تاريخ قبائل خمير

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LA VEGETATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE PAR E.-F. DEBAZAC higénieur des Eaux et Forêts Station de Recherches et Expériences forestières, Nancy

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تاريخ قبائل خمير

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LA

VEGETATION FORESTIERE DE LA

KROUMIRIE PAR

E.-F. DEBAZAC higénieur des Eaux et Forêts

Station de Recherches et Expériences forestières, Nancy

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AVANT- PROPOS

Qu'il nous soit permis (l'exprimer ici nos remerciements et notre très sincère gratitude à ceux qui nous ont encouragé et guidé au cours de ce travail.

Nous tenons à remercier tout particulièrement Monsieur le Con-servateur GEORGE, Chef du Service forestier de Tunisie ( 1 945 -1956), sous les ordres duquel nous avons eu l'honneur de servir poser les encouragements et la grande bienveillance qu'il nous a constamment témoignés;

Monsieurs le Professeur EMnERGER, Directeur de l'Institut bota-nique de Montpellier, qui a bien voulu nous accueillir à plusieurs reprises à Montpellier et nous prodiguer (le nombreux conseils pour orienter notre travail ;

Monsieur le Professeur Mom - NIER, qui nous a montré dès les cours de préparation à l'Institut National Agronomique, l'intérêt de la phytosociologie et qui par la suite a bien voulu continuer à nous guider;

1Ionsieur BRAUN-BLANou- T, Directeur (le la Station internatio-nale de Géobotanique méditerranéenne et alpine, qui nous a aidé de si précieux conseils. tant au cours (l'excursions que dans l'interpré-tation de nos relevés

Monsieur ROL, Directeur de l'École Nationale des Eaux et Fo-rêts et Professeur de Botanique forestière. qui a bien voulu pren-dre connaissance du manuscrit de ce travail et en faciliter la publi-cation;

Monsieur l'Ingénieur Principal DUCHAUFOUR, qui nous a accueil-li. avec l'autorisation de Monsieur l'Inspecteur Général OUDTN, alors Directeur de l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts, à son laboratoire de la Station de Recherches de Nancy, où ont été effec-tuées les analyses de sol, et qui nous a aidé dans l'interprétation des résultats.

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INTRODUCTION

CHAPITRE I

OBJET DU TRAVAIL

Dans la présente étude ont été réunis les résultats des recher-ches effectuées de 1949 à T934 sur la végétation forestière de la Krounmirie, région naturelle du Nord de la Tunisie où nous avons été appelé à exercer nos fonctions dans le cadre du service fores-tier. Le sujet de ces recherches n'a pas été délimité par avance.

Ce sont les besoins de la gestion d'une circonscription qui nous ont conduit à approfondir le mieux possible notre connaissance de la forêt. Or, l'application des méthodes de la phytosociologie permet précisément l'analyse détaillée de la végétation forestière.

Il est en effet maintenant indiscutablement admis que la con-naissance des conditions écologiques d'une forêt est indispensable pour srni'aniénagement. M. le Directeur GPTSTER 1551 (I) a retra-cé le role joué par l'écologie et la phytosociologie dans l'évolution contemporaine de la science forestière. Tl est apparu que la des-cription d'une parcelle par exemple ne pouvait se limiter à l'énumé-ration des essences principales constituant le peuplement, à l'estima-tion plus ou moins subjective de leur importance et à l'évaluation de l'^^ge et des volumes exploitables: la composition et l'impor-tance du sous-bois même sans aucune valeur économique, la pré-sence de certaines espèces herbacées, l'étude des profils du sol don-nent de précieuses indications sur le type de peuplement, stir son

évolution. donc sur les traitements qu'il convient d'appliquer pour conserver et améliorer le boisement. Le forestier est ainsi amené

à distinguer des types de forêts qui ne sont autres choses que des associations végétales telles qu'elles sont définies par A.I. EMRER-

GER (2).

(1) Les références bibliographiques constituent l'annexe II. (2) Cf. comptes rendus des séances de l'Académie d'Agriculture de France,

séance du 11 juin 1958.

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LA VIx;I 'ATION FORRSTIERF. DE LA KROUMIRIE

Mais alors qu'il est difficile d'aborder directement l'étude du mi-lieu, ensemble des facteurs climatiqupes, édaphiques et biotiques en nombre indéterminé, la phytosociologie permet d'analyser les groupements végétaux qui apparaissent comme l'expression de tou-tes les conditions du milieu.

La phytosociologie, qui est ainsi le développement raisonné et systématique des observations plus ou moins conscientes que le fo-restier est amené à faire dans son contact quotidien avec la nature, est particulièrement précieuse pour la connaissance de cet ensem-ble complexe que constitue la forêt.

C'est dans ces conditions que nous avons commencé à effectuer des relevés clans les forêts dépendant de la circonscription d'Ain Drahanl. Par la suite, M. le Professeur EMBERGER, chargé par le gouvernement tunisien de l'étude et de la cartographie des groupe-ments végétaux de la Tunisie, a bien voulu nous faire l'honneur de nous confier les régions forestières du Nord-Ouest du pays. Nous avons pu alors étendre nos investigations et nous aurions voulu donner un tableau aussi complet que possible de la région préci-tée. Les circonstances ne nous ont pas permis de mener à bien un tel travail qui aurait demandé certes beaucoup plus de temps. Nous espérons néanmoins que la publication de ces quelques résultats pourra être utile à ceux qui continueront à travailler clans cette région si attachante.

Dans la présente étude seront décrits les principaux types de forêts (le la Kroumirie, avec leurs caractères floristiques et écolo-giques, types dont la distinction nous parait utile pour le forestier.

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LA VÉGÉTATION FORESTT ■ RE DE LA KROUMIRIE 5

CHAPITRE II

HISTORIQUE DE L'ÉTUDE BOTANIQUE

DE LA KROUMIRIE

C'est à la mission botanique de l'exploration scientifique de la Tunisie que nous devons la première documentation sur la Krou-mirie. Cette mission, dirigée par CossoN, comprenait des botanis-tes particulièrement compétents en flore Nord-africaine tels que LETOURNEUX, DOUMET-ADANSON, BONNET et BARATTE. Elle par-courut la Kroumirie en juillet 1883 et la précision du compte ren-du [27] permet de suivre aisément les stations reconnues. La liste des espèces récoltées comprend 55o noms. CossoN remarque alors l'extrême analogie avec la flore du Djebel Edough, près de Bone, en Algérie, l'importance des espèces propres en Algérie à la région montagneuse inférieure et moyenne, ainsi que la forte proportion des espèces européennes. Les indications de stations citées dans le catalogue des plantes de Tunisie [II] de BONNET et BARATTE, paru en 1896, proviennent pour une grande part des récoltes de cette mission.

Notons que PATOUILLARD fit, à la même époque, en ce qui con-cerne plus spécialement la mycologie, une reconnaissance fructueuse clans la région du Feidja, en T893 et dans celle d'Ain Draham en 1895.

En 1925, MAIRE publie la carte phytogéographique de l'Algérie et de la Tunisie [68]. Cette carte dont le but est, comme l'indique la notice qui l'accompagne, de tracer les grandes lignes de la végé-tation climacique donne en fait la répartition des formations fores-tières. Dans la région qui nous intéresse, MAIRE distingue:

— la formation du Quercus suber, de beaucoup la plus étendue, — la formation du Quercus iiuirbeclei occupant différentes ta-

ches aux environs du Feidja et d'Ain Draham, — la formation du pin maritime dans deux massifs respective-

ment à l'Est et à l'Ouest de Tabarka, - la formation à Juniperus Phocnica occupant les dunes à Ta-

barka, au Nefza et au Cap Serrat. — la formation de l'Olivier lentisque représentée, d'une part

au Sud-Est du Djebel Ahiod et, d'autre part, au Sud de la limite

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6 LA VÉGÉTATION EORESTIL'RE DE LA KROUMIRIE

(lu secteur numidien distingué par l'Auteur, soit comme nous l'avons dit au Sud d'une ligne joignant approximativement Ghardimaou au lac Ischkeul. MAIRE distingue en particulier un Quercetuu2 suberis oriental, caractérisé par l'absence du genre Ulex, avec un facies littoral à Myrte et un facies montagnard sans Myrte.

Cette carte, compte tenu de l'échelle utilisée, donne une idée assez exacte de la répartition (les principales essences forestières.

En 5930, une excursion botanique à laquelle participent MM. BRAUN-BLANQUET, W.-C. de LEEUW, J. KLIKA et R. TUXEN, per-met à ces botanistes d'étudier pendant quelques jours la flore de Kroumirie. Les résultats en ont été partiellement publiés, notam-ment dans une étude de J. BRAUN-BLANQUET, (( Les irradiations européennes dans la végétation de la Kroumirie » Hi et sont men-tionnés dans différentes publications de la Station de Géobotanique Méditerranéenne et Alpine (I).

La carte forestière de l'Algérie et de la Tunisie, publiée en 1941 par le gouvernement de l'Algérie [531, reprend en partie les indications données par la carte de MAIRE en les limitant aux ré-gions actuellement boisées et en corrigeant les erreurs de détail. On y a distingué les essences suivantes : chêne-liège, chêne zéen, chêne kermès, pin maritime, genévrier, olivier, essences secondai-res. Il faut noter parmi les progrès sur la, carte de 1926, le report assez exact de l'aire du pin maritime et l'indication du chêne ker-mès dans les dunes de Tabarka. Une tache de zéen est mentionnée au nord-ouest de Zaouiet Medien, alors qu'il aurait fallu y porter des essences secondaires. Cette carte est accompagnée d'une im-portante notice de P. de PEYERIMHOFF comprenant principalement un chapitre sur les origines de la flore de la Berbérie. Après avoir traité (les genres à affinité tropicale, des éléments orientaux et circumméditerranéens, l'auteur signale l'apport tardif d'éléments nordiques au pliocène et au débat du quaternaire, migrations qui ont pu se produire soit par le pont Silico-tunisien soit par le pont Andalou-Ri fain.

En 1949, un groupe d'étudiants suisses, conduits par le profes-seur SCHMID de Zurich, étudient les forêts de Quercus suber et de Quercus Mirbecki de la région Bonoise et de la Kroumirie. Dans une publication [mol, E. SCHMID insiste sur les affinités entre les forêts de Quercus Mirbecki et les forêts medio-européennes, dont certains éléments proviennent de la « ceinture » des forêts à feuil-les caduques, que cet auteur appelle « ceinture » (gürtel) du Quer-cus-tilia-acer, (le la « ceinture » du chêne pubescent et de la« cein-ture » du Faqus-abies. E. SCHM ID considère la forêt de chêne zéen comme une véritable forêt. contrairement à la forêt (le chêne-liège

(I) notamment le prodrome des groupements végétaux; classe des cisto-lavanduletea et isoetetalia [2o].

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LA VÉGÉTATION EORESTI7?RE DE LA KROUMIRIE 7

dont les espèces compagnes se trouvent sans variation en dehors d'une strate de chéne-liège.

A la suite du congrès de l'Association Française polir l'Avance-ment des Sciences tenu à Tunis en T95r, différentes publications botaniques ont été faites sur la Kroumirie par Mmes POTIER ALAPETITE 192 1 , M. Le GALL 1631, MM. NfGRE [851, MALEN-

CON [70], GUTNOCITET, MOU NTER et nous-même 1291 Le premier volume de la Flore de la Tunisie 1281 par le Doc-

teur A. CUENon, publié en 1954, avec la collaboration de Mme G. POTIER-ALAPETITE et M. A. LABBE, et consacré aux cryptogames vasculaires, gymnospermes et monocotylédones, donne de nombreu-ses indications de stations de Kroumirie. En outre, les deux colla-borateurs du Docteur CuENOD cités ci-dessus, à la suite de nom-breuses excursions botaniques en Kroumirie, ont fait de très pré-cieux apports à la connaissance de la flore locale mentionnés dans différentes publications [6o - 611.

M. LABRE a fait remarquer [611 précisément que l'inventaire de la flore phanérogamique de la Tunisie n'est pas encore terminé. La Kroumirie, en particulier, avec ses mares permanentes, doit ren-fermer des espèces déjà connues dans la région de Bone-La Calle, en Algérie.

Quant aux Bryophytes et Lichens, leur étude est encore trop imparfaite pour être abordée par un non spécialiste (2). M. WERNER a bien voulu examiner des récoltes de la région d'Ain Draham [1061. Cette étude a montré qu'il y avait encore beaucoup à trouver. Nous avons donc délibérément abandonné ce secteur floristique malgré le grand intérêt que présente la région et l'importance certaine des mousses et des lichens clans les groupements végétaux, notamment clans les formes de dégradation et les association épiphytiques.

Le gouvernement Tunisien vient de publier (r) la carte du tapis végétal TUNIS-SFAX, dressée par MM. GAUSSEN et VERNET, avec la collaboration de MM. LONG, LE HOUEROU, GOUNOT, NOVIKOFF,

SCrTOENENRERGER, TTIIAULT et J. SERRES. Cette carte, à l'échelle de I/I o00 000, n'apporte. en ce qui concerne la Kroumirie, que peu de modifications à la carte de 1941. Les divers étages médi-terranéens, caractérisés par les séries du Chêne-liège, du Chêne zées, de l'Oléo-lentisque, du Pin mésogéen y sont reportés avec exac-titude.

(r) imprimée par l'Institut géographique national en 1058. (2) A l'occasion de la session extraordinaire de la Société botanique de

France en Tunisie en 1909 ont été publiées cieux études importantes : — Additions à la flore des muscinées de la Tunisie par PITARD (J.) et CoR- P,TÉRE (L.). —Contribution à l'étude des Lichens de Tunisie par PITARn (J.) et BOTTI.v de LESDAIN.

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8 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

CHAPITRE III

MÉTHODOLOGIE

La végétation forestière de la Kroumirie a été analysée par la méthode phytosociologique la plus couramment utilisée dans nos pays, méthode souvent dite de l'École Zuricho-Montpelliéraine. L'emploi (le cette méthode permet de faire apparaître, par la con-frontation des relevés, les différentes compositions floristiques qui caractérisent les principaux types de forêts. La composition floris-tique d'un groupement n'est évidemment que le reflet de l'ensem-ble des conditions écologiques qui lui permettent de se maintenir dans sa station. Il est donc du plus grand intérêt de mener parallèle-ment l'étude floristique et écologique détaillée du relevé pour pré-ciser la signification de la présence de chaque espèce. Nous nous sommes cependant limités, à l'époque où a été fait ce travail, aux indications principales sur la situation de la localité du relevé, soit: l'altitude, l'exposition et la pente. Quelques profils de sol ont été étudiés d'autre part.

Les relevés ont été faits généralement sur une surface de Ioo m2 qui est suffisante pour la description d'une végétation forestière

paraissant homogène physionomiquement. La notation des strates de végétation a été simplifiée pour l'adap-

ter aux types de groupements rencontrés, soit:

Strate I — arbres de plus de 3 ni de hauteur. Strate II — arbustes et arbrisseaux ligneux de moins de .3

ni de hauteur, Strate III — strate herbacée.

Le degré de recouvrement a été généralement précisé pour cha-que strate.

Les coefficients de dominance correspondent à l'échelle suivante:

Espèces couvrant plus des 3/4 de la surface 5 Espèces couvrant de 1/2 à 3/4 de la surface 4 Espèces couvrant de 1/4 à 1/2 de la surface 3 Espèces couvrant de I/20 à 1/4 de la surface 2

Espèces couvrant moins de 1/20 I

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LA VÍì G tTATION FOREST1 Î RE DE LA KROUMIRIE 9

Le signe + indique la présence de l'espèce dont le degré de re-couvrement est toutefois insuffisant pour justifier une évaluation.

Le signe . indique la présence de l'espèce arbustive ou arbo-rescente à l'état de plantule.

La sociabilité est indiquée par les coefficients suivants :

Individus croissant isolément I

Individus croissant en groupes 2 Individus croissant en troupes 3 Individus croissant en petites colonies 4 Individus croissant en peuplements 5

Cette notation est évidemment imparfaite et peut être discu-tée [99]. Si le coefficient de sociabilité peut être attribué sans hésitation à une espèce qui constitue à elle seule une proportion notable d'une strate, il n'en est pas de même lorsque l'espèce a une dominance qui ne lui permet de ne jouer qu'un rôle très accessoire clans la constitution de la strate.

C'est ainsi que dans la forêt de chêne-liège ou de chêne zées, nous avons le' phis souvent attribué au Quercus suber et au Quercus 1lirbecki soit le coefficient 5 si le peuplement est complet, soit le coefficient 4 si le peuplement se présente par grosses taches. De même, pour la strate arbustive, (les espèces comme Arbutus unedo, Erice arborea ou Cistes mouspclieusts qui peuvent couvrir des sur-faces très importantes sans discontinuité dans les facies de dégra-dation, sont notées souvent 4 et 5.

Par contre, dans la strate herbacée ou même arbustive, notam-ment à l'intérieur de la forêt, la notation est extrêmement difficile et ne peut être qu'indicative. On ne petit demander à une échelle simplifiée de sociabilité d'être valable à la fois pour des espèces de biologie aussi différentes que des graminées annuelles, des plantes à bulbes, des espèces stolonifères ou cespiteuses. Aussi nous n'avons pas noté la sociabilité pour les espèces dont la dominance est infé-rieure à I.

Les relevés ont été groupés en tableaux. Pour alléger la présenta-tion, les espèces ayant une faible fréquence ont été citées en annexe des tableaux (1).

(r) Les espèces citées dans le texte et les tableaux n'ont été nommées que par le binome latin. La liste. des espèces avec la dénomination complète cons-titue l'annexe I.

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IO LA VUGlTATION FORES'l'I1.RU DE LA KROUMIRIE

PREMIÈRE PARTIE

Aperçu biogéographique

CHAPITRE IV

LIMITES DE LA RÉGION ÉTUDIÉE

La région de la Tunisie chi Nord qui s'étend de Ghardimaou, près de la frontière Algéro-tunisienne à l'Ouest, au lac Ischkeul à l'Est sur une profondeur de 3o km en bordure de la Méditerra-née (i), constitue une unité géographique remarquable. Ce pays, que nous désignerons pour la commodité du présent exposé par le nom de Nroumirie, qui, étymologiquement ne s'applique qu'au territoire compris entre Ain Draham et la frontière Algérienne et effectivement habité par les tribus Nroumirs, apparaît comme pro-fondément différent du reste de la Tunisie. En effet, c'est à son climat et à son sol qu'il doit, concurrement. sa grande originalité.

La carte pluviométrique de la Tunisie (2) met en évidence des zones à précipitations décroissantes disposées en bandes concentri-ques autour de l'extrémité Nord-Ouest du pays. La courbe des 600 min de précipitations annuelles passant, de l'Ouest vers l'Est, au pied du système montagneux bordant au Nord la vallée de la Medjerda puis approximativement par les villes de Béja et de Bi-zerte, enveloppe étroitement la région du tell septentrional délimitée ci-dessus. Au Nord de cette courbe, les précipitations dépassent souvent 1000 mm et atteignent à Ain Draham le maximum pour la Tunisie, soit 1 53o 01m.

Ce climat, parmi les plus pluvieux de l'Afrique du Nord, dis-tingue déjà la Kroumirie (les autres régions naturelles de la Tu-nisie. Mais il ne suffit pas d'expliquer l'extension, encore si large à l'heure actuelle, de la forêt. Le manteau forestier est en effet étroitement lié à la constitution géologique du sol, dont l'impor-

(T) Voir carte n° T.

(2) Voir carte n° T.

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LA VÉGDTA'I'ION FORESTI I RE DE LA KROUMIRIE II

tance a été clairement mise en évidence par F. BONNIARD qui, dans son étude de géographie régionale sur le tell septentrional [ 121 a distingué avec juste raison les pays de grés des pays de cal-caire. Les pays de calcaire sont à l'heure actuelle presque entière-ment défrichés et mis en valeur par l'agriculture tandis que les pays de grés conservent encore une couverture forestière impor-tante. Or, la région située au Nord d'une ligne droite qui join-drait Ghardimaou, sur la Medjerda près de la frontière Algéro-tunisienne, à la pointe de Ras el Coran, à l'Ouest de Bizerte, est constituée essentiellement par les formations du flysch numidien (I). Cet étage géologique, étudié en particulier par M. SoLIGNAC [1031 est caractérisé par unénorme développement des grés et des ar-giles donnant naissance à des sols dépourvus de calcaire.

En dehors des grés et argiles du flysch Numidien, les sols de la Kroumirie proviennent des roches-mères appartenant aux for-mations géologiques suivantes :

— Le Trias, dont les affleurements allongés clans la direction gé-nérale (les plis soit Sud Sud-Ouest - Nord Nord-Est, forment les massifs du Belda-Bessouagui, au Nord de Ghardimaou, le ver-sant Est du djebel Bent Ahined et du djebel Diss, au Nord de Souk el Arba, le massif d'El Menah, à l'Ouest d'Ain Draham, les djebel Hamra et Zonza qui dominent la plaine des Nefza.

— Le crétacié supérieur (Cénoínanien, Sénonien, Campanien) dont les calcaires apparaissent dans la boutonnière du Bessouagui et dans celle du djebel Abiod (djebel Sidi Ahmed et djebel Abiod).

-- Le méso-nummulitique, dont les calcaires compacts et stratifiés constituent (les croupes totalement dénudées comme le Merj el Hanech et le Kef \Taadii, au Sud du djebel Rhorra, le djebel Oum tenin, le Kef Nouar et le djebel Gnessa, en bordure de la cuvette de Fernana, et le djebel Solah, au Nord de Souk el Kheinis.

Les changements brusques de la physionomie des groupements végétaux mettent en évidence sur le terrain les contacts entre le flysch Numidien et les autres terrains, tous calcaires, à l'exception d'un faciès particulier du trias. C'est ainsi que du sommet du djebel Rhorra, point culminant de la Kroumirie, à 1200 m d'altitude, si-tué sur la frontière Algéro-tunisienne, il est aisé de reconnaître en regardant vers le Sud les différents étages géologiques affleurant dans la boutonnière du Bessouagui au premier plan, la forêt de chêne-liège sur les grès Nulnidiens du djebel Rhorra ; puis les crêtes dénudées du Merj el Hanech et du Kef Maadi appartenant au Lutétien-Londinien ; au delà, les plans successifs du djebel Sra (Cénomanien) et du Bessouagui (principalement campanien) avec leurs nappes de diss (Ampelodcsrna Mauritanica) et quelques bou-quets de chênes-lièges très dispersés ; enfin, à l'horizon, l'autre

(1) Voir carte n° 2.

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12 LA VEGETATION FORES 1ERE DE LA KROUMIRIE

lèvre du flysch Numidien formant le djebel Bou Krezara, couvert d'une forêt dense de chênes-lièges. Des changements tout aussi saisissants (le paysage végétal peuvent être observés tout le long de la ligne (le contact entre le flysch Numidien et les autres for-mations. C'est ainsi que, au Nord (le la plaine de Souk el Khemis, le djebel Bou Guemda, encore notablement couvert de forêts de chê-nes-lièges et de chênes zéen, fait un violent contraste avec le flanc totalement dépourvu de végétation arbustive du djebel Solah ap-partenant au Lutetien-Londinien qui lui fait face. Des constata-tions analogues peuvent être faites au djebel M'sid, à proximité de Djebel Abiod, au Nord de la région forestière.

Aux caractères climatiques et géologiques qui individualisent la Kroumirie se superposent les caractères floristiques et édaphiques.

La Kroumirie correspond en effet à la partie tunisienne du sec-teur Numidien tel que l'a décrit 1\IAIRE dans sa carte phytogéogra-phique de l'Algérie et de la Tunisie [68] . Cet auteur distingue en particulier le secteur Bonois allant de Philippeville à Bizerte, qu'il caractérise par l'extension des forêts de chênes-lièges et de chênes nord-africains à feuilles caduques, chêne zéen et chêne afarés. En réalité, cette région est aussi peu Nord-africaine que possible. Sa flore est dans sa presque totalité commune au pays bordant la Méditerranée occidentale. Les espèces strictement Nord-africaines, tout au moins les espèces linnéennes, y sont peu nom-breuses et les endémiques très rares. C'est ainsi que sur les 407 espèces trouvées dans les relevés cités dans le présent travail, 23 seulement sont spéciales à l'Afrique du Nord.

D'autre part, en raison (le son sol et de son climat à fortes pré-cipitations, l'évolution (les sols de la Kroumirie est caractérisée par un lessivage très accentué. Les limites du flysch Numidien en Kroumirie correspondent très exactement à celles de la région des sols « podzolisés » telle qu'elle est décrite par YANKOWITCH dans son étude pédo-agrologique de la Tunisie [107].

L'étude que nous présentons a été consacrée essentiellement à la végétation forestière sur flysch Numidien. Il nous a paru toutefois indispensable d'étudier également la végétation sur les sols de du-nes, bien représentés clans la région, ainsi que celle sur terrains triasiques. En outre, nous avons utilisé pour certaines comparaisons des observations faites soit en Tunisie en dehors de la Kroumirie, soit dans les régions limitrophes d'Algérie.

Malgré cette délimitation étroite, la Kroumirie présente un inté-rêt certain pour la phytosociologie. En effet, par son relief monta-gneux au contact de la Méditerranée, elle offre un développement des étages altitudinaux au moins aussi intéressant, depuis les pla-ges et rochers maritimes jusqu'à la chênaie à caractère medio-euro-péen du djebel Rhorra (1 200 m) qu'en France les massifs tout à fait comparables au point de vue climat et sol des Maures et

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LA VEGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 3

de 1'Gstérel, sensiblement moins élevés puisque leurs points culmi-nants sont respectivement le signal de la Sauvette à 780 m d'al-titude et le mont Vinaigre à 616 in. L'alternance d'une saison très pluvieuse et d'un ,été presque totalement sec permet la juxtaposi-tion de groupements aussi dissemblables que les pelouses sèches sur arène siliceuse, la ripisilve à aulne glutineux ou les « tourbières » à Sphagnum.

La Kroumirie offre en outre des groupements végétaux qui n'ont pas encore été profondément modifiés par l'action humaine. Les terres agricoles sur flysch Numidien, n'occupent qu'une surface relativement restreinte et si l'élevage des bovins, ovins et caprins en vaine pâture explique, comme nous le verrons, la généralisation des faciès de dégradation, il est facile de retrouver la répartition des groupements climaciques souvent profondément bouleversés dans les pays de vieille civilisation agricole.

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LA VEGETATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

CHAPITRE V

LE RELIEF (I)

L'ensemble du pays du flysch Numidien est constitué d'une sé-rie de chaînons montagneux dont les axes sont orientés d'une façon générale dans la direction Sud Sud-Ouest, Nord Nord-Est, tout au moins avec une certaine régularité, d'une part dans les parties occidentales et centrales du massif et, d'autre part dans la partie orientale (Mogods). Il s'agit plus exactement, d'après SOLIGNAC [ 1031, de deux faisceaux dont les directions divergent en rapport avec les phénomènes éruptifs de la région des Nefza où l'on re-trouve quelques pointements de roches éruptives.

Dans la partie occidentale et centrale, l'axe du faisceau passe par les sommets les plus élevés : le djebel Rhorra (I 200 m), le dje-bel Bir (I 014 m) à proximité immédiate d'Ain Draham, le djebel Guessa (8o5 m). Ce pli central se continue par le djebel Kreroufa (602 m), avant de disparaître sous la plaine des Nefza. L'altitude générale du massif décroît d'Ouest en Est.

Au Nord (le cet axe, les chaînons plus ou moins discontinus, s'échelonnent à des altitudes croissantes. Dans la partie centrale, par exemple, de la frontière algérienne à Ain Draham, on ren-contre successivement du Nord au Sud : un premier pli que tra-verse la route de la Calle à Tabarka, à une altitude de 400 n1 environ; puis le djebel Daraoui, dont la crête atteint 600 ni; un peu plus au Sud, le djebel Fersig et le djebel Bounouela, qui atteignent respectivement 870 m et 68o n1; et enfin le djebel Bir (1 014 m) qui est relié au djebel Harrane par une crête se maintenant à une alti-tude de 800 m.

Au sud de cet axe, la nappe de flysch est plus discontinue. Dans la partie occidentale, elle forme le massif du Feidja (avec les chaî-nes du Guelaa et du Statir), à l'Ouest de Ghardimaou et le massif du Bou Khrezara-Bent Ahmed, au Nord de la station d'Oued Me-liz. Dans la partie centrale, les terrains argilo-gréseux se limitent au Sud à la chaîne formant le djebel Solah et le Bou guemda, qui domine la vallée de l'oued Bou Heurtma, au Nord de Souk et Khe-mis.

(i) Voir carte no 1.

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LA VRGI TATION FORESTIlRE DE LA KROUMIRIR 5

Dans la partie orientale, l'altitude moyenne est sensiblement moins élevée : au Nord, le premier chaînon parallèle à la nier culmine au djebel Chitase, à 464 ni d'altitude. Le second pli est formé par le djebel el Hamar (345 in) et se termine vers la mer au kef Abbed à 251 m. Les autres plissements gréseux de l'intérieur constituent successivement: le djebel Sema (401 in) et le kef Touro (499 m), au Nord de l'oued Sedjenane; le djebel Aichouna (436 ni), au Sud du méme oued, et les djebels el Harch et chouclia, au Sud de la station de 'ramera, sur la route de Djebel Abiod à Mateur.

On peut donc distinguer trois régions principales: La partie occidentale, entre la pointe que forme le territoire Tu-

nisien en Algérie jusqu'à l'oued Barbara, au Nord-Est, et le bassin de Fernana, à l'Est, avec comme limite Sud la vallée d'effondrement de la Medjerda.

La partie centrale limitée, au Sud par la vallée de l'oued Bou Heurtiva, à l'Ouest par la frontière algérienne, au Nord par la mer, et it l'Est par l'oued Zouara et son affluent, l'oued 1\Iadène.

La partie orientale, au Nord-F_st de l'oued Zouara, jusqu'à la pointe du Ras el Coran, formant l'ensemble des Nefza-Mogods.

La physionomie du paysage est caractérisée par sa sénilité qui se traduit par l'inversion du relief [1031 : les chaînons de grès correspondent à des synclinaux suspendus, tandis que les vallées sont des axes d'anticlinaux évidés. Il en résulte que les sommets sont constitués par les grès qui coiffent les dépôts du Numidien, don-nant un relief assez doux, avec cependant quelques escarpements. C'est te domaine de la forêt par excellence. Les flancs des vallées recoupent au contraire les assises alternées de grès et d'argiles où ces dernières dominent. Ce sont souvent ces terres-là qui ont été mises en culture, terres agricoles très médiocres, détrempées pen-dant la saison pluvieuse et brusquement durcies par la sécheresse. 1,es fonds de vallée sont colmatés par les produits d'érosion des sommets, avec dominance d'argile, comme dans les plaines de Ta-l c rka et des Nefza ainsi que dans la vallée de l'oued Sedjenane.

Enfin, il faut signaler l'importance des formations de dunes ma-ritimes, notamment celles de Tabarka et des Mekna, qui, avec leurs vastes étendues de sable siliceux, constituent un substratum bien individualisé. Certaines de ces dunes sont fixées par la végétation naturelle et portent des forêts d< O terc us cocci f cra très caracté-ristiques, alors qu'ailleurs, à la suite de la destruction de la cou-verture forestière, la dune littorale, poussée par les vents domi-nants du Nord Nord-Ouest, alimente les dunes mobiles qui pro-gressent rapidement vers l'intérieur en ensevelissant les anciennes Aunes fixées ou autres terrains. Aussi. y trouve-t-on tous les stades de dégradation, depuis la forêt jusqu'au sable nu et mobile.

Au point de vue hydrographique, la région est drainée par les différents bassins suivants:

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LA VÉGÉTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

Au Sud, le bassin de la Medjerda, qui reçoit les oueds de la région de Ghardimaou : oued el Hamman, oued el Hadjar, oued Soufi, oued Maden et ceux de la région de Fernana : oued Rhezala et oued el lil. Plus à l'Est, un autre affluent de la Medjerda re-cueille lés eaux, de la bordure orientale du massif de grès, collectées par l'oued Ballout et l'oued Ferchaia.

Au Nord, une partie des versants, le long de la frontière, est drainée vers l'Algérie : Ainsi, l'oued Iroug coule vers l'oued Kebir, tandis que l'oued Meramel, les oueds Barbara et Sloul alimentent l'oued Kebir de Blandan. Plus à l'Est, on ne retrouve que de petits fleuves côtiers dont les bassins remontent peu à l'intérieur. Ce sont l'oued Kebir de Tabarka et l'oued Zouara formé par l'oued Melah et l'oued Madène. Ceux des Mogods ont un cours parallèle à la côte. L'oued Ziatine longe le djebel Chitane pour se jeter à l'Est du cap Serrat, tandis que l'oued Sedjenane, qui s'alimente dans la gaara (marécages) du même nom, se dirige vers le lac Ischkeul.

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LA VÉGÉTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

CHAPITRE VI

LE CLIMAT

Le climat (le la Kroumirie est relativement bien connu : les sta-tions de Tabarka, d'Ain Draham et du Feidja, ainsi que celles de Bizerte et de Souk cl arba, légèrement au delà des limites de la région étudiée, fournissent des renseignements pour une période de plus de cinquante années. Plus récemment, par suite de l'intérêt porté à la région en raison des grands travaux hydrauliques, le ré-seau des postes d'observation pluviométrique a été étendu pour l'étude des bassins versants. Les corrélations des résultats donnés par ces nouveaux postes depuis une dizaine d'années, avec les ob-servations les plus anciennes, ont permis d'établir une carte pluvio-métrique satisfaisante (t). Enfin, depuis T95o, les observations de température et de pluviométrie ont été complétées par des mesures de l'état hygrométrique de l'air à l'aide de l'hygromètre enregis-treur et du psychromètre, et de l'évaporation soit par l'évaporo-mètre de Piche (Ain Draham), soit par un bac Colorado (Ben Me-tir).

I. — LA PLUIE

C'est le régime pluviométrique qui caractérise en premier lieu le climat de la Kroumirie.

La région est soumise au régime des vents dominants du Nord - Nord-Ouest, qui, du mois d'octobre au mois de mai, lui apportent les formations nuageuses appartenant généralement à des perturba-tions atlantiques reconstituées par leur traversée de la. Méditerranée occidentale. Ce sont les mêmes formations qui, atteignant le littoral Nord de l'Afrique, arrosent successivement le Rif et la côte- Algéro-Tunisienne, depuis Alger jusqu'à Bizerte.

En Tunisie, le massif montagneux côtier que constitue la Krou-mirie, malgré son altitude relativement modeste, absorbe la majeu-re partie de la potentialité de ces formations qui souvent s'épuisent avant la vallée de la Medjerda. Si bien que l'on passe d'un climat humide à Ain Draham qui reçoit annuellement 1 53o mm de hau-

(i) Sur la carte n° I ont été portées les courbes pluviométriques, d'après la carte dressée par la Direction des Travaux publics de Tunisie.

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LA VÉGÉTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

teur de pluie, à un climat semi-aride à Souk el Arba distant à peine (le 3o km avec seulement 45o mm.

Comme nous l'avons déjà dit, la Kroumirie est entièrement en-veloppée par la courbe pluviométrique des 600 mm. Mais, à l'inté-rieur de cette zone, la répartition des précipitations est directe-ment liée à l'orographie. Ainsi, dans la région centrale, la hauteur des précipitations annuelles passe de i 029 mm à Tabarka sur le littoral même à 153o mm à Ain Draham, localité située à 700 m d'altitude. Ces précipitations sont certainement encore bien plus im-portantes sur les sommets. Sur le versant Sud de la chaîne, la hauteur des pluies diminue rapidement. Elle n'est plus que de 600 mm à Fernana, à la limite du massif forestier et de 45o mm à Souk el Arba. Une répartition analogue se retrouve dans la par-tie occidentale du massif : il tombe en effet 910 mm de pluie à La Calle (en Algérie), probablement 2 000 au Djebel Rhorra, 1 260 mm au Feidja et 48o mm à Ghardimaou.

Les précipitations sont les plus fortes dans la région centrale d'Ain Draham, et diminuent progressivement aussi bien vers l'Ouest que vers l'Est, où elles n'atteignent qu'une hauteur de 625 nui à Bi-zerte.

Répartition annuelle de la pluie: Le régime pluviométrique est caractérisé par une saison sèche des trois mois d'été, en juin, juillet et août. Le tableau suivant, d'après la publication de l'Office na-tional météorologique donne pour les trois stations (le Tabarka, Ain Draham et el Feidja, la répartition mensuelle des pluies.

Station J F M A ,M J Ji A S ON D Total

Tabarka r67 131 87 70 42 1 7 4 9 53 11 5 1 45 189 1029

Ain Draham 250 r96 159 124 8o 25 6 9 66 140 204 275 1 534 El Feidja 206 179 124 93 58 20 5 9 46 77 131 207 1 1 55

Ces données font apparaître nettement le minimum d'été et le maximum d'hiver, aux mois de décembre et janvier.

Le nombre moyen des jours de pluie, c'est-à-dire ceux avec des précipitations de plus de o,I mm, est supérieur à ioo pour l'en-semble de la région et atteint 118 à Ain Draham. Leur répartition mensuelle [891 pour les trois stations déjà citées est la suivante:

Station JF M A 1vE J J A S ON DTotal

Tabarka 16 14 12 IO 7 4 I 2 7 II 13 16 113

Ain Draham i6 14 13 II 8 5 2 3 7 II 13 15 118

El Feidja 13 13 II IO 8 5 3 3 7 9 Io 13 105

Page 21: تاريخ قبائل خمير

LA VEGETATION FORESTII RE DE LA KROUMIRIE 19

La neige. La neige tombe régulièrement chaque année géné- ralement aux mois de janvier et février au-dessus de 400-50o m d'altitude. Elle représente une fraction de la chute annuelle (le pluie exprimée en mm de 6o à Too mm à Ain Draham.

La durée d'enneigement peut aller jusqu'à trois à quatre semaines sur les sommets, sans que l'on puisse lui attribuer une influence no-table sur la végétation, tout au moins en dessous de 1000 ni d'alti-tude.

Régularité des précipitations. Les variations des hauteurs an- nuelles des précipitations sont relativement faibles. Elles peuvent être exprimées par l'écart moyen relatif, c'est-à-dire la moyenne arithmétique des écarts des différentes hauteurs de pluie d'une pé-riode donnée, par rapport à la moyenne générale, en prenant cette dernière pour unité. Cet écart moyen est de 0,17 à Ain Draham en classant les pluies par années civiles [831. Il est comparable à ceux qui ont été calculés pour les stations (lu tell Algérien 1881 comme Djidjelli (o,i6), Colin (o,TB), Bone (0,14), La Calle (0,13), Edough (0,18) et El ?'tTilia (0,1.5).

TT. TEWYn1r.ATUr.E

La température des différentes stations varie très sensiblement suivant l'altitude. La température nmovenne annuelle passe de 18,o° C à Tabarka et de T8,T° C à Bizerte, au bord de la nier, à T5,o° C à El Feidja.

Le tableau suivant donne les températures moyennes mensuel-les [ 891

Station JF M A M J J A S O N D

Tabarka II,I TT,5 13,6 15,8 18,8 22,6 25,2 25,8 24,0 19,9 15,6 I2,I

Ain Draham 6,6 7,T 9,7 12,5 ,16,0 20,2 23,9 24,9 22,0 17,1 11,9 7,9 F.! Feidja 6,2 6.9 9,0 11,5 15,4 20,6 23,3 24,0 20,2 16,3 11,2 7,6

L'amplitude entre les températures moyennes mensuelles extrê-mes augmente avec l'altitude, car les maxima atteints au cours de l'été sont peu différents quelles que soient les stations, tandis que les minima d'hiver sont sensiblement plus prononcés en montagne. Cette amplitude est de 14,7° à Tabarka, de 17,8° au Feidja et de 18,3° à Ain Draham.

Une analyse encore plus précise de la température est donnée par les moyennes mensuelles des minima et maxima quotidiens 1891:

Page 22: تاريخ قبائل خمير

20 LA VÉGÉTATION FORESTIrRE DE LA KROUMIRIE

Moyennes des minima quotidiens

Station J F M A M J J AS ON D

Tabarka 7, 2 7,3 8,8 1o,8 1 3,4 1 7,2 19,5 20,2 18,7 15,2 11,3 8,3 Ain Draham 3,9 4,0 5,8 7,9 11,0 14,6 1 7,7 18,6 16,5 12,6 8,4 5,1

El Feidja 3,5 3,7 5, 1 7,2 10,7 14,6 17,5 18,6 15,8 12,1 7,9 4,6

Moyennes des maxima quotidiens

Station J F M A M J J A S ON D

Tabarka 15,1 15,7 18 ,5 20 ,9 24,2 28, 1 30,9 31 ,4 29,3 24,6 1 9,9 1 5,9

Ain Draham ., 9,4 10,2 1 3,7 17,1 21,0 25,8 30,2 31,3 27,6 21,6 1 5,4 10,4

El Feidja 9,0 10,2 12,9 15,9 20,2 26,9 29,1 29,5 24,6 20,5 14,6 10,6

Températures extrêmes: Les minima absolus sont de -i° pour la région côtière (Tabarka - décembre) et de -5° pour les stations d'al-titude (Ain Draham, Feidja en décembre, janvier et février).

Les maxima absolus sont de 43° à Ain Draham, de 47° à Tabarka et de 49° à El Feidja (août).

Il faut cependant noter que ces quelques chiffres ne peuvent pas traduire toutes les nuances du climat. Le relief, en faisant varier l'exposition et l'ensoleillement, joue un rôle prépondérant et difficile à apprécier. En particulier, les températures extrêmes sont certaine-ment plus fréquentes dans les fonds qui sont de véritables cuvettes thermiques avec de nombreux jours de gelée blanche en hiver et des températures plus élevées en été.

III. - HUMIDITÉ RELATIVE DE L'AIR

L'humidité relative de l'air, mesurée à l'aide du psychomètre d'Au-gust, donne un élément important du climat puisqu'elle règle l'évapo-ration de l'eau du sol et la transpiration des végétaux. Le tableau suivant donne les valeurs moyennes mensuelles en % de cette humi-dité d'après les observations quotidiennes effectuées entre 1950 et 1956 à 8 h. et à 17 h., à l'Inspection des Eaux et Forêts à Ain Draham (altitude 720 ni - Exposition Sud) et à Ben Metir (altitude 45o m) au Laboratoire de la Direction des Travaux publics (i).

(I) Résultats aimablement communiqués par le Service Météorologique de Tunisie.

Page 23: تاريخ قبائل خمير

79,6 79,6 79,6

77, 2 76,0 76,6

73,3 77,0 75, 1

70,2

72,5 71,3

76,6 77,1

76,8

75,8 58,3 67,0

67,6 50,8

59, 2

72,5 52 , 6 62,5

81,2 67,8

74,5

88,o 83,7 86,o 84,1 87,0 83,9

83,4 84,2

85,7 83,8

79, 2 87,o 76,o 89,0 77,6 88,o

79,3 86,o 89,2 65, 8 77,1 82,2

72,5 8 1 ,5

LA VEG1 TATION FORESTII''RE DE LA KROUMIRIE 2I

Ain Draham . . 8,o0 17,00 moy.

Ben Metir 8,00 18,00 moy.

J F M A M J J

86,2 88,7

87,4

83,3 86,6 7),6 67,4 73,4 74,0

A S O N D

70,2

65,3 67,8

76,1

47,2 61,6

88,o 82,8

85,4

85,8 79,6 82,7

Ce tableau met en évidence la très forte humidité de l'air pendant la période (l'octobre à février, aussi bien à Ben Metir qu'à Ain Draham. Par contre, pendant la période estivale, la sécheresse de l'air est nettement plus accentuée à Ben Metir qu'à Ain Draham qui bénéficie des brouillards d'altitude.

Il faut ajouter que ces moyennes ne font pas ressortir les très fortes variations quotidiennes d'humidité de l'air que l'on peut ob-server à l'aide de l'hygromètre enregistreur. Si, pendant certaines périodes pluvieuses (l'hiver, l'humidité (le l'air se maintient à la sa-turation pendant plusieurs jours, au contraire, au printemps et en été, clans une même journée, l'humidité peut varier énormément (l'une heure à l'autre.

IV. EVAPORATION

Les mesures d'évaporation ont été également effectuées dans les mêmes stations d'Ain Draham et de Ben Metir, de 1951 à 1956, à l'aide (le l'évaporomètre de Piche (I). Les résultats de ces obser-vations, exprimées en millimètres, sont portés dans le tableau sui-vant:

JF M A IM J J A S O N D Total

annuel

Ain Draham .. 43,0 46,5 64,8 70, 2 74, 1 121,0 110,T 145,0 103,6 57,6 50,8 58,9 963,4 Ben Metir .... 54,7 58,6 83,o 9 2,3 115,7 172,8 220,8 199,4 141,0 82,9 58,8 60,7

Le mois de janvier est celui (le la plus faible évaporation. Le alois de la plus forte évaporation est août à Ain Draham et juillet à Ben Metir.

D'autre part, des mesures d'évaporation à - l'air libre au moyen d'un bac Colorado, ont été effectuées à Ben Metir. Les moyennes pour les années 1951 à 1956 sont les suivantes:

Total JF M A M J J AS O N D annuel

37,5 38 ,3 73,9 121,4 166,1 231,2 294,1 258,6 1 64,4 79,7 46,5 49,9 1 559,3

(I)' Résultats communiqués par le Service 'Météorologique de Tunisie.

1340,7

Page 24: تاريخ قبائل خمير

22 LA VEGETATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

Les hauteurs d'eau évaporée obtenues par cette méthode sont différentes de celles obtenues au moyen :de l'évaporomètre de Pi-che et sont notamment beaucoup plus fortes pour la période estivale. Les deux méthodes font apparaître un certain fléchissement de l'évaporation au mois de novembre.

A titre de comparaison, la hauteur d'eau évaporée dans les sta-tions de Bizerte et de Souk cl Arba, en dehors de la région étudiée, sont les suivantes :

Bizerte 1416 mm Souk el Arba 2 003 mm.

Les critiques dont ont fait l'objet les mesures directes de l'éva-poration ont justifié la recherche (le différentes méthodes pour ex-primer la sécheresse du climat. C'est ainsi qu'a été introduite par THORNTIIVAITE la notion d'évapotranspiration. Rappelons que c'est la. quantité d'eau perdue par le sol et par les plantes, soit par éva-poration, soit par transpiration. TITORNTITWAITE distingue l'éva-potranspiration réelle et l'évapotranspiration potentielle, cette der-nière calculée en supposant que l'eau du sol est constamment en quantité suffisante pour alimenter évaporation et transpiration. L'évapotranspiration s'exprime en hauteur d'eau comme les préci-pitations. En fait, elle est calculée en utilisant une fonction de la température. En comparant, aux différentes époques de l'année, les quantités d'eau apportées d'une part par les précipitations atmos-phériques et perdues d'autre part par évapotranspiration. il est pos-sible d'établir un bilan de l'eau dans le système sol-végétation-atmosphère, en faisant toutefois certaines hypothèses complémen-taires : on suppose que le sol peut mettre en réserve une quantité d'eau équivalente à Too mm. Quand les précipitations sont supé-rieures à l'évapotranspiration, l'excédent d'eau s'accumule dans le sol, puis, après saturation, est perdu par ruissellement. Quand l'éva-potranspiration est supérieure aux apports des précipitations, l'éva-potranspiration se fait alors aux dépens de cette réserve de Ioo mm jusqu'à épuisement. Les bilans sont effectués par tranches arbitrai-res mensuelles.

L'application de cette méthode a été faite en Tunisie par M. PRE-ZIOSI [93]), en particulier pour la station d'Ain Draham.

M. de MONTMARIN [83], à la suite de l'étude des variations de. débit de l'Oued el Lil, dont le bassin versant de Ioo km2 environ est entièrement sur flysch numidien au Sud du Djebel Bir, a ce-pendant été amené à réévaluer, dans ce cas particulier, la tranche de réserve du sol à 285 mm.

Quelles que soient les critiques que l'on peut émettre à l'égard des méthodes de calcul utilisées, ce bilan annuel de l'eau à l'aide de l'évapotranspiration, permet de traduire les phénomènes bioló gigues de la végétation:

Page 25: تاريخ قبائل خمير

LA VEGETATION FORESTl .,11ZE DE LA KROUMIRIE 23

— La reconstitution des réserves d'eau du sol permet, (lès les pluies de septembre, le développement des plantes à bulbe, à tuber-cule ou à rhizome, telles que Urginea inaritima, Scilly autuinnalis, Sc. nn vn idica, Lencoinm automnale, Cyclamen africanuni, Polypo-(hurrz z^lrlgare.. . ainsi que la germination (les plantes annuelles.

— A partir (lu ter octobre et pendant les mois (l'hiver, il y a large excédent de l'alimentation en eau ; niais les plantes ne se dé-veloppent pas en raison de la basse température.

— L'excédent des précipitations sur les pertes par évapotranspi-ration cesse au mois (l'avril. Pendant les mois de mai et juin, la végétation puise le complément de ses besoins en eau clans les ré-serves dit sol ; avec le réchauffement de la température, c'est la pé-riode d'épanouissement. Environ le I" juillet, les réserves dans le sol sont épuisées; les plantes annuelles se flétrissent et l'activité (le la végétation s'arrête en dehors des points d'eau.

Un groupement végétal de Kroumirie est particulièrement sensi-ble à l'équilibre du bilan en can, c'est celui des épiphytes reconnu par BRAUN-BLANOURT [ i re édition 1928. p. 741, avec Pol_vpodiiunr. •rnlgare. I'mbelicus pendulions, Cardamina hirsuta, bien dévelop-pé sur les branches de Chêne-liège et (le Chêne zéen au-dessus de 500 n1 (l'altitude surtout. En l'absence de réserve d'eau, le cycle est alors légèrement différent: le développement des frondres de Po-lypodium suit les premières pluies d'automne, tandis que le flétris-sement s'observe généralement dès les premiers jours de mai.

V. CONCLUSIONS

De nombreux coefficients climatiques ont été imaginés pour ex-primer en une seule formule synthétique les différents caractères d'un climat. Toutefois, pour comparer le climat de la Kroumirie aux autres climats méditerranéen, nous n'utiliserons que le coeffi-cient pluviothermique d'ENI111RC.ER, précisément conçu pour , la ré-gion méditerranéenne (1).

Les valeurs de ce coefficient pluviothermique, pour les trois sta-tions d'observations météorologiques de la Kroumirie sont les sui-vantes Ain Drakiam .. O = 159 (P = 1526 M = 31,3 m Tabarka .... O = 'ro (P = 1029 M = 31,4 m El Feidja .... O=134 (P-1,155 M=29,5 m

(r) Rappelons que l'expression de ce coefficient est la suivante:

P Q = X Ioo

M q- m 2 X M —

2

P = précipitations annuelle. M' = moyenne des maxima du mois le plus chaud. m = moyenne des minima du mois le plus froid.

= 3,9) =

7,2)

= 3,5)

Page 26: تاريخ قبائل خمير

24 LA VEGÉTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

Pour les stations périphériques, le coefficient prend les valeurs de: 68 à Bizerte 50 à Beja 32 à Souk el arba

Eu tenant compte de la pluviosité annuelle, la Kroumirie est en-tièrement comprise clans les climats méditerranéens tempérés, sub-humides et humides d'EMTERGER qui couvrent tout le tell littoral Algéro-tunisien, depuis la grande Kabylie jusqu'à Bizerte à l'Est. Après la grande Kabvlie et la petite Kabylie, la Kroumirie est la troisième zone à fortes précipitations. En effet, en partant de Phi-lippeville, relativement à l'abri de la petite Kabylie, les stations lit-torales ont un coefficient pluviothermique croissant en se dirigeant vers l'Est.

Philippecille Q 82 Bone Q i= 91 La Calle Q = 103 Tabarka Q = IIO

En altitude, ce coefficient est très nettement supérieur, aussi bien en Algérie qu'en Tunisie, malgré la continentalité plus marquée mi-se en évidence par l'amplitude de la différence M — m.

Fort National (grande Kabylie, alt.: 930 mm) . . Q = 1T4 Ain el Ksar (petite Kabylie, alt.: 725 m) Q = 168 Ain Draham Q 1 59

La répartition saisonnière des précipitations permet de classer le climat de la Kroumirie dans le type 3 des climats méditerranéens distingués par EMBERGER, soit avec premier maximum en hiver, deuxième maximum au printemps, premier minimum en été, deuxiè-me minimum en automne. Ce type ne semble pas. représenté en France métropolitaine ni en Corse. si ce n'est très localement clans l'Aude et dans l'Ardèche 1 401 1421.

Ainsi, dans les Cévennes méridionales, où la hauteur annuelle des précipitations serait voisine de celle de l'étage des basses mon-tagnes en Kroumirie, la répartition saisonnière des pluies est dif-férente avec le premier maximum en automne.

Exemple : Le Vigan: Coefficients pluviométriques saisonniers:

Hiver I,IO; Printemps 1,10 ; Eté 0,5I; Automne 1,38.

Il en est de même sur la zone méditerranéenne littorale recon-nue par BENEVENT dans le Sud-Est de la France.

Exemple: Hyères : Coefficients pluviométriques saisonniers:

Hiver 1,20; Printemps o,9o; Eté 0,30 Automne 1,60.

Page 27: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 25

Par contre, ce type de climat méditerranéen est largement repré-senté au Portugal, en Af.ridue du Nord et en Italie méridionale.

GAUSSEN [46] note au sujet de la répartition saisonnière de la pluviosité dans la péninsule Ibérique que la zone avec premier maximum en hiver couvre le Portugal, les bassins du Minho et le massif de Ronda. Le Pays Basque en est en dehors.

EMBERGER [42] précise que ce type (le climat s'étend sur la pres-que totalité (le l'Italie méridionale et couvre toute la Sicile et la Sardaigne. Il le considère comme un régime méditerranéen littoral caractérisé par la pluviosité concentrée sur la saison froide,

Page 28: تاريخ قبائل خمير

26 LA VÉGÉTATION FORESTIÉRE DE LA KROUMIRIE

CHAPITRE VII

LE SOL

Les sols de Kroumirie, formés à partir d'une roche-mère per-méable et dépourvue de calcaire, sous un climat à forte pluviosité concentrée clans la saison froide, se distinguent nettement des au-tres sols de Tunisie. Le large excédent Lies précipitations sur l'éva-potranspiration, du mois d'octobre au moins d'avril, agissant sur les grès et argiles du flysch numidien, a entraîné la génèse de sols lessivés, plus ou moins fortement selon la dégradation de la cou-verture végétale. Dès 1927, Mlle MALYicIIEFF [71 ] en a signalé le caractère podzolique. Leur localisation, coïncidant en fait avec celle des terrains du flysch numidien, apparaît nettement au Nord de la ligne Ghardimaou-Bizerte sur les cartes schématiques des sols de Tunisie, clans les études ultérieures d'AGAFONOFF [I] et de YAN- KOVITCII [I071.

A l'abri des forêts de Chêne-liège et de Chêne zéen qui appa-raissent comme les groupements les plus proches du climax dans l'étage des basses montagnes, le sol se présente avec les caracté-ristique des sols à mull lessivés. Sous la couverture morte for-mant une litière continue avec notamment les feuilles de chêne-liège et de chêne zéen, se trouve un horizon humifère Ai qui peut at-teindre o,6o à o,7o in de profondeur, à texture légère, noirâtre, fortement pénétré par les racines, avec une richesse en matières organiques décroissante avec la profondeur.

Au-dessous, un horizon d'accumulation B, de couleur brun-jau-nâtre, de texture compacte, riche en argile et en fer.

La réaction des différents horizons est acide, mais faiblement (pH de 6,o à 6,2). Le lessivage est cependant assez net, avec un indice d'entraînement du fer libre légèrement inférieur à 2. Selon la classification AUBERT-DI:CIrAUFOUR [32], ce type de sol serait donc un sol brun lessivé. -

Mais, parallèlement à la dégradation de la couverture végétale, le sol évolue vers un type plus lessivé. Ainsi, dans le maquis à Ar-bousier, premier stade de dégradation, un horizon A gi , de teinte gris-jaunâtre, de texture légère, pauvre en matières organiques mais non encore enrichi en argile et en fer, s'intercale entre les horizons A l

et B.

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LA \ t; GFTAT.ION EORESTII?RE DE LA KROUMIRIE 27

Dans la lande à Erica scoparia, ce caractère s'accentue. L'indice d'entraînement du fer libre atteint 4. En outre, à une profondeur de 1,2 à 1,5 ni, apparaissent par place, à la base de l'horizon d'ac-cumulation, dans les anfractuosités de la roche-mère, des pseudo-gleys, avec taches (l'argile blanc grisâtre et concrétions de couleur rouille. L'entraînement des éléments fins provoque à cette profon-deur l'apparition d'un horizon imperméable avec engorgement par l'eau au moment des périodes les plus pluvieuses.

Toutefois, même dans les cas extrêmes que nous avons pu voir, il ne semble pas que l'on puisse parler de sols podzoliques. Il n'y a pas d'horizon Ao épais à humus brut; l'acidité de l'horizon A l

reste faible (pH = 6,0) et il n'y a pas d'entraînement du complexe humique dans l'horizon B.

D'autre part, l'érosion modifie. sensiblement l'évolution de ces sols. Le pouvoir d'entraînement des eaux de ruissellement sur un relief accidenté, avec des précipitations qui dépassent souvent 5o mm en 24 heures et quelquefois Ioo mm, est considérable. Cette éro-sion est d'autant plus forte que les précipitations d'hiver tombent sur des sols saturés et agissent sur des horizons superficiels de texture légère, appauvris en argile. Elle agit dès que le sol n'est plus à l'abri de la couverture forestière. Elle est très nette dans la lande à éricacées où il y a décapage de l'horizon A l entre les sou-ches. Cette érosion aboutit à un relèvement de l'horizon B, rendu imperméable par l'accumulation d'argile, qui peut alors affleurer. Ainsi, la lande se trouve parsemée d'une mosaïque de petites cu-vettes où l'eau de pluie persiste pendant toute la période hiver-nale. C'est dans ces conditions que s'installent les groupements végé-taux de l'alliance Isoétion.

Dans les pâturages, constitués par des espèces vivaces qui ne sont pas des prairies clinìaciques, mais tm stade de dégradation de la forêt, le décapage par érosion s'effectue uniformément sur toute la surface; le profil du sol. diffère seulement (lu profil climacique par la remontée apparente vers la surface de l'horizon d'accumu-lation et la présence du peudo-gley à o,8o ni environ seulement de profondeur. Le stade extrême de la dégradation est un sol forte-ment érodé qui, en raison de l'hétérogénéité de la roche-mère où strates argileuses et bancs gréseux alternent, présente une mosaïque de cuvettes imperméables, provenant d'anciens horizons B, enrichis en argile, ramenés à la surface par érosion des horizons supérieurs, et de plages sableuses, souvent superficielles, remaniées par l'eau de ruissellement et alimentées par la décomposition de grès fria-bles. Aussi, trouve-t-on ainsi (les conditions édaphiques tout à fait analogues à celles signalées en France clans le Languedoc, en Pro-vence cristalline, en Corse, qui expliquent le mélange complexe de groupements végétaux qui sont à rattacher d'une part à l'Hélian-themion, d'autre part à l'Isoetion [ 17 - 201.

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LA VÉGÉTATION FORESTIkRE DE LA KROUMIRIE

Pour préciser les caractères de ces sols, les profils ont été étu-diés dans les stations suivantes :

Profil n° z. — Forêt d'Ain Draham, Ville série, à 760 m d'al-titude; au-dessus de la route forestière dite de Magen Safi. Expo-sition Sud.

Roche-mère grès numidien. Végétation :

Stratel — recouvrement 6o % ; hauteur io m. Quercus suber 4-5.

Strate II — recouvrement io %. Erica arborea, Cytises triflorus, Rubus sp.

Strate III — recouvrement 4o %. Pteridium aquilinum, Ranunculus f labellatus, Pulicaria odora, Ficaria Cathae f olia, Carex glauca, Thrincia tu-berosa.

Observations : Quercus Mirbecki très disséminé; l'extraction sys-tématique de cette essence a été pratiquée pour favoriser le Chêne-liège.

Pâturage important. Description du profil:

Couverture morte constituée essentiellement de feuilles de Quer-cus suber.

Horizon A1, humifère, jusqu'à o,6o m de profondeur, riche en racines, parsemé de cailloux.

Horizon B, couleur jaunâtre, racines rares. 3 échantillons prélevés à o,i8, 070 et 1,20 ni de profondeur.

Profil n° 2. — Forêt d'Ain Draham, VIIIe série, altitude 540 m, sur la route forestière d'Ain Draham à Magen Safi, Exposition Sud-Ouest, pente Io°.

Lande à Erica scoparia, E. arborea, Lavandula stoechas, Halimium halimifolium, Phillyrea media, Daphne gnidium, Pteridium aquilinum, avec quelques chênes-lièges.

Roche-mère : éboulis de grès numidien et argile. Strate I — recouvrement Io %; hauteur 5-6 m.

Quercus suber. Strate II — recouvrement 70 % ; hauteur i à 2 M.

Strate III — recouvrement 20 fo. En outre, apparition des mousses et des lichens. Description du profil:

Couverture morte très discontinue. Horizon A 1 : érodé entre les souches de Erica scoparia et E. ar-

borea; profondeur limite : 0,50 m. Horizon A2: entre o,8o m et 1,20 m de profondeur, de couleur

brun rougeâtre.

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LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 29

à 1,4o m , pseudogley avec mélange d'argile blanche et de con-crétions de couleur rouille.

4 échantillons prélevés à 0,25, o,6o, 1,20, 1,5o m de profondeur.

Profil n° 3. — Forêt d'Ain Draham, VIII° série, près ele l'em-branchement de la piste conduisant à l'Oued zeen. Altitude : 510 m. Exposition Sud. Roche-mère et éboulis de grès numidien. Pente 2 ° .

Groupeauez.t végétal: lande à Erica scoparia, F_, arborea, Genista aspalatoides, assez claire, parsemée de groupements ele l'Isoetion. Chaque souche de Erica constitue une petite butte entourée d'une auréole ele Lichen (Cladonia endivae f olia, Cl. furcata) et de Mous-ses.

Description du profil: Horizon Al : bien différencié sous les souches d'Erica, totalement

érodé entre les souches. Horizon E : à 0,35 ni sous les souches, mais affleure dans les

cuvettes, caillouteux, compact. Pseudogley à 0 ,70 m de profondeur. 3 échantillons prélevés à o,o5 sous une souche, à 0,25 m et

0,70 ni. Profil n° -l. — Forêt d'Ain Draham, VIII° série, au lieu dit « Col

eles Vents » ; altitude : 7 85 m. Exposition S.E. Pente 5°. Groupement végétal: Pelouse à Plantago serraria, Poa bulbosa.

Hypochoeris radicata (voir relevé n° 8 du tableau V), effectué dans la même localité, à une altitude légèrement supérieure).

Description du profil: Couverture herbacée de plantes en rosettes (Plantago serraria,

Pulicaria odora, Hypochocris radicata et Poa bulbosa). Horizon A I : humifère jusqu'à 0,40 in. Horizon E : enrichi en argile et en fer, compact, peu caillouteux.

Pseudogley à o,80-0,90 ni.

O bservati.ous: Prairie installée à la suite de destruction ele la forêt. Pâturage

intensi f. 3 échantillons prélevés à 0,25, 0,60 et o,90 ni.

Pour chacun de ces profils, il a été effectué: l'analyse mécanique ele chaque échantillon par la méthode

internationale [32, p. 271]. la mesure du pH par la méthode colorimétrique avec le rouge

de méthyle entre pH 4,5 et pH 6 et le bleu de bromothymol entre pH et pH 7,5.

— la mesure de l'humidité par dessiccation à l'étuve à 105° le dosage du fer libre par la méthode ele DEB modifiée [32,

P. 274]. Les résultats rapportés pour i000 de terre fine et sèche, sont

présentés dans le tableau suivant:

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30 LA VÉGÉTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

Profondeur Cailloux Terre fine o/oo fer

Profil de

l'échantillon et

graviers Matière Limon Sable Sable Humi- solu- pH

étudié 2 mm % org.

Argile 0,002

0,002

0,02 fin grossier dité ble

I 0,18 6,7 6o 195 120 488 112 25 II 6,2

0,70 15 6,2 240 115 394 226 19 19 6,o

1,20 2,5 3,6 240 125 621 II 14 19 6,o

II 0,25 5,6 25 185 8o 598 202 Io 8 6,o

o,6o 8,8 12 IIO 8o 576 21 7 5 8 5,8 1,20 1,1 6,8 305 110 495 72 12 34 5,8 1,50 0 3,6 525 229 224 3 26 34 5,2

III o,o5-o,o8 3,8 25 105 45 479 337 9 II 5, 8 0,25 '38 Io 1 40 5 0 44 1 349 io 10 5,8 0,70 18 4,7 295 85 468 226 21 19 5,8

IV 0,25 2,3 45 350 150 422 49 29 18 5,6

o,6o 3,0 18 410 195 306 50 29 22 5,5

0,90 5,4 6,8 555 100 277 30 38 4 1 5,6

Ce tableau fait apparaître nettement: - la richesse de l'horizon A l en humus. - l'appauvrissement progressif avec la profondeur de la teneur

en matières organiques. - au contraire, l'enrichissement progressif en argile et l'accrois-

sement de l'indice du fer soluble qui dépasse 4 pour le profil II.

Les mêmes types de sol sont bien représentés en Algérie où ils ont été étudiés par DURAND [33] et EHR'WEIN [36]. La carte des sols d'Algérie [541 montre parfaitement leur répartition géogra-phique : ils formes des taches étendues principalement en Grande Kabylie, entre Azazga et Bougie, à l'Ouest de Collo, au Sud-Est de Philippeville, au Nord-Ouest du Djebel Edough et, enfin, le long de la frontière tunisienne, entre Du -vivier et La Calle.

Selon M. DURAND [33] la génèse de ces sols n'exige qu'une plu-viosité supérieure à 500 mm, a condition que la perméabilité de la roche-mère soit suffisante. Ils se forment ainsi sur grès de Numi-die, sur gneiss et sur certaines dunes fixées. Les profils n° 4 et 226 cités par cet auteur [33, p. 122] sont tout, à fait comparables à ceux que nous avons observés. En outre, le type qualifié de « soI acide de pâturage subalpin », dont le profil donné en exemple (op. cit., n° 839, p. 128) vient de la région d'Azazga à 5oo m d'al-titude, est très vraisemblablement identique à celui que nous avons étudié (profil n° 4) en Kroumirie et qui, comme nous l'avons vu, provient de la dégradation d'un sol forestier.

Page 33: تاريخ قبائل خمير

LA VEGÈTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 31

CHAPITRE VIII

INFLUENCE HUMAINE

.1:inmportance de l'action de l'homme sur la végétation fores-tière de la Kroumirie, quoique certainement moindre que dans d'au-tres régions de l'Afrique du Nord, n'en est pas moins primordiale. En effet, l'occupation de la région par l'homme., remonte à la période préhistorique.

Sur la limite Sud de la Iïroumirie, les travaux de M. BAR-DrN [7] ont montré que la vallée de la Medjerda était habitée au néolithique. Les fouilles des grottes du Kef el Agab, au Nord de Souk el Arba, ont révélé en outre une faune dont certaines espèces ont disparu de l'Afrique septentrionale (i).

Sur le versant maritime, des sites importants d'industrie Ibéro-maurusienne trouvés pour la première fois d'ans les dunes d'Ouch-tata L5I] sont disséminés depuis Tabarka jusqu'au Cap Serrat, notamment dans les dunes des Mekna. Il est donc certain que ces dunes qui dissimulent en fait une constitution géologique com-plexe [52 ] ont été habitées par des populations assez nombreuses. Il est même possible que cette occupation Ibero-Maurusienne ne soit pas limitée strictement au littoral, puisque l'on trouve des tra-ces de l'industrie des micro-silex à l'intérieur du massif (2).

D'autre part, certains monuments mégalithiques (3) ne peuvent être rapportés à aucune époque précise.

Avec l'époque historique, les vestiges d'occupation humaine se multiplient. Des pierres tombales, sur la crête Ouest du Djebel Rhorra, témoignent de la présence des Lybiens.

Dans les parties centrales et orientales de la Kroumirie, les cham-bres funéraires puniques sont nombreuses. Certaines de ces cham-bres, soigneusement taillées dans les grès, avec généralement une banquette et une niche, portent encore des traces (l'ornementation à l'ocre (4). Il est possible qu'elles soient les vestiges de groupes pu-

(r) Bos pi nhligeuus, .4cephalxs bubalis, l'Antilope Red/mea. (2) par exemple à Magen Khangout près de Babouch. (3) Dolmens au Djebel Tcgma et à Balta, au Nord de Souk el Khemis. (4) Notamment une fresque représentant un prêtre officiant devant un

autel, près du Djebel Choucha; un vaisseau de guerre dans une chambre, au Kel Blida, près du poste forestier du Farge; un signe de Tanit au Ra-goub et Khorfat, entre Hameraia et Ain Snoussi.

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32 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

niques refoulés dans les massifs montagneux au moment de la conquête romaine. Mais c'est incontestablement la période romaine qui a le plus profondément marqué le pays. S'il n'y a pas en Krou-mirie, en dehors du site de Tabarka, des ruines urbaines propre-ment dites, les ruines de faible importance sont extrêmement nom-breuses. Presque chaque clairière où se trouve installé actuellement un douar possède ses vestiges romains. Cette multitude d'installa-tions rurales montre le travail considérable de mise en valeur agri-cole du sol auquel se sont livrés les Romains. Il est certain que le pays a dû connaître alors une expansion démographique et écono-mique qui n'a de comparable que celle ayant suivi l'installation du Protectorat français. On retrouve des pierres de moulin à huile au centre de parcelles densément couvertes de chêne-liège et des pier-res de construction taillées sous les futaies de chêne zéen. Il exis-tait au moins deux routes importantes traversant le massif, celle d'e Carthage à Bone qui, après Thuburnic, au Sud de Ghardimaou, devait passer vraisemblablement au col dú Statir et celle de Chem-tou à Tabarka par Ain Draham. Cette période de prospérité a dû prendre fin avec l'invasion vandale, car l'époque Bizantine n'a lais-sé que des fortifications militaires (Iy Il est probable que ce sont les invasions arabes massives du xie siècle qui achevèrent l'effondre-ment de ce monde rural romain et entraînèrent la reconquête du sol par la forêt.

Quoi qu'il en soit, après d'es siècles où manque toute documenta-tion historique locale, au moment de la création en 1883 d'un ser-vice des Forêts, le pays était occupé par des fractions de tribus peu nombreuses, ayant abandonné le nomadisme à une époque récente, puisque l'usage de la tente n'avait pas encore complètement disparu, installées sur la périphérie du massif Kroumirien et dans les clai-rières défrichées de longue date ; l'élevage, tel qu'il continue à se pratiquer à l'heure actuelle, était leur principale ressource.

On ne peut donc guère parler d'une exploitation véritable de la forêt avant le protectorat Français. L'implantation ¿ti service Fo-restier a été particulièrement rapide en 'Kroumirie en raison de la rentabilité immédiate des travaux [13]. Entre 1883 et 1905, la mise en valeur des Ibo 000 hectares environ de forêt, a été mar-quée par l'implantation du parcellaire, des principales voies de vi-dange et des sentiers de surveillance, par le démasclage du chêne-liège sur la totalité du massif ainsi que par la réalisation des vieux boisements d'e chêne-liège pour le tannin et des peuplements de chêne zéen de grosses dimensions pour la traverse de chemin de fer. Malgré cette mise en valeur remarquable du point de vue technique, la situation du massif forestier n'a pas été consolidée par l'apurement du régime foncier. La délimitation de la forêt

(z) Ksar Hellel près de Chemtou, ruine de fortins près d'Ain Draham et à Ras Rajel près de Tabarka.

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LA VÉGÉTATION FORESTIIZRE DE LA KROUMIRIE 33

dont la domanialité a été affirmée a été périodiquement remise en cause, et, en l'absence d'une assiette juridiquement fondée, il n'a pas été possible d'arrêter les défrichements provoqués par l'expansion démographique. De plus, une réglementation précise des droits d'usage qui ne paraissait peut-être pas indispensable à l'origine, n'a pas été arrêtée. Les abus de ces droits d'usage, soit le droit de ramassage du bois mort, le droit au bois d'ceuvre et d'e service après délivrance par les agents forestiers et surtout le droit au pâturage pour tous les animaux domestiques, sont à l'origine de la dégrada-tion de la forêt. En 1952, on a estimé que 68 000 bovins, 6o 000 ovins et 183 000 caprins vivaient sur le domaine forestier de la Kroumirie 1131. Tl faut ajouter que les bergers ne se contentent pas de conduire les troupeaux, mais n'hésitent pas à abattre mas-sivement les aulnes, les merisiers et les jeunes perchis de chêne zéen quand' la nourriture au sol leur parait insuffisante. La surchar-ge en bétail, l'insuffisance du personnel nécessaire pour la surveil-lance, a rendu trop souvent toute interdiction de parcours illusoire. La Kroumirie, qui pouvait être considérée à la fin du siècle der-nier comme un massif presque vierge où la panthère n'était pas rare et oit le cerf de Barbarie était encore bien représenté, a donc, en une cinquantaine (l'années, perdu son caractère sauvage et voit maintenant son existence même dangereusement compromise. Les parties périphériques sont évidemment les plus exposées. Ainsi, cer-taines parcelles de la forêt de Fernana, de la forêt des Chihia, série, ont totalement cl'isparu ces dernières années. Les plus belles parcelles du centre du massif, clans la forêt du Feidja comme dans la forêt de l'Oued zéro par exemple, peuvent être rapidement me-nacées à leur tour. Car, si la superficie des terres agricoles s'ac-croit par le défrichement, sans d'ailleurs que cette mise en valeur constitue une solution en raison de la très, faible productivité d'tt sol, celle (les terres forestières. db'nç de parcours, diminuent d'an-tant alors que la charge en cheptel augmente sans cesse.

A l'heure actuelle certes, la physionomie du paysage végétal, là dl existe la couverture forestière, n'a pas encore été profondément modifiée. Mais, sur de vastes surfaces, il y a généralisation des faciès de dégradation. Aussi, avons-nous dît retenir de préférence, pour établir les tableaux des groupements climaciques, les relevés effectués clans les cantons les plus soustraits à l'influence humaine. Il n'en demeure pas moins que comme il a été fait au Maroc 1 241, seule une étude de parcelles mises en réserve intégrale, pourrait permettre d'évaluer l'influence humaine sur la composition floristi-que des groupements végétaux.

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34 LA VÉGÉTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

CHAPITRE IX

LES ETAGES ALTITUDINAUX

Si l'ensemble de la Kroumirie appartient à la zone d'es climats méditerranéens subhumides et humides avec un même type de ré-gime pluviométrique, la différence d'altitude entre le niveau de la nier et les points culminants à 1 200 In entraîne des variations cli-matiques très importantes.

En ce qui concerne la pluviosité, nous avons vu que la hauteur annuelle (les précipitations varie (le 600 mm à Fernana à la limite Sud du massif forestier clans la partie centrale, à 1 53o mm à Ain Draham, et à probablement 2 000 mm au sommet du djebel Rhorra.

De même, l'amplitude entre les températures moyennes mensuel-les augmente très sensiblement avec l'altitude. En montagne, la saison hivernale est marquée par des températures relativement basses (moyenne des minima quotidiens de janvier à Ain Draham : 3,9, à El Feidja : 3.5) et par quelques jours de gelée.

La différence climatique entre la zone inférieure et la zone de montagne est accentu ée par l'augmentation (le l'humidité de l'air qui, simultanément avec la diminution de l'ensoleillement par la nébulosité, modifie l'intensité de l'évaporation. La transition entre ces deux étages est marquée nettement en période hivernale par la limite inférieure de la zone des brouillards, coïncidant avec celle de la zone régulièrement enneigée chaque année ne serait-ce que pour une courte durée. Ainsi, le long de la coupe Nord-Sud' de la Krou-niirie centrale, entre Tabarka et Souk el Arba, la transition est extrêmement nette, d'une part au col de Babouch, entre Tabarka et Ain Draham (altitude : 419 ni) et au-dessus de Ain \ilakesbia (alti-tude : 500 ni) entre Ain Draham et Fernana.

Il est donc possible de distinguer les étages altitudinaux suivants: — Un étage inférieur jusqu'à 40o ni d'altitude, sur le versant

maritime, et 5oo ni d'altitude environ sur le versant intérieur. — Au-dessus d'e ces altitudes, un étage des basses montagnes,

plus pluvieux et plus froid. — Enfin, sur les plus hauts sommets, au-dessus de 1 000 m, un

étage montagnard, représenté en fait surtout par le sommet du dje-bel Rhorra.

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LA VEGETATION EORESTILRE DE LA IiROUMIRIE 35

JEUXILVIE PARTIE

La végétation forestière et son évolution

I. - La végétation forestière

CHAPITRE X

L'ÉTAGE INFÉRIEUR

L'étage inférieur que l'on peut caractériser floristiquement par la présence d'espèces particulièrement thermophiles, telles que Pita-cia lentiscus, Chamaerops huniilis, Teueriuuu fruticans, Qutiercus coccifera, se développe sur la bordure Nord du massif jusqu'à une altitude de 400 111 environ et, sur la bordure intérieure, au Sud, jusqu'à une altitude légèrement supérieure, de 500 ni environ. Ces limites altitudinales sont celles atteintes par Pistacia lentiscus sur le flysch numidien. Il faut préciser que cette espèce monte sensible-nient plus haut. jusqu'à 700-800 m, stir les terrains calcaires comme ceux (lu Bessouagui. Stir le versant maritime, Chamaerops hutnilis et Teucrium fruticans ne dépassent pas l'altitude de 200 ni.

Deux types de forets se rencontrent dans cet étage. Le premier est la forêt de chêne kermès particulièrement bien représentée clans les dunes de Tabarka et de Mekna. Le second est la forêt de chêne-liège à lentisque.

La répartition des deux essences forestières principales, chêne kermès et chêne-liège est d'ailleurs caractéristique : sur le versant maritime, entre Tabarka et La Calle, dans la partie occidentale de la Kroumirie où le massif s'élève rapidement, le chêne kermès ne se trouve que sur une étroite bande littorale. A l'Est de Tabarka, il prend au contraire une place essentielle dans le boisement des dunes. Enfin, dans la partie orientale, dans la région des Nefzas et des Mogods, chêne kermès et chêne-liège existent souvent en mélange, niais le chêne kermès est de plus en plus dominant au fur et à mesure que l'on se dirige vers l'Est.

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36 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

D'une façon générale, l'étage inférieur, tel que nous l'avons défini, enveloppe le centre du massif de Krounmirie, avec une bor-dure littorale au Nord et une bordure intérieure le long de la val-lée de la Medjerda au Sud, ces deux bandes se rejoignant vers l'Est à la limite du flysch numidien.

C'est dans cet étage que la mise en valeur du sol par l'agriculture s'est le plus développée. On y trouve en effet le relief le moins accidenté et le climat le plus favorable à la culture (le l'olivier. Tou-tefois, les formations forestières y sont encore suffisamment re-présentées pour y être étudiées.

Le tableau I contient 16 relevés, les II premiers relatifs à la forêt de chêne-liège, les 5 derniers à la forêt de chêne kermès. Ces relevés ont été effectués dans les localités suivantes :

N° i. — Forêt de Fernana, à 5o in de la piste forestière conduisant de Fer-nana an poste forestier d'Ain Beia, 2,5 km environ avant ce poste,

N° 2. — Forêt de chêne-liège 'à 30o m environ du poste forestier de Khanget Aoun (Algérie) sur la route de La Calle à Roum el Souk.

N° 3. — A so in environ de la route d'Ain Draham à Tabarka, à 2 km en-viron au Sud du pont dit « (le la correspondance ».

N° 4 — Forêt de chêne-liège près de La Calle (Algérie) à 2 km environ de cette agglomération sur la route de La Calle à Tabarka.

N° 5. — Dune de Mekna au lieu dit Round el Trouk, au Nord-Est du poste forestier de Saouania.

N° 6. — Forêt de chêne-liège sur la piste forestière d'Ain Draham à Djebel Adissa, à 5oo m environ du poste forestier de Djebel Adissa.

N° ¡. — Brousse à Oleo-lentisque avec pieds isolés de chêne-liège au Djebel Dinar à 200 m du pont sur l'Oued Barbara (piste forestière d'Ain Draham à Ain Serouia).

N° S. — Forêt de chêne-liège près de l'Oued Berka, à 3oo ni en amont du confluent avec l'Oued Madene, au Nord de Ghardimaou (Ce boisement n'est pas sur flysch numidien mais sur Trias).

N° o. — Boisement mélangé de chêne-liège et de chêne kermès, au Kef hin Dieblin à 4 km à l'Est de Tabarka.

N° ro. — Foret de chêne-liège et (le chêne kermès à proximité de la piste conduisant de Ras Rajcl (sur la route de Tabarka à Djebel Abiod) au poste forestier d'Ain Kass.

N° i 1. — Maquis littoral, à ;o ni du rivage, sur sol très rocheux, sur le versant Est (lu promontoire, à l'Est dit cap Serrat, au Nord de Sed-jenane.

N ° T2. — Forêt de chene kermès dans les dunes de Tabarka, au Nord de Sidi Bader.

N° 13. — Brousse compacte de chêne kermès dans les dunes de Tabarka, à 400 m environ du rivage.

N° 14. — Forêt de chêne kermès, à proximité de la route conduisant d'Air Seba (route de Tabarka à Djebel Abiod) au poste forestier de Saou- nia.

N° rs. — Forêt de chêne kermès dans les dunes de Mekna, entre le poste forestier de Saouania et le rivage.

N ° r6. — Brousse à chêne kermès sur la route de Djebel Abiod à Bizerte, après l'embranchement de la piste forestière conduisant au poste fo-restier du Djebel Choucha.

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LA VÉGÉTATION FORESTI1'RE DE LA KROUMIRIE 37

I. LA FORT :T DE CITÇNE KERMÈS

C'est dans les dunes que l'on trouve les meilleurs exemples de ce type de boisement. Il s'installe quelquefois solidement à la limite de la plage littorale, où il forme d"abord une brousse extrêmement compacte, de 1,5o m de hauteur, nivelée par les vents encore chargés d'embruns qui rabattent la végétation non abritée par le bourrelet en arrière de la côte.

Le relevé suivant par exemple a été fait dans une telle brousse, à 8o m? de la mer et 15 ni d'altitude environ, dans les dunes à l'Est de Tabarka.

StratelI Recouvrement Ioo % - hauteur I,5o m. Qucrcus coccifera .... 5.5

Strate III Recouvrement 25 % - hauteur moyenne o,i5 m. Asparagus acutifolius 2.2 Arum italicuua -1- RuSeus lavpophyllum 2.2 Pistacia lentiSCHS -{-

Sua.ilax aspera 2.2 Alliu711 subhirsututn 2.2

Phi.11vrea inedia i.i Euphorbia sp. cf. pterococ- Rubia peregrina I.1 ca + Arisarutu vulgarc 1.1 Stellaria inedia 4 Geranium PUY puren lit 1.I Lychnis 9uacrocarpa I.1 Cardamine hirsuta + Fumaria capreolata + Prasiuiu muajus 2.2 Galivin aparine +

Sous cette brousse, la couverture morte est abondante, l'horizon organique du sol est épais et le cortège floristique montre que l'ambiance de la forêt est parfaitement créée à cette faible distance du littoral.

Le peuplement devient évidemment beaucoup plus vigoureux clans des conditions moins rudes pour constituer une forêt á strate arborescente bien distincte, avec des arbres de 6 à 8 ni de haut et une flore herbacée assez abondante.

Sur le flysch numidien proprement dit, le groupement est tou-jours plus dégradé tout au moins clans la Kroumirie centrale.

La structure d'e cette forêt de chêne kermès est particulièrement intéressante. Le Kermès constitue à pets près exclusivement la strate frutescente ou arborescente et, par la densité de son couvert, interdit le développement de tout autre arbuste. Les relevés cités mettent parfaitement ce caractère en évidence. Quand la strate du Kermès est discontinue, c'est le lentisque ou l'olivier qui entrent dans la strate dominante. Par contre, sous le couvert du chêne kermès, prospèrent les espèces que l'on peut appeler lianes méditerranéen-nes, soit Rubia peregrina, Smilax aspera, Asparagus acutifolius et Ruscus hypophyllum, qui trouvent là des conditions de chaleur et

Page 40: تاريخ قبائل خمير

1 320 N.E 5

80 a 6.7m

70 5. 90 100

2 150

0

1pp 00

8.10

60 100 5.10 100

3 250 E 15

100 10

6 370 N.W 2 80

5

7 150 S.W 5

40.60 4

9 40 N.W 5

40.60

4

30 80 10

100

10 100 E 20 2).60 3.4

5 50 10 100

11 30 E 45

2.3

13 40

5 50?

2

8 350 W 45

60.80 6.8

30 80

50 100

3.3 2 .3

de l'ordre 3.3 3.3

3 .3

1.2 2.2

1.2 1.1

1.1

1.1

1.1

5

60

10 100

4.5 3.4

1.2 1.2

3.3 2,2

Br. Bl. 1931.

1.2

1.2 +.2 +

2.2

1.2

1.1

1.1 1.1

1 .2

1.1

1.1

1.2 1.1 1.2

1.2

1.1

16 200

0

15 50

0

100 6

80) 30) 30 100

14 80 N.E 2

1^8 6.8

70

10

100

4.5

2.1 1.1

1.1 1.2

1.1

1.2 1.1

1.2

1.2

TABLEAU I

ETAGE INFERIEUR

FORET DE CHENE-LIEGE A LENTISQUE ET FORET DE CHENE KERNES

Forêt de Chêne-liège á Lentisque Forêt de Chêne Kermes

Numéros des relevés Altitude (en m) Exposition Inclinaison (en do) Age de la strate I

Hauteur de le strate I Recouvrement en %

strate I strate II strate III

Superficie du relevé

20

90 30 100

70 30 30 100

4 70

0

50

10

5 150

0 50.70

6.8

50 50 20 100

50 50 30 100

20 80 10

100

10 60

5 100

12 50

0 507

4

100 10 30 100

100

100

_) 5)

1.1 1.1

1.1

1.1

1. 1 2.2

1936. 1.2 2.2

1.1

1.1

1.1 1.2

2.2

1.1 1.1

1.1 1.1

1.1

1.1

1.1

2.2

2.2

Espèces thermophiles de l'étage inférieur Pistacia lentiscus + 1.2 2.2 1.2 1.2 1.2 4.3 Oleo oleaster 1.1 2.3 Chamaerops humilis 1.2 + Teucrium fruticans +

Prasium majus

Caractéristiques de la classe Quercetea Illicis Br. 81. 1947 et Quercus Buber 4.5 4.5 3.2 4.4 3.4 3.4 1.1 Quercus coccifera

Rubia peregrina + Smilax espera 2.2 + 1.1 + Daphne gnidium 1.1 1.1 + Clematis flammula + 1.1 Rhamnus alaternus + 1.1

Caractéristiques de l'alliance Quercion Illicis Br. 81. 1936. Asparagus acutifolius + + + Arbutus unedo + + 1.1 1.2

Caractéristiques de l'association Querestum gallo-provinciale Br. 81. 1915 Phillyrea media 1.1 1.2 1.2 3.2 3.3 1.1 Carex distachya + 2.2 1.1 + Lonicera implexa + Viburnum tinus +

Espèces acidophiles Cistus salviaefolius + + 1.2 + + 1.1 Erica arborea a 4.3 3.3 1.2 1.2 Pulicaria odors + o + Lavandul.a etoeohas + 1.2

Espèces compagnes. Calicotome villosa + 1.2 +1 1.1 Myrtes communia 1.2 2.2 2.2 1.2 1.2 1.2 Carex glauca a + 2.2 + + + Biscutella lyrata + + + 1.1 Ranunculus flabellatue + + Briza maxima + + + + Ruscus hypophyllum 1.1 + Eryngium Bovei + + + + Geranium purpureum + 1.1 Thrincia tuberosa + + + Galium tunetanum + + I4elica minuta + + + +1 Cistus monspeliensis 1.1 Kundmannia sicula + + Crataegus monogyny 1.1 1.2 1.2 +

Cynosurus elogans + Sherardia arvensis + + + Cerastium glumeratum + + + Vicia sativa + + Simcthi.c planifolia + + + Gsnista ulicina + Ampeiclasna mauritanica 1.2 Eryrchreao cantaurimn + + redis corcuccpiao + + +

Aria vul _ne e + Torilis ^cdosa + Nycseris radiata Fst_.rs th nifcli+ Cvclaran africanum + + '.ell;r_s rodin

ulcresarlaa Ver'.n:. _.

Euhosìla cuneifolia

1.1

1.1

2.2 1.1 1.1 3.2 1.1

Quercetalia I11ici 1.2 1.1 2 .2 2 .2 5.5 5.5

Page 41: تاريخ قبائل خمير

LA VEGÍTATION FORESTIi:RE DE LA KROUMIRIE 39

d'humidité très favorables. Ti faut noter qu'en dehors de cette forêt de chêne kermès, Ruscus h.ypopliylluuii semble se localiser de pré-férence dans les stations humides et ombragées comme des ravins ou des rochers. Il faut donc croire que la couverture du chêne ker-mès lui assure des conditions écologiques semblables.

On trouve en outre clans la strate herbacée les espèces des sols forestiers très humifères comme Arisarunti vulgare, Cardamine hic-su.ta, Stellaria media, Geranium purpureum.

Ce type de forêt se caractérise donc:

i° Par une forte dominance de Quercus coccifera qui maintient dans un rôle subordonné toutes les autres espèces ligneuses.

2 0 Par la pauvreté du cortège floristique, le nombre moven d'es-pèces trouvées par relevé est de tg alors qu'il est de 3o dans la forêt de chêne-liège à lentisque.

3° Par la faible importance des autres espèces caractéristiques de l'étage inférieur : Pistacia lentiscos, Olca. oleaster, Prasiuun nia-

Espèces présentes clans les relevés, non portées au tableau ci-dessus, sui-vies du nurnro des relevés où elles se trouvent : Andrvala sinuata (s, 3) ; Cardamina hirsuta (t, r2); Hypericum australe (3, 9) ; Galium aparine. (13, 14) ; Euphorbia pterococca (r, Io) : Sanguisorba minor Cr, r6) ; Chlora per-foliata (3, 9) ; Polygala niceensis (6, ro) ; Rosa sp. cf . sempervirens (2) ; Helianthemura guttatum (3, 7) ; Romulaea bulbocodium (3, 6) ; Vulpia sciu-roïdes (3, 7) ; Allium roseum (3, 18) ; Dactylis glomerata (6, 7) ; Galium pari-siense (6, 7) ; Genista aspalathoides (rr , 13) ; Lathyrus sphaericus (12, 13) ; Arum italicum (1- 4, te) ; Trifolium campestre (8, 1 5) ; Brachypodium silva-ticum (4, 6) ; Clematis cirrhosa (s, 4) : Rubus fruticosus (2, 4) ; Stachys ar-vensis (5, r5) ; Aira tenorii (3, ro) ; Anthoxanthum odoratum (3, 4) ; Trifolium angustifolium (5, 6) ; Ornithopus compressus (5, IS) ; Vicia disperma (5, i5) ; Senecio leucanthemifolius (5, ta) : Moehringia pentandra (4, r4) ; Linum ileum (3, (3, 7) ; Cynocrambe prostata (rr , 14) ; Anagallis coerulea (I, Io) ; Ta-urus commuais (2, 16) ; Linum corymbiferunr (8, e) ; Rumex bucephalopho-rus (I, 5) ; Bromus madritensis (t 5) ; Scleropoa rigida (8) ; Brachypodium distachion (8) ; Cytisus tri Bonis (52) ; Teucrium scorodonia (6) ; Carex ol-biensis (3) ; Hedera helix (2) ; Campanula rapunculus Os) : Myosotis hispa-da (r) ; Veronica arvensis (r) ; Geranium lucidlml (14) ; Bellis silvestris (r2) ; Brutium mauritanicum (6) : Festuca ccerulescens (r) ; Scilla undulata (m); Moenchia erecta (I) ; Geranium pyrenaicum (r) ; Selaginella denticulata (3) Aira ca.rvophyllea (3) ; Centaurea tagana (6) ; Trifolium arvense (r5) ; Te: tragonolobus biflorus (6) : Scorpiurus subvillosus (6) ; Lotus sp. cf. cornicula-tus (15) ; Gaudinia fragilis (6) ; Vulpia ciliata (I5) ; Lagurus ovatus (I5) ; Tolpis barbata (15) ; Jasminum fruticans (7) ; Erythraea maritima (7) ; Anar-rhinum bellidofolium (7) : Gladiolus bizantinus (r r) ; Senecio delphinifolios (8) ; Ambrosinia Bassii (r4) ; Centranthus calcitrapa (r5) ; Convolvulus tri-color (8) ; Stachys hirta (8) ; Helianthemura tuberaria (r6) ; Vitis vinifera (16) ; Ranu nculus macrophyllus (4) ; Ficaria calthaefolia (4) ; Pteridiurn aqui-linutn (4) ; Agrimonia eupatoria (4) ; Vicia tetrasperma (4) ; Luzula Forste-ri (4) ; Carex divulsa (4) ; Specularia falcata (4) ; Juniperus oxycedrus (5) ; Crepis bulbosa (5) ; Ornithogallum umbellatum (5) ; Lamium purpureum (5) ; Juncos conglomeratus (5) ; Astragalus sp. (;) : Juniperus phcenica (r2) ; Hy-oochaeris Aetnensis (8).

Page 42: تاريخ قبائل خمير

40 LA VEGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KR0UMIRIE

jus et par l'absence, quand le boisement de chêne kermès est com-plet, de Chamaerops humilis et de Teucrium fruticans.

4° Par une bonne représentation (les espèces considérées comme caractéristiques des Quercetalia ilicis : Rubia peregrina, Smilax as-pera, Asparagus acuti f olies et, à un moindre degré, Phillyrea media, Lonicera implexe, Carex distachya.

Ce groupement à Quercus coccifera apparaît comme très dif-férent des associations à Quercus coccifera déjà décrites dans la région méditerranéenne. En effet, le cocciferetum Br. Bl. 1924 du Languedoc et (le la Provence [1 . 91 avec ses diverses sous-associa-tions, constitue une étape de dégradation du Quercetum gallo pro-vinciale. Le chêne kermès (le la garrigue atteint au plus une hau-teur de 1,5o ni. Sa composition floristique est relativement riche et très nettementd'ifférente de celle (le la forêt de chêne kermès de Tunisie. Le seul ensemble d'espèces communes est constitué par les caractéristiques (le la classe Quercetea ilicis et de l'ordre de Quercetalia ilicis, soit Rubia peregrina, Smilax aspera, Rhamnus alaternus, Phillyrea media, Daphne gnidium, Pistacia lentiscus, Cle-matis flammula. Parmi les 48 autres espèces citées comme caracté-ristiques de l'association, différentielles de sous-associations ou com-pagnes de haute fréquence, II seulement appartiennent à la flore (le la Kroumirie.

Les mêmes observations peuvent être faites pour le Melico-cocci-feretum du Portugal [22], brousse de dégradation de la forêt de Quercus faginea.

Par contre, des groupements forestiers à chêne kermès tout à fait voisins de ceux de Tunisie semblent exister en Sardaigne mé-ridionale.

Ainsi, parmi ceux étudiés par MARTINOLI L731, celui de Planu de su Zippiri, sur terrain granitique, est très semblable à la brous-se à Kermès; dégradée et entr'ouverte de Kroumirie. Les relevés floristiques en sont presque identiques, à peu d'espèces près (Eu-phorbia characias, Genista corsica, Asphodelus ramosus). Celui de Porto Pino, sur dunes littorales, avec abondance de Halimium hali-mi f olium est homologue de ceux de la Tunisie septentrionale. SCIIOENENBERGER (I) a en effet décrit pour le Cap Bon une asso-ciation à Quercus coccifera et Halimium halimifolium. Ce groupe-ment est également représenté par exemple dans les dunes de Ta-barka.

Le relevé suivant a été ainsi effectué dans les dunes de Tabarka, au Nord-Ouest du Djebel Sidi Bader, à 5 km à l'Est de Tabar-ka, à 70 ni d'altitude environ.

(I) Rapport non publié du Service de la Carte des Groupements végétaux, Institut de Botanique. Montpellier.

Page 43: تاريخ قبائل خمير

LA VEGETATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE 4 1

Strate II - 6o %. Ouercus coccif era Ph illyrea media Halimiurn hatimifolium Lavandula stoechas Daphne gnidium

Strate I Coronilla scorpio ïde,s . Silene gallica Allinni sp. cf . roseum Scaccio leucanthernifoliuin. Brai maxima

Lagurus ovatus Rumex bucephalophorus Biscutella lyrata Corynephoras articulatus

Cistus .salviae f olius -{- Erica arborea I.I

Chamaerops humilis I.I

Calycotome villosa -} -

Helianthcmum guttatum . I.I Paronychia cchinata LI Buplevrum sp. cf . rigiduin. -{- Filago gallica 1.1

Ornithopus coinpressus I.I

Vulpin sciuroides + Erythraea maritima -^ 4nthoiantum odoratuin + Eryngi-um. triscupitadnm +

La composition floristique (lu relevé montre qu'il s'agit en fait d'un groupement de dégradation de la foret de chêne kermès, dif-férent du groupement forestier complet. Entre les touffes de chê-ne kermès, témoins au boisement initial, s'installe un groupement que nous mentionnerons par la suite (voir chapitre XVI), et qui se rattache à l'Helian.thcmetalia gettati. La végétation est donc composée de taches de dimensions variables, faite d'une juxtaposi-tion pouvant prendre l'aspect d'un groupement homogène.

La forêt de Chêne kermès a été parfaitement conservée dans certaines parcelles où elle est tout à fait impénétrable. Elle peut être considérée comme. le boisement forestier le mieux adapté à ces stations à basse altitude sur sol de dune. Sou intérêt écono-mique est sans doute réduit puisque l'on peut tout au plus envi-sager d'y faire d'es coupes très prudentes (le bois (le chauffage. Mais

à cause de sa stabilité, c'est le meilleur boisement de protection qu'il faut conserver, restaurer ou installer sur les dunes. Il ne semble pas que l'on puisse envisager une réinstallation directe. Dans les travaux de fixation entrepris avec une couverture complète du sable par des branchages de kerm ès, les glands introduits ainsi germent d'une façon satisfaisante, mais le jeune plant ne résiste pas à la chaleur torride de l'été. Il faudrait donc passer par un boisement transitoire pour recréer une ambiance forestière. Or, le reboisement des d'unes dans la région de Tabarka, poursuivi jus-qu'à présent avec le pin maritime, divers eucalyptus et acacias, est extrêmement difficile à réussir. La protection du sol par une abon-

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42 LA VÈGITATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

dante couverture de branchages, s'ajoutant au cloisonnement classi-que, est une condition essentielle du succès de la reprise. Peut-être faudrait-il imiter la nature et passer par un stade à genevriers. En effet, dans les dunes de Tabarka et des Mekna, quand le boisement de chêne kermès est disjoint, on trouve des bouquets de Genévrier, aussi bien sur la frange littorale qu'à l'intérieur, qui représen-tent peut-être les éléments d'un groupement de fixation précur-seur. Le relevé suivant a par exemple •été effectué dans les dunes des Mekna, entre la Maison forestière de Saouania et la mer, 70 ni d'altitude, au lieu dit Roumlet el Jebbara.

Strate III - Recouvrement: 7o Vo.

Juniperus o_r)'ccdrus Juniperus phocnica Retapa Bovei 3.2

2.2

Strate II - Recouvrement : o

Orlaya inaritima Sc abiosa rutae f olia Paronychia argentea Centaurea sphaerocephala Silene nicaeensis

ainsi que Cerastium, glonleratum Linaria sp., Galium aparine.

Entre ce boisement et la dune parmi les premières

Retaba Rovei Lychnis nicaeensis Daucus gruinìnifer

Lychnis colorata Polycarpon tetraphylluin . Senecio leucanthemi f oliuiu . Crepis bulbosa

(+), ILIedicago cf. murex

avons noté

Scabiosa ruta efolia Cyperus schoenoicics

mobile proche, nous espèces installées dans le sable:

I1 faut ajouter que cette stabilisation_ de la dune est extrêmement fragile tant qu'elle n'est pas complète. Chaque trouée d'ans la cou-verture végétale peut être le départ d'une dune mobile qui, une fois en mouvement, peut recouvrir les boisements voisins de plu-sieurs mètres de hauteur, les ensevelir pendant des années puis les découvrir à nouveau en continuant sa progression, niais en ne lais-sant alors que quelques squelettes d'arbres.

L'utilisation systématique des genevriers indigènes ou l'intro-duction de C1lpressus macrocarpa pourrait donc présenter un cer-tain intérêt, pour la constitution d'un boisement transitoire.

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LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 43

II. - LA FORÊT DE CHÊNE-LIEGE A LENTISQUE

La forêt de chêne-liège est de beaucoup la formation la plus importante en Kroumirie, aussi bien d'ans l'étage inférieur que dans l'étage des basses montagnes, nuis suivant l'altitude, le chêne-liège appartient à deux groupements de compositions floristiques différents

Dans la forêt de chêne-liège à basse altitude, la strate la plus élevée, pouvant atteindre 8 à Io ni de haut, est généralement assez claire, constituée uniquement de chênes-lièges, dominant un sous-bois abondant et dense qui ne permet qu'un développement irré-gulier de la strate herbacée.

Dans la composition du sous-buis entrent principalement Pistacia lenitiscus, Olea oleaster, I'hillerea media, 1l7yracs commuais, Erica arborea, et plus accessoirement Calycoto]te villosa, RhaHanus ala-ternus, Crataeyus mOnogyna. Avec ces arbustes se développent les lianes comme Smilax aspera, Loìai.cc'ra itnpl(Xa, Clematis flammula, I'rasium Htajus, Rubia percyrina, Rttbus sp. Sur le versant mari-time, aux espèces déjà citées, s'ajoutent Chamaerops hatiiìi.lis et Teicriiit fruticans.

In raison de la structure de ce boisement, il serait donc préfé-rable de parler d'une brousse surmontée d'une strate arborescente plutôt que d'une forêt. Le chêne-liège n'y apparaît pas en effet comme un élément essentiel du groupement, car la brousse consti-tuant le sous-bois existe avec la même composition floristique en l'absence du chêne-liège.

* * *

'Un groupe d'espèces constitue l' élétneut consta nt de la compo-sition floristique de la forêt de chêne-liège. Il s'agit d'espèces eu-méditerranéennes soit du type arbres ou arbustes à feuilles persis-tantes (Quereus suber, l'hillyrea. media, •Irbutus u nedo, Rhaninus xIaterHuS, Y 7ibucrutuuu tinos), soit du type lianes (Smilax aspera, Rubis peregrina, Clematis flan-mula, LoHicera imple_xa) que BIAUN-ILANOUET considère comme caractéristiques d'unités phytosociolo-giques de rangs divers: association, alliance, ordre à l'intérieur de la classe Quercetea ilicis. Ces espèces ont été ainsi mises en évi-dence dans les différents tableaux selon les valeurs de caractéris-tiques qui leur ont été attribuées. Si cette notion de caractéristi-ques est discutable, l'examen des tableaux I, II, III, montre que ces espèces du Quercetea ilicis ont une affinité certaine et qu'elles se comportent en Kroumirie comme un groupe homogène, toujours bien représenté clans la forêt de chêne-liège, quelle que soit l'alti-tude, nettement moins important dans la forêt de chêne zéen et disparaissant presque totalement de la forêt de l'étage montagnard.

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44 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

Mais. dans la composition floristique de la forêt de chêne-liège de l'étage inférieur entrent en outre des espèces thermophiles qui sont propres à cet étage. Ce sont Pistacia lentiscus, Olea oleaster, Chamaerops huinilis, Prasiuna anajus: Nous en avons mis en évi-dence dans le tableau I.

Ces espèces sont d'ailleurs des caractéristiques, soit de l'Oleo cera-tonion (BRAUN-BLANQUET, 1946) (Olea oleaster et Prasivan majos), soit de l'Oleo-lentiscetum provincialis (Br. Bl. et Mol., 1951) (Pis-tacia lentiscus), soit du Ceratonietum (R. et R. MoLINIER, 1954) (Teucriutrs fruticans et Chamaerops huiaiilis). Il faut ajouter que Ceratonia siliqua, autre caractéristique de l'Oleo-ceratonion, est rare sur les terrains du flysch numidien; on le rencontre par contre en abondance sur les terrains marno-calcaires, clans la région d'Ain Seba, par exemple, entre Tabarka et Djebel Abiod et sur les collines calcaires des environs de Djebel Abiod. Cette répartition correspon-drait donc au tempérament plus xérique de cette espèce. Il faut ajouter que les caractéristiques locales de cet étage inférieur n'ont pas toutes les mêmes exigences écologiques. Comme nous l'avons dit, Chamaerops huntilis et Teucriuin fruticans et sans doute Pra-slin'', majus, n'atteignent au plus que l'altitude de 200 m sur le versant maritime, tandis que Pistacia lentiscus et Olea oleaster se trouvent jusqu'à 400 et 50o m d'altitude.

En outre, nous n'avons pas cru pouvoir retenir comme carac-téristique locale de l'étage inférieur 1Tyrtus coínmunis, quoique cette espèce soit considérée [77 - 801 comme caractéristique de l'Oleo-lentiscetum. En effet, en hrounmirie. on trouve cette espèce en abondance jusqu'à 75o um d'altitude, donc largement dans l'éta-ge des basses montagnes (voir tableaux II et III).

Il semble donc que, d'après leur comportement local, l'on peut classer les différentes espèces citées, suivant leurs exigences dé-croissantes en chaleur, dans l'ordre suivant : Ceratonia siliqua, Cha-maerops heutiilis, Teucrizent. frguticans, Prasiunt ma jus, Olea oleas-ter, Pistacia lentiscus et 11fvrtns cotttt-ttt rnis.

En plus de la présence de ce groupe d'espèces thermophiles, la forêt de chêne-liège de l'étage inférieur, que nous appellerons main-tenant forêt de chêne-liège à lentisque, se distingue de la forêt de l'étage des basses montagnes par l'absence ou tout au moins la rareté d'espèces pour la plupart herbacées qui semblent liées au sol forestier humifère. Ce sont : Galiutn ellpticumn, Cytises triflorus. Teucriunt. scorodonia, Melica minuta, Prunelle 'z ulgaris, Luzula Forsteri, Prachypodinmo silcjaticunt, A.cpeyu-la levigata. Ces espèces sont au contraire abondantes dans l'étage des basses montagnes.

Cette répartition schématique d'espèces ou de groupe d'espèces suivant des étages altitudinaux, ne traduit évidemment que la cor-rélation entre la présence ou tout au moins le développement opti-mum des espèces et certaines conditions écologiques qui ne sont

Page 47: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 45

habituellement ré a lisées qu'à des altitudes différentes. Toutefois, certaines stations de basse altitude, en raison de particularités lo-cales, peuvent présenter des conditions écologiques plus complexes qui permettent la coexistence de plantes à comportements biologi-ques apparemment très différents. C'est ainsi que dans le relevé no 4 du tableau I effectué à 70 111 d'altitude près de la nier, mais dans une légère dépression avec un sol humide et particulièrement riche en humus apparaissent, à côté des espèces thermophiles com-me Chamaerops huinilis et Pistacia leratiscus, des espèces que nous avons citées précédemment comme espèces forestières de basses montagnes, telles que Bracltypodiuttt silvati.csts. Luzula Forsteri, et même des espèces que nous retiendrons comme caractéristiques de la forêt de chêne zéen, telles Ficaria caltaefolia, Agrimonia eupatoria, Specularia falcata, llloelaringia petttandra, Cyclamen africanuua, espèces qui se développent ordinairement dans un sol fortement humifère qui se trouve précisément réalisé sous la futaie d'e Quercus 1Mirbecki.

En conclusion, la composition floristique de la forêt de chêne-liège à lentisque que nous venons de décrire peut être rattachée à l'étage de l'Oleo ceratonion, diversement représenté sur tout le pourtour de la Méditerranée occidentale : étroitement limité sur la côte française entre le Rhône et la frontière italienne, dans les îles d'Hyères et en Corse [77], plus étendu en Italie occidentale, en Sicile [8o] , en Sardaigne [79] et en Espagne rio]. Il faut noter qu'en Kroumirie, cet étage est nettement plus étroit que dans d'au-tres régions de l'Afrique du Nord par exemple au Maroc où, clans le Moyen Atlas, il est représenté à des altitudes dépassant I o0o m

[18].

C'est également à c: groupement qu'il faut rattacher les quelques boisements de chêne-liège qui existent en Tunisie en dehors de la Kroumirie. En effet, dans la dorsale tunisienne, le chêne-liège se trouve par taches de dimensions généralement modestes, sur des grès soit du flysch numidien, soit du Burd'igalien.

La station la plus méridionale est certainement celle signalée pour la première fois par MoNtIi1touRT, au Djebel Serdj, au Sud de Siliana [82] où se trouve sur des éboulis de grès un peuple-ment de quelques centaines de pieds de chêne-liège au milieu d'un massif de chêne vert. Dans la partie Nord de la dorsale, les sta-tions connues d'e chêne-liège sont, d'Ouest en Est (r) :

— au Djebel Rhazouane, au Nord de Bordj Messaoudi (route du Kef à Tehoursouk) à 65o ni d'altitude lieudit Koudiat el Fer-nane et Ch.abet Fernana).

— au Djebel Bou IKroubaza, près de Fedj el Adoum, à 15 km au Sud-Ouest de Teboursouk, à zoo m d'altitude.

(r) Ces stations m'ont été aimablement indiquées par mes camarades du Service forestier tunisien.

Page 48: تاريخ قبائل خمير

46 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROÚMIRIE

— au Djebel Cheid, au Sud-Est de Teboursouk, entre Tebour-souk et Sidi Ayed.

— au Djebel Rihan, au Nord de Bou Arada. — au Djebel Zid, près de Ste-Marie du Zid. — au Djebel Choucha, au Sud-Ouest de Grombalia. et enfin, dans le Djebel Abderraman, dans la partie centrale du

Cap Bon. Les quatre relevés suivants ont été effectués : I) au Djebel Zid, près du Col sur la route de Ste-Marie du

Zid, exposition Nord, pente 30°. Sur la même route, mais à moin-dre altitude, près du pont de l'Oued Boul, se trouvent quelques pieds de Quercus suber accompagnés de Chamaerops humilis.

2) Au Djebel Cheid, à 650 m d'altitude environ, sur un plateau, sur grès, au milieu de terres de culture.

3) Au Djebel Bou Kroubaza, à Fedj el Adoum, à l'exposition Sud, pente 30°.

4) Au Djebel Rhazouane, exposition Nord', pente 20°.

I 2 3 4

Quercus suber 1.1 I.I I.I I.I

Quercus ilex I.I Quercus coccifera I.I +

Callitrix articulata 1.2 Olea oleaster 1.1 Pistada leiitiscus 1.2 I.2 I.2

Phillyrea media I.2 I.2 I.2 I.I

Lonicera implexa I.i Daphne gnidium I. I

Arbutus unedo I. I I.I

Erica arborea I.2 + I.2

Erica multi f lora 1.1 I.2

Lavandula stoechas + 2.2 I.I

Cistes salviaefolius 1.1 I.2 I.I I.I

Cistes monsp eliensi.S i. I I.I 2.2 2.2

Crataegus sp. + Cistes polymorphus + 1.1 Rosinarinus o f f icinalis i.I I.2 2.2

Calycotome sp. spinosa + + + 2.2

Globularia alypum + 3.2

Ainpelodesina rnaritanica + 3.2

Andropogon distachyus + Fumana .sp + Ari sarum vulgare + Pulicaria adora +

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LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 47

Il s'agit évidemment de boisements très dégradés, mais dont la composition floristique est semblable à celle de la forêt de chêne-liège à lentisque, avec toutefois des éléments d'e climat plus aride comme Callistris articolata. En outre, la présence d'espèces comme Rosmarinits o f f icinalis, Globularia alypum, Erica inniti f lora, indi-que un groupement de dégradation appartenant au Rosmarino Eri-cion, qui ne se trouvent en Kroumirie que sur les marnes du trias (voir chapitre X,VI) où des conditions plus xériques sont réalisées. Il y aurait donc là en quelque sorte compensation entre des fac-teurs climatiques et des facteurs édaphiques.

**

Le chêne-liège, dans l'étage inférieur, fait donc partie d'un grou-pement végétal dont il n'est pas un élément biologiquement essen-tiel. Or, il en est pourtant actuellement l'essence de beaucoup la plus intéressante au point de vue .économique. Alors que le len-tisque, le filaria ne peuvent donner que du bois de chauffage ou de carbonisation, le chêne-liège donne dans cet étage les plus forts accroissements en liège, sinon la meilleure qualité de ce produit. Il importe donc de le favoriser en luttant contre la concurrence cons-tante des essences secondaires particulièrement vigoureuses. Sa ré-génération notamment ne peut être envisagée que par le dégage-ment des pieds apparaissant clans le sous-bois, donc suivant une méthode nettement úifférente de celle qui peut être appliquée à la forêt de chêne-liège (les basses montagnes, clans laquelle le chêne-liège est un élément constitutif.

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48 LA VEGÉTATION FORESTII?RE DE LA KROUMIRIE

CHAPITRE XI

L'ÉTAGE DES BASSES MONTAGNES

L'étage des basses montagnes s'étend sur toute les parties de la Kroumirie au-dessus de 400 m d'altitude environ et se développe donc principalement dans les régions occidentales et centrales. Il faut toutefois en exclure le sommet du Djebel Rhorra qui, com-me nous l'avons dit, appartient à l'étage montagnard. C'est dans cet étage que le manteau forestier est le plus complet avec, d'une part la forêt de chêne-liège, d'autre part la forêt de chêne zéen.

La confrontation des compositions floristiques des relevés présen-tés dans les tableaux I, II et III, montre que cet étage peut être caractérisé par :

— D'une part, la disparition des espèces thermophiles de l'étage inférieur.

— D'autre part, par la présence et l'abondance d'espèces qui, dans les limites de la région étudiée, semblent liées aux groupe-ments forestiers en climat méditerranéen humide. Ces espèces sont: Teucrium scorodonia, Gallium ellipticum, Cytisus triflorus, Asperu-la laevigata, Melica minuta, Luzula Forsteri, Brachypodium silva-ticum, Brunella vulgaris.

Teucrium scorodonia s. 1. est une espèce acidiphile, considérée par BRAUN-BLANQUET à la fois comme caractéristique de l'alliance Quercetalia roboris qui groupe les chênaies acidophiles de la Fran-ce extraméditerranéenne et comme différentielle, par rapport au Quercetum gallo provinciale, du Quercetum méditerrano-montanuni, c'est-à-dire de la forêt de- chêne vert de l'étage de basse montagne sur les sols siliceux des Cévennes méridionales et des Pyrénées .mentales.

Brachypodium silvaticum, Luzula Forsteri sont également des espèces à extension medio européenne, considérées comme caracté-ristiques, la première du mull, la seconde du moder [32]. Précisons que Brachypodium silvaticum est une caractéristique de l'ordre Populetalia albae Br. Bl. mais figure comme compagne de haute présence dans le Quercetum méditerranéo-montanum déjà cité. Lu-zula Forsteri est un caractéristique du Quercetum gallo provincia-le Br. Bl. mais est également une différentielle du Quercetum medi-terraneo-montanum Br. BI.

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LA VEGETATION FORESTITRE DE LA KROUMIRIE 49

Brunella vulgaris nui en France ne peut pas être considérée com-me une plante spécialement forestière, se rencontre ici à peu près uniquement en forêt

Les autres espèces citées ont une affinité méditerranéenne plus ou moins marquée : ainsi Calium clli.pticuni n'existe pas dans les dépar-tements méditerranéens de la France continentale mais se trouve en Corse, en Espagne, en Ttalie et en Sardaigne. L'aire de Cytisus tri-Ponts englobe les départements des Pyrénées orientales, du Var et des Alpes-Maritimes et serait une différentielle de la sous-associa-tion suberosum du Ouercetum ilicis. 1lsfiernla loevigata et Melica minuta sont des éléments euméd'iterranéens.

La localisation de ces espèces permet de penser que leur présence est liée à des conditions écologiques qui sont réalisées clans la fo-rêt de chêne-liège sur flvsch numidien en climat méditerranéen humide, notamment à la formation d'un mull forestier avec cepen-dant tendance à l'acidification.

Deux types de forêts se partagent cet étage. Ils se différencient physionomiquement, l'un par la dominance du chêne-liège, l'autre par la dominance du chêne zéen.

Selon GAUSSEN 1451, le chêne zéen caractériserait les stations où la pluviosité est vraisemblablement supérieure à 1500 mm. En fait (i), les observations pluviométriques ne font apparaître que deux- régions recevant (les précipitations annuelles supérieures à I soo mm, la première est une zone étroitement limitée autour de la localité d'Ain Draham puisque la station des chênes, à 5 km à peine. devrait en être exclue (I 480 nun de pluie). La seconde, très vraisemblable quoique non confirmée par des observations météoro-logiques locales, couvrirait, dans la partie occidentale de la Krou-mirie le Djebel Rhorra et sans doute les versants Nord du Statir et de l'Oural el Diss. Or, la répartition du chêne zéen n'a que peu de rapport avec cet étage pluviométrique. Il est certes bien repré-senté clans les deux régions précitées, mais d'autres massifs (le chêne zéen tout aussi importants reçoivent des précipitations net-tement moindres. La station du Feidja, à la limite des magnifiques parcelles' des cantons de l'Oued Mazebla et de l'Oued el Ma, ne reçoit que 1155 mm de pluie. Les postes forestiers de l'Oued Zeen et d'Ain Hameraia à la bordure de la belle forêt de l'Oued Zéen ne reçoivent respectivement que 1 260 et 1030 mm de pluie. Un peu plus au Sud, à Ain Zana, près d'un autre massif intéressant de chêne zéen, on n'a enregistré que I 080 mm.

Il semble pintât que l'exposition oun plus exactement l'ensoleil-lement et donc l'évaporation soient les facteurs déterminants dans la répartition du chêne zéen et du chêne-liège dans l'étage de demi-

(r) Voir carte n° 2. (2) Voir carte n° 3, p• 56•

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50 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

montagne. Le chêne zéen occupe en effet d'une façon générale les versants Nord où il se développe vigoureusement tout en abandon-nant au chêne-liège les crêtes secondaires. Sur les versants Sud, il se cantonne par taches plus ou moins étendues, clans les creux et les fonds de vallons.

I. — LA FORET DE CHÉNE-LIÈGE A CYTISE

La composition floristique de la forêt de chêne-liège de l'étage des basses montagnes est précisée par le tableau II qui contient 15` relevés effectués d'ans les localités suivantes :

N° i — Forêt d'Ain Draham III' série, au-desus de la route G.P. 17 de Tabarka à Ain Draham, à 35o m d'altitude, à 3 km environ au Nord-Est de la maison cantonnière d'Ain Djemel.

N° 2 — Forêt du Tegma, à l'Ouest de la clairière utilisée pour les dépôts de liège.

N° 3 — Forêt d'Ain Draham IIIe série, au-dessus de la route G.P. 17 de Tabarka à Ain Draham, fi i km environ au Nord-Est de la mai-son cantonnière d'Ain Djemel.

N° 4 — Forêt d'Ain Draham X° série, Djebel Adissa, à la limite du boise-ment de chêne zéen occupant le centre de la parcelle H.

N° 5 — Foret d'Ain Draham, I" série, parcelle B, au-dessus de la route conduisant de Babouch à la frontière algérienne.

N° 6 -- Forêt d'Ain Draham 5e série, dans les peuplements de chêne-liège, au-dessus du sentier forestier conduisant de Babouch au lieu dit Bou Fernane.

N° 7 — Forêt d'Ain Draham I'° série, parcelle A, près de la crête de Ar-goub el Aougeb.

N° 4 — Forêt d'Ain Draham, IV' série, sur le versant Nord du Kef et Hadjar près du sentier forestier conduisant à Ain Attouajenia.

N° 9 — Forêt d'Ain Draham IV° série, sur le versant Sud du Djebel Bir, près de la piste forestière dite du Méridj.

N° ro — Forêt d'El Feidja, au Nord du poste forestier du Feidja, à proxi-mité de la tranchée pare-feu n° 5 et de la piste forestière condui-sant à Fid el Assel.

N° r — Forêt d'Ain Draham V' série, sur le versaut Sud du Djebel Fersig, au-dessus de l'Inspection des Forts.

N° 12 -- Forêt d'Ain Draham VIII° série, au Sud de la route conduisant au poste forestier de Dar Fathma, au-dessus du lieu dit Koudiat .Malagoutch.

N° 13 — Forêt ele l'Oued zéen, à proximité de la piste forestière prolon-gée au delà du poste forestier de Dar Fathma, vers le canton de

l'Oued Renegua. N° t4 — Forêt des Chihia iTe série, parcelle I , au Sud de Bon Saeda. N° 15 — Forêt d'Ain Draham V' série, sur le versant Nord-Ouest du Dje-

bel Bir, au-dessus du chemin périmétrique supérieur.

Ce tableau met en évidence les caractéristiques floristiques ele la forêt de chêne-liège des basses montagnes. Les éléments eumédi-terranéens, représentés par les caractéristiques eles Quercetea ilicis Br. BI. parmi lesquelles il faut comprendre également Quercus su-ber qui figure en tête de ce groupe en raison de son importance

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LA VEGETATION FORESTIÌ.RE DE LA KROUMIRIE 51

forestière, constituent le groupe central du groupement végétal, avec une représentation sensiblement égale à celle qu'ils ont dans la forêt de chêne-liège à lentisque.

Le classement de ces relevés suivant leurs altitudes croissantes, fait toutefois apparaître une légère diminution de l'importance de ces éléments avec l'altitude. Les éléments thermophiles sont à peu près totalement absents (Olea olcaster seulement d'ans le relevé n° T

a 350 m d'altitude). Au contraire, les espèces que nous avons considérées comme dif-

férentielles de l'étage des basses montagnes sont très abondantes. Parmi celles-ci, Cvtisus tri f loves, seule espèce arbustive, nous pa-rait suffisamment constante pour pouvoir appeler forêt de chêne-liège à Cytise ce type de forêt. Bruns-RLANQUET qui a indiqué ce groupement l'a d'ailleurs nommé Cvtiseto-Ouercetum suheris [ 1 51.

La forêt de chêne-liège à Cytise est donc constituée lorsqu'elle est en bon état de végétation, d'une strate supérieure dont le recou-vrement moven est supérieur à 6o %, avec le chêne-liège dominant et, très accessoirement, avec le chêne zéen, et d'une strate arbus-tive, avec Plriltrrca nicr ia, '1rbufus lincdo, lErica arborea, MV'rtus commuais qui permet le développement d'une strate herbacée riche sur un sol forestier très humifère. Dans cette strate herbacée abondent des espèces qui sont très certainement disséminées par les troupeaux, comme Cvnosurus clegans, Tori.lis nodosa, Ervvgivan Rovci, flnagallis coernlea, Ruants lncrdri.te/Isis, Ccrastivatí gloane-ratunz, RrachApodivan distachinn. Geraniullr. purpurentn, Cvnocraan-be prostata, Fedia cornucopiae apparaissent plutét comme des ni-tratophiles. Ajoutons qu'il y a peu d'espèces strictement nord-afri-caines. On petit citer toutefois Calmar, tunetanuìn, R11n9111a2 anauri-tanicunt et Seille nulnidica. Cette composition floristique de la fo-rêt de chêne-liège à cytise est typique des forêts sur flvsch numid'ien. Toutefois, l'aire du chêne-liège déborde quelque peu les terrains du Nummulitique. On le trouve en particulier, par exemple clans le canton d'El I\Tenah, dans la forêt d'Ain Draham. au Djebel Zonza, dans la circonscription de Tabarka sur des terrains rapportés au trias. mais différents des marnes dolomitiques qui constituent le faciès le plus répandu de cette formation géologique. Sur ce subs-tratum, la forêt de chêne-liège prend alors un aspect différent ; le sous-bois arbustif est plus réduit tandis que la fougère aigle se développe vigoureusement. Le cortège des espèces herbacées est plus pauvre sous un couvert particulièrement dense. Ce faciès se retrouve très semblable dans la forêt des Nefza, à basse altitude, mais dans les cantons les plus frais, sur les mêmes argiles gré-seuses avec forte minéralisation ferrugineuse, appartenant au trias également.

A titre d'exemple, nous donnerons les deux relevés suivants qui ont été effectués, le premier dans la forêt d'Ain Draham, canton

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52 LA VÉGÉTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

d'El Menah, Ve série, à proximité de la route forestière de Djebel

Adissa, à 63o m d'altitude, sur un versant légèrement incliné vers

le Sud, le second dans la forêt des Nefza, parcelle X, ire série, à

200 ni d'altitude, sur versant Est, peu incliné.

N° I N ° 2

Quercia suber 5.5 5.5 Pteridiunz aquilinuan 3.3 4.5 Rubus ulmifolius 1.2 -}-

Daphne gnidium + Cynocrambe prostata 2.2 -}- Galiurn ellipticum L.2 I.1

Cynosurus elegans 1.3 — Crataegus monogyna -^-

Vicia sativa ^-- Fedia cornucopiae 1.1 — Myosotis hispida -}-

Veronica arvensis ^-- Galium tunetanuin + — Cardamine hirsuta -}- Euphorbia pterococca ^-- — Pulicaria odora — Carex glauca 1.1 Galiana saccharatum -f- — Viola odorata

Geranium purpureuin + Arisantna volgare — -}- Snailax as pera -{- Cytisus ,triflorus — -^-

Rubia peregrina — -{- Ficariia calthae f olia — 1.1

Les caractéristiques des Quercetea ilicis se réduisent à Daphne gnidium dans le relevé n° i et à Smilax aspera et Rubia peregrina dans le relevé n° 2. Les compagnes sont nettement nitratophiles. La

structure du sol à laquelle s'ajoute l'épaisseur du couvert qui main-tient le sol humide et un abus de pâturage sont vraisemblablement

les facteurs déterminants de ce faciès.

**

Les affinités de la forêt de chêne-liège à cytise avec les asso-ciations de l'ordre Quercetalia ilicis Br. Bl. et plus particulière-ment avec le Quercetum ilicis, sont certaines et c'est pour cette

raison que jusqu'à présent il n'a pas été défini au sens phytosocio-

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LA VTGP.`TATION FORFSTIr?RF DE LA KROUMIRIE 53

logique de Quercetum suberis. Ainsi BRAUN-BLANQUET estime par exemple [191 que les forêts de chêne-liège des Maures et de l'Es-terel doivent seulement être rattachées à une sous-association du Quercetum gallo-provinciale dont les espèces différentielles seraient Qlrercus suber, Trica arborea, Lavandula stoechas, Pulicaria odo-va, Cvtisus friflorus. Toutefois, cet auteur signale que cette sous-association suberosum est essentiellement différente des groupe-ments forestiers avec Qucrcus suber du Roussilon et de Catalogne. En outre, il a donné provisoirement le nom de Cytiseto Querce-tum suberis aux groupements que nous venons de décrire, qu'il a étudiés au cours d'un voyage en Tunisie Hl.

DE PrriLrPPIS, à la fin de son étude comparée sur le chêne-liège et le chêne vert [91 - 1 conclut qu'aucune espèce ne lui parait liéeplus spécialement à l'une eu à l'autre de ces deux essences forestières, que la majeure partie des espèces méditerarnéennes peuvent se trou-ver indifféremment dans la forêt de chêne-liège comme clans la forêt de chêne vert, qu'il ne voit aucun intérêt à distinguer des associations et que l'on peut parler tout au plus de faciès caracté-térisés par l'abondance locale dune ou plusieurs espèces.

Il est probable que dans le midi méditerranéen par exemple, la composition floristique de la forêt de chêne-liège ne constitue qu'une variante du Quercetum ilicis. Ainsi , 1OL(NIER (René) [751 consi-dère que le climax des Maures est le Quercetum ilicis et que, sans l'action de l'homme. notamment par l'incendie, le chêne-liège n'oc-cuperait que quelques versants Sud chauds et assez humides. En Espagne, la forêt de chêne-liège semble pouvoir être considérée. sui-vant les régions, soit encore comme une association du même rang que le Quercetumlicis, soit comme un faciès de cette associa-tion [961.

Toutefois, en Kroumirie, les facteurs édaphiques et climatiques donnent à la forêt de chêne-liège une individualité beaucoup plus marquée. Outre les différentielles de la sous-association suberosum citées plus haut comme Ouercus suber, F,rica arborea, Cytisus tri-florus, Publicaria odora, les espèces des sols siliceux telles Cistu..r salz'iaefolitrs, Brisa maxima, Andry'ala sinuata, Pteridium agni-limon jouent un rôle important. De plus, l'abondance d'espèces comme Cratagiqus n(ofogyma et Taurus COmManiS, caractéristiques de la classe Ouerceto-fagetea, de Cliuopodiunr- vulgare, caractéristi-ques de l'ordre Quercetalia pubescentes sont indicatrices d'un cli-mat méditerranéen particulièrement tempéré et humide.

Par ailleurs, il faut noter que si, en France et en Italie, les aires du chêne-liège et du chêne vert sent plus .étroitement imbriquées, il n'en est pas de même en Afrique du Nord où ces aires sont nette-ment plus distinctes.

Ainsi, en Algérie, la forêt de chêne-liège, en dehors des quel-ques massifs isolés d'importance secondaire comme, par exemple

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TABLEAU II

FORET DE CHENE-LIEGE A CYTISE

Numérosdes relevés Altitude (en m) Exposition Inclinaison (en do) Age de la strate I

1 35 0

0 5

40.80

2 410 N.0 3 -

3 450 N

15 -

4 480 N.E 10 p

106.

5 500 S 10

60,80

6 550 N

15 -

7 600 S 5

40.8040.8060.80

8 680 N

15

9 700 N 5

10 750 S 2 -

11 750 N

20 50.0040$050.30

22 800 S.0 20

13 820 S.0 5

14 850

15 -

15 980 N.0 20

100 80.

Hauteur de la strade I (en m) 8 6 10 10 8 6.8 7,8 8 10 6.8 6.8 8.10 6.8 6.8 6.8 Recouvrement (en %)

Strate I 50 40 80 80 60 70 60 40 80 60 75 90 70 25 70 Strate II 60 100 60 20 60 40 50 80 70 50 50 30 40 80 20 Strate III 10 50 40 50 20 10 10 80 60 80 70 60 70 50 40

Espèces des forts de l'étage des basses montagnes. Galium ellipticum 1.1 + 1.1 1.1 + 1.1 1.1 1.1 2.3 e 1.1 1.1 * 2.2 Cytisus ;ri£lorus + + 1.1 + + + 1.1 1.1 1.2 1.1 1,1 1.1 Teucrium scorodonia 1.1 + + 1.2 + + + + + + + Melica minuta + + + + + + + 1.1 + Brunella vulgaris 1.2 2.2 + + + + Quercus Mirbecki 1.2 . 2.2 2.1 2.2 1.2 Luzula Forsteri 1.1 + + + 2.3 Brachypodium silvaticum + + + e 2.2 Asperula laevigata + + +

Caractéristiques des Quercetea-Quercetalia-Quercion et Quercetum Ilicis Braun Blanquet 1931, 1936, 1947 Quercus suber 4.5 3.3 5.5 5.5 4.5 4.5 4.5 2.2 4.4 3.4 4.5 5.5 3.5 2.4 4.5

Carex distachya 1.1 2.2 1.1 + 1.2 2.2 * 2.2 1.1 3.3 2.2 Arbutus undo 2.2 1.2 1.2 1.1 1.2 4.3 4.4 + 1.2 Phillyrea media 1.2 1.2 1.2 1.2 1.1 1.2 + 1.2 1.2 Daphne gnidium 1.1 + + 1.2 1.1 1.1 + + Rubia peregrine 1.1 1.1 + + + Smilax aspera 1.2 1.1 + + Lonicera implexa 1.1 + a + + Clematis flammula 1.1 + 1.1 Aspleninm adiantum-nigrum 1.1 + + + 1.1 Rhamnus alaternus + + + +

Viburnum tines 1.1 1.2 +

Espèces acidophiles Erica acharna 2.2 4.5 4.4 1.2 1.2 3.4 3.4 1.2 3.4 3.2 2 .2 2 .2 3.4 2 .2 Cistus salviaefolius + + + 1.2 1.1 1.2 1.2 1.2 1.1 + Pulicaria od ora 1.1 1.1 + e 1.1 + 1.1 1.1 1.1 1.1 Briza maxima + + + + + + Andryala sinuata + 1.1 + * + Pteridium aquilinum 1.2 + 1.1 2.2

Espèces compagnes. Cynonurus elegans 1.1 + + 2.2 1.2 1.1 2.3 1.1 + 1.1 Geranium purpurean 1.1 1.2 + + 1.1 1.1 Celamtntha clinopodium 1.1 + 1.1 2.2 + + 1.1 + 1.1 Crateegus manogyna 1.1 1.2 1.2 + 1.1 1.1 1.1 a 1.2 Callum tunetanum + + + + 1.1 1.1 Rebus sp. 1.1 2.2 2.2 1.2 1.2 2.2 Myrtus communis 2.2 2.2 2.2 1.2 1.1 1.1 1.1 3.2 2.2 Calycotome villosa + 1.1 1.1 1.2 + 1.2 Simethis. pJanifolia + 1.1 * + 1.1 1.1 + 2.2 Biscutolla lyrata 1.1 + + 1.1 + + Ranunculus flabellatus + 1.1 + + 1.1 + + 1.1 Thrincia tuberosa * + 1.1 + + 1.1 + Carex glauca 1.2 1.1 + 1.1 1.1 brilla nodosa + + + + + +a Ranunculus macrophyllus 1.1 + + Cynocrambe prostate 1.1 1.1 Eryngium Bovei + + a 1.1 + Sanguisorba minor + + + e Sherardia arvensis + + liypochaerls Aetneusis + 1.1 + + Anagallis coerulea

+ + 1.1 a +

+

Brcmus madritensis

+

Hypericum australe 1.1 + + Centaurea tagana 1.1 + + + Aira caryophyllea + + + Cerastium glomeratum + + + Tagus com unis + + +

Asphodius microcarpus + iyoscrin rullata 1,1 + 1.1

I Trifolium iigusticum s India cornucopias +

+ aa

{i Bm.iva niauritani.cum + +

Scîlla numiira + Brachypeditvm disuohycu n + a

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LA V1 GTTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE 55

ceux de Tlemcem, à l'Ouest d'Oran, à l'Ouest de Tiaret, au Sud-Ouest de Marengo, couvre toute la bande littorale entre Alger et la frontière tunisienne. Le mélange avec le chêne vert ne parait exister qu'en grande Kabylie.

En Tunisie, la dissociation (le l'aire de ces deux espèces est extrêmement nette.

En effet, au Nord de la vallée de la Medjerda, nous ne connais-sons que deux brisements de Qiuerrirs ile i , l'un d'une quarantaine d'hectares dans la forêt des Ouled Ali, IIe série, entre les postes forestiers de Belda et du Bessonagui, l'autre encore plus réduit au sommet du Djebel Hairech, au Nord de Souk el Arba, tous les deux sur trias. A la périphérie de ces deux taches (le chêne vert, sur quelques hectares, existe un certain mélange de chêne vert et de chêne-liège. Att contraire, clans la dorsale tunisienne, le chêne vert est représenté sur les principaux sommets, notamment clans le mas-sif du Bargou-Djebel Serdj, niais là le chêne-liège est extrêmement rare. Nous n'avons vu les deux essences côte à côte qu'au sommet du Djebel Rhazouane et au Djebel Serdj. On petit donc dire qu'en Tunisie la coexistence des deux essences est exceptionnelle et qu'en particulier le chêne vert est totalement absent sur le fl_ysch numidien de Kroumirie.

La composition floristique de ces deux groupements forestiers confirme leur comporteraient écologique différent. Parmi les ca-ractéristiques de l'ordre Quercetalia ilicis Br. Bl., deux manquent à la forêt de chêne-liège à cytise quoique appartenant à la flore tunisienne. Ce sont Phillv'rea angustifoia et Jasn1iunas fruticans. Sur les I I caractéristiques de l'alliance Quercion ilicis Br. Bl., deux seulement Asparagus acutifolius et Arbutus unedo, sont pré-sentes en Kroumirie. Les autres, Qucrcns iles, Loniccra etrusca,

Espèces présentes dans les relevés, non portées au tableau ci-dessus, sui-vies du numéro des rlevés où elles se trouvent : Cyclamen africanum (3, ri); Specularia falcata (4, i 2) ; Agrimonia eupatoria (i o, 12) ; Asparagus acutifo-lius (T, 4) ; Aira Tenorii (5, (4) ; Daucus lascrpitioïdes (i2, 14) ; Euphorhia pterococca (5, 12) ; Hedera helix (3, 8) ; Myosotis hispida (i2, 15) ; Arisarum vulgare (8. 4) ; Chlora perfoliata (5, 8) ; Plagius virgatus (8, iT) ; Vicia dis-perma (4, io) ; Pou trivialis (i , T3) : Genista ulicina (;, ro) ; Galium parisiense (2, i o) ; Ficaria calthaefolia (4) ; Carex olbie.nsis (8) ; Cardamina hirsuta (4) ; Prunus avium (8) ; Vicia sativa (4) ; Linurn gallicum (2) ; Trifolium sca-hrum (2) ; Trifolium angustifolium (2) ; Bellis silvestris (3) ; Anthoxantum ocloratum (H) ; Festuca coerulescens (42) : Convolvulus Durandoi (T3) ; Al-1iuni roseum (Ti); )vlentha rotundifolia (i2); Brunella alba (T2) ; Silene lae-ta (T2) ; Campanula dichotoma (5) ; Euphorhia cuneifolia (2) ; Valerianella microcarpa (ro) ; Thapsia villosa (15) ; Vulpia ciliata (13) ; Fumaria capreo-lata (8) ; Polygala nicacensis (i i) ; Galium aparine (i) ; Olea oleaster (T) Euphorhia peploides (T); Centaurium umhellatum (3); Juncus bufonius (8); Bromus commutatus (Io) ; Lotus sp. cf . ornithopodioides (5) ; Erica scoparia (;) ; Cynosurus polybracteatus (2) ; Ranunculus rupestris (2) ; Vicia leucau- tha (2).

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56 LA VJ'G(TATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

Eu.pluorbia characias, Viola srotophylla, Pistada terebinthus, Rharunus infectoria, Lathvrus eaasifoliaas, Buplevrurn frutico-sunE, Orwopsis paradoxa planquent en Kroumirie. Or, certai-nes de ces espèces, comme Lonicera etrusca, Pistacia terebinthus, Buplevruua jruticosuan existent en Tunisie, mais ont des aires tota-lement distinctes de celle du Ouercus suber. De même, Ruscus acu-leatus, une (les caractéristiques du Quercetum gallo provinciale Br. Bl. ne se trouve pas clans la forêt de chêne-liège à cytise, alors qu'on la rencontre clans les massifs de chêne vert (le la dorsale tu-nisienne.

Quand les groupements de chêne vert (le Tunisie auront été analysés, la comparaison permettra (le mieux mettre en évidence les différences. Le seul relevé que nous possédons, effectué dans la tache (le chêne vert du Belda-Bessouagui, déjà cité [ 29. p. 321 fait apparaître certaines espèces qui ne figurent clans aucun autre rele-vé, telle Rosnaarinu.co f ficiaaalis, Psoralca bituminosa, Spartiunti jun-ceEna. La composition floristique de ce relevé permet d'ailleurs de penser qu'il s'agit plutot d"un faciès h chêne vert de l'oleo lentisce-tum différent de la chênaie des sommets de la dorsale.

C'est dans l'étage des basses montagnes que la forêt de chêne-liège trouve certainement son optimum (le végétation; les plus belles parcelles à forte densité de chêne-liège, dans les forêts du Feidja notamment Iie, IVe et Ve série, la forêt des Ouled Ali Ire série, les forêts d'Ain Draham, du Djebel Fegma, de l'Oued Zeen, des Chihia, dans les forêts de Tabarka. Rouamdia, Amdoun, Afekna, sont à rapporter à cette association. Partout où le peuplement est complet, la production dépasse nettement un quintal par hectare et par an. Le liège de reproduction v atteint l'épaisseur commerciale après 12 ans, durée de la rotation retenue pour les règlements d'exploitation révisés depuis 1947. En outre, c'est dans cet étage que le liège pré-sente les meilleures qualités technologiques, en raison de la finesse et de la régularité des accroissements, de la faible épaisseur de la croûte et de la porosité plus faible.

Si l'on met à part le problème du pâturage, partout où la forêt de chêne-liège à cytise est en bon état de végétation, c'est le jardinage qui paraît le traitement le mieux adapté, en raison de l'irrégularité du peuplement et du relief mouvementé.

II. — LA FORET DE CTIÉNE ZEEN

La forêt de chêne zéen couvre en Kroumirie une surface de io 000 hectares environ; l'estimation de cette surface ne peut être que très approximative car en dehors des parcelles où le chêne zéen existe à l'état pur sur quelques dizaines d'hectares dans dés limites assez précises, le plus souvent, il se présente par taches plus ou moins

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ALGERIE

Postes forestiers

^k

k

CARTE N° 3

KROLMIRIE - REPARTITION DU CHENE ZEHN

A.D. Ain Drahani A.Si Ain Soltane A.S2 Ain Sallem A.Z. Ain Zana B. Babouch D.F. Dar Fathma E.F. El Feidja L.C. Les Chênes M. Mouadgene O.Z. Oued Zéen

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LA VÉGÉTATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE 57

étendues sur les versants Nord, dans les creux ou le long des thal-wegs. La carte n° 4 en donne la répartition schématique.

Les peuplements les plus représentatifs sont: — dans la circonscription forestière du Feidja, les cantons de

l'oued Mazebla, de l'oued el Ma, de l'oued Iroug, du Meroug, de l'oued Meramel, de l'oued Berla, du Rhorra et (le l'oued Mekletya.

— dans la circonscription d'Ain Draham, les cantons du djebel Tegma, du djebel Ad'issa, de l'oued Lebgaa, de l'oued Delma, de l'oued Daraoui, de l'oued Zeen, d'Ain Salem, d'Ain Zana.

— dans la circonscription de Tabarka, le canton de l'oued Goumri. Ces peuplements purs sont situés à (les altitudes variées. Sur le

versant maritime, le chêne zéen forme une tache assez étendue au lieu dit Rhound el Zeen, à la naissance de l'oued Dar Rhnem, entre Tabarka et la frontière algérienne, à 300 m d'altitude, mais à l'ex-position Nord-Est. Plus à l'intérieur, dans la région d'Ain Draham, clans le canton de l'oued Delma, la forêt de chêne zéen occupe les versants Nord et Nord-Ouest du djebel el Doughrek, entre 300 et 500 m d'altitude. Dans la forêt de l'oued Zéen, le chêne zéen est bien représenté depuis l'altitude de 300 nI (confluent du chabet Mahmoud et de l'oued Zéen) jusqu'à 58o ni (naissance du cha-bet el Haiek). Dans la Kroumirie occidentale, il trouve son opti-mum entre 700 et 900 m dans les combes des versants Sud (can-ton du Feidja et de l'oued Mazebla). Sur les versants Nord, il s'installe à 5oo ni d'altitude, sur les bords de l'oued Iroug, et re-monte vers les crêtes jusqu'à 950 w, en abandonnant au chêne-liège la limite plus élevée du boisement.

La forêt de chêne zéen en Kroumirie a une physionomie tout à fait semblable à la forêt de chêne sessile d'Europe moyenne. Il se présente soit en futaie proprement dite, soit en futaie sur souche, mais la structure (le ces peuplements varie suivant les traitements qui lui ont été appliqués.

En quelques points seulement, sur de petites surfaces, la forêt ne semble pas avoir encore été parcourue pats (les exploitations à l'époque où cette étude a été faite. Ainsi, près du poste forestier d'Ain Salem, à 870 m d'altitude, à l'exposition Nord, le chêne zéen formait, avant l'exploitation de la parcelle en 1 953, une haute fu-taie constituée par de vieux sujets de plus de 18o cm de circonfé-rence et de plus de 20 m de hauteur totale, accompagnés d'arbres moyens et de taches de perchis. Une autre parcelle située dans la forêt d'Ain Draham VI° série, canton de l'oued Renegua, entre 55o et 68o ni (l'altitude, à l'exposition Nord-Ouest, avait, avant son ex-ploitation en 1952 un aspect identique.

La reconstitution de l'histoire des exploitations d'ans les prin-cipales parcelles permet de supposer qu'une telle structure de la forêt — une vieille futaie, peu dense, formant une classe d'arbres

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58 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

dominants, accompagnée d'un boisement complémentaire d'âges di-vers — était la plus répandue au moment de l'installation du ser-vice forestier. En effet, les premières coupes vendues entre 1883 et 1895, ont eu pour objet la réalisation des gros bois pour la fabri-cation de traverses dont la demande était alors pressante. Ces cou-pes ne portaient que sur les arbres de plus de 14o de circonférence. dont le bois était façonné sur place par des équipes de scieurs de long. Dans les peuplements purs et complets, l'exploitation prélevait 8o tiges à l'hectare, ce qui correspondait à la réalisation des 9/to de la classe des arbres dominants. Ces coupes ont parcouru en particulier les massifs du Feidja (canton de l'oued Iroug, du Me-roug, du Feidja) et d'Ain Draham (canton de l'oued Delma). Après leur passage, il n'est donc resté comme témoins du boisement origi-nal que quelques pieds de la vieille futaie, le plus souvent tarés et impropres à la traverse, et les arbres moyens. Ce traitement a pro-voqué une régénération massive des boisements, ce qui montre bien que cette méthode apparemment brutale, a parfaitement réussi avec le chêne zéen, à une époque où le pâturage en forêt étant moins intense, la mise en défens des coupes pouvait être effective. Cette méthode a d'ailleurs été appliquée ultérieurement d'ans les parcel-les plus éloignées, au fur et à mesure que les moyens de vidange en rendaient l'exploitation possible. C'est ainsi que la presque to-talité de la forêt de l'oued zéen a été parcourue entre 1907 et 1917 par de telles coupes dont les produits étaient sortis par câble. En 1931, le câble a également été utilisé pour le débardage des pro-duits du canton de l'oued Berla, d'ans la circonscription du Feidja. En 1932-1933, les parcelles du canton de M'rhirra, dans la forêt (les Chihia ont été également exploitées para des coupes ayant les mêmes caractères.

Lorsque les premières coupes ont été suivies de coupes définiti-ves qui ont enlevé les vieux bois et les bois moyens, la régénéra-tion complète des peuplements a été obtenue entre 19oo et 1914. Ces parcelles, comme celles de l'oued Mazebla ou de l'oued Batha, dans la circonscription du Feidja, portent maintenant des peuplements de jeune futaie qui ont été parcourues en coupe d'éclaircie don-nant des bois de mine à partir de 1939 ; trop souvent par suite de l'impossibilité de prévoir une assiette des coupes en raison de l'ir-régularité du marché du bois en Tunisie, la totalité des vieux bois n'a pas été réalisée et le boisement a pris un aspect irrégulier, avec des taches de jeune futaie mélangées à des bouquets d'arbres plus âgés, représentant soit les réserves de la vieille futaie soit les ar-bres moyens de la forêt d'origine. C'est l'aspect le plus courant dans les parcelles de l'oued Iroug, dans la forêt de l'oued zéen et des chihias par exemple. Après les exploitations de la période de guerre 1939-1945, les exploitations ont été strictement limitées à des coupes d'extraction des vieilles réserves (Oued zéen, chihias)

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LA VÉGÉTATION FORESTI LRE DE LA fiROUMIRIE 59

partout où la régénération était largement assurée, ou à des cou-pes d'amélioration clans la jeune futaie.

La futaie de chêne zéen est accompagnée d'un sous-bois (strate II) généralement assez clair, dont le degré de recouvrement peut toute-fois atteindre 50 Jo. Ce sous-bois est constitué par Cytisus triflo-rus, Erica arborea, 11.7yrtus connrnuuis, Crataegus rnonogyna, et aussi par la régénération préexistante en chêne zéen, ce qui n'appa-raît pas dans les relevés tels qu'ils sont présentés dans le tableau III. En outre, les arbustes des Ouercetalia ilicis, Phillyrea media, Arbutus unedo, Viburnu au tiuus sont encore abondants au-dessous d'e 600 m d'altitude.

La strate herbacée est plus ou moins complète, la litière essen-tiellement formée de feuilles de chêne zéen est très abondante. Pré-cisons que le chêne zéen a une marcescence très marquée — les feuilles persistent sur l'arbre pendant tout l'hiver et la défolia-tion n'est complète que pendant une quinzaine de jours, immédiate-ment après le développement des bourgeons au printemps. C'est donc tout à fait à la fin de l'hiver que la litière est la plus abon-dante. La strate herbacée ne trouve, elle, son plein développement qu'au mois de juin.

***

Le tableau III met en évidence les caractères floristiques de la forêt de chêne zéen. Les 19 relevés présentés d'ans le tableau III ont été effectués clans les localités suivantes :

Relevé n° I — Forêt d'Ain Draham, Ire série, canton de l'oued Delma. Bou-quet de régénération complet de chêne zéen âgé de 30 à 6o ans. Pâtu-rage très réduit en raison du terrain accidenté. Sol humifère.

Relevé n° 2 — Forêt de Tabarka, au lieu dit Rhound el zeen, au Nord de la route: de Tabarka à la Calle; jeune futaie de chene zéen s'installant dans un vallonnement abrité à l'exposition Est, progressant sur le taillis à arbousier. Quelques vieilles réserves de chêne zéen ont été exploitées en 1939-1940.

Relevé n° 3 — Forêt d'Ain Draham I`'° série, canton de l'oued Delma, fu-taie de chêne zéen âgée de Ioo à 160 ans, ouverte par des coupes récentes. La régénération en chêne zéen est satisfaisante.

Relevé n° 4 — Même canton que le n° 3. Futaie en bouquets de chêne zéen. La strate I est complète et les semis de chêne zéen sont abon-dants dans la strate III.

Relevé n° 5 — Forêt de l'oued zéen, parcelle X - futaie de chêne zéen com-portant d'une part des sujets de 120 à 15o ans entourés par une jeune futaie de 40 à: 6o ans. Après le gué, sur l'oued zéen, par le chemin con-duisant du poste de l'oued zéen au poste d'Ain Hameraia.

Relevé n° 6 — Forêt d'Ain Draham, Xe série - Djebel Adissa. Forêt mé-diocre de chêne zéen, avec pâturage intensif.

Relevé n° 7 — Forêt de l'oued zéen, parcelle X, à une altitude plus élevée que le relevé n° 5 - futaie d'âge divers, les plus anciens sujets pro-venant des réserves laissées après des coupes exploitées en 1907 et 1917.

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2 350

3 360 N.0 20

90 70 20

5 460 0

15

90 10 90

100 50 10

75 60 40

8.15

60 30 50

4 360 N 8 120

1215

7 510 N.0 5

18 • 10.12

1 330 N

15 31.60

3

6 460

rJ

8 100

10 1518

100 5 5

3 47.80

12

60 lo 5

80 50 10

80 5

80

80 40 10

10 640 N 5

188 • 10

8 530 S 10 40

8.10

9 610 N.E 5

l^8• 1215

17 820

14X8 • 6.15

90 10 30

HO 5

90

18 840

18•

19 900

488 15.18

16 810 N.E 5

100

15

5.4

• •

5.4 4.5

• •

• • •

TABLEAU III

LA FORET DE CHENE ZEEN

DANS L'ETAGE DES BASSES- MONTAGNES

Numéros des relevés Altitude Exposition Inclinaison (en d°) Age de la strate I

Hauteur de la strate I Recouvrement (en %)

strata I strate II strate III

Caractéristiques de la forfit de Quercus Mirbecki Ficaria calthaefolia Cyclamen africanum Specularia falcata Moerhingia pentandra Carex olbiensis Sedum cepaea Carex divulsa Cardamine hirsuta Prunus aviem Geranium lanuginosum Agrimonia eupatoria Allaria offic inalis Campanula rapunculus billa Aristidis Platanthera bifolia

Quercus Mirbecki. 4.4 4.5 5.5 5.5 2.2 1.1

1.1 e 1.1

1.1 +

1.1 +

1.1 +

1.1

11 660 N.0 30

188• 10

70 50 10

12 680

t1 20

lâ8• 2215

90 5

40

4.4 5.4

13 710 N.0 20

18 3.15

80 50 50

14 720

88• 12

90

90

5.5

5.5 1.1

15 750 S SE

140

12.15

80 60 20

5.4

1.1

2.2

5.4

Espèces des forêts de l'étage des basses Cytisus triflorus + Galium ellipticum 1.1 1.1 Melica minuta + e

Luzula Forsteri e

Asperula laevigata e e 1.1 Brunella vulgaris e 1.2 Brachypodium silvaticom + e

Teucrium scorodonia

Caractéristiques de la classe Quercetea Ilicis Carex distachya a Rubia peregrina Smilax aspera 1.1 1.1 Phillyrea media 2.3 1.1 1.2 3.2 Asplenium adiantum-nigrum + Arbutus unedo 1.1 + 1.2

Espèces acidophiles. Erica arborea Brisa maxima Andryala sinuata

Espèces compagnes. Cynosurus elegans Geranium purpureum Tamus cormunis Calamintha clinopodium Vicia sativa Urginea maritima Torilis nodosa Asphodelus microcarpus Sherardia arvensis Cynocrambe prostata Myosotis hispida Myrtes cornnunis Arisarum volgare Rebus sp. Crataegus monogyna Bromus madritensis Fumaria capreolata Hypochaeris Aetnensis Stellaria media Hyoseris radiata Stachys arvensis Rebus ulmifolius Galium sparino Fedia cornucopise Cerastium glomeratum Ranunculus spicatus Anagallis coerulea Aira Tenorii Euphorbia cuneifolia Euphorbia pterocoeca Ranunculus flabellatus Carex glauca Mentha aquatica

1.1

1.1

1.2 2.2 + 2.2

1.1 1.1 1.1

1.1 1.1

1.1

Br. B1. 1947 et de

• •

3.2

1,1

1.2

'ordre Quercetalia Ilicis o 1.1 + +

• 1.2

1.2

1.2

Br. 81. (1931 1.1 + 1.1

2.2

ontagnes. 1.1 1.1 1.1

4.5 5.5

1.1

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LA VÉG1 TATION FOREST[I:RE DE LA KROUMIRIE 61

Relevé n° 8 - Forêt de l'oued Zéen, parcelle X - jeune futaie de 40 ans, installée après coupe presque à blanc étoc en 1907 et 1917.

Relevé n° 9 - Forêt du djebel Tegma - futail de chêne zéen composée de quelques très vieilles réserves et d'une jeune futail de 40 à 6o ans, entre le poste forestier d'Ain Serouia et la frontière algérienne.

Relevé n° 10 - For :t d'Ain Draham, IV° série, sur le versant nord du djebel Gribissa, au Sud de la route conduisant du col du Camp de la Santé au barrage de Ben Metir - jeune futaie de chêne zéen, de 4o à 6o ans, assez complète, déjà parcourue par des coupes d'éclaircie.

Relevé n° TT - Forêt d'Ain Draham, IV° série - canton du Meridj. Bou-quets de chêne zéen au milieu d'un boisement de chêne-liège sur la Piste conduisant de la route G.P. 17 à Ain Attouajenia.

Relevé n° 12 - Forêt d'Ain Draham, V° série - au Nord du Kef el Abiod, 600 m environ après le col de Dar Laoula. Futaie de chêne zéen de (oo à 120 ans, sans sous-bois, très pâturée.

Relevé n° 13 - Forêt d'Ain Draham, VE série, canton de l'oued Renegua, parcelle K". Vieille futaie de chêne zéen par grosses taches sur les versants à l'exposition Nord, sans traces d'exploitation à l'époque du relevé 0951).

Relevé n° 14 - Djebel Tegma (versant algérien) - jeune futaie de chêne zéen à peu près équienne (de 6o à 8o ans). Strate herbacée bien déve-loppée en raison du pâturage réglementé - entre le poste: forestier d_ u Feddeu et la frontière tunisienne.

Relevé n° 15 - Forêt du Feidja, IV° série, canton de l'oued Iroug, par-celle L. Futaie de chêne zéen d'âges divers. Sur la piste du Mouad-gene aux quatre chemins.

Espèces présentes dans les relevés, non portées au tableau ci-dessus, sui-vies du numéro des relevés où elles se trouvent : Veronica arvensis (7, 9, 16) ; Geranium molle (7, 12, i6); Pteridium aquilinunf '01, 12, 14) ; Simethis piani-folia (8, 14, 18) ; Rusais hy pophyllunl (4, 15, 18) ; Geranium lucidum (9, 12, 16) ; Galactites tomentosa (3, 15, 19) ; Hypericum australe (8, 16, 18) ; Tri-folium campestre (3, 14, i6) ; Lathyrus sphaericus (4, 9, 18) ; Achillea ligus-tica (15, 18, 19) ; Bellis silvestris (6, 12, 13) ; Dactylis glomerata (9, 16, 18) ; Hedera helix (I, 3, Io); Plagius virgatus (ii, 17, 2o) ; Viola Riviniana (5, 14, 21); Pulicaria odora (8, 14, 22) ; Thrincia tuberosa (16, 20, 22) ; Galium tunctanum (8, 19) ; Ranunculus niacrophyllus (6, 16) ; Trifoliural ligusticurn (3, 16); Allium triquetrum (13, 15); Limodorum abortivum (13, 17); Lamium album (13, 17); Lepidium glastifolium (14, (8); Selaginella denticulata (5, II); Medicago murex (6, 12) ; Calycotome villosa (15, 16) ; Trifolium nigrescens (14, (6): Vicia disperma (9, r5); Hypericum perfoliatum (8, i5) ; Vicia leu-cantha (6, 9) ; Chlora grandiflora (6, 14) ; Biscutella ivrata (6, 22); Aspa-ragus acutifolius (3. 4, 6) ; Vihurnum tintas (r, 4) ; Lonicera implexa (ta); Clematis flammula (6) ; Bellis annua (17) ; Arum italicum (13) ; Veronica cymbalaria ((3); Poa cf. trivialis (13) ; Poa annua 08); Ornithogalum um-bellatum 08); Corydalis sp. (17) ; Aristolochia pallida (57); Ambrosinia Bas-sii (5) ; M'oenchia erecta (12) ; Mentha puligium (r2) ; Scleropoa rigida 02); Aira cupaniana. (12) ; Agrostis stoloni ferra (52); Geranium pyrenaicum (a2); Romulea bulbocodium (r6) ; Linaria triphylla (7) ; Valerianella microcarpa 0[5); Trifolium striatum (i5); Cynosurus polybracteatus (9) ; Eryngium Bovei (14); Centaurea tagana (54); Prasium majus (i); Lamium purpureum (9) ; Lotus ornithopodioides (6) ; Sanguisorba minor (6) ; Viola sp. (4) ; Cam-panula dichotoma (3) ; Hypericum ciliatum (3) ; Lampsana commuais (3) ; Scilla numidica (20) ; Cistus salviaefolius (22) ; Daucus laserpitioïdes (22) ; Vicia sp. cf . gracilis (2) ; Geum urbanum (9) ; Scutellaria columnae (14),

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62 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

Relevé n° i8 — Forêt du Feidja, IVe série, canton de l'oued Iroug, par-celle A. Jeune futaie de chêne zéen âgée de 4o ans environ, avec quel-ques sujets du boisement primitif.

Relevé n° Io — Forêt des Chihia, IPe série, à l'Ouest du poste forestier d'Ain Salem. Vieille futaie de chêne zéen âgée de 15o à Zoo ans, avec taches de régénération. Une coupe a été e xploitée postérieurement à l'époque du relevé.

*

La forêt de chêne zéen de l'étage •des basses montagnes constitue un groupement dons les espèces suivantes nous paraissent devoir être retenues comme caractéristiques : Ficaria calthaefolia, Cyclamen africanum, Specularia falcata, Mochringia pentanda, Carex olbien-sis, Sedum cepaea, Carex' divulsa, Cardamina hirsute, Prunus avium, Geranium lanuginosum, Agrimonia eupatoria, Sysimbiuvu allaria, Campanula rapunculus, ,cilla ,aristidis, Platanthera bifolia.

Parmi ces espèces, deux : Cyclamen africanum et Scilla aristidis, sont des endémiques de l'Est de l'Afrique du Nord, trois : Specu-laria falcata, Carex olbiensis, Geranium lanuginosum, sont des médi-terranéennes. Sedum cepaea a une répartition sud-européenne atlan-tique. Ficaria calthaefolia et Mochringia pentandra peuvent être considérées comme des sous-espèces méridionales d'espèces à ré-partition eurosibérienne (Ficaria veina et Moehritagia trinerva). Prunus avium, Allaria o f f icinali s, Carex divulsa, Cardamina hirsuta, Campanula rapunculus, Agrivnonia eupatoria et Platanthera bifolia sont des éléments des régions tempérées, soit eurasiatiques soit cir-cumboréales.

A certaines de ces espèces il a d'éjà été attribué une signification phytosociologique. Ainsi, Carex olbiensis et ]17oehringia pentandra sont des caractéristiques du Quercetum gallo provinciale Br. Bl. et Prunus avium est une des caractéristiques de la classe Querceto-fagetea Br. Bl. et VI. Ajoutons que parmi les compagnes, Cratae-gaas monofyna et rainas commuais sont également des caractéris-tiques de cette mémo classe. Allaria of ficinalis est considérée com-me caractéristique de l'ordre Populetalia albae [19].

Ces espèces caractéristiques paraissentétroitement liées au sol très riche en humus de la forêt de chêne zéen, notamment les es-pèces à bulbe ou à rhizome comme Ficaria calthaefolia, Cyclamen africanum, Scilla aristidis, Platanthera bifolia. Toutefois, si Ficaria calthaefolia et Cyclamen africanum sont deux espèces très répan-dues et très fidèles à l'association de chêne zéen, il n'en est pas de même de Scilla aristidis et de Platanthera bifolia qui sont beaucoup plus rares et très localisées dan les cantons de vieilles futaies. Pla-tanthera bifolia n'existe que dans le canton de l'oued Iroug, dans la forêt du Feidja et dans le canton du lrRirha, dans la forêt des Chihia. Scilla aristidis existe en abondance dans la forêt de l'oued

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LA VEGETATION FORESTILRE DE LA IïROUMIRIE 63

zéen et dans la forêt des Chihia, mais semble manquer dans la forêt du Feidja.

A côté des espèces caractéristiques de la forêt de chêne zéen et

des espèces différentielles de l'étage de demi-montagne, les espèces du Quercetalia ilicis sont encore abondantes jusque vers 65o ni. Carex dista:chya et Rubia peregrina seuls ont une répartition plus étendue. Au contraire, Daphne gnidiuln est totalement absent.

Les nitratophiles et les plantes disséminées par les troupeaux sont les plus nombreuses. C'est le cas notamment de Cynosurus elegans, Geranimn, purpureuan, Tordis nodosa, Sherardia arvensis, Cyno-cranabe prostata, Branrats ?aadritensis, Fu,rnaria capreolata, Sella-ria media, Cerastium glonterotuln, z Inayallis coerulea.

En résumé, la forêt de chêne zéen est constituée: --- Dar un groupe d'espèces ]méditerranéennes du Quercetalia ili-

cis encore abondantes à moyenne altitude et se raréfiant au-dessus de 65o m.

— par le groupe des espèces différentielles des forêts de l'étage

des basses montagnes — par un groupe d'espèces étroitement liées aux conditions éco-

logiques de la forêt de chêne zéen, comprenant soit des espèces nord-africaines : Ouercus i Iirbec l,^i, Cyclamen a fricanurn, Scilla aristidis, soit des cspeccs euuléditerranéennes, soit des espèces médio-européennes.

Les forêts de Q ucrcus fagiuca S. 1. (I) ont été étudiées au Por-tugal et en Afrique du Nord.

Ainsi, BRAUN-BLANQUET, PINTO DA SILvA et ROZEIRA [22] ont décrit au Portugal l'Arisareto Quercetum faginae, avec des sous-associations ericetosum, Phillvretosum et Vincetosum. Les caracté-ristiques de cette association n'appartiennent pas à la flore de la

-Kroumirie. Les caractéristiques de l'alliance l)uercion faginae, à

laquelle cette association est rattachée, sont elles-mêmes pour la plupart des endémiques ibériques, niais le Querciou fagineae est rattaché lui-même au Quercetalia ilicis dont les caractéristiques sont

bien représentées. Cette forêt de Ouercus fagineae du Portugal est clone floristiquement assez différente cle la forêt de chêne zéen de Kroumirie. Cependant, tin des relevés dont il est fait la sous-asso-ciation Ericetosum, effectué clans t ore forêt sur grès jurassique, à top m d'altitude, avec un sol légèrement acide (pH 6,3 - 6,7), pré-sente une grande similitude avec les relevés de Tunisie.

En effet, sur 34 espèces citées, 21 se trouvent également dans la forêt de chêne zéen, tout en excluant les espèces représentées au

(I) Précisons que MAU:r a rattaché le chêne zéen à l'espace Ovtercus fa-pince dont il a fait une variété Mirbecki à l'intérieur de la sous-espèce: baetica.

Nous avons cru préférable de conserver le binome Q. Mirbecki que DURIEU

a donné à des échantillons provenant de la région de La Calle.

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64 LA VÉGÉTATION FORESTII:RE DE LA I{ROUMIRIE

Portugal par des vicariantes (Smilax aspera, Arisarum vulgare, Hedera helix). On peut donc dire que la similitude de substratum entraîne une affinité certaine entre les d'eux groupements.

En Algérie, QUEZEL a décrit deux associations à Quercus faginea pour les forêts de chênes à feuilles caduques de basse altitude, c'est-à-dire en dessous de i 200 III [94] . La première, associa-tion à Quercus faginea et Lysimachia cousiniana, est 'représentée en petite Kabylie depuis le golfe de Bougie jusqu'à El Milia et principalement à Guerrouch-Cavallo, la seconde, association à Quer-cus faginea et Rubus incanescens, est propre au massif de 1'Afka-dou en Grande Kabylie. Cet auteur distingue en outre un groupe-ruent forestier qui accompagne indifféremment le chêne zéen, le chêne-liège et le chêne vert dans l'étage méditerranéen subhumide en. dessous de I Io0 nl.

Tous les relevés rattachés à ce dernier groupement forestier, dont l'association à Lysimachia cousiniana ne se distingue que par la présence de Lysimachia cousiniana et de Vinca media, sont très semblables à ceux de Kroumirie. La flore des deux régions est, à peu d'espèces près, identique. QUEZEL note le manque de spécifi-cité de ce groupement vis-à-vis de hi strate arborescente, puisqu'il existe sous le couvert du chêne zéen mais également sous le cou-vert du chêne-liège quand il est complet. En Kroumirie, une obser-vation analogue peut être faite. Dans l'étage des basses montagnes, les deux groupements distingués : la forêt de chêne-liège à cytise et la forêt de chêne zéen, sont certes très voisins, le second apparais-sant comme un enrichissement en espèces sciaphiles et humicoles du premier, et se développant sous la forêt de chêne zéen précisément avec un couvert plus dense et un horizon humifère épais. La ré-partition du groupement à Quercus Mirbecki montre cependant que ces exigences écologiques sont beaucoup plus étroites.

Si le groupement à chêne zéen de trouve en général à une altitude supérieure à celle du groupement à chêne-liège, il n'en demeure pas moins que la répartition des deux associations dans l'étage de basses montagnes se fait suivant les nuances de l'ensoleillement et de l'ex-. position. Dans cette zone de transition, le forestier peut donc, en choisissant le mode, de traitement, orienter le boisement soit vers un peuplement de chêne zéen, soit vers un peuplement de chêne-liège.

Jusqu'à une époque récente, pour des raisons économiques, le chêne-liège a été considéré comme l'essence la plus précieuse. Aussi, le forestier est-il souvent intervenu pour éliminer le chêne zéen dans les peuplements mixtes où il tend à dominer précisément le chêne-liège. Actuellement, la situation du marché des produits fo-restiers est sensiblement modifiée. Si la vente des lièges de repro-duction et des lièges mâles représente encore l'essentiel des recet-tes de l'exploitation des forêts, le revenu à l'hectare de la forêt de chêne zéen est sensiblement équivalent à celui de la forêt de

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LA VEGETATION I'ORIìSTIf,]RI', DE LA KROUMIRIE 65

chêne-liège. Les possibilités d'évacuation cies produits forestiers lourds par véhicule automobile par des routes forestières perma-nentes et. accessoirement, par des voies de vidange provisoires, dans les cantons les plus éloignés contribuent à revaloriser les produits du chêne zéen. En plus de la traverse pour voie ferrée, le chêne zéen donne du bois de mine d'excellente qualité technologique et du bois de chauffage dont le prix de vente permet le transport sur les cen-tres de consommation.

Il n'y a donc plus de raison de favoriser le chêne-liège et il faut laisser s'installer et se développer le chêne zéen partout où il trouve les conditions écologiques favorables. Ce dernier constitue une forêt beaucoup plus stable, se régénérant vigoureusement en l'absence de pâturage, bien moins sensible à l'incendie par suite de l'élimination naturelle du sous-bois.

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66 IA VEG1TATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE

CHAPITRE XII

L'ÉTAGE MONTAGNARD

Le Mossi f de Kroumirie n'atteint pas (les altitudes suffisantes pour permettre le développement complet d'un étage montagnard. Peu de sommets dépassent 1 000 OL Ce sont le Sfaiet el Senane (I ois m) et le Bou Guemda (I 022 m), au Nord de Souk el Khe-mis, le Djebel Bir (I 0i4 m), à proximité d'Ain Draham, le Statir (I 150 ni) et le Rhorra (i 202 nI) d'ans la région du Feidja. Les altitudes supérieures à 800 ni elles-mêmes ne se trouvent guère que dans le Massif du Statir — Rhorra, clans la partie occidentale, sur les chaînes du Djebel Bir Djebel Harrana et d'Ain Salem — Bou Guemda, dans la partie centrale. Or, il est certain qu'au-des-sus de i 000 in, sont réalisées des conditions écologiques sensible-ment différentes, caractérisées par un abaissement de la tempéra-ture moyenne annuelle et des minima quotidiens, par un accroisse-ment de la pluviosité et une diminution de l'évaporation. Rappelons que sur les sommets la neige peut persister pendant trois à quatre semaines.

Malheureusement, la végétation de ces sommets est extrêmement dégradée. La forêt ne peut s'y installer normalement qu'a l'abri des vents et les pelouses qui ne devraient occuper que les derniers mètres se sont étendues pardestruction de la forêt, pour former des pâturages où les troupeaux trouvent effectivement une herbe plus tardive. aussi, n'avons-nous pu faire un relevé valable que sur le versant Nord du Rhorra, où l'étage montagnard est à notre avis réellement représenté.

Le Djebel Rhorra est, avec i 202 ni d'altitude, le point cul-minant (le la Kroumirie. Si le sommet proprement dit, constitué par deux croupées séparées par un léger ensellement, est occupé par une pelouse et quelques lambeaux de broussailles à Erica arborea et Calycotoine villosa, la forêt est installée dans les vallonnements prenant naissance immédiatement au-dessous.

Les observations météorologiques manquent pour cette localité; mais il est certain que, par extrapolation des données que nous pos-sédons pour l'ensemble de la région, les précipitations y sont no-tablement supérieures à celles observées à Ain Draham par exem-

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LA VÉGÉTATION FORESTíÉRE DE LA KROUMIRIE 67

ple, et doivent atteindre 2 00o min. Par ailleurs, la neige y persiste pendant trois à quatre semaines en moyenne et, même en périod'e estivale, la nébulosité est beaucoup plus forte.

Précisons que la frontière Algéro-Tunisienne suit la ligne de par-tage des eaux constituée par l'arête Sud-Ouest - Nord-Est du Dje-bel Rhorra, le versant Nord-Ouest se trouvant donc en Algérie, le versant Sud-Est proprement dit ainsi que le haut des vallées de l'Oued Berka et de l'Oued Mekletya en Tunisie. La forêt atteint 1 120 m sur le versant algérien, tandis qu'elle ne remonte guère à l'état de peuplement complet au-dessus de 1 050 ni sur le ver-sant tunisien.

Notons en outre que l'influence de l'homme sur la végétation forestière a été très différente des deux côtés de la frontière. Les forêts tunisiennes ont été parcourues par des coupes très impor-tantes clans les massifs de chêne zéen, notamment en 1931 dans le canton de l'Oued Berka, en 1939 clans le canton de l'Oued Mekle-tya, de 1942 à 195o, dans les parcelles du versant Sud-Est. Ces coupes ont enlevé un volume important, notamment les plus an-ciennes. dans un peuplement âgé de fortes dimensions qui n'avait très probablement jamais connu la hache du bftcheron. En outre, ces exploitations qui se sont prolongées anormalement en raison des difficultés techniques dues à la courte saison (l'exploitation en montagne et aux difficultés de débardage, ainsi qu'aux circonstan-ces de guerre, n'ont pas été suivies d'une mise en défens suffisam-ment stricte.

Or, les sommets du Rhorra constituent le pâturage le plus pro-che pour les troupeaux des fractions des M'rassens et des Dkailia qui occupent les terres cultivées au-dessous de la bande forestière comprise entre 65o et 1 oco ni d'altitude. La forêt v donc parti-culièrement souffert d'un pâturage excessif.

Au contraire, le versant algérien, bien que parcouru par des ex-ploitations, présente encore un massif très complet, avec de vieilles réserves et de jeunes perchis parfaitement vigoureux, accompagnés d'une flore herbacée luxuriante.

Dans ces conditions, nous avons préféré faire un relevé sur le versant algérien, à la limite supérieure du peuplement forestier, occupant à l'exposition Nord-Ouest une pente de 8 à Io°.

La strate arborescente est un perchis de Quercuus Mirbecki de 30 à 40 ans, de 8 à Io ni de hauteur, se présentant en taches assez lar-ges, avec, çà et là, quelques réserves de fortes dimensions.

Le recouvrement est de 8o % environ. Le chêne zéen joue en outre un rôle important dans la strate ar-

bustive.

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68 LA VEGETATION EORESTIISRE DE LA KROUMIRIE

Le relevé comporte la liste eles espèces suivantes :

Strate I:

uCrC us Hirbecki

Strate II:

Ilex aguifolit nn 1.2 Hedera helix 2.2

Crataegus monogyna -f- Pteridium aguilinum -f-- Cytisus triflorus -}- Quercus Mirbecki 2.2 Rebus uhnifoli.u.s L2 Tarutus cotnmttnis -^

Erica arborea 1.2

Strate III très puissante de 0,4o à 0,50 uI (le haut :

Sanicula europaea 2.2 Allaria officinalis

Brunella vulgaris 2.2 Lunula Forsteri

Patentilla micrantha 2.2 Scrapias lingua .Stellaria holostea 2.2 Trifolium ligusticum, .

Platanthera bifolia i.i Cyclamen africanunt .4juga reptans I.I Scutellaria coluninae . Geurn urbanunt I.i Brachypodiutn silvitacuin Clinopodium volgare i.i Carex distachya

t'icaria calthafolia i.i Teucriutn scorodonia ... Viola riviniana I.I Ranunculus macrophyllus. Carex punctata i.i Geraniuin atlanticunt .... Plagius virgatus LI Carex glauca Carex depressa -}- Biscutella radicata

Brina maxima -}- Campanula rapunculus Galiout. eIliptitutH + 1 actylis glonmerata Cvnosurus elegans -{- I_ampsana commuais .... Ruscus hvpopltylluru -} Ranunculus flabellatus ... T'icia sativa -}- Orchis papilionacea

Geraniunt purpureum -}-

++

++

++

++

++

++

++

++

++

Dans ce relevé, plusieurs espèces sont communes à l'étage des

basses montagnes que nous avons déjà étudié. Ce sont : Cytisus triflorus, Brunella vulgaris, Galiunt ellipticum, Luzula Forsteri, Brachypodiutn silvaticunt. On y trouve également les espèces ca-ractéristiques de la forêt de chêne zéen dans ce même étage (Fi-

caria calthaefoiia, Cyclamen africanum) et notamment, sur ce seul relevé, les espèces d'une faible présence comme Alliaria officinalis, Campanula rapunculus.

Mais ce relevé met en évidence l'abondance d'un groupe d'es-pèces dont la locbalisation est remarquable. Ilex aquifolium,, tout d'abord, dont il n'existe en dehors du djebel Rhorra que quelques

5.4

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LA VÉGETATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 69

exemplaires isolés dans la forêt de l'oued Zéen et dans les envi-rons d'Ain Draharn. Sanicula europaca, Viola riz.iniana, Ajus rep-tans, Potentilla n,icrantha qui se retrouvent également dans la ri-pisilve à Aines glutinosa, donc en milieu particulièrement humide et où notamment, la sécheresse estivale est très peu accentuée. Stel-laria holostea, très abondante au Rhorra, se trouve aussi niais rare-ment dans les cantons forestiers les plus élevés (le la région d'Ain Draharn. Ceuna urbanunz enfin que l'on trouve dans la région du Feidja et au djebel Tegma.

Ajoutons qu'au sommet du djebel Rhorra, se trouvent d'autres espèces remarquables qui ne figurent pas dans notre relevé. Ce sont Veronica .montan.a, Lutiula cantpestris, Carex silvatica, Doroni-cum atlanticuni, Festuca dryn7,cia.

Or, ces espèces ont une signification phytosociologique certaine. Ainsi Viola silvestric s., 1., Sanicula europaca, Carex silvatica, Stel-laria holostea, Veronica inontana, sont des caractéristiques du Fa-gion silvaticae. Ajuga reptaras est une compagne des différentes as-sociations de cette alliance en France. Ilex aquifolium, qui trouve son maximum de vitalité en climat suhocéanique, est une caracté-ristique (le la sous-association ilicetosum du Quercetum occiddental et du Querceto-ilicetun Tuxen, de l'Allemagne du Nord-Ouest. Geu,an urbanunr, Viola silvestris s. 1., comme Crataegus aasonogyna et Tarrvus commuais sont des caracatéristiques de la classe Quer-ceto-fagetea.

Dans cette localité du Rhorra sont donc réunies des espèces à affinités niedio-européennes. Ces espèces sont d'ailleurs communes aux montagnes humides (le l'Afrique (lu Nord. Ainsi QurzEr. 1941 classe parmi les caractéristiques probables d'un ordre réunissant les groupements forestiers montagnards d'Afrique du Nord Carex sil-vatica, Veronica niontana, Stellaria holostea, Pontentilla micranth.a, Viola silvertrisl Allaria of ficinalis, Sanic ula europaca, Doronicuni atlanticunt et Ilex agnifo1/anr,: Ajoutons que deux autres espèces, faisant partie de ce même groupe, ne se trouvent pas au Rhorra niais ont été trouvées clans des stations significatives : Eu.phorbia am-vgdaloides au chabet Ain Zana, dans la forêt desChihia à 9oo ni d'altitude, Lathrrus piger, au bord de l'oued Zéen et au djebel Tegma.

Au vu des relevés cités par BRAUN BLANOUET et de relevés effec-tués' par M. GulNocilET, QUEZF.r, a considéré les groupements à chênes zéen de Kroumirie comme une sous-association de l'asso-ciation à Quercus faginea et Rubus incanescens de Grande Kabylie; avec, comme sous-espèces différentielles, Platanthera bifolia, Viola rivi.niena et Stellaria holostea.

La comparaison des relevés (le Kroumirie et d'Algérie nous per-met de penser qu'il vaut mieux distinguer deux groupements dif-férents en Kroumirie: la forêt de chêne zéen cies basses monta-

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70 LA VEGETATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE

fines qui est homologue du groupement forestier des forêts de basse altitude, en dessous de i 200 m décrit par QuEZEL et un groupe-ment montagnard homologue (le la sous-association à flex aquifo-lium de l'association à Quercus faginea et Rubus incanescens.

La forêt de chêne zéen des basses montagnes présente encore des affinités certaines avec l'ordre Quercetalia ilicis avec une représen-tatinn encore abondante, quoique décroissante avec l'altitude des ca-ractéristiques telles que Rubia peregrina, Smilax aspera, Phillyrea media, Arbutus unedo.

Au contraire, la forêt de chêne zéen montagnarde, avec d'une part la présence d'un groupe important d'espèces montagnardes et d'autre part l'absence des espèces du Quercetalia ilicis s'en éloigne nettement.

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LA VÉGÉTATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE 7I

CHAPITRE XIII

LA RIPISILVE A AULNE GLUTINEUX

Malgré la sécheresse estivale de la Kroumirie, la forte pluviosité annuelle permet l'existence de quelques cours d'eau permanents.

Sur une étroite bande, le long de ces cours d'eau, s'installent (les groupements végétaux caractéristiques. !\ basse altitude, par exemple le long de l'oued Kebir de Tabarka, de l'oued Titria ou de l'oued Melah, la strate arbustive de cette ripisilve est constituée par Abois glutinosa, Fraxinus oxyplaylla, Salir pedicellata, Minus cantpcstris, Neriunt oleander et Popnlus alba. Ce groupement a été signalé par BRAUN BLANQUET I51 qui en a noté les rapports aussi bien avec les aulnaies à zílnus glutinosa et Salir atrocinerea de la France atlantique qu'avec le populetum albae de la France méditerranéenne.

Dans l'étage des basses. montagnes, un groupement différent s'ins-talle le long des cours d'eau de plus faible importance. Fraxinus o_rvplaylla, Uhntts cantpestris, Populos alba et NerlltItt oleander n'v sont plus représentés. Ce changement de végétation est très net par exemple en remontant le cours de l'oued 1\lelah qui prend suc-cessivement les noms de oued Khaddotuua et oued Zéen, à 35o ni d'altitude, au confluent avec l'oued Offret et Oucil.

C'est plus spécialement ce dernier groupement que nous avons étudié.

Les relevés suivants, présentés dans le tableau IV, ont été effec- tués dans les localités suivantes:

Relevé n° r: Ripisilve à Alma glutinosa, le long de l'oued Houfred el Oucif, au pied du Rhoumd Belkassem, foret de l'oued Zéen.

Relevé n° z: Ripisilve à Ahans glutinosa, le long de l'oued Zéen forêt de l'oued Zéen) en amont du gué emprunté par le chemin muletier conduisant du poste forestier d'Ain Bou Khohza à celui d'Ain Hameraia.

Relevé n° 3: Ripisilve à Aluns glutinosa, le long de l'oued Souiniet, en aval (lu douar Souiniet, à proximité du chemin muletier venant du poste fore.stiet de Magensafi (forêt de l'oued Zéen).

Relevé n ° 4: Ripisilve à 4 haus glutinosa, le long de l'oued Daraoui (forêt d'Ain Draham, r r° série), en aval du gué emprunté par la piste reliant la route G. P. 17 (maison cantonnière d'Ain Djemel) à la route forestière des ouled Cedra.

Relevé n° 5: Naissance de la ripisilve à Altius ,glutinosa le long du Chabet Ain Rihan, affluent de l'oued Zéen (Forêt de l'oued Zéen, parcelle X).

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TABLEAU IV

RIPISILVE A ALNUS GLUTINOSA

Numéros des relevés 1 2 3 4 5 6 7 8

Altitude 440 380 430 320 430 400 650 750 Exposition 8.0 N.S E.0 N.S N N.0 N E

Inclinaison (en d°) - 10 10 Hauteur de la stratel(en m) 6.8 4.6 6 6.8 6.10 6.8 6 4 Recouvrement (en %)

Strate I 70 40 60 80 80 50 50 20 Strate II 10 20 30 20 10 30 20 50

Strate III 10 20 20 30 l0 40 40 l0

Caractéristiques Alnus glutinosa 4.4 3.3 4.4 4.4 3.2 3.2 3.2 Athyrium filix femina 2.2 1.2 1.2 1.2 1.2 + 1 1.2 1.2 Circea lutetiana + 1.1 + 1 Osmunda regalis 1.2 1.2 1.2 1.1 1. 1 1.2 Hypericum androsaemum + Carex remota 1.2 2.4 Driopteris aculeata 1.1 Carex pendula 2.2 1.1 1.2 Salix pedicellata 1.2 2.2 Scrofularia scorodonia Campanula alata

Espèces hygrophiles de l'étage montagnard. Viola riviniana 1.1 1.1 1.1 1.2 Veronica montana Sanicula europaea 1.1 1.1

Ajuga reptans + 1.1 Potentillia micrantha + .

Ilex aquifolium

Espèces de l'étage des basses montagnes (forét de chêne zéen ou de chéne -liège . Brunella vulgaris 1.1 + 1.1 + 1.1 + +

Luzula Forsteri + + + + + 1.1 Galium ellipticum + 1.1 1.1 + 1 + Ficaria calthaefolia 1.1 1.1 1.1 + 1 + Quercus Mirbecki + 2 .4 3.3 • 1 . 2 Brachypodium silvaticum + 1.1 + Carex olbiensis + 1.1 2.2 Moehringra pentandra + + +

Asperula laevigata + + Cyclamen africanum + Prunus avium Cytisus triflorus 1.1 1.2

Espèces des sols inondés Bellis radicans 1.1 1.1 1.1 1.1 2.3 + Juncus bufonius 1.1 1.1 1.1 1.1 1.1 + Scirpus cernuus 1.1 + 1 1,1 2.3 1.1 Lythrum meonanthum + + + +

Mentha aquatica + + + + 1 Mentha pulegium + + 1.1 Helosciadium nodiflorum 2.2 1.1 Laurentia Michell + 1 + +

Mentha rotundifolium + + +

Glyceria fluitans + +

Espèces compagnes Geranium purpureum + + + + + +

Hedera helix + 2 1.1 1.2 + 1.1 Erica scoparia 1.2 1.2 1.2 1.2 Allium triquetrum + + + +

Rubus ulmifolius 2.2 2.2 2 . 2 3.3 Calamintha clinopodium 1.1 + +

Viburnum tinus 1.2 1.2 + Ruscos hypophyllum + + +

Vitis vinifera + 2 + +

Laurus nohilis + + 1.2 Myrtus communis 1.2 + 2 1,2

Ranunculus macrophyllus + + +

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LA VÉGÉTATION FORESTEÉRE llE. LA KROUMIRIE 73

Relevé n° 6: Chabet non dénommé, clans la parcelle R de la forêt d'Ain Draham, r'° série, canton de l'Oued Delma.

Relevé ;tu 7: Suintements d'eau pérenne donnant un sol (l'aspect tourbeux sur une surface: totale de 20o nia, it proximité de la route forestière dite de Djebel Adissa, km environ de son embranchement sur la route G.P. r¡ Souk et Arba-Tabarka.

Relevé sa° 8: Lieu dit Ain Touila, dans la parcelle K" (le la forêt d'Ain Draham, VIe série. Suintements d'eau entraînant la formation d'un sol maré-cageux sur une surface totale de too m 2 environ.

Les relevés ont été effectués le long de l'eau courante ou, lorsque le cours d'eau était peu abondant, suivant l'axe du lit coulisse dans les relevés n° 5 et 6, sans s'éloigner (le plus de 2 à 3 ris de l'eau. Les orientations indiquées sont celles de l'axe (lu cours d'eau, sauf pour les relevés n° 7 et 8 où il s'agit (les orientations réelles des stations. La sociabilité d'e Ain ylutinosa a été notée 4 lorsque la ripisilve était à peu près continue et à un coefficient inférieur lorsque les Aulnes sont groupés par bouquets discontinus le long d'un ravin comme dans les relevés n° 5 et 6.

Le tableau IV fait apparaître un groupement homogène, avec une composition floristique caractéristique. Cette association se trouve localisée en Kroumirie centrale, le long des cours d'eau permanents de l'étage des basses montagnes, et sous une forme très voisine, à proximité des émergences alimentées régulièrement toute l'année, soit sources proprement dites dont l'eau s'écoule par la suite, soit simples places marécageuses aux affleurements des strates argileu-ses surmontées de grès dans le flvsch numidien. De telles sources sont pour beaucoup suffisamment abondantes pour constituer les principaux points d'eau utilisés par les populations. Certaines ont été captées et ne présentent plus (le ce fait qu'un intérêt botanique restreint. Notons cependant que les sources approvisionnant l'agglo-mération d" Ain Draham ne sont captées que partiellement et l'eau

Espèces présentes dans les relevés, non portées au tableau ci-dessus, sui-vies (lu numéro des relevés oa elles se trouvent: Rubus sp. (2, 5) ; Asplenium adiantum nigrum (2, 4) ; Poa trivialis (r , 5) ; Equisetum maximum (2, 3) ; Juncus conglomeratus (6, 7) ; Smilax aspera (4, 8) ; Agrostis stoloniefa (4, 6) ; Tamus communis (5, 6) ; Gymnogramme leptophylla (2, 7) ; Cynosurus elegans (5, 7) ; Carex divulsa (5, 7) ; Selaginella denticulata (2, 4) ; Ranun-culus rupestris (2, 5) ; Mnium undulatum) (2, 4) ; Hyoseris radiata (2, 3) ; Pteridium aquilin= (3, 4) ; Phillyrea media (4, 5) ; Rubia peregrina (4, 5) ; Poa annua (5, 8) ; Pulicaria odora (5, 7) ; Carex punctata (7) ; Sedum cepaea (2); Scrofularia perigrina (r); Lamiuns flexuosum (r); Galium elongatum (8) ; Stellaria media (2) ; Ficus carica (6) ; Thelygonum cynocrambe (6) ; Ranunculus Sardous (6) ; Crataegus monogyna (r) ; Thrincia tuberosa (7) ; C'erastium glomeratum (2) ; Bellis silvestris (2) ; Petasites fragans (2) ; Alis-ma plantago aquatica (2) ; Potentilla reptans (3) ; Ficaria ranunculoïdes (2) ; Lathyrus niger (2) ; Clematis flammula (4) ; Cl ematis cirrhosa (4) ; Ranun-culus flabellatus (4) ; Erica arborea (5) ; Myosotis hispida (5) ; Asparagus acutifolius (5) ; Melica minuta (2) ; Nasturtium officinale (6) ; Agrimonia eupatoria (2).

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74 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

excédentaire maintient une station à Alnus glutinosa et Sphagnum sps. particulièrement riche. Ajoutons que, dans la région d'Ain Draham, en raison de la régularité des plissements, ces sources ap-paraissent à peu près à la même altitude, soit environ 700 m stir les flancs des vallées oú apparaissent précisément à la base les for-mations argileuses alors que les sommets sont formés (le grès. C'est ainsi que l'on trouve successivement sur le versant Sud du djebel Fersig, (le l'Est à l'Ouest, l'Ain Draham proprement dite, Ain Boulaya, Ain Berda, Ain el Fersig, Ain el Amria, Ain Bou Zian. Sur le versant Est du Djebel Bir : Ain el Freich, sur le mersant Stid du même sommet la source dite du i 8e (le Ligne, au Djebel Bonnouela: Ain Bona, Ain Aoueda, Madjen hrandoud, etc...

La ripisilve à Alnus glutinosa disparaît (le la Kroumirie occiden-tale puis continentale. En effet, on ne trouve plus de cours d'eau permanents dans la région du Feidja. Les plus importants d'entre eux, tel l'Oued el IIadjar, l'Oued Meramel ou l'Oued Iroug, quoi-que puissants pendant la période (les pluies, sont asséchés de la mi-juillet à fin septembre. Cette irrégularité (lu régime suffit à éli-miner l'association ; la ripisilve est alors appauvrie ; Alnus gluti-nosa et Carex pendula disparaissent, tandis que la strate arborescen-te est constituée alors (le Frarinus o.rvphylla, Salir pedicellata, Ta-marix gallica et, par endroits, Neriuni oleander et Populos alba.

Notons enfin que cette ascociation est totalement différente des groupements installés stir les mares saisonnières à eaux stagnantes, assez fréquentes sur le flvsch numidien, comme celles (le Mouad-gen et du djebel Sra, dans la région du Feidja, (le Magen damous près de Fernana, (le Magen el Ma, près d'Ain Draham ou de la dépression de Sedjenane on se développent des associations d'e l'Isoe-tetalia.

Dans la Kroumirie centrale, la ripisilve à _1l11us glutinosa est bien représentée clans le bassin supérieur de l'Oued Zéen, le long de l'Oued I fouffret el Oucif et de l'Oued Souiniet, le long (le l'Oued Daraoui. au Nord-Ouest (le la route de Babouch à Tabarka, le long de l'Oued Delnia qui coule du col de L'abouch vers l'Algé-rie. Plus au Sud, le groupement est plus fragmentaire dans le bas-sin de l'Oued el Lil ou de l'Oued el Krouldjene. On ne peut donc dire que la ripisilve à Ahans glutinosa est strictement localisée le long (les Oueds permanents de l'étage (les basses montagnes, princi-palement sur le versant maritime de la Kroumirie.

COMPOSITION FLORISTIQUE

Les caractéristiques de l'association apparaissent nettement ele l'étude comparative des relevés. Ce sont Alunis glutinosa, Circaea lutetiana, Osniunda regalis, Hypericuen andro.saenaum, Carex pen-dula et Carex remota,

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LA VEG1;TATION FORESTI]LRE DE LA KROUMIRIE

75

/Murs glutinosa, dont l'aire s'étend de l'Europe occidentale au Caucase, se trouve en Tunisie à la limite Est de son extension en Afrique du Nord.

Carex pendula et Hypericum androsaem.um ont des aires eurasia-tiques analogues à celle d'AliuTs glutinosa, tandis que Carex remota est plus septentrional.

Osinunda regalis est une espèce commune à l'Amérique et à l'Europe.

Circaea luteliana est considérée comme une caractéristique r_ Ye. Perdre populetalia albae clans la région méditerranéenne.

En dehors de ces espèces caractéristiques qui ne se trouvent que dans le grouperaient étudié, la ripisilve abrite des espèces des forêts de l'Europe moyenne qui, en Afrique du Nord, deviennent carac-téristiques des groupements de l'étage montagnard. Ce sont : Viola riviniana, Sanicula europaca, t eronica in.ontana, _1ju.ga reptans, Ilex equif oliuni, Ath vrium, Fili.r Femina.

Lis relevés de la ripisilve à :Aulne qui s'étire sur une très faible largeur le long (l'es cours d'eau, comportent en outre de nombreuses espèces que nous avons signalées précédemment comme caractéris-tique de l'étage des basses montagnes. Les plus fréquentes sont Bru-nella vulgaris, Lufula Porsteri, Gallium clliptiicuen.

Au contraire, les espèces caractéristiques de l'ordre Quercetalia ilicis comme PhVllyrea media, Rubia peregrina, Cleruatis flammula y sont rares.

Enfin, parmi les compagnes de la ripisilve. de nombreuses espè-ces se retrouvent dans tous les lieux à sol détrempé comme Bellis radicans, Juncus bufonius, Scirpus CCNIeu-S, Lythrmtm meonanthum, lien#ha pulegiunr, Laurentia llichelli où, au contrat des eaux cou-rantes connue Nasturtiuni nf ficinale, Cly'ceria fluitans et Heloscia-di:um norliflorum.

I_e nombre de relevés dont nous disposons est insuffisant pour faire apparaître avec certitude des sons-associations. Cependant, il est probable que l'on peut distinguer, d'une part une sous-associa-tion à Carex pendula, propre à la ripisilve, et une sous-association dont les caractéristiques pourraient être Caiupan.ula alata et Scrofu-laria scorodonia avec. comme compagnes particulièrement abondan-tes Scirpes cernuus, Bellis radicarvs, Helosciadium nodifloruni, sur les sols détrempés par des émergences pérennes.

D'autre part, il faut rapprocher (le cette association les groupe-ments à Sphagnum qui constituent sans aucun doute les stations les plus remarquables de la Krounmirie.

Signalée déjà par CossoN [27], la station la plus importante a été retrouvée par LAnrE [60] clans le vallon en dessous c'es sour-ces dites du 18°. Nous en avons nous-mêmes découvert tine dizaine d'autres plus ou moins importantes.

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LA VÉGÉTATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE

Citons un relevé effectué dans une des stations du Djebel Bir, à loo m en dessous de la piste dite du Meridj.

Altitude: 650 m - superficie du relevé : 2 5 m2 .

Strate I - recouvrement : 40 %. 2.1 Alnus glutinosa 1.1 Salix pedicellata

Strate II - recouvrement : Io %.

t I + + + +

+ 1 1.2

1.2 Erica scoparla +3 Erica arborea +2 Robes ulmifolius

Strate III - recouvrement: 90 %. 3.3 Spi/agnunt sps. 3.3 Dellis radicans 2.2 Juncos bof onius 1.2 Anagallis crassifolia + Laurentia Micheli -j-- Hypericum australe

Hedera helix Osmunda regalis

Scirpes cernons Carex punctata Heleocharis multicaulis Athvriuna Felix Femina Carex remota Sieglingia decumbens

Dans une autre station située entre le pont des Ouled Ayed à proximité duquel se trouvent également quelques pieds de Sphag-num et le poste forestier de Magen Safi au chabet Ain et Zeen, à 510 ni d'altitude, nous avons fait le relevé suivant :

Strate I - recouvrement : 40 % - hauteur : 5 m. 3.2 Alnus glutinosa.

Strate II et III - recouvrement : 8o %. 2.2 Sphagnurla sps. 1. I Anagallis crassifolia 1.2 Erica sco paria T.2 O uercus .I7irbecki (plan-

tules) 1.2 Scirpus cernuus +2 Carex olbiensis + Laurentia Micheli

Athyrium Filix Feniina 1.3 Potentilla reptans

T.2 Pteridiunt equilimsiti 1.2 Juncos bulboses 1.2 Osmunda regalis 1.2 Dellis radicans } Lvthrunt nteonanthum + Helosciadiu,ret crassipes 1.2 Smilax aspera. 1,2 Rebus discolor + Callitriche sp. --2

Ces « tourbières » dont les plus importantes ne couvrent que quelques dizaines de mètres carrés, sont certainement des reliques d'une époque où la région a connu un climat beaucoup plus plu-vieux, comme le montre leur répartition géographique puisque, en dehors de la région d'Ain Draham, il faut aller en grande Ka-bylie pour trouver les stations les plus proches. Avec les espèces

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LA VÉGÉTATION EORESTIÎRE DE LA KROUMIRIE 77

comme Blechnuin .spitant (2 stations de quelques pieds chacune) et liuphorbia ainygdaldides (une seule station d'une dizaine de pieds), elles masquent nettement le caractère septentrional de la flore de la Kroumirie, comparable, quoique appauvrie, à celle de la Grande Kabylie

COMPARAISON AVEC LES ASSOCIATIONS A Aluns glutinosa DÉJA DÉCRITES

Plusieurs associations et groupements aux caractères floristiques très voisins du Cariceto-Alnetunv glutinosac ont été décrites en France et dans la région méditerranéenne occidentale.

ALLoRGE [21, dans son étude sur le Vexin français, décrit une aulnaie à Carex pendula. Parmi les espèces citées par cet auteur pré-sentes en Tunisie, notons, avec les qualificatifs qui leur sont don-nés:

Exclusives : Carex pendula Elective : Tiquisetuin maximum Préférentes: Alnus glutinosa

Circaea lutetiana Accessoires : Athvriuni Pilla; Fenaina

Brachypodiuin silvaticun t Cenni urbanuns Allaria o f ficinalis Geranium robertianum A juga reptans

LEMEE, dans sa thèse stir la végétation du Perche [641 distingue en particulier un alneto-caricetum remotae (l'ont les caractéristiques présentes en Tunisie sont :

Carex rentota (caractéristiques (l'association) Carex pendula id. Athyriuna Filix femina (caractéristique d'alliance) Alnus glutinosa id. Circaea lutetiana (caractéristique du Fagion) Viola silvestris id.

La localisation (le l'Alneto-caricetum remotae Lemée est tout à fait comparable à celle de l'association de Kroumirie, puisque l'au-teur la situe, soit sur le bord plat des ruisseaux, constitué d'allu-vions et souvent réduit à bande étroite, soit clans les dépressions où affleure une nappe temporaire. Par ailleurs, cette association abrite de nombreuses espèces du Fagion qui appartiennent à l'Afrique du Nord, aux associations forestières (le l'étage montagnard, telles que Carex silvatica, Veronica naontana, [elica uniflora et des compa-

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78 LA VEGI TATION FORESTIÍRE DE LA KROUMIRIE

gnes telles que Geum urbanzum, Mentha aquatica, Ajuga reptans, Brachypodivan silvaticum, Maziuìra undulatum, Glyceria fluitans.

Notons cependant que LEmEE ne signale Osmunda regalis que dans une autre association qu'il nomme Alneto-sphagnetum.

ALLORGE, dans une étude phytogéographique sur le pays bas-que [ 3 ] distingue également :

I° Une Aulnaie alcaline des vallées où l'on retrouve notamment parmi les caractéristiques : Equisetum maximum, Poa trivialis, Ca-rex pendula, Carex remota, Aines glutinosa, 'Circaea lutetiana, Ve-ronica montana, Galiuna elongatuin et, parmi les compagnes, Bra-chypodium silvaticum, Ajuga reptans, Mentha aquatica.

2° Une aulnaie acide, avec notamment Blechnuna spicans, Osmun-da regalis et Athyrium Filix f emina.

Les groupements reconnus par JovET d'ans son étude phytosocio-gique sur le Valois L581 ont une affinité certaine avec ceux de Krou-mirie, aussi bien ceux que cet auteur appelle taillis tourbeux acides à Sphaguuan sp. que les taillis mouillés à Carex pendula où se re-trouvent là encore Athyrium Filix f emina, Circaea lutetiana, Ca-rex remota.

Dans la région méditerranéenne, diverses associations ripicoles ont été décrites. Les groupement étudiés par BRAUN-BLANQUET [19]

dans les Cévennes méridionales, par DE BANNES PUYGIRON [6] dans le Valentinois méridional et Tcliou [I05] dans le Languedoc, ont été rattachés à la même association Alteno-fraxinetum oxycar-pae Tchon 1946 où sont citées, parmi les caractéristiques locales, Aluns glutinosa, Carex pendula, Circaea lutetiana. Le Carex remota en est absent.

L'Alnetum catalaunicum décrit par SUSPLAGAS (I04) dans les Py-rénées-Orientales ne comporte pas Carex pendula et Carex remota. Cette association trouve son optimum entre 800 et 1300 m d'alti-tude. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'une ripisilve à Aulne. Ce dernier groupement existe cependant à moyenne altitude Où nous l'avons vu par exemple dans la région du Perthus.

L'association à Salix catalaunicum et Carex pendula décrits par DE BoLOS [ Io] en Catalogne espagnole, est très proche de la ripi-silve de Tunisie. On y trouve en effet parmi les caractéristiques loca-les de l'association Carex pendula!, Equisetum maximum, Carex remota et, parmi les caractéristiqes d'alliance et d'ordre, Alnus glu-tinosa, Asperula laevigata, Circaea lutetiana, Urtica dioica...

En Corse, la ripisilve à Aluns glutinosa est également représentée et dans un relevé publié par DE LITARDIkRE [66], nous notons en particulier la présence en plus de Alnus glutinosa, de Ilex aqui f o-pium, Hedera helix, Athyrium Filix femina, Osmunda regalis, Bra-chipodium silvaticum, Glyceria fluitans.

Enfin, en Algérie, OUEZEL [94] note que la sous-association à

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LA VEGETATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE 79

71ex aquifoliuin de l'association à Quercus faginea et Rubus inca-nesccns représente une forme (le passage entre les peuplements de chênes à feuilles caduques et la ripisilve à 4lnus glutinosa dont les bouquets se trouvent sur les bords des sources et les suintements pérennes. Le relevé de la foret de l'Akfadou cité par ce dernier auteur (op. cit. p. 36)), aurait pu être parfaitement effectué sur une station identique de la Kroumirie.

On peut donc dire que la ripisilve à Alnus glutinosa de Kroumi-rie s'apparente étroitement à différentes associations d"Europe moyenne et de la région méditerranéenne occidentale dont l'écologie est extrêmement voisine [86]. Le cortège floristique des espèces septentrionales est certes très appauvri en Tunisie, mais il reste un noyau de caractéristiques qui confirment l'affinité de ces associa-tions groupées dans l'ordre de l'alneto-ubnion. Dans cette associa-tion, les éléments méditerranéens sont très subordonnés, et comme seule endémique nord-africaine, nous ne pouvons citer que Cam-panela alata.

Par contre, les éléments (le flore medio-européenne y sont domi-nants, ce qui donne au groupement son caractère relique au milieu d'un ensemble euméditerranéen.

**

L'intérêt forestier (le l'Aulnaie est assez réduit. Sa localisation le long des cours d'eau et aux abords des points d'eau ne permet nullement d'envisager son extension. Toutefois, son rôle dans le maintien des berges et clans la lutte contre l'érosion est important et une protection toute spéciale s'impose. Heureusement, la vigueur de Aluns glutinosa lui permet de résister aux traitements que lui font subir les usagers de la forêt qui recherchent son bois pour la con-fection des charrues et des objets ménagers, notamment les plats en bois appelés « guessa n, et qui abattent souvent des perches unique-ment pour permettre aux troupeaux (l'e consommer le feuillage.

Précisons en outre qu'un peuplement d'aulnes plus important en bordure (lu lac Tonga, clans la région (le La Calle en Algérie, où le Cyprès chauve (Ta_rodiuna distichum) a d'ailleurs été introduit avec succès, fait l'objet d'une petite exploitation pour la fourniture (le bois de caisserie pour le transport (lu poisson.

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8o LA VEGI;TATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE

Il. - Les groupements de dégradation

CHAPITRE XIV

GÉNÉRALITÉS

SUR LES FACTEURS DE DÉGRADATION

Comme il a été dit dans un chapitre précédent traitant de l'in-fluence de l'homme et d'es animaux sur les groupements végétaux de la Kroumirie, l'ensemble du massif forestier que nous avons étudié est soumis à un processus généralisé de dégradation.

Que cette dégradation soit amorcée par le pâturage abusif, par l'incendie ou la coupe, elle s'accompagne inévitablement de la dégra-dation du sol forestier, aussi bien par l'accentuation du lessivage que par la destruction par érosion de l'horizon supérieur humifère. Avant de décrire les associations ou faciès de dégradation, il con-vient donc d'analyser le mécanisme d'action de chacun de ces fac-teurs, dans la mesure toutefois où il est possible de distinguer une action isolée, car souvent pâturage, incendie et coupe agissent con-curremment.

A. — LE PATURAGE

Les troupeaux des populations riveraines de la forêt vivent toute l'année sur les parcours forestiers où ils trouvent l'essentiel de leur nourriture. Si les troupeaux d'ovins et de caprins pâturent sous la surveillance de bergers et sont rentrés pendant la nuit, beaucoup de bovins vivent dans un état demi-sauvage., Les prairies fauchées sont très rares et l'utilisation du fourrage d'appoint est réduite à une maigre distribution en période de neige. Ainsi la dent du bétail exerce une sélection généralisée et constante qui élimine les plantes les plus appréciées et favorise au contraire les plantes refusées : espèces épineuses comme Calycotonue villosa, Genista triscopidata, G. aspalathoides, G. uiicina, Eryu fium Povei , Galactites tomentosa, espèces à goût amer comme Daphne rinaidiunn, espèces que leurs di-mensions mettent à l'abri de la dent du bétail, Plantago serraria, P. Bellardi, Brunella alba, Thrincia tuberosa, Hyoseris radiata ; les plantes à bulbe ou à rhizome comme Urginea maritima, Aspho-delu.c microcarpu,s; les espèces ligneuses comme les Cistacées et les Ericacées. En outre, les espèces nitratophiles sont disséminées sur le sol enrichi par les déjections des bêtes.

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LA VEGÈTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 81

Nous donnerons trois exemples qui mettent en évidence la trans-formation (le la flore sous l'action d'un pâturage intensif.

Exemple n° I. — Relevé effectué dans la forêt de chêne-liège, à 800 ni d'altitude, au Djebel Eersig, à proximité d'Ain Draham, à 20 111 de la tranchée pare-feu entièrement débroussaillée suivant la crête et empruntée fréquemment par les troupeaux.

Strate I: Qaercus saber

Strate II: 3.5

Erica arborea 2.2 Cistus salviaefolius -}-i

Crataegrts naonogyna } I Cytisas triflorus 4-. Daphne gnidinnr +i Genista triscupidata -}- Myrtus C0111 771 I.2 Calgcotove villosa -^- RUbus sp. I.I Fantana thynaifolia -^-

Strate III: Trifoliurn campestre 1.2 Calanrintha cli.nopodivaH + Plantago serrarfa i.i GaHnv tunetanuv -{- /lira Tenorei LI Cynosurus polybracteatus . -}- Brunella alba I. I Trifoliurv li.gvtsti,cuîìi ^-- Cyarosnrus elegans -}- Galiana parisiense ...... ^--

Geraninni pnipnvrenai + Txccrium scorodonia .... -}- Pulicaria odore i.i Lin uni gallicuna + Trifoliuin gloWreraturn. I . I Carex glauca -}- Mvoscris radiata -}- Lu.sula Forsteri -{- Asperula laevigata LI Bri-za nra.riana -}- Caves distaclrya I.i Anagallis coerolea. ...... -{-

Galivro ellipticum I.i Trifolium angustifolianr .. + Thrincia tuberosa -f- Centaurea Tagann -^- Rubia peregrina Ranunculus flabellatas ... -^- Biscotella lyrata -1- Ranoncalas rnacrophyllus . -}- Sherardia arvensis Melica aninuta

-{- Tri f oliurn. nigre.scens .... Crepis patula -{-

Le sous-bois, dont le coefficient de recouvrement est de 25 %, est, à l'exception de Cytisus triflorus, très peu abondant, unique-ment composé que d'arbustes refusés par le bétail, soit épineux comme Calycotonrc villosa, Robus sp., Crataegus inonoggna, Genis-ta triscupidata., soit à goîrt désagréable, comme Myrtes coanrnunis, Daphne gnidiuin; soit ligneux comme Cistus salviaefolius, Filma-na thynri f olia.

Dans, la strate herbacée subsistent encore les caractéristiques fo-restières de l'étage humide: Asperala laevigata, Galium ellipticurn, Rubia peregrina, Melica minuta, Teucrium scorodonia, ainsi que les espèces nitratophiles communes comme Biscutella lyrata, She-

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4.5

+ : 90 %) : 2.2 Galactites tomentosa

82 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

rardia arvensis, Anagallis coeru.lea, tandis qu'abondent les espèces bien protégées de la dent du bétail par les feuilles en rosette ou appliquées au sol comme Plan.tago serraria, Hyoscriss radiata, Puli-caria odora, Thrincia tuberosa, Brunella alba, accompagnées des Trifolium de dimensions modestes comme Trifolium campestre, T. glomeratum.

Le relevé n° 2, effectué à 4.I0 m d'altyitude, dans un boisement de chêne-liège en bordure de la clairière utilisée comme parc à liège dans la forêt du Djebel Tegma, montre une étape plus poussée de la dégradation.

Strate I (hauteur : 7 m - recouvrement : 7o %): Quercus suber

Strate II: Daphne gnidium

Strate III (Recouvrement Carex ganta Ttifu1cnnin campestre Cyno.surus polgbracteatus Brunella. alba Torilis nodosa Hyoseris radiata Galiiam tunetanuin Carex divulsa Evax pt'gmaea Trifolium striatuw Gaudinia fragilis Vulpia nmgaros Rumex bucephalophorus Anagallis coerulea Trifolium angustifolium Promus commutatus

Thrincia tuberosa Cynosurus elegans Brunella vulgaris Vicia disperma Provins madritensis Cerastium glomeratum Agrinmonia eupaforia Sherardia arvensis Asperula loevigata Eryngium. Bovei Chrysanthemum rnycomris Galiuni tumzetauuin Silene gallica Gastridiuma ventricosumn +++

++

++

++

++++

++

Le sous-bois est réduit à deux exemplaires de Daphne gnidium. Les caractéristiyques forestières se réduisent ici à Asperula laevi-gata, Agrimonia eupatoria et Carex divulsa, de la forêt de chêne zéen. Par contre, il y a invasion des graminées peu appréciées du bétail conne Cynosurus elegans, Gaudinia fragilis, Vulpia mt'uras, Bromus commutatifs, B. cnadcitensis, Gastridinm ventricositHz, de Carex glauca, stolonifère, des plantes épineuses comme Bryngiomn Bovei, Galactites tomentosa, des plantes en rosettes ou à feuilles ap-pliquées au sol comme Brunella alba, Hyoseris radiata, des espèces des pelouses sableuses comme Evax pygmaea, Silene gallica, Rumex bucephalophorus.

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LA VÉGÉTATION FORESTIrRE DE LA KROUMIRIE 83

De même, le relevé n° 3, effectué à proximité de la piste fores-tière de Magen Safi à Sidi Youssef, dans un bouquet de chêne-liège et chênes zéen, en bordure d'une clairière à 440 m d'altitude, montre une substitution analogue, sous le couvert d'une strate ar-borescente encore très complète, des espèces des pelouses siliceuses à celles du sous-bois forestier.

Strate I (recouvrement : So /o) :

Quercus suber 4.4 Q7rercus Mirbecki I .2

Strate II (recouvrement : Io /o) :

Erica arborea 1.2 Crataegus monogyna

Strate III (recouvrement: Plantago serraria Plantago lagopus Bromus madritensis Cynosuru,s elegans C_ynosurus polybracteatus Brachy podiamz distachyon Anagalis coerulea Tnifoliu n2 campestre Torilis nodosa Hyoseris radiata

8o 2.2 Andryala sinuata 2.2 Asphodelus microcarpus I .I Rumex bucephalophorus I.I Sherardia arvensis

{ Luzula Forsteri -{- Galinm tunetanum } Linaria triphylla

I.I Trifoliurn striatum + Gaudin/a frag/lis +

Les plantains, les trèfles, les graminées refusées par le bétail, com-posent presque entièrement la strate herbacée où seule Luzula Fors-teri rappelle l'ambiance forestière.

Nous voyons ainsi que les pelouses dont nous décrirons les types par la suite, peuvent s'installer sous le boisement par substitution aux compagnes forestières des espèces refusées ou à l'abri de la dent du bétail. Malgré la présence d'une strate arborescente quelquefois très complète qui peut faire illusion, il ne s'agit plus d'une forêt, mais bien d'une pelouse de dégradation sous un couvert de chêne-liège et d'e chêne zéen. La coupe des arbres achèverait la dégrada-tion.

Le pâturage intensif, s'il n'attaque pas directement les arbres de la forêt, modifie considérablement le groupement végétal et rompt l'équilibre biologique qui assure la permanence de la forêt. Il serait nécessaire d'expérimenter pour étudier la réinstallation des semis des essences forestières dans diverses conditions et la durée de l'in-terdiction du parcours indispensable pour assurer la régénération et la protection d'e cette régénération. Si la réalisation du peuple-ment mûr ne soulève aucune difficulté, en particulier dans certains cantons de chêne zéen, où la régénération est excessivement abon-dante et vigoureuse en raison d'un pâturage peu important, il nous paraît très imprudent (l'asseoir des coupes de régénération si la

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84 LA VÉGÉTATION FORESTII~RE DE LA KROUMIRIE

réinstallation des jeunes plants n'a pas été assurée au préalable par l'interdiction du pâturage pendant plusieurs années.

Si malheureusement les exemples de stades de dégradation sous l'influence du pâturage sont faciles à trouver, il n'en est pas de même des stades progressifs; il est à peu près impossible, dans la conjoncture actuelle (i), d'obtenir la mise en défens effective d'une parcelle, si ce n'est à l'abri d'une solide clôture et sous la surveillance immédiate d'un agent forestier. Encore faut-il ajouter que, même dans ces conditions, la restriction à l'exercice du droit d'usage ne va pas sans nombreuses difficultés. Nous n'avons aucun exemple de parcelles soustraites au pâturage pendant un temps suffisam-ment long pour que des conclusions puissent en être tirées valable-ment. Nous ne pouvons citer, à titre documentaire, que les deux seuls exemples suivants :

A proximité de Babouch, une parcelle a été clôturée en 1948, pour protéger une plantation de Pins maritimes sur une surface d'un quart d'hectare. En juin 1952, deux relevés ont été effectués, le premier en dehors de la clôture, qui peut être rattaché à l'associa-tion à Paronychia ech.inata et à Plantago serraria, le second à l'in-térieur de la clôture, où ont été effectués comme seuls travaux des dégagements à la faux autour de chaque pied de pin. Dans le relevé n° i, la hauteur de la pelouse est rabattue à moins de 5 cm du sol, tandis que dans le relevé n° 2, la hauteur de la strate her-bacée est en moyenne de 0,30 à o,6o m.

Plantago serraria

Relevé n° i

+

Relevé n° 2

+ Lolian2 rigidifia 1.1 --f- Tri f oliune angusti f olium . -}- -1-- Brachypodium distachyon. 1.1 + Trifoliain campestre 1.1 + Trifolium jarninianum 1.1 1.1

Trifolium glomeratum 1.1 -}- Brunella alba + + Galactites tomentosa + + Medicago tuberculata 2.2 -F-

Sherardia arvensis + + Anagalis coerulea + + Bromas commutatus + -}-

Galium parisiense + + Cichoriuni intybus -1- 1.1 Trifoliit n. Cherleri + Hypochaeris radicata + 2.2 Tri f oliurn lugusticum + 1.1

(T) paragraphe rédigé en 1 954.

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LA VEGETATION FORFSTI liRE DE LA KROUMIRIE 85

On trouve en outre d'ans le Acgylops ovate Trifoliumi stcllatum Paronychia ec-hinata P_vax pygmaca nledicago murex Trifolium tornentosum Hcdypn ois polymorphe

Et clans le relevé n° 2:

Cynosurns polybracteatus .. Cynodon dactylon Andryala sinuta Avena sterilis Rumex bucephalophorus Hypochaeris artnensis Filago gallica Aire Teno rii Bri:a maxima Sanguisorba minor Holcars lanatus f/v ose ris radiata Relus annua Cytisus triflorus Trifolium striatura Calium ton etannm Plantago Bellardi T)aucus laserpitioïdes Plantago lanceolata lsphodelus microcarpns

relevé n° I: Trifolium scabrum I.I Scor¢iurus subvillosus Trifolium subterraneum -} Scol_ynrus gramidiflorus -{- Plantago lagopus 4 Dauens muricatus Phalaris nodosa - f

Filago ,germanica -{

Trisetaria parviflora -1- Pteridiurn aquilimrum 3.3 T/ulpia myuros - f Erica arborea Poa annua -f- Silene gallica 7.7 Thrincia tuberosa LI

Chrysanthemum myconis I.I Dianthus rp -f Caliuron sacdharatuan -f Pryu.gium Bovei Campanula rapunculus Ranunculus macrophyllns Stachys arvensis Hypericu.m australe Calycotome uillo.ra Lotus angustissimns Menthe pulegiun

Le nombre d'espèces trouvées est de 32 clans le relevé n° i , de

56 dans le relevé n° 2, potin tinc même surface explorée de toc) m 2 . T8 espèces sont communes aux deux relevés. La'composition du pre-mier relevé est typique, avec principalement des plantes de petites dimensions, notamment les trèfles : Tri f 071.11111 scabrum, T. stella-ttrtu. T. subterranenm, T. torne]ttosnnm, T. Cherlcri, et des plantes qui résistent en se plaquant au sol, comme ol1edicago Murex et M. tubcrculata, Scopinrirs snbvillosus.

Le relevé n° 2 est caractérisé par un large développement de Ptcridimu aquilinurn accompagné d'un enrichissement désordonné en espèces diverses. TI faut toutefois noter que les compagnes fo-restières comme Cylisus triflorus, Caliurn tunetanum, Erica arborea (plantules), sont déjà apparues. I1 est possible qu'un faciès à Pte-ridiultt aquilinuut succède à la pelouse à Plantago serraria dans l'évolution progressive comme il la précède dans la dégradation.

Le relevé suivant a été effectué clans une parcelle de chêne zéen, après deux ans de alise en défens par clôture:

Localité: forêt du Djebel Tegma, entre le poste forestier et la frontière algérienne, à 560 m d'altitude.

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86 LA VEGETATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE

Exposition : Nord'-Ouest - pente : 8 %.

Strate I (recouvrement : 8o %) : Q uercus Mirbecki 4.5

Strate II (recouvrement : 2 %) Frica arborea -{- Smilax aspera -}-

Strate III (recouvrement : 30 Agrimonia eupatoria i.i Cynosurus elegans 1.1

:

Cytisus tri f lorus Crataegus monogyna

- hauteur maximum : 0,4o m. Promus commutatifs Specularia falcata

Cynosurus pol_ybracteatus . i.i Plagius virgatus + Torilis nodosa + Carex olbiensis + 7_inuin galli.curn -{ llloerhingia pentandra + Luzula Forsteri Andryala sinuata + Promus madritensis i.i Hypochceris aetnensis + Rrachypodium silvaticum . 1.1 Euphorbia pterococca + Asperula loevigata 1.1 Hypochaeris aetnensis + Geranium purpureum . . i.i Carex distachya + Anagallis coerulea LI Dactylis glomerata + Asjihodelus ‘microcrrpus . -{- Asparagus acu,tifolius + Vicia sativa -{- Tainus communis + Scleropoa rigida -}- Trifoliunti ligusticum .... + Gastridium ventricosum . -f- Polycarpum tetraphyllum . + Ranunculus macrophyllus . -f- Trisetaria parviflora + B runella vulgaris -}- Holcus setosus +

La composition floristique du relevé ne diffère pas de celle des relevés du tableau III ; il faut simplement noter la présence de Tri-setaria parviflora et de Holcus setosus qui ne se trouvent dans au-cun autre relevé. II est certain que clans cet exemple, la mise en défens, appliquée depuis cieux ans seulement il est vrai, n'a pas pro-voqué un développement inhabituel ni dti degré de recouvrement de la strate herbacée, ni, dans cette strate. d'une extension parti-culière d'une espèce. Il est toutefois possible que certaines espèCes comme Holcus setosus, ne sont rares que par suite d'une élimination du fait du bétail.

B. — L'INCENDIE

L'incendie, comme dans toute la région méditerranéenne, est le facteur de destruction de la forêt le plus spectaculaire. Il faut tou-tefois préciser qu'en Kroumirie, les incendies sont relativement ra-res, par comparaison avec les massifs semblables du Nord Cons-tantinois, et qu'ils ne sont pas un moyen systématique de rénova-tion du pâturage comme bien souvent ailleurs, L'origine doit en

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LA VJ GETATION FORESTliZRE DE LA KROUMIRIE 87

être attribuée, en premier lieu à l'imprudence et, quelquefois, à la

malveillance. Quoi qu'il en soit, ils peuvent parcourir, si les circons-tances sont favorables, notamment par temps (le sirocco, aux mois

de juillet et août, des surfaces considérables pouvant atteindre 2 000

hectares.

Quand' le feu a été violent et s'est attardé sur une même parcelle, il ne reste après son passage que les tiges calcinées des arbustes et quelques chandeliers (le chêne-liège ou (le chêne zéen. Il faut toutefois attendre le mois (l'octobre pour évaluer exactement la mortalité parmi les arbres, car, dès les premières pluies abondantes, des pousses d'automne apparaissent, par exemple sur les chênes-lièges. Il faut cependant des années pour que les houppiers se re-forment normalement sans pour autant faire disparaître les tares définitives provoquées par la chiite (les principales branches.

Par ailleurs, le chêne zéen, dont la mortalité est très forte sinon totale quand le feu est violent, garde, lorsque l'incend'ie a parcouru rapidement la parcelle au scl, sur la bille de pied, (les bourrelets de cicatrisation qui déprécient irrémédiablement le bois.

Le printemps qui suit l'incendie voit, si la mise en défens a été effective, le développement exubérant de la flore herbacée.

Le relevé suivant a été effectué, en mai 192, au lieu dit Ain Téchia, forêt d'El Feidja, à 780 ni d'altitude, à l'exposition Sud, sur une parcelle à peuplement mélangé de chêne-liège et (le chêne zéen, parcourue en août I95i par un violent incendie. La morta-lité de chêne zéen a été totale.

Strate I: Qtfercus suber 1.2

Strate II - Recouvrement : i o à -hauteur : o, 5o à I ni: Erica arborea I.I Cisttts ntoiSpclienSiS T.I

.1Ivrtus conzn/u7/iS I.I

Strate herbacée - Recouvrement: Too % - hauteur : 0,40 à o,8o m sativa 3.4 /lira Ten orii

lledicag) solcirolei 2.2 Cardamina hirsuta ...... -{- 11. nturex 2.2 T'1a1pia sicu la 4- Trifoliunt campestre I.I Promus contn2utatns -^-

Lotus angustissinzzts 1. I Gastridiunz r'entricosunz 4 Trifoliuzn janzizzianunz .... I.I Silene gallica -^- Trifolioin ligusticuzzz .... I.I Aira cupaniana -}-

Cvnosurus polvbracteatus . I.I Pulicaria adora -{- Rriwa maxima I. I Sherardia arvensis -{- Hypochceris aetensis . 1.1 Trisetaria panicea -}- Lvchuis laeta -l--2 Trif0/i/171z 100r'igatuin .... + Fumaria capreolata 1.I Asphodelus znicrocarpus

Page 92: تاريخ قبائل خمير

88 LA VEGLTATION FORESTIÈRE DE LA I{ROUMIRIE

Ce relevé met en évidence le développement massif des légumi-neuses Vicia sativa, Medicado murex, M. soleirolii, Trifolium jami-niaraum, T. li.dusticuan, T. campestre, T. loevigatuua, Lotus angus-tissimus, qui ne jouent qu'un rôle effacé clans la strate herbacée de la foret habituellement pâturée. Toutefois, cet épanouissement de la flore herbacée sur un sol profond et humide n'est pas aussi puis-sant sur un sol superficiel. Nous avons fait le relevé suivant dans la même localité, mais sur sol rocheux avec plages sableuses.

Strate • I - Recouvrement: Io % - hauteur: 4 à 5 ni:

tuerons .aber I.2

Strate II - Recouvrement : Io % :

CLOUS salviac f olies I.I Arbutus eccedo 1.1

Erica arborea 1.1 Daphne gnidiuin -1- Calycotome villosa I.I Genista ulicina + C'Tisus triflorits I.1

Strate III - Recouvrement: 8o

Heliantlaemum tuberaria . hryngiaaul. Roveti dira. cupaniana Brina maxima Trifolium ligusticum Trifolium arvense Trifolium jarninianum Trifolium angustif olium Trifolium campestre

Trifoliunn Bocconi Trifolium ,glomeratuni Tri f oliera. loevigatuni 1l edicago murex

Buniurra manritaniculu Vulpia geniculata Festuca coerulescens Silene gallica Filago gallica Allivan sp. cf . roseum

Hypochaeris aetnensis ... Anegallis coerulea Centaurea Tagana Campanula dichotoma Cynosurus polybracteatus Centauriuna rnaritianum +++

+++

++

+++

+

Les légumineuses sont encore là bien représentées, notamment par huit espèces du genre Trifolium, mais ne dominent pas exclu-sivement la strate herbacée plus clairsemée.

Les possibilités de reconstitution de la forêt restent grandes quand' les arbustes rejettent vigoureusement. La reprise est favorisée par un recépage systématique après incendie. Le relevé suivant a été effectué précisément deux ans après un incendie et un an après recépage complet des arbres et arbustes atteints par les flammes, dans la forêt du Feidja, à proximité de la piste conduisant au poste forestier du Sraia, peu après le col du 'Chaid, à 720 m d'altitude, exposition Sud.

Page 93: تاريخ قبائل خمير

LA VI GkTATION FORESTIÉRE DE LA KROUMIRIE

Strate II - Recouvrement: 40 °Jo - hauteur : I ni:

89

Arbutitus unedo 2.2 Cistus salviae f olius 1.2

Cytisus triflorus I.2 Cistus monspeliensis I.2

Calvcotome villosa I.2 Genista ulieina Quercu,s suber I.2 Heli.an.themum tuberaria .. + Daphne gnidiuun +

Strate III:

Prima maxima I.I Anagallis coerulea + Hypochaeris aetnensis + Phill_yrea inedia Aira Tenorii + Simcthis planifolia Bellis annua + Centaurea tagana + Dilago gallica + Erica arborea + Thrincia tuberosa + Quercus suber + Cerastium glomneratum + Genista ulieina -1"- Rou-iulaea bulbocodium + Senecio delphinifolius + Hoenchia erecta + Vulpia sciuroides + Polycarpon tetraphyllum . + Achillea ligustica + Sapina apetala ..... ..... + Runmc.r bucephalophorus . + Pulicaria odora + Aira eupaniana Ampelodesrna mauritanica. + .líentha aquatica + Scilla numidica + Myrtus cominunis + Paronychia 'echinata .... Ononis viscosa Cynosurus echinatus .... + Festuca coerulescens + Trifolium campestre .... + Asphodelus microcarpus . . + Sherardia arvensis + Coronilla juncea +

Les espèces herbacées apparaissent nombreuses entre les cépées

buissonnantes (les espèces arbustives qui occupent rapidement la

totalité du sol et parviennent à éliminer les espèces annuelles.

Au bout d'une dizaine d'années, la couverture forestière prend

l'aspect typique du maquis à Arbousier dont nous citerons pour

type le relevé suivant effectué en r952, à 580 ni d'altitude, dans la

forêt de l'Oued Zéen, dans la partie de la parcelle Z incendiée en

1938.

Strate I - Recouvrement : 45 Jo - hauteur : 8 m :

Querces

Strate

suber 3.4 II - Recouvrement : 8o % - hauteur : 1,5-2 m:

Arbutus enedo 4.4 Calycotome villosa 1.1 Erica arborea 2.3 Daphne gnidiunt I.I Cytisus triflorus I.2 Myrtus couuuummuumis I.2 Phillyrea inedia 1.2 Smilax aspera -^-

Strate III - Recouvrement Eryngium Bovei

5 % : -} Pulicaria odora

Page 94: تاريخ قبائل خمير

90 LA VÉGÉTATION FORESTIÉRE DE LA KROUMIRIE

Les plantes annuelles disparaissent totalement du maquis dominé par Arnutus unedo. Le développement de la strate arborescente peut provoquer par la suite un étouffement des espèces du maquis et per-mettre la réinstallation de la strate herbacée.

Au contraire, par régression, si la parcelle incendiée n'est pas protégée du pâturage, c'est la lande à Ericacées et à Lavandula stoechas qui s'installe.

Voici trois exemples de forêts ainsi dégradées :

Relevé n° I — Lieu dit Ras el Feidja (Algérie, région de La Calle) à proximité du Lac Noir. Relevé effectué en avril 1952, sur

une parcelle incendiée en 1943. Alttude : 130 ni.

Relevé n° 2 — Forêt de Chêne-lège incendiée en 1947. Relevé effectué en mai 19J3, sur la route de Fernana. à Ben Metir, à 450 ni d'altitude. Exposition Sud-Est.

Relevé n° 3 — Forêt de Chêne-liège incendiée en 1947 sur la route de Fernana à Ain Draham, au-dessus du lieu dit Ain Deha, à 560 ni d'altitude. Relevé effectué en niai 1950.

Strate I:

I II III

Recouvrement % 20 30 5 Hauteur (m) 4.5 6 .7 4 Quercus siaber 2.3 3.4 1.2

Strate II: Recouvrement % 70 50 90 Erica arborea 3,3 2.2

Cistus salviae f olies I .2 3.3 1.2

Phillyrea inedia H- I.2 I.2

Myrtus CommunhS 1.2 Calyco tome villosa 3.4 1.2 -}-

Crataegus monogyna -{- Daphne gnidium -f- -{- Arbutus unedo -}- 1.2

Cytisus triflorus 1.2

Cistus monspeliensis -}-

Lavandula stoechas 2.2 1.2

Lonicera impie xa -}- -^- Genista triscopidata °Jo ^--

Chamaerops humilis 1.2

Genista ulicina 1.1 Helian the n uuu tuberaria -^- Erica seo paria 3.2 Halimium halimi f olium 3.4

Page 95: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTIkRE DE LA KROUMIRIE

Strate III: Fryngivan Bovet Calamintha cl ino podium Ranunculus flabellatus Pulicaria odora Fedia cornucoplae Galium tunetanum

f + I.I

+ + + + + + + + +

Nous avons trouvé en outre: Dans le relevé n° 1: Hyoseris radiata, Linum usitatissintum, Biscutella

lyrata, Coronilla valentina, Tetragonolobus biflorus, Betonica officinalis.

Dans le relevé n° 2: Cgnosurns elegans, Rubia peregrina, Sintethis plani-f olia.

Dans le relevé n° 3: Thapsia villosa, Ampelodesma mauritanice, Hyperi-cum. australe, Phelipaea sp. Aira caryophyllea, Filago gallica, Vulpia sciuroi-des, Carex distachya, Run .ium. mauritanicum, Thrincia tuberosa, Hypochaeris aetnensis.

Ces groupements de dégradation installés sur boisements incen-diés peuvent se présenter sous un autre faciès caractérisé par l'abon-dance du Ciste de Montpellier. Les deux relevés suivants ont été faits en avril Iß53, le premier dans la forêt du Feidja au lieu dit Rhaim, à 470 m d'attitude (incendié en 1951), le second sur le ver-sant Nord du Djebel Hairech, au Nord de Souk el Arba, à 35o m (l'altitude environ, en face de la mine (le Chouichia.

Cistus monspeliensis 3.3 3.3 Erica arborea + + Calycotome villosa I.I 2.2 Phillyrea media + + Aira caryophyllea I.I 2.2 Centaurium umbellatuIn + 1.1 Pulicaria odore + 2.2

Thrincia tuberosa + I.I F_ryn gin m Bovei + + Cerastiuul glomeratusn I.I 2.2 Anagallis coerulea + + Valerianella microcarpa + I.I Festuca coerulescen.s + I.I Anarrhinu n bellidifolium + -}- Hypochaeris aetnensis I. I +

Nous avons trouvé en outre: Dans le relevé n° I : Medicago sp. cf turbinata, Myosotis hispida, Ettphor-

bia pterococca, Sherardia arvensis, Scorpiurus subvillosus, Polycarpon tetra-

Page 96: تاريخ قبائل خمير

92 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA I{ROUMIRIE

phyllum, Plantago lagopus, Fedia cornucopiae, Euphorbia exigua, Hypericum australe, Galactites torrentosa; Biscutella lyrata, Euphorbia peplus, Tetrago-nolobus biflorus, Cardamina hirsuta, Quercus suber, Cytisus triflorus, Rubia peregrina, Sanguisorba minor, Asparagus acutifolius, Lonicera implexa, Tri-folium tomentosum, T. nigrescens, T. loevigatum, T. striatum, Scilla lingo-lata, Sc. peruviana, Filago gallica, Moenchia erecta, 'Lavandula stoechas, Li-noria reflexa, Galium tunetanum, Juncus bufonius, Olea oleaster.

Dans le relevé n° 2: Senecio leucanthemifolius, Veronica arvensis, CynosrA-rus échinatus, Ranunculus flabellatus, .!Ilium sp., Quercus suber, Chiera per-foliota, Pistacia lentiscus, Orchis papilionacea, Rumex bucephalophorus.

Ces groupements sont à rattacher à la classe des Cisto-Lavandu-letea où les lichens, en l'occurrence, Cladonia endivaefolia et Clado-nia furcata jouent un rôle très important, alors que les caractéris-tiques forestières comme Quercus suber, Phillyrea media, Pistachia lentiscus, Rubia peregrina, Lonicera irnplea, n'entrent que pour une faible part dans la constitution du groupement.

Si les stades de dégradation par incendie apparaissent assez clai-rement, il reste à expliquer comment certaines espèces sont favori-sées par l'incendie, notamment dans la famille des légumineuses avec les genres Medicago, Trifoliurn ou le Cytisus triflorus dans certains faciès de basse montagne, et la famille des Cistacées avec les genres Cistus et Halimium ; il y aurait lieu d'étudier, semble-t-il, les relations entre l'époque de l'incendie et celle de la maturité des graines, la résistance des graines au feu et leur germination sur les sols incendiés.

D'autre part, il faut attribuer aux incendies fréquents qui ont dû parcourir le massif avant la gestion par le service forestier, la place relativement modeste qu'occupe actuellement le chêne zéen qui a cédé le terrain au profit du chêne-liège. Il s'agit là d'un aspect de la dégradation en pays méditerranéen qui, comme l'a écrit M. ROL [97], se traduit, à la suite d'une aggravation des conditions de sécheresse, par la remontée des essences des étages inférieurs.

Dans la forêt non mise en valeur par le démasclage, le chêne-liège est particulièrement bien armé pour résister au passage du feu. Au contraire, l'incendie provoque une mortalité quasi-totale du chêne zéen. Le chêne-liège a pu ainsi occuper des stations où le climax est manifestement la forêt de chêne zéen. Ceci explique que dans certains relevés effectués dans la forêt de chêne-liège, la strate her-bacée comprenne des espèces de la forêt de chêne zéen. Le relevé n° 2 (p. 82) que nous avons donné en est un exemple. Inversement, on assiste actuellement, en raison de la protection contre les incendies, à un reflux général du chêne zéen qui s'ins-talle facilement dans certaines parcelles de chêne-liège de l'étage des basses montagnes, perce le couvert et élimine le chêne-liège. Le chêne zéen se conduit réellement comme une espèce construc-tive de son association et, clans les stations qu'il est en train de

Page 97: تاريخ قبائل خمير

LA VLGETATION FORESTIf:RE DE LA I{ROUMIRIE 93

réoccuper, il n'est pas encore suivi des autres espèces de son associa-tion.

Le partage de l'étage des basses montagnes entre la forêt de chêne-liège et la forêt (le chêne zéen est de ce fait imprécis, tant à cause des conditions écologiques et en particulier l'exposition et l'ensoleillement très nuancés en terrain accidenté, que des conditions historiques de l'influence humaine.

C. - LA COUPE

L'enlèvement d'une forte proportion des arbres constituant la strate la plus élevée entraîne une profonde perturbation de l'en-semble du groupement végétal.

Ainsi, clans la forêt de chêne zéen, avec un sous-bois générale-ment clair, l'ouverture du boisement provoque l'enherbement massif du sol particulièrement riche en humus. Aux espèces nitratophiles déjà préexistantes à la coupe qui se développent brusquement, s'ajou-tent de nombreuses espèces ubiquistes. Cette couverture herbacée puissante qui dépasse 0,50 n1 de hauteur lorsqu'elle est soustraite au pâturage, constitue un obstacle au maintien des semis de chêne zéen qui ne donnent la première année qu'un plant de 0,1.0 m envi-ron. Les trois relevés suivants préciseront la composition floristi-que de cette formation herbacée. I.e premier a été effectué en 1952, d'ans la forêt de Chihia, à 740 m d'altitude, à l'exposition Nord, clans un boisement de chêne zéen, âgé de 130 à 150 ans, de 12 à 1 5 m de haut, off une coupe exploitée (le 1945 à 1950 sans mise en défens, n'a laissé qu'un recouvrement de 20 % clans la strate I.

Le second a été effectué en 1952, dans une parcelle de chêne zéen d'âges divers, coupée à blanc étoc pendant la saison (l'hiver 1950-1951 et soustraite en même temps au pâturage, dans la forêt du Tegma, à 56o in d'altitude, à l'exposition Nord-Est. Le troisième, effectué dans la mente localité, mais en partie de la parcelle exploitée :

Strate I:

1953,

I

et dans une autre

II III

Oueri us I firbecki 2.5

Strate II' Rubus sp I.2

Strate III: _Promeus ivadriteusis 1 .1 3.3 I.1

Anagallis cocrulca + + + Hypochaeris aetnensis + + + ,Cerastivan glomeratum I. I + +

Page 98: تاريخ قبائل خمير

94 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

Andryala sinuata --1- + + Urginea inaritima I.I +

Asphodelus micro carp us 1.1 + Galactites tomentosa 1. I +

Thrincia tuberosa I.1 + Tri f olium ligusticurtt -1- 1.1 Cynosurus polybracteatus T. T 1.1

Cynosurus elegans 1.1 +

Trifolium campestre + + Geranium lanuginosum + + Geranium molle. + + Asperula loevigata + + Calamintha dino podium + + Valerianella microcarpa + + Veronica arvensis -{- + Lath_yrus sphaericus + + Specularia falcata + + Lotus ornithopodioides + 2.2

Agrimonia eupatoria + + Vulpia myuros + 1.1

Brunella vulgaris + + Polycarpoit tetrap;hyllum + + Trifolium repens 1.1 1.1

Les espèces suivantes ont en outre été trouvée: Dans le relevé n° i : Bromas commutatus (i.i) , Chrysanthemum myconis

(I.I),Hyoseris radiata (i.i), Arisaruin vulgare (i.i), Galium tunetanum, Fedia cornucopiae, Sherardia arvensis, Moenchia erecta, Galium aparine, Scleropoa rigida, Vulpia sicula (2.2), Gaudinia fragilis (2.2), Trisetaria panicea (LI), Aira caryophyllea (I.I), Cynocrambe prostataf (Li), Euphorbia pterococca, He-lianthemumn guttatum, ,Brunella alba, Touras commuais, Briza maxima, Cy-clamen africanum, Chlora perfoliata, Carex glauca, Mentha aquatica.

Dans le relevé n° 2: Agrostis salmantica (3.3), Brachypodium silvaticuna, Trifolium glomeratum, T. striatun;, Loliuna. rigidum, Cytisus triflorus, Gera-nium purpureuna, Vicia sativa, V. gracilis, Campanula dichotom<a, Clematis flammula, Mentha pulegium, Torilis nodosa, Liman gallicum.

Dans le relevé n°' 3: Plagias virgatus, Bellis anima, Linaria reflexa, Fuma-ria capreolata, Filago gallica, Filago germanica, Crataegus monogyna.

Les compagnes forestières telles que Cyclamen africanum, As pe-r u.la loevigata, Specularia falcata Agrimonia eupatoria, Clematis flarnmula, Brachypodium silvaticuttt sont encore présentes dans les relevés 2 et 3. Mais elles sont perdues au milieu de nombreuses es-pèces à grande dissémination comme Bromus madritensis, Vulpia sicula, Gaudinia fragilis.

En outre, de nombreuses espèces caractéristiques de la classe Cis-to Lavanduletea et de l'alliance Helianthemion guttati sont déjà installées, notamment dans le relevé n° i où la coupe date de 5

Page 99: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE 95

à 6 ans. Ce sont : Andryala sinir.ta , Lathyrus sphaericus, Briza maxima, Aira caryophyllea, Helianthemum guttatuin, Trifolium glo-]raeratum, Limon gallicu]rt , Filago gallica.

Il faut donc supposer que le lessivage et l'érosion d'un sol fores-tier découvert pendant quatre ou cinq ans sont suffisamment im-portants pour entraîner, après la phase de développement exubé-rant de la flore nitratophile, l'installation des espèces cbes pelouses

de dégradation. La formation de ces pelouses a d'ailleurs été provoquée inten-

tionnellement si l'on peut dire, sur les tranchées pare-feu, ouvertes

précisément par l'exploitation à blanc étoc de toute la végétation

forestière sur des largeurs de 120, 30 ou 50 m, où les rejets des ar-bres et des arbustes sont systématiquement enlevés par recépage tous

les trois ans. Il faut ajouter que l'érosion agit particulièrement sur

ces tranchées qui suivent de préférence les lignes de crête. C'est

dans ces conditions que nous avons trouvé les meilleurs exemples de l'association que nous décrirons par la suite, caractérisée par

Paroniclria echinata et Plantage scerraria. Pour préciser l'évolution de la végétation forestière dans le cas

d'une telle destruction, nous donnerons les deux relevés suivants

effectués dans la forêt d'Ain Draham, VIIIe série, à 720 ni d'alti-tude, à l'exposition Sud, le premier à 40 nt à l'intérieur d'un boise-ment de chêne-liège. le second sur une tranchée pare-feu bordant

ce boisement, clone dans des conditions de station très semblables:

I II

Strate I - recouvrement 75 % o hauteur 8-io m Oxcrcus suber 4.5

Strate I1 - recouvrement ¡o Erica arborea 3.2 1.2

lr'blttus 0uedo r.2

j1 Vrtlfs (011!1]]ll111S I.2 -^- Pteridiun! a!j]tilirnrn!Y 2.2 3.3 J)aphne gnidiuil] 1.2 1.2

Rnb14s Sp I.2 — C1'tisus tri f bortc.c I.2 Iìrica scoparia — -j-- Cistus salviaefolius I.2

Strate LII - recouvrement 15 % I'rtlicaria odora LI

Cynosurus elegans I.I

Hypochaeris aetnensis 1.1 1.1

Page 100: تاريخ قبائل خمير

96 LA VÉGÉTATION I+ORESTIERE DE LA KROUMIRIE

Brunella vulgaris 1.1 Galium ellipticum

Geranium purpureum 1.1 Carex glauca 1.1 Fedia cornucopiae -{- Daucus laserpitioïdes -}-

Ranunculus macrophyllus + Aira caryophyllea -{- + Torilis nodosa -i- Galium tunetanum -{- Andryala sinuata -f- Cerastium glomeratum -}- Sherardia arvensis -^- -{- Asperula loevigata -^- Calamintha clinopodium -}- Plantago serraria 2.2 Linum gallicuan -^- Filago gallica I.I

Helianthemuan guttat um I. I

Rumex bucephalophorus -^- Galium parisiense -^- Trifolium bocconi 1.1 Filago germanica -}- Trifolium campestre I. I

Evax pyginaea I.I

Trifoliu^n ligusticu^n -{- Radiola liuoïdes ^-}- Hypericum australe -}- Cynosurus polybracteatus -{- Meu.tha pulegium -}- Sanguisorba ininor -^- muncus capitatus + Romulca bu.lbocodium -I- Paronvehia echinata. -}- Aira tenorii -}- Silene gallica -{- ilm edicago murex -{- Tri folium glomeratum -}- Segina apetala -}- Ceutaurium maritimum -{-

L'exploitation du boisement a entraîné ici la destruction du sol

forestier et l'installation de la pelouse caractéristique sur sol gré-seux.

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LA VEGÉTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE 97

CHAPITRE XV

LES GROUPEMENTS DE DÉGRADATION

SUR FLYSCH NUMIDIEN

I) LE MAQUIS A ARBOUSIER

Le passage et l'incendie dans la forêt de chêne-liège et peut-être la seule action d'e l'érosion sur les pentes après déforestation en-traînent l'installation d'un maquis à Arbutus unedo dominant. Ce type de boisement est très répandu en Proumirie par taches pou-vant atteindre plusieurs dizaines d'hectares.

Les quatre relevés qui permettront de le caractériser ont été effectués dans les localités suivantes:

Relevé n° i — Forêt d'Ain Draham - VII° série. au-dessus de la route de Souk el Arba à Ain Draham, à r km environ au Sud du col du Camp de la Santé.

Relevé n° z — Forêt de l'Oued Zéen, parcelle X, en bordure de la piste d'Ain Chouiffa.

Relevé n° 3 — Forêt de Tabarka, à proximité de la piste dite de Khound el Zéen, sur une croupe, avant d'atteindre: le boisement de chêne zéen.

Relevé n'' 4 — Forêt des Chihia, III' série, parcelle D, à proximité de la tranchée pare-feu dite d'Ain Touicha.

Numéro eles relevés I 2 3 4

Altitude (en ni) 630 500 380 6qo Exposition . NO N N.E. O Inclinaison (en degrés) ... 25 Io 5 3 Recouvrement Strate T .. — Io IO 50

Strate TI . 90 90 Ioo 6o Strate III 5 5 5 5

Quercus suber • 2.2 1.2 3.3 Quercus Mirbecki 1.1 2.2

Arbutus unedo 3.3 3.3 5.4 3.2 Phillyrea media 2.2 2.2

Daphne gnidium 1.1 +

Page 102: تاريخ قبائل خمير

98

LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

Lonicera implexa + + Rubia peregrina + + Smilax aspera I.I I.5

Viburnum titios -}- Carex distachya 4- Erica arborea 3.3 2.2 I.2 2.2

Myrtes co7nnaunis I.2 2.3 -i-

Calvcotome villosa 2.2. + + Eryngium Dovei + + + Pulicaria odora + -f- + Calivan tunetanunc --- -4-- --H Cistes salviaefolios --- I.I

C''tisits tri f lorlts I. T -f—

Carex glauca 4- + Gaiio7n ellipticuni -4-- -}- Crataegus nnonogyna 1.2 +

Robos fru ticosus -{-

En outre, les espèces suivantes n'ont été trouvées que dans un seul eles relevés cités :

Genista triscupidata (2), Genista ulicina (2), Aira Tenorii (2), Thrincia tuberosa (T), Biscutetla hyrata (r), Sherardia arvensis (1), Bri.-a maxima (4), Centaurium umbellatum (I), Simethis planifolia (i), Ampelodesma maurita-nica (2), Asphodelus microcarpns (4), Scilla numidica (z), Fedia cornucopias (T), _Arisarum volgare (3), Tanins commuas (3), Cynosurus elcgans (4), Ce-rastinm glomeratum (i) , Daucus laserpitioides (i), Cardamine hirsuta (i), Trifolium sp. cf . campestre (t), Selagiuella denticulata (t), Calamintha cli-uopodium (2).

Dans la composition floristique de ce groupement n'entre aucune autre espèce que celles de la forêt de chêne-liège à cytise. Les ca-ractéristiques de la classe Quercetea ilicis et de l'ordre Quercion ilicis sont bien représentées avec une importance marquée de Ar-butus unedo.

La strate arborescente, avec ()ucrcus sube7- et plus rarement quel-ques pieds de Qu crcits _illirbecéi est toujours très claire ou tota- lement absente. Sa hauteur est médiocre, ne dépassant pas '6 mètres. Au contraire, la strate arbustive composée essentiellement de _Arbu-tus unedo et Erica arborea, avec, plus accessoirement, Myrtes cont-munis, Phillyrea media, Calycotonte villosa, et quelquefois une grande abondance de Smilax aspera, constitue un taillis de 2 à 4 m de hauteur, extrêmement dense et pratiquement impénétrable. Ce maquis élimine la strate herbacée où seules se rencontrent avec une fréquence notable les espèces telles que Pulicaria odora, Eryngiurn Rovei.l, Galiunt •tunetanttìn- et Carex glauca. Les espèces annuelles ne s'y introduisent qu'à la faveur de légères trouées dans la strate arbustive. En outre, les espèces que nous avons considérées comme

Page 103: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA hROUMIRIE

99

caractéristiques de l'étage des basses montagnes dans les groupe-ments forestiers, sont absentes, à l'exception de Cyticus triflorns et Galium ellibticuin. Les espèces nitratophiles, fréquentes sur les sols forestiers riches en humus, disparaissent également. Cet ap-pauvrissement se traduit par la diminution du nombre moyen d'es-pèces par relevé qui n'est ici que de i8, alors qu'il est d'e 33 dans. le tableau de la forêt de chêne-liège à cytise. Ainsi, le maquis à Ar-bousier se distingue de la forêt de chêne-liège par un appauvrisse-ment en espèces et par la dominance de Arbutus unedo. Tl n'y a pas d'espèces différentielles et, selon la nomenclature phvtosociologique en usage, il faudrait le considérer comme un faciès.

Mon NTER a décrit en Provence cristalline f 1 91 une sous-asso-ciation à Arbtrtrrs unedo •et Erice arborea du Ouercetum gallo-provinciale Br. Bl. qui est tout à fait semblable au faciès à Arbutus unedo de Kroumirie. Cette sous-association dont BRAUN- Br.ANOUET

a fait un faciès Ericetosum (In Ouercetum Galloprovinciale [ 1 91 représente également un stade de dégradation qui peut évoluer vers la lande à Erica arborea et 1TTrtrrs cornrrrunis.

Cependant, ce maquis peut évoluer progressivement vers la re-constitution de la forêt de Chêne-liège ou de Chêne zéen, s'il n'est pas parcouru à nouveau par l'incendie. Le relevé n° 4 (p. 97) est un exemple de cette évolution favorable où la strate arborescente de Chêne-liège et de Chêne zéen se dégage lentement du maquis qu'elle finira par dominer. Le même phénomène de régression rie ce maquis peut être observé par exemple dans la forêt de l'Oued Zéen, au contact de la forêt pleine de Chêne-liège et par endroit de Chêne Zéen, le maquis à Arbousier recule progressivement. Il est facile d'aider cette reconstitution par une exploitation très modérée du taillis d'Arbousier, tendant à dégager les Chênes-lièges qui pro-fitent ainsi en l'absence momentanée de concurrence. Par contre, à la suite de passages répétés d'incendies, et surtout de p âturage, le maquis à Arbousier évolue vers la lande à Frica scoparia et 7_avan-rlrrla stocchas.

2) T.a LANDE A Frica m'Oh/1 ia ET Las'arrditla stoe°cha,r

La lande à Fric, sco»aria et Lavarrdvla stoechas représente un stade de dégradation plus poussé. La strate arborescente est tou-jours réduite et la strate arbustive, haute de I à 2 ni, est ouverte. Le sol, contrairement à celui du maquis à Arbousier. est dénudé par place et les lichens s'installent là où l'horizon humifère y disloqué. Cette lande, malgré sa physionomie apparemment homo-gène, est souvent d'une constitution complexe, car elle abrite les groupements de l'Isoetion disséminés dans une mosaïque de stations de petites dimensions ne dépassant pas quelques mètres carrés. Les

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I00 LA VEGÍìTATION FORESTIÈRE DE LA I{ROUMIRIE

treize relevés figurant dans la partie droite du tableau V ont été

effectués dans les localités suivantes (numérotage du tableau) :

Relevé n° 5 — Forêt de chêne-liège, à 4 km de Tabarka, à Zoo m de la

route de Tabaraka à Ain Draham, sur une terrasse d'alluvion constituée pat

les argiles et grès du Numidien remaniés, terrain particulier très pâturé.

Relevé n° 6 — Forêt de chêne-liège, près de l'ancien poste forestier de

Bordj Sidi Messaoud, circonscription de La Calle (Algérie).

Relevé n° 7 — Forêt 'de Tabarka, lande à l'entrée de la piste de Rhound

el Zen, sur la route de Tabarka à La Calle.

Relevé n° 8 — Forêt de Mekna ,' boisement à proximité de la piste de Ras

Rajel à Mn Kass, sur le versant du lieu dit Argoub el Rich. Relevé n° 9 — Forêt d'Ain Draham, VII° série, à l'intérieur de la bouche

formée par la route de Souk el Arba !à Ain Draham, au lieu dit Ain Deba.

Relevé n° Io — Tranchée pare-feu dite du R'dir, formant limite entre les

forêts d'Ain Draham VIII° série et de l'Oued Zéen. Végétation épuisée par

le recépage périodique pour l'entretien de la tranchée.

Relevé n° il — Lande dans une clairière dans la parcelle A de la forêt

d'Ain Draham, Ire série, sur un sol rocheux. Relevé n° 12 - Lande dans la forêt d'Ain Draham, VIIIe série, à proxi-

mité de la piste forestière conduisant ou poste de l'Oued Zéen.

Relevé n° 13 — Forêt de l'Oued Zéen, parcelle C, à 2 km après le lieu

dit R'dir, à proximité de la piste forestière conduisant au poste de l'Oued

Zéen. Relevé n° 14 — Forêt des Chihia, IIe série, près de la piste forestière

dite de Beja, 1,5 km avant l'embranchement conduisant au poste d'Ain Ha-meraia.

Relevé n° 15 — Forêt d'Ain Draham, IVe série, sur le versant Sud du Djebel Bir, sur une croupe à proximité de la piste forestière dite du M'eridj,

Relevé n° 16 — Forêt d'Ain Draham, IV° série, sur le versant Nord du

Kef el Louadja, au-dessus du chemin conduisant à Ain Attouajnia.

Relevé n° 17 — Forêt des Chihia, III° série, sur le versant Sud du Fid

el Haiek, au-dessus de la piste conduisant au poste forestier d'Ain Snoussi.

ComPosITl(Ix FLORisTuQuE. — Dans ce groupement certaines es-pèces de l'association clinlacique sont encore abondantes, telles que

Qoertüs cuber, I'hilly'rca media, Arbtrtus rurcdo et Daphnc gnidilrm. Toutefois, les caractéristiques du Ouercion-ilicis du groupe des pha-nérophytes grimpants telles que Lonicera iirple_ra, Rubia peregrina,

Smilax aspera, Asparagus acutifolius et Cleivatis flammula, y sont rares. On y trouve également les espèces différentielles de l'étage

inférieur comme Pistacia lentiscos, Olea oleastcr et Teucrium fruti-cans, car le groupement ne se développe pas uniquement dans l'éta-^e des basses montagnes.

La composition floristique est caractérisée par la présence de

Erica scoparia, I_avandula. stoeclur., Haliirium halimifolium, He-liaWthemnWr tubaranio, et des Lichens, notamment Cladonia endivae-folia et Cladonia furcata, que nous n'avons pas notés dans les relevés mais dont la présence est constante. Notons que Eniea ar-borea et Cistus salviaefolius, malgré leur abondance, ne peuvent être

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LA VEGETATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE IOI

retenus comme caractéristiques car ces deux espèces sont aussi fré-quentes dans la forêt de chêne-liège à cytise.

Ce groupement est très proche de l'association à Erica scoparia et Lavandula stoechas (Ericeto-lavanduletum stoechidis) décrite par BRAUN-BLAN(UET clans la plaine languedocienne I'91. L'origine du groupement, les conditions de sol sont tout à fait semblables, mais il présente toutefois des différences floristiques. En effet, parmi les caractéristiques de 1'Ericeto-lavanduletum stoechidis, Carex oedi-pistyla et Orchis pista ne font pas partie de la flore tunisienne. Il en est de même, parmi les caractéristiques de l'alliance, de Callatna vulçaris. D'autres compagnes sont également absentes en Kroumi-rie comme Phill\'rca auqusifolia, Teucriuttt chatnacdris, I)orycnivatt su f fruticosutn, Brachipodiutu ratnosnna, etc... Par contre, nous avons retenu Halintittm halimi/oliutu et Helianthe71Rein tuberaria, cette dernière espèce plus fréquente d'ans ce groupement que dans l'as-sociation à Paront'chia cchinatcr et Plantacjo serraria décrite plus loin qui serait à rattacher à l'Hclianthcntion guttati.

Cette lande àErica scoparia et Lavandula stoechas est largement représentée en Kroumirie. Elle couvre des surfaces importantes, en particulier clans les forêts de l'Oued Zéen, des Chihias et les différentes séries de la forêt d'Ain Draham. Le boisement en Chêne-liège y est très dispersé et sa production est extrêmement faible. II paraît vain d'attendre une reconstitution naturelle de la forêt climacique par une simple protection. La remise en valeur est subordonnée, à notre avis, à une restauration du sol par les procédés de lutte contre l'érosion selon des modalités à rechercher, compte tenu de la forte pluviosité du climat et de l'imperméabilité du sol.

3) LA LANDE A Frisa mta.lti, flora

Si la lande à Frisa scoparia constitue le stade de dégradation le plus fréquent de la forêt climacique, aussi bien dans l'étage des basses montagnes que clans l'étage inférieur, dans les parties les plus chaudes et probablement sur les sols les plus argileux, ce grou-pement est remplacé par tine lande à Frisa multiflora dont nous donnerons quatre relevés, figurant au tableau V, effectués dans les localités suivantes:

Relevé n° I — Brousse à Ouercus coccifera et Erica multiflora, à proxi-mité de la, route de Tabarka à La Calle, à 2,5 km de, Tabarka, au lieu dit Kef el ed Bouma.

Relevé n° 2 — Au col de Sidi Mechrig dans la forêt des Nefza, 2 km avant la plage de Sidi Mechrig.

Relevé n° 3 — Brousse 'à Ouercus coccifera, sur la route de Tabarka à La Calle, à 2 km de Tabarka, stade de dégradation encore plus poussé que le relevé n° i.

Relevé n° 4 — Foret de Fernana, ancienne parcelle 3, au lieu dit Ras el R'mel. Cette station n'est pas sur flvsch numidien, mais sur les argiles à cargneules du trias.

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IO2 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

TABLEAU V

LANDES A ERICACEES

Larde à Lande à Erica scoparia Erica multiflora et Lavandule stoechas

Numéros des relavés 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 34 15 16 17 Altitude 210 50 220 320 50 50 420 240 490 510 540 500 520 590 700 680 640 Exposition N - N S O - N.E N S O S - - - S N,E S.0 Inclinaison (en de) 10 - 15 5 3 0 20 25 2 0 10 0 0 0 15 15 2 Hauteur de la strate I (en m) - - 4 4 5 4-5 4-5 3 4 - 4 3-4 2 4 2 3

e o II (en m) 0,8 1,5 0,6 1 1 1 1-3 1 0,8 0,3 1 1,5 1,5 1 2 1 2 Recouvrement strate I (en %) 0 0 0 5 20 10 25 40 2 2 - 2 5 5 5 20 5

II (en %) 90 90 80 100 60 70 20 50 60 20 30 80 80 80 80 70 90

Caractéristiques de la classe Quercetea-Ilicis Br. Bl. 1947 et de l'ordre Quercetalia-Ilicis Br. B1, (1931) 1936.- Quercus Buber 1.1 2.3 1.2 1.2 3.3 * 2.2 1.1 1.1 1.2 1.1 Phillyrea media 1.1 1.2 1.1 1.2 1.2 1.2 1.2 1.1 1.2 1.2 1.1 1.2 Arbutus unedo + * 1.2 2.2 1.2 1.2 2.2 1.2 1.2 4.4 2.2 3.2 Daphne gnidium + 1.1 + + + + + 1.1 + Lonicera implexa + + o + Rubia pere grina + + + + Carex distachya 1.1 + 1.2 1.1

- Espèces de l'étage inférieur . Quercus coccifera 4.4 3.4 2.3 Pistacia lentiscus 1.1 2.3 2.2 2.2 1.2 . 1.1 1.1 Taucrium fruticans + + + + Olea oleaster 1.1 1.1 * Chamaerops humilie 1.1 + 1.2

- Différentielles des associations. Erica multiflora 2.2 1.1 4.4 4.4

Erica scoparia + 2.2 2.2 3.3 1.2 1.2 4.3 4.3 2.2 1.2 2.2 2.2 Lavandula atoechas + 1.1 1.2 1.2 1.2 1.1 1.1 + Halimium halimifolium + + 1.2 2.2 1.2 2.2 2.2 1.1 1.1 Helianthemum tuberaria 1.1 1.1 1.1 + + +

- Compagnes Erica arborea e 2.2 3.4 2 . 2 2.2 2.2 1.2 1.2 1.2 2.3 2.2 3.2 1.2 2.2 Ngrtus communs + 2.2 1.2 1.2 2.2 1.1 1.2 1.2 + 1.2 Cistus salviae£olius + 1.1 1.1 1.1 1.1 1.2 1.2 1.1 + 1.1 1.1 + Palicaria odora + + + + 2.2 + + + + + 1.1 Calycotome villosa 1.1 + 2.2 1.1 1.2 1.2 2.2 1.1 1.1 Eryngium Bovei + o + + + + + 1.1 Ranunculus flabellatus + + 1.1 + + + + Simethis planifolia + * 1.1 * * 1.1 Thrincia tuberosa + + + + Ampelodesma mauritanien + 1.2 + 1.2 1.1 + Cistus monspeliensis 2.2 1.1 1.2 1.1 1.1 Genista triscupidata + + + 1.1 + + Genista elimina + + 1.1 + + Genista aspalathoides 1.2 + 1.2 + 1.1 Aira Tenorii + + + + Asphodelus microcarpus 1.1 + + + + Cytises trifloree + + 1.1 Polygala niceensis + + + + Centaurea umbellatum + + + + + Carex glauca + + + + Evax pygmasa + * + +

Hypericum australe + + 1.1 +

Espèces présentes clans les relevés, non portées au tableau ci-dessus, sui-vies du numéro des relevés où elles se trouvent: Fumana thymifolia (1, 3, 6); Filago gallica (1, so, 16) ; Brachypodium distachyon (3, II, 16) ; Briza maxi-ma (11, 14, 07); Centaurea tagana (15, 16, 17) ; Smilax aspera (8, 15) ; Ana-galis coerulea (I, i6) ; Galium, ellipticum (13, 16) ; Coronilla valentina (2, 7) ; Biscutella lyrata (i, 6) ; Sherardia arvensis (I, Io) ; Romulea bulbocodium (I, 16) ; Vulpia myuros (i i, 17) ; Scorzonera undulata (6, io) ; Rubus ulmi-folius (8, 03); Euphorbia pterococca (6, 8) ; Linum gallicum (i2 , 16) ; Galium

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LA VEGETATION FORESTII?RE DE LA IïROUMIRIE I03

Ce groupement a l'aspect physionomique d'une lande très claire ne dépassant pas 0,60 à o,8o n de hauteur ; elle s'installe au milieu de la forêt dégradée de Chêne Kermès comme le montrent les re-levés n° I, 2 et 3 ou de Chêne-liège (relevé n° 4). Sa répartition géographique est caractéristique : on ne la trouve que dans l'étage inférieur, en bordure du littoral (relevés I, 2 et 3) et exceptionnel-lement sur certains terrains du trias à basse altitude (relevé n° 4). On peut donc dire qu'elle représente un stade de dégradation des parties les plus sèches (le l'étage inférieur. Cette localisation con-firme ce que l'on sait de la physiologie de Erica nmltiflora. 1491). C'est ainsi que clans les parcelles du Trias de la forêt de Fernana, le groupement s'installe uniquement sur les versants Sud. Sur les versants Nord, le grouperaient (le dégradation est encore le maquis á Arbousier. Ainsi à Ras cl R'mel, à quelques dizaines de mètres de l'endroit où a été effectué', le relevé n° 4 du tableau V, nous avons ainsi noté, sur une pente inclinée dit Nord un maquis clair niais typique. à Arbousier :

Strate I - recouvrement : io % - hauteur : 6 ni : Quercns suber 2.2

Strate II - recouvrement : 8o °%, - hauteur : 2 ni : Arbut,.rs nnedO 2.2 Cistuu,s niOnspeliensis i .T

Pistacia tetitisciiS 2.2 Cistes salvi.aefolius I.I

Phillyrca media I.2 Rubia peregrina I. I

l [yrtiis coinanunis 1.2 Asparagus acutifolius I. I

Erica arborea I .I Smilax aspera I.I

Ainsi que Thrincia tuberosa, Eryngium Bovei, Ranunculus fla-bellatus, Belli,s silvestris, Carex glauca, Puliraria adora, Scilla lin-gnlata, Arisarum vulgare, Calycotoine villosa.

tunetanum (r, 3, 17) ; Linum usitatissimurn (5, 6) ; Radiola linoïde.s (5, to); Scilla autumnalis (4, 9) ; Aira caryophylla (io, i i) ; Asparagus acutifolius (8) ; Clematis flammula (8) ; Viburnum tinus (8) ; Cistus polymorphus (2) ; Allium roseum (2) ; Urginea maritima (i) ; Rumex bucephalophorus (Io) ; Parony- chia echinata (io) ; Paronychia argentea (io) ; Centaurium maritimum (H); ; Anthoxantum odoratum 06); Scilla numidaca (4) ; Fedia cornucopiae (6) ; Rosa sempervirens (8); Melica minuta (8) ; Arisarutn vulgare (8) ; Ruscus hypophyllum (8) ; Brunella vulgaris (8) ; Thapsia villosa (i6) ; Festuca cceru- lesce.ns (16) ; Carex olbiensis (i6) ; Andryala sinuata (i6) ; Teucrium scoro donia (i6) ; Linum corymbiferum ((7); Chrysanthemum myconis (8) ; Beto- nica officinalis (5) ; Inula viscosa (3) ; Senecio leucanthemifolius (4) ; Con- volvulus sp. (6) ; Arum italicum (8) ; Moernchia erecta no); Urginea fugax no); Trifolium subterraneum (io) ; Juncus capitatus no); Hypochaeris gla- bra (Io) ; Schcenus nigricans no); Orchis tridentata sp. lactea (Io) ; Iscetes hystrix (io); Trifolium bocconi, T. angustifolium, T. campestre, T'. glome- ratum, T. arvense (Ii); Hypocheris Aetnensis (ii); Gastridium lendigerum (ii); Pinus pinaster (7).

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I04 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

La présence et l'abondance de Erica multiflora distingue fort bien ce groupement de la lande à Erica scoparia.

Ce groupement serait toutefois à rattacher au Lavanduletalia stoechid'is et non au Rosmarino-Ericion qui est représenté avec ses caractéristiques telles que Rosmarinus officinalis , Coris monspelien-sis, Stachelina dubia, Globularia alypum dans des conditions écolo-giques très différentes en Tunisie (v. p. 113).

4) LA FORÉT DE PIN MARITIME

C'est principalement à la lande à Erica scoparia et Lavandula stoechas qu'il faut rattacher les boisements de Pin maritime occupant une surface approximative (le 6 000 ha sur le versant maritime, entre Ioo et 400 m d'altitude, clans la forêt de Tabarka, entre Ta-barka et la frontière algérienne. Le même boisement se continue d'ailleurs en territoire algérien.

Dans le tableau, IV, Pinus pinaster figure ainsi dans le relevé n° 7. Pour préciser la structure de ces boisements, nous donne-rons deux relevés effectués dans la même région, à proximité de la route (le Tabarka à La Calle, le premier à 18o ni d'altitude à l'exposition Sud, le second à 270. ni d'altitude à l'exposition Sud - Sud-Est.

I II

Pinus pinaster 1 .1 3.3 Caractéristique de la classe Quercetea ilicis

et de l'ordre Quercetalia ilicis Quercus cuber 3.3 2 .3 Arbutus unedo I.2 I.2 Phillyrea media I.2 Smilax aspera I.1 I.I Lonicera implexa I.I I.I Daphne gnidium I.I I.I Rubia peregrina Li

Différentielles de l'étage inférieur

Pistacia lentiscus I.2 I.2''

Chamaerops humilis 1. I Teucrium fruticans I.I

Caractéristiques de lande à Erica scoparia et de la lande à Erica multiflora

Erica ,scoparia 2.2 1. 1

Lavandula stoechas I.I 1.1 Halimium halimifolinm I.I Erica multiflora 3.3

Page 109: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTIYRE DE LA

Compagnes : Erica arborea Myrtus cominunis Crataegus nionogyna

KROUMIRIE I05

2.2 1.2

1.2 1.2 ,

1.2

Genista ulicina I.I

Cistus salviaefolius

Thrincia tuberosa -{-

Sinaethis planifolia + + Micronieria graeca ^-- Carex glauca 1.1 -}-

Pulicaria adora -}- -}- Calamintha elinopodiunt -}- -}- Radi,ola linoïdes -{- Ranunculus f labellatus -{- Convolvulus Durandal + + Anapelodesina niauritanica -}- Coronilla juncea -I- Centauriunt unibellatuin -^-

Linuna gallicusn + Galium tunetanuin }

Le Pin maritime se comporte ici comme une essence envahissante clans la lande à éricacées et il n'y a pas de groupement du Pin ma-ritime proprement dit. Sa spontanéité a «ailleurs été mise en dou-te. Il semble toutefois que la répartition géographique en Afrique du Nord de la race du littoral, depuis Bougie jusqu'à Tabarka et même sur la côte Nord du Cap Bon où l'on en trouve quelques pieds, corresponde à des exigences écologiques précises (I).

Son intérêt forestier n'est nullement négligeable puisqu'il est le seul résineux (le la région. Il est parfaitement possible (le le main-tenir en mélange avec le Chêne-liège. La sensibilité du boisement à l'incendie constitue évidemment un gros risque.

5) LA PELOUSE A Plantai«) serraria et Paronychia echinata

Dans les groupements de dégradation déjà mentionnés, les espèces

ligneuses sont toujours dominantes. Cependant, la dégradation petit

aller jusqu'à la disparition de ces espèces. Le sol est alors occupé

par une pelouse. Ce type de végétation est répandu dans les clai-rières, sur d'anciens terrains cle culture ou de parcours, et l'on petit

dire qu'il a été réalisé systématiquement sur toutes les tranchées

pare-feu où la végétation forestière est périodiquement soit recépée

soit dessouchée.

(i) Cf. Pin maritime ou pin mésogéen par Mlle de FERRE. Comptes rendus du Congrès des Sociétés Savantes de Paris et des départements. Toulouse, 1 953, pp. 253-256.

Page 110: تاريخ قبائل خمير

Io6 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA I{ROUMIRIE

Le tableau V précise la composition floristique de ce groupe-ment.

Relevé n° 1 — Pelouse de dégradation à proximité de la route forestière du Feidja, à 450 m d'altitude, au milieu des broussailles de Phillyrea inedia, Pistacia lentiscus, Cistus naonspeliensis et Lavandula stoechas.

Relevé n° 2 — Tranchée de la frontière algéro-tunisienne, à 5o m de la route de Babouch à Lacroix; les restes de la végétation forestière se ré-duisent à Cistus salviaefolius.

Relevé n° 3 — Pelouse sur sol sableux dans une clairière avant le pont de Sidi Youssef, à proximité de la route forestière de Magen Safi à Ain Zana.

Relevé n° 4 — Pelouse dans une clairière ayant servi de lieu de débardage dans la forêt de l'Oued Zéen, 1,5 km avant le poste de l'Oued Zéen.

Relevé n° 5 — Pelouse occupant une clairière dans la parcelle A, forêt d'Ain Draham, 1P° série.

Relevé n° 6 — Tranchée pare-feu suivant la crête du Djebel Bir, fai-sant limite libre. entre les forets d'Ain Draham, IV` et V° séries au-dessus de la ferme du Méridj.

Relevé n° 7 Tranchée pare-feu du col des Vents, à proximité d'Ain Draham, à l'Est du Djebel Bir. Relevé effectué avec restes de végétation ligneuse (Erices arborea, Daphne gnidiuum, Calycotome villosa).

Relevé n° 8 — Même localité que précédemment, à une altitude légère-ment supérieure, sans restes de végétation ligneuse.

Relevé n° 9 — Tranchée pare-feu suivant la crête du Djebel Fersig, dite de Dar 'Laoula, près d'Ain Draham.

Relevé n° Io — Tranchée-pare-feu de la crête du Kef el Bakram, près du poste forestier d'Ain Salem, foret des Chihias, Ir° série.

Relevé n° 11 — Pelouse de dégradation sur les tranchées pare-feu avant le poste forestier d'Ain Salem, en venant par la piste de Magen Safi.

Relevé n° 12 — Pelouse à l'intérieur d'une parcelle clôturée près de Ba-bouch, soustraite au pâturage depuis deux ans.

Relevé n° 13 — Tranchée pare-feu sur la crête du Djebel Tegma, à la frontière algéro-tunisienne.

Relevé n° 14 — Lande à Pteridium aquilinumn, avec restes de végétation broussailleuse (Calycotomie villosa, Crataegus inonogyna, Daphne gaidium) sur . le versant Est du Djebel Adissa. Pâturage intense.

Relevé n° 15 — Lande à Pteridium aquilinum, avec végétation broussailleu-se (Calycotome villosa, Crataegus monogyna, Rubus discolor, Olea oleaster) plus abondante que dans le relevé n° 14, sur la route forestière de Djebel Adissa, à 2,5 km de la route G.P. 17. Ce relevé qui ne se trouve pas sur le flysch numidien mais sur le trias, est tout à fait semblable à celui effectué sur marnes et grès du numidien (n° 14).

Relevé n° i6 — Tranchées pare-feu au Djebel Tegma, sur la piste reliant les postes forestiers d'Ain Serouia et du Fedden, sur la frontière algéro-tu-nisienne.

Relevé n° 17 — Clairière dans la forêt d'Ain Draham, Ir° série, par-celle A.

Ce groupement se présente sous deux aspects différents: Le faciès à Poe bulbosa correspondant aux pelouses constamment

pâturées par le bétail, toujours de faible hauteur, ele o,o5 à 0,20 m environ.

Le faciès à Pteridiuin aguilinan t où la fougère forme une véri-table strate au-dessus des autres espèces herbacées, qui s'installe d'ans les stations les plus fraîches.

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LA VÉGÉTATION FORESTl7,1.L DE LA KROUMIRIE 107

Ce groupement a été signalé par BRAUN-BLANOUET [15]. Sa composition floristique est caractérisée par la présence des espèces des arènes siliceuses dont la plupart sont des caractéristiques de l'ordre Heliantheutetalia guttati: ce sont Pilago gallica, Helianthe-mum yuttaturn, /ira caryophvllca, Si.lene gallica, Toppis barbata, Hypochaeris glabra, Rumex 11/1fcep11(1lophorus, Limon gallicum, Ga-lium parisiense, Brai maxima. ,Ainsi que les trèfles de petites dimensions comme Trifoliunt hocconei, T. cherleri, T. scabrurn.

Il s'y ajoute des espèces dont la biologie permet leur maintien malgré le pâturage. C'est le cas de Trifoliunr subterranctrnr dont le réensemencement est assuré par la plante mère, de Plantago serraria, et d'Hypochaeris radicata dont les feuilles en rosettes ne peuvent être saisies par le bétail, de Pua bulbo.sa qui s'accroche au sol par plaques, quoique les parties aériennes soient constamment broutées.

Ces pelouses peuvent être transformées facilement en pâturage intéressant par un simple aménagement du parcours, favorisant l'enrichissement en graminées et un complet développement des légumineuses. Le relevé suivant a été effectué au mois de juin dans une prairie sur sol mouilleux, a proximité de l'Inspection des fo-rêts d'Ain Draham, soustraite au pâturage chaque année depuis le mois de février jusqu'à l'époque de la fauche (juin).

Recouvrement : foo % - hauteur : 0,5o â o,6o m.

Caractéristiques cíe l'ordre Helianthemetalia guttati

Silette gallica 1.1 Calima. parisiense Rumex bucephalophortts . -{- hrifa 'maxima I.1 Liuurn. gallicuur Stach vis arvenis +

Caractéristiques de l'association Parc) nichin echinata et Plat•rtago serraria

l'lanlago serraria 1.1 Romulaca bulbocodiunt

Compagnes :

hulpia sicula 3.4 Mucus carota -{-

Agrostis stolohif era 1.1 Hc'dicago tuberculata 3.3 Roa trivialis I.I Ifedicag 0 murex I.I

Cvnosurua paluhracteatus + Lotus hispidus I.I

BrLIa minima . } LOtuS anegnstissinius -l- Loliunt rigidum + nenis viscosa 2.2'

Arra citpaniana } Trifoliunr canuj'c,stre -f.. Avena barbata 7'rifoluut tigusticuan + Broaius êorut11Utatus .... Trif olittnu nigresce92s I. T Pua annua } Trifoliun2 jasininianuvn -}-

Page 112: تاريخ قبائل خمير

7 800 E 2

95 0 4

E

5 90 0

25

6 680

Ni. 1940.

1.2

1. 1

1.1

• 1.2 2.2

1.1 1.1

+ 2.2 2.2 1.2

1.2 2.2 4.5

• 1.1

2.

3 1.1

1.1 1.1 1.1

1.1 1.1

1. 1

1.2

1. 1

2.3

2.2 2.2 1.1

23

2.2 4.4 2.3

+ 1.1 +

1.1 a 1.1

1.1 + 1.1

1.1 3.2

2.2 3.3

TABLEAU VI

PELOUSE A PARONYCHIA ECCHINATA ET PLANTAG ,O SERRARIA

Faciès à Pua balboae et Plantage Bellardi

1 340 S

10 40

0 2 5

5 550 N.0 2

50

4 o

Numéros des relevés Altitude Exposition Pente (en do) Recouvrement de la strata ITS

strate II Surface des relevés (en m2)

2 3 4 440 520 520 o S N 3 2 5 60 40 80 O 0 0

25 25 25

8 9 10 820 800 830 S.E. 0 - 2 4 0 90 80 80 O 0 0 4 25 4

Facies à Pteridium aquilinum

11 ] 12 13 14' 15 16 17 860 620 750 470 590 670 550 N N E E N.0 -

15 8 5 8 5 0 0 90 90 80 60 90 70 50 O 0 80 50 50 30 10 4 25 100 100 100 100 100

Caractéristiques de l'ordre Holianthematalia guttati Br. Fillago gallica + 2.2 + Helianthemum guttatum + 1.1 1.1 2.2 Aira caryophyllea Silane gallica a a + + Tolpis bariate 2.2 1.1 e Hypochaeris glabra Trifolium Bocconi a e a Rumex bucephalophorus + Trifolium glomeratum 1.1 Linum gailicu-i e e Gallon parisienne Trifolium Cherleri 1.1 Trifolium subterraneum Brina maxima + * Andryala sinuata + Stachyc arvensis

• 1.1 + 1.1 1.1

1.1 1.1 1.1 1. 1 +

1.1 3.3

Caractéristiques de la pelouse à Paronychia echinata et Plantago serrarla. Paronychia echi.nata + 1.1 1.1 1.1 Plantago Bellardi + a 2.2 2.2 2.2 2.2 1.1 Plantago Barrarla 1.1 + 3.3 2.2 2.2 3.2 1.1 Evax pygmaea + + 1.1 + 1.1 + Trifolium scabrum + + + Centaurium maritimum + + + + Romuiaea bulbocodium + + 1.1 a Moenchia erecta + + +

Différentielles de faciès Poa bulbosa + 1.1 + 1.2 2.3 1.2 Pteridium aquilinum

Compagnes principales Anagallis coerulea + + a 1.1 Trifolium campestre + + a 1.1 Sherardia arvensis + + 1.1 + Brachypodium distachyon + 1.1 o 1.1 Trifolium angustifolium + + + + Pelicaria odora + + + 2.2 + Hypochaeris aetnensis + + Vulpia eu-myuren + + + Vulnia sciuroides +

Fumava thymifolia + 2.2 + 1.1 + Hedypnoise polymorpha + + Cynosurus polybracteatus + Ranunculus flabellatus + + + Eryngium Bavai + .Trifolium nigrescens + a + Veronica arvense + + + 2.2 + Trifolium arvense + Gastridium londigerun 2.2 1.1 Cistus salviaefolius 1.2 1.2 1.1 Dactylis glomerata + + + Gaudinia fragilis + Daphne gnidium 1.1 1.2 Hypochaeris radicata 1.1 2.2 Anthemis arvense 1.1 + + Scorpiurus subvillosus + Biscutella lyreta Chrysanthemum mycosis + Medicago tuberculata + + Calycotome villosa + Trifolium stellatum + Euphorbia exigua + Asphodelus microcarpos + Aegilops ovata + Carex glauca Galion tunetanum Hyoseris radiata +

1.1

1.1

1.1

1.1 1.1

1. 1

1.

Page 113: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTIÉRE DE LA KROUMIRIE I09

Gaudinia fragilis 4- Juncus congloryneratus ... -f- Ramtncltbts Juacrophyllus . 1.I Chrysanthemum myconis . 2.2

Lychnis leata LI Plantago lanceolata .. , ... 2.2

Hypochacris radiata 2.2 L_ythruiU 771eonanthuJn ... 4- Cichoriu771 intybus + Hypochacris actnensis ... -f- Galactites tomentosa -4- Linaria elatine + Echiuin creticum + Sherardia arvensis + Centaurea napifolia + Pulicaria odora + Anagallis coerulea + Mentira pulegioia + Carex gauca -j- Oenanthe anom ala +

6) LES GROUPEMENTS A ISOETES

Comme nous l'avons dit précédemment, sur les sols fortement érodés, à l'intérieur des landes à Erica seo paria ou à Erica multiflora aussi bien que dans les pelouses à Plantago serraria et Paronychia

Espèces présentes dans les relevés, non portées au tableau ci-dessus, sui-vies du numéro des relevés où elles se trouvent: Présence = 3: Trifolium tomentosum (4, 6, 12) ; Filago germanica (9, 9, 13) ; Vulpia ciliata (5, II, 17) ; Ampelodesma mauritanica (i, 15, 16) ; Urginea maritima (I, 12, if) ; Myrtus communis (6, 9, 16) ; Echium creticum (2, Io, 15) ; Avena barbata (2, I1, 14) ; Mentira pulegium (3, 9, 17) ; Thrincia tuberosa (1, 6, 7) ; Dactylis glomerata (7, 1 3, )4); Brunella alba (7, 9, I3); Hypericum australe (8, 15, r6); Galac-tites tomentosa (Io, 12, 14) ; Tillaea muscosa (4, 6, 9) ; otus angustissimus (4, 5, 6) ; Scorzonera undulata (I, 7, 9) ; Daucus laserpitioides (7, 8, 9). - Présence = 2: Juncus capitatus (6, 7) ; Fedia cornucopiae (1 , 15) ; Urosper-mum Dalechampi (2, )5); Euphorbia cuneifolia (5, 6) ; Helianthemum tube-raria (6, i6) ; Juncus pygmaeus (I, 6) ; Isoetes sp. cf. Duriaei (1,6) ; 'Trise-taria panicea (7, )3); Sagina apetala (8, 13) ; Linaria elatine (9, 14) ; Bro-mus commutatus (it , Ja) ; Bromus madritensis (i1, t3); Aira cupaniana (11,

13) ; Thapsia villosa (13, 16) ; Trifolium ligusticum (13, 16) ; Crataegus mo-nogyna (54, r5); Allium roseum (12 , 15) ; Daucus muricatus (12, 14) ; Cam-panula rapunculus (14, 15) ; Medicago murex (15, 16) ; Cerastium glomera-turn (15, 16) ; Centaurea napifolia (15, 16). - Présence = 1 : Polycarpon te-traphyllunt (4); Cistus monspeliensis (1); Lavandula staechas (1); Urginea fugax 0); Cerastium anomalum (1) ; Juncus bufonius (1) ; Scorzonera un-dulata 0); Erica arborea (7) ; Andropogon distachyon 0); Cynodon dac-tylos (2) ; Allium sp. (2) ; Thrincia hispida (2) ; Juncus pygmaeus (3) ; Ge: ranium molle: (54) ; Parentucellia latifolia (6) ; Dianthus sp. (6) ; Scleropoa rigida (6) ; Lotus edulis (6); Poa annua (I); Simethis piani folia 0); Ophrys bombyliflora (1) ; Selaginella denticulata (i); Aira Tenorii (r6); Quercus suber 06); Genista triscupidata 06); Brunella vulgaris ([6); Centaurium ulnbe1latwn (i6); Polygala niceensis (16); Agrostis stolonifera (1); Rubus ulmifolius (15) ; Ole.a oleaster (r5); Linum usitatissimum 05); Plantago Lan-ceolata (12) ; Lolium rigidum (12) ; Bellis annua (12) ; Stachys hirta 03); Hypericum ciliatum 03): Hypericum perforatum (13) ; Asperula laevigata (13); Calamintha clinopodium (13); Achillea ligustica (13); Luzula Forsteri (13) ; Viola silvestris (i3) ; Aristolochia pallida 03); Vicia sativa (13) ; Sco-lymus grandiflorus 04); Oenanthe anomala (14) ; Holcus lanatus ()4) ; An-thoxanthum odoratuni 05); Galium saccharatum 05); Linaria reflexa 05); Rubia peregrina (r5); Ornithopus compressus (3).

Page 114: تاريخ قبائل خمير

IIO LA VÉGÉTATION FORESTIL'RE DE LA IíROUMIRIE

echinata, chaque fois, que le sol est mal drainé, apparaissent sur des surfaces très petites, souvent inférieures à I m 2 et dépassant rare-ment quelques mètres carrés, des groupements caractérisés par la présence d'isoétes occupant le fond des légères dépressions qui res-tent inondées ou tout au moins très humides pendant toute la pé-riode hivernale. Dans la lande à Erica scoparia, sur le bord de ces dépressions, se développe un tapis de mousses et de lichen (Cladonia). Les relevés dans ces stations sont difficiles en raison des variations saisonnières marquées de la végétation. Il y a en effet une forte proportion de géophytes dont les parties aériennes sont fugaces, certaines de ces espèces telles que Scilla autuinnalis, Urginea fugax, Leucoium automnale ont un développement automnal. Triglochin Taxi f lora se maintient plus longtemps pendant l'hiver. D'autres com-me Ophioglossum lusitanicu .m et Roanulaea bulboecodium se déve-loppent en février puis se dessèchent dès les premières chaleurs. Au contraire, les therophytes ne se( développent qu'au printemps, au mo-ment où l'humidité du sol diminue, mais où précisément les parties aériennes des géophytes disparaissent ; c'est le cas de Cicendia f ili-f ormis, Radiola lino'ides, des Joncs annuels de petites dimensions comme Juncus pygmaeus, J. capitatus ou. J. tenageia. Il est donc difficile dans ces conditions, d'avoir des relevés complets. Ce grou-pement, dont nous donnerons quatre exemples, a des exigences éco-logiques très particulières et caractérise les sols fortement érosés des argiles du Numidien.

Relevé n° i — Forêt d'Ain Draham VIII' série, près de l'embranchement de la route de l'Oued Zéen - altitude 5io m, au milieu de la lande à Erica scoparia, E. arborea, Halimium halimifoliusn, Lavandula stoechas. Relevé ef-fectué au mois de mar. Les annuelles à l'état de jeunes plantules n'ont pu être notées.

Relevé n° 2 — Forêt de Fernana - légère dépression humide dans une clai-rière dans le boisement de chêne-liège - altitude : 300 m.

Relevé n° 3 — Forêt de l'Oued Zéen - sur la tranche pare-feu dite de Bon Maiza - altitude : 590 m.

Relevé n° 4 — Forêt d'Ain Draham, VIII' série - dans une station très proche de celle du relevé n° I. Relevé effectué au début du mois de mai. Le sol est encore légèrement humide.

Caractéristiques de la classe et de l'ordre Isoetalia Br. Bl. 1931 et Isoeto-nanojuncetea Br. Bl. et Tx 1943

I II III IV

Mentha pulegiuvn 1.i I.I Juncus bu f onius ... 1.1 -}-

Juncus capitatus ... ...... -}- -{-

Juncus pygniaeus .. , ...... I.i -}-

Cicendia f ili f ormis -}-

Radiola linoides ... ..... -}- -{-

Juncus tenageia

Page 115: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE III

Caractéristiques pr('s1t11,C'es de l'association

Isoetes h,ystrix 2.2 I.I I.I + Urginca fugar 2.2 1.1

Oplaioglossuni lusitanicuni + Leucoiunz ant amuele + Sagina apetala + Airo psis tenella

Conipagnes:

Roinulaca biilbocodiain Scilla autumnnalis.. Sinaetimis bicolor SCorconcra undulata Asplaodelus mnicrocarpus Aloenchia erecta Fila go galica Rellis annua Cerastium anomnaluui Lotus hispidus Fva - pvgmnca

+

+ + 1.1

+ + +

I.I -f - + +

En outre, les espèces suivantes n'ont été trouvées qu'une seule fois dans les relevés

Trifolium filiforme (i), Trifolinnz sirbterranenm (2), Cerastivm glonaera-tiaoa (2), Hclianthr;num guttatnm (2'), ßi.rcutclla l'rata (2) Vnlpia niyuros (3), Poa anuna (3), Euphorbia exigua (3), Paron^'chia echüiata (3), Trifolium bocconei (3), T. scabriam (3), Rnm.cx bice/'hnlopliorns (3), Tillaea musco

-sa (3), Album roseum (4), Calina} parisiense (4), Schoeuus aigrirons (4) : Brisa miniina (4), Carex glauca (4).

Ce groupement serait très proche de l'association à Isoetes Du-r ani et Juncus capitatus décrite dans le Languedoc et en Provence par BRAUN- BLANQUET x171. Isoetes Duriaci et Isoetes hystrix se rencontrent d'ailleurs dans les mêmes stations en Kroumirie. Un groupement semblable à Lsoctes hystrix a été identifié en Algérie par CITEVASSUT et OUEZEL 12s1.

Page 116: تاريخ قبائل خمير

I 1 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

CHAPITRE XVI

LES GROUPEMENTS DE DÉGRADATION SUR LES FORMATIONS GÉOLOGIQUES AUTRES QUE LE FLYSCH NUMIDIEN

Quoique nous ayons limité l'essentiel de notre étude aux grou-pements végétaux sur flysch numidien, il nous a été possible de constater les différences profondes que présentent les formes de dégradation de la végétation forestière sur d'autres formations géo-logiques. Comme nous avons eu précédemment l'occasion de le si-gnaler, il existe des forêts de chêne-liège sur trias. Nous en avons déjà cité des exemples dans un faciès à Pteridium aqulinum domi-nant. Si la forêt de chêne-liège est principalement représentée sur le flysch numidien, elle n'y est pas rigoureusement cantonnée. C'est ainsi que, incluse dans le massif de Kroumirie, au Nord de Ghardi-maou, la presque totalité de la forêt des Ouled Ali, IIe série, est installée sur des terrains apparaissant clans une boutonnière ou-verte au travers de la nappe de flysch numidien et appartenant soit au trias soit , pour certains calcaires marneux, au Campanien.

Rappelons que c'est précisément dans cette forêt que l'on trouve le seul peuplement pur de chêne vert en Kroumirie sur une qua- , rantaine d'hectares et, sur la limite de ce boisement, un mélange de chêne vert et de chêne-liège. Il n'est malheureusement pas pos-sible de préciser ce qu'a pu être le groupement climacique de cette forêt de chêne-liège très particulière car le peuplement y est très dispersé et a été parcouru à plusieurs reprises récemment par des incendies. Actuellement, la végétation forestière se compose d'un peuplement très clair de chêne-liège, rarement en bouquets, avec quelques pieds de Pin d'Alep, accompagné (l'une strate arbustive assez importante.

Mais c'est surtout l'abondance du Diss (Anipelodesma mauritani.-ca) qui donne à ces parcelles une physionomie très typique.

Le relevé suivant a été effectué à 75o ni d'altitude, stir un ver-sant Sud-Est, aved une inclinaison de 20 ° , dans un des bouquets de chêne-liège les mieux conservés à proximité de la piste forestiè-re, à 500 m avant le poste cltt Bessouagui.

Page 117: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTII RE DE LA KROUMIRIE I13

Strate I - recouvrement : Io % - hauteur: 5-6 ni:

Oorercus cuber 2.3

Strate II - recouvrement : 70 Ouerces su ber 1.1 Pistacia lentiscus

Calycotoane villosa Genista triscupidata Erica inultiflora

Daphne gnidium

Cistes salviac f olies

2.2

I.I

2.1 1.2

+

--H

% - 1 à 2 111:

Plcillyrca inedia 1.2

Ampelodesnca mauritanica 3.4 Fumano thv'mifolia I_I

Lonicera implexa 1.1

Rhamnus alaternus I.I

Asparagus. acutifolius Coronilla jicncea

-{- 1.2

Strate III - recouvrement Buplevruni sp. cf . rigidifie. il entica sp. cf . aquatica Centaurea tagana

Scilly peruviana

Eryngiun2 Bovei

Galiunc tunetanuna

Leuzea conifera

: 20 %:

1.3 Rubia peregrina 1.2 Polygala niceen.cis

I.I Sanguisorba minor

+ Galien? aparine

2.2 Centaerium unibellatum. f Pelicaria adora

+ Limon coryanbif erem ... ++

++

++

Nous avons noté en outre, clans une petite surface plus décou-

verte, Ebenus pinnatus, Cistes polymorphes, Anemone palmata, Teucrium polieaoo, Ajuga iva, Asperula cynanchina.

Le relevé suivant a été effectué dans une station plus dégradée sur une coupe plus sèche et caillouteuse, à peu de distance :

Erica multiflore 3.2 Thymus vulgaris + limpelodesnoa naauritanica 2.3 Calycotonce villosa + Globelaria alypaaarr r.1 Coronilla jencea + Fumana th i•nii f olia I.2 Tbenus pinnatus Furnana cricoïdes -^- Aira caryophylea + Furnana laevipes -^- Valerinella anicrocarpa Cistes salviaefolies I.2 Asperela cynanchia + Cistes polymorphes + Odontites tribouti + Orchis papilionacea + Onobrychis sp . + Evax pygmaea -}- Argyrolobiunc linnaeanuvn + Thymus capitatus +

Ce relevé, malgré l'absence de Rosanarin.us officinalis est, avec Globularia alypuíi, Furrcana cricoïdes, Coronille juncea, Leuzea co-niza, à rapporter à l'alliance du Rosmarino-ericion.

Enfin, en dehors de la Kroumirie, dans la dorsale tunisienne, il

existe encore demaigres restes de végétation forestière avec chêne-liège, sur trias également. Nous en avons vu deux stations intéres-santes, la première à Sidi el Ayadi, à 58o ni &altitude, sur une

Page 118: تاريخ قبائل خمير

I 1 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

croupe à proximité du domaine du Thibar, entre Souk el Khemis et Teboursouk, la seconde au Fedj el Adoum, entre Teboursouk et le Kef. Nous y avons noté les espèces suivantes:

I 2

Quercus suber

Pinus halepensis 1.1 1.1 Juniperus oxycedrus 1.1 Ampelodesma inauritanica 2.2 3.3 Rosmarinus o f ficivalis 2.2 I.I

Globularia alypunn 1.1 i.i

Thymus vulgaris -{-

Cistus salviae f olies I.I -}-

Calycatome villosa

Pistacia lentiscus

Phillyrea media I.1 I.I

Erica nlultiflora I.1 I.I

Daphne gnidium -}-

Pulicaria odora -{

Cistus polymorphus + Arbutus unedo -}-

Oleo oleaster -^-

Furnana ericoïdes -}-

Arisarum vulgare -{-

La composition floristique montre qu'il faut rattacher ces relevés à l'alliance du rosmarino-ericion, avec comme caractéristiques Ros-marinus of ficivalis Globularia alvpuni et Fines halepensis. Com-me en témoignent les quelques pieds rescapés de Quercus suber, ces groupements de dégradation proviendraient d'une forêt de chêne-liège de l'étage de l'oleo-lentisque qui aurait occupé les terrains tria-siques de la sorsale. Ainsi, selon des témoignages, le chêne-liège existait il y a encore peu d'années au Djebel Djouaouda, par exem-ple au Nord de la route de Teboursouk au Kef.

D'autre part, dans les parties dégradées des (lunes, nous avons noté une pelouse appartenant à une association de l'Helianthemum gu•ttati différente de celle décrite sur le flysch numidien dans l'étage des liasses montagnes.

Les relevés reportés clans le tableau suivant ont été effectués dans les localités ci-après:

Relevé n° I — Pelouse pàturée sur terrain sableux à 1,5 km du

Page 119: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FOREST' i RE DE LA KROUMIRIE I15

rivage, su r la piste conduisant an poste forestier de Berkoukech ìt l'Est (le Tabarka.

Relevé n° 2 -- Pelouse sur Aunes entre les broussailles de chêne kermès et HaliWr.ii2iii batimifoliuiii, près de Bordj Ali Bey (circons-cription forestière de La Calle - Algérie).

Relevé n° 3 — Pelouse sur sable dans les dunes de Tabarka, entre les bouquets de Qucrcus eQtöfera, Chamaerops bniuili.i. Ha-limiuen haliirifolium, Daphne gnidi.nrrn..

Relevé n° 4 — Pelouse pâturée à la limite des dunes de Tabarka, au lieu (lit Sidi Bader.

Caractéristiques de l'ordre Helianthemation Br. 1940

3 3 4

Rumex bucephalophorns -1- r.I 2.2 -}-

Filago gallica + 1.1 I.I

Ornithopus conlpressrls . H- I. I -}-

Helianthernnru guttaturrn I.I -}-

Tolpis barbota + Staclvvs arvernsis I.I

Trifoliurnn cherleri 2.2

Trifoliurn. subterraneum. +

Différentielles par rapporti à l'association Paronvclria-echinata et Plantago Bellardi

Silone hispida + + 2.2 2.2 llfalcornia parviflora + + I. I

Crepis bu lbosa + 1.1 Spergnla arvensis + + + Coryrnephorus articulatus I.I + I.I

Espèces de l'association à Par onychia ecirinata, et Plantago Bellardi

Romnlaea bulbocodil nn t.r + I.I

Lotus angustissirrlus 2.2

I.I

Plart-tago Bellardi + 2.2

Coinpagnes

Evax t'yganae Paranychia echinata V ulpia myuros Euphorbia exigua Medicago solciroli

+

2.2

2.2 2.2

Page 120: تاريخ قبائل خمير

I16 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

Tillaea muscosa Sherardia arvensis

-E- +

Vulpia myuros -{- Valerianella microcarpa .. -}- I.1

Helianthemum tuberaria .. -^- Sagina apetala -f - Veronica arvensis -}- Alliuo-n roseum --^- Ranunculus f labellatus -{- -{- Asterolinum stellatum -^-- Hypochaeris aetnensis -{- Cynodon dactylon 1.1

Erodium circutarium 1.1 2.2

Trifolium striatum 3.3 Bellis annua -

Hyoseris scabra -}- Hypochaeris radicata -}- Plantago lagopus -{- Paronychia argentea -f- Senecio leucathemi f olius -}- Cerinthe major -{- Linaria sp. -}- Linum usitatissirnum -}- Plantago arenaria -{-

Ce groupement est extrêmement voisin de la sous-association à

Ornithopus compressus de l'association à Corynephorus articulatus et Helianthemum guttatum, reconnue par BRAUN-BLANOUET dans la plaine languedocienne, stade de dégradation terminal de la chê-naie d'Yeuse sur sol siliceux.

Page 121: تاريخ قبائل خمير

groupe I

groupe II

groupe III

Etage inférieur Etage montagnard

Etage de basses montagnes

LA VLGL.TATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE I17

CONCLUSIONS

S'il était possible de présenter d'ans un, seul tableau d'ensemble les relevés effectués dans les forêts de hroumirie, en les classant sui-vant leurs altitudes, les différents étages altitudinaux apparaîtraient d'eux-mêmes, par le regroupement de certaines espèces dont la pré-sence est liée à des conditions écologiques étroitement dépendantes de l'altitude. A défaut d'un telle présentation, le schéma ci-après permet de résumer la constitution de la végétation.

groupe IV

groupe V

Forêt de Chêne Zéen Forêt de Forêt de Forêt de Chêne-liège avec Iles aquifolinrn Chêne Zéen Chêne-liège

à Cytise à Lentisque

Forêt de Chêne Kermès

En dehors des espèces ubiquistes, ou tout au moins celles que nous pouvons considérer comme telles, si, dans la limite de la ré-

Page 122: تاريخ قبائل خمير

1I8 LA VEGETATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

gion étudiée, elles apparaissent avec la même fréquence quelle que soit l'altitude, il est possible de distinguer:

I. Un groupe d'espèces thermophiles, caractéristiques de l'étage inférieur telles que Pistaría lentiscus, Olea oleaster et, sur le ver-sant maritime, Chamaerops huonilis et Teucrimn fruticans.

2. Un groupe d'espèces liées aux groupements forestiers et aux sols humifères qui les accompagnent dans l'étage des basses monta-gnes, telles Lutiula Forsteri, Galiu.att elli[licum, C,tisus triflorus, Teucrivare scorodonia. Helica minuta, Brachy/'odiuln silvaticum, As-perula laevigata, Brunella vulgaris.

3. Un groupe d'espèces euméditerranéennes considérées comme caractéristiques (les associations (le la classe Quercetea-ilicis, qui apparaissent avec une fréquence sensiblement égale dans l'étage in-férieur et dans l'étage des basses montagnes, où cependant elles se raréfient dans la forêt (le chêne zéen et qui disparaissent d'ans l'étage montagnard proprement (lit : Rubia peregrina, Smilax aspera, Daphne gnidiunt, Clematis flanitnula, Rhatnnus alaternus, Vibur-ntant tinos, Asparagus acutifo.tius, Pltilhvrea media.

4. Un groupe (l'espèces très humicoles qui trouvent leur optimum dans la forêt (le chêne zéen et que nous avons considérées comme caractéristiques de ce groupement, clans l'étage (les basses monta-gnes et, semble-t-il, dans l'étage montagnard.

5. Un groupe d'espèces hvg - ophiles dont l'affinité médio-euro-péenne et subatlantique est la plus marquée, qui ne se trouvent que clans l'étage montagnard et dans la ripisilve à Alnus glutinosa, telles Ilex aquifolium, Sanicula europaea, Veronica montana, Stellaria h ol ostea.

La végétation apparaît ainsi comme une combinaison de ces dif-férents groupes, les combinaisons les plus fréquentes correspon-dant aux groupements que nous avons décrits: forêt de chêne ker-mès et de chêne-liège à lentisque dans l'étage inférieur, la forêt de chêne-liège à cytise et la forêt de chêne zéen dans l'étage des basses montagnes, la forêt de chêne zéen montagnarde.

Tels sont donc les types de forêts que le forestier doit mettre en valeur en les maintenant en état d'équilibre, équilibre toujours fra-gile en pays méditerranéen où l'incendie, le pâturage, l'abus d'ex-ploitation provoque l'installation des groupements de dégradation. maquis à Arbousier. lande à Ericacées ou pelouses dont les nossi-bilités économiques sont extrêmement faibles.

Il nous paraît souhaitable que les groupements végétaux de la Kroumirie, expression des différentes conditions (le station, poissent servir de cadre à l'expérimentation forestière en vue d'une mise en valeur encore plus intensives des belles forêts de Kroumirie.

Page 123: تاريخ قبائل خمير

Ophioglossacée.s Osmondacées Polypodiacées

Aspléniées

Pteridiées

Isoetacées

Selaginellacées Equisetacées Cupressacées

Pinacées

Juncaginacées Alismatacées Graminées

LA VÉGÉTATION FORESTIf:RE DE LA KROUMIRIE I19

ANNEXE I

LISTE DES ESPÉCES TROUVÉES DANS LES RELEVÉS

Ophioglossum Lusitanicum L. Osrnunda regalis L. Dryopteric aculeata (L.) O. Kuntze = Aspidiurn aculea-

tum. Döle. Picchu tu i spicant (L.) Roth. Aspleniunt obovatuna Viv = .4•. Lanceolatum Huds. A. adiantum-ni..rum L. Athyrium Fili.v-femina (L.) Roth. Gyinnogramrna leptophylla (L.) Desv. Pteridium aquilinum (L.) Ruhn. Polypodium volgare L. ssp. serration (Willd) Christ. Isoetes velata A. Br. I. Duriaei Bory. I. Hystrix Dur. Sclaginella denticulata (L.) Lie. F_gnisctunr maximum Lamk. Callitris articolata (Cahl Murb. Juniperus oxycedrns L. ssp. macrocarpa (S et Sm) Ball, J. phoenicea L. Pinos halepensis Mill. Pinos pinastcr Soland = Pinos maritima Lamk. Triglochin Taxiflora Guss. Alticnm plantago-aquatica L.

.. l.ndropo,gon di.cfachy us L. Tlremeda triando Forsk. Phalaris nodosa L. Anthoxantatm odoratuni L. Agrostis stolonifera L. = A. alba. A. sahnantica (Lag.) Runth = A. pallida D.C. Gastridium. ventricosum Ganan Sch. et Th. (= G. Len-

digervm L.) Laguru.c ovatuc L. Cynodon dactylou (L.) Oers. Ampclodesma mauritanica (Poir.) Dun et Sch. A.

Tenar Vahl. Flolens lanatus L. IT. sctosus Trin. = H. annuus Salzm. Coryncphorus articulatus (Desf.) P. Beauv. Trisctaria flavescens (L.) Maire. T. parviflora (Desf.) Maire. T. panicea (Lamk.) Maire. Avena barbata Brot. Avena sterilis L. ssp. macrocarpa (Moench) Brig. Gaudinia fragilis (L.) P. Beauv. 4•ira Tenorei Guss. A. caryophyllea L.

Page 124: تاريخ قبائل خمير

I20 LA VÉGÉTATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE

A. cupaniana Guss. = A. uniaristata Lag. et Rodr. Airopsis tenella Coss. et Dur. = A. globosa Desv. Sieglingia decumbens (.) Bernh. Melica minuta L. ssp. major (Parl.) Trab. = M. minuta

var. latifolia Coss. Scleropoa rigida (Li) Gris. Cynosurus plybracteus Poir. = C. cristatus L. var. poli-

bracteus Goss et Dur. C. echinatus L. C. elegans Desf. Dactylis glomerata L. Poa annua L. P. bulbosa L. P. trivialis L. Briza maxima L. Glyceria fluitans (L.) R. Br. Festuca coerulescens Desf. F. Drymeia Mert. et K. Vulpia myuros Gmel. V. sciuroides (Roth) Rouy. V. ciliata Lk. V. sicula (Prel.) Lk. Bromos madritensis L. B. commutatus Schrad. = B. racemosus L. ssp. commu-

tatus Maire et Weill. Brachypodium distachinm (L.) R. et Sch. Brachypodium silvaticum (Huds.) R. et Sch. Lolium rigidum Gaud. Aegilops ovata L.

Cyperus kalli (Forsk.) Burb = C. capitatus Vaud = C..rchoenoides Gris.

Scirpus cernuus Vahl = S. savii Sch. et Mauri. Heloecharis multicaulis Dietr. Schoenus nigricans L. Carex divulsa Good. = C. nniricatos L. ssp. divulsa

(Stokes) Syme. C. remota L. C. distachya Desf. = C. longiscta Brot. C. glauca Murr. = C. serrulata Biv. C. pendula Huds. = C. maxima Scop. C. depressa Lk. C. olbiensis Jord. C. selvatica Huds. C. punctata Gaud. Chamaerops huniilis L.

.^•rurn italicum Mill. Arisarum volgare Targ.-Tozz. Ambrosinia Bassii L.

.Toncu.r Tenageia Ehrh.

.T. bufonius L. J. conglomera tus L. L. pygmea Rich. et Thuill. J. bulbosus L. J. capitatus Weig. Luzula Forsteri (Sm.) DC. T . campestris (L.) DC.

Graminées

Cypéracées

Palmiers

Aracées

Joncacées

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LA VEGP1'ATION FORESTIERE DE LA KROUMIRIE I2I

Liliacées

Amaryllidacées Diocoréacées Iridacées

Orchidacées

Betulacées Fagacées

Salicacées Ulmacées Moracées Polygonacées Euphorbiacées

Aristolochiacées Thymeleacées Lauracées Thelygonacées Caryophyllacées

Asphodelus rnicrocarpus Viv. Simethis planifolia (L.) G. et G. S. bicolor Kunth. Alliusn roseun L. A. triquetrum L. A. subhirsutum L. Scilla lingulata Poir. S. Aristidis Coss. S. Peruviana L. Scilla autumnalis L. S. numidica Poir. Urginea vial-lima (L.) Bak. = Sella maritima L. U. ondulata (Desf.) Steinh. U. fogar (Moris) Steinh. Ornithogalum urnbellatum L. O. arabicum L. Ruscos hypophyllum L. R. aculeatus L. Asparagus acutifolius L. Smilax aspera L. Leucoium autunnale L. Tamils common's L. Gladiolus bysantinus Mill. Romulaca bulbocodiurn (L.) Sch. et Mauri. Oph ys bombylifera. Orchis tridentata Scop. sap. Lactea. O. papilionacea L. Serapias lingua L. Platantheraoifolia Rich. Limodoruna abnrtivurn (L.) Sw. Alous glutinosa (L.) Gaertn. Quercus Mirbecki Durieu. Q. suber L. Q. ilex L. • Q. coccifera L. Sali.- pedicellata Desf. Umaus campestris L. Ficus carica L. Runicx bucephalophorus L. E_uphorbia pterococca Brotero. E. cuneifolia Guss. E. anaygdalo'ide.r L. E. exigua L. E. Peplus L. E. peploides Gonan. Aristolochia pallida Willd.

Daphne gnidium L. Lasrrus nobilis L. Cynncrambe prostata Gaertn. Paronychia echinata Link. P. argentea (Pourr.) Link. Polycarpon tetraphyllum L. Sperqula arvensis L. Moehringia pentandra Gay. Stellaria Holostea L.

Page 126: تاريخ قبائل خمير

I22 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

S. media (L.) Vill. Moenchiaa erecta (L.) Gaertu. = Cerastium crectum Goss,

et G. Cerastium auornalurn Wallst et K. C. glomeratum Thuill. Sagina apetala Ard. Silene laeta (Ait.) A. Br. S. gallica L. S. colorata Poir. S. Nicaeensis All. Lychnis macrocarpa .Munti.

Renonculacées Anemone palmata L. Ficaria calthaefolia Rehb. F. ranunculoides Roth. Ranunculus flabellatus Desf. R. rnacrophyllus Desf. Clematis flammula L. Cl. cirrosa L.

Fumariacées Fumaria capreolata L. Crucifères Lepidium glastifolium Desf.

Biscutella lyrata L. B. radicata Coss. et Dur. Allaria officinalis Andrz. Nasturtium officinale R. Br. Cardamine hirsuta L. Malcomia parviflora D.C.

Cistacées Helianthemum guttatum. L. s.l. H. tuberaria (L.) Miller. Halirnium halirnifolium = Helianthemus halinrifolius (L.)

Willd. Fumana Levipes Spach. F. thymifolia (L.) Verlot F. viscida Spach. F. ericoides (Car.) Pau. • Cistus monspeliensis L. C. salviaefolius L. C. polymorphus Willk.

Tamaricacées Tamarix gallica L. Violacées Viola odorata L.

V. Riviniana Rehb. Hypericacées Hypericurn perfoliatum L.

H. ciliatum Lam. H. australe Ten. H. audrosaemvm L.

Crassulacées Sedurre cepaea L. Tillaea muscosa L. Umbilicus pendulinus D.C.

Rosacées Rosa sempervirens. Agrimonia eupatoria L. Sanguisorba minor Scop. Rebus ulmifolius Schott. Potentilla micrantha Ramond. P. reptans L. Geum urbanum L. Crataegus monogyna Jacq. Prunus avium L.

Page 127: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE I23

Légumineuses Ceratonia siliqua. Argyrolobium Liruiaeanum Walp. Spartium junceum L. Genista aspalathoides Poiret. G. ulicina Spach. G. triscupidata Desf. Calycotome villosa (Poir.) Link. Cytisus triflorus L'Héritier. Ononis viscosa L. Medicago Soleiroli Dubr. M. tuberculata Willd. Medicago murex Willd. Trifolium campestre Schreb. T. filiforme L. T. subterraneum L. T. tomentosum L. T. glomeratum L. T. nigrescens Viv. T. Bocconei Savi. T. striatum L. T. scabrum L. T. arvense L. T. ligusticum Balbis. T. angustifolium L. T. cherleri L. T. stellatum L. T. isthmocarpum Brot. = T. jaminianum Boiss. T. Loevigatum Desf. = T. strichou L. Lotus corniculatus L. L. edulis L. L. hispidus De.sf. L. angustissimus L. L. ornithopodioides L. Tetragonolobus biflorus Seriane. P.roralea bituminosa L. Scorpiurus subvillo.rus L. Coronilla scorpioides (L.) Roch. C. juncea L. C. valentina L. Vicia disperma D.C. V. tetrasperina (L.) Wench. V. sativa L. V. gracilis Loisel. V. leucantha. Lathyrus niger (L.) Bernh. L. sphaericus Retz. Reta in Bovei Spach. Ebenus pinnata Desf.

Myrtacées Myrtus communis L. (lenotheracées Circaea Lutetiana L. Linacées Radiola linoides Roth.

Linum gallicum L. Limon corymbiferum Desf.

Geraniacées Geranium purpureum Vill. G. lucidum (Bauhin) L. G. molle L. G. lanuginosum Link.

Page 128: تاريخ قبائل خمير

124 LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE

G. atlanticum. Boissier et Reut. Erodium cicutarium (L.) L'Hérit.

Polygalacées Polygala Nicaeensis Risso. Anacardiacées Pistacia lentiscus I.

P. terebinthus L. Aquifoliacées Ilei aquifolium L. Rhamnacées Rhamnus alaternus L. Vitacées Vitis vinifiera L. Araliacées Hedera helix L. Ombellifères Sanicula europaea L.

Eryngium Barrelieri Gay. E. Bovei Boissier. Tondis nodosa (L.) Gaertner. Orlaya m.aritima Koch. Smyrnium olusatrum L. Smyrnium perfoliatum (L.) Miller. Bupleurum rigidum L. Bunium mauritanicum Batt. et H. Oenanthe anomala Cosson et Durieu. Kundmannia sicula L. Thapsia villosa L. Mucus muricatus L. D. laserpitoides. D. gummifer Lmk. Heliosciadium nodiflorum (L.) Lag.

Ericacées Arbutus unedo L. Erica scoparia L. E. arborea L. E. multiflora L.

Primulacées Asterolinum stellatum (L.) Hg. et Lk. Cyclamen africanum Boiss et Reut. Anagallis crassifolia Thore. Anagallis coerulea Schreher.

Convolvulacées Convolvulus tricolor L. C. Durandoi Pomel. C. althaedides L. C. sepium L.

Borraginacées Myosotis hispida Schlecht. Echium creticum Coste. Cerinthe major L.

Scrofulariacées Linaria elatine L. L. triphylla (L.) ,Millei. L. reflexa (L.) Desf. L. striata D.C. .4.narrhinum bellidifolium (L.) Desf. Scrofularia scorodonia L. Veronica cymbolaria Bodard. V. montana L. V. arvensis L. Odontite.s Tribouti Grenier et Paillot. Ononis viscosa (L.) Rehb. Parentucellia latifolia (L.) Caruel. P. viscosa (L.) Carcel.

Acanthacées Acanthus mollis L.

Page 129: تاريخ قبائل خمير

LA VEGTTATION FORESTI EEE DE LA EROUMIRIE 125

Labiacées Ajuga reptans L. A. iva Schreber. Teucrium scorodonia L. T. polium (L.) Ray. T. fruticans L. Prasium majus L. Scutellaria columnae Al lioni. Lavandula stoechas L. Brunella alba Pallas = B. laciniata L. B. vulgaris L. Lamium purpureum L. L. album L. Lanzhou flexuosum Tenore. Stachys arvensis L. S. hirtus L. Betonica officinalis L. iblicromeria graeca L. Calamintha clinopodium (L.) Moris. Thymus capitatus Hoffm. Thymus vulgaris L. Mentha pulegiuna L. lI. aquatica L. ll. rotundifolia L. Rosmarinus officinalis L.

Globulariacées Globularia alypnm L.

Plantaginacées Plantago macrorrhiva Poiret. P. coronopus L. PI. Bellardi Allione. Pl. serraria L. Pl. lanceolata L. Pl. arenaria W. et K.

Ciccndia filifonnis (L.) Delarbre. Chora perfoliata L. Centaurinm n nbellatum Gilibert. ('nta urja )fl maritimum (L.) Fritsch.

1V (riuni ulcander L. Trajinasuxyphylla ?Vl. Bieb. Phillyrea media L. P. angustifolia L. Olea silvestris Miller. Jasminum fruticans L.

Rubiacées Rubia peregrina L. Vaillantia muralis (L.) D.C. Galivan elongation (Presl.) Beck. G. saccharatum Allioni. G. parisiense L. G. aparine L. G. ellipticum Willd. G. tunetunum Poiret. Asperula cynanchina (Bauhin) L. A. levigata L: Crucianella maritima L. Sherardia arvensis L.

Caprifoliacées Viburnum Tinus L.

Lonicera implexa Aiton,

Gentianacées

Apocynacées Oléacées

Page 130: تاريخ قبائل خمير

126 LA VÉGÉTATION FORESTI I?RE DE LA KROUMIRIE

Valerianacées Valerianella microcarpa Lois. Fedia cornucopiae (L.) Gaertner. Centranthus calcitrapa (L.) D.C.

Dipsacacées Scabiosa rutaefolia. S. inaritima L. S. stellata L.

Campanulacées Campanula alata Desf. C. rapunculus L. C. dichotama L. Specularia falcata (Ten.) A.D.C.

Lobeliacées Laurentia iYTichelii DC. Composées Bellis annua L. var. radicaras Coss et Dur.

Bellis silvestris Cyrillo. Evax pygmaea (L.) Persoon. Filago gallica L. F. germanica L. mula viscosa (L.) Aiton. Pulicaria odora. (L.) Rehb. Achillae ligustica Allioni. Chrysanthemum myconis L. Petasites fragans Presl. Senecio delphinif olius Vahl. Senecio leucanthernifolius Poiret. Doronicum atlanticum. Galactites tomentosa .Moench. Centaurea tagana Brot. Centaurea sphaerocephala L. C. napifolia L. Leuzea conifera (L.) D.C. Tolpis barbata (L.) Gaerner. Hyoseris radiata L. H. scabra L. Scolymus grandiflorus Desf. Hedypnois polymorpha D.C. Hypochaeris Aetnensis (L.) Bentb et H. H. glabra L. H. radicata L. Urosper)num Dalechompi (L.) Schmidt. Thrincia tuberosa (L.) D.C. T. hispida Roth. Scorzonera undulata Vahl. Crepis! patula Poiret. C. bulbosa (L.) Tausch. Andryala integrifolia L. (_ .A. sinuata L.) Lactuca muralis L. Plagius virgatus D.C. Cichorium intybus L.

Page 131: تاريخ قبائل خمير

LA \7:GÉTATION FORESTIERE 1)E LA EROUMIRIE I27

ANNEXE II

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Page 132: تاريخ قبائل خمير

I28 LA VI✓GLTATION FORESTILRE DE LA KROUMIRIE

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Page 133: تاريخ قبائل خمير

LA VÉGETATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE I29

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130 LA VTGFTATION FOREST1 ERE DE LA KROUMIRIE

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LA VEGETATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 131

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132 LA VEGETATIOI FORESTILRE DE LA KROUMIRIE

SUMMARY

1 rountiria represents a remarkable and natural region situated in the northern part of Tunisia. It covers the northern section of the i\Iedjerda Valley, bordered by the ;-Mediterranean Sea ; it is limited on the west side by the algerio-tunisian frontier, at Lschkeul Lake. With a maximum altitude of 1 202 ni, this mountainous region owns its originality because of peculiar soil and climate conditions.

The numidian flysch formation;, mainly composed of clay and sandstone substratum, cover a fairly large area. Climate is quite rainy and the annual mean precipitations is therefore reaching more than, 600 mni in every station, with a maximum of 1 530 mm.

These ecological factors help in explaining the actual importance of the forest in spite of an abusive human action.

The plain forest types were studied by the phytosociological methods.

The Quo-ells coccifera forest and a forest type characterized by Ouerct-rs Suber occur at the lower altidudinal level. This zone is also characterized by the presence of the following plant species : Pis.tacia Lentiscus and C7tatuaerops Iiionilis.

On the other part, the forest of Qtrercus Saber with Cytisits tri f lords as the most important plant species, and the forest of Quercus ]Tirbecki, grow on leached and humic soils, of the low mountainous region.

A few stations found above 1 000 in could be related with to a montane level, which is characterized by the Querctts _ITi.r'becki. forest, the presence of Iles agoifolittnt and a mid-european flora.

The presence of some regular rivers results in the development of a riparian forest of Aliitts yhttinosa, providing shelter to the most hygrophitic species. This vegetal community is very similar to the alder stands occurring in Mid-Europa.

But pasturing and fire are responsible for the formation of some degraded communities ; bush of Arbuttt,s Unedo; moor of Erica lttitltiflora for the lower level ; and moor of Erica scoparia for the low mountainous zone, where grassland of Plontago serraria is also formed

A good knowledge of these units cf vegetation and of their evo-lution should provide greater consideration for the forest : the most important resource of the concerned region.

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LA VÉGÉTATION FORESTIÈRE DE LA KROUMIRIE 133

ZUSAMMENFASSUNG

Im nördlichen Teil Tunesiens, bildet Krumerien ein bemerkens-wertes natürliches \Vuchsgebiet. Dieser bergige Gegend, deren höchste Erhebung 120© w ü.1I ; erreicht, erstreckt sich zwischen der -Mittelileerkiiste und deal i\Iedjerda'stal, und von der Alge-risch-tunesischen Grenze bis beim See Ischkeul. Klima und Boden verursachen die Sonderbarkeit dieser Gegend.

Die Formationen des « numedischen Flysch », mit ihren Sand-stein und Tonböden, haben tatsächlich eine grosse Verbreitung. Das ].Klima ist verhältnismässig regenreich. Die jährliche Niederschlags Menge übersteigt stets 600 min. Und erreicht einen Scheitelwert von 1 530 mm. Diese ökologischen Bedingungen erklären die auch heute noch vorhandene Bedeutung, die der \Vald trotz der zerstören-den Wirkung des Menschen hier innehat.

Die hauptsächlichsten Waldtypen sind mit phytosoziologischen Massnahmen bestimmt worden.

In cien Tieflagen, die floristisch durch die Gegenwart von Pista-cia lentiscus und Chauiaerops hititrai.lis gekennzeichnet sind, treffen sich der Querces coccifera. AV'ald und ein Waldtyp mit Quercus staber. In der Höhenstufe der unteren Berghänge auf humusreichen und ausgelaugten Böden entwickelte sich ein Querces suber. Wald, vergesellschaftet besonders mit Cvtisus triflorus, und ein Quercus Mirbccki Wald. Einige Standorte über 1 000 in können einer Bergstufe angeschlos-sen werden, gekennzeichnet durch Quercus i1irbecki mit Ile1.- aqui-foliurn und einer Flora mit mitteleuropäischen Zügen.

Sodann erlaubt das Vorhandensein einiger stets Wasser führen-der Flusslaufe die ,Ausbildung einer Uferflora mit fl1uus glutinosa, die über den wasserliebendsten Arten stockt. Diese Gesellschaft ähnet sehr mitteleuropäischen Erlenwäldern.

Indessen haben Waldweide und Feuer die _Ausbildung der natür-lichen Pflanzgesellschaften einer Degradation zugeführt : Buschwald mit Arbutus uuedo, Heide mit Erica rnultiflora in den unteren Lagen der Berghänge, sowie steppenartigGebiete mit Plantago serraria.

Die Kenntnis dieser Pflanzgesellschaften und ihrer Entwicklung kann dazu beitragen, die Wertverbesserung dieser Wälder, die einen wesentlichen Reichtum der Gegend darstellen, intensiv vor-anzutreiben.

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Fio. 2.

Aspect de la forêt de Chêne-liège dans l'étage des basses montagnes (par-celle A - 5e série de la forêt du Feidja). — Le sous-bois est éliminé par la forte densité du peuplement et par le pacage intensif.

(Cliché L. GEORGE.)

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FIG. 4.

Aspect de forêt de Chêne-liège surpâturée (forêt de Fernana).

(Cliché L. GEORGE.)

Page 143: تاريخ قبائل خمير

FIG. 5.

Aspect de la forêt de Chêne Zéen. Bouquet de réserves, restant après le passage de deux premières coupes ayant enlevé le plus gros matériel (forêt du Feidja, 4` série, canton de l'Oued Iroug, parcelle E).

(Cliché L. GEORGE.)

Page 144: تاريخ قبائل خمير

Fm. 6.

Exploitation d'une coupe de nettoiement dans un perchis de Chêne Zéen façonnage des traverses en forêt.

Page 145: تاريخ قبائل خمير

Crétacé

Nummulitique (lutétieu - londinicu)

Terrains récents d'origine numiciiclu le

o Sou k el 1A-raa P1uv, lsité comprise en. - e 600 et 1 non mrn. t.--

CARTE N° 1 - RELIEF ET HYbROGRAPHIE

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CARTE N° - GEOLOGIE ET PLU VMS] TE

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Pluviositc annuelle des différents Posies d'observation

Ain )ratlaul I 535 nun Lc 11énes 1 48

-Dar Cathlna 1410 Den :Ietir I 30 Oued Zéen .Medjez el-Bob'

1)

Am . alem 0!5o Serouia - 20

E1 eidja 1 155 Ma 11 Sali I 080 Ain 7.ana I oSo Ail 1- 030 Tabarka I 030 Belda 975 Aill Seba 955 Sedjenane 9 2 0 Djebel Diss 85o Tarnera 850 Ouclitata 815 Boia 6'5 heruana 600 Soul-; el Khemis 480 Ghardin-mo lt 480 Souk el Arba 450