RELIGION, LACITE, POLITIQUE., 24.25 2014 .

Prire Dieu.Voltaire XVIII Ce nest donc plus aux hommes que je madresse ; cest toi, Dieu de tous les tres, de tous les mondes et de tous les temps : sil est permis de faibles cratures perdues dans limmensit, et imperceptibles au reste de lunivers, doser te demander quelque chose, toi qui a tout donn, toi dont les dcrets sont immuables comme ternels, daigne regarder en piti les erreurs attaches notre nature ; que ces erreurs ne fassent point nos calamits. Tu ne nous as point donn un cur pour nous har, et des mains pour nous gorger ; fais que nous nous aidions mutuellement supporter le fardeau dune vie pnible et passagre ; que les petites diffrences entre les vtements qui couvrent nos dbiles corps, entre tous nos langages insuffisants, entre tous nos usages ridicules, entre toutes nos lois imparfaites, entre toutes nos opinions insenses, entre toutes nos conditions si disproportionnes nos yeux, et si gales devant toi ;

que toutes ces petites nuances qui distinguent les atomes appels hommes ne soient pas des signaux de haine et de perscution ; que ceux qui allument des cierges en plein midi pour te clbrer supporte ceux qui se contentent de la lumire de ton soleil ; que ceux qui couvrent leur robe dune toile blanche pour dire quil faut taimer ne dtestent pas ceux qui disent la mme chose sous un manteau de laine noire ; quil soit gal de tadorer dans un jargon form dune ancienne langue, ou dans un jargon plus nouveau ; que ceux dont lhabit est teint en rouge ou en violet, qui dominent sur une petite parcelle dun petit tas de boue de ce monde, et qui possdent quelques fragments arrondis dun certain mtal, jouissent sans orgueil de ce quils appellent grandeur et richesse, et que les autres les voient sans envie : car tu sais quil ny a dans ces vanits ni envier, ni de quoi senorgueillir.

Puissent tous les hommes se souvenir quils sont frres ! Quils aient en horreur la tyrannie exerce sur les mes, comme ils ont en excration le brigandage qui ravit par la force le fruit du travail et de lindustrie paisible ! Si les flaux de la guerre sont invitables, ne nous hassons pas, ne nous dchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix, et employons linstant de notre existence bnir galement en mille langages divers, depuis Siam jusqu' la Californie, ta bont qui nous a donn cet instant.

Voltaire, Trait sur la tolrance, Chapitre XXIII

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Christianisme (2 262,45 millions)Islam (1 426,56 millions)Hindouisme (900,36 millions)Agnostisme (799,19 millions)Religions chinoises (445,43 millions)Bouddhisme (396,53 millions)Religions tribales (210,49 millions)Athisme (157,53 millions)Shintosme (106,60 millions)Nouvelles religions (59,07 millions)Sikhisme (23,77 millions)Judasme (15,62 millions)Spiritisme (13,58 millions)Bahasme (8,15 millions)Taosme (6,79 millions)Confucianisme (6,11 millions)Janisme (6,11 millions)

Bibliographie mile Durkheim, De la dfinition des phnomnes religieux (1898) in: Anne sociologique, vol. II, 1897-1898, p. 1 28, rubrique Mmoire originaux , Paris, PUF. Rdition : Journal sociologique pp.140-165, Paris, PUF, 1969, 728 pages. Collection Bibliothque de philosophie contemporaine.mile Durkheim, Les formes lmentaires de la vie religieuse, le systme totmique en Australie (1912). Rdition : introduction de Jean-Paul Willaime, Paris, PUF, Quadrige, 2008. (ISBN 978-2-13-056751-6)Sigmund Freud, L'avenir d'une illusion, Paris, Denol et Steele, 1932, premire dition sous le titre Die Zukunft einer Illusion, 1927.William James, L'exprience religieuse (1906).Max Mller, Introduction la science de la religion (1873).Max Mller, Origine et dveloppement de la religion (1879).Max Weber, Aprs L'thique protestante et l'esprit du capitalisme (1910), conomie et socit (1910-1913), L'thique conomique des religions mondiales

Mircea Eliade, Histoire des croyances et des ides religieuses, tome 1 : De l'ge de pierre aux mystres d'Eleusis, Payot 1976, tome 2 : De Gautama Bouddha au triomphe du christianisme (Payot, 1978), tome 3 : De Mahomet l'ge des rformes (Payot, 1983)Philippe Borgeaud, Aux origines de l'histoire des religions, Paris, seuil, coll. Librairie du xxie sicle, 2004. (ISBN 978-2020613194)Michel Despland, La religion en Occident. volution des ides et du vcu, Paris, Cerf, Coditatio Fidei, 1979, 579 p. (ISBN 2-204-01447-8)Daniel Dubuisson, Dictionnaire des grands thmes de l'histoire des religions : de Pythagore Lvi-Strauss, ditions Complexe, 2004.Anthony Feneuil (d.), L'exprience religieuse. Approches empiriques, enjeux philosophiques, Paris, Beauchesne, 2012.Pierre Gisel et Jean-Marc Ttaz (d.), Thories de la religion, Genve, Labor et Fides, coll. Religions en perspective, 2002, 414 p. (ISBN 2-8309-1051-6)Pierre Gisel, Quest-ce quune religion ?, Paris, Vrin, Chemins Philosophiques, 2007. (ISBN 978-2-7116-1875-0)Jean Greisch, Le buisson ardent et les lumires de la raison, Linvention de la philosophie de la religion, t. 1, Paris, Cerf, Philosophie & thologie, 2002.Jean Grondin, La philosophie de la religion, PUF, Que sais-je ? no 3839, 2009

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Le bouddhisme est souvent considr comme religion bien qu'il n'y soit question ni de Dieu, ni de nature divine

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Dfinition du mot : religion

Nom fminin singulier ensemble des croyances, des rituels, des dogmes rgissant le rapport de l'homme et de la divinit (ou des divinits)croyance humaine ces rituels et dogmes, attitudes qui dcoulent de cette croyanceau sens figur attitude de respect et de vnration

Religion : Dfinitions Le terme latin religio a t dfini pour la premire fois par Cicron comme

le fait de s'occuper d'une nature suprieure que l'on appelle divine et de lui rendre un culte

La religion peut tre comprise comme

une manire de vivre et une recherche de rponses aux questions les plus profondes de lhumanit, en ce sens elle se rapporte la philosophie Elle peut tre personnelle ou communautaire, prive ou publique, lie la politique ou vouloir sen affranchir.

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La lacitLe principe de lacit place la libert de conscience (celle davoir ou non une religion) en amont et au-dessus de la libert religieuse

Problmatique La lacit est peu connue et souvent mal comprise. Elle est entendue comme la ngation du fait religieux ou rduite lathisme. La lacit est donc expliquer dans ses fondements, cest--dire les libert dmocratiques et le respect de lgalit des citoyens quelles que soient leurs convictions ou leurs croyances.

Lacit : dfinitionLa lacit ou le scularisme est le principe de sparation de l'tat et de la religion et donc l'impartialit ou la neutralit de l'tat l'gard des confessions religieuses. Par extension, lacit et scularisme dsignent galement le caractre des institutions, publiques ou prives, qui sont indpendantes du clerg.La lacit s'oppose la reconnaissance d'une religion d'tat. Toutefois, le principe de sparation entre l'tat et les religions peut trouver des applications diffrentes selon les pays.

Lacit :dfinitionLe scularisme dsigne une tendance faire passer des valeurs sociales associes au domaine du sacr dans celui du profane Il signifie la dsacralisation dun vaste champ d'activits dont celui de l'organisation sociale

: celle-ci ne se peroit plus comme une donne naturelle exigeant l'adhsion automatique aux valeurs tablies, mais comme un produit de l'histoire et des politiques humaines et peut donc tre soumise la critique rationnelle et de transformation volontaire.

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Lacit : tymologieLe mot lac ,est issu du latin laicus commun, du peuple (laos) , terme ecclsiastique repris au grec laikos, commun, du peuple (laos) , par opposition klerikos (clerc), dsignant les institutions proprement religieuses. Le terme laicus est utilis dans le vocabulaire des glises chrtiennes ds l'Antiquit tardive pour dsigner toute personne de la communaut qui nest ni clerc, ni religieux; c'est--dire profane en matire de thologie.

Lislam est souvent cit comme une religion en conflit avec la lacit. Comme toute croyance, lareligion musulmane comporte des rfractaires toute philosophie laque, mais de nombreux musulmans se rclament de la lacit.

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Libert de conscienceElle se dfinit comme tant le droit - pour tout individu - de choisir les valeurs, les principes, les ides qui gouverneront sa vie. La libert de conscience est le plus souvent associe la possibilit du libre choix dune religion. Toutefois, la libert de conscience implique depuis le XVIII sicle, un choix beaucoup plus large. Elle inclut en effet la possibilit de choix de philosophies ou de morales non transcendantes qui ne se rfrent aucune puissance surnaturelle comme, par exemple aujourdhui, lathisme, lagnosticisme, le rationalisme, ...ou encore le positivisme ou le scientisme du XIX sicle.

Elle est plus large que la libert religieuse en ce sens quelle permet de choisir librement son orientation spirituelle. Notons aussi que la libert de conscience protge tout individu dans sa dcision de changer dopinion, de croyances, de valeurs...

La libert de conscience est une libert publique individuelleen ce sens quelle est attache chaque citoyen. Elle ne vaut que parce que chaque citoyen est libre de penser et de croire comme il lentend, indpendamment des autres. Les liberts de religions sont aussi une libert publique collective. Elles protgent les citoyens qui pratiquent ensemble un culte ou une philosophie dont lexercice suppose justement la possibilit de former une communaut de croyants ou dopinions, entre citoyens partageant les mmes convictions et qui disposent dexercices rituels collectifs pour se reconnatre et se conforter.

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