clelie protiere 180x150 portfolio

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Architecture Diploma book, 02/2009,

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Clelie Protiere / 180x150 / Diplôme 2009

LA RESIDENCE DU PARC. Fragile pancarte placée sur un coin de façade, l’on se prend à imaginer ce nom en haut d’un panneau publicitaire. Perspective de promoteur à l’appui. Une nature luxuriante abonderait sur la grande esplanade calme. Elle nous apparaîtrait même un peu vide. Seulement quelques personnes bronzées et souriantes s’y trouveraient, en pleine conversation. Les façades diamantées seraient très blanches, les balcons très vides. Le tout sans un nuage. Un nom et une image bien en deçà de la réalité. « La forteresse », « « Le Navire », « L’Archipel », tels sont ses noms de quartier. Ils appellent à un imaginaire tout autre. Car l’image occulterait sans doute les trois niveaux de dalle sur lesquels reposent les 615 logements en copropriété, les 35 000 m² d’entrepôts, les cinq cultes religieux nichés entre deux locaux, les rues intérieures sombres, les camions en transit incessant et les 660 m de linéaire de façade. On ne pourrait non plus deviner aux bras dénudés des habitants, le vent froid qui souffle sur cette grande esplanade. Les lieux sombres et humides, à l’ombre des immeubles, ne seraient visibles nulle part. Pas même dans un coin de l’image.

La plupart des projets que j’ai dessiné à l’école d’architecture, je les ai abordés à partir d’un site. Le travail que je présente aujourd’hui met à distance ce rapport au site et la question du contexte, puisqu’il traite d’une architecture, d’un objet existant et plus précisément d’une copropriété. Ce choix spécifique m’a engagé à trouver d’abord des résolutions architecturales, formelles, fonctionnelles, des règles, et à faire de l’urbanisme et du paysage des enjeux secondaires, non qu’ils soient éludés.

Il s’agit d’un colosse de béton construit au début des années 70 à Bagnolet, sur le plateau de Romainville, dont la dalle culmine à 115 mètres d’altitude. Un bloc de 10 m de haut, étalé sur trois hectares, qui abrite une soixantaine d’entrepôts et supporte 6 bâtiments de logements. 3000 personnes habitent ici, plusieurs centaines y travaillent. Depuis la rue, la dalle est monolithique. On la contourne, la longe mais ne la traverse pas. Seuls les habitants osent pénétrer dans ses entrailles, empruntent ses rues intérieures d’un pas vif jusqu’à la première cage d’escalier qui les amènera à leur appartement du 6°, 14°ou 30° étage. Un appartement lumineux, grand, aux fenêtres sur toute la longueur. Rien à y faire. Tout juste un coup de peinture dans la cage d’escalier. La dalle est une belle machine, la dalle fonctionne si l’on juge son occupation totale sur trois niveaux, 35 000 m² d’entrepôts. Ici un local d’archivage, là-bas un temple catholique chinois. Le président de la copropriété vous dira que les marque de prêt à porter La city, Morgan « trouvent une main d’œuvre pas chère là-dessous ». Monsieur Sabi Azdine, directeur du centre social et culturel ira même plus loin en vous affirmant qu’YSL aurait ses quartiers ici et qu’à l’heure où il vous parle, des centaines de jean 501 seraient chargés dans des camions. Direction Paris. Cet underground qui semble se développer sous nos pieds alimente généreusement l’imaginaire collectif des habitants. La plupart s’en plaindront, quelques un vous diront qu’ils font avec mais tous vous évoqueront, un sourire en coin, la période où une boîte de nuit s’était installée sous l’immeuble du bâtiment D. Qu’importe, ces entrepôts sont là, fonctionnent selon une économie qui leur est propre.

Laissons-les. Gardons les rues intérieures. N’y touchons pas ou peu.

L’esplanade, au dessus de la dalle, appartient à tous les copropriétaires. De statut privée, elle est d’usage public. Chaque mois, chacun paye ses charges. Dimensions : 180 m par 150 m. Chaque copropriétaire possède 29 m² de cet espace. La surface d’un grand studio parisien au pied de son immeuble. A soi sur le contrat. Où sont-ils exactement ? Au Sud, en plein vent et plein soleil ? Au Nord, à l’ombre humide du bâtiment F ? A l’Ouest, avec vue sur la tour Eiffel, et l’échangeur de l’ A3 ? 29m² qui restent virtuels en vérité. La dalle est à chacun. La dalle est à tout le monde . Tout peut s’imaginer. Rien ne se fait. Vide, l’esplanade semble fatiguée. Reprenons le contrat de la vente, définissons exactement un espace propre à chaque appartement sur l’esplanade. Divisons la par 630. Une fois les circulations déduites, un toit, quatre murs, il reste 13 m² au sol et 13 m2 de terrasse. Envahissons les 3 hectares de l’esplanade, jusqu’à l’asphyxie en certains endroits.

Les rapports au lointain ainsi atténués, sont transférés sur les toits des immeubles, dans des programmes spécifiques en relation avec le ciel tels qu’un champ de balançoires, un mur d’escalade, un skyspace où s’allonger sur une chaise longue et regarder un « bout de ciel » deviendrait une activité. A l’activité économique de la dalle répond une activité poétique au ciel. Cette poétique rentre elle même dans une forme d’économie. Nous avons vu que l’économie de la dalle ne fonctionne pas sans poésie. La situation exceptionnelle des toits permet d’augmenter l’intensité d’équipements normalisés (balançoires et autres), appauvris et sous-estimés bien souvent dans leur capacité à générer du bonheur. Il se produit une collision étrange entre les usages domestiques induits par la proximité des logements et cette surface sous le ciel, à l’image des comportements atypiques que suggèrent les petites architectures, les « pièces » réparties au pied des immeubles sur l’esplanade.

Ces pièces ne consistent pas en une extension propre du logement. Elles sont imaginées en partie visibles depuis l’extérieur, partiellement vitrées. Elles détruisent par leur « transparence », l’idée d’intimité habituellement comprise comme espace de repli sur soi, de refuge, depuis lequel on s’absente du regard des autres. Exhibés, ces espaces individuels étendent la sphère du privé, se fondent et se risquent dans un paysage qui tend vers l’urbain. Un urbain qui n’est plus seulement dans la ville mais aussi dans la parcelle, dans l’île que représente ce bloc de 180x150 m. Ici, la ville implose en unités concentrées, et dans chacune de ces micros éclatements, le domestique déborde la ville.2520 façades de 3,66 m de long, des rues d’ 1,50 m de large filant jusqu’à 180 m de long parfois, 630 toits terrasse en perspective. Des lieux poétiques, étranges, naîtront des projections d’une culture domestique dans un espace hybride, semi-public, très formel. Cet espace tient moins compte au fond de la créativité des habitants que de leur investissement personnel et de leur persévérance. C’est un espace qui, parce qu’il est serré, concentré, parce qu’il reformule la gestion de la copropriété donne à l’investissement une certaine prégnance. L’investissement n’est plus seulement une transaction financière il engage une présence, une série de regards, de frottements dans une réalité étalée

texte rédigé et lu pour la soutenance

l’environnement

les appartements

la dalle / rue intérieure

les toits

l’esplanade

les limites

le jeu de la marelle: dessin filaire sans qualité mais aux limites claires et règles précises

l’esplanade

schéma d’intention: façades et plan de l’esplanade

maquette au 100° de la partie Nord-Ouest de l’esplanade: division et colonisation

en gris: plan de l’espace privé d’usage public avant (en haut) et après (en bas)

maquette au 1/200° de l’esplanade et des rdc d’immeubles: altération de pièces par l’usage domestique

ombres et lumières de l’esplanade

climatisation des pièces

vues depuis l’esplanade

ultrasensibilité de l’esplanade : adaptation des pièces

maquette au 1/50°: le domestique déborde la ville

plan de l’esplanade au 1/100° (extrait)

plan de l’esplanade au 1/200° (extrait)

climatisation des espaces communs

place TROPICALE place MEDITERRANEE place CONTINENTALE placeS NICHESplace TROPICALE place MEDITERRANEE place CONTINENTALE placeS NICHESla place Tropicale la place Méditérranée la place Tropicale

l’escalierles parasolsles brises vents

les places et leur micro-architecture

place TROPICALE place MEDITERRANEE place CONTINENTALE placeS NICHESplace TROPICALE place MEDITERRANEE place CONTINENTALE placeS NICHESla place Tropicale les places Niches

le barbecue, la fontainel’escalier

les toits

plan des toits d’immeubles et des toits des pièces au 1/200° (extrait)

la dalle

plan /schéma de la dalle après: rendre le plan plus performant

plan du niveau 1 de la dalle

les limites

la rampe et l’escalier

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