleur des prcipitations

Logement rsidentiel (ch. 5)

Le gouvernement du Manitoba protge l'aire d' hivernage de la harde de caribous de la toundra de Qamanirjuaq dans la zone de transition entre l'cosystme de la fort borale et la toundra

Biodiversit et aires protges (ch. 6)

Le gouvernement met au point des outils afin d'aider les responsables de la sant publique appliquer les mthodes de surveillance et de contrle des maladies transmission vectorielle

Sant humaine (ch. 7)

Les collectivits du pays laborent des systmes d'avertissement et d'intervention en cas de chaleur afin de protger la sant en cas de chaleur extrme

Sant humaine (ch. 7)

Une valuation des risques de trois routes ctires en Nouvelle-cosse a permis de prsenter des recommandations qui comprennent des initiatives de protection technique du rivage et le dplacement de routes choisies plus l'intrieur des terres.

Infrastructure (ch. 8)

Cambridge et Milton, en Ontario, effectuent des valuations conomiques des implications des changements climatiques au niveau de la conception des infrastructures de drainage.

Infrastructure (ch. 8)

TABLEAU 3 : Exemples dactivits dadaptation dans les diffrents secteurs.


Les progrs en matire dadaptation sont vidents, et les exemples prsents dans le prsent rapport sont caractristiques des types de mesures qui simposeront de plus en plus mesure que le climat continuera dvoluer. Toutefois, des travaux supplmentaires sont requis. Tous les chapitres du prsent rapport mettent en vidence les besoins en matire de renseignements ainsi que les lacunes sur le plan des connaissances et des donnes, et de nombreux chapitres traitent des obstacles et des dfis relever en ce qui concerne ladaptation, y compris le manque de ressources et de motivation, et les questions lies la gouvernance (ch. 9). En outre, lanalyse des exemples disponibles permet de constater que lon dispose de relativement peu dexemples de mesures dadaptation concrtes mises en uvre sur place dans le but de limiter la vulnrabilit aux changements climatiques prvus. Cela indique que, linstar des autres pays dvelopps, ladaptation au Canada dans lensemble nen est qu ses dbuts. On reconnat galement que la mthodologie de la prsente valuation, axe telle quelle lest plus particulirement sur les documents scientifiques disponibles, peut se solder par une sous-estimation du nombre rel de mesures dadaptation entreprises au Canada.

Ladaptation planifie demande du temps. Ladaptation requiert souvent des recherches, la participation des parties intresses et des modifications des politiques et des rglements. Par exemple, lorsquune route toutes saisons pour assurer laccs aux sites dexploitation minire dans le Nord est propose comme solution la question de la fiabilit rduite des rseaux de routes de glace (ch. 8), ce type de projet ne peut pas tre entrepris sans une planification dtaille, des consultations et des tudes des rpercussions sur lenvironnement. Dans le secteur des pches, les pcheurs ne peuvent pas se contenter dajuster leurs rcoltes en fonction de la variation des ensembles despces; cela requiert que les gouvernements rvisent les plans de gestion des pches et les permis de pche (ch. 4).

Par ailleurs, dans certains cas, il sera impossible et/ou coteux de maintenir les activits actuelles, do dcoule le besoin dengager des discussions dont le cadre stend au-del de la simple considration de mthodes progressives de type sans regrets ladoption de changements plus transformationnels. Le concept mergeant du changement transformationnel a trait des adaptations plus considrables et plus grande chelle qui sont nouvelles, tant au niveau dune rgion donne qu celui dun systme de ressources donn (ch. 9). Le changement transformationnel peut galement remettre en question le statu quo et, par consquent, les perceptions de ce qui est acceptable. Les exemples comprennent le dplacement de villages entiers, en raison de llvation du niveau de la mer; la conversion de parcelles forestires en fort-parc, afin de limiter les pertes lies aux incendies de fort; et la mise au point dune infrastructure de protection contre les inondations conue en vue de lui permettre de cder en toute scurit (en limitant les pertes et les dommages) au lieu de rsister des phnomnes de grande ampleur. Le recours ladaptation transformationnelle simposera vraisemblablement de plus en plus mesure que le climat continuera de changer.

LADAPTATION PEUT PARFOIS CONVERTIR LES RISQUES EN POSSIBILITS, ET LES POSSIBILITS EN AVANTAGES (CHAPITRES 3 9).

Tandis que la recherche sur ladaptation et la programmation de ladaptation sont plutt axes sur les mesures visant rduire la vulnrabilit aux rpercussions ngatives, certaines rpercussions des changements climatiques pourraient prsenter des possibilits. Savoir saisir ces opportunits exige le recours aux mesures dadaptation appropries.

Certains des exemples les plus frappants cet effet se manifestent dans les secteurs du tourisme et de lagriculture, qui sembleraient tous deux pouvoir tirer profit dts plus longs. En sadaptant de faon efficace (p. ex., adoption de stratgies permettant de grer les ventuelles pnuries deau), les principaux marchs du tourisme par temps chaud au Canada pourraient tirer profit des changements climatiques comme, par exemple, lindustrie du golf, qui bnficierait dune saison prolonge et dune demande accrue (ch. 5). De mme, avec des tempratures plus leves en t, diffrents types de cultures pourraient crotre de plus hautes latitudes (p. ex., mas et soja dans de nouvelles rgions au Qubec, canola Prince George, en Colombie-Britannique, et petites crales semes au printemps dans louest de lAlberta et le nord de la Colombie-Britannique; ch. 4). Pour ce faire, les producteurs devront adapter leur slection de cultures et leur calendrier (p. ex., semer plus tt afin de rduire lexposition des conditions plus sches la fin de lt) afin de profiter de ces possibilits. Dans tous les cas, il faudra galement attnuer les risques lis laugmentation des ravageurs envahissants, aux vagues de chaleur et dautres phnomnes extrmes. Au Nord, les variations du climat et de ltat des glaces offrent dventuelles possibilits conomiques lies lexploitation des ressources naturelles et au tourisme (ch. 3, 5, 6). Toutefois, en plus de prsenter des opportunits demploi et dinvestissement, de telles activits posent galement des risques dordre environnemental et culturel.

Les ides et les approches novatrices peuvent permettre de rduire les pertes lies aux changements climatiques, au moins court terme. Par exemple, confront un excdent de bois bleui du fait de linfestation du dendroctone du pin ponderosa, le secteur forestier de la Colombie-Britannique a commenc commercialiser le produit sous forme de revtements intrieurs et de meubles en bois uniques aprs avoir ralis des tudes, grce auxquelles il a t en mesure de confirmer que le bois rpondait des normes acceptables (ch. 3). galement en Colombie-Britannique, la ville de Vancouver a tourn la tempte de vent de 2006 au parc Stanley et les dommages quelle a causs en une occasion daccrotre la participation du public dans le parc et de replanter une fort rsistant davantage au vent (ch. 3). Certains exploitants dentreprises touristiques et certains sites rcratifs envisagent de promouvoir le tourisme de la dernire chance , qui incite de nouveaux visiteurs se rendre un parc afin dy observer des caractristiques ou des paysages changeants (p. ex., glaciers ou certaines espces sauvages) avant leur dclin ou leur disparition (ch. 5, 7).

Synthse 15

LA COLLABORATION ET LA GESTION ADAPTATIVE SONT DES MTHODES DE PLUS EN PLUS ADOPTES PAR LES GOUVERNEMENTS ET LINDUSTRIE AFIN DE PROMOUVOIR LADAPTATION (CHAPITRE 9).

La collaboration savre tre un mcanisme important en vue dune adaptation russie et efficace aux changements climatiques. Les secteurs ont un dfi commun relever, soit la ncessit de sadapter des changements cumulatifs continus au moyen de ressources limites. En se basant sur les ralisations des autres (p. ex., valuations, communauts de pratique et ateliers) et en collaborant avec les organisations qui ont les mmes objectifs, il est possible de parvenir des synergies et des gains defficacit. De nombreux exemples de collaboration entre les diffrents ordres de gouvernement, et groupes industriels et non gouvernementaux, sont prsents dans le prsent rapport (voir lencadr 2) et une collaboration continue sera le moteur principal du progrs de ladaptation. Tandis que les rles et les mandats peuvent diffrer dune comptence lautre et dune organisation lautre, les objectifs finaux visant limiter la vulnrabilit aux changements climatiques et amliorer la rsilience sont des proccupations communes tous.

De nombreux secteurs commencent utiliser des mthodes de gestion adaptative (figure 8) en vue de grer les changements dordre climatique et dautres facteurs de stress et incertitudes connexes (qui seront toujours prsents dans le processus dcisionnel en matire dadaptation). La gestion adaptative comporte la surveillance, lajustement, lexprimentation et la rvaluation continus, et exige daborder ladaptation de faon souple et ractive. Les exemples de mthodes de gestion adaptative prsents dans ce rapport comprennent des activits lies la production hydrolectrique (ch. 3), la gestion des niveaux de leau des Grands Lacs (ch. 8, 9) et la gestion des peuplements forestiers (ch. 3).

FIGURE 8 : Processus dvaluation de la gestion adaptative (extrait modifi tir de Leger et Read, 2012, figure 2-1, p. 8).


ENCADR 2

EXEMPLES DTUDES DE CAS METTANT EN VIDENCE LA COLLABORATION

Approche fonde sur la collaboration visant amliorer le processus dcisionnel en matire dadaptation (chapitre 9, tude de cas 1): Le gouvernement fdral et les gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada ont investi dans une approche fonde sur la collaboration qui se veut la pierre angulaire ayant pour objet de favoriser lacquisition de connaissances et la prise de mesures en matire dadaptation, par lentremise dactivits passes (p. ex., le Rseau canadien de recherche sur les impacts climatiques et ladaptation [C-CIARN]) et dinitiatives en cours. La Plateforme dadaptation constitue le mcanisme le plus rcent permettant damliorer la collaboration en matire dadaptation au Canada: elle rassemble les gouvernements, les organisations professionnelles, les associations industrielles et les reprsentants du secteur financier afin de se pencher sur des priorits partages en matire dadaptation.

Un exemple tir du pass de la capacit des institutions sadapter dans le secteur agricole : les Prairies (chapitre 4, tude de cas 3) : Les collectivits locales et lindustrie agricole ont travaill en collaboration avec les chercheurs en milieu universitaire, ainsi que le gouvernement fdral et les gouvernements provinciaux, afin de trouver des solutions en vue damliorer la rsilience aux conditions de scheresse qui prvalaient au dbut du XXe sicle. Grce cette collaboration, de nouvelles mthodes agricoles innovantes ont t introduites et la gestion agricole est devenue plus efficace.

Loutil dvaluation du risque pour les municipalits (chapitre 5, tude de cas 2) : Le Bureau dassurance du Canada a runi un groupe dexperts form dhydrologistes, de spcialistes du climat, de gestionnaires des risques et dingnieurs en infrastructure, afin de mettre au point un outil (outil dvaluation du risque pour les municipalits ou ORM) permettant de dterminer les zones risque dexposition aux inondations de sous-sols lchelle du quartier.

Btir une habitation qui dpasse les exigences du code du btiment (chapitre 5, tude de cas 4) : LInstitut de prvention des sinistres catastrophiques et la Compagnie dassurance gnrale Co-operators ont travaill ensemble pour dmontrer les avantages de la construction amliore en construisant une maison modle West Point, dans le-du-Prince-douard. La maison modle, conue en vue de mieux rsister aux intempries, intgrait de nouvelles technologies et pratiques afin de garantir la capacit de la maison rsister des vents extrmement violents.

Restauration cologique ayant recours une approche fonde sur le paysage (chapitre 6, tude de cas 4) : Des partenaires de la conservation du secteur public et du secteur priv ont contribu la plantation de plus de 4,5 millions darbres et darbustes indignes, et lapplication de techniques de restauration pour recrer les caractristiques des forts anciennes de la zone carolinienne et aider prserver la biodiversit dans la rserve de biosphre mondiale de Long Point, qui comprend la Rserve nationale de faune de Long Point, sur la rive nord du lac ri, en Ontario. Ces travaux aident crer des corridors, ainsi qu accrotre le degr de rsilience des cosystmes et la capacit dadaptation, dans lensemble de la rserve de biosphre.

Programmes de surveillance faisant appel aux citoyens (chapitre 6, tude de cas 5) : Dans le cadre du programme bnvole de recensement des poissons et des invertbrs mis en uvre par la Reef Environmental Education Foundation (REEF), les participants sont forms afin de reconnatre les espces cibles, quils comptent en plonge laide dun simple formulaire de recensement itinrant. Plus de 3700 recensements bnvoles ont t effectus le long des ctes de la Colombie-Britannique grce ce programme, ce qui reprsente plus de 2800 heures dobservation sous-marine plus de 300 endroits.

Inondations au Manitoba en 2011 : favoriser une approche provinciale dadaptation psychosociale lgard des dangers naturels (chapitre 7, tude de cas 3) : De nombreuses organisations, y compris le Bureau de gestion des oprations en cas de catastrophe de Sant Manitoba; les Services sociaux durgence; lOrganisation des mesures durgence; Affaires autochtones et Dveloppement du Nord Canada; Agriculture, Alimentation et Initiatives rurales Manitoba; Services la famille et Services ruraux Manitoba; Conservation et Gestion des ressources hydriques Manitoba; et Affaires autochtones et du Nord Manitoba, ont travaill en collaboration afin dorganiser une table ronde lchelle provinciale sur le rtablissement psychosocial aprs les inondations de 2011 en raction aux inondations de 2011 au Manitoba.


Synthse 17

valuation de la vulnrabilit du rseau dalimentation en eau de la ville de Calgary (chapitre 8, tude de cas 1) : En 2011, la ville de Calgary a men, en collaboration avec Ingnieurs Canada, une valuation de la vulnrabilit au risque de son rseau dalimentation en eau. Lquipe a travaill en collaboration afin de dterminer quelles taient les conditions climatiques reprsentant les plus grands risques la conception, la construction, lexploitation et la gestion du rseau dalimentation en eau, afin damliorer la rsilience et la qualit du systme.

Lignes directrices sur les digues de mer en Colombie-Britannique (chapitre 8, tude de cas 2) : Le gouvernement provincial de la Colombie-Britannique, lassociation provinciale des ingnieurs et des goscientifiques professionnels, et dautres organisations ont travaill en collaboration avec les dcideurs et les planificateurs afin de tenir compte de llvation du niveau de la mer dans la cartographie des zones ctires inondables, la conception de digues marines et lamnagement du territoire. En se fondant sur ces rsultats, un groupe de travail a mis au point un guide dintroduction national sur llvation du niveau de la mer (www.env.gov.bc.ca/cas/adaptation/pdf/SLR-Primer.pdf disponible en anglais seulement), afin daider les autres collectivits cerner, valuer et comparer les possibilits dadaptation, et de prsenter diffrents types doutils dadaptation.

Promouvoir ladaptation en partageant linformation et les connaissances par lintermdiaire dune communaut de pratique virtuelle (chapitre 9, tude de cas 4) : La Communaut de pratique de ladaptation au changement climatique (CdPACC) est un portail interactif qui permet aux chercheurs, aux experts, aux dcideurs et aux praticiens de lensemble du Canada de se runir pour poser des questions, susciter des ides, partager des connaissances et communiquer avec les autres acteurs qui effectuent des travaux sur ladaptation aux changements climatiques. Il sagit dun important rseau de partage de linformation et des connaissances sur ladaptation aux changements climatiques au Canada.

CONCLUSION

Des changements du systme climatique et des rpercussions connexes sur les systmes naturel et humain se produisent au Canada. Par consquent, la ncessit de sadapter est de plus en plus reconnue et mise en uvre par les gouvernements, lindustrie et dautres organisations. Au cours des cinq dernires annes, notre comprhension du processus dadaptation sest amliore et nous avons observ un nombre croissant dexemples dadaptation. Nous avons en outre not une plus grande participation la question, et des changements ont t apports aux politiques, aux plans et aux pratiques afin daccrotre la rsilience aux changements climatiques. Il est ncessaire de mettre encore davantage laccent sur ladaptation afin de renforcer les mesures dattnuation et dainsi aider prvenir et rduire les futures rpercussions, tout en tirant profit des ventuelles possibilits. Dsormais, nous sommes conscients de la ncessit de nous adapter et nous avons la capacit de le faire dans de nombreux cas, mais pour passer laction, nous devrons raliser des efforts continus de collaboration dans le but de rduire les obstacles, de relever les dfis et daccrotre la volont de sadapter.

www.env.gov.bc.ca/cas/adaptation/pdf/SLR-Primer.pdf


RFRENCES

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Chapitre 3Lemmen, D.S., M. Johnston, C. Ste-Marie et T. Pearce. Ressources naturelles , dans

Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et ladaptation, F.J. Warren et D.S. Lemmen (d.), Gouvernement du Canada, Ottawa (Ontario), 2014, pp. 65-98.

Chapitre 4Campbell, I.D., D.G. Durant, K.L. Hunter et K.D. Hyatt. Production alimentaire , dans


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Chapitre 8Andrey, J., P. Kertland et F.J. Warren. Infrastructure hydraulique et infrastructure de

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Chapitre 9Eyzaguirre, J. et F.J. Warren. Adaptation : tablir un lien entre la recherche et la

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTIONPrincipaux auteurs :

Fiona J. Warren et Donald S. Lemmen (Ressources naturelles Canada)


Warren, F.J. et D.S. Lemmen. Introduction , dans Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et ladaptation, F.J. Warren et D.S. Lemmen (d.), Gouvernement du Canada, Ottawa (Ontario), 2014, pp. 19-22.

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Le Canada a termin sa seconde valuation scientifique nationale des impacts et de ladaptation lis aux changements climatiques en 2008 Vivre avec les changements climatiques au Canada : dition 2007 (Lemmen et al., 2008). lchelle rgionale, cette valuation a port sur les risques poss par les changements climatiques, ainsi que sur les possibilits et les mesures prises pour y remdier, tout en mettant en lumire les principales vulnrabilits et les possibilits dadaptation, tant au niveau des systmes humains qu celui des infrastructures gres. Le prsent rapport, Vivre avec les changements climatiques au Canada : perspectives des secteurs relatives aux impacts et ladaptation, est une mise jour de lvaluation de 2008. Il sarticule autour des progrs raliss dans le domaine de la recherche et sur le plan des connaissances au cours des six dernires annes dans les secteurs conomiques, sociaux et environnementaux du Canada.

Dimportants progrs ont t effectus depuis 2008 au chapitre de la recherche et de la pratique en matire dadaptation, tant au Canada qu lchelle internationale. Aujourdhui, nous comprenons encore mieux les rpercussions observes et prvues. Une plus grande attention est dsormais accorde aux risques dordre climatique, notamment ceux lis aux pisodes de prcipitations abondantes et dinondations. De mme, le niveau de confiance relatif aux changements observs dans le systme climatique et aux vecteurs de ces changements a augment (voir lencadr 1); de mme, les rpercussions connexes sur le plan social, conomique et environnemental sont dautant plus claires. Il est gnralement convenu que les changements climatiques constituent lun des principaux dfis auxquels nous devons aujourdhui faire face.

Tous sentendent pour dire que ladaptation, qui agit en parallle avec les efforts mens en vue de rduire les missions de gaz effet de serre, constitue aujourdhui un lment indispensable de raction aux changements climatiques. Elle ncessite de revoir nos processus dcisionnels, nos activits ainsi que notre faon de penser face aux changements climatiques observs ou prvus, afin de a) rduire les dommages et de b) tirer parti des ventuelles possibilits. Il peut sagir aussi bien de changer les comportements, de modifier les processus dexploitation et davoir recours la technologie, que de revoir la planification ainsi que les pratiques dinvestissement, la rglementation et les dispositions lgislatives. Si ladaptation en milieu naturel seffectue spontanment, il nen va pas de mme dans les systmes humains o il faut souvent miser sur une planification minutieuse fonde la fois

vivre avec les changements climatiques au canada : perspectives

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