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Séminaire GPB Séance du 28 janvier 2009
28 janvier 2009 1Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
Une communication instrumentale
Quel rôle pour la communication ?Pour quel type de développement ?
28 janvier 2009 2Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
PlanLa communication pour le développement
Une communication instrumentaleLa problématique du développement
Trois grandes approches :La théorie de la modernisation et le
diffusionnismeLa théorie de la dépendanceLes approches participatives
Communication, écologie et développementL’écologie de la communicationL’éco-développement
Conclusion. Questions d’éthique28 janvier 2009 3
Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
La problématique du développement
Évolutionnisme et développementCroissance économique et développement
ROSTOW, W.W. (1961) The Stages of Economic Growth. New York: Cambridge University Press
28 janvier 2009 4Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
Le développement comme stratégie géopolitique (1)
« The psychological phase of American propaganda under the Eisenhower and Johnson administrations-a phase described by Parry-Giles as the most effective of U.S. anti-Soviet propaganda strategies-was closely related in strategy to the "international development" phase described by Lerner. This phase took a more systematic and, one could argue, theoretically grounded approach to Third World development, one that focused, in Lerner speak, on the modification of the predisposition of Third World individuals toward Western-style development. 28 janvier 2009 5
Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
Le développement comme stratégie géopolitique (2)The approach led to establishment of U.S. educational, development and informational institutions such as the United States Information Services (USIS) in 1953(11), the United States Aid for International Development (USAID) in 1961 and the Peace Corps in 1960. The methodological approach and political objectives undergirding these institutions were and remain the same, namely a theoretical, "apolitical" approach promoting an overt agenda of cooperation and humanitarianism with a less overt intention of achieving U.S. international political and economic objectives ». (1)
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 6
Trois grandes approches
Théorie de la modernisation et diffusionnisme
Théorie de la dépendanceApproches culturelles et participatives
28 janvier 2009 7Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
Théorie de la modernisation et diffusionnisme
LERNER, Daniel (1958) The Passing of Traditional Society: Modernizing the Middle East, New York: Free Press
SCHRAMM, Wilbur (1964) Mass Media and National Development, Stanford, California : Stanford University Press
28 janvier 2009 8Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
Critique du paradigme dominant
ROGERS, Everett (1976) The Passing of the Dominant Paradigm, in Communication and Development, Critical Perspectives, Sage Publications
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 9
Origines de la vieille conception du développement1. La Révolution industrielle occidentale
comme modèle2. La technologie à forte intensité
capitalistique comme substitution au travail
3. La croissance économique comme seul critère de développement
4. Évaluation quantitative du développement
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 10
Critique du paradigme dominant (1)
1. Ethnocentrisme intellectuel2. Centration sur les causes endogènes
du sous-développement. Culpabilisation des nations peu développées
3. Approche individualiste du développement : changement des perceptions, des représentations et des comportements individuels
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 11
Critique du paradigme dominant (2)
4. Approche centralisatrice, du haut vers le bas
5. Exclusion des technologies peu coûteuses
6. Croissance indéfinie peu soucieuse de l’environnement
7. Résultats décevants28 janvier 2009
Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 12
Émergence de modèles alternatifs
Self Development : Expériences de développement local (Chine, Tanzanie, Corée…)
La participation populaire comme condition de succès
La reconnaissance de la diversité culturelleL’intégration d’une variété de modes de
communication
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 13
Théorie de la dépendancePREBISCH, Raul, économiste et homme politique
argentin. Industrialización por sustitución de importaciones :El desarrollo económico de la América Latina y algunos
de sus principales problemas, 1949 CEPAL (1948) Comisión económica para América
latinaCIESPAL (1959) Centro internacional de estudios
superiores de comunicación para America latinaFRANK, André Gunder (1 971) Capitalism and
Underdevelopment in Latin America, London : PenguinFREIRE, Paulo (1969) Pégagogie des opprimés
28 janvier 2009 14Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
Le CIESPAL
1959-1970 La etapa del despegue conceptual1970-1984 La fase de la creación propia
ESTEINOU MADRID, Javier (2002) CIESPAL y la formación de imaginarios de la comunicación en América latina, Razón y palabra, no 25
28 janvier 2009 15Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
Approches participatives« Le modèle participatif, quant à lui, intègre les
concepts dans le cadre de la multiplicité. Il souligne l’importance de l’identité culturelle des communautés locales, de la démocratisation et de la participation à tous les niveaux – international, national, local et individuel. Il conduit à des stratégies largement orientées sur les ‘récepteurs’ traditionnels. Paulo Freire (1983:76) considère cela comme le droit de tout peuple à s’exprimer individuellement et collectivement » (2).
28 janvier 2009 16Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
juillet/août 2008 - Annonce de nouvelle publication
Communication et développement durableSélection d’articles présentés lors de la 9ème Table ronde des Nations Unies sur la communication pour le développement
Tous les acteurs associés à l’analyse et la mise en place de ce que l’on appelé «la communication pour le développement’ seraient probablement d’accord sur l’idée que la communication est essentiellement le partage du savoir destiné à atteindre un consensus pour l’action, en prenant en compte les intérêts, les besoins et les capacités de tous ceux qui sont concernés. Il s’agit donc d’un progrès social. Les médias de communication sont des outils essentiels pour réaliser ce processus, mais leur utilisation ne constitue pas un but en soi – la communication interpersonnelle ayant également un rôle fondamental à jouer.
28 janvier 2009 17Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
9e table ronde de l’ONU (1)Ce document se compose d’une série de synthèses portant sur :la contribution de la communication pour le développement au développement durable ; les définitions du développement durable vu de ‘l’Ouest’ et de ‘l’Est’; les tendances, défis et opportunités actuels ; le débat en cours sur la mondialisation et la localisation et ses conséquences pour la recherche en matière de communication pour le développement durable ;
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 18
9e Table ronde de l’ONU (2) le développement rural au niveau
communautaire ; les thèmes prioritaires des organisations et des
praticiens de communication, en rapport avec le développement durable ;
les défis actuels en matière de politique et de recherche sur la communication pour le développement durable ;
les conséquences possibles de la communication pour le développement sur les objectifs de développement du millénaire, arrêtés par le sommet mondial sur le développement durable (Johannesburg, 2001) et le sommet mondial sur la société de l’information (Genève, 2003).
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 19
Écologie de la communication (1)« La communication se situe dans l’espace et dans le temps, elle est l’un des trois aspects fondamentaux des sciences sociales qu’il est légitime de restructurer en trois grands chapitres : sciences des situations, sciences des communications, sciences des actes. Si, comme nous le marquions plus haut, la quantité d’espace et de temps dont dispose -de façon plus ou moins autonome- l’être individuel ou la collectivité, se trouve limitée(notion de domaine propre, d’agenda, de coquilles de l’homme, ou à l’opposé, notion de territoire), alors tout acte de communication quel qu’il soit, prélève nécessairement sur cette sorte de capital spatio-temporel dont dispose l’individu ou le système social ;
28 janvier 2009 20Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
Écologie de la communication (1) suites’il en est ainsi, chaque opération de communication, d’interaction, réagit nécessairement sur tous les autres puisqu’il "consomme" une certaine quantité de temps ou d’espace. C’est l’idée de base d’une écologie de communications définie contre (sic) l’interaction d’espèces différentes de communication à l’intérieur d’un domaine restreint de l’espace et du temps, que nous avons défini dans un travail effectué par les Cahiers de l’ISEA dirigés par François Perroux. Il y a donc une organisation de la sphère personnelle de l’être dans la répartition entre ses actes, ses interactions avec les autres, son travail et son repos, tout de même qu’il y a une organisation d’un territoire, d’un état, par les systèmes de relation qui s’y construisent. Ce sera l’objet de cette nouvelle discipline, l’écologie communicationnelle, de rendre compte de cette organisation et de l’établir sur des bases numériques ». (3)
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 21
Écologie de la communication (2)« Une écologie communicationnelle, ce sera à la fois une nouvelle économie et une nouvelle géographie. Ce sera une Économie au sens où les valeurs traitées et transportées par l’acte de communication sont les véritables déterminants, les vraies marchandises qui occuperont désormais la main invisible du marché (Adam Smith), ce sera une nouvelle façon de voir la face de la Terre avec les hommes qui la peuplent, en fonction, précisément, des valeurs qui intéressent ces hommes au premier chef.
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 22
Écologie de la communication (2) suiteLes réseaux de communication, les câbles de toute espèce, l’image de la cité ou de la société câblées, reconstruiront les contours des nations et des continents dans une structuration topologique qui commence à se faire jour dans l’esprit du géographe. Quelles en sont les lois, par quels mécanismes un mode de communication réagit-il sur un autre ainsi que sur le groupement humain qui le forme, ce qui nous apparaissait jusqu’à présent sous la forme de villes, de villages et de déserts ? ». (4)
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 23
Communication et développementUne problématique internationale (Banque
mondiale, PNUD, Unesco, FAO, OMS)Pratiquement absente en France.
Peu d’occurrences dans les Congrès de la SFSIC et dans les revues (Questions de communication, Enjeux de l’information et de la communication, Réseaux…). Pourquoi ?
Mais il y a quelques exceptions …
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 24
TIC21, Technologies de l'information et de la communication et développement durable
Vers une civilisation numérique durable ? en 2030 ? 2050 ? Le Forum international TIC21 des 30 et 31 octobre à Valenciennes est organisé par l'association ACIDD. La convergence entre développement durable, nouvelles technologies et société de l’information ouvre de nouvelles perspectives en matière de lutte contre l’effet de serre, d’efficacité énergétique, de démocratie participative, de gestion des territoires, de développement économique, d’enseignement, de solidarités, etc. Mais le développement des technologies de l’information et de la communication doit se faire de manière réfléchie et responsable dans un contexte global et transversal. C’est la raison d’être du programme TIC 21, catalyseur et porte parole de la réflexion collective. Le programme TIC21 réunit les experts qui imaginent et construisent la société de demain vers le développement durable. Parce que les nouvelles technologies sont en train de bouleverser notre monde –évolution renforcée par l’apparition des NBIC, les nano et biotechnologies de l’information et de la communication, les rencontres TIC 21 sont des lieux de confrontation des idées et de partage des expériences.
28 janvier 2009 25Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
Éco-développement (1)Le terme « écodéveloppement » a été
prononcé officiellement pour la première fois par Maurice Strong, secrétaire général de la Conférence de Stockholm en 1972.
L’écodéveloppement n’est pas une doctrine ni une théorie mais une approche qui cherche à concilier : la justice socialela prudence écologique l’efficacité économique.
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 26
Développement durableLa Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED), surnommée le Sommet de la terre, à Rio de Janeiro en juin 1992, a grandement contribué à la sensibilisation des populations à l’échelle planétaire, de même que l’adoption du protocole de Kyoto (1997), malgré les déficiences de sa mise en application.
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 27
Éco-développement (2)« Dès lors, le développement doit s’appuyer sur trois
piliers :l’autonomie des décisions (self reliance) et la
recherche de modèles endogènes propres à chaque contexte historique, culturel et écologique;
la prise en charge équitable des besoins de tous les hommes et de chaque homme; besoins matériels et immatériels, à commencer par celui de se réaliser à travers une existence qui ait un sens, qui soit un projet;
la prudence écologique, c’est-à-dire la recherche d’un développement en harmonie avec la nature ». (5)
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 28
Le CRDI« Le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) est une société d'État créée par le Parlement du Canada en 1970 pour aider les pays en développement à se servir de la science et de la technologie pour trouver des solutions viables aux problèmes sociaux, économiques et environnementaux auxquels ils font face. L’appui du CRDI sert en particulier à consolider les capacités de recherche locales afin d’appuyer les politiques et les technologies susceptibles de contribuer à l’édification, dans les pays du Sud, de sociétés en meilleure santé, plus équitables et plus prospères ».
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 29
Sciences de la communicationSciences de l’environnement L’écodéveloppement, en ce qu’il exige une intense participation sociale, implique la mise en place de structures et de processus de communication et profiterait certainement de l’apport d’une théorie de la communication. En revanche, une révision des théories de la communication pour le développement s’impose afin d’y insérer plus explicitement les préoccupations environnementales.
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 30
Suite…De plus, il faudrait également s’interroger sur la possibilité d’intégrer le rapport à la nature dans les théories plus générales de la communication, telle que celle formulée par Jurgen Habermas. Bref, il faudrait s’atteler à favoriser un rapprochement théorique et pratique des sciences de la communication et des sciences de l’environnement.
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 31
ConclusionLa communication pour le développement
implique une instrumentalisation de la communication
Elle implique également un engagement et soulève des questions éthiques
Le chercheur en communication pour le développement ne peut adopter une attitude de stricte neutralité
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 32
Le mot de la fin à Paulo Freire« Il n’est pas possible au sujet de vivre sans être exposé en permanence à la transgression de l’éthique. Un de nos conflits dans l’Histoire, pour cette question même, est exactement celui-ci : faire tout ce que nous pouvons en faveur d’une attitude éthique sans tomber dans le moralisme hypocrite au goût pharisaïque reconnaissable (…)
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 33
Suite…Cela ne signifie pas nier les conditionnements génétiques, culturels, sociaux auxquels nous sommes soumis. Il s’agit de reconnaître que nous sommes des êtres conditionnés mais non des êtres déterminés, programmés. Reconnaître que l’histoire est un temps de possibilité et non de déterminisme, que le futur, permettez-moi de le réitérer, est problématique et non inexorable ». (6)
28 janvier 2009Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal 34
Références1. Bah, Umary (2008) Daniel Lerner, Cold War Propaganda and US
Development Communication Research : an Historical Critique, Journal of Third World Studies.
2. Servaes, Jan & Malikhao, Patchanee, Communication et développement durable, dans 9e Table ronde des Nations Unies sur la communication pour le développement, p. 5.
3. Moles, Abraham, Autobiographie, p. 184. Ibidem, p. 32 5. Sachs, Ignacy (1980) Les stratégies de
l’écodéveloppement, Paris, Les Éditions ouvrières, p. 32
6. Freire, Paulo (2006) Pédagogie de l’autonomie, Érès, p. 35-37
28 janvier 2009 35Gaëtan Tremblay, Université du Québec à Montréal
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